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Presses Universitaires du Mirail De Séville à Lima.- "Villes en parallèle" by Alain MUSSET; Pablo Emilio PEREZ MALLAINA Review by: François TOMAS Caravelle (1988-), No. 71, SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE (Décembre 1998), pp. 205-207 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40853514 . Accessed: 16/06/2014 00:39 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 194.29.185.230 on Mon, 16 Jun 2014 00:39:11 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE

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Presses Universitaires du Mirail

De Séville à Lima.- "Villes en parallèle" by Alain MUSSET; Pablo Emilio PEREZ MALLAINAReview by: François TOMASCaravelle (1988-), No. 71, SENTEURS ET SAVEURS D'AMÉRIQUE LATINE (Décembre 1998), pp.205-207Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40853514 .

Accessed: 16/06/2014 00:39

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En définitive un bon manuel pour ceux qui recherchent une mise au point commode sur les origines et la mise en place des villes en damier hispano- américaines. Quant aux chapitres consacrés à la dynamique urbaine récente et aux évolutions postérieures à l'indépendance (1, 6 et 7) on peut sans dommage les oublier ou ne les lire qu'avec la plus grande prudence.

François TOMAS

Alain MUSSET et Pablo Emilio PEREZ MALLAINA (sous la direction de).- De Seville à Lima.- "Villes en parallèle", Université de Paris X-Nanterre, 1997.- 208 p.

Dans la remarquable collection menée avec constance depuis 1978 par Guy Burgel le numéro 25 fait pour la première fois une place explicite et délibérée à l'Amérique latine. Il s'agit en fait d'une rencontre entre une démarche qui privi- légie les «approches comparées et pluridisciplinaires de la ville à différentes échelles : monde, grands ensembles territoriaux, régions agglomérations et ban- lieues» et un programme de recherche qui, entre 1993 et 1996, a fédéré «les tra- vaux de chercheurs français et espagnols» sur les villes et sociétés urbaines en Es- pagne et en Amérique latine. Comme le signale d'entrée Alain Musset : «Le but de l'équipe ainsi réunie était de s'interroger sur les définitions du fait urbain (qui ne vont jamais de soi) et d'analyser les rapports entre la ville espagnole et la ville américaine, afin de mettre en place des schémas d'explication qui permettraient de mieux comprendre le rôle de la cité et des sociétés urbaines dans le monde ibérique».

En fait si l'on excepte une courte analyse de la cité-Etat des anciens Mexi- cains par Daniele Dehouve et une insolite évocation de la Havane dans l'œuvre de Zoé Valdès (une jeune romancière exilée à Paris) les sept autres contributions ne concernent que la période coloniale, essentiellement les XVIe et XVIIe siècles. Ce qui s'explique par l'objectif annoncé de connaître les «fondements culturels de la ville hispanique et de voir en quoi l'Espagne avait servi ou non de modèle aux villes américaines».

Ce type d'approche met en évidence une série de paradoxes : les villes hispano-américaines revendiquent leurs racines espagnoles tout en voulant se donner une identité propre ; les formes sont dues à des Espagnols tout en étant fort différentes de celles des cités médiévales d'outre Atlantique ; elles se caracté- risent par la généralisation du plan géométrique, «toutes sorties du même moule», alors que leurs élites manifestent une volonté d'originalité.

Pour surmonter ces paradoxes l'équipe a axé son travail sur «la notion d'iden- tité urbaine, en jouant sur l'ambivalence de ce concept» ; d'où également le choix du titre qui rapproche «deux villes hautement symboliques... de la conti- nuité du fait urbain entre l'Espagne et ses domaines américains». Cette conti- nuité, Adrián Blásquez et Carmen Mena Garcia l'analysent en comparant les structures du pouvoir municipal à Sigiienza et Panama au XVIe siècle. Quant à Marie Danielle Demélas-Bohy et Julián Montemayor ils nous montrent com- ment les Espagnols avaient transporté en Amérique leur coutume d'attribuer aux villes un titre de noblesse qui pouvait certes évoluer avec le temps mais qui fixait dès le départ leur place dans une hiérarchie.

Pour maîtriser ces immenses territoires qu'ils découvrent, c'est une civilisation urbaine que mettent en place d'emblée les Espagnols tout en

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n'hésitant pas, si le besoin s'en fait sentir, à changer le site de leurs villes. Dans une intéressante tentative de synthèse de ce problème, Alain Musset relève que 143 villes ont été déplacées au moins une fois, certaines l'ayant été deux, voire trois fois, le record étant détenu par Trujillo au Venezuela qui aurait changé cinq fois de site. Cela s'explique le plus souvent par la volonté de corriger une mauvaise appréciation des qualités naturelles d'un site ou d'éviter un danger, que ce dernier provienne de la nature (inondation, séisme, éruption volcanique) ou des hommes (Indiens, pirates et corsaires).

Si l'on comprend que dans le cas particulier des villes minières, elles puissent disparaître après l'épuisement du filon qui les a fait naître, l'ampleur de ce «no- madisme des villes» et la diversité des motifs invoqués ne peuvent manquer de surprendre. Cela conforte en tout cas l'idée développée dès son texte introductif par Alain Musset suivant laquelle le désir d'identité se fondait plus sur l'esprit de la ville que sur sa matérialité.

Il n'empêche que cette matérialité, tant dans sa production que dans son évo- lution, on aurait aimé la voir un peu plus que dans de brèves évocations ou dans un seul texte consacré à la formation de la ville la moins représentative qui soit : la ville minière de Parral dans le nord du Mexique au XVIIe siècle. Ce n'est évi- demment pas à partir de ce cas qu'il était possible de s'interroger judicieusement sur les raisons qui font que «l'identique crée l'identité», cette originalité et ce pa- radoxe de la ville espagnole en Amérique d'après Alain Musset. En fait, si on se reporte à l'un des multiples ouvrages consacrés ces derniers temps à la ville régu- lière, particulièrement dans les Amériques (par exemple La ciudad en cuadrícula o hispanoamericana d'Eugenio García Zarza, Universidad de Salamanca, 1996, ou La ville régulière^ ouvrage collectif coordonné par Xavier Malverti et Pierre Pinon, Paris, Picard, 1997) on aura peut-être l'impression que cette originalité et ce paradoxe sont moins forts qu'il n'y paraît.

D'abord parce qu'il faut s'entendre sur ce que l'on qualifie d'identique. Contrairement à une idée reçue, les villes espagnoles ne sortent pas du même moule. Pour le dire autrement, elles ne constituent pas la concrétisation d'un modèle unique. Les géomètres qui les ont tracées respectaient certes un certain nombre de règles, mais elles étaient peu nombreuses : une plaza mayor et des rues droites se coupant, quand cela était possible, à angle droit, isolant des man- zanas (îlots). Pour le reste on sait que la localisation, la forme et la taille de la plaza mayor varient et qu'il en va de même pour les îlots. Les fondateurs tout comme ceux qui leur ont succédé se sont laissé le droit d'adapter le plan à la topographie, à l'hydrographie tout comme aux circonstances. Quand les Ordon- nances de 1 573 fixent ces règles ce sont déjà près de 300 villes qui ont été créées et de toute façon les quelque 700 qui le seront encore présenteront autant de variantes si ce n'est plus.

Ajoutons que l'identité d'une ville doit autant, en dehors bien sûr de son fonctionnement, à son architecture qu'à son tracé. Or, dans ce domaine, la di- versité semble avoir toujours été la règle, en raison d'abord de la multiplicité des matériaux disponibles (le calcaire corallien de Santo Domingo ne produit pas le même effet que le tezontle basaltique de Mexico ou les grès aux teintes variées d'Oaxaca ou de Zacatecas etc.) puis des rythmes historiques de construction. Ce que l'on appelle aujourd'hui les centres historiques ont été plus ou moins densi- fiés à des époques variées et leurs édifices les plus marquants peuvent être

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baroques ici, néoclassiques là, quand ce n'est pas de style victorien et en bois ailleurs etc.

En définitive les villes hispano-américaines participent pour nombre d'entre elles de la grande série des villes régulières dont on sait qu'elle démarre avec l'histoire urbaine elle-même (Haradum sur les bords de l'Euphrate dès le XVIIe siècle av. J. C. par exemple). Parmi ces dernières, ce qui les rattache spécifi- quement au monde hispanique des Temps Modernes c'est d'abord une certaine conception de la plaza mayor et surtout une histoire architecturale commune. Tout cela leur donne un air de famille tout en assurant à chacune suffisamment de données propres pour que leurs élites puissent exprimer lorsqu'elles en sentent le besoin, ce qui est souvent le cas depuis quelques décennies, leur désir d'identité.

François TOMAS

Pablo RODRÍGUEZ, Sentimientos y vida familiar en el Nuevo Reino de Granada.- Bogotá, Editorial Ariel, 1997.- 339 p.

Surfer sur les modes historiographiques est un exercice communément prati- qué ces dernières années dans le microcosme américaniste, en particulier pour ce qui est de l'histoire des mentalités (ou «représentations») et de thèmes connexes (histoire de la famille, des femmes, de la vie quotidienne ou matérielle, démo- graphie historique). L'on ne saurait désormais évoquer l'histoire de la famille - désormais grand classique des préoccupations américanistes - sans se référer, à juste titre, aux «sentiments», en d'autres termes à un quotidien qui ne saurait être appréhendé par la seule voie des statistiques élaborées à partir des registres paroissiaux. Dans le cas de la Colombie, cet intérêt ne s'est traduit que fort ré- cemment par un certain nombre de publications, compte tenu des difficultés réelles d'accès aux sources ecclésiastiques. L'ouvrage de Pablo Rodríguez n'en a que plus de valeur. Il est à ce titre représentatif à la fois d'une réflexion menée désormais dans un cadre continental - il s'agit en fait d'une thèse soutenue à la UNAM, et les références bibliographiques, presque complètes, cernent la presque totalité du continent - et d'incursions heuristiques dans une réalité régionale.

Après un panorama voire un bilan historiographique relativement complet des études réalisées dans ce champ de réflexion - l'histoire de la famille -, l'auteur se livre à une étude précise, dans la mesure où les sources le permettent, des structures familiales de la Nouvelle-Grenade. Les éléments statistiques, de l'ordre du quantitatif, mettent en valeur des similitudes plus que des divergences avec les travaux effectués pour d'autres régions d'Amérique espagnole, et sont avantageusement complétés par une approche encore marginale, dans le meilleur sens du terme, des composants de la famille néo-grenadine au sens large, puisque les esclaves sont compris : les enfants, les anciens et les veufs, ces derniers bénéfi- ciant de la sur-représentation féminine bien connue des spécialistes de démogra- phie historique. Toujours dans les mêmes centres urbains (Cali, Tunja, Cartage- na et Medellin), les modalités du mariage et les relations parfois conflictuelles entre les normes juridiques et leur application au quotidien, sont ensuite prises en compte, illustrées de cas concrets, qui débouchent en toute logique sur un descriptif de la «vie quotidienne» de ces familles, voire des conflits qui s'y déroulent («divorces»). De toute évidence, l'auteur tente de se démarquer des

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