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IL MONDO Création Avril 2014 Tout public à partir de 8 ans Skappa ! La Friche La Belle de Mai - 41, rue Jobin - 13003 Marseille - 04 95 04 95 64 - [email protected] - www.skappa.org SENZA IL TUTTO

SENZA IL TUTTO - skappa.org · IL MONDO Création Avril 2014 Tout public à partir de 8 ans Skappa ! La Friche La Belle de Mai - 41, ... Un public composé d’enfants et d’adultes

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IL MONDO

Création Avril 2014

Tout public à partir de 8 ans

Skappa ! La Friche La Belle de Mai - 41, rue Jobin - 13003 Marseille - 04 95 04 95 64 - [email protected] - www.skappa.org

SENZA IL TUTTO

Nous voyageons, depuis une vingtaine d’années, dans des fourgons et dans des trains, parfois en avion, à la découverte du public et pour que ce dernier nous découvre.Un public composé d’enfants et d’adultes aux âges les plus disparates.

Le voyage fait partie de notre vie souvent nomade, parfois sédentaire, le temps d’une création, voyage immobile en soi, moment de fuite vers l’inconnu qui tend vers une rencontre, un moment de partage, là où notre travail prend tout son sens.L’envie de raconter à notre façon des histoires de voyages à ce public, de la crèche à l’école primaire, comme aux adultes qui accompagnent les enfants au théâtre ou se font accompagner par eux, nous a donné l’idée d’une trilogie. Trois moments inspirés d’oeuvres différentes mais qui exaltent, chacune à sa façon, la place que l’on donne à la rencontre avec l’Inconnu : un fruit aux formes étranges, un homme qui vient de loin ou d’une autre culture que la nôtre, un nouveau continent…

Au départ de cette nouvelle aventure, des oeuvres littéraires, lointaines dans le temps et dans l’espace :

��/D�SUHPLqUH�HVW�XQH�RHXYUH�DQFLHQQH���« Les voyages de Gulliver » de Jonathan Swift, aventure folle et philosophique d’un chirurgien voyageur aux prises avec des peuples aux dimensions extra-ordinaires. �� /D� VHFRQGH�HVW� FRQWHPSRUDLQH��« Il mondo senza il tutto »� GH�1RUEHUWR�&HQFL�� GDQV� OD� OLJQpH�GH�'DULR�)R��XQH� UpÀH[LRQ� VXU� OD�découverte d’un monde à l’envers. Point de vue qui nous mène, inévitablement, à nous retrouver face à ce sentiment de culpabilité et de fascination mélangées que nous éprouvons quand nous pensons à la conquête et à l’exploration de l’Amérique.

���/D�WURLVLqPH�FUpDWLRQ��Hôtel Mondo��V¶LQVSLUH�HQWUH�DXWUHV�G¶XQ�ÀRULOqJH�GH�PRWV��TXL�YR\DJHQW�OLEUHPHQW�G¶$LPp�&pVDLUH�j�3LHUUH�Daninos, de Tagore à Henry Bauchau.

Trois aventures Tout Public: la première dès à la petite enfance, la seconde à partir de huit ans, la troisième pour qui le souhaite et en extérieur.

Après 10 millions de Km��� VSHFWDFOH� DXWRXU� GH� O·(XURSH�� GH� OD� FLUFXODWLRQ� DQFHVWUDOH� GHV� rWUHV� VXU� OH�continent, des affres de la rencontre et du langage multiple entre « cousins », Skappa! se met en voyage vers des contrées plus lointaines. Nous allons embarquer, tout comme les spectateurs, sur des bateaux SHWLWV�HW�JUDQGV�j� OD�GpFRXYHUWH�G·DXWUHV�FRQWLQHQWV�� UpHOV�HW� LPDJLQDLUHV��/·(XURSH�HVW� WRXMRXUV� Oj��DX�GpSDUW��SRUW�RXYHUW�VXU�OH�PRQGH��TX·RQ�OD�TXLWWH�j�ERUG�G·XQ�QDYLUH�RX�j�ERUG�G·XQ�IDXWHXLO��

Création tout public à partir de 2 ansDécembre 2012

Création tout public à partir de 8 ansAvril 2014

Création tout public in situNovembre 2013

©/D�YLVLRQ�HVW�O·DUW�GH�YRLU�OHV�FKRVHV�LQYLVLEOHV�ª-RQDWKDQ�6ZLIW

Il y a longtemps, j’ai été sollicité pour participer à une oeuvre collective, une peinture murale dans la gare d’une petite ville de la Liguria, Cogoleto. J’ouvre une toute petite parenthèse juste pour dire que les habitants de cette ville revendiquent la naissance de Cristoforo Colombo dans leur commune… je ferme la parenthèse. Etant donné son emplacement, le thème de la peinture était « le Voyage ». -¶DYDLV�XQ�SHX�SRPSHXVHPHQW�GpGLp�PRQ�SHWLW�FRLQ�j�-XOHV�9HUQHV��HQ�OH�Gp¿QLVVDQW�FRPPH�« mon premier moyen de transport ».

J’étais jeune, je croyais être un artiste, et en plus j’étais un menteur. Je m’accommodais d’autant plus du dessin de pieuvres, de volcans et de la lune, que je ne savais m’attaquer à celui du corps humain. (Q�UpDOLWp��O¶KLVWRLUH�GH�YR\DJH�TXL�P¶DYDLW�OH�SOXV�PDUTXp�GDQV�PRQ�HQIDQFH�HQ�pWDLW�XQH�DXWUH��PDLV�ELHQ�WURS�GLI¿FLOH�j�GHVVLQHU��l’histoire d’un homme aux prises avec des peuples aux dimensions corporelles extraordinaires. Tantôt minuscules, tantôt gigantesques.

Les voyages du docteur Gulliver restent gravés dans la mémoire, je ne sais trop par quel moyen. Je ne me souviens pas avoir vu un ¿OP�WLUp�GH�FH�URPDQ�GDQV�PRQ�HQIDQFH��RX�DORUV�VHXOHPHQW�GHV�LOOXVWUDWLRQV��(Q�WRXW�FDV��RQ�P¶D�V�UHPHQW�OX�GHV�SDVVDJHV�GX�OLYUH�DX�PRPHQW�GH�P¶HQGRUPLU��&HOD�D�VXI¿�j�PH�IDLUH�SDUWLU��GDQV�FHV�PRPHQWV�R��UrYHV�HW�UpDOLWp�VH�PpODQJHQW�GH�IDoRQ�VL�PHUYHLOOHXVH�HW�VL�mystérieuse, à me faire vivre les mêmes aventures au milieu de mon lit,.

$XMRXUG¶KXL��DORUV�TX¶XQ�pQLqPH�¿OP�VXU�*XOOLYHU�YLHQW�GH�VRUWLU��QRXV�DYRQV�HQYLH�GH�QRXV� LQVSLUHU�GH�FH�YR\DJH�DX[�SURSRUWLRQV�DEVXUGHV��SRXU�XQ�VSHFWDFOH�GpGLp�j�OD�SHWLWH�HQIDQFH��8QH�LGpH�GH�GpPHVXUH��GH�IDFpWLH�GH�OD�QDWXUH��GH�GLI¿FXOWp�j�VH�PHVXUHU�j�GHV�objets trop grands ou trop petits.C’est également une façon de rendre hommage à ces auteurs qui, comme Jonathan Swift, ont réussi, depuis leurs fauteuils, à voyager si loin et à nous prendre à bord, nous aussi, en nous faisant découvrir des pays in-imaginables.

Swift, un nom, une onomatopée. Un nom qui voyage en un éclair.Ça pourrait bien devenir le titre du spectacle: SWIFT!, et c’est parti.

Paolo Cardona, génois malgré lui

Le spectacle a reçu le soutien du CNC-DICRéAM 2012

Depuis la nuit des temps l’homme se déplace. A la recherche d’eau, de nourriture, de richesses, de nouveaux territoires, de connaissance. Les impulsions changent et évoluent au cours des âges et parfois, durant le voyage lui-même, la recherche de l’or se transforme en découverte d’un monde. On part chercher du minerai et l’on revient avec des patates… Imaginons alors un capitaine, un génois à la solde des rois d’Espagne, qui part vers l’ouest pour rejoindre les Indes et découvre malgré OXL�XQH�WHUUD�LQFRJQLWD�WRWDOHPHQW�LPSUpYXH��(W�EHDXFRXS�SOXV��ELHQ�V�U�

Cette même terre devient très vite dans l’imaginaire Européen la terre de tous les possibles, l’endroit où les extrêmes se mélangent, où le bon sauvage peut se transformer en cannibale. La peur devient prétexte à l’extermination: rien de mieux qu’une « tabula rasa » pour mieux rêver à la conquête d’un monde, farouche certes, mais privé d’ennemis potentiels.Les pionniers peuvent se mettre en marche. Et revenir vers nous chargés de cargaisons extraordinaires valorisant leurs voyages exotiques, pour mieux changer nos habitudes culturelles.

Imaginons: une pizza sans tomate, un rôti sans pommes de terre, un cassoulet sans haricots, une cigarette sans tabac, halloween sans courge, la ratatouille sans poivron, la crème sans vanille, un éclair sans chocolat...Pouvoir du voyage. Chargés de culpabilité face à la disparition de peuples entiers, nous voici en train de déguster une glace à la mangue sous les frondaisons d’un arbre qui vient d’on ne sait où.

Et imaginons maintenant un indien, un de ceux dont on vient de parler, bon sauvage ou cannibale, on ne sait pas vraiment. Vers l’an 1480 de nôtre ère il se retrouve à la dérive sur sa petite embarcation, une barquette de sauvage, un tronc creusé, pas plus. La tempête fait rage, il est prisonnier des forces de la nature, esclave de la mer.

Mais il s’en sort vivant, après des jours et des jours de voyage involontaire, et se retrouve sur une plage, dans un endroit qu’il ne reconnaît pas. Une terra incognita. Imaginons qu’il vient de découvrir l’Europe et ses bandes de sauvages armés, de brigands, de fanatiques adorateurs d’un dieu unique, de courtisans aux habits ridicules. Imaginons qu’un jour il entende parler d’un homme, un fou, qui veut partir vers l’ouest avec des navires...

« Pouvoir voyager, cette fois de mon plein gré, pour retourner chez moi, la Civilisation ! »

Imaginons que nous sommes prêts à embarquer depuis un vieux continent vers un nouveau, ou inversement...Le retour avant l’aller. Prêts au voyage.

Imaginons maintenant que nous ayons décidé de nous balader dans la ville, la nôtre, celle que nous pensons bien connaître. Pour les curieux, il y a toujours quelque chose à découvrir :des travaux sur la chaussée qui n’étaient pas là hier, une fenêtre posée à côté de la poubelle, une rue dont le sens de circulation a changé, un magasin qui a fermé, une nouvelle personne à la caisse de l’épicerie...L’ ile au trésor, l’eldorado, le pays imaginaire...et si tout était à portée de main, dans un rayon de quelques kilomètres à peine? Si on décidait de sortir de chez nous dans un état d’esprit différent, prêts à nous laisser surprendre?La balade, pour qui a envie de jouer l’explorateur en terre connue, s’apparente vite à un voyage, à la découverte de la nouveauté et de l’étrangeté à côté de chez soi.D’ailleurs, à la sortie du cinéma, nous venons, pour la première fois, de remarquer un hôtel. L’immeuble semble plutôt vétuste. Pourtant, VRXV�O¶HQVHLJQH�FOLJQRWDQWH�ÀDPEDQW�QHXYH��VRUW�XQ�JURXSH�GH�SHUVRQQHV�HQGLPDQFKpHV�TXL�VHPEOH�QRXV�LQWHUSHOOHU�

Imaginons nous laisser entrainer dans un périple d’une centaine de mètres par cette cohorte d’élégants étrangers. Eux savent, apparemment, où sont cachées des choses dont nous ignorions absolument l’existence. Des noms de rues ont changés, des bustes de personnages plus ou moins célèbres sont apparus, une stèle est découverte sous nos yeux et indique qu’un écrivain de renom a habité là.

Imaginons que l’hôtel s’appelle Hôtel Mondo. Sous nos regards, il se transforme en écran, support d’images, de mots, de danse, d’acrobatie, de musique.Les promenades et les errances prennent forme sur sa façade et dans l’encadrement de ses fenêtres. Un voyage à côté de chez soi.

«J’ai toujours préféré les Indiens aux cow-boys...

J’étais rarement concentré à l’école, mais Cristoforo Colombo me fascinait. Ce qui faisait le plus voyager ma fantaisie c’était l’équivoque des Indiens d’Amérique confondus avec les Japonais, les habitants du « Cipango » (le pays aux Toits d’or...).Et que dire des Vikings? Et Cristoforo Colombo, était-il jamais arrivé en Islande? Et s’il y est parvenu, a-t-il entendu les chansons GHV�EDUGHV�TXL�SDUODLHQW�G¶�(ULN�OH�5RXJH�HW�GH�VD�WHUUH�YHUWH��³�*UHHQODQG�³��OH�*URHQODQG��"�(W�GX�¿OV�GH�FH�GHUQLHU�TXL�D�VDQV�GRXWH�GpFRXYHUW�©�9LQODQG�ª��OH�WHUUH�GX�YLQ��DXMRXUG¶KXL�7HUUH�1HXYH�"�(W�FRPPHQW�SRXYDLW�LO�VDYRLU�TXH�GHV�vOHV�&DQDULHV�VRXIÀH�OH�YHQW�parfait, celui qui te porte comme la cigogne sur les rives des Caraïbes ?Et les os d’enfants aperçus par Cristobal Colón dans les barbecues caribéens, était-ce vraiment des os d’enfants? Ou seulement des os de singes...?

Le genre humain naît en Afrique dit-on. Il marche à travers tout l’Orient jusqu’au détroit de Béring d’où il avance et grimpe sur le Nouveau Continent.Mais combien de fois l’Amérique a-t-elle été découverte?Maintenant nous savons que Colomb n’a pas été le premier... et probablement le savait-il aussi.

Je voudrais souligner que l’auteur considère Christophe Colomb comme l’un des hommes les plus représentatifs de la Renaissance italienne et que ce livre n’a pas été écrit contre lui. Le personnage de Colomb doit être considéré comme l’archétype de l’homme occidental, porteur de la culture globalement dominante. L’Indien, au contraire, est l’archétype d’une partie de l’humanité, des cultures dominées mais qui ne se sont pas laissées effacer pour autant, même si elles ont été largement atrophiées.C’est dans ce sens symbolique qu’il faut voir la tentative du meurtre de l’Indien perpétré par Colomb. Tentative de meurtre à laquelle nous assistons tous les jours, sur les routes du monde.» Norberto CENCI, auteur

« Il mondo senza il tutto » n’est pas un livre d’histoire ou d’anthropologie, c’est une œuvre « librement inspirée » de l’Histoire du Monde. Dans notre tentative de visiter l’Histoire, c’est le présent qui nous importe plus que le passé.Avant la « découverte » de l’Amérique, le monde existait « sans le tout ». Christophe Colomb lui a rendu sa part manquante, considérant que les terres découvertes ne pouvaient appartenir qu’à un seul monde et un seul peuple, le sien» Norberto Cenci

Le point de départ du spectacle est un roman qui raconte la découverte de l’Europe par un Amérindien en parallèle de la véritable quête du Cipango (aujourd’hui Japon) menée par Christophe Colomb. Selon Tzvetan Todorov*, il n’y a pas eu plus importante découverte de l’autre que lors de la découverte des Amériques. Le roman est construit comme une épopée. Il raconte une histoire de chevaliers et de pirates, de prise de forteresses, de navigation, de pouvoir magique et de grand amour comme en raffolent souvent les enfants. La narration est vive et pleine de rebondissements.Dans le roman, l’Indien arrive seul par la mer, dans une embarcation légère soumise aux courants. Quant à Colomb, visionnaire, il part vers O¶2XHVW�SRXU�FRQ¿UPHU�VHV�LQWXLWLRQV��/¶XQ�YLHQW�G¶XQ�PRQGH�GRQW�OH�VRFOH�HVW�IRQGDPHQWDOHPHQW�EkWL�VXU�GHV�FUR\DQFHV�OLpHV�j�OD�QDWXUH�HW�aux ancêtres, l’autre est monothéiste, mais croit aussi aux cyclopes, aux sirènes et aux Amazones.$X�0R\HQ�ÆJH��OH�WHUPH�©�DOLHQXV�ª�VLJQL¿DLW�©�rWUH�pWUDQJHU�j�TXHOTXH�FKRVH�RX�TXHOTX¶XQ�ª��Aujourd’hui, l’alien est synonyme d’extraterrestre. Aujourd’hui encore, aux Etats Unis d’Amérique, les clandestins sont désignés par « illegal alien ». L’Indien est donc un alien, contraint pour sauver sa peau à apprendre de façon accélérée, souvent violente, plusieurs langues ainsi que tous les codes vestimentaires, culinaires et sociaux qui régissent la vie de la société du sud-ouest de l’Europe occidentale en1492.

On peut comparer le personnage de l’Indien à celui de Candide ou de Simplicius Simplicissimus. Tous trois sont des enfants arrachés à un monde dans lequel ils ont grandi avec douceur. De chapitre en chapitre, ils se retrouvent confrontés à de nouvelles épreuves. Tous les êtres auxquels ils s’attachent leur sont enlevés, et leurs propres vies ne valent pas grand-chose face au pouvoir. Pour l’Indien, l’expérience renforce sa détermination à rentrer chez lui, quel que soit le temps qu’il lui faudra pour atteindre son but. « Tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes - occidental… »L’Indien, par sa seule présence, bouleverse la vie de ceux qu’il rencontre. Ainsi, Gabriello dont le destin était de devenir paysan, devient un conteur itinérant, parcourant avec joie l’Italie à la rencontre d’un auditoire bigarré.

Le roman parle donc des rencontres qui font grandir, de l’indépendance nécessaire à la construction de toute vie et de la bataille qu’il faut mener pour l’obtenir. Il raconte aussi comment on peut se reconnaître dans ce qui nous semble étranger.L’Indien découvre l’Europe sans préjugés, et soudain, son regard, tel un zoom, met en exergue le fonctionnement du pouvoir, la quête inassouvie de richesse. Il rencontre des femmes, des enfants, des paysans et des marins démunis, ballotés d’un camp à l’autre, mais il découvre aussi la beauté des paysages, des animaux qui lui sont inconnus, l’amour d’une femme ...Aucune des personnes de la petite communauté dans laquelle l’Indien a été accueilli, ne se soucie de connaître les raisons qui l’ont conduit chez eux. Seul un enfant, intrigué et curieux, l’interroge sur son voyage. Parti malgré lui de son île, l’Indien ne perdra jamais de vue son objectif principal et vital : rentrer chez lui. « Je veux pouvoir voyager, cette fois de mon plein gré, pour retourner chez moi, la Civilisation ! » C’est pour cette raison qu’il part en Espagne à la rencontre de Colomb qui s’apprête à partir vers l’Ouest. 0DLV�&RORPE�QH�VXSSRUWDQW�SDV�TXH�TXHOTX¶XQ�DLW�GpMj�IDLW�OD�WUDYHUVpH���©�OH�UHWRXU�DYDQW�O¶DOOHU�ª��WHQWH�GH�OH�IDLUH�WDLUH�Gp¿QLWLYHPHQW��Face à l’acharnement des puissants pour effacer l’Indien, l’enfant devenu adulte oppose le conte pour continuer à le faire vivre.

Le récit commence avec Gabriello, un petit garçon qui nous raconte sa vie au village au bord de la mer et dresse le portrait des personnages qui y vivent. Parmi eux se trouve l’Indien. Des gitans de passage l’avaient exposé comme un phénomène de foire, mi-diable et mi-fantôme, avant de l’abandonner, enchaîné et couvert de chiffons. L’Indien a été accueilli par la petite communauté de Gabriello, malgré son apparence, ses cheveux longs et noirs, son corps tatoué contribuant à faire de lui un perpétuel étranger. On ne sait rien de lui, ni d’où il vient, ni quel accident l’a marqué de la grande cicatrice qui lui barre le cou d’une oreille à l’autre.

Mais une nuit de veillée sur la plage, Gabriello, curieux, demande à l’Indien de lui raconter sa vie :Encore jeune homme, navigant sur un simple canoë aux abords de son île, il fut emporté par la tempête et les courants jusqu’aux côtes de l’Europe. Recueilli et fait prisonnier par un groupe de pirates commandés par Cametto, il devint leur esclave. Durant sa captivité, il rencontra Bella, elle aussi prisonnière des pirates, qui devint l’amour de sa vie. Plus tard, les pirates furent vaincus par le Chevalier Panzanocchiero, cruel et sans pitié. Panzanocchiero décida de gracier les amoureux et de les enrôler dans sa troupe.

6XLYLUHQW�GHV�DQQpHV�GH�YR\DJHV��GH�WRXUQRLV�GDQV�WRXWH�O¶,WDOLH��$X�FRXUV�GH�OHXU�SpULSOH��LOV�¿UHQW�OD�FRQQDLVVDQFH�G¶XQ�VROGDW�HVSD-JQRO��1XQH]��TXL�OHXU�¿W�SDUW�GX�SURMHW�G¶XQ�FHUWDLQ�&RORPER���WUDYHUVHU�O¶RFpDQ�YHUV�O¶2XHVW�HW�DWWHLQGUH�OH�&LSDQJR��-DSRQ���/¶,QGLHQ��VDFKDQW�TX¶LO�HVW�YHQX�GH�O¶2XHVW��HQWUHYLW�HQ¿Q�OD�SRVVLELOLWp�GH�UHQWUHU�FKH]�OXL�Accompagné de Nunez, il se rendit à la cour d’Isabelle de Castille à Grenade. Colomb suivait alors la Reine pour obtenir l’argent nécessaire à réalisation de son projet…

Au bout de la nuit, la fatigue et le vin interrompront l’histoire de l’Indien sur la promesse de son issue dès le lendemain. Mais le jour suivant, l’Indien a disparu... Des chevaliers sont à sa recherche, dotés de mauvaises intentions évidentes, mais aucun habitant du village ne les mettra sur sa piste.

Quelques années plus tard, au hasard de la vie, Gabriello adolescent, rencontre Bella. Elle lui raconte de quelle façon Cibao, l’In-dien, a rencontré Colombo qui préparait son deuxième voyage pour les Indes. Mais elle lui narre surtout la façon dont il échappa à la tentative de Colombo de l’égorger, craignant que la seule existence de l’In-dien ne remette en question « sa » découverte des « Indes »...

Gabriello adulte est devenu conteur forain et raconte l’histoire de Cibao. C’est l’histoire qui a le plus de succès et qu’il raconte avec le plus de plaisir et d’engouement. Il lui doit une popularité telle que dès son apparition sur une place publique les gens l’interpellent: « eh, l’Indien....l’Indien.... ! ».

Aveuglés par la lumière du couché de soleil nous courrions sur la plage. Notre père nous appelait parce qu’il y avait toujours quelque chose à faire au champ ou à l’étable.«Revenez ici pelleter la bouse !… Vous verrez que demain je vais vous faire oublier l’âme joyeuse !» Mais, mon frère et moi, nous IX\LRQV�HQ�ULDQW�FRPPH�VL�QRXV�pWLRQV�WURS�ORLQ�SRXU�O¶HQWHQGUH��/H�YHQW�SRUWDLW�O¶RGHXU�GH�OD�PHU�HW�QRXV�HIÀHXUDLW�OHV�MDPEHV�GHVVLQpHV�GH�EOHXV�HW�G¶pUDÀXUHV�Sur la route, on rencontrait l’Indien. D’une main, il tirait le vieil âne épuisé par le poids de deux énormes tonneaux attachés des deux cotés de sa croupe, de l’autre il chassait les mouches de son visage. Il portait l’eau et le vin à mon oncle : depuis que les gitans étaient partis, il travaillait pour lui.Nous le dépassions et, en courant vite, nous le regardions furtivement ; lui, il nous souriait et nous cherchions à rester sérieux ; puis en riant nous courrions loin.L’Indien était reconnaissant envers ma famille.

Les gitans le tenaient prisonnier, dans une tente. Si tu voulais le voir, ils te le montraient pour une tasse de lentilles. « Voici l’homme dont RQ�Q¶D�MDPDLV�YX�DXFXQ�VHPEODEOHª�GLVDLHQW�LOV��,O�DYDLW�OH�YLVDJH�WDWRXp��XQH�FKDvQH�DX�FRX�HW�LO�MRXDLW�G¶XQH�À�WH�IDLWH�GH�URVHDX[�OLpV�HQWUH�HX[��$YHF�XQH�JLÀH�VXU�OD�QXTXH��OH�JLWDQ�OXL�LPSRVDLW�XQH�UpYpUHQFH�HW��VRXOHYDQW�OHV�FKLIIRQV�TXL�OH�FRXYUDLHQW��LO�VRXULDLW��VDWLVIDLW��en nous montrant tous ses tatouages.Il le tenait enchaîné parce qu’il était « féroce comme un diable, et la nuit invisible comme un fantôme », expliquait le gitan à mon père en souriant avec ses dents gâtées.

3XLV�XQ�MRXU��WRXV�OHV�JLWDQV�IXUHQW�FKDVVpV��SDUFH�TX¶LOV�IDLVDLHQW�OD�IrWH�FKDTXH�QXLW��6RXV�OHXU�LQÀXHQFH��OHV�MHXQHV�GX�YLOODJH�YHLOODLHQW�toujours trop tard, et le lendemain matin, ils n’arrivaient plus à travailler.Les gitans laissèrent l’Indien libre et seul au milieu de la place, avec ses chiffons et sa chaîne au cou. $ORUV�OH�IRUJHURQ�¿W�XQ�SDV�HQ�DYDQW��JOLVVD�VHV�GRLJWV�VRXV�OH�FDUFDQ�HW��OH�WLUDQW�GDQV�VRQ�DWHOLHU��OXL�GLW���©�VXLV�PRL��TXH�MH�SXLVVH�œuvrer sur ton cou! «, et tout le monde se mit à rire. Le burin donna un seul coup! Un instant après le forgeron sortit de son échoppe en poussant délicatement l’Indien et nous le présentant comme si c’était une de ses créations :« Voilà je vous ramène l’Indien, tout neuf !» Nous restâmes enchantés et inquiets. Cet homme soudainement libre de ses chaînes, ne paraissant plus accablé ni humilié, nous regardait droit dans les yeux ; il souriait en montrant une dentition parfaite et blanche.

«… les hommes ont découvert la totalité dont ils font partie tandis que, jusqu’alors, ils formaient une partie sans un tout.»Tzvetan Todorov

Mais ce n’est pas ce qui nous surprit. Nous voyions pour la première fois quelque chose que la grosse plaque en fer autour de son cou nous avait dissimulée.Cette chose aurait pu nous faire discuter pour le reste de notre vie.(Q�SUHPLqUH�¿OH��M¶HVVD\DLV�GH�QH�SDV�WURS�UHJDUGHU��PDLV�M¶pWDLV�WURS�FXULHX[�SRXU�QH�SDV�¿[HU�O¶pQRUPH�FLFDWULFH�TXL�OXL�FRXSDLW�OH�FRX�d’une oreille à l’autre. Dans nos têtes résonnèrent les mots « diable » et « fantôme », comme avait dit le gitan ; parce que seuls les diables et les fantômes peuvent vivre après avoir étés égorgés comme des agneaux à Pâques ; encore plus muets et stupéfaits, nous l’écoutions parler dans notre langue.« Je vous suis reconnaissant pour cette liberté retrouvée… Mais, très vertueux messieurs, pour aller là où je veux, les chiffons que je porte, de même que mon estomac, ont besoin d’être restaurés.»À cette requête, les gens, en silence, tournèrent le dos et s’en allèrent. Le forgeron s’enferma dans son atelier et nous, les enfants, nous avons improvisé une ronde autour de l’Indien. Il nous chassa d’un geste fatigué de la main et, déçu, il commença à gravir la route qui mène à Corneto […]

[…] En quel endroit l’amour fait-il mal?... à la tête, aux os, aux veines ?... On ne sait pas d’où vient cette douleur. Presque toujours le WHPSV�OD�JXpULW��HQ�ODLVVDQW�XQH�LPSHUFHSWLEOH�FLFDWULFH�VXU�OH�YLVDJH��VL�HI¿OpH�TX¶HOOH�Q¶DSSDUDvW�SDV�VXU�OD�SHDX��PDLV�SHXW�rWUH�FDSDEOH�de changer pour toujours un sourire. […] .

Norberto Cenci

Le comédien

On m’a parlé un jour des Aymaras, indigènes d’Amérique latine, qui placent, dans la langue et dans le geste, le futur derrière leur dos, voyageant dans la vie à reculons, vers un futur inconnu et invisible, conservant scrupuleusement le passé devant les yeux. Il n’y a pas d’autres exemples dans le monde. Dans toutes les autres civilisations on avance vers le futur, le passé derrière les épaules....En deux mots : la mémoire d’un coté et l’oubli de l’autre....

Pour dessiner le personnage, je voudrais m’inspirer de cette grande différence culturelle, en utilisant ce point de vue inversé, . C’est la nuit... le comédien entre par la salle, en reculant vers la scène, une lampe de poche à la main, découvrant le public toujours nouveau devant lui, avec une certaine appréhension de ce qu’il trouvera derrière lui.... Fabrizio Cenci

Les Aymaras ont leur futur derrière eux !«Jusqu’à présent, l’étude de toutes les cultures et langages du monde - de l’Européen au Polynésien, du Chinois ou au Bantou – nous a appris que les peuples n’ont pas simplement “spatialisé” le temps, ils l’ont aussi positionné par rapport au locuteur. Comme si le futur lui faisait face, avec le passé dans son dos.

Mais les Aymaras sont le premier cas attesté à s’écarter du modèle standard. Avec près de 2 millions de locuteurs en Bolivie, soit HQYLURQ�XQ�WLHUV�GH�OD�SRSXODWLRQ�� O¶$\PDUD�HVW� O¶XQH�GHV�ODQJXHV�RI¿FLHOOHV�GH�OD�%ROLYLH�HW�GX�3pURX��&RQVLGpUpH�GqV�OH�;9H�VLqFOH�FRPPH�XQH�ODQJXH�pWRQQDPPHQW�ÀH[LEOH�HW�SDUWLFXOLqUHPHQW�DGDSWpH�j�O¶H[SUHVVLRQ�GH�FRQFHSWV�DEVWUDLWV��OD�ODQJXH�$\PDUD�D�IDLW�O¶REMHW�GH�UHFKHUFKH�OLQJXLVWLTXH�SRXVVpH��QRWDPPHQW�SDU� OH�URPDQFLHU�HW� OLQJXLVWH�LWDOLHQ�8PEHUWR�(FR��6HV�IRQGHPHQWV�ORJLTXHV�WULQDLUHV�DXUDLHQW�PrPH�VWLPXOp�OD�UpÀH[LRQ�GHV�PDvWUHV�j�SHQVHU�GH�O¶LQIRUPDWLTXH��GpVLUHX[�GH�WUDQVFHQGHU�OHV�OLPLWHV�WKpRULTXHV�GX�ELQDLUH�'DQV�OH�ODQJDJH�OXL�PrPH��OHV�LQGLFHV�VRQW�H[SOLFLWHV��&KH]�OHV�$\PDUDV��XQ�PrPH�PRW�VHUW�DXWDQW�j�VLJQL¿HU�³SDVVp´�TX¶�³°LO´��³YRLU´�RX�³GHYDQW´��$XWUH�H[HPSOH��O¶H[SUHVVLRQ�³O¶DQ�SDVVp´��TXH�OHV�$\PDUDV�SURQRQFHQW�³QD\UD�PDUD´��YD�VH�WUDGXLUH�OLWWpUDOHPHQW�SDU�³O¶DQ�devant”.» �PRQGHR�IU���5DIDHO�1XQH]��GLUHFWHXU�GH�/DERUDWRLUHGH�&RJQLWLRQ�FRUSRUHOOH���8QLYHUVLWp�GH�&DOLIRUQLH�

Le comédien est l’acteur en scène, l’enfant qui a rencontré l’Indien, et l’Indien lui-même.En tant qu’acteur, il est le lien entre le passé et le présent. Il s’adresse directement au public. Il nous raconte de quelle façon l’enfant a rencontré l’Indien et dans quelles circonstances ce dernier lui a conté son histoire. En tant qu’enfant, il est le regard innocent et curieux, celui qui pose les questions, celui qui retient tout.

Le langage scéniqueNous développerons trois modes langagiers :

- Le langage contemporain : celui du comédien qui doit trouver les mots justes pour installer le spectateur dans une « innocence critique ». À celui qui croit connaître les tomates il devra les faire redécouvrir. C’est le comédien qui, par ses apartés, ramène l’histoire du XVème siècle à nos jours.- Le langage évoquant le Moyen-Âge : lorsque le comédien incarne les personnages du livre.��/H�ODQJDJH�GH�O¶,QGLHQ�HW�VRQ�FKDQW���XQH�IDoRQ�G¶H[SULPHU�OHV�pYpQHPHQWV�DYHF�©�LQQRFHQFH�ª��FH�TXL�QH�VLJQL¿H�SDV�DYHF�QDwYHWp�Ces trois états correspondent à trois façons de se déplacer sur scène.Le comédien interprètera tous les personnages en se glissant dans chacun des costumes. Il les interprètera avec conviction mais reviendra toujours à son rôle de narrateur, de médiateur entre l’histoire et le public. En nous ramenant au présent, il nous fera part de son point de vue. Comme un naufragé qui, pour survivre, doit se débrouiller avec ce qu’il découvre sur le plateau pour illustrer l’histoire, il sera surpris par des changements inattendus, la pluie, des sons, un peintre qui passe, son propre corps qui se couvre de tatouages.

Dans cette histoire, seul l’enfant, rencontré sur la plage, tournera le dos au futur pour essayer de marcher comme l’Indien. Il déjouera ainsi son destin de paysan en devenant conteur...comme le comédien.

Nous mélangerons donc les outils et les dispositifs, entre le travail manuel et la technologie numérique.

Le PeintreOn pourrait considérer que le plateau est son atelier. Il se concentre à la réalisation d’une grande toile de fond. Il agit, avec ses outils, sur le temps narratif et historique, dessine en temps réel les événements racontés, les corrige ou les anticipe en trans-formant la toile en une sorte d’ardoise magique. Il peut sauter des étapes de l’histoire, ou ajouter un détail important, mais aussi se jouer des époques en faisant cohabiter dans son tableau des éléments contemporains avec des éléments beaucoup plus anciens. On réalise progressivement qu’un de ses buts est de retarder la rencontre entre l’Indien et Colomb, entre le comédien et l’enfant.

« …vous réussirez à montrer dans la partie de l’objet que votre dessin présente, toute la correspondance convenable avec celle qu’on ne voit pas, et n’offrant qu’une face, vous forcerez mon imagination à voir encore la face opposée… » Diderot

La musique Notes pour une musique sans le tout... )DEUL]LR�&HQFL

« Pour la création musicale d’Il Mondo senza il Tutto (Le Monde sans le tout), j’aimerai partir d’une idée d’absence. De quelque chose qui n’est pas complet. /H�PRQGH�DYDQW�OD�GpFRXYHUWH�GH�O¶$PpULTXH�pWDLW�LQFRPSOHW��QRQ�¿QL��j�SHLQH�pEDXFKp�Et parce que tant de choses que nous utilisons couramment aujourd’hui n’étaient pas encore découvertes à l’époque, l’idée de ces manques est venue nourrir l’idée de la composition musicale du spectacle: Sur le plateau pend un mobile-grappe de guitares. D’autres guitares sont disséminées sur le plateau. � /HV�JXLWDUHV�VRQW�HQ�UpDOLWp�GHV�LQVWUXPHQWV�PXQLV�G¶XQ�V\VWqPH�GH�SULVH�GH�VRQ�FDSWDQW�HW�¿OWUDQW�OHV�EUXLWV�GX�SODWHDX� Tout le plateau est sonorisé, y compris la table du peintre. Une bande son entre ponctuellement en interaction avec le son créé en direct

L’ensemble constitue une création électroacoustique surprenante qui soutien la narration, autant cinématographique que théâtrale. D’une certaine façon, elle englobe l’image, la parole mais aussi la scène. Il s’agit de faire sonner la scénographie.

Dans ce spectacle je serai sur le plateau non seulement en tant que musicien, mais aussi comédien. La pratique de la musique et celle du jeu viendront donc se mélanger.Dans cet aller-retour permanent, l’utilisation de la voix est au centre de l’écriture du spectacle. Dans un rôle de conteur, je serai aux prises avec l’interprétation de plusieurs caractères et leurs différentes voix, leurs cris, leurs chants.Par moment, les sons que je produirai avec ma voix, deviendront partie intégrante de la composition musicale, pour former un tout. »

Note de mise en scèneLe titre du livre « Le monde sans le tout » sera traité par les éléments scéniques et les costumes. À chaque chose, il manquera une partie : celle que le comédien et le peintre réussiront à nous faire voir, celle que devra imaginer le spectateur.Pour cette création, nous continuerons à lier la recherche que mène Skappa! depuis 10 ans sur la projection de l’image ¿[H�RX�DQLPpH��OH�QXPpULTXH��WRXW�HQ�GpPRQWDQW�OD�PpFDQLTXH�GX�WKpkWUH�j�O¶DQFLHQQH��DYHF�VHV�PDFKLQHULHV��VHV�GpFRUV�peints, ses apparitions et disparitions surprenantes. Un langage artistique issu de la rencontre entre Mélies et Dario Fo.

Le plateau suggère donc l’atelier du peintre. Une toile de 5m50 x 3m70 en fond de scène, et des tissus occupant une partie du sol (drapés d’anciennes mises en scène, vête-ments abandonnés par les modèles du peintre, etc.). Ces tissus abandonnés au sol sont la continuité de la toile peinte.

La toile de fond s’inspirera de l’arrière-plan des grands tableaux de la Renaissance Italienne.Le peintre interviendra en direct sur la toile pour représenter ou évoquer les lieux, les personnages et les évènements de l’histoire. Le premier dispositif dont il se servira sera composé d’un rétroprojecteur - dessins, calques, peinture Le second dispositif sera composé d’un ou plusieurs vidéoprojecteurs.La toile sera le support d’une écriture entre deux mouvements, deux registres visuels : ceux du dessin en direct et ceux de l’image animée.

$X[�DUWLÀFHV�VFpQLTXHV�GX�WKpkWUH�FODVVLTXH��QRXV�DMRXWRQV�SOXVLHXUV�RXWLOV�QXPpULTXHV: Le rétroprojecteur et le le vidéoprojecteur. Deux époques de projection, du mouvement de l’image, deux qualités de lumière. /D�IXVLRQ�GX�IRQG�GH�VFqQH�SHLQW��GX�GHVVLQ�HW�GH�OD�SHLQWXUH�HQ�GLUHFW��V\PEROLVDQW�OD�PDLQ�GX�SHLQWUH��DYHF�OD�SURMHFWLRQ�GH�¿OPV�vidéo et de photographies incrustées dans la peinture de la toile raconte la relation que nous entretenons avec l’histoire de l’Indien et nos démarches pour la retranscrire.Cette recherche sur l’image est une tentative d’explorer ce qui nous lie à une histoire se déroulant en 1492 tout en mettant en jeu ce qu’elle peut avoir de manifestement contemporain. Ce mouvement englobe tous les champs du spectacle: /H�SD\VDJH�SHLQW�DSSDUWLHQW�DX�PRQGH�GX�WKpkWUH�FODVVLTXH��3DU�OD�SURMHFWLRQ�YLGpR��QRXV�WUDQVIRUPRQV�FHWWH�LPDJH�¿[H�HQ�LPDJH�en mouvement. Non seulement en faisant apparaître des éléments sur la toile mais en animant les éléments naturels du paysage. (Q�PrODQW�OHXU�LQWHUSUpWDWLRQ�SHLQWH�j�OHXU�LQWHUSUpWDWLRQ�¿OPpH��SKRWRJUDSKLpH�RX�FUppH�VXU�O¶LQVWDQW��(Q�DMRXWDQW�j�OD�YLVLRQ�pYL-dente au premier coup d’oeil, le trouble, le doute.

La toile s’anime, sa lumière intérieure change suivant le rythme du conte qui se déroule du lever au coucher du soleil.En dehors de la peinture, la scénographie et l’ensemble des éléments présents sur scène offrent autant de surface de projection.Le Mapping que les artistes utilisent pour la première fois, permet une correspondance parfaite avec la peinture et avec le sol.Les tissus répendus au sol offrent une surface de projection tourmentée en continuité de la toile. L’utilisation de Millumin et de Milluplug permettent l’interaction directe avec le logiciel Daylight qui gère la lumière du plateau. Ainsi c’est l’ensemble de l’espace qui évolue du matin au soir.

Le tracking vidéoPour expérimenter et réaliser un système de projection sur le corps en mouvement, nous développons un dispositif constitué d’un vidéoprojecteur et d’une caméra pour la détection des déplacements du comédien. Ce dispositif projettera des séquences vidéo «ta-touages» sur le corps de l’acteur en mouvement. Ce dispositif est principalement dédié au personnage de l’Indien, projetant sur son corps des animations dessinées ou délimitant« son » espace lumineux, comme une sorte de poursuite. Le sol et les costumes, qui descendent des cintres ou s’élèvent du sol, sont eux aussi des écrans possibles. Pour le choix de la caméra, nous avons suivi trois pistes: - le thermique (et l’utilisation d’une caméra thermique Flir EX), l’interaction visuelle (caméra Kinect) et la caméra infra-rouge (Sony ;&�(,�����&HWWH�GHUQLqUH�RSWLRQ�D�pWp�FKRLVLH�SRXU�OD�SUpFLVLRQ�GX�FDSWHXU�HW�OD�ÀXLGLWp�GX�WUDFNLQJ�

&HV�GHVVLQV�WDWRXDJHV�SRXUURQW�rWUH�GHV�LPDJHV�VWDWLTXHV�RX�GHV�DQLPDWLRQV��XQH�OLJQH�TXL�VXLW�XQ�SDUFRXUV�Gp¿QL��XQ�VHUSHQW�TXL�s’entortille autour du corps, les vaisseaux sanguins qui se dessinent durant la tentative de meurtre, des formes abstraites, des chan-gements de couleur...).

Le grill technique8QH�SDUWLH�GHV�FRVWXPHV�HW�DFFHVVRLUHV�VHURQW�VXVSHQGXV�j�XQ�JULOO�WHFKQLTXH�¿[p�GDQV�OHV�FLQWUHV��/H�V\VWqPH�GH�FRUGDJHV�VHUD�actionné par le peintre et évoquant les cordages des navires à voile.

Plateau 12m O x 10m P x 6m H (sous gril théâtre)Pendrillons à l’ItalienneTapis de danse noir

Dispositif scénique :Gril pour accroche lumières et costumes (fourni par la compagnie) : 7m O x 3m PPendrillons à l’italienne : 5 plansToile de fond peinte :5,50m l x 3,70m H

Gradins 200 à 250 places

Accroche Vidéo projecteurs sur perches dont 1 VP sur perche en salle à la face, placée à +/- 15m du fond d’écran et 6m de hauteur

Lumières: 10 Découpes 614 2 découpes 713 SK4 découpes 61314 PC 10006 F16 PAR 641 deamer 48 circuits

Son:6 enceintes sur voies séparées type MT2122 subs1 multipaires 8 voies

Besoin en personnel : 1 technicien plateau + 1 technicien lumières + 1 technicien son

NB���&H�GHVFULSWLI�Q¶HVW�SDV�XQH�¿FKH�WHFKQLTXH�Gp¿QLWLYH�

Sur une proposition de Fabrizio CENCI

Jeu: Fabrizio CENCI, Paolo CARDONA ou Olivier GUILLEMAIN (en alternance)

Mise en scène : Isabelle HERVOUETConseiller artistique : Alberto GARCIA SANCHEZ6FpQRJUDSKLH : Paolo CARDONA Création vidéo : Christophe LOISEAUImages : Christophe LOISEAU, Paolo CARDONA et Olivier GUILLEMAINCréation lumières : Nicolas LE BODICMusique : Fabrizio CENCI, Adrien MERERCostumes : Thérèse ANGEBAULTConstruction gril : Sylvain GEORGET

Auteur : Norberto CENCiTraduction Italien- Français : Bérangère SALEMI Adaptation théâtrale : Isabelle HERVOUET - Fabrizio CENCI

Du 22 au 30 mars 2013 – MA Scène Nationale – Ars numerica, Montbéliard (25)Du 6 au 17 mai 2013 - La Criée Théâtre National, Marseille (13)Du 25 juin au 13 juillet 2013 - TJP - Centre National Dramatique d’Alsace,Strasbourg (67)Du 3 au 16 septembre 2013 – PJP - Scène conventionnée pour l’enfance et la jeunesse, Le Revest-les-Eaux (83)Du 12 au 24 octobre 2013 - Théâtre Massalia / Système Friche Théâtre –Cartonnerie, Marseille (13)Du 13 au 31 janvier 2014 - La Gare Franche, Marseille (13)Du 24 février au 7 mars 2014 - Vélo Théâtre, Apt (84) Du 28 mars au 5 avril 2014 – Etang des Aulnes, Résidence du CG13, Saint-Martin de Crau (13)Du 7 au 16 avril 2014 – Théâtre Massalia / Système Friche Théâtre –Grand Plateau, Marseille (13)

les 17, 18 et 19 avril 2014 - Théâtre Massalia / Système Friche Théâtre –Grand Plateau, Marseille (13)

Le 28 avril 2014, 2 représentations – Festival Puy des Mômes - Cournon d’Auvergne (63) Du 23 au 25 septembre 2014, 6 représentations – Espace 600, Grenoble (38) Du 6 au 11 octobre 2014, 11 représentations - TJP - Centre National Dramatique d’Alsace, Strasbourg (67)Du 27 au 28 novembre 2014, 4 représentions - MA Scène Nationale, Montbéliard (25)Du 13 au 15 janvier 2015, 6 représentations - Théâtre Durance, Chateau-Arnoux (04)

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Paolo Cardona – co-directeur artistique de Skappa ! & associés - Porteur du projet et comédienAprès des études classiques et un diplôme de scénographie obtenu à l’école Byron d’Emmanuele Luzzati et Gianni Polidori, il crée les décors pour quelques compagnies de théâtre et de danse avant de devenir manipulateur d’ombres puis comédien. Il collabore régulièrement avec des compagnies françaises ou étrangères : il entre en France pour la première fois en 1989, avec Teatro Gioco Vita, compagnie de Théâtre d’Ombre, avant de tourner régulièrement avec la compagnie Tam Teatromusica. En 1997, il crée Skappa ! avec Isabelle Hervouët et s’installe à La Friche La Belle de Mai sur une invitation de Philippe Foulquié.

Au sein de Skappa ! il crée comme interprète, metteur en scène et scénographe de nombreux spectacles, joués en France et à l’étranger, dont : 6NDSSD��VNDSSD����8FFHOOLQL��&RPPH�oD��/HV�7HQWDWLRQV�GH�0U�$QWRLQH��6\QFRSH��(W�j�SDUW�oD��WX�IDLV�TXRL�SRXU�YLYUH�"��0DJLF���WK�&HQWXU\�7RXU��0RLWLp�0RLWLp��,1���HW�������PLOOLRQV�GH�NP�, 0DLQWHQDQW��6:,)7���+{WHO�0RQGR�et prochainement ,O�0RQGR�VHQ]D�LO�7XWWR.

Dans le cadre de la collaboration avec la Scène nationale de Cavaillon, il a développé des projets participatifs autour de portraits scénographiés et de photographies d’événement éphémères à la manière du Land Art (Le Village 2010 et 2011). Il a conduit un projet de déambulation théâtrale dans les rues de Cavaillon : 6pUpQDGHV��(Q¿Q��LO�GpYHORSSH�XQ�WUDYDLO�SHUVRQQHO�GH�SKRWRJUDSKLHV�SULVHV�DX�FRXUV�GH�VHV�SpUpJULQDWLRQV�XUEDLQHV��

Depuis quelques années, il collabore également aux projets d’autres compagnies en tant que scénographe ou regard extérieur : en France avec la Cie Médiane, /HV�$ULHOV (regard extérieur), au Danemark avec Catherine Poher au sein du Gruppe 38 ou encore en Allemagne avec l’Ensemble Materialtheater. En 2012, avec l’Ensemble Materialtheater, il participe notament à la création Le Bruit.

Isabelle Hervouët – co-directrice artistique de Skappa ! & associés – Metteur en scèneAprès trois années à l’Ecole des Beaux-Arts d’Angers, elle entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézière (première promotion 1987/90). Depuis cette formation, elle a réalisé des stages avec le Théâtre du Mouvement (1991), Alain Gautré (le clown, en 1994 et 2006), Frédérique Faye (identité artistique : trouver sa voix en 2006, 2008 et 2010).

Après avoir travaillé avec la compagnie Théâtre Manarf, elle crée Skappa! en 1997 avec Paolo Cardona : elle coécrit, interprète, met en scène ou scénographie pour les créations de la compagnie : 6NDSSD�� VNDSSD� ���8FFHOOLQL��6\QFRSH���������� �PRLWLp�PRLWLp��� ,1���HW� ��� ���PLOOLRQV�GH� NP���0DLQWHQDQW, 6:,)7��et prochainement ,O�0RQGR�VHQ]D�LO�WXWWR�HW�+{WHO�0RQGR. De 1994 à 2005, en relation avec le travail théâtral, elle a développé une recherche graphique et picturale TXL�V¶HVW�FRQFUpWLVpH�SDU�OD�FUpDWLRQ�G¶DI¿FKHV�GH�VDLVRQ��7KpkWUH�$WKpQRU��7KpkWUH�0DVVDOLD���HW�G¶DI¿FKHV�GH�VSHFWDFOH�DLQVL�TXH�SDU�XQH�LQVWDOODWLRQ�H[SRVLWLRQ�autour des Ogranges*. (* « OGRANGES. n. pl. Créatures mi-ange, mi-ogre, avec un pif de clown »)

,VDEHOOH�+HUYRXsW�V¶HVW�HQJDJpH�GDQV�OD�UpÀH[LRQ�VXU�O¶$UW�HW�OD�SHWLWH�HQIDQFH��DLQVL�TXH�GDQV�O¶DFFRPSDJQHPHQW�HW�OD�IRUPDWLRQ�GHV�SHUVRQQHOV�GH�FUqFKH���Depuis 2005, elle a collaboré à l’écriture du journal l’Abstra!t, sur les relations entre Art et Petite Enfance Elle intervient ainsi dans de nombreuses rencontres et WHPSV�GH�UpÀH[LRQ�DXWRXU�GHV�SUREOpPDWLTXHV�GH�O¶$UW�HW�OD�3HWLWH�(QIDQFH��/DER�3DVVLRQ�%pEp�au Théâtre Lillico en 2010 ou encore Et après on sera grand, Art, Culture et Petite Enfance organisé par la Scène nationale de Cavaillon en 2011). Début 2012, sein de Scènes d’Enfance et d’Ailleurs, elle a animé un atelier de UpÀH[LRQ�©'HV�HVWKpWLTXHV�-HXQH�3XEOLF�"�1RQ���'X�VSHFWDFOH�YLYDQW�FRQWHPSRUDLQ�"�2XLª�DYHF�*HQLqYH�/HIDXUH��DQFLHQQH�GLUHFWULFH�GH�O¶(VSDFH�����HW�0DULH�Hélène Popelard, maître de conférence en philosophie et esthétique. Elle fait partie de la commission nationale de la «Belle saison» 2014 - 2015 consacrée à la création artistique dans le mileu du spectacle jeune public.

Fabrizio Cenci - artiste associé – Musicien et comédien Fabrizio Cenci est comédien, compositeur et metteur en scène. Il a travaillé pour la Rai, radio Italiana, le groupe Zufunkt, Phénomène Tsé-Tsé, le Tam Teatro Musica, et Skappa ! Il a co-fondé la compagnie Kwat’trokki au sein de laquelle il a monté trois spectacles Georges (1999), &DUPHQ����� (2001), Emmanuel (2004). Avec Skappa !, il joue et écrit la musique de la plupart des spectacles : 6NDSSD��VNDSSD����&RPPH�oD��6\QFRSH��(W�j�SDUW�oD��WX�IDLV�TXRL�SRXU�YLYUH�"��0DJLF���WK�&HQWXU\�7RXU��0RLWLp�0RLWLp��,1���HW����et 1��PLOOLRQV�GH�NP�, SWIFT! ainsi que celle des créations In situ et projets atypiques : 6pUpQDGHV��6L�M¶pWDLV�XQ�EHO�RUDQJ�RXWDQ��MH�Q¶DXUDLV�DXFXQ�PDO�j�SRVHU��/H�EUDV�YLYDQW�GX�&RXORQ��+{WHO�0RQGR��Il collabore avec d’autres équipes artistiques sur des projets musicaux, en qualité de comédien ou en assure la direction d’acteur (le Bruit, Ensemble Matérial Théâtre, Quoi c’est quoi, Cie Clandestine..).

Nicolas Lebodic – Artiste associé - Création lumière, conception et réalisation du dispositifCréateur lumières pour de nombreuses compagnies de théâtre, il fait partie du Groupe ZUR depuis 13 ans. Avec Skappa ! la collaboration débute en 2006 sur le spectacle ���������PRLWLp�PRLWLp��dont il réalise la création lumière. Depuis, les collaborations avec Skappa ! se sont multipliées et il participe à la plupart des créations de la compagnie : ,1���HW�������PLOOLRQV�GH�NP���6pUpQDGHV��6:,)7�. Il a également réalisé la lumière du spectacle /HV�/DUPHV�$PqUHV�GH�3HWUD�9RQ�.DQW mis en scène par Andonis Voyoucas, pour le Théâtre du Gyptis, à Marseille en 2006. Il collabore également avec Fanny et Manon Avram, photographe plasticienne et danseuse à Marseille du collectif K.O . COM.

Christophe Loiseau – Artiste associé – Création vidéoChristophe Loiseau est photographe. Il travaille dans de nombreux domaines de la photographie : portraits, spectacles, réalisation de scénographie en image, installation photographique, animation d’ateliers photo. Photographe pour l’Institut International de la marionnette de Charleville- Mézières, il a notamment réalisé la direction artistique de ���;�O¶KRUL]RQ en 2011, VSHFWDFOH�GH�¿Q�G¶DQQpH�GHV�pOqYHV�GH�OD�FLQTXLqPH�SURPRWLRQ�GH�O¶(61$0��(Q�������LO�UpDOLVH�7¶HPPqQHV�TXRL�", une série de portraits des élèves de l’Ecole Supérieure des Arts de la Marionnette et une installation spectacle en collaboration avec Philippe Montémont.Artiste associé de Skappa !, il réalise des images projetées pour la scène des spectacles �����������PRLWLp�PRLWLp�, ,1���HW����6:,)7�. Il participe également DX[�SURMHWV�VSpFL¿TXHV�SKRWRJUDSKLTXHV���SURMHW�/H�9LOODJH��6pUpQDGHV��OH�PDJD6LQ, réalisation de visuels de saison pour la Scène nationale de Cavaillon.

Olivier Guillemain - Peinture et rétroprojectionDiplômé de L’école supérieure des Beaux-arts d’Angers en 1988.Plasticien et Graphiste indépendant, (z)olive Guillemain, est co fondateur du Groupe ZUR (Angers) en 1984.Dans le cadre d’installations/spectacles, il explore des chemins de traverse entre l’image en mouvement, son support de projection et les présences néces-saires à la construction d’univers réinventés. Toujours à la recherche de nouvelles images qui mélangent la matière il collabore aussi avec d’autres com-pagnies apportant sa vision de l’image en mouvement la faisant ainsi devenir acteur où décors de la scène. Il crée également des sites Internet pour des artistes du spectacle vivant. Il est un des deux interprètes du «Peintre», en alternance avec Paolo Cardona Adrien Merer - Musicien, ingénieur du son et vidéo - quartz composerIl a participé au « Lieu dit » créé par Skappa! en 2009 et à la - Sirène et midinet « Passez en face » en 2012, comme musicien électroacoustique et contre-bassiste. Il est depuis régisseur son/vidéo sur le spectacle « Swift ! » et participe à la création musicale et vidéo du spctacle en cours.

… le « jeune public »SKAPPA ! & associés est une compagnie de théâtre créée en 1998 par Isabelle Hervouët et Paolo Cardona : ensemble, ils conçoivent des spectacles « tout public », adressés aux enfants autant qu’aux adultes qui les accompagnent. S’ils refusent cette catégorisation systématique de « jeune public », c’est qu’ils ont choisi de porter une parole entière, sans concession sur le contenu, s’attachant à ne rien retrancher au sens sous prétexte d’une DGUHVVH�j�O¶HQIDQW��'HSXLV�SOXV�GH�GL[�DQV��LOV�UpXVVLVVHQW�HQVHPEOH�XQ�YpULWDEOH�WUDYDLO�GH�¿OGHIpULVWH��SURSRVDQW�XQ�WKpkWUH�GH�SHQVpH�HW�GH�VHQVDWLRQ�adressé à tous, dès le plus jeune âge. La nécessité de rendre accessibles leurs spectacles aux plus jeunes est devenue une gageure formelle, un enjeu dramaturgique ; être artiste et choisir de parler à l’enfant depuis sa place d’adulte, c’est se donner les moyens de créer du « tout-public » au sens noble, un théâtre dont les niveaux imbriqués de lecture et de sens sont une richesse.

… l’imageDès ses premières créations, Skappa ! a proposé un pont entre arts plastiques et arts de la scène : l’utilisation de l’image sous diverses formes est devenue la matière même du processus scénique, une image évolutive, porteuse du sens avec laquelle les comédiens construisent un échange physique et sensuel. Uccellini, création 1998, a été comme un manifeste posant les fondements de l’esthétique Skappa ! Une peintre y réalise son autoportrait commençant cette « peinture » par une simple empreinte de la main. De la terre, de l’ocre, l’eau qui goutte, la sensation de l’éponge dans la main, quelques couleurs, la relation du personnage à l’image est charnelle, sensuelle, dans le contact avec la matière... D’un recouvrement après l’autre, d’un effacement après l’autre, cette SHLQWXUH�HQ�PRXYHPHQW�UDFRQWH���O¶HPSUHLQWH�GHYLHQW�SRLVVRQ��¿JXULQH�pJ\SWLHQQH��ERQKRPPH�PDLQ��IHPPH�RULJLQH��RLVHDX����DYDQW�GH�SUHQGUH�VRQ�HQYRO��

/D�GUDPDWXUJLH�HVW�WUqV�LQWLPHPHQW�OLpH�DX�SURFHVVXV�GH�UpDOLVDWLRQ�GH�FHWWH�LPDJH�MDPDLV�¿JpH��TXL�WRXMRXUV�FRQGXLW�j�XQH�DXWUH�LPDJH��FHWWH�SHLQWXUH�qui jamais ne devient tableau. Un montage en Stop motion du spectacle Uccellini pourrait donner naissance à un dessin animé. Du poisson à l’oiseau, c’est toute l’histoire de l’humanité qui se dessine, une histoire de l’Art, sa propre histoire ....

… les arts numériquesLes outils de Skappa ! ont évolué à l’aune des évolutions technologiques. Bâches, feuilles, crayons, feutres, pinceaux, peintures partagent aujourd’hui la scène avec vidéo projecteurs, tablettes graphiques, photos et vidéos projetées, et élargissent ainsi le champ des possibles. Ni apparat, ni décor, l’image numérique prend part au coeur du processus scénique et participe de la scénographie.

/¶H[SpULHQFH�GH�,1��: L’image appartient à l’écriture du spectacle; les séries de photographies utilisées pour chaque proposition artistique sont une création originale et singulière. Un ensemble d’images s’écrit comme pourrait s’écrire un texte, une histoire ou encore un story-board. Le comédien fait partie de l’image, il lui donne du volume et donne sens à la transition d’une image à l’autre. Il est le garant du cheminement de l’œuvre. Il construit avec la projection un échange physique, sensuel, organique : ce personnage se fond dans l’image pour en sentir la chaleur d’un rouge, sur une feuille blanche, il capture un morceau de la projection pour le dérober, cet autre personnage se laisse traverser par une plante qui pousse en elle, dessine sur les photographies, avale un nuage... Les possibilités de jeu entre les images numériques et les comédiens sont sans cesse repoussées, proposant des allers-retours ludiques entre le réel, palpable, et les projections.

La projection vidéo prend également place sur scène comme source lumineuse, et fait intégralement partie de la lumière du spectacle ; un vidéo projecteur est intégré comme un projecteur supplémentaire. Inscrite dans la préoccupation de l’ombre et de la lumière comme objet théâtral primordial, la projection est un élément nécessaire de l’espace scénique.

Ces formes résolument contemporaines ont forgé la reconnaissance de Skappa! tant par les professionnels du secteur qu’au-delà des frontières du jeune public : depuis 15 ans, les créations de Skappa! ont été accueillies par de nombreux théâtres et festivals notoires de France, Scènes nationales, Scènes conventionnées, mais aussi dans les plus grands festivals internationaux jeune public : Allemagne, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, Italie, Japon, Portugal, Suisse... Skappa! a reçu un Molière Jeune Public en 2009 pour son spectacle IN 1 et 2.

… ses associés. Le collectif, une autre façon de créerDepuis plusieurs années, Skappa! s’est agrandie en un collectif d’associés: Fabrizio Cenci, Benoît Fincker, Nicolas Le Bodic, Flop Lefebvre, Christophe Loiseau, Aline Maclet,... Les propositions artistiques se font de plus en plus transversales: théâtre d’objets, arts plastiques et visuels, chant et musique, danse... Skappa! & associés a ainsi élargi son champ d’exploration, cherchant d’autres voies pour créer des territoires communs public/artistes.

Fidèles à leur engagement éthique, Isabelle Hervouët et Paolo Cardona ont gardé le cap d’une adresse à tous jouant sur les plus grandes scènes comme dans des lieux non dédiés à la diffusion. La contrainte est devenue propice à l’innovation : les formes développées ont évolué à la mesure de cet engagement. Skappa! & associés s’est naturellement tourné vers des expérimentations In Situ. C’est notamment la collaboration avec la Scène nationale de Cavaillon en tant qu’artiste associé, entre 2008 et 2011 qui a permis à Skappa ! de s’aventurer plus avant sur de nouveaux espaces de créations en proposant trois « aventures » : Le Lieu-dit , création d’un village imaginaire dans l’enceinte du théâtre, le magaSin, Sérénades, 3DVVH]�HQ�IDFH et +{WHO�Mondo, quatre créations In Situ.&HV�DQQpHV�G¶H[SORUDWLRQ�RQW�UHQIRUFp�O¶HQJDJHPHQW�DUWLVWLTXH��GH�6NDSSD����OD�7ULORJLH�HQ�¿Q�GH�FUpDWLRQ�SHUPHWWUD�GH�EDOD\HU��j�WUDYHUV�WURLV�SURSRVLWLRQV��le champ d’intervention artistique de Skappa ! : une création Très Jeune Public, une création Jeune Public, une création Tout Public In Situ.

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… IN 1 et 2 - Création 2007 - Molière Jeune Public 2009.

IN 1 et 2 est une proposition artistique en deux parties pour les lieux de vie (crèches, écoles maternelles, bibliothèques…).

IN 1 est un ensemble de 4 installations plastiques qui articulent projection vidéo, jeux d’ombres et illusions d’optique grâce à des petits mécanismes conçus par le plasticien Flop du groupe ZUR.IN 2 est un spectacle qui parle de ce qui pousse, de ce qu’on empêche de pousser parce qu’on prend toute la place, mais aussi de ce qu’on est capable de faire pousser n’importe où. IN 2 est une promenade.

L’espace scénique s’installe dans un lieu de vie : un tapis noir au sol, des pans de papier kraft blanc recouvrent les murs. La comédienne ouvre une fenêtre : dans le cadre noir qu’elle dessine au marqueur est projetée la vidéo d’un paysage. Du bout des doigts, elle fait pousser une plante de lumière qui l’accompagnera tout au long de sa promenade. Elle avale puis recrache un nuage. En se promenant, elle s’appuie négligemment sur un mur qui se renverse. Elle dessine du bout des doigts une porte de lumière qu’elle ouvre, ferme, ouvre pour laisser apparaître l’extérieur... Par ces actions, elle est le lien qui permet d’articuler entre elle les images projetées. Au feutre, elle dessine sur les photographies. De photo en photo, chaque contour, chaque forme reproduite va prendre place dans un grand dessin: une feuille GH�EOHWWH�JpDQWH�GRQW�RQ�QH�JDUGH�TXH�OHV�FRQWRXUV�GHYLHQW�XQ�DUEUH�DX�SUHPLHU�SODQ��OHV�FRQWRXUV�GH�FHWWH�ÀHXU�UHVVHPEOHQW�j�XQ�RLVHDX��OHV�GpIDXWV�GH�FHWWH�pomme de terre deviennent les pommes d’un pommiers à l’horizon… IN 2 s’attache à laisser la trace de ces deux éphémères par nature que sont le théâtre et la projection : un dessin créé pendant la représentation reste dans la salle, mémoire physique de la transformation provisoire qui a bousculé le lieu de vie.De part en part, le personnage fraye son chemin entre les images, avec elles et à partir d’elles.

Pour la création de ce spectacle, Benoît Fincker, technicien et concepteur de logiciel, a imaginé un patch spécialement adapté permettant de gérer l’envoi des images.

Images de IN

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…�6pUpQDGHV�±�-XLQ��������3DUFRXUV�WKpkWUDO�Skappa ! & associés, dans le cadre de sa collaboration d’artiste associé à la Scène nationale de Cavaillon a proposé 5 soirées dans les rues de Cavaillon. Paolo Gambetta, ethnologue de l’amour propose une série de parcours conférence pour exposer l’état de ses recherches _histoire, philosophie et doute_ aux habitants de la ville. Après une déambulation théâtrale d’une vingtaine de minutes à la recherche de traces de la rencontre amoureuse à travers la ville, le groupe de spectateurs arrive devant le lieu de la sérénade. Une façade habitée par le collectif va se transformer et s’animer pendant une vingtaine de minutes.

Les possibles – Façade mappingSur une façade aux multiples fenêtres va se jouer un ensemble de rencontres toutes plus improbables les unes que les autres. Un protocole de jeu VSpFL¿TXH�SURYRTXH�OHV�UHQFRQWUHV�LQFRQJUXHV�GHV���SHUVRQQDJHV��DLQVL�TX¶XQ�HQVHPEOH�G¶DFWLRQV��3HX�j�SHX��F¶HVW�O¶HQVHPEOH�GH�OD�IDoDGH�TXL�V¶DQLPH��(Q�XWLOLVDQW�OD�WHFKQLTXH�GX�©�PDSSLQJ�ª��DSUqV�DYRLU�¿OPp�OHV�DUWLVWHV�VXU�IRQG�YHUW��YRLOj�QRV�SHUVRQQDJHV�TXL�VH�GpPXOWLSOLHQW��WUDYHUVHQW�G¶XQH�IHQrWUH�j�l’autre, se balancent au bout d’une corde ou grimpent à la gouttière. Le rythme s’accélère jusqu’à en perdre haleine.

La solitude Cette proposition combine ombres chinoises et dessin en live.Dans chaque pièce, derrière chaque fenêtre, une personne seule regarde la télévision. Seul un couple d’amants dîne au rez-de-chaussée, et la danse des DVVLHWWHV��ÀHXUV�HW�YHUUHV�GH�YLQV��VH�GHVVLQH�GRXFHPHQW�HQ�RPEUHV�SURMHWpHV�VXU�OHV�IHQrWUHV�GH�O¶DSSDUWHPHQW�Grâce à une tablette graphique, peu à peu l’intérieur de chaque appartement est révélé : meuble, télévision, fauteuils, mais surtout des vies solitaires si proches qui se regardent à travers le mur en regardant la télévision

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…�+{WHO�0RQGR�±�1RYHPEUH��������3DUFRXUV�WKpkWUDO�Skappa ! & associés, dans le cadre de Cahier de Vacances MarseilleProvence 2013 a proposé pendant trois soirées un parcours inédit dans le quartier de la Friche la Belle de Mai, en association avec le Théâtre Massalia et Système Friche Théâtre.

/¶KLVWRLUH���OD�)DoDGH�HQ�PDSSLQJ���OHV�¿OPV�HQ�RPEUHV�HW�UpWURSURMHFWLRQV�«Ce n’est pas une chose que tout le monde sait, mais dans le quartier de la Belle de Mai existe depuis 100 ans un hôtel appelé « Hôtel Mondo ». &¶HVW�O¶DUULqUH��DUULqUH�SHWLW�¿OV�GX�SUHPLHU�SURSULpWDLUH�TXL��FH�VRLU��UHoRLW�OH�SXEOLF��Ici même, sur le site de la Friche, une gare accueillait une foule d’hommes, de femmes et d’enfants arrivés des quatre coins du monde en quête de travail et parfois d’aventure. Dans l’attente d’un titre de séjour et d’une possible embauche dans l’usine toute proche, on faisait les cent pas dans le petit terrain vague G¶j�F{Wp��2Q�VH�UHSRVDLW�GX�YR\DJH��RQ�FDVVDLW�OD�FUR�WH�GH�TXHOTXHV�JUDLQHV�HW�IUXLWV�DPHQpV�DYHF�VRL��&¶HVW�Oj�TX¶XQ�MRXU��RQ�D�YX�DSSDUDvWUH�XQH�SRXVVH�étrange à la croissance exceptionnellement rapide. Une sorte d’hybride, résultat du croisement de toutes ces graines et différences. dD�VH�SDVVDLW�MXVWH�LFL��j�O¶HQGURLW�PrPH�R��O¶+{WHO�0RQGR�D�pWp�VHPp��SDUGRQ��pGL¿p����

Nous allons ce soir faire le tour du propriétaire, de la cave au grenier, de 1913 à 2013, des racines à la canopée. Ce n’est pas un soir comme les autres, OD�FRPqWH�,VRQ�¿OH�GDQV�OH�FLHO�HW�O¶+{WHO�0RQGR�IUpPLW�GH�WRXWHV�VHV�IHXLOOHV�HW�GH�WRXWHV�VHV�FKDPEUHV��HQ�VH�OLYUDQW�j�QRXV�GDQV�WRXWH�VD�WUDQVSDUHQFH�������

Production Skappa !

Coproduction et résidences: Théâtre Massalia - Centre Européen Jeune Public - La Friche la Belle de Mai, Marseille, Système Friche Théâtre, Marseille, La Criée - Théâtre National, Marseille (13), MA Scène Nationale - Scène numérique, Montbéliard - TJP Centre National Dramatique d’Alsace - Strasbourg, Pôle Jeune Public TPM - Scène Conventionnée pour l’enfance et la jeunesse - Le Revest-les-Eaux, Le Vélo Théâtre - Apt, La Gare Franche - Marseille, L’Etang des Aulnes - CG13, Saint-Martin-de-Crau.

Skappa ! reçoit le soutien de la DRAC PACA, la Région PACA, le Conseil Général des Bouches-du-Rhône, de la Ville de Marseille