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S6quelles neurologiques chez les enfants n& de FIV n Les premieres fecondations in vitro remontent a la fin des annees 1970. Cette technique est aujourd’hui de plus en plus pratiquee a travers le monde et en Suede, par exemple, 2 % des enfants qui naissent chaque annee ont Bte conqus ainsi. Certains inconvenients sont deja connus, telle I’augmenta- tion des naissances multiples et la prematurite, mais les conse- quences a long terme n’ont ete que peu Btudrees. Pour la premiere fois, une etude suedoise publiee dans le Lancer montre un risque accru de sequelles neurologiques. Le developpement neurologique de 5 680 enfants n&s de FIV entre 1982 et 1995 a ete com- pare a celui de 11 360 temoins apparies en fonction de I’age, du sexe, de I’hbpital de nais- sance, de la gemellite ou des naissances multiples. Plus de 100 patients nes de FIV ont ainsi ete repertories dans des centres specialises dans les affections du systeme nerveux central ou peripherique au tours de leur enfance ou de leur ado- lescence, dont 59 % de sexe masculin. Cette etude montre que le risque de developper une para- lysie d’origine cerebrale est 3,7 fois plus eleve et celui de retard de developpement men- tal 4 fois plus eleve que chez les enfants conm.rs de maniere naturelle. Les risques de mal- formations congenitales et d’aberrations chromosomiques etaient inchanges dans les deux groupes et I’age maternel ne semble pas en cause. Les resul- tats pourraient f?tre en partie expliques par la frequence ele- v&e de jumeaux, de prematures et de nouveau-&s de petit poids. En effet, dans cette cohorte d’enfants n&s de FIV, la frequence de la prematurite (inferieure a 37 SA) est tres Ble- vee (30 o/o), mais ce chiffre est seulement de 11 % si l’on ne tient compte que des nais- et convulsions f6briles chez /es nouveau-n&s a prophylaxie antiretrovirale a montre son efficacite dans la prevention de la trans- mission materno-fastale du VIH, mais un risque de dysfonction mitochondriale persistante avec une symptomatologie neurologique a ete soupconne chez ces nouveau-n& d&s 1998. Une Bquipe francaise vient de confirmer cette hypothese en etudiant 6 000 paires meres- eniants incluses depuis 1986 dans la Cohorte perinatafe francaise. La survenue de convulsions a kte notee avant I’$ge de 18 mois. Seuls les enfants non infect& par le VIH ou dont le statut immunologique etait indetermine ont Bte inclus fn = 4 426). 60 o/, dentre eux avaient recu un traitement antifetroviral en pre-, per- ou post- partum. L’incidence de survenue de convulsions a -4th estim& B 5,7 pour 1 000 avec un risque sfgnificativement augment6 lorsqu’un traitement waif Bte’ administrh en pkiode pkrinatale Une sous-evaluation du nombre de ces convul- sions est cependant a craindre, dans la mesure oci cette cohorte n’a pas ete etablie dans le but de les recenser. En effet, leur incidence de survenue dans la population genera/e est supe- rieure B celle retrouvee dans /‘etude, de 9,3 pour 1 000. La physiopathologie de ce phenomene reste inconnue et I’hypothese dune dysfonction mitochondriale cerebra/e, similaire a celle observee chez les animaux exposes a des analogues nucleosidiques, n’est pas encore prouvee. La survenue de ces troubles est plus frequente dans la tranche dlge 6- 12 mois que dans celle 12- 18 mois et semble reversible. Les consequences a long terme ne sont pas necessairement deleteres, mais ce postulat devra &tre confirm& Quoi qu’il en soit, une surveillance rapprochee du developpement cognitif et comportemental des enfants s ‘impose. A.L. Mascaro, B. Barret, Lancet 359 (16/02/02J 583-584 sances d’enfants uniques. Les auteurs recommandent done I’implantation d’un embryon unique, ce qui permettrait de reduire le taux de prematurite de 60 O/o et ainsi de diminuer la fre- quence des sequelles neurolo- giques. B. Stromberg, G. Dahlquist, Lancet 359 fO9/02/02,J 461-465 ProMine p53 facteur pronostic de gliomes chez I’enfant n Les gliomes malins represen- tent le plus grand groupe de tumeurs du SNC et sont gene- ralement de mauvais pronostic. Chez I’adulte jeune, ils sont associes soit a une amplification du gene du recepteur du facteur Revue FranCaise des Laboratoires, octobre 2002, N” 346 de croissance Bpidermique (EGFR), codant une tyrosine- kinase impliquee dans la repli- cation cellulaire, soit a une mutation du gene TP53 codant la proteine ~53. La difficult& chez I’enfant reside dans le fait que le pronostic est tres incer- tain, m&me lorsque les don&es cliniques et histologiques sont prises en compte. Une equipe americaine vient de montrer qu’une expression accrue de la proteine p53 serait associee de maniere significative a une evolution d&favorable. Pour cela, 231 enfants atteints de gliome malin trait& chirurgicalement avec radiotherapie et chimiothdrapie ont ete inclus dans l’etude. A partir de tissus anatomopatho- logiques, une mutation du gene TP53 a Bte recherchee par PCR et la proteine p53 a Bte dosee par une methode immu- nohistochimique. Le taux de survie a 5 ans Btait de 44 O/o clans le groupe de patients a faible taux de p53 contre seu- lement 17 Yo dans le groupe presentant une hyperexpression de la proteine. Cette association entre la pro- teine p53 et la survie etait inde- pendante des caracteristiques histologiques, de I’age, du sexe, de I’etendue de la resection et de la localisation de la tumeur. En revanche, aucune relation n’a et& mise en evidence entre I’evolution de la tumeur et la mutation du gene TP53. Bien que ces resultats montrent I’importance de la proteine p53 comme marqueur de pronostic en pediatric, eke permet seule- ment de distinguer les diffe- rentes formes de gliomes apres traitement. II ne faut done pas envisager d’alleger un pro- gramme therapeutique sur les simples indications favorables d’un statut ~53. 1. follack, S. Finkelstein, N. Engl. 1. M&i. 346 (07/02lO2) 420-427 17

Séquelles neurologiques chez les enfants nés de FIV

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Page 1: Séquelles neurologiques chez les enfants nés de FIV

S6quelles neurologiques chez les enfants n& de FIV n Les premieres fecondations in

vitro remontent a la fin des

annees 1970. Cette technique

est aujourd’hui de plus en plus

pratiquee a travers le monde et

en Suede, par exemple, 2 %

des enfants qui naissent chaque

annee ont Bte conqus ainsi.

Certains inconvenients sont

deja connus, telle I’augmenta-

tion des naissances multiples et

la prematurite, mais les conse-

quences a long terme n’ont ete

que peu Btudrees.

Pour la premiere fois, une etude

suedoise publiee dans le Lancer

montre un risque accru de

sequelles neurologiques. Le

developpement neurologique

de 5 680 enfants n&s de FIV

entre 1982 et 1995 a ete com-

pare a celui de 11 360 temoins

apparies en fonction de I’age,

du sexe, de I’hbpital de nais-

sance, de la gemellite ou des

naissances multiples. Plus de

100 patients nes de FIV ont

ainsi ete repertories dans des

centres specialises dans les

affections du systeme nerveux

central ou peripherique au tours

de leur enfance ou de leur ado-

lescence, dont 59 % de sexe

masculin.

Cette etude montre que le

risque de developper une para-

lysie d’origine cerebrale est

3,7 fois plus eleve et celui de

retard de developpement men-

tal 4 fois plus eleve que chez les

enfants conm.rs de maniere

naturelle. Les risques de mal-

formations congenitales et

d’aberrations chromosomiques

etaient inchanges dans les deux

groupes et I’age maternel ne

semble pas en cause. Les resul-

tats pourraient f?tre en partie

expliques par la frequence ele-

v&e de jumeaux, de prematures

et de nouveau-&s de petit

poids. En effet, dans cette

cohorte d’enfants n&s de FIV, la

frequence de la prematurite

(inferieure a 37 SA) est tres Ble-

vee (30 o/o), mais ce chiffre est

seulement de 11 % si l’on ne

tient compte que des nais-

et convulsions f6briles

chez /es nouveau-n&s

a prophylaxie antiretrovirale a montre son

efficacite dans la prevention de la trans-

mission materno-fastale du VIH, mais un

risque de dysfonction mitochondriale persistante

avec une symptomatologie neurologique a ete

soupconne chez ces nouveau-n& d&s 1998.

Une Bquipe francaise vient de confirmer cette

hypothese en etudiant 6 000 paires meres-

eniants incluses depuis 1986 dans la Cohorte

perinatafe francaise. La survenue de convulsions

a kte notee avant I’$ge de 18 mois. Seuls les

enfants non infect& par le VIH ou dont le statut

immunologique etait indetermine ont Bte inclus

fn = 4 426). 60 o/, dentre eux avaient recu

un traitement antifetroviral en pre-, per- ou post-

partum. L’incidence de survenue de convulsions

a -4th estim& B 5,7 pour 1 000 avec un risque

sfgnificativement augment6 lorsqu’un traitement

waif Bte’ administrh en pkiode pkrinatale

Une sous-evaluation du nombre de ces convul-

sions est cependant a craindre, dans la mesure

oci cette cohorte n’a pas ete etablie dans le but

de les recenser. En effet, leur incidence de

survenue dans la population genera/e est supe-

rieure B celle retrouvee dans /‘etude, de 9,3

pour 1 000.

La physiopathologie de ce phenomene reste

inconnue et I’hypothese dune dysfonction

mitochondriale cerebra/e, similaire a celle

observee chez les animaux exposes a des

analogues nucleosidiques, n’est pas encore

prouvee. La survenue de ces troubles est plus

frequente dans la tranche dlge 6- 12 mois que

dans celle 12- 18 mois et semble reversible.

Les consequences a long terme ne sont pas

necessairement deleteres, mais ce postulat

devra &tre confirm& Quoi qu’il en soit,

une surveillance rapprochee du developpement

cognitif et comportemental des enfants

s ‘impose.

A.L. Mascaro, B. Barret,

Lancet 359 (16/02/02J

583-584

sances d’enfants uniques. Les

auteurs recommandent done

I’implantation d’un embryon

unique, ce qui permettrait de

reduire le taux de prematurite de

60 O/o et ainsi de diminuer la fre-

quence des sequelles neurolo-

giques.

B. Stromberg, G. Dahlquist, Lancet 359 fO9/02/02,J

461-465

ProMine p53 facteur pronostic de gliomes chez I’enfant n Les gliomes malins represen-

tent le plus grand groupe de

tumeurs du SNC et sont gene-

ralement de mauvais pronostic.

Chez I’adulte jeune, ils sont

associes soit a une amplification

du gene du recepteur du facteur

Revue FranCaise des Laboratoires, octobre 2002, N” 346

de croissance Bpidermique

(EGFR), codant une tyrosine-

kinase impliquee dans la repli-

cation cellulaire, soit a une

mutation du gene TP53 codant

la proteine ~53. La difficult&

chez I’enfant reside dans le fait

que le pronostic est tres incer-

tain, m&me lorsque les don&es

cliniques et histologiques sont

prises en compte.

Une equipe americaine vient de

montrer qu’une expression

accrue de la proteine p53

serait associee de maniere

significative a une evolution

d&favorable. Pour cela, 231

enfants atteints de gliome malin

trait& chirurgicalement avec

radiotherapie et chimiothdrapie

ont ete inclus dans l’etude. A

partir de tissus anatomopatho-

logiques, une mutation du gene

TP53 a Bte recherchee par

PCR et la proteine p53 a Bte

dosee par une methode immu-

nohistochimique. Le taux de

survie a 5 ans Btait de 44 O/o

clans le groupe de patients a

faible taux de p53 contre seu-

lement 17 Yo dans le groupe

presentant une hyperexpression

de la proteine.

Cette association entre la pro-

teine p53 et la survie etait inde-

pendante des caracteristiques

histologiques, de I’age, du sexe,

de I’etendue de la resection et

de la localisation de la tumeur.

En revanche, aucune relation

n’a et& mise en evidence entre

I’evolution de la tumeur et la

mutation du gene TP53.

Bien que ces resultats montrent

I’importance de la proteine p53

comme marqueur de pronostic

en pediatric, eke permet seule-

ment de distinguer les diffe-

rentes formes de gliomes apres

traitement. II ne faut done pas

envisager d’alleger un pro-

gramme therapeutique sur les

simples indications favorables

d’un statut ~53.

1. follack, S. Finkelstein,

N. Engl. 1. M&i. 346 (07/02lO2)

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