44
Ministère de l'agriculture et de la pêche Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT SUR LE CONCOURS D’ADMISSION AUX ÉCOLES NATIONALES VÉTÉRINAIRES CONCOURS B ENV Session 2005

Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Ministère de l'agriculture et de la pêcheService des Concours Agronomiques et Vétér inaires

RAPPORT SUR

LE CONCOURS D’ADMISSION

AUX

ÉCOLES NATIONALES VÉTÉRINAIRES

CONCOURS B ENV

Session 2005

Page 2: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Ministère de l'agriculture et de la pêcheService des Concours Agronomiques et Vétér inaires

RAPPORT SUR

LE CONCOURS D’ADMISSION

AUX

ÉCOLES NATIONALES VÉTÉRINAIRES

ouvert aux étudiants inscrits en L2 ou L3 Sciencesdans les domaines liés aux sciences de la vie

CONCOURS B ENV

Session 2005

Consultable sur notre site web : www.concours-agro-veto.net

Service des concours agronomiques et vétér inaires : 16, rue Claude Bernard 75231 PARIS cedex 05tél : 33 (0)1.44.08.16.29 fax : 33 (0)1.44.08.18.51

Web : http://www.concours-agro-veto.net E mail : [email protected]

P:\Rapports\2005\B ENV\Bilan B ENV2005.doc 2

Page 3: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

P:\Rapports\2005\B ENV\Bilan B ENV2005.doc 3

Page 4: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT
Page 5: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

SOMMAIRE

Page

1 - BILAN GÉNÉRAL DES CONCOURS

2.- STATISTIQUES

2

5

3.- ANALYSE DES RÉSULTATS PAR MATIÈRELes commentaires des correcteurs sont suivis des histogrammes de répartition des notes

15

ÉPREUVES ÉCRITES 16Biologie 16Chimie 20Français : résumé de texte 22ÉPREUVES ORALESProbabilités, mathématiques, statistiques 24Langues vivantes étrangères (Langue obligatoire et facultative) 25Anglais 26Allemand 26Espagnol 27Italien 28Russe 28ANNEXE- LES SUJETS DES ÉPREUVES ÉCRITES 30Biologie 31Chimie 32Français : Résumé de texte 36

1

Page 6: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

1ère PARTIE

BILAN DU CONCOURS B ENV- SESSION 2005

1- PRÉSENTATION GENERALE (Extraits de la notice d’ instructions session 2005)

1.1 PRESENTATION

Ce concours est ouvert :• aux étudiants universitaires inscrits en 2ème ou 3ème année d’une Licence à caractère scientifique, dans

les domaines liés aux sciences de la Vie• aux titulaires d’un DEUG SV (ancien cursus)• et aux candidats ayant obtenu une validation de leurs études, acquis personnels ou expériences

professionnelles au titre du décret du 23 août 1985, pour l’admission en première année dans les écoles ci-dessous :

Ecole Nationale Vétérinaire d’AlfortEcole Nationale Vétérinaire de LyonEcole Nationale Vétérinaire de NantesEcole Nationale Vétérinaire de Toulouse

1.2 CONDITIONS D’ INSCRIPTION

1.2.1 Le concours commun " B" ENV est accessible sans condition de nationalité. Pour les candidats étrangers se renseigner sur la possibilité d’exercer en France en contactant, uniquement parcourrier :

Le Bureau de la Pharmacie Vétérinaire et de l’Alimentation Animale251 rue de Vaugirard

75732 PARIS cedex 15

L’ inscription des candidats au concours "B"ENV exclut leur participation la même année aux autres voies d’accès dansles écoles vétérinaires.

1.3 CONDITIONS RESTRICTIVES

Nul ne peut faire acte de candidature plus de 2 fois, tous concours d’admission aux écoles nationales vétérinairesconfondus.Une dérogation à cette règle peut être obtenue pour raisons médicales ou de handicap : par exemple, candidats setrouvant dans l’ impossibilité de concourir pour raisons de santé ou candidat ayant un taux d’ incapacité égal ousupérieur à 70%, compatible avec la profession de vétérinaire.L’étudiant désirant bénéficier d’une telle dérogation doit impérativement remplir le formulaire de dérogation(disponible sur notre site web lors de l’ inscription).

Cette demande de dérogation, avec pièces justificatives, devra être adressée au plus tard le 2 mars 2005 au Servicedes Concours Agronomiques et Vétérinaires.La commission de dérogation ne traitera plus de dossier au delà du 12 mars (date de clôture d’envoi des dossiers).La réponse à cette demande sera communiquée au plus tard le 12 mars.(La clause de passage du concours dans les 3 ans après le baccalauréat est abrogée à compter de la session 2005).

1.3.1. L’équivalence, donnée par certaines universités aux étudiants inscrits en tant qu’étudiants en cumulatif ou pourd’autres raisons, n'autor ise pas ces étudiants à intégrer une école. I ls doivent avoir validé leurs 120 ECTS.

P:\Rapports\2005\B ENV\Bilan B ENV2005.doc 2

Page 7: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

1.4. CONDITIONS D’ INTÉGRATION

Les candidats se présentant au concours B ENV durant la deuxième année de préparation du cycle licence devront, pourêtre admis dans une école quelconque de ce concours, demander que leur soit délivré, par leur université :

- soit le diplôme du DEUG qu’ ils peuvent obtenir sur leur demande au secrétar iat de leur université,- soit une attestation de validation des 4 premiers semestres, cor respondants à au moins 120 ECTS. Ce

document devra nous parvenir avant la date de rentrée des élèves de première année dans l’écoleconsidérée.

1.5 INFORMATION SUR LES ÉCOLES.

Les étudiants qui désirent des informations sur les écoles vétérinaires peuvent consulter sur ces liens :ENV Alfort : www.vet-alfort.frENV Lyon : www.vet-lyon.frENV Nantes : www.vet-nantes.frENV Toulouse : www.envt.fr

.

2 – PROGRAMME-EPREUVESLes programmes des épreuves n’ont pas été modifiés en 2005 par rapport à 2004.

Pour l’année 2006, les programmes des épreuves écrites de Biologie et de Chimie changent Ces nouveaux programmes ont été définis par les arrêtés du 21 juin 2004 et du 7 juillet 2004Vous pouvez les télécharger sur notre site web : www.concours-agro-veto.net

Les épreuves écrites comprennent une épreuve de Biologie, une épreuve de Chimie et une épreuve de Français(résumé de texte).

A l'oral, les candidats sont interrogés sur les sciences mathématiques (mathématiques, probabilités, statistiques),une langue vivante étrangère, et éventuellement une langue vivante étrangère facultative.

Il convient de rappeler aux candidats du concours B ENV que le jury n’est nullement tenu d’ interroger à l’oralsur le contenu du programme suivi à l’université, mais sur le programme du concours défini par l'arrêté du11 Mars 1994 (section III - Mathématiques). Il est donc primordial pour les candidats qu’ ils aient approfondi,avant le concours, en concertation avec leurs professeurs, la totalité du programme officiel du concours.

La durée des épreuves et les coefficients appliqués figurent dans le tableau B ENV 2.

3- RESULTATS

Les résultats chiffrés ci-dessous sont complétés par les tableaux statistiques figurant dans ce rapport.

Places ouvertes : 20 (38 en 2004)Inscrits : 331 (dont 121 inscrits également au concours B ENSA), (302 présents à l’écrit)Les candidats inscrits venaient de 53 universités françaises, 2 universités étrangères, et il y avait 2 candidatslibres (VAE).Admissibles : 82 (rang du dernier admissible : 79 ; moyenne du dernier admissible (9,8)Admis sur liste principale : 20 (moyenne du dernier : (11.9)Inscrits sur liste complémentaire : + 20 (rang du dernier : 40, moyenne : 11)

Intégrés : 20 (rang du dernier intégré : 22, moyenne : (11.8).Démissions : 2 (1 vers ENSAT, 1 vers Agrocampus Rennes)

3

Page 8: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

4. CONCLUSION

Le Président du jury remercie les membres du jury qui ont contribué largement au bon déroulement de ceconcours et à l’évaluation des candidats.

Ce concours ouvert aux étudiants universitaires a attiré en 2005 moins de candidats qu’en 2004 (331 pour371 en 2004).Pourtant, en raison de l’adaptation nécessaire au nouveau cursus LMD mis en place par les universités,et en par ticulier de la dispar ition du niveau DEUG, le concours B ENV 2005 a été ouver t à un plus grandnombre d’étudiants.En effet, avaient la possibilité de se présenter à cette session non seulement les étudiants titulaires duDEUG SV ou en préparation de DEUG mais aussi tous les étudiants inscr its en 2ème ou 3ème année delicence à caractère scientifique dans les domaines liés aux sciences de la vieOr, le nombre d’ inscrits, malgré cette mesure, fut en diminution. Sans doute la baisse, conjoncturelle et importante, du nombre de places offer tes en 2005 et parconséquent la sélectivité de ce concours (moins de 10% de candidats retenus pour l’ intégration) sont-ellesdes raisons de la désaffection des étudiants.

L ’annonce de l’accroissement du nombre de places offer tes en 2006 (en pr incipe 38 au lieu de 20 en 2005)devrait inciter des bons candidats à se présenter à ce concours en 2006

Le niveau général des prestations des candidats 2005, tant à l’écrit qu’à l’oral, a été jugé satisfaisant par le jury,dans la continuité des résultats 2004

L’hétérogénéité des résultats par université est plus marquée que pour les candidats du concours B ENSA :

- les 82 admissibles proviennent de 20 universités sur 54, - les 20 intégrés sont issus de 9 universités, - 75% des intégrés sont issus de 4 universités, - 45% des intégrés sont issus de 2 universités.

L’élargissement des candidatures aux étudiants en cycle « licence » implique bien évidemment de la part ducandidat une réflexion préalable sur ses capacités : Il doit étudier attentivement le programme officiel desépreuves et en par ticulier les nouveaux programmes de Biologie et de Chimie (1) en vigueur pour lasession 2006 afin de vér ifier si son cursus le prépare utilement à ce concours.

I l ne doit pas négliger l’étude de l’ensemble du programme de mathématiques, sur lequel il est interrogéen épreuve orale, épreuve souvent mal préparée par les candidats.

Les futurs candidats liront, en outre, avec grand intérêt les recommandations du présent rapport.

Les membres du jury leur souhaitent pleine réussite.

Le Chef du Service des Concours agronomiques et vétérinaires

Philippe de la Mettrie

(1) Programmes communs aux concours B ENSA et B ENV

P:\Rapports\2005\B ENV\Bilan B ENV2005.doc 4

Page 9: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

2ème par tie

STATISTIQUES

5

Page 10: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV

Session 2005

Tableau B 1 Statistiques générales - année 2005.

Tableau B 2 Nombre de places ouvertes - analyse comparative inter- annuelle.

Tableau B 3 Effectifs recrutés - analyse comparative inter -annuelle.

Tableau B 4 Coefficients.

Tableau B 5 Résultats - analyse comparative inter annuelle.

Tableau B 6 Répartition par sexe - analyse comparative inter annuelle.

Tableau B 7 Classement dans les écoles - analyse comparative inter annuelle.

6

Page 11: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

7

Page 12: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

8

Page 13: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

9

Page 14: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV 2005

NATURE, DURÉE et COEFFICIENT DES ÉPREUVES

Tableau B ENV 2

ÉPREUVES ÉCRITESpr ises en compte pour l'admissibilité (puis pour l'admission)

ÉPREUVES DURÉE COEFFICIENTSChimie 2 h 2

Résumé de texte* 2 h 2

Biologie 4 h 2 Total des

coefficients6

* Le texte doit être résumé en 300 mots

ÉPREUVES ORALESpr ises en compte pour l'admission

ÉPREUVES Temps de Temps préparation d' inter rogation Coefficients

Langue vivante obligatoire a) 20 mn 20 mn 2Langue vivante facultative b) 20 mn 20 mn (1)

Probabilités, statistiques, mathématiques 20 mn 20 mn 2Total des coefficients 4

a) L'épreuve de langue vivante étrangère obligatoire porte au choix du candidat sur l'une des six langues suivantes :

Allemand, Anglais, Arabe, Espagnol, Italien, Portugais.

b) Elle doit être différente de la langue obligatoire et comporte en plus le russe.

Ne sont pris en compte que les points au-dessus de la moyenne (10/20)

10

Page 15: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV 2005

EFFECTIFS RECRUTÉS

ANALYSE COMPARATIVE INTER-ANNUELLE

Tableau B ENV 3

2005 2004 2003 2002 2001 2000

Places ouvertes 20 38 38 38 38 36Nombre d'inscrits 331 371 443 432 429 424ECRIT

Présents à l'écrit 302 349 400 405 391 395

Nombre d'admissibles 82 89 89 83 82 77

Rang dernier admissible 79 87 83 68 75 73Moyenne dernier admissible 9,83 10 10,33 11 9,5 10,167

ORAL

Nombre d'admis 20 38 38 38 38 36

Moyenne du dernier admis sur Liste Principale 11,9 11,8 12,1 12,4 11,4 11

Rang du dernier inscritsur la Liste Complémentaire 40 52 51 47 53ème 37ème

Nombre d'inscrits sur la LC 20 14 13 9 15 1Moyenne du dernier inscrit

sur la LC 11 11,2 11,6 12 10,7 11

ADMISSION

Nombre d'intégrés 20 38 38 38 39 33

Rang du dernier intégré 22 38 38 39 39 37

Moyenne du dernier intégré 11,8 11,8 12,1 12,3 11,4 11

11

Page 16: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV 2005

COEFFICIENTS APPLICABLES

Tableau B ENV 4

12

MATIERES ÉpreuvesÉCRITES

ÉpreuvesORALES

BIOLOGIE 2

CHIMIE 2

RESUME DE TEXTE 2

PROBA, MATHS, STATS 2

LANGUE VIVANTE 2

LANGUE VIVANTE 1

TOTAL des coefficients 6 4

Page 17: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV 2005

RÉSULTATS

ANALYSE COMPARATIVE INTERANNUELLE

TABLEAU B ENV 5

2005 2004 2003Nombre de places (avant reports) 20 38 38

Nombre total d'inscrits B VETO331 dont 121

aux 2 concours371dont 131

aux 2 concours443 dont 125aux 2 concours

Total absents 29 23 43Candidats présents à l'écrit 302 348 400

Nombre d'admissibles 82 89 89Rang du dernier admissible 79 87 83

Moyenne du dernier admissible 9,83 10 10,3 Oral

Nombre d'admis sur la liste principale 20 38 38Nombre d'inscrits sur la liste complémentaire 20 14 13Rang dernier inscrit sur liste complémentaire 40 52 51

Admission Nombre d'intégrés SV (toutes écoles) 20 38 38

Rang du dernier candidat intégré 22 38 38Moyenne du dernier intégré 11,8 11,8 12,1

Nombre total d'intégrés (toutes écoles) 20 38 38

13

Page 18: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV 2005

Candidats recrutés- Répar tition par

SEXE

TABLEAU B ENV 6

14

Rappel du nombre de places offertes par

écolesECOLES Sexe 2005 2004 2003

2004 2005

9 5 Maisons Alfortfilles 4 9 9

garçons 1 0 0

% filles 80% 100% 100%

9 5 Lyonfilles 5 5 8

garçons 0 4 1

% filles 100% 55% 88%

10 5 Nantesfilles 4 7 8

garçons 1 3 2

% filles 80% 70% 80%

10 5 Toulousefilles 5 8 7

garçons 0 2 3

TOTAL% filles 80% 80% 70%

Page 19: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CONCOURS B ENV 2005

Répartition du CLASSEMENT dans les différentes écolesAnalyse comparative Interannuelle

TABLEAU B7

MAISONS ALFORT rappel du nombre d’ intégrés

rang du 1er intégré rang du dernier intégré rang moyen

2005

5

92014

2004

9

1125,5

LYON rappel du nombre d’ intégrés

rang du 1er intégré rang du dernier intégré rang moyen

5

12214

9

32310

NANTES rappel du nombre d’ intégrés

rang du 1er intégré rang du dernier intégré rang moyen

5

284

10

15349,5

TOULOUSE rappel du nombre d’ intégrés

rang du 1er intégré rang du dernier intégré rang moyen

5

61912

10

1338

12,5

15

Page 20: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

3ÈME PARTIE

ANALYSE DES RESULTATS PAR MATIERE

16

Page 21: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Épreuve écr ite de BIOLOGIE

Durée 4 heures. Voir texte du sujet en annexe

Moyenne Ecart-type Note la plus haute Note la plus basse7,15 3,17 18 1,0

Commentaires du jury

Le sujet proposé concerne un des processus caractéristiques de la vie, et donc fondamental chez tous lesêtres vivants : la division cellulaire. Il l’envisage à tous les niveaux et dans tous ses aspects, de l’échellecellulaire à celle des populations, en passant par celle des organismes. Le libellé du sujet limitait le devoir auxseuls Métazoaires, à savoir les Animaux, définis comme êtres pluricellulaires, et excluant les unicellulaires (lesProtistes).

L’ introduction pouvait s’appuyer en particulier sur cette distinction, en annonçant que la divisioncellulaire avait tout d’abord une signification fondamentalement différente chez ces deux groupes d’Eucaryotes,ce processus assurant la multiplication des individus et l’accroissement des populations chez les Unicellulaires,et la construction seule des organismes chez les Animaux. Le deuxième point important à annoncer étaitl’existence, chez les Eucaryotes, de deux types de division : la mitose, mécanisme assurant une divisiongénétiquement conforme, et la méiose, impliquée dans les processus de reproduction sexuée et permettant unbrassage permanent des gènes au cours des générations. Comme le sujet le suggérait, le devoir devait donc êtreconstruit autour de trois thèmes : les mécanismes cellulaires de ces deux types de division et leurs rôlesrespectifs dans la construction (et l’entretien) des organismes, d’une part, et dans la genèse d’une grandediversité génétique (à la fois facteur de survie des espèces et agent de l’évolution), d’autre part.

La mitose (au sens large) devait être décrite au niveau nucléaire et au niveau cytoplasmique.L’apparition et la condensation progressive des chromosomes, leur mise en place sur un plan (dit équatorial),leur séparation en deux chromatides-soeurs qui se déplacent en direction opposée, et leur «disparition» pourreconstituer la chromatine interphasique, sont à la base de la distinction ancienne des 4 phases classique de lamitose (sensu stricto). Il est à noter en effet qu’une nouvelle phase, très dynamique (dite prémétaphase), a étéintroduite récemment dans la littérature. La préparation de ces événements, avec la réplication de l’ADN et laduplication des chromosomes en deux chromatides pendant la phase S de l’ interphase qui précède la divisiondevait évidemment être décrite. Un court développement sur les mécanismes de la réplication de l’ADN (yeuxde réplication et machinerie enzymatique associée) était attendu.

Les événements cytoplasmiques concomitants, avec la duplication des centrioles en interphase (phaseS), les mouvements des centrosomes en prophase, le rôle de l’appareil mitotique (avec ses trois catégories demicrotubules) dans le positionnement des chromosomes métaphasiques et les mouvements des chromatides enanaphase, devaient être présentés. Enfin, il convenait de décrire, pour terminer la description, les mécanismesde la cytodiérèse qui impliquent un « anneau contractile » d’actine et de myosine. Les données récentesconcernant le rôle des moteurs moléculaires associés aux extrémités des microtubules dans tous lesmouvements mis en jeu, devraient au minimum être mentionnées.

En ce qui concerne la méiose, il n’était pas indispensable de développer à nouveau certains aspectspurement cytologiques ou mécaniques, mais il fallait insister sur les points spécifiques suivants : nécessitéd’une cellule diploïde (2n) ; existence de deux divisions successives après une seule réplication de l’ADN ;prophase de la division I très longue (découpée en 5 phases) et remarquable, avec appariement étroit deschromosomes homologues dupliqués, puis début de séparation ; mise en place sur le plan équatorial, enmétaphase I, des paires de chromosomes homologues réunis par des chiasmas ; séparation des homologues endébut d’anaphase I et obtention de deux cellules-filles haploïdes possédant n chromosomes formés de deuxchromatides (réduction chromatique). La deuxième division de méiose, courte et simplifiée par rapport à unedivision classique, consiste simplement à cliver les centromères des chromosomes dupliqués et à séparer leschromatides, en début d’anaphase II ; elle conduit à la formation de 4 cellules possédant une seule chromatide,pour un chromosome donné. Aucune de ces divisions n’est une mitose ; la première car elle ne conduit pas à laséparation des chromatides, mais des chromosomes ; la seconde car elle ne sépare pas, en général, des

17

Page 22: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

chromatides génétiquement identiques. A l’occasion de la méiose, non seulement on observe un changement deploïdie des cellules (2n à n), mais on note surtout un brassage génétique important lié à deux mécanismesfondamentalement différents.

Le brassage intrachromosomique, qui se réalise au sein d’une paire de chromosomes homologues, est laconséquence des crossing-over intervenant aux stades zygotène/pachytène de la prophase I ; il conduit à laformation de chromatides « hybrides », rassemblant des segments issus des deux chromosomes homologuesinitiaux, paternel et maternel, pour simplifier. Les chiasmas, visibles aux stades diplotène/diacinèse,représentent la trace visible de ces événements d’échange entre molécules d’ADN. Le brassageinterchromosomique implique l’existence d’au moins deux paires de chromosomes, car il est basé sur leprincipe de la disposition aléatoire de ces paires sur la plaque métaphasique I. Il s’agit en fait de répartir auhasard les chromosomes paternels et maternels dans les deux cellules issues de la division I. Le nombre N detypes de cellules génétiquement différentes issues de ce simple mécanisme est donné par la formule : N = 2 n (nétant donc le nombre de chromosomes différents). On comprend que le nombre de combinaisons N augmentetrès rapidement avec la valeur de n ; chez l’Homme (n = 23) on obtient plus de 8 millions de combinaisonspossibles. Ce phénomène est constant et ses conséquences s’ajoutent à celles du mécanisme précédent ; il endécoule que toutes les cellules haploïdes issue d’un très grand nombre de cellules en méiose (gamètes) sont trèsprobablement génétiquement différentes.

Les conséquences génétiques de ces processus de recombinaison sont considérables au niveau despopulations pratiquant la reproduction sexuée, ce qui est la règle absolue chez lez Animaux (mais qui n’exclutpas des modes de reproduction asexuée ; voir plus loin). La méiose et la fécondation, qui alternent au long ducycle de vie, assurent un « mixage » permanent des allèles au sein des génomes, et permettent de créer unediversité génétique immense au sein des populations. C’est sur cette richesse allélique que s’appuie l’Evolution,avec l’aide des processus intervenant dans les processus de spéciation (sélection naturelle, dérive, effetsfondateurs,...).

Quelques commentaires concernant des erreurs sur le sujet, aussi récurrentes qu’ inquiétantes, doiventêtre mentionnés. Bien qu’en général les principes de la mitose et de la méiose soient correctement énoncés (ence qui concerne les ploïdies), un nombre élevé de candidats ne connaît pas les détails de ces divisions, tant auniveau nucléaire que cytoplasmique. Les lacunes ou confusions suivantes sont très fréquemment rencontrées :- nécessité des processus de la réplication le plus souvent non évoqués, et mécanismes élémentaires nondécrits ;- ordre des phases de la mitose (sic) non connu dans certaines copies ;- appariement des chromosomes homologues décrit en prophase de mitose (et leur séparation ultérieure) ;- méiose présentée très souvent comme une succession de deux mitoses banales (sans appariement deshomologues) ;- rôle de l’appareil mitotique souvent méconnu, ou mal décrit au plan biochimique (microtubules d’actine, parexemple) ;- brassages génétiques (qui nécessitent évidemment une bonne connaissance de la division 1 de la méiose) engénéral non compris.

En ce qui concerne la partie « origine, construction et entretien des organismes », l'ampleur du sujetnécessitait une bonne culture générale et demandait une vision synthétique de tous les processus biologiquesdans lesquels les divisions cellulaires sont impliquées. Le traitement en détail de tous ces phénomènes étantimpossible dans le temps imparti, un travail transversal de réflexion était demandé. Autant la connaissanceparfaite et complète des phénomènes de mitose et de méiose sont exigibles, autant sur cette partie il s'agissait dereplacer dans le contexte le plus large ces deux mécanismes dans la vie des organismes, en approfondissantéventuellement un ou deux mécanismes (ce qui a souvent été le cas de la gamétogenèse, parfois de lamultiplication asexuée). L'intitulé du sujet suggérait les thèmes essentiels : rôles des mitoses dansl'embryogenèse, puis à l'âge adulte. On peut distinguer, à l'âge adulte, le rôle des divisions dans les processusvégétatifs, puis dans les processus reproducteurs.

La première étape de l'embryogenèse, la segmentation, est avant tout une succession de mitoses, dont larapidité (associée à la diminution de taille des cellules, puisque le volume de l'oeuf reste inchangé) fait leur

18

Page 23: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

originalité. Les particularités des divisions propres à chaque type d'organisme, en fonction du type d'œuf,pouvaient être précisées : segmentation totale, donc implication de toutes les cellules chez les oeufs alécithes ouhétérolécithes ; segmentation partielle dans le cas des oeufs très riches en vitellus (oeufs télolécithes desOiseaux, par exemple). L'inégalité des mitoses de la segmentation est le cas le plus souvent rencontré, sauf chezcertains oeufs alécithes comme ceux des oursins, où les divisions sont égales. Au cours des étapes suivantes :gastrulation, neurulation et organogenèse, les divisions sont ralenties, elles s'accompagnent de migrations etsurtout de différenciations cellulaires. Ces derniers points sont à mentionner, mais pas à approfondir dans cesujet. Les mitoses sont également impliquées dans les phases du développement indirect comme les Insectes etles Amphibiens. Elles sont accompagnées de lyses cellulaires.

A l'âge adulte, en dehors des étapes de reproduction, les mitoses sont aussi impliquées dans lacicatrisation et la régénération des tissus et des organes. Dans la cicatrisation, elles permettent la phase deprolifération épithéliale, à partir de cellules souches cutanées. Les cellules souches, présentes en petit nombredans presque tous les tissus, permettent grâce à leurs divisions, puis à leur différenciation, la régénération de cestissus. Les cellules souches hématopoïétiques de la moëlle osseuse, pluripotentes, sont à l'origine des lignéessanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes). Les mitoses sont aussi impliquées dans larégénération d'organes, spectaculaires chez certains animaux. Elles sont partielles lors de la régénération d'unbras des étoiles de mer, d'une pince de Crustacé, par exemple, ou complètes lors de la formation d'un individuviable à partir d'un fragment chez une hydre. Dans ce dernier cas, la reproduction asexuée peut être associée à lareproduction sexuée. Enfin, le dérèglement des mitoses au sein de l'organisme est à l'origine de phénomènes deproliférations cellulaires, ou tumorisation. Le déroulement des mitoses est alors anormal, soit par leuraugmentation ou par la qualité des cellules auxquelles elles donnent naissance (cellules plurinucléées ou trèsgrandes).

La perpétuation des espèces est assurée, bien sûr, par les phénomènes de reproduction sexuée où laméiose entraîne la production des gamètes. La gamétogenèse fait partie du sujet, car elle permet de situer àl'échelle des organes et dans le cycle de vie les phénomènes essentiels se déroulant au niveau cellulaire. Lafécondation n'est pas à oublier, puisqu'elle est nécessaire au déroulement des premières mitoses chez un nouvelindividu (sauf dans le cas particulier de la parthénogenèse). Chez certains animaux, la reproduction asexuéepermet la multiplication d'un même individu (clone), ce qui contribue dans un sens à la perpétuation de l'espèce.Mais les deux notions sont bien différentes. Les mitoses sont impliquées dans de nombreux exemples demultiplication asexuée animale qui pouvaient êtres cités et détaillés, tels que la strobilisation des Cnidaires, lebourgeonnement des Eponges ou la fission des planaires. Des dessins explicites et clairs étaient cependantattendus (voir ci dessous).

Enfin, on pouvait citer l'implication des mitoses dans le déroulement du cycle des animaux parasites,comprenant plusieurs phases de multiplication intense, comme chez les ténias, la douve, etc. Quelquescandidats seulement ont pensé à évoquer cet aspect. Que ce soit pour les mitoses (développement,métamorphoses, cycles des parasites, etc.) ou la méiose, la notion de régulation des divisions est importante.

Quelques commentaires sur les copies :ne pas détailler ne veut pas dire ne pas donner une vision compréhensible des phénomènes. Certaines copiesne comportaient que de vagues schémas de forme indéterminée pour présenter les phénomènes dereproduction asexuée : il faut que les schémas soient légendés, lisibles, cohérents et accompagnés d'uncommentaire les rendant explicites.de nombreux candidats ont péché par manque d'élargissement du sujet : si la gamétogenèse a été envisagéedans plus de la moitié des copies, elle a parfois été le seul point abordé dans la partie « origine, constructiondes organismes ».l'embryogenèse est souvent mal connue, notamment les particularités de la segmentation.

Pour conclure, les correcteurs ne cachent pas leur inquiétude en ce qui concerne une méconnaissancegénéralisée (plus de 50% des copies !) de processus aussi simples que la mitose et la méiose, déjà décrits aulycée, et après deux ans d’études universitaires. Il semble qu’ il y ait de vraies lacunes au niveau de la formationdes étudiants sur ce point (ou au minimum une absence de vérification des connaissances). Il est impossible decomprendre quoi que ce soit à la Biologie en général si ces mécanismes cellulaires fondamentaux ne sont pas

19

Page 24: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

maîtrisés ; un message très clair à ce sujet est donc envoyé en direction des formateurs. Asséner des listes denoms de protéines intervenant dans le contrôle du cycle cellulaire (cela s’est vu) n’a, dans ces conditions,aucune signification !

Correcteurs : Robin BOSDEVEIX, Jean-Claude CALLEN et Jacques HOURDRY

20

Page 25: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

EPREUVE ECRITE DE CHIMIE

Durée 2 heures. Voir texte du sujet en annexe

Moyenne Ecart-type Note la plus basse Note la plus haute

7,94 4,92 0 ,0 20,0

L’épreuve de chimie comportait 2 problèmes d’égale importance : le premier, de chimie généraleportait sur 3 parties distinctes du programme : atomistique, thermochimie et oxydo réduction, chaque partiepouvant être traitée de façon indépendante. Le second, de chimie organique faisait appel à des connaissances surdifférentes fonctions de chimie organique : alcènes, dérivés halogénés des alcanes, organo-magnésiens, esters etles questions étaient très classiques, sans piège. Le sujet était donc diversifié, sans difficulté particulière, etcomportait des questions, notamment en organique, qui sont habituellement traitées en cours.

Les résultats sont comme les années précédentes très hétérogènes. Peu de candidats ont bien traité toutesles questions (manque de temps ?). Il y a toutefois de nombreuses très bonnes notes, et aussi beaucoup etd’avantage de très mauvaises notes. Les deux dernières questions du premier problème (3.3 et 3.2) n’ont ététraitées correctement que par moins de 10 candidats.

En chimie générale la partie atomistique a été très mal traitée voire pas du tout.Les structures électroniques des atomes ne sont pratiquement jamais justes ; les règles d’établissement desstructures non plus, ou donnent lieu parfois à des noms cocasses (principe de Polly, de Klesky, de l’octet …).Certains candidats en sont restés à l’atome de Bohr (préparation à l’ancienne, ou candidats autodidactes aveclivres anciens ?)Les formules de Lewis sont rarement bien écrites.De nombreuses molécules neutres se sont retrouvées étrangement chargées.La partie thermochimie a été plutôt correcte, avec quand même quelques températures d’ inversion négatives,des déplacements d’équilibre expliqués à l’envers, selon un principe (celui de Lechapelier !) mal compris.La partie oxydo réduction a abouti à une véritable catastrophe : le montage s’est retrouvé avec des générateurs,des voltmètres branchés n’ importe où (sur le pont salin, sur les béchers …), des électrodes de verre, au calomel,de platine, alors que la nature des électrodes étaient spécifiée dans l’énoncé; des électrons se sont retrouvés entranshumance dans le pont salin, sans compter les montages non raccordés, ou en court-circuit.

La partie organique a été mieux traitée. Les mécanismes sont assez bien connus, avec quand même

parfois encore des déplacements de charges positives dans les flèches des mécanismes.Beaucoup de candidats ont choisi une base faible, question 1, pour arracher un proton à un acide très faible,démonstration à l’appui : puisque l’acide est très faible, il suffit d’une base faible pour lui arracher son proton,c’est inutile d’aller chercher une base trop forte. Ce qui est faux, il fallait une base très forte, au pKa supérieur àcelui de l’acide.Il y a eu de nombreuses confusions pour le choix du mécanisme à la question 5.1 entre les mécanismes SN1 etSN2.Le schéma de montage de préparation du magnésien était déjà sorti l’an dernier, et les mêmes remarquespeuvent encore s’appliquer cette année: schémas bien souvent incomplets, mal soignés, parfois fantaisistes;conditions opératoires sans rapport avec la manipulation. Le mécanisme de l’estérification, question classique, est connu et bien traité. Il est parfois présenté de façonincomplète. Rappelons qu’un mécanisme doit être présenté étape par étape, et que le barème de correction tientcompte de l’oubli d’une étape dans la présentation du mécanisme, même si le départ et l’arrivée sont corrects,

Le jury : D. Renard (R), B. Le Bizec, P. Girin

21

Page 26: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

22

Page 27: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

ÉPREUVE de FRANÇAIS (Résumé de texte).

Durée 2 heures. Voir texte du sujet en annexe

Moyenne Ecart -type Note la plus haute Note la plus basse8,23 3,83 19,0 1,0

Nous proposions, cette année, un texte de Gaston Bachelard extrait du Matérialisme rationnel. Texte de belletenue en vérité, invitant les candidats à méditer sur la notion de « matérialisme », en partant d’un matérialisme« simpliste », celui des philosophes d’autrefois, pour aller jusqu’à un matérialisme régénéré, plus « moderne »,suggéré par les progrès de certaines sciences de la matière, notamment la chimie.

Le style de Bachelard, à la fois précis et riche, a déconcerté un certain nombre de candidats. Beaucoup de copiestémoignent d’une réelle incompréhension de l’ensemble.

A titre d’ illustration, Bachelard évoquait l’évolution intellectuelle, voire spirituelle, produite par la sciencemoderne : « Si l ’ homme pense l a sci ence, i l se r enouvel l e en t ant qu’ hommepensant . I l accède à une hi ér ar chi e i ndéni abl e des pensées. »Dans bien des copies, un contresens a été commis. La science "permet d'obtenir une position hiérarchique"(sic) ; elle permet d'obtenir "une bonne position sociale" (sic). Comme si toute élévation était économique et sociale ! Comme s’ il était impossible de concevoir une évolutiondans l’ordre de l’esprit !

Beaucoup de copies trahissent des confusions sur le plan notionnel. La science, la chimie, la science de lamatière, le matérialisme, le matérialisme scientifique se rencontrent dans un joyeux désordre et sont pris l'unpour l'autre.

Plus généralement, face à la difficulté, beaucoup de candidats cèdent à de vieux démons.

Il y a le centon de citations, le « collage ». Cela conduit souvent à un incompréhensible charabia. "La véritablerichesse psychologique se trouve au sommet de ses pensées". "Désormais la science prend un départ culturel".La "cité culturelle" et le "matérialisme massif" ont connu une vogue certaine, sans que le jury soit certain queces expressions aient été comprises. Rappelons à tous que le résumé suppose un travail de reformulation.

Il y a aussi les stratégies d’évitement : on élude ce qui pose problème au lieu de l’affronter. Et de fait denombreux résumés sont incomplets. Ce que Bachelard dit de la chimie fut souvent supprimé. Dans ce cas, lerésumé est inévitablement incomplet.

Les difficultés de compréhension conduisent aussi parfois à des résumés incohérents. Rappelons que larestitution de la logique de la pensée de l’auteur fait pourtant partie des exigences du résumé. Ainsi, la« hiérarchisation » des idées laisse parfois à désirer. L’accessoire n’est pas toujours distingué de l’essentiel.Quelques copies vont jusqu'à citer les titres des ouvrages auxquels Bachelard fait allusion en bas de la page 2 dusujet !

Le résumé est encore trop souvent remplacé par une analyse. Faut-il une nouvelle fois faire une mise au point àpropos de cette affaire ? Dans le résumé, le candidat devient l’auteur. Une formule comme « l’auteur dit que »est donc impossible.

L'orthographe d'usage, la grammaire et l'expression sont bien souvent malmenées. "L'essorage de la science"laisse parfois la place à un "essort" vigoureux (sans doute alimenté par un ressort ?). La philosophie gagnesouvent en dignité de s'écrire avec un "y" ; les copies y perdent en qualité.

23

Page 28: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Reste qu'un nombre non négligeable de candidats s'est battu avec ce texte ardu. Leurs copies avaient au moinsun mérite : elles étaient lisibles, compréhensibles et ne trahissaient pas trop la pensée de Bachelard. Pascal Naizot

24

Page 29: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

ÉPREUVE ORALE DE MATHÉMATIQUES , STATISTIQUES, PROBABILITÉS

Moyenne Écart type Note la plus haute Note la plus basse

9,59 4,18 20 1,0

L’ ´épreuve porte sur des exercices et des questions de cours couvrant l’ensemble du programme. Les notes varient de 1 a 19 avec une moyenne de 9.7 et un écart-type de 4.2. On note une grande variabilité dans la préparation et la compréhension des questions. Les formules sont apprises par coeur, les hypothèses rarement formulées et les cas particuliers mieux appréhendés que les cas généraux.

25

Page 30: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Interrogation orale de LANGUES VIVANTES ÉTRANGÈRES

Langue vivante obligatoire (LV1)-82 candidats.

Moyenne Ecart-type Note la plus haute Note la plus basse10,45 3,75 20 2,0

Langue vivante facultative (LV2)-40 candidats.

Moyenne Ecart-type Note la plus haute Note la plus basse10,21 3,44 18 5,0

Épreuve orale d’anglais LV1 obligatoire et LV2 facultative

L’ impression d'ensemble est un peu moins bonne que pour la session 2004.

Tous les candidats sont courtois, désireux de bien faire et la majorité d’entre eux se plient aux règles du jeu del’épreuve et font une prestation de plusieurs minutes sur le texte proposé, Bien souvent cependant, lacompréhension de l’épreuve est superficielle. Une épreuve calibrée n’est pas pour autant uniquement unexercice scolaire où il s’agit d’employer des expressions attendues. Le début des prestations est révélateur à ce sujet, la plupart des candidats s’en tenant à quelques phrasesapprises en Terminale où l’on cite mécaniquement, sans leur donner de véritable sens, une date et un nom dejournal qu’ il suffit de relever au début ou à la fin de l’article.

Le résumé révèle le plus souvent une lecture superficielle du texte, les candidats qui rentrent dans l’article, enanalysent la structure, en ré-organisent les éléments sont très rares. Ce devrait être un réflexe que d’expliciterl’ implicite, même le plus élémentaire (par des définitions de termes ou d’acronymes (NASA par exemple) desrappels d’évènements …), ça ne l’est pas. Le commentaire se contente, lui aussi, d’attendus, de réflexions générales, tellement dénuées de nuancesqu’elles sont du registre du cliché (People in hospitals are depressed / Indians are poor …) Les anecdotespersonnelles, souvent sympathiques et en rapport avec le texte, devraient être exploitées par le candidat pour entirer un sens plus général, une réflexion, qu’on attend en vain. De même les connaissances scientifiques quel’on attend de candidats de bac + 2 postulant à un concours Agro ne sont pratiquement jamais mises en avantpar le candidat lui-même – il faut l’ interroger pour que ses connaissances soient alors mobilisées par lui etmises en rapport avec le texte.Ceci nous semble relever soit de la paresse intellectuelle soit d’un manque de confiance en soi du candidat, ouencore d’une sous-estimation des attendus de l’examinateur et de l’examen.

Quant au registre linguistique, il est pour une grande majorité des candidats très peu riche, très peu varié. Quanton ne connaît pas un mot, on compense par des gestes et des sourires, là encore sympathiques, mais qui révèlentimmanquablement le manque de capacité lexicale ou de stratégie de compensation du candidat.

La plupart des candidats comprennent les questions mais un anglais employé spontanément, d’entrée de jeu,(une phrase pour demander aux candidats de fermer la porte fermement afin d’éviter qu’elle ne se rouvrependant l’épreuve) avait sur pratiquement tous les candidats un effet déstabilisant, l’anglais ne serait-il plusconçu que comme une métalangue à usage d’examen ? On espère que non !

Pour les candidats dont le niveau est au-dessus de la moyenne, cer tains écueils ne leur permettent pasd’avoir une note qu’ ils pourraient atteindre en les évitant. Beaucoup de candidats qui parlent un anglais authentique sont paresseux devant l’épreuve, font une prestationtrès courte et attendent l’échange avec l’examinateur sans lui apporter les éléments préalables permettant à cetéchange d’être riche.

26

Page 31: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

A l’ inverse, d’autres candidats occupent le terrain et se croient obligés de parler à tout prix, préférant tourner enrond, se répéter, au lieu d’offrir des respirations, une ouverture favorables à un échange qui pourrait fairerepartir l’ argumentation.

EPREUVE FACULTATIVESur 8 candidats, un ne s’est pas présenté et à peine 2 mér itaient une note supér ieure ou équivalente à 10.On rappelera une nouvelle fois aux candidats qu’ il est inutile de se présenter à l’épreuve sans unminimum de préparation, et qu’une langue trop approximative voire massacrée ne permettra pas degagner des points. C. Taconet

Épreuve orale d' allemand LV1 et LV2 facultative 2005

Interrogation orale d' ALLEMAND LV1 et LV2 facultative 2005

4 candidats en LV1 - moyennes allant de 09 à 12 - moyenne générale : 10,57 candidats en LV2 - moyennes allant de 06 à 14 - moyenne générale : 10 Les candidatsont 20 minutes de préparation pour résumer et commenter un texte actuel de la presse allemande ( 300 mots )tiré de " Die Welt", " Die Zeit", " FAZ" ou de la Presse régionale telle que "Berliner Zeitung" ou " KielerNachrichten". L'épreuve, également de 20 minutes, débute par une lecture. Résumé et commentaire sont suivis d'uneconversation .

Cette année, le nombre des admissibles ayant choisi l’allemand a baissé. Il y a eu surtout moins de candidats enLV2 que l’année passée ce qui s’explique peut-être par le nombre inférieur des places offertes au concours. Le niveau des candidats en LV1 s’est avéré correct ou même assez bon.. En seconde langue cependant le niveaua baissé : 2 candidats n’ont pas obtenu la moyenne, donc pas de bonus pour l’ensemble de leur classement.Malheureusement, il y a toujours des facultés de sciences qui n'ont pas encore créé de cours d'allemand etempêchent ainsi une bonne préparation de leurs étudiants aux concours.Ceci est peu compréhensible vu lesnombreux échanges entre les facultés françaises et allemandes.

L'examinatrice a pu constater que la majorité des candidats s'étaient familiarisés avec le vocabulaire del'actualité politique, sociale et scientifique. ( Integration von Migrantenkindern ,Helfen nach der Flutwelle inSüdostasie, Neue Diskussionen über das Kyotoprotokoll, Mandelas Kampf gegen das Aids-Tabu, 60 Jahre nachAuschwitz usw). ...........

Il n'est pas utile de citer le titre et l'auteur de l'article, sa date de parution et le nom du journal en guised'introduction. Il serait au contraire bien plus intéressant d'annoncer le sujet du texte, de faire une remarque surson actualité .Il serait également utile d’annoncer le plan de l’exposé avant de commencer, puis présenter unrésumé structuré. Le commentaire doit faire preuve d'un esprit critique, apporter des explications, descomparaisons ou des expériences personnelles.Le niveau de la langue doit être correct. Le candidat doittravailler sa grammaire, son vocabulaire et sa phonétique pour bien préparer l'épreuve.

Voici quelques chapitres de grammaire à réviser absolument:1. La place du verbe dans la phrase2. La liste des verbes forts et les prépositions suivis du datif3. Le passif4. La formation du participe passé5. L'emploi des auxiliaires de mode6. La déclinaison aussi mérite d'être revue7. Il faut aussi bien distinguer entre préposition, adverbe et conjonction de subordination:vor - vorher - bevornach - danach - nachdemTrotz - trotzdem - obwohl

27

Page 32: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

seit - seitdem - seit(dem) 8. La formation du comparatif: .............+er9. La phonétiqueIl faut bien respecter les diphtongues: au, eu, äu, ei, ai,bien distinguer entre voyelles brèves et longues,ne pas prononcer -ich comme –isch, ne pas faire de liaisonentre les mots et entre les syllabes comme en français.

On devrait encourager les futurs candidats à chercher le dialogue avec leurs camarades allemands de leurfaculté, à lire la presse et regarder la télévision allemande. Et ce travail pourrait s'avérer bénéfique au - delà duconcours: Il y a des milliers de places disponibles sur le marché du travail franco-allemand. Surtout ne vouslaissez pas influencer par des gens qui savent tout mieux que les autres et qui déclarent que l’allemand n’estplus actuel. Ne sacrifiez pas un savoir que vous avez mis des années à acquérir pour si peu. L’Europe nousappelle et pas seulement dans la langue unique .

Examinatrice: Mme Graber

Épreuve orale d’espagnol LV1 obligatoire et LV2 facultative

Le concours ENV B 2005 fut de bonne tenue ; les candidats en Langue obligatoire étaient dans l'ensemble bienpréparés à l'épreuve.

Hormis une candidate bilingue qui fit un exposé parfait alors qu'une autre s'effondrait en proie à desétouffements et des hoquets de panique, les 9 autres candidats firent des prestations honorables, rendant comptedu texte puis le commentant et le plus souvent donnant leur opinion en guise de conclusion, dans une languecorrecte voire riche.

En ce qui concerne la langue facultative, le pire a cotoyé le meilleur. Tandis que certains candidats montraientune réelle connaissance de la langue et savaient rendre compte d'un texte puis se l'approprier, d'autrescommettaient les sempiternelles erreurs, confondant les prépositions, malmenant la conjugaison, ignorantl'emploi du subjonctif, employant ser pour estar, inventant du vocabulaire. De plus, ces candidats secontentaient souvent de paraphraser les textes sans en dégager leur problématique, sans en discuter lespropositions.

Le bilan est malgré tout positif mais l'on regrette les candidatures fantaisistes (tel candidat n'a pas étudiél'espagnol depuis 3 ans, telle autre a commencé l'étude de cette langue en janvier 2005 !

Françoise Barizzone , le 29 Juin

Épreuve d ’ I talien facultatif

28

Page 33: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Un nombre restreint de candidats a présenté cette épreuve orale facultative d’ Italien, pourtant avantageuse dansle cadre du concours B ENV 2005 : le bilan en est, en effet positif, puisque les notes obtenues vont de 11 à 13sur 20, et apportent aux candidats des points non négligeables à ce stade du concours.L’ interrogation a porté sur des articles de presse traitant de sujets de société à dominante scientifique, écrits pardes personnalités du monde culturel italien ; ils incitaient à la réflexion sur le progrès et l’éthique dans unmonde moderne en évolution rapide. Les défauts remarqués ont trait essentiellement au manque de pratique des candidats : carences de vocabulaire,recherches laborieuses de la précision linguistique, lenteurs dans la rectification d’erreurs souvent élémentairesde l’expression ( finales erronées, accords incorrects des articles et adjectifs, présent de l’ indicatif malmaîtrisé ). Ces défauts s’estompent lors de l’entretien avec l’examinateur et témoignent d’une aisance facile àacquérir par un entraînement qui devrait être plus intensif.Malgré l’absence dommageable de préparation en Italien dans les Universités, la motivation et le sérieux descandidats permet incontestablement d’obtenir des résultats certainement positifs à ce stade du concours. Lalecture d’ interviews, d’articles de presse ou l’écoute de JT italiens peuvent souvent suffire à développer desmécanismes de parole et de réflexion rapidement gratifiants et efficaces.

Épreuve orale de russe (facultative)

. Un seul candidat s’est présenté à cette épreuve et a obtenu 6 sur 20. Il était interrogé sur un article tiré del’hebdomadaire « Argumenty i Fakty » du 13 avril 2005 où était publié l’ interview d’un acteur ukrainien. Celui-ci y parlait des relations entre la Russie et l’Ukraine après la « Révolution orange ». Ce candidat avait un niveautrès insuffisant et n’a pas du tout compris l’article Examinatrice : Mme Bonnard

29

Page 34: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

30

Page 35: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

ANNEXE

LES SUJETS DES EPREUVES ECRITES

BiologieChimie

Résumé de texte

31

Page 36: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

BIOLOGIE

Durée : 4 heures

___

L’usage de la calculatr ice est interdit pour cette épreuve

___

Les divisions cellulaires dans la vie des Métazoaires.

Après avoir étudié les mécanismes des différents types de division à l’échelle cellulaire, vous analyserez leursrôles dans l’origine, la construction et l’entretien des organismes animaux, ainsi que leurs implications dans laperpétuation des espèces.

La construction et la présentation du devoir, ainsi que la qualité et la précision des illustrations, seront prisesen compte dans l’évaluation.

______________

32

Page 37: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

CHIMIEDurée : 2 heures

L’usage d’une calculatrice est autorisé.

Cette épreuve est constituée de deux problèmes indépendants.

Premier problème : l’ ion nitrate et l’acide nitrique

Les trois parties de ce problème sont indépendantes.

1. Espèces chimiques contenant du phosphore et de l’azote

On donne les numéros atomiques (Z) : N : 7 ; O : 8 ; P : 15.

1.1. Donner la structure électronique de l’azote et du phosphore. Rappeler les règles quipermettent d’établir ces structures électroniques.

1.2. Le phosphore blanc est constitué de molécules P4 à basse température et de molécules P2 àhaute température.

1.2.1. Par analogie avec l’azote, donner une formule de LEWIS possible pour P2.

1.2.2. Sachant que les atomes de phosphore de P4 forment un tétraèdre, proposer uneformule de LEWIS pour cette molécule.

1.2.3. Dans les molécules P4, les atomes de phosphore sont distants entre eux de225 pm, alors que dans les molécules P2, les atomes de phosphore ne sont distantsentre eux que de 189,5 pm. Comment expliquer cette différence ?

1.3. Oxydes d’azote

1.3.1. Donner les formules de LEWIS du monoxyde d’azote NO et du dioxyde d’azoteNO2.

1.3.2. Justifier à l’aide de ces formules de LEWIS pourquoi ces deux molécules sedimérisent facilement : NO en N2O2 et NO2 en N2O4. Proposer une formule de LEWIS

pour N2O2.

1.4. Ion nitrate NO3–

1.4.1. Donner la formule de LEWIS de l’ ion nitrate, dans lequel l’atome d’azote estdirectement relié aux trois atomes d’oxygène.

1.4.2. Préciser sa géométrie en la justifiant à l’aide de la méthode de la répulsion despaires électroniques de la couche de valence (dite VSEPR, ou de GILLESPIE).

2. Synthèse de l’acide nitr ique

33

Page 38: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

L’ammoniac est préparé industriellement à partir des corps simples diazote etdihydrogène. Il est ensuite oxydé catalytiquement en monoxyde d’azote puis en dioxyded’azote, qui est hydraté pour donner l’acide nitrique.

Tous les gaz sont considérés comme parfaits. On donne R = 8,314 J.K–1.mol–1.

2.1. Synthèse de l’ammoniac

L’équilibre de la préparation de l’ammoniac est traduit par l’équation-bilan (1) :

N2 (g) + 3 H2 (g) = 2 NH3 (g) (1)

On donne les enthalpies standard de formation ∆fH° et entropies standard S° à 298 K :

N2 (g) H2 (g) NH3 (g)

∆fH° / kJ.mol–1 0 0 – 46,1

S° / J.K–1.mol–1 191,6 130,7 192,4

2.1.1. Calculer l’enthalpie et l’entropie standard de la réaction (1) à 298 K, notéesrespectivement ∆rH1° et ∆rS1°.

Ces deux grandeurs (∆∆∆∆rH1° et ∆∆∆∆rS1°) seront par la suite supposées indépendantes dela température.

2.1.2. Quelle est l’ influence d’une augmentation de température à pression constantesur l’équilibre (1) ? Justifier brièvement la réponse.

2.1.3. Quelle est l’ influence d’une augmentation de pression à température constantesur l’équilibre (1) ? Justifier brièvement la réponse.

2.1.4. Calculer la température d’ inversion de la réaction (1) (température Ti telle quel’enthalpie libre standard ∆rG1° (Ti) de la réaction (1) soit nulle).

2.1.5. La réaction industrielle a lieu usuellement à 673 K.

2.1.5.1. Pour quelle raison ne choisit-on pas une température plus basse ?

2.1.5.2. Calculer la constante de l’équilibre (1) K1° à T1 = 673 K.

2.2. Conversion de l’ammoniac en acide nitrique

La conversion de l’ammoniac en acide nitrique peut se décomposer en trois équilibrestraduits par les équations-bilan (2), (3) et (4).

4 NH3 (g) + 5 O2 (g) = 4 NO (g) + 6 H2O (liq) (2)

2 NO (g) + O2 (g) = 2 NO2 (g) (3)

3 NO2 (g) + H2O (liq) = 2 HNO3 (liq) + NO (g) (4)

On donne les enthalpies et les entropies standard de réaction, supposées indépendantesde la température, pour les équilibres précédents :

34

Page 39: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

∆rH° / kJ.mol–1 ∆rS° / J.K–1.mol–1

(2) – 1170,0 – 533,0(3) – 113,6 – 146,5

(4) – 69,9 – 268,1

On considère la réaction globale d’oxydation de l’ammoniac en acide nitrique, traduite parl’équation-bilan (5) :

NH3 (g) + 2 O2 (g) = HNO3 (liq) + H2O (liq) (5)

2.2.1. Écrire (5) comme combinaison linéaire de (2), (3) et (4).

2.2.2. Calculer l’enthalpie libre standard de la réaction (5) réaction ∆rG5° àT2 = 1 100 K.

3. Utilisation de l’ ion nitrate dans une pile

Les opérations étudiées dans cette partie sont effectuées à la température T = 298 K.On donne F = 96 500 C.mol–1 et R = 8,314 J.K–1.mol–1.

On cherche à déterminer le produit de solubilité KS du bromure d’argent AgBr (s) àl’aide d’une pile de concentration, constituée de deux compartiments :

compartiment 1 : V = 100 mL d’une solution aqueuse de nitrate d’argent (AgNO3, seltotalement soluble) de concentration C = 1,00.10–2 mol.L–1

compartiment 2 : V = 100 mL d’une solution aqueuse de nitrate d’argent (AgNO3, seltotalement soluble) de concentration C = 1,00.10–2 mol.L–1, dans laquelle on ajouten = 1,00.10–2 mol de bromure de potassium (KBr, sel totalement soluble) sans variation devolume

Les deux compartiments sont reliés par un pont salin et une lame d’argent est placéedans chacun d’eux. Un voltmètre branché aux bornes de la pile ainsi constituée mesure unetension E = 555 mV.

3.1. Dessiner un schéma détaillé de l’expérience en plaçant le compartiment 2 à droite et lecompartiment 1 à gauche. Justifier le choix des électrodes.

3.2. Quel est le pôle positif de la pile ainsi formée ?

3.3. Calculer la concentration en ions bromure Br– à l’équilibre dans le compartiment 2, ensupposant la réaction considérée quasi-totale.

3.4. En déduire le produit de solubilité KS du bromure d’argent.

Deuxième problème : synthèse d’une phéromone sexuelle

35

Page 40: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Ce problème étudie la synthèse de la phéromone sexuelle de l’ insecte Térébrant mâle,en neuf étapes à partir du dodéc-1-yne commercial noté A.

C CH C10H21A

Dans ce problème, on pourra abréger le groupe décyle (C10H21) par la notation Rdans toutes les représentations demandées.

1. La première étape consiste en une réaction acido-basique permettant d’obtenir le carbanionB, base conjuguée de A :

C C C10H21B

La valeur du pKA du couple A/B est de l’ordre de 25. On donne les valeurs de pKA

pour différents couples acido-basiques :

Coupleacido-basique

N(C2H5)3H+/N(C2H5)3 H2O/HO– C4H9OH/C4H9O– NH3/NH2– C4H10/C4H9

pKA 10 14 16 33 � 50

Quelle(s) base(s) peut-on choisir pour transformer quantitativement A en B ? Justifier laréponse et écrire l’équation-bilan de la réaction.

2. Le composé B réagit sur le méthanal (HCHO). Après hydrolyse du mélange réactionnel parune solution acide, le composé C est isolé :

C C C10H21CHO

Proposer un mécanisme pour cette réaction de passage de B à C.

3. En présence d’un catalyseur adapté (catalyseur de LINDLAR), le composé C est hydrogéné enl’alcène D de structure indiquée ci-dessous. Cette réaction permet l’addition d’une mole dedihydrogène par mole de C et suit un mécanisme similaire à celui de l’hydrogénation d’unalcène en catalyse hétérogène.

DHO C10H21

3.1. Citer un catalyseur possible pour l’hydrogénation d’un alcène en catalyse hétérogène.Quelle est la stéréochimie de la fixation des deux atomes d’hydrogène lors de cette réactiond’hydrogénation catalytique d’un alcène ? Pourquoi ?

3.2. Quelle est la configuration de la double liaison C=C de D ?

4. D est mis à réagir avec du chlorure de paratoluènesulfonyle (chlorure de tosyle) en présencede pyridine pour donner E (C20H32SO3).

36

Page 41: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

SO

OCl

Chlorure de paratoluènesulfonyle

N

Pyridine

4.1. Donner la formule semi-développée ou topologique du composé E.

4.2. Quel est le rôle de la pyridine lors de cette étape ?

5. On fait ensuite réagir E dans l’acétone en présence de bromure de lithium LiBr pour obtenirF (C13H25Br). On constate lors de cette étape que la vitesse de réaction est proportionnelle à laconcentration en ions bromure.

5.1. De quel type de réaction s’agit-il ? Rappeler son mécanisme (on pourra utiliser desnotations abrégées). Justifier brièvement la réponse en utilisant le résultat expérimentalcinétique.

5.2. Donner la formule semi-développée ou topologique de F.

6. En présence de magnésium dans l’éther, le composé F évolue vers un composé G.

6.1. Donner la formule semi-développée ou topologique de G.

6.2. Dessiner un schéma du montage correspondant à la préparation du magnésien.

6.3. Préciser les précautions expérimentales à prendre lors de cette manipulation.

7. L’addition de G sur un excès de dioxyde de carbone solide, suivie de l’hydrolyse acide dumélange réactionnel, permet d’ isoler le composé H.

7.1. Donner la formule semi-développée ou topologique de H.

7.2. Détailler le mécanisme de cette réaction (on pourra utiliser des notations abrégées).

8. Le traitement du composé H par un excès de LiAlH4 fournit le composé I .

I C10H21

HO

Quel est le rôle de LiAlH4 dans cette réaction ?

9. La phéromone sexuelle du Térébrant est obtenue à partir du composé I par action de l’acideéthanoïque en présence d’acide sulfurique.

9.1. Donner la formule semi-développée ou topologique de la phéromone.

9.2. Détailler le mécanisme de cette réaction en précisant notamment le rôle de l’acidesulfurique (on pourra utiliser des notations abrégées).

Fin de l’épreuve

RÉSUMÉ DE TEXTE

37

Page 42: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Durée : 2 heures________

L’usage d’une calculatrice est interdit pour cette épreuve.

NOTE TRÈS IMPORTANTECe texte doit être résumé en 300 mots (au sens où l’entendent les typographes ; par exemple : il n’est

pas, c’est-à-dire, le plus grand, comptent respectivement pour 4,4, 3 mots). Une marge de plus ou moins dix pourcent est tolérée. Tout dépassement de cette marge est pénalisé. Le candidat doit indiquer sur sa copie le nombrede mots utilisés.

Dès qu’on suit l’évolution des connaissances scientifiques sur la matière dansla période contemporaine, on est amené à s’étonner que le matérialisme puisse encore êtretenu, par les philosophes, comme une philosophie simple, voire comme une philosophiesimpliste. En effet, les problèmes envisagés par les sciences de la matière se multiplientactuellement et se diversifient avec une telle rapidité que le matérialisme scientifique – siseulement on le suit dans le détail de ses pensées effectives – est en passe de devenir laphilosophie la plus complexe et la plus variable qui soit. On choquerait un psychologue en luidisant que les combinaisons psychologiques sont moins nombreuses et moins délicates que lescombinaisons chimiques. Et pourtant les faits sont là : la production d’ idées et d’expériences,dans la chimie contemporaine, dépasse la mémoire d’un homme, l’ imagination d’un homme,la puissance de compréhension d’un homme. Il faut ici – nous le remarquerons souvent – queles hommes s’unissent pour savoir et pour comprendre, pour toucher aux points d’où part lemouvement du savoir. Inutile de répéter que l’homme est ondoyant et divers. Il « ondoie »faiblement et sa diversité contingente cache mal une pauvreté profonde. Pour trouver, dansl’homme même, une véritable richesse psychologique, une voie certaine est d’aller cherchercette richesse au sommet des pensées. On peut alors saisir l’homme dans sa volonté d’œuvrecoordonnée, dans la tension de la volonté de penser, dans tous ses efforts pour rectifier,diversifier, dépasser sa propre nature. Et les preuves les plus tangibles de ce « dépassement »,ne les trouverons-nous pas dans le dépassement de la commune expérience, dans ledépassement de la nature elle-même ? Car, qu’on le veuille ou non, tout se double, dansl’homme, par la connaissance. A elle seule, la connaissance est un plan de l’être, elle est leplan de potentialité de l’être, potentialité qui s’accroît et se renouvelle dans la mesure mêmeoù la connaissance s’accroît. La science contemporaine fait entrer l’homme dans un mondenouveau. Si l’homme pense la science, il se renouvelle en tant qu’homme pensant. Il accède àune hiérarchie indéniable des pensées. Il ne se diversifie pas seulement dans la vie contingented’un Montaigne. Il se diversifie « en hauteur », hiérarchiquement.

Si l’on prend d’ailleurs la connaissance scientifique dans son aspect moderne enréalisant aux mieux toute son actualité, on ne peut manquer de mettre en valeur son caractèresocial bien défini. Ensemble, les savants s’unissent dans une cellule de la cité scientifique,non seulement pour comprendre, mais encore pour se diversifier, pour activer toutes lesdialectiques qui vont des problèmes précis aux solutions originales. La diversification elle-même, comme elle doit faire la preuve socialement de sa validité, n’est pas totalementindividualiste. Cette socialisation intense, clairement cohérente, sûre de ses bases, ardentesdans ses différenciations, voilà encore un fait, un fait d’une singulière actualité. N’en pas tenircompte, c’est verser dans une utopie gnoséologique, l’utopie de l’ individualisme du savoir.

38

Page 43: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

Et de ce caractère social, il faut en tenir compte tout de suite, puisque la penséeessentiellement progressive de la science de la matière part de là en nette rupture avec toutmatérialisme « naturel ». Le départ culturel de la science prime désormais tout départ naturel.Être un chimiste, c’est se mettre en situation culturelle, en prenant place, en prenant rang, dansune cité scientifique nettement déterminée par la modernité de la recherche. Toutindividualisme serait un anachronisme. Cet anachronisme, on le sent dès le premier effort deculture. A qui veut faire la psychologie de l’esprit scientifique, pas de meilleur moyen que desuivre un axe précis de progrès, de vivre la croissance d’un arbre de la connaissance, lagénéalogie même de la vérité progressive. Dans l’axe du progrès de la connaissancescientifique, l’essence de la vérité est solidaire de sa croissance, solidaire de l’extension deson champ de preuves.

Alors, si l’homme moderne se rend vraiment le sujet de la pensée scientifique autravail, s’ il mesure la puissance d’ instruction propre à la science de notre temps, s’ il prendconscience de la communauté d’esprit qu’exige, entre travailleurs, la science d’aujourd’hui, illui faudra bien reconnaître, dans l’être même de la connaissance, une complexité explicite quin’a rien à voir avec la vaine affirmation d’une complexité qui serait en réserve dans leschoses.

Cette dernière complexité en profondeur dans les choses est toujours, dans lespropositions des philosophes, systématiquement implicite. Du côté du sujet, elle n’est guèreque le conglomérat de ses échecs de connaissance, souvent même un groupe de questions malposées, un entêtement à poser des questions naïves, des questions « premières », alors que lapensée scientifique déplace sans cesse les « questions premières ». Du côté de l’objet, lacomplexité implicite est affirmée comme une potentialité indéfinie, livrée à l’occasionalismed’une enquête individuelle, enquête qui ne saurait désormais avoir une efficacité comparableaux recherches fortement coordonnées de la cité scientifique.

Nous aurons à montrer, dans cet ouvrage, que la cité culturelle du matérialisme ne lecède à aucune autre en potentialités et que cette cité culturelle est susceptible de déterminerdes réactions consciencielles très profondes. Car enfin, toutes les pensées portent le signe del’être pensant et une analyse chimique est aussi une analyse de pensées. Nous aurons millepreuves d’un esprit de finesse dans la pratique matérialiste si nous suivons l’histoire de lachimie. Une psychologie complexe accompagne nécessairement une science complexe. Lematérialisme scientifique, examiné psychologiquement, nous apparaîtra comme unepsychologie très finement structurée réclamant d’ innombrables renversements de perspective,au point qu’on peut mettre en valeur un nouvel esprit matérialiste.

Nous aurons donc à insister longuement sur l’ inefficacité d’un matérialisme massif,d’un matérialisme immobilisé. Il nous faudra aussi souligner le manque de puissanced’expériences qui est la marque d’un matérialisme immédiat, matérialisme tout de suitesatisfait par ses premières expériences.

C’est ce matérialisme massif, ingénu, périmé qui sert de cible aux critiques faciles dela philosophie idéaliste. Nombreux sont ainsi les philosophes qui s’exercent contre unfantôme démodé. Comparé à la connaissance actuelle des diverses instances du matérialismescientifique (instances mécanique, physique, chimique, électrique), on peut bien dire que lematérialisme philosophique traditionnel est un matérialisme sans matière, un matérialismetout métaphorique, une philosophie dont les métaphores ont été l’une après l’autre déracinéespar les progrès de la science. Est-il encore un chimiste pour essayer de relier les images desquatre éléments matériels et les propriétés des substances chimiques ? Finalement, lephilosophe idéaliste ne dirige ses traits que contre ses propres notions, contre les idéesdésuètes qu’ il se fait de la matière.

Il nous paraît donc nécessaire d’étudier vraiment le matérialisme de la matière, lematérialisme instruit par l’énorme pluralité des matières différentes, le matérialismeexpérimentateur, réel, progressif, humainement instructeur. Nous verrons qu’après l’échec des

39

Page 44: Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires RAPPORT

essais rationalistes prématurés, se constitue vraiment, dans la science contemporaine, unrationalisme matérialiste. Nous aurons ainsi à présenter un nouvel ensemble de preuves quiconfirment, croyons-nous, les thèses que nous avons soutenues dans nos deux derniersouvrages sous les titres : Le rationalisme appliqué (Paris, P.U.F., 1949) et L’activitérationaliste de la physique contemporaine (Paris, P.U.F., 1951). Le matérialisme, lui aussi, estentré dans une ère de rationalisme actif. Vient d’apparaître dans les doctrines scientifiques unechimie mathématique dans le style même où l’on parle de physique mathématique. Lerationalisme dirige les expériences sur la matière, il ordonne une diversité sans cessecroissante de matières nouvelles. Symétriquement au rationalisme appliqué, on peut bienmaintenant, parler, croyons-nous, d’un matérialisme ordonné.

Avant d’examiner les intensités d’ intérêts philosophiques qui sont impliqués dans laconnaissance des phénomènes chimiques, nous devons souligner le prodigieux engagement depensée que manifeste, en quelque manière historiquement, la chimie contemporaine. Étantdonné l’accroissement extraordinaire de sa problématique, la science de la matière se présentemaintenant – dans une acception que nous allons préciser – comme une science d’avenir.

D’abord il y a une question de fait : l’avenir des connaissances de la matière a pris, endeux petits siècles, une telle variété de perspectives qu’aucun cerveau humain ne peut prévoirles plus prochains bilans des découvertes expérimentales, non plus que les mutationsthéoriques probables. La chimie est actuellement une science « ouverte » où la problématiqueprolifère.

Cet avenir est grave. On est arrivé à un point de l’histoire où l’avenir de la chimieengage l’avenir du genre humain, tant il est vrai que le destin de l’homme est lié au destin deses pensées. Par la chimie et la physique nucléaire, l’homme reçoit d’ inattendus moyens depuissance, des moyens positifs qui dépassent toutes les rêveries de puissance du philosophe.Le matérialisme instruit, qui n’est pas uniquement une philosophie spéculative, arme unevolonté de puissance, volonté qui s’excite par la puissance même des moyens offerts. Ilsemble que, là aussi, sur le plan psychologique, la volonté de puissance connaisse une réactionen chaîne. Plus on peut, plus on veut. Plus on veut, plus on peut.

Gaston Bachelard, Le Matérialisme rationnel –1972

40