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Revue Serviteur de Dieu - n°137 1 ème trim. 2012 1 Couverture

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Revue Serviteur de Dieu - n°137 1

ème trim. 2012

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Couverture

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EDITO (photo)

La valeur de la Parole

Si l’honneur nous incombait de présenter un personnage de haut rang, nous ne

manquerions pas de faire référence à la noblesse de sa lignée ; nous le

présenterions certainement comme « le Fils de… ».

Dans le prologue de son Evangile, l’apôtre Jean présente Jésus, non pas en

priorité comme le Fils de Dieu, mais comme la Parole. Il faudra attendre le

verset 14 pour que référence soit faite à la divine filiation du « Fils unique venu

du Père ». C’est dire toute l’importance que Dieu accorde à la Parole.

D’ailleurs, Jean nous rappelle que cette Parole est à l’origine de toutes choses,

au point que rien n’a été fait sans elle. Le livre de la Genèse nous rapporte ces

fameux « Dieu dit et cela fut ainsi », expression puissante chargée de l’autorité

de la parole créatrice qui ponctue chaque jour du monde naissant. Notons que

parmi les différentes créatures qui apparaissent dans ces pages primitives,

seul l’homme, créé à l’image de Dieu est doté de paroles.

Le pouvoir de la parole est si important que l’ennemi va l’attaquer dès le début

de l’histoire biblique : « Dieu a-t-il réellement dit ? » ; c’est sur cette même base

que, des siècles plus tard, le Christ va répondre au tentateur et lui imposer le

silence. Luc 4.4-8 : « Il est écrit », « Il est dit » (verset 12).

L’apôtre Jacques rappelle que Dieu nous a engendrés par « la parole de

vérité » (1.18), faisant de nous de nouvelles créatures.

Cette parole puissante, c’est celle que les serviteurs de Dieu sont appelés à

proclamer : « Prêche la parole », disait Paul à Timothée. Cette parole de

l’Evangile est puissance de Dieu, elle est vivante et son efficacité, supérieure à

celle d’une épée tranchante, peut pénétrer jusqu’aux tréfonds de l’humain,

atteignant à la fois l’être physique, psychique et spirituel (Hébreux 4.12).

Précieuse parole, expression de la volonté du Créateur, c’est encore elle qui

sonnera le glas du monde présent et l’établissement du règne divin. Oui, elle

doit être prêchée jusqu’aux extrémités de la terre ; alors viendra la fin.

Jean Marc Maurin Directeur adjoint de l’Action Missionnaire

!

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SERVITEUR DE DIEU

114, Avenue du Taillan Médoc – 33320 EYSINES (France)

Revue publiée sous l'égide de l’Association En Mission avec Eux

Site d’Accueil Internet. http...serviteur.de.Dieu.Evangile.net. Courriel. [email protected]

Phone. 00 (33) 5 57 99 00 40 – Fax. 00 (33) 5 57 99 00 42

Sommaire

N° 137 (1er Trimestre 2012) 35ème année

1. Photo de couverture

Jean Marc MAURIN

3. Editorial

Mark A. BARCLIFT

5. La confession positive

Les erreurs liées à une mauvaise interprétation de la foi biblique

Daniel Hébert Dr. Désiré Béchié GNANCHOU

10. 13

Prêche la parole

Pourquoi j’ai accepté de traiter ce sujet

Quel type de leadership pour l’Eglise à l’aube du 21è siècle ? (suite et fin )

sentinelle de Néhémie

18. Betsy Moody (née Holton),

la Mère de Dwight Moody (1805-1895)

Francis Novert 22

Echos du monde

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LA “CONFESSION POSITIVE”, CONSISTE A

DIRE QUE CHAQUE CROYANT PEUT

POSSEDER UNE SANTE PARFAITE ET LA

PROSPERITE FINANCIERE, DANS LE

MOMENT PRESENT.

LA CONFESSION POSTIVE

Le concept biblique de “ confession ” déborde largement l'enseignement

de 1Jn. 1.9 concernant la confession des péchés. Pourtant quelques chrétiens du mouvement charismatique et même quelques Pentecôtistes classiques, ont emprunté le mot biblique de confession, pour lui prêter une signification qui est étrangère à la fois à l'enseignement et à l'usage qu'en fait le Nouveau Testament. Cet article a pour but d'examiner certains problèmes qui concernent la doctrine de la « confession positive » tout en exposant aussi comment le Nouveau Testament, lui, comprend ce mot “confession”.

CE QUE L'ON

ENSEIGNE

Une des hypothèses qui semble constitué en grande partie le fondement de cette doctrine de la “confession positive”, consiste à dire que chaque croyant peut posséder une santé parfaite et la prospérité financière, dans le moment présent. S'appuyant sur cette prétention, le croyant doit confesser qu'il possède ces choses dans la foi, sans se soucier de l'évidence des faits objectifs. C'est ainsi qu'une personne se doit de confesser, par la foi, que son cancer a disparu, même si celui-ci peut être constaté et vérifié matériellement par le chirurgien.

Puisqu'on croit que la Bible enseigne que ces faits sont vrais dès le départ, les confesser revient tout simplement à exprimer son accord avec la Parole de Dieu; mais on ne s'arrête pas là.

L'essence même de cette doctrine,

c'est la conviction que “ vous pouvez avoir ce que vous dites ”. Fait surprenant, on enseigne que ceci est vrai sans tenir compte si la chose confessée est en harmonie avec l'Écriture. Fred Price enseigne, dans son livre “ Comment la foi agit ”, de quelle manière, d'après lui, un chrétien devient malade : “ En croyant dans ton cœur et en déclarant de ta bouche : ‘ je pense que je vais tomber malade ’.

Souviens-toi que Jésus a dit, dans Mc. 11.23, que si tu crois dans ton cœur et si tu le déclares de ta bouche, tu auras ce que tu dis ”. Cette doctrine a également comme

arrière-pensée la supposition

prétentieuse que les paroles de l'homme ont la même puissance créatrice que la parole de Dieu. Selon Charles Capps, “ les paroles sont la plus grande puissance de l'univers ”. De même que Dieu a créé toutes choses par sa parole, par la foi l'homme transforme les circonstances de sa vie selon les paroles qu'il prononce.

CE QUE LE MOT “ CONFESSER ” SIGNIFIE RÉELLEMENT

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UNE MALHEUREUSE TENDANCE PARMI LES PROFESSANTS DE LA

“CONFESSION POSITIVE” CONSISTE A

SORTIR DES PASSAGES DE

L'ÉCRITURE DE LEUR CONTEXTE

Le mot “ confesser ” (homologeö ou exomologeö) apparaît environ 36 fois, sous des formes variées, dans le Nouveau Testament. Littéralement, il signifie

“ dire la même chose qu'un autre ”, être d'accord ou acquiescer. Dans le Nouveau Testament, il est utilisé dans le sens de promettre, déclarer, confesser ou glorifier.

PROBLÈMES QUI CONCERNENT LA DOCTRINE DE LA CONFESSION

Avant de traiter plus à fond des emplois du mot confession dans le Nouveau Testament, nous allons débattre des cinq principaux problèmes inhérents à la doctrine de la “confession positive”.

1. Mauvais usage de la Parole de Dieu

Une malheureuse tendance parmi les professant de la “confession positive” consiste à sortir des passages de l'Écriture de leur contexte ou ne pas réussir à comprendre ce qu'un verset dit réellement. Souvent on semble ignorer les principes les plus élémentaires de l'herméneutique.

Le livre intitulé “ Le pouvoir de la langue ” illustre bien ceci : le verset 14 de Proverbes 18 y est cité dans la version King James. II est dit : “ L'esprit de l'homme soutiendra sa faiblesse; mais qui servira d'appui à un esprit affaibli ? ”. On explique ainsi ce verset : “ qu'est-ce que cela signifie ? Eh bien, seulement ce qu'on lit : c'est que dans notre esprit nous pouvons

entretenir les choses mauvaises (qui nous arrivent) ”. Malheureusement, ceci est presque à l'opposé de la réelle signification du verset. En lisant pratiquement n'importe quelle autre version ou en consultant un commentaire sérieux, l'auteur aurait découvert que Pr. 18.14 est un hommage aux qualités intérieures d'un homme qui le soutiennent au milieu des infirmités physiques.

Un autre exemple est l'usage qu'on fait de Hb. 10.23 : “Retenons solidement la profession de notre foi sans vaciller ” (King James). Au lieu de reconnaître que ce passage se comprend dans le contexte de la justification de l'homme par Dieu au

moyen du sang de Jésus-Christ, nombre de professant de la doctrine de la “confession positive” déclarent que ce passage indique une méthode pour recevoir tout ce qui est confessé avec foi.

2. Erreur de compréhension en ce qui concerne l'accomplissement futur de la

rédemption

La doctrine de la “confession positive” met souvent l'accent sur les résultats de la rédemption sans tenir compte du fait que ces résultats ne sont pas encore réalisés et qu'ils ne sont pas censés l'être. Ro. 8.23, 24 dit : “ Nous attendons ... la rédemption de notre corps. Car c'est en espérance que nous avons été sauvés. Mais l'espérance qu'on voit n'est pas une espérance. Qui espère encore ce qu'il possède déjà ? ”. C'est pourquoi, bien qu'Esaïe fasse mention de la perfection de l'œuvre rédemptrice de Christ, le croyant ne jouit pas encore de la totalité de cette rédemption.

3. Supposition, non fondée, que l'image de

Dieu dans l'homme inclut le pouvoir créateur de la parole

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LA “CONFESSION POSITIVE” NEGLIGE LA

VOLONTE DE DIEU.

LA CONFESSION POSITIVE PARAIT PLUTOT ORIENTEE EN

PREMIER LIEU VERS LES BESOINS PERSONNELS DU

CROYANT INDIVIDUEL PLUTOT QUE VERS LA MISSION QUE DIEU A

CONFIEE A L'ÉGLISE DANS CE MONDE.

D'après Charles Capps, “ l'homme a été créé à l'image de Dieu et à sa ressemblance. II y avait une puissance créatrice qui sortait de la bouche de Dieu or vous avez été créés à l'image de Dieu. Donc, d'après les Écritures et selon ce que Jésus a dit, vous avez le même pouvoir résidant en vous ”. Mais les Écritures ne disent pas cela. L'image de Dieu dans l'homme n'inclut pas le pouvoir de créer. Jamais elle ne l'a inclus.

Dans Genèse 1.28, Dieu dit à Adam de “ remplir la terre et de la soumettre ”. Et il fut placé dans le jardin d'Éden pour “ le travailler et en prendre soin ” (Ge 2.15). Mais nulle part n'est donné à l'homme le pouvoir de créer comme Dieu par la parole ou par un autre moyen.

Cette fausse supposition conduit à enseigner que si l'on confesse des choses négatives celles-ci viennent à exister, exactement comme cela se passe avec les choses positives. Quelqu'un a donc la possibilité de créer de la pauvreté ou la maladie, pour lui-même ou pour un autre, s'il s'attend à ces choses et les confesse tout haut.

4. Mauvaise application du principe de la foi tel qu'on le

trouve dans Hébreux 11

Ironiquement, ceux qui proclament être les vrais docteurs de la foi semblent passer à côté du message du plus grand chapitre de toute la Bible sur la foi. D'après la

doctrine de la “confession positive”, la foi accompagnée de la confession a pour résultat que l'on reçoit dès maintenant ce que Dieu a promis. Pourtant la longue énumération des hommes et des femmes de foi de Hb. 11 se termine ainsi : “ Tous ces gens vivaient encore par la foi lorsqu’ils moururent. Ils ne reçurent pas les choses promises, ils les ont seulement vues et

saluées de loin ” (v. 13). Et ensuite, de nouveau, à la fin du chapitre, il est dit : “ Tous ceux-là ont

été recommandés pour leur foi et pourtant aucun d'eux n'a reçu ce qui était promis ” (v. 39). Évidemment, ces héros de la foi de Hb. 11 n'avaient pas pratiqué la “confession positive”. Ils ne reçurent pas, dans cette vie, les choses que Dieu avait promises et pour lesquelles ils avaient la foi. Ceci nous amène à faire une dernière objection à cette doctrine de la “confession positive” : elle néglige la volonté de Dieu.

5. Négligence de la volonté de Dieu

Ceux qui enseignent la “confession positive” disent qu'une santé physique parfaite et la prospérité financière sont en fait toujours la volonté de Dieu pour le

croyant. Cependant, ils enseignent que la

“confession positive” est efficace, quelle que soit la volonté de Dieu par rapport à ce que l'on confesse. “ Si vous confessez une attitude

négative, le doute et l'incrédulité, c'est cela que vous obtiendrez. Si vous confessez

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CONFESSER DANS LE SENS DE "RENDRE

GLOIRE A DIEU

l'échec, le doute, la faiblesse, l'incapacité, c'est cela qui vous attend ”. D'après cet enseignement, la volonté de Dieu n'entre pas en jeu dans le résultat de la prière ou de la confession.

On est en droit de se demander pourquoi, si la “confession positive” est biblique et efficace, on n'enseigne pas à ceux qui y adhèrent, à confesser les choses qui sont clairement la volonté de Dieu. Pourquoi ne leur enseigne-t-on pas à confesser le salut du monde ? Pourquoi ne confesse-t-on pas la propagation de l'Évangile à des groupes de gens qui n'ont pas encore été atteints ? La foi paraît plutôt limitée, orientée en premier lieu vers les besoins personnels du croyant individuel plutôt que vers la mission que Dieu a confiée à l'Église dans ce monde.

CE QUE LA BIBLE DIT EN RÉALITÉ SUR LA CONFESSION

Mis à part tout usage impropre, ce mot est employé au moins de quatre manières différentes dans le Nouveau Testament. Voici une liste de ces emplois spécifiques du mot confession tel qu'on le trouve dans le Nouveau Testament.

1. Nous devons confesser Jésus et l'Évangile de Jésus-Christ

Dans 2Co. 9.13, Paul écrit à l'église que “ les hommes glorifient Dieu pour l'obéissance dont vous faites preuve en professant l'Évangile de Christ ”. Paul utilise le mot dans le même sens lorsqu'il

écrit à Timothée au sujet de sa “ belle confession “ (1Ti. 6.12).

C'est cette confession du nom de Jésus qui conduit au salut. Comme l'affirme Ro 10.9 : “ Si tu confesses de ta bouche que Jésus est Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé ”. C'est l'emploi le plus important du mot dans le Nouveau Testament. Hébreux indique tantôt “ la foi que nous professons ” (Hb. 4.14), tantôt “ l'espérance que nous professons ” (Hb. 10.23), mais dans les deux cas, il est fait clairement référence à Jésus et à la relation avec Dieu qui nous est offerte par le moyen de l'Évangile.

2. Nous devons confesser les promesses de Dieu même si elles ne sont pas encore

réalisées

Ac. 7.17 concerne la promesse que Dieu avait faite par serment à Abraham.

Ceci est en fait un autre usage du mot confesser, situé ici dans le contexte de la promesse de Dieu. Dans Hb. 11.13, les gens de foi saluèrent de loin les choses promises. Ils les virent mais ne les reçurent pas. II est dit : “ ils reconnaissaient (confessaient) qu'ils étaient étrangers et sans racines sur la terre ”. Ainsi que le souligne le Dictionnaire de Théologie du N.T., “ Au seuil du pays promis, les patriarches devaient confesser devant la mort qu'ils étaient seulement étrangers sur la terre ”.

3. Nous sommes censés confesser dans le sens de "rendre gloire à Dieu"

La version des Septante utilise fréquemment le mot grec exomologeö (confesser) pour traduire le mot hébreu yädâh qui signifie louange ou honneur. Par conséquent, lorsque Paul cite 2 Sa. 22.50 et Ps. 18.49, il traduit le mot “ confesser ” par l'expression : “ Je te louerai parmi les nations ” dans Ro. 15.9. Le même mot est

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utilisé dans le sens de louer ou remercier dans Mat. 11.25 et Lc. 10.21 lorsque Jésus rend gloire à son Père.

Hb.13.15 fait écho à cette idée de louange : “ C'est pourquoi, par Jésus, offrons continuellement à Dieu un sacrifice de louanges, le fruit de lèvres qui confessent Son nom ”. La véritable adoration spirituelle ne peut être offerte à Dieu sans cette confession publique du nom de Jésus-Christ.

4. Nous devons confesser nos péchés

C'est dans ce sens que le mot confession est le plus souvent compris. Les disciples de Jean-Baptiste étaient baptisés dans le Jourdain “ après avoir confessé leurs péchés ” (Mc. 1.5). A Éphèse, les croyants confessèrent ouvertement leurs mauvaises actions (Ac. 19.18).

Dans un verset très connu sur le pardon des péchés, Jean, l'apôtre bien-aimé, écrit : “ Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité ” (1Jn. 1.9).

Comme l'impliquent les mots grecs homologeö et exomologeö, la confession des péchés revient à exprimer notre accord avec Dieu au sujet de notre péché. Jacques dit même : “ Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres pour que vous soyez guéris ”. Il établit ainsi une relation entre la confession des péchés et

l'exaucement de la prière pour la guérison.

UN MOT FINAL

Dans Tt. 1.16, Paul développe l'argument selon lequel il peut y avoir des confessions inexactes : “ Ils font profession de connaître Dieu, mais par leurs actes, ils le désavouent ”. Le mot “ profession ” est le même qui a été traduit ailleurs par “ confession ”. II est possible de faire une confession fausse concernant Jésus ou les promesses de Dieu ou même sur sa propre relation avec Dieu. C'est pourquoi, il est primordial que toute confession, à n'importe quel sujet, se fasse en accord avec la vérité et non dans l'erreur.

Ce fut la faute que commit l'église de Laodicée, la seule église sur laquelle Jésus n'eut rien de bon à dire. II déclara à cette église, par la bouche de Jean : “ Tu dis: je suis riche ; je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien ”. Telle était sa confession. Jésus continue en disant : “ Mais tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu ” (Apo. 3.17).

La qualité la plus importante pour une confession conforme à la Bible, c'est d'être en plein accord avec Jésus. Prétendre qu'une chose est vraie, ne la rend pas vraie pour autant. Cela conduit seulement la personne qui fait cette confession à être un menteur.

Mark A. BARCLIFT

Copyright: Traduit et publié avec l'autorisation

de Gospel Publishing House (Springfield)

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ON VOIT S’INSTALLER LA TENDANCE A

VOULOIR DONNER AUX GENS CE DONT ILS

ONT ENVIE.

« Prêche la Parole… » Pourquoi j’ai accepté de

participer à la rédaction de ce sujet ?

Parce qu’il est fondamental !

Quand on lit le contexte de cette exhortation et ses motivations, on comprend que Paul nourrissait une certaine inquiétude. Elle consistait à craindre de voir les membres de l’Eglise de son temps se détourner de l’écoute de la prédication fidèle de la Parole de Dieu pour s’attacher à… d’autres choses. Sans parler, dans ces conditions, des prédicateurs qui oublièrent leur vocation pour entrer dans un autre schéma de « service » non conforme à leur appel initial. Ce danger est redevenu d’actualité dans le monde évangélique, j’ai honte de le dire. Mais avait-t-il cessé de l’être ? Ce n’est pas le cas partout et heureusement. Mais c’est une tendance contemporaine qui se répand vite et qui est motivée par diverses causes que je ne puis développer ici. Je me contenterai de souligner le désir d’être reconnu par la société et celui d’être dans la tendance de l’époque, au prétexte, fallacieux parfois, d’évangéliser. Il y a aussi toutes sortes de frustrations qui poussent à rechercher le succès plus que la fidélité et le désir de se servir de l’estrade pour accomplir non le service de Dieu

qui devient un prétexte, mais des prestations dites artistiques en se faisant plaisir. Rappelons-nous du veau d’or pour lequel on a eu vite fait de trouver un budget sous le faux alibi de faire une fête en l’honneur de l’Eternel. Au lieu de nourrir les croyants et de faire des disciples sur la base de la prédication de la croix, on voit s’installer la tendance à vouloir donner aux gens ce dont ils ont envie. Et encore, pas tous, car ceux qui sont assoiffés de la Parole de Dieu subissent parfois sans rien dire mais en souffrant de la carence de nourriture spirituelle qui leur est infligée. En fait, tous n’ont pas envie de participer à des réunions et à des cultes dans

lesquels la Parole de Dieu devient accessoire. Il n’en demeure pas moins vrai que Dieu demande aux

prédicateurs d’annoncer son Evangile, celui de Jésus-Christ par le moyen de la prédication de la croix qui est seule capable d’engendrer des croyants authentiques qui doivent ensuite être enseignés à observer ce que le Seigneur a prescrit. Il faut donc veiller à ne dénaturer ni le message chrétien, la doctrine des apôtres, ni la vocation de l’Eglise ni la prédication, sous prétexte de vouloir avoir des Eglises qui grandissent. Mais l’évangélisation n’est pas du marketing. Le culte non plus ne doit pas être dénaturé. L’adoration et la louanges ne sont pas des techniques artistiques. Les médias veulent satisfaire, tout en les créant, les tendances, les modes, l’audimat et le taux d’audience. Les serviteurs de Dieu doivent d’abord satisfaire celui qui les a envoyés en leur confiant sa Parole. Ils se doivent aussi

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MAIS L’EVANGELISATION

N’EST PAS DU

MARKETING

ON COMPREND QU’IL Y A DANS NOTRE SOCIETE UN

GRAND BESOIN DE COMMUNIQUER, MAIS AUSSI

DE SE FAIRE VALOIR.

d’être des modèles « pour les fidèles » en leur apportant la nourriture qui les aidera à surmonter les épreuves et les tentations en restant attachés au Seigneur dans la durée dans des Eglises non soumises aux modes qui passent ou aux expérimentations de prédicateurs insensés. Les pasteurs selon le cœur de Dieu se doivent d’être vigilants quant au maintien de l’identité de leur fonction et de leur travail ainsi qu’à celle leur appel. C’est vrai que la prédication fidèle est un dur labeur et qu’elle n’attire pas toujours les foules. De là vient la tentation d’essayer autre chose. La raison pourrait paraître noble. Mais les prédicateurs ne sont pas appelés à devenir des animateurs, des organisateurs d’évènements ou des DJ. Encore moins des coaches ou des manipulateurs de foules grâce à des techniques pseudo-psychologiques basées sur une sono déchainée. Un peu tout sauf des bergers selon le cœur de Dieu. Ces termes sont peut-être brutaux, mais leur choix a été longtemps pesé et réfléchi dans une observation objective de certaines dérives. La vie de l’Eglise ne peut tourner autour de l’événementiel. Elle avance par et autour de la Parole de Dieu et du

culte spirituel. Quant à l’évangélisation, elle consiste à proclamer le message divin en appelant à la repentance et à la conversion à Dieu par la foi en Jésus-Christ. Ce n’est pas de la « com » ou la recherche d’un « buzz »

spectaculaire qu’il faudrait produire. Le Saint Esprit n’est-il pas capable d’attirer au Seigneur ceux qui ont soif de la vérité et de les convaincre ? Mais il le fera par le témoignage des témoins qu’il remplit et par la prédication inspirée de ceux qui y ont été appelés. Ceux-ci se font un devoir de fidélité à Dieu que de mentionner toujours la personne de Jésus-Christ, ses paroles et ses œuvres, sans omettre la croix et la résurrection du Seigneur. Hélas, ce n’est plus toujours le cas partout. Même un grand nombre de chants témoignent de la disparition de ces éléments fondamentaux dans leurs paroles. Le défi est donc celui de la fidélité et de la foi que le message annoncé produit ses fruits. Il n’y a rien de plus édifiant que la Parole de Dieu. Ne nous détournons pas de sa

prédication et laissons-lui la place qui doit lui

revenir dans nos

vies personnelles de prédicateurs, mais aussi dans la vie des Eglises qui nous sont confiées. Elles ne sont pas des faire-valoir qui pourraient nous permettre d’assouvir d’autres désirs, même si, dans d’autres contextes que « l’Assemblée de Dieu » ils pourraient être justifiés.

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Je vois aussi venir le danger de ce qu’il est convenu d’appeler « les réseaux sociaux ». On comprend qu’il y a dans notre société un grand besoin de communiquer, mais aussi de se faire valoir. Facebook ou twitter ne sont ni bien ni mal en eux-mêmes. Mais c’est leur utilisation qui porte à la déviation, sans parler de l’addiction. J’ose penser que les prédicateurs, comme les enfants de Dieu, ne se livrent pas à leur utilisation au détriment de leur vie spirituelle. Le temps qu'on y passe est ce qui est le plus pernicieux. Diffuser des nouvelles ou correspondre avec ses nombreux « amis » prend du temps et ce temps risque d’être pris sur celui qu’il faut consacrer « au travail de la prédication et de l’enseignement de la Parole de Dieu ». De plus, une autre dérive menace. Elle vient de la facilité avec laquelle, par ces moyens, il devient tentant et facile de se créer un personnage, voire un prédicateur virtuel que l’on mettra en scène et de se prendre pour lui. Ce sera forcément le personnage qu'on aime le plus : soi, sous le couvert d’une identité et d’une illusion imaginaire. Derrière un ordinateur ou un smartphone, il est facile de se donner un rôle qu'on ne joue pas dans la vie réelle ou de se voir en train d’exercer un pseudo ministère qu'on aimerait accomplir et dans lequel on s'incarne en rêve… Ce danger est une menace pour les membres des Eglises, mais

aussi pour des prédicateurs qui ne prêchent plus la Parole mais qui se mettent en scène leur avatar virtuel. Le ministère de prédicateur « geek » ne figure pas dans les listes de services venant du Saint Esprit par appel et charismes divins. Le temps et la place manquent pour expliquer en quoi les souffrances et les frustrations des prédicateurs sont parfois à l’origine de ces tentations. Il faudrait revenir sur les textes de la tentation de Jésus-Christ pour retrouver les mêmes sources exploitées par Satan. C’est choquant aux yeux de certains de dire ces choses, j'en conviens. Mais moins que d’être tombé dans l’ornière évoquée. Je passe sur le caractère qui devrait rester sacré d’un ministère accompli par des gens « mis à part » et qui se mettent à raconter leur vie privée et intime sur leur blog. Exhibitionnisme et voyeurisme sont devenus les tendances « normales ». Ceci peut concerner des prédicateurs, mais aussi leurs épouses. J’ose le dire à cause du fait que, circulant dans les Eglises pour y prêcher la Parole de Dieu, je rencontre parfois des brebis souffrantes et déroutées qui ne savent que penser de ces pratiques parmi certains prédicateurs. A côté de cela, ils délaissent la Parole de Dieu et le suivi des âmes pour servir des programmes événementiels. Heureusement, ce n’est pas une généralité. Mais il faut être conscient de ces pièges, si nous sommes ministres de la Parole.

Prêche la Parole et remplis bien ton ministère.

Pasteur Daniel Hébert

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L’EGLISE DE DIEU A BESOIN DE COLONNES SOLIDES POUR TENIR LE COUP

QUI PARLE DE VISION PARLE DE FOI, DE

CONVICTION, D’OBJECTIF A

ATTEINDRE, DE

PASSION.

QUEL TYPE DE LEADERSHIP POUR L’EGLISE A L’AUBE DU 21E SIECLE ? (SUITE ET FIN )

V-PERSPECTIVES EN LEADERSHIP

L’Eglise dans le monde, particulièrement en Afrique, a grandement besoin de leaders potentiels en son sein ; cela non seulement pour aujourd’hui mais aussi et surtout pour demain. C’est à cette condition qu’elle pourra diligemment remplir la mission que Dieu lui a confiée. Dieu s’évertue aujourd’hui, comme dans le passé, de produire de tels leaders pour la survie de Son œuvre. Car, face aux temps difficiles qui s’annoncent, l’Eglise de Dieu a besoin de colonnes solides pour tenir le coup (cf. Ecclésiaste 10.16-18 ; Galates 2.9).

Les épîtres de Paul à Timothée en disent long sur la question.

Nous inspirant de tout ce qui vient d’être dit dans les chapitres précédents de cette réflexion, nous voulons simplement relever trois aptitudes particulières que Dieu veut développer dans les Siens pour en faire des leaders ou des colonnes d’avenir.

A. Des dirigeants qui ont une vision.

Au sujet de la vision, James E. Plueddemann a dit : “Les éducateurs théologiens peuvent

contempler le futur avec trois regards possibles. Ils peuvent continuer de façon active comme ils étaient auparavant ; ils peuvent réagir aux problèmes lorsque ceux-ci émergent ; ou ils peuvent prendre des initiatives pour que d’une perspective humaine, le futur soit différent à cause de ce qu’ils font en tant qu’éducateurs. La première option est active ; la seconde est réactive ; et la troisième est proactive.”

Parmi ces trois

options, l’approche proactive est la meilleure. Car, les éducateurs avec une

vision proactive prennent l’initiative pour influencer le futur.

Qui parle de vision parle de foi, de conviction, d’objectif à atteindre, de passion. Les grands hommes de Dieu ont toujours été des hommes de vision (voir cas de Joseph, Moïse, etc.). Leur foi et leur optimisme font d’eux des personnes hors du commun. Ils peuvent conduire les autres sur le chemin de l’invisible.

Selon O. Sanders, la vision implique la prévision tout autant que la perspicacité ; elle inclut l’optimisme et l’espoir ; elle confère l’esprit d’aventure. L’homme de vision regarde vers l’avenir afin de déterminer la politique actuelle à suivre (Sanders 1994, 60-62).

Tel fut le schéma de la vie de l’apôtre Paul : sa foi et son optimisme

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L’AVENIR DE L’ŒUVRE DEPEND DU

DEGRE DE CONFIANCE QUE LES

LEADERS SE TEMOIGNENT

MUTUELLEMENT.

ont fait de lui une personne hors du commun ; il pouvait conduire les autres sur le chemin de

l’invisible (Ephésiens 2.1121;

3.319; 1 Théssaloniciens

4.1318). A cet effet, en sa qualité de leader pentecôtiste, il fut caractérisé par les éléments suivants : d’abord, il possédait une vision claire de sa mission ; ensuite, il avait une large vision

(ou vision universelle) du plan rédempteur de Dieu ; enfin, il possédait une vision proactive (ou futuriste) de l’ensemble de

l’œuvre. C’était ce dernier trait qui le poussait d’une part, à faire face aux réalités des assemblées locales pour les aider à avancer malgré les difficultés ; et d’autre part, à former ses collaborateurs.

B. Des dirigeants

capables de coopérer.

Selon Exode 17.8-16, la coopération, la collaboration et la complémentarité (notion d’interdépendance) sont des notions incontournables que tout leader, soucieux de construire l’avenir de l’œuvre de Dieu, doit se disposer à capter. C’est le modèle que nous présentent ici les membres de l’équipe dirigeante du peuple d’Israël face aux Amalécites. Leurs aptitudes à coopérer, lesquelles les firent triompher dans ce combat, étaient fondées sur une triple réalité indispensable que voici :

D’abord, la confiance mutuelle. Face à la situation de crise, Moïse va solliciter l’apport

de Josué tout en lui indiquant ou précisant le contenu de ses charges (v. 9) ; cet acte de Moïse envers Josué est le signe d’une véritable confiance en ses capacités. L’avenir de l’œuvre dépend du degré de confiance que les leaders se témoignent mutuellement. C’est là le fondement d’une vraie collaboration dans le service divin. La conscience qu’il ne possède pas à lui seul toutes les compétences humaines et spirituelles (cf. dons spirituels) doit disposer tout leader à tendre la main d’association aux autres avec humilité (cf. Romains 12.3-8).

Ensuite, la soumission mutuelle. Josué, de son côté, va se disposer à agir dans la vision de Moïse et selon les directives reçues de lui (v. 10) ; c’était là le signe d’une véritable attitude de soumission, expression pratique de son

humilité de cœur.

Aujourd’hui, le constat est alarmant : il existe des

jeunes leaders à qui des tâches

ont été confiées pour travailler aux côtés d’un leader principal, mais qui malheureusement adoptent une attitude d’indépendance en se démarquant de la vision de celui qui les a engagés ou auprès de qui ils servent. Ce comportement orgueilleux constitue un réel danger pour le progrès de l’œuvre.

Enfin, l’appui mutuel. Aaron et Hur

offrent leur appui à Moïse au sommet de la colline, cela non seulement en lui permettant d’avoir une assise (ou position) stable et confortable sur une pierre mais aussi en soutenant ses mains fatiguées (v. 12) ; c’était là le

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UN LEADER BIEN FORME OU PREPARE POUR LA TACHE SERT A EN FORMER

D’AUTRES ».

signe d’un véritable soutien mutuel et fraternel. Ce soutien fut motivé par la reconnaissance de l’approbation divine sur la vie du leader principal qu’était Moïse, sachant de façon évidente que l’avenir du peuple de Dieu dans ce combat dépendait absolument de la force de ses mains qui tenaient levée le bâton de Dieu (v. 9b).

A ce niveau aussi le constat est alarmant : au lieu de se disposer à appuyer les efforts des uns et des autres pour faire aboutir des projets en vue du progrès de l’œuvre et de la gloire de Dieu, il existe malheureusement des leaders qui optent pour l’opposition et le refus de coopérer. A cet effet, bien des méthodes ténébreuses sont utilisées pour écarter l’autre afin de prendre sa place tant convoitée. Certes, Moïse avait des faiblesses au niveau de la levée de ses mains ; cependant, Aaron et Hur n’ont pas trouvé en cela une belle opportunité pour l’écarter ; ils lui ont plutôt prêté mains fortes en vue du triomphe de la cause de Dieu.

Il y a aujourd’hui un grand besoin de personnes qui sachent aller au-delà des différentes barrières existantes, qui sachent tendre la main d’association aux unes et aux autres pour la cause du Royaume du Christ. La réalité de la vie communautaire en

Afrique constitue ici un véritable tremplin pour favoriser un tel rapprochement.

C. Des dirigeants qui s’érigent

en formateurs de la jeunesse

Cela en vue d’assurer une bonne relève dans l’œuvre. En s’inspirant ainsi de l’exemple de Paul qui s’était investi à fond dans ses jeunes collaborateurs, la foi pourra être transmise aux générations futures sans altérations.

A la lumière de 2 Timothée 2.2, Paul a utilisé deux expressions qu’il convient de retenir : ‘‘entendu de moi’’ et ‘‘confie-le’’. Dans les langues bibliques (l’hébreu et le grec), ces

expressions comportent diverses significations qui indiquent les deux aspects dans la formation d’un jeune leader :

(1) « Entendre », c’est écouter, comprendre, apprendre, recevoir des nouvelles de quelqu’un ;

(2) « Confier », c’est remettre,

recommander, placer ou mettre devant, donner, distribuer, engager, commettre. Ces expressions « entendre » et « confier » établissent pour nous le principe selon lequel se transmet la connaissance acquise d’une génération à l’autre.

En effet, Paul avait enseigné d’innombrables vérités à Timothée en présence d’autres personnes que l’apôtre qualifie ici de « témoins ». Il s’est évertué de mettre à la disposition de Timothée tout ce qui est nécessaire à sa formation pour assurer une saine continuité de l’œuvre : il s’est donc investi en lui par la parole et l’exemple

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LE DEVENIR DE L’HERITAGE

EVANGELIQUE ET PENTECOTISTE DEPEND

ABSOLUMENT DE L’EMERGENCE DE

LEADERS

(cf. 2 Timothée 3.10). De son côté, Timothée, après s’être volontairement mis à l’école de Paul, pour apprendre de lui, se doit maintenant de transmettre ces connaissances acquises à des hommes sûrs pour qu’à leur tour, ils les communiquent à d’autres. Ici s’établit le principe suivant : « Un leader bien formé ou préparé pour la tâche sert à en former d’autres ». C’est de cette façon que l’Evangile passera d’une génération à la suivante sans altération. En fait, selon Paul, la responsabilité d’un leader spirituel est de se reproduire et de se multiplier.

C’est là la méthode choisie

par Dieu pour transmettre Sa révélation à travers les âges :

a) D’abord, la Torah (la Loi de Moïse) fut premièrement confiée à Moïse pour être ensuite transmise au peuple d’Israël. La chaîne de transmission suivie des autorités juives est ainsi décrite : « Moïse reçut la torah sur le Sinaï ; il la transmit à Josué ; Josué la transmit aux anciens ; les anciens aux prophètes, et les prophètes aux hommes de la grande synagogue ».

b) Ensuite, ce principe

de transmission de la Torah développé et conservé parmi les rabbins juifs a servi d’arrière-plan au modèle utilisé par les apôtres du Christ dans la propagation de l’Evangile. En effet, la révélation divine évangélique fut d’abord confiée

aux apôtres, en qualité de premiers dépositaires des oracles de Dieu (cf. Ephésiens 2.20). A leur tour, ils se chargèrent de la transmettre jusqu’à nous aujourd’hui (cf. Actes 2.42). C’est en étant instruit de ce principe immuable en vue de la conservation de l’héritage évangélique que Jude exhorte ses lecteurs « à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes » (v. 3).

Au regard de tout ce qui précède,

nous pouvons donc affirmer que l’Eglise et ses leaders existent pour une continuation de ce principe, c’est-à-dire : recevoir et transmettre. Selon John Maxwell, « Un leader qui développe des personnes additionne ; par contre, un leader qui développe des leaders multiplie » (Anderson 1997, 46). Sans

aucun doute, en ces temps de la fin, Dieu veut se faire une nouvelle génération de leaders. Il s’agit de ceux qui sont caractérisés par le double principe du « recevoir de Dieu » et du « donner ou transmettre à autrui ». Le devenir de l’héritage évangélique et pentecôtiste dépend absolument de l’émergence de tels leaders. L’objectif ici poursuivi par Dieu est que la vérité révélée soit d’abord préservée et ensuite

transmise fidèlement à la génération future. De cette

transmission dépendra le salut de la multitude. Alors, « Ce que tu as entendu de

moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. » (2 Timothée 2.2). C’est

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ainsi qu’à l’exemple du Seigneur Jésus-Christ et de l’apôtre Paul, nous forgerons à notre tour un nouveau chaînon dans la chaîne du savoir chrétien apostolique, évangélique et pentecôtiste.

Ainsi donc, « L’Eglise d’aujourd’hui a besoin de responsables capables de former des leaders plus jeunes et de les préparer, non seulement pour diriger l’Eglise de demain, mais pour être de bons serviteur de Dieu dès maintenant ». Car, rappelons-le : « Un succès sans successeur est un échec », a déclaré Myles Munroe.

CONCLUSION GENERALE

Le troisième millénaire, dit-on, sera fait de grands bouleversements et, partant, présentera de sérieux défis à relever par les dirigeants des nations du monde. Ces bouleversements et leur cortège de défis s’inscriront dans presque tous les domaines de la vie de l’homme : Socio-politique, socio-économique et socio-religieux. L’avenir de la société humaine repose absolument sur la compétence et le savoir-faire des leaders. L’Ecriture ne dit-elle pas : « Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant, et dont les princes mangent dès le matin ! Heureux toi, pays dont le roi est de race illustre, et dont les princes mangent au temps convenable, pour soutenir leurs forces, et non pour se livrer à la boisson ! » ?

Cela dit, la survie d’une communauté ou sa ruine repose donc sur le genre de leaders qui la gouvernent.

C’est pourquoi, l’Eglise du Christ dans le monde entier, en particulier en Afrique, à l’aube du 21

ème siècle, doit se

doter d’un leadership biblique adéquat si elle ne veut pas péricliter. Des leaders à l’esprit de service doivent faire l’objet de recherches minutieuses. Ici, quatre attitudes peuvent être adoptées dans cette investigation :

(1) Il faut les demander à Dieu dans la prière (cf. Matthieu 9.36-38).

(2) Il convient de faire preuve de discernement et d’user de beaucoup de sagesse dans le recrutement des leaders.

(3) Il faut les former : les institutions de formations théologiques et pastorales doivent s’y atteler avec beaucoup plus d’énergie.

(4) Il faut oser adopter et appliquer les mesures disciplinaires bibliques appropriées pour dissuader ou éliminer tout abus de pouvoir parmi les leaders déjà en fonction.

En faisant cela, l’Eglise pourra alors relever les défis qui se présentent à elle et accomplir la Mission de Dieu sans faillir. Car, a déclaré Déborah : « Des chefs se sont mis à la tête du peuple en Israël, et le peuple s’est montré prêt à combattre : Bénissez-en l’Eternel ! » (Juges 5.2 - Segond révisée).

Dr. Désiré Béchié GNANCHOU

directeur de l’Institut Théologique et Pastoral de Katadji

Président de l’EEADCI

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PPPOOORRRTTTRRRAAAIIITTTSSS DDDEEE RRREEEVVVIIIVVVAAALLLIIISSSTTTEEE SSS Betsy Moody (née Holton), la

Mère de Dwight Moody (1805-1895)

UNE VEUVE QUI SE CONFIA EN DIEU POUR ELEVER SES ENFANTS "Que peut-on attendre d'enfants qui ont grandi auprès de leur mère, si ce n'est qu'ils deviennent des hommes et des femmes attachés au même Dieu qu'elle?" - Orlando Boyer "Pendant la première année après la mort de mon père, elle s'endormait tous les soirs en pleurant. Et pourtant, elle était toujours gaie et animée en présence de ses enfants. Ses regrets lui servaient à se rapprocher de Dieu [...]. Maintes fois je me réveillais pour la trouver en train de prier ou parfois de pleurer. Je ne peux exprimer la moitié de ce que je voudrais dire. Combien j'aime ce visage! [...] Voici sa Bible, si usée, parce que c'est la Bible du foyer; tout ce qu'elle avait de bon, lui était venu de ce Livre et c'est de lui qu'elle tira ce qu'elle nous apprit. Si ma mère fut une bénédiction pour le monde, c'est parce qu'elle buvait à cette fontaine. La lumière de la veuve Moody brilla dans cette maison sur la colline pendant cinquante ans. Que Dieu te bénisse, mère; combien nous t'aimons! Au revoir, à très bientôt, mère! " - Dwight Moody s'exprimant, en 1895, à la cérémonie d'enterrement de sa mère.

Que personne ne pense que D. L. Moody fut grand en lui-même ou qu'il eut des occasions que les autres n'avaient pas. Ses ancêtres étaient de simples paysans, qui vécurent pendant sept générations, soit environ deux cents ans, dans la vallée du Connecticut, aux Etats-Unis. Dwight naquit le 5 février 1837, de parents pauvres, le sixième d'une famille de neuf enfants. Il était encore très jeune à la mort de son père, lorsque les créanciers s'emparèrent de tout ce que possédait la famille, jusqu'au bois qui servait à chauffer la maison par temps de grand froid.

L'histoire des années de lutte de la mère de Moody est des plus émouvantes et des plus dignes d'inspiration. Quelques mois après la mort de son mari, elle mit au monde des jumeaux, alors que l'aîné n'avait que douze ans. La famille lui conseilla alors de confier ses enfants à d'autres qui les élèveraient à sa place. Mais avec un courage invincible et un dévouement profond envers ses enfants, elle réussit à élever les neuf enfants dans son propre foyer. On a conservé, comme un précieux trésor, sa Bible dans laquelle les paroles de Jérémie 49:11 était soulignées: " Laisse tes orphelins, je les ferai vivre, et que tes veuves se confient en moi. "

Que peut-on attendre d'enfants qui ont grandi auprès de leur mère, si ce n'est qu'ils deviennent des hommes et des femmes attachés au même Dieu qu'elle? Ainsi s'exprima Dwight, près du cercueil

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de sa mère, lorsque celle-ci mourut à l'âge de quatre-vingt dix ans :

"Si je parviens à dominer mon émotion, je voudrais dire quelques mots. C'est un grand honneur que d'avoir été le fils d'une telle mère. J'ai beaucoup voyagé, mais je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme elle. Elle était toujours si proche de ses enfants que c'était un grand sacrifice pour chacun de nous de nous éloigner du foyer.

Pendant la première année après la mort de mon père, elle s'endormait tous les soirs en pleurant. Et pourtant, elle était toujours gaie et animée en présence de ses enfants. Ses regrets lui servaient à se rapprocher de Dieu [...]. Maintes fois je me réveillais pour la trouver en train de prier ou parfois de pleurer. Je ne peux exprimer la moitié de ce que je voudrais dire. Combien j'aime ce visage! Pendant cinquante ans, je n'ai pas eu de plus grande joie que de revenir chez moi. Sur le chemin de retour, alors que je me trouvais encore à soixante-quinze kilomètres, je me sentais si anxieux et pressé d'arriver, que je me levais et faisais les cent pas dans le wagon, jusqu'à l'entrée du train en gare [...]. Si j'arrivais la nuit, je cherchais toujours à distinguer la lumière de la fenêtre de ma mère. Je suis si heureux d'avoir pu arriver cette fois-ci à temps pour qu'elle me reconnaisse. Je lui ai demandé :

Mère, tu me reconnais? Et elle m'a répondu : Allons! Comme si je pouvais ne pas te reconnaître!

Voici sa Bible, si usée, parce que c'est la Bible du foyer; tout ce qu'elle avait de bon, lui était venu de ce Livre et c'est de lui qu'elle tira ce qu'elle nous apprit. Si ma mère fut une bénédiction pour le monde, c'est parce qu'elle buvait à cette fontaine. La lumière de la veuve Moody brilla dans cette maison sur la colline pendant cinquante ans. Que Dieu te bénisse, mère; combien nous t'aimons! Au revoir, à très bientôt, mère! "

Quand on voit la réussite de Dwight L. Moody, on se voit obligé d'ajouter : Qui peut prévoir l'avenir que connaîtra un enfant élevé dans un foyer où les parents aiment

Sincèrement le Père céleste, au point de demander chaque jour à tous les enfants d'écouter la voix de Dieu par la lecture de la Bible et de s'adresser à lui avec respect par la prière?

Tous les enfants de la veuve Moody assistaient aux cultes le dimanche; ils apportaient un casse-croûte pour pouvoir passer la journée entière à l'église. Ils devaient écouter deux longs sermons et assister entre temps à l'école du dimanche. Dwight, après avoir travaillé toute la semaine, trouvait que sa mère exigeait trop en l'obligeant à assister aux sermons qu'il ne comprenait pas. Mais finalement, il en vint à être reconnaissant à cette bonne mère de sa consécration aux choses du Seigneur.

Sentinelle de Néhémie (avec autorisation)

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Les informations paraissant sous cette rubrique proviennent de diverses sources. Elles sont diffusées à titre indicatif, et ne sauraient engager la

responsabilité de l’Éditeur de la Revue ‘‘Serviteur de Dieu’’. Elles sont

surtout destinées à être des sujets de reconnaissance ou d'intercession pour

le peuple de Dieu.

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PERSECUTION

Sur 4 victimes de persécution

religieuse dans le monde, 3

sont des chrétiens !

Le Groupe de travail pour la liberté religieuse (GLR) du Réseau évangélique suisse, auteur d’une pétition qui avait rassemblé 50’000 signatures fin 2010, a demandé à Mme Marianne Streiff, députée PEV au Conseil national, d’intervenir auprès du gouvernement au sujet de la liberté religieuse dans le monde. Mme Streiff a soumis hier une interpellation auprès du Conseil fédéral.

La persécution religieuse est un problème croissant dans le monde : aujourd’hui, 70% de la population mondiale vit dans un pays qui restreint sévèrement la liberté religieuse. Les minorités

chrétiennes sont particulièrement touchées : sur 4 victimes de persécution religieuse dans le monde, 3 sont des chrétiens. C’est dans ce contexte que le Groupe de travail pour la liberté religieuse (GLR) du Réseau évangélique suisse a invité Mme Marianne Streiff, députée PEV au Conseil national, à relayer une interpellation auprès du Conseil fédéral. Le texte de cette interpellation, qui a été présentée hier par Mme Streiff, avance les questions suivantes :

1. Comment le Conseil fédéral évalue-t-il l’évolution de la discrimination et de la persécution des minorités religieuses, en particulier des chrétiens, dans les pays où la liberté religieuse est limitée ou insuffisante ?

2. Avec quels pays le Conseil fédéral entretient-il un dialogue en matière de droits humains et avec lesquels d’entre eux la question de la persécution des minorités religieuses, en particulier des chrétiens, est-elle abordée ? Que fait le Conseil fédéral concrètement pour que ces pays soient sensibilisés au respect du droit à la liberté religieuse ?

3. Le Conseil fédéral est-il prêt, dans le cadre de ses prises de position au sein des organes de l’ONU (Assemblée générale, Conseil des droits de l’homme, etc.), à s’impliquer pour les minorités religieuses persécutées ?

4. Quelle place accorde-t-on à la thématique du droit à la liberté religieuse et au problème de la persécution des chrétiens, au sein des rapports par pays du DFAE ?

5. Dans quelle mesure ces préoccupations sont-elles reflétées dans

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les décisions de politique économique extérieure de la Confédération ?

6. Les ambassades suisses entretiennent-elles des contacts avec les représentants des Eglises chrétiennes victimes de la persécution ? La problématique de la persécution est-elle également abordée par les organisations locales de défense de droits humains?

7. Comment le Conseil fédéral évalue-t-il la persécution des chrétiens et les restrictions à leur liberté religieuse dans les pays à majorité musulmane ? Quelle analyse fait-il de la situation des musulmans se convertissant au christianisme et qui risquent la peine de mort pour « apostasie » ?

8. Comment le Conseil fédéral se positionne-t-il face à l’expulsion ciblée des chrétiens du Proche et du Moyen-Orient – une action qui se rapproche par moment d’une forme d’épuration ethnique ?

9. Dans ses relations bilatérales, par exemple avec l’Indonésie, le Conseil fédéral envisage-t-il de thématiser la persécution des chrétiens par des acteurs non-étatiques ?

10. Que prévoit d’entreprendre le Conseil fédéral afin qu’à l’échelle mondiale, une plus grande attention soit accordée à la thématique du droit à la liberté religieuse ?

Protéger le droit de toute personne à la liberté religieuse Au sujet de cette interpellation, Heiner Studer, délégué pour la liberté religieuse du GLR précise encore: „Tant la Charte des Nations Unies que la Déclaration universelle des droits de l’homme protège le droit de chaque personne à la liberté de religion et de conscience. Chaque être humain est donc libre de choisir sa religion, de la pratiquer, de la professer et de changer de croyance. Ce droit fondamental doit être pleinement respecté en Suisse. Il doit également être exigé de la part des Etats dans lequel les chrétiens sont persécutés. »

Une préoccupation de la population suisse

Le GLR avait déjà récolté 50’000 signatures en 2010 avec une pétition pour la liberté religieuse qui attirait spécialement l’attention sur la situation dramatique des chrétiens dans les pays à majorité musulmane. Ces signatures, récoltées en quelques mois, révèlent qu’une partie importante de la population suisse est préoccupée par la persécution religieuse des chrétiens et qu’elle souhaiterait voir le Conseil fédéral s’impliquer davantage.

Source : Réseau Evangélique Suisse

INDE

Record d’agressions antichrétiennes au Karnataka

L’Etat du Karnataka détient le plus grand nombre d’agressions antichrétiennes du pays en 2011 selon l’Association Evangélique Indienne. Et ce, pour la troisième année consécutive.

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Ce jour-là, alors que des chrétiens étaient rassemblés dans une maison, une vingtaine d’extrémistes hindous sont arrivés et ont commencé à les frapper avec des bâtons et à leur jeter des pierres. Enfants, femmes, hommes, tous ont été pris pour cible. De nombreuses personnes ont été blessées. C’était le 25 décembre dernier, dans la ville de Maindguri, à quelques kilomètres de Mangalore. Une fois sur place la police a arrêté 5 hommes qui, depuis, ont tous été relâchés sous caution.

Il s’agit là de l’une des 6 attaques dont ont été victimes les chrétiens de Karnataka entre la veille de Noël et le jour de l’An. Le nombre d’attaques sévères recensées dans cet État pour l’année 2011 s’élève à 49, ce qui fait du Karnataka la région d’Inde la plus agressive envers le christianisme.

D’après Sajan K. George, président du Conseil Mondial des Chrétiens Indiens dont le siège est justement dans l’Etat du Karnataka, «Le gouvernement de la province et les autorités sont de mèche avec les persécuteurs». Il a ajouté que ces attaques à l’encontre des chrétiens sont «une honte. Elles salissent la démocratie et la laïcité indiennes».

Les agressions envers les chrétiens se sont multipliées

après l’arrivée au pouvoir du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou en mai 2008. Cette même année, d’août à septembre, soit en moins de 2 mois, 28 attaques avaient été enregistrées et se poursuivent toujours trois ans plus tard.

Source : Portes Ouvertes

KOWEIT

INTERDIRE LA CONSTRUCTION D'EGLISES ?

Selon l’agence fides, le nouveau groupe parlementaire islamiste «al-adala bloc» (groupe de la justice) vient de déposer une proposition de loi visant à «interdire la construction d’églises et d’autres lieux de culte non islamiques» dans cet emirat. c’est le parlementaire koweitien osama al-munawer qui en est l’initiateur.

A l’origine, al-munawer voulait même aller plus loin en présentant une proposition de loi ordonnant «l’enlèvement de toutes les églises du pays». quoi qu’il en soit, selon ses dires, cette proposition est motivée par le fait que «le koweït a déjà un trop grand nombre d’églises par rapport à la minorité chrétienne du pays». mohammad hayef, un autre parlementaire islamiste, a pour sa part qualifié «d’erreur du ministère des affaires islamiques», l’obtention d’un permis de construire pour une nouvelle église à jleeb al-shuyoukh. fort heureusement, les chrétiens ne sont pas les seuls à s’indigner face à cette proposition. l’avocat et parlementaire nabeel al fadhel a réagi vivement en

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déclarant que «la constitution établit clairement la liberté religieuse et le droit de toutes les personnes de pratiquer leurs propres croyances religieuses». enfin, l’ong «kuwait human rights society» (khrs) a déploré «le comportement irresponsable de ceux qui répandent la tension et la haine entre concitoyens».

Source : http://www.dieutv.com

BOUKISTAN

Les chrétiens du Pakistan n’ont pas oublié Shahbaz Bhatti

Il y a exactement une année, le 2 mars 2011, le ministre pakistanais des minorités Shahbaz Bhatti a été assassiné par quatre islamistes armés. Il était normalement protégé par deux escortes, l’une composée de six garde-frontières et l’autre de neuf policiers. Le jour même, une vidéo a été envoyée à plusieurs chaînes de télévision. Selon Al-Jazeera, cette séquence aurait été mise à leur disposition par un proche collaborateur de Shahbaz Bhatti. Ce dernier avait pris de telles dispositions au cas où il devait être assassiné. Dans ce qui suit,

on trouve la traduction de l’entretien en anglais qui dure 1 ½ minute. Il aurait été enregistré trois mois avant l’assassinat de Bhatti, selon les indications de BBC. Pieux et intrépide « Toutes les forces qui emploient la violence : les militaires, les talibans, Al-Qaida. Ils veulent imposer leur philosophie radicale au Pakistan… et ils luttent contre ceux qui s’opposent à cette philosophie. « Quand je mène une campagne contre la charia et pour l’abolition des lois sur le blasphème, en parlant en faveur des chrétiens et d’autres minorités opprimées, marginalisées et persécutées, les talibans me menacent. Mais j’aimerais partager que je crois en Jésus-Christ qui a sacrifié sa vie pour nous. Je sais quelle est la signification de la croix. Et je veux suivre cette croix. Je suis prêt à mourir pour cette cause. Je vis pour les chrétiens et pour les personnes qui souffrent. Et je mourrai pour défendre leurs droits. « Ces menaces et ces avertissements ne pourront donc pas changer ma détermination et ne me détourneront pas de mes principes. Je préfère mourir en suivant mes principes et pour la justice de ma communauté que de faire des compromis à cause de telles menaces. » L’état actuel de l’enquête Le 2 mars 2011, le ministre des minorités Shahbaz Bhatti a payé son courage de sa vie. Peu avant son assassinat, il avait réclamé la libération d’Asia Bibi : elle n’aurait

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été accusée par les extrémistes musulmans que parce qu’elle était chrétienne. Aux dires de son frère Paul Bhatti, des leaders musulmans avaient promulgué une « fatwa » (une expertise islamique) qui appelait à la décapitation du ministre Bhatti. Le ministre de l’intérieur Rehman Malik a désigné Zia-ur-Rehman et Malik Abid comme les meurtriers de Shahbaz Bhatti. Les deux hommes sont membres de l’organisation islamiste « Sipah-e-Sahaba » et seraient pour l’instant en fuite à Doubaï. Le ministre de l’intérieur pakistanais est intervenu auprès d’Interpol pour mettre la main sur ces meurtriers. Source : http://journalchretien.net

EUROPE

Un ancien pasteur devient président de la République Allemande

Après plusieurs jours de tractations, les principaux partis politiques allemands se sont accordés dimanche 19 février pour désigner Joachim Gauck comme prochain président de la République fédérale allemande. Après la démission de l’ancien président Christian Wulff soupçonné de prévarication, la

personnalité populaire et au profil irréprochable de cet ancien pasteur luthérien, déjà candidat (malheureux) à la présidence en 2010, semblait toute indiquée pour remplir des fonctions avant tout honorifiques. Ancien théologien, issu de l’ex-RDA, Joachim Gauck est connu pour avoir lutté dans la fin des années 80 pour la démocratie, les droits de l’homme et l’unification de l’Allemagne.

Après la chute du mur, il est élu

par le Bundestag à la tête de l’administration chargée des archives de la Stasi. Il passe dix ans à ce poste exigeant, avec un souci constant de vérité et de volonté de réconciliation pour l’ensemble des Allemands qui lui vaudra une réputation d’honnêteté et de probité intellectuelle dans tout le pays. Aujourd’hui encore, et onze ans après son départ, l’administration chargée de ces archives est toujours désignée comme "l’administration Gauck". Affilié à aucun parti politique, désigné par les socialistes et les verts en 2010 pour la présidence de la République, Joachim Gauck n’a toutefois jamais reçu le soutien de la chancelière Angela Merkel.

Pourtant, le parcours des deux personnalités sont proches : tous deux sont natifs de l’ex-RDA, membres de l’Eglise protestante, divorcés, libéraux etc. Mais la chancelière semble se méfier de cet homme charismatique au ton libre et hors de la politique des partis. Très populaire, 54% des

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Allemands voteraient pour Joachim Gauck si le président de la République allemande était élu au suffrage selon un sondage publié dimanche par le quotidien Bild Zeitung. Lors de sa première conférence de presse dimanche, l’ancien pasteur a choisi de relativiser cette nomination, "je ne suis ni Superman, ni un homme infaillible" a-t-il ainsi déclaré. Son élection officielle doit se tenir avant le 18 mars. Source : http://www.blogdei.com