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Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : [email protected] [s.a.] Phytoprotection, vol. 92, n° 1, 2012, p. 39-43. Pour citer ce document, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/1013440ar DOI: 10.7202/1013440ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 22 mai 2013 05:17 « Session spéciales - Espèces exotiques envahissantes / Special session - Invasive alien species »

Session spéciales - Espèces exotiques envahissantes; Special session - Invasive alien species;

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Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à

Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents

scientifiques depuis 1998.

Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : [email protected]

[s.a.]Phytoprotection, vol. 92, n° 1, 2012, p. 39-43.

Pour citer ce document, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/1013440ar

DOI: 10.7202/1013440ar

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Rotation des cultures pour la gestion du néma-tode doré Globodera rostochiensis au QuébecG. Bélair1 et L. Simard2. 1Agriculture etAgroalimentaire Canada, Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada J3B 3E6; 2SyngentaInternationale AG, Bale, Suisse.Les densités de Globodera rostochiensis ont étéenregistrées dans les cultures suivantes : le maïs, lemillet perlé, la moutarde (engrais vert), le soja, lamorelle de Balbis et les pommes de terre résistantescv. Andover et Tenace. En 2009, les densitésmoyennes de G. rostochiensis sur les pommes deterre sensibles étaient d’environ 50 et 200 œufsviables g-1 de sol à Saint-Amable et Saint-Hyacinthe,respectivement. Sur le site de Saint-Amable (solsableux) et après une seule année de rotation, lesplus faibles densités ont été enregistrées sur lapomme de terre résistante cv. Andover. La moutardeenfouie a fourni un niveau de contrôle similaire à uneculture non-hôte. Sur le site de Saint-Hyacinthe (solorganique), les plus faibles densités ont été enre-gistrées sur les pommes de terre résistantes. Lamorelle a fourni un niveau de contrôle similaire à lapomme de terre résistante. Le soja et le millet perléont permis de réduire les densités comparativementà une culture de pomme de terre sensible. À Saint-Hyacinthe, après 3 années d’une même culture, lesdensités de G. rostochiensis étaient inférieures auseuil de détection sur la pomme de terre résistante etla morelle. Le soja et le millet perlé ont réduit les den-sités par rapport à la pomme de terre sensible. Après3 ans d’une culture non-hôte, les densités de G. ros-tochiensis étaient en dessous du seuil de nuisibilitéde 5 œufs viables g-1 de sol.

Crop rotation for the management of the gold-en nematode, Globodera rostochiensis, inCanadaG. Bélair1, L. Simard2 and B. Mimee1. 1Agricultureand Agri-Food Canada, Saint-Jean-sur-Richelieu(Québec), Canada J3B 3E6; 2SyngentaInternationale AG, Bale, Suisse.The discovery of the golden nematode (Globoderarostochiensis) pathotype Ro1 in Québec strengthenedthe importance of developing and implementinggood management strategies against this quarantinenematode to help Canadian potato growers face thisnew challenge. The declines of G. rostochiensis den-sities under the following crops were evaluated: corn,pearl millet, mustard (green manure), soybean, stickynightshade and resistant potato cv. Andover. Two G. rostochiensis-infested experimental sites wereselected, and a total of 600 microplots (1 m x 2 m)were established to conduct this research. At theSaint-Amable site (sandy soil), after 1 yr, the lowestdensities of viable eggs were recorded in the resistantpotato cv. Andover. Sticky nightshade provided a con-trol similar to pearl millet, a non-host plant, but it was

less efficient than corn. Plowed mustard provided alevel of control similar to a non-host crop. At theSaint-Hyacinthe site (organic soil), after 1 yr, the low-est densities of viable eggs were recorded in theresistant potato cv. Andover and Tenace. Sticky night-shade provided a level of control similar to resistantpotatoes. Corn, soybean and pearl millet provided alevel of control similar to G. rostochiensis. On thisexperimental site, average G. rostochiensis densitywas approximately 50 viable eggs g-1 of soil. At theSaint-Hyacinthe site, G. rostochiensis density inresistant potato and sticky nightshade was below thedetection level after 3 yr for the same crop. Corn, soy-bean and pearl millet reduced the density of viableeggs compared with susceptible potatoes. For a non-host culture, G. rostochiensis density was below thedamage threshold of 5 viable eggs g-1 of soil after 3 yr.The use of H1 resistant potato varieties provided themost significant reduction in viable eggs in the soil onthe two experimental sites.

Les champignons exotiques présents dans lesplants ornementaux importés au CanadaJ.A. Bérubé. Centre de foresterie desLaurentides, Service canadien des forêts,Ressources naturelles Canada, Québec(Québec), Canada G1V 4C7Les espèces de champignons méconnues de la scien-ce et ayant un potentiel pathogène représentent unrisque important pour la santé de nos forêts. Un sys-tème d’alerte précoce basé sur un échantillonnagealéatoire de matériel végétal vivant importé auCanada est utilisé pour détecter ces champignonsexotiques au potentiel invasif. En 3 ans (2008-2010),nous avons reçu 150 lots d’échantillons végétauxasymptomatiques provenant en quasi-totalité desÉtats-Unis et récoltés par des inspecteurs de l’Agencecanadienne d’inspection des aliments (ACIA) duQuébec. Ils ont été analysés par clonage etséquençage de l’ADN ribosomique fongique présentdans les tissus végétaux. Nous avons ainsi obtenu267 espèces fongiques associées à 99 espèces hôtesligneuses. Un total de 148 espèces identifiées seule-ment au niveau de la famille, donc probablementinconnues de la science, pourraient représenter ungroupe à risque pour la santé des forêts canadiennes;ces espèces représentent une moyenne annuelle deprès de 50 champignons exotiques nouvellementintroduits. Onze de ces espèces de champignons exo-tiques obtenues par clonage pourraient représenterun potentiel d’impact modéré pour les forêts cana-diennes, 29 ont un potentiel d’impact mineur et noussommes dans l’impossibilité d’évaluer l’impact de 18espèces en raison du peu d’information génétiquedisponible. Un total de 29 % des lots d’échantillons del’ACIA contenaient au moins une espèce dechampignon ayant un potentiel d’impact sur lesforêts canadiennes, 9 % des lots contenaient aumoins une espèce dont nous sommes incapables

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d’évaluer le potentiel d’impact et 62 % des lots étaienttotalement exempts de champignons pathogènes.

Nouvelles détections au laboratoire de patholo-gie et d’entomologie forestièreJ. Bouchard, L. Innes, M. Blouin, P.-O. Carrière-Pagé, J. Durand et C. Dussault. Ministère desRessources naturelles et de la Faune, Directionde la protection des forêts, Service de la gestiondes ravageurs forestiers, Québec (Québec),Canada G1P 3W8Dans le cadre de la cueillette des informations sur lesinsectes et les maladies des arbres dans l’ensemblede la province, le laboratoire de diagnostic enpathologie et en entomologie forestière du Service dela gestion des ravageurs forestiers doit poser desdiagnostics sur les insectes et les maladies quiaffectent les forêts naturelles, les plantations et lespépinières forestières. Il contribue aussi à leur détec-tion, à l’évaluation de leurs impacts ainsi qu’à la défi-nition des moyens de répression appropriés. Chaqueannée, de nouvelles détections d’organismes affec-tant les arbres ou de nouveaux foyers d’infection sontobservés au laboratoire de diagnostic. En 2010, dansles pépinières forestières, deux problèmes impor-tants se sont présentés : la détection précoce de larouille vésiculeuse du pin blanc (Cronartium ribicola)sur plusieurs milliers de plants et la présence duchancre du noyer cendré (Ophiognomonia clavigi-gnenti-juglandacearum) sur les noix de noyers noirs.En forêt naturelle et en plantation, de nouvelles mala-dies telles que le rouge des aiguilles du pin blanc(Canavirgella bandfieldii) ont fait leur apparition auQuébec et d’autres, comme la maladie du rond(Heterobasidion irregulare) et la brûlure des poussessur le sapin (Delphinella abietis), ont pris del’ampleur. En entomologie, de nouvelles mentionsd’insectes ont aussi été rapportées en 2010.

Enquête de dépistage des longicornes asia-tiquesL. Gagné. Agence canadienne d’inspection desaliments, Division de la protection et biosécuritévégétale, Montréal (Québec), Canada H1M 3N7Le longicorne étoilé (Anoplophora glabripennis) estconnu pour les dommages importants qu’il cause àdifférentes espèces de feuillus. Un deuxièmeravageur indésirable, le longicorne des agrumes (A.chinensis), également originaire d’Asie, a été intro-duit en Europe au cours des dernières années. Cesdeux ravageurs sont sur la liste des enquêtes dedépistage qui seront effectuées à travers le Canadaen 2011. L’Agence canadienne d’inspection des ali-ments applique une méthode de dépistage mise aupoint par le Service canadien des forêts à la suite deleur implication sur le site d’infestation du longicorneétoilé en Ontario. Des sites de simulation ont étéétablis dans quelques villes à travers le pays sur desérables, un hôte privilégié de ces deux ravageurs. Lebut premier de l’enquête sur le longicorne étoilé estde s’assurer qu’il n’y ait pas d’infestation dans unrayon de 750 m ou plus des centres urbains ciblés.Pour se faire, une grille triangulaire ayant 1 301 mentre chaque point est superposée sur une carte des

villes ciblées. Pour le longicorne des agrumes, la prin-cipale voie d’introduction dans les pays où il a étédécouvert est le matériel de pépinière; l’enquête dedépistage ciblera donc l’environnement despépinières importatrices.

Maladies nouvelles, insoupçonnées, réglementées,en progression ou en régression, rencontréesau Laboratoire de diagnostic en phytoprotec-tion du MAPAQG. Gilbert, J. Caron, D. Hamel, D. Morais, L.Vézina, M. Berrouard et F. Bélanger. Laboratoirede diagnostic en phytoprotection, Ministère del’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentationdu Québec, Québec (Québec), Canada G1P 3W8

La liste des Noms des maladies des plantes auCanada (2003) est la référence de base utilisée par lepersonnel du Laboratoire pour s’assurer que la ma-ladie identifiée a déjà été rapportée au Canada. Dès ledébut, les rapports de diagnostic du Laboratoirebonifiaient de manière appréciable cette liste.Toutefois, depuis 2003, au moins 140 nouvelles maladies ont été identifiées chez des plantes déjàrépertoriées et 30 maladies ont été identifiées chez 14 nouvelles plantes. Des cultures ornementales sontimpliquées dans 40 % des cas et la moitié des nou-velles maladies sont attribuables aux champignons,comme la verticilliose sur Dryopteris. Ces maladiesnouvelles sont attribuables à de nouvelles plantescultivées, mais aussi à de nouveaux modes de pro-duction et même au développement de nouveauxoutils de diagnostic. L’amplification en chaîne parpolymérase (PCR) a permis de découvrir des mala-dies insoupçonnées comme des phytoplasmes affec-tant les productions fruitières. Le nématode doré dela pomme de terre et le flétrissement bactérien causépar Ralstonia solanacearum sur Pelargonium sontdes exemples de maladies réglementées déjà ren-contrées au Laboratoire. Des maladies souvent con-sidérées endémiques (mildiou, blanc et sclérotiniose)deviennent de plus en plus problématiques tandisque d’autres (fusariose et racines liégeuses chez latomate) perdent de l’importance.

Le chancre du noyer cendréL. Innes, J. Bouchard, M. Blouin, P.-O. Carrière-Pagé et J. Durand. Ministère des Ressourcesnaturelles et de la Faune, Direction de la protec-tion des forêts, Service de la gestion desravageurs forestiers, Québec (Québec), CanadaG1P 3W8Le chancre du noyer cendré est une maladie exotiquetrès agressive causée par le champignonOphiognomonia clavigignenti-juglandacearum (syn.Sirococcus clavigignenti-juglandacearum). La mala-die s’attaque principalement au noyer cendré(Juglans cinerea) et l’endommage gravement, allantjusqu’à tuer des arbres de tous les âges. La maladieest également présente, mais de moindre impor-tance, sur le noyer noir (Juglans nigra) et les noyershybrides. Elle y occasionne de petits chancres sur lestiges de jeunes plants, ainsi que des chancres auxbranches et des nécroses sur les fruits des arbres

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matures en plantations. Dans les pépinières fores-tières, la maladie est détectée sur des plants de noyersnoirs de moins de 1 an et elle est très difficile à diag-nostiquer sans endommager les plants. En raison ducontrôle phytosanitaire, on doit s’assurer que la pro-duction de noyers noirs soit exempte de la maladieafin que le reboisement de ces plants ne contribuepas à disséminer la maladie aux noyers cendrés envi-ronnants. À la fin de l’été et à l’automne 2010, à lasuite de la récolte des noix de noyers noirs, 27 lots desemences ont fait l’objet d’analyses au Laboratoire dediagnostic du MRNF afin de détecter la présence duchampignon pathogène à l’extérieur et à l’intérieur dela noix. Dans 19 lots, les noix se sont avérées être por-teuses du champignon, soit 70 % des lots examinés.Le champignon a même été observé à l’intérieur de lanoix, au niveau de l’amande. Les lots de semencescontaminées provenaient de Saint-Nicolas, Pointe-Platon, Drummondville, Saint-Ours et Hull.

Les insectes exotiques envahissants dans lecanola au Québec G. Labrie1, J. De Almeida1, S. Rioux2, A. Vanasse3

et D. Pageau4. 1Centre de recherche sur lesgrains (CÉROM), Saint-Mathieu-de-Beloeil(Québec), Canada J3G 0E2; 2Centre de recherchesur les grains (CÉROM), Québec (Québec),Canada G1P 3W8; 3Département de phytologie,Université Laval, Québec (Québec), Canada G1V 0A6; 4Agriculture et AgroalimentaireCanada, Normandin (Québec), Canada G8M 4K3 Plusieurs espèces exotiques envahissantes ont étérépertoriées dans le canola depuis 2000, comme lecharançon de la silique, Ceutorhynchus obstrictus(Marsham), et le méligèthe des crucifères, Meligethesviridescens (Fabricius). L’objectif de cette étude étaitde déterminer la présence et l’incidence des insectesdans les champs de canola du Québec. En 2009 et2010, des échantillonnages à l’aide de pièges àphéromones, de pièges collants jaunes et de filet-fauchoir ont été effectués dans huit régions duQuébec, pour un total de 71 champs visités. Avantl’andainage, 400 siliques ont été récoltées afind’évaluer les dommages causés par le charançon dela silique ainsi que la présence de parasitoïdes. En2009, le charançon de la silique a été observé pour lapremière fois au Saguenay–Lac-Saint-Jean et enAbitibi-Témiscamingue. Le méligèthe des crucifères,répertorié auparavant dans la région de Saint-Hyacinthe, était présent dans sept régions. Lacécidomyie du chou-fleur, Contarinia nasturtii(Kieffer), un insecte observé pour la première foisdans les crucifères en 2003, a été observé dans septrégions du Québec. L’abondance de ces ravageursétait variable selon les sites et les années. Pour la pre-mière fois en Amérique du Nord, le parasitoïdeTrichomalus perfectus (Walker), principal enneminaturel du charançon de la silique en Europe, a étéobservé dans trois régions différentes du Québec.L’expansion de ces divers insectes exotiques a ététrès rapide et il sera nécessaire d’effectuer des suivisafin d’évaluer leur incidence sur le rendement ducanola.

Détection moléculaire du complexeCeratocystis polonica, un agent pathogèneforestier exotiqueJ. Lamarche, P. Tanguay et R.C. Hamelin. Centrede foresterie des Laurentides, Service canadiendes forêts, Ressources naturelles Canada,Québec (Québec), Canada G1V 4C7Huit espèces de Ceratocystis sont des agentspathogènes connus de conifères appartenant auxgenres Picea, Pinus, Larix et Pseudotsuga. Ceschampignons disséminés par différentes espèces descolyte entraînent une occlusion des vaisseaux ainsique le bleuissement du bois d’aubier. Trois de cesespèces appartenant au complexe Ceratocystispolonica (C. polonica, C. laricicola et C. fujiensis)représentent une importante menace pour notre forêtboréale puisqu’elles sont particulièrement agressiveset qu’elles sont actuellement absentes du paysagenord-américain. De plus, comme les espèces du com-plexe C. polonica sont morphologiquement très simi-laires aux espèces endémiques, leur identificationrapide est difficile. C’est pourquoi nous avonsdéveloppé un outil de diagnostic moléculaire. Pour cefaire, à partir d’extrait d’ADN de cultures pures, nousavons séquencé les gènes �-tubuline, EF1a et Tsr1d’espèces du complexe C. polonica ainsi qued’espèces indigènes et exotiques apparentées. Aprèsavoir effectué la comparaison des séquences, nousavons dessiné des amorces spécifiques ainsi que dessondes TaqMan pour la détection rapide en PCR entemps réel du complexe C. polonica ou encore del’espèce Ceratocystis polonica sensu stricto. Cet outilde détection moléculaire fiable, jumelé à une surveil-lance adéquate, permettra de déceler rapidement uneintroduction du complexe C. polonica en Amériquedu Nord.

Les plantations d’épinette de Norvège et la cer-tification forestière au Québec : étude surl’envahissement M.-J. Mottet, M. Perron, G. Prégent, J. DeBlois etM.-C. Lambert. Direction de la rechercheforestière, Ministère des Ressources naturelleset de la Faune, Québec (Québec), CanadaG1P 3W8L’épinette de Norvège (Picea abies) est l’espèce exo-tique qui a été la plus utilisée pour le reboisement auQuébec. Pour répondre aux normes de la certificationforestière FSC (Forest Stewardship Council), ladémonstration de son caractère non envahissant estl’une des conditions essentielles à son utilisation enplantation. En 2009, une étude sur la régénérationnaturelle de l’épinette de Norvège a été effectuée àl’intérieur et en bordure de 23 plantations âgées de 30à 80 ans. Des virées constituées de 10 placettes de 4 m2 ont été réalisées à -10, 0, 10, 20, 50 et 100 m dela bordure de la plantation. Les différentes essencesont été dénombrées et les espèces d’épinettes ont étéidentifiées à l’aide de marqueurs moléculaires. Laprobabilité de présence de l’épinette de Norvègedans une placette diminuait rapidement ens’éloignant de la plantation, passant de 13 % àl’intérieur de celle-ci, à 8 % en bordure et à moins de2 % à 10 et 20 m. Aucun semis n’a été retrouvé à 50

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et 100 m. Par conséquent, rien n’indique quel’épinette de Norvège soit une espèce envahissante etqu’elle puisse avoir un impact néfaste dans nosécosystèmes forestiers au Québec.

Ériochloé velue : historique et plan d’actionR. Néron1 et M. Gauthier2. 1Direction de la phyto-protection, Ministère de l’Agriculture, desPêcheries et de l’Alimentation du Québec,Québec (Québec), Canada G1R 4X6; 2Agencecanadienne d’inspection des aliments, Québec(Québec), Canada G1V 5C7L’ériochloé velue (Eriochloa villosa) est une graminéeannuelle de la tribu des panicées (famille Poaceae),comme le panic millet, la sétaire géante ou le pied-de-coq. Elle constitue un sérieux problème dans les cul-tures de maïs et de soya dans le centre-ouest desÉtats-Unis. Sa présence réduit les rendements et aug-mente les coûts pour le contrôle des mauvaisesherbes. L’inefficacité de plusieurs herbicides utiliséspour la lutte contre les mauvaises herbes annuellesdans le maïs la rend particulièrement problématique.Elle est considérée comme une des mauvaises herbesles plus importantes aux États-Unis. Au Canada,l’ériochloé a été rapportée pour la première fois en2000 en Montérégie. Jusqu’à maintenant, la plante aété retrouvée dans un ou plusieurs des champs de dixproducteurs répartis dans cinq municipalités duQuébec, toutes situées en Montérégie. Pour prévenirla dissémination de l’ériochloé, l’Agence canadienned’inspection des aliments est à mettre en place desmesures de contrôle réglementaire en vertu de la Loisur la protection des végétaux et du Règlement sur laprotection des végétaux. Ces restrictions ont pourobjectif de prévenir la dissémination et d’éradiquerles infestations d’ériochloé présentes au Canada. Lesproducteurs aux prises avec l’ériochloé doivent pro-duire un plan de gestion ayant comme objectif decontenir et d’éliminer l’ériochloé velue pour chacundes champs sous contrôle réglementaire. Le CÉROM,en collaboration avec le MAPAQ, accompagne cesproducteurs et leurs conseillers dans la mise en placede ces plans d’action. Ces efforts concertés entre tousles acteurs constituent une « première » et servirontd’exemple pour l’élaboration de futurs plans d’actioncontre une espèce envahissante.

Encre des chênes rouges : risques et mesuresd’atténuation pour l’est de l’Amérique du NordD. Rioux. Centre de foresterie des Laurentides,Service canadien des forêts, Ressourcesnaturelles Canada, Québec (Québec), CanadaG1V 4C7Des études récentes montrent que le Phytophthoraramorum (Pr), responsable de l’encre des chênesrouges, peut infecter de nombreuses espèces deplantes communes de nos forêts et milieux urbains.Des espèces comme le bouleau jaune, le frêne blanc,le sapin baumier et le mélèze laricin peuvent mêmepermettre au Pr de produire de nombreux sporangessur leur feuillage. Les évaluations des risques phyto-sanitaires menées aux États-Unis et au Canada révè-lent des résultats divergents quant aux risquesglobaux pour l’est de ces deux pays, ceux-ci étant

nettement plus élevés dans certaines régions de l’estdes États-Unis. Ces évaluations s’accordent cepen-dant pour dire qu’une introduction dans l’est est fortprobable et que les conditions climatiques y seraientà tout le moins occasionnellement propices audéveloppement de la maladie. Des mesures d’atté-nuation liées, par exemple, à l’inspection ou à ladétection du Pr ainsi que la délivrance de certificats àl’égard d’espèces végétales particulièrement sensi-bles ont permis de réduire le nombre de sites infestéspar le Pr. Toutefois, ces mesures ne pourront empê-cher totalement la propagation de la maladie, entreautres parce que le Pr peut se répandre sur desplantes asymptomatiques et qu’il est difficile del’éradiquer en nature.

Ravageurs récemment introduits dans leQuébec agricoleM. Roy1, J.-P. Légaré1 et M. Fréchette1. Directionde la phytoprotection, Ministère de l’Agri-culture, des Pêcheries et de l’Alimentation duQuébec, Québec (Québec), Canada G1P 3W8Depuis sa création en 1986, le Laboratoire de diag-nostic en phytoprotection du ministère de l’Agri-culture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec(MAPAQ) contribue à la surveillance du territoire agricole québécois. Des milliers d’échantillons y sont envoyés annuellement dans le cadre de pro-grammes de dépistage en appui au Réseau d’aver-tissements phytosanitaires ou provenant de con-seillers agricoles. Ce service est également accessibleaux universités, aux centres de recherche ou à toutautre intervenant associé au domaine des produc-tions végétales. Lors du diagnostic d’une nouvelleespèce introduite pouvant causer des problèmes phy-tosanitaires et des situations à risque, le MAPAQ etl’Agence canadienne d’inspection des aliments sontimmédiatement avisés. Des interventions coordon-nées permettent par la suite de prévenir des perteséconomiques considérables. Depuis une dizained’années, le nombre de ravageurs récemment intro-duits est en hausse, probablement en raison desrécents changements climatiques et de l’augmen-tation des échanges commerciaux internationaux.Cette présentation brosse le portrait de la situationpour la période 2000-2010. Les principaux ravageursintroduits dans les cultures au cours de cette périodeainsi que l’impact engendré par leur arrivée sur lesprogrammes de phytoprotection sont discutés.

Évaluation en petites parcelles de l’effet de dif-férentes régies de culture sur la production degraines de l’ériochloé velueM.-J. Simard1, S.J. Darbyshire2 et R.E. Nurse3.1Agriculture et Agroalimentaire Canada, Québec(Québec), Canada G1V 2J3; 2Agriculture etAgroalimentaire Canada, Ottawa (Ontario),Canada K1A 0C6; 3Agriculture etAgroalimentaire Canada, Harrow (Ontario),Canada N0R 1G0Eriochloa villosa (Thunb.) Kunth est une graminéeannuelle originaire de l’est de l’Asie qui est main-tenant présente dans plusieurs États américains.Depuis 2001, au moins cinq populations d’Eriochloa

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villosa ont été découvertes au Québec. En 2009, undispositif expérimental a été mis en place afind’évaluer l’effet de différentes pratiques culturalessur son contrôle. Quatre blocs ont été installés, cha-cun comprenant huit traitements : 1) aucune inter-vention; 2) jachère + glyphosate; 3) fauche avant lafloraison; 4) orge + tralkoxydime (en 2010 seulement);5) luzerne + séthoxydime; 6) trèfle + séthoxydime; 7) canola RR + glyphosate; et 8) soya RR + glyphosate.Des mesures de densité d’Eriochloa villosa, de bio-masse et de production de graines ont été prises.L’ériochloé velue a levé tôt (entre le 29 avril et le 5 mai) et pendant une longue période (72 à 76 j) en2009 et 2010. Dans les cultures fourragères, >800 graines m-2 ont été produites en 2 ans, et ce,malgré l’efficacité du traitement herbicide (appliquéuniquement la première année). Seule la culture decanola (Brassica) suivie d’un labour hâtif a permis deréduire la production de graines des ériochloésautant que la jachère chimique, et ce, avec une seuleapplication de glyphosate.

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