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SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES Stage de Formation – Université d’Orléans 1 ère journée : Lundi 6 décembre 2010 « Entreprises et production» Actualisation des connaissances et production de ressources SOMMAIRE DU DOSSIER 1 ère partie : Initiation à Didapages 1. Installation – présentation......................page 2 2. Créer un projet..................................page 3 3. Créer des exercices..............................page 6 4. Les boutons valider et score....................page 11 5. Générer le livre................................page 12 6. Astuces.........................................page 12 2ème partie : Entreprises et 7. Entreprise et production dans nos programmes....page 13 8. Les coûts de coordination du marché expliquent l’émergence de la firme............................page 14 9. La théorie des coûts de transaction.............page 15 10. Définition de la firme réseau..................page 18 11. L’organisation de l’entreprise et les TIC......page 19 12. Typologie des entreprises réseau...............page 23 13. Les relations d’agence.........................page 25 14. Bibliographie – Sitographie....................page 27 Groupe de formateurs – SES – Orléans 6 décembre 2010 Page 1

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SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES

Stage de Formation – Université d’Orléans

1ère journée : Lundi 6 décembre 2010

« Entreprises et production»

Actualisation des connaissances et production de ressources

SOMMAIRE DU DOSSIER

1ère partie : Initiation à Didapages

1. Installation – présentation...............................................................................page 22. Créer un projet.................................................................................................page 33. Créer des exercices...........................................................................................page 64. Les boutons valider et score..........................................................................page 115. Générer le livre...............................................................................................page 126. Astuces......................................................................................................page 12

2ème partie : Entreprises et production

7. Entreprise et production dans nos programmes...........................................page 138. Les coûts de coordination du marché expliquent

l’émergence de la firme.........................................................................................page 149. La théorie des coûts de transaction...............................................................page 1510. Définition de la firme réseau.......................................................................page 1811. L’organisation de l’entreprise et les TIC.......................................................page 1912. Typologie des entreprises réseau.............................................................page 2313. Les relations d’agence..................................................................................page 2514. Bibliographie – Sitographie......................................................................page 27

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1ère PARTIE : INITIATION A DIDAPAGES

Ce rapide didacticiel est destiné à prendre en main Didapages pour faire facilement quelques exercices.

1. Présentation – installation

Didapages est un logiciel gratuit qui permet de réaliser des exercices interactifs sous la forme d’un petit livre. Il a été créé par l’association « fruit du savoir ». Le livre qui sera créé sera au format html, il pourra donc être lu sur n’importe quel ordinateur équipé d’un logiciel d’accès à internet du type Internet explorer, Mozilla FireFox…Il peut être téléchargé sur les sites de téléchargement comme www.01.net par exemple ou sur le site www.fruitdusavoir.org . Attention, il faut télécharger la version 1.1 ou 1.2, et non la version 2 qui est une version en ligne payante.Après avoir enregistré le logiciel d’installation sur votre ordinateur dans Program Files, il faut l’exécuter pour terminer l’installation de Didapages.

L’icône apparaît alors sur le bureau. Il est temps de commencer un projet en cliquant sur l’icône.

Le fichier que vous recevrez par mail contient le livre présenté lors de la formation. Pour le rouvrir dans Didapages et étudier sa réalisation, il suffit de l’enregistrer sur votre ordinateur en le laissant en .zip. Une fois Didapages démarré, il faut cliquer sur « poursuivre un projet existant », « importer » et sélectionner le fichier.

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Les didacticiels sont très bien fait, il est donc utile de s’y reporter en cas de soucis. Il présente les possibilités de Didapages et comment réaliser les exercices.

Dans la phase de construction d’un livre, le projet doit être enregistré, il est donc toujours possible de le rouvrir en cliquant sur « poursuivre un projet existant ».

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Modifier les paramètres du livre, importer des images, vidéos ou animations flash, enregistrer le projet ou fermer

Annuler ou refaire

Construire les exercices

Couper, copier, coller

Insérer des marques-pages pour se déplacer rapidement dans le livre

Générer le livre au format html, lorsqu’il est terminé

Réduire ou fermer

Tourner les pages

2. Créer un projet

La page « Démarrer un nouveau projet » permet de définir le « format du livre » : la couverture et le nombre de pages. Le nom du livre, l’auteur et la description apparaîtront sur la couverture. Il faut aussi choisir sa couleur et sa texture. Il sera toujours possible de modifier vos sélections dans « Menu projet », puis « Paramètres »

Ok1.1 présentation générale Pour ouvrir le livre, il suffit de cliquer dessus et pour tourner les pages, il faut cliquer dans les coins des pages en haut ou en bas.

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Menu déroulant qui contient tous les éléments qu’il est possible de créer.

Numéros des éléments

L’élément est visible dès l’affichage de la page

L’élément n’est pas visible dès l’affichage de la page

Réglage des paramètres de l’élément

Couper, copier, coller l’élément

Supprimer l’élément

Valider un nouvel élément ou une modification de paramètre

1.2 Bouton « Editer » Au dessus de chaque page se trouve un bouton « Editer ». Il permet d’intervenir sur la page. En cliquant dessus, on fait apparaître la liste de tous les éléments créés sur la page, ainsi que le type d’élément qu’on peut insérer. Cette boite de dialogue apparaît sur la page d’à côté. On peut mettre au maximum 50 éléments par page

1.3 Importation d’objets Il est possible d’importer dans Didapages des vidéos, des images, des animations flash et des sons. Pour cela il faut déjà placer les objets dans la médiathèque de Didapages : cliquer sur le bouton « Menu projet », puis sur « Média », puis il faut importer l’objet souhaité.Attention, au format ! Les images doivent être au format JPG, les sons au format MP3 et les vidéos au format FLV. Si les objets ne sont pas au bon format, il faut les convertir. Pour les vidéos, le logiciel gratuit Format Factory permet de convertir presque tous les formats en .FLV. Pour les images, la conversion peut se faire avec les logiciels de photo.Pour les tableaux, il n’est pas recommandé de les importer sous forme d’image, car la mauvaise qualité rend la lecture difficile. Il est beaucoup plus facile de mettre côte à côte des petites zones de texte.Pour les graphique, il faut prévoir un graphique pas trop « gros », car il sera difficile de le lire sur les « petites » pages de Didapages.

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1.4 Création d’élément Lorsqu’un élément a été créé dans la boite de dialogue « édition de la page », puis enregistré, il apparaît en haut à gauche de la page. Il est alors possible de le déplacer à l’endroit souhaité dans la page en le « prenant » par son numéro. L’étoile en bas à droite permet de modifier la taille. Si c’est un cadre de texte, il est possible d’écrire directement dedans. Un mini traitement de texte s’affiche au dessus du cadre lorsque le curseur est dans le texte. Il permet de fixer la taille de la police, l’alignement, la couleur…

1.5 déplacement dans le livre Le déplacement dans le livre peut se faire par les coins des pages, par les marques pages ou par le clic sur des zones de texte.

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Marque-page

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Menu déroulant

Zone où écrire

Déplacement d’étiquettes sur des zones cibles.

3. Créer des exercices

3.1 Les textes ou tableaux lacunaires. Dans cet exemple, il est présenté trois types possibles de texte lacunaire : des menus déroulants, des zones où l’élève doit écrire, des étiquettes à déplacer.

Chaque élément qui nécessite une réponse de l’élève doit être paramétré afin de fixer les bonnes réponses et les actions si la réponse proposée est juste ou fausse. Pour accéder aux paramètres, il faut cliquer sur la clé.

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Clé : pour accéder au réglage des paramètres

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3.1.1. Pour le menu déroulant (« liste ») :

Il s’agit de superposé sur un cadre de texte ou une image une « liste ». Il faut alors penser à laisser un trou suffisamment grand pour la bonne réponse.

Pour la zone où l’élève doit écrire (« zone de saisie »)

Trois cases sont remplies :- « intergénérationnelle », la réponse juste- « +9 », pour faire apparaître la bonne réponse si la réponse de l’élève est fausse- « 1 », pour compter les pointsLe problème de ces zones, c’est que l’élève risque de faire des fautes de frappe ou d’orthographe. La réponse est alors comptée fausse. Ou alors, il faut prévoir d’autres réponses possibles (par exemple, inter-générationnelle »)

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Attention, la virgule est un séparateur, il ne faut donc pas mettre d’espace. Pour les chiffres à virgule, il faut mettre un point.

Le cadre 8 est caché (œil barré), une fois que l’élève a validé, si sa réponse est fausse, il apparaîtra pour la corriger. Mettre un + pour faire apparaître et un – pour faire disparaitre un élément.

Pour faire comptabiliser des points et faire un score… les élèves aiment beaucoup !

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3.1.2. Pour les étiquettes à déplacer :

Il faut paramétrer les zones cibles (éléments 4 et 5) et les zones de texte (éléments 6 et 7).

Pour les boutons valider et la comptabilisation des scores, se rapporter au point 4.

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Les numéros 6 et 7 permettent de définir ce qu’est le bon déplacement. S’il y a plusieurs éléments, il faut les séparer par des virgules, mais pas d’espace.

Deux cases à cocher pour autoriser le déplacement de la zone de texte

Attention :

La zone cible doit avoir un numéro inférieur au numéro du texte qu’elle doit recevoir.

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3.2 Les exercices de glisser-déplacer

Ils sont réalisés à l’aide de zones-cibles et de cadres de texte déplaçables. Il s’agit donc de procéder comme précédemment.

Remarque : le bouton Réinitialiser permet de remettre les étiquettes à leur place initiale. C’est un « bouton multifonction ».

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Ce graphique est une image au format JPG. Rappel, il faut déjà l’importer dans la bibliothèque Didapages (bouton « menu projet », Média)

Des boutons de sélection ou des cases à cocher

Des zones de texte.

3.3 Les Q.C.M.

Les QCM peuvent être créés avec des cases à cocher ou avec des boutons multifonctions.

Boutons de sélection Cases à cocher

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4. Boutons Valider et Score4.2 Le bouton « Valider » permet de donner l’ordre de comptabiliser les scores et de faire apparaître des éléments ou des messages.

4.3 Le bouton score fait apparaître la note obtenue.

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Etendue sur laquelle le score sera comptabilisé.

Paramètres de l’apparence du bouton.

Faire apparaître des cadres de texte comportant des appréciations différentes en fonction des performances.

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5. Générer le livre

Le projet est terminé ? Il faut à présent générer le livre au format HTML. Ainsi, il pourra être lu et rempli sur n’importe quel ordinateur ayant un navigateur internet. Les élèves ne pourront pas le modifier. Cela veut aussi dire que si il faut y apporter des modifications, il faudra reprendre le projet avec Didapages, faire les modifications et générer à nouveau un livre.Pour générer le livre, cliquer sur le bouton « générer le livre », dans la boite de dialogue qui s’ouvre à l’étape 2, ne rien cocher « générer » c’est fini !Dans le dossier qui s’est créé, il suffit de cliquer sur « index » pour ouvrir le livre.

6. Astuce…

Pour gagner du temps dans la conception des exercices, il faut utiliser les copier-coller très souvent.Il est possible aussi de créer des pages-types. Ceci permet de ne pas avoir à remettre à chaque page les titres, certains paramètres, les boutons valider, score…

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Ouvrir la boite de dialogue, nommer et enregistrer les pages pour pouvoir les ouvrir ensuite.

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2ème PARTIE : ENTREPRISES ET PRODUCTION

7. Entreprises et production dans nos programmes

7.1 En classe de seconde

7.2 En classe de première

1.3 Que produit-on et comment le mesure-t-on ?

Production marchande et non marchande, valeur ajoutée

On sensibilisera les élèves à la diversité des modes de production des biens et services et de leur mise à la disposition des consommateurs. On s'intéressera aux problèmes posés par la mesure de la valeur ajoutée.

2.1 Comment l'entreprise produit-elle ?

Facteurs de production,coûts (total, moyen et marginal), recettes (totale, moyenne, marginale), productivité, loi des rendements décroissants

Après avoir présenté la diversité des entreprises, on montrera que les choix du producteur portent à la fois sur la combinaison des facteurs de production et sur le volume de la production. On introduira les notions clés de l'analyse de la production de l'entreprise, notamment la loi des rendements décroissants.

Regard croisé :Entreprise, institution, organisationComment les rapports sociaux s'organisent-ils au sein de l'entreprise ?

Hiérarchie, coopération, conflit

On montrera comment l'entreprise constitue un mode de coordination des actions par la hiérarchie. On mettra aussi en évidence comment coopération et conflits s'entremêlent dans la production de l'action collective. On mobilisera pour cela les apports de la science économique (économie de la firme) et de la sociologie (mobilisation et logiques d'acteurs).

Quels modes d'organisation pour l'entreprise ?

Coûts de transaction, gouvernance d'entreprise, relation d'agence, bureaucratie

On étudiera l'entreprise en tant qu'organisation (aux sens économique et sociologique) susceptible de fonctionner selon un modèle bureaucratique, lui-même en débat ; on l'envisagera aussi en tant que lieu de confrontation des intérêts et des valeurs de diverses parties prenantes : salariés, managers, propriétaires du capital.

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7.3 En classe de terminale :

A travers la croissance

● Sources et limites de la croissance économiqueOn soulignera que ces phénomènes renvoient à la fois à des choix individuels d’entrepreneurs en matière d’investissement ou de R&D, à des décisions publiques, en termes d’infrastructures, de soutien à l’innovation et à la formation et, plus généralement, à un environnement socio-culturel favorable à l’innovation et à l’investissement.

● Accumulation du capital, progrès technique et croissanceL’investissement étant un maillon essentiel de la plupart des mécanismes qui engendrent la croissance, on en précisera les différents types et formes, de même que les diverses manières, pour l’entreprise, de le financer. On s’attachera à expliciter la décision individuelle d’investissement, en insistant sur sa dimension temporelle et en introduisant, sans formalisme, les notions de rendement anticipé et d’actualisation. On analysera les rôles de la demande anticipée, de la réduction des coûts de production, du taux d’intérêt et du coût des différentes formes de financement. Pour analyser ce dernier point, on pourra s’appuyer sur les acquis du programme de première concernant la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie.

● Organisation du travail et croissanceEn liaison avec le thème précédent et pour en approfondir certains aspects, on montrera que l’accroissement de la productivité du travail résulte d’un progrès technique rendu possible par la mise en œuvre de formes d’organisation spécifiques (division du travail à l’intérieur de l’entreprise et entre entreprises, types de spécialisation). On appuiera la réflexion sur la connaissance de quelques-unes des grandes étapes de la transformation de l’organisation du travail (taylorisme, fordisme, toyotisme...) et de leurs implications sur l’organisation des entreprises.

A travers la mondialisation

● Stratégies Internationales des entreprisesOn étudiera le rôle joué par les entreprises transnationales dans la division internationale du travail. On précisera, dans ce contexte, la notion de compétitivité et ses déterminants, en différenciant la compétitivité prix et les autres formes de compétitivité.Les raisons et les conséquences des investissements directs et des investissements de portefeuille seront présentées ainsi que les conditions dans lesquelles les entreprises transnationales mettent en concurrence territoires et États.

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8. Les coûts de coordination du marché expliquent l’émergence de la firme

La question des frontière de la firme, incitation et coordination dans la firme-réseau, Bernard BAUDRY, Revue économique, vol 55, mars 2004, p 247-274

Depuis l’article fondateur de Coase de 1937 sur « La nature de la firme », le débat marché/hiérarchie a connu des développements spectaculaires et la littérature économique sur ce thème est devenue extrêmement abondante. Relancé par Williamson dans les années 1970 et 1980, ce débat reste aujourd’hui très important, comme en témoigne la livraison des Papers et Proceedings de l’American Economic Review de mai 2001 consacrée à l’étendue de la firme. La question centrale, qui émerge de façon récurrente de l’ensemble de ces travaux, a trait à la question des frontières de la firme, qui de fait constitue le point de départ de la réflexion de Coase. Plus précisément, Coase tente dans son article de répondre aux deux interrogations suivantes : d’une part, comment définir la firme par opposition au marché, et, d’autre part, quels sont les coûts qui influent sur la répartition des transactions entre le marché et la firme. En ce qui concerne le premier point, les frontières de la firme reposent pour cet auteur sur l’opposition entre une relation commerciale – entre un vendeur et un acheteur –, gouvernée par le système des prix, et une relation d’emploi – entre un employeur et un employé –, gouvernée par l’autorité1. Pour ce qui est du second, Coase met l’accent, lorsqu’il tente de définir les coûts liés à l’utilisation du marché, sur les difficultés de mise en relation des acheteurs et des vendeurs, difficultés liées à la négociation sur les prix par exemple. Autrement dit, les coûts de fonctionnement du marché renvoient principalement à ce que les économistes qualifient aujourd’hui de coûts de coordination, le problème de la coordination dans une économie de marché se rapportant, selon Milgrom et Roberts, à « la nécessité de déterminer les prix et les autres détails de la transaction, (et) de faire en sorte que les acheteurs et les vendeurs potentiels puissent se connaître et se rencontrer pour transacter » ([1992], p. 29). Mais, de manière symétrique, le recours à la firme génère également des coûts, coûts liés aux rendements décroissants de la fonction d’entrepreneur et à une mauvaise allocation des facteurs de production à l’intérieur de la firme. Ces coûts, dénommés par Coase de coûts d’organisation, s’apparentent aux coûts de coordination de la hiérarchie qui résultent notamment des problèmes de transmission de l’information et des imperfections de la communication (ibid.).

Comment cette double interrogation « coasienne » sur les frontières de la firme se manifeste-t-elle aujourd’hui ? (…) Dans la littérature économique, deux courants constitués et structurés apportent une réponse positive : c’est ainsi que pour la théorie des coûts de transaction (TCT) et la théorie des contrats incomplets (TCI)1, les frontières de la firme, délimitées par la propriété des actifs non humains, sont fondamentales pour expliquer les comportements des agents économiques et l’efficience des formes organisationnelles. Par ailleurs, l’étude des faits montre à l’observateur, d’une part, une tendance à la désintégration verticale, qui modifie le tracé des frontières des firmes, et, d’autre part, de nouvelles relations inter-firmes, fondées sur des relations contractuelles éventuellement de longue durée et sur un transfert de responsabilités en direction des fournisseurs (Le Vigoureux [2000] ; Batsch [2002]). Ce double mouvement, qui pour de nombreux auteurs aboutit au développement des « firmes-réseaux »3, forme organisationnelle entendue comme un ensemble structuré de firmes reliées dans une dimension d’échange verticale et piloté par une firme qualifiée de « firme-pivot » (Fréry [1998])4, ne fait donc que renforcer l’intérêt du chercheur pour la double question initiée par Coase, à savoir (i) la définition des frontières de la firme et (ii) le rôle de la propriété sur les coûts de motivation et de coordination.

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9. La théorie des coûts de transaction

Nicolat Rouillot, http://echographies.blogspot.com

Avant de parler de la théorie, il est nécessaire de faire un point sur ce que sont les coûts de transaction. L'article de Ronald Coase paru en 1937 sous le titre de « The nature of the Firm » est à l'origine de cette expression. Pour le dire simplement, un coût de transaction est un coût lié à une transaction économique réalisée sur un marché. Dans la théorie économique classique qui postule comme cadre analytique une concurrence pure et parfaire sur le marché, les coûts liés aux transactions faites sur ce marché ne sont pas pris en compte. Selon Carl J. Dahlman (« The problem of Externality », 1979), il est possible de dégager trois types de coût : les coûts liés à la recherche de l'information, notamment au temps passé à découvrir les bons prix, les coûts qui sont propres au contrat (coûts de négociation et de conclusion d'un contrat pour chaque transaction, de recherche de partenaires ou de modalités pour résoudre les conflits) et les coûts liés

à l'incertitude, notamment dans le cas des transactions internationales ou des transactions difficiles à spécifier (R&D, conseil, etc.).

Le principal intérêt de placer la focale sur les coûts de transaction comme le fait Coase est de montrer que le recours au marché n'est pas gratuit. Dans l'esprit de Coase, il s'agit de se demander pourquoi il existe quelque chose comme des firmes. Si comme le soutien l'analyse économique classique, le recours au marché est toujours ce qu'il y a de plus efficace, comment expliquer qu'il existe des firmes qui s'organisent en interne pour ne pas avoir à recourir au marché ? Sa réponse est qu'il existe un coût lié au marché et qu'il s'agit là d'un mode de coordination comme un autre. Par conséquent, pour limiter les coûts de transaction, les firmes ont intérêt à internaliser une partie de leur production. En donnant à l'entrepreneur la décision d'allouer les ressources au lieu de s'en remettre au marché, on économise du temps pour chercher le bon prix, on limite les coûts liés au contrat et on restreint l'incertitude. Ainsi Coase affirme que si la firme existe, c'est justement parce qu'elle permet d'économiser les coûts de transaction nécessaire sur un marché.

Cependant le choix de la coordination sur le mode de l'internalisation des coûts au sein de la firme a aussi un coût. Une firme ne peut donc pas croître de manière illimitée. Il existe un moment critique où sa taille rend plus profitable le recours au marché malgré les coûts de transaction. Coase oppose donc le marché et la firme comme modalités alternatives de coordination des activités économiques et démontre l'existence d'une taille optimale de la firme : celle correspondant au point d'équilibre entre le coût interne de la transaction marginale et le coût externe du recours au marché.

Si l'on doit à Ronald Coase le concept de coût de transaction, c'est cependant Oliver Williamson qui est considéré comme le fondateur de la théorie des coûts de transaction. C'est en effet à ce dernier que l'on doit une modélisation des observations de Coase. Williamson encadre l'idée de coûts de transaction de deux considérations : l'une sur le comportement économique des agents, l'autre sur l'environnement de la transaction. Concernant tout d'abord le comportement économique des agents, il postule deux élément : d'une part, le fait que les agents ont une rationalité limitée (idée qu'il reprend à Herbert Simon), c'est-à-dire qu'ils n'optimisent pas comme le soutient la doctrine économique traditionnelle, mais qu'ils s'arrêtent une fois qu'une solution leur parait satisfaisante ; d'autre part, le fait que les agents adoptent des comportements opportunistes, c'est-à-dire qu'ils recherchent leur intérêt personnel avec une certaine ruse. Concernant ensuite l'environnement de la transaction, il postule également deux éléments : d'une part, le fait que l'environnement est une donnée complexe et incertaine, ce qui conduit les agents à se mouvoir dans un contexte où ils doivent prendre des risques et où ils ne peuvent pas tout savoir ; d'autre part, la prise en compte des caractéristiques de la transaction est importante, caractéristiques qui renvoient à la fréquence et à la spécificité des actifs de ces transactions. Un actif spécifique est un bien ou un service qui est difficilement redéployable pour un autre emploi.

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De ces divers postulats, on peut tirer deux enseignements. Comme les agents ont une rationalité limitée et des comportements opportunistes, il est impossible d'établir des contrats précis et complets. Toute transaction comporte donc un risque irréductible. A partir de là, lorsque les actifs sont très spécifiques, l'incertitude et la fréquence des transactions entrainent une hausse des coûts, ce qui finit par rendre souhaitable le recours à l'organisation. Ainsi, plus l'incertitude est forte et plus l'internalisation apparaît comme un moyen d'économiser les coûts de transaction lié au recours au marché.

A l'opposé du marché, Williamson distingue la « hiérarchie » qui correspond le plus souvent à l'entreprise, et à ce que Coase appelait la firme (cf. Markets and Hierarchy. Analysis and Antitrust Implications, 1975). La hiérarchie est un moyen d'économiser un marchandage sur les transactions coûteuses. Il place également des niveaux intermédiaires qui correspondent au contrat avec arbitrage (sous-traitance, franchise, joint venture, etc.). On peut recourir à ces contrats lorsque la transaction n'est pas suffisamment fréquente pour être internalisée. L'arbitrage est un moyen de se prémunir contre l'opportunisme. Ainsi, du degré de spécificité des actifs et de la fréquence des transactions, on va prendre la décision soit de faire au sein de la firme (hiérarchie), soit de faire faire (marché), soit de faire avec (contrat avec arbitrage). En sachant que plus la fréquence des transactions est forte et plus les actifs sont spécifiques, plus l'on va recourir à la hiérarchie.

Certes, cette théorie permet d'expliquer les mouvements d'intégration verticale (internalisation) ou de désintégration verticale (outsourcing) en vue de minimiser les coûts de transaction, il reste cependant un point problématique : celui du calcul du coût de transaction. En partant de l'hypothèse de rationalité limitée, comment rendre l'arbitrage entre marché et hiérarchie possible ? Il faut supposer tout d'abord que les différentes formes de coordination soient comparables (résultats identiques mais coûts différents). Il faut également supposer possible d'évaluer le coût de ces formes de coordination. Or si la connaissance des coûts de recours au marché est possible, celle des coûts de l'internalisation en revanche n'est possible qu'après l'internalisation effectuée. Autre question et non des moindres : quand faut-il réfléchir à l'alternative marché/hiérarchie ? Si cet arbitrage doit se faire à tout moment, cela suppose non seulement une veille permanente des agents économiques (ce qui à un coût, celui de la recherche d'informations), mais aussi une alternance permanente entre marché et hiérarchie (qui a aussi un coût, celui du changement organisationnel dont l'approche transactionnelle ne dit rien). Ces deux questions renvoient aux limites de la théorie des coûts de transaction.

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10. Définition de la firme-réseau

La question des frontière de la firme, incitation et coordination dans la firme-réseau, Bernard BAUDRY, Revue économique, vol 55, mars 2004, p 247-274.

D’une manière générale, les quatre éléments suivants caractérisent, selon nous, une firme-réseau.– Une firme-réseau regroupe contractuellement un ensemble de firmes (i) juridiquement indépendantes (ii) reliées verticalement (iii), au sein duquel une firme principale, qualifiée de firme-pivot, de firme-noyau ou encore d’agence centrale (Fréry [1997], p. 39), coordonne de manière récurrente des opérations d’approvisionnement, de production et de distribution2.– Les échanges intra-réseau, donc entre les firmes qui composent le réseau, sont en partie « hors marché », puisque les produits ne préexistent pas à l’échange. Dès lors, soit le produit existe sous forme de « plan » conçu par la firme-pivot, et le fournisseur se chargera de la fabrication, soit il n’existe que sous forme de « besoin » exprimé par le client et c’est en commun que le client et le fournisseur effectueront la conception, le fournisseur se chargeant ensuite de la fabrication. Le fournisseur doit ainsi accepter de nombreuses obligations contractuelles de la part du client, et notamment des directives techniques plus ou moins contraignantes (plan de la pièce, spécifications fonctionnelles, etc.) (Stinchcombe [1985]). Il s’agit ici d’une originalité centrale de la firme-réseau dans la mesure où il n’existe pas de confrontation entre une offre et une demande portant sur des biens parfaitement standardisés et homogènes3. Dans ces conditions, le problème central de la firme-pivot est un problème d’organisation de la production : elle doit (i) rechercher des compétences dont elle ne dispose pas (ou plus si elle a externalisé l’activité) et (ii), corrélativement, il existe un impératif de coordination important, lequel ne peut être résolu par le seul marché, marché entendu au sens classique du terme.– La conjonction des deux premières caractéristiques implique – en partie – la troisième : au sein du réseau, la coordination inter-firmes, de manière précise, porte sur des activités complémentaires non similaires, telles que Richardson les définit dans son article de 1972. Rappelons que, pour cet auteur, le terme « activité » est entendu dans son extension sémantique maximale, car il désigne non seulement les activités de production, mais aussi la recherche/développement, le marketing. Des activités complémentaires non similaires correspondent aux activités qui demandent des compétences différentes pour être entreprises, la notion de « compétence » renvoyant aux savoirs, aux expériences et qualifications, et elles représentent différentes phases d’un processus de production. Ces activités doivent dès lors être coordonnées1.– Enfin, et il s’agit du résultat de la répartition des tâches entre les firmes composant le réseau, la firme-réseau, du point de vue de son architecture organisationnelle, est fréquemment organisée sous une forme pyramidale, composée de deux, voire de trois niveaux. Cette organisation pyramidale s’accompagne d’une délégation de responsabilités. C’est ainsi que lorsqu’il existe deux niveaux, la firme-pivot délègue à la firme située sur le premier niveau le soin d’organiser les transactions avec les firmes du deuxième niveau, tout en exerçant un certain contrôle, par exemple sur le choix des firmes du deuxième niveau2. Ainsi définie, la firme-réseau se rencontre dans de nombreux secteurs, l’automobile, la construction aéronautique, la chaussure, le textile, le bâtiment, l’édition cinématographique, l’informatique, l’agro-alimentaire3 (Fréry [1998], p. 62). À titre d’exemple Renault, PSA, Aérospatiale, Danone, Benetton, Nike, Marks and Spencer, Bombardier.

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11. L’organisation de l’entreprise et les TIC

L'entreprise-réseau : une nouvelle frontière pour les managers ?Liliane ESNAULT Professeur - Organisation et Management des Technologies de l'Information- Groupe ESC Lyon

11.1 La première informatique, la bureaucratie mécaniste et l'âge IBMLe développement de l'informatique dans les entreprises au cours des années 60-70 s'est produit dans une logique d'automatisation de processus répétitifs et coûteux en main d'œuvre peu spécialisée, comme, par exemple, les processus comptables et de traitement de paie, et les traitements statistiques (assurances, administrations). Dans ces domaines, l'informatisation s'accompagne de gains de productivité d'autant plus facilement mesurables qu'il s'agit de tâches précises et "mécanisées" où la performance de la machine surpasse en rapidité, en quantité de traitement et en fiabilité le travail humain.

Les programmes et les fichiers, développés sur mesure pour reproduire fidèlement l'organisation de l'entreprise, sont parfaitement adaptés à la nature bureaucratique du travail de gestion réalisé par l'informatique, avec des procédures bien établies, des tâches bien spécifiées et un ensemble complet de fiches, bordereaux et imprimés qu'il suffit de reprendre en en automatisant la gestion.

Le système informatique, structuré "en étoile" autour de l'ordinateur central, isolé dans le sanctuaire de la salle informatique, est à la fois l'image et l'objet d'une technostructure toute puissante. "L'utilisateur final" est le grand absent de cette structure, tant physiquement (au départ les consoles de "temps partagé" sont encore réservées aux informaticiens) que dans la prise en compte de ses desiderata. Il faut dire que les systèmes ne sont pas très souples, sont difficiles à mettre en œuvre et à programmer, que les programmes sont parfois des "usines à gaz", où les modifications sont difficiles et périlleuses.

L'industrie informatique se structure rapidement autour d'un pôle fortement américain (Breton, 1990) (en 67 les huit plus puissantes compagnies sont américaines et détiennent 90% du marché mondial) largement dominé dès les années 50 par IBM ; bien qu'ayant déjà eu du mal à prendre le virage de la mini-informatique (par rapport aux premiers ordinateurs), IBM est le leader incontesté de la vente de systèmes informatiques, avec, dès le début, l'accent mis sur le traitement de l'information et son importance stratégique pour l'entreprise (Mc Kenna 1990). C'est l'époque des "systèmes propriétaires" et de la politique du client captif.

On obtient ainsi un premier ensemble assez cohérent (voir Fig.2.) :- structure dominante taylorienne et bureaucratique, à la fois chez les clients, chez les fournisseurs et au sein du service informatique ;- tâches spécialisées et parcellisées, pour la gestion comme pour la production, procédures strictes, travaux codifiés, permettant le remplacement d'une main d'œuvre de bureau abondante et peu qualifiée par des programmes efficaces et productifs ;- ensemble relativement stable du fait de la politique des constructeurs qui, en quelque sorte, se "partagent le gâteau", avec une croissance régulière et des profits confortables ;- l'innovation technologique est constante et régulière, relativement bien maîtrisée par les constructeurs eux-mêmes, et orientée principalement vers "plus de puissance à moindre coût", c'est-à-dire un plus gros ordinateur pour centraliser encore plus de traitements et de terminaux.

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ENTREPRISEORGANISATION

SYSTEME D'INFORMATIONARCHITECTURE

INDUSTRIEINFORMATIQUE ET TELECOMS

ORGANISATION ETMANAGEMENT

DE LA RESSOURCE TI

Entreprise Taylorienne(Bureaucratie Mécaniste)Economies d'échelleProductivité industrielle etadministrative collective

Informatique Collective CentraliséeEnergie Informatique ConcentréeLogique de développement : augmenter la puissance (taille) du système centralLogiciels propriétaires et/ou sur mesureAutomatisation des tâches opérationnelles répétitives et fastidieuses

Service (ou Direction) Informatique très différenciéeInformaticiens "à part"Division horizontale (saisie, exploitation, développement, système)et verticale (hiérarchique) du travailLogique budgétaire

Origine : machines de bureau +recherche militairePosition dominante : IBMStratégie du client captifMaîtrise de l'environnement (barrières à l'entrée)IBM plutôt de type mécaniciste

Fig. 2. : L’âge IBM

11.2 Le boum de la micro-informatique, l'entreprise organique et l'âge Microsoft

A la fin des années 60 et au début des années 70 se produit un phénomène relativement général au moins dans le monde occidental, caractérisé par une "contestation" des systèmes établis, sous différentes formes.

Du côté des entreprises, on s'intéresse de plus en plus à des formes d'organisation qui "marchent aussi", bien que ne reposant pas sur les sacro-saints principes de Fayol, Taylor et Ford, mais faisant une plus large place aux individus ou groupes d'individus.

Du côté de la technologie informatique, quelques "bricoleurs illuminés", ayant compris que "celui qui détient l'informatique détient le pouvoir" rêvent de mettre l'informatique à la portée de tous et inventent le micro-ordinateur. Quelque part du côté de Palo Alto, dans la Vallée du Risque et du Silicium, les "inventeurs surdoués de la réalité" (Gauchey, 1990) multiplient les innovations technologiques et les entreprises où "l'air ambiant est propice à la création" (Ichbiah, 1990), où la façon de vivre et de travailler est hautement informelle, où les patrons, nouveaux milliardaires de 25 ans, déjeunent à la cafétéria avec les programmeurs, où les projets et les structures durent le temps d'une nouvelle innovation.

Le micro-ordinateur est un système personnel, peu cher, facile à obtenir et à mettre en œuvre, et on peut faire des choses intéressantes sans programmer, donc sans être informaticien, et même sans avoir besoin des informaticiens (au début, tout au moins...). Certains vont même jusqu'à prédire que l'ère de l'informatique informaticienne est révolue !

Avec les micro-ordinateurs, deux révolutions majeures se font jour dans le monde de l'informatique : l'apparition des standards ouverts et la prédominance du logiciel.

Dans un premier temps, le rôle d'IBM est indirectement déterminant : L'IBM-PC, annoncé en août 81, est fait d'un assemblage d'éléments non-propriétaires (ce qui permet le clonage) et possède un système d'exploitation réalisé par Microsoft, le DOS, ce qui permet le démarrage en force de cette dernière. Dès 84, 80% des micro-ordinateurs (hors Apple) utilisent le MS-DOS. Entre-temps Microsoft s'est également positionné sur le marché des logiciels bureautique et des outils logiciels. Peu à peu, le micro-ordinateur gagne tous les postes de l'entreprise, les applications se multiplient ; mais pas question ici de développement sur mesure ; c'est le domaine du prêt-à-porter logiciel, le progiciel ; prêt à l'emploi, simple, de plus en plus convivial, le progiciel micro-informatique sait tout faire. C'est aussi l'époque de "l'intelligence artificielle", où l'on découvre que l'ordinateur peut traiter des symboles autres que de simples lettres et chiffres, le développement des bases de données relationnelles et des méthodes de conception systémiques.

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ENTREPRISEORGANISATION

SYSTEME D'INFORMATIONARCHITECTURE

INDUSTRIEINFORMATIQUE ET TELECOMS

ORGANISATION ETMANAGEMENT

DE LA RESSOURCE TI

Entreprise organisée en groupes de projet(Adhocratie ou Entreprise Organiciste)Décentralisation horizontale et verticaleInnovation, réactivité

Micro-ordinateursEnergie Informatique IndividualiséeLogiciels standards (ex : bureautique)Outils d'automatisation de l'aide à la décision(productivité personnelle)

Notion de poste de travail autonomeLes utilisateurs acquièrent une "culture" informatiqueLogique d'accessibilité (coûts, facilité)Travail coopératif (machines et hommes)Rationalisation des parcsLogique de "productivité du management" et des cadres

Origine : "baby-boomers"Position dominante : MicrosoftStratégie de standards et de prix casséesMicrosoft plutôt de type organiciste

Fig. 3. : L’âge MicrosoftOn obtient ainsi un deuxième système relativement cohérent (voir Fig. 3.) :- plus d'autonomie pour des personnels plus experts et plus responsables ;- plus de souplesse et d'innovation pour des entreprises réactives et mobiles, cellules vivantes en forte interaction avec leur environnement ;- plus de performance pour des systèmes personnels faciles d'accès au service de "l'utilisateur final".

11.3 La "mode" réseau, la mondialisation de l'économie et l'âge InterNetAvec les années 90, le "petit village" du monde engagé dans la compétition économique découvre l'économie de la flexibilité (Butera, 1991) et de l'interdépendance (voir Rockart in Scott-Morton, 1991). Les grandes entreprises pyramidales et monolithiques cèdent le pas à des structures plus "fédératives" (AT&T, G.E., puis IBM et Dec) ; les petites structures s'associent dans diverses formes de partenariat, tant sur un plan vertical (le long de la chaîne de valeur) que sur un plan horizontal (conquête de marchés internationaux).

La technologie informatique est entrée dans l'ère des systèmes coopératifs (partager pour mieux régner ?) ; minis, micros, stations de travail s'allient au travers des réseaux locaux qui deviennent les systèmes nerveux des entreprises ; ces mêmes réseaux locaux se fédèrent au niveau national puis transnational via les grands réseaux des opérateurs de télécommunications. Les maîtres mots sont ouverture, standards, interopérabilité ; ce qui signifie que désormais les utilisateurs souhaitent choisir les systèmes par rapport aux services qu'ils sont capables de leur rendre, en rapprochant ces services de leurs utilisateurs dans des architectures distribuées, et en assurant ainsi la meilleure performance perçue pour l'ensemble.

D'un ensemble d'outils supportant, facilitant et automatisant les activités opérationnelles de l'entreprise, les Technologies de l'Information sont devenues un facteur stratégique de survie et de développement des entreprises (Jelassi, 1994).

Dans l'entreprise mondiale qui fonctionne 24 h sur 24, la maîtrise des Technologies de l'Information n'est plus seulement une affaire d'informaticien ; c'est à la fois l'affaire de spécialistes de plus en plus pointus (Bases de Données, Génie Logiciel, Réseaux), situés de plus en plus souvent hors de l'entreprise, et celle des utilisateurs dans les services fonctionnels, ceux qui sont à même de saisir les opportunités stratégiques offertes par ces nouvelles technologies. Le développement des nouveaux systèmes s'organise sous forme de projets mixtes (managers / spécialistes / informaticiens / utilisateurs / hommes de terrain) autour d'architectures client-serveur (à chacun selon ses compétences), de systèmes "end-user" de plus en plus conviviaux, de bases de données réparties, et de réseaux dont la sécurité n'a d'égale que la "transparence".

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Dans l'entreprise-réseau, structurée autour de son réseau de technologies de l'information, le management des systèmes d'information s'organise en réseau entre la Direction des systèmes d'information, les services utilisateurs et les partenaires de l'entreprise (voir Fig. 4.).

Dans l'ensemble des structures-réseau qui nous concernent ici, c'est-à-dire relativement formalisées dans des relations liées à des transactions économiques, il apparaît que la structure technologique constituée par le système d'information et son architecture jouent souvent un rôle majeur ; nous allons essayer de l'illustrer par quelques exemples, qui nous permettront d'esquisser une typologie de l'entreprise-réseau ; puis nous essayerons de montrer en quoi ceci peut nous servir pour d'une part élaborer de nouveaux outils de management des systèmes d'information et d'autre part comprendre l'évolution actuelle des acteurs du marché des technologies de l'information.

ENTREPRISEORGANISATION

SYSTEME D'INFORMATIONARCHITECTURE

INDUSTRIEINFORMATIQUE ET TELECOMS

ORGANISATION ETMANAGEMENT

DE LA RESSOURCE TI

Entreprise réseau(intra ou inter-organisationnel)Mondialisation des échangesChrono-compétitivitéGestion des savoirs

Réseau d'entreprise (intégration télécoms+informatique)Energie Informatique Répartie et InterconnectéeLogique de croissance : ajouter un réseau au réseauImportance de l'architecture Outils support d'activité (prestation de service)Messageries et support d'activités collectivesIntégration

Service (ou Direction) Informatique organisée en réseau avec les directions opérationnelles et les partenaires extérieursNouveaux métiersL'utilisateur participe aux groupes de projet avec les spécialistesIl existe des personnes à "double culture" (métier + TI)Logique de performance

Origine : mondialisation des marchés + globalisation de l'économiePosition dominante : ?Stratégie d'alliances internationales et inter-industriellesAlliances et associations de type réseau

Fig. 4. : L’âge InterNetDe "l'âge IBM", en passant par "l'âge Microsoft", nous voici maintenant à "l'âge InterNet".

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12. Typologie des entreprises-réseau

Liliane ESNAULT Professeur - Organisation et Management des Technologies de l'Information- Groupe ESC Lyon (Op. cit.)

L'entreprise éclatéeL'entreprise éclatée est une organisation dont l'identité et les frontières sont généralement claires et bien établies, mais dont la "surface" est non contiguë, que ce soit pour des raisons "géographiques" ou "fonctionnelles".

On trouvera dans ce type le "continuum des multinationales" (internationales, multidomestiques, globales etc.., voir par exemple Burn 1994). Dans ces entreprises, souvent de grande taille, les jeux croisés des délocalisations et des concentrations, des décentralisations et des recentralisations sont à mettre en liaison directe avec les architectures et les fonctions des réseaux électroniques mis en œuvre, du moins pour celles qui sont performantes (Burn, 1994). Ce sont les "grandes entreprises qui veulent se faire petites" dont parle Butera (Butera, 1991), et il y a loin de "l'impérialiste" ITT des années 60 à la structure mise en place par Asea Brown Boveri pour être à la fois performante globalement et localement (Hastings, 1993).

Mais d'autres formes, comme les entreprises structurées en agences commerciales, les entreprises "multi-sites", les groupes de PME chapeautées par un holding financier, appartiennent aussi à cette catégorie, de même que certaines entreprises organisées en groupes de projet internes où les moyens logistiques sont répartis entre les projets (éclatement opérationnel).

Ces structures, qu'elles soient petites ou grandes, ont en commun d'avoir une identité marquée (un nom, une enseigne, une ou plusieurs marques) et un contrôle centralisé, matérialisé par une élaboration de la stratégie au centre, et des systèmes de reporting, identifiables notamment aux logiciels mis en place et aux mouvements d'information constatés. C'est la structure "en étoile", monocentrée, bien connue des informaticiens depuis les années 60, et dont on sait qu'elle est loin d'avoir disparu, même dans les structures de réseau les plus récentes. Dans ces structures, les problèmes sont souvent liés à l'éloignement des nœuds, aux problèmes du multinationalisme (environnements culturels, juridiques, commerciaux, sociaux différents), de la diversification des pôles d'activité (qui amène parfois certains groupes à devoir se "recentrer").

Ces formes réseau, de type intra-organisationnel, existent déjà depuis longtemps. Elles ont été (et continuent d'être) analysées en détail dans la littérature américaine pour ce qui concerne les multinationales. (…)

L'entreprise étendueDans le cas de l'entreprise étendue, le réseau devient un système réparti sur plusieurs entreprises, en relations étroites pour un certain type de fonction ou de service. Il peut y avoir extension le long de la chaîne de valeur, comme dans le cas de la sous-traitance automobile (via le système d'EDI ou via l'intégration CFAO), ou extension par externalisation de services, comme pour l'outsourcing ou l'utilisation de moyens de paiement électroniques.

Il s'agit de réseau multi-centré (distribué) au sens où plusieurs entreprises distinctes (dont les structures juridiques et financières, les identités, les fonctionnements, les objectifs, les personnels sont distincts) en constituent les nœuds, et dont les arcs sont matérialisés par des réseaux technologiques spécifiques : EDI commerciaux, EDT, EDI financiers ou réseau de transport lui-même dans le cas de l'outsourcing.

En général l'un des nœuds est prédominant, soit par la taille (Promodès et ses petits fournisseurs), soit par sa fonction "d'animateur" de la structure (Renault et ses sous-traitants), soit par son "monopole technologique" (GSI et ses clients en Facilities Management).

Ces formes d'organisation doivent être coopératives (client-fournisseur comme on dit client-serveur), les risques majeurs étant : la logique "maître-esclave" de fait (donneur d'ordres quasi exclusif, fournisseur en situation de monopole) ; le "défaut de passerelle" sur une partie du réseau (re-saisie des commandes passées par EDI pour cause de non intégration des systèmes) ; la multiplication des "protocoles", heureusement limitée par la standardisation (on standardise les

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processus de certification comme on standardise les protocoles EDI, de moins en moins liés à chacun des partenaires).

L'entreprise associéeCe type de structure résulte de l'association d'entités, ayant une identité individuelle propre, dans des structures temporaires plus ou moins formalisées. On peut citer, à titre d'exemple : les groupes de projet R&D style "projets européens", structures temporaires généralement de

niveau international, permettant de mettre à la disposition des chercheurs des moyens d'un ordre de grandeur supérieur ; il peut s'agir d'un regroupement "physique" (dans un labo créé à cet effet) ou "logique", via des réseaux électroniques.

les partenariats / réseaux de PME, basés soit sur des réseaux personnels (connaissances, Ecoles, ...), soit sur une proximité géographique (Technopole), soit sur une communauté de moyens (Télébase), soit sur un bassin d'emploi (textile, plasturgie).

les relations intermédiées durables comme celles que l'on rencontre dans certaines formes de commerce électronique (le centre CITIUS de DDP par exemple).

mais aussi les "alliances", comme celles que l'on voit se créer actuellement entre de grandes entreprises du secteur des télécommunications, du vidéo-câblage et des média autour des autoroutes de l'information.

Ces structures fonctionnent grâce à la mise en œuvre de systèmes de communication complexes, plus ou moins "soft" (relations de personnes, fax, téléphone) ou "hard" (messageries, groupwares, EDI, RSVA, InterNet, etc...).

Dans ces réseaux, le "centre" est en quelque sorte réparti dans la structure. On connaît peu d'exemples de ce type de réseau en informatique proprement dite (sont-ils jugés trop difficiles à gérer ?), mais c'est une structure assez proche de celle des réseaux de télécommunications, caractérisés par la forte décentralisation des activités de fonctionnement et de gestion du réseau (et la redondance des moyens). Ces associations sont les plus innovantes en termes de structure et de management, les plus complexes aussi. Certains y voient une résurgence de formes anciennes, hanséatiques, moyenâgeuses, ou utopistes (Fréry, 1994, Vidal, 1994).

Ces formes à "géométrie variable" impliquent souvent des engagements forts même s'ils ne sont pas toujours fondés sur des liens formels, mais plutôt sur des relations de confiance, en fonction d'opportunités commerciales ou stratégiques. Ces entreprises développent souvent des stratégies de "niche", dans lesquelles la réactivité est un facteur de succès primordial.

L'entreprise virtuelleC'est la "forme ultime" de l'entreprise-réseau, où la réalité physique de l'entreprise disparaît au profit d'une réalité logique fondée sur l'appartenance à une entité juridico-fonctionnelle non nécessairement localisée géographiquement. (Ettighoffer, 1992). Cette forme de travail (le "véritable" télétravail) peut concerner aussi bien les populations techniques, commerciales, d'encadrement moyen, de services internes ou externes, de secrétariat, etc...Il peut s'agir d'une entreprise classique qui se "virtualise" (maintenance Dec, force de vente IBM) ou d'une entreprise qui se créée ou se restructure ou se diversifie autour d'un service de réseau à valeur ajoutée (RSVA).

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13. Les relations d’agenceNathalie Gardes, Maitre de conférence en gestion, IUT GEA Bayonnehttp://gouvernance.canalblog.com/archives/2005/03/06/362064.htmlM. Jensen et W. Meckling (1976) définissent une relation d'agence comme un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne (l'agent) pour accomplir quelques services en leur nom, impliquant la délégation d'une partie de l'autorité de prise de décision à l'agent. De part sa nature, la relation d'agence pose problème dans la mesure où les intérêts personnels du principal et de l'agent sont divergents. La théorie de l'agence repose sur deux hypothèses comportementales. La première suppose que les individus cherchent à maximiser leur utilité, la deuxième postule que les individus sont susceptibles de tirer profit de l'incomplétude des contrats (G. Charreaux, A. Couret, P. Joffre et alii, 1987).

13.1 Divergence d'intérêt Selon la théorie de l'agence, les dirigeants sont les agents des actionnaires au sein de l'entreprise et ont vocation à gérer l'entreprise dans le sens de l'intérêt des actionnaires (M. Jensen et W. Meckling, 1976). Or, dirigeants et actionnaires possèdent des fonctions d'utilité différentes et agissent de façon à maximiser leur utilité respective. Selon M. Jensen et W. Meckling, le dirigeant a tendance à s'approprier une partie des ressources de la firme sous forme de privilèges pour sa propre consommation (dépenses discrétionnaires). Les développements ultérieurs ont mis en évidence la volonté des dirigeants de renforcer leur position à la tête de l'entreprise. Ils peuvent ainsi préférer la croissance du chiffre d'affaires à celle du profit, employer plus de personnel que nécessaire (…). Leur but est de servir l'intérêt social de l'entreprise avant de satisfaire les intérêts des actionnaires (distribution de dividendes ou revalorisation des titres) ou des salariés. En substance, l'aspiration du dirigeant consiste à maximiser sa rémunération et à minimiser son effort. Cette divergence d'intérêt est accentuée par la différence des risques encourus. L'actionnaire peut perdre ses apports. Le dirigeant encourt le risque de perdre son emploi et sa valeur sur le marché du travail (E. Fama, 1980). Ainsi, les efforts déployés par les dirigeants en faveur de l'entreprise, s'ils sont bénéfiques aux actionnaires, comportent pour eux une certaine désutilité. Les dirigeants qui ont la majeure partie de leur patrimoine (capital humain) investie dans leur société, sont beaucoup plus sensibles à la variabilité des résultats de la société que ne le sont les actionnaires qui peuvent facilement diversifier leur portefeuille. Les dirigeants encourent ainsi un risque plus important que les actionnaires. Il est donc de leur intérêt d'entreprendre des investissements moins risqués et plus rentables à court terme que ce qui serait souhaitable du point de vue de l'actionnaire.

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13.2 Asymétrie dans la distribution de l'information, le problème de l'opportunismeL'asymétrie dans la distribution de l'information associée à une divergence des intérêts donnent naissance au problème d'agence. En effet, s'il n'existe pas de divergence dans les préférences des acteurs, l'asymétrie informationnelle ne va pas poser de problèmes dans la mesure où l'agent choisira son action en accord avec le principal. De la même façon, en l'absence de problème d'asymétrie informationnelle, les éventuels conflits d'intérêt seront aisément surmontés dans la mesure où le principal détectera immédiatement tout comportement opportuniste de la part de l'agent. Or, la relation d'agence n'existe que parce que le principal estime l'agent mieux placé que lui pour gérer son bien. Il lui reconnaît des capacités et un savoir particuliers. L'asymétrie d'information est donc à l'origine de la relation contractuelle (P.Y. Gomez, 1996).Les problèmes d'agence sont liés à la fois à l'incertitude, à l'imparfaite observabilité des efforts de l'agent ainsi qu'aux coûts d'établissement et d'exécution des contrats. La complexité du travail managérial ne pouvant faire l'objet d'une spécification précise, l'actionnaire s'expose, par conséquent, à l'opportunisme du dirigeant. Ainsi, plus l'environnement sera incertain, l'information asymétrique et la mesure de l'effort individuel problématique, plus sera élevé le risque de négligences préjudiciables aux intérêts des actionnaires.Les relations d'agence laissent donc entrevoir à nouveaux les problèmes de risque moral, de sélection adverse et d'opportunisme. En effet, les dirigeants qui ont la charge de la gestion de l'entreprise disposent d'une information privilégiée sur son fonctionnement. En outre, l'actionnaire ne dispose pas toujours des compétences nécessaires lui permettant de savoir si une transaction sert ses propres intérêts ou ceux des dirigeants. Il est alors possible au gestionnaire d'adopter un comportement opportuniste en manipulant l'information dont il a la gestion, ne communiquant que ce qui sert son intérêt. L'opportunisme du gestionnaire peut le conduire à détourner pour son profit personnel diminuant d'autant le profit résiduel du propriétaire. Le principal devra donc mettre en place un système d'incitation et des mécanismes de contrôle s'il désire limiter les pertes occasionnées par une divergence d'intérêts (M. Jensen et W. Meckling, 1976 ; E. Fama, 1980). La mise en place de techniques de contrôle et systèmes d'incitation pour assurer le bon déroulement des contrats va engendrer des coûts d'agence. Ceux-ci peuvent être compris comme des coûts d'organisation et représentent le symétrique des coûts de transaction.

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14. Bibliographie-Sitographie

O. BOUBA Olga, Les théories de l’entreprise, Livre de Poche, 2003.

B. CORIAT et O. WEINSTEIN, les nouvelles théories de l’entreprise, Le Livre de Poche, 1995.

D. COHEN et T. VERDIRE, la mondialisation immatérielle, rapport au CAE, Aout 2008.

M. HERNANDEZ et L. MARCO, L’entrepreneuriat et les théories de la firme, Problèmes économiques, 15/01/2003.

S. SAUSSIER et A. YVRANDE, Économie des coûts de transaction, Théorie et applications, Repères La Découverte, 2007.

J.P POLLIN, Quelle gouvernance pour quelles entreprises ? , Les Cahiers français, n°309, Juillet Aout 2002.

O. WILLIAMSON, The Theory of the firm as governance structure: from choice to contract, Journal of Economic Perspectives, Vol. 16, n°3, Été 2002.

O. WILLIAMSON, Transaction Cost Economics: the natural progression, American Economic Review 100, Juin 2010.

100 fiches pour comprendre la stratégie de l’entreprise, JL MAGAKIAN, MA PAYAUD

http://echographies.blogspot.com

http://gouvernance.canalblog.com/archives/2005/03/06/362064.html

www.em-lyon.net/emlyon/attachments/co

http://www.cairn.info/revue-economique-2004-2-page-247.htm

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