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Avec le soutien de la Wallonie NICOLAS TACHENY Ve ndredi 19 jui llet 2013 Les Francofolies sont entrées de plein pied dans la danse, et ont propulsé artistes et public dans les différentes strates de l’atmosphère. Vol plané, exploration spatiale ou voyage astral… Hier, il y en a eu pour tous les goûts. Benjamin Biolay et Puggy ont volé en cercles concentriques, tels des condors au-dessus de la plaine, surplombant de leur superbe les mains tendues et les sourires offerts. Ozark Henry, tout vêtu de blanc, a fait dans la mélodie ascension- nelle, quitte à nous la jouer Jonathan Livingstone le goéland. Quelques heures plus tard Martin Solveig et Agoria ont fait bondir public, curieux et badauds jusqu’à les laisser flirter avec la Lune. Compuphonic puis Aeroplane (inutile de vous faire un dessin: tout est dans le nom) ont à leur tour envoyé tout le monde sur orbite. Si, au passage, ce petit monde parvient à réajuster le téles- cope spatial Hubble, et le pointer sur la supernova Giedré, ce serait pas de refus parce qu’on aimerait bien localiser l’endroit du cosmos où la franco-lituanienne, certes bien préparée par le loufoque Antoine Hénaut, va puiser son ins- piration. Visiblement c’est d’un lieu loin, très loin dans la galaxie, là où la main de l’homme n’a jamais glissé une oreille. Après cette visite dans la stratosphère, on se la fait pieds sur terre aujourd’hui ? Un rapide coup d’œil sur le programme : Serge Lama (des Andes), Superbus, Noa Moon, Du Haut des Airs… Caramba, encore raté ! Spa monte en l’air /// SOMMAIRE ///////// 03/ Hier Scène Proximus 05/ Hier au Dôme 05/ Hier au Globe 07/ L’interview qui pique 09/ Hier Scène Ice-Watch 09/ Hier Red Bull Elektropedia Stage 10/ Francobuzz 10/ Hier Scène Rapsat 3 Indochine 1994 SEXY SUSHI 23:00 - Scène Ice-Watch

sexy sushi - DoYouBuzz · 2014. 1. 10. · Serge Lama (des Andes), Superbus, Noa Moon, Du Haut des Airs… Caramba, encore raté ! Spa monte en l’air /// Sommaire ///// 03/ Hier

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  • Avec le soutien de la Wallonie

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    illet 2013

    Les Francofolies sont entrées de plein pied dans la danse, et ont propulsé artistes et public dans les différentes strates de l’atmosphère. Vol plané, exploration spatiale ou voyage astral… Hier, il y en a eu pour tous les goûts. Benjamin Biolay et Puggy ont volé en cercles concentriques, tels des condors au-dessus de la plaine, surplombant de leur superbe les mains tendues et les sourires offerts. Ozark Henry, tout vêtu de blanc, a fait dans la mélodie ascension-nelle, quitte à nous la jouer Jonathan Livingstone le goéland. Quelques heures plus tard Martin Solveig et Agoria ont fait bondir public, curieux et badauds jusqu’à les laisser flirter avec la Lune. Compuphonic puis Aeroplane (inutile de vous faire un dessin : tout est dans le nom) ont à leur tour envoyé tout le monde sur orbite.

    Si, au passage, ce petit monde parvient à réajuster le téles-cope spatial Hubble, et le pointer sur la supernova Giedré, ce serait pas de refus parce qu’on aimerait bien localiser l’endroit du cosmos où la franco-lituanienne, certes bien préparée par le loufoque Antoine Hénaut, va puiser son ins-piration. Visiblement c’est d’un lieu loin, très loin dans la galaxie, là où la main de l’homme n’a jamais glissé une oreille. Après cette visite dans la stratosphère, on se la fait pieds sur terre aujourd’hui ? Un rapide coup d’œil sur le programme : Serge Lama (des Andes), Superbus, Noa Moon, Du Haut des Airs… Caramba, encore raté !

    Spa monte en l’air/// Somm

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    Scène Ice-Watch

    Scène Proximus

    Scène PierreRapsat

    Le Dôme

    Programme du vendr

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    la nuit de l’euRope

    Coordination technique / mise en pages illustrations Veronique Hariga /// www.hariga.beMike Walravens /// m-le-champagne.be

    avec les collaborations de Marc Radelet et l’équipe PresseFred Cheslet et l’équipe d’Impact Diffusion

    imprimé par UNIJEP /// www.unijep.be

    Rédacteur en chef / editeur responsable Pierre Osselaer

    journalistes Nicolas BogaertsStéphanie ClootMicha KapetanovicNoa MurphySarah PierreMargaux Osselaer

    Coordination photographes Patrick Cormeau

    photographes Christelle AnceauXavier BeaurainDany BruckSteve CollinPatrick CormeauSandra Dedée

    Michel DvorakFrançois EvrardNatacha JoveneauRick McPieNicolas Tacheny

    3 19/07

    Rien à faire, pour nous le nom de Benjamin Biolay évoquera toujours ce brillant arrangeur au look de gendre idéal croisé au Studio ICP, quand il préférait encore abriter son talent à l’ombre des voix des autres. Douze ans, six albums solo et une myriade de collaborations plus tard, le Caladois a pris de la bouteille et affiche désor-mais en bandoulière le côté obscur du cœur. Ce soir à Spa, il livre une nou-velle prestation impeccable – même look 80s, même set-list et même effi-cacité qu’à La Rochelle. Biolay tient le devant de la scène avec plus d’as-surance que jamais, au plus grand bonheur de ses ouailles venues réen-tendre «Aime mon amour», «Dans la Merco Benz» ou encore «Qu’est-ce que ça peut faire». D’emblée, avec la belle et rageuse «Vengeance», on est frappé par la maturité de sa voix qui rappelle Bashung. Par son apparente décontraction aussi, quand les pistes de «La Superbe» rechignent à se lan-cer – «On va vous chanter une balade, c’était pas prévu mais on va s’en sor-tir». Chose faite avec «Profite», qui fonctionne aussi admirablement bien sans la Paradis. Si la torpeur de cette fin d’après-midi caniculaire semble en gagner quelques-uns pendant certains nouveaux morceaux, la ferveur remonte avec le puissant et hypnotique «A l’ori-gine» suivi de «Padam», qui intègre une citation du «Clint Eastwood» de Gorillaz et offre son lot d’acclamations et de déclarations de flamme à notre auto-proclamé homme à femmes. Après une splendide revisite des « Cerfs Volants », il nous slamme ses adieux sur fond de «Brandt Rhapsody» : «Il faut qu’on se revoie, tu sais depuis longtemps j’ai beaucoup pensé à toi. À très vite les Francos !».

    Après quelques bières et la moiteur d’un Daan magistral, juste à côté dans le Parc («Y’a toujours un moment où un flamand nous donne une leçon de musique !», s’exclame Damien W. aka le type qui a signé dEUS), c’est une marée humaine impénétrable qui attend Puggy face à la grande scène. Même si leur capacité à écrire des tubes et leur parcours forcent le respect – ils ont déjà enchaîné quatre dates complètes à l’AB avec leur troisième et dernier album, nous arrivons à pied d’œuvre relativement peu disposés à nous en laisser conter par de jeunes gringalets en slim. Il ne faudra pourtant pas plus de deux nouveaux titres extraits de «To Win The World» pour que les charmants freluquets nous fassent baisser la garde, que ce soit avec l’imparable «I Do», «Last day on earth» dont quelques riffs bien dégommés déclenchent l’hysté-rie, «How I needed you» (ou comment créer un moment intimiste avec près de 7000 personnes) ou «Goes like this»

    d’une efficacité redoutable. «Love That feeling» suggère un instant le «Seven nation army» des White Stripes et fait monter la température d’un cran, si c’est encore possible. La machine est parfaitement huilée, le son est impec-cable. Sur «When you know», Matthew transforme le Parc en immense karaoké enfiévré, qui embraye ensuite au quart de tour sur quelques notes des «Chariots de feu» (si, si, Vangelis) tandis que Ziggy le batteur se transforme en Animal des Muppets (ou en Keith Moon des Who, c’est selon…). On avait parlé d’apothéose il y a 5 minutes? Ce n’était rien à côté de ceci... Pas de doute, les Puggy sont prêts pour conquérir Forest National le 22 février prochain, et bien plus. La nuit tombe, le monde est à leurs pieds et nous sommes littéralement scotchés. Résolument charmants, cha-rismatiques («et très bien élevés !», nous souffle-t-on en coulisses), les garçons n’assurent pas, ils déchirent. C’est ce qu’on appelle un triomphe. nm

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    Hier scène Proximus

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    Recette en deux arômes, absolument immanquable pour faire frémir la plate-forme du Dôme et dérider les festivaliers un peu coincés. Tout d’abord, en début de soirée, installez-y un jeune homme à l’allure quelque peu cocasse, aux gestes parfois maladroits et aux paroles franchement espiègles. Ensuite, à l’aube de la nuit tombante, faites mon-ter sur scène une poupée décalée à la robe rouge à pois blancs, à l’humour ardent et à la poésie réaliste. Compte-rendu de ce cocktail magique, dégusté avec entrain hier soir.

    Antoine Hénaut n’est pas à ses pre-mières planches et ça se sent. Habile des mots justes et bien placés, il com-munique à la perfection avec son public, qu’on pourrait presque quali-fier de harem éclectique positionné en

    arc de cercle au devant de la scène. Comme un poisson dans l’eau, le look dépareillé néanmoins étudié, il prend possession de l’espace et embarque avec lui chaque personne. Antoine a le truc… Ce truc qui plaît, qui séduit et qui captive ! Mais ce truc en plus, il le doit aussi à ses quatre copains musiciens, sans qui les festivaliers n’auraient peut-être pas fait tomber les chaussures pour se défouler au maximum sur ces sons rythmés. Indépendamment de cette musique convaincante, ce sont surtout des paroles ironiques mais au ton pertinent qu’Antoine chante. Comme pour ces titres «Elle» ou «Mi amor», garnis de jeux de mots irré-sistibles. Un bel espoir pour la scène belge et un bon parti pour les avides de textes pointus aux teintes second degré.

    Si vous étiez dans le Jardin ce jeudi aux alentours de 21h35, il est inutile de vous présenter l’artiste qui s’y est mise à nu. Vu le non étonnement à la vision de son décor 100% kitsch (che-vaux, castors, chiens, canards, c’est tout l’arche de Noé version plastique qui était présent), l’innovation réservée à son entrée et vos voix accompagnant la sienne dès la toute première histoire (non, elle ne chante pas des chansons, elle raconte des histoires), GiedRé était plus qu’attendue. Le spectacle fut orchestré d’une main de maître par ce céleste petit bout de femme à la langue bien pendue. Comme à son habitude, elle est parvenue à mettre le feu sur du pipi caca et autres sujets bénins qui construisent pourtant notre quotidien, et des balades agrémentées de «la la la» ou de «doum doum doum». Mais dit sur

    ce ton, cela peut paraître réducteur et simplet. Or, loin de là ! Giedré on le sait, c’est aussi une étonnante plume, même si allégée par l’humour et l’autodérision, avec une réflexion derrière et un mes-sage à faire passer. Alors oui c’est vrai, elle demande à Spa (c’est comme ça qu’elle s’adresse à nous) de l’appeler Patriiiiiiiick, de faire des petits anus ou des soleils avec les mains… Mais ça sonne vrai, c’est une vision optimiste et banalisée de la société et ses fans adorent, adhèrent. On ne le précise pas assez : un bon concert, ça se joue à deux. C’est bien entendu instrumenté par la générosité de l’artiste mais son succès dépend en grande partie de la motivation du public en face de lui. Et là pour le coup, c’est un duo sans fausses notes auquel on a assisté hier soir au Dôme. SC

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    Pour son vingtième anniversaire, les Francofolies de Spa se sont offert le Globe. Un cadeau qui ravit les festiva-liers en raison des nombreux artistes programmés sur cette scène. Hier encore, des talents d’horizons divers aux influences multiples se sont suc-cédé dans le but d’offrir un spectacle mêlant poésie, magie et humour. Petit récapitulatif des émotions partagées dans l’écrin de verdure des Francofolies.On dit que le Jardin peut révéler bien des secrets. Une fois encore, il a tenu toutes ses promesses. Elles s’appellent Théodore, Paul et Gabriel et portent des costumes d’hommes, mais ces trois artistes sont bien des femmes. On imagine la surprise des festivaliers qui s’attendaient à découvrir un trio mascu-lin sur scène. Mais, ils n’y ont pas perdu au change, que du contraire ! Ces trois

    Parisiennes se sont rencontrées sur les bancs de l’université et elles se sont découvert une passion commune : la musique. C’est le point de départ de leur formidable aventure musicale. Le trio féminin au look androgyne puise son inspiration chez les grands noms du rock tels que les Beatles. Pour leur premier passage aux Francofolies de Spa, elles ont emmené dans leur valise leur album «Please Her Please Him». L’occasion pour les festivaliers de découvrir du rock aux accents folk. Un véritable petit bijou !

    En début de soirée, le Globe voit débarquer Barcella. Cet auteur-compo-siteur-interprète est Mathieu Ladevèze à la ville. Originaire de Reims, cet artiste complet bénéficie de la reconnais-sance de plusieurs grands noms de la

    scène musicale française. Cali, Francis Cabrel et Thomas Dutronc lui ont d’ail-leurs fait confiance pour assurer leur première partie. Hier, les festivaliers ont pu découvrir les différents ingré-dients de l’univers fantasmagorique de Barcella. Et ça a été un véritable coup de cœur ! Il a littéralement enflammé le Jardin en n’hésitant pas à jouer avec le public. Mathieu Ladevèze captive grâce à son flow phénoménal. Son style ? Un savant mélange de slam et de hip-hop agrémenté de poésie et d’un soupçon d’ironie. Un cocktail délicieux et surpre-nant à déguster sans modération.

    Pour clôturer cette deuxième journée riche en émotions, Labiur a contaminé le Jardin avec ses rythmes électroniques et ses chansons décalées. L’artiste ver-viétoise n’en est pas à sa première fois

    aux Francos. Elle avait déjà attiré l’atten-tion lors de sa participation à l’édition de 2011 durant laquelle elle a remporté les Franc’Off. Cette victoire lui a valu une place sur l’affiche de l’année sui-vante. Malheureusement, Labiur n’a pas pu être présente en raison de sa participation à une émission de télé-réa-lité. Elle est donc de retour à Spa pour emporter le public dans un délire où les héros de son enfance sont les vedettes. L’objectif ? Faire la fête. Ni plus, ni moins. Sur scène, Labiur fait preuve d’une énergie telle qu’elle nous ferait presque oublier l’heure tardive. C’est promis, ce soir, on sera plus sage. Sp

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    Épuré, recentré sur des arrangements plus acous-tiques qu’à l’accoutumée, «Vernet-les Bains» voit le Catalan cabotiner sur des mélodies esquissées à la guitare, au piano, parfois rehaussées d’une touche de violon. Comme toujours chez Cali, l’amour est dans le pré «L’amour est éternel», mais cela ne l’empêche pas de décliner des thèmes comme l’adolescence «La grotte des amoureux», la pater-nité «Mes vieux cinglés» ou la vieillesse «Une femme se repose». Cali reste cet artiste déroutant, imprévi-sible, capable de servir une mièvrerie de vieux don Juan «Tu me manques tellement» et, dans un même élan, de réunir la crème de la chanson française sur un final réjouissant.

    Parle-nous de Vernet- les-Bains, ton village d’enfance.

    C’est là où j’ai grandi, où j’ai embrassé et fait l’amour pour la première fois. En règle générale, je suis mau-vais pour trouver les titres de mes albums, mais cette fois, c’était facile. «Vernet-les-Bains», c’est une pro-menade dans ma mémoire.

    Es-tu en plein crise de la quarantaine ? Je ne sais pas. Je me sens toujours mieux en com-pagnie d’un ado de 15 ans qu’avec un adulte de 50 berges. Je n’ai pas l’impression d’avoir grandi.

    Parfois, c’est bien de se dire qu’on vieil-lit. Ma perception de la vie est paradoxale. D’un côté, j’espère vivre longtemps. De l’autre, j’ai envie de tout cramer sur-le-champ. Heureusement, je viens d’avoir une petite fille. Ça m’a fichu un sacré coup de jeune.

    Si «Vernet-les-Bains» pioche ses idées dans le terreau local, les chansons ont germé sur les routes, entre Paris et Perpignan ou, plus loin encore, de l’autre côté de l’Atlantique...

    Un soir, un cow-boy est venu me trou-ver après un concert. C’était un Français installé aux États-Unis, dans l’État du Wyoming. Il possédait un ranch et projetait d’aller du Mexique au Canada à cheval. Il m’a proposé de venir avec lui. D’un coup, je me suis retrouvé là-bas avec une boussole et une carte. On dormait à la belle étoile. Il fallait tout le temps faire gaffe aux grizzlys et aux serpents. C’est là que j’ai composé le morceau «L’amour est éternel».

    De passage sur «Happy End», Bénabar, Mathias Malzieu (Dionysos), Dominique A ou Miossec partagent le micro avec toi...

    Certains considèrent que j’ai réalisé un exploit en les faisant chanter ensemble. Pour moi, c’est tout à fait

    naturel. Je me sens hors catégorie. Je ne me vois ni comme un artiste commercial ni comme un chan-teur indépendant. Je crois qu’on met de fausses barrières entre ces chanteurs. Alors oui, on peut considérer Bénabar comme un artiste grand public. En même temps, j’aime penser que Dominique A pourrait être le plus commercial de la bande! Ses chansons s’adressent à tout le monde : elles parlent de la vie.

    propos recueillis par nicolas alsteen

    Scène Proximus - 21:15

    Le chanteur revient sur un album apaisé, clin d’œil à son village natal. Moins émoustillé et engagé qu’autrefois, sans doute soulagé

    de voir à nouveau la gauche présider la France, Cali calme le jeu et marque son retour au niveau local.

    L’homme du pays

    Cali

    Comment vous est venue l’idée de faire un album à 30 ans ?

    Le responsable, c’est Étienne Daho. Sans lui, je n’aurais eu ni la force ni l’audace de le faire. Non seulement Étienne m’a entourée moralement et musi-calement, mais il a aussi réussi à me faire croire que j’étais quelque chose de précieux. Étienne est un ami de la famille et il avait entendu des maquettes où je chantais en m’accompagnant de la guitare. J’étais dans une mauvaise passe à cette époque de ma vie, je n’avais pas confiance en moi, mais j’avais confiance en lui.

    D’où vient ce manque de confiance ?

    Comme «fille de» ou «belle-fille de», j’en ai pris plein la gueule. Ça m’est arrivé comme mannequin, comme actrice ou comme comédienne au théâtre. Alors, Lou Doillon qui sort un disque, je vous laisse imaginer ce que ça peut provoquer comme réactions. Pourtant, la raison de ma peur est à chercher dans mon rap-port à la musique. Je respecte la musique plus que le cinéma, la mode ou le théâtre. J’en joue depuis que je suis toute petite, j’en écoute tous les jours. Quand la batterie de mon iPod est plate et que je suis à l’extérieur, ça me déprime tellement que je prends un taxi pour rentrer chez moi et la recharger. C’est sans doute pour cette raison que j’ai attendu si longtemps pour enregistrer ce disque. Je savais que ça allait compter pour moi.

    Plusieurs chansons de votre album tournent autour de l’ambiguïté des relations humaines. La normalité vous effraie-t-elle ?

    J’ai toujours été fascinée par l’ambiguïté parce que j’ai été élevée dedans. Je suis née d’une femme qui vivait avec un homme, mais en aimait encore un autre. Jacques Doillon, mon père, n’a réalisé que des films sur le thème des relations triangulaires. Aujourd’hui encore, je suis incapable de lire des romans à l’eau de rose ou de regarder des films mani-chéens avec un héros et des méchants. Pour moi, les choses ne sont jamais comme elles devraient l’être.

    Dans les colonnes du Nouvel Observateur, vous dites que Serge Gainsbourg est le Judas de votre vie. C’est dur, non ?

    Je pense à Judas dans le sens noble du terme. Serge Gainsbourg ne m’a pas trahie, mais tout en étant très proche de moi, il a eu un pouvoir presque destructeur. Ma mère a eu trois enfants avec trois maris différents. Mais on n’évoque jamais qu’un de ses enfants et qu’un seul de ses compagnons, comme si les autres n’existaient pas. L’autre jour, je prends un taxi,

    le chauffeur me dit qu’il admire mon père et com-mence à me parler de Serge Gainsbourg. C’est très dur, car mon père, c’est Jacques Doillon, pas Serge Gainsbourg. Il est devenu un dieu, j’ai beaucoup de respect pour son œuvre, mais comme tout grand artiste, il avait un côté manipulateur et prenait beau-coup de place. Les quinze premières années de ma vie, je les ai passées à côté de ma mère qui me parlait d’un homme qui n’était pas mon père et qui chantait ses chansons. Alors oui, c’est un peu le Judas de ma vie. luc lorfèvre

    Scène Proximus - 18:30

    «Je vais en prendre plein la gueule»

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    Lou Doillon

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    ++++++ avec la collaboration duL’Interview qui piq

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    Entretien avec

    Jean-Marie De Brauwer

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    Alpha 2.1 qui a sorti son deuxième album «Eternity» cette année, manie les codes eighties fluos sur fond noir avec méticulosité. Mr Glee, El Smoozy et Mr Lau nous envoient d’entrée à la face un condensé d’électro pop nébu-leuse cohérent et juvénile. Ça tape aussi fort que le soleil, même si on aimerait qu’ils se lâchent un peu plus, surtout sur ces titres aussi potentiellement explosifs que «Shut Up» ou «Eternity». D’autant qu’ils ont la matière pour le faire : quelque part entre Pet Shop Boys et New Order, ils décochent des rythmes et des nappes de synthé maniérées qui évoquent ces B.O. entre ombre et lumière de la série culte Miami Vice. Justement, les années 80 on y entre de plein pied avec une reprise de «Maniac»  (Michael Sembello, mais siiii, le film «Flashdance») survitaminée. Sur «Assisted», la voix de Mr Glee, grimpe vers les sommets. «Game over» et «I can see» continuent sur un tempo dont ils ne se départiront jamais, emmenant la foule à lever les bras au ciel, enfin. J’en ai connu des vrais groupes de syn-thés, mais chers Alpha 2.1, vous êtes une (très prometteuse) synthèse.

    Vient ensuite un habitué du Village, Daan. Le type même du vieil ami que l’on ne retrouve jamais tout à fait comme on l’avait quitté, mais en même temps, c’est toujours bien lui, avec le même sourire franc, la même manière

    de nous ouvrir ses bras. Chaque album de Daan est comme une nouvelle mue. «Le franc belge», son dernier disque, le voit prendre une route de crooner mais dans un style chanson impec-cablement assumé. Impeccables, ses musiciens le sont aussi : Geoffrey Burton, à la guitare, Jean-François Assy à la basse, Jeroen Swinnen au clavier, Jo Hermans à la trompette - qui «sort tout droit de chez Spandau Ballet» me glisse Véro, fan de la première heure et maitresse ès référence. A la batterie, Isolde inonde la scène de sa présence et, à l’occasion, donne de sa fort belle voix sur quelques morceaux. «Mes Etats-Unis», «Everglades» et «La vraie décadence» jettent les bases d’un set qui ne se refuse pas quelques détours vers des titres plus anciens («Exes», «The player») et la mise en valeur des nouveaux joyaux «La crise» en sirtaki ou «Mélodies paroles» qui sont transcen-dés en live. Lorsque Daan invite Isolde à quitter ses fûts pour le rejoindre sur «Irrelevant», la foule est en délire et à défaut de pouvoir se baigner dans la fon-taine, l’Anversois finira «Housewives» debout sur les baffles, achevant par-là le public et la concurrence.

    Sur le coup de 23h, les Francofous ont pris avec Agoria un aller simple pour Detroit, ville mythique qui a donné naissance à la techno. Quoi de mieux que la ville thermale pour un retour aux

    sources chaudes d’un genre musical qui flirtait entre rythmes électroniques et battements de cœur de la soul et du funk. Tout cela, Agoria le revisite avec délectation, révérence et un sens du partage shamanique colossal. En bas de la scène, il n’y a même plus la place pour glisser une cruche de Mojito à ses potes : on nage dans le pays des raves, serrés comme dans un banc de sardines. Toute résistance est inutile, si tu free pas ton mind ce soir, si tu ne sens pas les vibes du love, t’es juste bon pour la maison de repos. Ça danse, ça exulte, ça dégorge et ça ne rend sim-plement pas les armes. Les sourires s’échangent aussi facilement que les salives et ce n’est qu’au moment où le dernier frisson du dernier beat s’es-tompe que les corps reviennent enfin à leur position de repos… Et le sorcier de cette transe, Agoria, sort les bras au ciel et contemple la plaine fumante, qui tremble sous juillet, quand le vent est au rire, quand le vent est au blé… Qui a dit plat pays ? nB

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    Kikadikwa ? L’hymne de Marka

    Interro surprise ! Qui a composé l’hymne des Francos que vous entendez tous les jours ? Facile, Marka bien sûr. Mais depuis quand l’entend-on ? Certains collent ? 2000, sur proposition de Charles Gardier ! Et combien de versions existent ? Trois dont une a été remixée par les Surfing Leons. Et bien, ce soir en clôture du Jardin, Marka vous invite tous à chanter ensemble votre hymne. Une chanson vieille de 13 ans qui n’a jamais été inter-prétée en live par l’artiste. mk

    Jardin - Le Globe - 23:30

    La deuxième soirée de cette vingtième édition débute avec Compuphonic du côté de la scène électro. Pour trouver l’endroit, facile  : il suffit de suivre les filles en mini shorts et t-shirts fluos, les mecs à casquette ou encore toute personne ayant moins de 20 ans (ou presque). Les autres sont au concert de Benjamin Biolay. Déjà présent l’année passée dans le Jardin, Maxime Firket est à l’aise et en osmose avec les festivaliers. Il lève les bras, ils lèvent les bras, il lance le décompte pour accueillir Marques Toliver, ils le font aussi. Une entente parfaite ! Aux premières notes de son tube «Sunset» (3.000.000 de vues sur Youtube), le public est chaud et le restera jusqu’à la fin. Au final, Compuphonic propose un set efficace et dynamique. Certains disent que 2013 est l’année Compuphonic, on ne peut qu’être d’accord !

    21h15, c’est au tour d’Aeroplane de ren-trer en scène. J’avoue, j’attendais Vito et ses tubes avec impatience. Je me voyais déjà bouger au rythme de «We can’t fly» ou de «Superstar». Malheureusement, l’ambiance n’était finalement pas au ren-dez-vous. Grande frustration : les titres sont bons mais le DJ semble dans son monde et en oublie totalement le public. J’ai mis quelques minutes à me rendre compte que le mix avait commencé… et qu’il ne réglait pas les derniers détails (et je n’étais pas la seule). Je reste quand même en espérant que ça décolle un jour...Peine perdue, je quitte la scène électro avant la fin… mo

    Compuphonic

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    DaanAgoria

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    Alpha 2.1

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    Hier Red Bull Elektropedia Stage

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    Hier scène Ice-Watch

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    Bon, que celui ou celle qui n’a pas aimé un morceau de Ozark Henry lève la main... OK Personne. On est bien d’accord. Piet Goddaer est un orfèvre de la musique actuelle. Un OVNI sur la bande FM. Un intrus en soirée qu’on se félicite d’avoir accepté. Une perle de la chanson belge. Le copain flamand qu’on a tous voulu avoir. Bref un type bien, un musicien hors pair, un chan-teur inspiré. Par contre en live, ce n’est pas le meilleur. C’est vrai. Mais Piet est un pragmatique, un fonceur, un perfec-tionniste. Et au-delà de ses concerts planants qu’on a tous eu l’occasion de voir, Piet, qui n’en est pas à ses pre-mières Francos, et qui a rencontré en

    2002 la claviériste Amaryllis Uitterlinden, a décidé de la booker pour cette tour-née. Et c’est bingo ! Une nouvelle voix en parfaite adéquation avec celle du chanteur / guru du groupe, elle donne une dimension plus chaude aux textes ciselés et justes de notre meilleur pote du nord, habillé tout en blanc pour l’oc-casion spadoise. Piet + Amaryllis =

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