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Shooting Magazine 29

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DESCRIPTION

L’univers de la photo, de part et d’autre de l’objectif. Professionnels de l’image ou amateurs éclairés, Shooting est votre magazine ! Chaque mois, vous êtes des milliers à parcourir nos rubriques : coups de coeur, interviews, articles de fond, débats, reportages.

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9 400 fans qui nous suivent 6 800 lecteurs par numéro

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CONCOURSSHOOTING MAG

Th ème du mois : Le Printemps de l’Amour

par Marc Lemahieuhttp://www.photo-concept-lille.com

[email protected] / [email protected]

Marc gagne une page de publicité dans le numéro 30 de Juin

Merci aux participants et rendez-vous au prochain concours...alors c’est quoi comme thème pour le mois prochain ?

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Th ème du mois : Les Courbes FémininesPour participer au concours :

* Une photographie par participant format 1200x1600 en 72dpi* Chaque participant doit signer sa photo par une signature discrète.* Faire parvenir son nom, prénom, site internet et mail* Date d’envoi : du 01 au 15 du mois en cours.* Les votes seront ouverts du 15 jusqu’au 25 du mois en cours.* Le jury Shooting vote du 25 au 30 du mois parmi les 5 photos ayant reçues le plus de votes.

* Envoi de votre photographie uniquement sur l’’email : [email protected]

* Le ou la gagnante du concours gagne un espace de publicité dans le prochain numéro.

La photo doit être jointe à un e-mail contentant le texte suivant :

« Suite à ma participation au concours de Shooting, je confi rme que j’accepte avec plaisir d’off rir à Shooting Mag les droits sur la photo jointe à ce message pour la publication sur le site www.magshooting.com ainsi que dans le Shooting Mag.

J’attire votre attention sur le faite que cette cession, même si elle est faite gratuitement, est strictement réservée à Shooting Magasine et limitée à l’usage convenu. Aucune cession des fi chiers ne pourra intervenir à un tiers sans mon accord. La photo est également protégée par le droit d’auteur et notamment par le droit moral dont est titulaire chaque photographe, et en vertu duquel son nom doit être apposé de façon visible sur ou à proximité de la photographie. »

Merci de votre compréhension.Shooting n’étant pas responsable des photographies soumises au concours.

Merci, l’équipe de Shooting Mag.

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www.magshooting.com

DANS CE NUMERO

couverture réalisée par Da Cancaro Manuel

Eva LESALONDirectrice et Rédactice en chefhttp://evalesalon.4ormat.com

Olivier BARREResponsable Communication/Marketing

www.barre-olivier.comhttp://barreolivier.4ormat.com

Florent VASSOGNERédacteur et Correcteur

www.efelo.book.fr

Paul-André PIERRONRédacteur Matériel

www.pixeleditionphoto.fr

Sophia MEZIERESRédactrice Astrologue Conseil

http://sophia-mezieres.overblog.com

Jérôme RETRURédacteur Technique Photo

www.jerome-retru.com

Dominique HERMIERRédacteur Expérimental

http://design-graphique.fr www.ateliers15.com

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S O M M A I R E

Toute reproduction des textes, photos, graphismes publiés dans ce magazine est interdite. Les documents transmis impliquent l’accord de l’auteur pour publicat ion.

Nous ne sommes pas tenus responsables du contenu des informations publiées dans ce numéro.

EDITO

Coup de Coeur : .................p07

N ° 2 9 M a i 2 0 1 2S O M M A I R E

Toute reproduction des textes, photos, graphismes publiés dans ce magazine est interdite. Les documents transmis impliquent l’accord de l’auteur pour publicat ion.

Nous ne sommes pas tenus responsables du contenu des informations publiées dans ce numéro.

EDITOPour cet edito n° 29, j’ai tout simplement choisi de publier une lettre écrite par un confrère ( Pierre Dolivet / Mulhouse, pho-tographe, http://pierre.dolivet.free.fr). Lettre qui refl ète parfaitement l’état de notre pro-fession et qui je l’espère suscitera réfl exion. Je remercie Pierre pour son accord.

“ Je suis très inquiet quant à mon activité de photographe ! J’ai connu des temps bien meilleurs, bien plus solidaires. Aujourd’hui le numérique et les mentalités ont fait évolu-er ce métier très négativement. Les jeunes, qui entrent sur le marché, ont peu de chanc-es d’en vivre correctement. À cause de nous ! Nous avons laissé aller les choses trop loin avec l’acceptation des tarifs au rabais, des correspondants qui “travaillent” pour rien et qui torpillent le concept même du métier de photographe. Nous avons, nous-même, scié la branche sur laquelle nous étions as-sis, déjà très inconfortablement. Mon chif-fre, si l’on peut parler de chiff re, est au ras des paquerettes et si je devais payer un loyer et avoir encore ma fi lle à la maison, je serai sans doute SDF ou pourri de dettes, ou en-core les deux.

Je ne change pourtant (presque) rien à mon activité multimédia. Je reste photographe, mais je suis devenu éditeur et j’édite mes propres travaux (livres illustrés avec mes ar-chives sur des thèmes précis).

Pour terminer, je suis heureux de voir qu’il y a encore des gens, comme vous, qui tentent de redonner de l’espoir à ceux dont le moral est un peu dans les chaussettes et qui ont décidé de se battre. Moi, à mon niveau, ici en Alsace, j’ai un peu de mal. Les confrères ne sont pas très coopératifs, c’est un doux euphémisme et la tendance est de piquer le client au collègue, quitte à baisser, dans un premier temps, les prix ... le reste vient peu après hélas et toute la profession en paye les conséquences, du moins ici.”

Eva LesalonRédactrice en chef.

SOMMAIREEdito ................................................................................. Page 09 Coup de Coeur .................................................................. Page11 10 minutes avec ................................................................. Page 24L’invité surprise............................................................... Page35 Jeune Talent ....................................................................... Page48Reportage du Mois ........................................................... Page 59Portrait du Mois ................................................................. Page 76

La Pensée du Mois (Nouvel le rubr ique) ...............Page85Rubrique d’Eva ................................................................ Page 94Droits et Devoirs .............................................................. Page 100Les Carnets photographiques.......................................Page 108Technique Photo ........................................................... Page 120Question Matériel ........................................................... Page 126Photoscope ..................................................................... Page 133

Coup de Coeur : Bertrand Noël....................p11

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Coup de Coeur

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

Photographe - www.bertrandnoel.com

B e r t r a n d N o ë l

Cette année, l’appel à création SFR Jeunes Talents / Les Rencontres d’Arles 2012 a fait appel à vous en vous proposant d’élire le Coup du Coeur du Public en plus des 2 lau-réats sélectionnés par les membres du jury. Cinq artistes se sont présentés avec chacun leur série, leur histoire et leur écriture. La session de vote s’est terminée le vendredi 20 avril et Bertrand Noël a remporté le plus grand nombre de votes.

Shooting mag a soutenu Bertrand et c’est donc tout naturellement que nous lui dédions ce numéro !

- Bonjour Bertrand, avant tout, nous te re-mercions d’avoir accepté cette interview. Nous t’avions rencontré en octobre 2011 (Shooting mag n° 22), raconte-nous un peu ce qui s’est passé entre temps ?

Bonjour Eva, beaucoup de choses se sont mises en place depuis notre dernière rencon-tre, à commencer par la recherche d’un nou-veau studio, plus grand, qui m’offrira davan-tage de liberté et un espace de créativité plus important.

Sinon, deux expositions ont eu lieues, l’une a Nangis en décembre 2011 et l’autre plus récente, entièrement dédiée aux femmes, vient de se terminer la semaine dernière. J’y présentais ma série Pictures for Women pour la première fois, celle-là même qui a été re-tenue pour les Rencontres d’Arles et m’a per-mis d’être Lauréat.

- Photographe est ton métier, tu as com-mencé en étant salarié sur les bateaux de croisière. Ton travaille consistait à tirer des centaines de portraits par jour, que tu

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Lauréat rencontres d’Arles 2012

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développais à l’argentique. Quels souve-nirs gardes-tu de cette période ?

J’en garde un excellent souvenir bien que cette période fut très diffi cile pour moi en termes de fatigue. Je travaillais tous les soirs jusqu’à 1h du matin avec des prises de vue ex-trêmement physiques et me levais à 6h le len-demain pour aller à la fac. Mais travailler en argentique aussi intensivement à mes débuts photographiques m’a apporté une certaine ri-gueur dans la prise de vue en pensant chaque photo au préalable. Le numérique apporte un certain confort et rassure beaucoup lors de l’apprentissage de la photo mais amène beau-coup moins à concevoir et élaborer son image avant de déclencher.

- Aujourd’hui beaucoup de jeunes gens se lancent en tant que professionnels sans avoir acquis les bases techniques. Penses tu que ces bases sont primordiales et doivent être respectées ?

Comme je le disais le numérique permet non seulement un confort de travail (que ce soit à la prise de vue ou en post-prod) mais rassure

aussi celui qui débute.

Avec l’arrivée du numérique, la pratique de la photographie s’est autant démocratisée au sein du milieu professionnel qu’auprès du grand public. Je suis bien placé pour en parler puisque je n’ai pas fait d’études pho-tographiques et ai tout appris sur le terrain. Les bases me paraissent importantes mais pas pri-mordiales, seule la motivation est essentielle. En parallèle de la photographie numérique est arrivé internet qui offre à qui veut une source immense et inépuisable d’informations. On peut tout à fait se former via l’internet accom-pagné bien sûr d’une mise en pratique de ses connaissances.A savoir si les bases doivent être respectées, c’est une question délicate. On doit, selon moi, connaître le plus possible les codes, de là à toujours les respecter…

- Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer ?

De ne pas écouter les “on dit”, de garder une certaine naïveté tout en étant conscient qu’il y a une part commerciale importante du métier à ne surtout pas négliger. Ensuite, la passion,

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la motivation et le caractère font le reste. Et enfi n, garder à l’esprit qu’il faut savoir don-ner pour recevoir.

- Tu es spécialisé en portrait. Qu’est ce qui fait un bon portrait ?

C’est une question très personnelle à laquelle il est diffi cile de répondre de façon concise.Le portrait permet la célébration du sujet, soit un art de la personne, il est également un genre artistique soit un art de l’image. Cette double nature du portrait photographique amène aussi bien à s’intéresser à l’aspect biographique qu’à sa force purement esthé-tique. C’est entre ces deux approches que mon travail cherche à trouver sa place.

Un bon portrait doit selon moi réussir à créer un équilibre entre cette dimension humaine et l’impact visuel. Le recours à la mise en scène qui a une place importante dans mon travail amène le visage et la gestuelle à in-teragir avec le hors-cadre. C’est bien souvent de cette interaction que va dépendre la réus-site de mes portraits.

- Quels sont les aspects les plus diffi ciles de ton métier ?

Clairement l’aspect fi nancier qui touche tout ce qui se rapporte à la photo dès l’instant où on décide d’en vivre.La photographie coûte très cher : l’appareil, les objectifs, les éclai-rages, l’ordinateur, les disques durs, etc. Même si on peut faire de très belles photos avec un sténopé ou un Holga pour prendre des contre-exemples parlants, il ne s’agit pas de la dimension artistique mais purement technique.

La photographie, dans une pratique professi-onnelle nécessite un minimum d’outils coû-teux. A cela s’ajoute, selon les pratiques de chacun, le besoin de travailler en studio et là les dépenses deviennent considérables sur-tout dans une ville telle que Paris. Face à son client il est donc primor-dial de faire respecter les prix du marché et

de se faire payer en temps et en heure, deux autres diffi cultés qui sont en lien direct avec ce que coûte la pratique professionnelle pour un photographe. - Parle-nous de cette série que tu exposeras à Arles ? Comment a-t-elle commencé ?

Cette série est consacrée aux femmes. Les femmes, celles d’aujourd’hui, celles d’hier et celles de demain. Une première approche que je voulais explorer en m’attaquant à des portraits frontaux de femmes inspirés des an-nées 50-60’s. Les travaux d’Erwin Olaf, un artiste photographe dont j’apprécie beaucoup le travail m’ont infl uencé dans cette première approche.

Les années 50-60’s et l’American Way of Life sont importants car à cette époque on vendait du rêve à tout le monde à commenc-er par les femmes. On leur donnait l’espoir d’une certaine forme de liberté. La liberté de ne pas avoir à travailler et de s’occuper de leur intérieur aidées par une multitude de nouveaux appareils et robots électromé-nagers. En vérité, elles travaillaient autant que leur mari chez elles et devaient faire bonne fi gure lorsque celui-ci rentrait du tra-vail, ne pas paraître fatiguées, et être toujours présentables à leur retour.

Les portraits de ces femmes représentent ain-si ce moment d’entre-deux, ce fl ottement où elles s’abandonnent à leurs pensées. Des por-traits donc qui tentent de montrer la femme dans un état de vide, pensive, en attente de quelque chose qui n’arrivera certainement pas ailleurs que dans leurs désirs profonds, des femmes songeuses.

Ces pensées, on les retrouve en face, en noir et blanc, elles sont en quelque sorte leurs projections mentales. Elles représentent pour la plupart des hommes, ces derniers tentent de trouver leur place dans la socié-té mais se perdent. Les hommes sont ici en crise… Face à leur couple, face à leur envi-ronnement et face à leur vie de manière plus

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Coup de Coeur

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générale. Ils sont perdus, errants, seuls, en état d’apesanteur. Les photographies fi gurent ces différents états.Je trouvais diffi cile de parler des femmes sans parler des hommes. L’un ne va pas sans l’autre selon moi. L’équilibre de l’un dépend de celui de l’autre et c’est de cela dont il s’agit dans cette série...

Le titre de la série Pictures for Women est un hommage à Jeff Wall, photographe dont les enseignements critiques de la photographie plasticienne m’imprègnent considérable-ment. En 1979, Jeff Wall a composé Picture for Women, citation personnelle du Bar aux Folies Bergère de Manet.

- Tes œuvres ont été de nombreuses fois exposées et publiées dans la presse. Que retiens-tu de cette expérience ?

Déjà des rencontres formidables, que ce soit avec les professionnels en amont ou en-suite lorsque mes photographies rencontrent le public. Les images numériques restent trop souvent à l’état d’informations enfer-mées dans les ordis et les disques durs alors lorsqu’elles prennent forme sur des tirages

papiers de qualité cela permet de les redécou-vrir et devenir spectateur de son propre tra-vail. Là est le véritable aboutissement d’une image, c’est très réjouissant. Cela fl atte aussi l’égo, ce qui est nécessaire de temps à autre tant vivre de la photographie est diffi cile.De plus le retour du public est quelque chose de très important pour avancer, cela permet de prendre du recul et d’affronter des cri-tiques qui, quelles qu’elles soient, sont tou-jours positives et nous amènent à se remettre en cause.

- Un mot pour conclure ?

Un grand merci à toi ainsi qu’à toute l’équipe pour votre dévouement vis à vis des photog-raphes et de la photographie.

- Merci Bertrand

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SHOOTING MAG vous recommande le livre de Joëlle Verbrugge

“Vendre ses photos” dresse un panorama des modes de diff usion de vos photos, quel que soit votre statut, amateur, artisan, auteur ou photo-journaliste. A l’aide d’exemples pratiques et il-lustrés, Joëlle Verbrugge, avocate et auteur-photographe, trace les limites de chaque statut, et aborde les aspects fi scaux et comptables. Elle off re une aide au choix d’un statut professionnel en tenant compte des éventuels cumuls d’activités et donne des pistes pour trouver de nouveaux modes de diff usion et fi xer le prix de vos photos. D’importantes notions comme celle de “tirage original” sont en outre passées au crible. Un ouvrage pratique et concret, pour aider les photog-raphes à faire les bons choix dans la jungle des dispositions légales et administratives.

Merci à Joëlle Verbrugge - www.droit-et-photographie.comet Compétence photo - www.competencephoto.com

pour leurs autorisations

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10 Minutes avec . . .

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

Mon petit ami fut le déclic. Il faisait un peu de photo à l’époque et en fait toujours aujourd’hui. Il m’a refi lé le virus, je suis même devenue bien plus accro que lui ! J’ai ainsi beaucoup appris à ses côtés, notamment en technique.

- As-tu un photographe de prédilection ?

Non pas un... Mais il y en a un tas que j’admire évidemment. Paolo Roversi est tout de même une de mes idoles.

- Quel message souhaites-tu faire passer à travers tes images ?

Lorsque j’ai commencé, je m’efforçais d’essayer de créer des images qui racontaient une histoire, mais moins aujourd’hui. J’ai désormais une ap-proche bien plus esthétique. J’adore l’univers de la mode et je cherche à évoluer dans cette direc-tion.

- Bonjour Lola, photographe c’est ton métier ou bien est-ce un hobby pour toi ?

Un peu des deux on va dire. Disons que j’ESSAYE d’en faire mon métier, c’est diffi cile... Mais c’est clairement une réelle passion avant tout.

- Parle-moi un peu de ton parcours.

J’ai fait des études qui n’ont strictement aucun rapport avec la photographie. Je n’y avais pas encore assez goûté à l’époque pour faire mes études là dedans. Quel dommage d’ailleurs, cela m’aurait évité de me perdre dans tout et n’importe quoi. Après le bac, j’ai tenté la fac de psychologie, sans succès, puis un BTS assistante de direction. Quelle idée ! Cela ne me correspon-dait pas du tout. Au fi nal, j’ai arrêté les études pour trouver un boulot et m’équiper correcte-ment en matériel photo.

- Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ?

Lola Rosa Photographe - http://www.lolarosa.fr

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- Comment prépares-tu une séance photo ?

Je prends beaucoup de notes, de ce que j’ai be-soin, où je veux aller et comment faire pour y ar-river. J’ai toujours peur d’oublier des choses. Je fais des croquis aussi des fois... Cela fait sourire mes modèles d’ailleurs (j’ai un talent indéniable pour le dessin !)

- Comment sélectionnes-tu tes sujets ?

Je passe des petites annonces en général et je choisis le modèle qui correspond le mieux à mes attentes. Je fonctionne beaucoup au coup de cœur.

- Quel matériel utilises-tu ?

Mon boîtier est le Canon EOS 5D Mark II. Je travaille principalement avec 2 objectifs : l’indispensable 50mm et un 100mm (mon fa-vori). J’ai aussi un 24-70 que j’utilise lorsque j’ai besoin de matériel plus polyvalent comme à l’occasion d’un mariage par exemple.

- D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ?

Une très grande motivation pour commencer, une bonne capacité d’adaptation, de la persévé-rance et la timidité : au placard ! Pas toujours simple d’ailleurs.

- Serais-tu prête à travailler gratuitement en échange de publicité ?

Vraiment une grosse publicité alors... Les mots « travailler » et « gratuitement » ne vont pas du tout ensemble. C’est déjà assez diffi cile comme ça à mon avis.

- Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite se lancer ?

Ne pas griller les étapes, faire les choses dans l’ordre.

- Quel a été le moment le plus embarrassant depuis que tu pratiques la photographie ?

Je ne crois pas avoir connu ça encore, je croise les doigts.

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- Si tu étais invisible une journée, quelle serait la première chose que tu ferais ?

J’irais me servir à volonté dans les magasins !

- Qu’est ce que tu aimes le moins chez toi ?

Mon anxiété !

- Quel est ton achat le plus cher ?

Mon appartement !

- Ta maison brûle, quel objet sauves-tu en pre-mier ?

Je pense que je sauve mon chat en premier lieu et j’essaye de choper mon appareil photo dans la foulée bien sûr.

- Merci,

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Si vous souhaitez être publiés n’hésitez pas à nous envoyer vos candidatures a [email protected] .

y joindre

Vos cordonnées, votre présentation, sous forme autobiographique en quelques lignes , 4 photos format web ainsi que le lien de votre site.

Nous étudierons chaque dossier avec le plus grand intérêt.

Vous êtes nombreux a nous envoyer régulièrement vos dossiers de candidature et nous vous remercions.

Sachez que nous ne pouvons répondre au cas par cas.

Il est bien entendu que le dépôt d’un dossier ne donne pas lieu à un retour systématique de la part de la rédaction.

Si vos images nous interpellent, nous n’hésiterons pas à prendre contact avec vous.

L’équipe Shooting mag

Remarques : Les mails avec juste l’adresse de votre site Internet pour montrer votre travail ne sont pas pris en compte.

Merci de respcter notre demande

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- Bonjour Hadrien, photographe c’est ton mé-tier ou bien est-ce un hobby pour toi ?

J’exerce avant tout la photographie en parallèle de mes études. Cette activité me prend énormé-ment de temps, mais si j’y travaille d’arrache-pied c’est bien pour en faire mon métier d’ici quelques années !

- Parle-moi un peu de ton parcours.

Je suis un étudiant en école de communication et marketing (ISTC), qui a découvert la photogra-phie il y a un an et demi.Fort de diverses rencontres, notamment avec le photographe de sport Christophe Elise qui m’a donné les bases de la photographie studio et à qui je dois beaucoup, j’ai pu progresser et ap-prendre rapidement.

- Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ?

J’ai toujours beaucoup aimé l’image, mais n’ai

jamais vraiment touché un appareil photo avant l’été 2010. Le vrai élément déclencheur a été Facebook : par l’intermédiaire de divers amis et contacts, publiant leurs propres clichés, j’ai été ébloui par les possibilités extraordinaires qu’offre la photographie. De ce fait, je me suis dépêché d’aller acheter mon premier refl ex et me suis fi xé comme premier objectif de faire au moins aussi bien !

- As-tu un photographe de prédilection ?

Christophe Jouany, photographe français aux USA, est ma référence numéro 1. J’encourage chaque lecteur à aller voir son site. Son travail est juste superbe. J’aime ce style à l’américaine, avec des couleurs chatoyantes, cette maîtrise parfaite de la lumière et ces prises de vue dy-namiques.

Parmi les photographes que j’apprécie tout par-ticulièrement, je peux citer Stéfan Bourson, avec qui j’ai eu la chance de shooter récemment, pour sa photographie de beauté, et François Berthier

P h o t o g r a p h e - h t t p : / / w w w . h a d r i e n d e n o y e l l e . c o m

H a d r i e n D e n o y e l l e

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

L’invité SURPRISE

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ainsi que Nicolas Guérin, pour leur excellent tra-vail en photo de célébrités.

- Quel message souhaites-tu faire passer à travers tes images ?

Je n’ai pas un message en particulier à faire pass-er. J’ai juste envie de dégager un style propre, beau et accrocheur, sans fi oriture.

- Comment prépares-tu une séance photo ?

Je déteste faire un shoot uniquement au feeling. En effet, je mets un point d’honneur à toujours avoir une séance planifi ée et cadrée.

Je travaille en collaboration avec ma make-up & hair sur les clichés à obtenir environ une se-maine à l’avance. Nous laissons murir nos idées et revenons l’un vers l’autre avec nos souhaits respectifs. Ainsi, nous retenons entre cinq et dix idées de piges et les proposons au modèle suf-fi samment en avance.

Bien entendu, il nous arrive d’être loin de notre idée de départ à l’issue du shoot, mais au moins cette réfl exion pose une base.

- Comment sélectionnes-tu tes sujets ?

Je ne prends que des modèles qui correspondent à la direction que je souhaite donner à mes cli-chés. La beauté et une certaine élégance naturel-le sont évidemment dans mes critères.

- Quel matériel utilises-tu ?

Un 5D Mark II avec divers objectifs tels que le 135mm f2 L, le 100mm 2.8 macro L, le 24-70mm 2.8 L. J’aime tout particulièrement mes focales fi xes et leurs angles restreints, qui me permettent d’atteindre la qualité et les angles que je recherche.Niveau lumière je suis équipé en Elinchrom avec un Ranger RX.

- D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ?

Ne pas baisser les bras et être prêt à travailler (très) dur. Le chemin est long avant d’arriver au niveau des grands maîtres et il faut en avoir con-science.

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Ne pas compter son temps me semble être un point primordial également… Avoir de bons cli-chés et une retouche propre prend des heures !

- Serais-tu prêt à travailler gratuitement en échange de publicité ?

Peut-être, si le projet est viable et a une bonne exposition. Mais travailler gratuitement est ce qui tue actuellement notre secteur d’activité, et dévalorise totalement nos réalisations.Je suis vraiment remonté contre tous ces photog-raphes qui sont prêts à bosser sur des éditos de grands magazines ou autre pour 0 euro !

- Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite se lancer ?

Croire en soi ! Ne jamais se laisser écraser par de meilleurs photographes !Il est tout naturel d’être impressionné par les travaux de l’un ou l’autre, surtout lorsque l’on débute, mais n’oublions pas que chacun com-mence un jour ou l’autre.Se référer à ses photographes préférés et se fi xer des objectifs aide à progresser.

- Quel a été le moment le plus embarrassant depuis que tu pratiques la photographie ?

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L’invité SURPRISE

Aucun… Mis à part les deux pannes d’obturateur de mon 5D Mark II en plein shoot.

- Si tu étais invisible une journée, quelle serait la première chose que tu ferais ?

Aller assister à un photoshoot d’un grand maître tel que Demarchelier ou Testino. Je suis vraiment curieux de savoir comment ils sont.

- Qu’est ce que tu aimes le moins chez toi ?

Mon besoin de préparation.

- Quel est ton achat le plus cher ?

Le 5D Mark II.

- Ta maison brûle, quel objet sauves-tu en pre-mier ?

Ils ne sont pas toujours avec moi, mais certaine-ment ces disques durs qui contiennent des années de souvenirs…

- Merci,

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Jeune Talent

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

- Bonjour Jeanne, quel âge as-tu ?

Bonjour, j’ai 16 ans et demi !

- Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ?

Depuis toute petite, j’ai été attirée par le monde de l’art, surtout ce qui est visuel. Je prenais des instantanés avec un appareil jetable. Je pense qu’au départ, c’était juste pour capturer des mo-ments présents de mes amis et de ma famille. Puis, j’ai eu envie de continuer avec l’appareil numérique de mes parents et enfi n avec mon propre appareil avec lequel j’essaye maintenant d’exprimer ma vision et ma sensibilité du monde qui nous entoure.

- As-tu un photographe de prédilection ?

En premier lieu, je dirais Alison Scarpulla mais j’aime beaucoup les photos de Paolo Roversi, Diane Arbus, Terry Richardson.

J’apprécie également les photos de jeunes pho-tographes comme Nirrimi Firebrace, Fanny La-tour Lambert, Théo Gosselin, Mariam Sitchi-nava. Il m’arrive aussi de regarder souvent le travail d’amateurs sur des Tumblr et des blogs.

- Quel type de photos aimes ou aimerais-tu faire ?

J’aime faire des portraits avec un cadrage ser-ré, et que le sujet dégage une certaine émotion notamment au niveau du regard. Il doit s’intégrer et être en harmonie avec le décor extérieur. Je crée des mises en scène pour mes modèles mais, j’aime aussi les photos prises sur le vif. J’aimerais pouvoir voyager dans le monde entier pour faire des portraits de personnes très différentes dans des environnements qui leur sont propres et qui me sont étrangers.

- Comment se passe une séance photo avec toi ?

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J e a n n e P i e p r z o w n i k

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Jeune Talent

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C’est à partir d’un environnement, que j’imagine et que j’élabore une mise en scène. A partir de là, j’explique au modèle ce que j’attends de lui. J’essaye de mettre à l’aise la personne, en discu-tant avec elle et en plaisantant, puis je la guide dans ses mouvements, dans ses expressions cor-porelles et dans celles de son visage.

- Quel matériel utilises-tu ?

J’utilise un Canon 500D avec un objectif 50mm f/1.8 et parfois un objectif 18-135mm. Je pra-tique également l’argentique avec différents ap-pareils dont un Rolleifl ex et un Pentax P30.

- En photographie, comme en peinture, il y a des règles. Penses-tu qu’il faille absolument les respecter ?

Honnêtement non, le plus important est d’avoir un bon œil pour saisir un instant, capter une ex-pression, fi ger un mouvement, le tout avec une bonne lumière. L’essentiel pour moi est d’exprimer une émotion et de provoquer une réaction de la part de celui qui regarde ma photo.

- La photographie est-elle pour toi une sorte de thérapie ?

Oui, j’ai l’impression qu’elle me donne davan-tage de confi ance en moi et dans mes possibili-tés. Plus je pratique la photographie, plus elle m’habite et plus j’ai envie de créer.

- Ta famille t’encourage-t-elle à poursuivre dans cette voie ?

Ma famille est partagée. D’un côté, elle aimerait que je me destine à un autre métier, plus stable, car la photographie est un monde diffi cile où il est dur d’obtenir une place; de l’autre côté, elle aime beaucoup mes photos et elle est consciente que c’est vraiment ce qui me plait. On verra ce que l’avenir me réservera mais ce qui est sûr, c’est que se sera un métier dans le visuel !

- As-tu un coup de gueule, un message à faire passer, quelque chose qui te tient à cœur ?

Si vous n’êtes pas convaincus par ce que je viens de vous dire, alors allez faire un tour sur mon blogspot : http://jeannepieprzo.blogspot.fr/ ! Et faites-moi part de vos réactions !

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Reportage du Mois

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

P h o t o g r a p h e - h t t p : / / w w w . m o r g a n i m a g e . c o m

M o r g a n e L a u n a y

- Bonjour Morgane, tu es photographe de pla-teau mais tu réalises aussi des portraits et des books pour artistes. Comment as-tu débuté ?

Au départ, je ne pensais pas être photographe. J’étais fascinée par le cinéma, je me suis lancée corps et âme dans l’idée d’être réalisatrice. J’ai fait des études, des courts métrages. Un jour, j’ai dû quitter mon école de cinéma.

Par dépit, je me suis réfugiée sur une formation photo, je pensais qu’elle allait m’en apprendre plus sur l’image. Après un an de formation, j’étais toujours persuadée de vouloir faire seule-ment du cinéma, puis petit à petit, en rentrant dans le monde du travail, la photo m’a très vite rattrapée et ne m’a plus jamais quittée.

- Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ?

Je vais encore parler de cinéma, mais depuis toute petite, j’ai vu mon grand-père avec une ca-méra, faire des fi lms pendant les événements im-

portants de la famille. Il avait une sorte de repère dans son sous-sol, aménagé en salle de montage avec des grosses machines impressionnantes. Je pense que ça m’a amené la curiosité. La vraie envie est née plus tard, en regardant des fi lms et des clips.

- As-tu un photographe de prédilection ?

Je dirais Wim Wenders, il est surtout réalisateur, mais aussi un peu photographe. Il a sorti pas mal de livres de photos dont Once que j’aime beau-coup. J’ai toujours aimé son travail, il se renouvelle tout le temps. Entre Les Ailes du désir, Land of Plenty et Pina 3D, il y a un énorme fossé, de prime abord, on ne penserait pas que ce soit le même homme qui ait fait ces fi lms. Sa femme aussi Donata Wenders, j’ai découvert son travail à la galerie Polka l’an dernier. Elle aussi est pho-tographe de plateau, souvent sur les fi lms de son mari, mais aussi photographe de la vie. C’est très beau ce qu’elle fait, tout en douceur.

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- Tu viens de terminer un documentaire “ 7/77 Montréal “ avec Seb Houis. Parle-nous de ce projet.

Au départ, c’est parti d’un constat simple : pour moi, l’intérêt de visiter une ville, réside surtout dans les gens qui la vivent.

J’ai commencé à Berlin en 2007, avec un pe-tit court métrage. J’ai continué à New York en 2009, avec un livre « My New York, Portraits d’une ville », où j’interrogeais et photograph-iais 12 New Yorkais dans un lieu de la ville qui compte pour eux. J’ai aussi fait une expo de ce projet qui a pas mal tourné, jusqu’en Indonésie.

Pour le dernier, 7/77 Montréal qui est un long métrage documentaire, je me suis associée avec Seb Houis qui est réalisateur. On a eu cette idée un peu folle de faire le portrait d’une personne par âge entre 7 et 77 ans dans un lieu de Mon-tréal qui compte pour elle.

On a eu à peine 40 jours de tournage en octo-bre / novembre 2011, c’était un beau défi , et une grande course contre la montre. La course contre la montre a continué à notre retour, puisqu’on était invité à présenter le fi lm terminé à la nuit blanche de Montréal en février. C’était vraiment beau de pouvoir retourner et de présenter le fi lm là bas en premier. Puis ce qui est drôle, c’est que maintenant on est des vraies encyclopédies sur pattes en ce qui concerne cette ville.

- Tu as également à ton actif un livre “ My New York “. J’ai cru comprendre que ce pro-jet de livre à été semé d’embûches ?

Alors, ce n’est pas tellement le projet qui a été semé d’embûches, mais plus la vie sur place. Quand on est arrivés, la chambre qu’on avait réservée n’existait pas. Pendant le voyage, mon appareil photo m’a lâchée, l’ordinateur de mon ami est mort aussi. Un jour, mon passe de mé-tro était démagnétisé, il pleuvait des cordes, c’était une entrée sans guichet, en bon français que nous sommes, on est passés à deux dans le portique. La police du métro nous attendait, et nous a donné une jolie amende. Là-bas, on ne plaisante vraiment pas avec la police.

Et enfi n, j’ai eu un problème de santé, j’ai dû me

faire opérer direct en rentrant en France.

Donc oui, on a eu une énorme poisse, mais l’aventure humaine était géniale, parce qu’à côté de ça, tous les gens ont été adorables. On a ren-contré un agent immobilier, qui n’a pas hésité à nous faire dormir à l’agence immobilière après qu’un de ses clients ait fi nalement refusé de nous laisser dormir dans son appartement avant d’avoir pu signer les papiers avec son avocat, le lendemain.

Et maintenant, quand je repense à ce voyage, je ne me souviens plus de ces mauvais côtés, je me rappelle juste de ces gens qui ont fait ce beau livre avec moi. Et puis ce sont de belles aven-tures à raconter pour quand on sera vieux !

- D’autres projets de livres ?

D’autres projets de fi lms surtout, dans la lignée de ce dernier. Mais comme ces fi lms sont aussi photographiques, j’espère effectivement qu’on pourra en faire un livre.

- Revenons à ton activité de photographe de plateau. Est-ce plus diffi cile que le portrait ? Comment travaille-t-on en tant que photog-raphe sur un tournage ?

C’est complètement différent. Dans le portrait, le photographe est acteur de la situation, c’est lui qui mène la danse. Sur un plateau, je suis seule-ment spectatrice, avec l’œil de mon appareil.

Pendant un tournage, il y a toujours une énorme effervescence, tout le monde a une tâche précise et doit la faire au plus vite. De ce fait, il faut savoir se faire discret, ne pas trop interagir avec la situation, ne pas se mettre dans le chemin d’un électro qui doit porter une grosse lampe, tout en comprenant rapidement ce qui se passe pour savoir ce qu’il y a à photographier.

Une équipe de tournage, c’est une sorte de grosse colonie de vacances, où tous les gens fusionnent très rapidement, où tout se vit un peu plus inten-sément. Il faut donc, tout en restant discret, se faire sa place face au groupe, ce qui est délicat, puisqu’on est la seule personne de l’équipe qui ne sert pas directement à faire avancer le fi lm, du moins pendant le tournage.

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- Quel matériel utilises-tu ?

J’avais un Nikon avant pour lequel j’avais récu-péré pas mal de vieilles optiques très chouettes. Quand Canon a lancé la vidéo, j’ai fi ni par dé-guerpir chez l’adversaire pour ajouter l’image animée à mon arc. J’ai donc opté pour le plein format avec le 5D mark II. J’ai gardé ces vieilles optiques que j’utilise avec des adaptateurs.

Le reste du temps, j’aime bien jouer avec quelques argentiques. Mon dernier coup de cœur c’est un Exa 1b, un petit 35mm avec une visée poitrine et une monture M42, je le ballade pr-esque tout le temps avec moi, c’est l’appareil qui me sert à capturer la vie de tous les jours.

- D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ?

Comme dans tout métier, je pense qu’il faut avant tout l’œil. Après être intelligent, sympathique, rigolo, rigoureux et j’en passe, ne gâchera jamais rien.

Si l’on aime vraiment ce qu’on fait, il faut juste pousser à fond tous les boutons et tout faire avec passion. Il y a tellement de défi nitions du bon photographe qu’avec la volonté, on peut tou-jours le devenir.

Par contre, être un photographe qui gagne sa vie grâce à la photo, c’est une autre histoire.

- Serais-tu prête à travailler gratuitement en échange de publicité ?

Je collabore régulièrement avec des artistes, des projets que j’aime et que je supporte, que j’ai envie de voir évoluer. Faire des photos gratuite-ment pour un projet dans lequel on croit, c’est faire un pari pour l’avenir.

Après, c’est différent en ce qui concerne la vraie publicité. Je vois souvent fl eurir des concours de grandes marques qui proposent aux photog-raphes « amateurs » l’honneur de fi gurer sur la campagne de la marque. C’est super attray-ant quand on veut se faire un nom, mais il ne faut pas oublier que derrière tout ça, ce sont des grands fi nanciers qui cherchent à faire travailler des gens gratuitement.

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Reportage du Mois

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Donc je suis assez contre ce genre de pratique, parce que cela ne donne pas tant de visibilité que ça, et qu’en participant à cela, on se tire une balle dans le pied pour l’avenir, on contribue à notre propre dé-crédibilisation, et à celle du mé-tier de photographe.

- Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite se lancer ?

De faire les choses à fond, d’aller au bout de ses idées. De ne pas trop se laisser infl uencer.

- Quel a été le moment le plus embarrassant depuis que tu pratiques la photographie ?

Les moments embarrassants, ce ne sont pas vraiment des moments de photo, c’est plus dans les réunions de famille, quand on te demande des conseils sur plein d’appareils photos que tu ne connais même pas. Ou bien quand on te don-ne l’appareil pour photographier la famille sous prétexte que tu es photographe. La dernière fois, j’ai photographié les narines de tout le monde, je crois qu’ils ont été un peu déçus.

- Si tu étais invisible une journée, quelle se-rait la première chose que tu ferais ?

Je pense que j’irai me voir dans le miroir, pour être sûre. Puis j’irai voir si ça marche aussi avec les vêtements et les appareils photos. Si oui, j’irai prendre un avion pour très loin, si non, j’irai toute nue faire des blagues à mes amis !

- Qu’est ce que tu aimes le moins chez toi ?

Ce qui m’embête souvent c’est ma timidité, mais je crois que c’est aussi un atout pour ne pas trop être intrusive. Alors, j’essaie de me soigner tout en gardant les quelques bons côtés de ce défaut.

- Quel est ton achat le plus cher ?

Mon appareil photo, tout simplement.

- Ta maison brûle, quel objet sauves-tu en pre-mier ?

Mon chat, mais ce n’est pas vraiment un objet...

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Portrait du Mois

h t t p : / / w w w . f l i c k r . c o m / p h o t o s / p h i l i p p e b o o c hP h i l i p p e B o o c h

- Bonjour Philippe, photographe c’est ton mé-tier ou bien est-ce un hobby pour toi ? Photographe n’est pas mon métier, c’est une pas-sion, pas un hobby.

- Parle-moi un peu de ton parcours.

Mon parcours photographique alors, sinon ce serait trop long... Vers 20 ans j’ai acheté un Olympus OM1 pour photographier mes proches. J’ai, par conséquent, commencé à m’intéresser à la technique, beaucoup lu, beaucoup pratiqué, beaucoup gâché de fi lm.

Plus tard, j’ai eu l’occasion de faire des stages à l’école des Gobelins pour apprendre le dével-oppement et le tirage. Mon parcours est linéaire en fait, je fais des portraits et rien que des por-traits.

- Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la photo ?

Ce qui m’a donné envie de faire des photos est le désir d’attraper des regards, des yeux que je trouvais beaux.

- As-tu un photographe de prédilection ?

J’ai quelques photographes de prédilection oui, Lartigue, Avedon, Lindbergh, Sieff. Si je dois n’en retenir qu’un, je garde Sieff qui est très complet, très sensible, il a fait de magnifi ques portraits, des nus, des paysages et des natures mortes élégants et de plus, il plus écrivait joli-ment.

- Quel message souhaites-tu faire passer à travers tes images ?

Je ne crois pas avoir de message à passer à trav-ers mes photographies, ce sont des portraits, des yeux. Ou alors, le message unique est un grand cri d’amour pour les regards.

- Comment prépares-tu une séance photo ?

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

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Mes photos se divisent en deux parties : les por-traits de gens dans la rue, il n’y a donc pas de préparation et les portraits de personnes que je contacte ou qui m’ont contacté pour une séance.

Il n’y a pas de préparation à proprement parler, c’est justement la spontanéité, la gêne même du sujet qui m’intéressent. Une personne trop mise en scène va se composer un personnage, un re-gard “à photo”, cela prend du temps et la lassi-tude peut venir rapidement.

Donc, je photographie rapidement, je ne fais pas beaucoup de clichés, j’ai toujours la crainte d’ennuyer et j’ai rapidement ce dont j’ai besoin... ou pas, mais il ne servira à rien d’insister alors.

- Comment sélectionnes-tu tes sujets ?

On revient toujours au regard. Pour ce qui est des personnes que je connais ou que je contacte pour les photographier, c’est leur regard qui m’attire, la sélection se fait donc par les yeux chez moi.

- Quel matériel utilises-tu ?

J’utilise un Hasselblad avec un 80 mm et un 150 mm, je me sers aussi d’un Canon eos 5d mkII avec un 85mm, un 100 macro et un 28-70 excel-lent.

Le numérique est très pratique et rapide mais j’ai du mal à l’aimer tout de même, je ne suis pas fan du rectangle et j’aime le fi lm et sa matière.

- D’après toi, quelles sont les qualités qui sont demandées pour être un bon photographe ?

Les qualités d’un photographe ? Aimer les su-jets qu’il photographie avant de penser au résul-tat, avoir envie de les mettre en valeur. Aimer la photographie, pas le matériel. Je crois.

- Serais-tu prêt à travailler gratuitement en échange de publicité ?

Une séance contre de la visibilité ? Il faut voir les conditions, cela me parait toujours un peu sus-pect. Non ?

- Quels conseils donnerais-tu à une personne qui souhaite se lancer ?

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Portrait du Mois

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Apprends, lis, regarde des expos... Pas que de photographie : la peinture, les statues aussi. Si tu sens que tu peux apporter quelque chose : fonce !

- Quel a été le moment le plus embarrassant depuis que tu pratiques la photographie ?

Le moment le plus embarrassant a été un jour où je me suis aperçu tout de suite que je n’arriverai à rien avec le modèle que j’avais contacté, très gênant de n’avoir aucune envie, aucune inspira-tion… Très !

- Si tu étais invisible une journée, quelle serait la première chose que tu ferais ?

Si j’étais invisible, je ferais des photos de femmes dans leur chambre. J’aimerais voir ce qu’elles font quand elles sont seules… Le photographier sans doute aussi.

- Qu’est ce que tu aimes le moins chez toi ?

Ce que j’aime le moins ? Ma paresse je crois.

- Quel est ton achat le plus cher ?

Mon achat le plus cher à mon cœur ? On ne parle pas d’argent là si ? Mon Hasselblad, j’aime son

poids, son bruit, son odeur... Et les photographies qu’il fait.

- Ta maison brûle, quel objet sauves-tu en pre-mier ?

En cas d’incendie : sauver les négatifs... Le Blad si je peux aussi.

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La Pensée du Mois

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OBSERVONS UN PEU LES PHOTOGRAPHES

Dominique Hermier

Rédacteur Expérimental

Etre photographe, c’est cultiver l’art de regarder de façon personnelle le monde qui nous entoure. Une sorte de propension à fi ger des instants, à sentir des situations, à composer des images, à les retoucher, afi n de délivrer un message visuel. A force d’observer le monde, on y trouve matière à produire des images. Selon sa sensibilité, sa culture, son éducation ou ses phobies, ses atti-rances ou sa curiosité, son esprit de challenge ou sa course à l’humilité, selon aussi son fi ltre men-tal... Le comportement des photographes est très différent. Parmi les situations que nous sommes amenés à croiser, nous rencontrons forcément... D’autres photographes.

J’aime observer des observateurs. Premières impressions. Tout d’abord, le lieu de la ren-contre.

Selon que nous déambulons au salon de la Pho-tographie, ou au mariage de Sophie et Jean-Pierre, que nous nous promenons près des cars de touristes japonais en plein centre de Paris ou que nous nous trouvons dans les catacombes, que nous croisons un photographe de mode dans son

studio, ou que nous soyons en concurrence avec le reporter, le lieu dicte ses propres codes.

Au Salon de la Photo par exemple, les néophytes croisent les professionnels. Entre les deux ex-trêmes, certains observés entrent dans l’équation suivante : “gros objectif X dernier boitier à la mode = égo au carré”. J’aime les prendre en pho-to, car c’est une posture humaine qui me ravit. L’air satisfait de ces indigènes technos, à la re-cherche permanente des regards des gens croisés pour asseoir leur surface fi nancière ou égotique, sans porter intérêt sur le contenu des stands, uniques sources de rencontres factices.

Le vocabulaire est adapté. On ne parle pas photo mais cliché, on ne dit pas sortie, mais tirage. Il est de bon ton de placer « mais je fais de l’argentique aussi ». Etre original, dans un lieu qui transpire le commerce forcé.Dans la rue, au point zéro des routes de France par exemple, les touristes émerveillés prennent des photos de leurs amis, fi ers de vivre un rêve éveillé. Les tourelles de Notre Dame, sont visées par des appareils de tout poil, des téléphones de

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tout type, photographiés par des gens de toute cou-leur, le point commun à tous ces regards étant l’esprit souriant de l’enfant qui est en nous. Le matériel utili-sé n’a pas vraiment d’importance, il faut juste que ça fonctionne à cet instant crucial. Peu de machines très professionnelles, mais une réelle passion dans le cadrage, visible car superposent l’image qu’on a en tête, avec celle qui se dessine sur l’écran brillant. Ob-server ces gens à l’arrêt, devient au fi l des minutes, abstrait. Une sorte de ballet cosmopolite, qui imman-quablement reprend sa marche en tournant la tête à gauche et à droite, juste pour voir si on aurait pas été le seul à être (un peu) ridicule, le fessier en arrière, la langue de travers.Au mariage de Sophie et Jean-Pierre, deux solutions se sont offertes aux futurs époux. Passer par un pro-fessionnel, qui s’affaire et cherche le meilleur point de vue. Il ira professionnellement orchestrer et scé-nariser les images qui fi geront cet instant si symbol-ique dans la vie, n’hésitera pas à devenir LA personne qui guide les futurs, en les emmenant ici, puis là, sans vraiment s’occuper du groupe. Son temps est compté, il a pris la casquette du fou du Roi, qui peut tout dire, mais à qui on peut couper la tête.

On peut aussi choisir de se débrouiller avec les moy-ens du bord. Le garçon (ou la fi lle) sur le(la)quel(le) reposera la lourde tâche de construire un album pas comme les autres, avec obligation de réussir des im-ages sans possibilité de refaire, se lit souvent sur le visage. Là encore, ce sont des expressions intéres-santes à observer, un mélange de joie et d’angoisse, imperceptibles et pourtant présentes. On a tous dans nos connaissances la personne qui a bien noté que nous maitrisions un tant soi peu un Refl ex, et qui pensera qu’il vous fait un cadeau en vous donnant un moyen de vous exprimer (le week-end où vous n’êtes pas là, demandé par une personne que vous n’avez pas vu depuis le lycée, et qui n’a pas d’autre budget que de vous inviter au vin d’honneur…)Dans le studio de mode, les enjeux sont encore pires. Le coût à la demi-heure étant élevé, les modèles, les éclairages, les maquillages, les accessoires et les ob-jectifs (chiffrés) créent une sorte de tension naturel-lement électrique. Un funambule sur une ligne à 380 volts. La douceur des fl ashes qui font “Floup”, la solidité et la fi abilité des boitiers moyens formats et leurs objectifs aussi brillants que des bijoux précieux, les assistants qui gravitent autour du maitre à bord. C’est sûr, voir un photographe de mode travailler dans un studio parisien ne laisse pas indifférent.

L’heure ensuite.

Le matin tôt, à la manière de chasseurs à l’affût, ou de cueilleurs de bonnes pioches dans les étals des vides-greniers, le matin tôt, donc, on peut aussi croiser le photographe. Le cheveu en bataille, le matériel bien protégé dans le sac idoine, un goût de café fort en-core sur les papilles, l’excitation de partir en chasse photo en pensant que beaucoup dorment encore est un plaisir non dissimulé. Il m’est arrivé d’avoir rendez-vous avec des groupes Flickr, tellement à l’aube que le soleil n’est pas encore apparu. Les regards sont les mêmes, des regards de gourmandise, des regards de projection sur ce qu’on souhaite trouver, sans savoir vraiment. Une sorte de carte au trésor mentale, et un mental qui vaut tous les trésors. C’est toute l’excitation de se trouver en plein dans l’instant présent. Et le sa-vourer en groupe, même si on ne connaît pas la moitié des personnes.

Photographier avec d’autres photographes est un ex-ercice toujours curieux. Chacun trimballe son expéri-ence, ses attentes, le matériel, le vocabulaire, les an-ecdotes trahissent la passion, les actes manqués, les espoirs. Observer les autres, autant qu’on peut être observé. Indiquer un « truc » autant qu’apprendre un « truc », un sentiment de bienveillance peut surgir de ce type d’expérience. Pas de concurrence réelle, il suffi t de dérusher les images (même lieu, mêmes moments) pour constater à chaque fois une réelle sur-prise : pas de photos qui se ressemblent, uniquement des photos qui sont l’identité de leurs auteurs.

L’après-midi aussi.Mais sur le Bon Coin, sur Ebay, ou boulevard Beau-marchais, on chine des machines qui ne viennent pas de Chine. Du Japon, ou d’Allemagne.Là encore, les regards gourmands croisent les ama-teurs avertis. Ceux qu’on croise souvent via avatars interposés sur les forums pointus. Une constatation, on n’y parle jamais de sensibilité, ou alors en Iso, on ne parle jamais de message photo, mais de matos. Un côté mec, plus très loin de l’Orfèvre qui aurait une spécialité mécanique.

Le soir enfi n.On observe le photographe en sortie, qui cherche à capter les dernières lueurs d’espoir de faire le bon cliché. Un trépied comme béquille, une pause longue comme pour arrêter le temps, un œil perçant comme seul le chat en a le don, creuser la nuit et y chercher le Graal.On peut aussi l’observer au club photo. Ecouter les conseils techniques, partager des clichés sur lesquels un doute persiste, organiser des sorties entre copains,

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tenter sa chance via certains concours, le photographe vient se frotter avec l’instinct grégaire de ses congé-nères qui eux, vont peut-être comprendre ses angoiss-es, ses passions, ses doutes et ses petites victoires. Un club photo est un club fermé, quoiqu’on en dise. La grammaire employée ne s’applique pas à la vraie vie.

A l’étranger.Défi nition de l’étranger pour le photographe : tout lieu autre que celui habituellement fréquenté.On y parle entre collègues. Cherchez celui qui tient un Refl ex, il sera toujours prêt à vous tuyauter et vous faire gagner du temps dans vos recherches. Il sait très bien que l’esprit du « qui donne reçoit » s’appliquera aussi pour lui, d’autant que le tuyau va dans les deux sens.

La posture.Avoir un appareil photo donne des ailes, du courage, des envies, provoque des rencontres. Qui n’a jamais été abordé par des touristes, parmi un groupe de pas-sants, juste parce que vous avez un Refl ex entre les mains et pas les autres. Garantie d’honnêteté, cette personne ne partira pas en courant avec ma boite à souvenir, garantie de résultat, s’il sait utiliser un Re-fl ex, il saura faire une belle image avec ma famille et le Trocadéro en arrière plan.Un Refl ex est un langage en soi. Il ouvre des portes. Peu importe si le photographe est un taiseux ou un ba-

vard, pourvu qu’il ait un sourire, il entrera où il désire. Essayons sans appareil photo. Ça marche moins bien.

Enfi n le type de machine.Arborer fi èrement un Leica M9, ou un DianaF en plastique est la même démarche. « Je suis différent, je suis exigeant, je suis photographe ».Cette fi erté, lue sur le visage est souvent jubilatoire, et propice à de bonnes images. L’appareil photo est le meilleur compagnon du photographe, il crée du lien, matériau justement nécessaire à la fabrication de beaux instantanés. Il attire autant qu’il freine, il assoit autant qu’il engage. Et je ne parle pas des utilisateurs d’iPhone, qui à trav-ers Instagram ou Hipstamatic, créent de l’illusion, instantanément. Peu importe le fl acon, l’ivresse se généralise, la faculté de créer son propre tourbillon autour de soi, de fabriquer sa propre légende person-nelle s’intensifi e chaque jour un peu plus…

Oui, le photographe est un bien drôle de personnage…

« Portraits de photographes », ce pourrait être un bon thème de série non ?

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La Pensée du Mois

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Rubrique d’Eva

Eva Lesalon

Directrice et

Rédactrice en chef

Cet article n’a pas pour objet de se substituer aux conseils avisés des organismes représentant notre profession ni de proposer des tarifs “ clés en main “. Il s’agit uniquement dans les lignes qui suivent de vous donner quelques indications sur la méthode de fi xation de tarifs à l’heure où bien souvent les amateurs et jeunes profession-nels hésitent à faire valoir la valeur réelle de leur travail.

Les barèmes de l’Union des photographes pro-fessionnels (UPP), téléchargeables à l’adresse www.upp-auteurs.fr, ont la particularité d’être souvent utilisés au titre de barème de référence pour la fi xation du montant de vos cessions de droits. Ces derniers ne s’adressent pas unique-ment aux auteurs photographes mais aussi aux photographes artisans. En effet, rien ne vous in-terdit en tant qu’artisan de céder vos droits sur des images déjà existantes dans vos archives ou sur des commandes.

L’application de ces barèmes n’est pas toujours chose facile, pour différentes raisons : certains photographes non professionnels tout d’abord ne se sentent pas en droit de prétendre à une qualité

de travail comparable à celle des professionnels (à tort ou à raison). De leur côté, les photogra-phes professionnels se heurtent souvent à une conjoncture économique qui rend impossible l’application des barèmes donnés à titre indica-tif et se voient obligés de réduire un peu leurs prétentions pour tenter de conserver le client. Tenir compte de la conjoncture ne signifi e pas, bien entendu, qu’il faille pratiquer une politique agressive de “ dumping “ qui, à terme, revien-drait à dévaloriser le travail du photographe lui même et de l’ensemble de la profession. Cela le desservirait à longue échéance. Je vous invite à télécharger ces barèmes et à les consulter régu-lièrement.

Sur quels critères fi xer vos tarifs ?

Il vous faut évaluer le coût de revient de vos photos :

- Le matériel que vous utilisez et rappelons que le numérique a un coût : un boitier numérique a une durée de vie assez courte, il faut donc re-nouveler l’achat d’un boitier tous les 2 ou 3 ans

C o m m e n t s ’ y r e t r o u v e r ? A q u e l p r i x v e n d r e v o s p h o t o s ? C o m m e n t r é d i g e r u n d e v i s ?

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en moyenne. Qui dit numérique dit aussi ordina-teur et logiciels coûteux.

- Le temps que vous avez passé pour réaliser la prise de vue.

- Le temps que vous aller passer pour l’editing (sélection des images) et post-production.

- Le support sur lequel vont être livrées vos im-ages : mail, cd, tirages papiers.

- Les frais de déplacement.

- Les autres frais comme l’électricité et le loyer si vous avez votre propre studio.

- Pensez également quand il y a lieu aux interv-enants : coiffeurs, maquilleurs, stylistes, etc.

- Prenez soin d’évaluer le marché de votre ré-gion, sachant que le taux horaire moyen d’un photographe dans notre pays est compris entre 70 et 120 euros/h.

- Pensez bien entendu à calculer votre marge, sachant que l’activité d’un photographe est di-visée en trois parties : la production d’images, la prospection, la gestion (comptabilité, factura-tion, relance, etc.)

Lorsqu’il est question de cessions de droits (images qui vont vous être commandées par des entreprises, des publicitaires, des maisons d’édition, des sites internet, des cartes postales, calendriers, pochettes d’albums, catalogues, etc.), veillez à raisonner de façon proportion-nelle à l’étendue des droits dont la cession vous est demandée (voir barème de l’UPP). Certaines entreprises, certaines presses ont leurs propres barèmes. En principe, le prix de la cession sera déterminé en fonction du profi t que le diffuseur retirera de l’opération.

Lorsqu’il est question de vente de tirages originaux (limités à 30 exemplaires, tirés sous votre contrôle et signés de votre main) aucun barème n’existe à cet égard et fort heureusement. Tenez compte, pour fi xer votre prix, du coût de revient de votre tirage (papier, encre ou facture de votre tireur). Il est évident que les tarifs que vous pourrez proposer varieront en fonction de votre notoriété.

La photo sociale

Dans la pratique, la fi xation des tarifs pose moins de diffi cultés, la démarche de l’artisan étant plus proche d’une démarche commerciale classique : étude du marché dans la région où il pratique, calcul du coût de production et estimation de sa marge bénéfi ciaire. Seule sa renommée et son talent pourront, au fi l du temps, l’amener à établir ses propres tarifs, sans plus tenir compte de ce que pratiquent les concurrents de sa région.

Regardons sur le site de l’UPP ce qui est écrit : il est diffi cile d’établir un prix à la journée indicatif car il dépend de nombreux facteurs, comme la notoriété du photographe, le matériel qu’il em-ploie, ses propres charges professionnelles ou personnelles. Mais il est possible de défi nir un tarif journalier minimum en ayant connaissance de certaines données indispensables. D’après les chiffres de plusieurs associations de gestion agréées, le bénéfi ce moyen, c’est à dire le revenu, pour notre profession, représente 30% de notre chiffre d’affaire. C’est à dire que, pour une recette de 1000 €, il reste au photographe un bénéfi ce (revenu) de 300 €, une fois déduites toutes les charges professionnelles et cotisations sociales. Il faut savoir également que, pour une journée de prises de vues, il y a au minimum une journée de post-production (editing, traitement d’image, re-touches), ce qui, pour une journée facturée 1.000 €, ramène le bénéfi ce à 150 € de la journée, et un revenu horaire relativement modeste. De plus, une journée de prises de vues doit aussi nous payer les jours où nous travaillons pour d’autres aspects de notre métier : la comptabilité, le démarchage des clients, la gestion de nos ar-chives, de notre site internet, etc. Se rappeler aussi que le montant facturé ne con-cerne pas seulement la prise de vues mais inclut également une cession de droits pour les usages immédiats de nos photos ou une cession for-faitaire qui défi nit dans le temps et l’espace les utilisations. Tous ces éléments doivent impérativement être pris en compte pour pouvoir exercer notre métier

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Rubrique d’Eva

dans des conditions pérennes et décentes. Une fourchette entre 700 et 1200 € est le mini-mum pour une journée de prises de vues (avec cession de droits limités et défi nis), prix auquel nous recommandons d’ajouter les frais de dé-placement. La photographie est un des rares métiers où les tarifs n’ont pas augmenté depuis des années. Re-fusons les propositions de prix ridicules. Argen-tique ou numérique, une bonne photo demande toujours du temps et du talent.

Vous l’aurez compris, il n’existe aucun tarif pré-défi ni. Il appartient à chacun de vous de fi xer vos propres tarifs en fonction de votre région, de son marché, de votre investissement, de vos charges sociales, de votre façon de travailler et du temps que cela vous coûte, de votre renommée. Toute-fois, je vous invite à éviter de pratiquer la poli-tique du “ dumping “ pour attirer la clientèle. Cette pratique ne vous amènera qu’à une situa-tion quasi intenable sur le plan fi nancier, tout en dévaluant l’ensemble de la profession.

Victime du succès de ses tarifs irréalistes qui lui amène une clientèle abondante, le photographe dont le chiffre d’affaire aura dépassé les limites

autorisées par le régime fi scal dont il a fait le choix, devra changer de régime et opter pour le régime réel. Les appels des charges trimestrielles auront vite fait de le ramener à la réalité, ce qui le contraindra à augmenter brusquement ses tarifs et de constater curieusement que la clientèle se fait beaucoup plus rare.

Important, toutes les informations de cet article ont été tirées de divers ouvrages : Vendre ses photographies de Joëlle Verbrugge ; Photogra-phe indépendant de Eric Delamarre ; ainsi que de sites ou blogs de professionnels avertis. Toute-fois, si vous souhaitez intervenir pour apporter certaines précisions, nous donner votre avis ou si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous écrire sur notre blog où vous pourrez retrouver cet article.

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Droits et Devoirs

Olivier Barré

Rédacteur Juridique

Avec le numéro 29 de Shooting, on se place juste avant le 30. Vous vous rendez compte ! Cela fait 30 numéros que vous nous suivez ! Pour le nu-méro 30, je n’ai AUCUNE idée du sujet à abor-der, je fais donc appel aux bonnes volontés avec un mail à [email protected]. Pour le numéro 29, je vais traiter l’autorisation de publi-cation entre un modèle et un photographe.

1- L’autorisation n’est pas un contrat

Je dis autorisation et non contrat car la nuance est grande. Le contrat stipule qu’il y a eu em-bauche par le photographe du modèle et salaire versé en contrepartie. Photographe amateur veut dire photographe qui travaille bénévolement. Il ne vend pas son travail, ne reçoit aucune com-mande, n’a aucun client… Il ne peut donc ré-munérer un modèle sauf avec une inscription préalable à l’URSAFF et il doit déclarer le modèle et payer toutes les charges sociales. La rémunération doit également être déclarée par le modèle sur sa déclaration d’impôt sur le revenu et le photographe doit fournir une fi che de paie au modèle.

Et oui le « travail dissimulé » est un délit suivant le Code Pénal français !

Code du travail : Art. L. 8221-1.- Sont interdits :1° Le travail totalement ou partiellement dis-simulé, défi ni et exercé dans les conditions prévues aux articles L. 8221-3 et L. 8221-5 ;2° La publicité, par quelque moyen que ce soit, tendant à favoriser, en toute connaissance de cause, le travail dissimulé ;3° Le fait de recourir sciemment, directement ou par personne interposée, aux services de ce-lui qui exerce un travail dissimulé.

2- L’autorisation est obligatoire

Et oui cher photographe, vous avez réalisé des photos de personnes et vous désirez les exploiter sur Internet ou autre (sauf dans le cercle privé) et la loi stipule cela de façon précise :La protection de la vie privée a été affi rmée en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies (art.12) et, en France, l’article 9 du Code civil protège ce droit

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depuis la loi du 17 juillet 1970 ==> Protection de son image : il est interdit de reproduire l’image d’une personne sans son autorisation. Cette rè-gle concerne tout le monde et pas seulement les “personnes publiques”. Il existe néanmoins des limites tenant au cadre dans lequel une image a été réalisée. La protection n’est pas la même pour une photographie prise lors d’une réunion publique (ex : réunion politique).Une fois les photos réalisées, les photos appar-tiennent au photographe qui en est l’auteur et le propriétaire.

Article L. 111« L’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et op-posable à tous. L’existence ou la conclusion d’un contrat de louage d’ouvrage ou de service par l’auteur d’une œuvre de l’esprit n’emporte aucune dérogation à la jouissance du droit re-connu par l’alinéa 1er. La propriété incorpo-relle défi nie par l’article L. 111-1 est indépen-dante de la propriété de l’objet matériel. [...] L’acquéreur de cet objet n’est investi, du fait de cette acquisition d’aucun des droits prévus par le présent code sauf dans les cas prévus par les

dispositions des deuxième et troisième alinéas de l’article L. 123-4. Ces droits subsistent en la personne de l’auteur ou de ses ayants droit qui, pourtant, ne pourront exiger du propriétaire de l’objet matériel la mise à leur disposition de cet objet pour l’exercice desdits droits. Néan-moins, en cas d’abus notoire du propriétaire empêchant l’exercice du droit de divulgation, le tribunal de grande instance peut prendre toute mesure appropriée, conformément aux disposi-tions de l’article L. 121-3. »

Article L.121-2.« L’auteur a seul le droit de divulguer son œuvre Sous réserve des dispositions de l’article L. 132-24, il détermine le procédé de divulga-tion et fi xe les conditions de celle-ci. »

Article 123« L’auteur jouit, sa vie durant, du droit exclusif d’exploiter son œuvre sous quelque forme que ce soit et d’en tirer un profi t pécuniaire. »

Les photos appartiennent au photographe MAIS il n’est, en aucun cas, propriétaire de l’image de la personne photographiée. L’article 226 et 226-1 du Code Pénal précise

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bien qu’il est interdit de fi xer, enregistrer ou transmettre, sans le consentement de celle-ci, l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé,

Ainsi que l’article 9 du Code Civil : chacun a droit au respect de sa vie privée.

« Toute personne dispose sur son image et sur l’utilisation qui en est faite d’un droit exclusif qui lui permet de s’opposer à la publication de celle-ci sans son autorisation, laquelle est ex-presse et spéciale ».

Il faut donc une autorisation écrite entre le photographe et le modèle. Ce document est un document offi ciel qui engage les co-signa-taires, il doit être établi suivant des règles, re-specter les lois et est un engagement.

3- L’autorisation est un document offi ciel

N’hésitez pas à établir une autorisation séri-euse, avec tous les aspects juridiques. Plus elle sera détaillée et précise, moins vous aurez de soucis. Présentez le contrat durant la première rencontre avec vos modèles, lisez-le avec elles et expliquez le. Il faut un côté pédagogue dans cette démarche car ce document peut faire peur et rassurez votre modèle que ce document est présent pour vous protéger et protéger votre travail mais est également présent pour la pro-téger dans l’utilisation des photographies et dans la protection de sa vie personnelle.

Pour gagner du temps, dotez-vous d’une auto-risation expresse où il ne reste plus qu’à rem-plir les vides au stylo. Dans votre autorisation, vous allez y mettre plein de choses impor-tantes… Lesquelles ?

-Un petit rappel à la législation française avec les articles suivant -Loi 90-603 du 12 juillet 1990 ;-Les articles L.763-1 et suivant, L.211-10, L. 211-6 du Code du Travail ;-Les articles 226, 227-23, 227-24, 311-4 du Code Pénal ;-L’article 9 du Code Civil-Les articles L.111-1, L.121-2, et L.123-1 au Code de propriété intellectuel-Les différentes parties qui apparaissent dans l’autorisation

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Droits et Devoirs

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-Nom, Prénom-Adresse-Téléphone-Site Internet-Email-Etc.-La date, le lieu et la description de votre séance photo.-Expliquer les différentes autorisations que le modèle vous donne et celle que vous donnez au modèle qui utilisera vos photos pour sa promo-tion.-Les Conditions particulières de diffusion des images.-Les limites territoriales et temporelles avec re-conduction tacite.-Les Conditions générales de diffusion des im-ages.-Les Conditions de commercialisation des imag-es (un amateur peut vendre des photos mais sous condition et en respectant la loi).

4- Sur Internet (mais à adapter et à compléter)

Vous trouverez facilement des autorisations sur Internet. Je vous conseille de les adapter et de les compléter avec les infos ci-dessus.

http://www.virusphoto.com/2665-modele-dauto-risation-de-publication.html

http://www.focale31.com/divers/autorisation_type.htm

http://www.competencephoto.com/Autorisa-tions-de-reproduction-et-de-publication-a-tel-echarger_a172.html

J’espère que cet article vous aidera dans vos dé-marches photographiques, tout en respectant la législation française. Il est certain que rien ne vous oblige à suivre ces conseils, mais en tant que photographe, nous faisons un beau métier : celui de capturer des moments uniques. Il serait regret-table de les voir abîmés à cause de l’attitude des faux-tographes !

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www.barre-olivier.com - 06 71 39 82 54

Olivier BarréPhotographe de Mariage

Evreux / Rouen

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J’ai le plaisir de vous présenter EUCALYPTUS de J-L A. FOURNIER

Son travail photographique l’a ammené à mettre en avant un arbre durant des années dans une relation à trois : L’Arbre, Les Invitées et Le Photographe. « Cet arbre est une explosion, il les ravale tous, et le jardin et le photographe. La photographie n’a pas de cadre, parce que l’arbre est forcément hors cadre : quand on veut un cadre, il faut en ap-porter un dans l’image. Dans l’arbre on peut même se dissimuler sa nature tierce (souvenir de foudre, preuve de repousse ?) est déjà l’éclatement appelé de qui ici se présente, avec ses accessoires ou le dénuement au sens strict. Qui sont-ils, ceux qui viennent ici ? Ils connaissent leur hôte, et lui off rent leur confi ance. Il y a dialogue en amont sur ce qu’on va construire et qu’on va jouer. L’anglais dirait to perform : jouer à travers la forme, forme qui traverse le jeu. À un moment donné, c’est la vie du photographe lui-même qui vient se jouer dans son propre dispositif : la preuve que la question l’emporte sur toute idée d’exhibition (latin habere, avoir : mettre hors ce qu’on a).Jouons à notre tour : ce qui est ici mon-tré, par les sujets eux-mêmes, qu’en serait-il sans l’arbre, sur le fonds neutre d’un studio, ou dans la fausse jungle des fi lms de Tarzan ? Qu’en serait-il si on faisait la même photographie un peu plus loin dans cette campagne de vent et d’eau, entre ville et mer, mais sans le mot habiter, et sans les murs clos du jardin qu’a bâti, au long des an-nées, le peintre-photographe ? » I.S.B.N : 2-930537-12-4

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Le magazine vous propose des nouveaux tarifs de publicité.

Format A4

1 parution - 15 euros

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Pour toutes informations compémentaires ,[email protected]

ou sur le site internet www.magshooting.com

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Carnets Photos

Florent Vassogne

Rédacteur& Correcteur

Photographier, c’est avant tout déclarer sa fl amme à la lumière. Elle nous entoure, nous baigne de ses rayons et pourtant se fait parfois insaisissable. Seul cet amour et le profond re-spect que la lumière inspire permettront au pho-tographe d’espérer lui donner vie sur ses images.

Je n’évoquerai pas ici les éclairages de studio, qui offrent au photographe un subtil contrôle sur la mise en lumière de son sujet. Je souhaitais da-vantage m’attarder sur la lumière naturelle, celle qui nous baigne et nous éveille dans une douceur infi nie au petit matin, celle qui l’été nous éblouit de ses rayons brûlants, celle encore qui, le soir venu, nous plonge dans un rêve des Mille et une nuits, une féérie d’ors, de satin rouge lorsque le soleil disparaît à l’horizon.

Par essence même, elle offre une multitude de visages. A chaque instant de la journée, à chaque saison de l’année, l’apparence de la lumière offre au regard une multitude de couleurs, de textures, d’intensités. Une photographie réussie dépendra

donc davantage de la capacité du photographe à mettre en scène cette lumière que du prix du matériel photo utilisé.

Comprendre la lumière est donc essentiel. Sa complexité se fera limpide lorsque le photogra-phe se sera mis à « nu » face à elle. J’entends par là, abandonner tous ses préjugés, lui offrir un respect total et faire preuve d’une humilité ab-solue. Alors et seulement, pourra-t-il tenter de la sublimer.

Sans soleil, le photographe est-il condamné à plonger dans une nuit créative ? Une journée sans astre rend-elle l’exercice photographique fade et inutile ? Non, une journée sans soleil distille une lumière merveilleuse, enveloppante, nimbant chaque sujet d’un écrin de satin… Les ombres, absentes, offrent à l’œil une scène apa-isée presque irréelle.

Parfois vous parviendrez à saisir cet instant mag-ique dans lequel la lumière rendra votre photog-

P o u r l ’ a m o u r d e l a l u m i è r eC h a p i t r e X V I I

Le Reine Bleue

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A touch of color III

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Aerial Love

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Over the Green Rainbow

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Un soleil dans le jardin

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Yellow forever

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Monochromatic - Orange

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Eclosion

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Fol espoir

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Sur son trésor

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Carnets Photos

raphie admirable. Souvent vous échouerez car l’instant à capturer est fugace. Mais rien ne dit que quelques minutes plus tard, un second instant tout aussi magique ne fera pas son apparition.

Vous l’aurez certainement compris, je suis un amoureux de la lumière naturelle sous toutes ses formes. Il m’arrive de l’admirer pendant de longues minutes, sans un bruit, alors que la foule se presse alentours. Se laisser bercer par sa beauté, sa douceur. Se sentir hors du temps et du monde et simplement contempler en silence le monde qui nous entoure, qu’il soit infi niment petit ou à taille humaine. La lumière, son élé-gance et sa magie, laisse entre-ouverte la porte des rêves… Une fois franchie, il n’y aura plus jamais de retour en arrière.

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Technique Photo

Jérôme Retru

Rédacteur Technique

L e F l a s h d e r e p o r t a g e … L e c o b r a e s t - i l s i v e n i m e u x ?

Le fl ash de reportage, appelé aussi Cobra pour sa posture, souffre d’une mauvaise réputation … souvent justifi ée. Pourtant, il couvre la plupart de vos besoins dans la limite de ses performances.

Lorsque ce fl ash est utilisé comme source prin-cipale, la lumière produite par la petite surface émissive donne des images dures, sans trop de nuances, accusant les traits et faisant ressortir les rides et autres défauts de la peau… Il ne faut donc pas hésiter à casser cette lumière par un dif-fuseur ou des réfl ecteurs.

Il faut sans cesse garder en tête que la vitesse dé-fi nie sur votre boitier n’infl ue que sur l’exposition de l’ambiance de votre image sans toucher à l’effet de l’éclair tandis que l’ouverture, elle, joue simultanément sur les 2 sources de lumières (Ambiante et artifi cielle).

Donc à chaque fois que l’on fait une photo au fl ash, on réalise en fait deux expositions différ-entes : le 1er plan et le fond.

Le 1er plan et le fond ne sont pas exposés par la même lumière.

Votre fl ash éclaire la surface du 1er plan et non un volume comme le fait la lumière du jour. Donc à chaque fois que l’on fait une photo au fl ash, on réalise en fait deux expositions différentes.

Une photo au fl ash est un sandwich de ces deux prises de vues :

1°- expo pour le 1er plan (exposé par fl ash)2°- expo pour le fond exposé par le couple Di-aph/Temps de pose Ainsi, pour sous exposer ou surexposer l’ambiance de votre image, vous ne modifi ez pas le diaphragme mais seulement la vitesse. Vous choisissez votre Diaph en fonction de 2 facteurs : tout d’abord le niveau de lumière de votre scène de prise de vue et ensuite la distance entre votre sujet et vous (un diaph trop fermé conduit à une sous expo de l’éclair par un dépassement de la portée du fl ash).

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Le MODE TTL de votre Flash :

C’est le fruit de la mesure du même nom, Through The Lens, en français : « à travers l’objectif ».

En pratique, le fl ash utilise la cellule de mesure du boitier pour évaluer la quantité de lumière nécessaire à la bonne exposition du sujet. Nous sommes ici dans la communication pleine et en-tière entre votre fl ash et votre appareil pour faire la bonne exposition. Ce type de mode convient en priorité aux sujets pris sur le vif et aux situa-tions où l’équilibre entre fl ash et lumière ambi-ante reste délicat à obtenir. Au quotidien, c’est aussi l’assurance tous risques de ramener des images à la maison quand l’obligation de réussir est engagée…

Le Mode AUTO :

C’est un Mode classique de fonctionnement du fl ash dit ancienne génération « à computer ».

La mesure n’est pas prise en charge par l’appareil mais par la cellule de votre fl ash. Cette dernière mesure la lumière réfl échie par le sujet et inter-rompt le fl ash quand elle juge que la quantité de lumière est suffi sante. Enfi n le Mode MANUEL :

Vous êtes le pilote … C’est vous qui composez votre exposition au fl ash à partir de 3 données :

1.Puissance du fl ash ou Nombre Guide (NG)2.Le diaphragme3.Optique et distance qui vous séparent du sujet.A vous de régler la puissance de votre éclair : 1/16, 1/8, 1/4, ½ ou pleine puissance. A vous de choisir un diaph en fonction de la distance jusqu’à laquelle vous souhaitez que porte votre fl ash. Pour cela, une formule simple à votre dis-position :

Portée du fl ash = NG / Diaph (pour 100 Iso.)

Ex : NG 40 et f :8D= 40/ f :8

Soit 5 mètres de couverture du fl ash à 100 Iso.

Le FILL IN ou « Remplissage » en Anglais

Simplement, cette technique consiste à régler le diaph de votre boitier en fonction de la distance moyenne du sujet puis de choisir une vitesse qui offre une exposition correcte de l’ambiance.

Le principe consiste à se servir du fl ash pour compenser l’écart de lumière entre premier plan et arrière plan. Le fl ash ne pouvant porter très loin, nous parlons ici d’un sujet en moyenne en-tre 1 et 4 mètres.

Cette technique qui consiste à se servir du fl ash pour éclairer une zone d’ombre sans que le fl ash ne soit décelable dans les zones déjà bien expo-sées. Nous débouchons ici les ombres avec un aspect le plus naturel possible.

Pour cela il faut sous exposer légèrement l’éclair de votre fl ash. Ainsi, là où il y a de la lumière en quantité suffi sante, le fl ash reste indécelable et dans les parties plus sombres, il fait son offi ce et comble les manques.

En pratique, pour faire simple, il faut appliquer sur le correcteur d’exposition de votre fl ash une correction de départ de -1.

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Votre appareil sera en mode « P » pour l’exercice. Si vous vous positionnez en contre-jour pour donner un peu d’effet à votre image, votre cel-lule va se planter et sous exposer votre image.

Avec votre fl ash, le but est de faire sortir le su-jet du fond sous exposé puisque l’ensemble de l’image aura reçu ce réglage. Avec le mode TTL associé au mode P, vous obtiendrez de meilleurs résultats mais votre sujet risque de souffrir en-core d’une surexposition.

Je vous propose donc de rééquilibrer l’éclairage naturel du fond et de l’éclair du fl ash en appli-quant une légère sous exposition du fl ash via le correcteur de ce dernier (-1).

Si nous faisons cette correction sur le boitier via le correcteur du boitier, nous l’appliquons à toute l’image ce n’est ici pas le but recherché, nous le ferons donc sur le correcteur du fl ash pour n’infl uencer que ce dernier.Donc info importante : le correcteur du fl ash vient compléter le correcteur d’expo de votre ap-pareil. En fi ll-in par exemple, en utilisant le cor-recteur du boitier on corrige l’exposition princi-pale mais aussi le fond ; en utilisant le correcteur du fl ash, on ne fait varier que la puissance de l’éclair d’où une modifi cation de l’exposition du sujet, pas celle de l’ambiance générale de votre image.

Le MODE SYNCHRO-LENTE de votre fl ash :

Ce mode permet le mélange de la lumière am-biante de votre scène de prise de vue avec l’éclair du fl ash (Synchro lente) donnant ainsi une vraie dynamique à votre image. Il s’agit, ici, d’équilibrer le contraste de l’image en évi-tant que seule la partie éclairée par le fl ash soit présente.

Pour l’exercice positionnez votre refl ex en mode « P » et votre fl ash en mode TTL, ainsi le boitier choisira seul un temps de pose assez long pour créer un effet dit « synchro lente ». Ce temps de pose long permettra « d’inscrire » l’ambiance (fl ou et mouvement) de la scène photographiée et l’éclair permettra de fi ger les acteurs en mou-vement dans celle-ci.

Pour étayer le propos : dans un spectacle de nuit en plein décor extérieur, afi n d’éviter que l’on ne voit que l’acteur éclairé par le fl ash de façon normale, on va jouer sur le temps de pose. Au lieu des classiques 1/60e ,1/125e ou 1/250e on va utiliser des temps de pose de 1/15e, ¼ voire une ou deux secondes. Ainsi les longues poses permettent d’enregistrer les détails dans la nuit

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dégageant une impression de fl oue mais l’effet est très esthétique… et le sujet principal fi gé par le fl ash semble sortir d’un halo de lumière.

La Synchro sur le 2ème rideau … C’est quoi ça ???

C’est en fait une option proposée par votre ma-tériel pour rendre plus naturel certaines de vos images. Dans un mode classique, le fl ash se déclenche dès le début de l’exposition du capteur ou du fi lm. Mais de nuit, lorsque nous pho-tographions des sources lumineuses en déplace-ment, ce type de déclenchement donne le senti-ment que les éléments en mouvement reculent d’ou cette idée de fi ger le mouvement au dernier moment pour être plus naturel. Donc le fl ash ne part pas au début de l’exposition mais plutôt à la fi n de celle-ci. En synchro rapide, la différence n’est pas notable. En synchro lente, l’image ré-sultante est bien plus esthétique et plus naturelle.Ici les disques rouge lors d’un freinage sont bien

fi gés dans le sens du mouvement de l’automobile.

Les surimpressions en « OPEN FLASH »

Cette technique permet de créer des effets spec-taculaires sur vos images. Il s’agit de réaliser une pose très longue pendant laquelle le photog-raphe éclaire plusieurs parties de l’image par des coups de fl ashs successifs pendant qu’un autre « operateur » cache l’optique pour éviter de faire « monter » l’ambiance du fond.

Pour que cela fonctionne, il faut d’abord bascul-er l’appareil en mode « MANUEL » et avoir re-cours à un temps de pose long et donc faire appel à votre meilleur ami pour la stabilité : le trépied.

Votre scène de prise de vue est un décor sombre ou peu éclairé et grâce à plusieurs coups de fl ash

pour fi ger le sujet et le décor vous allez rem-plir l’image de lumière là où vous le souhaitez. Choisissez un temps de pose en deçà de 1/8e s ou ¼ s, jusqu’à plusieurs secondes et coups de fl ash pour peindre la lumière où vous le souhaitez.

Avant « open fl ash »

Après « Open fl ash » Enfi n l’Effet Stroboscope de votre nouveau meilleur ami :

Ce mode consiste à envoyer plusieurs éclairs à intervalles très réguliers. Ceci permet de décomposer le mouvement du sujet en au-tant de poses fi gées que d’éclairs déclenchés… Seul inconvénient : la puissance de votre fl ash s’effondre du fait des sollicitations et donc votre sujet doit être assez proche de vous.

Cet article aura, j’espère, démystifi é un peu ce fl ash qui est loin d’être votre ennemi… Charge à vous de charmer le cobra pour qu’il réponde à vos sollicitations. Bonne images à toutes et tous. Si d’autres questions vous viennent, vous pouvez me contacter sur www.jerome-ret-ru.com, j’essaierai d’être le plus réactif possible pour répondre à vos attentes !

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Enfi n l’Effet Stroboscope de votre nouveau meilleur ami :

Ce mode consiste à envoyer plusieurs éclairs à intervalles très réguliers. Ceci permet de décom-poser le mouvement du sujet en autant de poses fi gées que d’éclairs déclenchés… Seul inconvé-nient : la puissance de votre fl ash s’effondre du fait des sollicitations et donc votre sujet doit être assez proche de vous.

Cet article aura, j’espère, démystifi é un peu ce fl ash qui est loin d’être votre ennemi… Charge à vous de charmer le cobra pour qu’il réponde à vos sollicitations. Bonne images à toutes et tous.

Si d’autres questions vous viennent, vous pou-vez me contacter sur www.jerome-retru.com, j’essaierai d’être le plus réactif possible pour répondre à vos attentes !

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Le matériel

Paul Pierron

Rédacteur Matériel

Pour ce numéro 29, je vais répondre à une question que l’on m’a posée il y a peu de temps concernant la possibilité d’avoir un grain argentique avec un refl ex numérique. J’ai été fortement étonné par cette demande ! L’ironie du sort veut qu’au moment où la technologie utilisée par les appareils pho-tos numériques élimine les imperfections photographiques, les photographes cherch-ent un moyen de recréer ces effets à l’aide des logiciels de retouche d’images. L’intérêt d’utiliser un capteur d’image à la place d’un fi lm est que l’image est composée de pixels et non de minuscules grains d’halogénure d’argent présents dans l’émulsion pho-tographique, ce qui donne des photos lisses et sans granulation. Cependant, l’effet de granulation fait partie des éléments précieux de la photographie pour les nostalgiques de la pellicule, comme le prouvent les innom-brables photos noir et blanc granuleuses qui semblent donner un point de vue fi dèle et au-thentique. Même si vos photos numériques sont extrêmement lisses, nous allons donc

voir comment reproduire cet effet à l’aide d’Adobe Photoshop en apportant atmosphère et profondeur à votre photo.

Récolte du grain :

Cet article explique comment appliquer un grain à vos photos numériques à l’aide de Photoshop et Photoshop Elements. Dans un premier temps, il faut apprendre comment le grain se forme dans un fi lm et comment s’en servir pour effectuer les choix appropriés lorsqu’ on utilise le logiciel. Nous passerons ensuite en revue les trois options permettant d’ajouter du grain, à savoir le fi ltre Grain photo, le fi ltre Texture/Grain et le fi ltre Bruit.

Nature photographique du grain :

Lorsqu’un photographe souhaitait obte-nir une image “granuleuse” avec un fi lm, il utilisait une sensibilité ISO élevée (ISO 800 et supérieure) ou il poussait le fi lm lors de la prise de vue. Pousser un fi lm consiste à

Rubrique matos : un grain de folie ?

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prendre des photos à une sensibilité ISO supéri-eure à celle pour laquelle le fi lm est conçu, ce qui sous-expose le fi lm dans un premier temps, puis à pousser (sur-exposer) les négatifs pendant le développement. La taille du grain et le contraste sont ainsi augmentés. L’effet est similaire à ce-lui obtenu lorsqu’on utilise les paramètres ISO supérieurs des appareils photos numériques. Ce sont les pixels qui sont accentués sous la forme de bruit et non le grain photo. De la même façon que le bruit numérique dégrade la qualité de la photo, le grain peut envahir une photo (s’il n’est pas utilisé avec précaution), que l’on l’ajoute de manière photographique ou numérique.Remarque : il existe bien d’autres façons d’ajouter du grain de manière photographique, notamment à l’aide des agrandissements ou en utilisant un révélateur papier dilué, mais utiliser une sensi-bilité ISO élevée ou pousser le fi lm permet de se rapprocher davantage du processus d’imagerie numérique.

Ajout de grain avec Photoshop :

Photoshop propose trois fi ltres de grain dif-férents. Nous allons voir comment les utiliser et les maîtriser pour obtenir les images granuleuses souhaitées. On pourra ainsi observer les subtilités des trois options présentées dans cet article sur l’écran de votre ordinateur. L’exemple est com-posé d’images en niveaux de gris, mais le grain photo est le même pour les images en couleur. Si vous souhaitez utiliser une photo comme exem-ple, assurez-vous de choisir une image en mode RVB ou Niveaux de gris car les fi ltres qui vont être utilisés ne fonctionnent pas en mode CMJN ou Lab.

Filtre Grain photo :

Conçu à l’origine pour éviter les effets de bande sur un scanner de fi lm, le fi ltre Grain photo ajoute à la fois un bruit régulier aux ombres et aux tons moyens d’une photo et un motif plus apparent aux tons clairs.Pour utiliser ce fi ltre, lancez Photoshop et ouvrez votre image. Sélectionnez ensuite Filtre > Artis-tiques > Grain photo pour ouvrir la boîte de dia-logue Grain photo. Cette boîte de dialogue vous

permet de contrôler le Grain, la sensibilité des Zones claires, ainsi que l’Intensité générale de l’effet. La taille du grain est comprise entre 0 et 20, mais au-delà de 5, les éléments sont très pixé-lisés. Il est également recommandé d’attribuer une valeur peu élevée au paramètre Intensité. Le paramètre Ton clair peut être réglé sur n’importe quelle valeur en fonction de la gamme des tons de votre image. Pour obtenir l’effet de grain de la photo ci -dessous, le paramètre Grain a été défi ni sur 3, Ton clair sur 4 et Intensité sur 1.

Photo originale

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Le fi ltre Grain photo permet d’appliquer un grain uniforme convenable à votre image ; cependant, les deux autres options vous offrent un meilleur contrôle et de meilleurs résultats.Pour l’instant, enregistrez votre image en tant que nouveau fi chier. Ensuite, ouvrez à nouveau le fi chier d’origine et appliquez les autres fi ltres en utilisant la même image à chaque fois.

Filtre Texture Grain :

Le fi ltre Texture/Grain offre différentes options permettant d’ajouter différents styles de grain à votre image. Pour y accéder, sélectionnez Fil-tres > Texture > Grain. La boîte de dialogue Grain s’affi che. Laissez de côté les curseurs de réglage pour le moment, cliquez sur le menu déroulant Type pour affi cher les options, à savoir Régulier, Tamisé, Léger, Touffu, Contrasté, Dilaté, Poin-tillé, Horizontal, Vertical et Moucheté.

Nous pensons que la plupart de ces options font partie de la catégorie des effets spéciaux plutôt que des effets simples, mais vous pouvez obtenir un motif de grain satisfaisant à l’aide du type de grain Régulier.

Avec ce fi ltre, le paramètre Intensité contrôle l’importance de l’effet et la taille du grain. Les valeurs les plus basses produisent donc un effet plus subtil et plus attrayant. L’option Contraste permet de régler la gamme de tons de votre im-age sur une échelle de 0 à 100, les valeurs les plus basses diminuant le contraste et les valeurs les plus élevées accentuant les effets. Si vous défi nis-sez l’option Contraste sur 50, l’image n’est pas modifi ée. L’effet présenté ci-contre a été créé à l’aide du type de fi lm Régulier, avec une intensité de 20 et un contraste de 55.

La variété des options proposées par le fi ltre Grain le rend très agréable à utiliser. Si vous recherchez un aspect granuleux et des contrastes importants, ce fi ltre répondra à vos attentes.

Filtre Ajout de bruit :

Les fabricants d’appareils photo faisant tout leur possible pour supprimer le bruit lors de la cap-

ture d’images, cela peut paraître étrange d’utiliser le fi ltre Ajout de bruit et anéantir leurs efforts. Cependant, ce fi ltre est la solution idéale pour ajouter du grain à une image. Il permet de con-trôler très précisément la répartition des motifs de bruit. Bien que les deux autres effets ajoutent du bruit à l’image, ils ne peuvent pas reproduire l’uniformité d’un véritable grain photo. Le fi ltre Ajout de bruit, lui, vous le permet.

Pour utiliser le fi ltre Bruit, sélectionnez Fil-tre > Bruit > Ajouter un bruit. La boîte de dialogue Ajout de bruit s’affi che. Le curseur Quantité per-met de défi nir l’intensité de l’effet, mais il est pré-férable de sélectionner Uniforme ou Répartition gaussienne du bruit. L’option Uniforme est ap-pliquée de manière aléatoire. Elle est davantage adaptée à des images colorées. Pour les images en niveaux de gris, l’option Répartition gaussi-enne est plus adaptée car elle utilise une courbe spécifi que pour produire une gamme plus large de pixels clairs et foncés.

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L’option Monochromatique répartit le bruit uni-formément sur les couches, ce qui est utile dans le cas d’images colorées mais pas dans le cas d’images en niveaux de gris.

Pour obtenir l’effet ci-dessous, la valeur Quan-tité a été défi nie sur 10,72 % avec une Réparti-tion gaussienne du bruit. Vous obtenez une image qui a l’aspect d’une photo prise avec un fi lm de grande sensibilité et non avec un appareil photo numérique.

Remarque : une fois que vous avez appliqué l’un des fi ltres Grain mentionnés, pensez à ajouter un léger Flou gaussien (Filtres > Atténuation > Flou gaussien) pour atténuer les contours grossiers et rendre l’effet plus naturel.

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Sophia Mézières

Rédactrice Astrologue

Consiel

Photoscope

T r è s b o n n e a n n é e à t o u s , a m i s d u Z o d i a q u e P H O T O S C O P E S H O O T I N G - M a i 2 0 1 2

En ce mois de Mai, « fais ce qu’il te plaît ». Vous aurez de l’ingéniosité qui vous permettra de trouver de nouvelles idées créatives et qui amélioreront votre cadre de vie. Vous serez sûrs de vous et saurez convaincre aisément les autres de suivre vos talents. Toutefois, il faudra faire avec le carré Soleil/Uranus, qui vous demand-era d’affi rmer votre singularité et de vous convaincre de la pertinence du bien fondé de vos certitudes dans vos projets. Misez sur les ultras violets et bleus.

Bélierdu 20 Mars au 20 Avril :

Taureaudu 20 Avril au 20 Mai :

Avec le trio, Soleil/Jupiter/Mercure dans votre signe, on peut dire que vous serez d’une humeur franche et loyale. Toute-

Il y aura des défi s dans l’air et des choix à faire. Car à force de trop vouloir dominer votre entourage, vous risquez de produire des réactions inhabituelles de ce dernier. Vous aurez besoin de séduire et de vous exprimer. Une très nette augmentation d’activité, produira des moments intens-es. Mercure vous donnera l’occasion de

Gémeauxdu 21 Mai au 21 Juin :

fois, avec certaines complications de Vé-nus, votre planète vous fera subir le dic-ton suivant « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas ». Votre cœur sera troublé, tourmenté, par des confl its senti-mentaux. La communication risque d’être fermée, desséchée par trop de raison. Afi n d’harmoniser au mieux vos humeurs chromatiques, portez des gris et roses.

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Cancerdu 21 Juin au 22 Juillet :

Des tensions seront à craindre ce mois-ci et notamment avec les signes de Terre. On relèvera cependant un très net renforce-ment de votre énergie, ce qui vous permet-tra de prendre des décisions immédiates et ainsi régler toutes sortes de petits dés-agréments domestiques. Attendez-vous à connaitre une fi n de mois agitée. Tentez votre chance au jeu, en jouant au feeling. Mettez de la couleur à vos humeurs pour égayer votre quotidien en portant du bleu du blanc et du rouge.

Liondu 23 Juillet au 23 Août :

Il y aura beaucoup d’activité cérébrale et vous ferez preuve d’impulsivité, ce qui pourra nuire à l’harmonie générale. En cas de confl it, mieux vaut prendre du re-cul afi n d’observer la situation plutôt que de vous prendre la tête avec de faux prob-lèmes. Il y aura de l’orage dans l’air durant la première quinzaine du mois, ensuite cela devrait se calmer et une tendance plus positive verra le jour. Mon conseil couleur du mois, évitez de porter du noir, qui minerait votre joli frimousse, mais usez des rouges passions.

Balancedu 23 Septembre au 23 Octobre :

Avec le cycle du Temps, Lune/Saturne, vous aurez une tranquillité d’âme. Vous saurez maintenir votre bien-être et votre quiétude en prenant de sages distances vis-à-vis de tout ce qui risquerait de per-turber l’harmonie de votre intimité et de votre vie quotidienne. Vous chercherez à faire plaisir à une personne chère. Dans vos réalisations professionnelles, vous continuerez sur la marche du succès. Pour vibrer au rythme des couleurs, portez les couleurs printanières, verts bleus et blanc.

briller en société. Une rencontre professi-onnelle ou autre peut se faire ces jours-ci. Pour retrouver calme et sérénité, purifi ez votre dressing de blanc pur.

Les longs voyages vous procureront de multiples raisons de cultiver le bien-être. Vous connaitrez une période d’accélération et vos sens seront en éveil durant tout le mois. Vous aurez de nouveaux contacts et vos démarches vous sembleront plus aisées. Certains déblocages planétaires, de Pluton et Uranus, vous redonneront à nouveau des ailes. Evitez de vous les brûler. Mon conseil couleurs du mois : les gris lumineux et gris anthracite, les noirs ébène et les roses fl ashs.

Scorpiondu 23 Octobre au 22 Novembre :

Viergedu 23 Août au 22 Septembre :

De très bons augures sur le plan sen-timental seront au programme et il ne faudra pas gaspiller ces infl uences plané-

taires positives, pour la bonne poursuite de votre couple. Vous aurez à faire face à toutes sortes de responsabilités qui vous tomberont sur la tête et ceci aura pour conséquence de vous irriter le moral. Cer-taines diffi cultés familiales seront sources de préoccupations. Pour parfaire votre garde-robe, arrangez-vous pour harmon-iser vos tenues de vert de bleu et de blanc ivoire.

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Ce Photoscope vous est proposé par Sophia Mézières

Astrologue Conseil Diplômée.

Sagitairedu 22 Novembre au 21Décembre :

N’attendez pas pour agir, amis(es) de ce signe. Faites preuve de dynamisme car la première quinzaine du mois sera assez ac-tive et vous devrez vous rapprocher des êtres qui vous sont chers, afi n de consol-ider les liens qui vous unissent. De très bons résultas seront à prévoir coté budget, grâce au transit de Mars, qui vous sera très favorable. Vous saurez tirer parti des op-portunités qui se présenteront. Mon coup de cœur couleurs de ce mois de Mai sera le rouge et le noir.

Vous aurez l’esprit d’entreprise et pourrez bien donner quelques conseils avertis à un de vos proches. Le magnifi que Trigone dans votre signe, vous permettra de gravir les marches de la gloire. Evitez toutefois de vous éparpillez par trop d’occupations, car même si vous faites preuve d’acharnement pour mener à bien votre mission, dites-vous que parfois, il faut apprendre à se reposer. Les couleurs plutoniennes don-neront du caractère à vos actions. Portez les jaunes, rouges et les noirs.

Votre énergie du mois sera au ser-vice de vos désirs et de vos actions. L’accent sera mis sur la création et l’envie d’accomplissement. A prévoir quelques nuages qui viendront assombrir vos rela-tions avec le matériel et les fi nances. Les questions d’argent seront à gérer avec dis-cipline, auquel cas, les illusions de votre planète Neptune, vous emmèneront droit dans les confl its. Afi n de positiver les éner-gies de cet astre, harmonisez vos journées en portant les couleurs aux vibrations profondes, tels que les bleus mers.

Capricornedu 22 Décembre au 20 Janvier :

Verseaudu 20 Janvier au 10 Février :

Attention à ne pas aller trop vite en be-sogne, car un vent de passion souffl era sur vos amours, provoquant des tempêtes et des remous. Ne foncez pas dans le brouil-lard, surtout si vous êtes en quête de l’âme sœur. Misez plutôt sur le travail, car c’est là que vous aurez des chances de marquer des points. A vous de faire preuve de con-stance, afi n de vous redorer le blason au-

Poissondu 18 Février au 20 Mars :

www.sophia-mezieres.com

près de vos supérieurs ou collègues. Afi n de vibrer au diapason du Cosmos, portez les couleurs pures, tels que les blancs et bleus.

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Prochaine parution : 01 Juin 2012

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