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Sigmund Freud psychanalyste autrichien, 1856-1939 Sigmund Freud, “Actes obsédants et exercices religieux ”. (1907). Traduction française de Marie Bonaparte, revue par l’auteur, 1932. Texte téléchargeable! Sigmund Freud, “L'avenir d'une illusion ” (1927). Traduction française de Marie Bonaparte, revue par l’auteur, 1932. Texte téléchargeable! Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse (1904). Cinq leçons prononcées en 1909. Traduction française de Yves Le Lay, 1921, revue par Freud. Texte téléchargeable! Sigmund Freud, Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique (1914). Traduction du Dr. S Jankélévitch, en 1927, revue par Freud. Texte téléchargeable! Une édition réalisée par Gemma Paquet , bénévole. Sigmund Freud, ESSAIS DE PSYCHANALYSE. Traduction française, 1920 par le Dr S. Jankélévitch. Sigmund Freud, “Au-delà du principe de plaisir ” (1920) Traduction française du Dr S. Jankélévitch, en 1920, revue par Freud. Texte téléchargeable! Une édition réalisée par Gemma Paquet , bénévole. Sigmund Freud, “Psychologie collective et analyse du moi (1921) Traduction française du Dr S. Jankélévitch, en 1921, revue par Freud. Texte téléchargeable! Une édition réalisée par Gemma Paquet , bénévole. Sigmund Freud, “Le moi et le ça ” (1923) Traduction française du Dr S. Jankélévitch, en 1923, revue par Freud. Texte téléchargeable! Une édition réalisée par Gemma Paquet , bénévole. Sigmund Freud, “Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort ” (1915) Traduction française du Dr S. Jankélévitch, en 1915, revue par Freud. Texte téléchargeable! Une édition réalisée par Gemma Paquet , bénévole.

Sigmund Freud, - Www.lutecium.org Cooperative · Le Moïse de Michel-Ange”. (1914) Sigmund Freud, “La psychanalyse et l'établissement des faits en matière judiciaire par une

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  • Sigmund Freud psychanalyste autrichien, 1856-1939

    Sigmund Freud, Actes obsdants et exercices religieux. (1907). Traduction franaise de Marie Bonaparte, revue par lauteur, 1932. Texte tlchargeable! Sigmund Freud, L'avenir d'une illusion (1927). Traduction franaise de

    Marie Bonaparte, revue par lauteur, 1932. Texte tlchargeable! Sigmund Freud, Cinq leons sur la psychanalyse (1904). Cinq leons prononces en 1909. Traduction franaise de Yves Le Lay, 1921, revue par Freud. Texte tlchargeable! Sigmund Freud, Contribution l'histoire du mouvement psychanalytique (1914). Traduction du Dr. S Janklvitch, en 1927, revue par Freud. Texte tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole.

    Sigmund Freud, ESSAIS DE PSYCHANALYSE. Traduction franaise, 1920 par le Dr S. Janklvitch. Sigmund Freud, Au-del du principe de plaisir (1920) Traduction franaise du Dr S. Janklvitch, en 1920, revue par Freud. Texte tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole. Sigmund Freud, Psychologie collective et analyse du moi (1921) Traduction franaise du Dr S. Janklvitch, en 1921, revue par Freud. Texte tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole. Sigmund Freud, Le moi et le a (1923) Traduction franaise du Dr S. Janklvitch, en 1923, revue par Freud. Texte tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole. Sigmund Freud, Considrations actuelles sur la guerre et sur la mort (1915) Traduction franaise du Dr S. Janklvitch, en 1915, revue par Freud. Texte tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole.

    http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/cinq_lecons_psychanalyse/cinq_lecons/cinq_lecons.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/freud_photo/freud_photo.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/avenir_dune_illusion/t2_actes_obsedants/actes_obsedants.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/avenir_dune_illusion/t1_avenir_une_illusion/avenir_une_illusion.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/cinq_lecons_psychanalyse/cinq_lecons/cinq_lecons.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/cinq_lecons_psychanalyse/contribution_hist_mouv_psy/contribution.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/cinq_lecons_psychanalyse/contribution_hist_mouv_psy/contribution.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_de_psychanalyse/Essai_1_au_dela/au_dela_prin_plaisir.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_de_psychanalyse/Essai_2_psy_collective/psycho_collective.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_de_psychanalyse/Essai_3_moi_et_ca/moi_et_ca.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/essais_de_psychanalyse/Essai_4_considerations/considerations.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666
  • Sigmund Freud, Essais de psychanalyse applique. Traduction franaise de Mme E. Marty, 1927 et 1933. Texte tlchargeable! Sigmund Freud, Le Mose de Michel-Ange. (1914) Sigmund Freud, La psychanalyse et l'tablissement des faits en matire judiciaire par une mthode diagnostique. (1906) Sigmund Freud, Des sens opposs dans les mots primitifs. (1910) Sigmund Freud, La cration littraire et le rve veill. (1908) Sigmund Freud, Parallles mythologiques une reprsentation obsessionnelle plastique. (1916) Sigmund Freud, Le thme des trois coffrets. (1913) Sigmund Freud, Quelques types de caractre dgags par la psychanalyse . (1915-1916) Sigmund Freud, Une difficult de la psychanalyse. (1917) Sigmund Freud, Un souvenir d'enfance dans Fiction et Vrit de Goethe. (1917) Sigmund Freud, L'inquitante tranget (Das Unheimliche). (1919) Sigmund Freud, Une nvrose dmonique au XVIIe sicle. (1923) Freud (Sigmund) et Breuer (Joseph), tudes sur l'hystrie (1895). Traduction d'Anne Berman. Sigmund Freud, Un vnement de la vie religieuse. (1928). Traduction

    franaise de Marie Bonaparte, revue par lauteur, 1932. Sigmund Freud, Introduction la psychanalyse (1916). Traduction franaise, 1921 par le Dr S. Janklvitch. Texte tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole.

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  • Sigmund Freud, Le mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient (1905). Traduit de l'allemand par Marie Bonaparte et le Dr. M. Nathan en 1930. Paris: Gallimard, 1930. Rimpression: Gallimard, 1971, 378 pp. Collection ides, nrf, no 198. Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation (1929) Traduit de l'Allemand par CH. et J. ODIER, 1934, in Revue franaise de psychanalyse, 1934. Texte

    tlchargeable! Une dition ralise par Gemma Paquet, bnvole. Sigmund Freud, Ma vie et la psychanalyse (1925). Traduction de l'Allemand par Marie Bonaparte, revue par Freud lui-mme. Sigmund Freud, Mose et le monothisme (1939).Traduction franaise, 1948, par Anne Berman. Sigmund Freud, Nouvelles

    confrences sur la psychanalyse (Confrences dispense au trimestre d'hiver 1915-16 et au trimestre d'hiver 1916-17). Traduction franaise par Anne Berman, 1936. Sigmund Freud et Albert Einstein, Pourquoi la guerre ? Correspondance entre Albert Einstein et Sigmund Freud. Il s'agit de la version dite l'initiative de l'Institut International de Coopration Intellectuelle - Socit des nations, en 1933. Texte tlchargeable! Sigmund Freud, Psychanalyse et mdecine ou La question de l'analyse profane (1925). Traduction de l'Allemand par Marie Bonaparte, revue par Freud lui-mme, 1925. Le texte inclut la Postface de Freud publie en 1927 et traduite de l'Allemand par notre cher ami et prcieux collgue, Philippe Folliot, bnvole, professeur de

    philosophie au Lyce Ango et responsable du site Philotra. Texte tlchargeable!

    http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychopathologie_vie_quotid/psychopathologie.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/malaise_civilisation/malaise_civilisation.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/malaise_civilisation/malaise_civilisation.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/malaise_civilisation/malaise_civilisation.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/ma_vie_et_la_psychanalyse/ma_vie.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/nouvelles_conferences/nouvelles_conferences.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/le_mot_d_esprit/le_mot_d_esprit.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/le_mot_d_esprit/le_mot_d_esprit.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/malaise_civilisation/malaise_civilisation.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/nouvelles_conferences/nouvelles_conferences.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/pourquoi_la_guerre/pourquoi_la_guerre.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/psychan_et_medecine.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/psychan_et_medecine.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/psychan_et_medecine.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/postface.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/postface.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-Philippe-35281http://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-Philippe-35281http://www.philotra.com/http://www.philotra.com/http://www.philotra.com/
  • Sigmund Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne. Application de la psychanalyse l'interprtation des actes de la vie quotidienne. (1901) Traduit de l'Allemand par le Dr. S. Janklvitch, en 1922. Traduction de l'Allemand autorise par l'auteur et revue par l'auteur lui-mme, 1922. Traduction prcdemment publi dans la Bibliothque scientifique. Paris: ditions Payot, 1975. 298 pp. Collection: Petite bibliothque Payot, no 97. Une dition numrique ralise par mon amie, Gemma Paquet, bnvole. Livre tlchargeable! Sigmund Freud, La question de l'analyse profane ou

    Psychanalyse et mdecine (1925). Traduction de l'Allemand par Marie Bonaparte, revue par Freud lui-mme. Texte tlchargeable! Sigmund Freud, Postface (1927). Traduite une premire fois de l'Allemand en 1985 et publie chez Gallimard. Nouvelle traduction de l'Allemand (libre de droits) par notre ami Philippe Folliot, octobre 2002. Texte tlchargeable! Psychologie des masses et analyse du moi. Traduction franaise, 1920. Sigmund Freud, Totem et tabou. Interprtation par la psychanalyse de la vie sociale des peuples primitifs (1912). Traduction franaise, 1951. Traduit de l'Allemand en franais avec l'autorisation de Freud en 1923. Rimpression, 1951. Texte tlchargeable !

    http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/totem_tabou/totem_tabou.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychopathologie_vie_quotid/psychopathologie.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychopathologie_vie_quotid/psychopathologie.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychopathologie_vie_quotid/psychopathologie.htmlhttp://classiques.uqac.ca/inter/benevoles.php#Anchor-27666http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/psychan_et_medecine.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/psychan_et_medecine.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/psychanalyse_et_medecine/postface.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/totem_tabou/totem_tabou.htmlhttp://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/totem_tabou/totem_tabou.html
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    Sigmund Freud - Esquisse

    -1-

    Sigmund Freud

    ESQUISSE / ENTWURF

    (Document de travail : traduction Suzanne Hommel, avec la participation de

    Andr Albert, ric Laurent, Guy Le Gauffey, Erik Porge), Extrait de Palea 6,7 et 8.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -2-

    Plan Gnral

    INTRODUCTION

    Le projet de cette esquisse est d'aboutir une psychologie comme science de la

    nature c'est--dire reprsentant les processus psychiques comme des tats

    quantitativement dtermins de particules matrielles distinguables, ceci afin de les

    rendre figurables et non contradictoires. L'esquisse contient deux ides principales :

    1) comprendre ce qui distingue l'activit du repos comme une quantit (Q)

    soumise aux lois gnrales du mouvement,

    2) supposer que les neurones sont des particules matrielles N et Q -Des

    tentatives analogues sont maintenant frquentes.

    PREMIER PRINCIPE

    1 - LA CONCEPTION QUANTITATIVE

    Elle est directement tire des observations cliniques de la pathologie, surtout l o

    il s'agissait de reprsentations hyperintenses, comme dans l'hystrie et la nvrose

    obsessionnelle, o, comme cela s'avrera, le caractre quantitatif ressort plus

    nettement que dans le normal. Des processus comme la stimulation, la substitution,

    la conversion, la dcharge, qui taient dcrire, ont directement suggr la

    conception de l'excitation neuronique en termes d'coulements de quantits. Il

    semblait possible de gnraliser ce qui est ici admis. On pourrait poser partir de

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    ces considrations le principe fondamental d'activit des neurones en rapport avec la

    quantit (Q), principe qui promettait d'clairer la question puisqu'il semblait

    embrasser l'ensemble de la fonction. C'est le principe de l'inertie des neurones ; il

    nonce que les neurones tendent se dfaire de la quantit. La structure et le

    dveloppement ainsi que le travail des neurones, sont comprendre selon ce

    principe.

    Le principe d'inertie explique d'abord la structure clive des neurones en neurones

    moteurs et neurones sensitifs comme tant un dispositif destin annuler (aufheben)

    l'absorption des quantits en les transmettant. On peut ainsi comprendre le

    mouvement rflexe comme forme fige de cette transmission de quantits. Le

    principe d'inertie fournit le motif du mouvement rflexe. Si nous remontons plus loin,

    nous avons le systme neuronique qui, en tant qu'hritier de l'irritabilit gnrale du

    protoplasme, se trouve d'abord la surface extrieure irritable qui est morcele par

    de larges bandes de ... non-excitables. Un systme neuronique primaire se sert de

    cette quantit (Q) ainsi acquise afin de la transmettre, grce l'existence d'une

    liaison, aux machines musculaires, et se maintient ainsi en non-stimulation (reizlos).

    Cette dcharge figure la fonction primaire des systmes neuroniques. Il y a place

    maintenant pour le dveloppement d'une fonction secondaire : la fuite devant les

    stimulations. En effet, parmi les voies de dcharge, sont prfres et maintenues

    celles auxquelles la cessation de la stimulation est lie. Il y a ici en gnral une

    proportion qui s'tablit entre la quantit d'excitation et le travail ncessaire la fuite

    devant la stimulation, afin que le principe d'inertie ne soit pas perturb de ce fait.

    Mais, ds le dpart, le principe d'inertie est perturb par d'autres facteurs. Quand la

    complexit s'accrot l'intrieur, le systme neuronique reoit des stimulations

    venant de l'lment corporel lui-mme, des stimulations endognes qui doivent aussi

    tre dcharges Celles-ci trouvent leur origine dans les cellules du corps et il en

    rsulte les 3 grands besoins -la faim, la respiration, la sexualit-. L'organisme ne peut

  • 3

    Sigmund Freud - Esquisse

    -3-

    chapper ces grands besoins comme il peut chapper aux stimulations venues de

    l'extrieur, il ne peut pas utiliser leur quantit pour fuir la stimulation. Ces besoins ne

    cessent que dans des conditions dtermines qui doivent ncessairement tre

    ralises dans le monde extrieur. Par exemple, le besoin de nourriture. Afin

    d'accomplir cette action qui mrite d'tre appele spcifique, il faut un travail qui est

    indpendant des quantits (Q) et qui est gnralement plus grand, puisque

    l'individu est plac dans des conditions qu'on peut dsigner comme constituant la

    Ncessite de la vie (Not des Lebens). Par l, le systme neuronique est forc

    d'abandonner la tendance originaire l'inertie, c'est--dire la rduction un niveau

    = 0. Il faut qu'il apprenne supporter une rserve de quantit pour satisfaire aux

    exigences d'une action spcifique. Dans la faon dont il le fait, apparat nanmoins la

    persistance de la mme tendance sous la forme modifie d'un effort pour maintenir

    au moins au niveau le plus bas possible la quantit (Q), et pour se dfendre contre

    une augmentation de celle-ci, c'est--dire pour la maintenir constante. Tout le travail

    du systme neuronique est considrer soit du point de vue de la fonction primaire,

    soit de celui de la fonction secondaire qui est impose par la Ncessit de la vie.

    2 - LA THEORIE DES NEURONES

    Le deuxime pilier de cette doctrine est de combiner cette thorie de la quantit

    (Q) avec ce que nous savons des neurones d'aprs la plus rcente histologie. Son

    apport principal est que le systme neuronique est constitu de neurones distincts,

    de structure analogue, en contact par l'intermdiaire d'une masse trangre. De l'un

    l'autre, les extrmits se comportent comme des parties de tissu tranger dans

    lesquelles certaines directions de conduction sont prformes ; en effet, ils reoivent

    au moyen d'appendices cellulaires et transmettent par des cylindres-axes. A cela

    s'ajoutent de nombreuses ramifications de calibre trs diffrent.

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    Si l'on combine cette prsentation des neurones avec notre conception de la

    thorie des quantits (Q), on obtient la reprsentation d'un neurone N investi rempli

    d'une certaine quantit (Q), qui d'autres moments peut tre vide. Le principe

    d'inertie trouve son expression dans l'hypothse d'un courant dirig, partir des

    voies de conduction ou appendices cellulaires, vers le cylindre-axe. Chaque neurone

    est ainsi l'image du systme neuronique tout entier avec sa structure clive, le

    cylindre-axe tant l'organe de dcharge. Toutefois la fonction secondaire qui exige

    un emmagasinement de quantit (Q) est rendue possible si l'on suppose des

    rsistances qui s'opposent la dcharge, et la structure des neurones permet de

    penser que toutes les rsistances se produisent aux points de contact qui prennent

    ainsi la valeur de barrires. L'hypothse de barrires de contact est fconde bien

    des gards.

    3 - LES BARRIERES DE CONTACT

    La premire justification de cette hypothse correspond ce que la conduction

    passe par un protoplasme indiffrenci au lieu de passer, comme ailleurs,

    l'intrieur du neurone, par un protoplasme diffrenci, vraisemblablement plus propre

    la conduction. On obtient ainsi une indication permettant de rattacher la

    conductibilit la diffrenciation. On est ainsi en droit de s'attendre ce que, par le

    processus de conduction lui-mme, soit cre une diffrenciation dans le

    protoplasme, et par l une meilleure conductibilit pour des conductions ultrieures.

    En outre, la thorie des barrires de contact autorise d'autres usages. Une

    proprit essentielle du tissu nerveux est la mmoire, c'est--dire de faon tout fait

    Sigmund Freud - Esquisse

    -4-

    gnrale l'aptitude tre modifi de faon permanente par des processus qui n'ont

    lieu qu'une fois, ce qui contraste tonnamment avec le comportement d'une matire

    qui laisserait passer un mouvement ondulatoire, et qui retournerait ensuite son tat

  • 5

    antrieur. Une thorie psychologique digne de quelque attention doit fournir une

    explication de la "mmoire". Mais une telle explication se heurte toujours la

    difficult suivante. D'un ct elle doit supposer que les neurones sont modifis aprs

    leur excitation, de faon permanente par rapport ce qu'ils taient auparavant. De

    l'autre, pourtant, on ne peut nier que les nouvelles excitations rencontrent en gnral

    les mmes conditions de rception que les excitations antrieures. Les neurones

    doivent donc tre la fois influencs et inchangs, sans parti pris. A premire vue,

    nous ne pouvons imaginer un appareil qui puisse accomplir ce travail complexe. La

    solution consiste attribuer la modification permanente rsultant de l'excitation une

    classe de neurones, et l'inaltrabilit, donc la fracheur pour de nouvelles excitations,

    une autre. D'o la distinction opratoire entre "cellules de perception" et "cellules

    de souvenir", bien qu'elle ne s'insre dans rien d'autre et qu'elle ne repose sur rien

    de connu.

    Si l'on tient compte maintenant de la thorie des barrires de contact, on en vient

    reformuler les choses ainsi. Il y a deux classes de neurones. Premirement ceux

    qui laissent passer la quantit (Q) comme s'ils n'avaient pas de barrires de

    contact, qui sont donc aprs chaque coulement d'excitation dans le mme tat

    qu'auparavant ; et deuximement ceux dont les barrires de contact ont pour

    fonction de ne laisser passer de la quantit (Q) que difficilement ou partiellement.

    Ces derniers peuvent se trouver aprs chaque excitation dans un autre tat

    qu'auparavant fournissant donc une possibilit de reprsenter la mmoire.

    Il y a donc des neurones permables (qui n'exercent aucune rsistance et qui ne

    retiennent rien) qui servent la perception, et des neurones impermables (ayant

    une rsistance et retenant de la quantit (Q)) qui sont le support de la mmoire,

    donc probablement des processus psychiques en gnral. Je nommerai donc,

    partir de maintenant, le premier systme de neurones, le second .

    Il faudrait maintenant prciser quelles hypothses concernant les neurones sont

  • 6

    ncessaires pour rendre compte des caractres les plus gnraux de la mmoire.

    L'argument est le suivant : ils sont modifis de faon durable par le cours de

    l'excitation. En faisant intervenir la thorie des barrires de contact : leurs barrires

    de contact se trouvent donc dans un tat durablement modifi. Et puisque

    l'exprience psychologique montre qu'il y a un sur-apprentissage d la mmoire,

    cette modification doit ncessairement consister en ceci que les barrires de contact

    deviennent plus aptes la conduction, moins impermables, donc plus semblables

    celles du systme . Nous dsignerons cet tat des barrires de contact comme

    tant le degr du frayage (Bahnung). On peut dire alors : la mmoire est reprsente

    par les frayages existant entre les neurones .

    Si nous supposions que toutes les barrires de contact taient aussi bien

    frayes les unes que les autres, ou encore qu'elles offraient la mme rsistance, ce

    qui est la mme chose, les caractres de la mmoire ne ressortiraient videmment

    pas. Car la mmoire est bien videmment, par rapport l'coulement de l'excitation,

    une des puissances dterminantes qui indiquent la voie suivre, et dans le cas d'un

    frayage partout identique, on ne verrait pas comment il y aurait choix entre

    diffrentes voies. D'o l'on peut dire d'une manire encore plus exacte : la mmoire

    serait reprsente (dargestellt) par les diffrences de frayage entre les neurones .

    Sigmund Freud - Esquisse

    -5-

    De quoi dpend donc le frayage dans les neurones ? Selon l'exprience

    psychologique, la mmoire, savoir la force qui continue travailler aprs un

    vnement, dpend d'un facteur qu'on appelle l'intensit de l'impression, et de la

    frquence de la rptition de cette mme impression. Ce qui se traduit dans la

    thorie par : le frayage dpend de la quantit (Q) qui passe travers le neurone au

    cours du processus d'excitation, ainsi que du nombre de rptitions du processus.

    Ainsi la quantit (Q) s'avre tre le facteur qui travaille, la quantit et le frayage

  • 7

    apparaissent comme l'effet de la quantit (Q), en mme temps comme ce qui peut

    remplacer la quantit.

    On ne peut pas ne pas penser ici l'effort premier des systmes neuroniques qui

    persistent travers toutes les modifications, pour s'pargner la surcharge par la

    quantit (Q) ou pour la diminuer le plus possible. Il a fallu que le systme

    neuronique fasse provision d'une rserve de quantit (Qn), forc qu'il tait par la

    ncessit de la vie. Pour cela, il a eu besoin d'une multiplication du nombre de ses

    neurones, et qu'ils soient impermables. Dans le mme temps, il s'pargne, dans

    une certaine mesure tout au moins, le comblement par la quantit (Q),

    l'investissement, et ce en tablissant les frayages. On le voit donc, les frayages

    servent la fonction primaire.

    L'application de ce qu'exige la mmoire sur la thorie des barrires de contact

    exige autre chose encore : en gnral chaque neurone peuvent tre attribues

    plusieurs voies de liaison avec d'autres neurones, donc plusieurs barrires de

    contact. C'est bien l-dessus que repose la possibilit du choix qui est dtermin par

    le frayage. Il est maintenant tout fait clair qu'il faut que l'tat de frayage d'une des

    barrires de contact soit indpendant de celui de toutes les autres barrires de

    contact des mmes neurones ; sinon, de nouveau on n'aurait aucune prfrence,

    donc aucun motif. De ceci, on peut tirer une conclusion ngative concernant la

    nature de l'tat "fray". Si l'on s'imagine un neurone combl de quantit (Q), donc

    investi, on ne peut supposer cette quantit (Q) que rgulirement rpartie sur toutes

    les rgions du neurone, donc aussi sur toutes les barrires de contact de celui-ci. Par

    contre, il n'est pas difficile de se reprsenter que, pour une quantit (Q) qui

    s'coule, seule une voie dtermine est emprunte travers le neurone, de faon

    ce qu'une seule barrire de contact soit soumise au travail de la quantit (Q) qui

    s'coule et en conserve par la suite du frayage. Le frayage ne peut donc avoir son

    fondement dans un investissement en rtention qui ne pourrait donner de diffrences

  • 8

    de frayage entre les barrires de contact du mme neurone.

    La question de savoir en quoi consiste le frayage reste par ailleurs en suspens.

    On pourrait penser tout d'abord : dans l'absorption de quantit (Q) par les barrires

    de contact. Peut-tre la lumire se fera-t-elle ultrieurement l-dessus. La quantit

    (Q) qui a laiss aprs elle le frayage est bien dcharge, prcisment en raison du

    frayage qui, comme nous le savons, augmente la permabilit. Il n'est par ailleurs

    pas ncessaire que le frayage qui subsiste aprs un coulement de quantit (Q)

    soit aussi grand qu'il devait l'tre pendant l'coulement. Possible qu'il n'en reste

    comme frayage durable qu'une fraction (Quotientbetrag). Dans cette mesure, on ne

    peut pas encore voir s'il y a quivalence entre l'coulement d'une quantit 3(Q) en

    une fois et l'coulement d'une quantit (Q) en trois fois. Tout ceci est formul sous

    rserve d'adaptations ultrieures de la thorie aux faits psychologiques.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -6-

    4 - LE POINT DE VUE BIOLOGIQUE

    Si l'on suppose deux systmes neuroniques et , dont le premier est constitu

    par des lments permables et le second par des lments impermables, une

    particularit du systme neuronique, sa capacit de retenir et de demeurer quand

    mme rceptif, semble s'expliquer. Toute acquisition psychique reposerait ds lors

    sur une organisation du systme caractrise par la leve (Aufhebung) partielle et

    topiquement dtermine de la rsistance dans les barrires de contact qui diffrencie

    et. Avec le dveloppement de celle-ci, la capacit du systme neuronique de

    recevoir trouverait en fait une limite.

    Nanmoins, tous ceux qui construisent scientifiquement des hypothses

    scientifiques ne commencent les prendre au srieux que lorsqu'elles s'intgrent de

    plus d'une faon dans le savoir tabli et lorsque l'arbitraire de la construction ad hoc

    s'y trouve tempr. On objectera notre hypothse des barrires de contact qu'elle

  • 9

    suppose deux classes de neurones avec une diffrenciation fondamentale quant aux

    conditions de fonctionnement et que, pour l'instant, toute espce de fondement fait

    dfaut pour soutenir cette sparation. Du moins elle ne s'appuie sur rien de

    morphologique, c'est--dire d'histologique.

    A partir de quoi doit-on alors fonder cette division en classes ? Si possible partir

    du dveloppement biologique du systme neuronique qui, pour le naturaliste, est,

    comme tout autre systme, le rsultat d'une volution progressive. Il faudrait savoir si

    les deux classes de neurones pourraient avoir eu une signification biologiquement

    diffrente, et, dans ce cas, par quel mcanisme elles ont bien pu se dvelopper

    jusqu' prsenter des caractristiques aussi diffrentes que celles de permabilit et

    d'impermabilit. Naturellement, la solution la plus satisfaisante serait que le

    mcanisme recherch puisse rsulter lui-mme de leur rle biologique primitif ; on

    aurait alors rsolu deux questions avec une seule rponse.

    Souvenons-nous maintenant que le systme neuronique avait ds le dbut deux

    fonctions : accueillir les stimulations venues de l'extrieur et dcharger les excitations

    d'origine endogne. C'est de cette dernire obligation que rsulta, du fait de la

    ncessit de la vie, la contrainte un dveloppement biologique ultrieur. On

    pourrait ds lors supposer que ce sont prcisment nos systmes et qui se sont

    rpartis sur ces obligations primaires. Le systme serait le groupe de neurones o

    aboutissent les stimulations extrieures ; le systme contiendrait les neurones qui

    reoivent les excitations endognes. Ainsi nous n'aurions pas invent mais au

    contraire trouv les deux systmes et . Il reste encore les identifier quelque

    chose de connu. De fait, nous connaissons par l'anatomie un systme de neurones

    (la substance grise de la moelle) qui seul est en connexion avec le monde extrieur,

    et par ailleurs un systme superpos (la substance grise du cerveau) qui n'a pas de

    liaisons priphriques directes, mais auquel se relient le dveloppement du systme

    neuronique et les fonctions psychiques. Le cerveau primaire s'accorde assez bien

  • 10

    avec notre description du systme si toutefois il nous est permis de supposer que

    le cerveau a des voies directes et indpendantes de vers l'intrieur du corps. La

    provenance et la signification biologique originaire du cerveau primaire ne sont, il est

    vrai, pas connues des anatomistes. Selon notre thorie, ce serait, pour le dire sans

    dtours, un ganglion du sympathique. C'est ici la premire possibilit qui s'offre de

    mettre la thorie l'preuve l'aide d'un matriel rel.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -7-

    Identifions provisoirement le systme la substance grise du cerveau. On

    comprend bien alors partir des remarques biologiques qui prcdent, que c'est

    prcisment qui est sujet l'volution due la multiplication des neurones et

    laccumulation de quantit ; on voit aussi combien il est utile que soit constitu de

    neurones impermables, puisque sans cela il serait incapable de faire face aux

    exigences de l'action spcifique. Mais par quelle voie a-t-il acquis cette proprit

    d'impermabilit ?

    a pourtant, lui aussi, des barrires de contact, mais si elles ne jouent aucun

    rle, pourquoi celles de en jouent-elles un ? L'hypothse d'une diffrenciation

    premire dans la valeur des barrires de contact de et de prsente encore une

    fois un caractre fcheusement arbitraire, bien que maintenant, selon le

    raisonnement de Darwin, on puisse invoquer le fait que, des neurones impermables

    tant absolument indispensables, cela implique qu'ils survivent.

    Un autre moyen de s'en sortir semble tre plus fcond et plus modeste.

    Rappelons-nous que les barrires de contact des neurones sont finalement, elles

    aussi, soumises au frayage et que c'est la quantit (Q) qui les fraie. Plus la quantit

    dans l'coulement de l'excitation est grande, plus augmente le frayage, et donc plus

    ils se rapprochent des caractres des neurones . Ainsi attribuons-nous les

    diffrences, non pas aux neurones, mais aux quantits auxquelles elles ont affaire.

  • 11

    On peut donc prsumer que sur les neurones se dversent des quantits pour

    lesquelles la rsistance des barrires de contact n'entre pas en ligne de compte,

    alors que n'aboutissent aux neurones que des quantits qui sont de l'ordre de

    grandeur de cette rsistance. Ainsi un neurone deviendrait impermable et un

    neurone permable, si nous pouvions permuter (Verbindung -nouer, joindre,

    raboutir- vertauschen : changer-) leur topique et leurs connexions. Ils conservent

    pourtant leurs caractristiques parce qu'ils ne sont en connexion, pour l'un, le

    neurone , qu'avec la priphrie, pour l'autre, le neurone , qu'avec l'intrieur du

    corps. La diffrence de nature est remplace par une diffrence de milieu et de

    destin.

    Mais maintenant nous avons examiner l'hypothse selon laquelle les quantits

    de stimulation atteignant les neurones depuis la priphrie extrieure sont d'un ordre

    suprieur celles venant de la priphrie intrieure du corps ; Bien des arguments

    plaident effectivement pour cette hypothse.

    Tout d'abord, il est indubitable que le monde extrieur est l'origine de toutes les

    grandes quantits d'nergie, puisque, selon nos connaissances physiques, il est

    constitu par des masses puissantes, violemment mues, qui propagent leur

    mouvement. Le systme qui est tourn vers le monde extrieur aura la tche de

    dcharger le plus rapidement possible les quantits (Q) envahissant les neurones ;

    il sera pourtant de toutes faons expos l'influence de grandes quantits (Q).

    Le systme , d'aprs ce que nous savons, est exclu de toute liaison avec le

    monde extrieur ; il ne reoit de quantits (Q) que, d'une part, des neurones euxmmes,

    d'autre part, des lments cellulaires l'intrieur du corps, et il s'agit

    maintenant d'tablir que ces quantits de stimulation sont vraisemblablement d'un

    ordre de grandeur infrieur. Il peut sembler gnant au premier abord de devoir

    reconnatre aux neurones deux sources de stimulation aussi diffrentes que et

    les cellules de l'intrieur du corps; mais c'est prcisment ici que l'histologie rcente

  • 12

    des systmes neuroniques nous apporte une aide dcisive. Elle montre que les

    Sigmund Freud - Esquisse

    -8-

    terminaisons des neurones et leurs connexions sont construites sur le mme

    modle, que les neurones sont lis les uns aux autres (aneinander endingen),

    comme ils le sont aux lments somatiques. Les deux processus ont probablement

    le mme rle fonctionnel. Il s'agira vraisemblablement pour la terminaison nerveuse

    de quantits similaires celles de la conduction intercellulaire. Nous pouvons aussi

    nous attendre ce que les stimulations endognes appartiennent cet ordre de

    grandeur intercellulaire. S'ouvre ici un deuxime accs la vrification de la thorie.

    5 - LE PROBLEME DE LA QUANTITE

    Je ne sais rien de la grandeur absolue des stimulations intercellulaires, mais je me

    permettrais de faire l'hypothse qu'tant d'un ordre de grandeur moindre, elles sont

    du mme ordre de grandeur que celui des rsistances des barrires de contact. S'il

    en est ainsi, on comprend facilement. Avec cette supposition, l'identit des neurones

    et est sauve et leur diffrenciation en ce qui concerne la permabilit est

    explique biologiquement et mcaniquement

    Ici nous manquons de preuves, d'o l'intrt d'autant plus grand de certaines

    indications et conceptions qui se rattachent notre hypothse. Tout d'abord,

    lorsqu'on se sera fait une ide exacte de la grandeur des quantits (Q) dans le

    monde extrieur, on se demandera si la tendance primaire du systme neuronique

    maintenir la quantit (Q) zro ne trouve pas se satisfaire par une dcharge

    rapide, et si elle n'est pas dj l'oeuvre lors de la rception des stimulations. En

    effet, on voit les neurones se terminer non pas librement la priphrie, mais au

    contraire dans des structures cellulaires qui reoivent leur place la stimulation

    exogne. Ces "appareils nerveux terminaux", au sens le plus gnral, pourraient bien

    avoir pour but de ne pas laisser agir sur les quantits (Q) sans diminution de leur

  • 13

    intensit, mais de les amortir. Ils auraient ds lors le sens d'crans protecteurs

    (Quantittsschirmen: protection contre la quantit (Q), crans(?) travers lesquels

    ne passent que des quotients (Quotienten) des quantits exognes (Q).

    Ceci concorde avec le fait que l'autre sorte de terminaison nerveuse -celle qui est

    libre et sans organes terminaux, la priphrie interne du corps- est de loin la plus

    courante. Nul cran protecteur(Quantittsschirme) ne parait ici ncessaire

    l'encontre des quantits (Q), probablement parce que les quantits (Q) pouvant tre

    reues ici n'exigent pas d'abord d'tre ramenes l'ordre de grandeur intercellulaire

    mais au contraire sont de prime abord telles.

    Puisqu'on peut calculer les quantits (Q) qui sont reues par les terminaisons

    nerveuses des neurones , on a peut-tre ici le moyen de se donner une

    reprsentation des grandeurs qui s'coulent entre les neurones et qui sont donc du

    mme ordre que les rsistances des barrires de contact.

    On pressent ici en outre l'existence d'une tendance qui pourrait bien dterminer la

    structure du systme neuronique en tant que compos de plusieurs systmes :

    tendance carter toujours plus la quantit (Q) des neurones. Ainsi la structure du

    systme neuronique pourrait servir tenir l'cart des neurones la quantit (Q),

    tandis que sa fonction pourrait tre de les en dcharger.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -9-

    6 - LA DOULEUR

    Tous les dispositifs de nature biologique ont leurs limites d'efficacit en dehors

    desquelles ils refusent (Versagen: refuser) de fonctionner. Ce refus (Dies

    Versagen: ces dfaillances, ces rats) s'exprime dans des phnomnes frisant le

    pathologique, qui fournissent pour ainsi dire les modles servant de normes pour le

    pathologique. Nous avons dcouvert dans le systme neuronique une organisation

    telle que les grandes quantits extrieures (Q) sont maintenues l'cart de et plus

  • 14

    encore de ; les crans des terminaisons nerveuses et la liaison purement indirecte

    de avec le monde extrieur servent ce but. Y a-t-il un phnomne que l'on puisse

    faire correspondre au refus (Versagen) de fonctionner de ces dispositifs ? Je crois

    que c'est la douleur.

    Tout ce que nous savons de la douleur s'y accorde. Le systme neuronique a la

    tendance la plus radicale la fuite devant la douleur. Nous y voyons l'expression de

    la tendance primaire viter l'augmentation de la tension de quantit (Q), et nous

    en concluons que la douleur consiste dans l'irruption de grandes quantits (Q) dans

    . Ds lors les deux tendances n'en constituent plus qu'une seule et unique. La

    douleur met en mouvement les systmes et , sa conduction ne rencontre aucun

    obstacle, elle est le plus imprieux de tous les processus. Les neurones semblent

    donc lui tre permables, elle consiste dans l'action de quantits (Q) d'un ordre

    suprieur.

    La douleur peut rsulter d'une part d'une augmentation de quantit; toute

    excitation sensorielle tend devenir de la douleur avec l'accroissement de la

    stimulation, et ceci mme lorsqu'il s'agit des organes sensoriels suprieurs. Ceci est

    comprendre tout simplement comme un refus (versagen) de fonctionner. D'autre

    part, s'il y a de la douleur l o les quantits extrieures sont faibles, elle est alors

    rgulirement lie une solution de continuit, c'est--dire des quantits extrieures

    (Q) qui agissent directement sur les terminaison. des neurones , et non pas

    travers les appareils nerveux terminaux, donnent de la douleur. Ainsi la douleur estelle

    caractrise par l'irruption de quantits excessives (Q) dans et , c'est--dire

    de quantits (Q) dont l'ordre de grandeur est encore plus lev que celui des

    stimulations .

    Que la douleur emprunte toutes les voies de dcharge est facile comprendre.

    D'aprs notre thorie, selon laquelle la quantit (Q) produit du frayage, la douleur

    laisse bien derrire elle en des frayages permanents, comme si la foudre tait

  • 15

    tombe, frayages qui peuvent supprimer compltement la rsistance des barrires

    de contact et y tablir une voie de conduction telle qu'il en existe en .

    7 - LE PROBLEME DE LA QUALITE

    Toute thorie psychologique -cela n'a pas t dit jusqu' prsent- doit

    ncessairement, en plus du programme qui est le sien en tant que science de la

    nature, satisfaire une autre exigence importante. Elle doit nous expliquer ce que

    nous connaissons de la faon la plus nigmatique par notre "conscience", et, puisque

    cette conscience ne sait rien des suppositions faites jusqu' prsent -quantits et

    neurones- cette thorie doit aussi nous expliquer ce non-savoir.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -10-

    Nous commenons maintenant comprendre une hypothse qui nous a conduit

    jusqu' prsent. Nous avons trait les processus psychiques comme quelque chose

    qui pourrait se passer de cette connaissance par la conscience, quelque chose qui

    existe indpendamment de celle-ci. Nous nous attendons ne pas trouver

    confirmes par la conscience quelques-unes de nos hypothses. Si nous ne nous

    laissons pas drouter par cela, c'est parce que nous supposons que la conscience

    ne fournit une connaissance ni complte ni fiable des processus neuroniques. Ceuxci,

    envisags dans toute leur tendue, doivent tre considrs avant tout comme

    inconscients et ils doivent tre infrs comme d'autres choses de la nature.

    Le contenu de la conscience est alors ranger parmi nos processus quantitatifs

    . La conscience nous fournit ce que nous appelons des qualits, des sensations qui

    sont autres en prsentant une grande multiplicit de diffrences et dont l'altrit est

    distingue suivant les relations au monde extrieur. Dans cet autre il y a des sries,

    des analogies, etc., mais point de quantits proprement parler. On peut se

    demander comment se forment les qualits et o elles se constituent. Ce sont l des

    questions ncessitant un examen des plus attentifs, mais qui ne peuvent tre traites

  • 16

    ici qu'approximativement.

    O les qualits se forment-elles: pas dans le monde extrieur, car, d'aprs notre

    conception des sciences de la nature sur laquelle la psychologie elle aussi doit se

    rgler, il n'y a l'extrieur que des masses en mouvement et rien d'autre. Serait ce

    dans le systme ? Ceci s'accorde avec le fait que les qualits sont la perception,

    mais est contredit par tous les arguments lgitimes situant le sige de la conscience

    dans les tages suprieurs du systme neuronique. C'est donc dans le systme .

    Cependant une objection importante va l'encontre de cela. Lors de la perception,

    les systmes et ont une activit solidaire; et ce, alors que s'effectue un

    processus psychique unique qui s'accomplit bien exclusivement en , la

    reproduction ou remmoration: ce processus est, pour le dire en termes gnraux,

    sans qualit. Normalement la remmoration ne fait rien apparatre de la particularit

    propre la qualit de la perception. Ainsi trouve-t-on le courage de faire l'hypothse

    de l'existence d'un troisime systme de neurones -neurones de perception en

    quelque sorte- lequel est coexcit lors de la perception, mais non lors de la

    reproduction, et dont les tats d'excitation fournissent les diffrentes qualits, c'est-dire

    des sensations conscientes.

    Si l'on maintient fermement que notre conscience ne livre que des qualits, alors

    que les sciences de la nature ont affaire des quantits, il en rsulte comme par une

    rgle de trois une caractristique des neurones de perception. Tandis que la science

    s'est en effet donne pour tche de ramener toutes les qualits constitutives de la

    sensation la quantit extrieure, la structure du systme neuronique laisse

    prsager que ce troisime systme consiste en dispositifs destins transformer la

    quantit extrieure en qualit, en quoi la tendance originaire tenir l'cart la

    quantit apparat de nouveau victorieuse. Les appareils forms par les terminaisons

    nerveuses constituaient un cran, afin de ne laisser agir sur que des quotients de

    la quantit extrieure, cependant que accomplit simultanment le gros de la

  • 17

    dcharge de la quantit. Le systme tait dj protg contre des quantits

    d'ordre suprieur, il n'avait affaire qu' des quantits intercellulaires Si l'on poursuit, il

    faut supposer que le systme P est m par des quantits encore moindres. On

    devine que le caractre distinctif de la qualit (donc la sensation consciente)

    n'apparat que l o les quantits sont dans toute la mesure du possible mises hors

    Sigmund Freud - Esquisse

    -11-

    circuit. Elles ne sont pas susceptibles d'tre entirement limines, car nous devons

    penser ces neurones de perception comme investis de quantit (Q) et s'efforant de

    la dcharger.

    Mais c'est alors que surgit une difficult apparemment norme. Nous avons vu

    que la permabilit dpend de l'action de la quantit (Q), et que les neurones

    sont dj impermables. Alors qu'il y a passage d'une quantit (Q) encore plus

    petit, les neurones de perception devraient tre encore plus impermables. Mais

    nous ne pouvons pas attribuer ce caractre aux neurones-supports de la conscience.

    La variation de leurs contenus, la fugacit de la conscience, le nouage ais de

    qualits simultanment perues, tout cela ne peut s'accorder qu'avec une complte

    permabilit des neurones de perception accompagne d'une totale restitution in

    integrum. Les neurones de perception se comportent comme des organes de

    perception, et nous ne saurions que faire, en ce qui les concerne, d'une mmoire.

    Donc la permabilit allie un frayage complet qui ne provient pas de quantits.

    Mais alors d'o rsulte-t-il?

    Je ne vois qu'une issue: rviser l'hypothse fondamentale sur l'coulement de la

    quantit (Q). Jusqu'ici je ne considre celui-ci que comme un transfert de quantit

    (Q) d'un neurone l'autre. Mais il faut encore qu'il prsente un autre caractre, de

    nature temporelle, car la mcanique des physiciens a laiss galement aux autres

    mouvements de masse du monde extrieur cette caractristique temporelle. Je

  • 18

    l'appelle en un mot la priode. Je supposerai donc que toute rsistance des barrires

    de contact ne s'applique qu'au transfert de quantit (Q), mais que la priode du

    mouvement neuronique se propage dans toutes les directions sans tre tombe,

    comme s'il s'agissait d'un processus d'induction.

    L'explication physique a ici encore beaucoup faire car l aussi les lois gnrales

    du mouvement doivent s'appliquer sans contradiction. Mon hypothse va encore plus

    loin: les neurones de perception, incapables d'assurer la rception des quantits

    (Q), assimilent en revanche la priode de l'excitation, et cet tat au cours duquel ils

    sont affects par une priode moyennant un comblement minime par la quantit,

    {Q) constitue le fondement de la conscience. Les neurones , eux aussi, ont

    naturellement leur priode, mais celle-ci est dpourvue de qualit, pour mieux dire :

    monotone. Les carts par rapport cette priode psychique propre surgissent sous

    forme de qualits dans la conscience.

    D'o proviennent les diffrences de priode ? Des organes des sens, tout

    l'indique. Leurs qualits doivent tre reprsentes par diffrentes priodes du

    mouvement neuronique. Les organes sensoriels agissent non seulement comme des

    crans contre la quantit (Q) de mme que tous les appareils de terminaison

    nerveuse, mais aussi comme des tamis: en ne laissant passer que la stimulation de

    certains processus de priode dtermine. Vraisemblablement, ils transfrent

    ensuite cette diffrence en communiquant au mouvement des neurones des

    priodes dont les diffrences sont de quelque faon analogues (nergie spcifique).

    Ce sont {de telles} modifications qui, au travers de , puis de , se transmettent vers

    P, et qui, en y aboutissant presque dpourvues de quantit, produisent des

    sensations de qualits conscientes. Cette propagation de la qualit

    (Qualittsfortpflanzung) n'est pas durable, elle ne laisse derrire elle aucune trace,

    elle n'est pas reproductible.

    Sigmund Freud - Esquisse

  • 19

    -12-

    8 - LA CONSCIENCE

    Ce n'est qu'avec de telles hypothses, complexes et peu concrtes, que j'ai russi

    jusqu' prsent faire entrer les phnomnes de la conscience dans l'difice de la

    psychologie quantitative.

    Nous ne tenterons naturellement pas d'expliquer pourquoi les processus

    d'excitation dans les neurones de perception (N) entranent la conscience. Il ne

    s'agit que de faire correspondre aux proprits de la conscience qui nous sont

    connues divers processus qui se droulent paralllement dans les neurones de

    perception (N). Cela ne marche pas si mal que a dans le dtail. Un mot

    concernant les rapports entre cette thorie de la conscience et d'autres. Selon une

    thorie mcaniste moderne, la conscience est un simple accessoire qui vient

    s'ajouter aux processus pycho-physiologiques et dont l'limination ne changerait rien

    au droulement psychique. Selon une autre doctrine, la conscience constitue l'aspect

    subjectif de tout vnement psychique, est donc insparable du processus psychophysiologique.

    La doctrine dveloppe entre les deux thories se situe ici. D'aprs

    elle, la conscience constitue l'aspect subjectif d'une partie des processus psychiques

    dans le systme neuronique, c'est--dire des processus de perception (processus ),

    et l'limination de la conscience ne laisse pas inchang l'vnement psychique mais

    implique l'limination de la contribution qu'apporte le systme P ().

    Si l'on reprsente la conscience par des neurones de perception (N), cela a

    plusieurs consquences, Il faut que ces neurones aient une dcharge, si petite soitelle,

    et il faut qu'il y ait un moyen de combler les neurones de perception par les

    quantits minimes (Q) requises. La dcharge, comme toujours, prend la voie de la

    motilit et ce propos il faut remarquer que dans la transposition motrice chaque

    caractre de qualit, chaque particularit de la priode se perd manifestement. Le

    comblement par la quantit des neurones de perception ne peut, il est vrai, se

  • 20

    produire qu' partir de , puisque nous ne voudrions attribuer ce troisime systme

    aucun nouage (Verknpfung) direct avec . On ne peut pas indiquer ce qu'tait la

    valeur biologique originaire des neurones de perception.

    Cependant nous n'avons donn jusqu'ici qu'une description incomplte du contenu

    de la conscience. Il montre, outre les sries des qualits sensorielles, une autre srie

    qui en est trs diffrente et dont il nous faut maintenant donner une interprtation :

    celle des sensations de plaisir et de dplaisir. Puisqu'une tendance de la vie

    psychique, celle viter du dplaisir, est certaine, nous sommes tents de l'identifier

    avec la tendance primaire l'inertie. En ce cas, le dplaisir conciderait avec une

    lvation du niveau de la quantit (Q) ou une augmentation de la pression exerce

    par les quantits; la perception serait la sensation lie l'augmentation de la quantit

    (Q) en . Le plaisir serait la sensation de dcharge. tant donn que le systme P

    doit tre combl partir de , il s'ensuivrait l'hypothse que, lors d'une lvation de

    niveau en , l'investissement en P augmente; lors d'une baisse de niveau, en

    revanche, il diminue. Plaisir et dplaisir seraient les sensations de l'investissement et

    du niveau propres P.

    P et reprsenteraient en quelque sorte des vases communicants. C'est aussi de

    cette manire que les processus quantitatifs en parviendraient la conscience,

    encore une fois en tant que qualits.

    Avec la sensation de plaisir et de dplaisir s'vanouit l'aptitude percevoir des

    qualits sensorielles qui se situent pour ainsi dire dans la zone d'indiffrence entre

    Sigmund Freud - Esquisse

    -13-

    plaisir et dplaisir. Ceci serait traduire comme suit: les neurones de perception (N

    ), lors d'un certain investissement, atteignent un point optimum dans la rception de

    la priode du mouvement des neurones, ils produisent du dplaisir lors d'un

    investissement plus fort, du plaisir lors d'un investissement plus faible, jusqu' ce que

  • 21

    la capacit de rception disparaisse avec le manque d'investissement. Pour

    complter ces donnes, il faudrait construire la forme de mouvement

    correspondante.

    9 - LE FONCTIONNEMENT DE L'APPAREIL

    On peut maintenant construire la reprsentation suivante du travail de l'appareil

    form par . De l'extrieur, les grandeurs d'excitation assaillent les extrmits du

    systme , se heurtent d'abord aux appareils de terminaison nerveuse et sont

    fractionns par ceux-ci en quotients qui sont probablement d'un ordre suprieur

    celui des stimulations intercellulaires (peut-tre quand mme du mme ordre ?). Il y

    a ici un premier seuil : en-dessous d'une certaine quantit, on n'obtient pas de

    quotient efficace, de sorte que l'efficacit des stimulations est pour ainsi dire limite

    aux quantits moyennes. De plus, la nature des gaines des terminaisons nerveuses

    agit comme tamis de manire que ce ne soit pas n'importe quelle stimulation qui

    puisse agir sur chacune des terminaisons. Les stimulations qui atteignent

    effectivement les neurones y ont une quantit et un caractre qualitatif, elles forment

    dans le monde extrieur une srie de qualit gale et de quantit croissante, du seuil

    jusqu' la limite de la douleur.

    Tandis que dans le monde extrieur les processus reprsentent un continu dans

    deux directions, la quantit et la priode (qualit), les stimulations qui leur

    correspondent sont, quant la quantit, premirement rduites, deuximement

    limites par une coupure, et quant la qualit, elles sont discontinues de sorte que

    certaines priodes n'agissent nullement comme stimulations.

    Le caractre de qualit des stimulations se propage maintenant sans entrave

    par travers jusqu' o il produit de la sensation. Il est reprsent par une

    priode particulire de mouvement neuronique qui n'est certainement pas la mme

    que celle de la stimulation, mais qui a toutefois avec elle une certaine relation suivant

    une formule de rduction qui nous est inconnue. Cette priode ne se maintient pas

  • 22

    longtemps et s'vanouit vers le ct moteur : du fait qu'elle puisse passer, elle ne

    laisse pas non plus de mmoire.

    La quantit de la stimulation excite la tendance la dcharge du systme

    nerveux en se transposant en une excitation motrice proportionnelle. L'appareil de la

    motilit est appendu directement et les quantits ainsi traduites crent un effet

    qui leur est quantitativement largement suprieur lorsqu'elles pntrent dans les

    muscles, les glandes, etc..., donc elles y agissent par dliaison (Entbindung), tandis

    qu'entre les neurones il n'y a que du transfert (Ubertragung).

    Les neurones se terminent en outre dans les neurones , une partie de la

    quantit (Q) leur est transfre, mais seulement une partie, peut-tre bien un

    quotient qui correspond une grandeur de stimulation intercellulaire. D'o la

    question: la quantit transfre sur ne croit-elle pas proportionnellement la

    quantit s'coulant en de sorte qu'une stimulation plus grande exercerait un effet

    psychique plus fort? Ici, il semble y avoir un dispositif particulier qui de nouveau

    carte de la quantit (Q) de . La conduction sensible est, en effet, construite

    d'une faon singulire, elle se ramifie continuellement et prsente des voies plus ou

    Sigmund Freud - Esquisse

    -14-

    moins grosses ou minces qui aboutissent de nombreuses terminaisons, avec

    probablement la signification suivante: une stimulation plus forte emprunte d'autres

    chemins qu'une stimulation plus faible. (Q) 1, par exemple, n'empruntera que la

    voie I et transfrera un quotient en la terminaison . (Q) 2 ne transfrera pas un

    quotient double en , mais pourra aussi emprunter le chemin II qui est plus troit et

    ouvrir une deuxime terminaison en . (Q) 3 ouvrira la voie la plus troite et est

    aussi transfre par . C'est ainsi que chaque voie est dleste, et qu'une plus

    grande quantit en s'exprimera en investissant en plusieurs neurones au lieu

    d'un seul. Chaque investissement des neurones peut en cela tre

  • 23

    approximativement identique. Si Q en donne un investissement en , (Q) 3

    s'exprime par un investissement en 1 + 2 + 3. La quantit en s'exprime donc

    par la complication en . En cela, la quantit (Q) est carte de , au moins jusqu'

    certaines limites. Ceci rappelle beaucoup les rapports de la loi de Fechner qui se

    laisserait ainsi localiser.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -15-

    De cette manire, est investi partir de en quantits (Q) qui, normalement, sont

    petites. La quantit de l'excitation en s'exprime en par la complication, la qualit

    par la topique; en effet, selon les relations anatomiques, chaque organe sensoriel

    n'est mis en rapport par qu'avec des neurones dtermins. reoit pourtant

    encore de l'investissement partir de l'intrieur du corps, et il est possible de

    dcomposer les neurones en deux groupes, les neurones du pallium qui sont

    investis partir de , et les neurones du noyau qui sont investis partir de

    conductions endognes.

    10 - LES CONDUCTIONS

    Le noyau de est en liaison avec les voies sur lesquelles des quantits

    d'excitations endognes s'tablissent. Sans exclure de liaisons de ces voies avec ,

    il nous faut quand mme retenir l'hypothse de dpart qu'un chemin direct mne de

    l'intrieur du corps des neurones . Mais alors est expos de ce ct sans

    protection aux quantits (Q), et l se trouve le ressort pulsionnel (Triebfader) du

    mcanisme psychique.

    Ce que nous savons des stimulations endognes peut se formuler par l'hypothse

    qu'elles sont de nature intercellulaire, s'tablissant de faon continue et ne se

    transforment que priodiquement en stimulations psychiques. L'ide d'une

    accumulation est irrfutable et l'intermittence de l'effet psychique autorise seulement

    penser qu'elles se heurtent sur leur chemin conducteur vers des rsistances

  • 24

    qui ne sont surmontes que lors de l'accroissement de la quantit. Il s'agit donc de

    conductions articulations multiples, avec interposition de plusieurs barrires de

    contact jusqu'au noyau . Mais partir d'une certaine quantit (Q), elles agissent en

    permanence comme stimulation et chaque augmentation de la quantit (Q) est

    perue comme augmentation de la stimulation . Il y a donc un tat dans lequel la

    conduction est devenue permable. L'exprience apprend de plus qu'aprs dcharge

    de la stimulation la conduction reprend nouveau sa rsistance.

    On appelle un tel processus: sommation. Les conductions se comblent par

    sommation jusqu' ce qu'elles deviennent permables. Il est patent que c'est la

    petitesse de chaque stimulation qui permet la sommation. Il s'avre qu'il y a aussi de

    la sommation pour les conductions , par exemple pour la conduction de la douleur,

    l aussi seulement pour de petites quantits. Le moindre rle de la sommation du

    ct de plaide pour ceci: qu'il s'y agit en fait de plus grandes quantits. De trs

    petites quantits semblent tre tenues l'cart par l'effet de seuil des appareils de

    terminaison nerveuse, tandis que du ct de de tels appareils manquent, et n'y

    agissent que de petites quantits.

    Il est noter que les neurones de conduction peuvent se maintenir entre les

    caractristiques de la permabilit et de l'impermabilit, et qu'ils reprennent

    nouveau la presque totalit de leur rsistance malgr le passage de la quantit (Q).

    Ceci contredit entirement la proprit suppose des neurones d'tre frays en

    permanence par l'coulement de la quantit (Q). Comment expliquer cette

    contradiction ? Par l'hypothse que le rtablissement de la rsistance lors de la

    cessation de l'coulement est une proprit gnrale des barrires de contact. Cela

    s'accorde sans difficult avec le fait que les neurones sont influencs dans le sens

    du frayage. On a seulement besoin de supposer que le frayage qui reste aprs

    l'coulement de quantit ne consiste pas dans la leve de chaque rsistance, mais

    Sigmund Freud - Esquisse

  • 25

    -16-

    dans la diminution de celle-ci jusqu' un minimum restant ncessaire Pendant

    l'coulement de quantit (Q), la rsistance est leve, ensuite elle ne se rtablit qu'

    une hauteur diffrente selon la quantit (Q) coule, ce qui fait que la fois suivante

    une moindre quantit (Q) peut passer, etc... Lors du frayage le plus complet, une

    certaine rsistance de toutes les barrires de contact demeure, qui exige donc aussi

    un accroissement de quantit (Q) jusqu' un certain seuil pour que celle-ci passe.

    Cette rsistance serait une constante. Ainsi le fait que les quantits endognes (Q)

    oprent par sommation, ne signifie rien d'autre que ceci : ces quantits se

    composent de grandeurs d'excitation trs petites se situant en dessous de la

    constante ; la conduction endogne est ainsi nanmoins compltement fraye.

    Il en rsulte pourtant que les barrires de contact s'lvent en gnral plus haut

    que les barrires de conduction, de sorte que dans les neurones du noyau une

    nouvelle accumulation de quantit (Q) puisse avoir lieu. Aucune autre limite ne lui

    est pose partir de l'galisation de la conduction. est ici livr la quantit (Q), et

    l'intrieur du systme s'tablit ainsi l'impulsion qui entretient toute activit

    psychique. Nous connaissons cette puissance en tant que volont: le rejeton des

    pulsions.

    11- L'EVENEMENT DE SATISFACTION (DAS BEFRIEDIGUNGSERLEBNIS)

    Le comblement des neurones du noyau en a pour consquence un effort vers

    une dcharge, une pousse qui s'vacue vers la voie motrice. Selon l'exprience,

    c'est la voie du changement interne qui est d'abord emprunte (expression du

    mouvement d'me, cri, innervation des vaisseaux). Toute dcharge de cet ordre

    n'aura pourtant, comme notre introduction l'expose, aucun rsultat qui soulage

    puisque l'absorption de stimulation endogne persiste quand mme et qu'elle rtablit

    la tension . Une leve de stimulation n'y est possible que par une intervention qui,

    l'intrieur du corps, interrompt pour un moment la dliaison de quantit (Q). Cette

  • 26

    intervention exige un changement dans le monde extrieur (apport de nourriture,

    proximit de l'objet sexuel) qui ne peut se produire, en tant qu'action spcifique, que

    par des chemins dtermins. L'organisme humain est d'abord incapable de mettre en

    oeuvre l'action spcifique. Elle se produit par aide trangre, quand, par la dcharge

    par voie de changement interne, l'attention d'une personne d'exprience est attire

    sur l'tat de l'enfant. Cette voie de dcharge prend ainsi la fonction secondaire trs

    importante de la communication et la dtresse (1) initiale de l'tre humain est la

    source originaire de tous les motifs moraux.

    Quand l'individu secourable a accompli le travail de l'action spcifique dans le

    monde extrieur pour l'individu en dtresse, celui-ci est capable, par dispositifs

    rflexes, de raliser sans peine le travail ncessaire la leve de stimulation

    endogne l'intrieur de son corps. Le tout reprsente alors un vnement de

    satisfaction qui a les consquences les plus marquantes pour le dveloppement

    fonctionnel de l'individu. Il se passe trois choses dans le systme . 1) Une

    dcharge durable s'accomplit, et il est ainsi mis fin la pousse qui a cr du

    dplaisir en P; 2) dans le pallium s'tablit l'investissement d'un neurone (ou de

    plusieurs neurone) qui correspondent la perception d'un objet; 3) les informations

    sur la dcharge provoques par le mouvement-rflexe dclench aprs l'action

    spcifique arrivent d'autres lieux du pallium. Entre ces investissements et les

    neurones du noyau se forme un frayage.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -17-

    Les informations sur la dcharge-rflexe se produisent parce que chaque

    mouvement, par ses consquences annexes, est l'occasion de nouvelles excitations

    sensibles (de la peau et des muscles). Le frayage se forme pourtant d'une manire

    qui permet de mieux saisir le dveloppement de . Jusqu' prsent nous avons

    appris connatre comment les neurones sont influencs par les neurones et les

  • 27

    conductions endognes; chaque neurone tait pourtant spar des autres par des

    barrires de contact fortes rsistances. Maintenant, il existe une loi fondamentale

    de l'association par simultanit qui agit lors de l'activit pure, lors de la

    remmoration reproductrice, et qui est le fondement de toutes les liaisons entre les

    neurones . Nous constatons que la conscience, donc l'investissement quantitatif,

    passe d'un neurone un deuxime neurone , lorsque et ont t une fois

    investis simultanment partir de (ou d'o que ce soit). C'est donc par un

    investissement simultan qu'une barrire de contact a t fraye. Il en dcoule,

    dans les expressions de notre thorie, qu'une quantit venant d'un neurone passe

    plus facilement dans un neurone investi que dans un neurone non investi.

    L'investissement du deuxime neurone agit donc comme renforcement de

    l'investissement du premier. L'investissement se montre ici nouveau comme

    quivalent au frayage pour l'coulement de la quantit.

    Nous apprenons donc ici connatre un deuxime facteur important pour !a

    direction de l'coulement de quantit. Une quantit dans le neurone ne prendra

    pas seulement la direction de la barrire la mieux fraye, mais aussi de celle investie

    par le ct oppos. Les deux facteurs peuvent se soutenir l'un l'autre, ou

    ventuellement agir l'un contre l'autre.

    Par exprience de satisfaction, il s'tablit donc un frayage entre deux images de

    souvenir et les neurones du noyau qui sont investis en tat d'urgence. Avec la

    dcharge de satisfaction, la quantit (Q) est bien sr entrane hors des images de

    souvenir. Avec le retour de l'tat d'urgence ou de voeu, l'investissement passe

    maintenant aussi aux deux souvenirs et les anime. C'est probablement d'abord

    l'image de souvenir d'objet qui est concerne par la reviviscence du voeu.

    Je ne doute pas que cette reviviscence du voeu donne d'abord la mme chose que

    la perception, c'est--dire une hallucination. Si l'action rflexe est ensuite amorce, la

    dsillusion ne fait pas dfaut.

  • 28

    12 - LEVENEMENT DE DOULEUR

    est normalement expos la quantit (Q) partir des conductions endognes;

    mais il l'est de faon anormale -quand bien mme pas encore pathologique- pour le

    cas o des quantits (Q) pas trop grandes percent les dispositifs-cran en , donc

    dans le cas de la douleur. La douleur cre en : 1) une grande augmentation de

    niveau, qui est ressentie par P comme dplaisir; 2) une pente l'vacuation qui peut

    tre modifie selon certaines directions; 3) un frayage entre cette dernire et une

    image de souvenir de l'objet provoquant la douleur. Il est par ailleurs certain que la

    douleur a une qualit particulire qui se fait valoir ct du dplaisir.

    Si l'image de souvenir de l'objet (hostile) est d'une quelconque faon investie de

    nouveau, par exemple par des perceptions nouvelles, alors un tat s'tablit qui n'est

    pas de la douleur, mais lui ressemble. Il contient du dplaisir et la pente

    l'vacuation qui correspond l'vnement de douleur. Puisque dplaisir signifie

    augmentation de niveau, la question de l'origine de cette quantit (Q) se pose.

    Sigmund Freud - Esquisse

    -18-

    Dans l'vnement de douleur proprement dit, c'tait la quantit extrieure (Q), faisant

    irruption, qui augmentait le niveau. Dans sa reproduction -dans l'affect- n'a t

    ajoute que la quantit qui investit le souvenir et il est clair que celle-ci, de mme

    nature que la perception, ne peut pas avoir comme consquence une augmentation

    gnrale de quantit (Q).

    Il ne reste donc que lhypothse selon laquelle, par l'investissement de souvenir,

    du dplaisir est dli l'intrieur du corps, nouvellement extrait. On peut se

    reprsenter le mcanisme de cette dliaison comme suit: de mme qu'il y a des

    neurones moteurs qui, pour un certain comblement, conduisent des quantit (Q)

    dans les muscles et les vacuent ainsi, de mme il faut qu'il y ait aussi des neurones

    "scrteurs" qui, quand ils sont excits, permettent que s'tablissent l'intrieur du

  • 29

    corps ce qui agit comme stimulation sur les conductions endognes vers . Ils

    influencent donc la production de quantits endognes (Q), mais loin de les

    vacuer, ils les ramnent en passant par des voies de dtour.

    Nous nommerons ces neurones des "neurones-clefs". Il est patent qu'ils ne sont

    excits que lors d'un certain niveau en . Par l'vnement de douleur, l'image de

    souvenir de l'objet hostile a obtenu un frayage exemplaire vers ces neurones-clefs

    grce auxquels se dlie maintenant du dplaisir dans l'affect.

    Le comportement de la dliaison sexuelle nous fournit un tayage pour cette

    hypothse trange mais indispensable. La prsomption que les stimulations

    endognes consisteraient ici et l en des produits chimiques dont le nombre pourrait

    tre considrable, s'impose en mme temps. Puisque la dliaison du dplaisir pour

    un investissement tout fait minime du souvenir hostile peut tre une dliaison

    extraordinaire, on peut en conclure que la douleur laisse derrire elle des frayages

    particulirement abondants. Le frayage -on le devine- dpend de bout en bout de la

    quantit obtenue, de sorte que l'effet de frayage de 3Q pourrait largement

    surpasser celui de 3 x Q .

    13 - LES AFFECTS ET ETATS DE VOEU

    Les restes des deux sortes dvnements ici traits sont les affects et les tats de

    voeux qui ont en commun de comporter une lvation de la tension de la quantit en

    produite, dans le cas de l'affect, par dliaison brusque, dans le cas du voeu par

    sommation. Les deux tats sont de la plus grande importance pour l'coulement en

    puisqu'ils laissent des motifs quasi contraignants pour cet coulement. De l'tat de

    voeu dcoule directement une attraction vers l'objet de voeu, c'est--dire vers son

    image de souvenir; de l'vnement de douleur rsulte une rpulsion, une aversion

    maintenir investie l'image de souvenir hostile. Il s'agit ici de l'attraction primaire du

    voeu et de la dfense primaire.

    On peut facilement s'expliquer l'attraction du voeu par l'hypothse selon laquelle,

  • 30

    dans l'tat de voeu, l'investissement de l'image de souvenir- aimable dpasse

    largement en quantit (Q) l'investissement ralis dans une simple perception; de

    sorte qu'un frayage particulirement bon conduit du noyau vers le neurone

    correspondant au pallium.

    Il est plus difficile d'expliquer la dfense primaire ou refoulement, savoir le fait

    qu'une image de souvenir hostile est toujours le plus vite possible laisse en plan par

    l'investissement. Nanmoins l'explication pourrait rsider en ceci qu'il a t mis fin

    aux vnements primaires de douleur par dfense rflexe. Le surgissement d'un

    Sigmund Freud - Esquisse

    -19-

    autre objet la place de l'objet hostile a t le signal que l'vnement de douleur

    tait fini et le systme , instruit par le biologique, essaie de reproduire en l'tat

    qui marquait l'arrt de la douleur. Par l'expression "instruit par le biologique", nous

    avons introduit une nouvelle base d'explication qui doit avoir sa validit propre bien

    qu'elle n'exclut pas un retour aux principes mcaniques (facteurs quantitatifs), mais

    qu'elle l'exige. Dans le cas prsent, ce pourrait bien tre l'augmentation de quantit

    (Q) se produisant chaque investissement de souvenirs hostiles qui pousse une

    activit d'vacuation augmente, donc aussi l'coulement de souvenirs.

    14 - INTRODUCTION DU "MOI"

    En fait, avec lhypothse de l' "attraction de voeu" et la pente vers le refoulement,

    nous avons dj abord un tat de qui n'a pas encore t discut, car ces deux

    processus indiquent qu'une organisation s'est forme en dont la prsence perturbe

    des coulements qui, la premire fois, se sont accomplis de manire dtermine.

    Cette organisation s'appelle le "Moi" et peut facilement tre figure en considrant

    que la rception rgulirement rpte de quantits endognes dans des neurones

    dtermins (du noyau) et l'effet de frayage qui en dcoule donneront un groupe de

    neurones investis de faon constante, qui correspond donc au magasin provisions

  • 31

    exig par la fonction secondaire. Le Moi est donc dfinir comme la totalit des

    investissements un moment donn, parmi lesquels on doit distinguer un lment

    permanent et un lment transitoire. Comme on le comprend facilement, Le frayage

    entre neurones est une caractristique du Moi, en tant que possibilit d'assigner

    au Moi modifi son extension, tout moment.

    L'effort du Moi doit ncessairement tre de se dbarrasser de ses investissements

    par la voie de la satisfaction. Il ne peut le faire qu'en influenant la rptition des

    vnements de douleur et des affects par la voie suivante, gnralement dsigne

    comme celle de l'inhibition

    Une quantit (Q) qui, partir de n'importe o, fait irruption dans un neurone, se

    propagera vers la barrire de contact du plus grand frayage et provoquera vers lui un

    courant. Plus prcisment, le flux de quantit (Q ) se distribuera vers chacune des

    barrires de contact en proportion inverse de la rsistance, et l o une barrire de

    contact est atteinte par un quotient qui subit sa rsistance, pratiquement rien ne

    passera. Ce rapport peut facilement varier dans le neurone pour chaque quantit

    (Q), car les quotients peuvent se former qui dpassent largement le seuil d'autres

    barrires de contact. L'coulement est donc dpendant des quantits (Q) et du

    rapport des frayages. Mais nous avons appris connatre le troisime et trs

    important facteur. Quand un neurone contigu est investi simultanment, alors ceci

    agit comme un frayage passager des barrires de contact situes entre les deux

    neurones et modifie l'coulement qui, autrement, se serait dirig vers la seule

    barrire de contact fraye. Un investissement latral est donc une inhibition pour

    l'coulement de la quantit (Q).

    Sigmund Freud - Esquisse

    -20-

    Reprsentons-nous le Moi comme un rseau de neurones investis et bien frays

    les uns par rapport aux autres; soit une quantit (Q) qui pntre en partir de

  • 32

    l'extrieur ( ) et qui, non influenc, serait all vers ; si elle est influence par

    l'investissement latral en a, alors elle ne cde qu'un quotient vers ou,

    ventuellement, elle n'atteint pas du tout b. Donc si un Moi existe, il faut qu'il inhibe

    des processus psychiques primaires. Or une telle inhibition est un avantage dcisif

    pour . Supposons que soit un souvenir hostile, un neurone-clef vers le

    dplaisir; alors, l'veil de , du dplaisir sera primairement dli, dplaisir qui sera

    peut-tre sans but, qui l'est de toute faon si la dliaison s'effectue selon la totalit de

    son montant. S'il y a effet d'inhibition de , alors la dliaison de dplaisir sera trs

    faible, et seront pargns au systme neuronique le dveloppement et l'vacuation

    de quantit sans qu'il en rsulte d'autre dommage. On peut maintenant facilement se

    reprsenter qu'avec l'aide du mcanisme qui attire l'attention du Moi sur le nouvel

    investissement intervenant alors de l'image hostile de souvenir, le Moi peut parvenir,

    par un large investissement latral renforc au besoin, inhiber l'coulement partir

    de l'image de souvenir vers la dliaison de dplaisir. Et mme, supposer que la

    dliaison de dplaisir initiale (Q) soit absorbe par le Moi lui-mme, nous trouvons

    prcisment en celle-ci la source de la dpense qu'exige l'investissement latral

    inhibant venant du Moi.

    La dfense primaire est donc d'autant plus forte qu'est plus fort le dplaisir.

    15 - PROCESSUS PRIMAIRE ET PROCESSUS SECONDAIRE EN

    Il rsulte des dveloppements prcdents que -du point de vue de ses tendancesnous

    pouvons traiter le Moi en ~ comme le systme nerveux dans son ensemble. Il

    tombe en tat de dtresse et subit des dommages lors de processus non influencs

    en , et ceci dans deux cas. A savoir-, premirement quand, dans l'tat de voeu, il

    investit nouveau le souvenir d'objet, puis laisse se produire la dcharge alors que

    la satisfaction va ncessairement faire dfaut parce que l'objet n'est pas rel, mais

    qu'il n'est prsent que dans la reprsentation de fantasme. est d'abord hors d'tat

    de faire cette diffrenciation parce qu'il ne peut travailler qu'en s'appuyant sur une

  • 33

    srie d'tats analogues entre ses neurones. Il a donc besoin d'un critre provenant

    d'ailleurs pour diffrencier perception et reprsentation (Vorstellung).

    D'autre part, a besoin d'un signe pour tre attentif au r-investissement de

    l'image de souvenir hostile et pour prvenir par investissement latral la dliaison de

    Sigmund Freud - Esquisse

    -21-

    dplaisir qui s'en suit. Lorsque peut raliser cette inhibition temps, la dliaison de

    dplaisir, et donc la dfense, tombent un faible niveau; dans l'autre cas, il y a un

    norme dplaisir et une dfense primaire excessive.

    L'investissement de voeu, comme la dliaison de dplaisir lors du nouvel

    investissement du souvenir concern, peuvent tre biologiquement nuisibles.

    L'investissement de voeu l'est chaque fois qu'il dpasse une certaine mesure et incite

    par l la dcharge; la dliaison de dplaisir l'est au moins chaque fois que

    l'investissement de l'image de souvenir hostile ne provient pas du monde extrieur

    mais de lui-mme (par association). Il s'agit donc ici aussi d'un signe pour

    distinguer la perception du souvenir (reprsentation) (Vorstellung).

    Vraisemblablement ce sont alors les neurones de perception qui fournissent ce

    signe, le signe de ralit. Pour chaque perception externe s'tablit en P une

    excitation porteuse de qualit, qui pourtant est d'abord sans signification pour . Il

    faut encore ajouter que l'excitation par la perception conduit une dcharge propre

    la perception et que, partir de celle-ci comme partir de toute dcharge, une

    information aboutit . L'information de dcharge venant de P() est alors pour le

    signe de qualit ou de ralit.

    Si l'objet de voeu est investi abondamment, au point d'tre anim

    hallucinatoirement, il s'ensuit galement le mme signe d'vacuation ou de ralit

    que pour la perception externe. Dans ce cas, le critre fait dfaut. Mais si

    l'investissement de voeu a lieu sous inhibition, comme c'est possible pour un Moi

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    investi, alors est concevable un cas quantitatif o, l'investissement de voeu n'tant

    pas assez intense, il ne donne aucun signe de ralit alors que la perception externe

    en donnerait un. Pour ce cas, le critre garde donc sa valeur. En effet, la diffrence

    tient ce que le signe de qualit a lieu partir de l'extrieur pour chaque intensit

    d'investissement, mais n'a lieu partir de que pour de grandes intensits. C'est

    donc l'inhibition pour le Moi qui rend possible un critre pour la diffrenciation entre

    perception et souvenir. L'exprience biologique apprendra alors ne pas amorcer la

    dcharge avant que le signe de ralit soit arriv et, cette fin, apprendra ne pas

    pousser au-del d'une certaine mesure l'investissement des souvenirs sur lesquels

    porte le voeu.

    D'autre part, l'excitation des neurones de perception peut aussi servir protger le

    systme dans le second cas, l'attention de tant alors attire sur le fait qu'il y a

    ou qu'il n'y a pas une perception. A cette fin, il faut supposer que les neurones de

    perception (N) sont l'origine en liaison anatomique avec les voies de conduction

    des diffrents organes sensoriels et dirigent nouveau leur dcharge sur des

    appareils moteurs qui appartiennent aux mmes organes sensoriels. Alors cette

    dernire information (celle de l'attention rflexe) deviendra, pour , un signal

    d'envoyer par la voie biologique des quantits d'investissement dans les mmes

    directions.

    Donc: lors d'une inhibition par le Moi investi, les signes de dcharge issus de

    deviennent de faon tout fait gnrale des signes de ralit, que apprend

    biologiquement utiliser. Si le Moi se trouve, lors du surgissement d'un tel signe de

    ralit, en tat de tension de voeu, alors il laissera la dcharge s'ensuivre, oriente

    vers l'action spcifique; si une augmentation de dplaisir coincide avec le signe de

    ralit, alors , par un grand investissement latral appropri l'endroit indiqu,

    mettra en place une dfense d'intensit normale. Hors de ces deux cas,

    Sigmund Freud - Esquisse

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    -22-

    l'investissement pourra avoir lieu sans entrave en suivant les rapports de frayage.

    Nous dsignons l'investissement de voeu jusqu' l'hallucination, le plein

    dveloppement du dplaisir qui entrane avec lui la pleine dpense de dfense,

    comme processus psychiques primaires; par contre, ces processus qui ne sont

    rendus possibles que par le bon investissement du Moi et reprsentent une

    attnuation des prcdents, nous les dsignons comme processus psychiques

    secondaires. La condition de ces derniers est, comme on voit, une juste utilisation

    des signes de ralit qui n'est possible que lors de l'inhibition par le Moi.

    16 - LE PENSER QUI RECONNAIT ET LE PENSER QUI REPRODUIT

    Aprs avoir introduit l'hypothse, lors du processus de voeu, que l'inhibition venant

    du Moi amne un investissement tempr de l'objet de voeu qui donne lieu , sa

    reconnaissance comme non relle, nous pouvons poursuivre l'analyse de ce

    processus. Plusieurs cas peuvent se produire. Premirement: l'investissement de

    voeu de l'image de souvenir et la perception de celle-ci sont simultanment prsents;

    alors les deux investissements concident, ce qui n'est pas utilisable sur le plan

    biologique, mais en outre, se produit partir de P le signe du rel aprs lequel,

    conformment l'exprience, la dcharge russit. Ce cas est facilement rgl.

    Deuximement: l'investissement de voeu est prsent, et ct il y a une perception

    qui concide avec celui-ci non pas entirement mais seulement partiellement. En

    effet, il est temps de se souvenir que les investissements de perception ne sont

    jamais des investissements de neurones isols, mais toujours de complexes de

    neurones. Nous avons jusque l nglig ce trait; il est maintenant temps d'en tenir

    compte. Supposons que l'investissement de voeu concerne de faon tout fait

    gnrale neurone a + neurone b tandis que les investissements de perception

    concernent neurone a + neurone c. Comme ce sera l le cas le plus frquent, plus

    frquent que celui de l'identit, il exige un examen plus prcis. L'exprience

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    biologique nous apprendra ici aussi qu'il est incertain d'ouvrir la voie la dcharge

    quand les signes de ralit confirment non pas le complexe tout entier, mais

    seulement une partie de celui-ci. Mais une voie est maintenant trouve pour parfaire

    la ressemblance avec l'identit. Le complexe P, par comparaison avec d'autres

    complexes P, se dcomposera justement en un lment neurone a qui, le plus

    souvent, reste identique lui-mme, et en un second lment neurone b qui, la

    plupart du temps, varie. Par la suite la langue instituera le terme jugement (Urteil:

    partition originaire) pour dsigner cette dcomposition et trouvera la ressemblance

    qui se pose en effet entre le noyau du Moi et l'lment de perception constant, entre

    les investissements changeants dans le pallium et l'lment inconstant; elle

    nommera le neurone a la chose et le neurone b son activit ou sa proprit, bref son

    prdicat.

    Le juger est donc un processus qui n'est rendu possible que grce l'inhibition

    venant du Moi, et qui est provoqu par la dissemblance entre l'investissement de

    voeu d'un souvenir et un investissement de perception qui lui .ressemble. On peut

    prendre pour point de dpart que la concidence entre les deux investissements

    devient le signal biologique selon lequel il faut mettre un terme l'acte de penser et

    laisser s'ouvrir la voie la dcharge. La sparation donne l'impulsion au travail de

    penser qui prendra fin nouveau avec la concidence.

    On peut pousser plus loin l'analyse du processus: lorsque le neurone a concide,

    mais que c'est neurone c qui est peru au lieu de neurone b, alors le travail du Moi

    Sigmund Freud - Esquisse

    -23-

    s'exerce en suivant les liaisons de ce neurone c et fait surgir de nouveaux

    investissements au moyen de l'envoi d'un flux de quantit le long de ces liaisons,

    jusqu' ce que soit trouv un accs au neurone manquant b. En rgle gnrale, se

    produit une image de mouvement qui est intercale entre neurone c et neurone b, et,

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    avec la reviviscence de cette image grce un mouvement effectivement accompli,

    la perception de neurone b et avec elle l'identit recherche sont tablies. Par

    exemple, supposons que