8
Sortir des sentiers battus actualités www.sim.ch www.sim.ca

SIM Actualités 4/2015

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Magazine de la SIM International (Suisse)

Citation preview

Sortir des sentiers battus

4/2015 S I M i n t e r n a t i o n a l e

actualitéswww.sim.chwww.sim.ca

n Léo Mutzner, directeur SIM­Suisse

2

ImpressumCe journal trimestriel paraît en français et allemand.Tarifs de l’abonnement annuel: CHF 10.–; € 8.–Rédaction : Waltraud et Günter KunzGraphisme/Layout : FRANK.COMMUNICATION. Singen (D), www.frank­com.deProduction : Jordi SA .le spécialiste média. Belp, www.jordibelp.ch

La SIM est membre de l’ et de la

SIM International (Suisse) a signé le Code d‘honneur AES. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

ContactsSIM SuisseC.P. 4051CH­2500 Bienne 4PostFinance: SIM, 10­2323­9IBAN CH49 0900 0000 1000 2323 9 | BIC POFICHBEXXXTél / Fax ++41(0)32 345 14 44/[email protected]

SIM Canada10 Huntingdale Blvd.Scarborough ON M1W 2S5Tel.: +1 800­294­[email protected]

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.ch www.sim.ca

Sans véritablement connaître sa desti­nation, Abraham s’est mis en route. Ce qui l’a motivé à partir, c’était l’ordre et la promesse d’un Dieu invisible et qu’il connaissait encore peu. Dans son chemi­nement courageux, il n’est pas allé de succès en succès. Bien au contraire, il a connu des temps de doute et il a affronté des expériences douloureuses. C’est ainsi qu’il a appris à connaître Dieu et qu’il est devenu le modèle des croyants.

Dans notre édition, nous évoquons aussi des personnes qui ont osé entreprendre des cho-ses nouvelles. Nous entendons de l’association «  Sports-Friends  » et leur espoir de changer des vies. Des collaborateurs au Bangladesh empruntent des voies nouvelles pour com-muniquer de l’espérance à des enfants et des femmes. Des répercussions impressionnantes de nouveaux médias, qui pénètrent dans des régions fermées, nous sont présentées. Des collaborateurs courageux de la SIM racontent comment ils osent marcher dans les ruelles d’une vieille ville à la rencontre de l’autre. En dernier lieu, Miriam Steiner nous permet de participer à son vécu au Niger. Tous ensem-ble, avec l’équipe pédagogique, ils ont indiqué aux enseignants des voies d’apprentissage nouvelles.

Le thème « osez entreprendre des choses nou-velles » nous préoccupe aussi à la SIM-Suisse.

Ainsi avons-nous innové, avec une journée « SIM en mouvement », dans la région de Zü-rich, avec un café du monde le matin et une course missionnaire l’après-midi.

Nous voulons aussi encourager les chréti-ens à oser emprunter des chemins nouveaux. Après leur séjour missionnaire dans une cul-ture différente, des personnes comme Miriam Steiner apprennent très souvent beaucoup sur elles-mêmes, sur les autres et sur leur propre relation avec Dieu. De plus, elles sont une véritable bénédiction pour les autres. Très souvent, l’Eglise qui envoie profi te également de ce type d’expérience, car les personnes reviennent motivées, prêtes à s’engager et à faire souffl er un vent de nouveauté dans la vie communautaire.

Sommes­nous prêts à oser des choses nouvelles ?Le premier pas est toujours le plus diffi cile et le plus déterminant. Abraham l’a osé. Il s’est mis en route et il est devenu un étranger. Mais grâce à cette expérience, il a découvert sa vraie patrie: « Car il attendait la cité aux fon-dements inébranlables dont Dieu lui-même est l’architecte et le constructeur. » (Hé 11:10). Rien que pour mieux voir cette patrie, il vaut la peine d’oser entreprendre des choses nou-velles !

▲ Leo Mutznerdirecteur SIM­Suisse

Editorial

Si vous avez déjà été un campeur, vous savez que le temps que vous avez passé au camp est joyeusement gravé dans votre mémoire. Et si un camp pouvait en faire plus ? Et si cela devenait un catalyseur pour des changements visibles durant toute la vie ?

Les camps d’été de «  Sports Friends  » (Amis par les sports) ont justement cet objectif ! Un séjour au camp est un des éléments clés de la mission de «  Sports Friends  » et un com-plément tout naturel à ce ministère sportif cent-ré sur l’église. Sans l’ombre d’un doute, lorsque des jeunes ont l’occasion de passer du temps à un camp, les relations avec les leaders du mi-nistère s’approfondissent, les cœurs et les cer-veaux s’ouvrent à l’Évangile et les ministères en sont fortifiés.

Profiter des plaisirs qu’un camp peut offrir re-présente une expérience inoubliable. Cette an-née, « Sports-Friends » espère envoyer 1 000 jeunes dans des camps situés en Afrique et en Asie. Avec un don de 50 Sfr, vous pouvez en-voyer un de ces jeunes au camp, ou encore une équipe tout entière pour 600 Sfr. Vous pouvez donner encore plus? Sachez que 4,000 Sfr per-mettent à un camp entier d’opérer.

En janvier dernier, 11 Bangladaises ont complété le cours de formation pro­fessionnelle pourvu par le « Children’s Uplift Program » (CUP), programme de secours aux enfants.

CUP a été établi avec l’objectif de réduire les besoins des enfants à risque de la région de Dhaka. A la suite des recherches et des inter-ventions axées sur l’action communautaire, CUP a ouvert un centre « portes ouvertes » pour les enfants de la rue et leurs mères. Le centre constitue un lieu sécuritaire, où ils peu-vent recevoir soutien et services.Récemment, CUP a élargi son champ d’impact en ajoutant un programme de formation et un refuge de nuit. Les femmes sont écoutées et conseillées, en plus d’être formées pour diverses habiletés de la vie quotidienne, en plus d’habiletés professionnelles qui les ai-deront à trouver du travail et à s’éloigner du chemin obscur qui les oblige à mendier ou à

Entraîneur aide ses joueurs à progresser aussi spirituellement

Mère et enfant pris en charge par le projet CUP

Projekt Nr. 99803 Camps « Sports Friends »

Visitez le www.sports-friends.org/en/campers-scholarships pour en savoir plus.

se prostituer pour survivre. Plusieurs femmes terminent avec succès leur formation et ont en banque les outils pour se trouver un em-ploi dans une usine de textile.

Le ministère concentre ses efforts à soute-nir les mères dès le début de la grossesse afin de subvenir aux besoins des enfants dès leur conception.

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.chwww.sim.ca

3Transmettre des connaissances

– changer des vies

Les hommes de la Corne de l’Afrique qui sont de grands voyageurs sont appelés « Dalmar, » ce qui veut dire « traverser les terres. » Et voyager fait certainement partie intégrale de l’héritage culturel de ceux qui habitent dans cette région. Issus d’une tradition nomade, beaucoup de ces éleveurs de bétail ont commencé à tra­vailler comme marins ou comme ca mion­neurs sur longues distances traversant les pays de l’Afrique de l’Est. Plus récemment, les guerres civiles, qui durent depuis des décennies, ont déplacé un grand nombre de personnes qui ont dû fuir leurs mai­sons et leurs terres pour chercher un meil­leur endroit pour vivre.

Dieu est à l’origine de cette migration. Nous lisons dans Actes que Dieu détermine où les gens habitent. L’idée que les nations « ne sont pas loin de chacun de nous » est vraie dans plusieurs pays qui accueillent des réfu-giés et aussi ceux qui cherchent une vie meil-leure. Des centaines de milliers de migrants se sont installés dans plusieurs villes aux Etats-Unis, au Canada, en Afrique et en Eu-rope. Ces personnes fortes et autosuffisantes apprennent dès l’enfance à adhérer à une re-ligion qu’ils n’ont pas choisie. On leur dit de s’opposer au changement et la société exer-ce une pression sur ceux qui osent désobéir. Ces obstacles rendent difficile la tâche de les atteindre, peu importe où ils habitent. Mais dans un nouveau pays, il existe au moins cet-te possibilité que les chrétiens puissent par-tager l’Evangile avec eux.

DIEU OUVRE LA VOIEUn réseau mondial de chrétiens africains et d’ouvriers interculturels ayant étudié une culture et une langue spécifiques, consacrent des années de leur vie à servir les peuples de la Corne de l’Afrique. Ils vont vers les grou-pes de la diaspora dans leurs pays adoptifs, fournissant des services essentiels comme des cours d’anglais ou une formation pour d’autres compétences. Leur but est de tisser des liens d’amitié et d’aider ces nouveaux arrivants à survivre dans leur nouveau pays. Cela prend du temps et le besoin est grand de plus de volontaires pour servir Dieu de cette façon.

La technologie a ouvert des voies sûres pour atteindre ces gens déplacés, dans leurs propres langues et partout dans le monde. La radio, les sites web et les médias sociaux (Facebook, Goo-gle+, YouTube et Twitter) donnent un accès ano-nyme à la vérité de Dieu au monde entier et dans l’intimité de sa propre maison.

Créée par un ouvrier de SIM, 40 ans après son arrivée dans la Corne de l’Afrique, l’émission de radio Voice of New Life (Voix de la vie nou-velle) a fêté ses quarante ans en février 2015. L’année dernière a été la meilleure, en termes de quantité et de qualité de contacts avec les auditeurs : 1264 courriers électroniques, ap-pels téléphoniques, et rencontres en personne, touchant 81 auditeurs dans 15 pays. Parmi ces 81 auditeurs, 24 ont repris contact en 2014, après un an, et 13 parmi ces 24 nous ont dit avoir confessé leur foi en Jésus-Christ. Cinq autres auditeurs ont décidé en 2014 de donner leur vie à Jésus et de le suivre. De nombreux auditeurs ont avoué leur surprise qu’il n’y ait « rien de mal » dans ces émissions quotidiennes et que la Bible soit bien différente de ce qu’ils avaient imaginé et sans contenu « infidèle. »

Un leader d’une église de maison dans un pays « fermé », et auditeur des émissions de-puis longtemps, a écrit : « Nous sommes di-manche, et je peux imaginer que vous adorez Dieu dans votre église. Quel privilège de pou-voir profiter de cette liberté totale qui vous permet de louer Dieu sans contraintes. Veuil-lez prier que nous ayons aussi un jour la joie

de connaître cette même liberté de pratiquer ouvertement notre foi. »

Les croyants nationaux partagent la vérité de Dieu de façon anonyme avec leurs concitoyens à l’aide d’un site web et d’une page Facebook qui y est liée, ce qui leur permet de donner des réponses, des explications et des cours à ceux qui les demandent. La réponse a été si extra-ordinaire à fin octobre 2014 qu’on a dû arrêter temporairement la publicité sur Facebook pour donner plus de temps à ceux qui répondaient à ce flot de messages ! Cette année, pendant la Semaine Sainte, le nombre de messages af-fichés sur Facebook a atteint plus de 500 000! Un message récent sur Facebook, concernant le massacre à l’Université de Garissa au Kenya en avril, a été vu par plus de 200 000 personnes de la Corne de l’Afrique – dont l’une était un professeur d’école coranique qui avait terminé la première moitié du cours en ligne « Un Seul Dieu, Une Seule Voie. »

Qu’ils soient d’ordre politique, géographique, lin-guistique ou culturel, Dieu surmonte tous les obs-ta cles qui tiennent à l’écart les peuples les plus difficiles à atteindre et empêchent que la Bonne Nouvelle soit partagée dans les communautés les plus fermées. Les peuples de la Corne de l’Afrique sont attirés vers le seul Dieu vrai et vivant, mal-gré les risques auxquels ils sont confrontés. « Leur rencontre avec le Christ sur le chemin d’Emmaüs peut avoir l’air de progresser au ralenti, » a expli-qué le fondateur du site web. « Priez pour ceux qui sont sur le chemin. »

Les peuples de la Corne de l’Afrique sont attirés vers le seul Dieu vrai et vivant, malgré les risques auxquels ils sont confrontés.

n Nom de l’auteur non divulgué

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.ch www.sim.ca

4 La Corne de l’Afrique

Terrifiant. Il est difficile de trouver les mots pour décrire le massacre de 147 étudiants à l’Université de Garissa au nord-est du Kenya le 2 avril 2015. On rapporte que les quatre djihadistes d’Al-Sh@b@@b qui ont commis l’attentat avaient spécifiquement ciblé les étudiants chrétiens pour les tuer, visant une réunion de prière le matin. Tout en suivant les évènements successifs à la télévision et les informations sur Internet, nous pensions aux amis proches, missionnaires dans cette même ville. Quel soulagement d’avoir appris par Fa-cebook et par les courriels qu’ils étaient sains et saufs, quoique le campus universitaire se trouve près de chez eux. Il y a deux ans, un de nos amis, qui tenait beaucoup à partager sa foi en Jésus, a été fusillé au centre-ville de Garissa.

Comment faut-il voir les islamistes radicaux ? La Bible nous rassure  : Jésus-Christ est le Sei-gneur de l’histoire. Son ministère de prédication et de guérison a abouti à son sacrifice sur la croix et à sa résurrection victorieuse. A la suite du massacre à l’Université de Garissa, il est tout à fait normal de prier pour que Dieu réconforte les familles kenyanes qui ont perdu des êtres chers. Prier pour la guérison physique et psy-

La technologie a ouvert des voies sûres pour atteindre dans leur propre langue les peuples touchés par les flux migratoires, partout où ils se trouvent.

chologique des survivants fait naturellement partie de notre réponse aussi.

Mais qu’en est-il des membres d’Al-Sh@b@@b ? Supposons qu’on prie pour eux. Pendant le culte du Jeudi saint, notre pasteur a prié pour la situation terrible à Garissa. Il a terminé ses prières en demandant à Dieu de bénir les ennemis des chrétiens, sachant que notre Dieu trinitaire est non seulement juste mais aussi miséricordieux. C’est un sujet théo-lo gique complexe et la Bible nous explique comment le Seigneur répond à la persécution du Corps de Christ. Pour comprendre l’ampleur de la grâce de Dieu, permettez-moi de parta-ger un témoignage de mon collègue Aadan à l’occasion du quarantième anniversaire de Voice of New Life.

Il a dit que deux auditeurs à Muqdisho ont écrit qu’ils avaient passé du temps auprès d’Al-Sh@b@@b avant de s’en échapper. Tous les deux sont maintenant chrétiens et ils écou-tent l’émission qui a tellement contribué à leur conversion. Un de ces deux hommes servait de chauffeur et de cuisinier, mais l’autre était un tireur. Il a envoyé un courriel à Aadan, dé-crivant comment il écoutait secrètement VNL, se cachant vers la limite du camp, se servant d’écouteurs et cachant la radio dans sa poche.

« J’ai reçu de VNL la lumière de Dieu, ce qui m’a donné l’espoir et la vie. Je suis devenu croyant grâce à VNL pendant que j’étais avec Al-Sh@b@@b et j’ai prié Dieu, lui demandant de me sauver. » Puisque cet homme avait parti-cipé aux massacres, il a demandé à Aadan si le Seigneur lui pardonnait tout ce qu’il avait fait comme tireur au sein des djihadistes. Aadan nous a dit qu’il avait écrit à son nouveau frère pour le rassurer et lui expliquer que le sang de Jésus-Christ couvre tous ses péchés.

Il est légitime de prier pour la défaite des djihadistes qui répandent la terreur partout dans le monde. Pourtant, priez avec l’espoir de la Résurrection et demandez à notre Dieu bienveillant de les faire se repentir pour qu’ils soient nombreux à rejeter la voie qu’ils ont su-ivie et à mettre leur confiance dans le Prince de Paix.

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.chwww.sim.ca

5La Corne de l’Afrique

Comment les églises répondront­elles à l’égard de l’Afrique du Nord non­atteinte ?SIM a fait ses premiers pas avec des « Paul » qui ont voyagé en remontant les rivières au-delà de l’influence des missions bien établies, dans le but d’atteindre ceux qui n’avaient jamais entendu le message de l’Évangile. Pendant les décennies qui ont suivi, des « Timothée » ont fidèlement servi des églises en croissance qui avaient été implantées, jusqu’à ce qu’elles de vien nent bien établies. Aujourd’hui, nous récoltons les fruits de la troisième catégorie de serviteurs, des per son-nes qui œuvrent en partenariat avec ces églises qui, à leur tour, envoient maintenant leurs mem-bres pour atteindre d’autres cultures.

A l’heure actuelle, Dieu est en train de renou-veler la vision spécifique de SIM à l’égard de ceux qui vivent et meurent sans avoir entendu l’Évangile. Cette vision nous amène à concen-trer notre attention sur les groupes de gens et les communautés qui ont peu d’accès à l’Évangile et crée en nous une passion cer-taine pour de nouvelles initiatives. Par consé-quent, nous sommes devant la nécessité gran-dissante de trouver des Paul comme pion niers pour implanter de nouvelles églises et des Timothée qui travailleront pour les établir.

L’Afrique du Nord est une région où nous avons besoin de pionniers et de serviteurs fidèles. Prenez en considération ces chiffres :

en Afrique du Nord, on trouve 564 grou-pes atteignant 199 millions de personnes, qui n’ont pas été atteints par l’Évangile. Quand on parle de «  peuples non-at-teints », cela veut dire que l’église comp-rend moins de 2% de la population dans chacun de ces groupes.

351 groupes de gens atteignant 25 milli-ons de personnes sont totalement né gli-gés. Ces groupes n’ont aucun témoin demeurant à long terme parmi eux dans le but d’implanter des églises.

Nous avons besoin d’entamer une œuvre auprès de ceux qui ne con­naissent pas Jésus Si le terme «  non-atteint  » décrit la réponse des gens par rapport à l’Évangile, alors le terme

« évangélisation non amorcée  » décrit l’attitude de l’Église par rapport à ces peuples. Il est temps que l’Église s’engage en Afrique du Nord ! De combien de Paul et de Timothée avons-nous be-soin dans cette région, où 89 % des peuples sont non-atteints et 77 % de ces groupes sont tota-lement négligés  ? Comment SIM peut-elle se joindre aux autres et par où peut-on commencer dans une région si vaste ?

Le Seigneur a dit à Moïse : « Envoie quelques hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne maintenant aux Israélites. » (Nombres 13.1). Nous avons exploré plusieurs régions de l’Afrique du Nord, prêtant attention aux be-soins des églises locales et des organisations internationales, tout en priant le Seigneur de nous guider alors que nous avançons dans ce sens. Cette démarche nous a conduits à nous concentrer sur trois régions.

La première région est celle du Sahel / Sahara dont fait partie le Niger, où SIM-Niger est ac tuel-lement en train de recruter des stagiaires pour une œuvre dans le désert par l’intermédiaire d’un programme de formation sur place d’une durée deux ans appelé TIMO. La deuxième ré-gion est dans un pays d’Afrique du Nord où l’on établit des liens avec les églises autochtones, en vue de développer des formations théologiques et missiologiques, dans le but d’accroître leur ministère en sorte qu’ils envoient des serviteurs dans le reste de l’Afrique du Nord. La troisième région se trouve dans un autre pays d’Afrique du Nord où, il y a plusieurs années, Dieu a donné à une famille de SIM la vision d’un ministère. Cette histoire mérite d’être racontée.

Touchant le désert depuis le cœur de la villeEn 2007, « Don et Louise » se sont rendu compte qu’après deux décennies, il était temps pour eux

de déplacer leur ministère de l’Afrique de l’Est en Afrique du Nord. Par une chaude après-midi, alors que Don et moi étions allongés sans bouger sous un ventilateur, il m’a fait part de son rêve con-cernant le ministère et la vie en Afrique du Nord.

Don avait rarement eu l’occasion d’utiliser ses dons artistiques, mais maintenant, il s’imaginait bien gérer une galerie d’art, comme une affaire ayant un but missionnaire à l’intérieur d’une médina (vieille ville entourée de remparts). Don envisageait d’avoir un atelier où les gens pour-raient venir pour apprendre à peindre, se faire des amis et faire la connaissance de Jésus. Il imaginait sa famille vivant au-dessus de cette galerie d’art. J’étais comme hypnotisé par ce que j’entendais.

Trois mois plus tard, Don, Louise et leurs enfants ont réalisé leur rêve. Avec un partenaire, Don a ouvert une affaire d’arts et a commencé à dé-

velopper une œuvre dans une médina. Dieu a utilisé ses dons relationnels extraordinaires pour tisser des liens d’amitié avec des artisans que Don rencontrait dans le bazar. Dans la prière, il a recherché des gens paisibles avec lesquels il pouvait développer des relations commerciales en les aidant à exporter leurs produits vers des marchés à l’étranger. Cela l’a amené à aller dans le désert où il a rencontré des membres de la fa-mille d’un homme d’affaires faisant partie de ses amis. Don avait toujours eu un cœur passionné pour les nomades et maintenant, ses affaires avaient le potentiel pour atteindre le désert à partir du cœur de la vieille ville.

En avril 2013, nous nous sommes rencontrés à nouveau. A ce moment-là, je me trouvais à mon nouveau poste de « Personne-ressource pour le ministère en Afrique du Nord ». Je pouvais voir que, même si le travail n’était pas facile, Don et sa famille étaient soutenus par leur foi et par

n Nom de l’auteur dissimulé

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.ch www.sim.ca

6 Un nouveau défi

Deux séismes de forte magnitude sur l’échelle de Richter ont secoué le Népal le 25 avril et le 12 mai 2015, faisant au passage plus de 8 600 morts. A la sui­te de la dévastation généralisée, SIM, de concert avec les United Missions to Nepal (UMN), est venue apporter son aide aux sinistrés de la région de Dhading, lourdement touchés par les secousses meurtrières. En effet, plus de 700 personnes ont perdu la vie dans ce coin du pays, sans compter tous les blessés. Ces renforts croisés ont permis de fournir nourriture, eau potable, abri temporaire, assistance médicale, trans­port et soutien psychologique pour de nombreuses personnes. Dans les sept sous­districts où les UMN ont œuvré au soutien d’urgence, 98% des mai­sons étaient démolies ou sur le point de s’écrouler. De plus, les séismes n’ont épargné ni le bétail ni les plantations maraîchères des fermiers népalais.

« Nous avons interviewé quelques membres des communautés qui ont reçu des trousses d’aide d’urgence… » a mentionné l’un des membres de l’équipe de soutien d’urgence dans son rapport lié à la livraison de trous-ses dans le sous-district de Ree, « et tous témoignaient de leur reconnaissance et de leur joie de constater que de purs inconnus avaient pourvu à leurs besoins criants en ex-primant leur générosité. »

Malheureusement, des pluies quasi dilu-viennes, des glissements de terrain ainsi qu’un faible nombre d’hélicoptères ont empêché la distribution de vivres de survie. Si vous désirez soutenir les efforts de SIM au Népal, ne perdez pas une seconde et en-voyez votre don au bureau de SIM de votre pays en indiquant « SIM’s Disaster Relief Fund: Projet 88600. »

leur confiance en Dieu qui les dirigeait claire-ment. Don m’a fait visiter le pays, me faisant part de sa vision au sujet de ce que SIM pouvait faire là-bas et me présentant à des partenaires potentiels pour le ministère. Tout semblait si merveilleux …

Quelques semaines plus tard, Don a appris qu’il avait un cancer du pancréas. La famille s’est trouvée dans l’obligation de retourner immédi-atement dans son pays d’origine. Ils étaient tous traumatisés, ainsi que tous ceux en Afrique du Nord avec qui ils avaient tissé des liens d’amitié. Six mois plus tard, Dieu a accueilli Don au Pa-radis. Les funérailles ont été phénoménales : il était facile de voir que Dieu avait utilisé Don d’une manière extraordinaire. Son témoignage au sujet de Jésus-Christ avait touché et trans-formé de nombreuses vies. Il n’est pas facile ni même possible de comprendre pourquoi Dieu a trouvé bon de rappeler Don à Lui, alors que le

ministère dans ce pays d’Afrique du Nord sem-blait dépendre tellement de Don et de Louise.

Trois semaines avant son décès, j’avais eu besoin de contacter Don une fois de plus par Skype. J’ai été choqué de voir son apparence émaciée. En cinq mois, il semblait avoir pris plus de 40 ans. Louise l’a aidé alors qu’il a pris le temps néces-saire pour s’installer confortablement. Après les salutations, j’ai dit : « Don, tu as partagé avec moi ta grande vision pour ce pays. Voudrais-tu que je continue à réaliser ta vision ? »

Il a hésité en prenant des forces et a souri, di-sant: « Ce serait déraisonnable de ta part de ne pas le faire. » « Je vais prendre le bâton et je vais prendre le relais. », ai-je répondu, en maîtrisant mes émotions. «  Oh non, je tiens toujours le bâton ! » a-t-il insisté. « Je te vois arriver dans le dernier tournant, » ai-je répliqué. « Je serai prêt. » J’ai pleuré tandis que nous priions et faisions nos adieux.

Depuis ce moment-là, mon travail s’est principa-lement concentré sur ce pays d’Afrique du Nord. Nous avons maintenant des partenariats qui se développent avec quelques organisations et avec des affaires ayant une perspective missionnaire. Au début de cette année, trois familles sont arri-vées pour servir à long terme. Il y a une cinquan-taine de possibilités de ministères qui attendent d’être prises en charge par nos partenaires !

Nous avons besoin de trouver des Paul et des Ti-mothée créatifs. Nous avons besoin de trouver du personnel qualifié et bien formé qui puisse travail-ler comme consultants pour développer des soins palliatifs pour les malades, pour les jeunes inva-lides et pour les personnes en danger. Nous avons besoin d’enseignants pour les écoles pour des enfants de missionnaires, ainsi que d’un plas ti cien et d’un vidéographe. Nous avons aussi besoin de gens qui viennent s’installer dans ce pays pour être formés en développement d’affaires ayant une perspective missionnaire.

Notre message ressemble à celui de Caleb  : «  Nous devrions aller et prendre possession du pays, car nous pouvons certainement le faire.  » (Nombres 13.30). Dieu nous a appelés. C’est le moment d’y aller. Prions et mobilisons-nous pour cette grande occasion de ministère.

Don avait toujours eu un cœur passionné pour les nomades, et maintenant, ses affaires avaient le potentiel pour atteindre le désert à partir du cœur de la vieille ville.

Photo : Gabriel Jens

Don envisageait d’avoir un atelier où les gens pourraient venir pour ap­pren dre à peindre, se faire des amis et faire la connaissance de Jésus.

L’Afrique du Nord est une région où nous avons besoin de pionniers et de serviteurs fidèles.

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.chwww.sim.ca

7Aide pour le Népal

Trois ans d’expérience professionnelle – c’est avec ce bagage que Miriam Steiner postule à la SIM­Suisse pour un engage­ment à court terme. Pour l’enseignante d’école enfantine et primaire une place où elle peut s’investir avec ses connais­sances et sa foi vécue est vite trouvée. La SIM au Niger entretient le projet «  SIM­éducation » où la contribution de Miriam est la bienvenue. Mais laissons Miriam s’exprimer elle­même :

Cette année, l’équipe de SIM-éducation se com-pose de cinq personnes, y compris moi-même. Deux d’entre elles, Laurence Moret et Isalyne Burgat, sont originaires de Suisse romande. Les tâches principales consistent surtout à visiter les écoles et les enseignants en classe, en les accompagnant, en les conseillant et en organi-sant des cours de formation continue.

Au début de mon séjour, j’ai pu participer à un séminaire de pédagogie sur le thème de l’enseignement avec une perspective chré tien-ne. Un sujet resurgissant souvent était la vio-lence à l’école, et surtout la question de savoir s’il est bon qu’une personne enseignante don-ne des claques en classe. Ce séminaire m’a en même temps permis de nouer des contacts avec des enseignants avec lesquels je collaborerais dans les mois à venir.

DES IMPRESSIONS D’UN « AUTRE MONDE »Quand je suis assise sur la terrasse de ma mai-son ou que je flâne dans les rues de Niamey, je perçois une variété de bruits. Quelques-uns me sont connus, les autres moins. Et il y en a qui, selon moi, ne ressemblent pas à ceux d’une métropole – ou plutôt d’une métropole telle que je la connais. J’entends le ronronnement constant des ventilateurs, le chevrotement des chèvres qui se promènent librement dans les rues, les klaxons des voitures et des motos,

les appels des muezzins, les cris des enfants, des en tre-tiens dans des langues incon-nues, des lézards marchant à quatre pattes sur les toits en tôles, le claquement de mes flip-flops qui, après la pluie, s’embourbent dans la boue, les enfants mendiants, les coups contre les vitres au carrefour pour vendre du cré-dit pour les téléphones mobi-les ou pour laver les vitres. Il y a aussi le bruit des sabots des ânes qui tirent des poids dans les rues, le claquement des fouets qui les poussent à aller plus vite et le crissement des pneus de leurs charrettes. Et puis le bourdonnement des poids-lourds surchargés, les cris des coqs ou les clochettes

des commerçants qui vont de rue en rue pour vendre leur marchandise. Des sifflements, des grincements, des crépitements, des battements, etc. provenant de sources que je ne pouvais identifier jusqu’à présent. Et il s’y ajoute encore des odeurs familières et pourtant si étrangères.

LES DÉFIS À L‘ÉCOLEIl fait très chaud, actuellement sou-vent autour de 40 degrés Celsius. Les ventilateurs ne fonctionnent

pas à cause d’une panne d’électricité. Les endroits ombragés sur le terrain de l’école sont rares. Il n’y a pas d’eau courante dans les salles de classe ; il faut la chercher à la pompe pour boire, pour nettoyer les tableaux muraux ou les ardoises, pour se laver les mains, etc. Les fournitures, les bancs, le matériel en gé-néral sont loin d’être au complet.

L’enseignement se fait en français mais, il n’y a que peu d’élèves au jardin d’enfants qui comprennent cette langue et savent la par-ler. Les feuilles de travail pour ces petits sont, pour le moment, dessinées à la main pour chacun des 25 enfants. Au début de l’année, on ne connait pas le nombre des enfants de la classe ; et les chiffres changent au cours des premières semaines, car il y a des enfants qui seront encore inscrits ou désinscrits. Ma tâche est d’observer, de gagner de l’expérience et d’aider la personne enseignante. L’arrière-plan familial et culturel des enfants est dif-férent de celui que je connais en Suisse. D’un

côté, je le trouve passionnant, d’un autre côté je le ressens aussi comme un défi.

LÀ OÙ J‘ATTEINS LES LIMITES DE MA SAGESSE ET DE MES EXPÉRIENCES, LA SAGESSE DE DIEU SE MONTRE DANS SA SUPÉRIORITÉ.Telle a été mon expérience quand j’ai essayé d’aider une enseignante qui avait à maîtriser chaque jour une bande de 27 enfants âgés de 3 ans. Elle n’avait aucune formation. Pendant un an et demi elle n’avait travaillé qu’en tant qu’assistante à l’école. Au début du deuxième semestre on lui a confié cette classe – l’enseignante qui dirigeait la classe auparavant ayant été mutée dans une autre section à cause du manque de personnel. Débordée par la tâche, elle m’a demandé de l’aider. Alors, une matinée par semaine, nous avons préparé et dirigé la classe ensemble. Il y avait au programme du sport, une histoire à raconter et différents ateliers.

A la fin de l’année scolaire nous avons orga-nisé une fête avec les enseignants qui avaient participé aux cours de formation continue. Cela a aussi été l’occasion de distribuer les cer-tificats que j’avais préparés : en tout, il y avait 94 personnes qui avaient participé au moins à un des cours ! L’ambiance était formidable, la faim grande et les adieux émouvants. Je suis curieuse de savoir ce que Dieu fera germer à partir du vécu commun. L’occasion de se re-voir un jour se présentera-t-elle ?

L’équipe « SIM­éducation » de l’année 2014/2015

Miriam dans un cours pour enseignants

« SIM actualités » 4/2015 n www.sim.ch www.sim.ca

8Engagement à court terme

– effet à long terme