9
QUATUOR DEBUSSY 16/17 FEUILLE DE CHOU(X)

site internet ICI

  • Upload
    ngophuc

  • View
    229

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: site internet ICI

QUELQUES LIEUX DE LA SAISON 2016-2017 NINET’INFERNO ET QARAQORUM [CRÉATIONS]

Deux collaborations inédites marquent cette saison pour le Quatuor

Debussy : leur point commun ? Deux projets transversaux avec des musiques

originales composées par des artistes d’aujourd’hui.

"Qaraqorum" est un projet de création scénique né de la rencontre entre les

équipes artistiques de la Compagnie La Grande Fugue et du Quatuor Debussy. Il s'articule autour d'un travail passionnant

entrepris par le compositeur François-Bernard Mâche qui s'est intéressé au

voyage du franciscain Guillaume de Rubrouck en Mongolie au XIIIe siècle devant faire face à sa découverte de

l'autre. Un projet multiple qui permet à tous de se poser en miroir et de parvenir à nous faire réfléchir sur la condition et la place de l'étranger aujourd'hui. Lectures publiques,

actions de sensibilisation, ateliers pédagogiques, marquent les différentes

étapes de travail.

Nouvelle rencontre de cette saison, le Quatuor Debussy rejoint Roland Auzet

pour "Ninet'infernO" : de la volonté du metteur en scène d'intégrer un quatuor

à cordes dans sa nouvelle pièce nait un véritable échange pour le duo inédit

Mathurin Bolze, circassien, et l’acteur Pascal Greggory dans une chronique des sentiments comme un journal, un

sismographe permanent du désir, de la douleur et du manque, de la colère et de la

nostalgie.

OPUS 2 ET BOXE BOXE BRASIL [SUITES]

Dans l'univers impitoyable (et intarissable) des suites – souvent réduites à de pâles copies-conformes – il arrive que certains "épisodes 2" cherchent à renverser les codes. C'est ce que propose le Quatuor Debussy durant cette nouvelle saison : Après le succès mondial d'"Opus", créé en 2013 aux Nuits de Fourvière, la Compagnie C!RCA et nos musiciens se retrouvent au cœur de la nouvelle aventure "Opus 2". Cette fois-ci, ce sont huit acrobates circassiens qui partiront à la rencontre des plus beaux quatuors de Dimitri Chostakovitch, interprétés à l'aveugle par le Quatuor Debussy. Clé de voûte du projet, le metteur en scène Yaron Lifschitz propose ici une création plus intimiste, où les artistes semblent plus proches, presque comme soudés. Plus qu'une simple reconduction, le spectacle "Boxe Boxe Brasil" marque la volonté commune du chorégraphe Mourad Merzouki – Compagnie Käfig – et du Quatuor Debussy de poursuivre leur collaboration au travers d'une nouvelle œuvre : toujours à la croisée des univers, les artistes prennent désormais la direction des Amériques ! Renouvellement des partitions, mélange des genres et des styles, le voyage débute à partir de janvier 2017 avec 10 danseurs brésiliens !

Nancy (54) Festival Nancy Jazz Pulsations

Châteauroux (36) L’équinoxe

Monthey (Suisse) Théâtre du Crochetan

Château-Gontier (53) Théâtre des Ursulines

Paris (75) Le Bataclan

Neuilly-sur-Seine (92)Théâtre des Sablons

Massy (91) Opéra de Massy

Bron (69) Espace Albert Camus

Le Perreux-sur-Marne (94) Festival Notes d’Automne

Villefontaine (38) Théâtre du Vellein

Perpignan (66) Théâtre de l’Archipel

Alès (30)Le Cratère

Albi (81) Scène nationale d’Albi

Décines (69)Le Toboggan

Lyon (69)Galerie de l’ESPE

L’Isle d’Abeau (38) Salle de l’Isle d’Abeau

Lyon (69) Théâtre de la Croix-Rousse

Lyon (69) Studio du Théâtre de la Croix-Rousse

Compiègne (60)Théâtre Impérial

Paris (75) Théâtre du Rond-Point

Saint-Maur (94) Théâtre de Saint-Maur

Sartrouville (78) Théâtre de Sartrouville et des Yvelines

Toulon (83) Salle Albert Camus

Caluire (69) Le Radiant

Portes-lès-Valence (26) Le Train Théâtre

Rennes (35) Opéra de Rennes

Echirolles (38) La Rampe

Photo Opus © Hervé AllPhoto Ninet’infernO © Christophe Raynaud de LagePhotos Quatuor Debussy © Bernard BenantGraphisme > www.atelierchose.com

Voici déjà le 3e numéro de la Feuille de Chou(x) du Quatuor Debussy : vous nous connaissez déjà ? Vous recevez donc nos courriels mensuels avec toutes nos dernières actualités et vous nous suivez sur les réseaux sociaux pour découvrir les musiciens côté coulisses. Vous nous découvrez pour la première fois avec ce magazine ? N’hésitez pas à vous inscrire par le formulaire contact sur notre site internet pour mieux nous connaitre !

Le Quatuor Debussy

www.quatuordebussy.com www.facebook.com/quatuordebussyfan

twitter.com/QuatuorDebussy

[email protected]

tél. 04 72 48 04 65

Accédez directement au site internet du Quatuor Debussy grâce à ce flashcode

Q UA T U O R D E B U S S Y 1 6 / 1 7F E U I L L E D E C H O U ( X )

Page 2: site internet ICI

QU

ELQ

UE

S L

IEU

X D

E L

A S

AIS

ON

20

16-2

017

NIN

ET

’INF

ER

NO

ET

QA

RA

QO

RU

M [C

AT

ION

S]

D

eux

colla

bora

tions

inéd

ites

mar

quen

t cet

te s

aiso

n po

ur le

Qua

tuor

D

ebus

sy :

leur

poi

nt c

omm

un ?

Deu

x pr

ojet

s tr

ansv

ersa

ux a

vec

des

mus

ique

s or

igin

ales

com

posé

es p

ar d

es a

rtis

tes

d’au

jour

d’hu

i.

"Qar

aqor

um"

est u

n pr

ojet

de

créa

tion

scén

ique

de la

renc

ontre

ent

re le

s éq

uipe

s ar

tistiq

ues

de la

Com

pagn

ie L

a G

rand

e Fu

gue

et d

u Q

uatu

or D

ebus

sy. I

l s'

artic

ule

auto

ur d

'un

trav

ail p

assi

onna

nt

entre

pris

par

le c

ompo

site

ur F

ranç

ois-

Ber

nard

Mâc

he q

ui s

'est

inté

ress

é au

vo

yage

du

franc

isca

in G

uilla

ume

de

Rub

rouc

k en

Mon

golie

au

XIIIe s

iècl

e de

vant

faire

face

à s

a dé

couv

erte

de

l'aut

re. U

n pr

ojet

mul

tiple

qui

per

met

à to

us

de s

e po

ser e

n m

iroir

et d

e pa

rven

ir à

nous

fa

ire ré

fléch

ir su

r la

cond

ition

et l

a pl

ace

de

l'étr

ange

r auj

ourd

'hui

. Lec

ture

s pu

bliq

ues,

ac

tions

de

sens

ibilis

atio

n, a

telie

rs

péda

gogi

ques

, mar

quen

t les

diff

éren

tes

étap

es d

e tr

avai

l.

Nou

velle

renc

ontre

de

cette

sai

son,

le

 Qua

tuor

Deb

ussy

rejo

int R

olan

d A

uzet

po

ur "

Nin

et'in

fern

O"

: de

la v

olon

té d

u m

ette

ur e

n sc

ène

d'in

tégr

er u

n qu

atuo

r à

cord

es d

ans

sa n

ouve

lle p

ièce

nai

t un

vér

itabl

e éc

hang

e po

ur le

duo

inéd

it M

athu

rin B

olze

, circ

assi

en, e

t l’a

cteu

r P

asca

l Gre

ggor

y da

ns u

ne c

hron

ique

de

s se

ntim

ents

com

me

un jo

urna

l, un

si

smog

raph

e pe

rman

ent d

u dé

sir,

de la

do

uleu

r et d

u m

anqu

e, d

e la

col

ère

et d

e la

no

stal

gie.

OP

US

2 E

T B

OX

E B

OX

E B

RA

SIL

[SU

ITE

S]

D

ans

l'uni

vers

impi

toya

ble

(et

inta

rissa

ble)

des

sui

tes

– so

uven

t réd

uite

s à

de p

âles

cop

ies-

conf

orm

es –

il ar

rive

que

certa

ins

"épi

sode

s 2"

che

rche

nt à

renv

erse

r le

s co

des.

C'e

st c

e qu

e pr

opos

e le

Qua

tuor

D

ebus

sy d

uran

t cet

te n

ouve

lle s

aiso

n :

Apr

ès le

suc

cès

mon

dial

d'"

Opu

s", c

réé

en

2013

aux

Nui

ts d

e Fo

urvi

ère,

la C

ompa

gnie

C

!RC

A e

t nos

mus

icie

ns s

e re

trouv

ent a

u cœ

ur d

e la

nou

velle

ave

ntur

e "O

pus

2". C

ette

fo

is-c

i, ce

son

t hui

t acr

obat

es c

ircas

sien

s qu

i par

tiron

t à la

renc

ontre

des

plu

s be

aux

quat

uors

de

Dim

itri C

host

akov

itch,

inte

rpré

tés

à l'a

veug

le p

ar le

Qua

tuor

Deb

ussy

. Clé

de

voû

te d

u pr

ojet

, le

met

teur

en

scèn

e Ya

ron

Lifs

chitz

pro

pose

ici u

ne c

réat

ion

plus

intim

iste

, où

les

artis

tes

sem

blen

t plu

s pr

oche

s, p

resq

ue c

omm

e so

udés

. P

lus

qu'u

ne s

impl

e re

cond

uctio

n, le

sp

ecta

cle

"Box

e B

oxe

Bra

sil"

mar

que

la

volo

nté

com

mun

e du

cho

régr

aphe

Mou

rad

Mer

zouk

i – C

ompa

gnie

Käfi

g –

et d

u Q

uatu

or

Deb

ussy

de

pour

suiv

re le

ur c

olla

bora

tion

au

trave

rs d

'une

nou

velle

œuv

re :

touj

ours

à

la c

rois

ée d

es u

nive

rs, l

es a

rtist

es p

renn

ent

déso

rmai

s la

dire

ctio

n de

s A

mér

ique

s !

Ren

ouve

llem

ent d

es p

artit

ions

, mél

ange

de

s ge

nres

et d

es s

tyle

s, le

voy

age

débu

te

à pa

rtir d

e ja

nvie

r 201

7 av

ec 1

0 da

nseu

rs

brés

iliens

!

Nanc

y (5

4)

Fest

ival

Nan

cy J

azz

Puls

atio

ns

Chât

eaur

oux

(36)

L’é

quin

oxe

Mon

they

(Sui

sse)

Th

éâtre

du

Croc

heta

n

Chât

eau-

Gont

ier (

53)

Théâ

tre d

es U

rsul

ines

Paris

(75)

Le

Bat

acla

n

Neui

lly-s

ur-S

eine

(92)

Théâ

tre d

es S

ablo

ns

Mas

sy (9

1)

Opér

a de

Mas

sy

Bron

(69)

Es

pace

Alb

ert C

amus

Le P

erre

ux-s

ur-M

arne

(94)

Fe

stiv

al N

otes

d’A

utom

ne

Ville

font

aine

(38)

Th

éâtre

du

Velle

in

Perp

igna

n (6

6)

Théâ

tre d

e l’A

rchi

pel

Alès

(30)

Le C

ratè

re

Albi

(81)

Sc

ène

natio

nale

d’A

lbi

Déci

nes

(69)

Le To

bogg

an

Lyon

(69)

Gale

rie d

e l’E

SPE

L’Isl

e d’

Abea

u (3

8)

Salle

de

l’Isl

e d’

Abea

u Ly

on (6

9) T

héât

re d

e la

Cro

ix-R

ouss

eLy

on (6

9)

Stud

io d

u Th

éâtre

de

la C

roix

-Rou

sse

Com

pièg

ne (6

0)Th

éâtre

Impé

rial

Paris

(75)

Thé

âtre

du

Rond

-Poi

nt

Sain

t-M

aur (

94)

Th

éâtre

de

Sain

t-M

aur

Sart

rouv

ille

(78)

Th

éâtre

de

Sartr

ouvi

lle e

t des

Yve

lines

Toul

on (8

3) S

alle

Alb

ert C

amus

Calu

ire (6

9)

Le R

adia

nt

Port

es-lè

s-Va

lenc

e (2

6) L

e Tr

ain

Théâ

tre

Renn

es (3

5)

Opé

ra d

e Re

nnes

Echi

rolle

s (3

8)

La R

ampe

Photo O

pus ©

Hervé A

llP

hoto Ninet’infernO

© C

hristophe Raynaud de Lage

Photos Q

uatuor Deb

ussy © B

ernard B

enantG

raphism

e > w

ww

.atelierchose.com

EN BREF 1 Le

Quatuor Debussy a le plaisir d'être en résidence au Théâtre Impérial de Compiègne pour les deux prochaines saisons : actions artistiques, vernissages, concerts, création d’un opéra, tout un tout un programme !

2 Deuxième et dernière année du cycle en classe spécialisée au Conservatoire de Lyon pour deux de nos jeunes quatuors prometteurs : Adastra et Akhtamar !

3 Travail Travail sensible à venir grâce au parcours artistique avec un lycée de RillieuxRillieux sous Rillieux sous RillieuxRillieux sous Rillieuxl’égide du théâtre de la Croix-rousse avec le quatuor Akthamar : écriture et musique sont au programme !

4 En En novembre, hommages aux victimes des attentatsavec plusieurs scènes à Lyon et Paris : Bataclan avec Yael Naim, Festival notes d'automne au Perreux et slams à Lyon avec des jeunes du lycée Odyssée et de la SEPR.

5 En En Ardèche, Ardèche, le projet pédagogique et culturel "Chaînes brisées" de l’école Nord de Bourg Saint Andéol se fera avec le quatuor Adastra en lien avec la Cascade, Pole National des arts du cirque et l’AMD (Ardèche musique et danse).

6 Yael NaimYael Naimpartage la scène avec le Quatuor Debussy pour 8 concerts exceptionnels : Compiègne, Nancy, Echirolles, Portes-lès-Valence, Villefontaine, Neuilly-sur-Scène, Monthey…

7 Trois Trois rendez-vous inédits pour pour découvrir l'atelier du Quatuor Debussy entre novembre et février au Théâtre de la Croix-Rousse à Lyon.

8 Prochaines Prochaines rencontres avec le Ballet de l’opéra de Lyon lors de trois représentations à l'Opéra de Lille pour la reprise de "Grosse Fugue" de deux chorégraphes emblématiques : Anne Teresa de Anne Teresa de Keersmaeker et Maguy Marin.

Voici déjà le 3e num

éro de la Feuille de Chou(x) du Quatuor Debussy : vous nous connaissez déjà ? Vous recevez donc nos courriels m

ensuels avec toutes nos dernières actualités et vous nous suivez sur les réseaux sociaux pour découvrir les m

usiciens côté coulisses. Vous nous découvrez pour la prem

ière fois avec ce magazine ? N’hésitez pas à vous inscrire par

le formulaire contact sur notre site internet pour m

ieux nous connaitre !

Le Quatuor Debussy

ww

w.qu

atuord

ebu

ssy.com

ww

w.faceb

ook

.com/qu

atuord

ebu

ssyfan

twitter.com

/Qu

atuorD

ebu

ssy

contact@

quatu

ordeb

ussy.com

tél. 04

72 48 0

4 65

Accéd

ez directem

ent au

site in

ternet d

u Q

uatu

or Debu

ssy

grâce à ce fl

ashco

de

QU

AT

UO

R D

EB

US

SY

16

/17

FE

UIL

LE

DE

CH

OU

(X)

Page 3: site internet ICI

QUELQUES LIEUX DE LA SAISON 2016-2017NINET’INFERNO ET QARAQORUM [CRÉATIONS]

Deux collaborations inédites marquent cette saison pour le Quatuor

Debussy : leur point commun ? Deux projets transversaux avec des musiques

originales composées par des artistes d’aujourd’hui.

"Qaraqorum" est un projet de création scénique né de la rencontre entre les

équipes artistiques de la Compagnie La Grande Fugue et du Quatuor Debussy. Il s'articule autour d'un travail passionnant

entrepris par le compositeur François-Bernard Mâche qui s'est intéressé au

voyage du franciscain Guillaume de Rubrouck en Mongolie au XIIIe siècle devant faire face à sa découverte de

l'autre. Un projet multiple qui permet à tous de se poser en miroir et de parvenir à nous faire réfléchir sur la condition et la place de l'étranger aujourd'hui. Lectures publiques,

actions de sensibilisation, ateliers pédagogiques, marquent les différentes

étapes de travail.

Nouvelle rencontre de cette saison, le Quatuor Debussy rejoint Roland Auzet

pour "Ninet'infernO" : de la volonté du metteur en scène d'intégrer un quatuor

à cordes dans sa nouvelle pièce nait un véritable échange pour le duo inédit

Mathurin Bolze, circassien, et l’acteur Pascal Greggory dans une chronique des sentiments comme un journal, un

sismographe permanent du désir, de la douleur et du manque, de la colère et de la

nostalgie.

OPUS 2 ET BOXE BOXE BRASIL [SUITES]

Dans l'univers impitoyable (et intarissable) des suites – souvent réduites à de pâles copies-conformes – il arrive que certains "épisodes 2" cherchent à renverser les codes. C'est ce que propose le Quatuor Debussy durant cette nouvelle saison : Après le succès mondial d'"Opus", créé en 2013 aux Nuits de Fourvière, la Compagnie C!RCA et nos musiciens se retrouvent au cœur de la nouvelle aventure "Opus 2". Cette fois-ci, ce sont huit acrobates circassiens qui partiront à la rencontre des plus beaux quatuors de Dimitri Chostakovitch, interprétés à l'aveugle par le Quatuor Debussy. Clé de voûte du projet, le metteur en scène Yaron Lifschitz propose ici une création plus intimiste, où les artistes semblent plus proches, presque comme soudés. Plus qu'une simple reconduction, le spectacle "Boxe Boxe Brasil" marque la volonté commune du chorégraphe Mourad Merzouki – Compagnie Käfig – et du Quatuor Debussy de poursuivre leur collaboration au travers d'une nouvelle œuvre : toujours à la croisée des univers, les artistes prennent désormais la direction des Amériques ! Renouvellement des partitions, mélange des genres et des styles, le voyage débute à partir de janvier 2017 avec 10 danseurs brésiliens !

Nancy (54) Festival Nancy Jazz Pulsations

Châteauroux (36) L’équinoxe

Monthey (Suisse) Théâtre du Crochetan

Château-Gontier (53) Théâtre des Ursulines

Paris (75) Le Bataclan

Neuilly-sur-Seine (92)Théâtre des Sablons

Massy (91) Opéra de Massy

Bron (69) Espace Albert Camus

Le Perreux-sur-Marne (94) Festival Notes d’Automne

Villefontaine (38) Théâtre du Vellein

Perpignan (66) Théâtre de l’Archipel

Alès (30)Le Cratère

Albi (81) Scène nationale d’Albi

Décines (69)Le Toboggan

Lyon (69)Galerie de l’ESPE

L’Isle d’Abeau (38) Salle de l’Isle d’Abeau

Lyon (69) Théâtre de la Croix-Rousse

Lyon (69) Studio du Théâtre de la Croix-Rousse

Compiègne (60)Théâtre Impérial

Paris (75) Théâtre du Rond-Point

Saint-Maur (94) Théâtre de Saint-Maur

Sartrouville (78) Théâtre de Sartrouville et des Yvelines

Toulon (83) Salle Albert Camus

Caluire (69) Le Radiant

Portes-lès-Valence (26) Le Train Théâtre

Rennes (35) Opéra de Rennes

Echirolles (38) La Rampe

Photo Opus © Hervé AllPhoto Ninet’infernO © Christophe Raynaud de LagePhotos Quatuor Debussy © Bernard BenantGraphisme > www.atelierchose.com

Voici déjà le 3e numéro de la Feuille de Chou(x) du Quatuor Debussy : vous nous

connaissez déjà ? Vous recevez donc nos courriels mensuels avec toutes nos dernières actualités et vous nous suivez sur les réseaux sociaux pour découvrir les musiciens côté coulisses. Vous nous découvrez pour la première fois avec ce magazine ? N’hésitez pas à vous inscrire par le formulaire contact sur notre site internet pour mieux nous connaitre !

Le Quatuor Debussy

www.quatuordebussy.com www.facebook.com/quatuordebussyfan

twitter.com/QuatuorDebussy

[email protected]

tél. 04 72 48 04 65

Accédez directement au site internet du Quatuor Debussy grâce à ce flashcode

QUATUOR DEBUSSY16/17FEUILLE DE CHOU(X)

Page 4: site internet ICI

QUELQUES LIEUX DE LA SAISON 2016-2017NINET’INFERNO ET QARAQORUM [CRÉATIONS]

Deux collaborations inédites marquent cette saison pour le Quatuor

Debussy : leur point commun ? Deux projets transversaux avec des musiques

originales composées par des artistes d’aujourd’hui.

"Qaraqorum" est un projet de création scénique né de la rencontre entre les

équipes artistiques de la Compagnie La Grande Fugue et du Quatuor Debussy. Il s'articule autour d'un travail passionnant

entrepris par le compositeur François-Bernard Mâche qui s'est intéressé au

voyage du franciscain Guillaume de Rubrouck en Mongolie au XIIIe siècle devant faire face à sa découverte de

l'autre. Un projet multiple qui permet à tous de se poser en miroir et de parvenir à nous faire réfléchir sur la condition et la place de l'étranger aujourd'hui. Lectures publiques,

actions de sensibilisation, ateliers pédagogiques, marquent les différentes

étapes de travail.

Nouvelle rencontre de cette saison, le Quatuor Debussy rejoint Roland Auzet

pour "Ninet'infernO" : de la volonté du metteur en scène d'intégrer un quatuor

à cordes dans sa nouvelle pièce nait un véritable échange pour le duo inédit

Mathurin Bolze, circassien, et l’acteur Pascal Greggory dans une chronique des sentiments comme un journal, un

sismographe permanent du désir, de la douleur et du manque, de la colère et de la

nostalgie.

OPUS 2 ET BOXE BOXE BRASIL [SUITES]

Dans l'univers impitoyable (et intarissable) des suites – souvent réduites à de pâles copies-conformes – il arrive que certains "épisodes 2" cherchent à renverser les codes. C'est ce que propose le Quatuor Debussy durant cette nouvelle saison : Après le succès mondial d'"Opus", créé en 2013 aux Nuits de Fourvière, la Compagnie C!RCA et nos musiciens se retrouvent au cœur de la nouvelle aventure "Opus 2". Cette fois-ci, ce sont huit acrobates circassiens qui partiront à la rencontre des plus beaux quatuors de Dimitri Chostakovitch, interprétés à l'aveugle par le Quatuor Debussy. Clé de voûte du projet, le metteur en scène Yaron Lifschitz propose ici une création plus intimiste, où les artistes semblent plus proches, presque comme soudés. Plus qu'une simple reconduction, le spectacle "Boxe Boxe Brasil" marque la volonté commune du chorégraphe Mourad Merzouki – Compagnie Käfig – et du Quatuor Debussy de poursuivre leur collaboration au travers d'une nouvelle œuvre : toujours à la croisée des univers, les artistes prennent désormais la direction des Amériques ! Renouvellement des partitions, mélange des genres et des styles, le voyage débute à partir de janvier 2017 avec 10 danseurs brésiliens !

Nancy (54) Festival Nancy Jazz Pulsations

Châteauroux (36) L’équinoxe

Monthey (Suisse) Théâtre du Crochetan

Château-Gontier (53) Théâtre des Ursulines

Paris (75) Le Bataclan

Neuilly-sur-Seine (92)Théâtre des Sablons

Massy (91) Opéra de Massy

Bron (69) Espace Albert Camus

Le Perreux-sur-Marne (94) Festival Notes d’Automne

Villefontaine (38) Théâtre du Vellein

Perpignan (66) Théâtre de l’Archipel

Alès (30)Le Cratère

Albi (81) Scène nationale d’Albi

Décines (69)Le Toboggan

Lyon (69)Galerie de l’ESPE

L’Isle d’Abeau (38) Salle de l’Isle d’Abeau

Lyon (69) Théâtre de la Croix-Rousse

Lyon (69) Studio du Théâtre de la Croix-Rousse

Compiègne (60)Théâtre Impérial

Paris (75) Théâtre du Rond-Point

Saint-Maur (94) Théâtre de Saint-Maur

Sartrouville (78) Théâtre de Sartrouville et des Yvelines

Toulon (83) Salle Albert Camus

Caluire (69) Le Radiant

Portes-lès-Valence (26) Le Train Théâtre

Rennes (35) Opéra de Rennes

Echirolles (38) La Rampe

Photo Opus © Hervé AllPhoto Ninet’infernO © Christophe Raynaud de LagePhotos Quatuor Debussy © Bernard BenantGraphisme > www.atelierchose.com

Voici déjà le 3e numéro de la Feuille de Chou(x) du Quatuor Debussy : vous nous

connaissez déjà ? Vous recevez donc nos courriels mensuels avec toutes nos dernières actualités et vous nous suivez sur les réseaux sociaux pour découvrir les musiciens côté coulisses. Vous nous découvrez pour la première fois avec ce magazine ? N’hésitez pas à vous inscrire par le formulaire contact sur notre site internet pour mieux nous connaitre !

Le Quatuor Debussy

www.quatuordebussy.com www.facebook.com/quatuordebussyfan

twitter.com/QuatuorDebussy

[email protected]

tél. 04 72 48 04 65

Accédez directement au site internet du Quatuor Debussy grâce à ce flashcode

QUATUOR DEBUSSY16/17FEUILLE DE CHOU(X)

Page 5: site internet ICI

QUELQUES LIEUX DE LA SAISON 2016-2017NINET’INFERNO ET QARAQORUM [CRÉATIONS]

Deux collaborations inédites marquent cette saison pour le Quatuor

Debussy : leur point commun ? Deux projets transversaux avec des musiques

originales composées par des artistes d’aujourd’hui.

"Qaraqorum" est un projet de création scénique né de la rencontre entre les

équipes artistiques de la Compagnie La Grande Fugue et du Quatuor Debussy. Il s'articule autour d'un travail passionnant

entrepris par le compositeur François-Bernard Mâche qui s'est intéressé au

voyage du franciscain Guillaume de Rubrouck en Mongolie au XIIIe siècle devant faire face à sa découverte de

l'autre. Un projet multiple qui permet à tous de se poser en miroir et de parvenir à nous faire réfléchir sur la condition et la place de l'étranger aujourd'hui. Lectures publiques,

actions de sensibilisation, ateliers pédagogiques, marquent les différentes

étapes de travail.

Nouvelle rencontre de cette saison, le Quatuor Debussy rejoint Roland Auzet

pour "Ninet'infernO" : de la volonté du metteur en scène d'intégrer un quatuor

à cordes dans sa nouvelle pièce nait un véritable échange pour le duo inédit

Mathurin Bolze, circassien, et l’acteur Pascal Greggory dans une chronique des sentiments comme un journal, un

sismographe permanent du désir, de la douleur et du manque, de la colère et de la

nostalgie.

OPUS 2 ET BOXE BOXE BRASIL [SUITES]

Dans l'univers impitoyable (et intarissable) des suites – souvent réduites à de pâles copies-conformes – il arrive que certains "épisodes 2" cherchent à renverser les codes. C'est ce que propose le Quatuor Debussy durant cette nouvelle saison : Après le succès mondial d'"Opus", créé en 2013 aux Nuits de Fourvière, la Compagnie C!RCA et nos musiciens se retrouvent au cœur de la nouvelle aventure "Opus 2". Cette fois-ci, ce sont huit acrobates circassiens qui partiront à la rencontre des plus beaux quatuors de Dimitri Chostakovitch, interprétés à l'aveugle par le Quatuor Debussy. Clé de voûte du projet, le metteur en scène Yaron Lifschitz propose ici une création plus intimiste, où les artistes semblent plus proches, presque comme soudés. Plus qu'une simple reconduction, le spectacle "Boxe Boxe Brasil" marque la volonté commune du chorégraphe Mourad Merzouki – Compagnie Käfig – et du Quatuor Debussy de poursuivre leur collaboration au travers d'une nouvelle œuvre : toujours à la croisée des univers, les artistes prennent désormais la direction des Amériques ! Renouvellement des partitions, mélange des genres et des styles, le voyage débute à partir de janvier 2017 avec 10 danseurs brésiliens !

Nancy (54) Festival Nancy Jazz Pulsations

Châteauroux (36) L’équinoxe

Monthey (Suisse) Théâtre du Crochetan

Château-Gontier (53) Théâtre des Ursulines

Paris (75) Le Bataclan

Neuilly-sur-Seine (92)Théâtre des Sablons

Massy (91) Opéra de Massy

Bron (69) Espace Albert Camus

Le Perreux-sur-Marne (94) Festival Notes d’Automne

Villefontaine (38) Théâtre du Vellein

Perpignan (66) Théâtre de l’Archipel

Alès (30)Le Cratère

Albi (81) Scène nationale d’Albi

Décines (69)Le Toboggan

Lyon (69)Galerie de l’ESPE

L’Isle d’Abeau (38) Salle de l’Isle d’Abeau

Lyon (69) Théâtre de la Croix-Rousse

Lyon (69) Studio du Théâtre de la Croix-Rousse

Compiègne (60)Théâtre Impérial

Paris (75) Théâtre du Rond-Point

Saint-Maur (94) Théâtre de Saint-Maur

Sartrouville (78) Théâtre de Sartrouville et des Yvelines

Toulon (83) Salle Albert Camus

Caluire (69) Le Radiant

Portes-lès-Valence (26) Le Train Théâtre

Rennes (35) Opéra de Rennes

Echirolles (38) La Rampe

Photo Opus © Hervé AllPhoto Ninet’infernO © Christophe Raynaud de LagePhotos Quatuor Debussy © Bernard BenantGraphisme > www.atelierchose.com

Voici déjà le 3e numéro de la Feuille de Chou(x) du Quatuor Debussy : vous nous

connaissez déjà ? Vous recevez donc nos courriels mensuels avec toutes nos dernières actualités et vous nous suivez sur les réseaux sociaux pour découvrir les musiciens côté coulisses. Vous nous découvrez pour la première fois avec ce magazine ? N’hésitez pas à vous inscrire par le formulaire contact sur notre site internet pour mieux nous connaitre !

Le Quatuor Debussy

www.quatuordebussy.com www.facebook.com/quatuordebussyfan

twitter.com/QuatuorDebussy

[email protected]

tél. 04 72 48 04 65

Accédez directement au site internet du Quatuor Debussy grâce à ce flashcode

QUATUOR DEBUSSY16/17FEUILLE DE CHOU(X)

Page 6: site internet ICI

DE L’ÉCRITURE POURQUATUOR À CORDES

Puisque vous parlez de la notion de plaisir, ne pourrait-on pas dire que

le plaisir est néanmoins de l’ordre du sensuel chez Sciarrino, et plus intellectuel

chez Carter ?

Sciarrino est plus dans une musique où l’on va rechercher l’impalpable. Il y a une très

grande liberté qu’on ne trouve pas chez Carter. Dans les quatuors de ce dernier, il faut faire

tout ce qui est marqué si l’on veut répondre à ses exigences : le plaisir est en effet très

intellectuel. Quand on analyse et comprend sa structure, cela devient alors absolument

génial ! Mais c’est parfois un peu stérile… Nous avons passé des heures à travailler

sur son Quatuor nº 2, notamment avec l’aide du Quatuor Arditti et même de Carter en

personne. Mais le plaisir de réussite qui en a découlé n’a pas été partagé par le public.

Là, la démarche de l’extrême est dans la différence entre la jouissance de l’interprète et le

résultat sonore. Autre extrême avec Stockhausen. Nous rêvons tous de jouer le Helikopter-

Streichquartett… car il y a une envie d’expérience, mais on est très loin d’un travail de

base de quatuor à cordes. La jouissance peut venir ici d’une rencontre « unique ». En ce

qui concerne Cage, l’expérience est tout autre. Four peut durer jusqu’à 30 minutes. Les

sections sont tirées au sort, par instrumentiste, ainsi que la disposition. Les instrumentistes

doivent être loin les uns des autres, avec un chronomètre parce qu’il y a des durées à

respecter.

C’est de cette manière qu’on perçoit le plus l’ouverture et l’aléatoire…

L’interprète est presque autant compositeur que le compositeur lui-même. Le Quatuor à

corde nº 2 de Feldman dure des heures [jusqu’à 6 heures]. L’extrémisme est ici dans la

durée ! Je pense aussi à Osvaldo Golijov, compositeur argentin [né en 1960]. Dans son

quintette avec clarinette Dreams and Prayers of Isaac the Blind (1994) par exemple, tout

n’est pas jouable. Cela va tellement vite que techniquement on ne peut pas tout faire. Ici,

c’est volontairement fait pour que ce soit injouable, et que l’aléatoire jaillisse. D’ailleurs, on

pourrait presque dire que ça ne fonctionne que si l’interprétation n’est pas trop parfaite…

L’octuor de Darius Milhaud est également un cas à part : les Quatuors nº 14 et nº 15

peuvent se jouer séparément ou ensemble, simultanément, mais l’un et l’autre n’ont

absolument rien à voir. Quand l’un est lyrique, l’autre se fait sautillant. On se demande alors

« que faire entendre ? » Que fait-on pour le public ? Faut-il jouer les deux quatuors sans

se soucier du résultat et donc du public ? Ou faut-il faire le choix de certaines balances

afin qu’un quatuor sonne plus que l’autre ? Les deux quatuors doivent de plus être

synchrones : les deux violons 1 doivent donc bien s’écouter pour être ensemble. Tout cela

relève d’une expérience par laquelle on casse un code ici aussi.

Extrait de l’interview de Christophe Collette réalisée par Muriel Joubert et Denis Le Touzépour le livre, « LE QUATUOR À CORDES, VERS LES SÉDUCTIONS DE L’EXTRÊME », éditions Microsillon, avril 2016

Le thème de la journée d’étude du 13 avril 2015 au Concours de

Musique de Chambre de Lyon était « Le quatuor dans ses extrêmes ». En tant

qu’instrumentiste, comment auriez-vous pu comprendre cette formulation ?

Le mot « extrême » peut avoir beaucoup de significations : difficulté technique, de

lecture, de compréhension, physique (la souffrance). Il y a aussi l’idée d’éclater le quatuor

(Carter, Ives). Pour Charles Ives, il s’agit de personnes qui discutent chacune de leur

côté en donnant leurs arguments sans s’écouter les unes les autres. En sort une chose

confuse. La question est alors de savoir comment, en tant qu’interprète, on va concevoir

cette nouvelle attitude alors qu’on a l’habitude de parler d’une même voix. Mais

l’extrême dans le quatuor à cordes commence très tôt : Beethoven est un des premiers

à aller dans l’extrême, à casser tous les codes de l’époque, à ignorer la technique qu’on

pouvait demander aux instrumentistes, à bouleverser toutes les traditions. La Grande

fugue est pour moi, symboliquement, la première œuvre extrême du quatuor à cordes.

Les quatuors de Mozart et de Haydn semblaient dans une continuité. Beethoven invente

quelque chose de l’ordre de la rythmique, et ne se préoccupe plus de l’accessibilité

technique de sa musique. Il reste dans sa modernité. Il rompt avec le raisonnable en tant

que tradition. Cependant, la Grande fugue est paradoxalement celle qui nécessite le plus

d’être fusionnel, à partir d’un travail d’analyse précis et partagé. Comme Beethoven,

Bartók va dans l’extrême, par la difficulté technique (par exemple pour le Quatuor nº 5,

extrêmement complexe). Mais chez Bartók, tout est parfaitement jouable et conçu. Il n’y

a pas une note pour laquelle il faut faire un arrangement. Il n’y a rien à enlever. Mais c’est

très difficile car ça va très vite, avec une virtuosité égale aux quatre instruments.

On pourrait alors dire que le quatuor de Bartók relève de la

conversation équitable…

Oui, c’est cela. On dit la même chose et on se retrouve à la même place. Après, dans

cet esprit, il y aura Ligeti, avec son Quatuor nº 2, encore plus difficile que Bartók.

Dans la musique contemporaine, ce sont aussi les nouveaux modes de jeu qui apportent

le sentiment d’extrême. Il y a ainsi plusieurs types de compositeurs : d’une part, ceux

qui veulent tout expliquer et qui mettent beaucoup d’indications. Webern est peut-être le

premier qui a cette exigence. Berg aussi. La difficulté, avec Webern, c’est d’arriver à faire

quelque chose de très lyrique à partir de quelque chose de très sec sur le papier. Avec

Kurtág, c’est différent : l’extrémité provient aussi du fait qu’il est génialement torturé. Il

sait exactement ce qu’il veut, mais sa notation est difficile à comprendre. Ses signes ne

veulent pas dire la même chose dans toutes ses œuvres, et même à l’intérieur d’une

œuvre (selon les mouvements). La difficulté vient donc du codage. Heureusement, nous

avons eu la chance de travailler avec Kurtág, pour mieux comprendre. Chez Sciarrino,

la démarche de l’extrême prend son origine dans la complexité. Beaucoup de partitions

deviennent de très belles partitions graphiques. Le plaisir est ainsi assez paradoxal dans

ces musiques extrêmes : le plaisir de jouer devient le plaisir de maîtriser quelque chose,

mais qui n’est pas forcément en adéquation avec le plaisir qu’aura le public.

L’ODYSSÉE DU QUATUOR DEBUSSY

Que serait l’école sans l’éducation culturelle et artistique ? Que serait la vie sans l’art ?

Nietzsche affirme que c’est l’art « qui nous permet de vivre, qui nous persuade de vivre, qui nous stimule à vivre » et que « la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil ».

L’art incarne des valeurs humanistes, fait éprouver des sentiments, il « est le lieu de la liberté parfaite » (Suarès). Ce ne sont pas les élèves du lycée professionnel l’Odyssée à Pont-de-Chéruy qui contrediront ces convictions partagées par les porteurs de ce projet.

Parce que « la musique est la langue des émotions » (Kant) et le slam « un outil de démocratisation, un art de la performance poétique » (FFDSP), artistes, proviseurs et enseignants ont initié les apprenants à l’expression artistique. Des rencontres, des échanges, un partage, un parcours, une collaboration… la pédagogie du projet recèle des vertus éducatives et culturelles extraordinaires. Les apports de cette expérience pour nos jeunes sont inestimables. Au contact du Quatuor Debussy, les élèves ont pu découvrir la musique classique, en particulier les compositions de Marc Mellits, de Philip Glass et de Samuel Barber. Ils ont assisté à l’opéra de Viktor Ullmann, L’empereur d’Atlantis, composé dans un camp de concentration, preuve symbolique que la musique, véritable cri du refus de la mort, permet de survivre, même dans les conditions les plus inhumaines.

Marqués par l’horreur des attentats, nos jeunes ont eu l’opportunité d’exprimer leur émoi par le biais d’ateliers

d’écriture et de créations sonores. À l’image de Léonard Bernstein qui préconisait de répondre « à la violence » en faisant « de la musique plus intensément, avec encore plus de beauté et d’engagement », les élèves se sont pleinement investis dans l’expérience poétique de la créativité. Des sons, des rythmes, des mots, des rimes au service d’un message de tolérance, ont fédéré peu à peu les artistes et les apprenants qui ont présenté leur production artistique commune lors de la première partie d’un concert du Quatuor Debussy.

Ce projet a transformé les jeunes, les enseignants, et peut-être même les artistes au cours de l’année. En démocratisant l’accès à la musique classique et à la poésie, ces hommes engagés qui revendiquent une éducation artistique pour tous, ont permis aux apprenants d’évoluer. Les élèves ont appris des savoirs émancipateurs, ont ressentis des sensations suscitées par la musique, ont fait évolué leur résistance aux préjugés et ont développé leur spiritualité en développant leur connaissance de soi et d’autrui. Ils ont peint, écrit, déclamé… en étant totalement acteurs de leurs apprentissages.

Au final, des compétences acquises, des émotions et souvenirs gravés, des représentations changées, des solidarités tissées… tout cela grâce à l’éducation artistique et culturelle ainsi qu’à la pédagogie du projet.

Pascal Demonet, professeur de français et d’histoire au lycée l’odyssée de Pont-de-Chéruy

Page 7: site internet ICI

DE L’ÉCRITURE POURQUATUOR À CORDES

Puisque vous parlez de la notion de plaisir, ne pourrait-on pas dire que

le plaisir est néanmoins de l’ordre du sensuel chez Sciarrino, et plus intellectuel

chez Carter ?

Sciarrino est plus dans une musique où l’on va rechercher l’impalpable. Il y a une très

grande liberté qu’on ne trouve pas chez Carter. Dans les quatuors de ce dernier, il faut faire

tout ce qui est marqué si l’on veut répondre à ses exigences : le plaisir est en effet très

intellectuel. Quand on analyse et comprend sa structure, cela devient alors absolument

génial ! Mais c’est parfois un peu stérile… Nous avons passé des heures à travailler

sur son Quatuor nº 2, notamment avec l’aide du Quatuor Arditti et même de Carter en

personne. Mais le plaisir de réussite qui en a découlé n’a pas été partagé par le public.

Là, la démarche de l’extrême est dans la différence entre la jouissance de l’interprète et le

résultat sonore. Autre extrême avec Stockhausen. Nous rêvons tous de jouer le Helikopter-

Streichquartett… car il y a une envie d’expérience, mais on est très loin d’un travail de

base de quatuor à cordes. La jouissance peut venir ici d’une rencontre « unique ». En ce

qui concerne Cage, l’expérience est tout autre. Four peut durer jusqu’à 30 minutes. Les

sections sont tirées au sort, par instrumentiste, ainsi que la disposition. Les instrumentistes

doivent être loin les uns des autres, avec un chronomètre parce qu’il y a des durées à

respecter.

C’est de cette manière qu’on perçoit le plus l’ouverture et l’aléatoire…

L’interprète est presque autant compositeur que le compositeur lui-même. Le Quatuor à

corde nº 2 de Feldman dure des heures [jusqu’à 6 heures]. L’extrémisme est ici dans la

durée ! Je pense aussi à Osvaldo Golijov, compositeur argentin [né en 1960]. Dans son

quintette avec clarinette Dreams and Prayers of Isaac the Blind (1994) par exemple, tout

n’est pas jouable. Cela va tellement vite que techniquement on ne peut pas tout faire. Ici,

c’est volontairement fait pour que ce soit injouable, et que l’aléatoire jaillisse. D’ailleurs, on

pourrait presque dire que ça ne fonctionne que si l’interprétation n’est pas trop parfaite…

L’octuor de Darius Milhaud est également un cas à part : les Quatuors nº 14 et nº 15

peuvent se jouer séparément ou ensemble, simultanément, mais l’un et l’autre n’ont

absolument rien à voir. Quand l’un est lyrique, l’autre se fait sautillant. On se demande alors

« que faire entendre ? » Que fait-on pour le public ? Faut-il jouer les deux quatuors sans

se soucier du résultat et donc du public ? Ou faut-il faire le choix de certaines balances

afin qu’un quatuor sonne plus que l’autre ? Les deux quatuors doivent de plus être

synchrones : les deux violons 1 doivent donc bien s’écouter pour être ensemble. Tout cela

relève d’une expérience par laquelle on casse un code ici aussi.

Extrait de l’interview de Christophe Collette réalisée par Muriel Joubert et Denis Le Touzépour le livre, « LE QUATUOR À CORDES, VERS LES SÉDUCTIONS DE L’EXTRÊME », éditions Microsillon, avril 2016

Le thème de la journée d’étude du 13 avril 2015 au Concours de

Musique de Chambre de Lyon était « Le quatuor dans ses extrêmes ». En tant

qu’instrumentiste, comment auriez-vous pu comprendre cette formulation ?

Le mot « extrême » peut avoir beaucoup de significations : difficulté technique, de

lecture, de compréhension, physique (la souffrance). Il y a aussi l’idée d’éclater le quatuor

(Carter, Ives). Pour Charles Ives, il s’agit de personnes qui discutent chacune de leur

côté en donnant leurs arguments sans s’écouter les unes les autres. En sort une chose

confuse. La question est alors de savoir comment, en tant qu’interprète, on va concevoir

cette nouvelle attitude alors qu’on a l’habitude de parler d’une même voix. Mais

l’extrême dans le quatuor à cordes commence très tôt : Beethoven est un des premiers

à aller dans l’extrême, à casser tous les codes de l’époque, à ignorer la technique qu’on

pouvait demander aux instrumentistes, à bouleverser toutes les traditions. La Grande

fugue est pour moi, symboliquement, la première œuvre extrême du quatuor à cordes.

Les quatuors de Mozart et de Haydn semblaient dans une continuité. Beethoven invente

quelque chose de l’ordre de la rythmique, et ne se préoccupe plus de l’accessibilité

technique de sa musique. Il reste dans sa modernité. Il rompt avec le raisonnable en tant

que tradition. Cependant, la Grande fugue est paradoxalement celle qui nécessite le plus

d’être fusionnel, à partir d’un travail d’analyse précis et partagé. Comme Beethoven,

Bartók va dans l’extrême, par la difficulté technique (par exemple pour le Quatuor nº 5,

extrêmement complexe). Mais chez Bartók, tout est parfaitement jouable et conçu. Il n’y

a pas une note pour laquelle il faut faire un arrangement. Il n’y a rien à enlever. Mais c’est

très difficile car ça va très vite, avec une virtuosité égale aux quatre instruments.

On pourrait alors dire que le quatuor de Bartók relève de la

conversation équitable…

Oui, c’est cela. On dit la même chose et on se retrouve à la même place. Après, dans

cet esprit, il y aura Ligeti, avec son Quatuor nº 2, encore plus difficile que Bartók.

Dans la musique contemporaine, ce sont aussi les nouveaux modes de jeu qui apportent

le sentiment d’extrême. Il y a ainsi plusieurs types de compositeurs : d’une part, ceux

qui veulent tout expliquer et qui mettent beaucoup d’indications. Webern est peut-être le

premier qui a cette exigence. Berg aussi. La difficulté, avec Webern, c’est d’arriver à faire

quelque chose de très lyrique à partir de quelque chose de très sec sur le papier. Avec

Kurtág, c’est différent : l’extrémité provient aussi du fait qu’il est génialement torturé. Il

sait exactement ce qu’il veut, mais sa notation est difficile à comprendre. Ses signes ne

veulent pas dire la même chose dans toutes ses œuvres, et même à l’intérieur d’une

œuvre (selon les mouvements). La difficulté vient donc du codage. Heureusement, nous

avons eu la chance de travailler avec Kurtág, pour mieux comprendre. Chez Sciarrino,

la démarche de l’extrême prend son origine dans la complexité. Beaucoup de partitions

deviennent de très belles partitions graphiques. Le plaisir est ainsi assez paradoxal dans

ces musiques extrêmes : le plaisir de jouer devient le plaisir de maîtriser quelque chose,

mais qui n’est pas forcément en adéquation avec le plaisir qu’aura le public.

L’ODYSSÉE DU QUATUOR DEBUSSY

Que serait l’école sans l’éducation culturelle et artistique ? Que serait la vie sans l’art ?

Nietzsche affirme que c’est l’art « qui nous permet de vivre, qui nous persuade de vivre, qui nous stimule à vivre » et que « la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil ».

L’art incarne des valeurs humanistes, fait éprouver des sentiments, il « est le lieu de la liberté parfaite » (Suarès). Ce ne sont pas les élèves du lycée professionnel l’Odyssée à Pont-de-Chéruy qui contrediront ces convictions partagées par les porteurs de ce projet.

Parce que « la musique est la langue des émotions » (Kant) et le slam « un outil de démocratisation, un art de la performance poétique » (FFDSP), artistes, proviseurs et enseignants ont initié les apprenants à l’expression artistique. Des rencontres, des échanges, un partage, un parcours, une collaboration… la pédagogie du projet recèle des vertus éducatives et culturelles extraordinaires. Les apports de cette expérience pour nos jeunes sont inestimables. Au contact du Quatuor Debussy, les élèves ont pu découvrir la musique classique, en particulier les compositions de Marc Mellits, de Philip Glass et de Samuel Barber. Ils ont assisté à l’opéra de Viktor Ullmann, L’empereur d’Atlantis, composé dans un camp de concentration, preuve symbolique que la musique, véritable cri du refus de la mort, permet de survivre, même dans les conditions les plus inhumaines.

Marqués par l’horreur des attentats, nos jeunes ont eu l’opportunité d’exprimer leur émoi par le biais d’ateliers

d’écriture et de créations sonores. À l’image de Léonard Bernstein qui préconisait de répondre « à la violence » en faisant « de la musique plus intensément, avec encore plus de beauté et d’engagement », les élèves se sont pleinement investis dans l’expérience poétique de la créativité. Des sons, des rythmes, des mots, des rimes au service d’un message de tolérance, ont fédéré peu à peu les artistes et les apprenants qui ont présenté leur production artistique commune lors de la première partie d’un concert du Quatuor Debussy.

Ce projet a transformé les jeunes, les enseignants, et peut-être même les artistes au cours de l’année. En démocratisant l’accès à la musique classique et à la poésie, ces hommes engagés qui revendiquent une éducation artistique pour tous, ont permis aux apprenants d’évoluer. Les élèves ont appris des savoirs émancipateurs, ont ressentis des sensations suscitées par la musique, ont fait évolué leur résistance aux préjugés et ont développé leur spiritualité en développant leur connaissance de soi et d’autrui. Ils ont peint, écrit, déclamé… en étant totalement acteurs de leurs apprentissages.

Au final, des compétences acquises, des émotions et souvenirs gravés, des représentations changées, des solidarités tissées… tout cela grâce à l’éducation artistique et culturelle ainsi qu’à la pédagogie du projet.

Pascal Demonet, professeur de français et d’histoire au lycée l’odyssée de Pont-de-Chéruy

Page 8: site internet ICI

DE L’ÉCRITURE POURQUATUOR À CORDES

Puisque vous parlez de la notion de plaisir, ne pourrait-on pas dire que

le plaisir est néanmoins de l’ordre du sensuel chez Sciarrino, et plus intellectuel

chez Carter ?

Sciarrino est plus dans une musique où l’on va rechercher l’impalpable. Il y a une très

grande liberté qu’on ne trouve pas chez Carter. Dans les quatuors de ce dernier, il faut faire

tout ce qui est marqué si l’on veut répondre à ses exigences : le plaisir est en effet très

intellectuel. Quand on analyse et comprend sa structure, cela devient alors absolument

génial ! Mais c’est parfois un peu stérile… Nous avons passé des heures à travailler

sur son Quatuor nº 2, notamment avec l’aide du Quatuor Arditti et même de Carter en

personne. Mais le plaisir de réussite qui en a découlé n’a pas été partagé par le public.

Là, la démarche de l’extrême est dans la différence entre la jouissance de l’interprète et le

résultat sonore. Autre extrême avec Stockhausen. Nous rêvons tous de jouer le Helikopter-

Streichquartett… car il y a une envie d’expérience, mais on est très loin d’un travail de

base de quatuor à cordes. La jouissance peut venir ici d’une rencontre « unique ». En ce

qui concerne Cage, l’expérience est tout autre. Four peut durer jusqu’à 30 minutes. Les

sections sont tirées au sort, par instrumentiste, ainsi que la disposition. Les instrumentistes

doivent être loin les uns des autres, avec un chronomètre parce qu’il y a des durées à

respecter.

C’est de cette manière qu’on perçoit le plus l’ouverture et l’aléatoire…

L’interprète est presque autant compositeur que le compositeur lui-même. Le Quatuor à

corde nº 2 de Feldman dure des heures [jusqu’à 6 heures]. L’extrémisme est ici dans la

durée ! Je pense aussi à Osvaldo Golijov, compositeur argentin [né en 1960]. Dans son

quintette avec clarinette Dreams and Prayers of Isaac the Blind (1994) par exemple, tout

n’est pas jouable. Cela va tellement vite que techniquement on ne peut pas tout faire. Ici,

c’est volontairement fait pour que ce soit injouable, et que l’aléatoire jaillisse. D’ailleurs, on

pourrait presque dire que ça ne fonctionne que si l’interprétation n’est pas trop parfaite…

L’octuor de Darius Milhaud est également un cas à part : les Quatuors nº 14 et nº 15

peuvent se jouer séparément ou ensemble, simultanément, mais l’un et l’autre n’ont

absolument rien à voir. Quand l’un est lyrique, l’autre se fait sautillant. On se demande alors

« que faire entendre ? » Que fait-on pour le public ? Faut-il jouer les deux quatuors sans

se soucier du résultat et donc du public ? Ou faut-il faire le choix de certaines balances

afin qu’un quatuor sonne plus que l’autre ? Les deux quatuors doivent de plus être

synchrones : les deux violons 1 doivent donc bien s’écouter pour être ensemble. Tout cela

relève d’une expérience par laquelle on casse un code ici aussi.

Extrait de l’interview de Christophe Collette réalisée par Muriel Joubert et Denis Le Touzépour le livre, « LE QUATUOR À CORDES, VERS LES SÉDUCTIONS DE L’EXTRÊME », éditions Microsillon, avril 2016

Le thème de la journée d’étude du 13 avril 2015 au Concours de

Musique de Chambre de Lyon était « Le quatuor dans ses extrêmes ». En tant

qu’instrumentiste, comment auriez-vous pu comprendre cette formulation ?

Le mot « extrême » peut avoir beaucoup de significations : difficulté technique, de

lecture, de compréhension, physique (la souffrance). Il y a aussi l’idée d’éclater le quatuor

(Carter, Ives). Pour Charles Ives, il s’agit de personnes qui discutent chacune de leur

côté en donnant leurs arguments sans s’écouter les unes les autres. En sort une chose

confuse. La question est alors de savoir comment, en tant qu’interprète, on va concevoir

cette nouvelle attitude alors qu’on a l’habitude de parler d’une même voix. Mais

l’extrême dans le quatuor à cordes commence très tôt : Beethoven est un des premiers

à aller dans l’extrême, à casser tous les codes de l’époque, à ignorer la technique qu’on

pouvait demander aux instrumentistes, à bouleverser toutes les traditions. La Grande

fugue est pour moi, symboliquement, la première œuvre extrême du quatuor à cordes.

Les quatuors de Mozart et de Haydn semblaient dans une continuité. Beethoven invente

quelque chose de l’ordre de la rythmique, et ne se préoccupe plus de l’accessibilité

technique de sa musique. Il reste dans sa modernité. Il rompt avec le raisonnable en tant

que tradition. Cependant, la Grande fugue est paradoxalement celle qui nécessite le plus

d’être fusionnel, à partir d’un travail d’analyse précis et partagé. Comme Beethoven,

Bartók va dans l’extrême, par la difficulté technique (par exemple pour le Quatuor nº 5,

extrêmement complexe). Mais chez Bartók, tout est parfaitement jouable et conçu. Il n’y

a pas une note pour laquelle il faut faire un arrangement. Il n’y a rien à enlever. Mais c’est

très difficile car ça va très vite, avec une virtuosité égale aux quatre instruments.

On pourrait alors dire que le quatuor de Bartók relève de la

conversation équitable…

Oui, c’est cela. On dit la même chose et on se retrouve à la même place. Après, dans

cet esprit, il y aura Ligeti, avec son Quatuor nº 2, encore plus difficile que Bartók.

Dans la musique contemporaine, ce sont aussi les nouveaux modes de jeu qui apportent

le sentiment d’extrême. Il y a ainsi plusieurs types de compositeurs : d’une part, ceux

qui veulent tout expliquer et qui mettent beaucoup d’indications. Webern est peut-être le

premier qui a cette exigence. Berg aussi. La difficulté, avec Webern, c’est d’arriver à faire

quelque chose de très lyrique à partir de quelque chose de très sec sur le papier. Avec

Kurtág, c’est différent : l’extrémité provient aussi du fait qu’il est génialement torturé. Il

sait exactement ce qu’il veut, mais sa notation est difficile à comprendre. Ses signes ne

veulent pas dire la même chose dans toutes ses œuvres, et même à l’intérieur d’une

œuvre (selon les mouvements). La difficulté vient donc du codage. Heureusement, nous

avons eu la chance de travailler avec Kurtág, pour mieux comprendre. Chez Sciarrino,

la démarche de l’extrême prend son origine dans la complexité. Beaucoup de partitions

deviennent de très belles partitions graphiques. Le plaisir est ainsi assez paradoxal dans

ces musiques extrêmes : le plaisir de jouer devient le plaisir de maîtriser quelque chose,

mais qui n’est pas forcément en adéquation avec le plaisir qu’aura le public.

L’ODYSSÉE DU QUATUOR DEBUSSY

Que serait l’école sans l’éducation culturelle et artistique ? Que serait la vie sans l’art ?

Nietzsche affirme que c’est l’art « qui nous permet de vivre, qui nous persuade de vivre, qui nous stimule à vivre » et que « la vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil ».

L’art incarne des valeurs humanistes, fait éprouver des sentiments, il « est le lieu de la liberté parfaite » (Suarès). Ce ne sont pas les élèves du lycée professionnel l’Odyssée à Pont-de-Chéruy qui contrediront ces convictions partagées par les porteurs de ce projet.

Parce que « la musique est la langue des émotions » (Kant) et le slam « un outil de démocratisation, un art de la performance poétique » (FFDSP), artistes, proviseurs et enseignants ont initié les apprenants à l’expression artistique. Des rencontres, des échanges, un partage, un parcours, une collaboration… la pédagogie du projet recèle des vertus éducatives et culturelles extraordinaires. Les apports de cette expérience pour nos jeunes sont inestimables. Au contact du Quatuor Debussy, les élèves ont pu découvrir la musique classique, en particulier les compositions de Marc Mellits, de Philip Glass et de Samuel Barber. Ils ont assisté à l’opéra de Viktor Ullmann, L’empereur d’Atlantis, composé dans un camp de concentration, preuve symbolique que la musique, véritable cri du refus de la mort, permet de survivre, même dans les conditions les plus inhumaines.

Marqués par l’horreur des attentats, nos jeunes ont eu l’opportunité d’exprimer leur émoi par le biais d’ateliers

d’écriture et de créations sonores. À l’image de Léonard Bernstein qui préconisait de répondre « à la violence » en faisant « de la musique plus intensément, avec encore plus de beauté et d’engagement », les élèves se sont pleinement investis dans l’expérience poétique de la créativité. Des sons, des rythmes, des mots, des rimes au service d’un message de tolérance, ont fédéré peu à peu les artistes et les apprenants qui ont présenté leur production artistique commune lors de la première partie d’un concert du Quatuor Debussy.

Ce projet a transformé les jeunes, les enseignants, et peut-être même les artistes au cours de l’année. En démocratisant l’accès à la musique classique et à la poésie, ces hommes engagés qui revendiquent une éducation artistique pour tous, ont permis aux apprenants d’évoluer. Les élèves ont appris des savoirs émancipateurs, ont ressentis des sensations suscitées par la musique, ont fait évolué leur résistance aux préjugés et ont développé leur spiritualité en développant leur connaissance de soi et d’autrui. Ils ont peint, écrit, déclamé… en étant totalement acteurs de leurs apprentissages.

Au final, des compétences acquises, des émotions et souvenirs gravés, des représentations changées, des solidarités tissées… tout cela grâce à l’éducation artistique et culturelle ainsi qu’à la pédagogie du projet.

Pascal Demonet, professeur de français et d’histoire au lycée l’odyssée de Pont-de-Chéruy

Page 9: site internet ICI

QUELQUES LIEUX DE LA SAISON 2016-2017 NINET’INFERNO ET QARAQORUM [CRÉATIONS]

Deux collaborations inédites marquent cette saison pour le Quatuor

Debussy : leur point commun ? Deux projets transversaux avec des musiques

originales composées par des artistes d’aujourd’hui.

"Qaraqorum" est un projet de création scénique né de la rencontre entre les

équipes artistiques de la Compagnie La Grande Fugue et du Quatuor Debussy. Il s'articule autour d'un travail passionnant

entrepris par le compositeur François-Bernard Mâche qui s'est intéressé au

voyage du franciscain Guillaume de Rubrouck en Mongolie au XIIIe siècle devant faire face à sa découverte de

l'autre. Un projet multiple qui permet à tous de se poser en miroir et de parvenir à nous faire réfléchir sur la condition et la place de l'étranger aujourd'hui. Lectures publiques,

actions de sensibilisation, ateliers pédagogiques, marquent les différentes

étapes de travail.

Nouvelle rencontre de cette saison, le Quatuor Debussy rejoint Roland Auzet

pour "Ninet'infernO" : de la volonté du metteur en scène d'intégrer un quatuor

à cordes dans sa nouvelle pièce nait un véritable échange pour le duo inédit

Mathurin Bolze, circassien, et l’acteur Pascal Greggory dans une chronique des sentiments comme un journal, un

sismographe permanent du désir, de la douleur et du manque, de la colère et de la

nostalgie.

OPUS 2 ET BOXE BOXE BRASIL [SUITES]

Dans l'univers impitoyable (et intarissable) des suites – souvent réduites à de pâles copies-conformes – il arrive que certains "épisodes 2" cherchent à renverser les codes. C'est ce que propose le Quatuor Debussy durant cette nouvelle saison : Après le succès mondial d'"Opus", créé en 2013 aux Nuits de Fourvière, la Compagnie C!RCA et nos musiciens se retrouvent au cœur de la nouvelle aventure "Opus 2". Cette fois-ci, ce sont huit acrobates circassiens qui partiront à la rencontre des plus beaux quatuors de Dimitri Chostakovitch, interprétés à l'aveugle par le Quatuor Debussy. Clé de voûte du projet, le metteur en scène Yaron Lifschitz propose ici une création plus intimiste, où les artistes semblent plus proches, presque comme soudés. Plus qu'une simple reconduction, le spectacle "Boxe Boxe Brasil" marque la volonté commune du chorégraphe Mourad Merzouki – Compagnie Käfig – et du Quatuor Debussy de poursuivre leur collaboration au travers d'une nouvelle œuvre : toujours à la croisée des univers, les artistes prennent désormais la direction des Amériques ! Renouvellement des partitions, mélange des genres et des styles, le voyage débute à partir de janvier 2017 avec 10 danseurs brésiliens !

Nancy (54) Festival Nancy Jazz Pulsations

Châteauroux (36) L’équinoxe

Monthey (Suisse) Théâtre du Crochetan

Château-Gontier (53) Théâtre des Ursulines

Paris (75) Le Bataclan

Neuilly-sur-Seine (92)Théâtre des Sablons

Massy (91) Opéra de Massy

Bron (69) Espace Albert Camus

Le Perreux-sur-Marne (94) Festival Notes d’Automne

Villefontaine (38) Théâtre du Vellein

Perpignan (66) Théâtre de l’Archipel

Alès (30)Le Cratère

Albi (81) Scène nationale d’Albi

Décines (69)Le Toboggan

Lyon (69)Galerie de l’ESPE

L’Isle d’Abeau (38) Salle de l’Isle d’Abeau

Lyon (69) Théâtre de la Croix-Rousse

Lyon (69) Studio du Théâtre de la Croix-Rousse

Compiègne (60)Théâtre Impérial

Paris (75) Théâtre du Rond-Point

Saint-Maur (94) Théâtre de Saint-Maur

Sartrouville (78) Théâtre de Sartrouville et des Yvelines

Toulon (83) Salle Albert Camus

Caluire (69) Le Radiant

Portes-lès-Valence (26) Le Train Théâtre

Rennes (35) Opéra de Rennes

Echirolles (38) La Rampe

Photo Opus © Hervé AllPhoto Ninet’infernO © Christophe Raynaud de LagePhotos Quatuor Debussy © Bernard BenantGraphisme > www.atelierchose.com

Voici déjà le 3e numéro de la Feuille de Chou(x) du Quatuor Debussy : vous nous connaissez déjà ? Vous recevez donc nos courriels mensuels avec toutes nos dernières actualités et vous nous suivez sur les réseaux sociaux pour découvrir les musiciens côté coulisses. Vous nous découvrez pour la première fois avec ce magazine ? N’hésitez pas à vous inscrire par le formulaire contact sur notre site internet pour mieux nous connaitre !

Le Quatuor Debussy

www.quatuordebussy.com www.facebook.com/quatuordebussyfan

twitter.com/QuatuorDebussy

[email protected]

tél. 04 72 48 04 65

Accédez directement au site internet du Quatuor Debussy grâce à ce flashcode

Q UA T U O R D E B U S S Y 1 6 / 1 7F E U I L L E D E C H O U ( X )