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SLAVES

Tome 2

Prophétie

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Amheliie

SLAVES

TOME 2

Prophétie

ISBN : 978-1-291-98419-4

© 2014 AmheliieTous droits réservés, y compris droits de reproduction totale ou partielle, sous toutes ses formes.

Copyright Couverture :

© stryjek – Fotolia.com© jovannig – Fotolia.com

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PROLOGUE

« Ils savaient qu'il créait une Race trop instable et peu fiable. Les anges, fidèles alliés du Créateursavaient qu'il commettait une erreur en leur donnant la vie, mais le Créateur le fit malgré tout.Il était le tout puissant et possédait la voix de la sagesse et de la puissance, le pouvoir de vie surquiconque. Personne n'osa s'interposer entre lui et son désir de mettre au monde les hommes. LeCréateur voulait des individus à son image, ayant la même morphologie que lui, le même esprit et lacapacité de ressentir les émotions. Ces hommes connaitraient la soif, la faim, la peur et le plaisir, ilsnaîtraient pour redevenir poussière en mourant.Leur existence dans ce monde apparu bien avant lui, devait connaitre une évolution rapide. Une Racecapable de changer, de grandir, de surpeupler les terres. (...) Le Créateur était heureux en constatant qu'il avait donné la vie à son image, cependant, sa satisfactionne dura pas longtemps.Ces hommes créaient à partir de son image commencèrent à montrer leurs défauts. Très vite, leCréateur comprit son erreur en donnant aux humains la capacité d'émotion, certains voulaient dominerles autres, l'harmonie allait laisser la place au chaos. (...) La Mort, du fin fond de son enfer, à travers l'eau noire du Styx, voyait déjà l'avenir du monde. Elle y

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vit la terreur, et l'anéantissement. À son tour, elle créa une Race à son image, une Race puissante,capable d'immortalité.Elle donna naissance à des fils de son propre sang, eux seuls seraient issus d’un ventre maternel. Lesdescendants de cette Race n'auraient pas besoin de naître du ventre d'une femme, seul le sang d'un deleur ainé, de ses fils et de leur future progéniture, qui était dotée d'un immense pouvoir, les rendraitcomme eux. (…) La Mort, fière de sa création, plus parfaite que celle du Créateur, alla montrer ses « enfants » à cefrère et rival depuis la nuit des temps. Le Créateur ne put qu'admettre son erreur face à une telleréussite. Des êtres semblables aux siens, plus beaux, plus puissants, d'une intelligence hors-norme,d'une capacité à survivre unique, avec pour seul défaut, leur faiblesse au soleil.Ce dernier serait pour ses aînés une arme fatale, mais pour l’avenir de cette future race, il serait unsigne de puissance. Il était dit que ceux qui arriveraient à faire disparaitre le soleil derrière desombres nuages, créant une nuit éternelle, seraient ceux qui domineraient le monde. (...) Le Créateur regarda ces hommes, la Race qui était à son image et qui allait se détruire au fil dessiècles. Son frère, la Mort lui parla de l'avenir de la Terre, celle qui les maintenait tous en vie ; il luirévéla les sombres jours qu'elle connaitrait, s'ils n'agissaient pas. La Mort lui confia même un secretqu'il avait lu dans l'eau sombre et qui pourrait les sauver.Une sorte de prophétie qui permettrait de sauver le monde qu’ils avaient connu. Qu’erreurs et orgueilde chacun seraient réparés grâce à ce qu’il avait aperçu dans l’avenir ténébreux de cette Terre. (...) Le Créateur réfléchit longuement, regarda ses anges, fidèles alliés et en choisit une poignée dont ilôta les ailes pour les rendre plus « humains ». Ses anges étaient des êtres semblables aux hommes,mais, possédaient des qualités exceptionnelles qui les aideraient dans la sauvegarde de leur Terre.Le Créateur approuva l'idée que l'une de ses Races, différente de celle qu'il avait créée et quipeuplait la terre, pourrait, avec leur perfection, réparer son erreur par le biais de l'idée de son frère.(...) Ensemble, ils décidèrent d'unir leur force et chacun envoya alors un certain nombre de leurs créaturessur le sol, dans un but précis. Ils attendraient patiemment le jour où l'erreur du Créateur seréparerait, des mois, des années, des siècles voir même des millénaires pouvaient passer. L'existence d'une solution à leur problème, apparaitrait le moment venu. »

Extraits d'une « Bible » dite apocryphedatant des premiers temps de l'écriture. Texte recopié d'après des gravures. L'auteur est inconnu.

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Chapitre 1

Confrontation avec la réalité.

Des cris parviennent des fenêtres du bureau où je me trouve immobile, je n'arrive pas à porter monattention sur autre chose que les bouts de papier que je tiens fermement dans les mains. Je ne réalisepas, je n'arrive pas à croire qu'une telle chose a pu se produire. C'est impossible. L'espoir qui m'a gagné l'espace de quelques minutes s'estompe peu à peu.Il laisse place à autre chose, quelque chose de plus violent : la colère.Mes doigts froissent le document, je me lève de ma chaise d'un bon. Depuis combien de temps Deadprévoit de faire ça ? Est-ce qu'il l'a fait bien fait cette nuit ? Ou est-ce seulement un projet qu'il n'apas encore réalisé ? Il a très bien pu laisser trainer ses documents en pensant les avoirs rangés. Saufque je n’arrive absolument pas à croire cette version.Ma rage explose dans un silence étonnant. Tout se déroule à l'intérieur de moi, je passe par toutes lesémotions, mais le bureau reste dans un calme plat. Le connard, comment a-t-il pu me cacher ça ? Depuis combien de temps, il se fout de ma gueule ?Bien que je n'arrive pas à trouver une réponse à la question :« Pourquoi aurait-il dû m'en parler » il n'avait aucune raison de le faire même si... C'est faible dejouer cette carte-là, moi qui déteste tant l'employer, mais puisque c'est ainsi : je suis sa compagnecomme il dit, la « femme qu'il aime » soi-disant, il aurait dû me parler d'un tel projet ! Sauf que j’aile droit de ne rien réclamer, je le sais et ça me tue ! À vrai dire, je pensais vivre avec un vampire bon samaritain qui menait des actions dans l'unique butde défendre les droits des humains, voilà que je découvre qu'en réalité, il prépare, ou préparait uncoup d'État dans l'unique but de détrôner son principal adversaire.

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Est-ce qu'il est comme Campbell ? Est-ce que j'aime un homme qui est exactement comme celui queje déteste ?La nausée m'envahit, il ne manquerait plus que ce soit vrai. Autant me jeter par la fenêtre s'il s'avèreque c'est le cas. Je peux surmonter des tas de choses après ce que j'ai pu vivre au cours de ma vie,j'ai pu supporter les dures lois des rues de New York, mon esclavage aux côtés de Louis, ses abus,mais je ne pourrai jamais aimer un homme qui ressemble trait pour trait à celui qui a détruit leslibertés humaines. Je me dirige vers l'une des énormes fenêtres de la pièce. Mon cœur prend un rythme très irrégulier, jecrains de voir une réalité qui m'effraie et me mette davantage hors de moi.Dehors, j'aperçois les énormes écrans plats installés sur les immeubles. Une vidéo défile en boucleavec pour gros titre ce que je craignais : « Creaving prend le pouvoir, coup d'État ». Bon sang ! Lesrues sont remplies d'individus qui hurlent, brûlent des drapeaux et des images à l'effigie de l'ancienPrésident et dictateur Campbell.Il l'a vraiment fait. Je sursaute quand j'entends le bruit sourd de l'ascenseur privé qui permet d'accéder à l'appartement.Une autre peur m'envahit, et si l'immeuble n'était plus sécurisé ? Pour rien n'arranger, la cuisine estjuste à côté de l'entrée et j'ignore si Dead a une arme ou pas.Vive la communication ! La boule au ventre, j'avance vers la porte du bureau, espérant entendre des voix, un signe qui merassurerait.Qu'est-ce que je fais si un malade a réussi à entrer ? – Faith ? Déjà, l'étranger connait mon nom, c'est... relativement bon signe. Des bruits de pas résonnent sur leparquet, je crois qu'on me cherche. – Dead a dit qu'elle dormait à son départ. Tu sais où se trouve la chambre ? Je ne m’en souviensplus… Une seconde voix masculine. Une qui ne m'est pas familière comparée à la précédente, que j'aientendue plusieurs fois déjà. Je sens la peur me quitter peu à peu.Et si c'était un leurre ? Tant pis, j'irai maudire mon amant une fois morte.Je sors du bureau, marche dans le couloir sur la pointe des pieds. Je reste sur mes gardes malgré tout.Au bout du couloir, j'aperçois deux hommes de dos qui tentent de trouver la direction de ma chambre.L'un des deux allume lorsque j'apparais, je me fige en dévisageant le deuxième ; c'est un jeunevampire. De profil, ses crocs dépassent de ses lèvres, je ne l'ai jamais rencontré, et pourtant il m'estfamilier. Il se retourne, me sourit et se fige à son tour. Il est si jeune. – Il a bon goût putain.

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Je reconnais Senan, c'est lui qui a ouvert la lumière qui se trouve à ma gauche, le mâle soupire, et enune fraction de seconde, il traverse la pièce, attrape l'homme par le col de sa veste en cuir et lesoulève d'un bras, ses crocs sortent, ses yeux rouges le mitraillent. – Decease, tu t'excuses immédiatement. On dirait un adolescent. Un jeune adulte d’une vingtaine d’années, à peine plus âgé que moi,vingt-cinq ans tout au plus.« L'ado » en question lève les yeux au ciel, avant de reporter son attention sur moi. – Navré, j'aurais dû me taire. Je ne réponds rien, je suis trop occupée à le fixer, il me dit vaguement quelque chose. Et puis qu'est-ce que c'est encore ce prénom ? Decease1. Encore une référence morbide, les vampires ont l’aird’avoir pris au sérieux les mythes qui courent à leur sujet, manquerait plus que ce « Decease »m’avoue qu’il dort dans un cercueil, je rirais de bon cœur tant il serait en accord avec les légendesurbaines qui affirment que les porteurs de crocs sont des êtres ressuscités.Je continue de le dévisager lorsque l’illumination me parvient. On dirait qu'il... oh bon sang ! Il mefait penser à Dead ! Je l'examine rapidement en fronçant les sourcils. Il a le même regard que levampire qui vit avec moi, il porte des crocs qui dépassent de sa bouche fine, sa peau a l'air identiqueà celle de mon amant. Les traits de son visage ressemblent étrangement à Dead aussi, en plus jeune.Sa façon de se tenir et son apparence physique, ses cheveux aussi, le vampire en face de moi les aplus long et visiblement bouclés. En les regardant, l’envie d’y passer mes doigts est une sacréetentation… comme dans ceux de mon amant.On dirait Dead. – Faith ? Senan me fait sortir de ma contemplation. Pas de doute, il ressemble à Dead. Est-ce son fils ? Sonfrère ? Son neveu ? Dead m'aurait caché ça ? Et pourquoi ne l'aurait-il pas fait ? Je m'attends à toutdésormais.Mais s’il m’a caché l’existence d’un fils… d’un enfant ! Je ne suis pas certaine d’apprécier.Je me tourne vers l'ami de mon compagnon. – Senan (ma voix est tranchante, lui aussi se foutait de ma gueule depuis le départ !) que me vautl'honneur de votre visite à cette heure-ci. Je le vouvoie pour mettre de la distance, tellement je suis énervée. – Quoi, elle ne va pas dire qu'elle ne sait pas, c'est quand même sa femme, et vu le foutoir àl'extérieur...

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Senan lève une main pour faire taire « l'adolescent » qui se tait immédiatement. Waouh, qu'elleautorité cet homme. Il pourrait commander une armée d’une centaine d’hommes qu’on lui obéirait auxdoigts et à l’œil, j’en suis certaine. Senan dégage cette assurance et cette froideur qui ne nous donnepas envie de le contrarier. Pourtant, je suis certaine que derrière cette façade de glace, il y a un êtreau cœur en or.Je sursaute en entendant la réponse assassine de ce dernier. – Ferme là ! Laisse-moi parler (la voix du vampire se calme lorsqu'il s'adresse à moi) je suisdésolé de te déranger Faith (on se tutoie maintenant ?) c'est Dead qui m'envoie. Ben voyons, comme si je ne l'avais pas déjà deviné.Je croise les bras sur ma poitrine en les dévisageant tour à tour. – Je vois, il est trop occupé pour venir lui-même. Je remarque dans le regard de Senan, un éclair de compassion. Je l'emmerde ta compassion ! Merdej'aimerais bien le voir lui, à ma place ! À cet instant ! Je ne suis pas sûre qu'il aimerait qu'on leprenne pour un con… Non effectivement, je suis sûre qu’il n’aimerait pas vu son caractère ! Alorspourquoi s’obstine-t-il à me dévisager ainsi ? J’ai horreur de ça en plus ! – Il ne peut pas sortir de la résidence pour l'instant, mais il m'a demandé de venir te chercher pourque tu puisses le rejoindre. Je dévisage les deux larbins. Ah ouais, et pourquoi je viendrais ? Non, mais alors là c'est le pompon.Je ne suis pas le chien de Dead Creaving qui obéit au doigt et à l'œil. Je fais ce que je veux, etcertainement pas après ce que je viens d'apprendre, sans qu'il m'en parle de son propre chef ! Il peutoublier sa demande de suivre les deux vampires pour qu'on se retrouve. Je n'ai tout simplement pasenvie de le croiser à cet instant, et ce, durant les prochaines décennies !Je suis énervée, mes mots dépassent sans doute ma pensée, même si je suis quasiment sûre que maraison n’est pas voilée par ma colère.Je sens la haine grandir en moi, forte, envahissante, à mesure que le temps passe, elle ne demandequ'à trouver une personne sur qui, elle pourra s'abattre. Mes mains tremblent sous l'effet de la rage. – Sen, tu penses qu'elle va exploser quand ? Je sens d'ici sa rage, et je sens que c'est toi qui vasprendre. Decease se penche vers Senan, la situation ne m'amuse absolument pas. Au grognement de son ainé, ilbaisse la tête et recule de quelques pas. – Excuse-le, il sort d'un long voyage qui lui a coûté quelques neurones. (Il croise les bras) ÉcouteFaith, ce n'est pas moi qui dois tout t'expliquer, mais Dead. Suis-moi et je suis sûr qu'il répondra àtoutes tes questions.

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J'ai bien envie de lui dire que non, ce ne sera pas le cas. Que Dead ne répond jamais aux questions.C'est lui, c'est comme ça, il est comme ça. Il est patient, pas bavard et surtout cachotier. – Faith ? Je ferme les yeux, en soupirant, je suis perdue. J'aimerais que le temps s'arrête deux minutes pour queje puisse encaisser tout ce qui se passe. – J'aimerais bien avoir à te dire que nous avons du temps, reprend Senan, mais nous en avons trèspeu, la sécurité a bloqué la rue pour nous laisser passer. Je n'ai pas le choix en fait.Je me ressaisis vite, mon visage prend un masque de glace. – Cinq minutes, je vais m'habiller et... je vous suis. – Nous allons attendre ici. Je tourne le dos aux deux vampires et me dirige vers ma chambre. Ça va barder.

*** Une heure de trajet à travers la ville pour sortir des nombreuses manifestations de joie, suite aurenversement du pouvoir. Je n'ai pas dit un mot durant le trajet ni cherché des explications concernantce qu'avait fait Dead. Je l'attends lui.J'attends de pouvoir déchaîner ma rage sur l'homme qui est responsable de tout ceci.New York a pris un air de révolution, bien que tout soit contrôlé par la « police ». La partie humaineest déchaînée, je me demande ce qu’il va se produire cette nuit.Senan et le fameux Decease me conduisent vers une villa à l'extérieur de la ville. Une énormerésidence digne de ce qu'était autre fois, la Maison-Blanche à Washington, avant que la ville soitquasiment rasée par les combats et les interventions des forces de l’ordre lors du coup d’Étatorganisé par Campbell, il y a quinze ans. Si aujourd’hui – d’après ce que j’ai entendu – la villereprend petit à petit une allure de modernité, sans l’ombre de gravats et d’immeuble détruit, elle nesera plus « LA » capitale de ce pays. Tellement de choses ont changé. Ça aussi.De plus, aux yeux de certains vampires, certainement ceux, qui ont participé à la création de ce paysil y a des siècles de cela, ont jugé que Washington n'était pas digne, ni aussi riche que New York pourles accueillir. Les livres qui prennent la poussière dans la bibliothèque de l’appart’ ont fini par m’enapprendre sur ces vampires.Derrière les vitres teintées, je distingue avec difficulté des faisceaux de lumières qui doiventappartenir aux gyrophares des voitures de police. La voiture qui me conduit je ne sais où, s'arrête trèssouvent, et finit par s'arrêter complètement.

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J'ouvre la portière dès que j'entends le cliquetis qui m'indique qu'elle n'est plus verrouillée. Toutrespire la sécurité dès qu’on côtoie l’entourage de Dead.Un vent froid s'abat sur moi lorsque je sors de l’habitacle, je me fige devant la scène qui se déroulesous mes yeux. Un énorme cortège protège le chemin et repousse la foule. – Faith, ne trainons pas. La main amicale de Senan se presse contre mon épaule, sans discuter, je le suis.Il fait très sombre étant donné l'heure, j'ai du mal à visualiser la maison qui se dresse devant moi. Jepense que nous sommes dans l'ancienne demeure de Campbell, mais je ne suis pas sûre.Le peu que j’aperçois, a l’allure d’une ancienne maison d’âge victorien, avec sur le devant, unimmense porche. Je pense que la demeure est noire.Senan me presse gentiment, et sans me rebeller – puisque cela ne servirait à rien – je suis les deuxvampires à l'intérieur. La lumière m'aveugle dès je passe la porte d'entrée. Waouh c'est d'un luxe... etc'est bourré de monde. Un boucan énorme règne dans cette maison.Soudainement, je suis mal à l’aise, simplement vêtue de mon gilet gris et mon petit jean. Je suis sortiesans maquillage, les cheveux en bataille, vulgairement attachés en queue de cheval. Je croise unevingtaine de personnes au rez-de-chaussée, beaucoup de femmes, des vampires surtout. Ils sont tousimpeccablement habillés, tailleurs, costume cravate.Encore une fois, je fais tache.Senan interpelle une femme qui courrait dans notre direction, il lui murmure quelque chose à l'oreilleavant de la faire partir. Nous nous arrêtons dans le hall. – Il est dans son bureau. OK, on parle de Dead là.Personne ne me calcule, je me sens en trop. Comme à chaque fois, comme si j'étais le petit caprice deDead Creaving. Il faut dire que je dois être la dernière de leur priorité à cet instant, et tant mieux.Les gens qui sont dans la maison ont l'air trop absorbé dans leur fouille des lieux.Alors qu’est-ce que je fiche là ?Decease se tourne vers moi, sourire aux lèvres, alors que j'attends patiemment au pied d'un escaliergéant à quelques mètres derrière eux, je me suis écartée pour leur laisser de l’intimité. – On va te conduire à Dead, il est dans son bureau. Je suis ravie de le savoir.Je hoche la tête pour lui dire que j'ai compris ce qu'il me disait, mais je ne lui réponds pas, je nesaurais quoi lui dire. J’ai l’impression d’avoir une boule au fond de la gorge qui m’empêche dem’adresser à lui. Comme si, je ne savais pas comment l’aborder – je ne sais pas qui il est,forcément, ça doit jouer –Je patiente quelques minutes encore, mon attention se porte sur ce qui m'entoure. Ces personnes ontl'air d'être complètement absorbées par leur travail. Est-ce qu'ils réalisent vraiment que « ce coupd'État » fait changer les choses ? J'ignore ce qu'il changera vraiment. Qu'est-ce qui nous dit que nous

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ne passerons pas d'un premier bourreau à un second ?Après s'être engueulé avec deux personnes et passé au moins cinq coups de fil, Senan revient versmoi. Decease, qui ne m'a pas lâché durant toute l'attente, m'observe fixement sans cligner des yeux, àquelques détails près. Son regard me met mal à l'aise, j'ai l'impression d'y voir celui de mon amant.Ce vampire est si jeune par rapport à Dead ! Il m'intrigue, un millier de questions me passent par latête. Si c'était son fils ? Comment je le vivrais ? Comment je vivrais le fait qu’on m’ait caché sonexistence ?Je ne suis pas maternelle et visiblement Decease n’a pas besoin d’une mère, surtout d’une qui à sonâge, mais puisque j’aime Dead, si jamais c’est son fils… je ne sais pas, je devrais peut être jouer unrôle dans sa vie, comme il en aura un dans la mienne si jamais…Ma poitrine se serre, j’aurais du mal à l’accepter, j’ignore exactement pourquoi. – Navré pour l'attente, suis-moi, nous y allons. – Tu n’as pas à t’excuser Senan, je réponds, en voyant la maladresse chez le vampire. Après tout, il n’y est pour rien lui, si dans quelques minutes je risque d’être en froid avec son« patron ». Ce n’est pas lui qui vit à mes côtés et qui aurait dû me parler de tout ceci.Senan me dévisage quelques secondes, on dirait qu’il hésite à me répondre quelque chose.Finalement, il me fait signe de le suivre, et nous montons l'énorme escalier. Je tente de les suivre,mais ils marchent dix fois plus vite que moi. Ils font un pas, j’en fais deux ou trois.J’ai à peine le temps d’observer ce qui m’entoure, mon premier constat, est que la maison à l'airimmense, je crains de me perdre si je ne leur colle pas aux chevilles.Question déco, c’est un mélange de luxe moderne et ancien, rien à voir avec les reportages sur laMaison-Blanche, que j’ai eu la chance de regarder lorsque j’étais enfant.Nous arrivons devant une grande double porte, en bois taillé avec des motifs recherchés. C’est legenre de porte qu’on pourrait trouver dans de riches musées.Je sors de ma contemplation, et remarque que j'ai le souffle coupé. J'ai presque couru en fin decompte, mais pas seulement, je suis stressée de cette prochaine entrevue.Le temps que je reprenne une respiration normale, je sens sur moi les regards impatients des deuxvampires.Je les foudroie du regard, j’aimerais bien les voir à ma place deux minutes. – Il t'attend, me lance Senan. – Merci. Ils s'écartent un peu, pour s’éclipser totalement quelques secondes plus tard, je suis surprise de leurdiscrétion, je ne les ai pas entendus s’en aller avant de remarquer qu’ils m’avaient laissée seule.Ma main se pose sur la poignée. J'inspire calmement avant de pousser la porte. L'heure desrèglements de comptes a sonné.

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*** Lorsque j'entre, j'aperçois Dead de dos, face à une énorme baie vitrée qui donne sur la ville. Il s’estchangé depuis notre dernière entrevue, il porte un costume sombre.Je regarde autour de nous et constate que la pièce a été retournée. C'est un véritable chantier cebureau.Il est deux fois plus grand que celui que Dead occupe à l'appartement.Je remarque un portrait très ressemblant de Campbell sur l'un des murs... il a servi de cible àfléchettes. Mature comme comportement.À peine la porte fermée, Dead se retourne pour croiser mon regard. Ses yeux bleus me transpercent,mais ne me font pas ressentir les mêmes sentiments que d'habitude. C’est la déception quim’envahit et non pas le désir et la joie que je ressens intérieurement, dès que je le vois.De plus, je fais l’amère constatation que Decease a exactement les mêmes yeux que lui.Faite que ce ne soit pas son fils. – Faith. Sa voix est rauque, une sorte de mélange entre l’inquiétude et ce petit truc qu’il ressent lorsqu’il mevoit.Je ne souris pas comme d’habitude quand je l'entends prononcer mon prénom.J'hésite à lui répondre, j'hésite à me jeter sur lui pour le rouer de coups et lui hurler dessus, après cequ’il a fait. – Je suis soulagé de te voir, renchérit le vampire. Et moi j'ai envie de te massacrer, mais chacun ses envies.Il s'approche de moi, d'un pas lent, mais déterminé. Une trentaine de centimètres nous sépare lorsqueje décide enfin à lui répondre, d’un ton sec et tranchant. – Tu ne t'approches certainement pas de moi. Dead se fige, tout en me dévisageant. Il a l’air surpris de ma réaction. – Tu es en colère et je comprends parfaitement, mais... Mon rire froid résonne dans la pièce, il comprend ? Il plaisante, j'espère. – Faith, je ne pouvais pas venir te chercher moi. C'est pour ça que j'ai envoyé Senan et... Je le foudroie du regard, j'espère qu'il ne pense pas que ma colère est due au fait qu'il soit gentimentresté ici. C'est son geste qui alimente ma haine et son détachement envers ce qu'il a fait, sans m'enparler.

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Mais parlons d'une chose à la fois. – J'ai compris que tu ne pouvais pas sortir d'ici. Je ne suis pas en colère pour ça. Senan et le gossequi l'accompagné ont fait leur boulot. D'ailleurs ... Je sens que si je lance le sujet directement, je risque de m'emporter. Je vais m'emporter, je le sais,mais j'aimerais que le vampire comprenne dans quel état de nerfs je me trouve actuellement. Histoirequ'il s'habitue aux cris. Surtout qu'une autre question taraude mon esprit depuis plus d'une heure déjà.Encore une fois, Faith, tu es la reine des connes et lui le roi des menteurs, vous êtes faits pour êtreensemble ! – Dis-moi Dead, qui est-ce Decease ? Je reprends. Mon amant éclate de rire, un rire mal placé d’après moi, et au vu des circonstances.Je le foudroie du regard à nouveau, je n'ai pas envie de rire. Je suis folle de rage et l'idée que levampire puisse m'avoir caché l'existence d'un enfant qui est le sien, cette idée me retournecomplètement.Comment je vais réagir s’il me dit que c’est son fils ?À l’expression de Dead, j’en devine qu’il ne s’est pas gêné pour lire dans mes pensées. – Faith, mon ange ce n'est pas ce que tu crois. – NON ? ALORS, DIS-MOI ! J'explose d'un seul coup, Dead prend rapidement conscience de mon état de nerf, il devient trèssérieux, et sa voix est très calme lorsqu'il me répond. – Decease est mon frère Faith. La vérité me fait rire, un rire niais. Elle devrait me rassurer, mais au lieu de ça, je n’arrive pas à ycroire. Il lui ressemble tellement !C'est une blague en fait, je rêve, et je vais finir par me réveiller. Je délire, ça ne peut pas être vrai,comment cet idiot a pu me cacher ça ? – Ton frère ? Je vois... et moi je suis enceinte Dead. Ce dernier me dévisage, il me pense sérieuse, je le lis dans ses yeux, manquerait plus que ça, unenfant d'un menteur. – Tu comptes me dire la vérité et arrêter de te foutre de ma poire s'il te plait ? Je poursuis en colère. – Je te dis la vérité : Decease est mon petit frère.

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Sans m'en rendre compte, je franchis les derniers pas qui nous séparent, ma main atterrit sur sa joue.Le claquement de ma paume sur sa peau et la voix forte de mon amant me fait sursauter. – ARRÊTE ! Dead se frotte la joue, plus par habitude je pense, que par douleur. Il tente de me prendre dans sesbras pour me calmer, mais j'arrive, en me débattant, à sortir de son étreinte.Le vampire soupire, c'est agaçant hein ? – Qu'est-ce que tu veux que j'arrête ? C'est la stricte vérité. Decease est mon petit frère. Je ne temens pas ! (le regard bleu nuit du vampire se durcit lorsqu’il me menace) arrête ta petite crise Faith,tu as le droit d'être en colère, de m'en vouloir de t'avoir caché tout ceci, mais n'en fait pas desmontagnes. J'ai mes torts, je le reconnais, mais ce soir je ne suis pas d'humeur à supporter une énièmeengueulade avec toi. Ce que j’ai fait, je l’ai fait pour ton bien, et ne rien te dire en fait partie. Ma main se lève à nouveau, mais il la retient cette fois-ci, j'ai envie de lui faire mal, j'ai envie qu'ilsouffre autant que je souffre à cet instant. Il ne comprend pas ce qui se passe en moi. Je suis perdue,je réalise qu'il se passait des tas de choses dans mon dos.Pourquoi ne m'a-t-il pas parlé ! Je comprends qu'il a fait le tri dans les informations le concernant,mais d’un côté, il savait mon passé vis-à-vis du Changement, ce qu’il vient de faire… Je suisblessée, en colère. Il ne comprend pas qu’avec tout ce qui s’est passé récemment dans ma vie, j’aibesoin de stabilité, de confiance.À cet instant, je me sens trahie. – Mon ange écoute moi... Je détourne le regard pour ne pas tomber dans le piège de ses yeux. – Pourquoi je ne l'apprends que maintenant ? Je demande, et je ne parle pas seulement de l'existencede ton pseudo petit frère. Ma voix est glaciale, je m'adresse à lui comme je le faisais avec Louis. Dead est redevenu un inconnuà mes yeux. Un inconnu que j'aime, c'est ça le plus terrible dans l'histoire.Le vampire se frotte le crâne, il est tendu, nous le sommes tous les deux. – Decease vient seulement de rentrer d'un long voyage, c’est une longue histoire, il n’aurait pas dûrevenir avant plusieurs mois, mais sa… mission s’est écourté, je t’en parlerais plus tard. Je suisdésolé de t’avoir caché son existence durant ses dernières semaines, mais je n’ai jamais eu lapossibilité ni l’occasion de te parler de ma famille, surtout, depuis que je connais ton passé. J’auraisvraiment aimé que tu apprennes son existence autrement que de cette façon-là. Ben voyons ! Ce n'est pas une excuse ça. Ce n'est pas parce que son frère part en voyage qu'on peutoublier d’en parler à la femme qui vit avec soi – même si j’ai un passé, même si je lui en aurais

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voulu un peu, d’avoir mis autant de temps à me confier cet élément important dans sa vie –Il serait mort, d'accord, je pourrais comprendre, mais ce n'est visiblement pas le cas, puisque j'aipassé plus d'une heure assise à ses côtés dans la voiture qui m'a mené jusqu'ici, et plusieurs minutesface à face dans le hall de cette maison. Il est bien en vie et a une langue en bon état de marche. – Ton explication est nulle à mes yeux. Mens-moi plutôt, dis-moi que tu le pensais mort et qu'il estsoudainement réapparu, je te croirais certainement plus que ton excuse minable. Dead soupire, il s'éloigne de moi en faisant quelques pas. Son costume est impeccable commed'habitude.Il est toujours impeccable, il m'énerve et je me demande pourquoi je reste dans ce bureau à attendrequ'il me parle, puisque je suis certaine qu'il ne le fera pas. – Faith... bon sang, ce que tu peux être têtue parfois ! C'est franchement agaçant ! (Il passe l'une deses mains dans ses cheveux) Comme je te le disais, je pensais te le dire plus tard. Comme tout le reste. Comme tant de choses. C’est ton truc Dead les secrets ! – Et plus tard ç’aurait été le jour de notre mariage peut-être ? J'aurais découvert ton frangin à tescôtés près de l'autel. Il aurait été l'invité-surprise ! Je recommence à m'énerver, je crie presque, j’en deviens cynique. J'en fais certainement trop, maisbon sang, crier me fait un bien fou.Dead tente de détendre l'atmosphère en plaisantant. – Tu veux te marier maintenant ? – N'ESSAIE PAS DE CHANGER DE SUJET MERDE ! RÉPONDS-MOI ! Dead se frotte le visage. Non mon « ange » je ne suis pas d’humeur à plaisanter personnellement.Lorsqu'il se tourne vers moi, ses yeux sont empreints de colère, la copie de ce que les miens doiventêtre. – JE FAIS CE QUE JE VEUX FAITH ! CE N'EST PAS EN ME HURLANT DESSUS QUE TU OBTIENDRAS DES RÉPONSES! Dead se met à jurer, je comprends qu'il tente de se maitriser, la nuit a dû être dure pour lui. – Je pensais te l'apprendre une fois que tout ce bordel se serait un peu calmé. Nous y voilà, son bordel, parlons-en aussi de ce putain de bordel. – Ah ton bordel, justement... parlons-en de ce BORDEL ! De TON bordel ! Qu'est-ce que c'est tout ce

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foutoir ? QU'EST-CE QUE C'EST CE COUP D'ÉTAT DEAD ! QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ? Il me dévisage sans rien dire, je pense qu'il attend que j'en aie fini avec mes cris.À cet instant, je ne réfléchis pas, je lui hurle dessus. Il reçoit en pleine figure toute ma haine et marage.Je dois être ridicule, mais tant pis. – POURQUOI TU NE M'AS RIEN DIT ? POURQUOI CE SILENCE POURQUOI ME L'AVOIR CACHÉ ? TU PENSAIS QUEJ'ALLAIS TE BALANCER ? MAIS BON SANG, DEAD, TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE TU M'AS CACHÉ ? C'EST LACHOSE LA PLUS IMPORTANTE A MES YEUX ! (je montre la pièce en agitant les bras) TOUT CECI EST TRÈSIMPORTANT ! DEPUIS COMBIEN DE TEMPS TU TE FOUS DE MOI ? DEPUIS COMBIEN DE TEMPS TU PRÉPARESTOUT ÇA ? C'EST CE QUI T'OCCUPAIT TANT ? C'EST CE QUE TU REFUSAIS DE ME DIRE LORSQUE JE TEDEMANDAIS CE QUI OCCUPAIT TELLEMENT TES JOURNÉES ? TU N'AVAIS PAS CONFIANCE EN MOI ? C’EST CA ?JE SUIS BLESSÉ QUE TU M'AIES MENTI. JE ME SENS TRAHIE DE NE L'APPRENDRE QUE MAINTENANT ! TUN'IMAGINES PAS TOUT CE QUI A PU ME PASSER PAR LA TÊTE ! TOUT CE QUE J'AI PENSÉ ! TU IGNORES TOUT BONSANG ! POURQUOI AS-TU FAIT ÇA ? Les larmes me montent aux yeux, il ne manquerait plus que je craque et j'aurais la totale.Pourtant je devrais craquer, pour lui montrer à quel point ce qu’il a fait m’a touchée. – Je pensais que j'étais importante à tes yeux, je reprends plus calmement, suffisamment pour mériterde partager ton jardin secret. À moins qu'à tes yeux, la femme avec qui l'on vit ne soit qu'une femmebonne à nous distraire. Pourquoi ce silence ? Je le dévisage, les larmes aux yeux, j'attends de le voir s'ouvrir enfin. J'accepterais n'importe quoi, sic'est une réponse.Je veux une réponse ! – Je veux bien partager des tas de choses avec toi, j'aurais aimé t'en parler, mais comprends-moi,cela fait des années que je prépare tout ça. Toi et moi... c'est trop récent. Je te fais confiance monange, mais je ne faisais pas confiance aux autres. J'étais devant un mur et je n'avais pas le choix,conclut-il au bout de quelques minutes de silence. Ce n'est pas une réponse. – On a toujours le choix, je lance, la voix tremblante. Tu avais le choix entre me parler et me dire ceque tu voulais faire ou te taire et me laisser l'apprendre comme tout le monde. Dead tente de m'interrompre, mais je ne lui en laisse pas l'occasion. – Malgré ma colère et le fait que je sois certainement ridicule de te hurler dessus, j'essaie au fond demoi de me dire que tu avais une bonne raison en me cachant tout ceci. Mais je me sens trahie et je t'enveux. Énormément Dead. J'aimerais que tu te mettes deux minutes à ma place, dans ma situation... – Je me mets à ta place, j'imagine très bien ce que tu dois ressentir, j'en suis désolé, je m'excuserai

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pour n'importe quoi, sauf pour ce qui s’est produit ce soir. Mais je suis désolé que tu sois mal à cetinstant, mon ange.– Oh oui tu peux, tu peux être désolé ! Tu peux être ce que tu veux, cela n'enlèvera pas mon sentiment de trahison.Le vampire me dévisage longuement, il doit chercher ses mots. – Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour toi ? Ce qu'il peut faire ? – Je pense que la vérité serait un bon début. Et la vraie cette fois-ci, celle que tu n’es pas prêt de medonner. Je pense que répondre à mes questions serait la chose primordiale à faire si tu as, ne serait-ce qu'un peu de sentiment à mon égard. Mais c'est peut-être trop tard. Il ne fera rien, il ne m'a rien dit avant, pourquoi, le ferait-il à présent ?Espérance Faith, espérance ! – Je t'aime Faith, ça n'en doute jamais. Quant à répondre à tes questions, je vais passer pour unsalopard de première, mais c'est non. (Dead lève la main pour me faire taire) de plus, je n'auraisjamais assez de temps maintenant pour le faire correctement alors… Je m'apprête à lui dire de commencer malgré tout, quand la porte s'ouvre sans même unavertissement. – Oh, monsieur Creaving, nous ne savions pas que vous étiez occupé. Dead prend un masque neutre sur son visage et se tourne vers ceux qui viennent de nous interrompre.Je détourne le regard, je n'ai pas envie qu'on me voie dans cet état lamentable. Les larmes au borddes yeux, le visage rougi par la colère. – Alois, attendez-moi dehors j'arrive, répond Dead d'une voix tranchante. Les deux hommes referment la porte sans discuter, et nous laissent de nouveau dans cette intimitépesante. – Mon ange, on en reparlera plus tard. Je serre les dents et ravale mes larmes. Je sens sous mes yeux, les pouces de mon amant qui lesessuie. Son visage se penche vers le mien, ses lèvres près des miennes.D'un bond, je recule, hors de question qu'il me touche. Je lui en veux trop pour supporter unequelconque marque d'affection venant de sa part.J’ignore son soupir et inspire pour me calmer.

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– Oui, on en reparlera, lorsque tu auras deux minutes à m'accorder. Je lui en veux et il le comprend, je le vois dans son regard maintenant, comme il est énervé lui aussi.Mais comprends-moi bon sang ! – Je te promets... Je le coupe. – Tu me le promets comme tu m'as promis que tout irait bien ? Dead fronce les sourcils, j'aperçois ses crocs qui dépassent de ses lèvres. Il se met à jurer. – Bon sang, Faith, c'est du passé ça, arrête. Je vais faire comme si je n'avais rien entendu. Je vaisformuler ça autrement. Je vais faire en sorte de nous trouver du temps ces prochains jours, pourqu'on puisse discuter sérieusement tous les deux. J’ai des choses à te dire, mais sache qu'avec ce quivient de se produire, les prochaines semaines vont être très mouvementées, je ne suis pas sûr depouvoir être très présent à la maison. Mais je vais faire tenter de trouver un moment pour la femmeque j'aime. Parce que je t’aime, même si tu décides de faire la gueule, ça, ça ne changera pas. Mon cœur se serre, je n'arrive pas à croire en ses paroles. D'un ton très calme qui me surprend, je luiréponds froidement. – Vois-tu, encore une fois, je n'ai pas le choix. Je dois me plier à tes actes et à leurs conséquences. Jesubis ce que toi tu décides. Mais demande-toi une chose. Quand est-ce que tu trouveras le temps deme parler maintenant que tu es celui que tu es à présent ? Repense à ces semaines où tu avais dutemps à m'accorder et que tu n'as rien fait. – Faith, dans cette vie, maintenant, on n’a guère le choix. Tu es avec moi, tu es ma compagne, mesactes ont forcément des conséquences sur toi. Comme dans n'importe quel couple. D'accord, si tuveux me le reprocher, reproche-le-moi. Mais je n'ai qu'une parole, et quand je te dis que jet'expliquerai la raison à tout ceci, je le ferai. Il faudra juste que tu te montres un peu patiente. Je le dévisage, de nouveau les larmes aux yeux. Bon sang, je suis en train de devenir une vraiefontaine. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été envahie par une telle rage. – J'entends tes mots, mais navrée Dead, je suis trop en colère, et j'essaie de savoir si à cet instant, jete déteste autant voire plus que Campbell. J'ignore si ma haine va finir par s'estomper. Dead tente de s'approcher, mais je recule. Il soupire, ça l'énerve lorsque je fais ça. Tant pis. – Ça me blesse que tu me voies comme lui. Même si j'arrive à le comprendre.

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Il veut qu'on parle de blessures ? Très bien. J'inspire et puise dans un énorme courage pour dire àvoix haute ce que je ressens. – Et moi ce qui me blesse... c'est toi. 1= Decease = décédé en Anglais.

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Chapitre 2

Red Rain**Chanson de Peter Gabriel

Un mois plus tard. « C'est ainsi que le président Creaving, fraichement occupant du poste, nous a reçu dans l'anciennedemeure de son prédécesseur, il était souriant, poli et courtois. S'il fallait résumer notre entrevue,nous dirions que beaucoup de choses vont continuer de changer. Creaving a des idées pour cent ans,et pour l'avenir de tous, vampires et humains compris. » Je referme la page du journal, le replie et le pose sur la pile de courriel, je suis en accord avecl'article, les choses changent, en bien. Pour l'instant, il n'y a que du positif.Dead arrive à mettre tout le monde plus ou moins d'accord, espérons que cette situation va durer,mais ce n'est que le début.Les deux premières semaines – celles qui ont suivi le renversement de l'ancien pouvoir – ont étérudes.La population, vampires surtout, se divisait. Certains étaient encore très attachés à l'Ancien Régime, l'idée qu'on puisse restreindre leurs droits,sur les humains surtout, ne leur plaisait guère. L'idée de ne plus dominer une race les frustraiténormément.Bande de cons.Je n'oublie pas les cinq nuits de feu, où la ville a pris les couleurs d'un brasier flamboyant, les partiesoccupées par les humains, les nombreuses émeutes. Mais tout a rapidement cessé cependant, à maplus grande stupéfaction.Le pays tout entier a eu son « temps » de « parole » concernant ce changement. Les informationstélévisées en ont même fait une soirée spéciale pour informer la population de ses élans de joies etde rébellions. Plusieurs fois, je me suis même demandé si les groupes de Résistants n’allaient pasprofiter de ce moment de tensions pour frapper.C’est « amusant » je trouve, moi l’humaine qui était pour que les vampires soient de nouveau dans

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l’ombre, craignais qu’on s’en prenne à ceux que je connais à présent. J'ai entendu Dead à plusieurs reprises, dire que leurs principales « Inquiétudes » n'étaient pas leshumains, mais plutôt qu'un groupe de soutien pour Campbell se forme. Certains vampires présentsdans le pays sont très puissants, et peuvent facilement déclencher un mouvement de révolte. J’aimême entendu que le certain Gallorgue – homme humain que Dead voulait de son côté, au début denotre relation – avait été surveillé. Ils ont été très méfiants vis-à-vis de beaucoup de monde, lespremières semaines qui ont suivi le coup d’État. Un mois après leur prise de pouvoir, aucune mesure n'avait été enclenchée contre le nouveaugouvernement, Dead et les autres ont pu souffler et passer à autre chose. Ce n'est pas le boulot quimanquait.D'après ce que j'ai compris, lorsque j'ai jeté un œil aux documents que mon vampire laissait trainerdans l'appartement, il prévoit de revoir toutes les lois mises en place depuis quinze ans, les droitsdes humains, et j'en passe.J’ai même aperçu une copie de l’ancien document des droits de l’homme.Dead ramène chaque jour, des tonnes de dossiers et se plonge dedans pendant des heures.L’appart’ est en train de se transformer en centre de tri, au fur et à mesure du temps, je comptedavantage de piles que la veille, cela me donne une image du travail qui les attend.Tout ce qu’ils s’apprêtent à faire est d’une importance capitale, mais je ne sais pas tout, je me douteque je ne sais rien en fin de compte.On ne se voit pas souvent avec Dead, il rentre tard, et je l'évite la plupart du temps. J'évite lesdisputes, mais j'évite surtout d'alimenter ma colère à son égard. Ce qui n’arrange rien à notresituation. Les jours passent, je commence petit à petit à accepter ce qui s'est produit, il faut dire que laréflexion m'occupe plusieurs heures, mes journées sont longues à l'appartement.Les premiers temps, Dead refusait que je sorte pour ma « sécurité ». Une nouvelle raisonde lui en vouloir. L'ennui me rend nerveuse, même si finalement, cela m'a permis de comprendre.Heureusement, Queen passe presque tous les jours, elle est d'un grand soutien. Je crois que j'ai trouvéune véritable amie et alliée. Elle souffre de l'absence de son compagnon et ne s'en cache pas.À la différence, je suis trop fière pour reconnaitre que Dead me manque après ce qui s’est produit.Dormir, me réveiller dans un lit froid, arpenter les pièces de l'appartement dans un silence pesant,c'est très lourd comme situation. Je n'ai pas le choix, je fais avec, je tente de m'occuper et jeparviendrai à trouver quelque chose à faire de mes dix doigts.Quand Queen m’a raconté ce qu’elle avait fait durant toutes ses années avant de se lancer dans unecarrière de galeriste, je me suis demandé comment elle n’était pas morte d’ennui.C'est beau de n'avoir aucune responsabilité, d'avoir de l'argent qui coule à flots, de n'avoir que despassions et pas un métier. Personnellement, je ne pourrais pas. Je m'ennuie comme un rat mort au boutd'un mois… la bibliothèque de Dead m'ennuie, le câble et les films aussi.Je dois trouver quoi faire avant de devenir folle pour de bon. Par contre, l'idée que le vampire avec qui je vis soit à présent « le Président », ça je ne m'y fais

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toujours pas. Il y a beaucoup de choses auxquelles je n'arrive pas à m'habituer. Elles prendront dutemps, je devrai être patiente.Patiente, je hais ce mot, il me rappelle sans cesse une conversation que je n'aurai jamais. Plus lesjours passent, plus ça va mal, moins nous nous voyons, plus nous nous éloignons avec Dead. Je suistêtue, je le reconnais, vivre avec moi est un véritable calvaire, mais vivre avec le politicien devampire qu'est Dead l'est tout autant. Deux têtes fortes, deux grands caractères, chacun sa position etsa vision des choses – de la chose surtout – en l'occurrence sa petite action. Personne ne veut céder. Nous sommes deux idiots en fin de compte. Mais c'est plus fort que moi, je n'arrive pas à tourner lapage, j'ai besoin d'explications. Je marche comme ça, comme les enfants, j'ai besoin de comprendrepour agir ensuite et en conséquence. Tout serait réglé s'il prenait, ne serait-ce qu'une journée, uneseule pour me parler.Je fixe l'heure, il est minuit passé, encore une fois il va rentrer pour manger, prendre une douche,dormir quelques heures et repartir. Je vis avec un coloc en fait, pas un... petit ami.Assise sur un tabouret près du comptoir de l'îlot central de la pièce, je peux voir d'où je suis, l'entréede l'appartement. Ce soir, il ne pourra pas me reprocher de ne pas l'avoir attendue. Quand on parle du loup...J'entends le bruit de l'ascenseur qui s'arrête à notre étage.Le grincement des portes se fait entendre, Dead apparait quelques instants plus tard, les bras chargésde documents qu'il pose sur la longue table en verre du salon. Je remarque qu'il a défait sa cravate etqu'il ne porte plus sa veste de costume bleu marine. Je pense qu'il ne m'a pas vue, pourtant la cuisine est allumée, mais le salon non, Dead n'allume jamaisle soir, il n'en a pas besoin, il y voit dans la nuit contrairement à moi. Je ne compte plus le nombre debleus que j’ai sur les jambes parce que je me suis pris les rebords des meubles. – Tu t'es souvenue qu'une femme t'attendait ? Mon vampire se fige en entendant ma voix, il se retourne lentement, il a l’air étonné de me voir, vu ladispute que nous avons récemment eue à ce sujet, il devait s’attendre à trouver un salon vide et notrechambre occupée.Dead s'approche du comptoir d'un pas déterminé. – Bonsoir à toi aussi, mon ange... – Oublie-les « mon ange ». Dead soupire, il décide d'ignorer ma remarque et pose une boite grise entourée d'un ruban en soierouge sur le marbre de l'îlot.Un cadeau ? Pour moi ? Je réfléchis rapidement, certes nous sommes en février, mais ce n’est pasencore la Saint-Valentin. Lorsque je comprends la raison de cette preuve d’affection matérielle, unsentiment de colère m'envahit, on ne m'achète pas.

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D'ailleurs, je suis sûr que ce n'est même pas lui qui est allé chercher ce « cadeau ». Il a des assistantspour ça, puisqu'il est tellement occupé à présent.Allez Faith, calme-toi, il est rentré « tôt » ce soir. – Ce que tu tiens dans ta main, tu peux te le mettre où je pense.Ce n'est pas en m'offrant des bijoux ou des cadeaux que tu me feras oublier ce qui s'est produit. Tuaurais pu m'avertir que tu ne rentrerais – encore – pas ce soir. – Tu es encore en colère. Non, je ne l'étais pas jusqu'à ce que je croise le regard du fichu paquet qu'il se trimballe. Si Deadpense que je serai plus docile avec des bijoux, il se met les doigts dans les yeux. Je suis persuadéque l'idée vient de son bras droit. J'adore Queen, j'apprécie Deryck, mais je ne fonctionne pas commeeux. Nous ne fonctionnons pas comme eux.Je repousse de la main la boite, vers le vampire. – Comment je ne pourrais pas l'être ? Merde Dead tu... (je respire pour tenter de calmer mes nerfs)laisses tomber. Toute conversation est stérile avec toi à ce sujet. Si tu penses qu'avec le temps,j'arriverais à accepter ce qui s'est produit, tu te trompes, sans explications sur la raison de tesagissements, je resterai en colère. Je pointe du doigt l'assiette qui se trouve en face de moi, même si nous ne nous parlons plus, je penseencore à lui, et à faire à manger – moi qui déteste tant ça – cette « activité » occupe une partie de mesjournées. – En attendant, ton repas est prêt, je vais me coucher, bonne nuit Dead. Je me lève du tabouret, le sol est froid sous mes pieds nus, comme l'ambiance de la pièce. Jedévisage Dead qui s'approche de moi. Ses yeux sont glacials, il tente de cacher comme il peut que lasituation l'énerve autant que moi. – Tu ne restes pas ? J'éclate de rire, c'est nerveux, et il sonne faux. Non je ne resterais pas, si c'est pour faire comme sitout va bien, merci, mais non merci. C'est plus fort que moi.Je lui réponds calmement. – Pourquoi je resterais ? Tu ne dis rien Dead, tu ne parles pas. Alors non, je ne reste pas. Si c’estpour te regarder manger dans le silence, autant que j’aille me coucher. Dead ferme les yeux et soupire en s'appuyant contre le rebord en marbre. Il sait ce que j'insinue,j'aimerais qu'il me dise ce qu'il fait, surtout maintenant, les chaines de télévision racontent tellementde choses, c'est dur de faire le tri.

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– Faith... j'ai eu une dure journée, j'aimerais passer ma soirée au calme avec toi. Parler de tout et den'importe quoi, on ne se voit presque plus. Justement, parle-moi de ta dure journée au lieu d'éviter le sujet !À qui la faute si on ne se voit presque plus ? Qui est-ce qui s'en va des jours entiers ? C'est lui, pasmoi. Je suis la personne qui attend à la maison la boule au ventre. Je lui en veux de m'inquiéter autant,alors pour l'instant, c'est peut-être mieux cette situation. – Parle-moi de ta journée par exemple, reprend le vampire. Il tente d'établir le dialogue. – Tu veux qu'on parle de ma journée ? Très bien : je n'ai rien fait d'exceptionnel, comme d'habitude.Je m'ennuie, et toi, Monsieur le Président des États-Unis d'Amérique ? Qu'avez-vous faitd'extraordinaire aujourd'hui ? Vous sauvez le monde, c'est génial. Mais... Dead envoie le paquet s'exploser contre le sol d'un geste brusque, je me raidis, je pense que je suisallé trop loin. – Tu es chiante ! Je me demande pourquoi je suis rentré ! J'ai beau te dire que je suis désolé d'avoiragi de la sorte avec toi, tu t'en moques, tu restes braquée sur tes positions ! Bordel Faith onn'avancera jamais si on reste comme ça ! C’est ce que tu veux ? Qu’on en arrive à un stade où nousséparer serait la meilleure solution ? La triste réalité me fige sur place, je n’avais jamais pensé à cette hypothèse et je ne veux pas enarriver là.Les « âmes » visibles dans ses yeux rendent son regard vivant, ses pupilles brillent sous l'effet de lacolère, je le fixe intensément, même cette histoire d'âme, j'ai dû l'apprendre de la bouche de Louis.Tout comme l'histoire du sang, c'est Queen qui me l'a raconté. Dead évite toujours le sujet. Il évitetellement de choses !Je soupire, c'est vrai, il a raison sur un point, on n'avancera pas, mais c'est difficile de tirer un traitsur cette histoire, je ne vais pas pouvoir sans réponses.Je le rejoins, mes fesses viennent s'appuyer contre le meuble. On n'est vraiment pas doué questionrelations de couples. Les sentiments sont là, on ne sait seulement pas comment les gérer. J'ail'impression que Dead est aussi novice que moi dans ce domaine. – Tu sais très bien ce que je veux Dead. Ma voix est calme, Dead se tourne vers moi, je lui jette un regard en coin, rempli de tristesse, il lèvela main pour me toucher, mais finit par s'abstenir.Un profond soupir s'échappe de ses lèvres. J'en ai marre moi aussi de cette ambiance tendue entrenous.

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Il me manque. – Tu sais très bien que je n'ai ni le temps ni l'envie de t'en parler maintenant. Je t'ai demandé d'êtrepatiente, s'il te plait, ne gâche pas tout. J'ai pu me libérer ce soir, laisse-moi profiter d'une soirée aucalme… avec toi. – Je vais me coucher alors. Je suis pénible !Je plante un baiser sur la joue du vampire, avant de m'écarter. Mais Dead me tire vers lui. Je meretrouve à quelques centimètres de son corps, sa main se pose au creux de mes hanches, sa tête vientse cacher dans mon cou, je l'entends respirer mon odeur. Déjà, je devine que ses crocs sont sortis.Il me manque vraiment en fait.Plusieurs semaines séparent la dernière fois où il m'a mordu, comme la dernière fois où nous avonscouché ensemble. On pourrait mettre entre parenthèses ce qui se passe pour une soirée, mangerensemble, bavarder de tout et de rien, et se retrouver dans l’intimité d’une chambre. On pourrait,mais on ne le fera pas.Dead me presse contre lui, je sens que notre proximité soudaine ne le laisse pas indifférent. – Tu me manques, ne plus dormir avec toi me manque. La Faith que j'ai connue lors de notre week-end à la montagne me manque aussi. Ta présence à mes côtés surtout. Je passe mes bras autour de son cou, sa chaleur m'envahit. Depuis combien de temps nous n'avonspas partagé une étreinte comme celle-ci ? Bien trop longtemps. – C'est dur Dead, tu sais. Mais je suis désolée d'être comme je suis. – Je sais, mais le peu de fois où je rentre, tu es tellement en colère qu'on finit par faire chambre àpart. On se dispute, et quand on ne le fait pas, tu es de marbre avec moi. On ne parle même plus. Tuadorais parler avec moi. Effectivement, nos longues soirées à discuter me manquent énormément, ne plus l’entendre meraconter les souvenirs d’un passé que je n’ai pas connu, son vécu et toute ses petites histoires qui fontqu’il est l’homme que j’aime me manque.Je soupire, malheureusement, ma colère dépasse mon manque. J’ai peur dans cette situation où je nevois rien venir, je ne peux rien envisager, rien prévoir, ça m’effraie cette instabilité. Cet avenirsombre ou l’on prévoit un lendemain qui risque de ne jamais voir le jour. – C'est ton choix Dead qui nous a conduits là, c'est toi qui as décidé de tout ça. Il faut que tu assumesles conséquences de tes actes, entre autres, celui où tu n'es pas souvent là. – Je t'ai proposé de venir avec moi la journée. Il y a une aile dans la maison où personne ne va, tupourrais venir. Le problème serait réglé, mais....

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Je secoue la tête, non c'est impossible de venir. C'est comme porter la bague de l'ex-femme de sonmari. De plus, Dead connait mon aversion pour cette maison, et tous les souvenirs qui s'y trouvent àl'intérieur. – C'est chez Campbell. Non Dead, je ne peux pas... c'est impossible. Même si c’est le QG dugouvernement… ça reste sa maison. – Je sais, mais c'était une proposition. On aurait pu passer plus de temps ensemble si on décidaitd’aller vivre là-bas… mais je connais ton opinion là-dessus. Je n’insiste pas. Nous revoilà au point de départ, où les premières solutions qui ne convenaient à personne se posent ànouveau.C'est parler qui règlerait le problème, mais ça, je n'ai pas l'impression que le vampire qui partage mavie a envie de le comprendre. – Je pense qu'il va me falloir du temps. Et du temps j'en ai pour réfléchir. Tu n'es jamais là, et jecomprends que ton nouveau poste ne te permet plus de faire comme au début de notre relation. Tum'as dit d'être patiente, je te le retourne. Sois patient, laisse-moi du temps pour me calmer. Et peut-être qu'un jour, nous rirons agréablement de cette histoire, si d'ici là, tu t’es motivé pour me parler. Je m'écarte de lui, mon cœur se serre lorsque je croise son visage attristé, moi aussi j'ai mal de cettesituation. – J'espère que tu t'ouvriras avant qu'il ne soit trop tard Dead, je conclus. Il fronce les sourcils. – Trop tard ? Tu comptes me quitter si je ne te parle pas ? C'est ça ? Faith, c'est minable lesmenaces. Sa voix est dure et je sens qu'on va repartir pour s'engueuler. Une petite voix en moi me dit que jedevrais me taire. – Comme de ne rien raconter à la femme qu'on aime. C’est affreux de dire ça.Sans un mot de plus, je le plante dans la cuisine et pars m'enfermer dans la chambre. Loin de lui, loinde la tentation de m'effondrer.

***

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J’ai froid.Un souffle glacial s’abat sur ma peau. J’ouvre les yeux et me découvre dans un autre endroit, uneautre… dimension. Debout, dans une pièce où le néant s’est fait une place, le noir m’entoure, je nevois rien, j’entends des pas, quelqu’un qui marche autour de moi. J’ai l’impression qu’on serapproche, je tends la main dans le vide, je ne touche rien.J’essaie de comprendre pourquoi je me suis mise à rêver de ça, de ce vide qui ne signifie rien, est-cemon esprit qui tente de m’envoyer un signal sur ma vie actuelle ? Je l’ignore.Mon cœur rate un battement lorsque je sens un frottement contre mon bras, je me tourne, ne voistoujours rien.Un rire résonne, un rire masculin sorti d’outre-tombe, mon corps réagit immédiatement à ce sonétrange qui ne m’est pas familier, des frissons parcourent mes membres, la peur vient se nicher aucreux de mon ventre.J’attends que quelque chose se produise, mes rêves sont si étranges, je ne m’étonne plus de rien.J’attends que mon sommeil s’estompe pour me réveiller enfin de cette prison imaginaire.J’ai l’impression de tourner sur moi-même, un bourdonnement vient chatouiller mes oreilles,j’entends les battements de mon cœur dans mes oreilles, ils sonnent comme un compte à rebours.Alors que tout semble s’arrêter, j’entends un rire qui s’approche de plus en plus, un cri sort de meslèvres lorsqu’apparaissent devant moi, des yeux rouges. – À moi. Ils foncent sur moi, proche, comme s’ils voulaient m’entrainer davantage dans le néant.Mes yeux s’ouvrent d’un coup, je me réveille calmement à ma plus grande surprise, je ne suis ni ensueur, ni tremblante.Je me tourne dans le lit, enroulée entre les draps, je sens le poids de ma culpabilité, je suis certaineque c’est à cause d’elle que j’ai du mal à m’endormir, que les cauchemars hantent mes nuits, elle memaintient éveillée, dans une sorte de coma où mon esprit se permet de m’effrayer.J'aurais dû passer outre nos problèmes et profiter de Dead pour les quelques heures qui lui restaientavant de repartir affronter les difficultés de son travail.Je commence à penser que la situation ne va faire qu'empirer, bientôt je vivrai avec un inconnu etnotre « relation » sera un très lointain souvenir pour lui.Je ne veux pas en arriver là.La porte de la chambre s'ouvre et laisse entrer un faisceau de lumière. Dos à celle-ci, je ne vois pasDead entrer et s'asseoir sur le rebord du lit. Je sens juste son odeur et le poids de son corps sur lematelas.Le vampire prend une large inspiration avant de rompre le silence. J’en ai presque oublié à cetinstant, le rêve étrange qui m’a sortie du sommeil. – J'en ai marre de cette situation, lâche le vampire. À mon avis, il sait que je ne dors pas, inutile de faire semblant.

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– Dead... il est tard, j'aimerais dormir, je n'ai pas envie de m'énerver à nouveau. – Moi non plus. Il reste assis sur le rebord du lit, n'envoyant aucun signe de savoir s'il compte rester ou pas. Je senscette tension qui nous est que trop familière ces derniers temps. J'ai froid entre ces draps, j'ai mal desentir qu'il est proche et qu’il ne vient pas se coller à mon corps comme avant. – Tu ne travailles pas ce soir ? – Non, pas ce soir. J'ai ma soirée comme je te disais tout à l'heure. Il a décidé de faire une nuit de plus de quatre heures alors.Dites-moi qu'il vient se glisser à mes côtés, au lieu de passer sa nuit sur le canapé de son bureau,entouré de centaines de feuilles toute plus barbantes les unes que les autres. – Bon sang, je ne sais plus comment faire avec toi. Ni quoi dire ou quoi faire pour calmer toutes cestensions entre nous. Je me retourne dans le lit pour le voir, il est en appuie sur ses genoux, et tient sa tête entre ses mains,je remarque qu'il a l'air tendu, nerveux et très fatigué.Fais un effort. – Je ne m'excuserais pas d'avoir fait ce que j'ai fait Faith, reprend Dead. – Je sais, mais ce n'est pas la raison de ma colère, tu le sais. – C'est mon silence. – Exactement. Je viens m'asseoir en tailleur derrière son dos, ma tête se pose contre son épaule, je respire sonodeur et ferme les yeux, savourant sa chaleur si spéciale.Mes bras passent autour de son torse, je me presse contre lui ce qui le surprend. – Je suis comme ça, j'ai du mal à me livrer. – Même avec moi. – Surtout avec toi. – Je ne comprends pas pourquoi.

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– Tu as un lourd passé avec les vampires... – Certes, mais toi tu es toi, et les autres sont les autres. Je me moque des autres, mais pas de toi.(J'embrasse son cou) je te sens tellement préoccupé. Tu sais que tu peux me parler, qu'importe monpassé, je suis avec toi, et je pense qu'il est normal dans un couple de parler de choses qui nouspréoccupent. J'espère qu'il remarque que je fais un gros effort. – C'est dangereux de t'en parler. – Pourquoi ? je demande. – C'est trop instable à l'extérieur. Tu es ma compagne, tout le monde le sait, tu serais une cible facile.Il y a tant de choses en jeu. Enfin je suis « sa compagne », son esclave aux yeux des autres plutôt. – Pour qui ? j’insiste. – N'importe qui, voulant me faire du mal à moi, et au nouveau gouvernement qu'on tente de mettre enplace (son visage se tourne vers le mien) tant que je ne suis pas sûr que rien ne peut t'arriver, je ne tedirai rien. Il me lance un regard insistant, en plus d'afficher une mine fatiguée. D'accord... Cette excuse m'irapour ce soir, pour l'instant. – D'accord. – D'accord ? Dead fronce les sourcils, je pense l'avoir perdu, je me perds moi-même, je ne sais plus tellement ceque je veux. Un coup je le supplie de me parler et maintenant ? Je lui donne mon accord pour qu'ilgarde le silence.Je ne sais plus où j'en suis, j'ai juste envie de retrouver la complicité que nous avions. Même si cen’est que pour une nuit. – J'ai du mal à croire que tu lâches l'affaire Faith. Je ne la lâche pas, je la mets de côté. Pour l’instant, juste parce que tu me manques. – Je veux simplement ne pas en parler ce soir. Tu voulais une soirée calme, il est encore temps.

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C'est inutile de toute façon, de tenter d'en parler.Nous nous dévisageons longuement, la tension nerveuse laisse place à une autre beaucoup plus calmeet fiévreuse. Ma respiration s'accélère sous ce regard envoutant, mon souffle devient rapide.J’ai envie de le toucher.J'aperçois ses crocs s'allonger, et sans réfléchir, Dead m'attire à lui, contre lui. Il me fait glisser sousson corps puissant, et vient se nicher entre mes cuisses.Sa bouche vient s'écraser contre la mienne dans un baiser brutal. Je gémis contre ses lèvres en sentantà travers le tissu de son pantalon de costume, sa queue dure. Mes doigts viennent agripper ses cheveux lorsque sa main passe sous l'unique t-shirt qui m'habille etpart explorer ma peau. Rapidement, il le fait voler à travers la pièce. Je me retrouve nue, un courantd'air froid vient caresser ma poitrine, mes tétons se dressent l'instant d'après.Dead retire tout aussi rapidement sa chemise qui ne finit pas en lambeau pour une fois, il l’envoie àson tour à l’autre bout de la pièce, mon vampire me lance un sourire ravageur, ses yeux bleusdévisagent mes seins nus, je lis dans son regard la malice. – Ça me manquait. Lui aussi il me manquait.Dead se penche vers l'un de mes seins et commence à sucer, à mordiller mon téton, je me cambre, ilremue des hanches, le frottement de son pantalon contre ma chair nue et humide me déclenche desfrissons. Je suis excitée, énervée, mon vampire me manque, j'ai besoin de lui et de me sentir prochede lui.Je gémis lorsque ses doigts remontent le long de ma cuisse, et viennent caresser l'entrée de moncorps. Doucement, puis de façon de plus en plus appuyée. – Han seigneur Dead, c'est toi que je veux. Pas tes doigts !Il les remue en moi lentement, prenant soin de m'enflammer davantage, son pouce vient titiller monclitoris, c’en est trop. – Dead... Même maintenant il ne va pas m'écouter ? Non ? Si ? N'y pense pas. – Et tu es prête pour moi. Parfaitement. Je ne cherche pas à connaitre une étreinte lente et passionnée à cet instant précis, j'aijuste besoin de le sentir en moi et de combler ce vide qui dure depuis un mois. Dead se lève du lit, ildéfait sa ceinture et sa braguette en quatrième vitesse, son pantalon tombe à ses chevilles, son boxeraussi.Mon excitation grandit lorsque je le découvre nu debout devant moi sa queue raide comme un piquet,

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son torse musclé marqué par son étrange tatouage. Sans pudeur, j'écarte les jambes pour l'accueillir,et Dead vient peser sur moi. Son poids écrasant mon corps m'avait énormément manqué.Je sens le bout de son sexe à l'entrée de mon corps, Dead me regarde droit dans les yeux, il attendmon accord malgré l'envie.Ce vampire est fabuleux et moi je passe ma vie à lui en vouloir.Mes mains viennent appuyer ses fesses pour l'inciter, et d'un coup de reins, il me pénètrecomplètement.Je m'accroche à ses épaules, ma tête tourne sous l'effet du plaisir intense que je ressens. Il granditdavantage lorsque Dead commence à se mouvoir en moi, en de puissant va-et-vient.Je sens le plaisir monter rapidement, un mois sans connaitre les joies de son sexe glissant contre lemien, ne me laisse pas la possibilité de me retenir très longtemps.Dead a la tête cachée dans mon cou, près de ma gorge. Il meurt d'envie de me mordre, je le sens à sescrocs, et je ne lui dirai pas non.Une de mes mains remonte le long de son dos pour venir appuyer sa tête contre ma peau. Des frissonsme parcourent lorsqu'il lèche ma jugulaire. – Toute à moi ma Faith. Dead me mord profondément et j'éclate dans une jouissance qui me met les larmes aux yeux. Sonprénom sort de ma bouche une bonne dizaine de fois. Il ne cesse de remuer le bassin pendant monorgasme.Mon vampire s'attarde un moment sur ma veine, je jouis une seconde fois, au même moment que lui.Pas de doute, il m'avait manqué.

*** Je me blottis dans les bras de Dead, ma tête dans son cou, nos jambes sont entremêlées, nosrespirations courtes et saccadées. Depuis de longues semaines, je ne m'étais pas sentie aussi bien.Les mains de Dead me caressent le dos, il ne dit rien et moi non plus, je savoure cet instant de paix,ce calme et ce moment sans dispute.Juste lui et moi....Et son téléphone.La sonnerie de son portable résonne, il grogne, je soupire, j'aimerais qu'il laisse passer pour une fois.On partageait un moment de calme et de complicité, loin de nos problèmes actuels. Dead embrasse lesommet de mon crâne. – Je dois répondre. Paf, comment briser le charme d'une étreinte en deux secondes.

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Il s'écarte de moi, et mes rêves de le voir s'ouvrir s’effondrent, quand il saisit son portable etdécroche. Prenant bien soin d'éloigner l'appareil pour éviter que des bribes de conversation meparviennent. – Allo ?... Ouais malheureusement tu me déranges... Hum... je vois... maintenant ? Tu es certain queça ne peut pas attendre demain ?.... Non, dis-moi rapidement de quoi ça parle, je jugerai moi-mêmede l'importance du problème.... (Je remarque que l'expression de mon vampire se durcit) Putain cen'est pas possible !... (Il soupire)... QUOI ?.... Bordel ! OK j'arrive ! Dead raccroche et pose brutalement son portable sur la table de chevet.Il sort des draps et s'assoit sur le rebord du lit pour récupérer ses affaires. Je me redresse, serrant lesdraps autour de ma poitrine, il est sérieux ? Il s'en va maintenant ? – Tu t'en vas ? – Oui. Je fronce les sourcils, la contrariété me gagne. Je n'oublie pas être irritée depuis près d'un mois, lemoindre truc nous fait faire dix pas en arrière, alors que nous avions réussi à en faire quelques un enavant pour remonter la pente.Je m'assois en tailleur dans le lit en le regardant enfiler son boxer. – Ne me dis pas que t'es venu tirer ton coup pour te barrer ensuite parce que là... Dead se tourne vers moi et m'embrasse rapidement sur la bouche.Raté Creaving, je l'ai de travers. – C'est un imprévu, mon ange. Mouais... – Qu'est-ce qui se passe ? – Rien de grave. Rien n'est jamais grave avec lui de toute façon. Son coup d’état n’était pas grave, ses secrets ne sontpas grave, rien n’est grave. C’est agaçant. – Si ça l'est. Il se penche pour récupérer son pantalon de costume, me donnant une vue imprenable sur ses fesses.Rapidement, il l'enfile.

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– Je t'assure que non. – Pourquoi es-tu énervé alors ? Ses gestes sont brusques et nerveux, comme quelqu'un qui est pressé d'aller hurler sur la personne quil'a dérangé. – Pour rien Faith, pour rien. (il comprend que je m'apprête à me montrer insistante et me fais taired'un regard noir) Arrête de suite je ne te dirai, rien, ne commence pas toi aussi. Sa voix est dure, sa façon de s'exprimer alimente ma colère. On n'y arrivera jamais. Je regarde sesyeux bleus, et laisse mes pensées s'exprimer à haute voix. – Tu as le chic pour tout gâcher. – Et toi pour envenimer les choses. C'est l'hôpital qui se fout de la charité. – Ce n'est pas un crime ce que je te demande bon sang ! Des réponses ! Le vampire se met à soupirer, je l'énerve, j'ai bien remarqué. Mes questions l'énervent, mes « crises »aussi. Des fois, je me demande pourquoi je ne fais pas ma valise pour partir, si je l'énerve tellement. – Change de disque Faith, je t'ai déjà répondu. Sois patiente pour ça ! Arrête de toujours, toujoursrevenir à ce sujet MERDE ! – C'est de ta faute. Je ne te demandais pas de tout me raconter là maintenant ! Je voulais juste savoirce qui devait te faire quitter l'appartement à cette heure ! Dead me regarde le plus sérieusement du monde. – Une réponse aux nombreuses questions que tu me poses. Si je commence par celle-ci, tu voudrasen savoir d'autres encore et encore. Et je n'ai pas le temps. Il récupère son portable et marche en direction de la porte. Il s'en va encore, priorité au peuple et auPrésident qu'il est à présent. Je devrais être fière de lui, mais toutes ses cachoteries m'en privent.Dead ne comprend pas que je désire partager sa nouvelle existence. – Tu creuses un fossé entre nous en te taisant. Dead s'arrête à la porte.

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– Tu ne fais rien non plus pour l'éviter, Faith. – N'oublie pas que toutes les plaies ne peuvent pas être comblées et qu'un jour, elles seront tropgrandes pour tenter quoi que ce soit. Dead tourne la tête vers moi, ses yeux vivants sont empreints de tristesse. – Je sais malheureusement... j'en prends le risque. (je détourne le regard) je ne sais pas quand jerentre... j'essaierai de te prévenir. – Ne t'en donne pas la peine, je ne décrocherai pas. Dead soupire – Ça me fait mal Faith. – Et moi donc. Le vampire enfile sa chemise qu'il ne boutonne pas, il l'a laissée ouverte, me laissant le champ librepour admirer son tatouage et ses muscles si bien dessinés.Ses cheveux sont en bataille, à cause de mes mains. – Tu étais magnifique ce soir... passe une bonne nuit. C'est raté pour ça.Je n'ajoute pas un mot et l'entends quitter la pièce d'un pas lourd. Je me rallonge dans les draps froidsqui portent nos odeurs entremêlées, une pression s'exerce sur ma poitrine. Je fixe le vide, j'essaie dene penser à rien, et c'est peine perdue.Je ferme les yeux pour tenter de contenir les larmes qui menacent de couler. Je ne dois pas craquer.Et même si j'arrive à calmer ma peine, je sais qu'il va le sentir, je sais qu'il sentira ma détresse, et madouleur. Est-ce qu'il se rendra compte de la situation ? Je ne pense pas. J'éclate en sanglots, ils comblent le silence de la chambre, mes bras passent autour de mon corps, jelâche prise. J'ai mal de me sentir incomprise, et d'aimer un homme qui n'a visiblement pas confianceen moi. C'est douloureux de t'aimer Dead.

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Chapitre 3

Tête-à-tête

– J’arrive ! Je cours à travers l’appartement, une chaussure à la main, les cheveux en bataille. Je suis en retard –ce n’est pas nouveau – à moins que ce soit la personne qui doit m’accompagner à mon rendez-vousqui soit en avance.Y’a des chances.Je déboule dans l’entrée et manque d’atterrir dans le mur d’en face, y’a pas photo, je suis d’une grâceà faire pleurer des chaussons de danseuse classique.Je suis accueilli par un rire masculin qui ne m’est pas familier. – C’est rare qu’une femme me coure après, généralement, c’est l’inverse. Je découvre à qui appartient le rire masculin en question, un sourire nait sur mes lèvres, le rouge memonte aux joues. – Salut Decease. Le petit frère de mon compagnon – et pas si petit que ça, Decease doit faire presque un mètre quatre-vingt-quinze, il est incroyablement bien foutu et a physiquement mon âge – se tient contre la porte del’ascenseur.Il est habillé d’un jean noir et d’une simple veste en cuir qui doit certainement dissimuler une arme.Ses cheveux sont bouclés et noirs, pas très long, mais suffisamment pour qu’on y passe une maindedans.Je remarque de la fumée qui l’entoure, il tient une… pipe à la main.Il fume ? – Salut… belle-sœur. Le vampire tire sur sa pipe, elle est simple, en bois, et visiblement ancienne. Un nuage de fumée sedégage entre ses lèvres. Une odeur très agréable se propage dans la pièce. C’est envoutant de le

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regarder faire. – C’est vrai que… Decease se met à sourire, dévoilant ses crocs. Ses yeux ressortent énormément.C’est un très bel homme, comme son frère. – Ouais, il te manque juste les canines pour devenir ma petite sœur. Je souris à mon tour, un peu gênée, justement on va éviter de les avoir, c’est le petit plus que jerefuserais d’accepter. Ma vie d’humaine aussi simple et ennuyeuse qu’elle est me plait sans avoir àparler d’éternité.Je m’appuie contre le mur en enfilant ma deuxième chaussure à talon. D’un œil je cherche Senan, lepeu de fois où j’ai vu mon adorable et séduisant beau-frère, il était en compagnie du flippant garde ducorps de Dead. – Tu accompagnes Senan ? Je finis par demander. – Non. Je fronce les sourcils, j’ai dû rater quelque chose ces dernières soixante-douze heures. – Non ? – Je vais remplacer Senan à présent, est-ce que ça te dérange ? – D’avoir son beau-frère comme garde du corps ? (il hoche la tête) Pas le moins du monde. Ce seral’occasion de te connaitre un peu. Decease détourne le regard en éteignant sa pipe, il la range dans un petit étui qu’il sort de sous saveste en cuir. Il a l’air gêné par ce que je viens de lui dire, l’idée de le connaitre le dérange ? – Ne me dis pas que tu es comme ton frère et que te murer dans le silence est ta principale activité ? – Je ne suis pas un homme politique Faith. – Dead en est un, et je l’imaginais plus… bavard. – Dead est très secret. J’avais remarqué. Decease est son frère, il le connait mieux que moi, ce qui est tout à fait normal,quelques mois de vie commune sont poussière, face à plusieurs siècles.

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– Mais tu constateras vite que nous sommes différents lui et moi. – C’est Dead qui t’envoie ? Je lance en lui faisant signe de ne pas rester dans l’entrée. Le vampire me suit, et part s’installer sur l’un des tabourets de l’îlot central de la cuisine, pendantque je retourne vite dans la salle de bains prendre ma brosse et un élastique.Lorsque je refais mon apparition, le vampire qui devait examiner chaque parcelle de l’appartementme sourit et répond à ma question.Je pense qu’il est gêné, un peu comme moi. Espérons que la raison soit en rapport avec ma question. – On va dire ça. Il pense que tu seras plus à l’aise avec moi. Je me brosse rapidement les cheveux, en voyant l’heure sur le four, Queen ne va pas tarder àm’attendre, elle qui est toujours en avance. – Pourquoi ne me le dit-il pas lui-même que tu as écopé de la garde de l’humaine ? – Il pensait qu’après votre dispute, tu n’aurais pas envie de le voir. Mes mains se figent sur la queue de cheval que je viens de terminer. Alors il sait. – Oh… il t’en a parlé ? Decease se met à sourire. – Dead est mon frère et même si tu penses qu’il a perdu l’usage de sa langue, tu te trompes, c’est unepersonne qui a besoin de parler de ses problèmes. Donc il sait que nous avons quelques problèmes. – Tu n’essaierais pas de prendre la défense de ton frangin ? Decease passe sa main nerveusement dans ses cheveux noirs. Il me sourit à nouveau, « ça passetoujours mieux avec ça » raté, j’ai compris ton petit manège Creaving numéro 2. – Un peu. C’est mon rôle de plaider sa cause, tu sais. Dead a des torts… – Mais il a ses raisons. Je le sais tout ça, des raisons que malheureusement, je ne peux pas connaitre. – Écoute, ton frère et moi…

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Je me tais, je ne sais pas quoi rajouter pour défendre ma cause ou celle de Dead. J’en ai marre detenter de nous trouver des excuses, alors que chacun a sa part de responsabilité dans nos problèmes –ou conneries. – Sache qu’il t’en parlera Faith… il t’aime, tu sais. Je le regarde tristement, je le sais moi aussi je l’aime, mais c’est difficile en ce moment.Decease remarque que la situation avec son frère m’a peinée. Il attire mon attention en jouant dupiano de ses doigts sur le marbre gris, je remarque une très belle chevalière à son majeur. Sesinitiales sont inscrites dessus. Le vampire me fait sortir de ma contemplation. – Donc, je vais être dans tes pattes Faith, ravie ? – Je pense qu’il y a pire comme compagnie non ? Il me sourit et je fais de même. – Effectivement, il y a pire. (Il se penche sur l’îlot central de la cuisine.) Alors, où allons-nous ? Tum’emmènes découvrir un musée ? Une galerie ? Je le dévisage en me pinçant les lèvres, mon Dieu, mon pauvre Decease, tu vas passer un horribleaprès-midi.

*** – Un café entre filles ? Juste un café ? Je m’arrête devant la porte du salon de thé, et me tourne vers Decease qui dévisage la vitrine dumagasin, une quinzaine de personnes se comptent à l’intérieur, vampires et esclaves mélangés.Il a l’air déçu et je me promets de le trainer une prochaine fois, voir le musée d’histoire moderne. Jesuis sûre qu’il ne serait pas déçu du contenu.Le café se situe dans un quartier « sympathique » de la partie de New York réservée aux vampires etaux humains fortunés. Queen me l’a fait découvrir il y a quelque temps, depuis, nous nous yretrouvons régulièrement. L’ambiance est sereine, le cuistot est un maitre dans son domaine. Il n’y apresque pas de différence de « Race » dans ce café, tout le monde est servi à la même enseigne, etc’est agréable.Sortir en ville est devenue moins dangereux depuis deux semaines environ, toutes les émeutes ayantcessé, la vie reprend rapidement son court dans les quartiers « riches ». – Oui, un café entre filles.

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Ou avec un mec à toi de voir. – Et vous allez vous raconter des potins et vous plaindre de vos compagnons, en racontant les piresnuits d’amour que vous avez passées à leurs côtés ? Je hoche la tête, un sourire me gagne en l’imaginant faire la commère. C’est loin d’être son genre, il aplus l’air d’être un déconneur rempli d’humour, qu’une pipelette à la langue bien pendue. – Alors tu viens ? Je demande. Decease sort sa pipe ainsi qu’une petite pochette. Avec des gestes souples et précis, il remplit le fonddu fourneau en tassant le tabac. La pipe entre ses lèvres, il l’allume avec son briquet.Je le regarde faire, hypnotisée par ses gestes et sa précision.Ce qui m’interpelle le plus, c’est de voir ce vampire à l’allure de jeune homme de vingt-quatre -vingt-cinq ans tout au plus, fumer autre chose qu’une cigarette.Je lui poserais la question plus tard, parce que ça m’intrigue. – Franchement, d’habitude, j’aime bien entendre les petits secrets des filles. – Mais ? – Mais j’aimerais ne pas rire de mon frère et de mes collègues demain lorsqu’ils me demanderontcomment c’est passé ma première journée avec toi. J’éclate de rire, quel homme ! Fidèle à ses compatriotes ! Ils sont étranges ces vampires, les humainsn’hésiteraient pas à se jeter sur la moindre information qui pourrait les aider à enfoncer leur« adversaire » masculin. – Tu n’aimes pas l’idée d’apprendre des moyens de pression sur tes collègues ? – Si, mais pas aujourd’hui. (Il se penche, comme pour faire une révérence) Je dois faire une bonnepremière impression en plus. Quoique… et ne doute jamais de ça, je suis quelqu’un de sérieux. Il me lance un clin d’œil et je me surprendrais presque à rougir. Les frères Creaving ont un charmefou. Mais il est jeune pour moi, et j’aime Dead malgré tout. – C’est dommage… qu’est-ce que tu comptes faire en m’attendant ? Decease montre de ses yeux bleus sa pipe qu’il fume. D’accord, il va s’occuper, je n’insiste pas plus,et j’entre dans le café.Je cherche rapidement du regard Queen, qui se lève quand elle me voit entrer, un sourire aux lèvres,je marche dans sa direction et me serre dans l’étreinte de ses bras.

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– Salut, me murmure-t-elle à l’oreille. Je m’écarte de ses bras pour lui faire la bise.Mon amie m’a manqué, j’aurais aimé la joindre avant, il faut dire que la belle blonde est souventoccupée, si ce n’est pas avec sa galerie, elle aime partir d’ici très souvent, découvrir ce NouveauMonde.Queen fronce les sourcils en remarquant ma mine boudeuse, celle que je tente de cacher malgré tout. – Houlà, on a passé de mauvais jours j’ai l’impression ? Tu ne pouvais pas m’appeler avant ? Oh ça ! Trois jours à réfléchir et à me maudire d’être la pire des connes. J’ai peur d’être allée troploin avec Dead et je regrette. Bien que je campe sur mes positions - je veux la vérité et des réponsesà mes questions - je crains que cette vérité détruise ce qu’on tente de construire : nos sentiments.Je m’assois sur le siège en face de celui de Queen et commande un café. Mon amie a l’air rayonnante,comme toujours. C’est une femme amoureuse et épanouie.Parfois, je l’envie. – Alors, raconte-moi, insiste Queen. – Dead n’est pas rentré depuis trois jours. – Il fait souvent ça. Je veux dire, avec son nouveau poste… – Non c’est la première fois. D’habitude, même si je ne le croise pas, il laisse des traces de sonpassage, mais là… Rien, même pas l’ombre d’un caleçon à côté du panier de linge sale, pas la moindre tasse dansl’évier ou un énième dossier. De plus, le lit de la chambre d’ami est resté intact, son bureau aussi. Jen’ai aucun doute : il n’est pas rentré. – Elle était sérieuse votre dispute cette fois-ci ? – Certainement, à vrai dire j’ai du mal à les juger. On passe notre vie à s’engueuler. En fait, depuisque nous sommes « ensemble » soit depuis quelques mois, nous avons passé plus de temps à nousengueuler qu’à autre chose. Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure chose à faire pour solidifierun couple. – Aie. – Oui, aie comme tu le dis. – Mais il t’aime.

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Je dévisage Queen, cette vérité fait faire un bond à la chose qui occupe ma poitrine. – Je sais qu’il m’aime et je l’aime aussi, mais je suis trop têtue, comme lui j’ai un caractère bientrempé et de la fierté. Je suis fière et je n’ai pas envie de céder, j’aimerais savoir ce qu’il me cache. – C’est déjà bien de le reconnaitre, que tu es têtue. – Dead l’est, aussi tu sais. – Oh ça je n’en doute pas. Mais je pense qu’il a ses raisons de ne pas te parler. – Il me dit d’être patiente ! Je renchéris. Queen éclate de rire. Ah, elle aussi elle connait ce fameux « soit patient ». Maudit soit l’imbécile quia inventé cette idée. – J’ai l’impression d’entendre Deryck ! (Elle secoue le sachet de son thé qui trempe dans sa tassepour le laisser sur le rebord de la petite assiette) il rentre tellement tard le soir qu’on se dispute nousaussi. Je fronce les sourcils, tout le monde est à cran. Ce nouveau Changement n’a pas seulement eu desconséquences sur notre vie à Dead et à moi, mais sur tous les autres aussi. – Rien de grave ? Je demande. – Non des broutilles. Il est fatigué, énervé, il veut être tranquille et moi non, j’aimerais profiter demon mari et lui parler un peu. Mais lui me dit d’être patiente, que soi-disant dans quelques semainestout ira mieux. Voilà ! J’ai raison, je me doutais que quelque chose n’allait pas, puisque même le bras droit de monvampire a l’air à cran ! – Je déteste le mot patience ! Renchérit Queen. – Moi aussi ! Nous sourions en même temps, chacune de nous comprend le problème de l’autre, forcément ça créeun lien de complicité. – Il faudra être patiente Faith, reprend Queen, Dead est un mec bien qui sait ce qu’il fait, je ne dispas que tu as tort, je pense juste que tu devrais lui accorder un break concernant toutes ses histoiresde vérités et de coup d’État.

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Elle a raison, je vais essayer de faire des efforts, mais c’est dur de freiner sa colère, même enversl’homme qu’on aime. Queen à raison, il faut que je me le grave dans les neurones pour ma prochaineentrevue avec mon compagnon.Mon café arrive, je remercie le serveur qui s’éclipse en vitesse. L’arôme envahit mes sens, j’enraffole de plus en plus. La caféine me détend.Je remarque que Queen regarde à travers la vitre du café, elle cherche quelqu’un et je sais qui ellecherche. – Senan n’entre pas ? me demande-t-elle d’une voix trop aiguë. Je souris, décidément, y’a rien à faire, entre ces deux-là c’est… Étrange. Je mets du sucre dans matasse en dévisageant mon amie, le regard suspicieux. – C’est Decease qui le remplace, Senan est repartie veiller sur Dead. Queen se fige, son visage exprime la surprise, puis la déception. – Oh… je l’ignorais… il ne m’a rien dit. Elle ne doit plus le voir souvent à mon avis.Je m’apprête à remettre le sujet sur le tapis, mais elle va plus vite que moi. – Sinon, avec Decease ? Change de sujet Queen, mais un jour, on en parlera vraiment ! – Il a l’air sympa. – Tu lui donnes sa chance ? Je fronce les sourcils en vidant la moitié de ma tasse. – Évidemment, ce n’est pas sa faute si Dead a omis de me parler de lui. Il a l’air d’être gentil. – Senan l’aime bien. Allez encore. – Je pense que je ne vais pas tarder à penser comme lui. – Tant mieux…

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Queen et moi continuons de bavarder de tout et de rien, profitant de ce moment, loin de tous lesdésagréments qu’engendrent les actes de nos conjoints. – Sinon, Faith, tu as pensé à mon idée de galerie d’art ? Je sais que ce n’est pas ton domaine deprédilection, mais… Je soupire, c’est une bonne idée pour s’occuper, mais ce n’est pas pour moi, j’ai besoin d’un métierd’action. Pas d’un métier plan-plan. J’apprécie la proposition de Queen, mais je préfère encoretourner en rond dans l’appart, que me farcir des vampires pétés de tunes à longueur de journée. – Je pense que je vais refuser. Queen fait la moue, elle est déçue, je savais que l’idée de travailler avec moi lui plaisait. – Tu es sûre ? – Je pense. L’art ce n’est pas mon fort et puis… enfin tu vois. L’humaine hoche la tête, elle sait parfaitement ce que je pense de la haute société des vampires. – Sache que ma proposition tient toujours si jamais tu changes d’avis. – Merci. Je termine ma tasse et Queen la sienne. Nous continuons de parler de tout ce qui nous change desproblèmes actuels, je commande un second café, et une part de tarte Tatin, Queen me suit et plaisantesur les kilos qu’elle va prendre encore.J’aime cette femme, elle pense comme moi, me comprend, elle est le soutien dont j’avais besoin. – Et sinon, ton voyage à Paris ? Raconte. Queen me sourit et entame le récit de son voyage éclair à l’autre bout du monde. Je l’écoute avecattention, ravie de penser à autre chose qu’à mes problèmes durant une heure ou deux.

***

Nous marchons côte à côte avec Decease, il fait frais à l’extérieur, et je suis certaine d’avoir euraison d’insister pour nous rendre au café à pied. Pour une fois qu’il ne fait pas froid au mois defévrier, autant en profiter.Mon jeune garde du corps marche les mains dans ses poches, nous ne parlons pas, mais qu’importe,j’apprécie le calme. La présence d’une autre personne à mes côtés et à qui je ne reproche rien.

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Decease a l’air d’être le genre d’homme qui ne se prend pas la tête, qui dit ce qu’il pense tout hautsans se soucier du reste.C’est un jeune, un vampire de plusieurs centaines d’années – enfin je pense, je ne lui ai pas encoredemandé – bien que je ne doute pas de ses capacités, je suis certaine que s’il devait se montrersérieux et impitoyable, il le ferait sans aucune hésitation, mais on sent bien qu’il préfère être« cool ». Les rues de New York sont calmes à 18 heures, les employés ne terminent qu’une heure plus tard, deplus, nous empruntons un raccourci, qui d’après Decease nous conduira plus vite à l’appart.Je regarde autour de moi, je suis pensive, je pense au vampire qui ne m’attend pas à la maison,depuis qu’on a fait l’amour pour finir cette jolie note sur une énième dispute, je culpabilise encraignant d’être allé trop loin – encore –, mon regard repère quelque chose, je m’arrête de marcher,et fixe le monument qui se trouve à ma droite. – Hey (je montre du doigt l’église à Decease qui s’est arrêté de marcher à son tour) elle estmagnifique. Decease vient se poster à mes côtés, face à la petite chapelle. – Jolie effectivement (je le vois fixer sa montre) est-ce que tu veux aller faire un tour dedans ? Je le dévisage surprise de sa question, je le voyais plus me dire quelque chose du genre « on s’enfout de cette ruine, ce n’est pas un vrai musée », mais j’oublie trop rapidement que les Creaving sontamateurs des choses du passé. – Tu m’accompagnerais ? – Évidemment, pourquoi je ne le ferais pas ? Parce que…Une sonnerie de téléphone portable résonne à nos oreilles. Je reste figée quelques secondes, le tempsde comprendre que ce n’est pas le mien qui sonne, mais celui du vampire.Mon garde du corps sort l’appareil de sa poche et déverrouille l’écran tactile. – Merde, j’ai un appel de… Je regarde Decease hésiter. Pourquoi ne décroche-t’ il pas ? Ça ne me dérange pas. – Tu ne le prends pas ? Je demande. Je me penche pour voir qui l’appel, « SENAN » apparait avec l’image du vampire qui le mitraille duregard. Je souris, cet homme est flippant avec ses yeux rouges et ses cheveux noirs tirés en arrière. Jecomprends que Dead l’ait pris comme garde du corps, avec lui, même un kamikaze ne tenterait pas de

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s’approcher. – C’est que… c’est Senan, il veut me parler de quelque chose et… Ah ! je vois. Des choses top-secrètes que l’humaine ne doit pas entendre. Je me surprends à ne pasressentir la moindre contrariété.Waouh Faith y’a de l’évolution !Par contre, mon acolyte a l’air gêné de devoir me mettre de côté. J’ai presque envie de lui dire queson frère ne se gêne pas de le faire, mais je m’abstiens, je n’ai pas envie de jeter de l’huile sur le feu,d’autant plus que je suis calme. – D’accord, vas-y, prend le je vais… (Je montre la petite chapelle désordonnée, et qui fait irréelleen plein milieu de New York) aller y faire un tour d’accord ? – Dans la chapelle, sans moi tu es sûre ? – Oui. (je fronce les sourcils) Tu ne peux pas entrer dans un lieu sacré n’est-ce pas ? Decease se met à sourire, dévoilant ses crocs, je suis certaine que Dead a déjà dû me donner laréponse, mais j’ai oublié. J’avoue beaucoup de choses ces derniers temps… – Si, mais fais attention, beaucoup de lieux de culte sont devenus des squats. Ah, c’est pour ça qu’il veut venir surtout. – Je crie si j’ai un problème, d’accord ? – S’ils t’en laissent le temps. Je me fige. Il plaisante, j’espère !Decease éclate de rire en voyant ma tête, j’ai dû piquer un de ses fards. – Han je plaisante, vas-y, va prier, je suis certain que le Bon Dieu t’entendra. Je te rejoins dansquelques minutes. S’il m’entendait, il aurait dû agir depuis bien longtemps. Cet homme, ou cette croyance plutôt, seterre comme un rat dans sa tanière. Lâche ! – Je ne suis pas croyante. Decease coupe la sonnerie de son portable en me dévisageant, je remarque qu’il hausse les sourcils,il est surpris. Mon pauvre beau-frère, ce n’est pas parce que j’ai un prénom « religieux » qui donnedans la foi que forcément, je suis dans le même « trip ».

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– Qu’est-ce que tu veux faire dans une Église alors ? C’est l’odeur de renfermé qui te plait ? Je souris. – Non, j’aime le calme qu’on y trouve. New York est si bruyant depuis des années, le calme a disparu comme le soleil dans le ciel. Ceschoses manquent. – Mouais… tu as surtout des tas de choses à te faire pardonner. C’est ça de baiser, hors mariage,avec un vampire. Tu as tout de la femme pécheresse, si tu trouves un prêtre, penses à te confesser. Je lève les yeux au ciel, sur ce point il est comme son ainé, un humour à toute épreuve et extrêmementtaquin. Ça doit être le charme de la famille, en plus d’être de beaux mecs, ils ont de l’humour et unsourire à se damner. – Dis le vampire qui a des centaines d’années de déboires à son actif. Il lève les mains en signe d’abandon, je me mets à rire en me dirigeant vers la porte d’entrée dumonument religieux.Je jette un coup d’œil à Decease qui rappelle son mentor, je pense que nous allons bien nous entendrelui et moi, il a un sacré caractère et il parle lui. Seigneur ! Je suis ravie de constater qu’un membre dela famille de Dead sait utiliser sa langue.Sarcasme Faith, ce n’est pas bon, et c’est stupide.Effectivement, je devrais grandir sur ce point-là, mais dans cette histoire surtout.Je remarque beaucoup de poussière sur les marches que je monte, ainsi qu’une tonne de journaux àl’extérieur. Peut-être que l’endroit est abandonné, mais je ne pense pas. J’ai vu de la lumière àl’intérieur.Mon rythme cardiaque s’accélère lorsque je pose la main sur la poignée, d’un coup sec je pousse lebois.La porte grince en s’ouvrant, un nuage de poussière me fait tousser, je le chasse d’un geste de la main.À mon avis, le prêtre de cette Église ne fait pas énormément de messes dans l’année. Il faut dire queles lieux de cultes ont perdus en popularité suite au coup d’État de Campbell, plus personne nepouvait croire en un « Dieu » si ce dernier, laisser crever ses « enfants » sous la violence, etl’injustice.Lorsque ma vue revient, je découvre un endroit vivant. L’église est éclairée par des centaines debougies noires, dans l’immense lustre qui descend du plafond. Le sol est recouvert de petites dallesen pierre, avec une dizaine de bancs en bois sombre. L’autel en face de moi cache un orguevolumineux qui prend la poussière. Comme tout ici. C’est triste, cette chapelle est magnifique.Je regarde autour de moi et découvre des vitraux qui me paraissent étranges.Il n'y a dessus aucun saint ou histoire du Christ portant sa croix, mais à la place des personnagespresque terrifiants, diaboliques.

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Sans m’en rendre compte, je commence à marcher dans l’allée centrale, je lève les yeux et découvreune immense rosace ; elle représente une scène aussi terrifiante que les autres, avec de nombreuxpersonnages.J’ai beau reconnaitre le talent de l’artiste, je reste sceptique quant à son état mental pour créer desœuvres aussi glaçantes. Mes pas résonnent sur le sol, je m’arrête devant l’autel, un sentiment étrange s’empare de moi, je nesuis pas à l’aise ici, mais j’ignore la raison de ce mal-être.Mon attention se porte rapidement sur une cage en verre qui trône sur l’autel, au milieu de l’alléecentrale, je m’approche pour distinguer avec plus de précision ce qu’elle contient : un livre.Un livre très gros, qui a l’air de dater de plusieurs siècles vu la couleur des pages, je fronce les yeuxpour tenter de distinguer les mots inscrits à l’encre noire. – Vous ne pourrez jamais la lire. Je sursaute, mon cœur s’emballe, je me retourne vers la voix qui m’a sortie de ma contemplation. Lapeur m’envahit lorsque j’aperçois à quelques mètres de moi, une silhouette cachée sous une épaissetunique noire à capuche, son visage penche vers le sol. Il a l’air d’être sorti d’un film d’horreur.Sa voix calme et cette apparition subite me font flipper.Qui est-ce ? Pourquoi il ne me montre pas son visage ? – Il y a bien longtemps que je vous attends, ajoute-t-il en s’approchant.

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Chapitre 4

Memoria

Je reste figée contre l'autel en dévisageant la silhouette à capuche noire. Elle avance vers moi, d'unpas lent, prenant bien soin de ne pas me montrer son visage. Un profond sentiment d'insécuritém'envahit, je me demande ce qui m'a pris de vouloir jouer les exploratrices et d'entrer dans cetteéglise. – Écoutez monsieur, je ne suis pas ici pour chercher les problèmes, je suis... – Je le sais, je sais pourquoi vous êtes entré aussi. Elle vous attire. J'ai attendu très longtemps votrevisite et mes pairs aussi. Je suis honoré de pouvoir vous parler. Pardon ? Cet homme est fou !Je recule et manque de m'étaler par terre, lorsque mes jambes heurtent une marche d'escalier. – Je vais y aller, je pense que c'est préférable... À nouveau, il m’interrompt. – Non ! Ne partez pas s'il vous plait. Je ne vous ferai aucun mal, mais restez. L'individu voilé s'arrête de marcher, sa voix résonne dans l'église et me glace le sang. On dirait un cride détresse. Le corps tremblant et la voix chevrotante je tente de lui répondre. – Vous m'effrayez. Je ne suis pas rassurée à l'idée de ne pas voir votre visage. Et puis cettediscussion me met mal à l'aise. Je ferais mieux de m'en aller, je n'aurais pas dû entrer. Généralement, je préfère avoir une discussion avec quelqu'un que je peux regarder dans les yeux.L'inconnu s'avance encore, et je commence à être vraiment terrifiée. Pourquoi je ne me mets pas àcourir ? Il a l'air âgé, il ne pourrait pas me rattraper vu sa démarche... Quoique. Le plus mystérieux,c'est que quelque chose en moi me dit de rester et de l'écouter.

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– Je comprends, mais il est préférable pour vous de ne pas me voir. Je me fige, imaginant le pire, à quoi cet homme doit ressembler sous cette immense capuche. Il doitavoir le visage marqué.Je m'apprête à lui demander pourquoi quand il arrive devant la cage en verre. Une main ridée se posedessus. Je fronce les sourcils en remarquant que sa peau ressemble à celle d'un grand brûlé. Il a l’airmince.Prenant mon courage à deux mains, je tente de me souvenir comment aligner une phrase sanshésitation. – Il n'est pas impoli de vous demander qui vous êtes, étant donné que vous m'attendiez... Histoire de savoir à qui j'ai affaire et qui je viendrai hanter s'il m'arrive quelque chose.L'homme réajuste sa capuche lorsqu'il remarque que je me déplace sur le côté, près de la sortie. Ils'empresse de me répondre. – Je suis un prête, le reste, ne vous intéressera pas. Sa voix a ce timbre si particulier, rauque, cassé. Il caresse le dessus de la boite, je peux davantageapercevoir un bout de son bras lorsque le tissu de sa cape glisse. Peau blanche, ridée comme unbrûlé. Cet homme a été brûlé.Je comprends maintenant pourquoi il refuse de se montrer. S'il a été brûlé, il ne doit pas être agréableà regarder. Une question me taraude, pourquoi brûler vif un homme de foi ?Qu'est-ce qu’il a pu faire ? Qui a pu faire ça ? – Savez-vous ce que c'est ? Je mets quelques secondes à comprendre qu'il parle du livre. – Un livre. – Un étrange livre n'est-ce pas ? Il vous intrigue ? Malheureusement, je dois cet intérêt à un trait de ma personnalité, que je devrais apprendre àcontrôler. L'Église en elle-même est intrigante, elle est remplie d'objets peu communs voir uniques.N'importe qui serait fasciné, au point de vouloir savoir ce que c'est et ce que tout ça signifie. Je doisavoir un problème pour ne pas bouger.Alors, certes, l'individu n'a pas l'air d'être violent, mais un jour je tomberai certainement sur unmalade qui voudra autre chose que me parler.Pourquoi je reste, sérieusement ? – Je... oui, étrange est le terme qui... conviendrait parfaitement à l'endroit aussi. Il a l'air d'êtreancien.

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Je montre du doigt le livre qui ne date pas d'hier. – Oh ça, pour être ancien, il l'est. Mais ce n'est pas un simple livre ancien. C'est un bout d'histoiremademoiselle. Bien plus importante que la Bible chrétienne ou la Torah. Houlà, je fronce les sourcils… d'accord je veux bien admettre qu'un livre puisse dater de plusieurssiècles et être aussi bien conservé que celui-ci l'est, mais de là à dire qu'il est plus important que cesdeux-là... il ne faut pas pousser non plus, je suis loin d'être stupide. – Et en quelle langue est-il écrit ? Il ne répond pas à ma question. – Approchez-vous... (L'étrange personnage doit remarquer mon hésitation) je ne vous ferai aucunmal. Je suis cinglée de rester là, de m'approcher d'un inconnu qui ne me rassure pas, mais je suis intriguéepar l'endroit, j'aimerais savoir que ce que c'est réellement. Depuis que je connais Dead, même siavant j'avais également un faible pour l'histoire, je m'y intéresse davantage.Arrivée à hauteur du spécimen, je regarde les deux pages ouvertes, des symboles, des mots écritsavec nos lettres à nous, mais dans un ordre incompréhensible. Je pense distinguer des nouvelles, unesorte de « s » inversé, un « r » à l'envers. J'étudie bien les symboles, ils ressemblent à des runes, dessignes astrologiques, des lettres à l’envers, mélangés à des chiffres. Étrange. – Ces symboles, ces lettres, appartiennent à une langue morte très ancienne, plus ancienne que lelatin ou le grec, reprend l’étrange personnage. – Vous la comprenez ? – À une époque oui. À une époque ? – Et vous savez alors, de quoi parle cette... Bible ? – Évidemment. Je serais presque prise au jeu. Je suis prise au jeu en fait, à cause de ma curiosité.Vilain défaut. – Elle raconte une version plus ancienne de la création du Monde ? Une sorte de Bible inconnue detous ? Comme celle de Marie-Madeleine par exemple ?

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Merci maman et ses documentaires ennuyeux. J'en ai retenu et appris des choses grâce à ça, j'ai uneculture générale. – Une Bible inconnue certes, mais cette Bible ne raconte pas l'histoire de Jésus Christ, elle racontecomment le bien et le mal, le Créateur - appelé aussi Dieu et la Mort, se sont alliés pour sauver lemonde de la destruction. Ce livre raconte comment ils ont permis à l'humanité de survivre. – Dans la Bible chrétienne, Dieu déclenche le déluge, c'est comme ça qu'il procédait pour sauver lemonde... Je ne suis pas convaincue parce qu'il avance. C'est trop mystérieux à mes yeux, trop irréels, cela faitfiction. – Oubliez la Bible, l'Ancien Testament, la chose que vous avez devant vous explique l'arrivée d'uneRace supérieure à la nôtre, elle raconte l'histoire, leur vécu, la raison de leur venue. – Et de quelle Race parle ce livre ? Après tout, on parlait bien de cité perdue sous l'eau, de la porte des enfers en Amérique, d'avions quidisparaissent et de fantômes. De plus, les vampires existent, alors pourquoi une autre Race.Comment rentrer dans les délires d'un fou, Faith ! – Je parle des vampires. Je me fige, ils sont prêts à tout, même à massacrer nos soi-disant origines. Soit ce bouquin date dumoyen-âge, soit, les individus étaient des fanatiques et croyaient à tout.D'après Dead, à cette époque, des tas de personnes écrivaient des choses étranges, des livres desorcelleries, de légendes. Pourquoi pas une Bible aux vampires ? – Les vampires sont venus nous sauver, Mademoiselle, ils ne sont pas là pour nous massacrer. Ilssont la clé qui nous sauvera. Où vit cet homme depuis quinze ans ? Il a oublié ce que j'ai vu de mes propres yeux. Les vampiressont venus éliminer les humains, ils les ont réduits en esclavage, en sous-hommes indignes de vivredans un minimum de décence. Les vampires ont massacré énormément d'humains lors de révoltes. Ilsnous ont tout pris. Notre liberté, nos pays, notre culture, nos droits.Je ne vois pas en eux des sauveurs, je vois une Race supérieure qui a décidé d'en écraser une autrepour son profit. Alors même si j'aime Dead et qu'il tente d'améliorer les choses maintenant qu'il estPrésident, que j'apprécie son frère et ses autres camarades, j'ai malgré tout beaucoup d'aprioris surleur Race. – Comment pourraient-ils nous sauver ? Depuis quinze ans ils nous éliminent.

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– Ils attendent le bon moment pour le faire. Ils doivent nous sauver, ils le feront. Car d’après celivre, il est écrit que la... – Faith ? Le récit du prêtre est interrompu par la voix de Decease qui résonne dans la petite église. Je metourne vers lui pour l’inviter à se joindre à nous.Je suis certaine que la théorie selon laquelle les vampires doivent sauver le monde va l'intéresser.Peut-être que j'aurai droit à d'autres explications... surtout que personne ne sait vraiment comment ilssont arrivés, c'est tenu secret, on ne laisserait pas un objet tel que celui-là trainer dans une Église àmoitié en ruine, s’il disait la vérité.Decease se fige, je le vois se liquéfier en découvrant l'homme à mes côtés, ce dernier se raidit aussi.Qu'est-ce qui est en train de se passer et que j'ignore. – Decease tu... Le vampire court vers moi, au moment même où mon étrange orateur s'enfuit en courant. – Hé attendez, vous n'avez pas fini de me raconter... Decease arrive à mon niveau, je croise son regard, ses yeux sont brillants. Je vois bien qu'il vientd'avoir un coup de stress.Pourquoi ? – Faith, sortons d'ici. Il pose une main dans mon dos et me presse de le suivre. Je ne discute pas, j'obéis. Je me tourne unedernière fois vers ce livre exposé, cherchant par quel endroit le prêtre a pu s'enfuir, il n'a pas eu letemps de finir sa phrase et ça va me travailler.Je pique un fard en sentant mon rythme cardiaque se calmer, en fin de compte j'étais bien apeurée.Lorsque Decease referme la porte et que je respire l'air de l’extérieur, je remarque que je tremble unpeu. Même effrayée, je suis restée, juste pour attiser ma curiosité.Un jour, je vais finir par me mettre vraiment en danger.

*** J'ai mis quelques minutes à me calmer, depuis que nous sommes sortis, je tente de croiser le regardde Decease, mais celui-ci est ailleurs.Depuis qu'il est entré dans cette église et qu'il a furtivement croisé le regard de cet étrange prêtre, iln'a pas ouvert la bouche, il s'est juste empressé de me faire sortir de là, en quatrième vitesse. Il est

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greffé sur son téléphone, ses doigts remuent sur le clavier tactile avec une rapidité qu'on pourraitjoindre au stress d'une conversation virulente. Avec qui discute-t-il ? Qui l'engueule et lui fait passerun mauvais quart d'heure ? – Decease ? Le vampire s'arrête de marcher à l'entrée de mon immeuble. Ses yeux bleus sont inquiets. Qu'est-cequi s'est produit pendant mon entrevue avec l'homme de foi ? Il a appris une mauvaise nouvelleconcernant un proche ? J'avoue être un peu perdue face à la réaction du vampire, je n'arrive pas àcerner ce qui a pu le mettre dans cet état de froideur. Je sursaute lorsqu'il me répond, je commençaisà faire le deuil d'une réponse.C'est familial les longs monologues intérieurs. – Faith, cette Église... C'est donc ça le problème, cette église miniature avec un prêtre fou, qui le tourmente. Je reconnaisque je suis un peu perplexe face à ce qu'il m'a dit, mais ce ne sont que les dires d'un homme seul. – Elle était étrange, effrayante même, le prêtre était cinglé, il m'a raconté une étrange histoire quim'a... Decease attrape mon bras et le serre fort pour attirer mon attention, sa voix est dure, tremblante,comme s'il était stressé. – Et cette histoire ? Tu l'as crue ? Je ferme les yeux et inspire à plusieurs reprises avant de lui parler. Même si les mois ont passé, jecrains toujours les accès de violence. Je sais que Decease ne me fera rien, mais sa main sur mon brasreste une main puissante qui peut faire des dégâts.Voyant certainement que je ne réponds pas, le vampire me lâche. – Navré, je... je n'aurais pas dû te saisir aussi fort, ce n'était pas mon intention. Je le dévisage et le vampire fuit mon regard, je serais prête à parier qu'il est en train de se maudired'avoir ouvert la bouche pour s'excuser.Alors comme ça il sait, Dead a dû lui dire ce qui s'était produit et surtout, ce qu'il ne fallait pas faireavec moi.Je me sens un peu gênée à l'idée qu'une autre personne que mon compagnon et... Louis sache ce quim'est arrivé dans le passé. Je n'ai plus envie de paraitre comme une humaine faible.Je pose ma main sur l'avant-bras du vampire pour attirer son attention, en douceur. – Ce n’est rien (il se tourne vers moi, ses yeux bleus vivants brillent, j'ai son attention)... écouteDecease, l'histoire qu'on m'a racontée était plutôt tordue... ce n'est qu'une légende non ? Je crois

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savoir que les vampires ne savent pas tellement eux même comment ils sont arrivés sur Terre... (Jevois Decease se raidir) pourquoi, est-ce que tu la connais cette histoire ? Elle est vraie ? Lesvampires savent comment ils sont venus au monde ? Je remarque que le vampire se crispe face à ma dernière question. Il s'écarte avant de me répondre. ˗ Je la connais évidemment, et je n'aimerais pas que tu croies des choses fausses qui t'embrouillentl'esprit. Ce prêtre est fou, ses histoires le sont tout autant. À l'époque où nous vivons, ce genred'histoires pourrait faire des dégâts au sein d'une population instable comme la nôtre. C'est vague lemoment de notre création. C'est un ramassis de conneries, créées par un dingue qui tentera un jour oùl'autre, une rébellion. Faith, ne t'encombre pas l'esprit avec ça, oublie, ce sont des mensonges. Deplus, le passé est le passé. Concentre toi sur l’avenir. Je suis surprise par son sérieux, il me regarde droit dans les yeux, comme s'il voulait marquer sesmots au fond de mon esprit. Il insiste sur cette histoire, Dead a dû lui parler de mes antécédents avecles vampires, j'en suis certaine. Et même si je suis presque certaine que l'histoire n'est qu'unelégende, j'ai du mal à me la sortir de l'esprit. – Ne t'inquiète pas pour moi. – C'est mon boulot de m'inquiéter. – De veiller sur moi, pas de veiller sur les choses que je pourrais apprendre et qui me blesseraient. – Détrompe-toi, en l'absence de mon frère, c'est moi qui veille sur toi. Je suis touchée, une demi-journée passée ensemble et déjà il se montre attachant et protecteur. Jecommence à comprendre pourquoi Dead a préféré me mettre son frère dans les pattes et pas Senan,qui est froid comme la glace. Un autre cœur tendre pour m'amadouer, c'était plutôt bien joué de lapart du vampire avec qui je vis. Decease me prouve qu'il peut tout à fait veiller sur moi, il en feracertainement un peu trop, mais ce n'est pas très grave. – Bon, je vais y aller... peut-être que Dead est rentré. Mouais, ça, je n'en suis pas sûre, j'espère qu'il sera là, même s'il est très tôt. Ce serait un miracle, sien arrivant dans l'appartement, je l’y trouve déjà.Je fixe longuement Decease et décide de déposer un baiser sur sa joue, en guise d'au revoir comme lefont les amis et les membres d'une même famille. J'ignore pourquoi j'en ai eu envie maintenant, maisje l'ai fait, il est si attachant...Decease recule de quelques pas, gêné, il ne s'y attendait pas. Sa main se pose à l'endroit où meslèvres se sont posées. Je souris en ouvrant la porte d'entrée. – Faith ?

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Je m'immobilise et me tourne vers lui. – Oui ? – N'oublie pas une chose : comme Dead, je protège ce qui est de mon sang. Avant que j'aie le temps de dire quoi que ce soit, le vampire renchérit. – Tu as le sang de mon frère en toi, mon frère t'aime, je t'aimerai autant que ma propre sœur. Jetenais à ce que tu le saches puisque toi et moi allons-nous retrouver souvent ensemble. Je teprotégerai, contre tout et surtout contre les autres. Je le regarde stupéfaite d'une telle déclaration, j'étais sûr que Decease pouvait être aussi sérieux queson ainé. Je suis touchée une seconde fois par ce jeune vampire. L'avantage d'être tombée sur desindividus comme les frères Creaving, c'est qu'on peut être sûr d'une chose ; de compter pourquelqu'un. C'est étrange que je ne m'en rende compte que maintenant. Mais ça ne m'étonne pastellement, je mets du temps à percuter les éléments importants. – Merci. Decease hoche la tête et m'indique la porte. – Rentre chez toi, belle-sœur. Mon numéro est sur le bloc note à l'entrée, enregistre-le et n'hésite pasà m'appeler quand tu en as besoin. Passe une bonne soirée. – Toi aussi. Sans rien ajouter de plus, le vampire disparait dans la nuit, je ferme la porte de l'immeuble et montechez moi sans un bruit.Il est encore tôt, peut-être vingt heures, tout est calme dans l'immeuble, mon appartement sera pareil.Je devrais envisager de prendre un chien, il m'occupera certainement plus que la télévision.Je regarde les étages défiler dans l'ascenseur, cette rencontre était vraiment étrange, tout commel'endroit, qu'est-ce que faisait cette petite église perdue au milieu des immeubles de riches vampires? New York est vraiment devenue une ville bizarre. Je tente de mettre cette histoire dans un coin dema tête, j'ai des choses plus importantes à penser.Le ding qui m'indique que je suis arrivé me fait sursauter comme d'habitude ; c'est comme ça quandon se perd dans ses pensées, je pense trop, il faudrait que j'arrête, ce n'est pas bon.J'entre dans l'appart et me fige en voyant de la lumière filtrer du salon. – Dead ? J'avance un peu dans l'entrée pour voir le salon et me tais lorsque j'entends sa voix, forte et énervée.

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Il a l'air visiblement en colère et il est rentré.Il est rentré ! – Bon sang, Decease, t'as merdé là ! Tu ne pouvais pas prendre ta voiture et passé de l'autre côté ?...Tu sais être plus persuasif ! Je t'ai connu plus persuasif merde !... Tu as oublié ? … Non tu sais trèsbien pourquoi elle restera... C'est l'histoire du con !... OK, OK, je vois.... Tu t'es expliqué ? Han t'esincroyable, tu ne pouvais pas la fermer ?... Oui je suis rentré chez moi... Je n'aurais pas dû ? Tu tefous de ma gueule, j'espère ? Ne pas rentrer après ce qui s'est... Mon vampire se tait, mon cœur fait un sursaut, il vient de me sentir. Question discrétion, j'aibeaucoup de choses à apprendre, mais comparé à la dernière fois, je « n'espionnais » pas, j'ai justefranchi la porte de chez moi pour rentrer.Dead se lève du canapé et se tourne vers moi. Son front est coupé en deux par une vilaine ride, cellequi le marque lorsqu'il est inquiet.À mon tour je fronce les sourcils, ce n'est pas dans ses nouvelles habitudes d'être là, à cette heure. Jetente de repenser à la discussion que j'ai surprise. Il se disputait avec son frère vis-à-vis de quelquechose, dont je n'ai pas vraiment saisi le sujet. Les Creaving sont des êtres qui savent parler vite. Desfois trop vite pour mon oreille d'humaine.Mon vampire me dévisage, il tient toujours son portable à l'oreille d'une main. Je lui souris, un légersourire, de quoi détendre cette vilaine ride, et ça marche. Je n'ai pas souri depuis longtemps de monplein gré, j'étais trop en colère après lui malheureusement. – Decease, je vais te laisser Faith est rentrée, ne t'inquiète pas je vais gérer. A plus. Dead raccroche, et jette son portable sur le canapé, je reste dans l'entrée, ne sachant pas quoi faire,avancer et l'accueillir comme ma mère faisait avec mon père lorsqu'il partait des jours entiers envoyage d'affaires, ou faire comme moi je fais, le dévisager, et rester plantée comme une conne en facede lui, sans savoir quoi dire.Je ne sais jamais comment me comporter, même après plusieurs semaines, même en sachant lessentiments que nous avons l'un envers l'autre. Surtout après ses histoires de mensonges et de non-dit. – Salut mon ange. Je décide de déposer mon sac et de retirer mon manteau, que j'accroche sur l’espace qui lui estréservé. Mon cœur s'emballe lorsque je croise son regard une seconde fois, il m'a manqué. Troisjours sans le voir c'était... long.Je me retiens de me jeter contre lui, je ne mérite pas une marque de tendresse après les derniersévénements, surtout après notre énième dispute. – Tu es rentré tôt, je constate. Ma voix est calme, je ne ressens pas la moindre trace de colère, juste le manque. Si j'hésite àmarcher vers lui pour l'embrasser,

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Dead ne se retient pas.D’un pas lent et déterminé, il me rejoint, mon rythme cardiaque s'accélère, ma respiration devientplus rapide…Rien à faire, Dead a cette emprise sur moi, il fait naitre un désir propre à nous et à ce qu'on vit. Jem'en veux d'avoir été autant en colère après lui, j'en ai oublié ce qui nous liait. Je ne résiste pas à l'emprise de ses bras qui entourent ma taille, ni lorsqu'il me serre contre lui. Jelève mon visage vers le sien, sans avoir le temps de lui dire quelque chose, il capture mes lèvres etm'embrasse durement.Je réponds à son baiser, il me mordille avec ses crocs ce qui m'attire des frissons. Sa langue poussecontre mes lèvres, je le laisse entrer sans contrainte. Un long gémissement résonne contre sa bouche,j'apprécie cette caresse chaude et terriblement excitante. Mes bras passent autour de son cou, je sensun désir brûlant naitre au creux de mon ventre.Bon sang, il a bien fait de rentrer tôt, je ne dirais pas non pour tester la théorie selon laquelle,s'envoyer en l'air avec son conjoint lorsqu'on est en colère aide à régler les problèmes.Le souffle court, mon vampire s'écarte de moi, les jambes encore tremblantes. – Oui je suis rentré tôt. Ça, c’est un baiser d’accueil !Je fronce les sourcils, pourquoi ? Dead n'a pas l'air calme. – Ça ne va pas ? Je demande, tu étais au téléphone avec ton... frère ? – Oui, j'avais Decease au téléphone. – Tu lui passais un savon ? Parce que sache qu'il a été très sympathique avec moi et... Je me tais, voyant que Dead ne m'écoute pas réellement. Il a l'air préoccupé.Contrairement à mes habitudes, j'hésite à lui demander ce qui ne va pas. Je pense qu'il est temps queje respecte ce qu'il me demande, ma curiosité est un très vilain défaut, qu'il faut que j'apprenne àmaitriser. Pour mon bien, celui de Dead, mon couple et le reste. Les réponses à mes questionsviendront le moment venu.En attendant, je n’oublie pas tout ce qu’il s’est passé, mais il faut que je trouve le moyen d’arrangerles choses entre nous, sinon, nous n’avancerons jamais. – Dead, je voulais te dire quelque chose. – Je t'écoute. – Voilà, je pense avoir un peu dépassé les bornes…

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Dead se met à sourire, oh non je ne compte pas lui dire, on oublie tout, je jette l’éponge. – L’autre jour en te hurlant dessus, mais… c’est plus fort que moi, je suis inquiète, j’ai du mal àaccepter qu’il se passe quelque chose dans ta vie d’aussi important et que tu ne peux et ne veux pas lepartager avec moi. J’essaie de comprendre et de me dire que tu as tes raisons, mais c’est très dur, etc’est plus fort que moi de t’en vouloir. Mais tu me manques. Dans ma colère je n’ai pas vu que tutentais de faire des efforts. Je suis comme ça Dead, je crie quand j’ai peur et que je suis inquiète,lorsque tout me dépasse. Tout me dépasse Dead, toi président, cette nouvelle vie, tout ce que tu mecaches, je n’ai pas eu le temps de m’adapter. Et… Le vampire se penche vers moi, ses lèvres embrassent les miennes pour me faire taire, il inspireprofondément en s'écartant, sa main caresse ma joue, son regard s'accroche au mien. – Non, tu avais raison, je pense qu’il faut qu’on parle de certaines choses, toi et moi. Tu mérites la vérité à propos de certains sujets.

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Chapitre 5

Une part de vérité

Je dévisage Dead, ai-je bien entendu ? Il a bien dit qu'on allait parler ? Je ne rêve pas ?Je m'écarte de lui et recule de quelques pas. Je suis perplexe, c'est étrange, j'ai attendu pendant dessemaines des explications, des réponses à mes questions, et maintenant que je touche au but, je ne disrien et me contente de le regarder dans les yeux.Parler de certaines choses, bon sang, il veut me parler. Je devrais hurler de joie et me dire, enfin ça yest, il a confiance, tout va bien, je vais enfin savoir et attiser ma curiosité, mais non, je ne ressensaucune joie.Dead me tend sa main, je baisse les yeux et admire les veines qui ressortent.Ma gorge se noue soudainement, la vérité c'est... effrayant finalement. Quand on ignore tout, on nepeut qu'imaginer, poser des hypothèses et les changer si elles ne nous conviennent pas, tandis que lavérité, elle, on ne peut pas la changer.Je crois que j'ai peur, et ça se confirme lorsque je tends la main pour saisir celle de Dead, elletremble, comme doit trembler mon corps tout entier. – Ça va ? Me demande le vampire en encerclant ses doigts aux miens. Si ça va, je ne sais pas trop, je commence à être stressée. – Tu trembles. – J'ai un peu peur Dead. Dead se met à sourire dévoilant ses canines. Il se penche et dépose un baiser sur mon crâne, toujourstendre, toujours aimant. Son nouveau poste ne l'a pas changé. Il n'y a que moi qui change, au début denotre relation, j'étais la petite humaine blessée - meurtrie par la vie commune que j'avais eue avec unvampire violent - colérique et froide.Au fur et à mesure, grâce à Dead, je me suis reconstruite à ses côtés, pour redevenir une femme quime ressemblait autrefois, avant de devenir une esclave. Une femme curieuse, avec son fort caractère,mais avec de nombreuses inquiétudes et peurs. J'ai peur du monde dans lequel nous vivons, il y a tropde secrets, trop de changement.

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Parfois, surtout maintenant, une petite voix dans ma tête me dit, il était génial le temps où tu étais tropoccupée avec tes problèmes pour voir la réalité qui t'entourait. – Ne t'inquiète pas (ne pas m'inquiéter, il est drôle lui, c'est plus simple à dire qu'à faire. Les lèvresde Dead glissent vers mon oreille, je sens son souffle chaud me caresser la peau) suis-moi. Dead m'entraine dans le salon où la télévision est allumée, le son coupé. Le vampire saisit latélécommande et l'éteint sans chercher à comprendre quels sont les sujets dont traite l'émission. Jereste debout, il me lâche la main et me fait face. Ses yeux bleus nuit, aux pupilles si particulières, medévisagent avec envie.Je me mets à rougir lorsque je le vois retirer sa cravate, sa veste de costume et sortir sa chemise deson pantalon.Peut-être qu'il veut qu'on fasse l'amour une dernière fois avant que je sache ce qu’il a à me dire, etque je décide de m'enfuir en courant.Ce qui serait compréhensible, je l'ai déjà fui une fois quand il a appris ce que je cachais. Pourquoi jene partirais pas en courant en apprenant ce que lui cache depuis des mois ?Sans demander ce qui lui traverse l’esprit, j'enlève mes chaussures et retire ma ceinture pour memettre à nu. En entendant le rire détendu du vampire, je stoppe ce que je suis en train de faire. Lesmains sur mon jean, je le dévisage, mon cœur rate un battement en le voyant.Dead est torse nu, son torse musclé et tatoué est libre à ma vue. Une chaleur bien particulière envahitmon corps et vient se nicher au creux de mon ventre, là où Dead aime se perdre. – Qu'est-ce que tu fais Faith ? Je fronce les sourcils, il est stupide ou quoi ? – Je me déshabille comme toi. (Dead sourit davantage, je pense que je l'amuse) Pourquoi, tu préfèresle faire toi ? Parce qu'habillés, on ne fera pas grand-chose. Dead passe sa main dans ses cheveux, apparemment gêné, qu'est-ce que j'ai dit ? Pourquoi il a l'airde se retenir de rire ?Le vampire s'approche, il me caresse la joue. Je frissonne sous ce contact tendre. Un pincement aucœur me rappelle qu'il y a bien longtemps qu'on n'a pas été proches. Même la dernière fois, dansnotre chambre ce n'était pas de la tendresse, juste de l'envie, un besoin pressant d'avoir le corps del'autre. – Qui a dit qu'on allait faire autre chose que parler pour l'instant ? Oh... je détourne le regard, légèrement honteuse. – Tu... (je montre du doigt sa chemise et sa veste, avant de me mettre à rougir en souriant comme uneidiote) enfin, tu retirais tes vêtements et...

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Bon sang, je préfère me taire, je suis stupide et naïve parfois, mais il ne m'a pas aidée pour le coup.C'est lui qui me fait passer pour une quiche sans cervelle, ça l'amuse en plus, le con. – Je ne comptais pas te sauter dessus Faith avant de te parler. (Voilà, j'avais bien reçu le message,enfin mon hémisphère sud l'avait bien reçu) Pas que je dirais non, tu me manques, ton corps aussi, j'aienvie de toi constamment, mais je sais me contrôler. Je sais attendre. Je lui souris tristement, je sais qu'il sait attendre. Il m'a attendu un long moment avant de m'avoir, il aété patient, d'une patience inhumaine, propre à lui seul. Quel autre homme dormirait avec vous, àmoitié nue sans vous toucher mis à part ses bras autour de votre taille. Personne, sauf Dead. Mêmemoi je n'ai pas le quart de sa patience, je ne sais pas ce que c'est attendre, la preuve, je n'ai pas su lefaire quand il me l'a demandé.À la place, parce que je suis moi, et que jamais je ne changerai, je lui ai fait la tête, j'ai été froide etméchante, en colère pour diverses raisons. Ouais, parfois je me demande ce qu'il fait avec moi, alorsque je ne lui ressemble absolument pas. C'est un vampire et un homme merveilleux et moi... je suismoi. – Houlà, pas de pensées tristes mon ange, personne n'a de raison de l'être. – Je n'ai rien dit. – Tu n'as pas besoin de le dire pour que je le voie. Tu penses peut-être que je ne te regardais plusdepuis que j'ai pris la Présidence de ce pays, mais c'est faux. Je te connais plus que tu ne le penses.Je pourrais presque me vanter de te connaitre par cœur. Dead part s'asseoir sur le canapé avant que je ne puisse dire quoi que ce soit d’autre, d’unmouvement rapide, il m'attire sur ses genoux.Le vampire m'installe à cheval sur lui, l'une de ses mains se pose sur ma taille, l'autre dans mescheveux bruns qu'il fait glisser entre ses doigts. – Tu es magnifique. Non, c'est lui qui est magnifique, je suis une femme des plus banales, avec des hanches, un visagerond et certainement des cernes dus à la fatigue. Et même si depuis mon arrivée ici, j'ai (re)découvertle maquillage, je reste banale. Je ne pourrai jamais monter sur mes grands chevaux en disant que jesuis une beauté, non jamais.Mais lui... lui est magnifique. Il respire la virilité, ses traits sont marqués sur son visage comme undieu grec, et ses yeux... mon Dieu ses yeux. Même si physiquement, il est plus que canon et désirable,qu'il a tout ce qu'il faut, où il faut, ce que je préfère après son cœur, et son humour ce sont bien sesyeux.Ils sont différents des miens, d'une couleur plus éclatante et vivante. Tout s'éclaire, lorsqu'on saitpourquoi ils ont ces sortes de petites décharges en vaguelettes, et même si je sais ce que c'est, ils neme dégoutent pas pour autant. Rien ne me dégoutte chez lui.

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– Et pas de pensées où tu te dénigres. C'est hors de question, ou je te montre à quel point tout ce quetu penses est faux. À mon tour, je passe ma main dans ses cheveux noirs et courts. – Tu ne tentes pas de m'amadouer en me disant de belles paroles hein ? – Non, je te le dis parce que j'en ai envie maintenant, et qu'il m'était impossible de le faire durant cesdernières semaines...(Le vampire marque une pause) peut être aussi, qu'une part de moi craint qu'après t'avoir parlé, tu neveuilles plus croire un mot qui sort de ma bouche, alors j'en profite. Je remarque dans son regard qu'il est inquiet, je le comprends, moi aussi je m'inquiète de maréaction, de ce que je vais en penser, et comment je vais réagir face à la vérité.Je ne sais pas si je serai assez forte pour l'affronter, si jamais elle ne me plait pas. – Je ne peux rien te promettre à ce sujet Dead. – Je sais, mais constate que je ne te demande rien. Juste d'écouter. – Et poser des questions ? Comme maintenant, il y en a une qui me brûle les lèvres. – Et poser des questions, mais sache que je ne pourrai pas toujours te donner la réponse. Ah... une sorte de semi-vérité en fin de compte. Il veut me révéler certaines choses, mais pas toutes.Oui, mais une part de vérité est préférable au silence, prend ce qu'il te donne, et ne fait pas chier. – D'accord... (Je pose ma main sur sa bouche pour éviter qu'il commence avant que j'aie posé LAquestion) Pourquoi maintenant ? Dead soupire, eh oui, c'est primordial pour moi de savoir pourquoi maintenant, et pas demain ni hier,ni dans un mois. Pourquoi ce soir et pas un autre ? – S'il te plait, je veux juste savoir pourquoi ce soir et pas un autre. Dead hésite quelques instants, il doit chercher une excuse. – Non Faith, je t'ai promis la vérité, et je te la dirai lorsque je pourrai. Mais ne m’en demande pastrop ! Le début, c’est déjà pas mal je trouve.

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Je fronce les sourcils pour le dévisager, il exagère c'est la troisième fois qu'il lit dans mes penséessans mon accord, il sait que j'ai horreur de ça. – Excuse-moi, reprend le vampire. – Ce n'est rien, demande si tu veux savoir ce que je pense, du mieux que je pourrais, je te le dirai... àvoix haute. Ce qui se trame dans ma tête doit rester dans ma tête. – D'accord. – Alors ? Pourquoi ce soir ? Le vampire inspire et resserre ses mains sur mes hanches. Ses yeux dans les miens, il me répond avecle plus de sincérité possible. – Parce que... j'ai bien réfléchi, suite à notre dernière dispute. J'ai bien réfléchi aux solutions pournous sortir de notre pétrin, toi, moi, nos désaccords, et nos visions des derniers événements, qui sonttotalement différentes. Ne prends pas ça comme le pire des défauts, parce que non, j'aime être avecune femme qui pense différemment de moi, ça m'aide à me remettre en question et à changer, pourdevenir quelqu'un de meilleur. Sauf que tu me manques Faith, d'accord, cela ne fait que quelques moisque nous sommes ensemble, mais je t'aime et tu me manques. Nos soirées, la complicité qu'on avaitcréée me manque. Je ne veux plus de cette situation où chacun fait la gueule à l'autre, parce qu'aucunne veut faire d'effort. Je veux rentrer à la maison et te trouver souriante, je veux pouvoir dormir avectoi, contre toi après t'avoir fait l'amour durant des heures. Je veux vraiment partager cette nouvellevie avec toi.Mais pour ça je dois te parler. C'est maintenant que je dois le faire, avant qu'il ne soit trop tard. J'aientendu ton ultimatum et je ne suis pas rentrée de trois jours pour ça, pour réfléchir, tenter de trouverles mots et la façon de te parler. Certains événements aussi sont entrés en jeu pour me convaincre. J'aientendu ce que tu voulais et tu désires des réponses aux questions que tu te poses, et ça depuis ledébut de notre relation. Aujourd'hui, je suis prêt à te donner, celles pour lesquelles je suis autorisé àte répondre. Désolé mon ange, je ne pourrais pas tout te révéler, mais sache que le jour où jepourrai, tu sauras absolument tout. Mais en attendant ce jour, je peux te parler de certaines choses.Sur moi, sur ce que j'ai été, sur ce qu'on va devenir et sur ce que j'ai pu faire. Je lève la main pour l'interrompre ce qui a l'air de détendre le vampire. – Oui mon ange ? – Question. – Réponse. Nous sourions tous les deux, non Dead, on ne va pas jouer à ça ce soir. On parle sérieusement, on a

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dit. – Je t'écoute, rajoute le vampire. – Ces... secrets, pourquoi tu ne peux pas m'en parler ? Je vois Dead foncer les sourcils, hésitant tout en réfléchissant. J’entends les battements de mon cœurdans mes oreilles. Je remarque que je retenais mon souffle lorsque Dead parle enfin. – Je suis tenu par... disons une sorte de vœu de silence. Je le dévisage, alors là... je ne m'attendais pas à ça. – Comme les prêtres ? Dead me répond et me parle avec beaucoup de sérieux.Il est sérieux ! – Oui, mais c'est beaucoup plus sérieux qu'un engagement. C'est... une question d'honneur. J'ai juré degarder le silence sur ces secrets, il y a bien longtemps. Faith je te jure que c’est la vérité ! Je n’ai pascherché une réponse saugrenue, juste la vérité. Ce que je suis, qui je suis, mes croyances sont ce quime forme, si jamais je les trahis, je perdrai mon honneur. Et le connaissant, son honneur et sa parole n'ont pas à être remis en question, lorsque Dead jure sureux. Alors même s'il m'aime, que ça me fait royalement chier de ne pas TOUT savoir, il ne le briserapas. Pas la peine d'insister. Alors, je n'insisterai pas. Surtout qu'il a bien mentionné qu'à un momentou un autre, je finirai par l'apprendre.Houlà, mon cœur s'emballe, les secrets, c'est dangereux à mon goût. – Continue, je lance. – Sache que ce que tu apprendras, ce que je cache, est très important, et que de ces choses, ildécoulera beaucoup d'événements, mais tu sauras, et je serais là. Sache aussi que mon silence n'estpas de mon ressort, du moins à ce sujet. Et je tenais à commencer par là. À te dire qu'en plus de toutce qui s'est produit, il y a ça entre nous, un secret. À toi de voir, si tu peux vivre avec ça. Dans lamesure où chaque jour, la vérité à ce sujet peut te tomber dessus… Et une fois que tu sauras, ce jour-là, nous pourrons en parler tous les deux. Mais la vérité ne peut pas sortir de ma propre bouche. – Donc si j'apprends ces choses par moi-même.... – Je ne t'empêcherai pas de les savoir. – Et si un jour j’apprends toute la vérité et que je t'en parle ? Tu me diras ta version des choses ?

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– Si un jour tu apprends tout, et que tu m'en parles, bien sûr je te répondrai. Mais de moi-même je nepeux rien te dire. Il faudra que tu sois sûr de toi. Je regarde longuement Dead, je l'écoute avec attention, en essayant de retenir un maximum de chosespour l'analyser. C'est déjà énorme qu'il me dise qu'il y a bien quelque chose d'important, mais pourune bonne raison, il ne peut pas me le dire, et pour une fois ce n'est pas qu'il ne VEUT PAS comme àson habitude, mais qu'il ne PEUT PAS. Et ça a l'air sérieux. – Ce n'est pas une excuse bidon, ton vœu de silence ? Je demande soudainement. Dead fronce les sourcils, comme si ma question le vexait. Je fais de même, parce que c’est la bonneexcuse ça, je veux être certaine qu’il ne se trouve pas une autre raison que la vraie. – Aussi sérieux que l'amour que je te porte. Même si le nôtre est un peu maladroit, je sais qu'il estsincère et fort. Je ne plaisante pas quand je te dis que je ne peux pas. Je ne peux vraiment pas, ce n'estpas de mon ressort. Je vois. Donc, ce qu’il me propose, c’est une sorte de marché. – C’est donc un marché que tu me proposes ? Tu t’engages à me dire la vérité, ou ta « version deschoses » si, de mon côté je la découvre. – C’est exact, une sorte de marché en quelque sorte. – D'accord... tu peux continuer. – Sûre ? – Certaine, parle. Je ne m'éternise pas à parler, qui sait ce qui peut arriver dans les prochaines minutes, qui pourrait lefaire partir en catastrophe, comme l'autre nuit. – Maintenant que tu sais ça... je vais pouvoir te dire que nombreuses sont les choses qui me lient àces... secrets. Par exemple... (Sa main touche à nouveau son tatouage) ça, ce dessin, mon tatouage, ilest directement lié à ce que je ne peux pas te dire. Je l'ai depuis très longtemps, beaucoup plus que tune peux l'imaginer. En réponse à une question que tu m'as posée il y a longtemps, la deuxième couchequi le recouvre n'est pas là par hasard, je l'ai fait exprès. Mon tribal couvre d'autres dessins et si jel’ai fait, c’est pour protéger mon secret des regards indiscrets… Je sursaute en sentant sa main prendre la mienne et la poser sur son torse nu, Dead fait glisser mesdoigts sur sa peau, et je sens sous ma peau, des reliefs que mon œil n'arrive pas à apercevoir sous

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l'encre. – Ce qui m'amène à te dire, reprend Dead, et t'avouer que je t'ai menti sur un point, mais, c'étaitvraiment par besoin. Pour protéger ce que je ne peux te dire. Aie, mon rythme cardiaque s'emballe, sur quel point il m'a menti ? Je commence à respirer fort, lestress et la peur mélangée ce n'est pas très bon. – Sur quel point tu m'as... menti ? Je demande d'une voix tremblante. – Mon âge. Je fronce les sourcils, et soupire, presque soulagée, le con, je m'attendais à pire. – Ton âge ? Tu n'as pas l'apparence d'un beau mec de trente ans en fin de compte ? Quarante anspeut-être ? – C'est bien tu plaisantes... (Oui, ça me détend) alors non, j'ai bien et j'aurai toujours l'apparenced'un beau mec de trente ans... juste que j'ai trente ans depuis bien plus longtemps que 752 ans commeje l'avais dit. – Quel âge as-tu alors ? – Plus de 700 ans. – C'est-à-dire ? Tu as mille ans ? Deux mille ? Cinq cents ans en fait ? Dead sourit, mais ne répond pas. J’en déduis rapidement qu’il ne me répondra pas. – Tu ne peux pas me dire ton âge réel, en fait ? Il secoue la tête, effectivement, il ne peut rien me dire, au moins je sais qu'il est plus vieux, mais...han, c'est trop frustrant et énervant de ne pas savoir exactement.Et intriguant de ne pas savoir, pourquoi je ne peux pas savoir. C’est son âge, ce n’est rien ! À moinsque ce petit détail me permette de déduire beaucoup de choses… – Ça m’énerve de ne pas savoir ça, je lance, merde, tu sais que j'ai vingt-cinq ans, c'est le B.A.-BAd'un couple de savoir ça, comme la date de naissance de l'autre, d'ailleurs j'ignore la tienne encore,alors que toi, tu la connais et tu l'as mise en code d'accès. – Un jour, tu le sauras, en attendant, tu peux imaginer ce que tu veux. Ça va te déranger de coucheravec un vieux ?

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Je souris malgré tout. Il rêve, j'espère ? Même avec 752 piges, il m'excitait, ce n'est pas quelques...années, siècles.... en plus, qui vont altérer mon désir pour lui. – Ça ne change rien. – J'en suis ravi. Mes mains sont toujours sur son torse, je profite de ce moment où je suis à fleur de peau, où je flippeparce que je ne sais pas ce qu'il va m'apprendre qui risquerait de me faire fuir. J'ai besoin d'entendrela vérité, mais elle m'effraie. Mes doigts caressent sa peau dépourvue de poil, elle est douce, et il estjuste excitant comme jamais, assis sur le canapé, non... il est vautré en fait. – Continue. – Tu ne dis rien. Étrange hein ? Miss question qui se tait. Comme quoi tout arrive. Je sais la fermer de temps en temps. – Tu devrais être content pour une fois, je te laisse parler sans t'interrompre, ni pour te gueulerdessus. Profite, parle. Ma voix est calme, j'attends les nouvelles « informations ». – Maintenant... (Je sens Dead hésiter) on va pouvoir parler de ce qui s'est produit récemment. – Le coup d'État ? Mon vampire caresse le bas de mon dos, des frissons me parcourent la peau, et viennent mourir aucreux de mon ventre. Je sens que cette conversation va se terminer de façon très sensuelle, sans cri nicolère, à poil sur le tapis. Waouh, j'ai une imagination débordante.Dead hoche la tête en guise de réponse.On rentre dans le sujet tabou de ces dernières semaines, sujet sensible. – J'ai fait ce coup d'État pour prendre le pouvoir. Mais pas pour les raisons que tout le monde pense.Si Campbell n'est plus au pouvoir, c'est pour une bonne raison. De plus, tout commençait à partir danstous les sens, le pays connait de grosses crises, des émeutes, de nombreux conflits, il fallait quej'agisse maintenant, je n'avais plus le temps d'attendre. Il y a quinze ans, lorsqu'ils ont décidé deprendre le pays, nous sommes tombés en désaccord sur des tas de sujets. Je n'ai rien pu faire parcequ'il avait plus de vampires de son côté, de plus j'avais... une affaire en cours. Je ne pouvais pasdiriger un pays, et la résoudre en même temps. Je ne voulais pas diriger surtout. J'étais contre ce coupd'État, je ne voyais pas la peine de le faire, c'était contre notre éthique, notre but... mais ils l'ontquand même fait.

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Mon cœur se serre, j'ai mal soudainement, les souvenirs de la perte de mon père reviennent d'un seulcoup. – Tu es en train de dire que tu as participé à tout ça ? Ma voix tremble et je vois de la peur dans les yeux de Dead. – Non, non ! J'ai toujours été contre ce coup d’état, Bon Dieu ! Sauf qu'à l'époque, certains fidèlesvoulaient que je dirige et j'ai dit non, parce que j'avais des affaires à régler, je n’étais pas prêt àdiriger ce pays, je voulais attendre. Mais Campbell a toujours su qu'il ne faisait que me garder laplace au chaud, parce qu'un jour, j'allais me venger de ce qu'il avait fait aux humains, de la duperiedont il avait fait preuve à mon égard. Je déteste qu'on me prenne pour un con. Je dois être toute pâle lorsque je m'exprime. – Tu n'as rien fait pour l'empêcher quand ils... – Faith... La voix de Dead est douloureuse. – Campbell savait que son poste n'était que temporaire, il savait que ce qu'il faisait, ce n'était que tegarder la place au chaud parce que tu allais te venger, mais... Tu voulais ce qu'il a fait ? Nous réduireà l'état d'esclaves ? Tuer des tas d'innocents, les dirigeants de ce pays par exemple. Nous diriger... Mon père entre autres.Je lève la voix sans m'en rendre compte. Il ne faut pas que je m'énerve, il faut que je reste calme.Sinon, je sens et je sais que ça gâchera tout. Et je ne veux pas gâcher ce moment que j'attends depuistrès longtemps. Mais c'est dur de ne pas s'énerver, très dur. – Non, bien sûr que non ! Je ne voulais pas que les humains finissent ainsi… – Mais tu as laissé faire ! On a dit, « on reste calme et on ne s'énerve pas Faith ! »Dead et moi nous nous dévisageons, chacun de nous comprend qu'il doit terrer sa colère, si nousvoulons repartir sur de bonnes bases. – Avais-je le choix Faith ? Reprend calmement Dead, non. – Pour ce que je ne peux pas te dire, je n'avais pas le choix, il fallait que je finisse un projet. C'étaitvital. Je n'avais pas le choix. Je ne voulais pas ça, mais ça s'est produit quand même.

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– Quel projet ? – Bébé... Je suis surprise de l’entendre m’appeler ainsi, rares sont les fois où il m’appelle ainsi. Je soupire. – Ton projet, tu ne peux pas m'en parler? – Navré, c'est lié... – Aux secrets. À ton secret surtout. Je sens que cette histoire de « secrets » est une putain de bombe qui va faire des tonnes de dégâts,lorsqu'elle explosera. – Voilà... n'oublie pas que nous sommes des vampires et les vampires sont des êtres dominateurs.Campbell a eu soif de pouvoir et a pété un plomb, à l'époque je n'ai rien pu faire. – Mon père est mort à cause de ce coup d'État. Ça sonne comme un reproche. Mais je ne devrais pas le faire à lui. Dead caresse mes hanches. – Je suis malade mon ange, crois-moi, quand tu me l'as appris, je m'en suis voulu. Parce que j'ai faitune terrible erreur à l'époque ; de ne pas avoir fait plus pour éviter tout ceci, j'ai été contraint dem'éloigner quelque temps, on ne peut rien prévoir, je n'avais pas prévu la soif de sang des vampiresqui m'entouraient. Je le regrette chaque jour, surtout depuis que je sais pour toi. – Et pourquoi tu as fait le tien maintenant ? Quinze ans plus tard ? – Parce qu'il était temps. Mon affaire était sur la bonne voie et... le pays souffre trop. Il faut du tempspour préparer tout ça. D'ailleurs, je devais le faire bien avant ton arrivée dans ma vie, mais... tu esarrivée et j'ai repoussé. Pour m'occuper de toi. Si j'ai pris le pouvoir à Campbell, c'est pour tenter derendre à l'Amérique un semblant de vie normale. Je n'aime pas vraiment l'idée de la diriger parce quej'ai l'impression d'être comme Campbell, mais je me dis qu'après ce que j'ai mené en quinze ans pourtenter de défendre les hommes, je peux réparer les erreurs. Je vais donc diriger ce pays. Et rectifierles erreurs commises. J'ai dû, pendant quinze ans, tout préparer avec les gars (je penseimmédiatement à Louis, Deryck, Trenton et les autres, ils savaient tous et n'ont rien laissé paraitre) ona fait du mieux qu'on a pu. Mais on savait qu'un jour, on allait se retrouver à la tête des États-Unis,parce qu'aucun peuple ne mérite de crever comme le nôtre. Je dévisage Dead, un silence de plombs règne dans le salon, j'assimile tout, ce qu'il me dit, ce que jeressens. C'est... énorme ce qu'il vient de m'apprendre. J'avais compris en lisant des articles que Deadn'était pas pour le coup d'État, et qu'il défendait depuis quinze ans le droit des humains, mais... une

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part au fond de moi a du mal à digérer cette histoire, je pense que jamais je n'arriverai à l'acceptercomplètement. C'est comme ça, il y a des choses qu'on n'oublie pas.Je pense que ce qui me fige le plus et me fait taire n'est pas le fait d'apprendre quelque chose dont jeme doutais déjà, mais plutôt de remuer le couteau dans la plaie, en l'occurrence ce qui s’est produit ily a quinze ans. Dead rompt le silence après de longues minutes à tenter de savoir ce que je pense. – Tu m'en veux ? J'inspire avant de lui répondre. Je tremble de tout mon corps. – De m'avoir caché tout ça ? Pour le premier coup d'État ? Le deuxième ? Et le reste ? – Oui. Je soupire, je ne suis sûre de rien en fait. – Je ne sais pas Dead...c'est confus... j'ai vraiment l'impression d'aimer un inconnu. Alors d'un côtéj'ai mal, parce que la partie due à cet événement passé qu'est le changement, m'est douloureuse, maisde l'autre… je t'admire profondément pour le combat que tu as mené ces années pour changer ladonne et rectifier le tir, rendre aux humains ce qu'ils méritent. Je dévisage Dead, il me regarde avec douceur et... amour. – Qu'est-ce que j'ai dit pour que tu me regardes ainsi ? – Tu as dit que tu m'aimais, tu ne le dis jamais. Alors je savoure ce moment (sa main passe dans mescheveux,) sauf que tu n'aimes pas un inconnu, tu aimes un homme très secret, qui t'aime et veut teprotéger de nombreuses choses. Si je me tais, c'est pour toi, uniquement pour ta sécurité, notre avenirà tous les deux. Qu'est-ce que tu crois Faith ? Que si je pouvais tout te dire, absolument tout, je m'enabstiendrais ? Détrompe-toi, je te raconterais tout. Je n'aurais plus aucun secret pour toi. Sauf que jene peux pas. Je t'aurais dit des tas de choses depuis le début si j'avais pu. Et je le crois. – Où est Campbell à présent ? Je suis quasi certaine qu'il ne me répondra pas, mais je pose la question quand même. J'adoreraissavoir que ce bouffon est mort. Mais je doute que Dead l'ait tué. – Loin d'ici. Il y restera très longtemps. Tu n’en seras pas plus reste résonne en échos.D'accord, un jour je me doute qu’il reviendra et ce jour-là je me ferais un plaisir de le trouver et de

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lui régler son compte, je m'abstiens de dire à Dead, il n'a pas besoin de savoir ça.Je reste immobile sur les genoux de Dead, j'encaisse peu à peu tout ce qu'il vient de m'apprendre,c'est beaucoup de choses, beaucoup de réponses à mes questions.Je ne suis pas en colère, je suis surprise, étonnée, sous le choc certainement. Dead m'a quand mêmeappris des vérités renversantes, mais il les a dites, et bon sang, il vient d'avoir un courage fou. Je nele regarde plus, je regarde le vide. Je tente d'analyser ce qui se passe en moi.Est-ce que je lui en veux ? C’est la principale question que je me pose. Je cherche de toutes mesforces la réponse. Je n'ai pas envie de lui en vouloir en fait, il n'est pas parfait c'est sûr, il a fait deserreurs et m'a avoué des choses qui devraient m'énerver, comme ce qu'il ne peut pas me dire. – Tout va changer Faith. Je me tourne vers lui, les larmes aux yeux, je le crois.Dead me caresse la joue, pour m’apaiser. – Est-ce que je poursuis ? Je vais me mettre à pleurer, mais bon il parle, c'est rare et j'ai tellement attendu... je hoche la tête,incapable de dire quoi que ce soit. Je n'arrive pas à croire qu'il s'ouvre enfin. Même si ce n’est qu’unpeu, c’est déjà ça. – Maintenant qu'on a fini sur tous les sujets qui nous entourent... Dead m'attire plus près de lui, mon entrejambe vient se frotter à la sienne. Immédiatement, la chaleurirradie mon corps. – Il ne reste plus que toi et moi, et tout ce que je ne t'ai pas dit et que j'aurais dû faire… J'ai merdé,parce que certaines choses, comme mon sang et ses effets, tu aurais dû le savoir depuis bienlongtemps. Alors ce que t'a dit Queen est vrai, tu ne vieilliras plus, physiquement et intérieurement, tuvas rester figée ainsi durant plusieurs siècles, car... du sang de vampire dans l'organisme d'un humainmet des siècles à s'estomper. Ça ne fait pas de toi une immortelle, non, tu n'es pas à l'abri d'unemaladie, d'un bus. Tu peux mourir... (J'entends la peur et l'inquiétude dans sa voix) tu peux avoir desenfants aussi (il sourit) avec moi. (Ouais ben ça... ce n'est pas demain la veille) Et ça même dans lesprochains siècles. Tant que mon sang ne s'estompe pas en fait. Tu vas rester aussi magnifique que tul'es déjà. Étrangement, ses révélations « soft » me relaxent un peu. – Et mes yeux (Dead caresse de ses pouces mes cernes) c'est vrai ce qu'on raconte, ce sont des âmesqui les hantent. J'en ai beaucoup. Et je ne les aime pas. Je n'aime pas ce qu'ils signifient. Mais ils sontlà, comme ton tatouage, on doit faire avec. Moi je les aime ses yeux.

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– Et pour finir... je t'aime Faith.

*** Je dévisage Dead, mon cœur se serre, je me mets à sourire. Il m'a dit énormément de choses et je leremercie de l'avoir fait. J'ai longtemps attendu, des semaines, et j'étais persuadé qu'on allait resterdans cette situation peu agréable à se faire la gueule sans cesse parce que, je ne ferai jamais lepremier pas.Je suis trop têtue pour changer d'avis, mais Dead l'a fait. – Merci de m'avoir parlé. Dead m'attire contre son torse et me serre contre lui. Je me cale dans ses bras, la tête dans son cou. Ildégage sa chaleur ambiante qui lui est personnelle, c'est fou comme il est simple de se sentir ensécurité alors que l'instant d'avant, j'étais inquiète. – De rien, mon ange, de rien. Est-ce que ce que tu as appris te convient ? – Ce que j’ai appris me suffit pour l’instant, on a fait une sorte de marché qui me convient, je pense.J’espère pouvoir trouver les réponses aux nouvelles questions que tu viens de faire apparaitre dansmon esprit. Je te remercie sincèrement, de t’être ouvert à moi, même si ce n’est qu’en partie, je n’endemander pas plus. Je m’approche de lui, et serrer contre sa poitrine, je profite de notre étreinte. – Tu restes toute la nuit ? Tu ne repars pas ? Je demande au bout d'un moment. Je remue dans ses bras, mon bassin se frotte au sien, dans un mouvement plus que suggestif, Deaddurcit sous moi et je commence à chauffer de l'intérieur.Mon cœur commence à prendre un rythme irrégulier. Je crois que j'ai envie de lui, je suis étrange,désirer quelqu'un dans ces circonstances. Mais avec Dead... j'étais censée dès le départ le détester etau lieu de ça, je l'ai désiré. Dans des circonstances toujours inappropriées. Tant pis. – Je reste toute la nuit, je ne repars pas. – Sauf si on t'appelle. Comme l'autre nuit.Dead me redresse pour pouvoir me regarder dans les yeux, je remarque cette étincelle particulièrelorsqu'il est excité.

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– Non, même si on m'appelle, je reste. Parfait, je pense qu'on a bien besoin de souffler là.Je m'installe plus confortablement sur ses genoux pour me laisser l'accès à la ceinture de sonpantalon. Mes doigts viennent agripper la sangle pour la défaire je vois déjà une bosse se former plusbas. – Qu'est-ce que tu fais ? La voix de Dead est rauque, il se trahit tout seul, il tente de rester impassible, le mec qui n'a pas faitexprès de discuter pour baiser ensuite. Il est comme ça, Dead ne demande pas, ne fait pas l'hommequi ne pense qu'à ça, il me respecte trop. Je me dis que dans quelque temps lorsqu'on se sera plushabitué l'un à l'autre, il ne se gênera plus.Ah on n'en fait plus des comme toi Dead. – On pousse la réconciliation jusqu'au bout, je réponds en retirant la ceinture d'un coup. – On n'est pas obligés. – Non c'est sûr, mais j'en ai envie. Je défie du regard Dead de me dire l'inverse. Bon sang, elle est loin l'époque où il ne m'avait pasencore touchée. Qu'il perde l'habitude de prendre son temps et d'être patient, comme il l’a fait l’autresoir. Je reste immobile face à lui. Il se décide ?Le vampire passe ses mains sous mon t-shirt qu'il fait passer sur ma tête. Il fait une boule duvêtement, qu'il envoie à travers la pièce. – D'accord, on se réconcilie, aucun souci. Je souris, il fait pareil et m'attire contre lui pour m'embrasser. Ses lèvres cherchent les miennes,pressantes. Je passe ma langue contre elles et sur les crocs du vampire, ce dernier gémit et accentuenotre baiser. Mes mains ouvrent sa fermeture éclair, je caresse son érection à travers le tissu de sonboxer, dure et terriblement excitante. J’aime le toucher.Une envie me prend, je m'écarte de lui, le souffle court, je tente tant bien que mal de me tenir sur mesdeux jambes. L’excitation me rend maladroite.Une fois debout, un sentiment de fierté m'envahit, ce mec est une bombe et il est avec moi. Je l'airejeté un nombre incalculable de fois, et dire que j'ai failli rater ça...Les canines du vampire se sont allongées, le premier effet du désir. Il ne me quitte pas des yeux, ilattend de voir ce que je vais faire.Oh non, il ne va pas être déçu.Ses yeux bleus fixent mon jean, imaginant déjà me voir le retirer. Au lieu de ça, je le surprends enm'accroupissant, à genoux devant lui. Mes mains remontent le long de ses jambes, j'écarte ses cuisses

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pour me placer entre elles.Je n'ai jamais eu l'occasion de faire ce que je m'apprête à lui faire, et j'en meurs d'impatience. Deadme dévisage, il serre les poings et s'impose une incroyable maîtrise de soi. – Relève les hanches. Le vampire s'exécute et lève ses hanches, j'attrape son pantalon et son boxer et les retire pour lemettre complètement nu. Sa queue se dresse fièrement devant mes yeux, je rougis un peu, mais je neme dégonfle pas pour autant. J’en ai envie.L'une de mes mains vient saisir son sexe imposant, Dead bascule la tête en arrière en gémissantlorsque je commence à le caresser de tout son long. – Bordel... Je le tue s'il me dit, « tu n'es pas obligée ». Il n'en fait rien et à mon avis, il s'est glissé dans monesprit pour voir ce que j'avais derrière la tête.Mon pouce passe sur son gland humide, je souris en voyant le vampire serrer la mâchoire, c'est dur ladouceur, n'est-ce pas ? C'est frustrant d'être excité et de ne pas pouvoir se soulager dans les secondesqui suivent.Je continue de le caresser, ma main monte et descend en douceur sur sa queue, le rendant fou, je traceun chemin humide avec ma langue sur l'intérieur de sa cuisse droite, très prêt de son aine et de ce quime fait envie. Le vampire est dépourvu de poil et je ne m'en plains pas.Je poursuis quelques minutes mon petit manège, appréciant de le sentir durcir davantage entre mesdoigts. Je le « torture », mais chacun son tour, il me l'a fait plusieurs fois déjà.Sa main vient se perdre dans mes cheveux couleur chocolat, il est un peu à cran.Je lui jette un regard en coin, ses yeux capturent les miens au moment même où je m'approche pourlécher sa longueur et le prendre entièrement dans ma bouche. – Han Faith... Mes lèvres suivent le même mouvement que mes doigts à la base de sa queue. Je le suce au mêmerythme, prenant soin de m'attarder sur le bout de son sexe. L'endroit le plus sensible.L'entendre gémir m'excite davantage, je ne comprends pas pourquoi j'ai tant tardé à faire ça.Certainement à cause des récents événements.Mais c'est Dead et tout est différent avec lui.Je ferme les yeux et savoure les sons qui sortent de sa bouche, son sexe est imposant, doux au toucheret merveilleux à prendre en bouche, comme je le fais.Je continue de le taquiner en le mordant légèrement, alternant pressions, succions et légers coups dedents. Il va craquer et je n'attends que ça.Sauf que mon vampire en décide autrement.Sans que j'aie le temps de finir ce que j'ai commencé, Dead se jette sur moi et me fait basculer souslui, sur le sol du salon. Son corps puissant écrasant le mien. Son souffle vient chatouiller ma peau, savoix est totalement différente, rauque, prise par le désir. Il presse ses hanches contre mon entrejambe,

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je le sens là, dur et tentant. – Tu es folle de me mettre dans des états comme celui-là. Il glisse sa main dans mon dos, me relève légèrement pour dégrafer mon soutien-gorge. Il libère mapoitrine et découvre mes tétons qui pointent sous l'excitation. Son regard s'assombrit. Je tented'envisager ce qui va se produire par la suite. Et Mon Dieu, je pense être totalement à côté de laplaque. – Pourquoi ? (je me racle la gorge pour avoir un semblant de voix correcte) Ne me dis pas que tun'as pas apprécié, je ne te croirai pas de toute façon. – Si je n'ai pas apprécié ? (Dead embrasse mon cou, et descend jusqu'entre l'espace qui sépare messeins) Bon sang, c'était mortellement jouissif. Je vais avoir du mal à me contrôler ce soir. Je croismême que je vais complètement craquer. Qu'il le fasse. Je pense en avoir besoin ce soir, m'évader l'espace d'un moment, pour mieux affrontertout ce que j'ai pu apprendre.Je me cambre sous Dead lorsqu'il prend entre ses lèvres l'un de mes tétons qu'il commence à sucer.La chaleur grandit et va se loger entre mes cuisses. De son autre main, il caresse mon autre sein dansde légères pressions.Peu de temps après, je le sens s'appliquer à l'ouverture de mon jean, il ne s'y attarde pas longtemps,avec des gestes précis, il ouvre mon bouton et la fermeture éclair.Dead se redresse pour me déshabiller, je l'aide en levant les hanches. Le jean glisse aisément le longde mes jambes, suivi par ma culotte en dentelle noire. Je le regarde serrer dans sa main le morceaude tissu. Il ferme les yeux avant de se tourner vers moi.Mon cœur rate un battement en le voyant, moi qui ai l'habitude de regarder sans arrêt ses yeux, jeremarque que le bleu est plus vif. Ils sont encore plus beaux que d'ordinaire. – Elle est trempée. Tu m'étonnes. Après ce qui s'est passé, si je n'étais pas excitée et prête pour lui, ce serait un drame.Le vampire m'écarte les cuisses, je rougis à nouveau, nue comme lui et totalement offerte, à la vue den'importe qui, de son regard surtout. – Faith ? Sa voix, ses yeux.Je fonds davantage, en plus de rougir comme une tomate le truc très sexy. Je n'étais pas si timide. – Oui ? Je réponds d'une voix presque inaudible. Dead se penche, saisit une de mes jambes et la pose sur son épaule. Je vois sa langue remonter le

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long de ma cuisse près de mon intimité brûlante de désir. Pour lui.Il ne m'accorde son regard à nouveau, seulement lorsqu'il s'allonge entre mes jambes, son soufflechaud caresse ma peau. Je meurs de chaud, je respire fort et il ne m'a pas encore touchée. – Mais qu'est-ce que tu me fais ce soir ? Je n'arrive pas à rester calme, et à être comme d'habitude. – Tu lâches prise et moi aussi... je pense que nous en avons besoin. Je sens ses lèvres sur le bas de mon ventre, mais pas... là. – Parfaitement, c'est tout à fait ça mon ange (Dead m'écarte complètement les cuisses, je vois sa têteà quelques centimètres de ma chair humide qui ne demande que son attention) nous lâchons prise, etj'en ai besoin comme toi. La fin de sa phrase meurt sur mon sexe brûlant. Sa langue vient lécher chaque parcelle de ma chairhumide, il embrasse, mordille et titille mon clitoris, en alternant ses mouvements de langue. Je ne saisplus sur quel pied danser, je n'arrive pas envisager ce qu'il va faire. Je profite juste de sa bouche surmoi qui entreprend de me rendre folle.Sans honte, j'exprime le plaisir que je ressens en de bruyants gémissements. Je ne tarde pas à jouirune première fois, seulement avec sa langue. Mes doigts agrippent le pied de la table basse, àquelques centimètres de ma tête. Dead pose son bras sur mon bassin pour m'éviter d'échapper à sescaresses, c'est incroyable, jamais je ne l'imaginais comme ça. Mais ça me plait, c'est différent de ceque j'ai connu, son côté tendre et doux en cache un autre plus... Possessif et renversant.Je ne m'aperçois pas que Dead s'est arrêté pour me regarder perdue dans le plaisir. Lorsque je cessede gémir, et que je commence à reprendre peu à peu un état et un souffle normal, mon vampire décidede reprendre ce qu'il avait arrêté, mais cette fois-ci, en corsant la chose. – Oh Mon Dieu ! Je pense défaillir en le sentant me torturer à nouveau, Dead me pénètre de deux doigts qu'il remue enmoi. Il heurte un point sensible qui me fait décoller les hanches.Je me cache le visage dans les mains, lorsqu'il recommence à sucer mon clitoris, alternant ses lèvresavec ses crocs. La sensation de piqûre m'envoie des milliers de décharges dans tout le corps. Mepoussant de plus en plus près du gouffre. Je vais enfouir ma main dans ses cheveux, l'inciter à allerplus vite et à me soulager ou tout arrêter.Un troisième doigt vient se rajouter aux premiers, ce vampire est fou, il me rend folle et je ne peuxm'empêcher d'aimer ça.Il se retire de mon corps pour s’enfoncer plus profondément, me faisant l’amour avec ses doigts. – Arrête, arrête ! Dead je t'en prie arrête je vais... Faire une crise cardiaque.

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C'est trop sensible, trop à vif. Même son souffle sur ma chair humide est devenu insupportable. Je tiresur ses cheveux courts, très forts, il serait humain il aurait mal, mais lui... Il continue de me lécher,remplaçant ses doigts par sa langue qu'il enfonce loin en moi, titillant mon clitoris ultra-sensible deson pouce.Je vais le tuer en fait, il m'énerve à me mettre dans cet état, c'est le pied total, mais bon sang, c'est… Je me mords la lèvre à m'en faire saigner lorsque j'explose à nouveau, il faut peu de temps auvampire pour se redresser et se glisser, d'un seul mouvement, à l'intérieur de mon vagin encorevibrant de mon dernier orgasme.Je sens mon amant aller et venir contre les parois de mon intimité, en de puissants coups de reins.Mes bras encerclent son dos, je m'accroche à lui pendant qu'il me pilonne avec ardeur.C'est donc ça, un Dead qui se lâche complètement. On ressemble à ça lui et moi, rendus dingue parnotre désir l'un de l'autre et l'excitation. Nous sommes devenus deux êtres à la recherche du point denon-retour, et franchement, je regrette à présent de ne pas l'avoir connu comme ça avant.Ses crocs mordillent mon oreille, descendent vers ma clavicule, pour remonter vers mon cou. Je lessens, plus gros que d'habitude, je pense qu'avoir évacué ce qu'il retenait lui fait un bien fou.Je presse ma gorge contre sa bouche, l'incitant à me mordre, Dead ne se fait pas prier, il se redresse,nous change de position, nous mettant face à face, lui assis le dos contre le canapé, le vampires'enfonce davantage en moi avant de déposer un baiser sur ma jugulaire, et planter avec force sescrocs dans ma peau.Je ferme les yeux, l'air manque à mes poumons lorsqu'il commence à boire ce qui coule dans mesveines, mon ventre me brûle, l'union de nos deux sexes aussi. Au bord d'un nouvel orgasme, je remuedu bassin pour nous y faire parvenir. Les mains de Dead se crispent sur mes hanches lorsque lespremiers spasmes de ma jouissance caressent sa queue. Au même moment, il scelle sa morsure et sedéverse en moi. Je hurle son prénom en atteignant le nirvana. Perdue dans le plaisir de ses bras.Je n'arrive pas à savoir combien de temps je reste là, immobile avec lui en moi, à gémir comme uneâme en peine. – Haan, bon sang. Je m'écroule sur Dead qui tombe à la renverse, sur le sol du salon.Ma tête vient se blottir dans son cou, mon corps est encore tremblant de plaisir, ma peau est aussimoite que la sienne, c'était waouh…Les mains de Dead pressent mes fesses et remontent le long de mon dos. Il est encore en moi.J'embrasse sa jugulaire, mes yeux se ferment, je savoure ce moment calme après la tempête. Est-ceque tout ira bien, ou mieux après ce soir ? Je l'espère. Pourtant, quelque chose en moi, me dit que cen'est que le début des problèmes. – Ça va ? demande Dead d'une voix enrouée. – Je suis exténuée. Tu m'as exténuée. Nous nous mettons à rire. C'est la vérité, cette journée m'a complètement épuisée. Mais lui... il m'a

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achevée. C'est loin d'être la première fois que nous faisons l'amour, mais l'amour comme ça... unegrande première. On devrait se disputer plus souvent, se faire la tête un long moment tout en secachant des choses et en se faisant des reproches, pour finir sur des notes comme celles-ci. – Je me doute (il embrasse le haut de mon crâne), mais je parlais de ce que je t'ai appris. Est-ce queça va ? Je me redresse sur lui, et croise les bras sur son torse pour le regarder dans les yeux. Je ne vais pascacher ce que je ressens, je suis un peu perdue. Et réfléchir après une telle étreinte va être difficile. – Je n’en sais trop rien. Je n'ai pas de réponse pour l'instant, je suis perdue. Ne m'en veux pas d'êtredans le doute, j'ai besoin d'un peu de temps pour comprendre tout ça. Pour comprendre le peu que tum’as donné et faire le tri. – Je comprends (ses doigts caressent mes cheveux) il faut que tu saches, que je vais partir unedizaine de jours à Los Angeles, régler des affaires concernant la ville. Denfort a du mal à s’en sortir.Il faut remettre de l'ordre là-bas. Je vais devoir y aller, on sera séparés quelque temps. – C'est une bonne chose. Dead se fige, il fronce les sourcils, sauf qu'il a mal compris, je me penche pour l'embrasserchastement. – Tu as mal interprété ce que j'ai dit, lorsque je dis « c'est une bonne chose » oui c'en est une que tupartes quelques jours.Je vais pouvoir encaisser tout ça, seule, y réfléchir et voir ce que l'on va faire. Tu m'as racontéénormément de choses, j'ai besoin de les analyser, de les accepter. – Et savoir si tu m'en veux aussi. Je dévisage le vampire, si je lui en veux... là je ne ressens que le calme et l'amour que je lui porte, lereste... je n'y ai pas encore pensé. – Je ne pense pas que je vais t'en vouloir Dead, je t'en voulais parce que tu ne me disais rien. Jeserais stupide de continuer à être en colère après toi une fois que j'ai eu ce que je voulais. Je sais trèsbien que la vérité est parfois plus dure que de ne rien savoir, mais là... je ne te cache pas qu'en medisant qu'il y a quelque chose de très grave, et de très important que j'apprendrai dans un futurproche, tu m'effraies autant que tu m'intrigues. Mais tu m'en as parlé et c'est tout ce que je demandais.Je te demandais depuis le début de me parler. Ça me rassure. C'est idiot, mais je marche comme ça,j'ai grandi dans un monde rempli de cachotteries, il me faisait peur. J'ai peur quand j'ignore leschoses, et mon comportement est en conséquence. Tu as pris la bonne décision en me parlant Dead. – Alors, tu restes ?

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– Où ça ? Là, dans tes bras ? Si tu veux, tu es un matelas plutôt confortable. (Dead se met à rire, jereprends mon sérieux, je sais qu'il ne parlait pas de ça) tu veux savoir si je reste avec toi. Son regard devient très sérieux. – Oui. – Je reste. (Ma main passe sur le coin de sa joue) je reste avec toi. Pourtant, il ne se détend pas. Je vois bien que l'inquiétude reste très présente. – Tout ne va pas être simple Faith. Je vais devenir quelqu'un de très important, peu présent. Je ne teforce en rien, tu es libre de faire ce que tu souhaites. Je veux juste que l'on parle si ça ne va pas, cesdernières semaines ont été pesantes. – Pour moi aussi. Je caresse son visage, le silence gagne la pièce, je pense à nous et à ce que nous venons de partager,je me racle la gorge en lui posant la question – Et on devient quoi toi et moi, maintenant que tu n’es plus celui que tu étais à notre rencontre Dead ? Dead fronce les sourcils, surpris de ma question. – C'est-à-dire ? – Nous deux, notre relation. On a parlé de tout, sauf de ça. Tu es un homme important désormais,avec des responsabilités... qu'est-ce que tu fais de moi ? – Mon ange... – Oui tu vois, là aussi je suis perdue. Je n'ai pas de nom à nous donner. Les gens savent que noussommes « ensemble », mais nous l'étions déjà lorsque l'histoire de la marque est arrivée. Je suis tonesclave aux yeux de tous. Je sens sa main s'arrêter au creux de mes reins, là où se forme le dessin que je déteste et qui marquema peau. – Qu'est-ce qu'on est alors ? Je reprends, tu me dis que tu m'aimes, on fait l'amour, on se dispute etmême si on vit ensemble, ces dernières semaines, j'ai eu l'impression de vivre avec un étranger, uncolocataire malgré les sentiments qu'on se porte. J'ai vraiment besoin de stabilité Dead... parce que jen'ai plus que toi.

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Et c'est la pure vérité, je n'ai plus que lui. Mon monde c’est lui. – C'est ce que tu veux, de la stabilité ? Me demande le vampire. – Oui. J'en ai vraiment besoin. Dead soupire, mais pas d'exaspération, il me regarde dans les yeux, cherchant une solution, ilréfléchit, et je le laisse faire. – Effectivement nous avons un souci Faith (Dead se tait quelques instants, ses yeux s'illuminentlorsqu'une idée lui traverse l'esprit), mais tu as de la chance, à ton problème j'ai une solution. Eh ben, il est rapide. Je me prépare à entendre une vanne, propre à lui. – Laquelle ? Tu vas m'enchainer à ton cou et espérer que je te suive de partout ? Je ne suis pas trèsadepte des menottes. Le visage du vampire se met à rayonner il se met à sourire. – Même celles en or ne te plaisent pas ? – Ce sont des menottes, je ne veux pas être enchainée à un lit... oh et puis pourquoi on parle de ça, tuvas m'avouer que tu es adepte de SM maintenant ? Il ne manquerait plus que ça. Et là, tu peux êtrecertain que je prends mes jambes à mon cou, et pars en courant. – Mais non, rassure-toi, je ne parlais pas de ça. – De quoi alors ? Je le regarde avec sérieux, dans l'attente d'une solution. – De notre problème. Tu veux de la stabilité, tu veux pouvoir mettre un nom sur ce que nous sommes,je le comprends ; je pensais que tu savais que depuis notre retour du week-end à la campagne, tusavais que j'étais à toi. Et vice-versa. Mais si ça, ne te suffit pas, si tu penses que c'est trop peualors... – Alors ? – Tu n'as qu'à m'épouser.

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Chapitre 6

Changements

Six mois plus tard. Un sourire nait sur mon visage en voyant Trenton, l'un des bras droits de mon compagnon, le grandbrun aux cheveux courts qui textotait la première fois que nous nous sommes rencontrés.Ce dernier est plongé dans son bouquin de cours, à la recherche de la prochaine question qui me ferasavoir si j'ai bien enregistré ce qu'il m'apprend.Trent est loin de posséder la patience de Dead, c'est un vampire actif, mais il est plus « relax » etdétendu que mon amant, il ne se prend pas la tête et possède aussi un humour qui lui est bienparticulier. Chose qui m'a étonnée au départ, il ne fait que parler, les premiers temps de notrecollaboration j'ai à peine pu ouvrir la bouche tellement il avait de chose à m'apprendre et si peu detemps pour le faire. Ce vampire est aussi passionnant que celui avec qui je vis. Je l'apprécievraiment, autant que Decease ou Queen. Il ne me traite pas comme une petite humaine fragile. Non jesuis « sa copine », la première qui ne porte pas de couilles et qu'il ne saute pas. Dead y veille, sonfrère surtout.J’ai une bouffée de chaleur, aout est bien avancé, il fait une chaleur lourde. La clim de l’appart’ nesert à rien, et j’envie les deux vampires à mes côtés.Je jette un coup d'œil au vampire assis dans le canapé du salon, absorbé par un documentaireanimalier. Il est complètement passionné parce qu'il visionne, ce que, d'ailleurs, j'ai du mal àcomprendre. Decease cligne à peine des yeux et de temps en temps, il remue sa main pour fumer sapipe. Mon beau-frère est devenu, au fil du temps, quelqu'un d'important. J'ai vraiment l'impressiond'avoir une sorte de grand frère qui veille sur moi, ce qu'il fait constamment dès que Dead n'est pas là: « C'est son job ».J'ai appris à connaitre ce jeune personnage qui n'est pas si jeune que ça d'après les révélations deDead, mais il qui en a gardait l'apparence. Je passe de bons moments avec lui, il me traine dans desendroits complètement insolites dès que l'envie de sortir me prend. Il est une bouffée d'oxygène dansce Nouveau Monde en construction est parfois difficile à vivre.Pour mon anniversaire par exemple, on s’est retrouvé en tête à tête, Dead étant à nouveau retenu àl’autre bout du pays, il n’avait pas pu se libérer, nous avons fêté mon vingt-sixième anniversaire en

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buvant comme des trous, tout en regardant une émission de pêche mortellement ennuyeuse avec deuxgrammes d’alcool dans le sang. Il m'a trainé voir des musées complètements sordide, il m’a emmenéà la fashion week, celle organiser par les vampires, et c’est très… vampirique ! Glauque aussi. Monbeau frère a récupéré des numéros pour baiser non-stop durant les dix prochaines années. Mais cen’est pas tout, Decease est aussi intéressant que son frère, j’aime parler avec lui de ce que je n’ai pasconnu, il a un avis très tranché sur la Renaissance et les régimes totalitaires d’Europe. Il m’amuse,me fait rire lorsqu’il est obstiner et passionner dans ce qu’il me raconte. Pas de doute, c’est une bellerencontre, une personne plus qu’indispensable dans ma vie à présent.Voyant que je ne l'écoute plus, Trent referme brusquement le bouquin qu'il tient ouvert devant lui. Jesursaute, Decease ne bouge même pas d'un poil. – Je t'emmerde ? me demande le mâle en s'appuyant sur le dossier de sa chaise, les bras croisés. Je lui souris en m'attachant les cheveux, impossibles qu'il m'ennuie. Je me laisse juste… distraireparfois. – Jamais Trent, jamais. Le vampire me dévisage, les sourcils relevés d'un air moqueur, comme moi. – Mouais... parce que sache, que ce n'est pas la reproduction des tortues qui va t'aider pour faire tonjob. (Sa voix devient plus forte) Tu as des capacités mentales plus développées que l'abruti qui trainesur ton canapé. Je jette un coup d'œil à Decease, qui très calmement et sans se retourner, lève sa main gauche endirection du vampire, et lui accorde un joli doigt d'honneur. Trent et Decease ont du mal à s'entendre,et ça, depuis le début. Une histoire incompréhensible pour une humaine soit disant, une question desupériorité masculine mal placée, le genre de chose que seul un individu portant des couilles peutcomprendre.Trenton lève les yeux au ciel, il ne sait pas retourner non plus, mais a très bien su la réaction deDecease. – Pathétique. – Un peu comme toi, renchérit Decease. Je pose mon stylo devant moi, pour regarder les deux se chamailler. Ils sont une parfaite distractionpour souffler. – Je ne la violerai pas, tu sais, je ne couche qu'avec des femmes consentantes et à l'abri des regards. – Je sais, mais je reste quand même, pour le plaisir de voir ta gueule.

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– Payé à ne rien faire, ce gosse. Trenton reporte son attention vers moi, et je comprends que le moment détente est terminé. Il estcoriace comme prof, des heures et des heures, assis sur les chaises de la table de la salle à manger del'appartement, entouré par des centaines de livres et articles, à parler et à me faire répéter les choses.Pas de doute, avec lui, je maitriserais parfaitement mon travail. Puisque le sien sera le mien.Je jette un œil au réveil qu'il a mis sur la table, deux heures du matin, je n'attends pas mon vampire cesoir, je sais très bien qu'il ne rentrera pas. Je compte juste le nombre d'heures qu'il va me rester àdormir si Trenton décide de rentrer chez lui maintenant. – Six heures, Faith. Le con.J'ai découvert que lui aussi avait la capacité de lire dans les pensées, arme redoutable dont il sait trèsbien se servir pour m'apprendre les lois « vampiriques ».Je dévisage le vampire, cherchant à deviner ce qui se passe dans son esprit. Il est taquin ce soir, etparticulièrement impatient et dur. Trent fait pareil, il plonge ses yeux verts dans les miens, en lisanttrès certainement mes pensées.Lorsqu'il commence à se mettre à rire, j'ai compris quel petit jeu il avait mis en place ce soir. – Tu es abominable Trent. Un sadique, tu en profites parce qu'après, je ne serais plus ton élève, maista collègue. Le vampire sourit de toutes ses dents, dévoilant ses canines. – Tu vois que je ne suis pas le seul à le penser, lâche Decease dans le canapé. Trenton ignore la remarque et se concentre sur moi. – D'ailleurs, je compte en profiter durant les dix prochaines minutes. (Il me lance un défi du regard,que j'accepte de bon cœur en hochant la tête) Prête ? Toujours, il n'est pas là pour faire joli, j'ai besoin de lui pour ce que je veux faire. Et l'idée de lebluffer me plait. – Prête. Et Trent enchaine sans attendre, une fois partie, on ne l'arrête plus. – La loi sur la propriété humaine. Je réfléchis quelques secondes.

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– Elle date de 2005, les humains n'ont pas le droit de posséder quelque chose en dehors de la « zone» d'habitation qui leur est réservé. Et dans ce cas-là, les procédures se font dans les locauxadministratifs de recensement de la population humaine. Je souris, plutôt satisfaite de mon petit discours. Trenton tente de garder un visage impassible.Allez avoue que je suis douée !! – Bien, vraiment bien, mais tu peux faire mieux (connard !)... date de la loi concernant l'esclavage ? – Janvier 2008. Trop simple celle-ci, j'en suis une, si je ne le savais pas, ce serait alarmant. – Les révoltes en Russie ? – Deux ans après la prise des États-Unis. – Qui est celui qui dirige l’Europe ? Le vampire me lance un regard moqueur, il n'a vraiment pas honte, soit c'est ça, soit, il compte corserla chose ensuite. – LES vampires qui dirigent l'Europe sont Bastide et Drac pour la France, l’Allemagne etl’Angleterre, pour le reste, c’est quatre têtes moins connues, je réponds en lui faisant de gros yeux. – Comment marchent les zones ou quartiers qui divisent chaque ville Américaine ? Hum... qu'est-ce que j'avais dit ? Trenton est prévisible parfois. – La ville est séparée en deux, les quartiers humains, les autres réservés aux vampires et à la hautebourgeoisie humaine. Les règlements varient en fonction du maire qui la dirige, les droits sont lesmêmes de partout par contre. Les humains sont soumis aux taxes, obligations physiques etadministratives, exemple des impôts, prélevés sur leurs salaires, ou par les traqueurs, qui sontchargés aussi des recherches de femmes âgées de plus de 21 ans. – L'ASH ? – C'est l'association de la sauvegarde de l'humain – Diriger par ? Alors la... je me redresse et viens m'appuyer sur les coudes sur la table. Un peu de sérieux, ce n'estpas ce qu'il voulait ? Pourtant il se moque royalement de moi.

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– Tu me prends pour une débile Trent ? Je pense que la situation t'amuse, sauf que je dois vraimentréviser... Il ne m'écoute pas, d'accord, c'est le quart d'heure rions.Le vampire cache un sourire moqueur. Bien sûr que ça l'amuse ! Qu'est-ce que ce sera lorsque nousdevrons vraiment bosser ensemble. Je suis certaine de ne pas m'ennuyer, mais pour ça, il faudraitqu'on termine ce que nous avons commencé. Surtout pour un dernier cours. – Je n'oserais pas voyons, lâche Trenton au bout de quelques instants, alors ? – Dead. Le vampire tape des mains, à son tour il vient se mettre face à moi, les coudes sur la table, ses yeuxverts me dévisageant. – Bip ! Ouep ton mec, et depuis son poste à la Présidence ? Je souris, d'accord, je vois où il veut en venir. – Personne. – Pas encore. Le clin d'œil que m'offre Trent me ferait presque rougir. Effectivement, personne n'occupe le postedepuis que Dead est devenu Président. Aucun vampire aux pouvoirs ne le veut, soit parce qu'ils sonttrop occupés soit parce qu'ils se pensent être « Trop bien » pour une telle mission. Dans «l'urgence » de la situation et parce que l'association est chère au cœur du vampire qui la fonder etqu'elle doit faire partie d'une branche du gouvernement et d'un ministère, Dead a demandé à Trenton,il y a cinq mois, de trouver un « bras droit » qui l'épaulera pour gérer ce ministère. Le vampire a toutde suite accepté, et avec surprise, il est venu un soir, bien avant que Dead ne rentre me demander devenir travailler avec lui.Au début, je pensais que c'était une farce, un coup tordu de Decease, voir même de Dead qui savaitque je m'ennuyais comme un rat mort à l'appartement. Mais le vampire était très sérieux, il meconnaissait à peine, mais il savait le plus important : j'étais encore humaine et pas lui ni les autres.J'étais le poids dans la balance qui pouvait tout faire basculer, une aide précieuse à ses yeux. J'ai vraiment mis quelques jours à percuter qu'il ne plaisantait pas, comme ses collègues, Deadcomprit, mon vampire n'était pas du tout d'accord au départ pour que je prenne ce poste. Mais j’ai eude quoi négocier pour qu’il dise oui.Au début, il disait qu’il n'y voyait qu'un moyen supplémentaire de nous éloigner et de rompre lastabilité qu’on tentait de se crée. Je pense d'un côté, qu'il préférait me savoir gentiment à la maisonloin, très loin des problèmes réels et administratifs qu'engendre ce Nouveau Monde.

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J'ai mis du temps, avec l'appui de Trenton, pour le faire changer d'avis et qu'il accepte.J'ai dû parlementer avec lui durant des heures entières pour qu'il daigne, ne serait-ce qu'envisager lachose. On a dû négocier, et à notre façon bien évidemment, entre deux coups de gueule bien sanguinset des réconciliations tout aussi torrides pour arriver à un commun accord. J'ai eu son autorisationpour accéder au poste, mais avec condition, et Dead ne m'a même pas ménagée pour autant. J'aidisposé de cinq mois pour apprendre toutes les ficelles du métier, ce que je vais devoir connaitre surle bout des doigts, dans un domaine que je ne connais presque pas. En résumé, nous avons passé unsecond marché. Je commence à croire qu’on doit aimer ça, les marchés. Je ne suis pas sûre que cesoit la meilleure chose à faire dans un couple, mais puisque nous sommes novices dans la matière etque notre relation ne bat plus de l’aile, je suis d’accord pour passer dix mille marchés, si cela nouspermet de rester dans une ambiance sereine.Tout va beaucoup mieux depuis que Dead a commencé à s’ouvrir, si j’ai mis un peu de temps à tout« avaler », ce petit pas qu’a fait le vampire nous a permis de nous rapprocher et de repartir sur des« bases » plus positives. Trenton a maudit Dead, je pense, lorsqu’il lui a dit de me former en quatrième vitesse, et je pensequ'avec cette condition, Dead pensait que le vampire lâcherait l'affaire, mais non, Trent a pris letemps, dès qu'il pouvait se libérer, il le faisait et accourrait à l'appartement me raconter etm'expliquer durant des heures en quoi aller consister notre boulot. Il m'a vraiment fait aimer cemonde nouveau qu'est la politique. Il arrive à me l'expliquer d'une façon légère, moins compliquéeque ce que racontent les bouquins qui hantent ma salle à manger depuis des mois.Je vais aimer bosser avec lui, je le sais, comme je vais adorer quitter les quatre murs de cetappartement pour faire enfin quelque chose de ma vie. Qui l'aurait cru, qu'un jour, je serais là, assisesur un fauteuil en train d'apprendre par cœur des lois que je déteste, dans le seul but de défendre unecause qui m'est chère, ma race.Trenton ferme tous les bouquins ouverts sur la table et les range en faisant une pile. Je le regardefaire, en me demandant ce qu'il lui prend, ils nous restent une heure, notre dernière heure avant de sejeter dans la gueule du loup. Nous devons en profiter un maximum, parce que même si Trent est untrès bon professeur, je ne suis pas certaine d'avoir été une très bonne élève sur tous les niveaux. Jecrains même de ne pas être suffisamment prête. – Qu'est-ce que tu fais ? Je demande au vampire en le voyant prendre son sac et ranger les livres. Trenton ne me répond pas, il finit de faire ce qu'il a commencé, je le regarde faire, un peu débile dele mater ainsi sans rien faire. J'attends qu'il veuille bien me dire pourquoi il a décidé de faire lesfemmes de ménage. – Tu es prête, à mes yeux tu l'es. On en a donc fini pour la phase théorie. Euh...Je dévisage le vampire, je ne partage pas son avis, je suis certaine d'être totalement novice encoresur le sujet, cinq mois, ce n'est rien face à des requins comme lui, Dead, Deryck voir même Louis, quiest le pire de tous, et dans tous les domaines. L'idée de devoir le côtoyer tous les jours ne m'enchante

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peu, mais je ferais avec.Dead et lui se reparlent, je ne dirais pas qu'ils sont redevenus les meilleurs amis d'autre fois, maisd'après Decease, ils se parlent, travaillent ensemble. Je m'en veux d'un côté, d'avoir brisé une amitiéaussi vieille que la leur, mais d'un autre, je me dis que c'est tout ce que Louis mérite après ce que j'aipu vivre à ses côtés.Je me lève de ma chaise lorsque Trent fait de même. Il se dirige vers la sortie, je le suis presque encourant, ces vampires marchent trop vite, ils ne s'en rendent pas compte. – Tu pars déjà ? Je lance en appelant l'ascenseur. – Il est deux heures et demie Faith. Demain est un jour important. Je lève les yeux au ciel, bon sang, pourquoi il n'y a que moi ici qui pense le contraire, demain serapareil qu'hier et aujourd'hui, avec seulement un événement en plus, je mets ça sur le même rang qu'unrendez-vous chez le dentiste.Je refoule vite cette pensée en voyant la tête meurtrière de Trenton, houlà, il est dix fois pire queDead concernant ce sujet. – Trent... Le vampire arrange le sac en bandoulière qui contient les derniers bouquins qu'il a emportés. – C'est du sérieux tu sais, pour nous tous. Pour... tout le monde. Alors ce soir, on s'arrête là parce quetu es prête, et... Je le coupe. – Cinq mois ce n'est rien face à vous tous, vous avez des siècles d'expérience... À son tour, le vampire lève les yeux au ciel, dans une tentative désastreuse de me refaire. – Et toi tu as l'expérience humaine que nous n'avons plus et qui nous manque. Faith (son regard vertdevient très sérieux) ce n'est pas parce que tu ne connaitras pas une date de loi, un principe, ou unfonctionnement qui comptera, ce n’est pas ça le plus important. C'est toi, l'individu que tu es, qui seraprimordial. Et moi, je serais là. Je sursaute en sentant la main de Trenton saisir la mienne et la porter à ses lèvres pour me dire aurevoir, bon sang, ses vampires et leur manière. – Alors le sujet et clos, reprends Trent, chacun va aller se coucher, on se revoit demain. Sansbouquins. Je finis par me mettre à sourire, parce qu'il a raison, toujours, il est comme Dead et c’en est frustrant.

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L'ascenseur en profite pour se manifester, Trent entre, je le regarde appuyer sur le bouton. – Ah là là, Dead a vraiment de la chance. – Tu lui diras. – Je n'y manquerais pas.... Les portes de l'ascenseur commencent à se fermer, par réflexe et parce qu'il n'a pas fini sa phrase, jem'avance et les bloque du pied. – Mais ? Je rajoute Trent me regarde amusé. – C'est bien, tu commences à bien me connaitre Faith, mais... je me disais, que moi aussi, je vais enavoir de la chance. Travailler avec une femme comme toi... Ha, je vais en faire des jaloux. – J'entends tout !! hurle Decease du salon. Nous nous regardons avec Trent avant d'éclater de rire. On s'est compris. – Enfin... je ne suis pas sûr d'en avoir s'il faut que je me farcisse le môme. – Decease est adorable. Trenton prend un air enfantin, il secoue sa main en signe de négation. Je ne pense pas réussir à lesfaire s'aimer un jour, mais tant pis, au fond, je suis certaine qu'ils doivent bien s'apprécier, qui aimebien, châtie bien. – Mouais, ben je ne suis pas convaincu. Allez Faith, va te coucher, je te dis à demain (il fronce lessourcils) et en forme. – Bien sûr, en forme. Bonne nuit Trenton. – Bonne nuit Faith. Je recule et les portes de l'ascenseur se ferment. Je compose le code pour empêcher tous accès nondésirés, et retourne dans le salon. Deux heures et demie du matin, je suis fatiguée en fin de compte, jele suis toujours après le départ de Trenton, mon cerveau travaille trop.Quand j'arrive au niveau des canapés, Decease est affalé dessus, sa pipe éteinte sur la table basse. Ilne se redresse pas, il lève juste sa tête dans ma direction.

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– Tu restes cette nuit ? Je demande. – Oui, je veille sur toi. Je lui fais la moue, il veille trop sur moi. – Dis-moi plutôt que c'est Dead qui t'a demandé de rester cette nuit. Le vampire sourit et en dévoile ses crocs pointus. – D'accord, c'est lui, mais ne lui dis pas que tu sais. – Marché conclut (je pointe du doigt le canapé) ne dors pas là-dessus, prend la chambre d'ami, je tel'avais préparé. Decease se lève d'un bond, ce qui me fait sursauter, il s'étire et j'entends les os de son dos craquer. Ilse penche pour ramasser la télécommande qu'il a fait tomber, et éteint la télévision. – Tu es une sainte Faith ! Je souris, on fait ce qu'on peut. Je me suis déjà endormie sur ce canapé, et c'est l'horreur après, enapparence, il est très beau, mais une fois assit dessus, c'est autre chose. – Je ne vais quand même pas te faire dormir là. En quelques minutes, nous éteignons tous dans l'appartement, je dis bonne nuit à Decease qui à monavis, ne mettra pas longtemps à s'endormir.J'ai toute confiance envers lui, il peut dormir et se réveiller si le moindre bruit qu'il l'entend lui paraitsuspect. J'en ai la preuve, une nuit, il dormait là, Dead était rentré très tard du QG.Le simple cliquetis de l'ascenseur l'avait réveillé, il s'était levé d'un bon, armé, et avait écrasé sonfrère contre le mur de l'entrée en le menaçant.Question sécurité, il assure. Je file rapidement sous la douche, l'eau chaude me détend, et me fait décompresser, j'en oubliepresque tout et c'est le pied. J’en oublie presque demain, et ce qui va se passer.Rapidement, j'enfile un t-shirt qui porte l'odeur de Dead, je suis consciente d'être stupide, d'aimerdormir dans les vêtements de mon vampire, mais ça me réconforte les soirs où je suis toute seule.Je soupire d'aise en me glissant sous les draps, ils sont froids, c'est habituel pour moi. Jamais, ouquasiment, je n'ai dormi dans un lit déjà réchauffé par l'infime chaleur que Dead dégage, c'esttoujours lui le chanceux qui a la chance de se glisser dans un lit dégageant ce confort si spécial. Ma tête sur l'oreiller, je me tourne en direction de la baie vitrée dont j'ai oublié de fermer lesrideaux, il fait nuit comme d'habitude, et il est tard. Je devrais déjà dormir... han demain va être dur !

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Je sursaute en entendant la sonnerie de mon téléphone portable, Je l'ai posé à côté de moi, dans le lit,mais va savoir où.Je me dépêche de le trouver avant de rater l'appel et de réveiller Decease. Je sais très bien qui vientme déranger. Je décroche juste avant de manquer cet appel interdit. – Oui ? – Bonsoir mon ange. Je souris en me rallongeant. Seigneur sa voix, quelques heures sans l'entendre et elle me manque déjà.Complètement accroc ! Je deviens d’un niais parfois ! – Salut. – Je pensais que tu dormirais, j'allais te laisser un message. Moi aussi je pensais qu'il dormirait, mais Dead... c'est Dead, il fait la grève des nuits complètes. – Si tu veux, je raccroche, je laisse sonner et... – Non, c'est parfait comme ça. À quelques détails près. – Tu ne rentres pas ? J'entends le vampire sourire à travers le combiner, eh oui, je suis comme lui, je ne lâche pas l'affairenon plus. – Non, demain soir on aura le temps, et je serais avec toi, cette nuit, je ne viens pas, et n'essaiepas de me faire changer d'avis. Mais ne t’en fais pas pour moi, le canapé de mon bureau estconfortable. C'est l'hôpital qui se fout de la charité !Je me mets à rire, c'est lui qui dit ça ? Lui qui n'a pas arrêté avec sa demande en mariage et saréponse. – C'est bien dommage, je ne porte qu'un t-shirt pourtant. – Faith... Sa voix prend un tout autre ton. Parfait, bien fait pour ta gueule Dead, tu n'as qu'à rentrer. Ca vabeaucoup mieux, lui et moi depuis le fameux soir où je suis rentré de cette journée découverte.

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D’ailleurs, je n’ai pas eu le temps de retourner dans cette étrange Église, j’ai été tellement occupépar mon apprentissage, que j’ai remis à plus tard le premier marché passé avec mon compagnon.Découvrir la vérité sur ses secrets allait mettre plus de temps que prévu.Je pense que le fait que Dead me confie certaines choses, si peu soient elles, m'a permis d'éclaircirbeaucoup de zones d'ombre. Je sais qu'il y a quelque chose, et je le crois lorsqu'il me dit qu'il ne peutpas m'en parler. J'essaie de devenir plus mature à ce niveau-là, Dead fait des efforts, j'en fais toutautant, et mis à part nos « disputes » concernant mon poste et cette histoire de demande à la con, toutva pour le mieux. – N'essaie pas de me faire changer d'avis. – Moi ? Je n'oserais jamais Dead, je ne suis pas comme toi voyons. Je ne force pas les gens. Je plaisante, il le sait. Je ne fais que le taquiner.Je me tais soudainement en repensant immédiatement à la nuit où il est rentré de son fameux voyaged'affaires à Los Angeles, il m'avait posé la question, n'avait pas exigé de réponse immédiate, de toutefaçon, je n'aurais jamais pu lui dire oui ou non. Par contre à son retour d’une vadrouille à Miami,monsieur avait estimé m'avoir laissé assez de temps pour réfléchir et lui dire oui.

*** – Faith ! Attends reviens. Je contourne le vampire, le sourire aux lèvres, il ne lâche pas le morceau.Je marche en direction de la cuisine suivie de près par Dead qui retire sa cravate bleue. Je sors unverre du placard, mon vampire se met au milieu, m’empêchant d’accéder au frigo.Bon sang, ce qu’il est chiant quand il désire quelque chose ! – Dead… – Ça fait un mois Faith. – Je sais. Il me regarde intensément, il est complètement à côté de la plaque s’il pense me faire changer d’avisainsi. Je croise les bras en soupirant. Creaving, il va me falloir dix fois plus qu’un regard et unsourire pour que je te dise oui. – Tu pourrais me répondre, renchérit le vampire. – Tu pourrais me donner la bouteille d’eau.

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– Tu pourrais me répondre. On n’est pas dans la merde ! Si chacun de nous se braque ainsi, il n’aura ni sa réponse et moi, j’aurailargement le temps de me dessécher.Je m’approche de lui, une étincelle nait dans son regard, mes bras passent autour de son cou. – Je te l’ai dit, je ne crois pas au mariage. J’ai horreur de ça, de devoir devenir « la femme » dequelqu’un, sa « chose ». Je lève les doigts en faisant des guillemets.C’est hors de question le mariage, j’y ai beaucoup réfléchi en son absence, il est devenu Président, ildoit se faire aimer et respecter. Et s’unir avec une humaine est une très bonne manière d’y parvenir. – Oui, mais le mariage avec moi, ce n’est pas un mariage avec n’importe qui. Devenir ma femme nonplus. Certes, il n’est pas n’importe qui. – Tu es Président des États-Unis Dead, devenir ta femme c’est… (je le dévisage) ça va t’apporterune sacrée réputation. Le vampire fronce les sourcils, je vois dans ses yeux qu’il vient de prendre de travers ce que je viensde lui dire. – Tu crois vraiment que je te demande de m’épouser pour m’arranger ? Bordel, Faith, je t’aime ! Jene vais pas t’utiliser ainsi ! – Mais reconnais au moins que ce mariage va t’apporter. Un vampire Président, qui épouse unehumaine, « anciennement » esclave, c’est une sacrée réputation, et ça pourrait très bien te servir. – Je ne suis pas comme ça. Je t’ai demandé de devenir ma femme dans l’unique but de nous apporterun peu de stabilité merde ! Tu penses que je ne les vois pas ses regards en coin qui disent, « maispourquoi il est avec moi » « quand est-ce qu’il en aura marre et qu’il se barre ». Dead s’avance vers moi, il me pointe du doigt, le regard mauvais. – Je ne partirais jamais Faith, jamais, tu comprends ce que ça veut dire ? Même si tu es la reine deschieuses, que ton caractère te vaudrait de prendre une sacrée correction de temps en temps, je t’aimepour ce que tu es. Jamais je n’oserais me servir de toi ainsi, pour m’arranger ! Tu n’étais même pascensée être dans ma vie, lorsque tout ceci s’est décidé ! J’aurais dû être seul à la tête du pays, mais… – Je suis là, à présent.

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– Oui. – Dead… – J’ai vraiment envie que tu m’épouses Faith, vraiment. Et ce n’est pas qu’une question de stabilité,c’est beaucoup plus. C’est la manière de montrer à tous, que deux personnes s’aiment et veulentpasser leur vie ensemble. J’en ai besoin moi aussi, de savoir que tu seras avec moi, quoiqu’il sepasse à présent. Tu crois quoi ? Que je suis confiant sur ce que nous sommes ? J’en ai l’air, mais non,en réalité, je suis inquiet, j’ai la boule au ventre à chaque fois que je rentre le soir, à l’idée de trouverun mot qui me dit que tu t’en vas, ma respiration se coupe à chaque fois, lorsque mon frère m’appelle pour me donner de tes nouvelles. J’ai besoin de savoir que tu ne me quitteras pas, qu’il ne t’arriverarien. Parce que nous deux, c’est… (il se met à sourire) passionnément instable. On est deux explosifset je crains qu’un jour, tu exploses pour de bon. Mon ange, c’est très important à mes yeux le mariage,aux yeux des vampires. Généralement, on s’engage à vie, pour toujours, avec une seule personne. Jene te parle pas d’un mariage princier, je ne compte pas t’achever, je veux juste m’unir à toi comme lefont les membres de ma Race. Un truc en intimité, toi, moi, nos proches. Épouse-moi. – C’est un sacré engagement Dead. – D’accord, oui, je reconnais, c’est un sacré engagement… Qu’est-ce que tu veux en échange ? – Dead… – Quoi ? Il se dirige vers la table basse, là où trônent des documents, et de la paperasse inutile. Il saisit unpaquet de feuilles, et reviens vers le comptoir en marbre de l’îlot central de la cuisine.Dead s’installe sur un tabouret et pose ce qu’il a dans les mains. – Qu’est-ce que tu fais ? Je demande, intriguée. – Un pour et un contre. Un pour et un contre? Comme ceux que l’ont fait, juste avant de se décider pour faire quelque chosed’important dans sa vie ? N’importe quoi ! Autant faire un contrat de mariage pendant qu’on y est ! – Dead… – Quoi ? (il sourit) change de refrain mon ange, je sais que mon prénom te plait, mais quand même. Je le foudroie du regard, la prochaine fois je l’appellerai connard, on verra s’il sera content.Il retourne une des feuilles, la date, et l’intitule « le pour et un contre ». Du regard, il m’invite à le

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rejoindre sur le siège à sa droite, je m’exécute, c’est bien un politicien, il ne lâche pas l’affaire.Je le regarde tracer deux colonnes, une pour, une contre. Non, on ne va pas quand même faire ça… – On va faire le pour et le contre et en discuter. D’accord ? Je lève les yeux au ciel, c’est peine perdue, je ne pourrai pas renoncer à de profonds principes. Il vadevoir trouver des arguments de taille. – Faith ? Je soupire. – Bon d’accord. Il sourit, et tente tant bien que mal de cacher sa joie. Ce n’est pas encore gagné pour toi Dead, tu esloin de la ligne d’arrivée, je suis comme toi, je ne lâche rien. – Un pour ? Donne-moi une bonne raison de m’épouser. Je le dévisage, il est sérieux ? – Y’en a aucune. Dead prend un air choqué, il se moque de moi et ça me fait sourire, comment tout dédramatiser aveclui. – Tu me blesses là, mon Ange. Tant pis, moi je vais te les énumérer. (Il prend sa feuille et commenceà écrire tout en parlant) tu gagnes un nom à ce que nous sommes, et c’est ce que tu voulais. Je tente de l’interrompre. – Oui, mais… Dead tu m’as mal comprise quand… Dead lève la main pour me dire de me taire, il n’a pas fini de parler. Et ça m’agace quand il fait ça. – Tu m’aimes, je t’aime, c’est dans la logique des choses. Surtout qu’on va passer de nombreuxsiècles ensemble. C’est dans mes croyances, on épouse la femme qu’on aime, c’est très important. Tugagnes la certitude que plus jamais un autre mâle que moi, ne te touchera. Chez les vampires unefemme unie aux yeux de tous, c’est un coffre-fort. Les rares qui ont tenté ont fini six pieds sous terre.De plus, tu es déjà unie à moi par les liens du sang. Voilà, je savais bien qu’il y avait une histoire d'appartenance.

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– Voilà Dead, au niveau du sang je suis déjà à toi, ça ne te suffit pas ? Le regard de mon vampire s’assombrit. – Non, parce qu’aux yeux des autres, tu n’es QUE mon esclave, tu portes mon tatouage, et seulementça. Je ne veux pas que la femme que j’aime soit prise pour une pute, présente à mes côtés, juste pourque je lui pompe son sang. Tu mérites autre chose qu’être une esclave. Je renonce à lui dire qu’il me pompe déjà le sang, dès que nous faisons l’amour. – Tu penses que je mérite d’être ta femme donc ? Je renchéris. – Non, c’est à moi de te mériter pas l’inverse ; à mes yeux, c’est moi qui dois te mériter. Mais oui, tune mérites pas d’être traité comme une esclave. Je le dévisage longuement. Il en profite pour répondre. – Même si tu t’en fiches, tu vas devenir quelqu’un de très important, je te veux à mes côtés dans ceNouveau Monde, je veux que tu sois mon appui, je veux être certain de pouvoir te protéger et je lepourrais réellement et j’en aurai tous les droits, si tu m’épouses… Il ne comprend pas qu’on peut avoir tout ça, sans forcément avoir la bague au doigt.Je décide de le faire redescendre un peu. – Tu veux un contre ? J’en ai plein luis dis-je, histoire de le faire redescendre de son petit nuage. Mon vampire serre la mâchoire, je suis chiante hein ? Je le sais. – Vas-y, je t’écoute. – Cache ta joie. – Je te retourne la phrase. Je me tends le bras pour saisir la feuille et le stylo, comme lui, j’énonce ce que j’écris. – C’est contre ma façon de penser, je trouve ça réellement con de dire qu’est en se mariant, on a lacertitude de passer notre vie ensemble. Les sentiments sont là, ça suffit. De plus… même si tu ne lepenses pas, les autres penseront forcément que tu m’épouses pour rentrer dans leurs petits papiers etça… je ne le supporterai pas. Dead me regarde intensément, je sais qu’il cherche un moyen de riposter, je sais qu’il va le trouveren plus.

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Mon vampire se met à sourire et je comprends qu’il ne lui a pas fallu longtemps pour trouver. Il sepenche vers moi, attrape ma main et la serre dans la sienne. – Alors pas de mariage princier, juste toi, moi et nos proches et seulement eux. Personne ne sera quetu m’as épousé. Tout ça restera entre nous. – Mais alors, pourquoi tu veux le faire ? Je ne comprends pas, ça ne t’apporte rien. – Faux, je t’aurai toi. Je serre sa main, il caresse le dessus de son pouce, ce qui m’attire les frissons. Je suis un peu perdue,et j’ai du mal à le comprendre. – Tu veux vraiment que je t’épouse ? Je demande au bout d’un moment. Dead et moi nous nous regardons, je lis dans son regard qu’il pense avoir gagné, mais il se trompe, jesuis très loin de lui dire oui ! Le vampire m’attire dans ses bras et murmure à mon oreille. – Oui. Par amour et pas par nécessité. Dis-moi oui, et dis-moi ce que tu veux en échange. Dis-moin’importe quoi, tu l’auras, mais épouse-moi. Faisons un marché, encore un. Allez épouse-moi. Pourmoi et moi uniquement.

***

Dead se racle la gorge pour me rappeler qu'il y a quelqu'un à l'autre bout du fil. – Oui ? Désolé j'étais perdu dans mes pensées. Le rire rauque du vampire résonne à mes oreilles. – J'ai vu ça, c'est l'idée de savoir que j'ai réussi mon coup y'a cinq mois qui te préoccupe autant,ou le fait de savoir que c'est déjà demain et que tu penses ne pas être prête. Et non Dead, tu te plantes sur ce coup-là. Il y a un an, jamais je ne l'aurais été, aujourd'hui... tout estdifférent, c'est lui, c'est moi, beaucoup de choses ont changé, mes attentes dans la vie de tous les joursaussi. – Quel médisant tu es ! Et moqueur en plus ! Voyons, ce n’est pas un comportement adéquat. Surtoutquand je sais parfaitement que je suis prête à devenir ta femme, ça y est je me suis faite à l’idée, etpuis, je suis gagnante, j’ai un job en échange !

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Eh oui, c’est moi qui dis ça… misère ! Les gens changent ! Mais en bien. J’espère changer en bien, jel’espère vraiment.J’espère avoir pris la bonne décision aussi et ne pas la regretter.Qu’est-ce que je ne ferais pas pour lui ?

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Chapitre 7

L’une des plus belles preuves d’amour : c’est le jour, où l’on décidede rassembler deux êtres pour n’en faire plus qu’un.

Pourquoi j'ai dit oui ?Parce que je l'aime.Je tripote l'horrible collier que Queen à réussit à me faire porter, même ça, pourquoi j'ai dit oui ? Ilest sublime pourtant, un peu imposant et lourd, mais magnifique. Noir avec des diamants rouges. Je nele remettrais plus jamais ça, ce sera la seule et unique fois.Queen débarque dans la chambre, elle tient dans ses mains une housse de couturier, j'ai dit oui aussipour ce truc hideux en tissu qu'elle va m'aider à enfiler. Diable, mais pourquoi on ne se marie pas àpoil ? Ou en survêtement ou dans une tenue qui ne dit pas clairement ce que l'on s'apprête à faire.« Oyez, oyez Messieurs et Mesdames, je vais me marier ! Regardez, j’ai une robe qui le prouve ! » – Tu sais Faith... – Oui ? Je me lève du lit et me mets dos à elle. J'entends le zip de la fermeture éclair de la housse ainsi que lefroissement du tissu. – Tu n'es pas obligée de l'épouser, tu sais. – Je sais. J'attends la suite, Queen n'en a pas fini, je l'entends au son de sa voix. – Alors pourquoi tu le fais ? Je souris, les gens changent, mais qu'elle ne se méprenne pas, je n'ai pas dit oui par envie, commeelle. – Bon d’accord, j’en ai peut-être un peu envie au final –Queen a épousé son vampire parce qu'elle le voulait vraiment, le mariage faisait partie de sa façon de

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voir les choses. Moi pas. Je peux comprendre que cela surprenne, je me surprends moi-même. J'aifait une concession, Dead a fait de même, c'est ce que tous les couples font. Notre second marché.Je me tourne pour faire face à mon amie, la seule humaine que j'ai. Elle est sublime dans sa robe bleufoncé et son corset en dentelle. Elle est toujours impeccable, cette femme est la classe incarnée.J'espère qu'elle me comprend. – Je l'aime. Je le fais uniquement parce que je l'aime. Et même si je suis totalement contre le mariage,contre tout ça, quelque chose en moi me dit que c'est sans doute la meilleure chose à faire. J'aidemandé à Dead un nom à ce que nous sommes, il le trouve, il me le donne. Alors certes, j'auraislargement préféré ne pas me marier, mais j'ai l'impression que c'est vraiment très important à sesyeux. – Tu sais que tu ne pourras pas revenir en arrière ? – Je sais... je l'ai compris comme je sais que mis à part lui, je n'aimerais plus jamais quelqu'und'autre. Et certainement pas un autre vampire alors... Le regard inquiet de Queen ne me fait pas terminer ma phrase. – Tu es certaine de ne pas le regretter un jour ? C'est important le mariage et... tu as accepté justepour qu'il te laisse avoir un poste. Vous avez fait un marché sur ce sujet ! Je souris en entendant cette fameuse phrase. Même Decease est très sérieux sur le mariage, lorsque jelui ai dit que son frère m'avait demandé de l'épouser, sa première réaction fut de me dire « tu asrépondu oui au moins ? Parce que le mariage c'est important chez nous ». C'est important à leurs yeux,et je pense que c'est dû à leur existence humaine, à une époque différente de la mienne. C'est ancréchez eux.Si Dead a su m'expliquer à sa façon les avantages d'avoir un mari vampire, et reconnu par tous,Trenton, et mon beau-frère ont su aussi peser dans la balance du pour et du contre, bien avant quenotre « marché soit fait » je comprends pourquoi Dead s'est entouré d'eux, ils savent se montrer trèspersuasifs entre deux regards et un sourire.Après avoir réfléchi quelques minutes, je réponds à mon amie. – Il a besoin de savoir que quoi que je fasse, quoi que j'apprenne je reste. Alors si passer une heuredans une église à écouter un prêtre me parler dans une langue morte me permet de solidifier moncouple et d'avoir un travail. Je le fais. C'est un... Arrangement. Queen je ne peux pas ne rien faire.Alors peut-être que ça va en choquer, mais... ça nous convient. – On se marie quand même par envie, me coupe Queen. Tu en as envie Faith ? Même un petit peu(Queen lève ses doigts et les écarte de quelques centimètres ce qui me fait sourire) c’est Dead, iln'est pas n'importe qui, si je n'avais pas Deryck, je serais presque envieuse. Essaie de savourer cemoment. Même si tu ne crois pas au mariage. Peut-être que dans quelques années, tu seras heureused'avoir une bague au doigt.

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On en rediscutera dans quelques années. Peut-être, ou peut-être pas, après tout, je suis AVEC unvampire, pourquoi ne pourrais-je pas me satisfaire d'un mariage, dans cent ans ?Mouais... je ne suis pas tellement convaincue. – Je me dis que je ne fais qu'officialiser devant notre entourage ce qu'on est. Et puis, je ne porteraispas son nom... ni de bague. – Pas de bague ! Oh, Faith, c'est le petit truc génial ! – Il ne faut pas pousser non plus. La robe, oui, le collier oui, le reste, non. D'ailleurs, je vais avoirbesoin de toi pour la mettre parce que sinon, jamais je ne l'enfilerai toute seule. Queen se met à rire, elle tient la robe pendant que je me glisse dedans. Elle est simple, noire, maistrès jolie en dentelle. Longue et pas trop volumineuse, parce que même si je ne suis pas mariage, j'aitoujours détesté voir dans les vitrines les robes courtes. Je porte un bustier en dentelle, avec un petitcorset – soi-disant –, c'est plus joli. Je ne vois qu'un moyen de me couper la respiration, mais Queenm'a assuré que ça fait son effet.Le tissu caresse ma peau, c'est étrange, et ça me déclenche des frissons. Elle me guide vers le grandmiroir de la pièce, je me découvre habillée et je reste sans voix. Je ne me suis jamais trouvée belle,encore moins magnifique, mais là... – Tu es à couper le souffle. Je détourne le regard pour éviter de rougir. – Dead va fondre en te voyant ! Han Faith reconnait que tu es sublime ! – Je suis jolie. Queen soupire, elle n'aura pas plus qu'un « je suis jolie ». – J'aurais dû t'offrir mes yeux ! Et pas mon collier pour l'objet emprunté. – Tu aurais dû, je plaisante. – Oui, en tout cas, Faith, c'est énorme ce que tu fais pour lui, surtout quand on te connait. Je ne réponds pas, je ferme les yeux et inspire longuement, en attendant que Queen finisse de lacer marobe. Longtemps, je tente de calmer mon cœur, qui s'accélère.On s'assure un avenir plus sûr, j'espère qu'il le sera grâce à ça.Dead vaut largement la peine de ce petit « sacrifice » il en a tellement déjà fait pour moi, pour nous.À mon tour d'inverser les rôles.

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*** – Putain elle est magnifique ! Je souris à Decease qui m’attend dans le petit sas de l’entrée de l’Église. On est dans un endroit trèsvampirique, une Église dans un cimetière à l’extérieur de la ville.Il n’y a personne, seulement les membres du parti de Dead. Les plus importants à ses yeux. Je lesconnais tous.Mon beau-frère doit m’attendre depuis plusieurs dizaines de minutes, je m’en excuserais presque,mais le jour de son mariage, on peut se permettre d’être en retard.C’est du made in Queen ça. – Hein qu’elle est magnifique ! Renchérit Queen. – Han ouais à tomber ! Faith, n’épouse pas Dead, épouse-moi, je serais un meilleur mari et plussouvent présent. Je souris, toujours le mot pour rire.Queen nous explique rapidement qu’elle va entrer la première, et qu’on devra la suivre ensuite. Elleme dit que tout ira bien. Je passe pour une personne instable qui risque de prendre ses jambes à soncou et partir à n’importe quel moment. Une fois que je me retrouve seule avec mon « garde du corps », je sens le stress monter. Je suisheureuse qu’il m’ait proposé de me conduire à l’autel finalement, même si je trouve ça franchementstupide. Je serai plus à l’aise avec lui que seule.Les traditions à la con, je vous jure ! – Tu es très beau toi aussi, je lance avant d’entrer, le costume te va à merveille… Decease porte un costume noir comme moi, classe, mais sobre, il lui va à merveille. – Je sais, je ressemble davantage à mon frère. Mais je le prends comme un compliment… prête ? Je hoche la tête, et il ouvre la porte.J’ai un temps d’arrêt de quelques secondes en voyant la vingtaine de personnes présentes. Desvisages connus, et d’autres un peu moins.Louis, Trenton, Deryck, Queen, et même Jacob sont présents, Ripley l’assistant de Dead aussi… etDead.Il est debout, à côté d’un prêtre vêtu de noir. Son costume est comme celui de son frère, sauf qu’ilporte une chemise noire au lieu de blanche, sa cravate est noire, par contre. Il est magnifique. Sescheveux courts sont coiffés avec du gel je pense, il en met d’habitude, mais c’est très discret,

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aujourd’hui… c’est différent. En tout cas, je reste sans voix.Dead me regarde intensément, son regard parvient même à me faire rougir. Il a cette façon de lire enmoi et de me donner l’impression d’être la femme la plus belle au monde, d’un seul coup d’œil.Mon cœur bat plus vite, je m’accroche à Decease comme une âme en peine, et déjà, j’arrive au fondde l’Église. Je ne connaissais pas l’endroit, mais il parait que c’est un « lieu » de culte célèbre pourles vampires, c’est là, où sont faite toute les unions. L’Eglise n’a rien a envié celle des humains dereligions catholique, celle-ci est magnifique, dans le style gothiques, remplis d’objets noirs. C’est…vampirique. Mais amusant. – Je te la donne, mais c’est à contrecœur je l’aurais bien gardée. J’étouffe un petit rire en entendant Decease, c’est parfait, j’avais besoin de rire quelques secondes.Dead a cette expression que j’aime voir, détendu, heureux, et cette lueur dans ses yeux qui ne me faitjamais douter de ce qu’il ressent.Il me tend sa main que je saisis, et me place à ses côtés. Je sens son souffle caresser mon épaulelorsqu’il se penche pour murmurer à mon oreille. – Tu es magnifique. – Ta vie sera souffrance, si tu t’unis à cet homme. Je me fige en entendant ça.Instinctivement, je me regarde autour de moi, cherchant la personne qui aurait pu me dire ça.Personne. Mon cœur s’accélère, j’ai rêvé ? Est-ce que je me suis fait un film ? Ça m’arrive de tempsen temps à l’appartement, mais là c’était… réel. J’ai senti un souffle froid caresser mon épaule.Je regarde le prêtre devant nous, j’inspire et tente rapidement d’oublier cet événement.Raté, je ne pense qu’à ça, alors que l’homme de foi demande si tout le monde est présent.La main de Dead serre la mienne. J’ai soudainement un coup de stress qui me met dans l’esprit centcinquante mille pensées à la seconde, et pas des plus charmantes.Dead fronce les sourcils lorsque je croise son regard, il doit sentir que ça ne va pas. – On va pouvoir commencer… – Attendez… deux minutes, j’ai… Dead ne dit rien, il a compris, je n’insiste pas, il dit au prêtre que nous devons parler quelquesinstants. Calmement, il m’entraine vers un coin plus tranquille, à l’abri des oreilles indiscrètes. – Qu’est-ce qui se passe ? me demande le vampire. – Dis-moi que ça ira. Après ça, ça ira n’est-ce pas ? J’entends la peur dans ma voix, j’ai réellement peur en fin de compte, je viens de percevoir quelque

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chose de très désagréable. Comme si entrer dans cette église (qui est loin d’être une église semblableà celle que j’ai l’habitude de visiter) m’a fait réaliser que c’était le début de mes problèmes.Je n’ai pas aimé ce sentiment de froideur qui m’a entouré, j’ai détesté sentir une boule se former dansmon ventre et cette petite voix qui m’a dit que je signais le commencement d’une vie de souffrance.J’essaie de me dire que c’est mon moi intérieur et mes convictions qui reviennent à la charge, parceque je hais le mariage, sauf que je ne suis pas convaincue par cette hypothèse. J’aurais juré sentir unsouffle, une présence à mes côtés, me murmurer tout ça. Je tremble et Dead le remarque. – Je n’aime pas ce regard, qu’est-ce qui vient de se passer ? Je ferme les yeux et inspire longuement. Je dois me calmer ce n’est rien, ce n’est absolument rien. Mamain serre très fort celle du vampire. Pour une fois, je dois faire un effort et ne pas gâcher cemoment. Dead mérite pour une fois que je me comporte comme il faut, pour que tout se passe bien.Sans crise de colère comme j’aime bien le faire. De plus, je pense avoir suffisamment gueulé en cinqmois, concernant aujourd’hui.Mon quota est largement dépassé depuis longtemps.Respire. – Un coup de flip. Le stress sans doute, c’est idiot je ne vois pas pourquoi je stresserais… non enfinj’ai peur plutôt. – J’aime quand tu me parles Faith, parce que je détestais ton silence et devoir interpréter chacun detes gestes. Mais qu’est-ce qui te fait peur ? – J’ai eu un mauvais pressentiment Dead. – Concernant notre mariage ? (il sourit) ce n’est pas bon ça… Je dois m’inquiéter ? Non, dis-moi juste que je suis moi et que je stresse pour rien.J’ai le regard dans le vide, je n’arrive pas à me sortir de l’esprit cette sensation – Mon Ange ? Je sors de ma prostration. – Oui ? – Même si tu es contre le mariage… (Sa main caresse ma joue) tu ne le fais pas trop à contrecœur ?Parce que si tu n’en as vraiment pas envie, si vraiment je suis allé fort en te proposant cecompromis… tu sais que je peux être con quand il s’agit de nous. Je cherche toujours le meilleur et jesuis peut être allé un peu trop loin… – C’est bon Dead, ne t’inquiète pas pour moi. Ce n’est pas que je n’en ai pas vraiment envie, c’est

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qu’avec mon vécu, ma vie, ce qui m’est arrivé, je ne crois plus en grand-chose. Je viens d’avoir uncoup de stress, ça va aller maintenant (je souris) et puis regarde, je ne croyais plus en l’amour et jet’ai rencontré toi… Alors je me dis que je peux mettre de côté tout ce auquel je ne crois pas, pour toi,au moins une fois. Je vais devenir ta femme et tu profiteras de ce jour qui n’arrivera qu’une fois. Le visage du vampire se détend, et du coup, je fais pareil. – Parce que je ne raffole pas de la robe longue, même si elle est noire, et je pense que je vais memettre à pleurer parce qu’enfant, quand j’étais une petite fille je n’imaginais pas ma vie comme ça. Jepensais avoir mes parents à mes côtés le jour où je me marierai, je pensais que tout serait l’exactopposé d’aujourd’hui… Mais ce n’est pas grave. – Faith… – Tu te rends compte que tu as toutes les cartes pour me faire mal un jour ? Et que je suis capable enfin de compte de faire n’importe quoi pour toi ? Malgré mes convictions ? Tu le sais ? Ce n’est pas un reproche, c’est une constatation. – Je sais, mais ça n’arrivera pas. Je te le promets, je te promets qu’après ça, tu n’auras plus aucuneraison de craindre quoi que ce soit. Après ce soir ça ira. – Je ne suis pas une humaine sans défense qu’on soit bien d’accord ? Je vais rester la même n’est-cepas ? Je ne veux pas changer, même si ça t’arrangerait que je sois plus… docile parfois. Dead sourit, je suis coriace là-dessus, je ne veux pas prendre son nom pour paraitre moins « humainefragile » je ne veux pas de bague, pas parce que je n’aime pas les bijoux, simplement pour éviter decroiser des regards qui me diraient, cette femme est à quelqu’un. Je cherche juste à m’imposer dansce monde, où je dois, normalement, ne pas avoir de place. C’est énorme pour moi de l’épouser, et jepense que le faire en « secret » m’a beaucoup aidé à lui dire oui. Je n’ai pas suffisamment confianceen moi, ni dans le monde dans lequel nous vivons, et sans doute, ma part d’entêtée ne doit rienarranger. – Ça, je le sais, je sais que tu n’es pas une humaine sans défense. Tu es bien plus que ça… (ils’approche de moi) tu es la part de courage que je n’ai pas, le souffle de vie que je n’ai plus. C’estpour ça que je te veux et non par intérêt. Eh oui, je ferai en sorte que tu ne changes pas. Et si tuchanges, ce sera en mieux. – Tu as intérêt parce que sinon, je te promets de te mener la vie dure pour le restant de ma vie. – Pour l’éternité donc. J’ai intérêt d’être sage ! Je souris tristement, avons-nous l’éternité avec tout ce qui se passe ? Qu’est-ce que la vie nous

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réserve avec tous ses secrets, ses non-dits ?Je regarde fixement le vampire que j’aime, en fin de compte, je lui fais une confiance aveugle, c’estdingue. Je suis dingue.D’un côté, il a été franc, il y a quelques mois de ça, en me révélant qu’il y avait des choses, mais jene sais pas exactement quoi. J’ai mis en suspens cette information, j’attends d’avoir enfin à madisposition, de quoi pouvoir étudier et découvrir par moi-même ce qu’il ne peut me dire. Je suiscertaine que mon prochain poste m’aidera, je le sens. Je n’oublie pas, chaque chose doit être traitéele moment venu.Bon sang, je parle comme Trenton ! – On peut y aller ? me demande Dead. – Oui. Il se penche vers moi et m'embrasse. Un rapide baiser, mais avec ce qu'il faut pour me donner lecourage de le suivre.Nous regagnons l'autel où se trouve le prêtre, qui n'a pas l'air étonné d'avoir eu à attendre. Je penseque ça doit lui arriver souvent qu'un couple veuille se dire deux-trois petites choses avant de s'unirpour la vie, jusqu'à ce que « la mort les sépare » ce qui est ridicule, puisque les vampires sontimmortels et leurs moitiés deviennent pareilles en mélangeant leur sang.Nos invités prennent des visages plus détendus en nous voyant revenir. Nous reprenons nos places.Le prêtre que j'avais à peine regardé, ouvre un livre, il est... Ah non, c'est un prêtre avec des crocs.Une grande première ! – C'est la première fois en cinquante ans que je marie deux personnes de cette importance... Avec sipeu de monde. Je souris, les autres font pareil, certains étouffent leur rire. À qui la faute ? La mienne, je sais. – Mais ce n'est pas le nombre qui compte, mais les sentiments aujourd'hui. Je le regarde et l'écoute, il nous parle des joies et des bienfait du mariage, il lit quelques passagesdes lois concernant les unions vampiriques, j'aurais presque l'impression d'assister à un mariagehumain... Jusqu'à ce qu'il se penche et sorte une dague et une sorte de coupe en cristal. D'accord, jesens que c'est le moment où l'on va devoir donner du sang ! – Nous allons procéder à présent, à l'union de vos sangs. Qu'est-ce que je disais ? – Tendez vos poignets, reprend le prêtre. Je jette un œil à Dead qui déboutonne la manche de sa chemise gauche, je tends le mien directement

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puisque je n'ai rien à retirer.Je ne foudroie pas du regard mon vampire, il m'avait expliqué le déroulement de la « cérémonie », ilm'avait dit que c'était presque pareil que chez les humains à quelques détails près.Je lui suis reconnaissante de m'avoir prévenue, cela m'évite de crier pour rien.Le prêtre se met à parler dans une langue que je ne comprends pas, il saisit la dague et fait une légèreentaille sur le poignet de Dead, son sang rouge foncé coule dans le verre en cristal. Puis vient montour et je tressaille lorsqu'il fait de même sur ma peau. Un fin filet de sang coule le long de monpoignet, pour venir se mélanger à celui de mon amant.Le prête récupère l’espèce de coupe et nous la tend. – Buvez. Ah il faut le boire en plus, les vampires sont à cheval sur la symbolique, parce que boire son sang, jel'ai fait plus d'une fois au cours de ses six derniers mois.En fin de compte, on répète ce que l'on a déjà fait dans l'intimité, mais devant tout le monde, une sortede témoignage.Je sais qu'il faut aussi qu'on signe un document, à la fin de la cérémonie, et une sorte d'arbregénéalogique sur un vieux grimoire. Merci, Dead a été bavard !Je saisis la coupe que Dead me tend et sans hésitation, je la porte à mes lèvres. Je suis surprise dugoût qui pénètre ma bouche, il est fort, le mélange de son sang et du mien est un pur nectar intense. Cesera la seule et unique fois que je goûterai à nos deux sangs mélangés et vice versa.Je lui tends la coupe, en me léchant les lèvres d'un rapide coup de langue, je n'aimerais pas garderune marque rouge.J'observe Dead boire à son tour, ses yeux dans mes yeux, c'est spécial comme moment, unique etétrange, comme si les liens qui nous unissaient se renforçaient.Pas une seule fois je ne regarde la foule, sinon, je risque de partir en courant, tellement je trouve çagênant de m'exposer au regard de tous.Dead pose la coupe sur l'autel et reste tourné vers moi. – Vous souhaitez dire quelque chose ? demande le prêtre ? Je secoue la tête, mais Dead, lui, est d’accord. – Oui. Je souris, il a toujours quelque chose à dire. Le prêtre lui fait signe de se lancer, mon vampire saisitma main et se lance. – Je ne suis pas souvent expressif, je ne te dis pas toujours ce qu'il faut. Je suis quelqu'un de trèssecret, je l'étais davantage avant de te connaitre. J'étais un homme différent de celui que tu connaisaujourd'hui. J'ai appris avec toi, à devenir quelqu'un de meilleur, un homme qui doit mériter la femmequ'il aime. Parce que même si je suis un vampire, puissant, je doute quand il s'agit de toi. Ça n'a pasété simple au départ, toi, moi, nous, même avec plusieurs siècles à mon actif, je n'avais jamais connuce que je connais avec toi, l'amour, le vrai. Encore moins la relation de couple ! Une vraie nouveauté

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que je partage à tes côtés. J'ai appris à connaitre la Faith, la vraie, celle qui se cachait derrière desannées et des actes de souffrances. J'ai su contourner tous les obstacles que tu prenais soin de mettresur mon chemin, pour t'avoir. J'ai mis du temps, mais je t'ai maintenant. Je me suis battu contre toipour t'avoir, et je me battrais contre n'importe quoi pour te garder. Parce qu'il n'y a rien de pire qu'unvampire amoureux, je suis... malheureusement... Tombé amoureux... de toi. De ton sourire en coinlorsque tu es gênée, de tes yeux, oh tes yeux ! Bon sang, j'en suis dingue, tout passe dans tes yeux,c'est la première chose qui m'a plu chez toi. J'aime ton caractère, insupportable parfois, et tes crisesde colère. J'aime lorsque tu te cries fort pour cacher ta fragilité et ton inquiétude, j'aime quand tu nesais pas quoi me répondre parce que nos sentiments te dépassent. J'aime ces moments de calme entrenous, et j'aime ton sourire.J'aime tout de toi, de ton esprit à ta façon totalement différente de moi, de voir les choses, tesémotions, tes marques d'affection, ta façon d'être avec moi, et les autres, ta personnalité ô combienmerveilleuse. J'aime que tu m'aides à devenir quelqu'un de meilleur, parce que malgré mon statut, j'aicompris le jour où j'ai réalisé que je t'aimais, que quoi qu'il arrive, à présent, je ne pourrais plus mepasser de toi. Alors même si tout ne sera pas parfait, que notre vie ne sera pas rose tout le temps, queles joies, les moments de bonheur et de rires seront parfois gâchés par les cris, la peine et la colère,je serai sûr d'une chose : de notre amour, celui que l'on a du mal à contrôler, à comprendre parfois.Faith, j'ai la chance d'avoir ton cœur et toi le mien, la chance de savoir que tu m'aimes moi et pas unautre, je t'admire pour ce que tu es, ce que tu vas devenir, je suis fier de pouvoir t'appeler mafemme... bon même si ça ne sera qu'en privé, c'est déjà ça. (des rires résonnent derrière nous) Je suisfier d'être avec toi. Pour conclure sur cette note très romantique et tout ce que tu adores, je te diraique je t'aime plus que tout. Tu mets de la vie dans mon existence qui ne la connait plus depuislongtemps. Un silence de mort règne dans l'Église. Je dévisage mon vampire, les larmes au coin des yeux. C'estmagnifique... c’est du Dead.Je me racle la gorge, et serre sa main. – Je n'arriverai pas à faire pareil, mais... tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir sur ce que je ressens,mais je te dirai bien que je t'aime. Je sais qu'il ne m'en voudra pas de ne pas m'étaler devant tout le monde, si j'ai besoin de lui dire ceque j'ai sur le cœur, je n'attends pas un moment comme celui-ci. Je lui répondrai plus tard en privé. – Dead ? C'est à vous, reprend l'homme de foi. – On ne portera pas d'alliances, mais. Je vois mon vampire sortir de la poche intérieure de sa veste, deux petits sachets en tissu, il l’a faitmalgré ce que je lui avais demandé. – Je veux bien l'avoir autour de mon cou. Près de mon cœur là où est ta place.

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Dead ne finit pas sa phrase à voix haute, il me la fait parvenir via ses dons. Je suis touchée du geste,je savais que pour une union chez les vampires, l'anneau était un élément important, en or, il porte desinscriptions « sacrées ».Queen m'a montré la sienne en détail. Au premier abord, la bague fait quelconque, mais si onl'examine de plus près, elle est gravée.Dead sort deux chaines en or pendant que le prêtre bénit les alliances. Ce dernier donne desinstructions à mon amant. – Tu veux bien devenir ma femme... malgré tout ? Je souris, je savais qu'il mettrait une pointe d'humour, dans ses yeux en tout cas, l'humour est là. – Oui. Il prend l'alliance à ma taille, et l'attache à un petit anneau sur la chaine. Il me fait signe dem'approcher, je l'écoute et me rapproche. D'un geste délicat, Dead passe ses mains derrière mon couet attache la chaine. – Faith ? À mon tour.J'inspire et me lance, ce ne sont que quelques mots. – Tu acceptes de devenir mon mari ? C'est affreux ce que c'est niais !Je dois l'exprimer sur mon visage puisque tout le monde se met à rire. Je me fige, je l'ai peut-être dità voix haute.Ça craint si c'est le cas ! – Oui, j'accepte de devenir ton mari. Je saisis la seconde chaine dans le deuxième sachet. Comme lui, je passe l'alliance dans le petitanneau, je mets plus de temps, ce qui amuse notre « public ». Désolé pour l'attente, je ne m'appellepas Dead, je n'ai pas l'agilité dans les mains.J'y arrive enfin et j'en soupirerais presque de satisfaction.Dead penche la tête vers moi pour me faciliter l'accès à son cou, je mets moins de temps à lui passerla chaine. La bague tombe pile-poil sur le haut de son torse, ça lui va comme un gant. Questionoriginalité, une fois de plus, on aura fait fort. – Et bien, c'est parfait tout ça ! (le prêtre referme son livre poussiéreux) vous pouvez l'embrasser, cen'est pas interdit, et c'est magnifique un baiser pour conclure un mariage (le prêtre fronce lessourcils) à moins que, comme les alliances, vous préfériez faire autre chose ?

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Une nouvelle fois, nous rions tous, on ne pourra pas dire que notre... mariage était ennuyeux. On a riet plaisanté tout le long.Dead passe un bras autour de ma taille et m'attire à lui. – Non, pour ce qui est question de l'embrasser, je vais l'embrasser ne vous en faites pas, ça on ne lechange pas. Le vampire termine sa phrase sur mes lèvres, sa bouche tiède contre la mienne. Il m'attire desfrissons et plus. Mais Dead reste très sage, peut-être trop. – Officiellement toute à moi. Et c'est là que je percute réellement qu'en plus d'être pour de bon, dans tous les sens du terme, deconvictions, de pratique et de « rituels », à lui, il est à moi aussi.Je souris contre ses lèvres lorsqu'il m'embrasse à nouveau sous les applaudissements qui me fontrougir, j'espère ne pas devenir trop mielleuse.Parce que ça par contre, je ne le supporterai pas !

*** On est mariés ! Bon sang, jamais je n'aurais cru pouvoir dire ça.Blottie dans ses bras, je regarde à travers la vitre, je suis bien, détendue, et... oui heureuse. On varentrer chez nous et...Je me redresse. – Qu'est-ce que fait le chauffeur ? La voiture ne nous ramène pas à l'appartement ce n'est pas la bonnedirection... Oh non, il n'a pas fait ça !Je dévisage le vampire, nous venons de quitter la petite Église, il m'a trainé à l'extérieur après reçuune dizaine de félicitations. Je ne pense pas que nos « invités » vont nous en vouloir de nous éclipsersi rapidement. Mais là... je sens que Dead prépare quelque chose. Il est trop calme. – On ne rentre pas. Ça, je l'avais bien compris.Je foudroie du regard le vampire, finalement il avait raison, j'ai toujours le même sale caractère. – Oh non Dead, on n'avait dit pas de fête ! Juste la bague au doigt à l'Église ! Tu abuses !

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– Bague que tu ne portes même pas au doigt. Et paf Faith, un point pour lui !Je souris, là-dessus il n'a pas tort, on peut dire que nous nous sommes... passés la bague au cou ! – Où tu m'emmènes ? Je demande à nouveau. – Quelque part... Waouh quelle réponse ! Il aime cultiver le mystère, peut-être trop. – Dead ! – Mon ange ! Il se moque de moi en plus ! Pas de doute, ce petit événement ne nous a pas changés.Dead me surprend, lorsqu'il me détache et me fait passer sur ses genoux, prêts de son corps. Ses yeuxbleus dans les miens. – On part pour quelques... jours. – Jours ? Tu m'emmènes où ? Je ne lâcherai pas l'affaire. – Loin d'ici. – Loin comment ? Dead lève les yeux au ciel, amusé. – À l'autre bout du globe. Je vais essayer de te faire apprécier les joies du mariage (il m'attire dansson cou, ses lèvres chaudes viennent embrasser ma peau nue) on prend quelques jours de vacances,avant de retourner vivre dans les dures lois de notre monde. – Dis-moi où tu m'emmènes... Ses mains carrassent le bas de mes hanches, il ne doit pas faire ça, sinon, on va se retrouvez à fêtercet événement sur la banquette arrière d'une voiture. – En France. Dans le pays où je me sens le plus chez moi.

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Chapitre 8

Corps à corps

– Quinte ! Je dépose fièrement mes cartes sur la table, me moquant au passage du vampire qui depuis deuxheures se fait littéralement plumer. Dead n'est pas un as en ce qui concerne les jeux de paris, je diraispresque qu'il est d'une médiocrité à faire rire un nouveau-né.Mon vampire sourit, il dépose ses cartes lentement. Comme moi, il a fait tapis, question bluff à cejeu-là, je le dépasse. Il a fait ça seulement pour me suivre, je le sais, j'en suis sûre. Je prends mabière et bois une gorgée, elle est fraîche et me détend.Nous sommes dans l'avion depuis... plus de trois heures, on a parlé des derniers événements, et ons'est mis à joueur aux cartes pour passer le temps. Au début, je pensais que ça n'allait durer quel'instant d'une partie ou deux, qu'ensuite on passerait aux choses sérieuses. Mais Dead reste fidèle àlui-même, s'il a une idée derrière la tête, on ne le fera pas changer d'avis. – Tu rigoles ? Je lance en voyant ses cartes. Dead montre une suite, et de couleurs en plus ! Le connard il m'a bien eue sur ce coup-là !Je secoue la tête en croisant les bras sur ma poitrine, je suis dégoutée, ce vampire est doué, vraimentdoué, il m'a eu et... je me sens dupée.Je me mords la lèvre pour éviter de sourire et de lui donner satisfaction. – Gagné, mon Ange. – Je pensais que tu étais nul. Le vampire ramasse les cartes et range les jetons dans une boite, tout en me répondant. – D'où l'esprit du poker, je t'ai fait croire que je l'étais dans le seul but, le moment venu, de te fairetout miser et de gagner. Ne t'en fais pas, je t'apprendrai. Il se moque de moi comme il aime si bien le faire. On se taquine, on marche comme ça. J'aimelorsqu'il le fait, même si sur le moment ça m'énerve royalement. J'apprécie de nous savoir proches

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l'un de l'autre.Je le regarde longuement, cet homme est vraiment très beau, même quand il m'énerve, il ne perd passon charme. Pire, à cet instant, il me met dans un état d'excitation qui ne désire qu'être comblé.Il le sera d'ailleurs, et maintenant. – Tu te rends compte qu'on doit être le seul couple au monde à ne pas s'envoyer en l'air dès quel'occasion se présente ? Dead ne répond pas, il ne m'a déjà pas répondu les fois précédentes. Il a quelque chose derrière latête, mais de là à nous faire languir c'est... c'est Dead. – Dead Creaving est demandé ! Sa compagne aimerait une réponse. Mais le vampire reste impassible. Il pose la boite derrière lui et s'installe confortablement dans sonsiège. Son regard défie le mien. – J'ai un jeu plus drôle que le poker à te proposer, je lance. – Et je te répondrais non. – Et pourquoi ça ? C'est bien, pour une fois, personne ne crie, on discute calmement. – Parce que, je suis têtu et que j'ai décidé qu'on attendrait notre arrivée en France. Et tu me connais,je t'ai attendu plusieurs semaines, je sais attendre. Pardonne-moi d'être vieux jeu et de vouloirconclure dans un lit et pas sur le sol d'un avion. Comme si ce truc n'avait pas de chambre. Discrètement, je regarde autour de moi, pour vérifier sesdires. Je suis certaine que derrière l'une de ses trois portes se trouve un lit. – Non, c'est un avion sert pour les affaires, mis à part la salle de bains, le canapé derrière nous, et lapetite salle de réunion, il n'y a rien d'autre en plus du cockpit. L’autre avion qui contient ce que tucherches du regard a décollé en même temps que nous. Maudit soit son don de télépathe, et maudis soit-il, il l'a fait exprès, j'en suis certaine.J’ai appris que, dès que le Président partait en voyage, deux avions ainsi qu’une ribambelled’hommes armés se trainaient derrière lui, pour le protéger. Si désormais nous ne sommes plus quetous les deux, ce n’était pas le cas à l’embarquement. – Exactement mon Ange, pas de tentation comme ça. Et puis, on aime parler toi et moi, ce sera parfaitpour les heures qui nous restent.

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Bon sang, je suis tombé sur le seul homme capable de dire non et d'attendre. J'en ai de la chance !Quoique... là ce n'est pas sûr. On ne peut pas me demander d'être patiente, lorsque je le vois dans soncostume, sa chaine en or autour du cou et son sang qui coule dans mes veines. J'ai mis quelque tempsà percuter que c'était ça qui m'excitait autant, de le sentir en moi.Maintenant, je veux l'avoir complètement, et autre part que dans mon sang. Et lui...Je ne m'avoue pas vaincue, je suis certaine d'arriver à rompre la ténacité de Monsieur Patience ! – Tu n'étais pas aussi chiant il y a quelques mois, le sol du salon ne te dérangeait pas. Ni celui de lasalle de bains, encore moins le plan de travail de la cuisine. – J'ai décidé d'être chiant ce soir. Non sérieusement, je n'ai pas envie de te sauter dans un avion lesoir où tu t'unis à moi, je suis un vampire avec des principes ! On s'en fiche des principes, on en a rompu plus d'un lui et moi. Je m'en moque d'inaugurer l'avion. – Sauf que moi aussi je suis têtue. Alors on fait comment ? Dead prend sa bière et la porte à ses lèvres, il sourit, ses crocs sont sortis. Il est détendu et joueur cesoir, j'ai comme l'impression qu'il a mis de côté New York, son poste, et les problèmes qu'ilrencontre actuellement.On va devoir en parler, pour prévoir mon arrivée. Et je sens que mon vampire n'est absolument paspressé d'aborder le sujet. Ce qui dans l’ensemble, n'est pas grave, je lui rappellerai le moment venu,mais pas maintenant.Je me lève en saisissant un bout de ma robe pour éviter qu'elle traine au sol.Dead me regarde faire, je le dévisage longuement, ses yeux dans les miens, j'observe ses réactions.Ses pupilles prennent un reflet bien spécial qui indique qu'il me désire, je relève un peu plus, le tissude ma robe pour pouvoir m'asseoir sur ses genoux, instinctivement, il place ses mains sur meshanches, et me maintient contre lui. Mes bras passent autour de son cou, le sourire aux lèvres. – On fait comment Dead ? – On se regarde dans le blanc des yeux. – Mauvaise réponse. Mes doigts viennent sur le nœud de sa cravate, je le défais d'un geste souple. J'ai pris l'habitude aveclui, en six mois, notre relation s'est nettement améliorée.Chacun de nous savait que grâce aux compromis que nous avions faits, ce n'était plus la peine de secrêper le chignon pour tout et pour rien. Je ne dis pas que nous ne nous sommes pas engueulés, non,c'est impossible, Dead et Faith qui ne se hurlent pas dessus, ce n'est pas normal. Mais on a profité dutemps que nous avions pour se préparer à l'avenir proche que je vais découvrir d'ici quelquessemaines.Dead tente tant bien que mal de cacher son inquiétude, je pense qu'il craint mes réactions face à ce

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que je vais découvrir. Il a tort de s'inquiéter, je sais que je risque d'apprendre des véritésdouloureuses, mais je suis prête.Une fois la cravate retirée, je m'attaque aux boutons de sa chemise. Je ne suis pas d'accord, avec lui,je n'ai pas sa patience. – Dis-moi monsieur Patience, tu vas tenir combien de temps si... Je fais glisser mes mains le long de son torse à moitié dénudé, vers son pantalon, je sens son érectionprendre du volume sous le tissu, il me veut, il ne peut pas me dire le contraire, je le vois.Ses crocs s'allongent davantage lorsque ma main défait sa braguette, mes doigts passent à l'intérieurdu vêtement pour caresser son membre dur. Dead serre les dents, il n'aime pas qu'on l'effleure sansvraiment le toucher. C'est ce que je fais. Je ne peux pas saisir son sexe complètement dans notreposition. C'est dommage pour lui, s'il voulait, je pourrais faire beaucoup plus si un oui sortait de sabouche.Je me penche vers son oreille, et lui murmure : – Fais-moi l'amour. Oublie tes principes et vient combler ce vide en moi. Si avec ça il ne se décide pas...Dead se met à sourire, sa main vient caresser ma joue. – Mon sang a énormément d'effet sur toi, à ce que je vois. Je devrais t'en donner plus souvent. Et allez, rions !Je m'écarte de lui, dégoutée, même ma main sur sa queue n'a pas l'air de le faire changer d'avis, il saitce que je pourrais faire, ce dont je suis capable, mais non.Quel entêté celui-là ! – Et toi, tu tiendras combien de temps, si je fais ça ? En quelques mouvements, je sens qu’il dénoue les lacets de ma robe, le tissu glisse le long de moncorps, je me retrouve nue, allongé sur la table qui nous servait quelques instants plus tôt, de table dejeu.Les cuisses écartées je retrouve le souffle chaud de mon amant sur mon sexe moite. Mon ventre secrispe, j'attends un contact n'importe lequel, pourvu qu'il me touche enfin.Dead trace un long chemin humide avec sa langue, de mon genou, jusqu'à la lisière de mon intimité,m’attirant des frissons qui me parcourent la peau.Il recommence une fois, m'excitant davantage tout en jouant avec mes nerfs. Cet homme est lafrustration incarnée, aujourd'hui surtout.Dead mordille l'intérieur de ma cuisse, je sens ses canines proches de ma veine. Mes hanches selèvent d'elles même lorsqu'il caresse doucement ma chair humide de son pouce. Il appuie sur monclitoris gonflé par le désir, tout en me pénétrant de deux doigts. Très lentement.Un long gémissement sort de mes lèvres, j'avais besoin de ça, de le sentir proche.

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Le vampire continue de me lécher la cuisse sans pour autant me mordre où s'intéresser à mon sexe quin'attend que lui, il est pénible à prendre son temps, je sais parfaitement qu'il fait ça dans l'unique butde me taquiner, parce qu'il est comme ça. J'aurais fait pareil.La respiration courte, je ne supporte plus ce contact qui m'enflamme, mais pas suffisamment pour mepermettre de basculer de l'autre côté. – Dead... Je voulais prononcer son nom avec autorité, au lieu de ça, je lui offre un « Dead » gémissant.Dead rit contre ma cuisse et décide de me soulager.Sa langue vient remplacer son pouce, et enfin, je goûte à la joie de retrouver mon amant.Celui qui d'une brûlante caresse, m'emporte loin. Le vampire me lèche passionnément, alternant,lèvres, langues et mordillement, ça marche du tonnerre, entre ça et ses doigts qui vont et viennent enmoi, je le sens faire grandir ce feu, c’est bon, et je ne tarde pas à exploser dans un orgasmerenversant.Le vampire en profite pour me mordre à la cuisse, ce qui m'emporte une seconde fois. Ses doigtstoujours en moi, il prolonge les spasmes de ma jouissance.Des gémissements sortent de mes lèvres, rien à faire, il est un amant plus qu'incroyable.Je reprends mes esprits pendant qu'il boit à ma veine, pour la première fois depuis que je suis allongésur cette table, mon regard se rive entre mes cuisses, mon cœur se gonfle lorsque je vois Deadagenouillé, en train de se nourrir. C'est... waouh, comme vision, très érotique, ça me donne davantageenvie de l'avoir en moi.Savoir qu’il se maintient en vie avec ce qui coule dans mes veines, me remplit de fierté.Quelques instants plus tard, il lèche les deux petits trous qu'ont formé ses crocs. Il retire ses doigts demon intimité, et les suce tout en se redressant. – Et voilà mon Ange, plus qu'à attendre notre arrivée pour passer au plat de résistance. Salopard ! J'étais certaine qu'il craquerait après ça !Je me redresse sur la table, nue, face à lui qui se rassoit, du pouce, il s'essuie le contour des lèvres etle suce. Je sens d'ici l'odeur du sexe et du sang. Il est très sérieux en disant qu'il en a fini pour lemoment. Je suis coriace lorsque je veux quelque chose, mais lui... Il n'est pas Président pour rien. – Qu'est-ce qu'il y a Faith ? Ton regard noir m'amuserait presque, tu n'es pas contente à ce que je vois? Pourtant tu avais l’air ravie. Dead se moque de moi ! Je ne suis pas certaine qu'il apprécierait que je le chauffe, l'emmène auseptième seul, sans avoir le plaisir de goûter au meilleur. Il ne perd rien pour attendre ! – Des fois je regrette que tu aies des manières. Il éclate de rire.

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– Je n'en ai pas toujours, j'ai comme toi, mes périodes. Je dois être un peu maso, j'aime bien l'idée dedevoir attendre. Pas toi ? – Non. Les rares instants de bonheur que j'ai, c'est à ses côtés, je pense les avoir suffisamment attendus.Mon vampire entreprend de se rhabiller, il reboutonne sa chemise en me regardant, et referme sabraguette. Je vois la bosse bien voyante entre ses cuisses. Il a un contrôle impressionnant. – Tu restes comme ça pour les prochaines heures ? Non parce que c'est un spectacle que je ne melasserai pas d'admirer. Je le dévisage d'un air outré, houlà, mon pauvre, je ne risque pas de te faire plaisir. Je me redresse etmarche au fond de la cabine vers les sacs de voyage qu'il a soigneusement préparés. – Ça veut dire non, je pense ? J'ouvre le premier sac et enfile le premier t-shirt qui me vient. Une fois vêtue de quelque chose, je metourne pour lui faire face. – Ça veut dire qu'en arrivant tu as intérêt à faire quelque chose parce que sinon, ce corps tu ne lereverras pas du séjour. Dit celle qui ne pense pas un mot de ses menaces.Dead sait que je ne suis pas sérieuse, j'essaie pourtant de l'être. Il me défie du regard, ce qui finit parm’amuser. J’aime vraiment cette complicité qui nous unit désormais. – Tu n'imagines pas ce que j'ai prévu, répond le vampire en souriant, crocs dehors, le regard empli dedésir. Et je le crois.

*** – Hop, hop, hop ! On ne bouge plus ! Je reste debout devant la voiture, la portière ouverte. Je regarde Dead contourner le véhicule pourvenir me rejoindre. Il porte toujours son costume, je suis un peu en décalée avec lui dans mon jean, t-shirt. Dead a voulu que je remette ma robe, mais impossible, j'étais dix fois mieux sans. Plus à l'aisedans mes mouvements.On est arrivé il y a deux heures, dans un aéroport, je n'ai pas su retenir le nom de la ville, Dead a été

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vague là-dessus. Il m'a juste dit que nous allions dans un petit village du sud de la France, au bord dela mer, là où se trouve sa maison. Je pense que c'est celle dont il m'avait parlé plusieurs moisauparavant, la maison « grenier ».Nous avons pris une voiture et avons roulé jusqu'à maintenant, sur l'autoroute, puis sur des routesmoins empruntées. Entre les collines. Je ne sais pas à quoi ressemble la France, j'espère pouvoirdécouvrir quelques endroits particuliers de la région où nous sommes.On verra demain, en attendant... j'aimerais profiter du vampire avec qui je suis. – Qu'est-ce que tu fais ? Sans me demander la permission, Dead me prend dans ses bras tel un preux chevalier, j'éclate de rireface au ridicule de la situation. Le vampire et ses bonnes manières ! – Dead... – On franchit le pas de la porte, la mariée dans ses bras. Il n'y a que toi et moi en plus. (Il embrassema tempe et referme la portière) Ne me dis pas non et profite. Je passe mes bras autour de son cou pour me tenir, Dead se met à marcher en direction d'une bâtisseentourée par des arbres, des rosiers noirs, un petit chemin en gravier blanc nous indique la route àprendre pour accéder à l'entrée. J'en profite pour regarder la maison, elle est sur trois étages, et faceà la falaise, les murs sont recouverts de grosses pierres. C'est très beau, elle ressemble à toutescelles que j'ai vues sur le chemin. Des bâtisses grandes et riches, en accord avec le paysage. – Tu n'as pas pris nos affaires, je lance en arrivant à l'entrée. – Qui a dit qu'on allait en avoir besoin maintenant ? Je me raidis avant de m'enflammer. Non, pas besoin de fringues pour faire ce qu’il prévoit. – Ça me rappelle le week-end que nous avons passé à Aspen. Il y quelques mois. – Moi aussi. On en a fait du chemin depuis Aspen, les câlins dans la neige et notre première nuit ensemble. Àl'époque, j'étais encore démolie par mon récent séjour chez Louis et mon passé.Je le désirais, tout en le détestant et en le fuyant. Mais au fond de moi, je l'aimais déjà pour ce qu'ilétait.Désormais, je n'ai plus peur de lui dire mes sentiments, même s'il me cache des choses, je pensequ'avec l'amour qu'on se porte, si différent qu'il soit, inattendu pour chacun de nous, on s'aime malgrénos passés, nos convictions, notre Race. – Tu étais mieux dans ta robe je trouve, poursuit Dead en ouvrant la porte d'une main.

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Le bruit de la clé résonne, il ouvre la porte en envoyant un coup de pied dedans. – Et moi je trouve que je suis plus à l'aise en jean et en t-shirt. – Ça casse le mythe, je ne ressemble à rien en costume face à toi. – Mais si, tu es adorable. Dead me foudroie du regard. – Qu'est-ce qu’il y a Dead ? Ton regard noir m'amuserait presque, on n'est pas content à ce que jevois ? J'éclate de rire, fière de moi, d'avoir pu ressortir les mots exacts ce qu'il m'avait dit quelques heuresauparavant.Le vampire m'ignore et préfère franchir la porte. – Et voilà ! Bienvenue dans l'une de tes maisons mon Ange. Dead m'embrasse et je souris. Il est content, il a eu ce qu'il voulait, maintenant, fini tout ça.Il me repose et je marche vers l'immense pièce principale qui s'offre à mes yeux, je dévisage lesalentours.Je constate une surprenante déco, du moderne, de l'ancien, Dead mélange tous les styles avec goût. Lapièce est grande, sur deux petits étages. Une immense cuisine ultra moderne, un salon cinq marcheplus bas, de style ancien, mais avec l'équipement qu'il faut, et tout autour, une bibliothèque qui formeun U dans la pièce. – Waouh, ta maison est... magnifique, je constate au bout de quelques minutes. – Notre maison, elle est à toi aussi. Et tout ce qu'il y a à l'intérieur. Je me tourne vers lui, il a les mains dans les poches. – Même toi donc ? – Je suis à toi depuis bien longtemps, Faith. Je souris, on entre vraiment dans le mielleux parfois lui et moi. Le vampire s'approche de moi, je leregarde me dévisager avec envie, ma peau se met à frissonner alors qu'il ne m'a même pas encoretouchée. Je suis impatiente qu'il le fasse, j'attends ses mains sur mon corps depuis sa séance detorture dans l'avion.Il vient se mettre dans mon dos, je sens sa chaleur, son souffle qui effleure ma nuque.

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Touche-moi.Une tension sexuelle se crée entre nous, je sais comment ça va se terminer et lui aussi, toute la nuit, lajournée, dans ses bras, à connaitre le plaisir de l'union de nos deux corps.Un gémissement sort de mes lèvres lorsqu'il embrasse mon cou, mordillant ma peau. Il stoppe lespetits picotements en léchant ma peau. Je me laisse aller contre son corps, on attendra plus tard pourle tour du proprio. Seule la chambre m'intéresse.L'une des mains de Dead glisse le long de mon buste pour venir se poser sur ma hanche, à quelquescentimètres de mon intimité.Je brûle d’envie. – Qu'est-ce que tu veux Faith ? Je me tourne pour lui faire face. – Toi. Mes lèvres viennent s'écraser contre les siennes, dans un baiser brûlant, sa langue cherche la mienne.Dead me soulève du sol, mes jambes viennent enserrer sa taille, il se dirige rapidement à l'autre boutde la maison, au rythme d'un vampire, il monte un grand escalier, traverse un couloir avant d'ouvrirune porte et de me reposer. Je n’ai pas eu le temps d’apercevoir ce qui nous entoure.Je découvre une grande chambre dotée d’une baie vitrée qui donne sur la mer. La lune est basse cesoir et... Dead décide que je regarderai la vue plus tard.Il me reprend dans ses bras et me guide jusqu'au grand lit à baldaquin qui doit avoir plusieurs siècles,vu l'immensité du meuble. Le bois sent l'ancien, une odeur délicieuse. Dead me pose au pied du lit, jele regarde se déshabiller, il retire sa veste et la jette par terre, suivie de sa chemise qu'il déboutonnerapidement. Pressé mon vampire ? Absolument. Et moi ? Pareil. Je retire mes chaussures, mon t-shirt et relève les hanches pour déboutonner mon jean et le faireglisser le long de mes jambes, je suis nue sous ces quelques bouts de tissus. Pas de sous-vêtements,ce qui n’a pas l'air de déplaire au vampire.Dead se retrouve torse nu, je lorgne son imposant tatouage, celui qui le rend si homme, si excitant etsi beau. Mon cœur s'accélère lorsqu'il passe à son pantalon, il se dévêtit tellement vite qu'il ennéglige le plaisir des yeux. Quoique, si perdre quelques secondes de contemplation me permet depasser à la vitesse supérieure, je ne vais pas me plaindre.Ma respiration devient difficile en le voyant totalement nu seulement habillé de la chaine qui porteson alliance, la vision est sublime, le creux de mon ventre s'enflamme et devient humide pour lui. Saqueue se dresse fièrement face à moi, elle est magnifique et me donne davantage envie de la sentir semouvoir entre mes cuisses. Maintenant.Je m'allonge sur le lit, totalement offerte, le vampire s'approche lentement, il pose un genou sur lematelas qui s'enfonce sous son poids, et vient peser sur mon corps hurlant de désir.Je me sens envahie, bien, à l'abri, blottie contre lui, ses yeux bleus cherchent les miens, comme monbassin cherche la friction du sien. Je veux le sentir m'apaiser comme il sait bien le faire. C'est la fautede son sang, il m'a complètement retourné l'esprit et je suis excitée comme jamais.

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Dead embrasse mon cou, mordille mon oreille, tire sur ma chaine, puis revient à ma clavicule, jefrissonne, j'ai la peau à vif. – Tu vas voir Faith, qu'attendre peut être parfois le meilleur des préliminaires. – J'ai assez attendu là. Maintenant, touche-moi. Je le sens sourire contre ma peau. Il fait exprès de ne pas trop peser sur moi pour que je ne sente pasl'ampleur de son excitation.Je cambre les reins pour avoir son contact, il est pénible, il m'a déjà fait attendre... – C'est ça que tu veux ? Dead vient caresser mon sexe humide avec le sien, une longue pression pile au bon endroit. Mesmains s'accrochent à ses épaules, exactement ce que je souhaite, et plus même. Mon amantrecommence le geste trois quatre fois, me faisant gémir au passage. C'est bon, mais pas assez pour mesoulager, au contraire, cela ne fait qu'empirer les choses dans mon hémisphère sud.Je me mords la lèvre pour ne pas crier, mes yeux restent ouverts parce qu'ils sont plongés dans lessiens. Ils ont la lueur d'un profond et puissant désir, comme le soir où nous nous sommes réconciliés. – Arrête de jouer avec mes nerfs MERDE ! Et viens ! Il n'en a pas fini avec moi, je le vois dans son regard. – Et comment veux-tu que je vienne ? Comme ça ? (nouvelle caresse sur mon sexe sensible) où ? Dead me fait basculer sur lui, il m'écarte les jambes pour pouvoir passer une main entre elles etenfoncer de deux ses doigts en moi. – Comme ça mon Ange. Il remue profondément ses doigts, me caressant de l'intérieur en touchant un point bien particulier quime fait rater plusieurs battements de cœur. J'essaie de rester assise sur lui, mais les sensations entremes cuisses ne m'autorisent plus à avoir le contrôle de mon corps. Je me penche pour embrasserDead, ses canines sont sorties, signe qu'il est aussi excité. Nous échangeons un langoureux baiser quianime nos sens pendant que ses doigts s'affairent en moi. Je sens les petites décharges électriquesparcourir mon ventre, m'avertissant que la jouissance est proche. Je l'attends, mon corps en a besoin,je remue du bassin, cherchant plus, mais Dead en décide autrement. Il retire ses doigts de monintimité, me laissant pantelante et frustrée. Je m'apprête à gueuler qu'il se fout de moi, lorsqu'il mefait pivoter sur lui. Je suis désorientée quelques secondes, entre le désir et ce qu'il vient de me fairependant plusieurs minutes, je mets un peu de temps à comprendre comment je me retrouve avec saqueue vue d'en haut et pas d'en bas. Allongé sur son torse et pas sur le lit.

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Ah... en fait on est... D'accord, j'ai saisi. – Comme ça je préfère, conclut Dead en posant ses lèvres sur ma chair humide. – Bon sang ! Je serre mes mains sur ses cuisses en gémissant comme une âme en peine. Houlà c'est... sensible.Trop sensible pour sa langue, après des heures de retenue. Je respire pour tenter de reprendre mesesprits et lui faire subir la même chose.J'aurais pensé être honteuse face à une telle... position de nos corps, celle-ci est vraiment très...excitante. Dead ne m'a jamais fait faire ça et je dois reconnaitre que c'est plutôt plaisant.Alors que sa langue s'applique à titiller mon clitoris sans ménagement, je saisis sa queue d'une main,la caresse sur toute sa longueur, lentement, surtout à la base, où je vois apparaitre une goutte de sasemence. Du bout de la langue, je la lèche et arrive à faire gémir mon amant contre mon sexe.Parfait, il est réceptif, à mon tour de « m'amuser ».Je lèche chaque partie de son membre dur, jusqu'à le prendre entre mes lèvres et l'emprisonner dansma prison humide. Dead se crispe, ses mains sur mes fesses surtout.Je le suce et le taquine exactement comme lui me fait.La sensation de donner et de recevoir, complète le plaisir de chacun. Entre ses gémissements et lesmiens, le toucher de ses doigts et de sa langue sur moi, me rend dingue.J'accélère le rythme, pensant le faire craquer en premier, mes lèvres s'attardent sur son gland,longtemps.Dead comprend mon manège est fait de même avec mon clitoris, les crocs en plus. Il le mordille à m'en faire décoller le bassin de sa bouche, qui malheureusement pour moi (ou pas) estbien gardée de ses bras.Je tente de résister à la sensation insupportablement délirante de sa langue pour tenter de mener àbien ce que je fais. Il aime, je l'entends, je le sens, mais cela devient de plus en plus dur, de resterconcentrée. Son souffle sur moi ajoute une caresse en plus.J'ai du mal à respirer avec son sexe dans ma bouche, à contrecœur, je le libère, mais n'arrête paspour autant de le toucher. Ma langue suffira largement.Mon poignet va au rythme de mon vampire, j'ai terriblement chaud, une nouvelle fois, je me sensvenir et j'espère que Dead se montrera sympathique et pas taquin et qu'il me laissera jouir sinon... jeme vengerai et lui non plus n'aura droit à rien.Un plaisir intense monte en moi, et je me doute que lorsqu'il explosera, ce sera puissant. L'attente,l'excitation et le reste ont dû l'alimenter.Dead a parfois des idées sympathiques. – Dead, je vais... Une nouvelle fois, Dead me fait changer de position, je me retrouve à quatre pattes face au vide, laqueue de mon amant à l'entrée de mon corps. Je n'aime pas me retrouver comme ça, j'ai l'impressiond'être diminuée et... Dead me redresse pour me mettre à genoux, les cuisses écartées pour lui laisser

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la place de me prendre entièrement. Et il le fait.D'un souple coup de reins, il se glisse à l'intérieur de mon corps et je ne me retiens pas de crier monplaisir. Dead me comble totalement, il me caresse de l'intérieur et termine ce qu'il a commencé. Seshanches remuent dans des va-et-vient rapides, pendant qu'une de ses mains caresse l'un de mes seins.Il pince mon téton, m'envoie des centaines de décharges entre les cuisses.Il va me tuer ce soir.Son souffle chatouille mon cou, il veut me mordre et je l'encourage. – Mords-moi. Sans se faire prier, il m'écarte davantage les cuisses pour s'enfouir plus loin en moi, je pose ma têtecontre son épaule, complètement à lui, sa deuxième main caresse ma poitrine et descend plus bas, làoù elle me rend folle. S'il me touche, je ne suis pas sûre de le supporter. – Mon souffle de vie. Dead plante ses canines dans ma jugulaire, je jouis l'instant d'après, comme lui, je le sens à peine sedéverser en moi, je sais qu'il est de partout, il me touche de partout.Je ne sais pas à quoi me retenir tellement la chute est longue, bonne et vertigineuse, l'orgasme prendpart totalement de moi, de ma peau jusqu'à mes yeux, de tout mon être, je ne suis plus qu'un corpscomblé par le plaisir. Mes cordes vocales l'expriment à merveille.Dead boit à ma veine comme il aime le faire, je le laisse prendre ce dont il a besoin. Je sens quelquechose de chaud glisser entre mes seins, puis plus bas sur mon ventre. Dead continue de caresser monintimité du bout des doigts alors qu'il est toujours enfoui profondément en moi. Je tente de trouver laforce de le faire arrêter sous peine d'arrêt cardiaque. Mais le vampire décide qu'il n'en a pas fini. Illèche l'entaille qu'il vient de faire, et me retourne dans ses bras pour que je me retrouve en face delui.Je me fige en le voyant, encore à moitié perdu dans le plaisir, je ne distingue pas la lueur d'émotiondans ses yeux.Il est aussi ému que moi. – Il y a bien des millénaires que je t'attends. Ma courageuse femme, mon soldat. La seule femme quiarrive à me mettre dans des états pareils. Sa voix est rauque, douce, sous l'emprise du désir et de l'émotion. Je passe mes bras autour de soncou. – Et moi je ne t'attendais plus. Je ne pensais plus te voir un jour, et je t'ai. Dead m'embrasse, il a le goût de mon sang dans sa bouche et j'avoue préférer le sien. Il me redresseet m'empale sur sa queue d'un seul mouvement. – Han bon sang, préviens-moi je vais...

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Je ferme les yeux, waouh, déjà aussi vite, déjà aussi volumineux. Le pied le plus total. Je sens unecaresse chaude entre mes seins. Rapidement, je regarde ce que fabrique mon amant, et je me figedevant cette vision très érotique, de lui, léchant le sang qu'il a laissé couler. Je commence à remuerdu bassin, appréciant de nouveau, la sensation de l'avoir en moi. Quand une autre envie me prend. – Mords-moi toi aussi. Fort. Dead a compris sans que j’aie eu le temps de formuler ma question. Il me présente son cou, je doismordre plus fort que lui étant donné que je n'ai pas de canines, mais ça n'a pas l'air de déranger levampire qui grogne lorsque je transperce sa peau pour prendre en moi, ce qui le maintient en vie.J'ai pris... plaisir à boire son sang au fil des mois. Parce que je me suis rendu compte qu'en faisant ça,j'avais une part de lui en moi, et que grâce à son sang, je pouvais ressentir ce qu'il avait au fond delui. Il m’a apprit à le faire, et la peau des vampires près de leur carotide est fine.Dead continue de se mouvoir en moi, je pense que nous en avons pour la nuit, la journée peut-être.Mais tant que nous sommes tous les deux, qu'importe, j'apprécie ce moment, loin de tous, où il n'y aque nous.

Chapitre 9

Lune de découverte

Je me penche pour ramasser la chemise froissée de Dead. J'ignore l'heure qu'il est, je constate justequ'à mon réveil, je suis seule dans l'immense chambre.Je m'étire en m'asseyant sur le rebord du lit, mon corps est un peu engourdi, mais pour de bonnesraisons. Mes yeux sont encore lourds de sommeil, est-ce encore la « nuit » ?Je regarde à travers en direction de la grande baie vitrée, le ciel a l'air plus clair qu'à notre arrivée,c'est donc la journée.Dead doit être quelque part dans la maison, il faut juste que je le trouve, et je sens que ce n'est pasgagné. J'ai un souvenir très vague du chemin que le vampire a emprunté pour nous conduire jusqu'ici.Fais marcher ta mémoire Faith !J'enfile rapidement sa chemise à défaut d’avoir ma valise, tout en marchant je la boutonne et me figedevant l'alliance qui pend autour de mon cou. Elle est magnifique, simple, mais belle, je ne la

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porterai pas au doigt, mais autour de mon cou, une idée de génie.Dead l'a très bien choisie, il se doutait bien que je refuserai une bague trop voyante, celle-ci estdiscrète.Je reste silencieuse, je n'arrive toujours pas à croire que je me suis mariée. Je détestais le mariage,l'idée et pour la personne que j'aime, j'ai fait un effort. Et quel effort !Non, je lui devais au moins ça, après tout ce qu'il avait fait pour moi.Une bouffée d'émotion me gagne lorsque je repense à hier, ça m'a émue ce qui s'est produit, ce queDead a pu dire, et voir dans ses yeux qu'il était heureux qu'on s'unisse selon ses croyances c'était...émouvant.J'ai à présent ce que je désirais, un nom à ce que nous sommes, même si nous resterons aux yeux dumonde, un couple qui vit dans le péché. Je souris, dit comme ça, au sujet d'un vampire et d'unehumaine, coucher avec un homme sans être marié avec lui, ce n'est rien.Je sors de la chambre et déboule dans un long couloir, une dizaine de portes s'offrent à moi, je perdsquelques secondes à admirer la décoration. C'est le grand foutoir, il y a une cinquantaine d'œuvresd'art dans la pièce, qu’elles soient accrochées au mur, posées sur le sol, ou sur des étagères, jecomprends ce que signifie le terme « grenier » pour cette maison, chaque pièce en est un, il ne perdpas de place. Les styles sont tous différents, on remarque vite que le vampire a traversé les siècles ets'est créé une collection impressionnante. Queen serait folle de joie en voyant tout ceci.Je reporte mon attention sur le moyen de ne pas me perdre dans la maison, après quelques secondessupplémentaires de réflexion, je vois l'escalier au fond du couloir, déjà si je descends d'un étage, jeserai moins perdue.J'avance d'un pas rapide, un silence de mort règne dans cette maison, c'est... flippant.Je descends rapidement les marches, le lieu me semble plus familier, j'entends des bruits et les suis,certaine de rejoindre Dead.Je traverse le hall d'entrée et pars en direction de la cuisine. Un sourire nait sur mon visage lorsqueje le vois, de dos, en train de faire cuire quelque chose sur le feu, il est en boxer et j'ai la libertéd'admirer son tatouage. Cette scène m'en rappelle des dizaines, je me doute qu'il sait que je suis là,son ouïe est fine, mais j'aime qu'il continue de faire comme si de rien n'était. – Bonjour, je lance au bout d'un certain temps. Dead se retourne, le visage détendu, j'aperçois ses crocs qui pointent légèrement, ses cheveux sont enbataille, et la chaine qui tombe sur son torse habille sa peau, il est à tomber dès le réveil. – Salut mon Ange. Il me fait signe de venir m'asseoir devant lui, je m'exécute et m'installe sur une chaise près de latable. La pièce est grande, un mélange d'ancien et de moderne, des tons clairs et un mobilier un peudépareillé, je me mets à rire. – J'ai dit quelque chose ? Me demande le vampire. Je me tourne vers lui, il termine de remplir deux assiettes, non, ce n'est pas ce qu'il fait présentement

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qui m'amuse, c'est lui en général. Je lui découvre une nouvelle facette, il m'avait dit que sa maison enFrance lui servait de grenier, mais je n'imaginais pas que ce serait à ce point. – Non, tu n'as rien dit, c'est seulement que ta maison m'amuse. Il fronce les sourcils, et marche vers moi. – Ma maison t'amuse ? – Oui, la déco, c'est un vrai grenier. Le vampire se met à rire, il pose devant moi une assiette remplie de nourriture, des œufs, du bacon,des toasts et des fruits, de quoi nourrir un régiment encore. Je lève mon visage vers le sien, il vientembrasser mes lèvres dans un baiser chaste. C'est complètement différent de cette nuit, il n'y avaitrien de doux, juste la passion et le sexe. L'envie de deux êtres l'un envers l'autre, Dead et moi.Je passe ma main dans ses cheveux, et poursuis notre baiser.La chaleur m'envahit pile au moment où il s'écarte.C'est un coup bas Creaving. – Mon vide-grenier et moi sommes ravis de t'accueillir. Il part s'installer en face de moi, son assiette contient exactement la même chose que la mienne, àquelques proportions près, son regard croise le mien, je note le sérieux. – Ça va ? Renchérit le vampire. Je souris, on peut dire que je vais bien, je n'ai pas de raison de me sentir mal de toute façon. – Très bien et toi ? – Le mariage ? Je le dévisage quelques secondes. Le vampire est inquiet de savoir si j'éprouve des regrets ou pas, detoute façon, il serait un peu tard pour regretter et vouloir faire machine en arrière, ce qui est fait estfait. Chacun de nous a eu ce qu'ils désirait, de plus, il ne m'oblige pas à porter sa bague et garde notreunion secrète. – On y va doucement d'accord ? – Tu regrettes ? – Non... et toi ?

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Dead se met à rire, ma question est sérieuse, il pourrait regretter d'avoir pris pour femme et pourl'éternité une casse-couille professionnelle comme je suis. Sa main vient enlacer la mienne. – Non, pas encore en tout cas. Je le foudroie du regard, ce qui l'amuse plus encore. – Quoi ? On n'a pas banni l'humour, mais si tu veux que je sois sérieux (il fronce les sourcils),Mademoiselle Wilkins, ou plutôt Madame, avez-vous bien dormi cette nuit ? Votre époux ne vous apas trop dérangé ? Cet homme sait être demandeur. De plus... Je l'arrête en secoue la tête, non, le sérieux dans l'intimité, ça ne lui convient pas, me vouvoyer nonplus. – J'ai tiré le gros lot, je lance. – Moi aussi, mais j'en suis heureux. C'est le principal, les moments de joie n’ont été très nombreux depuis le début de notre relation.Je lâche sa main pour commencer mon déjeuner, mine de rien, c'est la faim qui m'a réveillée. Deadme lance un regard complice et envoutant, j'attends la suite avec impatience, sachant qu'il va metaquiner. – Bien dormi ? Je lui souris, si j'ai bien dormi... oui, disons durant les quatre dernières heures. – J'aurais pu dormir plus, si un certain vampire m'avait laissé une heure ou deux de sommeil en plus,sans me sauter dessus, un obsédé celui-là ! Nous nous mettons à rire. C'est impossible de passer deux minutes sans se taquiner, surtout dans lesmoments de détente comme celui-ci, où il n'y a rien d'autre que nous. J’ai adoré cette nuit, je saisqu'il y en aura des centaines d'autres comme ça.Le vampire a mangé la moitié de son assiette lorsqu'il reprend. Je sens que le débat est loin d'êtreclos. – Madame ne s'en est pas plainte que je sache. Enfin, je me fie aux nombreuses preuves que j'ai eues. – Madame était ravie, et amusée de voir que Monsieur perdait sa place de « Monsieur Patience »parce que si je me fie aux nombreuses preuves que j'ai eues, il lui était impossible d'attendre deuxminutes. Dead hausse des épaules, il se prend au jeu, et la situation m'amuse un peu plus. J'aime le voir

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détendu, ça le change de ces derniers mois à s'énerver dans son travail. Il est à cran, le boulot nemanque pas, de lourdes responsabilités pèsent sur ses épaules, mais il trouve toujours le temps d'êtrerelax et zen avec moi.Comme si ma présence était pour lui, une source de bien-être et de détente. – Monsieur Patience est en congé, en attendant, appelle-le Monsieur le passionné. – Obsédé. – Passionné. Je suis passionné de toi et de ton corps, mon Ange, je te jure qu'il y a une différenceentre ces deux-là. L'obsession comme tu l'as décrit est mal vue pour tes petits yeux, alors que mapassion est (il mime une explosion en écartant ses mains) renversante. Je ris en finissant mon assiette, des siècles à passer à ses côtés, je ne risque pas de m'ennuyer.Dead se lève et revient quelques instants plus tard avec du café, l'odeur envahit la pièce, je ne diraispas non à la carafe. Il pose tout sur la table – Il n'y a personne ici ? Le vampire fronce les sourcils. – Non pourquoi ? Il devrait y avoir du monde ? Ma question est stupide, il n'y a pas de personnel à la maison, pourquoi il y en aurait ici, j'oublieparfois que mon vampire n'est pas comme tous les autres, il déteste avoir des bonnes à tout faire etdes esclaves. Je pense que mon arrivée chez lui, a dû lui faire drôle les premiers temps. Avoir unefemme qui du jour au lendemain fait tout, ça doit être un choc. – Ça l'a été, les premiers temps de m'habituer à ta présence, mais je ne l'ai pas regretté. – Tu lis dans mes pensées. – Légèrement, je voulais savoir pourquoi ce sourire. Mouais... il aime bien s'immiscer dans mon esprit, c'est son petit défaut, mais personne n'est parfait.Dead me regarde terminer mon café, ses yeux sont rivés dans les miens, ils sont pleins de désir.J'adore mon vampire, j'adore nos étreintes, mais j'ai envie de connaitre le pays où il m'a emmenée. Jecasse la tension sexuelle, en ouvrant la bouche. – Tu as prévu quoi ? Je ne connais pas la France. Je ne serais pas contre une visite touristique. Le vampire parait surpris de ma demande, il passe sa main dans ses cheveux. Non, fini le sexe pource matin.

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– Euh... On va rester dans la région pour quelques jours, une semaine, dix jours au maximum. Je nepeux pas m'absenter plus longtemps. Ça ira ? On va pouvoir... Visiter la région. Qu'il cache sa joie de mon sérieux à vouloir jouer les touristes. – Dix jours loin de tes responsabilités... oui ça ira. – On reviendra si ça te plait, dans quelque temps. L'hiver ici, c'est magnifique. Je veux bien le croire, le peu que j'ai eu la chance de voir m'a plu. – Alors ? Tu m'emmènes où ? Je dévisage le vampire, il ne répond pas tout de suite à mon avis, il cherche. Je suis certaine qu'il aune idée derrière la tête, je le vois à son regard, il va me surprendre.

*** Deux heures que nous roulons, j'ignore où il m'emmène, je le laisse faire. On a traversé des villes etvillages magnifiques, la nature ici est grandiose et bien présente, cela faisait des années que jen'avais pas vu autant d’êtres vivants, de plantation et autres. C'est étrange de voir que la nature estautant restée la même après la disparition du soleil.Ça, c'est une question que je devrai poser un de ces quatre, ou chercher par moi-même puisque jevais en avoir le temps.Dead s'arrête sur le bord de la route, il coupe le contact et se tourne vers moi pour m'embrasser. – On va où ? Je demande contre ses lèvres. – Suis-moi. Nous sortons de la voiture, il la ferme et me tend les clés pour que je les mette dans mon sac. Deadm'entraine dans la forêt, nous marchons quelques minutes, jusqu'à débouler sur une sorte de falaise.Je me fige en découvrant la vue. – C'est magnifique ! Quelle vue ! Le paysage ici est magnifique, je me doutais qu'il y a avait certainement des endroits dans la régionqui offraient un panorama comme celui-ci. La mer à perte de vue, noyant la lune. Je reste bien aucentre, j'ai un peu peur du vide.

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– Tu viens te baigner ? Je me tourne pour faire face au vampire, j'ai bien entendu ? – Me baigner ? – Oui, te baigner. Il n'y a pas d'accès pour se baigner d'ici. Mais Dead à l’air sérieux. Il prend mon sac des mains, celuiqui contient nos affaires, et le pose sur les rochers. – Je crains le froid, tu sais. On n'est pas tous, un vampire qui ne sait pas distinguer le chaud du froid,et puis... (je fixe le vide, il y a au moins dix mètres de chute avant d'atterrir dans l'eau) il n'y a pas deplage. On va trouver une plage et non on ne sautera pas je te vois venir... – Si de l'autre côté, il y en a une. D'accord, allons-y là-bas...Je vois dans le regard du vampire que ce n'est pas ce qu'il veut. – L'eau doit être froide. Je parle pour tenter de lui faire oublier l'idée qui germe dans son esprit. – Je peux te tenir chaud si tu veux. J'éclate de rire. – Merci, mais... non merci Dead. – Pourquoi ? Le vampire me lance un regard surpris, qui me dit « tu n'oserais pas ? » Je décide de le taquiner àmon tour. – Parce que, voyons je suis une femme distinguée, en plus d'être une femme mariée. J'apprécie de voir la tête décomposée du vampire. – Je sens que je vais souvent avoir droit ça cette réflexion. – Au moins lorsque nous serons tous les deux, je le taquine. Dead retire son t-shirt, et son jean, il garde néanmoins ses baskets qui ont dû lui coûter un bras. Il est

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sérieux, il va sauter !J'ignorais qu'il aimait les sensations fortes dans ce genre-là. Personnellement, je ne suis pas sûred'aimer... c'est haut. – Bon on va se baigner ? J'observe longuement le vampire, il me défie du regard de me déshabiller à mon tour. C'est un grandmalade ! J'aurais dû me douter qu'avec son passé, il soit le genre à aimer faire des activités extrêmes.Et moi ? Je suis intriguée, je me dévêtis rapidement, mes vêtements rejoignent les siens. Je lefoudroie du regard, à présent à moitié nue, il a raison, il fait chaud, l'air est lourd, malgré l'absencedu soleil. Je doute un peu de la température de l'eau par contre. – Voilà tu es content ? Je ne comprends pas pourquoi tu veux me faire sauter d'une « falaise », onpourrait très bien rester ici et admirer la vue... Dead se met à rire, je souris. – Tu m'as dit que tu voulais découvrir la région, je vais te monter quelque chose, auquel peu depersonnes ont pris la peine de prêter attention. C'est trois fois rien, mais c'est un début. De plus, jesais que tu adores découvrir des choses dont tu ignorais l'existence. Ta curiosité. Il sait que ma curiosité ne résistera pas à sa proposition. Le vampire me saisit par la taille, je passemes jambes autour de ses hanches, l'adrénaline m'envahit. Je m'accroche à ses épaules, je ne vois pasle vide, c’est affreux. – Tu es dingue, je murmure à son oreille. – De toi. – Non tu es dingue tout court... mais j'aime que tu m'apprennes des choses. Dead me presse mes fesses contre son entrejambe, le creux de mon ventre s'enflamme, on attendraplus tard pour ces aventures-là.Le vampire s'arrête de marcher, je sais qu'il a atteint le vide, je me serre davantage contre lui, bonsang, je n'aime pas ça. Ce coup de stress. – À trois. Je ferme les yeux, et compte dans ma tête, un...Dead saute, tout se passe très vite, la chute ne dure que quelques secondes, l'adrénaline parcourt moncorps, un petit cri m'échappe par surprise. On s'écrase dans l'eau l'instant d'après. Rapidement, jenage pour remonter à la surface, mes yeux me piquent lorsque je les ouvre, aie le sel.Dead est déjà réapparu, il me regarde, ses yeux remplis de malice. Je l'éclabousse.

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– Bon sang, tu es malade Dead ! Le vampire rit aux éclats, il nage vers moi, et passe un bras autour de ma taille, les miens viennents'agripper à son cou. – Je sais que tu as adoré. Bon d'accord, c’était chouette.Je claque des dents, l'eau est froide, mais bouger me réchauffe, je risque d'attraper la crève, mais jesuis certaine que notre venue ici n'était pas inutile. Mon vampire a une idée derrière la tête. – Pourquoi m'avoir emmenée ici ? Je demande au bout d'un moment. – Regarde autour de toi, l'eau noire, la pierre blanche, et le reflet de la lune, nous sommes à unecertaine profondeur. Il y a quelques siècles, j'ai découvert que cet endroit la nuit pouvait rendrequelque chose de banal, beau. (Il embrasse ma joue, son souffle vient chatouiller mon oreille) Baisseles yeux. Dead s'écarte de moi, mon regard est attiré par l'eau noire, les fonds ne sont pas aussi profonds qu'onpourrait le penser, je me fige devant ce que je découvre. On dirait que l'eau abrite des centaines decristaux, des bancs poissons passent à travers ce faisceau de lumière. Énormément de poissons quidansent dans cette eau salée, cela me rappelle la vidéo qu’il m’a montrée. C'est magnifique, simple,inattendu, mais magnifique. – Qu'est-ce qu'il y a en dessous ? – Des pierres, des poissons, ce n'est qu'un effet d'optique, mais c'est magnifique non ? Il parait,d’après ce que l’on raconte dans la région, qu’une légende hanterait ses lieux. Une femme se seraitjetée d’une de ces falaises suite à la découverte de l’infidélité de son mari, depuis pour se venger deshommes, elle fait s’échouer les marins en mer. Je peux te dire qu’à l’époque, on ne riait pas avec seshistoires. Étant un vampire, je ne risquais rien, je suis longtemps venu ici pour attendre cette« maudite femme » au lieu d’un fantôme, j’ai trouvé ceci. Dead me montre à nouveau ce qu’il y a sous nos pieds. J’aime sa petite histoire, j’ai toujours aiméces parties d’un passé que je n’ai jamais connu. J’ai souvent essayé de l’imaginer à une autre époque,mais comment voir ce que l’on n’a pas connu ?Je me concentre sur le trésor qui brille au-dessous de nos pieds. – Tu es sûr qu'il n'y a pas de pierre précieuse ? Le vampire secoue la tête. – Ne t'en fais pas, je suis déjà allé vérifier, avant de me rendre compte que la nature aimait rendre

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quelque chose de simple à merveilleux, l'instant de quelques heures. Il y a seulement des épaves debateaux. La nuit peut être belle selon les endroits. Je souris, il sait être si admiratif, j'aime chez lui, sa façon de voir le positif en un petit rien. Je nagevers lui, il n'hésite pas à m'enlacer. – Pourquoi ce regard si pénétrant ? Madame aurait-elle une idée par la tête. Je passe mes doigts dans ses cheveux mouillés, ses yeux bleus ont une couleur plus prononcée dans lanuit. Il est beau, comme à son habitude. – Pourquoi il n'y a plus de soleil ? Je demande soudainement. Il fronce les sourcils, certainement étonné de ma question, mais je pense qu'il sait. Dead a l'airbrusquement mal à l'aise. – Pourquoi tu me demandes ça maintenant ? – Je n'en ai aucune idée, peut-être qu'en voyant la Lune qui éclaire si bien, je me suis dit... le soleilaurait pu faire exactement la même chose. Tu sais pourquoi ? Les mains du vampire caressent la base de mes reins en plus des vagues de l'eau, j'ai des frissons.Je le regarde, j'attends qu'il me réponde, j'espère qu'il le fera, toute ma vie je me suis posé laquestion. Surtout durant l'enfance, une fois adulte, le soleil n'était plus ma principale occupation,survivre l'était. Ensuite, il y a eu Louis, ma « dépression », et enfin Dead.Je n'y repense que depuis notre arrivée ici, dans cette eau, face à cette lune. – Alors ? C'est secret ça aussi ? Allez dis-moi Dead, ce n'est rien, par rapport à tout ce que tu caches,j'en suis certaine. Le vampire soupire. – Non ce n'est pas secret... Disons que c'est un voile en fait. Le soleil est toujours là. Il est juste cachépar les nuages. Je fronce les sourcils. Ce n'est pas logique son explication, les rayons UV passent à travers cettebarrière naturelle, les vampires ne supportent pas le soleil. – Si, mon ange, les vampires supportent le soleil contrairement à ce que l'on pense. Ces croyances-là,c'est nous qui les avons fondées. Pour faire croire aux humains que les vampires ne peuvent pas sortirle jour. Je le dévisage surpris, je ne m'y attendais absolument pas. Je suis littéralement sur le cul ! Il peut

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supporter le soleil ? Il m'avait dit que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas vu... – Mais... – Mais moi... c'est différent, Faith, le soleil et moi... c'est différent. Je ne peux te dire pourquoi. Ses fameux secrets.Je suis un peu perdu en fait, j'ai du mal à saisir comment ce phénomène s'est produit. – D'accord, vous les vampires vous supportez le soleil, alors pourquoi, il y a quinze ans lorsque vousêtes sorti du « placard » il a disparu... et puis comment ça se fait que le monde n'est pas dans le chaos? Parce que plus de soleil, plus de vie...et j'ai réalisé qu'en venant en France, la végétation, tout estpareil. Alors comment ça se fait ? – La raison de son absence est démoniaque, Faith. – Pardon ? Je suis encore plus perdue qu'avant. Dead le voit et continue ses explications. – Ce n'est qu'un voile qui cache le soleil... une sorte de... voile démoniaque, l’atmosphère en estremplie, elle est devenue démoniaque. (Dead se met à rire) si le soleil avait totalement disparu, laTerre serait devenue chaos, plus de nature, plus rien... et regarde, tout est là. Le soleil ne reviendrajamais, mais il est là. Et la nature s'est adaptée, aux faibles rayons du soleil à travers ses nuages… etpuis je pense que le coté démoniaque de ses « nuages » compense le reste. De plus la Lune éclairetrès bien, même si elle n’est pas qu’en croissant. Bref, c’est une longue histoire, je te feraisrencontrer un scientifique vampire qui a étudié le sujet, il serait ravi de t'expliquer mieux que moi. Je suis resté sur le mot démoniaque. – Qu'est-ce que tu appelles démoniaque ? – Moi, mes camarades, les porteurs de crocs, nous les suceurs de sang, les sangsues. Tu sais tout cequi n'est plus humain et que tu n'aimes pas. Il me taquine. – Donc tu es en train de dire que si le soleil a disparu c'est... Dead me coupe la parole. – C'est comme ça. Apparemment, tous les mille ans, si la Terre est plus ou moins peuplée d'être non-humains, si les vampires sont plus ou moins puissants, c'est dû à toute une accumulation de choses,

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qu'un changement opère. Je commence à devenir de plus en plus curieuse, je remarque à peine que Dead, lui, ne l'est plus. Ilest mal à l'aise et donne l'impression de vouloir couper court à la discussion. – Et votre arrivée légale sur terre est le changement ? – Mon Ange ? – Quoi ? Dead embrasse mon front. – Tu en sais déjà assez pour l'instant. Je secoue la tête, j'oublie vite avec Dead, je m'emballe trop vite. J'oublie notre discussion d'il y aplusieurs mois, certaines choses, je ne peux que les apprendre par moi-même.Ce serait trop simple sinon et ça m'énerve profondément !Mon regard se prend dans le sien. J'aimerais savoir tout ce que cet homme cache, je n'en sais qu'unepetite partie, celle que j'aime, et vice versa. Mais le connaitre tout entier, et ce qu'il cache... – Un jour, je saurai toute la vérité là-dessus aussi ? – Oui. Mais pas aujourd'hui Pas aujourd'hui, mais un jour.

*** L’air méditerranéen.Je ferme les yeux et savoure les sons qui sortent de la petite ruelle, ceux de la vie, des cigales, desrires d’enfants. Le village où nous nous trouvons – ou plutôt, la petite ville – Dead a lourdementinsisté sur le développement touristique qu’a subi cette zone, peu après le début du XXIe.Une odeur bien particulière, remplie de saveur m’indique que nous arrivons sur la grande place.Lorsque j’ouvre les yeux, je découvre une scène digne d’un ancien film français.Des terrasses de restaurants bondés, des arbres parasols qui ne servent plus tellement. Une fontainetypiquement française ainsi qu’un terrain de boule à pétanque où des personnes âgées sont en pleinepartie.J’ai essayé il y a quelques jours, de m’adonner à ce « sport », mis à part me prendre la boule sur lepied, je n’ai jamais réussi à faire une partie convenable.Je jette un coup d’œil à Dead qui affiche un air détendu, nous marchons main dans la main, sans but

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précis, c’est agréable de se promener dans une ville, entourés d’individu qui ne nous reconnaissentpas. Nous sommes deux inconnus.J’ai aperçu des dizaines d’humains mélangés aux vampires, il y en a même qui sont sous leurs ordres.J’ai failli me liquéfier en constatant qu’une jeune vendeuse – avec crocs – se faisait recadrer par sapatronne – qui elle n’en a pas – et que cette dernière, n’ait pas été dans la minute, abattue devant sonmagasin.La France est complètement différente des États-Unis, plus avancée, avec plus de droits communs. – Faith, tu m’écoutes ? Je me tourne vers le vampire qui me dévisage, je ne l’ai pas entendu me parler. Je le dévisage ensouriant, le voir sans son célèbre costume d’homme politique m’étonne toujours autant.La tenue de civil parait étrange sur lui, comme s’il perdait une part de sa personnalité, pour se cacherderrière une autre. – Désolée, j’étais perdue dans mes pensées. Le vampire semble amusé. – J’ai vu ça. Qu’est-ce qui t’occupe tant l’esprit ? Je m’arrête de marcher, et constate que nous nous trouvons en plein milieu de la place. Qu’importe,ici, nous n’avons pas à nous cacher. Je ne compte pas le nombre de couples comme nous qui ontdéfilé lors de toutes nos sorties. Dead m’a trainé au cinéma, je n’ai pas compris un seul mot, maisl’ambiance était sympathique. Il m’a aussi emmenée découvrir un vignoble, le patron avait l’air de leconnaitre, je le soupçonne d’avoir eu, par le passé, un faible pour le raisin. Ont suivi aussi, lesnombreuses balades, et moments dans sa maison – notre maison ! Un jour, j’y arriverai – j’aicommencé à regarder ses innombrables collections. J’ai de quoi faire pour cent ans !Je regarde autour de nous, tous ces gens, si différents, mais si égaux. – C’est ce que tu veux faire ? Dead fronce les sourcils, ne voyant pas exactement où je veux en venir. Je décide d’apporter plus deprécision à ma question. – Chez nous, l’égalité humains-vampires, c’est ce que tu veux faire ? Tu veux qu’un jour, nousressemblions à ça ? Je montre d’un geste de la main les personnes qui nous entourent. Dead hoche la tête en me répondant. – Le monde entier mériterait de vivre dans une telle harmonie, tu ne penses pas ? – J’en suis même certaine. C’est ce que tu veux alors ?

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– C’est ce que je souhaite, pour nous. Je sens dans sa voix qu’un "mais" se cache. – Mais ? Je demande. Le vampire soupire, il passe une main dans ses cheveux noirs, geste signifiant qu’il est incertain, enproie au doute. – Mais nous avons, chez nous, un attroupement plus important qu’en Europe d’anciens vampires. Cesderniers ont dû mal à vouloir l’égalité de tous, en sachant qu’ils ont souffert d’invisibilité durant dessiècles. Ils veulent voir les humains écrasés… Je fronce les sourcils, soudainement mal à l’aise, face à cette triste vérité. – C’est difficile d’arriver à ce mode de vie dans ces cas-là. – Exactement. Dead s’approche de moi, il passe son bras autour de mes hanches et m’attire à lui pour m’embrasservoracement. Je pense que je suis écarlate. Mon désir nait rapidement, ce n’est pas vraiment le bonmoment pour vouloir plus qu’une étreinte innocente – comparé à ce qu’il peut faire –Nous sommes interrompus soudainement par une voix. – Ah c’est beau l’amour, les jeunes ! Je m’écarte du vampire, un peu honteuse d’une telle démonstration de sentiments en public. Je metourne vers l’imposante voix masculine, et découvre trois hommes assis sur un banc à quelquesmètres de nous. Je souris, ils sont l’image même du grand-père paysan et gâteux. Légèrementenveloppés, la moustache et un chapeau de paille – inutile depuis quinze ans – sur le crâne. – C’est ma femme ! lance Dead aux hommes. Sans réfléchir, je lui envoie une tape dans l’épaule, ce qui fait rire les gens qui nous entourent. – Tu es un chanceux gamin, elle est sublime ! Renchérit un second papi. Dead sourit à pleines dents, je m’apprête à lui dire qu’il ne devrait pas tant s’exposer avant de mesouvenir, qu’ici, tout est différent. – Tu entends ça, femme, tu es sublime. Je lève les yeux au ciel, un tel langage dans sa bouche ne lui va vraiment pas. Je l’embrasse ànouveau, chastement cette fois-ci.

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– Allez viens, je vais te montrer ce qu’est, un vrai repas méditerranéen ! Au fil des siècles, ils n’ontpas perdu leurs traditions. Je souris, il fait de même, son regard me prend aux tripes, à m’en faire rougir, il avait exactement lemême hier soir. Je me remets rapidement de mes émotions et sans hésiter, je le rejoins. Il aborde déjàun serveur qui a l’air ravi de lui parler. Pas de doute, Dead continue de faire son petit effet.

*** La nuit est déjà bien entamée lorsque je quitte mon lit. Dead dort à poings fermés, il est fatigué cesderniers temps, bien que vampire, son poste lui demande du temps, et de l'énergie. Même si noussommes censées être en « congés » du moins pour sa part, je ne le laisse pas se détendre sur lecanapé, pire, c’est lui qui me traine de partout depuis une semaine. J’adore ça !Je le regarde presque tous les soirs récupérer des longues journées qu’il a depuis six mois. Unvampire amateur de sommeil c’est du jamais vu !Son téléphone sonne peu depuis son arrivée, il y a moins de problèmes à l'autre bout de la planète, cequi est dans l'ensemble une bonne nouvelle, après un coup d'État et une prise de pouvoir. Dead est àprésent obligé de me faire part des événements qui ne vont pas, je vois bien dans son regard qu'ilaimerait garder certaines choses pour lui, mais il m'a promis, et avec ma future place, il faut que jesois au courant de l'actualité –, et ça malgré le fait que nous soyons en lune de miel – d’ailleurs jedéteste ce mot ! Je n'ai pas réussi à trouver le sommeil après notre petit interlude de ce soir, j'ai son sang en moi quime parcours et m'occupe l'esprit.Quand je pense à nos vacances, à ces quelques jours en France, j'en ressens déjà les bienfaits, l'airn'est pas le même, la vie non plus. J'ai l'impression d'être comme au début de notre relation. Loin desproblèmes de la vie, qui nous attendent.La région du sud est magnifique, riche en paysage et totalement différente de ce que j'ai toujoursconnu à New York. Les vampires et les humains cohabitent en harmonie, même s'il est simple de voirqui domine, malgré tout. C’est un style de vie qui me plairait beaucoup. Dead aimerait atteindre ces conditions de vie dans quelques années chez nous, en Amérique, nous enavons beaucoup discuté, il sait très bien que le travail ne va pas manquer.Je profite de mon compagnon un maximum, je suis bien consciente que je ne le verrai plus autant ànotre retour. J'ai du mal à le voir dans ce poste si important qu'il occupe quand nous sommesseulement tous les deux, il a tout de l'homme politique, mais il arrive tellement bien à faire la part deschoses, qu'on arrive à être perdu.Ces derniers jours, je n'ai pas vu l'homme qui dirige un pays, mais l'amant cultivé, qui a envie defaire découvrir un passé que je ne connaitrai jamais. Pas besoin d'aller bien loin, sa maison est unmusée, sa bibliothèque surtout, je n'ai jamais vu autant d'ouvrages, il rivalise avec la bibliothèquenationale de livres anciens, à mon avis.

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Si en apparence la maison m'avait paru de taille moyenne, la réalité est tout autre, cette demeure estimmense, un enfant prendrait plaisir à y jouer à cache-cache.Je sors de la chambre, le couloir est plongé dans le noir total, comme beaucoup de choses lorsqu’onvit avec un vampire, Dead n’est pas un écolo, mais il lui arrive d’oublier que la femme qui partage savie, n’a pas les mêmes capacités de vision nocturne. Je réfléchis, quelle porte est celle de la bibliothèque ? Dead me l'a montrée, mais il y en a tellementdans cette maison qu'on finit par se perdre. Je me suis perdue d'ailleurs hier matin, ce qui a beaucoupfait rire Dead.Je compte les portes, je pense me souvenir que la pièce que je cherche est la troisième en partant del'escalier, tant pis si ce n'est pas la bonne, je chercherai encore, jusqu'à trouver, ça m'occupera unmoment.Je me dirige vers celle que je pense être la bonne, je l’ouvre sans attendre, et tombe sur un petitsalon, une pièce inutile à mon goût. Je la ferme et passe à la suivante qui se trouve être une chambre,celle d'après idem.Je me demande si je ne me suis pas trompé d'étage, quand je passe à la porte suivante, cette dernièreest plus difficile à ouvrir, comme si quelque chose en bloquait l'accès. Je me fige, lorsque j'entre. La pièce est très sombre et n'a pas l'air d'avoir été ouverte depuis un moment, il y a une forteprésence de poussière et de renfermé.Ma main glisse sur le côté dans l'espoir de trouver un interrupteur, j'appuie dessus et une lampe dansle coin de la pièce s'allume. Je découvre une pièce ancienne, des étagères sur les trois murs remplis de livres anciens, je tends lebras pour en prendre un. La couverture est lourde, et poussiéreuse, mais les pages ont l'air fines ettrès abimées, je n'ose presque pas les toucher.Délicatement, je tourne la première, et fronce les sourcils en découvrant la page de garde. Aucunelettre, que des symboles. Mes doigts passent sur les caractères, ils sont écrits à l'encre, à la main. Jen'ose pas imaginer de quand date ce livre. Curieuse, j'en ouvre un deuxième, la même page de garde, c'est étrange, deux exemplaires du mêmebouquin ? Même les plus grands amateurs de lectures n’en arrivent pas au point d’avoir en plusieursexemplaires, un livre comme un autre. Surtout si ce livre à quelques siècles à son actif.Je commence à suspecter que quelque chose ne tourne pas rond, je traverse la pièce, les deuxbouquins à la main pour les comparer avec un troisième, au hasard, j'en attrape un, je l'ouvre et pasde surprise, tous identique.J'aperçois un canapé et dépose soigneusement les livres, je me demande ce que fait Dead avec autantd'exemplaires du même livre... C'est glauque ! Mes yeux restent braqués sur les symboles, ils me disent vaguement quelque chose, je sais que j'ai dûles croiser récemment...

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Sans m'en rendre compte, mon attention est accaparée par une énorme boite au fond de la pièce, jemarche dans sa direction, elle est posée sur une sorte de châssis.Ma main vient frotter sur le dessus, de la poussière s'échappe dans l'air, je me mets à tousser.Dead devrait envisager de prendre une femme de ménage, cette maison est un aimant à poussière.Sous ma paume, je sens des caractères gravés dans le bois, la lumière m’arrive à peine. Mais le peuque je vois me sert de déclencheur. Ce que je sens, je l'ai senti, je le sens encore, à chaque fois que je touche le torse du vampire avecqui je vis. Je pense que la chasse aux secrets vient de commencer.

Chapitre 10

Questions… et mise en garde

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Enfin de retour en France, ces « vacances » nous ont été d'une grande aide, pour Dead surtout, jepense qu'il avait besoin de faire un break entre le stress, et toutes ses responsabilités ; et j'avouequ'avoir passé du temps seul à seul avec lui, m'a fait du bien, qu'on se retrouve surtout en tête à tête etpas avec un pays entre nous. J'ai toujours adoré apprendre des choses venant de sa part, et découvrir un pays ainsi qu'une maisoncomme celle qu'il a, pour moi c'était l'un des meilleurs cadeaux qu'on m'ait jamais faits.Par contre, si ce séjour nous a permis de nous retrouver, il m'a permis aussi de découvrir certainséléments troublants. Comme cette bibliothèque et cette collection de livres très impressionnante, dansune langue inconnue et mystérieuse.J'ai pris un exemplaire et photographié le reste discrètement avec mon portable.Aujourd'hui, j'ai besoin de réponses, je sais que je ne les obtiendrai jamais de la bouche du vampireavec qui je vis, donc il faut que je me débrouille.J'ai longtemps réfléchi avant de me décider, et me rendre là où je suis à présent, n'a pas été unedécision évidente à prendre, j'ai peur, il faut que je trouve le courage de l'affronter.Après tout, qui n'a jamais eu peur de l'inconnu, des secrets et des non-dits ?J'espère que la personne que je cherche est présente aujourd'hui, j'ignore quand je pourraism'absenter à nouveau, sans que personne ne s’en rende compte.Je pousse la lourde porte d'entrée, elle grince, c'est parfait pour prévenir de mon arrivée, rien n’achangé depuis ma dernière visite. Comme la dernière fois, l'air est lourd, et chargé de poussière, descentaines de bougies noires sont allumées, et le décor est aussi effrayant que morbide. Non l'Églisen'a vraiment pas changé en six mois. Je regarde en face de moi et découvre la personne que jecherchais, à genoux devant ce qu'il m'avait montré, des mois auparavant. Je n'ai jamais pu oubliercette rencontre malgré le fait que j'ai dû penser à des tas d'autres problèmes que les dires d'un fou surune Bible vampirique.Sauf que maintenant, je suis quasiment certaine que cet homme n'est pas un taré comme on a aimé mefaire penser, que ses paroles sont peut-être justes.Il faut que je sois certaine que les livres que j'ai trouvés chez Dead soient bien la copie conforme decelui que garde précieusement le prêtre.Le cœur serré, je me racle la gorge pour pouvoir me faire entendre. – Bonjour ? Je sursaute en voyant le prêtre vêtu de sa toge noire, se redresser d'un bond, en m'entendant. – Vous êtes bien la femme de la dernière fois ? Sa voix est toujours aussi troublante. – Oui, c'est bien moi... Pardonnez-moi ma visite... Je m'avance vers lui au fur et à mesure que je parle, l'homme se raidit, et comme la dernière fois, ilfait en sorte de ne pas me montrer son visage, ce qui me fait très peur.

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Je tente seulement de ne pas le montrer. – Ne vous excusez pas... (il remet en place sa capuche correctement) pourquoi êtes-vous venueaujourd'hui ? Je sais que ce n'est pas le hasard cette fois-ci. Non ce n'est pas dû au hasard cette fois-ci, je suis là de mon propre chef. Je renonce à lui demandercomment il savait que j’allais venir. – Je viens vers vous, parce que je désire des réponses. – Toutes les réponses ne sont pas bonnes à entendre. On dirait Decease ! Et Dead les jours où l'on se disputait ! Les hommes se passent des mots pourtomber tous d’accord ? – Je le sais bien, mais permettez-moi de juger celle que j'aimerais apprendre par moi-même. – Soit. – Je peux avancer ? Je remarque que l'homme se raidit, je sors alors le livre et mon portable. Je sens le regard en coin duprêtre, je sais qu'il me voit faire. – Est-ce que vous pouvez jeter un coup d'œil à tout ceci ? Et me donner votre avis ? – Qu'est-ce que vous tenez dans vos mains ? Je souris. – Mon téléphone et un livre ancien. – Posez tout ceci sur l'autel. Ne tentez pas de me regarder. Je hoche la tête au son de cette voix dure, je veux juste des réponses, je ne cherche plus à savoirquelle tête à mon inconnu, même si voir à quoi il ressemble me rassurerait sur un point. Je m'approche de l'autel d’un pas rapide, en expliquant au prêtre comment j'ai trouvé ce livre, ce qu'ilcontient.En posant le téléphone, je lui montre comment passer les photos et lui explique aussi où j'ai trouvétout ça. J'ai photographié la bibliothèque, mais aussi la caisse en bois et divers dessins étranges quej’ai découverts en fouillant.Je recule pour lui laisser un peu d'intimité. Rapidement, comme s'il volait, il prend ma place et

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commence à étudier ce que je lui ai présenté. Un long silence de plusieurs minutes s'installe, c'estpesant, effrayant.J'ai les yeux rivés sur l'homme qui me tourne le dos, j'espère qu'il saura quoi me dire... – Vous avez entre les mains un exemplaire, recopié à la main, de ce qui se trouve ici. (il pointe dubras la boite transparente, celle qui expose le « grimoire » au papier fripé et terni par les années) etd'après vos photos, celui-ci a des centaines de frères jumeaux. – Vous pensez qu'il date de quand ? – Des premiers temps où l'on a pu écrire des livres, Mademoiselle. – Il est si vieux ? – Oui, comme ce qu'il contient. Sa réponse me confirme quelques-uns de mes soupçons. – Vous n'arriveriez pas à le la traduire. – Non. D'accord, je vois...J’ignore pourquoi, je ne me montre pas plus insistante, peut-être est-ce le ton de sa voix qui m’endissuade. – Et la caisse ? Le prêtre étudie à nouveau la photographie sur mon téléphone. – Si vous voulez mon avis, cette caisse contient un autre exemplaire de cette Bible (à nouveau, ilmontre « sa » Bible exposée). Où l'avez-vous trouvée ? Je m'approche de lui pour récupérer le livre, je n'ai pas envie de donner mon amant, à un homme queje ne connais pas. Je décide donc de ne pas répondre à sa question. Une autre me trotte dans la tête,qu'est-ce que fait Dead avec ça ?Je pense qu'il faut que je trouve un moyen de la déchiffrer, je répondrais certainement à cette questiontoute seule, mais en partant de quelle base ? Je l’ignore.Je tends la main pour récupérer mon portable, d’un geste maladroit, je fais tomber le livre par terre,un soupir sort de mes lèvres, instinctivement je me baisse, le prêtre fait pareil, mais se fige lorsqu'ilme voit pencher. – Vous êtes certain de ne pas pouvoir la traduire... – Seigneur non ! Vous n'avez pas fait ça !

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Je me redresse d’un bond, rendue perplexe, par ce que je viens d'entendre. C'est à moi qu'il parle ? – Excusez-moi vous venez de dire... Le prêtre s'éloigne rapidement de moi. Je ne croise toujours pas son visage malgré sonempressement. Dans ma main je serre le livre, soudain très inquiète de la situation. – Vous ne réalisez pas ce que vous venez de faire ! – De quoi parlez-vous ? L'homme se met à hurler ce qui me tétanise complètement. Reprends-toi Faith ! Ce n'est pas lemoment de rester stoïque ! Mais pourquoi il réagit ainsi ? – TOUT VA COMMENCER ! Ce n'est que le début ! NOUS SOMMES TOUS PERDUS ! – Monsieur calmez-vous, vous... – Vous allez mourir mon enfant, si vous poursuivez dans ce chemin vous rencontrerez la mort, vous ladonnerez à tous. Éloignez-vous de moi ! Suppôt de Satan, putain qui ose franchir cette porte en meprofanant de ses actes. En vous unissant avec ce mal vous vous êtes perdue ! Vous avez fait quelqu'unchose d'impardonnable ! (il se met à murmurer dans sa barbe des phrases incompréhensibles) elleavait raison... elle l'a dit, c'était vrai. Ça va se produire, l'humanité va mourir dans cette chose.C'était vrai, ils sont bien là pour ça. Je reste figée, choquée des propos que j'entends. La situation a totalement dérapé et je n'arrive pas àcomprendre comment. – Partez d'ici ! Ne revenez jamais ! Il faut que je m'explique. – Mais monsieur écoutez, je ne comprends pas, vous êtes le seul à pouvoir me dire quel est le livreque je tiens entre mes mains ! Ne me tournez pas le dos, vous êtes le seul espoir que j'ai de découvrirun jour la vérité ! – LA VÉRITÉ N'EST JAMAIS BONNE À APPRENDRE MADEMOISELLE ! SURTOUT CELLE-CI ! SURTOUT QUAND ONSE RETROUVE DANS VOTRE SITUATION ! PARTEZ ! L'homme se jette à genou, il se met à prier à voix basse, je l'entends prier pour mon âme, pour quel'on me pardonne mes actes futurs. Je ne comprends pas tout ce qu'il dit, toutes les horreurs qu'ilm'adresse alors que deux minutes auparavant, il répondait à mes questions.Que se passe-t-il autour de ces secrets, de ces livres si anciens ? Je me le demande de plus en plus.

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– J'avais juré d'éviter tout ça. Ce sont les dernières paroles que j'entends avant de faire machine arrière et de quitter l'Église. Avecune boule au ventre, et cette peur qui grandit. Cet homme est-il vraiment fou, ou sa crise de paniqueest bien fondée ?Ça malheureusement, je ne le saurai jamais.

*** Je sors de l'église un peu sonnée, je ne m'attendais pas à être reçue par l'homme de cette façon, il al'air d'être devenu complètement fou. Je me demande ce qui lui est arrivé durant ces six derniersmois, notre entrevue m'a un peu retournée, ce qu'il m'a dit surtout, j'en tremble encore. Je me demandece que j'ai pu dire ou faire, pour que tout dégénère...Est-ce la vue de mon alliance qui a provoqué ça ? J’ai remarqué qu’elle était sortie de mon décolletélorsque je me suis penchée.Il a parlait d'union… mais comment aurait-il pu deviner que j'étais mariée à un vampire ? Je penseque je ne saurais jamais. La rue accueille quelques passants qui ne me prêtent pas attention, ni à moi ni au monument ancienqui nous entoure. Je m'engage sur le chemin, en fermant mon manteau, il faut que je rentre le plus vitepossible chez moi, Decease n'est pas encore arrivé, je suis sortie de bonne heure, pour avoir le tempsd'obtenir plus d'informations sur ce que j'avais trouvé. Dead m'a bien fait comprendre quelques moisauparavant ; que si j'avais des questions, et que je désirais en avoir les réponses, il valait mieux queje cherche. D’où notre marché. Alors maintenant que j'ai plus de temps pour moi, et que les entrevues éducatives avec Trent sontterminées, je vais pouvoir chercher. Mais surtout trouver un autre moyen de découvrir la vérité.Et vu que je ne suis pas accompagnée de Decease pendant certains moments de la journée, lui aussim'a clairement fait comprendre qu'il trouvait l'idée de Dead stupide, et même s'il m'aimait bien, pourlui, si mon compagnon avait décidé de ne rien me dire, je n'avais pas à chercher par moi-même.J'ai remarqué la tension entre les deux frères, ça m'embête qu'ils soient en froid par ma faute, mais jene renoncerai pas. Je veux savoir ce que cache le vampire avec qui je vis, je veux le connaitreentièrement, et pas seulement une petite part, même si celle-ci est déjà fantastique.Je marche d'un pas rapide, j'ai regagné une rue centrale. Comme à mon habitude, je fixe le sol pour nepas croiser le regard des vampires qui marchent à mes côtés, j'ai déjà connu plusieurs altercations, jesuis seule, je n'aimerais pas m'attirer des ennuis. Je suis surprise de ne pas entendre la moindre injure à mon égard, les vampires m'ignorent ou n'osentpas s'approcher...

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Quelle idiote ! L'union ! Dead m'avait dit que je serais tranquille ! Voilà un avantage à épouser un vampire !Je suis presque en bas de chez moi, perdue dans mes pensées je n'entends pas les pas qui serapprochent, ils sont pressants.Je réfléchis à ce que je vais pouvoir faire sans le prêtre, j'ai « emprunté » un exemplairedans la bibliothèque poussiéreuse que j'ai trouvée dans la maison en France, mais c'est du chinois àmes yeux, j'ai tenté de « décrire » les symboles sur internet, ma recherche a été infructueuse, le prêtreétait ma dernière chance, mon espoir de savoir ce que ce fichu bouquin raconte !Ce qui m'énerve, c'est de savoir que la réponse à toutes mes questions se trouve à quelquescentimètres de moi, elle dort dans mon lit, mange à ma table, touche mon corps, et vit à mes côtés. Dead est la réponse, mais à cause de ce fichu « vœux de silence », il se taira ! Ah franchement, lepetit génie qui a inventé ça, est un vrai emmerdeur. Mon amant aussi, à se montrer aussi fidèle !J'ai longtemps dit que Dead avait fait beaucoup de sacrifices pour notre couple, mais celui que je faisen lui lâchant les basques avec mes questions, ça, c'est un énorme sacrifice pour moi et moncaractère.C'est plus dur que je l'avais imaginé être avec Dead. Si quelques mois auparavant, on m'avait ditqu'aujourd'hui, j'allais être dans une telle situation j'aurais ri. Dead me montrait une autre facette dece qu'il est à présent, je me rends de plus en plus compte, à quel point il a pu me protéger.Heureusement, dans ce dur apprentissage, il y a notre amour, c'est vraiment pour lui que j'ai cessé dele harceler... bon et aussi parce qu'il m'a promis de me donner sa version.Je me fige en sentant une main sur mon épaule, j'ai à peine le temps de comprendre ce qu'il m'arriveque je me retrouve dans une petite ruelle, le corps plaqué contre la brique, une main d'homme poséesur ma bouche pour me faire taire.La peur m'envahit, mon cœur bat fort, je dévisage mon agresseur quelques instants avant de lereconnaitre.Mon Dieu ! C'est... – Ne dis rien, Faith ! Nate.Je reste immobile, choquée par le précédent événement, choquée de le voir lui. Mon ancien meilleurami que je pensais mort, j'ai su sa survie il y a quelques mois. Il m'avait donné signe de vie en faisantexactement la même chose : me surprendre et m'emmener dans une ruelle. Plus de six mois séparentnotre dernière rencontre, je l'avais mis dans un coin de ma tête, avec le coup de Dead, j'ai dû faire letri dans mes problèmes, et Nate est passé à la trappe, ce qu'il faisait surtout. Je constate qu'il esttoujours en vie.Ma main vient serrer la sienne, je veux qu'il me lâche ! Il n'a pas le droit de me faire une peurpareille ! Je le foudroie du regard pour lui faire comprendre. – Si je retire ma main, je ne veux pas de cri !

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Oh ça va hein ! Je ne suis pas une demoiselle en détresse qui s'égosille ! Quoiqu'avec ce qu'il vientde faire, je pourrais hurler au voleur.Mais je m'abstiens. Je hoche la tête, et Nate me libère, ma première réaction est de le gifler. Si vite,qu'il n'a pas le temps de me retenir. – TU ES MALADE NATE ! Le jeune homme se frotte la joue. Il me lance un regard mauvais, je sais qu'il n'a pas apprécié laclaque, mais tant pis. – Tu m'as foutu une de ses peurs ! Merde tu n'as pas le droit ! Et d'abord, qu'est-ce que tu fiches ici ?Notre dernière conversation ne t'a pas suffi ? Parce que je n'ai aucune envie de te parler Nate ! Nate me regarde longuement. – T'as fini de gueuler ? Tu es peut-être devenue une humaine protégée par son gentil suceur, moi cen'est pas mon cas, alors t'es gentille tu baisses d'un ton. À nouveau, ma main se lève pour venir s'écraser contre la joue de Nate. L'homme voit rouge, jel'énerve à le gifler, et ça simple présence m'énerve en retour. – Je ne te permets pas de me donner des ordres Nate ! Réponds à ma question et dis-moi ce que tufiches ici ? Nate se met à rire, il est moqueur et ça me blesse, mon ancien meilleur ami a tellement changé, il n'estplus du tout l'homme que j'ai connu. Je remarque qu'il porte davantage de cicatrices sur son visage,elles sont fines, mais nombreuses.Qui es-tu Nate ? Qu'est-ce que tu es devenu ? – Je voulais voir ce que tu étais devenue, Faith. – Pardon ? – Ne fais pas l'innocente ! Tu sais très bien de quoi je parle. (Le chasseur de vampire pointe du doigtmon cou, où dépasse un bout de ma chaine, mais pas mon alliance) Comment as-tu pu ? Un profond sentiment de tristesse m'envahit lorsque je croise son regard assassin, Nate me déteste àce point ? Je vois dans ses yeux que je suis devenue la pire des femmes, celle qui aime et coucheavec l'ennemi, celle qui vient de s'unir pour l'éternité à un vampire.C'est un chasseur, de sa vision des choses, je suis une pauvre humaine inutile qu'il faudra punir, lejour où la Résistance prendra le dessus. Ce qui n'arrivera pas de sitôt... Mais le voir dans son regardme fait mal, je repense à notre passé. Lorsque nous étions loin de tout ça.

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– Je ne vois pas en quoi ma relation avec... – Elle me regarde vis-à-vis de notre passé commun Faith ! Après ce qui s'est passé entre nous ! Tules hais ! Mais tu as tellement changé ! Comment tu as pu t'unir à lui ! Je tente de rester calme, à vrai dire, je suis plus inquiète de ce qu'il sait, de ce qu'il peut me dire oume faire à cet instant.Notre union devait rester secrète, seuls nos proches sont au courant. Qu'est-ce qui s'est passé ?D'une voix très calme, j'interroge le chasseur. – Comment as-tu su ? – Je le sais. Il me répond au tac au tac et ce n'est pas bon signe. – Ce n'est pas une réponse. Nate passe nerveusement ses mains dans ses cheveux, je vois sous sa veste qu'il porte deuxrevolvers, ça me met mal à l'aise. – On s'en fout de savoir comment je sais ! JE LE SAIS ! Bon sang, ce qu'il m'énerve ! – Pourquoi tu me suis ? Qu'est-ce que tu fais ici ? – Il fallait que je te parle. C'est à mon tour de rire qu'il me parle ? Non, qu'il me balance des horreurs ! Pourquoi je resteplantée devant lui à écouter ses obscénités ? Je devrais rentrer chez moi et l'oublier pour de bon.C'est méchant à dire, mais quand je vois Nate, je commence à croire que leur Résistance n'est qu'unregroupement de malades.– Je n'ai pas envie de te parler Nate, je ne veux pas entendre ton opinion, je me fous de toi à présent !Laisse-moi me construire une vie décente s'il te plait ! – Une vie décente ! MAIS TU BAISES AVEC UN VAMPIRE MERDE ! TU FAIS LA SALOPE ET TU VEUX QUE JE TELAISSE TRANQUILLE ? NON FAITH JAMAIS ! La colère grandit en moi, il ne se rend pas compte des mots qu'il utilise pour me parler, ils me fontmal, très mal.Je m'apprête à lui dire ses quatre vérités, lorsqu'il reprend la parole, d'un ton plus calme.

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– Écoute, j'ai tenté ces huit derniers mois de te joindre, mais... c'était impossible. Tu étais toujoursaccompagnée, en « bonne compagnie », je voulais m'expliquer avec toi, t'expliquer que les chosesqu'on te dit sont fausses. Faith, je tiens à toi malgré tout, je suis certes en colère qu'on t'ait retourné lecerveau, je veux te sauver. – Je n'ai pas à être sauvée Nate. – Si, de ton vampire. Faith tu es en danger, en très grand danger et tu ne t'en rends pas compte, parceque ton vampire te ment. Je fronce les sourcils, je ne comprends pas où il veut en venir. – Nate, tu m'embrouilles, explique-toi un peu ! Ou laisse-moi tranquille ! Je n'ai pas besoin d'un autrefauteur de trouble dans ma vie. Sans lui laisser le temps de rajouter quoi que ce soit, je le contourne et me dirige vers la rueprincipale. Mais Nate me rattrape, il me saisit par le bras et me retourne violemment pour que je luifasse face.Je suis en compagnie d'un fou, il est en plein délire, et il commence à me faire très peur. – Tu es en danger ! Je ne peux pas te dire pourquoi, mais tu l'es ! Faith vient avec moi.... – Arrête ! Tu es dingue ! Lâche-moi ! – Si tu restes tu vas mourir Faith on va te... Nate se tait, il se fige, l'instant d'après sans dire un mot, il se met à courir. Je ne sais pas quoi faire, leretenir, partir ? Il m'a troublée, sa folie surtout. J'essaie de chasser ce que j'ai entendu. – Faith ! Aïe ! Je reconnais cette voix. – Qu'est-ce que tu fais ici, seule dans une ruelle ? Dehors sans moi ? Je me retourne pour faire face à Decease, ce dernier me foudroie du regard, ses bras sont croisés surson torse. – Comment tu m'as trouvée ? Mon beau-frère se met à rire ironiquement, ce n'est pas à moi de poser des questions, mais plutôt àmoi de répondre aux siennes.

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– Je te cherchais, point ! De plus, tu n'es pas loin de chez toi. Mais là, n'est pas la question, qu'est-ceque tu fous dans une ruelle ? Réponds-moi ! – Je... (je suis secoué par les derniers événements) écoute Decease, je n'ai pas de compte à te rendre,je fais ce que je veux. – Ah, le voilà le mauvais caractère de Faith ! Ça faisait un bail que je ne l'avais pas vu ! À mon tour de le foudroyer du regard. Je n'aime pas quand il est comme ça avec moi, Decease encolère est blessant, je l'ai déjà vu s'engueuler avec son frère, et les mots sont allés loin.Il me fait signe de quitter cette ruelle miteuse, je le suis sans discuter, elle commençait à me filer lesfrissons.Nous commençons à marcher en silence sur le trottoir, il y a beaucoup plus de passants ici que sur lechemin qui mène à l'Église – ou je ne retournerais plus d'ailleurs, pas après la frousse que je me suisfaite –. – C'est pour ta petite enquête ? – Decease... Le vampire soupire, je connais son opinion sur le sujet, il ne veut pas que je me mette à fouiner dansle passé de son frère. Ni dans le sien du coup, il est certain que si Dead m'a caché tout ça c'est pourune bonne raison. Ce qui a le don de me mettre hors de moi. – Sache qu'à mes côtés, tu ne pourras pas mener ta petite investigation. Je ne te laisserais pas aller etvenir comme tu veux. Je le massacre littéralement du regard, j'arrête de marcher, il fait de même. Je tente de me calmer eninspirant un grand coup, mais le coup de colère dû à ma précédente altercation, me fait sortir de mesgonds. – Et pourquoi ? – Parce que je ne suis pas d'accord avec mon frère, je refuse que tu apprennes certaines choses. Tuserais tellement différente si tu savais. – Tu ne peux pas prévoir l'avenir Decease ! De plus j'aimerais bien te voir à ma place ! Comment tuvivrais la chose, si tu aimais une femme ? – Je n'aime personne Faith. – Ben c'est bien dommage pour toi ! Tu me comprendrais peut-être un peu plus !

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Je me remets à marcher en ignorant ses paroles, il m'a contrariée à ne pas comprendre, à croire queDead l'a fait exprès. Me dire de trouver toute seule et de me coltiner son frère pour qu'il m'enempêche ! Ça ne m'étonnerait pas du tout !Je sens que je vais avoir une discussion avec lui.Nous sommes arrivés devant la porte de l'immeuble qui me conduit chez moi, je m'arrête devantl'entrée pour attendre Decease qui ne tarde pas à arriver, il marche deux fois plus vite que moi. – Je ne voulais pas te blesser en disant tout ça Faith. Trop tard, je suis en colère, je ne peux pas oublier aussi vite que lui. – Mais sache que je n'ai pas envie que tu souffres de ce que tu pourras apprendre. Je regarde le vampire, je sais qu'il est sincère, et j'aimerais bien qu'il me comprenne deux minutes,mais je sais que ça n'arrivera pas. J'obtiens un obstacle de plus avec Decease, déjà. – Tu es toi aussi tenu par votre espèce de vœu de silence. Je lâche cette phrase avec beaucoup de mépris, sans hésiter, le vampire me répond calmement. – Oui. Et crois-moi c'est pour une bonne raison. Faith certaines choses doivent rester cachées. – Et certaines non. Decease soupire, je croirais voir son frère à cet instant, il ne se passe pas encore la main dans sescheveux, mais presque. Je pense qu'il cherche un moyen d'écourter le sujet de notre discussion. – Allez viens Faith, je t'emmène au QG, ce serait dommage d'arriver en retard pour ton premier jour.

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Chapitre 11

Surprise !

Je suis encore bien énervée lorsque Decease m’ouvre la porte du QG du gouvernement. J’entre sanslui adresser le moindre regard ou merci, nous n’avons échangé aucun mot dans la voiture qui nous aconduits jusqu’ici. Je n’ai pas eu envie de lui parler tellement sa réaction et ses propos m’ontcontrariée. Je pense que je fais beaucoup d’efforts, que ce soit avec lui ou avec Dead, j’arrête de lesharceler de questions, je me débrouille et à nouveau on fait en sorte de me mettre des bâtons dans lesroues ! C’est du délire pur et simple et c’est agaçant !Je pense que je vais avoir une conversation salée avec Dead, vu que son frère ne m’écoute pas,lorsque je lui demande de me laisser mener mon enquête pour connaitre la vérité seule, puisqu’aucundes deux hommes ne veut parler. Je commence de plus en plus à croire que c’est lui qui l’a voulu. Etça, je ne suis pas certaine de l’accepter, ce serait injuste de sa part.Je suis très en colère, et mon amant risque de tout se prendre.Je m’annonce à l’accueil, la secrétaire me sourit gentiment en comprenant qui je suis, elle m’expliquele fonctionnement de la maison, me donne mon badge d’accès, et me fait signer certains documents.Elle me dit même son prénom que je ne retiens pas, je veux seulement me changer les idées etcommencer ce travail qui me tient à cœur.Je suis souvent venu au QG en six mois, l’endroit s’est modernisé, il est plus calme que lors de mapremière visite.La Maison « Noire » fidèle surnom donné au QG du gouvernement par les humains a bien changé.La secrétaire m’indique quel escalier prendre, je la salue et commence à marcher dans la directionoù je désire aller.Je sens la présence de Decease derrière moi et ça ne me plait pas. Lorsque j’arrive à hauteur desmarches, je me retourne et fais face au vampire pour lui dire le fond de ma pensée, qui ne lui plairasans doute pas. – Tu t’arrêtes ici Decease. – Pardon ? Mon beau-frère me foudroie du regard, je suis très sérieuse, il ne vient pas avec moi, pas après notreentrevue de ce matin, j’ai besoin d’être loin d’un Creaving pour les dix prochaines heures.

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– Tu ne viens pas avec moi, j’ai besoin d’être seule, de plus je vais travailler, si je sors je t’appelleet je t’attendrai, en attendant… – J’espère que tu plaisantes ? Je lui lance un regard tout aussi noir que le sien. – J’ai l’air ? Decease se met à soupirer, c’est agaçant non ? Il passe sa main dans ses cheveux, son visage estcrispé, je remarque même que ses crocs commencent à sortir, pas de doutes, je l’énerve. – Putain Faith tu m’énerves ! – Toi aussi. Je lui réponds d’une voix impassible, détachée, je peux me montrer très froide quand je veux. – Et c’est par rapport à tout à l’heure ? Renchérit le vampire, bon sang, mais c’est pour ton bien queje te dis tout ça ! D’habitude, tu acceptes toujours mon avis. – Mais pas lorsqu’il s’agit d’un avenir que je pourrais avoir avec ton frère Decease ! Ce que vouscachez peut avoir – et ça, j’en suis certaine, surtout en voyant tes réactions – de graves conséquencessur ma vie future. J’ai le droit de savoir, et ton avis je m’en fiche ; je ne suis pas en couple avec toi,mais avec Dead, c’est un choix que nous avons fait ensemble. De plus j’ai le droit de savoir lavérité ! Et pourquoi j’en discute avec toi ? Vous me faites chier avec vos secrets ! Je commence à crier, ce n’est pas bon signe, il faut que je me calme au moins pour la journée, je doisfaire abstraction de ce qui s’est passé ce matin, des paroles du prêtre, de Nate, et de Decease. Il fautque j’organise mes pensées, sinon je vais devenir cinglée.Le vampire devant moi finit par laisser tomber l’affaire, je le vois dans sa façon de me regarder. – Je te laisse tranquille, j’ai mon portable, à plus tard, Faith. Sans rajouter un mot, Decease rebrousse chemin et se dirige vers l’entrée de la maison. Je le regardepartir avant de soupirer et de poursuivre ma route.Je suis les instructions de la secrétaire pour me rendre dans l’aile réservée aux bureaux des membresproches de Dead, c’est là où je serai avec Trent.Je croise des dizaines de personnes qui ne me prêtent pas attention, et c’est tant mieux, je ne suis pasd’humeur à supporter les regards en coin. Plus tard, je tenterai, si l’envie me prend, de me faire descollègues, mais ça, c’est une encore autre histoire.Les couloirs du QG ont bien changé aussi depuis ma dernière visite, ils sont blancs, décorés

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simplement, de façon épurée.La lumière est accueillante, on se croirait dans un bureau normal et pas au cœur de l’endroit qui faitdiriger un pays.J’arrive devant la porte que l’on m’a indiquée, je ne peux pas me tromper, il y a écrit le nom deTrenton, ainsi que le mien en dessous. Je souris, légèrement gênée, c’est étrange de voir son prénom àcôté d’une indication comme celle de Trent, ou encore la mienne. Co-dirigeante de l’ASH et membredu ministère des droits humains. Le vampire qui me sert de bras droit a néanmoins droit au titre deconseiller personnel du Président, sous notre indicatif commun.J’espère que Trent saura égayer cette journée comme il sait si bien le faire !Sans réfléchir, j’ouvre la porte sans toquer, et me fige littéralement en voyant ce qui se déroule sousmes yeux.Je ne m’attendais pas ça ! Trenton est debout, dos à moi, entre les cuisses d’un autre… homme.J’entends des murmures et des gémissements. Son pantalon est défait, et à deux doigts de tomber à seschevilles. Sa main est entre les deux corps et suggère très expressément ce qu’il doit faire à sonpartenaire, je ne suis pas dégoutée, mais sous le choc, je n’ai pas pensé pouvoir trouver mon collèguedans cette posture…Lorsque les gémissements deviennent plus rauques, je comprends que je suis de trop. Je tire la portepour la refermer, mais cette idiote se met subitement à grincer. – Oh, merde… Han, mais tais-toi !Trenton et… Ripley ? se tournent d’un bon. Super, je me suis fait griller en plein matage de scènetorride entre deux amants, c’est la honte. – Euh… Faith. Trent me dévisage, je rougis, je suis en trop, et de trop. Mais je reste figée par ce que je vois. Il fautque je dise quelque chose pour nous sortir de cette situation très embarrassante. – Trent… J’aurais pu mieux faire !Ripley assit sur le bureau de son… compagnon, a l’air très gêné, je suis certaine qu’il pourrait semettre à rougir s’il avait pu. Quand à Trenton, il se retient de rire, je le vois dans son regard.La situation est… vraiment embarrassante. Mais comme on dit, il vaut mieux en retenir le côtéhumoristique, ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de surprendre une étreinte torride entredeux hommes.Je souris, et nous finissons tous par éclater de rire. Je me demande lequel de nous trois se sent le plusgêné. – Euh, tu peux m’attendre dehors deux minutes Faith ? J’arrive de suite, me demande Trent d’une

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voix, qui exprime le désir. – Prend ton temps, tu peux finir… Quelle conne on ne parle pas d’une lecture de document, mais d’une partie de baise, on ne dit pasça ! – Oh désolée, je n’ai pas réalisé ce que je disais. Trent retire sa main du pantalon de Ripley. Ce dernier descend du bureau et se rhabille rapidement enm’évitant du regard, Trent le retient par le bras quand celui tente de s’éclipser sans lui dire au revoir.Le vampire l’attire contre lui, et dépose un baiser sur ses lèvres. Je détourne le regard et admire meschaussures à talons (un cadeau de Dead) pour leur laisser un peu d’intimité. – Je te rejoins plus tard, lance Trent. Ripley passe devant moi, ses yeux toujours baissés, il fait plus âgé que Decease, mais il est jeune enapparence, et visiblement très timide. – Navré, madame Creaving. Je lève les yeux au ciel, oh pitié, déjà ? J’ai horreur de ça ! D’abord, j’ai gardé mon nom, je ne suispas la chose à mon « mari », je garde le nom que m’a donné mon père et j’y tiens, comme je tiens à ceque l’on ne me prenne pas pour « Madame Creaving » même si je suis exactement ça, je préfèrechoisir.Je tente de refouler le regard noir que j’ai envie d’adresser à l’homme qui se tient en face de moi. – Oh Faith s’il te plait Ripley, j’ai ton âge, appelle-moi par mon prénom ! Et oublie-le « MadameCreaving ! » j’ai mon nom de jeune fille si tu tiens à m’appelle par « Madame quelque chose ». Il jette un coup d’œil à son amant, les deux doivent communiquer par télépathie pour rester aussisilencieux. Ma curiosité aimerait bien savoir ce qu’ils se disent pour que Trent le dévisage ainsi. Ondirait qu’il est à deux doigts de lui sauter dessus, et une petite voix en moi me dit que j’aurais mieuxfait de repasser. – Fais ce qu’elle te dit, ce n’est pas Dead, elle est plus cool. Ripley ose enfin me regarder, il a de très beaux yeux en plus, avec peu de vaguelettes, c’est lapremière fois que je vois un vampire presque innocent. J’ai bien dit presque ! Il reste un vampire ! – D’accord… Faith. (il se retourne à nouveau vers Trenton) Trent… à plus tard. Le jeune vampire blond s’esquive rapidement, je pense qu’il va se faire un trou pour s’y planquer le

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reste de la journée. C’est ma faute j’aurais dû frapper.Trenton se rhabille sous mes yeux, sans aucune gêne, il remonte la fermeture éclair de son pantalonreboutonne sa chemise. Je vois une sacrée érection qui déforme son pantalon, il doit déguster. – Désolé pour cette petite scène je… Je me remets à rire, il n’a pas à s’excuser, c’est à moi de le faire plutôt, de plus, tout le monde saitque les bureaux sont propices à éveiller deux amants. – Moi aussi je compte bien inaugurer le bureau de Dead un de ses quatre. Enfin, on verra pour ça.Trent me jette un regard complice. J’entre dans la pièce immense qui va nous servir de bureaucommun, c’est sobre, je pense qu’on a déjà fait pas mal de ménage pour retirer tout le luxe inutile quirégnait dans cette maison. Je remarque un bureau identique à celui de Trent, en face du sien, il estgrand, vide, et noir. Avec une chaise et un ordinateur, ainsi qu’une collection de classeurs surl’étagère à côté. Effectivement, je ne suis pas là pour me reposer. Et c’est tant mieux. – C’est que… j’ai été débordé question boulot et… Je n’ai pas pu me libérer plus tôt pour rentrer à lamaison… Je me demande pourquoi je suis en train de raconter ça. Mais bon (il se frotte les mains) onse met au boulot ? Trent qui tente de s’expliquer c’est assez amusant. – Pourquoi tu ne m’as jamais dit que tu étais avec… un homme ? Ripley qui plus est. Trent se fige et me dévisage. – Je n’en voyais pas la nécessité. – Ah… – Quoi ? – J’aurais pensé… qu’en étant amis, tu m’en aurais parlé. Enfin… entre humains, c’est ce que lesamis se disent. À moins que je me sois plantée et que tu ne sois que mon collègue et professeur, etque l’amitié à tes yeux se résume à ça. Mon collègue et ami se met à rire, il passe sa main dans ses cheveux. – C’est vrai on est collègues, et nous sommes aussi amis. D’ailleurs, tu dois bien être la seule amiefemme que j’ai dans cette baraque. C’est juste que… Rip ne veut pas que tout le monde sache, iln’arrive pas à se mettre dans le crâne que les vampires se foutent du sexe de la personne avec qui tu

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baises. Mais ça viendra avec le temps. Je suis patient. Sa confession me fait sourire. – Tu es quand même l’un des bras droits de Dead, tu ne crains pas qu’on vienne te chercher desennuis ? – Je ne suis pas le Président, et même si je l’étais, je baiserais qui je veux, qu’importe ce qu’enpense le reste de la population. Quant au premier qui serait contre… Ses yeux verts se durcissent comme s’il me menaçait. – Qu’il parle, je m’en fous, qu’il me touche ou touche le mâle avec qui je suis, je le défonce. Là je reconnais un vampire lié à la personne qu’il aime, Dead réagirait pareil, j’ai même eu droit àune scène en live, et c’était très effrayant. Quand ils aiment, ils aiment vraiment, et sont prêts à toutpour protéger la personne qui est dans leur cœur. – Dead, Louis et les autres savent ? Je demande. – Pour Rip et moi ? – Oui. – Oui, ils sont au courant. Mais comme tu le verras… on n’est pas très démonstratifs en public. On nedonne pas dans le voyeurisme. (il me lance un clin d’œil) pas comme certaines, n’est-ce pas MadameCreaving ? – Je t’emmerde. – Je préfère aller me faire mettre. Nous éclatons de rire, ça me détend, la situation d’il y a quelques minutes m’a presque fait oublierque ma journée avait mal débuté.Trent part s’asseoir sur sa chaise et m’indique la mienne. – Bon, ton bureau est en face du mien, et comme tu peux voir, il y a déjà une pile de dossiers àétudier, sur les nouvelles lois qu’on verra dans un mois lors d’une réunion. Étudie-les, mets desnotes, et passe-les moi. On en discutera après. (Trent me lance un clin d’œil complice) Bon premierjour Faith ! Le boulot ne va pas manquer ! Je souris en prenant place derrière mon bureau, j’avais hâte de commencer, nous y voilà. C’estparfait.

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***

Dead est venu me chercher à midi, dans mon bureau, ça m’a fait bizarre de le voir sur son lieu detravail – et le mien désormais –, il dégage l’allure d’un parfait homme d’affaires qui sait ce qu’il faitet qui est respecté. Il m’a demandé si je voulais passer une heure ou deux avec lui étant donné qu’ilétait libre, qu’il sortait d’une longue réunion, il voulait se changer les idées et moi aussi.Je venais de passer trois heures derrière mon bureau à lire des lois et des textes, mes rétines criaientleur douleur.Il ne m’a rien dit sur Decease, bien que je me doute qu’il sache que je m’étais disputée avec sonfrère, j’ai apprécié qu’il ne prenne aucun parti.Je dévisage Dead depuis plusieurs minutes déjà, il m’a emmenée déjeuner dans un restaurant calmede la ville, à l’abri des regards indiscrets. Une ribambelle de gardes nous ont suivi « discrètement »,ils attentent dehors.Nous sommes au fond d’une salle, isolés du monde, c’est parfait. J’ai l’esprit ailleurs, même si jesuis bien avec Dead, je n’arrive pas à me sortir de la tête, les propos du prêtre, ceux de Nate et deDecease, les trois avis me mettent dans l’embarras. De plus, je mens à Dead concernant la preuve del’existence de la Résistance. Je sais qu’il sait qu’elle existe, mais il ignore mes entrevues en tête àtête avec l’un d’entre eux. – Si je te cachais quelque chose, tu le prendrais comment ? Dead arrête de découper son steak, il pose ses couverts et me dévisage durement. Ma question n’apas l’air de lui plaire. – C'est-à-dire ? Tu me caches des choses ? – Tu m’en caches bien. – Pour ton bien. Mon bien, mon bien, c’est un peu trop facile. Si ça se trouve, je vais découvrir le secret le plusétrange et mystérieux qui soit, et ma petite cachotterie ressemblera à un micro-organisme. – Et si je te cachais moi aussi des choses pour ton bien… – Houlà, bébé, je t’arrête, moi je n’ai peur de rien, je ne risque rien, et ça, ce n’est pas ton cas. Vas-y,je sens que tu as envie de me parler de quelque chose d’important. Je me braque, et le foudroie du regard. Je n’aime pas lorsqu’il prend ce ton supérieur face à moi, jesais qu’il est un puissant vampire et moi une petite humaine. Mais j’ai un fort caractère qui me sert debouclier !Dead remarque qu’il m’a braquée, et s’excuse.

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– Attends, je n’ai jamais voulu dire que tu étais faible, seulement, les années m’ont endurci. (ilsoupire) Écoute, si tu ressens le besoin de ne pas me parler de certaines choses, je le comprends, çame fait royalement chier, mais je comprends. Je veux juste qu’en te taisant, tu ne te mettes pas endanger. Eh ben ! Il me surprend, je ne suis pas certaine d’avoir réagi ainsi, quand les rôles étaient inversés. – Promis, je réponds sans trop de confiance. Dead s’appuie contre le dossier de sa chaise, il passe une de ses mains dans ses cheveux courts et ànouveau, il soupire. Je comprends que ce qu’il vient de me confier ne lui plait guère. – Bon sang, ça m’emmerde, mais… je pense que dans tous les couples, on n’a pas besoin de tout sedire. On doit garder un jardin secret. – Le tien est très chargé, mine de rien. Le vampire se met à rire, j’aperçois ses canines. Ma petite plaisanterie à l’air de le détendre.Ses yeux bleus s’emplissent de désir, et je sens que la bêtise ne va pas tarder à sortir de sa bouche. – Le tien aussi mon Ange, mais il est vrai que je préfère celui que tu as entre les cuisses, celui-là jele connais, j’en connais toutes les parcelles et il me rend dingue. J’aime tes jardins. – Tu es poétique. – Attends, je suis Président, je ne peux plus te dire : Faith, j’adore ta chatte, j’en connais tous lesrecoins, j’adore te baiser ça me rend dingue. Je fais la moue et ça l’amuse, la vulgarité, ce n’est pas mon genre. Ce n’est pas le sien non plus, il atrop de classe pour se prendre pour un paysan des campagnes profondes. – Je préfère les jardins, ça ne te convient pas la vulgarité. – On est d’accord. Il reprend la découpe de sa viande, j’ai arrêté de manger depuis un moment personnellement, tout cequi me préoccupe m’a coupé l’appétit. Au lieu de ça, je le dévisage, il sent mon regard sur lui. – Hum ? Dead a bien vu qu’il y avait quelque chose d’autre.

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– Mais tu l’aimes quand même mon « jardin » même si tu ne peux pas lui donner des prénoms crus. Il éclate de rire, dans son assiette je le vois saisir à l’aide de sa fourchette, une petite carotte cuite,qu’il me présente. – Toutes mes carottes aiment ton jardin, on y viendrait bien s’y enterrer même. Moi aussi je me mets à rire. – Voyons, Monsieur le Président, on ne dit pas de telles choses ! – Non effectivement… et tu sais quoi ? Je devrais instaurer une nouvelle loi, la loi de la journée de labaise, pas mal ça ? Qu’est-ce que t’en penses ? Un jour férié pour faire du jardin ! J’adorerais avoirune journée par an, où je pourrais faire l’amour avec ma femme sans qu’on me fasse chier. Je secoue la tête en riant, il est incroyable des fois, surprenant, et possède toujours autant d’humour.Mais sa dernière phrase cache une triste vérité. Je sais qu’il aime ce qu’il fait, la position qu’iloccupé, être Président en étant un vampire, dans un monde qui est complètement différent de l’ancien,c’est l’opposé d’un Président humain. Il y a moins de « sécurité », moins de règles, plus de liberté.J’aurais détesté devoir vivre dans la même maison que son prédécesseur, Dead a parfois du mal àaccepter l’unique règle qui n’a pas changé : il doit être joignable à n’importe quel moment.Lui qui apprécie tant nos moments solitudes, je sais que ça lui pèse, mais comme pour tous ses choix,comme pour tous nos choix dans la vie, il faut en assumer les conséquences. Nous poursuivons le déjeuner dans une ambiance plutôt calme, on parle de tout et de rien, de majournée au bureau et de la sienne. J’évite de m’étaler sur le sujet concernant ma dispute avecDecease, ainsi que mon entrevue avec Nate, que je préfère zapper pour de bon. Dead et moi arrivonsmême à parler de notre « voyage » que je préfère appeler ainsi et pas par son vrai nom. – Alors tu aimerais faire comme en France ? Pour de bon ? La « presque » égalité entre les humainset les vampires ? Dead fronce les sourcils, surpris de ma question, pour une fois, j’ai une longueur d’avance sur lui. – J’ai remarqué le dossier que tu as proposé, il trainait sur le bureau de Trenton. Mon vampire me sourit, il porte à ses lèvres un verre d’eau et boit avant de me répondre. – À ton avis, qu’est-ce que tu vas faire ces prochains mois ? Je le dévisage surprise.

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– Nous allons mettre en place un système semblable à celui des Français ? Sérieusement ? Tu vas lefaire ? – Oui. Les vampires dirigeront bien sûr, mais les deux populations vont devenir d’avantages égales,que ce soit en terme de nourriture, de droits, de soins. Le monde a besoin d’égalité pour survivre, eton doit prendre l’exemple de l’Europe. Ils sont parvenus à faire de grandes choses, humains etvampires unis. Alors oui, je vais le faire, nous allons le faire tous ensemble, comme la France. S’il voulait une raison du pourquoi je l’aime, je pense qu’il vient de m’en donner une bonne. Sesidées brillantes. Je l’aime lui et son esprit juste envers les autres. C’est ce qui fait et fera de lui unbon dirigeant.Je l’écoute attentivement poursuivre son explication, je suis heureuse de son annonce. – Le pays connaitrait beaucoup moins de morts. Ce serait un sacré avancement dans notre histoire,dans nos prochains objectifs… Je fixe intensément le vide je ne remarque pas que ma main commence à trembler, je n’entends queles critiques lourdes du prêtre qui a compris que j’étais unie à un vampire. J’ignore les explicationsde Dead, je reste braquée sur le mot « mort » qui résonne en moi comme le détonateur d’une bombe.« – Vous allez mourir mon enfant, si vous poursuivez dans ce chemin vous rencontrerez la mort,vous la donnerez à tous. »Je laisse tomber ma cuillère, Dead se fige, je l’entends m’appeler, mais je suis ailleurs, je viens decomprendre ses mots clairement, on m’a dit que j’allais mourir je… je ne comprends pas commentavant cet instant précis, j’avais fait abstraction de ses mots, mon cerveau a du faire le tri, pourm’éviter un choc comme celui que je suis en train de vivre. – Faith ? Sa voix est lourde d’inquiétude, je ne dois pas le rassurer en le dévisageant comme je fais. – Parle-moi Dead. – Je te parle mon Ange, qu’est-ce que tu as ? – Je veux que tu me parles vraiment… Dead se fige, et je comprends qu’il sait où je veux en venir. Il n’est pas content, l’expression de sonvisage me le confirme. – Je croyais qu’on en avait fini avec ça… – Je sais, je ne devrais pas, mais… (je respire pour tenter de calmer mon coup de stresse) bon sangDead, je…

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J’angoisse, quand je vois la réaction du prêtre, je suis malade à l’idée de découvrir seule, ce qu’ilme cache. Quand je pense à ses mots, à ce qu’il m’a dit, j’ai peur. – Est-ce que tu me laisses faire ça seulement pour que je renonce ? Je demande au bout d’un moment. – Pourquoi tu penses ça ? Dead s’énerve, je tente de me mettre à sa place, il doit ressentir de l’agacement, et je comprends,j’avais promis d’arrêter avec tout ça. – Parce que ce que j’apprends commence à me faire peur, Dead. J’ai vécu récemment des choses quim’ont fait peur. Alors j’aimerais savoir, si lorsque tu m’as dit de me débrouiller toute seule, tupensais que le peu que j’apprendrais au début, me ferait tellement froid dans le dos que j’arrêterais. – Je n’ai jamais pensé ça. – Et pourtant, je commence de plus en plus à croire le contraire… – Je ne t’ai jamais dit que découvrir ce que je cache, était digne d’un film à l’eau de rose. Je t’ai ditque c’était très important, que ça pouvait même changer le cours d’une vie. Comme il a changé le mien.Est-ce qu’il le changera à nouveau lorsque je saurai ? Je pense, j’en suis sûre même. Pourquoi cemarché me paraissait si bien lorsque nous l’avons fait ? – J’ai vraiment l’impression d’être amoureuse d’un inconnu, je suis perdue ! Je murmure. C’est à peine audible, et je me sens stupide de dire ça à la première épreuve.Dead tire ma chaise vers la sienne, sans me laisser le temps de le repousser. – Mon Ange, qu’est-ce que tu as, qu’est-ce qui s’est passé pour que tu sois dans un tel état ? Je ne lui réponds pas vraiment, je reste dans le flou, je suis dans le flou, perdue. – J’ai peur. J’ai vraiment eu peur aujourd’hui, et les propos de ton frère ne me rassurent absolumentpas. – Tu peux renoncer Faith, on peut rester comme on est, je peux tout te donner de moi, tout ce que tuveux. Sauf ce que tu tentes d’apprendre. Sauf ça, mais tout le reste. Nous avons fait un marché, et si tutrouves ça trop dur, tu peux renoncer, je ne t’en voudrais pas… Il tente d’accrocher son regard au mien, mais je l’évite. C’est plus fort que moi. Ce serait tellement

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plus simple s’il me parlait directement… – Ça fait barrière entre nous Dead. – Je sais, j’en suis conscient, c’est pour ça que je t’ai laissé le choix. Le libre arbitre Faith, tu astoute les cartes en main, à toi de jouer. Savoir et assumer, ou ignorer et passer outre mes secrets. Il ne se rend pas compte de ce qu’il me demande parfois.Je pose ma main sur sa cuisse et lui adresse un regard très triste. Je suis triste, et très inquiète, j’aipeur et il ne le comprend pas, finalement, c’est plus dur que je ne le pensais… – Dans ses moments, je regrette et je me demande ce qui m’a pris de tomber amoureuse de toi. Tu esbeaucoup trop compliqué pour moi. Tu partais déjà avec un handicap et… – Stop. Je pense qu’on est déjà passé par là toi et moi ? Je ne veux pas faire deux pas en avant pouren faire trois en arrière, Faith. Je pense que les compromis que nous faisons sont là pour ce genre desituation. Tu doutes, tu as le droit, mais ne recules pas, tu n’as pas le droit. Tu n’as pas le droit de medire que tu regrettes d’être avec moi, parce que même si c’est dur, moi je ne te dis pas que je regrettede t’avoir rencontrée et de t’aimer. C’est un manque de respect envers l’amour que je te porte, parceque saches que si tu te demandes pourquoi tu es tombée amoureuse de moi, moi aussi j’ai le droit deme demander pourquoi j’ai fait pareil. Sauf que je ne le fais pas, Faith. Dead tire sur sa chaine et en sort sa bague qu’il me montre d’un regard dur. – Tu vois à quoi ça sert un mari ? Ça sert à ça, à te dire quand tu fautes, et tu fautes ! Tu es en colère,tu as peur et j’aimerais te rassurer et te dire que tout ira bien. (De sa main libre, il vient saisir lamienne), mais tout n’ira pas bien Faith, dans notre monde, tout ne peut pas aller bien. Mais je suis làpour toi, et avec toi, je ne suis pas dans ta vie pour rien, et mon premier rôle n’est pas de défendre etde diriger un pays, mais de t’aimer toi. Tu sais que je suis loin d’être un ange, tu savais à quoi tut’engageais avec moi… J’aimerais te dire que ce que tu apprendras sur moi te rendra fière, mais teconnaissant, je crains le contraire. Tu n’es pas avec le vampire le plus simple, mais ne dit pas que turegrettes. (Il soupire) Viens. Dead m’attire à lui, et me dépose sur ses genoux. Son visage est à quelques centimètres du mien.Quel drôle de position en public ! – Assume tes choix comme j’ai assumé les miens lorsque je t’ai caché certaines choses. Dans uncouple, il n’est pas bon de tout savoir de l’autre. Tu as fait le choix d’apprendre ce que je refusais dete dire, assume-le, il n’y a pas de possibilité de retour Faith. Et n’oublie pas que quoi qu’il se passe,je serais toujours avec toi. Ai confiance en toi, en moi. Les secrets ont toujours effrayé. À toi de temontrer plus forte et de surmonter ta crainte, si tu veux les découvrir. Tu n’obtiendras pas mon aide.Je sais que tu désires poursuivre notre marché, tu ne veux pas ne pas aller jusqu’au bout, tu esentêtée, et je sais que tu ne m’écouteras pas lorsque je te dis « tu peux abandonner », alors soit forte.

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C’est ce qui fait la force du vampire, sa froideur à l’égard de n’importe qui, lorsqu’il a un objectif,une croyance, ou même une conviction. Et même envers ceux qu’il aime, il n’en démordra pas. Il semontre froid envers moi à cet instant, et c’est ce qu’il faut.Pourtant, une partie de mon être n’aime pas qu’il se comporte ainsi, j’ignore pourquoi. Mais je suismoi, et je suis souvent indécise. – Je n’aime pas ton obstination… et je n’aime pas quand tu es aussi dur avec moi. – Ce n’est pas ce que tu me dis la nuit. J’éclate de rire, l’obsédé.Mais c’est un rire bref qui ne dure pas, il est gâché par toute cette inquiétude. – Dead… Sa main glisse sur ma joue, il fait passer une mèche rebelle derrière mon oreille, je me perds dansses yeux bleus magnifiques. – Ce n’est pas facile d’entrer dans mon monde n’est-ce pas ? D’apprendre à connaitre cette partsombre, que je te cache ? – Non absolument pas… Mais je t’aime quand même. Je t’aime même si tu me gonfles à avoir tant deprincipes, à me cacher des choses, et être si mystérieux et imposant avec ton caractère. Dead me serre contre lui, c’est fou comme on peut se sentir en sécurité dans l’étreinte de ses bras,alors que le monde extérieur est tout autre. – On fait une belle paire toi et moi. Je me blottis davantage contre lui, je me rends compte que si ce qu’il me cache est trop dur àsupporter, je n’aurai plus droit à ce genre de moment tout en complicité. Je ferme les yeux, et j’espèreêtre assez forte pour affronter ce que l’avenir me réserve. Je crains le pire, et je pense que je faisbien de le craindre, mais je ne renoncerai pas.Je vais trouver une nouvelle solution pour déchiffrer ce livre, je dois comprendre, c’est unenécessité.

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Chapitre 12

Une étrange aide

– Faith ? Je m’en vais on se retrouve plus tard d’accord ? Je sors la tête de la salle de bains, Dead est assis sur notre lit, ses mains nouent sa cravate autour deson cou. Il est concentré sur ce qu’il fait, ce qui fait ressortir une ride sur son front et me fait sourire. – D’accord, ton frère arrive quand ? Je demande en fixant le vampire. Cela fait dix jours que je n’ai presque pas adressé la parole à mon beau-frère, en oubliant lesbanalités, c’est agaçant. La faute à qui ? Dead finit de s’habiller, il se lève et marche dans ma direction. Le vampire se met à ma hauteur, sesyeux bleus croisent les miens, il dépose ses lèvres sur ma joue dans un baiser tendre, rien à voiravec cette nuit. Cette nuit… je refoule vite ces pensées avant de virer au rouge. – Dans pas longtemps je pense. (Son souffle vient chatouiller mon oreille) tu es soucieuse, je le sens. Je baisse le regard, j’ai des tas de raisons de l’être, à commencer par lui. Je passe une main autour desa taille et viens me blottir contre lui. Ce n’est vraiment pas le top en ce moment, je pensais que toutirait bien, que ça se passerait sans encombre, que lui mentir sur mes récentes activités serait facile,mais ce n’est pas le cas.Je me doute qu’il tente à chaque fois que j’ai le regard perdu dans le vide, d’entrer dans mon esprit etde deviner ce qui me passe par la tête, mais pour l’instant, il n’a pas – encore – relevé. – Ce n’est rien, je suis juste un peu tendue, je comprends désormais pourquoi tu étais si à cranlorsque tu rentrais de ton travail (je me redresse pour l’embrasser à mon tour, mais sur la bouchecette fois-ci) ne t’occupe pas de moi, je pense que tu as beaucoup à faire. Dead m’arrête en m’embrassant à nouveau, il me pousse contre le chambranle de la porte, et se glisseentre mes cuisses pour accentuer notre proximité. – Même si j’ai beaucoup à faire, je fais de toi ma priorité, pour tout, et ça tu le sais. Maintenant, si tuaffirmes que tout va bien, même si tu es en colère après mon frère et je ne veux pas en connaître lesraisons, je te laisse tranquille, en étant certain que ça ira.

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Je hoche la tête pour accompagner ses dires, je dois entretenir mon jardin secret aussi.Nous restons quelques fractions de seconde, face à face, son regard dans le mien comme s’il essayaitde lire en moi, je fais abstraction de ce qui me perturbe, et pense à mon travail, comme ça il verraseulement ce que j’ai envie qu’il découvre, je n’ai pas la tête à m’engueuler ni à m’expliquer. – Tu vas être en retard, je lance au vampire. – Je sais, je le suis déjà. – Je te l’avais dit, mais Monsieur Patience n’écoute que lui, j’espère que tes collaborateurs serontdans le même état d’esprit que toi, et que t’attendre ne leur posera pas de problème. Je souris, Dead fait de même, il s’écarte de moi en riant, il prononce quelques mots qui meparviennent à peine.Je finis de me préparer en vitesse, moi aussi je vais être en retard si je continue à me perdre dansmes pensées.Aujourd’hui, je dois finir la lecture du dernier dossier de la pile que j’avais à mon arrivée, c’estlong, j’ai l’impression d’avancer « à l’allure d’une humaine » comme Trent aime bien appeler maméthode de travail.Je finis de lire une page, ce dernier est dix pages plus loin, ses yeux sont comme des radars, ils lisenttous à une vitesse incroyable, ce qui a tendance à m’énerver. Je vois nos différences dans cesmoments-là. Je me fais souvent taquiner, mais j’assume, j’ai voulu être là où je suis. Une loi peut faire vingt lignes expliquées dans un langage très complexe, j’ai parfois besoin de la lireune deuxième fois pour la comprendre. Ce qui me désespère le plus, c’est de voir à quel point, enquinze ans, les vampires ont pu changer les choses.Les droits les plus anciens ont été bafoués durant plus d’une décennie, pour être remplacés par devéritables ensembles de mots, dignes de la pire lettre d’insulte.J’ai un calepin entier rempli de suggestions, de suppression et de modifications. Certaines m’ontmême mis les larmes aux yeux, ce qui a sincèrement touché Trenton qui ne pensait pas me voir réagirainsi.L’interdiction de ravitaillement de l’hôpital humain – si on pouvait l’appeler ça hôpital – sous peinede mort, les punitions en guise de vol, meurtres de vampires, agression, les sentences qu’on encourtsi on ose se rebeller et même une loi concernant le nombre d’enfants par quartiers, avaient été misesen place sans se propager dans les rues.J’ai découvert que le gouvernement avait voté un chiffre maximal à atteindre par quartier et si celui-ci était dépassé, la « police » devait intervenir. Pareil pour les femmes, toute femme qui ose se rebeller et manquer à son devoir de nourrice surpattes, prend le risque d’être abattue sur le champ, ou de subir une punition exemplaire, avec je cite« le viol n’est pas considéré comme un abus de force ».Ce qui m’a choquée autant que les enfants, c’est de voir le nombre d’interdictions punies par le viol.

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Déjà qu’être arraché à sa vie pour servir de repas est un acte violent et atroce ; se faire violer est lapire des choses à vivre pour une femme, et je sais de quoi je parle.Il va falloir changer tout ça et vite, que ça plaise ou non. Trenton est d’accord avec moi la plupart dutemps, s’il ne l’est pas, il sait me l’expliquer et expliquer pourquoi ce changement ne sera jamaisaccepté. Les vampires sont très susceptibles malheureusement, ils n’aiment pas le changement. Je sors de la salle de bains et me dirige vers la pièce principale, j’ai envie d’un café bien fort pouraffronter cette longue journée. Je suis en train d’attacher mes cheveux, lorsque mon regard se fixe sur une boite en carton posée surla table en verre de la salle à manger. Je fronce les sourcils, je n’ai entendu personne monter.Prudente, peut-être trop, à force de rester en compagnie de Decease, on finit par devenir aussi cingléen matière de sécurité, je m’avance vers cet étrange colis qui a l’air d’être apparu, comme par magie,dans l’appartement.Je tente de réfléchir si Dead m’a parlé d’une surprise, mais rien ne me revient à l’esprit, ce n’est pasmon anniversaire, donc c’est autre chose…Faites que ce ne soit pas une bombe…Je me détends complètement en voyant le petit mot posé sur le dessus. Il ne changera jamais et resteratoujours aussi discret…

« Bonjour Madame, je me suis permis de vous monter ce colis (je viens de le recevoir).Vu l’heure, je pense que vous devez déjà être à votre travail pour profiter pleinement des

avantages de vos récentes connaissances.Le contenu n’a pas été ouvert ne vous inquiétez pas, j’ai simplement fait le voyage.

Bonne journée à vous.Timothy. »

Je deviens moins méfiante en découvrant l’identité de celui qui est entré chez moi. Je regarde sur latable et trouve l’ouvre-lettre près du courrier que je n’ai pas fini d’ouvrir hier.D’un geste sec, je déchire le scotch qui tient fermé le colis - qui n’est pas si gros que ça de près.Trente centimètres sur trente. Ma curiosité m’amène à me demander ce qu’il peut contenir. Une odeur d’ancien se propage lorsque je l’ouvre complètement, je découvre parmi, les morceaux depapier journal, un objet caché sous du tissu et une lettre posée dessus.Je sors le document, peut-être que ce dernier éclairera ma lanterne sur ce qui se trouve en dessous.L’enveloppe est lourde, le papier à l’air de couter cher, sur le devant, mon prénom est calligraphié,l’écriture est soignée.Je la retourne, et découvre qu’elle a été cachetée, le sceau est très détaillé, tellement que mes pauvresyeux d’humaine n’arrivent pas à tout distinguer.Sans attendre, je défais la cire et sort un papier plié en trois. C’est une lettre qui a l’air de m’être

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adressée. Je fronce les sourcils et la saisis, mon cœur manque un battement en la découvrant, c’estirréel ! Je commence la lecture du document, les mains tremblantes. Très chère Faith, Certains pensent que la vérité n’est pas toujours bonne à entendre, mais jusqu’où va ce simple dicton dans notre monde ?Ce que vous tenez entre les mains est là pour contredire et contourner tous ceux qui tentent de vous la cacher.Ces gens-là savent très bien ce qui se produira lorsque vous saurez tout, ils veulent vous empêcher de faire ce qui doit être fait. Ce quiest injuste, pour vous et pour moi. Vous vous demandez certainement qui je suis. Vous le saurez bien assez tôt. Même si mon nom n’a jamais cessé d’être prononcé. Faith, vous devez connaître la vérité, c’est important pour l’avenir, le vôtre, ainsi que pour celui de nombreuses personnes.Ce que vous avez entre les mains est bien ce que vous pensez, la reliure est la même, un peu plus récente, plus moderne, mais le contenuest dans votre langue pour une compréhension totale. Ce qui était impossible la dernière fois que vous avez tenu ce texte. Rassurez-vous, la personne qui vous a manqué de respect a bien été punie. Le traitement le plus juste lui a été infligé pour la faute qu’il acommise, il ne vous importunera plus. Si vous n’avez pas déjà feuilleté le livre, faites-le, regardez-le bien, mémorisez-en chaque détail, et vous verrez que la solution est plusproche que vous ne le pensez. Elle est à portée de main, des vôtres, des leurs.Le premier qui comprendra la clé sera considéré comme le grand gagnant. Vous avez un sacré avantage, je vous l’offre. Mais méfiez-vous, lorsque vous avez accepté le marché offert par votre compagnon, vous avez choisi d’entrer dans un monde qui vousdépasse, et je ne peux que rejoindre certains membres de votre entourage, en vous disant de faire très attention. Faites attention !Soyez prudente et réfléchissez avant d’agir et de côtoyer certaines personnes. Tous les individus ne sont pas là pour vous protéger Faith. Si vous n’avez pas encore compris la place que vous occupez aujourd’hui, n’oubliez pas ce détail, chaque chose a sa place, et chaquepersonne a un rôle bien défini.Vous avez votre rôle à jouer, vous en ignorez juste le contenu. Si je peux me permettre un conseil, ne faites confiance à personne, ou seulement aux messagers qui sont en mesure de vous répondre,votre instinct saura les retrouver ne vous en faites pas. Votre compagnon ne peut évidemment pas vous aider, je le sais, il le sait, nous le savons tous, et la raison est bien fondée, ce n’est pas unmensonge inventé pour sauver les apparences. Il ne peut vraiment pas vous parler, je l’admirerai à votre place, avoir un compagnon aussi fidèle et de confiance, votre mariage ne pourraque durer et affronter les prochaines étapes de la vie.Et elles viendront, ce n’est qu’une question de temps, tout n’est qu’une question de temps Faith dans notre monde, celui que vous avezdécouvert il y a peu. J’ai hâte et je sais que je serai aux premières loges pour y assister.Ne parlez à personne de cette trouvaille, j’ai mis en œuvre beaucoup de moyens pour que vous seule puissiez lire cette bible. Lisez-la,étudiez-la, et vous trouverez ; quelqu’un d’aussi intelligent que vous ne peut que trouver. Faites-en bon usage.Bien à vous, Belle Ange, certains veillent sur vous.À bientôt. Un futur ami.

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PS N’oubliez-pas, dans notre situation, la vérité se trouve toujours dans l’encre. » Je reste quelques minutes, prostrée devant ce colis, la lettre à la main.Mes yeux dévisagent l’emballage, le livre, la lettre, c’est… troublant. Cette lettre est troublante etcent mille questions me viennent à l’esprit.Qui a l’audace de m’envoyer un colis, de passer outre la sécurité de l’immeuble renforcée depuis queDead est devenu Président, et de savoir tout ce qu’il sait, à commencer par mon « mariage ». Maissurtout, qui a le pouvoir de traduire et de comprendre un tel livre ?Sans hésitation, je pose la lettre et ouvre l’ouvrage pour être certaine que je ne rêve pas. Mon cœurs’accélère en constatant que l’inconnu dit vrai, je tiens entre mes mains, dans ma langue, une copievisiblement complète de la fameuse « bible aux vampires ». C’est incroyable ! Je n’arrive pas àréaliser, je reste figée comme une imbécile.Qui a pu faire ça ? – Faith ? Je sursaute, l’adrénaline monte en moi, Decease est arrivé et ce n’est pas vraiment la personne idéaleen ce moment, pour me trouver en possession d’un livre comme celui que je tiens entre les mains.Rapidement, je saisis mon sac, enroule la bible avec le tissu qui la protégeait et la fourre dedans. – Ah, tu es là. Je me retourne et découvre mon beau-frère, sa pipe à la main. Il me regarde à peine et préfère lorgnerses baskets.Je soupire, je déteste ne pas parler avec lui, mais depuis mon « union », depuis qu’il sait ce que Dead a conclu comme marché avec moi, tout est différent et je le regrette.J’adore Decease, la personne qu’il est, le soutien qu’il m’apporte lorsque le vampire qui vit avecmoi est absent. Et ça me manque notre complicité, lui le vampire presque aussi jeune que moi qui m’a fait faire lesquatre cents coups durant six mois, voir ce froid entre nous me fait beaucoup de peine. Mais je neveux pas changer ma vision des choses, je veux savoir et Decease veut que je reste dans l’ignorance.Automatiquement, je repense aux termes de la lettre, comment l’inconnu du colis peut-il savoir autantde choses sur ma vie d’aujourd’hui ?Comment sait-il que mon entourage le plus proche est en conflit par rapport à tous ces non-dits ?Dead ? Est-ce que cet inconnu n’est finalement, pas vraiment un inconnu ?C’est une autre question qui vient s’ajouter à la longue liste que j’entretiens, mais ce n’est pas lemoment de plancher là-dessus. – Decease…

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– Je t’emmène jusqu’au bureau, et je reste dans les locaux aujourd’hui, j’ai à faire. On risque de secroiser, je t’informe juste. Je soupire et marche en direction de l’entrée, le vampire me suit sans prêter attention à ce qui nousentoure, heureusement il ne semble pas avoir remarqué le carton vide ; ou s’il l’a fait, il ne dira rien,étant donné que nous sommes en froid et qu’il ne me taquine plus. J’éteins toutes les lumières, attrape mon sac rempli de documents dans l’entrée et appelle l’ascenseurdans un silence de mort. Decease fume sa pipe sans broncher, j’ai remarqué qu’il fumait énormémentces derniers temps, plus que d’habitude ; lorsque l’on se parlait encore, il m’avait confié qu’iladoptait ce comportement lorsqu’il était stressé. L’est-il ?Le ding de l’ascenseur me rattrape, j’entre, le vampire fait de même. Ce silence me pèse, il m’énerve, ça m’énerve de le voir impassible devant notre situation, s’il n’aplus envie de venir, je ne le force à rien, autant me remettre dans les pattes Senan, au moins je saispourquoi je ne lui parle pas.Prise d’une brusque poussée de colère, je stoppe l’ascenseur et me tourne vers mon beau-frère quime dévisage, interloqué. – Bon, ça suffit cette situation de merde. Si tu ne veux plus être à mes côtés, je demande à ton frère unéchange et c’est Dead que tu suivras ! Decease tire sur sa pipe et soupire à son tour. – Je n’ai pas envie de veiller sur quelqu’un d’autre que toi. – Alors arrête cette tête ! Ce comportement ! Aide-moi ! Ou ne m’aide pas, mais ne me handicapepas ! – Je ne veux pas t’aider… Je le coupe. – Pardon, je reformule, je ne te demande pas d’aide, je veux simplement retrouver l’ami que tu es àmes yeux ! Mis à part toi, Queen et Trent, je n’ai personne et même si tu m’agaces avec toncomportement, je ne veux pas qu’on se fâche, surtout que nous avons des siècles à passer ensemble,dans la même famille. Je ne veux pas avoir à faire semblant de t’ignorer même si j’ai de très bonnesraisons. Decease me regarde longuement, avant de passer sa main dans ses cheveux, l’air amusé, bien quecontrarié. – Je suis en colère Faith…

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Oui après moi, ça je le sais, tout comme moi je le suis à son égard. – Mais ça me passera. Ce n’est qu’une question de temps. Le vampire me sourit tout de même, il saisit ma main libre et la porte à ses lèvres. Mon visage sedétend, je relance l’ascenseur, il a fait un effort, je dois faire de même.

*** Je n’ai pas eu une minute à moi depuis mon arrivée, à croire que c’était fait exprès. J’ai entre lesmains la plus grande aide possible et je ne peux pas me plonger dans sa lecture.Maudit soit mon travail à cet instant ! – Merde, j’ai mal au crâne ! Je lève les yeux vers Trenton qui repousse le dossier qu’il était en train de lire sur son bureau, ildesserre sa cravate en soupirant. Moi aussi je commence à en avoir un peu marre, mais on doit enpasser par là, pour ensuite faire bouger les choses.Je pose à mon tour mon dossier, en tordant le coin d’une page pour retrouver l’endroit où je me suisarrêtée. – Tu ne peux pas avoir mal au crâne, je lance au vampire en souriant. – Oh si je peux ! Et tu sais quoi ? – Non, mais tu vas me le dire. Trent se met à sourire à son tour, ses canines dépassent de ses lèvres, je devine qu’il a une idéederrière la tête. – Je vais aller me chercher, un calmant. J’éclate de rire, autant que je suce des bonbons si lui réagit aux antidouleurs. – Rapporte-moi un paquet de bonbons dans ce cas ! Le vampire m’adresse un regard fiévreux. – Je te ramène Dead et ses bonbons à lui si tu veux, qu’on soit dans le même thème. Je le dévisage quelques instants, le temps que l’information monte à mon pauvre cerveau torturé par

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des lignes incompréhensibles. Je me mets à rire de bon cœur en comprenant l’insinuation de mon ami.L’obsédé. – Eh ben ! Un peu plus je te faisais un dessin ! – Non, c’est bon merci, j’ai eu droit à un direct, c’était dix fois mieux. Trent me pointe du doigt en souriant. – Ce qu’elle est coquine notre petite humaine ! C’est pareil au lit avec Dead, ou tu es moins rentre-dedans ? Je me sens rougir, étrange d’avoir une telle réaction avec mon si grand caractère. Ce qui a l’aird’amuser mon collègue, qui rit à son tour. – Ouais, à mon avis tu es aussi coquine que rentre-dedans. – Trent ! Le vampire lève les bras en signe de défense. – Roh, il n’y a que toi et moi, Dead ne traine pas ses oreilles jusqu’ici. Il doit d’ailleurs s’ennuyer…(Trenton tourne son poignet gauche) allez c’est l’heure de la pause baise. Je le regarde quitter sa chaise, sourire aux lèvres, fier de son effet. C’est bien la première fois qu’ilme fait une chose pareille, je me retiens de rire une seconde fois, c’est dur le travail chez nous,certains n’ont même pas de pause du tout, lui et moi venons de crée la pause baise – du grandn’importe quoi, mais le n’importe quoi au travail ça détend les esprits – je pense que le jour fériéréservé au même effet, passerait à l’unanimité si on devait le faire voter.Arrivé devant la porte, Trenton s’arrête et se tourne vers moi. – Allez Faith, le bureau de ton cher et tendre est au fond du couloir, il doit certainement crouler sousles dossiers, une petite attention ne lui fera pas de mal. En tout cas, moi je vais me chercher lamienne ! A plus ! Le vampire disparait, me laissant seule. Je ne me lève pas, je reste figée sourire aux lèvres, que jeperds l’instant d’après.Je suis seule pour la première fois en cinq heures. J’ai deux propositions qui s’offrent à moi, attaquerma lecture ou rejoindre pour une dizaine de minutes, Dead que je n’ai pas encore vu…J’hésite, cinq minutes passent lorsque je me lève, ce livre m’a attendue des siècles, il peut bienm’attendre jusqu’à ce soir, maintenant que je l’ai.Je quitte mon bureau d’un pas aussi décidé que Trenton, croise quelques secrétaires et assistants queje salue d’un signe de la tête.

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En arrivant devant le bureau de Dead, je constate que son secrétariat est vide et qu’aucun des postesn’est occupé. C’est parfait.Je m’approche de la porte et constate qu’elle est entrouverte, ce qui m’arrête dans mon élan, ça parcontre, ce n’est pas normal. Soit, elle est grande ouverte, soit elle est fermée.C’est mauvais signe.Des sons très audibles en sortent et malgré moi, je ne peux qu’écouter.C’est mal je sais, c’est une sale manie chez moi. Déjà dans le passé, elle m’a attiré pas mal d’ennuiset mis à rude épreuve mon couple, mais quand la tentation est là, y résister est trop dur. – Alors, pourquoi tu te comportes comme un sale con ? Je reconnais immédiatement la voix de Dead, il a l’air en colère. – Qui est le sale con Dead ? Moi parce que je lui ai dit ce que je pensais, ou toi son « mari et amant »qui va la laisser se fourrer dans un tel merdier ! Decease est aussi dans le bureau, il ne manque que moi visiblement, pour terminer cette conversation.Je n’ai pas besoin d’en entendre plus pour savoir que le sujet principal, c’est moi. Je tends l’oreillepour écouter la suite. – Elle sait ce que je pense de tout ça. – Elle sait la vérité ou seulement ce que tu as eu envie de lui dire ? J’entends comme un poing qui frappe le bureau. – Decease arrête ! Arrête de vouloir me reprocher tout et n’importe quoi ! Sa voix porte l’écho de la colère, le vampire a l’air très remonté. – Seulement ce que tu as voulu ou la vérité ! Parce que tu sais très bien que… – TU NE M’APPRENDS RIEN ! DE PLUS, ELLE A LE DROIT DE SAVOIR AUTANT QUE TOI TU SAIS, PARCEQU’ELLE… – NON DEAD ! JE NE SUIS PAS D’ACCORD ! CE GENRE DE DÉCISION ON AURAIT DÛ LA PRENDRE ENSEMBLE ! Les voix s’élèvent, elles me font littéralement sursauter. Dire que je pensais que l’histoire était régléedepuis ce matin, je me suis trompée.J’entends un profond soupir derrière la porte en bois. Je devine que Dead se rassoit, soupire et sepasse la main dans les cheveux. – Non, cette décision, j’avais à la prendre seul. Faith est ma compagne, tu ne m’as pas demandé mon

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avis, lorsque tu l’as laissé entrer dans cette église. Alors j’ai tout fait pour tenter de réparer ta gaffe !Et avec le temps, je me dis que j’ai eu raison de lui parler. Sinon on la perdait, je perdais la femmeque j’aime et… (il soupire à nouveau) de plus, tu n’as pas à discuter mes ordres Decease! De nouveau, le bruit d’un coup de poing contre une surface dure résonne. – Si ! Dans ce cas précis, oui ! Merde tu n’es pas le seul à devoir… rester dans ce silence ! On estdeux Dead, toi et moi ! On ne peut pas nous mettre dans cette galère, on a largement de quoi fairepour mettre sur le tapis toute cette histoire de… Dead lui coupe à nouveau la parole ! Bordel ce que c’est agaçant ! – Je tiens parole envers toi et pour le reste, je ne lui ai rien dit et ça tu le sais, je ne peux pas noustrahir même pour l’amour que je lui porte. Je lui ai simplement dit qu’il y avait des choses, dessecrets bien gardés et qu’ils risquaient de venir se mettre en travers de notre route. Et oublie lesermon que tu t’apprêtes à me faire, on est certes égaux sur ce sujet-là, mais, mis à part ça je suis tongrand-frère, ton boss, ton supérieur et ton dirigeant, et tu me dois le respect ! Un silence de mort règne et je stresse à l’idée d’être découverte.Si les deux vampires m’ont sentie, je n’ose imaginer ce qui va se produire. Mon corps commence àtrembler, je ferme les yeux en tentant de trouver la force de reculer et d’oublier cette conversation, oude rester et de faire irruption dans la pièce. – Jusqu’à quand ? Soupire le cadet, jusqu’à qu’elle sache tout, tu lui as mis la puce à l’oreille Dead,en lui disant tout ça. Pas plus tard que l’autre jour, je l’ai trouvé seule dans les rues de la ville,visiblement effrayée ! Je sais où elle était ! Nouveau, coup de poing sur la table.Houlà, moi ce soir, je vais m’en prendre plein la figure, mais Dead ne va pas rester sagement à mefaire la morale, il va prendre aussi. – COMMENT ÇA SEULE DANS LA RUE ? T’ÉTAIS OU MERDE ? – PAS ENCORE ARRIVÉ ! ET CE N’EST PAS LE SUJET ! LE SUJET C’EST CE QU’ELLE VA FAIRE DÉSORMAIS, POURDÉCOUVRIR LA VÉRITÉ ! – Decease ! menace Dead, arrête-toi, ou je te calme et je ne suis pas sûr que tu apprécies. Pourrépondre CALMEMENT à ta question, oui, je me tairai et ne l’aiderai pas, jusqu’à ce qu’elle trouveelle-même, puisqu’à mes yeux elle doit savoir. – Bon sang Dead ! On va courir un énorme danger ! – Et elle ? Si elle l’ignore, si elle ignore tout ça ? Tu ne penses pas qu’elle va être en danger ? J’ai

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longtemps tenté de me taire pour la protéger, et bordel je sens que c’est la pire des choses que j’aifaites en lui mentant à certains sujets ! Elle a le droit de savoir et de se mettre elle-même en sécurité,la vérité lui permettra de faire attention, tu oublies ce qui se passe… Decease coupe à son tour son frère. Sa voix est redevenue calme, comme s’il mesurait l’étendue desnon-dits de son aîné. – Non, je n’oublie pas. Je pèse juste le pour et le contre de tes motivations à lui avoir donné le feuvert. Tu imagines sur quoi elle risque de tomber. Comment va-t-elle réagir ? Tu es uni à une humainejuste imprévisible ! Et si elle se tirait en sachant tout ? Tu y as pensé ? Et si… – Je veille sur elle, tu fais pareil. Je prends le risque parce que je l’aime Decease et savoir ce quirisque peut-être de lui arriver, alors qu’elle ignore tout… bon sang, ça me donne des envies demeurtres. Elle doit entrer dans notre monde pour de bon. – Mais jusqu’à quand pourrons-nous veiller sur elle, sans craindre de voir la vraie merde arriver ?Ça va faire davantage de vagues ses recherches. – Ils ne peuvent pas. Alors, arrête. – Madame Wilkins ? Je sursaute, et me tourne pour faire face à une assistante qui me dévisage en souriant. Mon cœur bat àtoute allure, je dois avoir les joues rouges et les yeux humides, à cause de ce que j’ai entendu. – Je peux faire quelque chose pour vous ? demande la jeune femme blonde, répondant au prénom deJennyfer Je secoue la tête et m’écarte de la porte, j’ai du mal à rester impassible avec tout ce que j’ai entendu,pourtant il le faut.Je respire un bon coup et tente le plus rapidement possible de mettre un masque, devant la secrétaire. – C’est… gentil, mais ça ira. – Vous êtes certaine ? C’est votre compagnon que vous venez voir ? Vous voulez que je vous annonce. La jeune femme s’approche de la porte, sa main atterrit sur la poignée. – NON N’OUVREZ PAS ! (raté pour passer inaperçu comme ça, j’ai prévenu tout le monde de maprésence) je… je vais y aller. La secrétaire fronce les sourcils et tente d’analyser ce qui ne tourne pas rond chez moi.

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– Vous êtes certaine ? Je peux lui dire que vous êtes passée et… – Non merci, je dois y aller. À bientôt Jennyfer. Sans lui laisser le temps de discuter davantage, je rebrousse chemin en marchant d’un pas rapide,pour regagner mon bureau. Je n’aurais jamais dû en sortir. Jamais. Une fois assise, je saisis mon sac et regarde le livre caché à l’intérieur. C’est le début des ennuis,mais la solution à mes problèmes.

Chapitre 13

Changement, découverte et triste vérité

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Un mois plus tard. – Pour terminer, la loi interdisant certains accès aux humains va être changée, pour réduire le nombred’endroits interdits, par exemple des structures telles que la bibliothèque municipale, ou CentralPark, pour New York. J’écoute patiemment le maître de cérémonie, un très vieux vampire qui sait faire régner l’ordre. Il estassis au fond de la pièce, sous l’écran qui diffuse les diaporamas. Devant lui se trouve le micro où seplacent tour à tour, ceux qui veulent intervenir.La journée a été longue et j’ai hâte de rentrer chez moi, même si ce que nous faisons estl’aboutissement d’une sacrée étape, mon lit me manque, mon vampire aussi. Dix jours qu’on ne s’est pas vus, chacun occupé par son poste, moi avec mes lois, Trent a presque éludomicile chez nous, ce qui a l’air de ravir Decease.On ne s’est pas beaucoup parlés, c’est ma faute, je le reconnais ; mais après la discussion, que parmalheur j’ai surprise, j’ai eu du mal à regarder mon beau-frère en face, il se doute de quelque chose,mais j’évite la conversation.À vrai dire, je n’ai pas vraiment envie d’entamer une discussion qui ne nous mènerait à rien.J’ai tellement eu de travail que j’ai à peine eu le temps de commencer le mystérieux envoi que j’aireçu, je le cache dans mon bureau au sein du QG, là où personne ne fouillera. Je ne veux pas queDead, ou Decease tombe dessus, j’ai bien compris les intentions et les opinions de chacun.C’est différent avec mon amant, je ne dirais pas que tout va bien, mais l’atmosphère est assez calme.Bien sûr, je me doute qu’il sait que je joue les fouines pour tenter de trouver ce qu’il me cache, aucunde nous deux n’en parle et je ne vais pas aborder le sujet non plus. Je veux prendre le temps de lirece qui est en ma possession, j’espère trouver du temps après ces deux jours de conférence.Une voix qui ne m’est pas inconnue interrompt ma rêverie. – « Ses futures lois » sur le comportement et la « relation de paix » entre les humains et lesvampires sont des copies de celles présentes au sein du gouvernement français, je ne pense pas quenous ayons obtenu les accords… De nombreux soupirs résonnent dans l’immense salle, Trenton à mes côtés se met à rire, je dévisagemon collègue d’un œil mauvais, il faut qu’il arrête de se foutre ouvertement du vampire assis en facede nous et qui ne cesse de nous contredire, depuis le début de cette conférence.On retrouve sans difficulté les individus qui gardent leurs anciennes habitudes et qui restent, malgrétout, fidèles à l’ancien parti de Campbell.Ils ne le disent pas ouvertement, mais ils savent montrer quand ça ne leur convient pas. Autant dire,tout le temps.L’Assemblée est plus réduite que ce que j’aurais pensé la première fois que j’ai franchi le seuil du

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bâtiment, je m’attendais à déboucher sur un amphithéâtre où des centaines d’hommes politiquesdébattraient.Grosse erreur de ma part, l’assemblée n’est plus celle de notre ancienne époque, elle n’est composéeque d’une vingtaine, voire une trentaine de vampires.Seuls deux humains sont assis autour de cette table en arc de cercle, un membre qui représente lapopulation humaine et moi.Nous faisons face au « Président d'Assemblée». L’humain ne parle pas et passe son temps à prendre des notes, un élément très utile ! Je pense surtoutqu’il doit être soumis à un autre vœu de silence, qui l’empêche d’intervenir.Le vampire que Trent a interrompu se tourne vers lui et le foudroie d’un regard assassin.C’est un homme d’une quarantaine d’années, assez corpulent, je l’ai croisé régulièrement au QG,même je n’ai pas compris sa réelle place au sein du gouvernement, comme beaucoup de particuliersqui sont assis, je finirai bien par le savoir un jour. – Je vous fais rire ? Ses yeux marron sont envahi par des centaines d’âmes, j’ai des haut-le-cœur à chaque fois que jecroise son regard, ce vampire est hautain et se permet de s’adresser aux autres, sans se soucier durang qu’ils ont par rapport à lui.Ce n’est pas la première fois qu’il nous parle ainsi, il commence à m’énerver surtout, la fatigue quej’ai accumulée me rend de moins en moins patiente. – Oui (Trent se lève de son fauteuil et pointe l’écran géant en face de lui), sortez de votre manoir etrenseignez-vous avant de venir ici ! Vous saurez que nous avons obtenu il y a cinq jours, les deuxsignatures de Bastide et Drac par courrier, qui nous donnent le feu vert pour instaurer chez nouscertains modes de vie qui leur sont propres. C’est pour cela que nous sommes réunis ici et que macollègue et moi, nous nous efforçons de vous expliquer depuis deux jours, les modifications des loisinstaurées depuis quinze ans. Certains regards se tournent vers moi, « l’humaine » l’intruse ici, celle qui ne devrait pas avoir desiège parce qu’à leurs yeux, je ne suis qu’une sale esclave qui se fait sauter par le Président.Trenton, Deryck et même Louis m’ont gentiment glissé leur avis sur les bienfaits d’une révélationpublique, sur mon union avec Dead, envers tous ses rats, mais je m’entête, je reste figée sur mespositions, je ne veux pas être stigmatisée « esclave » puis « l’humaine dont on se sert », même siDead dit le contraire, je le verrai dans le regard des gens et c'est inacceptable. Je n’ai pas beaucoup pris la parole en deux jours, mais j’ai fait mon boulot, Trenton s’en est chargé,il a l’assurance que je n’ai pas encore, les mots parfaits pour calmer les tensions, lorsque nousénonçons les modifications. Deux jours que nous sommes enfermés dans cette salle, à annoncer auxgrosses têtes américaines, les nouveaux droits qui vont être mis en place très prochainement. Jeregrette de ne pas être en compagnie de Dead, il les aurait fait taire d’un seul regard, les vampiresprofitent de son absence pour exprimer leur mécontentement nous concernant.

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Je lance un regard à Trenton, nous allons devenir lui et moi, la risée du gouvernement, les deux casse-couilles de service. Il faut dire qu’on a passé les trois dernières semaines au téléphone avec nos doubles Français, deuxhommes charmants qui avaient l’air ravi de traiter « enfin » avec nous.Dead est même parti en voyage d’affaires – d’où son absence – pour discuter avec les dirigeantsfrançais d’une prochaine alliance (information encore peu épandue), mais aussi pour nous aider àrevoir nos lois humaines, nous qui sommes et je cite : encore au moyen âge. Merci à Campbell.Les changements qui vont s’opérer sur les droits des humains vont faire un nouveau boum, nous nenous sommes intéressés qu’à cette partie, le reste est à la charge des autres « ministères » et ils vontavoir du boulot.Un mois ne suffira pas. – Des modifications, reprend le vampire en boutonnant sa veste de costume, Chers Collègues, qui nevont entraîner que révolte. Combien de vampires sont prêts à accepter tout ce que vous venez de nousraconter ? Si ces lois étaient là, c’était pour une bonne raison. Trenton rit à nouveau, un rire niais, celui qu’il a lorsqu’il est dépassé d’entendre autant de conneries.Beaucoup d’autres qui sont de notre avis soupirent aussi. On n’en a pas fini avec ces interminablesdiscussions. – Je vais tuer le prochain qui me ressort cette phrase murmure Trent, à ma seule intention. – Donc, puisqu’elles ont été votées il y a quinze ans, c’est pour la simple et bonne raison… Oh stop !Je me lève et fais signe au président d'assemblée que je désire intervenir comme il se doit, il a l’airétonné de mon interruption, mais me donne son accord.Le vampire ne termine pas sa phrase, il se contente de me regarder marcher vers le micro. Je neréfléchis pas avant de me lancer, sinon je ne parlerai jamais. – Effectivement pour répondre, ces lois étaient là pour une bonne raison, mais aux yeux de qui ? Del’ancien gouvernement qui n’est plus d’actualité à ce jour. Cela fait bientôt neuf mois qu’il a étérenversé. Le vampire en question se met à rire. – Je n’ai pas d’ordre à recevoir d’une humaine qui porte la marque d’un autre. Un mouvement de foule commence à se faire dans la salle, les membres de notre parti se lèvent,Trenton bondit presque sur l’homme qui a prononcé ces mots, ils ne me blessent même plus tellementj’ai l’habitude de les entendre.

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– NON, MAIS JE RÊVE ! MAIS FERME-LÀ PAUVRE INCAPABLE ! ELLE EST DIX FOIS PLUS IMPORTANTE QUE TOI ! Trenton énervé, digne d’un Chartier. Deux collègues l’aident à se rasseoir. – Moi, que je la ferme ? Mais ferme-la plutôt toi, tu nous gonfles avec tes réformes ! Trent se lève à nouveau, mais il est vite rassis. – Que je me taise ? ATTENDS DE VOIR CE QUI VA SE PASSER LORSQUE JE T’AURAI… Le Président d'Assemblée frappe violemment le bois pour nous faire taire, tout le monde lui obéit.Même moi. – Si vous ne vous ne rasseyez pas mon cher Rosembaun, on vous fera sortir, présentez vos excuses àMademoiselle Wilkins qui a tout à fait sa place ici, sa parole compte autant que la vôtre, de plus sonposte est au-dessus du votre, le respect est donc demandé. Le Rosembaun en question me foudroie du regard à son tour, il ne va pas s’excuser, je le sais, passincèrement en tout cas. – Mille excuses très chère ! Navré de penser que ces lois sont pures conneries. – Ces lois ont été approuvées par le dirigeant de ce pays. Critiquez encore une fois ses choix devantmoi et je vous fais enfermer, lâche d’une voix froide Sheeran, Ministre de la Justice, fraichementnommé par Dead - un homme droit que je commence à apprécier. De nouveau, des murmures se font entendre pendant que je vais m’asseoir, nous les ignorons.Le Président d'Assemblée, demande à Trenton de faire un résumé de la situation, ce qui veut dire engros, de terminer rapidement cette conférence. J’en suis ravie.Trent se lève, va au micro et commence à parler. – Pour résumé, s’il faut retenir des éléments de ces deux jours, rappelons-nous des modifications decertaines lois humaines établies par l’ancien gouvernement que je vais citer ainsi que des actionsmenées par l’ASH, en accord avec le Président. (Trenton soupire) La loi sur l’effectif d’enfantshumains sera abolie, celle du marquage à l’encre des compagnes appelés aussi esclaves dans lelangage courant aboli, les suppressions des services médicaux abolis. Notons, la réouverture decentres de soins humains, aux abords des grandes villes. Les limitations des zones interdites auxhumains vont subir un nettoyage intensif, les sauvageries des nuits sanglantes sont à présent interdites,les vampires non autorisés à franchir les frontières de zones de vie humaine risqueront d’encourir unepeine lourde. Les humains vont disposer de la création de centres alimentaires plus développés quela ridicule bâtisse créée par l’ancien gouvernement. Notons aussi l’entrée en discussion des droits sur l’esclavage et la condition des femmes. Ce sera notre prochain sujet. En attendant, prenezconnaissance des modifications effectuées. Sachez aussi qu’un recensement aura lieu dans tout le

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pays, d’ici les prochaines semaines. Pour plus de détails, nous vous avons édité une copie papier, quirésume ces deux jours de réunion, ainsi qu’en avant-première le livre des lois humaines Volume 1,parce que très chers, ce n’est que le début. Et pour finir, sachez que les modifications de ces loisprendront effet le jour de la confirmation de l’alliance politique et amicale des États-Unis, avec legouvernement français qui rassemble deux autres nations. Ce n’est plus qu’une question de temps, lePrésident Creaving rentre aujourd’hui même de France où il a terminé les négociations. L’annonce fait l’effet d’une bombe, je le vois sur les visages des hommes présents, ils doivent déjàjubiler, mais personne ne pourra rien faire.Aucun autre vampire aussi influent que Dead ne peut renverser ce qu’on tente d’établir. Et ça tout lemonde le sait, même ceux qui haïssent ce qu’il fait. – L’alliance n’est pas un sujet discutable, reprend Trent, c’est un ordre, à vous de vous y plier,message du Président pour ceux qui tenteront quoi que ce soit. Je souris sans pouvoir me retenir, voir ces vampires crispées par la colère me confirme une chose :ce que nous sommes en train de faire dérange, et j’en suis ravie. Nous sommes sur la bonne voie.

*** « Ces enfants issus du sang de la Mort eurent une enfance dure et cruelle, elle fut noyée par leursbuts ultimes.Souvent, lorsqu’on demandait au plus jeune d’entre eux, ce qu’il pensait de la raison de sa venueau monde, il ne répondait pas, restait vague.L’aîné était celui dont tout le monde se méfiait, aussi froid que son paternel au premier abord, ilrévélait une vraie obsession pour la raison de sa présence sur Terre. (…) L’apprentissage de ces éléments, enfants lors de leur venue sur le sol humain dura plus d’unedécennie, le temps pour eux de prendre une apparence séductrice favorable, pour mener à bienleur mission. (…)Les années prises à les former rendirent la Terre davantage susceptible. Bien que le Créateur aitenvoyé ses fidèles allies, les Anges, il manquait l’équilibre, trop de paix en ce monde ne favorisaitpas la croissance des hommes. Il devenait important pour La Mort d’envoyer ses enfants. (…) À leur arrivée sur Terre, ils avaient un physique d’hommes, mais dans leurs cœurs, la noirceur dumal régnait (…) Les débuts furent difficiles, ils eurent du mal à contrôler leur soif de vie, l’appel du sang était leplus fort. Leurs différences étaient remarquables et seraient les mêmes pour ceux qui prendraientl’existence d’un humain fait de sang et dont la vie s’écourterait naturellement. Ni le Créateur ni laMort ne s’en inquiétèrent, chacun avait compris qu’il fallait établir lors du premier cycle de

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transformation du monde, une ère d’équilibre, où le mal devrait être l’égal du bien.C’est ainsi que les enfants de la Mort, ces êtres venus sur Terre pour sauver le monde,commencèrent à choisir leurs fidèles alliés au sein de la communauté humaine. Ils transformèrentdes centaines d’humains, les rendant comme eux. L’harmonie débutait peu à peu, les Angeslaissaient la place à ces êtres exceptionnels, s’effaçant presque, mais veillaient à ce que rien nedéborde.L’une des deux parties pouvait si facilement prendre le dessus, et ce serait un malheur si le bienou le mal l’emportaient sur l’autre avant que le but ultime soit atteint, tout le monde le savait.Tout le monde (…) » Je sursaute en entendant le bruit de l’ascenseur, seuls ceux qui connaissent le code d’accès àl’appartement peuvent entrer et la liste est courte. Rapidement, je ferme la bible qui m’a laissé un goût d’inachevé, je me doutais qu’en poursuivant lepeu que j’avais déjà commencé à lire, je voudrais en découvrir davantage, le récit devientintéressant.Je ne dis pas que la première partie qui parle de l’état du monde, des hommes qui perdent la tête,n’est pas intéressante, elle explique beaucoup de choses sur l’avenir qui est décrit dans le livre ;mais il est vrai que je préfèrerais sauter l’étape de transition.Je ne le fais pas, parce que quelque chose en moi me dit que je pourrai tirer énormément de cettepériode. Je cache le livre dans mon sac, cette situation commence à m’énerver, devoir me cacher est pesant. Jeme demande pourquoi j’agis ainsi, je devrais pouvoir faire ce que bon me semble.C’est bien parce que je crains la réaction de certains devant cet ouvrage que je ne le fais pas.Le plus dur pour moi, c’est d’éviter le sujet avec Dead, les lèvres me brûlent depuis que j’ai reçu labible. J’aimerais tellement trouver les mots, j’aimerais lui dire que je détiens, à coup sûr, la solutionpour faire sauter tous ses petits secrets ça ne me plait pas de lui cacher.J’ai du mal avec les mensonges, je culpabilise bien trop vite, comparé à certains.Je me lève du canapé pour accueillir l’invité surprise, je m’attends à voir rentrer Dead, ses sacs devoyage en main, la mine fatiguée de longues discussions, avec une barbe de trois jours. Mais mes espérances sont déçues lors que j’aperçois Timothy, l’un des gardiens de l’immeuble,visiblement gêné d’être ici.Il tient dans les mains une lettre, je fronce les sourcils en constatant que le papier me dit vaguementquelque chose.L’inconnu à nouveau. – Bonsoir Madame. Lui non plus n’a toujours pas compris que je préfère être appelée par mon prénom.

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Je m’avance vers Timothy pour le saluer, mes yeux sont rivés sur ce qu’il tient dans les mains. – Bonsoir, Timothy, que faites-vous ici ? (je me penche vers l’horloge du four, bientôt minuit etdemi) à cette heure ? Les mains de l’humain tremblent, il a l’air d’être… complètement effrayé. Ce qui ne me rassure pas. – Et bien, j’allais finir mon service lorsqu’on m’a déposé ceci à l’accueil… je sais que je n’ai pasle droit d’accepter, mais… l’écriture m’a rappelé celle de votre colis d’y a quelques jours. Vousm’aviez dit de ne pas informer Monsieur Creaving alors… OK je vois, il panique parce qu’il désobéit. Timothy me tend la lettre comme si elle lui brûlait lesmains. Je la saisis. – Qui a déposé ça ? – Je l’ignore, Madame. Je fronce les sourcils. – Vous l’ignorez ou vous faites exprès, vous aussi, d’ignorer ? Le majordome baisse les yeux, je devine qu’il sait, mais qu’il ne dira rien. – Vous m’agacez à garder tout secret ! Je lui fais signe de rester ici.Il ne discute pas et se contente de rester droit, les bras croisés dans le dos.Je me dirige vers la cuisine pour prendre un couteau et ouvrir la lettre. Comme la fois précédente jedécouvre cette écriture unique, qu’on ne retrouve plus aujourd’hui. Très chère Faith, Plusieurs semaines se sont passées depuis ma première lettre, comment allez-vous ? La lecture de l’ouvrage que vous détenez est-elle àla hauteur de vos espérances ?Je l’espère, sachez que j’ai usé de beaucoup de moyens pour que vous l’ayez.J’aimerais savoir où nous en sommes. L’avez-vous terminé ? En un mois, un si petit livre n’a pas dû résister à une femme aussi curieuseque vous.Ou êtes-vous trop occupée par votre idylle amoureuse avec votre compagnon qui lui, ne vous sera d’aucune utilité pour nos projets.Je suis certain que votre envie de savoir vous brûle la langue, de poser des questions surtout.Comme j’ignore à quelle étape vous vous situez lorsque je vous envoie ce message, sachez néanmoins, si vous ne l’avez pas remarquéavant, que la bible ne contient pas TOUS les passages. Certains n’étaient pas importants à mes yeux.Mais là n’est pas la question, la question est de savoir ce que vous pensez de tout ceci. Alors ?Qu’en pensez-vous ? Pure invention ? Théorie d’un pauvre fou ? Ou simplement la pure vérité ?Votre avis m’intéresse, ne vous inquiétez pas, je saurai me débrouiller pour l’avoir, je vois tout, j’entends tout.

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Les prochaines étapes vont être dures à vivre, méfiez-vous du plus petit détail, même s’il vous parait anodin. Croyez-moi lorsque je vousdis que quelque chose se prépare, je ne suis pas le premier à vous le dire non ?Écoutez ceux qui vous alertent !Maintenant, le dernier conseil que j’ai à vous donner est de me répondre, mais aussi de trouver une oreille attentive, à qui vous pourrezconfier tout ceci, souvenez-vous de ma précédente lettre et ne les jetez pas. À bientôt, belle Ange. Un ami. Je me crispe, la colère me gagne, j’ignore comment il fait pour parvenir à communiquer avec moisans rencontrer de difficulté, mais la façon que cet inconnu a de me parler m’énerve profondément.On dirait Dead ! Il fait autant de mystères, parle pour ne rien dire ou insinuer vaguement des choses,c’est de plus en plus agaçant, et tout ceci m’embrouille. J’explique à Timothy que je vais chercher de quoi répondre. En quelques mots, j’explique clairement à ce « sympathique ami » que s’il désire me parler, il faudraqu’il se présente clairement, qu’il arrête de parler pour ne rien dire, et m’apporte des réponsesclaires et nettes.Je reviens avec une enveloppe fermée et la tends à Timothy. – Vous donnerez ça à « l’homme » qui vient livrer ces lettres, la prochaine fois qu’il passera. L’humain me dévisage longuement, il hésite à saisir ce que je lui tends. – Madame, je ne suis pas certain que Monsieur Creaving approuverait ce genre de méthodes,derrière son dos. J’éclate de rire, c’est bien la première fois qu’il me refuse quelque chose. Je ne suis pas du mêmeavis que lui et je tiens à pouvoir faire ce que je veux. Je ne suis pas l’esclave de « MonsieurCreaving », je suis libre - enfin normalement non, je reste une humaine et c’est à Dead de décider, enprincipe -, mais ça n’a aucune importance à mes yeux. – Je ne pense pas que Monsieur Creaving apprécierait non plus de savoir que vous acceptez de melivrer des colis qui ne passent pas par la sécurité. De plus, ce qu’il ignore ne peut pas lui faire demal. – Certes, mais… – Il n’y a pas de « mais » qui tienne. Je vous demande quelque chose faites-le ! Bon sang, maispourquoi personne ne m’écoute jamais ? Je veux savoir qui m’envoie ces lettres ! Et si jamais vousen parlez à mon compagnon, Timothy je vous jure que je vais devenir méchante ! J’en ai plus

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qu’assez qu’on me marche sur les pieds.

*** Je suis assise dans le canapé, perdue dans mes pensées, j’ai mis en bruit de fond la télévision - undocumentaire sur les fonds marins - rien de très passionnant, vu les couleurs, il doit même dater deplus de quinze ans.J’entends les pas du vampire qui arrive dans le salon. Il a troqué son costume contre un T-shirt desport et un pseudo bas de pantalon. Dead me sourit à peine et s’effondre dans le canapé, l’air épuisé.Il m’a offert un sublime bracelet pour le premier anniversaire de notre vie commune.Un an ! Je n’en reviens pas du chemin que nous avons parcouru. Douze mois ont passé, douze moisdifficiles autant que merveilleux, une première année qui sera suivie de beaucoup d’autres. J’auraisespéré que ce soir serait spécial, sauf que je suis crevée, mon vampire aussi. Une prochaine fois, jepense !J’attends que Dead se rapproche, mais il reste là où il est : autant dire à l’autre bout du canapé. – Ça va ? Je demande, histoire de combler le silence de la pièce. – Oui. Dead ne me regarde même pas en me répondant, un soupir d’exaspération sort de mes lèvres.Il est rentré il y a moins d’une heure, m’a à peine calculée parce qu’il était encore au téléphone, çapasse encore, je me doutais qu’avec l’Alliance française, les négociations se feraient à n’importequel moment.Mais cinq minutes pour me demander comment je vais ne l’auraient pas tué, il m’a juste tendu moncadeau en zappant le mien.Je ne l’aurais même pas embêté pour savoir comment ça s’est passé, j’aurais entamé le sujet demain,après une bonne nuit de sommeil.J’aurais voulu juste cinq minutes, pour ce jour spécial. – Bon sang, Dead, parle ! Le vampire se tourne vers moi, ses cheveux sont encore humides, je remarque qu’il a passé sa chainepar-dessus son T-shirt, son alliance se reflète dans la lumière. Elle est si discrète chez lui. Je passemon temps à planquer la mienne. – Qu’est-ce qu’il y a ? demande mon compagnon. Ce qu’il y a ? C’est pourtant simple.

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– On se comporte comme deux imbéciles ! Tu t’assois à l’autre bout du canapé, tu m’embrasses àpeine lorsque tu rentres, on ne s’est pas vu depuis dix jours ! Ce n’est pas rien aujourd’hui, on auraitpu en parler deux minutes. Qu’est-ce que tu as ? Le vampire passe les mains dans ses cheveux. Je vois bien qu’il y a quelque chose, qu’il est fatigué.S’il n’a pas envie de parler, il peut me le dire, je ne me vexerai pas. – Désolé j’ai eu dix jours très longs, je suis lessivé. Je n’ai rien contre toi mon Ange, je savouraisseulement la joie d’être chez moi et au calme. Ton cadeau m’a plu. – C’est tout ? – C’est tout, et toi ? Pourquoi tu boudes ? Toi non plus tu ne m’as pas calculé. Mon cadeau t’a plu ? Je secoue la tête, non je ne suis pas d’accord, je n’allais pas lui sauter dessus, alors qu’il était autéléphone.De plus, j’étais dans mes pensées, je réfléchissais à comment, l’inconnu aux lettres allait pouvoir mecontacter sans difficulté, et comment j’allais me comporter avec Dead qui revenait.Je ne lui ai pas parlé de la bible, faute temps, à cause de mon hésitation, maintenant… Je ne sais pas,je n’arrive pas me sortir tout ceci de l’esprit. – Tu veux savoir ce que j’ai ? Je n’aime pas te cacher des choses. J’ai l’impression que ça nouséloigne. Voilà, c’est dit. Mais on en discutera un autre jour. Sinon, oui ton cadeau m’a plu. – Faith… – Je ne peux pas Dead… enfin j’ai essayé, franchement, sache que je ne t’ai pas toujours tout dit,mais là… j’ai vraiment besoin de me confier. Dead hoche la tête, il se décale sur le canapé pour se rapprocher de moi, ses bras viennent saisir mesjambes, qu'il passe par-dessus les siennes. – Très bien, dis-moi ce qui te perturbe, je tenterai de t’aider au mieux, même si je sens déjà que misà part t’écouter, je ne pourrai pas faire grand-chose. J’hésite à me lancer tout de suite, parler de la conversation que j’ai entendue, ou du cadeau dumystérieux inconnu. – Faith ? – En fait, j’ai entendu une conversation avec ton frère il y a un mois. À mon sujet, sur ce que je suisen train de faire. J’avoue qu’elle m’a refroidi vis-à-vis de nous deux, de vous deux. Je comprendsque la situation n’est facile pour personne, tu dois faire des choix, j’en ai fait.

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Dead hoche la tête, analysant silencieusement la situation. Lorsqu’il pense avoir trouvé les bonsmots, il se lance. – Nous ne sommes pas d’accord avec Decease, mais sache que je ne reviendrai pas en arrière. Tu asle droit de savoir. Maintenant, tu m’enlèves une épine du pied, je me demandais pourquoi c’étaitredevenu froid entre nous depuis quelque temps. Je me doutais qu’il s’en était rendu compte, malgré la vague de travail que chacun de nous a eue. Il al’œil, encore et toujours. C’est Dead. – J’ai une question. – Laquelle ? me répond Dead. – Est-ce que tu m’as apporté une quelconque aide ? Est-ce que tu as laissé certaines choses se faire,exprès pour que j’avance ? Dead met quelques instants à répondre, je vois qu’il réfléchit à nouveau, et j’essaie de ne pas medemander ce qui le rend aussi silencieux. J’espère pour lui qu’il ne va pas tenter de trouver uneexcuse. – Non mon Ange, je te l’ai dit, je ne t’aide pas pour savoir, même si je te soutiens dans lesdémarches que tu fais. Toujours aussi compliqué. – Pourquoi cette question ? Reprend le vampire. À mon tour, je suis un peu embarrassée, il m’a prise de court, je pensais lui dire autrement. Mesmains vont jouer avec le col de son T-shirt, Dead attend patiemment que je lui réponde. Son côté« Mister Patience » est toujours aussi présent, même avec son nouveau poste. – Parce que… j’ai en ma possession quelque chose qui pourrait rapidement… enfin, je pourraisd’ici peu apprendre la vérité. Je jette un regard en coin à Dead, il est très calme, presque impassible. – Très bien, lâche le vampire sans la moindre trace de colère. – Tu ne cherches pas à savoir ce que j’ai ? – Non, parce que je sais ce que tu as. Et je présume que c’est quelque chose qui se lit ? (Le vampire

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analyse ma réaction, mes joues prennent une légère couleur et mon silence parle pour moi) je penseque je devrais commencer à m’inquiéter. – Tu as des raisons ? S’il dit ça, c’est qu’il en a. On vit dans une bulle j’ai l’impression, chacun sait ce que fait l’autre,chacun accepte cette situation après avoir longuement parlementé – les joies d’être avec un hommepolitique – et chacun évite le sujet. La première personne qui pense que j’ai une vie simple, qu’elleaille se faire pendre. – Oui pour la bonne raison que je crains de plus en plus ta réaction, et d’un autre côté non, parce queje me dis juste que la personne qui t’a donné ce que tu as est douée, et qu’on ne peut vraiment rien luicacher. – Alors tu sais… – Oui, je sais qui est cette personne, mon Ange, je devine qu’il te parle, et je suis bluffé par sestalents. Profite Faith, le jour où tu comprendras qui vient de t’aider, tu n’en reviendras pas. Je n’enreviens pas non plus qu’il se mêle de ce qui ne le regarde plus. Alors là, je reste sans voix en le dévisageant, finalement ça ne m’étonne pas, le charmant et hautaininconnu qui me parle doit certainement faire partie du même cercle de « silence » que Dead. Bonsang, ce qu’ils sont tous énervants !J’envoie un coup de poing dans l’épaule du vampire, qui sourit sans bouger. – Tu sais que tu m’énerves ? À faire tant de mystère ! C’est agaçant ! J’espère que tu remarques lesefforts que je fais pour TOI ! – Je les vois et je suis très fier de toi, mais tu m’as pris avec mes mystères en accord avec le fait quec’était à toi seule de les découvrir. C’est agaçant, je le reconnais, je ne te cache pas que je suissoulagé, et même heureux que tu me parles, j’aimerais faire de même. Ça m’embête que nous nepuissions pas être égaux sur ce point-là. Mais je t’attends, j’attends que tu saches pour qu’on enparle. Promets juste de rester, maintenant que tu as la confirmation que tu es sur la bonne voie. – D’accord. Je ferai de mon mieux, avec les moyens du bord. Je plonge mon regard dans celui si bleu de Dead, sans dire quoi que ce soit, je me lève du canapépour venir m’asseoir sur ses genoux, le vampire me dévisage surpris. Je viens me blottir contre sontorse, cherchant des caresses, le contact qui m’a manqué durant ces dix jours.Mes lèvres chatouillent son cou, je sens ses bras m’encercler, mais il n’a pas l’air d’être dans lemême état d’esprit que moi.Il me le confirme même, lorsqu’il évite le contact de mes mains glissant le long de son torse. – Oh… tu me dis non.

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– Je n’ai pas la tête à ça ce soir, désolé.Je m’écarte de lui, Dead se met à rire. Je fronce les sourcils, légèrement vexée, et me redresse surses genoux pour lui faire face. – Toi ? Tu n’as pas la tête à ça, alors qu’on ne s’est pas vus depuis plusieurs jours ? Permets-moid’en douter… – Désolé, c’est la vérité, je n’ai pas la tête à ça, ce soir. Il fuit mes yeux et tente de me distraire en passant ses mains sur mon corps. Je ne suis pas dupe, àforce de vivre avec lui, je le connais, comme Dead, j’arrive à voir clair désormais – Non il y a autre chose, je le vois dans ton regard et je pense que ça ne va pas me plaire. Dead commence à être gêné, je me détends, lorsqu’il est ainsi, c’est toujours pour annoncer uneanecdote, loin d’être énervante. – Je sens que tu es féconde mon Ange, alors on va éviter de prendre des risques inutiles. Surtout quevu qu’on est unis comme je te l’avais dit, on est plus compatibles qu’autre chose. Ah… oui ça, j’oublie bien souvent ce détail. – Comment tu sais que je le suis maintenant ? Tu comptes les jours ou… – Je l’ai senti en entrant. Ton odeur a changé, parfois un peu avant, et un peu après. (Ses mainscaressent mon bassin) Je n’ai pas envie qu’on prenne de risque, alors ce soir... OK, je suis avec un radar à ovule. C’est pratique comme contraception un vampire. – Je suis d’accord, il manquerait plus que je tombe enceinte ! Dead soupire, je sais, je suis têtue à lui répéter, mais c’est important à mes yeux.Peut-être qu’aux siens ça ne l’est pas, il faut dire que beaucoup de choses pour Dead ne sont pas unepriorité, ce que je peux comprendre étant donné sa place, et ce qu’il a pu voir au cours de sa vie.Mais en ce qui nous concerne et puisqu’il est avec moi, il doit comprendre que ce genre de détailsn’est pas à négliger, ou alors il le fait exprès ; ça aussi c’est une possibilité, il aime bien éviter lessujets fâcheux.Il se redresse pour m’embrasser. – Oui, on n’a pas besoin de ça en ce moment. Je n’ai pas envie, en plus, de te mettre dans cettesituation.

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– Tu as changé d’avis alors. – Pour ? – Les enfants. Il caresse mon dos. – Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Et puis, je n’ai pas le droit d’être tropgourmand. Je souris, on est d’accord, le mariage oui, les enfants non.Je suis ravie qu’il ait changé d’avis même si les raisons de ce changement restent un mystère, je nevais pas m’étaler à ce sujet non plus. – Tout à fait, de plus la gourmandise est un vilain défaut.

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Chapitre 14

Un cauchemar qui nous marque

C’est le froid qui s’empare de la chambre qui me sort de mon sommeil.Je tire les draps et l’épaisse couette que j’ai rajoutée pour me couvrir, ces derniers temps dormir estun vrai calvaire. J’ai toujours cette étrange impression d’avoir une brise glaciale qui caresse la piècepour mieux la geler. J’ouvre les yeux en me tournant dans le lit, et constate que la chambre estplongée dans le noir absolu, j’aurais juré ne pas avoir tiré les rideaux en allant me coucher pourtant.Je sursaute en sentant à côté de moi, Dead se retourner. Il tire les draps de son côté et s’enroulededans, me découvrant par la même occasion. J’avais presque oublié qu’il était rentré et que cettenuit, il pouvait me servir de chaudière, même avec la mince source de chaleur qu’il dégage.Mes bras passent autour de la taille du vampire, il vient glisser ses doigts dans les miens et s’endortà nouveau.Mon compagnon est impressionnant, il est d’une rapidité à s’endormir, je le jalouserai presque,surtout lorsque le moindre bruit ou changement de température, me fait sortir du sommeil.Mon regard se perd dans le noir de la pièce, généralement, je m’endors plus facilement ainsi, enfixant le vide…Je me sursaute à nouveau, mon cœur commence à s’accélérer, je fronce les sourcils pour tenter dedistinguer avec précision ce que je vois.La peur me gagne instantanément, lorsque je découvre deux yeux rouges me fixer sans cligner despaupières.Il y a un homme au pied de mon lit.Je reste stoïque, je rêve non ? Bien sûr que je rêve. Pourtant, ce n’est pas cette impression qui megagne si j’écoute mon instinct. – Si… fragile. Je me liquéfie en entendant cette voix comme venue d’outre-tombe, elle me parait lointaine, irréelleet pourtant je l’entends.Je vois l’individu, ses yeux et ce regard perçant.J’ai déjà croisé des vampires aux yeux rouges, Senan en a, mais jamais d’une telle intensité. On diraitqu’il pleure du sang.Le bruit de ses pas résonne dans la pièce, je le suis du regard incapable de bouger, serrée contre

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Dead qui dort profondément.C’est un cauchemar, ouvre les yeux. Pourtant, je n’arrive pas à sortir de ce mauvais rêve, pire même, il se poursuit et je ne comprends paspourquoi le vampire à mes côtés ne se réveille pas avec cette présence indésirable.Dead est un radar, il sait dire à l’avance que le téléphone va sonner, il m’entend venir, et également lemoindre murmure… le voir immobile devrait me confirmer que je ne peux que rêver. – Si… proche. L’homme est à un mètre de moi, et même si je tente de me rassurer en disant que je divague, la peurest bien là, je la sens s’ancrer, me posséder totalement, tellement qu’elle m’empêche d’émettre lemoindre son. Une boule de terreur s’est formée dans ma gorge, elle crispe tous mes membres. C’estla merde.Je sens une main sur ma cheville, elle la presse avec force. Et là, rêve ou pas rêve, on me touche.Je tente de me débattre, mais la pression s’accentue. – Si vulnérable. La main remonte le long de ma jambe, râpeuse, elle me brûle la peau… Mon corps s’est transforméen glace, mes yeux sont rivés à ce regard rouge, et cette lueur hideuse qui mélange désir, folie, eteffroi.C’est réel.L’homme me sourit et quelque chose sort enfin de ma bouche lorsque je vois ses longs crocs, sa mainquitte ma jambe, le bruit d’une braguette résonne…Qu’est-ce que j’attends pour bouger ? Pourquoi ses yeux me paralysent autant ? Pourquoi avoir aussipeur ? Même Louis ne m’effrayait pas autant dans mes cauchemars, je pouvais me défendre, maislà…Réveille-toi ! – Et à moi. Je ferme les yeux lorsque le regard rouge se jette sur moi, un cri strident sort de mes lèvres, l’horreurva se produire et je ne suis pas capable de me défendre seule… je ne sens que ce poids sur moncorps…Comme avant.

*** – DEAD !

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Je réintègre avec violence la réalité, mes yeux sont noyés de larmes, mon corps tremble et monvisage est couvert de sueur. Je m’assois d’un bond sur le lit, et réveille par la même occasion levampire qui dormait à mes côtés. – Faith ? Sa voix est rauque, et ensommeillée. Je sens les draps remuer sur ma peau brûlante. Je rabats mesjambes contre ma poitrine et jette un œil dans la pièce, complètement paniquée. – Y’a quelqu’un dans la chambre ! Dead se redresse et passe son bras autour de mes hanches pour m’attirer à lui, je tente de me débattreavant de me souvenir que c’est mon amant.Il a l’habitude maintenant, c’est loin d’être la première fois qu’un tel événement m’arrive, ma périodecauchemars au début de notre « relation » l’a mis dans le bain. Il sait quoi dire, et quoi faire pourm’apaiser.Je résiste quelques secondes lorsque Dead me serre contre son torse, il me caresse le dos pour mecalmer. Je n’arrive pas à sortir de cette phase de terreur qui me paralyse. Ses yeux et cette sensationd’être touchée et d’être impuissante c’est…Ma tête se blottit dans le creux de son cou, je m’agrippe à lui comme un naufragé en mer à sa bouéede sauvetage. Le souffle chaud de mon amant vient chatouiller mon oreille lorsqu’il tente de merassurer avec ses mots. – Non, mon Ange, il n’y a personne… Je ferme les yeux, grossière erreur, l’objet de ma frayeur réapparait, et me fais paniquer un peu plus.Ces yeux rouges, effrayants qui m’ont glacé le sang. – Si devant le lit, on m’a touché le pied, je l’ai senti, je… Je continue de trembler et de pleurer comme une enfant. Je dois être ridicule, mais ma peur est bienfondée, c’était si réel…Dead se penche pour allumer la lampe de chevet. Je ne le lâche pas, ce qui rend la tâche légèrementdifficile.La lumière vient éclairer la pièce, mais je n’ose pas me détourner du mur face à moi. – Faith, calme-toi. Je secoue la tête, je sais être têtue quand j’ai envie. – Respire, et regarde-moi. Lentement sans trop me brusquer, il arrive à détacher mes bras qui le serrent comme des tentacules.

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Mes yeux humides croisent son regard bleu, rassurant et familier. Dead me sourit, ses doigts viennentreplacer une mèche de mes cheveux. – Il n’y a personne mis à part moi, je te promets que l’appart’ est sûr, personne ne peut entrer, tu esen sécurité, de plus si quelqu’un était entré, je l’aurais entendu. Tu as fait un cauchemar c’est tout. Je ne suis pas convaincue par les propos de mon amant, c’était si réel… je ne détourne pas les yeuxdes siens, par peur de fixer le pied de mon lit et d’y voir à nouveau ce qui m’a sortie du sommeil. – Dead je te jure que… – Je sais, je sais qu’ils font réels, mais je te promets que personne n’est entré pendant que tudormais. Dead insiste, une petite voix au fond de moi me dit qu’il a sans doute raison, mais ma fortepersonnalité, et mon habitude à vouloir le contredire prennent le dessus.Je suis devenue au fil des mois, une personne qui s’est endurcie par ce qu’elle a vu et vécu, je ne memets pas dans des états pareils pour rien ! Je ne prends pas peur pour un rien non plus !Et ce soir, j’ai vraiment eu peur, je l’ai ressentie s’ancrer en moi petit à petit.Je l’ai déjà ressentie par le passé après ma période « Louis ». Mais cette nuit, ce n’était pas lui quivenait, cela fait des mois que je n’ai pas rêvé du meilleur ami de mon amant.Grâce à Dead qui a su panser ces plaies-là.J’inspire profondément et sèche mes joues d’une main tremblante. Il faut que je me calme. – C’était Louis… Je secoue la tête, non ce n’était pas ce qu’il pense, c’est fini ça avec lui… enfin, je pensais que je nerêverais plus jamais d’un homme – qui que ce soit – qui tente d’abuser de moi. Je me suislourdement trompé visiblement… Mais pourquoi ce soir ? Pourquoi un inconnu et pas mon ancienbourreau ? – Qu’est-ce qui t’a mis dans cet état si ce n’est pas ce que je pense ? demande le vampire aprèsquelques minutes de silence. Je le dévisage longuement, tentant de lui faire comprendre avec mes yeux ce à quoi j’ai rêvé, je nepense pas pouvoir le dire à voix haute. Je n’ai jamais pu le faire par le passé, ce n’est pas ce soir, enétant terrorisée que je le ferai.Les bras de Dead ! – La même chose, mais… oh bon sang ! En pire, avec un individu encore plus effrayant, et cette terreur multipliée par dix. J’ai senti sonsouffle, son regard, et sa main sur moi. Dead a l’air de comprendre.

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– Je vois… ça va aller, ne t’inquiète pas. Ce n’était qu’un cauchemar. Le vampire s’allonge et m’attire contre son torse, sur lui, je me blottis dans ses bras, appréciant leréconfort et sa chaleur si spéciale qu’il dégage. Ses mains montent et descendent le long de mon dos.Il ne dira rien de plus, je sais ce qu’il pense de tout ça, ça l’inquiète de me voir dans cet état, je saisqu’il s’en veut de ne pouvoir rien faire pour m’éviter ce genre d’incident.Il reste un homme et même vampire, il ne peut pas lutter contre tout.Je tente de me calmer pour de bon, contre lui, je reste un long moment le regard dans le vide, à fixerle noir en espérant ne rien voir apparaitre. Lorsque je me rendors enfin, c’est avec la boule au ventreet la peur de revoir ce qui m’a autant effrayé.

*** Je me réveille difficilement, mes paupières sont lourdes et je me sens fatiguée. Je déteste dormircomme ça, je n’ai pas l’impression d’être reposée et les journées sont longues.Je remue dans le lit en espérant trouver Dead, mais au lieu de sentir un corps à moitié nu, mes mainsglissent sur les draps vides. Il est déjà levé ?Je me redresse, la chambre est un peu plus claire qu’à mon dernier réveil, ça me confirme que c’estle « jour », et qu’il est l’heure de se lever. Le réveil posé sur la table de chevet indique huit heures dumatin.Avec le minimum de courage que je possède à cette heure et après cette nuit mouvementée, je sors dulit, enfile un gilet et pars rejoindre mon amant qui doit certainement travailler devant la télévision.Pas tout à fait réveillée, je me dirige vers la pièce principale, où j’entends des voix. Dead n’est passeul ? – Alors tu les expliques comment tes petits yeux, Dead ? Je reconnais la voix de Deryck, qu’est-ce qu’il fait chez moi un dimanche matin ?Je m’arrête au bout du couloir, suffisamment pour rester dans l’ombre le temps de savoir si je peuxme montrer, ou si je retourne me coucher. – Sans commentaire, mes nuits ne regardent que moi. Passe-moi le beurre. – Oh ne t’en fais pas, je sais ce que c’est, moi aussi j’ai une femme à la maison, les nuits sontcourtes les gars ! Enfin vous verrez ça le jour où une femme voudra bien de vous ! Le beurre ? Je réfléchis, pourquoi il est question de beurre et… mais oui ! C’est dimanche, et Deadest rentré donc il y a le petit déjeuner. Ça m’est complètement passé au-dessus de la tête. – Bon alors, cette nuit ? Tu as fait la rumba ?

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Trent. Je l’aurais reconnu entre mille. – Vous êtes irrécupérables ! Le respect du supérieur vous ne connaissez pas ! – On n’est pas au boulot, ce n’est pas un petit déjeuner d’affaires, mais entre potes, ça fait des moisqu’on ne s’est pas vus. J’entends plus de bruit qu’autre chose, les vampires se mettent à plaisanter. Je m’appuie contre lemur, j’hésite à venir me joindre à eux maintenant. – Ça ne va pas avec Faith ? C’est la voix de Louis qui calme les plaisanteries. Louis qui demande comment je vais. – Non, elle a mal dormi cette nuit, c’est pour ça que je ne l’ai pas réveillée. Je n’entends pas les autres réponses. – Mal dormi ? – Decease si tu veux savoir pourquoi, tu n’auras qu’à lui demander toi, je suis certain qu’elle seconfiera plus facilement à toi… ou pas … vu comme tu l’énerves, ces derniers temps. J’entends une série d’insulte suivie de rires, ils parlent tellement vite qu’il est dur parfois de toutcomprendre. – Moi, elle m’en parlera si je lui demande, renchérit Trenton, elle ne cache rien à son collègue. Pasplus tard que l’autre jour, on a même discuté pose baise et je peux te dire Dead, que ta femme étaittrès emballée. – Et moi donc ! plaisante Dead. Je lève les yeux au ciel, ce sont bien des hommes ! Crocs ou pas. Après ces plaisanteries, je sors del’ombre pour leur dire bonjour. – Salut. Je souris timidement devant les cinq paires d’yeux qui me scrutent. – Oh ! La marmotte est levée ! Dead me fait signe de le rejoindre, la place à sa droite est vide, la table est remplie de nourriture, ouicinq hommes, ça mange !Mon compagnon tire la chaise, je m’installe à ses côtés, il se penche pour m’embrasser rapidementavant de reporter son attention, sur son café.

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– Queen n’est pas là ? Je demande. – Non, Queen est en voyage, répond Deryck. Je m’apprête à insister, mais Trent me devance en lui demandant de lui passer une cuillère. – Et Senan ? Il ne devait pas rentrer aujourd’hui ? Decease jette un coup d’œil à son frère, Dead préfère lorgner son café plutôt que de répondre à maquestion. Y’aurait-il un problème dont on n’a pas voulu me faire part ?Je fronce les sourcils et attends qu’un des vampires me réponde. – Je l’ai envoyé en « mission » à Boston pour accompagner notre nouveau ministre de la justice, ilouvre un tribunal des peines là-bas demain. C’est pour ça qu’il n’est pas présent. J’avais complètement zappé cette ouverture, il en aura trois autres encore - il faut que je commence àme servir de mon agenda - sinon je suis fichue. – Un dimanche ? Le jour de son retour de France et après votre voyage ? Tu n’aurais pas pu envoyerquelqu’un d’autre, je demande en terminant mon café. Dead fait pareil, il secoue la tête, en répondant à ma question. – Oui. Mais ça ne le dérange pas, c’est même lui qui a insisté. Et puis, moi je ne risque rien comparéà ce que certains pensent. Senan a besoin de bouger, rester le cul assis sur une chaise à attendre queje me déplace, ne va pas lui être d’une grande utilité. Il reviendra lorsque j’aurai besoin de lui. Enattendant, mieux vaut qu’il se sente utile. Un profond soupir de mécontentement sort des lèvres de Decease qui termine le bout de brioche qu’ila dans les mains. À mon avis, Dead a passé commande chez un restaurateur, pour avoir autant dechoses sur la table. – C’est sympa, je n’aurai plus personne avec qui jouer aux cartes la journée. Cool frangin ! (Deceasesaisit son verre, le noir, celui qui doit certainement contenir du sang) Buvons à mon futur ennui ! Les cinq vampires se mettent à rire, les discussions reprennent leur cours, je remarque que Louis estcomme souvent gêné, il ne parle plus beaucoup lorsque j’arrive.Je le calcule à peine, il faut dire. Je sais que sa présence est importante pour le gouvernement, qu’ilreste l’ami de Dead malgré tout, bien que notre rencontre à tous les trois, ait changé beaucoup dechoses entre les deux vampires.Je prends sur moi et préfère trouver une sorte d’arrangement silencieux qui a l’air de nous convenir, àlui comme à moi : nous échangeons de simples banalités et c’est très bien ainsi.

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Je finis de déjeuner, un déjeuner rythmé par des conversations très masculines sur des sujets qui leurressemblent, on n’aborde pratiquement pas la politique ce matin ; de temps en temps ça fait du bien. Je salue les garçons et pars en direction de la salle de bains, c’est dimanche et je devrais rester chezmoi ; mais il y a tellement de travail qui m’attend sur mon bureau, que si je ne veux pas êtredébordée, il vaut mieux que je m’y rende quelques heures. Le bruit des discussions provenant du salon disparait, lorsque je ferme la porte de la salle de bains.Je retire mon short et le T-shirt que j’emprunte à Dead pour dormir.J’évite, du mieux que je peux, l’immense miroir qu’on a installé il y a peu, il va du sol au plafond oupresque.Je n’ai pas envie d’avoir la confirmation sur mon visage que la nuit a été courte et mouvementée,mais pas par une activité qui m’aurait fait sourire en y repensant. Je passe furtivement devant le miroir, j’ignore pourquoi je baisse le regard à cet instant, et me fige endécouvrant une marque de doigts sur ma cheville. Mon cœur rate un battement, la peur me gagne ànouveau…Cette nuit, nous n’étions pas deux dans notre chambre, mais bien trois.

*** – Faith, je te dis que c’est impossible ! Dead fait les cent pas dans la salle de bains.Je suis assise sur le rebord de la baignoire, nue. Je ne quitte pas des yeux ma cheville etcette marque rouge. Si le vampire cherche depuis dix minutes… – Et comment tu expliques cette marque alors ? Mon compagnon s’arrête de déambuler dans la pièce, il me fixe, passe une main dans ses cheveuxcourts, l’air embarrassé. – C’est peut être moi, j’ai peut-être été un peu brusque… Je l’interromps, ce n’est pas ça, et lui-même le sait. – On n’a pas fait l’amour hier soir, et tu as été absent deux semaines. Dead c’est insensé ce que jevais te dire, mais… – Non ! Ne dis pas que quelqu’un est entré dans l’appart, parce que c’est impossible ! Insensécomme tu dis ! Merde je suis un vampire avec assez d’expérience pour sentir une présence non

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désirée chez moi ! – Ne t’énerve pas, on essaie de savoir ce qui s’est passé… Dead se tourne vers moi, je vois dans son regard, derrière son agacement, une note d’inquiétude,même s’il est si sûr de lui, je sens que cette histoire a l’air de le tourmenter.Je n’ai pas pu me faire cette marque toute seule, et surtout je suis certaine qu’hier, elle n’existait pas.Le vampire s’approche de moi, pour s’agenouiller à mes côtés, de ses mains douces et masculines, ilsaisit ma cheville et passe ses doigts dessus, dans une caresse. Ça ne me fait même pas mal, j’ai justecette trace. – Tu as dû te cogner hier soir. Tu as retourné tout le lit, ça ne m’étonnerait pas que tu te sois fait mal. Je lui fais les gros yeux, je suis sans doute stupide de vouloir le persuader qu’un inconnu s’infiltrechez nous la nuit.Une autre personne que moi aurait accepté n’importe quelle excuse pour se rassurer, pour sepersuader qu’elle était en sécurité, mais moi… je suis moi. – Mais Faith, reprend Dead, je maintiens que je suis le meilleur système de sécurité, et je suiscertain que personne n’est rentré. Je soupire et hausse les épaules, s’il le dit… – Je le dis (sa main vient saisir ma bague qui pend à la lisière de mes seins, il la fait rouler entre sesdoigts) je t’ai promis la sécurité, et je sais que tu l’es. Ne t’inquiète pas. Je passe mes bras autour de son cou, et l’attire à moi, Dead me serre contre lui. Je me détends un peudans cette étreinte rassurante, mais juste un peu. Cette histoire reste trop étrange pour qu’on l’ignore.

***

« Les Premiers vampires, enfant de la Mort, mirent cinq cents ans à créer une population avec unchiffre respectable. Les premiers descendants de leur sang héritèrent comme eux, des mêmescapacités de recherche, de savoir et des mêmes dons. Les descendants de la mort mirent du tempsà se faire des Alliés, mais les humains qu’ils avaient transformés mirent moins de temps qu’euxpour faire grandir leurs rangs.Vivant en harmonie, les hommes, les transformés, et les vampires, ces derniers après avoir apaiséles tensions sur Terre en créant l’équilibre, ont commencé leurs recherches. Bien renseignésdepuis l’enfance, le temps ne leur manquant pas, la patience non plus, ils savaient que leur butpouvait prendre des siècles à être atteint, et que, jusque-là, ils devaient s’ancrer dans ce monde,apprendre et grandir aux côtés des hommes. (…)

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La cohabitation prit un tournant important lorsque les humains se mirent à croire au Créateur,celui qui les avait mis au monde. Et donc seuls les vampires, et les Anges qui veillaient de loinsavaient la véritable existence de ce personnage qui deviendrait mythique. (…) Un rassemblement d’individus commença à raconter l’Histoire, celle qu’ils pensaient vraie.Dès lors, les vampires, êtres supérieurs commencèrent à être massacrés, sur des preuves, descroyances pour la plupart fondées par la peur de la différence. On se mit à chercher le moyen devaincre ces individus supérieurs. Dans leur bêtise et leur naïveté, l’un des nombreux défauts parmiceux que le Créateur leur avait donnés, ils pensèrent que les Vampires étaient des êtresmaléfiques. On leur reprocha des centaines de défauts, qui pour la plupart n’étaient pas basés surla vérité. (…) On fit tout pour que les hommes les détestent. (…) Dans l’urgence, les Premiers vampires lancèrent, à leur tour, de fausses rumeurs. Les guerressanglantes débutèrent, humains contre ceux qui ne l’étaient plus. Les descendants de la Mort et lesAnges se mirent en accords : en attendant de trouver ce qu’ils cherchaient, mieux valait que lesvampires vivent dans l’ombre, le temps que l’Homme se calme et relativise sur ces croyances nonfondées. (…) Les siècles passèrent, les vampires tentèrent de se faire oublier, ils y parvinrent sans difficulté,après tout, ils étaient doués dans l’art de la dissimulation.Les têtes de la Race, ces frères, dans ces décennies de solitudes, laissèrent les hommes grandir etvivre leurs propres expériences. Ils prirent la décision de ne plus intervenir avant de pouvoiratteindre leur but, au moment opportun.Si leur quête était longue, la prophétie issue de celle-ci était si pauvre que souvent, on lesentendait dire qu’ils cherchaient un grain de sable au milieu de l’océan. De plus, les hommes etles vampires ne cessaient d’être plus nombreux chaque jour. (…) Lorsque le monde atteint le Premier Millénaire basé sur les croyances humaines, les vampires etles Anges ne se parlaient plus, ces derniers avaient préféré les oublier pour prendre l’avantage.Mécontents, les vampires dans le flou le plus total demandèrent de l’aide à leur Père, la Mort. Cedernier, ne voulant pas être dominé par son frère le Créateur et très offusqué de voir ses fils dansl’ombre, leur donna une avance, des renseignements que seuls eux posséderaient. La Mort cherchadans l’eau sombre du Styx et finit par trouver des éléments qui leur serviraient. C’est ainsi que lesvampires prirent l’avantage, ils s’occupèrent des Anges par la suite. Mais mis à part lesDescendants, et les vampires de la Première Génération, personne d’autre ne le sut. (…) » Je lève les yeux de ma lecture et vois Deryck devant la porte de mon bureau, il discute avec unassistant.Immédiatement, je repense à notre déjeuner « entre amis et sans boulot » ainsi qu’à notre

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conversation au sujet de sa femme. Je n’ai pas eu l’occasion de le recroiser depuis dimanche, je nevais pas perdre l’occasion maintenant. – Deryck ? Le vampire se tourne vers moi, m’offre un sourire crocs compris, il fait signe à l’homme qui luiparle, qu’il en a pour quelques minutes. Je souris à mon tour, marque la page de mon « livre » et lecache sous une pile de dossiers, histoire de faire croire que les projets de négociation entre les États-Unis et la France occupent toute mon attention.C’est barbant, mais tout le personnel proche du cercle du Président doit en prendre connaissance. – Salut Faith. – Salut ! Deryck vient s’appuyer contre le chambranle de la porte, et pointe du doigt ce que je suis en train defaire. – Les documents sur l’Alliance ? Je hoche la tête, tout en lui jetant un regard désespéré. – Bon courage ! Même moi ça m’a agacé. Mais Dead a bien fait de vouloir détailler ce projet. On est d’accord. Dead est plus que minutieux, et entre souvent dans les détails, Trenton râle beaucoupen disant que certaines procédures pourraient être ignorées, mais on doit en passer par là sur ordre denotre « supérieur ».Au moins, les choses sont faites correctement et avec un soupçon de bon sens. – Trent n’est pas là ? Renchéris le vampire. – Non, c’est l’heure de la pause-baise. Le mâle lève un sourcil, intrigué ce qui me fait rire. – J’ignorais que Dead l’avait pris au sérieux. – Ah ne t’en fais pas Dead ne l’a pas pris au sérieux, c’est juste Trenton qui trouve ça plus« chouette » de rebaptiser la pause-café, pause-baise. Je pense que Ripley est du même avis. – Charmant. Et il se comporte comme ça à l’Assemblée ? Non parce que sinon, l’ASH va avoir unesacrée réputation ! Déjà qu’on parle énormément du duo qui dirige le ministère humain, bientôt onpourra rajouter « obsédé » à votre curriculum. Nous nous mettons à rire, j’apprécie ce vampire, il est droit et sérieux, je ne le croise pas beaucoup

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étant donné que nos deux postes ne sont pas liés directement. Deryck s’occupe des finances, etd’autres parties du gouvernement très « agréables ».De plus, il a deux équipes à sa charge, côté boulot il ne s’ennuie pas.Je l’admire d’un côté pour ce qu’il fait, et je remercie que Trenton se charge lui-même de gérer lepersonnel de notre « branche ».Alors qu'un humain serait complètement débordé avec le travail monstrueux qu’ils abattent, euxtrouvent le temps d’aller bruncher et faire du golf, le tout, en accomplissant des merveilles.Y’a pas photo, l’ancien gouvernement sera totalement effacé par celui-ci, dans un an ou deux. – Alors, tu ne m’as pas dit où est partie Queen. Ça fait plusieurs semaines qu’on ne s'est pas fait dedéjeuner entre filles, tu pourras l’excuser pour moi, lorsque tu l’auras au téléphone ? Deryck se raidit lorsqu’il entend le nom de sa femme, il perd son sourire, et son visage se crispe. Savoix change et devient très froide. – Queen est partie en Angleterre chez des amis, quelques jours avant ton arrivé… Je dévisage le vampire. – Pour affaires ? – Non Faith… (le vampire passe une main dans ses cheveux, il soupire et lorsque son regard croiseà nouveau le mien, je constate qu’il est triste) je suis rentré un soir et j’ai trouvé un mot sur la tablede la cuisine, où elle me disait qu’elle voulait faire un break, qu’elle avait besoin d’air ! (Deryck semet à rire nerveusement) même lorsque l’on se disputait et que les disputes étaient très sérieuses, ellen’est jamais partie. Là, elle l’a fait sans raison apparente, tout allait bien, mis à part mes absencespour le boulot, mais ça… bref je lui laisse un peu d’air. – Tu ne sais vraiment pas ce qui l’a poussée à partir ? Deryck soupire, je vois qu’il a l’air totalement dépassé par les événements, il n’a plus l’air decomprendre sa femme, et j’avoue que moi aussi, je ne comprends pas pourquoi Queen est partie ainsi,sans raison apparente. – Non, et crois-moi, je cherche depuis un mois. – Tu l’as dit à quelqu’un ? Aux autres ? Le vampire secoue la tête, sa réponse ne m’étonne même pas. – Non, avec toute la masse de travail que nous avons, mes problèmes de couple ne regardent queQueen et moi. Vu la façon dont il dit ça, je préfère ne pas insister.

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– Je comprends, en tout cas, si je peux faire quelque chose pour toi… – Merci Faith. Nous échangeons quelques banalités avant que Deryck ne quitte le bureau. J’attends que le vampirese soit suffisamment éloigné pour saisir mon téléphone et composer le numéro de mon amie.Ce comportement ne ressemble pas à Queen, elle aime son mari et n’hésite pas à le montrer, partirsans explications est louche, venant de sa part.Queen décroche à la troisième sonnerie. Je réalise qu’elle m’a manqué, nous passions beaucoup detemps à bavarder lorsque je n’étais qu’une gentille femme qui attend son compagnon en s’ennuyant. – Salut ! Je lance pour enclencher la discussion. – Hey Faith ! Sa voix n’est pas comme d’habitude. Elle est froide, ailleurs.Aie, je sais que je suis loin d’être parfaite, et que j’ai annulé plusieurs rendez-vous, mais Queenn’avait pas l’air de m’en vouloir avant aujourd’hui. – Alors comme ça on n’appelle plus ? Je lance sur le ton de la plaisanterie, histoire de combler cepetit blanc. Le silence envahit notre conversation, je ne pensais pas que nous étions à ce point en « froid ». – Ça ne va pas ? Je veux m’excuser pour mon silence radio… Je suis nulle pour les excuses. Queen m’interrompt rapidement. – Faith, je n’ai rien contre toi tu peux te rassurer, seulement… – Seulement ? Queen soupire. – J’ai fait une énorme bêtise... Ah, alors ce n’est pas mon silence qui l’a rend si froide. Mais autre chose, reste à savoir si ça enrapport avec sa fuite à l’autre bout du pays. – Rien de grave ? Enfin… rien d’irréparable ? Qu’est-ce que tu as fait pour te retrouver dans une telle situation, Queen tu as l’air désemparé…

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– Si, à mes yeux si… Queen inspire et j’entends des sanglots à travers le haut-parleur, j’ai l’impression d’avoir perduemon amie dans un profond chagrin. Qu’est-ce qu’il s’est passé durant mon absence et ma surcharge detravail ? Pourquoi est-elle partie sans rien dire ? Je ne suis même pas sûre que Dead et les autressachent que Deryck se retrouve sans sa femme. – Toujours là ? J’entends le bruit d’un froissement et en déduis que Queen n’a pas coupé la communication.Plus elle reste silencieuse, plus je sens que ce qu’elle a à me dire va avoir l’effet d’une bombe,même si au fond de moi, je pense savoir déjà.L’absence prolongée de Senan, son départ, ça ne peut pas être une simple coïncidence, si ? – Queen ? Je retente. – J’ai couché avec Senan, m’interromps Queen, et Deryck ne le sait pas, je m’en veux. C’est pourça que je suis partie, parce que je ne sais pas quoi faire, j’ai préféré la fuite. J’en reste sans voix.

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Chapitre 15

Histoire de lettres

« Chère Faith, J’ai bien reçu votre précédente « lettre » (si l’on peut appeler ainsi la chose écrite remplie de colèreque vous m’avez envoyée), mais passons, je l’ai reçue.Vous n’êtes pas le genre de femme à écouter lorsqu’on vous demande quelque chose. Si je pensaisque MOI vous alliez m’écouter, je viens de me rendre compte que vous n’en faites qu’à votre tête, cequi va compliquer les prochains événements.Pour vous répondre, sachez que vous n’êtes pas en position de me donner des ordres. Je vouscontacterai le moment venu, mais pas avant que vous ayez fini ce maudit livre ! Je pensais quequelqu’un d’aussi curieux que vous l’aurait terminé en deux jours ! Je dois souligner une secondeerreur de ma part.Apparemment votre poste au sein du gouvernement à l’air de vous passionner davantage. Rectifiezça, voulez-vous ?Je vous ai offert la vérité sur un plateau, mais si ce n’est pas suffisant, je peux repasser et vousdébarrasser de ce qui vous encombre ? Nous laisserons le cours des choses se faire et vous aviserezle moment venu ?Non, ce n’est pas ce que vous voulez.Alors au lieu de « me hurler » dessus comme dans votre précédente lettre, accélérez le pas et lisez-moi cette bible bon sang ! Je ne vais pas rajouter, ne me contactez pas, puisque que je sais déjà d’avance que vous allezrépondre à cette lettre !Mon « messager » comme vous l’avez si bien deviné repassera la prendre. (Et j’insiste sur le faiteque vous n’avez PAS à tenter de le tracer, les conséquences seraient… douloureuses pour vous).Ce n’est pas une menace, mais une mise en garde, très chère.Dépêchez-vous Faith, le temps file plus vite que vous ne le pensez, et je pense que vous ne me prenezpas au sérieux lorsque je vous dis de faire vite, et de trouver très rapidement ce qui doit l’être.Vous ne disposez pas d’autant de temps que ceux dont vous découvrez l’histoire !En raison de cela, et pour vous motiver - étant donné qu’il faut trouver un moyen de vous faireaccélérer le pas - je ne vous rencontrerai pas tant que ce ne sera pas fait !

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Et je saurai lorsque vous l’aurez terminée, ne vous en faites pas.MOI, contre cette maudite bible ! Ce n’est pas cher payé croyez-moi ! Je me donne sur un plateau etça parce que je connais la valeur de votre rôle dans les prochains événements. Sinon je ne memontrerais pas si insistant.Vous avez toutes les cartes en main, jouez-les ! Profitez-en tant que vous avez l’avantage !Je ne suis pas aussi patient que votre mari, sachez-le !J’attends votre réponse. Comme j’attends de savoir où vous en êtes !Très aimablement et en toute amitié.À très bientôt. L’ami. PS ; au fait, d’ici peu de temps, quelqu’un vous viendra en aide, vous pouvez lui faire confiance. » – Connard ! Je regarde la lettre, il est bien mignon « l’ami », mais je n’ai pas que ça à faire.Lire !J’ai des engagements sérieux envers Dead, envers mon travail.De plus, il doit oublier que je suis une humaine, je ne suis pas apte à enchainer des journées de douzeheures, sans en dormir au moins six.En soupirant, je plie la feuille et la range dans son enveloppe, cette dernière ira rejoindre laprécédente. Ça m’agace, fortement. Je termine mon café, il est vingt-deux heures, on vient à peine de rentrer du QG avec Dead. C’est ledébut de semaine, elle va être calme je l’espère, on a tout fait pour.Au bout de dix mois, les choses commencent enfin à se calmer. Dead a l’air d’être soulagé, je pensequ’au fond de lui, il imaginait obtenir un semblant de paix, après plusieurs années de tensions. Maisil a bien étudié son cas, ses projets, il sait où il va et même si je ne comprends pas toujours où il veuten venir, lorsque j’ai vu les résultats ce matin, j’ai été bluffée.Les opérations en cours pour les humains marchent bien, les vampires ont l’air d’accepter leschangements pour l’instant.De toute façon tant qu’ils dirigent et restent les leaders, ils sont contents.Je pense que la première phase « on modifie tout ce qu’il y a à modifier » est terminée. Bien sûr, ilreste des tas de changement, mais les plus urgents ont été faits, ou sont en cours. C’est très bien. Je saisis une autre lettre sur la pile de courrier, deux semaines que je ne m’en suis pas occupé,j’espère qu’il n’y a rien d’urgent, sinon… Je remarque diverses factures, oui, même en étant dirigéspar les vampires, ils ont conservé tout le fonctionnement de taxes et d’impôts des hommes.Tant qu’on peut se faire de l’argent…Mon regard s’arrête sur une lettre à mon nom – encore – mais celle-ci n’a pas l’air d’avoir été écrite

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à la main, non, elle a été postée de… France ? Je lis une seconde fois la provenance, oui, France.Je l’ouvre et commence sa lecture avec attention. « J’ai l’honneur de solliciter la présence de Madame, Mademoiselle Faith Wilkins, membre dugouvernement américain, compagne du Président des États-Unis d’Amérique, à la réunioninternationale des femmes du pouvoir, qui se déroulera à la Résidence principale du chef d’Étatfrançais, Monsieur Drac, en compagnie de son épouse et des neuf autres… » Je termine de lire ce document très protocolaire et remarque une feuille plus petite dans l’enveloppe,une qui fait moins document officiel. Je la déplie et découvre une écriture très fine d’une bellecalligraphie. À mon avis, c’est une femme qui a écrit ceci. « Chère Faith,Je me permets de vous joindre un mot, en vous donnant davantage de renseignements.Je me présente, Charlotte Drac. Femme et vampire. Je dirige le pays aux côtés de mon mari depuisdix ans déjà. Je connais très bien le milieu dans lequel vous vivez et ce que votre pays est en train devivre pour la seconde fois. Le travail ne doit pas manquer !C’est pour cela que j’insiste sur votre venue en France, mon chère et tendre, négociant avec plaisirles accords de notre prochaine amitié politique (mais pas seulement) nous allons donc être trèssouvent amenées à nous rencontrer.Autant profiter de cette réunion importante et symbolique dans le monde des vampires, pour lacommencer. Je suis une inconnue à vos yeux, mais vous êtes à présent l’une des nôtres, j’ai signé pourMademoiselle Wilkins, et pas Madame Creaving étant donné que mon époux m’a appris que vousn’étiez pas mariée, ni fraichement transformée, ce qui, permettez-moi de vous dire, m’a énormémentsurprise.Je pense sincèrement que Dead serait du genre à vouloir protéger envers et contre tout, la femme quiserait à ses côtés, lors du changement. Événement qu’il attend depuis… très longtemps.Mais je pense que vous m’en apprendrez plus très prochainement. J’espère que mon courrier arriveraà temps. Et que vous serez en mesure de vous libérer.Passer quelques jours en France, loin de votre travail devrait vous faire le plus grand bien.Les Français sont très amicaux ! Amicalement.C.D La voix de Dead me tire de mes pensées.

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– Qu’est-ce que tu fais ? Tu lis des choses que je ne suis pas censé connaître ? Je tends la lettre à mon amant qui vient m’enlacer, il prend en main le mot et le lit rapidement. – Ah effectivement, ça je ne savais pas. Je me tourne pour lui faire face. – Tu ignorais l’existence de cette réunion, ou tu ignorais que je serais plus rapide que toi, pour trierle courrier ? Le vampire me foudroie du regard, je sais qu’il déteste lorsque je mets sa parole en doute. Mais aveclui, avec ce qu’il cache, je ne peux que douter. – Non j’ignorais que tu serais invitée. J’ignorais que Charlotte t’embêterait avec ça. – Tu as couché avec elle, Dead ? Ma question le surprend, je le vois dans ses yeux, il me sourit, visiblement gêné. – Laquelle ? Charlotte Drac ou une autre de ces femmes ? Sa réaction me bloque, laquelle ? Ah pardon c’est vrai que c’est un « vieux », il n’a pas connu quemoi. – Oui cette femme-là. Dead analyse la situation, il tire un tabouret à côté du mien et s’installe. On n’a jamais vraiment eul’occasion de parler de ce « détail » dans sa vie, je sais qu’il est loin d’avoir été un eunuque durantson existence, la seule question qui demeure aujourd’hui est de savoir combien de femmes – en vie –je risque de croiser dans notre milieu assez restreint.Combien de femmes vais-je devoir regarder en sachant qu’elles ont, elles aussi, connu le lit de celuiqui partage ma vie ? Je soupire intérieurement, pourquoi je me montre soudainement jalouse ? Je ne l’ai jamais été… Jesuis désespérante parfois !Le sourire aux lèvres Dead se prépare à me donner sa réponse, une réponse que je connais déjà. – On va se disputer ? – On a des raisons de le faire ? Je voulais juste savoir si tu avais couché avec elle, étant donnéqu’elle avait l’air de… bien te connaître. Toi et tes projets. Je préfère l’apprendre de ta bouche plutôtque de la sienne, devant des tas d’autres femmes.

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Il hésite, je le défie du regard, mais son silence en dit déjà long.Ah ! Monsieur le tombeur a du mal à me répondre visiblement. – Je n’ai pas envie de répondre. – Pourquoi ? C’est bon, ce n’est qu’un oui ou un non, pas besoin de connaître les détails. – T’es chiante. – Curieuse. Dead soupire, il lève les yeux au ciel, se penche et m’embrasse. Puis il se dirige vers le frigo où ilsaisit une bouteille d’eau. – Oui j’ai couché avec elle, plusieurs fois, il y a des siècles, et désormais, il y a prescription. Plusieurs fois, mais combien de fois ?Bon passons, il est inutile de s’attarder sur le sujet, maintenant je sais à quoi m’attendre lors de cettepetite réunion. – D’accord. – Bon sang, mon Ange, tu voulais une réponse. Je suis loin d’avoir joué les curés, j’ai toujours aiméle sexe, ce n’est pas nouveau. Bien avant de te connaître j’ai couché avec elle, et puis pourquoiavons-nous cette conversation ? Je suis marié à toi, et à personne d’autre, on s’en tape de mon passé. J’éclate de rire, oh non, non, qu’il se rassure, je ne l’ai pas mal pris, j’étais juste curieuse.Voila curieuse, pas jalouse ! – On ne sait jamais, on pourrait entre une tasse de thé et des biscuits, en échangeant des anecdotessur tes prouesses sexuelles. J’éclate de rire en voyant la tête défaite de Dead, je suis ravie de cette rencontre prochaine. – Je ne suis pas sûr d’apprécier, tu sais… – De quoi, que l’on parle de toi ? Tu ne le sauras même pas. Le vampire et moi rions. Je nous préfère détendus comme ça plutôt qu’en froid. Même si tout n’estpas dit, et que nous faisons en sorte d’éviter les sujets qui fâchent, je préfère cette situation à celleque nous avons connue il y a quelque temps. – Je dois vraiment y aller ? Je lance au bout d’un moment, c’est dans trois jours.

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– Je crois. Je soupire. – C’était la première fois qu’on se dégageait une semaine tranquille avec Trent. Oh, le monde estinjuste, j’avais envie de rester chez moi ! Pour ne rien faire. – Je sais, mais tu vas connaître les joies du monde dans lequel je vis. Allez, les Drac sontsympathiques. Je vais envoyer Trenton négocier les derniers détails de l’accord. Tu visiteras Paris. Je n’ai pas l’impression qu’il comprend. La France avec lui, c’était une chose, la France sans lui, etavec une ribambelle de vampires qui se connaissent depuis je ne sais combien de temps, en est uneautre. Je ne suis pas certaine d’être à l’aise. – Je ne vais rester que quelques jours. Ça ne me plait pas d’aller là-bas… sans toi. Je suis habituée àcôtoyer des vampires… avec qui tu es ami, pas de simples « associés ». Enfin, je me doutais qu’unjour où l’autre mon monde devait cesser de tourner seulement autour de vous six. Dead s’approche et dépose ses lèvres sur ma tempe. – La dure réalité Mon Ange, mais ne t’inquiète pas. Ça ira. Rien n’est jamais simple dans cette vie apparemment. Entre ça et… le reste. Je sens qu’il faut que jeme dépêche.

*** – Fais attention quand même. Je souris en levant les yeux au ciel, qu’il ne s’inquiète pas, je vais être bien entourée, lui-même mel’a dit.Entre Trenton et son frère, - que je n’ai pas vu de la journée - ainsi que le troupeau d’hommes vêtusde noir, je ne risque pas de perdre un bras…Je sors de la voiture, le vampire fait pareil, on est sur le tarmac, l’avion qui sert au gouvernement estprêt à partir. Il ne reste que moi, à mettre dedans.Je découvre les deux vampires qui vont m’accompagner au pied de la passerelle, et bizarrement, cen’est pas un regard bleu que je croise - en plus de celui vert de Trenton - mais celui rouge sang deSenan.Je me tourne vers Dead qui porte mes sacs, il remercie le chauffeur.

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– Attends Decease ne m’accompagne pas ? Dead jette un coup d’œil aux vampires qui nous sont familiers, avant de poser mes affaires etm’enlacer.Toi, t’as des choses à te reprocher. – Non mon frère a dû partir ce matin. C’est pour ça qu’il n’était pas là, et qu’il ne répondait pas… – Lui aussi ? Sans prévenir ? Attends ça ne lui ressemble pas… (je vois que Dead détourne leregard) toi tu me caches des choses, Dead… – Chut, ne te préoccupe pas de ça maintenant. Il m’embrasse le front. Non pas de ça ! Il m’a promis de me parler, or là, je vois bien que le départprécipité de son frère n’est pas anodin. – Alors il y a quelque chose (je m’écarte pour lui faire face) parle-moi. Dis-moi ce qui se passe. Je dévisage mon amant. Monsieur a décidé, le jour de mon départ de faire des cachotteries et jedéteste ça. Les yeux bleus de Dead me fixent intensément, comme si, de son regard, il pourrait effacerce qu’il me cache et m’ôter l’envie de savoir. Sauf qu’il me connait, il sait très bien que je ne suispas du genre à lâcher l’affaire même si je suis sur le point de partir.– On pourra en… Ah non pas de « on en parlera plus tard », je ne veux pas avoir de doutes en partant. Decease neserait jamais parti sans me donner une explication lui-même si ce n’était pas… important.Et je pense que ça l’est. – Non ! Maintenant ! Pourquoi ton frère a dû partir ? Pourquoi tu ne me le dis que maintenant ? Dead,je te préviens si je l’apprends par moi-même… Mon vampire s’approche de moi, il passe à nouveau ses bras autour de ma taille et me serre contrelui. Han, il m’énerve en faisant ça, à tenter de me distraire avec des cajoleries, je ne suis pas unchaton ! – Dead ! Je le menace. – Je ne veux pas m’énerver avec toi avant ton départ. Decease est en Europe pour régler des affairesurgentes, et avant que tu me demandes, il n’y a que lui qui peut caresser dans le sens du poil ceuxdont il faut s’occuper avec délicatesse. Ne te préoccupe pas de ça. – Il est en France ? – Non, mais il est parti pour quelque temps, je pense.

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Je soupire, quelque temps ? Ce n’est pas rien alors. Je le regarde d’un mauvais œil, il s’attendait àquoi ? Que je ne bronche pas en voyant l’absence de son frère ? C’est mal me connaître. – Faith ? – Quoi ? Ma voix est tranchante. Je suis peut être stupide à vouloir sans cesse des explications, ne serait-ceque quelques mots, pas besoin de détails, mais Dead… sur certains sujets, continue de ne pas meparler. Il ne change pas ! – Si je ne peux pas te parler, c’est… Toujours la même histoire. – Que tu ne peux pas j’ai bien compris, mais permets-moi de douter, à présent, je doute à chaque foisque tu me dis je ne peux vraiment pas te parler, j’imagine, toujours le pire, j’ai beau être patiente cesderniers temps parce qu’on a dit qu’on faisait comme ça, mais c’est loin d’être facile. Je tiens à tonfrère, si je suis pénible, c’est que je veux m’assurer qu’il ne lui arrive rien. J’aurais aimé lui dire aurevoir par exemple ! Mais bon, vous ne fonctionnez pas comme ça les Creaving. – Je sais, mais bientôt tout sera différent. Tu sauras ce qui se passe et… – Et j’espère avoir assez de courage et de patience encore pour rester Dead. Je ne dis rien, mais tousses non-dits me pèsent. Je t’aime, mais dans ce genre de situation (je passe ma main sur sa jouerâpeuse) tu me fais chier. J’ai hâte d’arriver au jour où je saurai tout crois-moi, et ce jour-là, c’estmoi qui te ferai des cachoteries ! – Les choses seront différentes. – Sois-en certain. Le vampire éclate de rire, s’il sait être entêté moi aussi. – Je n’en doute pas. (Dead me regarde longuement) Tu vas me manquer mon Ange, c’est toujoursplus simple d’être celui qui s’en va. J’imagine très bien ! Je ne cache pas ma joie c’est enfin à son tour de m’attendre, j’ai passé plus desix mois à faire la même chose.Je suis méchante. – Je ne pars que cinq jours, toi lorsque tu t’en vas c’est pour DES semaines. Et puis j’aurai du temps,je pense.

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– Mais moi c’est moi. Quand c’est toi… (il se penche pour chuchoter à mon oreille) il faut quej’arrête je vais devenir super-protecteur. Je n’aime pas l’idée que d’autres vampires de ma pointurepassent du temps avec toi… sans moi. – C’est bon Monsieur le Président peut-il la lâcher ? Non parce que le pilote ne va pas nous attendretrois heures. Trenton nous interrompt avec impatience.Il me fait signe de me bouger les fesses. À près tout, plusieurs heures nous attentent avant d’arriversur le sol français, autant partir vite. – Appelle-moi lorsque tu arrives, conclut Dead. – Si j’ai le temps, et si tu décroches. – Tu auras le temps, et je décrocherai. De plus j’aurais aimé venir, revoir la France comme pendantnotre voyage, la dernière fois le sol français n’avait pas le même goût. Mais bon, je suis un hommeimportant, les affaires m’attendent ! Je regarde le vampire refermer la veste de son costume en prenant un air supérieur, qui a l’avantagede détendre l’atmosphère.Je me mets sur la pointe des pieds et dépose mes lèvres sur les siennes, si je pensais m’arrêter là, cen’est pas au goût du vampire, qui prolonge notre baiser en venant caresser ma langue avec la sienne.Je sens un désir profond naitre dans le creux de mon ventre.Je le repousse gentiment avant de regretter mon départ et de tout annuler. – Je t’aime, je conclus contre sa bouche. – Souviens-t’ en. Quel culot ! Ce serait plutôt à moi de lui dire ça. Je n’ai pas connu les cuisses de toutes lesFrançaises. OK je dois exagérer.Je dois afficher un regard assassin, lorsque Dead me répond. – Je plaisante, je t’aime aussi. Mon amant caresse du bout des doigts l’alliance que j’ai autour du cou, il est toujours très sérieuxlorsqu’il la voit. Pour le voyage, et lorsque je suis en comité restreint, je ne la cache plus.Je ferme les yeux, rassemblant le peu de courage qui me reste et me détourne du vampire, pourmarcher en direction de l’avion. Celui réservé aux déplacements « Présidentiel ». C’est le même quelorsque je suis partie en France, la dernière fois.Senan me fait un signe de tête en me voyant et m’aide à monter. Un vent froid se lève, cette petite bisem’est familière.

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– Tu vas droit à la rencontre de ceux qui t’apporteront le malheur. Je me fige, la main dans la paume de Senan, ce dernier fronce les sourcils. – Faith ? Ça va ? Tu es pâle. Cette voix.Je l’ai entendue la première fois dans l’Église. La peur qui tente de s’installer en moi est viterepoussée par ma raison. Il faut que j’arrête, mon esprit me joue des tours. – Tout va bien Senan. Le vampire hésite quelques instants avant de hocher la tête.Nous pénétrons dans l’avion, je le dévisage d’un œil, c’est bien qu’il soit là, on va pouvoir parler decertains détails.J’ai la boule au ventre lorsque les portes se ferment, je ne sais pas ce qui m’attend, et ce que je laissea l’air de ne pas se porter mieux. Quand est-ce que j’aurais la certitude que je peux détourner leregard deux minutes, en sachant que les choses iront bien pour une fois ?

***

Je sors de la contemplation de mon bilan d’étude sur la santé des humains dans les grandes villes,ceux à la « campagne » s’en sortent nettement mieux, les lois de Campbell n’ont pas l’air d’avoir étécorrectement respectées par les vampires qui dirigeaient les États du centre du pays. Cette nouvelleest bonne. Les dégâts sont moins importants, ce qui veut dire, moins de boulot pour nous.Je n’ai pas pu sortir la bible et je le regrette, j’aurais pu avancer et terminer sa lecture pour de bon,mais le destin comme à son habitude a décrété que ce n’était pas encore le bon moment.Je regarde Senan s’étirer sur son siège, visiblement mal à l’aise, il n’a presque pas parlé, même àTrenton, ce qui l’a surpris. Il doit se demander ce qu’il a.Je me lève de mon siège lorsque je constate que Trent dort et qu’il ne nous dérangera pas. – Tu ne dors pas ? Senan se tourne vers moi, il a l’air épuisé pourtant. Instinctivement, il se redresse et reprend un airimpassible.Je me suis souvent demandé ce que Queen peut lui trouver, il fait si froid en apparence, si peucommode… mais il cache bien son jeu. – Non, je ne dors pas beaucoup. Comme la plupart des vampires. – J’en connais un qui arrive à faire des nuits de huit heures lorsqu’il a le temps. Le vampire me sourit. Un vrai sourire, chose qui est rare chez lui. Sans lui demander la permission,

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je m’assois à ses côtés, Senan se raidit. Qu’il se rassure je ne vais rien faire.Il reprend le fil de notre conversation pour se détendre. – Dead le fait par habitude, je pense, pour faire comme les humains, il prend trois repas par jour,alors qu’un toutes les quarante-huit heures lui suffirait, et encore. Mouais, sa théorie du « certains font comme les humains » ne m’emballe pas. S’il veut, nous pouvonsdébattre de leur nécessité à boire de l’eau où à faire l’amour. Je suis sûre que son avis à ce sujet meferait rire - si je ne connaissais pas sa dernière mésaventure. – Alors, tu ne dors pas parce que tu n’as pas sommeil, ou parce que tu as l’esprit trop occupéSenan ? Il me dévisage longuement, je pense qu’il tente de savoir si je parle de « l’événement » ou d’autrechose, mais qu’il ne se méprenne pas, je parle bien de Queen. – Donc, tu sais… lâche-t-il au bout d’un moment, je me doutais que tu profiterais de cette virée enFrance pour me brancher sur le sujet, Faith. – Effectivement. Qu’est-ce que tu croyais ? Qu’avec le boulot que j’ai, j’en oublierais de contacterQueen ? Certes ces derniers mois ont été débordés, mais Senan, tu te rends compte de ce que j’aiappris ? C’est mon amie et… Le vampire se tourne vers Trent qui dort profondément. Je pense qu’il veut se soulager d’un fardeau,mais veut être certain que personne d’autre à part moi, ne sache. – Elle est avec Deryck, elle l’aime et… J’ai l’impression que ça compte. Senan m’interrompt en soupirant, j’espère ne pas l’avoir froissé en disant cela. – Tu penses que je l’ignore ? Je le sais tout ça Faith, je sais qu’elle l’aime, qu’elle ne voulait pas leblesser… Mais… elle et moi c’est… (le vampire détourne le regard) c’est moi qui reste lorsqu’ils’en va. C’est moi qui passe la plupart de mon temps libre avec elle. C’est moi qu’elle appellelorsqu’elle ne va pas bien. Je suis son ami et plus que ça, et depuis plus de dix ans.Ce qui s’est produit est une erreur que je regrette, parce qu’en ayant fait ça, je l’ai perdue. Je savaisqu’il y avait de l’ambigüité, j’aimais cette relation « étrange et dangereuse », je ne pensais pas qu’unjour on franchirait la ligne. Une telle sincérité venant du vampire me surprend. Mais la relation entre Queen et Senan esttellement… étrange.Je me redresse sur mon siège, soudainement mal à l’aise moi aussi. – Vous en avez discuté ? Enfin… j’ai du mal à comprendre. Ce ne sont pas mes affaires, mais… c’est

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mon amie, et je ne peux pas la laisser aussi mal. Queen a besoin d’aide Senan, elle est visiblementperdue et effrayée. Elle ignore ce qu’il va se passer si… – Je sais Faith, je ne sais pas ce qui va se passer lorsqu’elle rentrera. Ce que je sais, c’est qu’elleaime son mari, un mari qui n’est jamais là. Deryck est un mec bien, je l’apprécie, il est comme monfrère, on a traversé les siècles ensemble avant qu’il ne la rencontre… mais, il n’est pas Dead. Tonmari prend du temps pour toi. Même en dirigeant ce pays. Ça s’est passé c’est tout. Et tout ce que j’enretiens c’est que ça va mettre la merde pour une nuit. Une fois. La plus merveilleuse nuit de ma vie etje perds la femme que je désire depuis des années. La confidence du vampire me fait mal au cœur, je savais Senan plus tendre qu’il ne le montrait, maisje n’imaginais pas qu’il était aussi attaché à Queen et que l’idée de lui avoir fait du mal le bouleverseautant. – Tu… l’aimes ? Je demande d’une voix tremblante. – Ça ne se voit pas ? Tu as ta réponse Faith, depuis le début, tu as vu ce que les autres refusaient devoir. Ce qui les arrangeait. Je m’apprête à répondre, lorsqu’il me coupe la parole. – Non, laisse tomber, ne dis rien, il ne se passera plus rien. Et même si on pouvait, on ne peut pas, etc’est une histoire de sang. (Senan lève ses yeux rouges vers moi) Queen va avoir besoin d’un soutien,mais cette fois-ci, je ne pourrai pas l’aider. Je l’aiderai, qu’il ne s’en fasse pas. – Tu vas faire quoi, toi ? Je finis par demander. – Faire ce que je fais, aller et venir pour tenter d’oublier, et peut être que dans quelques années,Queen se sera pardonnée et nous pourrons à nouveau être amis… mais tout aura changé ce jour-là.J’aurais aimé être plus fort et ne pas succomber. Sans réfléchir, ma main vient se poser sur la sienne.Un petit geste, rien comparé à la douleur qui doit le faire souffrir, mais un premier soutien peut déjàcommencer à réparer ce qui fait mal. Senan serre ma main en fermant les yeux.J’aurais aimé lui dire que j’étais désolé pour lui, mais à quoi cela aurait servi si ce n’est le fairedavantage souffrir ? À rien.

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Chapitre 16

Oh douce France !

Finalement, je déteste la position de Dead, je déteste le vampire avec qui je vis, même s’il m’aime etvice-versa.Je suis énormément stressée, autant que la fois où j’ai franchi les portes du QG, je n’aime pasl’inconnu, et à présent, je fonce vers l’inconnu. La France, ses femmes, ses dirigeants, je ne connaisrien d’eux, ce n’est pas le petit résumé que Trenton m’a fait dans l’avion qui va m’aider.Elles par contre, ou du moins, cette Charlotte Drac, a l’air d’en savoir plus.Je me demande ce que Dead a pu dire sur moi lors de ses précédentes visites sur le sol français, jelui ai souvent répété que si je devais entrer dans son monde, je ne désirais pas le faire dans sonombre, en ayant son nom collé aux fesses, et qu’il ait lui, la réputation d’avoir épousé une ancienneesclave, mais bon… Désormais, j’ignore si notre marché ne va pas me désavantager, aux yeux du monde, Dead est commel’ancien président, un vampire et un dirigeant seul, mais avec une « compagne » non officielle. Je necesse de me demander ce que je fiche ici, puisque je suis « non officielle ».Je m’embrouille toute seule ! J’ai peur que des rumeurs de mariages aient pu filtrer, j’espère que non.Déjà que je peine à m’imposer au sein de l’assemblée, si en plus je dois me battre contre ceux quipenseraient que je suis à ma place seulement pour faire jolie, et pour dorer l’image de mon « mari »,je l’aurais de travers. Je serre les poings tout en marchant, nous sommes arrivés tôt ce matin à Paris, j’ai à peine dormitellement j’étais stressée, le voyage m’a paru long, mon esprit est à nouveau tourmenté que ce soitconcernant Dead, cette bible, cette petite voix ou bien mon beau-frère qui est parti, même Senan etQueen ont occupé mes pensées…Je sens qu’il se trame quelque chose. Un majordome me demande de le suivre jusqu’au bout du couloir, à peine arrivé ici avec Trenton etSenan, on nous a présentés, nos « appartements » et l’heure de nos rendez-vous respectifs ont sonné,

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j’ai à peine pu voir la bâtisse où nous logeons, c’est immense visiblement.Autrefois demeure des Présidents humains, mais j’ai remarqué le luxe qui y régnait et le nombred’humains à leur service.Mais ce n’est pas dérangeant.Dans un silence angoissant, je suis l’humain qui m’explique rapidement l’histoire des lieux, je n’ai pas retenu son nom, mais je le trouve très aimable. – Madame Drac vous attend, elles sont toutes arrivées avec plus d’une demi-heure d’avance, j’ai étésurpris qu’on ne vous ait pas prévenue de ce changement d’horaire. Oui moi aussi j’ai été surprise, et très mal à l’aise. – Elles sont dans l’un des salons français pour parler et prendre le thé. La « réunion » durera troisheures. Ensuite, chacune de vous sera libérée. Je souris en tentant de masquer ma déception que ce « rendez-vous » ne dure pas une heure. L’humains’arrête devant une porte, un son que j’ai du mal à percevoir résonne, je le vois pousser la poignée etentrer.Mon cœur s’emballe lorsque je les découvre toutes, assises autour d’une table basse, dans une piècerichement – et excessivement – décorée, les rires de ses dames cessent, elles se tournent toutes versmoi. J’aperçois une grande brune se lever dans ma direction, elle prend soin de rectifier le pli de sontailleur… oh et elles sont toutes en tailleurs ou en robe. Et moi ?Mis à part ma veste de tailleur noire et mes talons, mon jeans noir fait tache. Je maudis Trenton à cetinstant, lui qui m’a affirmé qu’elles étaient « cool ». – Faith ! Bienvenue ! Je suis Charlotte Drac ! La femme qui se permet ouvertement de m’écrire une lettre en me faisant bien comprendre qu’ellea déjà couché avec mon compagnon. Salope !Elle me tend une main parfaitement manucurée, j’hésite avant de la saisir, ne sachant pas s’il faut quej’aille me laver les mains avant. – Merci de votre… accueil chaleureux. La blonde se met à rire, ouais chaleureux n’était peut-être pas le terme exact, vu les regards froidsque je reçois. Tu parles ! Ils ont l’air vachement accueillant, les Français !Charlotte Drac me présente d’un signe de la main à ses compagnes. – Mesdames, je vous présente, Faith Wilkins, dirigeante de l’association et du ministère des droits del’humain, compagne et future épouse, nous l’espérons tous, du Président des États-Unis d’Amérique,Dead Creaving. Je compte sept femmes, toutes me saluent d’un signe de la main, ou simplement d’un signe de tête,

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visiblement, elles ne sont pas très chaleureuses – elles n’ont plus et elles viennent à nouveau de me leconfirmer –, le luxe qui les entoure me donnerait mal aux yeux. – Faith est une humaine encore, alors ne l’agressez pas. Ne lui passez pas la théière de sang, elle n’enboit pas, mais bientôt elles nos rejoindra… Je la coupe gentiment en donnant mon manteau au majordome qui m’a accompagné. – Je ne pense pas, j’aime ma place d’humaine. Des hoquets de surprise gagnent le salon, j’entends quelqu’un murmurer que refuser l’immortalité estun péché. Je me retiens de rire, visiblement nous n’avons pas toute la même notion de ce qui est bienou mal. – Oh ! Trésor c’est une… nouvelle intéressante. Trésor ? Elle m’a appelé… j’ignore cette remarque sinon, ça va mal se passer.L’embarras gagne les personnes présentes dans la pièce. Je remarque un regard moqueur d’une femmeblonde envers Charlotte Drac, d’autres se retiennent de rire. Je me sens soudainement à l’écart. Maisje ne changerai pas mes opinions pour m’en faire des copines, elles affichent peut-être fièrementleurs crocs, je ne partage pas leur point de vue.À mes yeux, l’un des pires défauts d’un vampire est son inhumanité, il oublie trop vite qu’avant d’êtreun suceur de sang, son cœur battait, il vieillissait et était plus réceptif aux choses de la vie. La pièceet remplie d’un calme inquiétant et qui nous met toutes mal à l’aise, seul le bruit de la vaissellerésonne. – Parfait, euh… Faith, on va faire les présentations si vous le voulez bien ? Je vous présente,Marjorie Bastide, épouse d’Henry Bastide, Président et chef de l’Europe Franco-Anglo-allemande. La fameuse blonde aux regards niais. Elle me salue de la tête tout en replaçant une mèche de sachevelure impeccable.C’est donc elle la deuxième Madame Europe, on dirait plutôt une poupée Barbie qui n’est là que pourfaire joli.Elle me montre une autre blonde, au regard azur et visiblement très jeune – en apparence toujours –cette dernière est la seule à me sourire sans se forcer, j’apprécie le geste. – Voici Carmela Galluci épouse d’Antonio Galluci, il dirige la partie italienne, ainsi que quelquespays du nord de l’Europe. C’est peut-être avec lui que Decease fait affaire.Charlotte se tourne vers une grande brune à la peau autrefois bronzée. Une chevelure noire boucléeimposante, ses yeux couleur charbon ressortent avec la robe beige qu’elle porte.

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– Maria-Helena Rivera, épouse de Rivera Roi d’Espagne depuis plusieurs années déjà, sa famillefait partie du trône princier depuis des décennies, mais en raison de notre supériorité avant leChangement, ils n’étaient pas acceptés. Le frère de ce dernier, qui n’a pas d’épouse, dirigel’Amérique du Sud. Les trois dernières femmes qu’elle me montre, ont l’air très strict.L’une des trois a la peau mate et des airs de princesse Orientale, l’autre est rousse, la quarantaineavec des taches de rousseur sur ses joues blanches.La dernière est la plus « âgée » physiquement, ses cheveux ont pris une couleur plus claire, les traitsde son visage sont marqués par les étapes de la vie. – Et pour finir, Dema Zahir compagne du dirigeant du continent Africain. Paige Wallis épouse dudirigeant australien, et Sierra Tremblay épouse de Monsieur Tremblay dirigeant par alliance et parprocuration du Canada, état diriger et supervisé par Creaving. La plus ancienne ne m’accorde même pas un regard, elle reste concentrée sur sa tasse de thé, parcontre sa langue ne reste pas figée, lorsque je prends place sur le fauteuil qui m’est réservé en faced’elle - à la droite de Charlotte Drac - qui s’assoit à son tour, en prenant soin de ne pas froisser sajupe.Quelques minutes passent avant qu’on ne s’adresse à nouveau à moi. J’ai même le temps de savourerla vapeur que dégage mon café. – Mademoiselle Wilkins, vous n’êtes pas mariée alors ? Lance madame Tremblay. Je souris en tentant de faire bonne figure, j’ai remarqué qu’elle avait appuyé sur le « Mademoiselle ». – Non, effectivement, je ne suis pas mariée. – C’est un peu… instable pour quelqu’un qui a autant de projets que vous. L’exemple même de lastabilité, c’est de diriger un pays aux côtés de son époux en étant mariée, renchérit l’Espagnole, je lareconnais à son accent. Je relève qu’elles ont commencé avant moi, et que ma venue, mes actions étaient le principal sujet dediscussions. Je regarde d’un œil la maitresse de maison qui préfère ne pas me prêter attention, j’endéduis que sa lettre « amicale » était plutôt un moyen de me faire venir ici pour les distraire. À croire que ma venue au gouvernement a fait ses vagues et pas que chez les hommes… Je puise enmoi le courage d’affronter les prochaines remarques, qui je sens, ne vont pas être des plus aimables.C’est la première et dernière fois que j’accepte ce genre de connerie, je savais que ce n’était pas unebonne idée je le sentais. – Je ne pense pas que la première chose que le peuple américain nous demande soit d’être mariée, etla priorité aujourd’hui aux États-Unis.

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– Elle parle comme son compagnon, c’est charmant. Marjorie Bastide fait rire le petit attroupement de Barbie. Je tourne mon café, tout en essayant de mecalmer pour leur répondre. – Je parle comme il est de coutume de parler chez moi, je renchéris. – Les Américains n’ont pas le même sens des valeurs que nous Européens. Elle insiste décidément. – Je me répète, mais je ne vois pas en quoi… – Et vous comptez faire quoi à présent ? Charlotte nous a dit que vous aviez des fonctions importantesau sein du gouvernement, mais, en avant cela, vous étiez une esclave non ? Votre but était de mainteniren vie un membre inestimable de notre Race, qu’est Dead. Je me mets à rire nerveusement, celle-là j’aurais dû la prévoir. J’ignore le pincement au cœur qui megagne, le jugement qu’elles apportent sur cette partie-là de ma vie me touche.Elles ignorent ce qui s’est passé, comme elles ignorent ce que Dead a fait pour moi concernant cetancien statut de ma vie. – C’est quand même une très belle preuve d’intelligence de la part de Dead de tomber amoureuxd’une humaine et de lui donner autant d’importance. Mon mari s’étonnait de voir qu’il a réussi àcalmer les plus grandes tensions existantes, en l’espace de quelques mois. Maintenant, en sachantqu’il s’unira certainement avec une humaine… Je pose ma tasse sur la petite table devant moi, en foudroyant du regard l’Australienne, qui n’émetplus le moindre son. – Je vous ai offusqué très chère ? Renchérit-elle, un peu moins sûre d’elle. J’inspire et tente de répondre sur un ton neutre bien que la colère m’a déjà gagné. – Je pense que nous n’avons pas la même vision des choses. Permettez-moi de vous dire que vousn’êtes nullement au courant de ce qui se passe chez nous et des raisons qui me poussent à occupermon poste. – Certes, mais nous allons traiter ensemble, le monde de la politique dans lequel nous vivons estpetit, et apprendre à vous connaître est notre principal sujet aujourd’hui. Je souris ironiquement à ses derniers mots, apparemment, elles ont déjà l’air de me connaître.

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– Non surtout ne vous embêtez pas, je pense que vous en savez assez sur moi, si ce n’est plus.Passons au prochain sujet c’est préférable. Madame Tremblay tente de renchérir, mais Charlotte Drac va plus vite qu’elle, je pense qu’elle acompris que je n’étais pas du genre à sourire pendant qu’on me refait le portrait.Cette dernière va pouvoir aller se faire voir gentiment, en ce qui concerne sa prochaine amitié avecmoi. – Au fait ! Cela me fait penser ! Ninel m’a demandé de l’excuser, son absence est due… Je fronce les sourcils, en tentant de me rappeler qui est Ninel et si son prénom est déjà sortie deslèvres de la Française. – Charlotte, je pense que notre invitée n’a pas compris qui était Ninel, lance Madame Tremblay avecson fort accès canadien. L’hôte se tourne vers moi, prenant un air offusqué très exagéré, elle pose sa tasse devant elle. – Oh ! Faith chérie, navrée, je n’ai pas l’habitude d’expliquer les choses ! Je me retiens de lever les yeux au ciel lorsque j’entends le mot « chérie », je suis la chérie depersonne, je n’autorise même pas mon amant à m’appeler ainsi, alors ce ne sera certainement paselle. – Nous sommes toutes tellement vieilles, comparé à vous trésor, que nous nous connaissons toutes.Ninel est la compagne et l’épouse de l’un des deux dirigeants de Russie et d’Asie. Elle a eu unempêchement, mais elle regrette amèrement de ne pas avoir pu se déplacer pour vous rencontrer,sachez que lorsqu’elle a su qui vous étiez et votre venue, elle était ravie, mais son malheureuxcontretemps… Marjorie Bastide la dévisage du regard, un regard qui en dit long, mais qui surtout l’empresse de setaire.Charlotte Drac ne le remarque pas tout de suite, mais lorsque ses yeux verts croisent les bleus de sonamie, la jeune femme se tait en se figeant, devient plus pâle que d’ordinaire comme si on lui avaitannoncé la pire des nouvelles. Elle sourit gênée et tente de trouver les mots pour la sortir de cetembarras.Le silence soudain de la première dame de France ne laisse personne dupe, moi comprise, et je sensque ce sujet pourrait faire délier des langues. – Pardonnez-moi, mais vous avez dit Russie ? Je tente de relancer le sujet. Grossière erreur de ma part !

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Si j’avais su, je me serais tue et je n’aurais pas tenté d’entamer un sujet voué à l’échec,puisqu’ensuite, je n’ai plus eu le droit « de l’ouvrir ».Charlotte Drac à l’air de vouloir passer à un autre sujet, j’ai rapidement compris qu’avec ces femmesvampires, leur but est de parler le plus possible, établir le plus rapidement des dates de rendez-vouset de voyage à l’étranger.Elles sont… détestables.Et moi je me demande ce que j’ai en commun avec elle, je me tue à la tâche, pour éviter de vivre auxcrochets de Dead et de sa réputation, et ses dames n’ont pas l’air d’être dérangées d’être dansl’ombre de leurs compagnons. Je me sens… à l’écart une nouvelle fois. Elles parlent de sujets que je ne connais même pas et ne me donnent pas envie de m’y intéresser,comme savoir quel styliste italien sera à la mode cette saison ou bien quel vin servir lorsque l’onreçoit à Noël, ce ne sont pas mes principales activités.Elles parlent peu de leur pays, je pense surtout que cette réunion « légendaire » est un prétexte pourqu’elles se réunissent toutes.Ce rassemblement a l’air d’avoir perdu toute son importance et j’en suis navrée, déçue aussi. Je m’attendais à parler de diverses actions faisables au sein d’un pays, de la façon dont elles ont gérédans l’intimité, le fait d’être une « Première Dame » ; leurs fonctions m’auraient intéressé aussi.Mais apparemment, mis à part être des « pute de luxe », elles ne font pas grand-chose d’autre.Au bout d’une heure et demie j’apprends qu’elles ont toutes été transformées la première année deleur union.Elles ont toutes (ou pratiquement) un amant, et dépensent des millions dans des collections devêtements ainsi que dans des propriétés, mais le must et ça j’ai adoré l’entendre, c’était lorsqu’ellesont toutes ouvertement avoué qu’elles avaient fréquenté – à mon avis elles, fréquentent toujours – legenre d’établissement devenu illégal en Europe et dans lequel il y a des ventes d’esclaves, lieu quemalheureusement je connais trop bien, puisqu’on m’a vendu à Louis par ce procédé. J’en ai des frissons de les entendre parler et mon malaise s’accentue un peu plus chaque minute,lorsque je remarque leurs regards en coin, j’ai bien compris que j’étais la « tare » de cette tablée, laseule « soit disant » non unie, humaine et refusant d’être transformée.Je les écoute d’une oreille, préférant cogiter en moi-même, plutôt que d’entendre leurs conversationsinutiles. Charlotte Drac a bien dit Russie ?Je jette un regard vers la vampire, ma soudaine attention à son égard à l’air de beaucoup la déranger,à mon avis, elle vient de faire une énorme gaffe.Et sa réaction gênée me dit qu’elle s’en mord les doigts. Reste à savoir pourquoi.

***

– Bon sang, Faith, tu verrais ta tête !

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Je dévisage Trenton, en fermant la porte du salon que je quitte enfin, trois heures c’était long. – Ça ne va pas ? Renchérit le vampire en me voyant m’éloigner sans répondre. Je m’arrête de marcher, lorsque je suis certaine que même leur ouïe de vipère ne m’entendra pas.L’expression que j’affiche, enlève immédiatement tout sourire à Trenton. – C’est rare lorsque je dis ça, dis-je d’une voix tremblante, je ne le réclame jamais rien, mais jen’aurais pas été contre un moment seule avec Dead. Je t’avoue être totalement chamboulée par cetterencontre. Les larmes me montent aux yeux, je me suis sentie très seule - à part - comme la bête de foire qu’ellessont toutes venues admirer. – Ça ne s’est pas bien passé ? – C’était… trop bruyant, trop… vampirique à mes yeux ! Trop… tout ce que je ne suis pas. Trenton éclate de rire, avant de reprendre son sérieux et de me sourire tristement. – Veux-tu être un moment seule ? Je peux te conduire à nos appartements, et aller dans ma chambre.Je dirais à Senan de faire pareil, tu pourras souffler loin d’une paire de crocs. Dis-le-moi et jepréviens aussi Aldéric de… J’interromps le vampire, ne sachant pas de qui il parle, ils sont trop nombreux pour ma mémoired’humaine. J’ai déjà oublié les trois quarts des prénoms, des personnes présentes dans ce mauditsalon. – Qui est-ce ? Donne-moi les noms de famille s’il te plait, je n’ai retenu que les noms de famille. – Ah désolé, c’est Drac, Aldéric Drac, il déteste son prénom. Sache que tu seras dans ses petitspapiers, si tu peux l’appeler ainsi. Je ne suis même pas certain que sa conne de femme puissel’appeler ainsi. – Conne ? Tu ne l’aimes pas non plus ? Elle est sympathique pourtant (je me mets à chuchoter) on estchez elle en plus, alors ne l’ouvre pas trop Trenton, sait-on jamais, n’oublie pas que je suis unepompe à sang bien chaud, je tiens à la vie. Ma plaisanterie me fait sourire quelques instants. J’ai vraiment passé une mauvaise après-midi.Trenton passe un bras autour de ma taille, et m’entraine vers les lieux qui nous sont réservés. – Oh pitié Faith, ne me dit pas que cette femme est appréciable ! Ses grands airs et ses manières sont

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insupportables. Je me demande comment un vampire comme Drac peut aimer une femme comme elle. Je soupire, c’est exactement ce que je me suis demandé, dès qu’elle a ouvert la bouche. – Je me demande comment tout le monde fait pour la supporter.Sérieusement Trent, je suis déçue, je m’attendais à avoir une aide des femmes qui ont vécu tout ceciavant moi, mais elles ont l’air d’avoir oublié et de vivre dans un autre monde. Je me suis sentie trèsseule durant ces dernières heures, seule et la risée de la classe, avec leurs regards qui en disaientlong. – Elles sont idiotes ! Mais je t’avoue que je les imaginais plus… accueillantes. Je crois que Deadpensait la même chose sinon, il ne t’aurait pas forcé la main pour que tu y ailles. Mon ami me sourit tristement, je pense qu’il doit s’en vouloir de m’avoir fait des éloges sur desindividus qui ne sont pas mieux que notre ancien gouvernement à nous. Pourtant, je ne pense pas qu’ilpouvait prévoir que ces femmes étaient devenues stupides, suite à la montée du luxe et de leurpopularité. – J’ai envie de rentrer. – Dans cinq jours, le temps de régler certaines affaires. Tu veux contacter Dead ? Je secoue la tête, non, je ne suis pas le genre à aller pleurer dans le giron de mon vampire lorsque çane va pas ; de plus, il serait capable de prendre un avion pour me rejoindre. – Non, je vais aller me coucher et tenter de calmer la migraine qui me gagne. – Tu es certaine ? Dead serait peut-être… – C’est gentil Trent, mais j’ai besoin de souffler. Le vampire hoche la tête, je sais qu’il n’insistera pas, et je l’apprécie pour ça. – Très bien, je te conduis à ta chambre pour que tu ne te perdes pas et ensuite, je vais voir Drac pourlui dire de repousser votre rencontre. A demain, si tu veux bien, ou à plus tard, quand tu le désires. – Entendu. J’accepte le bras qu’il m’offre, nous marchons dans les longs couloirs bien éclairés, spacieux etanormalement luxueux de cette villa.Je suis agacé de cette journée, je n’ai pas avancé dans ma quête d’information personnelle et cevoyage – pour l’instant – ne me sert strictement à rien. La seule information potable que j’ai obtenue,c’est une certaine Ninel, une femme riche qui a l’air d’être très bien placée au gouvernement russe.Ce qui me chagrine, c’est son appartenance géographique. La Russie est censée être éteinte et enmode off depuis des années…Je jette un regard à Trenton qui me parle de sa journée, mon cœur se serre et j’espère ne pas me

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tromper, j’espère que Dead ne me cache pas des choses importantes et que le voyage de Deceasen’est pas en rapport avec cette Russie, miraculeusement ressuscitée.Ils me l’auraient dit si cette surpuissance était à nouveau active non ? Tout le monde le saurait enplus ? Et si ce n’est pas le cas, pourquoi me le cacher ?

*** J’entre, la boule au ventre, dans le bureau que Trenton m’a indiqué, il m’a dit de toquer et d’ouvrir, jem’exécute avec un peu de stress. Non en vérité, je suis morte d’inquiétude à l’idée de rencontrer untel personnage, avec tout ce que je sais de lui.Drac est un vampire puisant, vieux dans l’âge et humble, qui a su mener des actions formidables, pourque les deux races puissent vivre en harmonie.J’espère juste qu’il n’est pas comme sa femme…Le bureau que je découvre est dans les tons sombres, gris bordeaux, comme celui de Dead, il a lestrict minimum et n’est pas dans l’exagération. – Bonsoir Faith. Je reste figée debout contre la porte d’entrée, le regard fixé sur le magnifique vampire qui se retournepour me faire face.Il doit mesurer plus d’un mètre quatre-vingt, est assez musclé, la quarantaine au plus – physiquement– du moins, une barbe inexistante, les cheveux châtain coupé court, et divinement bien coiffé, sesyeux noisette font ressortir ses lèvres et sa peau blanche. Ses crocs sortent lorsqu’il me sourit, unsourire qui a l’air franc, amical, bienveillant – comme le disait Dead – il m’a surprise.Drac contourne son bureau, d’un pas assuré. – J’espère que vous êtes toujours avec moi… Sa voix résonne comme le son d’une contrebasse après quelques décennies d’utilisation, elle estcharmante et chaleureuse ; elle donne envie d’avoir de longue conversation avec cet homme.Il me fait le même effet que lorsque j’ai entendu, pour la première fois, la voix de Dead.Je souris à mon tour en détournant le regard, les joues certainement devenues rouges. Je peux memontrer embarrassée quand je suis confuse ; j’ai dû l’être durant mon union, comme la première foisoù j’ai fait l’amour avec le vampire qui est cher à mon existence. – Navrée, vous m’avez impressionnée. Un rire rauque résonne, j’entends des pas marcher dans ma direction, lorsque j’ose enfin le regarderà nouveau, il cesse de se moquer gentiment de moi.Il vient de tirer une chaise devant son immense bureau, son costume noir aux reflets émeraude lui va àmerveille et lui donne une certaine classe. – Même ma femme ne me dit plus ce genre de choses, je suis flatté de votre franchise. (À nouveau il

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me sourit, je fais de même et j’espère pouvoir me délier la langue) Je vous en prie, asseyez-vous,nous serons plus à l’aise ainsi. Avec une brève hésitation, je traverse le bureau, mes talons sur la moquette font un son creux.Drac lève une main pour se présenter lorsque j’arrive à sa hauteur, je remarque une magnifiquealliance à son annulaire. Dead a la même autour du cou, et je la trouve un peu plus magnifique, àchaque fois que je la vois.Je saisis la main qu’il me tend, sa poigne est ferme, viril comme l’homme qu’il est. – Je suis ravi de faire votre connaissance Faith, appelez-moi Aldéric si vous voulez, j’ai du mal àrester protocolaire avec une femme aussi jolie que vous. J’ai apprécié que vous acceptiez de merencontrer avant votre départ, je voulais connaître la femme de mon ami. – De même, vous êtes un individu connu dans mon domaine. Le vampire a l’air d’apprécier mon « compliment » qui n’en était pas un, et galant, m’aide àm’asseoir, puis part s’installer sur son fauteuil en face de moi. J’ai toujours le regard braqué sur sabague. C’est stupide, mais je m’accroche à ce qui me fait me souvenir de Dead quand il me manque. – Dead doit certainement avoir la même. Je me fige quelques instants, le temps pour moi de comprendre, où il veut en venir. – La bague ? Oh non, nous ne sommes pas mariés, j’ai dit non. Drac se met à rire, il croise les doigts, s’appuie contre son siège, tout en me dévisageant longuement. – Ce n’est pas ce que j’ai remarqué lors de son dernier séjour. Même autour du cou, à travers unesimple chemise, un anneau comme celui que nous portons se voit, surtout lorsque l’on possède desyeux de vampires. Je souris gêné qu’il l’ait remarqué. – Alors vous savez. – Je sais, mes félicitations Faith, je suis persuadé que vous êtes la femme idéale pour vivre aux côtésde ce vampire. – J’espère. – Voyons une humaine aux pouvoirs aux États-Unis ? Vous ne pourrez qu’apporter une dose defraicheur à ce pays qui brûle depuis tellement d’années. L’avis d’un humain est important pour laconstruction de ce monde. Votre avis d’être vivant et vieillissant, si je peux me permettre, nouspermet à nous - être inchangés et morts de l’intérieur - de pouvoir évoluer, d’apprendre de noserreurs. Au fil des siècles, nous prenons la poussière et parfois, nous ne voyons pas tout.

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Je suis étonnamment surprise de la vision qu’il a sur sa race, en même temps, c’est logique étantdonné tout ce qu’il a fait. Mais entre le savoir et le voir, c’est totalement différent. – Nous avons tous été témoins des usages de monsieur Campbell. – Parfaitement, Campbell est la preuve d’une erreur monumentale, il nous a prouvé que n’importequel vampire n’est pas insurmontable. Si nous voyons Dead, tel qu’il est, à armes et à populationégale il aurait pu empêcher le coup d’État par Campbell, mais heureusement, ce temps est révolu et ila repris la place qui lui était due. Je l’écoute avec attention, il s’exprime très bien, très harmonieusement, les mots glissent tous seuls.C’est agréable de voir quelqu’un dans ce pays, parler naturellement, sans exagérer les choses. – Je m’exprime trop peut-être ? Ou bien trop (il fait un geste de sa main) protocolairement ? Je suis soudain embarrassée. Mon silence a dû lui faire croire qu’il m’endormait. – J’ai plus l’habitude des vampires qui disent des injures, et parlent à la mode du vingt et unièmesiècle. – Et ces vampires-là vivent avec leur temps, c’est bien. J’aimerais faire pareil, mais ma femme aimele protocole, l’ancienne façon de vivre, trois siècles et demi que nous sommes unis et elle n’a pasavancé. Son côté très français et l’étiquette a du mal à lui passer. Vous avez dû remarquer qu’elle esten jupe ? Elle ne porte que ça. Je me mets à rire, oh oui ce vampire est très lucide, même si sa femme n’est pas dans mon cœur, je nevais pas la dénigrer, on m’a appris les bonnes manières. – Je ne l’ai vu qu’une seule fois depuis trois jours. – Ça vous a suffi, je comprends. Je ne sais plus où me mettre, peut être que j’ai parlé à voix haute ou que ce vampire possède desdons comme Dead. – Ce n’est pas… – Ne vous inquiétez pas, je connais ma femme. (Nous nous regardons quelques instants, il m’examinecomme s’il tentait de m’analyser, ses yeux dérivent vers mon sac à main posé sur mes genoux, jepense qu’il a vu la bible c’est pour ça qu’il ne dit plus rien) je vraiment suis ravi que vous ayezaccepté de me rencontrer. – Je me voyais mal refuser. – Vous auriez pu rencontrer un inconnu seul ; sans avoir son vampire à portée de mains, c’estcourageux, je dois vous avouer que c’était un défi, je voulais savoir quel genre d’humaine vous étiez.

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Je comprends mieux pourquoi vous vous êtes unie à un vampire comme Dead, il ne pouvait quetomber sous votre charme. – Je me dis que j’ai de la chance. – C’est lui qui en a surtout. Une femme aussi belle et qui s’intéresse vraiment à la politique, aufonctionnement du monde, c’est beau… – Je ne suis pas le genre à vivre à la maison. – C’est ce que j’ai remarqué, mes collaborateurs qui ont eu la chance de travailler avec vous m’ontbeaucoup parlé de votre engagement et des changements considérables ; ceux que vous désirezentreprendre pour la communauté humaine. C’est énormément de changements en si peu de temps.Mais c’est très bien. Je souris, heureuse que quelqu’un le remarque, les femmes que j’ai rencontrées peu de temps avantlui, n’avaient pas l’air de partager mon point de vue. Ce qui me désole. – Vous ne comptez pas me décourager n’est-ce pas ? – Non, évidemment que non, je suis l’un des premiers à vouloir que l’Amérique s’en sorte commenous. Et si notre Alliance peut nous permettre une avancée dans le monde devant l’Alliance afro-australienne, et devant le continent asiatique, je suis pour… À nouveau, je me fige en entendant la référence faite à l’Asie, même lui en parle c’est que… Je tentele coup et me lance.Au pire, il fera comme Dead, il ne me répondra pas. – Une Alliance Afro-Australienne ? Et l’Asie ? Drac me jette un coup d’œil, effectivement, je suis observatrice, je sais avoir l’œil et l’oreille quandil faut.Le vampire hoche la tête, apparemment satisfait de ma question. Je le vois jeter à nouveau un coupd’œil à mon sac. – Ce n’est pas encore officiel, mais il se pourrait que les deux continents veuillent s’allier. Deshistoires de dirigeants pour se protéger. De plus l’Asie peut revenir à tout instant, mais ça... – À tout instant ? – Vous êtes bien curieuse. – Vous l’êtes aussi, vous scrutez mon sac malencontreusement ouvert. Drac lève les mains en signe de défense. – Navré j’ai toujours eu l’œil. Je peux ? (je fronce les sourcils) la voir, cela fait des années si ce

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n’est des siècles que je n’ai pas vu un exemplaire aussi ancien. Je suis surprise qu’il ait remarqué la bible.J’hésite, avant de la saisir et la lui tendre, c’est bien le premier qui a l’air si « heureux » de la voir.Drac la prend dans sa main, il la regarde avec admiration, ses yeux brillent d’émotion. – Dead vous a appris la langue ? (je secoue la tête, il l’ouvre et répond à sa question) … ah vous enavez une traduction. Dead ? Je souris, disons que… – Un… ami. – Louis peut-être ? Le nom de mon ancien « maitre » me glace le sang, pourquoi me parle il soudainement de lui ? Je suistroublée. – Pourquoi Louis ? Louis n’est qu’un bras droit de Dead, il a certes de nouvelles fonctions augouvernement, en plus de ses anciennes… Drac me coupe la parole. – Et il a une très bonne mémoire ainsi que beaucoup de connaissance sur notre Race. Je le dévisage, surpris, c’est impossible, pas cet homme, pas l’individu que j’ai connu. – On parle bien de Louis Stanhope ? – Oui enfin, à l’époque, il avait un nom tout aussi français que le mien. Mais c’est un vampire trèscultivé, qui possède des connaissances inestimables sur ce que vous détenez. – On ne dirait pas. – Pourtant c’est le cas. Drac reporte son attention sur la bible, il passe ses doigts sur le papier, en lisant en silence unparagraphe pris au hasard. – Bon sang, le trésor de toute une existence. Je reste sans voix par la qualité de la traduction, c’estparfait. Vous l’avez terminé ? – Non je n’ai pas eu le temps… j’ai… beaucoup de questions, beaucoup de travail et peu de temps. – Et Dead en fait des mystères ? Même moi je ne sais pas tout, c’est un homme très secret. Mais si jepeux me permettre, je vous conseille d’aller voir Louis. Lui pourra vous aider je pense, il est celuiqui m’a raconté, avec beaucoup de détails cette histoire, c’est un très bon orateur.

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– Je n’en doute pas. Il a d’autres talents aussi, mais moins glorieux, des talents que ce vampire ne doit pas connaître. – Vous avez eu des conflits avec lui ? demande Drac en souriant. – Cela se voit tant que ça ? – J’aurais du mal à vous dire le contraire, vous souriez ironiquement lorsque je prononce son nom. – C’est une longue histoire. Une histoire sensible dont je refuse de parler avec un inconnu, même si ce dernier me met à l’aise.Louis est une partie douloureuse de ma vie qui cicatrise encore. – Toutes les histoires de vampires sont de longues histoires. Mais j’insiste, si vous avez desquestions, Louis sera votre homme. – C’est sympathique de me le conseiller. Il me regarde longuement, je pense qu’il tente de me cerner, il a bien remarqué ma réticence lorsquenous parlions de Louis. Pourtant, je suis certaine que son conseil, d’aller voir le vampire, pourraitm’aider, mais… ce serait un sacré pas. – Je pense que vous ignorez dans quoi vous êtes lancée, reprend Drac en secouant le livre, et ce quececi va vous révéler, mais faites. – Vous devez être le premier à me conseiller de foncer avec Dead, les autres sont moins emballés àl’idée que je lise ce livre. – Vous comprendrez pourquoi. Je pense que Dead a bien fait. (il se met à rire) si un jour on m’avaitdit que je vous rencontrerais, je ne l’aurais pas cru. – Voyons, c’était forcé (je reprends les mots d’une des femmes) dans le monde dans lequel nousvivons, nous sommes tous une famille. Drac se met à rire, remarquant mon ironie. – Pas forcément, vous savez, Dead n’a jamais été avec quelqu’un comme vous. Il attendait la bonne,il l’a trouvé. Et… jamais je n’aurais cru que la bonne, ce serez une humaine, sans méchanceté. Pourêtre où vous en êtes aujourd’hui, c’est qu’il est vraiment attaché. S’unir à vous est la meilleurepreuve d’amour qu’il puisse vous donner malgré ce qu’il a pu penser durant de nombreuses années. Je rougis, j’ai l’impression de ne pas comprendre tout ce qu’il me dit, ce vampire parle avec

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beaucoup de sous entendues. – Vous êtes tombé sur un sacré spécimen Faith, mais sachez qu’un vampire aussi puissant que Deadne s’unit pas à n’importe qui. (Il me tend la bible que je range dans mon sac) je pense que vous êtesquelqu’un de très intéressant. Je serais ravi de vous connaître davantage, et nous en auronsl’occasion, lorsque le traité d’Alliance sera signé. Le vampire me sourit, il est très sérieux dans ses propos et Dead doit vraiment être heureux ce soir.Je le suis aussi. – Vous êtes d’accord ? Je questionne. – Nous l’avons décidé hier soir. (il marque une pause) Bienvenue dans notre famille Faith, la Franceet les États-Unis d’Amérique sont désormais unis.

Chapitre 17

Compagnon colérique

Enfin rentrée !Je sors de l’ascenseur qui m’offre le spectacle rassurant de mon appartement, les portes de celui-ci

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se referment, je suis claquée du voyage, bien que l’avion soit très confortable, je préfère dormir dansmon lit.Je pose mes sacs à l’entrée et retire ma veste que j’accroche.A cette heure, j’espère que Dead est rentré, je lui ai dit de ne pas venir me chercher, Trenton et Senanont fait leur boulot et m’ont raccompagnée, de plus je franchis mon chez moi sans l’ombre d’uneégratignure.Je me penche pour ramasser mes sacs lorsque j’entends les pas de mon compagnon sur le paquet, unsourire nait sur mon visage. Dead apparait, seulement vêtu d’un pantalon de pyjama qu’il porte bassur ses hanches, son tatouage libre à ma vue, je me fige en le dévisageant, il sort de la douchevisiblement.Mon cœur s’emballe, j’ai la vague impression que la température de la pièce augmente, sous leregard rempli de désir, que me lance le vampire. Une tension semblable à un fort désir sexuels’installe entre nous.J’ai à peine le temps d’avancer que Dead se jette sur moi, je me retrouve plaquée contre le sol del’entrée, son corps puissant sur le mien, il écarte mes cuisses pour pouvoir s’installer entre elles, unrire sincère et amusé sort de mes lèvres, ah Dead !Je suis contente d’avoir succombé à la chaleur lourde et française et d’avoir mis une robe. À croireque j’avais pressenti les ardeurs du vampire. Je ne le repousse évidemment pas, bien trop ravie deme retrouver enfin seule avec lui, il m’a manqué, ça m’a manqué de le sentir en moi.Les lèvres de mon compagnon s’écrasent contre les miennes, je lui rends son baiser brutal etpossessif, une de mes jambes passe autour de ses hanches pour qu’il soit plus près, plus proche.Un hoquet de surprise m’échappe lorsque je sens son érection frotter contre mon sexe. Seul le tissu denos vêtements nous sépare d’une étreinte possessive. Il m’a manqué, et d’après ce que je sens, moiaussi.La main de Dead caresse ma jambe pour remonter vers l’endroit qu’il convoite, il quitte mes lèvreset parts à la dérive de mon cou, je sens ses canines s’allonger. Un gémissement m’échappe lorsqueses doigts vont à la rencontre de la fine culotte que je porte, l’envie de le sentir me tord le ventre, ilcaresse à peine mon intimité, ce qui me frustre. Je le dévisage, je ne suis pas d’humeur à attendre.Dead le comprend et ne se fait pas prier.D’un geste adroit, il baisse son pantalon, son sexe se dresse entre nous, il écarte le dernier bout detissu qui nous sépare et d’un coup de reins, me pénètre profondément. Je m’accroche à ses épaulestout en savourant la sensation de le sentir en moi. Sans me ménager, il commence à se mouvoir entremes cuisses, cherchant le soulagement le plus rapide, une dizaine de jours que nous nous ne sommespas retrouvés ainsi, et rien à faire c’est toujours aussi bon.Mon bassin suit le mouvement de ses hanches, son sexe glisse aisément contre mes parois intimes,dans une sensation agréable et jouissive. Mon dos me fait un peu mal, mais ce n’est pas le plusimportant à cet instant.Je tends le cou pour lui donner un accès, et sans hésitation Dead vient y enfoncer ses canines, jeferme les yeux lorsque la jouissance m’emporte, le vampire boit à ma veine et finit par me rejoindredans les abimes du plaisir.Dead continue de remuer en moi, ce qui prolonge cette étreinte. Il lèche la plaie et s’effondre sur moi,le souffle court, la tête nichée dans mon cou. Je caresse son dos tout en savourant ce moment deplénitude, de calme. Des frissons me parcourent lorsqu’il pose ses lèvres à l’endroit où il m’a

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mordu. Nous restons quelques minutes allongés l’un sur l’autre, Dead finit par s’allonger à mes côtéset me prendre dans ses bras. J’imagine très bien la vision que nous donnons, à moitié nus sur le sol. – Comment tu vas ? Sa voix est rauque, j’éclate de rire en entendant sa question. – C’est gentil de me le demander. – Pourquoi tant de sarcasme, je m’inquiète de savoir comment va ma femme. Je souris en embrassant sa joue. Son regard bleu a encore la lueur de l’excitation, il est magnifique.Ma main caresse son torse, et s’attarde sur son tatouage, j’adore sentir le relief dessiné sur sa peau,lorsque je saurai sa réelle signification, j’espère l’apprécier encore. – Disons que tu te moquais de savoir comment j’allais, lorsque j’ai franchi le pas de la porte et que tum’as sauté dessus. – Je t’ai montré à quel point tu m’as manqué. Oh ça je l’ai constaté ! – Sauvage, faire l’amour à sa compagne sur le sol de l’entrée, c’est… – Très romantique je trouve, comme retrouvailles. – Bestial, j’allais dire. Dead me lance un regard surpris, il me défie de dire que ça m’a dérangée. – Tu ne vas pas me dire que tu t’en plains ? – J’ai l’air ? – Non, effectivement, tu as l’air comblée. Il se penche pour m’embrasser sur la bouche, un baiser tendre, rien à voir avec ce qu’il vient de seproduire, c’est ce que j’aime chez lui, sa possessivité et sa tendresse juste après. – Alors comment va l’humaine qui vient d’égayer ma soirée ? Je soupire et m’écarte de lui, je ne pense pas qu’il s’attende à ce que je lui raconte à quel point cevoyage a été difficile.Je me lève et me rhabille, ma robe bleu nuit est remontée vulgairement sur mes hanches. Je marcherapidement vers la cuisine, pour me nettoyer. Lorsque je reviens, Dead est debout, son pantalon

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remonté, il me sourit. Je vois bien qu’il attend ma réponse. – Je suis heureuse de rentrer, je conclus. Dead croise les bras, il n’est pas dupe, je n’y ai mis aucun enthousiasme. – Ah ! Au son de ta voix, j’en déduis que ça s’est mal passé ? – Tu déduis bien. – Tu veux me raconter ? Je note le sous-entendu, du « puisque tu ne m’as pas averti que ça n’allait pas ». L’idée de luiraconter ce qu’il s’est produit durant mon séjour m’énerve instantanément.Comment gâcher de belles retrouvailles ! – Pour te dire quoi ? Que je suis allé en France, que j’ai rencontré, Charlotte Drac, la femmeinsupportable que tu t’es tapée je ne sais quand, j’ai rencontré sa bande de copines plus occupées parleur nombril que par le conflit racial vampires/ humains. Elles m’ont fait ma fête, avant de se reportersur le sujet des robes avec dentelle et du sang des jeunes humains.Après trois longues heures à me maudire, je suis partie calmer ma migraine, le lendemain, j’ai mangéfrançais en compagnie de Trent, heureusement qu’il était là, parce que malheureusement MadameDrac et Madame Bastide se sont jointes à nous. J’ai rencontré Drac, Bastide étant absent, c’est unvampire très agréable qui a égayé mon séjour. On a discuté et il m’a annoncé l’accord non-officiel etconnu de très peu de monde, la réussite de ton projet d’alliance, félicitations mon chéri. Je commence à m’énerver, et Dead le remarque au son de ma voix. – Ensuite j’ai pu visiter la demeure et le temps de dire au revoir, je prenais un avion direction NewYork. Sinon j’ai appris l’absence de Ninel de Russie, si c’est bien son prénom, mon cerveau a fait letri, elle est la Première Dame du Vampire qui dirige cette partie-là de la terre, tu sais celle dont pluspersonne n’avait de nouvelles, apparemment, ils sont très amis avec les Français. J’ai été ravied’apprendre que je ne rencontrerai pas quelqu’un que je n’étais pas censée connaître. Tu as quelquechose à relever de mon séjour ou on va parler de ce détail calmement ? La pièce devient subitement silencieuse, Dead me dévisage en fronçant les sourcils. – On va se prendre la tête donc ? Renchéris le vampire. – Hum… Je fais exprès d’hésiter pour qu’il comprenne bien mon mécontentement, ainsi que de ma colère quifait subitement surface

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– Je crois Dead, mais c’est bien fait pour toi, tu n’avais qu’à me parler de ce… détail, j’ai eu l’airvraiment stupide devant ces femmes, déjà que je n’étais pas dans leur bonne grâces, parce que je neporte pas fièrement ton nom ni de bague à mon doigt, j’aurais aimé ne pas avoir à demander qui étaitcette Ninel. – Tout ceci n’a pas d’importance. Je me mets à rire, c’est nerveux et ce qui s’apprête à sortir de moi va lui casser les oreilles. Rien n’ad’importance à ses yeux. – PAS D’IMPORTANCE ! MAIS MERDE DEAD APPRENDRE QUE LE CONTINENT ASIATIQUE N’A JAMAIS CESSÉD’EXISTER C’EST IMPORTANT ! DONC JE TE DEMANDE, CHARLOTTE DRAC DISAIT VRAI ? Le vampire ne me répond pas. – DEAD ? – OUI ! L EST BIEN EN CIRCUIT ET ON S’EN MOQUE ! Je me fige, il s’énerve alors qu’il est en tort ! C’est la meilleure ! – Tu déconnes ? Bon sang, mais tu m’as menti à ce sujet… non pardon, tu as omis de me parler de ça– encore un nouvel incident – (Dead lève les yeux au ciel ce qui me fait bouillir) tu recommences àme cacher des choses ! – Alors, dis-moi tout, avant que je m’énerve pour de bon ! J’étais calme, avant qu’il ne me branche sur le sujet, je peux partir au quart de tour quand je suisfatiguée. Je cherche la petite bête, lorsque je suis agacé. – Il n’y a rien. Il se fout vraiment de moi. – Et comment va ton frère ? Parce que de lui non plus, je n’ai pas eu de nouvelles, et ce n’est pas songenre. – Decease est occupé. – Il est en Russie et le téléphone ne marche pas ? Le son de ma voix est sarcastique. – T’es chiantes merde ! C’était un détail tenu secret par l’ancien gouvernement ! Personne ne voulaitsavoir que la Russie et l’Asie ont été déchirées par la guerre civile entre vampires et humains, créantla révolte, dont les plus connus pour ensuite tomber ! Merde, on s’en fout de la Russie !

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– À mes yeux, ça compte. – On ne les verra jamais de toute façon ! Pourquoi prendre le temps de parler de personnes qu’on nerencontrera jamais de notre vie.

– T’es drôle Dead ! ET SI ELLE AVAIT ÉTÉ LÀ ? – OH, CROIS-MOI, ELLE SE SERAIT FOUTUE DE SAVOIR QUE TU NE CONNAISSAIS PAS L’HISTOIRE DE SON PAYS ! – TU M’AS L’AIR BIEN INTIME AVEC CELLE-LÀ AUSSI ! Dead éclate de rire en jurant. – Je n’ai pas couché avec elle, je l’ai à peine rencontrée il y a longtemps, donc on s’en fout ! De plus,ce que fait mon frère est de l’ordre d’affaires importantes… – Où ça ? D’affaires importantes, je pensais que nous étions égaux Dead ! – Tu ne sauras pas. – Tu m’emmerdes ! Tu m’emmerdes à être évasif ! J’en déduis donc qu’il est en Russie. – Arrête-toi Faith, si je ne te dis rien c’est pour ton bien ! Ne joue pas avec mes nerfs ce n’est pas lemoment BORDEL ! – POURQUOI ? Dead explose à son tour, je n’aime pas quand il crie ça me surprend toujours. – PARCE QUE J’AI EU DES JOURNÉES DE MERDE ! CES AFFAIRES ME PRENNENT LA TÊTE ET MA FEMME ME FAITCHIER AVEC DES DÉTAILS PUTAIN ! TU NE PEUX PAS ÊTRE UNE FOIS DANS TA VIE COMME TOUTES CES ÉPOUSESQUI SE MOQUENT DE CE QUE FABRIQUENT LEURS MARIS ? FOUS-TOI DE CETTE PUTAIN DE RUSSIE MERDE !D’AILLEURS SAVOURE CETTE DISCUSSION MON ANGE, PARCE QUE C’EST LA SEULE QUE NOUS AURONS SUR CESUJET ! LA RUSSIE EST UN PAYS MORT OK ? IL NE FAIT EN AUCUNS CAS PARTIE DE NOTRE AVENIR ET TU MEGONFLES À EN FAIRE TOUT UN CINÉMA ! – Tu parles comme un charretier. – Oh mille excuses si j’ai blessé les tympans de Mademoiselle WILKINS ! – Oh c’est petit Dead ! Il me foudroie du regard.

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– Ah ! Parce que tu crois que me prendre la tête sur des détails, pour qu’on s’engueule, ce n’est paspetit peut-être ? – Des détails à tes yeux, des éléments importants aux miens. – Tu es pénible. – Et toi franchement agaçant ! – On est fait pour s’entendre alors ! – PARFAITEMENT ! Je le contourne pour venir m’asseoir sur le canapé. J’entends le profond soupir du vampire, qui vientme rejoindre quelques instants plus tard.Bon sang, ce qu’on peut être idiot parfois !Plusieurs minutes passent – des dizaines qui me paraissent des heures – dans un silence rempli decolère et de tensions, je soupire à mon tour et décide de détendre l’atmosphère, je n’ai pas enviequ’on reste sur cette note négative, alors que la soirée avait bien commencé.De plus j’ai eu les réponses à mes questions – en partie.Fais un effort ! – Tu as fait quoi en mon absence ? Je demande pour apaiser cette tension que j’ai causée et pourchanger totalement de sujet. Non, parce que des fois, je ferais mieux de me taire. Même si je suis en droit de lui parler de toutceci.Dead se tourne vers moi, nous nous dévisageons. C’est ce que je dis, deux idiots. Il semble hésiter àme répondre, comme s’il craignait de m’énerver à nouveau, ce qu’il n’a pas compris, c’est que cesont ses silences qui me mettent hors de moi surtout. – Papiers, interview, réunion, la routine, et je me suis roulé les pouces la nuit parce que j’étais toutseul chez moi. Bref je n’ai pas aimé ne pas t’avoir à mes côtés. Je souris – ce qui est surprenant – en l’entendant parler. Voilà une bonne raison de « réparer » cettesoirée. – Et tu fais quoi ce soir ? – Je m’étais dégagé la soirée pour la passer avec toi… mais si tu as prévu autre chose… Il ne décolère pas aussi vite que moi lui ! – Non c’est très bien.

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– Tu es sûre ? – Certaine. Même si tu m’énerves, j’aime passer du temps avec toi, et je prends le temps que tu medonnes lorsque tu en as l’occasion. Arrêtons de nous énerver pour la soirée, ce serait sympathique. Dead hésite, je le vois au mouvement de ses bras, il secoue la tête, se déplace sur le canapé et vientm’enlacer la taille, nous sommes assis l’un à côté de l’autre, chacun profitant de la présence de l’êtreaimé à ses côtés. – Tu sais toujours comment nous apaiser après une discussion houleuse. Il termine sa phrase en embrassant le haut de mon crâne. – J’ai grandi et appris à être patiente. Même si parfois, j’ai juste envie de te taper dessus en te hurlantde l’ouvrir, j’arrive à me dire qu’au stade de notre relation, se comporter comme une gamine estinutile. – Nous sommes d’accord. Mais j’aime ton côté rebelle mon Ange, il me fait… beaucoup d’effet. Sa main glisse le long de mon dos, elle se montre aventureuse, houlà non Creaving, pas sur ce terrain-là !Je le repousse gentiment, sourire aux lèvres. – Assez, le voyage a été long il est tard et en plus j’ai faim… – Oui de moi. J’éclate de rire. – Tu prends trop d’assurance Monsieur le Président tu sais, je crains pour tes chevilles. Dead se fige, j’arrête de rire. – Qu’est-ce qu’il y a ? – Rien… seulement, tout devient si vrai lorsque les mots sortent de ta bouche. Je n’ai pas l’habitudede t’entendre m’appeler ainsi. – Tu es le Président pourtant Dead, c’est une vérité. – Il y a des fois, où je n’aimerais qu’être ton mari et l’homme… (je lui fais les gros yeux) le vampirequi t’aime.

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– C’est ce que tu as voulu pourtant ? – Exact… mais si je n’étais pas moi, et si je n’avais pas autant de secrets… Je le coupe. – On n’en serait pas là toi et moi, nous ne serions peut être même pas ensemble. Alors c’est unebonne chose pour ça au moins. Pourtant Dead reste perplexe. – C’est pesant, mais on est comme ça. – Exactement. Écoute… on vit une histoire complètement différente d’un couple normal. Rien qu’ennous regardant, nous sommes deux opposés qui s’attirent Dead. Tu es ce qui représente la mort et jesuis ce qui représente la vie. Tu es toute l’histoire et je ne suis qu’une page de celle-ci, tu es un roctandis que je ne suis que la petite fleur fragile qui pousse à tes côtés. Tu es un éternel patient, et jesuis l’impatience à l’état pur. Je pourrais te donner des tas d’exemples, mais l’une des choses quinous unit, c’est l’amour qui nous lie. Il est sincère, qu’importe que tu sois ma différence, etqu’importe qu’en ce moment ce soit dur Dead. Ce qui me fait tenir, c’est que je me dis que si nousrésistons au boulet de canon qui risque de nous tomber dessus, plus rien ne pourra m’effrayer ensuite,je n’aurais plus peur de notre relation complètement ahurissante, (dont des tas de personnes pensentque ça tient du miracle que nous nous aimions). Et tu sais, c’est quand on s’engueule que je me disque, même si tu me fais chier parfois, malgré tout être avec toi, c’est plus important que tout, que tusois Président, vampire, secrets ou pas. Dead me dévisage sans rien dire, ses yeux sont remplis d’émotion, lui si dur, qui ne montre aucunefaiblesse lorsque nous ne sommes plus seuls ; avec moi, il est libre de se comporter comme il veut.Il me montre bien qu’il est surpris de ce déballage de sentiment, je suis réservée, prononcer de sibelles paroles ne m’arrive pas souvent, même lorsqu’il m’a « passé la bague au cou » je n’ai pas sului dire autre chose que « je t’aime ».La voix du vampire me brise le cœur lorsqu’elle résonne dans la pièce. – Ne me quitte pas lorsque tu sauras, je t’en prie. Sa phrase me brise le cœur. – Je ferais de mon mieux, je te le promets. Dead ferme les yeux tout en serrant les poings. Il inspire, se calme, comme s’il venait de vivre uneforte émotion.

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– Tu te rends compte que le roc que tu as en face de toi est complètement bouleversé par ce qu’ilvient d’entendre ? Je lui souris tout en m’approchant de lui. – J’ai cette vague impression… – Tu es tellement plus que ma différence, tu es le point faible que j’ai du mal à cacher, et un jour où tucomprendras que je suis à tes pieds depuis le début… bon sang, on a le chic pour tout gâcher lorsquenous nous retrouvons, mais qu’importe. Il me serre contre lui, contre ce torse imposant qui dégage assurance et protection. Je ferme les yeux en espérant ne pas avoir à le quitter, c’est tellement fort ce qui nous unit un peu pluschaque jour, que pour la première fois depuis un moment, apprendre la vérité me terrifie.

*** Je me demande encore comment mes jambes m’ont traîné jusqu’ici, l’immeuble n’a pas l’air d’avoirchangé, il se situe toujours dans une partie riche de la ville réservée aux vampires. J’ai réussi à mefaufiler pour ne pas avertir Senan de ma sortie, il est tellement dans ses problèmes qu’il baisse sagarde.J’espère que Dead se rendra compte de l’état de son principal garde du corps, il faut qu’il comprenneque son ami traverse une étape difficile dans sa vie. Malheureusement, j’ai l’impression que cettehistoire d’Alliance avec la France l’accapare entièrement.D’une main tremblante j’appuie sur le bouton de l’ascenseur, les portes se ferment, la cabine montelentement.Et cette lenteur me fait ressentir de l’angoisse, comme lorsque je rentrais d’une sortie avec Jacob, le« majordome-garde du corps » de Louis, j’avais cette impression d’aller à l’échafaud, de rentrer versun endroit maudit où la souffrance et la terreur seraient mes seuls compagnes.Et puis il y a eu la rencontre avec Dead et tout a changé, tout change encore, en bien j’espère.Ma vie avait déjà été bouleversée, lorsque je me suis retrouvé à genou sur cette scène, tel un objet envente. J’ai basculé dans un monde dont j’ignorais la véritable existence, un monde sombre et baignantdans les secrets.Le bruit de l’ascenseur me fait revenir à la réalité. Je mets quelques secondes à percuter qu’il fautque je marche en direction de la porte d’entrée.Sans réfléchir et parce que mon cerveau a du se conditionner, je marche d’un pas lent et incertainvers la porte qui cache des semaines de souvenirs douloureux.La main tremblante je me fige, mon rythme cardiaque s’est nettement accéléré, j’hésite à sonner, maraison me dit qu’il est temps de faire machine arrière – pour tout – de laisser tomber et d’attendre lesévénements que la vie a décidé de me faire rencontrer.Après tout, c’est dans la logique des choses ? Pourquoi forcer la main ?

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Parce que tu peux Faith !Un profond soupire sort de mes lèvres et sans me poser davantage de questions, j’appuie sur lasonnette. La boule au ventre, j’attends que quelqu’un vienne m’ouvrir, je prie en silence pour que cesoit Jacob, je sais qu’il est toujours au service de Louis, mais avec les derniers événements dans mavie, je n’ai pas eu la chance de le croiser. J’entends des bruits de pas, suivis d’un clic et d’un courantd’air qui m’indique que la porte s’ouvre, instantanément j’ouvre les yeux, les mots sortent tout seuls. – Bonsoir Louis. Louis se fige en me voyant, il me dévisage l’air surpris de me voir. – Oh Faith je… Ses yeux verts me regardent avec attention, il a l’air extrêmement gêné de ma présence, ce que jecomprends parfaitement, le vampire n’aime pas tellement les surprises, j’en ai fait les frais. – Je ne m’attendais pas à te voir toi, termine le vampire en passant une main dans ses courts cheveuxblonds. Je lui souris un peu embarrassé moi aussi. – Navrée de passer à l’improviste, mais… Pourquoi est-ce aussi dur de parler avec lui ? C’est pourtant moi qui ai pris la décision de venir levoir pour obtenir des explications, sur le conseil de deux « amis ». Je suis certaine maintenant quel’inconnu des lettres parlait de Louis, la seule chose qui me tracasse, est de savoir comment il a suque Drac me parlerait de mon ancien bourreau. Mystère ! Un de plus parmi tant d’autres. – Je t’avoue que je suis surpris (Louis inspire profondément, je remarque qu’il serre fortement lapoignée de la porte) qu’est-ce que je peux faire pour toi ? – Est-ce que je te dérange, tu donnes l’impression… d’attendre quelqu’un. – Je n’attends personne, coupe le vampire. Bien. Et s’il vient de me mentir, j’en suis ravie, je ne veux pas savoir qui Louis pourrait attendre àcette heure.Je regarde ses yeux verts, il fait de même, on doit ressembler à deux idiots, debout dans le couloir,aussi surpris l’un que l’autre de se retrouver ici ou tout a commencé.Je pense qu’il sent la tension et l’inquiétude que je dégage, comme je sens le stress, qui se dégage delui. Louis est toujours étrange en ma présence, je ne peux que le comprendre.Il faut que je me lance, mon bourreau est peut-être ma seule chance de tout comprendre. Hésiter mefait perdre du temps, et d’après l’inconnu (qui en passant est plus que sur les nerfs, ce dernier a l’air

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à cran) le temps j’en ai, mais pas tellement. – En fait Louis je suis venue pour… Durant une fraction de seconde, je me demande s’il va m’aider, peut-être qu’il dira non, il est si…fidèle à Dead depuis leur période de tensions.Tu ne perds rien en demandant.Je sais, mais d’un côté, ça me fait incroyablement chier de devoir demander au vampire qui m’aplongé dans de longues semaines remplies d’angoisses en tout genre, mais s’il est mon uniquechance… – J’ai besoin de toi Louis, de ton aide. (je soupire en entendant ma voix tremblante) j’ai besoin que tum’aides. Louis me dévisage longuement, visiblement surpris une seconde fois.Tu ne t’y attendais pas hein ? Je ne comprends pas moi non plus, à vrai dire.Pensant que le vampire réfléchit à la meilleure façon de me faire dégager, je sens tous mes espoirs devérité s’envoler, j’en veux soudainement à Dead, à l’idée qu’il m’ait laissé « trouver » toute seulepour ne pas trouver – justement.Pourtant, Louis ferme les yeux et s’écarte pour me laisser entrer. – Entre, nous serons mieux dans mon bureau pour discuter. J’hésite une brève seconde, j’entre dans notre passé commun, la dernière fois que j’ai vul’appartement, il m’avait tabassée pour « être certain que Dead m’ai bien donné son sang », de plus,cet appartement abrite les cris, la peur, la douleur physique et morale. C’est le lieu de l’horreur à mesyeux.Et parce que je suis curieuse, et tellement désireuse de savoir, j’avance d’un pas, puis d’un autre, etentre.Qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi Dead !

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Chapitre 18

L’ami qui devient l’allié non désiré

Je ne suis pas bien dans cet appartement, Louis le sait, il est nerveux, comme moi. J’ai une boule à lagorge, je garde les poings serrés, pour ne pas lui montrer à quel point je suis stressée de notrerencontre.Je constate rapidement que rien n’a changé depuis ma dernière visite, l’appartement est toujours aussiluxueux, rien ne traine, tout est impeccable, Jacob fait un travail impeccable.Je suis Louis, dans un silence pesant jusqu’à son bureau que je vais découvrir pour la première fois,la porte restait fermée lorsque j’habitais ici.Nous marchons dans le grand couloir orné d’un long tapis, mes pas sont inaudibles, je dévisagel’imposante stature du vampire qui m’accompagne. De dos, il ne parait pas dangereux, il inspire laconfiance et l’assurance, mais certainement pas la folie.Nous arrivons devant une porte semblable aux autres dans le couloir, si je m’attends à le voir fermerà clé, au contraire, tout à l’air ouvert. Je tente de masquer ma surprise, sa nouvelle compagne estpeut-être plus docile que lorsque j’étais à ses côtés…Je ne veux rien savoir.Le vampire me fait signe d’entrer, je le remercie gentiment et pénètre dans l’antre de Louis Stanhope.À nouveau, je suis étonnée de découvrir l’endroit, tout est sobre, loin du luxe de l’appartement. Enface de l’entrée se trouve un grand bureau en acajou, recouvert de piles de dossiers.Derrière, trois grandes fenêtres donnent vue sur la ville, de chaque côté de nous, se trouvent deuxgigantesques bibliothèques remplies de livres. Je commence à croire que les vampires sont des fanasde littérature, déjà en voyant la collection de Dead…Je souris en constatent que Louis a l’air, lui aussi, complètement débordé par le travail, la pile dedossiers empilés dans le coin salon de son bureau, en dit long sur ses soirées, il doit les passer ici àtravailler. Dead est un bourreau de travail, et visiblement, ses collègues aussi. – Je t’en prie, assieds-toi. Louis m’indique l’un des deux fauteuils devant son bureau, je ne réfléchis pas et pars m’installer. Jepose mon sac par terre et prends place sur le fauteuil en cuir confortable.Je suis Louis, d’un regard méfiant – malgré tout, on ne change pas les « habitudes » – je n’arrive pas

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à oublier que l’homme qui se tient en face de moi a été mon bourreau, mon pire cauchemar.Le vampire défait sa veste de costume gris tout en marchant, puis il s’installe confortablement sur sonfauteuil, en croisant les jambes.Son regard vert perçant, l’un des symboles maitre de mes cauchemars récurrents, m’observeattentivement, j’essaie de me mettre à sa place, il doit se demander ce que fiche ici la principalesource de ses actuels ennuis.Je refoule la panique qui tente de prendre place au fond de mon être, je ne dois pas penser à ce qui apu se produire ici, je suis venue dans l’unique but d’obtenir des réponses, concernant la bible, etsavoir si Drac disait vrai lorsqu’il m’a avoué que Louis était une encyclopédie vivante.La voix du vampire me fait sursauter. – Faith, si tu t’inquiètes de savoir comment cette conversation se finira, saches que tu sortiras de cettepièce entière. Le malaise me prend, aie question discrétion c’est mort. Il a tout de suite deviné que j’étais inquiète,ce qui ne m’étonne pas tellement, je dois transpirer la peur, et avec notre passé commun, il doit biense douter de mon état actuel. – C’est… aimable de ta part de me rassurer Louis. Ce dernier se met à sourire, ses canines sont sorties, je reste figée quelques instants avant de meressaisir. Maintenant que je suis avec Dead, j’ai la certitude – enfin j’espère – qu’il ne tentera rien. – C’est la moindre des choses à te dire si je veux savoir ce qui t’amène chez moi. Ah oui, ma visite-surprise. J’avais presque oublié la raison de ma venue. – Louis, avant toute chose, je tiens à te dire que si j’avais pu, je me serais passée de venir te voir. Un rire moqueur résonne dans la pièce. – Je n’en doute pas, c’est ce qui m’intrigue le plus. Qu’est-ce qui peut autant te motiver pour entrer encontact avec moi, alors que des mois séparent notre dernière entrevues, en tête à tête. Sans lui répondre, je saisis mon sac et sort la bible ainsi que les lettres qu’on m’a adressées, je sensle regard du vampire épier mes faits et gestes, je n’hésite pas une seconde lorsque je pose le livre surle bureau face à lui.Lorsque je lève mon regard vers Louis, ce dernier est figé, comme s’il ne l’avait pas vu venir.Aurais-tu quelque chose à te reprocher ?J’attends une réaction de sa part, je sais qu’elle viendra.Comme Dead, je pense que Louis tente d’analyser la situation, de peser le pour et le contre. Ilsfonctionnent quasiment tous ainsi, ces hommes politiques.Louis se penche pour venir saisir la bible, je ne dis rien lorsqu’il la prend, ses longs doigts viennent

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caresser la couverture rigide, il la détaille avec attention avant de l’ouvrir. Je l’observe feuilleter lespages, il hoche la tête, mais je ne déniche pas l’ombre d’une trace de surprise. On dirait… qu’ilconnait ce livre. Cette traduction.Au bout de quelques minutes de silence, Louis parle enfin. – Qu’est-ce que tu fabriques avec ce livre ? Je me retiens de lever les yeux au ciel, j’ai le droit à cette question, au minimum une fois par jour. Çadevient franchement agaçant à la longue. – Là n’est pas la question. Louis se remet à rire. Finalement, il a vite repris ses esprits. – Si Faith, la question se pose vraiment, qu’est-ce que tu fais réellement avec ce bouquin ? Sais-tuvéritablement ce que c’est ? Je fronce les sourcils, je n’arrive pas à saisir où il veut en venir exactement. – C’est une bible, une bible qui raconte la naissance des vampires. Louis ne me regarde plus, il feuillette le livre comme s’il cherchait un passage. Au bout d’un moment,il s’arrête et me tend le livre. Son doigt pointe un mot précis, je remarque qu’il savait parfaitement oùse situe cet ensemble de lettres, et que le passage en question est presque à la fin du livre, livre dontje suis à la moitié. – Prophétie ? Je lis à voix haute. Avant que je n’aie eu le temps de lire la suite, Louis ferme le bouquin et pose sa main dessus commepour le protéger.Je le questionne du regard, intrigué. Le vampire s’installe confortablement contre le dossier de sonfauteuil, me dévisageant l’air impatient. – Ta bible en est bien une. Mais elle va au-delà d’une simple histoire d’apparition de ma Race surTerre. Je le regarde en tentant de comprendre tous les mots qui sortent de sa bouche. Lui aussi reste trèsvague dans ses propos, c’est énervant. – Tu connais l’histoire de la quête du Graal ? – Oui, je sais que…

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– Non, on ne va pas parler de l’histoire, juste du principe. La quête du Graal est la recherche d’unobjet précis, d’une certaine chose, un élément, on est d’accord. Cette histoire de quête sort dudomaine du mythe, d’une légende. Mais il s’agit d’une prophétie, sommes-nous d’accord ? – Je pense. – Pour faire court, et en aucun cas, que nous soyons d’accord, cette bible à un rapport avec ce que jete dis, je t’en parle uniquement pour te faire comprendre. Il me parle comme si j’étais une gamine c’est énervant. – Donc on parle d’une quête, une recherche de quelque chose dictée par un mythe ou une légendeprécise ? Le passage que je t’ai montré est en rapport. Parce que, ce que tu tiens dans tes mains, vaau-delà d’une simple histoire de création. Les vampires sont sur cette Terre pour une raison bienprécise. – C’est la première fois que je voyais le mot prophétie dans le livre. – On n’en parle qu’après, une fois que les choses se corsent Faith. – Tu es en train de me dire que les vampires mènent une sorte de « quête du Graal » ? Il soupire. – Je savais qu’il fallait que je m’abstienne de donner ça pour exemple. – Explique-moi clairement alors ! Il se met à rire. – Houlà, calmos hein, si toi tu m’expliquais clairement ce que tu veux savoir. Parce qu’entre nous, tun’es pas venue ici pour que je te parle seulement de ça. Qu’est-ce que tu veux ? – Savoir… tout. – Le savoir a un prix Faith. – C’est une menace ? – Non, je te préviens. Je sors à mon tour les lettres que j’ai reçues et les pose sur le bureau pour qu’il les voie.

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– On m’a déjà dit que la vérité avait un prix, je me suis engagée à la connaître, je veux la connaîtreparce que d’après ces écrits (je montre les lettres) je suis en droit de savoir. – Dead est au courant de tout ça ? Que tu fouilles dans… son passé. – Oh t’en fais pas, j’ai bien compris qu’il avait un lien avec tout ceci, je n’ai pas seulement déterminélequel. Mais avoue-le-moi, toi tu sais. – Effectivement je sais. Je sais beaucoup de choses, mais toi, comment as-tu su que j’avais lesconnaissances nécessaires pour t’aider ? Je ne te sous-estime pas Faith, je sais que tu as beaucoup decapacités, mais tout ce que tu possèdes est tellement vague… – On m’a dit que tu pouvais m’aider. – Qui ça ? – Drac. – Ah… – Écoute Louis, je n’ai pas suffisamment de temps libre pour ne faire que chercher. Je ne sais mêmepas par où commencer ni par quoi comprendre en premier. Cette bible est remplie de non-dit, desuggestions, il n’y a rien de concret, tout est flou. J’en suis pratiquement au milieu et j’ignore encorele nom des Premiers vampires, ou même le nombre qu’ils sont, on me livre seulement leur histoire. Je lui montre du doigt les lettres. – Cet homme qui m’écrit, m’a dit que je trouverai des réponses, mais mis à part des questions…Écoute je ne sais pas quoi te dire pour te convaincre de m’aider. – Demande-le-moi. – Tu… – Tu n’as qu’à me dire « aide moi Louis à trouver ». Je t’aiderai. – Pourquoi tu accepterais en fait ? Louis éclate de rire. – Tu ne pourrais pas comprendre. – Si, si tu me l’expliques.

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– Tu n’as pas besoin d’explications sur le pourquoi je t’aiderai, mais uniquement sur cette bible. Pas faux. – Tu ne m’as pas demandé comment j’ai eu cet ouvrage. Ni pourquoi je voulais savoir. Le regard glaçant du vampire me refroidit jusqu’aux os. – Non effectivement. – Pourquoi ? – Parce que je sais comment tu as eu tout ceci, je sais pourquoi tu le fais. – C’est toi qui m’envoies ces lettres ? C’est avec toi que je parle ? Oh bon sang, j’espère que non, devoir la vérité à Louis, ce serait… atroce ! Mais ce serait unerevanche pour le vampire qui en a vu des vertes et des pas mûres, depuis que je suis entrée dans leurvie à tous.Louis me redemande : – Tu veux vraiment avoir une réponse à cette question ? – Oui. – Non, je ne t’ai pas envoyé moi-même ces lettres. Mais par contre, c’est bien moi qui te les ai faitparvenir. – Tu es en train de me dire… – Je sais depuis le début ce que tu fais Faith, et depuis le début, c’est moi qui sert de liaison, avec lapersonne avec qui tu communiques. Je sais que tu as passé un deal avec Dead, que ce deal estcomplètement invraisemblable parce qu’apprendre la vérité… tout le monde est inquiet de taréaction, face à ce que tu apprendras… – Tout le monde ? – Ignore, tu te doutes bien que je ne dois pas être le seul au courant de l’histoire entière entre cebouquin et Dead ? – Donc je vais t’aider à comprendre ce que tu n’arriveras pas à voir seule. Finis cette bible d’abord.

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– Et en ce qui concerne cette prophétie ? – Lis, et tu sauras bien assez tôt pourquoi les vampires sont ici. – Si je te demande quel est le rapport entre Dead et cette bible tu… – Trouve et on en discutera. Pour l’instant tu en es… (il regarde mon marque-page) au moment où ilsse sont retirés de l’existence commune. Puis-je te préciser un élément concernant cette bible ? – Je t’en prie. – Tu vas remarquer que la bible n’est pas un livre commun où tu as une histoire, et un déroulementlogique. (il secoue le livre) Là-dedans, ça ne fonctionne pas pareil. Le livre est divisé en troisparties : l’histoire de la naissance des vampires, c’est ce que tu es en train de lire. Mais ce qui nousintéresse le plus, ce sont les deux dernières, la partie qui raconte l’histoire des Premiers vampires etla dernière, l’histoire de la prophétie et la prophétie en elle-même. Ce n’est qu’en lisant la fin que tucomprendras tout. Reste à savoir si tu sauras faire le lien avec tout. Tu remarqueras que l’auteur decet ouvrage n’est pas généreux en ce qui concerne les explications et les détails, tout compte, il y aécrit le minimum. – Tu l’as déjà lu ? – Oui. – Tu sais tout ? – Oui. – OK. – Nous allons donc travailler ensemble. – Sache que si je pouvais, je ferais autrement. – Je m’en doute. Faith ? – Oui. – Ce qui va se passer doit rester entre nous. Tu ne dois pas parler de notre collaboration à Dead, nimême à Decease, suis-je bien clair ? – Pourquoi ?

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– Parce que c’est ainsi. D’ailleurs, dès que tu as une question, tu demanderas à Jacob de venir techercher en prétextant aux autres une virée shopping ou qu’importe, on se verra et on parlera de toutça. Mais pas un mot sur notre éventuelle « amitié ». Au risque que quelqu’un l’apprenne et que ça se passe mal… – On ne sera pas amis Louis. – Je me doute. Acceptes-tu ma condition ? – Dis-moi que ce n’est pas de ton ressort et que c’est l’homme qui m’écrit, qui exige de me dire ça. – Bien vu. Alors ? Je me lève pour saisir la main qu’il me tend. – C’est d’accord. Ne me fait pas regretter de me tourner vers toi. Le vampire sourit. – Tu n’as pas d’autre option de toute façon, je suis le seul parmi ceux qui t’entourent, qui ait lepouvoir de te parler. – Tu n’es pas soumis au… secret alors ? – Non, je suis l’un des rares, profites-en. De toute façon tu n’as pas le choix. Je serre sa main en partant. J’espère juste ne pas à avoir à regretter ce choix.

*** Je quitte le bureau de Louis après avoir « posé » des rendez-vous. Il me donne trois semaines pourlire les trois quarts du bouquin. Je le savais chiant, il l’est, mais c’est la première fois que je levoyais dans le « feu de l’action », je comprends mieux à présent pourquoi Dead ne peut pas se passerde lui.Louis est quelqu’un d’incroyablement investi, qui a des connaissances surhumaines. Les deux heuresque je viens de passer à ses côtés m’ont clairement fait comprendre qu’il aurait pu me passionnerdans une autre vie, s’il n’avait pas pris la place du méchant à mes yeux.Peut-être que cette future collaboration nous aidera, lui, comme moi, à nous voir l’un l’autredifféremment. On verra, je ne suis sûre de rien, Louis, reste Louis à mes yeux, un vampire violent ettorturé. Même si j’avoue qu’il est un passionné.J’espère qu’il m’aidera réellement, à vrai dire, je n’ai pas pensé une seule seconde, avant de

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l’entendre me parler avec autant de détails, qu’il pouvait avoir un lien avec mon inconnu.J’étais certaine au fond de moi que Dead m’aider, mais qu’il ne voulait pas le reconnaître, cela meconfirme une chose : mon compagnon tient parole lorsqu’il dit quelque chose.Si cette vérité devait me réconforter sur notre futur, elle m’inquiète. J’ai laissé Louis suite à un appel,je marche en direction de la sortie, je sais comment sortir de l’immeuble, j’ai habité ici et Louis n’arien changé.Lorsque j’arrive dans la pièce principale, je me fige en voyant Jacob dans la cuisine. L’humains’arrête d’éplucher ses pommes, il m’accorde un franc sourire. – Bonjour Faith, heureux de vous croiser. Je m’approche du bar et viens m’installer sur l’un des tabourets. – Moi aussi Jacob, je suis heureuse de vous voir. – Comment allez-vous ? Je lui souris, je l’ai toujours beaucoup aimé. – Bien, très bien même, j’ai beaucoup de travail, je n’ai pas de quoi m’ennuyer. Et vous ? – Toujours en forme. Il pose son couteau et laisse baigner dans son saladier la pomme qu’il était en train de couper. Il doitse demander ce que je fabrique ici, après mon départ et les événements qui se sont produits entreLouis et moi. Mais je sais qu’il ne posera pas directement la question. – C’est le travail qui vous amène ici ? Je souris, j’en étais certaine, il a tant de tact, j’adore. – En quelque sorte, je pense que Louis vous en parlera. – Je tâcherai de le lui rappeler. – D’accord. Nous nous dévisageons longuement, un peu mal à l’aise. Jacob a dégagé beaucoup de calme etd’assurance, il baigne depuis si longtemps dans ce monde. Je regarde autour de nous, on dirait qu’ilétait en train de faire une tarte aux pommes. – Vous cuisinez ?

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– Oui, manger détend Monsieur Stanhope. Je fronce les sourcils, j’imagine mal Louis se goinfrer pour se calmer, il userait plus des mains à mesyeux qu’autre chose. – Sa thérapie le rend nerveux, il a besoin de trouver l’apaisement, renchérit Jacob. Sa thérapie ? – Dans la nourriture ? Il va finir obèse, je plaisante. L’humain se met à rire. – Rassurez-vous, il fait énormément de sport. Il a trouvé le moyen de calmer sa colère. Je reste au mot thérapie. Louis suit une thérapie ? – Je peux vous poser une question ? – Allez-y. Je souris, Jacob a été habitué avec moi, je n’ai cessé de poser des questions durant mon séjour ici. – Y’a-t-il eu une autre femme ici ? Depuis mon départ je veux dire… Jacob remue de la tête.Je suis surprise de la réponse, j’imaginais plus Louis se jeter sur une femme lors d’une vente auxenchères pour passer ses nerfs dessus.J’exagère. – Non, plus de femmes depuis votre départ. Monsieur Stanhope a opté pour la thérapie pour soignerses… faiblesses. Votre mari l’aide beaucoup, je pense que c’est grâce à ça que leur relation s’estnettement améliorée. Dead ne m’a pas parlé de tout ceci, je ne lui en veux pas, au contraire, je comprends ; à vrai dire, ilévite de me parler de Louis la plupart du temps. Quoi qu’apprendre que Louis tente de changer,l’aurait peut-être fait remonter dans mon estime. – C’est bien, je conclus. – Oui très. Jacob reprend de découper sa pomme, je pense que je devrais m’en aller, j’ai des choses à faire, tout

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comme lui. Je m’apprête à lui dire au revoir lorsqu’il me rebranche. – Qu’est-ce que vous avez de nouveau à me raconter ? Des tas de choses ! – Le travail, rien d’autre de passionnant. – Je vous en prie, racontez-moi, ça m’intéresse. Je suis touchée qu’il s’intéresse à ce que je fais.Je sors mon téléphone et préviens Trenton que j’aurais du retard. Je vais rester et discuter avec Jacob, comme avant, parler avec un humain me fera du bien.

Chapitre 19

Proche de la vérité ?

Un mois plus tard. Je me réveille d’un bond à nouveau, le visage en sueur, le souffle court, le corps tremblant, je metsquelques minutes à percuter que ce n’est qu’un rêve. Je regarde Dead endormi à mes côtés, je ne l’aipas sorti du sommeil cette fois-ci, et c’est tant mieux.Le connaissant, il n’en aurait pas fini de s’inquiéter, je pense que je n’ai pas à le stresser davantage.Ses projets, eux s’en chargent. Je me rallonge à ses côtés pour trouver calme et réconfort, mais j’ai lesentiment que le sommeil m’a quittée pour de bon.C’est toujours la même histoire, les mêmes événements, les cauchemars qui me hantent sontdouloureux, effrayants et me bloquent dans mes affaires personnelles.Ce soir c’était à nouveau cet homme aux yeux rouges, et comme les trois fois précédentes, trois rêvesen l’espace d’une vingtaine de jours, il me terrorise avant de me sauter dessus, ces rêves sont noyéspar des flots de paroles agressives, il me parle de futur, qu’on ne prend pas ce qui est à lui, que nos

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existences sont liées et qu’il compte bien user de son pouvoir. Parfois, c’est des murmuresincompréhensibles qui me parviennent, je n’essaie pas de les comprendre, mon seul but étant de meréveiller. La sensation est toujours aussi réelle, ce toucher brûlant, ces pas, et ce regard ! Bon sang ce regardterrorisant.S’il restait simplement à me dévisager, tout en m’incendiant, je pourrais le supporter, je meréveillerais, irais me changer les idées quelques dizaines de minutes, avant de revenir me coucher.Seulement, j’ai peur qu’un jour je ne puisse pas me réveiller à temps pour éviter que ne se produirel’irréparable.J’ai mis des semaines – si ce n’est des mois – à me remettre des abus de Louis, je n’ai pas envie quece sentiment de mal-être revienne. Je m’en veux d’avoir peur, de craindre un simple cauchemar, maisces rêves font partie de moi, et je sens qu’ils ne sont pas là par hasard. Je m’en veux qu’ils empiètentsur ce que je suis avec Dead, je vois bien qu’il est inquiet, il l’est toujours lorsque je suis « lesujet », il reste fidèle à lui-même, il est patient. Il sait que ce n’est pas simple et je ne le remercieraisjamais assez d’être comme il est de ce côté-là.Heureusement que le vampire arrive à me faire oublier – à sa manière – ces rêves malsains, sinon àce stade, avec la pression que je subis, j’en serais venue à me tirer une balle tellement j’ail’impression d’être sur le point de craquer.Je soupire et renonce à trainer dans le lit, à force de remuer je vais réveiller Dead, il voudra savoirpourquoi je ne dors pas, et je n’ai pas envie de m’expliquer ce soir. J’embrasse le vampire dans le creux de son cou, il remue un peu avant de replonger dans un sommeilprofond. Un sourire naît sur mon visage, il est terrible ! Je suis certaine qu’il dort plus par envie quepar besoin, à son âge – âge que j’ignore encore bien sûr – avec ses fonctions et ses capacités devampire, dormir une à deux heures devrait lui suffire, mais pas lui, je pense qu’il le fait surtout pourmoi. En silence, j’attrape mon gilet et quitte notre chambre, j’allume la lumière du couloir pour me dirigervers le salon.Je vais mettre la télévision, une série débile comme Sex and the City, Dead me l’a offerte pour mefaire plaisir, j’ai apprécié le cadeau.J’ai mis du temps, parce qu’à chaque fois que je voyais les pochettes DVD, je pensais à ma mère etça me faisait mal au cœur. Je fais un détour vers le bureau où j’ai laissé mon sac qui contient la bible, le soulagement me gagnelorsque je la vois, j’ai toujours peur qu’elle disparaisse, c’est idiot, mais je raisonne comme ça. Monmonde baigne dans l’inattendu.Je récupère la bible, d’un pas fatigué, je viens m’effondrer sur mon canapé. Un profond désespoirm’envahit lorsque je constate qu’il est trois heures trente. Je ne me lèverai jamais demain matin, huitheures au bureau… la poisse !En bruit de fond, je lance la playlist de morceaux sans paroles, c’est parfait pour lire.J’ai avancé depuis ma visite chez Louis, il faut dire qu’il ne rate pas une occasion de me rappeler que

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j’ai un engagement. Si ça m’agace, je me rappelle ensuite que je n’ai pas à me plaindre puisque c’estmoi qui lui ai demandé.Je retire le marque-page, et reprends là où je m’étais arrêtée, j’ai terminé l’histoire « générale » desvampires, partie intéressante, mais qui ne m’a apporté aucune réponse, cette partie-là se termine peutavant la Renaissance, à croire que la suite a été supprimée.Je n’ai pas insisté, je demanderais à Louis son avis, une fois que j’aurais lu la seconde partie dulivre. Peut-être que la suite s’y trouve. Découvrir comment les vampires se sont multipliés au sein de la population humaine m’a« passionnée », ils sont une preuve de patience incroyable, prenant le temps pour ce qui doit prendredu temps à être réalisé, si à travers les siècles, ils sont devenus très nombreux, je n’oublie pas qu’ilssont partis d’un nombre très restreint. Nombre que je ne connais toujours pas. Ce qui m’a interpelée,c’est l’absence soudaine des Anges, ceux, envoyé spécialement sur Terre pour veiller à ce que leBien demeure, même s’il fallait recréer un équilibre, après le retrait des vampires durant lesnombreuses guerres de religion.Que sont-ils devenus ?C’est un mystère. D’un côté, je me dis que c’est une bible aux vampires et pas aux anges, donc ilssont des « personnages » secondaires. Peut-être feront-ils leur retour dans la seconde partie dubouquin. Mes yeux cherchent la ligne où j’en étais, j’ai appris plus en détail, l’enfance de ces PremiersVampires, j’ai eu mal au cœur pour eux, leur enfance fut chaotique, baignée dans l’apprentissage dusavoir, de langue et de comportement. Ils ont été traités avec sévérité, froideur, sans marqued’affection, telle des gentils robots faits pour « accomplir » ce pourquoi ils seront envoyés sur Terre,arrivés à l’âge adulte. J’ai eu mal au cœur pour ces inconnus, voir et ressentir avec tellement de forcece qu’ils ont vécu m’a totalement retournée. L’histoire est si bien retranscrite qu’on a l’impression devivre les événements à leurs côtés. J’ai eu du mal à lire les passages de violence, lorsque le « Père,la Mort » tabasse son aîné parce qu’il n’obéissait pas. Il est même écrit qu’il est marqué au visage àprésent, ses cicatrices le rendraient hideux. Ce qui est troublant avec ce livre, c’est qu’il nous donnel’impression que l’auteur connait le futur. Comme s’il témoignait d’un futur qu’il ne vivrait jamais,mais qu’il mettait en garde, ceux, qui le liraient. Au fur et à mesure que je tourne les pages de cette partie de l’histoire, je découvre la cruauté qu’on ainfligée à ces vampires, d’abord enfants, puis adolescents.On les a conditionnés à être des individus froids comme la mort, obstinés par leur « but » – que je neconnais toujours pas – cruels pour obtenir ce qu’ils désiraient. On leur enseigne comment rependre lamort sans en avoir des remords, mais en « punition », enfin, ce que moi, j’appelle une punition, lespupilles de leurs yeux serviraient de « garde trophée » pour toutes les vies, aux pauvres âmes qu’ilsavaient supprimées. La Mort, l’explique très bien, à ses yeux, plus on possédera une collection dansle regard, plus on sera puissant et important. Et en tant que Premiers Vampires, ils se devaient de remplir ce rôle en plus de leur but principal.Les benjamins de la fratrie se rebellèrent et en payèrent le prix en disant que c’est un mal. Les

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punitions qu’ils ont subies sont abominables. D’après ce que j’ai compris, les Premiers Vampires ontvécu dans un endroit spécial sur Terre, où ils pouvaient se rapprocher au plus près de l’entrée dumonde des Morts, là ou coulerait l’eau sombre du Styx. Dans cet écrit, les eaux du Styx sur les vampires seraient la pire, des tortures infligées. Sur eux, ellesauraient le pouvoir de les rendre fous s’ils restaient dedans trop longtemps.La scène qui m’a retourné est celle qui a suivi la « Première Rébellion des Jeunes Premiers », lesmots étaient écrits en italique, avec des majuscules, j’en ai déduit, que c’était un événementimportant, et qu’il devait sans doute, y en avoir eu une deuxième.Pour les punir de cet affront, leur Père, La Mort, les a ligotés et attachés à une croix avant de lesplonger, le corps entier dans l’eau. Il est écrit, que même à travers le mur inaudible qu’offrait lefleuve, des cris de douleurs résonnaient tant le mal les pénétrait. On raconte dans les lignes, que lesvampires eurent une vision, pour les rendre fous, d’un avenir rempli de noirceurs, d’affreuxcauchemars, d’événement horribles. Ça mélangé aux sentiments des humains morts et qui hantent leseaux, les cris de douleurs de milliards d’âmes, les auraient amenés au bord de la folie, tellementc’était insupportable.Il est écrit que ces benjamins n’ont plus jamais tenté de discuter un mot de leur Paternel, après cetévénement-là. Cette scène m’a beaucoup marquée, j’en ai pleuré tellement j’avais mal, tellement on pouvaitressentir la douleur, les cris qu’ils n’étaient jamais habitués à entendre, qui d’après eux, leurmartelaient le crâne, et les brûlaient de l’intérieur. J’ai dû refermer le bouquin le temps de me calmer lorsque j’ai découvert ces lignes. Ensuite, j’ai découvert, ou plutôt senti, que dans cette fratrie formée des Premiers Vampires, des liensplus forts se nouaient entre les plus âgés et les plus jeunes. Des tensions survenaient régulièrement ausein de la famille sur leur « but », si durant l’enfance les plus âgés discutèrent de cet avenir qu’ils nevoulaient pas, arrivé à « l’adolescence » les rôles furent inversés.Les grands voulaient la gloire et obtenir leurs récompenses en trouvant ce qu’ils avaient à trouver,qu’importe ce qu’ils devraient faire pour l’avoir, tandis que les plus jeunes, plus réfléchis etvisiblement plus intelligent, comprirent rapidement qu’il fallait que tout le monde se calme.Mais au fond, ils restaient tous des monstres éduqués pour être des tueurs nés, sans une once deculpabilité. Des êtres froids et mauvais, qu’ils soient des aînés ou des benjamins, ils restaient lesPremiers Vampires, le mal absolu.J’ai fait le lien avec le moment où ils se sont retirés de la civilisation, les choses ont dû déborder àcette période-là. Peut-être à cause de ces aînés qui ne se préoccupaient de rien.À présent, j’ai dépassé leur arrivée sur Terre, la partie fait un rapide résumé sur la situation qu’on adéjà connue dans la précédente partie, on reprend à un moment crucial de leur existence, le momentoù la Mort les a aidés, pour qu’ils avancent dans leur quête. « Et quand ses fils lui demandèrent grâce, vaincus ils n’arrivaient plus à avancer, la Mort, refusade perdre, face au défi lancé à son frère, sur l’avenir de la Terre, des humains et de leur existence

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à tous. Refusant depuis des siècles de prendre parti, de les aider autrement que par l’éducationqu’il avait donnée à ses fils, la Mort, prit une décision qui ferait basculer le monde. À son tour, La Mort se jeta dans l’eau du Styx, en toute connaissance de cause, sachant ce que leseaux provoqueraient chez lui, l’avenir était à portée de ses mains, ne serait-ce qu’en trempant lebout de son doigt dedans. (…) Il découvrit le futur réservé à l’humanité, les moyens de parvenir à leur but sans rencontrer ànouveau de difficulté. (…) Il vit tout, sans exception, il vit ce qu’il s’était interdit de voir auparavant, mais il était la Mort, etcomme son frère, il était égoïste et lorsqu’il désirait quelque chose, comme voir ses fils réussirdans leur quête, il faisait en sorte de l’obtenir. (…) La Mort après ces découvertes, marqua à l’encre le corps de ses enfants, séparant chaqueinformation pour qu’aucun ne possède la même chose, après tout, s’ils étaient du même sang,dans le même camp, ils restaient des rivaux concernant le but ultime de leur vie. Tous les PremiersVampires reçurent un élément unique que lui seul saurait, et qui grâce à ce dernier, lerenseignerait sur comment arriver à trouver la récompense de leur quête commune. (…) On les marqua dans la douleur, le sang noir des morts, ils eurent mal, un mal aussi profond quelorsque les Jeunes vécurent la punition des eaux, ces symboles, ces lettres de leur LangueOriginale, marquèrent leur peau à tout jamais. (…) La Mort fit jurer à ses enfants de garder le secret qu’il venait de leur graver sur la peau, qu’ilsavaient désormais l’avantage et qu’avec ceci, ces informations tirées de l’avenir, ils ne pourraientque gagner, et trouver avant les Anges, éternel rivaux, ce pour quoi ils étaient nés. Il leur fit jurersur leur personne, par un vœu de silence que seuls ceux qui seraient destinés à les côtoyer et àmériter d’apprendre ce secret pourraient apprendre la raison de leur quête et à leur tour, ilsdevraient se taire et jurer de ne rien révéler.La Mort, ce jour-là, prit les devants sur l’humanité, il avait vu le futur, et savait à présent que lavérité sur la vraie raison de leur apparition, se trouvait toujours dans l’encre, dans la peaublanche de ses enfants.Écrite sur la totalité de leur torse d’homme viril et taillé dans la pierre. Il savait qu’à présent, letemps pouvait passer, ses fils réussiraient, et pas une seule fois, la Mort regretta d’avoir dupé sonfrère, en donnant des indices primordiaux à ses fils. Pas une seule. Puisque grâce à son acte, laprophétie, la raison de leur but ultime était en sécurité sur ces corps immortels et ne serait jamaisoubliée » Je me fige, en trouvant pour la première fois depuis le début de ma lecture, le mot que Louis m’amontré dans son bureau : PROPHÉTIE.Je m’apprête à poser le livre lorsque je vois, en bas de la page, des dessins des symboles auxquels le

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texte fait référence, l’inconnu qui m’a donné l’ouvrage m’a toujours dit, que n’importe quel détailcomptait, alors, je scrute les dessins, n’en reconnaissant aucun… jusqu’au dernier.Mon cœur fait une embardée, la panique m’envahit, je fixe encore et encore le dernier symbole, il estsi étrange qu’il en devient indescriptible.Même… Dead n’a pas su me l’expliquer clairement, parce qu’il est à moitié recouvert par son tribal.Je le reconnais parce que ce signe, je l’ai vu sur le torse de mon amant, je le vois chaque jour depuisplus d’un an et demi, ce signe.Mes mains commencent à trembler, j’imagine le pire, parce que cette coïncidence ne peut pas êtrebénigne c’est…Je panique, et repose la bible sans marquer la page, comme une folle parce qu’il est hors de questionpour moi de penser une seule seconde que Dead soit… Je refoule cette pensée en courant dans le couloir pour me rendre dans le bureau, je saisis rapidementde quoi écrire.Je dois mettre sur papier ce qui me passe par la tête, je dois parler de ça à Louis, et à cet inconnu. « J’ignore si j’ai trouvé quelque chose, un indice, ou simplement rien du tout. Et puisque vous êtes leseul à pouvoir me répondre, même si vos grands discours et vos longues phrases ont besoin d’êtredéchiffrées pendant plusieurs minutes, je pense que vous êtes beaucoup plus impliqué que je ne lepensais. Je viens de rencontrer dans ma lecture, LA phrase que vous m’avez écrite sur une lettre,c’est du à peu près mais l’essentiel y est, c’est tiré du bouquin. « La vérité se trouve toujours dansl’encre ». Si je pensais que je trouverai la « VÉRITÉ », mais la vérité, celle que je cherche, LESECRET, dans les lignes de cette antiquité, une nouvelle fois, j’étais à côté. Vous ne parliez pasd’encre, celle du papier, mais celle d’un corps. Un tatouage, une marque. Je l’ai compris en butant surcette fameuse phrase dans le texte, lors d’une scène qui raconte la douleur subie par les Premiersvampires qu’on a marqués à l’encre pour qu’ils puissent avancer dans leur quête. Le passage ou laMort se jette dans le Styx pour les aider en prenant connaissance de l’avenir.La vérité se trouve donc dans l’encre, mais sur plusieurs personnes ? Mais lesquels ? Où sont lesvampires qui ont subi un tel traitement ?La Terre est peuplée de vampires hommes et certainement plus d’un tatoué.De plus les symboles que j’ai trouvés dans le livre me sont pratiquement tous inconnus… sauf…C’est là que j’en viens à ma question, j’ai longuement réfléchi et cela n’a aucun sens. Non à vrai direje n’ai pas réfléchi, je suis paniquée, parce que je pense avoir trouvé un indice concernant Dead.Mon compagnon a, incrusté dans la peau, une partie du symbole que j’ai reconnu dans ma lecture. Sije relie tous les points, il était en possession d’un nombre incalculable d’exemplaires de cette bibledans la Langue Maternelle et Originale, il porte un symbole, il est tatoué certes, sauf que… dans lelivre, il est bien écrit, que ces hommes sont tatoués sur la TOTALITÉ DU TORSE. Mon vampire n’a qu’un seul tribal sur l’aine.Répondez-moi et avouez-moi qu’il n’est pas l’un de ces hommes, mais seulement un descendant, ungardien de ce putain de secret ultime dont parle tout ce livre, ou je ne sais quoi ! Non mieux, dites-moi que je me trompe totalement !

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Il est certes cultivé, vieux, mais il n’est pas le monstre décrit, obstiné, froid et radical. Il n’est pasl’un de ces vampires. C’est impossible. On ne peut pas changer ainsi. Je refuse de croire que j’aime un homme qui a vécuet agi autant, de plus, et j’ai de quoi appuyer ma théorie, que vous n’aurez qu’à me confirmer (non, jene me voile pas la face, l’amour ne me voile pas la face !) je suis unie à lui, j’aurais senti de telssentiments. On ne peut que sentir cette bataille intérieure qu’ils ont tous l’air de mener. Cette colèreet cette froideur, ce mal qui semble les maintenir en vie.Maintenant, je n’ai pas fini le livre, j’ai un travail immense, qui me prend du temps, mais je vais faireau plus vite. Il me tarde de savoir, de régler ces histoires une bonne fois pour toutes même si celam’effraie. J’ai peur ! Je vous écris en étant terrorisée par ce que je viens de réaliser !Je ne dors pas beaucoup en plus, et je suis certaine que c’est dû à la lecture atroce de ce livre. Jerêve de viols, d’un homme qui n’est pas mon compagnon qui vient dans ma chambre, alors j’ignore sic’est mon subconscient, mais cela faisait des mois que je ne rêvais pas de ça. Dois-je y voir unsigne ? Dois-je croire que c’est ce livre ? (Je deviens folle, vous avez vu ?)Je pense que je devrais aller voir Louis à nouveau, on a parlé lui et moi, vous ne vous étiez pastrompé, j’avais besoin d’un autre cerveau.Même si ce cerveau c’est lui ! Vous avez de « l’humour » ou la vie est plutôt du genre à aimerplaisanter.Mais on fera avec, je n’ai pas le choix de toute manière, il m’a aidée. J’ai été soulagée, d’un côté, d’apprendre qu’il était celui qui faisait le lien entre vous et moi, savoir qu’un inconnu connaissaitmon adresse ne me rassurait pas tellement…Je vous tiens prochainement au courant de mon avancée, répondez-moi s’il vous plait !Dans l’attente de votre réponse. Faith Wilkins. Je pose mon stylo et plie la feuille avant de la mettre dans une enveloppe et d’écrire, « pourl’inconnu ». Je la donnerai à Louis dès que je le croiserai.Fatiguée par cette étrange découverte, je décide d’aller me recoucher. Je regagne ma chambre, aprèsavoir rangé la bible en sécurité, il est cinq heures du matin, je me traine tel un zombie, je suisinquiète à présent, je ne pense pas que je trouverai le sommeil à nouveau.Je m’allonge à côté de Dead, il dort toujours, le vampire vient se tourner dans le lit, et vientm’encercler de ses bras, comme s’il sentait que ça n’allait pas. Comme s’il sentait que j’ai peur à cetinstant de ce dont j’ai pris connaissance. Mes yeux dérivent vers ce torse nu et musclé. En silence, jeprie n’importe qui, j’espère que l’homme que j’aime et qui me tient dans ses bras n’est pas unmonstre.Pas Dead c’est impossible.

***

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« Oui je suis rentrée hier, si tu veux je passe dans la matinée chez toi. Bisous,Queen »

Je réponds rapidement à Queen, heureuse de la revoir après ces longues semaines d’absence. Ellem’a manqué et lui parler me fera grand bien, tout comme à elle. Je sens que les retrouvailles avec sonmari ont dû être tendues. Elle va certainement avoir besoin d’une épaule amicale. Je pose montéléphone sur la table en verre du salon, parmi la tonne de papier que j’ai éparpillé dessus. – Tu m’as quitté cette nuit ? Je sursaute en entendant la voix de Dead, il me dévisage avec sérieux. Je ne l’ai pas entendu arriver.Il finit de nouer sa cravate en arpentant le salon. J’ai l’impression qu’il est à cran depuis que je mesuis levée, il a passé une heure enfermé dans son bureau, la porte verrouillée pour éviter qu’on ledérange ou que des oreilles indiscrètes entendent sa conversation téléphonique. – Oui je n’arrivais pas à dormir. Le vampire se met à froncer les sourcils, j’évite de regarder ses yeux bleus, ils me rappellent ceux del’autre, celui qui me hante la nuit. Pourtant je les aime ses yeux, mais depuis ce matin et avec la nuitque j’ai passée, j’ai du mal à rester normale. – Ça va ? Je tente un sourire, mais il fait faux, et Dead n’est pas dupe.Je soupire, je suis fatiguée, et ne suis pas une très bonne menteuse lorsqu’un sujet me tracasse. Si mespetites rencontres avec Nate m’ont totalement passé au-dessus, je ne pourrais pas dire la même choseconcernant ces histoires de prophétie, Premiers Vampires et j’en passe. – Non pas tellement… écoute, cette nuit j’ai fait un cauchemar encore, je me suis levée pour lire etj’ai… – Tu as ? Je lui montre du doigt son torse. – J’ai reconnu ton tatouage sur une page de la Bible, j’aimerais croire que c’est une purecoïncidence, si j’ignorais que ce livre contient ce que tu me caches. – Tu as reconnu mon tribal ?

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– Non, un dessin caché en partie sous ton tribal. (Je passe ma main sur mon aine pour lui montrer oùse situe le symbole) l’étrange que tu as du mal à m’expliquer. Une nuit, durant ma période d’apprentissage, après avoir partagé un moment de complicité, je me suisamusée à tracer du bout des doigts les contours de l’encre qui marquait sa peau. J’ai buté sur cedessin en parti recouvert et en relief, il forme une sorte d’ensemble de 6 avec au cœur un « œil » etdes runes – enfin je pense – tout autour.Je lève enfin les yeux vers Dead et constate que le vampire est figé. On dirait qu’il réfléchit. – Un problème ? Je demande. – Non aucun. – Tu peux m’expliquer alors pourquoi tu fais cette tête ? – Parce que je suis inquiet. – Sur ce que je viens de te dire ? – Non, ça, je gère, je sais que tu me connais et que tu te feras ta propre opinion de tout ça en temps eten heure. Peut-être que c’est une coïncidence, peut-être pas, à toi de voir ce que tu veux penser, monAnge. – Alors qu’est-ce qui t’arrive ? C’est ton frère ? – Tu as vu juste. Je me lève pour me rapprocher de lui, – Dis-moi. – Les nouvelles que m’a données Decease ne sont pas très… bonnes. – Ah, je dois m’inquiéter moi aussi ? – Non pas le moins du monde. – Parce que ces affaires ne me concernent pas. Il ne me répondra pas franchement. – N’oublie pas que je fais ce qui doit être fait. (Dead m’embrasse sur le front) toutes ses histoires serégleront un jour.

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– J’espère. – Je te dépose au QG ? – Non, je reste ici, j’ai appelé Trenton pour lui dire que j’étais fatiguée, et que je travaillerais ici. Tupeux appeler Senan pour lui dire de faire autre chose aujourd’hui. – Je l’appelle pour lui dire de passer plus tard. – Non, tu l’appelles pour lui dire qu’il ne vienne pas du tout. – Pourquoi ? – Parce que Queen va passer et qu’ils sont en froid, Senan et elle. Dead se tait. – Ah… Bon si tu ne sors pas, pas de soucis. – Merci. Dead m’embrasse avant de partir, je me remets dans mes papiers en attendant l’arrivée de Queen, jepréfère m’abrutir dans la lecture ennuyeuse des derniers rapports que Trenton m’a passé, sur lesrésultats qu’on a obtenus suite à nos premiers changements.C’est plutôt positif, Dead sera ravi de l’apprendre.À la troisième tasse de café, j’entends le bip de l’ascenseur, un sourire nait sur mes lèvres, lorsque jevois une grande blonde très bien habillée franchir le seuil de mon salon.Nous nous dévisageons quelques instants avant qu’elle ne vienne me prendre dans ses bras. – Oh Faith ! Je suis heureuse de te retrouver ! Je la serre contre moi, Queen n’a pas changé, son parfum me chatouille les narines, elle dégagetoujours cet apaisement qui lui est propre. Elle finit par s’écarter, pour prendre la chaise à côté de lamienne et s’asseoir.Je la regarde longuement, on dirait qu’il n’y a rien qui la tracasse même si je sais qu’au fond, elle neva pas bien, elle sauve les apparences. Peut-être qu’elle fait ça pour Deryck… Enfin, je pensequ’elle se confiera bientôt. – Comment vas-tu ? Je demande en souriant. Queen retire sa veste qu’elle dépose sur le dossier de sa chaise. – On fait aller, et toi ?

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Elle se penche pour attraper ma tasse de café, qu’elle s’approprie, c’est du Queen tout craché. Lavoir comme avant me rassure un peu sur son état. – Ça va. – Tu as la tête de la femme qui ne dort pas beaucoup. Je lui montre en balayant la table du revers de la main. – Je suis assez… prise. – J’ai vu ça ! Un poste au gouvernement et on ne vit plus ! Faith, si tu m’avais dit oui, je t’aurais faitfaire des choses nettement plus amusantes que…(elle attrape une feuille de papiers et lit l’intituléécrit en haut de la page) le statistique du nombre d’enfants nés dans le mois. Je lève les yeux au ciel. – Tu m’as manqué, tu sais. – Toi aussi, mais… (Queen soupire, son regard s’attriste) j’avais besoin de partir. Je savais qu’elle cachait sa tristesse derrière son sourire. – Tu veux en parler ? – Pour dire quoi Faith ? Que j’ai trompé mon mari avec l’un de ses amis ? J’ai trompé un vampireformidable, aimant, qui m’a sauvé la vie et qui ne me ferait jamais ce que je lui ai fait. Je l’aime,mais je suis noyée dans les regrets. Je suis rentrée hier soir, il m’attendait, j’ai vu dans ses yeux àquel point il était soulagé de me revoir, qu’il ne comprenait pas pourquoi je l’avais laissé. Je ne veuxpas le briser en lui disant que je l’ai trompé, mais… – Mais ? – Mais quand je le vois, je me sens comme la pire des merdes, j’aimerais soulager ma conscience,mais je ne peux pas. Je suis mal à l’aise, je n’aimerais pas être dans sa position. Je n’envisagerais même pas la réactionde Dead s’il apprenait que je l’ai trompé. Ce qui, j’espère, n’arrivera jamais. De toute façon, jepense être à l’abri de ce genre de situation.Mais Queen… depuis que je la connais, cet événement était à prévoir. Je tends la main pour saisir lasienne. – Qu’est-ce que tu aimerais que je fasse pour toi ?

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– Je pense que tu ne peux rien faire pour moi. Je crains seulement… Je suis partie durant deux mois etdemi, je vais devoir affronter la réalité en face. J’ai peur que Deryck décide de me quitter. – Il ne pourra pas Queen, il t’aime. Mon amie commence à pleurer. Mon cœur se serre devant sa détresse, je me sens impuissante pourl’aider. – Oh si, si il pourra. Ses mots me glacent le sang. – Queen ? Pourquoi j’ai l’impression que tu ne me dis pas tout ? Qu’est-ce qui s’est passé d’autre,pour que tu penses que ton mari ne te pardonnera pas, si jamais il l’apprenait ? Queen sèche ses joues, elle se calme le temps de m’avouer son autre secret. – Je suis enceinte Faith… et je ne sais pas si mon mari est le père de cet enfant. Elle éclate en sanglots, l’impuissance m’envahit à nouveau, je la prends dans mes bras pour tenter delui apporter du réconfort.Mon dieu, comment peut-on cumuler des merdes pareilles, et c’est moi qui pense que je vis un vraicauchemar ! À cet instant, je n’aimerais pas me retrouver dans sa position.

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Chapitre 20

L’inquiétude qu’engendre la vérité

– Bon, tu me dis pourquoi tu fais une tête d’enterrement ? Je quitte des yeux la rédaction de mon mail, pour dévisager Trenton qui s’amuse à remplir macorbeille de boule de papier. Le vampire a les pieds posés sur son bureau, il a retiré sa cravate et saveste de costume.Monsieur a fini sa journée. Il est seize heures, il n’a pas arrêté et le voir travailler à vitesse grand V,m’énerve profondément, le voir glander alors qu’il me reste une tonne de travail personnel, me rendnerveuse. Trenton a proposé de m’alléger un peu, mais je ne veux pas qu’on m’aide, de plus, le voirterminer – encore – avant moi, risquerait de gâcher ma soirée pour de bon. – Rien, Trenton. Le vampire shoote et rate la corbeille, il grogne, mauvais perdant comme il est. Ses caniness’allongent sous la frustration, c’est Trent, il déteste échouer, que ce soit au boulot ou pour desconneries comme ce qu’il est en train de faire.Mon ami fronce les sourcils en me regardant, ses yeux verts m’analysent, je cesse instantanément deréfléchir, de penser à ce qui me préoccupe tant.Dead, Queen, ce que j’ai lu, ma lettre qui n’a toujours pas reçu de réponse, et au temps qui file et quime retarde dans la découverte de ce que me cache mon amant. – T’es chiante, lâche le vampire en tapant du poing. Je sursaute surprise de sa réaction. Qu’est-ce qu’il croit ? Qu’en plus d’un an, je n’ai pas sureconnaître les signaux qu’il m’envoie lorsqu’il veut lire mes pensées ? Ce serait mal me connaitre !Je fais au mieux pour garder secret, ce que je pense en présence de ces télépathes, Dead compris, luiest plus discret lorsqu’il veut savoir ce que je pense ; malheureusement depuis notre union, avec cequ’il s’est créé entre nous, j’arrive à le sentir.Je soupire à mon tour. – T’es habituée.

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Je tente de reprendre mon mail de remerciement, je dois l’envoyer à nos deux « collègues » français.Mais Trenton m’empêche de poursuivre. Quand il a décidé quelque chose, personne ne peut le fairechanger d’avis. – Non Faith, réponds-moi, et dis-moi ce qui ne va pas ; tu n’as pas parlé de la journée et ça depuisprès d’une semaine. Si je n’avais pas senti que ton beau-frère te manquer un peu, j’aurais pensé queson retour te faisait royalement chier. Decease rentre enfin d’Europe, de je ne sais où à vrai dire. Dead n’a pas voulu me dire où était partison frère, ni les raisons qui ont fait que ce soit lui et pas un autre.J’avoue que cela m’inquiète, Decease ne fait pas partie du gouvernement, il ne veut pas d’ailleurs semêler à ses histoires politiques, il aime « me surveiller », on se demande pourquoi. Même si nosrapports sont conflictuels ces derniers temps, j’aime passer du temps avec lui, son absence me pèse,son silence surtout, je n’ai eu aucune nouvelle de lui.Je lui passerais le savon de sa vie ce soir, lorsque nous nous verrons. Dead a tenu à ce que tout lemonde se réunisse pour fêter l’annonce officielle de l’Alliance avec les Français.Ce soir, la longue table de l’appartement sera remplie, je ne sais pas comment aborder cette soirée.Les deux frères Creaving, Louis avec qui j’entretiens une relation plutôt… mystérieuse, Queen etSenan, le mâle n’a pas réussi à se défiler, j’ai eu beau expliquer à mon cher et tendre qu’il valaitmieux le laisser à Washington, là où les ministres de la santé et du commerce ont besoin deprotection.Les tensions sont quasiment inexistantes dans le pays, sauf là-bas, l’ancienne capitale des États-Unisconnait le taux le plus élevé, en ce qui concerne les rébellions humaines. Je veux bien qu’ils ne soientpas d’accord, je pensais comme eux avec l’ancien gouvernement, mais à présent ?Pourquoi se montrer violent alors que tout s’apprête à changer en bien, et pour tout le monde.Mais Dead n’a pas voulu discuter, il voulait tout le monde, donc tout le monde sera présent. J’espèrequ’aucun incident ne se produira.Comme aujourd’hui, tout doit bien se passer normalement, nous avons une eu une journée périlleuse,on a révélé à la population, l’Alliance avec les Français, on ne pourra pas dire que nos actions etchangements ne sont pas au centre de toutes les conversations. Beaucoup de vampires ont été étonnésque Dead réussisse à se mettre Drac et Bastide dans la poche, après tout, depuis Campbell, la Franceavait cessé d’être « amis » avec notre pays, pour la simple et bonne raison, que les dirigeantsn’avaient pas la même vision du monde.Désormais, tout a changé, les États-Unis ont un allié en cas de problème, ce qui, normalement nedevrait jamais arriver, et un modèle sur lequel s’appuyer pour construire un mode de vie sain etégale.Je suis très fière de Dead, même si ces derniers temps, je ne le montre pas. – Ce n’est pas Decease… – Qu’est-ce que c’est alors ?

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Je hausse les épaules, que dire mis à part que nos vies personnelles à tous, sont de vrai capharnaüm.J’ai vraiment réussi ces derniers mois à vivre avec le compromis qu’on a fait, Dead et moi.J’étais pour, je voulais tout savoir, maintenant, plusieurs mois après, je me rends compte qu’avec letravail qui m’est tombé dessus, j’ai retardé l’évidence que ce maudit secret va nous blesser tous lesdeux. Je crains vraiment d’apprendre quelque chose que je ne puisse pas supporter.À présent, je réalise que je n’aurais jamais dû laisser trainer cette Bible, comme si inconsciemment,je voulais rester dans la bulle qu’on s’est créée, cette bulle trop calme, à l’abri de nos problèmespersonnels, baignant dans le travail de la construction de ce pays et de l’amour que nous nous portonsmutuellement. J’aurais dû lire de suite, mais, je n’ai plus le temps, peut être que tout aurait étédifférent aujourd’hui, peut être que je ne regarderais pas chaque matin le vampire avec qui je vis enpensant « ne me fait pas de mal avec tes secrets s’il te plait ».J’aimerais me jeter à ses pieds en lui disant que j’ai peur, vraiment peur, le silence de mon inconnune me rassure pas. Je sais que lorsque je saurai, il faudra que j’attende les explications de moncompagnon avant de prendre une décision, parce que je pense que je devrais réfléchir à notre aveniren commun suite à ça.Et puis je pense à Queen, je pense à ce qui va lui arriver, Dead a levé l’interdiction de donner la vieaux enfants de sang-mêlé ni elle ni… Deryck ou Senan, ne risqueront la peine capitale, ce bébépourra voir le jour, mais dans quelle situation ?J’ai été totalement impuissante face à l’annonce de mon amie, comment réagir lorsqu’on nousannonce que la personne en face de vous est enceinte suite à une aventure et qu’elle ignore qui est lepère de l’enfant qu’elle porte ?Et cet enfant, comment sera-t-il accepté ? Je sais qu’il ne sera pas le seul sang-mêlé.J’ai mené mon enquête l’autre jour, en fouillant dans le bureau de Dead, j’avais entendu un jour qu’ilavait une sorte de listing dans ses papiers, j’ai mis une bonne heure pour la trouver, mais connaissantles habitudes de mon amant, j’ai deviné où il avait rangé un document d’une telle importance.On compte plus de trois mille quatre cents vingt-deux enfants nés d’une union entre un vampire et unehumaine, sur une durée non déterminée. Je me doute que la plupart sont nés avant le changement,j’imagine que cette liste compte des « enfants » âgés de plusieurs siècles désormais, même si j’ignorede quand date la naissance du tout premier, sur le recueil.Le bébé de Queen sera peut-être le seul dans notre « famille », puisque je n’en veux certainement pas,et que nous sommes les deux seules femmes en couple et en âge de porter la vie. J’espère que tout sepassera bien, mais je reste inquiète, j’ai un pressentiment qui me dit que ce ne sera pas le cas. – Faith ? Insiste Trenton, parle-moi, tu sais que je ne porte pas de jugement inutile. Il n’a pas tort, Trent est d’une grande aide en cas de besoin.Baissant les bras, je ferme la page de la messagerie sur mon PC. On va parler. – Si je t’en parle… – Je ne dirais rien. Parle, mais ne reste pas comme ça. Même ton mari doit se demander ce que tu as. J’éclate de rire, non, ce n’est pas sûr, Dead est très occupé ces derniers jours, je ne lui en tiens pas

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vigueur, il est Président, le travail occupe les trois quart de son temps. – Disons… si je te disais que certaines choses m’inquiètent, elles me préoccupent parce que j’ignorele… sens disons de tout ça. (je soupire, han vraiment je ne suis pas douée) Trent, si je te dis que çane va pas fort parce que j’ai l’impression de sentir les ennuis arriver, me prendras-tu pour une folle ? – Quand tu dis ennuis, c’est en rapport avec Dead ? – Oui. – Je peux me permettre un conseil ? – Vas-y. Je souris, les conseils de Trenton sur la vie personnelle servent le plus souvent à nous changer lesidées au moment présent, plutôt qu’autre chose. – Je pense que tu as certainement de bonnes raisons d’être à cran, mais demande-toi si tu ne peux pastrouver la solution. Ce que je veux dire, on peut anticiper les choses. – Je ne peux pas les anticiper celles-là Trenton. J’essaie de me dire ça se passera bien, mais… – Mais c’est plus fort que toi. (Je hoche la tête) et si tu me disais ce qui te préoccupe autant ? Jepourrais peut-être t’aider ? Je souris tristement. – C’est gentil Trent, j’ai confiance en toi, mais je dois gérer les choses seules. Une fois terminé, et sivraiment ça ne va pas, on en parlera d’accord ? – OK ça me va. Je reprends l’écriture de mon mail, je réfléchis, je pourrais lui parler, mais pour lui dire quoi ?La Bible depuis Decease je n’en parle à personne même si je pourrais, mais le connaissant, ilvoudra en savoir plus, Queen, j’ai juré à mon amie de faire pareil… L’idée me traverse l’esprit. – Trent ? – Ouais ? Le vampire arrête de faire des boules en papier et me regarde avec attention. – Finalement si, j’aurais peut-être besoin de ton avis, si je te posais une question, tu me

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répondrais sans me mentir ? – Non, je n’habite pas avec Riley. Je me mets à rire. – Je ne voulais pas te demander ça. – Je sais, je t’écoute. – Tu connais l’histoire des Premiers Vampires ? Le vampire se raidit, je pense avoir mis les pieds dans le plat en posant cette simple question. S’il neconnaissait pas, il n’aurait pas réagi comme ça. – Non, enfin… autre fois, on m’en a parlé, je… c’était peu de temps après ma transformation. Etc’était… il y a longtemps, aujourd’hui, les siècles ont passé, et je me contrefous de savoir commentje suis là maintenant, j’y suis, c’est le principal à mes yeux. Le passé est quelque chose de complexe,dangereux, certaines histoires… doivent être oubliées. Je pense que la création des Vampires doitêtre oubliée, c’est… beaucoup de gens ne comprendraient pas. Je n’ai jamais compris, je necomprendrai jamais, je refuserai de comprendre la raison du pourquoi je suis comme je suis. Tout ceque je sais, et que je n’ai pas oublié au fil des années, c’est que lorsque l’on m’a raconté pourquoi,les deux crocs qui m’avaient poussé existaient, j’ai fait des cauchemars durant des nuits tellementcette histoire a jeté un froid en moi. Tant de cruauté, de violence, aucun humain ne pouvait rivaliser.Seulement les Premiers Vampires ont baigné dans tout ceci, d’après ce que je me rappelle, on m’avaitraconté que s’ils étaient encore en vie, ils seraient rongés par la folie et le mal, de vrais monstressurpuissants. Se retirer de la vie a certainement été l’une des meilleures choses qu’ils aient décidéede faire. – Tu as l’air très bien de te souvenir. Trenton soupire, il est vraiment mal à l’aise. – Je me souviens de ce que je veux me souvenir Faith, cette histoire… Je ne l’ai jamais racontée àpersonne, à vrai dire, mis à part toi aujourd’hui, je n’avais plus entendu dans la bouche de personnele terme « Premiers Vampires » depuis des décennies. Comme je te l’ai dit, je préfère oublier. – Parce qu’à tes yeux, certaines histoires doivent être oubliées. – Parfaitement. Nous nous dévisageons quelques minutes dans un silence pesant. Je sens la question venir, et je tentede trouver une réponse potable, mais rien ne vient.

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– Pourquoi tu me parles de ça ? – Comme ça. – Faith ? Mentir à Trenton c’est comme mentir à Dead, c’est impossible. Pour éviter une heure dequestionnement qui risquerait de nous mettre dans l’embarras tous les deux, je range mes affairespour partir. – Pour rien, ne t’en fais pas, merci de ton avis. Je me lève, saisis mes affaires et me dirige vers Trenton qui me suit du regard, je vais rentrer chezmoi, ranger un peu, je pars surtout pour éviter de continuer cette conversation. Je me penche pourembrasser la joue du vampire. – On se voit ce soir. Je ne laisse pas au vampire le temps de me répondre. Je quitte notre bureau et part à la recherche deSenan pour rentrer à l’appartement.Maintenant, je sais que Trenton sait pour cette histoire, qu’elle lui parait si affreuse qu’il préfèrel’oublier, et ça, c’est loin d’être rassurant.

*** – Louis ? Je fais sursauter le vampire en posant une main sur son bras. Il interrompt Gallorgue, l’un deshumains qui fait partie du gouvernement présent et qui semblait lui parler politique.Il prend un air surpris en me voyant, mais se reprend rapidement. Il regarde autour de nous pour êtrecertain que personne ne nous verra ensemble. Mon salon est envahi par des dizaines de vampires, etde leurs compagnes, pour ceux qui en ont.Si je n’ai pas réussi à l’approcher depuis son arrivée, trop prise par les salutations qu’un hôte se doitde faire lorsqu’il reçoit des invités, j’en profite maintenant que je peux. – Excuse-moi deux minutes, je reviens. Je lui fais signe de me suivre dans le couloir, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Une foisseuls, le vampire reprend ce ton que je déteste tant chez lui et qui avait le don de m’énerver lorsquenous vivions sous le même toit. Il a le chic pour changer d’humeur comme on change de chemise !

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– Qu’est-ce qu’il y a ? – J’ai besoin de te parler ! Et tu as fait exprès de m’éviter. – Je fais comme d’habitude Faith, je t’évite. C’est d’un puéril ! Je pensais qu’en passant notre accord, on avait mis de côté tout ça. D’après soncomportement depuis une heure, ce n’est pas le cas.Je sais que je dispose de peu de temps pour lui faire ma demande, je ne vais pas le perdre en luifaisant des reproches. – Bref, on ne va pas s’attarder là-dessus. Il faut qu’on parle de la lettre que je t’ai demandé de fairepasser, de ce que j’ai lu aussi. J’ai besoin de ton avis. Louis m’étudie du regard deux minutes, je fais de même, il ferme sa veste de costume grise. Ilréfléchit avant de me répondre d’un ton subitement très sérieux. – D’accord, demain ? Ce sera bon pour toi. – Je pense. – Tu en es où ? Tu as fini ? Je soupire, j’étais certaine qu’il allait me poser cette question, il n’a que ça à la bouche. Louis esttêtu ! Je n’ai pas que ça à faire ! Et puis, même si je suis très intéressée, lire des horreurs pour sesaper le moral tous les jours, n’est pas mon premier but. Il a du mal à comprendre mon envie desavoir et le temps que je mets. – Non Louis, je n’ai pas que ça à faire. Le soupire du vampire m’énerve, à croire que ça lui manque de se prendre le chou avec quelqu’un. – Au contraire, tu devrais n’avoir que ça à faire. – On ne va pas recommencer avec ça… – Non, ce serait une perte de temps. Tu n’as pas répondu à ma question en plus. – Tu arrêtes d’être autoritaire ! – Réponds-moi alors, les autres vont se demander ce que nous fabriquons. Bien que le retour de tonbeau-frère soit le sujet principal, ton mari veille sur toi plus que tu ne le penses.

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Je note l’ironie dans sa voix, je décide de passer au-dessus de tout ça, c’est préférable. – Bref j’en suis à la seconde partie, là où les Premiers Vampires se font tatouer. – Et quel élément te pousse à vouloir qu’on en parle ? Tu sais très bien que ce livre est violent. Je le sais, qu’il n’émette pas de doute là-dessus. Tant d’horreur, de violence et de barbarie, réuniesdans un seul bouquin, cette Bible est le must dans ce domaine. – Dead a un tatouage semblable au dessin réalisé sur le livre. Je vois Louis se figer l’espace de quelques secondes. Sa voix est plus rauque lorsqu’il me répond,une main dans ses cheveux blonds, il est mal à l’aise. – D’accord je vois. OK, nous nous voyons demain. – Louis… j’insiste. – Faith ? T’as planqué ma belle-sœur Dead ? Je n’ai toujours pas eu le temps de la voir. – On t’appelle, voyons ça demain. Sans un mot de plus, le vampire s’éclipse et retourne parler à Gallorgue. Je tente du mieux que jepeux de refouler l’élan d’énervement qui me prend. J’oublie trop vite que Louis peut être un vraiconnard.Prenant un air visiblement naturel, je sors du couloir et marche en direction de Dead et Decease, quidiscutent avec Trenton. – Quand nous parlons du loup, la voilà. Decease passe un bras autour mes hanches, il me presse contre lui en m’embrassant les joues. Je suisheureuse de le revoir, il m’a manqué. Son humour et sa bonne humeur surtout. Je remarque qu’il aboudé le rasoir. – Comment tu vas ? Je demande en m’écartant. Instinctivement, Dead se rapproche de moi. Je remarque l’échange de regard interrogateur entre lesfrères Creaving. D’accord, j’ai encore demandé ce qu’il ne fallait pas demander. – Bien, finit par me répondre mon beau-frère, sans grande conviction. Je soupire ce qui fait rire Trenton.

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– Pauvre Faith, ce sont deux piètres menteurs. Dead embrasse ma tempe. Je le foudroie du regard, blessée qu’encore une fois, il veuille me fairedes cachotteries. – On en parle plus tard mon Ange ? Je ne lui réponds pas, préférant parler avec Decease, lui a plus de mal à mentir. – Ton séjour s’est bien passé ? – Disons que je suis content d’être rentré. J’imagine. – Tes affaires se sont déroulées comme prévu ? – Faith, soupire Dead. Je continue de l’ignorer, qu’il arrête je ne demande pas les détails ! Je sais très bien que je ne lesaurai pas. – Lâche ta femme Dead, elle a le droit de savoir après tout, tu es le premier à tout lui raconter. Je remercie l’intervention de Trent qui nous calme tous les deux. – Tu as raison. – Merci. Decease finit son verre avant de me répondre, avec Senan c’est le seul qui ne porte pas de costume. – J’aurais espéré qu’elles se passent mieux. J’ai eu ma réponse, j’ignore quoi répondre, et le sujet change.La réponse négative du vampire n’indique rien de bon, parti un mois, il n’a donné aucune nouvelle etvisiblement son « voyage » était d’une grande importance.Ses affaires à régler m’ont l’air très importantes. Je commence même à me demander si elles n’ontpas un lien avec leur maudit secret, vu que personne ne veut en parler. J’espère seulement que cen’est pas grave.Dead informe son frère des dernières actualités, je dévisage les autres personnes présentent. Tout lemonde a l’air de passer un bon moment, la dernière fois qu’il y a eu un tel rassemblement, c’est lors

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de l’anniversaire de Campbell. Presque un an plus tard, ils ont enfin tous pu se rassembler.Certains manquent à l’appel, mais la raison de ces absences ont été justifiés ; le pays bien que stablereste fragile, les grosses têtes ne peuvent pas toutes s’absenter en même temps, de plus, notreappartement n’aurait jamais pu faire tenir plus de vingt personnes dans une seule pièce.Les plus importants sont là. Ceux que l’on côtoie tous les jours surtout.Deryck et Queen finissent par arriver, main dans la main je suis surprise d’un tel rapprochement, lorsde sa dernière visite, elle m’avait confié que ça n’allait pas fort. Je ne cherche pas à comprendre cesoir.Nous passons à table, les conversations vont bon train. Trenton me fait rire à jouer les timides assis àcôté de Ripley, jamais on ne pourrait deviner qu’ils sont ensemble, si mon bras droit n’avait pas unemain sur le dossier de son amant. Je fixe Decease assit en face de moi, il affiche un sourire forcé, son rire est faux, comme s’il tentaitde se changer les idées coute que coute, mais qu’il n’y arrivait pas. On dirait qu’il veut se couper dequelque chose qui l’a profondément marqué.Au milieu du repas, Dead se lève, et annonce ce qu’il m’a dit ce matin.Une idée que j’approuve même si les personnes qui vont être présentes, ne m’enchanteront guère deleur visite. – Dans un mois, nous allons fêter notre première année au gouvernement, pour cette date importante,j’ai décidé de faire venir les Français Drac, et Bastide. Ils interviendront lors du discours qui seraprononcé dans le parc. Ce sera une belle façon de faire comprendre aux plus réticents, que notretravail de ces douze derniers mois, n’a pas servi à rien. Dead se rassied tandis que les autres applaudissent. Les questions commencent à pleuvoir, le vampireavec qui je vis continue ses explications.Une fois terminé - j’ignorais que la soirée était celle des annonces, mais visiblement, c’est le cas -Deryck se lève tout en parlant. – Nous aimerons nous aussi, profiter de ce rassemblement, pour vous annoncer une bonne nouvelle. Tous les regards se portent vers Deryck, debout, un verre à la main. La joie rayonne sur son visage, jecomprends rapidement ce qu’il s’apprête à nous annoncer. Elle lui a dit.Queen assise à ses côtés ne bouge pas, elle n’affiche pas cette joie que l’on montre normalement,lorsqu’on va avoir un enfant. Mon amie me fait énormément de peine, à cet instant elle parait ailleurs, figée dans des émotionsqu’elle préférait oublier. Elle n’a pas regardé une seule fois Senan, la tension entre les deux estpalpable, tout a changé, leur amitié a volé en éclat depuis cette nuit-là. Deryck saisit la main de sa femme. Il lui sourit avant d’annoncer aux autres, ce que je sais déjà. Je medoute que Senan ne sait rien, apprendre cette nouvelle en même temps que tout le monde vacertainement le briser pour de bon.

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J’ai mal pour lui, et je me dis que je suis la seule qui peut l’être, parce que personne d’autre nes’était rendu compte de ce qui les unissait. – Alors voilà, hier soir, ma femme m’a annoncé que dans quelques mois, nous ne serions plus deux,mais trois. Glenda, la femme vampire qui est partie à l’autre bout du pays pour veiller sur la côté ouest, estprésente ce soir, je ne la connais pas, mais elle connait Queen. Elle se lève et va vers notre amie commune et la prend dans ses bras. Dead se lève à son tour, suivisde Trenton, les deux vampires félicitent leurs amis.Je profite de ce mouvement de joie pour me lever à mon tour et me diriger vers Senan, inerte sur sachaise. Il sursaute en entendant le son de ma voix. – Senan, tu m’accompagnes s’il te plait ? Toute cette joie me fait penser que je devais te montrerquelque chose. Sans discuter, Senan me suit, je remarque que les autres ne nous prêtent pas attention, tant mieux.Nous marchons en direction du bureau dans un silence qui me tord le cœur, je sens le vampire à côtéde moi, sur le point de craquer, mais j’ignore quelle va être sa réaction.Je suis surprise que Queen ait décidé de ne pas l’informer, elle oublie qu’ils sont trois dansl’histoire, Senan devait faire partie de la confidence.J’ouvre la porte et laisse passer le mâle avant d’entrer à mon tour. Ma main tourne le verrou, nous neserons pas dérangés comme ça. Je m’approche de Senan, debout de dos, prostré le regard dans levide, comme s’il cherchait un moyen de s’accrocher à quelque chose.J’aimerais lui dire que je suis désolée, mais mes mots ne serviraient sans doute à rien pour adoucirce qu’il est en train de vivre.Ma main se pose sur son épaule pour attirer son attention, mon cœur rate un battement pour lapremière fois en la présence du garde du corps, si froid en apparence, ses yeux rouges sont noyés delarmes, la douleur est visible dans son regard. – Je suis désolée Senan. Il ne me répond pas, il s’effondre devant moi, à genoux, pris par la douleur de cette nouvelle.Si je pensais comme lui, lorsque nous en avons parlé la première fois, que le temps et l’acceptationde leurs actes les feraient redevenir amis ; aujourd’hui, j’ignore comment ce vampire amoureux vapouvoir vivre avec ça. Je me mets à sa hauteur, en passant mes bras autour de son corps, je la serre contre le mien.Senan tente de me repousser, mais finit par accepter mon réconfort. Il n’a jamais cherché à êtreproche des autres mis à part Queen.On aurait pu être amis je pense, mais plus maintenant.Que restera-t-il de lui à présent ?

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Lui qui n’était déjà pas un cœur tendre, qu’est-ce qu’il deviendra ?

Chapitre 21

La douleur des uns, le plaisir et l’amour des autres

Je regarde les portes de l’ascenseur se fermer. Une boule est née dans ma gorge, depuis que je suisentrée dans ce bureau et que j’ai ouvert les bras, à un vampire malheureux. Le restant de la soiréem’a paru froid, j’en ai oublié ma rancœur envers Dead, nos petits désaccords.Bon sang, la situation de Queen, Deryck et Senan me parait plus importante que ses secrets, peut êtreque je pense ça, à cet instant, parce que j’ignore ce qu’ils sont, mais un enfant dans la vie changenettement plus que des vérités.Un enfant conçu dans une telle situation surtout. J’ai eu beau réfléchir toute la soirée, je n’ai pascompris Queen. Dire à Deryck qu’il allait devenir père était « normal » je dirais, son corps vachanger, ses humeurs, elle n’aurait pas pu le cacher bien longtemps. Mais que fera-t-elle si l’enfantvient au monde avec les yeux rouges de Senan ? Et pas les yeux bleus de son père ?Je ne cache pas la joie que je ressens de ne pas être à sa place. – Tu m’as l’air préoccupée mon Ange. Je sursaute en sentant deux bras autour de mon corps, ils viennent me presser contre un torse chaud.Je ferme les yeux, en savourant le calme et le réconfort que le vampire arrive à m’apporter, mêmelorsque je suis contrariée. Je laisse aller ma tête contre sa poitrine en soupirant suite aux derniersévénements. – Ça ne va pas ? – Dure soirée Dead. – Je sais.

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Je me tourne pour lui faire face, un sourire triste sur mon visage. Je lève une main que je passe dansses cheveux noirs. Il m’énerve, mais je n’arrive jamais à lui en vouloir très longtemps. Je sais quec’est l’amour qui me rend aveugle, qu’avec lui et pour lui, par amour, j’ai supporté des tas de chosesque je n’aurais jamais supportées avant. Je me suis même mariée pour lui !Je me dis que c’est peut-être pour ça que je supporterai la bombe qui nous tombera dessus, lorsque jesaurai. – Tu as été ailleurs depuis que Deryck a annoncé la grossesse de sa femme. – Je sais. – Pourquoi ? Je soupire, je me doutais que mon silence le restant de la soirée n’avait pas échappé à mon amant. Jene pouvais pas faire comme si de rien n’était, alors que je connais le secret qui les unit tous les deux.Et il est lourd, égoïste et dur. – Si je te confie quelque chose, tu me promets de n’en parler à personne ? – Évidemment. Je fixe intensément le vampire en tentant de trouver les mots appropriés, je sais que Dead ne lerépétera pas, de plus, un secret comme celui-ci, face à ce qu’il doit me cacher n’est peut-être qu’ungrain de sable parmi une plage tout entière. – Queen n’est peut-être pas enceinte de Deryck. Dead se décompose, visiblement surpris par ce que je viens de lui apprendre. Il s’écarte de moi etmarche vers le salon pour venir s’asseoir sur le dossier d’un fauteuil.Il défait sa cravate tout en encaissant la nouvelle. Deryck est son ami, les vampires qui sont augouvernement sont très proches. Une annonce comme celle-ci les affecte tous, l’annonce que je viensde lui faire aussi. Je m’assois à ses côtés, ma main sur son genou. – Et ben, jamais je n’aurais cru Queen capable de faire ça à son mari, ils ont l'air si… amoureux. Je sais, j’ai pensé la même chose en les voyant, avant de croiser le regard de Senan sur Queen, et lesien sur celui du mâle. Évidemment qu’elle aime Deryck, mais il y a l’autre vampire.Elle est tiraillée par deux sortes d’amours, par des sentiments qu’elle ne devrait pas éprouver et quipourtant sont là, et l’ont poussée à commettre l’irréparable. – Tu sais qui est l’homme qui pourrait l’avoir mise enceinte, si ce n’est pas Deryck ? – Tu veux vraiment savoir ? – Bon sang, tu sais ?

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Je hoche la tête, Dead passe une main nerveuse dans ses cheveux. – C’est Senan, Dead. – Putain… mais quel con ! Dead serre les poings, visiblement en colère, mais même si Queen et Senan ont mal agi, Senan seraaux yeux de tous, le coupable ayant provoqué des conflits au sein d’un couple qui attend un bébé. – Écoute, vous avez tous fait comme si vous ne vouliez pas voir qu’il aimait Queen, bon sang, je l’aivu la première fois que j’ai rencontré Senan ! Tu n’as pas à porter de jugement envers l’un ou l’autre,ni à être désolé pour Deryck, ni à blâmer Senan. Nous ne sommes pas dans leur couple Dead, maisnous sommes leurs amis. Un enfant va naitre et c’est à lui qu’il faudra penser. Tout le monde a le droitde faire des erreurs, Senan comme Queen, Deryck quand il a délaissé sa femme pour son boulot. Je remarque le regard noir qu’il me lance, je le maintiens en lui faisant comprendre que lui aussiaime bien de temps en temps faire passer son poste avant notre couple. – L’amour nous fait faire des choses stupides Dead. Tu devrais le savoir mieux que personne, tu m’asmordue et donné ton sang, alors que nous ne nous connaissions pas, tu m’as accueillie chez toi alorsque j’étais une vraie sauvage, tu as m’a ouvert ta porte, donné de l’intérêt et tu m’as aimée, malgrétout ce que j’étais, c’était de la folie, certainement stupide, mais tu l’as fait. Tu l’as fait à nouveaulorsque tu m’as convaincue de t’épouser, et donné ce poste. Tu n’as pas réfléchi aux conséquences, tul’as fait ! Je ne t’autoriserai pas à blâmer Senan, il est malheureux, il le sera davantage si cet enfantnait et qu’il verra dans ses yeux que c’est le sien. Tu imagines ? Voir ta propre chair chérie et aiméedans les bras d’un autre ? Et cet enfant ? Bon sang Dead, j’y pense à cet enfant, j’ignore pourquoicela me touche autant, mais j’y vois de l’injustice. Il sera aimé c’est certain, mais une personne parmiles trois souffrira. Et ce bébé n’aura rien fait. On n’a pas à porter de jugement, on doit seulement êtreprésent quand cette bombe-là éclatera. Dead ne répond pas tout de suite. Il encaisse le coup, je pense qu’il tente de chasser l’idée d’être lui-même dans cette position. Qu’il se rassure, je suis certaine de ne plus pouvoir un jour connaîtrequelqu’un d’autre dans l’intimité que lui, c’est impossible, d’une part à cause de mon passé, et puispar ce qui nous lie à présent. – Tu as raison, finit-t-il par conclure. – Je sais. Je saisis sa main que je serre entre mes doigts. Dead se rapproche pour venir passer un bras sur meshanches. Mon cœur se gonfle, ça fait longtemps que nous n’avons pas été proches, je savoure cemoment. Nous sommes si bancals, un jour tout va bien, le lendemain nous nous crêpons le chignon,

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mais c’est ce que nous sommes. – Je ne supporterai pas que tu portes l’enfant d’un autre, murmure Dead à mon oreille. Je caresse sa joue. – Rassure-toi, tu n’auras même pas à supporter que je porte le tien. Nous nous mettons à rire. Un rire franc sincère et agréable, le genre de plaisanterie que cetappartement n’avait pas connu depuis des lustres. – Effectivement, tu n’as pas tort (Dead me sourit à son tour, je vois ses crocs dépasser de ses lèvres,il prend un air sérieux), Mais lorsque je t’entends parler comme ça, je me dis que tu ferais une trèsbonne mère. Je hausse les épaules, absolument pas convaincue. – Je ne suis déjà pas une très bonne épouse, alors avec un enfant… non Dead, je ne ferai pas unebonne mère. Ce n’est pas dans mes gênes. – Mais si, tu es une compagne exceptionnelle, et je suis certain que dans d’autres circonstances, tuaurais fait une mère grandiose, mais je suis d’accord avec toi, c’est un sujet clos depuis longtemps. – Tu n’essaierais pas de vanter mes mérites pour obtenir quelque chose ? Dead parait se détendre complètement, son regard prend même celui de l’homme qui désire quelquechose, en l’occurrence moi. Il se lève, et m’attire dans ses bras, me décollant du sol. – Il se pourrait qu’effectivement, je veuille quelque chose (ses bras passent sous mes fesses, mepressant un peu plus contre lui) viens par-là que je te montre à quel point tu fais une bonne épouse. – C’est ta manière de décompresser ? Je réponds en riant alors qu’il marche en direction de notrechambre. – Exactement, après une dure journée, rien de mieux que la terminer entre tes cuisses. – Je pense être d’accord. – Alors c’est parfait. Dead ouvre la porte de notre chambre d’un coup de pied, il la referme avec autant d’aisance et decalme. Le vampire me remet sur mes pieds lorsqu’il arrive devant notre lit. Je remarque que lesrideaux sont déjà tirés, la pièce est sombre, je distingue à peine Dead en face de moi.

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Je sens sa chaleur près de moi, son bras autour de ma taille qui remonte le long de mon dos pourvenir chercher l’embout de la fermeture éclair de ma robe. À tâtons, je cherche sa cravate pour ladéfaire. – Tu veux que j’allume la lumière ? Me demande le vampire en faisant glisser l’ouverture dans mondos. Je secoue la tête, on ne va pas jouer aux échecs ! Pas besoin de voir en détail, de plus je connais trèsbien le corps que j’ai en face de moi. Je pourrais toucher ce que je désire, les yeux fermés, sansaucune hésitation.Je défais sa cravate avec un peu de difficulté ce qui le faire rire, avant de m’attaquer à sa veste que jelaisse tomber. Ma robe la rejoint l’instant d’après, ainsi que nos chaussures. Je me retrouve en sous-vêtements, alors qu’il est encore vêtu. En plaisantant, je poursuis de le mettre à nu. – Tu en as toujours plus à enlever. – C’est pour le plaisir de tes yeux. Je souris en terminant de défaire sa chemise blanche, sa peau tatouée vient happer mon regard,comme à chaque fois.Mais cette fois-ci c’est différent, depuis que j’ai lu le passage dans le bouquin, je ne le regarde plusde la même façon.C’est comme si je voyais en ce dessin un secret en plus, ça me désole, moi qui l’aimait tant, je neveux pas avoir un regard différent.Dead se penche et embrasse mon front, il a dû remarquer l’arrêt de mes gestes. – N’y pense pas, chuchote le vampire. – J’essaie. Il faut juste que je pense à autre chose. Je regarde dans la pénombre, les mains de Dead quirejoignent les miennes, rapidement, il défait sa ceinture, son pantalon lui tombe aux chevilles. Unsourire nait sur mes lèvres lorsque je vois son érection se tendre vers moi. Sans hésitation, je viensglisser mes doigts sous l’élastique de son caleçon pour lui retirer totalement, un soupir sort de labouche du vampire lorsque je l’enserre pour le caresser sur toute sa longueur. Mon pouce s’attardesur le bout de son sexe, Dead vient blottir sa tête dans mon cou, remuant des hanches, en rythme avecma main. Depuis quand il avait envie ? Au moins depuis le début de la soirée, pour être si impatientmaintenant.Des frissons me parcourent la peau lorsqu’il mordille mon cou de ses crocs, lentement, il me faittomber sur le lit, ma main quitte sa queue pour venir s’accrocher à ses cheveux. Le vampire s’installeentre mes jambes, sa bouche vient embrasser la mienne dans un baiser langoureux. Ses hanchesviennent se frotter contre la fine barrière qu’offre mon string, mélangé à sa langue qui caresse lamienne, ça m’excite instantanément.

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Dead part explorer mon cou, me laissant le souffle court, il lèche ma carotide, mais ne s’y attarde paspour y mordre dedans ce qui me surprend. Il y reviendra plus tard, à mon avis. – Tu vois que j’arrive vite à te distraire, murmure Dead contre ma peau. La voix du vampire est rauque, je baisse les yeux pour rencontrer les siens. Canines dehors, je lis lamalice dans son regard. Il joue avec ma bague quelques instants avant de l’écarter sur le côté. – Effectivement… Dead je te préviens si tu t’acharnes sur… Comme je le connais bien ! D’un coup de croc, il sectionne le tissu entre mes deux seins. Les deuxbonnets s’ouvrent, lui laissant libre accès à ma poitrine. – Il me gênait. Oh il le gênait. Je commence à rire, mais finis rapidement par gémir, lorsqu’il prend entre ses lèvresl’un de mes tétons qu’il entreprend de sucer. Sans m’en rendre vraiment compte, j’écarte les cuisses,et Dead en profite pour venir poser ses doigts sur mon intimité humide. Il écarte le fin tissu, sonpouce caresse légèrement mon clitoris, me faisant gémir de plus belle. Je tire sur ses cheveuxlorsqu’il vient glisser deux de ses doigts en moi qu’il remue au même rythme que moi sur son sexequelques instants plus tôt. J’adore qu’il me touche, mais je préfère nettement le sentir s’enfouir lui enmoi. – Dead… Je ferme les yeux quand il commence à devenir plus précis, plus appuyé. Son pouce exerce sur moides caresses en cercle, pile au bon endroit, ses lèvres enflamment ma poitrine, je sens le désiraugmenter dans le creux de mon ventre, un besoin urgent de me calmer s’empare de mon esprit.Le vampire prend son temps, quittant mon sein pour descendre plus bas, je sais quelle est laprochaine étape, j’en brûle d’impatience de le sentir là.D’un geste sec, il me retire mon string qu’il jette par-dessus lui, ses doigts toujours en moi, il sepenche pour venir lécher mon intimité qui ne réclame que ses caresses.Sa langue vient encercler mon clitoris, titillant cette zone sensible, il l’embrasse, et la suce jusqu’àme rendre folle. Sans pudeur, je m’abandonne totalement, prenant un plaisir fou de ce qu’il me fait.J’ai très chaud, et le besoin de me calmer devient plus qu’imminent. – Viens en moi, je soupire en ondulant sous lui. Je sens contre ma peau, le sourire satisfait du vampire, pour me taquiner, il reste quelques instantsencore sur ma chair humide, c’est de la torture.Il en fait suffisamment pour me rendre folle, mais pas assez pour me soulager. Je le serais uniquementlorsqu’il daignera bien me faire l’amour pour de bon.Dead se redresse, je passe mes jambes autour de sa taille, l’incitant à venir s’enfoncer dans le cocon

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chaud que je lui offre. En souriant, il m’embrasse tout en pressant sa queue à l’entrée de mon corps.Je l’attire un peu plus, faisant rire le vampire. – Quelle impatiente tu es ! – À fleur de peau surtout. Mon compagnon se prend au jeu, d’un coup de reins, il s’enfonce en moi profondément, un longgémissement de plaisir résonne dans la chambre, mon corps se met à trembler sous les vaguesintenses du plaisir que je ressens. Sans me ménager, Dead commence à se mouvoir en moi, glissantcontre les parois humides de mon corps. Je suis perdue dans les sensations. Je pense marquer son dosde mes ongles lorsqu’il s’accélère le rythme de ses hanches, je sens l’orgasme monter en moi. Nousn’échangeons presque aucun mot, seul des gestes d’affection. Connaissant bien le vampire, je dégagel’accès à mon cou pour qu’il vienne mordre dedans. Un petit cri m’échappe lorsqu’il me mord,ensemble, nous atteignons le septième ciel, le souffle court, nos deux corps emboités qui n’en formentplus qu’un.

*** – Tu veux que je te confie quelque chose ? Je me redresse sur le torse de Dead, posant un coude sur l’oreille, ma tête appuyée sur ma main, mesdoigts viennent toucher son tatouage. Je souris en croisant le regard bleu nuit de mon amant. Il a l’airdétendu. – Je t’écoute. – Je n’aurais jamais pensé il y a plus d’un an de ça, me retrouver là où nous en sommes. – Je suis d’accord avec toi. – Tu regrettes certaines choses ? Je demande. Dead se tait instantanément. – Je regrette d’avoir mis autant de temps à te trouver. Je me mets à rire, je lui envoie un coup de poing dans l’épaule, il se moque de moi. – Un peu de sérieux Dead ! On parle sérieusement ! On n’entre pas dans une conversationmélodramatique là. Le vampire prend un air vexé, il m’embrasse le front avant de me répondre plus en détail.

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– Je suis sérieux ! J’aurais aimé te connaître plus tôt, j’aurais aimé te connaître avant que tu tombessur Louis, avant que les quartiers humains fassent de toi ce que tu es aujourd’hui.Ils t’ont rempli de doute, de craintes, de haine envers les vampires que j’ai eu du mal à te faireoublier. Et puis ensuite je me dis que sans ça, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui… et toi ? Je dévisage mon compagnon, il n’a pas tort. Je me rallonge et fixe le plafond de la chambre. – Parfois je me dis que j’aurais aimé te connaître dans une autre vie, éloignés de tout ça, toute cettepolitique, ce monde si compliqué qui me dépasse encore maintenant. Je suis heureuse d’être avec toi,de t’aimer, et de partager ce que nous partageons, mais c’est difficile d’envisager certaines choses.Des fois je me demande où nous en serons dans dix ans, et dix ans me paraissent longs Dead.D’autres je t’imagine sans canines, sans tes beaux yeux bleus, la peau chaude comme moi, et un cœurqui bat aussi vite que le mien, je t’imagine bien prendre quelques rides ici (je touche son front dubout des doigts, puis le coin de ses yeux) et ici. Et comme toi, je me dis ensuite quand sans tout ça,nous ne serions pas là… Et toi, quoi d’autre ? Je jette un regard en coin à Dead qui sourit, je frissonne en sentant sa main remonter le long de majambe, celle que j’ai passée sur sa hanche. – Des fois, je me dis que j’aimerais être moins secret avec toi. Les choses seraient certainement plussimples, et même si tu penses le contraire, sache que je n’aime pas de devoir faire exprès det’exclure de certains sujets. Si je le fais, c’est avant tout pour toi. – J’entends tes mots, je commence à les accepter même si ça n’a pas été facile. (Je me redresse verslui pour l’embrasser) ce n’est pas facile du tout de découvrir tes secrets, c’en est même inquiétant,douloureux. – Douloureux ? – Dur, dur d’ignorer, de ne pas savoir les choses clairement. C’est inquiétant de devoir attendrequ’une bombe nous tombe dessus. Inquiétant de penser que tes secrets pourraient m’êtreinsupportables. J’essaie de me convaincre que ça ira, que je t’aime assez pour surmonter si jamais ceque j’apprends ne me plait pas, mais… j’ai fait un choix, je ne le regrette pas, je regrette seulementde ne pas pouvoir prévoir ma réaction. C’est ce qui m’effraie le plus, mon caractère et mon tempérament. Quand je vois comment j’ai malgéré son arrivée au poste de Président, j’ai du mal à imaginer comment je vais accepter ce qu’il mecache. Parfois je me dis que j’aurais mieux fait de faire comme tout le monde, d’ignorer ce qu’il neme disait pas, de ne pas chercher à savoir. Et à d’autres moments, je me dis que j’aurais dû attendreque les événements arrivent pour apprendre la vérité, on n’aurait peut-être pas dû passer cet« accord ». Mais au final, je reviens toujours au même point, nous avons fait nos choix. J’ai de plusen plus l’impression de toucher le bout de cette histoire, d’en voir bientôt la fin. Et quand cette

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période transitoire, où le doute sera terminé, on passera à autre chose. J’ai envie de passer à autrechose.Dead me sort de mes pensées en soupirant. – Moi aussi j’aimerais savoir comment tu vas accepter ce que je te cache. Et plus les mois passent,plus je suis inquiet, tu es tellement imprévisible mon Ange, c’est frustrant pour quelqu’un comme moil’attente. Je ne sais pas qui t’aide, je ne cherche pas à savoir, ni comment tu gères ce livre que tu lisla nuit pendant que je dors. Je te fais confiance, je respecte notre deal même si c’est dur… – Fais-moi une promesse s’il te plait. – Ce que tu veux. – Si jamais… ça se passe mal, promets-moi de faire en sorte que je revienne si jamais je m’en vais.Rappelle-moi que je t’aime, pour ce que je connais de toi, et pas ce que j’ignore. Je me connais et sijamais ça ne me plait pas, je vais vouloir m’enfuir. Je ne veux pas qu’on perde ce que j’ai trouvé àtes côtés, même si les blessures mettront du temps à cicatriser, rien n’est impossible quand on vitavec toi. Et tout le monde a le droit à une seconde chance. Dead hoche la tête en caressant mon bras. Je le trouve très calme, peux être trop. Je me demande cequi lui arrive, est-ce le retour de son frère qui le perturbe autant ? Il est vrai que ce qu’il a dit n’étaitpas très rassurant, partir un mois, revenir en ayant l’air d’avoir affronté quelque chose de douloureux.J’ignore ce que Decease a fait là-bas, mais Dead le sait, et ce comportement bizarre, proche, ondirait qu’il doute. Je m’apprête à lui demander pourquoi quand il répond à ma première question. – D’accord Faith, je ferai de mon mieux. – Merci… Dead ? – Oui ? – C’est grave pour ton frère ? Pour ses histoires ? Le vampire se met à soupirer, je me doutais que ce n’était pas rien. – Disons que c’est… embêtant. Problématique. Mais rien d’irréparable, et rien d’insurmontable. Net’en fais pas. Je n’insiste pas plus, le « ne t’en fais pas » de Dead c’est surtout, je ne veux pas te dire parce que çane te regarde pas. Je cale ma tête dans son cou, mes yeux se ferment sous la fatigue, je me blottis contre le torse puissantdu vampire, en sécurité, mais pas totalement rassurée.

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Il est bientôt six heures du matin, je n’ai pas dormi de la nuit. Hier soir, dans les bras de Dead, luiendormi depuis un moment, je pensais à notre discussion. Je pensais tellement qu’il me fut impossiblede fermer l’œil. J’ai l’esprit bien trop occupé, c’est stressant. Au lieu de tourner dans mon lit, je suispartie dans le salon pour lire. À ma grande stupéfaction, je n’ai pas lâché le livre durant plus de cinqheures. J’étais totalement prise par l’histoire des Premiers Vampires, de leur arrivée sur Terre, à leurpremière expérience. J’ai ri de ce que l’un des frères racontait à l’auteur de la Bible, la première foisqu’il a connu une femme humaine, c’est la première fois que j’ai ri en lisant ce livre, j’en ai été moi-même surprise.On découvre ensuite la cohabitation plutôt laborieuse de ces frères qui pensent différemment au fildes années. La cruauté d’un monde et de ce qu’on leur a inculqué ne convient plus. Même si leurquête est omniprésente, les faits et gestes des aînés n’arrivent plus à être supportés par les plusjeunes. Ces derniers pensent qu’il faudrait s’ouvrir l’esprit et commencer à penser un peu pluscomme des humains, et non comme les bêtes sanguinolentes qu’on leur a dit d’être depuis l’enfance.Après tout, eux aussi ont une d’âme, bien que noire, ils en ont une, comme une conscience.Les conflits commencent dès leur retrait de la civilisation aux grands jours. Leur façon de penser nefait que changer, les actes des uns et des autres font de nombreux dégâts.L’aîné de tous, celui marqué au visage, devient fou. Outre les massacres qu’il fait subir à la racehumaine, les femmes sont violées, les enfants assassinés.Le passage sur l’aîné m’aurait fait arrêter le livre si, très vite, l’auteur n’était pas passé à l’un despremiers Benjamin de cette fratrie. Celui qui a fait partie de la « punition » dans le Styx. Il est posé,calme, réfléchi, c’est celui qui désire le plus se rapprocher des humains, devenir leur pair. Il penseque la prophétie ne doit pas seulement être leur but dans la vie.On sent que ce dernier est différent, bien sûr, il reste un des Premiers Vampires, il a commis denombreuse barbaries, mais vers la fin de la partie des frères, lorsque le milieu du premier millénaireest atteint. Suite à une violente dispute, la fratrie se divise en deux. Les aînés partent d’un côté, lesBenjamins de l’autre, mais le livre n’explique pas pourquoi. À vrai dire, j’ai l’impression qu’ilmanque des passages.La partie sur la Prophétie est tellement courte qu’elle doit tenir en une dizaine de pages. L’auteurraconte d’où elle provient. Que tout tourne autour de ça. La Prophétie serait la raison de la naissancedes Vampires, un but qui pourrait « sauver l’humanité ». Un accord sur l’avenir passé entre la Mort etle Créateur. « (…) Lorsque la prophétie sera réalisée, le monde dans lequel nous vivons sera sauvé. Lorsquel’équilibre sera établi entre bien et mal à travers la prophétie, nous aurons gagné. Nous auronsréparé les erreurs du passé. La prophétie est l’avenir du monde, aux Premiers Vampires, et c’est àleur première génération de la trouver, et de veiller dessus. Et même si les siècles passent, quel’espoir qu’elle se réalise un jour, s’évanouit peu à peu à cause du temps, il ne faudra pas oublierson importance capitale pour l’avenir. Nous sommes tous enchaînés à elle, et cette dernière à

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nous. (…) et lorsqu’elle sera accomplie, la peur caressera l’assurance à part égale, la peinen’étouffera plus la joie, la colère sera apaisée par le calme, le mal sera le bras droit du bien.L’amour et la Mort ne formeront plus qu’un, comme lorsque le sang sera versé pour la prophétie.Il faudra être unis pour n’en former qu’un, pour connaître la paix à jamais. » Je tourne la page et découvre avec étonnement que l’explication que j’attendais ne se trouve pas à lafin de ce livre, la page est blanche, c’est la fin, et la déception m’envahit, j’étais certaine de savoiren avalant ce livre à vitesse grande V.Je ferme la Bible, la pose sur la table du salon, je n’arrive toujours pas à croire que je ne sais pas,j’étais tellement certaine de me rassurer en la lisant, qu’apprendre ce que Dead me cachait m’auraitpermis de tourner la page sur un des secrets qui bouffe notre couple, visiblement non.Les mots de l’inconnu me reviennent en mémoire.Il m’a dit que chaque mot, chaque sens de phrase comptaient, ce que je ne comprends pas, c’est quetout avait un sens à mes yeux. Quelque chose a dû m’échapper. Je devrais savoir ce qu’est cetteprophétie, ce qu’elle représente, c’est tellement vague !Mais une chose que je sais à présent, c’est que « cette prophétie » aux yeux des vampires a l’aird’être aussi précieuse qu’un trésor. Elle sauverait le monde, rétablirait l’ordre… cet élément doit être exceptionnel pour que tantd’individus la cherchent, Ange, Vampires. Qu’est-ce qui peut les motiver autant durant des siècles ?Je me le demande, comme je me demande quel objet peut rétablir l’ordre des choses. Louis doitsavoir. Et Louis m’expliquera ce matin, je ne lui laisserais pas le choix. J’ai tenu ma part du marché, j’ai avalé trois cents pages miraculeusement cette nuit. Je mérite la vérité.

Chapitre 22

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Certaines vérités ne sont pas bonnes à entendre

– Bonjour, Faith, moi aussi je suis ravi de te voir d’aussi bonne heure. Je t’en prie, entre, ne te gênesurtout pas ! Je foudroie du regard Louis qui, pour la première fois, me sourit. Je referme la porte d’entrée, etmarche en direction du salon où se trouve le vampire. Il pose sa tasse de café sur le plateau devantlui, sur la table basse. Je pense que je le prends au réveil, ce qui me surprend, il a les cheveux enpétard, il ne porte pas son fidèle costume gris d’une vingtaine de nuances, pire, il est torse nu. Si jeprends sur moi pour me concentrer sur son regard, mon attitude à l’air d’amuser le bras droit de moncompagnon. Effectivement, je suis un peu gênée. – Tu veux que j’aille mettre un T-shirt pour que nous puisons parler ? Je soupire en m’asseyant sur le fauteuil en face de lui. Il devrait savoir qu’à part me donner desfrissons, il ne me fait pas grand-chose d’autre. Il n’y a qu’en regardant Dead que ça me fait de l’effet.Louis est depuis bien longtemps un tue-l'amour à mes yeux plutôt qu’un objet de fantasme, de plus, ilpourrait se trimbaler à poil, cela me ferait aussi peu d’effet.Je suis venue pour parler de ce qui nous « lie », cette maudite Bible en l’occurrence. Si je veuxadmirer un corps, j’en ai un qui m’attend à la maison. – Reste comme il te sera bon de rester, personnellement, ce n’est pas ton corps que je suis venuadmirer. – Très bien, je ne me serais pas levé de toute façon. J’en perds mon latin tellement ses réponses du tac au tac me déstabilisent. C’est Louis, c’est son« job » de mettre les gens mal à l’aise, avec sa fonction, s’il ne savait pas bien étudier son« adversaire » en quelques secondes pour lui faire perdre tous ses moyens, ce serait inutile que Deadl’ait à ses côtés.Je lève les yeux, alors que le vampire reprend son petit déjeuner. Avant de l’ouvrir et de me prendreune seconde réflexion, je regarde mon portable dans mon sac, l’heure me confirme qu’il est bientôttreize heures, c’est surprenant de la part de Louis. – Tu sais qu’il est plus de midi ? Je regarde ses doigts fins couper en deux le croissant qu’il trempe dans son café, il se penche pourmordre dedans. Son regard « et alors » me fait sourire. Il a changé depuis quelque temps, en bien.Jacob a raison, la thérapie qu’il suit a l’air de l’aider.

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– Je sais. – Quand je vivais ici, à six heures tu étais déjà levé. Le vampire se fige, il soupire l’air navré. – C’était différent aujourd’hui, pour des raisons que Jacob a certainement dû te communiquer, j’aipris ma vie en main. Je fais des choses que je n’ai jamais faites avant. Je t’avouerais que découvrirles joies de la grasse matinée c’est sympathique. Et j’avouerais qu’avoir une conversation détendue et remplie d’humour avec Louis serait presqueagréable. Nous ne pourrons jamais être amis comme je le suis avec les autres, notre passé est bientrop lourd… peut être qu’un jour ? Mais dans combien d’années ?Je n’en oublie pas pourquoi je suis venue ici, j’ai monté tout un stratagème pour me rendre ici, sansgarde du corps qui me demande où je vais. J’ai dit à Decease de rester chez lui pour qu’il se reposede son voyage, il n’a pas insisté lorsque je lui ai dit qu’il y avait Senan, le pauvre a l’air crevé. Dèsque j’aurai un peu de temps, j’irai le voir pour discuter, il m’a manqué et je veux savoir ce qui l’aéloigné aussi longtemps.Convaincre Senan n’a pas été bien compliqué non plus. Il est tellement mal depuis que Deryck aannoncé à tout le monde qu’ils allaient accueillir un enfant. Enfant qui pourrait être le sien. Que luinon plus n’a pas insisté lorsque je lui ai dit que Decease venait prendre le relais, qu’il pouvait resterchez lui, il en a besoin.Je n’ai pas croisé Dead ce matin, je me suis couchée dès qu’il s’est levé, prétextant avoir regardé latélé toute la nuit en bossant. J’ai fait de mon mieux pour ne pas lui montrer ma déception, mais c’estDead, il comprend plus vite que le mur du son. À mon avis, il a su que quelque chose n’allait pas.Je sors la Bible et la pose à côté de Louis, qui continue de déjeuner. – C’est bien que tu aies pris ta vie en main. Mais tu ne travailles pas ? Tu en avais besoin reste en suspens. Louis se met à sourire, je pense que nous nous sommes compris. – Non, j’ai pris deux jours. – D’accord, sympa. – Alors Faith ? De quoi voulez-vous que nous parlions ? Au fait, tu veux quelque chose ? Waouh, un nouveau Louis c’est surprenant. Je secoue la tête en le remerciant poliment que ça ira, jene vais pas m’éterniser ici. – J’ai fini la Bible hier soir.

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Louis arrête de manger, et me jette un regard moqueur. – Eh ben, je dois dire que je suis surpris. – Ça va Louis ! Je n’avais pas que ça à faire, maintenant elle est finie. – Et ? – Et… je suis déçue ! Le vampire me dévisage, fronçant les sourcils. À quoi s’attendait-il ? Aux larmes et aux cris ?J’aurais pu effectivement, je suis même certaine qu’apprendre la vérité m’aurait complètementchamboulé. Mais là… c’est le néant et je ne comprends pas. – Faith, je ne suis pas sûr de te comprendre là. Je soupire, qu’il se rassure, je ne me comprends plus moi-même, je comprends encore moins lesautres. – Louis, cette Bible n’est pas complète. – Si Faith, elle l’est. Je lève les yeux au ciel, il pourrait me croire deux minutes ! – Louis, je te dis que cette Bible n’est pas complète. – Et Faith je te dis… Je l’interromps, le connaissant, me connaissant, on peut faire ça durant un moment, j’ai toujours –inconsciemment – adoré le mettre à bout. – Ouvre là, feuillète, et tu verras que j’ai raison bon sang ! Je ne suis pas stupide au point de ne pasme rendre compte qu’il manque quelque chose à ce livre ! Louis se met à jurer dans une langue que je ne connais pas. Du français peut être, mais pas le françaisque j’ai l’habitude d’entendre.Le vampire m’écoute, il saisit le livre et l’ouvre. – Ce que je veux dire Faith, c’est que ce serait stupide de te faire lire un livre, auquel il manque deséléments importants de compréhension.

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Il ne me croit pas je le vois dans son regard, pourtant, si la Bible était complète je saurais ce qu’estla prophétie, or je l’ignore, comme j’ignore toujours les noms des premiers vampires.Peut-être que c’est évident, mais pas à mes yeux. À mes yeux ce livre est un ramassis de questions,plus que de réponses aux miennes. – Je suis d’accord avec toi, mais crois-moi lorsque je te dis que j’ignore beaucoup de choses ! Et jete jure, je n’ai sauté aucun passage même les plus dur. Louis tourne les pages une à une, j’espère qu’il ne lit pas, parce que s’il lit, je suis ridicule à côté,pour avoir mis plusieurs mois à le terminer. – Normalement si tu as tout lu, dans la seconde partie, tu en apprends pas mal sur les PremiersVampires. – Mais pas leurs noms. Cette phrase fait tiquer le vampire, il quitte du regard sa lecture pour m’interroger. – Tu ne sais pas leurs noms ? – Non. Louis saute un pavé de plus de cent pages, je suis certaine qu’il le connait par cœur. Je le soupçonnede chercher dans la partie dédiée à leurs vies.Le regard qu’il jette sur les pages me confirme que j’ai raison. – Bon sang… – Tu vois que… Le vampire m’interrompt. – Faith, on t’a carrément retiré la plupart des passages sur leur vie pour t’en faire un bref résumé. Onne te parle que des principaux Premiers Vampires, c’est… bâclé. (il continue de tourner les pages)normalement, dans la première partie, tu n’es pas censée savoir leur prénom, tu ne connais que leurhistoire globale, pourquoi les vampires sont là, qu’est-ce qu’ils ont fait dans leur existence, leursgrands moments. Dans la seconde, tu entres dans le vif du sujet. Tu découvres les prénoms desPremiers vampires, leurs caractéristiques, leur personnalité. Leur enfance, mais aussi les détails deleur vie d’adulte qui les a beaucoup influencés sur leurs choix et leur vie future. J’ai l’impression qu’il lit rapidement le contenu de ce qui l’intéresse, sa stupéfaction m’agace, j’ai deplus en plus l’impression d’avoir été bernée.

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– Tu as des doutes ? me demande Louis en posant la Bible. – J’en avais bien, mais rien de fondé, j’attendais la réponse à la lettre que je t’ai demandé d’envoyer. – Je sais, mais celui qui doit te répondre à affaire en ce moment. Je soupire, c’est fou comme il me tombe toujours un imprévu au mauvais moment. – Louis, ça ne serait pas plus simple de me dire la vérité ? Ce dernier secoue la tête, comme si cette possibilité n’était pas envisageable. Son regard vert perçantme refroidit, l’espace de quelques instants. – Faith… je crois qu’il faut que tu parles avec Dead, sérieusement. Je me mets à rire, c’est ça sa réponse ? Parler à Dead ? Il sait très bien que c’est impossible.Je décide d’ignorer sa proposition, revenant plutôt sur ce qui m’intéresse, ce qu’on a supprimé. – Louis, je ne suis pas bête, je sais qu’il a un lien avec cette histoire, je n’arrive pas à discerner ceque c’est, par contre. – L’amour t’aveugle Faith. – C’est pour ça que j’ai besoin de toi ! Je commence à m’énerver, je l’entends au son de ma voix. – Notre accord n’était pas que je te serve la vérité sur un plateau, mais que je t’aide à la comprendre.Or tout vient de changer. Le ton de sa voix ne me plait pas, ses mots non plus, j’ai la vague impression qu’il baisse les bras. – Ne me dis pas que tu comptes me laisser dans l’ignorance ? Louis passe une main nerveuse dans ses cheveux blonds, il a l’air aussi dépassé que moi par lasituation. – Je ne peux pas t’aider pour l’instant, j’ai l’impression que tu n’as pas l’air de vouloir réaliserFaith, certes, on ne t’a pas tout écrit, mais quand je te vois, je comprends pourquoi. Tu n’auraisjamais cherché en profondeur. – Qu’est-ce que tu essaies de me dire ?

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– La vérité est à côté de toi, et tu fais exprès de ne pas la voir. Pourtant c’était ton choix de laconnaître et maintenant qu’elle est là, pourquoi nier l’évidence. Qu’est-ce que tu n’as pas compris ?J’ai lu la lettre, tu sais. J’inspire pour tenter de me calmer, c’est injuste, tous ces vampires sont injustes. Louis qui refuse dem’aider prétextant que je sais déjà, mais que je me voile la face.Il pourrait me le dire, je ne le montre peut-être pas assez, mais j’en ai marre de jouer aux devinettes,surtout après m’être rendu compte qu’on m’avait lancée dans un récit inachevé. – Le tatouage est une coïncidence de plus il n’est pas comme celui qui est décrit dans le livre, jerenchéris. – Faith… J’interromps Louis, son soupir de désespoir me blesse, c’est trop simple de se renvoyer la balle, àcroire qu’aucun ne veut prendre le risque de me dire la vérité. – Louis, j’aime Dead, j’aime ce qu’il y a de meilleur chez lui, et je refuse de penser… voyons nous leconnaissons, je ne le vois pas commettre autant d’erreurs. Dead n’est pas comme ça. Alors je penseque s’il a ce tatouage… – Parle à ton mari alors parce que j’ai bien peur qu’aujourd’hui je ne puisse plus rien pour toi. Tu esdans le déni, et même si je peux te parler, et tout te dire, tu n’entendras pas, tu refuseras dem’entendre. Le problème Faith, c’est toi à cet instant.

*** Je sors de la bibliothèque tard dans la soirée, j’ai passé ma journée là-bas, dans la section livresanciens, mais je n’ai à nouveau rien trouvé, le documentaliste a dû me prendre pour une folle, je n’aipas arrêté de m’énerver, et lorsqu’il a gentiment demandé ce qui me mettait dans cet état j’ai fondu enlarmes. Pourquoi je suis devenue si sensible ? Je l’ignore, mais c’est douloureux.J’ai retardé au plus tard mon retour à la maison, affronté Dead qui ignore où j’en suis, ce que je vis,comment je prends les choses. Je sais comment va se dérouler la soirée, on va s’engueuler parce queje vais exiger la vérité.Je n’ai plus le choix. – Faith ? Je me fige, j’ai reconnu cette voix, mais je décide de l’ignorer, je n’ai pas que ça à faire, je ne suispas en état de retomber dans un autre passé. Il se décide toujours à venir au mauvais moment !

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J’accélère le pas, je n’ai pas envie de le voir. – Ne m’ignore pas ! Je dois te parler ! – Nate, va-t’en, je ne suis pas d’humeur. Mon cœur rate un battement lorsque je sens une forte pression sur mon bras. Mon ancien meilleur amime stoppe dans mon élan, il me retourne pour être en face de lui, en plein milieu de la rue. Lespassants nous ignorent comme à leur habitude. Tant que personne ne se fait égorger et qu’il n’y a pasmoyen de participer, les disputes des uns et des autres, ne sont pas leur premier souci.Nate a de nouveau changé, les mois ont passé, il se laisse pousser un bouc qui ne lui va pas du tout, ilest vêtu comme un SDF à la différence, il sent toujours ce parfum si masculin. J’en déduis qu’il estlourdement armé sous tout cet accoutrement. – Faith… Je soupire, nous sommes vraiment à deux mille lieux l’un de l’autre désormais. – Tu n’es pas facile à approcher, tu sais. – Je sais, c’est pour une bonne raison. Je lui parle sèchement, bon sang, si Dead apprend ça, c’est sûr, j’aurais affaire à une rage noire. Ilignore que je sais pour la Résistance, il faut dire que j’ai su oublier ce que je savais. Ce qui m’atoujours surprise c’est qu’il n’a jamais tenté de savoir si je connaissais quelque chose, là-dessus. – Ouais je me doute depuis que ton mec est Président, il protège sa petite femme. Tu n’imagines pasles heures que j’ai perdues à te suivre pour attendre ce moment. – Je m’en fiche Nate. Maintenant, lâche-moi, et laisse-moi rentrer chez moi, j’ai des choses à faire. – Houlà non, tu vas rester deux minutes avec moi, j’ai des choses à te dire. – Je m’en fiche de ce que tu as à me dire. – Crois-moi non. Et si je le fais, c’est pour ce qui nous a lié par le passé. Je tire sur mon bras pour ne pas avoir sa main sur moi. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à croire qu’ilssavent mieux que moi !Voyant qu’il ne plaisante pas, je baisse les bras, et décide de l’écouter, il ne tentera pas de me fairedu mal devant autant de témoins si le Nate que je connaissais est encore là, caché derrière cemonstre, ce tueur.

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– T’as une minute, après tu m’oublies, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi ou la Résistanced’accord ? Tu m’as oubliée Nate, n’oublie pas notre passé justement, garde-toi-le en mémoire à cetinstant et pour le restant de ta vie. – Faith je… (l’humain soupire, l’air désespéré) soit, je ne suis pas venu parler de ça, notre dernièreconversation me le prouve, toi et moi c’est fini, nous sommes dorénavant trop différents. Mais malgréton nouveau penchant pour les suceurs de sang, par l’affection que je te porte, je dois te prévenirqu’il va se produire un événement très dangereux dans les prochains jours. J’éclate de rire. – Tu comptes faire un coup d’état Nate ? – Non, ce que je compte faire ne te regarde pas, mais ce que je compte faire va être dangereux, ettoutes les personnes présentes ce jour-là vont mourir, en partie. Je ne veux pas que tu fasses partiedes corps que nous devrons enterrer. – Je ne risque rien. – Comment le sais-tu ? me répond sèchement Nate. Son regard est de la glace, derrière la colère que je ressens, le voir si sombre me brise le cœur. – Parce que tu viens de me dire que tu as mis des mois à pouvoir m’approcher à nouveau, c‘est queles personnes qui veillent sur moi dans mon entourage, ne sont pas si mauvaises que ça. – Ouais ben si tu m’écoutes et que nous survivons à tout ça, sache quand même qu’il va se passerquelque chose. – Quand ? L’humain prend un air supérieur, me souriant d’un air moqueur, il se moque de moi, je le vois. Je saisce qu’il pense de ce que je suis à présent, je remarque juste qu’il n’hésite pas à me le montrer.– Nate, ouvre-la ou tu peux être certain que… – Embrasse-moi et je te répondrais. – Quoi tu… vas te faire voir ! Alors là, c’est la meilleure ! Je le foudroie du regard avant de le contourner pour reprendre la route,mais ce dernier n’a pas l’air de vouloir lâcher le morceau.À nouveau, il saisit mon bras, et très vite, me plaque contre son corps musclé pour m’embrasser.Je suis tellement surprise que je ne réagis pas immédiatement. Le seul homme que j’ai embrassé

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depuis des mois n’est autre que Dead, connaître les lèvres d’un autre me surprend, avant de me faireentrer dans une rage noire ; je m’écarte de mon ancien ami, en le repoussant violemment. – ESPÈCE DE CONNARD ! – Tes lèvres n’ont pas changé. Je le gifle. – Ton caractère non plus ! – Tu n’as pas le droit de débarquer dans ma vie dès que ça te chante ! – Si, quand je le juge opportun (du pouce il caresse ses lèvres) han Faith ça m’avait manqué. – Moi non… maintenant que tu as eu ton baiser, réponds moi. – Couche avec moi et je te répondrai, je te donnerai tous les détails. – Va te faire voir. Nate ne réalise pas la peine qu’il me fait à cet instant, en se montrant si répugnant, on dirait unvampire ! Il se comporte comme tel ! – Tu ne veux pas savoir ce qui risque d’arriver à ton mari ? – Non Nate, à vrai dire je m’en moque, puisque tu es en train de tout faire pour me toucher. Or jepense que tu n’as rien à me dire. Tu me mens, alors adieu Nate, reprend ta vie de dégénéré, j’espèrepour toi que tu attendras enfin que le monde change, laisse une chance à Dead ! Regarde tout ce qu’ila fait pour nous les humains ! – C’est un suceur, doublé d’un connard. Tu ne sais pas de quoi il est capable. Non, mais réagis merde Nate ! Réagis ! J’ai une profonde tristesse qui s’installe pour lui, j’aimeraistellement retrouver l’humain dont j’étais… amoureuse à l’époque où nous étions amis. Cet individuen face de moi, est détestable. La voix tremblante et remplie d’émotion, je décide de parlerfranchement à mon ancien ami. – Non ce que je vois, c’est que tu es tellement enfoui dans la rage que tu en oublies que tous lesvampires ne sont pas comme on le pensait merde ! Si tu me laisses une chance… – Non Faith, on t’a retourné le cerveau. C’est fini.

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– Oui c’est fini Nate, adieu. Je n’ai aucune hésitation lorsque je décide de poursuivre mon chemin, tirant un trait définitif sur Nateet notre passé.Il a trop changé à mes yeux et j’ai bien peur que l’endoctrinement qu’il a subi, ne l’ai perdu à jamais.

*** Lorsque je rentre, j’entends Dead au téléphone depuis le salon, il a l’air sérieux, et je n’ose pas ledéranger.Je retire mes chaussures à l’entrée, j’ai mal aux pieds, la journée a été longue, ma conversation avecLouis m’a troublée, celle avec Nate m’a énervée, je n’ai plus de patience. Je suis à bout.Je pars me faire un café, évitant du regard les poches de sang que Dead n’a pas rangé dans le frigo, sid’habitude j’en ris, ce soir ça m’agace.Je défais ma queue de cheval, laissant retomber mes cheveux noirs sur mes épaules.Une fois ma tasse remplie, je réfléchis à ce que je pourrais faire en attendant l’arrivée de Dead, s’ilest bientôt sept heures, l’idée de faire le repas ne me branche pas du tout. Je n’ai même pas faim, jene fais que penser.Je scrute du coin de l’œil mon PC dans le salon, je n’ai même pas envie de travailler, Trenton acertainement dû m’envoyer le planning pour la semaine prochaine, les Français doivent arriver pourle meeting et les un an de la prise du pouvoir de Dead, dans trois jours.Finalement, je décide d’aller prendre une douche. Je m’enlèverai l’odeur de Nate sur moi, et un sujetde dispute en plus. Il a ses secrets j’ai les miens, même si les miens sont certainement moinsimportants que ce qu’il me cache.L’eau chaude me fait oublier quelques instants les doutes qui me gagnent ces derniers temps. – Mon Ange ? J’entends la voix de Dead qui résonne à travers le jet d’eau. Elle me sort de mes pensées en mefaisant sursauter. Je sors la tête de la douche, la porte de la pièce est ouverte, le vampire se tientdevant, sa main sur le haut-parleur de son téléphone, il me sourit, visiblement ravi de me voir.J’aimerais faire de même, mais ce soir je ne suis pas d’humeur. – Tu veux que je te rejoigne ? Je secoue la tête et referme la porte, avec ça, s’il pense que tout va bien, c’est raté. J’entends levampire soupirer et partir. Nous allons devoir discuter je sens après et il est temps. Temps de parlerde tous ses secrets, de mettre les points sur les I. Je termine rapidement ma douche, de la buéeenvahit la pièce lorsque je sors, je passe rapidement devant le miroir, j’ai du mal ces derniers tempsà voir mon reflet dedans.J’enfile un fin peignoir, place mes cheveux dans une serviette, et décide d’aller m’expliquer avec

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Dead. J’ai le cœur lourd, la peur émane de tout mon corps. Je me demande comment va se finir lasoirée.Lorsque j’arrive dans le salon, je remarque que Dead n’y est pas. Je gagne encore quelques minutes,le temps pour moi de réfléchir à la façon d’aborder le sujet. Mon attention est accaparée par la lettrequi repose sur la pile de courrier à côté de la corbeille de fruits, je reconnais immédiatementl’écriture.Il m’a répondu ! Quand je l’ignore, mais il l’a fait. Je me précipite dessus, ouvre l’enveloppe etdéplie la feuille de papier. « Bonjour, Faith,navré de ma réponse tardive, j’ai eu des problèmes urgents et extrêmement délicats à résoudre cesderniers temps.Je ne vous réponds que maintenant entre deux voyages à l’étranger.J’ai eu de nouvelles informations par notre ami en commun, L., je n’écris pas son prénom en entierveuillez m’excuser, j’aimerais qu’il garde son anonymat auprès de votre compagnon.J’aimerais m’excuser Faith pour la duperie dont j’ai fait preuve.La Bible n’est effectivement pas entière. J’ai moi-même fait les découpes du texte, pour ne pas vousrendre la tâche trop simple. Je pensais que vous étiez une personne intelligente qui aimait les défis,c’était un défi. Je suis vraiment navré de voir que cela vous a perturbé dans la compréhension deschoses, et que par ce fait, vous n’ayez pas compris.Mais permettez-moi de répondre à votre précédente lettre, elle a longtemps trôné sur mon bureaudans l’attente d’une réponse. J’ai apprécié que vous m’ayez écrit sans vulgarité, et grossièreté. Jesavais qu’on s’entendrait. Me pardonnerez-vous ce que j’ai fait ? Je m’expliquerai plus en détail ci-dessous.Vous m’avez écrit suite à votre trouvaille en ce qui concerne le passage des tatouages, effectivement,je suis bien plus impliqué que ce que j’aimerais vous faire croire. Mais je ne suis pas l’auteur. L’auteur était une personne très proche ayant lui-même vécu cettehistoire.Mais là où je ne m’excuserai pas, c’est bien dans l’évidence, vous avez trouvé ma chère, L’INDICE,qui vous permettrait de comprendre si vous reliez le reste. « LA VÉRITÉ SE TROUVE DANSL’ENCRE » vous avez compris le sens de ses mots, je ne parlais pas de lettres, d’écrit, maiseffectivement de ce passage. Maintenant, vous avez trouvé une coïncidence avec votre cher époux.Vous m’avez expliqué que selon vous, cette coïncidence n’était qu’une coïncidence. Vous savez trèsbien que votre époux est lié à cette histoire. Mais Faith, vous me demandez de l’aide pourcomprendre tout ça, vous ne l’avez pas déjà votre réponse ? Qu’est-ce que vous pensez ? Qu’il estsimplement le gardien de ce secret ? Vous n’avez pas besoin de moi pour tout apprendre désormais.L. m’a clairement expliqué votre entrevue de ce matin, c’est pour cela que je me suis dépêché devous répondre, pour que vous compreniez par vous SEULE. Réveillez-vous mon enfant !Je pense que vous devenez stupide par amour, vous avez tout fait pour retarder l’arrivée de cettevérité, et désormais, je sais que vous savez, et soudainement, la vérité vous effraie.Navré d’être dur, mais il fallait réfléchir à cette conséquence avant de vous lancer, de prendre un

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engagement avec moi.Puisque vous vous obstinez à refuser de voir l’évidence, d’accepter ce que vous savez, parce qu’aufond de vous, Faith, vous l’avez la réponse, vous savez !Je vous donnerais le même conseil que L., parlez à votre compagnon, n’attendez pas, faites ce quevous avez toujours voulu qu’il fasse : vous parler. Trouvez un moyen de comprendre avec ses mots à lui puisque les nôtres ont l’air de tomber dansl’oreille d’une sourde. Et si avant la prochaine pleine lune, je ne reçois pas de réponse, je viendraisen personne vous voir. Ce qui serait très malheureux pour vous croyez-moi, vous n’avez pas envie deme rencontrer.Concernant la prophétie, l’évidence et la compréhension auraient pu se faire dans ces simples mots :Il faudra être uni pour n’en former qu’un, pour connaître la paix à jamais. Mais ça aussi, vous n’avez pas l’air de vouloir le comprendre.Je suis déçu, mais aussi Faith, déçu que l’amour que vous portez à ce vampire vous ait totalementrendue aveugle.Si je pouvais changer les choses, je les ferais autrement, je viendrais dès le départ vous mettre aucourant de tout.A très bientôt Faith,Je présume que notre rencontre se fera très prochainement, si vous suivez la voix que vous avezprise. Amicalement.L’inconnu. » Je pose la lettre sur le comptoir, exaspérée, le profond soupir que je pousse me désole tout autant quece que je viens de lire. Ils ont peut-être raison, l’évidence est là, je ne la vois pas. Mais comment lavoir ? Ça, c’est toute la question.J’entends des pas provenir du couloir, je me tourne et découvre Dead son téléphone à la main,visiblement très énervé. Il tente de ne pas le montrer, mais son regard ne me trompe pas.Le vampire me sourit lorsqu’il me voit, il prend un air de séducteur qui ne me fait même pas rire, j’enavais oublié que je ne portais qu’un simple peignoir. – Hey. Il s’approche pour venir s’installer sur un des tabourets en face de moi. – Salut, je réponds d’un ton froid. Dead comprend immédiatement la situation, il perd toute expression de joie, pour redevenir sérieux.Dans un soupir, il me pose l’ultime question. – Qu’est-ce qui se passe ?

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Je plie la lettre en deux pour ne plus avoir à voir les mots écrits dessus, je ne lui montrerai pas c’estcertain. Mais on va en parler, j’en ai assez. – Dead, je pense que c’est le bon moment. Le vampire me dévisage, il étudie mes paroles avec attention. Je le regarde avec insistance, je veuxqu’il comprenne de quoi je veux parler, sans avoir à lui faire un dessin. – Faith… – Oh non, plus de ça. Plus de ça, parce que j’en ai marre Dead. D’accord, nous avons passé un« contrat », mais au final tu es gagnant ! (ma voix commence montrer de la colère) j’ai fini cetteputain de Bible, tu n’imagines pas tout ce que j’ai dû faire pour savoir ! Pour qu’au final ? JE NESACHE RIEN DEAD ! J’EN SUIS TOUJOURS AU MÊME STADE ! J’IGNORE LA VÉRITÉ ! – Comment ça, tu ne sais rien ? – À toi de me le dire, c’est toi qui connais l’histoire, c’est toi qui m’aimes et qui a peur de maréaction, à ton avis, si je savais, est-ce que je serais encore présente en face de toi ? J’attends avec espoir une réaction qui me rassurerait, mais mis à part le silence qui m’angoisse, rienne vient. Le profond soupir que pousse le vampire me blesse. – Non. – Alors, déduis-en que je ne sais rien ! Et c’est injuste. – Oui ça l’est. – Alors, parle-moi. Dis-moi la vérité maintenant. – Donne-moi ta Bible Faith. Pardons ? Pour qu’il en fasse je ne sais quoi ? Non. – Non. – DONNE-LA-MOI ! La voix de Dead me donne des frissons, je n’insiste pas, c’est un ordre à ne pas discuter, ce qu’ilvient de me demander.Je marche en direction du salon, là où se retrouve mon sac à main, rapidement je sors le livre avant

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de revenir le donner à Dead. – Tiens ! Je la pose brusquement devant lui. – Calme-toi, me demande sur un ton nerveux le vampire. Il n’a pas compris que je ne me calmerai pas justement, pas tant qu’il n’aura pas fait ce qu’il fautpour me calmer, me donner la vérité. J’ai assez attendu, j’ai fait ce stupide jeu idiot, ce contrat à lacon, maintenant j’exige de savoir en retour, après tout ce que j’ai fait pour lui.Dead ouvre le livre, comme Louis, il le feuillète à une vitesse impressionnante, je vois bien latristesse qui marque son visage. Mais bon sang, pourquoi cette histoire le touche autant ! Qu’est-cequi le lie avec tout ça.Mon amant finit par s’arrêter au titre de la troisième et plus courte partie, la prophétie. – Effectivement, on n’a pas été très juste avec toi… mais ça, je l’ignorais. Crois-le Faith.Je soupire, retire la serviette qui entoure mes cheveux et passe une main dedans. Je suis très encolère, il n’imagine pas comment. – Qu’est-ce que tu veux réellement Faith ? Je plonge mes yeux dans les siens, j’aimerais qu’il y lise la peine et la déception que je ressens en cemoment. – Je veux la vérité. Réponds-moi, quand je te demande, as-tu un lien avec cette histoire, oui ou nonme suffisent. – Faith… – OUI OU NON MERDE ! – OUI ! OUI J’AI UN LIEN AVEC TOUT CECI OK ! MAIS CA TU LE SAVAIS DÉJÀ ! – Justement, je me demande si je sais les bonnes choses Dead… (j’inspire pour me calmer, et pouréviter que ma voix ne tremble) qu’elle est ton lien avec cette histoire. – Je ne peux pas te répondre. – SI ! SI TU VAS ME RÉPONDRE ! TU VAS ME DIRE POURQUOI TON TATOUAGE EST LE MÊME QUE L’UN DESVAMPIRES PRÉSENTS DANS LE LIVRE ! JE VEUX CROIRE EN LA COÏNCIDENCE PARCE QUE JE T’AIME ET QUE JETE CONNAIS. JE SUIS CERTAINE QUE TU NE PEUX PAS ÊTRE L’UN D’ENTRE EUX ! MAIS CE QUE JE NE

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COMPRENDS PAS… (je mets plusieurs minutes à me calmer) je ne comprends pas pourquoi tu l’as. Je necomprends pas ton lien avec tout ceci. Je n’ai rien compris du but de ces vampires, alors répondsmoi ! Dis-moi si… Génial je commence à pleurer. – Non, ne pleure pas. La voix compatissante de Dead me tord le cœur, je n’ai pas besoin de sa pitié, seulement de la vérité. – J’aimerais bien t’y voir à ma place ! – Mais j’essaie ! J’essaie de me mettre à ta place… désolé, je ne peux pas t’aider. J’éclate de rire, le son est noyé par les larmes. – C’est exactement ce que m’ont dit ceux qui pouvait m’aider, ils m’ont dit que j’étais aveuglé parl’amour que je te portais, qu’au fond de moi je savais, mais… je ne peux pas Dead. Sans la vérité deta bouche, je ne pourrais pas croire que tu es… Non. Tu vois l’idée même d’y penser me répugneparce que tu es totalement différent ! Alors, réponds moi, dis-moi enfin ce que tu me caches et quej’ignore. Si tu m’aimes un peu, parle-moi !Dead détourne le regard, comme si me regarder lui était douloureux. Je sèche mes larmes du reversde la main, son silence parle pour lui, il ne me dira rien. – J’espère que tu me seras aussi fidèle que tu l’es à ton secret. – Faith c’est plus compliqué que ce que tu crois… – Non ce que je vois, c’est que tu me fais encore passer au second plan, et là je ne sais plus quoifaire… – Bonsoir… oh merde je dérange. Je me tourne vers celui qui vient de nous interpeller. Decease se trouve debout devant nous, sa pipe àla main, le visage fatigué. Il nous regarde, l’air gêné d’être apparu durant l’une de nos disputes. Deadse lève pour accueillir son frère, les deux vampires se serrent la main, avant que mon beau-frère nevienne m’embrasser sur la joue, son regard inquiet et compatissant, me ferait presque craquer. – Hey belle-sœur ça va ? Qu’est-ce que mon frère t’a fait encore ? Je sais qu’il tente de plaisanter, mais je n’ai plus le cœur à ça. Je souris, sans grande conviction, à

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mon garde du corps. – Rien, il n’a rien fait. – Tu es sûre ? – Oui, je vous laisse entre vous, je vais me coucher. J’embrasse à mon tour le jeune vampire, adressant un regard mauvais à mon amant qui préfère fermerles yeux. J’espère qu’il est content, à nouveau quelqu’un vient s’interposer entre nous pour éviterqu’on parle. J’en peux plus, ce soir est la goutte de trop.J’arrive dans le couloir qui mène aux chambres, lorsque j’entends la voix remplie de reproche deDecease. – Dead, qu’est-ce qui se passe ? – Je crois qu’elle sait, pour la prophétie, pour… – Tu es sûr ? Je me fige et reste pour écouter la suite. – Elle vient de tenter de m’en parler. On s’est même engueulés, bon sang ! Elle est dans le déni decertaines choses et je pense qu’elle n’a pas tout saisi, mais certaines choses… ça, elle sait. – Ce n’est pas ce que tu voulais ? Même à l’autre bout de la pièce j’entends le soupir que pousse le vampire. – Si, mais maintenant, quand je vois notre dernière conversation, je me dis que je me suis surestimé,Faith ne l’acceptera jamais, rien qu’en voyant sa réaction face aux rumeurs qui courraient sur laRussie et l’Asie… Elle va me quitter Decease si je ne trouve pas les bons mots pour tout luiexpliquer, elle partira. Et j’ai bien peur de ne plus être en position de négocier. Les mots me font un mal fou. Sans réfléchir, je tourne les talons et me dirige vers ma chambre, j’en aiassez entendu. En passant, je récupère dans le bureau de quoi laisser un mot au vampire. Je ferme laporte, et allume la lampe de chevet pour écrire. « Tant que nous n’aurons pas parlé, tu peux retourner dormir dans une chambre d’amis. Si c’estcomme ça que je dois faire pour obtenir ton attention, alors je le ferai. En attendant, bonne nuit,Dead » Je reste sobre, pas de je t’aime ni de je suis désolée d’être chiante et d’avoir craqué ce soir. Désolée

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d’être en colère et effrayée…Je laisse le mot sur sa taie d’oreiller, il va râler et être déçu. Mais c’est comme ça. – Si proche de la réalité… J’ignore cette voix, pensant rêver. Je tire les draps et m’enfouit dedans, ils sont froids et d’avance, jesais que je ne dormirai pas bien. Encore moins avec les mots que j’ai entendus.

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Chapitre 23

Revirement de situation

– Bonsoir, Mesdames, Messieurs, Vampires et Humains. Merci de votre déplacement ici, dans ce lieuneutre où vampire et humains vont se côtoyer ces prochaines heures. Ce soir est une soirée spécialepour tout le monde. Nous fêtons en communauté la Première Année passée sous ce nouveaugouvernement. Si ces douze mois n’ont pas été de tout repos, nous avons fait en sorte qu’harmonie etégalité s’installent entre les deux races qui cohabitent dans ce pays. Vous les humains qui n’avez pasété épargnés par Campbell, et vous les vampires qui possédiez des droits, sans en avoir réellement.Je suis réaliste, nous ne pouvons pas effacer des années de cruauté, en l’espace d’un instant. Je nepense pas non plus avoir gagné votre confiance en un claquement de doigts, mais j’espère un jourl’obtenir grâce aux changements que nous comptons opérer. En « coulisse » je regarde aux côtés de Decease, son frère parler avec aisance au micro. Je sais quece discours est important pour lui. C’est l’aboutissement d’un nouveau départ, d’une première étapedans le changement qu’il veut opérer pour nous tous. Je suis réaliste sur le vampire avec qui je vis, sinous sommes en froid en ce moment, j’aime ses ambitions, son besoin d’égalité. – Et pour fêter nos un an, et notre réussite, je vous apporte aujourd’hui, la confirmation que les États-Unis d’Amérique ne seront plus jamais plus mis à part et rejetés. (Dead se tourne et montre d’unsigne de la main, Drac et Bastide) Vous les avez reconnus, nos amis français célèbres depuis quinzeans, dirigeants d’une partie du continent européen. Ils ont accepté de devenir nos alliés aux yeux dumonde entier. J’annonce officiellement qu’une Alliance franco-américaine est aujourd’hui proclamée. Une série d’applaudissements résonne, les deux vampires viennent rejoindre le mien. Mon attentionest portée sur mon beau-frère, voir les femmes que j’ai détestées se réjouir et se la péter, je nepourrai pas supporter.Depuis que nous sommes arrivés ici, Decease ne me lâche pas, j’en suis ravie d’ailleurs. Il m’a étéd’une grande aide devant Marjorie Bastide et cette connasse de Charlotte Drac, toutes deux m’ont ànouveau regardé de haut, en posant des questions indiscrètes, une fois nos conjoints partis discuterplus loin.Les Français sont arrivés tôt ce matin, on avait rendez-vous avec eux au QG, ça a été très dur pour decalmer ma colère, celle que j’avais contre Dead. Depuis trois jours, nous cohabitons, j’ai

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l’impression d’avoir fait un bond en arrière de dix mois. L’appart’ est silencieux, nous nous ignorons,enfin moi surtout, Dead reste lui-même, il tente d’entamer la discussion et moi… je suis comme jesuis, exécrable lorsque je suis en colère. Les seuls mots que nous nous sommes échangés furent « dis-moi quelque chose » pour obtenir à chaque fois les mêmes réponses « dis-moi la vérité ».De plus je n’arrête pas de faire des cauchemars, toujours plus affreux les uns que les autres, c’estfatigant.Il a vite lâché l’affaire de se faire pardonner dans l’immédiat, avec l’arrivé des Français, Dead ne vapas avoir le choix désormais, si la dernière fois, pour me faire digérer son coup d’État, on a dûpasser un accord pour en arriver ici, aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il peut me proposer d’autre sice n’est que se mettre à table. J’ai une solution, un « système D », je peux attendre l’arrivée de cet inconnu, lui me dira enfin cequ’il y a à me dire, mais je ne veux pas apprendre la vérité de sa bouche, et ça, Dead ne le comprendpas.Je suis égoïste, je remets tout en question, mais les conditions ont changé, lorsque je me suis renducompte que je ne savais toujours rien, je me fiche de son vœu de silence, je veux juste savoir pourtourner enfin la page.Decease à mes côtés n’arrête pas de gigoter, je suis vraiment soulagée qu’il soit de retour.Étrangement, je ne lui en veux pas, comparé à son frère, le vampire avait mis les choses au clair avecmoi depuis le départ, il ne m’apprendrait rien, parce qu’il jugeait que c’était mieux, j’ai accepté sesconditions. Mais son soutien depuis quelques jours m’a fait un grand bien. – Decease arrête, je vais avoir la nausée à force de te voir gigoter. Je me tourne pour faire face aux vampires, il tire sur sa pipe en me souriant. – Et tu fumes en plus ? – T’es enceinte ? Renchéris le mâle en prenant un air supérieur qui me fait sourire. Je l’interroge du regard, ce qui le fait rire. Quelle question ! – Non, voyons ! – Alors je peux continuer. Je lui envoie un coup de coude dans les côtes, il manque de faire tomber l’objet de son addiction surle sol. J’ai droit à un regard assassin qui détend l’atmosphère. – Tu l’aurais fait tomber… – Tu n’aurais rien fait Decease.

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Le mâle soupire avant de passer un bras autour de mes épaules, posant tout son poids sur mon corpsd’humaine. – Non tu as raison je ne peux ne rien te faire (sa main tente de venir s’enfouir dans mes cheveux, maisje l’esquive) han je vais t’écraser pour m’avoir résisté ! Nous nous mettons à rire ce qui a l’air de déranger les individus qui accompagnent les Français, ilsfont tous très cul pincé. Je sais que Senan n’est pas très loin, il a embauché deux copains à lui pourveiller sur Dead, il tente de montrer que tout va bien, mais c’est peine perdue, la peine est marquéesur son visage.Cet après-midi, Deryck est venu me voir pour me demander s’il s’était passé quelque chose avecSenan, ça m’a tordu le cœur de voir à quel point le vampire était inquiet pour son ami, on ne diraitpas, mais Deryck et Senan avant que ce dernier ne couche avec Queen, étaient très proches, même siphysiquement, le vampire aux yeux rouges devrait plus s’entendre avec Decease, il est ami avant toutavec le mari de la femme qu’il aime.J’ai mal pour eux, je me demande comment cette histoire va finir. Trenton est là aussi, il court dans les coulisses pour faire son job, je l’ai lâché ce soir, il a vitecompris que ça n’allait pas. Je le remercie, je n’étais pas en état de faire du public/relation.Déjà que je dois en faire auprès des Français ! Si revoir Aldéric Drac fut un plaisir, connaîtreBastide aussi du reste, j’aurais bien aimé qu’ils viennent seuls. Le repas à six de ce midi fut très long,sauver les apparences avec Dead n’a pas été simple. – Decease, lâche là ! La pauvre t’es tellement gros qu’elle va finir en purée. Trenton interrompt cet « enfantillage » entre beau-frère/belle-sœur, cela fait une éternité que je n’aipas vu les deux vampires se crêper le chignon. Un élan de nostalgie me fait regretter les longs moisenfermée dans l’appartement à apprendre les lois, et les bouquins de droits avec ces deux-là. Ilsétaient loin les problèmes, à cette époque.Decease sourit ironiquement aux propos du vampire. Il lui adresse un doigt d’honneur, qui a l’air dechoquer nos invités – Allez chut Trent, va faire ta pause baise, t’en as pour vingt minutes, Dead aime bien quand c’estlong, n’est pas Faith ? Je rougis ne sachant pas quoi répondre, parfois le rentre-dedans de Decease me rend muette. Trent etce dernier se mettent à rire, ce qui attire l’attention de Louis, sur scène, il nous adresse un regardnoir. Nous nous taisons, comme deux enfants, mais rire vient de me faire un bien fou.Decease me fait signe qu’on aille se mettre ailleurs, je n’ai pas l’intention de faire mon entrée, jelaisse les applaudissements aux deux Françaises. Je n’ai même pas envie d’écouter les discours deDrac et Bastide, j’ai écouté celui de Dead parce que même s’il me tape sur les nerfs et que je lui enveux, j’aime l’entendre parler. Il a toujours de beaux discours, j’ai aimé préparer celui-là. Il l’a faitdès mon retour de Paris, sous la douche pendant que je me brossais les dents. L’inspiration surement.

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Je suis mon beau-frère, nous nous installons près de la sortie, le temps que Drac finisse de dire sesbelles paroles.Je regarde Decease remettre du tabac dans sa pipe, il ne m’a pas demandé ce qui s’était passé avecson frère, j’ai apprécié. Mais je sais qu’il ne va pas rester longtemps à faire l’ignorant. – Ça va Faith ? Je te trouve… étrange depuis mon retour. Qu’est-ce que je disais. – Ça va. – Ouais, je vais te croire. Je ne suis pas bête, je sais que ça ne va pas. – Alors pourquoi tu poses la question ? Je soupire en fermant les yeux, lorsque je me rends compte que je lui ai parlé comme un chien, je suissi irritable que la moindre contrariété me pousse à être froide avec ceux qui n’ont rien fait. – Parce que je tiens à toi. Je m’inquiète, je n’ai pas pu te parler de plus d’un mois, quand je rentre,beaucoup de choses ont changé. Ne crois pas que Dead m’a tout raconté. Je l’interroge du regard. – Il ne l’a pas fait, il ne t’a pas dit pourquoi nous nous étions engueulés ? Decease tire sur sa pipe, je le regarde cracher de la fumée en formant des O avec sa bouche. – Pas vraiment, il m’a simplement dit que vous vous étiez disputés en partie à cause de cette mauditeBible. Je suis désolé que la vérité ne t’ait pas plu. – Decease… je l’ignore encore. Mais oui, on s’est disputé pour ça, à cause de ça. Écoute, je sais ceque tu penses de toute cette histoire, mais j’aime ton frère, si je veux à tout prix savoir, c’est pourqu’on puisse avoir un avenir sain. Quand je le vois, je pense sans cesse à ce qui pourrait nous tomberdessus, je ne veux plus vivre dans la peur. On s’est mariés, on fait des projets, mais j’ai besoin desavoir si je connais réellement la personne avec qui je vis. Je suis triste de la situation, j’ai en assezde devoir me battre avec ton frère pour obtenir des réponses, il est tellement secret, et c’est tellementdur, ça me fait mal. À nouveau, j’ai les larmes aux yeux.Je détourne le regard pour ne pas que le mâle s’en rende compte, mais c’est Decease, et il saittoujours sentir les moments de détresse chez les autres.Deux bras m’encerclent et me serrent contre un torse puissant.

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– Je comprends, j’entends tout ce que tu me dis, et ça me fait de la peine. Parce que je tiens à toi,j’aime mon frère, à un point que tu n’imagines même pas. Il est heureux comme jamais je ne l’ai vuauparavant avec toi… et si (je l’entends inspirer comme s’il se donner du courage) et si je tentais delui parler ? Ça irait ? – Il ne voudra pas. – Je pense que pour toi, il fera ce sacrifice, après tout, j’en connais qui n’ont pas hésité. (Deceases’écarte pour me faire face) Je n’aimerais pas que tu aies à nous quitter. Et si… Dead ne veut pas…je pense que je me chargerai moi, de te dire la vérité. – Pourquoi tu as changé d’avis ? – Parce… les choses ont changé Faith, que ce soit ce que je pensais… mon voyage m’a fait réalisercertaines choses. Donc, je pense qu’il faut qu’on reparte sur de bonnes bases tous. Tu es ma famille àprésent, et je refuse de te voir malheureuse, même si pour ça, je dois te faire moi-même de la peineen te racontant nos secrets de famille, je le ferai. Tu as raison, y’en a marre de tout ceci. Je serre dans mes bras Decease, manquant une seconde fois de faire tomber sa pipe. Je respire sonodeur familière, je suis bien tombée avec tous ses vampires. – Merci, je murmure à son oreille. – Merci à toi d’être là. Nous discutons deux minutes de tout et de rien, avant que Deryck ne vienne nous dire que Dead vareprendre la parole. Nous nous avançons vers l’embrasure qui nous permet d’avoir vue sur la foule,l’intervention des Français a l’air d’avoir plu, vampire et humain n’ont pas l’air d’être sous tension.C’est surprenant, mais satisfaisant de voir qu’enfin nous commençons une cohabitation semblable àcelle des Français. – Pour finir, après ce meeting, et l’annonce officielle de l’Alliance Franco-Anglo-allemande avecnous les Américains, j’ai décidé de vous faire part d’une autre nouvelle. D’ici peu le gouvernementva ouvrir trois écoles réservées aux enfants humains, ainsi que deux centres pour les orphelins. Maissurtout, et je suis certain que cette annonce fera plaisir à beaucoup de personnes… (Dead se taitquelques instants) vous n’ignorez pas que je suis avec une humaine, elle-même a dû subir il y a un an,les méfais de l’ancien président. En cadeau et pour fêter le Premier Anniversaire de notrechangement, la loi concernant les esclaves humaines est abolie. Merci de votre attention. Des applaudissements résonnent, l’annonce surprend tout le monde même moi, Dead ne m’a jamaisparlé de ça. L’espace d’un instant, j’ai l’impression qu’il l’a fait pour qu’on se réconcilie, maisensuite, et avec ce que je sais du monde politique, une telle décision ne peut pas être prise à lalégère.

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Il est incroyable.Soudain, malgré l’effluve de joie, je sens comme un malaise qui nait en moi, un mauvaispressentiment.J’arrête d’applaudir, mon corps se fige lors que j’entends un tir, un seul, le son vient faire vibrer mesoreilles.La suite se passe au ralenti, comme si le temps s’était arrêté, les choses défilent lentement lorsque jeregarde la foule, je perds le fin sourire que Decease avait réussi à me faire gagner. Face à moi, parmi les vampires et humains, un homme, une mitraillette à la main, se met à hurler, soncri est rempli de colère, il donne une sorte de signal.Une dizaine, si ce n’est une vingtaine d’humains se lèvent à leur tour, tous armés. Je me tourneinstinctivement vers Dead lorsqu’une arme est pointée dans sa direction, je n’ai pas le temps de fairequoi que ce soit, que je sens deux bras puissants m’entourer la taille et me tirer en arrière. Je tente deme débattre, mais le vampire qui me saisit a plus de force. Je suis déconnectée de la réalité.Une série de coups de feu, et de cris éclatent avec un mouvement de foule. Je cherche du regardDead, et les autres. Des humains tirent sur tout ce qui bouge humain, vampire, foule ou estrade. Jevois des corps tomber, Decease apparait sous mes yeux, il traine son frère vers l’autre bout del’estrade, où trois hommes leur tombent dessus. C’est à ce moment que le vampire qui me tient dansses bras décide de changer d’angle, je ne sais pas la suite, je ne vois plus les deux hommes quipartagent ma vie, et la terreur qui m’envahit me glace le sang. Je me débats pour qu’on me lâche, jene peux pas rester là comme ça, à voir les autres tomber, pendant qu’on m’écarte de ce bain de sang. – Faith ! Arrête ! Louis.Ce dernier m’entraine vers les voitures garées derrière l’estrade, je vois des humains fuir, desvampires partir avec leur chauffeur. J’aperçois au loin Trenton dans son costume gris, il se bat àmains nues avec un homme, des taches rouges maculent ses habits. Mon cœur s’emballe, bon sangcomment ça va se terminer ? – Jacob ! Louis me dépose devant une voiture, que je reconnais immédiatement. Jacob me fait face, le visagefigé par l’angoisse. Il m’ouvre rapidement la portière passager. Louis me pousse presque dedans. Jedois être en état de choc pour ne pas l’envoyer bouler. – Jacob, vous la conduisez chez elle, vous dites clairement à Timothy de fermer l’immeuble. Aprèselle, plus personne ne doit entrer, ceux qui rentreront seront ceux qui ont le code d’accès. Ensuite… Je n’entends pas la fin de sa phrase, il y a trop de cris, de coups de feu. Je ferme les yeux, tentant detrouver un réconfort dans cette horreur. – N’oubliez pas Jacob ce que je vous ai confié hier, si aucun de nous ne s’en sort…

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– Monsieur montez. Je me tourne vers Jacob et Louis, ce dernier sembler hésiter, il me regarde, hoche la tête et ferme laportière, décidant qu’il doit rester ici.Quelques instants plus tard, Jacob monte devant et démarre. Nous n’échangeons pas un mot, je n’aipas envie de savoir ce qui s’est passé. Je veux juste que les coups de feu et les cris cessent, tout lemonde doit revenir sain et sauf. Sinon qu’est-ce qu’il se passera ? Je n’ose pas l’imaginer.

Épilogue

Qu’est-ce qu’il vient de se passer…Les portes de l’ascenseur s’ouvrent, je retrouve l’appartement dans le noir complet, le stress retombed’un seul coup, je laisse tomber mon sac.L’angoisse m’envahit, j’en ai les larmes aux yeux de voir à quel point tout a si vite dégénéré. Je necomprends pas comment ça a pu se produire.Je n’ai aucune idée de comment va Dead, ni son frère, ni même aucun des vampires présents ce soirau meeting. Queen n’était pas présente heureusement, peut être que je devrais l’appeler ? Je n’en saisrien à vrai dire, je suis sous le choc.J’essaie de me rappeler d’un élément, de quelque chose que j’aurai vu dans la panique qui merassurerait, mais je ne vois rien. Seulement une horde d’humains habillés comme des commandos qui

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fonçaient sur l’estrade. Des tirs, des hurlements, et les bras de Louis qui me tiraient en arrière.Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? Pourquoi cette attaque ? Et si c’était de ça que Nate voulaitme parler ? Cette espèce d’idiot ne rentre dans ma vie que pour mettre la merde.Je ramasse mon sac et me dirige vers la penderie pour retirer ma veste et enclencher l’alarme.Aucune personne, même celle qui a un code ne pourra entrer si elle ne connait pas celui de cettealarme, autant dire, Dead ou Decease. Je peux dire que je suis en sécurité maintenant. Mais jusqu’àquand ?J’essuie le coin de mes yeux, j’ai l’impression que ça m’a complètement retournée cette histoire. J’aieu, et ça depuis bien longtemps, la peur de ma vie. Je ne vais pas m’effondrer, pas tant que je n’auraispas de nouvelles, pleurer c’est stupide.J’ai essayé de joindre Dead durant le trajet jusqu’ici, mais il ne m’a pas répondu, à mon grandétonnement, la ville était calme, comme si ces humains, la Résistance à mon avis, voulait seulementattaquer l’endroit où se trouvait le Président et ses bras droits. – Bonsoir Faith. Je sursaute en entendant cette voix. Mon sang se glace, elle me dit quelque chose. On dirait celle deDead et pourtant… elle a l’air différente. Hésitante, je me retourne pour faire face à la pièce plongéedans le noir, je fronce les sourcils en appuyant sur l’interrupteur, pour voir qui est l’inconnu qui setrouve apparemment dans mon salon. Mon cœur se fige lorsqu’aucune lumière n’apparait. Le stressm’envahit, bon sang qu’est-ce qu’il se passe… – Pardonnez-moi, mais je crains énormément la lumière, plus que n’importe qui. Cette voix est étrange, rauque, lointaine, effrayante, mais… rassurante. Elle me rappelle tellementcelle de mon amant, et pourtant, je suis certaine que ce n’est pas lui. – Comment connaissez-vous mon nom ? La mienne par contre est tremblante. Le rire qui résonne me fige. – Qui ne le connait pas dans notre monde. Enfin, ton vrai prénom je ne l’ai appris que récemment. Pardon ? De quoi me parle-t-il ?J’inspire, tout en tentant de trouver le courage de ne pas paniquer. Timothy ne m’a pas dit en arrivant,que quelqu’un m’attendait chez moi. Comment il a pu entrer ? – Écoutez, je n’aime pas les devinettes et je dois vous avouer que vous commencez à m’effrayer.Qu’est-ce que vous faites chez moi ? Et pourquoi avez-vous coupé le courant ? – N’ayez pas peur de moi Faith. Ce n’est pas moi dont il faut avoir peur, enfin pas vraiment. Si je suisprésent ici, c’est pour une bonne raison. (J’aperçois un bras se tendre dans le noir, il m’indique lecanapé en face de celui où il est assis) Venez vous asseoir, je pense qu’il est temps que nous nous

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rencontrions enfin. – Répondez-moi, et dites-moi qui vous êtes… Un courant d’air froid vient caresser ma joue, j’ai l’impression que c’est un avertissement. Jesoupire, et marche en direction du salon. Le cœur battant, je me tourne pour faire face à l’intrus,l’espace d’un instant, je me demande si ce n’est pas celui qui m’envoyait les lettres, et a fait semblantde m’aider.À nouveau, je me fige, les yeux écarquillés parce que je vois, bon sang… – Mais vous… La copie conforme de Dead me tend la main. Ses crocs sont longs, il me sourit, et son sourire meparait sadique. Seuls ses yeux… violets aux tendances bleutées sont différents de ceux de mon amant. – Je suis Died, ravi de faire ta connaissance Faith. Je fronce les sourcils, j’ai bien entendu ? – Je pense avoir mal compris, vous avez dit… – Je suis Died, ravi de faire ta connaissance. – Pourquoi vous ressemblez à mon mari ? – La réponse est simple… Je lâche sa main pour m’asseoir sur le fauteuil, qu’est-ce que cette copie conforme fait ici ? Pourquoiil lui ressemble autant ? Est-ce qu’il est… Les mots sortent tous seuls. – Vous êtes son frère ? Le vampire croise une jambe, j’ai du mal à bien le distinguer dans la pénombre, que seules leslumières de la ville éclairent. – Effectivement, je suis son frère, l’un de ses frères aînés. Bien que la ressemblance soit frappante, avoir la confirmation me fait l’effet d’un choc. Une boule seforme dans ma gorge, j’essaie de me dire qu’il y a une raison à ce que Dead m’ait caché l’existenced’un autre frère. J’aimerais savoir combien vont entrer dans nos vies. Combien d’autres frères vontvenir dans mon appartement, me flanquer la trouille de ma vie. Pourtant, Decease est présent, il estgentil et important à mes yeux, alors je redoute de savoir pourquoi il n’y a que lui que je connais.

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– Je ne vous connais pas, je lâche d’un ton amer. – Mais tu vas m’écouter pourtant, Faith. Ca y est on ne se vouvoie plus maintenant, on passe au tu, pour devenir plus… « Intime ». Son regardlourd me met très mal à l’aise, j’inspire et lève une main pour pointer l’ascenseur. – Sortez de chez moi. – Non, pas avant que tu apprennes la vérité. – Je connais la vérité. Enfin, je vais la savoir, j’allais la savoir avant que des humains ne décident de jouer les commandos.À cet instant, je m’en fous même de la connaître, je veux juste savoir comment vont les personnes quivivent à mes côtés depuis plus d’un an.Died passe une main dans ses cheveux, ils sont plus longs que ceux de Dead, il secoue la tête ensoupirant, comme si je l’agaçait. – Mais laquelle ? Celle que ton mari aime te faire croire, ou la mienne, la vraie, celle que même tessonges ne pourraient inventer ? Celle qu’il te refuse, qu’ils te refusent tous et qu’on te cache à traversce putain de vœu de silence qui nous lie tous. Lui aussi connait cette histoire de vœu. – J’ai la confirmation que c’est fondé. Et puis d’abord, je n’ai pas à discuter de ça avec un inconnu. – Tu ne t’es pas gênée pour en parler dans ces lettres pourtant ! Je me fige, comment sait-il pour les lettres ? Je dévisage « Died » qui sort de sa poche le paquet delettres échangées avec l’inconnu, je les avais soigneusement conservées dans la partie cachée dans uncoffre, derrière un tableau dans le bureau. – Vous avez fouillé chez moi ? Mais pour qui vous prenez-vous ! La colère s’installe en moi, il me prend de haut, se permet de fouiller et d’entrer chez moi, il se prendpour qui ? Il est qui pour se permettre tout ça ?« Died » se met à rire en voyant que je serre les poings. – Tu as bien fouillé dans mon passé, dans celui de mes frères. Je n’allais pas me gêner non plus. – Vous êtes incroyablement hautain…

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Je réalise ce qu’il vient de dire, j’ai fouillé dans son passé ? « Died » me sort de mes pensées. – Et toi, exceptionnel ! Je n’en reviens pas de t’avoir enfin sous mes yeux ! Je ne vais pas être le seuld’ailleurs, j’ai hâte de voir la réaction de notre « cher inconnu » Faith, il ne pourra que succomber àton charme. Donc lui aussi sait. La vie est injuste ! Je suis la seule idiote à ne pas savoir ! – Je présume que comme Dead vous savez qui est cette personne. – Parfaitement, mais détrompe-toi, je ne suis pas le seul à savoir. Je me mords la langue pour ne pas demander qui, mais le vampire me devance, comme s’il avait pulire dans mes pensées. Il compte en même temps qu’il prononce des noms. – Decease sait, ton « mari » sait (comment il sait pour mon « mariage » ?) je sais, Dying sait, (qui estce Dying ?) même Louis, le copain de mon frère sait. (il secoue les lettres) c’est même lui qui faisaitle messager. C’est gentil de sa part n’est-ce pas ? Il a toujours été lèche-botte ce con, même si enabusant de toi, de ton petit corps d’humaine, il est enfin redescendu dans l’estime de Dead. J’en suisravi d’ailleurs. Je fronce les sourcils, ma colère noire est à présent accompagnée par de la déception. Louiscomplice ? Bon sang ! Et moi je me suis confiée à lui, pour m’éclairer et ce connard m’a conduitdroit ici !Died éclate de rire, un rire froid venu d’outre-tombe. Il n’a pas fini de se foutre de ma gueule celui-là ? – Oh non, Louis t’a conduite ici en pensant te mettre en sécurité. Il reste le messager parfait ! Quandon apprend votre histoire commune, on est loin de se douter qu’on en arriverait ici. Enfin, toi tu ne tedoutais de rien. Mais passons, nous y reviendrons plus tard. (il se frotte les mains) Ce qui nousintéresse c’est notre vœu de silence non ? – Je m’en fiche, sortez de chez moi. – Non Faith, pas avant de t’avoir parlé. Tu as lu notre livre ? Qu’est-ce que tu en as pensé ? Espèce de… Je vois qu’il ne s’est pas gêné pour lire les échanges que j’ai effectués avec cet inconnu. – Effectivement, j’ai lu ce livre, votre Bible à vampires, et vous êtes l’écrivain ? Je répondssèchement. Il éclate de rire.

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– Un livre est un livre. La vérité est, tout autre crois-moi, ce bouquin n’est qu’un dixième de ce que tupenses savoir, les choses y sont romancées et beaucoup de détails manquent. Mais non, je ne l’ai pasécrit. Les détails j’ai remarqué qu’il en manquait beaucoup, même Louis a reconnu que la Bible avait étémodifiée sous certains aspects, celui qui a fait la traduction a supprimé des passages. Je ne peuxqu’approuver ce que me raconte l’inconnu, répondant aux mêmes origines de prénom que mon cher ettendre.Dead quand tu rentres, nous aurons de nombreuses explications. – Allez-y parlez-moi puisqu’apparemment vous avez tout fait pour avoir ce tête-à-tête. – Effectivement, j’ai tout fait pour avoir ce tête-à-tête à commencer par cette jolie diversion, jefaisais partie de ceux qui pensaient que tout foirerait, je dois avouer que je suis surpris ! LaRésistance américaine est si facilement manipulable ! Mais avant ça, permet moi de te poser unequestion ? Je soupire en comprenant que c’est à cause de cet homme, si le mien et ceux à qui je tiens, sont endanger. J’ai un pincement au cœur, si jamais il lui arrive quelque chose…Je ne dois pas y penser, je dois seulement penser à la raison de sa venue, plus tard je penserai auxmorts que cette entrevue a causés. – Allez-y ! De toute façon, je ne pense pas être en mesure de discuter. Son hochement de tête pour me le confirmer me fait bouillir. – Que sais-tu sur la Bible, la prophétie dans l’histoire ? Que sais-tu tout court de tout ça, et je parlede certitude, pas de soupçons. D’après ce que j’ai compris, tu ne sais pas au final. C’est un peu…sadique de te faire croire que tu tiens la vérité entre tes mains, alors que « l’inconnu » n’a fait que temettre l’eau à la bouche. Je ne peux pas le contredire, j’ai été très déçue de réaliser que j’avais été menée en bateau. – Je trouve qu’elle est… étrange. Je dirais même qu’elle fait très réaliste. Et effectivement, j’ai malencaissé le fait de devoir découvrir toute cette histoire, sans en avoir la fin. Died hoche la tête, il m’examine du regard. – Elle l’est Faith, elle est réaliste. – Ah et vous appuyez vos arguments sur quoi pour être si certain ? Non parce que ça reste un livre écrit. Peut-être qu’il est inspiré de faits réels, mais pas entièrement.

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J’aimerais bien savoir sur quoi, Monsieur à l’air supérieur, appuie sa conclusion.Je me voile la face encore. – Comment j’en suis certain ? Voyons Faith, ce passé est le mien, il est celui de mes frères, notrevécu. Je l’ai vécu tout ce que vous avez lu, Dead l’a vécu, Decease aussi. Je me fige en entendant ses mots. Il a bien dit que… Dead est… bon sang ! J’ai l’impression detomber d’une vingtaine d’étages tellement la chute me parait rude. Mon compagnon, l’homme quej’aime est en réalité ce que je craignais, il est… un Premier vampire. Il a fait tout ce qu’il y avaitd’écrit, il a vécu tout ceci. Mais qui j’ai épousé ?Les larmes me montent à nouveau aux yeux, je me sens trahie, trahie d’apprendre cette vérité de labouche d’un autre. J’aime Dead, mais… est ce que j’arriverai à l’aimer encore après ce que je viensd’apprendre ? C’était si évident Mon Dieu !Je ne dois pas craquer maintenant, mais j’ai si mal, la douleur me serre la poitrine à m’en couper larespiration. Died ne se gêne pas, il continue ses révélations. – Dead est l’un des cinq vampires descendant directement de la Mort elle-même Faith, tout commemoi, comme Decease. Nous sommes à nous cinq, les Premiers Vampires de notre Race. – Cinq ? Ma voix est étranglée par le chagrin que je tente de dissimuler. – Oui Dying est notre aîné, je suis le second, Dead le troisième, Decease l’avant dernier et Deaths estnotre cadette. Dead a une petite sœur ? Cette nouvelle révélation me fait aussi mal que la précédente, il m’a cachél’existence d’une femme importante dans sa vie. Et si je me fie au bouquin, sa sœur a dû le suivrelors de la séparation de la fratrie. Pourquoi je ne l’ai pas connue ? – Vous mentez… Putain je me voile la face, le pire, c’est que je le savais ! Je le sentais ! C’était tellement évident ! Jesuis déçue de moi-même, l’inconnu avait raison, j’ai été stupide, et ce Died encore plus, l’amour m’aaveuglé.Bon sang ! – Non Faith, je ne te mens pas. Mais si tu veux avoir la preuve… Je suis envahi par un flash, comme ceux que Dead m’a montrés par le passé. Je vois des imagesd’enfants aux yeux que je reconnais. Une jolie fillette dans les bras d’un jeune homme qui ressembleà Dead. Un homme d’une cinquantaine d’années, vêtu d’une cape noire, les yeux rouges leur aboyaitdessus. Une espèce de rassemblement devant une eau noire, des hurlements, deux hommes, dont un

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que je devine être Died sourit à cette vision. Des gémissements de douleur lorsque l’on marque lapeau de l’homme en face de moi pour créer son tatouage. Un nouveau flash et je vois une scène quiressemble à une orgie, des vampires que je reconnais facilement, Dead, Louis compris, quatre autresmâles, tous entre des corps de sang qu’ils n’hésitent pas à vider. Une série de disputes, des images deviolence qui mélangent, enfance, adolescence, âge adulte.Lorsqu’il lâche mon esprit, j’en ai le souffle coupé. – Alors ? Je mens toujours ? – Seigneur c’est… Je tourne la tête pour éviter qu’il voie à quel point je suis touchée. – C’est la vérité et tu en veux une autre ? Instinctivement, je secoue la tête, je pense, en avoir assez entendu, la douleur que je ressens à cetinstant me fait trop mal, elle m’est presque insupportable. J’essuie discrètement mes yeux, maintenantj’ai envie de m’effondrer. La soirée est vraiment affreuse, jamais je n’aurais cru qu’elle seterminerait ainsi. – Tu es la prophétie. Je me prends une nouvelle claque, après les larmes, et même si le chagrin est bien présent, je memets à rire nerveusement. – Non, mais alors là, n’importe quoi ! Died se met à applaudir, ce qui rend la conversation davantage blessante. – C’est fou comme mon frère est fidèle ! Dire qu’en venant je doutais de savoir si tu savais ou pas,avec toute l’aide reçue, je pensais que tu aurais trouvé la clé, comme quoi… l’amour nous fait fairede drôle de compromis, qu’est-ce qu’il nous aveugle ! Ma femme ne doit pas m’aimer autant que tuaimes Dead, elle sait toujours tout. Mais moi, puisque je me fiche de ma parole, de mon vœu desilence envers mon père, je n’hésite pas à être franc avec toi. – Je ne suis qu’une humaine banale, arrêtez de dire n’importe quoi. – N’importe quoi ? Mais voyons Faith ! Regarde-toi, tu es la beauté incarnée, la femme la plus puredans l’âme, que j’ai sentie en plus de trois mille ans d’existence ! Tes yeux parlent pour toi ! Dead t’areconnue immédiatement ! Tu n’es pas banale, tu es la femme la plus désirée sur cette planète depuisle tout début, et il t’a trouvée ! Died continue d’applaudir, ma main me démange, je rêve de lui en mettre une. Il me parle comme si

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j’étais une débile, on dirait qu’il prend un malin plaisir à sentir toute la souffrance qui m’envahit. Jeme sens si mal, si stupide de n’avoir pas compris plus tôt. Je me sens tellement trahie, je viens deperdre mes repères l’instant d’une conversation que je n’aurais jamais dû avoir avec l’individu enface de moi, mais avec Dead plutôt. – ARRÊTEZ ! – Quoi ? Ça ne te plait pas de savoir que tu tiens dans ta paume l’avenir du monde ? Pourtant c’est lecas, et Dead le savait très bien. Il l’a su à la seconde où ses yeux ont croisé les tiens. Je n’ai eu qu’àlire en eux pour découvrir que c’était toi et pas une autre, ton âme se reflète dans tes yeux, ellemarque ton regard, crée un signe que seuls les Premiers vampires et la première génération peuventdistinguer. Mes frères et leur premier « enfant » Louis est un des premiers vampires transformés parDead, il t’a reconnu immédiatement lorsqu’on t’a vendue comme une putain. Personne ne s’y attendaittu sais, même mon frère a dû être dépassé en te voyant. – Vous racontez n’importe quoi, Louis m’a violée, il m’a cachée à Dead et… – Parce que Louis savait que ce n’était pas le bon moment pour te mettre dans les pattes de mon frère,et bordel, il a failli faire quelque chose d’intelligent ce con ! Après je ne connais pas tous les détailsde votre petite vie à trois, mais l’essentiel est qu’ils t’ont tous deux reconnue. Comme Théodoré. Luiaussi a dû te reconnaître. Mais ne t’en fais pas, il ne t’importunera plus, Dying, s’est chargé de soncas il y a un mois environ. Tu pourras lui dire merci. Campbell est mort ? Si la nouvelle m’aurait rendu heureuse il y a quelque temps de cela, à présent,elle ne m’apporte rien, je n’ai que la peine d’être une femme qui vient d’apprendre que l’hommequ’elle aimait, était en fait né d’un monstre, et par la même occasion, en était un. C’était donc ça, ledépart de Decease ? Aller chez ses frères pour enquêter sur la disparition de l’ancien Président…même cette vérité-là, ne me touche plus comme avant, l’autre est bien plus importante. – Par contre, reprend le vampire, ce qui m’étonne c’est de voir mon frère si amoureux, alors qu’il t’adétestée durant des années, tu n’imagines pas tout ce qu’il a traversé pour « toi ». (Died fait desguillemets avec ses doigts) trouver la prophétie, chercher la prophétie, baiser la prophétie ! – Je ne vous permets pas. – Non, mais as-tu réellement compris à quoi tu servais ? À quoi ton SEUL et unique sang servait ? – Non, et franchement, je ne veux pas savoir. – Ah bon ! Permets-moi d’en douter – Je ne parierais pas aussi vite.

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– Sauf que je me fous de ton avis Faith, moi, je me suis déplacé pour arrêter ces conneries, parcequ’entre nous, votre petit marché avec mon frère était stupide ! Qu’est-ce qu’on a ri avec Dyinglorsqu’on a su. Dead… est… pff, il n’a pas changé. Je trouve que l’amour l’a rendu à chier. Il tedonne trop d’importance. Mais passons, mon avis n’est que mon avis, il serait malpoli de parler detoi ainsi. Donc je disais, tu sais comment on réalise la prophétie ? Et en un seul essai ? (il me fixedroit dans les yeux) Avec ton sang mélangé à celui d’un être différent. Un vampire ou un ange et… Je me fige, un sang mélangé avec un autre, mon sang mélangé avec celui de Dead lors de notre union,à chaque fois que nous connaissons l’intimité…Oh bon sang ! C’est pour ça qu’il…À nouveau, le vampire se met à rire. – Houlà, non, t’épouser n’était qu’un moyen de te protéger de nous, enfin, c’est ce que Dead pensait,il n’avait juste pas prévu que nous avions des taupes dans sa chère Amérique chérie. Comme lui avecCampbell, cet idiot n’a pas su se taire avant de pousser son dernier souffle. On avait des soupçons,mais avec sa révélation, ce fut (il imite l’explosion d’une bombe avec ses mains) C’est comme çaqu’on a su qu’il avait trouvé. Dead ne se serait jamais uni d’une telle manière, avec une autre femmeque celle de la prophétie. Mais je ne parle pas de sang, seulement lorsque je parle de mélange, jeparle de quelque chose de plus intime… Un mélange entre deux êtres, vies, corps… La création d’un individu, un enfant. – Bingo ! Un enfant ! Merveilleux non Faith ? Un enfant issu d’une humaine à l’âme pure et d’un être d’une autre Race, et qui dit Race dans notrecas, dit, soit une Race issue du bien, soit une Race issue du mal, le mix en donne une nouvelle, et lemonde repart sur de bonnes bases.Voilà la face cachée de la prophétie. – La naissance d’un seul enfant. Je répète tout ce qu’il dit, je dois être sous le choc. – Alors oui, un c’est bien pour commencer, mais des dizaines c’est mieux. Tu es jeune en plus… – Je ne veux pas d’enfant. Dead non plus alors… Et puis… – Ah non ne dit pas que je mens, parce qu’au fond de toi, tu sais que tout ce que je te dis a un sens etest la pure vérité. SilenceJe retiens mes larmes, les vrais sanglots, le vampire serait certainement trop satisfait de me voircraquer, mais bon sang, ça fait mal, mal de ne plus rien comprendre, ne plus rien contrôler. Deceaseavait raison certaines vérités devraient rester cachées.

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Qu’est-ce qu’il va se passer lorsque mon compagnon va rentrer ? Est-ce que j’aurais la « chance »déjà de le revoir ? J’ignore comment se terminera ce « rendez-vous ».Je dévisage Died, je ne peux pas croire que Dead puisse vouloir… un enfant, pas après nosconversations. Mais est-ce que je me voile encore la face ? – Je ne peux pas croire que Dead ait fait ça seulement… Il ne veut pas d’enfant… Je m’accroche encore à ce que je peux. – Tu ne peux QUE tomber enceinte Faith, tu es programmée pour, Dead tente depuis votre rencontrede l’éviter, à mon avis, mais il échouera, tu es faite pour recevoir notre semence pour procréer. C’est très classe comme façon de voir les choses. – Dead ne me mettrait pas enceinte contre ma volonté. – Ça ne va pas tarder… – Non ! Et puis quoi ? Un bébé et pouf le monde est sauvé, redescendez sur terre deux minutes, cen’est pas Dieu ! Je refuse d’y croire. – Et ? (il se remet à rire) Si tu mets au monde un enfant de Dead, un enfant du mal… tu vasdéclencher une guerre et une série d’événements dont tu ne te doutes même pas. (il me foudroie duregard) et ça va se produire. – Vous êtes là pour remédier à ça, je présume ? J’entends des pas provenir du couloir, une brise légère comme un courant d’air vient me glacer lesang, je sens la panique monter en moi, une panique que je ne connais que trop bien. Je l’ai vécue,plusieurs fois au cours de mes nuits mouvementées. Je sens cette odeur affreuse, celle glaciale, et quiinspire la peur.Les pas se rapprochent, et mon cœur s’affole lorsque je vois, sous mes yeux, l’homme de tous mescauchemars, l’individu qui a hanté mes songes, il est dans la pénombre, mais je le reconnais à sesyeux rouges, ce regard perçant, effrayant. C’est lui.Je me crispe sur le canapé, l’air manque à mes poumons lorsqu’il s’approche, je le découvre enfin. – Oh mon dieu ! Je me retiens de hurler face au monstre que j’ai en face de moi. Bien qu’ayant l’apparence d’unhomme, son visage est marqué de nombreuses cicatrices, ses cheveux noirs bouclés lui tombent auxépaules.Ses crocs sont sortis et ressemblent à deux lames de rasoir – comme dans mes rêves –, mais le pirereste ses yeux, noyés par des milliers d’âmes, son sourire sadique me fait monter les larmes aux yeux.Sois forte.

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– Bonsoir Faith. Même sa voix est un cauchemar, rauque, profonde, lointaine, elle parait démoniaque.Ma main se retrouve devant ma bouche pour étouffer un sanglot. Je suis littéralement figée par lapeur, je ne me sens même plus capable de prononcer un mot. Je me demande comment j’ai pu atterrirlà, pourquoi je vis tout ça.Je voudrais me réveiller, je rêve, je ne peux pas être réellement en train de vivre tout ceci. Ces deuxvampires n’existent pas ! Je me refuse à fermer les yeux, je crains trop de devoir les rouvrir ensuite.Instinctivement, ma main libre vient serrer avec force la chaine qui pend autour de mon cou. Où estDead ? Où est le vampire qui m’a promis la sécurité ? Ne sent-il pas le danger et la peur qui megagnent à cet instant ?J’observe affolée, incapable de bouger, l’homme de mes cauchemars s’avancer vers moi, mon corpsse met à trembler comme un immeuble lors d’un séisme, ses mains sont rivées à la ceinture de sonjean. D’une voix calme et déterminée, le vampire exprime le fond de sa pensée sans une seulehésitation. – Disons qu’après des siècles à te chercher, nous préférons que tu mettes au monde mon héritier,plutôt que celui de notre frère.

À suivre…

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Remerciements C’est le moment des remerciements ! ^^ Tout d’abord un grand merci à Véronique qui a la lourde tâche de corriger tous nos bébés,« SLAVES » compris. Merci pour ton boulot et notre sympathique collaboration. ^^ Merci aux filles du Blog, de Facebook, des Quiches, et toutes celles qui restent anonymes, vous êtesde plus en plus nombreuses à nous suivre dans nos aventures. Sans vous, tout ceci ne serait rien. Votreenvie, votre soutien et votre fidélité sont nos principales motivations. Un grand grand MERCI ! C’estjuste génial ! Vous êtes génial. BWAAAAAAAAAH**Traduction : merci à toi ma lapinou Tahlly ! Pour ta présence et tout le reste (que tu sais déjà ^ )̂ ! Lateam lapinou est au top ! Et si tu n’existais pas, on t’aurait inventé, parce que ça aurait été un dramede ne jamais avoir eu le plaisir de se faire des Word avec toi (ainsi que nos nombreux momentsmémorables) ! Merci d’être toi et d’être l’ami en or que tu es ! Merci à ma vilaine Maryrhage ! RIEN ne serait pareil sans toi ! Ma vie serait toute tristounette sanstoi : il n’y aurait pas nos fous rires, ni nos grands moments de joies ou de conneries, ni ta présence etton soutien. C’est juste génial de partager tout ça avec toi ! Alors oui, j’aime bien dire que t’es mavilaine à moi qui n’aime pas le rose et travailler le dimanche parce que c’est péché, j’aime écrireavec toi ! J’aime quand tu me surprends ! J’aime ton talent et ton caractère qui t’est propre et qui faitque tu es celle que tu es. C’est juste THE BEST de te connaitre, et d’être la deuxième part de« l’univers » qu’on s’est créé toi et moi ! Bref, au cas où tu ne l’aurais pas compris, merci d’être là,parce que franchement, je serais perdue sans toi ! Je t’adore autant que Jax et Thirty ! Autant que leschocapics (l’ancienne recette) et nos loulous. Merci à mes parents, qui me laissent tranquille (encore) des heures entières devant mon PC. Nonmaman, je ne suis pas (légalement) habité par dix personnes, ne t’en fais pas pour moi ;)Un grand merci d’être aussi « cool » et comme vous êtes ! Merci à toi lectrice (ou lecteur ;) ) d’avoir prit le temps de te plonger dans mon univers, voici unaperçu de « l’étrange » vision du monde d’un « écrivain », chaque histoire, est un peu de soit même,un peu de folie, d’imaginaire et de rêve (bon quoi que ce n’est pas tellement un rêve de faire unremake de la planète des singes version vampires à dents pointues, mais un Dead ou Decease, c’estTHE rêve ^ )̂ j’espère que les « aventures » de Faith t’auront plus ! On se retrouve bientôt pour lasuite. Plein de mercis !

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Prochainement :

SLAVESTome 3

Révélation

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DANGEROUS HEARTBEAT Dawn Teal, a une vie des plus ordinaires qui a tendance à rimer avec boulot-dodo, ce qui ne ladérange nullement. Son travail de journaliste à Miami la passionne, et lui laisse peu de tempspour le reste. Si la jeune femme pensait ne plus jamais avoir affaire à son passé, ce choix-là va être remis enquestion subitement lorsque ce dernier refait surface... Wolfgang Carpenter est le genre d'homme détestable, menteur et manipulateur, que ce soit sur leplan personnel ou professionnel, ses nombreux « talents » font de lui un homme d'affairesrespecter et haï dans son milieu loin d'être dépourvu d'illégalité. N'ayant pas hésité à cacher une part de sa vie lors de leur adolescence, il a brisé le cœur Dawn etfait d'elle, une femme méfiante et froide envers la gente masculine. Mais lorsque Wolfe se retrouvedans une affaire médiatique plutôt délicate pour sa société familiale, c'est la jeune femme qui va

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devoir l'aider sans en avoir le choix. Comment Dawn va-t-elle faire pour gérer le retour de ce passé douloureux, mais aussi ce présentdangereux qui risque de tout remettre en question, en commençant par ses sentiments et sasécurité.

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BLOOD OF SILENCE

Tome 1Hurricane & Creed

Amheliie & Maryrhage

L'amitié sera-t-elle plus forte que l'amour ? Hurricane et Creed, sont amis depuis l'enfance, comme deux frères, ils sont inséparables en amitiécomme dans les affaires.Tout deux sont chefs du club de bikers « Blood Of Silence », un groupe de passionné de moto quiflirte avec la légalité. Mais quand Hurricane rencontre Tennessee, tout change pour les deuxhommes.Tennessee est tout ce qu'ils ne sont pas et si Hurricane succombe rapidement à son charme, labelle jeune femme ne laisse pas Creed indifférent.Dans un chaos professionnel où un trafic fait resurgir le passé, les ennuis ne font que commencer,les deux bikers vont être prit dans une spiral dangereuse, où tout sera remis en question, mêmeleur amitié.

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Déjà paru :

SLAVESTome 1

Vie Humaine

Le monde a changé, les humains sont devenus des esclaves. La Terre entière est dirigée par uneRace supérieure, plus démoniaque : les vampires. Faith est une humaine, elle a connu le changement de ce monde et a grandi dans cette époquesombre. Arrivée à l’âge adulte, après des années de fuite, elle est attrapée et vendue commeesclave à un vampire très riche, dont les intentions restent mystérieuses.Très vite, Faith prend conscience du milieu dans lequel elle va désormais vivre.Si elle pensait que les vampires étaient des êtres malveillants, côtoyer ceux qui appartiennent aumonde de la politique, ne fait que confirmer son impression.Mais la surprise n’épargne personne.En effet, si l’humaine préfère mettre tous ces « suceurs » dans le même sac, un certain vampirepourrait peut-être la faire changer d’avis… Mais Faith est bien loin d’imaginer l’onde de choc que va déclencher son apparition, les secretsque cachent ces hommes dotés de crocs, leur ambition ainsi que les sentiments qui vont naître,dans cette nouvelle vie.Mais n’oublions pas que les apparences sont trompeuses.

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LOVE AT FIRST SIGHT

« Tu es mon coup de foudre, la tempête qui fait rage dans mon cœur »

Tomber amoureuse est la dernière des priorités pour Skyler. À peine sortie d'une dépression,trainant de lourds bagages, elle ne rêve que d'une chose, quitter Londres et partir plusieurs moisloin de chez elle, en compagnie de ses deux acolytes, Jude et Vin, histoire de se changer les idées. Depuis plusieurs mois, elle correspond avec le mystérieux propriétaire de la maison californienneoù ils séjourneront. Le bel Américain C.L, il l'intrigue, leur relation aussi. Pourquoi Skyler se sent si proche d'un inconnu qu'elle n'a jamais rencontré ? Elle, qui ne veut pas

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s'attacher. Pourtant, le destin en a décidé autrement, et ni l’un, ni l’autre n’est préparé à ce qui valeur arrivé.Et si leur rencontre était le moyen de repartir à zéro ? Mais surtout, peut-on tomber amoureuxd'une personne d'un seul regard ?

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VAMPIRES ET ROCK STARSTome 1

La destinée de T

Amheliie & Maryrhage Être une Rock Star c'est le pied pour T, il connait la célébrité aux côtés de songroupe « The Prayers », ainsi que la fête et la musique sans restriction, de mêmequ'une longue liste de conquêtes. Mais être un vampire ça l'est moins. À cent ans, ilmourra, faute d'avoir trouvé sa destinée, problème majeur chez les vampires quidésirent obtenir l'éternité. Pour T, c'est hors de question qu'il soit destiné, la mort estpréférable ! Et sa vie pourrait bien se raccourcir de quelques années, lorsque sonpassé le rattrape. Sonny est une chasseuse de vampires, chargée du dossier de la Rock Star, elle letraque et doit le tuer. Si jusqu'à présent aucune de ses cibles ne lui a résisté, c'est uneautre histoire avec T.

Liens : disponible sur Amazon.fr en version ebook et sur Lulu.com en

version papier

L’auteur, Amheliie :

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