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Commentaires de la rédaction : Dans le plastron appendiculaire, l’absence d’étude randomisée impose de regarder de plus près les grandes études rétrospectives comme celle-ci. Il est clair que l’attitude non opératoire est séduisante, avec un taux d’échec faible (15 % des cas). De plus, le taux élevé d’inflammation résiduelle (50 % des cas) plaide ici pour l’appendicectomie élective à distance et va plutôt contre l’abstention chirurgicale que certains recommandent. S0003394401006976/BRV Small bowel obstruction after appendicectomy Andersson REB. Br J Surg 2001 ; 88 : 1387-91 Objectifs : Cette étude a analysé le risque d’occlusion de l’intestin grêle devant être opérée après appendicectomie par laparotomie. Méthodes : Il s’agit d’une étude historique de cohorte portant sur 245 400 patients ayant eu une appendicecto- mie par laparotomie et sur une population appariée, identifiée par un registre informatique. Les analyses ont été faites avec les tests de Kaplan–Meier et une régres- sion selon le modèle de Cox. Résultats : Le risque cumulée d’occlusion du grêle après appendicectomie traitée chirurgicalement était de 0,41 % après quatre semaines, de 0,63 % après un an, et de 1,3 % après 30 ans de suivi, contre 0,003 % à un an et 0,21 % après 30 ans de suivi chez les patients contrôles non opérés. Le risque le plus élevé était trouvé après intervention faite pour un autre diagnostic (odds-ratio ajusté = 5,2 ; intervalles de confiance à 95 % : 4,6–5,8), suivi des interventions pour appendicite perforée (odds- ratio ajusté = 3,5 ; 3,1–3,8), puis pour douleur abdominal non spécifiée (odds-ratio ajusté = 2,6 ; 2,3–3,0), et enfin adénolymphite mésentérique (odds-ratio ajusté = 2,4 ; 2,0–2,8), par rapport à une intervention faite pour appen- dicite non perforée. La corrélation avec l’âge donnait une courbe en J (risque le plus bas entre 20 et 39 ans). Les femmes avaient un risque un peu plus bas que les hommes. Conclusion : Le risque d’occlusion de l’intestin grêle postopératoire après appendicectomie par laparotomie nécessitant un traitement chirurgical est plus faible que ce que l’on pensait auparavant. Une appendicite perforée, une appendicectomie pour appendice sain, et un âge élevé sont des facteurs de risque. Commentaires de la rédaction : L’appendicectomie a toujours eu une « mauvaise réputation » de grande pour- voyeuse d’occlusion sur bride. Cette étude démontre clairement le contraire. Elle devrait rassurer les parti- sans, nombreux, de la laparotomie comme voie d’abord de choix pour l’appendicectomie En tout cas, la démons- tration éventuelle dans le futur d’une réduction des occlusions grâce à la laparoscopie risque d’être diffıcile à obtenir dans cette indication ! S0003394401006988/BRV Outcome of differentiated thyroid cancer with detectable serum Tg and negative diagnostic 131 I whole body scan: comparison of patients treated with high 131 I activities versus untreated patients Pacini F, Agate L, Elisei R, Carpezzone M, Ceccarelli C, Lippi F, et al. J Clin Endocrinol Metab 2001 ; 86 : 4092-7 État de la question : Une thyroglobuline sérique détec- table associée à une scintigraphie corporelle totale à l’iode 131 à visée diagnostique négative n’est pas une situation rare chez des patients porteurs d’un cancer différencié de la thyroïde (opéré). Beaucoup d’auteurs ont démontré que l’administration d’une forte dose d’iode radioactif (100 mCi ou plus) améliorait la sensibilité diagnostique dans le dépistage de foyers néoplasiques non vus avec une simple dose à visée diagnostique. Des doses thérapeutiques plus empiriques ont également été employées mais avec des effets controversés. Méthodes : Les patients ayant une Tg sérique positive/scintigraphie diagnostique négative n’ont pas été traités avec de fortes doses d’iode radioactif avant 1984 : après cette période, presque tous les patients avec une Tg sérique positive/scintigraphie diagnostique négative ont été traités à l’iode radioactif et ont eu ensuite une scintigraphie à visée diagnostique post-thérapeutique. Dans cette étude rétrospective, les auteurs ont comparé le devenir de ces deux groupes de patients, 42 patients traités et 28 non traités et suivis pendant une durée moyenne respective de 6,7 ± 3,8 ans et 11,9 ± 4,4 ans. Dans le groupe traité, la première scintigraphie diagnos- tique post-thérapeutique était négative chez 12 patients et positive chez 30 patients. Un traitement par iode radioac- tif a été administré ultérieurement seulement chez les patients avec scintigraphie positive. Revue de presse des Annales 155

Small bowel obstruction after appendicectomy

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Commentaires de la rédaction : Dans le plastronappendiculaire, l’absence d’étude randomisée impose deregarder de plus près les grandes études rétrospectivescomme celle-ci. Il est clair que l’attitude non opératoireest séduisante, avec un taux d’échec faible (15 % descas). De plus, le taux élevé d’inflammation résiduelle(50 % des cas) plaide ici pour l’appendicectomie électiveà distance et va plutôt contre l’abstention chirurgicaleque certains recommandent.

S0003394401006976/BRV

Small bowel obstruction afterappendicectomy

Andersson REB. Br J Surg 2001 ; 88 : 1387-91

Objectifs : Cette étude a analysé le risque d’occlusion del’intestin grêle devant être opérée après appendicectomiepar laparotomie.

Méthodes : Il s’agit d’une étude historique de cohorteportant sur 245 400 patients ayant eu une appendicecto-mie par laparotomie et sur une population appariée,identifiée par un registre informatique. Les analyses ontété faites avec les tests de Kaplan–Meier et une régres-sion selon le modèle de Cox.

Résultats : Le risque cumulée d’occlusion du grêleaprès appendicectomie traitée chirurgicalement était de0,41 % après quatre semaines, de 0,63 % après un an, etde 1,3 % après 30 ans de suivi, contre 0,003 % à un an et0,21 % après 30 ans de suivi chez les patients contrôlesnon opérés. Le risque le plus élevé était trouvé aprèsintervention faite pour un autre diagnostic (odds-ratioajusté = 5,2 ; intervalles de confiance à 95 % : 4,6–5,8),suivi des interventions pour appendicite perforée (odds-ratio ajusté = 3,5 ; 3,1–3,8), puis pour douleur abdominalnon spécifiée (odds-ratioajusté = 2,6 ; 2,3–3,0), et enfinadénolymphite mésentérique (odds-ratio ajusté = 2,4 ;2,0–2,8), par rapport à une intervention faite pour appen-dicite non perforée. La corrélation avec l’âge donnait unecourbe en J (risque le plus bas entre 20 et 39 ans). Lesfemmes avaient un risque un peu plus bas que leshommes.

Conclusion : Le risque d’occlusion de l’intestin grêlepostopératoire après appendicectomie par laparotomienécessitant un traitement chirurgical est plus faible que ceque l’on pensait auparavant. Une appendicite perforée,une appendicectomie pour appendice sain, et un âge élevésont des facteurs de risque.

Commentaires de la rédaction : L’appendicectomie atoujours eu une « mauvaise réputation » de grande pour-voyeuse d’occlusion sur bride. Cette étude démontreclairement le contraire. Elle devrait rassurer les parti-sans, nombreux, de la laparotomie comme voie d’abordde choix pour l’appendicectomie En tout cas, la démons-tration éventuelle dans le futur d’une réduction desocclusions grâce à la laparoscopie risque d’être diffıcileà obtenir dans cette indication !

S0003394401006988/BRV

Outcome of differentiated thyroid cancerwith detectable serum Tg and negative

diagnostic 131I whole body scan: comparisonof patients treated with high 131I activities

versus untreated patients

Pacini F, Agate L, Elisei R, Carpezzone M, CeccarelliC, Lippi F, et al. J Clin Endocrinol Metab 2001 ; 86 :

4092-7

État de la question : Une thyroglobuline sérique détec-table associée à une scintigraphie corporelle totale àl’iode 131 à visée diagnostique négative n’est pas unesituation rare chez des patients porteurs d’un cancerdifférencié de la thyroïde (opéré). Beaucoup d’auteurs ontdémontré que l’administration d’une forte dose d’ioderadioactif (100 mCi ou plus) améliorait la sensibilitédiagnostique dans le dépistage de foyers néoplasiquesnon vus avec une simple dose à visée diagnostique. Desdoses thérapeutiques plus empiriques ont également étéemployées mais avec des effets controversés.

Méthodes : Les patients ayant une Tg sériquepositive/scintigraphie diagnostique négative n’ont pas ététraités avec de fortes doses d’iode radioactif avant 1984 :après cette période, presque tous les patients avec une Tgsérique positive/scintigraphie diagnostique négative ontété traités à l’iode radioactif et ont eu ensuite unescintigraphie à visée diagnostique post-thérapeutique.

Dans cette étude rétrospective, les auteurs ont comparéle devenir de ces deux groupes de patients, 42 patientstraités et 28 non traités et suivis pendant une duréemoyenne respective de 6,7± 3,8 ans et 11,9± 4,4 ans.Dans le groupe traité, la première scintigraphie diagnos-tique post-thérapeutique était négative chez 12 patients etpositive chez 30 patients. Un traitement par iode radioac-tif a été administré ultérieurement seulement chez lespatients avec scintigraphie positive.

Revue de presse desAnnales 155