68
Chap 2 : Sociétés et cultures rurales d’Europe (XI e -XIII e siècles) Étude de cas : À la découverte d’une seigneurie mise à jour à côté de Perpignan Une séquence proposée par Arnaud Léonard, remaniée par Patrick Martinez

sociétés Et Cultures Rurales - Aefe-madagascar…aefe-madagascar.histegeo.org/IMG/pdf/societes_et_cultures_rurales... · Sociétés et cultures rurales d’Europe ... À la fin

  • Upload
    vuminh

  • View
    215

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Chap 2 : Sociétés et cultures rurales d’Europe (XIe-XIIIe siècles)

Étude de cas : À la découverte d’une seigneurie mise à jour à côté de Perpignan

Une séquence proposée par Arnaud Léonard, remaniée par Patrick Martinez

Sociétés et cultures rurales d’Europe (XIe-XIIIe siècles) Questions préliminaires : Sociétés rurales ? Cultures rurales ? Quelles catégories de la population habitent dans les campagnes ? D’où provient la richesse économique au Moyen Âge ? Problématique : Dans les campagnes de l’Occident chrétien, entre le XIe et le XIIIe siècle comment s’organisent les sociétés et quelles sont leurs pratiques culturelles ?

Sociétés et cultures rurales d’Europe (XIe-XIIIe siècle) Autres questions : Pour quelles catégories de la population est-il possible de retrouver des traces pour que l’on puisse écrire leur histoire ? Pour quelle catégorie de la population cela semble beaucoup plus difficile ?

Source de ce document ? Qu’est-ce qu’une miniature ? Habitat paysan qui résiste au temps ? Quels bâtiments résistent au temps ?

Les difficultés de l’historien pour enquêter sur les paysans du Moyen-Âge : -  Très peu de sources écrites de paysans qui évoquent la vie paysanne car les paysans sont analphabètes. -  Des documents iconographiques (les miniatures, à définir), mais réalisés par des moines sur des manuscrits, donc le souci du décor, des vêtements impeccables, bref, documents assez éloignés de la réalité. - Les habitations paysannes du XIe-XIIIe siècles ont toutes disparu car elles étaient en bois. Vers qui l’historien doit-il se tourner pour compléter ses recherches ?

À la découverte d’une seigneurie

VOIE RAPIDE

LIEU DE LA DECOUVERTE

ARCHEOLOGIQUE

1. Une découverte archéologique : A l’occasion du tracé d'une voie rapide entre Perpignan et Canet-en-Roussillon, les archéologues découvrent en 1996 trois habitats groupés (à moins de 500 m) : deux habitats (fondations) autour d'un château et la fondation d’une église et son cimetière. Exercice de localisation.

France, division administrative en 2012

Les restes de la seigneurie ont été découverts dans

le département des Pyrénées-Orientales.

Département rattaché à la Région

Languedoc- Roussillon

VOIE RAPIDE

LIEU DE LA DECOUVERTE

ARCHEOLOGIQUE

HABITAT CASTRAL

HABITAT CASTRAL

HABITAT ECCLESIAL

À la découverte d’une seigneurie

On découvre en fait les fondations d’une église et de deux maisons paysannes et un soubassement en pierre.

2. Les travaux aux Archives : explications sur le rôle important des Archives. Les chercheurs se renseignent d’abord sur le nom du village et le nom de l’église, des noms qui n’existent plus sur les cartes actuelles, il faut donc consulter des cartes anciennes. Direction, les Archives ! Et qu’est-ce qu’ils découvrent ?...

Atlas Van der Hagen (1662)

Une seigneurie dans le département des Pyrénées orientales

Carte de Cassini (fin du XVIIIe s.)

À la découverte d’une seigneurie

« Vilarnau ? » Les chercheurs découvrent

que Vilarnau est une seigneurie dont

les seigneurs étaient les vassaux

du Comte de Roussillon

Décrivez ce paysage...

Le Comté du Roussillon est parsemé de

mottes castrales.

Une motte castrale est un ouvrage de défense

médiéval composé d’un rehaussement

de terre ayant la forme d’une

une petite colline

Une exemple encore visible d’une motte castrale La motte de la Pouëze dans le Maine-et-Loire

Son sommet est aménagé

d’une tour de guet (donjon)

en bois. Beaucoup d’historiens

estiment que ce système de défense

proviendrait des Vikings.

Reconstitution d’une motte du XIe siècle Site Saint-Sylvain-d’Anjou

Les mottes sont : - soit des collines artificielles dans les plaines, -  soit un promontoire rocheux en montagnes (Alpes, Pyrénées). Le niveau d’élévation correspond en moyenne de 10 à 15 mètres de hauteur. Mais comment expliquer ce système de défense au XIe siècle dans l’Occident chrétien ?

A)  Des campagnes organisées selon le système féodal

1) Les origines de la féodalité À la fin du Xe siècle, après les razzias rapides et incessantes des Sarrasins (musulmans) et des Scandinaves, une défense locale du territoire s’organise avec l’apparition de mottes castrales (collines le plus souvent artificielles surmontées d’un donjon en bois). Ce sont des propriétaires terriens (les seigneurs) qui sont à l’origine de ces ouvrages de défense.

Document que vous pouvez aussi consulter sur la page 113 de votre manuel.

Le donjon en bois est vulnérable en cas d’incendie. Au XIIe siècle, les seigneurs les plus puissants le remplacent par une habitation fortifiée en pierres, c’est l’apparition des châteaux forts dans l’Occident chrétien.

Nous pouvons aussi consulter

des cartes plus récentes qui rendent compte de l’extrême

division politique de l’Occident chrétien

Sur cette carte, le seigneur de Vilarnau est le vassal d’un autre seigneur :

le Comte de Roussillon, et ce

dernier est visiblement le vassal d’un autre seigneur :

le Roi d’Aragon

La seigneurie de Vilarnau Comté du

Roussillon

Sur cette carte représentant la seconde moitié du

XIIe siècle, on constate :

- que le Comte du Roussillon est le vassal du Comte

de Barcelone et ce dernier a pour suzerain le

Roi d’Aragon

-  que le roi d’Angleterre est le

suzerain de seigneurs implantés sur la France

actuelle.

-  et que le Royaume de France

est de taille congrue.

Le Comté du Roussillon

Sur cette chronologie du comté du Roussillon, on constate qu’entre le XIe et le XIIIe siècles, ce Comté fut indépendant, puis sous la domination des Rois d�Aragon et de Majorque avant de passer au Royaume de France À ce stade, il faut faire un effort pour se souvenir du programme de 5e, revenons à vos souvenirs sur la féodalité. Qu’est-ce que la féodalité et qu’avez-vous gardé comme images de la féodalité ? Seigneurie ? Fief ? .... Discussion entre élèves, remise au clair des notions.

À la découverte d’une seigneurie

2) Le système féodal : des liens de dominants à dominés En réalité, l’Occident chrétien est recouvert de seigneuries (motte castrale + fiefs) et chaque seigneur exerce les fonctions de protection et de domination sur le fief qu’il possède. Fief : du latin feu = bien, bénéfice. Il correspond souvent à une terre agricole. Mais comment le comte de Roussillon peut-il se protéger d’une attaque des musulmans présents sur la péninsule ibérique ? Et quel est le lien entre le seigneur de Vilarnau et le comte de Roussillon ?

Source de ce document ?

Description de la scène ?

Identification des personnages ?

Veux-tu être mon homme ? Je le veux.

Document 4 page 121 de votre manuel

Le suzerain

Une poignée de terre qui symbolise le fief

Le vassal

La femme du suzerain

Le témoin

Pour se protéger, un seigneur doit s’allier avec un autre seigneur lors de la cérémonie de l’hommage. C’est en fait un contrat (l’ancêtre du contrat de travail ?) conclu entre un suzerain et un vassal qui permet au premier d’avoir un soutien militaire en cas de guerre ou d’obtenir les conseils du second. En échange, le second obtient l’usage d’une terre : le fief, donc, des revenus.

En fait, on peut schématiser la société féodale de la façon suivante : Les élèves tentent de comprendre le fonctionnement du schéma et complètent la légende.

Légende : Des seigneurs et des fiefs

S S S : Des seigneurs plus ou moins puissants (ducs, marquis, comtes, vicomtes barons, seigneurs) Des fiefs plus ou moins étendus

Un réseau de domination au sein de la noblesse Vassal de ...

Suzerain de ...

La pyramide féodo-vassalique (simplifiée), des liens de dominants à dominés possédant chacun un fief

Comment expliquez la fréquence des guerres dans l’Occident chrétien ?

Guerre privée

Guerre contre un autre roi

Guerre privée

3) Des guerres fréquentes (la violence féodale) - Lorsque des vassaux ne supportent plus la domination de leur suzerain ou lorsque le suzerain reproche à ses vassaux ne pas respecter leur serment de fidélité. Ce sont alors des guerres privées. - Lorsque qu’un roi déclare la guerre à un autre roi, ce sont alors deux pyramides féodo-vassaliques qui s’affrontent. (exemple : une guerre entre le roi de France et le roi d’Angleterre)

Grâce à la chronologie du Comté du Roussillon, les chercheur parviennent en une partie à retrouver la généalogie des seigneurs de Vilarnau (leur nom vient du mot latin « villa » ou domaine et du nom germanique Arnald ou Arnaud). Aux XIIe et XIIIe siècles, à quelle pyramide féodo-vassalique les seigneurs de Vilarnau appartenaient-ils ?

À la découverte d’une seigneurie

Les seigneurs de Vilarnau apparaissent en fait dans les archives vers 1014. On retrouve dans les textes les grandes obligations des vassaux : -  en 1165, Guillem et Pere de Vilarnau, ainsi que d'autres chevaliers sont appelés pour être témoins de l'hommage de fidélité que prête Ramon-Udalgar Ier vicomte de Taxo à Girard II comte de Roussillon -  en 1186, ce même Guillem de Vilarnau mène la guerre avec le roi Alphonse II d'Aragon contre les Maures (Sarrasins) de l'île de Minorque et la conquête de celle-ci. - Comment appelle-t-on cette croisade à laquelle un seigneur de Vilarnau a participé ?

À la découverte d’une seigneurie

Importance des femmes dans la transmission des biens

Par rapport à notre exemple, on apprend qu’un seigneur de Vilarnau a même participé à la Reconquista en s’alliant avec le roi d’Aragon. (Déjà étudiée dans le chapitre 1) Mais qui assure la sécurité de la seigneurie ? Qui soutient les seigneurs quand il sont en guerre ?

4) La chevalerie, la base du système féodal Pour sécuriser et diriger la seigneurie et pour faire la guerre, chaque seigneur s’entoure de chevaliers : catégorie sociale en dessous de la noblesse car les chevaliers ne possèdent pas de terres. (Ce sont souvent des cadets célibataires et sans héritage, voire des bâtards, voire même des hommes issus de la paysannerie) L’adoubement est la cérémonie religieuse qui permet de devenir chevalier

L’adoubement

Cotte de maille

Épée Heaume Écu (bouclier)

Un cheval et une armure coûtaient extrêmement cher : le revenu annuel d’une seigneurie moyenne de 150 ha au XIe siècle. Que devait faire le chevalier pour gagner de l’argent en temps de paix ?

Extrait d’un manuscrit de Matthieu Paris, XIIIe s. Guillaume le Maréchal est représenté en train de tournoyer avec Baudoin de Guînes

Nature de ce document ? Qu’est-ce qu’un tournoi ? Quels sont les buts pour un chevalier de participer à des tournois ?

Mais quels sont aussi ses buts ?

Mais quels sont aussi

ses buts ?

B) Les pratiques culturelles dans le système féodal 1) Les tournois En temps de paix, les chevaliers participent à des jeux guerriers. Ces compétitions leur permettent de récupérer de l’argent et des chevaux et les chevaliers espèrent un mariage avec une femme de la noblesse car cela signifie pour eux l’accès à la terre. Les historiens évoquent, à partir du XIIe siècle, une fusion progressive entre la chevalerie et la noblesse. 2) L’importance de l’amour courtois (le mot courtois a une origine latine, il provient de court : cour seigneuriale) Où donc s’exerçait l’amour courtois ?

Qu’est-ce que l’amour courtois ?

Je réponds à vos désirs Madame...

Est-il sincère ?

Qu’est-ce que l’amour courtois ? - Une relation vassalique entre un homme et une femme, c’est l’homme au service de la femme. Il répond à ses désirs et doit lui rester fidèle. - Un sentiment amoureux entre un chevalier et une femme inaccessible car issue de la noblesse.

Mais qu’est-ce encore que l’amour courtois ?

Qu’est-ce que l’amour courtois ? - Un jeu amoureux pour donner une meilleure image des chevaliers à leurs contemporains. (Ils étaient perçus comme des être vulgaires violents, pilleurs.)

Madame, Constatez à quel point je ne suis pas violent.

Qu’est-ce que l’amour courtois ?

Chevalier, si vous saviez, vous n’êtes pas le seul à me faire la cour...

Qu’est-ce que l’amour courtois ? - Un jeu masculin où la femme est une proie. Elle est souvent l’épouse du suzerain et elle est livrée à ce jeu à d’autres vassaux ou à un chevalier en quête de fief...

Chevalier, si vous saviez, vous n’êtes pas le seul à me faire la cour...

3) Quels sont les prolongements de l’amour courtois ? -  Il inspire les poètes (souvent des nobles) qui composent des chansons mélodieuses et qu’ils interprètent eux-mêmes en jouant d’un instrument.

-  Il explique l’essor des troubadours dans le Sud-Ouest de l’Europe. Ils vont d’une cour à une autre chanter l’amour courtois et la beauté du printemps.

-  C’est une façon réglementée de se comporter en présence d’une femme et cette vision s�impose progressivement à toute la société. Document 5 page 119 de votre manuel

Un exemple de la littérature courtoise.

La lignée de Vilarnau s’arrête avec Raimon de Vilarnau. Sans héritier mâle, il solde une grande partie de ses biens, sa fille préférant épouser le seigneur d’un autre lieu (cette fille était sous l’emprise de l’amour courtois ?) Une autre hypothèse est que son fils ait préféré la vie de troubadour (encore sous l’effet de l’amour courtois ?) : on retrouve un Guillem de Vilarnau à la cour de l'infant Pierre d'Aragon entre 1267 et 1275 (d’après une source précieuse : la littérature courtoise). Toujours est-il qu’en 1221, Raimon cède aux habitants de Canet, en accord avec son suzerain direct, l’usage de l’eau du moulin banal. En 1228, il coupe sa seigneurie de Vilarnau en deux parties : la seigneurie de Vilarnau d’Avall avec son château et la seigneurie de Vilarnau d'Amont avec son église dédiée au culte de saint Christophe. C’est la première fois qu’apparaissent dans nos sources ces trois noms complets. Vers 1250, il fait donation au monastère cistercien de Vallbone (près d’Argelès) de Vilarnau d’Amont. En 1251 il prête un dernier hommage au roi Jaume 1er le Conquérant. Qu’est qu’une seigneurie au juste ? Comment le clergé en devient-il propriétaire ?

À la découverte d’une seigneurie

C) Le fonctionnement d’une seigneurie Un laïc comme un clerc en sont les propriétaires puisque l’Église reçoit des dons des membres de la noblesse qui souhaitent sauver leur âme.

1) Une seigneurie foncière : une exploitation agricole (doc 3 page 115 de votre manuel) Citez tous les éléments que l’on trouve dans une seigneurie.

d’une réserve : le terre du seigneur.

d’un château : résidence du seigneur et de sa cour.

d’une église

d’un habitat groupé appelé aussi village médiéval

de tenures : de multiples parcelles louées aux paysans pour qu’ils puissent se nourrir.

des communaux : des terres communes aux paysans pour faire paître le bétail et couper du bois

Elle se compose :

2) Une seigneurie banale : les paysans qui s’y sont installés sont sous la domination du seigneur. En échange de leur sécurité, les paysans lui doivent des redevances : -  La corvée : cultiver la réserve.

- La taille est un impôt pour leur protection. - Le cens est une taxe en échange de la tenure. -  Les banalités sont des taxes sur l’usage du moulin et du four à pain. Les paysans sont sous la juridiction du seigneur. Il a droit de vie et de mort sur la population de sa seigneurie.

Domination du

seigneur

- Les clercs perçoivent la dîme (10 % sur les récoltes des tenures) - Le curé (ce mot provient d’un verbe latin qui signifie curer ) est chargé de curer les âmes. - La messe du dimanche est obligatoire. La confession l’est aussi, une fois par an. Au XIe siècle, l’habitat groupé autour d’une église se généralise. Dans le cadre de la Paix de Dieu et du périmètre sacré (revoir le chap. 1).

3) D�une paroisse (l’église + la communauté paysanne)

Les archéologues recherchent le tracé de parcelles dans le cadastre napoléonien, qui est dressé avant les remembrements liés à la mécanisation et laisse donc apparaître certains tracés anciens (chemins, lits de rivière, champs…). Ces petits champs au pied du château correspondent-ils aux tenures villageoises ?

TERROIR DU VILLAGE ?

Une seigneurie en Roussillon

À la découverte d’une seigneurie Quel bilan des recherches en archives ?

- Des informations sur les seigneurs de Vilarnau, sur leur une insertion progressive dans un réseau de vassalité fait de droits et de devoirs.

-  Sur l’économie de la seigneurie, une dominante céréalière avec peut-être un commerce du grain ou de la farine (voies importantes de communication, meunerie très développée).

-  Sur la vie de la communauté paysanne, très peu d’informations : les textes ne s’intéressent pas aux vilains et aux serfs.

Quelles sont à présent les résultats des fouilles archéologiques ?

La fouille permet de dater la construction de l’église de l’extrême fin du IXe s. La fouille de l’église a révélé la présence de deux silos souterrains, vraisemblablement liés à la perception et au stockage de redevances en nature (dîme). Le silo est une fosse creusée dans le sol et tapissée de nattes de sparte ou de gerbes de froment avant d’être remplie et fermée hermétiquement. Placé après la moisson, le grain peut y être conservé plusieurs années. Il est impossible d’y puiser au fur et à mesure des besoins par petites quantités car c’est l’absence d’air qui assure la conservation. SILOS A GRAIN

EGLISE

Une seigneurie en Roussillon La fouille du village castral de Vilarnau d’Avall et du sanctuaire de Saint-Christophe

Les premiers regroupements de population en bordure du cimetière apparaissent dans la seconde moitié du Xe s. : ils consistent en silos et en un habitat, modeste et peu structuré. Le clergé souhaite visiblement attirer autour de l’église St-Christophe une population chrétienne dispersée et faciliter la collecte des redevances en nature ; il propose en échange aux paysans d’abriter leurs récoltes (voire leurs maisons) dans le périmètre sacré (trente pas autour du cimetière et de l’église) défini dans les conciles des IXe-Xe siècles.

Une seigneurie en Roussillon

Le déclin de la seigneurie de Vilarnau s’amorce peu avant le milieu du XIVe siècle : plusieurs maisons incendiées ne sont pas reconstruites Le village est peu à peu abandonné, tout comme les deux bâtiments contre l’église. Les archéologues mettent à jour dans le cimetière des sépultures « de catastrophe », où deux ou trois corps sont placés dans la même fosse, faute de temps pour creuser d’autres tombes. L’analyse a révélé la cause de la mort : une épidémie de peste du milieu ou de la seconde moitié du XIVe siècle, peut-être la Peste Noire de 1348.

À la découverte d’une seigneurie

La fouille complète du cimetière a permis d’estimer l’effectif total des décès à au moins 1279 individus sur cinq siècles, ce qui compte tenu d’une espérance de vie à la naissance entre 27 et 32 ans aboutit à un effectif moyen de la communauté de 70 à 80 individus (peut-être une douzaine de familles aux alentours de l’An mil et le double au début du XIVe s.). Il est toutefois difficile de connaître les conditions de vie de ces individus. Les sépultures ne renferment pratiquement pas de mobilier funéraire.

Une seigneurie en Roussillon

Rappeler les progrès techniques avec le soc en fer.

La fouille des maisons ne permet pas de différencier les statuts sociaux. Il semble que les paysans ne fassent pas de leur maison le signe extérieur de leur richesse ; leur intérieur reste sans doute assez éloigné de leur véritable niveau d’aisance. L�habitat est austère et avant tout utilitaire : il n’y a pas ou peu de fenêtre et pas d’intimité car seule existe une pièce unique. Mais on note des évolutions selon les époques : la fermeture à clé de la porte, l’apparition du lit et non plus la couche à même le sol, l’aménagement d’un foyer construit et non plus le feu à même la terre, la suspension au mur de petites éléments de luxe, la multiplication de l’outillage et de l’équipement de fer, la diversification du vaisselier de céramique…

À la découverte d’une seigneurie

4) Quelques informations sur les paysans -  Ils se regroupent à proximité d’une église au Xe siècle. - Ils sont sous la domination d’un seigneur et sous l�influence d�un Curé. - Ils meurent bien avant la quarantaine. Dans notre exemple, les paysans ont été décimés par une épidémie de peste au XIVe siècle. -  Leur habitat est austère. (même pas une fenêtre !).

-  Les fondations des maisons ont toute la même taille et elles ne permettent pas de différencier les divers statuts sociaux (serf, vilain, laboureur). -  L’usage du fer dans leur outillage et leur équipement commence à se développer.

D) L’évolution des campagnes entre le XIe et le XIIIe siècle

Quelle est l’évolution de la population de l’Occident chrétien entre le XIe et le XIIIe siècle ?

L’Occident chrétien connaît une augmentation régulière de sa population. Elle passe de 42 à 69 millions d’habitants entre 1000 et 1250. Comment expliquer cette évolution ?

Ceci s’explique par une amélioration de l’outillage. Le sol est mieux retourné avec la charrue équipée d’un soc (lame) en fer. Autre explication ?

Le cheval est plus performant avec le collier d’épaules qu’avec le collier de cou qui l’étranglait. Autre explication ?

Les moulins à vent permettent de moudre le grain plus rapidement et la farine peut être produite dans des terres éloignées des cours d’eau. Comment qualifier les campagnes quand elle connaissent une croissance démographique ? Que font alors les paysans cultiver de nouvelles terres ?

Les campagnes sont surpeuplées. Les paysans, sous l’impulsion des seigneurs, se lancent dans la conquête de nouvelles terres. Ils défrichent les forêts.