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>1/2002 BULLETIN D’INFORMATION ET DE DOCUMENTATION GOUVERNEMENT DU GRAND-DUCHÉ DE LUXEMBOURG BULLETIN Numéro 1/2002 janvier > février > mars BULLETIN D’INFORMATION ET DE DOCUMENTATION Numéro 1/2002 janvier > février > mars Service Information et Presse 3, Rue du Saint Esprit L-1475 Luxembourg Tél.: (+352) 478 21 81 Fax : (+352) 47 02 85 [email protected] www.gouvernement.lu Grand-Duché de Luxembourg MINISTÈRE D'ÉTAT

sommaire · 2021. 2. 9. · 003 Le sommaire Bulletin d’information et de documentation A la Une Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en Irlande 4-6 mars

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>1/2002

B U L L E T I N D ’ I N F O R M A T I O N E T D E D O C U M E N T A T I O NG O U V E R N E M E N T D U G R A N D - D U C H É D E L U X E M B O U R G

B U L L E T I NN u m é r o 1 / 2 0 0 2 j a n v i e r > f é v r i e r > m a r s

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Service Information et Presse

3, Rue du Saint EspritL-1475 LuxembourgTél.: (+352) 478 21 81Fax : (+352) 47 02 [email protected]

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Bulletin d’informationet de documentation

G O U V E R N E M E N T D U G R A N D - D U C H É D E L U X E M B O U R G

I M P R E S S U M

PH O T O S

Photothèque S. I .PMAE

Min is tère de la Cu l ture , de l ’Ense ignement supér ieur e t de la Recherche

Min is tère de l ’Env i ronnementMin is tère de la Promot ion fémin ine

Tom Wagner

LAY O U T

Serv ice In format ion et Presse

RÉ D A C T I O N

Serv ice In format ion et Presse - Ce l lu le Éd i t ion

IM P R E S S I O N

Impr imer ie Graph ic Press S.à r. l .

P U B L I C AT I O N

Serv ice In format ion et Presse3, rue du Sa in t -Espr i t L-1475 Luxembourg

www.gouvernement . lu

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B U L L E T I N D ’ I N F O R M A T I O N E T D E D O C U M E N T A T I O NG O U V E R N E M E N T D U G R A N D - D U C H É D E L U X E M B O U R G

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Grand-Duché de Luxembourg

MINISTÈRE D'ÉTAT

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Lesommaire

Bulletin d’information et de documentation

A la Une

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse en Irlande4-6 mars 2002 010

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle à Washington5-6 mars 2002 016

Le Premier ministre luxembourgeoisen visite officielle au Cap-Vert27-31 janvier 2002 022

Le Premier ministre Juncker en visite officielle en Grèce19-20 février 2002 030

Chroniques d’actualité

Le Luxembourg accueille l’euro1-2 janvier 2002 039

Conseil européen de Barcelone15-16 mars 2002 040

Henri Grethen, ministre des Transports, présente le programme www.mobiliteit.lu24 janvier 2002 044

L'aide publique au développement a atteint 0,76% du RNB en 200126 mars 2002 045

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker « GrandOfficier de la Légion d'Honneur » et le ministre de l’Économie Henri Grethen « Commandeur de laLégion d'honneur » 5 février et 15 janvier 2002 046

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Lesommaire

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Anne Brasseur, ministre de l’Éducation nationale,présente les résultats de l'étude PISA 200028 janvier 2002 047

Erna Hennicot-Schoepges, ministre de l’Enseignement supérieur, présente le développement de l’Université de Luxembourg14 mars 2002 048

Déclaration de politique étrangère présentéepar Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et du Commerceextérieur, devant la Chambre des députés 7 mars 2002 049

Regard sur les activitésgouvernementales

PREMIER MINISTRE

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en conférence à Erfurt15 janvier 2002 065

Le Premier ministre luxembourgeois auTopic of the year17 janvier 2002 065

Table ronde Destinatioun 700 000, Eldorado oder Horrorszenario ?17 janvier 2002 066

Jean-Claude Juncker, Premier ministre, en visite de travail à Berlin25-26 février 2002 067

Visite de travail de Peter Müller, ministreprésident de la Sarre13 mars 2002 069

Visite officielle d’Anders Fogh Rasmussen,

Premier ministre du Danemark 18 mars 2002 070

Le Premier ministre luxembourgeois à un séminaire sur la stratégie européennepour l'emploi25 mars 2002 072

Tripartites sidérurgiques 9 janvier et 28 mars 2002 074

AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET COOPÉRATION

La Vice-Premier ministre Lydie Polfer signe une convention sur le financement de projets d'assistance technique et de formation en Pologne, en Bulgarie et en Slovaquie10 janvier 2002 074

Visite de travail de Abdulaziz Kamilov,ministre des Affaires étrangères d'Ouzbékistan30 janvier 2002 076

Mission de coopération au Niger25-28 février 2002 076

Conférence ministérielle euro-méditerranéenne sur le commerce18-19 mars 2002 080

Charles Goerens, ministre de la Coopération, à la conférence internationale sur le financement du développement à Monterrey18-22 mars 2002 081

Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, devant la Commission des droits de l’homme à Genève20 mars 2002 081

Autres

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005

Lesommaire

Bulletin d’information et de documentation

AGRICULTURE

Épidémie de peste porcinesituation au 31 mars 2002 083

CULTURE

Erna Hennicot-Schoepges, ministre chargée de laFrancophonie, à la XVIe réunion de la Conférenceministérielle de la Francophonie11 janvier 2002 084

La ministre de la Culture Erna Hennicot-Schoepges au Forum Union européenne - Conférence islamique12-13 février 2002 084

ÉCONOMIE ET EMPLOI

Henri Grethen, ministre de l’Économie,présente le bilan de la prospection et dela promotion économique en 20016 mars 2002 085

Réunions du comité de conjoncture : analyse du marché de l’emploijanvier-mars 2002 086

ÉDUCATION NATIONALE ET ENSEIGNEMENT

SUPÉRIEUR

Signature de conventions de coopérationrelatives à quatre formations universitaires11 janvier 2002 087

L'Université de Luxembourg au centredes discussions à la commission luxembourgeoise « Unesco »7 février 2002 088

Autres

ENVIRONNEMENT

Eugène Berger, secrétaire d’État àl’Environnement, à Tokyo et à Pékin14-17 janvier 2002 089

Le secrétaire d’État à l’Environnement au forum des Nations unies sur les forêts12-15 mars 2002 090

Charles Gœrens, ministre de l’Environnement, et Eugène Berger, secrétaire d’État, font le bilan en matière d’énergies nouvelles et renouvelables18 mars 2002 091

FAMILLE, JEUNESSE ET SPORTS

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Jeunesse, présente des projets relatifsà la politique de la jeunesse13 mars 2002 092

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Jeunesse,rencontre son homologue de MalteJesmond Mugliett15 mars 2002 093

FINANCES

La lutte contre la criminalité financière au Grand-Duché22 janvier 2002 094

IMMIGRATION

Nouveau bilan de la procédure de régularisation des sans-papiers21 janvier 2002 099

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006

Lesommaire

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Jean-Claude Juncker, Premier ministre, se prononce sur les enjeux de la migration28 mars 2002 100

JUSTICE

Réunion informelle des ministres de la Justice et desAffaires intérieures de l'UE14-15 février 2002 101

MÉDIAS ET COMMUNICATION

François Biltgen, ministre délégué auxCommunications, et Joseph Schaak, secrétaire d’État à la Fonction publique et à la Réforme administrative, présentent des statistiques eLetzebuerg 19 février 2002 102

Le ministre délégué aux Communications s’exprime au sujet du programme eEurope5 mars 2002 103

Forum international « Médiamorphose »8-9 mars 2002 104

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présente 2 études relatives à Internet au Luxembourg11 mars 2002 105

Les orientations du gouvernement pour une nouvelle législation sur la radio et la télévision14 mars 2002 106

Henri Grethen, ministre de l’Économie,présente un « label de qualité » pour le commerce électronique18 mars 2002 107

Forum eGovernment21 mars 2002 108

PROMOTION FÉMININE

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine, et François Biltgen, ministre du Travail et del’Emploi, à la réunion sur l'égalité de salaire entre les femmes et les hommes 4 février 2002 109

Jean-Claude Juncker, Premier ministre, préside la conférence World Women Work25-26 février 2002 110

Matinée « Portes ouvertes» à l'Institut supérieur de Technologie16 mars 2002 111

Autres

RECHERCHE

Erna Hennicot-Schoepges, ministre de la Recherche,à une réunion ministérielle à Brasilia21-22 mars 2002 111

TRANSPORTS

Affaire Kralowetz22 janvier 2002 112

Accord franco-luxembourgeois sur le raccordement du Luxembourg au TGV Est-européen 28 janvier 2002 113

Présentation de la démarche globale du gouvernement en matière d’aménagement du territoire et des transports25 mars 2002 114

UNION EUROPÉENNE

Réunion des membres luxembourgeois de la

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007

Lesommaire

Convention sur l'avenir de l'Union européenne27 février 2002 115

LES TRAVAUX DU CONSEIL

DE GOUVERNEMENT 117

Les Discours

Europa : ein komplizierter Kontinent, discoursde Jean-Claude Juncker, Premier ministre,lors de la conférence Christoph-Martin-Wielandà Erfurt15 janvier 2002 129

Die europäischen Institutionen und dieOsterweiterung der EU, discours de Jean-ClaudeJuncker, Premier ministre, dans le cadre du Erfurter Dialog15 janvier 2002 132

Intervention de Henri Grethen, ministre desTransports, lors de la signature du protocole d'accordfranco-luxembourgeois relatif au raccordement duLuxembourg au TGV Est-européen28 janvier 2002 140

Discours de Jean-Claude Juncker, Premier ministre, devant le parlement grec à l’occasion de la visite officielle en Grèce19 février 2002 142

Wir brauchen mehr Europa, discours de Jean-Claude Juncker, Premier ministre, devant les représentants de la Chambre de commerce et de l'industrie de Berlin et del'Association des commerçants berlinois25 février 2002 149

Toast de S.A.R. le Grand-Duc au châteaude Dublin à l’occasion de la visite d’État en

Irlande de LL.AA.RR. le Grand-Duc et laGrande-Duchesse4 mars 2002 156

Discours de Lydie Polfer, Vice-Premierministre et ministre des Affaires étrangères, devant les étudiants du Dublin European Institute à l’University College5 mars 2002 158

Allocution de Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, à l’occasion de la Commémoration du 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Japon et le Grand-Duché de Luxembourg13 mars 2002 162

Discours de Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, audébat général de la 58e session de la Commission des droits de l’homme à Genève20 mars 2002 164

Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, se prononce sur le racisme et l’intolérance devant le Conseil de l’Europe21 mars 2002 166

Intervention de Jacques Santer, représentant du Premier ministre à la Convention, lors de la session de la Convention sur l'avenir de l'Union européenne 21 mars 2002 168

Discours prononcé par Charles Goerens, ministrede la Coopération et de l'Action humanitaire, à laConférence internationale sur le Financement duDéveloppement à Monterrey 21 mars 2002 169

La Chronologie 173

Bulletin d’information et de documentation

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A la Une

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Irlande

010

A la uneIrlande

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Sur invitation de Mme la présidented'Irlande, LL.AA.RR. le Grand-Duc Henri etla Grande-Duchesse Maria Teresa se sontrendus en visite d'État en Irlande du 4 au 6mars 2002. Ils étaient accompagnés deMme Lydie Polfer, Vice-Premier ministre etministre des Affaires étrangères.

Le couple grand-ducal et la délégation officielle ont étéaccueillis le lundi 4 mars par la présidente d'IrlandeMary Mc Aleese et son époux Martin Mc Aleese à larésidence présidentielle Aras an Uachtarain.

Après les honneurs militaires et la présentation des per-sonnalités, LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse se sont rendus, en compagnie du couple pré-sidentiel, dans le parc de la résidence pour la cérémo-nie de plantation d'un chêne irlandais.

Après le déjeuner privé, le couple grand-ducal s'estrendu au Jardin du Souvenir où S.A.R. le Grand-Duc

4 - 6 mars 2002

Visite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Ducet la Grande Duchesse

en

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Accueil avec honneurs militaires à Dublin pour S.A.R. le Grand-Duc Henri

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012

A la uneIrlande

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

a déposé une gerbe devant le monument des enfants duRoi Lir. Le Premier ministre irlandais, Berthie Ahern s’estensuite entretenue avec le chef d'État luxembourgeois.

Pendant ce temps, S.A.R. la Grande-Duchesse a eul'occasion de découvrir les trésors du Dublin WritersMuseum où sont réunis les peintures, manuscrits etsouvenirs des plus grands auteurs irlandais.

Au Musée national d'Irlande, le couple grand-ducal avisité la collection d'objets en or de l'âge du bronze.Cette visite s’est suivie d'une découverte du nouveauMillenium Wing de la Galerie nationale d'Irlande quiaccueille une importante exposition d'impressionnistes.

Un dîner de gala en présence de nombreuses person-nalités irlandaises, offert par le couple présidentiel enl'honneur de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, a clôturé cette première journée de visite(voir discours de S.A.R.le Grand-Duc page 156).

Le 5 mars, le chef d'État luxembourgeois a reçu enaudience M. Michael Noonan, président du parti de l'op-

position Fine Gael. C'est ensuite le maire de la ville deDublin et son épouse Véronica Mulcahy qui ont accueillile couple grand-ducal au Mansion House.

LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse sesont ensuite rendus au Stewarts Hospital, un établis-sement scolaire qui encadre 200 adolescents souffrantde lésions cérébrales.

Maura O'Donnovan leur a détaillé l’objectif de cet éta-blissement qui consiste à former et à préparer les jeunes gens à la vie professionnelle.

Plusieurs projets pilotes dans le domaine de l'éduca-tion et de la formation y ont été mis en œuvre, notam-ment un programme scolaire permettant aux jeunes desuivre des cours à l'Université de Dublin.

Avant le déjeuner officiel offert par le gouvernementirlandais au ministère des Affaires étrangères, le chefd’État a eu l'occasion de rencontrer les présidents duParlement et du Sénat. À l'issue de ce déjeuner,Mme Lydie Polfer, ministre des Affaires étrangères,

Plantation d'un chêne irlandais dansle parc de la résidence présidentielle

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Bulletin d’information et de documentation

013

A la UneIrlande

s’est entretenue avec son homologue irlandais BrianCowen. À l'ordre du jour figuraient essentiellement desdossiers d'actualité politique européenne et des rela-tions bilatérales.

Mme Lydie Polfer s'est ensuite adressée aux étudiantsde la section des études européennes de l'Université deDublin où elle a tenu un discours (voir page 158) à pro-pos de l’influence de l’Union européenne sur des sujetsactuels et futurs tels que l’élargissement, le rôle des

petits pays dans l'Union et plus particulièrement les rela-tions extérieures de l’Europe. Convaincue que l’Union etles petits États ont besoin les uns des autres, la Vice-Premier ministre s’est longuement entretenue avec lesétudiants.

Pendant son séjour, la délégation luxembourgeoise aégalement visité la vieille bibliothèque du Trinity College,l'autre grande université de Dublin, qui compte plus de200 000 ouvrages dont le fameux Livre de Kells, rédigé

En haut :Le couple grand-ducal à la Galerie nationaled'Irlande

À droite :Visite du « Stewarts Hospital », un établissementscolaire pour jeunes atteints de lésions cérébrales

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014

A la uneIrlande

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

au début du 9e siècle et qui contient une copie en latinrichement décorée des quatre Évangiles.

La bibliothèque servait également de cadre pour l'ex-position des manuscrits de l'abbaye d'Echternach dontle véritable bijou est la grande bible. Sortie pour la pre-mière fois du territoire luxembourgeois, elle est le sym-bole de cet héritage partagé. À l'issue de l'inaugurationde l'exposition, le couple grand-ducal s'est entretenuavec des professeurs de l'université.

Cette visite s’est suivie d'une rencontre avec les per-sonnalités de l'économie irlandaise au Wilton House oùle couple grand-ducal et la délégation se sont informésau sujet du récent développement industriel et de l'économie irlandaise en général. Puis, la prestigieuse

National Gallery servit de cadre à la réception queLL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse ontoffert à Madame la présidente d’Irlande et M. Mc Aleese.

Le dîner a débuté par un concert donné par la harpisteGeneviève Conter et la flûtiste Dahlia Scholl. Avant dequitter la capitale irlandaise, LL.AA.RR. le Grand-Duc etla Grande-Duchesse ont pu visiter le site de Newgrange,à 40 km de Dublin. Reconnu en 1993 comme site dupatrimoine mondial par l'Unesco, la tombe à galerie deNewgrange est un des monuments préhistoriques lesplus célèbres d'Europe occidentale.

En haut à gauche :Visite de la grande bibliothèque du Trinity College

En haut à droite :Réception à la National Gallery

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Bulletin d’information et de documentation

015

A la UneIrlande

Les manuscrits luxembourgeois de l'abbaye d'Echternachexposés dans la bibliothèque du Trinity College

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Washington

016

A la uneWashington

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

5 - 6 mars 2002

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle à

Le Premier ministre Jean-Claude Junckers'est rendu les 5 et 6 mars 2002 àWashington. Il était accompagné par M.Luc Frieden, ministre de la Justice et ministre du Trésor et du Budget.

Le chef du gouvernement luxembourgeois a rencontréle président des États-Unis George W. Bush le 6 mars2002 à la Maison Blanche. À l'ordre du jour figuraientessentiellement les progrès de la lutte contre le terro-risme international. M. Juncker a assuré M. Bush que leLuxembourg s’était fortement engagé dans cette causeen mettant en place une série de mesures pour contre-carrer le financement du terrorisme.

Lors de leur entrevue, M. Juncker a aussi exprimé auprésident Bush l'opposition des Européens aux mesu-res protectionnistes sur l'acier annoncées par la MaisonBlanche, mais il a estimé que le moment n'était pasvenu de se lancer dans une guerre commerciale avec

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Bulletin d’information et de documentation

017

A la UneWashington

Poignée de mains franche et amicaleentre Jean-Claude Juncker et George W. Bush

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018

A la uneWashington

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

les États-Unis. Le président Bush avait, en effet, an-noncé la mise en place de surtaxes douanières jusqu'àl'ordre de 30% sur les importations d'acier aux États-Unis.

Jean-Claude Juncker rencontre Javier Solana

Le 4 mars déjà, le Premier ministre luxembourgeois arencontré le secrétaire général du conseil de l'Unioneuropéenne et Haut Représentant pour la PESCM. Javier Solana, également en déplacement àWashington. M. Solana a fait rapport à M. Juncker deson entrevue avec Mme Condolezza Rice, conseillèreen matière de sécurité nationale du président Bush. Lesdeux hommes politiques se sont en outre entretenussur la situation alarmante au Proche-Orient.

Le 5 mars, Jean-Claude Juncker a rencontré HorstKoehler, directeur général du Fonds monétaireInternational (FMI). Une entrevue entre le Premier ministre Jean-Claude Juncker, le ministre de la JusticeLuc Frieden et le vice-ministre des Finances américain

Ken Dam a également eu lieu en début de matinée. Elle avait pour thème la place financière et la lutte contrele financement du terrorisme. M. Dam a félicité leLuxembourg pour les mesures prises à la suite de latragédie du 11 septembre 2001.

Le Premier ministre Juncker s’est également entretenuavec la sénatrice de l'État de New York Mme HillaryRodham Clinton. Les relations transatlantiques, notam-ment dans le contexte des tensions apparues suite à l'u-tilisation par le président Bush de l'expression « axe dumal ». À ce sujet, M. Juncker notait dans un entretienavec le Washington Post qu'il ne fallait pas juger lesmoyens rhétoriques, mais plutôt la substance de ce quiest dit.

Ensuite, le Premier ministre luxembourgeois s'est entre-tenu avec le député Michael Oxley et les sénateursGordon Smith, Rick Santorum et Chuck Hagel auCapitole. Des questions transatlantiques ont de nou-veau marqué les pourparlers.

La décision récente du président Bush de surtaxer les

L’entrevue de Jean-Claude Juncker et de la séna-trice de l'État de New York, Mme Hillary RodhamClinton, a porté sur des questions de relationstransatlantiques

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Bulletin d’information et de documentation

019

A la UneWashington

importations d'acier en provenance de l'Europe et duJapon a aussi été évoquée.

Luc Frieden rencontre son homologue John

Ashcroft

De son côté, le ministre de la Justice Luc Frieden s’estentretenu avec son homologue John Ashcroft. C’étaitla deuxième entrevue entre les deux hommes politiquesdepuis l’entrée en fonction de M. Frieden en 1999. Au

centre des discussions approfondies et amicales figuraitla lutte internationale contre le terrorisme. M. Ashcroft,ex-sénateur et gouverneur du Missouri, a souligné lerôle exemplaire joué par le Luxembourg dans ledomaine de la lutte contre le financement du terrorismeet l’importance du Grand-Duché en tant que place finan-cière internationale. Les instructions données par leministre de la Justice Frieden auraient servi d’exempleà d’autres pays. M. Frieden a ensuite détaillé les diffé-rentes mesures pratiques et législatives adoptées par le Luxembourg afin de lutter contre le blanchiment

En haut :Luc Frieden accueilli par John Ashcroft au ministère de la Justice à Washington

À droite :La délégation luxembourgeoise devant le Capitole

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d’argent et les pratiques financières illégales. Le Luxem-bourg accorde en effet une très grande importance à lacoopération internationale dans ce contexte et comptejouer un rôle déterminant dans les efforts menés auplan international. À propos de la lutte contre le terro-risme et contre son financement, M. Frieden a parléd’une responsabilité commune. Aussi a-t-il défini avec M.Ashcroft une marche à suivre commune. Les deuxhomolgues ont par ailleurs évoqué la coopération entreles États-Unis et l’espace juridique européen en cons-truction. Dans ce contexte, M. Ashcroft a souligné lerôle de leader joué par M. Frieden au sein du Conseildes ministres européens de la Justice. M. Frieden, poursa part, a informé John Ashcroft sur les dernières évo-lutions dans ce domaine et sur la position des ministreseuropéens de la Justice concernant l’entraide judiciaireavec les États-Unis.

La journée du 5 mars s’est clôturée par un dîner enl'honneur du Premier ministre Juncker à l'ambassade duLuxembourg à Washington. M. Juncker eut l’occasiond’y rencontrer Mme Sandra O'Connor, juge à la Coursuprême des États-Unis.

Après son entrevue à la Maison Blanche avec le prési-dent George W. Bush le 6 mars, une rencontre avecDennis Hastert, speaker au House of Representatives,a clôturé la visite de M. Juncker à Washington.

Avant de prendre congé, le Premier ministre Junckeret le ministre Frieden ont également tenu à déposerune gerbe de fleurs au cimetière d'Arlington en hom-mage aux victimes du 11 septembre.

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A la uneWashington

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

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A la UneWashington

Bulletin d’information et de documentation

MM. Juncker et Frieden ont tenu à déposer une gerbe au cimetièred'Arlington en hommage aux victimes du 11 septembre

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A la uneLe Cap-Vert

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Cap-Vert« Nous sommes très contents, Monsieur lePremier ministre, de votre présence dansnotre pays. Le partenariat avec leLuxembourg est très important pour leCap-Vert. Je suis impatient de vous fairedécouvrir la réalité de nos îles. »

Voilà les paroles de bienvenue par lesquelles le Premierministre cap-verdien, M. José Maria Pereira Neves, aaccueilli le 27 janvier 2002 la délégation luxembour-geoise à son arrivée à l’aéroport de Praia pour une visiteofficielle de cinq jours.Visite officielle, mais surtout visitede travail, puisque les 5 jours suffirent à peine pour quele Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministrede la Coopération Charles Goerens arrivent à faire letour des projets de coopération que le Luxembourgmène en partenariat avec le Cap-Vert.

Et c’est donc dès dimanche soir que les deux déléga-tions engagèrent les premiers pourparlers, sous laconduite des deux chefs de gouvernement, avant que

ne soit discuté et adopté pour la première fois unProgramme Indicatif de Coopération (PIC).

En montant absolu, le Luxembourg est le 2e bailleur defonds du Cap-Vert, suivant le Portugal, mais précédantl’Union européenne. Ceci explique le vif intérêt que lesCapverdiens portent à la coopération luxembourgeoise.

Bien que plusieurs partenaires se soient retirés du Cap-Vert, le gouvernement luxembourgeois a décidé demaintenir ses relations de coopération, étant donné lavulnérabilité de l’économie du Cap-Vert relevée par uneétude de la CNUCED, ainsi que l’importante commu-nauté capverdienne vivant sur le territoire luxembour-geois.

Vers un développement global

60% de l’aide luxembourgeoise a été investie sur l’île deSanto Antão. La grande pauvreté de cette île a été unedes deux raisons pour ce choix, l’autre étant donné le faitqu’un nombre important de Capverdiens installés auLuxembourg proviennent de cette île bien précise.

27 - 31 janvier 2002

Le Premier ministre luxembougeoisen visite officielle au

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Bulletin d’information et de documentation

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Le gouvernement luxembourgeois s’y est engagé danspratiquement tous les domaines et y a pratiqué, en fait,un développement global.

Mais, vu la population relativement faible de cette île ( 44 000 ), il a été décidé de rééquilibrer la coopérationvers d’autres îles : São Nicolau (15 000 hab.), SãoVincente et surtout Santiago (200 000 hab.).

Le ministère de la Coopération et de l’Action humanitairea terminé les premiers grands projets à Santiago,comme l’école professionnelle de Santa Catarina que ladélégation luxembourgeoise a eu l’occasion de visiterpendant leur séjour.

Il convient de souligner que l’engagement durable dugouvernement luxembourgeois aux côtés du Cap-Vertrésulte également de l’ouverture en 2001 d’un bureau decoordination installé à Praia que dirige M. PhilippeAschman. Celui-ci agit au Cap-Vert comme agent decoopération dans le domaine de l’éducation depuis cinqans.

La soirée du dimanche se clôtura par un dîner offert àla délégation luxembourgeoise par M. Pereira Nevesau salon des réceptions du Palais du gouvernement.Lors de son toast, M. Juncker souligna que l’histoiren’a pas toujours été clémente envers le Cap-Vert. Selonle Premier ministre, son élégante transition vers la démo-cratie en est d’autant plus méritoire.

Enfin, M. Juncker ne manqua pas de souligner l’inté-

gration harmonieuse au Luxembourg de la communautécapverdienne.

Investir dans l’avenir de ce pays

La journée du 28 janvier 2002 fut consacrée principa-lement à des visites d’un certain nombre de projets decoopération réalisés dans les îles de S. Vicente et de S.Pedro. Le complexe scolaire de Porto Novo sur l'île deSanto Antão, dont fait partie l'internat que MM. Junckeret Goerens ont inauguré l’après-midi, est le cinquièmeconstruit dans le cadre des programmes de coopérationluxembourgeois. «Investir en des infrastructures quivous facilitent la vie et vous facilitent donc vos études,c'est investir dans l'avenir de ce pays, riche de nom-breuses potentialités», s'exclama le Premier ministreJuncker devant une grande foule d'élèves, de profes-seurs, mais aussi d'habitants de la ville venus très nom-breux pour assister à la cérémonie.

Cette journée enrichissante trouva sa conclusion lorsd'une soirée à laquelle avait invité le bourgmestre deSão Vicente, sur l'île de São Pedro, une soirée placéesous le signe et le charme de la danse et de la culturecapverdiennes.

La troisième journée de la visite officielle au Cap-Vert futmarquée par de nombreuses rencontres avec les auto-rités et les forces vives cap-verdiennes et en premierlieu par le déjeuner offert par le président de la répu-blique, S.E.M. Pedro Verona Rodrigues Pires,au palais présidentiel.

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A la uneLe Cap-Vert

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

La visite a débuté par une entrevue bilatérale entre M. Juncker etson homologue capverdien José Maria Pereira Neves

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A la UneLe Cap-Vert

Bulletin d’information et de documentation

La journée avait commencé par des visites à Mindelo,ville de fête et de dynamisme, sur l'île de S. Vicente,de projets auxquels le Luxembourg avait coopéré. LeCentre national d'artisanat, le Centre de Santé de MonteSossego ou encore le quartier du Pacim, situé sur leport, où eut lieu une rencontre avec une des ancien-nes stars du Benfica de l'époque d'Eusebio.

À Praia, une heure de vol plus tard, commença pourMM. Juncker et Goerens une série de rendez-vous et deréunions de travail notamment avec le maire de la ville,M. Felisberto Vieira, les représentants des deux syndi-cats, les représentants patronaux, les dirigeants despartis politiques et les représentants des organisationsinternationales.

Tous remerciaient le Luxembourg de son apport sub-stantiel au développement du Cap-Vert et tous se féli-citaient du fait qu'un Premier ministre en voyage offi-ciel se soit pris le temps de s'entretenir avec eux pourmieux connaître les réalités du pays. Les deux ministres visitèrent également le bloc opératoire de l'hôpitalAgostinho Neto, avant de rencontrer le Président de laBanque centrale et le ministre des Finances et du Plan.

Programme indicatif de coopération

Pendant ce temps, les représentants du ministère de laCoopération et de l'Action humanitaire négociaient, sousla houlette du ministre Goerens et du directeur JeanFeyder, les détails du Programme indicatif de coopéra-tion (PIC) avec les autorités cap-verdiennes. Le PIC

remonte à une rencontre entre le Luxembourg et le Cap-Vert les 1 et 2 octobre 2001 à Luxembourg. Les deuxpays avaient décidé de privilégier une approche « programme » dans leurs relations de coopération.C'est dans ce contexte que la proposition du Cap-Vertd'élaborer un Programme indicatif de coopération avaitété favorablement accueillie par le Luxembourg.

Ce programme permet d'inscrire la coopération luxem-bourgeoise au Cap-Vert dans la durée, permettant ainsi une approche plus stratégique, mais aussi plus flexible.

D'autres partenaires importants du Cap-Vert ont signéun programme similaire (Union européenne-7 ans,Portugal-3 ans, Autriche-3 ans). En ce qui concerne leLuxembourg, son programme aura une durée de 4 ans,ce qui correspond précisément à la durée du Plan natio-nal capverdien et permettra ainsi une plus grande cohé-rence avec celui-ci.

Une évaluation globale et concertée

Une plus grande pertinence des actions envisagées parrapport aux réalités et aux besoins du Cap-Vert, ainsiqu'une meilleure cohérence avec les politiques natio-nales et en particulier les options stratégiques du pro-gramme du gouvernement sont à la base de ceprogramme. Il se caractérise en outre par une mise ensynergie des projets de la Coopération luxembourgeoiseentre eux, d'une part, et avec d'autres projets de déve-loppement bilatéraux et multilatéraux d'autre part. Une

MM. Goerens et Juncker, le Premier ministre du Cap-Vert JoséMaria Pereira Neves et le bourgmestre de Ribeira Grande JorgeSantos devant la mairie de Ponto do Sol

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Une évolution plus cohérente des interventions de laCoopération luxembourgeoise, un suivi et une évalua-tion globale et concertée, impliquant différents acteursinstitutionnels de façon régulière, de même qu'unemeilleure programmation commune des ressources sontd'autres objectifs visés par ce programme.

Le budget du PIC est de 33 500 000 euros pour les 4ans de sa durée. Il convient de souligner que trois sec-teurs prioritaires, s'inscrivant dans l'objectif global delutte contre la pauvreté, ont été retenus.

Le premier secteur est celui de l'éducation et de la for-mation de ressources humaines. Il revêt d'une impor-tance particulière, car le Luxembourg et le Cap-Vert ontdécidé, là aussi, d'adopter une approche pragmatique.

Un important programme pluriannuel de 4 ans, intégrédans le PIC, sera composé de deux volets majeurs :un volet d'augmentation des capacités d'accueil et unvolet de renforcement de la qualité de l'enseignement.

En ce qui concerne le premier volet, la construction etl'équipement de deux écoles secondaires à Praia et l'é-quipement de deux écoles secondaires à Praia etMindelo ont fait l'objet d'une requête d'urgence pourlaquelle l'agence Lux-Developpement venait d'obtenir unmandat de formulation.

Le deuxième volet sera formulé ultérieurement. Quantau secteur de la santé, l'objectif est d'améliorer lesniveaux de santé de la population et les conditions d'ac-cès aux soins de santé de base. Une importance parti-culière sera attachée à la maintenance et à la gestiondes infrastructures et équipements fournis. Le troisièmesecteur visé est celui de l'eau et de son assainisse-ment. Il s'agit en effet d'améliorer les systèmes de pro-duction d'eau, les réseaux d'approvisionnement en eauet l'assainissement de base, afin de réduire l'impactnégatif sur l'état sanitaire des populations.

Une importance particulière est également attachée aurenforcement de la capacité institutionnelle, de la super-vision et de la régulation dans les secteurs de l'eau et del'assainissement.

« Ici, chez vous, nous nous sentons chez nous »

Jour de fête le 30 janvier 2002 à Tarrafal, petite ville auNord de Santiago, la plus grande île du Cap-Vert. Toutela population était dans la rue et manifestait sa joielorsque le Premier ministre Jean-Claude «Janker» etle ministre de la Coopération descendirent de voitureaccompagnés, comme tout au long de ces 3 jours devisite, par le Premier ministre du Cap-Vert, M. PereiraNeves, ainsi que par le ministre des Affaires étrangèreset le ministre de l'Éducation.

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A la uneLe Cap-Vert

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

À gauche :M. Juncker accueilli par les élèves de l'internat dePorto Novo

À droite :Réunion de travail avec le ministre des Finances etdu Plan, Son Excelence M. Carlos Burgo

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A la UneLe Cap-Vert

Bulletin d’information et de documentation

Et aux chaleureux mots de bienvenue du maire deTarrafal, Jean-Claude Juncker répondit : « Ici, chezvous, nous nous sentons chez nous ».

Un constat d'autant plus vrai que c'est dans cette ville dubord de mer que le luxembourgeois Philippe Aschmanvit et travaille depuis 1997 en tant qu' agent de la coopé-ration. Tarrafal, c'est sa ville. Il y enseigne, il y anime labibliothèque municipale, il y organise la formationcontinue des enseignants et il y est conseiller du mairepour les domaines de l'éducation et de la culture.

En finançant le développement de la bibliothèque, lesautorités luxembourgeoises ont apporté un supplémentde qualité de vie à une région dont la rare beauté n’a d’égal que sa grande pauvreté.

C'est la raison pour laquelle le Luxembourg s'investitdans un autre projet : celui de la réhabilitation des quar-tiers populaires de cette ville de 18 000 habitants.L'exode rural des dernières années a augmenté ladégradation des quartiers populaires. Tarrafal est consi-dérée comme une zone touristique potentielle avec sa

grande baie et sa belle plage qui attirent déjà un certainnombre de touristes étrangers. Mais avant d'investirdans les infrastructures touristiques, les autorités devrontcréer les conditions nécessaires à l'accueil de visiteurs.

Le projet luxembourgeois de réhabilitation de quartiersdégradés contribuera donc au développement local età la promotion du tourisme. Avec une enveloppe dequelque 6 millions d'euros, la construction du complexescolaire de Santa Catarina est le projet le plus cher dela coopération luxembourgeoise au Cap-Vert. Le com-plexe se compose d'un lycée technique qui accueilledéjà 653 élèves et d'un internat mixte, qui en accueille112. Les installations servent aussi à la formation desenseignants et constituent un pool pédagogique impor-tant au centre de l'île.

M. Juncker devant l’Assemblée nationale

« La visite de votre Excellence au Cap-Vert revêt d'uneimportance particulière et ne passera sûrement pasinaperçue auprès des représentants de la nation capverdienne » .

Rencontre avec le président de la république, SonExcellence M. Pedro Pires, au palais présidentiel

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C'est par ces paroles que le président du parlementaccueillit à l'Assemblée nationale le Premier ministreJuncker qui fut le premier chef de gouvernement étran-ger à prendre la parole devant le parlement à Praia.

Il présenta Jean-Claude Juncker comme un des pluséminents hommes d'État européens et exprima sareconnaissance « pour la façon exemplaire avec laquellel'État luxembourgeois s'était engagé dans le rappro-chement avec notre archipel de l'Atlantique qui, commedisent les poètes n'a pas d'or, pas de diamants, mais lapaix ». Le Premier ministre luxembourgeois soulignaque le Cap-Vert et le Luxembourg sont de petits Etatsà l'échelle mondiale, mais qu'ils sont de grandes nationsde par les ambitions qu'ils nourrissent, ambitions toutesdévolues à la paix et la stabilité. « Beaucoup de grandspays devraient prendre exemple sur nous », insistaJean-Claude Juncker qui parla ensuite de l'esprit danslequel le Luxembourg mène sa politique de coopéra-tion.

Il s'agit d'une articulation réfléchie d'un partenariat àdeux et que dès à présent, le Luxembourg consacrait0.82 % de son PIB à la coopération et qu'il entendaitqu'elle atteigne 1% dès 2005. Jean-Claude Juncker ren-dit aussi expressément hommage « à ceux qui donnentun visage luxembourgeois aux efforts de coopérationqui sont les nôtres » et il cita plus particulièrementPhilippe Aschman.

Hommage aussi à l'adresse des femmes du Cap-Vertqui « refusent la fatalité et récusent le mauvais sort ».

Sans elles, le Cap-Vert ne serait pas ce pays en voie deprogrès. Finalement, le Premier ministre se dit touchépar ces enfants qu'il avait pu rencontrer tout au long deson parcours, tout en concluant que « je suis heureuxque les projets luxembourgeois servent avant tout lesjeunes, ce faisant, nous servons l'avenir de votre magni-fique pays ».

Plus tôt dans la journée, Jean-Claude Juncker etCharles Goerens avaient posé la première pierre pourla construction d'un établissement secondaire capabled'accueillir environ 1500 élèves. La municipalité de SanMiguel est la seule du Cap-Vert à ne pas disposer d'unlycée public. Il est intéressant de relever que le paysmanque cruellement de salles de classe, ce qui faitqu'un système de rotation a été mis en place.

Une partie des élèves fréquentent l'école le matin, l'au-tre l'après-midi. Les projets concernant le système édu-catif sont donc d'une grande importance pour le Cap-Vert et correspondent à l'objectif que s'est fixé le gou-vernement luxembourgeois d'investir prioritairementdans les ressources humaines.

Cette visite des projets a permis à la délégation luxem-bourgeoise de se rendre compte de la grande beauté duCap-Vert et de l’état d’avancement de ses divers projetsde coopération. Les autorités cap-verdiennes ont sem-blé déterminées à promouvoir une exploitation touris-tique « douce » de ces nombreux lieux de beauté.

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A la uneLe Cap-Vert

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Visite à la bibliothéque municipale à Tarrafal sur l’Île São Tiago

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A la UneLe Cap-Vert

Bulletin d’information et de documentation

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Sur invitation de son homologue helléniqueM. Costas Simitis, le Premier ministreJean-Claude Juncker s'est rendu le 19 février 2002 en Grèce pour une visite officielle de deux jours.

Honneurs militaires, dépôt de gerbe, remise de médaille,la visite officielle revêtait plutôt le caractère de visited'État. Du point de vue politique, la présidence grecquede l'Union européenne début 2003 et de l'Eurogroupe enjuillet 2002, l'élargissement de l'UE et la question deChypre ont marqué les entrevues.

Accompagné par M. Fernand Boden, ministre desClasses moyennes, du Tourisme et du Logement, minis-tre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement

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A la uneLa Grèce

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Grèce19 - 20 février 2002

Le Premier ministre Junckeren visite officielle en

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rural, Jean-Claude Juncker a été officiellement accueilliavec les honneurs militaires par le Premier ministre grecCostas Simitis au Palais Maximos. La présidencegrecque de l'Union européenne à partir du 1er janvier2003 – la première présidence pour le gouvernementSimitis – a marqué les pourparlers entre les deuxPremier ministres.

L'élargissement de l'UE, avec notamment la question deChypre, figurait aussi à l'ordre du jour. Jean-ClaudeJuncker a réaffirmé la position du gouvernement luxem-bourgeois, soutenant la candidature d'adhésion deChypre à l'Europe.

En effet, depuis le Sommet sous présidence luxem-bourgeoise en 1997, le gouvernement hellénique aapprécié la position luxembourgeoise dans ce domaine.À l'époque, le Luxembourg avait déjà exprimé son

accord à l'adhésion de Chypre à l'Union et s'était mon-tré depuis très sensible aux intérêts de la Grèce.

Renforcer les relations bilatérales

Lors de l'entrevue, différents aspects des relations bila-térales ont encore été abordés. Ainsi, certaines initiati-ves ont été prises afin d'établir une liaison aériennedirecte entre Athènes et Luxembourg. Les quelquesproblèmes techniques qui restaient à régler devaients'effacer devant la volonté politique.

Au niveau économique, la coopération bilatérale faitpresque défaut. Alors que les exportations en directionde la Grèce avaient été chiffrées à 28,5 millions d'eurosen 2000 au Grand-Duché, les importations enprovenance de la République hellénique ne s'élevaientqu’à 5,4 millions d'euros. Chiffres qualifiés d'insuffisants

Bulletin d’information et de documentation

Jean-Claude Juncker a répété son soutien à l'adhésion de Chypre à l'UE lors de l'entrevue avec le Premier ministre grec

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Conférence de presse avec le Premier ministreCostas Simitis

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A la uneLa Grèce

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

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sinon ridicules par le Premier ministre luxembourgeois.Les gouvernements grec et luxembourgeois ont doncconvenu de rétablir cette situation et ont demandé auxChambres de commerce respectives de prendre desinitiatives en ce sens.

En ce qui concerne les Balkans, il s'agirait d'associerl'économie luxembourgeoise aux efforts du gouverne-ment grec dans la région où, d'après le Premier minis-tre Jean-Claude Juncker, la Grèce réaliserait un travailremarquable. M. Juncker s'est ensuite rendu au palaisde l’Hôtel de Ville pour une rencontre avec le maired’Athènes Dimitris Avramopoulos, qui lui a conféré lamédaille de la ville d'Athènes, la plus haute distinctionde la capitale. En début de soirée, le président de laRépublique hellénique Constantinos Stephanopoulosa reçu Jean-Claude Juncker et Fernand Boden enaudience au Palais présidentiel.

« L’Europe - notre espace naturel »

« L’Europe - notre espace naturel » était l’intitulé de laconférence publique que Jean-Claude Juncker a don-née en début de soirée au parlement devant une largecommunauté hellénique (voir discours page 142).

Ce ne serait pas la question des institutions, mais celledes objectifs communs qui serait primordiale en Europe.

Rappelant la volonté de paix et l'évolution de l'Europependant la 2e Guerre mondiale, M. Juncker a souligné la naissance du désir d'une Europe unie et d'institutionsfortes chez les gouvernements en exil et notammentles pays d'Europe de l'Est.

Bulletin d’information et de documentation

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A la UneLa Grèce

En haut à gauche:Le ministre du Tourisme Fernand Boden et lePremier ministre Jean-Claude Juncker avec leprésident de la république helléniqueConstantinos Stephanopoulos

À droite :Remise à Jean-Claude Juncker de la Médaille dela ville d’Athènes par le maire DimitrisAvramopoulos au palais de l'Hôtel de Ville

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Le lendemain matin, après le dépôt d’une gerbe aumonument du Soldat inconnu à la Place de laConstitution, Jean-Claude Juncker s’est entretenu avecles différents leaders des partis politiques de l’opposition.

L'entrevue de M. Juncker avec Nicos Christodoulakis,ministre de l’Économie nationale et des Finances, revê-tait une importance particulière vu la présidence par laRépublique hellénique de l'Eurogroupe à partir du 1er

juillet 2002, et ce pour une durée d’un an (le Danemark,qui préside l'UE au second semestre 2002, ne fait paspartie de la zone euro et ne préside donc pasl'Eurogroupe).

Des questions importantes pour le Luxembourg vien-dront à échéance pendant cette période et il était donc primordial que la Grèce connaisse tous les aspectsde la position luxembourgeoise, notamment dans ledomaine fiscal.

Une meilleure coordination de la politique économiqueet financière en Europe faisait aussi partie des discus-sions. À ce sujet, M. Juncker a rappelé son idée de pro-longer la durée de la présidence de l'Eurogroupe à deuxou trois ans, afin de créer un contrepoids à la Banquecentrale européenne et surtout de mieux coordonner lapolitique économique avec la Commission européenne.

Avant le déjeuner officiel que le Premier ministre grec aoffert à la délégation luxembourgeoise, les deux chefsde gouvernement ont eu l’occasion de faire le point surles différents sujets abordés.

Lors de la conférence de presse, les journalistes grecsse sont montrés très intéressés par les questions euro-péennes (l'élargissement, la Banque centrale euro-péenne), ainsi que par les relations greco-luxembour-geoises. Le Premier ministre Juncker a profité de l'oc-casion pour manifester son appréciation de la politiqueétrangère de la Grèce et de la politique du gouverne-ment Simitis.

Enfin, à la question de savoir ce qu’il attendait de laprésidence grecque de l'UE, le Premier ministre luxem-bourgeois a déclaré en souriant que la présidencegrecque devrait être aussi utile au Luxembourg que laprésidence luxembourgeoise l'a été à la Grèce.

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Bulletin d’information et de documentation

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A la UneLa Grèce

À gauche :Dépôt de gerbe au monument du Soldat inconnu

À droite :Rencontre des délégations au Palais Maximus,résidence du Premier ministre grec Costas Simitis

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Chroniquesd’actualité

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Chroniquesd’actualité

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Chroniquesd’actualité

Bulletin d’information et de documentation

Le Luxembourg accueillel'euro

1-2 janvier 2002

Le 1er janvier 2002, l'euro est entréen circulation en Allemagne, enAutriche, en Belgique, en Espagne,en Finlande, en France, en Grèce,en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas,au Portugal et au Grand-Duché deLuxembourg.

Selon l'Eurobaromètre N° 56, plusde 80% des Luxembourgeoisapprouvaient l'appartenance à l'UEen novembre 2001.

Le Luxembourg se plaçait ainsi en tête des pays participant àl'enquête. De même, 90% des Lu-xembourgeois connaissaient lesdates d'introduction, les billets et lespièces de monnaies ; 92,5% esti-maient que l'euro faciliterait la viedes voyageurs et 80,5% estimaientqu'il allait créer une Europe plusforte.

Un bilan positif

Dès le 2 janvier 2002, après avoirrencontré les responsables dumonde bancaire et commercial, le« ministre de l'euro » Luc Frieden apu tirer un bilan positif de l'introduc-tion de l'euro.

L'¤-euphorie les 1er et 2 janvier 2002des citoyens du Grand-Duché s'ex-pliquait, d’après le ministre, par lefait que tout le monde, et pas seu-lement les hommes politiques, avaitle sentiment de participer à un évé-nement historique exceptionnel.

« Je suis très satisfait après deuxjournées d'euro, sur les plans poli-tiques et pratiques », a estimé M.

Frieden, en ajoutant que le Luxem-bourg avait été le seul pays où lesbanques avaient ouvert leurs por-tes « sur demande du gouverne-ment » le 1er janvier.

14 000 personnes se sont renduesdans les centres ¤-change dès le 1er

janvier, preuve d'un grand intérêtpour la monnaie unique. Les distri-buteurs de billets ont enregistré envi-ron 46 000 retraits le même jour.

En tout, plus de 100 000 opérationsont été effectuées aux distributeursen début 2002, la moyenne dessommes retirées s'élevant à 120 ¤.M. Frieden a également constatéque 100% des distributeurs de billetsavaient fonctionné correctement le1er janvier, ce qui fut également lecas aux Pays-Bas, en Allemagne eten Autriche.

Cette réussite était, selon LucFrieden, la preuve de la bonne pré-paration du Luxembourg au pas-sage à l'euro. Dans les commerces,

l'euro n'a toutefois pas été massi-vement utilisé. D'après les informa-tions que les représentants du com-merce ont transmis au ministre, seu-lement 10 à 30 % des achats ontété effectués dans la nouvelledevise « Les magasins jouent le rôledes banques, les gens essayent dese débarrasser de leurs derniersavoirs en francs.»

En résumé, dès le 3 janvier 2002,le pourcentage de billets en eurospar rapport à la totalité des billetsen euros et nationaux se trouvanten circulation (EPR, euro progressratio) avait passé le cap des 50%.Au sein de la zone euro, ce capsymbolique de 50% n'a été dépasséque le 10 janvier. Le 14 janvier 2002,l'EPR luxembourgeois dépassait les70%, ce qui situait le Luxembourgparmi les pays les plus « eurorisés»de la zone euro.

L’euro est devenu en douceur la monnaie de paiement desEuropéens.

Un centre ¤-change à Esch-sur-Alzette où le ministre Luc Friedena procédé à l'échange de ses francs en euros

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Chroniquesd’actualité

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Conseil européen deBarcelone

15-16 mars 2002

Le Conseil européen de Barcelone,réunissant les chefs d'État et degouvernement, a eu lieu les 15 et16 mars 2002.

Le gouvernement luxembourgeoisétait représenté par le Premierministre Jean-Claude Juncker, laVice-Premier ministre, ministre desAffaires étrangères et du Commerceextérieur Lydie Polfer, le ministre del'Économie, ministre des TransportsHenri Grethen et le ministre duTravail et de l'Emploi, ministre délé-gué aux Communications FrançoisBiltgen.

Suite au Conseil européen deLisbonne de mars 2000, l'Unioneuropéenne s’était donnée commeobjectif de devenir la région écono-mique la plus compétitive, la plusdynamique et la plus prospère dumonde et ce jusqu'en 2010. LeConseil européen de Barcelone,deux ans après Lisbonne, étaitappelé à faire un premier bilan desefforts entrepris dans les États mem-bres pour atteindre cet objectif. Ainsi,les priorités de Barcelone concer-naient cinq domaines concrets, àsavoir :

l'interconnexion et l'ouverture desréseaux européens de transport ;

la libéralisation et l'interconnexiondes marchés de l'électricité et dugaz ;

le développement d'un marchéde l'emploi plus flexible et ca-pable de créer plus d'emplois ;

la mise en oeuvre d'améliorationsen matière d'éducation et dans ledomaine de la formation des étu-diants et des travailleurs européens,visant également à promouvoir lamobilité de ces personnes.

Les chefs d'État et de gouvernementont également approuvé les gran-des orientations des politiques éco-nomiques.

En guise de préparation à ceConseil européen, les Premiersministres de Belgique et duLuxembourg Guy Verhofstadt etJean-Claude Juncker ont adresséune lettre commune (voir page.42)au président en exercice du Conseileuropéen, le président du Conseildes ministres d'Espagne José-MariaAznar dans laquelle ils plaident pour une meilleure intégration desdimensions économique, sociale et en-vironnementale de la straté-gie de Lisbonne et une mise encohérence des différents processusdéfinis depuis le Conseil européen

sur l'emploi en novembre 1997 àLuxembourg.

C'est surtout dans le domaine socialque la lettre commune Juncker-Verhofstadt a eu un impact.

En effet, le Conseil européen deBarcelone a pris les décisions sui-vantes :

l'Union européenne veut associerdavantage les travailleurs aux chan-gements qui les concernent et amé-liorer les aspects qualitatifs du tra-vail, notamment dans le domaine dela santé et de la sécurité ;

appel à « réduire de façon sensi-ble » d'ici 2010 le nombre de per-sonnes menacées de pauvreté etd'exclusion sociale ;

le plein emploi constitue l'objectifessentiel des politiques écono-miques et sociales ;

mettre en place d'ici 2010 des

Mme Polfer, M. Schüssel, chancelier fédéral de l'Autriche, M. Junckeret M. Grethen à Barcelone.

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structures d'accueil pour au moins90% des enfants entre 3 ans et l'âgescolaire et pour au moins 30% desenfants de moins de 3 ans ;

augmenter, d'ici 2010, progressi-vement, d'environ 5 ans l'âgemoyen effectif de cessation d'acti-vité professionnelle (58 ans actuel-lement) ;

une carte européenne d'assurancemaladie remplacera les formulairesactuels ; une proposition sera faiteavant le sommet de mars 2003.

Lors d'une conférence de presseen marge du Conseil, le Premierministre Jean-Claude Juncker s'estfélicité de la décision du Conseil de faire progressivement augmenterl'âge moyen effectif de pension des salariés, en faisant remarquerque le vieillissement de la popu-lation luxembourgeoise aura degrands effets sur les pensions auLuxembourg.

Il a rappelé dans ce contexte que le gouvernement a soumis à laChambre des députés un projet deloi sur l'augmentation de l'âge depension moyen.

M. François Biltgen, ministre duTravail et de l'Emploi, a lui aussisalué les décisions prises dans ledomaine social en soulignant que leLuxembourg a encore beaucoupd'efforts à faire en ce qui concernel'activité professionnelle des fem-mes et l'emploi des personnes au-delà de l'âge de 55 ans.

Afin d'améliorer la réglementationsociale en matière de transport rou-tier européen, le Luxembourg etl'Autriche ont fait une proposition

commune concernant le transportroutier et la réglementation socialeen vue des conclusions du Conseileuropéen de Barcelone :

« Le Conseil européen soulignel'importance de la sécurité routière,du respect et du développement dela réglementation sociale dans ledomaine du transport routier et invitele Conseil à conclure ses travauxsur le règlement relatif à l'harmoni-sation de certaines dispositionssociales dans le transport routieravant la fin 2002 ».

Le Luxembourg et l'Autriche ontréussi à faire entrer dans les conclu-sions de la Présidence espagnolela transposition rapide dans leslégislations nationales des directi-ves dans le domaine du transportroutier :

« Le Conseil européen souligne l'im-portance de la sécurité dans la cir-culation des poids lourds et lanécessité d'assurer le respect desdispositions sociales ainsi que lapoursuite de leur développement etil invite le Conseil à mener à termeses travaux sur le projet de règle-ment en la matière avant la fin de2002 ».

Un point fort du sommet deBarcelone concernait la libéralisa-tion et l'interconnexion des marchésde l'électricité et du gaz. Les chefsd'État et de gouvernement ontdécidé de libéraliser d'ici 2004 les marchés du gaz et de l'électri-cité pour tous les consommateurs autres que les ménages.

De même que la France, le Luxem-bourg a plaidé pour une libéralisa-tion réfléchie dans ces domaines en

tenant compte de la cohésion terri-toriale et sociale et des spécificitésdes marchés nationaux. Le Conseileuropéen a donc retenu que tousles citoyens disposent de la garantie d'accès aux servicesd'intérêt économique général.

Concernant le volet économique, lesconclusions du Conseil ont retenuque les États membres resteraientfidèles ou se conformeraient à l'ob-jectif consistant à parvenir, d'ici 2004au plus tard, à une situation budgé-taire proche de l'équilibre ou excé-dentaire.

L'Union européenne a réaffirméadopter le plan d'action servicesfinanciers en 2005 et celui concer-nant les valeurs mobilières en 2003.

En matière d'éducation, le Conseila fait appel aux Quinze à faire ensorte que d'ici la fin 2003, il y ait aumoins un ordinateur connecté àInternet pour 15 élèves dans toutel'Union européenne. Pour ce qui estde l'environnement, l'Union euro-péenne a demandé instamment auxÉtats membres d'achever les mesu-res nationales de ratification duprotocole de Kyoto jusqu’à juin2002.

Le Conseil européen a égalementdécidé de parvenir à un accord de ladirective sur la taxation de l'énergiejusqu’à fin 2002, parallèlement àl'accord sur l'ouverture des marchésde l'énergie.

Les Quinze ont décidé de consacrer0,7% de leur PIB à l'aide au déve-loppement, objectif que le Luxem-bourg a déjà atteint, et se sont enga-gés à atteindre collectivement unemoyenne de 0,39% d'ici 2006.

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Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

En ce qui concerne la politiqueétrangère, les Quinze ont expriméleur soutien à la création d'une Étatpalestinien tout en assurant le droitd'Israël « de vivre à l'intérieur defrontières sûres ». Le Conseil euro-péen a également accueilli avecsatisfaction l'accord dégagé le 14mars 2002 entre la Serbie etMonténégro sur le principe d'uneentité constitutionnelle unique deSerbie-et-Monténégro.

À propos des mesures américainesconcernant l'acier, les Quinze ontappuyé pleinement la Commissioneuropéenne dans son action, quiavait l'intention de procéder à desconsultations dans le cadre desaccords de l'OMC et d'engager uneprocédure visant à l'adoption d'é-ventuelles mesures communautai-res de sauvegarde. En marge duConseil européen, les Premiersministres de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg GuyVerhofstadt, Wim Kok et Jean-Claude Juncker, ainsi que les minis-tres des Affaires étrangères des troispays Louis Michel, Jozias VanAertsen et Lydie Polfer s’étaientrencontrés au cours de l'après-mididu 14 mars 2002 à Barcelone pourle traditionnel sommet Benelux,en vue de la préparation de laréunion des chefs d'État et degouvernement.

Lettre Juncker-Verhofstadtà José-Maria Aznar envue du Conseil européende Barcelone

12 mars 2002

1. Renforcer la stratégie européennepour l'emploi et garantir la créationd'emplois de qualité ;

2. Moderniser et améliorer la pro-tection sociale ;

3. Accroître le rôle des partenairessociaux dans la gouvernance del'Union ;

4. Poursuivre la mise en œuvre del'agenda social.

Cher José-Maria,

Dans moins d'une semaine, nousallons nous retrouver à Barcelonepour un Conseil européen qui devrafaire le point sur le processus deLisbonne.

Ces Conseils européens de prin-temps doivent ainsi devenir une véri-table instance d'orientation straté-gique pour l'ensemble des politiqueséconomique, sociale et environne-mentale européennes.

Ce rôle est d'autant plus détermi-nant que le contexte actuel impliqueune mobilisation de tous les Étatset de l'Union pour atteindre lesobjectifs de croissance, de pleinemploi et de cohésion sociale quiont été fixés à Luxembourg en 1997,puis à Lisbonne, Nice, Stockholm,Göteborg et Laeken.

Ces objectifs impliquent unemeilleure intégration des dimensionséconomique, sociale et environne-mentale de la stratégie et une miseen cohérence des différents pro-cessus. Il convient, en particulier, derapprocher les calendriers d'élabo-ration des grandes orientations depolitique économique, des lignesdirectrices pour l'emploi, des straté-gies européennes dans le domainedes retraites, et de l'inclusionsociale, de la stratégie de dévelop-

pement durable, tout en conservantleurs spécificités respectives dansle respect de l'autonomie des diffé-rents processus, afin de faire duConseil européen de printemps l'é-tape politique décisive de leur adoption.

D'autre part, le sommet social qui,en vertu des décisions prises àLaeken, précède désormais chaqueConseil européen de printemps,devra permettre de renforcer l'impli-cation des partenaires sociaux dansla gouvernance européenne.

Il est plus que jamais essentiel detendre à un équilibre entre la moder-nisation de l'appareil économiqueeuropéen et l'assurance d'un hautniveau de protection, répondant auximpératifs d'égalité, de cohésion etde qualité des emplois qui sont aucœur du modèle social européen.

Dans ce contexte, le Conseil euro-péen de Barcelone devrait, parallè-lement à ses conclusions dans ledomaine économique, donner desimpulsions dans les domainessociaux suivants.

1. Renforcer la stratégie européennepour l'emploi et garantir la créationd'emplois de qualité.

Le Conseil européen devrait, ens'appuyant sur les acquis deLuxembourg, définir les orientationsstratégiques qui permettront derelever les défis du marché euro-péen de l'emploi et contribuer àla réalisation des objectifs deLisbonne, en particulier celui duplein emploi de qualité. Il faudra entout premier lieu s'attaquer au chô-mage structurel qui demeure élevé.Il s'agit à cet égard de créer des

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marchés de travail européens, inté-grés et performants.

Le processus de Luxembourg a faitses preuves : autour d'orientations etd'objectifs de moyen et long terme,fondés sur des rapports nationauxannuels, des recommandations etdes échanges de bonnes pratiques,il constitue un exercice exigeantmais garant de la convergencecommunautaire en matière d'emploi.Il faut le simplifier sans l'affaiblir.Dans cette ligne, le Conseil euro-péen de Barcelone devrait soulignerque :

même simplifiée, la stratégie euro-péenne pour l'emploi devra conti-nuer de s'articuler de manière équi-librée autour de priorités straté-giques (annualité des lignes direc-trices pour l'emploi, intégration despolitiques, caractère de moyen etlong terme, objectifs quantifiés, sur-veillance multilatérale, indicateursquantitatifs et qualitatifs de suivi), entenant compte des acquis deGöteborg et de Laeken ;

la stratégie européenne de l'em-ploi peut contribuer à mieux gérerle changement :

les mutations en cours exigent destravailleurs européens mieux for-més, plus mobiles et plus motivés,des trajectoires professionnellesplus sécurisées et une flexibilitéaccrue.

Il faut intégrer dans les lignes direc-trices la prévention et l'accompa-gnement des restructurations, paral-lèlement aux travaux des partenai-res sociaux européens à ce sujet ;

l'investissement dans les res-

sources humaines doit être accru,en garantissant un égal accès à laformation et à la participation à lasociété de la connaissance et enimpliquant l'ensemble des acteurs(entreprises, partenaires sociaux,pouvoirs publics).

2. Moderniser et améliorer la pro-tection sociale.

Il a été décidé, l'an dernier, que lesÉtats membres devront élaborer leurpolitique en matière de pension,grâce à la méthode ouverte de coor-dination, à la lumière d'objectifscommuns qui devront garantir la via-bilité tant sociale que financière desrégimes de pensions et qui devrontpermettre que les régimes deretraite puissent répondre aux défisdu vieillissement de la populationeuropéenne. À partir du mois deseptembre de cette année, les Étatsmembres devront rendre compteles uns aux autres au moyen de « Rapports stratégiques nationaux »de la politique menée.

Par ailleurs, de grands progrès ontété enregistrés concernant la miseen oeuvre de la méthode ouvertede coordination dans le domaine del'inclusion sociale, qui a été concré-tisée par l'adoption du premierRapport conjoint sur l'inclusionsociale, l'accord portant sur unensemble multidimensionnel d'indi-cateurs communs à l'ensemble del'Union et la décision du Conseil etdu Parlement européen concernantun Programme d'action commu-nautaire dans ce domaine. Cesrésultats représentent quelques-unes des avancées décisives de-vant permettre d'atteindre l'objectifde Lisbonne d'éradiquer la pauvretéet de promouvoir l'inclusion sociale.

Enfin, les discussions de ces der-niers mois sur l'approche du vieillis-sement de la société ont montré quemalgré les nettes différences entreles régimes, les États membres seretrouvent face aux mêmes grandsdéfis en matière de soins de santé etde soins aux personnes âgées. Lessystèmes de santé de tous les Étatsmembres doivent tenir compte desobjectifs à long terme : accessibilité,qualité et viabilité financière.

En vue de la concrétisation de lacollaboration européenne dans cesdomaines politiques, le Conseileuropéen de Barcelone devrait :

inviter le Conseil à adopter, dans laperspective du prochain Conseileuropéen de printemps (2003), unensemble d'indicateurs en matièredes pensions qui permettent demesurer les progrès des États mem-bres concernant des régimes depension satisfaisants et financière-ment accessibles qui répondent auxbesoins changeant ;.

confirmer l'engagement des Étatsmembres en matière d'éradicationde la pauvreté et en matière de luttecontre l'exclusion sociale ;

mandater le Conseil d'approfondirles enjeux de l'accessibilité, la qua-lité et la viabilité financière dessystèmes de soins de santé pour leConseil européen de mars 2003, quidéterminera les orientations pourune coopération européenne enmatière de soins de santé ;

3. Accroître le rôle des partenairessociaux dans la gouvernance del'Union. À Laeken, les chefs d'État etde gouvernement ont entériné lesconclusions du sommet social en

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faveur du développement au niveaueuropéen du dialogue social bi-partite et de la concertation sociale tripartite.

Dans cette ligne, le Conseil euro-péen de Barcelone devrait :

prendre note de l'accord euro-péen conclu à propos de la forma-tion tout au long de la vie ;

encourager les partenairessociaux à entamer la négociationd'un accord sur la gestion desaspects sociaux des restructurationséconomiques, dans la ligne de larécente communication de la com-mission ;

encourager la Commission à faire, en vue de leur adoption àCopenhague, des propositionsconcrètes visant à transformer lesommet social de printemps eninstance de concertation sociale tri-partite au niveau européen ;

encourager les partenaires so-ciaux à accélérer leurs travaux afinde pouvoir présenter en décembre2002, comme demandé à Laeken,un programme de travail pluriannuelen matière de dialogue social bipartite ;

encourager les partenaires so-ciaux à faire des propositionsconcrètes d'ici au sommet social duprintemps 2003 en matière demédiation sociale européenne.

4. Poursuivre la mise en œuvre del'agenda social.

L'objectif du plein emploi de qualiténe pourra être atteint que par lesréformes structurelles figurant dans

l'agenda social européen adoptélors du Conseil européen de Nice :implication des travailleurs face auxchangements, facilitation de l'acti-vité féminine par une plus grandeégalité face aux charges domes-tiques et aux rémunérations, facili-tation du vieillissement actif par unrenforcement de la formation toutau long de la vie et des politiquesde qualité, lutte contre l'exclusion etles discriminations pour faciliter laparticipation du plus grand nombreau marché du travail.

Il est dès lors primordial que le« tableau de bord » de l'agendasocial européen fixe des engage-ments précis dans les domainesprévus pour l'année à venir et soitintégré dans le rapport de synthèsede la Commission. À cet égard, leConseil européen de Barcelonedevrait s'engager :

évaluer les directives sur les licen-ciements collectifs et sur le transfertd'entreprises et, si cela s'avèrenécessaire, réviser la directive surle comité d'entreprise européen.

moderniser les règles assurant lemaintien des droits à la sécuritésociale des travailleurs migrants enaboutissant en 2002 sur la révisiondu règlement 1408.

améliorer l'accès transfrontalier àdes soins et des produits de santéde qualité.

donner dès 2002 des suitesau livre vert sur la responsabilitésociale des entreprises.

lancer l'évaluation des directives« licenciement collectif » et « trans-fert d'entreprises ».

adopter une directive cadre surl'égalité entre les hommes et lesfemmes d'ici 2003.

développer la stratégie commu-nautaire en matière de santé-sécu-rité au travail en 2002.

Voilà quelques suggestions quipourraient alimenter nos travaux àBarcelone. Dans l'attente de vous yrencontrer, nous vous prions d'a-gréer, Monsieur le Président, CherJosé-Maria, l'assurance de notrehaute considération.

Jean-Claude Juncker - Guy Verhofstadt

Henri Grethen, ministredes Transports,présente le programmewww.mobiliteit.lu

24 janvier 2002

Le 24 janvier 2002, le ministre desTransports Henri Grethen a pré-senté à la presse le programme « mobiliteit.lu ». Ce document, fruitd'une coopération entre le ministèreet les CFL, traduit la stratégie duministère dans le domaine dutransport ferroviaire d'ici 2020.

Le principal objectif du programmeserait d'amener 25% des voyageursau Luxembourg à recourir auxtransports publics. Ce taux, appelémodal split, se situe aux environsde 14%. Le projet BTB envisageraitun modal split de 15,2%, a préciséle ministre.

Le programme repose sur les prin-cipes suivants :

le raccordement du Luxembourg

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au réseau ferroviaire transeuropéen ;

l'augmentation du modal splitparmi les frontaliers (actuellement 7%) ;

l'optimisation des connexions entreEsch-sur-Alzette et Luxembourg ;

l'augmentation du nombre deconnexions directes ;

la mise en place de parkings afind'optimiser l'interaction entre le trainet la voiture ;

l'optimisation de l'interaction entrele train et le bus.

Paul Schmit, du ministère desTransports, a fourni des détailsquant aux investissements à consa-crer à l'augmentation générale del'offre du transport ferroviaire, néces-saire pour remplir l'objectif du modalsplit de 25%. Le Kirchberg sera reliéà la gare centrale par un train-trampassant par Hamm et Findel. Ceprojet prévoit la construction d'un viaduc à la Pulvermuhle et de nouveaux rails entre Hamm et

Kirchberg, d'où un tram partira versDommeldange.Le développement du réseau ferro-viaire comprendra également lamise en place d'une deuxième voieentre Luxembourg et Pétange, demême qu'une nouvelle ligne entreEsch-sur-Alzette et Luxembourg. Lagare centrale devra aussi être amé-nagée.

La mise en place de gares de périphérie à Cessange, Howald,Dommeldange et Kirchberg éviteraaux voyageurs de passer par la garecentrale et favorisera les connexionsdirectes pour les frontaliers. La com-plémentarité entre le train et le bus et entre le train et la voiture devra être augmentée. Ainsi, deux ceintures de parkings P+R sont pré-vues afin de pousser les voyageursà se tourner le plus tôt possible versles transports publics. La premièreceinture sera mise en place à lafrontière du pays, la seconde auxalentours de la capitale. Par ailleurs,les horaires des trains et busdevront être harmonisés. Les coûtsde ces projets, finalisés entre 2015

et 2020, s'élèvent à 2,6 milliardsd'euros.

L’aide publique au déve-loppement a atteint 0,76%du RNB en 2001

26 mars 2002

L'aide publique au développement(APD) luxembourgeoise a atteint0,76% du revenu national brut(RNB) en 2001 et s'est élevée à plusde 133 millions d'euros, ce qui équi-vaut à une hausse de plus de 15%par rapport à 2000.

Le rapport d'activités du ministèredes Affaires étrangères, du Com-merce extérieur, de la Coopération,de l'Action humanitaire et de laDéfense précise également queLuxembourg se place ainsi, à côtédu Danemark, des Pays-Bas, de laNorvège et de la Suède, dans le cer-cle des pays qui ont atteint l'objectifd'APD de 0,7% du RNB. Dix pays-cibles — le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Laos, le Mali, la Namibie, leNicaragua, le Niger, le Salvador, leSénégal et le Vietnam – ont bénéfi-cié de la majeur partie de la coopé-ration bilatérale fournie par leLuxembourg.

Au titre de l'aide d'urgence, de l'aidehumanitaire et de l'aide à la recon-struction, l'effort du Luxembourgs'est élevé en 2001 à 13,6 millionsd'euros. En ont notamment bénéficiéles victimes des tremblements deterre en Inde et au Salvador, et de lacrise humanitaire en Afghanistan.

Dans ce cadre, le Luxembourg afourni un effort particulier en contri-buant à hauteur de 4,95 millionsd'euros à un important projet du

M. Grethen et M. Paul Schmit du ministère des Transports lors de laprésentation du programme

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Fonds des Nations unies pour lapopulation en faveur de femmesafghanes réfugiées et de leursenfants.Par ailleurs, le ministère a renforcéla coopération avec les ONG luxem-bourgeoises agréées et a essayéde promouvoir l'éducation au déve-loppement et la sensibilisation del'opinion publique luxembourgeoiseaux réalités des pays en dévelop-pement et à l'action de la coopéra-tion luxembourgeoise.

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker « GrandOfficier de la Légiond'Honneur » et le ministrede l’Économie HenriGrethen « Commandeurde la Légion d'honneur »

5 février et 15 janvier 2002

Le 5 février 2002, le président de la République française JacquesChirac a remis les insignes de« Grand Officier de la Légiond'Honneur » au Premier ministreJean-Claude Juncker.

Lors de la cérémonie au salon duJardin d'hiver du Palais de l'Élysée,le président Chirac a notammentrelevé l'engagement exemplaire duPremier ministre luxembourgeoispour la construction européenne : «Vous appartenez à cette lignéed'hommes d'État luxembourgeois,au premier rang desquels figurePierre Werner, qui ont été les pères,puis les bâtisseurs de l'Europe. (...)Vous avez très vite compris que l'a-venir des pays européens et l'avenirdu Luxembourg étaient dans uneEurope unie, forte, généreuse, uneEurope porteuse d'un supplément

d'âme, avez-vous dit un jour ». LePremier ministre Juncker s'est mon-tré très touché par les paroles duprésident Chirac et a révélé qu'iléprouvait depuis toujours une sym-pathie naturelle pour la France et salangue.

Selon M. Juncker, l'engagementluxembourgeois pour la Franceserait tout simplement un élément de la vie au Grand-Duché. « La France et le Luxembourg vonttoujours ensemble et ont pour voca-tion de rester soudés. »

À la fin de son discours de remer-ciement, le Premier ministre luxem-bourgeois notait que « Les Luxem-bourgeois aiment dire du Grand-Duché que nous sommes la petiteFrance de l'étranger et que tout cequi est français ne nous est pasétranger ».

La cérémonie de remise des insi-gnes a été suivie d'un déjeuner àl'Élysée, auquel ont participé leministre de l'Économie et ancien

Premier ministre Laurent Fabius,l'ancien Premier ministre AlainJuppé, le président du Conseil régional de Lorraine GérardLonguet, l'ambassadeur de Franceà Luxembourg Jane Debenest, laministre des Affaires étrangères duLuxembourg Lydie Polfer ainsi quel'ambassadeur du Luxembourgen France Jean-Marc Hoscheit.

Quelques semaines auparavant,c’est Mme Jane Debenest, ambas-sadeur de France au Luxembourg,qui a remis les insignes de« Commandeur de l'Ordre nationalde la Légion d'Honneur » à M. HenriGrethen, ministre de l'Économie etdes Transports.

Outre les proches du récipiendaire,de nombreuses personnalités ontassisté à la cérémonie à l'ambas-sade de France, comme, notam-ment, les ministres Lydie Polfer, LucFrieden et Anne Brasseur, les dépu-tés Jean Schummer, Xavier Bettelet Jean Rippinger, le président dela Chambre des députés Jean

M. Chirac, président de la République française, remet la Légiond’Honneur à M. Juncker

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Spautz et le bourgmestre de la Villede Luxembourg Paul Helminger.

Après avoir passé en revue lesdates marquantes de la biographiede M. Grethen, Mme Debenest aqualifié celui-ci d' « homme brillant etefficace, négociateur talentueux quis'est révélé être un précieux appuilors de la présidence française del'Union européenne » et dont lesqualités essentielles sont « la subti-lité, le pragmatisme et l'écoute desautres ».

Anne Brasseur, ministrede l’Éducation nationale,présente les résultats del'étude PISA 2000

28 janvier 2002

Le 4 décembre 2001, Mme AnneBrasseur, ministre de l'Éducationnationale, de la Formation profes-sionnelle et des Sports, a présentéà la presse les résultats de l'enquêtePISA (Programme for International

Student Assessment), réalisée auprintemps 2000 dans tous les paysde l'OCDE, ainsi qu'au Brésil, enRussie, au Liechtenstein et enLettonie.

Cette manifestation, ouverte à tous,a constitué le point de départ d’uneréflexion commune de tous les par-tenaires de l’école luxembourgeoiseélèves, parents, enseignants,inspecteurs et représentants poli-tiques en vue d’améliorer la qualitéde l’enseignement.

L'enquête a cherché à évaluer lesélèves de 15 ans, c'est-à-dire à lafin de la scolarité obligatoire. Il nes'agissait pas de tester des connais-sances définies dans les program-mes d'études, mais de voir com-ment les élèves seraient capablesd'appliquer leur savoir dans dessituations diverses.

Les connaissances des élèves ontété mesurées de manière identiquedans tous les pays participants, et ce dans les domaines de la lec-

ture, des mathématiques et dessciences.

Au Luxembourg, environ 3 500 élè-ves des classes de Ve et de IXe ontparticipé au programme. La languede contrôle était au choix le françaisou l'allemand. Les exercices demathématiques étaient en français.Dans les autres pays, les jeunesgens ont utilisé leur langue mater-nelle. « Les résultats ne sont pasbons. Les performances sont extrê-mement faibles », a affirmé MmeBrasseur face aux résultats desélèves luxembourgeois. Et pourcause : le Luxembourg occupe la29e place sur 31 pays. Seul le Brésilet le Mexique affichent des résultatsencore plus mauvais.

Pour tous les domaines de l'en-quête, les élèves luxembourgeoisenregistrèrent des performances lar-gement inférieures à la moyennedes pays de l'OCDE. PISA a aussidémontré que les résultats aug-mentaient avec le profil socio-éco-nomique de l'élève, dont l’influenceest beaucoup plus nette auLuxembourg qu'ailleurs. D'où lanécessité de s'interroger sur uneécole pour tous les élèves.

Cependant, quel que soit le niveausocio-économique, les résultatsluxembourgeois restèrent inférieursà la moyenne.

Autre remarque concernant lesrésultats luxembourgeois : les per-formances diminuaient chez les élè-ves qui, à la maison, parlaient unelangue différente du luxembourgeoisou des deux langues utilisées. Laréalisation du test dans une langueautre que la langue maternelle, laproportion plus élevée d'élèves

M. Grethen et Mme Debenest lors de la cérémonie de remise des insignes

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étrangers au Luxembourg ainsi quela nécessité de l'apprentissage dedeux langues étrangères consti-tuent, au dire de la ministre, descauses objectives de ce résultat.Pour M. Jean-Paul Reef, qui aconduit l'enquête au Luxembourg,le genre de question, différent decelui qui est usuel dans nos écoles,constituerait aussi un facteur possi-ble de l'échec.

Mais il y aurait aussi des causessubjectives : « L'attitude des élèvesn'a pas été bonne. Les élèves ne veulent plus faire d'effort à côté des tests habituels », analy-sait Mme Brasseur, qui s'est mon-trée très touchée par cette en-quête.

Parallèlement, les élèves ont dûrépondre à quelques questionsdiverses, concernant l'école, lesparents, les enseignants, les médiasconsommés par les jeunes. Cesréponses permettraient aussi de tirerdes conclusions significatives, à en croire M. Reef, qui n'a cité qu'undes résultats de ce questionnaire : « 57% des élèves ne louent jamaisun livre en bibliothèque. »

Back to basics se définit l'approchede la ministre pour remédier à lasituation. À cet égard, les nouvellestechnologies ne pourraient pas pro-curer les compétences de base.Tous les programmes scolairesdevraient être revus et l'approchequalitative devrait primer sur l'ap-proche quantitative. Un changementd'attitude des jeunes serait aussinécessaire : « Les jeunes doiventafficher la volonté de dépasser lamoyenne ». Mme Brasseur consi-dère le programme PISA comme unavertissement, mais aussi commeun catalyseur capable de mettre enpratique les solutions. Le jour mêmede la publication des résultats, elle aenvoyé une lettre à tous les ensei-gnants au Luxembourg. Par ailleurs,elle a manifesté l'intention de ren-contrer les directeurs des lycées, lesinspecteurs de l'enseignement pri-maire, les représentants des syndi-cats, des associations de parents etd'élèves ainsi que les présidents des commissions nationales desprogrammes.

L'apprentissage des langues dansl'enseignement préscolaire, le ren-

forcement du français et de l'alle-mand en primaire et dans le secon-daire, une spécialisation plus pré-coce et un allègement des pro-grammes au niveau quantitatif cons-tituent les priorités du ministère del'Éducation suite à l'étude PISA2000.

Erna Hennicot-Schoepges, ministre del’Enseignement supérieur,présente le développe-ment de l’Université deLuxembourg

14 mars 2002

Le 14 mars 2002, la ministre de laCulture, de l'Enseignement supé-rieur et de la Recherche Mme ErnaHennicot-Schoepges a présenté ledéveloppement de l'Université deLuxembourg lors d’un symposiumau domaine thermal de Mondorf, quirassemblait l’ensemble des interlo-cuteurs concernés par le projet, desinterlocuteurs issus tant du mondeacadémique que du monde socio-économique et socio-culturel.

L’objectif du symposium fut de déga-ger les premiers éléments qui ser-viraient à définir les axes prioritai-res de l’Université de Luxembourg.

Les principes fondateurs se résu-maient comme suite : il s’agira d’unétablissement public à dimensioninternationale qui offrira un ensei-gnement multilingue et un accom-pagnement personnalisé des étu-diants (tutorat). De plus, un grandintérêt sera porté à la mobilité desétudiants.

Les sites retenus pour l’université

Mme Hennicot-Schoepges lors de son discours à Mondorf

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se situent à Luxembourg-ville, à Esch/Belval et à Walferdange.Différentes facultés verront le jour sur ces sites : la Faculté dessciences, d'informatique et de tech-nologie, celle de Droit, d'économie etde finances ainsi que la Faculté dessciences humaines, de pédagogieet des arts. Les priorités de l’ensei-gnement porteront sur les techno-logies de l'information et de la com-munication, la biologie, les maté-riaux, les finances, le pluralisme et laculture ainsi que l’école au senslarge.

Enfin, l’Université de Luxembourgaura comme but de produire desconnaissances par la recherche, dedévelopper une communauté scien-tifique et le capital humain.

Déclaration de politiqueétrangère présentée parLydie Polfer, Vice-Premierministre et ministre desAffaires Étrangères et duCommerce extérieur,devant la Chambre desdéputés

7 mars 2002

Monsieur le Président, Mesdameset Messieurs les Députés.

Dans ma première Déclaration depolitique étrangère, il y a deux ans, j’évoquais devant cette HauteAssemblée les constantes quicaractérisent la politique extérieurede notre pays.

L’année dernière, je m’étais essayéeà illustrer l’impact croissant de lapolitique étrangère sur la vie quoti-dienne de nos concitoyens.

Le Luxembourg bénéficie sur le planinternational de tous les droits quidécoulent de son statut d’État sou-verain. Le gouvernement a reçumandat d’exercer ces droits, et ilest déterminé à fournir les effortsrequis pour répondre aux défis quepose la globalisation de l’environ-nement international dans lequelnous vivons.

Nos relations extérieures deviennentprogressivement plus complexes,ce qui nous conforte dans notredétermination de poursuivre avecconséquence nos efforts pour défi-nir et conduire une politique étran-gère qui nous permettra de conti-nuer à exercer nos responsabilitésen tant que sujet international enEurope et dans le monde.

Un consensus national s’est forméautour de la notion que notre pays,en tant qu’acteur sur la scène inter-nationale, ne bénéficie pas seule-ment de droits, mais qu’il a égale-ment des responsabilités.

Notre politique de coopération mon-tre que le Luxembourg, dont le PIBfigure à l’heure actuelle parmi lesplus élevés au monde, s’est aussidonné pour objectif de se placer entête du mouvement pour une véri-table solidarité internationale.

Notre pays tire par ailleurs une légi-time fierté d’avoir été un acteurdynamique dans le processus d’in-tégration européenne. Il lui tient àcœur de continuer à être partie pre-nante dans la nouvelle étape quis’ouvre dans le vaste processus d’u-nification du continent européen.

À partir de ce solide socle de réfé-rences, nous abordons l’actualité

internationale en ce début de l’an2002 à un moment où le mondeamorce un tournant. Entamé enautomne de l’année dernière, cetournant requiert que les nations seconcertent pour définir des lignesde conduite qui soient bénéfiquespour la communauté internationaledans son ensemble. Notre ambitionsera de coopérer à la définition deséléments de réponse à cette situa-tion nouvelle, de concert avec nospartenaires européens, transatlan-tiques et dans le monde.

Le tournant du 11 septembre2001

L’année écoulée se place sous lesigne du deuil pour les victimes desévénements tragiques du 11 sep-tembre 2001, et de l’immense effortde solidarité qui s’en est dégagé.Le lâche attentat perpétré contre lessymboles de la puissance améri-caine et des valeurs occidentalesque sont le Pentagone et les toursdu World Trade Center, a placé dansune perspective nouvelle un certainnombre d’évolutions qui se trou-vaient déjà en gestation, et qui mar-queront ce début du XXIe siècle.

Ont ainsi été révélées des menacesqu’il faut contrer, des faiblesses qu’ilfaut corriger, mais aussi des oppor-tunités qu’il faut encourager.

Les attentats avaient pour cible lesystème nerveux de l’internationa-lisation de la vie contemporaine: lescircuits de communication et d’inte-raction sociale. Pour les atteindre,fut visée la colonne vertébrale dusystème : la puissance américaine.

Cette ambition fut identifiée sans dif-ficulté comme relevant d’une inspi-

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ration anarchiste ou nihiliste, phé-nomène ancien en soi, mais attei-gnant pour la première fois desdimensions globales rendues pos-sibles par l’utilisation des instru-ments de la modernité.

La tragédie du 11 septembre nous amontré que nul n’était invulnérable.Elle nous a fait comprendre qu’au-cun État, ou groupement d’États, sipuissants et respectés fussent-ils,n’est en mesure de garantir à luiseul la paix, la sécurité et le bien-être de ses citoyens. Chaque paysest désormais contraint de procé-der à un examen critique de son atti-tude dans le monde.

Les États-Unis d’Amérique ontdécouvert qu’en dépit de la positionunique qu’ils occupent dans les relations internationales, ils n’étaientpas à l’abri d’une attaque venue del’extérieur, et qu’ils ne pouvaientse consacrer, concentrés sur eux-

mêmes, à l’impératif ancré dans laconstitution américaine de la recher-che du bonheur, tout en prenant certaines distances vis-à-vis desresponsabilités qui se dégagent del’environnement international.

De même, les Européens ontdécouvert que les ambitions qu’ilsaffichaient pour le XXIe siècle, quiaprès la chute du mur de Berlinet l’élargissement de l’Union euro-péenne, était supposé ouvrir uneère nouvelle, et apporter à l’ensem-ble du sous-continent la stabilité, lasécurité et une prospérité partagée,ne pouvaient les détourner de leursresponsabilités à l’échelle globale,notamment en matière de sécurité.

Certes l’on avait, au cours de ladécennie écoulée, beaucoup dis-

cuté des notions d’interdépendanceet de globalisation. Il s’agissait là dela conséquence logique du fait quel’on eût abattu les frontières, aboliles distances et diffusé l’information.

La globalisation avait, durant lestrente années écoulées, permis àdavantage de personnes de se sor-tir de la pauvreté que jamais aupa-ravant, elle avait permis l’explosiondes techniques informatiques et unerévolution dans les sciences, notam-ment dans la biotechnologie ; elleavait enfin permis un développe-ment sans précédent de la démo-cratie et du respect de la personnehumaine de par le monde.

L’envers de la médaille était la per-sistance de la pauvreté pour unepartie importante de l’humanité, etles risques environnementauxsérieux que cette double évolutionfaisait courir à notre planète. L’onn’imaginait pas que les attaques ter-roristes du 11 septembre pouvaientreprésenter un autre aspect de laglobalisation.

Et pourtant, lorsque nous fûmesfrappés par cet acte de folie crimi-nelle, nous fûmes saisis par l’an-goisse : notre vision des relationsinternationales et notre conceptionde la façon de garantir notre sécuritéfurent brutalement remises encause. Soudain, il était question du choc des civilisations, dont l’on disait qu’il caractériserait le XXIe

siècle comme la confrontation desnationalismes avait marqué le XIXe

et le combat des idéologies le XXe

siècle.

Le premier moment de désarroipassé, la riposte de la communautéinternationale fut rapide et détermi-

née : des premières mesures d’ur-gence furent adoptées, alors qu’uneprise de conscience des enjeux plusvastes s’amorçait.

Les premières mesures deriposte

Dès le lendemain de l’attentat,l’ONU, l’Union européenne etl’OTAN se réunissaient pour décla-rer avec fermeté que le terrorismeconstituait une menace contre lapaix et la sécurité internationales, etaffirmer, dans un élan remarquable,leur solidarité avec les États-Unisd’Amérique dans la nécessaire luttecontre ce fléau.

Sans tarder, de très nombreux payset organisations internationales sejoignirent à cet élan.

Sous l’impulsion forte de la puis-sance américaine, piquée au vif, desmesures de rétorsion et de préven-tion furent mises en route.

En moins de trois mois, une actioninternationale a été engagée, qui apermis de disperser l’essentiel del’organisation Al Quaïda et de sesaffidés, de chasser le régime tali-ban, et de mettre en œuvre l’accordpolitique conclu à Bonn entre les dif-férentes composantes de la sociétéafghane, de sorte que l’Afghanistanpuisse bénéficier désormais duretour de la stabilité, de la paix civileet du respect des libertés.

Ce pays cesse ainsi d’être dans sarégion un foyer de déstabilisation enraison de la protection qu’il offraitaux activités terroristes et à la pro-duction de stupéfiants.

Aujourd’hui, l’Organisation des Na-tions unies assure la coordination

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des opérations en Afghanistan, enconsultation étroite avec les respon-sables locaux : une administrationprovisoire a été instituée, une forceinternationale de sécurité assure lasécurité, les organisations spéciali-sées ont mis sur pied un programmehumanitaire en faveur des popula-tions et organisent les efforts dereconstruction du pays. Un proces-sus a été engagé qui permettra àl’Afghanistan de se doter de nou-velles institutions étatiques, et deretourner progressivement à l’Étatde droit.

Certes, la situation reste très fragiledans une région qui est particuliè-rement volatile. Mais il faut bienreconnaître que l’action déterminéede la communauté internationale apermis d’amener un début de calmeet de réconciliation dans une régiondéchirée par la guerre depuis plusde vingt années.

Au-delà de l’action internationale enAfghanistan, des actions concertéesont été menées en Europe et auniveau mondial pour mieux assurerla sécurité de nos populationsdevant les menées terroristes.

L’Union européenne a agi rapide-ment et de façon responsable envue de développer une stratégieinternationale contre le terrorisme.Une série de mesures a été adop-tée, ce qui nous permettra à l’avenirde mieux prévenir les attentats, faci-litera la menée des poursuites enga-gées contre leurs auteurs ainsi queleur appréhension, et contribuera àla mise à jour des réseaux terroris-tes.

Elles contribueront à tarir les sour-ces d’approvisionnement en armes

de destruction massive, et asphyxie-ront leurs sources de financement.

De même, la coopération judiciairea été développée, EUROPOL a étérenforcé et un mandat d’arrêt euro-péen est sur le point d’être institué.Une surveillance accrue sera menéesur le plan international d’une partà travers le GAFI, qui coordonnerales activités de lutte contre le blan-chiment d’argent, et d’autre partgrâce aux mécanismes de laconvention sur le financement duterrorisme.

Par ailleurs, des actions de sur-veillance internationale des activi-tés terroristes ont été engagées par l’Organisation des Nations unies,dont le Conseil de Sécurité est désormais habilité à prendre desmesures coercitives contre les Étatsqui refuseraient de coopérer avecles efforts internationaux contre leterrorisme.

Le Luxembourg participe pleinementà ces efforts internationaux. Et nousavons pu noter avec satisfaction queceux-ci ont été appréciés de façonpositive par l’administration améri-caine.

En aucun cas le gouvernement tolé-rera-t-il que l’on détourne les dispo-sitions légales concernant le secretbancaire pour couvrir des opérationsrelatives au terrorisme ou à la cri-minalité internationale.

L'application du principe que le sec-ret bancaire cesse devant le jugen'est pas en contradiction avec lerespect de la sphère privée, qui estun élément essentiel de notreconception de la protection des liber-tés publiques.

La défense des principes

Mis au défi, les États-Unis d’Amé-rique ont réaffirmé leur puissance etleur leadership. Les Européens, quiont fourni la preuve de leur solidaritéactive, devront pour leur part semontrer attentifs à assurer la prisede conscience d'une double appro-che alliant la lutte antiterroriste et ladéfense de nos principes. Il ne fau-dra pas laisser s’accréditer le mytheque le choc des civilisations seraitdésormais devenu réalité.

Il faudra veiller en particulier à nepas laisser s’établir des amalgamesprimaires, assimilant Islam et terro-risme. L’Islam, comme les autresgrandes religions, est porteur devaleurs universelles.

C’est l’extrémisme religieux, quirepose toujours sur une déforma-tion grossière des messages essen-tiels, qui encourage les dévoiementsdont se nourrissent le fanatisme et leterrorisme, ainsi que les dérives dés-espérées et mortifères qui se sontmanifestées le 11 septembre.

Au discours de la haine, du rejet dela différence, de l’enfermement sursoi, il s’agit d’opposer le discours durespect, de l’échange, du dialoguede toutes les cultures, bref l’affirma-tion claire et sans concessions desvaleurs qui font de nous ce quenous sommes, des hommes et desfemmes en quête de liberté et dejustice. C'est le dialogue des civili-sations qui sera à l'ordre du jour.

Comme le déclarait le présidentJacques Chirac dans une interven-tion remarquée devant la Con-férence générale de l’UNESCO, laréponse à la mondialisation perçue

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comme un laminoir des cultures, estl’affirmation de la diversité culturelle,une diversité fondée sur la convic-tion que chaque peuple a un mes-sage singulier à délivrer au monde,que chaque peuple peut enrichirl’humanité en apportant sa part debeauté et de vérité.

J’avais proposé à Mme ErnaHennicot, notre ministre de laCulture, de représenter le Luxem-bourg à Istanbul lors du récent forum sur les civilisations qui ras-semblait l’Union européenne etl’Organisation la Conférence isla-mique. Qu’il me soit permis dereprendre à cette tribune un pas-sage de son discours :

« Le problème finalement n’est pasl’autre, mais l’acceptation de l’autre,le manque de tolérance. Cela signi-fie pour toutes et tous le droit deprendre la parole, de s’articuler, ledroit d’être reconnu comme un par-tenaire équivalent. Pour accepterl’autre, il faut le comprendre. Pourle comprendre, il faut étudier sesidées, son histoire, sa culture. »

L’action que nous avons entreprisecontre le terrorisme et ses consé-quences se poursuivra avec déter-mination. Mais cela ne signifie nul-lement que nous ne devions pasréfléchir de façon lucide aux leçonsqu’il convient de tirer des événe-ments du 11 septembre.

On ne peut en effet réduire les pro-blèmes que connaît le monde à laseule dimension de la lutte contrele terrorisme, ni compter pour lesrésoudre sur la prédominance desmoyens répressifs, voire militaires. Ilnous faudra nous attaquer de façonparallèle à l’élimination des causes

profondes des frustrations, des res-sentiments et des injustices, quinourrissent les diverses formes deterrorisme.

Du point de vue de la rigueur intel-lectuelle, la réaction internationalereste insatisfaisante. Rien d’éton-nant à cela d’ailleurs, compte tenudes enjeux en cause. Il nous faudradu temps pour analyser les nouvel-les réalités et pour définir des répon-ses appropriées.

Il n’en demeure pas moins que letemps presse : sans une prise deconscience, le monde risque de voirs’amplifier à terme la dynamique dela destruction. Il nous appartientd’œuvrer, dans un esprit de parte-nariat, à la promotion des valeursde la civilisation universelle.

Des convictions partagées nousconduiront à des actions de solida-rité effective, procurant ainsi unesécurité authentique aux populationsdu monde. Notre objectif doit êtrede rassembler les personnes debonne volonté et de marginaliserprogressivement les tenants de laviolence et de la destruction.

Lors de mon récent séjour auProche-Orient, il m’a été donné deme rendre compte par moi-mêmecombien la spirale de la violence etdes représailles ont fait se taire lavoix de l’espérance, et combien estgrand le désespoir des Palestinienset des Israéliens, alors que s’es-tompe chaque jour davantage laperspective du retour prochain à unecohabitation pacifique dans le cadred’une paix juste et durable.

Les parties semblent avoir perdu devue ce qui est pourtant essentiel :

pour Israël, la sécurité, à l’intérieurde frontières reconnues et dans unenvironnement régional pacifié ;pour les Palestiniens, la créationd’un État viable, qui leur permettrade vivre dans le progrès et dans ladignité.

L’on a désormais atteint un stade oùles protagonistes livrés à eux-mêmes se sont mis réciproquementdans l’impossibilité de parvenir àune entente.

Dans le contexte d’une occupationqui se prolonge depuis 1967, nousne devons pas permettre aux extré-mistes des deux bords d’imprimerindéfiniment leur marque à ce conflit,en leur abandonnant les clefs d’unesolution qu’ils abhorrent et qu’ilsrefuseront encore longtemps.

Le moment est venu pour la com-munauté internationale de mesurerles risques que présente l’agonie duprocessus de paix. Il y a un peu plusd’un an, à Charm El Cheikh, la ren-contre des parties autour de paysamis avait suscité l’espoir.

Le moment me semble désormaisvenu d’une nouvelle impulsionconcertée entre les États-Unisd’Amérique, l’Union européenne, laFédération de Russie et les Étatsarabes de la région, qui imposeraitaux protagonistes de retrouver lechemin de la table de négociation.

Il n’y a pas de solution alternativepour ramener la paix dans la région.Dans d’autres régions du monde,les efforts de médiation internatio-nale ont porté leurs fruits.

La situation en ancienne RépubliqueYougoslave de Macédoine illustre à

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quel point la résolution des crisescontemporaines suppose de com-biner des outils de nature politique,économique, diplomatique et mili-taire, et combien cette dernièredimension est essentielle à la crédibilité et à l’efficacité de l’action.L’évolution de la situation en Ma-cédoine témoigne de ce que l’Eu-rope est capable d’entreprendre,pour autant qu’elle se donne lesmoyens d’agir en tant qu’acteur poli-tique sur la scène internationale.

Le Sri Lanka, où les parties ontretrouvé le chemin de la réconcilia-tion grâce aux efforts de médiationde la Norvège, de même que lesavancées enregistrées dans plu-sieurs zones de crise en Afrique,montrent que la voie du dialogue,appuyé par un effort d’encadrementmultinational, conserve ses chan-ces de prévaloir sur la défenseaveugle et violente des intérêts sec-taires.

Les efforts de la communauté inter-nationale en faveur de la concilia-tion et de la préservation de la paixet de la sécurité internationale parla prévention des conflits se com-plètent par la promotion de valeurscommunes et par la définition denormes à caractère universel enmatière de protection des droits dela personne humaine.

Au cours des cinquante dernièresannées, les États ont, dans le cadredu système multilatéral des Nationsunies, cristallisé progressivementune série de normes sur les droitscivils et économiques du citoyen, laprotection des femmes et desenfants, la lutte contre la torture et leracisme. Ils ont assorti ces normesde procédures, certes encore impar-

faites, qui visent à vérifier la façondont les États ayant ratifié lesconventions internationales enmatière de droits de l’homme s’ac-quittent de leurs obligations. Nousespérons que la cour criminelleinternationale deviendra une réalitéen 2002 après avoir été ratifiée par60 États.

Ainsi est mis en place, à travers uneaction opiniâtre des États et de lasociété civile, un système de valeursincluant sur la démocratie, le respectde l’état de droit, la protection desdroits individuels du citoyen, qui ontdésormais valeur universelle, et qu’ils’agit de faire admettre aux partiesen conflit.

Le développement

Des progrès indéniables ont étéaccomplis dans le domaine du déve-loppement au cours des trente der-nières années : le revenu moyendans les pays en développement apratiquement doublé, des avancéesconsidérables ont été rendues pos-sibles en matière d’accès à la santéet à l’éducation. De même, la démo-cratie et le respect des libertés ontévolué de façon considérable. Enrevanche, la différence entre lespays prospères et les pays les pluspauvres, de même que l’écart entrenantis et démunis à l’intérieur despays en développement n’ont cesséde se creuser.

La croissance des inégalités et lamarginalisation des plus faiblesrend les injustices plus visibles etplus intolérables. Les mécontente-ments, les frustrations et les senti-ments d’humiliation qui en décou-lent créent un terreau favorable à laviolence et aux extrémismes.

Il nous faut donc veiller à assurer undéveloppement durable et équitablesur l’ensemble de la planète, en ren-forçant la solidarité entre pays déve-loppés et pays démunis. L’objectifque les pays riches consacrent0,7% de leur PNB à l’aide publiqueau développement conserve toutesa valeur.

La prochaine conférence de l’ONUsur le financement du développe-ment, qui se tiendra à Monterrey,au Mexique, sera un test de crédi-bilité à cet égard. Le Luxembourg y sera représenté par le ministre de la Coopération Monsieur CharlesGoerens qui ne manquera pas derelever que dans ce domaine, leLuxembourg conduit depuis plusd’une décennie une politique systé-matique, inspirée par ce nécessaireeffort de solidarité.

Notre assistance au développementdépasse aujourd’hui les 0,7% duPNB, qui ont été fixés commeobjectif par les Nations unies, etatteindra 1% du PNB vers l’année2005. Il est indispensable que lemonde développé, et en particulie-res pays membres de l’Union euro-péenne, poursuivent et renforcentleurs efforts en faveur du dévelop-pement durable, et prennent ainsien compte l’angoisse et la détressedes peuples.

Il nous appartient de contribuer àpréserver en chaque être humain lapetite flamme d’espoir qu’est la per-spective de prendre en charge sondéveloppement et de vivre un jourdans la dignité et dans la paix.

Les événements du 11 septembreont mis en évidence non seulementune grande solidarité entre les prin-

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cipaux acteurs, mais aussi le faitqu’ils approchaient de façon simi-laire le phénomène du terrorisme.La nature même de la menace, sagravité, ont permis aux États-Unisd’Amérique d’élargir le cercle bien au-delà de leurs alliés tradi-tionnels, et de susciter la plus vaste expression de solidarité jamais assemblée, comprenant la trèsgrande majorité des États dumonde.Jamais, depuis cinquanteans, les États-Unis, l’Europe, laRussie et la Chine, mais aussi d’au-tres grands pôles de décision, nes’étaient trouvés à ce point à l’unis-son. Chacun a pu mesurer combiensa sécurité propre était liée à lasécurité de tous.

Nous avons la responsabilité debâtir sur cette nouvelle entente, afinqu’elle ne se limite pas à un événe-ment isolé. L’esprit de dialogue etde coopération qui s’est ainsiamorcé se développera et s’affir-mera durablement, pour devenir unpuissant moteur du développement.La lutte contre le terrorisme et l’efforten faveur du développement repré-sentent en effet les deux faces d’unemême médaille.

Le multilatéralisme

L’Europe est partie prenante audéveloppement de l’économie mon-diale, à laquelle il faut donner uncadre stable. Les récentes criseséconomiques et financières ontdémontré que l’imposition de règlesdu jeu était indispensable au bonfonctionnement de l’économie demarché, si l’on veut empêcher queles intérêts privés n'étouffent l’intérêtgénéral, et que la recherche du pro-fit à court terme n'ignore la justicesociale et dégrade l’environnement.

L’Union européenne, forte à l’exté-rieur de son impact sur les relationséconomiques mondiales, et à l’inté-rieur de son engagement en faveurde l’économie sociale de marché, aun rôle de premier plan à jouer dansla définition de ces règles.

Aussi doit-on se féliciter du succèsde la conférence de Doha, qui aréussi à lancer un nouveau cycle denégociations commerciales multila-térales. À l’inverse de ce qui s’étaitpassé à Seattle, Doha était bien pré-parée, l’esprit de compromis préva-lait, et, sous l’influence des évène-ments du 11 septembre, la volontéd’aboutir était réelle.

La conférence a défini un agendade négociation équilibré et réaliste.Par ailleurs, elle a permis des avan-cées réelles dans la lutte contre lespandémies dans les pays endéveloppement, ainsi que sur la« dérogation Cotonou », qui est un élément indispensable pour la mise en œuvre de cette impor-tante convention entre l’Union euro-péenne et les pays d’Afrique, desCaraïbes et du Pacifique.

Le succès le plus important de laconférence a sans doute été la réaf-firmation de la confiance de la com-munauté internationale dans le mul-tilatéralisme.

En effet, ce sont en priorité les petitset les faibles qui ont besoin d’un sys-tème commercial multilatéral effi-cace basé sur le consensus et lerespect du droit, où ils puissentdéfendre leurs intérêts Doha étantle fruit d’un compromis, il est évidentque l’Union européenne n’y a pasobtenu tout ce qu’elle souhaitait ;ainsi nous aurions aimé aller plus

loin en matière d’environnement etde normes sociales, pour ne citerque ces deux domaines.

En revanche, le développement, quifigurait parmi nos principales préoc-cupations, occupe une place dechoix dans la déclaration de Doha :près de la moitié des paragraphesexigent un traitement spécial et dif-férencié en faveur des pays endéveloppement, et demandent uneaugmentation de l’assistance tech-nique.

Aussi suis-je convaincue que l’ordredu jour retenu par consensus parles 142 pays ayant participé à laconférence offre un potentiel réel : Ilne faut pas oublier que les vérita-bles négociations ne font que com-mencer, et que la recherche d’unaccord sur la substance sera uneentreprise autrement plus difficile.

Le grand défi sera de faire de cecycle un véritable cycle du dévelop-pement. Les textes le permettent, et l’Union européenne aura à jouerun rôle déterminant afin qu’il en soitainsi. Le premier pas à faire serad’honorer notre engagement de pro-céder à une augmentation substan-tielle des moyens financiers allouésau capacity building des pays endéveloppement.

Les discussions à la conférence deDoha illustrent notre conception dumonde qui vise à construire unecommunauté internationale pluséquilibrée, plus sûre et plus juste.Cette conception se fonde sur ladémarche multilatérale. Celle-cimise sur toutes les formes decoopération qui permettent auxmembres de la communauté inter-nationale de s’attaquer ensemble

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aux problèmes de fond, alors quenous avons compris qu’aucun d’en-tre eux ne peut prétendre les résou-dre à lui seul.

Dans ce contexte, je déplore la touterécente décision de l'administrationaméricaine d'imposer des tarifsdouaniers sur les importations d'a-cier et avec nos partenaires del'Union nous allons définir la réponseappropriée.

Les grandes questions auxquellesl’humanité doit faire face, qu’il s’a-gisse de la protection de l’environ-nement, de la lutte contre la prolifé-ration des armes de destructionmassive, contre la criminalité inter-nationale, contre le trafic des dro-gues et contre le terrorisme, ouencore de l’émergence des règlesdu jeu nécessaires pour que la mon-dialisation bénéficie à tous grâce audéveloppement, ont ceci en com-mun qu’elles dépassent le cadre desfrontières interétatiques.

Ce n’est que par une approcheconcertée, multilatérale, que nousnous mettrons en mesure d’appor-ter, par delà les frontières nationales,une réponse commune à ces pro-blèmes qui ont atteint une dimen-sion planétaire.

Ainsi, après la conférence deMonterrey, ce sera au sommet de Johannesburg de montrer quecette réponse deviendra une réalité.

La réponse luxembourgeoiseet européenne sur la scèneinternationale

Le Luxembourg poursuivra sa poli-tique d’assurer une présence activedans les organisations du système

des Nations unies et dans les autresenceintes multinationales.

Cette année, notre engagementdans ce domaine sera mis en valeurà travers le fait que le Luxembourgassurera la Présidence semes-trielle du Conseil des ministres du Conseil de l’Europe;

Notre Présidence sera placée sousle thème de « la bonne gouver-nance : réaliser les objectifs fonda-mentaux du Conseil de l’Europe ».

La pratique de la bonne gouver-nance au sein de l’espace géo-graphique des « 44 », qui va deReykjavik à Vladivostok, se vérifiepar le biais des procédures de suivides engagements des États mem-bres, ainsi qu’au travers des méca-nismes de contrôle existants dansle cadre du Conseil et des conven-tions conclues sous son égide.

La bonne gouvernance couvre, de surcroît, l’interopérabilité et lacomplémentarité entre les grandesorganisations et les institutions euro-péennes et globales (Organisationdes Nations unies, OSCE, Unioneuropéenne, Conseil de l’Europe)

À l’intérieur de ce cadre général,la Présidence luxembourgeoiseentend concentrer son action sur lesthèmes suivants :

défendre les droits de l’homme, ladémocratie pluraliste et la préémi-nence du droit ;

contribuer à la stabilité démocra-tique de l’Europe en soutenant lesréformes politiques, législatives etconstitutionnelles dans les Étatsmembres ;

contribuer à la recherche de solu-tions aux problèmes de société auxquels les États membres ont à faire face ;

favoriser la prise de conscience etle développement de l’identité et dela diversité culturelle européennes.

Par ailleurs, le Luxembourg mettral’accent sur une meilleure protec-tion, à travers l’espace européen,des personnes appartenant à desminorités nationales, en particulierles Roms et les Tziganes.

Les menaces contre notre sécuritéont conforté l’Europe dans sa déter-mination d’affirmer son identité com-mune, qui est basée sur des valeurspartagées : la paix, la démocratie,le développement économique dansla solidarité, la dignité de la per-sonne humaine.

Loin de remettre en cause le projeteuropéen, la menace du terrorismedevrait être l’occasion d’une inten-sification et d’une accélération de celui-ci. Il faut donc que l’Unioneuropéenne en voie d’élargissementse donne aussi les moyens d’assu-mer sur le plan de la sécurité inter-nationale un rôle qui reflète sa puis-sance économique et démogra-phique, créant ainsi un puissant pôlede stabilité pour notre région et pourle monde.

Dans ce contexte, l’élargissementde l’Union européenne constitue ensoi un processus dynamique, qui apour effet de garantir la stabilité et lasécurité de l’Europe et dans lemonde, et qui s’inscrit dans le sillageimmédiat de cette grande avancéeque représente pour la sécuritémonétaire l’introduction réussie de

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l’euro. La perspective de leur adhé-sion prochaine à l’Union euro-péenne contribue depuis de nom-breuses années, et de façon déci-sive, à la stabilisation des pays del’Europe centrale et orientale, et àleur transformation en agissant entant qu’accélérateur des réformesdans le domaine politique, législatifet économique.

Les négociations sur l’élargissementconstituent l’un des grands défis quel’Union européenne devra relevercette année.

Alors que nous nous approchons dela phase finale de ces négociations,nous venons d’ouvrir les discussionssur les chapitres les plus difficiles,à savoir ceux qui comportent desimplications financières.

Le 30 janvier dernier, la Commissionprésentait ses orientations pour lefinancement de l’élargissement, quiabordaient les questions de la poli-tique agricole commune et des poli-tiques structurelles. Ces propositionsont d’ores et déjà suscité nombrede controverses : les uns, notam-ment parmi les pays candidats, esti-ment qu’elles ne vont pas assez loin,et qu’elles auront pour effet de créerune Union à deux niveaux, du moinsjusqu’en 2013 ; les autres pensentau contraire que leur coût global estexcessif, surtout en matière agricole,et souhaitent éviter la perpétuationdu système des aides directes enfaveur des nouveaux venus.

Pour ma part, il me semble que les orientations dégagées par laCommission sont raisonnables, ence qu’elles respectent les limitesfinancières de l’Agenda 2000 pourles années 2004 à 2006, et qu’elles

proposent de mettre progressive-ment tous les États membres del’Union élargie sur un pied d’égalité.Ce qui en revanche est moins clair,est ce qui se passera après 2006.En effet, d’ici là, l’Union européenneaura à négocier de nouvelles per-spectives financières, et elle aura àdécider d’une réforme de la Politiqueagricole commune, alors que le pro-cessus de reforme relatif à l’Avenirde l’Europe risque de modifier lesdonnées du problème. Comme laformule retenue par la Commissionest progressive et flexible, elle me paraît laisser largement ouvertenotre faculté de décision pourl’avenir.

Pour ce qui est des négociationsd’adhésion proprement dites, l’an-née 2002 sera décisive. Nousdevons tout faire pour respecter lecalendrier que nous nous sommesdonnés, qui vise à conclure d’ici lafin de l’année les négociations avecles premiers candidats, de sorteque les premiers pays qui accède-ront à l’Union soient en mesure departiciper eux élections européen-nes de 2004.

Le gouvernement luxembourgeoiscontinuera de s’inspirer du principe« des mérites propres » de chaquecandidat, qui est à notre avis lemécanisme qui permettra de réaliserl’élargissement en minimisant lesrisques de heurts et en optimisantles chances de succès.

Une tâche considérable reste doncdevant nous, dans laquelle nousdevons nous engager à fond. Enmême temps, il nous faut être atten-tifs quant à la manière dont le pro-cessus est perçu par nos opinionspubliques respectives.

La Commission suggère de lancer,à partir de 2002, une campagned’information auprès des pays mem-bres comme auprès des pays can-didats. Son objectif est de mieuxexpliquer le processus d’élargisse-ment, d’éliminer certains préjugéset surtout de nous amener à mieuxnous connaître, et donc à mieuxnous comprendre.

Le gouvernement appuie pleine-ment cette initiative. Nous avons d’ores et déjà mené les premierscontacts avec les services de laCommission en vue de préparer l’or-ganisation au Luxembourg de cettecampagne qui sera lancée cetteannée.

Nous comptons y associer étroite-ment les médias luxembourgeois,qui devraient nous aider à mieuxfaire connaître à nos concitoyens laréalité des pays candidats. Dans lamême logique, nous poursuivonsnos activités d’assistance techniqueen faveur de nos futurs partenaires.Comme par le passé, l’accent seramis sur des projets pragmatiques etconcrets, que ce soit dans ledomaine du développement descapacités administratives et judi-ciaires, ou encore dans les secteursde l’environnement, de la jeunesseou de la santé.

Au cours des dernières années,l’Europe s’est donnée les outilsnécessaires pour affirmer sa pré-sence diplomatique dans les rela-tions internationales. La définitionde politiques communes et la miseen place de stratégies communesdans certaines zones du monde oùnos intérêts sont en jeu, permettrontdésormais à l’Europe de faire enten-dre sa voix grâce à une politique

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étrangère commune. La désignationd’un Haut Représentant à la poli-tique étrangère et à la sécurité com-mune a conféré une visibilité et unecohérence nouvelles à l’action exté-rieure de l’Union.

Ainsi, celle-ci a-t-elle pu pleinementjouer son rôle dans nombreux dos-siers récents, comme les Balkans,les relations avec la Russie et avecla Chine, ou encore lors de la confé-rence de Durban sur le racisme, oùelle a apporté une contribution posi-tive et utile.

L’Europe élargie ne saurait remplirpleinement le rôle d’acteur auto-nome dans les relations interna-tionales auquel elle aspire sansdisposer de la plénitude des moyenséconomiques, diplomatiques et mili-taires de promouvoir ses valeurs etde défendre ses intérêts dans lemonde.

Pour assurer sa sécurité, mais aussipour contribuer au maintien de la paix dans le monde, l’Union euro-péenne a besoin d’une défensecommune.

Au cours des deux années écou-lées, l’Union européenne a dépensédes efforts considérables pour sedoter des instruments de prise dedécision politico-militaires et descapacités opérationnelles qui lui per-mettent d’assumer son rôle dans lagestion des crises internationales,et qui la mettront à même deconduire l’ensemble des missionsdites de Petersberg.

L’Europe est en passe de se doterd’une Force d’intervention rapideencadrée par des institutions poli-tiques et militaires permanentes.

L’Union a désormais besoin de défi-nir une doctrine globale d’interven-tion et d’emploi de cette force. Lapriorité actuelle va au renforcementde la politique de prévention desconflits, qui est la mieux à mêmed’assurer une sécurité durable.

Dans le même temps. l’Europe seraappelée à définir une stratégie dedéfense à long terme qui tiennecompte de ses intérêts propres touten respectant ses alliances.

En effet, la défense globale des inté-rêts de sécurité et de défense del’Europe ne saurait se concevoir endehors de l’Alliance atlantique, quireste le cadre de référence.

L’OTAN est d’ailleurs en train deredéfinir son propre rôle dans unenvironnement géostratégique inter-national qui s’est profondémenttransformé au cours de la décennieécoulée.

Elle aussi est en passe de procéderà un élargissement de ses memb-res. Le gouvernement entend abor-der cet élargissement dans un espritde générosité, car il est convaincuque la perspective d’une intégrationeuro-atlantique des pays d’Europecentrale et orientale constitue lemeilleur garant de stabilité et de paixpour l’Europe et pour le monde.

Les initiatives de l’Union euro-péenne en vue d’obtenir davantaged’autonomie dans sa politique desécurité et de défense devraient seconcevoir comme étant complé-mentaires à son engagement ausein de l’Alliance atlantique.

En renforçant leurs propres effortsde sécurité et en se dotant de

moyens de gestion de crise effica-ces, les alliés européens contribuentau renforcement de l’Alliance dansson ensemble.

Ainsi se dessinent progressivementles contours d’une Europe en tantqu’acteur politique, qui se donnerales moyens et les capacités d’assu-mer pleinement ses responsabilitéssur le cours des affaires internatio-nales, et qui sera ainsi en mesurede porter son message de paix, desolidarité et de pluralisme, basé surl’extraordinaire diversité et vivacitédes cultures qui font notre richesseet notre singularité.

La politique étrangère européenneque nous appelons de nos vœux, etqui doit permettre à l’Union euro-péenne d’assumer de façon effec-tive les responsabilités internatio-nales qui sont les siennes, ne sedéveloppera que si elle est sous-tendue par des politiques étrangèresactives et convergentes des Étatsmembres.

Ce que nous visons n’est en effetpas la mise en place d’une politiqueétrangère unique et réductrice, maisbien d’une politique étrangère com-mune, qui se nourrisse de la diver-sité des sensibilités au sein del’Europe.

En effet, une politique étrangèreeuropéenne qui fonctionne se fon-dera nécessairement sur une ana-lyse partagée du contexte interna-tional, ainsi que sur une perceptioncommune de ce que sont les inté-rêts de l’Europe dans le monde, etde la manière de les défendre.

C’est sur la base de ce principe que la politique étrangère de l’Union

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s’est progressivement développée au cours du dernier quart de siècle, ce qui explique la richesse et le caractère équilibré de nos rela-tions avec le monde extérieur.

L’année dernière, je soulignais quele Luxembourg, s’il voulait continuerà affirmer sa présence sur la scèneinternationale, mais aussi jouer plei-nement son rôle de partenaire actifet responsable au sein de l’Unioneuropéenne élargie, avait besoind’une diplomatie active, servie parun outil efficace et moderne.

Dans la perspective du renforce-ment de notre réseau diplomatique,nous avons procédé cette année àl’ouverture de deux nouvelles mis-sions diplomatiques : l’une à NewDehli, assurant ainsi notre présencedans l’un des grands pôles de lapolitique internationale et de l’éco-nomie mondiale ; l’autre à Prague,qui sera notre première tête de pontparmi les pays d’Europe centrale etorientale. Par ailleurs, nous procé-dons à une réorganisation de notreréseau diplomatique en Europe,dans le souci d’assurer une présence directe du Luxembourg,qu’elle soit résidente ou non-résidente, dans chacun des paysmembres de l’Union européenne etdans chacun des pays candidats àl’adhésion à l’Union européenne.

Dans un même ordre d’idées, nousdisposons d’un réseau relativementdéveloppé de quelque 120 consu-lats honoraires à l’étranger, répartisdans une soixantaine de pays. Je prévois de prendre des mesuresen vue de mieux valoriser cetinstrument précieux au service de nos ressortissants et de notreéconomie.

La discussion entre Européens

Un débat s’est désormais engagésur l’avenir de l’Union européenneélargie. Le Conseil européen deLaeken a convoqué uneConvention,qui est composée des représentantsdes institutions européennes, desgouvernements et des parlementsnationaux des États membres, ainsique des États candidats à l’Union.

Il appartiendra à cette Conventionde faire des recommandations surles adaptations à apporter aux insti-tutions européennes afin de les rap-procher des préoccupations ducitoyen.

Il ne m’appartient pas de préjugerici des discussions qui auront lieudans le cadre de la Convention, quiprésentera en toute indépendanceles recommandations qui ferontalors l’objet d’un examen par cesÉtats membres de l’Union réunis enune Conférence intergouvernemen-tale.

Qu’il me soit simplement permis derelever que le Conseil européen deLaeken a identifié un certain nom-bre de pistes de réflexion, quidevraient servir de guide aux déli-bérations de la Convention :

La question d’une meilleure répartition et définition des compé-tences dans l’Union européenne :

Il s’agira avant tout de rendre larépartition des compétences plustransparente, et d’examiner s’il y alieu de procéder à des ajustementsde ces compétences en vue des’assurer que l’on n’assistera pas àun élargissement furtif des compé-tences de l’Union aux dépens des

États membres ou, le cas échéant,des régions.

Ainsi, l’on répondra aux préoccupa-tions des citoyens européens, quiont souvent l’impression que l’Unionne répond pas toujours à leurs atten-tes et à leurs préoccupations, alorsqu’à l’inverse elle en fait trop dansdes domaines où son interventionn’est pas indispensable.

La simplification des instrumentspolitiques de l’Union :

Les modifications successives desTraités ont favorisé une proliférationdes instruments disponibles.

Il s’agira de voir comment mieux lescirconscrire et les rationaliser touten améliorant la transparence desactivités de l’Union.

Il s’agira en fait de simplifier lesTraités, sans en changer le contenu,afin de les rendre plus clairs et com-préhensibles, puis de voir s’il y a lieude procéder à leur éventuel réamé-nagement.

Davantage de démocratie, detransparence et d’efficacité dansl’Union :

La Convention examinera lesmoyens d’améliorer la légitimitédémocratique des différents orga-nes de l’Union, tout en veillant à ren-forcer en parallèle leur efficacité etleur transparence. Une attention par-ticulière sera accordée au rôle futurdes parlements nationaux et à leurarticulation avec les institutions del’Union.

La voie vers une Constitution pourles citoyens européens :

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Il faudra examiner l’intégration dela Charte des droits fondamentauxdans le Traité de base, ainsi que la question de l’adhésion de laCommunauté européenne à laConvention européenne des droitsde l’homme. Enfin, l’on discutera del’adoption à terme d’un texte consti-tutionnel pour l’Union européenne.

La méthode de travail retenue est innovante, puisqu’elle prévoit d’associer pleinement le Parlementeuropéen et les parlements natio-naux aux représentants des gou-vernements et de la Commissionpour élaborer les recommandations.Je me félicite particulièrement devoir les pays candidats pleinement associés aux travaux de laConvention.

La participation de ces pays aux tra-vaux, qui auront un impact sur leurpropre avenir au sein de l’Union, nemanquera pas de renforcer la légiti-mité du processus et aura sansdoute en effet bénéfique sur les opi-nions publiques de nos futurs par-tenaires.

L’importance politique que nous atta-chons aux travaux de la Conventionne doit pas détourner notre atten-tion de l’importance toute aussigrande que revêt la nécessité pourles États membres de procéderdans les délais prévus à la ratifica-tion du Traité de Nice.

Faute d’une telle ratification, nouscourrions en effet le risque de nepas disposer le moment venu desinstruments juridiques qui permet-tront aux premiers pays candidatsd’accéder à l’Union à temps pourparticiper aux élections européen-nes de 2004.

Comme je l’ai dit, la Conventionmènera ses délibérations en touteindépendance. Qu’il me soit cepen-dant permis de mettre en gardecontre deux dangers et d'exprimerun souhait :

Si la Convention veut être crédible,et acquérir une autorité morale, elledevra veiller à aborder ses travauxen ayant à cœur le véritable enjeude cet exercice, qui est l’avenir del’Europe. Trop de spéculations surdes questions techniques et finan-cières auraient pour conséquenceque l’arbre en arriverait à cacher laforêt.

Par ailleurs, la Convention devrafonctionner de façon pleinementdémocratique. Aussi, le rôle duPrésidium devrait-il être celui d’unecellule de coordination et d’impul-sion, qui ne se démarque pas tropdes travaux de la plénière, dans lecadre de laquelle la Convention auraà articuler ses prises de position.

La méthode communautaire fut undéveloppement révolutionnaire, carc’est par elle que la coopérationunique qui s’est développée entreles États membres de l’Union euro-péenne fut efficace. J’espère quecette méthode restera l’un desinstruments principaux de notreaction à l’avenir.

Le Luxembourg a désigné sesreprésentants à la Convention :Monsieur le Premier ministre a sollicité le concours de M. JacquesSanter, alors que Messieurs BenFayot et Paul Helminger y repré-senteront la Chambre. Monsieurl'ambassadeur Nicolas Schmit ainsique Madame Renée Wagener etMonsieur Gast Gibéryen ont été

nommés suppléants. Ensembleavec eux, nous avons institué uncomité de pilotage, dont font partieMonsieur le Premier ministre et moi-même.

Autant dire que le Luxembourg par-ticipera de façon active à cetteimportante entreprise, et qu’il estdéterminé à coopérer de façonconstructive aux travaux de laConvention en vue de dégager despropositions qui soient utiles à l’or-ganisation future de notre Union.

Qu’il me soit permis d’exprimer enconclusion le souhait que l'esprit departenariat, et la solidarité entre tousles partenaires, qui ont fait le suc-cès de l'intégration européenne,soient maintenus et développésdurant ces travaux.

Je suis confiante que la Conventionréussira à formuler des recomman-dations de qualité, qui bénéficierontde l’appui d’une large majorité deconventionnels. Ceci facilitera d’au-tant la tâche de la Conférence inter-gouvernementale, qui sera appeléeà approuver les textes futurs, qu’onles appelle Traité, Loi fondamentaleou Constitution.

Au Luxembourg, nous avons pré-paré ce grand débat en organisantl’année passée la campagne « Pourl’Europe, j’ai mon mot à dire ». Cettelarge consultation populaire, qui étaitorganisée conjointement par le gou-vernement et par la Chambre, àconnu un succès certain, comme lemontre le taux relativement élevédes réponses recueillies.

L’enquête d’opinion qui a été réali-sée dans le cadre de cette campa-gne nous fournit des indications

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précieuses sur la manière dontles Luxembourgeois perçoiventl’Europe :

Le premier enseignement que j’entire est que nos concitoyens sontfoncièrement favorables à l’Europe,même si leur première références’applique toujours à leur proprepays. La grande majorité des répon-ses s’inscrit dans cette logique.

Les Luxembourgeois veulentdavantage d’Europe, mais demanière progressive et prudente,tout en préservant le cadre de réfé-rence nationale.

Je suis d’ailleurs convaincue quenous ne pourrons progresser defaçon durable en matière d’intégra-tion européenne que si le binôme « européen national » n’est pasperçu comme antinomique : il nousfaudra définir des modes d’organi-sation de l’Union qui combinent lesouci d’efficacité et le respect desdiversités.

Nos concitoyens sont prêts àavancer sur le chemin de la cons-truction européenne, à condition quecette Europe leur apporte des réali-sations tangibles et leur permettede mieux s’épanouir. Le succèspopulaire rencontré lors de l’intro-duction de l’euro fournit une excel-lente illustration de cet état d’esprit.Il est vrai que l’Union économiqueet monétaire a été préparée durantde longues années avant de deve-nir une réalité palpable.

Le commerce extérieur

J’aimerais maintenant aborder deuxquestions qui me tiennent particu-lièrement à cœur au titre de mes

responsabilités en tant que ministredu Commerce extérieur. Comme jel’avais annoncé lors de ma dernièredéclaration de politique étrangère,une importante réforme des instru-ments financiers de promotion ducommerce extérieur a été réalisée,et sera présentée sous peu auxentreprises.

Cette réforme est le résultat d’unelarge concertation avec tous lesmilieux intéressés. Son objectif estde mettre nos entreprises sur unpied d’égalité avec leurs concurrentsétrangers en complétant l’arsenaldes instruments qui sont mis à leurdisposition, en étendant leur champl’application et, surtout, en facilitantl’utilisation par la création d’un « gui-chet unique ».

Il sera procédé à une adaptation decertains instruments existants,comme par exemple la participationaux frais de promotion et d’étude.Par ailleurs, des instruments nou-veaux seront mis en place, commela bonification majorée, le finance-ment mixte ou encore la participa-tion aux frais d’assistance technique.Le champ d’application de cesinstruments, qui jusque-là était limitéaux produits d’équipement, seraétendu au secteur des services.Enfin, les intérêts des PME serontdavantage pris en compte. Bien évi-demment, ces mesures de soutiense conformeront strictement auxrègles de l’Union européenne et del’OCDE en la matière.

Une innovation importante de laréforme est l’institution d’un guichetunique, qui donnera toutes les infor-mations nécessaires aux entrepri-ses et les orientera dans leurs choix.Ceci représente une amélioration

notable par rapport au passé, où lesentreprises devraient entreprendredes démarches auprès de quatre oucinq organismes différents dans unematière extrêmement complexe.

L’Office du Ducroire, qui est encontact journalier avec nos entre-prises et qui dispose d’une grandeexpérience technique en matière definancement des exportations, estsans doute l’organisme le mieuxplacé pour assurer cette tâche. Àcet effet, ses moyens financiers etses ressources humaines serontrenforcés, de sorte qu’il soit enmesure d’offrir un service rapide,efficace et de qualité.

Ceci ne signifie nullement que legouvernement renonce à sesresponsabilités en la matière. Il gar-dera la haute main sur les mesuresd’encadrement financier, veillera aurespect de la réglementation, assu-rera le financement et continuerad’être consulté pour des appuisfinanciers importants. Il me sembleque cette réforme intervient à unmoment particulièrement opportun,alors que la conjoncture internatio-nale connaît un ralentissement sen-sible, et que nos exportations aurontbesoin de tous les appuis qu’ilspourront trouver.

Comme je l’avais égalementannoncé l’année dernière, monDépartement a entrepris,avec leService Information et Presse dugouvernement, une action en vued’avancer sur la voie d’une promo-tion concertée de l’image de notrepays à l’étranger.

Des progrès importants ont pu êtreréalisés dans la définition du mes-sage que nous entendons véhicu-

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ler en vue de projeter une perceptionde notre pays qui aille au-delà des clichés habituels, qui nousdémarque par rapport aux autres etqui contienne en même temps unevision d’avenir. Les mots-clefs ensont l’ouverture, la solidarité, l’effi-cience et la qualité de vie, dont lacombinaison résulte en un modèlede société original, précurseur d’uneEurope intégrée.

Ces travaux sont désormais en voied’achèvement, et nous prévoyonsd’accompagner cette projectiond’une illustration visuelle, qui devraitfaciliter la communication du mes-sage. En même temps, nous avonscommencé à mettre sur pied ledispositif organisationnel qui nouspermettra de gérer une véritablecampagne dans les pays cible quenous aurons choisi.

Au-delà du volet visant à véhiculerun message positif à l’extérieur,notre action comprendra aussi unaspect « gestion de crise », qui nouspermettra de réagir rapidement dansles cas où l’image de notre pays estattaquée. La réaction concertée des autorités luxembourgeoises au moment de la présentationdu rapport Peillon - Montebourg enfournit une bonne illustration.

Je suis bien consciente que ceteffort national, à l’instar de ceux quej’évoquais plus haut, sera un effortde longue haleine, qui ne réussiraque dans la mesure où nous rallie-rons l’ensemble des forces vives duLuxembourg autour d’un thèmemobilisateur.

En conclusion, je crois pouvoir direque les Luxembourgeois ont mon-tré leur détermination à faire face

aux défis de l'heure, et que notrepays réussira à rester ce qu'il a étéau cours d'un demi-siècle de paix etde coopération : un partenaire fia-ble et solidaire, un atout pourl'Europe et un acteur responsabledans la coopération internationale.

En cette année de l’introductionmatérielle de l’euro, je tiens à rendre hommage à Monsieur PierreWerner, notre Premier ministrehonoraire, dont le nom restera pourtoujours associé aux premier pas del’unification monétaire européenne.Il a été un précurseur et un vision-naire dans ce long processus histo-rique, et nous sommes fiers etreconnaissants pour la part qu’il aprise dans la construction del’Europe. Le sens de la participationluxembourgeoise dans la vie inter-nationale doit être d’illustrer quenous sommes en mesure d’appor-ter, malgré la modestie de nosmoyens, une valeur ajoutée à lasomme des efforts des uns et desautres. Cette orientation fondamen-tale de notre politique étrangère nechangera pas.

Mais elle ne pourra pas se passerde tenir compte des pressions exer-cées sur un petit pays par les évo-lutions marquantes dans le monde.La lutte contre le terrorisme, l’élar-gissement de l’UE, le phénomènede la globalisation et le programmeluxembourgeois pour le développe-ment entraînent la conclusion quedeux théâtres d’opérations se déga-gent pour le travail international duLuxembourg :

1. l’espace européen qui sera d’unecertaine façon un espace interne ;

2. l’action internationale du Luxem-

bourg dans les grandes organisa-tions internationales et dansle monde.

Pour garder notre place dans leconcert des nations et si notre paysne veut pas se laisser décrocher,nous devons être conscients quenotre charge de travail augmentera.

Pour faire face à cette double tâche,la diplomatie luxembourgeoise agiradans l’Union européenne, enEurope et dans le monde.

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Regard sur les activités gouvernementales

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Regard sur les activités

gouvernementales

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Regardsur les activitésgouvernementales

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Premier ministre

Le Premier ministre Jean-Claude Junckeren conférence à Erfurt

15 janvier 2002

Le 15 janvier 2002, le Premier mi-nistre Jean-Claude Juncker s'estexprimé à Erfurt (RFA) au sujet de « L'Europe un continent compli-qué ». Ce discours (voir page 129)sur invitation de l'Université d'Er-furt, s'est inscrit dans le cadre de la conférence « Christoph MartinWieland ».

Plus tard, le Premier ministre a prisla parole au Erfurter Dialog (voirpage 132). Cette manifestation offreaux différentes couches de lasociété, en particulier aux jeunes,un forum de rapprochement, d'o-rientation et d'échange d'idées etd'opinions. C'est à cette fin que leministre-président de Thuringe, leDr Bernhard Vogel, invite régulière-ment des personnalités, allemandeset étrangères, de la scène politiqueet intellectuelle dont les idées inci-tent à la réflexion.

Le Premier ministreluxembourgeois au Topicof the year

17 janvier 2002

Le 17 janvier 2002, le Premier minis-tre Jean-Claude Juncker était invitéà la conférence annuelle Topic ofthe year du « Group 20+1 » et d'uncercle de journalistes internationauxspécialisés en économie à Francfort.Le discours du Premier ministreluxembourgeois portait sur le sujet

« L'euro - la seule monnaie sansgouvernement ? ». Lors de la séan-ce questions-réponses dirigée parle journaliste Dieter Balkhausen dela chaîne de télévision allemandeZDF, le Premier ministre luxem-bourgeois a qualifié le Traité deMaastricht d'énorme « saut quan-tique » dans le processus d'intégra-tion de l'Union européenne, dontl'ampleur réelle a dû être expliquéeaux citoyens de l'Union dans lesannées qui ont suivi.

Selon M. Juncker, le succès de l'in-troduction de l'euro est la preuvedes progrès réalisés par lesEuropéens au cours de la dernièredécennie. « Sans l'euro, la situa-tion de l'Europe serait moins bonnequ'elle l'est aujourd'hui». Néan-moins, le Premier ministre a déploréle manque de coordination des poli-tiques économiques des différents

États membres et compte dès lorsque le développement d'instrumentspolitico-économiques fera partie despriorités pour les deux ou trois ans àvenir.

Au sujet de la lettre bleue que ris-quait de recevoir le gouvernementallemand à cause de l'important défi-cit de ses finances publiques – sujeténoncé dans le Handelsblatt – lePremier ministre luxembourgeois arépondu qu'à son avis, personne nedevait recevoir une telle lettre vu quepersonne ne la méritait.

« Je ne me fais pas de souci queles choses auraient pu se passermal », a affirmé M. Juncker. LePremier ministre a néanmoins sou-ligné plus tôt que l'euro exigeait une solidarité collective des Étatsmembres de la zone euro. Ainsi, ilfaudrait pouvoir briser un tabou

M. Juncker lors de son discours dans le cadre du « Erfurter Dialog »

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comme la non-ingérence dans lesaffaires internes d'un autre Etatmembre.

Aujourd'hui, après l'introduction del'euro, il importe d'avancer dans lesdomaines où les citoyens s'atten-dent à voir des progrès rapides,comme la politique extérieure et desécurité commune (PESC), ainsique la lutte contre le terrorisme.

Sans la monnaie unique, l'Unioneuropéenne aurait eu du mal àapprofondir l'intégration européenne.Cependant, selon M. Juncker, lamonnaie unique ne doit pas rester leseul projet d'intégration européenne.

Le Premier ministre a mis en gardedevant une attitude d'autosuffisancede l'Europe. Par conséquent, un ren-forcement de l'ouverture vers l'ex-térieur et un engagement accru

dans l'aide au développement cons-tituent les futurs objectifs importants. Finalement, Jean-Claude Juncker aévoqué l'effet de paix et d'identitévéhiculée par l'euro et a assimilé leprojet européen à un projet de paix.

Table ronde Destinatioun700 000, Eldorado oderHorroszenario?

17 janvier 2002

Le 17 janvier 2002, le Premier minis-tre Jean-Claude Juncker était l'in-vité d'une table ronde sur l'avenird'un Grand-Duché de 700 000habitants, organisée par l'hebdo-madaire Woxx dans le cadre de ses débats Sträitkultur au bistro de laKulturfabrik à Esch/Alzette.

Participaient également au débatMme Laura Zuccholi de l'Association

de soutien aux travailleurs immigrés(ASTI), Mme Blanche Weber duMouvement écologique, M. Jean-Claude Fandel de la Confédérationgénérale de la Fonction publique(CGFP) et M. Romain Hilgert, jour-naliste.

Le Premier ministre a rappelé dèsle début que le débat avait été lancéau niveau national à la suite de sesdéclarations sur les conclusions dela Table ronde sur les pensions du16 juillet 2001. M. Juncker avait eneffet déclaré qu'une fois les nouvel-les mesures en matière de pensionsadoptées, la population luxembour-geoise devrait atteindre 700 000habitants pour que le Luxembourgsoit à même de payer la hausse du volume de pensions arrêtée.

Tout en réfutant l'accusation d'avoirété provocateur, le Premier ministrea tenu à souligner qu'il voulait voir placé le chiffre des 700 000 habitants dans le seul contexte durégime des pensions. « Ce n'étaitpas mon but de faire peur, mais derendre clair qu'en adoptant les nou-velles mesures en matière de pen-sions, nous entrions, en touteconnaissance de cause, dans unprocessus de croissance obliga-toire », expliquait M. Juncker.

Et de continuer : « En tant quePremier ministre, c'est mon devoird'attirer l'attention sur une réalité quetout le monde connaît, mais que per-sonne ne veut reconnaître ». SelonM. Juncker, le nouveau système des pensions nécessiterait unecroissance économique moyenneannuelle de 4%. Le débat, organiséen collaboration avec RTL, ne selimitait néanmoins pas au seulcontexte des pensions. Les thèmes

Jean-Claude Juncker aux côtés de Dieter Balkhausen, présentateur duTopic of the year

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Bulletin d’Information et de Documentation

de la mobilité, du logement, de l'a-ménagement du territoire et de l'in-tégration des étrangers furent éga-lement abordés.

Dans ce contexte, le Premier minis-tre a tenu à souligner que leLuxembourg pouvait être fier d'unniveau d'intégration qu'aucun autrepays n'arrive à égaler. En effet, 37%de la population luxembourgeoiseest d'origine étrangère et plus de60% de la population active n’estpas d'origine luxembourgeoise.

Jean-Claude Juncker a égale-ment exprimé le souhait que lesLuxembourgeois continuent à par-ler les trois langues officielles.

Le Premier ministre a par ailleursrappelé que le gouvernement a éla-boré un projet de loi sur le droit devote des non-communautaires lors

des élections communales. Il a éga-lement marqué son intérêt pour uneéventuelle introduction de la doublenationalité au Luxembourg.

« Le plus important dans tout cedébat est que nous avons recon-nu que le temps est venu de faireune réflexion de fond sur nous-mêmes », a déclaré M. Juncker.

Jean-Claude Juncker,Premier ministre, en visitede travail à Berlin

25-26 février 2002

Le Premier ministre et ministre desFinances Jean-Claude Juncker a rencontré le 25 février 2002 le chancelier fédéral allemand GerhardSchröder pour un entretien essen-tiellement consacré à l'Union euro-péenne.

Dans une atmosphère très convi-viale, M. Schröder, tout comme l'a-vait fait le ministre des FinancesHans Eichel lors d'une réunionplus tôt dans la journée, a remerciéle Premier ministre luxembourgeoispour son soutien à l’occasion de l'avertissement précoce que laCommission européenne avait pro-posé d'adresser à l'Allemagne enraison de son important déficit budgétaire.

En effet, le Premier ministre luxem-bourgeois avait estimé que la pro-cédure de l'avertissement précoce,telle que définie dans le cadre dupacte de stabilité et de croissance,n’était obligatoire que si un Étatmembre devait être amené à recti-fier sa politique budgétaire afin deremplir les critères du pacte de sta-bilité et de croissance.

Comme la Commission et les Étatsmembres avaient reconnu que lapolitique budgétaire allemande suf-fisait pleinement aux exigences dupacte de stabilité et de croissanceet que le déficit budgétaire n’étaitque le résultat de la morositéconjoncturelle générale, M. Junckeravait plaidé pour une déclarationdans laquelle les ministres desFinances et de l'Économie deman-deraient à l'Allemagne de toutfaire afin d'assainir ses financespubliques d'ici 2004.

La lettre commune du chancelierfédéral Gerhard Schröder et duPremier ministre du Royaume-UniTony Blair, concernant des réformesà apporter au fonctionnement duConseil européen, a recueilli un avispositif de M. Juncker. Toutefois,selon ce dernier, cette lettre contien-drait des idées déjà développées

« En tant que Premier ministre, c'est mon devoir d'attirer l'attentionsur une réalité que tout le monde connaît, mais que personne ne veutreconnaître »

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antérieurement, mais elle intervien-drait au bon moment et doit dès lorsêtre considérée comme une initia-tive en vue d’améliorer l'efficacité dutravail des Conseils européens.

Jean-Claude Juncker et GerhardSchröder ont également évoqué lestravaux de la Convention sur l'ave-nir de l'Europe qui ont débuté le 28février 2002 et qui, jusqu'à la fin2003, devraient donner lieu à despropositions concrètes concernantles objectifs politiques de l'Unioneuropéenne, le fonctionnement deses institutions et la répartition descompétences entre l'Union euro-péenne et les États membres.

Les travaux de la Conventiondéboucheront sur une conférenceintergouvernementale en 2004.

Les propositions de la Commissionconcernant le financement de l'élar-gissement de l'Union européennefurent un autre sujet de discussionentre les chefs des gouverne-ments allemand et luxembourgeois.

M. Juncker a ainsi déclaré com-prendre les difficultés allemandesen la matière, notamment à causede la contribution très importante duplus grand État membre au finan-cement de l'Union européenne. M.Juncker s'est ainsi prononcé enfaveur d'un financement différenciéde l'élargissement, en particulierdans le domaine des aides agricolesdans le cadre de la politique agri-cole commune.

Les deux chefs de gouvernementont également traité les multiplesaspects de la politique d'immigra-tion et de la politique sociale euro-péenne. Domaines où il existe,selon M. Juncker « sans aucundoute des déficits ».

Il s’agirait de se rappeler que lefinancement de l'élargissement estune question de guerre et de paix.M. Juncker a estimé, dans un entre-tien accordé à la chaîne de télévi-sion allemande ARD, que le non-élargissement reviendrait nettementplus cher : « Une heure de guerre

est nettement plus chère que 50 ansde paix ».

L'entrevue avec le ministre fédéraldes Finances Hans Eichel était prin-cipalement axée sur les questionsde l'harmonisation de la fiscalité del'épargne. Comme les décisions pri-ses lors du Conseil européen deSanta Maria da Feira en juin 2000prévoient que le Conseil Écofindevrait pouvoir adopter la directiveeuropéenne afférente jusqu'à la fin2002, le Premier ministre luxem-bourgeois a profité de cette rencon-tre pour exposer, une nouvelle fois,les doléances luxembourgeoisesdans ce dossier.

Celles-ci concernaient notammentles négociations que la Commissioneuropéenne venait d'entamer avecdifférents pays tiers comme laSuisse ou le Liechtenstein, concer-nant la mise en oeuvre de mesureséquivalentes dans le domaine de lafiscalité de l'épargne dans ces pays,ainsi que la mise en oeuvre demesures identiques dans les terri-toires associés ou dépendants depays membres de l'Union euro-péenne.

Le lundi soir, le Premier ministreJuncker a tenu un discours sur lethème « Nous avons besoin de plus d'Europe » devant les repré-sentants de la Chambre de com-merce et de l'industrie de Berlin etde l'Association des commerçantsberlinois (voir discours page 149).

Lors de son intervention, M. Junckera essayé de démontrer pourquoi« Nous avons besoin de plusd’Europe ». Dans ce contexte, M.Juncker a refuté l’idée que les petitsÉtats devraient renoncer à certains

L'avertissement précoce à l'Allemagne en raison de son déficit budgé-taire a marqué l'entrevue entre MM. Juncker et Schröder

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pouvoirs au profit des grands États.D’après lui, une telle évolutionmènerait vers un vide politique etinstitutionnel. À la même occasion,M. Juncker a invité les États mem-bres à ne pas critiquer de ma-nière systématique les institutions européennes, ce qui ne ferait quediminuer l’acceptation de l’Europeauprès des citoyens européens.

C’est la raison pour laquelle il fau-drait veiller à mieux définir les fron-tières entre les compétences del’Union européenne et celles desÉtats membres.

Par ailleurs, il y aurait un énormebesoin d’harmonisation au niveaueuropéen en ce qui concerne lespolitiques économiques, la politiqueétrangère et de sécurité commune,ainsi que la politique intérieure etdes pensions.

Toutes ces politiques nécessiteraientdavantage de coordination auniveau européen. M. Juncker a éga-lement suggéré qu’il faudrait com-

pléter le marché intérieur en défi-nissant un socle minimal pour ledroit social au sein de l’Union euro-péenne.

Le 26 février 2002, le Premier minis-tre a été reçu par le président de laRépublique fédérale allemandeJohannes Rau pour une discussionprolongée au château Bellevue.

Tout comme lors de l’entrevue avecle chancelier Schroeder, les sujetseuropéens figuraient au centre desdiscussions.

À la fin de son séjour à Berlin, M.Jean-Claude Juncker a assisté auforum de clôture de la conférenceWorld Women Work, manifestationque le Premier ministre luxembour-geois a également présidée.

À cette occasion, les participants ontdiscuté de la politique d’égalité deschances dans le monde profession-nel vue dans un contexte dépassantle cadre européen et nord-atlan-tique. Les expériences faites dans

ce domaine par des organisationsnationales ont été mises à contribu-tion. Au centre de ce forum, auquelMme Marie-Josée Jacobs, ministreluxembourgeoise de la Promotionféminine, a également participé,figurait un échange interculturel surles positions de départ, les obsta-cles et les progrès en matière d’é-galité des chances, abordés sousdifférents angles (politique, social,et culturel).

Visite de travail de PeterMüller, ministre présidentde la Sarre

13 mars 2002

Le Premier ministre Jean-ClaudeJuncker a reçu le ministre présidentde la Sarre Peter Müller à l’Hôtel deBourgogne le 13 mars 2002.

À l'ordre du jour de cette rencontre,qui s'est déroulée dans uneambiance très chaleureuse, figu-raient essentiellement les prioritésde la présidence sarroise des exé-cutifs de la Grande Région, ainsique les perspectives de mise enœuvre des décisions du dernierSommet de la Grande Région, quis'est tenu le 12 novembre 2001sous présidence luxembourgeoiseà Mondorf-les-Bains.

Lors d'une conférence de presse àl'issue de l'entrevue bilatérale, M.Juncker a salué l'engagement duministre président de la Sarre pourla Grande Région et l'excellentecoopération dans ce contexte.

Les deux interlocuteurs se sont misd'accord pour créer, dans le cadrede la promotion de l'image demarque de la Grande Région, une

Le Premier ministre luxembourgeois lors de son entretien avec leministre des Finances Hans Eichel

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commission constituée d'hommespolitiques actifs ainsi que de elderstatesmen qui, se réunissant defaçon informelle, serait chargée del'élaboration d'un rapport sur l'imagede marque de la Grande Région.

Au niveau de la recherche d'unenouvelle dénomination plus adé-quate de cette entité, aujourd'huicommunément appelée « GrandeRégion », MM. Müller et Juncker ontconvenu de lancer un concours quis'adresserait à tous les citoyens et àtoutes les institutions de la Région,à condition que ce projet trouve l'ac-cord des autres chefs de gouverne-ment régionaux de la GrandeRégion.

La tâche de choisir une dénomina-tion à laquelle toutes les entitésrégionales pourraient s'identifierincomberait à un jury spécifique. Leprincipe de la responsabilité parta-gée au niveau des tâches au seinde la Grande Région a été un autresujet de discussion. Désormais, ilincombera aux diverses régions de

se concentrer de façon plus inten-sive sur des sujets ciblés.

Ainsi, la Sarre se concentreraitdavantage sur les domaines desinfrastructures, de l'éducation, de lascience et de la recherche tandisque le Luxembourg s'appliqueraitplus dans le domaine de la culture,notamment en vue de 2007 lorsqueLuxembourg sera à nouveau la capi-tale européenne de la culture, ainsiqu'au niveau des PMEs.

En outre, il a été prévu de promou-voir la Maison de la Grande Régionet de la rendre plus vivante en pro-posant au Conseil économique etsocial de la Région d'y installer sonsecrétariat permanent. La discus-sion d'un budget commun figuraitégalement à l'ordre du jour de la ren-contre entre Peter Müller et Jean-Claude Juncker. Enfin, au niveaubilatéral, M. Juncker et M. Müller ontconvenu de maintenir la traditiond'une réunion conjointe des conseilsdes ministres luxembourgeois etsarrois.

Visite officielle d’AndersFogh Rasmussen, Premierministre du Danemark

18 mars 2002

C'est sur invitation de Jean-ClaudeJuncker que le nouveau Premierministre du royaume du Dane-mark Anders Fogh Rasmussen a effectué une visite officielle àLuxembourg le 18 mars 2002.

La partie officielle du programme adébuté en fin de matinée avec l'ac-cueil officiel du chef du gouverne-ment danois par le Premier minis-tre Jean-Claude Juncker à la PlaceClairefontaine.

Les deux homologues se sontensuite rendus à l'Hôtel deBourgogne pour entamer les travauxqui ont porté sur les dossiers d'ac-tualité politique européenne, notam-ment le suivi du Conseil européende Barcelone et les priorités de laprésidence danoise.

Lors de la conférence de pressecommune, M. Rasmussen a pré-senté les priorités de la présidencedanoise qui prenait la relève del'Espagne le 1er juillet 2002.

En effet, sous présidence danoisel'accent sera davantage mis sur l'é-largissement. Le Danemark souhai-terait conclure les négociations avec10 pays candidats avant le Sommetde Copenhague, tout en respectantles critères de la « différenciation »et le cadre financier proposés par laCommission européenne.

Le gouvernement danois pourraitainsi boucler le processus d'élargis-sement tout en sachant que les

Jean-Claude Juncker et Peter Müller devant l'Hôtel de Bourgogne

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critères d'adhésion ont été arrêtésà Copenhague exactement 10 ansauparavant. Selon M. Rasmussen,ce serait un véritable événement his-torique si la décision de l'élargisse-ment pouvait être prise au Sommet deCopenhague.

Un autre sujet évoqué par les chefsde gouvernement fut l'élargissementde l'OTAN. M. Rasmussen a estiméque sept pays, notamment les troispays baltes, pourraient rejoindrecette organisation lors du SommetOTAN qui a lieu les 21 et 22 novem-bre 2002 à Prague. Grâce à cet élar-gissement, la sécurité en Europeserait considérablement renforcée.

Pour ce qui est des relations entre leLuxembourg et le Danemark, lePremier ministre danois a aussi tenuà souligner qu’elles sont excellen-tes et que les petits pays de l'Unioneuropéenne ont nombre d'intérêtscommuns.

Par conséquent, le Danemark sou-haitera davantage coopérer avec leLuxembourg et ceci pas seulementdans le cadre de la future prési-dence.

De son côté, Jean-Claude Juncker adonné tout son soutien et celui dugouvernement luxembourgeois à lafuture présidence de l'Union euro-péenne.

Interrogé sur les perspectives d'uneéventuelle participation du Dane-mark à l'Eurogroupe, le nouveauchef du gouvernement danois s'estmontré très optimiste. En effet, lesderniers sondages d'opinion étaientfavorables à ce que le Danemarkrejoigne le groupe des pays EURO.

Il a en outre expliqué que le nou-veau gouvernement était favorableà telle adhésion mais qu’il seraitencore prématuré de parler decalendrier. Il s'agirait d'une décision

à prendre par voie de référendumet qui nécessiterait au préalable une bonne préparation du côtédes autorités danoises.

Les deux Premiers ministres ontaussi fait le point sur les travaux dela Convention et ont discuté, entreautres, du Sommet mondial pour ledéveloppement durable qui aura lieu au mois de septembre àJohannesburg.

Avant le déjeuner officiel qu'a offertle chef du gouvernement luxem-bourgeois en l'honneur de sonhomologue danois au Château deSeptfontaines, la Vice-Premierministre et ministre des Affairesétrangères Lydie Polfer a accueillile Premier ministre danois à l'HôtelSt. Maximin pour un échange devue sur des dossiers de politiqueétrangère, notamment les relationstransatlantiques, la situation auMoyen-Orient et la lutte contre leterrorisme.

En début d'après-midi, M. AndersFogh Rasmussen a été reçu enaudience par S.A.R. le Grand-Ducau Palais grand-ducal. À l'issue del'audience, le chef du gouvernementdanois a été accueilli par le Vice-Président Nikki Bettendorf à laChambre des députés.

Puis, il a rencontré les membres de la Commission des Affairesétrangères, européennes et de laDéfense.

Avant de quitter le Luxembourg pourCopenhague, le Premier ministredanois et sa délégation ont eu l'oc-casion de découvrir la vieille villeainsi que le Musée d'Histoire de laville de Luxembourg.

Jean-Claude Juncker a accueilli le Premier ministre danois à la PlaceClairefontaine

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Le Premier ministreluxembourgeois à unséminaire sur la stratégieeuropéenne pour l'emploi

25 mars 2002

Le 25 mars 2002, le Premier minis-tre et ministre des Finances Jean-Claude Juncker a participé àMaastricht au séminaire « Cinq ansaprès Luxembourg et deux ansaprès Lisbonne : assurer la réussitede la stratégie européenne pourl’emploi ».

Lors de ce rendez-vous européen,organisé par l’Institut européen d’ad-ministration publique (IEAP), lePremier ministre a tenu un discoursintitulé « La stratégie coordonnéepour l’emploi dans les cinq années àvenir : les défis à relever dans uneUnion élargie ». « Je suis le seulministre des Finan-ces encore enfonction à avoir signé le traité de

Maastricht. « Je suis donc le seulsurvivant du traité de Maastricht ».C’est par une pincée d’humour queJean-Claude Juncker a commencéson discours devant un auditoire defonctionnaires, de responsables poli-tiques, de représentants des parte-naires sociaux et d’experts indé-pendants à l’IEAP de Maastricht.

Le Premier ministre a d’abord passéen revue la longue genèse de lastratégie européenne pour l’emploien rappelant que suite au parachè-vement du marché intérieur etdepuis la mise en place du proces-sus préparatoire à l’Union écono-mique et monétaire en 1992, il estapparu à d’aucuns que le voletsocial faisait défaut en Europe.

En effet, une fois le traité de Maastricht ratifié, toutes les poli-tiques européennes étaient subor-données aux politiques d’assai-nissement budgétaire, condition

préalable pour les États membressoucieux de se qualifier pour uneUnion économique et monétaire.

« À cette époque, je constatais avecun déplaisir croissant que les minis-tres européens du Travail passaientleur temps, non pas sur les poli-tiques de l’emploi, ou sur l’harmoni-sation européenne du droit du tra-vail, mais sur les effets néfastes des politiques monétaires sur l’em-ploi, tandis que les ministres desFinances, dans leurs réunions, s’ap-pliquaient à parler de l’emploi. Unmonde à l’envers ! », s’est rappeléJean-Claude Juncker.

En effet, le chapitre social, concoctéà Maastricht en 1992, était peuambitieux, non seulement, mais sur-tout en raison d’un opting-out dugouvernement britannique. Le traitéd’Amsterdam de 1997, par contre,fut doté d’un chapitre social un peuplus ambitieux. Pour Jean-ClaudeJuncker, ce fut surtout le nouveaugouvernement français sous LionelJospin qui fit avancer les choses eninsistant lors du Conseil européend’Amsterdam que l’Europe devraitêtre dotée d’une véritable stratégiepour l’emploi et proposant d’organi-ser sous présidence luxembour-geoise le premier sommet pourl’emploi.

Selon M. Juncker, le problème quise posait à l’époque était qu’il n’exis-tait aucune proposition de contenudans les conclusions du Conseild’Amsterdam, à l’exception d’unedisposition qui stipulait d’anti-ciperle chapitre social du traitéd’Amsterdam, c’est-à-dire de nepas attendre la ratification du traité,mais d’appliquer le chapitre social.« Nous devrions donc commencer à

Jean-Claude Juncker lors de son discours à l'Institut européen d'admi-nistration publique à Maastricht

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faire l’inventaire des idées quiétaient sur la table. Or, nous avonsdû constater que les gouvernementsqui soutenaient l’idée d’un sommetpour l’emploi voulaient qu’en Europenous leur fournissions l’argumen-taire qui leur aurait permis de mieuxargumenter la politique nationalequ’ils étaient en train de conjuguer ».

« Une fois de plus l’Europe devraitdevenir le chantier extérieur desmanœuvres de politique nationale,une chose qu’il fallait éviter à toutprix ! », continua M. Juncker.

Après avoir dressé l’historique enmatière de politique d’emploi, lePremier ministre a énoncé la façonde procéder du gouvernementluxembourgeois afin de faire dusommet de l’emploi un succès. Legouvernement luxembourgeois asollicité les États membres afin qu’ilssoumettent à la présidence luxem-bourgeoise des propositions concrè-tes en matière d’emploi.

« C’était une récolte d’idées qui secaractérisait par une timidité exem-plaire ! », s’exclama Jean-ClaudeJuncker avant de continuer : « L’idéeétait celle de mettre de l’ordre dansles propositions faites, de choisir uneapproche nouvelle en y adjoignantune méthodologie : s’inspirer de la stratégie dite de convergence ! Il fallait avoir le même stress deconvergence en matière socialequ’en matière économique, ac-compagné de finalités concrètes etvérifiables ».

Par la suite la proposition du gou-vernement luxembourgeois futadoptée selon laquelle chaqueannée, le Conseil européen devraitdoter l’Union européenne de lignes

directrices concrètes, quantifiées etvérifiables en matière d’emploi,mises en œuvre par les program-mes d’action nationaux pour l’em-ploi (PAN) et s’articulant autour dequatre grands axes d’action.

« Dans toutes ces actions », lePremier ministre a rappelé qu’il était« très important d’associer non seu-lement les gouvernements natio-naux, mais aussi les collectivitésrégionales, voire locales et que lespartenaires sociaux assument leurresponsabilité ».

En 2000, le processus de Luxem-bourg fut complété par celui deLisbonne, lors duquel les Étatsmembres se sont engagés à fairede l’Europe l’espace économique leplus compétitif jusqu’en 2010. ÀLisbonne, les chefs d’État et de gou-vernement étaient guidés par l’idéede marier les ambitions écono-miques et politiques de l’Unioneuropéenne.

Se posant la question si le proces-sus de Luxembourg a été couronnéde succès, Jean-Claude Juncker adû avouer que « les résultats sontparfois convenables, parfois déce-vants ». Selon le Premier ministre, ilest vrai que, depuis 1997, l’Europeest devenue plus créatrice d’emploisen raison du « stress de conver-gence » stimulé par le processus deLuxembourg.

Il juge cependant que « ces grandsrendez-vous de printemps enmatière d’emploi sont devenus depetits rendez-vous », en déplorantqu’au niveau du Conseil européenles politiques de l’emploi ne sontplus vraiment discutées de façonciblée, les chefs d’État et de gou-

vernement préférant laisser ce soin aux différentes formations duConseil des ministres.

Autre faiblesse du système actuel :les partenaires sociaux, qui sonttimides à mettre en pratique leslignes directrices en matière d’em-ploi, ne sont pas vraiment redeva-bles envers qui que ce soit, contrai-rement aux gouvernements natio-naux. Aux dires de M. Juncker, ceciest la raison pour laquelle le gou-vernement luxembourgeois a insistéauprès de la présidence espagnolepour que, lors du Conseil euro-péen de Barcelone, les partenairessociaux soient mieux associés à lastratégie de Luxembourg.

En guise de conclusion, le Premierministre Jean-Claude Juncker aplaidé pour que tous les États mem-bres fassent comme le Luxembourget se mettent d’accord sur le pro-gramme d’action national pour l’em-ploi en formation tripartite, réunis-sant autour d’une table gouverne-ment, patronat et syndicats.

Il a également appelé à ce quel’Union européenne réussisse quele social fasse partie de l’acquiscommunautaire avant l’élargisse-ment de l’Union européenne.

Le séminaire, organisé par l’IEAP,qui a son siège à Maastricht, a réunipendant deux jours des fonction-naires européens issus des diffé-rents niveaux de l’administrationpublique, des responsables poli-tiques, des représentants des par-tenaires sociaux et des experts indé-pendants.

L’objectif était d’évaluer les progrèsenregistrés par la stratégie euro-

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péenne pour l’emploi depuis leConseil européen de Luxembourgen 1997, à un moment où l’Unioneuropéenne est en train de repenserson cadre institutionnel et ses for-mes de gouvernance et où elle seprépare à un élargissement sansprécédent.

Il y a cinq ans, le traité d’Amsterdamavait introduit un nouveau titre surl’emploi dans le traité CE et le pre-mier Conseil européen extraordi-naire sur l’emploi s’est tenu àLuxembourg en novembre 1997.

Au début 2000, lors du Conseil euro-péen de Lisbonne, la stratégie pourl’emploi fut inscrite dans le cadred’un « nouvel objectif stratégique »pour la décennie à venir : devenirl’économie de la connaissance laplus compétitive et la plus dyna-mique du monde, capable d’unecroissance économique durableaccompagnée d’une améliorationquantitative et qualitative de l’em-ploi et d’une plus grande cohésionsocial

Tripartites sidérurgiques

9 janvier et 28 mars 2002

Le 9 janvier 2002, la tripartite sidé-rurgie regroupant le gouvernement,le patronat et les syndicats s'estréunie sous la présidence duPremier ministre Jean-ClaudeJuncker pour la première fois en2002.

Les participants à la réunion ontdécidé de maintenir le modèleconfirmé de la tripartite dans le sec-teur de la sidérurgie. La décision futprise de se réunir tous les trois moisafin de suivre le processus d'inté-

gration de l'ARBED, d'Aceralia etd'Usinor.

Le Premier ministre a aussi confirméque le gouvernement luxembour-geois n'avait pas l'intention de seretirer en tant qu'actionnaire stabled'Arcelor.

Par ailleurs, il a été décidé de main-tenir le modèle de cogestion pourles entreprises sidérurgiques auLuxembourg. Le conseil d'adminis-tration de l'Arbed S.A. restera enfonction et se composera de 15membres, dont cinq représentantsdes syndicats.

De plus, la tripartite pourra à l'avenirse réunir sur demande d'un des par-tenaires, en cas de problème, dansune des entreprises luxembour-geoises non sidérurgiques d'Arcelor(Paul Würth, Circuit Foil, etc.).

Le 28 mars 2002, la tripartite avaitcomme objectif de faire le point surla fusion d'ARBED dans Arcelor. Ontassisté à la réunion la Vice-Premierministre Lydie Polfer, le ministre duTravail et de l'Emploi FrançoisBiltgen, le ministre du Budget LucFrieden, le ministre de l'ÉconomieHenri Grethen, ainsi que le co-pré-sident d'Arcelor Joseph Kinsch, desreprésentants des syndicats LCGB(Robert Weber et Norbert Canter)et de l'OGB-L (John Castegnaro etAlain Kinn).

En résumé, la réunion a confirméque l'État luxembourgeois, quidétient 6,8% de participation dansArcelor, constituait le premier action-naire du groupe.

Les règles du jeu de la collabora-tion entre Arcelor, syndicats et gou-

vernement ont entre autres été cla-rifiées dans le cadre de la tripartitesidérurgie.

La structure du conseil d'adminis-tration d'ARBED, ProfilArbed et Aresa été fixée de commun accord.Arcelor prévoit la constitution d'uncomité d'entreprise européen, avecsiège au Luxembourg, agissant entant qu'organe de consultation etd'information. Il sera composé de 10représentants de la direction et de47 délégués salariaux, dont cinqluxembourgeois.

Affaires étrangères etcoopération

La Vice-Premier ministreLydie Polfer signe uneconvention sur le finance-ment de projets d'assis-tance technique et de formation en Pologne, enBulgarie et en Slovaquie

10 janvier 2002

Le 10 janvier 2002, Mme LydiePolfer, ministre des Affaires étran-gères, et M. Gérard Druesne, direc-teur général de l’Institut européend’administration publique (IEAP), ontsigné une convention portant sur lefinancement de plusieurs projetsd’assistance technique et de forma-tion en faveur de la Pologne, de laBulgarie et de la Slovaquie.

La convention porte sur l’exécutionpar l’antenne luxembourgeoise del’IEAP de trois projets bilatérauxd’assistance technique et de forma-tion en faveur de trois pays d’Europecentrale et orientale, candidats à

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l’adhésion : la Pologne, la Bulgarieet la Slovaquie.

Par cette convention, le gouverne-ment luxembourgeois s’engage àfinancer dans leur intégralité les troisprojets et charge l’antenne luxem-bourgeoise de l’IEAP de leur exé-cution. Le coût total annuel des troisprojets s’élève à 440 000 EUR. Cesprojets, qui constituent un suivi directdes actions réalisées au cours desannées 2000 et 2001, ont été iden-tifiés et élaborés conjointement parle ministère des Affaires étrangèreset l’IEAP, en consultation avec lesautorités des trois pays concernés.

L’adhésion à l’UE, et en particulierl’adoption et la mise en œuvre del’acquis communautaire, nécessitede la part de ces pays un renforce-ment de leur capacité administrativeet judiciaire (institution building).

Les rapports réguliers de la Com-mission reconnaissent en générall’existence de progrès dans cedomaine, mais ils démontrent aussique les efforts à fournir demeurentconsidérables, notamment au ni-

veau de la mise en œuvre concrètede l’acquis.

Afin d’accompagner et de soutenirles pays candidats dans cet effort, leLuxembourg a décidé de renforcerses programmes bilatéraux d’assis-tance technique et de formationavec un certain nombre d’entre eux.Les trois nouveaux projets s’inscri-vent dans ce contexte.

C’est ainsi que le projet en faveurde la Pologne porte sur la mise enœuvre de l’acquis communautairedans les domaines des finances etdes affaires juridiques. Le projet enfaveur de la Slovaquie a pour butd’approfondir les connaissances desfonctionnaires de l’administrationslovaque en matière des affairesrelevant du troisième pilier (justiceet affaires intérieures). Il sera enoutre consacré à la législation euro-péenne dans le domaine écono-mique.

Une partie du programme de for-mation sera dispensée par desexperts slovaques formés lors deprogrammes précédents.

Le projet en faveur de la Bulgarievise quant à lui à doter des fonc-tionnaires bulgares des connais-sances nécessaires dans ledomaine du droit communautairepour dispenser des cours de forma-tion à leurs collègues issus de l’ad-ministration bulgare.

Ce dernier aspect est particulière-ment important dans la mesure oùun des principaux objectifs poursui-vis par l’action de l’IEAP est de ren-forcer la capacité des pays en question à mettre en place, d’unemanière autonome, dans leursadministrations respectives des pro-grammes de formation facilitant lamise en œuvre de l’acquis commu-nautaire.

Ces projets, qui s’étalent sur unedurée de deux ans, comprennent uncertain nombre de séminaires deformation, ainsi qu’un voyage d’étu-des à Luxembourg. Le module deformation à Luxembourg comporteun séminaire à la Cour de Justiceet au Tribunal de première instancedes Communautés européennes.

Des visites à Bruxelles (Com-mission) et à Strasbourg (Coureuropéenne des droits de l’hommeet Parlement européen) sont égale-ment prévues au programme.

Une vingtaine de fonctionnaires,issus de l’administration centrale oulocale des pays bénéficiaires,as-siste en moyenne à chaque cycle de formation.

À travers l’exécution de ces trois projets, l’IEAP (Antenne Luxem-bourg) continue d’être un partenaireprivilégié du ministère des Affairesétrangères pour la mise en œuvre

M. Druesne et Mme Polfer lors de la signature de la convention

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de ses programmes d’assistancetechnique et de formation dans lespays candidats d’Europe centrale et orientale.

Créé en 1981 et basé à Maastricht,l’Institut européen d’Administrationpublique (IEAP) est une institutionà caractère européen et à but nonlucratif, qui soutient les administra-tions nationales des États membresde l’Union européenne et des payscandidats à l’adhésion, ainsi que les institutions communautairesdans leurs tâches et responsabilités en matière d’intégration euro-péenne.C’est une institution auto-nome, dont les membres statutaires sont les gouvernements des quinze États membres ainsi que laCommission européenne.

Ses objectifs sont de contribuer à lacoopération et à l’intégration desÉtats membres et des pays candi-dats en leur fournissant les servicesnécessaires à la mise en œuvre despolitiques communautaires, à l’a-mélioration de la gestion publiqueet au renforcement de la capacitéadministrative et judiciaire, notam-ment dans les pays candidats.

En 1992, l’IEAP a créé une antenneà Luxembourg. Installée sur le pla-teau de Kirchberg, à quelquespas de la Cour de justice et duTribunal de première instance desCommunautés européennes, elleoffre, grâce à son équipe de juris-tes qualifiés et à l’important réseaud’experts externes et internes, desformations diversifiées en droit euro-péen, dont les principaux desti-nataires sont les magistrats et lesfonctionnaires des États membres, des pays candidats et de laCommission.

Visite de travaild’Abdulaziz Kamilov,ministre des Affairesétrangères d'Ouzbékistan 30 janvier 2002

Mme Lydie Polfer a reçu le 30 jan-vier 2002 son homologue M.Abdulaziz Kaminov, ministre desAffaires étrangères d'Ouzbékistan.Au centre des discussions figur-aient les relations entre l'Unioneuropéenne et la Républiqued'Ouzbékistan, liés depuis 1996 parun accord de partenariat et decoopération, l'intensification des rela-tions bilatérales, ainsi que la situa-tion en Asie centrale.

L'Ouzbékistan, avec 25 millionsd'habitants, la plus peuplée desrépubliques d'Asie centrale, occupeune position charnière dans larégion par ses frontières communesavec l'Afghanistan, le Tadjikistan, leKirghizistan, le Turkménistan et leKazakhstan. Riche en ressour-ces minières et en gaz naturel,l'Ouzbékistan développe depuis sonindépendance ses liens avec lespays européens et les États-Unis et

est devenu un partenaire de premierchoix dans la lutte contre le terro-risme, mettant ses installations aéroportuaires à la disposition descontingents américains et euro-péens engagés en Afghanistan.

Mission de coopération auNiger

25-28 février 2002

La visite des ministres CharlesGoerens et Luc Frieden au Niger adébuté le 25 février à l’Assembléenationale.

Le ministre de la Coopération et del’Action humanitaire, accompagnépar l’ensemble de la délégationluxembourgeoise, s’y est entrete-nu avec le président de l’Assembléedes relations en matière de coopé-ration entre le Niger et le Grand-Duché. Ils ont évoqué les projetsluxembourgeois existants et l’évo-lution politique récente, notammentla suspension de la coopérationluxembourgeoise suite au coup d’É-tat de 1999 et les élections denovembre 1999 qui ont rétabli un

Charles Goerens et Luc Frieden lors de la signature de 3 protocolesd’accord entre le Luxembourg et le Niger

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régime démocratique. M. Goerensa rappelé l’importance que revêtpour le Luxembourg, dans le cadrede son aide au développement, lerespect des droits de l’homme, l’Étatde droit et une bonne gouvernance.

Cette première entrevue s’est sui-vie d’une longue réunion de travailavec la ministre des Affaires étran-gères du Niger, en présence d’aut-res ministres et fonctionnaires nigé-riens. Un grand nombre des aspectsqui touchent à la coopération luxem-bourgeoise y ont été abordés endétail, notamment les sévères défi-ciences du Niger en matière d’édu-cation et de santé ainsi que les pro-jets que le Luxembourg a initiésdans les domaines de l’artisanat etde l’agriculture.

Cette journée a été couronnée par lasignature de 3 protocoles d’accordentre le Luxembourg et le Niger. Cesprotocoles portent sur des projetsdans les domaines de l’éducation,de la santé (dont la prévention dusida) et du développement rural intégré.

Visite de la province de Dosso

Après une première journée essen-tiellement placée sous le signe deréunions de travail et de rencontrespolitiques, la journée du 26 févrierétait presque exclusivement réser-vée à la visite de projets de coopé-ration luxembourgeois dans la pro-vince de Dosso, où le Luxembourgs’est particulièrement impliqué.

Les ministres ont ainsi pu se faireune idée sur le terrain de l’état d’a-vancement des projets, de leur utilitéconcrète pour la population et de laperception des projets par les nigé-

riens concernés.La première visitede la journée était celle du centreartisanal de Dosso, qui se situe àdeux bonnes heures de route deNiamey, la capitale du pays. Ce cen-tre artisanal a pu être construit en1996 grâce à la coopération luxem-bourgeoise. Il compte 23 ateliers deproduction. Il convient de préciserque près de 25 % de la populationde Dosso est active dans le secteurde l’artisanat.

Les responsables sur place ontinsisté sur la très grande diversitédes produits qu’ils façonnent et ontchaleureusement remercié le gou-vernement luxembourgeois pourson aide très précieuse. Le minis-tre Goerens a rappelé que tout pro-jet de coopération ne peut réussirqu’avec le concours des deux par-ties concernées et que la coopéra-tion luxembourgeoise ne s’inscritnullement dans une démarche decharité, mais bien dans celle d’unpartenariat équilibré entre deuxpays. Les Nigériens ont ensuite

fait la preuve de leur savoir-faire artisanal.

L’étape suivante de la journée étaitréservée à la visite du palais duDjermakoye, qui est la résidence duchef de la province de Dosso. Il s’a-git d’un beau bâtiment ancien d’ar-chitecture traditionnelle dans lequeldes jugements de droit coutumiersont encore prononcés.

Une école dans la région du villagede Kayam a ensuite servi de décorà un autre volet important de lacoopération luxembourgeoise : l’é-ducation. Le Luxembourg participeen effet fortement aux efforts entre-pris au Niger et plus particulièrementdans la province de Dosso pourréduire le taux d’analphabétisme(supérieur à 80%) et augmenter letaux de scolarisation (qui nedépasse pas 30% à l’école primaireet 5% à l’école secondaire).

Le Luxembourg est aussi engagédans la région dans des projets qui

Visite de projets de coopération luxembourgeoise, dont le centre arti-sanal de Dosso

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touchent à la santé (p.ex. par le biaisde l’amélioration des conditionssanitaires), dans des projets de pré-vention du sida, dans le programmede lutte anti-acridienne (contre lesinvasions de criquets qui ravagentrégulièrement les récoltes) et plusgénéralement dans des projets dedéveloppement rural intégré quivisent à développer l’agriculture età la rendre plus productive, tout enrespectant l’environnement de larégion déjà passablement en dan-ger par la désertification et la dispa-rition d’une grande partie de la faunesauvage.

Ces projets visent à créer un nouveléquilibre écologique particulière-ment important pour la populationlocale qui est fortement dépen-dante de cet environnement fragi-lisé.

Le Luxembourg intervient aussirégulièrement au Niger dans desprogrammes de sécurité alimentaire.

Après le retour à Niamey, le pro-gramme de cette journée s’est clô-turé par une visite au palais prési-dentiel. Le ministre de la Coopéra-tion et de l’Action humanitaire et leministre du Trésor et du Budget s’ysont entretenus avec le présidentdu Niger M. Mamadou Tandja et ontdiscuté des questions bilatérales etdes nouvelles orientations à pren-dre en matière de coopération.

L’artisanat : s’en sortir par sonpropre travail

La deuxième partie de la visite deM. Charles Goerens et de M. LucFrieden était en grande partie axéesur la visite de projets concernantle domaine de l’artisanat.

Le Luxembourg concentre effecti-vement une bonne partie de sesefforts de coopération au dévelop-pement de ce secteur, qui permetaux Nigériens d’améliorer leur sortpar le biais de leur propre travail, decréer de la plus-value et de contri-buer ainsi à un développement éco-nomique et social durable du pays.

Cependant, avant la visite des villa-ges artisanaux initiés et financés engrande partie par l’aide au dévelop-pement du Grand-Duché, la délé-gation luxembourgeoise a eu, dansla matinée du 27 février, différen-tes entrevues politiques dont celle avec le Premier ministre du NigerM. Hama Amadou.

Il y a été question du Plan indi-catif de coopération (PIC) que leLuxembourg était en train de pré-parer pour donner un cadre encoreplus cohérent et plus transparent àl’aide au développement fournie auNiger. Un tel PIC a déjà été mis enplace pour le Cap-Vert. Les possi-bilités d’harmonisation ou de coor-

dination de ce PIC avec le Plan deréduction de la pauvreté développépar le gouvernement nigérien ontété abordées lors de ces rencont-res. La visite auprès du Premierministre nigérien fut précédée pardes entretiens avec des membresd’organismes internationaux actifsdans le domaine de la coopération.

En effet, les ministres Goerens etFrieden se sont entretenus lors d’unpetit déjeuner de travail avec desreprésentants du FNUAP, du PNUD,du FMI (Fonds monétaire interna-tional) et de la FAO sur les voiesenvisageables pour coordonnerdavantage l’aide au développe-ment des différents organismesinternationaux au Niger et celle pres-tée par les États eux-mêmes.

Le Luxembourg est impliqué au Ni-ger dans des projets multilaté-raux gérés par le PNUD ou par leFNUAP.

De plus, la délégation luxembour-geoise a rencontré la représentante

Charles Goerens s’est entretenu avec le président nigérien MamadouTandja

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de l’Union européenne à Niameypour discuter des projets de coopé-ration de l’UE au Niger.

Ces projets sont financés par le FED(Fonds européen de développe-ment), principal instrument financierde la politique communautaire d'aideau développement. Vers midi, ladélégation luxembourgeoise aentamé sa visite du village artisanalde Wadata à Niamey.

L’artisanat constitue un des pointsforts de la coopération luxembour-geoise au Niger. Le Luxembourg aencouragé dans le passé, par l’in-termédiaire de son agence d’exé-cution Lux-Development, la créationde villages artisanaux un peu par-tout au Niger.

Ces villages fonctionnent commedes coopératives et permettent auxartisans la mise en commun desoutils de production, le partage deleurs expériences et de leurs tech-niques de fabrication ainsi que l’or-ganisation centralisée des ventes et

du commerce avec les articles arti-sanaux. Leur naissance a conduit àun essor notable du secteur de l’ar-tisanat dans les régions concernées.

Les artisans seraient capables deproduire des quantités encore plusimportantes, mais les limites du mar-ché national et les problèmes multi-ples que peut poser l’exportation àgrande échelle les freinent dans unecertaine mesure. Néanmoins, envi-ron 50% de la production est desti-née à l’exportation.

Entourés de touaregs

Après un déjeuner dans les locauxde Lux-Development, les membresde la mission luxembourgeoise se sont envolés vers la ville d’Aga-dez, située plus au nord, à environ1000 kilomètres de la capitale.L’accueil de la population fut desplus chaleureux.

Les touaregs ont paradé avec leurschameaux en l’honneur des invitéset ont dansé pour marquer leur joie.

Les ministres Goerens et Friedenont été accueillis par le sultand’Agadez dans son palais.

La journée s’est terminée par undîner en plein air en présence dupréfet de la région et placé sous lehaut patronage du Premier ministrenigérien.

Tôt dans la matinée du 28 février,la délégation a rendu visite au villageartisanal d’Agadez.

Les artisans y ont exprimé leur gra-titude envers le Luxembourg, qui, àtravers le projet du village artisanal,a réussi à fédérer des artisans aupa-ravant dispersés et à améliorer leursituation sociale, ce qui leur a permisde diversifier, d’améliorer et d’aug-menter leur production artisanale.

Une vieille femme illustra un peuplus tard de manière éloquente cetteévolution, en expliquant au ministreGoerens qu’à la différence d’autre-fois, elle pouvait maintenant se per-mettre de temps en temps d’acheteret de manger de la viande.

Avant la visite du hall de vente et des ateliers, le ministre de laCoopération et de l’Action humani-taire a tenu une courte allocutiondans laquelle il a, entre autres,remercié les Nigériens de leur hospi-talité et de leur accueil.

La visite des lieux a confirmé l’ha-bileté des artisans et la diversité desproduits manufacturés.

Elle a aussi montré la place de plusen plus importante que prennentdes machines modernes dans l’arti-sanat nigérien, machines qui aug-mentent la productivité et la qualité.

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Le criquet pèlerin

La dernière étape du voyage consis-tait en une visite du Centre nationalanti-acridien d’Agadez. Ce centres’occupe de la lutte contre le criquetpèlerin, un fléau qui menace en per-manence la région. Le Luxembourgest très impliqué dans cette entre-prise au niveau organisation, for-mation et financement.

Il plaide notamment pour une utili-sation plus systématique d’un nou-veau bio-pesticide à base de spo-res de champignon qui est complè-tement inoffensif pour l’homme etdont l’effet toxique pour le criquetpèlerin dure une saison entière.

En effet, le pesticide traditionnel,fourni sur place par le Japon, tueinstantanément les insectes mais neprotège les champs que pendantune courte durée et présente desrisques toxiques certains.

Cette participation de la coopérationluxembourgeoise à la lutte anti-acri-dienne est à placer dans le cadreplus large des programmes de sécu-rité alimentaire pour le Niger où leLuxembourg joue aussi son rôle.

En résumé, on peut retenir de cettevisite que la coopération luxem-bourgeoise revêt une grande impor-tance pour le Niger. Elle est aussiperçue à sa juste mesure par lesautorités nigériennes.

Le Luxembourg est le 7e bailleur defonds bilatéraux (sans prendre encompte les organismes internatio-naux) au Niger et son rôle, à condi-tion que l’évolution démocratique dupays se poursuive est appelé à s’ac-croître. Le gouvernement luxem-

bourgeois a, en effet, donné sonaccord pour augmenter le pourcen-tage de 0,7% du revenu nationalbrut réservé à la coopération. LeLuxembourg est ainsi un des seulspays à dépasser ce taux. En fait, leGrand-Duché entend développerdavantage des projets en partenariatet approfondir les liens qui unissentles deux pays.

Conférence ministérielleeuro-méditerranéennesur le commerce

18-19 mars 2002

Les 18 et 19 mars se sont tenussuccessivement à Tolède la réunioninformelle des ministres européensdu Commerce extérieur et le sémi-naire des ministres euro-méditerra-néens responsables pour les ques-tions commerciales.

La première réunion visait avant toutà faire le point sur la réponse de laCommission face aux mesures desauvegarde des États-Unis enmatière d’importation d’acier.

Les ministres ont également débattude l’adhésion de la Russie à l’Orga-nisation mondiale du Commerce(OMC) et de l’organisation des futu-res négociations commerciales dansle cadre de cette organisation.

Représentant le Luxembourg, MmeLydie Polfer, ministre des Affairesétrangères et du Commerce exté-rieur, a estimé que les mesuresaméricaines n’étaient pas en confor-mité avec les règles de l’OMC et apleinement soutenu l’intention de laCommission de poursuivre lesconsultations dans le cadre desrègles de l’OMC et d’entamer une

procédure pour de possibles mesu-res de sauvegarde européenne,conformément aux conclusions duConseil européen de Barcelone.

Pour ce qui est de l’adhésion de laRussie à l’OMC, la ministre luxem-bourgeoise a estimé que celle-cidevait reposer sur des critères éco-nomiques, comme pour l’ensembledes pays adhérents, afin d’intégrerpleinement ce pays dans le systèmecommercial multilatéral.

Mme Polfer s’est d’ailleurs félicitéedes progrès faits par la Russie afinde se doter d’une législationmoderne en matière commerciale,compatible avec les règles del’OMC. Concernant la préparationdes négociations commercialesmultilatérales, elle a félicité laCommission pour son rôle impor-tant, tant dans l’élaboration de l’ac-cord de Doha que dans la résolu-tion des questions organisationnel-les pour mener les négociations.

Elle a finalement rappelé qu’un desobjectifs prioritaires du nouveaucycle devrait être de contribuer audéveloppement des pays les moinsprospères.

La deuxième journée de la rencon-tre était consacrée aux relationscommerciales de l’Union euro-péenne avec ses 12 pays partenai-res méditerranéens, représentés àTolède par leurs ministres duCommerce.

Ils ont noté que les pays de la rive sud de la Méditerranée effec-tuaient près de la moitié de leur commerce total avec l’Union européenne, qui est de loin leur plusimportant partenaire commercial,

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Regardsur les activitésgouvernementales

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alors que seulement quelque 6% del’ensemble des échanges des paysde la rive sud sont générés par deséchanges intra-régionaux.

De son côté, l’Union a effectué l’an-née dernière 7,1% de son com-merce extérieur avec les pays médi-terranéens.

Les ministres ont également relevéla dynamique des échanges qui,depuis 1995, ont progressé de110% pour ce qui est des importa-tions de l’Union en provenance despays méditerranéens, alors que lesexportations de l’Union vers larégion ont connu une progressionde 49% au cours de cette période.

Les ministres ont confirmé leurengagement pour la création d’unevaste zone de libre échange euro-méditerranéenne qui exige la réali-sation de progrès substantiels, tantdans l’intégration régionale que dansle rapprochement des législationset la facilitation des investissements.

Charles Goerens, ministrede la Coopération, à laconférence internationalesur le financement dudéveloppement àMonterrey

18-22 mars 2002

Du 18 au 22 mars 2002, s'est dérou-lée la conférence internationale surle financement du développementà Monterrey, au Mexique.

Le Luxembourg y était représentépar M. Charles Goerens, ministrede la Coopération et de l'Actionhumanitaire.

Cette réunion au sommet a étéconvoquée par l'Organisation desNations unies pour traiter des gran-des questions financières ayant traitau développement mondial.

La participation de la Banque mon-diale, du FMI et de l'OMC, ainsi quedes représentants de la sociétécivile et des milieux d'affaires, estun élément sans précédent du pro-cessus de la conférence.

Comme l'a affirmé M. Goerens dansson discours (voir page 169) pro-noncé le 21 mars, le Luxembourgattache une grande importance à laconférence de Monterrey, lors delaquelle la communauté internatio-nale a réservé une suite concrèteaux engagements qu'elle a pris dansla Déclaration du Millénaire, visant en particulier à réduire de moitié l'extrême pauvreté d'ici 2015.

La Banque mondiale estime qu'uneaide publique au développementannuelle supplémentaire de quelque60 milliards d'euros serait néces-saire pour atteindre cet objectif.

L'Union européenne a abordé laconférence de Monterrey en posi-tion de force après qu'un accord aitpu être trouvé avant le Conseil européen de Barcelone en ce qui concerne les engagements européens à augmenter l’APD (niveau d'aide publique au dévelop-pement).

Les principaux points à l'ordre dujour à Monterrey furent l'examen etl'adoption du projet de « Consensusde Monterrey », un document d'en-gagement politique qui propose sixaxes d'intervention pour financer ledéveloppement :

mobiliser des ressources finan-cières nationales au service dudéveloppement ;

mobiliser des ressources interna-tionales au service du développe-ment (investissements étrangersdirects et autres flux financiers pri-vés) ;

concevoir le commerce internatio-nal comme un moteur de la crois-sance et du développement ;

renforcer la coopération financièreet technique internationale pour ledéveloppement (rôle vital de l'APD) ;

bien gérer le problème de la detteextérieure ;

régler les problèmes systémiquesen renforçant la cohérence des sys-tèmes monétaires, financiers etcommerciaux internationaux d'ap-pui au développement.

Lydie Polfer, Vice-Premierministre, devant laCommission des droits de l'homme à Genève

20 mars 2002

La Commission des droits del'homme, principal organe desNations unies traitant des droits de l'homme et où ont été élabo-rées les déclarations et conven-tions des Nations unies relatives aux droits de l'homme, a tenu sasession annuelle à Genève le 20mars 2002.

Elle avait pour but d’évaluer la situa-tion des droits de l'homme dans cer-tains pays et d’évoquer les problè-

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Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

mes généraux qui se posent enmatière de respect des conventionsinternationales de protection de cesdroits.

Mme Polfer a prononcé un discours(voir page.164) devant la Co-mmission, rappelant la volonté duLuxembourg de poursuivre une poli-tique dedialogue et de coopérationpour une meilleure application de laDéclaration universelle des droits del'homme et des conventions inter-nationales dans ce domaine.

Dans son intervention, le chef de la diplomatie luxembourgeoise arappelé l'engagement de la Com-mission pour le respect des droitsde l'homme en Afghanistan.

Mme Polfer a également insisté surle fait que le Luxembourg, qui as-sure de mai à novembre la prési-dence du Comité des ministres du Conseil de l'Europe à Strasbourg, a retenu parmi ses priorités la lutte internationale contre le terro-risme dans le respect des droits de

l'homme. Analysant la situation auProche-Orient et en Palestine, lechef dela diplomatie luxembour-geoise a déclaré : « L'impasse terri-ble devant laquelle sont aujourd'huiacculés les peuples israélien etpalestinien montre à satiété qu'il n'ya pas d'alternative à une solutionpolitique, à l'existence côte à côtede deux États palestinien et israé-lien avec des frontières reconnues etsûres, et qu'il faut l'appui sans équi-voque de la communauté interna-tionale pour y parvenir.

Avec la résolution 1397, le Conseilde Sécurité ouvre une perspectivepour l'ensemble de la région : c'estun appel au changement.»

Revenant à la Conférence mondi-ale contre le racisme à Durban, « expérience difficile mais salutaire » selon Lydie Polfer, celle-ciaura « contribué à mettre en évi-dence le manque d'une vision glo-bale des droits de la personnehumaine d'un côté comme de l'autrede ces barrières à la fois réelles et

imaginaires qui se dressent entreles différentes régions, entre le Nordet le Sud.

La nécessité de mieux intégrerapproches régionales et approchesmultilatérales sujet courammentdébattu dans le contexte du com-merce mondial a trouvé à mon senspour la première fois à Durban saplace dans le débat sur la promo-tion des droits de l'homme.

En effet, jamais auparavant nousn'avions été aussi directementconfrontés à la dimension humainede la mondialisation : plus de deuxcents ans après la Déclaration desdroits de l'homme, la mondialisationdes droits de l'homme s'imposecomme enjeu de la globalisa-tion et suscite des ondes de choccomparables ».

Rendant finalement hommage audévouement de Mme Robinson,Haut Commissaire qui renonce à solliciter une prolongation de son mandat, le ministre luxem-bourgeois a déclaré : « L'année dernière, Mary Robinson nous disait espérer mieux défendre la pro-motion des droits de la personnehumaine.

Cette année, cette décision semblese confirmer. Je le regrette d'autantplus amèrement que je comprendsle fait de renoncer au mandat duHaut Commissaire aux droits del'homme comme un acte politique.

Nous avions jusqu'à maintenant enla personne de Mme Robinson unoutsider courageux à nos côtés, àpartir de maintenant nous auronsdevant nous une militante exi-geante.»

Lydie Polfer lors des réunions de la Commission des droits de l'homme

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Autres

Lydie Polfer, Vice-Premierministre signe des accords deréadmission avec la Hongrie23 janvier 2002

La Vice-Premier ministre rencontre Josep Piqué, ministre espagnol des Affaires étrangères24 janvier 2002

Charles Goerens, ministre de la Coopération reçoit son homologue espagnolFederico Trillo-Figueroa12 mars 2002

Agriculture

Épidémie de pesteporcine

situation au 31 mars 2002

La peste porcine est une maladieaffectant les porcs, très contagieuse,mais ne présentant aucun dangerpour l'être humain, même pas encas de consommation de viandecontaminée.

Le premier cas de pesteporcine au Luxembourg

Le 15 février 2002, le Luxembourg a connu son premier cas de peste porcine depuis quatorze ans. Un porc d'un élevage à Colbette(commune de Consdorf, à l'est dupays) présentait les symptômes dela maladie. La cause de l'infectiona probablement été un silo de nour-riture non-protégé auquel un ou plusieurs sangliers ont pu avoiraccès.

En effet, la peste porcine des san-gliers avait été diagnostiquéequelques mois plus tôt dans la forêtde Berbourg. Par ailleurs, il sem-blerait que le virus responsable del'apparition de la peste soit le mêmeque celui de la peste des sangliers.

Entre le 19 février et la fin du moisde mars 2002, l'apparition de lapeste porcine a été confirmée dansd’autres élevages que celui deColbette.

Mesures de sécurité et de lutte suite à l'apparition del'épidémie

Dès l’apparition de l'épidémie, leministre de l'Agriculture, FernandBoden, a mis en place un certainnombre de mesures de sécurité etde lutte.

Il a ordonné la mise en place de plu-sieurs zones de protection. À l'inté-rieur de ces zones, les transportsde porcins d'une exploitation à uneautre et la fertilisation artificielle desanimaux ont été interdits, sauf auto-risation de l'Inspection vétérinaire etles véhicules et matériaux interve-nant dans le transport de porcins nepouvaient quitter cette zone sansdésinfection préalable.

M. Boden a également demandé lamise en place de plusieurs zonesde surveillance, à l'intérieur des-quelles les mesures de sécuritéconcernaient:

la mise en place de possibilitésde désinfection adéquates à l'entréeet à la sortie des porcheries ;

l'interdiction de transport de por-cins sans autorisation préalable ;

l'analyse obligatoire des animauxdestinés à l'abattage dans les24 heures ;

l'interdiction pour les porcins d'em-prunter des chemins privés etpublics ;

l’interdiction temporaire de com-pétitions sportives, courses auto-mobiles, courses à pied ;

l’abattage préventif des porcs setrouvant dans un rayon d'un kilo-mètre autour d'exploitations où le foyer de la maladie avait étédécouvert ;

l’indemnisation des éleveurs : lesaides de l'État pour les éleveurssinistrés ont été garanties et cou-vraient 100% du prix de marchépour les porcs abattus ;

la mise en place d’une cellule decrise, chargée de prendre les mesu-res nécessaires pour confiner cettemaladie, de même que d’un numérode téléphone (478 56 00), permet-tant aux concernés de se renseignersur la peste porcine.

Levée partielle des restrictions

À partir de fin février, plusieursmesures ont pu être partiellementlevées.

Début mars, le rapport présenté par la délégation luxembourgeoiseconcernant la situation de la pesteporcine au Luxembourg a étéapprouvé par la Commission européenne et les autres Étatsmembres. Vu l'évolution favorablede l'épidémie, l'expédition de porcs,d'ovules ou d'embryons à partir duLuxembourg vers les autres États-

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

membres, de même que le transitdes transports de porcs à travers lepays, était de nouveau permise àpartir du 16 mars 2002.

Culture

Erna HennicotSchoepges, ministre char-gée de la Francophonie, àla XVIe réunion de laConférence ministériellede la Francophonie

11 janvier 2002

En sa qualité de ministre chargéede la Francophonie, Mme ErnaHennicot-Schoepges a assisté à la16e session de la Conférence minis-térielle de la Francophonie qui s’esttenue le 11 janvier 2002 à Paris.

Après avoir exprimé sa satisfactionau sujet de l’évolution de la Franco-phonie depuis le Sommet deMoncton, la ministre a abordé le sujet majeur du Sommet de

Beyrouth « le dialogue des civilisa-tions ».

Dans ce contexte, elle a égalementsalué la mémoire du PrésidentLéopold Sédar Senghor, un despères fondateurs de la Franco-phonie.

Au cours de cette conférence, MmeHennicot-Schoepges a signé le« Plan pluriannuel d’action pour lefrançais en préparation de l’élargis-sement de l’Union européenne »,avec M.Charles Josselin, ministredélégué à la Coopération et à laFrancophonie pour la Républiquefrançaise, M. Hervé Hasquin, minis-tre-président chargé des relationsinternationales pour le gouverne-ment de la Communauté franco-phone de Belgique et M. RogerDehaybe, administrateur généralpour l’Agence intergouvernementalede la Francophonie.

Cette signature traduit la volonté duLuxembourg, siège d’institutions etd’organismes européens, de contri-

buer de manière concrète à la pro-motion de l’utilisation de la languefrançaise dans la perspective desprochains élargissements de l’Unioneuropéenne.

La ministre de la CultureErna Hennicot-Schoepgesau Forum Union européenne - Conférenceislamique

12-13 février 2002

Prenant la parole au Forum « Civili-sation et Harmonie » organisé par le gouvernement de la Turquie sous les auspices de l’Union européenne et de la Conférence des États islamiques, Mme ErnaHennicot-Schoepges, ministre de la Culture, de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche, a insistésur l’importance de la libre expres-sion des diversités culturelles dansle respect et la cohésion de normes,de droits et de devoirs reconnus partoutes et tous.

Concernant ces normes, elle aplaidé pour faire du catalogue desdroits de l’homme la base de toutediscussion visant une meilleurecompréhension entre les différentescultures qui forment la civilisationhumaine.

Suite aux événements tragiques du11 septembre et dans le contexted’un prétendu conflit entre civilisa-tions, le Forum devait servir deplate-forme pour un échange devues à haut niveau, incluant tant lesresponsables politiques des payseuropéens et des pays candidats àl’adhésion que l’ensemble des paysislamiques regroupés au sein de laConférence des États islamiques.

Au Forum, Mme Hennicot-Schoepges a insisté sur l’importance de lalibre expression des diversités culturelles dans le respect et la cohésionde normes, de droits et de devoirs reconnus par tous

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Mme Hennicot a ensuite plaidé pourfaire du droit à la différence le cen-tre des débats et des réflexions.« Quand on parle de l’autre, il fautaussi parler des préjugés véhiculésparfois depuis des siècles, du déve-loppement d’un imaginaire qui necorrespond que rarement à laréalité. (…)

Le problème finalement n’est pasl’autre, mais l’acceptation de l’autre,le manque de tolérance. Cela signi-fie pour toutes et tous le droit de prendre la parole, de s’articuler,le droit d’être reconnu comme un partenaire équivalent. Pour ac-cepter l’autre, il faut le comprendre.Pour le comprendre, il faut étudier son histoire, ses idées, sa culture »,a-t-elle poursuivi.

Sans vouloir proposer de définitionprécise du concept de civilisation,elle a préconisé de la lier à la notionde progrès, un peuple civilisé étantun peuple qui a avancé et qui met tout en œuvre pour progresserdans les domaines politiques,économiques, sociaux et culturels. En incluant ainsi le concept d’évo-lution dans le processus de civili-sation,l’échange interculturel, le dia-logue et les contacts prennent unedimension capitale. « Les civilisa-tions forment rarement des espa-ces cloisonnés, fermés ; des rela-tions entre elles existent heureu-sement dans la plupart des cas. Ilne faut pas oublier non plus leszones frontières entre les civilisa-tions, zones dont mon pays fait par-tie et qui peuvent être des labora-toires d’idées et de pratiques tirantprofit des influences multiples etservant ainsi de modèle à ce quise passera un jour à une échelleplus grande. »

L’expression culturelle ayant étépendant longtemps liée à la sphèrereligieuse, Mme Hennicot a posé laquestion de savoir si la perte de l’in-fluence religieuse et la baisse de lapratique religieuse ne pouvaient pasentraîner une certaine perte des tra-ditions culturelles. Elle a proposédans ce contexte la poursuite du dia-logue interreligieux, qui garde touteson importance en ce début desiècle.

Ce dialogue devra inclure non seu-lement les représentants officielsdes cultes mais aussi tous les hom-mes et toutes les femmes de bonnevolonté afin de mettre en exerguece qui différencie et ce qui unit nossociétés. Dans ce cadre, MmeHennicot-Schoepges a plaidé enfaveur d’une plus grande intégra-tion des femmes dans le dialogueinterreligieux. En effet, celles-cidélaissent trop souvent ces lieux,la plupart des spécialistes et des membres du culte étant des hommes.

Économie et emploi

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présentele bilan de la prospectionet de la promotion économique en 2001

6 mars 2002

Le 6 mars 2002, M. Henri Grethen,ministre de l'Économie, a présentéle bilan des activités de prospectionet de promotion économiques en2001. Le ministre a d’abord remar-qué que 2001 avait été une annéedifficile pour l'économie globale. Lesprincipaux acteurs économiquesmondiaux — l'Amérique du Nord,l'Asie (surtout le Japon) et l'Unioneuropéenne — ont dû faire face àun environnement économique dif-ficile avec une croissance freinée etdes investissements limités.

Malgré ces difficultés, le ministèrede l'Économie a pu continuer sesefforts en matière de prospection et

M. Grethen lors de la présentation du bilan de la prospection et de lapromotion économique en 2001

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

de promotion économiques en2001. Il a ainsi réalisé différentesmissions économiques au cours de 2001 en Corée du Sud, auJapon, aux États-Unis, au Canadaet en Israël. Concernant l'économieluxembourgeoise, M. Grethen aapprécié le travail réalisé. Quatorzenouvelles activités économiques ontpu être implantées au Luxembourgau cours de 2001, ce qui a repré-senté un investissement total de 160millions d'euros et a donné lieu à lacréation de plus de 300 emplois.

Même des projets du secteur de lanouvelle économie, secteur où uncertain dynamisme persiste toujours,ont pu être concrétisés. Sept entre-prises de cette branche se sontinstallées au Luxembourg en 2001,investissant 13 millions d'euros.Depuis 1975, année de lancementde la diversification en matière depolitique économique, 176 entrepri-ses du secteur industriel sont arri-vées au Luxembourg et ont crééplus de 15 400 emplois. Malgré ceschiffres, de manière générale, l'é-conomie luxembourgeoise se tournede plus en plus vers le secteur desservices. Selon M. Grethen, les prio-rités de la politique de diversifica-tion industrielle et de promotion éco-nomiques seront de maintenir uncadre social, une politique enmatière de fiscalité et des coûtssalariaux favorables pour les entre-prises. Le ministre de l'Économie aprécisé que la politique économiquedevait pouvoir réagir rapidement auxattentes et demandes du secteurprivé.

Pour le ministre, les défis pour l'a-venir s'accentuent sur trois points.Premièrement, pour accueillir denouvelles industries, il faut disposer

de terrains. M. Grethen a doncinsisté, dans le cadre de la recon-version des anciennes friches indus-trielles du Grand-Duché, sur lanécessité de réserver plusieursgrandes surfaces cohérentes à l'im-plantation de nouvelles entreprises.

Deuxièmement, le ministère de l'É-conomie vise la création de plu-sieurs bâtiments relais profitant auxentreprises start-up. L'objectif est defaciliter le démarrage de ces entre-prises qui ont naturellement uneposition fragile sur le marché.

Troisièmement, il faut promouvoir larecherche et le développement dessociétés qui sont déjà implantéesau Luxembourg.

Réunions du comité deconjoncture : analyse dumarché de l’emploi

janvier–mars 2002

23 janvier 2002

Le Comité de conjoncture s'est réunile 23 janvier 2002 sous la prési-dence de M. Henri Grethen, ministrede l'Économie, et de M. FrançoisBiltgen, ministre du Travail et del'Emploi. Le Comité a analysé lesnouvelles données statistiques defin décembre 2002 sur le marché del’emploi, telles qu’élaborées conjoin-tement par l’Administration de l’emploi, le CEPS/INSTEAD et leSTATEC.

Au 31 décembre 2001, l'effectif despersonnes sans emploi enregistréesauprès des services de placementde l'Administration de l'emploi et nonaffectées à une mesure pour l'em-

ploi était de 5 323, alors qu'à la findu mois de novembre 2001, lapopulation des demandeurs d'em-ploi répertoriés s'élevait à 5 368. Ladiminution était de 45 unités, soit0,8%. La comparaison faite entreles mois de décembre et novembrede l'année 2000 avait donné unebaisse du nombre de chômeurs de27 personnes (-0,5%).

Il y a lieu de noter qu'avec 5.323demandeurs d'emploi inscrits àl'ADEM, l'effectif des chômeurs estde 367 unités supérieur (soit 7,4%)à la population enregistrée au 31décembre 2000 (4 956 demandeursd'emploi). Par ailleurs, le Comité deconjoncture a réalisé une analysesommaire sur les faillites de l'exer-cice 2001. Dans ce contexte, il a étéconstaté que seulement 252 faillites(12 mois 2001) sur 541 (9 mois2001) ont eu un effet négatif surl'emploi. Ainsi, 1 208 personnes ontété licenciées par l'effet direct de cesfaillites, dont 587 résidents et 621non-résidents.

Fin décembre 2001, le taux de chô-mage était provisoirement évalué àquelque 2,7%.

20 février 2002

Le Comité de conjoncture s'est réuni le 20 février 2002 sous laPrésidence de MM. Henri Grethen,ministre de l'Économie, et FrançoisBiltgen, ministre du Travail et del'Emploi.

Le Comité a analysé les nouvellesdonnées statistiques de fin janvier2002 sur le marché de l'emploi, telles qu'élaborées conjointementpar l'Administration de l'Emploi, leCEPS/INSTEAD et le Statec.

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Le mois de janvier 2002 se carac-térise par une progression substan-tielle du nombre de demandeursd'emploi enregistrés, non bénéfi-ciaires d'une mesure pour l'emploi.Au 31 janvier 2002, la population dedemandeurs d'emploi s'élevait à 5 934, alors qu'à la fin du mois dedécembre 2001 l'effectif des per-sonnes sans emploi enregistréess'élevait à 5 233 unités, ce qui cor-respond à une augmentation de 611personnes, soit 11,5%.

Il est à relever que le nombre dechercheurs d'emploi alors inscrits àl'ADEM dépasse les effectifs desmois correspondants des années2001 (5 252 personnes) et 2000 (5 568 personnes) de respective-ment 13% (+ 682 demandeursd'emploi) et 6,6% (+ 366 deman-deurs d'emploi).

Les mois de décembre et de janviersont généralement peu propices àl'emploi et les services de placementenregistrent toujours au début del'année des afflux importants de chô-meurs.

Ainsi, pour le mois passé sousrevue, l'ADEM a noté au total 1 688inscriptions sur les registres dechômage (1 416 inscriptions aucours du mois de janvier 2001, soit+ 19,2%). Fin janvier 2002, le tauxde chômage était provisoirementévalué à 3,0%.

27 mars 2002

Le comité de conjoncture s'est réunile 27 mars 2002 sous la présidencede M. Henri Grethen, ministre del'Économie et de M. FrançoisBiltgen, ministre du Travail et del'Emploi.

Le Comité a analysé les nouvellesdonnées statistiques de fin février2002 sur le marché de l'emploi, tel-les qu'élaborées conjointementpar l'Administration de l'emploi, leCEPS/INSTEAD et le Statec. Il aensuite analysé l'évolution du mar-ché du travail.Au 28 février 2002,l'effectif des personnes sans emploienregistrées auprès des services deplacement de l'Administration del'emploi et non affectées à unemesure pour l'emploi était de 5 762,alors qu'à la fin du mois de janvier2002, la population des demandeursd'emploi répertoriés s'élevait à 5934. La diminution était de 172 uni-tés, soit 2,9 %.

Il y a lieu de noter qu'avec 5 762demandeurs d'emploi inscrits àl'ADEM, l'effectif des chômeurs étaitde 666 unités supérieur (soit 13,1%) à la population enregistrée au 28 février 2001 (5 096 demandeursd'emploi). Fin février 2002, le tauxde chômage était provisoirementévalué à quelque 2,9%.

Éducation nationale etEnseignement supérieur

Signature de conventionsde coopération relatives à quatre formations uni-versitaires

11 janvier 2002

Le 11 janvier 2002, la ministre de la Culture, de l'Enseignement supé-rieur et de la Recherche ErnaHennicot-Schoepges et la ministrede la Famille, de la Solidarité socialeet de la Jeunesse Marie-JoséeJacobs ont signé deux conventionsde coopération à propos de plu-sieurs formations universitaires dansle cadre du Centre universitaire de Luxembourg : une maîtrise engérontologie ainsi que trois voies deformation universitaires, dont unemaîtrise en médiation.

Les deux formations seront acces-sibles dès octobre 2002 à des étu-diants du Luxembourg et de la

Marie-Josée Jacobs lors de la signature de la convention

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Grande-Région. Ce sont des for-mations multi- et interdisciplinaires,de niveau universitaire, suivies encours d’emploi, axées sur les for-mations et les expériences socialeset professionnelles des étudiants.

Elles sont organisées par le Centreuniversitaire de Luxembourg, à lademande formelle du ministère dela Famille, de la Solidarité sociale et de la Jeunesse, avec l'appui du ministère de la Culture, del'Enseignement supérieur et de laRecherche, en coopération étroiteavec des instituts universitairesétrangers.

La « maîtrise en gérontologie »comprend des cours, des stages etun travail scientifique, répartis sur 6semestres. Le Centre universitairebénéficie de la coopération de laFondation universitaire Benelux. Lalangue véhiculaire du 1er cycle estle français.

Les formations universitaires enmédiation proposent trois voiescomplémentaires : le « Certificat enMédiation » sur 2 semestres, le« Diplôme universitaire en Médiation » sur 4 semestres, la « Maîtriseen Médiation » sur 6 semestres.

Le Centre universitaire de Luxem-bourg organise ces formations encollaboration avec l'Institut universi-taire Kurt Bösch (Sion, Suisse). Lalangue véhiculaire des 1ers cycles estle français.

Les conventions ont été signéesencore par M. Norbert Von Kunitzki,président du Centre universitaire deLuxembourg, le Dr Bernard Comby,président de l'Institut universitaireKurt Bösch et le professeur Dr Anton

M.C. Van der Geld, président de laFondation universitaire BeNeLux.

L’Université deLuxembourg au centredes discussions à la com-mission luxembourgeoise« Unesco »

7 février 2002

La commission nationale pour lacoopération avec l'Unesco s'estréunie le 7 février 2002. La com-mission a discuté du projet del'Université de Luxembourg afin dejouer un rôle plus actif dans la ges-tion des dossiers de politique natio-nale qui concernent directementl'Unesco.

Quel est l'intérêt d'une université auGrand-Duché ? Pourquoi en faut-ilune maintenant ? De quel type d'u-niversité avons-nous besoin ? Voiciquelques-unes des questions sou-

levées par le président de la com-mission M. Jean-Pierre Kraemer.

Selon M. Germain Dondelinger, pro-fesseur-attaché au ministère de laCulture, de l'Enseignement supé-rieur et de la Recherche, le besoind'une université au Luxembourgs'explique par la nécessité de pro-duire du savoir, étant donné quenous vivons dans une société deconnaissance. « Nous ne voulonspas d'université de masse tropgénéraliste », notait M. Dondelinger.L'université devrait donc rester petiteet spécialisée selon les besoins dela société et de l'économie.

Bref, une université utilitariste, maisqui étudierait en même temps lesphénomènes historiques et sociolo-giques de notre société multicultu-relle.

Dans le cadre de son positionne-ment international, des alliancesavec d'autres universités ou écolessupérieures seraient primordiales

M. Kraemer et M. Dondelinger lors de la réunion de la commission« Unesco »

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089

Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

pour l'université, notamment en vued'assurer la mobilité des étudiantsluxembourgeois et étrangers.

L'adaptation des éléments suivantss'imposerait aussi pour garantir lesuccès de l'université : la créationde logements pour étudiants, l'a-daptation du droit du travail pour les étudiants, la mise à dispositionde bourses et de scholarships ainsique le recrutement de personnelqualifié. Ce projet aurait donc desrépercussions sur d'autres domai-nes. L'élaboration d'un projet de loiconstitue la première préoccupationdu ministère. Déposé à la Chambreen été 2002, il devra jouer le rôle deloi-cadre. L'enjeu serait d'arriver àun cadre législatif qui garantit à lafois le contrôle de l'appareil législa-tif et l'autonomie de l'université,nécessaire à son développementpropre.

« Si nous voulons créer une univer-sité au Luxembourg, il faut le fairede manière professionnelle et sedoter des moyens nécessaires adé-quats », conclut M. Dondelinger.

Autres

Erna Hennicot-Schoepges,ministre de la Culture, présenteles résultats d'une étude surles demandes en qualificationdu secteur socio-éducatif 16 janvier 2002

Anne Brasseur, ministre del’Education nationale, présente des outils d’apprentissage dela langue luxembourgeoise 11 mars 2002

La ministre de l’Éducationnationale présente un projet

pilote visant à développer la connaissance des métiers artisanaux18 mars 2002

Schoulsportdag 200221 mars 2002

Environnement

Eugène Berger, secrétaired’État à l’Environnement,à Tokyo et à Pékin

14-17 janvier 2002

Du 14 au 16 janvier 2002, le secré-taire d'État à l'EnvironnementEugène Berger a participé à laConférence des ministres sur leTransport et l'Environnement àTokyo.

La conférence rassemblait dans la capitale japonaise 14 payseuropéens, l'Australie, le Canada,Singapour, la Corée du Sud et lesÉtats-Unis en plus du pays hôte,le Japon.

M. Berger a signé la Déclarationministérielle sur le transport et l'en-vironnement qui a été négociée etadoptée les 15 et 16 janvier 2002.

Les sujets abordés lors de la dis-cussion ont couvert les domainessuivants : la prévention de la pollu-tion maritime, le transport urbain,l'environnement et la promotion devéhicules respectueux de l'environ-nement.

Les pays participants se sont enga-gés à s'employer au maximum pourrésoudre les problèmes de l'envi-

ronnement dans un esprit de coopé-ration internationale. Et ce d'autantplus que l'année 2002 marque ledixième anniversaire de la confé-rence des Nations unies sur l'envi-ronnement et le développement quis'était tenue à Rio.

Dans son intervention, le secrétaired'État Eugène Berger a souligné l'u-tilité de la conférence et s'est félicitédes perspectives encourageantesdans le développement des voitu-res propre, même s'il faut redoublerd'efforts dans ce domaine. La confé-rence a illustré que les défis dutransport et de l'environnement inter-pellent toute la communauté inter-nationale et exigent des réponsescoordonnées. « La déclaration finalede Tokyo reflète cette volonté d'a-border les problèmes ensemble etde façon responsable.

C'est donc avec plaisir que je vaissigner la déclaration au nom de ladélégation luxembourgeoise », aconclu le secrétaire d'État.

Au cours de la réunion, les ministresont également abordé le sujet duterrorisme. Ils ont adopté une décla-ration le condamnant et se sontengagés à tout mettre en œuvrepour renforcer la sécurité dans letransport aérien.

Suite à la conférence de Tokyo, M. Berger a représenté le Luxem-bourg à la réunion ASEM desministres de l'Environnement le 17 janvier à Pékin. C'était la pre-mière rencontre de ce type, initiéepar l'Allemagne et la Chine, per-mettant de rassembler les respon-sables de l'environnement de 10pays d'Asie et des 15 États memb-res de l'UE.

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

La rencontre a été ouverte solen-nellement par le Vice-Premier minis-tre chinois, S.E.M. Wen Jiabao. La présidence des travaux desministres a été assurée par M. XieZhenhua, ministre de l'Adminis-tration chinoise pour la protection de l'Environnement. La rencontreministérielle avait été préparée pardes sessions de travail des hautsfonctionnaires.

Une déclaration de la présidence a été adoptée en fin de journée couvrant l'ensemble des sujets abordés. M. Berger est intervenu sur un certain nombre de sujets environnementaux internationauxd'actualité.

En ce qui concerne le changementclimatique, le secrétaire d'État s'estexprimé en faveur d'une ratificationrapide du Protocole de Kyoto de1997 de sorte qu'il puisse entrer envigueur avant le Sommet mondialsur le développement durable quise tiendra en septembre 2002 en

Afrique du Sud. Dans ce contexte ila également souligné l'importancede la mise en place de programmesde réductions d'émissions, notam-ment dans le secteur énergétique.S'exprimant sur l'importance de labiodiversité, M. Berger a suggéré lacréation d'un réseau internationaldes zones protégées s'inspirant duréseau Natura 2000 qui verra le jourdans l'Union européenne en 2004.Une telle initiative pourrait faire l'ob-jet d'un protocole dans le cadre de laconvention sur la biodiversité.

Les partenaires ASEM ont égale-ment abordé les préparatifs en courspour le Sommet mondial deJohan-nesburg. M. Berger a attiré l'atten-tion de ses collègues sur l'impor-tance de la mise en place d'uneorganisation internationale pour l'en-vironnement similaire à ce qu'estl'OMC pour les règles du commerceinternational.

Il a souhaité que le sommet soit enmesure de donner les impulsions

politiques nécessaires en vue de lamise en place d'un protocole visantla protection des habitats naturels,dont particulièrement les forêts.

Le secrétaire d’État àl’Environnement au forumdes Nations unies sur lesforêts

12-15 mars 2002

Le secrétaire d'État Eugène Bergera participé au segment ministérielde la 2e session du Forum desNations unies sur les forêts les 12 et15 mars à New York.

Le forum a adopté une série de pro-jets de décision dont un qui portesur les critères d'examen et d'éva-luation des accords internationauxrelatifs aux forêts et les autres surles progrès réalisés dans la mise enœuvre des propositions d'action duGroupe intergouvernemental sur lesforêts et du Plan d'action du Forum.

Outre la question sensible de la luttecontre l'exploitation et le commerceillicite du bois, mentionnée à denombreuses reprises lors du débatministériel de haut niveau et du dia-logue ministériel avec les chefs desecrétariat des organisations mem-bres du partenariat sur les forêts, leForum s'est également penché surl'examen des moyens d'exécutiondes propositions d'action présentéespar le Groupe intergouvernementalsur les forêts, et du Plan d'action duForum des Nations unies sur lesforêts.

Il a également procédé à l'évalua-tion des progrès réalisés dans leurmise en œuvre et, à ce titre, les par-ticipants ont abordé les questions

Rencontre entre S.E. Mme Chikage Ogi, ministre japonais duTerritoire, des Infrastructures et des Transports et Eugène Berger

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091

Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

relatives aux sources de finance-ment, aux transferts de technologiesécologiquement rationnelles et aurenforcement des capacités aux finsde la gestion écologique rationnelledes forêts aux échelons local, natio-nal et régional.

Le Forum a par ailleurs décidé de créer deux groupes de travail,présidés respectivement par MM.Hossein Mœini Meybodi (Répu-blique islamique d'Iran) et Osita-dinma Anaedu (Nigéria), qui ont éla-boré les projets de décision soumisau Forum. Au cours de consulta-tions informelles, présidées parMme Ana Patricia Chaves (CostaRica), le Forum devait s'entendresur la création de trois groupes d'experts ponctuels chargés de trai-ter des thèmes devant être exami-nés à chacune des sessions.

Le rôle de ces groupes d'experts estnotamment d'élaborer des recom-mandations sur les domaines cri-tiques du financement et des trans-ferts de technologies écologique-ment durables ainsi que sur lecontrôle, l'évaluation et l'établisse-ment d'un cadre juridique de la ges-tion des ressources forestières.

En ouvrant les travaux du Forum,M. Nitin Desai, secrétaire généraladjoint aux Affaires économique etsociale, avait tenu à souligner l'im-portance de cette session dans laperspective du Sommet mondialpour le développement durableprévu à la fin du mois d'août àJohannesburg (Afrique du Sud). M.Desai avait notamment jugé que labonne gestion des forêts, qui est undes éléments du Plan d’action his-torique « Action 21 », adopté à Riolors du Sommet planète Terre en

1992, est étroitement liée à la pro-tection des ressources naturelles età la réalisation des objectifs écono-miques et sociaux du développe-ment durable.

Charles Gœrens, ministre de l’Environ-nement, et Eugène Berger,secrétaire d’État, font le bilan en matière d’énergies nouvelles et renouvelables

18 mars 2002

Le ministre de l'Environnement M.Charles Gœrens et le secrétaire d'É-tat à l'Environnement M. EugèneBerger ont fait le 18 mars 2002 lebilan des activités et des aides finan-cières accordées en matière d'é-nergies nouvelles et renouvelables.

Dans le cadre du protocole de Kyotosur les changements climatiques, leLuxembourg s'est engagé à réduireses émissions de gaz à effet deserre de 28% pendant la période2008-2012 par rapport à leur niveaude 1990. En 2000, le niveau d'é-mission de gaz à effet de serre (6 types de gaz) a été de 32% infé-rieur au niveau de l'année 1990.Le Luxembourg se situe ainsi entête de peloton des pays luttantcontre les changements climatiques.Toutefois, on note que depuis 1998,les émissions de gaz à effet de serreont à nouveau augmenté.

C'est essentiellement la réductiondes émissions de CO2 du secteurindustriel dans son ensemble qui està l'origine de cette tendance à labaisse. En revanche, d'autresdomaines tels que le secteurdomestique et surtout le secteur des

transports ont connu une croissanceconsidérable. C'est donc là qu'il faut agir.

En mai 2000, le ministère del'Environnement a présenté la stra-tégie nationale de réduction desémissions de gaz à effet de serreavec 7 axes stratégiques qui sontgraduellement mis en œuvre.

Le gouvernement s'est fixé com-me objectif principal d'augmenter substantiellement la part des sour-ces d'énergie renouvelables dansla consommation finale d'énergie (à cette date 2,6%).

À cette fin, le ministère de l'Environ-nement a mis sur pied un pro-gramme d'aide financière très ambi-tieux pour l'utilisation rationnelle del'énergie et la promotion des éner-gies nouvelles et renouvelables. Lesdeux règlements grand-ducaux qui ont sorti leurs effets sont lerèglement grand-ducal du 17 juillet2001, instituant un régime d'aidespour la promotion de l'utilisationrationnelle de l'énergie et la mise en valeur des sources d'énergiesrenouvelables, et le règlementgrand-ducal du 28 décembre 2001instituant une prime d'encourage-ment écologique pour l'électricitéproduite à partir des énergies renou-velables.

Le ministère de l'Environnement fait un démarchage systématiqueauprès des communes pour l'utili-sation rationnelle de l'énergie et l'u-tilisation des énergies renouvela-bles.

Grâce à cette stratégie de nom-breux projets communaux ont puêtre initiés.

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Sensibiliser le public en vue de pro-mouvoir les énergies nouvelles et renouvelables reste un sou-ci permanent du ministère del'Environnement qui y consacrebeaucoup d'efforts.

C’est pourquoi toutes les activitésde ce genre seront poursuivies en2002, une campagne d'informationsera lancée, un groupe d'accompa-gnement sera mis en place quiregroupera les principaux acteursen la matière. Par ailleurs, le minis-tère de l'Environnement envisagedes actions ciblées envers les com-munes et les jeunes.

Afin de mieux pouvoir coordonneret organiser sa politique en matièred'énergie renouvelable un fonction-naire « Monsieur Énergie » (HenriHaine) s'occupe dès lors à tempsplein des dossiers « énergies etchangements climatiques » au seindu ministère de l'Environnement.À l'Administration de l'environne-ment un service des économies d'é-

nergie a été mis en place pour letraitement technique et administratifdes dossiers.

Pour l'année 2002, un budget ordi-naire de 4 419 000 ¤ est consacréaux diverses actions dans ledomaine des énergies nouvelles et renouvelables. S'y ajoutent desdépenses au profit des communesmoyennant les crédits du Fondspour la protection de l'environne-ment.

Famille, jeunesseet sports

Marie-Josée Jacobs,ministre de la Jeunesse,présente des projets relatifs à la politique de la jeunesse

13 mars 2002

En sa fonction de ministre de laJeunesse, Mme Marie-Josée Jacobs

a présenté le 13 mars 2002 lesorientations de son ministère enmatière de politique de la jeunesse.Lors d'une conférence de presse,elle a présenté trois nouvelles publications et a fait le point sur leForum sur la politique de la jeunessequi s’est tenu quelques semainesplus tard.

Selon Mme Jacobs, il s'agissait desavoir « où nous en sommes dansce domaine ». Deux textes ont servide base aux orientations du minis-tère : l'étude du Conseil de l'Europede novembre 2001 et le Livre blancde la Commission européenne.

La ministre a également présentédivers aspects de la politique de la jeunesse. Tout d’abord il a étéquestion de forums de jeunes.

Ces forums sont organisés depuistrois ans dans les communes. Lesjeunes ont la possibilité de s'entre-tenir en tables rondes avec les auto-rités communales et sont ainsi asso-ciés à la prise de décision dans leurcommune.

Suite au succès rencontré par cesforums, le ministère a publié lemanuel intitulé « Dialogue avec lesjeunes ».Son but est de mettre àdisposition des autorités communa-les un outil expliquant l'organisationd'un tel forum.

D'après Mme Jacobs, les forumsservent aussi à éveiller l'intérêt desjeunes à la politique. Le manuel estdisponible en langues française etallemande et sera distribué auxcommunes.

La ministre s’est également attar-dée sur le « Guide pour jeunes ».

MM. Goerens et Berger présentent le bilan en matière d'énergiesrenouvelables

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Cette publication se veut un outilavec adresses et informations querecherchent les jeunes. Gestion dutemps libre, séjours à l'étranger, étu-des, emplois et vie sociale, voilàquelques-uns des sujets repris.

Le guide favorise le choix des jeu-nes par une mise en ordre des infor-mations. À eux de prendre ensuiteles initiatives et les décisions adé-quates. Ensuite, il a été question desmaisons pour jeunes au Grand-Duché.

Toutes ces maisons ont été misessur pied grâce aux efforts conjointsdu ministère, des communes et desasbl locales. L'État et les commu-nes se partagent les coûts d'exploi-tation et de personnel. Mme Jacobsa noté que l'idée des maisons pourjeunes n'avait pas fait l'unanimité audépart. Les souvenirs de la généra-tion de 1968 y seraient pour quelquechose. « Nous essayons avec cesmaisons de rassembler les jeunesde différentes localités », soulignaitla ministre.

Un autre but est de soutenir les jeu-nes dans leurs projets et de recher-cher le contact avec les clubs de larégion. La publication donne auxyeux de la ministre également lapossibilité aux communes, qui nedisposent pas encore d'une tellemaison, de s'informer quant à uneéventuelle mise en place d'unJugendhaus.

Enfin, la ministre a présenté le « Forum sur la politique de la jeu-nesse » qui a eu lieu 13 avril 2002.« Organisé avec les jeunes et pourles jeunes », le forum entendaitentreprendre une discussion avecles parties concernées sur les

priorités de la politique de la jeu-nesse. L'étude du Conseil del'Europe et le Livre blanc de la Com-mission européenne ont servi debase aux discussions. Le forumdevait, en fait, dégager des pointsclefs de la politique de la jeunesse,lesquels serviraient de base à l'éla-boration d'un plan d'action, prévupour printemps 2003.

Marie-Josée Jacobs mi-nistre de la Jeunesse, ren-contre son homologue deMalte Jesmond Mugliett

15 mars 2002

Le 15 mars 2002, la ministre de laFamille, de la Solidarité sociale etde la Jeunesse Marie-Josée Jacobsa reçu le ministre de la Jeunesse etdes Sports de Malte M. JesmondMugliett.

Les deux ministres ont eu unéchange de vue sur la politique de

jeunesse des deux pays. Un pointimportant a été la coopération entrele Luxembourg et Malte dans lecadre des actions en faveur de lajeunesse et notamment la coopéra-tion au sein du programme « Jeunesse ». Ce programme offrediverses possibilités de coopérationavec les États membres et met l’ac-cent sur la coopération avec lespays en préadhésion et les paysméditerranéens.

Par conséquent, chaque État mem-bre est invité à faire le parrainageavec un de ces pays. Vu les dimen-sions géographiques des deux pays,l’Agence nationale du Luxembourga exprimé le souhait de faire le parrainage avec Malte. Des actionsde collaboration sont donc une despriorités pour les deux années àvenir.

Des actions seront menées entreles deux agences. Le Luxem-bourgenvisage d’inviter des animateursde jeunesse maltaise afin qu’ils puis-

Marie-Josée Jacobs et son homologue maltais Jesmond Mugliett

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

sent participer à des stages de for-mation organisés dans le cadre duprogramme. Dans le cadre duService volontaire européen, descollaborateurs maltes seront invitésaux stages de préparation destinésà des jeunes volontaires. Un job-shadowing est également prévupour le deuxième semestre de l’an-née 2002.

La démarche future du Luxembourgsuite au Livre Blanc de la Comm-ission européenne « Un nouvel élanpour la jeunesse européenne », futun autre sujet de discussion desdeux ministres.

Finances

La lutte contre la criminalité financière au Grand-Duché

22 janvier 2002

Le 22 janvier 2002, la mission par-lementaire d’information, prési-dée par les députés Peillon etMontebourg, a présenté à l’Assem-blée nationale française un « rap-port sur les obstacles au contrôle età la répression de la délinquancefinancière et du blanchiment descapitaux en Europe », rapport quimentionnait, entre autres, le Grand-Duché de Luxembourg. Les réac-tions du gouvernement luxembour-geois ne se sont pas faites atten-dre.

Le même jour :

le ministre Frieden a tenu à Parisune conférence de presse lors delaquelle il a réfuté les critiques expri-

mées dans le rapport ;le Quai d’Orsay, ministère des

Affaires étrangères français, a prisses distances par rapport aux rap-port, prise de position saluée parMme Polfer, ministre luxembour-geois des Affaires étrangères ;

le ministère de la Justice a publiéun communiqué estimant que lerapport Peillon-Montebourg pré-sente une image déformée duLuxembourg ;

le ministère de la Justice a publiéune information présentant en détailles mesures prises par le Grand-Duché de Luxembourg afin de luttercontre la criminalité financière.

Conférence de presse de Luc Frieden dans le cadre de la publication du rapport « Peillon-Montebourg »

Le 22 janvier 2002, le ministre de la Justice et du Trésor M. Luc

Frieden a réfuté au cours d'uneconférence de presse, tenue à l'am-bassade de Luxembourg à Paris,les critiques lancées par MM. Peillonet Montebourg dans leur rapportanti-blanchiment. « Ce rapport cons-titue un ensemble de clichés et depréjugés méconnaissant le droit et la réalité luxembourgeoises. Il s'a-vère faux », a déclaré M. Frieden.Soulignant que le Luxembourg n'é-tait « pas un paradis bancaire, fis-cal ou judiciaire », il a fustigé un tra-vail « peu sérieux » et « basé surdes affirmations non-vérifiées sur leterrain ».

Le ministre luxembourgeois s'estnotamment indigné de l'accusationselon laquelle il y aurait une volontépolitique délibérée d’entraver le bonfonctionnement de la justice.

Pour lui, le but de ce rapport n'étaitpas de donner une reproductionexacte et réaliste de la place finan-cière de Luxembourg, mais plutôt

M. Luc Frieden a formellement réfuté les critiques lancées par MM.Peillon et Montebourg au cours d'une conférence de presse tenue àl'ambassade de Luxembourg à Paris

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

de porter atteinte à celle-ci. « Attristépar un rapport qui porte atteinte àl'image du Grand-Duché », LucFrieden a déclaré qu'il ne se laissaitpas intimider.

Il a avoué n'être « guère surpris enconnaissant le style du rapporteurqui opère selon une façon tendan-cieuse et triste, fondée sur une stra-tégie intérieure qui n'apporte aucunélément nouveau ».

Prise de position du Quaid'Orsay quant à la présenta-tion du rapport à l'Assembléenationale

Suite à la question d’un journaliste,le Quai d’Orsay a déclaré à proposdu rapport de la mission parlemen-taire d'information sur les obstaclesau contrôle et à la répression de ladélinquance financière et du blan-chiment de capitaux en Europe :

« Il s'agit d'une mission de l'Assem-blée nationale, comme elle en établitrégulièrement. Il va de soi que cettemission et le rapport relèvent de saresponsabilité.

Pour notre part, nous étudierons lerapport avec attention car ce sontdes sujets extrêmement importants.Ceci étant dit, nous pouvons ajouter,de manière générale, que le Luxem-bourg est membre du Groupe d'ac-tion financière sur le blanchimentd'argent (GAFI) et qu'il s'emploie,comme tous ses membres, à per-fectionner son dispositif anti-blan-chiment.

Dans cette perspective, des textesrécents ont été adoptés tant pouraméliorer le dispositif national anti-blanchiment que les modalités de la

coopération judiciaire.Dans le mêmeesprit, en matière de lutte contre lefinancement du terrorisme, leLuxembourg a confir-mé son enga-gement depuis le 11 septembre parla signature de la convention contrele financement du terrorisme et parle blocage de comptes bancairespour vérification par la cellule anti-blanchiment.

Je me réserve le droit de revenir sur le sujet lorsque nous aurons lu le rapport et les analyses qu'ilcontient. »

Déclaration de Lydie Polfer,ministre des Affairesétrangères, saluant la déclaration objective du Quai d'Orsay

Le ministère des Affaires étrangè-res du Grand-Duché a salué la prise de position objective du Quaid’Orsay qui a pris ses distances par rapport aux accusations conte-nues dans le rapport des députésPeillon et Montebourg, qualifiant leLuxembourg « d’obstacle à la luttecontre le blanchiment ».

Dans sa déclaration, Mme LydiePolfer a insisté sur le fait que leLuxembourg a été, dès 1989, undes premiers États à incriminer le blanchiment d’argent en relationavec le trafic de stupéfiants et unlarge éventail d’activités criminellesenglobant tant la corruption que lalégislation sur les armes et les muni-tions.

Elle a également confirmé la volontédu Luxembourg de continuer lacoopération européenne et interna-tionale en matière de prévention dublanchiment et de la lutte contre le

financement du terrorisme. Insistantsur l’attention particulière que leLuxembourg accorde à la préven-tion, la ministre a insisté sur l’obli-gation prévue dans la législationluxembourgeoise pour tous les pro-fessionnels du secteur financier deconnaître leurs clients et les bénéfi-ciaires économiques de leursdépôts.

Dans ce contexte, elle a rappelé quel’ouverture de comptes anonymesest illégale depuis 1948 et que, pourdes opérations occasionnelles avecdes non-clients, l’exigence d’identi-fication du client vaut pour toutetransaction supérieure à 10 000euros.

Concernant le secret bancaire, MmePolfer a également rappelé que l'o-bligation du secret bancaire cesseen matière pénale et devant toutjuge.

Communiqué du ministère de la Justice : Le rapport Peillon-Montebourgprésente une image déforméedu Luxembourg

Le Grand-Duché de Luxembourgrejette comme non fondées lesaccusations formulées à son égardpar le rapport d’une mission parle-mentaire française. En particulier, ilne saurait admettre d’être qualifiécomme un État animé par la volontédélibérée de ne pas s’associer plei-nement à la lutte contre la criminalitéfinancière.

Le Luxembourg est membre fonda-teur de l’Union européenne et duConseil de l’Europe et, à ce titre,applique l’ensemble des textesrégissant l’activité bancaire et finan-

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

cière, la lutte contre le blanchimentet la criminalité financière ainsi que l’entraide judiciaire en matièrepénale.

Loin d’être un obstacle à la lutte contre le blanchiment, leLuxembourg a été au contraire undes premiers pays à se doter d’undispositif de lutte anti-blanchimentdès 1989, qu’il n’a d’ailleurs cesséde perfectionner depuis lors. Ilcoopère pleinement au plan inter-national et est un membre actif duGAFI (Groupe d’Action financièreinternationale), organe spécialisédans la lutte contre le blanchiment,qui dans son dernier rapport d’éva-luation a attesté au Luxembourg derespecter l’intégralité de ses recom-mandations.

Le Luxembourg continuera à œuv-rer en vue d’un perfectionnement dela législation européenne contre lacriminalité financière et des moyensrequis pour en assurer l’application.Par ailleurs, la législation luxem-bourgeoise prévoit des conditionsparticulièrement strictes pour l’ac-cès au secteur financier, notammentquant à l’identité et à l’honorabilitédes actionnaires et des dirigeantsdes établissements financiers. La loioblige expressément les profes-sionnels du secteur financier àconnaître leurs clients. Les comtesanonymes n’existent pas.

Les autorités judiciaires et policiè-res luxembourgeoises chargées del’application des lois coopèrent demanière diligente avec leurs homo-logues à l’étranger, les délais d’exé-cution des commissions rogatoiresinternationales étant comparables àceux observés dans les autres paysde l’Union européenne.

Les moyens dont dispose la justiceluxembourgeoise ont été considé-rablement augmentés au cours desdernières années. Le Luxembourg arécemment légiféré en matière d’en-traide judiciaire afin d’en simplifieret en accélérer les procédures.

À noter également qu’il n’y a pas decontradiction entre le secret ban-caire, destiné à protéger la sphèreprivée de l’individu, et une lutte effi-cace contre la criminalité. En effet, laloi dispose clairement que l’obliga-tion au secret cesse en matièrepénale et devant tout juge.

Le Luxembourg est l’un des payseuropéens qui a donné suite de lamanière la plus complète et rapideaux mesures prônées par les auto-rités américaines pour combattre lefinancement du terrorisme. LeLuxembourg considère donc que lerapport Peillon-Montebourg manqued’objectivité. Ce rapport méconnaîtaussi bien l’existence d’un dispositiflégislatif complet que l’applicationeffective et déterminée qui en estfaite par les autorités luxembour-geoises.

En parallèle avec l’internationalisa-tion de sa place financière, le Grand-Duché de Luxembourg a reconnude longue date combien il est impor-tant d’empêcher que les institutionset circuits financiers légitimes soientutilisés abusivement pour des acti-vités terroristes, criminelles ou illé-gales ; de fermer l’accès du secteurfinancier à de tels acteurs et activi-tés ; de retracer et de bloquer leursopérations ; de geler et de confis-quer leurs avoirs ; d’arrêter et decondamner ceux qui commettentdes actes illégaux et ceux qui lesaident.

Un dispositif législatif large et profond

La législation luxembourgeoise pré-voit des conditions particulièrementstrictes pour l’accès à toutes les acti-vités du secteur financier, notam-ment quant à l’identité et à l’hono-rabilité des actionnaires et des diri-geants des établissements finan-ciers. En outre, la loi luxembour-geoise sur le secteur financierimpose des obligations profession-nelles étendues à tous les acteursde ce secteur.

En particulier, il faut souligner queles auteurs et complices d’actes cri-minels et illégaux ne sauraient enaucune façon être protégés par lesecret bancaire luxembourgeois. Laloi dit expressément que l’obligationau secret cesse en matière pénaleet devant tout juge.

Bien au contraire, tout profession-nel du secteur financier est légale-ment obligé de coopérer pleinementavec les autorités chargées de l’ap-plication des lois qui, de leur côté,coopèrent avec leurs homologuesà l’étranger.

La coopération du secteur financiercomporte la dénonciation obligatoireet spontanée aux autorités judiciai-res de tout fait qui pourrait être l’in-dice d’un blanchiment.

Sur le plan préventif, auquel uneattention particulière est portée pourréduire au minimum les tentativesde criminalité financière, la loi prévoitl’obligation pour tous les profes-sionnels du secteur financier deconnaître leurs clients. L’ouverturede comptes anonymes est illégaledepuis 1948. Par ailleurs, pour des

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

opérations occasionnelles avec desnon-clients l’exigence d’identifica-tion vaut pour toute transaction àpartir de 10 000 euros.

Le dispositif législatif de lutte contrela criminalité financière s’appliquepleinement à l’intégralité du secteurfinancier. Il ne se limite pas auxbanques, mais englobe tous les autres professionnels du secteur,tels que les assurances, la bourse,les organismes de placement col-lectif, les fonds de pension, lesentreprises d’investissement, lesconseillers financiers, les courtiers,les bureaux de change.

En particulier, il paraît nécessaire derelever que sont compris dans sonchamp d’application aussi bien lesdépositaires professionnels de titresou d’autres instruments financiersque les opérateurs de systèmes depaiement ou de systèmes de règle-ment des opérations sur titres.

Les domiciliataires de sociétés sontdevenus des professionnels régle-mentés depuis une loi spécifique de1999 et doivent respecter lesmêmes obligations que les autresacteurs du secteur financier. LeLuxembourg ne connaît pas d’insti-tutions dites « fiducies » et lescontrats fiduciaires, à ne pasconfondre avec ce type d’institu-tions, doivent être conclus avec laparticipation d’un professionnelfinancier soumis aux obligations pro-fessionnelles strictes déjà décrites.

Si le Luxembourg s’apprête, commeil se doit à l’intérieur d’une Unioneuropéenne construite sur la recon-naissance mutuelle des systèmesjuridiques qui y cohabitent, à recon-naître en son droit l’institution millé-

naire du trust anglo-saxon, il le faiten pleine conformité avec lesconventions internationales en lamatière et dans le plein respect desrègles qui régissent la lutte contreles abus du système financier.

Une priorité à la lutte contre leblanchiment

Le Grand-Duché de Luxembourg aété l’un des premiers États à incri-miner le blanchiment d’argent dès1989 en relation avec le trafic desstupéfiants et depuis pour un largeéventail d’activités criminelles (orga-nisations criminelles, corruption, pro-xénétisme, législation sur les armeset munitions). Il a ratifié à cet effet laConvention de Vienne contre le tra-fic illicite de stupéfiants et de sub-stances psychotropes ainsi que laConvention de Strasbourg relativeau blanchiment, au dépistage, à lasaisie et à la confiscation des pro-duits du crime.

En introduisant des mesures quivisent à priver les criminels du pro-fit économique de leurs activités illé-gales, la loi luxembourgeoise per-met d’atteindre le cœur même de lacriminalité organisée. Dans le mêmecontexte, le Luxembourg a approuvéla Convention européenne du 27janvier 1977 pour la répression duterrorisme et est partie à différentesConventions des Nations unies en lamatière, en particulier pour la répres-sion du financement du terrorisme.

Le degré particulièrement élevé dela coopération du Luxembourg dansla lutte contre le financement du ter-rorisme a été spécialement relevépar les autorités américaines à lasuite des attentats du 11 septembre2001.

Le Luxembourg participe de mêmeà la lutte contre la corruption, qui faitl’objet d’une Convention du Conseilde l’Europe.

Membre fondateur du GAFI, leLuxembourg a été régulièrementsoumis aux examens d’évaluationde cet organisme, qui a pu certi-fier que le Luxembourg respecte l’intégralité des recommandationspubliées par le GAFI.

De même, le Luxembourg a tenu à être parmi les premiers États membres du Fonds monétaire inter-national (FMI) à se faire examinerdans le cadre du programme d’évaluation du secteur financier(FSAP) et à accepter de se sou-mettre en premier à la nouvelleméthodologie d’évaluation du dispo-sitif anti-blanchiment développée par le FMI.

Les conclusions de cet examendevaient être rendues publiquesvers le mois de juin 2002.

Les autorités de surveillance s’as-surent elles-mêmes de la conformitédes procédures anti-blanchiment enplace dans le secteur financier auxexigences légales en la matière. À cette fin, dans une démarche quiest unique parmi les pays industria-lisés, elles ont passé systématique-ment en revue les procédures desétablissements financiers.

De même, le cadre réglementaire a été mis à jour à plusieurs reprisesau fil des années au vu des développements intervenus auniveau international et de l’expé-rience acquise au plan national.C’est ainsi que la Commission desurveillance du secteur financier et

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

le Commissariat aux Assurances ontprécisé l’obligation d’identificationincombant aux banques et autresprofessionnels financiers surveillésqui traitent avec des personnesexerçant des fonctions publiquesimportantes dans un État (politicallyexposed persons) ou à des person-nes et sociétés qui leur sont pro-ches.

Les autorités de surveillance ontégalement enjoint aux profession-nels financiers luxembourgeois dese doter de procédures particuliè-res d’identification et de suivi destransactions lorsqu’ils traitent avecdes personnes présentant un lienavec les pays et territoires noncoopératifs figurant sur la liste duGAFI.

Les autorités de surveillance exigentque l’obligation de déclaration auParquet de Luxembourg soit égale-ment d’application au cas où le pro-fessionnel est entré en contact avecune personne ou société sansqu’une relation d’affaires n’ait éténouée ou qu’une transaction n’aitété effectuée. Cette exigence régle-mentaire qui va au-delà des normesminimales du GAFI donne suite auxrecommandations formulées pardes enceintes internationales et viseà resserrer le dispositif luxembour-geois de lutte contre le blanchimentde capitaux.

Il est exigé en outre que les profes-sionnels financiers demandentexpressément, lors de l’entrée enrelation d’affaires ou avant d’exécu-ter une transaction, à toute personnedont l’activité professionnelle nor-male implique la conservation defonds de tiers auprès d’un profes-sionnel financier (p.ex. un avocat ou

un notaire) si elle agit pour comptepropre ou pour compte d’autrui.

Lorsque la personne déclare agirpour compte d’un tiers, le profes-sionnel financier luxembourgeois esttenu d’identifier l’ayant droit écono-mique à moins que la personne n’a-git dans le cadre de son activité deconseil juridique de ses clients ence qui concerne l’évaluation de leursituation juridique ou qu’elle n’agiten tant que représentant de sesclients dans une procédure enjustice.

Le dispositif anti-blanchiment ne selimite pas au secteur financier. Il s’é-tend d’ores et déjà à des professionsvisées par la nouvelle directive com-munautaire, comme p.ex. les notai-res, les réviseurs et comptables, lescasinos. Le Luxembourg est ainsiun des seuls pays européens à êtreallé au-delà des exigences desdirectives communautaires, eninstaurant un régime plus strict etplus répressif que celui y prévu, tanten ce qui concerne la définitionmême de l’infraction de blanchimentque le cercle des professionnelsvisés.

Une forte surveillance pruden-tielle

Le Luxembourg en tant que mem-bre de l’Union européenne a trans-posé les règles prudentielles et de surveillance établies par lesdirectives communautaires de sorte que les régimes d’autorisation et de surveillance luxembourgeoisbénéficient d’une reconnaissancemutuelle dans l’Union européenne.

Le régime de surveillance ne peutêtre qualifié de léger sachant que

les autorités de surveillance pru-dentielle travaillent à l’heure actuelleavec un effectif de 200 personnesqui permettent d’assurer une sur-veillance prudentielle effective et efficace.

En plus, les professionnels du sec-teur financier sont soumis à descontrôles réguliers par les réviseursd’entreprises agréés qui sont engénéral les grands cabinets de révi-sion internationaux.

Les clients de la place financièresont en majeure partie des citoyenseuropéens et les principales activitésdes banques, assurances et autresétablissements financiers au Luxem-bourg, toutes d’ailleurs faisant partiede groupes internationaux réputés,se font à l’intérieur de l’Union euro-péenne.

Le gouvernement luxembourgeoisnote avec satisfaction que leFinancial Stability Forum relève lehaut degré de surveillance et lerespect des standards internatio-naux par les autorités de sur-veillance de notre place financière.L’introduction du passeport euro-péen par les directives communau-taires a amené la Commission de surveillance du secteur financier et le Commissariat aux assurancesà conclure des accords de coopé-ration (memoranda of understan-ding MOU) avec les autorités decontrôle compétentes des autrespays de l’UE.

Par ailleurs, le Luxembourg estmembre de Fora au sein desquelscoopèrent les autorités de sur-veillance prudentielle des plusgrands centres financiers, tels que le comité de Bâle sur le contrôle

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

bancaire, l’Association internatio-nale des contrôleurs d’assuran-ces, l’Organisation internationale des Commissions de valeurs, le forum of European SecuritiesCommissions ; il adhère par consé-quent aux principes internationauxen matière de surveillance pruden-tielle et de coopération qui sont éla-borés par ces instances.

Une entraide judiciaire efficace

Dans la lutte contre le crime orga-nisé et la grande criminalité écono-mique, le gouvernement luxem-bourgeois attache beaucoup d’im-portance à la création de l’espacejudiciaire européen dans l’intérêt dela sécurité de ses citoyens et d’undéveloppement durable de notreéconomie.

Pour la mise en œuvre de l’entraidejudiciaire, le Luxembourg est nonseulement membre d’un réseau deconventions internationales, il s’estaussi doté d’une législation modernepar la loi du 8 août 2000.

Cette loi instaure un régime équilibréqui permet une évacuation plusrapide et plus efficace des commis-sions rogatoires internationales. Ellerépond ainsi aux critiques formuléesoccasionnellement à l’étranger ouencore dans le cadre du rapport d’évaluation dont le Luxembourg afait l’objet au sein de l’Union euro-péenne. En particulier, elle consa-cre l’abandon de toute interventiondu pouvoir exécutif dans le cadre dela procédure de transmission descommissions rogatoires internatio-nales, et réserve ces compétencesau seul Procureur général d’État. Deplus, en prévoyant un point dedépart unique pour l’ensemble des

voies de recours, la loi a égalementenrayé la pratique abusive desrecours en cascade.

En vertu de cette pratique, l’exécu-tion des commissions rogatoiresinternationales a pu dans le passéparfois être retardée en raison del’introduction simultanée ou suc-cessive de plusieurs voies derecours.

Depuis l’entrée en vigueur de cetteloi, ces voies de recours, qui sontde surplus vidées dans le cadred’une seule ordonnance judiciaire,sans possibilité de pourvoi en cas-sation, ont considérablement baissépar rapport aux années précéden-tes, de sorte à être devenues qua-siment négligeables. Afin de per-mettre une mise en œuvre efficientede cette législation renforcée enmatière d’entraide judiciaire, leLuxembourg a également accru demanière considérable les moyenshumains et matériels des autoritésde police et des autorités judiciai-res.

La mise en place de cet arsenallégislatif a ainsi permis d’encadrerles mesures déjà existantes enmatière de lutte contre la criminalitééconomique et financière. À ce titrenotamment, le Luxembourg n’aencore jamais refusé l’exécutiond’une commission rogatoire inter-nationale en opposant le secret pro-fessionnel sous l’une de ses formes,et en particulier le secret bancaire.

Ainsi, à partir du moment où lesconditions générales de l’entraidesont remplies, le Luxembourg a tou-jours exécuté les perquisitions et sai-sies demandées par des autoritésétrangères dans des banques ou

assurances luxembourgeoises dansle cadre d’une commission rogatoireinternationale.

Ceci faisant, le Luxembourg a tou-jours adopté une attitude plusrépressive que nombre d’autrespays européens, ce qui a permis de contribuer avec efficacité auxenquêtes menées par les autoritésétrangères dans des affaires de cri-minalité à envergure internationale.

Immigration

Nouveau bilan de la procédure derégularisation des sans-papiers

21 janvier 2002

« La moitié des 1 544 dossiers(concernant 2 856 personnes) intro-duits dans le cadre de la procédurede régularisation des sans-papiersest clôturée », a précisé le 21 jan-vier 2002 le ministre du TravailFrançois Biltgen devant la presse.998 permis de travail ont été déli-vrés et 109 dossiers, concernant218 personnes, ont été refusés. Lamajorité des personnes régula-risées a été engagée dans le secteur de la construction et del'Horesca.

Au préalable de la conférence depresse, la « plate-forme » de régu-larisation s'était réunie. Ce fut l'oc-casion pour les associations Clae,ASTI, Caritas et autres de discuteravec MM. Frieden et Biltgen desproblèmes rencontrés par les per-sonnes concernées au cours de leurprocédure de régularisation.

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Les ministres, de leur côté, ont pré-senté un bilan intermédiaire de larégularisation.

En sept mois, la cellule de régulari-sation a clôturé 759 dossiers etrégularisé 1 376 personnes. 34% deces personnes concernées avaientdéjà reçu un permis de travail. 109dossiers ont été refusés, ce quireprésente 7% de la totalité des per-sonnes concernées. À cet égard, leministre de la Justice Luc Frieden alancé un appel à ces personnes dequitter volontairement le pays. Dansle cas contraire, le retour forcé par lapolice ne pourrait être évité.

Pour favoriser l’emploi, FrançoisBiltgen a mis en exergue un accordqui prévoit des aides étatiques auxentreprises souhaitant mettre à l'é-preuve et engager un candidat quine dispose souvent pas des qualifi-cations nécessaires.

Dans ce contexte, la Fédération desartisans a mis sur pied un assess-ment center qui a comme charge

d’évaluer les qualifications des per-sonnes concernées.

Le ministre du Travail a, par ailleurs,signalé que le fonctionnement de lacellule de régularisation serait pro-longé au-delà du 1er mai 2002 afind'assurer le suivi des dossiers.

Des 998 permis délivrés, 154 l'ontété dans le secteur de la construc-tion et 152 dans l'Horesca, les deuxsecteurs qui ont accueilli le plus depersonnes régularisées. Les servi-ces aux entreprises et le commercede détail ont engagé 63 et 42 per-sonnes.

La régularisation de certaines caté-gories de sans-papiers par l'emploiavait été décidée à la suite du débatparlementaire du 14 mars 2001. Ils'agissait d'une action one-shot,c'est-à-dire d'une mesure uniquevisant à régulariser des sans-papiers. La procédure s'est dérouléeentre le 15 mai et le 13 juillet 2001 et 2 856 demandes de régularisa-tion avaient été introduites.

Jean-Claude Juncker,Premier ministre, se pro-nonce sur les enjeux de la migration

28 mars 2002

Le 28 mars 2002, le Premier minis-tre Jean-Claude Juncker a tenu undiscours sur le thème « Migrations :les enjeux. Défis pour l'économie etla cohésion sociale » lors d'uneconférence au Centre universitaire à Luxembourg. Il s'agissait du pre-mier volet de tout un cycle de confé-rences publiques se situant dans lecadre d'une campagne de réflexionet de débats sur les enjeux de lamigration, organisée par l'ASTI(Association de soutien aux tra-vailleurs immigrés), sous le patro-nage du gouvernement luxembour-geois et du président de la Chambrede députés.

M. Juncker a rappelé que, ces vingtdernières années, les gouverne-ments successifs avaient pratiquéune politique visant à rendre leGrand-Duché plus attractif au point de vue économique. Cette poli-tique s’est révélée être un franc suc-cès puisque la migration vers leLuxembourg n’a jamais été aussiimportante qu’aujourd'hui. Si cetteimmigration se poursuit, le Luxem-bourg devra faire face à un certainnombre de défis, notamment enmatière d'aménagement du terri-toire, de scolarité et de logement.M. Juncker a constaté que cetteimmigration ne rendait pas le pays « malheureux », même si celle-cirisquait de mettre les autochtonesen minorité.

Cependant, cette évolution démo-sociologique risque de scinder

MM. Biltgen et Frieden présentent les résultats de l'entrevue avec la cel-lule de régularisation

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

la population en deux parties, celle qui participe pleinement au pou-voir par l'exercice de son droit de vote actif et passif et celle qui n'y participe pas ou seulementpartiellement. Le Premier ministre aproposé de lancer un débat afin deremédier à cette situation inéquita-ble. Cette discussion devrait notam-ment porter sur la modernisation duconcept de citoyenneté et du droitde vote, sur la double nationalité etle maintien de la langue luxem-bourgeoise en tant qu'élément fédé-rateur. Le modèle d'immigrationluxembourgeois fait donc face à cer-tains défis sociologiques qui pour-raient toutefois être résolus avecpatience et détermination.

Justice

Réunion informelle desministres de la Justice etdes Affaires intérieures del'UE

14-15 février 2002

Le ministre de la Justice Luc Friedena assisté les 14 et 15 février 2002 àune réunion informelle des mini-stres de la Justice et des Affairesintérieures de l'Union européenne àSaint-Jacques de Compostelle.

À l'ordre du jour de ce conseil figu-raient la lutte contre l'immigrationillégale, les activités d'Europol et lesdécisions de justice en matière deresponsabilité parentale.

Dans le cadre de ce conseil, leministère de la Justice luxembour-geois a publié le communiqué sui-vant :

Le Luxembourg souhaite une application anticipée du mandat d’arrêt européen

Six pays membres de l’Union européenne (la Belgique, la France, le Portugal, le Royaume-Uni,l’Espagne et le Luxembourg) ontdécidé à Saint-Jacques de Compos-telle de faire appliquer, sous réserve

d’approbation parlementaire, lemandat d’arrêt européen entre euxde façon anticipée au plus tard aucours du premier semestre 2003.

La décision-cadre arrêtée en dé-cembre 2002 prévoit une applica-tion en Europe à partir de janvier2004.

Le mandat d’arrêt européen im-plique le dépassement de la procé-dure traditionnelle d’extradition etconstitue une avancée fondamen-tale dans la lutte contre le terrorismeet la criminalité organisée.

Au cours d’une conférence depresse conjointe avec le ministre dela Justice espagnol Angel Acebes,le ministre de la Justice Luc Friedena félicité la Présidence espagnolepour cette initiative.

« C’est un pas très important dans la réalisation de l’espace européende justice et dans la lutte euro-péenne contre la grande criminalité.L’Europe doit profiter à nos citoyenset le mandat d’arrêt européen estun élément essentiel pour que noscitoyens puissent vivre en sécurité »,a déclaré le ministre Luc Frieden.

Le sujet principal de la réunion infor-melle a été la lutte contre l'immigra-tion illégale. Selon M. Frieden, étantdonné que tous les États membresde l'UE sont concernés par le pro-blème de l'immigration illégale, uneréponse européenne au phéno-mène s'impose.

Lors de son intervention, le ministreluxembourgeois s'est prononcé pourles mesures concrètes suivantes :réaliser aussi vite que possible unebanque de données européenne

Jean-Claude Juncker lors de la conférence au Centre universitaire à Luxembourg

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

commune sur les visas, renseignantsur les visas valables, de même que sur les visas demandés ou refu-sés ; élaborer des critères et desnormes communes pour la politiquede rapatriement ; conclure plus d'ac-cords d'adhésion avec les pays tiers.

M. Frieden s'est engagé à que cesmesures soient réalisées aussi rapi-dement que possible. Cette propo-sition du ministère de la Justiceluxembourgeois a été approuvée etreprise par la Présidence espagnoleet la Commission européenne.

Médias etcommunication

François Biltgen, ministredélégué aux Communica-tions, et Joseph Schaak,secrétaire d’État à laFonction publique et à la Réforme administrative,présentent des statis-tiques eLetzebuerg

19 février 2002

Le 19 février 2002, le ministre délé-gué aux Communications et prési-dent de la Commission nationale de la Société de l'Information (CNSI)François Biltgen et le secrétaire d'État à la Fonction publique et à la Réforme administrative JosephSchaack ont présenté à la presseles résultats d'une enquête menéeen 2001 sur l'acceptation et la péné-tration d’Internet au Luxembourg.

L’enquête, réalisée par ILReSMarket Research, s'est inscrite dans le cadre du projet eLetze-buerg.Pour les internautes réguliers,

la recherche d'informations et lamessagerie électronique sont lesprincipales raisons de connexion aunet et 46% des foyers luxembour-geois sont connectés. Enfin, le sitedu gouvernement luxembourgeoisest le site public le plus connu : près de 20% des internautes le connais-sent. Premier constat : 33% desLuxembourgeois ne savent pas seservir d'un ordinateur et 45% neconnaissent pas Internet.

Plus les revenus et le niveau d'ins-truction sont élevés, plus la péné-tration d’Internet l'est aussi. Enrevanche, l'utilisation d’Internet estinversément proportionnelle à l'âgeet elle est moins répandue chez lesfemmes.

Selon Charles Margue, directeur del'étude chez ILReS, 43% se consi-dèrent comme des internautes régu-liers, c'est-à-dire qu'ils surfent aumoins deux fois par mois. La duréedes connexions semble courte maisciblée. Un tiers des internautes

passe entre une et deux heures parsemaine sur le net. 50% affirmentn'avoir jamais surfé sur Internet etcurieusement, un quart de la popu-lation des 16-18 ans ne se sertjamais de cet outil. Principale cau-se : le manque d'intérêt.

Les coûts d’Internet constituent unfrein pour 13% des gens. 8% secontentent de surfer sur leur lieu detravail ou à l'école.

Toutes ces raisons ont fait dire auministre Biltgen que les gens s'at-tendaient à des contenus intéres-sants, d'où les projets eEurope eteLetzebuerg.

Le ministre Biltgen entend aussidévelopper les lieux publics deconnexion à Internet, notammentdans les communes, pour éviter de creuser l'écart relatif à l'utilisationd’Internet selon la classe sociale.Toutefois, jusqu'à présent, 83% dela population ne s'en est jamaisservi.

MM. Biltgen et Schaak lors de la conférence de presse

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Le domicile reste le lieu de con-nexion préféré. 46% des foyersluxembourgeois sont connectés àInternet. Ainsi, le Grand-Duché faitlégèrement mieux que la moyennedans les pays de l'Union euro-péenne. 37% se servent d’Internetsur leur lieu de travail. Les servicesen ligne préférés sont surtout larecherche d'informations et la mes-sagerie électronique. D'autres rai-sons de connexion sont le com-merce électronique et les conver-sations en direct (chat).

Les sites publics les plus con-nus sont www.gouvernement.lu etwww.etat.lu de même que le site du ministère de l'Économie. Lesprincipales raisons d'entrer encontact avec le gouvernement viaInternet sont l'annuaire télépho-nique, des recherches sur la légis-lation et les réglementations, lademande de formulaires. Bref, lesgens ont envie de se faciliter lesdémarches avec les administrations.

Le secrétaire d'État JosephSchaack a encore rappelé que leprojet eGovernment a été présentéil y avait à peine un an (le 14 février2001). À l'époque, la présidencesuédoise avait formulé une sériede services publics de base acces-sibles via Internet. Par la suite, leministère de la Fonction publique en avait informé les différents ministères.

Le 19 décembre 2001, les premiersrésultats de l'évaluation de ces ser-vices dans les différents États mem-bres ont été présentés.

Le Luxembourg enregistrait desrésultats très médiocres. Selon M.Schaack, il incomberait aux diffé-

rents ministères de prendre l'initia-tive de créer des projets concrets.

Le secrétaire d'État a encore notéque cette étude faisait partie de l'é-valuation des services en ligne dela part de l'Union européenne et queles résultats seraient communiquésà la Commission afin d'établir descomparaisons avec les États mem-bres.

En ce qui concerne eLetzebuerg, M.Schaack a ajouté que les premiersprojets devraient être prêts fin 2002,début 2003 ; projets qui répondraientsurtout aux intérêts des entreprises(p.ex. la déclaration de la TVA).

Le ministre Biltgen a encore notéque l'année 2001 avait été marquéepar une stagnation au niveau desachats d'équipements informatiquesdes ménages et de l'utilisationd’Internet. Cette stagnation suivaitune période de croissance accélé-rée de trois ans dans ces domaines.Les raisons de cette stagnationseraient d'abord la nécessité dedisposer d'un PC, vu que téléphoneportable et télévision ne permet-taient pas encore l'accès à Internetet le manque de connaissance desgens avec le matériel informatique.

Le ministre délégué auxCommunications s’expri-me au sujet du program-me eEurope

5 mars 2002

M. François Biltgen, ministre délé-gué aux Communications, a donnéles points forts de son actionen faveur de eEurope et de eLuxembourg, à l’occasion de l’heure

d’actualité organisée par la Cham-bre des députés à la demande desSocialistes le 5 mars 2002.

Pour rappel, ces programmes incluent différents volets :

eGovernment : pour une meilleuretransparence et efficacité de l’admi-nistration publique, une applicationplus juste du droit de l’administra-tion publique et une vision plus clairede l’avenir pour le gouvernementpar la disponibilité de données fia-bles. Les enveloppes budgétairespour le financement des initiativeseGovernment s’élèvent à plus de 15millions d’euros ;

eEducation : pour l’évolution desméthodes d’enseignement et del’organisation pédagogique, ledéveloppement de nouvelles stra-tégies d’apprentissage chez les élè-ves et la modernisation des infras-tructures. Les enveloppes budgé-taires pour le financement desinitiatives eEducation s’élèvent àplus de 10 millions d’euros ;

eSocial : pour donner à tous les citoyens du Grand-Duché lesmêmes chances d’accéder aux nou-velles technologies : Internet pourtous. Le concept est lui-même com-posé de trois parties : Internetstu-ffen, Internetfürerschain et la for-mation des formateurs.

Les enveloppes budgétaires pourle financement des initiativeseSocial s’élèvent à plus de 1,4millions d’euros et se font en colla-boration avec les communes. Leministre a reconnu que le Luxem-bourg n’était pas en tête du pelo-ton de eEurope, mais qu’il pro-gressait lentement.

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

En effet, 74 % de la population nesait pas que l’État dispose de sespropres sites Internet, ce qui prouveque les Luxembourgeois n’ontqu’une idée très vague des servi-ces offerts par la Toile. De plus, leLuxembourg est l’un des pays euro-péens où le raccordement àl’Internet est le plus cher.

Cependant, au-delà du prix, c’est le manque d’intérêt et de moti-vation qui fait que les foyersLuxembourgeois boudent le Net. Ilest vrai que de grands progrès res-tent à faire en matière de mise en place de formulaires administra-tifs et de moyens de paiement enligne. Actuellement, la connexiondes foyers au Grand-Duché s’élèveà 45 %, ce qui positionne le pays àla 8e place par rapport aux autresÉtats membres. De plus, 90 % desentreprises luxembourgeoises sontraccordées à l’Internet et plus de 60% ont leur propre site web.

Pour ce qui est du commerceélectronique, il s’agit tout de mêmede retenir que le Grand-Duché seplace en 4e rang par rapport aux autres États membres avec unpourcentage de 42 % d’internautesqui effectuent leurs achats en ligne.Pour le ministre, une des prioritésmajeures est de mettre l’Internet àla portée de tous pour « réduire lafracture sociale » et mettre à dispo-sition du public des postes reliésen réseau, par exemple dans lesmairies et bureaux des citoyens,cela moyennant des aides verséesaux communes.

Concrètement, M. Biltgen a annoncéqu’un projet de carte d’identitéélectronique, commun au secteurpublic et privé, était en cours. À la

fin du mois, il présentera le site « legilux » qui rassemble les texteslégislatifs et réglementaires ainsi quela jurisprudence. Dans le courant del’année 2002, le ministre souhaiteencore présenter un « portail d’ac-cès » offrant une adresse uniquepour s’orienter vers les différentesadministrations, tandis que le minis-tre de l’Économie devrait ouvrir unsite interactif s’adressant aux PME.

En outre, le gouvernement conti-nuera ses efforts :

pour garantir et fournir l’accès à toute sorte de services électro-niques, à savoir l’administrationélectronique, l’apprentissage électro-nique, le commerce en réseau, lasanté électronique, etc. par unmoyen quelconque, y compris ceuxbasés sur l’accès à large bande àInternet, les communications mobi-les 3e génération ou la télévisionnumérique ;

pour garantir l’accès Internet àtous les citoyens ;

pour renforcer la sécurité desréseaux de l’information et pouraméliorer l’accès sûr aux servicesd’administration électronique et decommerce en réseau ;

pour favoriser l’échange des « best practices » avec les autresÉtats membres, ainsi qu’avec lespays candidats.

Forum international « Médiamorphose »

8-9 mars 2002

« Entre responsabilités sociales etcourse à l'audience », tel était le

thème du débat international qui a eu lieu le 8 mars à Mondorf-les-Bains à l'initiative du Conseil natio-nal des programmes.

Il s'agissait de donner un aperçu du paysage audiovisuel au Luxem-bourg et dans les pays voisins, deretracer le chemin du service publicvers la coexistence de servicespublics/privés et de faire le point surla situation spéciale du Grand-Duché qui disposait, jusqu'à présent,d'une chaîne nationale privée rem-plissant une mission de servicepublic.

Les participants au débat étai-ent Jean-Claude Juncker, Premierministre ; Sabine Christiansen, jour-naliste-présentatrice de la chaîne detélévision allemande ARD ; JeanStock, ancien directeur des activi-tés télévisuelles de RTL Télé-vision et secrétaire général del'Union européenne de radiodiffu-sion ; Marc Conrad, directeur del'entreprise de production audiovi-suelle Typhoon Networks AG ; José-Manuel Nobre-Correia, professeurà l'Université libre de Bruxelles ainsi qu’André Hoffmann, professeurluxembourgeois.

Animé par Nic Jakob, directeur de lasociété European News Exchange,le but de ce débat était de dégagerdes pistes de réflexion et d'orienta-tion sur les médias électroniquespour les acteurs politiques concer-nés qui sont en train de préparer laréforme de la loi sur les médiasélectroniques du 27 juillet 1991.

Au cours de la soirée, le Premierministre n’a pas manqué de souli-gner qu'une télévision publique neverrait pas le jour sous ce gouver-

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

nement, d'autant plus que le mar-ché luxembourgeois semblait êtresaturé à ce moment. Cependant, ils'agirait de définir clairement lanotion de service public ainsi queles conditions sous lesquelles cedernier peut être alloué après 2010,date d'échéance du contrat deconcession entre RTL Group (CLT-

UFA) et l'État luxembourgeois. LePremier ministre a aussi remarquéque les missions de service publicpourraient toujours être accompliespar un établissement privé.

Le lendemain, le 9 mars, le débats’est centré sur le rôle d'un organede contrôle des médias lors d'une

table ronde internationale et d'undébat national. Le ministre déléguéaux Communications FrançoisBiltgen en a profité pour développerles réflexions du gouvernementquant au futur rôle d'un organe decontrôle ou de régulation luxem-bourgeois.

Alors qu'à l'heure actuelle, troisinstances accompagnent le mondedes médias électroniques — àsavoir la Commission consulta-tive des médias, la Commission indépendante de la radiodiffusion et le Conseil national des pro-grammes — un seul organe devraitsubsister à l'avenir. Le gouverne-ment l'appelle provisoirement ARI :Autorité de régulation indépendante.Parmi les compétences primairesde cette autorité, on retrouve la sur-veillance des missions de servicepublic ainsi que des dispositionslégales concernant les médiasélectroniques et finalement l'appli-cation des dispositions de la direc-tive européenne « Télévision sansfrontières ». Le gouvernement res-tera cependant compétent enmatière d'autorisations et de fré-quences. La libéralisation depuis1991 ainsi que l'éducation et la par-ticipation aux médias ont été les thè-mes abordés lors de deux autrestables rondes nationales. Ces der-nières ont clôturé le forum sur lesmédias.

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présente 2études relatives à Internetau Luxembourg

11 mars 2002

Le 11 mars 2002, le ministre de l'Économie Henri Grethen a pré-

M. Juncker et Mme Christiansen en grande conversation

M. François Biltgen lors de la table ronde; à ses côtés, Mme MadyDelvaux-Stehres et M. Tom Krieps

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

senté deux études portant, d'uncôté, sur l'utilisation du commerceélectronique parmi les entreprisesprivées au Luxembourg (réaliséepar le Statec et Eurostat) et, de l'autre côté, sur la qualité des sitesInternet des entreprises luxembour-geoises (réalisée par Mindforest).

M. Henri Grethen a fait le point surl'aspect particulier du projeteLuxembourg qu'est le domaineéconomique.

Les résultats majeurs de l'étude duStatec sont :

près de 80% des entreprises infor-matisées ont accès à l'Internet (fin2001) ;

le site Internet constitue une vitrinesupplémentaire pour les entreprises,un moyen de communication ;

une entreprise sur deux disposed'un site Internet ;

une entreprise sur cinq achète surInternet et une sur dix vend surInternet ;

la sécurité de paiement est le pro-blème central des entreprises dansle commerce en ligne.

L'étude Mindforest portant sur laqualité des sites des entreprises pri-vées, constate que :

20% des sites sont des sites « carte de visite » ;

la sécurisation des transactionsest très faible ;

l’absence d'initiatives de fidélisa-tion du client ;

près de 80% des sites sont pure-ment informationnels ;

5% des sites sont transactionnels,c'est-à-dire orientés vers le com-merce en ligne.

Les orientations du gouvernement pour unenouvelle législation sur la radio et la télévision

14 mars 2002

Le 14 mars 2002, M. FrançoisBiltgen, ministre délégué auxCommunications, a présenté à lapresse les orientations du gouver-nement pour une nouvelle législa-tion sur la radio et la télévision adop-tées par le conseil de gouvernementle 1 mars 2002 (réforme de la loi du27 juillet 1991 sur les médiasélectroniques).

Une autorité de régulation indépen-dante (ARI) devrait être mise enplace. Elle prendra la relève des dif-férents organes existants et réunirales compétences de régulation desradios et des télévisions. Concer-nant les dispositions pratiques del'ARI, il devrait s'agir d'un établisse-ment public, administré par unconseil de surveillance et dirigé parun organe exécutif.

Cette autorité comprendra aussi unconseil consultatif qui aurait commemission de rendre des avis sur dif-férentes questions, notamment cel-les ayant trait au pluralisme.

Ce conseil serait composé de 25personnes suivant le modèle de l'ac-tuel Conseil national des program-mes. Les principales orientationspour la nouvelle législation sont :

la réduction du nombre de caté-gories de programmes et de régi-mes réglementaires ;

la structuration des compétencesdes différentes autorités ;

la simplification de l'accès aufinancement par la publicité ;

l'harmonisation des règles appli-cables aux programmes de télévi-sion ou de radio ;

la simplification de l'octroi d'auto-risations.

Concernant le service public de télé-vision, la nouvelle législation prévoitles éléments suivants :

une base légale pour la mise enplace d'un service public ;

le service public peut être prestépar un organisme public ou une ouplusieurs sociétés privées ;

le service à prester sera défini parvoie de convention.

Un tel cadre n'empêcherait pas legouvernement de continuer àconfier la prestation du servicepublic à la CLT-Ufa, comme cela sefait actuellement. La nouvelle légis-lation réaffirme donc l'opposition dugouvernement à une chaîne de télé-vision publique.

La nouvelle législation devrait tenircompte des mutations fondamenta-les qui prennent source dans lagénéralisation des technologiesnumériques, vu la convergenceentre médias électroniques et ser-vices de télécommunications. Eneffet, les programmes de radio et detélévision pourront désormais être

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

distribués par différents types deréseaux. La relation entre contenu etréseaux est en train de changer denature. La loi de 1991 avait pourprincipal objet de réglementer lesprogrammes. Or, le contenu ne seprésente plus nécessairement sousforme de programme.

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présenteun « label qualité » pour le commerce électronique

18 mars 2002

« Augmenter la confiance du con-sommateur dans ce nouveau ser-vice qui lui est offert, en l'occurrencele commerce électronique », tel estl'objectif, d'après le ministre de l'Économie Henri Grethen, du « labelde qualité » pour les sites de com-merce électronique.

Élaboré par le ministère de l'Écono-mie, en collaboration avec la Cham-bre de commerce et la Chambredes métiers, ce certificat devraapporter, outre la confiance, la sécu-rité des transactions et la qualité desservices e-commerce.Le certificatest délivré pour une durée de troisans par un organisme certificateuraccrédité par l'Olas (Office luxem-bourgeois d'accréditation et de sur-veillance).

D'après les responsables du minis-tère, le certificat apportera davan-tage de confiance et de crédibilité, ilimpliquera une plus grande inter-vention des pouvoirs publics et ilgarantira une protection plus élevéedu consommateur. D'où son avan-tage par rapport à un label ou uncode de bonne conduite. Afin de

pouvoir afficher le logo Luxembourge-commerce certified sur un site decommerce électronique, il faut :

identifier l'entreprise ;

présenter les produits et services(prix, caractéristiques) ;

afficher le logo de l'organisme cer-tificateur avec renvoi aux caracté-ristiques du certificat ;

informer clairement sur la procé-dure de réclamation ;

respecter le choix du client dans lacommunication commerciale ;

prévoir la signature électroniquedans le cadre du business to busi-ness ;

confirmer la commande avant del'enregistrer ;

envoyer des accusés de réception ;

informer sur les délais de livrai-son ;

protéger les données personnelleset les mineurs.

Il nécessite un dispositif de certifi-cation opérationnel comprenant unorganisme certificateur accrédité par l'OLAS (Office luxembour-geois d'Accréditation et de Surveil-lance), un règlement de qualifica-tion et des auditeurs compétents.

Selon Bruno Goubet, qui a présentéle certificat, ce dernier augmenteraitla confidentialité des données per-sonnelles, favoriserait le respect desengagements contractuels de l'en-treprise ainsi que la sécurisation des

paiements. Pour se faire certifier,l'entreprise doit introduire une de-mande auprès d'un organisme cer-tificateur. Sur base d'un rapportrédigé suite à l'audit de l'entreprise,un comité de certification donnerason avis. La décision revient alorsau directeur de l'organisme.

Un audit de surveillance aura lieuensuite tous les ans. Le certificatpeut être retiré à tout moment.L'organisme certificateur se chargedu suivi de l'entreprise.

Un projet pilote, auquel participe-ront une dizaine d'entreprises, devrafaciliter le lancement du certificat.Le ministère a signalé qu'il finance-rait une grande partie du coût despremières procédures de certifica-tions.

Le commerce électronique consti-tue un des instruments principauxque le ministère de l'Économieentend développer ; développementqui ne peut passer que par un certi-ficat, a souligné Serge Allegrezzadu ministère. M. Grethen a concluen disant qu'il s'agit avant tout defaire en sorte que le consommateurait le réflexe d'acheter en ligne.

Le certificat ne contribuerait doncpas à la notoriété d'une marque,mais plutôt à mettre en confiance leclient. Au Luxembourg, 11% desentreprises sont actives dans lesventes et 20% dans les achats surinternet.

80% des sites d'entreprises sont detype informationnel. La mise à jourdes sites, la protection des donnéeset la sécurisation des transactionssont les principales faiblesses dessites.

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Forum eGovernment

21 mars 2002

Le 21 mars 2002 a eu lieu dans lecadre du programme d'action national eLuxembourg un forumeGovernment intitulé « L'Adminis-tration électronique au service de lasociété de demain ».

Le forum, auquel ont assisté M.Biltgen, ministre délégué auxCommunications, M. Schaack, se-crétaire d'État à la Fonction publiqueet de la Réforme administrative, etM. Grethen, ministre de l'Économie,s'est avant tout adressé aux chefsd'administration.

Le but du forum était en effet de mobiliser tous les acteurs con-cernés en exposant la stratégie, les choix organisationnels, finan-ciers, humains, juridiques et tech-nologiques pris par le gouverne-ment.

Avant de présenter les défis deeLuxembourg, M. Biltgen est reve-nu sur les résultats de deux étudesrécentes en matière de eGovernment : le rapport de la Commission euro-péenne et celui de Ilres/Mindforestprésentant l’état de la situation de eEurope. S'il est vrai que le Lux-embourg a accusé certains retardsen matière de eGovernment, lesdeux études montrent notammentque :

comme déjà indiqué par M. Biltgenlors de l'heure d'actualité à laChambre le 5 mars, la Commissioneuropéenne a constaté que leGrand-Duché est un des trois paysayant enregistré les meilleurs pro-grès en la matière ;

le Luxembourg a réalisé d’énor-mes progrès dans de nombreuxdomaines, tels la formation tout aulong de la vie, les brevets de hautetechnologie, etc. ;

le Luxembourg compte 1 ordina-teur pour 5 élèves, ce qui le place au deuxième rang au sein de l'UE ;

le Luxembourg se situe au pre-mier rang en ce qui concerne lesserveurs sûrs ;

concernant les services en ligne, le pays se trouve en dernière posi-tion.

Pour ce dernier constat, FrançoisBiltgen a insisté sur le fait que l'é-tude ne prenait en compte que lesservices en ligne. Or, le Luxembourgdispose de nombreux projets nonencore en ligne.

Ces chiffres devraient donc nette-ment s'améliorer au cours des pro-chains mois. Ainsi, par exemple, lesite Légilux, reprenant l'ensembledes lois luxembourgeoises, seraitprésenté au cours du mois d'avril2002.

M. Biltgen a brièvement rappelél'historique du projet eLuxembourget présenté les organes responsa-bles de sa mise en œuvre :

la CNSI (Commission nationalede la Société de l'Information), com-posée des ministères de la Culture,de l'Enseignement supérieur et dela Recherche, de l'Économie, de l'É-ducation nationale, de la Fonctionpublique et de la Réforme adminis-trative, du Travail et de l'Emploi, demême que du Trésor et du Budget,qui définit les orientations politiquesdes travaux,

la Task Force, responsable del'exécution.

M. Schaack de son côté a insistésur le volet « Réforme administra-tive » du projet eGovernment.

En effet, ce programme est davan-tage une question de transformation des relations avec les citoyens qu'undéfi technologique. M. Schaack a en outre présenté les grands pro-jets communs (portail d'accès à l'en-semble des sites publics, portail « droit », portail « marchés publics »,

M. Grethen, M. Schaack et M. Biltgen au Forum eGovernment

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

etc.). Sont finalement intervenus desresponsables de différents ministè-res et administrations :

le ministère de la Fonction pu-blique et de la Réforme administra-tive a présenté l'organisation au seinde eGovernment et les différentsresponsables ;

le Service Information et Pressea présenté le système rédactionnel(CMS) commun, de même que deschartes graphique et technique, des-tinés à faciliter la gestion des sitespublics, à gagner du temps, àréduire les coûts, à augmenter laqualité des produits et à augmen-ter la cohérence et la usability dessites;

le Centre informatique de l'État aprésenté le volet technique ;

la Bibliothèque nationale a pré-senté le projet des bibliothèquespubliques en ligne.

Promotion féminine

Marie-Josée Jacobs,ministre de la Promotionféminine, et FrançoisBiltgen, ministre du Travailet de l’Emploi, à la réunion sur l'égalité desalaire entre les femmeset les hommes

4 février 2002

Le 4 février 2002, Mme Marie-JoséeJacobs, ministre de la Promotionféminine, et M. François Biltgen,ministre du Travail et de l’Emploi,ont ouvert, en présence du secré-taire d’État à l’égalité au Portugal

Mme Maria do Céu Cunha Rego, lapremière conférence internationaledans le cadre de la stratégie com-munautaire en matière d'égalitéentre les femmes et les hommes(2001-2005). Le but en était dedéterminer les causes des inégalitésde salaires entre les femmes et leshommes.

Les objectifs de la conférenceétaient triples : sensibiliser tous lesacteurs et actrices concernés, demême que le grand public, par laréalité de l'inégalité de salaire entrefemmes et hommes, analyser lescauses possibles de la subsistancede l'écart de salaire, lancer le projet« L’égalité de salaire, défi du déve-loppement démocratique et écono-mique » sur le plan national etannoncer les actions prévues dansle cadre du projet pendant l'année2002.

Adopté par le Comité permanent del’emploi et le Comité de coordina-tion tripartite, le projet « L’égalité desalaire, défi du développementdémocratique et économique »réunit les partenaires sociaux, lesreprésentants et représentantes dela vie publique et privée et le Conseilnational des femmes du Luxem-bourg (CNFL). Le projet fait partieintégrante du Plan d'action nationalluxembourgeois pour l'emploi 2001à 2002.

Marie-Josée Jacobs a souligné dansson allocution qu'après neutralisa-tion des effets de structure, un écartde salaire de 11% entre hommes etfemmes persistait et a rappelé qu'auLuxembourg, le cadre légal déter-mine une égalité en matière derémunération et de traitement : tra-vail de valeur égale stipule rémuné-

ration égale. Il importait pour laministre d'analyser les causes desécarts salariaux ainsi que dansquels domaines se perpétuentles discriminations directes ouindirectes.

Le ministre du Travail FrançoisBiltgen a noté de son côté qu'un pro-jet de rapport du Parlement euro-péen affirmait que l'écart de rému-nération serait de 28% dans l'Unioneuropéenne à l'avantage des hom-mes (de 15% après prise en comptedes différences d'ordre structurel qui existent entre hommes et fem-mes).

M. Biltgen a encore noté qu'à sonavis, aucune inégalité de salairen'existait au Luxembourg entre hom-mes et femmes ayant la même qua-lification, la même formation, lemême âge et la même ancienneté,mais que pourtant les chiffres exis-tants démontreraient l'existence d'unécart de salaire.

Le ministre du Travail a égalementrappelé que parmi les jeunes demoins de 30 ans, les différences desalaire ne seraient plus que de 6%sur l'ensemble des professions avec une absence totale de discri-minations pour les professions supérieures.

Par ailleurs, les disparités salarialesentre hommes et femmes n'appa-raîtraient qu'à fur et à mesure de l'a-vancement de la carrière du fait, parexemple, des interruptions de car-rière plus nombreuses chez les fem-mes.

Un rapport du gouvernement sur l'é-volution des conditions générales et des revenus présenté en 2000

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

retiendrait aussi que ce sont les fem-mes qui sont occupées dans lesemplois à bas salaire. En effet, unhomme sur huit serait rémunéré ausalaire social minimum, alors qu'unefemme sur cinq travaillerait pour unsalaire identique. Cette premièreconférence fut suivie d’ateliers thé-matiques et spécifiques à l’attentiondes partenaires sociaux.

À part l'égalité salariale, les autresprojets choisis dans le cadre de lastratégie communautaire sont laconciliation de la vie familiale et dela vie professionnelle (2002-2003),la prise de décision dans la vie poli-tique et économique (2003-2004) etles stéréotypes féminins et mascu-lins (2004-2005).

Jean-Claude Juncker,Premier ministre, préside la conférenceWorld Women Work

25-26 février 2002

Le 17 janvier 2002 déjà , le Premierministre Jean-Claude Juncker avaitprésenté à Francfort la conférenceinternationale World Women Work,qui a eu lieu à Berlin les 25 et 26février 2002 et dont il a assuré laprésidence.

Organisée par le président del'International Bankers Forum, NaderMaleki, la conférence voulait trou-ver des réponses et des approchespour une meilleure intégration desfemmes aux positions de responsa-bilité.

Aux côtés du Premier ministreJean-Claude Juncker, la ministrede la Promotion féminine Marie-Josée Jacobs ainsi que les dépu-tés Ferny Nicklaus et RenéeWagner ont représenté le Grand-Duché à cet événement, auquel ontparticipé des personnalités dumonde économique, politique, desmédias et d'organisations interna-tionales.

Jean-Claude Juncker a soulignédans son discours d'ouverture que leprocessus d'égalité entre hommeset femmes aurait atteint un niveauoù la discussion ne devrait plus seu-lement se concentrer sur les fem-mes ou les hommes, mais essen-tiellement sur la co-responsabilitédes deux, hommes et femmes, dansla création d'une nouvelle culture.

Une participation équilibrée et éga-litaire des deux sexes au processusde travail s'imposerait désormais, etnon une politique caritative à l'égarddes femmes. Devant un public com-posé de près de 500 femmes, prin-cipalement en position de cadre, etde quelques hommes.

M. Juncker a averti les participantsà la conférence de ne pas unique-ment s'occuper des problèmes auniveau des hiérarchies supérieuresau sein des entreprises, mais deconsidérer la question dans sonensemble.

Ensuite, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé à unetable ronde sur le sujet suivant : « Les femmes dans le monde éco-nomique — résistances, potentiali-tés et stratégies ».

Le ministre allemand de la Fa-mille Mme Christine Bergmann, la conseillère économique MmeGertrud Höhler, l'ancien prési-dent des employeurs M. Hans-OlafHenkel et la journaliste freelanceMme Katharina Karajanni furent lesautres participants à cette tableronde.

Cette discussion portait sur la trèsfaible représentation des femmesdans des postes à responsabilité,

Mme Jacobs, M. Biltgen, Mme Maria do Céu Cunha Rego, secrétaired’État à l’égalité au Portugal, et Maddy Mulheims du ministère de laPromotion féminine lors de l'ouverture de la conférence

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

malgré des études souvent excel-lentes, et sur les raisons de cetéchec dans la montée hiérarchique.

Matinée « Portes ouvertes » à l’Institutsupérieur de Technologie

16 mars 2002

Mme Erna Hennicot-Schoepges,ministre de la Culture, de l'Enseigne-ment supérieur et de la Rechercheet Mme Marie-Josée Jacobs, minis-tre de la Promotion féminine, ontparticipé le 16 mars à la matinée « Portes ouvertes » organisée àl'Institut supérieur de Technologie(IST), et ce dans le cadre du projetde sensibilisation des femmes pour les métiers de l'ingénierie AdaLovelace.

Une conférence de presse de MmeJeanne Peiffer, chargée de recher-che au CNRS, était prévue au pro-gramme.

Le Docteur Pfeiffer a en outre pré-senté son livre « Rencontres entreartistes et mathématiciennes. Toutesun peu les autres ».

La conférence a été suivie d'uneréception avec la remise du Prix Zonta à des étudiantes méri-tantes de l'Institut supérieur deTechnologie.

Par ailleurs, les ministres Jacobs et Hennicot-Schoepges se sontvues remettre une demande dereconnaissance officielle du droit de porter des titres et diplômes au féminin dans le cadre de l'avant-projet de loi à la création de l'uni-versité de Luxembourg.

Une table ronde sur les métiers de l'ingénierie vécus par des ingé-nieures et des étudiantes (Fé-dération des Industriels luxem-bourgeois), ainsi qu'une projection du film Conceiving Ada ont clôturé le programme de cette matinée.

Autres

Marie-Josée Jacobs, ministrede la Promotion féminine,remet le prix de la meilleurepratique de politique commu-nale d’égalité entre les femmes et les hommes 23 janvier 2002

Forum « Femmes etentreprises » 13 mars 2002

Recherche

Erna Hennicot-Schoepges, ministre de laRecherche, à une réunionministérielle à Brasilia

21-22 mars 2002

Erna Hennicot-Schoepges, ministrede la Culture, de l’Enseignementsupérieur et de la Recherche, a par-ticipé à une réunion des ministresde la Recherche des paysd’Amérique latine et des Caraïbes,ainsi que des États membres del’Union européenne qui s’est tenueà Brasilia les 21 et 22 mars 2002.Cette réunion a eu lieu suite auxrecommandations du Sommet deRio de Janeiro de juin 1999.

Elle visait le renforcement de lacoopération scientifique et techno-logique entre les pays des deuxrégions, notamment par le biais del’établissement d’un Plan d’actionen matière de coopération scienti-fique, approuvé lors du SommetALC-UE (Amérique latine &Caraïbes – Union européenne) les17 et 18 mai 2002 à Madrid.

M. Juncker préside la conférence internationale World Women World,qui était organisée par le président de l'International Bankers ForumM. Nader

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

En adéquation avec l’objectif géné-ral fixé à Rio de Janeiro visant àconsolider les relations entrel’Amérique latine, les Caraïbes et l’Union européenne, les discus-sions des ministres concernaient l’intensification des échanges scien-tifiques et technologiques, ainsi quela contribution de ces échanges aurenforcement des liens écono-miques entre les deux régions.

Considérant le développement desactivités de coopération en cours,les ministres ont étudié les possibi-lités et les moyens d’intensifier cesrelations dans un intérêt mutuel.Ainsi, les discussions ont visé dessujets possibles de rechercheconjointe, tels que la santé et la qua-lité de vie, la société de l’informa-tion, les agro-industries, le dévelop-pement durable et la préservationdu patrimoine culturel. Lors de cesdiscussions, une attention particu-lière a été attribuée aux opportunitésde transfert de technologies et decollaboration scientifique avec le

secteur privé, ainsi qu’à l’échangede scientifiques entre les deuxrégions.

Transports

Affaire Kralowetz

22 janvier 2002

Le 22 janvier 2002, les autorités judi-ciaires luxembourgeoises ont pro-cédé, dans le cadre d'une commis-sion rogatoire de la part des autori-tés judiciaires allemandes, à uneperquisition dans les bureaux de lasociété de transport internationalUnited Cargo Lux GmbH pourlaquelle roulaient les camionsKralowetz – et ont arrêté son géranttechnique Karl Kralowetz.

Par la suite, les différents ministè-res impliqués dans le dossier sesont prononcé à ce sujet :

Le ministre des Transports HenriGrethen a fourni des précisionsconcernant le système d'attributiondes autorisations de transport et asouligné qu'un chauffeur profes-sionnel engagé par un transporteurétabli au Luxembourg n'avait pasbesoin de permis de travail luxem-bourgeois du moment qu'il exercaitson activité en dehors des frontiè-res du Grand-Duché, ce qui entrai-nait des problèmes de contrôle del'application de la législation sociale.

M. Grethen a en outre souligné lesnombreuses initiatives prises parson ministère pour endiguer la pré-sence de la partie virtuelle du sec-teur des transports opérant à partirdu Luxembourg : moratoire enmatière d'accords bilatéraux aveccertains pays tiers ; réorganisationdu service en charge des autorisa-tions avec suppression de la pra-tique des certificats de complaisanceen faveur de certaines entreprises ;transfert à la douane de l'ensembledes compétences de contrôle en lamatière ; initiatives avec plusieursÉtats membres de l'Union euro-péenne pour se concerter enmatière de contrôles ; révision de laprocédure de délivrance des licen-ces communautaires et des autori-sations de transport ; projet de loisur une nouvelle définition légale del'établissement avec obligation d'unebase opérationnelle effective auLuxembourg.

Le ministère des Classes moyen-nes, du Tourisme et du Logement asignalé pour sa part que le retrait dudroit d'établissement d'une sociétépar le ministre des Classes moyen-nes ne pouvait intervenir que surbase d'un jugement de tribunal, quifaisait défaut dans ce cas précis.

Mme Jacobs et Mme Hennicot-Schoepges accueillies à l'IST (page 111)

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Selon le Premier ministre Jean-Claude Juncker, la situation seraitun exemple-type du manque decohérence de la politique sociale del'Union européenne.

M. Biltgen, ministre du Travail et del'Emploi, a rappelé les compétencesréservées en la matière au minis-tère du Travail, à savoir celles del’émission des permis de travail etdu contrôle du droit du travail.François Biltgen a affirmé que lapolitique du gouvernement luxem-bourgeois ne visait pas à attirer desentreprises de transports auLuxembourg opérant uniquement àl'étranger mais grâce à des camionsimmatriculés au Grand-Duché etemployant essentiellement deschauffeurs de l'Europe de l'Est à dessalaires très bas.

Le ministère du Travail a envisagé,à court et à moyen terme, diversesréformes dans son domaine decompétence, plus spécifiquementau niveau du permis de travail ou « permis spécial » pour des chauf-feurs venant de pays tiers, aussibien au niveau du contrôle du tra-vail qu’à celui des soi-disant « faux-indépendants ». Le ministère de laFamille, de la Sécurité sociale et de la Jeunesse a informé qu’il allaits'occuper de l'organisation du retourvers leur pays d'origine des chauf-feurs engagés par la sociétéKralowetz, de même que de l’attri-bution à chaque chauffeur d’uneindemnité de retour de 1 000 euros.

Accord franco-luxembour-geois sur le raccordementdu Luxembourg au TGVEst-européen

28 janvier 2002

Lors de leur entrevue du 8 septem-bre 1999 à Paris, les deux minist-res des Transports MM. Gayssot(France) et Grethen étaient tombésd'accord pour poursuivre la négo-ciation sur les conditions du raccor-dement du Luxembourg au TGVEst-européen sur base des arran-gements antérieurement arrêtés enla matière. Ces négociations ontabouti au mois de décembre 2001.

Le protocole d'accord entre les gou-vernements français et luxembour-geois a été signé par les deux mini-stres des Transports lors du lance-ment des travaux de génie civil de lanouvelle ligne à grande vitesse le28 janvier 2002 à Saint-Epvre(Moselle).

Par cet accord, le Luxembourg par-ticipe à la construction d'une lignenouvelle à grande vitesse entreVaires-sur-Marne (Île de France) etBaudrecourt (Lorraine). Cette ligneautorisera une vitesse potentiellemaximale de 350 km/h, une vitesse

d'exploitation maximale de 320 km/hétant prévue lors de la mise en ser-vice en 2006 De plus, la ligne ferro-viaire existante Metz - Luxembourgsera aménagée pour en améliorerla vitesse, la sécurité et l'exploita-tion. Sous réserve de l'approbationpréalable de la Chambre des dépu-tés, le gouvernement luxembour-geois apportera au gouvernementfrançais une contribution financièrede 117 386 000 ¤ aux conditionséconomiques de juin 1997, consti-tuant une contribution forfaitaire pourl'ensemble du projet.

Le gouvernement français renonceexpressément à demander au gou-vernement luxembourgeois unequelconque contribution supplé-mentaire pour la réalisation de la 2e

phase du projet.

Le protocole prévoit, par ailleurs,que si la réalisation du TGV Est-européen est abandonnée en coursd'exécution ou ne peut pas se faireen conformité avec les stipulations

Avant la signature de l’accord, M. Grethen s’est rendu sur le chantierde Baudrecourt

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

essentielles du protocole, le gou-vernement français remboursera au gouvernement luxembourgeoisl'intégralité des fonds versés par ce dernier. (voir discours de M.Grethen page 140)

Présentation de la démar-che globale du gouverne-ment en matière d'aména-gement du territoire et destransports

25 mars 2002

Le 25 mars 2002, les ministres del'Intérieur, des Transports et desTravaux publics, ainsi que desreprésentants des ministères duLogement et de l'Environnement, ont présenté la démarche globaledu gouvernement en matière de mobilité, ainsi que l'élaboration du concept intégré « aménage-ment du territoire et transports » (Integriertes Landes- und Ver-kehrsentwicklungskonzept - IVL).L'importance pour le Luxembourg

de la politique d'aménagement duterritoire et d'une approche globalepour la mobilité a été mise en évi-dence par la déclaration gouverne-mentale de 1999.

Par la suite, le groupe de travailinterministériel « mobilité », constituéen décembre 2000 et présidé parM. Fernand Pesch du ministère desTravaux publics, fut chargé de laconcrétisation de la démarche.

Les travaux du groupe ont abouti,en janvier 2002, à un rapport inter-médiaire sur la mobilité, transmisaussitôt au conseil de gouverne-ment.

Sur base de ce rapport allait êtreélaboré dans les seize mois suivantsle concept intégré pour la mobilité.Parallèlement, différents plans sec-toriels réglementaires doivent êtreélaborés (transports, lycées, loge-ment, paysages à protéger), tout enrespectant la cohérence avec leconcept intégré.

Le but étant d'aboutir à des actionscoordonnées des différents minis-tères, conformément aux aspirationsde la déclaration gouvernementaleet aux dispositions de la loi du 21mai 1999 relative à l'aménagementdu territoire. Le ministère del'Intérieur sera en charge de la coor-dination de la démarche.

M. Michel Wolter a rappelé les défisauxquels était confronté le gouver-nement : un accroissement de lapopulation entre 1970 et 2002 (aug-mentation de 5 000 unités par andepuis les années 1990), uneconcentration de l'économie autourde la ville de Luxembourg et un phé-nomène de fuite de la ville pour leslogements.

Tous ces éléments ont forcémentdes conséquences sur le trafic routier. D'autant plus que le Luxem-bourg compte 614 voitures pourmille habitants et que le réseau routier n'a guère changé depuis les années 1970 (à part l'exten-sion du réseau des autoroutes). « L'extension du réseau routier doit s'intégrer dans une démarchecomprenant l'amélioration du réseauexistant, le développement du trans-port en commun et des Park & Ride,la multiplication des voies de bus,la gestion active du trafic mais aussiles changements des habitudes desautomobilistes (carsharing) », aestimé la ministre des Travauxpublics Hennicot Schoepges.

Mme Hennicot a également rappeléles avantages du projet CITA(contrôle et information du trafic surles autoroutes) : la détection auto-matique des accidents, la régulationde la vitesse pour une stabilisationde l'écoulement du trafic, l’informa-

MM. Gayssot et Grethen lors de la signature de l’accord franco-luxembourgeois

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

tions des usagers et l’échange dedonnées. Le CITA est aujourd’huiprésent sur 36 kilomètres d'auto-route. Il est prévu d'étendre leréseau du système à l'ensemble desautoroutes du pays, ce qui cor-respondrait à 148 kilomètres.

Le site Internet www.cita.lu fournitde son côté une information per-sonnalisée aux automobilistes.

Le ministre des Transports a d'abordsouligné la cohérence de la démar-che du gouvernement en cettematière : « La démarche cohérenteest là, nous travaillons maintenantà sa mise en œuvre. »

M. Grethen veut arriver à un modalsplit de 25%, c'est-à-dire faire ensorte que 25% des déplacementsse fassent en transports publics.

Toutefois, le développement de lapopulation augmenterait le transport individuel par voitures. D'où lanécessité de l'extension du réseau

routier, qui se justifierait aussi par lanécessité d'infrastructures néces-saires à la mise en place de voiespour bus.

M. Daniel Miltgen, du ministère duLogement, a d'abord expliqué la par-ticipation de son ministère à cettedémarche. En effet, les logementsutiliseraient l'espace et seraient desrégulateurs potentiels du trafic.Daniel Miltgen a aussi souligné queson ministre M. Fernand Bodens'opposerait au cloisonnement desfonctions que sont le travail, le domi-cile et les loisirs. La séparation deslieux de travail des domiciles et deslieux de récréation serait la princi-pale cause des problèmes liés autrafic routier.

Le ministère du Logement peutintervenir en subsidiant, par exem-ple, la construction de logementsproches des arrêts de bus ainsi quel'élaboration de zones fermées à lacirculation. Le ministre Wolter aencore noté que la vision du gou-

vernement était qu'un pays de 600 000 habitants ne pouvait êtregéré de la même façon qu'un paysde 300 000 habitants. Afin de main-tenir la qualité de vie au mêmeniveau, il fallait prendre en comptel'évolution de la population.

En guise de conclusion, le ministrede l'Intérieur a souligné qu'uneadaptation des habitudes de cha-cun devrait s'ajouter aux efforts desautres acteurs que sont l'État, lescommunes ou les entreprises.

Union européenne

Réunion des membresluxembourgeois de laConvention sur l'avenir de l'Union européenne

27 février 2002

En vue de la session inaugurale dela Convention européenne le 28février 2002 au Parlement européenà Bruxelles, le Premier ministreJean-Claude Juncker et le Vice-Premier ministre et ministre desAffaires étrangères Lydie Polfer ontreçu le 27 février au ministère d'Étatles membres luxembourgeois de laConvention sur l'avenir de l'Unioneuropéenne.

Ont assisté à cette réunion M.Jacques Santer, représentant duPremier ministre à la Convention,M. Ben Fayot, député et représen-tant du pouvoir législatif à laConvention, M. Paul Helminger,député, représentant du pouvoirlégislatif à la Convention, de mêmeque les suppléants S.E.M. NicolasSchmit, représentant permanent

Henri Grethen, Michel Wolter et Erna Hennicot-Schœpges

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

du Grand-Duché de Luxembourgauprès de l'Union européenne, MmeRenée Wagner, députée, et M. GastGibéryen, député. Le 21 mars 2002,le représentant du chef du gouver-nement luxembourgeois M. JacquesSanter est intervenu à l'occasion dela session de la Convention (voir dis-cours page 168).

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Travaux duConseil de gouvernement

Remarque : les comptes-rendus des différentes réunionsdu conseil de gouvernement peuvent être consultés dansleur intégralité sur le site Internet du gouvernement(www.gouvernement.lu) sous la rubrique «Salle de presse».

Ci-dessous n’est reprise qu’une sélection des sujets trai-tés par le gouvernement en conseil.

Cette sélection est faite dans l’optique de donner au lec-teur un aperçu d’une partie des activités du gouverne-ment en conseil.

11 janvier 2002

Les nominations des membres du Conseil depresse

Le Conseil a procédé aux nominations des membres duConseil de Presse. Sont nommés :

a) pour le groupe des éditeurs :

M. Alain BERWICK, directeur de « RTL Radio et TéléLëtzebuerg » ; M. François FABER, sous-directeur dugroupe Saint-Paul, « La Voix du Luxembourg » ; MmeDanièle FONCK, directrice du « Le Jeudi » ; M. RichardGRAF, rédacteur au « Woxx » ; M. Mario HIRSCH, direc-teur-gérant des Editions « d'Lëtzebuerger Land » ; M.Roland KAYSER, directeur du « Correio » ; M. GuyLUDIG, directeur-administrateur des Editions RevueS.A.M. ; Fernand MORBACH, chargé de direction, rédac-teur en chef de « Télécran » ; M. Claude MULLER, direc-teur de « Eldoradio », Luxradio ; M. Johny PISSINGER,directeur de « Nordliicht TV » ; M. Rob ROEMEN, rédac-teur en chef du « Lëtzebuerger Journal » ; M. Ali RUC-KERT, rédacteur en chef et président du Conseil d'ad-

ministration de la Zeitung S.A. ; M. Alvin SOLD, directeurd'Editpress et du « Tageblatt » ; M. Jean VANOLST,cogérant de « Radio Latina », Société Européenne deCommunication social s.à r.l. ; M. Fernand WEIDES,directeur de l'Etablissement de Radiofiddusion Socio-culturelle (honnert,7 - de soziokulturelle radio) ; M. VictorWEITZEL, directeur et rédacteur en chef du « LeQuotidien » ; M. Pol WIRTZ, directeur de « InternationalCity Magazines » « Luxembourg News » ; M. LéonZECHES, directeur des publications du groupe saint-paul, « Luxemburger Wort » ; M. Frank ZEIMET, direc-teur de « Radio DNR » ; M. Paul ZIMMER, directeurgénéral du groupe saint-paul, « Contacto ».

b) pour le groupe des journalistes :

Mme Brigitte CHILLON, Association luxembourgeoisedes journalistes (ALJ) ; M. Guy KEMP, (ALJ) ; M. JosTELEN, (ALJ) ; M. Lucien MONTEBRUSCO, (ALJ) ; M.Robert SCHNEIDER, (ALJ) ; Mme Monique FABER,(ALJ) ; M. Roger INFALT, (ALJ) ; M. Jacques HILLION,(ALJ) ; M. Francis WAGNER, (ALJ) ; M. Jean-ClaudeWOLFF, (ALJ) ; M. Jean-Pol RODEN, (ALJ) ; M. RenéHOFFMANN, (ALJ) ; M. Lucien GRETSCH, Union desjournalistes Luxembourg (UJL) ; M. Joseph LORENT,(UJL) ; M. Armand THILL, (UJL) ; M. Marc WILLIERE,(UJL) ; M. Jean-Paul SCHNEIDER, (UJL) ; M. TeddyJAANS, (UJL) ; Mme Britta SCHLÜTER (UJL) ; MmeRita RUPPERT, (UJL).

Règlement grand-ducal portant sur les brevetssportifs nationaux

Le Conseil de gouvernement s'est déclaré d'accord avecle projet de règlement grand-ducal portant détermina-tion et organisation des brevets sportifs nationaux.

Depuis sa création en 1939 dans le but de propager lapratique des sports à tous les âges et dans tous lesdomaines et malgré les modifications successives rela-tives à l'organisation des brevets sportifs, le nombre desbrevets délivrés n'a cessé de diminuer au fil du temps,alors que parallèlement le nombre de ceux qui s'adon-nent plus ou moins régulièrement à une activité spor-

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

tive de loisir a tendance à croître.

Afin de remédier à cette situation la Commission du bre-vet sportif national propose, entre autre, l'introductionde trois insignes : le bronze, l'argent et l'or ainsi que lapossibilité pour les candidats de compenser des résultatsmoyens dans une discipline par de meilleurs résultatsdans d'autres.

D'autres modifications concernent les catégories d'âgedes participants.

18 janvier 2002

Les principes fondamentaux concernant les aspects de droit civil du partenariat

Les membres du gouvernement ont arrêté les principesfondamentaux concernant les aspects de droit civil dupartenariat. Le texte a pour objet de régler certainesquestions de droit civil s'appliquant à des personnesvivant en concubinage.

Le gouvernement souhaite combler le vide juridique,dans le domaine du droit civil, dans lequel évoluent lespartenaires de ces unions de fait, sans prévoir des dispo-sitions détaillées se rapprochant de celles du mariage.

Ce dispositif sera complété d'ici le mois de mars par lesministres de la Sécurité sociale et des Finances auniveau des dispositions supplémentaires touchant lesaspects de droit social et de droit fiscal du partenariat. Lesmodalités du programme de traitement de la toxicoma-nie par substitution

A été adopté le projet de règlement grand-ducal déter-minant les modalités du programme de traitement de latoxicomanie par substitution.

Ce projet fixe les modalités de prise en charge des personnes souffrant d'une toxicodépendance avérée aux opiacés, au moyen d'une mise à disposition d'unproduit de substitution, accompagnée de conseils etd'une guidance.La loi du 27 avril 2001 fournit la base légale pour la

distribution contrôlée de produits de substitution à destoxicomanes.

Le présent projet trace le cadre dans lequel cette distri-bution peut avoir lieu et en détermine les modalités.

La distribution de produits de substitution peut se fairetant par des médecins que par des associations, les unset les autres devant être agréés à ces fins par le minis-tre de la Santé.

Étant donné que le traitement par substitution repré-sente une prise en charge assez lourde, peuvent seulsêtre admis au traitement des toxicomanes sur lesquelsdes méthodes moins incisives ont échoué.

Le projet détermine limitativement les substances desubstitution susceptibles d'être délivrées.

Il fournit également la base réglementaire pour un pro-jet-pilote de distribution contrôlée d'héroïne, dont le débutest programmé pour 2003.

Création d’un Conseil supérieur du bénévolat

Au terme de l'année internationale du bénévolat 2001, legouvernement a décidé la création d'un Conseil supérieurdu bénévolat. Il a également retenu de mettre en placeune agence du bénévolat, dirigée par un professionnel,dont les missions seront l'information sur les volets etles formes très diverses du bénévolat, une meilleurecoordination des initiatives bénévoles et la facilitation del'accès au bénévolat.

Le contrôle de l’utilisation et de la disséminationdes organismes génétiquement modifiés

Le Conseil a approuvé le projet de loi relative au contrôlede l'utilisation et de la dissémination des organismesgénétiquement modifiés (OGM).

Ce projet de loi modifie la loi du 13 janvier 1997 en lamême matière en raison de deux nouvelles directives

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

communautaires qui requièrent une adaptation des tex-tes nationaux, qui se fait tant au niveau de la loi de basequ'au niveau des règlements d'exécution.

Les innovations principales sont les suivantes :

exclusion du champ d'application de certains OGM neprésentant aucun risque pour la santé et l'environne-ment ;

en matière d'utilisation confinée d'OGM, détermina-tion de critères de classement non plus des OGM eux-mêmes, mais des opérations d'utilisation confinée, envue de la détermination correspondante des mesuresde précaution à mettre en œuvre ;

en matière de dissémination volontaire, nécessité d'uneévaluation des conséquences pour la santé humaine etl'environnement ainsi que des conséquences en rapportavec la résistance aux antibiotiques ;

en matière de mise sur le marché d'OGM, surveillanceplus stricte des produits autorisés à laquelle le respon-sable de la mise sur la marché est tenu de participer.

Le projet de loi sur la police, sur l'exploitation del'aéroport de Luxembourg et sur la constructiond'une nouvelle aérogare

Le Conseil a adopté une série d'amendements au pro-jet de loi sur la police et sur l'exploitation de l'aéroport deLuxembourg ainsi que sur la construction d'une nouvelleaérogare, ceci à la lumière de l'avis du Conseil d'Étatdu 8 novembre 2001.

Les amendements proposés concernent essentiellement :

a) la création d'une entité de police de l'aéroport via unrèglement grand-ducal ;

b) une précision de la formule des « activités de déve-loppement, de mise en valeur et d'exploitation de l'aé-roport » par un organisme de droit public ou privé ;

c) la modification de la loi du 11 juillet 1996 autorisant l'extension de l'aérogare dans le sens d'une autorisa-

tion pour le gouvernement de faire procéder à la cons-truction d'une nouvelle aérogare comprenant en outrela réalisation d'un terminal pour petits porteurs, d'un par-king souterrain et d'une centrale de cogénération ainsi que l'aménagement des alentours pour un coût de 324 325 000 ¤ ;

d) des dispositions concernant l'interdiction d'abandon-ner des aéronefs dans d'enceinte de l'aéroport.

La délégation luxembourgeoise du Comité éco-nomique et social de la Grande Région

Le gouvernement a approuvé la liste des membres effec-tifs et suppléants de la délégation luxembourgeoise duComité économique et social de la Grande Région.

Il s'agit des personnes suivantes :

Membres effectifs :

M. Léon Drucker (représentant du LCGB, directeuradjoint de la Chambre du Travail) (suppléant : M. RobertWeber, président national du LCGB) ;

M. Jean-Claude Reding (secrétaire général de la CGT-L) (suppléant : M. Josy Kontz, représentant de laCGT-L) ;

M. Norbert Geisen (président de la Fédération desArtisans) (suppléant : M. Thierry Glaesener) (vice-prési-dent de la Chambre de Commerce, administrateur dela FEDIL) ;

M. Norbert Friob (président de la Confédération desClasses moyennes, vice-président de la Chambre deCommerce) (suppléant : M. Paul Hippert, directeur de laChambre de Commerce) ;

Mme Alexandra Guarda-Rauchs (attachée de gou-vernement, ministère de l'Économie) ;

M. Carlos Guedes (attaché d'administration, ministèrede l'Intérieur) ;

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

25 janvier 2002

La publicité dans les programmes luxembour-geois par câble

Dans le contexte d'une réforme de la législation sur lesmédias électroniques, le Conseil a décidé d'autoriser lerecours à la publicité dans les programmes luxembour-geois par câble comme moyen de financement, sousles mêmes conditions que celles qui sont actuellementimposées au programme de télévision RTL. Le régimelibéralisé en matière de diffusion de messages publici-taires sera applicable à partir de la mi-septembre 2002.

1er février 2002

Rentendësch : mise en place de trois groupesde travail

Conformément à la déclaration finale du 16 juillet 2001du Rentendësch, le Conseil a décidé la mise en place detrois groupes de travail dont la mission est de procéderà des analyses supplémentaires dans trois domaines, à savoir :

1) l'individualisation des droits de pension ;

2) les sources de financement alternatives et complé-mentaires ;

3) la détermination des pensions en fonction des carriè-res dynamiques.

Ces groupes de travail connaîtront la même compositionque le Rentendësch et regrouperont ainsi des repré-sentants des départements ministériels concernés, desgroupes politiques parlementaires et des partenairessociaux.

Le 1er groupe « individualisation des droits de pension »comportera également des représentantes du Conseilnational des femmes luxembourgeoises.

Les travaux des groupes de travail 1) et 2) débuteront au

cours du mois de février. Le groupe 3) entamera ses tra-vaux après la conclusion des travaux des 2 autres grou-pes de travail.

Construction d’une maison pour toxicomanes

Les membres du gouvernement ont arrêté le principed'une construction d'une maison pour toxicomanes àl'aide de fonds mis à disposition de l'État par le Fonds delutte contre le trafic de stupéfiants.

Ce fonds tient à la disposition de l'État un montant de1,66 millions ¤ (= coût total suivant devis) pour la cons-truction d'une maison pour toxicomanes, sur un terrainappartenant à l'État dans la rue de Hollerich àLuxembourg-Ville.

La construction de la maison pourra commencer aprèsla démolition de l'immeuble existant qui est inapte aux finsvisées.

L'aménagement des locaux prévoit des installations per-mettant aux toxicomanes de consommer les droguessur place, dans le cadre du projet pilote « programme desubstitution » qui prévoit également une distributioncontrôlée d'héroïne à partir de 2003.

La maison offrira également 15 chambres à coucher.

Projet de loi relative à la publicité foncière

A été adopté le projet de loi relative à la publicité foncière.Le présent projet tend principalement à régler à courtterme certaines questions fondamentales préalables envue de la réalisation du projet informatique « publicitéfoncière » engagé par le gouvernement, appelé à moder-niser fondamentalement les procédures en matière demutations immobilières.

Il est, en effet, prévu d'élaborer un système informatiséavec trois intervenants principaux, à savoir, les notaires(ou les créateurs d'actes comme l'État et les commu-nes), l'administration de l'enregistrement et des domai-nes (AED) et l'administration du cadastre et de la topo-graphie (ACT).

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

Le projet « publicité foncière » prévoit ainsi un traitementinformatique des procédures, une tenue à jour constantedes données et un mode d'échange d'informations sim-ple et efficace entre les différents intervenants.

La mise en place de ce projet nécessite la modificationde trois texte législatifs, à savoir 1) la loi du 26 juin 1953concernant la désignation des personnes et des biensdans les actes à transcrire ou à inscrire au bureau deshypothèques, 2) la loi du 30 mars 1979 organisant l'i-dentification numérique des personnes physiques etmorales et 3) la loi du 9 août 1980 relative à l'inscriptiondes testaments.

8 février 2002

Convention d’Orviedo pour la protection desdroits de l’homme et de la dignité de l’êtrehumain à l’égard des applications de la biologieet de la médecine

Suite aux discussion du Conseil de la semaine dernièreau sujet de la Convention d'Oviedo pour la protectiondes droits de l'homme et de la dignité de l'être humain àl'égard des applications de la biologie et de la méde-cine, les membres du gouvernement ont approuvé lalettre de saisine de la Commission consultative natio-nale d'éthique (CNE). Sur proposition du ministre de laSanté Carlo Wagner, le gouvernement marque sonaccord de saisir la CNE non seulement de la question deprincipe de la recherche sur l'embryon in vitro à des finsthérapeutiques, mais aussi dans l'hypothèse d'uneréponse affirmative à la question de principe, d'une pro-position de modalités et de conditions entourant la recher-che. Rappelons que le Conseil avait décidé dans saséance du 1er février 2002, d'attendre l'avis de la CNEavant tout autre progrès en ce dossier.

22 février 2002

Le projet de loi portant approbation de l’accordde coopération entre le Grand-Duché deLuxembourg et la Région Bruxelles-Capitale

A été adopté le projet de loi portant approbation del'Accord de coopération entre le Grand-Duché deLuxembourg et la Région Bruxelles-Capitale, signé àLuxembourg, le 29 octobre 2001.

Suite aux dernières réformes constitutionnelles belgesattribuant plus de pouvoirs aux entités fédérées, leLuxembourg poursuit une politique qui a pour but d'as-surer la continuité de la coopération équilibrée avec lesentités fédérées belges.

Ainsi, après la signature d'un tel accord avec la Régionwallonne et la Communauté française, le 6 mai 1999,et avec la Région et la Communauté flamandes, le 15décembre 2000, le présent accord de coopération avecla Région Bruxelles-Capitale met l'accent particulière-ment sur les relations économiques bilatérales et surl'intensification de la coopération en matière de com-merce extérieur entre les deux parties.

Dans le domaine des transports, le volet de la liaisonferroviaire entre les « capitales européennes » (Bruxelles,Luxembourg, Strasbourg) est mis en exergue.

1er mars 2001

La révision de l’article 114 de la Constitutiondont l’objet est les modalités futures de la révi-sion constitutionnelle

Les membres du gouvernement ont examiné les propo-sitions faites par la Commission des Institutions et de laRévision constitutionnelle de la Chambre des députés ence qui concerne la révision de l'article 114 de laConstitution dont l'objet est les modalités futures de larévision constitutionnelle. Le gouvernement marque sonaccord avec la proposition de modification constitution-nelle en deux votes successifs, séparés par un inter-valle d'au moins trois mois.

Le gouvernement approuve également le principe del'organisation d'un référendum, lorsque, dans les deuxmois qui suivent le premier vote, demande en est faitepar un certain nombre de députés ou d'électeurs.Concernant ces nombres, le gouvernement estime qu'il

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

serait préférable de prévoir un tiers des députés quidevraient, le cas échéant, se prononcer en faveur d'unréférendum ou, dans l'hypothèse d'une initiative éma-nant d'électeurs, de prévoir un pourcentage de 15% desélecteurs inscrits sur les listes électorales pour les élec-tions législatives plutôt qu'un nombre fixe. En outre, le gouvernement devrait également pouvoir prendre l'initiative de l'organisation d'un référendum de révisionconstitutionnelle.

La proposition soumise à référendum ne pourra êtreadoptée que si elle recueille la majorité des suffragesvalablement exprimés. Le référendum dont question nedevrait avoir qu'un caractère consultatif. Concernant lesconditions de quorum de présence et de vote, le gou-vernement est d'avis qu'une majorité spéciale fixe, àsavoir deux tiers des députés, doivent se prononcer enfaveur de la révision constitutionnelle tout en laissanttomber l'exigence d'un quorum des présences et touten faisant abstraction des votes par procuration qui neseront pas admis.

8 mars 2002

Protocole de Kyoto

Par rapport au protocole de Kyoto, le gouvernement atenu à préciser à nouveau qu'il a l'intention de respecterl'objectif de la réduction des émissions de CO2 de 28%par rapport à l'année 1990.

Compte tenu que le Danemark avait émis la demande devoir corriger ses émissions pour l'année 1990 dans cer-tains aspects, le Luxembourg a été d'avis que la mêmeméthodologie devrait s'appliquer uniformément à tousles pays.

Qualité des eaux destinées à la consommationhumaine

Le conseil a approuvé le projet de règlement grand-ducalrelatif à la qualité des eaux destinées à la consommationhumaine. Ce projet de règlement grand-ducal se pro-pose de transposer en droit national la directive euro-

péenne du conseil du 3 novembre 1998 relative à laqualité des eux destinées à la consommation humaine etde remplacer ainsi le règlement grand-ducal du 11 avril1985 en la même matière.

Rappelons que, bien avant cette date, plusieurs paysde la Communauté européenne, dont le Luxembourg,avaient déjà légiféré en matière de qualité de l'eau pota-ble, la réglementation s'inspirant alors largement desrecommandations afférentes de l'Organisation mondialede la Santé.

C'est ainsi que le Luxembourg avait pris, en 1970 déjà,le règlement grand-ducal relatif aux eaux destinées direc-tement ou indirectement à la consommation humaine etfixé des valeurs limites pour les paramètres les plus per-tinents pour la qualité hygiénique de l'eau potable.

Ces valeurs sont encore en vigueur aujourd'hui. Le nou-veau texte, outre de tenir compte des nouvelles connais-sances en matière d'hygiène de l'eau, apporte des détailsquant aux suites à donner aux cas éventuels de non-respect des diverses exigences de qualité.

22 mars 2002

Raccordement du Grand-Duché de Luxembourgau TGV Est-Européen

Les membres du gouvernement ont adopté le projet deloi sur le raccordement du Grand-Duché de Luxembourgau TGV Est-Européen. Le projet de loi a pour objectifl'approbation du protocole d'accord relatif au raccorde-ment du Luxembourg au TGV Est-Européen qui fut signéle 28 janvier 2002 par les ministres des Transport fran-çais et luxembourgeois.

Le projet prévoit l'autorisation pour le gouvernement departiciper au financement de la partie sur le territoirefrançais du TGV Est-Européen.

Il s'inscrit ainsi dans le droit fil des orientations déga-gées dès 1989 par une motion adoptée par la Chambredes députés, dont la principale motivation était de garan-tir la desserte de la ville de Luxembourg. Suite à la réali-

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

sation de le première phase du projet, en 2006, la ville deLuxembourg sera reliée au trajet à grande vitesse vers Paris et, suite à la réalisation de la deuxième phase, au trajet vers Strasbourg. Le montant de la participationfinancière luxembourgeoise est fixé à 117,39 millions ¤.

« Centre de séjour provisoire »

A été adopté le projet de règlement grand-ducal créantun « centre de séjour provisoire » pour étrangers ensituation irrégulière.

Ce projet de règlement grand-ducal propose la création,à l'intérieur du Centre pénitentiaire de Luxembourg, d’unestructure spéciale strictement séparée et réservée à l'ac-cueil exclusif des étrangers qui font l'objet d'une mesured'expulsion ou de refoulement.

Ces personnes ne seront donc plus mélangés aux déte-nus de droit commun.

Il est proposé d'instituer un régime spécial qui précise lesdroits et obligations de ces personnes. Ainsi, elles doiventêtre informées dans des délais assez stricts sur leursituation administrative.

Bénéficiant d'un droit à la correspondance écrite illimitéeet de la liberté de choisir les émissions radiophoniqueset télévisées, elles ne peuvent être soumis à aucuneobligation de travail en prison.

Le projet de règlement vise par ailleurs à mettre enœuvre le principe de l'égalité entre les hommes et lesfemmes pour autant que les structures permettent deles loger dans des quartiers séparés.

Concernant l'organisation administrative des établisse-ments pénitentiaires, le projet de règlement grand-ducalmodifie les dispositions existantes portant sur l'adminis-tration et le régime interne des établissements péniten-tiaires, ceci afin de permettre aux gardiens masculins etféminins d'occuper les différents postes des services degarde au centre pénitentiaire.

Le service de garde à l'intérieur du quartier pour fem-mes ne sera désormais plus exclusivement effectué par

le personnel féminin. Dans le même ordre d'idées, ledirecteur n'aura plus besoin de se faire accompagnerpar une gardienne à l'occasion de ses tournées dans lequartier pour femmes.

Amélioration de l'efficacité énergétique dans l'in-dustrie luxembourgeoise

Le gouvernement s'est déclaré d'accord avec la proro-gation de l'accord volontaire entre le gouvernement et laFEDIL relatif à l'amélioration de l'efficacité énergétiquedans l'industrie luxembourgeoise.

Cet accord volontaire du 1er mars 1996 a permis deréduire l'intensité énergétique de l'industrie de 14% dansla période de référence allant de 1990 à 2000, ce quicorrespond à un taux de 1,4% par année. Le nouvelaccord qui couvre la période 2000 à 2006 met l'accentsur un suivi plus systématique de l'action des entreprisesparticipantes en les incitant notamment à réaliser desaudits énergétiques.

En contrepartie des efforts réalisés par l'industrie luxem-bourgeoise, le gouvernement soutiendra les entreprisespar des instruments positifs sous forme d'aides finan-cières (dans le cadre des règles du droit communau-taire) ou d'assistance aux frais d'études générés par lesaudits énergétiques.

Le gouvernement s'engage par ailleurs à éviter, dans lamesure du possible, une introduction unilatérale de taxessur la consommation d'énergie, mais la situerait toujoursdans le cadre des discussions sur l'introduction d'unetaxe harmonisée sur l'énergie sur le plan international.

Règlement du compte général de l'exercice 2000

Le gouvernement a adopté le projet de loi portant règle-ment du compte général de l'exercice 2000. Il ressortdu compte général 2000 que l'État a pu bénéficier deplus-values importantes au niveau des recettes qui s'é-levaient, au 31 décembre 2000, à 229,3 milliards LUF aulieu des 194,2 milliards LUF inscrits au budget total défi-nitif pour l'exercice 2000.

Comme 30,6 milliards LUF de ces plus-values ont été utilisés pour les dotations des différents fonds d'inves-

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Regard sur les activités

gouvernementales

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

tissements spéciaux par la loi du 21 décembre 2000, lecompte général retient un excédent budgétaire de 87,8 millions LUF pour l'exercice 2000.

Marque nationale de la viande de porc

A été adopté le projet de règlement grand-ducal relatif àla marque nationale de la viande de porc et fixant lesconditions d'attribution de cette marque.

Ce projet de règlement grand-ducal propose de modifierle règlement grand-ducal du 19 décembre 2000 en lamême matière, afin de pouvoir tenir compte des consé-quences provoquées par l'éclosion de la peste porcine etdes limitations très strictes qui ont été imposées auxexploitations porcines en ce qui concerne les mouve-ments des animaux.

Il s'avère qu'en raison d'une durée de rétention plus longue, bon nombre d'animaux destinés au label de lamarque nationale ont dépassé le poids maximum auto-risé pour prétendre à ce label de qualité. Ce poids est, entemps normaux, compris entre 77 et 110 kg. Le projet de règlement grand-ducal propose de prévoir une déro-gation pour la limite du poids maximum et ce jusqu'à 150 kg.

29 mars 2002

Programme de la présidence luxembourgeoisedu Comité des ministres du Conseil de l'Europe

La Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étran-gères Lydie Polfer a présenté aux membres du gouver-nement le programme de la présidence luxembourgeoisedu Comité des ministres du Conseil de l'Europe de maià novembre 2002.

Le Luxembourg placera sa présidence sous le thèmegénéral de « la bonne gouvernance : réaliser les objec-tifs fondamentaux du Conseil de l'Europe ». Les princi-paux sujets se résument comme suit :

1) défendre les droits de l’homme, la démocratie plura-liste et la prééminence du droit ;

2) contribuer à la stabilité démocratique de l'Europe àtravers le soutien des réformes démocratiques, législa-tives et constitutionnelles dans les États membres ;

3) rechercher des solutions aux problèmes de sociétéauxquels les États membres doivent faire face ;

4) favoriser la prise de conscience et le développementde l'identité e de la diversité culturelle européennes.Pendant ce semestre de la présidence luxembourgeoisediverses conférences et manifestations sont prévues àLuxembourg et à Strasbourg.

Extension de l'itinéraire culturel Vauban, muséographie et aménagement des niveaux -1 et -2 du musée de la Forteresse

Le Conseil a approuvé le projet de loi relatif à l'extensionde l'itinéraire culturel Vauban et à la muséographie etl'aménagement des niveaux -1 et -2 du musée de laForteresse.

Le projet de loi concerne la restauration, la reconstruc-tion partielle et la remise en valeur d'un certain nombrede vestiges de la forteressede Luxembourg (ancien bas-tion Berlaimont et Porte d'Eich, Porte des Bons-Malades,Fort Niedergrünewald, hauteurs du Pfaffenthal, FortObergrünewald, ouvrages militaires adjacents au FortThüngen), ainsi que la muséographie et des aménage-ments supplémentaires du musée de la Forteresse.

L'ensemble des travaux est établi sur une période decinq ans. Le coût des travaux s'élève à 14 millions ¤imputables au Fonds pour les monuments historiques.

Il faut préciser que sur le plan international, les deux iti-néraires culturels luxembourgeois (Wenzel et Vauban)sont considérés comme exemplaires.

Étant donné que les sites fortifiés exercent une forteattraction sur les touristes, le circuit Vauban contribueraà davantage développer le tourisme culturel. De même,les retombées économiques ne doivent pas être sous-estimées.

Selon une enquête du Service des sites et monumentsnationaux, le circuit Vauban et le musée de la Forteresse

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Regardsur les activitésgouvernementales

Bulletin d’Information et de Documentation

sont considérés à terme par l'ensemble des visiteurscomme les points d'attractions les plus importants de laville.

Projet de loi relatif à l'aménagement du Parc DräiEechelen

A été adopté le projet de loi relatif à l'aménagement du Parc Dräi Eechelen à Luxembourg-Kirchberg. Le projet de loi prévoit l'aménagement des alentours du Musée d'Art moderne Grand-Duc Jean et du musée dela Forteresse en parc public et la construction de la pas-serelle de liaison entre les deux musées.

Le paysage proposé, ouvert en permanence au public,respecte et unifie les constructions anciennes et nou-velles sans apporter ni ouvrages ni tracés architectu-raux supplémentaires et tout en maintenant le panoramasur la Vieille Ville.

L'ensemble du site permettra de souligner la volonté dugouvernement de favoriser un tourisme culturel, dura-ble et intégré. 1,5% du coût de construction sera réservéà l'aménagement artistique.

Les lieux majeurs du parc seront : la rampe d'accèsdepuis la Place de l'Europe vers le musée d'Art moderne,le parvis du musée, l'esplanade vers la ville haute avecses gradins, créée entre le parvis du musée de laForteresse et le Fort Obergrünewald et la terrasse au pied des remparts du Fort Obergrünewald.

Promotion de l’éducation aux droits de l’homme

Suite à une lettre adressée au Premier ministre par laCommission consultative des Droits de l'homme, danslaquelle la Commission consultative recommande quedes mesures adéquates soient prises afin de promouvoirl'éducation aux droits de l'homme, le gouvernement a décidé de renforcer la formation en cette matière dansle cadre du stage de formation pédagogique ainsique dans le cadre de la forma-tion professionnellecontinue des enseignants.

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Les discours

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Europa: ein komplizierter Kontinent,discours de Jean-Claude Juncker,Premier ministre, lors de la conférenceChristoph-Martin-Wieland à Erfurt

15 janvier 2002 (Nur das gesprochene Wort gilt)

Reden soll ich über Europa als komplizierten Kontinent- ein weites Feld - weil wer Europa in seiner gesamtenKomplexität durchwandern würde, der könnte dies nichtin einem auf 50 Minuten begrenzten Vortrag tun.

Der bräuchte eigentlich schon für die Einleitung wesent-lich länger, weil Europa ist ein nun wirklich kompliziertesMixtum compositum aus sehr unterschiedlichenKulturen, Landschaften, Religionen und religiösenAnsichten, ein Bad aus unterschiedlichen geschichtli-chen Erfahrungen, aus sehr prononciert differenzierendsich entwickelnden literarischen und sprachlichenHintergründen.

Das was man als Einheit in Vielfalt bezeichnet, zeich-net sich mehr durch Vielfalt als durch Einheit aus unddie einfachen Zeitgeister, die das Komplizierte und dasDifferenzierte einfach machen möchten, werden an die-sem europäischen Reichtum scheitern.

Weil Europa so kompliziert ist, reden wir auch kompliziertüber Europa. Dabei wäre es angebrachter, wir würdenkompliziert über Europa denken und einfach über Europareden, statt, wie viele dies tun, kompliziert über Europazu reden und zu einfach über Europa zu denken. Undwer das Einfache und das Komplizierte miteinander inVerbindung bringt, einfaches Reden, kompliziertesDenken, kommt dem was es in Europa zu leisten gilt,wesentlich näher als andere.

Nach dem 2. Weltkrieg war Europa eigentlich einfach,weil die Menschen, die aus den Konzentrationslagern,von den Frontabschnitten in ihre Heimatländer zurück-kehrten, sehr wohl verstanden hatten, dass Ernstgemacht werden müsste mit dem Satz „Nie wieder Kriegin Europa!“ Das haben die Europäer zwar nach jedemKrieg so gesagt und sich vor vielen Denkmälern auchimmer wieder die Hände gereicht, aber 1945 war dasJahr in dem die Europäer das zum ersten Mal nicht nursagten, sondern sich auch Instrumente in die Hand

gaben, um dies dann auch Wirklichkeit werden zu lassen. Wer wie mein Vater, und mit ihm Millionen andere, Soldatim 2. Weltkrieg war, verwundet aus diesem Krieg zurück-kam, hatte eigentlich in seiner Biographie so Schlimmesund so Unbeschreibliches erlebt, dass man Verständnisdafür gehabt hätte, wenn diese Männer und diese Frauennichts getan hätten, und sich nur noch mit ihrer eigenenVita und nicht mit der Vita des Kontinentes beschäftigthätten. Haben die aber nicht getan, und es stünde unsJüngeren etwas besser zu Gesicht, wenn wir respekt-voller auf die Lebensleistung dieser Kriegsgenerationzurückblicken würden. Weil dass es uns heute gut geht,hat wesentlich mit der Lebensleistung unserer Elternund der Kriegsgeneration zu tun. Dass Europa nachdem 2. Weltkrieg wieder auf die Beine kam, dass ausEuropa etwas wurde, hat nicht nur mit weisenStaatsmännern aus dieser Zeit zu tun, sondern damit,dass viele Männer und Frauen ohne Namen das, wasdiese Staatsmänner an ihrer Stelle für sie formulierthaben, mitgetragen haben. Hätten die sich verweigert,hätten Adenauer, hätten Schuman, hätten De Gasperi,hätten Bech das nicht bewirken können, was sie, imwahrsten Sinne des Wortes, lostraten. Deshalb gehörtunsere volle Anerkennung denen, die nicht nur unsereVorgänger als Staatslenker waren, sondern auch unsereVorgänger als Eltern waren. Die Zeiten sind bessergeworden, weil der Krieg unsere Eltern besser gemachthat und wir sollten uns schämen, dass wir manchmal sotun, als ob wir es unwahrscheinlich schwerer und schwie-riger hätten, als diese Generation es hatte. Es war diebeste europäische Generation, die es auf unseremKontinent je gegeben hat.

Man muss Europa heute neu begründen und man mussEuropa auch so begründen, dass die Begründung auchnoch in 20 oder 30 Jahren gültig sein wird. Meine großeSorge ist eigentlich, dass diejenigen, die im Jahre 2030,2040 Europa regieren und unsere Gesellschaften ani-mieren werden, zwischen unserer Zeit und ihrer Zeitnicht irrsinnig viel erlebt haben werden und dass derenhistorische Bezugspunkte sich völlig verschoben habenwerden. Mann und Frau in meiner Generation können mitden Namen Hitler und Stalin noch etwas anfangen, weilwir zumindest aus den Erinnerungen und Erfahrungenund Erzählungen unserer Eltern erfahren haben, wasdamals war. Für diejenigen, die im Jahre 2030 regierenwerden, werden Hitler und Stalin so weit entfernt sein, wieWilhelm II. und Clemenceau heute für uns, man wird sie

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nur noch als entfernte historische Gestalten zur Kenntnisnehmen, falls überhaupt, und wird sich überhaupt nichtvorstellen können, für welches Tun und für welchesNichtstun beide und andere eigentlich standen. Undauch die Erinnerung an die „Heiligen“ der 2. Hälfte des20. Jahrhunderts, an Adenauer, an Schuman, an andere,wird auch verblasst sein. Das heißt, dass man den euro-päischen Entwurf so neu begründen muss, dass er alsBeweiskette reicht für die restliche Zeit des 21.Jahrhunderts und vor allem für seine 2. Hälfte. Und des-halb muss man, wie ich finde, obwohl das manchmalpaternalistisch klingt, trotzdem auf die eigentlichenBeweggründe eingehen, die schon während des 2.Weltkrieges und sofort nach dem 2. Weltkrieg MillionenMänner und Frauen in Europa auf die Idee brachten undauf den Weg brachten hin zu einem besser zusammen-gefügten Europa.

Es ist nicht so, wie viele Eilige und Oberflächliche den-ken, dass die alten Dämonen die europäischenLandschaften auf immer und ewig verlassen hätten. Ichglaube, dass die dramatische Frage in Europa in die-sem Jahrhundert, so wie in den vergangenenJahrhunderten, die Frage zwischen Krieg und Friedenbleibt: die Versuchung, das Gesetz des Stärkeren ande-ren aufzuzwingen, die Versuchung, politische Konfliktemit militärischen Mitteln zu lösen, statt durch geduldigesZuhören und Zureden. Diese Versuchung wird immereine europäische Versuchung bleiben. Und wer dieGeschichte unseres Kontinentes kennt, wer sie zumin-dest geistig durchlitten hat, der wird wissen, dass dieseFrage nie endgültig geklärt sein wird. Und deshalb bleibtdie eigentliche Ursache die uns zu überzeugten undüberzeugenden Europäern machen sollte, die Frage,die ewige europäische Frage, zwischen Krieg undFrieden. Und alles was geleistet werden muss, mussman im Lichte dieser fundamentalen kontinentalenAuseinandersetzung sehen. Und das muss man auchden Menschen, vor allem den jüngeren Menschen, heuteimmer wieder erklären. Und nichts, was geworden ist imNachkriegseuropa, wäre so geworden wie es gewordenist, wenn es nicht diese fundamentale Abkehr vom krie-gerischen Denken und diese prinzipielle Hinwendungzur friedfertigen Politik und zu friedfertigem Umgangmiteinander gegeben hätte.

Ich weiß aus meinen jungen Finanzministerjahren noch,dass wir in Luxemburg einmal die Mehrwertsteuer von 12

auf 15 % erhöhen mussten, weil wir einen Kompromissin Europa geschlossen hatten in RichtungHarmonisierung der Mehrwertsteuer. Das passierte übri-gens unter meinem Vorsitz, im Juni 1991, weil es inEuropa in Steuerfragen immer nur Fortschritte gibt, wennLuxemburg den Vorsitz im Ministerrat der EuropäischenUnion hat. Und damals habe ich den Luxemburgernerklärt: „Ja also jetzt müssen wir mit der Mehrwertsteuervon 12 auf 15 % im Regelsatz hoch“, und da hilft es nichtviel, wenn sie dann erklären, das wäre eine Frage vonKrieg und Frieden. Das sehen die Menschen dann nicht.Trotzdem ist es so, dass auch im kleinsten Detail dasGanze nur verständlich wird, wenn man die eigentlicheBegründung für europäische Integration immer vor Augenhat. Wer auf nationale Sonderwege verzichtet, weil dasEuropäische an unserem Tun uns dazu verleitetKompromisse zu schmieden, uns auf gemeinsame Wegezu machen, der wird verstehen, dass man mit derBegründung „Krieg und Frieden“ im politischenAlltagsgeschäft nicht weiterkommt. Aber manchmal sollteman die Menschen darauf aufmerksam machen, dass eseigentlich darum geht, die nobelste Aufgabe, die es in derPolitik überhaupt gibt - nämlich Frieden zu schaffen –wahrzunehmen und dass dies das tragende Fundamentder europäischen Integration ist.

Zu dieser europäischen Beweiskette, Krieg und Frieden,als erstes Element müssen sich selbstverständlichzusätzliche Elemente hinzugesellen. Es müssteMenschen eigentlich leicht vermittelbar sein, wieso klas-sische Nationalstaaten die Aufgaben, die die Gegenwartstellt, nicht im Alleingang bewältigen können. Wer heutedenkt, Wirtschaftspolitik noch im Sinne derNationalökonomie betreiben zu können, der irrt sich fun-damental über die Elementarzusammenhänge in derglobalisierten Welt. Es müsste eigentlich vermittelbarsein, dass auch in Wirtschaftsfragen ein mehr an Europaund in Währungsfragen ein gleiches Maß an Europaauch für die kommenden Jahrzehnte unabdingbar vonuns gefordert werden. Die Tatsache, dass wir jetzt in dieallerletzte Stufe der europäischen Wirtschafts- undWährungsunion am 1.1.2002 eingetreten sind, zeigtdoch, dass die Europäer zu unwahrscheinlichenLeistungen fähig sind, wenn sie politische Überzeugun-gen und einen klaren Zeitplan in ausreichendem Maßehaben, und wenn sie von einem politischen Willenbeseelt sind, der nicht erlahmt, wenn die Schwierigkeiten

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zunehmen. Niemand hätte uns zugetraut, dass es unsgelingen würde - im übrigen zum ersten Mal in derGeschichte der Menschheit - aus 12 Währungen eineWährung zu machen. Ich war ja dabei 1991, habe dieRegierungskonferenz, die zur europäischen Wirtschafts-und Währungsunion geführt hat, im ersten Semester1991 im Vorsitz bestritten, als die knallharten Gegensätzeu. a. zwischen deutscher und französischer Wirtschafts-und Finanzpolitik aufeinander prallten. Ich weiß nochum die Mühe, die wir hatten, um das einigermaßen zubegradigen, ins richtige Lot zu kriegen. Das war eingroßes Stück Entgegenkommens, vor allem Frankreichsund Deutschlands, und weil ich der einzig Überlebendeeigentlich der Maastrichter unterzeichnenden Ver-tragsparteien bin, höre ich natürlich auch mit Zärtlichkeitin den Ohren und im Herzen all denen zu, die sich jetztmit der Glaubensstärke der Neu-Entdeckenden zu eifri-gen Euro-Befürwortern mausern.

Ich habe viele kennengelernt, die heute in hohenStaatsämtern sind, nicht nur in Frankreich, die bei unse-ren ersten Gesprächen über den Euro, sehr lau mit die-sen schwächelnden politischen Themata umgingen. Undwäre ich Bischof, würde ich mir wünschen, dass diekatholische Kirche so viele Spätberufene hätte, wie derEuro, dann gäbe es keinen Priestermangel. MüsstenSeminare gebaut werden und nicht nur Zentralbankenzusammengelegt werden.

Deshalb ist das ein großes Stück Europa, das wir hin-gekriegt haben, und es ist eine gewaltige politischeLeistung der Europäer, die sie sich selbst nicht zutrauten,und diejenigen, die uns aus der Ferne beobachteten,uns auch nicht zutrauten. Ich erinnere mich an einenoffiziellen Besuch bei Präsident Clinton im August 1995.Da waren Helmut Kohl, Jacques Delors, zwei, dreiandere und ich, relativ isolierte Verfechter des Euro-Gedankens in Europa.

Das hat die Amerikaner irgendwie beeindruckt, dassman so eine politische Minderheit in Europa darstellt.Bevor die Euro-Bewegung sich der Ökumene zugewandthat war das ja das Steckenpferd einiger Weniger. UndClinton hat dann auch gesagt: „Also mit der europäis-chen Wirtschafts- und Währungsunion, das wird wohlnicht so schnell gehen, wie ihr es euch gedacht habt“,und der amerikanische Finanzminister Rubin hat auchamüsiert gefragt: „Ja wie ist denn das mit dieser euro-

päischen Wirtschafts- und Währungsunion?“ Und ichhabe dann vorgetragen, so wie in der Fakultät, mit einemschönen Plan, wie das alles gemacht wird. Und derleichte Spott, der das Gesicht dieses Mannes zeichnete,hat sich während meines Vortrages eigentlich noch tie-fer in sein Gesicht eingegraben, als dass er entschwun-den wäre. Und er hat dann zum Schluss gesagt, er würdeuns viel Freude wünschen und auch viel Erfolg, aberdas Ganze würde ja nichts werden.

Zwei Jahre später, 1997, war ich wieder in Washington,als Finanzminister und habe an den Jahrestagungender Weltbank und des Internationalen Währungsfondsteilgenommen. Ich bekam damals in meinem Hotel einenAnruf des amerikanischen Finanzministers.

Ober mit mir über den Euro reden könne. Und an demTag hab ich mir gesagt: “Das wird etwas mit dem Euro,weil wenn der amerikanische Finanzminister sichSonntag morgens früh um halb acht in sein Ministeriumsetzt und den luxemburgischen Finanzminister zumFrühstück bittet, dann ist das ein unabweisbares Signaldafür, dass aus dem Euro etwas werden wird. Und sowar es dann auch.

Die Menschen haben übrigens diesen Euro, wie ich finde,auf eine sehr beeindruckende Art und Weise auch ange-nommen. Es ist in höchstem Maße erstaunlich, wie wenigProbleme es gab und wie groß der Zuspruch zu dieserneuen Währung ist. In Luxemburg haben am gestrigenTag 98 % der Handelstransaktionen, Einkäufe und usw.in Euro stattgefunden.

Das finde ich sehr gut, das macht Freude, obwohl ichübereifrige Europapolitiker bitten würde, das auch nichtzu überwerten.

Die Leute hatten eigentlich auch keine andere Wahl, alssich jetzt mit Euro einzudecken. Aber wir sollten jetztdiese erkennbare Zustimmung in den öffentlichenMeinungen Europas nutzen, um darauf aufmerksam zumachen, dass es bei der Euro-Einführung und bei demgesamten Euro-Projekt nicht vordringlich um ein wirts-chaftliches oder währungspolitisches Projekt geht, son-dern dass der Euro nur Teil eines breiteren europäis-chen Gesamtentwurfes ist. Um an den ersten Punkt mei-ner Beweiskette anzuknüpfen, Euro und EuropäischeWährungsunion sind Friedenspolitik mit anderen Mitteln.

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Victor Hugo hat in einem etwas entfernteren Jahrhundertschon gesagt, dass die Menschen so lange geteilt seinwerden, wie ihre Währungen geteilt sind.

Die europäischen Institutionen und dieOsterweiterung der EU, discours deJean-Claude Juncker, Premier ministre,dans le cadre du Erfurter Dialog

15 janvier 2002

Frau Landtagspräsidentin,

Herr Ministerpräsident,meine sehr verehrten Kollegen aus Parlament undRegierung,

meine Damen und Herren!

Wie schon heute Mittag bei einem Vortrag an der ErfurterUniversität, möchte ich Sie darauf aufmerksam machen,dass meine Reisen nach Erfurt die Republik regelmäßigerschüttern. Als ich letztes Mal in Erfurt redete — Siekönnen sich daran erinnern, Herr Kollege Vogel — istwährend meiner Rede Oskar Lafontaine zurückgetre-ten. An der falschen Stelle habe ich plötzlich festges-tellt, dass Bewegung im Saale aufkam, und ich würde Siedeshalb bitten, mit unbestimmten Gemütsäußerungenheute etwas vorsichtiger umzugehen, da ich das dur-chaus mißverstehen könnte.

Ich bin gerne in Erfurt, nicht zuletzt deshalb, weil ichHerrn Dr. Vogel noch aus seiner rheinland-pfälzischenZeit kenne. Ich war damals Fraktionssekretär meinerPartei – so heißt das bei uns in Luxemburg, hier würdeman wohl Parlamentarischer Geschäftsführer sagen –und Herr Dr. Vogel hat uns zu der Zeit als rheinland-pfäl-zischer Ministerpräsident in Luxemburg besucht. Ichhabe neulich sogar noch ein Buch mit Widmung von ihmin meinem Bücherschrank entdeckt. Herr Dr. Vogelgehört zu jenen deutschen Politikern, die in Luxemburgsehr beliebt sind, nicht nur aus damaliger rheinland-pfäl-zischer Sicht, sondern auch als ThüringerMinisterpräsident heute.

Vor einigen Jahren, wäre es noch nicht möglich gewesen,morgens so problemlos in Luxemburg ein Flugzeug zubesteigen und dann hier in Erfurt zu landen, ohne dass

mich jemand an der Landung gehindert hätte. Jetztkonnte ich durch die Stadt spazieren und die Menschenkennenlernen – das habe ich sehr genossen, weil daseben vor einigen Jahren noch nicht so einfach war.

Denn durch die Wende in Deutschland, durch den Fallder Mauer, durch alles, was unser Kontinent in den letz-ten zehn, fünfzehn Jahren erlebt hat, ist die Welt inEuropa eigentlich besser geworden. Sei es auch nur,weil man sich heute überall dorthin begeben kann, woeinen der Freiheitsdrang hin treibt. Ich gehöre wohl zujenen wenigen, die sich auch heute immer noch überdie deutsche Wiedervereinigung freuen. Wenn ich inDeutschland bin, habe ich manchmal den Eindruck, daßich der einzige im Saal bin, der das tut.

Der Umstand, dass die Deutschen wieder zueinander-fanden - dass zusammenkam und zusammenwuchs,was zusammengehörte — hat viel mit Europa zutun.Von Konrad Adenauer stammt der Satz, dass die deuts-che Einigung und die europäische Einigung eigentlichnur zwei Seiten ein und derselben Medaille sind. Wenn es die Einbettung der deutsch-deutschenWiedervereinigung in den gesamteuropäischen Prozess nicht gegeben hätte, wäre ein so behutsamesZusammenwachsen Deutschlands, wie wir es erlebthaben, nicht möglich gewesen.

Aber, – Europa hin oder Europa her – so ganz von alleinging das auch nicht. Auch hier mussten mutige Männernund Frauen Hand anlegen. Die Wende kam nicht vonaussen, die Wende wurde von innen, aus der altenBundesrepublik, von Menschen, welche nicht zögerten,herbeigeführt. Diese wußten 1989, auf Grund ihrer euro-päischen Reputation, wieso und weshalb es zu jenemMoment ums konkrete zielorientierte Handeln und nichtums lange Reden ging.

Ich möchte hier wiederholen — was ich überall in Europasage — dass Helmut Kohl große Verdienste um die euro-päische Einigung hat und ebenso große Verdienste umdie deutsche Wiedervereinigung. Es stünde uns allengut zu Gesicht, nicht so zu tun, als ob das nicht so gewe-sen wäre. Denn ich war dabei, und es war so, und eswurde gut gemacht. Keiner hätte es besser machen können.

Wir reden über vieles, was die Menschen nicht verste-

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hen: über den Maastrichter Vertrag zum Beispiel; Herr Dr.Vogel hat dankenswerterweise darauf hingewiesen, dassder Euro und ich selbst die einzigen Überlebenden desMaastrichter Vertrages sind. Mir geht es zur Zeit nochbesser als dem Euro, aber dem Euro wird es länger gutgehen als mir. Insofern freue ich mich auf das StückWegbegleitung, das ich ihm noch schenken darf.

Wir reden über Maastricht, über Amsterdam, über Nizza,über den Post-Nizza-Prozess, über die Erklärung vonLaeken und ich habe nicht den Eindruck, dass dieMenschen eigentlich sehr genau verstehen, worüber wirreden. Weil wir ja endgültig in der Kürzeldemokratieangekommen sind und manchmal reden auch dieStaatslenker in Europa über die Prozesse, die sie selbstgestaltet haben, ohne noch im allerkleinsten Detail zu wissen, was sie eigentlich an Gestaltungsarbeitgeleistet haben.

Die Erweiterung der Europäischen Union nach Ost- undMitteleuropa sowie Südosteuropa steht vor der Tür, undes macht schon Sinn, sich mit diesem Gesamtprozessauch in historischer Perspektive zu beschäftigen. Seit1994/1995 habe ich den Eindruck, dass die Erweiterungder Europäischen Union nach Ostmitteleuropa in dengestandenen Mitgliedstaaten der Europäischen Unioneigentlich ein sehr unpopuläres Unterfangen ist. Erstwenn sie erfolgreich bestritten sein wird, wird man sichmassiv und in breitester Ökumene zu ihr bekennen.

Es wird der europäischen Erweiterung so gehen wie dereuropäischen Wirtschafts- und Währungsunion und demEuro. Ich kenne viele, die heute in höchstenRegierungsämtern sitzen, und die nicht nur Englisch undFranzösisch reden, die damals diesem Euro-Prozesssehr abwartend gegenüber standen. Wenn die katholis-che Kirche so viele Spätberufene hätte wie der Euro,dann hätten wir heute keinen Priestermangel. Insofern binich überhaupt nicht pessimistisch, wenn es um dieErweiterung der Europäischen Union geht, weil ich festdavon überzeugt bin, dass in zehn, fünfzehn Jahren allesagen werden, dass das schon immer so und nichtanders zu vollziehen war. Mir gefällt später Zuspruchbesser, als das Nicht-Einsehen von Irrungen undWirrungen bei der konkreten Gestaltung von Prozessen.

Wenn man Politik macht, Politik für den Kontinent entwirft,dann muss man sich mit einigen Rahmenwerten be-

schäftigen, welche den Gestaltungsraum ausmachen.Wer an die Erweiterung nach Ost- und Mitteleuropadenkt, sollte nie vergessen, dass Politik auch immeretwas mit Geographie, mit Menschen und mit Wirtschaftzu tun hat. Und erst wenn man diese Eckpunkte euro-päischen Seins erfaßt hat und sich dann mit der zuerweiternden Europäische Union befasst, kann manermessen, wie groß der Schwierigkeitsgrad diesesProjektes ist.

Mit der Erweiterung wird das Territorium derEuropäischen Union, die europäische Geographie, um1,1 Millionen Quadratkilometer zunehmen. Mit der Türkeiwerden es sogar 1,8 Millionen Quadratkilometer sein,so dass sich das Territorium der Europäischen Union,das politische Gebiet „Europäische Union“, um 34Prozent – beziehungsweise mit der Türkei um 58 Prozent– vergrößern wird.

Da kommen einige Große hinzu: Polen mit über 300.000Quadratkilometern; Malta hat übrigens 316Quadratkilometer. Ich nehme in zunehmenden Maßehier maltesische Beispiele in meine Rede auf, weil ichfeststelle, dass Luxemburg aufgehört hat, das kleinsteMitgliedsland der Europäischen Union zu sein. EinGroßherzogtum bleiben wir trotzdem, aber dass andere,auch kleinere, sich zu uns gesellen, gefällt mir schon.

Politik hat etwas mit Menschen zu tun und wir werdenviele Menschen in das europäische Boot aufnehmenmüssen. Nicht weil wir jemanden zwingen, in diesesBoot zu steigen, sondern weil diese Menschen in dieseseuropäische Boot steigen möchten. Es gibt jetzt in den15 Staaten der Europäischen Union 376 MillionenEuropäer, inklusive 443.212 Luxemburger – Stand ges-tern Abend Mitternacht –, es werden 106 Millionen mehrwerden, wenn zwölf Länder beitreten, so dass wir um28 Prozent wachsen werden, rein bevölkerungsmäßigbetrachtet. Oder um über 40 Prozent, wenn auch dieTürkei Mitglied würde. Polen – 39 Millionen, Malta –weniger als Luxemburg, 383.000 Einwohner; es kom-men also Große und Kleine in dieses europäische Boot.

Schon die alleinige Betrachtung der Geographie und derBevölkerung zeigt, dass wir es hier schon mit einem sehrerheblichen Gesamtprozess zu tun haben, der in seinerProblemdichte noch deutlicher wird, wenn man ihn um das Wirtschaftliche ergänzt. Das europäische

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Bruttosozialprodukt was heute 8,5 Milliarden Eurobeträgt, wird sich durch die Erweiterung jedoch nur uminsgesamt 350 Millionen Euro erweitern, beziehungs-weise um 4,5 Prozent. Wenn man sich das vor Augenhält – ein Anstieg der Bevölkerung von 21 Prozent, einVergrößerung des Territoriums um 34 Prozent, aber eineSteigerung des Bruttosozialprodukt um nur 4,5 Prozentoder 6,6 Prozent, wenn ich die Türkei mit ins Blickfeldnehme –, merkt man schon, wo mögliche Probleme aufuns zukommen können.

Und wenn man das Bruttosozialprodukt pro Kopf berech-net, dann stellt man sehr schnell fest, dass dasEinkommengefälle und das Bruttosozialproduktgefälle(an sich) in der sich langsam heranbildendenEuropäischen Union erheblich sind. Bulgarien beispiels-weise erreicht 24 Prozent des durchschnittlichen Pro-Kopf-Einkommens der Europäischen Union. Zypern aller-dings schon wiederum 82 Prozent, was zeigt, dass sichauch bei den neu hinzutretenden Bewerberländern die ökonomischen Grundstrukturen und dasEinkommensverhältnis sehr verschiedenartig gestalten.

Man muss allerdings auch in Betracht ziehen, dass dieBewerberstaaten oder die Kandidatenländer – beideAusdrücke mag ich nicht so sehr, einen besserenAusdruck habe ich leider bisher noch nicht gefunden – inden letzten Jahren ein Wirtschaftswachstum zu ver-zeichnen haben, das deutlich höher ist als das, derLänder der Europäischen Union. Und im Übrigen hatsich das immer sehr vorteilhaft auf unsere Volkswirtschaftin der bisher bestehenden Europäischen Union ausge-wirkt. So wurde im letzten Jahr 2001 aus Deutschlandmehr nach Ostmitteleuropa exportiert als vonDeutschland nach Frankreich oder von Deutschland indie Vereinigten Staaten. Das zeigt wiederum, dass hierauch ein wirtschaftlicher Hinterhof, diesmal aber imnoblen Sinne des Wortes, entsteht, den man schon imBlick haben muss, wenn man über die Problemdichte –die ich vorhin angesprochen habe – redet.

Nun gibt es viele, die daran zweifeln, ob es dieEuropäische Union in ihrer jetzigen Form schaffen wird,diese zwölf Mitgliedstaaten in ihren Kreis aufzunehmen.Ich bin absolut davon überzeugt, dass wir nicht scheiternwerden.

Wenn eine Europäische Union, wie die unsere, es ge-

schafft hat, entgegen allen Erwartungen, die europäischeWirtschafts- und Währungsunion hinzukriegen, was javiele heute führenden Politiker in der Bundesrepublikder EU nicht zugetraut haben und was von einem überaus großen Teil der deutschen Professorenschaftheute immer noch als eine Fehlnachricht begriffen wird,dann wird auch die Erweiterung der Europäischen Union,zu schaffen sein.

Als wir den Maastrichter Vertrag abschlossen, haben wiruns, im Hinblick übrigens einer zukünftig notwendigenErweiterung der Union, klare Kriterien an die Hand gege-ben. Und es hat lange gedauert, bevor diese MaastrichterKonvergenzkriterien von einer genügend großen Zahlvon Mitgliedstaaten der Europäischen Union erfüllt wur-den.

Herr Ministerpräsident Vogel hat darauf aufmerksamgemacht, dass Luxemburg 1994 das einzige Land war,das den Konvergenzkriterien entsprochen hat. Wir habenuns damals ängstlich gefragt, wie wir das wohl mit die-sem Euro hinkriegen könnten, wenn wir die Einzigenwären, die ihn einführten?

Das wäre insofern schwierig gewesen, weil damals inLuxemburg ja der belgisch-luxemburgische Franken imUmlauf war und wir keine eigene luxemburgischeWährung hatten. Laut Vertrag wären wir eigentlich gez-wungen gewesen, zuerst eine luxemburgische Währungeinzuführen und die dann in den Euro-Raum einzubrin-gen, indem sich aber sonst niemand befunden hätte alsdie Luxemburger. Insofern war die Europerspektive fürdie Luxemburger zuerst mit größerer Ängstlichkeit undschwitzigeren Händen verbunden, als das sonst wo derFall war.

Dann wäre auch ein Luxemburger Präsident derEuropäischen Zentralbank geworden und es hätte einenluxemburgischen „Mister Euro“ gegeben und das wäredes Guten dann wohl zu viel gewesen.

Wenn man sich also die Problemlage ansieht, muss manwissen, daß das nicht einfach sein wird. Und das wirdman auch nicht nur mit engmaschigen Prinzipien ges-talten können. Und man wird das auch nicht mit kleinemHerzen und kurzem Blick tun können. Ich wundere michimmer, was alles an Argumenten vorgebracht wird, um zuzeigen, dass die Erweiterung nach Ostmitteleuropa

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fast nicht machbar ist. Es wird davon geredet, was dasalles kosten wird. Selbstverständlich wird uns das etwas kosten.

Es war doch so, dass wir – da war ich auch dabei, beidieser Truppe – jeden Sonntagmorgen irgendwo in unse-ren Reden nach Osteuropa rüber riefen: „Leute, wir war-ten auf euch, es reicht, dass ihr die Kommunisten verjagtund dann seid ihr jederzeit willkommen.“ Die haben dasernst genommen, und jetzt sind die da und klopfen anunsere Tür, und dann geht es nicht darum, noch einmalPassierscheine einzuklagen und einzuführen. Die dürfenrein, die haben ein Recht darauf, es ist nicht unserVerdienst – ich rede jetzt nicht von den neuenBundesländern, sondern von den alten EU-Staaten –,dass wir seit dem Zweiten Weltkrieg auf der Sonnenseitedes Kontinents aufgewachsen sind. Es ist nicht unserVerdienst, und es ist nicht die Schuld vieler Menschen inMitteleuropa und in Osteuropa, dass sie sich auf derSchattenseite des Kontinents haben bewegen müssen.

Insofern ist das eine Frage der kontinentalen Solidarität,dass wir diese Erweiterung, wenn auch nicht im Galopp,so doch aber zügig, durchführen und zusammen mit denjungen Demokratien in Ost- und Mitteleuropa gestaltenmüssen. Und, dass es vorübergehend — so wie dasauch im Falle Spanien, Portugal und Irland der Fall war — zu Transferleistungen kommen wird, ist eine aus-gemachte Sache. Aber ich habe eben schon darauf hin-gewiesen, dass die deutsche Exportindustrie im ver-gangenen Jahr die osteuropäischen Märkte stärkerbedient hat als die amerikanischen oder die französis-chen Märkte. Insofern muss man wissen, daß, selbstaus egoistischer Betrachtungsweise heraus, dies keinverlorenes Geld ist, wenn man sich dann nach Hellerund Pfennig – sofern dieser Ausdruck noch erlaubt ist –dieser Materie nähert.

Dass sich die Menschen in Ost- und Mitteleuropa vor-bereiten müssen, ist klar. Dass aber auch wir uns vor-bereiten müssen, ist auch klar. Aber dass wir uns jetztden doch reicheren und verwöhnteren Teil Europas mitden jungen Demokratien und den aufstrebendenVolkswirtschaften in Ostmitteleuropa teilen müssen, halteich nicht für etwas, was man uns im Westen Europasnicht zumuten könnte. Insofern muss man noch einmaldas Prinzip der inneren Solidarität der EuropäischenUnion bemühen, um deutlich zu machen, dass die

Erweiterung nach Ostmitteleuropa ein vitaler kontinen-taler Vorgang ist, zu dem es keine Alternative gibt, unddass wir unterwegs auch nicht müde werden dürfen,wenn uns der Wind ab einem bestimmten Zeitpunktetwas stärker ins Gesicht wehen wird, als es in diesemund vergangenen Jahren der Fall war.

Nun wird man in Deutschland, in Luxemburg, und sonstwo wieder die irrsinnige Debatte bemühen: Netto zahlen,und wir zahlen für den Rest der Welt. So kann manjedoch nicht rechnen.

Die Europäische Union und der Frieden auf unseremKontinent sind mehr als zwei Haushaltstabellen. Wie vielkostet denn eine Stunde Frieden? Und was kostet eineStunde Krieg? Wer mir das in irgendwelchenBundesfinanzministerien oder sonst wo berechnen kann,der soll die Rechnung machen, und dann wird er fests-tellen, daß man so nicht rechnen kann, wenn es umMenschen geht und wenn es um einen kompliziertenKontinent wie den europäischen geht. Insofern hat nie-mand von uns das Recht, mit der engherzigen Messlattedes Portemonnaies an die Frage der Erweiterung anOstmitteleuropa heranzugehen. Nun bin ich überhauptnicht dafür, das Geld, das hart verdiente, unnötigerweiseunter die Leute zu bringen. Aber dass wir bereit sind,mit den Menschen in Budapest und in Warschau zu tei-len – das sind europäische Städte wie Paris oder Romauch –, das darf in unserem Kreise nicht umstritten sein.

Viele fragen sich, ob diese Europäische Union, die sichmit sechs Mitgliedstaaten in den fünfziger Jahren aufden Weg gemacht hat und dann im nächsten Jahrzehnt27 Mitgliedstaaten zählen wird, überhaupt so weiter-funktionieren kann, und dass dabei in Zukunft noch etwasStarkes zusammenwachsen kann? Die Frage halte ichfür sehr berechtigt.

Ich habe mir eigentlich vorgenommen nie mehr übereuropäische institutionelle Reformen zu reden, weil daseigentliche Problem nicht die Institutionen sind — HerrVogel hat das dankenswerterweise, mich zitierend, vor-getragen — sondern der politische Inhalt und der poli-tische Wille. Ich muss das Thema jedoch einmal mehrhier anschneiden.

Der Vertrag von Nizza gibt nicht alle institutionellenAntworten, die er geben müsste. Aber er hat die

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Europäische Union erweiterungsreif, erweiterungsbereitgemacht. Irgendwie sind die Institutionen so zurechtgeschneidert worden, dass wir über eine gewisse Zeit mitdiesem institutionellen Kostüm über die Distanz kom-men. Aber dass wir da einiges an Nachbesserungsbedarfauf dem Tisch liegen haben, das stimmt wohl.

Wobei ich sehr dankbar dafür wäre, wenn man die altenDebatten, die fast zum Scheitern des Nizza-Vertragesgeführt haben, jetzt nicht wieder neu beleben würde.Sondern wenn wir uns mit den echten Kompetenzfragenin Europa beschäftigen.

Ich lese jetzt vor allem auch in französisch-sprachigenMedien : „Jetzt haben wir die Kleinen da in Nizza nicht sorichtig auf den Kopf hauen können, aber jetzt machen wirja noch eine Regierungskonferenz, und jetzt versuchenwir das noch einmal.“ Das wird schief gehen.

Ich sage das noch einmal: Ich bin Spezialist für kleine Länder und deren Widerstandsfähigkeit, und ich weiß, wer jetzt diese unselige Debatte - ob die großenLänder eigentlich genügend Zuständigkeiten undMitspracherecht hätten und die kleinen nicht vielleichtein bisschen zu sehr im Meer ihrer neu erworbenen euro-päischen Rechte schwimmen — wieder los tritt, der wirdnoch einmal scheitern.

Schon Churchill hat in seiner Zürcher Rede von 1946gesagt „Europa wird nur etwas, wenn zwei Bedingungenerfüllt sind“. Die erste Bedingung ist die deutsch-franzö-sische Freundschaft. Den Franzosen hat er das soerklärt, dass dies die einzige Möglichkeit wäre, um diemoralische Leadership Frankreichs in Europa zu gewähr-leisten, und den Deutschen hat er erklärt, dass dieBedingung wäre, diese Leadership zu akzeptieren.

Die zweite Vorbedingung Churchills war die, dass kleineund große Staaten gleichberechtigt in dieserEuropäischen Union zusammenarbeiten müssten. Nunsollen diese nicht in vollem Umfang gleichberechtigt sein,was ich auch richtig finde, da man der DemokratieRechnung tragen muss. Es gibt 80 Millionen Deutscheund 431.000 Luxemburger: dass Deutschland einehöhere Stimmenzahl hat als Luxemburg — damit kannich leben. Vor Nizza hatte Luxemburg zwei undDeutschland zehn. Wenn die Deutschen gewusst hätten,dass die nur fünf Mal mehr auf das Parkett bringen als

Luxemburg, dann wären die sehr unzufrieden gewesen,und wenn die Luxemburger gewusst hätten, dass dienur fünf Mal weniger hatten als die Deutschen, dannhätten wir das nie ändern dürfen. Deshalb haben wir das regelmäßig verschwiegen, dassdas die Abstimmungsgeometrie war.

Jetzt hat Deutschland 29 und Luxemburg vier, Maltadrei. Der Bevölkerungsunterschied zwischen Luxem-burg und Malta ist doch erheblich. Wenn derBevölkerungsunterschied zwischen Deutschland undLuxemburg berücksichtigt wird, muss doch auch derzwischen Luxemburg und Malta berücksichtigt werden.

Wie kompliziert Europa ist, und wie sehr es auf ein fei-nes Gespür für das Gesamtgleichgewicht ankommt,erkennt man auch daran, dass die Niederlande, Belgienund Luxemburg zusammen – Benelux-Staaten nenntman die drei, und ohne uns wäre es nur BeNe, insofernspielen wir da eine Rolle – auch 29 Stimmen haben.Niederlande 13, Belgien zwölf und Luxemburg – imGegensatz zu Malta – vier, ergibt 29. Das sind aber 16Millionen Menschen. 16 Millionen Benelux-Einwohnerhaben also so viel Stimmen wie 80 Millionen Deutsche.Es ist kein Zufall, dass die Dinge so gestrickt werden.Wer Europa nur zu einer Sache des Verstandes, derRechnerei und des Rechenschiebers und Zirkels erklärt,der hat Wesentliches an Europa nicht begriffen. Und weildas in Nizza so viel Zeit gekostet hat, um dieNiederlande, Belgien und Luxemburg auf deutscheVerhältnisse hochzuziehen, wird man das selbstvers-tändlich 2004 nicht ändern können.

Die Großen wissen, dass sie mit den Kleinen auskom-men müssen und die Kleinen akzeptieren auch, dass inbestimmten Sachfragen große Flächenstaaten, bevöl-kerungsreiche Flächenstaaten Interessen zu vertretenhaben, die auch durch ihr Gewicht in der Welt völliganders determiniert werden, als die Interessenlage fürkleine Länder bedingt. Und kleine Länder müssen sou-verän mit diesen Fragen umgehen. Wenn Deutsche undFranzosen sich vor einem Gipfel einigen, dann schreienviele Kleine herum und sagen: „Unerhört, Diktat derGroßen“. Wenn die sich bis zu Gipfelbeginn streiten,sagen wir „Unerhört, das kann nie was werden mitEuropa, Deutsche und Franzosen verstehen sich ja nie,die können ja nicht miteinander.“ Insofern muss jederan der Stelle, wo Not am Mann ist, eine Hand mit anle-

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gen, damit aus dem Ganzen etwas werden wird. Großewissen, dass sie Kleine brauchen und umgekehrt auch.Ich sage immer wieder: Ein Floh kann einen Löwen zumWahnsinn treiben. Das wissen die großen Löwen auch. Wer soll was machen in dieser Europäischen Union?Und wie müssen wir die Kompetenzordnung so regeln,dass Europa transparent und durchschaubarer, über-sichtlicher, verständlicher, lesbarer für die Menschen in Europa wirkt? Das ist die eigentliche Frage, und die Vorstellung, Europa müsse alles tun und dieNationalstaaten dürften sich nur noch in derBesenkammer der Restbestände herum treiben, ist eineVorstellung, die ich überhaupt nicht teile.

Wer denkt, wir würden irgendwann die VereinigtenStaaten von Europa kriegen, der irrt sich. Das werden dieMenschen nicht wollen und es ist im Übrigen auch nichtwünschenswert, weil die Menschen den direktenBezugsraum brauchen, um sich wohl fühlen zu können.

Sowohl bei der Gestaltung kollektiver Lebensverhältnisseals auch bei der Ausrichtung individuellerLebensverhältnisse. Die Thüringer und die Bayern wer-den Thüringer und Bayern und Deutsche bleiben undtrotzdem gute Europäer sein, und niemand wird von denLuxemburgern, von den wenigen Prachtexemplaren, diees davon gibt, verlangen können, dass sie aufhören,Luxemburger zu sein, um Europäer zu sein. Nein, wirsind beides Thüringer, Deutsche und Europäer,Luxemburger und Europäer.

Zum modernen Patriotismus gehört diese doppelteDimension des Sich-Bekennens zu seinem Land unddes sich Wohl-aufgehoben-Fühlens in Europa. Und werden Patriotismus in sein eigentliches Gegenteil verkehrtund wieder zum stupiden, wilden, den anderen ableh-nenden Nationalismus macht, der wird die europäischeGeschichte wieder dort hin befördern, wo wir sie mitMühe und Not weg gezerrt haben, um aus unseremKontinent einen Kontinent des Friedens zu machen.

Ergo: Nationalstaaten werden nicht verschwinden. Aberdie Europäische Union wird in ihren zentralenZuständigkeiten wachsen müssen.

Wir werden eine geteilte Staatlichkeit zwischen derEuropäischen Union und den Nationalstaaten haben,und in den europäischen Kompetenzkern müssen wir

die Politikfelder übertragen, von denen wir sehr genauwissen, dass sie die Nationalstaaten – wollten sie sieallein gestalten – massiv überfordern.

In Sachen Währung haben wir das gemacht. Die euro-päische Währungspolitik hat die nationalenWährungspolitiken ersetzt. Mancher Bundesbanker wirdsich zwar im Grabe umdrehen, dass die deutscheBundesbank in Frankfurt nicht mehr die Zuständigkeithat, die sie früher hatte, dass sie auf die EuropäischeZentralbank übertragen wurde, aber die europäischeGeldpolitik ist eine europäische, im nationalökonomis-chen Sinne des Wortes, die wird so gemacht, als wäresie nur für einen Staat entworfen.

Und wir müssen also auch hinkriegen, dass dieses wirts-chaftliche Europa, dieses währungspolitisch gefestigteund fest zusammengefügte Europa auch nach außenhin mit einer Stimme auftritt. Europa muss sich, wäh-rungspolitisch betrachtet, in der Welt mit einer Stimmepräsentieren, und das werden wir auch tun müssen. Undwas wir jetzt in Sachen Währung hingekriegt haben, wirdmorgen und übermorgen in Sachen gemeinsameAußen- und Sicherheitspolitik und gemeinsameVerteidigungspolitik zu leisten sein.

Die ganze Welt blickt auf Europa. Je weiter man vonEuropa entfernt ist, um so schöner ist auch Europa.Europa ist für mich nie schöner als in Asien, weil alleasiatischen oder afrikanischen Gesprächspartner vollBewunderung über dieses gelungene europäische Werkreden. Erst wenn man wieder hier ist, merkt man ja, dassdas Ganze nichts taugt. Aber wenn man auf anderenKontinenten ist, da nimmt man es doch dankbar zurKenntnis, dass alle anderen denken, das wäre gutgemacht, so wie wir das gemacht haben.

Und weil es diese Nachfrage nach Europa in der Weltgibt, weil alle, die nicht miteinander können, weil alle,die in Konflikten stecken, weil alle, die an Hunger undArmut elendig zu Grunde gehen, auf Europa blicken undeuropäische Antworten einfordern, europäischeAntworten nicht nur für uns selbst, sondern europäischeAntworten für die Welt, werden wir auch in Fragen dergemeinsamen Außen- und Sicherheitspolitik gemein-same Wege gehen müssen. Die europäischeAußenpolitik wird eines Tages so vergemeinschaftet wer-den müssen, wie wir dies in anderen Politikfeldern und

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wie wir dies in Sachen Währung gemacht haben. Diesgeht nicht von heute auf morgen. Es wird morgen nichtso sein, dass in der Kommission ein Vizepräsident für dieEntwürfe, die europäische Außen- und Sicherheitspolitikbetreffend, zuständig sein wird und der Außenminister mitMehrheit über die einzuschlagende außenpolitischeRichtung befinden wird. Aber eines Tages wird es sosein, weil es keinen anderen Weg geben wird als dendurchorganisierten gemeinsamen Weg in Richtung mehrEuropa und stärker Verantwortung in der Welt überneh-men, als dies heute der Fall ist.

Alle britischen Premierminister, alle französischenPräsidenten werden derartige Gedanken weit von sichweisen, aber die Nachfolger – deren Enkel – werdendies in die Tat umsetzen, weil nationale Sonderwege inEuropa nicht zielorientiert zu Ende gegangen werdenkönnen und weil es im Endeffekt niemanden mehr in derWelt interessiert, wie denn die nur deutsche Positionoder die nur französische oder nur britische ist, sonderndie Menschen werden fragen: „Was denkt ihr in Europadarüber?“ Es wird für eine gewisse Zeit lang viel inFragen der Außen- und Sicherheitspolitik, auch derVerteidigungspolitik bleiben, aber auf Dauer wird sichdieser gesamte Politikbereich vergemeinschaften.

Ich äußere mich zu strategischen Fragen, die die Welt inihrer Gänze berühren, selten. Weil ich die Erfahrunggemacht habe: Wenn sich der luxemburgischePremierminister zu militärstrategischen Fragen äußert,führt das im Regelfall nicht dazu, dass man inWashington oder in Moskau oder in Peking den Atemanhält. Obwohl Herr Bush ohne Einwirken meinerseitseinen kurzen Moment gestern aufgehört hat. Ich bin am11. Februar bei ihm, er wird den Besuch wohl vorberei-tet haben, deshalb hat er sich verschluckt.

Aber ich weiß auch von meinen Reisen nachWashington, Peking und Moskau, dass man auch nichtaufhört zu atmen, wenn ein anderes europäisches Landsich zu diesen Fragen so äußert, dass sofort der Eindruckentsteht, es spräche nur für sich selbst und nicht für diegesamte Europäische Union. Es ist in Moskau immernoch interessanter zu hören, was der deutscheBundeskanzler sagt, als dem zuzuhören, was der luxem-burgische Premierminister sagt. Aber an dem Tag, andem der luxemburgische Premierminister als Präsidentdes Rates der Europäischen Union amtierend sagt, was

Europa denkt, und der Bundeskanzler wird etwas ande-res sagen, was dem natürlich nie einfiele, dann wird das,was der Vorsitzende der Europäischen Union sagt, inMoskau auf breiteres Gehör stoßen als das, was, abwei-chend von der europäischen Linie, aus Berlin oder sonstwo her geäußert wird. Insofern muss man das sehen.

Und man muss auch spüren, dass es andere Politikfeldergibt, auf denen wir mehr Europa brauchen. Der Kampfgegen das internationale Verbrechen, der Kampf gegenden internationalen Terrorismus, die Beseitigung dieseslatenten Unsicherheitsgefühls in unseren Gesellschaften,in unseren Städten und Dörfern ist nicht nur eineNationalaufgabe, es ist vor allem eine europäischeAufgabe. Die Gangster und Banditen sind ja wunderbarfunktionierende Europäer geworden. Die hatten dieGrenzen schon abgeschafft, bevor wir uns überhauptan das Einreißen der letzten Grenzpfähle machten.

Wir brauchen eine europäische Bundespolizei, um deneuropaweit wirkenden europäischen Großverbrechernauf die Spur zu kommen und um diese Verbrecher ding-fest zu machen. Das heißt nicht, dass die nationalePolizei abgeschafft wird, das heißt nicht, dass nationaleArmeen abgeschafft werden. Aber überall dort, wo sichStaatsmacht entfaltet, braucht sie auch einen europäis-chen Teil, um das staatenübergreifend Notwendigemachen zu können. Wir überzeugen die Menschen inEuropa nicht damit, dass wir denen erklären: Luxemburgbraucht jetzt vier Stimmen und Malte drei — ich kannes immer noch nicht fassen, dass wir nicht mehr derKleinste in Europa sind —, und die haben 29 und diesechs. Das ist den Menschen letztendlich egal. Die hät-ten gerne, dass die Politik in Europa das leistet, woraufsie Anspruch haben.

Und deshalb: Bevor wir uns intensiv mit institutionellenFragen beschäftigen, müssen wir uns klar werden, dasses einige Bereiche gibt, wo wir mehr tun müssen. Dort,wo wir uns einig sind, dass die Europäische Union han-deln wird, müssen wir auch wissen, in welche Richtungwir uns auf diesen Politikfeldern bewegen. Einige derKompetenzen, die die Nationalstaaten haben, müssenauf die europäische Ebene wechseln. Nicht sehr viel.Polizei beispielsweise. Nicht exklusiv, aber Teile davon.

Und Einiges, was in Brüssel gemacht wird, muss vonBrüssel zurück in die Nationalstaaten befördert werden.

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Ich nehme überhaupt nicht an dieser gängigen Kritik ander Europäischen Kommission teil. Man tut immer so,als ob die irrsinnig gefährlich werden. Das sind über-haupt nicht viele, es gibt in Brüssel 20.000 Beamte derKommission. Das sind etwas weniger als in der StadtKöln. Ich habe noch nie gehört, dass die Kölner mit ihremBeamtenapparat halb Europa niederwalzen würden.Insofern sollte man auch nicht denken, dass dieEuropäische Kommission das tun würde. Es ist eine effi-ziente Truppe im Regelfall, aber manchmal eben zu effi-zient. Dann wird das langsam ein Akzeptanzproblemnationaler und europäischer Politik.

Ich gebe einmal ein Beispiel: Ich war lange JahreArbeitsminister, bin das auch gerne gewesen, weil, dortman dort mit Menschen zu tun hat und nicht mit Zahlen.Aber Finanzminister bin ich trotzdem geblieben. An einemFreitagmorgen beschließen wir im Kabinett: Im hohenNorden Luxemburgers gibt es nicht mehr genügendBäckereien. Da müssen wir etwas tun, um jungeBäckerlehrlinge in den Norden des Landes zu bringen,damit die, wenn es dann soweit ist, eine Bäckerei in die-sem kleinen luxemburgischen, ganzjährig verschneitenDörfchen eröffnen. Damit die Bäcker das auch tun,bezuschussen wir das dann, damit wir junge Menschenaus dem tiefen Süden Luxemburgs in den hohen NordenLuxemburgs bringen können, damit da eifrig Brötchengebacken werden. Da sagen viele, ja ist gut. Dann kommtein Brüsseler Bürokrat vorbei und sagt, das geht nicht.Das verstößt gegen europäisches Wettbewerbsrecht.Ihr dürft in Luxemburg nicht die Bäckerlehrlings-ausbildung im Norden Luxemburgs bezuschussen, weildas die Sizilianer und die Griechen auch nicht machen.Da muss ich dann in den hohen Norden fahren und inmeiner Versammlung sagen: „Leute das wollten wirmachen, können wir aber nicht machen, weil die sind inBrüssel dagegen.“ Dann sagen die: „Wieso, du bist dochdie ganze Woche in Brüssel, was machst du denn da?“Es glaubt kein Mensch, dass in Brüssel jemand verbie-ten kann, dass im Norden Luxemburgs billige und guteBrötchen gebacken werden. Und in Brüssel glaubt nie-mand, dass in Sizilien genauso viele Brötchen gebackenwerden, mit oder ohne Unterstützung der Nordausbildungluxemburgischer Bäckerlehrlinge.

Derartige Dummheiten müssen weg. Die National-staaten, Länder müssen wieder zuständig werden fürdie sich ihrer Gestaltung anbietenden Politikbereiche.

Das sage ich ausdrücklich auch im Zusammenhang mitder Gestaltung der Kulissenlandschaft, was europäis-che Strukturförderungspolitik anbelangt. Ich bin für euro-päisches Rahmenwerk, bin aber sehr dagegen, dass esnur europäisches Rahmenwerk ist.

Wir plagen uns alle, ich weiß nicht, ob das hier auch soist, Herr Dr. Vogel, mit der Habitat-Richtlinie.

Das entdecken die nationalen Regierungen auch, nach-dem das in Brüssel beschlossen ist, es wird aber vonden nationalen Regierungen beschlossen ist und nichtvon irgendwelchen anderen. Nein, das waren die euro-päischen nationalen Umweltminister, die das verbrochenhaben. Auch meiner war dabei federführend. Dannmachen wir das, und er sagt jedem: Also Luxemburg,Sie wissen ja, wie groß Luxemburg ist, das kann mannicht unterregionalisieren, das machen die in Brüsseldauernd, das geht aber nicht.

Also 30 Prozent Luxemburgs sind Naturschutzgebiet.Man muss festlegen: Wo sind diese 30 Prozent? Erstmalmachen wir 18 Prozent, das reicht auch. Dann, nein,dass müssen 24,8 sein – machen wir 24,5. Kompromiss,okay. Aber dann tauchen Heerscharen von den vogel-kundigen Menschen auf und erklären uns, wie Meiseund Dompfaff in Luxemburg brüten und überwintern müs-sen, und was wir da alles an Schrecklichem tun – also wirentdecken Vogelarten, von denen wir überhaupt nichtwussten, dass es sie in Luxemburg gibt.

Wenn wir den Menschen dann erklären, auch damithaben wir nichts zu tun, glauben das die Menschen nicht.Deshalb müssen diese Dinge wieder fest in kommunaleund regionale und nationale Hände. RahmenwerkEuropa – ja, aber Umsetzung mit gesundemMenschenverstand, der ja keine europäische Einrichtungist. Das ist die Institution, die man in Europa einführenmüsste – den gesunden Menschenverstand. Der setztsich nicht leicht durch, er ist sehr unterschiedlich ver-teilt. Man muss ihn also in geballter Form nach Brüsselbringen.

Also, die Probleme müssen wir regeln. Wobei ich nichtder Auffassung bin, dass man das tun sollte, was einigein Deutschland vorhaben, nämlich einen striktenKompetenzkatalog aufzustellen.

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Das mag deutschem Ordnungssinn entsprechen undmag auch deutsche Ordnungspolitiker in höchsteWallung bringen, das wäre aber ein uneuropäischerAnsatz. Wir brauchen auch die Möglichkeit, morgen undübermorgen etwas zu tun, von dem wir nicht gedachthätten, dass wir es jemals tun müssten. Wer vor 30Jahren gesagt hätte, Europa muss gegen denTerrorismus in der Welt ankämpfen, wäre ausgelachtworden.

Wenn die Gründungsväter der Europäischen Union inden 50er Jahren alles zugeschlossen hätten an Türen,die wir jetzt aufstoßen mussten, um in Europa überhauptLuft zu kriegen, dann wäre aus Europa nie das gewor-den, was es heute bei alle Mickrigkeit, die Europa auchnoch auszeichnet, geworden ist.

Deshalb müssen wir den Schlussartikel des Vertrages –308 oder 235 war das früher, vor Maastricht – am Lebenerhalten. Der sagt, dass die Staaten einstimmig bes-chließen können, sich einer bestimmten Politikdomäneanzunehmen. Sonst wird aus dem Europa, dort woNotwendigkeiten mehr Europa einfordern, nie eine kräf-tige politische kontinentale Gestalt werden. Wir müssenbei dieser Umgestaltung Europas, bei dieserNeueinrichtung Europas vor allem darauf achten, dasswir nicht alles abreißen, was in der Vergangenheit gutfunktioniert hat. Das wäre eine großer Fehler. Und wirmüssen darauf achten, dass wir bei aller Notwendigkeitder Erweiterung – ich habe nicht eine Sekunde Zweifeldaran, dass dies aus Friedenserhaltungsgründengemacht werden muss –, dass wir auch die notwendigeVertiefung der europäischen Union schaffen, weiterfüh-ren, integrationspolitische Schritte mit Bedacht undBehutsamkeit setzen.

Wenn jetzt von einigen Eilfertigen, nicht Geschichts-kundigen, die Parole herumgereicht wird „Europa ist vorallem Wirtschaft“, dann sage ich: Europa ist auchWirtschaft, aber es ist nicht nur Wirtschaft. Wirtschaft istein Mittel zum Zweck, ist nicht ein Zweck an sich.Deshalb muss das Wirtschaftliche auch um das Sozialeergänzt werden. Man kann Europa nicht gegen denWillen der Arbeitnehmerschaft gestalten.

Jeder Arbeitsromantik gehe ich aus dem Weg, obwohlmein Vater Stahlarbeiter war und mich hier verhauenwürde, wenn ich derartiges in luxemburgischer Sprache,

nicht allzu weit von ihm entfernt, behaupten würde. Aberdieses Gefühl, das viele Menschen haben, breiteBevölkerungskreise haben, „die machen alles Mögliche,nur nicht das, was mit unserem Leben zu tun hat“, die-ses Gefühl muss man wegkriegen. Da gehört das sozialeEuropa hinzu.

Wir brauchen auch in Sachen SozialeuropaMindestvorschriften, an die alle sich halten müssen,damit auch die soziale Farbe auf die europäische Fahnegehört. Die konkreten Lebensumstände der Menschen– das hat etwas mit Europa zu tun. Und wer jetzt sagt,eine Freihandelszone würde eigentlich reichen, und bei27 wird das auch eine Freihandelszone werden, der ver-sündigt sie an der europäischen Zukunft. Eine geho-bene Freihandelszone ist ein zu simples Konzept fürdiesen komplizierten Kontinent.

Diese europäische Frage, die Frage zwischen Krieg undFrieden, die sehe ich in keiner absoluten Weise beant-wortet. Wo steht denn geschrieben, dass die altenDämonen unsere Berge und Täler in Europa verlassenhätten? Die schlafen nur.

Wenn jemand kommt, der sie an der richtigen Stelleantippt, dann werden die sehr schnell wieder wach. Unddann reicht es nicht, einen Euro zu haben, so wichtigdas auch ist; dann reicht es nicht, eine bestimmte Anzahlvon Stimmen im Europäischen Ministerrat zu haben;dann reicht es nicht, einen Kommissar oder keinenKommissar in Brüssel zu haben; dann reicht es nicht anEuropapolitik so und besser zu machen, dann geht esdarum, dass wir den Menschen deutlich machen, dass,wenn wir den Frieden in Europa erhalten möchten –darum geht es in letzter Instanz bei allem politischenTun auf unserem Kontinent –, dass wir uns dann ans-trengen müssen.

Ich danke für die Geduld !

Intervention de Henri Grethen, ministredes Transports, lors de la signature duprotocole d’accord franco-luxembour-geois relatif au raccordement duLuxembourg au TGV Est-européen

28 janvier 2002

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Point n'est besoin de souligner que le 28 janvier 2002s'inscrira comme un grand jour dans les annales de laFrance.

En lançant les travaux de génie civil de la nouvelle ligneà grande vitesse votre pays s'engage — si vous me per-mettez l'expression — dans la dernière ligne droite pourcompléter par un nouveau maillon important son réseauTGV.

Ce maillon raccordera l'Est de la France à sa capitale touten créant un nouveau lien de communication intéres-sant avec les autres régions de l'hexagone.

Aussi ai-je beaucoup apprécié l'honneur d'être avecvous, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs,pour participer au premier coup de pelle destiné à fairedémarrer le chantier.

Il n'est que justice que ceux qui depuis des années sesont investis dans la promotion de ce projet voient aujour-d'hui leur engagement assidu couronné du succès bienmérité.

Et je tiens à vous féliciter, vous Monsieur le Ministre ainsique tous les autres qui ont œuvré en faveur du TGV-Est et qui se sont battus pour sa réalisation, car l'abou-tissement du projet est surtout le fruit de votre courageet de votre persévérance.

Grand jour pour la France, le 28 janvier l'est aussi pour la construction européenne. Le TGV Est-euro-péen — et son nom le suggère — est davantage qu'unlien essentiel entre la capitale et l'Est de la France. Dirigédirectement sur l'Allemagne, la Suisse et le Grand-Duchéde Luxembourg il constitue aussi et surtout au cœur denotre continent un maillon indispensable du réseau trans-européen de la grande vitesse ferroviaire que l'UnionEuropéenne entend promouvoir.

Le 28 janvier est également un grand jour pour laLorraine et ses régions voisines.

Luxembourgeois, natif du Bassin minier et donc voisindirect de la Lorraine, j'ai vécu avec vous la crise sidé-rurgique d'il y a un quart de siècle. J'ai assisté au dramesocial qui a si durement éprouvé la Lorraine et desmilliers de familles qui du jour au lendemain voyaient

leur existence en péril. Je me suis réjoui avec mes com-patriotes et nos voisins lorrains de la reprise écono-mique, et je constate qu'actuellement plus de 50 000Lorrains ont trouvé un emploi au Grand-Duché deLuxembourg. Cette joie n'est guère ternie par les embou-teillages réguliers sur les axes routiers au passage de lafrontière, même si ce trafic ne compte pas parmi lesmoindres casse-tête du ministre des Transports luxem-bourgeois. Mais rassurez-vous, ensemble avec le pré-sident Longuet et avec le président Leroy, nous tra-vaillons à des solutions efficaces pour mieux gérer lesmouvements des frontaliers grâce surtout à une meilleureoffre ferroviaire.

Si je suis fier des bonnes relations qui existent au niveaurégional, je le suis aussi en voyant se réaliser le rêvede la Lorraine d'être connectée au réseau français de lagrande vitesse ferroviaire.

Je vous dis cette fierté tout en y ajoutant mon respectpour le bel esprit de coopération qui a réuni les régions,les départements et les municipalités de l'Est de laFrance, lorsqu'il était question de vous décider pour l'ef-fort financier colossal dont vous avez été capables -chers voisins - en vue de mettre le projet du TGV surles rails.

Enfin, le 28 janvier restera également un grand jour pourle Grand-Duché de Luxembourg.

En effet, depuis les années '80 nous avons vécu dans lahantise de voir les maillages du réseau européen de lagrande vitesse se faire sans prise en compte de notre ter-ritoire national. Le TGV-Nord qui traverse la Belgiquepasse au nord du Grand-Duché.

Le choix allemand d'une nouvelle ligne à grande vitesseentre Cologne et Francfort passe sur les hauteurs de larive droite du Rhin empêchant toute connexion directeavec la ligne Coblence - Luxembourg. Enfin, le tracéprincipal du TGV Est-européen était conçu pour passerentre Metz et Nancy, donc à une centaine de kilomètresau Sud du Grand-Duché.

Mais la France a compris la préoccupation luxembour-geoise et, — même si les négociations que nous avonsmenées pour arriver à un accord ont pris leur temps — nous avons pu trouver un terrain d'entente.

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Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Nous avons aujourd'hui l'assurance que dès sa mise enservice le TGV Est-européen comportera la desserte denotre capitale. Cet engagement de la part des auto-rités françaises nous a persuadés de participer enéchange — et à l'instar des collectivités françaises — aufinancement des investissements que le projet requiertsur le territoire français.

Ce sera par conséquent avec plaisir que je pourrai touteà l'heure procéder avec vous, Monsieur le Ministre, chercollègue, à la signature du protocole d'accord qui scelleranotre volonté commune de rapprocher encore — ausens concret comme au sens figuré du terme — nosdeux nations voisines et amies grâce au nouveau lien decommunication que sera le TGV Est-européen pour laFrance et pour le Luxembourg.

Vive le TGV Est-européen et merci à ses vaillants pro-moteurs.

Discours de Jean-Claude Juncker,Premier ministre, devant le parlementgrec à l’occasion de la visite officielle en Grèce

19 février 2002

Monsieur le Premier ministre, Messieurs les ministres,Excellence, Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d’abord vous dire ma joie d’être à Athèneset de devenir pour une courte soirée un orateurd’Athènes, dans une ville qui excelle dans l’art oratoireplus que n’importe quelle ville au monde, et je suis heu-reux de pouvoir parler devant un auditoire si attentif et siillustre.

Je voudrais tout particulièrement remercier le Premierministre grec, mon ami Costas Simitis, de s’être joint ànous, tout comme mon ancien collègue ministre desFinances et ami Ianos Papantoniou, que j’ai côtoyé pen-dant de longues années et qui, lorsque je l’ai vu, merappela beaucoup de souvenirs communs, puisque jeu-nes ministres du Budget, lui aux Affaires et moi au ministère des Finances, nous avons passé de longuesnuits bruxelloises ensemble.

Notre ambassadeur a dit que je prononcerai – je le cite– un discours sur l’Europe. Or, je ne prononce jamaisde discours ni hier, ni aujourd’hui, ni demain et je ne faispas de conférences comme disent les académiciens : jevous propose une causerie consacrée à l’Europe, à sonespace, à son environnement, à ses ambitions, à sesdéceptions, ses échecs, ses rêves, ses interrogations, lesquelques réponses dont elle est capable, et les raresjoies qu’elle peut procurer.

Les Européens se sont toujours occupés de leur espace.Pendant de longs siècles, ils l’ont fait sans talent, sansinspiration, en laissant libre cours à des réflexes qui pourne pas être continentaux péchaient par un excès denationalisme. Pendant de longs siècles, la question dra-matique qui occupa les Européens fut celle de choisirentre la guerre et la paix. Ceci reste aujourd’hui encorela principale des questions européennes. Est-ce quenous voulons unifier le continent par des moyens paci-fiques en nourrissant les mêmes ambitions ou est-ceque nous allons retomber dans les erreurs qui furent cel-les du passé ?

Il a fallu les 52 millions de morts de la deuxième guerremondiale pour que les Européens retrouvent la sagessequi devrait être celle de notre grande union. Il a fallu 52millions d’hommes, de femmes et d’enfants morts pen-dant la plus fratricide des guerres avant que lesEuropéens, d’un même élan, se disent que l’Europe doitse faire. Ceux qui étaient devenus les premières victimesdu nazisme, du fascisme, de l’occupation étrangèreétaient les premiers à se poser les bonnes questions età formuler les bonnes réponses.

Rappelez-vous Léon Blum, le Premier ministre socia-liste de la République française qui, en 41, de sa prisonde Vichy, a formulé, secrètement d’abord, publiquementensuite, la phrase suivante: «Si après la guerre l'Europene disposera pas d’institutions fortes, cette guerre n’aurapas été la dernière guerre».

Sur son île carcérale, Monsieur Spinelli qui, en 1984 futl’auteur et l’inspirateur d’un traité à vocation fédéraleadopté par le Parlement européen, disait en pleine guerre : « Les nations ont cessé d’être le principe orga-nisateur de la vie internationale ». À vrai dire, avant ladeuxième guerre mondiale, il y avait jusqu’à 200 projetsdéposés, connus, discutés, commentés sur l’unification

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de l’Europe. Nous qui sommes nés après la deuxièmeguerre mondiale et qui souvent pensons que l’histoire del’humanité a pris son envol le jour où nous sommes nés,devons savoir que des décennies avant notre naissance,des hommes et des femmes savaient inspirer et penserdéjà au devenir de l’Europe.

Prenez quelqu’un que l’histoire contemporaine n’a pasvoulu retenir parmi ceux qui l’ont façonnée, le comteCourtelef Galery qui, en 1923, proposait de créer unmarché commun de l’acier et du charbon. Si on avaitsuivi ce plan et bien d’autres qui tendaient à l’unificationdu continent l’Europe on aurait pu s’épargner la plus ter-rible des guerres qui furent.

Et déjà pendant les gouvernements d’exil à Londresfusaient les projets et les propositions pour transformerle cadre contradictoire, antinomique des États nationauxen un cadre européen, continental plus ouvert. Et contrai-rement à ce que l’on pense, ce ne furent pas lesEuropéens de l’Ouest qui étaient les premiers à formu-ler des idées, à hausser leur voix. Les premiers étaientles gouvernements en exil venus d’Europe centrale etd’Europe orientale.

Nous avons curieusement une lecture exclusivementoccidentale de l’unification européenne, mais les pre-miers inspirateurs furent, en effet, des hommes poli-tiques de l’Europe de l’Est. Le gouvernement polonais enexil invitait déjà en 1942 les autres gouvernements depays en exil à Londres, pays de l’Europe centrale et del’Europe de l’Est, de créer pour l’après-guerre une com-munauté européenne à laquelle ils invitaient les paysde l’Europe occidentale d’adhérer.

Nous qui pensons que les Européens de l’Europe cen-trale et de l’Europe de l’Est n’ont pris connaissance del’existence de l’Europe, de son savoir faire et de sesbienfaits, qu’après l’écroulement du communisme,devons savoir qu’en fait, les premiers à avoir proposépendant les années de guerre une unification de l’Europefurent les Européens de l’Est et les Européens du cen-tre.

D’ailleurs en proposant aux Européens de l’Est et auxEuropéens du Centre de se rassembler dans un ensem-ble soudé, ouvert à tous les autres Européens, ces gou-vernements en exil ont trouvé la réprobation immédiate

de Staline. Staline n’aimait pas l’idée de voir se regrou-per en un ensemble solide et cohérent des Etats dont ilvoulait pendant l’après-guerre faire les satellites del’Union Soviétique et ainsi il disait ‘non’ à cette unificationrégionale de l’Europe de l’Est ouverte aux pays del’Europe de l’Ouest occidentale.

Et ce ne fut que logique que Staline ait dit ‘non’ aumoment de la proposition du plan Marshall par lesAméricains puisqu’il voyait - disait-il - dans la tentative desAméricains la volonté dominatrice des Américains quiauraient retiré de la zone d’influence soviétique les paysqui allaient devenir par la suite les pays du bloc de l’Est.

Et le fait que Staline ait interdit aux pays de l’Est ainsi qu’àla Finlande, de pouvoir bénéficier des cet apport de 12,5millions de dollars dans le cadre du Plan Marshallexplique en grande partie pourquoi ces pays ont pris unretard économique énorme sur le reste de l’Europe. Or,à cause du « niet » d’un dictateur soviétique nous avonsperdu 50 ans d’histoire européenne.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés aux multiples pro-blèmes que pose l’élargissement de l’Union européennevers l’Est ainsi que vers Chypre et Malte.

Il est bon de se rappeler que l’histoire connaît ses lois etque les évolutions connaissent leur cours parce que sidemain la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie,la Slovénie et bien d’autres seront devenus membresde l’Union européenne, ces pays ne feront qu’accom-plir un parcours qu’ils avaient entamé pendant les annéesd’exil et de guerre à Londres.

Lorsqu’en octobre 1947, se sont réunis à la Haye 800hommes politiques, parlementaires, ministres, journa-listes, ecclésiastiques, observateurs et journalistes pourlancer le mouvement européen, en présence de Churchillqui présidait la réunion et qui était parvenu à l’apogée deson autorité morale, ainsi que Adenauer et Mitterand,ces 800 sages disaient que nous devions commencer l’u-nification de l’Europe à l’Ouest et que nous devrions laterminer à l’Est.

Ainsi se fermait une grande boucle de l’histoire :

- premier plan des Européens de l’Est nourris pendant lesannées d’exil à Londres ;

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- refus de Staline ;

- reprise en mains de leur sort par ces peuples à la fin desannées ‘80 et

- aujourd’hui, éclosion des ambitions anciennes quenourrissaient ces pays.

Alors, j’entends bien et je lis partout que l’élargissementde l’Europe de l’Ouest vers l’Europe de l’Est, l'EuropeCentrale, Chypre et Malte est un processus bien tropcoûteux, que les pays membres actuels de l’Union euro-péenne devront faire des sacrifices énormes, que toutcela économiquement n’a pas beaucoup de sens, que leprix économique, politique et budgétaire est trop élevé.

Je dois vous dire que toutes ces joutes oratoires, quinous viennent de ceux qui se refusent obstinément àsaisir la chance de réunifier par des moyens pacifiquesle continent européen, ne m’impressionnent pas trop.

Il est vrai que l’élargissement a un coût, il est vrai que lesbénéfices économiques seront à géométrie variable,mais il est vrai aussi qu’une heure de paix n’a pas de prixet il est vrai aussi que 5 minutes de guerre auront uncoût autrement plus élevé que tous les plans de finan-cement connus jusqu’à ce jour en matière d’élargisse-ment de l’Union européenne et par conséquent, il fautdans ses grandes lignes, approuver les propositions quela Commission de Bruxelles vient de faire pour organiserle financement de l’élargissement et de l’adhésion deces pays si longtemps coupés de leurs ambitions euro-péennes par un funeste décret de l’histoire.

Personnellement, j’estime que les propositions que laCommission a formulées notamment en matières agri-coles vont dans la bonne direction tout en sachant quele jour venu, nous devrons revoir l’ensemble du dispositifde la politique agricole commune, qui ne peut pas, dansl’état actuel dans lequel il se trouve, être étendu par uneffet magique à tous les pays membres de l’Union euro-péenne d’ici quelques années. Nous verrons, que lesnouveaux pays membres de l’Union européenne, enmatière agricole par exemple, devront pouvoir bénéfi-cier des aides directes au début, non pas au même titreque les pays membres, mais par un long phasing-indans le système de la politique agricole commune telque nous le connaissons.

Il est à mes yeux évident que des moyens ayant pour ori-gine les fonds structurels doivent être mis à la dispositiondes pays candidats, bien que je sache qu’un jour lespays actuellement bénéficiaires des fonds structurels enauront moins besoin à l’avenir, et que ceux qui aujour-d’hui bénéficient de fonds structurels ne peuvent pasêtre éjectés du jour au lendemain des canaux de finan-cement actuels. Il faut bien garder à l’esprit cette idéesimple, très rarement rappelée, qu’il faut établir une nettedifférence entre la convergence nominale et la conver-gence réelle. La convergence nominale permet de tirerdes conclusions excessives pour le devenir des fondsstructurels. La réalité de la convergence réelle plaideratoujours pour le maintien de ses instruments de solida-rité que constituent les fonds structurels de l’Union euro-péenne.

Je vous ai parlé des plans que les Polonais, lesTchèques, les Hongrois et d’autres avaient fomentéspendant les années d’exil à Londres, mais il est vraiaussi qu’ils n’étaient pas les seuls, puisque lesEuropéens occidentaux, eux aussi, caressaient leur rêveet pensaient l’avenir de l’Europe. Nombreux furent lesplans dans les quartiers occidentaux, mais rares furentceux qui furent portés à maturité politique.

Le seul projet, en fait, qui a connu une application suivie,vers la fin de la guerre et dans l’immédiate après-guerre,était le projet du Bénélux, de la Belgique, des Pays Baset du Luxembourg, qui aujourd’hui encore peut êtreregardé comme ayant constitué le modèle pour l’unifi-cation européenne.

Il faudrait peut-être aujourd’hui, alors que l’Europe s’in-terroge, prise très souvent par des angoisses malsai-nes, que nous nous retournions vers les convictionsd’antan qui animaient ceux qui ont fait le Bénélux et quiétaient bientôt suivis par l’Italie, l’Allemagne et la France.Ceux qui, pris sans doute par un goût excessif de remon-ter aux origines de l’Union européenne, relient les grandsdiscours de ceux qui, à juste titre, sont considéréscomme étant les pères de l’Europe, découvriront deschoses qu’un Premier ministre d’aujourd’hui, cher Costas,n’oserait plus dire. Ainsi, en 1957, le Bénélux ayant prisson envol et les Français, les Allemands et les Italiens seravisant et rejoignant ce corps de lance de l’unificationeuropéenne en 1957, le Premier ministre belge d’alors aumoment de présenter les résultats de la conférence de

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Messine à l’Assemblée parlementaire de la CECA, disait qu’il faudrait 1) fusionner les économies euro-péennes et 2) harmoniser les politiques fiscales et socia-les de tous les pays membres de ce qui allait devenir laCommunauté économique européenne.

Si aujourd’hui, un Premier ministre disait qu’il faudraitfusionner les économies et si un ministre luxembour-geois disait qu’il faudrait harmoniser l’entièreté de la fis-calité européenne, les applaudissements de ceux quil’écouteraient seraient contenus, encore qu’il y a beau-coup de vrai dans ce que disait Paul Henry Spaak.

Parce qu’en fait, après que l’Europe se soit dotée d’unemonnaie unique, l’Europe étant devenue un marché inté-rieur intelligemment prolongé dans l’unification moné-taire, le fait fiscal et le fait social se posent en d’autrestermes. Il n’est pas pensable que nous continuions ànous appliquer réciproquement un système qui est fait deconcurrence fiscale dommageable et qui en fait, amèneles ministres des finances européens à se conduirecomme si les uns étaient les ennemis des autres.

Il faut mettre un terme à la concurrence fiscale domma-geable, nous ne pouvons pas continuer à nous conduireen ennemis économiques des pays voisins qui sontdevenus des pays partenaires au sein de l’Union moné-taire.

Très souvent en relation avec la convention giscardienne,on s’interroge sur la bonne méthode que l’Europe devraadopter pour pouvoir accomplir au cours des années àvenir de notables progrès.

Je n’ose pas dire que je suis un vétéran ni un vieux,mais je continue à croire que la bonne méthode est celleque nous avions et j’ai un peu horreur des grands dis-cours à envolée lyrique qui sont faits sur l’Europe de l’a-près-demain, alors que nous avons encore beaucoupde problèmes dans l’Europe d’aujourd’hui qui doiventtrouver des réponses.

La méthode dite méthode de Monnet, quitte à devoirêtre amendée à bien des encablures, reste à mes yeuxune méthode strictement valable, puisque c’est elle quia fait le succès de l’Europe : non pas essayer d’organi-ser la route de l’Europe de l’avenir en lui proposant uncadre tout fait mais adopter une démarche qui doit être

globalement cohérente s’inspirant très utilement desnécessités sectorielles.

C’est ainsi que l’Europe a toujours progressé et c’estcette marche vers l’avenir qui a fait le succès de l’Europedes années ‘50 et des années ‘70 jusqu’aux années ‘90.

Prenez l’exemple de la Communauté européenne duCharbon et de l’Acier. Ceux qui, incapables d’avanceravec la célérité voulue vers l’unification intégrale del’Europe, avaient pensé qu’il faudrait commencer par unsecteur économique de pointe, avaient vu juste.

Le charbon au début des années ‘50 représentait 70%des sources énergétiques de l’Europe. Le monopolistedu charbon était la Ruhr allemande. Le plus grand utili-sateur du charbon allemand était la sidérurgie françaisequi avait peur de voir les prix du charbon allemand serenchérir du jour au lendemain et de mettre ainsi enfaillite la sidérurgie française. La sidérurgie française nedisposait, en effet, pas de marchés d’exportation suffi-samment ouverts pour faire en sorte que la surproduc-tion n’arrive à amener la sidérurgie française à revoirses niveaux de production vers le bas.

Il y avait donc l’intérêt économique de la France d’orga-niser - si j’ose dire et en simplifiant à outrance - le char-bon allemand et il y avait l’intérêt de l’Allemagne qui,bien sûr était membre de la Commission internationalede la Ruhr mais qui n’avait pas vraiment voix au chapi-tre, de pouvoir au même titre que la France et les autresdiscuter d’un secteur clef de l’économie européenne quifut toujours un facteur de guerre, puisque le matériel debase de la guerre était toujours le charbon et l’acier.

Invitant les pays du Bénélux et l’Italie, tous sortis affaiblisde la guerre, de rejoindre ce pôle franco-allemandSchuman et Adenauer arrivaient à lancer le processuseuropéen sur la base du charbon et de l’acier. Les troispays du Bénélux, ayant toujours été les premières victi-mes des affrontements et des rivalités organisés autourdu charbon et de l’acier entre la France et l’Allemagne,rejoignaient très rapidement cet axe du charbon et de l’acier.

Cette méthode de résoudre le problème économique dela France et de résoudre en même temps le problèmepolitique de l’Allemagne tout en intéressant les voisins

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immédiats des deux grands pays européens au devenircommun de leur alliance nouvellement conclue fait ensorte que sur la base d’un projet en apparence écono-mique, une grande ambition politique ait pu être lancée.

Cette méthode que les illuminés de nos temps voudraientvouer aux échecs fut répétée avec élégance au momentoù nous entamions la construction monétaire de l’Europe.Là encore, il fallait d’abord résoudre les problèmes quiexistaient entre la France et l’Allemagne et les replacerdans un contexte plus général. Quel était le contexte ?Le contexte était que l’Europe devenue marché intérieurétait gravement menacée quant à son essor économiquepar les soubresauts monétaires qui caractérisaient lesystème monétaire européen. De 1979 à 1999, il y a eu20 dévaluations ou réévaluations d’une monnaie euro-péenne au sein du système monétaire européen.

Les dévaluations compétitives, notamment le fait de nepas répondre par les instruments de la politique écono-mique aux défaillances économiques nationales, maisd’avoir recours à des dévaluations compétitives, mena-çait la cohérence et l’ordre monétaire en Europe. Il n’yavait plus qu’une seule issue : c’était la création de lamonnaie unique qui devrait mettre fin à cette compétiti-vité malsaine et à ces compétitions mal inspirées.

Or, le problème entre la France et l’Allemagne allait per-sister : la France avait une tradition économique qui n’é-tait pas tout à fait celle de l’Allemagne et qui était d’inspi-ration plutôt dirigiste, moins orientée vers le marché quela tradition allemande. Il fallait construire des ponts entreles points de vue français et les points de vue allemandset essayer de faire des autres pays de l’Union euro-péenne des partenaires de cette double ambition, fran-çaise et allemande, de vouloir réaliser la monnaie unique.

Là encore, comme pendant les années ‘50, on a purésoudre les problèmes de l’un et de l’autre, d’ordre éco-nomique pour l’un et politique pour l’autre, en intéres-sant les autres États à faire de même, tout en avançantdans le cadre d’institutions européennes fortes et sur labase d’un calendrier strict, enrichi par des critères deconvergence qui sont devenus les jantes et les élémentsmoteur de la construction monétaire en cours.

L’euro est devenu notre monnaie à tous. Mais nous n’a-vons pas encore appris à gérer d’une façon collective

et solidaire cette monnaie unique, qui impose auxEuropéens des réflexes qui relèvent d’une autre catégorieque celle dont relevaient les réflexes que nous avions àl’époque.

Il faut, en effet, apprendre à mieux coordonner nos poli-tiques économiques. Je sais bien que la quasi totalitédes Ministres des Finances de l’Eurogroupe vous disentque «oui la coordination avance, des progrès sont faits».Il est vrai que des progrès sont faits, mais la coordinationn’est pas encore celle qu’elle devrait être.

Un jour de décembre 1997, lorsque j’ai présidé le Conseileuropéen, Costas s’en rappellera, nous avons adoptéune résolution du Conseil sur le renforcement de la coor-dination des politiques économiques et nous avons ditdans ce texte, qui n’a pas de valeur juridique contrai-gnante, mais presque, puisque ce sont tout de même15 Premiers ministres qui en ont décidé ainsi, qu’il fau-drait que nous coordonnions nos politiques budgétairesnationales, nos politiques fiscales nationales, nos poli-tiques de revenus nationales et nos réformes structu-relles nationales.

Conseil européen après Conseil européen, lors duConseil de Luxembourg sur l’emploi, celui de Cardiff surles réformes structurelles et celui de Lisbonne sur lesréformes économiques nous avons essayé de donner ducorps à cette intention de base, qui fut bonne dans l’en-semble, et nous essayerons de conclure à Barceloneun paquet de réformes qui traduira dans les faits à venircette intention qui fut celle du Conseil européen de 1997.

Toujours est-il que les politiques économiques sont insuf-fisamment coordonnées. Chacun dans son coin fait unpeu à sa tête, y compris mon propre gouvernement.

On fait une réforme fiscale par ci par là, on ne regardepas de près si les éléments de la réforme fiscale de l’uncoïncident avec les éléments de la réforme de l’autre. Lesuns vont augmenter les prix de l’essence, les autres lebaissent au même moment. Les uns laissent jouer lesstabilisateurs automatiques de façon intégrale, les aut-res essayent de mettre des portes au déferlement desstabilisateurs automatiques.

Les uns souhaitent et appellent de leurs voeux l’envoid’un pré-avertissement à l’Allemagne, les autres, comme

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moi, pensent qu’un tel geste ne serait pas salvateur etqu’il faudrait davantage insister sur les contenus despolitiques nationales qui sont mises en oeuvre.

Nous avons donc besoin d’une meilleure coordinationdes politiques économiques et de ce fait, il faudrait pro-céder par de légères retouches institutionnelles en dotantnotamment le groupe des douze ministres des Financesde l’euro d’une présidence qui devrait être plus longueque la durée d’une présidence normale de l’Union euro-péenne.

Il ne fait pas de sens de demander à un ministre desFinances de présider pour 6 mois la coordination despolitiques économiques et puis de laisser la place à unautre. Il serait plus sage de mettre à sa disposition unlaps de temps plus long pour qu’il puisse se livrer à satâche qui bien sûr n’est pas une tâche facile, mais qui,dans la mesure où elle n’est pas accomplie par unministre des Finances en charge de la coordination despolitiques économiques pour une année ou deux, donnetoujours l’avantage à la Banque centrale qui fonctionnecomme jadis une banque centrale nationale.

Elle agit en toute indépendance et sans devoir rendre descomptes à l’opinion publique. Comme le pôle écono-mique donc politique est faible, le pôle monétaire, estévidemment devenu plus fort et je dirais même parfoistrop fort.

Aujourd’hui, je vois revenir le débat sur les réformesinstitutionnelles qu’il faudra opérer avant que nous n’en-tamions la dernière étape de l’élargissement.

Mesdames et Messieurs, les Européens ne deviendrontpas plus heureux lorsqu'ils auront changé une nouvellefois le régime institutionnel de l’Europe. Moi, je n’excluspas que des retouches doivent être faites, que des amen-dements doivent être apportés aux mécanismes institu-tionnels, mais je mets en garde contre le risque de vou-loir remplacer les conduites politiques par des réformesinstitutionnelles.

Les Européens ne s’inquiètent pas de voir chaque paysreprésenté à la Commission européenne par un seulCommissaire. Mais ils sont parc contre très inquiets devoir que l’Europe sociale n’existe pas. Ils voudraient quel’Europe s’occupe également des problèmes des tra-

vailleurs au lieu de donner l’impression que l’Europe quenous sommes en train de construire est une Europeexclusivement monétaire, à vocation économique, ser-vant les intérêts de tout le monde sauf ceux des tra-vailleurs.

Nous devrions mettre en place en Europe un socle dedroits sociaux minimaux qui serait applicable partout enEurope.

Il est évident qu’à partir du moment où les correctionsmonétaires ne sont plus opérationnelles, puisque lesmonnaies nationales ont disparu, tout le poids des ajus-tements concurrentiels et complétifs se déplacera dansle camp des politiques sociales et pour ajuster leur com-pétitivité à celle des autres, les gouvernements seronttoujours tentés de corriger vers le bas les niveaux sociauxde leur pays.

Je ne dis pas qu’il ne faut pas corriger des niveauxsociaux qui peuvent apparaître comme étant trop géné-reux ou trop rigides, mais je voudrais qu’en Europe,notamment en matière de droit du travail, nous ayons, unsocle de droits qui seront d’application générale danstous les pays de l’Union européenne.

La même remarque s’applique d’ailleurs à la lutte contrela criminalité, surtout à la criminalité transfrontalière.Comment est-ce que l’Europe peut lutter contre la cri-minalité internationale ?

Alors, la question n’est pas de savoir quel Commissaireva proposer quoi. La question n'est pas non plus desavoir avec combien de voix quel gouvernement va pou-voir appuyer la décision de la Commission.

La question est de savoir si nous avons la volonté poli-tique de faire de l’Europe une forteresse contre la crimi-nalité internationale. Si nous faisions l’Europe sociale, sinous donnions aux citoyens européens une arme contrele banditisme international et contre le terrorisme inter-national, nous aurions fait plus pour l’adhésion des opi-nions publiques européennes à l’idée européenne que sinous nous lancions dans de vains débats sur les réfor-mes institutionnelles.

Je crois néanmoins que l’Union européenne a besoind’une constitution, non pas parce que je penserais que

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le fait de mettre à la disposition de l’Europe une consti-tution rapprocherait davantage les citoyens, mais parceque je crois qu’il faudra que l’Europe dispose d’un corpsde règles uniformes sur les principes directeurs de nosdémocraties modernes et d’un dispositif en matière desdroits de l’homme, qui une fois pour toutes, déterminerale périmètre « ambitionnel » de l’Union européenne, quetous ceux qui veulent devenir membres de l’Union euro-péenne devront le jour où ils voudront devenir membres,avoir accepté.

Il est évident que nous avons besoin de plus de volontépolitique que de réformes institutionnelles pour faire dela politique extérieure de sécurité commune une donneinternationale qui s’impose à la communauté internatio-nale.

Je pense, pour ma part, qu’il faudra qu’un jour nous com-munautarisions la politique extérieure de sécurité com-mune.

Il faudrait que là encore s’applique la méthode commu-nautaire : la Commission propose, le Conseil décide à lamajorité. Mais nous n’en sommes pas encore là et lesÉtats nations ne sont pas encore morts. Ils ne trouverontpas une mort subite puisque les nations ne sont pas desinventions provisoires de l’histoire. Elles ont une vocationde persister puisqu’elles constituent des grilles de lecturede proximité dont beaucoup de citoyens sinon tous ontbesoin.

Mais il est évident que les États membres de l’Unioneuropéenne à eux seuls ne pourront plus jamais influen-cer beaucoup le cours des choses s’il s’agit d’exercerune quelconque influence sur la vie internationale. Parconséquent, il nous faudra plus d’Europe en matière depolitique extérieure et de sécurité commune.

Ce sont là les véritables débats : politique extérieure etde sécurité commune, politique sociale, socle de droitssociaux minimaux, harmonisation fiscale dans la mesureoù l’union monétaire et le marché intérieur nous y invitentsans que nous aplanissions l’ensemble des paysages fis-caux européens, lutte contre la criminalité et le terro-risme, lutte commune contre la sécurité extérieure com-mune, mettre en place une police européenne des fron-tières, ne pas laisser seuls la Grèce et d’autres paysaux prises avec les nombreux problèmes provoqués et

très souvent encourus par des réfugiés qui viennent departout et ne pas nous livrer à des débats stériles,comme par exemple celui sur la répartition des compé-tences entre l’Union européenne et les États.

Je ne pourfendrai pas celui qui proposerait une réparti-tion saine et équilibrée entre les compétences de l’Union— compétences exclusives de celle-ci, monnaie,défense, politique extérieure, criminalité et les compé-tences partagées entre l’Union européenne et les Étatsmembres.

Mais je mets en garde tous ceux qui pensent que l’exer-cice qui consisterait à fixer une fois pour toutes les com-pétences de l’Union européenne serait un exercice facile.Je suis d’accord, sur ce point comme sur d’autresd’ailleurs, avec le Premier ministre grec, Monsieur Simitis,qui dans son discours de Bruges nous a mis en gardecontre ce risque, contre ce danger de vouloir figer à toutjamais les compétences de l’Union européenne.

Ce serait une grave erreur. Je voudrais que reste intactel’article 308 du traité sur l’Union européenne qui dit quel'Union européenne peut se saisir des compétences,mais à l’unanimité des États membres, dont elle croitavoir besoin le moment venu.

Si les pères de l’Europe avaient opté pour cette méthodequi aurait consisté à figer une fois pour toutes les com-pétences de l’Union et les compétences des États mem-bres sans que le traité ne prévoit de passerelles entre lesdeux, beaucoup de choses n’auraient pas pu être réali-sées.

Je me rappelle fort bien qu’au moment de la conclusionde l’Acte unique en 1985, certains pays livraient unebelle bataille contre ceux qui avaient proposé de faireénumérer parmi les ambitions de l’Europe l’ambitionmonétaire.

Si ce jour-là, suite à cette idéologie simplificatrice de toutfiger, nous avions retenu que jamais l’union monétaire nepourrait se réaliser parce que les monnaies sont d’inté-rêt national, nous n’aurions pas pu émettre l’euro, lamonnaie unique, un nouvel élément politique qui fait quele projet européen reste en vie.

Je plaiderais par conséquent non pas pour des réfor-

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mes institutionnelles, tout en étant d’accord avec desamendements partiels, mais pour la redécouverte desgrandes ambitions de l’Europe et pour rendre plus com-plètes les ambitions de l’Europe, tout en y incluant ladimension sociale qui est largement déficitaire.

Au lieu de nous interroger sur le déficit démocratique del’Europe — bien qu’il existe partiellement — mieux vau-drait que nous recherchions des opinions publiques enleur proposant les bonnes politiques sur ce chemin quej’oserais qualifier de bon sens.

L’Europe a besoin de beaucoup de patience et de beau-coup de détermination. Nous, les jeunes en Europe,avons perdu patience, sans doute parce que nous avonsgrandi sous le soleil et que nous n’avons pas connul’ombre qu’ont connue nos pères et nos grands-pères. Lavie était douce pour les jeunes Européens.

Elle était dure pour nos pères et, dans le pays danslequel je m’exprime, elle était dure jusqu’à la fin desannées ‘60, ‘70 pour ceux qui avaient des convictions.

Prenons cet exemple de la Grèce — pays devenu paysassocié de l’Union européenne en 61 puis, 20 ans plustard, membre de l’Union européenne puis 20 annéesplus tard au premier janvier 2001, membre de l’euro —pour nous convaincre de la nécessité de ne jamaisaccepter qu’un pays soit laissé seul avec les plus noblesde ses ambitions.

Cette Grèce qui a donné de si nombreuses leçons àl’humanité au cours des dernières années, nous a éga-lement donné la démonstration de sa faculté de faire etd’affronter l’adversité notamment économique et de fairece qu’il faut faire pour arriver là où il faut arriver.

Je voulais donc rendre hommage au gouvernement grec,à son Premier ministre et à son ex-ministre des Financesainsi qu’au peuple grec d’avoir su réaliser ce que le peu-ple grec a su faire.

Pour les autres États, pour ceux qui vont venir nousrejoindre, nous avons besoin de la détermination dont ontfait preuve les Grecs au cours des dernières années.En Europe, nous avons toujours besoin de cette patienceet de cette détermination dont ont besoin les grandesambitions et les longs trajets.

Wir brauchen mehr Europa, discours deJean-Claude Juncker, Premier ministre,devant les représentants de la Chambrede commerce et de l'industrie de Berlinet de l'Association des commerçantsberlinois

25 février 2002

Meine sehr verehrten Damen und Herren,

Jede Reise nach Berlin verbinde ich immer mit beson-deren Erinnerungen und auch mit besonderen Gefühlen.Ich kann in dieser Stadt nicht landen, ohne an das zudenken was diese Stadt war, wie geteilt diese Stadt war,wie unglücklich diese Stadt letztendlich war. Nur habe ichmanchmal den Eindruck, wenn ich in Deutschland oderin dieser Stadt bin, ich wäre der einzige der sich nochüber die deutsche Wiedervereinigung freut. Mir scheint die Deutschen hätten ihre Freude über dieWiedervereinigung (es ist eine kontinentale, nicht einedeutsche Freude) inzwischen schwinden lassen.

Dass Europa den Deutschen geholfen hat (und damitim übrigen sich selbst) beide Teile Deutschlands wiederaufeinander zuwachsen zu lassen, wirklich nach derbrandtschen Formel wieder zusammenwachsen zu las-sen, was zusammen gehört, das hat mit den Deutschenzu tun, hat auch mit Europa zu tun und hat letztendlichmit der Tugend, mit der Einsicht, mit der Ideenkraft undder Vorstellungsbegeisterung derjenigen zu tun, die sichnach dem Krieg das Wort gegeben haben, dass es inEuropa nie wieder Krieg geben sollte. Nun wird das nachjedem Krieg gesagt. Aber diesmal haben die Europäer esverstanden, sich Instrumente, Institutionen, Pläne undEntwürfe an die Hand zu geben (viele Gestaltungen desHerzens, nicht nur des Verstandes), die es möglichgemacht haben, dass in Europa seit vielen Jahrzehntenkein Krieg mehr ausgebrochen ist. Wer aus Luxemburgkommt, aus einem kleinen Land, das immer wieder Opferdeutsch-französischer Zwistigkeiten wurde (wobei dasWort Zwistigkeiten eine zärtliche Geschichtsbetrachtungist), der weiß das in besonderem Masse zu schätzen.

Nun denken die heute Regierenden, mit ihnen hätte dieGeschichte eigentlich erst angefangen und nach ihnenwürde auch nicht mehr viel passieren. Wenn ich mit frü-heren Regierungschefs rede, merke ich auch wie unge-

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duldig sie über die jüngeren sind, wie gnädig sie sehroft im Umgang mit der eigenen Bilanz sind. Ich spürean mir selbst, dass man vor der Gefahr überhaupt nichtgefeit ist. Heute fällt man nicht mehr auf, wenn man zu den Vätern des Euros gehört. Aber als dieWährungsunion vorbereitet werden musste, gab es nichtso viele, die sie wirklich wollten. Helmut Kohl, der sich umdie deutsche Einheit und um das europäischeEinigungswerk sehr verdient gemacht hat, hat an dernotwendigen Schaffung der europäischen einheitlichenWährung nie gezweifelt. Hätte er 1991 eineVolksbefragung zu dem Thema organisiert, dann hättensie mich nicht als Euro-Vater hier begrüßen können.Insofern bin ich über das kohlsche Demokratiedefizitsehr zufrieden. Ich nannte Helmut Kohl. Ich hätte auchTheo Waigel, François Mitterand und andere nennenkönnen.

Mein Gedanke war, dass Jüngere denken, mit ihnenfange die Welt an. Das ist aber nicht so ! Wir sind jetzt miteiner europäischen Agenda befasst, auf der an vordersterStelle die Frage der Erweiterung der Europäischen Unionnach Ost- und Mitteleuropa und nach Südosteuropa,Malta und Zypern, steht. Diejenigen, die heute darüberreden — ich gehöre auch dazu — tun fälschlicherweiseso, als ob das eigentlich unsere Idee immer schon gewe-sen wäre. Es würde uns in dem etwas westlicheren TeilEuropas sehr gut tun, wenn wir zu entsinnen wüssten,dass die ersten politischen Strukturierungspläne des europäischen Kontinents eigentlich nicht vonWesteuropäern ausgearbeitet wurden, sondern vonExilpolitikern aus Ost- und Mitteleuropa, die währendder Nazizeit in London im Exil waren.

Nun hat es über 200 Entwürfe zu der europäischenEinigung vor Ausbruch des Zweiten Weltkrieges gege-ben, von denen keiner zur politischen Reife geführt wer-den konnte. Wer sich in der europäischen Geschichteund in all diesen Plänen, Entwürfen, Skizzen undProjekten auskennt, der ist bass erstaunt über dieWeitsicht derer, die damals über europäische Dingenachdachten, und auch über die Kurzsicht der heutigenRegierenden.

Schon 1923 hatte Coudenhove-Kalergi, von dem mankaum noch spricht, einen Plan entworfen, dessen Inhaltdarin bestand, Frankreichs und Deutschlands Kohle-und Stahlbereiche in eine europäische Gemeinschaft

für Kohle und Stahl zusammenzuführen. Wäre dieserPlan Wirklichkeit geworden wäre dem Kontinent wahrscheinlich der schlimmste seiner Kriege erspart geblie-ben. Es dauerte sieben, acht Jahre nach dem Ende desZweiten Weltkrieges bevor diese Idee wieder aufgegrif-fen werden konnte, und im Krieg selbst waren es nicht dieWesteuropäer, sondern die Ost- und Mitteleuropäer, diederartige Pläne schmiedeten.

Der polnische Exil-Ministerpräsident hatte schon 1942sechzehn europäische Regierungen, die in London imExil waren, zusammengerufen um zuerst in dem östli-chen Teil Europas eine europäische Gemeinschaft zugründen, mit der Einladung an den westlichen TeilEuropas, wenn es im Osten klappen würde, doch dannbitte dieser von Erfolg gezeichneten europäischenGemeinschaft in Osteuropa beizutreten. Stalin hat das verhindert, weil ihn die Idee von regionalenZusammenschlüssen in Ost- und Mitteleuropa gespenstig vorkam. Er spürte einen tiefen Unmut über dieSowjetunion in Ost- und Mitteleuropa und wollte sichpotentielle Sattelitenstaaten für das Nachkriegseuropaund dessen Ordnung bereit halten. Somit hat er diesenPlan zu verhindern gewusst, so wie er sich auch erfol-greich dagegen zu wehren wusste, dass Ost- undMitteleuropa in den Genuss der Gelder desMarschallplanes kamen. 12,5 Milliarden Dollar flossennach Westeuropa und sind ursächlich daran schuld, dassosteuropäische Volkswirtschaften bis heute großeRückstände an Effizienz und Leistungsfähigkeit aufwei-sen.

Der Plan, Europa zusammenzuschließen war ein Plander Ost- und Mitteleuropäer. Aus dem Grund sollten wirjetzt, wo es um die Erweiterung nach Ost-undMitteleuropa geht nicht so tun, als ob wir aus karitativerInspiration heraus die Ost- und Mitteleuropäer gnädigstins europäische Haus einziehen lassen. Es ist nicht derenSchuld, dass sie ein schreckliches Dekret der Geschichtedavon abgehalten hat, die Europäische Union auf denWeg zu bringen, zu der wir dann beigetreten wären.

Die Osterweiterung wird teuer. Aber eine Stunde Friedenhat keinen Preis. Drei Tage Krieg sind teurer als dieFinanzierung von zwei Erweiterungen am Anfang die-ses Jahrhunderts. Es kann keine andere Antwort gebenauf die Frage, Erweiterung als ein deutliches Ja. Dassind wir den Menschen schuldig, die 40 Jahre im

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Schatten des Kontinentes leben mussten. Bei uns inWesteuropa sind viele so sehr von der Sonne verbrannt,dass sie den klaren Blick für derartige Zusammenhängeverloren haben. Insofern sage ich Ja zur Erweiterung,auch wenn sie Geld kostet. Ich sage auch Ja zurErweiterung, weil es etwas mit der Lebensleistung derGeneration meiner Eltern zu tun hat.

Wenn ich mir manche Reden anhöre und manchenArtikel lese über die Erweiterung nach Ost- undMitteleuropa und sehe, wie wir unter der Last der Bürdezusammen zu brechen drohen, und ich vergleiche dasmit der Begeisterung der Nachkriegseuropäer Europaund dessen Aufbau in die Hand zu nehmen, dann sindwir kleine Geister und kleine Lichter. Ein großes Verdienstan Europa gehört nicht nur den Gründungsvätern derEuropäischen Union, sondern diesen mutigen Männernund Frauen aus den europäischen Völkern, die dieGeschichte richtiger interpretiert haben als die Politikerje fähig waren es zu tun.

Der Erweiterungszug rollt. Ich bin gegen eine Erweiterungim Galopp, aber ich bin für eine Erweiterungsrunde, diedie festgelegten Terminkalender einhält, und die dieMenschen, ihre Projekte und Träume Ernst nimmt und siein Politik kleidet. Dabei kommt es mir weniger auf einoder zwei Jahre an. Vor allem muss die Richtung stim-men. Und ich glaube, dass die Richtung stimmt, weil dieneuen Demokratien und Volkswirtschaften in Ost- undMitteleuropa in den letzten Jahren erhebliche Fortschrittezu verzeichnen haben.

Im Übrigen wäre die Konjunkturdelle in Deutschland,Luxemburg und sonstwo wesentlich ausgeprägter, wennes diese neuen Märkte, die wir brauchen, um unsereProdukte absetzen zu können, nicht schon heute gäbe.Insofern ist die Erweiterung nach Ost- und Mitteleuropaauch eine Erweiterung in beiderseitigem Interesse, alsonicht nur im Interesse der Ost- und Mitteleuropäer, son-dern auch im Interesse der gestandenen EU-Mitglieder,die sich selbstverständlich, um die Dinge endgültig ins Lotzu kriegen, auch sehr intensiv und immer intensiver mitder Gestaltung der europäischen Politik abgeben müs-sten. Wir haben ja heute die seinerzeit viel geschmähteeuropäische Wirtschafts- und Währungsunion. Nur funk-tioniert sie nicht so, wie sie funktionieren müsste, obs-chon sie besser funktioniert als deutsche Professorenes vorausgesagt hatten.

Es gibt ein Defizit in dieser europäischen Währungs-konstruktion ! Ich sage das bewusst selbstkritisch, weil ichdiejenigen seinerzeit nicht unterstützt habe, die es eigent-lich anders haben wollten. Wir haben eine geschlossenewährungspolitische Formation, die wir europäischeZentralbank nennen. Diese macht, in völliger Un-abhängigkeit, Währungspolitik, so wie die Bundesbank und andere nationalen Notenbanken das früher auchgemacht haben. Sie macht das — ich sag das mit eini-gen Abstrichen — sehr gut.

Aber auf der Seite der Wirtschaftspolitik gibt es keinegeschlossene Formation, weil die Wirtschaftspolitik vomVertrag selbst als sich im nationalen Bereich befindendbeschrieben wurde, mit der Nuance, dass dies aber dannim gemeinschaftlichen Interesse zu geschehen hätte.

Zudem haben wir die Koordinierung der europäischenWirtschaftspolitiken erfunden, sie beschrieben und sie an einigen Grundachsen festgemacht.

Nur ist die Koordinierung der Wirtschaftspolitik in ihrenAnfängen stecken geblieben. Zur Koordinierung derWirtschaftspolitik gehört im übrigen auch, wenn auchnur teilweise, der europäische Stabilitäts und Wachs-tumspakt.

Der blaue Brief, zu dem es nicht gekommen ist, ist einberedtes Beispiel dafür, dass die richtige Koordinierungeuropäischer Wirtschaftspolitik eben nicht rechtzeitigstattgefunden hat. Hätte sie es, hätten wir uns mit derdeutschen Regierung (nicht nur mit ihr) frühzeitig undbesser über die Ausrichtung deutscher Finanzpolitik vers-tändigen können. In meiner Eigenschaft alsFinanzminister war ich trotzdem gegen diesen blauenBrief, aus Gründen der Richtlinienkompetenz, die derFinanzminister dem Regierungschef gegenüber unter-worfen ist.

Ich bin ja eigentlich nur aus Zeitgründen Premier- undFinanzminister geworden. Ich war heute bei Schroederund Eichel und weiß, wie lange beide brauchen, um sichüber alles zu verständigen. Ja, ich rede mit mir selbstund behalte meistens Recht. Es ist das Rechthaberischean mir, was mich dazu verleitet hat, beide Funktionen ineiner Hand zusammenzuführen und den Haushalt, dieeigentliche Arbeit des Finanzministers, einem jüngerenKollegen zu überlassen.

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Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Die deutsche Finanzpolitik kennt ihre Nöte. Deutschlandist zur Zeit wachstumsmäßig nicht das glänzendste Lichtam europäischen Firmament. Ich sage nicht gerne roteLaterne, weil das despektierlich klingt, und das will ichnicht so verstanden wissen. Ich möchte, dass andereEuropäer außerhalb Deutschlands zur Kenntnis neh-men, dass dieses Land sich mit besonderen Problemenherumplagen muss. Jenseits von jeder Deutschtümelei,zu der ich völlig unfähig bin, ist es doch so, dass einanderes Land, das mit einer derartigen Wieder-vereinigungslast konfrontiert wäre und die so elegantauch noch lösen würde, noch erfunden werden muss. Ichsehe kaum Länder in der Europäischen Union, die diesso beherzt angepackt hätten wie Deutschland und dieDeutschen dies getan haben. Dass dabei Fehler unter-laufen, ist eine fast normale Sache. Und fernab von jederbrennenden Sorge passieren laufend Fehler. Dass esbei der deutschen Wiedervereinigung Fehler gegebenhat, ist zweifelsohne wahr. Ich weiß nur nicht, wie man siedamals hätte vermeiden sollen.

Ökonomen haben zurecht 1990 festgestellt, dass eineMark nicht eine Mark ist. Es waren aber die einzigen,die das festgestellt haben. Die Mehrheit der Bevölkerunghat das anders gesehen. Ich denke schon, dass manderartigen Grundstimmungen in der Bevölkerung auchRechnung tragen muss, auch wenn das rein wissens-chaftlich betrachtet nicht das nec plus ultra der Erkenntniswar. Dass Deutschland wie andere europäische Länderauch an nicht unternommenen, nicht angepackten odernicht gelungenen Strukturreformen leidet, scheint mir auch klar. Die Finanzierung der sozialen Sicherungs-systeme ist in Deutschland nicht langfristig abgesichert,ist es aber auch in anderen europäischen Ländern nicht.Und deshalb war es wohl richtig, dass die europäischenFinanzminister, statt einen blauen Brief zu verschicken,eine Empfehlung angenommen haben, wo wir den deuts-chen Kollegen ins Logbuch geschrieben haben, welcheReformen in welchen Zeiträumen unternommen werdenmüssten. Ich gehe auch davon aus, dass dies geschieht.

In der Koordinierung der europäischen Wirtschaftspolitiksind wir also schwach, und Defizite haben wir auchansonsten. Ich kann nicht erkennen, wieso wir in SachenAusgestaltung der sozialen Dimension der EuropäischenUnion nicht weitergekommen sind. Ich weiß sehr wohl:Unternehmer, Arbeitgeber denken sehr oft, das wäreeine Erfindung zurückgebliebener Sozialisten oder christ-

lichsozialer Herz-Jesu-Kommunisten wie mir, wenn sievon der Notwendigkeit des Ausbaus der sozialenDimension Europas reden. Dem ist aber nicht so ! MeineSorge ist die, dass, nachdem wir die Europäische Unionzu einem Binnenmarkt umgestaltet haben und dieserBinnenmarkt logischerweise um seine währungspolitis-che Komponente verlängert wurde, wir uns imSozialbereich, zu einem Moment wo der Wett-bewerbsdruck enorm und direkt geworden ist, auf eineReihe von zu harmonisierenden Sozialelementen vers-tändigen sollen.

Ich plädiere sehr dafür, dass wir in Europa einenMindestsockel an Arbeitnehmerrechten einführen. DieserMindestsockel wird Europa ins Unglück stürzen, wenn er sich auf dem Niveau einpendeln würde, auf demDeutschland und Luxemburg inzwischen angekommensind. Aber wir brauchen Mindestregeln, die nicht nachunten durchbohrt werden dürfen, wenn aufgrundver-fehlter Wirtschaftspolitiken nationale Wettbewerbs-bedingungen korrigiert werden müssen. Das hat manfrüher über kompetitive Abwertungen gemacht, dasmacht man heute, indem man die Sozialböden nachunten durchbohrt. Dies muss die Europäische Unionernsthaft in die Hand nehmen, wenn dies nicht passierensoll! Hinzu kommt, dass man nicht denken sollte, dieeuropäische Einigung bräuchte nicht den Zuspruch dereuropäischen Arbeitnehmerschaft um in ihren Grund-festen nicht erschüttert zu werden.

Man kann Europa nicht gegen den Willen der Menschenbauen, und die Menschen mögen es auch nicht, wennEuropa wie ein Geisterzug in die ihnen entgegenge-setzte Fahrtrichtung fährt. Wir müssen in die Richtungfahren, in die die Menschen auch wollen. NichtDemoskopen sollten darüber entscheiden, wie Politikgemacht wird. Ich bin sehr dagegen, dass Politiker denWählern immer nur nachlaufen. Wenn es um wichtigeDinge geht (Erweiterung, europäische Währungsunion)sollte man nicht die Demoskopen konsultieren, sonderndie Historiker, nicht Meinungsumfragen lesen, sondernGeschichtsbücher aufschlagen. Den Dingen in Europadürfen wir nie ihren eigenen Lauf lassen. Wir müssenden Lauf schon selbst in die Hand nehmen, um ihn zukanalisieren.

Aus diesen Gründen kommt europäischen Reformenhöchste Bedeutung zu. Auch der Ende dieser Woche

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zusammentretende europäische Konvent unter demVorsitz des ehemaligen französischen StaatspräsidentenGiscard d'Estaing, und die sich daran anschließendeRegierungskonferenz sieht sich mit derartigen funda-mentalen Problemen konfrontiert.

Der Konvent und die nächste Regierungskonferenz müs-sen einige Fragen klären, die eben bis heute nicht geklärtwerden konnten. Ihre Aufgabe ist es nicht, die Fragennoch einmal zu debattieren und zu diskutieren, die wirschon im Vorfeld des Vertragabschlusses in Nizzagewälzt haben. Wenn wir das noch einmal mit Intensitätund Wolllust tun, dann werden die Resultate im Jahre2004 ähnlich mickrig werden wie jene, die wir in Nizza anden Tag gebracht haben.

Wenn wir jetzt wieder eine Debatte darüber anfangen, obdie kleinen Länder in Europa nicht ein bisschen zurücks-tecken müssen, damit die großen in Europa ihrer eige-nen Größe gerechter werden könnten, dann führt dieswieder ins institutionelle und auch ins sachpolitischeNichts. Europa ist auch deshalb ein Erfolg, weil kleinereund größere Länder es gelernt haben miteinander sou-verän umzugehen. Man braucht mir als Luxemburgernicht jeden Tag vierzigmal zu erklären, dass es mehrDeutsche als Luxemburger gibt! Da habe ich überhauptkeinen Lernbedarf und es stört mich auch nicht !

Die Großen, wenn sie wirklich groß sind, haben auchkeine Angst vor den Kleinen und tun auch nicht so, als obsie Angst vor den Kleinen hätten. Die Kleinen, wenn siewirklich groß sind, versuchen nicht so zu tun, als wennsie größer wären als die Grossen. Wenn also jeder mitsich selbst und mit den Nachbarn souverän umgeht,dann entsteht überhaupt kein Reibungsverlust zwischenGroßen und Kleinen. Kleine sollten Große nicht reizen,und Große sollten das aus Gründen der Selbstrücksichtauch nicht mit den Kleinen tun. Ich habe in Berlin schonmal gesagt, dass ein Floh einen Löwen zum Wahnsinntreiben kann, dass es aber einem Löwen nie gelingenwird, einen Floh zum Wahnsinn zu treiben. Insofern sollteman aus dieser Elementarlektion aus Brehms Tierlebenableitend zu einem vernünftigen Umgang miteinanderkommen.

Nein, die Frage, die wir klären müssen, ist vor allem dieder Kompetenzzuordnung. Was soll die EuropäischeUnion tun und was sollen die Nationalstaaten tun ? Die

Frage ist in dem Vertragswerk mit dem wir heute arbei-ten, nicht einwandfrei geklärt. Für mich ist klar, dass dieEuropäische Union sich nur um das kümmern sollte, wosie wirklich in der Lage ist und fähig ist, die Dinge bes-ser zu regeln als die Nationalstaaten oder die Regionen,die Länder oder die Städte und Kommunen.

Auf die europäische Ebene gehören europäischeWährungspolitik, die ist inzwischen da angelangt mit dernotwendigen Verstärkung der Koordinierung der euro-päischen, sprich der nationalen Wirtschaftspolitiken. Aufdie europäische Ebene gehört in den Bereich exklusiveZuständigkeiten der Europäischen Union die gemein-same Außen- und Sicherheitspolitik, wo es erheblicheDefizite zu beklagen gibt.

Hier bin ich der Auffassung, dass wir die Außen- undSicherheitspolitik vergemeinschaften sollten, nach deralten Regel die sich bewährt hat, dass die Kommissionvorschlägt und der Rat mit Mehrheit entscheidet, anstattdass wir 15 Außenminister, einen EU-Kommissar füraußenpolitische Fragen und einen hohen Vertreter fürAußenpolitik im Ministerrat haben. Da kommen wirEuropäer ja sogar selbst durcheinander. Dann mussman verstehen, dass Amerikaner, Russen und sonstigeauch nicht wissen, wo sie anrufen sollen wenn es kri-selt.

Ich bin der Meinung, dass die Europäer auf der außen-politischen Ebene eine stärkere Präsenz markieren müs-sen. Es geht nicht an, dass die einen die Welt erfinden,über sie nachdenken, Problemlösungen erdenken, unddass die Europäer die Problemlösungen finanzieren, diedie andern vorgedacht haben.

Ich bin wirklich der Meinung, dass wir „Players“ derAußenpolitik werden müssen anstatt nur „Payers“ zusein. Aber dann müssen wir uns auch zusammenrau-fen. Dann geht es nicht, dass man Außenpolitik undDiplomatie als Lyrik mit andern Mitteln begreift. Dannmuss man auch wirklich in Fundamentalfragen zur Sachekommen.

Ich halte es auch für unabdingbar notwendig, dass dieEuropäer ihre Wirtschaftskraft und ihre währungspolitische Identität, durch eine außenpolitische Identität ergän-zen, die den Ambitionen unseres Kontinentes gerechtwerden muss. Ich glaube daran, dass wir das schaffen.

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Wer es geschafft hat, allen Unkenrufen zum Trotz, denEuro auf den Weg zu bringen, hat ja gezeigt, dass er zugroßen Leistungen fähig ist.

Den Euro hat uns auch kaum jemand außerhalbEuropas, geschweige denn innerhalb Deutschlandszugetraut. Ich kann mich erinnern, als ich im August1995 einen Besuch beim damaligen US-Präsidenten BillClinton absolvierte und mit ihm über den Euro redenwollte. Man hatte mir damals gesagt : Du musst auchetwas über den Euro sagen, weil das die Amerikanerinteressiert ! Das hat Clinton überhaupt nicht interes-siert! Er wollte nur mit mir über die Türkei, Griechenlandund Zypern reden, strategische Weichenstellungen,außenpolitische Bereiche, wo ich mich als luxemburgis-cher Premierminister normalerweise — entgegen meinerangeborenen Demut — zurückhalte, weil ich dieErfahrung gemacht habe, dass wenn der luxemburgischePremierminister sich zu strategischen Fragen äußert,das nicht notwendigerweise zu Atembeschwerden inWashington, Moskau und Peking führt.

Clinton hat mir damals geraten : „Reden sie doch mitmeinem Finanzminister ! “ Ich hatte dann später eineUnterredung mit Herrn Rubin, dem damaligen amerika-nischen Finanzminister. Auch ihn hat der Euro nicht inter-essiert. Ein Jahr später war ich wieder in Washingtonanlässlich der Jahresversammlung des InternationalenWährungsfonds. Samstag abends ruft der FinanzministerRubin mich im Hotel an und sagt : „Wir müssen drin-gend über den Euro reden!“ Da wurde ich mir meinerWichtigkeit bewusst und antwortete : „Ich habe heuteAbend keine Zeit ! “ So dass ich dann mit dem amerika-nischen Finanzminister Sonntag morgens viertel vor achtin der Treasury frühstücken durfte, um über den Eurozu reden. Ab dem Zeitpunkt wusste ich, dass aus demEuro was werden würde. Wenn der amerikanischeFinanzminister sich Zeit nimmt, Sonntag morgens mitdem luxemburgischen Finanzminister zu frühstücken,dann ist Gefahr im Verzug. Was ich sagen wollte ist,dass wir etwas erreichen, wenn wir den festen politis-chen Willen haben es zu tun, wir über einen klarenZeitplan verfügen und über die notwendigen, uns selbstverpflichtenden Kriterien. Wer den Euro schafft, schafftauch die gemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik !

Auch in dem immer größer werdenden Bereich der euro-päischen Innenpolitik braucht es dringend mehr Europa.

Wenn wir es nicht schaffen, den Menschen in Europazu zeigen, dass die Europäische Union ein Bollwerkgegen das grenzüberschreitende Verbrechertum ist,dann brauchen wir überhaupt nicht zu versuchen, die Menschen von Europa zu überzeugen. Wir müssen versuchen, eine gemeinsame europäische Ein-wande-rungspolitik zu definieren, wo die Lasten gleich verteiltwerden, wo es nicht immer an den selben Mitgliedstaatenist, alle Lasten zu schultern.

Wenn wir also den Euro geschafft haben, wenn wir diegemeinsame Außen- und Sicherheitspolitik geschaffthaben, wenn wir den europäischen Mindestsockel anArbeitnehmerrechten hinkriegen, wenn wir in SachenJustiz und innere Angelegenheiten bei Visafragen, beiEin- und Zuwanderung und bei Asyl zu einer alle euro-päischen Länder verpflichtenden Einigung gekommensind, dann wird es uns auch nicht sehr schwer fallen,die europäischen Institutionen so auszurichten wie wir sie brauchen. Mich ärgert in hohem Maße, dass esviele gibt, die dauernd grandiose architektonischeGroßentwürfe über das zukünftige institutionelleGedeihen der Europäischen Union präsentieren, ohne aber in der Lage zu sein, das europäischeTagesgeschehen wirkungsvoll mitzugestalten. Deshalbsagen diejenigen auch, sie würden sich als Privatpersonäußern.

Ich wage hier und heute Folgendes zu behaupten : Wennwir z. B. in fiskalpolitischen Fragen eine feste politischeAbsicht und den politischen Willen hätten, wenn wirgenau wüssten, in welche Richtung der Zug fährt, dannwäre es problemlos möglich statt mit Einstimmigkeit mitqualifizierter Mehrheit in diesen Fragen zum Votum zuschreiten. Wenn ich aber nicht weiß in welche Richtungdie Reise geht, dann gebe ich die Möglichkeit nicht auf,einmal Nein zu sagen. Kleine Länder sagen ohnehin sel-tener Nein als große Länder. Es steht nur groß in derZeitung, wenn sich Luxemburg der Abschaffung desBankgeheimnisses querstellen würde. Größere Ländersagen öfters Nein, deshalb ist das keine Meldung mehrwert. Wenn wir also wüssten wohin die Reise geht, könn-ten wir auch das institutionelle Gefüge so ausrichten,wie wir es bräuchten.

Kompetenzneuordnung wird wie gesagt die wichtigeFrage sein. Wenn zentrale, exklusive Zuständigkeitenauf die europäische Ebene überwechseln, und andere,

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nicht weniger zentrale Fragen im Bereich der gestalten-den Nationalstaaten unterzubringen sind, dann stellt sichdie Frage nach der Subsidiarität. Wer kann was besser?Niemand weiß genau was Subsidiarität ist, nur jederspricht davon. Christdemokraten sind eigentlichSpezialisten für Subsidiarität, weil dies ja ein sich ausder christlichen Soziallehre ergebendes Leitprinzip ist.

Das eigentliche Problem ist die Proportionalität. Wenn dieEuropäische Union eine feste Kompetenz hat und wennsie diese Kompetenz mit oder ohne Ministerrat undParlament ausführt, dann ist mir immer Angst und bange,um zu erfahren wie denn die Europäische Kommissiondiese Kompetenz ausführen wird — mit mehr oder weni-ger Detailverliebtheit. Ich gehöre nicht zu den systema-tischen Kritikern der Kommission. Ich halte es wirklich füreinen billigen Trick, sich immer hinter Brüssel, hinter derKommission oder hinter der europäischen Wand zu vers-tecken und klein zu machen, wenn man nationale Dingenicht ins richtige Lot kriegt. Es ist eine Untugend derRegierenden, dass wir uns in Brüssel durchsetzen, wennes so geht wie wir es gerne hätten und dass Brüsseluns zwingt etwas zu tun, wenn wir uns auf Grund schwa-cher Argumente nicht durchzusetzen wussten. Man darfnicht dauernd schlecht über Brüssel reden und sich danndarüber beklagen, dass die Akzeptanz der EuropäischenUnion und der europäischen Idee eigentlich imAbnehmen begriffen ist. Man muss als Deutscher inDeutschland für Europa plädieren und sich als Deutscherin Brüssel für Deutschland einsetzen.

Man kann die Kompetenzfrage nicht in ordnungspolitis-cher Staffelei regeln. Man kann nicht auf immer und ewigfestlegen, was die Europäische Union tun darf und wasnicht. Man sollte nicht den Fehler begehen, in den neueneuropäischen Vertrag einzuschreiben was dieEuropäische Union nicht tun darf. Es gibt denVertragsartikel 308 (früherer Vertragsartikel 235) wel-cher besagt, dass sich die EU-Mitgliedstaaten einer nichtim Vertrag vorgesehenen Kompetenz bemächtigen kön-nen, wenn sie denken, dass sie diese Kompetenz brau-chen, um die Probleme unserer Zeit lösen zu können.

Wir wissen nicht was morgen ist. Wir wissen nicht mitwelchen Herausforderungen wir als europäischerKontinent konfrontiert werden. Wir sollten uns dieMöglichkeit nicht nehmen, uns eines Tages mit denInstrumenten einzudecken, die wir brauchen, um die

Problemlösung anzukurbeln. Wenn die Gründungsväterder Europäischen Union schon 1957 in den Vertraghineingeschrieben hätten, was alles nicht gemacht wer-den darf, dann hätten wir den Binnenmarkt und die euro-päische Wirtschafts- und Währungsunion nie machenkönnen, dann bräuchten wir über europäische gemein-same Außen- und Sicherheitspolitik überhaupt nichtnachzudenken, dann gäbe es so etwas wie europäis-che Entwicklungspolitik nicht im geringsten. Man sollteder Zukunft die Tür nie auf der Nase zuschlagen, sondernimmer ein Spalt breit geöffnet lassen, um die Tür so weitaufzustoßen wie sie aufgestoßen werden muss um euro-päische Zukunft durch nationale Korridore wehen zu las-sen.

Ich hoffe, dass dieses Konvent und die sich daran ans-chließende europäische Regierungskonferenz eine Arbeitabliefern werden, die das Prädikat "fertige Arbeit" ver-dient. Ich glaube, die Europäer sind es müde geworden,dass alle drei Jahre eine europäische Regierungs-konferenz zusammentritt. Es ist ja ein Unding unsererpolitischen Kalenderplanung, dass wir jetzt schon dabeisind den neuen Vertrag vorzubereiten, obwohl der Nizza-Vertrag noch überhaupt nicht ratifiziert ist, zu dem dieIren in einem Volksreferendum Nein gesagt haben, undzu dem die Iren noch einmal Ja sagen müssen, bevor esüberhaupt zur Erweiterung der Europäischen Union kom-men kann. Das bringen eigentlich nur Politiker zustande:dass wir schon über das Neue nachdenken, bevor dasAlte in Kraft getreten ist. Ich glaube nicht, dass dieMenschen in Europa sich mit dieser Art und WeiseEuropa voran zu bringen auf Dauer anfreunden können.Wir hätten gerne endgültige Verhältnisse, nicht abs-chließende Verhältnisse!

Ich sage das auch deshalb weil mir auffällt, dass sichdas Ambiente in Europa generell und bei den politischenEntscheidungsträgern in spe sehr verändert hat. Als ichgegen Ende 1982 angefangen habe Europapolitik zumachen, war ich ein junger Staatssekretär im Arbeits-und Sozialministerium und dann, zwei Jahre später,Haushaltsminister. 1985 musste ich zum ersten Mal inmeinem Leben — inzwischen habe ich das dreimalmachen dürfen — den europäischen Ministerrat leiten,den Haushaltsministerrat oder Budget-Rat. Damals hatteEuropa kein Geld. Wir fingen Montags um 10 Uhr mor-gens mit der Sitzung an, die dann ohne Unterbrechungbis Donnerstags Abend geführt wurde. Ich bin dann nach

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Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Hause gefahren und begegnete meinem Vater, dergerade in meinem Garten arbeitete. Er fragte: „Wokommst du her ?“ Ich erzählte ihm, dass ich mit denBriten, Italienern und den Deutschen herumstreiten mus-ste. Daraufhin meinte mein Vater : „Also weißt du, alsich 22 Jahre alt war haben die alle auf mich geschossen.Beklage dich nicht !“ Ich finde, mein Vater hat damalsrecht gehabt. Anstatt dass wir dauernd klagen und unsgegenseitig bedauern, weil wir es so irrsinnig schwer imLeben haben, sollten wir einfach daran denken, dasswir eine Arbeit tun, die ein Werk des Friedens ist.

Die Völker und Politiker die Europa gemacht haben unddie die Europa auch noch in den achtziger und neunzi-ger Jahren weitergebracht haben, sind inzwischen ausder aktiven Politik ausgeschieden. Wenn ich demnächst,wie hier antizipierend apodiktisch vorausgesagt wurde,dienstältester Regierungschef in Europa bin, dann wirddaran etwas deutlich : Die andern sind zwar etwas älterals ich, aber ein ganz Alter ist nicht mehr dabei. Es ist unsauch ein Stück Lebenserfahrung, ein Stück kontinentaleWeisheit abhanden gekommen bei der Art und Weisewie wir europäische Probleme lösen. Mitterand warKriegsgefangener. Kohl hat noch mit 15 Jahren dasKriegsende erlebt, hat die Flak in Ludwigshafen bedient.Diejenigen, die in den fünfziger Jahren den europäi-schen Gedanken trugen, waren samt und sonder Männerund Frauen des Krieges.

Der erste gesamteuropäische Denkansatz war einDenkansatz von Léon Blum, dem ersten französischensozialistischen Premierminister Frankreichs, der 1941in einer nassen Kerkerzelle in Vichy schrieb: „Entwederentstehen nach diesem Krieg starke europäischeInstitutionen oder dieser Krieg wird nicht der letzte gewe-sen sein“.

Die Politiker, die sich vom 7. bis 10. Oktober 1947 inDen Haag versammelten, um die europäische Bewegungzu gründen — Churchill auf dem Höhepunkt seiner mora-lischen Autorität angekommen leitete den Kongress,Adenauer und Mitterand saßen im Saal und hörten ihmzu —wussten noch wovon sie redeten, wenn sie über dieNotwendigkeit eines europäischen Schulterschlussesredeten. Wir wissen das immer weniger. Diejenigen, diedas Europa des Jahres 2040 regieren werden, werdenvon Hitler und Stalin ungefähr soviel wissen wie wir heutevon Clemenceau und Wilhelm II., was so viel bedeutet

wie nichts. Es ist daher jetzt an der Generation der Söhneund Töchter der Eltern mit Kriegserfahrung die Dinge sozu regeln, dass unsere Kinder und Kindeskinder auf einederartige schreckliche Erfahrung nie mehr zurück zu blic-ken brauchen.

Ich danke für das geduldige Zuhören.

Toast de S.A.R. le Grand-Duc au château de Dublin à l’occasion de la visite d’État en Irlande de LL.AA.RR. le Grand-Duc et la Grande-Duchesse

4 mars 2002

President,Dr McAleese,Excellencies, Ladies and Gentlemen,

The Grand Duchess and I have been extremely touchedby the spontaneous and friendly reception we have recei-ved since arriving in Ireland this morning.

While just listening to your kind and gracious words, Iwas taken back to the time during my childhood when Istayed on the coast in Tralee in an Irish family to becomemore fluent in the language.

There, too, I was immediately surrounded by the warm-heartedness of the Irish people and felt at home. I amsure that the Grand Duchess shares this feeling with metoday.President,

We appreciate very much your kind invitation to visit yourbeautiful country. Together with our thanks we bring withus the best wishes of the Luxembourg people to the citi-zens of Ireland.

I also welcome this opportunity to express all my admi-ration for your commitment to public service. Since takingoffice as the eighth President of Ireland on November11, 1997, you have pursued the work of high moral stan-dard initiated by the first lady ever to hold the supremeoffice in Ireland.

Like your predecessor you previously were committed to

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Irish youth as an eminent scholar of Trinity College anda professor of law at Queen's University in Belfast. Morethan anyone else, you exemplify the vitality of Irelandand its drive for peace.

Peace and peacemaking are very hard work. The manyIrish men and women who serve with the UN peace-keeping missions in Lebanon and in Ethiopia-Eritreabear testimony to the Irish commitment to peace in theworld. I also would like to pay tribute to the constructiveengagement of Ireland within the UN Security Council.

Ireland and Luxembourg have a great deal in common.Both our countries have suffered in the past from foreigndomination. Today we both are working together withour partners in the important and historic process ofEuropean integration.

Back in 690, St Willibrord, who was born in Northum-berland but educated in Ireland, together with a numberof Irish monks, came to Luxembourg where he foundedthe Abbey of Echternach. He had set off from Ireland forthe continent in order to evangelise the pagans in theLow countries. Thus he made a most important contri-bution to the spiritual and intellectual development of itspeople.

St. Willibrord died in Echternach and in accordance witha request made in his will, was buried there. TheBenedictine monastery at Echternach had a lastinginfluence on the spread of Christianity throughout centraland eastern Europe.

This is borne out by the magnificent manuscripts we arestill able to admire today, the style of which was shapedby the highly advanced Irish craftsmanship, as demons-trated in the Book of Kells. In historic terms, thereforethe influence of St Willibrord has been of the utmostimportance.

The exhibition of ancient manuscripts of Echternachwhich opens tomorrow for the weeks to come in the LongRoom Library at Trinity College bears testimony to the firstmeeting between the cultures of Ireland andLuxembourg.

More recently, Ireland has joined Luxembourg in ano-ther all-embracing experience on the European conti-

nent, that of European integration.

Like Luxembourg, Ireland has succeeded in enhancingits sovereignty and making the most of its membershipof the European Union while contributing convincinglyto the development of its integration.

Probably the most striking feature of Ireland's progresshas been its ability to free itself from the burdens of thepast and assert its sovereignty, taking full advantage ofits membership of the Union. Indeed, Ireland is most certainly a showcase for all of us, as it demonstrateshow a dynamic country can pull its forces together, makeintelligent use of all available resources and therebycreate the necessary conditions for exceptional deve-lopment.

What Ireland and Luxembourg have in common is thatthey have shown the world how smaller countries canthrive, although surrounded by bigger neighbours whoare sometimes nostalgic for their glorious past. On alighter note, may I say here that the Luxembourg lionwould like to salute the Celtic tiger.

However, our common success stories also give us newand additional responsibilities. The forthcoming enlar-gement of the European Union presents an importantchallenge to the whole European continent.

For the first time, the Union will welcome aboard long-lostcousins who, through the adversities of international poli-tics, have been separated from the western fringes ofthe Continent for more than half a century. This enlar-gement offers the opportunity for everyone to implementthe great idea of the Founding Fathers of the 1950s: thereunification of a continent.

The challenges to the existing member states are enor-mous, given that the world economic environment, espe-cially since the tragic events of 11th September, is dete-riorating. The world seems to have become more vio-lent, and less predictable.

The introduction of the first common European currencysince the Middle Ages, the euro, on January this year, isanother strong and tangible symbol of the course ofEuropean integration. Nevertheless, doubts occasionallycreep into our endeavours to forge a new future. We

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should give thought to these seriously and, after dueconsideration, come to a balanced judgement.

Of course, Europe is more than a currency and enlar-gement. It stands for the respect of human rights andthe rule of law.

We should not lose sight of our common destiny, or thesense of purpose of our actions in creating a lastingpeace as well as conditions of prosperity, inspired by the principles of tolerance and generosity. Ireland andLuxembourg have the same responsibilities, two of thesmallest countries, both assertive, and both striving forjustice and prosperity.

I would like this visit to contribute to the strengthening ofthe ties between our two countries, so that we may worktogether, in an even more efficient manner, to developa new order in Europe. May I now ask all the distinguis-hed guests to join the Grand Duchess and myself in a toast to the health and prosperity of the President ofIreland and Dr. McAleese and the people of Ireland aswell as to an ever stronger partnership between our twocountries.

Discours de Lydie Polfer, Vice-Premierministre et ministre des Affaires étrangères, devant les étudiants duDublin European Institute à l’University College

5 mars 2002

Why the European Union needs small countriesand why small countries need the EU

Dear Ladies and Gentlemen,

Let me first express you how honoured I feel to be ableto address you here today in the context of the GrandDuke’s State Visit to Ireland. When the idea of deliveringa speech came up at first, I felt slightly reluctant. Wasn’tthere a risk that my words would be interpreted as metrying to lecture the Irish on how to be good Europeans?

Especially at this sensitive point in time, when many eyes

are turned to Ireland to see the reaction to a new refe-rendum, I did not want to appear dogmatic or preaching“the” way of being European.

After some thought, however, I decided to grasp theopportunity to be able to share some of my views withyou here today. I did not want to let an occasion pass by,where a dialogue could be initiated between represen-tatives of the two smallest EU Member States, eventhough — it is true — they have a very different historyin the European construction process and Ireland is aboutseven times the size of Luxembourg population wise.

Let me tell you first how much importance I attach toInstitutes like yours and how much of a role they have toplay in shaping informed opinions about Europe. It isvital that a large variety of people study Europe, developnew ideas, come up with ways to improve current pro-cesses. These responsibilities do not lie exclusively withpoliticians. No. Europe has indeed to be brought closerto the citizens.

The European idea has to be discussed by a wide rangeof actors from all parts of society, be they academics,journalists, actors, politicians, teachers, researchers.Europe concerns everybody and everybody’s life. It isnot something we can put aside leaving the responsibi-lity to deal with it to the politicians.

When thinking about what to talk about here today, theEuropean subject being such a vast one, I naturally cameup with the idea of small countries and their role within theUnion. The idea, which I grant is not a very original one,struck me to be quite pertinent though in the context ofthe different backgrounds having led our two countries tobecome members of the EU. In today’s discussions onthe future of the Union, be it the broader vision or theeveryday business, the role of smaller countries cannotbe underestimated. It is in this sense that I will structuremy ideas.

First, I will give a very brief historical outline howLuxembourg came to the EU ; then, I will look at theEU’s founding idea to take it right up to the current discussions on where to go next, which will then leadme to talk about the role of the small countries in theUnion, with — and I hope you will excuse this profes-sional digression — a particular focus on Europe’s foreign

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relations. Since the early Middle Ages, Luxembourg hasalways been caught in the middle of its powerful neigh-bours and the country has all too often been the theatreof their rivalry and conflicts. Being to small a country tosustain a viable economy, we always had to seek allian-ces. Thus in 1839, the Grand Duchy, after having regai-ned independence, joined after arduous negotiations, theGerman Customs Union, the Zollverein in 1842.

Since Germany violated the neutrality of my countryduring the First World War, the Grand Duchy denouncedits membership in the Zollverein in 1918. Deprived fromone day to the other of its former large internal market,the entire Luxembourg economy had to be reoriented.

In view of France's refusal to enter into an economicpartnership with its small neighbour, Luxembourg signedthe Belgo-Luxembourg Economic Union Treaty whichentered into force in 1922.

As you can see from this short outline, Luxembourg has— from its inception — always established institutionaleconomic ties with its neighbours. It was thus natural forus after the painful years in the midst of the warring fac-tions of World War Two to undertake everything possibleto prevent similar events from ever occurring again andto look to our big neighbours to see how this could be pre-vented. This is how Luxembourg ended up amongst thesix founding nations of the European treaties in 1952.

The membership to the European Community has giventhe country a new sense of economic and political stabilityand has from the start been considered as a significantgain of sovereignty and security, allowing the country toplay an active role in shaping its own fate as well as thefuture of Europe. From having been an object of thedesire of its neighbours, Luxembourg became an accep-ted partner and an actor in international relations.

And this takes me right to my second point,

The founding idea of a united Europe and itsinfluence on current matters

May I quote at this point Ramsan Ajdamirov, a teacherfrom Grosny :

“Happy are countries and people on whom history has

bestowed peaceful development. They have nowadaysachieved the highest level of prosperity.

Happy are these little people in a civilised world whohave long been detached from violence and from claimson land, culture, customs and foreign traditions. Happyare the citizens of the country whose government cons-tructs its policy, its economy and its social life in fullrespect of human rights.”

Mr Ajdamirov did not have the chance to live in post-World War Two Western Europe, at a time when ourforefathers, shocked by their own life experience, deci-ded to move on and make the continent a viable placewhere all its citizens could live in peace, prosperity andmutual respect. Avoiding war at all cost was their gui-ding principle. And this they have achieved in an asto-nishingly short period of time.

It is vital to keep this very point in mind when initiating thecurrent debate on enlargement. The European venturewas and is a venture for peace, stability and prosperity.It is our duty to expand this beyond the current frontiersof the EU and integrate our neighbours in our joint under-taking.

Enlargement presents a threefold opportunity for theEuropean Union and our continent as a whole :

- an opportunity for peace and stability ;

- an opportunity for shared economic growth ;

- an opportunity for renewal of the Union.

Today it is more important than ever to concentrate on thelong term goals, to elaborate a European vision, to clearlyidentify what is best tackled at Union or national level. Itis unnecessary to get bogged down in technicalities. Wemust not forget the essentially political and humanita-rian nature of the European undertaking, creating a sta-ble and prosperous Union for all its citizens.

The purpose of the founders of a united Europe was todevise a new way in which states could live together. Anew “supranational” political system, transcending theold view that democracy could only mean the nationstate and national institutions. It was not to be a system

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based on power structures. The community method,resolving problems and conflicts through discussions,common institutions and giving each and every countrya say, allows all member states, and especially the smal-ler ones, to have a position they would not have had inthe old power game.

The original and innovative integration process in whichwe are engaged can only result from the pooling of ourexperiences for the greater common good.

The Union is a unique construction, meeting commonaspirations which are ours, while taking into account thediverse paths of its Member States, without favouring orexcluding anyone. It is a new kind of power. Instead ofimposing its views, it chooses to cooperate and to be apartner.

It is an elastic system, adaptable to ever changing cir-cumstances, responding to the needs and aspirationsof its members and partners. No final vision can norshould be traced right now. We should analyse where westand and where we want to go. As the process moveson, we have to question it all over and over again and putit into perspective.

And this takes me to look ahead :

What next ? Where to go ?

In many ways Europe has become a fact of life. Peopledo in a sense not question it. It is there, somewhere,rather abstract for most, complicated, but an essentialfeature of life. Europe without the EU is not imaginableanymore for most people. The EU has become an inevi-tability in itself. This is both its greatest achievement andits greatest danger.- Achievement, because nobody questions its existenceand its contribution to peace and prosperity anymore.

- Danger, because it carries the inherent risk of linge-ring on as it is, in its own obscure and sometimes complex way.

Fighting this risk is one of the main duties of today’s deci-sion makers. Didn’t the outcome of the Irish referendumon the Nice Treaty illustrate at least to some extent thelack of interest in what is going on at Community level?

Theirs was a cry for explanation, for in depth discussion,for initiating a thought process which has been neglec-ted for too long.

We have to explain that Nice was a success. The Summitproduced a result that is acceptable to all countries , andas I see it, an excellent result for the smaller countries,as we all managed to preserve our position. However, Igrant it, the found equilibrium is difficult to explain, as itdeals essentially with the technical aspects of enlarge-ment.

But Nice also laid the foundations for launching a debateon the future of Europe. After debates at the nationallevels, the Laeken Summit defined the second stage bybringing to life the Convention, which had its startingmeeting last week. Both Member States and candidatestates will look ahead together.

Let me point out a few important points on the way for-ward :

First, the Convention should shape options for the future.As I mentioned before, there is no “one-way”. We mustconsider a variety of options, assess the pros and consand define the direction into which to move, the journey,not the end. The Convention should provide the analysisof the options ahead.

Second, for these options to be understandable, forEuropean citizens to take ownership of them and decidewhich one they favour, the process of consultation has tobe the widest possible and be very transparent. Bringthe debate on to the street, let people participate. I knowfrom my own personal experience this is not an easytask. It is difficult to motivate people to come up, voicetheir concerns and ideas. In Luxembourg we launched apopular consultation process by sending out a surveyand organising debating meetings. After initial teethingproblems, people started coming up and we were quiteglad with the response rate of the survey, 5%, which isconsiderable. The mere response rate indicates thatpeople do feel concerned and that they want to tell ustheir ideas.

Third, work of the EU institutions must NOT happenbehind closed doors. You must have followed with greatinterest the Blair-Schroeder appeal for increased transpa-

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rency of the European decision making process, a stepI can only encourage, just as I would favour a greaterinvolvement of the National Parliaments in the Europeandebates.

Fourth, we have to change the Council working methodsand improve the relevance of the debates and of thesubjects. I cannot refrain from hiding my disillusionmentat some of the workings of the Council meetings. Thesefrustrations are shared by the Commission’s PresidentRomano Prodi, who recently recognised that : “We can’tgo on like this, with exhausted Heads of State andGovernment taking major decisions in the middle of thenight. We have to find a better way of designing ourfuture.” Indeed, we tend to get bogged down in tediousdetail and technical work, going on for hours on end. Iguess this would discourage the most interested viewer.We have to refocus our debates and concentrate on poli-tics. The administrations, both at national and Europeanlevels, are there to work out the details.

Fifth, The Union should concentrate in the areas whereworking together brings added value. We should neverforget the subsidiary principle, one of the underlyingideas of the treaties.

Now, where do we position ourselves as smallcountries in this seemingly endless maze ?

As I already pointed out, every voice, every idea, everyopinion is important. Europe is a pluralistic entity shapedby different identities, which make up its wealth and cha-racter. Every single country is important. Europe is aboutsetting up supranational institutions, but Europe is alsoabout individual nations.

Countries like Luxembourg and Ireland are often accu-sed for being overrepresented in EU fora. I categoricallyreject this argument, as the very nature of the communityapproach is to give a voice to every sovereign stateregardless of its size, political and economic power. Therepresentation of our countries reflects the dual nature ofthe European Union as a union of people and of nations.

The community method confers equal status to all mem-bers. This is the foundation of all cooperation betweenStates within the EU. We must never let power andinfluence hijack the agenda. The European Union is

based on cooperation between equal partners, on rulesand the rule of law.

You will tell me now that this all sounds very good in thetext book and that the reality sometimes looks different.Yes, we have to be realistic. The weight of a country likeGermany or Britain is different from Ireland orLuxembourg in most issues. This was recognised by theNice Treaty for example in proposing a double weightingof votes both in terms of countries and population. Butalone, neither Britain nor Germany would be key playersin the world.

The world has in a sense become too large for any indi-vidual nation. Jack Straw, in his recent speech, has reco-gnised this and said : “Pooling sovereignty helps usstrengthen our significance as nations. It is at the supra-national level that we can achieve our goals in a waywhich is no longer possible at the national level.”

More than a limitation to its sovereignty, Luxembourghas always considered the EU as a gate to the world, asa basket of opportunities, which would otherwise be outof reach for a country of its size. This has been recogni-sed by your former Prime Minister, John Bruton, in hisrecent report on the future of the EU where he refers forexample to the WTO : “Ireland was only able to influencethe outcome of the recent World Trade talks at Dohathough its membership of the EU bloc.”

He believes it is vital that the EU is strong and that Irelandis at the heart of a strong Union. “If we were to opt out ofthe European Union responsibility on any field, as aconsequence of a deal made to secure passage of theNice Treaty, we would lose a corresponding capacity toinfluence our own future. This would be a huge back-ward step for our country.”

And this is precisely what I meant earlier by referring tothe inevitability of Europe, which has become an inte-gral part of our life.

What roles can smaller countries play in theconcert of nations ?

They are indispensable for the big ones to help brokeragreements, deals, to serve as bridging elements tobring opinions together. Our own agenda might not be

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heard as loudly as the one of bigger countries, as ourvoice is simply softer. It does not mean that it is lessimportant, but it gives us the advantage of being able tooperate more quietly, to confront fewer prejudices and tohave more room for manoeuvring. It also allows us tobe more flexible on many issues and to bring opposedopinions together, to bridge the gaps.

Of course, the whole interaction with our partners is anexercise of give and take. But it is NOT a winner-loserrelationship. It is about concessions by all the partners inorder to move forward so that in the end there will onlybe winners.

Before concluding let me say a few words to theCommon foreign and security policy :

A commonly held view is that European unification, andmore particularly the implementation of a common foreignand security policy, will ineluctably lead Member Statesto found their foreign policies within the one Europeanpolicy.

In fact the very opposite is true. What the Member Statesof the European Union are building each day is not asingle foreign policy, but rather a common foreign policy.

I have no hesitation in saying that the common foreignactions of the Union will not be effective unless they areunderpinned by a strong policy of the individual MemberStates, each of them bringing in their own sensitivity andspecial relationships.

Our objective must not be to do away with Europeancountries as essential players ; it is to make them play their respective roles in a combined action which represents a real added value for Europe and theworld.

Let me conclude by saying that my experience and theexperience of my country has taught me that theEuropean Union needs small countries and that smallcountries need the EU. It is only by joining hands that wecan be an active and serious player in today’s world.

The major challenge now is to ensure the good functio-ning of the enlarged Union and make it understandableboth to the inside and to the outside, so that people can

respect and appreciate it for its contribution to peace,stability and prosperity.

Now, I open up the floor for your questions, remarks andcomments.

Allocution de Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre desAffaires étrangères, à l’occasion de la Commémoration du 75e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Japon et le Grand-Duché de Luxembourg

13 mars 2002

Altesses Royales, Monsieur l’Ambassadeur, Madame, Excellences, Madame le Bourgmestre, Mesdames, Messieurs,

Altesses Royales, Votre présence parmi nous ce soirillustre l'excellence des relations entre le Luxem-bourg et le Japon et l'importance que vous accordez au renforcement des liens amicaux qui unissent nospeuples.

Soyez-en sincèrement remerciées.

Votre engagement et Votre sollicitude sont pour noustous un puissant encouragement et un appui précieux.

Permettez-moi aussi, Monsieur l’Ambassadeur, de vousremercier de tout cœur pour votre accueil et pour cetteouverture sur la culture japonaise que vous avez bienvoulu nous offrir à travers le théâtre Kyogen à l’occa-sion de la commémoration du 75e anniversaire de l’éta-blissement des relations diplomatiques entre le Japonet le Luxembourg.

Nos deux pays entretiennent une relation d'amitié sin-cère, fondée sur la curiosité et le respect mutuels et renforcée par l'admiration et l'intérêt que nos concitoyenséprouvent pour la richesse et l'ancienneté de la culturede l'autre. Eloignés par la géographie, nos peuples sesont découverts relativement tard. Mais cette prise de conscience tardive ne nous a pas empêché de tisserdes liens remarquables, bien au contraire.

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Le temps n'est plus où les relations entre nos sociétés se teintaient de réserve ou d'incompréhension. En témoi-gne l'intensification, au fil des années, de nos échangescommerciaux, la multiplication des contacts, la diversifi-cations de nos coopérations et l'excellence des liens d'amitié qui unissent nos familles régnantes.

Nous avons pu assister au développement, entre leJapon et le Luxembourg, d'une puissante dynamiqueéconomique et industrielle, de contacts humains, decoopérations et alliances, qui ont entraînés dans leursillage de nombreux échanges entre citoyens de nosdeux pays, qui forment la base d'une relation forte et solide, dépassant certainement ce qu'envisageaientnos prédécesseurs en 1927 au moment où le premierAmbassadeur du Japon, Monsieur Mineichisio Adachi,présentait ses lettres de créance à son Altesse Royale la Grande Duchesse Charlotte.

Si l'intensification de nos relations était lente à ses débuts, celles-ci connaissent un essor tout particulierdepuis les années ‘70. Il y a 25 ans, le Gouverne-ment japonais décidait d’ouvrir une représentation diplo-matique résidente au Luxembourg — mission élevée aurang d'ambassade en 1996 — et en 1987 S.A.R. leGrand Duc Héritier inaugurait notre ambassade à Tokyo.

Nous gardons également une mémoire bien vivante dela visite de Leurs Majestés l’Empereur et l’Impératricechez nous en 1997, peu après leur avènement au trône,et la visite d’Etat au Japon de LL.AA.RR le Grand-DucJean et la Grande-Duchesse Joséphine Charlotte enavril 1999 a certes été un point culminant dans les relations entre nos pays, nos peuples et nos MaisonsSouveraines.

Alors que se sont progressivement approfondies nosliens de compréhension mutuelle, nous voyons aussi serejoindre nos préoccupations pour ce qui sera le mondedu XXIe siècle.

En effet, le 7 décembre dernier a vu la signature àLaeken, du Plan d'action appelé à mettre en œuvre ladécennie du partenariat entre l'Europe et le Japon.

En effet, nos sociétés sont confrontées à des défis simi-laires : l'avenir de notre jeunesse, l'évolution démogra-phique, la protection sociale, le respect des identités cul-

turelles. C'est pourquoi ce programme prévoit que leJapon et l’Union européenne établiront des coopéra-tions renforcées dans les domaines politique, de l'envi-ronnement, de l'éducation ainsi que dans l’économie,les sciences et les technologies.

Le Japon et le Luxembourg partagent le même souci derenforcer, au bénéfice de l'ensemble de la communautéinternationale, le système multilatéral autour duquel nousoeuvrons à construire, depuis plus d'un demi siècle, unmonde de paix et de prospérité.

Dans ce contexte, je voudrais aussi rendre hommage à l'action du Japon, tant sur le plan de sa générositédans le domaine de l'aide au développement — le Japonétant le premier donneur d'aide au développement dumonde — que dans sa participation en matière de lapaix dans des régions même fort éloignées de son ter-ritoire.

Cette préoccupation, vous le savez, est également celledu Luxembourg.

Si les relations personnelles et diplomatiques entre nosdeux pays sont excellentes, il en va tout autant des rela-tions économiques et commerciales qui se sont diversi-fiées au fil des ans.

Outre les cinq banques japonaises actives auLuxembourg, je me dois de mentionner les entreprisesTDK, Fanuc ou encore Teijin en tant qu'acteurs importants dans l'économie luxembourgeoise et plusd'une douzaine d'entreprises japonaises œuvrent auLuxembourg dans le domaine des technologies de l'in-formation, de la robotique, de la chimie et du transport.Si notre présence industrielle au Japon est bien plusmodeste, les 5 vols hebdomadaires vers l'aéroportd'Ishikawa permettent cependant à Cargolux de contri-buer au développement des échanges entre nos pays.

L’entendue et la diversité de nos relations économiquesavec le Japon, qui est désormais notre premier partenairecommercial en Asie, montre la complémentarité de nossavoir-faire. J’exprime le vœu que cette dynamiquepuisse encore s’amplifier à l’avenir et trouver un pro-longement vers d'autres terrains comme l'échange d'é-tudiants initié par l'association d'hommes d'affaires dela préfecture d'Ishikawa.

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Dans le souci de renforcer, de développer et de diversi-fier les relations bilatérales, nos deux gouvernementsont souhaité intensifier les contacts culturels, notammentpar l'organisation de concerts et d'expositions dans nospays respectifs. De nombreux projets ont pu être concrétisés dans cesens. Je dois mentionner ici l'admirable participation duJapon aux manifestations organisées dans notre pays en1995 lorsque Luxembourg était capitale culturelle del'Europe.

Les anciens Premiers ministres Hata et Nakasone nousavaient fait l'honneur de se rendre au Luxembourg dansle cadre de ces festivités. Je garde le souvenir d'un feu d'artifice japonais inoubliable, réussissant le coupde force de réunir la plus grande foule jamais rassembléeautour des remparts de notre capitale.

Je pourrais mentionner une multitude d'autres projetsculturels qui démontrent qu’en dépit de la distance quisépare nos deux peuples, l'intérêt mutuel n'a cessé degrandir au cours des trente dernières années.

Les événements du 11 septembre ont mis en lumière lanécessité pour l'Europe et l'Asie d'approfondir le dialogueafin de réfuter l'idée d'un choc des civilisations, et plusgénéralement, de prévenir l'émergence de motifs d'in-compréhension. Je crois en l'utilité des contacts culturels,dont la vocation est de favoriser la confiance et la com-préhension mutuelle entre les peuples.

Nous tous, ce soir, savons ce que peut nous apporter larencontre et la compréhension entre nos peuples. Nousadmirons l'efficacité, l'histoire et la culture du peuplejaponais, et la représentation de ce soir, j'en suis convain-cue, permettra une nouvelle fois de découvrir et de mieuxcomprendre la richesse de la contribution japonaise àla vie de notre monde.

Je vous remercie.

Discours de Lydie Polfer, Vice-Premierministre, au débat général de la 58e

session de la Commission des droits de l’homme à Genève

20 mars 2002

Monsieur le Président, Madame le Haut Commissaire,Excellences, Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi à mon tour, Monsieur le Président, devous féliciter de votre élection. Vous apportez dans voshautes fonctions la force sereine du représentant d’unpays, la Pologne, qui s’est reconstruit à partir du combatde ses citoyens pour les droits de l’homme. Permettez-moi également d’exprimer ma reconnaissance à votreprédécesseur, M. Leonardo Despouy, qui a guidé laCommission avec la fougue du militant.

Je me rallie aux positions déjà exprimées ici par moncollègue espagnol, au nom de l’Union européenne. Si lestravaux des représentants des Etats et de la sociétécivile dans les sous-sols du Palais des Nations donnentl’impression d’un rituel immuable, ils traduisent aussi la volonté de la communauté internationale dans sonensemble d’adhérer à la diplomatie multilatérale commeà une référence commune de civilisation. Cet engage-ment ressort particulièrement dans les moments de déstabilisation : dans son architecture utopique le Palaisdes Nations encadre nos travaux comme le témoin silencieux de l’échec traumatisant de la Société desNations.

Quand nous avons dénoncé l’année dernière la foliedestructrice du régime taliban nous n’étions pas à mêmede deviner la suite des événements. Pourtant, cette foliedestructrice a enhardi, dans son impunité, ceux qui, aumépris de la vie humaine, s’en sont pris à travers lesattentats contre New York et Washington à une sociétéouverte et libérale. La terreur comme la torture ont pourseul but l’anéantissement de l’autre : il n’y a dans leurexercice aucune circonstance atténuante. Il ne s’agit paslà d’un conflit de civilisations, d’un fait culturel ou reli-gieux : nous sommes de nouveau confrontés à la ten-tation totalitaire qui, sous d’autres formes, a déjà ravagéd’autres endroits du globe au cours du 20e siècle.

Depuis que le régime taliban a été renversé, la situationdes femmes en Afghanistan connaît enfin des perspec-tives d’évolution : c’est un indicateur de paix et de déve-loppement dont on ne soulignera jamais assez l’impor-tance ! Et si la communauté internationale, mais aussi lasociété civile, scrutent le traitement des combattants d’o-bédience terroriste, faits prisonniers en Afghanistan ou ailleurs, au regard du droit humanitaire international,

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c’est que l’État de droit trouve d’abord et toujours dansle respect des droits de l’homme la légitimité de sonaction.

Le Luxembourg, qui assurera de mai à novembre la pré-sidence du Comité des ministres du Conseil de l’Europeà Strasbourg, a retenu parmi ses priorités la lutte inter-nationale contre le terrorisme dans le respect des droitsde l’homme ; et je me félicite dans ce contexte de laproposition de la Haut Commissaire d’ajouter une per-spective droits de l’homme à la mise en œuvre de larésolution 1373 du Conseil de sécurité.

Il s’agira pour nous de faire le lien avec les pôles d’ex-cellence du Conseil de l’Europe : la Cour européenne desdroits de l’homme et la Convention européenne pour la Prévention de la Torture ; mais aussi de valoriser la coopération que le Conseil de l’Europe développedepuis des années — que ce soit dans le Caucase, dansles Balkans ou ailleurs — en vue du renforcement del’État de droit.

L’impasse terrible à laquelle sont aujourd’hui acculés lespeuples israélien et palestinien montre à satiété qu’il n’ya pas d’alternative à une solution politique, à l’existencecôte à côte de deux États palestinien et israélien avecdes frontières reconnues et sûres, et qu’il faut l’appuisans équivoque de la communauté internationale pour y parvenir. Avec la résolution 1397, le Conseil deSécurité ouvre une perspective pour l’ensemble de larégion : c’est un appel au changement.

L’Europe a pris ce chemin il y a plus de cinquante ans :mon pays s’est épanoui dans un contexte d’intégrationdont chaque pas aurait pu être vécu comme une atteinteà la souveraineté nationale, mais qui s’est avéré être un progrès dans la reconnaissance de nos droits.

Certes, la construction européenne n’est à l’abri ni depoussées nationalistes ni de dérives technocratiques ;elle devient aujourd’hui l’objet de la contestation issue dela mouvance anti-mondialisation. Dans notre diversité, quiva en s’élargissant, nous partageons la responsabilitépolitique de veiller au respect du droit et cela comporteaussi le développement d’une diplomatie participative.

La Commission des droits de l’homme, indépendam-ment de sa composition, fait partie de ces institutions

dont le travail normatif ouvre des possibilités d’échangesur des sujets encombrés de silences et de malenten-dus : je tiens à saluer l’engagement de la présidente dugroupe de travail sur le protocole additionnel à laConvention sur la Torture, Mme Odio-Benito. Je vou-drais également remercier le président du groupe de travail sur le droit au développement, M. l’AmbassadeurDembri, dont les efforts en vue d’une approche consen-suelle nous ont évité les facilités d’une polémique Nord-Sud.

Je crois que nous devons à Mme Mary Robinson d’avoirsaisi la conjoncture historique pour faire avancer cetteapproche holistique des droits de l’homme qui nous placeen tant que communauté des États devant une respon-sabilité globale et partagée.

L’expérience difficile mais salutaire de la Conférencemondiale contre le racisme à Durban a certainementcontribué à mettre en évidence le manque d’une visionglobale des droits de la personne humaine d’un côtécomme de l’autre de ces barrières à la fois réelles et imaginaires qui se dressent entre les différentesrégions, entre le Nord et le Sud. La nécessité de mieuxintégrer approches régionales et approches multilatéra-les — sujet couramment débattu dans le contexte ducommerce mondial — a trouvé à mon sens pour la pre-mière fois à Durban sa place dans le débat sur la pro-motion des droits de l’homme.

En effet, jamais auparavant nous n’avions été aussidirectement confrontés à la dimension humaine de lamondialisation : plus de deux cents ans après laDéclaration des droits de l’homme, la mondialisation desdroits de l’homme s’impose comme enjeu de la globalisation et suscite des ondes de choc comparables.

En effet, alors que le débat sur la bonne gouvernancedéborde des contextes nationaux vers les tenants de la gouvernance mondiale, publics ou privés, la respon-sabilité particulière des organisations internationales auregard des droits de l’homme ressort davantage et avecelle — faut-il le souligner — l’impératif pour leurs colla-borateurs d’une éthique professionnelle sans faille.

Je salue l’honnêteté intellectuelle d’un Ruud Lubbersqui accepte et encourage la transparence sur les allé-gations qui pèsent sur des collaborateurs du HCR : il ne

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saurait être question que l’on refoule ou étouffe des situa-tions de fait sous prétexte de protéger l’une ou l’autreinstitution. La même rigueur vaut pour les organisationsnon gouvernementales.

La Commission des droits de l’homme ne reste pas à l’écart de cette crise des institutions et nous savons partrop le risque que ce forum ne soit que l’occasion d’unpositionnement rituel par rapport aux droits de l’hommequi tourne à vide devant la nécessité urgente d’uneréponse globale et partagée.

Or, comme l’a souligné Mme Robinson, en tant qu’Étatsresponsables pour le respect des droits de l’homme,nous nous devons de mettre pleinement en valeur lepotentiel de cette Commission.

L’année dernière Mary Robinson nous disait espérermieux défendre ailleurs la promotion des droits de la personne humaine. Cette année cette décision sem-ble se confirmer.

Je le regrette d’autant plus amèrement que je comprendsle fait de renoncer au mandat du Haut Commissaire auxdroits de l’homme comme un acte politique.

Nous avions jusqu’à maintenant en la personne de MmeRobinson un outsider courageux à nos côtés, à partirde maintenant nous aurons devant nous une militanteexigeante.

Je vous remercie.

Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, se prononce sur le racisme et l'intolérance devant le Conseil de l'Europe

21 mars 2002

Monsieur le Secrétaire général adjoint du Conseil del'Europe,

Monsieur le Président de la Commission européennecontre le racisme et l'intolérance,

Mesdames et Messieurs les membres de la Commission,

Mesdames et Messieurs les intervenants principaux,Madame le modérateur,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

La Commission européenne contre le racisme et l'into-lérance mérite d'être vivement félicitée pour avoir tenu àmarquer de façon solennelle la Journée mondiale contrele racisme par l'organisation de la présente table ronde.Je me sens particulièrement privilégiée et honorée d'a-voir été invitée à y prendre la parole dans ma qualité deministre des Affaires étrangères de l'État membre quiassumera sous peu la présidence du Comité des minis-tres du Conseil de l'Europe.

Je voudrais en exprimer mes plus vifs remerciements àla présidence et aux membres de l'ECRI.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à remercierMonsieur le secrétaire général adjoint des très aimablesparoles qu'il a su trouver à mon égard et à l'adresse demon pays.

Monsieur Krüger, pour autant que ces éloges anticipésconstituent des encouragements, la délégation luxem-bourgeoise vous en sait particulièrement gré. Dans lamesure où ils constituent autant d'obligations de les méri-ter, nous nous efforcerons d'en être à la hauteur dans lesmois à venir.

« Entre le faible et le fort, c'est la loi qui protège et l'ab-sence de lois qui opprime »

Lamennais a formulé la maxime sous la Monarchie deJuillet. Mais l'idée qu'elle exprime fut, depuis L'Espritdes Lois, au cœur de toutes les réflexions et de tous lesgrands textes politiques qui ont contribué à fonder l'or-ganisation démocratique et solidaire d'une société plaçantl'être humain au centre des engagements politiques.

Dans le cadre de la Journée mondiale contre le racisme,je voudrais relever, dans le sillage de ces textes fonda-teurs, l'importance particulière du Protocole N° 12 addi-tionnel à la Convention européenne, dans l'élaborationduquel l'ECRI a joué un rôle déterminant.

Interdisant de façon générale toute forme de discrimi-nation, le Protocole N° 12 pourra constituer un instru-

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ment juridique des plus efficaces pour la sauvegardedes droits fondamentaux, et il faut espérer en consé-quence qu'il entrera en vigueur dans les meilleurs délais.

En me référant plus précisément au sujet de la tableronde de ce matin, je pense qu'il y a lieu de mettre en évi-dence et connecter entre eux trois passages de la « Déclaration politique » adoptée par les ministres duConseil de l'Europe en clôture de la Conférence euro-péenne contre le racisme en octobre 2000 :

- le racisme et la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance y relative représentent de graves violationsdes droits de l'homme dans le monde contemporain et doivent être combattus par tous les moyens légaux ;

- l'égale dignité de tous les êtres humains et l'État dedroit doivent être respectés et l'égalité des chancesfavorisée ;

- les acteurs de la société civile, et notamment les orga-nisations non gouvernementales, doivent être impliquésdans la lutte contre le racisme et la xénophobie.

Monsieur le Secrétaire général adjoint,

Monsieur le Président,

Les événements tragiques du 11 septembre et leursconséquences non moins tragiques ont rappelé aumonde la nécessité incontournable de ressourcer lespolitiques tant nationales qu'internationales aux grandsprincipes des textes fondamentaux que je viens d'évoquer.

Aussi le Luxembourg a-t-il décidé de conférer, pendantsa prochaine Présidence du Comité des ministres du Conseil de l'Europe, une grande priorité au thèmede l'État de droit ou, comme on dit aussi de nos jours, de« la bonne gouvernance ».

Dans ce cadre, nous insisterons que les pouvoirs publicsdes États membres veillent à garantir à l'ensemble despersonnes vivant dans un même pays un égal respectdes libertés et des droits fondamentaux sans tolérer dediscriminations. Les discriminations, de quelque naturequ'elles soient, constituent précisément un des domainesoù la loi doit protéger les faibles.

Dans un État de droit, membre du Conseil de l'Europe,l'élimination des discriminations devra être une préoccupation constante des autorités tant en légiférantque — surtout — en faisant appliquer les textes adoptéset en surveillant leur mise en œuvre régionale ou locale. Dans tous nos pays, sans exception, beaucoup reste àfaire sur ce plan. La devise de l'ECRI voulant que lesÉtats membres soient à traiter sur un pied d'égalité reste pleinement d'application.

Mesdames et Messieurs,

Au fil des années, le Conseil de l'Europe s'est donnédes instruments tels que la Cour européenne des droitsde l'homme ou l'ECRI appelés à veiller à ce que les États membres respectent les obligations librement sous-crites dans le domaine qui nous préoccupe ce matin,voire à les accompagner et à les conseiller dans cettedémarche.

Les réformes structurelles, les dotations budgétaires eten personnel n'ont pas toujours pu suivre le rythme desélargissements de la plus ancienne mais aussi de lamoins riche des institutions européennes.

De nouveaux et substantiels efforts seront nécessairesdans ce cadre, dès lors que, pour le dire dans les termesde la Déclaration politique d'octobre 2000, « le racisme,la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance yassociée constituent une menace pour les démocratieset leurs valeurs fondamentales ».

En effet, après le 11 septembre, il semble plus importantque jamais de donner une chance véritable à la dignitédes personnes afin de ne laisser aucune chance auxsources de la haine.

Une telle approche présuppose des changements signi-ficatifs dans les façons traditionnelles que les différentescomposantes de nos sociétés ont de se percevoirmutuellement.

Des changements conséquents aussi dans leurs rela-tions entre elles. Or, de telles mutations dans les men-talités des gens ne se décrètent pas. Des progrès decette nature demandent de patients efforts dans la duréeet un constant travail de « pédagogie politique » en pro-fondeur.

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Le dialogue avec et entre les divers acteurs de la « société civile » fournira un des instruments majeursde ces efforts. Les autorités publiques se doivent de pro-mouvoir ce processus. Car il est appelé à débouchersur cette culture des droits de l'homme à laquelle tendent,en fait, les grandes aspirations du Conseil de l'Europe.Dans ce contexte, je tiens à féliciter l'ECRI d'avoir adoptédans sa séance plénière d'hier un Programme d'actioncentré précisément sur ses relations avec la sociétécivile dans le cadre de l'élimination des discriminationsraciales et de la lutte contre la xénophobie et l'intolé-rance.

La contribution budgétaire volontaire du Luxembourgque Monsieur le secrétaire général adjoint vient d'évoquerest précisément destinée à faciliter le lancement de ceProgramme d'action avec la société civile.

Monsieur Krüger, Monsieur le Président, Mesdameset Messieurs,

Dans les mois et années à venir, une des grandes ambi-tions du Conseil de l'Europe sera sans doute de renfor-cer la sauvegarde des droits de l'homme et des libertésfondamentales dans ses États membres. Par consé-quent, une des grandes ambitions de la Présidenceluxembourgeoise sera de contribuer à relever ce défi.

Nous espérons pouvoir inscrire cette priorité dans unedynamique politique digne du passé si positif de notreOrganisation dans le domaine des droits de l'homme engénéral, et en particulier des préoccupations qui ferontl'objet des discussions de la table ronde qui nous réunitce matin.

Je vous remercie.

Intervention de Jacques Santer, représentant du Premier ministre à laConvention, lors de la session de laConvention sur l'avenir de l'Union européenne

21 mars 2002

Monsieur le Président,

Chers Collègues,

Suite à la Déclaration de Nice sur l'avenir de l'Union,conformément à la Déclaration de Laeken sur l'avenirde l'Union européenne, notre Convention est réunie pourexaminer les questions essentielles pour le développe-ment futur de l'Union et pour rechercher les différentesréponses possibles. Le projet qui en résultera doit sedéfinir d'abord par son contenu et son ambition avantd'aborder les moyens nécessaires à sa réalisation.

Les problèmes institutionnels et de fonctionnement doi-vent donc découler du choix de la communauté politiqueque nous voulons instituer, si l'on veut échapper auxaffrontements doctrinaux et aux blocages idéologiques.

À ce titre, il me semble primordial de souligner que le projet commun pour l'Europe politique existe et s'ins-crit dans une continuité historique qui, en elle-même, lui confère une légitimité politique au-délà de tout soup-çon. Aujourd'hui, cinquante ans après la DéclarationSchuman, il nous faut parachever ce projet politique.

Si l'écart paraît manifeste entre les visions d'avenir pourle développement futur de l'Europe, les conditions sontdésormais réunies pour une discussion fructueuse allantà l'essentiel et se déroulant dans des conditions satis-faisantes de transparence démocratique.

Il s'agit avant tout de concilier le projet européen avec lesattentes des citoyens. Pour cela, il nous faut d'abord lesécouter. Je me limiterai ici à mes impressions person-nelles. L'ambition du projet se mesure aussi aux objec-tifs que nous nous fixons dans nos réflexions sur soncontenu. À titre personnel, je dirais que l'avenir de l'Unions'articule le long de trois axes qui sont autant d'objectifsà atteindre : l'efficacité, la solidarité et l'identité exté-rieure.

Si nous voulons concilier les citoyens européens avec leprojet européen, il nous faut l'améliorer en termes d'ef-ficacité. La prise de décision doit être simplifiée et rendueplus transparente. Les citoyens doivent pouvoir vérifierla prise en compte de leurs attentes dans les décisionsqui les concernent.

La transparence n'est pas une panacée, j'en conviens.Il nous faut aussi garantir la solidarité au sein d'une Unionqui est avant tout une communauté politique fondée surdes valeurs et des expériences communes et sur une

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cohésion économique et sociale sans cesse renforcées.Cette solidarité suppose aussi des résultats dans lesdomaines de l'emploi et de la lutte contre la pauvreté etl'exclusion sociale. Les réalisations essentielles de l'Unionont été acquises par la méthode communautaire. A cetitre, Jean Monnet remarquait que « rien ne se fait sansles hommes, rien n'est durable sans les institutions ».Cette méthode ne sera plus que jamais nécessaire dansune Union élargie, où l'intérêt commun et la solidaritéseront peut-être plus difficiles à dégager. Elle doit à cetitre être privilégiée, même s'il faut l'adapter aux évolu-tions récentes dans différents domaines.

L'identité extérieure est un élément essentiel pour la légi-timité de l'Union et, partant, conditionne l'émergenced'une identité européenne qui vers l'intérieur est fondéesur un espace commun de liberté, de sécurité et de jus-tice. Aujourd'hui, les États membres de l'Union ne sontplus à même de poursuivre leurs intérêts seuls sur lascène internationale, d'autant plus que le champ desintérêts communs est sans cesse élargi vers des domai-nes nouveaux.

L'Union doit être à la hauteur des attentes des citoyensqui voient en elle un global player pour la promotion et ladéfense des intérêts européens sur la scène internatio-nale. La représentation extérieure de l'euro est undomaine où les relations extérieures touchent directe-ment aux intérêts des citoyens et doit dès lors consti-tuer un domaine d'action prioritaire. Il en est de mêmepour les sujets liés à la gouvernance des phénomènesde la globalisation et de la mondialisation. L'Europe n'apas à être réinventée. Elle a derrière elle plus d'un demisiècle d'une histoire faite d'avancées considérables, quidéjà lui donne une identité unique dans le monde. Àl'heure de la réunification, c'est dans ce trésor qu'elledoit puiser l'inspiration qui lui permettra d'être au ren-dez-vous de l'Histoire. Ce ne sont pas les doctrinaires quiont construit l'Europe. Ce sont les entêtés audacieux.

Discours prononcé par Charles Goerens,ministre de la Coopération et de l'Actionhumanitaire, à la Conférence internationale sur le Financement duDéveloppement à Monterrey

21 mars 2002

M. Le Président, Excellences, Distingués Délégués,Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter, M. lePrésident, ainsi que les membres du Bureau pour votreélection. J’aimerais également saisir cette occasion pourexprimer la gratitude de mon gouvernement au gouver-nement mexicain ainsi qu’à la ville de Monterrey pouravoir proposé d’accueillir et pour avoir organisé cetteConférence historique.

Le gouvernement du Grand-Duché aimerait soulignertoute l’importance qu’il attache à la ConférenceInternationale sur le Financement du Développement.Il s’agit en particulier que lors de cette Conférence lacommunauté internationale réserve une suite concrète àaux engagements qu’elle a pris dans la déclaration duMillénaire visant en particulier à réduire de 50% l’ex-trême pauvreté d’ici 2015. La Banque mondiale estimequ’une Aide Publique au Développement supplémen-taire et annuelle de 40 à 60 milliards de dollars est néces-saire pour permettre la réalisation de cet objectif. Ladéclaration du Millénaire figure comme référence géné-rale alors que Monterrey nous indique comment mettrecette déclaration en oeuvre et que Johannesburg devraitnous fournir le champ d'application concret dans cettelogique de la Communauté internationale à laquelle legouvernement du Luxembourg souscrit.

Monsieur le Président,

On a peu conscience des progrès notables accomplisdans le monde en développement depuis 30 ans. Ceux-ci démontrent que l’éradication de la pauvreté n’est pasune chimère. Un enfant né aujourd’hui peut espérer vivrehuit années de plus que s’il avait vu le jour il y a 30 ans.Mais n’oublions pas qu’à la fin 2000, environ 36 millionsde personnes étaient séropositives ou porteuses du virusdu SIDA et que quelque 95% d’entre elles vivaient dansles pays en développement, et 70% en Afrique subsa-harienne. Quant aux progrès réalisés - fussent-ils insuf-fisants, ils nous révèlent l'existence de moyens réelsdont nous disposons d'ores et déjà. Pas question deremettre en question ces acquis. Pas question de leslaisser ronger par une globalisation encore trop exclusive.

Un commerce plus équitable, une responsabilisationgénérale de TOUS en matière de lutte contre le chan-

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Lesdiscours

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gement climatique, un vrai partenariat Nord-Sud privilé-giant à la fois l'ampleur de l'effort et son efficacité, unepolitique de santé globale visant à franchir le fossé qui,hélas continue d'éloigner les médecins des malades, lesmalades des médicaments, les infrastructures hospita-lières des populations qui en ont réellement besoin, voilàautant d'éléments susceptibles d'apprivoiser une mon-dialisation par trop débridée et de donner une empreinteplus humaniste à une gouvernance mondiale trop bal-butiante à l'heure actuelle.

Monsieur le Président,

Ensemble avec nos partenaires de l’Union européenne,nous n’avons pas attendu les événements tragiques du11 septembre - que rien ne saurait justifier - pour nousrendre compte de la nécessité d’introduire des change-ments structurels profonds sur notre planète.

Le Gouvernement du Luxembourg est préoccupé par labaisse de l'APD mondiale depuis une dizaine d'années.La moyenne de l’APD est, en effet, tombée en 2000 à unniveau critique correspondant à seulement 0,22% duPNB des pays de l’OCDE. Ainsi, l'APD en faveur del'Afrique qui en 1990 était encore de 25.4 milliards deUS$ est tombée à 15.7 milliards de US$ en 2000.

Mon gouvernement a depuis une dizaine d'années régu-lièrement augmenté son APD. En l'an 2000, il a consa-cré 0.74% de son Revenu national brut à cette fin. Il estdécidé de poursuivre l'augmentation de son APD quidevrait atteindre 1% de son RNB d'ici le milieu de ladécennie.

L’Union européenne et ses États membres - qui four-nissent plus de 50% de l’Aide publique au développe-ment, ont une responsabilité considérable à assumer.Nous nous félicitons des conclusions récentes du Conseileuropéen de Barcelone qui visent à augmenter lamoyenne de l’APD des États membres jusqu’à 0,39%d’ici 2006.

Monsieur le Président,

Le Luxembourg a participé activement aux travauxmenés au sein de l’Union européenne et aux sessions du Comité préparatoire des Nations unies organiséesen vue de cette Conférence. Nous considérons le

Consensus de Monterrey comme inclusif et équilibré,comme il porte sur un ensemble de propositions per-mettant la mobilisation de nouvelles ressources natio-nales et internationales, concernant la dette, le com-merce et le rôle du secteur privé pour financer le déve-loppement. Il importe autant que les pays en dévelop-pement réalisent des réformes indispensables pour assu-rer la bonne gouvernance. Il s'agit en particulier de pro-mouvoir le bon fonctionnement des institutions publiques,d'éliminer la corruption, de réduire les inégalités et demettre en place des systèmes fiscaux et administratifsefficaces et transparents.

La communauté internationale sera jugée davantagesur l’après-Monterrey et je salue à cet égard les recom-mandations du chapitre « Rester engagés ». Nousdevons intensifier nos efforts visant à assurer la cohé-rence de nos politiques au niveau international. Celaveut dire que les objectifs du développement durable etde la lutte contre la pauvreté doivent être appuyés partoutes les politiques menées au niveau multilatéral, qu’ils’agisse des politiques agricole, commerciale, environ-nementale ou financière.

Finalement, Monsieur le Président, il me reste à vousexprimer tous mes meilleurs vœux pour une bonne clô-ture de vos travaux.

Je vous remercie.

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Lesdiscours

Bulletin d’information et de documentation

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La chronologie

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Lachronologie

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Lachronologie

Bulletin d’information et de documentation

Janvier Le Luxembourg accueille l’euro

1-2 janvier 2002 039

La Vice-Premier ministre Lydie Polfer signe une convention sur le financement de projets d'assistance technique et de formation en Pologne, en Bulgarie eten Slovaquie

10 janvier 2002 074

Erna Hennicot-Schoepges, ministre chargée de la Francophonie, à la XVIe réunion de la Conférenceministérielle de la Francophonie

11 janvier 2002 084

Signature de conventions de coopération relatives à quatre formations universitaires

11 janvier 2002 087

Eugène Berger, secrétaire d’État à l’Environnement, à Tokyo et à Pekin

14-17 janvier 2002 089

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en conférence à Erfurt

15 janvier 2002 065

Europa : ein komplizierter Kontinent, discours deJean-Claude Juncker, Premier ministre, lors de laconférence Christoph-Martin-Wieland à Erfurt

15 janvier 2002 129

Die europäischen Institutionen und dieOsterweiterung der EU, discours de Jean-Claude Juncker, Premier ministre, dans le cadre du Erfurter Dialog 15 janvier 2002 132

Le Premier ministre luxembourgeois au Topic of the year

17 janvier 2002 065

Table ronde Destinatioun 700 000, Eldorado oder Horrorszenario ?

17 janvier 2002 066

Nouveau bilan de la procédure de régularisation des sans-papiers

21 janvier 2002 099

La lutte contre la criminalité financière au Grand-Duché

22 janvier 2002 094

Affaire Kralowetz

22 janvier 2002 112

Henri Grethen, ministre des Transports, présente le programme www.mobiliteit.lu

24 janvier 2002 044

Le Premier ministre luxembourgeois en visite officielle au Cap-Vert

27-31 janvier 2002 022

Anne Brasseur, ministre de l’Éducation nationale, présente les résultats de l'étude PISA 2000

28 janvier 2002 047

Accord franco-luxembourgeois sur le raccordement du Luxembourg au TGV Est-européen

28 janvier 2002 113

Intervention de Henri Grethen, ministre des Transports, lors de la signature du protocole d'accord franco-luxembourgeois relatif au raccordement du Luxembourg au TGV Est-européen

28 janvier 2002 140

Visite de travail de Abdulaziz Kamilov,ministre des Affaires étrangères d'Ouzbékistan

30 janvier 2002 076

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Lachronologie

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Février

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Promotion féminine, et François Biltgen, ministre du Travail et de l’Emploi, à la réunion sur l'égalité de salaire entre les femmes et les hommes

4 février 2002 109

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker « GrandOfficier de la Légion d'Honneur » et le ministre de l’Économie Henri Grethen « Commandeur de la Légion d'honneur »

5 février et 15 janvier 2002 046

L'Université de Luxembourg au centre des discussions à la commission luxembourgeoise « Unesco »

7 février 2002 088

La ministre de la Culture Erna Hennicot-Schoepges au Forum Union européenne - Conférence islamique

12-13 février 2002 084

Réunion informelle des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l'UE

14-15 février 2002 101

François Biltgen, ministre délégué auxCommunications, et Joseph Schaak, secrétaire d’État à la Fonction publique et à la Réforme administrative, présentent des statistiques eLetzebuerg `

19 février 2002 102

Discours de Jean-Claude Juncker, Premier ministre, devant le parlement grec à l’occasion de la visite officielle en Grèce

19 février 2002 142

Le Premier ministre Juncker

en visite officielle en Grèce19-20 février 2002 030

Wir brauchen mehr Europa, discours de Jean-ClaudeJuncker, Premier ministre, devant les représentants dela Chambre de commerce et de l'industrie de Berlin etde l'Association des commerçants berlinois

25 février 2002 149

Jean-Claude Juncker, Premier ministre, en visite detravail à Berlin

25-26 février 2002 067

Jean-Claude Juncker, Premier ministre,préside la conférence World Women Work

25-26 février 2002 110

Mission de coopération au Niger

25-28 février 2002 076

Réunion des membres luxembourgeois de laConvention sur l'avenir de l'Union européenne

27 février 2002 115

MarsVisite d’État de LL.AA.RR. le Grand-Ducet la Grande-Duchesse en Irlande

4-6 mars 2002 010

Toast de S.A.R. le Grand-Duc au château de Dublin àl’occasion de la visite d’État en Irlande de LL.AA.RR.le Grand-Duc et la Grande-Duchesse

4 mars 2002 156

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker en visite officielle à Washington

5-6 mars 2002 016

Le ministre délégué aux Communications s’exprime au sujet du programme eEurope -

5 mars 2002 103

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Lachronologie

Bulletin d’information et de documentation

Discours de Lydie Polfer, Vice-Premier ministre etministre des Affaires étrangères, devant les étudiantsdu Dublin European Institute à l’University College

5 mars 2002 158

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présente le bilan de la prospection et de la promotion économique en 2001

6 mars 2002 085

Déclaration de politique étrangère présentée par LydiePolfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affairesétrangères et du Commerce extérieur, devant laChambre des députés

7 mars 2002 049

Forum international « Médiamorphose »

8-9 mars 2002 104

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présente 2 études relatives à Internet au Luxembourg

11 mars 2002 105

Lettre Juncker-Verhofstadt à José-Maria Aznar en vue du Conseil européen de Barcelone

12 mars 2002 042

Le secrétaire d’État à l’Environnement au forum des Nations unies sur les forêts

12-15 mars 2002 090

Visite de travail de Peter Müller, ministre président de la Sarre

13 mars 2002 069

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Jeunesse, présen-te des projets relatifs à la politique de la jeunesse

13 mars 2002 092

Allocution de Lydie Polfer, Vice-Premier ministre etministre des Affaires étrangères, à l’occasion de laCommémoration du 75e anniversaire de l’établisse-ment des relations diplomatiques entre le Japonet le Grand-Duché de Luxembourg 13 mars 2002 162

Erna Hennicot-Schoepges, ministre de l’Enseignementsupérieur, présente le développement de l’Universitéde Luxembourg14 mars 2002 048

Les orientations du gouvernement pour une nouvellelégislation sur la radio et la télévision

14 mars 2002 106

Marie-Josée Jacobs, ministre de la Jeunesse, rencontre son homologue de Malte Jesmond Mugliett

15 mars 2002 093

Conseil européen de Barcelone

15-16 mars 2002 040

Matinée « Portes ouvertes » à l'Institut supérieur de Technologie

16 mars 2002 111

Visite officielle d’Anders Fogh Rasmussen, Premier ministre du Danemark

18 mars 2002 070

Charles Gœrens, ministre de l’Environnement, etEugène Berger, secrétaire d’État, font le bilan enmatière d’énergies nouvelles et renouvelables

18 mars 2002 091

Henri Grethen, ministre de l’Économie, présente un« label de qualité » pour le commerce électronique

18 mars 2002 107

Conférence ministérielleeuro-méditerranéenne sur le commerce

18-19 mars 2002 080

Charles Goerens, ministre de la Coopération, à laconférence internationale sur le financement dudéveloppement à Monterrey

18-22 mars 2002 081

Discours prononcé par Charles Goerens, ministre de laCoopération et de l'Action humanitaire, à la Conférenceinternationale sur le Financement du Développement àMonterrey21 mars 2002 169

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Lachronologie

Numéro 1/2002 - janvier - février - mars

Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, devant la Commission des droits de l’homme à Genève20 mars 2002 081

Discours de Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, audébat général de la 58e session de la Commission desdroits de l’homme à Genève20 mars 2002 164

Forum eGovernment

21 mars 2002 108

Lydie Polfer, Vice-Premier ministre, se prononce sur leracisme et l’intolérance devant le Conseil de l’Europe

21 mars 2002 166

Intervention de Jacques Santer, représentant duPremier ministre à la Convention, lors de la sessionde la Convention sur l'avenir de l'Union européenne21 mars 2002 168

Erna Hennicot-Schoepges, ministre de la Recherche,à une réunion ministérielle à Brasilia21-22 mars 2002 111

Le Premier ministre luxembourgeois à un séminaire surla stratégie européenne pour l'emploi25 mars 2002 072

Présentation de la démarche globale du gouverne-ment en matière d’aménagement du territoire et destransports25 mars 2002 114

L'aide publique au développement a atteint 0,76% duRNB en 200126 mars 2002 045

Jean-Claude Juncker, Premier ministre, se prononcesur les enjeux de la migration28 mars 2002 100

Tripartites sidérurgiques9 janvier et 28 mars 2002 074

Épidémie de peste porcinesituation au 31 mars 2002 083

Réunions du comité de conjoncture : analyse du marché de l’emploi

janvier - mars 2002 086

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Lachronologie

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