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SOMMAIRE - amd-sm.asso.fr · administratifs et juridiques engendrés par le rattachement des musées dont nous sommes ... J’ai rappelé à nos conservateurs et directeurs ... [email protected]

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Illustration de couverture : Feuillet enluminé d’après Léopold Delisle, Recherches sur la librairie de Charles V, Paris BnF, NAF 21640(2) Voyage en Allemagne (cf.p.6-7) Portrait du monde ouvrier, des hommes et des femmes au cœur de l’industrie (cf.p.5) Accueil des nouveaux adhérents Départ en retraite d’Anne Robin (cf. p.3-4) Randonnée autour de l’abbaye du Valasse (cf.p.9) 6 Randonnée dans le Jura (cf.p.8) 7 La bibliothèque personnelle de Flaubert à Canteleu (cf. p.9)

Chers Amis,

2016 fut une année tout à fait spéciale dans la vie de notre association ; elle a demandé

beaucoup d’énergie à notre conseil d’administration pour s’adapter aux changements

administratifs et juridiques engendrés par le rattachement des musées dont nous sommes les

Amis à deux tutelles, la métropole et le département de Seine Maritime.

Depuis le 1er novembre nous avons changé d’animatrice.

Emblème des AMMD, Anne Robin a pris sa retraite mais demeure avec nous en devenant Amie

de nos musées ; nous étions nombreux autour d’elle le 7 novembre dernier pour la remercier

lors d’une chaleureuse fête de l’amitié*.

Anne a passé les rênes à Fatiha El Khelfi , notre nouvelle animatrice qui a découvert l’ampleur de

la tâche... et, comme beaucoup d’entre vous l’ont déjà constaté, le relais est bien passé ; Fatiha

a vite intégré l’esprit de notre association et les vertus de celle qui l’a précédée ! Le 23 mars

prochain elle nous donnera une conférence sur son sujet de DEA “Cideville et l’Académie de

Rouen”.

L’association vit par vous et pour vous et votre fi délité et votre soutien nous encouragent.

Pour terminer vous savez que, comme beaucoup d’entre vous, j’attache une grande importance

au bénévolat qui représente la sève des mouvements associatifs et je remercie ici tous ceux qui

répondent présent à nos différentes demandes. J’ai rappelé à nos conservateurs et directeurs

de musées combien nos Amis sont prêts à les aider, nul doute que nous serons bientôt de

nouveau sollicités.

Bons vœux à tous pour qu’en cette nouvelle année 2017 l’optimisme domine afi n qu’ensemble

nous vivions de riches moments de culture et d’amitié.

Evelyne Poirel

*Cf. p.3-4

1

ASSOCIATION DES AMIS DES MUSÉES DE LA MÉTROPOLE ET DU DÉPARTEMENT198 rue Beauvoisine - 76000 Rouen - Tél. 02 35 88 06 20e.mail : [email protected]

SOMMAIRE

LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

• LE MOT DE LA PRÉSIDENTE ................... p. 1

• CÔTÉ ASSOCIATION .......................... p. 2 à 10

Départ d’Anne Robin

CR AG du 21 novembre

Invitation à la Corderie Vallois

Les Amis voyagent

Les Amis randonnent

La bibliothèque personnelle de Flaubert

Des Amis ont lu / publié

• CÔTÉ MUSÉES .................................... p. 11 à 16 Musée des Antiquités Musée Victor Hugo Musée Pierre Corneille Château de Martainville Musée Industriel de la Corderie Vallois

CÔTÉ ASSOCIATION

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DÉPART D’ANNE ROBIN

Le 7 novembre dernier nous avons fêté le départ en retraite de notre chère animatrice Anne Robin ; vous trouverez ci-dessous les échanges de discours prononcés à cette occasion :

Chère Anne

C’est avec beaucoup d’émotion que nous sommes aujourd’hui rassemblés autour de vous pour fêter votre départ en retraite et la fi n de votre fonction d’Animatrice des AMD devenus AMMD depuis le 1er janvier 2016, fonction exercée du 1er octobre 2004 au 31 octobre 2016. Vous avez succédé à Christiane Decaëns et avez travaillé avec trois présidents, Marie-Anne Lamy jusqu’en 2006, Marc Venard jusqu’en 2011 et ensuite avec moi pour mon plus grand bonheur.

Vous allez maintenant devenir comme nous “Amie des musées” et pouvoir exercer une activité que vous connaissez parfaitement bien, le bénévolat : je ne suis jamais arrivée à vous maintenir dans vos stricts horaires et beaucoup d’entre vous ont pu se rendre compte par des envois de mails ou des coups de téléphone le mercredi, le soir ou durant les week-ends que je n’exagère absolument pas.

12 ans d’activité au sein de notre association en quelques chiffres : c’est la préparation de 72 conférences, 72 journées de Notre Civilisation, 24 lettres, 24 voyages, un grand nombre de randonnées, un nombre considérable de sorties ponctuelles, d’Invitations pour ne citer que la partie immergée de l’iceberg qui cache tout le travail quotidien administratif, rédactionnel... le suivi de la trésorerie, l’alimentation du site internet et de la page facebook, toutes les informations qui sont retransmises aux amis..., la permanence téléphonique patiente et souriante qui redonne le moral... l’attention amicale jamais démentie. Je crois que si vous aviez eu 3 bras, ils auraient été occupés !

Les nombreux témoignages reçus vantent vos qualités et expriment le regret de vous voir partir pour une retraite

bien méritée mais qui restera active nous n’en doutons pas.

J’emprunte à nos Amis quelques uns des termes qui reviennent si fréquemment dans leurs témoignages et que je partage :

“Gentillesse et compétence, gentillesse et effi cacité, remarquables qualités humaines, grande perfectionniste souriante, dévouement, merveilleuse organisation, zèle, disponibilité, professionnalisme et par dessus tout, tant de gentillesse.

Merci de votre grande gentillesse et de votre patience qui rendaient nos voyages si gais et si bons.

Avoir une activité culturelle associative sous la conduite d’Anne Robin était un plaisir et un repos pour l’esprit”.

J’ajouterai “avoir pour collaboratrice Anne Robin quelle tranquillité, quelle sécurité, quel bonheur pour la présidente”.

Je rassure nos Amis, vous ne quittez pas tout à fait les AMMD puisque vous continuerez à accompagner les sorties du groupe B de Notre Civilisation et vous ferez toujours partie de la commission La Lettre et sans aucun doute de beaucoup d’autres occasions...

Je voudrais quant à moi vous dire le plaisir que j’ai eu à travailler avec vous et je pense que je traduis aussi le sentiment de tout le Conseil d’Administration actuel et passé qui vous entoure.

Votre patience, vos attentions auprès de tous les Amis, votre sens de l’organisation, votre effi cacité, vos remarquables qualités humaines, votre diplomatie et votre sourire resteront les excellents souvenirs que nous partageons. Tellement réconfortants aussi votre optimisme et votre humour.

Nous avons vécu des moments d’enthousiasme comme d’autres plus diffi ciles et nous avons toujours travaillé en parfaite harmonie dans une merveilleuse convergence de vues. Vous avez toujours accueilli avec bonne humeur et mis en œuvre mes idées parfois inattendues même si cela entraînait un surcroit de travail, merci encore.

Si quelqu’un incarne notre association, c’est bien vous et personne ici ne me démentira ; vous avez passé les rênes à Fatiha et son sourire succède au vôtre.

Il me reste à vous souhaiter une très heureuse retraite qui va certainement être très occupée, de nouvelles expériences, du temps pour vous, pour votre mari et vos enfants et pour profi ter des cadeaux que tous vos Amis réunis ont le plaisir de vous offrir pour vous témoigner leur reconnaissance et leur amitié.

Evelyne Poirel

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Réponse d’Anne RobinQuand j’ai intégré l’équipe des conférencières du Musée, il y a 13 ans, j’étais loin d’imaginer que je serai un jour aussi entourée qu’aujourd’hui !

Un an plus tard, Christiane Decaëns quittait son poste d’animatrice des AMD et devant le profil recherché, je n’ai pas eu d’hésitation ; ma seule réserve était ma crainte d’avoir affaire à un public collet monté. Christiane m’a alors rassurée : les AMD étaient des passionnés qui adhéraient à l’association par curiosité réelle et non pas par snobisme. Et très vite, j’ai pu constater la véracité de cette affirmation. Le CA était certes composé d’érudits, mais à aucun moment, je n’ai ressenti d’agacement ou de mépris devant mes lacunes. Quant aux adhérents, ils m’ont tout de suite adoptée et je suis heureuse de compter aujourd’hui, au sein de l’association, de nombreux amis.

La manifestation de ce soir, organisée avec son énergie habituelle par la présidente, Evelyne Poirel, est pour moi une chance de remercier tous ceux que j’ai côtoyés durant ces 12 ans. Les membres du CA, en particulier les présidents ; et j’ai une pensée spéciale pour Melle Lamy qui m’a recrutée et M. Venard qui lui a succédé. Au sein du CA, en dehors des présidents, c’est bien entendu avec les secrétaires et trésoriers que j’ai eu le plus de contacts, afin de préparer les réunions, les comptes rendus, les AG… Merci à chacun d’eux pour la confiance qu’ils m’ont témoignée et la simplicité de nos échanges. Pour cette soirée, merci au Conseil d’Administration et à Evelyne Poirel, présidente particulièrement impliquée dans l’association. Nous avions travaillé ensemble longtemps avant que j’intègre les AMD ; notre collaboration est vite devenue une complicité mise au service de l’association.

Merci aux adhérents qui m’ont tout de suite acceptée et mise à l’aise ; Christiane Decaëns les avait habitués

à une discipline qui m’a bien facilité la tâche et qui perdure, permettant à nos activités de se dérouler selon le programme établi. L’animatrice, qui participe à pratiquement toutes les activités, côtoie un très grand nombre d’adhérents qu’elle apprend à connaître. Et j’ai pu constater que les AMMD sont non seulement une association de personnes curieuses de tous les domaines culturels, mais aussi des personnes qui accordent une grande attention à l’Humain. Nos sorties le prouvent, au cours desquelles on veille au confort de ceux qui ont quelque difficulté.Dans les opérations de promotion, j’ai toujours insisté sur la convivialité qui règne au sein des AMMD, et je me suis efforcée de la renforcer. On n’adhère pas aux AMMD pour faire bien, mais pour s’enrichir et élargir son cercle d’Amis.Travaillant au cœur du musée des Antiquités, j’ai eu quotidiennement affaire aux différents personnels de ce musée ; merci à chacun de sa bienveillance, de l’aide apportée à maintes reprises et de m’avoir souvent mise en boîte, signe de mon intégration au sein de l’équipe. Je n’oublie pas les collègues des autres musées dont nous sommes les Amis, qui m’ont toujours réservé le meilleur accueil.C’est à Fatiha qu’il convient maintenant de préserver et faire fructifier ce précieux héritage ; il y a une dizaine d’années, je lui ai confié mes enfants ; je lui confie aujourd’hui, en toute sérénité, mes Amis.Mais vous devinez que je ne suis pas prête à renoncer à une association qui m’a tant donné et à des musées où j’aurais plaisir à retourner en tant que visiteuse ou bénévole. En deux mots : vous n’avez pas fini de me voir !

Anne Robin

Prochains colloques auxquels les AMMD sont chaleureusement invités :Les Émotions au Moyen Âge : un objet littéraire, organisé conjointement par les universités de Caen, du Havre et de Rouen, qui se tiendra les 12 (Salle des Sociétés Savantes) et 13 janvier 2017 (Maison de l’Université, Mont-Saint-Aignan). Introduit par l’historien Damien Boquet, spécialiste des émotions médiévales, ce colloque fera intervenir divers chercheurs qui étudieront l’expression d’émotions variées, notamment la honte et l’amour, dans des textes littéraires appartenant à des genres et à des registres très divers.

Corneille : la parole et les vers - 31 mai, 1er et 2 juin 2017Le colloque se donnera pour projet d’examiner la relation entre discours et vers dans l’œuvre de Corneille. Il peut paraître périlleux d’entreprendre de distinguer la “force des pensées” de la “force des vers” (Jean-Marie Villégier), tant le théâtre de Corneille donne le sentiment d’une fusion parfaite des axes de la dramaticité et de la poéticité, tout particulièrement réalisée et durablement imprimée dans les mémoires par la frappe de la sentence dans le moule de l’alexandrin. Mais dans ce creuset de la forme-sens, peut-on repérer des signes de dialectique voire de tension entre la linéarité et le retour, entre d’une part la dynamique discursive et son allure spécifique, et d’autre part les effets propres à la versification ? Le colloque examinera la question du côté du poète, du comédien, du spectateur et du critique.

BRÈVE

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Ce n’est pas une assemblée comme les autres qui se tient lundi 21 novembre 2016 en l’Hôtel des Sociétés Savantes. Ce jour-là, les Amis des Musées de la Métropole et du Département de Seine-Maritime se réunissent. En effet, pour s’adapter à la création de la Réunion des Musées Métropolitains début 2016, les AMD décidèrent le 22 mars 2016 que, tout en demeurant départementaux, ils deviendraient métropolitains pour pouvoir continuer à accompagner “leurs” musées. Les AMD, forts des quarante bougies qu’ils venaient tout juste de souffler en novembre 2015, devenaient alors les AMMD-SM.

Dans son mot d’accueil, la présidente, Evelyne Poirel, souhaite la bienvenue à la nonantaine d’adhérents présents et les remercie (ainsi que les 90 autres adhérents qui firent parvenir un mandat de représentation) pour leur fidélité à la vie et aux activités de l’association. Ceci est un signe fort d’encouragement à l’endroit des administrateurs et bénévoles qui, tout au long de l’année, donnent de leur temps pour assurer le fonctionnement de l’association.

Chacun le sait : notre animatrice, Anne Robin, a pris sa retraite cet automne. Son départ (après une douzaine d’années à notre service) fut chaleureusement fêté le 7 novembre dernier par un peu plus de 200 participants. Bienvenue est souhaitée à Fatiha El Khelfi, nouvellement embauchée pour lui succéder.

Le secrétaire, François Devillers, présente le rapport d’activités de l’année 2015/2016. Les Conférences du Jeudi sur le thème “Moyen Âge, Histoire et fiction” apportèrent un éclairage renouvelé sur quelques aspects méconnus de ce millénaire. Les visites du cycle Notre

Civilisation, centrées sur le Grand Siècle, nous permirent de redécouvrir quelques prestigieux monuments du 17ème siècle (les Invalides, Versailles, Vaux-le-Vicomte…). A retenir également : les sorties de proximité, les randonnées, les visites et les voyages.

Gratitude est due à nos homologues, les Amis des Musées de la Ville de Rouen, qui nous offrirent trois visites guidées de l’exposition Scènes de la vie impressionniste au musée des Beaux-Arts. Pour leur part, la Métropole et le Département nous convièrent à trois reprises au festival Normandie Impressionniste, dont une soirée privée spécialement dédiée aux deux associations d’Amis de musées.

La trésorière, Annie Miquel, présente le rapport financier. Il apparaît que pour assainir durablement nos finances, il nous faudra veiller à réduire nos coûts de fonctionnement et à équilibrer les comptes de chacune de nos activités.

Après l’adoption de nos nouveaux statuts en mars dernier, l’assemblée générale approuve le nouveau règlement intérieur des AMMD-SM.

Six sièges d’administrateur sont à renouveler ou à pourvoir. Les six candidates sont toutes élues (ou réélues) : Michèle Beauxis, Elisabeth Bernard, Florence Desjuzeur, Colette Langlois, Marie-Claude Percheron et Catherine Seure.

Après la présentation des projets de chacune des responsables de “nos” musées, tant métropolitains que départementaux, la présidente invite à partager le traditionnel et non moins convivial “verre de l’amitié”.

François Devillers

L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2016

Composition du Conseil pour l’année en cours :

Présidente : Evelyne Poirel ; vice-présidentes : Elisabeth Bernard, Marie-Claude Percheron ; secrétaire : François Devillers ; trésorière : Annie Miquel ; Membres : Michèle Beauxis-Aussalet, Isabelle Bétemps,

Marylène Champalbert, Florence Desjuzeur, Guillaume Gohon, Janik Gralak, Marie Lambin, Colette Langlois Jean-Louis Roch, Catherine Seure.

Les AMMD étaient présents :- A l’invitation des collectivités territoriales le 17 juin au musée des Beaux-Arts (1)- A la Fête du Patrimoine de Martainville le 19 juin (2)

- Au forum des associations le 10 septembre- Au colloque en hommage à Marc Venard, le

15 octobre- Aux premières rencontres du Patrimoine en

Seine–Maritime le 29 novembre (3)

BRÈVE

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INVITATIONPortrait du monde ouvrier, des hommes et des femmes au cœur de l’industrie Musée de la Corderie Vallois - 14 novembre 2016Nous avons été accueillis par la conservatrice Mylène Beaufils qui nous a présenté le projet et guidés par le photographe Loïc Seron qui nous a commenté l’exposition qui s’inscrit dans le cadre de Normandie Impressionniste.

Découvrir une exposition avec ceux qui l’ont conçue est un privilège que nous avons apprécié à sa juste valeur. Outre la qualité de ses photos Loïc Seron nous a transmis ce qu’il a appris et ressenti au cours de sa quête d’images.

Le travail de mémoire fait immersion dans l’industrie des années 50-80 avec les travaux de :

– Bernard Lefebvre dit Ellebé (1906-1992) qui a publié dans la Revue de Rouen des reportages sur la période des “Trente glorieuses” et sur les reconstructions d’après-guerre dans les secteurs de l’industrie.

– Charles Delaquoize dit Burchell (1928-1958), auteur de reportages collectés à la bibliothèque municipale de Rouen.

La période de 1939 à 1993 est une période d’essor économique industriel marquée par la décentralisation de 400 usines entre 1954 et 1969 ; elle concerne d’abord le secteur textile puis l’automobile, la métallurgie, la papeterie, la construction électrique, la mécanique et l’agro-alimentaire.

Le contexte est celui du plein emploi, de la conscience de classe avec des luttes pour l’amélioration des conditions de travail en raison d’une forte pénibilité (bruit, chaleur, port de charges lourdes) et des accidents du travail fréquents. La loi de 1965 a permis aux femmes l’accès au travail sans la nécessité de l’autorisation du mari ; ceci a été une “révolution” avec l’évolution de la place de la femme dans les usines ; elle est dorénavant présente sur les postes de précision.

Les photos anciennes font penser à une fourmilière avec un personnel nombreux travaillant à la chaine, en “pantoufles” et fumant dans les ateliers.

Cette classe socio-professionnelle est oubliée des medias ; le projet de l’exposition associe un travail de mémoire à une interrogation sur la réalité de la classe ouvrière dans notre actuelle société en mutation.

En complément un travail de collecte de témoignages a été mené par la “Presque Compagnie” de Charlotte Rousseau.

Pour le projet, Loïc Seron a contacté les industries actuelles et essuyé certains refus ; il a néanmoins réussi à avoir une représentation de tous les secteurs ; il a

réalisé des reportages “guidés et surveillés !” de quelques heures ou une journée dans 30 entreprises de la région.

Son œil de photographe a recherché l’image du geste, de la posture, de l’engagement physique ou des mains effectuant le travail de tri, l’action de palper avec dextérité et finesse dans l’orfèvrerie et la verrerie. Les visages montrent la concentration et l’attention intemporelles.

Ces documents témoignent de la permanence de l’attachement à la machine, du souci de la qualité du travail et de la conscience du savoir-faire.

Les photos montrent maintenant un homme souvent seul dans un environnement de courbes et linéaires métalliques, colorés et photogéniques.

Les rencontres lui ont montré l’attention des responsables aux conditions de sécurité avec le port de casques, de lunettes, de masques, de bouchons d’oreille, de gants, de chaussures de sécurité. On affiche dans l’usine l’absence d’accidents du travail, pratique qui témoigne du souci du service de communication de donner une bonne image de l’entreprise.

On encourage le changement de poste pour éviter le côté répétitif.

L’utilisation de la machine, des treuils, des monte-charges diminue le port des poids lourds et contribue à une meilleure ergonomie ; mais restent la difficulté du travail en position debout et dans le froid ou la chaleur et surtout les horaires difficiles en 3/8.

Pour “sauver” leur usine dans un contexte de concurrence mondiale, les responsables favorisent le travail d’excellence, de haute qualité et de haute technicité.

Les produits spécialisés et d’avenir transforment l’ouvrier en un “astronaute” en tenue totalement aseptisée dans l’industrie pharmaceutique et alimentaire (rations protéinées).

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Quelle est la place de la machine et de l’homme?

La machine n’a pas remplacé l’homme : il la prépare, la lance, la contrôle, l’entretient et la répare mais c’est elle qui continue de lui imposer son rythme.

Des centaines d’intitulés de postes ont transformé l’ouvrier en technicien spécialisé ; il n’y a plus de place pour les emplois non qualifiés et le recours au travail intérimaire augmente.

Ceci est associé au contexte d’individualisation avec la diminution de l’habitat groupé et des loisirs partagés ; on constate la baisse du rôle des comités d’entreprise et des syndicats. Tout ceci contribue à la diminution de la conscience de classe.

Il reste des moments de convivialité partagés lors des

changements de quart, à la pointeuse ou à la pause-café et à la cantine.

Hasard de l’actualité, cette exposition a été montée en même temps qu’était débattu le projet dit de “la loi travail” avec la crainte de la perte des acquis sociaux des cinquante dernières années.

L’avenir est dans la conscience de l’importance du savoir-faire et de la formation avec la revalorisation professionnelle et la possibilité d’une carrière évolutive.

La génération nouvelle doit travailler en partenariat avec le patron pour proposer ensemble des produits d’excellence et une gestion respectueuse de l’environnement.

Chantal Forget

LES AMIS VOYAGENT…Les villes hanséatiques de l’Allemagne du Nord, du 7 au 13 juinGros embouteillage au départ de Rouen, puis travaux sur la route et enfin un mouvement de grève à Roissy : l’avion nous attendait pour partir ! Merci à Nathalie Brousse d’avoir déployé toute sa force de conviction pour nous faciliter l’embarquement. Arrivés à Hambourg, nous rencontrons notre accompagnatrice, Isabelle Legrand, une Française qui vit à Berlin et notre chauffeur, Lukas, jeune Polonais, serviable et attentif.Les villes que nous visitons, vertes et aérées avec leurs parcs arborés, jardins fleuris et soignés, grandes pelouses, ont un riche passé, parfois difficile à retrouver. Les destructions dues aux incendies comme celui de Hambourg en 1882, aux guerres et aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont fait disparaître des merveilles. Cependant, des églises ou hôtels de ville préservés s’élèvent au milieu de quartiers qui furent entièrement détruits. Beaucoup de restaurations à l’identique restituent l’atmosphère passée. Dans chaque ville, une grande place bordée de maisons aux façades ornées de pignons à redents témoigne de la richesse des marchands. C’étaient des “villes libres” qui dépendaient uniquement de l’Empereur. Leur richesse a permis l’édification de cathédrales gothiques en brique, d’une hauteur phénoménale : Marienkirche à Rostock, Saint-Nicolas à Wismar. Catholiques à l’origine, ces cathédrales devinrent luthériennes après la Réforme. Première visite : Brême, où nous apprenons à faire attention aux trams et voitures, mais surtout aux vélos ! Nous découvrons la Böttcherstrasse (rue des Tonneliers) ruelle bordée d’échoppes d’artisans et de hautes maisons en briques, rénovée entre 1923 et 1933 grâce à Roselius, l’inventeur du café décaféiné. Un musée y est consacré à Paula Modersohn-Becker, femme-peintre des années 1930.*

Au cours des deux journées que nous consacrons à Ham-bourg, nous avons affaire à plusieurs guides, dont les per-sonnalités diverses donnent une couleur spécifique à chacune des visites. Notre dé-couverte commence par une promenade en car autour d’un lac bordé par un grand parc : nous sommes dans un des plus

beaux quartiers résidentiels de la ville. Puis, nous abor-dons le “quartier des comptoirs”, édifié dans les années 1920 : gigantesques immeubles à structure d’acier, avec un revêtement de briques sombres, à motifs de briques colorées qui en rompent la monotonie. Parmi ceux-ci, le colossal Chilehaus, construit par Henry Sloman (négo-ciant en salpêtre au Chili), évoquant la proue d’un navire.

Une visite du port s’imposait ! Nous embarquons sur un bateau qui nous est réservé, où le buffet prévu pendant la promenade tarde à être livré ; le capitaine est obligé d’appareiller car la marée est particulièrement haute : l’Elbe atteint 4,30 m contre 3,60 m en moyenne.Nous longeons les énormes porte-conteneurs, murailles impressionnantes, et les grues qui les chargent et déchargent. Notre conférencière, passionnée par la vie du port, nous fait partager son enthousiasme. Nous passons au pied du chantier de la Philharmonie, construite au-dessus d’un ancien entrepôt ; son coût de construction

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prévu était de 60 millions d’euros. On en est à 850 ! Elle doit accueillir 2150 spectateurs. Nous partons à la découverte du “quartier des entrepôts”, le long des canaux ; ces immenses constructions en brique, de huit étages, ont été utilisées jusqu’en 1988, date de l’arrivée des conteneurs. Le quartier est en pleine restructuration. Un point capital est à prendre en compte : les inondations, qui peuvent atteindre 6 m de haut ; ainsi, en 1962, les digues cèdent, faisant 315 morts. En 1976, la crue est montée plus haut mais n’a pas été aussi dramatique car on avait creusé le lit de l’Elbe. Les rez-de-chaussée ne sont pas habitables. Certaines rues sont bordées de murs de béton, entrecoupés de portes en acier. Toute autre ambiance à Warnemünde, petite station bal-néaire et port de pêche aux ruelles bordées de maisons anciennes, à 16 km de Rostock. Nous prenons le temps d’une belle promenade sur le sable, en bord de mer. A Rostock, notre guide, Nadia, bulgare installée là depuis 15 ans, évoque les aspects positifs de l’Est. Devant la plus ancienne université de l’Europe du Nord, monument blanc et rose d’époque Renaissance, elle évoque des étudiants célèbres : Heinrich Schliemann (archéologue découvreur

de Troie), Einstein, Tycho Brahe (astro-nome). Dans l’église Sainte-Marie, nous admirons une magni-fique horloge astro-nomique composée de deux cadrans sur-montés d’automates.

A Wismar, nous sommes impressionnés par l’église Saint-Nicolas, dont la voûte s’élève à 37 m, et par sa riche décoration médiévale : peintures murales, retables.Nous poursuivons notre voyage par la visite de Lübeck, perle de la Hanse. Cette grande ligue commerçante, formée d’abord entre Lübeck et Hambourg au XIIe siècle, a rassemblé ensuite de nombreuses villes du nord de l’Europe, de Novgorod à Bergen. Elle déclinera peu à peu au XVIIe siècle. Dans cette ville cossue prit naissance la dynastie des Buddenbrook, immortalisée par Thomas Mann. De la demeure baroque de la famille Mann, ne reste que la façade. En 1286, les marchands décident de construire, pour les pauvres et les vieillards, l’Hôpital du Saint-Esprit, qui fonctionnera jusqu’en 1971. Nous admirons la superbe façade à trois frontons gothiques de sa chapelle à trois nefs. Le jubé est surmonté d’une frise peinte qui raconte

la vie de sainte Elizabeth de Hongrie. Nous jetons un coup d’œil à l’une des anciennes galeries attenantes dont la perspective ouvre sur l’immense salle où s’alignent les chambres des malades. Nous déjeunons dans la “Schiffergesellschaft”, belle maison en brique à pignon qui abritait la Corporation des Marins. Le restaurant a gardé son aménagement de taverne avec de longues tables en bois et des bancs, ainsi que de nombreuses maquettes de bateaux.Notre dernière étape est pour Lunebourg, qui devait sa richesse aux mines de sel, indispensable à la conservation du hareng.De retour à l’aéroport de Hambourg, l’aventure n’est pas terminée : notre vol est annulé pour cause de grève. Nous parvenons finalement à Rouen très tard sans que cela nous empêche de garder un souvenir ébloui de cette région. Nous avons visité de nombreux musées de tout premier plan, que le manque de place nous empêche d’évoquer, tels ceux de Brême et Hambourg et le musée Sainte-Anne de Lübeck .

Marie-Edith Lavoinne

*Marie Darrieusecq, Être ici est une splendeur, vie de Paula M. Becker, P.O.L, 2016Cette biographie a été écrite à l’occason de l’exposition de ses œuvres au Musée d’Art Moderne de la Ville, en 2016 à Paris. Paula M. Becker a eu une existence brève, de 1876 à 1907. Elle avait une vocation d’artiste et poursuivait sa quête, n’hésitant pas à quitter ses amis du groupe de Worpswerde, en Basse-Saxe, sa famille, son mari pour fréquenter à Paris les artistes d’avant-garde. Si Paula M. Becker est bien connue en Allemagne, c’est une découverte en France. Marie Darrieusecq a choisi pour titre une phrase des Élégies de Duino, de Rilke, qui était un ami fidèle de la jeune femme, car cette phrase reflète bien la sensibilité de celle-ci et son regard neuf sur le monde, en empathie avec la vie.

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LES AMIS RANDONNENT… Dans le Jura

Samedi 27 août, 6h15, place du Boulingrin, c’est le départ : chaussures de marche, bâtons et capes de pluie (qui ne nous serviront pas), tout est prêt.

Le chauffeur du car se présente : Sylvain.

Les randonneuses et randonneurs se retrouvent. Beaucoup se connaissent déjà après plusieurs séjours effectués ensemble.

En route pour Besançon où nous faisons halte à la maison natale de Victor Hugo. Visite très intéressante qui met l’accent sur les idées humanistes, toujours d’actualité de Victor Hugo.

“Je veux la misère supprimée”, disait Hugo. L’abbé Pierre aurait pu reprendre ces mots il n’y a pas si longtemps.

Puis direction Prémanon dans le Haut-Jura où nous arrivons vers 20h pour le dîner après quelques tours et détours dus à des travaux. Mais Alexandre Hervé et Sylvain ont su gérer la situation et nous ont menés à bon port.

Décor majestueux dans la forêt d’épicéas et de hêtres.

Deux types de marches sont proposés : les “grandes” et les “petites”, les premières présentant quelques difficultés qui sont épargnées aux autres.

Le Haut-Jura, c’est de la montagne et nous l’éprouvons dès ce dimanche avec une grimpette au Mont Fier qui domine Prémanon et offre une vue imprenable sur la vallée. Tous les participants s’en sont bien sortis !

Le lundi, nous faisons connaissance avec notre guide du VVF, Jean-Luc, qui accompagnera la plupart de nos randonnées. Il aime et connaît bien sa région et nous a donné beaucoup d’informations sur l’histoire (les Maquisards), la vie sociale (les fermes-ateliers), l’agriculture (le comté et les vaches montbéliardes), la flore (les épicéas, les sapins).

Nous avons marché en forêt et dans les vignobles, en particulier celui de Château-Chalon, capitale du vin jaune. Là, petite montée mémorable pour certains, très raide, dans les cailloux, sous le soleil, mais qui en valait la peine : arrivée au village situé sur un éperon rocheux et classé parmi les plus beaux villages de France.

Entre deux randonnées, visite de la saline d’Arc-et-Senans sous la conduite d’un guide érudit et passionné d’histoire, de la maison de Pasteur au milieu du vignoble d’Arbois, promenade dans Poligny (capitale du comté) et enfin musée de la lunette à Morez.

Nous poursuivons la semaine par une pause à l’Abbaye de Baume-les-Messieurs et son célèbre retable et une belle balade le long d’un cours d’eau jusqu’à la cascade des Tuffs.

Notre séjour s’achève par un pittoresque trajet en train sur la ligne des Hirondelles, remarquable pour ses ouvrages d’art : 36 tunnels et 28 viaducs.

Le lendemain nous reprenons la route vers Rouen après avoir remercié chaleureusement Colette, Jean-Luc et Sylvain.

Marie-Hélène Prêteux

À NOTRE AMIE SIMONEC’est fortuitement que nous avons appris le décès de Simone Duval, fidèle adhérente de notre association.

Elle avait intégré l’enseignement professionnel dans les années 1960 en section “Industrie de l’Habillement” au Lycée Gustave Flaubert. Ses élèves ont participé à de nombreux défilés de mode, notamment au Rectorat et à la Préfecture.

Durant les vacances scolaires, elle continuait à s’occuper de jeunes en tant que directrice de colonie de vacances.

La retraite n’a pas été pour elle une période de vacuité : elle était activement engagée au secrétariat des retraités de la MGEN. Passionnée de musique, elle a fait partie de plusieurs chorales, au pupitre des sopranos. Inscrite

dans toutes les associations culturelles rouennaises, elle s’y impliquait en tant que bénévole particulièrement active. Pour les AMD, c’était le pointage des cartes à chacune de nos Conférences du Jeudi, durant de nombreuses années.

Nous regrettons une Amie joyeuse, dynamique et toujours attentive aux autres.Janik Gralak et Anne Robin

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LES AMIS RANDONNENT…Autour de l’abbaye du ValasseLa journée qui réunit une quarantaine d’AMMD autour d’Annie Miquel le 18 octobre était un trait d’union entre le programme 2015/16 et celui de cette saison.

Après sa restauration, qui en a permis une étude approfondie, la croix du Valasse, œuvre insigne du Musée des Antiquités, avait été présentée aux Amis par Nicolas Hatot, conservateur en charge des collections médiévales (cf Lettre N° 62). Le programme du cycle Notre Civilisation traitant, cette année, du XVIIIe siècle, il nous a semblé pertinent d’organiser une randonnée autour de l’abbaye d’où provient la croix.

Annie Miquel et Françoise Gentil avaient repéré durant l’été un circuit, à travers bois et prairies, agrémenté de quelques dénivelés pour pimenter le parcours. Soudain, une vue sur la Seine, la falaise éclairée par un rayon de soleil apparu au moment opportun, et le pont de Tancarville !

La pluie nous fit la grâce d’attendre notre arrivée à l’abbaye pour tomber dru. Le déjeuner servi dans la salle des convers permit à chacun de poursuivre les conversations entamées durant la randonnée, de lier connaissance avec d’autres adhérents, mais aussi d’admirer la pièce rythmée par de gros piliers aux sobres chapiteaux.

Difficile d’imaginer l’abbaye telle qu’elle était à la fin du XIIe siècle : tant de modifications sont intervenues au fil des siècles, tant d’usages s’y sont succédés.

Représentations graphiques et maquette nous aident à reconstituer mentalement les bâtiments conventuels d’origine, entourés d’un haut mur ponctué de tourelles, dont trois subsistent.

Mis à part quelques salles médiévales transformées en restaurant ou en cours d’aménagement, les pièces que nous visitons présentent un décor du XIXe siècle. Achetée par l’armateur havrais Begouen, l’abbaye passa aux mains d’un filateur de Bolbec, Pierre Abraham Fauquet, qui y établit une usine de tissage. Cette dernière n’y fonctionna qu’une dizaine d’années, Mme Fauquet-Lemaître souhaitant profiter sereinement de ce qui était devenu un château. L’extérieur présente encore de belles façades classiques, aux larges ouvertures cintrées ; chaque aile du bâtiment est dotée d’un fronton richement sculpté.

Outre le plaisir des retrouvailles entre Amis, cette journée a été l’occasion d’entrevoir la vie d’une très riche abbaye cistercienne cauchoise, où les nombreux convers ont permis aux “moines de chœur” de mener une vie de prière et d’étude, du XIIe au XVIIIe siècle.

Merci à Annie Miquel et à Françoise Gentil d’avoir préparé, commenté et encadré efficacement cette journée.

Anne Robin

La bibliothèque personnelle de Flaubert à CanteleuDernières activités de l’année 2016, les 14 et 15 décembre les AMMD ont visité la bibliothèque de Flaubert sous la conduite de M. Joël Dupressoir, bibliothécaire de la Ville de Canteleu.

La bibliothèque personnelle de Gustave Flaubert, conservée par la Ville depuis 1952 dans sa presque totalité, a été classée en 1984 à l’inventaire des monuments historiques ; elle se tient actuellement à l’Hôtel de Ville en la salle des Mariages. Des travaux destinés à sécuriser davantage les lieux doivent être réalisés en 2017.

On y découvre, non seulement les ouvrages ayant appartenu à Flaubert, mais également une partie de son mobilier : son fauteuil, 4 grandes armoires à portes vitrées et des gravures.

La bibliothèque contient près de 1500 ouvrages dont certains remontent au 16ème siècle : ils sont devenus propriété de Flaubert par héritage de son père pour la partie “Humanités” (son frère Achille gardant les ouvrages scientifiques) ou par ses propres acquisitions ; d’autres ont été ajoutés à la bibliothèque familiale par sa nièce Caroline.

Il existe de nombreux livres offerts à Flaubert et dédicacés par des auteurs illustres tels que Victor Hugo, Guy de Maupassant, Anatole France... Plus de 200 livres sont annotés et ont donc été lus par Flaubert.

A l’appui de ses commentaires nourris d’anecdotes, M. Dupressoir nous présente nombre de ces spécimens et n’hésite pas à en sortir plusieurs de leurs armoires à notre demande. On a pu ainsi admirer un magnifique “Traité d’Architecture” de Vitruve du 16ème siècle, relié, écrit en latin et publié à Venise.

Cette visite ne pouvait se terminer sans évoquer Madame Bovary ; nous découvrons des eaux-fortes d’Emile Boilvin inspirées par le roman.

Nous avons passé un très riche et agréable moment en compagnie de Flaubert et de tous ces livres.

Marie-Claude Percheron

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DES AMIS ONT LUEn complément du cycle de conférences :George Sand, Victor Hugo, Correspondance croisée, Présentée par Danielle Bahiaoui, HB Editions, 2004.George Sand et Victor Hugo n’ont jamais eu d’autre relation qu’épistolaire. Leur “correspondance croisée” est publiée ici intégralement pour la première fois. Elles nous révèlent la profonde estime réciproque qui tempéra les relations entre ces deux “monstres sacrés” de leur siècle, lesquelles relations n’ont certes rien perdu à rester distantes, vu le caractère de George et l’ego de Victor... Ces deux-là n’étaient pas faits pour se rencontrer. Par contre, leurs échanges épistolaires nous apportent un éclairage utile sur la vie des gens de lettres au temps de George Sand.

Jean-Christophe Bailly, La magie du livre, Bayard, 2016 Les petites conférences.Eloge fervent du livre ; l’auteur, philosophe, analyse avec simplicité les approches de la lecture comme le processus de l’écriture, ces activités que l’on fait seul mais dont la diversité nous ouvre à tant de mondes pour notre plus grand plaisir. Un petit livre qui réjouira tout lecteur.

Michel Melot, Une brève histoire de l’écriture, LC. Behar, 2015Des peintures rupestres à l’écriture numérique, en passant par la naissance des alphabets, la calligraphie et l’imprimerie, c’est un voyage original à travers les âges, expliquant quels étaient les premiers usages de certaines écritures, comment elles ont évolué, se sont transformées, ont parfois disparu, ont été adapté à nos usages d’aujourd’hui Il fait un parallèle avec l’évolution de l’homme.

A. Berthier et A. Zali L’aventure des écritures, BNF, 1977“L’aventure des écritures” n’est pas un ouvrage de plus sur la naissance et l’histoire des écritures. C’est à la fois un livre d’art, comprenant un grand nombre d’illustrations inédites, et un travail original. Ici, pas de parti pris théorique, pas de vision réductrice, qui ferait entrer chacun des exemples dans un cadre d’analyse unique. Chaque cas d’écriture est abordé sous un angle propre, loin des schémas évolutifs ou fonctionnels stéréotypés.

Pour se préparer au voyage en Irlande :Kate O’Riordan, Pierres de mémoire, Ed. Joëlle Losfeld, 2009Nell, une Irlandaise dans la quarantaine, vit à Paris depuis plus de vingt ans. Mais un coup de téléphone nocturne va venir briser le monde clos qu’elle a construit. Dans une Irlande qu’elle reconnait à peine, elle est confrontée à ses souvenirs les plus enfouis … L’auteur manie avec aisance son goût pour les non-dits et les silences qui relient les êtres. Son roman offre un point de vue sur l’Irlande d’aujourd’hui.

Paul Lynch, Un ciel rouge, le matin, Albin Michel, 2014En 1832, Coll Coyle, métayer, apprend qu’il va être expulsé avec sa famille de la terre qu’il exploite. Il décide d’aller négocier avec le fils du puissant propriétaire terrien anglais. Mais la confrontation tourne au drame…Paul Lynch joue avec les couleurs, les odeurs. Les éléments liquides et solides, minéraux et végétaux se mélangent, prennent vie en se gorgeant de sang, de sueur et de peur. La violence et la cruauté des hommes n’ont d’égales que celles de la nature qui semble les amplifier. Il ne décrit ses personnages qu’au travers du cadre dans lequel ils s’agitent : éléments déchaînés, chaleur et sécheresse extrêmes, faim, soif, blessures.

James Joyce, Dublinois, Folio, Gallimard, 1974Traduction de Jacques AubertRecueil de nouvelles qui évoque le Dublin du tout début du XXe siècle ; belle traduction fluide.

Et les romans policiers de Peter Tremayne, parus aux éditions 10/18, collection Grands détectives, qui mettent en scène Sœur Fidelma, religieuse irlandaise du VIIe siècle.Sœur Fidelma, juge des royaumes d’Irlande, enquête sur des crimes pour le compte du Haut Roi, son frère. L’époque et le caractère de l’héroïne font que les intrigues tournent souvent autour de la confrontation entre la civilisation celtique et païenne traditionnelle de l’Irlande et la nouvelle religion qui s’implante alors, le christianisme. Fidelma est chrétienne, mais pétrie de culture druidique, et elle cherche à concilier ces deux faces de l’Irlande.

Michèle Beauxis, Evelyne Poirel, Anne Robin

La consultation régulière de notre site internet, http://www.amd-sm.asso.fr et de notre page Facebook, qui vous informent en temps réel de l’actualité de notre association.

Un bon réflexe à acquérir

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CÔTÉ MUSÉES

MUSÉE DES ANTIQUITÉSVIE DES COLLECTIONSAcquisition d’une peinture pour le Muséedes Antiquités !Edouard Charpentier (Rouen 1846 - ?)Le Musée de Rouen, vue du cloîtreHuile sur toile, H. 59,5 cm, L. 43 cmPréemption en vente publique aux enchères, Juin 2016, ParisMusée des Antiquités, inv. 2016.1.1

Au-delà de son charme, cette vue d’architecture constitue un témoignage iconographique exceptionnel de la présentation ancienne de deux établissements muséographiques de Rouen, le Musée des Antiquités et le Musée de la Céramique, à une date que l’identifi cation des objets représentés permet d’établir précisément entre 1872 et 18751.

Cette scène d’intérieur représente l’extrémité Est de la galerie Sud du cloître de l’ancien couvent des Visitandines. Le rez-de-chaussée de ce bâtiment, classé Monument Historique depuis 1862, abrite à partir de 1831, le Musée des Antiquités. La vue permet d’apercevoir une partie de la galerie Langlois et la “salle de la mosaïque” de ce musée, ainsi qu’une section du “Cabinet de céramique” installé en 1864 par André Pottier2 dans la galerie sud (actuelle galerie Pottier) et séparé des galeries et salles du musée par une grille en fer forgé du XVIIIe siècle.

Il subsiste très peu de sources visuelles comparables pour la période concernée. Mentionnons parmi les rares références iconographiques qui peuvent être rapprochées de cette toile, une gravure de Ch. Goutzwiller3, vers 1875, ou celles du recueil de Jules Adeline publié en 18824.

Restauration de quelques textiles coptesCollection E. Guimet / Collection G. LebretonDepuis 2012, un volet du meuble Guimet abritant des textiles coptes issus des fouilles d’Albert Gayet à Antinoé est en restauration à l’Institut National du Patrimoine – Département des Restaurateurs - atelier textile / atelier mobilier. Sous la responsabilité de Patricia Dal Prà, trois promotions se sont succédé pour la restauration de ces pièces, le recto du volet est aujourd’hui achevé, le verso devrait être achevé pour juin 2018.

Chaque pièce a été remontée indépendamment mais il devait être possible d’assembler les différents montages de façon à recréer si besoin la disposition originale du volet.

En 1889, Gaston Le Breton entreprend un voyage en Egypte “dans le dessein d’acquérir des pièces susceptibles d’inspirer les artisans et les industries de la Seine-Maritime”. Il collecte ainsi un nombre important de pièces textiles pris sur les quelque seize momies qu’il exhuma du cimetière gréco-romain d’Akhmim.

Le fonds comprend six “cartons”, dont deux sont en cours de restauration. Mais les autres cartons feront l’objet du même soin.

Le souhait est d’assurer une meilleure présentation et conservation des pièces tout en respectant le caractère spécifi que de ces assemblages textiles dont l’agencement présente un certain caractère esthétique par l’accumulation, les pièces se superposant parfois.

Ces deux cartons seront prêtés à Caen, au Musée du Normandie, dans le cadre d’une exposition temporaire : Le Voyage en Egypte au 19e. Voyageurs normands au pays des Pharaons de juin à décembre 2017.

Caroline Dorion-PeyronnetConservateur-Directeur du Musée des Antiquités

1 L’étendard est entré dans les collections du Musée des Antiquités en 1872, cette date fournit un terminus post quem pour la réalisation de la toile. En outre, il n’est plus mentionné dans le catalogue du musée de 1875 ; la peinture documente donc un état de présentation des collections postérieur à 1872 et antérieur à 1875.

2 André Pottier (1799 – 1867), conservateur de la Bibliothèque municipale (1832-1867), a été directeur du Musée des Antiquités (1848-1867) et directeur du Musée de la Céramique (1864-1867).

3 Dans Les collections de céramiques au musée départemental des Antiquités, 1875.4 Le musée d’antiquités et le musée de céramiques de Rouen, 1882.

Volet 17 : recto, avant restauration

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Exposition Trésors enluminés de Normandie, une (re)découverteDu 9 décembre 2016 au 19 mars 2017Labellisée Exposition d’Intérêt National

L’exposition Trésors enluminés de Normandie, une (re)découverte présentée au musée des Antiquités fait découvrir une facette méconnue des collections médiévales et Renaissance des musées et collections normandes.

Manuscrits et feuillets enluminés souffrent d’un grand éparpillement, et si en France la majorité d’entre eux sont conservés par les bibliothèques publiques ou les centres d’archives, les pièces des musées sont le plus souvent peu documentées. Elles n’en constituent pas moins de précieux témoignages de l’art de l’enluminure. En 2004, l’Institut National d’Histoire de l’Art a lancé une vaste campagne d’inventaire systématique destinée à identifier ces pièces. Ce premier travail de recherche fut ensuite complété par le travail de terrain du musée des Antiquités, qui fait état des découvertes réalisées en Normandie.

L’exposition s’attache aux grandes évolutions stylistiques de l’enluminure, de la simple somptuosité de la lettre ornée à la véritable peinture de manuscrit, ainsi qu’aux différents usages du livre et de l’illustration.

Les Chapiteaux de BoschervilleRiche en collections médiévales, le musée des Antiquités a reçu en don deux chapiteaux romans, d‘une valeur inestimable, du cloître de l’abbaye Saint-Georges de Boscherville. Ceux-ci viendront compléter la collection du musée dont le célèbre Chapiteau des

Musiciens. La statuaire de Boscherville illustre la sculpture de la Normandie romane à son plus haut niveau d’achèvement.

Ces chapiteaux sont rares dans la région ; la souplesse des personnages, l’aisance de leur mouvement, la diversité de leurs attitudes et le raffinement de leurs vêtements évoquent le premier art gothique, tel qu’il a pu fleurir au milieu du XIIe siècle en Ile-de-France et dans l’aire Plantagenêt. L’abbaye de Boscherville est un site capital pour saisir les évolutions de la sculpture normande. Seuls les chapiteaux subsistants témoignent aujourd’hui du raffinement du cloître roman de la seconde moitié du XIIe siècle, malheureusement détruit au XVIe siècle. Sur le premier chapiteau, l’ange de dieu interdit l’accès au Jardin d’Eden, Adam cache sa nudité, Eve file la laine, tandis que leur fils Caïn vient d’assassiner son frère Abel. Le second déroule sur sa corbeille une scène figurant l’entrée du Christ à Jérusalem, acclamé par la foule. Ces deux sculptures ont fait l’objet d’une importante restauration.

Nicolas Hatot Conservateur du Patrimoine,

chargé des collections médiévales

Nicolas Hatot a obtenu le prix du meilleur essai pour ses recherches sur le cristal de Rouen décerné par l’International Center of Medieval Art de New-York (musée des Cloîtres). L’article (en anglais) est publié en ligne et accessible via le lien http://www.medievalart.org/essays/2016/7/5/nicolas-hatot-2016-student-essay-award-winner.

PROGRAMMATION 2017

La Ronde - 19 janvier – 19 février 2017Deuxième édition de la manifestation, La Ronde cette année met le cap sur l’art contemporain dans les 8 musées métropolitains.

Au Musée des Antiquités, le Fonds régional d’Art contemporain (Frac) installe dans la Salle de la mosaïque sa dernière acquisition : une œuvre de Jonathan Monk… un autoportrait à l’antique.

Le Focus FRAC - Hors les murs - A l’Antique - De mars à septembre 2017Dans la poursuite de la Ronde, le Frac organisera son exposition hors les murs annuelle au Musée des Antiquités. Ainsi, autour du thème “A l’Antique”, 56 œuvres du fonds du Frac viendront investir les salles et les vitrines du musée. Les œuvres sélectionnées dialogueront avec les espaces et les collections historiques.

Rouen souterrain 2 - Les fouilles de la rue Pouchet (2012) De juin à septembre 2017Poursuivant le cycle entamé l’année dernière en lien avec le Service Régional de l’archéologie (SRA) et l’Inrap Grand Ouest, le Musée des Antiquités, ouvrira sa vitrine d’actualités en présentant le résultat des fouilles de la rue Pouchet (2012).

Catalogue sous la direction de Nicolas Hatot et Marie Jacob, commissaires de l’exposition

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MAISON VACQUERIE - MUSEE VICTOR HUGO, VILLEQUIER

Partenariat entre le musée Victor Hugo de Villequier et le Nong Jiang Institute museum de Canton (Chine)On sait que Victor Hugo se passionnait pour la Chine comme en témoigne sa lettre adressée le 25 novembre 1861 au Capitaine Butler dans laquelle il s’indigne avec force du pillage du Palais d’été de Pékin, ou encore la présence de nombreux objets d’art chinois présents dans sa maison d’Hauteville House.On mesure en revanche moins bien la fascination qu’il exerce toujours en Chine où il est considéré comme un “maître”, pour reprendre l’expression même des Chinois.C’est sans nul doute la raison pour laquelle la maison Vacquerie-musée Victor Hugo, après un premier partenariat en 2014 axé sur un dialogue entre Hugo et Lu Xun, grand écrivain contemporain mort en 1936, a été sollicité pour participer à Guanzhou (Canton) à une très belle exposition organisée par le Nong Jiang Suo Institute. Ancien temple créé en 1370 et dédié à Confucius, il a été transformé dans les années 1980 par Mao Zedong en école de formation des cadres pour le mouvement des paysans et enfin depuis les années 99 en musée.Le titre de cette exposition Le Géant qui marche en avant : Victor Hugo et les caricatures françaises du 19ème siècle, choisi par le musée chinois fait référence à un vers d’Hernani “Je suis une force qui va”.L’exposition présente au public cent onze caricatures faisant partie de la collection de Gérard Pouchain, professeur agrégé, membre associé du CEREDi de l’Université de Rouen et biographe de Juliette Drouet. Ces caricatures de Victor Hugo par ses contemporains sont complétées par neuf dessins (issus des collections du musée de Villequier) réalisés par Victor Hugo, croquant des personnages divers de son entourage et par un dessin réalisé par Prosper Mérimée représentant Hugo à l’Académie Française.Cette remarquable exposition a été officiellement inaugurée le 28 septembre 2016 à Canton en présence de Gérard Pouchain, du Président du Département de la Seine-Maritime, Pascal Martin et de François Lusteau, Consul général de France à Canton. Elle a fermé ses portes le 27 novembre.L’exposition a fait l’objet d’un catalogue très complet en chinois, anglais et français. Il faut souligner la précieuse contribution du Professeur Cheng Zeng Hou, professeur émérite de littérature française à l’Université Sun Yat-Sen de Canton, auteur d’une anthologie de l’œuvre poétique de Hugo. Il s’est chargé de la rédaction de l’ensemble des légendes du catalogue et des cartels de l’exposition.Pour l’anecdote, ce passionné avait été reçu à Villequier en 1989 par la conservatrice de l’époque : Charlotte Feffer. Il avait offert pour l’occasion une très belle calligraphie en caractères chinois du poème Demain, dès l’aube qui se trouve toujours dans les collections du musée. La délégation française qui s’est rendue à Canton comptait dans ses rangs quelques-uns des meilleurs spécialistes actuels d’Hugo. Ils ont, l’après-midi du 28 septembre, donné des conférences devant un auditoire composé d’étudiants enthousiastes et de nombreux membres de la diaspora française de Canton et Shanghai.La conférence de Gérard Pouchain était consacrée à Victor Hugo, caricaturiste, caricaturé. Gérard Audinet, directeur des Maisons Hugo de Paris et de Guernesey a présenté à grand renfort de photographies les deux musées dont il a la charge. Jean-Marc Hovasse, directeur de recherche au CNRS a traité de Victor Hugo, poésie et politique. Et enfin Chantal Brière, professeur agrégé de Lettres, a abordé un sujet original : Victor Hugo et la tentation de l’idéogramme où elle a expliqué l’importance de la lettre dans l’œuvre littéraire mais aussi picturale de Hugo, sans oublier son mobilier et autres éléments de décoration intérieure. Comme on voit, le musée de Villequier a un destin étroitement lié à la Chine. Cette relation assez unique devrait se poursuivre avec une exposition au musée de Villequier en 2018 sur Hugo et la Chine présentée d’abord à la maison de la Place des Vosges fin 2017. Cette exposition s’appuiera sur le fonds photographique réuni par le Professeur Cheng Zeng Hou et sur diverses “chinoiseries” provenant d’Hauteville House.

Isabelle MaravalDirecteur de la mission développement et partenariats culturels au département de la Seine-Maritime

Les 10e Rencontres autour de Victor Hugo se tiendront les 18 et 19 février prochains.Les auteurs invités viennent de différents horizons : auteurs jeunesse, universitaires, journalistes, auteurs BD :Florence Naugrette, Chantal Brière, Fred Duval, Gregory Stevenscop, Laura El Makki, Nathalie Rouphael, Olivier Dutaillis, Gérard Pouchain, les représentants des Maisons Victor Hugo de Paris et Besançon.

L’ambition est de faire cohabiter différents genres littéraires dans un souci d’ouverture.Une conférence sur Les combats de Victor Hugo sera proposée le samedi 18 à 15h et la compagnie Catherine Delattres jouera son “Victor Hugo amoureux” le même jour à 18h.Le dimanche demeurera fidèle à la forme habituelle du salon, à savoir, une présentation des auteurs présents et de leurs ouvrages suivie d’un débat.

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MUSÉE DES TRADITIONS ET ARTS NORMANDSCHÂTEAU DE MARTAINVILLE

Exposition Éclats de verre Du 1er Avril 2017 au 11 mars 2018L’exposition Éclats de verre retracera l’histoire des traditions verrières en Normandie du 16e siècle à nos jours. En dehors du volet patrimonial du parcours de l’exposition, une section sera consacrée à quatre portraits présentant :

- une artiste, Juliette Leperlier arrière-petite-fille du maître verrier François Décorchemont

- une entreprise, Holophane installée aux Andelys depuis 1921 et leader mondial dans les phares antibrouillard des voitures

- la Glass Vallée qui regroupe plus de 65 entreprises et 7000 salariés spécialisés dans la production du flaconnage de luxe

- et un vitrailliste, Arnaud Delandemare.

Chaque portrait est l’occasion d’un collectage enregistré auprès du chef d’entreprise, de l’artiste ou de l’artisan qui est ensuite restitué dans le catalogue ou le panneau de l’exposition. Dans une démarche sociologique et ethnologique, les entretiens intègrent le centre de documentation du musée pour la sauvegarde de ces savoir-faire et pour les générations futures.

Quelques extraits d’un de ces entretiens vous sont proposés pour découvrir le parcours et l’activité du vitrailliste Arnaud Delandemare, créateur en 2013 de sa propre entreprise de restauration-création de vitraux dans la ville de Barentin.

MUSÉE PIERRE CORNEILLELe Centre Dramatique National (CDN) présentera une série de cinq films dans lesquels les élèves du CDN reprennent des œuvres de jeunesse de Pierre Corneille. Ces représentations théâtrales filmées, dirigées par Philippe Chamaux, directeur-adjoint du CDN, prendront place dans les différentes salles du musée donnant ainsi vie aux œuvres du dramaturge.

“A travers plusieurs poèmes de Corneille, des extraits de ses pièces, un groupe de jeunes comédiens incarne son théâtre, son parcours, sa vie, ses inspirations. Ils sont jeunes, beaux, affrontant la vie avec enthousiasme, vigueur, animés par un désir de théâtre irrépressible : celui qui a dû animer le jeune Corneille en son temps. Il avait trente ans en écrivant le Cid.Notre travail s’est alimenté de ses poèmes et préfaces de ses œuvres, qui interrogent avec acuité le monde qu’il côtoie, qui observent les enjeux de pouvoir. A l’époque de l’écriture de ses pièces, Corneille est déjà un être brillant, rusé, ironique, capable d’affronter les pouvoirs les plus établis ; présomptueux et orgueilleux, sans doute, mais il en a les moyens, il en a l’esprit, et sait peaufiner ses effets auprès des plus grands.” Philippe Chamaux

Dans les collections permanentesMa première année au musée Pierre Corneille a été l’occasion de découvrir une collection exceptionnelle en procédant à son récolement complet. Chaque œuvre a été photographiée, localisée et reconditionnée. La prochaine étape sera de saisir l’ensemble des données recueillies lors du récolement dans la base de données des collections du musée puis de les exporter vers le catalogue des collections des musées de France “Joconde”. L’objectif de cette opération est de mieux faire connaitre les collections au grand public.

Mylène BEAUFILSResponsable des collections du musée Pierre Corneille

Arnaud Delandemare dans son atelier

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Pouvez-vous me parler de votre formation au métier de vitrailliste ?

Je me suis formé tout d’abord à l’École d’architecture de Bordeaux en réalisant le premier cycle puis je me suis orienté vers l’Histoire de l’art et l’Archéologie. J’étais déjà très intéressé par les matériaux dans ces deux cursus d’un point de vue scientifique et historique. Je faisais alors beaucoup de fouilles bénévoles et avec d’autres étudiants nous allions à la rencontre d’artisans pour mieux comprendre les matériaux que nous devions analyser.

Nous avions trouvé un morceau de verre gallo-romain sur un site archéologique et il fallait que je trouve un verrier pour expliquer la pièce. Un seul verrier a répondu favorablement à ma demande. C’est Olivier Devisme à Notre-Dame de Bondeville de l’atelier Devisme fondé en 1870. Nous nous sommes rencontrés, il m’a expliqué la pièce, et il m’a invité à découvrir le métier de vitrailliste. C’est ainsi que je me suis inscrit au CAP en candidat libre pour passer mon diplôme dans son atelier en 2003. J’ai donc choisi ce métier par hasard au gré d’une rencontre.

Après le CAP j’ai souhaité continuer mes études car cette formation me permettait seulement d’exécuter et je n’avais pas encore appris la peinture sur verre, la conservation-restauration ni la gestion. Au bout de deux années, j’ai obtenu mon Brevet des Métiers d’Art et Techniques du verre, option vitrail, une formation très technique et reconnue au niveau européen.

Apprendre à restaurer le patrimoine

Au cours de ces deux années, j’ai pu travailler dans de beaux ateliers comme l’atelier chartrain de Michel Petit et Claire Babet (Eure et Loir) qui restaure les vitraux de la Sainte Chapelle ou la grande verrière de Notre-Dame de Chartres. J’ai beaucoup peint en faisant beaucoup de copies de vitraux des 16e et 19e siècles. En choisissant le métier de vitrailliste, j’ai compris que je voulais travailler pour les Monuments Historiques pour l’entretien de notre patrimoine.

Quel a été votre parcours professionnel ?

En 2007, j’ai été embauché dans l’atelier de Vincent Jaillette (Le Neubourg-Eure) car il créait une structure à Bayeux et avait besoin d’une personne pour le chantier de restauration du cloître. J’étais polyvalent sur tous les postes : peinture sur verre, coupe ou montage. Ensuite j’ai intégré l’équipe du Neubourg en tant que poseur ce qui me permettait d’approfondir mon expérience en dépose de vitraux.

En 2010, j’ai travaillé dans l’atelier de Patrick Forfait aux Essarts (76) car il avait besoin de renfort sur un chantier. Puis on m’a sollicité pour travailler dans les Ateliers Municipaux de la Ville de Rouen en tant que vitrier-miroitier pendant 18 mois. Cette expérience m’a permis de découvrir les châssis contemporains en alu ou pvc et le double vitrage. En me formant à ces techniques, je pensais déjà m’installer à mon compte et acquérir une polyvalence des techniques.

La restauration du patrimoine

En 2013, je suis parti de la Fonction Publique et j’ai créé ma propre entreprise. J’ai créé un book et beaucoup démarché auprès des communes qui sont des employeurs potentiels pour la restauration des vitraux des églises. Aujourd’hui 80% de mon activité sont consacrés à la restauration pour des communes et des particuliers. En travaillant pour des Monuments Historiques, je développe mon goût pour le patrimoine et mon envie de le bichonner et de lui rendre son éclat pour les générations à venir.

La création

Depuis cette année, je consacre plus de temps à la création avec des commandes de particuliers qui m’ont donné une autre vision du métier. Je pense démarcher de plus en plus pour des créations de vitraux car grâce à mes compétences, je peux proposer une gamme importante de techniques du 9e au 20e siècle !

Comment est perçue votre activité dans notre société ?

Il y a un regain d’intérêt par rapport à la crise économique car travaillant dans le patrimoine, il y a un côté rassurant : tout ne va pas si mal ! Le public est content de nous voir du coup il est curieux. On nous voit aussi comme des artistes alors que nous sommes surtout des techniciens. Enfin, on considère la notion de travail à travers le statut d’artisan.

Où vous fournissez-vous en verre ?

A la Verrerie Saint-Just parce que ce sont des Français qui ont inventé la technique du soufflage de verre en manchon. Il reste supérieur au verre allemand ou polonais, il est 10% plus cher mais c’est un choix personnel et déontologique de travailler du verre français. Cette verrerie possède le label Entreprise du Patrimoine Vivant. S’ils sont encore là aujourd’hui, nous serons encore là demain.

Quelle relation entretenez-vous avec le verre ?

C’est une question difficile…Il s’agit d’une matière fascinante qui est autant résistante que fragile. Toute l’histoire du matériau est fascinante. Le verrier possède plus de 160 teintes différentes depuis le 16e siècle et depuis le 5e siècle pour le verre en feuille à plateau. Cela représente 1500 ans d’histoire de la matière verre qu’on travaille toujours de la même façon à l’exception de quelques techniques. On coupe avec le diamant depuis le 16e siècle, on peint avec les mêmes pinceaux et les mêmes peintures qui sont fixées de la même manière. Nous sommes tous sensibles à la lumière et la Normandie est au cœur du bassin historique du vitrail.

Entretien réalisé le 11 octobre 2016.

Caroline Louet Directrice du Musée des Traditions et Arts normands-

Château de Martainville

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La ronde des œuvres 2017 La Réunion des Musées Métropolitains reconduit en 2017, l’opération “La ronde des œuvres”. Cette année l’événement est dédié à l’art contemporain. Ainsi chaque musée accueillera du 19 janvier au 19 février un artiste dont le travail trouve écho dans les collections du musée.

Au musée de la Corderie Vallois, nous accueillerons l’artiste Christian Jaccard qui crée ses œuvres à partir de cordes qu’il noue et entrelace à l’infini pour sublimer et questionner des formes ou des objets du quotidien. L’exposition Comme un rêve blanc présentera douze de ses œuvres dans la salle d’exposition du musée dont deux œuvres spécialement créées pour le musée avec la corde produite sur nos machines. Une œuvre monumentale intitulée “L’extinction du récif” constituera le point d’orgue de cette exposition. Après des études à l’Ecole des Beaux-Arts de Bourges (1956-60), Christian Jaccard qui appartient au mouvement support/surface questionne l’acte classique ou traditionnel de la peinture, sa matérialité et sa présentation dans l’espace en rupture avec le tableau de chevalet. Dans les années 80, il développe le concept supranodal, qui inspire les œuvres présentées dans l’exposition. Il s’agit d’un amoncellement de nœuds, à partir duquel il crée de gigantesques sculptures. L’exposition sera prolongée jusqu’au 23 avril 2017.

Mylène BEAUFILSDirectrice du musée de la Corderie Vallois

MUSEE INDUSTRIEL DE LA CORDERIE VALLOIS

Au musée de la Corderie Vallois, 2016 a été consacrée à la poursuite du récolement décennal des collections ainsi qu’au déménagement d’une partie d’entre elles. En effet, en juillet dernier, les machines conservées dans un bâtiment du port de Rouen, à côté du musée maritime, ont été déménagées vers une nouvelle réserve plus proche de Notre-Dame de Bondeville. Dans ces locaux plus spacieux, les opérations de récolement et d’inventaire pourront se réaliser dans de bonnes conditions de travail en 2017.

Mylène BEAUFILSDirectrice du musée de la Corderie Vallois

Hommage à Tetsumi Kudo. Concept supranodal - 1994

Rêve d’un agencement inspiré des cages à oiseaux dans lesquelles l’artiste japonais dispose des paysages de phallus polychromes. Posée sur une console la petite volière fenêtre ouverte piège une émergence supranodale et disproportionnée ; sorte d’érection blanche et insolite appelée Syndrome de Kudo. Bien malin celui qui prédira son évasion.

1 Introduction à l’exposition Trésors enluminés (cf. p.12) Chapiteau de Boscherville, “l’entrée à Jérusalem” (cf. p.12) Arnaud Delandemare dans son atelier (cf. p.14-15) E. Frémiet, Apothéose du buste de Corneille (cf. p.14) Affiche de la Ronde des œuvres 2017 (cf. p12 et 16) 6 Victor Hugo, Caricature de Paul Foucher (cf. p.13) 7 Edouard Charpentier, Le musée de Rouen, vue du cloître (cf. p.11)

Directeur de la publication : Evelyne Poirel - Comité de rédaction : Michèle Beauxis, François Devillers, Fatiha El Khelfi, Liliane Lambert, Anne Robin.Crédit photos : Yohann Deslandes (RMM) - Agence Albatros

AMMD : Marylène Champalbert, Alexandre Hervé, Evelyne Poirel, Anne Robin - Impression : TALESCA

Théâtre gallo-romain de LillebonneMomentanément fermé, sauf pour les groupes.

Musée des Traditions et Arts normandsOuvert tous les jours sauf mardi et certains jours fé-riés de 10h à 12h30 et de 14h à 17h ou 18h .Tél. 02 35 23 44 70

Musée Victor HugoRue Ernest Binet - Villequier.Ouvert tous les jours sauf lundi, mardi, dimanche matin et certains jours fé-riés, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30* ou 18h.Tél. 02 35 56 78 31

Manoir des abbesses de Saint-AmandBoosVisite libre. Prendre la clé à la mairie.

Salle capitulaire de l’Abbaye Saint-Georges-de-BoschervilleOuvert de 14h à 17h du 1er novembre au 31 mars et de 9h à 18h30 du 1er avril au 31 octobre.

Abbaye de JumiègesOuvert de 9h30 à 18h30 du 15 avril au 15 septembre

De 9h30 à 13h et de 14h30 à 17h30 du 16 septembre au 14 avrilTél. 02 35 37 24 02

Musée des Antiquités198 rue Beauvoisine - RouenOuvert du mardi au dimanche de 13h30 à 17h30.Tél. 02 35 98 55 10

Musée Pierre Corneille502, rue Pierre Corneille - Petit-Couronne.Ouvert tous les jours sauf lundi, mardi, dimanche matin et certains jours fériés, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30* ou 18h. Tél. 02 35 68 13 89

Musée industriel de la Corderie Vallois185, route de Dieppe - Notre-Dame-de-Bondeville.Ouvert tous les jours, sauf certains jours fériés, de 13h30 à 18h.Tél. 02 35 74 35 35

Musées départementaux

Dans tous ces lieux, la carte A.M.M.D. vous donne la gratuité du droit d’entrée dans les expositions permanentes et temporaires.

Réunion des musées métropolitains

* Horaire d’hiver : 1er octobre - 31 mars

AMIS DES MUSÉES DE LA MÉTROPOLEET DU DÉPARTEMENT DE SEINE-MARITIME

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