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SOMMAIRE - scolarite.fmp-usmba.ac.mascolarite.fmp-usmba.ac.ma/cdim/mediatheque/e_theses/123-09.pdf · biomécanique et d’anatomie descriptive du rachis thoraco-lombaire avant de

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1

SOMMAIRE

2

Introduction. .................................................................................................. 3

Rappel embryologique..................................................................................... 6

I. Formation du rachis. ................................................................................. 7

II. Acquisition des courbures. ....................................................................... 11

Rappel biomécanique. .................................................................................... 12

I. Stabilité du rachis thoraco-lombaire. ....................................................... 13

II. Mobilité du rachis thoraco-lombaire. ....................................................... 15

Anatomie descriptive du rachis thoraco-lombaire. ............................................ 16

I. Introduction. ........................................................................................... 17

II. Structure d’une vertèbre type. .................................................................. 18

III. Particularités des vertèbres thoraciques. .................................................. 21

IV. Particularités des vertèbres lombaires. ..................................................... 23

V. Articulations du rachis thoraco-lombaire. ................................................ 24

Anatomie chirurgicale du rachis thoraco-lombaire ............................................ 29

Introduction ............................................................................................ 30

Dissection de la face antérolatérale du rachis thoracique. ......................... 31

Dissection de la face antérolatérale de la charnière thoraco-lombaire. ...... 43

Dissection de la face antérieure du rachis lombaire .................................. 54

Dissection de la face antérieure de la jonction lombo-sacrée. ................... 62

Voies d’abord antérieur du rachis thoraco-lombaire .......................................... 67

Introduction ............................................................................................ 68

Abord antérieur du rachis thoracique supérieur. ....................................... 69

Abord antérieur du rachis thoracique inférieur. ........................................ 74

Abord antérieur de la charnière thoraco-lombaire. ................................... 80

Abord antérieur du rachis lombaire. ......................................................... 85

Conclusion. .................................................................................................. 89

Résumés .................................................................................................. 91

Bibliographie. ................................................................................................ 95

3

INTRODUCTION

4

Si l’histoire moderne de la chirurgie du rachis ne démarre réellement qu’avec

l’invention de la radiologie par Conrad Röntgen (1895), les travaux de Semmelweis

(1847) et l’emploi par Lister des antiseptiques (1867), on trouve, dans les siècles

précédant le XXème siècle, une série d’observations pertinentes sur la pathologie

rachidienne. La première allusion à une fracture du rachis cervical avec troubles

neurologiques se trouve dans le papyrus Smith qui est une copie de documents plus

anciens, effectuée vers 1650 av. J.-C..

L’héritage gréco-égyptien nous apporte, grâce à Hérophile (325 ou 340–255

av. J.-C.) et Erasistrate (310 ou 330–250 av J.-C.), deux notions nouvelles : le siège

de la pensée est situé dans le cerveau et les nerfs (dissociés des tendons) sont

conducteurs de l’influx moteur et de la sensibilité.

Oubliée au moyen âge, la chirurgie rachidienne renaît au XXème siècle et

s'épanouit par l’innovation du microscope opératoire puis du scanner et de

l’imagerie par résonance magnétique.

Si la chirurgie du rachis par voie postérieure a commencé depuis 1829, en

Amérique du Nord, où Alban Gilpin Smith (1788–1869) réalise, avec succès, la

première laminectomie lombaire pour fracture avec aggravation secondaire, l’abord

antérieur du rachis thoraco-lombaire n’a commencé qu’en 1933 où Van Lackum a

été le premier à rapporter une ablation d’un corps vertébral par voie antérieure pour

corriger une scoliose.

Il fallait attendre 1960 pour qu'Hodgson, fort de son expérience dans la

pathologie tuberculeuse et la correction des déformations vertébrales, généralise

cette voie. Puis, c'est avec Dwyer en 1969, qui a proposé une instrumentation

antérieure pour la correction des scolioses, que la chirurgie antérieure a repris un

second élan. Ce concept sera repris en 1976 avec les travaux de Zielke qui modifie

l'instrumentation rachidienne.

5

Cette voie d’abord offre actuellement des possibilités de décompression

antérieure du canal vertébral, de réduction, et de stabilisation du rachis que n'offrait

pas la voie postérieure. De nos jours et compte tenu des progrès de l'anesthésie,

les voies d’abords antérolatérales n'offrent plus de risque supplémentaire par

rapports aux voies postérieures sous réserve qu'elles soient réalisées par des

équipes entraînées à ce type de chirurgie.

Dans ce travail, nous allons commencer par un rappel embryologique,

biomécanique et d’anatomie descriptive du rachis thoraco-lombaire avant de

détailler l’anatomie chirurgicale des différents segments rachidiens, et ce à partir

d’un travail de dissection réalisé sur deux cadavres au sein du laboratoire

d’Anatomie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès. On va aussi rappeler

les différentes voies d’abord chirurgical permettant d’accéder à chaque segment

rachidien tout en insistant sur les voies les plus utilisées et qui nous permettent un

large accès au contenu de chaque région.

6

RAPPEL

EMBRYOLOGIQUE

7

I. Formation du rachis : Vers le 17ème jour de vie embryonnaire, les cellules du mésoblaste jouxtant la

ligne médiane se mettent à proliférer, pour former le mésoblaste para-axial. Ce

dernier s'organise en segments, les somites. Cette métamérisation débute en région

céphalique et se poursuit dans le sens crâniocaudal : la première paire de somites

apparaît au 20ème jour puis la segmentation continue au rythme de trois paires par

jour. A la fin de la cinquième semaine, on observe ainsi 42 à 44 paires de somites :

4 occipitales, 8 cervicales, 12 thoraciques, 5 lombaires, 5 sacrées, et 8 à 10

coccygiennes.

La première paire occipitale et les 5 à 7 dernières coccygiennes disparaîtront.

A cette période, on peut fixer l'âge de l'embryon en fonction du nombre de somites.

1- Stade pré cartilagineux :

Au début de la quatrième semaine, les cellules des parois médiale et ventrale

du somite se dispersent et se disposent autour de la chorde, formant le sclérotome.

Les différents massifs de sclérotomes forment une colonne mésenchymateuse, les

sclérotomes restant séparés par des espaces moins denses contenant les artères

intersegmentaires. Puis les cellules des sclérotomes prolifèrent activement, de telle

façon que chacun d'entre eux fusionne par sa partie caudale (plus dense) avec

l'extrémité crâniale du sclérotome sous-jacent. Le corps vertébral précartilagineux

devient ainsi intersegmentaire. Des cellules originaires de la partie crâniale de

chaque sclérotome remplissent l'espace intervertébral; la chorde régresse en regard

des corps vertébraux, au contraire s'élargit dans la région des espaces

intervertébraux, et se transforme en nucleus pulposus par dégénérescence mucoïde.

Le disque intervertébral est ainsi constitué.

Quant aux cellules de la paroi dorsale du somite, certaines entourent le tube

neural pour former l'arc vertébral; d'autres migrent vers la paroi pour donner

8

dermatome, myotome et éléments précurseurs des membres. Les cellules ventro-

latérales du somite sont à l'origine des processus costaux.

Tout ceci explique la disposition rachidienne définitive: les myotomes et les

nerfs rachidiens, segmentaires à l'origine, se retrouvent au niveau des disques

intervertébraux, et les artères initialement intersegmentaires, au niveau des corps

vertébraux. Cependant, à cause de l'ascension relative de la moelle par rapport au

rachis pendant la vie fœtale, les nerfs rachidiens prendront par la suite un trajet

oblique de leur niveau d'origine jusqu'au trou de conjugaison correspondant.

Figure 1 : Stades successifs de formation du rachis.

A/ à la 4ème semaine de développement, les artères sont intersegmentaires, les nerfs

et les myotomes sont segmentaires

B/ formation des corps vertébraux à partir de la moitié inférieure d'un sclérotome et

la moitié supérieure du sclérotome apparition des disques intervertébraux

C/ les nerfs sont intersegmentaires.

9

2- Stade cartilagineux

Au cours de la sixième semaine apparaissent des points de chondrification,

qui fusionnent rapidement : deux dans le corps vertébral, deux dans les arcs

vertébraux, et un dans chaque processus costal.

Les points d'ossification primaire sont en général au nombre de trois pour

chaque vertèbre : un pour chaque arc, et un pour le corps, Les points des arcs se

situent à la jonction d'une lame et d'un pédicule; ils apparaissent vers la 7ème

semaine en région cervicale, et s'étendent en direction caudale. Les points des corps

apparaissent vers la 5ème semaine dans les vertèbres thoraciques basses puis

s'étendent crânialement et caudalement. A partir de 14 semaines de développement,

un nouveau point d'ossification est visible chaque semaine. Tous les corps

vertébraux sont ossifiés à la 30ème semaine.

A la naissance, chaque vertèbre présente trois jonctions cartilagineuses: la

synchondrose inter-neurale, qui unit les deux arcs à leur extrémité postérieure, et

deux synchondroses neurocentrales, entre le corps et les arcs. L'ossification des

synchondroses, et la formation des processus épineux, transverse et articulaire se

feront pendant l'enfance. L'ossification secondaire ne se fera qu'après la puberté.

10

Figure 2 : Points d'ossification vertébrale.

1 : centre primitif médian 2 : centres primitifs latéraux. CV : corps vertébral, P : pédicule, AT: apophyse transverse, AA : apophyse articulaire, L : lame, AB : apophyse épineuse.

11

II. Acquisition des courbures La courbure primordiale de l'embryon présente une concavité ventrale. A partir

de 6 semaines de développement, l'embryon réalise des mouvements irréguliers de

flexion de la nuque.

A 7 semaines, il acquiert sa lordose cervicale, sous l'effet de vigoureux

mouvements de flexion-extension de la tête et du tronc. Elle est donc congénitale.

Vers 10-11 semaines, la tête présente des mouvements de rotation. La lordose

lombaire s'acquiert en post-natal, lors du passage de l'enfant en position debout.

12

RAPPEL

BIOMECANIQUE

13

Le rachis supporte d’importantes charges, du fait du poids du corps sus jacent

et des forces générées par les efforts de soulèvement, ce qui requière une grande

stabilité. En même temps, il doit assurer, ensemble avec les hanches, la mobilité du

tronc. A la base de ces fonctions (qui peuvent paraître contradictoires) est la notion

de segment mobile, qui comprend une articulation intervertébrale et ses deux

vertèbres adjacentes, les foramens intervertébraux et les ligaments de l’arc

postérieur. Cette approche assimile le modèle de Junghans, représenté par un

trépied fonctionnel avec le disque en avant et les articulations zygapophysaires en

arrière, complété par les ligaments intervertébraux, interapophysaires et

interépineux. Le segment mobile est viscoélastique, absorbe de l’énergie, possède 6

degrés de liberté (3 rotations et 3 translations) mais il a une tolérance en fatigue

limitée et dépend de ses composants osseux et ligamentaires pour accomplir ses

fonctions mécaniques. De plus, la mobilité de ce segment est de type mouvement

couplé, ce qui signifie que le mouvement selon une direction va influencer les

déplacements dans les autres directions et, en même temps, que le

dysfonctionnement d’un élément du segment mobile retentit sur les autres

structures et ensuite sur l’ensemble du rachis.

I. Stabilité du rachis thoraco-lombaire La stabilité en statique du rachis est liée à l’organisation des segments

fonctionnels et à la posture. Le rôle de l’articulation intervertébrale dans la stabilité

du rachis a été mis en évidence par de nombreux auteurs Dubousset [1] ; Larson [2];

Louis [3] ; Denis [4], qui décrivent une distribution des contraintes dans le plan

sagittal au niveau de trois colonnes. Selon Louis, ces colonnes sont représentées par

les trois articulations des vertèbres (figure 3) : le disque intervertébral (1) et les

facettes articulaires droite (2) et gauche (3). Cependant, la théorie la plus répandue

et cliniquement acceptée est celle de Denis et al, qui définit une colonne antérieure

14

(A), incluant le ligament longitudinal antérieur et la partie antérieure du disque et du

corps vertébral, une colonne médiale (B) définie par le ligament longitudinal

postérieur, la partie postérieure du disque et du corps vertébral (et peut-être le

pédicule) et une colonne postérieure (C) représentée par les arcs postérieurs et leurs

ligaments. Sans trancher entre les deux théories, une analyse rhéologique [5]

attribue à la colonne antérieure un rôle d’amortisseur et aux structures postérieures

des propriétés des ressorts.

Figure 3 : Les trois colonnes assurant la stabilité rachidienne ([1], [4]).

Toujours au regard de la stabilité en statique, la posture est décrite par une

succession de courbures inversées dans le plan sagittal, développées au cours de la

croissance, qui augmentent la résistance du rachis aux efforts de compression

axiale ([6,7]) : la lordose cervicale, la cyphose thoracique, la lordose lombaire et la

cyphose sacrée. Le rôle de ces courbures est d’absorber les forces de réaction du sol

et de transmettre les charges (poids) de la partie supérieure du corps vers les

extrémités inférieures, de manière que les articulations intervertébrales supportent

uniquement 25-47% de la contrainte totale verticale [8].

15

II. Mobilité du rachis thoraco-lombaire Le disque intervertébral permet une grande étendue de mouvements entre

deux vertèbres (6 degrés de liberté), mais ceux-ci sont limités par le jeu des

articulations zygapophysaires et la mise en tension des ligaments. Plus précisément,

les massifs articulaires se comportent comme des guides dont la fonction est

d’orienter le mouvement, et les structures capsulo-ligamentaires et les muscles

comme des freins qui vont rendre le mouvement harmonieux et lui donner des

limites physiologiques. Les amplitudes de ces mouvements sont très variables

suivant les individus (âge, sexe, musculature et élasticité des tissus) et suivant le

niveau considéré. La littérature présente surtout des études in vivo à partir des

radiographies dynamiques (en flexion-extension), ainsi que des mesures globales

ou sur des pièces anatomiques [9].

Le mouvement de flexion-extension semble avoir une amplitude totale

variable selon les différents auteurs, entre 57° et 90° [9, 10,11, 12].

L’inclinaison latérale unilatérale (droite ou gauche) se chiffre entre 20-28° [10,

11, 12], avec une forte limitation (amplitude quasi-nulle) au niveau L5-S1, du fait de

l’existence des ligaments ilio-lombaires.

La rotation axiale est très réduite, du fait de la configuration des articulations

zygapophysaires ; ce mouvement se produit autour d’un axe situé en zone

postérieure, sollicitant ainsi le disque intervertébral en cisaillement, ce qui le limite

fortement (entre 5° [6] et 13° [11, 12]). Etant donné que l’inclinaison latérale et la

rotation axiale sont couplées (du à la disposition des facettes articulaires

postérieures) les efforts appliqués sur les disques intervertébraux lors des

mouvements physiologiques sont une combinaison de compression, traction et

cisaillement.

16

ANATOMIE DESCRIPTIVE

DU RACHIS THORACO-

LOMBAIRE

17

I. Introduction : La colonne vertébrale ou rachis est une longue tige osseuse, résistante et

flexible, située à la partie médiane et postérieure du tronc, depuis la tête qu’elle

soutient jusqu’au bassin qui la supporte. Son rôle principal est la protection de la

moelle épinière contenue dans le canal rachidien.

Le rachis est constitué par la superposition des vertèbres entre lesquelles se

trouve le disque intervertébral.

Le nombre de vertèbres est considéré comme assez constant : 7 cervicales, 12

thoraciques, 5 lombaires, 5 sacrées et 3 à 5 coccygiennes.

Le rachis est aligné symétriquement dans le plan frontal et présente une

succession de courbures inversées dans le plan sagittal, développées au cours de la

croissance : lordose cervicale, cyphose thoracique, lordose lombaire et cyphose

sacrée, les segments lordosés représentant des secteurs de mobilité assurant

l’autonomie des organes sensoriels pour le rachis cervical et la station érigée et la

marche pour le rachis lombaire [5].

18

Figure 4 : Disposition du rachis dans le plan frontal et sagittal [13]

II. Structure d’une vertèbre type : Chaque vertèbre est constituée par (figure 5):

- Une partie antérieure renflée, le corps vertébral (6).

- Un arc osseux à concavité antérieure, l’arc neural ou arc postérieur, délimitant

avec la face postérieure du corps vertébral un orifice, le trou vertébral ou trou

rachidien (4). Cet arc est constitué de chaque côté par les pédicules (1) en

avant et les lames vertébrales (3) en arrière.

- Une saillie médiane postérieure, l’apophyse épineuse (5).

- Deux éminences horizontales et transversales, les apophyses transverses (7).

- Quatre saillies verticales, les apophyses articulaires supérieures (2) et

inférieures (8), par lesquelles la vertèbre s’unit aux vertèbres voisines.

19

Figure 5 : Schéma d’une vertèbre type [13]

1- Le corps vertébral :

Le corps vertébral a la forme d’un segment de cylindre avec deux faces

horizontales (supérieure et inférieure) et une circonférence.

Les deux faces sont excavées, irrégulières et limitées par un bourrelet

marginal.

La circonférence est creusée en gouttière, en avant et sur les côtés du corps

vertébral. Son segment postérieur, en rapport avec le trou vertébral, est concave

dans le sens transversal et déprimé à sa partie centrale. Sur toute la circonférence,

on trouve des trous vasculaires particulièrement grands et nombreux au niveau du

segment postérieur.

2- Les pédicules :

Les pédicules sont deux colonnettes osseuses obliques en arrière et en

dehors, aplaties transversalement, étendues du corps vertébral aux massifs osseux

qui donnent naissance aux lames vertébrales, aux apophyses transverses et

articulaires.

20

Leurs bords supérieurs et inférieurs sont échancrés, concaves et limitent, avec

les bords correspondants des pédicules sus et sous jacents, des orifices, les trous de

conjugaison ou trous intervertébraux. L’échancrure inférieure du pédicule est

beaucoup plus marquée que l’échancrure supérieure.

3- Les lames vertébrales :

Les lames vertébrales s’étendent des pédicules à l’apophyse épineuse et

limitent en arrière le trou vertébral. Aplaties et quadrilatères, elles sont obliques en

arrière, en dedans et en bas.

Elles présentent deux faces (antérieure et postérieure) et deux bords

(supérieur et inférieur). La face antérieure présente, dans sa moitié inférieure, les

rugosités d’insertion des ligaments jaunes.

4- L’apophyse épineuse :

Elle naît de l’angle d’union des lames et se dirige en arrière. Elle est aplatie

transversalement et présente deux faces latérales, un bord supérieur mince, un bord

inférieur épais, une base d’implantation large et un sommet libre.

5- Les apophyses transverses :

Elles s’implantent par leurs bases sur l’arc neural en arrière des pédicules, se

dirigent en dehors et se terminent par un bord libre. Elles présentent deux faces

(antérieure et postérieure), deux bords (supérieur et inférieur), une base et un

sommet.

21

6- Les apophyses articulaires :

Au nombre de quatre, deux supérieures et deux inférieures, les apophyses

articulaires sont des éminences verticales, implantées sur l’arc neural à l’union des

pédicules et des lames.

Elles s’articulent, par l’intermédiaire des facettes articulaires, avec les

apophyses articulaires correspondantes des vertèbres voisines.

7- Le trou vertébral :

De forme globalement arrondie, Il est limité en avant par le corps vertébral,

latéralement par les pédicules et en arrière par les lames. La superposition des trous

vertébraux constitue le canal rachidien.

III. Particularités des vertèbres thoraciques : • Le corps vertébral est plus épais que celui des vertèbres cervicales et son

diamètre sagittal est aussi développé que son diamètre transversal.

• La face circonférentielle présente à sa partie postérieure, près du pédicule,

quatre facettes costales destinées à s’articuler avec les têtes costales. Les

facettes supérieures sont orientées en haut et en dehors tandis que les

facettes inférieures sont orientées en bas et en dedans. Chaque côte s’articule

avec les demi-facettes supérieure et inférieure de deux vertèbres voisines.

• Les pédicules s’implantent sur la moitié supérieure des parties latérales de la

face postérieure du corps vertébral.

• Les lames vertébrales sont aussi hautes que larges.

• Les apophyses épineuses sont volumineuses, longues et très incliné en bas et

en arrière.

22

• Les apophyses transverses se détachent de chaque côté de la colonne osseuse

formée par les apophyses articulaires, en arrière du pédicule. Elles sont

dirigées en dehors et un peu en arrière.

• La face antérieure de chaque apophyse transverse présente une surface

articulaire, la facette costale, qui répond à la tubérosité des côtes.

• La facette articulaire de l’apophyse articulaire supérieure regarde en arrière,

en dehors et un peu en haut tandis que la facette de l’apophyse inférieure

présente une orientation inverse.

• Caractères propres à certaines vertèbres dorsales :

o La première vertèbre dorsale :

§ Le corps présente sur sa face supérieure des crochets latéraux

(uncus).

§ La facette costale supérieure est complète et répond à toute la

surface articulaire de la première côte.

o La dixième vertèbre dorsale ne possède pas de facette costale inférieure

et son apophyse transverse en est également dépourvue.

o Les onzièmes et douzièmes vertèbres dorsales présentent déjà des

caractères lombaires :

§ Corps plus volumineux, apophyse épineuse moins oblique,

absence de facettes costales inférieures et transversaires.

§ Les apophyses articulaires inférieures de T12 sont orientées

comme celles du rachis lombaire : en avant et en dehors.

23

IV. Particularités des vertèbres lombaires : • Le corps vertébral est volumineux, réniforme à grand axe transversal.

• Les pédicules sont très épais et se détachent de la moitié supérieure du corps,

à la hauteur des angles postérieurs.

• Les lames vertébrales sont plus hautes que larges.

• Les apophyses épineuses sont dirigées horizontalement en arrière.

• Les apophyses transverses ou costiformes s’implantent à l’union du pédicule

et de l’apophyse articulaire supérieure. Elles sont longues, étroites et se

terminent par une extrémité effilée.

• Les apophyses articulaires supérieures sont situées en arrière et au-dessus

des apophyses transverses. Leur face interne porte une surface articulaire,

excavée facettes, et orientée en dedans et en arrière. Leur bord postérieur

présente un relief arrondi, le tubercule mamillaire.

• Les apophyses articulaires inférieures offrent une surface articulaire convexe

qui regarde en dehors et légèrement en avant.

• Le trou vertébral est triangulaire et ses trois côtés sont à peu près égaux.

• Caractères propres à certaines vertèbres lombaires :

o La première vertèbre lombaire :

§ Apophyse transverse ou costiforme moins développée que celles

des autres vertèbres lombaires.

o La cinquième vertèbre lombaire :

§ La hauteur du corps est plus grande en avant qu’en arrière.

§ Les apophyses articulaires inférieures sont plus écartées l’une de

l’autre que dans les autres vertèbres.

24

V. Articulations du rachis thoraco-lombaire :

1- Articulations des corps vertébraux :

Les surfaces articulaires des corps vertébraux sont représentées par les faces

supérieures et inférieures des corps qui sont unies par les disques intervertébraux et

les ligaments vertébraux communs.

a. Les disques intervertébraux :

Ce sont des structures cartilagineuses en forme de lentille biconvexe

interposées entre les corps vertébraux. Leur circonférence dessine à la surface de la

colonne vertébrale des bandelettes blanches qui alternent régulièrement avec les

corps vertébraux.

On peut distinguer à chaque disque intervertébral deux parties : l’une

périphérique, l’autre, centrale.

La partie périphérique, appelée également « anneau fibreux (Anulus

fibrosus)», est constituée par des lamelles fibreuses concentriques tendues

obliquement entre les corps vertébraux adjacents.

La partie centrale, appelée également « noyau pulpeux (Nucleus pulposus)»,

est une substance gélatineuse et molle, de forme ovoïde et incluse dans la partie

centrale de l’anneau plus près du bord postérieur que du bord antérieur. Elle est

constituée par de minces faisceaux fibreux séparés les uns des autres par des

espaces remplis de tissu muqueux contenant de grosses cellules.

Le nucléus pulposus joue le rôle d’un amortisseur des chocs, d’un répartiteur

de pressions et d’un pivot de rotation.

Sa position postérieure et sa mobilité expliquent qu’il puisse être subluxé en

arrière, entraînant une compression nerveuse au niveau du trou de conjugaison.

25

b. Les ligaments intervertébraux :

Ils représentent deux bandes fibreuses, blanc nacré, qui s’étendent sur toute

la hauteur de la colonne vertébrale, l’un en avant, l’autre en arrière des corps

vertébraux.

Le ligament vertébral commun antérieur :

Il descend sur la face antérieure de la colonne vertébrale depuis l’apophyse

basilaire jusqu’à la deuxième vertèbre sacrée.

Au niveau du rachis thoracique, il est constitué par trois bandelettes : une

médiane et deux latérales recouvrant les faces latérales du corps jusqu’au voisinage

des articulations costo-vertébrales.

A la région lombaire, les bandelettes latérales disparaissent et le ligament

descend sur la face antérieure du corps entre les deux psoas.

Le ligament vertébral commun antérieur est composé par des fibres longues,

superficielles, qui s’étendent sur trois ou quatre vertèbres, et des fibres courtes,

profondes, qui unissent deux vertèbres voisines.

Le ligament vertébral commun postérieur :

Situé à la face postérieure des corps vertébraux, il s’insère en haut sur la

gouttière basilaire de l’occipital et en bas sur la première vertèbre coccygienne. Il

présente une succession de dentelures, au niveau des disques auxquels il adhère,

séparées à la partie moyenne des corps par une bande moins large en rapport avec

les veines du plexus transverse antérieure qui sépare cette bande de la face

postérieure du corps.

26

2- Articulations des apophyses articulaires :

Ces articulations sont des arthrodies dans la région dorsale et des trochoïdes

dans la région lombaire.

Les surfaces articulaires sont représentées par les apophyses articulaires qui

entrent en contact par des facettes articulaires encroûtées de cartilage, planes dans

la région dorsale et taillées en segment de cylindre dans la région lombaire.

Ces surfaces sont unies par une capsule articulaire, plus serrée et plus

résistante à la région lombaire, renforcée en avant par la portion latérale du

ligament jaune et en arrière par un ligament postérieur.

3- Autres moyens d’union des arcs postérieurs :

Les diverses portions des arcs postérieurs sont également unies par toute une

série de ligaments :

- Entre les lames : le ligament jaune, de part et d’autre de la ligne médiane,

s’insère en haut sur la face antérieure de la lame sus jacente et en bas sur le

bord supérieur de la lame sous-jacente.

- Entre les apophyses épineuses : deux ligaments, l’un surépineux formant un

long ruban aplati qui réunit le sommet des épineuses ; l’autre interépineux,

triangulaire à base postérieure, entre les versants opposés des épineuses sus

et sous jacentes.

- Entre les apophyses transverses : les ligaments intertransversaires relient les

sommets de deux apophyses transverses voisines au niveau dorsal et les

tubercules mamillaires au niveau lombaire.

27

4- Articulations costo-vertébrales :

Les côtes sont unies en arrière avec le rachis dorsal par l’intermédiaire des

articulations costo-corporéales, de l’articulation costo-transversaire et des

ligaments cervico-corporéaux.

a. Les articulations costo-corporéales :

Les surfaces articulaires sont représentées par :

- Du côté costal : deux facettes articulaires planes séparées par une crête

mousse formant un véritable « coin costal ».

- Du côté vertébral, l’articulation comprend :

o En haut : la facette costale inférieure de la vertèbre sus-jacente.

o Au milieu : la face latérale du disque intervertébral.

o En bas : la facette costale supérieure de la côte sous-jacente.

Les moyens d’unions sont représentés par :

- Un ligament intra-osseux ou intra-articulaire qui relie le coin costal au disque

et divise l’articulation en deux loges indépendantes par leurs synoviales.

- Deux ligaments renforcent la capsule : les ligaments costo-vertébraux ou

ligaments rayonnés de la tête costale

o L’un antérieur se fixant sur les faces latérales des vertèbres sus et sous-

jacentes et sur le disque intermédiaire.

o L’autre postérieur, tendu du col de la côte à la face postérieure du corps

sus-jacent.

b. Les articulations costo-transversaires :

Ce sont des trochoïdes qui unissent les tubérosités des côtes aux apophyses

transverses.

28

Les surfaces articulaires sont représentées par la facette ovalaire du versant

inféro-interne de la tubérosité costale et par la facette correspondante de la face

antérieure du sommet de l’apophyse transverse.

Les surfaces costale et transversaire des vertèbres supérieures sont dans un

plan frontal. Leur orientation se modifie de haut en bas, car elles s’inclinent en bas

et en avant, d’autant plus qu’elles sont plus inférieures.

c. Les ligaments costo-vertébraux :

Ces ligaments sont de deux types :

• Un ligament de renforcement capsulaire : le ligament costo-transversaire

postérieur tendu transversalement derrière l’articulation, de la transverse à la

tubérosité.

• Quatre ligaments à distance :

o Le ligament costo-transversaire interosseux : cour, épais et résistant,

tendu du col de la côte à la transverse, à travers l’orifice costo-

transversaire.

o Le ligament costo-transversaire supérieur : tendu du bord supérieur du

col de la côte à la face antérieure de l’apophyse transverse.

o Le ligament cervico-lamellaire : situé en arrière du précédent, et plus en

profondeur, il est tendu obliquement du bord supérieur du col de la

côté au bord inférieur de la lame sus-jacente.

o Le ligament costo-méniscal : de petite taille, il unit la face postérieure

du col de la côte à la face postérieure du disque intervertébral.

29

ANATOMIE CHIRURGICALE

DU RACHIS THORACO-

LOMBAIRE

30

Introduction : La connaissance de l’anatomie et des rapports pariétaux et viscéraux du rachis

thoraco-lombaire est indispensable pour toute chirurgie de la région. Nous allons

proposer dans ce chapitre les différentes particularités anatomiques de cette région.

Ce travail a été réalisé au laboratoire d’Anatomie de la Faculté de Médecine et

de Pharmacie de Fès, dans l’objectif de développer la chirurgie antérieure du rachis.

Nous avons, pour cela, choisi la dissection sur cadavre car elle permet une

meilleure visualisation des différents plans et rapports du rachis.

En effet, si l’abord postérieur de cette région est relativement facile de part sa

situation superficielle dont les rapports sont essentiellement musculaires et

aponévrotiques, il n’en est pas de même pour le plan antérieur corporéo-discal

profondément situé sous les viscères thoraciques et abdominaux.

A travers des photos de dissection, tout en rappelant les rapports pariétaux et

viscéraux des différents segments du rachis thoraco-lombaire, nous allons décrire

les différents plans à franchir afin d’atteindre la face antérolatérale du rachis.

31

DISSECTION DE LA FACE

ANTEROLATERALE DU

RACHIS THORACIQUE

32

Figure 6 : Représentation anatomique du champ opératoire

Afin de mieux visualiser les différents rapports anatomiques du rachis dorsal, nous

allons réaliser une thoracotomie postérolatérale droite. Le cadavre est installé en

position opératoire (décubitus latéral gauche).

Après ablation de la peau et du tissu sous-cutané, on découvre le premier groupe

musculaire constitué par le muscle trapèze et le muscle grand dorsal.

Muscle grand dorsal

Aponévrose lombo-sacrée

Muscle Trapèze

Muscle grand rhomboïde

Droit

Inférieur

33

Figure 7 : Tracé de l’incision pour thoracotomie postérolatérale

L’incision est réalisée en forme de « S » très allongé en suivant le trajet d’une

côte située en dessous de l’omoplate. Elle débute à 4cm environ en dehors la ligne

des épineuse et se dirige en avant jusqu’à la jonction ostéo-cartilagineuse.

Le muscle grand dorsal est entièrement sectionné transversalement de façon

très distale afin de préserver son innervation (le nerf du grand dorsal).

Muscle grand rhomboïde

Muscle grand dorsal

Muscle trapèze

Angle inférieur de l’omoplate

Droit

Inférieur

34

Figure 8 : Aspect anatomique après section des muscles trapèze et grand dorsal

Après section des muscles grand dorsal et trapèze, on découvre dans la partie

antérieure du champ le muscle grand dentelé qui s’attache en arrière sur le bord

spinal de l’omoplate et dont les fibres s’enroulent sur la paroi latérale du thorax

pour se terminer sur la face latérale des dix premières côtes.

En arrière, on découvre le muscle rhomboïde qui s’insère en dedans sur les

apophyses épineuses des sept premières vertèbres dorsales et en dehors sur le bord

spinal de l’omoplate.

Muscle grand dorsal

sectionné

Muscle grand dentelé

Muscle trapèze

sectionné

Muscle grand rhomboïde

Droit

Inférieur

35

Figure 9 : Aspect anatomique après section des muscles grand dentelé et rhomboïde

Le muscle grand dentelé, qui repose directement sur la cage thoracique, doit

être sectionné le plus distalement possible afin de préserver le nerf grand dentelé.

Le muscle rhomboïde est aussi sectionné afin de libérer partiellement

l’omoplate qui sera refoulé en haut pour permettre l’accès au troisième et quatrième

espace intercostal.

La section de ces muscles laisse apparaitre le fascia exothoracique qui

recouvre les espaces intercostaux en dehors et qui va de la face latérale d’une côte à

une autre en se fixant sur le muscle intercostal externe.

Muscle grand dorsal

Aponévrose exothoracique

Muscle grand dentelé

Muscle trapèze

Muscle grand rhomboïde

Omoplate

Droit

Inférieur

36

Figure 10 : Aspect anatomique après résection du fascia exothoracique

La résection du fascia exothoracique laisse apparaitre les espaces intercostaux

comblés par les muscles intercostaux et contenant les paquets vasculo-nerveux

intercostaux.

Les muscles intercostaux sont disposés sur trois couches nettement distinctes

l’une de l’autre par la direction de leurs fibres :

• Le muscle intercostal latéral s’insère en haut sur la lèvre latérale de la

gouttière costale de la côte supérieure et en bas sur le bord supérieur de la

côte sous-jacente. Ses fibres sont obliques en bas et en avant et n’occupent

que la région comprise entre les articulations costo-transversaire et chondro-

costale.

• Le muscle intercostal moyen s’insère, depuis la ligne axillaire moyenne

jusqu’au bord du sternum, sur le versant latéral de la gouttière costale en haut

Muscle grand dorsal

Muscle trapèze

Muscle intercostal externe

Muscle petit dentelé postérieur et supérieur

Côte

Droit

Inférieur

37

et sur le bord supérieur de la côte sous jacente en bas. Ses fibres sont

obliques en bas et en arrière.

• Le muscle intercostal médial s’insère, depuis l’angle postérieur des côtes

jusqu’à cinq 5 cm environ du sternum, sur la lèvre médiale de la gouttière

costale en haut et sur le bord supérieur de la côte en bas. Ses fibres sont

obliques en bas et en arrière.

Le paquet vasculo-nerveux intercostal comprend le nerf intercostal, l’artère

intercostale et la veine intercostale.

• Dans le segment postérieur de l’espace intercostal, l’artère se place entre la

veine en haut et le nerf en bas. Ce paquet se trouve entre le muscle intercostal

latéral et le muscle intercostal médial.

• Dans le segment moyen de l’espace intercostal, le paquet chemine dans la

gouttière costale jusqu’au bord antérieur du muscle intercostal médial.

• Dans le segment intercostal antérieur, le paquet se trouve entre le muscle

intercostal moyen en avant et le muscle triangulaire du sternum en arrière.

On procèdera par la suite à une section du périoste de la côte jusqu’à la

jonction cartilagineuse tout en suivant le bord supérieur de la côte inférieure afin de

préserver le pédicule intercostal. Ce périoste sera décollé d’avant en arrière en

respectant la direction des muscles intercostaux.

38

Figures 11-12 : Aspects anatomiques après section des muscles intercostaux et ouverture de la

cavité pleurale

Poumon droit

Muscles intercostaux

Côte

Plèvre pariétale

Droit

Inférieur

39

La section des muscles intercostaux laisse apparaitre la plèvre pariétale qui

recouvre les parois de la loge pulmonaire et qui doit être, à son tour, sectionnée afin

de visualiser le poumon et mettre en place un écarteur thoracique et ainsi ouvrir

complètement la cage thoracique.

40

Figures 13-14 : Aspects anatomiques après ouverture de la cavité thoracique et écartement du

poumon

Veine cave supérieure

Crosse de la veine azygos

Poumon droit

Crosse de la veine azygos

Droit

Inférieur

41

Après écartement du poumon en dedans, on découvre le médiastin postérieur

avec ses différents éléments dont les plus importants restent la veine azygos à

droite et l’aorte à gauche.

La grande veine azygos se forme dans la cavité thoracique, à la hauteur du

onzième espace intercostal droit par la fusion de deux branches d’origine, l’une

externe, l’autre interne. La racine externe est constituée par la réunion de la veine

lombaire ascendante droite et de la douzième veine intercostale. La racine interne,

inconstante, naît soit de la face postérieure de la veine cave inférieure, soit, mais

très rarement, de la veine rénale droite. Elle pénètre dans le thorax en passant le

plus souvent avec le grand splanchnique qui est en avant d’elle, entre les faisceaux

principal et accessoire du pilier droit du diaphragme.

Dans le thorax, la grande veine azygos monte sur la face antérieure de la

colonne vertébrale, à droite de la ligne médiane, jusqu’à la hauteur de la quatrième

vertèbre dorsale. Elle s’incurve ensuite en avant, passe au-dessus du pédicule

pulmonaire et s’ouvre dans la paroi postérieure de la veine cave supérieure. Ce

segment de la veine, incurvé, est la crosse de l’azygos.

La grande veine azygos reçoit : la veine bronchique droite postérieure, des veines

œsophagiennes et péricardiques, les veines intercostales aortiques, la veine

intercostale supérieure droite et les veines petites azygos.

42

Figure 15 : Aspect final après ouverture de la plèvre pariétale et du ligament vertébral commun

antérieur

La section de la plèvre pariétale, directement en rapport avec la face

antérieure du rachis dorsale, laisse apparaitre le ligament vertébral commun

antérieur qui descend sur la face antérieure de la colonne, adhère aux disques

intervertébraux et aux vertèbres et dont l’ouverture, après ligature des pédicules

intercostaux qui le traversent, donne accès à la face antérieure des corps

vertébraux.

Poumon

Plèvre pariétale Face

antérieure du rachis

Droit

Inférieur

43

DISSECTION DE LA FACE

ANTEROLATERALE DE LA

CHARNIERE THORACO-

LOMBAIRE

44

Figure 16 : Représentation anatomique du champ opératoire.

Sur un cadavre installé en position opératoire (décubitus latéral droit), après

section de la peau qui, à ce niveau, est relativement mobile sur les plans musculo-

aponévrotiques mais stabilisée dans sa partie médiane par ce point de "capiton"

central qu'est l’ombilic, on retrouve le tissu cellulo-graisseux sous cutané qui

forme un pannicule parfois fort épais, au sein du quel s'organise le fascia

superficialis.

Une fois cette étape achevée on découvre sur le grand dorsal, le grand

dentelé, ainsi que les muscles antérolatéraux de l'abdomen qui forment l'appareil

de soutien viscéral, d'où le terme de sangle abdominale; ils interviennent dans la

mécanique respiratoire, notamment le muscle transverse ayant le rôle majeur.

Muscle Grand oblique Muscle Grand

Dorsal

Abdomen

Muscle Grand Droit

Postérieur

Inférieur

45

Figure 17 : Tracé de l’incision passant par le muscle grand dorsal et grand oblique.

Afin d’étudier les différents éléments anatomiques de la région, nous allons

réaliser une incision des muscles de la paroi antérolatérale du thorax et de la paroi

antérieure de l’abdomen. Cette incision débutera en arrière près de la ligne médiane

et suit le trajet de la 11ème côte jusqu’au cartilage costal et se dirige à la partie

antérieure et médiane de l’abdomen.

Les muscles antérolatéraux de l'abdomen sont des muscles plats, disposés en

plusieurs couches de direction respectivement : verticale (muscle droit de l'abdomen),

oblique (muscle grand oblique et petit oblique de l'abdomen), et transversale (muscle

transverse de l'abdomen). A l'exception du muscle droit qui est un muscle

polygastrique, les autres muscles comportent un corps charnu plus ou moins étendu,

prolongé par des aponévroses, passant en avant et en arrière du muscle droit.

Postérieur

Inférieur

46

Figure 18 : Début de section des muscles antérolatéraux du tronc.

La section en arrière du muscle grand dorsal et du muscle grand dentelé va

faire apparaître l’espace intercostal dont l’ouverture ultérieure va amener à la cavité

pleurale. En avant la section du muscle grand oblique fait apparaître le deuxième

plan musculaire de la paroi abdominale à savoir le petit oblique.

Muscle grand oblique

Muscle petit oblique

Muscle grand dentelé

Muscle grand Dorsal

Postérieur

Inférieur

47

Figure 19 : Mise en évidence du péritoine et de la plèvre pariétale.

En arrière, la dissection des muscles intercostaux fait apparaître la plèvre

pariétale, dont l’ouverture en avant laisse voir la cavité pleurale et le diaphragme

thoraco-abdominal. En avant la dissection des muscles larges de l’abdomen: grand

oblique, petit oblique et le muscle transverse de l’abdomen fait apparaître le

péritoine pariétal antérieur.

Muscle Transverse

Péritoine pariétal

Cavité pleurale

Plèvre pariétale

Muscles intercostaux

Postérieur

Inférieur

48

Figures 20-21 : Aspects après ouverture de la cavité pleurale

L’ouverture de la cavité pleurale (plèvre pariétale sectionnée) laisse apparaître

le diaphragme thoraco-abdominal; En avant, le péritoine pariétal est décollé des

muscles de la paroi abdominale et du diaphragme, la loge rénale est alors visible en

arrière.

Plèvre pariétale Diaphragme

11ème côte

Péritoine

Diaphragme

Péritoine

Postérieur

Inférieur

49

Figure 22-23 : Aspects anatomiques après section du diaphragme

Sur ces figures, la loge rénale est décollée du diaphragme, puis rabattue en

avant, ce qui permet un début de section d’avant en arrière du diaphragme

thoraco-abdominale.

Loge rénale

Diaphragme

Loge rénale

Diaphragme

Postérieur

Inférieur

50

Figures 24-25 : Aspect après section complète du diaphragme

Les présentes figures montrent une étape très avancée de la section

diaphragmatique avec une évidente communication entre la cavité pleurale en haut,

et la région rétropéritonéale en bas, on note déjà le début de visualisation de la

loge antérolatérale de la charnière thoraco-lombaire et du psoas.

Loge rénale

Aorte thoracique

Région rétro-péritonéale

Diaphragme sectionné

Postérieur

Inférieur

Cavité pleurale

Loge rénale

Espace rétro-péritonéal

11ème côte

51

Figure 26 : Aspect anatomique après dissection du diaphragme

Fin de la dissection du diaphragme jusqu'à ses piliers principaux indiqués à

l’aide d’un stylet, avec mise en évidence de l’aorte, qui de thoracique devient

abdominale, et en dehors de laquelle apparaît le nerf grand splanchnique. Tout en

arrière, on individualise le muscle psoas qui tapisse la face antérolatérale de la

charnière thoraco-lombaire, et dont l’ouverture permettra l’accès direct aux corps

vertébraux de T11 T12 L1 L2.

Aorte thoraco-abdominale

Muscle Psoas

Nerf grand splanchnique

Postérieur

Inférieur

52

Figure 27 : Aspect anatomique après dissection du diaphragme et rugination du muscle psoas

Fin de l’abord antérolatéral avec mise à nu de la charnière thoraco-lombaire

après détachement des insertions discales du muscle psoas au niveau du rachis

lombaire, et qui sur cette figure est encore tapissé en avant par le ligament

longitudinal antérieur.

Aorte

Ligament longitudinal antérieur

Postérieur

Inférieur

53

Figure 28 : Aspect anatomique après section du ligament longitudinal antérieur

Après section du ligament longitudinal antérieur on distingue la juxtaposition

des différentes vertèbres et des disques intervertébraux de la charnière thoraco-

lombaire et dont le franchissement permet l’accès au canal vertébral.

Corps Vertébral

Disque interVertébral

Ligament longitudinal antérieur

Postérieur

Inférieur

54

DISSECTION DE LA FACE

ANTERIEURE DU RACHIS

LOMBAIRE

55

Figure 29 : Représentation anatomique du champ opératoire

Afin d’étudier les différents rapports anatomiques du rachis lombaire, nous

allons procéder à une voie d’abord rétropéritonéale pararectale qui permet

d’aborder les vertèbres situées entre la troisième lombaire et la deuxième sacrée.

Le cadavre est installé en position opératoire : décubitus dorsal avec flexion des

hanches et des genoux.

Après ablation de la peau et du tissu sous-cutané qui sont, à ce niveau,

facilement décollables en dehors de l’ombilic, on découvre le feuillet antérieur de la

gaine des muscles droits de l’abdomen (fascia abdominalis superficialis).

Ombilic

Aponévrose superficielle du grand droit

Gauche

Inférieur

56

Figures 30-31 : Aspects anatomiques après dissection du diaphragme

Ombilic

Feuillet superficiel de l’aponévrose des droits

Muscle grand droit

Muscle grand oblique

Gauche

Inférieur

Fascia superficialis

Grand droit Péritoine pariétal

57

L’incision du feuillet antérieur de la gaine du droit est réalisée tout en suivant

le bord latéral des droits qui correspond à la légère dépression palpable entre en

dedans le relief des muscles droits et latéralement les muscles larges de l’abdomen.

Après décollement de cette aponévrose, on procède à l’incision du feuillet postérieur

en regard du bord latéral du grand droit et au refoulement du péritoine pariétal.

58

Figures 32-33 : Aspects anatomiques après dissection et refoulement du péritoine en dedans

Plexus hypogastrique supérieur

Artère iliaque primitive droite

Veine iliaque primitive droite

Gauche

Inférieur

Péritoine pariétal refoulé

Uretère

Muscle psoas

Nerf génito-fémoral

59

La première structure rencontrée parcourant la longueur du muscle psoas est

le nerf génito-fémoral. En repoussant le contenu viscéral de l’autre côté, les

vaisseaux iliaques communs apparaissent dans la graisse rétropéritonéale, l’artère

croise la veine par en avant.

Au bord inférieur de L4, l’uretère croise l’artère iliaque commune de dehors en

dedans et de haut en bas, accompagnée des vaisseaux génitaux.

Médian, au dessus de la bifurcation aortique, passe le plexus hypogastrique

supérieur, qui s’épanouit distalement en avant du promontoire. Il assure

l’innervation sympathique du système urogénital et il doit toujours être recherché

afin de le préserver, car sa lésion peut entraîner secondairement une éjaculation

rétrograde chez l’homme.

60

Figures 34-35: Aspect anatomique après désinsertion du muscle psoas

Pour exposer le rachis lombaire, on désinsère prudemment le muscle psoas en

dedans et on le récline en dehors. On découvre alors les vaisseaux segmentaires et

la veine lombaire ascendante.

Gauche

Inférieur

Face antérieure du rachis lombaire

Muscle psoas

Nerf génito-fémoral

Uretère

61

Figure 36 : aspect anatomique après section du ligament vertébral commun antérieur

La dernière étape de la dissection de la face antérolatérale du rachis lombaire

est la libération des vaisseaux qui vont être séparés du ligament longitudinal

antérieur et réclinés de l’autre côté.

L’ouverture de ce ligament permettra d’identifier la juxtaposition des corps et

des disques intervertébraux.

Gauche

Inférieur

Disque intervertébral

Corps vertébral

62

DISSECTION DE LA FACE

ANTERIEURE DE LA

JONCTION LOMBOSACREE

63

Figure 37 : Aspect anatomique après laparotomie médiane.

Afin d’étudier l’anatomie chirurgicale de la jonction lombo-sacrée, nous allons

procéder à un abord transpéritonéal qui permet l’accès aux vertèbres situées entre

L4 et S1.

Le cadavre est installé en décubitus dorsal avec billot sous le rachis lombaire

afin de réaliser une hyperlordose qui facilite l’abord du promontoire.

On réalise une laparotomie médiane en contournant l’ombilic à gauche. Après

dissection des plans cutané et sous cutané, la ligne blanche est sectionnée au milieu

et les muscles grands droits réclinés latéralement. Le péritoine pariétale est ensuite

sectionné longitudinalement ce qui permet de découvrir le contenu de la cavité

péritonéale à savoir les anses grêles.

Gauche

Inférieur

Ombilic

Muscle grand droit

Pubis

Intestins grêles

Péritoine pariétal

64

Figures 38-39 : aspects anatomiques après écartement des intestins et ouverture du péritoine

Gauche

Inférieur

Feuillet postérieur du péritoine pariétal

Graisse rétro-péritonéale

65

Après écartement des anses grêles en haut et du colon sigmoïde en bas, on

découvre le feuillet postérieur du péritoine pariétal qui est incisé et soulevé par un

fil tracteur.

Entre le feuillet péritonéal et le rachis lombaire, on découvre plusieurs

structures anatomiques qui sont enveloppées dans un tissu cellulo-graisseux.

Le plexus hypogastrique supérieur siège à la face antérieure de l’aorte, du

promontoire et de l’artère iliaque primitive gauche. Il est responsable de

l’innervation sympathique de l’appareil urogénital et ses branches principales

proviennent des ganglions latéro-lombaires. En arrière de ce plexus, on trouve la

bifurcation aortique, le plus souvent au niveau du corps de L4 ou du disque L4-L5.

A gauche, près de l’aorte, se trouve l’artère mésentérique inférieure qui provient de

la face antérieure de l’aorte à hauteur de la vertèbre L3.

Les deux uretères précroisent les artères iliaques de dehors en dedans,

jusqu’au niveau de l’origine de l’artère iliaque interne.

Le confluent des veines iliaques communes droite et gauche est situé en

arrière et en dessous de la fourche aortique. Le sommet du confluent siège dans la

plupart des cas au dessus du corps de L5 ou du disque L4-L5.

Sur la ligne médiane, devant le promontoire, on trouve l’artère sacrée

moyenne et souvent la veine sacrée moyenne.

66

Figures 40-41 : Aspects anatomiques après libération des vaisseaux iliaques.

La dernière étape de la dissection de la jonction lombo-sacrée est la libération

et l’écartement en dehors des vaisseaux iliaques permettant ainsi un accès direct à

cette charnière avec visualisation du promontoire et du disque L5-S1

Artère iliaque primitive droite

Aorte abdominale

Artère iliaque primitive gauche

Disque L5-S1

Gauche

Inférieur

67

VOIES D’ABORD

ANTERIEUR DU RACHIS

THORACO-LOMBAIRE

68

Introduction :

En fonction du siège de la lésion au niveau du rachis thoraco-lombaire, différentes

voies d’abord peuvent être effectuées :

- Abord transthoracique transpleural rétroscapulaire (Thoracotomie haute) pour

l’abord des lésions situées entre T2 et T4.

- Abord transthoracique transpleural (Thoracotomie basse) pour les lésions

situées entre T5 et T11.

- Thoracophrénolombotomie pour l’abord de la charnière thoraco-lombaire

entre T11 et L2.

- Lombotomie pararectale pour l’abord des lésions du rachis lombaire entre L3

et L5.

- Abord transpéritonéal par laparotomie médiane pour les lésions de la jonction

lombo-sacrée.

A travers des photos per-opératoires prises dans le bloc opératoire du service de

Neurochirurgie du CHU HASSAN II de Fès, nous allons essayer de décrire les

différentes techniques chirurgicales permettant l’abord de la face antérolatérale du

rachis thoraco-lombaire.

69

Thoracotomie haute

Figure 42 : Installation du patient et repérage de l’incision pour thoracotomie haute

En principe, l’abord du rachis dorsal est possible aussi bien par une

thoracotomie droite que gauche. Si l’indication n’est pas prétexte à un côté

particulier, la thoracotomie droite paraît opportune à cause de la situation des

vaisseaux (du côté gauche se trouve l’aorte).

Le malade est donc installé en décubitus latéral gauche, un billot sous

l’aisselle pour permettre l’ouverture des espaces intercostaux, le membre supérieure

en abduction mis sur un pose bras, puis le repérage de l’incision au niveau du 3ème

,4ème EIC au dessous de la pointe de l’omoplate.

Droit

Inférieur

Tracé de l’incision cutanée

Bras droit en abduction

Pointe de l’omoplate

70

Figures 43 : Aspects opératoires après section de la peau et du tissu sous cutané

Après l’incision cutanée et la section plan par plan des trois muscles de la

paroi thoracique antérolatérale, la section du muscle rhomboïde et du grand dentelé

va permettre la subluxation de l’omoplate, permettant l’accès au 3ème et 4ème EIC.

Droit

Inférieur

Peau et tissu sous cutané

Muscle trapèze sectionné

Muscle grand dorsal

71

Figure 44 : Aspect opératoire après section du fascia exothoracique et rugination du périoste

Après section du fascia exothoracique, le périoste de la côte choisie est

sectionné au bistouri électrique jusqu’à la jonction cartilagineuse et ensuite décollé

avec la rugine droite. On procède au bord supérieur de la côte d’avant en arrière et

au bord inférieur d’arrière en avant en respectant la direction des muscles

intercostaux. L’isolement complet de la côte est réalisé ensuite avec une rugine

costale.

La thoracotomie est ensuite réalisée avec ou sans résection costale.

Droit

Inférieur

Côte

Fascia exothoracique

72

Figures 45 – 46 : Aspects opératoires après ouverture de la cage thoracique et écartement du

poumon

Après section des muscles intercostaux et de la plèvre pariétale, on installe un

écarteur thoracique qui permet une ouverture lente et prudente du thorax. Le

poumon est ensuite écarté en avant et on obtient ainsi une bonne vue sur la plèvre

pariétale qui recouvre les corps vertébraux.

Droit

Inférieur

Poumon droit

Veine Azygos Veine intercostale

Veine intercostale

Crosse de la veine azygos

73

Figure 47 : Aspect opératoire après corporiectomie antérolatérale.

La plèvre est ensuite ouverte et écartée de préférence à partir de la ligne

médiane des corps vertébraux. Les vaisseaux segmentaires sont isolés et

sectionnées sur la ligne médiane après ligature. Ensuite les corps vertébraux et les

disques sont dégagés sur l’ensemble de leur pourtour antérieur.

On procède par la suite à une somatotomie avec ouverture du canal médullaire

permettant ainsi une décompression nerveuse.

La dernière étape est la mise en place d’un greffon costal et/ou iliaque

permettant la stabilisation du rachis thoracique.

La fermeture de la thoracotomie se fait sur drainage aspiratif. Après

rapprochement des côtes par des fils résorbables, on procède à la fermeture de la

plèvre, des muscles intercostaux et des muscles grand dorsal et grand dentelé par

des surjets.

Droit

Inférieur

Crosse de la veine azygos

Corps vertébral après somatotomie

74

Thoracotomie basse

Figue 48 : Positionnement du malade et repérage des incisions

En raison de la position des gros vaisseaux au niveau du thorax et notamment

l’aorte à gauche, nous procèderons à une thoracotomie droite.

Le malade est installé en décubitus latéral gauche avec un billot thoracique,

avec repérage des incisions thoracique (selon le niveau atteint) et de la crête iliaque

(pour le greffon).

+

Postérieur

Supérieur

Tracé de l’incision thoracique

Tracé de l’incision de la crête iliaque

75

Figure 49 : Aspect opératoire après section de la peau et des plans musculaires

Après l’incision cutanée, on sectionne plan par plan les trois muscles de la

paroi thoracique antérolatérale, on se retrouve sur la côte sous jacente à l’espace

qu’on doit opérer.

Postérieur

Supérieur

7ème côte

Fascia exothoracique

Muscle grand dorsal

Muscle grand dentelé

76

Figure 50 : Aspect opératoire après ouverture de l’espace intercostal

Après l’ouverture de l’EIC, les côtes sont écartées par un écarteur Finoquietto.

Le poumon, protégé par un champ, doit être écarté en dedans. Parfois on tombe sur

des adhérences et des brides qu’on doit disséquer attentivement.

Postérieur

Supérieur

Foyer d’acès prévertébral

Poumon droit

Diaphragme

77

Figure 51 : Aspect opératoire après section de la plèvre pariétale

On procède par la suite à une section de la plèvre pariétale ce qui permettra

l’évacuation d’un éventuel abcès et donnera accès à la face antérolatérale du rachis

dorsal.

Une attention particulière doit être accordée aux pédicules vasculo-nerveux

intercostaux dont la section accidentelle peut être à l’origine d’une hémorragie très

importante.

Postérieur

Supérieur

Plèvre pariétale sectionné

78

Figure 52 : Aspect opératoire après section du ligament longitudinal antérieur

Après section et rugination du ligament longitudinal antérieur, on procède à

une somatotomie étendue jusqu’au ligament longitudinal postérieur afin d’assurer

une décompression médullaire.

Postérieur

Supérieur

Corps vertébral

79

Figure 53 : Aspect final après mise en place du greffon

Après la réalisation d’une gouttière étendue du niveau sus au niveau sous

jacent à la lésion, un greffon iliaque et/ou costal (sans ostéosynthèse) est encastré

après la réduction d’éventuelle d’une cyphose par compression postérieure.

L’intervention est terminée par la fermeture de la plèvre pariétale puis de la

paroi thoracique plan par plan sur un drain thoracique aspiratif.

Postérieur

Supérieur

Greffon costal

Greffon iliaque

Gouttière corporéale

80

Thoraco-phréno-lombotomie

Figure 54 : Installation du patient et repérage de l’incision cutanée

Si le côté de l’abord n’est pas imposé par l’indication, l’abord du côté gauche

est préférable en fonction des données anatomiques : la coupole diaphragmatique

gauche est plus basse ; de plus, l’abord droit est rendu plus difficile par le foie et

d’autre part par la veine cave inférieure facilement déchirable.

Le malade est installé en décubitus latéral droit avec un billot thoracique, le

repérage de l’incision cutanée se fait en général en regard du 10ème espace

intercostal et se prolonge vers la paroi latérale de l’abdomen.

Gauche

Inférieur

Tracé de l’incision

Crête iliaque

81

Figure 55 : Aspect opératoire après incision cutanée et section des muscles larges de l’abdomen

Après incision cutanée, on sectionne plan par plan les trois muscles de la

paroi latérale de l’abdomen (Grand oblique, petit oblique et le transverse), puis les

muscles de la paroi antérolatérale du thorax. Après on décolle minutieusement le

rétropéritoine ; ce qui permet de découvrir l’insertion du diaphragme au niveau de la

11ème côte.

Gauche

Inférieur

11ème côte

Diaphragme

Muscles de la paroi abdominale

82

Figures 56 – 57 : Aspect opératoire après section du diaphragme

Après la réalisation de la thoracotomie et le décollement du rétropéritoine ; une

phrénotomie est réalisée permettant ainsi un abord antérieure large de la charnière

dorsolombaire et ceci après l’ouverture du muscle Psoas.

Gauche

Inférieur

Diaphragme sectionné

Poumon gauche

Aorte abdominale

83

Figure 58 : Aspect opératoire après section du ligament longitudinal antérieur

On procède par la suite à une section et rugination du ligament longitudinal

antérieur ce qui permet de voir l’empilement des corps et des disques

intervertébraux.

Gauche

Inférieur

Muscle psoas

Corps vertébral

Disque intervertébral

84

Figure 59 : Aspect final après mise en place du greffon

La décompression du fourreau dural est assurée par une corporiectomie avec

ouverture du canal vertébral.

La stabilisation est assurée par la mise en place d’un greffon prélevé à partir

d’une côte ou de la crête iliaque.

La fermeture de la thoraco-phrénotomie passe par plusieurs étapes :

fermeture du diaphragme, rapprochement des côtes, fermeture du fascia

exothoracique, des muscles de la paroi antérolatérale du thorax et enfin de la peau.

Gauche

Inférieur

Greffon costal

85

Lombotomie Pararectale

Figure 60 : Installation du patient et repérage de l’incision cutanée

L’abord peut être réalisé des deux côtes. Cependant, le côté gauche est

préférable car la veine iliaque commune est en dedans de l’artère et nécessite de ce

fait moins de mobilisation.

Le malade est installé en décubitus dorsal avec flexion-abduction des hanches

afin de détendre le muscle psoas, le repérage de l’incision pararectale est fait entre

le bord externe du muscle grand droit de l’abdomen et les prolongements

aponévrotiques des trois muscles de la paroi latérale de l’abdomen.

Gauche

Inférieur

86

Figure 61 : Aspect opératoire après section des plans cutané et musculaire

Après l’incision cutanée et la section du plan sous cutané et musculaire (les

prolongements aponévrotiques), on tombe sur le péritoine. Puis on le décolle

soigneusement permettant ainsi l’accès au rétropéritoine.

Gauche

Inférieur

Muscle grand droit de l’abdomen

Prolongements aponévrotiques des muscles larges de l’abdomen

Péritoine pariétal

87

Figure 62 : Aspect opératoire après section du ligament longitudinal antérieur

Le contenu de la cavité péritonéale et la paroi abdominale seront écartés par

des valves de Leriche, permettant ainsi, après la section du muscle Psoas et le carré

des lombes, un abord large de la face antérieure de la colonne lombaire.

Gauche

Inférieur

Somatotomie

Corps vertébral

Muscle psoas

88

Figure 63 : Aspect final après mise en place du greffon

Après réalisation d’une corporiectomie avec exérèse d’un éventuel processus

et décompression du fourreau dural, on procède à la mise en place d’un greffon

prélevé au niveau de la crête iliaque.

La fermeture de la lombotomie se fait sur un drainage aspiratif mis en place

en avant de la charnière lombo-sacrée. Les feuillets antérieur et postérieur de la

gaine des droits sont suturés par un surjet avec l’aponévrose abdominale. Pour

empêcher un diastasis au niveau des muscles droits, la suture du feuillet antérieur

de la gaine doit être doublée. On suture ensuite le tissu sous cutané et la peau.

Gauche

Inférieur

Greffon iliaque

Muscle psoas

Péritoine refoulé

89

CONCLUSION

90

Le rachis thoraco-lombaire représente une région complexe tant sur le plan

anatomique, biomécanique que pathologique. Il peut être subdivisé en plusieurs

régions en fonction des rapports avec les structures vasculo-nerveuses qui

l’entourent : le rachis dorsal supérieur étendu de D2 à D4 et dont le principal

rapport anatomique est la crosse de la veine azygos, le rachis dorsal inférieur

étendu de D5 à D11 directement en rapport avec l’aorte à gauche, la charnière

thoraco-lombaire étendue de D11 à L2 et dont l’abord est plus ou moins gêné par la

présence du diaphragme, le rachis lombaire étendu de L3 à L5 présentant des

rapports très étroits avec les uretères et la charnière lombo-sacrée étendue de l5 à

S1 en rapport avec les vaisseaux iliaques primitifs.

De nombreuses pathologies peuvent siéger à ce niveau (traumatiques,

tumorales, infectieuses et vasculaires) et peuvent être responsables, à des degrés

divers, d’une compression médullaire.

L’abord antérieur du rachis permet dans la majorité des cas de faire l’exérèse

complète de ces lésions et de stabiliser le rachis mais nécessite une parfaite

connaissance de l’anatomie topographique et chirurgicale de chaque segment

rachidien afin de choisir la voie d’abord adéquate tenant compte du siège lésionnel.

91

RESUMES

92

Résumé

L’abord antérolatéral du rachis thoraco-lombaire est une technique

chirurgicale de pratique relativement récente permettant un accès directe aux

différentes lésions corporéodiscales et intracanalaires du rachis mais nécessite une

parfaite connaissance de l’anatomie de cette région en raison des rapports étroits

qu’elle présente avec les viscères thoraco-abdominaux et les éléments vasculo-

nerveux.

Tenant compte de ces rapports, le rachis thoraco-lombaire peut être

subdivisé en cinq segments : le rachis thoracique supérieur entre T2 et T4, le rachis

thoracique inférieur entre T5 et T10, la charnière thoraco-lombaire entre T11 et L2,

le rachis lombaire entre L3 et L5 et la jonction lombo-sacrée entre L5 et S1.

A travers ce travail de dissection réalisé au laboratoire d’Anatomie de la

Faculté de Médecine et de Pharmacie de Fès, nous avons essayé de rappeler

l’anatomie chirurgicale des différents segments du rachis thoraco-lombaire avant de

détailler les différentes voies d’abord de ces régions illustrées par des

photographies prise en per-opératoire au bloc opératoire de Neurochirurgie du CHU

HASSAN II de Fès.

Le but final de ce travail est de d’amélioration de la prise en charge

chirurgicale des différentes lésions pouvant siéger à ce niveau grâce à une meilleure

connaissance de l’anatomie chirurgicale.

93

Abstract

The antero-lateral thoracolumbar spine surgery is a surgical technique that

raised recently and enables direct access to different anterior lesions of the spine

but requires a perfect knowledge of the anatomy of this region because of the close

relationship that it presents with the viscera of chest and abdomen and

neurovascular elements.

Considering these relationships, the thoracolumbar spine can be divided into

five segments: the upper thoracic spine between T2 and T4, the lower thoracic spine

between T5 and T10, the thoracolumbar hinge between T11 and L2, the lumbar

spine between L3 and L5 and the lumbosacral junction between L5 and S1.

By this work of dissection conducted in the laboratory of Anatomy in the

Faculty of Medicine and Pharmacy of Fez, we tried to develop the surgical anatomy

of the different segments of the thoracolumbar spine before detailing the various

surgical approaches illustrated by photographs taken during surgery in the

Neurosurgery’s operatory room of the Hassan II university hospital of Fez.

The ultimate goal of this work is to improve the surgical management of

various injuries that can sit at this level through better knowledge of surgical

anatomy.

94

ملخص

الجراحة األمامیة للعمود الفقري ھي تقنیة حدیثة االستعمال، تمكن من معالجة مختلف اآلفات

التي یمكنھا أن تصیب ھذه المنطقة لكنھا تحتاج إلى معرفة كاملة بأشكال التشریح الجراحي بسبب

.د الفقريوضعیة األحشاء الصدریة والبطنیة وكذا بعض األوردة واألعصاب القریبة جدا من العمو

العمود الفقري الظھري : یمكن تقسیم العمود الفقري الظھري والبطني إلى خمسة أجزاء

العلوي بین الفقرات الثانیة الصدریة والرابعة الصدریة، العمود الفقري الظھري السفلي بین الفقرات

قرات الحادیة الخامسة الصدریة والعشرة الصدریة، العمود الفقري المفصلي الظھري البطني بین الف

عشر الصدریة والثانیة البطنیة، العمود الفقري البطني بین الفقرات الثالثة البطنیة والخامسة البطنیة

.والعمود الفقري البطني السفلي

انطالقا من عملیة التشریح التي أجریت على جثت داخل مختبر التشریح بكلیة الطب والصیدلة

حول التشریح الجراحي للعمود الفقري الظھري البطني بفاس، حاولنا إعطاء كامل المعلومات

معززین بذلك بصور فوتوغرافیة التقطت خالل عملیات جراحیة داخل مركب العملیات بمصلحة

.جراحة الرأس واألعصاب بالمركب االستشفائي الجامعي الحسن الثاني بفاس

ا النوع من العملیات من الھدف النھائي من ھذا العمل ھو تسھیل تعلم التقنیة الجراحیة لھذ

.خالل معرفة أفضل للتشریح الجراحي

95

BIBLIOGRAPHIE

96

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