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5 Préambule Page Lettre d’introduction 3 Dossier de préparation - Mode d' emploi 7 Plan des sermons et méditations 9 Première partie : Formation doctrinale Textes sur le thème général Marie, mère reine et médiatrice 19 Marie face à l’adversité 25 Pourquoi, en 2005, péleriner vers Notre-Dame du Puy 35 La Vierge Marie et la Sainte Messe 39 Textes pour le Samedi 14 MAI 2005 Les Anges, un monde tout entier de perfection 45 L’annonce à Marie 53 La Visitation 59 La Nativité 63 Les Noces de Cana - L’intercession de Marie 71 Textes pour le Dimanche 15 MAI 2005 Saint Louis Marie Grignion de Montfort et Saint Maximilien Kolbe 75 Marie, co-rédemptrice 85 La Pentecôte - La Sainte Vierge, Mère de l’Eglise 89 L’Assomption 93 Les grandes victoires de la chrétienté 97 Textes pour le Lundi 16 MAI 2005 Saint Bernard de Clairvaux 105 Louis XIII et la consécration de la France 109 Lourdes et l' Immaculée Conception 115 Les grandes apparitions mariales 121 Marie et nos résolutions de vie intérieure 140 Marie et nos résolutions d’activité civique 143 Sommaire Association Notre Dame de Chrétienté

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PPrrééaammbbuullee PPaaggeeLettre d’introduction 3Dossier de préparation - Mode d'emploi 7Plan des sermons et méditations 9

PPrreemmiièèrree ppaarrttiiee :: FFoorrmmaattiioonn ddooccttrriinnaallee

Textes sur le thème généralMarie, mère reine et médiatrice 19Marie face à l’adversité 25Pourquoi, en 2005, péleriner vers Notre-Dame du Puy 35La Vierge Marie et la Sainte Messe 39

Textes pour le Samedi 14 MAI 2005Les Anges, un monde tout entier de perfection 45L’annonce à Marie 53La Visitation 59La Nativité 63Les Noces de Cana - L’intercession de Marie 71

Textes pour le Dimanche 15 MAI 2005Saint Louis Marie Grignion de Montfort et Saint Maximilien Kolbe 75Marie, co-rédemptrice 85La Pentecôte - La Sainte Vierge, Mère de l’Eglise 89L’Assomption 93Les grandes victoires de la chrétienté 97

Textes pour le Lundi 16 MAI 2005Saint Bernard de Clairvaux 105Louis XIII et la consécration de la France 109Lourdes et l'Immaculée Conception 115Les grandes apparitions mariales 121Marie et nos résolutions de vie intérieure 140Marie et nos résolutions d’activité civique 143

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EExxttrraaiittss eett CCiittaattiioonnss PPaaggee

Journée du SAMEDI 14 MAI 2005L’Annonciation : l’acceptation de Marie 153Présentation du pèlerinage 158Le saint sacrifice de la messe 161La messe, Marie auprès de l’autel 164La Visitation , Marie nous ouvre la voie 165La nativité, la recherche de Dieu par Marie 169La confession, Marie refuge des pécheurs 173Les noces de Cana, l’intercession de Marie 177

Journée du DIMANCHE 15 MAI 2005Sur le chemin de la croix, Marie co-rédemptrice 184La Vierge au pied de la croix, Marie notre mère 188La Pentecôte, Marie mère de l’Eglise 194L’Assomption, l’union à Marie 198Les grandes victoires par Marie, le rosaire 202La consécration mariale 210

Journée du LUNDI 16 MAI 2005Le vœu de Louis XIII, Marie Reine de France 216Lourdes, Marie l’Immaculée Conception 219Marie et la vocation de la femme 222Les messages de la Vierge sur le plan personnel 228Les messages de la Vierge sur le plan politique 232Le triomphe de la chrétienté par Marie 236

Quelques autres prières mariales… 239

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II-- TThhééoollooggiiee mmaarriiaallee eett ppiiééttéé.. LLee ddooggmmee,, cchheemmiinn ddee llaa ffooii,, iittiinnéérraaiirree dd’’aammoouurrdduu CChhrriisstt ??

Dogmes et dévotion marialeQ. Lucie, lycéenne : Faut-il vraiment des dogmes pour prier Marie? Vous intellectualisez

tout. Je ne sens pas ce que vous dites. Votre Credo est abstrait et ne parle pas à ma vie.

R. A force de vouloir « sentir », on ne sait plus que croire. Alors l’Evangile même et leCredo ne sont plus "vie" et ne parlent plus vraiment à votre âme. Le dogme est chemin de la foi.Il est son rempart. Il protège la vraie dévotion et la piété mariale contre des atteintes portées parune sensibilité excessive ou l’égocentrisme (« et moi, et moi, et moi ?», vieux refrain connu), ouencore ce sentimentalisme qui étouffe notre civilisation.

Ecoutez sainte Thérèse d’Avila : « Plutôt que de se faire une spiritualité mal établie, jepréférerais qu’on renonçât à l’oraison...Quant aux dévotions niaises, que Dieu nous endélivre ».

Sentimentalisme, particularisme, subjectivisme ravageurs de toute objectivité, révèlent unmanque d’équilibre de la piété devant la Vérité, trop éblouissante ! Ainsi naissent des formesmodernes d’apparitionisme, d’illuminisme, qui font toujours tort à la dévotion envers NotreDame. Une saine doctrine mariale nous ramène à Jésus, vrai "centre" de notre piété, de notreprière.

Doctrine et amour de DieuQ. Raoul, étudiant : Vous n’avez aux lèvres que la Vérité ; et vous semblez ignorer

l’Amour.R. Je ne l’ignore pas, pas plus que saint Thomas : « Tout ce qui rend la foi vraie, est

orientée à la charité ». Le dogme aide notre intelligence à circonscrire les données des mystèresde Marie. Ma foi me les fait pénétrer. Mais nous y entrons aussi par l’amour, en profondeur et enintensité ; c’est vrai, sans charité, sans amour vrai, la théologie va se dessécher, serecroqueviller. Ainsi vie intérieure et dogmes se répondent, résonnent admirablement, « dans lafoi aux vérités que Dieu nous a révélées, et qui sont belles comme un poème, comme le plus beaudes poèmes », méditait Charles de Foucauld.

Marie, mère, reine et médiatrice

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Le Christ et la Vierge Marie. Progrès dogmatique et doctrinal.Q. Raoul : Le Christ n’est-il pas pour nous plus important que Marie ?R. Oui ; mais le Père n’a pas voulu séparer son Fils de la Vierge. « Dieu ineffable, dès le

principe et avant tous les siècles, a choisi et préparé pour Son Fils unique une Mère. Tous cesévénements ont été fixés d’avance dans un seul et même décret, à l’instant où s’est décidél’Incarnation de la Sagesse divine ».

Par ces lignes, le Bx Pape Pie IX exprimait le lien indissoluble qui, de toute éternité, unitMarie à son Fils, Verbe Incarné : Elle n’existe que pour Lui. Ainsi les dogmes concernant Marienous feront aussi mieux connaître le Christ lui-même. Ils nous font pénétrer dans l’Eternité.

Le Magistère exposera progressivement ces dogmes. Comme une fleur au printemps se“dés-enveloppe” pour épanouir sa beauté, les vérités passent de l’implicite à l’explicite, sousl’action conjuguée de l’Esprit Saint et des progrès de la science théologique. On parle en ce sensde “développement” du dogme. Ainsi, dit le P. de Grandmaison : “Il n’y a pas plus de vérité (ausingulier) à croire, bien qu’il y ait plus de dogmes à croire”.

Le visage souverain de Marie se dévoile pour nous, lentement, au cours des siècles.

Dogme et œcuménismeQ. Raoul. Les affirmations dogmatiques sur la Vierge ne sont-elles pas de profonds

obstacles à l’œcuménisme ? Ainsi pour mes frères protestants (je connais bien Taizé).R. L’on sait combien sont diverses les positions luthériennes, calvinistes, celles des autres

confessions. Luther, en 1521, professe encore la Maternité divine et l’Immaculée-Conception.Mais l’opposition à la papauté, au Magistère, ont cristallisé, exacerbé certains refus.

L’attitude orthodoxe vis-à-vis des dogmes marials est significative. Une croyance quasi-universelle en l’Immaculée Conception, parfois même explicite, peut aboutir à un refus radicalde cette même vérité de la part de certains orientaux, une fois, définie par Rome, une formuledogmatique signifiant substantiellement la même chose. Mais refuse-t-on les vérités marialesdogmatiques parce qu’on refuse le Magistère et son Infaillibilité ? La question estecclésiologique, mais aussi psychologique, culturelle. Triste héritage. Histoire d’une fracture.

Taizé, que vous connaissez bien, a adopté une position plus prudente, qui témoigne d’uneévolution possible. Mais le chemin sera long.

IIII-- LLaa MMaatteerrnniittéé ddiivviinnee.. MMaarriiee MMèèrree ddee DDiieeuu,, «« tthheeoottookkooss »»Q. Lucie : Marie, « Mère de Dieu ». L’expression me choque. N’est-il pas aberrant qu’une

créature soit mère du Créateur ?Au Vème siècle, l’Eglise se trouva aux prises avec le Nestorianisme. Pour l’hérétique

Nestorius, Marie était mère d’un homme uni à Dieu. Afin de sauver l’unité du Verbe-fait-chair,Homme-Dieu, Saint Cyrille défendit au concile d’Ephèse (431) le titre de Théotokos, Mère deDieu, déjà traditionnel depuis deux siècles.

Ephèse était bien un concile christologique, mais révélait la dimension mariale du dogmechrétien. « La Vierge Marie, pouvait affirmer Newman, anglican converti, est la gardienne del’Incarnation ».

Vingt ans plus tard, au Concile de Chalcédoine, l’Eglise réaffirmera la maternité divine ; laThéotokos est bien celle qui avait enfanté une “Personne“ divine, homme aussi en toute vérité, etnon point en apparence, comme le voulait les monophysites.

Saint Thomas précisera que la maternité a bien pour terme la personne-même qui est miseau monde (IIIa, q. 35, a. 1), c’est-à-dire le Verbe-Incarné. Il montre qu’on peut la dire en vérité“Mère de Dieu” et non pas seulement “Mère du Fils de Dieu” (III Sent., dist. 4, q. 2, a. 2).

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Le dogme a des fondements scripturaires certains, par exemple dans les parolesd’Elisabeth : ”D’où m’est-il donné que la Mère de mon Seigneur (i.e. Dieu, au sens biblique)vienne jusqu’à moi ?” (Lc 1, 43), ou dans les paroles de l’ange Gabriel : “L’enfant saint quinaîtra de vous sera appelé Fils de Dieu” (Lc 1, 35).

Ce titre de Mère de Dieu fait toute la grandeur de Marie : « La Bienheureuse Vierge, dufait de sa maternité divine, possède une certaine dignité infinie, par suite du bien infini qui estDieu » (S. Thomas, Ia, q. 25, a. 6). Abîme pour nos intelligences, la Maternité divine donne saraison à tout le mystère marial, et sans elle, rien ne s’explique.

Q. Raoul : Mais ce choix de Dieu ajoute-t-il quelque richesse au christianisme ?R. : Dieu pouvait avoir mille serviteurs et des milliers de créatures, Lui seul et Marie seule

comprennent, chacun à sa mesure, ce que « Mère de Dieu » veut dire. Lui, Père parfait, livrantdans le temps au cœur d’une maman son Fils Eternel ! Y a-t-il jamais eu mère qui perçoive siprofondément la richesse toute de gravité, de beauté et de semence d’éternité, qu’elle berce enses bras de maman ?

Les chrétiens fidèles ont toujours été fiers d’avoir une Mère, qui leur a donné leur frèreaîné, le Christ Jésus mort pour eux sur la Croix. Notre propre destin est lié à Lui, et donc à Elle.

IIIIII-- SSaaiinntteettéé ppaarrffaaiittee,, ll’’IImmmmaaccuullééee CCoonncceeppttiioonnQ. Lucie : Péguy n’a-t-il pas dit de l’Immaculée Conception qu’elle était « le sens de

tout » ? N’est-ce pas le plus important des privilèges de Marie ?R. Ce qui est premier chronologiquement n’est pas toujours premier théologiquement.

L’Immaculée Conception s’ordonne à la Maternité Divine et dépend de la Croix. La Vierge estpréservée, pure, pour être parfaite Mère de Dieu.

“Par une grâce et un privilège singulier de Dieu Tout-Puissant, et en considération desmérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, la Très B. Vierge Marie a été, au premierinstant de sa conception, préservée et exemptée de toute tache du péché originel” (Bx Pie IX,Bulle Ineffabibis Deus, 8 décembre 1854).

Cette “fleur” de l’Immaculée Conception fut très tôt découverte dans le jardin de l’Eglise.Dès le IIème siècle, les Pères opposent Eve, “cause de la mort, à Marie, cause de la vie” (S.Ephrem) et du salut, réalisant la promesse de la genèse : la femme (ou sa descendance) doitécraser la tête du démon (Gen. 3, 15). Pour une telle mission, une conception sainte semblaitplus nécessaire : “En vous Seigneur, il n’y a aucune faute, et en votre Mère aucune tache” dit lemême S. Ephrem.

Et saint Augustin écrira : “Aussitôt conçue, elle fut dans l’appartenance divine par unegrâce de renaissance”. Le Concile de Latran de 649 appelle Marie “toujours ViergeImmaculée”. Avant le VIIème siècle, la fête de l’Immaculée Conception est déjà célébrée,d’abord en Orient, puis dans toute l’Europe.

Néanmoins, si d’éminents théologiens, comme saint Bernard et saint Bonaventure, ou saintThomas dans une certaine mesure, se montrent réservés devant ce privilège, c’est qu’ilsentendaient, prioritairement, défendre l’universalité de la Rédemption. C’était prudence, mais cefut l’immense mérite du bienheureux Duns Scot (+ 1309), de percevoir qu’en Marie laRédemption fut, non pas libératrice, mais préservatrice. L’oraison de la fête de l’ImmaculéeConception, approuvée par Sixte IV en 1476, dit déjà :“(Marie) a été préservée de toute tache,en prévision de la mort de son fils”, et en bénéficiant des vertus de ce même Salut.

Tout s’harmonise ! la Vierge est préservée par et pour son Fils, parce qu’Elle va être Mèredu Sauveur. Elle est la “première sauvée” : en elle le mystère du Salut trouve sa plus belleréalisation. “L’Immaculée Conception, c’est cette grâce de ne plus mettre nul obstacle àl’irruption de la grâce”, écrit le P. Bouyer.

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Tota pulchra es, ô Maria, et macula originalis non est in te ( Vous êtes toute belle, ôMarie, et la tache originelle n’est pas en vous ) (Vêpres du 8 décembre).

IIVV-- LLaa vviirrggiinniittéé ppeerrppééttuueellllee..Q. Lucie : Marie, « toujours vierge ». N’est-ce pas un point attaqué aujourd’hui ? A

l’Ange, Marie répond : « Et pourtant, je ne connais point d’homme ». C’est pour elleprimordial, ne croyez-vous pas ?

R : : L’histoire des hérésies, depuis les Ebionites et les Erithiens du premier siècle jusqu’ànombre de modernistes contemporains (Drewermann ou J. Duquesne) montre que lesadversaires de la virginité de Marie ont souvent été aussi adversaires de la divinité de Jésus.

C’est en effet par une vierge que devait se réaliser la prophétie messianique d’Isaïe :“Voiciqu’une Vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, Dieu avec nous” (Is7,14). Et cette virginité dans la conception est bien le signe miraculeux d’une naissance divine :“L’Esprit Saint viendra sur vous” (Lc 1, 34). Nier la Virginité, c’est ultimement s’attaquer auxpreuves de la divinité du Christ.

Pères de l’Eglise et premiers théologiens défendaient ardemment ce privilège marial :Origène contre Celse (vers 250), saint Jérôme contre Helvidius (383) et le moine Jovinien (vers393). Un S. Thomas démontrera la convenance éminente de ce que le Fils unique de Dieu n’aitpas de Père sur terre (IIIa, q 28, a 1).

C’est encore en lien avec la Christologie que les Pères affirmaient aussi la Virginité dansl’enfantement. Le Catéchisme du Concile de Trente s’en fera l’écho :“ De même que, plus tard,Il sortit de son tombeau sans briser le sceau qui Le tenait fermé, (...), ainsi Jésus-Christ sortitdu sein de Sa Mère sans blesser aucunement sa virginité” (I, IV, 2).

La Virginité après l’enfantement complète en Marie ce prodigieux mystère de pureté. Auxpremiers chrétiens, il a semblé connexe du privilège de la Maternité divine. De fait, comment cevase plus sacré qu’aucun ciboire d’or, vase préparé par l’Esprit Saint, qui fut comme le “moulede Dieu” en donnant Chair et Sang au Christ, comment en effet, aurait-il pu servir ensuite à desenfantements d’hommes pécheurs ?

Déjà, vers 400, le pape Siricius disait, à propos de Boronius, détracteur de la Virginitéperpétuelle : “La conscience chrétienne recule avec horreur devant la pensée que du même seinvirginal d’où est né le Christ, selon la chair, d’autres enfants soient sortis”. La traditionunanime s’appuyait sur ce très fort argument de convenance, ainsi que sur la prophétied’Ezéchiel : “Cette porte sera fermée, elle ne s’ouvrira pas, nul homme n’entrera par là, carYahweh, le Dieu d’Israël, y est passé Lui-même” (Ez, 44, 2)

Certes l’Evangile employait le terme de “frères de Jésus” ; mais les premiers chrétiens yreconnaissaient sans difficulté la tournure hébraïque orientale qui y englobe les proches :cousins, neveux, oncles.

C’est pourquoi, le pape Martin Ier fera entrer, dans une définition dogmatique du Concilede Latran de 649, l’affirmation de la Virginité perpétuelle : Marie est la Toujours-Vierge.Depuis, de nombreux actes du magistère solennel ont confirmé ce titre : Symboles (Credo),Conciles de Latran IV, Lyon II, Trente...

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VV-- ll’’AAssssoommppttiioonn ddee llaa VViieerrggee MMaarriiee..Q. Raoul : Cette grâce de l’Assomption était-elle bien nécessaire pour couronner le destin

de la Vierge ?R : Le mystère marial trouve ici son achèvement. Mais sa béatitude commence ici.Le pape Pie XII, le 1er novembre 1950, engageait son autorité infaillible, disant au monde

entier :“Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé parDieu que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre,a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. C’est pourquoi, si quelqu’un - ce qu’à Dieune plaise - osait volontairement mettre en doute ce que nous avons défini, qu’il sache qu’il atotalement abandonné la foi divine et catholique” (Bulle Munificentissimus Deus).

Combien nous voyons, en ces lignes solennelles, que le dogme marial est intrinsèque ànotre Credo catholique ! Car le refus d’une des colonnes de la Foi porte atteinte à tout l’édificede l’Eglise.

Même si “la mort est le salaire du péché” et que la Vierge jamais ne pécha, sans doutenéanmoins dût-elle suivre son Fils en cette mort ? Probablement, mais la question n’est pastranchée. La Tradition parle de dormition ; et seule est dogmatique l’exemption de toutecorruption et la glorification (corps et âme).

Ici encore, c’est toujours en lien avec la Christologie qu’il nous faudra considérer cemystère : la Vierge victorieuse, l’Associée du Rédempteur, rejoint son Fils dans la gloire. LaLiturgie a vu en elle la femme “revêtue du soleil, ayant la lune sous ses pieds et sur la tête unecouronne de douze étoiles” (Apoc. 12, 1).

Enfin, la Vierge incarne l’espérance de l’humanité : “première de cordée”, elle nous ouvrela voie ; et ce dogme nous assure infailliblement de l’état de gloire auquel nous sommes promis,si nous ne refusons pas la grâce. Rôle prototypique et exemplaire de Marie.

Q. Lucie : Elle est donc à jamais un exemplaire, un modèle ?R. Oui, tout à fait. Sa joie et son obéissance à la volonté du Père, en l’Annonciation,

illuminent nos joies et notre obéissance. Sa vie chante autant l’héroïsme que les grandes vertusdu petit quotidien.

Puis regardez Marie qui suit la Passion du Fils très aimé : son agonie de Mère est lepremier tamis où se purifient nos tristesses. Elle nous dit qu’il n’y a pas de honte à pleurer maiscombien il est inutile de pleurnicher. Marie vous apprendra où finit la plainte et où commencel’égoïsme.

Nos croix, par ses privilèges à la Croix, se comprennent mieux, et cette Mère, qui enfante,en la douleur, nous apprend que souffrir avec le Christ, c’est donner la vie. Nos apostolats et nosprogrès intérieurs seront plus féconds à son école, comme on le méditera sur cette route deChartres.

Enfin sa gloire attend la nôtre et la prépare.

Q. Et la corédemption, la médiation spirituelle, la médiation de toutes grâces ? Et laRoyauté ?

R. Certes, corédemption et médiation ne sont pas encore des dogmes ; mais ces véritéssont certaines et définissables comme dogmes par le Magistère de l’Eglise. Il serait grave de lesnier.

Il est erroné de considérer la Vierge “à côté” de son Fils dans l’acte rédempteur du Christ,soulignant une “insuffisance” éventuelle. Erreur, car la Révélation, par le bouche de saint Paul,est formelle : “il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, leChrist-Jésus fait homme.” (I Tim. 2,5).

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Mais si le Christ est l’unique Rédempteur, il a plu à Dieu d’associer la Vierge à notrerachat. Déjà, par le “Fiat” de l’Annonciation, elle a donné son consentement “à la place detoute la nature humaine”, pour cette œuvre de salut (Cf IIIa, q. 30, a. 1). Puis, au Golgotha,écrira saint Pie X : “Par la communion de douleur et de volonté qui l’unissait au Christ, Marie amérité de devenir, de manière très haute, la réparatrice du monde déchu”.

Prenant l’exemple émouvant de la conversion du grand saint Augustin, le Cardinal Journetécrit : “la conversion d’Augustin est un effet total, unique, indissociable, dû tout entier au Christcomme Rédempteur et à Marie comme Corédemptrice”. Corédemptrice dans et par leRédempteur, comme cause seconde, subordonnée, dispositive, elle a “avec le Christ, racheté legenre humain” dit Benoit XV.

Toutes grâces viennent donc de la Croix, du Cœur transpercé du Sauveur. Mais Marie, encette heure suprême, eut son Coeur virginal transpercé d’un glaive de douleur, offrant son filspour nous. Nous engendrant comme Mère, cette fois dans la douleur, elle reste à jamais, selonl’expression chère à saint Bernard, “l’acqueduc”en qui Dieu « a déposé la plénitude de toutbien ».

Royauté spirituelle sur nos âmes, donc : « Jésus est Roi des siècles éternels par sa natureet par conquête, écrit Pie XII, par Lui, avec Lui, subordonnée à Lui, Marie est Reine par grâce,par alliance divine, par conquête, par élection toute particulière. Et son royaume est vastecomme celui de son Fils, Dieu, puisque rien n’est exclu de sa domination ».

CHANOINES REGULIERS DE LA MERE DE DIEUABBAYE SAINTE-MARIE DE LAGRASSE

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a vie de l’homme sur la terre est un combat. Militia est vita hominis super terram »,dit Job (7, 1). Chacun d’entre nous, comme l’Eglise tout entière, expérimente cette

dure vérité : notre condition terrestre comporte inévitablement une part importante d’adversité :souffrances, épreuves, tentations, difficultés de toutes sortes. Le combat est en nous et àl’extérieur de nous ; nos ennemis sont « la chair »1, « le monde »2, et surtout le « Prince de cemonde », l’Adversaire, et ses armées diaboliques, qui cherchent à perdre les âmes3.

Notre-Dame a connu, elle aussi, l’adversité tout au cours de sa vie terrestre : incertitudes,souffrance de son époux Joseph, pauvreté de la naissance de Jésus, fuite en Egypte, glaive dedouleur prédit par Siméon, angoisse de la perte de son enfant, incompréhensions de ses proches,critiques et injures faites à son divin Fils, froideurs même de Jésus qui semble repousser sa mèreà diverses reprises… et surtout la terrible Passion. Mais elle est restée fidèle à sa missionjusqu’au bout. Au pied de la croix, elle se tenait debout (Stabat Mater), nous montrant l’exempledu courage héroïque face à la pire adversité. Et ainsi, unie à son Fils, elle a écrasé la tête duserpent.

Au cœur de l’Apocalypse (chap. 12), saint Jean nous a transmis une vision grandiose ducombat terrible mené par le démon contre « la Femme », qui symbolise à la fois Marie etl’Eglise.

Après avoir contemplé cette vision, nous dirons quelques mots de l’adversité telle qu’ellese présente aujourd’hui. Nous verrons enfin comment Notre-Dame est celle qui est notremeilleure protectrice contre le mal et les dangers qui nous menacent.

«« UUnnee FFeemmmmee !! »»

L’Introït de la Messe de l’Assomption de Notre-Dame nous fait contempler cette visiongrandiose transmise par le disciple bien-aimé. « Signum magnum apparuit in cælo : Un grandsigne apparut dans le ciel ».

Quel est ce « signe grandiose apparu dans le ciel » ? C’est « une Femme ! dit saint Jean.Le soleil l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle estenceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. » (Ap 12, 1-2).

Dans cette Femme, la Tradition a reconnu la Vierge Marie et aussi l’Église, dont Marie estla figure.

« Le soleil l’enveloppe » : La Mère de Dieu, couronnée Reine du ciel et de la terre, estrevêtue du Soleil, car le Christ, le Soleil de justice, l’a revêtue de sa grâce et l’a associée, plusque toute autre créature, à sa gloire céleste. De même l’Église, Epouse du Christ, est revêtue desa splendeur. « La clarté de Dieu l’a illuminée », dit l’Apocalypse plus loin (Ap 21, 23), enparlant de la cité sainte, la Jérusalem céleste, figure de l’Église triomphante.

1 Cf. Rm 7, 14-25 et 8, 1-13 (la lutte de la chair contre l’esprit).2 Cf. 1 Jn 2, 15-17 (se garder du monde).3 Cf. Jn 12, 31 ; 14, 30. Ep 6, 12. 1 Jn 5, 19 : « le monde entier gît au pouvoir du Mauvais ». 1 Pi 5, 8 : « Votreadversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant en quête d’une proie à dévorer. »

Marie face à l’adversité

« L

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« La lune est sous ses pieds », car Marie, comme l’Eglise, domine toutes les choseschangeantes et variables d’ici-bas. Sur terre, tout passe, « tout est vanité », comme ditl’Ecclésiaste (Qo 1, 2) ; tout finit par s’écrouler. Seule Notre-Dame, la créature parfaitement« rédemptée », parvenue corps et âme dans la gloire et dominant l’univers, est au-dessus deschoses caduques et périssables. Seule l’Eglise, fondée sur la pierre posée par le Verbe, demeureinébranlable.

« Douze étoiles couronnent sa tête ». Marie est couronnée, et toute âme sainte avec elle,quoique à un degré beaucoup moindre, par les douze étoiles qui représentent les douze fruits duSaint-Esprit : « la charité, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la longanimité,la mansuétude, la foi, la modestie, la continence, la chasteté » (Galates 5, 22-23). L’Eglise estégalement couronnée par « la doctrine des douze Apôtres qui sertit tout ce qu’elle pense et toutce qu’elle enseigne »4.

« Elle est enceinte et crie dans les douleurs de l’enfantement ». Certes, Marie n’a pas euà souffrir au moment de la naissance virginale de son Fils, comme l’enseigne la Tradition del’Eglise, parce qu’étant totalement indemne du péché originel, il était juste qu’elle n’en subît pasles conséquences. Elle a néanmoins souffert, en profonde union avec son Fils, pour l’œuvre de laRédemption, pour le salut des âmes. Marie a souffert pour nous, pour que nous soyons enfantés àla vie de la grâce. Elle a enfanté sans douleur la Tête du Corps mystique, qui n’avait pas besoinde Rédemption. Mais elle a aussi enfanté, dans la souffrance corédemptrice5, les membres de ceCorps, qui ont besoin d’être rachetés. En ce sens, elle est la Mère de l’Église, Mater Ecclesiæ, etelle en est aussi la figure et le modèle. Car l’Eglise également est notre Mère : elle nous enfantepar le Baptême, qui nous fait naître à la vie nouvelle.

«« UUnn éénnoorrmmee DDrraaggoonn »»

Saint Jean nous a à peine montré ce grand signe, qu’il nous en dévoile un autre (v. 3-4a) :« Puis un second signe apparut au ciel : un énorme Dragon rouge-feu, à sept têtes et dix

cornes, chaque tête surmontée d’un diadème. Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et lesprécipite sur la terre. »

L’écrivain sacré nous dit un peu plus loin que ce Dragon est « le Diable ou le Satan ». Onpeut voir là sa terrible puissance, qui a entraîné une multitude d’anges dans la chute.

Ensuite c’est la lutte du Dragon et de la Femme, qui comporte trois phases :

1re phase (12, 4b-5) : le Dragon s’attaque personnellement au Christ.« Le Dragon se tient en face de la Femme sur le point d’enfanter, afin, quand elle viendrait

à enfanter, de dévorer son enfant. Or la Femme mit au monde un enfant mâle, qui doit menertoutes les nations avec un sceptre de fer. Et son enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de sontrône… »

On reconnaît, dans cet « enfant mâle » qui doit régner, le Messie, fils de Marie, et dans sonenlèvement jusqu’au trône de Dieu une allusion à l’Ascension du Christ et à son triomphe.

2e phase (vv.6 et 13-16) : « tandis que la Femme s’enfuyait au désert où Dieu lui aménagé un refuge pour qu’elle y soit nourrie 1260 jours […] ». 4 Cf. Dom Jean de Monléon, Le sens mystique de l’Apocalypse, Paris, 1948, p. 191.5 Cf. le glaive, prédit par Siméon (Lc 2, 35), qui a transpercé son Cœur immaculé au Calvaire.

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Puis saint Jean intercale la lutte de saint Michel contre le Dragon (vv. 7-12) :

« Alors, il y eut une bataille dans le ciel : Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Etle Dragon riposta, avec ses Anges, mais ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jetadonc, l’énorme Dragon, l’antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l’appelle, leséducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui. Et j’entendisune voix clamer dans le ciel :

" Désormais, la victoire, la puissance et la royauté sont acquises à notre Dieu, et ladomination à son Christ, puisqu’on a jeté bas l’accusateur de nos frères, celui qui les accusaitjour et nuit devant notre Dieu. Mais eux l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et par la paroledont ils ont témoigné, car ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir.

Soyez donc dans la joie, vous, les cieux et leurs habitants. Malheur à vous, la terre et lamer, car le Diable est descendu chez vous, frémissant de colère et sachant que ses jours sontcomptés. " »

La lutte du Dragon contre la Femme reprend (v.13-16) :« Se voyant rejeté sur la terre, le Dragon se lança à la poursuite de la Femme, la mère de

l’enfant mâle. Mais elle reçut les deux ailes du grand Aigle pour voler au désert jusqu’au refugeoù, loin du Serpent, elle doit être nourrie un temps et des temps et la moitié d’un temps. LeSerpent vomit alors de sa gueule comme un fleuve d’eau derrière la Femme pour l’entraîner dansses flots. Mais la terre vint au secours de la Femme : ouvrant la bouche, elle engloutit le fleuvevomi par la gueule du Dragon. »

Cette deuxième phase, qui est plus mystérieuse, le Père Jugie l’interprétait ainsi6 : « lafuite de la Femme au désert » symboliserait la fuite de la chrétienté de Jérusalem lors du siège dela Ville Sainte par les Romains. Marie aurait aussi fui avec saint Jean et les premiers chrétiens audésert de Pérée, hors de la juridiction impériale romaine. Puis un secours extraordinaire,l’enlèvement mystérieux « sur les deux ailes du grand Aigle », l’aurait transportée à la place queDieu lui a préparée. Ce grand Aigle serait son Fils, qui vient ravir sa Mère en plein Ciel. LaFemme remporte ainsi la victoire sur le Serpent, victoire solennellement annoncée par Dieu aulendemain de la chute (cf. Genèse 3, 15). Marie triomphe du Serpent par sa victoire sur le péchéet sur la mort, conséquence du péché. La Femme symbolise à la fois Marie et l’Église, dontNotre-Dame est la Mère. En attaquant l’Église, le Serpent meurtrit Notre-Dame au talon.

3e phase (v.17) : « Alors furieux contre la Femme, le Dragon s’en alla guerroyer contre lereste de ses enfants, ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignagede Jésus. »

Il s’agit ici du Christ mystique, pour lequel la Femme a souffert les tourments del’enfantement. Le démon fait la guerre à l’Église jusqu’à la fin des siècles.

Dans cette vision de saint Jean, nous aurions donc une révélation voilée de l’Assomptionde Notre-Dame et de son rôle dans l’histoire du salut, du combat terrible entre la Femme – quireprésente à la fois Marie et l’Église – et le Diable qui cherche à perdre les âmes.

6 Dans son imposante étude sur La Mort et l’Assomption de la Sainte Vierge, Vatican, 1944.

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Ce combat se poursuit depuis le début et durera jusqu’à la fin du monde. L’enfantementdes âmes à la vie surnaturelle se réalise dans la douleur, dans la lutte contre le Serpent.

« C’est un terrible combat entre la lumière et les ténèbres, entre la vie et la mort, entrel’amour et la haine. La haine, c’est cet étrange dragon rouge feu venu déclarer la guerre à laFemme dans la mission confiée par Dieu à ses entrailles maternelles. Elle qui a donné la vie auVerbe incarné, il lui faut aussi être sa Mère en sa Passion car il est le Rédempteur de l’homme.Ainsi la Mère du Christ en Croix est la Mère de l’Humanité nouvelle dont la naissance,commencée au Calvaire, se poursuit sans cesse à travers l’histoire. Oui, elle est vraiment la Mèrede tout homme sur cette terre, en l’enfantant à la vraie Vie venue par Jésus, son Enfant mort etressuscité.

Et la jeune femme crie dans les douleurs et le travail de cet enfantement (Ap. 12, 2). Enelle, c’est la Création tout entière qui continue de gémir dans l’attente de son enfantementplénier. »7

Dieu avait prédit cette lutte terrible dès le péché originel, en disant au serpent :« Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance ;elle t’écrasera la tête, et tu l’atteindras au talon. »8.Depuis l’origine, donc, il y a une lutte à mort entre la Femme et le diable.D’un côté, la Femme, mère de la vie. La première femme reçut son nom d’Eve « parce

qu’elle était la mère de tous les vivants » (Gn 3, 20). Mais, en cédant à la suggestion diabolique,elle s’était écartée de sa mission de transmettre et de protéger la vie ; elle avait ouvert la porte àSatan ; elle avait introduit la désobéissance et la mort dans le monde. Marie, la nouvelle Eve, laFemme parfaite, est la Mère de la Vie elle-même9. Marie est en effet la Mère du Verbe incarné,qui est « la Vie » (cf. Jn 11, 25 et 14, 6). Elle est aussi notre Mère à tous, puisque le Christ nousl’a donnée pour Mère : « Femme, voici ton fils » (Jn 19, 26). Notre-Dame est donc celle quidonne la Vie, qui protège, soutient, défend la culture de vie.

De l’autre côté, le Dragon, qui essaie d’étendre sur le monde la culture de mort. Il est« homicide dès le commencement » et « menteur et père du mensonge »10.

Par le mensonge, il a réussi à séduire et à aveugler nos premiers parents. Il distille lesoupçon, l’orgueil, la révolte contre Dieu, de façon à entraîner dans la mort. Mort physique, maissurtout mort éternelle de la damnation. Il est « le séducteur du monde entier », dit saint Jean (Ap12, 9). Sa tactique est de se cacher et de tisser une toile maléfique, des « structures de péché »

7 Document de présentation des moines de Bethléem et de l’Assomption de la Vierge, 1984.8 « Inimicitias ponam inter te et mulierem, et semen tuum et semen illius ; ipsa conteret caput tuum, et teinsidiaberis calcaneo eius. » (Genèse 3, 15). Le « ipsa » de la Vulgate, pronom féminin, renvoie à la Femme : c’estelle qui écrasera la tête du serpent. En hébreu, le pronom est neutre : c’est donc la descendance de la femme. Engrec, c’est un pronom masculin, qui renvoie donc, non au lignage en général, mais à un descendant masculin de laFemme : le Messie Sauveur. Les trois lectures ne s’opposent pas d’ailleurs ; elles se complètent plutôt, tant l’unitéentre Marie et le Christ est grande.9 « Vitam datam per Virginem, la Vie donnée par la Vierge », dit l’hymne de l’Office de la Sainte Vierge.10 Cf. Jn 8, 44 : « Vous autres, vous avez le diable pour père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulezaccomplir. Il était homicide dès le commencement du monde, et il ne s’est pas maintenu dans la vérité, parce qu’iln’y a pas de vérité chez lui. Quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu’il est menteur etpère du mensonge. »

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dans lesquelles les hommes tombent prisonniers et dont ils n’arrivent plus à sortir. En ce sens,comme le dit encore saint Jean, « le monde entier gît au pouvoir du Mauvais »11.

Mais ne tombons pas pour autant dans le découragement ou le désespoir. Par la Foi, parnotre union au Christ et à Marie, nous pouvons vaincre ces artifices du diable. Et même, enquelque sorte, la Victoire nous est déjà acquise. C’est ce qu’écrit saint Jean :

« Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Mauvais. Je vous ai écrit, petitsenfants, parce que vous connaissez le Père (…). Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtesforts, que la Parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Mauvais. » (1 Jn 2, 13-14.)

Jean-Paul II, commentant ce passage disait :« Vous êtes forts aussi pour le combat, – non pour le combat contre l’homme, au nom de

quelque idéologie ou pratique coupée des racines mêmes de l’Evangile, – mais forts pour lecombat contre le mal, contre le vrai mal, contre tout ce qui offense Dieu, contre toute injustice ettoute exploitation, contre toute fausseté et tout mensonge, contre tout ce qui blesse et humilie,contre tout ce qui profane la vie en commun et les rapports humains, contre tout crime qui porteatteinte à la vie, contre tout péché. »

« L’Apôtre écrit : « Vous avez vaincu le Mauvais » ! C’est vrai. Il faut toujours remonteraux racines du mal et du péché dans l’histoire de l’humanité et de l’univers, comme le Christ estremonté à ces mêmes racines par le mystère pascal de sa croix et de sa résurrection. Il ne fautpas avoir peur d’appeler par son nom le premier artisan du mal : le Mauvais. La tactique qu’il aappliquée et qu’il applique consiste à ne pas se révéler, afin que le mal, répandu par lui dès lesorigines, se développe par l’action de l’homme lui-même, par les systèmes et par les relationsentre les hommes, entre les classes et entre les nations… pour qu’il devienne toujours plus lepéché « structurel » et pour qu’on puisse d’autant moins l’identifier comme le « péchépersonnel ». Donc pour que l’homme se sente en un sens libéré du péché, et qu’il soit, en mêmetemps, toujours plus plongé dans ce péché. »12

LLeess «« ssiiggnneess ddeess tteemmppss »»

Le combat entre la Femme et le Dragon se poursuit depuis l’origine. Mais il connaît desphases plus ou moins violentes. Nous savons par l’Ecriture sainte qu’à l’approche de la fin dumonde il connaîtra un paroxysme et qu’il y aura de grands bouleversements, et la venue del’Antéchrist (cf. 2 Th 2, 3-4). On peut relire à ce propos le grand discours eschatologiqueprononcé par Notre Seigneur (Matthieu 24, 1-35), difficile à interpréter car il mêle une prophétiesur la destruction de Jérusalem (qui eut lieu en l’an 70) avec l’annonce des signes de la fin destemps.

Mais pouvons-nous pour autant prédire l’avenir ?Il faut se garder de deux attitudes opposées, toutes deux néfastes.La première consiste à vouloir prévoir la fin du monde, à l’annoncer même, comme l’ont

fait de nombreux faux prophètes depuis le début. Notre-Seigneur nous a, lui-même, mis en gardecontre ce genre de prévisions : « Quant à ce jour-là et à cette heure-là nul n’en sait rien, pasmême les anges des cieux ; il n’y a que le Père qui le sache, lui seul » (Mt 24, 36). « Doncveillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure » (Mt 25, 13).

11 1 Jn 5, 19. Le Père Michel Sinoir parle de façon suggestive de la « démonocratie » : voir son livre La« démonocratie » et le triomphe de Marie dans la Sainte Ecriture, Téqui, 2001.12 Jean-Paul II : Lettre à tous les jeunes du monde, 31 mars 1985, DC, n°1894, p. 431-432.

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Hans Memling, Panneau droit du triptyque de Saint Jean (1474-76), Bruges

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D’un autre côté, l’attitude inverse, qui consiste à refuser d’examiner la réalité en face et dediscerner « les signes des temps », n’est pas bonne non plus. Notre Seigneur a reproché aux

Pharisiens et aux Sadducéens de ne pas savoir reconnaître ces signes : « Vous savez bien », leurdit-il, « interpréter le ciel pour prévoir le temps qu’il va faire ; et pour les signes des temps,

vous n’en êtes pas capables ! » (Mt 16, 4).De même la parabole du figuier nous invite à être attentifs et à savoir discerner ce qui va

arriver (Mt 24, 32-36).« L’Église a le devoir de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de

l’Evangile », dit le concile Vatican II13.

En étant conscients de ces écueils à éviter, il est utile d’examiner la situation actuelle.On doit alors reconnaître qu’elle est marquée par une aggravation inquiétante du mal.Certes il faut se garder de croire que tout allait bien dans le passé. L’Église a connu de

nombreuses crises, où le mal a semblé triompher : terribles persécutions des trois premierssiècles à partir de Néron, hérésies (en particulier l’arianisme) qui faillirent l’emporter au IVe

siècle, invasions barbares qui ruinèrent l’Empire, décadence des IXe et Xe siècles, GrandSchisme d’Occident, prétendue Réforme protestante, Révolution française, etc.

A chacun de ces moments tragiques, il a fallu aux chrétiens persévérer dans l’espérance etles œuvres de charité : c’est la condition fondamentale de contradiction prédite par le Christ.D’ailleurs, Dieu a aussi souvent envoyé des secours inespérés, de grands saints ou desinterventions providentielles, qui ont renversé la situation (pensons à sainte Jeanne d’Arc !).

Mais il nous faut constater que la situation est particulièrement tragique aujourd’hui. Une« apostasie silencieuse » a gagné la plupart des pays de vieille chrétienté. L’Islam menacel’Occident d’une façon beaucoup plus inquiétante qu’au XVIe ou XVIIe siècle, à l’époque deLépante ou de Vienne, parce que la foi des chrétiens est beaucoup plus faible, anesthésiée par lematérialisme et le laïcisme. Cette dernière hérésie, que Pie XI n’hésitait pas à appeler « la pestede notre temps »14, a réussi à imposer aux masses une vie sans Dieu, et elle s’acharne à détruirepeu à peu toute conscience morale, tout sens du péché, à effacer toute notion d’un bien et d’unmal transcendant, d’une loi naturelle qui s’impose à l’homme.

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Face à cette situation, nous devons prendre conscience que le combat s’intensifie. Certainssignes semblent indiquer que nous approchons des derniers temps. Le diable se déchaîneraitalors parce qu’il saurait qu’il n’en a plus que pour peu de temps. De nombreux saints depuissaint Vincent Ferrier et saint Louis-Marie de Montfort l’ont pensé.

A toutes les époques, Notre-Dame fut la protectrice la plus puissante de la chrétientécontre les puissances du mal.

L’Église a appliqué à Marie ces paroles du Cantique des cantiques : « Qui est celle-ci, quisurgit comme l’aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, redoutable commedes bataillons ? » (Cant. 6, 10) Notre-Dame est donc « terrible comme une armée rangée enbataille, terribilis ut castrorum acies ordinata ».

13 Gaudium et spes 4, § 1. Mais attention ! il ne s’agit pas là d’une espèce de prophétisme temporel ordonné à faireadvenir un monde meilleur ici-bas, comme on l’entend trop souvent. Il s’agit de faciliter le jugement de prudence del’Eglise pour l’exercice de sa mission de salut surnaturel (cf. GS 3, § 2 et le contexte immédiat).14 Encyclique Quas primas. De la Royauté sociale du Christ, 1925.

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L’épître de la fête de l’Assomption nous montre la courageuse Judith, belle figureannonciatrice de la Mère de Dieu : « Le Seigneur vous a bénie dans sa puissance, puisque, parvous, il a anéanti nos ennemis. Vous êtes celle que le Seigneur, le Dieu très-haut, a bénie plusqu’aucune autre femme sur la terre. Béni soit le Seigneur, créateur du ciel et de la terre, qui vousa établie pour blesser à la tête le prince de nos ennemis, d’avoir aujourd’hui rendu votre nom siglorieux que votre louange ne tarira pas dans la bouche des hommes. Ils se souviendront àjamais de la puissance du Seigneur ; pour eux vous n’avez pas épargné votre vie, mais voyant lesangoisses et la détresse de votre peuple, vous avez conjuré sa ruine en présence de notre Dieu.Vous êtes la gloire de Jérusalem et la joie d’Israël, vous êtes l’honneur de notre peuple. » Judithavait sauvé Jérusalem en décapitant le chef des ennemis, Holopherne. Victoire ponctuelle.Marie, elle, a sauvé toute l’Église en écrasant la tête du Diable. Victoire universelle et définitive.

Tout au cours des siècles, Marie n’a cessé d’assister ses enfants. Le Bienheureux Jourdainde Saxe, premier successeur de saint Dominique, réussit à protéger l’Ordre des Prêcheurs contredes attaques particulièrement violentes de l’esprit du mal en instituant le chant du Salve Regina,tous les soirs à la fin des Complies15. Et l’on pourrait multiplier les exemples de la protectionmaternelle de la Mère de Dieu à l’égard du peuple fidèle.

Les grandes victoires de la Chrétienté contre l’Islam furent obtenues par la prière duRosaire et l’intercession de Marie (Lépante, Vienne…).

Depuis deux siècles environ, une grande Révolution fondamentalement anti-chrétiennes’acharne contre Dieu et contre l’Église. Elle a été relayée par le marxisme et l’action sournoisedes sociétés secrètes. Face à ce déchaînement diabolique, Notre Dame ne cesse d’avertir sesenfants de l’imminence du danger. On ne peut qu’être frappé de l’abondance des grandesapparitions mariales, depuis la rue du Bac en 1830, la Salette, Lourdes, Pontmain, Fatima…

Saint Maximilien-Marie Kolbe, témoin de ces attaques diaboliques à Rome même, eutl’idée de fonder la Milice de l’Immaculée pour combattre le mal en s’appuyant sur la puissancede la Reine du ciel.

Saint Louis-Marie de Montfort nous avait déjà avertis du rôle capital de Notre-Dame dansles derniers temps : « Le pouvoir de Marie sur tous les diables éclatera particulièrement dans lesderniers temps, où Satan mettra des embûches à son talon, c’est-à-dire à ses humbles esclaves età ses pauvres enfants, qu’elle suscitera pour lui faire la guerre (…). Ils seront riches en grâces deDieu, que Marie leur distribuera abondamment (…). En union avec Marie, ils écraseront la têtedu diable et feront triompher Jésus-Christ (…). Mais quand et comment cela sera-t-il ? Dieu seulle sait. »16

Saint Louis-Marie nous dit encore que « la plus terrible des ennemies que Dieu ait faitecontre le diable est Marie, sa sainte Mère »17. Satan, dit-il, redoute plus « en un sens Marie queDieu même », parce que, dans son immense orgueil, il « souffre infiniment plus d’être vaincu etpuni par une petite et humble servante de Dieu, et son humilité l’humilie plus que le pouvoirdivin. »

Si nous voulons lutter avec efficacité contre le mal qui envahit le monde, nous devonsprendre Marie comme Mère, comme Reine.

Nous devons imiter de l’intérieur son exemple, lui demander de participer à ses vertus, enparticulier à son humilité, à sa Foi inébranlable, à sa pureté, à sa charité ardente. Nous ne devonspactiser, en aucun cas, avec le mensonge, avec l’esprit du mal. « Ne jamais mentir » : telle est larègle d’or donnée par Soljenitsyne contre le communisme, et qui vaut contre tout totalitarisme.

15 Cf. Bx Jourdain de Saxe, Libellus…, n° 120.16 Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, n° 54-59.17 Ibidem, n° 52.

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Notre Dame est l’ultime recours que Dieu nous donne pour arrêter les forces déchaînéespar le Mauvais.

Lucie de Fatima, dans un entretien avec le Père Fuentes, en 1957, disait qu’à notre époque,« Dieu donnait les deux derniers recours au monde : le saint Rosaire et la dévotion au Cœurimmaculé de Marie, et ceux-ci étant les deux derniers recours, cela signifie que ce sont lesderniers, qu’il n’y en aura pas d’autres. »18

Invoquons avec l’Église la Vierge puissante, qui nous protège du mal :« Gaude, Maria Virgo, cunctas hæreses sola interemisti. Soyez dans la joie, Vierge

Marie : à vous seule, vous avez écrasé toutes les hérésies. »« Dignare me laudare te, Virgo sacrata. Da mihi virtutem contra hostes tuos. Daignez

m’accorder la grâce de vous louer, ô Vierge sainte. Donnez-moi la puissance contre vosennemis. »19

« Maria, Mater gratiæ, Mater misericordiæ, Tu nos ab hoste protege, Et hora mortissuscipe. Marie, Mère de la grâce, Mère de miséricorde, Protégez-nous de l’ennemi, et à l’heurede notre mort accueillez-nous. »20

FRATERNITE SAINT VINCENT FERRIER

18 Conférence du P. Fuentes, cité in Joaquim Maria Alonso, La vérité sur le secret de Fatima, Téqui, 1979, p. 93.19 Antiennes de l’Office de la Sainte Vierge le samedi.20 Hymne O gloriosa, de l’Office de la Vierge le samedi.

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coutons, venue de Rome, la voix du Pape: « La piété du peuple chrétien a toujours vuun lien profond entre la dévotion à la Sainte Vierge et le culte de l’Eucharistie, c’est là

un fait que l’on peut observer dans la liturgie tant occidentale qu’orientale, dans la spiritualitédes mouvements contemporains, même ceux des jeunes. Marie conduit les fidèles àl’Eucharistie.»

(Jean Paul II Enc. Redemptoris Mater).

LLAA VVIIEERRGGEE EETT LLAA MMEESSSSEE

Pour découvrir ce « lien profond », nous allons contempler la Vierge en ce qu’Elle estMère de Dieu, Corédemptrice et Médiatrice. Ces trois réalités lui donnent un rôle éminent àchacune de nos messes.

La Maternité divine et le mystère de l’Eucharistie

Tout ce qui, en la Personne de Jésus, est humain, lui vient de sa Mère; et par Elle seule Ilnous est donné.

Dès lors, entre la Vierge Mère et l’Eucharistie se forme un lien essentiel, indissoluble. Lecorps de Jésus dans l’Eucharistie, c’est le corps né de la Vierge Marie, formé de son sang, nourride son lait ; c’est le corps de l’Homme Dieu, qui est à jamais le fils de Marie. C’est dans ce sensseul qu’il faut interpréter les paroles souvent citées et attribuées à tort au grand saint Augustin :Caro Christi, caro est Mariœ. La chair du Christ c’est la chair de Marie.

Contemplons la Vierge à l’instant béni de l’Annonciation, répondant à l’Ange messager duPère, humblement et fermement: « Oui ». Elle sera généreuse ; Elle ne refusera rien à son Dieu ;Elle nous donnera le Sauveur, quoi qu’il puisse lui en coûter. C’est bien au Fiat del’Annonciation que l’on doit la vérification, complétée plus tard dans l’Eucharistie, de cetteparole de Jésus: « Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation dessiècles ».

C’est ce Fiat qui a rendu possible l’avènement rédempteur du Verbe, mais aussil’Eucharistie qui : « au témoignage des saints Pères, est une continuation et une extension del’Incarnation. Par l’Eucharistie la substance du Verbe Incarné s’unit à chacun des hommes, etle suprême Sacrifice du Calvaire est renouvelé d’une admirable manière » pour la suite dessiècles. (Léon XIII, Enc. Mirœ caritatis).

La Vierge Marie tient donc, de par sa Maternité divine, un rôle privilégié â la messe. Pourexprimer cette belle vérité, le Prêtre, dans le rite byzantin, détache de l’hostie au moment de lapréparation des oblats une petite parcelle, qui représente la Vierge Marie associée à l’œuvre del'Incarnation rédemptrice. « La Reine s’est tenue à votre droite », dit alors le Prêtre, citant lePsaume 44.

La Vierge Marie et la Sainte Messe

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La Vierge corédemptrice et le Sacrifice de la Messe

La Vierge a permis l’Incarnation. Elle a aussi coopéré à notre Rédemption.Écoutons saint Pie X : « Quand vint l’heure dernière de son Fils, la Mère de Jésus se tient

près de la Croix (...) Par la communion de douleur et de volonté qui l’unissait au Christ, Mariea mérité de devenir, d’une manière très haute, la réparatrice du monde déchu, et de ce fait, ladispensatrice de tous les dons que Jésus nous a acquis par sa mort sanglante (...) » (Enc. Addiem illum).

Mais la messe n’est elle pas essentiellement identique au Sacrifice qui, sur le Calvaire,mérite notre Salut? C’est le même Prêtre, le Christ; c’est la même Victime, c’est le mêmeSacrifice. Seule le mode d’offrir, la manière les distinguent

Nous entrevoyons maintenant mieux encore le rôle de Notre-Dame : le sacrifice de laMesse prolongeant dans le temps et l’espace le Sacrifice du Golgotha, appartient en quelquemanière à Marie. II est sien au titre de l’Incarnation, car c’est l’immolation de son Fils, dont ellea formé la chair et le sang. Il est sien au titre de la Rédemption, parce que la Messe est « lemoyen par excellence de la distribution des mérites venant de la Croix du Divin Rédempteur »(Pie XII), à laquelle la Vierge fut associée comme Corédemptrice.

Elle nous a mérité « en convenance », au titre de l’union intime qui la liait à son Filscrucifié, ce que lui nous obtenait « en justice ». Et cela restera vrai aussi pour les grâces de laMesse, jaillies du Cœur transpercé de notre doux Sauveur.

La Médiation mariale au Sacrifice de la Messe

Médiation d’intercession

Au coeur de la dramatique « Liturgie » du Golgotha, le Christ intercédait pour nous. Marieétait là, Stabat Mater.

Lui, le Prêtre Eternel désormais vainqueur et glorieux, « toujours vivant pour plaider ennotre faveur » (Heb. 7, 25) a conservé à ses côtés la Vierge, « Toute Puissance Suppliante».Avant tous les saints, Elle intercède pour nous lorsque la messe jette vers le Ciel le cri desprières, des attentes et des angoisses des hommes : au Confiteor, au Suscipe Sancta Trinitas, auCommunicantes du Canon, au Libera nos après le chant du Notre Père, Elle est la Médiatrice,subordonnée au Christ Prêtre, l’Unique Médiateur.

Dans la joie du Ciel, Elle continue d’offrir son Fils, Divine Victime, Hostie parfaite, Ellequi dans la douleur, au pied de la Croix l’offrait pour notre salut.

Femme, Elle ne se substitue pas au prêtre, Elle qui est la Mère du Souverain Prêtre. Elleoffre son Fils par les mains de tous les prêtres. La Vierge est véritablement la « goutte d’eau »parfaite que, dans le calice du Sacrifice de son Fils, Dieu voulait s’associer pour notre Salut.

Médiation « subjective » : L’application des grâces de la Rédemption

N’étant plus sur cette terre, Elle ne mérite plus. La Vierge n’est donc plus dans son officeméritoire de Corédemptrice, au terrible Vendredi Saint de notre Rédemption. Mais, dans lagloire, elle est devenue l’universelle Médiatrice de toutes grâces. Pie XII l’a admirablementdécrite: «Mère et Adjutrice (Ministra) du Roi des Martyrs dans l’œuvre ineffable de laRédemption humaine, elle lui reste associée à jamais, nantie d’un pouvoir quasi illimité dans ladistribution des grâces qui découlent de la Rédemption».

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La Messe, canal privilégié de l’application des mérites de la Croix, pourrait être ôtée duRoyaume de Marie ? Non ! La Vierge est bien aussi « Reine de la Sainte Messe ». Le PèreGarrigou Lagrange l’a fort bien exprimé :

« Par une loi générale établie par la Providence, toutes les grâces et chacune nousviennent par la médiation de Marie, et on ne voit pas d’indices manifestant qu’il y ait desexceptions (...). Elle nous accorde les grâces qui nous disposent à nous approcher dessacrements (et donc de la Messe), à bien les recevoir », et parfois même Elle met sur notre routele mouvement, le chapitre, la paroisse ou le prêtre grâce auxquels nous vivons mieux le mystèrede la Sainte Messe.

A la Messe, comme à la Croix, Elle ne remplace pas le prêtre, Elle ne se substitue pas auChrist. Mais Elle « communie » au Souverain Prêtre, qui est aussi la Victime.

La Vierge tient donc à la Messe un rôle efficace et exemplaire. Après l’avoir justifiéethéologiquement, cherchons maintenant, plus pratiquement, les signes de sa présence pourparticiper avec Elle au Mystère de la Messe.

NNOOTTRREE MMEESSSSEE AAVVEECC LL’’IIMMMMAACCUULLÉÉEE

Présence « évangélique » de Marie dans le rite de la Messe.

Sa présence, dans le rite latin, y est dirons-nous, très « évangélique », c’est à dire, toutensemble discrète et constante.

Ainsi le « Confiteor », où Marie paraît tout de suite après Dieu, avant les Anges et bienavant les Saints eux-mêmes. Chantera t on le Credo ? alors est proclamée l’Incarnation et doncla Maternité divine, dans l’intime association avec l’Esprit Saint: « Et incarnatus est de SpirituSancto ex Maria Virgine ».

L’Offertoire vient ensuite, où sont présentés les oblats qui seront changés en ce Corps eten ce Sang donnés au Christ par Marie. La riche oraison « Suscipe Sancta Trinitas » va leconclure. Là est faite mention de l’honneur dû à la Vierge immédiatement après la mémoire dela Passion, de la Résurrection et de l’Ascension du Christ.

Pour mieux nous pénétrer des richesses de l’Offertoire pensons à la fête de la Purification :Car la Présentation de Jésus au Temple est comme « l’Offertoire » du drame pascal. Jésus estprésenté par la Vierge. Offertur ut sacrificium, offert pour être sacrifié. Marie le sait. Mais Elleperçoit aussi qu’en Jésus tous les chrétiens futurs sont représentés, offerts au Père Éternel. LaVierge les porte. Elle nous porte.

Cette Présentation au Temple annonce les offertoires de toutes les messes, où les fidèles seprésentent dans le Temple nouveau, s’offrant au Père avec leurs petits sacrifices quotidiens, afinque ceux ci soient « convertis », transfigurés dans l’unique Sacrifice parfait : celui du Christ. Lechrétien, par la Vierge, est offert pour s’unir à Jésus Hostie.

Ceux qui, parmi nous, sont consacrés à Marie, ceux qui se préparent à cette consécration,feront particulièrement leurs les belles paroles d’un Père Chartreux : « A cette minute déjà, ellenous aimait dans son coeur virginal, elle nous offrait au Père. Toute notre vie en vérité doitconsister à nous préparer pour être offerts ainsi. Toutes nos actions et nos pensées doivent êtretelles que la Sainte Vierge puisse les présenter à Dieu. Notre vie est comme le pain azyme, toutpur et tout blanc, que le prêtre va consacrer ».

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Lorsque commencera la plus solennelle de toutes les prières, le Canon, il ne faudra pasattendre longtemps pour qu’y paraisse la Mère de Dieu, dans une primauté d’honneur encoreplus éclatante : Communicantes, « Unis dans une même communion, nous vénérons d’abord lamémoire de la glorieuse Marie toujours Vierge, mère de notre Dieu ». Voilà bien affirmé, entermes plus forts encore qu’auparavant, la primauté de Notre-Dame sur tous les saints et tous lesélus, l’affirmation de sa Virginité, de sa divine Maternité, de sa Gloire enfin, au coeur même laMesse.

Nous assistons prosternés à la Consécration, où le Corps et le Sang du Fils de Dieu,formés en Marie, sont présents et offerts sur l’autel. Désormais le Christ est là. Avec Lui, nousallons bientôt pouvoir nommer Dieu : Pater, noster « Notre Père » et chanter ses grandesmerveilles. Mais, dans la Liturgie latine de la Messe, le prêtre ne s’adresse jamais qu’à Dieuseul. Si Notre-Dame y est très souvent nommée, si les saints y sont aussi évoqués, ils ne sont pasdirectement invoqués. Tout l’honneur, tout le culte dans la Liturgie de l’Église Romaine, y sontà Dieu seul réservés. La récitation de l’Ave ne suivra donc pas, à la Messe, la proclamation duPater. Mais, l’Église ne va pas renoncer pour autant à lier l’invocation de Marie avec l’adorationde Dieu ; et c’est pourquoi, dès le « Libera nos, quaesumus », qui suit l’Oraison dominicale,l’Immaculée est aussitôt nommée, appel y est fait à son intercession, si nécessaire àl’imperfection de nos propres prières.

NOTRE COMMUNION AVEC LA VIERGE MARIE.

Nous voici parvenus au rite, vivifiant entre tous, de la Sainte Communion. Jusqu’ici, leprêtre ne s’était guère adressé qu’à Dieu le Père. Voici qu’il parle désormais à Jésus, le Fils,notre Rédempteur. Les saints se sont effacés devant celui qui est leur sainteté, et la Vierge, dansla Liturgie céleste s’incline en une muette présence d’adoration.

Comme son silence adorateur devait être éloquent lorsque, certainement à genoux, ellerecevait, dans l’oratoire de la maison d’Ephèse, le corps eucharistique de son Fils, que luidonnait l’Apôtre Jean ! Préparons avec Elle notre communion eucharistique.

En mangeant la chair du Christ, nous nous enfermons pour ainsi dire en Marie. Elle est leCénacle où le Christ par l’Esprit Saint nous assimile à sa propre vie.

En mangeant la chair du Christ nous nous laissons, par Marie, former à l’image de sonFils. Mieux encore, elle nous fait prendre conscience de notre unité de vie avec Lui. Encommuniant, nous pouvons dire avec saint Paul: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ quivit en moi» (Galates, 2, 20). Le sein qui a formé physiquement le corps du fils de Dieu, formespirituellement les membres que l’Esprit rassemble dans l’unité de l’Église.

Le Christ est le Pain donné par le Père : Lui et Lui seul est la force, la croissance, la vie denos âmes. Or c’est de Marie seule que fut formé ce pain, cette chair, cette nourriture. Si c’estbien le père qui donne le pain (« Donnez nous aujourd’hui notre pain » ...) c’est la maman quile distribue aux enfants. En recevant l’hostie consacrée, en mangeant la chair du Christ nousvivons donc de Marie.

En mangeant la chair du Christ nous vivons comme Marie. Elle est l’image parfaite deCelui qu’Elle ne cesse d’appeler « Mon Fils ». Glorifiée, Elle nous affirme: « Mon enfant, reçoisle. Dans la Communion, tu recevras le gage de ta vie éternelle ».

En mangeant la chair du Christ, vivons pour Marie comme Elle ne vit que pour son Fils.Elle fera de nous des « associés » du mystère rédempteur, à notre place.

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Dans chacune de nos communions, la Vierge nous attire à Elle, persuasive, douce etmaternelle, afin de nous faire participer à cet héritage de Fils avec son Fils. Vivre en Marie,vivre par Marie, vivre de Marie, vivre comme Marie, vivre pour Marie, c’est vivre totalementle Christ, se laisser assimiler par Lui. Ce que réalise au suprême degré notre communioneucharistique. Le Fils de Dieu s’est fait chair, il s’est fait notre nourriture et notre forcedans le sein de la Vierge.

En cette Sainte Messe, en cette Communion, nous nous préparons à renouveler, de lamanière la plus intime et la plus efficace, nos consécrations mariales. Tout ce qui a été évoquéici devrait vous y aider. Et si ne sommes pas consacrés à Elle, nous saurons voir dans cesdispositions, dans cette filiale piété, la porte Royale pour s’engager dans cette voie.

CCOONNCCLLUUSSIIOONN :: IITTEE MMIISSSSAA EESSTT !! EENNVVOOYYÉÉSS CCOOMMMMEE AAPPÔÔTTRREESS

« Ite Missa est ! » c’est l’envoi. Envoi en mission. Jeunes, vous êtes des apôtres. LaMesse est, de cette évangélisation, la source et le sommet. Le Magistère a souvent rappelé cettevérité. En cet apostolat, la Vierge vous envoie et vous accompagne: « La spiritualité de Marieest une spiritualité de totale intimité avec Jésus : Intimité apostolique, car elle s’unit étroitementà l’œuvre rédemptrice du Christ. Encore aujourd’hui elle intercède pour l’humanité touteentière. Que cette intimité avec le Christ soit également la caractéristique fondamentale de votrevie, qui se réalise de manière éminente et unique dans l’Eucharistie. Je suis le Pain de Vie. »(Jean Paul II, aux jeunes, 8 août 1982).

C’est la belle logique de la vie du chrétien, qui peut redire « ad Jesum per Mariam», àJésus par Marie. C’est la belle logique de la sainte Messe.

Mère du Souverain Prêtre,priez pour nousNotre Dame de la Sainte Messe,priez pour nousNotre Dame du Très Saint Sacrement,priez pour nous

LES CHANOINES REGULIERS DE LA MERE DE DIEU

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Giotto, l’ange de l’annonciation (1302-1305 )

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PPrroopprriiééttééss eett nnaattuurree ddee cceess eesspprriittss ccéélleesstteess

Les Anges sont de purs esprits, sans corps, doués d’une intelligence bien plus élevée que lanôtre et d’une force surhumaine extraordinaire. Ils ont été créés libres et donc responsables.

C’est un dogme de Foi que Dieu a créé les Anges. Quiconque le nie n’est plus catholique.(CEC n° 328)

DDuu nnoommbbrree ddeess AAnnggeess

Leur nombre dépasse tout ce que l’on peut imaginer. La Sainte Ecriture en parle en termesqui dépassent toute conception possible.

«Mille milliers le servaient et une myriade de myriades se tenaient debout devant lui» ditle prophète Daniel. (VII, 10).

LLeess AAnnggeess ddéécchhuuss

Comment des saints anges ont-ils pu devenir des démons?

La Bonté infinie de Dieu a créé le monde angélique avant de créer l‘homme. Il a créé tousles anges bons. C’est l’orgueil qui, en pervertissant un nombre incalculable d’Anges, en a faitdes démons. Dieu leur a laissé l’intelligence et la force qu’Il leur avait données en les créant.Aussi l’Ecriture Sainte les appelle les princes et les puissances des ténèbres ou encore lespuissances de l’enfer.

Notre Seigneur en parle dans le chapitre XXV de saint Matthieu. Au jour du jugement ilsera dit aux damnés : «Retirez-vous de Moi, maudits, allez au feu éternel qui a été créé pour ledémon et pour ses anges»

Les démons viennent nous tenter en nous trompant. Qui joue avec le démon se brûlera les« ailes »!

Les Anges, un monde tout entier de perfection

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LLeess ttrrooiiss hhiiéérraarrcchhiieess ddeess AAnnggeess

Saint Thomas d’Aquin range les anges en neuf choeurs, formant trois hiérarchies.

La première hiérarchie comprend les esprits célestes les plus près de Dieu chargés de lacontemplation et du service direct de Dieu : par exemple les SÉRAPHINS, les CHÉRUBINS.

La deuxième hiérarchie comprend les esprits célestes, que Dieu a créés pour legouvernement du monde.

La troisième hiérarchie est celle qui exécute les décrets divins.

Dans cette hiérarchie, Dieu a mis de grands chefs pour gouverner, en particulier, lessociétés : l’Eglise, les nations, les sociétés religieuses et même les familles. Ce sont lesARCHANGES, chefs des anges ; les ANGES ou messagers de Dieu. Parmi eux les ANGESGARDIENS.

LLeess AAnnggeess ggaarrddiieennss

Dans cette armée innombrable à rangs et fonctions différents, la Bonté infinie de Dieu adaigné donner à chacun d’entre nous un gardien, un ange très fidèle et très puissant.

La présence de l’ange gardien est attestée par Notre-Seigneur lorsqu’en parlant des enfantsIl dit:

«Leur ange voit toujours la face de notre Père des Cieux». (Matth, XVIII, 20)

Les anges gardiens sont appelés à faire contrepoids aux forces infernales qui harcèlentl’humanité. Hélas, leur action est minée, sapée si nous ne les prions pas, ne les invoquons pas, neleur faisons pas confiance. « Plumer son ange, pour Frère Humbrecht, O.P., c’est l’importunerchaque matin, de concert avec une élite de saints qui nous sont chers, et se recommander à Dieupar son truchement. II n’est pas bon qu’un ange reste oisif».

LLeess AAnnggeess oonntt--iillss ddeess nnoommss??

La Sainte Ecriture ne nous donne guère que les noms des trois grands archanges :

Saint Michel, le glorieux chef des armées célestes dont le nom rappelle : «Qui est commeDieu ?», cri d’indignation qu’il poussa face à la révolte de Lucifer. Gabriel ou «la Force deDieu» qui fut chargé de la Très Sainte Incarnation. Raphaël ou «Médecine de Dieu» pour nousindiquer le rôle qu’il a joué dans le Livre de Tobie... et pour venir au secours des hommes,faibles, malades que nous sommes, spirituellement blessés par les démons.

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Que de fois est-il parlé d’anges dans la Bible, sans que leur nom soit indiqué.Par exemple :Les anges qui saluèrent Abraham ; ceux qui tirèrent Loth et sa famille de Sodome ; celui

qui consola Agar dans le désert ; les anges de l’échelle de Jacob ; celui qui parla à Elie dans ledésert ; celui qui porta Habacuc à Daniel dans la fosse aux lions ; ceux qui frappèrentHéliodore... Les anges qui servirent Jésus après son jeûne, l’ange consolateur du Jardin desoliviers ; les anges de la Résurrection ; les anges de l’Apocalypse, etc.

LL’’AArrcchhaannggee SSaaiinntt GGaabbrriieellLa Sainte Ecriture nous apprend qu’il est un des sept esprits célestes qui se tiennent devant

le trône de Dieu. Par prédilection du Père, il fut désigné pour annoncer à la Très Sainte ViergeMarie le mystère de l’Incarnation du Verbe.

Le Cardinal de Bérulle a dit de lui :« Il porte la meilleure nouvelle que le ciel et la terre puissent jamais ouïr ».

Il est le Messager de Dieu par excellence. C’est par lui que Dieu transmet les grandesannonces à son peuple. C’est aussi lui qui insuffle la Force de l‘Esprit pour accueillir la Parolede Dieu.

Dans le livre inspiré de Daniel (9, 21) nous lisons : « je parlais encore dans ma prière,lorsque l’ange Gabriel que j’avais vu auparavant en vision, vint à moi d’un vol rapide vers letemps de l’oblation du soir. Il m’instruisit : “Daniel, je suis venu maintenant pour t’ouvrirl’intelligence” et, dans un langage mystérieux, l’archange lui prédit les temps du Messie.

En saint Luc (I, 10-20), nous apprenons que l’ange Gabriel apparut au prêtre Zacharie dansle sanctuaire du Seigneur à l’heure de l’encensement et lui annonça la naissance du précurseurde Notre-Seigneur. Nous vous invitons à consulter ce texte dans son intégralité. (voir en annexe)

Saint Luc, dans le même chapitre, versets 26 à 38, nous relate l’annonce faite à la ViergeMarie par le Messager de Dieu. II apporte le plus grand message de joie que l’humanité aitjamais reçu : l’incarnation du Sauveur, manifestation de l’Amour infini et de la Toute-Puissancedu Seigneur. (voir en annexe)

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L’Eglise a pérennisé l’événement dans la prière de l’Angélus, qu’Elle fait sonner trois foispar jour.

Angélus

* L ‘ange du Seigneur apporta l’annonce à Marie.Et Elle a conçu du Saint-Esprit.Je vous salue Marie...

* Voici la servante du Seigneur.Qu’il me soit fait selon votre parole.Je vous salue Marie...

* Et le Verbe s’est fait chair.Et il a habité parmi nous.Je vous salue Marie...

Priez pour nous, sainte Mère de DieuAfin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Prions : Daignez, Seigneur, répandre votre grâce en nos âmes afin qu’ayant connupar le message de l’ange, l’Incarnation de votre Fils, nous arrivions par les mérites de Sa Passionet de Sa Croix, à la gloire de Sa Résurrection par ce même Jésus-Christ Notre-Seigneur. Amen.

Tout chrétien ne devrait-il pas le connaître par coeur?

Témoignage du Père Lamy

« La Sainte Vierge aime l’Angélus. L ‘ange Gabriel est presque toujours à côté d’elle. »

« Les anges l’appellent ‘Reine’ d’un ton très respectueux, et quand Elle s’adresse àl’archange, Elle lui dit tout simplement ‘Gabriel’, d’un ton très maternel. Elle considère lesanges avec un regard doux et direct. »

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LL’’AArrcchhaannggee SSaaiinntt GGaabbrriieell eett NNoottrree--DDaammee

Saint Gabriel et la Passion annoncée

Si l’Annonciation, par Gabriel, est l’annonce de l’Incarnation, du triomphe du Christ et dela maternité divine, elle est aussi certainement, indirectement, l’annonce de la Passion.

Car Marie, qui connaît les psaumes et textes messianiques, ne peut pas ne pas se souvenirdes textes de David ou d’Isaïe. Celui du serviteur souffrant, « l’agneau » que l’on mène ausacrifice... doit lui paraître saisissant.

Ainsi, dans la joie vraie de Nazareth, transparaît cette certitude, qu’apporte aussi Gabriel,qu’il faudra souffrir pour sauver le monde.

Cette annonce de la Passion semble avoir inspiré la célèbre icône de Notre-Dame duPerpétuel Secours (apportée d’Orient au XIIIème siècle, perdue à Rome durant des décenniespuis retrouvée providentiellement). Saint Gabriel (sur l’icône, en lettres abrégées : l’ArchangeGabriel) tient un instrument de la Passion, et l’Enfant-Jésus, les deux mains dans la main de saMère, le regarde. Saint Michel est de l’autre côté. Marie a un regard tout aussi chargé detendresse que de tristesse voilée.

Ces sentiments, ne les eut-elle pas, très vite, dès le départ de Gabriel, alors qu’elle portaitdésormais, en elle, le trésor sauveur, l’Emmanuel ?

SSaaiinntt GGaabbrriieell ppaattrroonn ccéélleessttee ddeess TTééllééccoommmmuunniiccaattiioonnss

A vous, jeunes si modernes, « accros » du « portable » et d’internet, voici un patron.Ecoutons Pie XII :

“À la demande faite par plusieurs personnes remarquables qui, en beaucoup de nations,exercent leur activité dans cette branche [des télécommunications], de leur donner à eux et àleurs collègues, comme céleste patron auprès de Dieu, l’archange saint Gabriel qui apporta augenre humain, plongé dans les ténèbres et désespérant presque de son salut, l’annoncelongtemps souhaitée de la Rédemption des hommes, nous décidons d’accueillir favorablement,vu son importance et sa gravité, cette requête qui est selon Notre propre pensée et quicorrespond à Nos propres désirs. (...) Nous constituons et déclarons l’archange saint Gabrielcéleste patron auprès de Dieu de cette profession, de ses spécialistes et employés, en luiattribuant tous les honneurs et privilèges liturgiques qui appartiennent régulièrement auxpatrons principaux”.

Pie XII, bref apostolique (12/01/1951)

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NNoommiinnaattiioonn ddee ssaaiinntt GGaabbrriieell ccoommmmee ppaattrroonn ddeess PPoosstteess !!

Nous écrivons. Bien ou mal. Mais savons-nous que toute lettre est une « Annonce », quidevrait porter la Bonne Nouvelle. Confions nos courriers à ce protecteur. Il est, en effet, par lalettre apostolique Quanquoquidem (9/12/1972) de Paul VI, patron des Postes.

PPrriièèrree àà ssaaiinntt GGaabbrriieell que nous vous invitons à réciter souvent:

Saint Gabriel archange, ange de l’Incarnation, ouvrez nos oreilles aux douxavertissements et aux appels pressants du Seigneur. Tenez-vous toujours devant nous, afin quenous comprenions bien la Parole de Dieu, afin que nous Le suivions et Lui obéissions et quenous accomplissions ce qu‘II veut de nous. Aidez-nous à rester éveillés afin que, lorsqu’ilviendra, le Seigneur ne nous trouve pas endormis. Amen.

LLaa RReeiinnee ddeess SSaaiinnttss AAnnggeess

Au-dessus des grands princes qui dirigent les sociétés, Dieu a placé Celle qui est son chef-d’oeuvre : Fille bien-aimée du Père, Mère du Fils, Epouse du Saint-Esprit.

Avant que ce monde existât et les siècles... Elle était dans la pensée du Père : la véritableEve, la Vierge fidèle et immaculée, celle qui écrasera la tête du serpent, la Vierge puissante ! ...Rien ne se fera sans Elle.

En 1863, l’Auguste Mère de Dieu dicta à une âme privilégiée une prière répandue trèslargement dans l’univers catholique par le vénérable Père Cestac et indulgenciée par saint Pie Xen 1908. Il est bon de la réciter dans les tentations, les combats ou les persécutions :

Auguste Reine des cieux et maîtresse des Anges, Vous qui avez reçu de Dieu le pouvoir etla mission d’écraser la tête de Satan, nous vous le demandons humblement, envoyez les légionscélestes pour que, sous vos ordres, elles poursuivent les démons, les combattent partout,répriment leur audace et les refoulent dans l’abîme.

Qui est comme Dieu ?

O bonne et tendre Mère, envoyez les Saints Anges pour me défendre et repousser loin demoi le cruel ennemi.

Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous.

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LLiivvrreess ccoonnssuullttééss

Ancien Testament:

Moïse (Exode : III, 2: XII, 23; XXV, 18-20; XXXII, 34 : XXXIII, 2: Nombres : XXII, 22-35),

Tobie (V, 4 ; VI, 2 ; 7 ; XI, 2 XII, 6),Daniel (III, 55,58,86 ; VIII, 15 et suivants ; IX, 10, 21; XII, 1 XIV, 34), le 2e Livre des Macchabées, (II, Macch., XV., 22 etc.),le psaume 90.

Nouveau Testament:

Evangile de saint Matthieu (XVIII, 20), (XXV, 41),Evangile de saint Luc (1, 5-20), (I, 26-38).L’Apocalypse:(l,20 ; II, 1,8,12, 18; III, 1,7, 14; IV,5; V, 11)

PPiiee XXIIII, bref apostolique (12/01/1951)

PPaauull VVII, lettre apostolique Quanquoquidem (9/12/1972)

DDee AAnnggeelliiss, Ed S. Gabriel

SSaaiinntt GGaabbrriieell, « la Force de Dieu », Ed Bénédictines

AAnnnneexxeess

Annonce de la naissance du Précurseur (Luc, I, 5-20).

Il était, au temps d’Hérode, roi de Judée, un prêtre du nom de Zacharie, de la classe d’Abia; il avait une femme de la descendance d’Aaron, dont le nom était Elisabeth. Tous deux étaientjustes devant Dieu, observant fidèlement tous les commandements et ordonnances du Seigneur,irréprochables. Mais ils n’avaient pas d’enfant, car Elisabeth était stérile et tous deux étaientavancés en âge.

Or tandis que Zacharie officiait devant Dieu, au tour de sa classe, il fut, selon les usagesdu service sacerdotal, choisi par le sort pour brûler l’encens, après être entré dans le sanctuairedu Seigneur. Toute l’assemblée du Peuple priait au dehors, à l’heure de l’encensement. Alors unange du Seigneur lui apparut se tenant à droite de l’autel de l’encensement, et à cette vueZacharie fut troublé et la crainte s’abattit sur lui. Mais l’ange lui dit: « Ne crains pas, Zacharie,car ta prière a été exaucée et ta femme Elisabeth t’enfantera un fils, que tu appelleras du nom deJean. Ce sera pour toi joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de Sa naissance.

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Car il sera grand devant le Seigneur; il ne boira ni vin ni boisson enivrante et sera remplide l’Esprit Saint dès le sein de sa mère ; il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leurDieu. et lui- même s’avancera devant lui dans l’esprit et avec la force d’Elie, pour amener lescoeurs des pères vers les enfants et les insoumis au sentiment des justes, afin de préparer auSeigneur un peuple bien disposé. »

Zacharie dit à l’ange: « A quoi connaîtrai-je cela ? Car je suis vieux et ma femme estavancée en âge. » L’ange lui répondit: «Je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai étéenvoyé pour te parler et t’annoncer cette bonne nouvelle. Mais tu seras silencieux et incapablede parler, jusqu’au jour où ces faits se réaliseront, parce que tu n’as pas cru à mes paroles, quis’accompliront en leur temps. »

AAnnnnoonnccee ddee llaa nnaaiissssaannccee ddee JJééssuuss ((LLuucc,, II,, 2266--3388))

Au sixième mois l’ange Gabriel fut envoyé d’auprès de Dieu dans une ville de Galilée,nommée Nazareth, vers une vierge unie à un homme appelé Joseph, de la maison de David, et lenom de la vierge était Marie. Etant entré chez elle, l’ange lui dit: « Salut pleine de grâce, leSeigneur est avec toi. » Mais elle, à cette parole, fut troublée et se demandait ce que pouvait êtrecette salutation. L’ange lui dit alors: « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès deDieu. Voici que tu concevras et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus. Il seragrand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, sonpère, Il règnera sur la maison de Jacob pour les siècles, et son règne n’auras pas de fin. » Mariedit à l’ange: «Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? »

L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut tecouvrira de son ombre ; c’est pourquoi l’enfant qui naîtra sera saint il sera appelé Fils de Dieu.Quant à Elisabeth, ta parente, elle a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse, et ce mois est lesixième pour celle qu’on appelait stérile, car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit: « Voici laservante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. » Et l’ange la quitta.

CHANOINESSES REGULIERES DE LA MERE DE DIEU

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u sixième mois, l’Ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galiléeappelée Nazareth, vers une vierge qui était fiancée à un homme de la maison de

David, nommé Joseph ; et le nom de la vierge était Marie. »

Ce texte de Luc est le récit précis d’un événement qui ressort de l’histoire, et non de lalégende, du mythe ou du roman ; récit qui atteste la réalité du temps et de l’éternité, la réalité denotre monde créé en dépendance de son Créateur et gouverné par sa Providence. Dieu a toujoursl’initiative, c’est lui qui nous aimés le premier.

Dieu envoie, Il dit, et le messager va. Dieu envoie donc l’ange Gabriel, l’un des sept quise tient en présence du Seigneur ; il vient des hauteurs du ciel dans une “ville” minuscule et,pour l’heure, sans aucun renom, Nazareth en Galilée. Le choix d’un ange parmi les plus beauxindique l’importance du message et montre combien est honorée celle à qui il est apporté.

De Marie, nous avons toutes les précisions convenables au sujet de son état de vie : elleétait vierge, fiancée à un homme de la maison de David – c’est-à-dire de race royale – nommé

Joseph.

Vittore Carpaccio (1504)

L’annonce à Marie

« A

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ÉÉttaanntt eennttrréé ooùù eellllee ééttaaiitt,, iill lluuii ddiitt :: «« SSaalluutt,, pplleeiinnee ddee ggrrââccee !! »»

L’ange entre où elle était, et Marie était, à chaque instant, à son devoir d’état, occupéedes choses de Dieu, cherchant comment lui plaire. Et l’ange salue la vierge. Saint Thomasremarque que le supérieur s’incline devant l’inférieur, un ange devant une femme. C’est lapremière fois dans l’histoire des hommes qu’un ange s’incline devant une femme ! Plus tard, ellesera portée par les anges au plus haut des cieux. “Reine des anges” est une invocation deslitanies de Lorette.

Quel est le sens du salut grec kécharitôménè, rendu en latin par gratia plena ? Origène etsaint Ambroise font remarquer que cette forme du mot grec est employée, dans la Bible,uniquement pour Marie, et que le participe parfait utilisé par Luc indique que la transformationde Marie par la grâce a déjà eu lieu, bien avant le moment de l’Incarnation. Sophrone deJérusalem interprète de cette manière le terme “comblée de grâce” : « Personne comme toi n’aété pleinement sanctifié (...) ; personne comme toi n’a été purifié à l’avance ». Dans la bulle de1854 Ineffabilis Deus, par laquelle Pie IX proclamait le dogme de l’Immaculée Conception, ilest dit que cet « Ave gratia plena » de Luc I, 28, lu dans la tradition, est le texte biblique quifournit le fondement le plus solide – non pas la preuve – en faveur de l’Immaculée Conceptionde Marie.

LLee SSeeiiggnneeuurr eesstt aavveecc vvoouuss ;; VVoouuss êêtteess bbéénniiee eennttrree lleess ffeemmmmeess

« Le Seigneur est avec vous. » Dans l’Ancien Testament, plusieurs personnages avaientreçu cette assurance, cette promesse d’une aide et d’une protection spéciale de Yahvé pouraccomplir une mission difficile. Dieu avait dit à Moïse : « Je serai avec toi pendant les jours deta vie » (Ex. 3, 12) et à Josué : « Comme j’ai été avec Moïse, je serai avec toi. » (1, 9). L’Angede Yahvé était apparu à Gédéon et lui avait dit : « Yahvé est avec toi, vaillant héros. » Si l’aidede Yahvé est tout de suite promise à Marie, c’est parce que la mission qu’elle va recevoirdépasse la capacité humaine : le secours du Tout-Puissant est indispensable.

Mais à cette parole elle fut fort troublée, et elle se demandait ce que pouvait être cettesalutation ; l’ange lui dit : « Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. »

« Ne craignez point » : cette formule, nous la trouvons à chaque manifestation de Dieu àsa créature, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament. Par exemple, Gédéon dit :

« Malheur à moi, car j’ai vu l’ange de Yahvé face à face. » « Sois en paix, ne crainspoint, tu ne mourras pas », répond l’ange. De même, l’ange au tombeau rassure les femmessaisies de frayeur ; et Jésus lui-même, apparaissant après sa résurrection, dit : « Ne craignezpoint, n’ayez pas peur. »

Les premiers mots de la salutation de l’ange contiennent déjà ce « tu as trouvé grâceauprès de Dieu » qui ouvre l’annonce proprement dite.

« Voici que vous concevrez et vous enfanterez un fils, et vous lui donnerez le nom deAssociation Notre Dame de Chrétienté

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Jésus, il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur lui donnera le trône de Davidson père ; il règnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura point de fin. »

Marie, fille d’Israël, qui a médité les livres saints, comprend immédiatement qu’elle estchoisie pour mettre au monde celui que toutes les femmes juives désiraient enfanter, le Messiepromis, le Sauveur de son peuple. La Vierge Marie a vu aussi que l’enfantement serait virginal.Alors vient la question de Marie.

MMaarriiee ddiitt àà ll’’aannggee :: «« CCoommmmeenntt cceellaa sseerraa--tt--iill,, ppuuiissqquuee jjee nnee ccoonnnnaaiiss ppooiinntt ll’’hhoommmmee ?? »»

Cajetan et d’autres traduisent : « Comment cela se fera-t-il : puisque je suis vierge ? »Saint Thomas, commentant ce quomodo, ce « comment ? », cette question, dit qu’elle est del’ordre de l’admiration, non du doute.

Il est certain que, pour nous, cette question de Marie est surprenante, car elle est fiancée.C’est-à-dire que Marie avait déjà contracté mariage avec Joseph, selon la loi juive, mais elle étaitvierge car la vie commune des époux n’avait lieu que lorsque le fiancé allait chercher son épousedans la maison de ses parents, pour l’amener dans sa propre maison, c’était une fête comme auxnoces de Cana en Galilée.

Le Père Ignace de la Potterie, dans son livre « Marie dans le mystère de l’Alliance »,déclare en son avant-propos que la méthode qu’il emploie est au fond celle recommandée par leConcile dans la constitution Dei Verbum. « Nous commencerons donc toujours, dit-il, par uneanalyse philologique rigoureuse des textes, mais nous voudrions ensuite dégager tout leur“sens” à la lumière aussi bien de toute l’Écriture que de « la Tradition vivante de toute l’Égliseet de l’analogie de la foi. » » Et il interprète donc ainsi la péricope que nous étudions :

« “Comment cela va-t-il se passer, puisque je ne connais pas d’homme ?” : voilàdonc ce qui concerne la traduction. Mais quelle en est la signification dans la bouche de Marie ?Nous ne pensons pas qu’il s’agisse ici d’un propos conscient de garder la virginité. (...) Il s’agitplutôt d’une orientation, d’une attirance profonde à la vie virginale, d’un secret désir de lavirginité, éprouvé et existentiellement vécu par Marie, mais qui n’a pas encore pu prendre laforme d’une résolution, parce que c’était impossible dans le milieu social où elle vivait. Si nousacceptons cette interprétation, nous comprenons beaucoup mieux dans quelle situationparadoxale Marie se trouvait. (...) Ce paradoxe intérieur où elle se trouve reçoit une solutionmerveilleuse au moment où l’ange lui annonce que c’est d’une manière virginale qu’elledeviendra mère du Messie, le Fils de Dieu. Par l’opération du Saint-Esprit, virginité et maternitéen Marie iront donc de pair, d’une manière encore pleine de mystère. C’était déjà en quelquesorte l’interprétation de saint Thomas, qui employait ici la formule de « desideriumvirginitatis ». (...) le désir de virginité décrit exactement le sentiment de Marie au moment del’Annonciation.(.. ) Si nous replaçons tout cela dans la lumière de la situation initiale de l’ange : “Réjouis-toi,comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi”, tout devient beaucoup plus clair et lumineux, touts’harmonise. (...) Par la grâce de Dieu, par “la grâce de la virginité” (saint Bernard), Marie futd’une façon extraordinaire préparée au fait qu’elle allait devenir la mère du Messie, le Fils deDieu, mais virginalement. C’est donc la “grâce” qui nous livre la clé de tout ; elle nous permetd’expliquer tout le contenu de l’annonce angélique à Marie : son désir de virginité, sa

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préservation du péché et de la concupiscence, mais aussi la grâce de sa maternité divine, enfincelle de son consentement plein d’allégresse au dessein de Dieu. »

Le dialogue se poursuit : L’ange lui répondit: « L’Esprit Saint viendra sur vous, et lavertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre. C’est pourquoi l’être saint qui naîtra sera appeléFils de Dieu. Et voici qu’Élisabeth, votre parente, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse, etce mois-ci est le sixième pour elle que l’on appelait stérile, car rien ne sera impossible pourDieu. »

« La première partie du verset indique clairement la manière dont s’accomplira la“conception” de l’enfant. Elle sera virginale : aucun homme n’y jouera un rôle. La maternité deMarie sera opérée par l’Esprit Saint ; la puissance du Très-Haut la “prendra sous son ombre”. Ilest fait allusion à la nuée (symbole de Dieu) qui couvrait la tente de l’Alliance (Ex. 40, 35) ;l’arche d’Alliance était ainsi désignée comme le lieu même de la présence de Dieu. Marie seradésormais comme une nouvelle “arche d’Alliance” car elle portera en son sein : le Fils de Dieu.»

« La deuxième moitié du verset nous place devant un problème philologique : quelle enest la vraie traduction ? (...) Nous trouvons, de l’époque des Pères jusqu’à nos jours, quatreversions différentes. (...)

C’est pourquoi le saint (enfant) qui va naître, sera appelé Fils de Dieu. Ou :C’est pourquoi l’enfant (= ce qui naîtra) sera saint et il sera appelé Fils de Dieu. Ou :C’est pourquoi ce qui naîtra sera appelé saint, Fils de Dieu.

Il y a une quatrième possibilité (...) très courante chez les Pères de l’Église et au Moyen-Age ; cette lecture, croyons-nous, est philologiquement parlant la seule satisfaisante ; noustraduisons donc : c’est pourquoi ce qui naîtra saint, sera appelé Fils de Dieu.

L’enfant de Marie “naîtra saint” au sens de la tradition lévitique : c’est la naissance deJésus qui sera “sainte”, sans tache, intacte, c’est-à-dire “pure” dans le sens rituel du mot. Si nouslisons le texte de cette manière, nous disposons ici d’un argument biblique en faveur de ce queles théologiens appellent « Virginitas in partu », la virginité de Marie dans son enfantement. »1

Cyrille de Jérusalem, dans sa catéchèse sur l’Incarnation, commente ainsi Lc 1, 35 : « Sanaissance fut pure, non souillée ; car là où souffle l’Esprit Saint, est supprimée toute souillure.La naissance charnelle du Fils unique de la Vierge a donc été non souillée. »

Saint Jean écrit au prologue de son Évangile : « Non ex sanguinibus ». Pas de lésioncorporelle pour la mère, et donc pas de perte de sang sont les circonstances de cette naissancevirginale.

L’ange, à la fin de l’annonce proprement dite, donne à la Vierge un signe : la fécondité 1 P. Ignace de LA POTTERIE, Marie dans le mystère de l’Alliance, Desclée, 1988, Chapitre 1

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miraculeuse d’Élisabeth dans sa vieillesse. Le signe n’est pas demandé mais offert à la foi deMarie : « tu vas concevoir et Élisabeth, elle aussi, a conçu un fils ». L’une est vierge, l’autrestérile, donc même impossibilité pour les deux, mais l’ange affirme : « car impossible à Dieu nesera rien qui fut dit. » (1, 37). Sara, Rebecca, Rachel, la mère de Samson, Anne la mère deSamuel, dont la Vierge dira sienne cette situation d’humiliation de la femme sans enfant en sonMagnificat, toutes ces figures annonçaient la Vierge qui devait enfanter.

Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur : qu’il me soit fait selon votre parole ! »

La réponse de la Vierge est appelée le Fiat de Marie. Ce “qu’il me soit fait” n’est pas lefiat douloureux de Jésus à Gethsémani, ni celui silencieux de Marie au pied de la croix. Différentaussi du texte du « Pater Fiat voluntas tua », celui-ci est joyeux : de tout son élan, Maries’abandonne au bon vouloir de Dieu, qui fait pour elle des grandes choses.

(Luc emploie pour ce fiat la forme optative, qui exprime un joyeux désir, seul endroit duNouveau Testament.)

Sir Edward Burne-Jones (1862 )

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EEtt ll’’aannggee llaa qquuiittttaa..

Sa mission accomplie, l’ange Gabriel laisse la Vierge seule avec son Dieu, il se retiredans un silence respectueux, l’Événement des siècles vient de s’accomplir dans le plus grandsecret.

QQuuee ppeeuutt--oonn rreetteenniirr,, ddee ccee ddiiaalloogguuee ddee MMaarriiee aavveecc ll’’eennvvooyyéé ddee DDiieeuu,, ppoouurr nnoottrreepprroopprree ccoonndduuiittee ??

Arrêtons-nous sur trois vertus de notre Mère :Sa virginité, qui est d’abord celle de son cœur : rien n’occupe Marie, ne la préoccupe,

n’accapare son vouloir, sinon d’être à l’écoute du vouloir divin .Sa parfaite lucidité sur son état de créature, celle qui n’est rien et reçoit tout comme un

don de l’amour. Une seule chose habite son cœur : répondre oui à cet amour.Ensuite le silence, gardien de cette virginité d’âme. Le bruit est l’ennemi de la vie

intérieure, le vacarme de notre monde actuel est l’arme de Satan pour chasser Dieu de cettedemeure que nous devons être pour lui. Fuir – le mot n’est pas trop fort –, fuir les agitations et lebruit, le bavardage, l’attention focalisée par l’apparence, le superficiel, la bagatelle qui cachel’essentiel, ne pas croire à toute information, souvent déformée ou inventée, garder sa liberté dejugement.Virginité, silence, foi, tout se tient.

« L’oeuvre de Dieu, dira Jésus, est que vous croyiez en Dieu et en son envoyé Jésus- Christ. »(Jean 6, 3o).

Nous devons imiter la foi de notre Mère pour vivre. La foi est certitude, c’est à l’Égliseque nous devons demander ce qu’il faut croire et ce qu’il faut faire. Nous avons le devoir denous instruire, de chercher la vérité, de nous soumettre à l’enseignement du magistèreauthentique.

« Heureuse celle qui a cru » . (Luc 1, 45)

ABBAYE NOTRE-DAME DE L’ANNONCIATION

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omme la Très Sainte Vierge Marie s’est mise en route pour visiter et aider sa cousineÉlisabeth, nous aussi, nous nous sommes mis en route ce matin. Heureuse

coïncidence, la distance de Nazareth -où se trouvait Marie - à Hébron - où résidait Élisabeth - estsensiblement la même que celle que nous allons parcourir, de Paris à Chartres.

Nous voilà donc en route sur les routes de l’amour, oui de l’amour de Dieu et de nosfrères.

LLaa rroouuttee àà ppoouurrssuuiivvrree.. LLaa mmaarrcchhee,, ll’’eeffffoorrtt..

Après la visite de l’Ange, qui lui annonce qu’Elle va devenir la Mère de Jésus, notreSauveur, Marie part donc pour Hébron, afin de venir en aide à sa vieille cousine qui porte, aussien elle, celui que l’on appellera le Précurseur, St Jean Baptiste.

Marie aurait pu rester tranquillement chez Elle, toute occupée à converser dans son coeuravec Son Divin Fils, et à préparer la naissance de cet Enfant.

Mais Elle nous donne un autre exemple ; Lequel? S’oublier pour les autres. Marie ne sereplie pas sur sa joie, car grande était sa joie de devenir la Mère du Sauveur. Non, Elle accourtauprès de sa cousine Élisabeth pour lui donner son temps et son aide.

Bel exemple qui nous secoue un peu ; nous sommes si facilement égoïstes, oh, nous nesommes pas méchants, nous ne souhaitons pas de mal à notre prochain, nous sommes mêmeheureux de ses réussites, mais comme nous aimons qu’on nous laisse tranquilles dans notre petitunivers ! Les autres, oui, mais... après moi !

Et bien, maintenant, à l’exemple de Marie, nous serons attentifs aux besoins des autres.Pendant ces trois jours, nous allons nous entraider mutuellement, car bientôt, nous aurons malaux pieds, mal au dos, nous serons fatigués par cette route qui, à certains moments, nous paraîtrainterminable. Ce sera le moment de nous oublier pour redonner courage à celui qui faiblit,d’aider celui qui souffre, en un mot de nous mettre au service des autres. C’est cela la sainteté, lavictoire en nous et entre nous de la charité. Alors, n’hésitons pas ; après, notre joie sera grande.

Poursuivons notre réflexion et réfléchissons un peu sur ce pèlerinage de Marie. Ce n’étaitpas une marche de plaisir, à pieds ou à dos d’âne, par des chemins rendus souvent dangereuxtant par leur état sommaire que par l’éventuelle possibilité de rencontrer des brigands ;(rappelez-vous, pour ceux qui la connaissent, la parabole du bon samaritain: un hommedescendait de Jérusalem à Jéricho; il fut attaqué par des brigands... Lc X-30).

Notre route, grâce à Dieu ne présente pas ces dangers ; mais elle en présente d’autres, qui,pour être moins visibles, n’en sont pas moins à redouter. Quels sont donc ces dangers ? quelssont donc ces brigands dont il faut se défendre?

La Visitation

C

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Vous l’avez déjà compris, le premier et le plus grand des brigands, c’est le diable. Il nemanquera pas de nous insinuer ses pensées: pourquoi passons-nous tout ce temps à prier ? .. et letravail qui attend à la maison... et les examens si proches... est-ce bien utile de tant se fatiguer?faut-il vraiment se confesser? notre examen de conscience nous laisse assez honteux, et puis cen’est pas toujours facile à dire, que va penser le prêtre ? et comme il est facile aussi de faire dumauvais esprit en face de telle ou telle chose qui ne va pas bien ; que de tentations nous suggèrele Malin ! Pourtant, il faudra que nous renoncions à nos péchés; le péché, ce n’est pas seulementle mal que nous faisons, c’est aussi le bien que nous ne faisons pas.

Le pèlerinage est un renouveau pour nos âmes ; nous sommes sans cesse sollicités etattirés vers le bas, et nous ne descendons que trop facilement la pente. Alors, il faut profiter deces jours pour prendre un nouveau départ ; il faut que nous rencontrions le Seigneur pendant cepèlerinage, et nous Le rencontrerons effectivement dans le Sacrement du pardon et dansl’Eucharistie.

C’est vrai, suivre le Christ nécessite du courage - Il l’a dit Lui-Même: « celui qui veut êtremon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il Me suive »(Mt XVI. 24) courage de s’affirmer,courage de persévérer, courage de tenir au milieu des épreuves ; il faudra peut-être faire deschoix radicaux. Et il nous faudra, parfois, savoir reprendre souffle et avoir le courage de nous yremettre. Nous nous poserons peut-être la question de savoir quelle est la volonté de Dieu surnous.

Demandons le secours de Marie, Elle ne refusera pas de venir à notre aide, afin derépondre « oui » à cette volonté, quelle qu’elle soit. D’ailleurs, l’adhésion de Marie à la volontéde Dieu, est un modèle pour nous, aussi bien dans les grands évènements que dans la viequotidienne.

LLaa rroouuttee àà ppoouurrssuuiivvrree.. LLee bbuutt,, llee ssoouuttiieenn..

« Bienheureuse Celle qui a cru » (Lc 1 45)Nous nous sommes mis en route ce matin, mais pas pour aller n’importe où. Nous allons à

Chartres, oui, bien sûr. Mais le but véritable vers lequel tend l’itinéraire du pèlerin est d’abord larencontre avec Dieu. Le pèlerin rencontre le mystère de Dieu découvrant Son Visage d’amour etde miséricorde. La Foi nous sollicite d’aller au-devant, au-delà. Elle nous tire vers l’avenir.

Mais comme la force de Jésus a poussé Marie à se mettre en route, de même, elle nousaidera et nous poussera vers notre Père et vers nos frères. Notre coeur se trouvera fixé là où setrouvent les vraies joies, les joies pures qui n’ont plus rien à voir avec nos petits plaisirsterrestres. Nous ne regretterons rien, sinon d’avoir été si lents à suivre le chemin sur lequel Dieunous attend. Ne Le faisons plus attendre, accédons à ses désirs dès que nous les comprenons.«Donnez et l’on vous donnera » (Lc VI 38).

Rassurons-nous, nous ne sommes pas seuls ; Comme la Vierge Marie cheminait avec sonDivin Fils, nous aussi, nous cheminons avec Lui. Il est là, toujours présent, et avec Sa TrèsSainte Mère, toujours prêt â nous aider et à nous secourir.

Et puis, n’oublions pas Ses paroles: « Venez à Moi, vous tous qui souffrez et Je voussoulagerai ; prenez sur vous mon joug, mettez-vous à mon école, car Je suis doux et humble deCoeur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes » (Mt XI 29).

Alors nous goûterons la joie et la paix qui viennent de Dieu ; oui, la récompense seragrande, grande à l’excès, à la mesure des Coeurs très aimants de Jésus et de Marie.

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Mais, il nous faut aussi penser aux autres : ceux avec lesquels nous marchons, ceux quin’ont pas pu venir, ceux qui se sont éloignés de Dieu. C’est surtout au secours de ces derniersqu’il faut aller afin qu’ils découvrent la bonté de Dieu. Il faut les sortir de la médiocrité, voire dupéché, de leur vie sans joie et sans amour. Et comme le petit Jean-Baptiste a tressailli dans lesein d’Élisabeth à l’approche de Marie, que ces pauvres âmes tressaillent aussi à l’approche dusigne d’espoir que nous voulons leur donner par notre prière et les sacrifices engendrés par lafatigue du pèlerinage. Nous demanderons l’aide de Marie tout au long de notre marche, afin que,comme Elle, nous puissions rayonner et communiquer Son Fils, Notre-Seigneur, non seulementmaintenant, mais quand nous reprendrons notre vie de chaque jour.

Nous remarquerons aussi l’humilité qui plane sur ce mystère de la Visitation. Élisabeth, laplus âgée, se réjouit de la grandeur de la toute jeune Marie. Et Marie ne se prévaut de rien, maisdisparaît derrière les bienfaits du Seigneur: « Il a regardé la toute petitesse de sa servante ».

Se réjouir de ce que les autres ont plus de talent que nous, faire le bien en reconnaissantque nous ne sommes qu’un instrument entre les mains de Dieu et qu’à Lui seul revient toutegloire; ce n’est pas toujours facile. La Vierge Marie nous aidera et nous ne serons pas déçus.

CCoonncclluussiioonn..

Comme Marie, porteuse d’une bonne nouvelle, nous avons pris la route ; Chercheurs deDieu, soudain, notre longue marche prendra fin ; notre attente confiante nous aura conduits auxpieds de Notre-Dame de Chartres.

Les sanctuaires sont des lieux privilégiés pour rencontrer le Fils que la Vierge Marie nousa donné, notre bon et doux Seigneur. Nous repartirons vers nos tâches quotidiennes, réconfortéset heureux.

Mais là ne s’arrêtera pas notre mission. Avec bonheur, nous rayonnerons notre Foi autourde nous. Nous chanterons alors éternellement le Magnificat, chant de foi et de louange parexcellence. Et nous nous tiendrons toujours prêts à suivre le Christ sur le chemin de la volontéde Dieu.

La très Sainte Vierge Marie sera toujours là pour nous aider et nous éclairer. Puissions-nous toujours marcher à sa lumière.

MONASTERE DES RELIGIEUSES VICTIMES DUSACRE-CŒUR DE JESUS

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IInnttrroodduuccttiioonnUne étymologie douteuse mais sympathique voudrait que Noël soit une déformation de la

finale d'Emmanuel : Emma - nuel – noël… Quoi qu'il en soit, Noël c'est bien, par excellence,Dieu avec nous. Et ce mystère présente au regard de notre âme ses deux faces divine et humaine,tellement humaine avec ce petit Enfant dans la Crèche et sa jeune maman, des bergers et desmages… et tellement divine avec ces anges et cette étoile, cette naissance virginale et cet Enfantque tous adorent comme leur Dieu.

Contemplons ce mystère joyeux en nous rapprochant de la crèche et en observant tous cespersonnages qui sont entrés providentiellement en contact avec Jésus, l'Enfant-Dieu.

LLaa CCrrèècchhee

"Il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie". (Luc II, 7.)Dès l'aube de sa vie Jésus connaît le rejet comme une lointaine annonce de la Passion. "Et

les siens ne l'ont pas reçu". (Jean I, 11)Il ne va pas imposer sa présence au village qui ne veut pas de lui ; il se manifeste aux

cœurs simples et ouverts qui, sur la foi de l'annonce des Anges, viennent l'adorer. Quand Jésusressuscitera, de même, il n'apparaîtra pas à la foule des Juifs, mais aux Douze (Actes X, 40-41),à Marie-Madeleine, et aux disciples d'Emmaüs, abattus mais prêts à croire.

Certains exégètes préfèrent traduire le verset 7 de saint Luc autrement : "Cette hôtellerien'était pas une place pour eux". Elle ne pouvait pas leur convenir, sans doute en raison de lapromiscuité qui y régnait. Il leur fallait un endroit à l'écart pour vivre dans le silence le grandmystère qui allait s'accomplir.

Et pourtant une étable, était-ce une place pour la naissance du Roi des Rois ? "Elle Lecoucha dans une crèche". (verset 7) Une mangeoire d'animaux pour y déposer le Verbe faitchair, quelle humilité ! Le Seigneur des seigneurs à qui le monde entier appartient naît dans unehumble grotte, quelle pauvreté !

Jésus enseignera sur la Montagne :"Bienheureux les pauvres en esprit". (Mat. V; 3) Il l'a enseigné mais Il l'a vécu de la

crèche à la croix. "Le Fils de Dieu qui n'avait pas une pierre où reposer sa tête" (MatthieuVIII, 20) a vécu d'une pauvreté effective pour nous montrer que son "Royaume n'est pas de cemonde". Le mystère de Noël nous invite à voir où sont les vrais biens : le détachement desrichesses matérielles nous libère pour le Royaume des Cieux. "Là où est ton trésor, là est toncœur". (Mat. VI, 21)"Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'àun riche d'entrer dans le Royaume des Cieux". (Mat. XIX, 24)

Quant à l'âne et au bœuf, ces deux animaux, repris par l'imagerie populaire, ils sortent toutdroit du premier chapitre d'Isaïe, le plus messianique des prophètes de l'Ancien Testament : " Lebœuf connaît son possesseur et l'âne la crèche de son maître, mais Israël ne se connaît pas".(Is. I, 3) Ces deux animaux ont été les témoins silencieux du plus grand événement de l'histoiredu monde. Nos contes de Noël leur prêtent maints sentiments humains pour exalter la simplicitédu cœur et condamner l'orgueil et la suffisance. C'est le message qu'ils nous apportent.

La Nativité

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LLeess bbeerrggeerrss eett lleess aannggeess

"Il y avait dans la contrée des bergers qui vivaient aux champs et qui, la nuit, veillaienttour à tour à la garde de leur troupeau. L'Ange du Seigneur leur apparut et la gloire duSeigneur les enveloppa de sa clarté, et ils furent saisis d'une grande frayeur. Mais l'Ange leurdit :

"Rassurez-vous, car voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout lepeuple : aujourd'hui, dans la cité de David, un Sauveur vous est né, qui est le ChristSeigneur ; vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche".

Et soudain se joignit à l'ange une troupe nombreuse de l'armée céleste, qui louait Dieu,en disant :

"Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonnevolonté !"

Or, lorsque les anges les eurent quittés pour le ciel, les bergers se dirent entre eux :"Allons donc à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître".Ils vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche.Et l'ayant vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant ; et tous ceux qui lesentendirent furent émerveillés de ce que leur racontaient les bergers. Quant à Marie, elleconservait avec soin tous ces souvenirs et les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louantDieu pour tout ce qu'ils avaient vu et entendu, en accord avec ce qui leur avait été annoncé".(Luc II, 8 – 20)

De simples bergers sont appelés à être témoins de l'événement de la naissance du petitEnfant, Dieu éternel. Des bergers, des âmes simples, vivant au contact de la nature et des bêtes.Dans leur vie, pas de précipitation ; leur rythme est celui de leur troupeau. Ils prennent le tempsde réfléchir, d'observer la création. Ils sont par profession des hommes du silence, de lacontemplation, mais aussi de la vigilance et de l'attention. "Vivant aux champs", (Luc II, 8) àl'écart des hommes, s'ils sont peut-être frustes, ils ne sont pas mondains. Agir parce que cela sefait, pour faire comme les autres, en tenant compte du qu'en dira-t-on, est comme étranger à leurpsychologie. Aussi peuvent-ils entendre "le concert des Bienheureux là-haut dans le ciel sans secroire victimes d'une hypnose collective. Ils ont cru simplement. Ils ont reçu la grâce insigne devoir le Verbe Incarné. Ils ont vu Marie qui est le sommet de l'univers créé, jardin fermé, sourcescellée, et ce regard sur Marie a suffi à faire d'eux des hommes de vie intérieure ; ils sont nosmodèles. Ah ! comme nous voudrions ressembler aux bergers". (Dom Gérard – Décembre 91)"Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu". C'est à ces hommes simples que semanifeste la gloire du ciel.

Les Anges, ces esprits créés par Dieu pour l'adorer et le servir, accomplissent à Bethléemleur double fonction de glorifier Dieu et d'être ses messagers.

"Gloire à Dieu au plus haut des Cieux !" (Luc II, 14) "Voyez les anges au-dessus de lacrèche. Totalement libres, ils adorent, ils louent, ils chantent l'infinie bonté de Dieu, ils formentsa cour céleste ; ils montrent qu'il n'y a rien d'autre à faire sinon devenir des louanges de gloire.Ils montrent que la suprême humilité consiste, non pas à se regarder pour s'accuse,r mais às'oublier dans l'admiration et à se cacher dans la lumière". (Dom Gérard – Décembre 91)

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"Je vous annonce une grande joie : il vous est né un Sauveur qui est le ChristSeigneur". (Luc II, 10-11) Les anges, messagers de Dieu, sont venus révéler aux bergersl'invisible au-delà du visible. La chaire de l'Enfant qui naissait était visible tandis que sa divinitédemeurait cachée. Et les bergers au cœur ouvert adhèrent à la foi aux paroles de l'ange avant des'en retourner "glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu suivant cequi leur avait été annoncé". (Luc II, 20)

Les Anges ont glorifié Dieu ; Les bergers ont glorifié Dieu ; Jésus dira le Jeudi Saint ausoir : "Je t'ai glorifié sur la terre en menant à bonne fin l'œuvre que tu m'as donnée de faire.Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi, de la gloire que j'avais auprès de toi avant quefût le monde". (Jean XVII 4– 5) Glorifier Dieu en menant à bonne fin l'œuvre qu'il nous donned'accomplir, voilà la source de la paix. "Allons, mon âme, allons à Bethléem et comme les Anges,allons annoncer à nos frères, par la douceur de notre comportement, que la Paix de Dieu estdescendue, une nuit, sur les hommes de bonne volonté." (Dom Gérard – Décembre 91)

LLeess MMaaggeess eett ll''EEttooiillee

C'est saint Matthieu qui raconte l'épisode de la visite des Mages : "Jésus étant né àBethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d'Orient seprésentèrent à Jérusalem et demandèrent : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nousavons vu, en effet, son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage". Informé, le roiHérode s'émut, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les grands prêtres avec les scribesdu peuple, et s'enquit auprès d'eux du lieu où devait naître le Christ. "A Bethléem de Judée,lui répondirent-ils ; car ce qui est écrit par le prophète : Et toi Bethléem, terre de Juda, tu n'esnullement le moindre des clans de Juda ; car de toi sortira un chef qui sera pasteur de monpeuple Israël."

Alors Hérode manda secrètement les mages, se fit préciser par eux la date del'apparition de l'astre, et les dirigea sur Bethléem en disant : "Allez vous renseignerexactement sur l'enfant ; et quand vous l'aurez trouvé, avisez-moi afin que j'aille, moi aussilui rendre hommage. Sur ces paroles du roi, ils se mirent en route ; et voici que l'astre, qu'ilsavaient vu à son lever, les devançait jusqu'à ce qu'il vînt s'arrêter au-dessus de l'endroit oùétait l'enfant. La vue de l'astre les remplit d'une très grande joie. Entrant alors dans le logis,ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et, tombant à genoux, se prosternèrent devant lui ; puis,ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Aprèsquoi, un songe les ayant avertis de ne point retourner chez Hérode, ils prirent une autre routepour entrer dans leur pays." (Matthieu II, 1-12)

Saint Augustin fait remarquer que, contrairement aux bergers qui sont israélites, les Magesqui s'approchent du berceau de l'Enfant-Dieu sont des étrangers. "Les pasteurs étaient des genssimples et du bas peuple, les Mages étaient des sages et des hommes de haute qualité"commente encore saint Thomas en concluant : "On voit par là qu'aucune condition humainen'est exclue du salut du Christ (cf Col. III, 11) "Dans le Christ, il n'y a plus ni homme ni femme,ni gentil, ni juif, ni esclave, ni homme libre".

Ce qui est remarquable dans cette arrivée des Mages à la crèche, c'est la probité de leurdémarche, leur recherche humble et fidèle de la vérité. "Vidimus, venimus". C'est en toute bonnefoi qu'ils vont se fourvoyer chez Hérode, et ce sont les grands-prêtres et les scribes eux-mêmesqui fourniront les derniers renseignements susceptibles de les conduire au but. Même serviemalgré eux par des agents malhonnêtes la vérité triomphe. N'ayons pas peur de la découvrirparfois chez ceux-là même qui se font une gloire de vouloir l'anéantir.

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Mais quelle est cette étrange étoile qui a provoqué ce voyage insolite des Mages ?Scientifiques et théologiens en ont longuement discuté. Quoi qu'il en soit, l'étoile a été un signesuffisant et significatif pour déterminer ces hommes à quitter leur patrie d'Orient et à venir seprosterner devant "le Roi des Juifs qui vient de naître". (Se prosterner : saint Jérôme dans laVulgate n'a pas hésité à traduire "adorare").

Les Pères de l'Eglise ont cherché à comprendre pourquoi Dieu avait choisi différentsmoyens pour annoncer la naissance de son Fils : des Anges pour des bergers, une étoile pour lesMages. Par paroles, ou par signe, Dieu se fait connaître aux hommes de bonne volonté.

Et nous-même qui avons reçu l'ordre du Maître "Allez enseigner toutes les nations…"(Mat.XXVII, 20), rappelons-nous qu'à défaut de pouvoir nous exprimer clairement pourannoncer l'Evangile, comme les Anges aux bergers, nous pouvons toutefois imiter l'étoile.

Elle était dans le ciel -à sa place- mais elle était remarquable et éloquente, bien que muette,parce qu'elle accomplissait sa mission. Nous-mêmes, nous devons nous comporter en chrétiens"dans le monde" à notre place -mais "pas du monde", témoins et apôtres par l'exemple biensouvent silencieux, et vivant en enfants de lumière comme l'étoile qui brille dans la nuit de cemonde de ténèbres. Et le Saint-Père de commenter dans son message aux jeunes pour les JMJ deCologne 2005 : "Il est important, chers jeunes, de scruter les signes par lesquels Dieu nousappelle et nous guide. Lorsque nous sommes conscients d'être conduits par lui, le cœur ressentune joie authentique et profonde qui s'accompagne d'un vif désir de le rencontrer et d'un effortpersévérant pour le suivre docilement". "A la vue de l'astre, il se réjouirent d'une très grandejoie". (Mat. II, 10)

Les mages ainsi conduits parviennent "à l'endroit où était l'enfant… ouvrant leurscoffrets, ils lui offrirent de l'or, de l'encens et de la myrrhe". (Mat. II, 11). "Les présentsqu'offrent les mages au Messie, poursuit le Saint-Père, symbolisent la véritable adoration. Parl'or ils soulignent sa dignité royale ; par l'encens ils confessent qu'il est prêtre de la NouvelleAlliance ; en lui offrant la myrrhe, ils célèbrent le prophète qui versera son sang pourréconcilier l'humanité avec son Père.

Chers jeunes, vous aussi, - offrez au Seigneur l'or de votre existence, c'est-à-dire votre liberté pour le suivre par

amour en répondant fidèlement à son appel ; - faites monter vers lui l'encens de votre prière ardente à la louange de sa gloire ; - offrez-lui la myrrhe, c'est-à-dire votre affection pleine de gratitude envers lui, vrai

Homme, qui nous a aimés jusqu'à mourir, comme un malfaiteur, sur le Golgotha".

"Et se prosternant, ils l'adorèrent"."L'adoration est la première attitude de l'homme qui sereconnaît créature devant son Créateur. Elle exalte la grandeur du Seigneur qui nous a faits etla toute-Puissance du Sauveur qui nous libère du mal. Elle est le prosternement de l'espritdevant le Roi de gloire (ps. XXIV, 9-10) et le silence respectueux face au Dieu toujours plusgrand". (CEC 2628)

Et le Saint-Père nous exhorte : "Soyez des adorateurs de l'unique vrai Dieu en luireconnaissant la première place dans votre existence ! L'idolâtrie est une tentation constante del'homme (…) Ne cédez pas aux illusions mensongères et aux modes éphémères qui laissentsouvent un tragique vide spirituel ! Refusez les séductions de l'argent, de la société deconsommation et de la violence sournoise qu'exercent parfois les médias.

L'adoration du vrai Dieu constitue un authentique acte de résistance contre toute formed'idolâtrie. Adorez le Christ. Il est le Rocher sur lequel bâtir votre avenir ainsi qu'un monde plusjuste et plus solidaire ; il est le Prince de la Paix, la source du pardon et de la réconciliation quipeut rendre frères tous les membres de la famille humaine".

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CCeeuuxx qquuii nnee ll''oonntt ppaass rreeççuu..

Si le berceau de Jésus est le théâtre de ces merveilleux actes d'adoration, de l'expression dela candeur joyeuse des bergers, des chants des Anges, n'oublions pas que, dès la crèche, lapersécution rôde autour de Jésus. Hérode va déchaîner la violence sur les Saints Innocents àcause de Lui. Il est déjà le signe de contradiction qu'Il sera toute sa vie terrestre et que l'Eglisedemeure jusqu'à la consommation des siècles.

Hérode reste le type de l'autorité dévoyée quand elle n'est pas soumise au Christ-Roi, auPrince de la Paix. "Qui n'est pas avec moi est contre moi" (Mat. XII, 30), contre le Christ, Têtedu Corps Mystique et donc contre le Corps tout entier. "Otez le naturel, disait Chesterton, ilreste ce qui n'est pas naturel". Les Saints Innocents de tous les temps en ont fait les frais. Et lesattaques contre la vie, contre la Vie, aujourd'hui, procèdent de la même diabolique logique.

Jésus ira jusqu'au Calvaire et annonce à ses disciples qu'ils auront à le suivre sur ce durchemin de croix. C'est le moyen du salut. Aussi le Christ en a-t-il fait une béatitude :"Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la Justice car le Royaume des cieux leurappartient. Bienheureux serez-vous quand on vous outragera, qu'on vous poursuivra, qu'ondira mensongèrement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous ettressaillez d'allégresse car votre récompense sera grande au ciel". (Mat. V, 10-12) Cela aussic'est la joie de Noël !

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Mais revenons tout près de la crèche pour approcher les acteurs mêmes de l'événement deNoël :

Joseph, qui a assumé la paternité légale de l'Enfant-Jésus à Nazareth quand "l'Ange duSeigneur lui apparut en songe"(Mat. I, 20) est présent à Bethléem, sa patrie, silencieux sous lepoids du Mystère qui a bouleversé sa vie. Toujours discret, il est actif et efficace dans sa missionde protecteur de la vie et de la réputation de Marie et de Jésus. Son exemple fait de lui unmodèle de la vie intérieure. Il a vécu auprès des deux êtres les plus extraordinaires qu'ait portésla terre, et n'a pas laissé une parole de lui dans l'Evangile sinon celle du nom de l'Enfant-Dieu."Il l'appela du nom de Jésus." (Mat. I, 25)

Marie est la mère de Jésus parce qu'elle est la toute pure. La naissance virginale de Jésus,Dieu et homme, dans le silence de la nuit est vraiment le mystère de Noël : "Il a pris chair de laVierge Marie et s'est fait homme". "L'approfondissement de sa foi en la maternité virginale aconduit l'Eglise à confesser la virginité réelle et perpétuelle de Marie, même dans l'enfantementdu Fils de Dieu fait homme. En effet, la naissance du Christ n'a pas diminué mais consacrél'intégrité virginale de sa mère. La liturgie de l'Eglise célèbre Marie comme toujours vierge."(CEC 499) Et le Catéchisme de l'Eglise catholique explique que "la participation à la vie divinene vient pas "du sang, ni du vouloir de la chair, ni d'un vouloir d'homme, mais de Dieu". (Jn I,13) L'accueil de cette vie divine est virginal car celle-ci est entièrement donnée par l'Esprit àl'homme. Le sens sponsal de la vocation humaine par rapport à Dieu est accompli parfaitementdans la maternité virginale de Marie". (CEC 505)

"C'est ta face que je cherche, Yahvé, ne me cache point ta face". (Ps. XXVII, 8-9) Dansla récitation du Rosaire, le Saint-Père nous invite à contempler Jésus avec Marie. De quel cœur,le jour de Noël, Marie a-t-elle scruté le visage de son Enfant : le visage de son Dieu qu'elleportait en elle depuis l'Annonciation. "La contemplation du Christ trouve en Marie son modèleindépassable. Le visage du Fils lui appartient à un titre spécial. C'est dans son sein qu'il s'est

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formé, prenant aussi d'elle une ressemblance humaine qui évoque une intimité spirituelleassurément encore plus grande. Personne ne s'est donné à la contemplation du visage du Christavec autant d'assiduité que Marie. Déjà à l'Annonciation, lorsqu'elle conçoit du Saint-Esprit, lesyeux de son cœur se concentrent en quelque sorte sur Lui ; au cours des mois qui suivent, ellecommence à ressentir sa présence et à en pressentir la physionomie. Lorsque enfin elle luidonne naissance à Bethléem, ses yeux de chair se portent aussi tendrement sur le visage de sonFils tandis qu'elle l'enveloppe de langes et le couche dans une crèche. (cf Luc II, 7).

A partir de ce moment-là, son regard, toujours riche d'un étonnement d'adoration, ne sedétachera plus de Lui. Ce sera parfois un regard interrogatif, comme dans l'épisode de sa perteau temple : "Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?" (Luc II, 48) ; ce sera dans tous les casun regard pénétrant, capable de lire dans l'intimité de Jésus, jusqu'à en percevoir les sentimentscachés et à en deviner les choix, comme à Cana (cf Jn II, 5) ; en d'autres occasions, ce sera unregard douloureux, surtout au pied de la croix, où il s'agira encore, d'une certaine manière, duregard d'une "femme qui accouche", puisque Marie ne se limitera pas à partager la passion et lamort du Fils unique, mais qu'elle accueillera dans le disciple bien-aimé un nouveau fils qui luisera confié (cf Jn XIX, 26-27) ; au matin de Pâques, ce sera un regard radieux en raison de lajoie de la résurrection et, enfin un regard ardent lié à l'effusion de l'Esprit au jour de laPentecôte (cf Actes I, 14)." (Lettre Apostolique "Rosarium Virginis Mariae" ocotbre 2002)

Après avoir été le premier et le plus pur tabernacle "glorifiant et portant Dieu dans soncorps" (cf I Cor. VI, 20), elle enfante son fils premier-né. Jésus dira en s'adressant à son Père :"Ils ont vraiment reconnu que je suis sorti d'auprès de Toi et ils ont cru que Tu m'as envoyé…comme Tu m'as envoyé dans le monde moi aussi je les ai envoyés dans le monde". (Jn XVII, 8,18). Marie n'est-elle pas ainsi la première envoyée-apôtre, la première missionnaire manifestantDieu aux hommes en le "mettant au monde" dans la nuit de Noël ? Marie est ainsi : la cause denotre joie, l'étoile du matin et la Reine des Apôtres. (Litanies de la Sainte Vierge)

JJééssuuss..

A présent, regardons Jésus. Nous croyons que ce petit enfant est Dieu et homme. Necraignons pas de contempler l'humanité du Christ : "Tandis que nous contemplons Dieu sous uneforme visible, Il nous emporte à l'amour des réalités invisibles". (Préface de Noël)

L'humanité de Jésus est l'instrument de la grâce, c'est dans son corps et son âme, par sonhumanité qu'Il nous sauvera en réparant l'offense à Dieu qu'ont causée nos péchés. "Pour plaireà Dieu, écrit sainte Thérèse d'Avila, pour recevoir de lui de grandes grâces, il faut, et telle est savolonté, qu'elles passent par les mains de son humanité sacrée en laquelle il a déclaré prendrelui-même ses complaisances (…) J'ai reconnu manifestement que c'est, là, la porte où nousdevons entrer si nous voulons que sa Souveraine Majesté nous découvre ses hauts secrets …onmarche avec assurance sur cette route là". A bien réfléchir, toute l'économie du salut est fondéesur cette vérité. L'Eglise, les sacrements, la prédication : autant de moyens sensibles par lesquelsDieu nous amène à Lui comme par une extension de son Incarnation.

C'est d'autant plus vrai pour l'Eucharistie à qui le Saint-Père a consacré cette année.Bethléem est bien la "Maison du Pain" et le lien entre l'Incarnation et l'Eucharistie n'est pas ànégliger. Jésus, au Tabernacle comme dans la Crèche, c'est bien l'Emmanuel, Dieu avec nous, laPrésence réelle. Le Christ, ici et là, est substantiellement présent dans la réalité de son Corps etde son Sang. Dans l'humanité vagissante du petit Enfant de la crèche, comme sous les espècesdérisoires du pain et du vin, c'est Dieu qui nous est donné. "Nobis natus, nobis datus". (SaintThomas d'Aquin – Hymne "Pange lingua" de la Fête-Dieu). La gloire du Christ est voilée, c'estle "Mysterium Fidei" par excellence, le mystère de la foi. Et l'attitude qui seule convient est celle

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de l'adoration "Venez, adorons-le !" Les bergers et les mages se prosternent devant l'Enfant-Jésus, comme nous faisons la génuflexion devant l'Hostie Sainte, geste qui serait de l'idolâtrie sil'Enfant n'était pas Dieu, si le Pain n'était pas le Corps du Christ.

Ici et là, s'opère l'admirable échange : "O admirabile commercium. Le Créateur du genrehumain assumant un corps et une âme a daigné naître d'une Vierge, et devenu homme, sansl'intervention de l'homme, il nous a fait don de sa divinité". (1ère antienne des Vêpres du 1erjanvier) "Le mystère de Noël s'accomplit en nous lorsque le Christ "prend forme" en nous (cfGa. IV, 19) : Devenir enfant, par rapport à Dieu, est la condition pour entrer dans le Royaume(cf Mat. XVIII, 3-4) ; pour cela il faut s'abaisser, devenir petit (Mat. XXII, 12). Plus encore ilfaut "naître d'en haut" (Jn III, 7) "naître de Dieu" (Jn I, 13) pour "devenir enfant de Dieu" (JnI, 12). Tel est cet admirable échange". (CEC 526)

CCoonncclluussiioonn

"Je vous annonce une grande joie qui sera celle de tout le peuple : Aujourd'hui vous estné un Sauveur qui est le Christ-Seigneur" (Luc II, 10-11).

"Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et paix sur terre aux hommes de bonne volonté".La joie et la paix, voilà les cadeaux merveilleux réservés "à tous ceux qui l'ont accueilli"

(Jn I, 12), ces fruits de la charité, ces conséquences logiques d'une vie menée dans l'amitié duChrist-Sauveur.

Oui, Paix et Joie. Et comme on le faisait dans l'Ancienne France les jours de liessegénérale, exultons et crions : Noël ! Noël !

DOMINICAINES DU SAINT-ESPRIT

Andrea Previtali (1470-1528)

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Gerard David. Le Mariage à Cana. (1503)

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SS.. JJeeaann IIII,, 55 :: ““TToouutt ccee qquu’’IIll vvoouuss ddiirraa,, ffaaiitteess--llee..””

“Il y eut des noces à Cana de Galilée. La Mère de Jésus y était. Jésus aussi fut invité à cesnoces, ainsi que ses disciples.”

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Il n’est pas indifférent de noter cela tout d’abord : Jésus et Marie sont présents à des noces.Le mariage est devenu un Sacrement. Il est sanctifié par la présence du Seigneur et de sa Mère.Que serait un mariage sans cette présence ? Sans le sceau qu’imprime la Bénédiction du Prêtre,qui bénit le mariage “au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit” ? Le Fils est là, présent àCana. Il nous enseigne tout autant par ses gestes, par sa conduite, par ses exemples, que par sesparoles ; et c’est pourquoi il est bon de noter chacun de ses gestes, chacune de ses attitudes ;sans, pour autant, négliger chacun de ses mots.

Par sa présence, le Seigneur restaure et régénère la société naturelle en même temps qu’ilfonde la société spirituelle de son Église. Il vient transformer, élever et ennoblir la vie sociale,atteignant jusqu’à ses fondements. En rendant le mariage à sa dignité et à sa pureté primitive, ilen fait un sacrement qui représente l’union de la nature humaine à sa nature divine dans l’unitéde sa Personne divine, qui symbolise son alliance mystique avec l’Église, son Épouse.

Les Pères de l’Église nous disent que Jésus vint à ces noces de Cana, non seulement parcondescendance et bonté, non seulement pour nous donner un exemple de la sainteté et de lamodestie qui doivent régner en des fêtes de ce genre, mais encore afin de sanctionner et desanctifier le mariage, de lui assurer pour toujours la bénédiction et la grâce.

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Sans doute la Mère de Jésus devait-elle être non pas avec les mariés et leurs proches réunisautour des tables, mais avec les femmes qui préparaient les plats dans les coulisses, qui servaientles convives : cela convenait à la Mère de Celui qui était venu “non pas pour être servi, maispour servir” ; aussi put-elle être la première à s’apercevoir que le vin manquait. Quellehumiliation cela va provoquer pour ceux qui ont lancé les invitations, sans doute en trop grandnombre ! Jésus lui-même n’a-t-il pas amené à l’improviste ses nouveaux compagnons,rassemblés autour de lui depuis si peu de jours ? N’est-il pas un peu responsable du trop grandnombre d’assoiffés ?

Les Noces de Cana - L’intercession de Marie

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Marie se glisse derrière son Fils ; elle lui souffle à l’oreille une confidence qu’elle veutcacher aux convives qui en seraient gênés, au maître de maison qui en serait humilié. Cinqpetites syllabes : “Ils n’ont plus de vin !” C’est tout. Et cela suffit, elle le sait, pour que leSeigneur trouve une solution.

Marie voit tout ; Marie sait tout ; Marie connaît, pressent nos nécessités, avant même quel’on ait besoin de les lui exprimer.

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Vraisemblablement Marie a eu une inspiration divine en intervenant ainsi. Cela n’est passans ressemblance avec le Mystère de la Visitation, que nous avons médité : dans les deux cas, laVierge est inspirée de rendre un service à qui en a besoin. L’Ange Gabriel vient de lui annoncerque sa cousine Élisabeth est enceinte : elle se met en route aussitôt pour Aïn Karim, afin d’aidercette femme âgée qui va avoir son premier enfant et doit se trouver un peu désemparée.Obéissant à une impulsion spéciale qui lui commande de partir à un moment précis, elleentreprend un voyage dont le résultat est la sanctification de Jean-Baptiste encore dans le sein desa mère, et qui tressaille à son arrivée. À Cana, elle parle sans doute par une inspirationsemblable.

La sanctification du Précurseur est le premier prodige connu de grâce intérieure accomplipar le Seigneur après l’Incarnation ; Cana est le premier miracle extérieur et sensible.

Dans les deux cas, Marie est l’instrument du prodige. Sa prière, à Cana, commence cettelongue et prodigieuse série de miracles, de prodiges et de bienfaits qui a marqué la vie de Jésuset qui se continue par Lui dans l’Église. C’est le privilège de Marie, dans l’économie du salut,que tous les biens de l’ordre spirituel et de l’ordre sensible nous viennent par Elle ; non pasqu’elle en soit le principe unique, la cause première, mais parce que, comme le dit saint Bernard,c’est la volonté du Sauveur que nous recevions toutes choses par Marie. Il a voulu que la prièrede Marie soit la condition du premier de ces bienfaits qui devaient réjouir le monde.

Les Pères de l’Église ont fait remarquer comment la demande adressée à Notre-Seigneurpar Marie est un modèle parfait de la prière. La Vierge se contente de signaler le besoin de seshôtes, et abandonne tout le reste à la sagesse et à la bonté du Sauveur.

Ainsi, plus tard, Marthe et Marie devaient envoyer dire à Jésus, en parlant de Lazare :“Seigneur, celui que vous aimez est malade”. C’est tout ! Le Seigneur a compris. Il sait ce quireste à faire. Et il éprouve même la foi de ses amis en retardant le moment d’exaucer leur prière.

Prier Dieu, c’est être comme des enfants pleins de confiance en leur Père, lui exposantsimplement nos besoins et les désirs de notre cœur. Bien sûr, Dieu les connaît déjà ; mais ce Pèrequi nous aime veut que nous usions du droit qui nous appartient de le lui demander, et que nousLui témoignions ainsi notre amour filial, notre confiance, notre foi : les mots “foi” et“confiance” ont la même étymologie.

Ainsi la discrète demande adressée par Marie à Jésus est une prière aussi véritable que sielle se fût jetée à ses pieds en le conjurant de faire un miracle. En même temps, par sa discrétion,elle exprimait parfaitement sa soumission à la volonté divine, sa confiance en sa sagesse, en salibéralité ; et l’expression dont elle use laisse au Seigneur la plus entière liberté d’agir comme Ille jugerait à propos, et cela sans risque de le mettre en opposition visible avec Elle.

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Pourtant, il semble, à première vue, que Jésus repousse la demande de sa Mère : “Que meveux-tu, femme ?” Lui refuserait-il une demande ? Dédaignerait-il de rendre le service qu’ellelui suggère ? Et le terme de “femme” serait-il méprisant ? Non. Rien de tout cela.

D’ailleurs, ce terme de “femme”, Jésus l’emploiera de nouveau du haut de la Croix, alorsque Marie sera là, debout, fidèle dans son amour, ferme et résignée dans sa douleur, offrant à sonFils la consolation et l’hommage de sa compassion la plus tendre, et partageant, autant qu’uncœur humain peut le faire, tous les tourments, toutes les douleurs et les souffrances, jusqu’àl’agonie du Fils de Dieu. “Femme, voilà ton fils.” Il s’agit, dans la langue de l’époque, d’un titred’honneur, tel que “Madame”. “Myriam”, “Marie”, ne veut-il pas dire “Dame”, “Souveraine” enhébreu ?

Ce que Jésus ajoute : “Mon heure n’est pas encore venue”, a été interprété de diversesfaçons. Peut-être Jésus aurait-il préféré, dans sa nature humaine, voir repoussée l’heure de sonSacrifice, et donc celui de sa vie publique où il ferait des miracles pour convaincre les foules.Mais cela demeure mystérieux pour notre intelligence humaine.

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Ce qui est certain, c’est que Marie a interprété la réponse comme une acceptation de veniren aide aux mariés et à leurs parents, et qu’elle a aussitôt dit aux serviteurs : “Faites tout cequ’Il vous dira.”

Nulle part dans ce que nous connaissons de sa vie, Notre Dame ne nous montre mieuxqu’en cette circonstance l’empressement de sa charité par son intervention pleine de prévenanceet de douceur, réglée cependant par la plus haute prudence. Elle se montre Mère attentive etaimante ; elle veille à tout avant même que personne d’autre y songe ; elle sait plaider avec lesmots qui conviennent. Tous les détails du tempérament de la Vierge Marie sont en harmonieavec ce mystère, plein des enseignements les plus profonds.

Marie est Mère : Mère de Dieu, et Mère de tous les hommes. Elle intercède pour nous.Elle est toute-puissante par sa prière, au point de paraître obtenir de son Fils qu’Il devancel’heure prévue par lui de sa manifestation au monde.

Nous voyons par là que la prière, la supplication, les mérites et les souffrances des Saintssont une force dans l’histoire du monde, comme dans celle de chaque âme en particulier. Dieuintègre à l’exécution de ses décrets la prière de sa créature, la faisant participer à sa causalitésouveraine. Nous comprenons, à l’occasion de ce miracle de Cana, que, si la prière n’est pas lacause déterminante, elle reste toujours la condition et l’occasion des plus grandes faveurs deDieu. Rappelons-nous le miracle accompli en faveur de la Chananéenne qui prie avec tantd’instance pour sa fille malade : le Seigneur lui répond d’abord qu’Il n’a été envoyé qu’auxbrebis de la maison d’Israël ; cependant sa miséricorde se laisse toucher et, pour obéir enquelque sorte à la foi et à la prière de cette femme, Il dépasse les limites qu’Il s’étaitapparemment fixées.

Nous apprenons par là à ne pas nous décourager lorsque nos prières semblent recevoir uneréponse défavorable ; à voir plutôt dans ce refus apparent une invitation à prier avec plusd’ardeur et de foi ; à mettre en œuvre le précepte, étonnant mais véridique, du Seigneur, en S.Marc 11, 24 : “Je vous le dis, tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avezreçu, et vous l’obtiendrez.”

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MMaarriiee oobbttiieenntt ddee ssoonn FFiillss ttoouutt ccee qquuii eesstt bboonn ppoouurr nnoouuss..

Lorsque les serviteurs, sur l’ordre du Seigneur, eurent rempli d’eau les six jarres, dequarante à soixante litres chacune, et les eurent portées au maître des cérémonies, celui-ci ne putque constater que l’eau était devenue un vin exquis. Il n’y comprit rien !

On ne peut pas ne pas faire le rapprochement, ici, avec ce qui se passera au Cénacle, ausoir de la Cène, lorsque le Seigneur “transsubstanciera” le vin en son Précieux Sang(“transsubstancier” = changer la substance, sans changer les apparences). Le miracle sera alorsbeaucoup plus grand, plus incompréhensible aux intelligences matérialistes, plus universelsurtout, parce que ce miracle, le Seigneur commandera à ses Apôtres de le renouveler enmémoire de Lui. Il se renouvelle, en effet, à chacune des Messes, célébrées chaque jour à traversle monde. Il y a là bien plus qu’à Cana.

Comme à Cana, Marie était sans doute aussi au Cénacle, au soir du Jeudi Saint.

La leçon que nous devons retenir du miracle de Cana, c’est que Marie obtient tout ce quiconvient pour nous. Ce qui convient au bien de notre corps, et surtout au bien de notre âme.

C’est par sa prière que Marie a obtenu ce premier miracle de son Fils. Par sa prière, laVierge est Médiatrice, Médiatrice de toutes grâces. Dieu ne lui résiste pas quand Elle demandequelque chose pour nous. Comment cela ? C’est que Dieu ne permet pas qu’Elle demandequelque chose qui soit contre Sa volonté.

La prière est une élévation de l’âme vers Dieu, et la prière de Marie en est le modèle parexcellence. Comme le dit saint Jean Damascène : “La prière est une demande à Dieu des chosesqui conviennent.” La prière parfaite, c’est celle du Christ, parfait religieux de Dieu : il adore,glorifie, remercie et implore au nom de toute la création. Après cette prière, et en union intimeavec elle, se place celle de la Vierge Marie. Marie est l’Immaculée, la Toute-Pure, remplie d’unamour ardent ; elle est en union constante avec Dieu et divinement éclairée. C’est le secret del’efficacité de sa prière.

À Cana, Marie est la première à s’apercevoir que le vin commence à manquer. Elle estaussi la première à prendre des responsabilités. Elle est la première à s’adresser à son Fils, en luifaisant toute confiance. Il ne lui reste plus qu’à dire aux serviteurs : “Faites tout ce qu’Il vousdira.”

C’est aussi ce qu’Elle dit à chacun de nous.

Et si nous lui obéissons, par Elle chacun de nous obtiendra les miracles de son Fils.

ABBAYE NOTRE-DAME DE RANDOL

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SSAAIINNTT LLOOUUIISS MMAARRIIEE GGRRIIGGNNIIOONN DDEE MMOONNTTFFOORRTT

«« FFIIAATT »»

Louis Grignion naît le 31 janvier 1673 à Montfort-sur-Meu, près de Rennes. Il est baptisédès le lendemain de sa naissance. Sa famille est fervente et donnera plusieurs vocations àl’Eglise : deux de ses sœurs seront moniales et un de ses frères deviendra dominicain. Sesparents auront dix-huit enfants, dont dix seulement survivront. Jeanne Robert, la mère de Louisest une femme d’une grande piété. Elle éveillera la foi de ses enfants. Le père de Louis, Jean-Baptiste Grignion, est un homme peu fortuné, mais de situation honorable : il est avocat aubaillage de Montfort.

A douze ans, Louis rejoint le collège des jésuites de Rennes. Excellent élève, pieux, ilajoute le prénom de Marie au sien lors de sa confirmation : désormais, le voici « Louis-Marie ».Il vit déjà dans une intimité simple et confiante avec la Sainte Vierge. « Sa bonne Mère » luipermet de découvrir la volonté de Dieu ; la vocation sacerdotale l’appelle, il prononce son« Fiat ». Il poursuit alors dans le même collège des études de philosophie et de théologie.

A vingt ans, grâce à une bienfaitrice, il part pour le séminaire de Paris. Depuis longtempsdéjà, il est plein de compassion pour les pauvres et les malades. Il refuse le cheval qu’on luioffre, et prend la route à pied. Sa mère lui donne un habit neuf et son père dix écus, mais enchemin, il distribue tout, et c’est dans un accoutrement de mendiant qu’il arrive à Paris. Louis-Marie est bien décidé à ne posséder que Dieu pour richesse, et à rester libre des attachesmatérielles.

L’ardeur du séminaristeDe fait, il connaîtra bientôt la pauvreté. Et même, un problème de santé qui le contraint à

une hospitalisation prolongée. Louis-Marie finit par guérir. Très affaibli, il est admis au « petitSaint-Sulpice », le séminaire des pauvres, où il restera cinq ans. Il lit avec passion les Pères del’Eglise ; il retient spécialement tout ce qui concerne la Sainte Vierge. Montfort trouve à Saint-Sulpice un climat favorable pour enrichir sa piété mariale et lui donner un juste équilibre. Ilaccumule dans son « Cahier de notes » la documentation qui lui servira plus tard pour écrire leTraité de la Vraie Dévotion. La méditation d’un livre de Monsieur Boudon, archidiacred’Evreux, Dieu seul ou le saint esclavage de l’Admirable Mère de Dieu, a sur lui une influencedécisive. Il se fait le propagandiste du saint esclavage. Ses condisciples le trouvent excessif.Mais il justifie son attitude : il a compris qu’on ne peut aller à Jésus sans passer par Marie. Plustard il écrira : « On n’a pas Dieu pour Père, quand on n’a pas Marie pour Mère ».

Saint Louis Marie Grignion de Montfortet

Saint Maximilien Kolbe

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Mais voici l’heure de l’ordination : le 5 juin 1700, Louis-Marie devient prêtre. Que serason apostolat ? Louis-Marie se sent tiraillé entre un désir de vie cachée et la volonté « d’aller,d’une manière pauvre et simple, faire le catéchisme aux pauvres de la campagne, et inciter lespécheurs à la dévotion envers la sainte Vierge ».

Débuts de ministère difficilesAprès un court séjour à Nantes, il est nommé à l’Hôpital Général de Poitiers. La maison

est mal tenue. Il s’emploie à la réformer. Avec la bienheureuse Marie-Louise Trichet et quelquespauvres filles infirmes, pleines de générosité, il fonde, le 2 février 1703, les « Sœurs de laSagesse ». Victime d’inimitiés et jalousies, Louis-Marie doit bientôt quitter Poitiers pour Paris, àl’Hôpital de la Salpêtrière. Là encore, il est rejeté. Commence alors un an de solitude, qu’ilconsacre à la prière ; un fruit de cette épreuve sera la rédaction de son ouvrage célèbre : L’amour de la Sagesse éternelle. Rappelé à l’hôpital de Poitiers, il en est à nouveau chassé.

Saint Louis-Marie ne se décourage pas. Providentiellement, le voici enfin autorisé à selancer dans son travail de prédilection –les missions paroissiales … Comment les mènera-t-il ?

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Par ces procédés pastoraux qui sont les plus simples, en même temps que les plus solides etpropres à porter de nombreux fruits : renouvellement solennel des promesses du baptême,processions, intensification de la vie liturgique et sacramentelle, prédications vibrantes. Avantmême de parler, Louis-Marie tire son grand crucifix, le montre avec une telle flamme dans leregard qu’il capte d’emblée l’attention de l’assemblée … Malheureusement, le succèsapostolique de Louis-Marie lui vaut des jalousies. Moins d’un an après, en 1706, Mgr de LaPoye l’expulse du diocèse ! La raison des difficultés rencontrées par Louis-Marie, c’est saradicalité. Sa fidélité exigeante à l’Evangile dérange. Heureusement, les âmes d’élite sontattirées à lui, tel frère Mathurin, le compagnon fidèle de toute sa vie de missionnaire, à partir de1705.

« Missionnaire apostolique »Que faire désormais ? Abandonner les missions ? Partir évangéliser le Canada conquis par

les armées françaises ? Louis-Marie hésite. Le Pape le tirera de son incertitude. Saint Louis-Marie se rend en pèlerinage à pied jusqu’à Rome. Clément XI l’encourage à faire du bien dansson pays, et, pour lui rendre la tâche plus aisée, le nomme « missionnaire apostolique ».

C’est dans la région de Nantes qu’il va, alors, donner sa pleine mesure. On commence àl’appeler partout « le bon Père de Montfort ». Dans la foulée de la prédication des missions, pouren poursuivre l’élan, il fonde des confraternités et associations. Il insiste sur la fidélité auRosaire. Il érige des calvaires, pour que la population se souvienne des missions. De Nantes,Montfort écrit, à cette époque, la « Lettre aux amis de la Croix ». Il sait de quoi il parle : ilapprofondit, chaque jour, à travers ses nouvelles épreuves, le sens de la Croix. L’épisode duCalvaire de Pontchâteau mérite ici d’être relaté… Nous sommes en 1710. Depuis deux ans,Louis-Marie mobilise l’enthousiasme du pays Nantais autour d’un grand projet : la grandioseconstruction du Calvaire de Pontchâteau. La bénédiction solennelle est prévue pour le 14septembre 1710. Une foule nombreuse est déjà là, lorsque, le 13 septembre, l’évêché notifiel’interdiction de cette bénédiction. Malgré les efforts de saint Louis-Marie, impossible dechanger la détermination de l’évêque, qui, quelques jours plus tard, interdit même à notre prêtretout ministère de confession et de prédication !

Souffrir par l’Eglise, souffrir pour l’Eglise, saint Louis-Marie en a fait la triste et profondeexpérience, sans jamais perdre pour autant son regard de Foi sur cette divine institution, niperdre aucunement la paix intérieure. Il s’en trouvera récompensé.

Dans la future VendéeAu printemps de 1711, l’évêque de La Rochelle l’invite à venir prêcher dans son diocèse.

Mgr de Champflour comprend et apprécie le zèle évangélique de notre missionnaire. Ce diocèsesera désormais, jusqu’à sa mort, le champ privilégié de son apostolat. Il travaille avec succèsdans ce « boulevard du protestantisme », ainsi que dans ce que l’on appellera plus tard la Vendéemilitaire. Il écrit le merveilleux opuscule Le Secret de Marie et, quelques temps après, unouvrage de grande postérité : le Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge.

Montfort désire élargir son apostolat, systématiser les missions. Pour cela, il faut fonderune communauté de missionnaires formés. En 1713, il se rend à Paris pour présenter son projetaux séminaristes du Saint-Esprit. L’un d’entre eux, Monsieur Vatel, le rejoindra plus tard, ettrois autres, après sa mort, s’uniront à la communauté de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Dans le même

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temps, saint Louis-Marie assure l’établissement de sa congrégation féminine en faisant venir, dePoitiers à La Rochelle, Marie-Louise Trichet et Catherine Brunet.

En septembre 1714, Louis-Marie va trouver, à Rouen, son ami Monsieur Blain, devenuchanoine de la cathédrale. Les nombreux entretiens qu’ils partagèrent nous renseignent sur laspiritualité qui sous-tendait l’œuvre de Monsieur de Montfort … « Il m’avoua, écrit M. Blain,que Dieu le favorisait d’une grâce fort particulière, qui était la présence continuelle de Jésus etde Marie dans le fond de son âme. » De fait, notre saint vivait de façon permanente et conscientedans leur compagnie. Comment cela ? En s’efforçant tout simplement de toujours agir « parMarie, avec Marie, en Marie et pour Marie » pour agir « par Jésus-Christ, avec Jésus-Christ, enJésus et pour Jésus ».

Entre Jésus et MarieSaint Louis-Marie Grignion de Montfort meurt le 28 avril 1716 à Saint-Laurent-sur-Sèvre,

au cours d’une de ses missions. Ses dernières paroles nous sont parvenues : « Je suis entre Jésuset Marie. Je suis au bout de ma carrière : c’en est fait, je ne prêcherai plus ! ». En vérité, saintLouis-Marie ne faisait que commencer de toucher les âmes. Mort, son apostolat fut pour ainsidire décuplé … Son tombeau ne tarda pas à devenir un lieu de pèlerinage. Il rayonnera aussi parses fondations : les Filles de la Sagesse, les Prêtres missionnaires de la Compagnie de Marie( Montfortains) . En 1842, de façon fortuite, on retrouvera dans un grenier un de ses écritsessentiels : le Traité de la Vraie Dévotion. Cet ouvrage va étendre l’influence de saint Louis-Marie à toute la Chrétienté. Jean-Paul II, lui-même, a trouvé la devise de son Pontificat –« TotusTuus »- dans le Traité de la Vraie Dévotion. « La lecture de ce livre, a expliqué le Pape, amarqué dans ma vie un tournant fondamental (…) Je me suis aperçu, bien vite, qu’il s’agissaitde quelque chose de fondamental. Il s’en est suivi que la dévotion de mon enfance et même demon adolescence, envers la Mère du Christ, a fait place à une nouvelle attitude, une dévotionvenue du plus profond de ma foi, comme du cœur même de la réalité trinitaire etchristologique ».

Les « brigands » de Vendée, vrais fils de M. de MontfortOn a dit que l’une des raisons fondamentales de la résistance des Vendéens aux tendances

anti-chrétiennes de la Révolution française avait été l’influence décisive de la prédication duPère de Montfort et de ses missionnaires.

Que penser d’une telle affirmation ? Nous avons consulté sur le sujet l’ouvrage d’un auteurd’ « Etudes documentaires sur la Révolution française », Monsieur Ch.-L. Chassin. Il a écrit, en1892, un épais volume consacré à « La préparation de la Guerre de Vendée ». L’auteur est toutsauf contre-révolutionnaire, comme l’extrait que nous allons citer le prouve. Voici l’influencequ’il reconnaît à Saint Louis-Marie Grignion de Montfort : « (…) la Terreur monarchique etcatholique avait pleinement réussi dans la future Vendée. (…) Un des meilleurs élèves desJésuites, Louis-Marie Grignon, surnommé de Montfort, du lieu de sa naissance, après s’être,durant plusieurs années, promené en apôtre mendiant à travers les campagnes, et s’être faitnommer missionnaire apostolique en France par le Pape Clément XI, s’était arrêté à Saint-Laurent-sur-Sèvre. A sa mort, en 1716, il avait laissé derrière lui deux associations, les Fillesde la Sagesse et les Prêtres missionnaires du Saint-Esprit. Protégés par les évêques et par lesintendants, ces bonnes sœurs et ces « mulotins » acquirent une influence considérable enconservant l’apparente pauvreté et le mouvement perpétuel de leur fondateur. Ils échappèrent à

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la proscription des Jésuites en se mettant sous la direction et la responsabilité de l’évêque de LaRochelle. Dans leurs incessantes missions, ils érigèrent des centaines de calvaires, à l’entréedes villages, en plein champ, au milieu des bois ; tous les lieux, traditionnellement sacrés depuisl’époque druidique et païenne, devinrent, en 1791, autant de centres de rendez-vous pourl’exercice du culte réfractaire à la Constitution civile du Clergé, et, en 1793, autant de postesindiqués pour le rassemblement des bandes qui composaient l’armée catholique et royale ».

Il est aussi à noter que ce n’est pas par hasard si les Vendéens soulevés choisirentd’arborer à leur boutonnière le Cœur Sacré de Jésus. C’est Monsieur de Montfort qui avaitpromu, dans un bas Poitou alors fortement imprégné par le calvinisme, la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus. Deux cœurs entrelacés surmontés d’une couronne et d’une croix, avec pourdevise Utroque fidelis restent aujourd’hui le symbole officiel du département de la Vendée.Symbole contesté par certains, qui y voient toujours l’esprit réactionnaire de la Vendée. Commequoi l’influence de Grignion de Montfort est profonde et durable…

Cette influence s’étend aussi au pèlerinage de Chartres depuis des années.Les consécrations à la Sainte-Vierge, selon l’esprit de saint Louis-Marie et de saint

Maximilien-Kolbe sont nombreuses. Elles ont lieu le dimanche soir, devant le Saint-Sacrementexposé.

La consécration montfortaine à MarieMontfort est reconnu comme un spécialiste de la dévotion et de la consécration à Marie.

Dans le Traité de la Vraie Dévotion, il fonde la nécessité de la dévotion mariale dans la conduiteque les trois personnes divines ont tenues dans l’Incarnation. En faisant de Marie la Mère duChrist, la Sainte Trinité engage les rachetés dans un lien filial avec Marie. Ce lien ne détourne enrien du Christ, mais au contraire, conduit vers Lui, car Marie est toute relative à son divin Filsdont elle indique aux hommes le chemin.

Parmi les pratiques de la Vraie Dévotion, saint Louis-Marie privilégie la consécrationtotale de soi-même au Christ par Marie. Cette consécration équivaut à une rénovation parfaitedes vœux du baptême, et à la sa concrétisation quotidienne de ces vœux par une relation dedépendance permanente envers Marie, pour vivre comme elle, en dépendance parfaite du Christ.Dévotion en soi très simple, puisqu’elle se situe dans le prolongement de notre baptême.Dévotion très ambitieuse aussi, car elle vise la sainteté. Dévotion très efficace enfin, car il n’estpas possible de regarder ainsi vers Marie sans être conduit par Elle à Celui dont Elle a dit :« Faites tout ce qu’il vous dira ».

Cette pratique a aussi pour avantage de pouvoir se concilier avec tout état de vie. Elle estvalable dans toutes les situations. Elle peut s’intégrer à toutes les spiritualités sans les déformer.Elle demande simplement une oblation vraie, avec l’abandon des mérites de toutes nos actionsentre les mains de Marie, pour qu’elle en dispose comme bon lui semblera.

On trouvera, aux paragraphes 223 à 227 de L’Amour de la Sagesse éternelle, le texte écritpar saint Louis-Marie pour la Consécration de soi-même à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée,par les mains de Marie.

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SSAAIINNTT MMAAXXIIMMIILLIIEENN KKOOLLBBEE

Franciscain conventuel ; Apôtre de Marie et Martyr de la Charité ; Mort à Auschwitz le 14 août1941 ; Béatifié par Paul VI le 17 octobre 1971 ; Canonisé par Jean-Paul II le 10 octobre 1982.

Les deux couronnesRaymond Kolbe naquit en janvier 1894 au village de Pabianice, près de Lodz, en Pologne.

Quelques années plus tôt, Maria Dabrowska songeait à entrer au couvent lorsque Jules Kolbe,ouvrier tisserand, la demanda en mariage. De leurs quatre garçons, Raymond, notre futur saintMaximilien, est le second.

Raymond a neuf ans lorsqu’il fait sa première communion. L’année suivante, unévénement, assez anecdotique en soi, mérite d’être relevé : la maman de Raymond l’envoiechercher un remède ; Raymond se précipite et débite d’un trait au pharmacien la formule latinedu médicament. Raymond ne va pourtant pas à l’école … Ses parents ne peuvent payer la classequ’à son frère aîné. Le pharmacien est si surpris par les connaissances de Raymond qu’il luipropose de venir prendre des leçons chez lui.

Raymond a très tôt une affection particulière pour la Sainte Vierge. Il s’est d’ailleursconsacré à elle dès 1901 … Comme c’est la coutume en Pologne, à la maison se trouve un petitoratoire arrangé avec soin, décoré de fleurs de papier, en l’honneur de Notre-Dame deCzestochowa. Là, Raymond passe de longs moments à prier.

Un jour, sa maman le voit revenir de sa prière les yeux baignés de larmes. Il finit paravouer à sa mère que la Vierge lui est apparue : elle lui a tendu deux couronnes, une blanche,une rouge, en lui demandant de choisir. La blanche signifiait la pureté, la rouge le martyre.Raymond a spontanément répondu à Marie : « Je les choisis toutes deux ».

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Chez les frères mineursEn 1907, des franciscains viennent prêcher une mission. Les parents Kolbe décident de

leur confier Raymond ainsi que leur aîné. Raymond est ravi de partir étudier au petit séminairedes frères mineurs, à Lwow.

Raymond est bientôt pris d’hésitations. Doit-il entrer au noviciat ? Ou au contraire servirNotre-Dame dans le monde ? Il en est là de ses réflexions, lorsque sa mère vient au parloir luiannoncer une grande nouvelle. Les enfants désormais élevés, elle et son mari ont décidéd’embrasser la vie consacrée pour le restant de leurs jours : lui chez les franciscains de Cracovie,elle chez les bénédictines de Lwow.

Cette nouvelle fut une grande lumière pour Raymond. Il demanda aussitôt de recevoirl’habit de saint François d’Assise.

Débutant son noviciat en 1910, à l’âge de 16 ans, il reçoit le nom de frère Maximilien. Puisle 5 septembre 1911, il fait profession simple à Lwow. Ses supérieurs remarquent ses capacitéset l’envoient étudier , à Rome, la philosophie. Esprit inventif, à ses heures de loisirs, Maximiliendessine des plans pour la conquête spatiale !

Mais voici la guerre et, avec elle, la mort de son père qui a été mobilisé. Cette douleur aucœur, Maximilien fait sa profession perpétuelle en 1914 dans la chapelle du Seraphicum, àRome.

Le 22 octobre 1915, Maximilien devient Docteur en Philosophie. Aussitôt, il commencedes études de théologie.

1917, le tournant : la Milice de l’Immaculée1917 … Année cruelle pour l’Europe livrée à la guerre et bientôt menacée par la

révolution bolchevique. La Sainte Vierge veille … Le 20 janvier, jour du 75ème anniversairede l’apparition de l’Immaculée à Alphonse de Ratisbonne, elle donne à Maximilien, au cours desa méditation, l’inspiration décisive de fonder une association mariale. Avec six amis, il lanceune Milice de l’Immaculée.

Le 16 octobre 1917, sept premiers membres approuvent les statuts d’association proposéspar Maximilien.

En voici quelques extraits :

1- ButFaire des efforts pour convertir les pécheurs, les hérétiques, les schismatiques, etc., et

surtout les franc-maçons, pour les rendre tous saints, sous la protection et à travers l’Immaculée.

2- Conditions- Se donner entièrement à l’Immaculée comme un instrument entre ses mains immaculées.- S’inscrire dans le registre de dans l’endroit où la Milice de l’Immaculée est fondée

canoniquement.- Porter une Médaille miraculeuse.

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3- Moyens- Une fois par jour, s’adresser à l’Immaculée avec la prière suivante : « Ô Marie conçue

sans péché, priez pour nous qui nous réfugions en vous et pour tous ceux qui ne se réfugient pasen vous ; et plus spécialement pour les ennemis de l’Eglise, pour les francs-maçons et tous ceuxqui vous sont recommandés. »

- Tous les moyens (à condition qu’ils soient dignes), selon l’état civil, les conditions et lescirconstances, sont à choisir selon le zèle et la prudence de chacun. On recommandeparticulièrement la popularisation de la Médaille miraculeuse (…)

En 1919, le Pape Benoît XV bénit la Milice de l’Immaculée.

Prêtre de Jésus-Christ et de l’ImmaculéeEn juillet 1919, le Père Maximilien obtient son doctorat en théologie. En 1920, à Rome, en

l’église San Andrea della Valle, il est ordonné prêtre. Malgré sa faible santé – atteint de latuberculose, il n’a plus qu’un poumon depuis l’âge de 20 ans et a été exempté du servicemilitaire - Maximilien voudrait conquérir l’Univers pour l’Immaculée. Signe providentiel : ilcélèbre sa première messe en l’église San Andrea della Fratte, à l’autel où était apparue laVierge à Alphonse de Ratisbonne en 1842. Puis, il rentre en Pologne. Il enseigne l’histoire del’Eglise au séminaire des franciscains. Mais à nouveau, sa santé s’altère. Il est même bientôtdans un état désespéré. Il part en sanatorium, à Zakopane. L’année suivante, c’est laconvalescence à Nieszawa.

Développement de la MilicePendant ces deux années de maladie, le Père Maximilien réfléchit aux moyens de

développer sa milice, dont les statuts ont été approuvés en Pologne. Il décide d’utiliser la presse,de la mettre au service de Marie. « Ce qu’il faut, c’est faire servir tout le progrès à la gloire deDieu et le convertir en armes de conquête ! ». En 1922, il lance le premier numéro d’un bulletinde la milice intitulé : « Le chevalier de l’Immaculée ». La revue, qui tire d’abord à 5000exemplaires, atteindra un million. Les premiers moyens sont rudimentaires : le bulletin estd’abord imprimé sur une vieille machine actionnée à la main !

En 1924, le Pape accorde des indulgences aux membres de la Milice. Le Père Maximilienest si faible qu’il doit retourner au sanatorium. Il n’en sortira qu’en 1927 seulement.

La Cité de l’Immaculée

Près de Varsovie, le prince Drucki-Lubecki met en vente plusieurs hectares de terrain. Unlieu parfait pour une fondation religieuse. Maximilien confie l’affaire à Marie. Il dépose unepetite statue de la Vierge sur le terrain. Les jours passent … Maximilien n’a pas réussi à réunirl’argent nécessaire. Il avertit le propriétaire. « Mais que dois-je faire de la statue ? » demande cedernier. « Qu’elle reste où elle est » répond notre saint. Le prince réfléchit quelques instants puisréplique : « Puisque Notre-Dame a pris possession du terrain, je vous le cède pour rien ».

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Avec dix-huit frères, Maximilien entreprend la construction de Niepokolanow : « la Citéde l’Immaculée ». Les vastes ateliers serviront à développer la presse de la Sainte-Vierge. Unpetit séminaire missionnaire et le noviciat des frères s’installent dans la Cité.

La Milice de l’Immaculée gagne toute la Chrétienté

Le Père veut toucher de nouveaux cœurs, conquérir à Marie l’Extrême-Orient. Il installe,alors, deux frères à Shangaï dans l’espoir de lancer une revue mariale en Chinois. Quant à lui,avec deux frères, il poursuit son œuvre, à Nagasaki, au Japon. En 1934, l’édition japonaise duChevalier de l’Immaculée atteint 65000 exemplaires ! En 1945, lorsque la bombe atomique seralarguée sur Nagasaki, le siège du journal sera à peine ébranlé et personne n’y périra !

En 1935, le Père Maximilien, pour gagner le clergé du monde entier à la cause del’Immaculée, lance une édition latine de son journal. En Pologne, il entreprend la publicationd’un « Petit Journal », un quotidien marial, qui atteint rapidement plus de 300 000 exemplaires.Maximilien est définitivement rentré en Pologne. Le 8 décembre 1936, à son initiative, les frèresmineurs polonais se consacrent à l’Immaculée. L’année suivante, pour la seule Pologne, oncompte 600 000 membres dans la Milice de l’Immaculée.

Un nouveau pas dans la conquête mariale des média est accompli en 1938 : saintMaximilien inaugure une nouvelle station radio qui émet depuis Niepokolanow.

Mais le saint pressent déjà les terribles événements qui approchent : en mars 1938, ilannonce aux frères qu’un conflit atroce se prépare, et qu’en Pologne spécialement, il fauts’attendre au pire.

L’heure du martyreDe fait, la guerre est à peine déclenchée, que le 19 septembre 1939, le Père Maximilien,

avec 37 autres frères, est arrêté par les troupes allemandes … Le 8 décembre, fête del’Immaculée, Maximilien est libéré. Il peut reprendre ses activités, mais limitées à la zone deVarsovie.

Ce n’est qu’un répit : le 17 février 1941, le Père Maximilien est arrêté par la Gestapo etemprisonné à Varsovie. Le 28 mai, il est transféré au camp de concentration d’Auschwitz. On luiattribue le matricule 16670. Deux mois après, les autorités du camp décident des représaillesaprès l’évasion d’un prisonnier. Une douzaine de prisonniers sont désignés et sont condamnés àmourir de faim et de soif enfermés dans le bunker souterrain du bloc 14. Saint MaximilienKolbe se porte volontaire pour prendre la place d’un père de famille, François Gajowniczek.

Dans le bunker, le Père encourage les hommes, les fait prier, chanter des cantiques, réciterdes chapelets. Les nazis en sont fous de rage. Le 14 août, Maximilien, dernier survivant, aprèsavoir assisté chacun de ses compagnons à l’approche de la mort, est lui-même achevé par uneinjection d’acide dans le bras gauche. Le lendemain, 15 août, son corps est brûlé dans un desfours crématoires du camp.

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La mort de saint Maximilien fut la consommation de sa consécration totale à l’Immaculée.« Laisse-toi conduire dans la paix et avec amour par l’Immaculée, et dans ses mainsimmaculées tu feras tout très bien, tu rendras à Dieu le plus haut degré de gloire par le moyendu salut des âmes. MA VIE … MA MORT … ET MON ETERNITE T’APPARTIENNENT, ÔIMMACULEE, FAIS-EN CE QUI TE PLAIT ».

Fécondité de l’œuvre de Maximilien

« Si le grain de blé ne tombe en terre et ne vient à mourir, il ne peut porter aucun fruit »… Du fruit, saint Maximilien en a porté avec abondance après sa mort. La Pologne catholique,malgré la persécution nazie et bolchevique, est restée fidèle à l’Immaculée. Les deuxtotalitarismes frères n’ont pu vaincre Celle dont le livre de la Genèse annonçait déjà qu’ellevaincrait le serpent.

La Milice de l’Immaculée atteignait en 1947 plus de trois millions de membres. EnPologne, le pouvoir communiste la redoutait. Il décida de l’interdire. En 1951, la diffusion dujournal «Le Chevalier de l’Immaculée » fut également proscrite. Le pouvoir communiste ne putcependant pas empêcher des milliers de pèlerins polonais de visiter chaque annéeNiepokolanow.

La piété mariale des Polonais a finalement vaincu le communisme. L’Est, et spécialementla Pologne catholique, représente aujourd’hui le poumon spirituel de l’Europe.

Bien avant la chute du mur de Berlin, ne l’oublions pas, c’est en Pologne, sur les routesqui mènent à Czestochowa, que les fondateurs de notre pèlerinage de Chartres ont puiséleur inspiration.

FRATERNITE SAINT-PIERRE

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a Sainte Vierge Marie qui avait accompagné tous les moments importants de la vie deJésus, se trouva logiquement présente lors de la Passion. Cette présence continue, dans

les épreuves de son fils, discrète et pleine d'amour maternel, suggère une médiation continuellede Notre-Dame depuis les noces de Cana. La compassion de Marie emprunte à la Passion deJésus toute sa valeur rédemptrice. Elle participe avec Jésus à notre Rédemption en s’unissant defaçon toute spéciale à la souffrance de son divin Fils. Elle ne cherche pas à éviter ce qui la faitsouffrir, mais Elle participe à la Passion en union avec son Fils, et par là-même, devient co-rédemptrice.

Cette participation connaît deux sommets : la présence de Marie au pied de la croix, quel’on trouve dans les Evangiles et la rencontre sur le chemin vers la croix que l’on évoque dansles actes de piété (4e station).

La présence de Marie sur le chemin vers la croix et dans toutes les scènes de la Passion nese retrouve pas dans les Evangiles ; mais le chemin de croix y consacre une station. Notre-Damen'est pas citée, non plus, parmi les femmes de Jérusalem consolées par le Christ. La douleur decelles-ci étant naturelle, le Christ élève leur âme. Mais la foi et l’âme de la Sainte Viergen'avaient pas besoin de cette exhortation et, d’ailleurs, Elle ne pleurait pas, ni n’était abattue,même dans sa souffrance extrême. On peut souligner, également, que Notre-Dame ne fut pasprésente dans les scènes de gloire, où son Fils soutient la foi si fragile des Apôtres, comme lorsde la Transfiguration. Elle n'ira pas non plus au tombeau ; Elle sait que son Fils est ressuscité,peut-être même qu’Il lui est apparu. Mais Notre-Dame est au pied de la croix pleine de fidélité etd'héroïsme. La Vierge de douleur soutient son fils souffrant, Elle participe ainsi à notrerédemption.

MMaarriiee ssuurr llee cchheemmiinn ddee llaa ccrrooiixx

Au sens strict on vient de le voir, l'Evangile ne dit pas que Marie est venue sur le cheminde la croix ; c'est cependant probable , puisqu'Elle sera au calvaire. Il nous faut voir Marie suivrele Christ portant sa croix, imaginer la rencontre de Jésus et de sa Mère dans une ruelle étroite deJérusalem, pleine de cette foule haineuse, agitée et bruyante. Marie vit et subit intérieurement ceque son fils endure dans son corps. Les images du film de Mel Gibson viennent aussitôt à notreimagination.

Un arrêt se fait à la porte de la ville ; c’est probablement là qu’est requis Simon de Cyrène.C’est là aussi, pendant ce temps très court, que la Mère et le Fils peuvent se rapprocher l’un del’autre. Attente réciproque de la Mère et du Fils, mais douleur de la rencontre. Rencontre dedeux vies, qui voient là l’aboutissement de toute leur action ; rencontre de deux âmes, quis’unissent et se retrouvent dans la souffrance, la compassion et l’amour à un degré que l’on nepeut imaginer. Il nous faut voir Marie au milieu de la foule hostile, des soldats qui les empêchentde parler, et ne lui permettent pas d'aider son fils. Cependant ces deux cœurs sont unis dans unetotale adhésion à la volonté du Père. Marie s'oublie, Elle aime et souffre pour et avec son Fils.

Marie, co-rédemptrice

L

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Dans la rencontre de la Mère et du Fils, sa croix à Lui devient sa croix à Elle. Marie prendtout avec son Fils, son humiliation et son opprobre. Il y a entre la Mère et le Fils une invitationmutuelle et réciproque au dépouillement total, en portant l'attention uniquement sur la Croix.Cette idée est exprimée par Saint Paul dans plusieurs épîtres (Rom IX,3 ; 1 Cor II,2 & RomVIII,17 ).

Ce cœur de mère ne pouvait qu'accompagner son divin Fils sur le chemin de douleur !

MMaarriiee aauu ppiieedd ddee llaa ccrrooiixx

Après les supplices de la passion, Marie rejoint la divine victime au Golgotha pour lacrucifixion finale. Elle se tient là, debout, et assiste à l’agonie de son fils durant ces longuesheures sur la croix. L’Evangile ne nous donne pas de parole de la Sainte Vierge, maisuniquement celles du Christ. Marie souffre en silence, comme les martyrs le feront plus tard. Cen’est pas pour rien qu’Elle est appelée Reine des martyrs. Pendant tout ce temps, Notre-Damesouffre et prie, Elle adore et Elle offre, Elle intercède déjà pour nous.

Après la mort du Christ, Marie reçoit le corps sans vie de son Fils. C’est une dernièresouffrance pour Elle, avant la séparation de la mise au tombeau. Marie tient Jésus dans ses brascomme à Bethléem mais la « Mère rayonnante » est devenue la « Mère des Douleurs ». Mariecontemple et embrasse les plaies de Jésus. Amour et douleur c'est le coeur de la rédemption.Marie nous avait donné le bel Enfant de la crèche et les hommes lui rendent le corps couvert deblessures du Christ crucifié. Le péché a fait du « plus beau des enfants des hommes » cettevictime affreuse ; que dire du mal terrible fait dans les âmes par les blessures du péché.

La haine ou la colère n'entrent pas dans le cœur de Marie. Elle pardonne comme son Fils apardonné. Marie souffre de la douleur dont souffrait Jésus au jardin des oliviers. Marie reçoit lecorps du Christ crucifié et nous le présente : Voyez ce que vos péchés ont fait de mon fils ; maisje veux Le supplier pour vous, je souffre avec Lui pour vous. Marie nous présente le divincrucifié pour nous conduire à Lui, Elle nous Le donne et Elle nous donne à Lui.

MMaarriiee ccoo--rrééddeemmppttrriiccee

D'après Saint Thomas d'Aquin (IIIa q30, art 1), le titre de médiateur est, d'abord et le plusparfaitement, celui du Christ ; mais il peut aussi être attribué à Notre-Dame, de façon très juste,car Marie a agi très efficacement pour réconcilier les hommes avec Dieu.

Elle comprend quel amour anime le Christ souffrant et que rien ni personne ne pourral'empêcher d'accomplir sa mission jusqu'au bout. Alors Marie accepte tout et coopère à notresalut. Le «fiat» de l’Annonciation est renouvelé, quelles que soient les conséquences. En uninstant, la prophétie du vieillard Siméon, lors de la Présentation au Temple, s’accomplit. Ellecompatit, souffre avec le fruit de sa chair. Il y a unité de souffrance entre la Mère et le Fils :souffrance de Notre Dame qui ne peut faire plus qu'être là et compatir -c’est-à-dire souffrir avec.Souffrance du Christ dans sa passion, que l’on connaît peut-être trop et à laquelle on s’habituebien facilement. Mais douceur du réconfort, du soutien apporté par la mère à son enfant. Pas demot, tout est dans le regard, c'est un contact d'âme à âme, de cœur à cœur. Leur union estparfaite. Avec Jésus, Marie aime et répare.

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A ce moment, Marie est la seule à croire encore en Jésus au milieu de ses souffrances.Notre foi à nous est plus facile, d'une certaine manière ; et pourtant, combien elle est plus faibleque la sienne. L'esprit de Foi et de fidélité de la Vierge doit être pour nous un modèle et un idéal.Le Christ accepte d'être réconforté ; c'est une leçon de simplicité et une quête de notre amour.Jésus nous appelle ; à nous de répondre et de rendre amour pour amour !

Marie a souffert comme toute mère en voyant souffrir son enfant. Mais Elle souffre plusencore, parce qu'Elle aime son fils d'un amour si grand et si pur que nous ne pouvons l'imaginer.Au pied de la croix, Elle devient le centre de toutes les misères et de toutes les calamités qu'ilpuisse être donné à une créature de porter. La grandeur de sa dignité est celle de sa douleur, pourdevenir celle de sa gloire. La grâce dans l'âme de la Sainte Vierge a enrichi sa nature et l'arendue plus délicate, plus fine mais aussi plus forte. Marie souffre donc plus que toute autrecréature, mais Elle est plus armée pour supporter cette douleur : Saint Ambroise fait observerque l’Evangile dit que la Vierge était debout mais qu'Elle pleurait. Seuls l'Esprit et la vertu quil'avaient faite Mère de Dieu pouvaient la soutenir.

La très grande délicatesse d’âme de Notre Dame la fait encore plus souffrir. Tout ce qu'il ya d'amour en Marie, par rapport à Jésus, la rend plus propre à souffrir avec son Fils des mêmessouffrances. Marie accomplit parfaitement les paroles de Saint Paul, quand il dit qu’il achève enson corps, ce qui manque à la Passion du Seigneur. Par là, Marie peut bien être dite co-rédemptrice. Comment n’intercéderait-Elle pas en notre faveur et n’aurait-Elle aucun rôle dansnotre rédemption?

Le rôle unique de Marie dans notre rédemption découle de sa coopération complète à sapropre rédemption personnelle. Marie a reçu son Rédempteur avec une foi si profonde lors del'Annonciation, de la Passion et de la Pentecôte qu'Elle a coopéré maternellement à larédemption opérée par son Fils. Elle nous a donné le Sauveur. Elle l'a conduit à son oeuvre deRédemption jusqu'à la croix. Elle a partagé avec Lui les souffrances de l'agonie et de la mort enlaquelle Jésus consommait le rachat de tous les hommes. Pie XII expliquait : "Dans l’œuvre dusalut spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu, associée au Christ Jésus, principe de salut, etcela d'une manière semblable à celle dont Eve fut associée à Adam, principe de mort, si bien quel'on peut dire que notre rédemption s'effectua selon une certaine "récapitulation" en vertu delaquelle le genre humain assujetti à la mort par une vierge, se sauve aussi par l'intermédiaired'une vierge ; en outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine fut choisie comme Mère deDieu précisément pour être associée à Lui dans la Rédemption du genre humain."

Quand on trouve dans Saint Jean le terme de "Femme" c'est que le Christ désigne sa Mèrecomme la nouvelle Eve, comme la femme de la Genèse (3, 15) celle qui est associée au NouvelAdam qu'est le Christ. Pie XI dans «Haurietis aquas» dit : "...en sorte que notre salut vienne del'amour et des souffrances de Jésus-Christ indissolublement unis à l'amour et aux douleurs de samère." Ailleurs il dit encore : "Marie a pris une si grande part dans la Rédemption que le Christse devait par la force des choses d'associer sa Mère à son oeuvre. C'est pour cela que nousl'invoquons sous le titre de co-rédemptrice. Elle nous a donné le Sauveur. Elle l'a conduit à sonoeuvre de rédemption jusqu'à la croix. Elle a partagé avec Lui les souffrances de l'agonie et dela mort en laquelle Jésus consommait le rachat de tous les hommes."

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CCoonncclluussiioonn

La Vierge des douleurs a participé avec Jésus-Christ à l’œuvre de la Rédemption.Constituée « Mère des hommes », ces hommes qui lui ont été confiés comme par un testamentde la divine charité, Elle les a embrassés comme ses fils et les protège très amoureusement. Elleest aussi notre Reine, à cause de la manière unique dont Elle contribua à notre Rédemption, endonnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, désirant, demandant etprocurant notre salut d'une manière toute spéciale. C'est par sa maternité divine que Marie estd'abord associée à notre salut.

Prière de Pie XI aux pèlerins de Lourdes, 28 avril 1935 : "O Mère de piétéet de miséricorde, qui assistiez votre doux Fils tandis qu'Il accomplissait sur l'autelde la croix la Rédemption du genre humain, comme co-rédemptrice et associée deses douleurs ; conservez en nous et accroissez chaque jour, nous vous en prions, lesprécieux fruits de sa Rédemption et de votre compassion. Vous qui êtes la Mère detous, faites que, dans la pureté des mœurs, dans l'unité des esprits et la concorde desâmes, nous puissions enfin jouir sans inquiétude des dons d'une paix désormaisassurée. Ainsi soit-il."

INSTITUT DE LA SAINTE CROIX DE RIAUMONT

Photo tirée du film la Passion de Mel Gibson

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vant de quitter ce monde, Jésus promit à ses Apôtres de leur envoyer son Esprit Saint,pour qu’ils aient toute la vérité sur son enseignement, pour qu’ils soient consolés dans

leurs épreuves et ne soient pas orphelins.1

Au cours de ses apparitions après sa résurrection, il confirma cet envoi prochain de sonEsprit Saint et les « enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Pèreavait promis. »2

« Vous avez appris de moi que Jean a baptisé d'eau, mais que vous, sous peu de jours,vous serez baptisés de l'Esprit Saint. »3

« Lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mestémoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'à l'extrémité de la terre. »

A Jérusalem, « dans la chambre haute »4 « Tous (..) d'un même cœur, persévéraient dansla prière avec des femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères. » Acte I, 14

Dès le départ de Notre-Seigneur, la Sainte Vierge, désormais privée de la vue de son Fils,demeurait près de ceux qui devaient continuer son œuvre, s’associant à leurs prières et préparantainsi leurs cœurs à la réception prochaine du Saint-Esprit.

1 Jn XIV, 16. « Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour qu'il demeure toujours avecvous; C'est l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point: maisvous, vous le connaissez, parce qu'il demeure au milieu de vous; et il sera en vous. Je ne vous laisserai pointorphelins.. »Jn XVI, 7 : « Cependant je vous dis la vérité: il vous est bon que je m'en aille; car, si je ne m'en vais pas, leConsolateur ne viendra pas en vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. »Jn XVI, 13 : « Quand le Consolateur, l'Esprit de vérité, sera venu, il vous guidera dans toute la vérité. Car il neparlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. »2 Actes I, 43 Actes I, 54 Actes I, 12

La PentecôteLa Sainte Vierge, Mère de l’Eglise

A

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« Ce fut elle qui obtint, par ses prières très puissantes, que l'Esprit du divin Rédempteur,déjà donné sur la Croix, fût communiqué le jour de la Pentecôte en dons miraculeux à l'Églisequi venait de naître. »5

Et si l’Eglise, par ses premiers Apôtres, a pu obéir au commandement de Notre-Seigneuren allant enseigner « toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »(Mt XXVIII, 19) ; c’est parce qu’ils reçurent le don du Saint-Esprit par la prière de Marie auCénacle ; grâce qu’elle leur obtint surtout par sa souffrance corédemptrice au pied de la croix.

Notre-Seigneur Jésus-Christ avait promis qu’avec le don de l’Esprit Saint, ils recevraientla force d’être témoins « à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'à l'extrémité dela terre. »6 Au jour de la Pentecôte se confirme officiellement la naissance de l'Église et d’uneEglise missionnaire.

De fait, saint Pierre, à peine sorti du Cénacle, fait le premier grand discours missionnaire etconvertit des milliers de personnes7. Nous pouvons croire que Marie assistait, elle aussi, à cediscours et au baptême des nombreux néophytes. Sa présence leur donnait de la ferveur et leurfaisait, en quelque sorte, sentir la présence du Christ.

La très Sainte Vierge Marie, après l'Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ, se retirechez saint Jean. Les Pères de l'Église pensent que les Apôtres allaient fréquemment recevoirauprès d'elle conseils et encouragements. Imaginons la joie qui remplit la maison de saint Jean àl'annonce que Saul de Tarse s'était converti.

Marie, par ses conseils et par sa puissante intercession, fortifie l'oeuvre des Apôtres et faitfleurir la communauté chrétienne au fur et à mesure qu'ils parcourent le monde pourl'évangéliser.

En l'an 58, saint Paul fut gardé pendant deux ans comme prisonnier à Césarée. Saint Luc,son fidèle compagnon, s'occupait alors à recueillir avec soin les documents de la vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour rédiger avec ordre son Evangile. Il dut, à cette époque, venir voir laVierge Marie pour apprendre d'elle ou d'autres témoins les détails de l'Annonciation, de laVisitation, de la naissance et de l'enfance du Christ. Seule, la Vierge pouvait fournir lesrenseignements que nous trouvons au début de l'Évangile de saint Luc. Aussi a-t-on pu dire quel'Évangile de l'Enfance du Christ est l'Évangile de Marie.

Peu de temps après l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ, l’apôtre saint Jacques,« fils du tonnerre » qu’il fut8, partit évangéliser les terres lointaines jusqu’en Espagne. Sonapostolat était bien difficile ; il n’obtint que quelques conversions. Il se décourageait, c’est alorsque pour le fortifier dans sa peine, Notre Dame lui apparut près de Saragosse, sur une grandecolonne.9

Ce que la sainte Vierge fit à l’apôtre saint Jacques, elle le refit tout au long des siècles parle don de ses grâces de consolation, de force, de persévérance dans l’âme de tous ses fils.

5 Lettre encyclique de Sa Sainteté Pie XII du 29 juin 1943, Mystici Corporis6 Acte I, 8 7 Actes, II, 40-41 : « Et avec force autres paroles il donna son témoignage; et il les exhortait en disant : " Sauvez-vous de cette génération perverse ! " Eux donc, ayant accueilli sa parole, furent baptisés; et ce jour-là s'adjoignirentenviron trois mille personnes. »8 Mc III, 179 A Saragosse, la grande basilique à Notre-Dame del Pilar conserve cette immense colonne sur laquelle la SainteVierge est apparue à saint Jacques le Majeur pour l'encourager dans ses travaux apostoliques.

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Notre-Dame en rejoignant son Fils au ciel devient encore mieux Mère de l’Eglise, parceque « Dieu le Fils lui a communiqué [alors] tout ce qu'il a acquis par sa vie et sa mort, sesmérites infinis et ses vertus admirables, et Il l'a faite la trésorière de tout ce que son Père lui adonné en héritage ; c'est par Elle qu'Il applique ses mérites à ses membres, qu'Il communique sesvertus et distribue ses grâces ; c'est son canal mystérieux, c'est son aqueduc, par où Il fait passerdoucement et abondamment ses miséricordes. »10

Ce que la sainte Vierge a été pour ses fils, elle le demeure aujourd’hui encore pour noussoutenir dans nos combats difficiles. Elle demeure pour toujours

- la Reine des Apôtres,- la collaboratrice et la protectrice des confesseurs de la foi,- l'Étoile du matin qui se lève sur l'horizon ténébreux du Paganisme :Sa maternité divine se prolonge en un certain sens dans la maternité de l'Église.

La sainte Vierge prie pour ses enfants afin que l’Esprit de son Fils leur soit donné. Quandle Saint-Esprit vient avec force, la langue des chrétiens se délie, elle devient langue de feu,langue enflammée par l’amour de Dieu :

« Je suis venu jeter le feu au monde ; que veux-je sinon qu’il brûle ? » (Lc XII, 49) : avecles chrétiens habités par l’amour divin que la Sainte Vierge leur donne, ce grand désir de Jésuss’accomplit.11

Elle nous donne la charité de son Fils, c’est cet amour divin qui nous divinise et nous faithéros dans les glorieuses Légions des saints de tous les temps.12

En tant que Mère du Christ et de son Corps Mystique, par tous les privilègesincomparables qui ornent son âme, elle demeure à tout jamais :

- Notre lumière par l’éclat de ses vertus : Elle est pour tous les missionnaires et tous lesfidèles, en tout temps et en tout lieu, une prédication vivante du salut et le modèle incomparablede toute vertu. L'humilité, l'obéissance, la pauvreté, le sens surnaturel de la vie, l'esprit de travailet de prière, sont des rayons divins qui entourent la Vierge Marie de lumière céleste; cettelumière éclaire la route de tous les chrétiens.

Pour tous les chrétiens, apôtres d’hier et d’aujourd’hui, Marie est comme le BonSamaritain ; elle est la Samaritaine miséricordieuse qui porte secours à ceux qui l'invoquentdans le périlleux voyage de la vie ; elle verse l'huile et le vin de sa pitié sur toutes les plaiesspirituelles et physiques.

Elle est pour chacun, comme pour saint Jacques, la Mère qui console, la Reine desmartyres, la Consolatrice des affligés.

Celle qui toujours nous redonne l’Espérance parce que, dans les plus grands combats,elle demeure :

• la Femme « revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, avec une couronne de douze étoilessur sa tête »13 ;

• la Femme qui écrase la tête du « dragon, l’antique serpent »14 ; 10 Saint Louis-Marie Grignion de Monfort, Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, n°2411 Jn XIV, 12-13 : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et ilen fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père, et que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, jele ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. »12 Ap VII, 9 : « Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toutetribu, de tout peuple et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robesblanches et tenant des palmes à la main. »13 Ap XII, 114 Ap. XII, 9 ; Gn III, 1, 15

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• La Reine du ciel qui prépare sur terre, les « apôtres véritables des derniers temps, à qui leSeigneur des vertus donnera la parole et la force pour opérer des merveilles et remporterdes dépouilles glorieuses sur ses ennemis ». 15

Les humiliations et les persécutions, que notre Mère l’Eglise souffre aujourd’hui, sontpeut-être les premières annonces du dernier combat qui se terminera dans la glorificationplénière du Christ et de son Epouse l’Eglise :

« Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce quevotre délivrance approche. » Lc XXI, 28

Aux époques de persécutions et d’humiliation pour l’Eglise, où nous pouvons presquedouter que la France existera encore dans 50 ans, il faut encore se redresser et relever la tête,parce qu’ au-delà des nations qui n’ont pas le charisme de la pérennité, il faut plonger son regardde Foi sur l’Eglise notre Mère qui, avec et par Marie, a seule les paroles de la vie éternelle.

Pourquoi pleurer sans fin devant un monde qui de toute façon doit trépasser un jour pourlaisser place à celui qui ne finira jamais ?

Alors nous verrons « un nouveau ciel et une nouvelle terre » ;Nous verrons « descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, une Jérusalem nouvelle,

vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. »Et nous entendrons une voix forte qui dira : « Voici le tabernacle de Dieu avec les

hommes : Il habitera avec eux, et ils seront son peuple ; et lui-même Il sera le Dieu avec eux, Ilsera leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y auraplus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » Ap. XXI, 4

Nam iustificatio impii, quantum est de se, perseverat in aeternum ; Sap. I, 15 : Iustitiaperpetua est et immortalis. Caelum autem et terra transibunt, ut dicitur Lc. XXI, 33.

INSTITUT DU CHRIST-ROI SOUVERAIN PRETRE

15 Saint Louis-Marie Grignion de Monfort, Traité de la Vraie Dévotion à la Sainte Vierge, n°58« ils dormiront sans or ni argent et, qui plus est, sans soin, au milieu des autres prêtres, et ecclésiastiques et clercs,inter medios cleros; et cependant auront les ailes argentées de la colombe, pour aller avec la pure intention de lagloire de Dieu et du salut des âmes, où le Saint-Esprit les appellera, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux oùils auront prêché, que l'or de la charité qui est l'accomplissement de toute la loi. »58. Ce seront des apôtres véritables des derniers temps, à qui le Seigneur des vertus donnera la parole et la forcepour opérer des merveilles et remporter des dépouilles glorieuses sur ses ennemis; ils dormiront sans or ni argent et,qui plus est, sans soin, au milieu des autres prêtres, et ecclésiastiques et clercs, inter medios cleros; et cependantauront les ailes argentées de la colombe, pour aller avec la pure intention de la gloire de Dieu et du salut des âmes,où le Saint-Esprit les appellera, et ils ne laisseront après eux, dans les lieux où ils auront prêché, que l'or de lacharité qui est l'accomplissement de toute la loi.59. Enfin, nous savons que ce seront de vrais disciples de Jésus-Christ, qui marchant sur les traces de sa pauvreté,humilité, mépris du monde et charité, enseignant la voie étroite de Dieu dans la pure vérité, selon le saint Evangile,et non selon les maximes du monde, sans se mettre en peine ni faire acception de personne, sans épargner, écouterni craindre aucun mortel, quelque puissant qu'ils soit. Ils auront dans leur bouche le glaive à deux tranchants de laparole de Dieu; ils porteront sur leurs épaules l'étendard ensanglanté de la Croix, le crucifix dans la main droite, lechapelet dans la gauche, les sacrés noms de Jésus et de Marie sur leur coeur, et la modestie et mortification deJésus- Christ dans toute leur conduite. Voilà de grands hommes qui viendront, mais que Marie fera par ordre duTrès-Haut, pour étendre son empire sur celui des impies, idolâtres et mahométans. Mais quand et comment celasera-t-il?... Dieu seul le sait: c'est à nous de nous taire, de prier, soupirer et attendre: Expectans expectavi. »

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LLaa DDoorrmmiittiioonn

C’est dans le courant du VIIème siècle, en Orient, qu’apparaissent les premiers Discours surla Dormition de Notre-Dame. Car tel est le beau nom que porte, à l’origine, notre fête du 15août.

Que contiennent ces Discours ?

Un bref récit de la mort, ou Dormition de la Vierge. Ce récit repose sur les traditionsapocryphes. Jean de Thessalonique, qui écrit l’un de ses Discours avant 630, cherche à retrouverles fonds historiques dans ces récits plus ou moins fantaisistes. Il donne des éléments –comme laréunion des Apôtres autour de Marie mourante- qui viendront jusqu’à nous surtout par l’artsacré.

La Sainte Vierge, dans le récit de l’archevêque de Thessalonique, s’étonne : « commentêtes-vous entrés ici, et qui vous a annoncé que je vais sortir de mon corps ? comment se fait-ilque vous soyez réunis ici ? » Chacun dit alors de quel pays il avait été amené.

Pierre s’assied au chevet, Jean au pied du lit et les autres Apôtres autour du lit. Vers latroisième heure (9h du matin), Jésus entre avec saint Michel. Sa mère dit à Jésus : « Tu avaispromis que tu ne permettrais pas aux anges de venir chercher mon âme, mais que tu viendraistoi-même. » Prenant son âme, le Seigneur la met entre les mains de Michel. Et ensuite lesApôtres ensevelissent le corps de Notre-Dame dans un tombeau neuf.

Un passage sur la Résurrection et l’Assomption glorieuse de Notre-Dame : Pendant troisjours, les Apôtres veillent et le troisième jour, ouvrant le cercueil pour honorer le corps digne devénération de Celle qui mérite toutes les louanges, « ils ne retrouvent que les linceuls car il avaitété transporté par Celui qui s’était incarné en elle, le Christ Dieu, à son sort éternel. »

Et la conclusion est à la fois très belle et très pratique : « Notre Seigneur Jésus-Christ qui aglorifié sa Mère immaculée, Marie, la mère de Dieu, glorifie ceux qui la glorifient, exalte ceuxqui l’exaltent, non seulement en ce monde mais dans le monde futur et Il les introduit dans sonRoyaume céleste. »

EEnn OOcccciiddeenntt

C’est au VIIème siècle aussi, que la fête du 15 août fait son entrée à Rome. Le pape Serge1er (687-701) qui était syrien, compose une admirable oraison pour la fête :

« Vénérable est pour nous, Seigneur, la fête qui commémore ce jour en lequel la SainteMère de Dieu subit la mort temporelle, mais, néanmoins, ne put être retenue par les liens de lamort, elle qui avait engendré de la substance votre Fils, Notre Seigneur, incarné. »

La Fête fait son apparition dans notre pays au VIIIème siècle. Aux origines, la Foi del’Eglise est claire : la Sainte Vierge est morte.

L’Assomption

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Elle a été ressuscitée par son Fils qui l’a transportée au ciel.Du IXème au XIIIème siècle, il va y avoir un éclaircissement. Les intellectuels vont hésiter à

cause des récits apocryphes qui entourent les deux faits de la mort et de la Résurrection-Assomption de Notre-Dame.

Mais les grands théologiens du XIIIème affirment nettement que Marie est morte etressuscitée. Dans son commentaire de l’Ave Maria, saint Thomas d’Aquin dit clairement que laTrès Sainte Vierge n’a pas connu l’effet de la troisième malédiction divine visant Adam et Eve :« le corps retournant à la poussière ». « Quia cum corpore assumpta est in coelum », « car elle aété élevée au Ciel en son corps ».

« Nous croyons, ajoute-t-il, qu’après sa mort elle a été ressuscitée et portée (portate) auciel ».

IImmmmaaccuullééee,, eellllee nn’’aa ppuu ccoonnnnaaîîttrree llaa ccoorrrruuppttiioonn dduu ttoommbbeeaauu

Et pourtant saint Thomas, comme on le sait, ne croyait pas que Notre-Dame ait été conçuesans le péché originel. Il pensait seulement qu’elle en avait été purifiée avant de naître. Or PieXII, lorsqu’il définit le Dogme de l’Assomption (1er novembre 1950), affirme que le dogme del’Immaculée Conception et le Dogme de l’Assomption sont « très étroitement liés ». « Dieu, dit-il, a voulu exempter de cette loi (« Dieu ne veut pas accorder aux justes le plein effet de lavictoire sur la mort sinon quand viendra la fin des temps »)universelle la Bienheureuse ViergeMarie. Grâce à un privilège spécial, la Vierge Marie a vaincu le péché par son ImmaculéeConception, et de ce fait, elle n’a pas été sujette à la loi de demeurer dans la corruption dutombeau et elle ne dut pas, non plus, attendre jusqu’à la fin du monde la Rédemption de soncorps. »

MMaarriiee ddaannss ssaa ggllooiirree

Le triomphe de la Vierge se termine par son couronnement. Nous en avons deux imagesartistiques de toute beauté : celle de la mosaïque de Sainte Marie du Transtévère à Rome, celledu Bienheureux Fra Angelico.

L’artiste de Sainte Marie du Transtévère a audacieusement représenté la Très SainteVierge couronnée assise sur le même trône que son Fils, à sa droite. Le Christ pose la main surl’épaule de sa mère et celle-ci, soucieuse de détourner les hommages de la piété chrétienne surson Fils, le désigne de la main à la vénération des fidèles. Quelle image et quelle idée !

Le Fils et la Mère inséparablement unis dans la même gloire comme ils l’ont été dansl’œuvre de notre Rédemption. Et le Fils est fier de sa mère tout en lui manifestant sa tendresse.Heureux Moyen-Age qui a eu de telles intuitions.

L’image et l’idée de Bienheureux Fra Angelico sont tout autres.La Vierge qui a été exaltée parce qu’elle a vécu dans l’humilité la plus profonde, conserve

cette humilité au milieu même de son exaltation. Les mains croisées sur la poitrine, la têteinclinée, elle s’apprête à recevoir la couronne que son Fils va déposer sur Elle.

Devant son Fils glorieux, la Vierge glorifiée veut se tenir dans le même recueillement etdans la même discrétion que devant l’Ange Gabriel au jour de l’Annonciation.

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Fra Angelico (1441) Florence

PPoouurrqquuooii llaa mmoorrtt ddee llaa TTrrèèss SSaaiinnttee VViieerrggee On a fait remarquer à très juste titre que la définition de l’Assomption ne comporte pas la

mention explicite de la mort de Notre-Dame « l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge à lafin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste ».

Pourtant, avec Dom Edouard Rous premier Abbé de Fontgombault (1896 – 1962), nouspouvons donner les raisons de convenance de la mort de Notre-Dame :• Nouvelle Eve, elle devait avoir sa part au calice de douleur du nouvel Adam ;• Sa mort semblable à celle des autres femmes révèle son humanité et celle de son Fils : ils sont

bien tous deux participants de la nature humaine ;• Cette Mère des hommes boit, avant ses enfants et pour eux, le calice de la souffrance ;• Mère de miséricorde, Elle devait expérimenter dans son âme et dans sa chair, nos maux pour

pouvoir y compatir excellemment ;• Elle nous offre dans sa mort, le type achevé d’une mort sainte ;• Par sa mort librement acceptée, Elle suit son Fils jusqu’à la fin.

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LLaa mmoorrtt dd’’aammoouurr ddee llaa SSaaiinnttee VViieerrggee

Reste la grande leçon de sa mort. Elle est « morte sans douleur et d’amour » dit saintAlbert le Grand. Et saint François de Sales décrit, de façon inimitable, cette mort d’amour. Sil’on suit saint François de Sales, on dira, mieux que saint Albert le Grand, que Notre-Dame nevoulut pas guérir de la blessure d’amour reçue au Calvaire.

Citons le saint Evêque : « Plusieurs amants sacrés furent présents à la mort du Sauveur ;entre lesquels ceux qui eurent le plus d’amour eurent le plus de douleur…la douce Mère, quiaimait plus que tous, fut plus que tous outrepercée du glaive de la douleur…Or cette poitrinematernelle étant ainsi blessée d’amour, non seulement ne chercha pas la guérison de sa blessuremais aima sa blessure plus que toute guérison…désirant continuellement d’en mourir. »

Puissions-nous porter en nous cette blessure d’amour de la Passion ( « Il m’a aimé et s’estlivré pour moi » Galates –20), ne pas vouloir en guérir mais en mourir.

LLaa pprriièèrree nnoouuss uunniitt àà EEllllee

Les Oraisons de la fête ( Collecte et Secrète) nous invitent à une attention continuelle auxchoses d’en-haut, à aspirer sans cesse à Dieu. C’est la définition même de la prière.

Attentifs sans cesse à Dieu et à la gloire de sa Mère, désirant sans cesse être unis à Dieu(l’objet essentiel de la prière selon saint Thomas), nous finirons bien par partager la gloire denotre Mère et Reine.

« Nous croyons que, dans la gloire où vous régnez, vêtue de soleil et couronnée d’étoiles,vous êtes, après Jésus, la joie et l’allégresse de tous les anges et de tous les saints ; et nous, decette terre où nous passons en pèlerins, réconfortés par la foi en la résurrection future, nousregardons vers Vous, notre vie, notre douceur, notre espérance ; attirez-nous par la suavité devotre voix, pour nous montrer un jour, après notre exil, Jésus, le fruit béni de votre sein, Ôclémente, Ô miséricordieuse, Ô douce Vierge Marie ».

(Pie XII – ler novembre 1950)

ABBAYE NOTRE-DAME DE FONTGOMBAULT

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out l’Ancien testament est l’histoire de l’alliance de Yahvé avec son peuple et le récitdes relations, parfois tumultueuses, entre Dieu et le peuple qu’il s’était choisi pour

donner naissance à son fils : Notre Seigneur Jésus-Christ. Son Incarnation a pour motifs laréparation de la faute originelle et le rétablissement des hommes dans l’amitié divine.

De même que Dieu agissait directement sur les événements dans l’Ancien Testament(parlant à Adam, retenant le bras sacrificateur d’Abraham, apparaissant à Moïse sous la formedu buisson ardent….), de même il intervient dans le cadre de la Nouvelle Alliance soitdirectement par son Eglise, maîtresse en particulier des grâces sacramentelles, soit indirectementpar sa Providence.

Il semble qu’un rôle tout particulier ait été attribué à la Très Sainte Vierge Marie« auxilium christianorum », pour assister les chrétiens dans leurs combats afin d’assurerl’existence et la survie d’un authentique temporel chrétien. La religion de l’Incarnation avocation à « informer » la société -au sens où le sculpteur donne une forme à la matière informepour en faire une statue-. La religion catholique n’est pas qu’une affaire privée, ce n’est pas unsimple culte sans conséquences sociales ou politiques. La chrétienté est cet espace géographiquedans lequel, d’une part la société rend publiquement au seul vrai Dieu le culte qui lui est dû enjustice et en vérité et, d’autre part, l’ensemble des institutions et des lois qui facilitent la pratiquedes vertus et l’accomplissement du bien.

Tout au long de son histoire, la chrétienté a dû résister à des assauts militaires extérieurs etfaire face à des subversions intellectuelles se traduisant en actes au sein même de son aire derayonnement. Ces subversions intellectuelles furent soit internes à l’Eglise : ce sont lesdifférentes hérésies ( arianisme, monophysisme, protestantisme, modernisme…) soit externes,mais avec, bien sûr, une influence sur la pensée des hommes d’Eglise : néo-paganisme de laRenaissance, libéralisme du XIX ème siècle, démocratisme du XX ème siècle, mondialisme duXXI ème siècle…

Les grandes victoires de la chrétienté

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LL’’IIssllaamm eenn ccoonnfflliitt aavveecc llaa CChhrrééttiieennttéé..Depuis le VIIème siècle, l’Islam, dont la vocation universelle est par nature incompatible

avec l’autre religion à vocation universelle qu’est le catholicisme romain, est en conflit larvé ououvert avec la chrétienté. Flux et reflux successifs caractérisent les relations entre l’Islam et lachrétienté depuis 14 siècles.

La prise de Jérusalem par les arabo-musulmans date de 639.La première période d’expansion musulmane entraîne à partir de la péninsule arabique la

conquête de l’Egypte puis de l’Afrique du Nord.

Le coup d’arrêt de Poitiers (732) marque la fin de l’expansion musulmane, en Europe del’ouest, à cette époque.

Commence alors la longue aventure de la Reconquista espagnole qui verra son ultimedénouement en 1492 avec la chute du dernier royaume musulman d’Espagne : celui de Grenade.Il aura fallu plus de 800 ans de luttes opiniâtres pour rendre l’Espagne catholique à sa vocation.Il s’agit d’ailleurs là d’un exemple atypique. La péninsule ibérique est en effet le seul pays aumonde dans lequel une occupation militaire musulmane sur une longue durée a pu prendre finsans que les populations demeurées sur place restent majoritairement ou partiellementmusulmanes.

Dans les Balkans, la bataille du champ des Merles en 1389 constitue le point d’orgue de larésistance serbe orthodoxe à l’envahisseur musulman. En 1422, la Sainte Vierge étant apparuesur les murs de Constantinople, un assaut est repoussé. Mais en 1453, les Turcs prennentConstantinople.

En 1683, les Ottomans échouent devant Vienne mais les Balkans et la Grèce sont alorsdepuis de nombreux siècles sous le joug musulman. Le reflux des Turcs des Balkans, amorcé àpartir de leur échec laissera d’ailleurs sur place deux îlots de populations converties à l’Islam :l’Albanie et une partie de la Bosnie.

Le XIXème et le XXème siècles voient le démantèlement de l’empire ottoman sans cesseralenti par la Grande-Bretagne, qui redoute la montée en force des puissances continentales(Russie, Autriche- Hongrie…) sur les ruines de la Sublime Porte. Les puissances occidentales separtagent les dépouilles de l’homme malade de l’Europe. La France de Charles X commencel’occupation de l’Algérie dès 1830 et étend son influence puis son protectorat au Maroc, auLiban, à la Syrie. La Grande-Bretagne profite de la première guerre mondiale pour vassalisertout le Moyen-orient : Irak, Arabie Saoudite, Egypte… Il s’agit de préserver et de sécuriser laroute des Indes.

Cependant ce recul d’influence de l’Islam face à l’Occident n’a plus rien à voir avec les 8croisades entreprises du XI ème au XIII ème siècle, ni avec la bataille de Lépante. La Grande-Bretagne défend ses intérêts propres et a conscience que son insularité la condamne à disposerd’un vaste empire colonial marchand si elle souhaite continuer à jouer un rôle déterminant dansla conduite des affaires de la planète. La France, dont le dynamisme est bridé - en Europe par lafin de l’aventure napoléonienne, puis par la défaite de 1870, - rêve de porter au monde lesidéaux de la Révolution Française faits d’athéisme maçonnique et de confiance inébranlabledans les vertus du progrès matériel.

Tout sera ainsi fait en Algérie par les pouvoirs publics pour empêcher tout mouvement deconversion des populations indigènes (arabes ou kabyles) à la religion catholique.

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DDeess ccoommbbaattss hhiissttoorriiqquueemmeenntt mmaarrggiinnaalliissééss..S’il faut parler de chrétienté et de victoires de la chrétienté, il faut bien convenir que la

sécularisation des institutions politiques depuis plusieurs siècles conduit à une marginalisationhistorique des événements et des faits dont les acteurs se veulent soldats de la chrétienté oumilitants du Christ-Roi, pour reprendre un vocabulaire plus contemporain ( Cf encyclique« Quas Primas » de Pie XI ). Il s’agit d’ailleurs essentiellement de mouvements populaires enlutte contre une autorité politique despotique et animée de vifs sentiments anti-religieux.

On rattachera ainsi à ce phénomène :l’insurrection vendéenne en France de 1793 à 1801,la croisade Cristera au Mexique de 1926 à 1929,une part notable des combattants nationalistes de la guerre civile espagnole de 1936 à

1939,Le combat des Forces Libanaises au Liban de 1975 à nos jours sous des formes bien

diverses.

NNoottrree--DDaammee ddeess VViiccttooiirreess..A propos des victoires de la chrétienté, peut-être n’est-il pas totalement hors-sujet de

s’arrêter sur l’histoire d’une basilique au nom aussi anachronique que celui de Notre-Dame desArmées je veux parler de Notre-Dame des Victoires. L’érection en 1629 par Louis XIII de labasilique Notre-Dame-des-Victoires manifeste la reconnaissance du roi envers la Très SainteVierge Marie. Il fait ainsi graver en lettres d’or sur la 1ère pierre de la basilique :

« Louis XIII, par la grâce de Dieu, Roi Très Chrétien de France et de Navarre, vaincu nullepart, victorieux partout, en souvenir de tant de victoires qui lui sont venues du ciel, spécialementde celle qui a terrassé l’hérésie, a érigé ce temple aux frères Augustins déchaussés du couvent deParis, en monument insigne de sa piété et l’a dédié à la Vierge Marie, Mère de Dieu, sous le titrede Notre-Dame-des-Victoires. ».

Il s’agissait de commémorer la victoire du roi sur les protestants de La Rochelle l’annéeprécédente, une tempête ayant opportunément empêché une flotte anglaise de porter secours à laville.

C’est à un saint religieux du couvent des Augustins de Paris, dont l’église est Notre-Dame-des-Victoires, le frère Fiacre, que Dieu s’adressa pour faire savoir au roi et à la reine qu’ilsauraient un fils, leur premier enfant après 22 ans de mariage, lorsque trois neuvaines auraient étécélébrées en l’honneur de la Vierge Marie, une à Notre-Dame-de-Grâces à Cotignac enProvence, une à Notre-Dame-de-Paris, une à Notre-Dame-des-Victoires. Le frère Fiacrecommença au nom de la reine les trois neuvaines qui s’achevèrent le 5 décembre. Le 5septembre 1638, neuf mois plus tard précisément, naissait le futur Louis XIV, prénommé Louis-Dieudonné.

Dès le 10 février le roi avait publié l’Edit officiel de consécration de la France et de lafamille Royale à la Vierge, c’est le fameux vœu de Louis XIII. Le 15 août suivant, à Abbeville,Louis XIII au moment de la consécration voua son Royaume à la Vierge Marie.

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NNoouuvveelllleess mmeennaacceess ppoouurr llaa CChhrrééttiieennttéé..Depuis le XVI ème siècle, la nature des périls qui menacent ce qui reste de chrétienté a

changé.

Modernisme – Nazisme - CommunismeAu choc frontal de deux armées qui se font face comme à Manzikert (1071) ou à Lépante

(1576) ont fait place de nouvelles menaces d’une autre nature. Le XXème siècle qui s’achève aété marqué par la conjonction de deux phénomènes particulièrement destructeurs :

Une « auto-destruction de l’Eglise », selon l’expression de Paul VI, à partir des années1960, faisant passer la crise moderniste du début du siècle pour un simple « rhume des foins » (J.Maritain).

Le déchaînement de deux idéologies athées : le nazisme et le communisme dont lesvictimes se comptent par dizaines de millions.

La résistance catholique au nazisme dont Pie XII, à la suite de Pie XI , fut la figure deproue pendant la seconde guerre mondiale, est une réalité historique tout aussi certaine que lesavertissements de la Très Sainte Vierge Marie mettant en garde contre le communisme à Fatimaen 1917 ou appelant à la prière pour sauver la France du communisme lors des apparitions del’Ile Bouchard en 1947.

Le nazisme a disparu.Le communisme, comme système politique, continue de sévir en Chine, en Corée du Nord,

au Vietnam, à Cuba… Cependant, plus personne ne croit à sa possibilité de domination politiqueplanétaire, même si, dans sa version léniniste ou trotskiste, il continue de dominer les milieuxintellectuels, politiques, médiatiques…

L’Islam, instrument du laïcismeL’aube du XXIème siècle voit la résurgence de deux forces que l’on croyait vouées aux

poubelles de l’histoire :

l’islam fondamentaliste,la laïcité de combat qui se présente ,en particulier en France ,comme le seul recours contre

l’Islam militant.

Laissons d’abord Anne-Marie Delcambre, dans son excellent ouvrage, par ailleurs, un peulaïciste « L’Islam des interdits », traiter une première objection : « Au risque de choquer, il fautavoir le courage de dire que l’intégrisme n’est pas la maladie de l’Islam. Il est l’intégralité del’Islam. Il en est la lecture littérale, globale et totale de ses textes fondateurs. L’Islam desintégristes, des islamistes, c’est tout simplement l’Islam juridique qui colle à la norme. Aussi,même si on arrive, ce qui est souhaitable, à juguler ce qu’on appelle l’intégrisme militant, àéviter les attentats, à mettre tous les islamistes sous les verrous, il restera toujours et partout cetintégrisme diffus dans la société musulmane qui n’est en fait que le désir d’application totale duCoran et de la Sunna à la lettre. ».

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Il n’y a donc pas d’Islam intégriste et d’Islam modéré, il y a un Islam intégral et un Islamoccidentalisé.

L’originalité du phénomène actuel est double :

• Les pays musulmans sont en très forte croissance démographique, alors que les paysde chrétienté (hormis l’Amérique latine) sont devenus des zones de basse pressiondémographique dans lesquelles le renouvellement naturel des générations n'est plusassuré (la population de la Russie a commencé à diminuer).

• Les populations musulmanes déshéritées ont entamé, depuis 40 ans, un vastemouvement migratoire qui les conduit à s’implanter dans les riches régions souspeuplées et vieillissantes qui furent, non pas le berceau du christianisme, mais le lieud’incarnation historique privilégié d’un ordre social animé par le christianisme :l’Europe.

La montée en puissance des communautés musulmanes sur une terre qui fut chrétienne estainsi facilitée par 3 phénomènes :

• Le poids démographique croissant de ces populations,• La mise à disposition de ces migrants, de ressources financières considérables (en

particulier les « pétro-dollars » des monarchies du golfe) par leurs pays d’originepour accroître la visibilité et la communautarisation de ces populations par laconstruction de mosquées, centres culturels….

• La terrorisme intellectuel qui taxe de racisme toute tentative de résistance..

La seule résistance organisée tolérée par le « politiquement correct » devra donc être le faitde personnes ou de courants de pensée ne pouvant être soupçonnés, du moins dans un premiertemps, de racisme.

C’est ainsi que la seule opposition reconnue à l’Islam militant sera le fait de militants« anti-fascistes » reconnus comme Oriana Falacci ou de courants de pensée comme le laïcisme,d’essence maçonnique, prôné par les républicains de la IIIème République et réactualisée pour lesbesoins de la cause. Or il s’agit d’un leurre, car non seulement la laïcité n’est pas un rempartcontre l’Islam, mais elle est :

• une provocation permanente pour le musulman croyant en raison de son athéismepratique ;

• un objet de mépris grandissant, à mesure que les mœurs se délitent ;• un appel d’air démographique permanent, par la dénatalité qui lui est constitutive.

Que faire ?Dans une interview au Figaro, le 17 juin 2004 sous le titre « Qu’est-ce qu’être Français

aujourd’hui ? », Jean Raspail en appelait à « une communauté de la pérennité française Celle-ci s’appuiera sur ses familles, sa natalité, son endogamie de survie, ses écoles, ses réseauxparallèles de solidarité, peut-être même ses zones géographiques, ses portions de territoire, sesquartiers, voire ses places de sûreté et pourquoi pas, sa foi chrétienne, et catholique, avec unpeu de chance si ce ciment-là tient encore. ».

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De toute la force de notre espérance, nous croyons que ce ciment là continuera à tenir surla terre de France et que notre pèlerinage jouera un rôle majeur dans la solidité de ce ciment.

Essayant d’observer la réalité des faits « sub specie aeternitatis », osons regarder en face laréalité de cette opposition laïcité/Islam dans laquelle certains cherchent à nous enfermer.

Or, en ce qui concerne le cas bien précis de la France, qui menace le plus notre identiténationale et catholique ?

• Les quelques millions de musulmans « ghettoisés » et exclus des centres dedécision ou les milliers de maçons avec ou sans tablier qui

• tiennent l’appareil d’Etat (gouvernement, justice, parlement, police, syndicats …) ?• dirigent les médias, vecteurs privilégiés de l’apologie de la culture de mort, avec

son cortège d’avortements, de crimes sexuels, de manipulations génétiques,congélation d’embryons…

• ont organisé, sciemment, la venue, sur notre sol de millions, d’étrangersinassimilés car inassimilables ?

Nous n’avons vocation à être ni les supplétifs électoraux des uns par conformismebéat, ni les complices objectifs des autres par œcuménisme dévoyé ou humanitarismelarmoyant.

CCoonncclluussiioonnPour conclure sur ces victoires de la chrétienté, celles d’hier et celles que nous préparons

pour demain, sachons faire nôtres les propos du Père Calmel : « Notre résistance sera d’autantplus efficace que les biens que nous défendons seront d’abord la nourriture de notre esprit et denotre âme ».

RENAISSANCE CATHOLIQUE

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BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE

Islam« La Croix et le Croissant », Renaissance Catholique, 20 �, 336 pages« Le XXI èmesiècle sera-t-il musulman ? » Renaissance Catholique, 20 �, 302 pages« L’Islam des interdits », Anne-Marie Delcambre, Desclée de Brouwer, 141 pages« Petit guide du Coran », Laurent Lagartempe, Comsep, 316 pages, 25 �« Connaissance élémentaire de l’Islam » Edouard Pertus AFS 120 pages 8.8 �« L’islam(isme) aujourd’hui Andre Framant 77 pages, 9 �« L’Eglise face à l’islam » IV congrès-pèlerinage du centre Montauriol à Lourdes 26/04/97La Vierge Marie devant l’Islam, Francis Tommy-Martin 12pages, 1.22�

Laïcité« Le piège de la laïcité », Renaissance Catholique, 20 �, parution début 2005, 300 pages« La laïcité dans tous ses états », Rémi Fontaine, Editions de Paris, 116 pages

Cristiade« Apocalypse et Révolution au Mexique », J. Meyer, Gallimard, 236 pages« Les Cristeros », H. Kéraly, D.D.M.

Guerre d’Espagne« Histoire de la guerre d’Espagne », Maurice Bardèche, Robert Brasillach, Editions

Godefroy de Bouillon« Du nouveau sur la guerre d’Espagne », Lecture et Tradition n° 329, 5 �Vendée« Petite Histoire des guerres de Vendée », Henri Servien, Chiré« Une famille de brigands en 1793 », Editions du Choletais« La Révolution française », Pierre Gaxotte

Communisme« Divini Redemptoris », Pie XI« La Vieillesse du monde », Jean Madiran, DMM, 236 pages« Le Livre noir du communisme », S. Courtois, Robert Laffont, 826 pages- « Marxisme et révolution », Jean Ousset, Club du Livre Civique.

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a vie de saint Bernard prend place dans un siècle qui déborde de vitalité profane etspirituelle et manifeste une renaissance sans pareil depuis la chute de l'Empire romain

(476) : transformations économiques et sociales, apparition du français dans les chansons degestes, naissance de l'art ogival. Les édifices monastiques, comme autant de seuils qui mènent àla Jérusalem céleste, jaillissent dans tout l'Occident. Personnalité hors du commun, saint Bernardva transformer son temps par son "art d'aimer" : lui qui avait choisi la solitude et le cloître vaêtre un homme d'action et un prédicateur inlassable, impliqué dans toutes les causes de sonépoque

UUnnee vviiee……

Bernard de Fontaine naît en 1090 de parents riches, Tescelin et Aleth (celle-ci sera portéesur les autels et deviendra bienheureuse Aleth), à Fontaines-lès-Dijon. Il reçoit une excellenteéducation, sans doute suivant le cycle classique du trivium et du quadrivium. D'une gravitéprécoce, méditatif, il recherche volontiers la solitude au milieu des jeux de ses camarades etscrute l'Écriture. Il a environ 20 ans lorsqu'il perd sa mère. Se pose alors la question de sonavenir : entrer dans la carrière des armes, se marier ? Son seul attrait : l'amour de Dieu et l'amourdes sciences. Il hésite. Dieu l'emporte. Il se fera moine.

En 1112, ce jeune homme aux yeux bleus, à la barbe légèrement rousse et d'une taille unpeu plus élevée que la moyenne se présente au monastère de Cîteaux. "Bernarde, ad quidvenisti ?" (Bernard, que viens-tu faire ici ?) : à cette question rituelle posée au novice cistercien,Bernard répond : Chercher Dieu, devenir humble et obéissant, rejeter sa "volonté" propre pourposséder la volonté commune. Cîteaux est alors une toute jeune fondation (1098), due aubienheureux Robert de Molesmes qui souhaitait revenir à une austérité plus grande et à unefidélité plus absolue à la règle de saint Benoît. Il adopte la robe blanche pour ses moines. C'estdonc une communauté qui a souhaité retrouver une discipline exigeante et la pureté primitive del'ordre bénédictin qui attire Bernard. A la suite de tous les grands réformateurs, il fonde sadémarche sur le renoncement à toutes sortes de facilités qui ont affaibli la vitalité d'autresabbayes devenues trop riches

Bernard ne rentre pas seul : son oncle, quatre de ses frères (son jeune frère et son père lerejoindront plus tard) et 25 compagnons. À peine trois ans plus tard, alors qu'il n'est pas encoreprêtre, il est envoyé à Clairvaux dont il devient abbé et le restera 38 ans durant, jusqu'à sa mort.Très vite les vocations affluent : en 1118, il fonde sa première "fille", Trois-Fontaines ; en 1119Fontenay. Les fondations vont se succéder ensuite au rythme d'une tous les deux ans. A sa mort,il est le père de 70 communautés, sans compter celles qu'il a affiliées à l'Ordre, soit plus de 164 !L'Occident s'est couvert du blanc manteau de Cîteaux : de l'Irlande à la Suède, du Portugal àl'Allemagne. L'élan se ralentira par la suite puisqu'une douzaine de maisons seulements'ouvriront en un siècle.

Saint Bernard de Clairvaux(1090-1153)

L

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……RRiicchheemmeenntt ddoottééee ppaarr llaa nnaattuurree eett ssuubblliimmééee ppaarr llaa ggrrââccee……Bernard est un caractère entier , d'une extrême vitalité et d'une intelligence avide, il

possède un sens aigu de l'observation, une vive imagination, un cœur ardent qui lui donne unegénérosité dans la charité, mais peut le conduire à s'emporter dans la polémique et à êtrevéhément, parfois dur. Il n'est pas exempt de souffrances ; souvent accablé et épuisé, il supportede nombreux maux physiques qui ne le ralentissent cependant pas dans son oeuvre :inlassablement il travaille, il voyage, il fonde.

Ecrivain : c'est un écrivain né, des vers de sa jeunesse jusqu'aux lettres qu'il dicte sur sonlit de mourant ; son style est coloré, vif, tantôt viril et percutant, tantôt maternel et plein desensibilité ; il exhorte, menace, supplie et souvent obtient, avec un incomparable art deconvaincre.

Poète : il célèbre la nature, source intarissable d'inspiration car reflet de Dieu ; la Bible estson école où il apprend l'admiration de la création et découvre l'ordre originel qui doit êtrerestauré

Artiste : il a besoin de beauté mais simple et pure comme Dieu, et promeut à Cîteaux unart pour favoriser le recueillement ; il est à l'origine d'un plan de monastère qui se répand danstoute l'Europe : bâtiments conventuels vastes, église au large transept sans clocher, chapiteauxau simple feuillage dépouillé de personnages, vitraux monochromes qui laissent passer lalumière ; il fait aussi décorer de nombreux manuscrits.

Musicien : si l'on n'a pas la preuve qu'il ait écrit des pièces, il aime le chant liturgique etcroit aux effets de la mélodie sur le cœur et l'intelligence ; son style littéraire, lui-même, est unemusique par ses jeux de mots, de sons, ses allitérations, ses rimes.

Homme de la Bible : il a une connaissance précise et profonde des Écritures qu'il cite laplupart du temps, non à partir du texte lui-même, mais à travers la liturgie et les Pères del'Église. Son thème privilégié : la concorde des deux testaments, pour montrer que tout aboutitau Christ et à l'Esprit qu'il répand dans l'Église.

Docteur de l'Église : ses écrits lui valent non seulement le titre de docteur de l'Église, maisd'être considéré comme le dernier Père de l'Église.

N'oublions pas l'ami : l'amitié a joué un grand rôle dans sa vie ; il l'a célébrée par desformules ardentes et tendres.

……OOùù ssee mmêêlleenntt aaccttiioonn……Saint Bernard est si impliqué dans la vie politique et religieuse de son temps qu'il apparaît

comme "l'arbitre de la chrétienté".

Les conflits doctrinaux : Il est de tous les combats.- contre le philosophe Abélard (1139-1140) qui, en se fondant par trop sur le recours à la

raison, mésestime la foi et les mystères ; saint Bernard réussit à le faire condamner ;- contre les Cathares qui sévissent dans le Sud (1145).

Le conseil aux laïcs et aux ecclésiastiques : il s'occupe autant des uns que des autres car"en tout lieu on est au service d'un même Seigneur, on milite sous un même Roi : la même grâcede Dieu a sa valeur sur la place publique et dans le cloître" ; il est en relation avec tous lesgrands de son temps : laïcs (rois, princes) ou ecclésiastiques (papes, évêques – le pape EugèneIII, élu en 1145, est un de ses "fils" de Clairvaux). Toujours il conseille, prêchant la paix et lajustice comme exigences de la charité ; il dénonce les guerres privées et les tournois des princes,le luxe et la négligence des ecclésiastiques. Son souci : travailler à la Réforme de l'Église,conçue avant tout comme la réforme intérieure de chacun. Dans une formule célèbre, saint

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Bernard expose sa conception de la place du temporel par rapport au spirituel : "L'un et l'autreglaive, le matériel et le spirituel, sont à l'Église : mais l'un est tiré par l'Église, l'autre pourl'Église ; celui-ci par la main du prêtre, celui-là par celle du chevalier, mais sur la requête duprêtre et sur l'ordre de l'empereur".

La deuxième croisade : son action la plus connue reste la prédication de la 2e croisade(initiative du roi Louis VII) qu'il débute à Vézelay le 31 mars 1146 où il enthousiasme la foule.Il écrit au pape : "J'ai ouvert la bouche, j'ai parlé, et aussitôt les croisés se sont multipliés àl'infini. Les villages et les bourgs sont déserts. Vous trouveriez difficilement un homme contresept femmes". Il parcourt les provinces de France, mais aussi les Flandres et l'Allemagne ; enRhénanie son passage s'accompagne de miracles. L'armée s'embarque, après deux ans depréparatifs, en 1148 ; mais elle est malheureusement décimée par les Turcs avant même d'arriveren Terre Sainte. Bernard ressent durement cet échec mais Dieu ne veut-il pas le purifier par cettevoie ?

Emile SIGNOL Prédication de la deuxième croisade à Vézelay (19e siècle)

……EEtt ccoonntteemmppllaattiioonnSaint Bernard est avant tout un homme de prière, un mystique : "Vous priez mal si en

priant, vous cherchez autre chose que le Verbe, ou si vous ne demandez pas l'objet de votreprière par rapport au Verbe. Car tout est en lui : les remèdes à vos blessures, les secours dontvous avez besoin, l'amendement de vos défauts, la source de vos progrès, bref tout ce qu'unhomme peut et doit souhaiter." "Dieu est éternité comme il est charité". "Qu'il est léger lefardeau de la vérité !". Il parle souvent de la "tension vers l'infini", d'une "véhémente cupidité devoir Dieu".

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Il écrit de célèbres pages sur la Vierge Marie :"La Vierge est, don,c cette magnifique étoile de Jacob dont les rayons éclairent l'univers

entier, illuminent le ciel et pénètrent jusqu'aux enfers. Elle est vraiment cette étoile la plus bellequi devait nécessairement se lever au-dessus de la mer immense, toute brillante de mérites etd'exemples éclairants. Qui que vous soyez, si vous comprenez que votre vie, plutôt qu'un voyageen terre ferme, est une navigation parmi les tempêtes et les tornades sur les flots mouvants dutemps, ne quittez pas des yeux la lumière de cette étoile afin d'éviter le naufrage. Lorsque vousassaillent les vents des tentations, lorsque vous voyez paraître les écueils du malheur, regardezl'étoile, invoquez Marie".

C'est lui qui ajoute les trois invocations qui terminent le Salve Regina : "O clemens, ô pia,ô dulcis Virgo Maria" et on lui attribue la prière du "Souvenez-vous".

S'il ne croyait pas à proprement parler, à l'Immaculée Conception (comme saint Thomasd'Aquin d'ailleurs au siècle suivant – il faudra attendre la définition du dogme en 1854 pourtrancher la question), il lui donne un rôle éminent dans l'histoire du salut ; dans son traité "Surles louanges de la Vierge Mère", il voit en elle une parfaite réalisation de l'Israël de Dieu, lamédiatrice, l'"aqueduc" de la grâce.

Quant à saint Joseph il est, lui, la parfaite réalisation du mystère de sainteté, offrant lemodèle de sa vie : supporter les travaux et la persécution pour l'amour de Jésus.

SSeess ééccrriittssSaint Bernard a laissé d'importants écrits qui en font un "maître de la vie intérieure" : - 500 lettres : de doctrine, d'affaires ou d'amitié ;- de nombreux traités : le premier "Sur les degrés de l'humilité et de l'orgueil" ; un "Traitéde l'amour de Dieu" pour un cardinal romain, des conseils au pape Eugène III, etc- des homélies.

Son œuvre majeure, poursuivie pendant 18 ans et inachevée, se compose de 86 "Sermonssur le Cantique des cantiques".

Saint Bernard meurt le 20 août 1153, jour qui a été retenu par l'Église pour célébrer sa fête.Dans l'iconographie, on le représente en train d'écrire ou tenant la Bible à la main tout enprêchant. Ses écrits, circulant de son vivant même, ne vont cesser de se répandre et d'exercer uneprofonde influence chez les chrétiens.

Au XVIIe , siècle la réforme de l'abbé de Rancé aboutira à une nouvelle branche de l'Ordrecistercien : les Trappistes.

CHAPITRE ST JACQUES DE COMPOSTELLE

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egnum Galliae, regnum Mariae : le royaume de France est le royaume de Marie. Denombreux événements de notre histoire vérifient ce vieil adage… et tout spécialement

l’acte de consécration de la France à la Vierge Marie, dit «Vœu de Louis XIII», du 10 février1638.

Accompli par le roi de France en tant que roi, cet acte fut enregistré comme loi duroyaume par le Parlement et ratifié par l’épiscopat et par le peuple français ; d’où son caractère àla fois royal et populaire. Aujourd’hui encore, il en reste un certain souvenir : la procession du15 août que prévoyait le vœu a été maintenue dans quelques paroisses.

LLaa ssiittuuaattiioonn ddee llaa FFrraannccee eenn 11663366--11663388

Les années 1636-1637 sont critiques pour la France. En 1637, le pays est envahi ; lesEspagnols campent à Pontoise, les Impériaux à Corbie et à Dôle. Les protestants et les Grandsn’attendent qu’une occasion pour se venger de Richelieu ; et le roi, après vingt-deux ans demariage, n’a toujours pas d’héritier : la succession est compromise.

Louis XIII heureusement, avait une très grande dévotion pour la Vierge Marie. Aprèschaque succès de ses armées, il faisait porter les drapeaux ennemis à Notre-Dame de Paris.Après la prise de la Rochelle, centre de la résistance protestante, il fait entrer, les premiers dansla ville, les Frères Prêcheurs chantant les litanies de la Sainte Vierge et c’est une processionmariale qui prend possession de la ville conquise. Au retour, après un pèlerinage à Notre-Damedes Ardillers, à Saumur, il fait entreprendre, à ses frais, la construction de Notre-Dame desVictoires à Paris, et c’est lui qui compose l’inscription de la médaille commémorative :

« Virgo, caelo, sibi, nobis, laura donat »« C’est la Vierge qui, au Ciel, accorde la victoire, »« à Elle et à nous ».

OOrriiggiinnee dduu vvœœuu

Le vœu de Louis XIII a pour origine les révélations de Notre Seigneur à une religieusebénédictine du Calvaire (1), sœur Anne-Marie de Jésus crucifié (2). En 1636, alors que la Franceétait en danger devant l’avancée des Espagnols, le père Joseph remit au roi un papier écrit de lamain du frère Ange, son secrétaire particulier, concernant une révélation que venait de recevoir

1 L’ordre des bénédictines du Calvaire, ou filles du Calvaire, fut fondé en 1617 par François Leclerc du Tremblay (1577-1638),dit « le Père Joseph », ou encore « L’Eminence grise ». Ce religieux capucin fut secrétaire politique et confident du cardinal deRichelieu.2 ) Anne-Marie de Goulaine, 1599-1653, était issue d’une ancienne famille du comté de Nantes.

Louis XIII et la consécration de la France

R

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sœur Anne-Marie. Ce document est conservé au ministère des Affaires Etrangères. Citons-en ceque Notre-Seigneur disait à sa sainte fille :

« Considérez s’il est raisonnable que je sois servi et aimé de tout son cœur par votre Roiaprès lui avoir fait tant de grâces, et ayant la volonté de lui en faire encore tant de nouvelles ».Plus loin il est dit : « Je l’aime et l’aimerai s’il veut me donner son cœur. (…) Il n’est pas népour lui-même, mais pour moi et son peuple (…). Je veux, continue la révélation, qu’il fassehonorer ma Mère en son royaume à la manière que je lui ferai connaître ; je rendrai sonroyaume, par l’intercession de ma Mère, la plus heureuse patrie qui soit au ciel ». Quelle étaitcette manière d’honorer la Vierge ? «Qu’il plût au roi de mettre sa personne et ses Etats en laprotection de la Reine du Ciel ».

Peu de temps après, le 11 novembre, la victoire de Corbie, annoncée d’avance par lareligieuse, rendit cette révélation encore plus crédible (3).

Louis XIII répondit à cet appel du ciel par son vœu de 1638 dont le but était :

de consacrer la France à la Vierge Marie pour obtenir la paix, «une bonne paix»,victorieuse, et la fidélité du peuple français au service de Dieu. Nul autre motif, pas même ledésir d’avoir un héritier du trône, n’est contenu dans la Déclaration royale (4).

Jean Auguste Dominique Ingres ( 1820 )

3 Article Vœu de Louis XIII du N° 19 (hiver 1996-1997) du Sel de la terre.4 R.P. Gratiem de Paris, Les Bénédictines du Calvaire, le Père Joseph du Tremblay et le vœu de Louis XIII, Paris, 1938, p.25.

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TTeexxttee dduu vvœœuu ddee LLoouuiiss XXIIIIII

L’acte officiel de consécration dit « vœu de Louis XIII » fut publié solennellement le 10février 1638 sous le titre : Déclaration du Roy qui prend la Bienheureuse Vierge pourprotectrice de ses Etats.

En voici les passages essentiels :

Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut.Dieu, qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de Nous avoir donné l’esprit qu’Il départ à

tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin spécial de Notre Personne et deNotre Etat que Nous ne pouvons considérer le bonheur de Notre Règne sans y voir autant d’effets merveilleux de Sabonté que d’accidents qui Nous pouvaient perdre.

Lorsque Nous sommes entré au Gouvernement de cette couronne, la faiblesse de Notre âge donna sujet àquelque mauvais esprits d’en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice deNotre cause, que l’on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins.

(…) Tant de grâces si évidentes font que, pour n’en différer la reconnaissance, sans la paix qui Nous viendrasans doute de la même main dont Nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur, Nous avons cru êtreobligé, Nous prosternant aux pieds de Sa Majesté divine que Nous adorons en trois Personnes, et à ceux de laVierge, Nous consacrer à la grandeur de Dieu par son Fils rabaissé jusqu’à nous, et à ce Fils par Sa Mère élevéejusqu’à Lui, en la protection de laquelle Nous mettons particulièrement : Notre personne, Notre Etat, NotreCouronne et tous nos sujets – pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité par Son intercession et de toute lacour céleste par son autorité et son exemple.

Nos mains n’étant pas assez pures pour présenter Nos offrandes à la pureté même, Nous croyons que cellesqui ont été dignes de la porter, les rendront hosties agréables ; et c’est chose bien raisonnable qu’ayant étémédiatrice de ses bienfaits, Elle le soit de Nos actions de grâces.

A ces causes, Nous avons déclaré et déclarons que, prenant la Très Sainte et Très Glorieuse Viergepour protectrice spéciale de Notre Royaume, nous lui consacrons Notre personne, Notre Etat, NotreCouronne et Nos sujets : la suppliant de Nous vouloir inspirer une si sainte conduite et défendre avec tant desoin ce royaume que, soit qu’il souffre le fléau de la guerre ou jouisse de la douceur de la paix que nousdemandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte pas des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire.

(…) Donné à Saint Germain-en-Laye, le dixième jour de Février, l’an de grâce Mille Six Cent Trente Huit etde Notre Règne le Vingt-huitième.

Signé : LOUIS (5)

LLaa ccoonnffiirrmmaattiioonn ddee PPiiee XXII

Pie XI a confirmé de son autorité apostolique ce vœu de Louis XIII lorsqu’il a reprispresque mot pour mot les phrases du décret royal dans la première bulle de son pontificat,adressée à La France, fille aînée de l’Eglise(6):

Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie, Mère de Dieu, a été régulièrement choisie, sous le titre deson Assomption dans le ciel, comme principale patronne de la France auprès de Dieu, avec les privilèges quecomportent ce titre et cette dignité.

5 Texte remis en français moderne, conforme au texte original que l’on peut lire dans l’ouvrage de Laurentin René, Le Vœu deLouis XIII, Paris, ŒIL, 1988. Cf. l’article précité Vœu de Louis XIII du N°19 du Sel de la terre. Souligné par nous.6 Pie XI, Bulle Galliam Ecclesiae filiam primogenitam, 2 mars 1922.

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CCoonnssééqquueenncceess iimmmmééddiiaatteess dduu vvœœuu

Pour la France, les choses se remettent en ordre : les frontières sont dégagées, les invasionsrepoussées, les révoltes intérieures découragées ; le royaume s’agrandit du Roussillon et depresque toute l’Alsace ; la paix est rétablie, la monarchie indiscutée… et, depuis le 5 septembre1638, la France a un dauphin (7).

LLeess vvooiieess ddiivviinneess

Le récit du Vœu de Louis XIII est une illustration très claire de ces mystérieuses réalités divines (le mystèrede la Communion des Saints) puisque c’est une humble Fille du Calvaire qui, par ses prières et ses sacrifices,devient l’instrument de salut d’un peuple. Un demi-siècle plus tard, une autre messagère, sainte Marguerite Marie,adressera au Roi-Soleil un avis d’une grande importance émanant du cœur de Jésus Lui-même, mais cet avis ne serapas suivi et le « grand combat » engagé contre l’Eglise et prédit par Bossuet s’achèvera dans le fracas de laRévolution et la chute de la monarchie (8).

CCoonncclluussiioonn

- Le vœu de Louis XIII marque un des points culminants de la dévotion mariale de notrepays :

Evénement religieux certes, mais événement politique aussi et qui nous rappelle la dépendance des nations,comme des hommes, à l’égard de la souveraineté divine. Rappel salutaire à une époque où l’homme,individuellement comme collectivement, croit pouvoir s’affranchir de cette souveraineté du Christ, Roi des nations.A travers la Vierge Marie, c’est bien sous Sa protection que le roi de France plaçait son royaume. Ne disait-il pas,dans la déclaration du 10 février 1638, que Dieu, confondant les ambitieux desseins des ennemis de la Couronne, avoulu manifester « à toutes les nations que, comme Sa Providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sapuissance le défend ».

L’oubli de la royauté du Christ sur notre pays ; l’oubli des promesses de son baptême, rappelées par Jean-Paul II lors de son voyage en France en 1980 ; l’oubli, par les responsables politiques et par la plupart des chefsreligieux, de la vocation chrétienne de la France et de sa consécration à la Très Sainte Vierge, sa patronne… toutcela n’explique-t-il pas la triste situation dans laquelle nous nous trouvons et l’impossibilité pour les hommes detrouver la réponse à leur recherche d’un ordre politique et social qui leur procure une véritable paix ! (9)

- « Prenant la Très Sainte et Très Glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de NotreRoyaume, nous Lui consacrons Notre personne, Notre Etat, Notre Couronne et Nos sujets ». Cevœu de Louis XIII est toujours valable.

7 La naissance du dauphin marquait l’aboutissement d’une action surnaturelle dont un jeune moine du couvent des AugustinsDéchaussés, de Montmartre, le Frère Fiacre, avait été l’instrument. Tenu au courant des préoccupations de la Reine Anne d’Autriche concernant la succession, le Frère Fiacre fait sien le souciroyal qui tient désormais une place de choix dans ses prières. Au bout de quatre ans, Dieu lui fait savoir que la Reine attendra unenfant mais qu’il faut auparavant faire trois neuvaines : à N.D. de Grâces à Cotignac, dans le Var, où la Vierge est apparue en1519 ; à N.D. de Paris et à N.D. des Victoires, à Paris. Du fait de la soumission qu’il doit à ses supérieurs, il se passe deux ansavant que le Frère Fiacre puisse obtenir leur approbation pour la transmission du message reçu du Ciel. Cf. l’article d’Antoine Castillas dans le N°18 (août 1978) de l’Action familiale et scolaire, article où figure le récit détaillé del’intervention du Frère Fiacre.8 AFS N°67 (octobre 1986), article Le Vœu de Louis XIII.9 Ennemond Beth, Pour la France… « les voies de la grâce », AFS N°78, août 1998.

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L’Etat français devrait le mettre en pratique en reconnaissant la Vierge Marie commepatronne principale de la France ; il y a peu de chances qu’il le fasse tant qu’il restera soumis àune domination maçonnique.

Le clergé français devrait mettre le vœu en pratique, ne serait-ce qu’en organisant le 15août des processions honorant la Vierge Marie comme patronne de la France. Tant qu’il resteraimprégné des idées libérales et œcuméniques (au mauvais sens du terme) qui ont envahi l’Eglise(10), il ne le fera pas, sauf cas exceptionnels.

Il reste, aux simples laïcs que nous sommes, de connaître et faire connaître ce vœu, de leméditer, de lui donner une vie nouvelle de façon, qu’à nouveau, on puisse dire :

Regnum Galliae, regnum MariaeLe royaume de France est le royaume de Marie.

ACTION FAMILIALE ET SCOLAIRE

10 Cf. la brochure « La liberté religieuse, trente ans après Vatican II », édition AFS, 31 rue Rennequin, 75017 Paris.

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UUnnee ccrrooyyaannccee ccéélléébbrrééee aavvaanntt dd’’êêttrree ddééffiinniiee.. ((AAppeerrççuu hhiissttoorriiqquuee))

La fête de la conception de la Vierge apparaît en Orient (vers le VIème siècle.). Elle estd’abord sans rapport avec la croyance au caractère immaculé de cette conception.

En Occident, on la trouve établie dès le VIIIème siècle, dans l’Eglise gothique d’Espagne.Au IXème siècle, la fête est célébrée en Italie (Naples, Mont-Cassin).Dans l’Occident latin, l’Angleterre anglo-saxonne, vers l’an 1000, est la seule à célébrer la

fête de la conception de Marie. Lors de la conquête normande (1066), les prélats anglo-saxonsfurent remplacés par des Normands. Aussi, la fête du 8 décembre, inconnue en Normandie, futattribuée au manque de culture intellectuelle des anglo-saxons et à peu près partout supprimée.

Au début du XIIème siècle, des Anglais prirent énergiquement la défense de la fête en voiede disparition. Et comme argument en sa faveur, ils invoquèrent le caractère immaculé de cetteconception. Ainsi apparut la fête de l’Immaculée-Conception au sens moderne du mot(préservation du péché originel). Après avoir repris possession de l’Île, sous l’impulsion dugrand saint Anselme, la fête passa en Normandie, et s’établit sur notre sol !

Vers 1138, l’introduction de la fête à Lyon provoqua une réaction hostile de saint Bernard.Ce grand dévot de Marie admet la sanctification de la Vierge dès le sein maternel, mais il refusel’Immaculée Conception, comme incompatible avec le péché nécessairement lié au commercecharnel ! Il entraînera dans son opposition les grands théologiens du XIIIème siècle, en particuliersaint Thomas d’Aquin, qui ne voient pas comment concilier le privilège marial avecl’universalité du péché originel et de la rédemption. [Ce sont les théologiens franciscainsGuillaume de Ware et surtout le Bx Jean Duns Scot (autour de 1300) qui ont amorcé la solutiondéfinitive des objections thomistes : l’Immaculée Conception ne soustrait pas Marie àl’influence rédemptrice de son Fils ; au contraire, sa rédemption préventive en est le chef-d’œuvre].

Au XIIIème siècle, l’Immaculée Conception devint la grande fête normande et, àl’Université de Paris, les étudiants de cette « nation » la choisirent comme fête patronale, d’oùson nom de « fête aux Normands »…

Au XIVème siècle, la fête devient obligatoire en Angleterre, se généralise en France et enAllemagne.

Au siècle suivant, l’Eglise de Rome l’adopta à son tour : le concile de Bâle, en 1439, fitcomposer un office spécial pour le 8 décembre. Sixte IV institua la fête et fit composer unemesse et un office dont certains éléments sont encore en usage dans l’office actuel.

Au siècle suivant, en 1568, saint PieV, publiant les livres réformés après le concile deTrente, inscrivit cette fête au calendrier comme une solennité chrétienne.

Enfin, en 1708, le pape Clément XI fit, du 8 décembre, une fête d’obligation, mais toujourssous le titre neutre de Conception de la Vierge Immaculée.

Lourdes et l'Immaculée Conception

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A partir de 1830, les papes sont de plus en plus sollicités de définir l’ImmaculéeConception comme dogme de foi : cédant à ces instances, le Bx pape Pie IX le fait, le 8Décembre 1854, après avoir consulté les évêques du monde entier.

Il convient de faire ici une remarque : la définition du dogme de l’Immaculée Conceptionse trouve historiquement encadrée par deux apparitions mariales. En 1830, la Vierge transmet àsainte Catherine Labouré, rue du Bac, son désir d’être priée avec l’invocation « O Marie conçuesans péché priez pour nous qui avons recours à Vous »… qui oriente et semble demander ladéfinition. En 1858, la Vierge révèle son nom à sainte Bernadette Soubirous : « Je suisl’Immaculée Conception », démarche qui vient confirmer et authentifier l’acte pontifical.

LLee ddooggmmee

Dès le premier instant de sa conception, par grâce et privilège uniques du Dieu tout-puissant, la Bienheureuse Vierge Marie a été, en considération des mérites du Christ Jésus,Sauveur du genre humain, préservée pure de toute souillure du péché originel (bulle IneffabilisDeus, 8 décembre 1854).

Telle est la définition par laquelle le Bx Pie IX a sanctionné le dogme de l’ImmaculéeConception. Il est donc de foi que Marie a reçu la grâce sanctifiante avec l’existence, Dieu lasoustrayant gratuitement, par rédemption préventive du Christ, à la contagion universelle dupéché originel.

Commentaire pour la méditationA Lourdes, le 25 Mars 1858, la Vierge a « confirmé » la définition dogmatique du 8

Décembre 1854. Elle l’a fait par une formule éblouissante, que n’avaient inventée ni les Facultésde Théologie, ni les Pères d’un Concile.

De même que, sur le Sinaï, Dieu s’était défini : « Je suis Celui qui suis », ainsi, sur lerocher de Massabielle, la Vierge se définit : « Je suis l’Immaculée-Conception ».

Le propre de Dieu, c’est d’être ; le propre de Marie, c’est d’être immaculée. Ceci, Notre-Dame l’a proclamé à la Grotte, il y a 146 ans.

Qu’est-ce que l’Immaculée-Conception ? Elle est avant tout un grand mystère d’amour :l’amour en est le principe, l’amour en est le terme.

Prévenance de l’amour divinLa conception immaculée de Marie est un don de Dieu, une initiative de son amour.

« Dieu aima Marie par-dessus toutes les créatures, d’un tel amour de prédilection qu’ilmit en elle, d’une manière singulière, toutes ses plus grandes complaisances. »

Ainsi s’exprime Pie IX dans les premières lignes de la Bulle Ineffabilis. L’on ne sauraitmieux dire et voici pourquoi.

Dieu avait donné à Adam la grâce sanctifiante, non comme un bien exclusivementpersonnel, mais comme un héritage surnaturel à transmettre à l’espèce humaine. En perdant cettegrâce par le péché, Adam est dans l’impossibilité de la communiquer à sa descendance. Lerésultat est désastreux mais inéluctable : depuis Adam toute âme humaine arrive à l’existence

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sans la grâce, c’est-à-dire détournée de Dieu et tournée vers la créature : c’est en cela queconsiste le péché originel. Telle est la loi, une loi rigoureuse.

Cependant, une exception existe, une seule ! Par un privilège unique et parce qu’elle doitêtre Mère de Dieu, Marie est conçue pleine de grâce, pleine de sainteté et donc orientée versDieu par tout son être, et donc sans le péché originel.

Cette prérogative est un don de Dieu, exclusivement don de Dieu et de sa bonté.

C’est un don unique, qui met la Sainte Vierge à part : tous les hommes arrivent àl’existence sous le signe de la laideur et du péché. Seule, Marie, dès sa conception, est pleine degrâce et resplendissante de beauté.

Ce don est gratuit. Marie n’a mérité d’aucune manière une faveur que, par nature, parl’acte qui l’appelait à l’existence, elle n’aurait pas dû avoir. Ce don a été mérité à Marie par lessouffrances et la mort de son Fils. Et ainsi, Marie n’échappe pas à la Rédemption. Elle estrachetée, proclame Pie IX, sublimiori modo, d’une manière suréminente : non par purification,mais par préservation. Elle est la première et la plus parfaite des rachetés. Dès sa conception,Marie se situe au plus haut sommet de la sainteté humaine. « Elle est aimée, au-dessus de toutesles créatures, d’un tel amour de prédilection, que Dieu met en elle , d’une manière singulière, sesplus grandes complaisances. »(Pie IX)

L’Immaculée-Conception, vue du côté de Dieu, est un mystère d’amour, mais d’un amourqui nous atteint. Car Notre-Dame n’est Immaculée dans sa conception que pour devenir Mère deDieu. Elle n’est Mère de Dieu que pour être Mère des hommes. Elle ne donne la vie humaine auVerbe Eternel que pour nous communiquer la vie divine.

Abandon à l’amour divinQuelle est l’attitude de Marie dans le mystère de l’Immaculée-Conception ?

Prévenue par l’amour, dès le premier éveil de sa liberté, elle consent à cet amour. Tout aucours de sa vie, à travers la variété des situations extérieures, Marie ne connaît qu’une seuleattitude profonde : elle se livre sans cesse et sans réserve à l’Amour qui inonde son âme, afin detoujours se laisser conduire par cet Amour. Toujours, c’est-à-dire au cours des heuresdélicieuses, ou douloureuses et crucifiantes, de son existence. Toujours, c’est-à-dire sur la terrecomme au Ciel.

Parce qu’elle est Immaculée dans sa conception et parfaitement consacrée à Dieu, laVierge se laisse conduire par l’Amour, lorsqu’au nom du Seigneur, l’Ange lui demande d’être laMère de Dieu : « Je suis, dit-elle, la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon Votreparole ».

Parce qu’elle est Immaculée dans sa conception et totalement consacrée à Dieu, la Viergese laisse conduire par l’Amour, lorsqu’au pied de la Croix elle consent au sacrifice de son Fils,unissant sa Compassion à la Passion de Jésus, s’associant ainsi au combat mené par le Christcontre le « père du mensonge, le prince de ce monde, le séducteur de toute la terre ».

Parce qu’elle est Immaculée dans sa conception et totalement consacrée à Dieu, d’une part,la Vierge sans péché fait la guerre au démon, père du péché –à Lourdes même, au cours de laquatrième Apparition, elle mit le démon en déroute- ; mais, d’autre part, son amour virginal

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exerce sur les pauvres pécheurs une séduction souvent irrésistible : couverts des plaiespurulentes de leur conscience souillée, ils viennent se blottir contre son cœur immaculé et ilssentent que, dans cette intimité avec la Mère, il y a un commencement de réconciliation avec leFils.

L’exemple de l’Immaculée, soit dit en passant, nous rappelle que pour être présent etbienfaisant aux pécheurs, il faut, le plus possible, être séparé du péché.

Considérée du côté de Dieu et du côté de Marie, l’Immaculée-Conception est vraiment unmystère d’amour. Ce privilège incomparable est une grande manifestation de la bonté infinie deDieu et il provoque en Marie un immense amour, qui grandit sans cesse.

Bénissons Dieu d’avoir comblé sa Mère et notre Mère de pureté, de sainteté et de charité.

Félicitons Marie de son privilège unique et disons-lui : que vous êtes belle, ô Notre-Dame,que vous êtes belle ! Vous êtes le chef-d’œuvre de Dieu ! Vous êtes la gloire, l’honneur, la joiede l’Eglise !

LLee ffaaiitt eett lleess mmiirraacclleess,, ccoonnffiirrmmaattiioonn dduu ddooggmmee??

Le Fait de LourdesEn résumé, le fait de Lourdes consiste en 18 apparitions de Notre-Dame, du 11 Février au

16 Juillet 1858, à Bernadette Soubirous, dans une excavation du rocher de Massabielle :Le 11 Février, la Vierge apprend à Bernadette à faire le signe de la croix.Le 18, elle lui demande d’être fidèle aux prochains rendez-vous, et lui fait la promesse du

bonheur éternel.Le 22, elle lance au monde son double message de prière et de pénitence.Le 25, c’est l’invitation : « Allez boire à la fontaine et vous y laver », et la source jaillit

sous les doigts de Bernadette.Le 2 Mars, la Vierge demande qu’on bâtisse une chapelle et qu’on y vienne en procession.Le 25 Mars, elle révèle son nom ineffable : « Je suis l’Immaculée Conception ».Le 16 Juillet, c’est la dernière apparition, dans ce silence des cœurs et le sourire de l’adieu,

ou plutôt de l’au-revoir.

On l’a dit plus haut, le 25 Mars 1858 apporte vraiment la confirmation « céleste » dudogme proclamé le 8 Décembre 1854. Car, à la question de Bernadette, souvent réitérée, luidemandant son nom, la Vierge « révèle » son identité par une formule que la pauvre enfant,ignorante, ne pouvait inventer, et que d’ailleurs elle ne comprit pas ; aussi se la répétait-elle àvoix haute, en courant vers le presbytère, pour la transmettre sans erreur à son curé, lequel, docteet pieux, en fut tout bouleversé !

Le fait de Lourdes, c’est donc, à l’origine, une visite ! Mais c’est aussi une présence : car,Invisible, la céleste visiteuse est toujours là. Lourdes, c’est une présence à demeure : la présencede la Mère qui sourit à ses enfants et qui les attire par la séduction de sa beauté, de sa puissance,de sa miséricorde.

« Je veux qu’il vienne du monde » : la Mère entend rassembler sous ses yeux, tout près deson cœur, l’immense famille humaine. Visitée par Marie, la terre lui rend visite, une visiteininterrompue depuis près de 150 ans : plébiscite d’amour et de reconnaissance dans toutes leslangues de la terre.

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Enfin, Lourdes est la « terre des miracles », de tous les miracles. On pense bien sûr,d’abord, aux maladies les plus variées qui trouvent à Lourdes sur le passage de l’Hostie, ou dansl’eau des piscines, ou devant la Grotte, leur guérison miraculeuse, c’est-à-dire, immédiate etdéfinitive. Certes, tous les malades ne sont pas guéris, mais tous sont pacifiés et consolés :l’acceptation de l’épreuve est une plus grande grâce que la guérison, et l’amour qui descend dansles cœurs, un plus grand bienfait que la santé corporelle.

Le Sens de LourdesToute Apparition est une démarche de Dieu, un appel nouveau adressé à son peuple. Il

parla autrefois par les Prophètes, puis par son Fils. A Lourdes c’est la voix de sa Mère. Lourdesn’ajoute rien ni au dogme ni à la morale. Rien dans son message qui soit inédit. Ce n’est pas uneinfériorité, mais le signe le plus authentique de sa vérité. Lourdes va dans le sens de laRédemption et poursuit la même Fin.

Le Crucifié du Golgotha et la Vierge de Massabielle veulent pour les hommes la mêmegrâce : leur union à Dieu et leur union en Dieu. D’abord sur terre, puis dans l’éternelle etbéatifiante vision du ciel.

Lorsque le 18 Février 1858, Notre-Dame disait à Bernadette : « Je ne vous promets pas devous rendre heureuse en ce monde, mais dans l’autre », elle définissait le sens suprême deLourdes, qui est celui du salut apporté par Jésus au monde.

Comme le pasteur ses brebis, Dieu ne cesse d’appeler ses enfants, fidèles ou égarés, à cetultime et définitif rassemblement de l’unique troupeau sous l’unique pasteur. Toute l’humanitéest en marche vers ce bonheur, vers ce terme qui est aussi le principe et qu’avec une foi adoranteet aimante nous appelons : Dieu, le Dieu vivant, le Dieu Père, Fils et Saint-Esprit.

L’Actualité de LourdesQue faut-il souhaiter à la chrétienté en ce 150ème Anniversaire du Dogme de l’Immaculée

Conception, sinon une foi éclairée en la mission de Marie et en son rôle unique dans l’œuvre duSalut. Associée au Christ dans la Rédemption, Elle participe à l’actualité du Christ. Le monded’aujourd’hui a besoin du Fils et de la Mère, de Jésus et de Marie.

En période de sécheresse on cherche de l’eau. En temps d’épidémie, on est en quête devaccins. En un siècle où les formes les plus diverses du matérialisme mènent l’homme à sa perte,le peuple a besoin de Celle qu’un vocable romain appelle « Salus populi », de Celle qui nousdit : « Celui qui me trouve a trouvé la vie, et c’est du Seigneur qu’il obtient le Salut. »(Sag.VIII,35).

Son message se résume en trois mots : Pureté, Prière, Pénitence…

Une authentique foi en Marie, c’est ce qu’il faut au monde d’aujourd’hui. Dans le premierchapitre du Traité de la Vraie Dévotion, où passe un souffle surnaturel extraordinaire, SaintLouis-Marie Grignion de Montfort développe ces deux propositions :

« Dieu a voulu se servir de Marie dans l’Incarnation ; Dieu veut se servir de Marie dansla sanctification des âmes ».

Il suffit de se pénétrer de ces pages lumineuses, fortes et substantielles pour voir à quelpoint la Vierge est d’actualité, à quel point nous avons un besoin vital de son influence dansl’Eglise et dans nos âmes.

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Une des grâces de Lourdes est de nous montrer le rôle et l’actualité de Notre-Dame. Ellenous conduit à Jésus. Elle n’existe que pour cela. A Massabielle, Elle accepte d’être abandonnée,chaque jour, lorsque les pélerins quittent la Grotte pour faire à Jésus-Hostie un triomphalcortège. A Lourdes, la dévotion est bien orientée. « Cette dévotion ne nous est nécessaire quepour trouver Jésus-Christ parfaitement, l’aimer tendrement et le servir fidèlement. »(Traité de laVraie Dévotion, n°62)

Allons à Marie le Rosaire à la main…

ABBAYE NOTRE-DAME DE TRIORS

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AA ll’’ééttrraannggeerr

LLeess aappppaarriittiioonnss ddee NN..--DD.. ddee GGuuaaddaalluuppee aauu MMeexxiiqquuee eenn 11553311..

Le récit des faitsEn 1325, la tribu Mexica fonde, au milieu d’un grand lac, la ville de Tenochtitlán (future

Mexico). En 1519, Hernán Cortès débarque au Mexique. En 1521, il s’empare de la ville,devenue capitale de l’empire aztèque.

La civilisation aztèque était marquée par la coutume de faire la guerre pour ramener desprisonniers et les sacrifier aux dieux de la pluie et du soleil. Sacrifiées par milliers chaque année,les victimes montaient en procession au sommet des fameuses pyramides, où des prêtres leurarrachaient le cœur encore palpitant pour l’offrir au dieu. Puis leurs corps étaient jetés à bas dutemple, 40 m plus bas, où on les dépeçait et mangeait.

En 1524, à la demande de Cortès, Charles Quint envoie douze Franciscains évangéliser laNouvelle Espagne. L’évangélisation piétine pendant 7 ans en raison des exactions commises parles colons espagnols, qui se donnaient bonne conscience en se référant aux atrocités aztèques.

En 1525, Cuauhtlatoazin (« Aigle qui parle »), à l’âge de 51 ans, se fait baptiser sous lenom de Juan. On le surnomme alors Diego. Orphelin de père très jeune, il avait été pris encharge par son oncle Juan Bernardino, qui se convertit lui aussi. Sa femme, Malintzin, prend aubaptême le nom de Maria Lucia ; mais elle meurt sans enfant, en 1529. Juan Diego (1474-1548),deviendra le premier saint amérindien.

Le 9 décembre 1531, Juan Diego se rend à la messe de bon, vers 5 h 30. Il fait froid. Enpassant au pied de la colline de Tepeyac, il remarque un chant d’oiseau extraordinaire, et il estinterpellé dans sa langue natale, le nahuatl, par la Sainte Vierge, qui lui apparaît sous les traitsd’une très belle jeune fille métisse : « Sa beauté est loin des monstrueuses, diaboliques eteffrayantes représentations des dieux aztèques ! »1. La Mère de Dieu révèle son identité etdemande à Juan Diego de lui faire construire sur place un sanctuaire où elle montrerait Dieu etL’exalterait en Le révélant :

« Je Le donnerai aux gens par tout mon amour ; par mon regard de compassion, par monaide et par mon salut personnifiés, parce que je suis vraiment votre mère compatissante, latienne et celle de tous les hommes, qui, en cette terre, êtes un, et mère de toutes les diversesraces d’hommes, ceux qui m’aiment, ceux qui crient vers moi, ceux qui me cherchent, ceux quise confient en moi. Ici, j’écouterai leurs pleurs, leur tristesse, pour y remédier, pour guérir

1 « Un récit des cinq apparitions de la vierge, rédigé par Antonio Valeriano (v. 1520-1605), Indien lui-même, professeur au Collège

de Santa Cruz Tlaltelolco, et gouverneur des Indiens de Mexico pendant quelque 35 ans, date de 1545 : contemporain des événements, ils’est aussi informé auprès de témoins directs. Mais il faudra attendre l’époque moderne et les progrès de la science, en particulier dans ledomaine de l’optique pour percevoir le prodige que constitue l’image de la Vierge exposée depuis quatre siècles dans le sanctuaire deGuadalupe ».

Les grandes apparitions mariales

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toutes leurs peines, leurs misères, leurs douleurs ». La Très Sainte Vierge envoie Juan Diegoparler de l’apparition à son évêque, Juan de Zumarraga, un Franciscain, qui le reçoit après huitheures d’attente, et reste méfiant.

Le soir, au retour, deuxième apparition de la Vierge, à qui Juan conseille de choisir unmessager plus honorable. Mais la Reine du Ciel lui demande d’insister auprès de l’évêque.

Le lendemain, dimanche 10 décembre 1531, après la messe, Diego retourne voir le prélat,qui cette fois, plus attentif, demande néanmoins un signe et le fait suivre en cachette par desserviteurs. Troisième apparition : la Vierge a soustrait Diego aux regards de ceux qui le filent, etlui promet un signe pour le lendemain. En rentrant chez lui, il trouve son oncle Bernardino (73ans) gravement malade.

Le lundi 11 décembre 1531, Juan passe son temps à chercher unmédecin pour conjurer la fièvre maligne. Le mardi 12, il part en hâtequérir un prêtre pour extrémiser son oncle et fait un détour pour nepas rencontrer la Dame, ce qui, pense-t-il, le retarderait dans sondevoir. Mais, en une quatrième apparition, la Vierge, descendueexprès de la colline, assure Juan que son oncle est guéri, et va lui fairecueillir des roses de Castille très parfumées au sommet de la colline,en un endroit aride, stérile et gelé. En ouvrant son manteau (1,78 m x1,05 m) devant l’évêque pour montrer les roses, Diego dévoile aussi, àsa propre stupéfaction, la célèbre image de la Vierge (d’une hauteurde 1,43 m), imprimée sur son manteau, que l’évêque prend avecdévotion et garde chez lui.

Le 13 décembre l’évêque accompagne Juan à Tepeyac. D’autrepart, l’oncle est guéri et a eu une apparition de la Vierge, qui lui a

demandé d’être honorée sous le titre de « la parfaite Vierge, Sainte Marie de Guadalupe ». Cevocable était connu des Espagnols : il désignait une image de la Vierge offerte par saint Grégoirele Grand à saint Léandre de Séville. Cette statue avait sauvé Rome de la peste. Il semblenéanmoins que le mot nahuatl utilisé par la Vierge, quoique de consonance similaire, étaitdifférent, et signifiait « celle qui écrase le serpent ». Les Espagnols en ont fait « Guadalupe ».

Le 15, l’évêque finit par exposer le manteau miraculeux dans sa cathédrale pour que lafoule des fidèles puisse y vénérer la Dame du Ciel. Puis, on fait construire à Tepeyac unermitage, où Diego emménage, pour en devenir le gardien.2

Les miraclesLes miracles relatifs à cette affaire sont nombreux : les apparitions ; la guérison subite de

l’oncle ; la floraison de roses en décembre à haute altitude ; l’impression d’une image sans usagede peinture, d’apprêt, ni d’aucun procédé connu, impression profonde, puisqu’elle concernemême les couches inférieures du tissu ; la subsistance du tissu jusquà ce jour (bientôt 500 ans),sans apprêt du tissu ni aucune protection spécifique contre le climat du lieu ; l’impossibilité dediscerner en quoi sont faites les couleurs « imprimées » sur le tissu (ne correspondent à aucunpigment minéral, végétal ou animal connu) ; la présence (semble-t-il) de la « photographie » depersonnages dans la pupille des yeux de la Vierge, images respectant (dit-on) toutes les lois del’optique (courbure oculaire, déformation par rapport à la distance, etc.) ; enfin, la préservationde l’image à la suite de l’explosion d’une bombe déposée juste devant le globe protecteur, le 14novembre 1921, qui détruisit son alentour sauf l’image.

2 « Fait extraordinaire et unique dans toute l’histoire de l’Église : au cours des cinq ans qui suivent les apparitions, de 1532 à 1537, sept àhuit millions d’Indiens, spontanément, demandent et reçoivent le baptême ».

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Les enseignementsParmi toutes les leçons que nous pouvons tirer de cette apparition, j’en vois trois: 1) le rôle central de l’évêque. Même si celui-ci met quelques difficultés à obtempérer à la

demande de la Vierge, celle-ci exige qu’il soit la cheville ouvrière de son projet. 2) Le rôle de la science : le mystère de l’impression de l’image, de sa conservation et de

sa complexité (reflets de personnages dans l’œil de la Vierge et symboles) a été mis en relief defaçon éclatante par la science. La science non seulement n’explique pas tout mais peut et doitnous conduire aux portes du mystère.

3) Le rôle de la beauté : Le nombre époustouflant de conversions est dû à l’aspectmiraculeux de l’apparition mais aussi à sa beauté qui contraste tellement avec l’art ancienaztèque très proche de l’art d’avant-garde (encouragé de façon surprenante par la commissionépiscopale française «Foi, Culture et Art»).

Quelques évènements récents :25-31 janvier 1979 : Premier voyage apostolique de Jean-Paul II ; ce voyage a lieu au

Mexique (Mexico, Puebla, etc.). Déjà le pape évoque la Vierge de Guadalupe.6 mai 1990 : Jean-Paul II proclame Juan Diego Bienheureux.1er décembre 2000 : Après 100 ans de tyrannie maçonnique et anti-catholique du Parti

Révolutionnaire Institutionnel, le président Vicente Fox, élu en juillet précédent, et premierprésident ouvertement catholique du Mexique (le 2e pays catholique du monde, en chiffres,après le Brésil) surprend le pays en venant se prosterner devant l’image de la Vierge en labasilique de Guadalupe.

L’agence Zenit fait le commentaire suivant :« Le sanctuaire mexicain de Notre-Dame deGuadalupe, vieux de quatre siècles, attire chaque année quelque 20 millions de pèlerins : c’estle plus grand sanctuaire marial du monde. Une nouvelle basilique a donc été construite àgauche de l’ancienne église. La Vierge Marie y est déjà invoquée comme la «Reine» de toutel’Amérique et «l’Etoile de la première et de la nouvelle évangélisation». Le pape aime àl’invoquer, avec les Mexicains, et dès son premier discours, le 22 janvier [1979], il l’invoquecomme la «Morenita del Tepeyac», la «Reine de Mexico», «l’Impératrice de l’Amérique». Plusencore, répondant à la demande des Pères du synode, le pape Jean-Paul II a annoncé, enjanvier 1999, dans son exhortation apostolique sur l’Église en Amérique, que la fête honoredésormais Notre-Dame de Guadalupe sous le titre de «Mère et évangélisatrice de l’Amérique».Et, dans le nouveau calendrier liturgique de l’Église, la fête de la Vierge de Guadalupe estdésormais inscrite au calendrier universel, et non plus local, le 10 décembre ».

14 mai 2002 : Commentaire des évêques du Mexique sur le message des apparitions : « Lemessage du Christ, par sa mère, a repris les éléments centraux de la culture indigène, les apurifiés et leur a donné la signification définitive du salut. »

30 juillet 2002 : « En baisant publiquement l’anneau du pêcheur du pape Jean-Paul II,lors de la cérémonie de bienvenue à l’aéroport de Mexico le 30 juillet au soir, le présidentVicente Fox [60 ans] a brisé un tabou séculaire » (agence Zenit). Le Mexique est uneRépublique fédérale de 31 Etats et d’environ 94 millions d’habitants.

31 juillet 2002 : Jean-Paul II canonise Juan Diego à Mexico dans la nouvelle etmonumentale basilique de Notre-Dame de Guadalupe. La fête du saint est fixée au 9 décembre.

Retenons du message de la Vierge : sa maternité divine réaffirmée, sa médiationuniverselle quant aux grâces de salut, l’amour de Dieu pour toutes les races, indistinctement, lacompassion de Marie pour les misères humaines. De façon implicite, on constate que Marie estvenue remplacer les atrocités et laideurs aztèques par la bonté et la beauté chrétiennes.

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Les apparitions de l’Ange (1916)Avant les apparitions de la Sainte Vierge, Lucie, François et Jacinthe (Lúcia de Jesus dos

Santos et ses cousins Francisco et Jacinta Marto) ont eu trois visions de l’Ange du Portugal.La première apparition de l’Ange s’est déroulée au printemps 1916. L’ange apprit aux

enfants une prière : « Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demandepardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas et qui ne vous aiment pas.» Ayant ditcela trois fois il se releva et dit : «Priez ainsi. Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à lavoix de vos supplications. »

La deuxième apparition a eu lieu pendant l’été 1916, au-dessus du puits de la maison deLucie, qui nous a rapporté ces paroles : «Priez ! Priez beaucoup ! Les très saints Cœurs de Jésuset de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez constamment au Très-Haut desprières et des sacrifices » .

La troisième apparition s’est produite à la fin de l’été ou au début de l’automne 1916.Lucie raconte : « L’Ange tenait de la main gauche un calice surmonté d’une hostie, de laquelletombait quelques gouttes de sang dans le calice. » : « Prenez et buvez le Corps et le Sang deJésus-Christ horriblement outragé par l’ingratitude des hommes. Réparez leurs crimes etconsolez votre Dieu. »

Les apparitions de la Vierge (1917)Au nombre de six, les apparitions de la Vierge ont eu lieu vers midi à la Cova da Iria, à

deux kilomètres et demi de Fatima, sur un petit chêne vert.François (9 ans) voyait mais n’entendait pas ; Jacinthe (7 ans) voyait et entendait ; Lucie

(10 ans), en outre, parlait à la Vierge.C’était « une Dame toute vêtue de blanc, plus brillante que le soleil. » Son visage n’était

« ni triste ni joyeux, mais sérieux », avec un air de doux reproche ; elle avait les mains jointes,comme en prière, et un rosaire pendait de la main droite. Lucie n’a jamais pu décrire les traits duvisage, tant il éblouissait par sa beauté.

13 mai 1917. « Voulez-vous vous offrir à Dieu pour supporter toutes les souffrances qu’ilvoudra vous envoyer, en réparation des péchés par lesquels il est offensé, et en supplicationpour la conversion des pécheurs ? ». « Priez le chapelet tous les jours afin d’ obtenir la paixpour le monde et la fin de la guerre. »

13 juin. À Lucie : « Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître. Il veut établir dansle monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. A ceux qui l’embrasseront, je promet le salut ; etces âmes seront aimées de Dieu. »

13 juillet. « Sacrifiez-vous pour les pécheurs ». Puis ce fut le secret en trois parties :

- Première partie du secret : la vision de l’enfer.« En achevant ces paroles, raconte sœur Lucie, elle ouvrit les mains et nous vîmes comme

un océan de feu. Plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme des braises , au milieu decris et de gémissements de douleur ou de désespoir qui horrifiaient et faisaient frémird’épouvante S’il n’y avait eu la promesse de la Sainte Vierge de nous emmener au Ciel, nousserions morts d’épouvante sur le coup. »

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- Deuxième partie du secret : le châtiment et les moyens de l’éviter.Notre-Dame : « Vous avez vu l’enfer, où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les

sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si on fait ce que jevais vous dire, beaucoup d’âmes seront sauvées et on aura la paix ; je viendrai demander laconsécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premierssamedis. Si l’on satisfait à mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon, ellerépandra ses erreurs à travers le monde, propageant les guerres et les persécutions contrel’Eglise ; les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, plusieurs nationsseront anéanties. À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera laRussie, qui se convertira, et il sera accordé au monde un certain temps de paix. Au Portugal, onconservera toujours le dogme de la foi. » Sœur Lucie a confirmé personnellement, dans sa lettredu 8 novembre 1989, que la Consécration faite par Jean-paul II le 25 mars 1984 correspondait àce que Notre-Dame avait demandé.

- Troisième partie du secret (révélée en juin 2000) D’après sœur Lucie, c’est une visionsymbolique qui se réfère aux guerres et persécutions contre l’Eglise, du fait de l’impénitence deshommes (l’ange crie « pénitence, pénitence, pénitence ! ») Les souffrances particulières du papey sont soulignées et la puissance d’intercession du martyre de tant de chrétiens : « Il y avait deuxanges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang desmartyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui approchaient de Dieu. »

15 août. « Je veux que vous continuiez de dire le chapelet tous les jours. »13 septembre. En présence de vingt-mille personnes. « Continuez à dire le chapelet, Dieu

est content de vos sacrifices. »13 octobre. « Je suis Notre-Dame du Rosaire, vous devez continuer toujours à dire un

chapelet quotidien. Il faut qu’ils [les pécheurs] se corrigent et demandent pardon pour leurspéchés. » Et prenant un air plus triste : « Qu’ils n’offensent plus Dieu, Notre-Seigneur, qui estdéjà tant offensé. »

Ensuite, ouvrant les mains, la Sainte Vierge les fit se réfléchir vers le soleil. Pendant queles voyants assistaient à trois scènes représentant les mystères joyeux, douloureux et glorieux duchapelet, la foule (cinquante à soixante-dix mille personnes) voyait le miracle du soleil : la pluiecessa, les nuages s’entrouvrirent, découvrant le soleil qui brillait d’une intensité jamais vue, maissans éblouir ; il tournoyait à une vitesse vertigineuse, puis parut se précipiter en zig-zag sur lafoule terrorisée. Le tout dura dix minutes.

Les apparitions étaient terminées.

Le message des apparitionsLa Sainte Vierge promeut le culte de son Cœur Immaculé, en l’honneur duquel elle

demande la consécration de la Russie (acte « politique ») et la communion des premier samedisdu mois (acte privé).

Elle insiste très fortement et très souvent sur l’importance de la prière quotidienne, (surtoutle chapelet) et des sacrifices (notamment corporels).

Elle cherche à inculquer aux enfants un sens aigu du péché comme offense à Dieu, avecson châtiment éternel (l’enfer) et ses conséquences en cette vie (les guerres et les horreurs de lapolitique athée : les « erreurs » de la « Russie »).

Elle montre qu’il est possible d’intercéder pour le monde pécheur par la prière et lapénitence.

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Les Faits

Akita est une ville du nord de cette côte du Japon qui regarde vers la Chine, au diocèse deNiigata, un des moins favorisés du pays. Sur une colline proche de la ville se trouve un couventde l’institut séculier des Servantes de l’Eucharistie où, à l’époque des faits, réside une quinzainede soeurs.

En mai 1973 est entrée au couvent une catéchiste de 42 ans, devenue subitement sourdedeux mois auparavant, Katsuko Sasagawa, qui prendra le nom de Soeur Agnès. Le 12 juin,entrant dans la chapelle de la communauté, elle est frappée de voir un rayonnementextraordinaire émaner du tabernacle ; les deux jours suivants, un phénomène semblable sereproduit, à ses seuls yeux, et elle n’en parle qu’à sa supérieure. Soeur Agnès reçoit ensuite unstigmate sanglant à la main gauche, qui ne disparaîtra définitivement qu’en septembre.

Le 6 juillet suivant, la Sainte Vierge s’adresse à Soeur Agnès en un premier message. Surle ton de la confidence, la statue de la chapelle, tout de bois qu’elle soit, s’enquiert de la santé de«sa petite novice», lui demande de prier pour le Pape, les Evêques et les prêtres, et lui promet laguérison de sa surdité, qui se produira en effet neuf ans plus tard.

Le 3 août, deuxième message, dans lequel la Sainte Vierge demande des consolateurs pourson Fils, qui fassent réparation dans une vie pauvre et humble ; «sans trop vous attacher à laforme, soyez fidèles et fervents à la prière pour consoler le Maître.» «Ces trois clous sont lapauvreté, la chasteté et l’obéissance ; le fondement est l’obéissance.»

Le 13 octobre, troisième et dernière communication : si les hommes ne se repentent ni nes’améliorent, il y aura un châtiment «tel qu’on n’en aura encore jamais vu. Un feu tombera duciel et anéantira une grande partie de l’humanité, n’épargnant ni les prêtres ni les fidèles.» Ladétérioration de l’Eglise est annoncée : Cardinaux contre Cardinaux, Evêques contre Evêques,prêtres pieux persécutés, défection de nombreux prêtres et consacrés. «Parle avec courage à tonsupérieur, il saura encourager chacune d’entre vous à prier et à accomplir des oeuvres deréparation.» Une seule arme : le Rosaire.

A partir de ce moment commence une série de diverses manifestations surnaturelles :songes prémonitoires, attaques du démon, altérations variées de la statue de la Sainte Vierge.Celle-ci, surtout, pleurera 101 fois, du 4 janvier 1975 au 15 septembre 1981.

L’Evêque de Niigata, Mgr Jean Itô, témoin de quatre de ces lacrymations, devrasurmonter l’incrédulité et la mauvaise volonté de plusieurs experts et théologiens pour pouvoirreconnaître le caractère surnaturel de ces phénomènes. Il pourra enfin le faire officiellement,dans une lettre pastorale, à Pâques 1984.

L’accueil de ces messages est très favorable chez les petits et les humbles, et même chezles païens ; un bonze a déclaré au Père Joseph-Marie Jacq, des Missions étrangères de Paris :«Mais c’est normal que la Sancta Maria des catholiques pleure toutes ses larmes : il y a tant depéchés qui se commettent partout ! C’est le contraire qui serait étonnant.»

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Les enseignementsOn peut tirer de ces évènements quelques leçons que voici (d’après Mgr Itô, les aumôniers

de la communauté, et le P. Jacq qui était très lié à cette dernière) :

1) primauté de l’Eucharistie, présente au commencement (rayonnements émis par letabernacle) et à la fin (puisque Soeur Agnès a été définitivement guérie de sa surdité au coursd’un salut du Très Saint Sacrement) de ces révélations faites au sein d’une communauté deservantes de l’Eucharistie.

2) rappel de l’intime participation de Marie à la Passion de son Fils (statue couverte desueur, saignements, larmes), d’autant plus frappante pour des Japonais que, à leurs yeux, pleurerdevant les autres est une honte.

3) appel universel à la conversion et à la prière, très puissante, surtout celle des humbles etdes délaissés, ( y compris la prière de nombreux païens qui se sont joints à celle des chrétiens),en effet les châtiments annoncés semblent avoir été écartés par la prière de ceux qui ont écoutéces messages. Le P. Jacq rappelle, à ce propos, un mot de Jean-Paul Ier aux exclusifs de la Bible :«Les mystères du Rosaire sont la Bible, et aussi le Pater, l’Ave et le Gloria Patri.»

4) les prêtres qui ont assisté aux lacrymations ont été profondément touchés de voir leslarmes de leur Mère, sentant que l’état du clergé était la cause la plus profonde de cette douleur.Les moyens de soulager celle-ci : l’humilité et la charité, dans les deux sens, au sein de lahiérarchie.

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Les nombreuses apparitions de la Sainte Vierge sur le sol de France sont autant demanifestations de la tendresse singulière de la Mère de l’Eglise envers sa Fille aînée.L’intercession de Marie ne se laisse point rebuter par nos infidélités ; bien au contraire, elleredouble de charité dans les périodes les plus sombres de notre histoire, comme celle où noussommes présentement. En doutez-vous ? Vous faudrait-il une nouvelle visite de la Vierge surnotre terre pour en être sûrs ? Si c’est le cas, nous ne pouvons mieux faire que de rappelerl’enseignement du Concile sur le rôle de Marie dans le mystère du Christ et de l’Eglise : « LaSainte Vierge a apporté à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille, parson obéissance, sa foi, son espérance et son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes lavie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notreMère. »(Lumen gentium 61)

Afin que nous nous gardions bien de concevoir cette coopération comme un acte ponctuel,enfermé dans le passé, sans effet durable sur le présent et l’avenir, le Concile ajoute un peu plusloin : « A partir du consentement qu’elle apporta par sa foi, au jour de l’Annonciation, et qu’ellemaintint dans sa fermeté sous la Croix, cette maternité de Marie, dans l’économie de la grâce,se continue sans interruption jusqu’à la consommation définitive de tous les élus. En effet, aprèsson Assomption au ciel, son rôle dans le salut ne s’interrompt pas : par son intercession répétéeelle continue à nous obtenir les dons qui assurent notre salut éternel. » Son entrée dans la gloiren’a donc pas soustrait la Sainte Vierge aux sollicitudes des hommes qui vivent dans le temps,loin de là. Les dons du salut sont prêts, ils reposent dans les mains de Marie qui les reçoit de sonFils pour nous les communiquer. Elle est « l’aqueduc » de la grâce, comme dit saint Bernard,mais un aqueduc vivant, qui ne reste pas inactif : au ciel sa prière d’intercession ne cesse plus, elle est devenue continuelle, ayant délaissé les qualités liées à la durée de ce monde qui passepour revêtir l’éternité divine. Son Assomption a conféré à la puissance de supplication de Marieune actualité inouïe, à laquelle, hélas, seuls nos manques de foi nous font hésiter à recourir.

Les apparitions de Marie n’ajoutent donc rien au trésor de son intercession , elles ne sontque pure surabondance d’amour d’une Mère qui vient rappeler à ses fils oublieux ces lumineusesvérités de foi. Après des textes si formels du magistère, il n’est pas difficile de comprendre que,si la France et le monde sont dans l’état où nous les voyons aujourd’hui, cela vient certainement,en très grande partie, de l’insuffisance ou de l’absence de recours à la Sainte Vierge de la partdes fidèles. Comme jadis à Lépante, elle reste prête à nous aider, pour écraser les mauvaisdesseins de l’antique Serpent en notre temps. Ce ne sont pas les prières de Marie qui manquent,ce sont celles des chrétiens qui omettent de demander son intercession. Mais, qui s’en aviseaujourd’hui, même parmi les pèlerins de Lourdes, de Chartres ou d’ailleurs, parmi ceux surtoutqui ne cessent de déplorer l’invasion d’une nouvelle barbarie ? Qui songe qu’il a une part deresponsabilité, et peut-être n’est-elle pas mince, par sa propre négligence à cet égard ? « Envérité, je vous le dis, si vous aviez de la foi gros comme un grain de sénevé » dit Jésus ; et noussavons pertinemment que le sénevé est la plus petite des graines.

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Or c’est là l’essentiel du message des apparitions de la rue du Bac, que résume bienl’invocation, lue au revers de la médaille par une humble sœur des Filles de la Charité, sainteCatherine Labouré, lors de l’apparition de novembre 1830 : O Marie conçue sans péché, priezpour nous qui avons recours à vous.

Une première apparition avait déjà eu lieu quelques mois plus tôt, dans la nuit du 18 au 19juillet. La Sainte Vierge avait annoncé alors à sœur Catherine qu’elle aurait une mission àremplir, sans lui en donner encore la nature. Elle avait aussi prédit les troubles futurs de laCommune : « Les temps sont très mauvais, les malheurs viendront fondre sur la France, le trônesera renversé, le monde entier sera frappé par des malheurs de toutes sortes, mais venez au piedde cet autel, là les grâces seront dispensées, particulièrement aux personnes qui lesdemanderont. » Mais, comme bien souvent lorsque l’heure est critique et que la prière elle-même devient un véritable combat, les chrétiens dorment. Y compris les consacrés, dont lamission essentielle est pourtant de se tenir à l’avant-garde de cette bataille eschatologique. Ainsien allait-il de ces Filles de la Charité, malgré la faveur toute spéciale dont elles jouissaient dansle cœur de la Sainte Vierge : « Mon enfant, j’aime à répandre les grâces sur la communauté enparticulier ; je l’aime beaucoup. J’ai de la peine : il y a de grands abus sur la régularité ; lesrègles ne sont pas observées ; grand relâchement dans les deux communautés. Dites-le à celuiqui est chargé de vous, quoiqu’il ne soit pas supérieur ; il sera chargé d’une manièreparticulière de la communauté ; il doit faire tout son possible pour mettre la règle en vigueur.Dites-lui de ma part de veiller sur les mauvaises lectures, la perte du temps et les visites. »Suivent des détails sur les maux à venir, consignés par sœur Catherine dans le récit de cetteapparition, et qui s’avérèrent tous prophétiques quarante ans plus tard lorsque les troubles de laCommune éclatèrent dans Paris.

C’est le 27 novembre 1830, lors de la deuxième apparition, que la Sainte Vierge révéla àsainte Catherine la nature de sa mission personnelle. La Vierge lui apparut d’abord debout sur unglobe, écrasant de ses pieds le Serpent et tenant en ses mains un globe plus petit surmonté d’uneCroix. A ses doigts, elle portait des anneaux revêtus de pierreries de tailles diverses, d’oùpartaient des rayons lumineux d’une grande beauté. Elle dit alors à la jeune religieuse : « Cetteboule que vous voyez représente le monde entier, particulièrement la France et chaque personneen particulier. » Et comme sainte Catherine admirait la splendeur des rayons émanés des joyauxde la Vierge, elle ajouta : « C’est le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui meles demandent », en faisant comprendre intérieurement à la sainte combien elle sait êtregénéreuse envers les âmes qui la prient, et la joie qu’elle éprouve à obtenir de son Fils les donsdu salut. Enfin la vision se transforma, l’invocation O Marie conçue sans péché apparut autourde la Sainte Vierge, qui demanda alors à Catherine de faire frapper une médaille sur le modèlequ’elle voyait. Et comme celle-ci s’étonnait de ce que certaines pierres précieuses n’émettaientaucun rayon, Marie expliqua : « Ces pierres qui restent dans l’ombre figurent les grâces qu’onoublie de me demander. » La signification symbolique de ces pierres précieuses ressort de lalecture du dernier chapitre de l’Apocalypse (ch. 21) : la Vierge de la rue du Bac se présentecomme la Vierge eschatologique, dont Marie de Nazareth était la figure. Car l’Epouse del’Agneau de la vision finale de saint Jean n’est autre que la Femme en travail d’enfantementdécrite au chapitre 12, affrontée au Serpent qui cherche à dévorer son Fils nouveau-né. Chassédu ciel par saint Michel et ses anges, le Serpent revient sur la terre pour continuer le combateschatologique contre la Mère de l’Enfant mâle. Mais il ne peut plus rien contre elle : au termede ce combat, la Mère victorieuse est devenue l’Epouse de l’Agneau, qui s’identifie avec laJérusalem céleste sertie de pierreries, l’Eglise du Christ contre laquelle les portes de l’enfer neprévaudront jamais. La Vierge de la rue du Bac c’est la Vierge de l’Apocalypse, en travaild’enfantement des âmes à la liberté des fils de Dieu ; et de l’Eglise, dont l’ImmaculéeConception est à la fois la Mère et le membre éminent, aux côtés duquel les chrétiens doiventcombattre dans la grande bataille des « derniers temps. »

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Autorisée par l’archevêque de Paris, Mgr de Quélen, la médaille fut frappée pour lapremière fois en 1832. Dix ans plus tard, près de cent millions de médailles avaient déjà étédiffusées, auxquelles furent attribuées de multiples guérisons, conversions, traits de protection,etc. L’événement marquant fut, en 1842, la conversion fulgurante du juif Alphonse Ratisbonnedont, le 16 janvier, un de ses amis, catholique, le baron de Bussières, remet la médaille de la ruedu Bac. La haine et les blasphèmes de Ratisbonne contre le catholicisme étaient notoires. Unejournée s’écoule, et le baron de Bussières apprend la mort subite d’un de ses amis qui priait avecferveur pour la conversion d’Alphonse. Trois jours plus tard, le 20 janvier, la Sainte Viergeapparaît à Ratisbonne dans l’église de St André delle fratte où il est entré avec le baron deBussières. Aussitôt après l’apparition, Ratisbonne demande à voir un prêtre, auquel il ne parvintà dire, au milieu des larmes, que ces mots : « Je l’ai vue ! Je l’ai vue ! », montrant et embrassantla médaille miraculeuse qu’il porte depuis le 16 janvier autour du cou. Sur ses instances il estbaptisé huit jours après cette conversion miraculeuse. Le 3 juin 1842, après enquête sur les faits,Grégoire XVI signe un décret constatant l’authenticité du miracle.

Nous l’évoquons ici comme un signe éloquent de la Toute-Puissance divine, obtenu enmoins d’une centaine d’heures, sur la prière de deux ou trois âmes, par l’intercession de laVierge de la rue du Bac. Il montre ce que l’on pourrait attendre d’un pèlerinage comme le nôtre,qui a lieu depuis plus de vingt ans entre Paris et Chartres, si les âmes acceptent vraiment de setourner vers Marie.

De l’Assomption aux apparitions de la rue du Bac, de la rue du Bac à nos jours, la SainteVierge ne cesse pas de nous offrir ses secours : elle nous tend ses mains richement parées. Nefaisons pas en sorte, par notre négligence, que les pierres précieuses dont elles sont ornéescontinuent de s’éteindre.

LLAA SSAALLEETTTTEE,, llee 1199 ddéécceemmbbrree 11884466La Salette a déchaîné des passions extrêmes, sans doute parce que politiques. Tout le

monde en a parlé, presque toujours fort haut. Tout le monde, même les anticléricaux, qui ont étésouvent non seulement bien bruyants en cette deuxième moitié du XIXeme siècle mais aussibien actifs. La plupart des commentateurs ont critiqué les apparitions , même des évêques, descardinaux (« Et les pommes de terre de La Salette ? qu’en pensez-vous ? », s’écria le CardinalSaliège à l’adresse de l’Abbé Laurentin quelques cent ans après l’apparition). En 1996, LaSalette a fêté ses 150 ans, événement que le Pape Jean-Paul II a salué par une lettre à l’évêque deGrenoble.

Découverte toute récente des secrets : 2 octobre 1999Le Seigneur a sans doute voulu attirer notre attention ( oui ! à nous qui vivons au début du

XXIeme siècle ) sur l’apparition de la Salette. Il y a cinq ans, l’Abbé Corteville a découvert lespremières rédactions du secret de La Salette par les deux voyants, Mélanie Calvat et MaximinGiraud. Avant de donner le texte de ces secrets, rappelons les faits.

Évocation de l'unique apparitionAssociation Notre Dame de Chrétienté

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Le 19 septembre 1846, Mélanie Calvat (14 ans) et Maximin Giraud (11 ans), montent dansles alpages du village de La Salette. Là, ils s'endorment. Vers 15 heures, Mélanie se réveille ensursaut : où est le troupeau ? Sortant du vallon, ils aperçoivent leurs vaches couchées plus haut.Mélanie aperçoit alors une vive clarté, elle appelle Maximin : tous deux y discernentprogressivement une dame. Elle est assise, la tête dans les mains ; mais elle redresse la tête, touten pleurs, et les regarde : « Avancez, dit-elle, n'ayez pas peur ! Je suis ici pour vous annoncerune grande nouvelle. » Elle se lève, son costume est insolite : un crucifix resplendit sur sapoitrine. Puis, c'est le message, dont voici l'essentiel : « Vous travaillez le dimanche ; vous, lescharretiers, vous jurez par le nom de Dieu. Et vous, les autres, durant le carême, vous allez à laboucherie comme des chiens. Votre péché sera la perte de vos récoltes : déjà, le blé se gâte, lespommes de terre pourrissent... La famine s'en vient, avec la maladie : elle fera des morts parmivos enfants. D'où mes larmes : Depuis le temps que je souffre par vous autres et vous n'en faitespas cas. C'est ce qui appesantit tant le bras de mon Fils. La suite dépend des hommes : S'ils seconvertissent, les pierres et les rochers se changeront en blé et les pommes de terre setrouveront ensemencées. »

Au cœur de ce message « public », elle confie aux enfants le «secret » : ils devront legarder jusqu'à nouvel ordre. « Faites-vous bien votre prière, mes enfants ? » « Pas beaucoup,Madame. » « Il faut bien la faire soir et matin, et dire au moins un Pater et un Ave quand vous nepouvez mieux faire. » L'évêque de Grenoble, Mgr de Bruillard, attend prudemment. Aprèsl'envoi du secret à Pie IX, qui l'accueille positivement, Mgr de Bruillard reconnaît l'apparition ennovembre 1851. Cette apparition est donc très clairement reconnue par l’Église.

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Le secret de la vierge qui pleureVoici les passages les plus importants de la première rédaction, inédite jusqu’en mai 2001,

destinée au Pape Pie IX, d’abord sous la plume de Maximin, le 3 juillet 1851 : « La France acorrompu l’univers, un jour elle sera punie. La foi s’éteindra dans la France : trois parties de laFrance ne pratiqueront plus la religion, ou presque plus, l’autre partie la pratiquera sans bien lapratiquer. Puis, après, les nations se convertiront, la foi se rallumera partout. Une grande contréedans le nord de l’Europe, aujourd’hui protestante, se convertira : par l’appui de cette contrée,toutes les autres contrées du monde se convertiront. Avant que tout cela arrive, de grandstroubles arriveront, dans l’Église et partout. Tout ce que je vous dis là arrivera dans l’autresiècle, au plus tard aux deux mille ans. » Mélanie, à la même date, mais recommençant sarédaction le 6 juillet, parce qu’elle pensait s’être mal exprimée, précise : « Le Pape serapersécuté de toutes parts : on lui tirera dessus, on voudra le mettre à mort, mais on ne lui pourrarien. Un grand roi montera sur le trône, et régnera pendant quelques années. La religionrefleurira et s’étendra par toute la terre et la fertilité sera grande, le monde content de nemanquer de rien recommencera ses désordres, abandonnera Dieu et se livrera à ses passionscriminelles. Parmi les ministres de Dieu, et les Épouses de Jésus-Christ, il y en a qui se livrerontau désordre, et c’est ce qu’il y aura de terrible. Enfin, un enfer régnera sur la terre. Ce sera alorsque l’Antéchrist naîtra d’une religieuse ; mais malheur à elle ! Beaucoup de personnes croiront àlui, parce qu’il se dira venu du ciel, malheur à ceux qui le croiront ! Le temps n’est pas éloigné,il ne passera pas deux fois cinquante ans. »

Quel est le message de La Salette ?Le Bon Dieu et sa mère, notre avocate (cf. les paroles de notre Salve Regina), ne nous

demandent pas à La Salette, des choses au-dessus de nos forces, car il nous donne toujours, ànous ses enfants, une grâce proportionnée à l’effort qu’il nous demande. Le message est trèssimple, mais il mérite qu’on l’analyse.

Message spirituel et moralLa Sainte Vierge pleure sur l’irréligion de l’époque post-révolutionnaire (nous parlons de

la Révolution de 1789 et de ses erreurs, reprises par le communisme et l’idéologie mondialiste) :les chrétiens n’ont toujours pas compris, les clercs non plus. Il faudrait beaucoup de Léon Bloyen colère pour répandre la conversion que Notre-Dame a demandée à La Salette. Le Pape Jean-Paul II a rappelé que manquer la messe du dimanche était un péché mortel. Combien dechrétiens, dans nos rangs, se dispensent facilement de cet adorable sacrifice, contre lecommandement exprès de Dieu, Lui qui est mort pour eux par amour dans de si horriblessouffrances ! Dans le malheur, dans nos malheurs souvent dus à nos propres péchés, combien deblasphèmes et de révoltes. C’est qu’on confond le diable et le Bon Dieu ! Oui, combienattribuent le mal à Dieu ! Blasphémer, c’est étymologiquement, dire du mal. Tout le mal vientoriginairement (nous ne disons pas immédiatement) du démon. Dieu n’est que bonté ! Pas unebonté de guimauve, mais il ne donne que le véritable bien et conduit tout au bien, à un bien infiniet transcendant qui est Lui-même. Comment jurer ? Comment injurier Celui qui a donné sa viepour nous ?

Message doctrinal et politique« La France a corrompu l’univers ». Nous savons comment : par les idées de la

Révolution. Il faut lire les livres de Xavier Martin ( « L’homme des droits de l’homme et saAssociation Notre Dame de Chrétienté

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compagne » par exemple ) pour mesurer l’horreur inaugurée par ces idées, qui annoncent celledu nazisme, du communisme et du nouvel ordre mondial. Ce nouvel ordre mondial, pour êtrehypocrite, n’en est pas moins dangereux, tout au contraire. La meilleure preuve est que cedernier fait avaler tout rond des idées révolutionnaires : eugénisme, culture de mort, hédonismeet malthusianisme, ou une « fausse rédemption des humbles ». Si les hommes d’armes doiventbatailler, cela est indéniable, il est frappant que le Ciel vient demander surtout que Dieu soithonoré par la messe du dimanche et respecté dans nos paroles et nos pratiques chrétiennes (leCarême). Le ministre d’un des petits-fils de Charlemagne avait déjà à remettre de l’ordre dansl’empire. Son premier acte politique - il était conseillé par des moines, il est vrai mais il le fit, etil le fit sciemment - fut de remettre de l’ordre dans le culte divin sur toutes ses terres.

LLeess aappppaarriittiioonnss ddee LLoouurrddeess ddee fféévvrriieerr àà jjuuiilllleett 11885588

1ère apparition : Jeudi 11 février 1858 : Accompagnée de sa sœur et d'une amie,Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort.Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau, elle entend un bruit qui ressemble à un coup de ventet elle lève la tête vers la Grotte : "J'aperçus une dame vêtue de blanc: elle portait une robeblanche, un voile blanc également, une ceinture bleue, et une rose jaune sur chaque pied."Bernadette fait le signe de la Croix et récite le chapelet avec la Dame. La prière terminée,la Dame disparaît brusquement.

2ème apparition : Dimanche 14 février 1858 : Bernadette ressent une force intérieurequi la pousse à retourner à la Grotte, malgré l'interdiction de ses parents. Sur son insistance, samère l'y autorise ; après la première dizaine de chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Ellelui jette de l'eau bénite. La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elledisparaît.

3ème apparition : Jeudi 18 février 1858 Pour la première fois, la Dame parle. Bernadettelui présente une écritoire et lui demande d'écrire son nom. Elle lui dit : "Ce n'est pasnécessaire." et elle ajoute : "Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce mondemais dans l'autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? "

4ème apparition : Vendredi 19 février 1858 : Bernadette vient à la Grotte avec un ciergebéni et allumé. C'est de ce geste qu'est née la coutume de porter des cierges et de les allumerdevant la Grotte.

5ème apparition : Samedi 20 février 1858 : La Dame lui apprend une prière personnelle.A la fin de la vision, une grande tristesse envahit Bernadette.

6ème apparition : Dimanche 21 février 1858 : La Dame se présente à Bernadette lematin de bonne heure. Une centaine de personnes l'accompagnent. Elle est ensuite interrogée parle commissaire de police Jacomet. Il veut lui faire dire ce qu'elle a vu. Bernadette ne lui parleque d' "AQUERO" (cela)

7ème apparition : Mardi 23 février 1858 : Entourée de cent cinquante personnes,Bernadette se rend à la Grotte. L'Apparition lui révèle un secret "rien que pour elle".

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8ème apparition : Mercredi 24 février 1858 Message de la Dame : "Pénitence !Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitencepour les pécheurs ! "

9ème apparition : Jeudi 25 février 1858 : Trois cents personnes sont présentes. "Allezboire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là." Bernadetteraconte : "Elle me dit d'aller boire à la source ; je ne trouvai qu'un peu d'eau vaseuse. Auquatrième essai je pus boire, Elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de lafontaine. Puis la vision disparut et je m'en allai" . Devant la foule qui lui demande: "Sais-tuqu'on te croit folle de faire des choses pareilles ? " Elle répond seulement : "C'est pour lespécheurs."

10ème apparition : Samedi 27 février 1858 : Huit cents personnes sont présentes.L'Apparition est silencieuse. Bernadette boit l'eau de la source et accomplit les gestes habituelsde pénitence.

11ème apparition : Dimanche 28 février 1858 : Plus de mille personnes assistent àl'extase. Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. Elle estensuite emmenée chez le juge Ribes qui la menace de prison.

12ème apparition : Lundi 1er mars 1858 : Plus de mille cinq cents personnes sontrassemblées et parmi elles, pour la première fois, un prêtre. Dans la nuit, Catherine Latapie, uneamie lourdaise, se rend à la Grotte, elle trempe son bras déboîté dans l'eau de la source ; son braset sa main retrouvent leur souplesse.

13ème apparition : Mardi 2 mars 1858 : La foule grossit de plus en plus. La Dame luidemande : "Allez dire aux prêtres qu'on vienne ici en procession et qu'on y bâtisse unechapelle." Bernadette en parle à l'abbé Peyramale, curé de Lourdes. Celui-ci ne veut savoirqu'une chose : le nom de la Dame. Il exige en plus une preuve : voir fleurir le rosier (ou églantier) de la Grotte en plein hiver.

14ème apparition : Mercredi 3 mars 1858 : Dès 7 heures le matin, en présence de troismille personnes, Bernadette se rend à la Grotte, mais la vision n'apparaît pas. Après l'école, elleentend l'invitation intérieure de la Dame. Elle se rend à la Grotte et lui demande son nom. Laréponse est un sourire. Le curé Peyramale lui redit : "Si la Dame désire vraiment une chapelle,qu'elle dise son nom et qu'elle fasse fleurir le rosier de la Grotte. "

15ème apparition : Jeudi 4 mars 1858 : La foule toujours plus nombreuse (environ huitmille personnes) attend un miracle à la fin de cette quinzaine. La vision est silencieuse. Le curéPeyramale campe sur sa position. Pendant 20 jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte,elle n'en ressent plus l'irrésistible invitation.

16ème apparition : Jeudi 25 mars1858 : La vision révèle son nom, mais le rosier (ouéglantier) sur lequel elle pose les pieds au cours de ses Apparitions ne fleurit pas. Bernadetteraconte : "elle leva les yeux au ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues etouvertes vers la terre et me dit : "Je suis l'Immaculée Conception" ["que soy era immaculadacouncepciou"] . La jeune voyante part en courant et répète sans cesse, sur le chemin, des motsqu'elle ne comprend pas. Ces mots troublent le brave curé. Bernadette ignorait cette expressionthéologique qui désigne un des privilèges accordés par Dieu à la Sainte Vierge. Quatre ans plustôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité certaine de la foi catholique : un dogme.

17ème apparition : Mercredi 7 avril 1858 : Pendant cette Apparition, Bernadette tientson cierge allumé. La flamme entoura longuement sa main sans la brûler. Ce fait estimmédiatement constaté par le médecin, le docteur Douzous.

18ème et dernière apparition : jeudi 16 juillet 1858 : Bernadette ressent le mystérieuxappel de la Grotte, mais son accès est interdit et fermé par une palissade. Elle se rend donc enface, de l'autre côté du Gave. Elle voit la Vierge qui se présente à elle sous l'apparence de NotreDame du Mont Carmel. "Il me semblait que j'étais devant la grotte, à la même distance que lesautres fois, je voyais seulement la Vierge, jamais je ne l'ai vue aussi belle !"

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Les leçons morales:Un amour profond de la pauvreté et des pauvres :

• La Vierge choisit l’enfant la plus pauvre d’entre les plus pauvres.• Bernadette refusera toujours l’argent, «ça me brûle» disait-elle et souhaitera de tout

son cœur que sa famille ne s’enrichisse pas.• Les pauvres sont les premiers à accueillir le message et ils sont les plus généreux.• Lourdes est le lieu par excellence de l’amour des plus pauvres, critère décisif de

salut.

L’importance de la prière :• Bernadette, quoique ignorante, priait de façon habituelle avant les événements, au

point que c’est comme par réflexe qu’elle tire son chapelet à la première apparition.• Sa prière silencieuse et contemplative suscite la prière de la foule des environs,

puis de la France et enfin du monde entier.• Marie demande qu’on prie pour les pécheurs.• Elle demande aussi que les prêtres construisent une chapelle et qu’ils organisent les

processions. Elle manifeste ainsi le grand respect que l’on doit à la hiérarchieecclésiale (les prêtres) dans le culte (qui trouve son sommet dans le saint Sacrificede la Messe), et le désir de Dieu que les fidèles professent leur foi publiquement(processions).

La valeur de la pénitence et de la souffrance :• Elle accepte les épreuves avec foi : « Quand on pense que Dieu le permet, on ne

se plaint pas».• Marie demande à Bernadette de boire de l’eau boueuse et de s’en laver, de manger

des herbes amères et de marcher à genoux. Ce sont des pratiques extérieures ducorps qui aident à la conversion intérieure, l’expriment et font satisfaction pour lesoffenses faites à Dieu et au prochain.

• Lourdes est le lieu où se réunissent les fidèles les plus souffrants. Ils viennent yentendre cette parole à la fois difficile et douce à entendre : «Je ne vous prometspas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'autre.» Toute pénitence,tout handicap et toute souffrance offerte participent à la rédemption.

L’importance du titre d’Immaculée Conception :• Marie ne se présente que sous ce titre et dans un rayonnement de grande beauté. Il

est donc certain que la pureté et la sainteté personnelles sont la priorité pour chacund’entre nous. On ne pourra jamais être un apôtre digne de ce nom sans réelleconversion intérieure.

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PPOONNTTMMAAIINN,, llee 1177 jjaannvviieerr 11887711 EETT SSOONN MMEESSSSAAGGEE

Janvier 1871, la France est envahie, Paris est assiégé, les Prussiens sont aux portes deLaval. Au petit hameau de Pontmain, à cinquante kilomètres au nord, 38 hommes viennentd’être mobilisés (sur une population d’une centaine d’habitants !). La crainte règne, ledécouragement est profond. On se lamente : «On a beau prier, Dieu ne nous écoute pas». Lecuré a promis, il est vrai, que tous les soldats reviendraient sains et saufs..., mais que peut bienvaloir une telle prophétie quand tout semble si désespéré ?

C’est alors que vient la réponse de Dieu, si peu sourd aux appels de ses enfants qu’Il leurenvoie un messager exceptionnel...

Le 17 janvier, à 6h du soir, la porte de la grange Barbedette s’ouvre. Alors qu’entre JeanneDétais, l’»ensevelisseuse», pour donner des nouvelles des soldats, le petit Eugène, 12 ans,profite de l’interruption du travail pour sortir un instant. Et voilà que dans un ciel étoilé, commepersonne n’en avait jamais vu, une «grand’Dame» lui sourit. Saisi, l’enfant la contemple. Vêtued’une robe bleu sombre parsemée d’étoiles d’or, elle tend ses mains ouvertes dans un gested’accueil. Eugène interroge Jeanne qui, elle, ne voit rien, tout comme le père et la mèreBarbedette. Et ceux-ci de s’empresser d’emmener leurs enfants souper, non sans les avoir traitésde «p’tits menteux» (car leur Joseph, de 2 ans le cadet d’Eugène, affirme aussi voir la Dame).

Le repas achevé, les garçons retournent vite contempler l’apparition et commencent àprier. La nouvelle a tôt fait de se répandre dans le village, et bientôt tout le monde est là,rassemblé autour des voyants, dont le nombre est monté à 7 (tous des enfants, de 2 à 12 ans). Al’arrivée du curé, ceux-ci vont alors assister à un déploiement de signes dans le ciel, au rythmedes prières, invocations et chants prononcés à l’initiative des sœurs enseignantes et du curé.Pendant qu’on récite le chapelet, la Dame grandit de moitié. Elle est entourée d’un cadre ovalebleu auquel sont accrochés quatre cierges. Mais le message central est annoncé par l’apparition,sous ses pieds, d’une banderole blanche sur laquelle s’inscrivent au fur et à mesure les lettres:

MAIS PRIEZ MES ENFANTS. DIEU VOUS EXAUCERA EN PEU DE TEMPS.MON FILS SE LAISSE TOUCHER.

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Le texte s’est écrit très lentement pendant la durée du Magnificat, des litanies, del’Inviolata et du Salve Regina, et c’est au moment de l’invocation «O Mater Alma Christicarissima !» que les enfants ont épelé MON FILS. C’est donc bien la Sainte Vierge !

Et «voilà qu’elle rit !» annoncent les voyants au comble du bonheur.Puis un chant de pénitence est entonné. Apparaît alors dans les mains jointes de Marie un

crucifix rouge qu’elle regarde avec une tristesse indicible, semblant chanter avec l’assistance.Après le chant de l’Ave Maris Stella, on commence la prière du soir. Il est 20h30. Un

grand voile blanc dérobe lentement la Dame au regard des voyants.Le 20 janvier, les troupes allemandes se replient sans combat. Le 28, l’armistice est signé,

et les 38 soldats reviennent tous sans même une blessure.

Le message de Pontmain est bien simple. Outre l’amour de Marie pour la France, ilrappelle d’abord la puissance de la prière. A cela s’ajoute la nécessité de la pénitence,spécialement ici dans la compassion aux souffrances de Notre-Seigneur.

C’est enfin un appel à l’esprit d’enfance. Seuls des enfants ont eu la grâce de voir laVierge. N’est-ce pas un appel à renouveler notre esprit de foi, comme ont si bien su le faire lesgens de Pontmain, par l’union de leurs Cœurs autour des voyants ?

Le manteau parsemé d’étoiles d’or nous rappelle la Femme de l’Apocalypse, victorieusedu Dragon. Mettons en Marie toute notre confiance, c’est Elle qui renouvellera nos cœurs, et pareux, la face du monde.

LLeess aappppaarriittiioonnss ddee LL’’IIllee BBoouucchhaarrdd eenn ddéécceemmbbrree 11994477..

Le contexte historique.L’année 1947 voit se cristalliser ce que l’on appellera la guerre froide. Les soviétiques se

lancent dans une économie de guerre, les États-Unis se réarment et la France traverse « l’annéeterrible». Notre pays détruit et ruiné en partie est confronté à une crise économique, sociale etpolitique. On mange moins de pain en 1947 que pendant l’occupation. En mai, alors qu’il vientd’être chassé du gouvernement, le communiste Maurice Thorez, déclare qu’il est temps dedonner le pouvoir à la classe ouvrière et à son parti. Trois millions d’ouvriers font alors la grève,on ne compte plus les sabotages et les meurtres. Le cardinal Suhard, archevêque de Paris, écrit le25 novembre : « L’ampleur des grèves met en cause la vie même de la nation.» Le Président duConseil, Robert Schuman ne cède pas et donne l’ordre au chef d’Etat-major des Armées depréparer des plans de défense en cas d’insurrection : 80 000 réservistes sont mobilisés. A Saint-Etienne, le 6 décembre 1947, l’armée est prête à prendre d’assaut la manufacture d’armesoccupée par des grévistes armés jusqu’aux dents et pouvant compter sur un renfort de 10 000hommes. Le mardi 9 décembre, la France bascule...dans le sens de l’apaisement. Personne n’ycomprend rien, sauf Dieu et Notre-Dame.

Le lundi 8 décembre, Jacqueline Aubry, 12 ans, Jeanne Aubry sa sœur, 7 ans, et NicoleRobin, 10 ans, vont prier à l'église, sur le chemin de l'école, un peu avant 13 heures, la classereprenant à 13h30. Pour cette fête de l'Immaculée Conception, les Sœurs qui font la classeavaient recommandé aux enfants de prier tout spécialement la Sainte Vierge. Les 3 enfantsentrent dans l'église et, dans la nef du bas-côté gauche, disent un "Je vous salue Marie" devant lastatue de Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus. Elles vont ensuite s'agenouiller devant l'autel de laSainte Vierge et commencent à réciter une dizaine de chapelet. Voilà qu'elles voient la SainteVierge avec à son côté un ange qui la contemple, un genou plié à terre. Les 3 enfants se

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précipitent dehors pour inviter d'autres enfants à venir : deux enfants suivent, dont LauraCroizon, 8 ans, qui verra aussi "la belle Dame".

La Dame sourit aux enfants mais ne dit rien . Les fillettes récitent une dizaine dechapelet suivie de trois invocations : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avonsrecours à vous ». Après quelques minutes la Dame et l'Ange disparaissent.

Pendant toute l’octave de la fête de l’Immaculée Conception, Marie apparaîtra à dixreprises et délivrera son message.

Marie se présente comme Notre-Dame de la prière :

• Elle apprend aux enfants à prier, à faire lentement le signe de croix, à dire le chapelet et àchanter la Magnificat. La prière est donc un art qui nécessite un apprentissage. C’est aussiun exercice plein d’affection : elle demande souvent aux enfants d’embrasser la croix deson chapelet ou même sa main, et elle manifeste combien la prière des enfants et despersonnes pieuses lui plaît. Elle devient de plus en plus belle lorsqu’on la prie.

• Elle appelle tout le peuple de Dieu (fidèles et prêtres) à se rassembler dans l’église. LaPrière est personnelle et communautaire ; elle est ecclésiale.

• Elle nous rappelle combien la prière toute simple, la prière des enfants est importante etpuissante sur le cœur de Dieu, et qu’elle peut changer le cours de l’histoire.

• Elle nous enseigne qu’il faut d’abord prier pour son pays.

A la deuxième apparition, la Belle Dame parle: Dites aux petits enfants de prier pour laFrance... (courte pause), car elle en a grand besoin. La France est donc comme une personnequi a un visage aux yeux de Dieu, une personne qui a une histoire et une mission collective quil’emporte sur le bien-être même des personnes. Lorsque Jacqueline lui demande de faire unmiracle et de guérir une personne pieuse, elle répond à chaque demande : «Je ne suis pas venueici pour faire des miracles mais pour que vous priiez pour la France. «

Elle nous demande aussi de prier pour les familles.C’est une intention de plus en plus actuelle. La famille traverse depuis 40 ans une crise

comparable à celle de la France d’après-guerre. Le divorce, le refus des enfants, lacontraception, l’avortement sont autant d’éléments destructeurs de la famille. Jacquelinedemande une autre guérison : «- Madame, voulez-vous bien guérir ceux qui ont des maladiesnerveuses et des rhumatismes?» Et Marie répond encore une fois en visant plus haut : «Il yaura du bonheur dans les familles. »

Enfin, Elle demande que l’on prie pour les pécheurs.La nation, les familles sont des réalités au service du bien de la personne. Ce qui s’oppose

le plus à ce bien est le péché. A cinq reprises, Marie demande de prier pour les pécheurs et defaire des sacrifices. Là aussi joue à plein notre solidarité.

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Notre-Dame se présente comme une maman exigeante.Elle est notre Maman du ciel, pleine d’affection : elle se fait embrasser et elle embrasse les

mains des petites filles, elle sourit et jette des regards pleins de tendresse et de bonté vers lesfidèles. C’est une bonté sans faiblesse, car Marie sait être exigeante : elle commande et demandedes sacrifices. Elle est la nouvelle Ève, mère immaculée des rachetés. Le salut passe par lafemme, dont la grâce maternelle est riche de générosité parfois héroïque.

Les apparitions de l’Ile Bouchard sont une leçon d’espérance. Ce 8 décembre 1947, Marthe Robin priait, clouée au lit, lorsque son confesseur, le Père

Finet, lui déclara :« Marthe, la France est foutue. Nous allons avoir la guerre civile.» Et Marthe de lui

répondre : «Non, mon Père. La Vierge Marie va sauver la France, à la prière des petits.»

CCoonncclluussiioonn

Il est toujours très touchant de voir comment le Ciel s’occupe avec amour de la terre et osemême intervenir devant les dangers spirituels, temporels et politiques qui la menacent. Un caspresque attendrissant est L’Ile-Bouchard, où Notre-Dame est venue demander la prière desenfants pour sauver la France du péril communiste en 1947, deux ans après la fin de laseconde guerre mondiale. Auparavant, il y a eu Fatima, toujours sur le danger du communisme.Quand la Reine du Ciel se dérange, s’il vous plaît, écoutez-la.

ABBAYE SAINTE-MADELEINE DU BARROUX

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Albrecht DÜRER, Les sept douleurs de la Vierge (1496)

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l’issue d’un Pèlerinage comme le nôtre, il faut être conscient que nos pèlerins vontretrouver ce monde si souvent pourri dans lequel nous vivons, et nous devons les

aider à prendre quelques résolutions pour mieux l’affronter.

Après avoir, pendant trois jours, médité sur la place de Marie dans l’économie du Salut etdans l’Histoire des hommes, particulièrement depuis 2 siècles, il sera facile de faire comprendreque Notre-Dame tient un rôle irremplaçable auprès de Son Fils, et de redire ce qu’affirme StLouis-Marie Grignon de Montfort au début du « Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge » :

« C’est par la très Sainte Vierge Marie que Jésus est venu dans le monde, et c’est par ellequ’Il doit régner dans le monde »

Or, ce Règne de Jésus pour lequel nous marchons doit commencer dans chacune de nosvies et doit donc passer par Marie.

LLaa ppllaaccee ddee MMaarriiee ddaannss mmaa vviiee

Il sera bon d’inviter chaque pèlerin, en marchant à une réflexion silencieuse de quelquesminutes sur la place de Notre Dame dans sa vie, avant, pendant, et après le Pèlerinage.

Rappeler l’importance d’une maman sur la terre, la grâce depuis notre baptême d’avoir uneMaman au Ciel qui, de plus, a pris la peine de venir sur la Terre nous remémorer le message deSon Fils et de Son Evangile.

Sommes-nous prêts à Lui ouvrir notre cœur, comme un enfant ; cela demande une attitudespirituelle d’humilité et de simplicité, animée d’une immense confiance, car, avec Elle, nouspouvons TOUT.

Et que nos pèlerins ne se laissent pas influencer par les thèses modernistes qui s’inquiètentd’une place trop grande donnée à Marie, mais qu’ils écoutent le grand St Bernard leur redire :« de Maria, numquam satis », Marie, on ne la priera jamais trop.

Car, en allant à Elle, nous allons à Jésus.

Marie et nos résolutions de vie intérieure

A

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MMaarriiee,, «« iinn ccoonnccrreettoo »»,, ddaannss mmaa vviiee ddee cchhrrééttiieenn ::

Après les principes et la résolution de faire rentrer Marie dans notre vie, il faut réfléchir au« comment » ; pour cela, toute la Tradition de l’Eglise est là pour nous enseigner.

Il nous faut être délicat aussi dans ces résolutions, à cause de la grande variété des pèlerins,et ne pas vouloir « imposer » à tous la même chose.

Un bon principe : faire mieux ou plus qu’avant le Pèlerinage : pour celui qui ne priaitjamais Marie, qu’il commence à La prier, etc…

Une recommandation générale : prier CHAQUE JOUR Notre Dame, ne serait-ce que parquelques « je vous salue Marie », puis continuer, après le Pélerinage, à mieux la connaître, eneffectuant quelques lectures, comme le « Traité de la Vraie dévotion » du Père de Montfort oud’autres ouvrages simples qui nous auront fait du bien dans notre préparation au Pèlerinage.

Vous pourrez aussi rappeler que Notre Dame, à Fatima, a recommandé, à chacune de Sesapparitions, la récitation quotidienne du chapelet ; redire que cette pratique est courte ; qu’ellepeut se répartir au cours de la journée et que chacun doit y tendre.

MMaarriiee nnoouuss ccoonndduuiitt àà JJééssuuss

Notre Dame, comme une bonne Maman, nous conduit toujours à Jésus. Aussi, va-t-elle, àla fin de notre Pèlerinage, nous donner quelques clefs de la sainteté :

Il faut recommander la pratique régulière et fréquente des sacrements, en particulier lesacrement de pénitence. Que chaque pèlerin médite la grâce d’être uni au Seigneur par la grâceet ait envie de la demeurer toujours ; qu’il réfléchisse et prenne la résolution de se confessersouvent : une fois par mois, sauf nécessité de le faire plus fréquemment pour retrouver l’état degrâce, est une bonne cadence pour se maintenir en bonne forme spirituelle et avancer sur leChemin du Ciel en faisant ainsi des Communions plus fructueuses.

Quant au sacrement de l’Eucharistie, en cette année qui lui est consacrée, que l’on s’enapproche toujours en état de grâce et qu’on le fasse avec Marie qui nous apprendra à biencommunier et à faire une action de grâces vraie après chaque communion.

Il est dit de Marie, dans l’Evangile, « qu’Elle conservait toutes ces choses dans SonCœur » ; n’est-ce pas un appel à la prière et à la prière personnelle, chaque jour, afin de grandirdans l’Amour de Dieu. Il faut apprendre à prier, tout d’abord, en donnant un peu de temps àDieu chaque jour, puis, en cherchant à se former auprès d’hommes de Dieu, et aussi en suivantune bonne retraite, comme Notre Dame et les Apôtres au Cénacle, avant la venue du St Esprit, àla Pentecôte.

Enfin, que chacun d’entre nous essaye de tout faire avec notre Mère, comme l’enfant quine veut jamais être séparé de sa maman.

Le Père de Montfort sera d’un grand secours aux responsables, et à leurs pèlerins, dans cetapprentissage de la vie avec Marie et par Marie.

Je leur recommande instamment sa lecture.

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«« AAdd JJeessuumm ppeerr MMaarriiaamm »»

Vous pourrez enfin, après l’avoir vécue vous-même, recommander à vos Pèlerins laConsécration personnelle à Marie préparée sérieusement et vécue chaque jour. C’est le secretd’une vie spirituelle et féconde.

CCoonncclluussiioonn

Personne ne peut transmettre ce qu’il n’a pas ! A vous, chers responsables, de grandir dansvotre connaissance et amour de Marie, pour faire vibrer les âmes et les cœurs de ceux que Marievous confie sur Sa Route.

UN AUMONIER DEPUIS 23 ANS.

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Maître Allemand inconnu Triptyque des sept joies de Marie (1480)

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TToouutt ccee qquu’’IIll vvoouuss ddiirraa,, ffaaiitteess--llee ((JJnn 22--55))

En confiant Saint Jean à Marie, c’est nous tous que le Christ lui confie, « c’est à dire qu’Illui promet, si nous n’y mettons pas d’obstacle, d’exaucer aussi merveilleusement que naguère àCana de Galilée, la prière qu’elle Lui fait pour nous »1. Le cardinal Journet rappelle à ce sujetque Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin, dans leur commentaire de Saint Jean, ont comprisque les paroles de Cana et celles du Calvaire ne pouvaient être séparées. Jésus nous confie à Samère et Marie nous conduit à Jésus : Voici ton fils, voici ta mère, dit Jésus. Tout ce qu’Il vousdira, faites-le, demande Marie.

Au sanctuaire marial de Mariazell, en Autriche, lors du très important rassemblement descatholiques d’Europe Centrale2, pour une reconnaissance de l’identité chrétienne de l’Europe, lecardinal Schönborn, archevêque de Vienne et instigateur de cette rencontre, évoquait Marie« attentive à ce dont nous avons besoin et qui nous manque... Elle nous dit cette grande etpermanente parole : ce qu’Il vous dit, faites-le. En cette heure, cette parole de Marie est aussiune question adressée à chacun de nous : avons-nous entendu ce qu’Il nous a dit ? Ce destin del’Europe est-il aussi en cause quand trop souvent nous oublions cette parole, quand trop souventnous l’avons trahie ?

MMaarriiee eett nnooss rrééssoolluuttiioonnss dd’’aaccttiivviittéé cciivviiqquuee

Le titre donné à cet article peut surprendre. La référence à la Vierge Marie paraîtdavantage liée à la vie intérieure, ou à la vie familiale, qu’à la vie civique. Si l’on doit attribuerle titre de roi, au sens propre, à Notre Seigneur, on adopte le sens métaphorique lorsque l’onparle de la royauté de Marie pour évoquer son rôle de médiatrice et signifier qu’on lui confie unéminent patronage. Et pourtant nul ne doute de la présence de Marie dans l’histoire et toutparticulièrement à notre époque, qui connut, depuis la rue du Bac (1830), une suiteexceptionnelle d’interventions (La Salette, Fatima, Pontmain, L’Ile Bouchard...) directementliées à la vie de la société.

« Si nous considérons l’Incarnation par le côté où ce mystère regarde le temporel, nousvoyons aussitôt, écrit le père Calmel, que la Sainte Vierge y tient une place sans équivalent ».Des centaines de sanctuaires dédiés à Notre-Dame de Pitié, Notre-Dame du Bon Accueil, Notre-Dame du Bon Secours... resserrent les liens entre la Vierge Marie et son peuple.

Certes la présence active de Marie s’exerce avec une grande discrétion ; elle agit par lemoyen des hommes, mais, alors, leur force est la force de celle qui est «terrible comme unearmée rangée en bataille», expression du Cantique des Cantiques que l’Eglise applique à Marie.

1 Cardinal Journet, Les sept paroles du Christ en croix2 21 au 23 mai 2004, Documentation Catholique n°2319

Marie et nos résolutions d’activité civique

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LLeess ddeemmaannddeess ddee MMaarriiee :: pprriièèrree eett ppéénniitteennccee

Ce qu’Il vous dira, faites-le… Marie explicite cette parole au cours de ses apparitions etl’on peut dire que ses demandes conduisent, toutes, à deux pratiques impératives : prière etpénitence.

Prière

« Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles mais pour que vous priiez pour laFrance qui en a grand besoin, car elle est en grand danger », dit Marie aux enfants de l’IleBouchard, alors qu’une situation insurrectionnelle très grave risque de conduire à une révolutioncommuniste (1947). La présence de Marie dans les épreuves jalonne l’histoire. Celle de l’Europeest riche en victoires de la prière à Marie médiatrice. La victoire de Lépante (1571), qui conduitle pape à instituer la fête de Notre-Dame du Rosaire, est la plus prestigieuse ; mais le nombre desanctuaires dédiés à Notre-Dame de la Victoire, Notre-Dame des Batailles, Notre-Dame de laPaix témoignent de cette « implication » de Marie dans le temporel.

Nous nous arrêterons un instant sur le message de Fatima. En mai 1917, alors que lesnations se déchirent dans une guerre totale, alors qu'une récente manifestation de la Révolutionvise à répandre les institutions et les mœurs de l'athéisme, alors que la civilisation chrétienne, siimparfaite qu'elle puisse être, subit le plus formidable des assauts, le Seigneur envoie au monde,pour retrouver la paix, la Vierge Immaculée qui demande : « Récitez le chapelet tous les joursafin d'obtenir la paix pour le monde et la fin de la guerre ». Récitez le chapelet... on ne doutepas que cette demande de la Vierge permette d'obtenir la paix surnaturelle ; on ne doute pasqu'une paix de cet ordre ne puisse être un fruit de l'intercession de Marie, liée intimement à laRédemption. Par contre, un certain naturalisme politique amène à penser que la paix desempires, des nations et des peuples est une réalité temporelle à la portée de la nature laissée àelle seule. L'erreur naturaliste tient ici à une erreur sur la conception même de la paix qui est,selon la définition de Saint Augustin, la tranquillité de l’ordre ; un ordre juste exige qu'ordretemporel et ordre spirituel soient à la fois distincts mais unis : c'est là, toute la cohérencecatholique.

« Ne disons donc pas : ceci revient à l’homme de prière, ceci à l’homme d’armes. Lesdeux doivent être tenus comme vertus complémentaires, concourant à une même harmonie. Quela Vierge Marie nous inspire l’énergie du soldat et l’abandon de l’enfant ! C’est à cela que nousconvie Bernard de Clairvaux, moine contemplatif, assoiffé d’oraison, de contemplation, et quifut l’inspirateur de l’ordre militaire des Chevaliers du Temple, lorsque, dans un sermon, ils’écrie : dans les dangers, pensez à Marie, appelez Marie »3.

C’est en ce sens que l’on peut parler de la prière comme de la première forme de l’actionet c’est en ce sens, également, que l’on peut parler d’un contenu politique du message deFatima : il annonce le salut des nations, prises dans leur ensemble, par la Consécration de laRussie aux cœurs de Jésus et de Marie ; annonce d’une victoire face aux erreurs répandues parun système politique dont la perversité tient au renversement quotidien et systématique del’ordre naturel, obtenu par tous les moyens. La leçon est transposable à la situation que nousconnaissons aujourd’hui, avec la mise à l’écart du Décalogue et de la doctrine sociale del’Eglise.

3 Sermon de dom Gérard, à la deuxième journée nationale de l’AFS (1987), centrée sur : Fatima, rempart et salut dela chrétienté.

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Pénitence

De mois en mois, à Fatima, Notre Dame avait annoncé : En octobre, je dirai qui je suis etce que je veux. Lors de sa dernière apparition elle déclare : Que l’on n’offense pas davantageDieu, Notre Seigneur, car Il est déjà trop offensé . Cette demande est primordiale, si bien quelorsque la Vierge demande prière et sacrifices, sœur Lucie peut préciser : surtout ceux qu’il estnécessaire de faire pour éviter le péché. Ce qu’elle explicitera dans une lettre relatant unenouvelle locution divine : « Du jeudi au vendredi, me trouvant dans la chapelle avecl’autorisation de mes supérieures, à minuit, Notre Seigneur me dit : "Le sacrifice qu’exige dechacun l’accomplissement de son propre devoir et l’observance de ma loi, voilà la pénitence queje demande et que j’exige maintenant" »

Nous savons que, pour correctement ordonner nos vies, il faut répartir nos activités entreles multiples devoirs d’état qui nous incombent. Aucun de ces devoirs ne peut être récusé, tantque nous sommes dans l’état qui nous l’impose. Il faut faire face à tous ces devoirssimultanément : devoirs de citoyen, de parents, d’acteur professionnel, de paroissien… Nousvoulons insister ici sur le devoir d’état envers la cité, devoir d’état civique, devoir de charitépolitique.

LLee rreennoouuvveelllleemmeenntt cchhrrééttiieenn ddee ll’’oorrddrree tteemmppoorreell

Le Concile Vatican II rappelle aux laïcs que « leur tâche propre est le renouvellement del’ordre temporel. Eclairés par la lumière de l’Evangile, conduits par l’esprit de l’Eglise,entraînés par la charité chrétienne, ils doivent en ce domaine agir par eux-mêmes d’unemanière bien déterminée »4. L’ordre temporel couvre : « les biens de la vie et de la famille, laculture, les réalités économiques, les métiers et les professions, les institutions de lacommunauté politique, les relations internationales et les autres réalités du même genre ».

Cet ordre temporel possède une valeur propre : Dieu vit tout ce qu’il avait fait et c’étaittrès bon (Gen. 1,31).« Cette bonté naturelle reçoit une dignité particulière en raison de larelation avec la personne humaine au service de laquelle (ces choses) ont été créées. Enfin, il aplu à Dieu de rassembler toutes les réalités, aussi bien naturelles que surnaturelles, en un seultout dans le Christ pour que Celui-ci ait la primauté en tout (Col.1,18). Cette destination, loinde priver l’ordre naturel de ses moyens et de son importance pour le bien des hommes rend aucontraire plus parfaites sa force et sa valeur propre, elle le hausse en même temps au niveau dela vocation intégrale de l’homme ici-bas »5.

Lumen Gentium (31) précise : « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règnede Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils orientent selon Dieu ».

Jean Paul II commente les passages ci-dessus, en écrivant :« Le Concile ne considère pas simplement la condition des laïcs comme un cadre extérieur

et un environnement mais bien comme une réalité destinée à trouver en Jésus-Christ la plénitudede son sens…Le monde devient ainsi le milieu et le moyen de la vocation chrétienne des fidèleslaïcs parce qu’il est lui-même destiné à glorifier Dieu le Père dans le Christ…Les fidèles laïcssont appelés par Dieu à travailler, comme du dedans, à la sanctification du monde, à la façond’un ferment »6. 4 Décret sur l’apostolat des laïcs, Apostolicam actuositatem (7) . On se reportera également à Lumen GentiumConstitution dogmatique sur l’Eglise (chap.IV, 31 à 36) et à Gaudium et spes, Constitution pastorale sur l’Eglisedans le monde de ce temps (43, para 2,3,4)5 idem6 Christifideles laïci, n°15

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Très concrètement, le pape développe7 les domaines d’application de cette vocation. Ilprécise les devoirs liés au droit inviolable de la vie et la place de la famille, premier espace del’engagement social. Nous retiendrons ici ce qui est directement lié à l’action civique : lapolitique et la culture.

LLee ddeevvooiirr ddee cchhaarriittéé ppoolliittiiqquuee :: ccoonnssttrruuiirree uunnee cciivviilliissaattiioonn ddee ll’’aammoouurr

L’expression de charité politique est apparue en 1927 dans un discours de Pie XI à laFédération universitaire italienne : « Les jeunes gens se demandent parfois, si, catholiquescomme ils sont, ils ne doivent pas faire quelque politique…En agissant ainsi, ils comprendrontet accompliront un des plus grands devoirs chrétiens, car, plus est vaste et important le champdans lequel on peut travailler, plus impérieux est le devoir. Et tel est le domaine de la politiquequi regarde les intérêts de la société tout entière et qui, sous ce rapport, est le champ de la plusvaste charité, de la charité politique, dont on peut dire qu'aucun autre ne lui est supérieur, saufcelui de la religion. C'est sous cet aspect que les catholiques et l’Eglise doivent considérer lapolitique».

Rappelant ce devoir, Jean-Paul II explicite ce qu’il faut entendre par action politique :« Les fidèles laïcs ne peuvent absolument pas renoncer à la participation à la « politique », àsavoir l'action multiforme : économique, sociale, législative, culturelle, qui a pour but depromouvoir - organiquement et par les institutions - le bien commun…Cette participation peutprendre une grande diversité et complémentarité de formes, de niveaux, de tâches, deresponsabilités ». 8

Plus récemment, en novembre 2002, la Congrégation pour la doctrine de la foi, dans sanote doctrinale sur l'engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique,précise : « Quand l'action politique se confronte avec des principes moraux qui ne permettentpas de dérogation, d'exception, ni aucun compromis, alors l'engagement politique descatholiques devient plus évident et chargé de responsabilités ». Tel est notamment le cas, relèvecette Congrégation, des lois civiles en matière d'avortement et d'euthanasie, de la protection et dela promotion de la famille, de la protection sociale des mineurs, de la libération des victimes desformes modernes d'esclavage (drogue, exploitation de la prostitution), du droit à la libertéreligieuse, de la paix, du développement dans le sens d'une économie qui soit au service de lapersonne et du bien commun, dans le respect de la justice sociale, du principe de solidarité et dela subsidiarité.

L’action politique, ainsi définie, devoir de tout citoyen, guidée par la doctrine sociale del’Eglise, imprégnée par le souci de tout restaurer dans le Christ, et d’apporter au prochain lesconditions d’une vie digne du chrétien est réellement un acte de charité. « La charité anime etsoutient une solidarité active, très attentive à la totalité des besoins de l’homme…Elle estparticipation à la royauté de Jésus-Christ qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir(Mc 10, 45)9.

7 Christifideles laïci, chapitre III :Je vous ai établis pour que vous alliez et portiez du fruit.(Jean 15, 16)8 Christifideles laïci 429 idem, 41

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EEvvaannggéélliisseerr llaa ccuullttuurree

Par culture, il faut entendre, ici, tout ce par quoi l'homme affine et développe les multiplescapacités de son esprit et de son corps, s'efforce de soumettre l'univers par la connaissance et letravail, humanise la vie sociale, aussi bien la vie familiale que l'ensemble de la vie civile, grâceau progrès des moeurs et des institutions, traduit, communique et conserve enfin dans sesoeuvres, au cours des temps, les grandes expériences spirituelles et les aspirations majeures del'homme, afin qu'elles servent au progrès d'un grand nombre et même de tout le genre humain.10

Mgr Blanchet, dans les années 50, alors recteur de l’Institut catholique, achevait uneconférence intitulée : Bataille autour de l’homme, au cours de laquelle il avait développél’impact de l’existentialisme et du marxisme, en disant : « Le temps passe, les menaces sont là,les idées fausses se paient en douleurs humaines. Mettez-y tout le courage de votre esprit et devotre dévouement. Entendez ce que réclament de vous tant d'idées qui, même erronées, sont desindices et décèlent des besoins. Il faut sauver l'homme ». Sauver l'homme - et il n'y a là aucunerecherche anthropocentrique - exige d'agir sur son mode de vie.

Jean-Paul Il s’adressant, en juin dernier, à des évêques américains, notait : « Des attitudesmorales ambiguës, la déformation de la raison au service d'instincts de groupe ou l'absolutismedu subjectif ne sont que des exemples d'un mode de vie qui a cessé de rechercher la vérité ». Ilrappelait alors l'observation de Paul VI : « La séparation entre Evangile et culture constitueindiscutablement le drame de notre temps » et il ajoutait : « Face à une forme de penséetellement erronée et diffuse, vous devez faire tout votre possible pour encourager les laïcs àprendre des responsabilités particulières dans l'évangélisation de la culture». Propos dans lacontinuité de la conférence de 1980 à l'UNESCO : « La culture est ce par quoi l'homme en tantqu’homme, devient davantage homme, «est» davantage, accède davantage à l’être ».

Le secrétaire du Conseil Pontifical de la culture soulignait, lors d’une rencontre à Graz desmembres et consulteurs de ce Conseil11, que notre époque était caractérisée par unetransformation profonde des sociétés européennes faisant apparaître des phénomènes nouveauxdans le monde même de l’incroyance, marqué par la pauvreté des nouvelles idoles. Pourpromouvoir, disait-il, la rencontre des chrétiens avec ces nouveaux phénomènes, la cultureapparaît comme la voie royale, car c’est bien la culture qui est marquée par le relativisme etl’indifférence religieuse. « Bon Samaritain de l’homme d’aujourd’hui, le chrétien est conscientque transmettre la foi suppose de transmettre la culture de la foi, culture de la grâce, face à lacontre-culture du pouvoir et de l’avoir ».

MMaarriiee,, ffaacctteeuurr dd’’uunniittéé ddee ll’’EEuurrooppee

En cette année où nous sommes appelés à des choix engageant la vie politique de laFrance, et donc notre responsabilité civique, il est important de s’interroger sur les racines del’Europe et ce qui en fait l’unité, élément essentiel du bien commun. Nous pouvons alorsconclure en soulignant la présence de Marie.

Nous évoquions la récente rencontre au sanctuaire de Mariazell. Ce lieu de pèlerinage à laMagna MaterAustriae est aussi celui de la Bohême et de la Hongrie, mais y accourent toutes lesrégions avoisinantes ; en 1500 on y vient aussi d'Italie, de Suisse, du Brabant, de Bavière, de

10 Gaudium et spes, 5311 Rencontre sous la présidence du cardinal Poupard,, du 20 au 24 mai 2003. Osservatore du 17 juin.

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Moravie, de Pologne, de Prusse, de Silésie, de Croatie... Le cardinal Primat de Hongrie, lecardinal Mindszenty, à sa mort en 1975, souhaita y reposer. Facteur d'unité pour l'Europecentrale, Notre-Dame de Mariazell en reste le cœur.

Marie facteur d'unité, c'est le thème de la prière adressée à Notre-Dame de Monte Lussari,sanctuaire d'origine slovène, en Italie, à proximité des frontières autrichienne et yougoslave. Dèsle début, y étaient accourus des pèlerins appartenant aux trois races latine, germanique et slave,si bien qu'à la fin du seizième siècle on l'appelait déjà sanctuaire des trois nations. Etaujourd'hui, Notre-Dame y est honorée comme Reine des peuples d'Europe.

Comment Marie ne serait-elle pas le ciment d'unité de toutes ces nations qui se sontplacées sous son manteau royal ? Marie, Reine de France, regnum galliae regnum Mariae, titreconfirmé par la Consécration de Louis XIII. Marie, Reine de Pologne, le pape saint Pie X,ratifiant officiellement ce titre en 1904, autorisa cette invocation dans les litanies. La Hongrierevendique Marie pour souveraine depuis le temps de saint Étienne mais plus encore depuis lerègne de saint Ladislas. La Moravie, la Roumanie s'honorent d'être le «jardin de la Vierge ».Regardons aux confins de notre continent : au Nord-Est, la Lituanie : elle est « le pays deMarie», a dit Pie XI. Au Sud-Ouest, le Portugal : il a pris pour patronne, en 1643, MarieImmaculée ; puis il a restauré sa vie religieuse et politique sous le signe de Notre-Dame deFatima. Ces deux exemples sont chargés de sens : si le sanctuaire de Marie de la porte del'Aurore est, à Vilnius, une citadelle avancée, l'église Santa Maria de Belem, à l'entrée du Tage, amarqué l'ouverture de l'Europe à son rôle missionnaire.

CENTRE DE FORMATION A L’ACTION CIVIQUE ET CULTURELLESELON LE DROIT NATUREL ET CHRETIEN

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

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L’âme qui implore Marie ne peut périr… Celle qui s’y confie conserve le calme au milieude la tempête, elle garde la paix malgré la fureur de la tourmente… Fiat… Fiat… Mère si leSeigneur veut que je demeure sur la terre, faites que ma vie soit un long acte de reconnaissanceet d’amour. Fiat… s’il veut me rappeler à lui, obtenez qu’il purifie mon cœur de toute souillure.Fiat…pour la vie. Fiat…pour la souffrance. Fiat…pour la mort…Fiat, toujours, Ô Mère, en votredoux cœur.

SAINTE BERNADETTE

J’envisage aussi ma vie de carmélite sous cette double vocation : « vierge mère ».Vierge : épousée en la foi par le Christ ; mère : sauvant les âmes, multipliant les adoptées

du Père, les cohéritiers de Jésus-Christ. Oh, que cela grandit l’âme ; c’est comme une étreinted’infini !...

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Elle répond donc à l’ange : « Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pointd’homme », c'est-à-dire j’ai résolu de n’en point connaître ? Cette résolution marque dans Marieun goût exquis de la chasteté, et dans un degré si éminent qu’elle est à l’épreuve, non seulementde toutes les promesses des hommes, mais encore de celles de Dieu.

BOSSUET

Ce qu’on annonce à Marie, elle ne pouvait pas même l’avoir demandé, tant il y avait desublimité et d’excellence. Marie, humble, retirée, petite à ses yeux, ne pensait pas seulementqu’un ange la pût saluer, et surtout par de si haute paroles, et son humilité la jeta dans le trouble.Mais l’ange reprit aussitôt : « Ne craignez point, Marie ».

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

L’Annonciation : l’acceptation de Marie

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

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La sainte virginité devait être la première disposition pour faire une mère de Dieu. Car ilfallait une pureté au-dessus de celle des anges, pour être unie au père éternel, pour produire lemême Fils que lui : il fallait aussi être disposée par la même pureté à recevoir la vertu d’en hautet le Saint-Esprit survenant. Mais tout cela, ce n’était rien sans l’humilité. Les mauvais angesétaient chastes ; mais avec toute leur chasteté, parce qu’ils étaient superbes, Dieu les a repoussésjusqu’aux enfers. Il fallait donc que Marie fût humble, autant que ces rebelles ont été superbes :et c’est ce qui lui fait dire : « Je suis la servante du seigneur. » Mais la dernière disposition étaitla foi. Car il fallait concevoir le Fils de Dieu dans son esprit avant que de le concevoir dans soncorps : et cette conception dans l’esprit était l’ouvrage de la seule foi : « Qu’il me soit fait selonvotre parole».

BOSSUET

Et voici que Dieu subordonne l’exécution de tout ce dessein à l’acceptation de cette jeunevierge de Juda, et, avant même de se laisser porter dans ses bras, il s’abandonne à elle, s’inclinedevant elle, sollicite son consentement, suspend au mouvement de son cœur et aux paroles de seslèvres l’accomplissement de sa pensée éternelle.

DOM PAUL DELATTEHOMELIE SUR LE VIERGE MARIE

Dieu dans ses œuvres veut se servir d’instruments… Nous sommes, nous, les instrumentsde l’Immaculée. Dieu qui donne la volonté libre veut que les instruments le servent librement enaccordant leur volonté à la sienne, de la même manière que la Mère très sainte lorsqu’elle dit :« Qu’il me soit fait selon votre parole. ».

Nous devons être comme une plume dans la main de l’Immaculée…Si elle met de côté saplume, attendons humblement. Si elle veut écrire, soyons obéissants à chaque mouvementqu’elle fait avec cette plume.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Au temps de l’Incarnation, lorsque l’ange Gabriel ayant annoncé à notre très glorieuseMaîtresse ce mystère ineffable, elle répondit : « voici la servante du Seigneur »… Humilitégrande que celle-ci ! La Sainte Vierge eut alors une telle et si claire connaissance de la misère denotre nature et de la distance qu’il y a entre Dieu et l’homme que, se voyant rehaussée et élueau-dessus de tous, elle se rabaissa au plus profond de son néant, devant les incompréhensibles etinépuisables abîmes de l’immense bonté de Dieu.

SAINT FRANÇOIS DE SALESAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

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Mon enfant, tu ne sais pas ce que l'obéissance est capable de produire : par un oui, par unseul oui, "Qu'il me soit fait selon votre parole !". Marie devient la Mère du Très-Haut; ce faisantelle se déclarait sa servante mais gardait intacte sa virginité qui était si chère à Dieu et à sespropres yeux.

Par ce oui de Marie, le monde obtient le salut ; l'humanité est rachetée.Alors, tâchons nous aussi de faire la volonté de Dieu et de toujours dire oui au Seigneur.

SAINT PADRE PIO

Il convenait que cette vierge fût d’une telle pureté, qu’on n’en pût jamais imaginer uneplus grande dans aucune autre créature.

SAINT ANSELME

L’œuvre que l’Esprit Saint veut accomplir en Marie exige la paix parfaite, l’harmonie,l’ordre humain, une soumission totale du corps à l’âme, de l’âme au Saint Esprit : « Voici laServante du Seigneur…Fiat » car elle devra communiquer la Vie.

DOM AUGUSTIN GUILLERANDSILENCE CARTUSION

Tout ce que les plus grands théologiens dans leurs traités, les penseurs chrétiens dans leursspéculations les plus hautes, tout ce que les saints eux-mêmes dans les intuitions de leur piété ontpu dire, penser, entrevoir de la grandeur de la Très Sainte Vierge Marie, l’Ange la excellemmentexprimé dans ces premiers mots de sa salutation que je viens de vous rappeler : « Je vous salue,Marie, pleine de grâces ».

DOM AUGUSTIN GUILLERANDSILENCE CARTUSION

Si vous n’eussiez en vous ce silence nourri, point n’eussiez entendu la voix de l’Ange,lorsqu’il entra chez vous (...).

BOSSUETPARLANT A NOTRE DAME

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

156

L’Ecce de l’offrande et le Scio de la confiance, et c’est tout. Cela suffit, jadis, à la Viergepour se sanctifier… N’en cherchez pas plus long, et fuyez comme la peste les complications deconscience et les infinis retours sur soi, stériles pour vous-mêmes, assommants pour les autres.

(…) Notre petit Ecce est un véritable explosif ! Il signifie cette adhésion fondamentale auxvouloirs divins qui est l’essence de toute sainteté. La nature se cabre ? Ecce ! La souffrance nousterrasse ? Ecce ! Une tâche ingrate nous appelle ? Ecce !

(…) Souvent, très souvent, regardez-la. Elle vous rappellera l’Ecce de votre vocation.Priez-la ; elle vous donnera, cette puissante Reine du Ciel, des Anges de sa Cour pour vousgarder, et la grâce de son divin Fils, pour vous faire Le servir très longtemps et très bien, ceMaître bien-aimé, à qui je vous confie…

MONSEIGNEUR DE BOISMENUEVEQUE DE PAPOUASIE (1870-1953)

Supplique de l'humanité à Notre Dame

Ô Vierge Marie, répondez "oui" au message de l'ange !L'ange attend la réponse :

Il est temps qu'il retourne à Celui qui l'a envoyé.Pauvres malheureux,

Qui gémissons sous une sentence de condamnation,Nous attendons aussi de vous, ô Grande Dame,

Le mot de Pitié !

Voyez ! On vous met entre les mains le prix de notre salut :Si vous acceptez, nous serons aussitôt libérés !

CHARLES PEGUY

De la réponse qui tombera de vos lèvres dépend, en effet, la consolation des malheureux,le rachat des captifs, la libération des condamnés, le salut de tous les fils d’Adam, de toute votrerace. Ô Vierge, hâtez-vous de nous la donner cette réponse. Ô notre souveraine, dites la parolequ’attendent la terre, l’enfer, les cieux. Le Roi et le Seigneur de toutes choses attend Lui-même,avec autant d’ardeur qu’Il a désiré votre beauté, votre consentement qu’Il a mis commecondition au salut du monde … Ne L’entendez-vous pas qui crie du ciel :" Ô toi, belle entre lesfemmes, fais-moi entendre ta voix ." Si vous Lui faites entendre votre voix, Il vous donnera devoir notre salut.

SAINT BERNARD4EME HOMELIE SUR LE MISSUS EST

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

157

Oh ! ce Fiat de Marie, prononcé au nom de l'humanité toute entière ! Sans lui nousn'aurions pas Jésus, nous n'aurions pas notre Frère, notre Ami, notre Sauveur. A l'origine denotre rédemption, se trouve l'abandon d'amour de Marie.A l'origine de la rédemption des âmes que Dieu a résolu de sauver par vous doit se trouver aussivotre abandon, vos Ecce ancilla, vos Fiat, ceux qu'Il nous demande de prononcer bien souventpar jour et qui parfois coûtent tellement à notre faible nature, cette acceptation sans réserve de lavolonté divine, quelle qu'elle soit, si souvent crucifiante et toujours adorable.

PERE D’ELBEECROIRE A L’AMOUR

Fra Angelico

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

161

Vous le savez, la prière des prières, c'est la messe : adoration parfaite, expiation parfaite,action de grâce parfaite, elle est aussi la supplication parfaite de Jésus immolé ; c'est le trésor destrésors de l'apostolat.

PERE D’ELBEECROIRE A L’AMOUR

Chaque révérence, chaque génuflexion que vous faites devant le Saint-Sacrement estimportant, parce qu’il constitue un acte de foi au Christ, un acte d’amour envers le Christ.

JEAN-PAUL II29 SEPTEMBRE 1979

Lorsque tu participes à la messe, ravive ta foi et médite sur la Victime qui s’immole pourtoi…

Ne repars jamais de l’autel sans verser de larmes de contrition et d’amour envers Jésus-Christ, car c’est pour ton salut éternel qu’il a été crucifié.

SAINT PADRE PIO

Que faire en ce moment sublime du sacrifice de l’autel ? Quelle est la meilleure manièred’assister à la messe ? L’Eglise nous l’indique dans un geste liturgique d’un symbolismemerveilleusement évocateur et traditionnel : comme la petite goutte d’eau du calice, disparaîtredans l’âme du Christ, se perdre dans les sentiments intimes du Verbe incarné, et là, comme laVierge au pied de la croix, « par Lui, avec Lui et en Lui » s’offrir en hostie de louange àl’adorable Trinité.

PERE PHILIPPON O.P.LES SACREMENTS DANS LA VIE CHRETIENNE

Le saint sacrifice de la messe

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

162

Comme notre messe prendrait une autre valeur si, dans la foi, les regards fixés sur laTrinité, nous savions nous identifier, par l’amour, à tous les mouvements de l’âme du Crucifié.La messe nous apparaîtrait alors ce qu’elle est en réalité : l’unique sacrifice de la rédemption,perpétué sous forme liturgique au milieu des hommes, pour les rendre saints « à l’image duFils », mais aussi et surtout pour faire monter vers Dieu, du sein de l’Eglise militante, la prièrecontinuelle, l’action de grâce, l’expiation et l’adoration sans fin de l’âme de Jésus et de l’Eglisedu Verbe incarné.

(…)L’eucharistie est le sacrement de l’unité de l’Eglise, le moyen par excellence d’unir les

hommes aux Personnes de la Trinité et de réaliser à travers toutes les races et les civilisationsl’unité de la chrétienté.

PERE PHILIPPON O.P.LES SACREMENTS DANS LA VIE CHRETIENNE

Qu’est-ce que la culture chrétienne ? Essentiellement la messe. Je n’affirme pas là monopinion, ni l’opinion ou la théorie ou le vœu de l’un ou de l’autre, j’indique le pivot de deuxmille ans d’histoire.

JOHN SENIORLA RESTAURATION DE LA CULTURE CHRETIENNE

Quand la participation à la messe devient sèche et sans saveur, c’est le moment d’imiterNotre-Seigneur durant son agonie et de prier plus intensément par la seule volonté, sans aucuneconsolation : « Il priait plus instamment » disent les Evangélistes ( Luc XXII, 44 ), et Saint Jeande la Croix commente : « Que l’âme ne perde point le soin de prier et qu’elle attende demeuranten nudité et vide, car son bien ne tardera pas » ( Montée du Carmel III, 30 ).

PERE LUCIEN-MARIE DE SAINT JOSEPH OCDLA COMMUNION DANS L’ATTENTE

N’oublie pas que tu m’as promis à l’élévation de la sainte messe de te tenir avec la viergeau pied de la croix pour offrir ensemble au père du ciel dont toutes les volontés sont volontésd’amour, vos enfants.

SAINTE ELISABETH DE LA SAINTE TRINITE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

163

Parce que les rites sont chargés d’une signification précise et profonde, un changement derite peut déclencher une guerre, un schisme ou une hérésie.

(…)Le rite est une pensée en acte. Il est la pensée humaine incarnée dans un geste capabled’un intense force d’expression comme la plus exquise délicatesse mentale.

UN MOINE BENEDICTINLA SAINTE LITURGIE

«Ce Sacrifice est accompagné de cérémonies imposantes et majestueuses. Et nonseulement il n’en est aucune qui puisse être regardée comme inutile et superflue, mais encoreelles ont toutes pour but de faire briller davantage la majesté d’un si grand Sacrifice, et de porterles fidèles par ces signes salutaires et mystérieux qui frappent la vue, à la contemplation deschoses divines voilées dans le Sacrifice ».

CATECHISME DU CONCILE DE TRENTE

La messe est le sacrifice du Calvaire, augmenté pourrions-nous dire, illustré, étendu àl’Eglise. A nous il appartient de porter l’immolation; une communion ne doit pas être seulementun mouvement d’union avec le Christ mais aussi une immolation. Puisque nous nous unissonsau Christ immolé, l’union avec Lui comporte nécessairement pour nous la participation à sonimmolation, à sa souffrance, à son sacrifice et même à sa mort.

PERE MARIE-EUGENE DE L’ENFANT JESUSLA MESSE

Que le Christ est bon, d’avoir laissé les Sacrements à son Eglise ! Ils satisfont tous lesbesoins.

Vénère-les et sois-en reconnaissant au Seigneur et à son Eglise.

SAINT JOSE MARIA ESCRIVA DE BALAGUERCHEMIN

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

164

Ne t'éloigne pas de l'autel du sacrifice eucharistique sans ressentir douleur et amour pourJésus-Christ, car c'est pour ton salut éternel qu'il a été crucifié.

La Vierge des Douleurs te tiendra compagnie et inspirera ton oraison.

SAINT PADRE PIO

Que celle qui en l'Année du Rosaire nous a aidés à contempler le Christ avec son regard etson cœur, fasse croître, en l'Année de l'Eucharistie, chaque communauté dans la Foi et dansl'amour envers le mystère du Corps et du Sang du Seigneur"

JEAN PAUL IIANGELUS DU 13 JUIN 2004

Chaque matin à la messe, centre de vos journées et de votre vie, mettez Jésus sur l'auteldu cœur blessé de Marie, Mère de l'Église. Assistez à la messe près d'elle, avec elle, au pied dela Croix, comme saint Jean et sainte Madeleine.

(… ) Je vous disais déjà à propos de la communion, que votre cœur est un ciel pour Jésus,mais il l'est d'autant plus que Jésus y trouve Marie. C'est son Cœur qui vous révèlera les secretsintimes du Cœur de Jésus, de même que c'est le Cœur de Jésus qui vous révèlera le Cœur deMarie.

PERE D’ELBEECROIRE A L’AMOUR

N’oublie pas que tu m’as promis à l’élévation de la sainte messe de te tenir avec la Viergeau pied de la croix pour offrir ensemble au père du ciel dont toutes les volontés sont volontésd’amour, vos enfants.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

La messe, Marie auprès de l’autel

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

165

Il me semble que l’attitude de la vierge Marie durant les mois qui s’écoulèrent entrel’Annonciation et la Nativité est le modèle des âmes intérieures, des êtres que Dieu a choisispour vivre au dedans, au fond de l’abîme sans fond. Dans quelle paix, dans quel recueillementMarie se rendait et se prêtait à toute chose ! Comme celles qui étaient les plus banales étaientdivinisées par elle ! Car à travers tout la Vierge restait l’adorante du don de Dieu.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Ne sentons-nous point la cause de cette promptitude, de cette élévation, de cette visite ?Quand on est plein de Jésus-Christ, on l’est en même temps de charité, d’une sainte vivacité, degrands sentiments ; et l’exécution ne souffre rien de languissant. Marie, qui porte la grâce avecJésus-Christ dans son sein, est sollicitée par un divin instinct à l’aller répandre dans la maison deZacharie, où Jean-Baptiste vient d’être conçu.

BOSSUET

Dans toutes les visites que nous rendons, imitons Marie : rendons-les en charité : alorssous une simple civilité, il se cachera de grands mystères : la grâce s’augmentera ou se déclarerapar l’humilité et par l’exercice d’une amitié sainte.

BOSSUET

Ce qui incita notre glorieuse Maîtresse à visiter Elisabeth, ce fut sa charité très ardente etsa profonde humilité…ces deux vertus la poussèrent et lui firent quitter sa petite Nazareth, car lacharité n’est pas oisive, elle bouillonne dans les cœurs où elle règne et habite

SAINT FRANÇOIS DE SALES

La Visitation, Marie nous ouvre la voie

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

166

Aimer, c’est imiter MarieExaltant de Dieu la grandeurAlors que son âme ravieChantait son cantique au seigneur

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Se replier soi même, cela stérilise l’âme !Il faut se hâter de courir aux œuvres de charité. Parfois on est si mal chez soi, dans son

intérieur, qu’il faut promptement en sortir. Le Bon Dieu ne nous oblige pas à rester en notrecompagnie, au contraire, Il nous permet souvent qu’elle nous soit désagréable afin que nous laquittions. Je ne vois pas d’autre moyen en ce cas, que de sortir de chez soi et d’aller rendre visiteà Jésus et à Marie en courant aux œuvres de charité.

SAINTE THERESERAPPORTE PAR SA SŒUR GENEVIEVE

Le prochain est comme moi un petit enfant de ma Mère. Elle l’aime bien et moi donc aussije dois l’aimer. Nous sommes ensemble in sinu Mariae.

PERE JACQUIERLA VIE MARIALE

Il est possible qu’il y ait, au départ de la terre, plusieurs chemins qui vont à Dieu ; mais ceschemins, au bout d’un certain temps, se rejoignent tous pour n’en faire plus qu’un seul. Si àquelque distance du point de départ, on n’a pas rencontré la Sainte Vierge, c’est le signe certainqu’on est égaré.

ABBE BERTO

Que Marie soit l'étoile qui éclaire votre route et qu'elle vous montre le chemin pour allervers le Père du Ciel. Que Marie soit aussi l'ancre de salut à laquelle vous vous accrochereztoujours plus solidement au temps de l'épreuve.

SAINT PADRE PIO

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

167

O Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à vous écouter, je veux mefaire tout enseignable afin d’apprendre tout de Vous…

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même qu’il prenne sa croix et mesuive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra ; et celui qui perdra sa vie à cause de moi lasauvera.

SAINT MARC ( VIII, 34 )

Je souffre d’avoir l’âme assez élevée pour comprendre ce qu’il me faudrait être et de nepas avoir le caractère assez ferme et trempé pour réaliser la conception que j’ai eue de la vie queje dois mener.

MARECHAL LYAUTEY

Un chrétien est un tabernacle du Dieu vivant. Il m’a créée, il m’a choisie, il est venuhabiter en moi, parce qu’il avait besoin de moi. Maintenant que vous avez appris combien Dieuvous aime d’amour, quoi de plus naturel pour vous que de passer le reste de votre vie à rayonnerde cet amour ?

SAINTE MERE TERESA LA JOIE DU DON

O Esprit Saint, âme de mon âme, je Vous adore. Eclairez-moi, guidez-moi fortifiez-moi,consolez-moi ; dites-moi ce que je dois faire, donnez-moi des ordres ; je Vous promets de mesoumettre à tout ce que Vous désirez de moi et d’accepter tout ce que Vous permettrez quim’arrive, faites-moi connaître votre volonté.

PRIERE DU CARDINAL MERCIER

Prenons garde ! La vie ne nous est donnée que pour des choses très solennelles et trèssaintes, la vie ne nous est donnée que pour avancer sans cesse du côté de Dieu.

DON ROMAIN BANQUET

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

168

Si vous voulez parvenir à posséder le Christ, ne le cherchez jamais sans la croix.

BERGSONLES DEUX SOURCES DE LA MORALE ET DE LA RELIGION.

Nous voudrions porter une croix pesante qui aurait quelque éclat, plutôt qu’une croixlégère qui nous fatigue par sa continuité. La sainteté n’est pas là où l’imagination la place, elleest dans la perfection avec laquelle nous portons notre croix, la nôtre, et non pas une autre.

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Nous ne sommes pas chrétiens pour dormir sur des roses. On va au Ciel avec un cailloudans le soulier.

LOUIS VEUILLOT

L’âme est une graine que Dieu sème dans le chemin de l’Eglise, pour y produire des fruitsde mérites et de vertus. Il faut que ce grain meure sous les terribles coups des peines, desadversités, des persécutions… Les tribulations des chrétiens sont la vie du monde.

SAINT PAUL DE LA CROIX

La marque que Dieu a de grands desseins sur une âme, c’est lorsque Il lui envoiedésolations, et peines sur peines.

SAINT VINCENT DE PAUL

Dans la recherche de méthodes nouvelles, sous prétexte d’aller à des hommes anxieuxseulement d’une prospérité terrestre, les réformateurs de l’apostolat parlent beaucoup plus,aujourd’hui, du pain matériel que du pain céleste, et font fort peu du Christ et de sa Croix ; ils nese souviennent plus que la Croix du Christ, quand elle fut prêchée, apparut comme un scandaleet une folie ; et pourtant, elle fut prêchée et remporta la victoire.

CARDINAL OTTAVIANI12.02.1954. AUX CHANOINES REGULIERS DE L’IMMACULEE CONCEPTION – CITE DANS « POUR QU’IL REGNE ».

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

169

Une étoile qui ne paraissait qu’aux yeux n’était pas capable d’attirer les mages au Roinouveau-né ; il fallait que l’étoile de Jacob et « la lumière du Christ » se fût levée dans leur cœur.

(…)L’étoile des mages est donc l’inspiration dans les cœurs. Je ne sais quoi luit en dedans : vous

êtes dans les ténèbres et dans les amusements ou peut être dans la corruption du monde : tournez-vous vers l’Orient où se lèvent les astres ; tournez vous à Jésus Christ qui est à l’Orient.

(…)Quittez le monde de même ; le monde pour lequel la nouvelle étoile, la chaste inspiration qui

vous ébranle le cœur, commence à vous insinuer un secret dégoût. Allez à Jérusalem : recevez leslumières de l’Eglise : vous y trouverez les docteurs qui vous interpréteront les prophéties, qui vousferont entendre les desseins de Dieu ; et vous marcherez sûrement sous cette conduite.

(…)Soumettez, sages du monde, toute vos lumières, et celles-là mêmes qui vous sont données

d’en haut, à la doctrine de l’Eglise, parce que Dieu qui vous éclaire, vous veut faire humblesencore plus qu’éclairés.

BOSSUETELEVATION SUR LES MYSTERES

Auprès de Toi, Marie, j’aime à rester petite.

SAINTE THERESE DE LISIEUX

Oh ! que j’aime Marie ton éloquent silence !Pour moi c’est un concert doux et mélodieuxQui me dit la grandeur et la toute puissanceD’une âme qui n’attend son secours que des Cieux.

SAINTE THERESE DE LISIEUX

La Nativité, la recherche de Dieu par Marie

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

170

Marie, Mère de dieu et notre Mère, devenait toujours plus humble au fur et à mesure que lesdons de la grâce augmentaient en elle : il faut toujours garder cela à l'esprit.

SAINT PADRE PIO

Que Marie transforme en joie toutes les souffrances de ta vie.

SAINT PADRE PIO

Le seigneur appelle les bergers, simples et pauvres, par l'entremise des anges.Il appelle les savants par l'intermédiaire de leur science. Et tous, poussés par la grâce, accourentpour l'adorer.Il nous appelle tous par ses inspirations divines, et se communique à nous par la grâce.Combien de fois nous a-t-il invités nous aussi ?Avec quelle rapidité lui avons-nous répondu? Mon Dieu, je rougis, tant je suis honteux de devoirrépondre à une telle question…

SAINT PADRE PIO

En Marie comme en Dieu, le fond c’est l’Amour : elle aime et elle se donne, elle est toute ettoujours en ce don de soi. Son humilité est une des fleurs qui s’épanouissent sur cette racine et surcette tige. Elle est humble parce qu’elle s’oublie. L’oubli de soi la tient à sa place, elle n’en sortpas. Voilà pourquoi elle est aussi humble au jour de l’Assomption et à l’heure du couronnement auciel qu’à la grotte de Bethléem ou au pied de la croix. Elle ne voit et ne veut que la gloire divine.Elle se voit en toute circonstance baignant dans cette gloire qui l’enveloppe de toute part. nulleautre lumière en elle qui puisse lui montrer ni elle-même ni les autres créatures sous un autre jour.L’Amour l’éclaire, la féconde, la fait vivre, est tout en elle et pour elle…

DON AUGUSTIN GUILLERANDSILENCE CARTUSION

l’Homme Dieu n’a été conçu qu’avec le consentement de la Vierge céleste, ainsi il n’en vapas différemment pour les autres hommes qui doivent exactement imiter en tout leur premiermodèle.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

171

Juge la valeur et les degrés de ton humilité à la manière dont tu encaisses les humiliations.Est-ce avec patience ? C’est bien. Avec sérénité ? C’est mieux. Avec joie ? C’est parfait, même siça te fait encore mal tout de même.

MONSEIGNEUR DE BOISMENUEVEQUE DE PAPOUASIE (1870-1953)

Si vous ne vous convertissez pas ne devenez semblables à de petits enfants vous n’entrerezpas dans le royaume des cieux.

SAINT CURE D’ARS

Sans l’humilité, cette belle et précieuse vertu, vous n’entrerez pas plus dans le ciel encoreune fois que sans le baptême. Voulons-nous donc espérer d’aller chanter les louanges de Dieu,pendant l’éternité ? Ayons de bas sentiments de nous-mêmes.

SAINT CURE D’ARS

De bouche, ô mon Dieu, Vous n’en aviez pasPour parler aux gens perdus d’ici-bas …Ta bouche de lait vers mon sein tournée,Ô mon fils, c’est moi qui te l’ai donnée.

De main, ô mon Dieu, Vous n’en aviez pasPour guérir du doigt leurs pauvres corps las…Ta main, bouton clos, rose encore gênée,Ô mon fils, c’est moi qui te l’ai donnée.

De chair, ô mon Dieu, Vous n’en aviez pasPour rompre avec eux le pain du repas…Ta chair au printemps de moi façonnée,Ô mon fils, c’est moi qui te l’ai donnée.[…]

MARIE NOËLLE ROSAIRE DES JOIES

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

172

L’incarnation a sa source dans la bonté de Dieu…Mais une chose apparaît tout d’abord, simerveilleuse, si étincelante, si étonnante, qu’elle brille comme un signe éblouissant : c’estl’humilité infinie que contient un tel mystère…

Toute sa vie Jésus n’a fait que descendre : descendre en s’incarnant, descendre en se faisantpetit enfant, descendre en obéissant, descendre en se mettant toujours à la dernière place.

CHARLES DE FOUCAULDL’INCARNATION

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

173

Au paradis terrestre, Satan vit un être semblable à celle qui était l’objet de sa rage il sut qu’iln’atteindrait jamais Dieu, ni l’Immaculée alors il se mit à retourner sa haine contre la future mère(de Marie), contre la première mère de l’humanité : Eve. Il réussit à la mettre en opposition à lavolonté de Dieu et à lui faire chercher la perfection, non pas en se soumettant aux intentions deDieu, mais en agissant selon son raisonnement. Elle fut vaincue par l’orgueil.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Quelques fois nous avons des doutes : il nous arrive si souvent de n’avoir pas été fidèles à lagrâce, si bien que nous ne sommes plus dignes d’avoir l’aide de Dieu. Mais voila pourquoi Dieunous a donné la céleste Mère à qui il a confié tout l’ordre de la Miséricorde, comme s’il voulaitnous protéger devant sa justice.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Regretter non pas parce qu’on s’est sali, mais parce qu’on n’a pas aimé ; puis nous plongerimmédiatement dans le cœur de notre Mère, en esprit de foi avec confiance. Elle nous aime, nosmisères ne rebutent pas la Mère toute miséricordieuse; elle sait de quelle poussière nous sommespétris.

PERE JACQUIERLA VIE MARIALE

La confession, Marie refuge des pécheurs

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

174

Son Fils était prêt à punir un pécheur : Marie s’élance, arrête le glaive, demande grâce pourle pauvre coupable : « ma mère, lui dit Notre Seigneur, je ne puis rien vous refuser. Si l’enferpouvait se repentir, vous lui obtiendriez sa grâce ».

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

La Sainte Vierge se tient entre son Fils et nous. Plus nous sommes pécheurs et plus elle a dela tendresse et de la compassion pour nous. L’enfant qui a coûté le plus de larmes à sa mère est leplus cher à son cœur. Une mère ne court-elle pas toujours au plus faible et au plus exposé ? Unmédecin, dans un hôpital, n’a-t-il pas plus d’attention pour les plus malades ?

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Si nous avons le malheur d’être dans le péché, adressons-nous encore à Marie avec unegrande confiance, et nous sommes sûrs que quelque misérables que nous soyons, elle nousobtiendra la grâce de notre conversion. Peut-être avez-vous contracté une habitude criminelle, quiest devenue pour vous source d’une infinité de péchés. Vous désirez renoncer à vos désordres etvous faites de temps en temps quelques efforts pour en sortir, mais le poids de vos mauvaiseshabitudes vous entraîne toujours. Vous détestez votre péché, et, malgré cela, vous y retomber àchaque instant. Ah ! Ne vous découragez- pas, ne dites pas que vous êtes damné, ne pensez pasque jamais vous ne vous corrigerez. Mais allez vous jeter aux pieds de la Sainte Vierge pour luidemander votre conversion ; suppliez-la d’avoir pitié d’une âme qui a coûté le sang de Jésus-Christ son divin Fils, et que le démon veut entraîner en enfer. Et vous sentirez naître en vous laconfiance, vous irez vous confesser, et vos habitudes seront entièrement détruites. Que de faits dece genre enregistre tous les jours l’histoire des âmes !

Peut-être encore avez-vous quelque péché qui vous donne de la honte pour vous accuser.Réfugiez-vous dans le sein de Marie, elle vous obtiendra le courage de faire une bonne confession.On a vu des pécheurs bourrelés de remords, et qui n’osaient pas avouer leurs fautes ! A peineavaient-ils conjuré la sainte Vierge d’avoir pitié d’eux que toutes leurs peines disparaissaient : leurcœur était tout changé, ils se levaient pleins de courage et de confiance, allaient trouver leurconfesseur, lui déclaraient tout leurs péchés avec larmes, et dans cet aveu recouvraient la paix.

Peut-être, enfin, vous trouverez–vous trop coupable pour demander pardon au bon Dieu.Adressez-vous à la Sainte Vierge, et vous êtes sûrs de votre pardon. Priez-la de vous obtenir grâceauprès de son divin fils ; à la prière, joignez des œuvres de pénitence. Et bientôt vous pourrezpublier la miséricorde que le bon Dieu vous à faite par l’entremise de sa sainte Mère.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

175

Père, comment pouvez-vous supporter tant d’ordures ? m’as-tu dit, après une bonneconfession.Je me suis tu, pensant que si ton humilité te porte à te considérer comme de l’ordure, un tasd’ordures, nous pourrons encore faire de toute ta misère quelque chose de grand.

SAINT JOSE MARIA ESCRIVA DE BALAGUERCHEMIN

Tu m’écris que tu t’es rendu, enfin, au confessionnal, et que tu as éprouvé l’humiliation dedevoir ouvrir le cloaque de ta vie (c’est ainsi que tu t’exprimes) devant «un homme».Quand donc extirperas-tu cette vaine estime que tu ressens pour toi-même ? Alors, tu te rendras àla confession joyeux de te montrer tel que tu es, devant «cet homme» qui a reçu l’onction (cetautre Christ, le Christ lui-même !) qui te donne l’absolution, le pardon de Dieu.

SAINT JOSE MARIA ESCRIVA DE BALAGUERSILLON

Dieu n’est pas scandalisé par les hommes. Dieu n’est pas lassé de nos infidélités. Notre Pèredu Ciel pardonne n’importe quelle offense lorsque l’enfant retourne vers Lui, lorsqu’il se repent etdemande pardon. Notre Seigneur est Père à tel point qu’Il prévient nos désirs d’être pardonnés etqu’Il prend les devants en nous ouvrant les bras.Croyez bien que je n’invente rien. Rappelez-vous cette parabole que le fils de Dieu nous a contée,pour nous faire comprendre l’amour du Père qui est aux cieux : la parabole de l’enfant prodigue.

SAINT JOSE MARIA ESCRIVA DE BALAGUERQUAND LE CHRIST PASSE

La joie est un bien qui appartient au chrétien. Elle ne disparaît que devant l’offense à Dieu :car le péché vient de l’égoïsme, et l’égoïsme engendre la tristesse et, même alors, cette joiedemeure enfouie sous les braises de l’âme, car nous savons que Dieu et sa Mère n’oublient jamaisles hommes. Si nous nous repentons, s’il jaillit de notre cœur un acte de douleur, si nous nouspurifions par le saint sacrement de la pénitence, Dieu s’avance à notre rencontre et nous pardonne.Alors, il n’y a plus de tristesse : il est tout à fait juste de se réjouir puisque ton frère que voici étaitmort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé.

SAINT JOSE MARIA ESCRIVA DE BALAGUERQUAND LE CHRIST PASSE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

176

Racontez d’abord ce que vous aimeriez cacher. A bas le démon muet ! D’un tout petitproblème vous faites, en le roulant, une énorme boule, comme on fait avec la neige, et vous vousenfermez à l’intérieur. Pourquoi ? Ouvrez votre âme ! Je vous promets le bonheur, qui est fidélitéà la voie chrétienne, si vous êtes sincères. Clarté, simplicité : ce sont là des dispositionsabsolument nécessaires ; il nous faut ouvrir notre âme, à deux battants, afin de laisser entrer lesoleil de Dieu et la charité de l’Amour.

SAINT JOSE MARIA ESCRIVA DE BALAGUERAMIS DE DIEU

Oh ! Mon Dieu, que de péchés j’ai commis ! Que de grâces j’ai méprisées ! Que de bienj’aurais pu faire et que je n’ai pas fait !... Bientôt il me faudra paraître devant Vous pour êtrejugé… peut-être sera-ce aujourd’hui !... Mon Dieu, pardonnez-moi !... Mon Dieu, faites-moimiséricorde !... Ah ! de grâce, ne me perdez pas, ayez pitié de moi… ne me jetez pas en enfer ! Jeferai pénitence, je m’y dévoue pour toute la vie.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

177

C’est encore en cette circonstance que Notre Seigneur fit son premier miracle à la prière dela Vierge ; c’est pour nous montrer combien Dieu s’intéresse à tous nos besoins, même les plusmatériels, que ce fait nous est rapporté. Ayons donc confiance en son amour.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Demandons à la Vierge Marie de rendre nos cœurs « doux et humbles comme l’était celui deson Fils. Il est si facile d’être orgueilleux, dur, égoïste, oui si facile ; mais nous avons été crééspour de plus grandes choses. Combien nous pouvons apprendre de Marie ! Elle n’était si humbleque parce qu’elle était toute à Dieu. Elle emplie de la grâce. Dites à la Vierge de dire à Jésus : « ilsn’ont pas de vin ; ils ont besoin du vin de l’humilité et de la gentillesse. Elle nous répondracertainement : « Faites tout ce qu’il vous dira.

SAINTE MERE THERESA

O Marie qu’on ne prie jamais en vain, je vous en conjure, exaucez ma prière.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Elle est l’aqueduc par où la grâce coule sur nous, l’échelle qui nous conduit à Dieu, la portequi nous ouvre accès auprès de sa bonté, le moyen par lequel descendent sur le corps entier del’Eglise les mérites de son divin chef. Nul ne se sauve, nul n’obtient son pardon que par elle.

J. TISSOTL’ART D’UTILISER SES FAUTES

Rien n’a été dit de si grand, rien ne sera jamais dit de si grand sur la puissance d’intercessionde la Vierge, que le récit évangélique du miracle de Cana. C’est l’heure de la puissance de Marie.

CARDINAL JOURNET

Les noces de Cana, l’intercession de Marie

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

178

Oui, Marie est ministre plénipotentiaire de la Miséricorde. La miséricorde est sondépartement. De même que dans nos Etats, ceux qui ont à traiter d’une affaire de finances, demarine ou d’agriculture s’adressent aux ministres respectivement chargés de ces questions, c’est àla Mère de Dieu qu’ont recours ceux qui ont besoin de miséricorde ; et plus leur misère estprofonde, plus ils ont de motifs d’aller à son Cœur maternel.

J. TISSOTL’ART D’UTILISER SES FAUTES

Marie est le ministre de Dieu au département de la bonté. Elle ne condamne pas, elle ne brisepas ; mais elle ranime, elle vivifie tout ce qu’on lui présente. L’amour des mères à des bornes, lesien n’en a pas.

BOSSUET

Personne, c’est la Vierge Immaculée qui l’a révélé à Ste Brigitte, personne, à moins qu’il nese soit damné, n’invoque ce nom avec l’intention de quitter le péché, sans que le démon nes’enfuie aussitôt.

J. TISSOTL’ART D’UTILISER SES FAUTES

Qui jamais pourra compter les âmes que la Mère de Dieu a ramenées à la vie divine ! Ilfaudrait, pour cela, énumérer toutes les conversions. Pas une qui ne soit opérée sans son maternelrecours. Impossible, dit le martyr Saint Ignace, qu’un pécheur se sauve, sinon par le secours deMarie. Ce n’est pas la justice de Dieu qui le sauve, c’est son infinie miséricorde, sollicitée par lesprières de Marie.

(…)Dans son cœur il n’y a que de la miséricorde ! Elle est encore bien meilleure que la

meilleure des mères. Le Fils à sa justice mais la Mère n’a que son amour.… Elle est si bonne et désire tant nous aider … mais surtout lorsque nous voulons revenir au

Bon Dieu. Elle désire tant notre bonheur.Ce qui doit nous engager à nous adresser à Elle avec une grande confiance, c’est qu’Elle esttoujours attentive.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

179

Il suffit seulement de se tourner vers cette bonne Mère pour être exaucé…Plus nous sommes pécheurs, et plus Elle a de tendresse et de compassion pour nous.

L’Enfant qui a coûté le plus de larmes à sa mère est le plus cher à son cœur. Une mère necourt-elle pas toujours au plus faible et au plus exposé ?Adressons-nous à Elle avec une grande confiance et nous sommes sûrs que, quelque misérable quenous soyons, Elle nous obtiendra la grâce de notre conversion.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Si vous interrogez la Très Sainte Vierge et lui dites : « Madame, que vous plaît-il que nousfassions pour vous ? »Elle vous répondra sans doute qu’elle désire et veut que vous fassiez ce qu’elle enjoignit de faireen ce célèbre banquet de Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ».

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Voulons-nous que la Vierge nous exauce ? Exauçons là. Voulez-vous qu’elle vous écoute ?Écoutez la.

SAINT FRANÇOIS DE SALES

O ma Mère, c’est dans votre cœur que je viens déposer les angoisses de mon cœur et ypuiser force et courage.

SAINTE BERNADETTE

Il n’est ni ennuis, ni dégoûts, ni craintes dont on ne se repose quand on se retire dans ce cœurmaternel et qu’on lui dit : Eh ! Je suis fatigué, je ne sais plus comment avancer, commentcontinuer la route… O ma Mère, je me repose en vous… Obtenez moi la paix pendant l’orage,couvrez-moi, gardez-moi…

SAINTE BERNADETTE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

180

Veillez à ne pas vous attrister immédiatement des éléments tristes du siècle, vous ne savezpas quels biens ils apportent ni si dans les jugements de Dieu ils ne sont pas ordonnés à la félicitééternelle des élus.

SAINT JEAN DE LA CROIX

Qui que tu sois, toi qui dans cette marée du monde te sens entraîné à la dérive au milieu desorages et des tempêtes bien plutôt que tu ne foules la terre ferme, ne quitte pas des yeux les feuxde cet astre; si tu ne veux pas sombrer sous la bourrasque.

Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu heurtes les récifs de l’adversité,regarde l’Etoile, crie vers Marie ! Si l’orgueil, si l’ambition, si le dénigrement, si la jalousie tebousculent de leur houle, regarde l’Etoile, crie vers Marie ! Si la colère, l’avarice, les sortilèges dela chair secouent la barque de ton esprit, tourne les yeux vers Marie !Dans les périls, les angoisses, les situations critiques, médite Marie, invoque Marie !Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de saprière, ne cesse pas d’imiter sa vie.Si tu suis Marie, tu ne dévieras pas. Si tu la pries, tu ne désespéreras pas. Si tu la gardes en tapensée, tu ne connaîtras pas l’erreur. Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas. Si elle teprotège, tu ne craindras pas. Si elle te guide, tu ne connaîtras pas la fatigue. Si elle est avec toi, tues sûr d’arriver au but.Et ainsi tu comprendras, par ta propre expérience, combien est juste cette parole : Le nom de laVierge était Marie.

SAINT BERNARD2° HOMELIE SUPER MISSUS EST

La vie d’union à Marie : A mesure que l’union de l’âme avec Marie se fait plus constante etplus intime, la confiance se fait plus universelle et plus inébranlable. Dans le contact incessantavec la Toute-Pure, elle se purifie toujours plus de toute recherche d’elle-même ; dans lafamiliarité filiale avec la toute aimante elle sent croître de plus en plus sa capacité d’aimer. Lespensées, les aspirations, les volontés de Marie sont devenues les siennes. Comme Marie, que peut-elle désirer encore si ce n’est d’aimer Jésus et de le faire aimer ? Mais cet unique désir qui luireste, elle est sûre de pouvoir le réaliser : il lui suffit de travailler à aimer Jésus et à le faire aimeren union avec Marie. Immense ambition, immense confiance, immense bonheur !

PERE NEUBERT

Il n’y a pas d’acte héroïque que nous ne soyons capables d’accomplir avec l’aide del’Immaculée. Faire toutes choses comme Elle, à notre place, les aurait faites ; et surtout aimerDieu comme Elle l’aime, avec son propre cœur.

SAINT MAXIMILIEN KOLBEAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

181

Fais confiance à la Sainte Vierge, et habitue-toi à la savoir présente à toute heure à côté detoi ; et plus tu la sais présente; plus elle se rapproche de toi. Avec ça tu ne peux échapper aurayonnement de sa sérénité et de sa paix. Le tout, c’est d’y croire.

CLAIRE DE CASTELBAJAC

Nous ne comprendrons jamais assez le pouvoir que Jésus-Christ, son divin Fils, a donné àMarie.

Avant la venue de Marie, la colère de Dieu était suspendue à nos têtes comme une épée prêteà nous frapper. Aussitôt que la sainte Vierge parut sur la terre, sa colère s’apaisa.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Quand vous passez devant une image de la Vierge Marie, dites : je vous salue Marie. SaluezJésus de ma part.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Que Marie soit l’étoile qui éclaire votre route et qu’elle vous montre le chemin pour allervers le Père du Ciel. Que Marie soit aussi l’ancre du salut à laquelle vous vous accrochereztoujours plus solidement au temps de l’épreuve.

SAINT PADRE PIO

La bienheureuse Marie est nommée Etoile du matin parce que le matin de la grâce s’est levéen elle et qu’elle dissipe le brouillard du péché en intercédant pour les pécheurs.

SAINT ALBERT LE GRAND

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

182

Que notre âme altérée coure donc à cette source, que notre misère puise avec ardeur à cetrésor de miséricorde.

SAINT BERNARD

Lorsqu’on veut offrir quelque chose à un grand personnage, on lui fait présenter cet objet parla personne qu’il préfère, afin que l’hommage lui soit plus agréable. Ainsi nos prières présentéespar la Sainte Vierge ont un tout autre mérite, parce que la sainte Vierge est la seule créature quin’ait jamais offensé Dieu. Il n’y a que la Sainte Vierge qui ait accompli le premiercommandement : un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement ; Elle l’a accompli dans sonentier… Tout ce que le Fils demande au Père lui est accordé. Tout ce que la Mère demande au Filslui est pareillement accordé.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Mes enfants, êtes-vous tentés, dit saint Bernard, appelez Marie à votre secours et le tentateurdisparaîtra. Elle est cette Vierge sans pareille qui a enfanté Celui qui a enchaîné le démon. Etes-vous dans la peine ? Regardez Marie, elle est la consolation des affligés. Etes-vous attaqué par ledémon de l’impureté ? Jetez-vous aux pieds de Marie, elle a trop de cœur de vous conserver cettevertu si agréable à son Fils ; avec l’aide de Marie, nos n’avons qu’à vouloir vaincre pour êtrevictorieux. Oh ! Que nous sommes heureux d’avoir tant de moyens de faire notre salut, si noussavons en profiter ! Hélas ! Que d’âmes brûleraient en enfer sans la protection de Marie !

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Un seul merci dans l’épreuve a dit St Jean d’Avila vaut mieux que 6000 Deo gratias dans laprospérité

SAINT CURE D’ARS

Dis à tout le monde que Dieu nous accorde les grâces par l'entremise du Cœur Immaculé deMarie.

JACINTHE A LUCIE DE FATIMAAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE SAMEDI

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O Mère Bien-aimée, vous qui connaissez si bien les voies de la Sainteté et de l'Amour,apprenez-nous à élever souvent notre esprit et notre cœur vers la Trinité, à fixer sur Elle notrerespectueuse et affectueuse attention. Et puisque vous cheminez avec nous sur le chemin de la vieéternelle […], inondez-nous de vos douceurs, emportez-nous dans la Lumière et dans l'Amour,emportez-nous toujours plus loin et très haut dans les splendeurs des cieux. Que rien ne puissejamais troubler notre paix ni nous faire sortir de la pensée de Dieu, mais que chaque minute nousemporte plus avant, dans les profondeurs de l'auguste Mystère, jusqu'au jour où notre âme,pleinement épanouie aux illuminations de l'union divine, verra toutes choses dans l'éternel Amouret dans l'Unité.

PRIERE DE MARTHE ROBIN

La vie, la mort, l’éternité,Tout est vôtre, Vierge immaculée.Faites de moi et de toute l’humanité ce qu’il vous plaît.Immaculée ! Immaculée ! Immaculée !

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

L’âme unie à Marie avance tous les jours vers les sommets de la perfection. Quel exemplede vie intérieure à puiser dans la vie de l’âme de Marie !

MARTHE ROBIN

Aimer Jésus comme l’aimait Marie,Aimer Marie comme l’aimait Jésus.

MARTHE ROBIN

Aujourd’hui, [Mère], nous venons te confier l’avenir qui nous attend, te demandant de nousaccompagner sur le chemin […]. A toi, Aurore du salut, nous confions notre marche dans lenouveau millénaire afin que sous ta conduite, tous les hommes découvrent le Christ, lumière dumonde et unique Sauveur.

JEAN PAUL IIACTE DE CONFIANCE, LE 8 OCTOBRE 2000

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

184

L’âme de Notre-Dame était jointe en parfaite union à la personne de son Fils, tellement queles épines, les clous, la lance qui percèrent la tête, les mains, les pieds, le côté de Notre-Seigneuroutre percèrent l’âme de sa Mère. Je puis bien dire, O Sainte-Vierge, que votre âme futtranspercée de l’amour, de la douleur et des paroles de votre fils… l’amour a accoutumé de fairerecevoir les contre-coups des afflictions de ceux que l’on chérit.

SAINT FRANÇOIS DE SALESMYSTERES DE LA PASSION DU CHRIST –VII.446

Puisque le roi des Cieux a voulu que sa Mèresoit plongée dans la nuit, dans l’angoisse du cœur,Marie, c’est donc un bien de souffrir sur la terre ?Oui, souffrir en aimant, c’est le plus pur bonheur !

SAINTE THERESE DE LISIEUX

Je suis la mère de tous les hommes, puisque je suis la mère de Celui qui les a créés. Combienles âmes rachetées au prix du Sang de mon Fils, m’ont coûté cher, ma fille ; combien ce rachatm’a fait souffrir !… Je suis le refuge de tous les pécheurs ; je suis la cité du refuge ; mêmes lesplus grands pécheurs peuvent se réfugier en moi; je n’en rejette aucun… Je suis consolation desaffligés; toutes les afflictions ont été en moi; j’ai reçu, à la mort de mon Fils, toutes les afflictions.Je sais compatir à toutes les douleurs.

LA TRES SAINTE VIERGE A MARIS LATASTE

O Marie ! Ma bonne Mère, je vous prie d’imprimer en mon âme toute entière les traits demon divin Epoux crucifié. Faites que désormais ses désirs soient mes désirs, son amour soit monamour. Désirs de Jésus : la gloire de son Père et le salut des âmes, faim et soif de la souffrancepour racheter les âmes et la mienne en particulier.

SAINTE BERNADETTE

Sur le chemin de la croix, Marie co-rédemptrice

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

185

Marie est l’hôpital des pécheurs.

SAINT BASILE

O cœur de Jésus, acceptez chacune de mes larmes, chaque cri de ma douleur comme unesupplication pour ceux qui souffrent, pour tous ceux qui pleurent, pour tous ceux qui vousoublient.

SAINTE BERNADETTE

Au début, on expérimente surtout la mort; il faut alors patienter et supporter l’actionpurifiante de l’Amour en Marie. Soyons sûrs de notre Mère. Elle nous infusera l’Amour dans lamesure où nous lui seront livrés.

PERE GABRIEL JACQUIER

Il est un cœur de Mère en lequel vous pouvez aller vous blottir, c’est celui de la Vierge. Il aconnu tous les brisements, tous les déchirements, et il restait toujours si calme, si fort, car toujoursil restait appuyé à celui de son Christ.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Ne perds pas courage dans les difficultés, aie confiance en Elle, écoute en silence et dans lapaix. Pour convertir et sanctifier les autres, on travaille d’une manière plus efficace avec la croix,la souffrance et le sacrifice.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Marie nous aime incomparablement plus que ne le pourrait aucune mère sur la terre.

SAINT BONAVENTURE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

186

Marie, la Mère de Jésus savait bien que ce serait par la mort de son Fils que la rédemptiondevait s'accomplir ; et pourtant elle aussi a pleuré et souffert, et combien !

SAINT PADRE PIO

Prends appui sur la Croix du Christ, à l'exemple de Marie. Tu y trouveras un grand réconfort.Marie est restée, debout, aux pieds de son Fils crucifié. Jamais Jésus ne l'a autant aimée qu'en cemoment d'indicible souffrance.

SAINT PADRE PIO

La Sainte Vierge nous aime; elle nous a enfantés dans la douleur et dans l'amour. Gardetoujours cela à l'esprit. Que les souffrances de Marie soient gravées dans ton esprit, et que toncœur s'enflamme d'amour pour elle et pour son Fils.

SAINT PADRE PIOA L'OCCASION DE LA FETE DE ND DES SEPT DOULEURS

Personne, ô toute sainte, qui soit sauvé, sinon par vous.Personne, ô immaculée, n’est délivré du mal sinon par vous.

SAINT GERMAIN DE CONSTANTINOPLE

En face de lui, moins grande que lui, mais toute donnée comme lui, la Vierge Mère, NotreDame des Douleurs. Elle le regarde, elle se l’assimile, elle se transforme en Lui; elle trouve enJésus l’amour et elle L’aime ; elle trouve en Jésus la douleur et elle souffre; elle trouve en Jésus lapaix ordonnée des soumis à tous les vouloirs du Père, et elle se plonge dans ces vouloirs et ellegoûte à la même paix. Jésus est suspendu à la Croix. Marie est suspendue à Jésus. Elle estincomparablement plus liée à Lui que lui-même n’est attaché à la Croix… et tous deux d’un cœurqui aime sans réserve, se relient au Père et lui rattachent toutes les âmes fidèles des temps. Ils nesont pas seulement les plus grands de l’histoire, ils sont toute l’Histoire et toute l’Humanité.

DOM AUGUSTIN GUILLERANDSILENCE CARTUSION

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

187

Elle le voit, elle l’adore, elle l’aime au calvaire, en face du martyre suprême, en face ducorps torturé de son fils ; les ténèbres couvrent la terre, les assistants sont effrayés, tous tremblent,sont envahis par l’inquiétude et la terreur. Marie demeure calme ; son âme est de plus en plusinondée de clarté : plus tout apparaît sombre aux yeux de la sensibilité et de la raison, et plus lalumière divine l’illumine, apparaît éclatante au regard de la foi.

DOM AUGUSTIN GUILLERANDSILENCE CARTUSION

De son côté, Marie soutenait et consolait son Fils par sa compassion et son amour. Il n'étaitpas seul, Marie souffrait avec Lui, elle pouvait dire : "Cette chair, c'est ma chair ; ces os sont mesos ; cette tête est ma tête". Chaque coup retombait sur Marie et passait par son cœur. Ce sang, ilcoulait pour elle.

P .BOULANGER, O.P.

Et Marie souffrait avec son divin Fils, elle devenait la corédemptrice du genre humain. Avecle Sauveur, elle couvrait toute la terre de sa miséricorde.

P .BOULANGER, O.P.

La quatrième station est Marie qui a tout accepté.Voici au coin de la rue qui attend le Trésor de toute Pauvreté.Ses Yeux n'ont point de pleurs, sa bouche n'a point de saliveElle ne dit pas un mot et regarde Jésus qui arrive.Elle accepte. Elle accepte encore une fois. Le criEst sévèrement réprimé dans le cœur fort et strict.Elle ne dit pas un mot et regarde Jésus-Christ.La Mère regarde son Fils, l'Église son Rédempteur,Son âme violemment va vers lui comme le cri du soldat qui meurt !Elle se tient debout devant Dieu et lui offre son âme à lire.Il n'y a rien dans son cœur qui refuse ou qui retire.Pas une fibre en son cœur transpercé qui n'accepte et ne consente.Et comme Dieu lui-même qui est là, elle est présente.Elle accepte et regarde ce Fils qu'elle a conçu dans son seinElle ne dit pas un mot et regarde le Saint des Saints.

PAUL CLAUDEL

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

188

Qui ne veut pas avoir Marie Immaculée pour Mère n’aura pas non plus le Christ pour frère.Le Père ne lui enverra pas son Fils, le Fils ne descendra pas dans son âme, le Saint-Esprit nefaçonnera pas de grâces son « corps mystique » selon le Christ, car tout se passe en MarieImmaculée, pleine de grâce, et seulement en Marie. En effet, aucune créature n’est ni ne seracomme elle, immaculée, pleine de grâce, ni donc capable d’être avec le Seigneur aussi intimementunie que ne l’est la Vierge Immaculée. Et le premier-né, l’Homme Dieu n’a été conçu qu’avec leconsentement précis de la Vierge bénie, ainsi il n’en va pas différemment des autres hommes quidoivent imiter en tout leur premier modèle.

SAINT MAXIMILIEN KOLBELA DOCTRINE LARIALE DUPERE KOLBE

C’est qu’elle avait appris du Verbe Lui-même comment doivent souffrir ceux que le Père achoisi comme victimes, ceux qu’Il a résolu d’associer au grand œuvre de la rédemption, ceux qu’Il« a connu et prédestinés pour être conforme à son Christ » crucifié par amour.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Et maintenant qu’Il est retourné au Père, qu’Il m’a substitué à sa place sur la croix afin que« je souffre en mon corps ce qui manque à sa passion, pour son corps qui est l’Eglise », la Viergeest encore là pour m’apprendre à souffrir comme Lui.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Si Jésus à su écouter la Vierge, Lui aussi nous devons l’écouter. Devant la croix nous latrouvons qui participe au Christ dans sa passion. Sans cesse la voici qui vient apporter, dans notrevie et dans la vie du monde, la joie et la paix, et nous conduit à Dieu.

SAINTE MERE TERESA

La Vierge au pied de la croix, Marie notre mère

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

189

Allez à Marie, allez à cette Mère incomparable, et croyez qu’elle ne vous discernera plusd’avec son cher Fils. Elle vous considèrera comme la chair de sa chair, les os de ses os ; elle vousregardera comme autant de Jésus-Christ sur la terre; l’amour qu’elle a pour son Fils est la mesurede celui qu’elle éprouve pour vous.

BOSSUET

Le cœur de Marie est si tendre pour nous que les cœurs de toutes les mères réunis en un seulne seraient qu’un morceau de glace auprès du sien.

SAINT CURE D’ARS

En se tenant debout au pied de la croix de son Fils, la Vierge Mère dont l’âme fut déchiréepar un glaive de douleur, la divine Vierge qui fut broyée et accablée comme nulle créature ne lesera jamais, nous fait saisir, sans laisser de place à l’hésitation, qu’elle sera capable de soutenir lesrachetés lors des épreuves les plus inouïes, par une intercession maternelle toute pure et toutepuissante. Elle nous persuade, cette Vierge très douce, Reine des martyrs, que la victoire estcachée dans la croix elle-même et qu’elle sera manifestée; le matin radieux de la résurrection selèvera bientôt pour le jour sans déclin de l’Eglise triomphante.

R.TH.CALMELBREVE APOLOGIE POUR L’EGLISE DE TOUJOURS

Nul n’a vu le Père, nous dit Saint Jean, si ce n’est le Fils et ceux auxquels il a plu au Fils dele révéler. Il me semble que l’on peut dire aussi : Nul n’a pénétré le mystère du Christ en saprofondeur, si ce n’est la Vierge.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Elle nous protège, nous abrite, même nous fait sommeiller, comme une bonne Mère nousendort et berce son enfant, et s’il nous faut de la force, elle nous apprend à fortifier notre faiblesseen nous conduisant au Cœur de Jésus crucifié ! Là, nous nous appuierons et vaincrons !...

SAINTE BERNADETTE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

190

Voici ta mère », ceci s’adresse à chaque âme. Tous nous devons traiter la Sainte Viergecomme une mère ; lui rendre les devoirs qu’un bon fils doit à une très bonne mère : affection,honneur, service, confiance, en un mot tout ce que Notre Seigneur Lui-même rendait à la SainteVierge… Il est évident d’ailleurs que nous, qui aspirons à être les frères de Jésus, nous ne pouvonsle devenir qu’à condition de nous montrer et d’être vraiment les fils de Marie : pour être frère deJésus, il faut de toute nécessité être le fils de Marie.

CHARLES DE FOUCAULDPAR GORREE ET CHAUVEL

Tout ceci pour en venir à cette conclusion si naturelle : mettons-nous à l’école de la SainteVierge ! Cette doctrine est éprouvée, et la doctrine maternelle entre par influence, par suggestiondouce et puissante.

DOM PAUL DELATTEHOMELIE SUR LE SAINTE VIERGE

Recourons donc à Elle et comme ses petits enfants, jetons nous dans ses bras avec uneconfiance parfaite; et à tous moments, en toutes circonstances, réclamons cette douce Mère,invoquons son Amour, ayons pour Elle un vrai cœur filial

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Elle demeura ferme et constante, bien que son affliction fût la plus grande que jamais femmeait ressenti pour la mort de son enfant, parce qu’il ne s’en est jamais trouvé qui eût autant d’amour,non seulement parce qu’il était son Dieu amis aussi son Fils très cher…

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Mère, voici le soir !Je ne crains plus l’éclat de ta gloire suprême,Avec toi j’ai souffert et je veux maintenantChanter sur tes genoux, Marie, pourquoi je t’aimeEt redire à jamais que je suis ton enfant.

SAINTE THERESE DE LISIEUXAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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Quelle joie de penser que cette Vierge est notre Mère ! Puisqu’elle nous aime et qu’elleconnaît notre faiblesse, qu’avons-nous à craindre ?

SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS

O Marie, Ô Mère de douleurs ! au pied de la croix vous avez reçu le titre de notre Mère. Jesuis l’enfant de vos douleurs, l’enfant du calvaire, accordez-moi de ne jamais oublier monorigine… Faites que mon cœur s’unisse à la croix, à la passion de Jésus-Christ, et si votre Fils asouffert pour moi, apprenez-moi, Ô Mère de douleurs, à ne rien diminuer de la souffrance, desépreuves de la croix.

SAINTE BERNADETTE

Il ne convenait pas non plus que Marie fût au-dessous de ce qu’exigeait la dignité de mère deDieu ; aussi tandis que les apôtres ont pris la fuite, elle se tient debout au pied de la croix, elle jettedes regards pieusement attendris sur les blessures des son Fils, parce qu’elle considère non la mortde son Fils chérit mais le salut du monde.

SAINT AMBROISEEVEQUE DE MILAN & DOCTEUR DE L’EGLISE

Sur la croix, vers la fin de sa vie, sous l’atroce brûlure de ses plaies, dans une tristesse infiniede l’âme, il n’a que mansuétude en lui : Il supplie le Père de pardonner à ceux qui le crucifient, ilpromet le paradis au voleur, il laisse au disciple fidèle, et à tous ceux qui envieront cette fidélité,celle même qui avait été pour lui, au temps de son enfance, une fontaine de douceur. Désormais, iln’a plus rien: avec elle, il nous a tout donné.

CARDINAL JOURNETLES SEPT PAROLES DU CHRIST EN CROIX

Tous les vrais enfants de Dieu (…) ont Dieu pour Père et Marie pour Mère ; et qui n’a pasMarie pour Mère n’a pas Dieu pour Père.Plus (le Saint-Esprit) trouve Marie, sa chère et indissoluble Épouse dans une âme, plus il devientopérant et puissant pour produire Jésus-Christ en cette âme et cette âme en Jésus-Christ.

SAINT LOUIS MARIE GRIGINON DE MONTFORTAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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On la compare souvent à une mère ; mais elle encore bien meilleure que la meilleure desmères, car la meilleure des Mère punit quelquefois son enfant qui lui fait du chagrin, même elle lebat ; elle croit bien faire. Mais la sainte Vierge ne fait pas comme ça; elle est si bonne, qu’ellenous traite toujours avec amour et ne nous punit jamais.

Le cœur de cette bonne mère n’est qu’amour et miséricorde, elle ne désire que nous voirheureux. Il suffit seulement de se tourner vers elle pour être exaucé… Le fils a sa justice, la Mèren’a que son amour. Dieu nous a aimé jusqu'à mourir pour nous; mais, dans le cœur de NotreSeigneur, il y a la justice qui est un attribut de Dieu; dans celui de la Très Sainte Vierge, il n’y aque la miséricorde.

SAINT CURE D’ARS

L’homme était crée pour le ciel : le démon a brisé l’échelle qui y conduisait. Jésus-Christ,par sa passion, nous en a fourni une autre. Marie est au sommet de l’échelle, elle la tient des deuxmains et nous dit : « venez, venez ! » Oh la belle invitation ! Travaillons sans relâche, voyons leciel ouvert, il n’y a que l’échelle à monter, appelons Marie à notre aide, elle ne nous repousserapas, elle nous invite.

SAINT CURE D’ARS

Le coup de lance n’atteignit pas l’âme de Jésus, puisqu’il était mort, mais il atteignit au plusprofond l’âme de Marie.

SAINT BERNARD

Réfugions nous maintenant dans le silence, car la scène change soudain. Le bénéfice de Dieus’est fait malédiction pour nous. Qui sommes-nous auprès de l’autel ? Simon de Cyrène ouVéronique, sinon saint Jean, au moins le Bon Larron, tous conduits par Marie sa très sainte mère,nous voici transporté au Golgotha pour appliquer au monde le sacrifice rédempteur de la croix.Car tel est la grandeur de notre messe.Ne manquons pas de penser ici au rôle que la Sainte Vierge a joué dans notre rédemption : nouslui devons notre Sauveur. Prions-la de nous associer aux dispositions dans lesquelles elle offrit àDieu la mort de son fils, en unissant sa douleur aux souffrances de Jésus pour délivrer les hommesdu péché.Plaçons-nous par la pensée entre la très Sainte Vierge et l’apôtre St Jean. La succession des sièclesn’existe pas pour Dieu : c’est maintenant que son fils meurt pour nous.

MONSEIGNEUR CHEVROT

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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Elle vit les soldats Le dépouiller de ses vêtements, arracher les lambeaux de cette chairadorable qu'elle Lui avait donnée, les clous entrer dans ses mains qu'elle avait si souvent tenuesdans les siennes et baisées avec adoration !

PERE D'ELBEECROIRE A L'AMOUR

Elle était là debout, la mère douloureuse.L’obscurité farouche, aveugle, sourde, affreuse,Pleurait de toutes parts autour du Golgotha.Christ, le jour devint noir quand on vous en ôta.Et votre dernier souffle emporta la lumière.Elle était là debout près du gibet, la mère ! […]Et la mère, qui râle au bas de la croix sombre,Est consolée, ayant les soleils dans son ombre,Et tandis que ses yeux hagards pleurent du sang,Elle sent une joie immense en se disant :- Mon fils est Dieu ! Mon fils sauve la vie au monde !

VICTOR HUGO LES CONTEMPLATIONS

Marie, sans hésitation, disait dans son esprit, dans sa volonté, dans son cœur, Fiat,Magnificat. Elle savait que toutes ces croix étaient dans le plan divin une nécessité pour le salutdes hommes et la plus grande preuve d'amour que pouvait lui donner Jésus. Par ces séparations,Marie préparait le grand revoir de l'Assomption, quand elle vit les plaies ruisselantes de sangchangées en plaies ruisselantes de lumière et de gloire.

PERE D'ELBEECROIRE A L'AMOUR

Marie est la Reine des Apôtres. Elle a été apôtre d'une façon à part, parce que chaque âmeà sauver est un enfant à elle. Dans son Fiat de Nazareth, il y a quelque chose de l'élan d'unemaman qui veut empêcher son enfant de tomber dans les flammes, car elle a réalisé commepersonne ce qu'est le péché, ce qu'est l'enfer. Alors elle s'écria : "Oui, pour moi le glaive, pour moile coup de lance du Golgotha. J'accepte de voir souffrir et mourir Jésus pour sauver mes autresenfants.

PERE D'ELBEECROIRE A L'AMOUR

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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Marie se manifeste non seulement comme la Vierge puissante et consolatrice dans les heuresde détresse pour la cité terrestre et pour la vie corporelle ; elle se montre surtout comme la Viergesecourable, forte comme une armée rangée en bataille, dans les périodes de dévastation de lasainte Eglise et d’agonie spirituelle de ses enfants. Elle est reine pour toute l’histoire du genrehumain, non seulement pour les temps de détresse mais pour les temps d’apocalypse.

R.TH. CALMELBREVE APOLOGIE POUR L’EGLISE DE TOUJOURS

Qui veut avoir le Saint-Esprit qu’il se joigne avec Marie car celui qui n’amasse pas avec Elledissipe.

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Cependant la tunique de Jésus qui était d’un seul tenant depuis le haut ne fut point partagée ;elle fut tirée au sort mais demeura indivise et entière. Cette tunique, dont quelques pieux auteursnous rapportent qu’elle avait été tissée par les mains de Notre-Dame, est l’image fidèle de la robesomptueuse des rites sacrés que la Tradition de l’Église, depuis les origines, a tissés tout autourdes signes sacramentels, particulièrement tout autour du Corps Eucharistique de Jésus. Ce n’estpas sans une intercession spéciale de la Vierge Marie, Mère et Médiatrice, que l’Église a taillé etarrangé exactement ces vêtements de gloire. Et la même intercession de la Vierge Immaculéeobtiendra à l’Église de les préserver dans leur intégrité et leur noblesse.

R. – TH. CALMEL, O.P.BREVE APOLOGIE POUR L’ÉGLISE DE TOUJOURS.

La Pentecôte, Marie Mère de l’Eglise

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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La merveille de la maternité de Marie se reflète dans l’Église qui, par la grâce unique duSaint-Esprit, engendre Dieu dans l’humanité et l’humanité en Dieu. L’universalité de la médiationmaternelle de Marie se réalise aussi et s’achève par l’Église.

R. P. HUMBERT CLERISSAC.LE MYSTERE DE L’ÉGLISE.

L’antidote c’est la Sainte Vierge. Le Sainte Vierge est avant tout un climat : elle nous metsecrètement dans certaines disposition. Les paroles que nous recevons sont alors soumises àl’épreuve de ce climat comme un alliage à la lumière des rayons X, ou comme une poussière estfiltrée par un tamis. Tout ce qui est trouble et ténébreux est infailliblement éliminé par ce climat.c’est de cette manière que la Sainte Vierge détruit les hérésie : non pas par mode de définitionsdogmatiques, ex-cathedra et par en haut, mais par le fond, en nous faisant détecter immédiatementtout parfum qui n’est pas celui du christ dans les doctrines proposées.

La Sainte Vierge peut nous aider à exercer chacun pour notre compte cette infaillibilité del’Eglise. Si vous n’êtes pas capables d’être alertés par une doctrine avant d’avoir compris en quoielle est redoutable,vous avez perdu un instinct essentiel de la foi. On ne voit pas tout de suite laréponse à un sophisme : on sent qu’il est faut bien avant de savoir pourquoi. Pour la parole deDieu, c’est la même chose : on sent que telle doctrine grince – tout en restant désarmé parfoislongtemps devant l’argumentation novateur. La Sainte Vierge est le guide, le fil d’Ariane qui nousconduit avec sûreté pendant ces périodes de troubles.

PERE M.D MOLINIELE COURAGE D’AVOIR PEUR

Contemplons cette nouvelle beauté qui éclate dans les traits de Celle en qui le Seigneur vientde déclarer une seconde maternité : cette beauté est le Chef-d'Œuvre de l'Esprit-Saint en cettejournée. Un feu divin transporte Marie, un amour nouveau s'est allumé dans son cœur; Elle esttoute entière à cette autre mission pour laquelle Elle avait été laissée ici-bas. La grâce apostoliqueest descendue en Elle. La langue de feu qu'Elle a reçue ne parlera pas dans les prédicationspubliques, mais Elle parlera aux Apôtres, les dirigera, les consolera dans leurs labeurs. Elles'énoncera, cette langue bénie, avec autant de douceur que de force, à l'oreille des fidèles quiseront l'attraction vers Celle en qui le Seigneur a fait l'essai de toutes ses merveilles. Comme unlait généreux, la parole irrésistible de cette Mère universelle donnera aux premiers enfants del'Église la vigueur qui les fera triompher des assauts de l'enfer ; et c'est en partant auprès d'Ellequ'Etienne ira ouvrir la noble carrière des Martyrs.

DOM GUERANGER

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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Il y a deux points autour desquels se rassemble l’Eglise : l’Eucharistie et le SouverainPontife, et dans nos cœurs la prière à la Vierge. Avec cela l’Eglise restera plus forte que le monde,elle a ses racines dans le ciel et ses feuilles dans les tempêtes.

SAINT CURE D’ARS

Pourquoi Marie est-elle restée sur la terre, avant d'aller retrouver son Fils là-haut, aprèsl'ascension ? Je pense que ce fut pour instruire les disciples, mais que ce fut surtout pour remplir lerôle de l'apostolat du silence, dans la prière, la souffrance et l'amour. Tandis que les apôtrescouraient à la poursuite des âmes, Marie priait auprès de l'Hostie que lui avait laissée la messe desaint Jean. Et quand il y eut beaucoup de chrétiens déjà, beaucoup d'âmes hosties, priantes etaimantes pour cet apostolat caché, alors Marie put partir ; son rôle fut continué, avec bien moinsde perfection évidemment, mais la même mission d'hosties offertes, avec Marie dans leurs cœurs.

PERE D'ELBEE CROIRE A L'AMOUR

Ayant résolu, dans sa très grande bonté et sagesse, d'opérer la Rédemption du monde, Dieu"quand vint la plénitude du temps, envoya son Fils né d'une femme ... pour faire de nous des filsadoptifs" ( Ga 4,4-5 ). C'est ainsi que son Fils, "à cause de nous les hommes et pour notre salut,descendit du ciel et prit chair de la Vierge Marie par l'action du Saint-Esprit"(1). Ce divin mystèrede salut se révèle pour nous et se continue dans l'Eglise, que le Seigneur a établie comme sonCorps et dans laquelle les croyants, attachés au Christ chef et unis dans une même communionavec tous ses saints, se doivent de vénérer, "en tout premier lieu la mémoire de la glorieuse Marie,toujours vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur Jésus Christ(2).

VATICAN IILUMEN GENTIUM

… elle est vraiment "Mère des membres "du Christ"... ayant coopéré par sa charité à lanaissance à la naissance dans l'Eglise des fidèles qui sont les membres de ce Chef"(3). C'estpourquoi encore elle est saluée comme un membre suréminent et absolument unique de l'Eglise,modèle et exemplaire admirables pour celle-ci dans la foi et dans la charité, objet de la part del'Eglise catholique, instruite par l'Esprit-Saint, d'un sentiment filial de piété, comme il convientpour une mère très aimante.

VATICAN IILUMEN GENTIUM

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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(…) Et la connaissance de la véritable doctrine catholique sur Marie constituera toujours uneclé pour la compréhension exacte du mystère du Christ et de l’Eglise.

« Nous avons cru opportun de consacrer, dans cette séance publique, un titre en l’honneur dela Vierge, suggéré de divers côtés dans le monde catholique et qui Nous est particulièrement cher,parce qu’il synthétise admirablement la place privilégiée reconnue par ce Concile à la Vierge dansla sainte Eglise.

C’est donc pour sa gloire et pour notre réconfort que Nous proclamons la Très SainteVierge Marie MERE DE L’EGLISE, c’est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèlesque des pasteurs, que nous l’appelons Mère très aimante ; et Nous voulons que, dorénavant,avec ce titre si doux, la Vierge soit encore davantage honorée et invoquée par tout le peuplechrétien.

(…)De même que la maternité divine est le fondement de la relation spéciale de Marie avec le

Christ et de sa présence dans l’économie du salut opéré par le Christ Jésus, de même elle constituele fondement principal des rapports entre Marie et l’Eglise, car elle est Mère de Celui qui, depuisle premier instant de l’Incarnation dans son sein virginal, s’est uni, en tant que chef, son Corpsmystique qui est l’Eglise. Marie, donc, en tant que Mère du Christ, est Mère aussi de tous lespasteurs et fidèles, c’est-à-dire de l’Eglise.

PAUL VIALLOCUTION DE CLOTURE DE LA 3E SESSION DU CONCILE VATICAN II, 21 NOVEMBRE 1964

Au jour de la Pentecôte, apôtres et disciples sont rassemblés au Cénacle. La Mère est au milieu deses enfants. Tout à coup des flammes apparaissent, elles se posent sur eux et en font des hommesnouveaux. Emportés par l’allégresse et l’amour, ils courent annoncer « les merveilles de Dieu ».On ne peut s’empêcher de penser à ce qui s’est passé trente-trois ans plus tôt à Nazareth. Gabrielparlait à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, la Vertu du Très-Haut te couvrira de son ombre.C’est pourquoi l’Etre saint qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » A la naissance du Corpsmystique, comme à la naissance du Christ, Marie est toute consentante, et l’Esprit Saint intervientpour accomplir, avec son concours, l’œuvre de Dieu.

(…)La place, la fonction de Marie dans l’Eglise, c’est d’être le cœur ; de son impulsion, tous lesmembres reçoivent la vie.

ABBE HENRI CAFFARELMARIE, NOTRE MERE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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O Dame très sainte et très heureuse qui êtes au plus haut du Paradis de bonheur, hélas ! Ayezpitié de nous qui sommes dans le désert et la misère. Vous êtes dans l’abondance des délices, etnous sommes dans l’abîmes des désolations, donnez nous la force de bien porter toujours lesafflictions, et que nous soyons toujours appuyés sur votre BIEN-AIMÉ, seul appui de nosespérances, seul récompense se nos travaux, seul remède à nos maux.

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Je ferai tout pour le ciel, c’est là ma patrie, là je trouverai ma Mère dans tout l’éclat de sagloire et avec elle je jouirai du bonheur de Jésus lui-même avec une sécurité parfaite.

SAINTE BERNADETTE

Pour entretenir votre amour pour votre mère, je vous conseille le moyen que j’emploie moi-même : bien vous préparer à ses fêtes : bien les célébrer, avec grande allégresse ; lui souhaiter safête avec Jésus, en simplicité, comme son petit enfant : lui offrir quelque chose, être joyeux, vousréjouir de ce qu’elle est si belle de Dieu. Faites une chose que je fais aux fêtes de la Sainte Vierge,je prends toujours un sermon de quelque Père de l’Eglise, en français ou en latin, sur cette fête ousur une autre, mais un sermon sur la Sainte Vierge, et allant à l’Eglise, je le lis là, le plus prèspossible du Saint Sacrement…Je vous conseille ce moyen de fêter Notre Mère…

CHARLES DE FOUCAULTLETTRE A SES FRERES DE LA TRAPPE

L’espérance d’être un jour dans le ciel, à vos pieds, Mon Seigneur, en compagnie de laSainte Vierge et des saints, vous voyants, vous aimant, vous possédant pour l’éternité, sans quejamais rien ne puisse me séparer un seul instant de vous, mon Bien et mon Tout, quelle vision ! OhOui ! C’est bien la vision de paix, la vision de paix céleste ! Cette espérance qui nous transportetellement au dessus de nous-même, qui est tellement au-dessus de tous nos rêves, non seulementvous nous permettez de l’avoir, mais vous nous en faites une obligation !...Pouviez-vous nous faireun commandement plus doux ! Mon Dieu que vous êtes Bon !

CHARLES DE FOUCAULT

L’Assomption, l’union à Marie

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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Toute notre confiance mettons là en l’Immaculée et Elle va nous conduire par la Sainteobéissance auprès d’elle au ciel.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

On n’entre pas dans une maison sans parler au portier. La Sainte Vierge est la portière duciel.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Après Jésus-Christ, le plus grand apôtre de la vérité divine fut sans contredit la SainteVierge. Or, a-t-elle opéré des prodiges ? Non, elle a prié et sa prière a été et demeure si fécondequ’on peut dire qu’elle entre comme élément actif et victorieux dans toutes le conversions. Voilanotre modèle.

ABBE DAVID-LEONARDL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Dieu la retira de ce monde où elle avait souffert pendant don long pèlerinage ; elle mourut.Mais ni les infirmités de l’âge, ni le défaillance de la nature ne lui donnèrent la mort ; ce fut le seulamour de son divin Fils. O amour divin, voila la plus belle de vos victoires et de toutes vosconquêtes ! Vraiment s’il fallait que la mère d’un Dieu mourût, ce ne pouvait être que d’untransport d’amour.

(…)Mais il semblait à Jésus qu’il n’était pas monté au ciel tout entier, tant qu’il n’avait pas tiré à

Lui Celle à qui il avait emprunté son propre corps, et il y avait pour lui une question d ‘amourfilial à ne pas défigurer dans le tombeau le corps de sa Sainte Mère. Il la revêtit doncd’immortalité par une résurrection immédiate et la fit conduire en triomphe dans la cité céleste.

Là, il la fit asseoir sur le beau trône de on royaume et les trois Personnes de la très sainteTrinité, lui mettant sur la tête une brillante couronne, la proclamèrent Reine du ciel et de la terre,médiatrices de toutes les grâces.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

200

Le Christ règne au ciel avec la nature humaine qu'il tient de Marie. C'est pourquoi il a vouluque sa Mère s'y trouve avec lui et partage pleinement sa gloire, et avec son âme et avec son corps.Le corps de Marie, pas un instant n'avait été esclave du démon et du péché ; il était donc normalqu'il ne le soit pas non plus de la corruption.

SAINT PADRE PIO

Que Marie fasse fleurir en ton âme des vertus toujours nouvelles et qu'elle veille sur toi.Elle est la mer qu'il faut traverser pour parvenir aux rivages des splendeurs de l'aurore éternelle ;reste donc toujours près d'elle.

SAINT PADRE PIO

Lorsque nos mains ont touché des aromates, elle embaument tout ce qu’elles touchent. Faisonspasser nos prières par les mains de la Sainte Vierge, elle les embaumera. Tenez, mes enfants, uneprière bine agréable à Dieu, c’est de prier la Sainte Vierge d’offrir au Père éternel don divin Filstout sanglant, tout déchiré, pour demander la conversion des pécheurs. C’est la meilleure prièreque l’on puisse faire. Toutes les fois que j’ai obtenu une grâce, je l’ai demandée de cette manière,cela n’a jamais manqué.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Voyez comme la Sainte Vierge est bonne ! Son grand serviteur saint Bernard luis disait souvent :Je vous salue Marie…un jour cette bonne Mère lui répondit : je te salue mon fils Bernard.Je pense qu’à la fin du monde la Sainte Vierge sera bien tranquille : mais tant que le monde dure,on la tire de tous côtés… la Sainte Vierge est comme une mère qui a beaucoup d’enfants. Elle estcontinuellement occupée à aller de l’un à l’autre.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

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Dieu la retira de ce monde où elle avait souffert pendant don long pèlerinage; elle mourut. Mais niles infirmité de l’âge, ni les défaillances de la nature ne lui donnèrent la mort; ce fut le seul amourde son divin.O amour divin, voila la plus belle de vos victoires et de toutes vos conquêtes ! Vraiment s’il fallaitêtre que la Mère d’un Dieu mourût, ce ne pouvait être que d’un transport d’amour.

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Le Fruit le plus noble de la terre est monté au lieuD’où descendent les dons les plus excellents, les plus parfaits.Montant aux cieux,La bienheureuse Marie fera donc, elle aussi,Des cadeaux aux hommes.

Comment n'en ferait-elle pas,Alors que ne lui en manquent ni le pouvoir ni le vouloir ?Elle est la Reine des anges,Elle est miséricordieuse,Elle est enfin la Mère du Fils unique.

SAINT BERNARD

Une voix de femme se fait entendre dans le ciel : c'est un accent très doux, très mesuré, maisaussi très tenace et très insinuant. Le Christ éternel reconnaît le langage dont la pure mélodie l'asoutenu et enchanté de la Crèche au Calvaire. Et que dit cette voix sinon les mots mêmes qu'elle adits dans le temps et qui sont sempiternellement vrais ? Prière pour l'indigence : "Voyez, ils n'ontplus de vin…" Ou cette autre, qui est une prière pour le péché, prononcée par Jésus, mais àlaquelle sa Mère donna sur l'heure un si complet acquiescement : "Père, pardonnez-leur, ils nesavent pas ce qu'ils font…" N'a-t-on pas tout dit quand on a dit cela ?

Marie, c'est toute la chrétienté en prière.

PERE BERNARD O.P

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

202

Par la série des mystères joyeux, douloureux et glorieux, l’âme repousse les trois maux quientravent sa marche vers Dieu : le dégoût des humbles devoirs de la vie quotidienne (mystèresjoyeux) ; l’aversion pour la souffrance (mystères douloureux) : l’oubli des biens éternels (mystèresglorieux).

UN MOINE BENEDICTINUNE REGLE DE VIE

L’Ave Maria, c’est une rose vermeille qu’on présente à Marie, c’est une perle précieusequ’on lui offre, c‘est une coupe de nectar qu’on lui donne.

SAINT LOUIS MARIE GRIGNON DE MONTFORT

Cette manière de prier une fois connue, les fidèles éclairés par les méditations et enflamméspar le texte de ces mêmes prières ont commencé à devenir d’autres homme : les ténèbres del’hérésie se sont dissipés et la lumière de la foi catholique à brillé alors de tout son éclat.

SAINT PIE V(1572)

Que cette sainte pratique de piété soit aimée et suivie dans les familles et dans les ateliers,chez les grands et chez le humbles, comme une glorieuse marque des chrétiens et un moyenexcellent et assuré d’attirer la clémence divine…

LEON XIII

Les grandes victoires par Marie, le rosaire

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

203

Le rosaire est, de toute les prières, la plus belle, la plus riche en grâces, celle qui plaît le plusà la Très Sainte Vierge.

SAINT PIE X

Le Rosaire est une prière incomparable et d’une efficacité souveraine.

PIE XIA MONSEIGNEUR RICHAUD EVEQUE DE LAVAL, EN 1939

Mais c’est surtout au sein des familles que Nous désirons que la pratique du Rosaire soitrépandue, religieusement conservée et sans cesse développée. C’est en vain que l’on s’efforced’enrayer le déclin de la civilisation si l’on ne ramène pas à la foi de l’Evangile la famille, principeet fondement de la société. Nous tenons à déclarer : la récitation du Rosaire en famille est unmoyen des plus efficaces pour réaliser un entreprise difficile.

PIE XII1958

Le Rosaire doit être récité non seulement avec les lèvres mais aussi avec la pensée attentiveaux sublimes vérités et avec un cœur brûlant de reconnaissance et d’amour.

JEAN XXIIILETTRE AU CARDINAL VICAIRE DE ROME, 25 AVRIL 1963

Une des plus excellentes et des plus efficaces prières en commun que la famille chrétienneest invitée à réciter.

PAUL VIMARIALIS CULTUS

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

204

Si la répétition de l’Ave Maria s’adresse directement à Marie, en définitive, avec elle et parelle, c’est à Jésus que s’adresse l’acte d’amour. La répétition se nourrit du désir d’être toujoursplus pleinement conformé au Christ.

JEAN PAUL IIROSARIUM VIRGINIS MARIÆ, 16 OCTOBRE 2002

Avez-vous le désir d’honorer la très sainte Mère de Dieu ? Dites AVE.

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Je vous dirais les conversions merveilleuses que j’ai vues arriver en prêchant le saintRosaire. Plus on est à Dieu et plus on aime l’Ave Maria.

SAINT LOUIS MARIE GRIGNON DE MONTFORT

Le chapelet est une prière utile entre toute, lorsqu’elle est bien faite.

SAINT CURE D’ARS

Quand je pense que j’ai eu tant de mal toute ma vie à dire mon chapelet !

SAINTE THERESE DE L’ENFANT JESUS

Prière extraordinairement puissante, arme incroyable…le chapelet approfondit mapénétration théologique de l’Ecriture… Je le récite chaque jour.

SCOTT HAHNUNIVERSITAIRE AMERICAIN, PROTESTANT A L’EPOQUE DE CES LIGNES, DEVENU CATHOLIQUE EN 1986

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

205

Quand on récite l’Ave Maria, l’enfer tremble, les démons prennent la fuite, le Ciel tressailled’allégresse. Les grains bénis du Rosaire glissent entre les doigts, comme la semence fécondeglisse entre les mains du semeur, pour aller germer dans le sein de la terre.

BIENHEUREUX ALAIN DE LA ROCHE

Pour arracher de la bouche d’un chrétien une prière à la Sainte Vierge dont ce chrétien al’habitude, Satan mettrait en mouvement l’enfer tout entier. Un Ave Maria vaut plus que n’importequel bien temporel. Le chapelet est une mitrailleuse de poche !

R.P DESURMONT

Parmi les prières que l’Eglise nous met sur les lèvres en l’honneur de la divine Mère, la plusbelle, la plus efficace, celle que nous devons réciter avec le plus de confiance, c’est le chapelet,queles anges ont commencé, que l’Eglise à achevé et que l’Immaculée Conception est venue déroulersilencieusement, aux grottes de Massabielle, devant une humble bergère.

ABBE DAVID LEORNARDL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Quand notre âme ne sait plus que dire, ces petits grains, en s’entrechoquant dans nos doigts,parlent pour elle à Dieu et à la Vierge.

ABBE DAVID LEORNARDL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Le rosaire n’est presque rien. Il est tout modeste. Il se soumet aux risées de l’orgueil. Il estimmense pourtant, et il est bon. Aimez-le ; faites-le aimer. La croix qui le signe vous gardera. Sesquinze séries de gains vous enseigneront. Ses mystères vous deviendront peu à peu familiers etvous inculqueront l’art de vivre. La couronne qu’ils forment a un grand sens. Elle vaut d’elle-même, comme louange offerte à Marie et comme idéal. Et pour finir elle vous en présage uneautre : couronne aux trois couleurs aussi en raison de la pureté conservée ou recouvrée, de lasouffrance bien supportée et de la gloire acquise ; couronne qui emprunte au Christ la perpétuitéde la sienne, et qui ne s’effeuillera jamais plus.

P. SERTILLANGESAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

206

Je n’ai pas à vous dire toutes les notes dont cette hymne de louange est fait, je n’en finiraispas, immense et incessant murmure des Ave Maria, formules variées par lesquelles on la prie… etcela même quand la récitation des Ave est un peu machinale et distraite, dictée cependant par unsentiment profond, un instinct du cœur où il y a pour elle une tendresse filiale qui peut se voiler,mais qui ne meurt pas, qu’on ne se résigne pas à laisser mourir…

DOM AUGUSTIN GUILLERANDSILENCE CARTUSIEN

L’appellation donnée à Notre Dame de « Reine du Très Saint Rosaire » évoque, sans aucundoute, une grande victoire remportée sur les infidèles (il parle de la bataille de Lépante de 1571 etde la victoire des flottes chrétiennes sur les flottes turques) mais plus encore, les conquêtes de lafoi sur le mal et l’ignorance religieuse.

PIE XII

Durant les dernières semaines de la guerre, ayant établi son quartier général à Senlis, ilassistait tous les matins, dans la cathédrale, à l’une des premières messes puis il allait s’accouder àla balustrade de la chapelle de la Vierge de Bouvines. Même, quand cette statue fut mise à l’abripar les Autorités, le Maréchal Foch allait à la balustrade, rejoignait la Vierge dans un regard deferveur, puis rapide, repartait à son travail. «Laissez-le, disait Clemenceau, ne le dérangez pas, çalui a trop bien réussi jusqu’ici ».

R.P AMEDEE BRUNOT DE BETHARRAM

Le Rosaire est une prière dont le centre est christologique. Dans la sobriété de ses éléments,il concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique.

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE ROSARIUM VIRGINIS MARIÆ

La contemplation du Christ trouve en Marie son modèle indépassable.

JEAN PAUL II LETTRE APOSTOLIQUE ROSARIUM VIRGINIS MARIÆ

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

207

De même que deux amis qui se retrouvent souvent ensemble finissent par se ressemblermême dans la manière de vivre, de même, nous aussi, en parlant familièrement avec Jésus et avecla Vierge, par la méditation des Mystères du Rosaire, et en formant ensemble une même vie par laCommunion, nous pouvons devenir, autant que notre bassesse le permet, semblables à eux etapprendre par leurs exemples sublimes à vivre de manière humble, pauvre, cachée, patiente etparfaite.

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE ROSARIUM VIRGINIS MARIÆ

Je vous salue Marie…L"Ave Maria bien dit, c'est-à-dire avec attention, dévotion et modestie, est, selon les saints,l'ennemi du diable, qui le met en fuite, et le marteau qui l'écrase, la sanctification de l'âme, la joiedes anges, la mélancolie des prédestinés, le cantique du Nouveau Testament, le plaisir de Marie etla gloire de la Très Sainte Trinité.

SAINT LOUIS MARIE GRIGNON DE MONTFORTTRAITE DE LA VRAIE DEVOTION A LA SAINTE VIERGE N°253

Récite ton chapelet, dit DIEU,Et ne te soucie pasDe ce que raconte tel écervelé :Que c'est une dévotion passée etQu'on va abandonner.Cette prière-là, je te le disEst un rayon de l'Évangile :On ne le changera pas. […]Récite ton chapelet, dit DIEU,Il faut que votre prière tourne,Tourne et retourne,Comme font entre vos doigtsLes grains du chapelet.Alors, quand je voudrai,Je vous l'assure,Vous recevrez la bonne nourriture,Qui affermit le cœurEt rassure l'âme.Allons, dit DIEU, récitez votre chapeletEt gardez l'esprit en paix.

CHARLES PEGUYAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

208

Aucun de Vous n'ignore, Vénérables Frères, quels tourments et quels deuils ont apportés à lasainte Eglise de Dieu, vers la fin du XIIe siècle, par les hérétiques Albigeois qui, enfantés par lasecte des derniers Manichéens, ont couvert le midi de la France et tous les autres pays du mondelatin de leurs pernicieuses erreurs. Portant partout la terreur de leurs armes, ils étendaient partoutleur domination par le meurtre et les ruines.

Contre ce fléau, Dieu a suscité, dans sa miséricorde, l'insigne père et fondateur de l'Ordredominicain. Ce héros, grand par l'intégrité de sa doctrine, par l'exemple de ses vertus, par sestravaux apostoliques, s'avança contre les ennemis de l'Eglise catholique, animé de l'Esprit d'enhaut; non avec la violence et avec les armes, mais avec la foi la plus absolue en cette dévotion duSaint Rosaire que le premier il a divulguée et que ses enfants ont portée aux quatre coins dumonde. Il prévoyait, en effet, par la grâce divine, que cette dévotion, comme un puissant engin deguerre, mettrait en fuite les ennemis et confondrait leur audace et leur folle impiété. Et c'est cequ'a, en effet, justifié l'événement.

Grâce à cette nouvelle manière de prier, acceptée et ensuite mise régulièrement en pratique,par l'institution de l'Ordre du saint Père Dominique, la piété, la bonne foi, la concordecommencèrent à reprendre racine, et les projets des hérétiques, ainsi que leurs artifices, à tomberen ruines. Grâce à elle encore, beaucoup d'égarés ont été ramenés à la voie droite; et la fureur desimpies a été réfrénée par les armes catholiques qui avaient été levées pour repousser la force par laforce.

L'efficacité et la puissance de cette prière ont été aussi expérimentées au XVIe siècle, alorsque les armées innombrables des Turcs étaient à la veille d'imposer le joug de la superstition et dela barbarie à presque toute l'Europe. Dans ce temps, le Souverain Pontife saint Pie V, après avoirréveillé chez tous les princes chrétiens le sentiment de la défense commune, s'attacha surtout et partous les moyens à rendre propice et secourable au nom chrétien la toute-puissante Mère de Dieu,en l'implorant par la récitation du Rosaire. Ce noble exemple, offert en ces jours à la terre et auxcieux, rallia tous les esprits et persuada tous les cœurs. Aussi les fidèles du Christ, décidés à verserleur sang et à sacrifier leur vie pour le salut de la religion et de leur patrie, marchaient sans soucidu nombre aux ennemis massés non loin du golfe de Corinthe ; pendant que les invalides, pieusearmée de suppliants, imploraient Marie, saluaient Marie, par la répétition des formules du Rosaireet demandaient la victoire de ceux qui combattaient.

La Souveraine ainsi suppliée ne resta pas sourde, car l'action navale s'étant engagée auprèsdes îles Echinades (Curzolaires) la flotte des chrétiens, sans éprouver elle-même de grandes pertes,remporta une insigne victoire et anéantit les forces ennemies.

C'est pourquoi le même Souverain et saint Pontife, en reconnaissance d'un bienfait si grand,a voulu qu'une fête en l'honneur de Marie Victorieuse, consacrât la mémoire de ce combatmémorable. Grégoire XIII a consacré cette fête en l'appelant fête du Saint Rosaire.

De même, dans le dernier siècle, d'importants succès furent remportés sur les forces turques,soit à Temesvar, en Pannonie, soit à Corcyre, et ils coïncidèrent avec des jours consacrés à laSainte Vierge Marie et avec la clôture des prières publiques célébrées par la récitation du Rosaire.

Par conséquent, puisqu'il est bien reconnu que cette formule de prière est particulièrementagréable à la Sainte Vierge, et qu'elle est surtout propre à la défense de l'Eglise et du peuplechrétien en même temps qu'à attirer toutes sortes de bienfaits publics et particuliers, il n'est passurprenant que plusieurs autres de nos prédécesseurs se soient attachés à la développer et à larecommander par des éloges tout spéciaux.

LEON XIIILETTRE ENCYCLIQUE « SUPREMI APOSTOLATUS OFFICIO » SUR LE TRÈS SAINT ROSAIRE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

209

Quelle forme de prière collective pourrait être plus efficace et en même temps plus simpleque le Rosaire familial dans lequel parents et enfants se groupent pour supplier le Père éternel parl'intercession de leur Mère très aimante, en méditant les mystères sacrés en notre foi ? Il n'y a pasde moyen plus sûr d'appeler les bénédictions de Dieu sur la famille et spécialement de préserver lapaix et le bonheur du foyer que la récitation quotidienne du Rosaire. En plus de sa puissancesupplicatoire, le Rosaire familial peut avoir des résultats à très longue portée, car les enfants qui enacquièrent la pieuse habitude à un âge tendre et impressionnable lui resteront fidèles toute leur vie,et leur foi en sera nourrie et renforcée.

PIE XIILETTRE AU CARDINAL GRIFFIN, 4/07/1952

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

210

Puisqu’elle est la médiatrice de toutes les grâces, c’est seulement à mesure que l’onapproche d’elle que nous pouvons devenir un canal de grâces, intermédiaire des grâces quiviennent du Père par le Fils (qui les a méritées) et par l’Immaculée (qui en est la distributrice) etqui de déverseront sur nous et par nous sur les autres.

SAINT MAXIMILIEN KOLBELETTRE AUX CLERCS DE CRACOVIE

Notre désir est non seulement que nous soyons nous-mêmes consacrés sans limites àl’Immaculée, mais encore que toutes les âmes du monde entier, celles qui existent maintenant etcelles qui viendront ensuite, se consacrent à elle d’une façon illimitée… Celui qui est consacrétotalement à l’Immaculée a déjà atteint la sainteté

SAINT MAXIMILIEN KOLBELETTRE AU PERE KOSIURA

Il faut s’en remettre à l’Immaculée, elle est complètement divine. Il faut se dépouiller le plusvite de soi, ne rien garder pour soi, absolument rien : il faut que ce soit elle qui fasse tout ; soyonsson instrument…L’essentiel n’est pas de beaucoup agir selon notre idée, mais d’être entre sesmains. Elle Peut le mieux réaliser la gloire de Dieu, alors que nous, nous gâtons beaucoup dechoses. Tout dépend de notre parfaite docilité à son égard. Rien n’est plus parfait que l’union denotre volonté à la sienne

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

L’action de Marie est l’action même du Saint-Esprit. En effet Marie, en qualité d’Epouse duSaint-Esprit, est à ce point élevée au-dessus de toute perfection créée, qu’elle accomplit en tout lavolonté du Saint-Esprit qui habite en elle depuis le premier instant de sa conception.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

La consécration mariale

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

211

A chaque fête de Marie, je renouvelle ma consécration à cette bonne Mère. Aujourd’huidonc je me suis confiée à elle, et de nouveau je me suis jetée dans ses bras. Avec la plus entièreconfiance, je lui ai recommandé mon avenir, ma vocation.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

Je vous supplie, très douce Mère, que vous me gouverniez dans toutes mes voies etactions… Pour l’honneur et el gloire de votre Fils, acceptez-moi comme votre enfant sans avoirégard à mes misères et à mes péchés…

SAINT FRANÇOIS DE SALES

Ô bon Jésus, par l’amour dont vous aimez votre mère, donnez-moi, je vous prie, de l’aimervraiment, comme vraiment vous l’aimez et vous voulez qu’elle soit aimée.

Ô bonne Mère, par l’amour dont vous aimez votre Fils, obteniez moi, je vous en prie, del’aimer vraiment, comme vraiment vous l’aimez et vous voulez qu’Il soit aimé.

PRIERE DE SAINT ANSELME

L’Immaculée est le moyen de nous approcher du cœur de Jésus. Efforçons-nous d’aimer leSeigneur Jésus avec le cœur de l’Immaculée, de Le recevoir avec son Cœur, de le louer avec sesattitudes à Elle, de réparer de remercier ; même si nous ne le sentons pas, si nous ne lecomprenons pas, cependant c’est la réalité. C’est par son cœur, par ses attitudes que nous louons leSeigneur Jésus. Tout notre effort doit tendre à ce qu’elle seule aime le seigneur Jésus avec notrecœur.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Enlevez le soleil matériel qui illumine le monde, fera-t-il encore jour ? Enlevez Marie, cetteétoile de la mer, de l’océan immense, que reste-t-il sinon l’obscurité de toutes parts, l’ombre de lamort, les plus épaisses ténèbres ?

SAINT BERNARD

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

212

Immaculée, Reine du ciel et de la terre, refuge des pécheurs et Mère très aimante, à qui Dieua voulu confier tout l’ordre de la miséricorde, je me prosterne devant vous, pauvre pécheur que jesuis ; je vous supplie humblement d’accepter tout mon être comme votre bien et votre propriété, etd’agir en moi et en toute les facultés de mon âme et de mon corps, en toute ma vie, ma mort etmon éternité comme il vous plaira.

Faites de moi ce que vous voulez pour réaliser ce qui a été écrit de vous : « Elle écrasera latête du serpent » ; et encore : « Par vous, toutes les hérésies du monde ont été vaincues ».

Qu’en vos mains immaculées et très miséricordieuses je sois un instrument docile pour vousfaire connaître et aimer de tant d’âmes tièdes ou égarées, et ainsi étendre le plus possible le Règnetrès saint de Jésus.

En vérité, là seulement où vous venez, vous obtenez la grâce de la conversion et de lasanctification des âmes, parce que toutes les grâces s’écoulent du divin Cœur de Jésus sur noustous en passant par vos mains.

SAINT MAXIMILIEN KOLBEACTE DE CONSECRATION A L’IMMACULEE

Efforçons-nous, nous aussi, comme l’on fait tant d’âmes choisies, de nous tenir toujoursderrière cette Mère bénie, de toujours marcher près d’Elle, puisqu’il n’existe aucun autre cheminqui conduise à la vie, sinon celui que Notre Mère a emprunté. Ne refusons pas ce chemin, nous quivoulons atteindre au but.

SAINT PADRE PIO

Qu’importe que rien ne paraisse au-dehors pourvu que je vive en Jésus, que je vive de la viede Jésus, que je sois dans le sein de Marie comme Jésus.

SAINTE BERNADETTE

Dans le Rosaire nous demandons à la Vierge d’unir aux siennes pour les immerger dans lesjoies, les douleurs, les victoires de son Fils :

Nos pauvres joies pour qu’elles ne soient pas dissipées, nos pauvres douleurs pour qu’ellesne soient pas amères, nos pauvres victoires pour qu’elle soient toujours magnanimes.

CARDINAL JOURNET

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

213

Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ… le temple de l’Esprit-Saintqui est en vous, et que vous n’êtes plus à vous-mêmes ? Car vous avez été achetés à grands prix.Glorifiez donc et portez Dieu dans votre corps par la chasteté

SAINT CURE D’ARS

Que c’est beau une âme pure ! Notre Seigneur en fit voir une à Sainte Catherine ; elle latrouva si belle qu’elle dit : Seigneur, si je ne savais pas qu’il n’y a qu’un Dieu, je croirais que c’enest un !

SAINT CURE D’ARS

Je vous salue, ô Marie immaculée, tabernacle vivant de la divinité où la sagesse éternellecachée veut être adorée des anges et des hommes. O mère des miséricordes, faites-moi la grâced’obtenir la vraie sagesse de Dieu et de me mettre pour cela au nombre de ceux que vos aimez etprotégez comme vos enfants. Rendez-moi en toute chose un parfait disciple et imitateur de lasagesse incarnée, Jésus-Christ votre Fils.

SAINT LOUIS MARIE GRIGNON DE MONTFORTL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Nous nous consacrons pour toujours à Vous, à Votre Cœur Immaculé, ô Notre Mère et Reinedu Monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu. Donnezau monde la paix des âmes, afin que dans la tranquillité de l’ordre se répande le règne de Dieu.

PIE XII

Une âme pure est toute puissante sur le cœur si bon de Notre-Seigneur.

(…)Une âme pure est auprès de Dieu comme un enfant auprès de sa mère. Il l’a caresse

l’embrasse et sa mère lui rend ses caresses et ses embrassements.

(…)L’image de Dieu se réfléchit dans un âme pure comme le soleil dans l’eau.

SAINT CURE D’ARS

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

214

Toute notre perfection consistant à être conformes, unis et consacrés à Jésus Christ, la plusparfaite de toutes les dévotions est sans difficulté celle qui nous conforme, unit et consacre le plusparfaitement à Jésus Christ. Or, Marie étant de toutes les créatures la plus conforme à Jésus Christ,il s'ensuit que, de toutes les dévotions, celle qui consacre et conforme le plus une âme à NotreSeigneur est la dévotion à la Très Sainte Vierge, sa sainte Mère, et que plus une âme seraconsacrée à Marie, plus elle le sera à Jésus Christ.

SAINT LOUIS MARIE GRIGNON DE MONTFORTTRAITE DE LA VRAIE DEVOTION N°120

Plus notre incapacité est grande et nos contradictions nombreuses, plus il est évident quel’Immaculée fait tout. Dans cette franche reconnaissance se trouve la source de notre activité.Je peux tout en Celui qui me fortifie à travers l’Immaculée.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Avec l’aide de l’Immaculée, tu te vaincras toi-même et tu pourras beaucoup pour le salutdes âmes (…). Sois son instrument (…) Remets-lui toutes tes actions et Elle accomplira tout.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE1917

Rayonner sur notre entourage, conquérir des âmes à l’Immaculée (…) voilà notre idéal.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

L’idéal de notre perfection, c’est notre Consécration à l’Immaculée, toujours, de jour commede nuit, afin que par nous et en nous, Elle souffre et agisse.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE DIMANCHE

215

Quelquefois, on se demande en soi-même : "Comment faire pour devenir un saint, puisque jesuis faible ? " Plus nous sommes faibles, mieux cela vaut puisque l'Immaculée est "l'incarnation"de la Miséricorde divine. S'il se trouve une âme pour qui il n'y a plus d'espoir et que l'on sedemande ce qui va arriver : Elle l'élève vers la sainteté alors que cette âme n'y pense même pas.Même si nous sommes très faibles, nous devons tendre à la sainteté ; il faut lui dire : "Si je meperds et que je tombe en enfer, d'autres vont me suivre. Mais si vous me donnez la main, jepourrais être un grand saint et attirer les autres vers le ciel.

SAINT MAXIMILIEN KOLBECONFERENCE 1938

Efforçons-nous d'aimer le Seigneur Jésus avec le cœur de l'Immaculée, de Le recevoir avecson cœur, de Le louer avec ses attitudes à Elle, de réparer, remercier, même si nous ne le sentonspas, si nous ne le comprenons pas (…). C'est par son cœur, par ses attitudes que nous louons leSeigneur Jésus. Si vraiment c'est Elle qui aime et glorifie Jésus par nous, alors nous sommes sesinstruments …

SAINT MAXIMILIEN KOLBECONFERENCE 1936

De même qu'Il est venu, Lui, par Marie, Il aime que nous allions à Lui par Marie. C'est leplus sûr chemin, le chemin le plus direct, le chemin le plus doux aussi. Pourquoi encore ? Parcequ'on trouve Jésus dans les bras de Marie.

PERE D'ELBEECROIRE A L'AMOUR

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

216

Très Sainte Vierge Marie, Notre-Dame de France, Notre-Dame de Chartres, nous vousdemandons de guérir ce peuple infirme, de lui rendre sa pureté d’enfant, son honneur de fils. Nousvous demandons de lui rendre sa vocation terrienne, sa vocation paysanne, ses famillesnombreuses penchées avec respect et amour sur la terre nourricière. Cette terre qui a su produire,au cours des siècles, un pain honnête et des fruits de sainteté.

Très Sainte Vierge, rendez à ce peuple sa vocation de soldat, de laboureur, de poète, dehéros et de saint. Rendez nous l’âme de la France !

Délivrez-nous de ce fléau idéologique qui violente l’âme de ce peuple. Ils ont chassé lescrucifix des écoles, des tribunaux et des hôpitaux. Ils font en sorte que l’homme soit éduqué sansDieu, jugé sans Dieu et qu’il meure sans Dieu !

DOM GERARDDEMAIN LA CHRETIENTE

O France fille aînée de l’Eglise, lève les yeux vers le ciel pour y chercher le secours.Humainement, tout est désespéré. Mais il te reste une expérience, il te reste Marie, Marie, taprotectrice et ta reine, Marie qui pense à toi, qui veille sur toi, qui t’aime toujours malgré teségarements.

ABBE DAVID LEONARDL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Et si c’est le propre de la France de triompher toujours, il est également dans sa destinée dene jamais rester modeste, sans ennemis. Ainsi du chrétien. Toujours combattre, toujours lutter,toujours triompher mais seulement à la longue, voila sa destinée.

ABBE DAVID LEONARDL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Le vœu de Louis XIII, Marie Reine de France

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

217

Nous n’avons pas le droit de consumer notre vie en regrets stériles sur la grandeur et labeauté et les forces des siècles passé, pas plus que d’attendre, pour nous dévouer une perfectionchimérique des institutions sociales.

(…)En un mot ayons la passion du bien. Les méchants ont la passion du mal ; c’est leur force.

Mettons au service de la bonne cause, au service de Dieu et des âmes, l’activité, la persévérancequ’ils apportent au service de l’erreur et du mensonge.

ABBE DAVID LEONARDL’APOSTOLAT A L’ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Vierge très sainte qui avez plu au Seigneur et êtes devenu sa Mère, Vierge Immaculée dansvotre corps, dans votre âme, dans votre foi et dans votre amour, en ce solennel jubilé de lapromulgation du dogme qui vous proclama devant l’Univers entier conçue sans péché, regardezavec bienveillance les malheureux qui implorent votre puissante protectionLe serpent infernal, contre lequel fut jetée la première malédiction, continue, hélas ! à combattre età tenter les pauvres fils d’Eve. Ah ! vous, ô notre Mère bénie, notre Reine et notre avocate, vousqui avez écrasé la tête de l’ennemi dès les premiers instant de votre conception, accueillez nosprières, et nous vous en conjurons, unis à vous en un seul cœur, présentez-les devant le trône deDieu, afin que nous ne nous laissions jamais prendre aux embûches qui nous sont tendues, maisque nous arrivions tous au port du salut, et qu’au milieu de tant de périls, l’Eglise et la sociétéchrétienne chantent encore une fois l’hymne de la délivrance, de la victoire et de la paix.

SAINT PIE X

Non seulement il faut défendre la foi, contribuer au salut des âmes, mais par une attaquehardie, s’oubliant soi-même il faut conquérir à l’immaculée les âmes, l’une après l’autre, avancerd’un avant poste à l’autre , déployer son enseigne sur les maisons d’éditions des quotidiens, de lapresse périodique et non périodique, des agences de presse, sur les antennes de la radio, sur lesinstituts d’art et de littérature, sur les théâtres, sur les salles de cinéma, sur les parlements et lessénats, en un mot partout, sur toute l’étendue de la terre ».A notre époque, est-ce encore réaliste ?La Milice de l’Immaculée est non seulement pour la défensive, mais surtout pour l’offensive. Maispour nous, défendre la religion s’est trop peu : mais remplis de force, et confiants en NotreSouveraine, nous allons parmi les ennemis pour y faire la chasse au cœur et les conquérir àl’Immaculée… Chaque cœur qui bat sur la terre et qui battra jusqu’à la fin du monde doit être laproie de l’immaculée : tel est notre but. Et cela le plus rapidement possible.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

218

N’est-il donc pas beau cet idéal de vie ? La lutte pour conquérir le monde entier, le cœur detous les hommes et de chacun en particulier, en commençant par soi même …Notre puissanceconsiste à reconnaître notre stupidité, notre faiblesse et notre misère et à se confier sans mesure àla bonté et à la puissance de l’Immaculée. Sous l’étendart de l’Immaculée se livrera une grandebataille et nous ferons flotter ses bannières sur les forteresses du prince des ténèbres. Alors,l’Immaculée deviendra la Reine du monde entier et de chaque âme en particulier…

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

O Vierge, belle comme la lune, délice du ciel, vous dans le visage de qui regardent les saintset se mirent les anges, faites que nous vos enfants, nous vous ressemblions et que nos âmesreçoivent un rayon de votre beauté, qui ne passe pas avec les ans, mais qui resplendit dansl’éternité.

O Mère, soleil du ciel, réveillez la vie partout où se trouve la mort, et éclairez les esprits làoù sont les ténèbres. En vous réfléchissant dans le visage de vos enfants accordez nous un reflet devotre lumière et de votre ferveur.

O Marie, forte comme une armée, donnez à nos troupes la victoire. Nous sommes si faibleset notre ennemi s’acharne avec tant d’arrogance. Mais avec votre étendard, nous nous sentons sûrsde le vaincre ; il connaît la force de votre pied, il craint la majesté de votre regard. Sauvez-nous öMarie, belle comme la lune, sublime comme le soleil, forte comme une armée rangé en ligne,soutenue non point par la haine, mais par la flamme de l’amour.

PRIERE DE SAINT PIE X

Confiance, quand même. “Regnum Galliae regnum Mariae”

(…)Pour notre pauvre pays, je n’espère plus qu’en Dieu seul. Mais j’espère encore en Lui, grâce à samaman, douairière du royaume de France.

MONSEIGNEUR DE BOISMENUEVEQUE DE PAPOUASIE (1870-1953)

Jésus est Roi des siècles éternels par nature et par conquête ; par Lui , avec Lui, subordonnéà Lui, Marie est Reine par grâce, par alliance divine, par conquête, par élection toute particulière.Et son Royaume est vaste comme celui de son Fils, Dieu, puisque rien n’est exclu de sadomination.

PIE XIIAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

219

O Mère, mets en moi cet amour en ton cœur pour ton fils. Moi qui suis si faible, j’admire lemystère de ton Immaculée Conception

(..)Immaculée Conception : ces mots sont sortis de la bouche même de l’Immaculée ; donc ils

doivent montrer de la façon la plus précise et la plus essentielle qui elle est.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Elle ne dit pas dans l’apparition de Lourdes : je suis conçu immaculée mais « ImmaculéeConception ». Par là se précise non seulement le fait de la conception immaculée mais aussi lemode par lequel ce privilège est sien. Ce n’est donc pas quelque chose d’accidentel, mais celaappartient à sa nature. Elle est, elle-même Conception Immaculée.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Soyons… louanges d’amour de notre Mère Immaculée.

SAINTE ELISABETH DE LA TRINITE

On fait une prière fort agréable à la Sainte Vierge quand on loue Dieu des grandeurs qu’Il amises en elle, et du choix qu’Il a fait pour être sa digne et vraie Mère.

SAINTE JEANNE DE CHANTAL

Lourdes, Marie l’Immaculée Conception

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

220

O Mère, mets en moi cet amour qui brûlait en ton cœur pour ton Fils. Moi qui suis si faible,j'admire le mystère de ton Immaculée Conception.

Je le désire ardemment: purifie mon cœur pour qu'il puisse mieux aimer Dieu ; purifie monesprit pour qu'il puisse s'élever à lui et le contempler, l'adorer et le servir en esprit et en vérité ;purifie mon corps pour qu'il devienne un tabernacle moins indigne de le recevoir, lorsqu'il vient àmoi dans l'Eucharistie.

SAINT PADRE PIO

En vue de la maternité divine et par les mérites anticipés du Rédempteur, Marie fut conçuesans péché et préservée de la concupiscence ; elle eut dès le premier instant de sa création, « laplénitude de la vie surnaturelle et se promena dans le grand océan de grâce », comme le poissonse promène dans la mer dès sa naissance, et elle fût, plus que les anges et les saints ensemble,« l’objet des complaisances des trois personnes divines ».

SAINT CURE D’ARSCITE PAR MONSEIGNEUR CONVERT

Immaculée Conception : ces mots sont sortis de la bouche même de l’Immaculée ; donc ilsdoivent montrer de la façon la plus précise et la plus essentielle qui elle est.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Marie est une terre sur laquelle l’épine du péché n’a point poussé. Au contraire, elle aproduit le rejeton par lequel le péché a été arraché jusqu’à la racine .C’est une terre qui n’a pointété maudite comme la première. Féconde en épine et en chardon, mais sur laquelle est descenduela bénédiction du Seigneur et son fruit est béni.

SAINT THEODORE STUDITEVIII SIECLE

Marie est vase spirituel parce qu’elle est la créature, la seule créature humaine qui detoujours et dans l’instant même de sa Conception Immaculée, a été la résidence du saint Esprit.

R.TH CALMEL O.PAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

221

-Mes petits enfants aimez l’Immaculée, aimez l’Immaculée, aimez l’Immaculée : elle vousrendra heureux. Faîtes-lui confiance, livrez-vous à elle totalement, sans limite…Il n’est pas donnéà tout le monde de comprendre l’Immaculée, mais à ceux là seulement qui demande cette grâce àgenoux.-Je vous ai dit, mes petits enfants, que je suis très heureux que mon âme déborde de joie, et savez-vous pourquoi ? Parce que le ciel m’a été promis en toute certitude. O mes enfants aimezl’Immaculée, aimez l’Immaculée !-Voila mes enfants, cela devrait vous suffire….

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Remercions le bon Dieu de son Immaculée Conception, de ce qu’il a créée si grande et sibelle, avec un cœur si embrasé d’amour pour lui…

SAINT CURE D’ARS

Que la vie de Marie vous présente comme en un miroir la beauté de la charité et l’idéal de lavertu.

(…)A tous ceux qu’elle approchait, Marie donnait le privilège de la chasteté ; dans l’Église, elle

est pour ses intimes celle qui virginise leur corps et leur âme.

SAINT AMBROISE.

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

222

Marie est « le nouveau commencement » de la dignité et de la vocation de la femme, detoutes les femmes et de chacune d’entre elles.

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE MULIERIS DIGNITATEM, 15 AOUT 1988

En Marie, Eve redécouvre la véritable dignité de la femme, de l’humanité féminine. Cettedécouverte doit continuellement atteindre le cœur de chaque femme et donner un sens à savocation et à sa vie.

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE MULIERIS,DIGNITATEM, 15 AOUT 1988

Celui qui tient la femme tient tout. C’est pour cela que l’Eglise veut retenir la femme. Etc’est aussi pour cela qu’il faut que la démocratie la lui enlève.

JULES FERRYDISCOURS DU 10 AVRIL 1870

Plus l’humanité s’éloigne de Dieu, plus il lui devient difficile de comprendre et d’apprécierl’apport personnel de la femme.

(…)Dieu, dans sa sagesse infinie, pouvait trouver mille et une voies pour apporter au monde le

salut. Les femmes doivent voir une haute marque de distinction dans le fait que Dieu est apparusur les bras d’une mère, et qu’il a mené jusqu’au bout, au côté d’un mère, son existence de Dieufait homme.

CARDINAL JOSEPH MINDSZENTY (PRIMAT DE HONGRIE).LA MERE, MIROIR DE DIEU.

Marie et la vocation de la femme

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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Un petit garçon demande à sa maman : - Pourquoi pleures-tu ?- Parce que je suis une femme, lui répond elle.- Je ne comprends pas, dit-il .Sa mère l’étreint et lui dit- et jamais tu ne comprendras.

Plus tard le petit garçon demanda à son papa :- Pourquoi maman pleure-t-elle ?... je ne comprends pas ?- Toutes les femmes pleurent sans raison ! fut tout ce que son père put lui dire.

Devenu adulte, il demanda à Dieu :- Seigneur pourquoi le femmes pleurent-elles aussi facilement ?Et Dieu répondit :- Quand j’ai créé la femme, elle devait être spéciale. J’ai fait ses épaules assez fortes pour

porter le poids du monde et assez douces pour être confortables. Je lui ai donné la force de donnerla vie et celle d’accepter le rejet qui vient souvent des enfants. Je lui ai donné la force pour luipermettre de continuer quand tout le monde abandonne, celle de prendre soin de sa famille endépit de la maladie et de la fatigue. Je lui ai donné la sensibilité pour aimer ses enfants d’un amourinconditionnel même quand ces derniers l’ont blessée durement. Je lui ai donné la force desupporter son mari dans ses défauts et de demeurer à ses côtés sans faillir. Et finalement je lui aidonné des larmes à verser quand elle en ressent le besoin.

- Tu vois, mon fils, la beauté d’une femme n’est pas dans les vêtements qu’elle porte ni dansson visage ou dans la façon de se coiffer. La beauté d’une femme réside dans ses yeux. C’est laporte d’entrée de son cœur. La place où l’amour réside. Et c’est souvent par ses larmes que tu voispasser son cœur.

EXTRAIT D’UN NUMERO DU BULLETIN DES ASSOCIATIONS FAMILIALES CATHOLIQUES DU MANTOIS

La croyance dans le salut par soi-même comme foi créatrice est la folie proprementmasculine de notre siècle sécularisé, elle est en même temps l’explication de tous ses échecs (…).

L’adoration, l’amour, la mort, ces grand actes suprêmement humains ont au contraire pourformule : être un autre, par un autre, pour un autre. C’est la formule même de le grâce : la grâcen’est pas la faculté de développer ses propres facultés, mais c’est l’anéantissement de la personnepour devenir l’instrument du Très-Haut (…).

Or si l’être humain est ainsi bâti sur cette double formule, et si la première est le privilège del’homme, la seconde est le secret de la femme.

Si, chaque fois qu’on tend l’oreille vers la voix des siècles, on perçoit la voix de l’homme, lafemme apparaît comme la plénitude du silence qui accompagne et soutient la voix de l’homme.

Il appartient à l’homme de façonner le monde, mais il appartient à la femme d’être façonnéepar Dieu.

H. – CH. DESROCHES, O. P.INTRODUCTION A L’OUVRAGE DE GERTRUDE VON LE FORT : LA FEMME ETERNELLE.

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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Le Rosaire est la chaîne de perles qui lie la vie chrétienne de la mère à la Mère Éternelle. Lafemme qui prie rassemble en cette triple prière [mystères joyeux, douloureux et glorieux] lesmystères de sa propre maternité et les joints (…) au mystère de la Mère de toutes les mères.

(…)De même qu’au principe de la douleur de Marie se trouvait l’œuvre rédemptrice de son Fils,

de même c’est la destination divine de l’enfant qui explique toutes les souffrances des mères.(…)Chaque femme est la fille de Marie ; il y a donc dans l’Église, à côté du sacerdoce et du

témoignage de l’homme, porteur de la paternité spirituelle, une mission religieuse de la femme,une forme de l’apostolat chrétien qui est une mission maternelle (…). La vie de l’Église en tantque vie religieuse n’est autre que la vie du Christ venant à l’être dans les âmes.

(…)La mission maternelle de son apostolat fait toucher la femme au plus profond de l’essence de

l’Église, [à son essence cachée] ; l’apostolat de la femme dans l’Église est d’abord l’apostolat dusilence. L’apostolat du silence, cela veut dire : la vocation de la femme est d’abord d’incarner dansl’Église la vie cachée du Christ. La femme reste donc, dans l’accomplissement de sa missionreligieuse, la fille de Marie.

(…)Il fallait une époque égarée à la fois dans le domaine religieux et dans le domaine naturel

(…), pour trouver dans ce type d’apostolat une diminution de la femme.(…)Sous la croix, où Marie est devenue la mère en esprit de tous les chrétiens, n’est pas

seulement présente la femme qui a offert à Dieu son enfant, mais encore la femme qui a offert àDieu ou qui a consenti à lui offrir le désir ou l’espoir de la maternité.

La mère du Christ naissant dans les âmes, c’est la mère qui a joint les mains de l’enfant de sachair pour sa première prière, mais c’est aussi la religieuse qui guide avec amour ses filles vers lessommets de la vie religieuse (…). C’est enfin la femme réduite à la solitude d’un lit d’hôpital, quine peut plus bercer que dans son âme le Christ naissant.

(…)Le salut, pour toute femme, est indissolublement lié à l’acceptation de la mission de Marie

comme il l’est à l’imitation de l’image de Marie.La femme ne peut recomposer, consciemment, l’image éternelle que dans l’attitude de

l’ancilla Domini, que dans une constante disponibilité devant Dieu.

Aux yeux de l’homme, l’épouse représente à la fois la vierge et la mère, elle représente aussila Vierge Mère, elle représente l’idée mariale dans la vie et dans l’œuvre de l’homme (…).

GERTRUDE VON LE FORTLA FEMME ETERNELLE.

La main qui meut le berceau, meut le monde.

PROVERBE ESPAGNOL.Association Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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Plus une femme est sainte, plus elle est femme.

LEON BLOY.

Dans la hiérarchie de la sainteté, c’est justement la femme, Marie de Nazareth, qui est figurede l’Église. Elle nous précède sur la voie de la sainteté.

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE MULIERIS DIGNITATEM 1988

La maternité comporte dès son origine une ouverture particulière à cette personne nouvelle :c'est là justement le rôle de la femme. Dans cette ouverture, dans la conception et l'enfantement, lafemme se trouve par le don désintéressé d'elle-même.

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE MULIERIS DIGNITATEM 1988

D’autre part, l’attitude même du Christ durant sa vie publique a restauré la dignité et lavocation de la femme à une époque où celle-ci était largement méprisée. Fidèles jusqu’auGolgotha, premières visionnaires du Christ ressuscité, les femmes ont dans l’Évangile une placede choix. Pour celles qui ont gravement enfreint les Commandements de Dieu, le Fils de l’Hommeprêche le pardon, soulignant à chaque fois la coresponsabilité de l’homme dans le péché. (Il necondamne pas la femme adultère, mais l’exhorte à faire pénitence : " Va, et ne pèche plus ! ",après avoir publiquement pris sa défense : "que celui qui n'a jamais péché lui jette la premièrepierre").

JEAN PAUL IILETTRE APOSTOLIQUE MULIERIS DIGNITATEM 1988

Les femmes véhiculent la civilisation, à travers les gestes élémentaires qui façonnent l'êtrehumain. Elles règnent sur l'intimité, sur la naissance et sur l'amour. L'âme d'un peuple s'inscrit surleurs visages.

HELIE DE SAINT MARCLES CHAMPS DE BRAISE 1995

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

226

La maternité est une façon éminente de se donner à l'autre, de façon désintéressée, et decroître dans la vocation à l'amour. Nous sommes loin de certains féminismes qui limitent le faitd'être mères à une réalité biologique à dépasser, parce que aliénante et contraire àl'épanouissement de la personnalité profonde de la femme.

JEAN PAUL IILETTRE AUX FEMMES 1995

Chers frères et Sœurs ! De la grotte de Massabielle, la Vierge Immaculée nous parle à nousaussi, chrétiens du troisième millénaire. Mettons nous à son écoute ! Ecoutez d’abord, vous lesjeunes, vous qui cherchez une réponse capable de donner un sens à votre vie. Vous pouvez latrouver ici c’est une réponse exigeante, mais c’est la seul réponse qui vaut. En elle réside le secretde la vraie joie et de la paix. De cette grotte, je vous lance un appel spécial à vous les femmes. Enapparaissant dans la mission particulière qui revient à la femme, à notre époque tentée par lematérialisme et par la sécularisation : être dans la société actuelle témoin des valeurs essentiellesqui ne peuvent se percevoir qu’avec les yeux du cœur. A vous les femmes, il revient d’êtresentinelles de l’Invisible.

JEAN PAUL IIA LOURDES LE 15 AOUT 2004

La considération attentive de la figure de Marie, comme nous la présente l’Ecriture saintelue dans la foi par l’Eglise, est plus nécessaire encore face à la sous-estimation qui en est faite parcertains courants féministes. La Vierge de Nazareth a été présentée dans certains cas comme lesymbole de la personnalité féminine enfermée dans une perspective domestique restreinte etlimitée.

Au contraire, Marie constitue le modèle du plein développement de la vocation de la femme,ayant exercé, en dépit des limites objectives dérivant de sa constitution sociale, une immenseinfluence sur le destin de l’humanité et sur la transformation de la société.

(…)Loin de constituer un obstacle sur le chemin à la suite du Seigneur, la sainteté sublime de

Marie est destinée à encourager tous les chrétiens à s’ouvrir à la puissance sanctificatrice de lagrâce de Dieu, pour qui rien n’est impossible. Tous sont donc appelés en Marie à placer uneconfiance totale dans la toute puissance divine vers une disponibilité complète à l’égard de sonprojet providentiel d’amour.

JEAN PAUL IIAUDIENCE GENERALE LE 25 NOVEMBRE 1995

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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La femme est toujours semblable à Marie. Elle connaîtra des tâches qui veulent del’abnégation. Et peut-être est-il plus facile de monter dans une chaire que de veiller un moribond.Il en est toujours de même : saint Augustin a écrit des piles de volumes, mais qu’est-ce qui a faitde ce professeur un confesseur ? Les larmes de sa mère.

IGINO GIORDANILA REVOLUTION DE LA CROIX

La femme est le cœur de la famille ; elle peut et doit revendiquer la royauté de l’amour, carelle lui revient.

PIE XI

Dieu a communiqué à l’humanité deux privilèges : le premier est le sacerdoce, le second lamaternité. Par le sacerdoce, Dieu propage la vie surnaturelle. Par la maternité, Dieu propage la vienaturelle. Par les deux ensemble, Il continue sa création et accomplit son Règne éternel.

PERE J.CHARMOTL’AMOUR HUMAIN DE L’ENFANCE JUSQU’AU MARIAGE

Jan et Hubert van Eyck (1432)

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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En 1830, La Vierge Immaculée apparut à la sœur Catherine Labouré. Par le récit de cettenovice nous connaissons le but de l’apparition de Marie : montrer son Immaculée Conception etsa puissance merveilleuse auprès de Dieu : « la très Sainte Vierge tourna vers moi les yeux enmême temps que j’entendais sa voix : ce globe du monde représente tous les hommes et chaquepersonne ». Et aussi : « Voici le symbole des grâces que je donne à tous ceux qui m’invoquent ».Ensuite apparut une image de forme ovale qui entourait la très Sainte Vierge, sur laquelle étaitinscrite en syllabes d’or l’invocation suivante : O Marie conçue sans péché, priez pour nous quiavons recours à vous. Au même moment j’entendis une voix : Faites frapper une médaille selon cemodèle : tous ceux qui la porteront recevront beaucoup de grâces.

SAINT MAXIMILIEN KOLBEMEDITATION DE L’IMMACULEE

Geneviève, Jeanne d’Arc, Bernadette, étaient de petites paysannes que rien ne semblaitprédestiner à leur tâche providentielle. On ferait un volume avec les exemples de tous ceux queDieu a choisit malgré leur faiblesse. Dieu m’a choisi malgré ma misère, c’est son affaire. Lamienne, maintenant c’est de Lui obéir.

MONSEIGNEUR LAVARENNELA PRIERE DES CHEFS

A Lourdes, la Vierge Immaculée invite tous les hommes à faire pénitence ; enfin, pour nousmontrer comme la source de sa protection, elle égrène son chapelet. Dès ce moment l’Immaculée,à Lourdes, commence à agir en médiatrice : elle invite les malades, rassemble les boiteux etdébiles, afin de les guérir et de nous montrer combien nous dépendons d’elle dans notre vienaturelle. Elle attire avec douceur les malades spirituels, c'est-à-dire les incroyants et les pécheursau cœur endurcis et répand en leur cœur la vie surnaturelle pour les convaincre du pouvoir qui estle sien de donner la vie surnaturelle.

SAINT MAXIMILIEN KOLBEMEDITATION DE L’IMMACULEE

Les messages de la Vierge sur le plan personnel

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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- Jacinthe vient jouer- Je ne peux pas aujourd’hui.- Pourquoi ne veux-tu pas jouer ?,- Parce que je suis en train de penser. Cette Dame nous a dit de dire le chapelet et de faire

des sacrifices pour la conversion des pécheurs. Maintenant, lorsque nous dirons le chapelet, nousréciterons les « Ave Maria » et les « Padre Nosso » tout entiers.

- Et les sacrifices comment les ferons-nous ?François trouva tout de suite un bon sacrifice :- Donnons notre goûter aux brebis et faisons le sacrifice de ne rien prendre.En quelques minutes, nous avions distribué notre goûter aux brebis et nous passâmes ainsi

une journée à jeun.

(…)Jacinthe prit tellement à cœur les sacrifices pour la conversion des pécheurs qu’elle ne

laissait passer aucune occasion. Il y avait quelques enfants, fils de deux familles de Moita quipassaient de porte en porte à mendier. Nous les rencontrâmes un jour alors que nous allions avecnotre troupeau. En les voyant, Jacinthe nous dit :

- Donnons notre goûter à ces pauvres enfants pour la conversion des pécheurs !Elle courut le leur porter.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

- Oui j’emmènerai François et Jacinthe bientôt au ciel mais toi tu resteras ici pendant uncertain temps. Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et de me faire aimer. Il veutétablir dans le monde, la dévotion à mon Cœur Immaculé.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

Je vais rester ici toute seule ? Demandai-je avec peine- Non ma fille. Tu souffres beaucoup ? Ne te décourage pas, je ne t’abandonnerai jamais !

Mon cœur Immaculé sera ton refuge et le chemin qui te conduira à Dieu.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

230

Faisons-nous un honneur et un devoir de posséder dans nos maisons quelques images quinos rappelle cette bonne Mère. Parents chrétiens, ne manquez jamais d’inspirer à vos enfants unetendre dévotion à la sainte Vierge : c’est le véritable moyen d’attirer sur eux les bénédictions duciel.

SAINT CURE D’ARS

Ce fut à ce moment où Elle prononça ces dernières paroles qu’Elle ouvrit les mains et nouscommuniqua, pour la seconde fois, le reflet de cette lumière immense. En Elle, nous nous vîmescomme submergés en Dieu. Jacinthe et François paraissaient être dans la partie de cette lumièrequi s’élevait vers le Ciel, et moi dans celle qui se répandait sur la terre. Devant la paume de lamain droite de Notre-Dame se trouvait un cœur entouré d’épines qui semblaient s’y enfoncer.Nous avons compris que c’était le cœur Immaculé de Marie outragé par les péchés de l’humanité,qui demandait réparation.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

Courage mon enfant, tu as trouvé la perle précieuse qui achète le royaume de cieux : Aimertoujours ce que Dieu veut… le vouloir toujours… le désirer toujours…le faire toujours…c’est legrand secret de la perfection, le clef du Paradis, l’avant goût de la paix des saints… Plus ton cœurs’unira au mien plus tu goûteras la vérité de ce paroles…

Quand tu n’auras plus d’autre volonté que celle de Dieu, ton cœur et le mien ne formerontplus qu’un seul et même cœur.

LA SAINTE VIERGE A SAINTE BERNADETTE

Apprends à dire chaque jour avec moi : l’ecce Ancilla de la parfaite obéissance. Quelquessoient les épreuves que le Seigneur t’envoie, les sacrifices qu’Il te demande, les devoirs qu’Ilt’impose, aie toujours sur tes lèvres et dans ton cœur cette réponse d’amour et de fidélité : voicinotre servante.

LA SAINTE VIERGE A SAINTE BERNADETTE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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Père, la Très Sainte Vierge est bien triste car personne ne fait cas de son Message, ni lesbons, ni les mauvais (…) Le Saint Rosaire et la dévotion au Cœur Immaculé de Marie étant lesdeux derniers recours, cela signifie (…) qu'il n'y en aura pas d'autres …

SŒUR LUCIEAU PERE FUENTES, LES 25 DECEMBRE 1957

Priez, priez beaucoup, et faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d'âmes vont enenfer parce qu'elles n'ont personne qui se sacrifie et qui prie pour elles.

NOTRE DAME AUX ENFANT DE FATIMA LE 19 AOUT 1917

Alors une voix se fit entendre qui me dit : faites, faites frapper une médaille sur ce modèle,toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou. Les grâcesseront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance.

NOTRE DAME DE LA MEDAILLE MIRACULEUSE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

232

Je veux que vous veniez ici le 13 du moi qui vient, que vous continuiez à réciter le chapelettous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin dela guerre.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

Sacrifiez-vous pour les pécheurs et dites souvent, spécialement lorsque vous ferez unsacrifice : « O Jésus, c’est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs et en réparationdes péchés commis contre le cœur Immaculé de Marie ». En disant ces dernières paroles, Elleouvrit de nouveaux les mains, comme les deux derniers mois. Le reflet parut pénétrer la terre etnous vîmes comme un océan de feu, et plongés dans ce feu, les démons et les âmes, comme s’ilsétaient des braises, transparentes et noires, ou bronzées, ayant des formes humaines. Ellesflottaient dans l’incendie, soulevées par les flammes qui sortaient avec des nuages de fumée,tombant de tous côtés, semblables à la retombée des étincelles dans les grands incendies, sanspoids ni équilibre, avec des cris et des gémissements de douleur et de désespoir qui horrifiaient etfaisaient trembler de peur (ce fut sans doute à cette vue que j’ai poussé ce cri Aïe !... que l’on ditavoir entendu). Les démons se distinguaient par des formes horribles et répugnantes d’animauxeffrayants et inconnus, mais transparents comme des charbons noirs embrasés. Effrayés, commepour demander secours, nous avons levé les yeux vers Notre-Dame qui nous dit avec bonté ettristesse :

« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Afin de les sauver, Dieu veutétablir dans le monde la dévotion à mon cœur Immaculé. Si vous faites ce que je vous dis,beaucoup d’âmes seront sauvées et vous aurez la paix. La guerre va finir. Mais, si on ne cessed’offenser Dieu, sous le règne de Pie XI, il en commencera une autre, pire encore ».

(…)Afin de l’empêcher, Je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur

Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedi. Si l’on écoute mes demandes, laRussie se convertira et on aura la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde,provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise. Les bons seront martyrisés, le SaintPère aura beaucoup à souffrir, plusieurs nations seront anéanties. A la fin, mon Cœur Immaculétriomphera. Le Saint Père me consacrera la Russie qui se convertira et un certain temps de paixsera accordé au monde.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

Les messages de la Vierge sur le plan politique

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

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Elle avait l’apparence d’un jeune homme de 14 ou 15 ans, plus blanc que la neige, que lesoleil rendait transparent comme s’il était en cristal, et d’une grande beauté. En arrivant près dechez nous, il nous dit : « n’ayez pas peur ! Je suis l’ange de la paix. Priez avec moi ! » et,s’agenouillant, il inclina la tête jusqu’à terre et nous fit répéter trois fois ces mots : « Mon Dieu jecrois, j’adore, j’espère et je vous aime et je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas,n’adorent pas et ne vous aiment pas. Ensuite il se releva et nous dit : « Priez ainsi. Les Cœurs deJésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications.

SŒUR LUCIEMEMOIRES DE SŒUR LUCIE

Les Alpes ont entendu ses soupirs, les Pyrénées ont vu son radieux sourire : là une amèretristesse, ici une joyeuse espérance. Pourquoi quitte-t-elle son ciel pour fouler de son pied virginalnos montagnes et nos rochers ? Pourquoi ? Parce qu’elle nous aime toujours, parce qu’elle ne veutpas que la France périsse, parce qu’elle est capable de prêcher devant Dieu les circonstancesatténuantes de nos iniquités.

ABBE DAVID LEONARDL’APOSTOLAT A ‘ECOLE DE LA SAINTE VIERGE

Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin.

MESSAGE DE NOTRE DAME A L’ILE BOUCHARD8 DECEMBRE 1847

Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France, le trône sera renversé,le monde entier sera renversé par des malheurs de toutes sortes (la Sainte Vierge avait l'air trèspeinée en disant cela). Mais venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur toutes lespersonnes qui les demanderont avec confiance et ferveur, elles seront répandues sur les grands etles petits. (…) Le moment viendra où le danger sera grand. On croira tout perdu. Là je serai avecvous.

NOTRE DAME DE LA MEDAILLE MIRACULEUSE

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

234

C’est pour sauver la France de son péché que la Vierge Marie est venue visiter notre terre sisouvent en quelques années, au milieu du siècle dernier [le 19ème].

Le visage profondément triste, elle est venue supplier la France, qui lui appartient par le vœude Louis XIII, de revenir à Jésus, de faire pénitence ; “ Pauvre France ! ”, tel était le gémissementdouloureux qui jaillissait de son cœur immaculé.

Marie voyait l’obstination de la France dans son infidélité, ses nouveaux crimes, le laïcismed’État, le Christ chassé de la vie publique, l’amoralité, le péché mortel de la profanation dudimanche (selon l’expression de Pie IX). Elle voyait les désastres qu’elle voulait nous épargner.

Elle voyait que le châtiment arriverait parce que la France, dans son ensemble, la Franceofficielle, ne voudrait pas l’écouter, ne ferait pas pénitence, ne voudrait pas voir son crime, leconfesser, demander pardon, revenir, retourner à ce Jésus qu’elle avait odieusement,orgueilleusement persécuté.

Dans toutes les apparitions de la Vierge Marie, c’est le même visage triste, le mêmeavertissement grave et poignant, et en même temps le même sourire céleste prometteur de pardonsi la France revient à son Dieu.

Catherine Labouré : La Vierge Marie, “ l’air triste ”, annonça à Catherine les malheurs de1870 avec leurs conséquences et les deux guerres mondiales :— Mon enfant, les temps sont mauvais, des malheurs vont fondre sur la France. Mon enfant, la Croix sera

méprisée, on la jettera par terre, on ouvrira de nouveau le côté de Notre-Seigneur. Les rues serontpleines de sang ; le monde entier sera dans la tristesse… bouleversé par des malheurs de toutes sortes.

— On croira tout perdu ; là, je serai avec vous, ayez confiance.

La Salette : Mélanie, morte en odeur de sainteté, a été le prophète saisissant du désastre de1870, et des maux encore plus terribles qui fondraient plus tard sur la France si elle ne faisaitpénitence.

La Vierge était assise, ses coudes posés sur ses genoux, le visage caché dans ses mains. Ellepleurait sur la France. Elle pleurait tandis qu’elle parlait aux enfants. Et voici son messageprophétique :

Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Ilest si lourd et si pesant que je ne puis plus le retenir.

Mélanie ne voyait pas seulement le châtiment pour le règne de Napoléon III, qu’elle appelaitle Pilate de la Papauté, mais pour un avenir plus lointain (…).

Pontmain : Après avoir annoncé aux enfants de son royaume [la France est royaume deMarie par le vœu de Louis XIII]: “ Mon Fils se laisse toucher ”, dans un sourire céleste, le visagede la Vierge devient tout à coup indiciblement triste… Une tristesse profonde et poignante. Puisune croix d’un rouge sombre, portant un Christ rouge vif, apparaît, porté par la Vierge Marie,présenté à la France dans ses mains toutes pures.

Pellevoisin : La Vierge, les bras tendus, dit lentement à la petite Estelle, guérie par Ellemiraculeusement :

Et la France, que n’ai-je pas fait pour elle ? Que d’avertissements ! Et pourtant encore, ellerefuse de m’entendre. Je ne peux plus retenir mon Fils.

Elle paraissait émue en ajoutant :La France souffrira.

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

235

L’avertissement est tout amour, toute espérance :Je suis venue particulièrement pour la conversion des pécheurs. Qu’ils prient, qu’ils aient

confiance en moi. Je suis toute miséricordieuse et maîtresse de mon Fils. Par moi, il touchera lescœurs les plus endurcis.

Fatima : (…) En 1917, au moment le plus cruel de la grande guerre, où se levait en Russie lefléau de l’Internationale communiste, où le moral fléchissait en France et aux tranchées, [la ViergeMarie] est apparue au Portugal à trois petits enfants.

Le message est identique, plus pressant, plus solennel :(…) Les guerres ne sont que des châtiments pour les péchés du monde… Il faut faire

pénitence : si les hommes changent de vie, Notre Seigneur pardonnera encore au monde ; maiss’ils ne changent pas de vie, le châtiment viendra… Si l’on fait ce que je vous dirai, beaucoupd’âmes seront sauvées et il y aura la paix. Mais si on ne le fait pas, si on ne cesse pas d’offenser leSeigneur, alors la Justice divine se manifestera par de nouveaux et de plus grands châtiments…

La Sainte Vierge est une mère : elle ne veut pas accabler ses enfants, mais par une saintecrainte de Dieu, les conduire jusqu’à l’espérance :

Mais voici un rayon de lumière : finalement mon Cœur Immaculé triomphera.

Telle est donc la réalité terrible : notre France a persécuté et persécute encore Jésus aprèss’être éloignée de Lui.

C’est publiquement, socialement, légalement, qu’elle L’a poursuivi, qu’elle a fait coulerhaineusement le sang de ses frères, qu’elle L’a chassé de son propre royaume. Son crime l’a“ défigurée ”.

N’est-ce donc pas publiquement, socialement, légalement aussi, qu’elle doit se repentir,implorer son pardon, expier, faire pénitence, accomplir le Grand Retour ?

PAR UN MOINE BENEDICTIN DE L’ABBAYE SAINTE-MARIE DE PARISL’ARCHE DE NOTRE ALLIANCE (1945).

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

236

Il faut conquérir l’univers et chaque âme en particulier, maintenant et à l’avenir jusqu’à lafin du monde, à l’Immaculée et, par elle, au Cœur sacré de Jésus.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

L’amour divin, par elle, mettra le feu au monde et le consumera : alors se produira « l’assomption des âmes par l’amour ». Quand donc arrivera la divinisation de l’univers en elle etpar elle ? Pour cela, il faut que ce soit elle, et elle seule, qui agisse, et que ceux qui se donnent, sedonnent sans limites.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Il y a beaucoup de mal dans le monde, mais rappelons-nous que l’Immaculée est pluspuissante et qu’elle « écrasera la tête du serpent infernal ».

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Jusqu’à la fin des temps, Satan ne cessera de tenter, de poser des obstacles, de combattre,mais seulement dans les limites consenties par l’Immaculée, ce qui veut dire autant qu’il seranécessaire pour recueillir des mérites par une victoire toujours certaine si nous combattons sousson enseigne avec elle, à travers elle, par elle et en elle.

SAINT MAXIMILIEN KOLBELETTRE AU PERE KOSIURA

Le triomphe de la chrétienté par Marie

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

237

La vie chrétienne est un combat : le démon à qui une âme échappe, « prend sept esprits plusmauvais que lui » pour nous tenter avec de nouveaux efforts, et il ne faut jamais cesser decombattre.

BOSSUET

Si nous cherchons à pacifier la terre, à embellir la terre, ce n’est pas pour remplacer le Ciel,c’est pour lui servir d’escabeau.

Et si un jour, face à la barbarie montante, nous devions prendre les armes en défense de noscités charnelles, c’est parce qu’elles sont, comme le disait notre cher Péguy, « l’image et lecommencement et le corps et l’essai de la maison de Dieu ».

DOM GERARDDEMAIN LA CHRETIENTE

La chrétienté est une alliance du sol et du ciel, un pacte scellé par le sang des martyrs entrela terre des hommes et le paradis de Dieu ; un jeu candide et sérieux, un humble commencementde la vie éternelle. La chrétienté, c’est la lumière de l’Evangile projetée sur nos patries, nosfamilles, sur nos mœurs et sur nos métiers. La chrétienté, c’est le corps charnel de l’Eglise, sonrempart, son inscription temporelle.

DOM GÉRARDSERMON DE PENTECÔTE EN 1985

La couronne ne sera pas donnée aux commerçants ni aux avancés, mais aux victorieux quipersévèrent jusqu’à la fin.

SAINTE MARGUERITE MARIE

Ne vous consacrez à l’activité de Marthe au point d’en oublier le silence et l’abandon deMarie. La vierge parvenait très bien à concilier l’un et l’autre : qu’elle vous serve de modèle etvous inspire.

SAINT PADRE PIOAssociation Notre Dame de Chrétienté

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EXTRAITS ET CITATIONS POUR LE LUNDI

238

Recourons à Notre-Dame comme ses enfants et nous ferons alors l’expérience ineffable queles temps de l’Antéchrist sont les temps de la victoire : victoire de la Rédemption plénière deJésus-Christ et de l’intercession souveraine de Marie.

R.TH.CALMELBREVE APOLOGIE POUR L’EGLISE DE TOUJOURS

Toutes les générations s’écriront que vous êtes heureuse, parce que vous leur avez procuré àtouts la vie et la gloire.

SAINT BERNARD

Pour ce qui concerne le surnaturel, les moyens sont la prière et la souffrance. Si nous avonsbeaucoup travaillés sans nous sanctifier nous-mêmes, alors tout cela ne sert à rien. Il faut accepterdes mains de l’Immaculée tout ce qu’elle daigne quand et comment elle le veut, agréable ou non.Les trois sont nécessaires car même l’Immaculée à vécu sur cette terre en passant par les proies, etJésus lui-même n’a pas choisi d’autre chemin.

SAINT MAXIMILIEN KOLBE

Jusqu’à la fin des temps, Satan ne cessera de tenter, de poser des obstacles, de combattre,mais seulement dans les limites consenties par l’Immaculée.

SAINT MAXIMILIEN KOLBEDECEMBRE 1931

Tout nous autorise à penser que le rayonnement de Marie ira toujours grandissant. Elle nousenseigne quelle doit être l’attitude de la créature en face de Dieu : offrande, accueil, soumissionjoyeuse. Et qu’il est d’un orgueil intolérable de prétendre se suffire. Que seuls les humbles, ceuxqui attendent tout de Dieu, sont comblés.(…)L’histoire des victoires de Marie n’est pas close… elle ne le sera qu’au grand jour du retour duChrist, venant dans toute sa gloire pour juger les hommes. Quel sera alors le rôle de Marie ?L’Ecriture ne le dit pas, mais il ne nous est pas impossible de le deviner…

ABBE HENRI CAFFARELMARIE, NOTRE MERE

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EXTRAITS ET CITATIONS

239

Prière de Jean-Paul II

Je te salue, Mère, Reine du monde.Tu es la Mère du Bel Amour.

Tu es la Mère de Jésus,la source de toutes grâces,le parfum de toute vertu,le miroir de toute pureté.

Tu es notre joie au milieu des larmes,notre victoire dans la bataille,notre espérance dans la mort.

Nous t’en supplions, guide-nousaprès cet exil, vers la possession

de ton Fils Jésus.(S.S. Jean-Paul II, 28.05.1979)

Prière à Notre-Dame de Fatima

Notre-Dame de Fatima, Reine de l’univers et Mère de l’Église, par l’intercession desbienheureux François et Jacinthe, nous venons implorer votre secours dans les dangers, votreprotection sous les menaces, votre appui dans les difficultés, votre soutien au cours de nos luttes,votre inspiration dans nos doutes, votre aide dans tous nos besoins.

A l’exemple des deux petits bergers, nous voulons vous aimer toujours davantage, vousservir fidèlement et nous en remettre aveuglément à votre vigilance maternelle.

Faites qu’à leur prière nous soyons comme eux des témoins convaincus de votre puissancede Reine, des apôtres zélés de votre tendresse de Mère et des bénéficiaires toujours reconnaissantsdes grâces de votre médiation.

O Notre Dame, nous nous consacrons à vous sans réserve, dans un total abandon et uneferme espérance.

François et Jacinthe, priez pour nous. (3 Je vous salueMarie).

O ma Souveraine, O ma Mère ( prière du Père Zucchi )

O ma Souveraine ! O ma Mère, je m’offre à vous tout entier ; et, pour vous donner unepreuve de mon dévouement, je vous consacre aujourd’hui mes yeux, mes oreilles, ma bouche, moncœur, tout moi-même ; puisque je vous appartiens, ô ma bonne Mère, gardez moi, défendez moicomme votre bien et votre propriété.

Quelques autres prières mariales…

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EXTRAITS ET CITATIONS

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Prière à Notre-Dame des Anges

Le 13 janvier 1863, une âme, accoutumée aux bontés de la Très Sainte Vierge, crut voir les démons répandus sur laterre, y causant des ravages inexprimables. En même temps, l’Auguste Mère de Dieu lui dit que l’heure était venue dela prier comme Reine des Anges et lui dicta la prière suivante.Sous l’impulsion du Vénérable Père Louis-Edouard Cestac, cette prière s’est répandue dans l’univers catholique,accompagnée partout de faveurs extraordinaires.

Auguste Reine des cieux et maîtresse des Anges, vous qui avez reçu de Dieu le pouvoir et lamission d’écraser la tête de Satan, nous vous le demandons humblement, envoyez les légionscélestes pour que, sous vos ordres, elles poursuivent les démons, les combattent partout, réprimentleur audace et les refoulent dans l’abîme.

Qui est comme Dieu ?O bonne et tendre Mère, vous serez toujours notre amour et notre espérance.O divine Mère, envoyez les Saints Anges pour me défendre et repousser loin de moi le cruel

ennemi.Saints Anges et Archanges, défendez-nous, gardez-nous.

Prière à la Mère de Dieu (du Père de Grandmaison)

Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un cœur d’enfant, pur et transparent comme unesource. Obtenez-moi un cœur simple qui ne savoure pas les tristesses, un cœur magnifique à sedonner, tendre à la compassion, un cœur fidèle et généreux, qui n’oublie aucun bien et ne tiennerancune d’aucun mal. Faites-moi un cœur doux et humble, aimant sans demander de retour, joyeuxde s’effacer dans un autre cœur, devant votre Fils, un cœur grand et indomptable qu’aucuneingratitude ne ferme, qu’aucune indifférence ne lasse, un cœur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ, blessé de son amour et dont la plaie ne guérisse qu’au ciel.

Prière à Marie ( Abbé Perreyve )

Vierge sainte, au milieu de vos jours glorieux, n’oubliez pas les tristesses de la terre.Jetez un regard de bonté sur ceux qui sont dans la souffrance, qui luttent contre les

difficultés et qui ne cessent de tremper leurs lèvres aux amertumes de cette vie.Ayez pitié de ceux qui s’aimaient et qui ont été séparés.Ayez pitié de l’isolement du cœur.Ayez pitié de la faiblesse de notre foi.Ayez pitié des objets de notre tendresse.Ayez pitié de ceux qui prient, de ceux qui pleurent, de ceux qui tremblent.Donnez à tous l’espérance et la paix.Ainsi soit-il.

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EXTRAITS ET CITATIONS

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Hymne acathiste

Réjouis-toi, Étoile qui annonce le lever du soleil,Réjouis-toi, Initiée de l’ineffable volonté,Réjouis-toi, Échelle en qui dieu descend sur la terre,Réjouis-toi, ineffable Mère de la Lumière,Réjouis-toi, Jardin au fruit qui donne la vie,Réjouis-toi, Champ où pousse la joie des miséricordes,Réjouis-toi, Table qui offre la réconciliation en plénitude,Réjouis-toi, Parfum d’une offrande qui plaît à Dieu,Réjouis-toi, notre Assurance auprès de Dieu,Réjouis-toi, Mère de l’Agneau et du Pasteur,Réjouis-toi, Maison des brebis rassemblées,Réjouis-toi, inébranlable soutien de notre foi,Réjouis-toi, Reflet de la clarté de Dieu,Réjouis-toi, Coupe où nous puisons la joie,Réjouis-toi, Allégresse de toutes les générations,Réjouis-toi, Manteau aussi vaste que la nuée,Réjouis-toi, Solide Tour qui garde l’Église,Réjouis-toi, Mer qui engloutit le pharaon spirituel,Réjouis-toi, Salut de mon âme […]Réjouis-toi, Épouse inépousée...

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EXTRAITS ET CITATIONS

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