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La cote d’amour du Conseil fédéral SONDAGE SONDAGE ■ ■ ■ LA COTE DE SATISFACTION DU CONSEIL FÉDÉRAL Comment jugez-vous les actions politiques du Conseil fédéral dans son ensemble durant les six derniers mois? Très mauvaises Plutôt mauvaises Plutôt bonnes Très bonnes Ne sait pas Sondage. S’il en avait la prérogative, qui le peuple choisirait-il de maintenir au gouvernement ou de renvoyer à la maison? Quels sont les ministres les moins appréciés et ceux dont l’action politique est la mieux jugée? A trois semaines de l’élection des membres de l’exécutif, notre sondage, qui confronte les avis des Alémaniques, des Romands et des Tessinois, réserve quelques surprises éclairantes. SR 22 61,1 3,6 2,9 10,5 SA 23,3 55,8 5,9 4,3 10,8 TI 36,7 40,6 2,9 2,6 17,3 CH 5,2 23,6 56,3 3,9 11 60,2% DES SONDÉS SONT SATISAFAITS DES ACTIONS DU CONSEIL FÉDÉRAL CONCORDE La photo officielle du Conseil fédéral respire l’harmonie, la convivialité et la collégialité. Elle lisse les tempéraments, alors que les défis que doit relever la Suisse exigent des personnalités peut-être plus déterminées et engagées. SR: Suisse romande TI: Tessin SA: Suisse alémanique CHRISTIAN GRUND / MAURICE HAAS 38 L’HEBDO 19 NOVEMBRE 2015

SONDAGE SONDAGE - M.I.S. TREND S.A damour du Conseil Fed… · SONDAGE SONDAGE LA COTE DE SATISFACTION DU CONSEIL FÉDÉRAL Comment jugez-vous les actions politiques du Conseil fédéral

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La cote d’amour du Conseil fédéral

SONDAGE SONDAGE

■ ■ ■

LA COTE DE SATISFACTION DU CONSEIL FÉDÉRAL

Comment jugez-vous les actions politiques du Conseil fédéral dans son ensemble

durant les six derniers mois?

Très mauvaisesPlutôt mauvaisesPlutôt bonnesTrès bonnesNe sait pas

Sondage. S’il en avait la prérogative, qui le peuple choisirait-il de maintenir au gouvernement ou de renvoyer à la maison? Quels sont les ministres les moins appréciés et ceux dont l’action politique est la mieux jugée? A trois semaines de l’élection des membres de l’exécutif, notre sondage, qui confronte les avis des Alémaniques, des Romands et des Tessinois, réserve quelques surprises éclairantes.

SR

22

61,1

3,62,9

10,5

SA23,3

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TI36,7

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60,2%DES SONDÉS SONT SATISAFAITS DES ACTIONS DU CONSEIL FÉDÉRAL

CONCORDE La photo officielle du Conseil fédéral respire l’harmonie, la convivialité et la collégialité. Elle lisse les tempéraments, alors que les défis que doit relever la Suisse exigent des personnalités peut-être plus déterminées et engagées.

SR: Suisse romande TI: Tessin SA: Suisse alémanique

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38 L’HEBDO 19 NOVEMBRE 2015

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SONDAGE

■ ■ ■

SONDAGE

■ ■ ■

Belle performance du socialiste qui ne souffre pas (encore) comme tant de ses prédéces-seurs des stigmates de l’aug-mentation des primes d’assu-rance maladie. Le travail du Fribourgeois plaît autant aux Alémaniques qu’aux Romands. 40% des Tessinois ne savent tou-tefois pas s’ils le rééliraient. Au moment de son élection, il y a quatre ans, il avait beaucoup été dit qu’il avait «le look de l’emploi»: manifestement, les Suisses restent sous le charme BCBG et fort en thème du plus jeune membre du collège. ■

Pour l’heure, seul élu UDC au gouvernement, le Zurichois se-rait tout juste réélu par le peuple, mais pas par les Romands (65,9% de non) ni les 18-29 ans (56,8% de non). Sa personnalité, très polarisante, comme son bilan de ministre de la Défense, sans orientation stratégique claire, ne convainquent pas. Seuls les électeurs de droite lui apportent un réel soutien. Elu en 2009, il aura 65 ans le 1er dé-cembre; l’heure de la retraite pour celui qui n’est pas parvenu à prendre le moindre ascendant sur le collège? ■

Si les milieux économiques ap-précient qu’un ministre de l’Eco-nomie ne se mêle pas trop de leurs affaires, la population a l’air d’attendre beaucoup plus d’ac-tion, d’autant, peut-être, que le Bernois est désormais chargé de la formation. On ne s’explique pas autrement ses mauvais scores, alors que le libéral-radi-cal était naguère un patron res-pecté également à gauche. Il est le seul qui ne serait pas réélu si les citoyens décidaient. Ce sont les Alémaniques, à 54,4%, les Tessinois, à 58,6%, et la droite, à 52,6%, qui disent stop. ■

Après deux législatures, la Gri-sonne a décidé de tirer sa révé-rence. Elle peut partir avec le sentiment du devoir accompli: les Suisses tiennent sa person-nalité et son travail en haute estime, malgré toutes les cri-tiques qu’elle a pu essuyer. Les avis les plus négatifs émanent des Tessinois (à 63,5%), alors que Romands et Alémaniques la créditent de 57,7 et 76,3% d’opinions positives. La mi-nistre PBD apparaît très appré-ciée des femmes. Elle aura tout au long de son mandat figuré au haut du classement. ■

Elu en 2009, le Neuchâtelois surclasse ses collègues et fait la quasi-unanimité à gauche comme à droite. Une cote qui porte la trace de son année pré-sidentielle en 2014, considérée comme très réussie, mais aussi d’une moindre implication dans le dossier européen porté ces derniers mois par Simo-netta Sommaruga. Le libéral-radical pourrait à l’avenir capi-taliser sur sa popularité pour s’y impliquer plus et, surtout, convaincre les citoyens, ce qu’il a échoué à faire lors du vote du 9 février 2014. ■

Chargée des dossiers les plus ex-plosifs du moment, la crise mi-gratoire et la mise en œuvre de l’initiative «Contre l’immigra-tion de masse», la présidente de la Confédération, figure très populaire avant même son acces-sion au gouvernement en 2010, s’en sort indemne, même si les Tessinois, à 53,8%, et les sondés de droite, à 46,2%, ne la rééli-raient pas. La socialiste bernoise est aussi soutenue à gauche qu’Alain Berset (80% de satisfe-cit). Les critiques de la droite contre sa réforme de l’asile ont soudé son camp derrière elle. ■

Longtemps chouchou des Suisses, la démocrate-chrétienne reste dans le trio de tête, même si une certaine usure du pouvoir se fait sentir après dix ans de présence au gouvernement. Comme mi-nistre des infrastructures, elle est plus exposée que ses collè-gues aux critiques des usagers. Son action politique jouit de l’appui des Romands (61,5% la trouvent plutôt bonne), mais 48,8% des Tessinois la jugent plutôt mauvaise. De mauvais augure pour le vote sur le se-cond tube routier au Gothard en février. ■

ACTION POLITIQUECes derniers mois, comment jugez-vous l’action politique de...

Très mauvaisePlutôt mauvaise

Plutôt bonneTrès bonne

Ne sait pas

PERSONNALITÉComment appréciez-vous la personnalité de...

Pas du toutPas vraiment

AssezBeaucoup

Ne sait pas

RÉÉLECTIONLe Conseil fédéral va être réélu en décembre, pensez-vous qu’il faut alors réélire...

NonOui

DIDIER BURKHALTERChef du Département des affaires étrangères depuis 2012, 55 ans.

ALAIN BERSETChef du Département de l’intérieur depuis 2012, 43 ans.

DORIS LEUTHARDCheffe du Département de l’environne-ment, des transports, de l’énergie et de la communication depuis 2010, 52 ans.

EVELINE WIDMER-SCHLUMPFCheffe du Département des finances depuis 2010, 59 ans.

SIMONETTA SOMMARUGACheffe du Département de justice et police depuis 2010, 55 ans.

UELI MAURERChef du Département de la défense, de la protection de la population et des sports depuis 2009, 65 ans.

JOHANN SCHNEIDER-AMMANNChef du Département de l’économie, de la formation et de la recherche depuis 2010, 63 ans.

Le classement des conseiller s fédéraux

Alain Berset34,2 50,7 15,1

Johann Schneider-Ammann34,5 48,3 17,2

Doris Leuthard44,2 49,1 6,7

Eveline Widmer-Schlumpf43,4 49,2 7,3

Didier Burkhalter37,8 53,1 9,1

Simonetta Sommaruga35,3 57,3 7,4

Ueli Maurer56,4 36,6 7

48,3 51,7

52%

76,2

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76%

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NOTORIÉTÉConnaissez-vous et savez-vous de quel département s’occupe...

Non, ne connaît pas

Oui, connaît mais ne sait pas de quoi il/elle s’occupe

Oui, connaît et sait de quoi il/elle s’occupe

KEY

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SONDAGE SONDAGE

PAS DE TESSINOIS AU CONSEIL FÉDÉRAL? LE POLENTAGRABEN EST PROFOND Selon vous, est-ce un problème que le Conseil fédéral ne comprenne actuellement pas de membre tessinois?

PAS DE VAUDOIS AU CONSEIL FÉDÉRAL? ET ALORS?Selon vous, est-ce un problème que le Conseil fédéral ne comprenne actuellement pas de membre vaudois?

La revendication des Tessinois d’avoir un représentant au Conseil fédéral déclenche une empathie très modérée. Si 78,2% d’entre eux considèrent que c’est un problème, les Suisses ne sont que 38,7% à compatir. Le Poltentagraben est profond, même si les Tessinois peuvent compter sur un brin de solida-rité latine de la part de 49,8% des Romands. Dans leur majorité, les Alémaniques (52,6%) ne voient pas le problème. ■

Cela consolera-t-il les Tessinois? Le lamento des Vaudois sur le même thème – eux non plus n’ont plus d’élu au gouverne-ment, depuis 1998 – émeut encore moins le reste des Confé-dérés: six sur dix ne voient pas le problème. Mais, retour de politesse entre Latins, les Tessinois sont 49,9% à déplorer cette absence, alors que les Romands ne sont, eux, que 37,3%. Des résultats qui tendent à démontrer que les critères de représen-tativité régionale s’effacent devant la qualité des élus.Comme le disait le Valaisan Pascal Couchepin, on est conseil-ler fédéral pour la Suisse, pas pour son canton. ■

Non NonOui OuiNe sait pas Ne sait pas

38,7%DES SONDÉS ESTIMENT QU’IL EST NÉCESSAIRE D’AVOIR UN MINISTRE TESSINOIS

61,3%DES SONDÉS NE VOIENT PAS D’INCONVÉNIENT À L’ABSENCE DE VAUDOIS AU CF

■ ■ ■ CHANTAL TAUXE

L’une a décidé de partir, il faut donc lui trouver un remplaçant, et les spé-culations sur le nom du futur heureux élu vont bon train. Mais le 9 décembre prochain, c’est bien l’entier de notre équipe gouvernementale que l’Assem-blée fédérale, «Chambres réunies», selon l’expression consacrée, est char-gée de composer. Une tâche centrale qui amène à s’intéresser au bilan de chacun, pour savoir s’il est digne de gouverner et d’incarner un septième du pouvoir helvétique quatre ans encore.Ou du moins devrait… car une tradition bien établie sous la Coupole consiste à réélire les conseillers fédéraux qui le demandent, à moins d’avoir profondé-ment démérité (ce fut le cas de Chris-toph Blocher en 2007) ou que les équi-libres politiques, issus des élections législatives, privent l’un ou l’autre de sa légitimité (Ruth Metzler en 2003).

Les parlementaires décideront donc, mais que ferait la population à leur place? Que pensent les citoyens de ceux qui les gouvernent? Qui apprécient-ils? Qui les convainc moins? Quelle est la

cote de satisfaction du gouvernement?En collaboration avec il Caffè, L’Hebdo a lancé un sondage pour répondre à toutes ces questions de manière détail-lée, et disposer de clés de lecture régio-nales. Lorsqu’il s’agit d’évaluer l’action de nos ministres, les avis des Romands, des Alémaniques et des Tessinois divergent-ils ou convergent-ils?

TESSINOIS TRÈS FÂCHÉSLes résultats de l’enquête d’opinion conduite par l’institut M.I.S Trend sont pleins d’enseignements et réservent quelques bonnes surprises, comme la première place des deux Romands, Didier Burkhalter et Alain Berset. Mais d’autres tendances, plus désagréables, émergent: Johann Schneider-Ammann, chargé de l’Economie et de la Forma-tion (deux secteurs vitaux pour le main-tien de la prospérité générale), ne convainc pas. Le libéral-radical bernois, qui va devenir président de la Confé-dération en 2016, ne serait pas réélu par le peuple; dans leurs jugements, les Tessinois se montrent très sévères avec le gouvernement, un signe de colère, d’inquiétude et de désarroi, qui devrait

déclencher une réponse politique d’en-vergure dans la prochaine législature.

COTE DE SATISFACTIONSix sur dix, c’est la moyenne. Les Suisses sont dans l’ensemble satisfaits de l’action du collège gouvernemental, mais sans plus. Lors de précédentes enquêtes menées pour nos confrères de L’illustré, en 2011 par exemple, la cote d’amour des Sages flirtait avec les 80%. Une année après le sauvetage d’UBS, en 2009, elle s’était effondrée en dessous des 40%. La comparaison doit toutefois être nuan-cée, explique Mathias Humery, directeur associé de M.I.S Trend, puisque le son-dage inclut désormais les Tessinois, qui se montrent plus durs dans leurs appré-ciations. Normal, ils n’ont plus de repré-sentant au Conseil fédéral depuis le retrait de Flavio Cotti en 1999, et ils se sont beaucoup plaints qu’aucun ministre ne leur avait rendu visite avant la vota-tion du 9 février 2014.

Les Romands sont plus positifs sur l’action gouvernementale que les Alé-maniques et les Tessinois, peut-être parce que leurs deux ministres sont aussi parmi les plus appréciés.

38,7

45,7

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CH

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78,2 12,8 9

52,6 14,7

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SA

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FICHE TECHNIQUE

Sondage réalisé sur l’internet du 3 au 5 novembre 2015 par l’institut M.I.S Trend, à Lausanne, auprès de 1259 citoyens suisses âgés de 18 ans et plus, soit 496 en Suisse romande, 543 en Suisse alémanique et 220 au Tessin. Pondération des résultats pour corres-pondre à la structure démographique de la population suisse. Marge d’er-reur sur le total: +/– 2,8% (marge d’er-reur pour les sous-groupes régionaux: +/– 4,4% pour la Suisse romande, +/– 4,2% pour la Suisse alémanique et +/– 6,6% pour le Tessin). ■

COMBIEN D’UDC AU CONSEIL FÉDÉRAL?ENTHOUSIASME TRÈS MESURÉ POUR DEUX ÉLUS

Selon vous, combien faut-il de représentants de l’UDC au Conseil fédéral?

TROIS ROMANDS AU CONSEIL FÉDÉRAL? POURQUOI PAS?Trouveriez-vous acceptable qu’un troisième Romand soit élu au Conseil fédéral?

Alors que, de gauche à droite, la classe politique dit admettre la revendication d’un second siège au Conseil fédéral pour l’UDC, les citoyens font preuve de moins d’automatisme: ils ne sont qu’un tiers à penser qu’il faut deux élus pour le parti parvenu en tête des élections au Conseil national. C’est en Suisse alémanique que l’idée est la plus populaire: 37,2%. Les Romands sont 17,8% et les Tessinois 19% à penser qu’il n’en faudrait aucun. L’idée d’en avoir trois ne séduit qu’un Suisse sur dix. Il est à noter que 24,1% des femmes et 33,3% des apolitiques n’ont pas d’avis sur cette question d’équilibre des forces. ■

Cette perspective séduit logiquement 77,1% des Romands eux-mêmes, mais de manière plus surprenante 50,1% des Suisses. Encore un indice que, dans l’absolu, la qualité des élus prime sur la stricte représentation régionale ou cantonale. L’idée enthousiasme plus à gauche qu’à droite. Les jeunes la voient d’un meilleur œil que leurs aînés. Ce résultat ne peut être inter-prété comme un plébiscite pour MM. Parmelin ou Freysinger, si l’on considère l’enthousiasme très mesuré des Suisses à l’idée d’avoir deux UDC au gouvernement ou la nécessité d’y pro-pulser un Vaudois. ■

NonAucun 1 Oui2 3 Ne sait pasNe sait pas

24,6%DES SONDÉS AIMERAIENT VOIR UN ÉLU UDC AU CF

50%DES SONDÉS SONT FAVORABLES À UN TROISIÈME ROMAND

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24,6

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CH 50,1

31,4

18,5

CH

17,8 26,4

11,5 24,1 37,2

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15,411,9

24,5 8,8 22,5SR

SA

TI

77,1

42,2

37,9 27,4 34,7

39,2 18,6

8 14,9SR

SA

TI

Compte tenu de la bonne tenue collé-giale des sept Sages, on aurait pu s’at-tendre à une meilleure note. L’opinion semble marquée par les inquiétudes dues au franc fort, à la crise migratoire et à la mise en œuvre de l’initiative «Contre l’immigration de masse», qui hypothèque la poursuite des relations bilatérales avec l’Union européenne.

Il faut voir ce résultat comme le signe que le gouvernement n’a pas encore apporté à toutes ces questions des solutions claires qui rassurent la population.

DE FORTES PERSONNALITÉSSur la composition du Conseil fédéral, la population est moins fétichiste que la classe politique. L’octroi d’un second siège à l’UDC divise les Suisses. En revanche, la présence de trois Romands au gouvernement serait acceptable pour une courte majorité, alors que l’absence d’un Tessinois ou d’un Vaudois au sein du collège depuis plus de quinze ans n’est pas ressentie comme un problème grave. Les indices concordent: l’essentiel pour le souverain est que ses gouvernants aient l’étoffe du poste. Seule compte la qualité

des personnalités, l’appartenance parti-sane ou régionale doit être relativisée.

LE COURAGE PAIESi l’on considère la performance de chacun des ministres, force est de consta-ter que ceux et surtout celles qui ont géré les dossiers les plus difficiles recueillent l’estime des Suisses: Eveline Widmer-Schlumpf est très bien notée, ce qui devrait faire réfléchir ceux qui lui reprochent d’avoir été la «fossoyeuse du secret bancaire». Manifestement, les Suisses ont aimé son sens des réali-tés, son pragmatisme, sa détermination et son courage.

Son exemple prouve que l’on peut être populaire tout en menant des poli-tiques complexes voire impopulaires. La remarque vaut aussi pour Alain Ber-set et Doris Leuthard, qui portent deux réformes essentielles, celles de notre système de prévoyance et de la transition énergétique, et qui seront les ministres les plus exposés aux changements de cap de la nouvelle majorité au Conseil national, plus à droite que la précédente.

Présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga n’a pas vrai-

ment engrangé les dividendes que la fonction confère à son titulaire, et dont son prédécesseur, Didier Burkhalter, profite encore.

Comme Johann Schneider-Ammann, Ueli Maurer n’est pas très apprécié des Suisses. Ses piètres notes montrent qu’il ne suffit pas d’être UDC pour être un conseiller fédéral convain-cant et respecté. La légitimité n’est pas un gage de qualité. ■

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