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SOMMAIRE Page 1 L’Edito de Géraldine – le mot d’Agnès Page 2 Calendrier des Formations, Séminaires et vie du CEAS Pages 3 /4 Témoignages: Sophrologie et Yoga du Rire Je suis un Sophrologue Pages 5 /6 L’interview des Intervenants Page 7 Café Sophro - Biblio-Sophro Envie de sortie Carnet Rose - Cita Sophro te dit Page 8 L’actualité de la F.E.P.S Page 9 Le coin des poètes Page 10 Bon à savoir ! A vous tousLe 10 novembre, j’avais presque terminé le SophroRéso, avec l’intention de travailler sur les derniers détails en fin de semaine pour pouvoir l’envoyer au CEAS le samedi 14. Et puis vendrediEt puis la sidération, l’incrédulité, l’horreur. Et puis la tristesse, immense. Et puis la peur. Et puis le besoin de se rassurer, d’appeler les proches, de dire et d’entendre dire « tout va bien », tout le monde est sauf. Et puis le besoin de dire « je t’aime », d’être dans les bras les uns des autres, de s’embrasser. Et puis, une fois bien certain que notre cercle d’intimes est intact, s’ouvrir à la douleur de ces centaines d’inconnus qui n’ont pas eu la même chance. Pleurer pour eux, pleurer avec eux. Pleurer l’insouciance, pleurer la joie fauchée en un éclair. J’espère de ton mon cœur qu’aucun de vos proches, de vos amis, de vos familles ne font partie des victimes de ces terribles attentats. Encore groggy, encore bouleversée, j’ai repris le travail, parce qu’il n’y avait que ça à faire. Partager, écouter, laisser vivre les émotions, retrouver un équilibre et accepter, même si cela semble dérisoire, de reprendre les tâches laissées en suspens. Et parce que la vie continue, je vous souhaite à toutes et à tous de belles et chaleureuses fêtes de fin d’année. Agnès LEROUX SOPHRO Décembre 2015 N°54 Page 1 Lédito de Géraldine Quel coup de massue reçu de plein fouetDifficile d’en faire l’impasse dans cet édito de fin d’année quand la réalité objective se fait si féroce. La question en tant que sophrologue s’invite tout naturellement à ma pensée. J’en fais quoi de cette violence ? Comment m’interpelle ma tête ? Surtout mon corps ? Où se situe mon émotion ? Après une semaine de bronchite carabinée, j’crois que j’ai la réponseET puis la saine envie de bouger s’impose. Envie d’avancer, de se tenir tout simplement debout. Oui, conscience plus grande, plus évidente de la posture deboutET puis, il y a ceux qui manifestent dans les rues leur compassion, qui s’engagent en procession, iIs sont interpelés par les médias, ils partagent, donnent de la voix « Nous sommes debout, toujours». Les mots résonnent autrement, sont plus puissants, quasiment palpables. Quand le symbole se fait chair, quand la posture se fait symbole plus percutant. Quand la réalité la plus sombre donne un peu plus corps à la sensation plus forte, à l’émotion plus vive... À y voir de plus près, je me repose volontiers sur Montaigne, lui-même inspiré des stoïciens : « Qui apprend à mourir, apprend à vivre »*. Sale réalité, je te rends grâce. Avec toi j'apprends bien plus vite à mourir et donc furieusement à vivre. Les romains ont pratiqué cette philosophie : fini de s'atterrer face à la mort, bienvenue dans la sphère devenue d'autant plus immédiate de la vie ! De très douces fêtes à tous pour cette fin d'année. Et en cadeau (c'est le temps à point nommé) un petit clin d'œil comme on les aime. Notre sapin CEAS pas commun ! Bravo à toutes les dernières certifiées RNCP, chacune morceau unique et bien vivant de ce joli symbole de Noël, place à l’espoir, au projet, à la vie... Sophro . Allez, à votre tour, chacun, chacune, faites briller votre sapin et illuminez-vous... C'est le moment ! Géraldine DURAND Co-Directeur du CEAS (*) : « L ’Apprentissage de Soi, Exercices spirituels de Socrate à Foucault » Xavier PAVIE. Editions Eyrolles

SOPHROsophro-sante.e-monsite.com/medias/files/sophro-reso-n54-da-cembre... · La sophrologie : une discipline essentiellementféminine ? Ce qui est sûr, c'est que le métier de Sophrologue

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SOMMAIRE Page 1 L’Edito de Géraldine – le mot d’Agnès

Page 2 Calendrier des Formations,

Séminaires et vie du CEAS

Pages 3 /4 Témoignages: Sophrologie et Yoga du

Rire – Je suis un Sophrologue

Pages 5 /6 L’interview des Intervenants

Page 7 Café Sophro - Biblio-Sophro – Envie de

sortie – Carnet Rose - Cita Sophro te dit

Page 8 L’actualité de la F.E.P.S

Page 9 Le coin des poètes

Page 10 Bon à savoir !

A vous tous…

Le 10 novembre, j’avais presque terminé le SophroRéso,

avec l’intention de travailler sur les derniers détails en fin

de semaine pour pouvoir l’envoyer au CEAS le samedi

14.

Et puis vendredi…

Et puis la sidération, l’incrédulité, l’horreur.

Et puis la tristesse, immense.

Et puis la peur.

Et puis le besoin de se rassurer, d’appeler les proches,

de dire et d’entendre dire « tout va bien », tout le

monde est sauf.

Et puis le besoin de dire « je t’aime », d’être dans les

bras les uns des autres, de s’embrasser.

Et puis, une fois bien certain que notre cercle d’intimes

est intact, s’ouvrir à la douleur de ces centainesd’inconnus qui n’ont pas eu la même chance. Pleurer

pour eux, pleurer avec eux. Pleurer l’insouciance,

pleurer la joie fauchée en un éclair.

J’espère de ton mon cœur qu’aucun de vos proches,

de vos amis, de vos familles ne font partie des victimes

de ces terribles attentats.

Encore groggy, encore bouleversée, j’ai repris le travail,

parce qu’il n’y avait que ça à faire. Partager, écouter,

laisser vivre les émotions, retrouver un équilibre et

accepter, même si cela semble dérisoire,

de reprendre les tâches laissées en

suspens.

Et parce que la vie continue, je

vous souhaite à toutes et à tous

de belles et chaleureuses fêtes

de fin d’année.

Agnès LEROUX

SOPHRODécembre 2015 – N°54

Page 1

L’édito de Géraldine

Quel coup de massue reçu de plein fouet… Difficile d’en

faire l’impasse dans cet édito de fin d’année quand la

réalité objective se fait si féroce.

La question en tant que sophrologue s’invite tout

naturellement à ma pensée. J’en fais quoi de cette

violence ? Comment m’interpelle ma tête ? Surtout mon

corps ? Où se situe mon émotion ? Après une semaine de

bronchite carabinée, j’crois que j’ai la réponse…

ET puis la saine envie de bouger s’impose. Envie

d’avancer, de se tenir tout simplement debout. Oui,

conscience plus grande, plus évidente de la posturedebout…

ET puis, il y a ceux qui manifestent dans les rues leur

compassion, qui s’engagent en procession, iIs sont

interpelés par les médias, ils partagent, donnent de la voix

« Nous sommes debout, toujours… ». Les mots résonnent

autrement, sont plus puissants, quasiment palpables.

Quand le symbole se fait chair, quand la posture se fait

symbole plus percutant. Quand la réalité la plus sombredonne un peu plus corps à la sensation plus forte, à

l’émotion plus vive...

À y voir de plus près, je me repose volontiers sur Montaigne,

lui-même inspiré des stoïciens : « Qui apprend à mourir,

apprend à vivre »*. Sale réalité, je te rends grâce. Avec toi

j'apprends bien plus vite à mourir et donc furieusement à

vivre. Les romains ont pratiqué cette philosophie : fini de

s'atterrer face à la mort, bienvenue dans la sphère

devenue d'autant plus immédiate de la vie !

De très douces fêtes à tous pour cette fin d'année. Et en

cadeau (c'est le temps à point nommé) un petit clin d'œil

comme on les aime. Notre sapin CEAS pas commun !

Bravo à toutes les dernières certifiées RNCP, chacune

morceau unique et bien vivant de ce joli symbole de Noël,

place à l’espoir, au projet, à la vie... Sophro . Allez, à

votre tour, chacun, chacune, faites briller votre sapin et

illuminez-vous... C'est le moment !

Géraldine DURAND

Co-Directeur du CEAS

(*) : « L ’Apprentissage de Soi, Exercices

spirituels de Socrate à Foucault »

Xavier PAVIE. Editions Eyrolles

Programme des Séminaires Spécialisations / Hiver/Printemps 2016 du CEAS Paris

Contact : Frédérique Murry

Tél: 01 42 08 56 01

Nous vous rappelons l’importance de compléter votre formation de Sophrologue

par ces séminaires http://www.sophrologie-ceas.org

Page 2

Pour public spécifique● Vigilance et sommeilDr Luc Audouin & Caroline Rome

15, 16 & 17 janvier 2016

● Sophrologie et relation d’aide Cécile de Laubier

05, 06 & 07 février 2016

● Sophrologie Ludique Niveau IIRiccardo Lopez & Claudia Sanchez

12, 13 & 14 février 2016

● Sophrologie et PédagogieVanessa Audebert & Marc Susbielle

04, 05 & 06 mars 2016

● La Confiance révélée par le corpsMonique Cabeza

01, 02 & 03 avril 2016

● EXCLUSIVITE AU CEAS : Biochimie du stressDr Bouchot

15 avril 2016

Elargissement des compétences

Approfondissement

● Cycle radical – Techniques de RD (5ème au 8ème degré)Darci Martins

15, 16 & 17 janvier 2016

● Cycle radical - Techniques Spécifiques (5ème au 8ème degré)Darci Martins

04 & 05 juin 2016

● Cycle existentiel – Techniques de RD et Techniques Spécifiques (9ème au 12ème degré)Darci Martins

25, 26 & 27 novembre 2016

SOPHRO

Pensez à venir liker la page du FACEBOOK du CEAS, moyen efficace d’obtenir en flux tendus les informations sur les stages à venir, les déroulés des programmes notamment : www.facebook.com/CEASsophrologie

● La prévention des Risques Psycho-Sociaux dans le monde de l’entreprise

Dr Luc Audouin, Fabienne Brancy & Pascale Lecêtre

30, 31 janvier & 1er février 2016

● Cancer et douleur

Armelle Simon

22, 23 & 24 avril 2016

● Les personnes âgées, approche générale et sommeilDanièle Derieux24, 25 & 26 mars 2016

● Sophrologie et adolescents

Krystel Guézou22 & 23 avril 2016

● Les enfants, approche générale et sommeilKrystel Guézou et Claire Demassard29, 30 avril, 1er & 02 mai 2016

Autres approches…

Formation en relaxation non verbale

Le CEAS Paris, toujours fidèle à son esprit d’ouverture, accueille Jean-Marie Roquet , Sophrologue et formateur, qui propose une formation en Relaxation Non Verbale.

Cette technique, élaborée dans les années 70 par le Sophrologie/Kinésithérapeute Christian Desmarty, est une Relaxation Dynamique du 1er degré, qui se déroule allongée, dans le silence.

Si vous êtes intéressés par cette approche complémentaire et curieux de connaître ses bienfaits, n’hésitez pas à contacter Jean-Marie Roquet, au

Tél : 06 68 13 33 57

Mail: [email protected]

Pour plus de renseignements: www.relaxation-non-verbale.com

Témoignage: Le Yoga du Rire, par Nathalie Bergeron

SOPHRO

Yoga du rire ou sophrologie, faut-il choisir ?

Quand je me suis inscrite l’été dernier à une formation de yoga du rire (*), au bout de 30 minutes, des

débuts de crampes dans les mâchoires et les abdominaux, je me suis demandée si je tiendrais le weekend

complet de formation… ! Heureusement cela passe très vite et pour mon plus grand bonheur, je suis allée

jusqu’au bout.

Le groupe était formé presque de moitié de sophrologues confirmés ou en cours de formation. Alors quels

liens entre ces 2 disciplines, yoga du rire et sophrologie ?

Déjà beaucoup de similitudes : le yoga du rire a été mis au point par un médecin (Dr Madan Kataria en

Inde en 1995) ; c’est une activité de détente corporelle et de lâcher-prise qui utilise le corps (et le rire)

comme moyen d’accès aux ressources positives de l’individu ; si la relaxation mentale et la libération des

tensions musculaires sont perceptibles dès la première séance, un impact plus large autour de l’équilibre devie est évident avec de l’entraînement. Savoir prendre du recul face aux événements, nourrir une attitude

mentale positive, se faire plaisir, créer du lien, améliorer la confiance en soi, la concentration, le sommeil, …

autant de bienfaits apportés par une pratique régulière.

La séance dure environ 1h et suit un protocole précis en 3 étapes : un temps d’échauffement corporel et

respiratoire, un temps de rires avec une mise en mouvement dynamique, un temps de relaxation et de

visualisation du positif. Selon les publics et les lieux, un partage des ressentis de la séance sera proposé ou

non.

Facile, immédiat et efficace, le yoga du rire apprend à « rire sans raison » car pour le corps et le cerveau, un

rire simulé ou un rire naturel sont identiques, et nous en percevons les bienfaits de la même manière.

L’impact positif du rire sur la santé est connu; cela passe par la sécrétion d’endorphines, de sérotonine,

d’une régulation du système neurovégétatif, d’une stimulation du système immunitaire et respiratoire…mais

pas que…

Pour le Docteur Christian Bouchot – désormais bien connu au CEAS - le bienfait n°1 du yoga du rire est sans

conteste la normocapnie, c’est-à-dire l’équilibre dans notre sang du gaz carbonique et de l’oxygène avec

un Ph sanguin neutre (**). Pour accéder à la normocapnie, nous devons stocker plus de CO² qui garde nos

artères « ouvertes ». Comment ? En faisant des activités physiques, ou bien en pratiquant une technique

respiratoire spécifique - longues expirations, temps d’apnée poumons vides et très courtes inspirations - ou

bien en riant ! Rire nous fait respirer de cette manière-là tout à fait naturellement et de plus nous offre un

automassage du diaphragme et des organes internes, propre à dénouer des tensions et stimuler notre

énergie vitale.

En entreprise où je commence à pratiquer, je pense que les atouts du yoga du rire sont multiples pour les

effets anti-stress mais aussi de cohésion d’équipe et d’entraînement à la créativité qui suppose de ne pasjuger et de s’ouvrir aux autres.

Alors sophrologie ou yoga du rire, faut-il choisir ? Non, ce sont deux approches très complémentaires et qui

séduiront peut-être des personnalités différentes : la sophrologie est beaucoup plus intériorisée et « plus

sérieuse », le yoga du rire est beaucoup plus extraverti et régressif ! Un excellent cocktail à eux 2 !

Nathalie Bergeron-Duval, Sophrologue consultante, animatrice de yoga du rire,

formatrice-facilitatrice en entreprise.

Pour vous donner envie…un extrait de séance etquelques explications : https://www.youtube.com/watch?v=fYYakvP6cBE

La journée mondiale du rire aux infos :

https://www.youtube.com/watch?v=4fZ6QUuANVE

(*) Je me suis formée à l’Institut Français du yoga du rire et du rire santé qui délivre

des formations certifiantes d’animateur et de professeur. www.formation-yogadurire.fr

(**) Sur la normocapnie, voir mon article écrit avec le Dr. Bouchot sur la Biochimie du stress, Sophro Réso

Hors Série – Septembre 2013 – et notez bien le Prochain stage le 15 avril 2016

Page 3

SOPHRO

Témoignage : Je suis UN Sophrologue,

par Pascal Le Lay

La sophrologie : une discipline essentiellement féminine ?

Ce qui est sûr, c'est que le métier de Sophrologue est actuellement exercé en

majorité par des femmes. J'ai pu vivre ce constat tout au long de ma formation

au CEAS où nous étions deux hommes sur 18 élèves. Pour autant, je ne pense pas que la sophrologie soit une

discipline essentiellement féminine.

En effet, la place des hommes au sein de ce métier, plus qu'une place à prendre est une place accueillante.

Il faut reconnaître que la place qu'offre la Sophrologie aux hommes est plutôt confortable. Nous sommes très

bien reçus en tant qu'étudiant mais également dans notre métier. Il me revient une anecdote : j'ai croisé

dernièrement un chargé d'affaire, recruté depuis peu dans l'association Française des Aidants qui me disait :

« J'ai été embauché, principalement parce que je suis un homme, et qu’il y a un besoin de mixité » . Nousavons besoin de mixité dans tous les métiers. Travaillant auparavant dans les métiers de la construction j'ai pu

observer la nécessité de la rencontre hommes/femmes au sein d'un même métier. Effectivement, un métier

constitué exclusivement d'hommes ou de femmes peut difficilement prendre en compte et répondre à

l'ensemble des besoins de la population. Se rencontrer au sein d'un même métier, c'est avant tout apprendre

à se connaître dans ce qui nous rassemble mais aussi dans nos différences. En cela, j'ai trouvé la formation au

CEAS très enrichissante.

Actuellement, j'ai essentiellement un public féminin (2 hommes pour 10 personnes suivies, soit 20 % d'hommes).

Les hommes semblent hésitants à s'engager dans une démarche d'écoute de soi, jugée à tord trop féminine.Contrairement au stress exprimé par les femmes, le stress masculin ne se partage pas entre hommes.

Les sentiments comme l’anxiété, l’irritabilité, la dépression ou le désespoir, qui sont les manifestations classiques

du stress masculin, sont rarement exprimés quand ils ne sont pas simplement occultés. Mes deux clients ont

reconnu être venus par nécessité sous l'impulsion d'un confrère spécialiste mais reconnaissent également qu'ils

n'ont pas l'habitude de s'épancher et qu'ils étaient réticents à rencontrer un sophrologue. Dans ce cas précis,

ils préfèrent s'adresser à un homme car l'approche de la sophrologie leur paraissant étrangère, une présence

masculine enlève une inconnue et crédibilise le métier.

« C’est commun, quand ça va mal, les femmes pleurent et les hommes nient. Il paraît donc important

d’apprendre à reconnaître et respecter la détresse des hommes qui est différente, mais pas moins souffrante »

– Sonia Lupien

Toutefois, il faut reconnaître que le simple fait d'être un homme ne répond pas à toutes les attentes.

Dernièrement, une jeune femme, que j'accompagne depuis quelques séances, m'a confié son enfant en me

disant : « c'est bien, vous avez une pédagogie, une approche, qui devrait convenir à mon fils et en plus, vous

allez pouvoir lui apporter une parole d'homme. » Mère isolée, dans une position monoparentale, elle voyait

une parole d'homme comme une approche supplémentaire pour dialoguer avec son fils et le comprendre.

Malheureusement, je n'ai pas une approche adaptée aux jeunes enfants et l'unique séance a été un fiasco.

Tout cela pour dire que tout n'est pas acquis à l’avance et qu'il faut rester prudent et ne pas tomber dans des

clichés, des préjugés. Notre métier nécessite du travail et un positionnement clair avec soi-même pour pouvoir

connaître nos limites d'interventions, nos capacités et nos ressources. Sur ce point, hommes ou femmes sont à

égalité.

A mon sens, derrière la question de la mixité au sein d'une profession se cache la question du statut de ce

métier. La sophrologie est-elle un métier à temps complet ou un métier d'appoint que l'on peut faire en

complément d'une autre activité ?

J'ai souvent entendu dans les différents métiers que j'ai exercés auparavant, métiers plutôt masculins, cettethéorie un peu caricaturale : l'homme fait le métier qui rapporte de l'argent, un métier à temps complet, qui

l'occupe entièrement, et la femme peut faire un métier plus tranquille, qui lui laisse du temps pour gérer les

enfants et le quotidien.

A mon sens, la sophrologie n'est pas un métier d'appoint mais un métier à part entière qui nécessite comme

toute entreprise un investissement important en temps, en communication, en formation, pour se développer.

Le métier de sophrologue est un beau métier où chacun doit s'investir avec authenticité pour créer son emploi,

hommes et femmes confondus.

Page 4

SOPHROL’interview des intervenants

Pour cette deuxième rencontre, j’ai interpelé Marc Susbielle, qui anime, avec Vanessa Audebert, le module

« Sophrologie et Pédagogie » sur le cycle généraliste, et lui ai demandé de me consacrer un peu de temps pour

répondre à quelques questions , partager sa vision de la Sophrologie. Sa réponse a été immédiate et son temps

élastique, ce qui a donné lieu a une rencontre pleine d’humour et d’humanité. Un grand merci à lui !

Bonjour Marc ! Commençons l’entretien, si tu veux bien, en nous expliquant ton parcours avant la Sophrologie.

Marc : Je suis professeur d’EPS depuis 1982. A la base, je voulais être comédien. Je me disais qu’être prof de sport medonnerait la pêche pour être comédien. En parallèle, j’ai fréquenté les cours Florent, Périmoni, Darnel… et l’Institut

des Etudes Théâtrales de l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle.

Pour ma maîtrise, durant l’année 87/88, j’ai eu l’opportunité de faire un échange inter-universitaire, à New York. Là,

dans le cadre d’un « internship », j’ai assisté pendant 6 mois au travail de l’Actor’s Studio. Ma recherche était

centrée sur le travail corporel des acteurs américains, et à l’époque, à Paris, il n’y avait pratiquement rien

excepté l’école de Jacques Lecoq. Une phrase de Nicolas Sabbatinni reprise par Louis Jouvet « la théorie est

facile, mais la pratique est plus facile encore » a été le point de départ de ma recherche. Quand je suis revenu

des Etats-Unis, j’avais encore plus envie d’être comédien. J’ai fait de nombreux petits boulots (chauffeur

de maître, par exemple), mais j’ai vite repris mon travail de professeur d’EPS. Puis, j’ai eu des enfants, j’ai

donc mis ma carrière d’acteur entre parenthèse, le temps de les élever. En 2012, je m’y suis remis après avoir

fait un infarctus du myocarde.

Comment as-tu découvert la Sophrologie ?

Marc : Dix ans après mon retour en France, je commençais à m’ennuyer dans mon boulot de prof.

J’ai lu une interview de Yannick Noah qui parlait de la Sophrologie. Ça m’a donné envie d’aller voir ce que

c’était, dans l’idée de faire une reconversion professionnelle. Je me disais que ça pourrait être pratique, en me laissant du temps pour passer

des castings, faire des tournages. J’ai donc cherché une formation près de chez moi. Il y en avait une dans le nord de Paris, dirigée par un

kiné. Mais il a arrêté, il était un peu illuminé, comme beaucoup de Sophrologues (rires). Luc Audouin aussi est un peu excentrique, mais c’est

un poète, donc ça va! Je l’ai rencontré en 1999, il était médecin, il faisait sérieux, alors je me suis dit que moi qui ne l’était pas, très sérieux,

ça me mettrait du plomb dans la tête. J’ai eu mon certificat en 2001 et comme j’étais prof, très vite Luc m’a demandé d’être intervenant au

CEAS. Donc depuis 2001, je suis intervenant au CEAS, prof d’EPS et j’ai repris le théâtre depuis trois ans. Et cette année, je vais reprendre lescastings. Je m’amuse bien. J’ai la chance d’avoir fait un infarctus, donc, du coup, « je rejoue le match » comme me l’a dit Daniel Herrero,

que j’avais croisé au Festival d’Avignon il y a 2 ans, où je jouais mon seul en scène de Thomas Bidegain « Arrêter de fumer tue ». Je suis un

survivant. Je n’ai aucune séquelle grave mais ça m’a fait prendre conscience que tout ça, c’est très fragile, donc il faut en profiter, ne pas

perdre de temps, ne pas chercher à convaincre. Il y a plein de gens bien, alors ne perdons pas de temps avec les autres. Parfois on a envie

de convaincre tout le monde que ce qu’on fait est bien, mais ça ne sert à rien. Il y a suffisamment de gens intéressés et partant pour ne pas

perdre son énergie à convaincre ceux qui ne veulent pas l’être.

Pourquoi as-tu décidé de te former à la Sophrologie ?

Marc : Avant tout à cause du sport. Je voyais que c’était une technique utilisée dans le sport depuis longtemps. Donc je me disais que je

pourrais entraîner des sportifs, l’utiliser dans l’éducation physique, l’apprentissage. Il y avait eu des articles dans la revue « EPS », un journalspécialisé pour les profs d’éducation physique, qui parlaient de la Sophrologie pratiquée dans les collèges. Il y a eu aussi l’interview de

Yannick Noah dont je te parlais tout à l’heure, Donc je me suis dit qu’en tant que prof d’EPS, il fallait que j’aille voir. Et paradoxalement, les

profs d’éducation physique ne connaissaient pas très bien cette technique. Les sportifs sont beaucoup sur l’entraînement, sur l‘effort, et n’ont

pas beaucoup de connaissances sur la récupération, la respiration. Il me semblait qu’il y avait quelque chose à apprendre.

Justement, pendant ta formation, as-tu eu des questionnements, des difficultés?

Marc : La première, je m’en souviens très, très bien, ça a été le tour de table, le premier jour. Tout le monde était installé sur des coussins (on

était 18), on pouvait se demander si on n’était pas dans un groupe de psychothérapie! Et puis pendant le tour de table, j’ai vu qu’il y avait

des cas lourds, je me suis dit « waouh, je suis tombé chez les fous! ». La question c’était « pourquoi tu es là ». Donc j’ai répondu que j’étais prof

d’éducation physique, que j’envisageais d’ajouter une corde à mon arc, je n’ai pas du tout évoqué une reconversion professionnelle. Il yavait des gens aux profils divers: un fromager, une secrétaire, des gens qui n’y connaissaient rien sur le corps, le sport, le psychologique. Il y

avait aussi un kiné (Max Bresler), des infirmières, donc je trouvais ça cohérent… Bref, beaucoup de parcours différents. Je me disais « tiens,

c’est bien, tout le monde peut suivre cette formation, c’est ouvert, c’est intéressant ». Mais je me suis quand même posé des questions ce

premier jour! Il y avait aussi une art-thérapeute en dessin, une étudiante en psychologie. Des profils qui « collaient ». Parce que certains sont

plus dans le marketing et surfent un peu sur la vague, et finalement font plus du business que de la Sophrologie! Il peut y avoir un côté un peu

trop commercial à mon goût dans certaines écoles, où on livre le truc clé en main, et n’importe quel charlatan peut se dire Sophrologue. Ça

me dérange parce que je ne sais pas si les gens formés dans ces écoles ont la conscience, l’éthique qu’on peut avoir au CEAS. Parce qu’au

CEAS, c’est cool, mais en même temps, les « escrocs » ne restent pas. Ce n’est pas « donné », au CEAS, il faut approfondir, tu dois t’investir

vraiment, travailler pour être solide. Et puis je me souviens très bien de la première SDB que Luc nous a proposée, ça m’a marqué parce que

je fais pareil, une géographie du corps. Rien que ça, ça m’avait fait décoller, me mettre en auto-hypnose. Je me suis dit « mais je fais la

même chose en tant que comédien, je vis la même chose quand je suis en grande concentration », en sport c’est pareil, quand tu fais de la

musique aussi, quand tu travailles à l’école… Tout le monde fait de l’auto-hypnose sans le savoir. Je me suis dit que c’était intéressant parce

que c’était accessible à tout le monde. Dans les années 90, on vivait les premières découvertes en neurologie sur tout ce qui était image

fonctionnelle, où on montrait qu’imaginer un geste, c’est comme si tu le faisais, on pouvait alors voir comment fonctionne le cerveau

« vivant », on voyait comment on apprend, quelles zones du cerveau sont utilisées. On voit donc qu’en Sophrologie, en méditation, on

sollicite les mêmes zones qu’en auto-hypnose, ou en grande concentration, on se dit que si on maîtrise une technique qui favorise ça, ça

peut être un outil pratique pour tout ce qui concerne mon domaine, c’est-à-dire l’apprentissage. Tout est apprentissage, que ce soit pour le

travail en tant que comédien, mais aussi le geste, l’apprentissage moteur, la mémorisation, le sommeil. Henri Laborit disait que tout nous vient

de l’extérieur, le cerveau est une argile et l’empreinte se fait au fur et à mesure. Tout ce qui t’aide mais aussi tout ce qui te freine. Donc si tu

as acquis ce qui te freine par apprentissage, tu peux aussi le désapprendre. Et pour ça on peut travailler sur l’objet neutre, puis on fait un état

des lieux quand tout va bien, on s’entraîne à se concentrer sur le renforcement positif, le schéma corporel.

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SOPHROEt tu as eu d’autres questionnements pendant ta formation?

Marc : Oui, sur tout ce qui était appuis scientifiques. Dans ma formation de prof, arrivé au concours, on a une épreuve où

on te demande de mettre en relation tes connaissances scientifiques avec ta pratique pédagogique : comment tu utilises tout ce que tu sais,

comment tu construis une séance, pourquoi tu fais telle ou telle chose (faire courir les élèves vite, par exemple), quelles connaissances tu as de

l’apprentissage moteur, de la motivation, de la mémorisation… Du coup, pendant ma formation en Sophrologie, je me disais qu’il y avait

beaucoup de choses péremptoires, donc je cherchais à comprendre quels appuis scientifiques on avait pour justifier ce qui était dit. C’est pour ça

que, dès que le GES (Groupe d’Epistémologie de la Sophrologie) a été créé, avec Richard Esposito, j’ai accroché tout de suite. Sans appuis

scientifiques, on est dans du mystique. Par exemple, quand j’entends des personnes dire dans leur Terpnos Logos « maintenant tout va bien», et

bien non, je n’en sais rien. En revanche si je dis à la personne « j’essaye de repérer s’il y a des sensations agréables dans certains endroits de mon

corps », là, oui. Je propose à la personne de se concentrer là-dessus, après, dans le retour, elle pourra me dire « je n’ai rien senti » ou « j’ai eu plutôt

mal », ou « j’ai eu des images négatives qui sont apparues à ce moment-là » et c’est à partir de ce retour qu’on peut travailler. Mais je ne peux

jamais dire « vous allez bien, vous êtes relaxé » parce que je n’ai aucune idée de ce qui se passe dans la tête de la personne pendant la

sophronisation. Donc, je pars de ce principe: je ne sais rien du vécu de l’autre. C’est l’entraînement qui va amener l’état de détente, une

perception plus fine du corps. Voilà, ce qui a pu me gêner pendant ma formation, c’était cette absence d’appuis scientifiques. Mais aujourd’hui, il

y a des cours durant la formation. Et c’est utile car certaines personnes n’ont aucune connaissances scientifiques. Or, il faut en avoir, par exemple

savoir comment fonctionne la respiration. On peut être vite perdu sans appui scientifique, vite être dans la pensée magique. Pour contrer ça, on

peut utiliser le « comme si », l’imaginaire. On fait « comme si » on était à la plage, pour l’image ressource, par exemple. La symbolique est très

importante, et dans l’apprentissage, c’est extrêmement efficace. Je l’intègre complètement dans mon quotidien. Les images portent.

Justement, comment tu intègres la Sophrologie dans ta vie professionnelle et dans ta vie personnelle ?

Marc : Dans mon lycée, je propose aux élèves des séances de Sophrologie, allongés les premières fois, puis assis et debout les séances suivantes.

Je leur fais revivre un match, prendre conscience de la rondeur de la balle, par exemple au volley-ball, retrouver les sensations, le plaisir, le jeu en

équipe. C’est très efficace au niveau de l’apprentissage, des performances, parce que je suis sur le sensoriel, leur respiration, leur corps. C’est un

outil extraordinaire pour travailler la concentration sans qu’ils ne s’en rendent compte. Quand ils sont, les yeux fermés, concentrés pendant untemps sur leurs mains, par exemple, et que je leur dis après qu’ils ont travaillé leur concentration, ils sont étonnés. Rien qu’une SDB, c’est un travail

de concentration. Pas besoin d’en parler, avec un élève qui a des « problèmes » de concentration, on fait la SDB et après on lui fait prendre

conscience qu’il a finalement la ressource pour se concentrer puisque c’est ce qu’il vient de faire sans s’en rendre compte. On ne dit jamais

« concentrer », on lui propose de se focaliser sur telle ou telle partie du corps, sur la respiration. C’est un apprentissage. Le manque de

concentration, l’insomnie, c’est un apprentissage. Du moins, c’est mon hypothèse! Sinon, dans ma vie personnelle, je fais des respirations, des

visualisations, je fais monter le niveau de vigilance avec un chauffage, des pompages, le Tra-tac, avant de monter sur scène par exemple. Je n’ai

pas le trac, je pense que là encore, le trac est un apprentissage. Et on peut le désapprendre pour ne pas être acculé. C’est la Sophrologie qui

m’a amené à cette certitude. Etre dans le plaisir du partage, avoir confiance dans son travail, se mettre en condition pour offrir le meilleur et ne

pas regretter si ça ne marche pas comme on le souhaitait. Quand j’étais au cours Florent, j’étais très sujet au trac. Mais l’apprentissage de la

Sophrologie m’a permis de changer cela. Si tu as bossé, tu n’as pas à avoir peur. Sois fier de ce que tu as fait. C’est ce que je dis à mes élèves. Ce

n’est pas normal qu’un élève ait peur d’aller au tableau. En éducation physique, on a très peu d’heures, alors je fais tout pour que les élèves

sortent de mon cours avec envie, avec confiance. Beaucoup d’élèves au lycée sont déjà contractés, renfermés. Donc mon boulot, c’est de leur

redonner confiance dans le corps, à une période de la vie où le rapport au corps peut être dramatique, leur redonner l’envie d’apprendre et de

continuer, en sortant du lycée, à avoir du plaisir à bouger, à partager. Et personnellement, je fais de la Sophro partout, dans le métro, en

marchant, dès que je sens que j’en ai besoin, pour pouvoir être toujours dans l’état optimal pour faire ce que j’ai à faire.

Avec les adolescents, est-ce que c’est compliqué de faire de la Sophrologie?

Marc : Non, pas du tout. Je leur dis qu’on va faire un voyage « extra-ordinaire », au sens original, inhabituel, et dans l’immobilité. Ça les fait marrer,

parce qu’ils sont en cours d’éducation physique et je leur dis qu’on ne va pas bouger. Et quand ils rient, je leur dis « super, vous êtes en train de

faire un bon travail de contraction/relâchement »! Parce que le rire, c’est un travail de Sophrologie. Donc ils comprennent qu’ils sont dans un

espace de liberté, et ça marche. Ils ressortent avec la banane, on rit beaucoup. Ils sont dans un espace bienveillant, ça permet de rebondir surplein de choses: le respect, le droit d’avoir peur du regard de l’autre, la bienveillance. Et ça leur parle beaucoup. Le secret pour bien travailler

avec les adolescents, c’est d’être content de partager et accepter l’incompréhension de l’autre, les réactions bizarres liées à cet inconnu. Il faut

les rassurer, et pour cela, il faut soi-même être bien, pas d’énervement, du rire, leur dire qu’on les comprend, qu’on comprend leur peur ou leur

gêne, qu’ils peuvent rire aussi. Si certains élèves ne veulent pas participer, je les laisse libres. Je compte sur l’émulation de groupe. Et si certains ne

viennent jamais, ce n’est pas grave. Je fais 7 séances aux élèves de terminal, qui sont inaptes à certains sports, ou pour d’autres qui viennent

d’eux-mêmes. J’ai trois ans pour qu’ils viennent, je ne suis pas pressé. Et pour apprendre, on n’est pas pressé non plus. C’est ce que je dis aux

élèves. Je leur rappelle qu’on n’a pas appris à marcher en une fois.

En quelques mots, comment définirais-tu la Sophrologie?

Marc : Comme une suspension dans l’agitation. Epoké. C’est pour ça que j’aime bien le journal d’Alain Zuilli, l’Epoké. La suspension, un temps pour

soi et pour les autres, un entraînement régulier de prise de conscience, de sensations positives en conscience, entre sommeil et veille. Une aide à

l’apaisement, à la prise de recul, à la distanciation, mais sensitivement, pas intellectuellement.

Quelles sont, selon toi, les valeurs essentielles pour être Sophrologue ?

Marc : Aucune, C’est un état d’être. Plutôt des dispositions : la curiosité, la confiance en l’autre, le respect, l’envie d’apprendre, l’envie de

découvrir, de partager. Comme pour n’importe quel humain. Le doute aussi, si on ne doute pas, si on est péremptoire, on passe à côté. Il faut être

humble. Et il faut travailler aussi.

Tu interviens au CEAS. Peux-tu nous expliquer ce que tu souhaites transmettre aux stagiaires ?

Marc : La confiance, que les gens osent partager leurs doutes, leurs questionnements. Ce n’est pas la formation qui fait le bon professionnel, c’est oser dire quand on ne sait pas. Pendant la formation, j’essaye de rassurer. Le courage, c’est la conscience de sa peur. Si tu as peur, apprends. Et

j’espère qu’à la fin du weekend, les gens auront envie de plus, de continuer. Ce serait le signe qu’ils ont envie de travailler dans ce domaine. Si ce

n’est pas le cas, s’ils ont l’impression d’avoir perdu leur temps, ça peut être le signe qu’ils ne sont pas faits pour ce mét ier… Ou que l’intervenant

n’a pas été bon ce jour-là, ce qui peut arriver aussi ! C’est pour ça que les évaluations à la fin du week-end sont importantes. Il faut qu’elles soient

constructives, pas écrites pour faire plaisir.

Pour finir, aurais-tu une anecdote à nous raconter sur ta pratique ?

Marc : Au lycée, je demande aux élèves de tenir un journal de bord. Une élève, un jour, a écrit « tout d’un coup, je me suis sentie libre ». Juste avec

des exercices de respiration, en arriver à ce sentiment de liberté, avec tout ce que cela implique dans une vie, j’ai trouvé ça très fort. Un moment

de suspension, où le sentiment de liberté ou de bonheur te submerge. Tu prends conscience qu’il n’y a pas besoin de grand-chose pour être libre,

pour avoir le choix. Et en prendre conscience tôt dans sa vie, c’est une vraie chance. Un moment extraordinaire, un moment à soi. C’est une

extraordinaire expérience, dans le monde actuel, d’avoir ce moment pour soi, sans rien, sans portable, juste être avec soi, avec ses sensations. Et

la Sophrologie permet cela!Page 6

SOPHRO

Biblio Sophro

● Sapiens, une brève histoire de l’humanité,

Yuval Noah Harari

Voici un livre original, intelligent, érudit mais

facile d’accès. Son auteur, Yuval Noah

Harari, est professeur d’histoire à l’Université

Hébraïque de Jérusalem. Comment notre

espèce a réussi à dominer la planète?

Comment et pourquoi avons-nous créé

les concepts de religion, de nation? Pourquoi

sommes-nous soumis à la bureaucratie, aux horaires, àla consommation de masse? A quoi pourrait bien

ressembler notre futur?

Un livre riche, profond et qui fait réfléchir!

CitaSophro te dit …

« Si tu fais toujours ce que tu as l’habitude

de faire, tu récolteras ce que tu as toujours

récolté. » Albert Einstein

Café Sophro

Le dernier CAFE SOPHRO a eu lieu le

20 novembre 2015. L’invité, José Le Roy,

professeur agrégé de philosophie et auteur

de « Petit traité de la connaissance de soi », a

proposé de poursuivre et clore, sur cette 3ème édition, le voyage

amorcé en début d’année sur le thème « Ce que nous sommesvraiment n’est pas ce que nous paraissons être. Alors qui sommes-

nous? », en continuant d’explorer les couches successives qui nous

mènent au centre de nous-mêmes.

Voici un retour d’une participante de ce dernier Café Sophro de

l’année 2015. Merci à Isabelle des Dorides pour sa participation.

« Se rappeler que "connais-toi toi même" était

inscrit au fronton du temple d'Apollon à Delphes était

une

bonne introduction à cette plongée dans les

philosophies grecque et indienne. C'est la

découverte de soi-même qui permet de découvrir

l'absolu. Notre difficulté aujourd'hui, en ce monde

"moderne" c'est que nous croyons nous connaître,

et cela nous distrait de l'essentiel, du fondamental de ce que nous

sommes. D'ailleurs la découverte de soi ne peut passer par la

pensée, puisque celle-ci n'est pas au centre de nous même. Il nous

faut donc plutôt nous "éveiller", en quelque sorte sortir de nous

même, pour "retourner notre attention

«et peut-être atteindre une vue plus "cosmique"

et plus "spirituelle" de l'élément composant

que nous sommes de l'univers. »

Ne serait-ce pas ce que la sophrologie nous

enseigne, ou en tous cas le chemin sur lequel elle nous permet de

nous engager ? Cette soirée fut une belle découverte pour moi,

merci à José Le Roy et à tous ceux qui l'ont organisée ! »

Merci Manuela !

Envies de sortir…Des idées de spectacles, de films encore à l’affiche

ou déjà sortis, pour vous ressourcer !

Isabelle Gace nous suggère : « Je suis sexologue

mais je me soigne », spectacle de et par François

Parpaix, mis en scène par Bruno Chapelle. Vous vousinterrogez sur comment entretenir ou relancer le désir

dans votre couple? Venez goûter sans modération

aux petites leçons de vie à deux de François Parpaix,

pleines de poésie et d’humour, véritables hymnes à

l’amour.

Tous les samedis à 18h, au Théâtre L’Archipel,

17 boulevard de Strasbourg, Paris 10ème,

du 17 octobre 2015 au 2 janvier 2016.

Réservation au : 01 73 54 79 79.

Voir Marc Susbielle sur scène? C’est possible! Venez

découvrir, ou redécouvrir, son seul en scène, « Arrêter

de fumer tue » de Thomas Bidegain, mis en scène par

Karim Bouziane. Comment devenir un gros non-

fumeur? Les cigarettes sont-elles des

armes de destruction massive?

A quoi occuper les 7 ansd’espérance de vie que je gagne?

Les tabacologues sont-ils des gens?

Serais-je jamais un non-fumeur

heureux? Pourquoi arrêter

quelque chose que je fais si bien?

Chronique d’un homme en plein

sevrage tabagique, drôle, profond, émouvant.

Du 5 au 17 avril 2016, à 20h30, le dimanche

à 15h30 au Théâtre Douze, 6 avenue Maurice Ravel,Paris 12. Tout public, conseillé dès 11 ans.

Réservation au : 01 44 75 60 31. Tarif réduit 9,50 euros

sur BilletRéduc

Si vous souhaitez partager vos coups de cœurs,

n’hésitez pas à me contacter sur :

[email protected]

Carnet Rose …Toutes nos félicitations à nos deux mariées, stagiaires en

formation, promotion TAO : Albane (à gauche) et

Géraldine (à droite) ainsi qu’à leur époux !

Nos vœux de bonheur bien sincères vous accompagnent.

Page 7

Retrouvez les formations proposées par le réseau des écoles de la FEPS

SOPHRO

ISH Lille

Jacqueline BAUDET

http:// www.ish-lille.com

ISR Rennes

Dominique AUBERT & Pascal GAUTIER

http://www.sophrologie-formations.com

IFSR - École d’AvignonAlain & Anaïs ZUILI

http://www.sophrologie-relationnelle.fr

ISRA Lyon Marie-Claire MARTELETTI & Olivia ROUXhttp:// www.sophrologie-rhonealpes.fr

CFSP Normandie Caen

Richard ESPOSITO & Isabelle LEBRIN

http://www.cfsp-formation-sophrologue.com/

ISSO Toulouse

Régine PHILIP & Yann CORMIER

http:// www.sophrologie-sudouest.com

EFS Montpellier Norbert CASSINIhttp://www.ecole-formation-sophrologie.fr

EFS île de la RéunionPatrick ARIOLEhttp://www.formation-sophrologie-reunion.fr

ESNE ReimsMClaire BOUTHORS & Alain CHEVALIER-BEAUMELhttp:// www.esne51.info

IFSMS LimogesVéronique de LUCAhttp://www.ifsms.com

Actualité des écoles de la F.E.P.S.

The Sophrology AcademyFlorence PAROThttp://www.sophroacademy.co.uk

Bonne idée : location sur Paris

Amis provinciaux, vous avez des difficultés à trouver un

logement sur Paris pendant un stage ?

Voici une chambre à louer, à 15 minutes

à pieds du CEAS pour 50 euros la nuit

(prix Airbnb dans le quartier : 80 euros).

Adresse: 18, rue des messageries, Paris 18ème

Draps et serviettes fournis.

Cuisine à disposition.

Contactez Serge Cholet au

06 13 934 334

ou par mail [email protected]

Communication

Nouveau ! Votre magazine « Sophrologie,

pratiques et perspectives » est maintenant

disponible en numérique !

A la Une du numéro 9 : La concentration

« La capacité de concentration est

essentielle, elle nous permet de diriger

notre énergie et notre attention vers ce

que nous souhaitons ». En quoi laSophrologie peut-elle permettre de faire

face aux difficultés de concentration,

voilà le sujet de ce dossier « spécial concentration ».

Retrouvez par ailleurs dans ce numéro des articles

sur la Sophrologie et les soins palliatifs, Alzheimer, le sommeil

des enfants et des adolescents, la pratique de la

Sophrologie en milieu scolaire, le schéma corporel et

membre fantôme, l’andropause.

Anciennes du CEAS, Claudie Cierge-Parcineau et Danièle

Derieux ont apporté leur contribution à ce numéro. Claudie

a rédigé un article fort bien documenté sur le « système

immunitaire » . Quant à Danièle Derieux, elle met l’accent

sur un public bien démuni : les aidants, « personnes non

professionnelles qui viennent en aide -…- à une personne

dépendante de son entourage -…- »

N’oubliez pas que vous pouvez vous abonner sur le sitehttp: // www.sophrologie-pratiques.fr

Afin de faire connaître au plus grand nombre

le Congrès de la FEPS dans notre prochain SophroRéso,

je fais appel aux bonnes volontés !

Si vous avez assisté au dernier congrès de la FEPS tenu à Clermont Ferrand en

octobre dernier, et que vous souhaitez écrire quelques lignes (voir plusieurs !)

sur vos impressions, votre vécu, les rencontres que vous avez faites, les

conférences qui vous ont marqués, n’hésitez pas à m’écrire à [email protected] Sophrologues aguerris, novices, en cours de formation, tous les témoignages sont les bienvenus !

D’avance, merci.

Appel pour le prochain SophroRéso !!!

Page 8

SOPHRO

Se sentir vivre

Nous avons tous la double expérience d’un état de bonheur avec ou sans raison. Avec, et c’est le plus clair : état amoureux, naissance d’un enfant, résultat d’un projet … . Mais nous avons aussi ressenti cet état sans raison extérieure, assis sur une dune face à la mer ou au désert, aurores, douceur d’un été … parfois même de façon incongrue.Je me rappelle qu’un matin , alors que je vivais un moment difficile, j’eus comme une bouffée de bonheur en mettant mes chaussettes. Cela me perturba. J’étais pleinement heureuxalors que je devais objectivement être malheureux ! Etais-je sans âme, sans sensibilité?Je me rappelle même m’en être ouvert à un ami qui me rassura.

La sophronisation nous propose en fait cette expérience d’un bonheurde la présence (car c’est ce dont il s’agit en fait), indépendamment des circonstances, de l’ambiance, si je puis dire, de notre vie. D’où sa difficulté pour certains. N’est-ce pas pathologique, de l’ordre d’un refuge fallacieux de se laisser aller ainsi au plaisir de vivre quand tout ou partie de notre vie s’y oppose? Il nous faudra donc parfois nous en expliquer avec la ou le sophronisé.

On comprend ainsi que la détente n’est qu’un code d’accès à la présence intime, je dirais même douce, du corps. La position allongée prend son sens comme favorisant un laisser aller à se sentir vivre sans action. La relaxation dynamique doit se vivre moins comme une conquête du schéma corporel (ce qui est fort juste aussi) que comme un acte de présence d’un bras d’une jambe qui trouvent plaisir dans la vie qui les anime.

A bien lire les phénomènes de résilience, on est frappé comme la VIE l’emporte alors sur les « modalités » de la vie, presque les submerge.

Faire sentir la vie qui pulse en nous est un bel axe de l’apport sophrologique. Cela donne un certain style à la sophronisation. Temps d’arrêt, temps vertical (le temps de la poésie selon Bachelard, qui s’oppose au temps horizontal),temps de ressource essentiel pour reprendre, comme après la halte, revigorés, les chemins caillouteux de la vie.

Dr Luc AUDOUIN, fondateur du CEAS

Si vous souhaitez, vous aussi, partagez avec nous votre talent de Sophrologue et de Poète, envoyez vos

œuvres à [email protected]

Au plaisir de vous lire !

Le coin des poètes…

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Bon à savoir!

Lu dans L’ESSENTIEL, Cerveau & Psycho, dossier spécial

Neurodiététique du mois d’Octobre 2015

Extraits de « Pourquoi avons-nous peur du gluten? », deSuzanne Schäfer

Le « sans gluten », un argument de vente avant tout.

Si les intolérances alimentaires existent bel et bien, on observe

aujourd’hui un phénomène étonnant : des personnes décident

de renoncer au pain, au lait et à d’autres ingrédients ayant des effets

présumés dévastateurs, bien que ce ne soit pas médicalement nécessaire.

En 2009, un sondage indiquait déjà que 30% des Américains souhaitaient adopter un

régime sans gluten. Toutefois, Alessio Fasano, du Centre de Recherche sur la maladie cœliaque

de l’université du Maryland, précisait que seuls 5 à 6% des sondés étaient vraiment hypersensibles au gluten.

En 2014, un autre sondage a révélé qu’un Allemand sur quatre (sur 2 500 interrogés) renonce à certains

aliments parce qu’il pense ne pas les supporter. 9% des participants évitent partiellement ou totalement le gluten.

De même, en 2014, un sondage BVA-Maizena auprès de 1 003 personnes âgés de plus de 15 ans, a conclu que

14% des Français étaient concernés par l’alimentation sans gluten. Pourtant, seulement 0,5 à 1% de la population

occidentale souffre de la maladie cœliaque, qui oblige vraiment à renoncer au gluten.

En 40 ans, l’espérance de vie a augmenté : elle est passée de 69,87 ans en 1960 à 82,57 ans en 2012. Une meilleure

alimentation, une meilleure médecine sont en partie responsables. Pourtant, Winefried Rief, professeur de

psychologie à l’université de Marbourg, a demandé à des Allemands s’ils voyaient des liens entre notre style de viemoderne et leur santé : seuls 6% des participants ont déclaré ne pas s’inquiéter. Certains craignent les aliments

génétiquement modifiés, ou contaminés par les hormones, pesticides et antibiotiques, ainsi que les trous dans la

couches d’ozone. Ceux qui s’inquiètent le plus souffrent aussi souvent de symptômes physiques telles des douleurs

intestinales, ou se sentent abattus, fatigués et découragés. Rief pense que « ces inquiétudes parfois exagérées

provoqueraient des dépressions ou de véritables troubles physiques ». De plus, les symptômes observés

conduiraient certaines personnes à ruminer leurs pensées et à chercher des explications à leurs douleurs. On

ignore d’ailleurs ce qui arrive en premier : l’inquiétude ou les symptômes? Selon Rief, ces plaintes reflètent surtout

une peur des conséquences de notre civilisation moderne. Les progrès techniques effraient de nombreuses

personnes, qui craignent de perdre leurs racines.

Alors qu’en fait, de nombreux facteurs sont améliorés. Par exemple, les fruits et légumes sont aujourd’hui

beaucoup moins contaminés par les pesticides. En outre, notre corps contient six fois moins de traces de dioxine

qu’il y a trente ans. Et en Europe, il n’y a presque plus d’hormones dans la viande.

De plus, en général, nous surévaluons les risques émanant des substances fabriquées par l’homme et sous-estimons

les dangers naturels tels les toxines des plantes. A l’inverse, nous ne nous méfions pas beaucoup des produits

alimentaires raffinés, qui sont souvent de mauvaise qualité.

Le simple fait de s’attendre à ce que quelque chose ait un effet négatif sur la santé provoque des troubles : c’est

l’effet nocebo. En s’inquiétant de ce qu’elles lisent sur Internet ou dans des articles, certaines personnes se rendent

malades.

Aujourd’hui, c’est la peur du gluten qui domine. Des livres alarmistes, devenus des best-sellers aux Etats-Unis,

contiennent des phrases choc comme : « les mangeurs de blé meurent plus tôt » ou bien « les céréales modernes

décomposent le cerveau ». Or, dire que le blé, ou le gluten qu’il contient, détruit le cerveau est scientifiquement

indéfendable. Et pourtant le côté alarmiste fonctionne.

Mais les « hystéries » alimentaires viennent et s’en vont. Dans les années 90, le neurochirurgien américain Russell

Blaylock avait effrayé le monde entier avec son livre « Excitotoxins : the taste that kills ». Sa thèse était qu’une

substance présente dans notre nourriture (le glutamate, aujourd’hui considéré comme une saveur à part entière,

l’umani), entraînerait une mort insidieuse sous forme de maladie de Parkinson ou de chorée de Huntington. Le

scénario choc a survécu et reste efficace aujourd’hui. Pourtant de nombreuses études scientifiques n’ont pas étécapables de prouver un tel effet et les recommandations officielles de l’OMS précisent que le glutamate est

anodin. Il en sera probablement de même pour le gluten…

CEAS Paris Coordonnées du Journal : 16 boulevard Saint Denis 75010 Paris

Tel : 01 42 08 56 01 Fax : 01 42 00 31 89 www. sophrologie-ceas.org Contact: www.facebook.com/CEASsophrologie

Votre contact SophroRéso : Agnès Leroux [email protected] ou au 06 62 07 47 82

Liens sophro - SSP : www.syndicat-sophrologues.fr – FEPS : ecoles.sophrologues.fr

Re lecture : Géraldine Durand Crédit Illustrations et Photos : Photo libre.com ■ fotofolia.com ■ « Bon à soir » ©Yael 2013

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SOPHRO