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Sorbonne PANTHÉON MAGAZINE DE L'UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE N° 20 | JANVIER-MARS 2017 L'Art et le Temps

Sorbonne PANTHÉON€¦ · doivent être conclues à partir d’un projet partagé. La com-munauté de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a affir-mé son refus d’une Comue

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Page 1: Sorbonne PANTHÉON€¦ · doivent être conclues à partir d’un projet partagé. La com-munauté de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a affir-mé son refus d’une Comue

SorbonnePANTHÉON

MAGAZINE DE L'UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE N° 20 | JANVIER-MARS 2017

L'Art et le Temps

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Éditorial

En novembre dernier, Paris 1 Pan-théon-Sorbonne a pris une autre direction : notre université choi-

sissait de sortir de la Comue héSam, et d’écrire une nouvelle page de son his-toire. Un autre projet stratégique fut mis en chantier. Il s’agissait de sonder les aspirations de notre communauté et

de faire remonter les propositions de chacun. Dans les pro-chaines semaines, ce projet, construit collectivement, sera soumis au vote des conseils de l’université.

Ce document-cadre, s’il est approuvé, guidera la réflexion, puis les négociations pour construire autour de Paris 1 Pan-théon-Sorbonne une nouvelle fédération d’établissements. Fédération, parce que les alliances que nous voulons nouer doivent être conclues à partir d’un projet partagé. La com-munauté de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a affir-mé son refus d’une Comue intégrative, cotte mal taillée, ou d’une marche à la fusion qui ne dirait pas son nom. La mise en commun, la mutualisation des ressources, les passerelles entre formations, des projets de recherche innovants, une ouverture encore plus forte à l’international sont indispen-sables, à condition qu’elles répondent à une véritable volonté de travailler ensemble, et ne soient pas qu’un affichage tech-nique et administratif.

Vivre ensemble, entre égaux, pour le bien de tous, constitue un véritable contrat social élargi que Paris 1 Panthéon-Sor-bonne entend proposer à ses futurs partenaires. Ce contrat social, fondé sur les valeurs qui font le socle de notre univer-sité, nous lie aussi à un écosystème beaucoup plus large. Au-delà d’une nouvelle communauté européenne d’universités, c’est à tout l’environnement de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, grand public, associations, entreprises, que doit s’étendre notre ambition commune.

Georges Haddad, Président de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Directeur de la publication Georges Haddad

Rédacteur en chefJulien Pompey

Ont collaboré à ce numéroVincent Jomelli, Jean-Jacques Pluchart

GraphismeGraphic Smile / Laurent Mullot / www.graphicsmile.comMathilde Arandel Destelle

Crédits photos Page 1 : FlickrP. 2, 3, 4-5, 12, 32-33, 34-35, 36, 37, 48, 64-65, 66, 67, 70, 75 : Service Communication Paris-1 Panthéon-Sorbonne ; P. 3,18-19, 20, 22, 23 : Olga Kisseleva ; P. 3, 44-45, 46-47, 49, 50 : Ecole de Management de la Sorbonne ; P. 6-7, 8 : Manuel Kadir-Ramjan ; P. 11, 12-13 : Arnaud Marchandier ; P. 23, 72, 73, 74 : Publications de la Sorbonne ; P. 24, 25, 26, 27 : Vincent Jomelli ; P. 28-29, 30 : Fotolia ; P. 31, 39, 40, 41, 48, 49, 50, 52, 56, 59, 60, 62, 63, 68, 69, 70, 71 : DR ; P. 31 : Editions Maxima ; P. 35 : Service des usages numériques Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; P. 54-55 : Salim Santa Lucia ; P. 72 : Editions du Seuil ; P. 72 : Editions Hoëbeke ; P. 73 : Les nouvelles éditions Loubatières ; P. 73 : IRJS ; P. 74 : Les impressions Nouvelles ; P. 74 : Presses universitaires de Rennes ; P. 74 : Librairie Droz ; P. 76 : Marco Hazan / Humans of Paris

RemerciementsRichard Alexandre, Yassamine Amiri, Elodie Augros, Romain Bernini, Pierre Bonin, Marion Boulay, David Capitant, Armelle Ceglec, Eugénie Deflorenne, Marianne Derrien, Joan Divol, Françoise Docquiert, Bruno Dondero, Julie Faucheux, Anne Fréchard, Isabelle Gasnault, Louis Gautier, François Giligny, Jane Ginsburg, Maria Gravari-Barbas, Elisabeth Guigou, Marco Hazan, Thierry Helou, Stefan Herald, Camille Hérisson, Catherine Heyvaerts, Soraya Jaber, Laurence Jégouzo, Vincent Jomelli, Ismaël Jude-Fercack, Manuel Kadir-Ramjan, Hizia Kertous, Olga Kisseleva, Sandra Laugier, Cyril Le Grix, Erwan Le Saout, Nadine Lecapre, Camille Lenglois, Sandrine Louarrani, Sharon MacBeath, Arnaud Marchandier, Pierre Médan, Hélène Mistretta, Sabine Monnier, Joseph Moure, Annie Mummum, Héloïse Nétange, Tine Noisette, Jean-Marc Lehu, Caroline Parot, Valérie Pateau, Murielle Pecourt, Béatrice Piazza, Elsa Pompey, Philippe Raimbourg, Jean-Emmanuel Ray, Thomas Renault, Benoit Roques, Martine Ruaud, Salim Santa Lucia, Ingrid Saillard, Guillaume Simiand, Bertrand Simon, Hélène Sirven, Frédéric Sojcher, Yann Toma, Gaëtane Vallier, Frédéric Vincent

ImpressionAxiom Graphic

Tirage10 000 exemplaires

ISSN 2265-3252

Université Paris 1 Panthéon-SorbonneService Communication12, place du Panthéon - 75231 Paris cedex 05Tél. : 01 44 07 79 41 / Fax : 01 44 07 79 [email protected]

Magazine disponible au format PDF et flipbook

La reproduction intégrale ou partielle des texteset des illustrations doit faire obligatoirement l’objet d’une demande préalable auprès de la rédaction.Ce numéro a été réalisé avec des encres végétalespar un imprimeur certifié ISO-14 001 respectant toutes les normes environnementales.

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6GRAND ANGLE 2017, une année stratégique pour

l'université

UNIVERSITÉREPORTAGE > PAGE 10 Réflexions sur le monde et son évolution en Sorbonne

PANTHÉON SORBONNE DATA > PAGE 14 Les chiffres clés du Bilan social de l’université

Sommaire

20INTERVIEW

Le temps dans l’art et

l’art du temps

RECHERCHEDÉCOUVERTE > PAGE 24 Le climat du dernier millénaire fait de contrastes

DOSSIER > PAGE 28 Vers un capitalisme post-moderne !

34ENQUÊTE

L’université inaugure son PMF Lab et sa salle de créativité

FORMATIONZOOM > PAGE 38 Grand lancement du Collège international de droit de la Sorbonne

PARCOURS > PAGE 42 Pierre-Luc Passy, Un ambitieux doctorant entrepreneur

46FOCUS

Travailler dans le secteur du management

CARRIÈREPORTRAITS CROISÉS > PAGE 52 Portraits croisés d'artistes diplômés de l'université

MOUVEMENTS > PAGE 62 Les dernières nominations des diplômés de l'université

66ACTUALITÉ Palmarès des

meilleures universités de droit françaises

ACTUALITÉACTUALITÉS > PAGE 67 Actualités : conférence, international, communication, récompenses...

PUBLICATIONS > PAGE 72

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Le Président Georges Haddad a présenté ses vœux et a prononcé un discours concernant les projets de Paris 1 Panthéon-Sorbonne devant les personnels de l'université particulièrement attentifs et intéressés.

4 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

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UN

IVER

SITÉ

UN

IVER

SITÉ

> PAGES 6-9 2017, une année stratégique pour l'université

> PAGES 10-13 Réflexions sur le monde et son évolution en Sorbonne

> PAGES 14-17 Les chiffres-clés du Bilan social de l’université

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6 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

UNIVERSITÉ - GRAND ANGLE

À l’occasion de la traditionnelle cérémonie des vœux de l’université, le 20 janvier dernier, le Président Georges Haddad s’est penché sur les grands enjeux à venir pour Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Mi-janvier, la traditionnelle cérémonie des vœux de l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne a été l’occasion pour notre commu-

nauté académique de se retrouver, de tirer un bilan de l’année écoulée, et de se rassembler autour de projets d’avenir. Cette année ce rassemblement était encore plus large qu’à l’accoutumée, puisque les enseignants et les enseignants-chercheurs étaient conviés au même titre que les personnels des bibliothèques, ingénieurs, admi-nistratifs, techniciens, de service et de santé (BIATSS). Signe de l’importance accordée par l’université à la di-versité des modes de transmission des savoirs, les for-mations par apprentissage ont été, cette année, mises à l’honneur, avec un rappel de l’offre variée de l’univer-sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans ce domaine. Dans cette perspective, ce sont les élèves-apprentis de la pres-tigieuse Ecole Hôtelière de Paris, le CFA Médéric, qui ont régalé notre communauté de délicieuses galettes, et chacun put mesurer leur sens impeccable de l’accueil et du service.

Hommages et premier bilanAprès les vœux d’usage et avoir salué plusieurs person-nalités présentes ainsi que les anciens présidents, le pro-fesseur Kaplan et le professeur Boutry, Georges Haddad a souhaité rendre hommage aux personnels et anciens personnels de l’université disparus dans l’année. Il a, en outre, salué la présence de Mark Moogalian, héros du Thalys et enseignant à FCPS (Formation continue Pan-théon Sorbonne). Le Président a ensuite esquissé un bilan

2017, année stratégique pour l’université

Le Président Haddad a détaillé plusieurs projets de l'université devant les personnels enseignants et administratifs de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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UNIVERSITÉ - GRAND ANGLE GRAND ANGLE - UNIVERSITÉ

2017, année stratégique pour l’université

de ses huit premiers mois de mandat, insistant notamment sur sa volonté de tenir tous ses engagements. Deux axes prioritaires ont ainsi été dégagés : la formation continue et le lancement de la fondation de l’université. Le Pré-sident Haddad a souligné combien, dans la perspective de la formation tout au long de la vie, la formation continue apparaît tout aussi importante que la formation initiale. « La formation tout au long de la vie, comme la Fonda-tion, s’inscrit dans une stratégie plus large de développe-ment de nos ressources propres au service de l’université. C’est un effort primordial, j’y veillerai pendant toute la durée ma présidence ! », a-t-il ajouté.

« Paris 1 Panthéon-Sorbonne attend sa Fondation depuis

longtemps, et il était important qu’elle se mette en place le plus

rapidement possible »

33 formations sont actuellement proposées en apprentissage à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne.

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UNIVERSITÉ - GRAND ANGLE

Lancement imminent de la Fondation de l’universitéGeorges Haddad a ensuite abordé un dossier qui devrait prochainement aboutir : la création d’une Fondation sus-ceptible de développer des projets avec des partenaires extérieurs publics et privés. « Un deuxième sujet sur lequel j’ai pris un engagement concerne la Fondation. Paris 1 Panthéon-Sorbonne l’attend depuis longtemps, et il était important qu’elle se mette en place le plus rapidement possible afin de renforcer les partenariats avec tous les acteurs de la vie économique, culturelle et scientifique de notre environnement. Ses principes ont été débattus, approuvés et, d’ici à quelques mois, une grande Fondation universitaire sera lancée ! », a annoncé le Président de l’université.

Respecter les engagements passés vis-à-vis des établissements d’héSamAprès avoir souhaité la bienvenue dans notre établisse-ment à Martine Ruaud, nouvelle Directrice générale des services (DGS), le Président Haddad a évoqué la situa-tion de l’université vis-à-vis de son ancienne Comue, héSam. « J’avais promis un débat total, qui est allé plus vite et plus loin que ce que je pensais, et qui a abouti à notre retrait de la Comue héSam, dans le respect de nos obligations et de nos engagements. Mais les relations bilatérales que nous avons avec ces institutions vont continuer et se développer, même si nous ne sommes plus partie prenante d’héSam ! »

La construction d’alliances fortes en France et à l’internationalLe Président Haddad a ensuite évoqué les pistes qui se dessinent pour la construction d’une nouvelle communau-té d’universités. « Paris 1 Panthéon-Sorbonne a décidé de reprendre son destin en main et d’écrire son histoire différemment. Nous ne resterons pas seuls, car notre uni-versité est profondément désirable et désirée. Tout cela sera débattu par la communauté de l’université, par ses différents conseils. Une idée fait consensus : il ne s’agira pas de fusion, mais de la construction d’alliances fortes et stratégiques, non seulement au niveau national, mais également à l’étranger ! Les Comue n’ont de sens que si elles s’inscrivent dans une démarche volontaire avec nos partenaires locaux. Mais elles doivent aussi comporter une dimension internationale et développer des partena-riats avec des universités prestigieuses. Sans oublier, bien entendu, les établissements universitaires des pays en développement ; l’Afrique est à nos portes. Le rôle d’une grande université comme Paris 1 Panthéon-Sorbonne

UN paRTENaRIaT aVEc lE cFa MEdERIc poUR ValoRISER l’appRENTISSagE

A l’occasion de la cérémonie des vœux 2017, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a conclu un partenariat avec l’Ecole Hôtelière de Paris-CFA Mederic. L’objectif de cet accord était de mettre en avant et de valoriser l’apprentissage au travers de la réalisation de galettes, dégustées lors de ce grand événement. 27 étudiants apprentis de BTS se sont ainsi afférés et ont réalisé pas moins de 75 galettes, soit l’équivalent de 900 belles parts, dont une galette géante comprenant près de 30 parts ! « Ça a été un réel plaisir que de participer activement à l’organisation d’un tel événement. Cette cérémonie a été une grande réussite et les étudiants apprentis s’en souviendront certainement toute leur vie ! », a souligné Richard Alexandre, directeur du CFA Mederic, à l’issue de la cérémonie.

« Paris 1 Panthéon-Sorbonne a décidé de reprendre son

destin en main. Nous ne resterons pas seuls, car notre université

est profondément désirable et désirée »

« Le passage du lycée à l’université est particulièrement compliqué. Il faut que Paris 1 Panthéon-

Sorbonne soit très active sur cette question ! »

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UNIVERSITÉ - GRAND ANGLE GRAND ANGLE - UNIVERSITÉ

850 personnes étaient inscrites pour assister à la cérémonie des vœux 2017.

« 2017 va être une année charnière ! Ce sera une année d’audace, d’engagement, de partage, d’enthousiasme et de créativité au service de la

formation et de la recherche ! »

n’est pas de se replier sur le contexte national, mais d’être ouverte, généreuse et de développer de grands projets de formation et de recherche en direction de tous ceux avec qui nous pouvons nouer un dialogue fécond. »

Accompagnement des étudiants en licence et des doctorantsEnfin, le Président a évoqué un dernier chantier priori-taire pour les prochaines années : l’accompagnement des étudiants en licence. « Le passage du lycée à l’univer-sité est particulièrement compliqué, et les taux d’échec en licence sont trop élevés. Il faut que Paris 1 Panthéon- Sorbonne soit très active sur cette question et s’engage pour accompagner au mieux les étudiants. Nous allons renforcer encore le soutien en licence, de la première à la troisième année. De la même manière, dans le domaine de la recherche, nous avons accentué notre soutien aux doc-torants, qui sont le futur de l’université. Paris 1 Panthéon- Sorbonne va agir pour faciliter leurs missions », a déclaré le Président Haddad, avant de conclure : « 2017 va être une année charnière. Ce sera une année d’audace, d’en-gagement, de partage, d’enthousiasme et de créativité au service de la formation et de la recherche ! » ■

Julien Pompey

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UNIVERSITÉ - REPORTAGE

La leçon inaugurale de la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains de l'université a été récemment présentée par Elisabeth Guigou, Présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, sur le sujet : ‘Où va le monde ?’ Retour en détails et en images sur cette grande leçon inaugurale.

Depuis quatre ans désormais, la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains s’inscrit dans le dévelop-pement d’un projet pluridisciplinaire d’enseignement

et de recherche sur la guerre et la paix, au sein de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Les activités de cette Chaire, cen-trées sur un cycle de conférences (Cf. encadré) délivrées par des professeurs et des experts de renom, s’insèrent en effet dans les programmes proposés aux étudiants de licence et de master de l’établissement. Elles sont aussi ouvertes à des officiers, des cadres de l’industrie,…Le cycle de conférences 2017, qui a pour thématique générale ‘L’enjeu stratégique russe’, a ainsi été inauguré par Elisabeth Guigou, Présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée natio-nale, le 23 janvier dernier, dans un amphi-théâtre Richelieu bien rempli pour aborder un sujet particulièrement d’actualité : ‘Où va le monde ?’.

Une incertitude engendrée par certains événementsAprès un discours introductif de Pierre Bonin, Vice-Président de la Commission de la recherche de Paris 1 Panthéon-Sorbonne,

Louis Gautier, Directeur de la Chaire et Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), a pris la parole pour mettre en perspective la situation, au tournant des années 2016 et 2017, et présenter les thématiques de ce nouveau cycle de conférences. « L’état actuel du monde se caractérise, au pre-mier abord, par l’incertitude qu’ont engendré certains événe-ments au cours de l’année 2016, au premier rang desquels on compte le Brexit et l’élection de Donald Trump, et par l’impré-visibilité des événements à venir en 2017 », a-t-il tout d’abord

affirmé. Avant de poursuivre son interven-tion par une grande interrogation : « Quid, dans cet environnement stratégique, de l’Union européenne ? Après avoir cru aux chances d’une mondialisation heureuse et à l’efficacité de son modèle d’intégration régionale, notre continent traverse une période plus troublée, entre crise interne

du projet européen et exposition aux périls extérieurs ! »

Une meilleure compréhension culturelle de la RussieLe Secrétaire général de la défense et de la sécurité natio-nale a continué son discours en insistant sur le fait que,

Réflexions sur le monde et son évolution en Sorbonne

« Notre continent traverse une période plus troublée,

entre crise interne du projet européen et exposition aux

périls extérieurs »

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Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 11

UNIVERSITÉ - REPORTAGE REPORTAGE - UNIVERSITÉ

Réflexions sur le monde et son évolution en Sorbonne

« dans ce tableau dominé par l’incertitude, quelques tendances structurantes peuvent néanmoins être décrites. Tel est le cas, notamment, du retrait progressif de l’hegemon américain, que l’on peut mettre en regard de l’ascension ou de la résurgence d’autres puissances : la Chine, bien sûr, mais aussi la Russie. » Et d’ajouter, dans la foulée : « La Russie, qui peut apparaître comme une inconnue dans notre équation stratégique, est éga-lement un interlocuteur potentiel. C’est pour favoriser une meilleure compréhension culturelle et explorer les voies d’un dialogue constructif que l’essentiel du cycle de conférences de la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporaines est consacrée, cette année, à ce pays. Ce cycle permettra de croiser les regards d’universitaires et de praticiens français, russes et étrangers, sur les multiples questions politiques et stratégiques liées notamment à la résurgence de la Russie. »

La nécessité de tirer les enseignements du passéLouis Gautier a ensuite passé le relai à Elisabeth Guigou, Prési-dente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, pour débuter son intervention sur le sujet ‘Où va le monde ?’, et notamment aborder les enjeux stratégiques pour la France et l’Europe. L’ancienne ministre a tout d’abord sou-

ligné le « très grand honneur de prononcer la leçon inaugurale de la Chaire Grands enjeux stratégiques contemporains dans cet amphithéâtre magnifique et prestigieux, qui porte le nom d’un des plus grands Premiers ministres de notre histoire. Vous savez qu’une des décisions les plus importantes du cardinal de Richelieu a été de refuser d’engager la France dans la guerre du Saint-Empire romain germanique contre les princes protes-tants d’Europe centrale. Il considérait que l’intérêt de la France n’était pas d’aider les Habsbourg à défendre leur empire contre la Réforme, et que cet intérêt devait primer sur la qualité de ‘fille ainée de l’Eglise’ du Royaume de France. Ainsi, la France est restée prudemment à l’écart de la Guerre de Trente Ans, avant de s’engager aux côtés des princes protestants, ce qui lui a permis de devenir la puissance dominante du continent. A un moment où la religion joue un rôle excessif dans la vie interna-tionale, il me paraît utile de rappeler cette référence. »

Equilibre des forces et légitimitéElisabeth Guigou est ensuite entrée dans le vif du sujet de son exposé. « Ayant dit cela, je pense que la politique étrangère de notre pays ne peut être inspirée seulement par de froids calculs, mais doit aussi reposer sur des principes universels,

Elisabeth Guigou considère que la politique étrangère française doit notamment reposer sur des principes universels, faisant sa singularité.

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UNIVERSITÉ - REPORTAGE

qui font sa singularité. Richelieu est une référence importante de la ‘Realpolitik’, qui consiste à analyser les rapports de force avant de prendre une décision en ne tenant compte que du seul intérêt national. Cette référence est encore plus pertinente dans un monde où les fanatismes se ré-pandent et menacent notre sécurité. Mais nous sommes aussi le pays de la Révolu-tion française, dont l’assemblée a adopté, en 1792, une décla-ration par laquelle la France s’engageait à porter secours à tous les peuples aspirant à recouvrer leur liberté. Bien entendu, chacun mesure les limites de cet engagement et les dégâts que ce messianisme a pu provoquer en Europe. Mais cette double référence, universelle et idéaliste, a toujours été une source d’inspiration de notre politique étrangère. Celle-ci est donc en permanence sous tension, entre idéal et réalisme, ce qui sou-lève des interrogations légitimes : une conception idéaliste des relations internationales est-elle pertinente ? Notre pays a-t-il les moyens de ses ambitions ? Pour ma part, je partage le point de vue de Henry Kissinger : un bon système international sup-pose à la fois un équilibre des forces, apprécié selon les critères de la Realpolitik, et une légitimité, c’est-à-dire un système de valeurs et des principes juridiques et moraux faisant l’objet d’un consensus entre les acteurs internationaux. »

Les différents défis du monde contemporainLa Présidente de la commission des affaires étrangères de l’As-semblée nationale a ensuite passé en revue les différents défis du monde contemporain « devant nous encourager, non pas à nous replier sur notre pré carré, mais à mainte-nir cette ambition universelle et à la faire partager par nos partenaires européens » :

crise de l’Union européenne, désengage-ment américain, terrorisme au Levant et instabilité au Sahel, avant d’aborder le cas de la Russie, au centre du cycle de confé-rences de la Chaire Grands enjeux stra-tégiques contemporains. « Il existe entre le peuple russe et le peuple français une amitié historique et des affinités évidentes, ressenties aussi bien au niveau des élites

que par les opinions publiques. Contrairement à ce que l’on tente parfois de faire croire à l’opinion, le dialogue n’a jamais été interrompu au cours des dernières années : il s’est même in-tensifié. Les divergences fortes entre nos deux pays à propos de l’Ukraine et de la Syrie n’ont jamais conduit à une rupture. Par ailleurs, elles sont restées strictement cantonnées à ces deux sujets, et n’ont pas contaminé la gestion des autres dossiers. Je pense, par exemple, à la conclusion de l’accord nucléaire avec l’Iran, qui n’aurait pas été possible sans des discussions ap-profondies avec les diplomates russes. Lors de ces discussions, d’ailleurs, la relation franco-russe a parfaitement fonctionné puisqu’elle a permis de rappeler aux Américains qu’un accord devait recevoir l’assentiment de toutes les parties ! »

Réflexions sur un véritable partenariat stratégique avec la RussieElisabeth Guigou a conclu son intervention dans le cadre de cette leçon inaugurale en affirmant que, « au cours des pro-chaines années, il faudra vivre avec cette donnée : la possi-

bilité que la Russie, une nouvelle fois, ait recours à la force, à des actions militaires limitées mais qui pourraient être très dés-tabilisatrices. Nous ne sommes pas face à un risque de guerre majeur, mais face à une source d’instabilité dans un monde

« La Russie, qui peut apparaître comme une inconnue dans notre

équation stratégique, est également un interlocuteur

potentiel »

« Finalement, l’élément clef de l’ensemble de

ces crises, c’est l’enjeu démocratique ! »

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UNIVERSITÉ - REPORTAGE REPORTAGE - UNIVERSITÉ

qui en compte beaucoup d’autres. En d’autres termes et pour résumer ma pensée sur la Russie, il me semble que nous devons aborder cette question sans angélisme ni nostalgie, mais dans un esprit qui allie à la fois dialogue et fermeté. Le dialogue, car nous ne sommes pas revenus au temps de la guerre froide et qu’il existe un vrai champ de coopération avec ce grand voisin incontournable. La fermeté, car il est des principes auxquels nous ne pouvons renoncer et parce que notre interlocuteur, lui-même, ne respecte pas les faibles. Cette fermeté ne passe pas, selon moi, par un élargissement de l’OTAN vers l’est. Quant au dialogue, il faudrait qu’il se fonde sur une approche multilaté-rale, c’est-à-dire européenne. Les Européens doivent réfléchir à un véritable partenariat stratégique avec la Russie, qui ne soit pas simplement un compromis diplomatique. Cela veut dire s’entendre sur les frontières de l’Union et dissiper toute ambi-guïté dans sa politique de voisinage. C’est à cette condition qu’elle pourra engager le dialogue avec la Russie ! »

La liberté des peuples à disposer d’eux-mêmesEnfin, Elisabeth Guigou a finalisé son discours en insistant sur le fait que « la France doit être l’acteur majeur pour entraî-ner les Européens, afin de surmonter la crise de l’Union euro-péenne, faire face au désengagement des Etats-Unis, créer un nouveau partenariat avec l’Afrique, et proposer la négociation d’un partenariat de sécurité avec la Russie. Finalement, l’élé-ment clef de l’ensemble de ces crises, c’est l’enjeu démocra-tique ! Cette préoccupation est au cœur de l’identité de l’Union européenne, au centre de ses valeurs, et constituera sans doute l’épicentre de son action internationale future. Car les crises que nous observons à travers le monde et que j’ai évoquées ici ont pour point d’origine, ou pour aboutissement, la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes ! » ■

Julien Pompey

cyclE dE coNFéRENcES 2017 dE la chaIREgRaNdS ENjEUx STRaTégIqUES coNTEMpoRaINS

• 23 janvier - Leçon inaugurale : ‘Où va le monde ?’ Elisabeth Guigou, Présidente de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale Yann Jounot, Coordinateur national du renseignement

• 30 janvier - ‘La Russie dans un ordre mondial en évolution : Enjeux, opportunités et stratégies’ Andreï Kortunov, Russian International Affairs Council

• 6 février - ‘Le nouveau face-à-face russo-américain et ses conséquences sur l'Europe’ Dmitri Trenin, Carnegie Moscou Center

• 13 février - ‘Le chirurgien, le tailleur, le soviet et le Silovik: La stratégie nucléaire russe en Europe’ Thomas C. Moore, Senior Analyst for Defense Policy and Arms Control, Congressional Research Service

• 20 février - ‘Les facteurs internes dans la politique étrangère russe : le casse-tête de la légitimité du Kremlin’ Konstantin von Eggert, Russie

• 27 février - ‘Négocier avec l’Est : Le regard d’un pays d’Europe centrale’ Stefan Füle, Ancien Commissaire européen à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage

• 6 mars - ‘La Russie à travers le prisme OTAN’ Général de corps d’armée Michel Yakovleff, Ancien vice-chef d’état-major de SHAPE

• 13 mars - ‘Les élites russes dans la tourmente de la confrontation Moscou-Occident’ Marie Mendras, Professeur à l’Ecole de Relations Internationales de Sciences Po, Politologue au CNRS

• 20 mars - ‘La pensée stratégique Russe : Changement et continuité’ Dmitry Adamsky, Lauder School of Government, Diplomatie et Stratégie

• 27 mars - ‘Espace sous-marin et stratégie maritime’ Amiral Louis-Michel Guillaume, Commandant des forces sous-marines et de la force océanique stratégique ALFOST

• 3 avril - ‘Maîtriser l’espace sous-marin : De la connaissance à l’intervention’ Amiral Bernard-Antoine Morio de L’Isle, Commandant des forces armées en Polynésie ; Alexis Morel, Directeur général de Thales Underwater Systems ; Amiral Eric Chaplet, Conseiller Marine du Président de DCNS

➥ Pour en savoir plus. chairestrategique.univ-paris1.fr/

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UNIVERSITÉ - PANTHÉON SORBONNE DATA

L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne vient de publier son

Bilan social pour l’année 2015. L’édition 2014 s’était déjà enrichie de nombreux indicateurs en conformité avec l’arrêté ministériel du 27 décembre 2013.

Ce quatrième volet reprend donc les données concernant :

• les effectifs et les emplois,

• les évolutions de carrière et la rémunération,

• les conditions de travail,

• les relations professionnelles et la vie de l’université.

Pour la première fois cette année, sont traitées les données concernant les effectifs des agents dans une position autre que celle d’activité, ainsi que les effectifs des personnels par lieu de résidence et par niveau de diplôme.

Les chiffres-clés du Bilan social de l’université

Outil d’aide au pilotage et de dialogue de gestion entre les personnels de l’université et l’administration, le Bilan social est également un document de référence pour toute personne désireuse de mieux connaître Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Panthéon Sorbonne magazine vous dévoile ainsi les chiffres clés.

Les données démographiques

Fonctionnaires : 47 ans Contractuels : 37 ans

Personnels fonctionnaires : 63,3 ans

Fonctionnaires : 13 ans et 5 moisContractuels : 3 ans et 2 mois

Population féminine à 62,5 %

Fonctionnaires : 48 ansContractuels : 30 ans

Personnels fonctionnaires : 65,7 ans

Fonctionnaires : 13 ans et 3 moisContractuels : 2 ans et 5 mois

Population féminine à 45,7 %

95

139

131

175

172

154

182

273

62

2235

106

117

131

143

154

120

129

250

45

65 ANS ET +

60-64 ANS

55-59 ANS

50-54 ANS

45-49 ANS

40-44 ANS

35-39 ANS

30-34 ANS

25-29 ANS

20-24 ANS

EFFECTIFSFEMMES1405

PYRAMIDE DES ÂGES DU PERSONNEL

ÂGE MOYEN

ÂGE MOYEN DE DÉPART À LA RETRAITE

ANCIENNETÉ À PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE

POPULATION FÉMININE

PERSONNELS ENSEIGNANTS PERSONNELS BIATSS

EFFECTIFS

HOMMES

1230

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UNIVERSITÉ - PANTHÉON SORBONNE DATA PANTHÉON SORBONNE DATA - UNIVERSITÉ

Les chiffres-clés du Bilan social de l’universitéLes effectifs

DOCTORANTS26,7 %

ATER12,2 %

ENSEIGNANTSCHERCHEURS50 %

PAST/MAST3,7 %

AUTRES ENSEIGNANTS 1,3 %

ENSEIGNANTS 2ND DEGRÉ6,3 %

PERSONNELS ENSEIGNANTS PERSONNELS BIATSS

ENSEIGNANTS BIATSS

1 430 1 439 1 439 1 340,5 1 337 1 330,9

1 150,61 150 1 185 1 196 1 105 1 137,8

EFFECTIFS

* Équivalent Temps Plein

ETP

2013 20132014 20142015 2015

1 196 BIATSS1 150,6 ETP

1 439 Enseignants1 330,9 ETP

799 fonctionnaires776,7 ETP

397 contractuels373,9 ETP

809 fonctionnaires806,4 ETP

630 contractuels524,50 ETP

ITRF32,3 %

SOCIAUXET DE SANTÉ0,3 %

BIATSSCONTRACTUELS30,6 %

AENES19 %

TECH. OUVR. SERV.

0,1 %

BIBLIOTHÈQUEMUSÉE17,7 %

RÉPARTITION DES PERSONNELS

ÉVOLUTION DES EFFECTIFS ET ETP* RÉPARTITION DU PERSONNEL

2 635 PERSONNELS

2 481,5 ETP

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UNIVERSITÉ - PANTHÉON SORBONNE DATA

Les rémunérations

PERSONNELS BIATSSPERSONNELS ENSEIGNANTS

RÉPARTITION DE LA MASSE SALARIALE

ENSEIGNANTS2ND DEGRÉ7 %

ENSEIGNANTSCHERCHEURS73,7 %

ENSEIGNANTS CONTRACTUELS

19,2 %

ITRF37,5 %

BIBLIOTHÈQUEMUSÉE20,4 %

BIATSSCONTRACTUELS22,1 %

SOCIAUX ETDE SANTÉ0,3 %

AENES19,7 %

78

RÉPARTITION DES EFFECTIFS BIATSS ET ENSEIGNANTS EN ETP (*) PAR TRANCHE INDICIAIRE

2014 2015 VARIATION (%)

TOTAL (en €) 167 631 255 169 040 214 0,8

BIATSS 54 831 587 55 484 242 1,2

Enseignants (*) 104 637 628 105 671 694 1

Vacataires 8 162 039 7 884 008 -3,5

800700600500400300200100

729,40

190,03 241,25138,72

46,11 27,43 11,13 13,00 8,00

264,01

20,00 80,95

50,07

164,04 191,21 149,2573,17

247,25

< 350

350-399

400-499

500-599

600-699

700-799

800-899

900-999> 1

000

(*) y compris invités

ENSEIGNANTS

BIATSS

* SOURCE : WINPAIE

RÉPARTITION DE LA MASSE SALARIALE PAR POPULATION

-1746,1

18,6 11 6800

5,1

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UNIVERSITÉ - PANTHÉON SORBONNE DATA PANTHÉON SORBONNE DATA - UNIVERSITÉ

Les conditions de travail

FONCTIONNAIRES CONTRACTUELS

PERSONNELS BIATSS

50 %0,9 % 60 %

0,5 % 60 %0,8 %60 %

0,4 %60 %0,4 %

70 %0,4 %

80 %0,7 %

80 %9,5 %

90 %1,4 %

70 %1,9 %

50 % (*)4,2 %

TEMPS COMPLET92,5 %

TEMPS COMPLET87,4 %

TEMPS COMPLET98,7 %

80 %0,6 %

60 %0,4 %70 %0,3 %

FONCTIONNAIRES CONTRACTUELS50 % (*)26,4 %

60 %0,1 %

50 %0,1 %

90 %0,1 %

PERSONNELS ENSEIGNANTS

TEMPS COMPLET66,5 %

14,3 % des agents de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonnne exercent leur fonction à temps partiel

13,1 % pour la population des BIATSS

15,4 % pour celle des ense ignants.

(*) ces effectifs sont composés essentiellement d’agents sur contrat à temps partiel statutaire comme les ATER, PAST/MAST et CUI.

2014 2015Aides financières 104 129Autres prestations sociales 783 850

Activités sportives 319 337

Activités culturelles 611 825TOTAL 1 817 2 141

Nb de bénéficiaires/Participants

16 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 17

Le Bilan social 2015, dont sont extraits ces chiffres-clés, sera en ligne sur le site de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, courant 2017.

➥ Pour tout contact. [email protected]

2014 2015 2014 2015Adaptation à l’emploi, formations métiers 979 1 059 7 695 8 618

Accompagnement des parcours de carrière : préparation aux concours 163 165 3 737 2 900

GRH-Management Développement personnel 69 141 630 1 440

TOTAL 1 211 1 365 12 062 12 958

Nombre de stagiaires Nombre d’heuresLa formation

Action sociale, activités culturelles et sportives

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L'œuvre ‘It's time’, mis au point par Olga Kisseleva, maître de conférences HDR à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en collaboration avec Sylvain Reynal, chercheur en physique quantique au CNRS, est une grande horloge digitale qui s'adapte à l'état émotionnel des visiteurs.

18 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

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REC

HER

CHE

REC

HER

CHE

> PAGES 20-23 Le temps dans l’art et l’art du temps

> PAGES 24-27 Le climat du dernier millénaire fait de contrastes

> PAGES 28-31 Vers un capitalisme post-moderne !

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 19

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RECHERCHE - INTERVIEW

20 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

Olga Kisseleva aborde le temps dans l'art devant l'installation ‘singularisateur’, lors de la Biennale d'art numérique, CDA d'Enghien, en collaboration avec le projet ARIAD/R, l'institut ACTE et le CNRS.

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Pionnière d’un art média qui questionne l’impact des technologies et des sciences sur nos modes de vie, Olga Kisseleva, maître de conférences HDR à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a abordé dans son dernier ouvrage, Contre-temps, la thématique du temps et la manière de le percevoir au travers de l’art.

INTERVIEW - RECHERCHE

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 21

Le temps dans l’art et l’art du tempsPourquoi un livre sur le temps et l’art ?« J’ai été invitée par le musée du Louvre-Lens, en 2013, en tant qu’artiste pour imaginer une œuvre sur le temps. Il s’agissait d’une grande exposition organisée par un conservateur ayant réuni de nombreuses pièces autour de la question du temps, et qui connaissait mes recherches sur cette thématique. Mon œuvre était la seule de la collection datant du XXIe siècle, présentant un caractère non seulement artistique et historique mais aussi scientifique. Tout en travaillant sur l'accrochage de l'exposition, nous avons eu l’idée de la compléter par un colloque pluridisci-plinaire autour du thème du temps. S’intitulant ‘Contre-temps’, cet événement avait pour but de mettre en regard une vaste gamme de réflexions contemporaines autour de la notion du temps. Ce colloque s’est déroulé au musée du Louvre-Lens, du 5 au 7 juillet 2013, avec des débats théoriques le matin et des performances l’après-midi. Le livre Contre-temps (Cf. encadré) retranscrit ainsi cette expérience. »

Dans le cadre de vos recherches, vous vous interrogez notamment sur l’impact des technologies et des sciences sur nos modes de vie, comme sur le temps, par exemple. Pourquoi ce thème ?« Je suis avant tout artiste, mais également chercheur et ensei-gnante. Ce n’est pas une recherche universitaire qui nourrit le travail artistique, mais c'est mon expérience dans l'art qui per-met de mettre en place une recherche universitaire. Les thé-matiques de recherches viennent bien souvent des besoins, et sont incitées par des questions soulevées lors de la pratique de l’art, puis consolidées par les recherches plus fondamentales réalisées dans le cadre du travail universitaire. Le travail de pédagogie me permet en effet de partager les recherches, les dé-couvertes et les méthodologies que j’élabore en tant qu’artiste. Mes étudiants sont parfois aussi des artistes qui choisissent mes

enseignements parce qu’ils savent que j’ai réalisé beaucoup de recherches pratiques dans ce domaine. Pendant mes cours, je les invite à réfléchir sur les questions à la fois pratiques et théo-riques, mais aussi à mettre en place tout un projet artistique. Quand je commence à travailler sur une thématique, c’est que j’ai l’impression que quelque chose ne tourne pas rond dans la société, et j'entreprends une recherche afin de proposer des solutions. Par exemple, comme vous le voyez à travers ce livre, j’ai un vrai problème avec le temps ! Je pense que le temps n'avance pas à la même vitesse pour tout le monde, et personne n'en a pas la même perception. Chacun doit alors vivre avec le temps qui lui convient. Est-ce que cela est possible ? La re-cherche sur le temps est ainsi partie de cette question.Au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne comme au CNRS (UMR 8218, Institut ACTE), je m’occupe de la pro-blématique Arts & Sciences. Nous sommes la seule équipe en France en la matière, et une des rares dans le monde. Le fait d’utiliser une approche pluridisciplinaire, qui fait coexister les deux méthodologies, celle de l’art et celle de la science, peut permettre de formuler des propositions viables afin de tenter de résoudre ce problème de temps. Dans ce cadre, je me suis adres-sée à différents spécialistes : des médecins qui s’intéressent à la perception du temps biologique et psychologique, des bio-logistes qui ont mis au point des capteurs, des spécialistes de calcul quantique qui ont permis de quantifier les recherches médicales dans ce domaine et de mettre au point une horloge dont le cours change en fonction de la perception qu’on a du temps à un moment donné. Cette œuvre est devenue la pre-mière horloge prenant en compte notre perception du temps. Ensuite, il y a eu beaucoup d’autres expériences réalisées. Une des performances traitées dans le livre concerne notamment la question du temps à travers le rôle des institutions muséales et académiques. Lors de ma première venue au musée du Louvre-

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22 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

RECHERCHE - INTERVIEW

Lens, j’ai remarqué que le bâtiment prenait la forme du signe de l’infini, et j'ai souhaité souligner cette particularité. Avec une équipe de jeunes artistes et chercheurs, notamment Sofya Pe-trichenko, Antinéa Garnier, Polina Dubchinskaya et Youngung Choi, nous avons mis en place une performance dansée pour dessiner ce signe grandeur nature et rendre sa présence évidente pour tous les spectateurs. Après de longues négociations avec le Musée, nous avons réalisé une chorégraphie dans les jardins du Louvre-Lens, au cours de laquelle un kilomètre de tissu rouge a été déroulé, dessinant le symbole de l’infini. Réalisé sur une journée, ce monumental dessin, hors papier, a mis en œuvre la mesure du temps de façon explicite afin de souligner le rôle du musée qui, selon le paradigme traditionnel, est précisément de préserver le temps, et de le rendre infini. »

Comment percevons-nous le temps aujourd’hui et quelle perception a l’art du temps ?« Comme nous le savons, l’homme distingue deux sortes de temps, avec un premier qui nous rappelle notre finitude par le vieillissement et le temps qui passe, et qui se rapproche ainsi du temps physique par la théorie de la relativité. Et un deuxième temps, cyclique, qui se fait ressentir dans le renouvellement des jours, des saisons, et qui est appuyé par notre rythme biologique réglé sur un cycle journalier semblant recommencer indéfini-ment. Mais, aujourd’hui, entre le stress permanent et la course effrénée après ce temps, qui semble échapper à notre contrôle, notre société est en effervescence. Nous sommes pris de vi-tesse par notre propre existence. Se crée alors un paradoxe : nous n’avons pas de temps alors même que nous en gagnons toujours plus. Notre durée de vie s’allonge grâce à la méde-cine et un certain confort de vie. Néanmoins, le temps vécu semble, lui, diminuer. La sensation que celui-ci nous échappe est omniprésente. Non seulement le temps nous apparaît hors de contrôle, mais surtout il semble exercer un contrôle sur nous. Tous nos actes dépendent de lui, et notre société semble adopter un rythme de plus en plus rapide, qui nous donne l’impression de subir le temps. Notre quotidien est marqué par l’urgence : ‘le temps passe vite’, ‘perdre son temps’, ‘arriver à temps’, ‘ne pas avoir le temps’… Dans cette nouvelle ère, les réseaux sociaux, la communication instantanée et la simultanéité des informa-tions qui nous arrivent à chaque minute jouent un grand rôle dans cette impression d’accélération du temps vécu. L’accès à l’information et la communication se font à une vitesse et à un niveau jamais atteints auparavant. Une fissure se crée entre nos

vies ‘réelles’ et ‘virtuelles’. Le temps perceptuel en est, là aussi, différent. Le triomphe de l’immédiat rend impossible toute vie au présent ! En réaction à cela, plusieurs mouvements se sont récemment créés, avec des personnes qui ne viennent plus cou-rir après le temps et qui souhaitent vivre pleinement : une utopie contemporaine qui consiste à construire des îlots de décéléra-tion face à l’accélération du rythme de la vie. »

Y a-t-il un maître du temps ?« Justement, c'est un point important qui concerne les questions du pouvoir et de la démocratie. Dans le livre Contre-temps, un des textes analyse différentes œuvres dont l’installation in situ de l’œuvre ‘It’s Time’, qui a été réalisée dans le cadre de la Biennale d’art contemporain à Ekaterinbourg, une ‘ville-usine’ russe dédiée à l'industrie lourde, et notamment à la fabrication de matériel militaire. Toute une ville s’est développée autour de cet axe. En 1933, une gigantesque usine militaire a été créée par décret de Staline. Au-dessus de l'entrée de cette usine, il y avait une horloge avec une alarme qui a régi pendant des décennies la vie de la ville. Elle réveillait les habitants le matin, il y avait en-suite une deuxième alarme indiquant qu’il fallait aller à l’usine, puis pour le début du travail… C'est par la procuration de cette horloge monumentale et de son alarme à la sonorité inhumaine que l’Etat totalitaire affirmait son rôle de maître du temps. La situation n'est pas sans nous rappeler Les Temps modernes, où l'action se déroule cependant sous la dictature du profit capi-taliste ‘libre’. L’idée de l’horloge ‘It’s Time’ s’est précisée dans la superposition de ces deux contextes. Le premier pro-totype de cette œuvre a été réalisé dans l’usine même d’Eka-terinbourg, et nous l’avons branché exactement à l’endroit où les ouvriers devaient badger, afin d'inverser la situation.

« Le fait d’utiliser une approche pluridisciplinaire peut permettre

de formuler des propositions viables afin de tenter de résoudre

ce problème de temps. »

« Le triomphe de l’immédiat rend impossible toute vie au présent !

En réaction à cela, plusieurs mouvements se sont créés »

Installation ‘It’s Time’, lors de l'exposition ‘Le temps à l'œuvre’, qui s'est déroulée au musée du Louvre-Lens entre décembre 2012 et novembre 2013.

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Désormais, ce sont les ouvriers et plus précisément leurs rythmes biologiques transmis à l'horloge, grâce aux capteurs dissimulés dans l'installation, qui dirigent la vitesse de l'avance-ment de l'horloge. Pourtant, aujourd’hui, dans le monde ‘post-capitaliste’, même s’il n’y a plus d'alarme totalitaire au-dessus de nos têtes, il y a cette exigence de la société qui nous fait courir. C’est cela qu’il faudrait changer et repenser, en com-mençant par l’éducation des enfants, pour enfin être en accord pleinement et totalement avec le temps ! »

Vivons-nous à contre-temps selon vous ?« J’ai choisi ce titre de ‘Contre-temps’ pour des raisons mul-tiples. Il y a, d’une part, l’idée de ne pas suivre le temps imposé et d’octroyer le temps individuel nécessaire à chacun. Dans une dictature du temps qu'on s'impose mutuellement, on n’arrive pas à accomplir tout ce que l’on souhaite, en raison des contre-temps à répétitions… Il y a aussi un terme courant dans la danse et la musique où ‘contre-temps’ signifie une alternative. Ce der-nier sens est peut-être le plus optimiste. Enfin, il faut vraiment être en accord avec le temps ! »

L’art peut-il nous ouvrir de nouvelles perspectives et une vision différente du temps ?« L’art est un mode de recherche et un moyen de créer une des-cription spécifique du monde. L’art contemporain se fixe le chal-lenge d’être en avant-garde de la pensée. L’artiste contemporain n’est pas là pour rendre le monde plus beau, mais pour le rendre meilleur et juste. La proposition de l’horloge ‘It’s Time’, étu-diée actuellement par l'industrie, a ainsi pour objectif d’octroyer à chacun le temps nécessaire, mais aussi d'instaurer un nouveau type de démocratie. Seule, cette œuvre ne va pas résoudre le problème de temps. Mais on sait maintenant que la science contemporaine sait trouver de multiples réponses. Et les artistes sont là, impliqués dans toutes les problématiques mondiales (le temps, l’environnement, la migration…), en train de diriger ces recherches vers une dimension plus juste et plus humaine.Quand l'art côtoie la science, comme dans les expériences que relate notre livre Contre-temps et comme dans nos colloques et séances de travail, les propositions qui en résultent dépassent les utopies artistiques et se rapprochent parfois des véritables innovations sociétales. Aujourd'hui, alors que les recherches interdisciplinaires deviennent la pratique courante dont pro-fitent de nombreux domaines, tandis que les institutions aca-démiques des profils hétérogènes se regroupent au travers des Comue, il semble nécessaire de mettre en place une plateforme d’échanges qui permettrait notamment l'élaboration d'une mé-thodologie précise et particulière pour ces pratiques innovantes. La présence des arts et des sciences sous le même toit et dans un projet fédérateur peut ainsi devenir une très grande force de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ! » ■

Propos recueillis par Julien Pompey

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 23

RECHERCHE - INTERVIEW INTERVIEW - RECHERCHE

l'oUVRagE

Contre-tempsPUBLICATIONS DE LA SORBONNE

Contre-temps a été réalisé en écho au col-loque international, qui a eu lieu en juillet 2013 au musée du Louvre-Lens, dans le cadre de son exposition inaugurale Le temps à l'œuvre. Le musée du Louvre-

Lens, le CNRS et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont réuni un panel d’experts pluridisciplinaires autour d’un sujet commun : le temps. Ce livre met en regard une vaste gamme de réflexions contemporaines autour de cette notion complexe. Le thème est abordé sous ses multiples facettes par des scientifiques, des philosophes, des historiens et des créateurs : chacune des interventions entre en dialogue avec les autres, et permet ainsi un échange entre les disci-plines représentées. La migration de la perception spatiale du temps, son accélération et sa décélération, les nou-veaux rythmes de la vie humaine et leurs enjeux, les temps physiques et biologiques font partie des multiples théma-tiques abordées dans cet ouvrage. L’institution muséale elle-même, son rapport au temps, son rôle qui, au-delà de la conservation des œuvres, consiste à les préserver du temps, les mettre hors du temps, tout en les ancrant dans leur propre temps, sont questionnés à travers les œuvres documentées et analysées d’un chapitre à l’autre. Face à la contrainte d’une relation dite « objective » avec le temps dans le monde contemporain, les auteurs proposent une expérimentation ou résistance par l’analyse scientifique. À partir d’expérimentations plastiques, scientifiques et philo-sophiques, le but est de trouver un point de départ dans une appropriation des référentiels et des systèmes de mesure établis, pour vivre le temps autrement.

Ont contribué à cet ouvrage : Sabine Adnane, Alla Cher-netska, Hubert Besacier, Richard Conte, Marie-Laure Desjardins, Antinéa Garnier, Olga Kisseleva, Étienne Klein, Claire Labastie, Pierre-Yves Le Pogam, Jeanne Lepine, Mé-lanie Perrier, Sofya Petrichenko, François Sigaux.

l'INTERVIEwéE

Olga Kisseleva est maître de conférences HDR en arts plastiques et sciences de l’art à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, spécialiste internationalement reconnue de l'art contemporain, tout spécialement dans le domaine des Art & Sciences. Elle est aussi une artiste dont les œuvres font

partie de nombreuses collections muséales à travers le monde. Ses installations, ses photographies et ses perfor-mances traitent notamment du mélange des cultures, de la mixité des langages, des nouvelles technologies ou encore de la mouvance des rapports sociaux.

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Des recherches récentes ont permis de grandement combler des lacunes sur l’évolution des glaciers et d’analyser en détail le climat du dernier millénaire. Vincent Jomelli, directeur de recherche CNRS au Laboratoire de Géographie Physique de Meudon, rattaché à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, revient sur ces découvertes de tout premier plan !

Le climat du dernier millénaire fait de contrastes

24 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

RECHERCHE - DÉCOUVERTE

Au cours du dernier millénaire, l’évolution des tempéra-tures de l'hémisphère Nord a été trés contrastée, tant dans le temps que dans l’espace. Examinons, tout d’abord,

la variabilité temporelle. Sur ce plan, le dernier millénaire peut etre découpé en trois périodes distinctes. La première est com-munément appelée ‘l’Optimum climatique médiéval’ (OCM), qui commence quelques décen-nies avant l’an 1000 et s’étend jusqu’au milieu du XIIIe siècle environ. A cette époque, les tem-

pératures annuelles sont relativement douces. Elles atteignent des valeurs comparables à celles du début du XXe siècle, et permettent la culture de la vigne en Normandie. Les glaciers alpins, dont l’évolution dépend largement des températures estivales, connaissent un très net recul. Autre fait marquant :

le célèbre viking Eric Le Rouge débarque au Sud du Groenland, pays qui portera le nom de ‘Green Land’ (‘terre verte’). A cette pé-riode chaude succède le fameux ‘Petit Age glaciaire’ (PAG).

« Au cours du dernier millénaire, l’évolution des températures

de l'hémisphère Nord a été trés contrastée »

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DÉCOUVERTE - RECHERCHE

comme le golf stream, par exemple. Cette disparité spatiale ex-plique largement la raison pour laquelle il est difficile de définir le début et la fin de l’Optimum climatique médiéval (OCM) ou du Petit Age glaciaire. La calotte groenlandaise et les très nombreux glaciers satellites (plus de 20 000) couvrent 1,7 million de km2 et constituent la plus importante masse de glace après l’Antarc-tique. Pourtant, notre connaissance sur l’évolution de ces glaciers au cours de ces derniers siècles est très limitée. Les recherches démontrent de fortes disparités selon le type de masse de glace (glacier ou calotte) et le type de surface sur laquelle repose le front (terre ou mer). Par exemple, dans l'Ouest du Groenland, la langue marine du glacier Jakobshavn Isbræ, qui draine 15 % de la calotte, a connu une avancée maximale vers 1800 CE, tandis qu’au sud du Jakobshavn, la terminaison terrestre de la calotte a atteint sa position maximale au cours du XXe siècle.Plusieurs tentatives de datation absolue de moraines, sédiments rocheux chariés par les glaciers de montagne, ont été réalisées dans l’est du Groenland. Une phase de crue se serait produite entre 1200 et 1700 CE sans que l’on puisse véritablement attri-buer celle-ci au Petit Age glaciaire. Or, il n’est pas exclu que les glaciers groenlandais aient eu un comportement différent des glaciers alpins dans la mesure où le Groenland s’étend au-dela du cercle polaire et que ses cotes sont parcourues par de puissants courants. C’est pour approfondir notre connaissance de l’évolution des glaciers groenlandais que des chercheurs du Laboratoire de Géographie Physique (LGP) de Meudon sont partis explorer des glaciers sur l’ile de Disko.

Les températures moyennes annuelles sont environ 0.4°C plus basses que celle du XXe siecle, avec deux minima très marqués au milieu des XVIIIe et XIXe siècles. Les étés pluvieux et les hivers rigoureux se succèdent au point d’être retranscrits dans de nom-breux textes, et même illustrés sous forme de gravures et peintures, comme le célèbre tableau de Brueghel l’Ancien intitulé ‘l’Hiver’. Les glaciers sont en crue. Leurs avancées sont décrites dans les registres paroissiaux. Le glacier la Mer de Glace atteint presque le hameau Les Bois, dans la vallée de Chamonix. Cette phase de crue glaciaire observée dans la plupart des régions du monde est une des plus importantes depuis ces 10 000 dernieres années. Elle prend fin vers la fin du XIXe ou le début du XXe siècle, avec des températures qui vont fortement augmenter (+0.6°C) et ainsi défi-nir la dernière période décrite ici. Celle-ci se caractérise par une augmentation des températures à partir du milieu du XXe siècle, qui devient brutale dans les années 1980. Les glaciers reculent de façon spectaculaire dans tout l’hémisphère Nord.

L’extension récente des glaciers au Groenland encore méconnueA ces constrastes temporels s’ajoute une variabilité régionale que nous examinons à présent. L’évolution des températures, depuis l’an 1000, varie suivant les latitudes. En effet, des études récentes ont montré que les contrastes entre l’optimum climatique médié-val et le Petit Age glaciaire étaient plus marqués aux latitudes tempérées qu’au-delà du cercle polaire. Des variations existent également longitudinalement, sous l’effet des courants marins,

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RECHERCHE - DÉCOUVERTE

Des informations revélées par le glacier LyngardbreenDurant l’été 2013, les chercheurs ont travaillé sur les moraines glaciaires mises en place par la langue nord-est du glacier Lyn-gardbreen, sur l’Ile de Disko, dans l’ouest du Groenland, afin de répondre à deux questions principales. A quelle époque le glacier Lyngardbreen a-t-il connu une extension maximale au cours du dernier millénaire ? Quelles ont été les causes cli-matiques de cette avancée ? Pour répondre à ces questions, quatre moraines (ci-après M1-4) ont été cartographiées sur le terrain et jugées aptes à la datation cosmogénique. Le principe peut être résumé de la façon suivante : lorsque le glacier com-mence à reculer, les moraines frontales ne sont plus protégées par la glace et une sorte de ‘chronomètre géologique’ se dé-clenche alors. Les roches accumulent certains isotopes, ici du Chlore 36, qui est créé par des réactions nucléaires provoquées par l'impact des particules issues du rayonnement cosmique.

La concentration isotopique mesurée en laboratoire sert alors à calculer un âge. Les échantillons de roche ramenés en France ont été analysés en partenariat avec des chercheurs du CEREGE (Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement), à Aix-en-Provence. Les âges ainsi obtenus ont permis de comprendre la mise en place des moraines, et de reconstruire l’histoire du glacier de-puis plusieurs milliers d’années. L’étude révèle que le glacier Lyngmarksbræen a connu une très forte avancée glaciaire, il y a 12 000 ans environ. A cette époque, le front du glacier était situé à 1,7 km en aval de sa position actuelle. Par la suite,

le glacier a connu au moins trois autres phases d’avancées d’amplitudes comparables, identifiables par les moraines M2, M3 et M4. Parmi celles-ci, la moraine la plus ancienne est da-tée autour de 1200 CE. Les moraines M3 et M4 ont, elles, été mises en place pendant le Petit Age glaciaire, vers 1450 CE et 1720 CE environ.

En d’autres termes, cette chronologie glaciaire indique que le glacier Lyngmarksbræen a atteint, au cours du dernier millé-naire, une taille similaire à celle de la fin de la transition Gla-ciaire / Holocène, il y a environ 12 000 ans. Les moraines, qui pourraient avoir été déposées depuis 12 000 ans, ont été détruites par la premiere avancée à la fin de l'optimum clima-tique. Celle-ci, enregistrée par la moraine M2, constitue la plus importante avancée depuis 11 000 ans environ. Plusieurs autres avancées, de plus faible amplitude, ont été enregistrées pendant le Petit Age glaciaire. Une avancée majeure du glacier Lyngard-breen, au cours de la période chaude de l’optimum médiéval, apparaît quelque peu surprenante aux vues du comportement des glaciers dans d’autres régions de l’hémisphère nord. Pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un cas particulier, les cher-cheurs du LGP ont étudié d’autres chronologies glaciaires à proximité du Groenland, en terre de Baffin notamment. Or, ces investigations montrent la même tendance avec plusieurs avan-cées majeures vers 1040 CE, 1130 CE et 1220 CE.

« Les modèles climatiques sous-estiment probablement

les effets des petites éruptions du début du dernier millénaire »

« Ces travaux posent de nouvelles questions sur les relations entre

l’homme et les glaciers »

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DÉCOUVERTE - RECHERCHE

Les causes possibles de ces avancées glaciairesPour déterminer les causes climatiques possibles de ces avan-cées, les chercheurs du LGP ont comparé l’évolution des gla-ciers aux conditions paléoclimatiques documentées dans les carottes de glace groenlandaises et dans les modèles de climat, en partenariat avec le Laboratoire de Glaciologie (LGGE) de Grenoble et le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Envi-ronnement (LSCE) d’Orsay. Compte tenu de la sensibilité des glaciers de montagne aux températures estivales et à l’absence de variations significatives de l’accumulation dans les carottes glaciaires groenlandaises, les avancées montrent que des pics de froid ont eu lieu pendant l’optimum climatique médiéval, d'une intensité comparable à celle du Petit Age glaciaire.

Ces variations pluridécennales des températures, au cours du dernier millénaire, peuvent résulter soit de la variabilité interne du climat, soit au contraire d’une réaction à une perturbation du système climatique par les éruptions volcaniques ou les tâches solaires. Les investigations menées sur cette question font état d’une concomitance flagrante entre l’âge des moraines, d’une part, et l’activité volcanique et les tâches solaires, d’autre part. En revanche, l’évolution des températures dans l’ouest du

Groenland issues des simulations climatiques PMIP 3 n’est pas conforme aux informations fournies par les glaciers. En cherchant à expliquer ces divergences entre simulations clima-tiques et données de terrain, l’équipe a constaté que les modèles climatiques sous-estiment probablement les effets des petites éruptions du début du dernier millénaire.Ainsi, ces recherches ont permis de combler des lacunes sur l’évolution des glaciers au Groenland. Elles ont aussi fait appa-raître la nécessité d’améliorer les simulations climatiques afin de mieux décrire la variabilité spatiale du climat. De plus, ces travaux posent de nouvelles questions sur les relations entre l’homme et les glaciers. En effet, ces avancées glaciaires im-pliquent qu’autour de Disko, qui est située à la même latitude que l’Islande, les conditions environnementales terrestres, com-binées à une extension de la glace de mer importante, ont été peu favorables à l’expansion Viking, fondée sur la navigation en drakkar et sur l’agriculture. Ces conditions pourraient expli-quer, en partie, la raison pour laquelle les colonies Viking sont beaucoup plus rares au-delà de Nuuk, la capitale du Groenland. Cette variable environnementale n’étant pas la seule, cette hypo-thèse devra être étayée par de nouvelles investigations, en par-tenariat avec des équipes d’archéologues et autres spécialistes des paléoenvironements travaillant sur ces régions arctiques. ■

Vincent Jomelli

l'aUTEUR

Vincent Jomelli est directeur de recherche au CNRS. Il travaille au laboratoire de géo-graphie physique de Meudon et enseigne dans le master Dynamique des Milieux (DYNARISK) à Paris 1 Panthéon Sorbonne. Géomorphologue de formation, il est spécia-liste de la cryosphère. Ces recherches s'ap-

puient sur de nombreuses missions en France et à l'étranger (Antartique, Kerguelen, Himalaya, Andes, Russie...).

« Ces conditions pourraient expliquer, en partie, la raison

pour laquelle les colonies Viking sont beaucoup plus rares au-delà de Nuuk,

la capitale du Groenland »

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Vers un capitalisme post-moderne !

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RECHERCHE - DOSSIER

Les questionnements actuels sur le capitalisme contempo-rain découlent du profond malaise engendré, depuis les années 1980, par la mondialisation et la financiarisation

de l’économie. Ce désarroi a atteint son paroxysme avec la suc-cession des désordres économiques et monétaires consécutifs à la crise de l’immobilier de 2007-2008. Les raisonnements empruntés à l’économie néoclassique semblent désormais impuissants à dia-gnostiquer les crises économiques, mais aussi à définir la nature et à mesurer la portée de nouveaux phénomènes tels que l’économie 3.0 ou 4.0, la FinTech 1.0 ou 2.0, le management digital, cognitif ou esthétique… Ces nouveaux systèmes productifs - de la ‘nou-velle économie’ à ‘l’économie 3.0’ - n’ont pas été engendrés par

un modèle particulier de capitalisme. Ils se sont développés - sous des formes et à des rythmes différents - sur tous les continents, de l’Amérique à l’Europe, en passant par l’Asie et l’Afrique.

Des analyses postmodernes s’appuyant sur diverses disciplinesUn recours à de nouvelles grilles de lecture - inspirées notam-ment par la Consumer Culture Theory et par les Organizational Studies - permettra-t-il, selon la formule de Michel Maffesoli, de « trouver les mots pour dire notre temps » ? Les analyses dites ‘postmodernes’ font appel à diverses disciplines, comme la philosophie, la sociologie, l’anthropologie, la linguistique,

Malgré son omniprésence dans le débat public, le capitalisme reste un ‘impensé’ dont les logiques, les dimensions et les perspectives demeurent encore méconnues. Dans son dernier ouvrage, De quoi le capitalisme est-il le nom ?, Jean-Jacques Pluchart, professeur émérite à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sonde les fondations des nouveaux modèles et explore les différentes voies de son possible avenir. Extraits.

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Vers un capitalisme post-moderne !

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DOSSIER - RECHERCHE

Le qualificatif ‘postmoderne’ apparaît en 1979 dans les Organi-zational studies, sous la plume de Jean-François Lyotard, qui y perçoit la substitution des systèmes philosophiques (les ‘grandes narrations’), expliquant le monde, par des heuristiques (les ‘pe-tits récits’) marquées par des ‘jeux de langages’ confrontant des représentations du monde plus ou moins contradictoires. Lyo-tard s’efforce de dépasser les oppositions académiques entre capitalisme et anticapitalisme. Jacques Derrida déconstruit les modèles conventionnels ne présentant qu’un ‘caractère de vérité’. Gilles Deleuze et Michel Foucault dénoncent respecti-vement la ‘société de contrôle’ et la ‘société disciplinaire’, enca-drées par des techniques de surveillance et des micro-pouvoirs.

la psychanalyse… La postmodernité, basée sur ces rationalités multiples, marque un certain rejet de la modernité fondée sur la seule rationalité limitée. La modernité qualifie la nature - plus ou moins objective - du progrès technique et social, tandis que le modernisme spécifie son ‘goût’ ou son ‘sens’.

« Le préfixe ‘post’ associé à ‘modernité’ emporte l’idée - ou la

volonté - d’un dépassement du présent et d’une projection dans le futur »

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RECHERCHE - DOSSIER

L'apparition de nouveaux avatars du capitalisme post-moderneLe préfixe ‘post’ associé à ‘modernité’ emporte l’idée - ou la volonté - d’un dépassement du présent et d’une projection dans le futur. Mais le préfixe confère aussi à la formule le caractère d’un énoncé performatif - défini comme un « discours qui mo-difie l’état du monde », selon la formule de John L. Austin - ou de prophétie auto-réalisatrice (Keynes, Merton) qui énonce une « prédiction modifiant des comportements ». Il porte, en soi, une idéologie ou « représentation idéalisée de la réalité par un groupe social dominant ». Les multiples courants des Organi-zational studies contribuent à expliquer l’ubiquité de l’homme post-moderne, à la fois consommateur, producteur et citoyen, mais également acteur de plusieurs « tribus », définies par Mi-chel Maffesoli comme des « microgroupes sociaux » (amicaux, sportifs, culturels…) partageant des expériences et des émo-tions communes. Cette nouvelle forme de ‘tribalisme’ recouvre un esprit (zeitgeist) alliant archaïsme et progrès, à l’instar des ‘communautés’ de l’économie 3.0, se livrant à du troc grâce à internet. Luc Boltanski et Eve Chapiello montrent comment les

diverses formes du capitalisme contemporain constituent des expressions de nouvelles identités orientées vers la recherche d’autonomie et de réalisation de soi. Elle a engendré une nou-velle forme de capitalisme, plus solidaire et moins capitalis-tique, mais qui s’est aussi avérée moins créatrice de croissance et d’emplois dans les économies développées. Ces nouveaux avatars du capitalisme post-moderne, ou de ‘seconde moder-nité’, modifient-ils la nature même du capitalisme ?

Les conséquences de l’émergence de l’économie numériqueLes vagues successives de l’économie numérique viennent-elles saper certaines fondations du capitalisme, en remettant en ques-tion les notions mêmes de marché, de propriété et de capital ? Depuis le tournant du millénaire, au-delà du mouvement de la FinTech, diverses formes d’activité collaborative (dites ‘3.0’ ou ‘en réseaux’) se sont développées, le plus souvent en réaction contre les institutions et les systèmes de l’économie moderne. Ces ‘pratiques circulaires’ se sont étendues à la consommation collaborative (jardins partagés, hébergement peer-to-peer, co-voiturage…), aux modes de vie mutualisés (coworking, colo-cation, habitat collectif…), à la recherche & développement (living labs et fablabs de conception de nouveaux produits…) et à la production coopérative (logiciels libres, micro-fabrica-tion numérique, do-it-yourself, maker spaces…). Ces formes de l’‘économie du partage’ ont été désignées par les méta-concepts de post-fordistes, post-industrielles, post-capitalistes,

« Le préfixe ‘post’ trahit à la fois une volonté de basculement vers un

avenir non-capitaliste et une certaine nostalgie d’un passé pré-capitaliste »

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l'oUVRagE

De quoi le capitalisme est-il le nom ? Métamorphoses du capitalismeEDITIONS MAXIMA

Les notions de capital et de capitalisme ont soulevé, depuis deux siècles, les questionnements des économistes, la perplexité des sociologues, les passions

des idéologues et l'embarras des leaders politiques. Elles recouvrent une des thématiques les plus controversées de la littérature économique et sociale, sinon philosophique et politique. Elles ont été fréquemment soumises à des changements de perspectives : la "démocratie libérale" selon Tocqueville, la "lutte des classes" selon Marx et Engels, "l'éthique protestante" selon Weber, le "capital social" selon Bourdieu, "l'innovation entrepreneuriale" selon Schumpeter, la "technostructure industrielle" se-lon Galbraith, la "croissance inégalitaire" selon Piketty… Certains économistes ont prédit au capitalisme un destin tantôt funeste (Proudhon, Marx, Engels…), tantôt radieux (Hayek, Friedman, Fukuyama…). D'autres théoriciens ont modélisé sa trajectoire suivant des mouvements graduels, chaotiques, en spirales…, sans en appréhender toutes les dimensions. Malgré son omniprésence dans le débat public, le capitalisme, ou plutôt les capitalismes restent un "impensé" dont les logiques, les dimensions et les perspectives demeurent encore largement méconnues. L'objectif de cet ouvrage est d'observer les principaux moments des doctrines consacrées au capitalisme et, sui-vant une démarche ‘archéologique’ empruntée à Michel Foucault, de sonder les fondations des nouveaux modèles du capitalisme en les resituant dans leurs environnements technologiques et socio-économiques.

Le livre De quoi le capitalisme est-il le nom ? a reçu le prix de l'association des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion (DFCG), le 7 mars 2017, lors de la cérémonie du prix Turgot par Jean Tirole, prix Nobel d'économie 2016.

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DOSSIER - RECHERCHE

post-modernes… Le préfixe ‘post’ trahit à la fois une volonté de basculement vers un avenir non-capitaliste et une certaine nostalgie d’un passé pré-capitaliste.

Des visions du capitalisme pas forcément adaptées aux nouvelles générationsVivien Levy-Garboua et Gérard Maarek attribuent le malaise engendré par le capitalisme occidental au décalage entre la psychologie de l’homme du XXIe siècle et l’esprit d’institu-tions (Etats, entreprises, familles) héritées du XXe siècle. Le capitalisme n’est plus réductible aux concepts et aux modèles de l’ancienne économie politique, mais relève d’une nouvelle ‘économie psychique’, qui réhabilite les ‘esprits animaux’ révé-lés par Keynes. Les références à la post- et à l’hyper-modernité montrent les limites de l’homo economicus face à la complexi-té de l’économie du XXIe siècle. Ces visions préfigurent ou illustrent celles des générations Y et Z. La première - née au cours des années 1980 et 1990 -, également qualifiée en 1982 de « native numérique » (Prensky) ou de « digitale native » (Time magazine) - a été éduquée et formée avec la première vague des NTIC (micro-ordinateurs, internet 1.0). Elle se caractérise par une attitude individualiste et une quête de changement social. La seconde - née au tournant du millénaire et donc appelée ‘milleniale’ - est marquée par l’internet 2.0 et les communau-tés verticales (comme les ‘tribus’) et horizontales (comme les écosystèmes). Ces deux générations s’opposent à la génération X et à celle des baby-boomers, contemporaines des Trente glo-rieuses et prisonnières de ses paradigmes socio-économiques. Pour les générations Y et Z, il semble que le capital recouvre des capacités créatives et cognitives plutôt que des capitaux finan-ciers. Les visions actuelles projetées dans les derniers ouvrages sur le capitalisme ne sont-elles pas celles des générations X des Trente glorieuses plutôt que celles des générations Y et Z ? ■

Jean-Jacques Pluchart

l'aUTEUR

Jean-Jacques Pluchart est professeur émérite à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et membre du laboratoire PRISM, du Labex Refi et du Cercle Tur-got. Il est l’auteur ou le coauteur de 40 ouvrages comme La Pensée économique française (Vuibert, avec Jean-Louis

Chambon), Le Shadow Banking : Qu'est ce que la finance pa-rallèle ? Quel est sont rôle ? Comment la réguler ? (Eyrolle, avec Constantin Mellios), et plus d’une centaine d’articles.

« Le capitalisme n’est plus réductible aux concepts et aux modèles

de l’ancienne économie politique, mais relève d’une nouvelle

‘économie psychique’ »

« Les visions actuelles du capitalisme ne sont-elles pas celles des générations X des Trente glorieuses plutôt que

celles des générations Y et Z ? »

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La toute première salle de créativité de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est dotée de tables et d'assises mobiles, de plusieurs systèmes d'affichage et de partage d'écran, d'un équipement de visioconférence et de captation...

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> PAGES 34-37 L’université inaugure son PMF Lab et sa première salle de créativité

> PAGES 38-41 Grand lancement du Collège international de droit de la Sorbonne

> PAGES 42-43 Pierre-Luc Passy, Un ambitieux doctorant entrepreneur

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Paris 1 Panthéon-Sorbonne va officiellement inaugurer son PMF Lab, comprenant notamment sa toute première salle de créativité, un dispositif qui devrait permettre à l’université de franchir une nouvelle étape dans sa transformation numérique et de tester de nombreuses expérimentations pédagogiques.

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FORMATION - ENQUÊTE

L’université inaugure son PMF Lab et sa première salle de créativité

Nom de code : « PMF Lab ». Mission : concevoir, au sein même du centre Pierre Mendès France (PMF), le prototype d’une nouvelle génération d’espaces d’en-

seignement et de recherche, appelée à progressivement se décli-ner au sein des différents sites de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ambition : franchir une nouvelle étape dans l’expérimentation pédagogique et la transformation numérique de l’université !Paris 1 Panthéon-Sorbonne va inaugurer, le jeudi 9 mars, un nouvel ensemble baptisé « PMF Lab », comprenant notam-ment une salle dite « de créativité », mais également plusieurs espaces connectés de réunion et de collaboration, un plateau audiovisuel et toute l’offre associée de soutien pédagogique et technique proposée par les équipes de la Direction du système d’information et des usages numériques (DSIUN). « Avec ce dispositif, l’université franchit symboliquement une étape sup-plémentaire dans sa transition numérique, après le développe-ment des EPI (Espaces pédagogiques interactifs), qui sont une vraie réussite en terme d’appropriation par les équipes pédago-giques, ou les expérimentations de diffusion de cours en direct sur Facebook, plébiscitées par les étudiants. Cela participe à une véritable dynamique, suscite de nombreuses envies du côté des enseignants, des enseignants-chercheurs et des étudiants. Ce projet, qui a mûri assez longtemps avec toute l’équipe du SUN (service des usages numériques), permet ainsi de

passer une barrière symbolique du numérique, qui bouscule la manière de faire, et fait aussi évoluer les démarches d’ensei-gnement », explique François Giligny, professeur de méthodes de l’archéologie à l’UFR d’Histoire de l’art et archéologie (UFR03) et chargé des humanités numériques de l’université.

La salle de créativité du PMF Lab se veut être un espace modulaire et polyvalent, conçu pour s'adapter à une grande

diversité de situations et de démarches d'enseignement.

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ENQUÊTE - FORMATION

L’université inaugure son PMF Lab et sa première salle de créativité

« Avec ce dispositif, l’université franchit symboliquement une

étape supplémentaire dans sa transition numérique »

Un porte-drapeau de la transformation pédagogique et numérique de l’universitéAu niveau du cheminement, le projet a bien entendu pris un peu de temps, en raison de son ampleur et de la nécessité de se montrer très innovant et pertinent. Initialement intitulé ‘Pro-mouvoir le développement de séquences d’enseignement en pédagogie active dans les formations’, le projet est soutenu par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt ‘Transforma-tion numérique et pédagogique’, lancé en 2016. Il s’est étendu sur une année et s’est récemment finalisé, avec des ambitions relativement variées, à commencer par la volonté de donner de la visibilité à une démarche et à un lieu d’innovation constituant un véritable porte-drapeau de la « transformation pédagogique et numérique » de l’université. « Pierre Mendès France est un centre emblématique de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et le

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FORMATION - ENQUÊTE

regroupement de ces différents espaces, équipements et com-pétences sous l’appellation PMF Lab a pour objectif principal de valoriser les moyens d’appui dont dispose l’université pour mener à bien, avec les UFR et les équipes pédagogiques, la transformation pédagogique et numérique, pour répondre no-tamment aux enjeux et développement de la formation tout au long de la vie », précise Benoit Roques, responsable du services des usages numériques (SUN).

Un dispositif modulaire et véritablement interactifEn effet, à côté des traditionnels amphithéâtres et des salles de travaux dirigés, de nouveaux espaces, plus ouverts et modu-lables, font aujourd’hui progressivement leur apparition dans les grandes écoles et les universités. Leur finalité est, entre autres, de favoriser le développement de pédagogies alterna-tives, fondées notamment sur l’interactivité et la créativité. « Le PMF Lab est un lieu qui va permettre de créer de nouvelles pratiques pédagogiques, avec un rapport modifié entre l’ensei-gnant et l’étudiant. Ce genre de dispositif, plus modulaire et interactif, permet de revoir le schéma classique d’enseignement et de structurer une séance en organisant des groupes de tra-vail ou des ateliers, par exemple », souligne François Giligny. Benoit Roques confirme également cette évolution, émergente et de plus en plus importante. « Il y a une évolution des pra-tiques d’enseignement, l’adaptation des locaux et des espaces, aussi bien physiques que numériques, est indispensable ! Depuis une dizaine d’années désormais, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne travaille sur les services numériques péda-gogiques en ligne avec, entre autres, la généralisation des EPI, la mise en place d’enseignements et de formations partielle-ment en ligne (hybrides), des cursus totalement en ligne comme

les MOOC ou les SPOC, etc. », liste-t-il. Le numérique défie ainsi les enseignants et les étudiants, aujourd’hui, dans leurs pratiques d’enseignement et d’apprentissage. Transformer ce challenge en un enjeu pour une pédagogie renouvelée devient l’objectif de nombreux établissements, à commencer par l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Une salle de créativité aux multiples possibilitésPour relever ce défi, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a décidé d’installer, au sein du PMF Lab, une ‘salle de créativité’, avec un réaménagement complet d’une salle du centre Pierre Mendès France, dans l’esprit des ‘teaching lab’ et des ‘lear-ning lab’. Elle est ainsi équipée de mobiliers et d’équipements numériques polyvalents, prototype d’un nouveau genre d’amé-nagement d’espace physique d’apprentissage à l’université. « La salle de créativité est un lieu modulaire et polyvalent. Modulaire, tout d’abord, dans le sens où il est conçu pour offrir plusieurs services, avec la possibilité de configurer la pièce comme on le souhaite, et d’accueillir les étudiants dans la configuration adaptée pour travailler en groupe. Polyvalent également par les outils numériques que la salle propose, avec des surfaces d’affichage prévu sur trois côtés de la pièce. Cela permet à des personnes de travailler en se regardant sans ja-mais tourner le dos à l’écran. Il s’agit aussi d’une salle qu’on pourrait qualifier de connectée, conçue suivant le concept « BYOD », abréviation de l’anglais ‘bring your own device’ pour ‘prenez vos appareils’, qui désigne une pratique consis-tant à utiliser ses équipements personnels dans un contexte professionnel. Cette salle propose ainsi plusieurs systèmes d’af-fichage et de partage d’écran, un tableau numérique interactif, un équipement de visioconférence et de captation ainsi que des possibilités d’expérimenter des technologies émergentes : impression 3D, réalité virtuelle et augmentée… En matière de connectivité, cette salle permet de faire intervenir quelqu’un à distance, grâce à un système de vidéo-conférence, et l’ensei-gnant peut, entre autres, faire cours à deux groupes d’étudiants à distance et en même temps », détaille Benoit Roques.

« Le PMF Lab est un lieu permettant de créer de nouvelles pratiques

pédagogiques, avec un rapport modifié entre l’enseignant et l’étudiant »

« L’objectif premier est le développement de

séquences d’enseignement, où l’on rend les étudiants actifs dans leur

démarche d’apprentissage »

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ENQUÊTE - FORMATION

De très nombreux usages envisagésDifférents usages sont ainsi envisagés pour cette toute pre-mière salle de créativité de l’université Paris 1 Panthéon-Sor-bonne, avec des séquences d’enseignement prenant appui sur le numérique, des démarches d’enseignement faisant appel à des méthodes pédagogiques dites ‘actives’, l’accueil de travaux en petits groupes, la pédagogie par projet, le travail en autono-mie… « Mais cette salle n’est, a priori, absolument pas réser-vée à des cours sélectionnés. Par principe, tout type de séance de travaux dirigés est éligible et peut se dérouler dans ce lieu. Il n’y a aucune sélection de certaines disciplines ou de pro-jets construits au préalable, mais construits par l’enseignant, avec donc un caractère universel développé au sein même de l’université, devant inciter à la transformation pédagogique de l’établissement. L’idée est ainsi d’avoir plus d’interactivité, d’utiliser davantage de dispositifs et de banaliser l’usage des différents outils numériques en cours de séance », insiste Fran-çois Giligny. « L’objectif premier est le développement de sé-quences d’enseignement, où l’on rend les étudiants actifs dans leur démarche d’apprentissage, en s’appuyant sur des espaces conçus spécialement pour le faire. Cette salle de créativité est ainsi destinée à accueillir quelques cours d’une matière lors d’un semestre », ajoute Benoit Roques.

Trois expérimentations pédagogiques programméesPar ailleurs, la conception de cette salle de créativité a été prévue pour faciliter le déroulement d'expérimentations, dans un cadre nouveau et attractif. Trois sont ainsi d’ores et déjà en cours de réalisation : un atelier de création de l’UFR Mathématiques & informatique (UFR27), une séquence de cours en Histoire de l’art et archéologie (UFR03), et une expérience d’enseignement menée conjointement avec l’université de Duke par François Gi-ligny. « Il s’agit d’une formation aux outils 3D pour les archéo-logues sur un chantier de fouille de Vulci, en Italie, qui est un chantier-école ayant démarré il y a trois ans désormais. L’idée est de mener les fouilles numériques du futur et de faire aussi se rencontrer les étudiants pour échanger leurs expériences en 3D », précise le chargé des humanités numériques, dont l’expé-rimentation devrait débuter en mars-avril et est destinée à des étudiants de master 2 et de doctorat de l’université. « Lors de ce second semestre, l’objectif est de mener à bien trois projets pi-lotes. Un appel à volontariat sera lancé ce printemps à destina-tion de toutes les équipes pédagogiques de l’université Paris 1

Panthéon-Sorbonne pour mener une dizaine d’autres expéri-mentations », précise également Benoit Roques. L’ensemble du dispositif fera l’objet d’une évaluation, en prenant appui notam-ment sur le travail de co-conception, de co-construction réalisé par les enseignants avec le concours des ingénieurs en technolo-gie de la formation du SUN, l’évaluation des séquences par les étudiants et les données recueillies (observations, productions des étudiants, traces d’apprentissage…).

La découverte de nouveautés numériques et pédagogiquesBien d’autres missions sont envisagées pour le PMF Lab et la salle de créativité, qui devraient se développer et se confirmer au fur et à mesure de leur utilisation. « A travers cette salle, il peut également y avoir la volonté d’en faire un lieu de décou-vertes des nouveautés numériques, avec des sujets comme l’im-pression 3D ou la réalité virtuelle, où chacun est invité à venir essayer et réfléchir à leurs potentialités pédagogiques. Une autre idée est d’en faire un tiers-lieu d’apprentissage, avec un environnement associatif, ouvert à des rencontres dans tous les domaines. L’objectif serait alors de se positionner comme un tremplin de découverte s’appuyant et renvoyant vers d’autres lieux plus adaptés pour développer les idées et les initiatives, qui y germeraient », avance Benoit Roques. « Les enseignants et les étudiants n’ont plus qu’à s’approprier les lieux. Si cela marche et prend bien, il sera alors possible d’envisager des salles de créativité sur d’autres sites de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne », conclut François Giligny, qui se montre particulièrement confiant à ce sujet. ■

Julien Pompey

« Il y a une évolution des pratiques d’enseignement, et l’adaptation des

locaux et des espaces, aussi bien physiques que numériques,

est indispensable ! »

➥ Enseigner avec le numérique à Paris 1. http://tice.univ-paris1.fr/

➥ Pour en savoir plus. www.univ-paris1.fr/services/sun/pmflab

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Le Collège international de droit de la Sorbonne réunit des formations d’excellence, de la licence au master, dans un cadre extrêmement international, permettant d’assurer une compétence interculturelle et juridique de grande qualité.

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FORMATION - ZOOM

Grand lancement du Collège international de droit de la SorbonnePionnière dans le développement de partenariats

avec des établissements étrangers, et cela dans le monde entier, Paris 1 Panthéon-Sorbonne a

démontré, au fil des années, son savoir-faire dans l’or-ganisation de plusieurs parcours universitaires multina-tionaux. Il y a 40 ans exactement, en 1977, un double diplôme a ainsi été mis en place avec le King’s College de Londres. Plusieurs diplômes équivalents ont été créés par la suite : en 1990 avec l’Université de Cologne ; en 1994 avec l’Université Complutense de Madrid ; en 1995 avec l’Université de Columbia, à New York, et l’Université de Cornell, à Ithaca ; ou encore en 2000 avec l’Université de Florence.

Un ensemble de parcours se déroulant en plusieurs tempsCes différentes formations sont désormais intégrées au sein du Collège international de droit de la Sorbonne (CIDS), qui vient d’être officiellement lancé lors de la dernière rentrée universitaire. Cette nouvelle structure internationale réunit un ensemble de parcours, allant de la licence au master 2, et propose, en cinq ans, une for-mation juridique de caractère ‘trinational’. S’adressant essentiellement aux élèves de Terminale qui se destinent aux études de droit, les cursus proposés s'articulent en plusieurs séquences : les deux premières années d'études se déroulent dans un établissement étranger partenaire de l'université, les deux suivantes à Paris 1 Panthéon-Sor-bonne, et une cinquième année se déroule dans une troi-sième université proposée par l’Ecole de Droit ou choisie par l’étudiant. « Les grandes forces du Collège inter-national de droit de la Sorbonne résident dans le très

fort degré d’intégration pédagogique des programmes, qui permet de garantir aux étudiants une compétence in-terculturelle et juridique de qualité, dans la très grande ouverture internationale de la formation et enfin dans le choix des universités étrangères partenaires qui sont des établissements de tout premier plan. Cette grande ouverture internationale, véritable marque de fabrique de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, trouve là une nouvelle et très belle illustration », souligne David Capitant, pro-fesseur à l’Ecole de Droit de la Sorbonne, vice-Président de l’Université franco-allemande (UFA) et directeur du Centre de droit allemand de l’ISJPS (UMR 8103 - Paris 1 Panthéon-Sorbonne - CNRS).

Deux années à l’étranger, puis deux autres à ParisLes formations du Collège international de droit de la Sorbonne sont accessibles directement après le baccalau-réat ou après une ou deux années d’études supérieures, en classes préparatoires ou à l’université, et après une li-cence ou une première année de master pour les diplômes franco-américains. Les étudiants sont sélectionnés sur des critères stricts d’excellence académique et de maî-trise de deux langues étrangères.

« Cette grande ouverture internationale, véritable marque de fabrique de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, trouve là une nouvelle

et très belle illustration »

6 grands partenariats internationaux sont à la base de la création du Collège international de droit de la Sorbonne.

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ZOOM - FORMATION

Grand lancement du Collège international de droit de la Sorbonne

King’s College de Londres (1977)

Université de Cologne (1990)

Université de Florence (2000)

Université de Columbia, à New York (1995)Université

de Cornell, à Ithaca (1995)

Université Complutense de Madrid (1994)

Les partenariats du Collège international de droit de la Sorbonne

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FORMATION - ZOOM

Par la suite, au terme de deux années passées à étudier de manière approfondie un droit étranger dans une uni-versité partenaire, les étudiants intégrés au Collège in-ternational de droit de la Sorbonne reçoivent, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, une formation intensive en droit français durant deux autres années. A l’issue de cette double formation, ils obtiennent un master 1 en France et un diplôme équivalent dans l’université étrangère par-tenaire. Ils peuvent ensuite intégrer le master 2 Juriste international de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Focus sur le nouveau master 2 Juriste international

Cette formation, qui a recruté cette année sa toute pre-mière promotion, s’adresse exclusivement aux étudiants issus des doubles diplômes intégrés portés par l’univer-sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne avec ses partenaires de Cologne, Florence, Madrid, Londres et New York, dans le cadre du Collège international de droit de la Sorbonne. Elle est destinée à compléter leur cursus en leur permet-tant d’élargir leurs connaissances des systèmes de droit étranger à un troisième ordre juridique. Ce master 2 per-met ainsi aux étudiants disposant déjà d’une formation complète dans deux droits (franco-européen ou franco-américain) d’acquérir une compétence juridique et inter-culturelle dans un troisième droit, un troisième Etat et une troisième langue. Le programme constitue ainsi la clef de voûte d’une formation universitaire internationale et comparée offrant notamment une très bonne vue glo-bale du droit de trois pays !

La possibilité de compléter une formation déjà binationale

Le master 2 Juriste international peut se dérouler sui-vant deux parcours. « Le premier consiste à passer un semestre d’études de droit comparé à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, suivi d’un semestre de mobilité dans une université étrangère partenaire. Le second intègre une année entière de mobilité dans une université partenaire, en Europe ou au-delà », précise David Capitant. Après avoir passé deux premières années à Cologne, puis deux autres à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Julie a fait le choix de rejoindre l’Université Complutense de Madrid pour s’initier à un troisième droit et une troisième langue.

« Ce programme permet vraiment de compléter la forma-tion binationale reçue lors des quatre premières années. Cette cinquième année donne également la possibilité de s’ouvrir à un système juridique nouveau, ce qui est vraiment appréciable et peut permettre de se démarquer avant de se présenter sur le marché du travail après avoir été diplômée ! », affirme la jeune femme.

Formations appréciées sur le marché et des débouchés très variésLes différents parcours du Collège international de droit de la Sorbonne, dispensés à un nombre déterminé d’étudiants, ouvrent notamment la voie à des carrières juridiques binationales ou internationales, facilitées par un réseau dense et déjà très structuré d’anciens étudiants des programmes internationaux intégrés. « L’internationalisation des études répond vraiment aux besoins des entreprises. Nous bénéficions ainsi du soutien des cabinets d’avocats de la place de Paris et des barreaux de nos pays partenaires. Nous avons éga-lement un important soutien des entreprises, favorisant l’insertion professionnelle des étudiants. Une moitié de nos diplômés travaille dans des cabinets d’avocats, tan-dis que les autres interviennent notamment en tant que juristes dans des entreprises, d’autres dans la fonction publique, nationale ou européenne… Il y a vraiment des poursuites de carrière très variées ! », se félicite en conclusion David Capitant. ■

Julien Pompey

5 parcours internationaux sont actuellement proposés par le Collège internationl de droit de la Sorbonne.

« Cette cinquième année offre la possibilité de s’ouvrir à un système juridique nouveau »

« L’internationalisation des études répond vraiment aux

besoins et aux souhaits des entreprises »

L'université Complutense, basée à Madrid, est un partenaire historique de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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ZOOM - FORMATION

Les parcours proposés au sein du Collège international de droit de la Sorbonne

PARCOURS FRANCO-ANGLAISLondres et ParisDurée : 4 ans

Prérequis : Baccalauréat, possibilité de postuler après une ou deux années d’études supérieures

Diplôme : Master 1 en droit et Bachelor of Laws (LL.B.)

Ouverture professionnelle : Obtention de deux diplômes préparant à l’exercice de professions juridiques en France et au Royaume-Uni

Sélection : Admissibilité sur dossier, puis admission après un entretien en anglais

PARCOURS FRANCO-ALLEMANDCologne et ParisDurée : 4 ans

Prérequis : Baccalauréat, possibilité de postuler après une ou deux années d’études supérieures

Diplôme : Master 1 en droit et Bachelor of Laws (LL.B.)

Ouverture professionnelle : Obtention de deux diplômes préparant à l’exercice de professions juridiques en France et en Allemagne

Sélection : Admissibilité sur dossier, puis admission après un entretien allemand

PARCOURS FRANCO-ESPAGNOLMadrid et ParisDurée : 4 ans

Diplôme : Master 1 en droit et Grado en Derecho

Prérequis : Baccalauréat et possibilité de postuler après une ou deux années d’études supérieures

Ouverture professionnelle : Obtention de deux diplômes préparant à l’exercice de professions juridiques en France et en Espagne

Sélection : Admissibilité sur dossier, puis admission après un entretien en espagnol

PARCOURS FRANCO-ITALIENFlorence et ParisDurée : 5 ans

Prérequis : Baccalauréat, possibilité de postuler après une ou deux années d’études supérieures

Diplôme : Master 2 Juriste international et Laurea di Giurisprudenza

Ouverture professionnelle : Obtention de deux diplômes d’Etat préparant à l’exercice de professions juridiques en France et en Italie

Sélection : Admissibilité sur dossier, puis admission après une composition écrite en italien sur un sujet de culture générale lié à l’actualité et un entretien en italien

PARCOURS FRANCO-AMÉRICAINNew York ou Ithaca et ParisDurée : 4 ans

Prérequis : Licence en droit, possibilité de postuler après un master 1 en droit pour le diplôme avec Cornell University

Diplôme : Master 1 ou Master 2 en droit et Juris Doctor

MASTER JURISTE INTERNATIONALMobilité internationaleDurée : 1 an

Prérequis : Avoir effectué un des parcours du Collège international de droit de la Sorbonne

Diplôme : Master 2 Juriste international

Ouverture professionnelle : Métiers du droit dans un cadre international

Sélection : Admissibilité sur dossier en fonction du projet de mobilité internationale d'une année ou d'un semestre

➥ Pour en savoir plus. www.sorbonne.international

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FORMATION - PARCOURS

Pierre-Luc Passy, un ambitieux doctorant entrepreneur

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lES 3 coNSEIlS dE pIERRE-lUc poUR cRéER SoN ENTREpRISE

1. « Le plus important, c’est l’équipe ! Il faut avoir l’humilité de se dire qu’une seule personne n’a pas l’éventail de compétences nécessaires au succès d’une startup. »

2. « Il faut être assez courageux, rigoureux et avoir une vision, car sinon les différents obstacles rencontrés auront tôt fait de pousser à l’abandon ! »

3. « Il est nécessaire d’arriver très rapidement à avoir un prototype. Le vrai juge de paix, c’est le marché, et il faut s’y confronter le plus tôt possible ! »

Pierre-Luc Passy est un homme de défis. Doctorant en sciences de gestion à Paris 1 Panthéon-Sor-

bonne depuis cette rentrée, après être passé par Paris-Dauphine, la London School of Economics, l’Ecole normale supérieure de Cachan et avoir réussi l’agrégation en économie-gestion, il a décidé de lancer sa propre société. « J’ai toujours voulu créer quelque chose et le monde de l’entreprise m’intéressait tout particulièrement. Surtout, dans le cadre de mon expérience en tant que consul-tant en stratégie durant un an et demi, au sein du Boston Consulting Group, j’ai pu intervenir sur des problématiques variées, demandant une réflexion appro-fondie. Néanmoins, j’ai souvent ressenti une forme de frustration car, n’ayant pas de pouvoir décisionnaire, les préconisa-tions faites aux clients n’étaient pas tou-jours suivies… L’entrepreneuriat permet de supprimer cet écueil et d’être vérita-blement dans le concret », explique le jeune doctorant entrepreneur.

Un besoin bien identifié, un concept innovant développéPierre-Luc Passy a ainsi décidé de lancer la société La Devanture, premier service de location d’espace commercial sans frais pour les locataires. « Nous per-mettons aux professionnels comme aux particuliers de louer un espace com-mercial pour une courte période. Nous connectons les propriétaires de lieux

à tous ceux qui recherchent un espace inspirant pour vendre leurs produits, tester un nouveau concept ou organiser un showroom. D’un côté, nous avons notamment un service de conciergerie sur-mesure pour les grandes marques recherchant un lieu atypique. De l’autre, nous proposons, via notre site internet, plus de 100 lieux sur Paris pour les jeunes startups voulant faire découvrir leur marque, ou les étudiants en mode et design réalisant leur premier événe-ment. Nous sommes en quelque sorte le ‘airbnb des espaces commerciaux’ »,

sourit Pierre-Luc, qui avait déjà mené avec ses associés un premier projet de startup ayant échoué… « Notre envie de réaliser à nouveau quelque chose en-semble, si possible qui marcherait, n’en a été que plus grande ! De plus, on s’est rendu compte qu’il y avait un vrai besoin identifié et que l’on pouvait apporter un réel service, en simplifiant la recherche d’espace commercial pour une courte durée », ajoute-t-il, très confiant.

Le cumul des activités de doctorant et d’entrepreneurUne fois le concept développé et la société créée, un site internet (www.ladevanture.com) a été lancé cet été et l’entreprise est passée de quatre à plus d’une centaine d’espaces commer-ciaux sur Paris. L’équipe des trois fonda-teurs s’est aussi étoffée à sept personnes. « J’espère bien que ce n’est que le début. Les difficultés sont nombreuses, mais rien d’insurmontable pour le moment. Le plus important a été de décider à quel

Que ce soit au cours ou à l’issue de leurs études à l’université, trop peu d’étudiants, de doctorants et de diplômés osent se lancer dans la voie de l’entrepreneuriat. Parsemé de petits pièges et de grandes embûches, ce chemin réserve pourtant de beaux succès. La preuve au travers du parcours de Pierre-Luc Passy, doctorant à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et co-fondateur de la société La Devanture.

« Doctorant et entrepreneur sont des emplois à temps plein, mais ils s’inscrivent

dans une temporalité différente, ce qui permet de les mener de front ! »

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PARCOURS - FORMATION

pIERRE-lUc paSSy EN 5 daTES.

• Mars 1989 : Naissance à Paris

• Juin 2012 : Débuts au sein du Boston Consulting Group

• Mars 2014 : Première expérience entrepreneuriale

• Juillet 2016 : Lancement de La Devanture

• Octobre 2016 : Doctorant à Paris 1 Panthéon-Sorbonne

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moment se mettre à plein temps sur le pro-jet, hors doctorat. En effet, j’avais pris un emploi en finance avant le lancement de la société, mais le développement ra-pide m’a poussé à démissionner… Il est indispensable d’allouer le maximum de ressources pour que La Devanture se dé-veloppe suffisamment et puisse devenir un succès ! » Pour autant, Pierre-Luc cumule aujourd’hui les activités d’entrepreneur et de doctorant. « Les deux sont des emplois à temps plein, mais ils s’inscrivent dans une temporalité différente, ce qui permet de les mener de front. Il faut une bonne

organisation et s’accorder une période assez longue au cours de la semaine uni-quement consacrée à la thèse. Il ne suf-fit pas d’une heure à droite et à gauche, tout du moins pour moi, car je n’arrive pas à être efficace dans ce cas : c’est un travail qui demande plus de réflexion et un certain état d’esprit. De plus, lorsque je suis bloqué dans mon travail de recherche ou que je rencontre une contrariété concernant ma startup, passer à l’autre domaine permet de pou-voir déconnecter et de garder le moral ! », confie Pierre-Luc.

Créer des emplois et fournir un service de qualitéMalgré cet emploi du temps très serré, le jeune homme souhaite développer une entreprise pérenne, créant des emplois, fournissant un service utile et de qualité. « J’espère également pouvoir continuer à apprendre tout au long de ma carrière et partager cette expérience, notamment au travers de l’enseignement », souligne Pierre-Luc, qui a déjà eu l’opportunité d’effectuer des vacations en master ges-tion à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en cours de stratégie d’entreprise. « Je me suis alors découvert un véritable intérêt pour cette activité, qui a été confortée lorsque j’ai passé l’agrégation. Ensei-gner est quelque chose de vraiment très gratifiant et l’un des étudiants à qui j’ai eu la chance de donner cours a aujourd’hui rejoint La Devanture en tant que Business Developer ! » ■

Julien Pompey

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Chaque année, l'Ecole de Management de la Sorbonne organise une grande cérémonie de remise des diplômes de ses étudiants, qui n'ont guère de difficulté par la suite à s'insérer sur le marché du travail.

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> PAGES 46-51 Travailler dans le secteur du management

> PAGES 52-61 Portraits croisés d'artistes diplômés de l'université

> PAGES 62-63 Nominations : les derniers mouvements des diplômés de l'université

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Marché du travail porteur, diplômes universitaires reconnus par les recruteurs… Tous les voyants sont au vert pour les étudiants, toujours plus nombreux à s’orienter vers les études en management, qui couvrent une large gamme de métiers, de la logistique à la finance, en passant par les ressources humaines, la comptabilité, le marketing…

Travailler dans le management

Le secteur de la gestion et du management connaît une belle expansion, après avoir enregistré quelques difficultés en raison notamment de la

crise économique et financière. De ce fait, les recrute-ments sont nombreux, et les jeunes diplômés de master parviennent à s’insérer sur le marché du travail avec une certaine facilité. « Le secteur recrute incontestablement,

comme le confirme la plupart des études sérieuses. Certes, le courant est porteur, avec 208 000 cadres prévus à l’em-bauche en 2017 par l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), en particulier dans le secteur des services. On peut également citer le solde positif de la pyramide des âges et l’accompagnement de la transition numérique, qui favorisent les profils de nos jeunes diplômés », explique

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CARRIÈRE - FOCUS

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Travailler dans le management

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FOCUS - CARRIÈRE

« Le passage par l’université permet

de développer sa ténacité, sa persévérance et

son sens des initiatives »

Jean-Marc Lehu, maître de conférences en marketing à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du master 2 pro-fessionnel Logistique, Marketing & Distribution (LMD). « Les étudiants, titulaires d’un master 2 dans les métiers du management présentent de très bons taux d’insertion dans quasiment tous les domaines ! », ajoute Pierre Médan, di-recteur de l’Ecole de Management de la Sorbonne (EMS).

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De nombreuses activités qui ne cessent de recruterAu sein du management, certaines activités recrutent bien entendu davantage que d’autres. « Actuellement, d’après les enquêtes, deux secteurs sortent du lot, sur le plan national comme à l’international, à savoir tout ce qui est en lien avec les systèmes d’information et l’infor-matique, en raison du très fort développement du digital, et l’ingénierie commerciale. Cette dynamique concerne aussi la logistique et tout ce qui est lié à la distribution et au marketing aval, avec la croissance des nouveaux modes de commerce. On note aussi un fort engouement des étudiants pour tout ce qui porte sur l’innovation et l’entrepreneuriat », précise Pierre Médan. La finance affiche aussi une belle croissance. « Contrairement à ce que l’on peut entendre, le marché de l’emploi en finance est très porteur actuellement. On assiste à de nombreuses créations de postes dans le domaine de la finance d’en-treprise. Trois éléments principaux expliquent cette dy-namique : la hausse des investissements de la part des entreprises, l’internationalisation des sociétés françaises et une pyramide des âges favorable à nos étudiants. A cela, il convient d’ajouter le développement de nou-velles activités, notamment liées à des changements de réglementations et aux évolutions numériques comme les Fintech. Des tendances qui conduisent à une montée en compétences en matière de maîtrise technique », sou-ligne Erwan Le Saout, maître de conférences à l’EMS et directeur du master 2 Trésorerie d’entreprise.

Des qualités particulièrement recherchées sur le marchéCertains profils sont ainsi très appréciés par les recru-teurs. « Un CV équilibré est avant tout recherché, avec une réussite fluide, des expériences professionnelles réus-sies et de bonnes évaluations. Il ne faut pas croire que les notes et les moyennes ne sont pas prises en compte par les DRH ! Les étudiants ont bien compris l’importance de cet équilibre, mais aussi la possible valorisation de l’engagement associatif et sportif. Depuis quelques an-nées, j’entends dire par les entreprises que les étudiants sortant de l’université sont de plus en plus appréciés car ils sont très bien formés, autonomes et ont appris à se débrouiller. Le passage par l’université permet en effet de développer sa ténacité, sa persévérance et son sens des initiatives. Ainsi, les entreprises diversifient leur recrutement et se donnent un souffle nouveau avec des profils universitaires », souligne Pierre Médan. Une impression pleinement partagée par d’autres enseignants de l’Ecole de Management de la Sorbonne. « Contrai-rement à l’idée reçue, les profils universitaires tiennent bien la corde face aux étudiants d’écoles de commerce et d’ingénieurs, à formation et profil comparables natu-rellement. Une explication fournie régulièrement par les recruteurs avec lesquels je suis en contact est la capacité d’adaptation souvent supérieure de nos étudiants. Si l’on apprend bien une chose à l’université, c’est de savoir se débrouiller, compléter son information en parallèle d’un cours dispensé en amphithéâtre, s’en sortir pour trouver

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CARRIÈRE - FOCUS

845 étudiants sont en première année de licence à l’Ecole de Management de la Sorbonne, que ce soit en licence de gestion (750), double licence gestion-droit (60) ou gestion-cinéma (35)

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un ‘bon’ stage, apprendre par soi-même à se valoriser pour un entretien de recrutement, etc. Au-delà de l’inves-tissement réel des collègues en matière de formation et d’accompagnement, l’université demeure un cadre plus large et plus distant que celui d’autres établissements de formation. Ce qui pousse de facto les étudiants à… trouver des solutions par eux-mêmes, alors que la capa-cité d’adaptation est devenue une qualité majeure ! », affirme Jean-Marc Lehu. « On entend souvent dire, sans qu’il n’y ait eu d’études sur le sujet, que les diplômés d’université ont de très bonnes connaissances techniques, alors que ceux des grandes écoles ont des qualités essen-tiellement comportementales », ajoute Philippe Raim-bourg, professeur de finance à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et directeur du master 2 Ingénierie financière (Ingéfi).

« Contrairement à l’idée reçue, les profils universitaires

tiennent bien la corde face aux étudiants d’écoles de

commerce et d’ingénieurs »

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 49

FOCUS - CARRIÈRE

Les forces de l’Ecole de Management de la SorbonneL’université est, de ce fait, une voie royale pour accéder à ce secteur d’activité. Et si les profils universitaires sont recherchés, les diplômés de l’Ecole de Management de la Sorbonne sont tout particulièrement appréciés sur le marché. « En termes de formations et de recherches, nous sommes devant un grand nombre d’écoles de commerce et au coude-à-coude avec les plus grandes », affirme ainsi Pierre Médan. « En effet, nous proposons à nos étudiants vraiment du fond, c’est-à-dire un véritable apprentissage des fondamentaux auquel s’ajoute un diplôme habilité par l’Etat ayant fait l’objet d’un certain nombre d’évaluations et d’habilitations. Quand on sort avec un master 2 de Paris 1 Panthéon-Sor-bonne, on sort avec un titre ayant du sens, une renommée, un diplôme ayant des équivalences au niveau européen, dans le cadre du processus de Bologne, ce qui n’est pas forcé-ment le cas des écoles de commerce. De plus, notre posi-tionnement en termes de premier salaire nous place dans le Top 10 français des écoles ! », ajoute le directeur de l’EM Sorbonne, école qui a été précurseur au niveau de l’universi-té en matière de stage, de césure ou encore d’apprentissage. « Le positionnement de l’offre de masters de l’EM Sorbonne correspond bien aux besoins du marché. Et le niveau très excédentaire des candidatures par rapport aux capacités d’accueil confirme, si besoin était, que cette adéquation avec les besoins et l’insertion professionnelle corollaire qu’elle permet sont bien identifiés par les étudiants comme par les recruteurs », précise de son côté Jean-Marc Lehu.

Les étudiants de l'EMS ont la possibilité de suivre des conférences avec des intervenants renommés, de travailler en mode gestion de projets et de participer à des événements variés.

5 parcours sont proposés par l’Ecole de Management de la Sorbonne en licence 3 : Gestion (180), Stratégie et Economie d’Entreprise (SEE, 170), Comptabi-lité Contrôle Audit (CCA, 25), Finance (90) et les deux doubles-licences (30 + 25)

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Les bienfaits appréciés de l’alternanceL’université propose ainsi de nombreuses formations de qualité, s’appuyant pour certaines sur l’alternance, à l’image du master 2 Développement des ressources hu-maines et droit social. Ce diplôme prépare les étudiants aux enjeux actuels de la gestion des ressources humaines, en particulier celui de sa contribution à la performance, au sein des entreprises internationales. Alliant des ensei-gnements de droit et de gestion de haut niveau à des inter-ventions de professionnels expérimentés, il confère une solide grille de lecture pour appréhender les nouveaux challenges de la fonction RH. « Dans le cadre de ce cursus, l’apprentissage est fondamental et constitue un cercle vertueux, attirant de très bons étudiants qui sont rémunérés. Ils occupent en effet de véritables postes, et sont des salariés comme les autres. Cette période en en-treprise leur permet de confronter tous les jours théorie et pratique, et leur assure ensuite une excellente inser-tion sur le marché du travail », souligne Jean-Emma-nuel Ray, professeur à l’Ecole de Droit de la Sorbonne, à l'EMS et co-directeur de ce master, avec Charles-Henri d’Arcimoles, professeur de gestion et de finance.Autre formation s’appuyant notamment sur l’apprentis-sage, le master 2 Trésorerie d’entreprise a pour objet de former des cadres financiers spécialistes de la gestion des flux et des risques financiers. Le régime de l’appren-tissage permet ainsi à l’étudiant de rapidement devenir opérationnel et de s’insérer ‘facilement’ dans le monde de l’entreprise. « Le métier de trésorier d’entreprise s’est grandement développé et nous assistons, depuis quelques années, à un élargissement de ses responsabilités. Cette activité s’étoffe et prend une place croissante au sein des

entreprises à l’heure de la transformation digitale. On constate une pénurie de trésoriers, en France comme à l’international, pour ce métier qui requiert des compé-tences techniques, dont certaines ne peuvent s’acquérir qu’au sein de l’entreprise. Ceci explique pourquoi ce master est organisé dans le cadre du régime de l’ap-prentissage, et affiche un taux d’insertion de 100 % », explique Erwan Le Saout, directeur de cette formation.

Professionnalisation et gestion de projetD’autres formations de l’Ecole de Management de la Sorbonne s’appuient sur des spécificités différentes pour favoriser l’insertion professionnelle de leurs diplômés. Le master SCPN (Stratégie commerciale et politique de négociation), par exemple, présente notamment un caractère fortement professionnalisant. Grâce à un corps professoral composé d’universitaires spécialisés et de professionnels de haut niveau - environ 75 % des ensei-gnants sont des chefs d’entreprises ou des cadres supé-rieurs -, les étudiants sont immédiatement plongés dans la réalité de l’ingénierie commerciale et de la négocia-tion. « Un deuxième élément favorisant l’insertion des étudiants et renforçant leur motivation réside dans les concours de négociation, organisés par les écoles de commerce et ouverts aux universités, dans lesquels l’EM Sorbonne est très performante ! Un autre point relève

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CARRIÈRE - FOCUS

« Le positionnement de l’offre de masters de l’Ecole de Management

de la Sorbonne correspond bien aux besoins du marché »

9 mentions de master 1 sont proposées pour environ 450 étudiants

550 étudiants sont actuellement inscrits en master 2 à l’Ecole de Management de la Sorbonne

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du réseau existant, avec une entraide des anciens vers les nouveaux et des événements permettant de fédérer les promotions. Cet esprit de réseau est de plus en plus pré-sent au sein de l’Ecole de Management de la Sorbonne ! », confie Pierre Médan, qui est également responsable de ce diplôme. De son côté, le master 2 professionnel LMD (Logistique, Marketing & Distribution), qui a la spécificité de faire le lien entre logistique et marketing, propose un enseignement en mode ‘gestion de projets’. « Les étudiants travaillent en permanence en mode gestion de projets, parfois inter-masters (mémoire de séminaire, organisation de visites…). C’est une manière stimulante et responsabilisante de se former tout en préparant au mieux au mode de fonctionnement orga-nisationnel en entreprise », souligne Jean-Marc Lehu, directeur de ce master, qui affiche également 100 % d’in-sertion quatre mois après la sortie de l'université.

La possibilité de s’orienter vers la rechercheSi, à l’issue de leur cursus, les étudiants de l’Ecole de Management de la Sorbonne n’éprouvent guère de dif-ficulté à s’insérer sur le marché du travail, certains font le choix de poursuivre en doctorat. Après être passé par un master 2 recherche Finance de marché et avoir été major de promotion, Thomas Renault a ainsi fait le choix de s’élancer sur une thèse relative à l’apport du big data et de l’analyse des réseaux sociaux dans la prévision du prix des actifs financiers, sous la direction du professeur Roland Gilet. « J’avais initialement la volonté de travail-ler dans une grosse institution internationale et le fait d’avoir un doctorat est très recommandé pour cela. J’ai ainsi trouvé petit à petit un sujet combinant mes diffé-rents centres d’intérêt et permettant d’utiliser des don-nées interactives pour mieux expliquer des situations actuelles. Même si ça a été compliqué au début, je suis ravi de ce choix, qui me permet de partir sur un domaine vraiment naissant, avec la possibilité d’avoir des réels apports par rapport à des domaines plus théoriques. Il s’agit d’une excellente expérience au niveau de la liberté intellectuelle ! », souligne Thomas Renault, qui est en parallèle consultant BPI sur le big data et qui a dévelop-pé le blog ‘Captain Economics’, qui aborde notamment l’économie sous un nouvel angle. ■

Julien Pompey

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 51

FOCUS - CARRIÈRE

lES qUalITéS REchERchéES chEz lES jEUNES dIplôMéS

Jean-Marc Lehu a listé pour Panthéon Sorbonne maga-zine les dix principaux signes d’excellence recherchés chez les jeunes diplômés, confiés par les recruteurs, dans les métiers du management.

• Autonomie et travail en équipe ➥ Savoir s’autogérer tout en étant capable d’animer

et de stimuler des équipes.

• Utilisation efficiente des technologies de l'info ➥ Être capable d’une productivité supérieure

à la moyenne non-utilisatrice.

• Maîtrise de l’information utile ➥ Capacité à identifier et à comprendre l’information

compétitive liée au secteur, à l’entreprise…

• Ouverture d’esprit ➥ Nécessité d’être intéressé en permanence

par l’évolution, l’innovation…

• Agilité et mobilité spatiale ➥ Souplesse pour suivre les mouvements et capacité

à s’adapter aux bouleversements.

• Interface organisationnelle ➥ Compréhension des fonctions de l’entreprise

pour une communication performante.

• Intelligence créative ➥ Être force de propositions susceptibles d’améliorer

la position concurrentielle de l’entreprise

• Multilinguisme ➥ Maîtrise d’une, deux ou trois langues étrangères

et capacité à maîtriser le code informatique.

• Responsabilité sociétale ➥ Engagement conscient des réalités de

l’environnement et de la société.

• Création de valeur ajoutée additionnelle ➥ Utilité et rentabilité perçue finalement pour

l’organisation dans son ensemble.

Commentaire de Jean-Marc Lehu : « Il ne s’agit pas d’un portrait-robot normatif du succès assuré d’une candida-ture, simplement de savoirs, de compétences, de capaci-tés et de qualités intuitu personae acquises et dévelop-pées par l’étudiant pendant toute sa formation, et qu’un recruteur souhaite valider aujourd’hui pour estimer la valeur du candidat lors d'un recrutement. »

« L’apprentissage est fondamental et constitue un cercle vertueux, attirant de très bons étudiants

qui sont rémunérés »

Plus de

250 doctorants sont référencés au sein l’Ecole doctorale de Management Panthéon- Sorbonne

26 parcours de master 2 sont répartis sur les 9 mentions de master

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52 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

CARRIÈRE - PORTRAITS CROISÉS

« Peindre est une forme de

ralentissement, une mise en suspens

des choses permettant de digérer et

de comprendre les images »

RoMaIN BERNINI EN 5 daTES.

• Juin 2004 : Diplômé de

Paris 1 Panthéon-Sorbonne

• Juin 2006 : Première exposition

personnelle, galerie du Crous, Paris

• 2010-2011 : Résidence

à la Villa Médicis, Rome

• Mars 2014 : Exposition

‘Woods’, galerie Tarasieve, Paris

• Octobre 2016 : Exposition ‘Made

in Korea’, KNU Museum, Daegu

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PORTRAITS CROISÉS - CARRIÈRE

Diplômé en arts plastiques et en médiation culturelle de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Romain Bernini est aujourd’hui un artiste-peintre reconnu dans le milieu artistique multipliant les expositions et les projets.

Romain Bernini, artiste-peintre passionné

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 53

Romain Bernini est un grand pas-sionné d’art depuis qu’il est tout petit et a rapidement su qu’il

souhaitait devenir artiste. Pour arriver à ses fins professionnelles, il a fait le choix original de passer par l’université. « A la sortie du lycée, une fois le bac en poche, je me suis inscrit en médiation cultu-relle à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et, en parallèle, à l’Ecole du Louvre pour suivre une formation en histoire de l’art classique. J’ai ensuite poursuivi la mé-diation culturelle en y ajoutant les arts plastiques, dans lesquels je me suis spé-cialisé, toujours à l’université, jusqu’au DEA. Puis, à la suite de ce parcours, ayant déjà une pratique personnelle de la peinture, j’ai décidé de me lancer ! », explique le jeune homme, qui se quali-fie lui-même d’autodidacte. « Le cursus à l’université est avant tout axé sur la théorie, permettant de développer une compréhension et un discours autour de son travail et de son art. Il s’agit vrai-ment de la spécificité de la faculté ! », ajoute Romain, qui intervient occa-sionnellement dans le cadre du master Sciences et techniques de l’exposition de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Multiplication des expositionsEn parallèle, sur le plan pratique, Ro-main organise sa toute première expo-sition personnelle dès 2006 à la Galerie du Crous, située rue des Beaux-Arts, à Paris. « Cette première exposition m’a permis de montrer mon travail à des critiques et à des artistes-peintres

notamment, qui m’ont soutenu auprès des galeries et de certaines institutions », précise Romain, qui intègre sa première galerie dans la foulée. L’année suivante, il débute une collaboration avec la gale-rie d’art contemporain Metropolis, avant de présenter plusieurs expositions per-sonnelles en 2008 et en 2009. Quelques mois plus tard, il devient pensionnaire de la prestigieuse Villa Medicis, à Rome, et présente une nouvelle exposition per-sonnelle à la galerie Priska C. Juschka Fine Art, à New York. En 2011, il com-mence une nouvelle collaboration avec la galerie Suzanne Tarasieve, à Paris, poursuit de nombreux projets et monte une nouvelle exposition personnelle à la galerie Dukan, à Leipzig, en Allemagne.

Le quotidien d’un artiste-peintreRomain Bernini est aujourd’hui un artiste reconnu dans le milieu, avec sa peinture figurative et ses grands formats colorés. Il passe ainsi l’essentiel de ses journées dans son atelier, à créer, avant de se consacrer, durant ses soirées, à ses projets d’exposition, à la promotion de son travail, à sa communication… « Mon atelier est un lieu primordial pour moi. Il est, d’ailleurs, au centre de mon habi-tation et j’y travaille quotidiennement. Il s’agit à la fois d’un lieu de refuge et d’expérimentation du monde, ou plutôt des images du monde. J’y suis comme attiré en permanence, avec des attentes et des envies sans cesse renouvelées », souligne-t-il. « Mais, étant complètement libre, j’essaie le plus possible d’avoir

des horaires de bureau, en peignant durant la journée et en m’occupant du reste pendant la soirée. Comme il s’agit d’une vraie passion, cela n’est pas vécu comme un travail ou une contrainte ! », ajoute Romain Bernini.

Des messages forts et des projetsDans le cadre de l’exposition croisée ‘Made in Korea’-‘Faire des Mondes’, qui a lieu actuellement en Corée du Sud, Romain Bernini a ainsi donné vie à des perroquets très colorés. « De nombreux thèmes m’intéressent comme le métis-sage, le voyage intérieur, le rapport au rituel… Nous sommes en effet dans une société ultra-rationnelle, parfois hysté-rique, ayant abandonné certains rituels. Pour moi, l’art est avant tout un dia-logue : il s’agit de dire des choses par des formes et des images. J’essaie ainsi de poser des questions. De plus, le fait de peindre est une forme de ralentissement, une mise en suspens des choses permet-tant de digérer et de comprendre les images dont nous sommes aujourd’hui abreuvés. Je souhaite ainsi sortir de la communication rationnelle et normée ! », détaille Romain Bernini, qui a plusieurs expositions en projet, notamment à la Maison des Arts de Châtillon à partir du 15 mars intitulée ‘Les Archipels’ ; une autre à Leipzig, qui est un haut-lieu de la peinture figurative contemporaine, ou encore au Musée de Chambéry, pro-grammée pour l'hiver prochain. ■

Julien Pompey

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expériences professionnelles. « J’ai souhaité assez rapidement réaliser des stages, qui m’ont permis de renfor-cer mon idée d’accompagner des pro-jets culturels et d’être au plus près des artistes. Car, pour moi, cela permet de développer une réflexion artistique, d’approfondir une vision qu’on peut avoir du processus créatif et d’être plus impliqué », explique-t-elle. Marianne Derrien réalise notamment un stage au service d’art contemporain et de la pros-pection du Centre Pompidou et un autre à l’Institut français. « Ces stages m’ont vraiment permis d’expérimenter diffé-rentes facettes. Par la suite, l’idée était de rapidement se lancer sur le marché, avec l’objectif très clair d’accompagner des artistes », précise-t-elle.

Des missions très variées assuréesMarianne intègre ainsi la Galerie d’art Serge Le Borgne, à Paris, en 2007, en tant qu’assistante, pour assurer diverses missions : coordination et montage de dossiers artistiques, accompagnement des artistes… « Cette expérience a été fondamentale. Pendant trois ans, j’ai appris à accompagner un artiste sur tous les plans », confie Marianne, qui

54 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

suit alors des artistes confirmés tels que Marina Abramović ou Mark Lewis. Mais, trois ans après son arrivée, la galerie d’art est contrainte de fermer. « Quasiment au même moment, j’ai fait la rencontre d’Eric de Chassey, qui a été nommé dans la foulée directeur de l’Académie de France à Rome-Villa Médicis. Il m’a proposé le poste de char-gée de mission pour les expositions que j’ai accepté ! » La jeune femme part

« Aujourd’hui, la profession de

commissaire d’exposition est au centre de nombreux

enjeux sociétaux »

Marianne Derrien a parcouru un long chemin avant d’arriver à ses fins. Après un bac L, spé-

cialité Arts, elle a décidé de rejoindre l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour suivre un cursus spécifique en arts plastiques. Elle a ensuite intégré le master recherche en Arts plastiques et sciences de l’art, en 2004, avant de postuler et d’être acceptée en master 2 Sciences et techniques de l’exposition, l’année sui-vante. « Les choses se sont vraiment pré-cisées pour moi à partir de 2005 avec ce master dirigé par Françoise Docquiert. Il était également cohérent de rester au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui développe ce type de master pro-fessionnel très ancré dans les pratiques artistiques contemporaines. Ce cursus m’a ainsi donné une vision plurielle de l’activité de commissaire d’exposition, et l’université m’a permis d’avoir une connaissance vraiment transversale, avant même de poursuivre en doctorat », souligne aujourd’hui Marianne Derrien.

La volonté d’accompagner des artistes et des projetsEn parallèle de son cursus, Marianne a multiplié les stages et accumulé les

Ayant suivi l’intégralité de sa formation à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, de la licence au doctorat, en passant par le master en Sciences et techniques de l’exposition, Marianne Derrien est désormais commissaire d’exposition et critique d’art indépendante.

Marianne Derrien, commissaire d’exposition de talent

CARRIÈRE - PORTRAITS CROISÉS

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PORTRAITS CROISÉS - CARRIÈRE

MaRIaNNE dERRIEN EN 5 daTES.

• Juin 2006 : Obtention du master

Sciences et techniques de l’exposition

• Septembre 2007 : Recrutement au

sein de la galerie d’art Serge Le Borgne

• Octobre 2010 : Chargée de mission à

l’Académie de France à Rome-Villa Médicis

• Septembre 2014 : Chargée de cours

en Arts à Paris 1 Panthéon-Sorbonne

• Novembre 2016 : Expositions croisées

‘Made in Korea’ / ‘Faire des Mondes’

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 55

alors travailler en Italie, durant deux an-nées, pour accompagner divers artistes et projets tels que l’exposition ‘EuroPunk’.

Retour en France en tant que commissaire freelanceDeux ans plus tard, Marianne décide de revenir en France et de devenir commis-saire d’exposition indépendante. « Je considère être capable de mettre en œuvre des projets en mon nom tout en retrouvant les temps de recherche, d’écriture, de rencontre et de discussion. Les missions d’un commissaire d’exposition vont en effet de l’accompagnement d’artistes à la gestion des relations avec les institutions. Aujourd’hui, que ce soit au niveau des formations comme des expositions, cette profession est au centre de nombreux en-

tions narratives’, au Luxembourg, qui est prévue pour octobre 2017. J’ai aussi souhaité faire grandir des projets dans des expositions d’envergure, avec des artistes français et internationaux », liste Marianne, qui ne cache pas son envie de rejoindre prochainement une institution, en France ou ailleurs, lié à l’art contempo-rain. Enfin, elle prépare activement les 10 ans de l’association C-E-A (Commissaires d’exposition associés), qui a pour vocation de regrouper les personnes exerçant une activité de commissaire d’exposition d’art contemporain en France et de constituer une plateforme de réflexion, de promotion et d’organisation d’actions et de projets autour de cette activité professionnelle. ■

Julien Pompey

jeux sociétaux », souligne Marianne qui, en parallèle, est également critique d’art et chargée de cours à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en licence 3 Métiers des arts et de la culture.

De nombreux projets envisagés en France et à l’étrangerSes différentes activités l’amènent à tra-vailler sur de nombreux projets comme, dans le cadre de l’année France-Corée 2015-2016, les expositions croisées ‘Made in Korea’ / ‘Faire des Mondes’, cette der-nière étant actuellement présentée dans un des plus grands musées coréens. « J’ai d’autres projets d’exposition, principale-ment en co-commissariat, en France et à l’étranger, et je travaille sur le deuxième volet de l’exposition ‘Flatland / Abstrac-

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CARRIÈRE - PORTRAITS CROISÉS

Diplômé en cinéma de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Cyril Le Grix est aujourd’hui un metteur en scène et un réalisateur reconnu, ayant monté de nombreuses pièces, plusieurs courts métrages et venant de co-signer le scénario de son premier long métrage.

Cyril Le Grix, metteur en scène engagé

Cyril Le Grix est un metteur en scène et un réalisateur français dont la notoriété n’arrête pas de

se développer, suite à un parcours suivi en partie à l’université. Après avoir intégré le Cours Florent durant trois années, de 2001 à 2004, en parallèle d’un DEA de lettres modernes à Paris 4 Paris-Sorbonne, il a décidé de pos-tuler et de rejoindre le master Scéna-rio, réalisation, production de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dirigé par Frédé-ric Sojcher, en 2006-2007. « Je voulais suivre une formation professionnelle permettant de passer à la réalisation cinématographique tout en englobant les aspects de scénario, de montage, de production… Ce passage par l’université m’a aussi permis d’avoir une approche et une réflexion globale sur les métiers du cinéma, que ce soit en terme artis-tique, philosophique, mais également économique et juridique. De plus, dans le cadre de ce cursus, un concours était organisé avec Arte, avec la possibilité de faire un court-métrage et un documen-taire de création. J’ai eu la chance que mes deux projets soient retenus au final, avant d’être réalisés, produits et diffusés par la chaîne de télé l’année suivante, à l’issue du master », se souvient-il.

Le théâtre, une passion et une vocationEn parallèle de son cursus, Cyril Le Grix a enchaîné plusieurs créations au théâtre, à partir de 2004. « Le théâtre est une véritable passion que j’ai depuis ma

petite enfance, étant issu d’une famille d’artistes (peintre, sculpteur, décora-teur…). Adolescent, j’ai commencé à suivre mes premiers cours et, très vite, j’ai souhaité devenir metteur en scène, aussi bien au cinéma qu'au théâtre, ce qui est compliqué en France où tout est très compartimenté, afin d’exprimer mon univers et de raconter des histoires », confie Cyril qui, à l’issue du Cours Florent, a mis en scène Le Fanatisme de Voltaire. « Il s’agit d’une pièce politique et polémique. Le théâtre est en effet, pour moi, une prise de position, une arme de combat, tout comme pour Vol-taire d'ailleurs », ajoute-t-il.

« Je remonte, dans quelques semaines, Timon d’Athènes de Shakespeare, au Théâtre de la Tempête, à Vincennes, avec 18 artistes sur scène : 15 comédiens et 3 musiciens. C’est un grand projet ! Je suis très heureux de travailler avec la traduction de Jean-Claude Carrière, faite il y a plus de 40 ans pour Peter Brook à l’occasion de l’ouverture du Théâtre des Bouffes du Nord. Le talent de Carrière, écrivain et scénariste de renom au service de Shakespeare, quelle joie pour moi quand théâtre et cinéma se nourrissent l’un l’autre ! », précise Cyril Le Grix, dont la pièce est notamment éligible aux Molières 2017.

Le théâtre, un outil d’introspection et de rechercheCyril Le Grix est par ailleurs Vice-Pré-sident du Syndicat National des Met-teurs en Scène (SNMS), seul syndicat des metteurs en scène en France, qu’ils soient du théâtre privé, du théâtre public ou directeur de compagnie indépen-dante, fondé en 1944 par Gaston Baty, Louis Jouvet, Charles Dullin, Jacques Copeau, Jacques Rouché et Edward Gor-don Craig pour se battre pour le statut d’auteur du metteur en scène et défendre ses droits. « François Truffaut s’est battu au cinéma pour que le metteur en scène soit vraiment reconnu comme un auteur, et non comme un simple techni-cien. Au théâtre, aujourd’hui, même si le droit du metteur en scène existe dans le code de la Propriété Intellectuelle, il n’est pas systématiquement appliqué,

« Le théâtre est un outil militant pour réfléchir sur l’homme, la nature humaine, pour mieux

se comprendre »

Fondateur et directeur artistique de la compagnie ‘La Torche Ardente’, il met en scène plusieurs autres pièces : L’Héritier de village (2005) et Les Sin-cères (2005) de Marivaux, Jeanne et les juges de Thierry Maulnier (2006), Timon d’Athènes de Shakespeare (2007), Dom Juan de Molière (2008-2009, puis tournée européenne en 2011), Le Libre penseur de Strindberg (2009), Brûlons Voltaire de Labiche (2010) ou encore plus récemment Démons de Lars Noren (2015), au théâtre du Lucernaire, à Paris.

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PORTRAITS CROISÉS - CARRIÈRE

cyRIl lE gRIx EN 5 daTES.

• Septembre 2001 : Entrée au Cours Florent

• Juin 2004 : Première pièce mise en scène

• Juin 2007 : Diplômé de l'université

Paris 1 Panthéon-Sorbonne

• Décembre 2015 : Mise en scène

de Démons au Lucernaire

• Mars 2017 : Mise en scène de

Timon d’Athènes de Shakespeare

surtout dans le théâtre public, ce qui est un comble ! », explique Cyril. Avant d’ajouter : « Le théâtre est un outil militant pour réfléchir sur l’homme, la nature humaine, pour tenter de se comprendre un peu mieux… Un outil d’introspection et de recherche qui tente de présenter un miroir à la Cité pour mener à la réflexion. Les spectacles que je mets en scène n’affirment pas : ils in-terrogent ! », confie Cyril Le Grix.

Les réflexions découlant du théâtre et du cinémaEn plus de cette activité pour le théâtre et ces responsabilités, Cyril Le Grix n’a jamais négligé le cinéma. Il a ainsi réali-sé plusieurs courts dont La Révolte de la matière, Le Voyage (2007, Agora Films/Arte), un documentaire de création intitulé L’Absente (2008, Agora Films/Arte) ou encore un documentaire sur la mise en scène théâtrale, Les Artisans de L’Ephémère, produit par le SNMS, bros-sant le portrait d’une dizaine de metteurs en scène d’horizons différents. Il vient enfin de terminer, avec Stéphane Mar-saudon, l’écriture de son premier long métrage. « Le scénario, basé sur une histoire vraie, est finalisé et a été envoyé à la lecture dans quelques productions qui l’attendaient. Ce que j’apprécie, au théâtre comme au cinéma, c’est la di-mension non-immédiate. Ils permettent d’avoir du recul sur les choses et faire naître la réflexion ! » ■

Julien Pompey

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 57

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CARRIÈRE - PORTRAITS CROISÉS

Camille Lenglois est attachée de conservation au service architecture du Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle, après avoir suivi le master Sciences et techniques de l’exposition de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Camille Lenglois, attachée de conservation passionnée

Camille Lenglois a toujours voulu travailler dans le domaine des Arts. Après avoir passé un bac lit-

téraire, option Arts plastiques, au Havre, elle a décidé d’intégrer une classe prépa-ratoire en lettres classiques, option Art, au lycée Condorcet, à Paris, durant trois années. A l’issue, elle obtient une équi-valence et rejoint la double-licence His-toire de l’art et Arts plastiques à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « J’ai choisi cette université car, pour moi, elle offrait des perspectives multiples de formation, que ce soit en arts plastiques, en histoire de l’art ou encore en commissariat d’expo-sition, permettant de développer un volet à la fois théorique et pratique dans les arts », souligne la jeune femme.

Une envie de voyagerCamille décide ensuite de partir durant une année en République Tchèque, à Brno exactement, deuxième ville la plus grande du pays et capitale de la région historique de Moravie, pour son mémoire de master en Histoire de l’art. Son sujet portait en effet sur Antonin Kratochvil, un reporter-photographe tchèque co-fondateur de l’agence VII (seven). « A mon retour en France, j’ai poursuivi ma formation à Paris 1 Pan-théon-Sorbonne, dans le cadre d’un master recherche en Arts Plastiques. Mes travaux, essentiellement constitués

de dessins, de photographies et de per-formances, concernaient notamment la notion de frontière », explique Camille Lenglois, qui était inscrite en parallèle à l’Inalco, en licence de Langues, Littéra-tures, Civilisations d’Europe, spécialité Tchèque, pour continuer à pratiquer cette langue et à développer ses connaissances sur cette région d’Europe.

Un souhait de se professionnaliserSouhaitant se professionnaliser avant même d’arriver sur le marché du tra-vail, Camille décide ensuite d’intégrer le master 2 professionnel Sciences et techniques de l’exposition, de nouveau à l’université Paris 1 Panthéon-Sor-bonne. « Je pense que les formations en arts plastiques, en histoire de l’art et en commissariat d’exposition sont complémentaires, et qu’un parcours est une construction personnelle, car les domaines se nourrissent entre eux. Ce master professionnel m’a notamment permis de faire un stage au Cabinet de la Photographie, où j’ai par la suite été

recrutée en tant qu’assistante de conser-vation. A cette occasion, j’ai notamment travaillé sur l’exposition ‘Paparazzi’ au Centre Pompidou-Metz », explique la jeune femme. En parallèle de ce cursus, elle prépare le concours de conservateur du patrimoine, où elle est finalement admissible à deux reprises.

Une volonté d’évoluerCamille Lenglois est aujourd’hui atta-chée de conservation au service archi-tecture du Mnam-Cci (Musée national d’art moderne-Centre de création indus-trielle), autrement dit le Centre Pompi-dou. « J’étudie, je conserve et je valorise les fonds de dessins et de maquettes de ce service du musée, qui a une très belle collection. Je m’intéresse par ailleurs à la prospective en direction des pays de l’Europe de l’Est », précise-t-elle.La jeune diplômée de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne développe également, actuellement, plusieurs pro-jets très variés. « En parallèle de cette prospection européenne, je travaille sur un projet d’exposition pluridisciplinaire, qui intègre des maquettes d’architecture, mais aussi des dessins et des installa-tions vidéo d’artistes issus de différentes générations », explique Camille. ■

Julien Pompey

« J’étudie, je conserve et je valorise les fonds de dessins et de maquettes du Centre Pompidou »

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PORTRAITS CROISÉS - CARRIÈRE

caMIllE lENgloIS EN 5 daTES.

• Septembre 2001 : Arrivée à Paris

• Octobre 2006 : Job étudiant au

Centre Pompidou

• Janvier 2010 : Projet d’exposition

itinérante en Europe

• Avril 2012 : Recrutement au sein du

Cabinet de la Photographie

• Janvier 2017 : Nomination en tant

qu’attachée de conservation au

Service architecture du Centre Pompidou

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 59

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CARRIÈRE - PORTRAITS CROISÉS

Artiste-curateur, Frédéric Vincent est codirecteur de l’espace d’art ‘Immanence’ et chargé de cours de pratiques bidimensionnelles à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, après avoir réalisé une partie de sa formation au sein de l’université.

« J’estime que l’apprentissage

en école d’art et celui en université sont complémentaires. Il faut cesser de les distinguer ! »

FRédéRIc VINcENT EN 5 daTES.

• Juin 1998 : Obtention du diplôme

des Beaux-Arts de Paris

• Janvier 2000 : Ouverture

d’Immanence à Paris

• Septembre 2005 : Première

exposition à Berlin

• Novembre 2009 : Première

rencontre avec Richard Hamilton

• Décembre 2016 : Soutenance

thèse à Paris 1 Panthéon-Sorbonne

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PORTRAITS CROISÉS - CARRIÈRE

Frédéric Vincent, un artiste-curateur brillant

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Frédéric Vincent a un parcours quelque peu atypique dans le sec-teur artistique. Attiré très jeune

par les arts plastiques, il a débuté son apprentissage, dès le lycée, à l’Ecole Estienne, section Arts appliqués. Il fait alors d’incroyables rencontres avec des anciens de l’institution, tels que Jérôme Peignot, grand spécialiste de la typogra-phie, et le photographe Robert Doisneau. « Il proposa à une poignée d’élèves de le suivre pour faire des photographies. On apprend énormément au contact de tels artistes ! Mais, suite à mon baccalau-réat, les Arts appliqués ne me tentaient plus : ce que je désirais vraiment, c’était d’être artiste ! », explique Frédéric Vincent, alors âgé de 17 ans.

Les Beaux-Arts, une envie puis une certitudeNe pouvant présenter le concours d’en-trée aux Beaux-Arts de Paris en raison de son âge, il s’inscrit à l’université Pa-ris 8, où il fait notamment la rencontre de l’historien d’art Pascal Bonafoux. « Je me souviens qu’à la fin d’un de ses fameux cours sur l’autoportrait, il me conseilla de passer le concours d’entrée aux Beaux-Arts. Ceci n’était plus deve-nu seulement une envie mais, grâce aux conseils de mon professeur, une véri-table certitude ! » Quelques mois après, il se présente et intègre l’Ecole Natio-nale Supérieure des Beaux-Arts de Pa-ris. « En dernière année, avec Cannelle Tanc, nous avons fondé l’espace d’art Immanence, un espace géré par des artistes pour les artistes, plus communé-ment nommé aujourd’hui un ‘artist-run space’. L’envie de créer un tel espace d’exposition résulte des différentes expé-riences d’accrochage et d’organisation à l’Ensba, même si j’affirme et j’assume

une double activité d’artiste-curateur depuis plus longtemps », précise-t-il.

Une double activité menée de frontFrédéric Vincent est ainsi, aujourd’hui, codirecteur de l’espace d’art Immanence. En parallèle, il est chargé de cours de pratiques bidimensionnelles au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « En 2012, je souhaitais m’inscrire en doctorat, afin d’asseoir et de construire les recherches que j’effectuais sur le sujet des artistes-curateurs. J’en ai fait part à un artiste que j’avais exposé dans les pre-mières années d’Immanence, Yann Toma, qui a eu entre-temps un parcours brillant au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Aujourd’hui professeur des universités, il m’accepta en master 2 afin de me former aux canons académiques universitaires. Suite à cette première année concluante, j’ai été admis en thèse, devenant par la même allocataire de recherche. En accord avec mon directeur de recherche, j’ai déci-dé d’effectuer une thèse sur le thème ‘L’ar-tiste-curateur. Entre création, diffusion, dispositif et lieux’, en trois ans, que j’ai soutenue en décembre 2016. Aujourd’hui docteur en arts et sciences de l’art et di-plômé de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, je suis disposé à faire profiter de mes expériences et double- formation aux étudiants de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. L’enseigne-ment est en effet un objectif ! », détaille-t-il.

La qualité de la formation universitaire artistiqueD’ailleurs, au sujet de la formation uni-versitaire, Frédéric Vincent a un avis par-ticulièrement tranché. « Pour beaucoup, la formation universitaire ne semble pas être forcément la plus appropriée pour travailler dans le secteur artistique.

Connaissant les deux versants, j’estime que l’apprentissage en école d’art et ce-lui en université sont complémentaires. Il faut cesser de les distinguer ! Certes, il existe des différences notoires, notam-ment concernant les pratiques artistes mais, aujourd’hui, je conseillerais aux jeunes un double-cursus, université et école d’art. » Et d’ajouter : « L’université apporte des formations utiles pour ceux qui se destinent au commissariat d’expo-sition, à la scénographie, à la critique d’art, à l’histoire de l’art et d’autres métiers artistiques tels que conservateur, directeur d’établissements culturels… »

De très nombreux projets envisagésEn parallèle de ses différentes activités, Frédéric Vincent porte et envisage de nombreux projets. « J’expose actuelle-ment une série de cyanotypes dans une galerie, à Berlin. Je travaille sur une exposition à Londres et sur différentes publications : une première sur mes des-sins depuis 2009, une seconde sur mon exposition lors de ma soutenance de thèse. En tant que curateur, je m’attèle sur une exposition de la jeune artiste de 85 ans Ruth Wolf-Rehfledt, qui est peut-être l’artiste allemande ayant le plus poussé les relations entre texte et image, et qui n’a jamais eu d’exposition person-nelle en France. Je travaille aussi sur d’autres expositions, une personnelle de l’artiste Laurent Marissal et une autre sur les carnets d’artistes. Un dernier projet est d’emmener mes étudiants, en fin de semestre, à organiser une exposi-tion de leurs propres réalisations. C’est une façon aussi pour eux de valoriser et d’extérioriser leurs pratiques dans un lieu professionnel d'art ! » ■

Julien Pompey

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Les dernières nominations

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KATIA HERSARD

>> DEA Economie - Promo 1995 Présidente de la filiale billetterie de la FNAC

Katia Hersard est promue Présidente de la filiale billetterie du groupe FNAC. Diplômée d’un DEA d’économie de l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle a d’abord été chef de publicité chez Young & Rubicam Guatemala, en 1997. Elle a ensuite rejoint le groupe TBWA, au Guatemala puis à Paris, en 1999, comme chef de publicité senior avant de devenir chef du groupe TBWA à Paris. En 2001, elle a intégré Ogilvy & Mather Paris en tant que directrice conseil. Elle a ensuite été directrice du marketing stratégique, puis directrice de la marque chez Club Méditerranée. En 2010, elle est entrée dans le groupe FNAC comme directrice de la marque et du marketing. Depuis 2013, elle était directrice e-commerce et marketing du groupe.

STEPHAN KRYMER

>> DEA Droit des affaires - Promo 1982 Directeur administratif et financier d’Europlasma

Stéphan Krymer vient de rejoindre Euro-plasma en tant que directeur adminis-tratif et financier de la société spéciali-sée dans la conception et l’exploitation de solutions plasma. Titulaire d’un di-plôme d’études comptables supérieures (DECS) et d’un DEA de droit des affaires de l’université Paris 1 Panthéon-Sor-bonne, il a fait ses débuts chez Arthur Andersen, en 1983, avant de poursuivre sa carrière dans différents groupes, co-tés ou non, de plusieurs secteurs d’acti-vité. Il a ainsi occupé notamment les fonctions de directeur financier adjoint de La Compagnie La Hénin (Suez), de secrétaire général du groupe Tranchant ou encore de directeur finances, achats et services généraux de Hédiard. Avant de rejoindre Europlasma, il était adjoint à la DGA administration, finances, et gestion de Pôle emploi.

LISE BRETEAU

>> Master Droit du numérique - Promo 2002 Associée du cabinet Osborne Clarke

Lise Breteau rejoint Osborne Clarke en qualité d’associée pour apporter son expertise en Fintech et Insurtech. Elle intervient depuis dix ans sur l’ensemble des problématiques juridiques liées aux activités innovantes dans des environne-ments contraints, en particulier les paie- ments électroniques et mobiles, l’e-santé, le jeu en ligne ainsi que les technologies émergentes comme la blockchain. Titu-laire d’un master en droit des affaires de l’université Paris Nanterre, d’un master en droit du numérique et des nouvelles technologies de Paris 1 Panthéon-Sor-bonne et diplômée de l’ESSEC, elle est inscrite au barreau de Paris depuis 2006. Avant de rejoindre Osborne Clarke, elle a exercé au sein de sa propre structure et de cabinets spécialisés.

PIERRE DEHEUNYNCH

>> Master Droit social - Promo 1985 Directeur général adjoint en charge de la DRH d’Engie

Depuis le 1er septembre dernier, Pierre Deheunynck a pris les fonctions de direc-teur général adjoint en charge de la Direc-tion des ressources humaines d’Engie et de la supervision de Global Business Ser-vices, le centre de services partagés du groupe. Diplômé en droit social de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a commencé sa carrière chez BSN-Danone, groupe dans lequel il a exercé différentes fonctions au sein des ressources humaines, en France comme l’international. En 2000, il a été nommé directeur des ressources hu-maines Asie-Pacifique à Singapour avant de devenir, en 2005, directeur général en charge du développement des hommes et des organisations de Danone. Il a rejoint le groupe Engie à l’été 2016, assurant tem-porairement les fonctions de directeur général adjoint, en charge de la commu-nication et de la marque du groupe.

SHARON MACBEATH

>> Master Ressources humaines - Promo 1994 Directrice des ressources humaines du groupe Tarkett

Sharon MacBeath a été nommée di-rectrice des ressources humaines du groupe Tarkett et, à ce titre, devient membre du comité exécutif et du Direc-toire du leader mondial des solutions innovantes de revêtements de sol et de surfaces sportives. Diplômée de l’uni-versité de Glasgow et titulaire d’un mas-ter en ressources humaines de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, elle a débuté sa carrière en tant que responsable des ressources humaines pour McDonald’s France. Elle a ensuite fondé la socié-té de conseil en recrutement EMDS Consulting, qui a été rachetée par le groupe Havas, en 1999, et rebaptisée HR Gardens. Cette même année, Sha-ron MacBeath a rejoint Rexam, spécia-liste des emballages plastiques et des canettes de boisson, en tant que global senior vice president en charge des res-sources humaines et de la communica-tion, poste qu’elle occupera par la suite chez Redcats (groupe Kering) à partir de 2005. En 2013, elle a été nommée senior vice president des ressources humaines du groupe français Rexel.

CARRIÈRE - MOUVEMENTS

NOMINATIONS

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Pour être informé des dernières nominations, suivez l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sur

Chaque mois, de nombreux diplômés de l’université changent de poste ou d'entreprise. Panthéon Sorbonne

magazine revient sur les derniers mouvements.

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 63

CAROLINE PAROT

>> DEA Economie mathématique - Promo 1995 Présidente du directoire d’Europcar Groupe

Le conseil de surveillance d’Europcar Groupe a récemment annoncé la nomi-nation de Caroline Parot en tant que Présidente du directoire. Elle a pour mission d’accélérer le déploiement de la stratégie du groupe, dans le but de deve-nir « un leader des solutions de mobi-lité à l’échelle mondiale ». La nouvelle Présidente est arrivée au sein d’Europ-car en 2011 et a été nommée directeur financier en 2012. Elle occupait jusqu’à présent le poste de directeur général d’Europcar Groupe SA, et faisait par-tie du directoire. Titulaire d’un master en finances de l’ESC Paris et d’un DEA d’économie mathématique de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Caroline Parot a débuté sa carrière en tant que directeur d’audit chez Arthur Andersen. Elle a par la suite occupé les fonctions de contrô-leur de gestion groupe et de directeur fi-nancier du segment technologie au sein du groupe Technicolor (anciennement Thomson).

CAROLINE LE MASNE DE CHERMONT

>> DEA Droit des affaires - Promo 2000 Directrice juridique de Vivendi

Vivendi a annoncé en décembre dernier la nomination de Caroline Le Masne de Chermont au poste de directrice juri-dique du groupe. Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et d’un DEA de droit des affaires et droit écono-mique de l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne, elle est avocate de formation. Après avoir travaillé cinq ans au sein du cabinet d’avocats Cleary Gottlieb Steen et Hamilton, à Paris, elle a intégré le se-crétariat général de Vivendi, en 2007, où elle occupait le poste de directrice droit des sociétés/fusions et acquisitions.

MATTHIEU MOULY

>> Master Gestion des médias - Promo 2013 Directeur général de Lyxor au Royaume-Uni

Lyxor Asset Management vient d’annon-cer la nomination de Matthieu Mouly en tant que directeur général de Lyxor UK, l’entité du groupe Lyxor au Royaume-Uni. Il conjuguera son nouveau rôle avec ses responsabilités actuelles de direc-teur des ventes ETF. Titulaire d’une maî-trise en mathématiques appliquées de Paris Dauphine et d’un master en ges-tion des médias de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a commencé sa carrière en 2000 comme manager de projet dans une start-up spécialisée dans le déve-loppement de logiciels pour la télévision numérique. En 2004, il a rejoint Natixis Securities en tant qu’analyste sell-side couvrant le secteur des médias. En 2008, il entre dans l’équipe de vente ETF au sein de la division banque de finance-ment et d’investissement de la Société Générale, où il développe l’activité ETF en France. Il a ensuite été nommé, en 2010, responsable de la vente ETF dans les pays francophones pour Lyxor, avant d’être promu au poste de directeur des ventes ETF, en 2014.

JUSTIN PONCET

>> Master Communication politique - Promo 2005 Directeur pôle Opinion Data Intelligence chez Angie

Justin Poncet rejoint l’agence Angie pour créer le pôle Opinion Data Intelligence. Il sera notamment chargé de diriger la practice et de développer les offres de monitoring de l’opinion et de la répu-tation. Il enseigne, depuis cinq ans, les relations publiques et l’analyse d’opinion, notamment dans le cadre du master communication politique et institution-nelle de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et au Celsa. Diplômé en science politique, il a débuté en tant que chargé de mission au sein du Conseil supérieur de l’audiovi-suel. Après plusieurs expériences dans le conseil en communication et dans le digi-tal, notamment en tant que directeur de clientèle chez Spintank, il a rejoint Anti-dox en 2011 en tant qu’associé.

DELPHINE VANTOURS

>> Master Management des RH - Promo 2004 Directrice des ressources humaines de Sidetrade

Delphine Vantours a été nommée au poste de directrice des ressources humaines de Sidetrade. Membre du comité de direction, elle va accompagner cette société dans sa stratégie de croissance. Pour ce faire, elle peut s’appuyer sur une expérience professionnelle de plus de 20 ans dans des sociétés technologiques de premier plan comme SAP, Sun Microsystems et Anaplan, où elle occupait dernièrement le poste de directrice des ressources hu-maines pour la zone Europe Middle East & Africa (EMEA). Ses différentes missions dans des sociétés du logiciel lui ont permis d’acquérir une réelle expertise en matière de définition et de mise en œuvre de stra-tégie RH dans un contexte de très forte croissance à l’international.

MOUVEMENTS - CARRIÈRE

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64 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

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> PAGES 66 Classement : L'Ecole de Droit de la Sorbonne, meilleure faculté de droit française

> PAGES 67-71 Actualités : conférence, international, communication, récompenses...

> PAGE 72-74 Publications

L'Ecole de Droit de la Sorbonne a été récemment classée par le site internet L'Etudiant comme la meilleure faculté de droit française !

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ACTUALITÉS - PALMARES

ACTUALITÉS

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classement

L’Ecole de Droit de la Sorbonne en tête du palmarès 2017 des facs de droit

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2jQPAAw

Top 10 des facultés de droit

Université Note de l'Etudiant Salaire mensuel Taux d'emploi

1. Paris 1 Panthéon-Sorbonne 91 2 490 euros 94%

2. Paris 2 Panthéon-Assas 90 2 370 euros 85%

3. Université de Franche-Comté 89 NS 94%

4. Lyon 3 - Jean Moulin 85 1 940 euros 96%

4. Paris René Descartes 85 NS 87%

4. Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines 85 2 180 euros 92%

7. Cergy-Pontoise 84 NS 97%

7. Paris 11 - Paris Sud 84 2 060 euros 88%

7. Paris Ouest Nanterre La Défense 84 NS 90%

10. Université de Montpellier 83 1 980 euros 93%

10. Université de Strasbourg 83 2 000 euros 89%

L’Etudiant a récemment analysé l’insertion professionnelle après un master de droit à l’université. Il en ressort que l’Ecole de Droit de la Sorbonne arrive à la première position du palmarès 2017. Les universités franciliennes trustent les premières places du classement dévoilé début janvier par L’Etudiant, puisque Paris 1 Panthéon-Sorbonne devance Paris 2 Panthéon-Assas. « Une situation qui s’explique, en partie, par la bonne situation de l’emploi dans cette région… mais pas uniquement. Un diplômé de Paris 1 Panthéon-Sorbonne va gagner mensuellement près de 400 euros de plus que le salaire mensuel régional », indique le site spécialisé.

Un salaire net médian de l’ordre de 1 900 euros

Pour établir ce palmarès, le site internet s’est appuyé sur quatre indicateurs : le taux d’emploi, la part d’emplois stables,

la part de cadres et la part d’emplois à temps plein. L’un des enseignements tiré par L’Etudiant est que, 30 mois après l’obtention d’un master de droit, au niveau national, les taux d’emploi et d’emploi

à temps plein sont bons (91 % et 96 %), mais la part des cadres n’est que de 57 %. Le salaire net médian à temps plein est, lui, de l’ordre de 1 900 euros par mois.

➥ L'université dans les classements. http://bit.ly/2lbuPRj

➥ Intégralité du Palmarès 2017. http://bit.ly/2hY5IEm

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conférence

Première conférence Alliance sur la propriété intellectuelle

CONFERENCE - ACTUALITÉS

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 67

L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne compte de nombreux accords, dont certains avec de grands établissements très prestigieux. Créé il y a 15 ans désormais, le programme Alliance est ainsi un partenariat entre Columbia University, l’Ecole Polytechnique, Sciences Po Paris et Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Son objectif principal et sa raison d’être sont de favoriser les échanges entre ces quatre établissements, sur le plan pédagogique comme scientifique. Ce programme contribue ainsi à la coopération et à l’innovation franco-américaine en matière de formation, de recherche et plus largement au dialogue transatlantique. Dans ce cadre, par exemple, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Columbia ont déjà pu développer plusieurs initiatives communes : doubles diplômes ; diplômes conjoints ; échanges d’enseignants-chercheurs, de doctorants et d’étudiants ; projets communs en matière de recherche…

La propriété intellectuelle vue par Barbie et Mickey

Vendredi 6 janvier, en Sorbonne, s’est ainsi déroulée une conférence de Jane Ginsburg, invitée ‘Alliance’ et professeur en droit de la propriété littéraire et artistique à Columbia Law School, sur un sujet complexe mais ludique : ‘La propriété intellectuelle vue par Barbie et Mickey : la relation réciproque entre droits d’auteur et droit des marques en droit américain’. Cette conférence, organisée par l’Ecole de Droit de la Sorbonne, la Direction des relations internationales et le Service Communication de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a été l’occasion d’aborder plusieurs thèmes et de nombreuses questions. Par exemple, comment la jurisprudence américaine a-t-elle évolué en matière de parodie et d’autres formes d’expression des marques ?

ACTUALITÉS - PALMARES

journée d'étude

Terrorisme et séries TV en démocratie étudiés en Sorbonne

Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, le CNRS a lancé un appel à la communauté scientifique pour l’exploration des voies inédites dans la lutte contre le terrorisme. Parmi les sélectionnés, le projet « TESDEM » - Terrorisme et séries TV en démocratie - proposait d'étudier le réalisme des représentations fictionnelles et leur impact sur les politiques de sécurité dans les régimes démocratiques à partir de deux séries télévisées : ‘Homeland’ (Showtime) et ‘Le Bureau des Légendes’ (Canal+). L'ambition était aussi d'interroger les dimensions formatrice, éthique et politique de l'objet série télévisée, dans une démarche comparative entre les Etats-Unis et la France notamment.

Le rôle politique joué par les séries télévisées

Cette journée d’étude ‘Terrorisme et Séries TV en démocratie’ s’est déroulée le 21 janvier 2017 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, salle Halbwachs (UFR de philosophie). Elle a été l’occasion de rendre compte des travaux menés depuis mars 2016 sur ces thématiques par les porteurs de TESDEM, Pauline Blistene (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ISJPS) et Olivier Chopin (Sciences Po/CESPRA), et de leurs enquêtes de terrain auprès des concepteurs des séries ‘Homeland’, ‘Le Bureau des Légendes’ et des acteurs de la sécurité, CIA et DGSE. Les débats ont également réuni producteurs de séries, spécialistes du renseignement, chercheurs américains et français, en vue d’examiner le rôle des séries télévisées et des représentations fictionnelles de la menace djihadiste et du renseignement, à l'heure de la lutte globale contre le terrorisme.

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2ixeAgI

➥ Vidéo de la conférence de Jane Ginsburg. www.youtube.com/watch?v=PVqn_JdEyfU

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2jrhHuQ

➥ Journée d'étude TESDEM. http://bit.ly/2k9vliQ

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Les 28 et 29 janvier 2017, le Mexique était l’invité d’honneur du salon ‘Partir étudier à l’étranger’, organisé par le magazine L’Étudiant à Paris Expo Porte de Versailles. Suite à cette manifestation, Paris 1 Panthéon-Sorbonne a accueilli les représentants de 16 établissements mexicains, lundi 30 janvier.

Le Mexique est l'un des pays d'Amé-rique latine qui envoie le plus d'étudiants à Paris 1 Panthéon-Sorbonne (plus de 70 chaque année). C'est aussi l'une des des-tinations préférées des étudiants de l'uni-versité partant sur ce continent. Enfin, il est l'objet de très nombreuses études

Le 18 novembre 2016, à Daegu (Corée du Sud), Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’Université Nationale Kyungpook (KNU) ont conclu un accord-cadre de coopération comprenant l'échange d’étudiants dans le domaine des arts plastiques et des sciences de l’art. Les deux établissements ont également inauguré une exposition, qui s’est tenue jusqu’au 20 décembre 2016 au Musée d’Art National de KNU, puis du 23 décembre 2016 au 16 avril 2017 au Musée d’Art Contemporain de Wooyang. Intitulée ‘Faire des Mondes’, cette exposition présente les œuvres de quatre artistes français : Bertille Bak, Romain Bernini, Elika Hedayat et Rémy Yadan. Elle fait suite à l’événement ‘Made in Korea’, organisé en février 2016 à la Cité Internationale des Arts de Paris, avec les créations de quatre artistes coréens. C’est dans le cadre de l’Année France-Corée que ces manifestations ont été programmées, en collaboration avec l’Institut français. Leur commissariat général a été assuré par Hyo-Yeun Kang, directrice du laboratoire d’art contemporain Noosphere ; Françoise Docquiert, directrice adjointe de l’UFR d’arts plastiques et sciences de l’art de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; et Marianne Derrien, commissaire indépendante et diplômée de l’université (Cf. Portraits croisés pages 52-61).

partenariat

Accord avec l’Université Nationale de Kyungpook

ACTUALITÉS - INTERNATIONAL

ACTUALITÉS

68 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

coopération

Bel accueil d’une délégation universitaire mexicaine

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2kf7FvR

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2kv15zK

➥ Chaire des Amériques Paris 1 Panthéon-Sorbonne. www.univ-paris1.fr/chaires/chaire-des-ameriques/

et le Mexique. Elle a aussi été l'occasion d'envisager, de discuter et d'aborder de nouvelles perspectives de coopération inte-runiversitaires.

et recherches au sein de l'établisse-ment. Cette visite s'inscrivait donc dans une longue tradition d'échanges entre l'université Paris 1 Panthéon-Panthéon

➥ Exposition "Made in Korea". http://bit.ly/2k9Ipob

➥ Exposition "Faire des Mondes". http://bit.ly/2kv03DO

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école d'été

Grand lancement de l’école d’été de la French University of Tourism-AsTRES

INTERNATIONAL - ACTUALITÉS

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 69

La French University of Tourism - AsTRES, créée par 14 établissements de l’enseignement supérieur propo-sant des formations et de la recherche en tourisme, lance la première école d’été internationale, baptisée ‘Tou-rism Destination management, Lear-ning from France’. « Un nombre aussi important d’établissements prestigieux, proposant des formations d’excellence en tourisme, qui se réunissent pour offrir un même diplôme, est un fait rare dans le milieu universitaire. Cette initia-tive commune a été possible grâce à un travail de fond élaboré depuis plusieurs années au sein de l’association AsTRES », explique Maria Gravari-Barbas, délé-guée aux relations internationales de l’université et directrice de l’IREST.

Un concept particulièrement innovant

Cette école d’été se déroulera du 24 juin au 22 juillet 2017, à travers quatre grandes destinations françaises : Paris et la région parisienne ; Nice et la Riviera ; Bordeaux et sa région viticole ; la Bretagne et la Vallée de la Loire. Conçue comme un nouveau ‘Grand Tour’, elle associera cours théoriques, visites de terrain, rencontres avec les acteurs du tourisme, de la culture et du patrimoine dans les quatre régions. « Le concept est tout particulièrement innovant : il s’agit de proposer un périple éducatif et culturel à travers les principales destinations françaises, grâce au montage d’une école ‘itinérante’ qui leur permet de passer une semaine dans chaque destination, et d’obtenir un Diplôme Interuniversitaire (DIU) signé par

l’ensemble des universités et des écoles partenaires d'AsTRES », précise Maria Gravari-Barbas.

Une formation multiculturelle et interdisciplinaire

L’école d’été de la French University of Tourism - AsTRES s’adresse aux étudiants en formation initiale et aux jeunes professionnels titulaires d’une licence ou d’un bachelor. Largement ouverte au recrutement international, elle est résolument interdisciplinaire et vise à recruter des étudiants ayant un bagage universitaire en tourisme et ceux qui souhaitent se lancer dans une formation en tourisme par la suite. « Nous espérons ainsi former un groupe international, multiculturel et interdisciplinaire, composé à la fois d’étudiants en formation initiale et de professionnels, qui souhaitent avoir une expérience éducative et culturelle dense et de haut niveau ! », conclut la directrice de l’IREST, Maria Gravari-Barbas.

programme d'études

Début des inscriptions au Summer Institute 2017

Depuis près de 25 ans, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne organise, en parte-nariat avec Cornell Law School, le Summer Institute of International and Comparative Law in Paris, un programme d’études de droit international et comparé de cinq semaines se déroulant chaque été. « Il fait partie intégrante du programme de droit international et comparé de Cornell Law School, qui fait partie du Top 10 des facultés de droit américaines. Chaque année, le Summer Institute accueille ainsi un groupe d’étudiants provenant du monde entier pour étudier le droit au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbone », explique Stefan Herald, représentant à Paris du Summer Institute.

Inscriptions, informations et réductions

Une réunion d’informations au sujet du Summer Institute 2017 se déroulera le mercredi 1er mars 2017, à 14h, dans la salle 6 du Centre Panthéon (Aile Soufflot, 2ème étage). A noter également que les étudiants de Paris 1 Panthéon-Sorbonne bénéficient d’une réduction de l’ordre de 50 % sur les droits d’inscription à ce programme d’études très réputé.

➥ Informations et inscriptions. http://summerschool-frenchuniversitytourism.com/

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2jQLvwg

➥ Contact. lawschool.cornell.edu/paris

➥ Contact. [email protected]

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La bibliothèque Pierre Mendès France propose, depuis le 9 janvier dernier, un tout nouveau service : un audioguide. Il a pour but de vous aider à mieux connaitre le fonctionnement et les services de la bibliothèque. A l'aide de votre smartphone, flashez les QR codes présents sur la vingtaine d'affiches réparties dans toute la bibliothèque. Dès lors, une vidéo va s'ouvrir sur votre moteur de recherche. Lancez la lecture et découvrez un service ou une salle de la BU. Découvrez un aperçu du contenu des séquences avec celles relatives à l'accueil, aux inscriptions ou encore aux ordinateurs. Pour toute question, n’hésitez pas à solliciter le personnel de la bibliothèque. Tous les bibliothécaires sont à l'écoute de vos suggestions pour faire évoluer ce tout nouveau service de l'université.

Depuis quelques années désormais, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est particulièrement active et dynamique sur les réseaux sociaux. Cette activité se fait notamment ressentir dans les chiffres, qui lui permettent de se hisser dans les tout premiers établissements français et européens : 125 000 anciens élèves sur LinkedIn, plus de 100 000 abonnés sur Facebook, près de 30 000 followers sur Twitter… Afin de continuer de développer cette influence digitale et se rapprocher toujours davantage des étudiants, l’université a décidé de se lancer sur le réseau social Instagram, particulièrement apprécié des jeunes.

Objectif : Top 10 français !

En France, près de 150 établissements tricolores sont présents sur Instagram, dont une cinquantaine d’universités et quasiment autant de grandes écoles. Le Centre national d’études spatiales arrive largement en tête, avec plus de 16 000 abonnés, devant le CNRS, Kedge Business School et Sciences Po Paris. De son côté, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a lancé son compte Instagram le 25 décembre dernier, et compte déjà plus de 1 500 abonnés après avoir publié seulement quelques visuels… L’objectif clairement annoncé par l’université est de se hisser dans le Top 10 français des établissements d’enseignement supérieur et de recherche avant de viser les sommets, après avoir recruté des ‘étudiants ambassadeurs’ Instagram qui alimentent régulièrement le compte de Paris 1 Panthéon-Sorbonne !

réseau social

Paris 1 Panthéon-Sorbonne se lance sur Instagram

ACTUALITÉS - COMMUNICATION

ACTUALITÉS

70 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

dispositif

Un audioguide à votre service à la bibliothèque universitaire Pierre Mendès France

➥ Compte instagram Paris 1 Panthéon-Sorbonne. www.instagram.com/paris1pantheonsorbonne/

Lancement de l'expérience #SorbonneLiveL’université a décidé de pleinement expérimenter la dif-fusion de cours magistraux et de conférences en direct sur Facebook, en lançant une page spécifique dédiée au ‘live’ sur le réseau social. Cette décision intervient après le test concluant mené par Bruno Dondero, professeur à l’Ecole de Droit de la Sorbonne et directeur du CAVEJ (Centre Audiovisuel d’Etudes Juridiques), au cours du premier semestre. « Cette expérimentation a donné la possibilité à tout le monde de suivre un cours de droit de la Sorbonne comme si on était en amphithéâtre. Cette initiative a permis une véritable démocratisation de l’université ! », souligne l’enseignant très connecté.

Un beau succès d’ores et déjà enregistré

Quelques semaines après son lancement officiel, la page ‘Paris 1 Panthéon-Sorbonne’ Live compte plus de 3800 abonnés. La première vidéo diffusée a été vision-née près de 10 000 fois, et a permis ‘d’atteindre’ plus de 31 000 personnes sur le réseau social, soit un excellent démarrage. Plusieurs professeurs de l’université ont rejoint l’initiative relayée par le Service Communication de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et des conférences vont désormais être relayées par l’intermédiaire de ce nou-veau canal permettant de toucher un très large public. « Comme je le pensais, cela est utilisé à la fois par les étudiants, mais également des personnes en-dehors de l’amphi, qui peuvent suivre un cours ou une conférence et échanger en direct », précise en effet Bruno Dondero.

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2jQPgBP

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2k9x9bC

➥ Playlist YouTube Sorbonne Live. www.youtube.com/user/UnivParis1

➥ Compte Facebook Sorbonne Live. http://bit.ly/2kGkHCZ

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RECOMPENSE - ACTUALITÉS

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 71

➥ Playlist YouTube Sorbonne Live. www.youtube.com/user/UnivParis1

prix d'excellence

Deux doctorants de l’université récompensés par l’UFAL’Université franco-allemande (UFA) a décerné, le 26 janvier dernier, ses Prix d’Excellence 2017 au cours d’une cérémonie officielle à l’Ambassade de France à Berlin, en présence notamment de Philippe Etienne, Ambassadeur de France, de Patricia Oster-Stierle, Présidente de l’UFA et de nombreuses personnalités du monde politique, économique et universitaire. Ces prix récompensent les diplômés de cursus intégrés soutenus par l’UFA ayant démontré l’excellence de leur parcours, en particulier l’excellence de leurs travaux universitaires et de leurs compétences interculturelles. De leur côté, le Prix de la Meilleure Thèse et le Prix Spécial du Jury récompensent les meilleurs travaux de recherche effectués dans le cadre d’une cotutelle de thèse et/ou d’un collège doctoral franco-allemand soutenu par l’UFA.

Les lauréats des Prix de la Meilleure Thèse

Le jury a ainsi choisi de distinguer, pour les Prix de la Meilleure Thèse, Charlotte Rault, pour son travail sur ‘Le cadre juridique de la gestion des dettes souveraines’, effectuée entre l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et la Humboldt-Universität zu Berlin ; ainsi que Sébastien Schick, qui a réalisé sa thèse dans le cadre d’une cotutelle soutenue par l’UFA entre Paris 1 Panthéon-Sorbonne et la Ludwig-Maximilians-Universität München, avec un sujet portant sur ‘Des liaisons avantageuses. Action des ministres, liens de dépendance et diplomatie anglaise dans le Saint-Empire romain germanique (années 1720-1750)’.

Les Trophées Performance Veolia ont été remis le 13 décembre dernier par trois membres du comité exécutif du groupe : Claude Laruelle, directeur des entreprises de spécialité mondiale ; François Bertreau, di-recteur général adjoint en charge des opéra-tions ; et Jean-Marie Lambert, directeur des ressources humaines. Parmi les 100 candi-dats issus d’écoles et d’universités françaises et internationales, 19 étudiants ont été présé-lectionnés en novembre pour présenter leurs travaux de fin d’étude. Les jurys et représen-tants de Veolumni, le réseau des alumni de Veolia, ont désigné 8 lauréats, parmi lesquels une diplômée de l’université Paris 1 Pan-théon-Sorbonne : Bérengère Chays.

Un Trophée Performance récompensant un travail spécifique

Bérengère Chays, diplômée du master 2 Bioterre (Biodiversité Territoire Environne-ment), réalisé en alternance, a en effet reçu un Trophée Performance Veolia 2016 dans la mention Villes/Interne. Dans quelles me-sures un opérateur d’infrastructures four-nissant des services essentiels contribue-t-il à une résilience proactive d’un territoire et facilite-t-il la gestion d’un évènement critique ? Le travail de fin d’étude mené par Bérengère Chays met notamment l’accent sur le rôle crucial de la R&D pour la pré-vention des risques et le renforcement de la cohésion sociale.

trophée

Une diplômée de l’université récompensée par un Trophée Performance Veolia

➥ Pour en savoir plus. http://bit.ly/2kGff35

➥ Plus d'informations. http://bit.ly/2hM8yM5

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La vie intellectuelle ne saurait être réduite à une galerie de grandes figures de la pensée,

ni au récit épique de leurs combats. Elle ne se limite pas davantage aux idées politiques, aux grands courants littéraires et aux doctrines philosophiques. Avec cette somme sans équi-valent par son approche de longue durée, elle englobe tout à la fois le monde des sciences, des lettres et des arts comme les idéologies militantes ou religieuses. Attentif aux espaces de production et de diffusion des idées, à leur circulation internationale comme à leurs ferments locaux et régionaux, aux soubassements collectifs et institutionnels de leur genèse ainsi qu’à leurs interactions avec la société, cet ouvrage retrace l’histoire de la France contemporaine au prisme des idées qui l’ont transformée et qui s’y sont affrontées. De ses groupements emblématiques à ses courants marginaux, de ses moments d’effervescence à ses mouvements souterrains, il donne à lire une histoire de la vie intellectuelle entièrement décloisonnée et renouvelée. Ce premier volume couvre une période qui s’étend des lendemains de la Révolution à 1914. Elle débute par la conquête des libertés d’expression, marquée par une imbrication forte entre le monde intellectuel et les pouvoirs politiques et religieux. Elle se prolonge par une phase déterminante d’autonomisation collective des intellectuels et d’affirmation de nouvelles sciences. Il en résulte une lutte entre eux pour définir les valeurs à faire valoir publiquement.

Sous la direction de Christophe Charle et Laurent Jeanpierre

EDITIONS DU SEUIL

Signs and States, programme financé par l’ERC (European Research Council), a

pour but d’explorer la sémiologie de l’État du XIIIe siècle au milieu du XVIIe siècle. Textes, performances, images, liturgies, sons et musiques, architectures, structures spatiales, tout ce qui contribue à la communication des sociétés politiques, tout ce qu’exprime l’idéel des individus et leur imaginaire, est ici passé au crible dans trois séries de rencontres dont les actes ont été rassemblés dans une collection, Le pouvoir symbolique en Occident (1300-1640). Ces volumes, adoptant une perspective pluridisciplinaire et comparative dans une visée de long terme, combinent études de cas, analyses conceptuelles et réflexions plus théoriques. Et les réponses à ce questionnaire, issu d’une réflexion sur une histoire culturelle poursuivie sur plus de cinq siècles, remettent en cause une histoire de l’Occident latin où l’on opposerait Église et État : la mutation culturelle engendrée par la réforme grégorienne qui, tout en assurant d’abord le triomphe de la papauté, a donné à l’État moderne les moyens d’assurer sa propre légitimité en créant les conditions d’une révolution du système de communication. Elle engendre un partage du pouvoir symbolique et des processus de légitimation avec l’État : la capacité de ce dernier à se légitimer par le consentement de la société politique en dehors de la contingence religieuse est une spécificité de l’Occident latin, clé de l’essor des États modernes européens.

Sous la direction de Patrick Boucheron, Laura Gaffuri et Jean-Philippe Genet

PUBLICATIONS DE LA SORBONNE

Notre drapeau tricolore est l’emblème de deux révolutions, politique et

esthétique, toutes deux de portée universelle. Si l’idéal républicain a, en effet, fait rêver le monde depuis Paris, la peinture moderne avec ses trois moments, impressionnisme, fauvisme, cubisme, nés tous trois à Paris, a fait quant à elle la renommée des musées du monde. L’insistance avec laquelle les plus grands noms de l’art moderne en firent le sujet de leurs tableaux mérite d’être soulignée. Plus de 120 toiles chantent les couleurs de notre République, sous les pinceaux de nos plus grands peintres tels Boudin, Manet, Monet, Renoir, Sisley, Caillebotte, Pissarro, Van Gogh, Seurat, Maximilien Luce, le Douanier Rousseau, Maurice Denis, Derain, Dufy, Léger, Picasso, et bien d’autres encore.

Les couleurs de la France

Pascal Ory, Michel Pastoureau et Jérôme Serri

EDITIONS HOËBEKE

ACTUALITÉ - PUBLICATIONS

LIVRES

72 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

La vie intellectuelle en France Valeurs et systèmes de valeurs

Les études, ici rassemblées, portent toutes sur l’assertion célèbre de la Politique

d’Aristote (Politique I, 1-2), selon laquelle « l’être humain est un animal politique par nature ». Elles prennent en compte les éventuels effets du « tournant biologique » sur cette fameuse formule aristotélicienne et en explorent les implications. L’analyse répétée des mêmes passages du corpus permet de remettre la formule de l’animal politique dans son contexte, ce qui est le premier effet attendu de cette publication. L’objectif est de défaire la proposition étudiée de son statut d’énoncé absolu ou, pire encore, de slogan, pour en montrer les inflexions et les conditions. Un consensus semble bien s’établir entre les différents auteurs sur l’impossibilité d’une lecture réductionniste de la thèse de l’animal politique humain.

Aristote, l’animal politique

Sous la directon de Refik Güremen et Annick Jaulin

PUBLICATIONS DE LA SORBONNE

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Ce livre propose une analyse inédite des années 1968 vues du continent africain,

en examinant les pratiques militantes, les circulations ainsi que les transferts politiques et culturels qui ont nourri les révoltes africaines post-coloniales des décennies 1960 et 1970. Revisitant la chronologie mondiale des années 1968, les études ici réunies travaillent les décalages chronologiques qu'illustre chaque situation nationale. Tant pour l'Afrique du Nord que pour l’Afrique subsaharienne, ces décennies ont été celles de la construction de nouvelles nations en un laboratoire expérimental complexe, celles aussi de multiples mouvements sociaux et politiques, longtemps réduits par une imagerie d’Épinal à des successions de coups d’État militaires. Centré sur les mouvements étudiants, sans perdre de vue leurs connexions avec d’autres groupes sociaux, cet ouvrage offre plusieurs lectures d’un phénomène générationnel caractérisé par le désenchantement politique, plus ou moins aigu selon les régimes en place. Ce faisant, les contributions utilisent un levier qui n’exclut pas l’analyse de la complexité sociale sur le terrain. En plaçant au cœur de leur analyse les étudiants, ces textes donnent accès à des révoltes souvent plurielles, et contribuent à inscrire l’histoire sociale de l’Afrique contemporaine dans la perspective globale des années 1968.

Sous la direction de Françoise Blum, Pierre Guidi et Ophélie Rillon

PUBLICATIONS DE LA SORBONNE

Ville en perpétuel mouvement, Paris n'a cessé de changer de superficie. C'est au

cours de la première moitié du XIXe siècle, avec la construction des fortifications, que se dessinent ses limites actuelles. Pendant une vingtaine d'années, des territoires « suburbains » compris entre le mur des Fermiers généraux et le nouveau mur entourent la capitale. Leur annexion, à partir du 1er janvier 1860, permet l'émergence d'un Paris agrandi, intégré et, pour partie, encore en devenir. La Troisième République poursuit les projets d'aména-gement et d'intégration des arrondissements périphériques commencés sous la préfecture du baron Haussmann. L'annexion pose en termes nouveaux la question de la banlieue, des seuils de la ville et celle des rapports de la capitale dilatée avec ses périphéries. La banlieue, qui s'étend au-delà des fortifications et de la « zone », est alors livrée à elle-même et ignorée par la puissance publique. La décision de 1860 favorise et oriente la croissance urbaine de l'agglomération en moyenne durée, jusqu'à la fin de la Troisième République. Le « cycle haussmannien » s'achève aux alentours de la Seconde guerre mondiale pour faire place à l'âge de la métropolisation. Sont alors posés les fondements du débat actuel sur le grand Paris. Agrandir Paris analyse cette histoire à la lumière des expériences provinciales et européennes.

Sous la direction de Florence Bourrillon et Annie Fourcaut

PUBLICATIONS DE LA SORBONNE

2 CV, 4 CV, Déesses, Nationale 7 ! Incontestablement, les "Trente Glorieuses"

ont eu quatre roues ! Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tourner la page signifiait moderniser le pays, produire, notamment des autos, étirer des ponts, creuser des tunnels, tracer des routes, puis des autoroutes. La mobilité de tous, partout, a été bouleversée. Pour séduire l'acheteur, les constructeurs renchérissent dans l'innovation : puissance, volume, élégance des lignes, couleurs. Partout, stations-service et garages assurent tout un chacun, qu'il soit sur la route du travail ou sur celle des vacances, d'arriver à bon port. La France de l'automobilisme des "Trente Glorieuses" emporte avec elle toute une mythologie, des passions, mais aussi son lot de paradoxes, premiers embouteillages et contestation de la société de consommation.

L’automobile au temps des Trente Glorieuses

Mathieu Flonneau

LES NOUVELLES EDITIONS LOUBATIÈRES

Etudiants africains en mouvements Contributions à une histoire des années 68

Agrandir Paris, 1860-1970

Ouvriers et travailleurs sont des figures bien connues, mais leurs contours n'ont

cessé d'évoluer aux XIXe et XXe siècles en Europe. A partir d'un réexamen de la manière dont on a écrit leur histoire, le propos de cet ouvrage ambitieux est de redessiner ces figures. Rassemblant une vingtaine des meilleurs spécialistes de huit pays, le livre montre sous un jour nouveau ces hommes et ces femmes, engagés dans des métiers et des activités exigeantes, à travers des territoires, depuis les Asturies jusque dans la vallée de la Clyde écossaise, ou des thématiques, la santé ou le chômage, les statuts ou les mobilisations. Par-là, en même temps qu'une histoire plurielle du travail se dessine, de nouvelles pistes apparaissent pour continuer à étudier celles et ceux qui constituent les classes subalternes de nos sociétés.

Travail, travailleurs et ouvriers d’Europe du XXe siècle

Sous la direction de Nicolas Hatzfeld, Michel Pigenet et Xavier Vigna

IRJS EDITIONS

Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017 73

PUBLICATIONS - ACTUALITÉS

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Les notions de « patrimoine » et « d’art » érigent de nombreuses limites à la

compréhension de l’hétérogénéité et du caractère processuel de la création. Partant de la diversité de l’usage des notions d’art et de patrimoine, ce numéro propose de les réinterroger, voire de réfléchir au-delà de ces notions instituées. Neuf études de cas, présentant des objets variés, relevant de différentes aires culturelles et historiques, et abordées avec des dispositifs méthodologiques distincts, seront mises en dialogue. L’objectif est d’appréhender différents moments, espaces, acteurs et logiques de la mise en art et de la mise en patrimoine du social. Trois pôles, considérés comme des propositions à la fois théoriques et méthodologiques, organisent notre réflexion. Dans un premier temps, nous nous penchons sur certains « invisibles » de la création avant de questionner les circulations, les transferts de sens et les mutations exercées sur certains objets culturels. Enfin, dans un aller-retour entre résistance et conformité, nous cherchons à mettre au jour les modalités des engagements imprégnant la production de l’art et du patrimoine.

Les cahiers du CAP

PUBLICATIONS DE LA SORBONNE

« Ce sont vos écrits qui m’ont donné envie d’apprendre cette langue. » La langue est

l’italien, les écrits sont la première édition des Vite de Vasari et l’auteur de cette lettre est un Flamand, Lambert Lombard, artiste et lettré renommé. La diffusion européenne des Vite fut immédiate, mais leur réception ne fut pas toujours aussi élogieuse. Les deux éditions du texte (1550 et 1568) déclenchèrent des réactions en tous genres, car elles suscitèrent des discours ekphrastiques, théoriques, historiographiques et critiques sur les arts figuratifs en Europe qui n’ont rien perdu de leur actualité. Les contributions rassemblées ici mettent en évidence la variété et la dynamique de la réception, entre les XVIe et XVIIIe siècles, de cette œuvre hybride, source d’imitations, d'adaptations, de plagiats, de traductions et, bien sûr, d’inspiration. On reçut encore les Vite comme une œuvre à la gloire de Florence, un recueil d’histoires romanesques et même la matrice d’un nouveau vocabulaire artistique. Le lecteur découvrira tout au long des chapitres les voies empruntées par ceux qui contribuèrent à construire l’histoire des arts européens en référence à ce monument fondateur.

Sous la direction de Corinne Lucas Fiorato et Pascale Dubus

LIBRAIRIE DROZ

ACTUALITÉ - PUBLICATIONS

LIVRES

74 Panthéon Sorbonne magazine | n° 20 | janvier-mars 2017

Au-delà de l’art et du patrimoine : expériences, passages et engagements

La réception des Vite de Giorgio Vasari dans l’Europe des XVIe-XVIIIe siècles

Le street art au tournant est devenu, en trois ans, un classique des études sur ce phéno-

mène planétaire. Dans cet ouvrage richement illustré, Christophe Genin envisage le street art comme un phénomène culturel planétaire, traversé de courants multiples, voire contradic-toires. Il examine sa généalogie, comme ses évo-lutions actuelles les plus précipitées. Il aborde ses conditions d’existence, entre la résistance des autorités politiques au « vandalisme », et la reconnaissance de diverses instances, comme le marché de l’art ou les sciences humaines. Cet ouvrage a été salué par les professionnels comme par les chercheurs français et étran-gers. Depuis la première édition, en 2013, ce mouvement artistique et culturel s’est considé-rablement affirmé, développé, diversifié. Une actualisation s’imposait. La nouvelle édition est fortement revue et augmentée. L’iconographie est enrichie de nouvelles images, de nouveaux artistes, de nombreux lieux. De nombreux textes ont également été mis à jour, en tenant compte des évolutions du courant.

Le street art au tournant : De la révolte aux enchères

Christophe Genin

LES IMPRESSIONS NOUVELLES

Ce livre retrace et éclaire le parcours de Patrice Chéreau, artiste majeur de la

deuxième moitié du XXe siècle et de la première décennie du XXIe, dont l’une des grandes originalités consiste à établir continuellement des correspondances entre peinture, cinéma, musique et spectacle vivant. Cet ouvrage croise les regards, fait dialoguer artistes, chercheurs et responsables culturels pour approcher au plus près du travail de création. Cette publication, qui se fonde sur une très riche documentation écrite et visuelle, présente de nombreuses photographies de l’artiste au travail et de ses créations, pour la plupart inédites. Il invite les publics les plus larges à découvrir ou redécouvrir une œuvre unique, puissante et foisonnante. Cette publication, qui se fonde sur une très riche documentation écrite et visuelle, présente de nombreuses photographies, pour la plupart inédites, de l’artiste au travail et de ses créations. Il invite les publics les plus larges à découvrir ou redécouvrir une œuvre unique, puissante et foisonnante.

Patrice Chéreau à l’œuvre

Sous la direction de Myriam Tsikounas

PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES

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Entrée libre : du lundi au vendredi, de 8h à 21h le samedi, de 8h à 17h

EXPOSITION HUMANS OF PARIS

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne12, place du Panthéon - 75 005 Paris

Galerie Soufflot - Escalier M - 1er étage

Du 1er au 31 mars 2017