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1 RAPPORT DE SORTIE DE TERRAIN ARLES mardi 13 décembre 2005 Sophie LEONE réalisé pour le 03/01/06

SORTIE TERRAIN ARLES

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Sortie de terrain à Arles

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RAPPORT DE SORTIE DE TERRAIN

ARLES

mardi 13 décembre 2005

Sophie LEONE réalisé pour le 03/01/06

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La vallée du Rhône constitue un axe historique majeur d’échanges et de développement économique entre le Nord et le Sud de la France.Le fleuve a subi de nombreux changements au cours des deux cents dernières années. Les réalisations humaines ont été nombreuses et intensives : accumulation d’agglomérations, nombreux axes de communication, industries le long du Rhône. Le fleuve lui-même a été aménagé (digues, barrages, canaux…)

Les premières digues ont été construites au début du XIXème siècle, afin de protéger les riverains contre les crues.D’autres endiguements ont été érigés à la fin du XIXème pour améliorer les conditions fluviales. Par ailleurs, l’aménagement de barrages pour la production électrique et les canaux d’irrigation pour l’agriculture sont des réalisations contemporaines.De nombreuses centrales thermiques et nucléaires sont à proximité du fleuve afin de prélever l’eau nécessaire au refroidissement des machines. Ces aménagements ont contribué à couper progressivement la vallée de son fleuve.

LES GRANDES ETAPES

Fleuve à l’état naturel.

Le Rhône était un cours d’eau tressé, de nombreux chenaux constituaient la plaine alluviale, et l’on pouvait distinguer divers milieux, qu’ils soient terrestres, aquatiques ou semi-aquatiques. Cependant, l’érosion et nombreuses inondations que subissent les berges et la vallée lors de violentes crues ont très vite constitué une contrainte considérable.

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Fleuve corrigé.

Dans la deuxième moitié du XIXème, afin d’améliorer les conditions de navigation sur le fleuve, une succession d’aménagements ont été réalisés (digues insubmersibles, submersibles formant des « casiers » ou « carrés », qui se révèlent être l’une des caractéristiques du système fluvial de la vallée du Rhône).Ces endiguements ont été plus importants lors de la crue de 1856.Ces digues ont cloisonné le fleuve sur un chenal unique, provoquant ainsi l’enfoncement du lit mineur. Les berges et les nombreuses îles se sont transformées en forêts (80% des îles ont disparu) et la plupart des bras du fleuve ont été asséchés.

Fleuve aménagé

Les travaux d’aménagement réalisés par la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) ont bouleversé l’espace naturel.Le fleuve a donc été canalisé, son espace structuré.

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CONSEQUENCES DES AMENAGEMENTS

Sur la faune et sur la flore

La régulation de fort débit tel que celui du Rhône entraîne de nombreux changements dans les écosystèmes, que ce soit sur le chenal fluvial ou sur la plaine alluviale.

Les aménagements fluviaux ont profondément modifié la morphologie alluviale de la vallée du Rhône et ont canalisé sa biodiversité.

Ces canalisations empêchent la libre circulation des espèces : par exemple les barrages retiennent les poissons migrateurs du bassin du Rhône, dans sa partie haute. Ces cloisonnements appauvrissent les écosystèmes ou les figent.Des mesures de protection seront donc nécessaires pour permettre une meilleure distribution de la densité des espèces (par exemple le renflouement de bras du Rhône comme nous le verrons ci-dessous).

Sur la dynamique fluviale.

De plus, le ralentissement de la vitesse des flux a provoqué un déséquilibre des processus d’érosion et de sédimentation.Le système alluvial se trouve modifié, ses sédiments bloqués en amont du delta du Rhône.

Le schéma ci-dessous représente la situation actuelle de la vallée. On peut constater une hyper sédimentation le long des berges. Le Rhône se trouve plus haut que sa plaine.

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Cette photographie montre que la réduction du flux des eaux entraîne un état végétatif des espèces. La ripisylve est anarchique si il n’y a eu aucun aménagement effectué par l’homme. La photo illustre ce principe en montrant d’un côté un espace structuré, modifié par l’intervention humaine (platanes), et d’un autre côté un espace laissé à l’abandon.

Ces aménagements intensifs ont eu pour conséquence également de voir des bras du Rhône disparaître, se dessécher, ou être isolés, non alimentés.De ce fait un certain nombre de milieux naturels disparaissent, mais d’autre part, on assiste également à un développement de nouvelles espèces exotiques, soit insérées par l’homme ou bien nées d’elles-mêmes en s’adaptant à ces changements, comme certains invertébrés et algues exotiques.

Nous venons de montrer plusieurs caractéristiques majeures des perturbations engendrées par ces aménagements massifs. Toutefois, les conséquences s’avèrent être plus complexes que cela, puisque ces milieux inter- réagissent entre eux.

La restauration de l’hydrodynamisme du Rhône représente donc un enjeu majeur à l’heure actuelle.Le re-creusement de bras secondaires, le relèvement du niveau des nappes, la création de réserves naturelles sont des projets d’aménagement futur.

Ces aménagements bouleversent les milieux naturels et représentent aussi certaines faiblesses .L’homme à modifié l’espace cependant la nature reprend son cour, ses droits lors des périodes de haut débit, allant même jusqu’au retour d’importantes crues du fleuve .

Les digues sont le témoignage de milieux sensibles : nous donnons ci-dessous un aperçu des travaux effectués sur le bas Rhône entre Vivier et Arles

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Caractéristiques du bas Rhône (entre Vivier et Arles):

380 km de digues ceinturent le lit mineur du Rhône entre Vivier et Fourques

La plupart des digues sont simplement des levées et ont été réalisées de façon rudimentaire.Elles sont constituées de matériaux empruntés sur place, tels que des limons, argiles, sables (cf. photo ci-dessous).

Certaines d’entre elles sont revêtues de perrés en béton ou en pavés, ceux-ci ayant tendance à s’enfoncer sur ce sol instable.

Les nombreux rehaussements et consolidations ont été réalisés après 1850 et ont permis de réduire les risques de sur verse et de brèches pour les crues moyennes.Cependant, les digues du delta, notamment celles du petit Rhône , restent fragiles et ne peuvent contenir les écoulements de fortes crues et de longue durée.Les niveaux de protection apportés par les digues varient selon le secteur.Certaines assurent un niveau de protection quasi centennal tandis que d’autres autorisent la submersion des terres situées derrière elle bien avant la crue décennale. En effet ces digues submersibles permettent l’inondation de terres laissées volontairement libres dans le but de diminuer le débit de la crue et de retarder les submersions en aval.

Problèmes de gestion des digues.

La complexité de la gestion des digues découle de problèmes liés à l’appartenance des terres situées à proximité du fleuve. Le nombre important de propriétaires (collectivités, particuliers et organismes divers), le manque de sensibilisation voire d’incitation à la prise de conscience des risques, ainsi que le manque de moyens matériels et financiers rendent toute initiative (entretien, aménagement) longue et difficile.

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Ces photos illustrent les processus d’érosion que subit actuellement la digue du Mas d’Argence érigée après la grande crue de 2003, qui avait provoqué une brèche conséquente. Lors de cette crue, les digues ont été emportées par sapement (creusement dû à l’eau à la base du talus de la digue).

De plus elles mettent en évidence le manque d’entretien, manque de moyen et/ou de négligence depuis plus de deux ans. C’est également ce que nous montre la photo ci-dessous.

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Par ailleurs, il apparaît que les moyens d’intervention mis en place sont déployés essentiellement en cas de crues et ne font pas ou peu l’objet d’anticipation et de prévention.

De plus, les modifications apportées ont souvent été faites rapidement ou dans l’urgence, et de ce fait n’ont pas fait l’objet d’études approfondies. La photo ci-dessus nous montre également la proximité immédiate de la digue par rapport au fleuve ce qui a pour effet de la soumettre à une érosion au quotidien, et ne pourra faire face à une crue de forte amplitude.Un projet d’aménagement a pour finalité de déplacer certaines de ces digues. Le schéma ci-dessous présente le projet de restructuration du site du Mas d’Argence.

Effectués à l’origine dans des objectifs économiques, les différentes phases d’aménagement qu’a subi le Rhône ont par la suite eu des conséquences néfastes sur l’environnement et sur les espaces ruraux limitrophes.Il s’avère désormais nécessaire de rechercher un meilleur compromis entre le développement économique et la préservation des milieux naturels. C’est l’enjeu de la gestion durable.

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