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le succès sensationnel d’une entreprise familiale Hiver 2008, vol. 4 no 1 Convention de la poste-publications no 41122591 www.maya.cc Redonner une valeur à l’eau pour mieux la protéger Les suivis environnementaux pour les installations septiques résidentielles Problématique des algues bleu-vert : amorce de modifications législatives et réglementaires Fontaine

SOURCE Hiver 2008

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Des systèmes d’ozonation performants et économiques pour la désinfection Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 508-1514 [email protected] www.maya.cc © Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA LES SUIVIS ENVIRONNEMENTAUX POUR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES RÉSIDENTIELLES

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le succès sensationneld’une entreprise familiale

Hiver 2008, vol. 4 no 1

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Redonner une valeur à l’eau pour mieux la protégerLes suivis environnementaux pour les installations septiques résidentiellesProblématique des algues bleu-vert :amorce de modifications législativeset réglementaires

Fontaine

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Des systèmes d’ozonation performants et économiques pour la désinfection

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Page 4: SOURCE Hiver 2008

Ce magazine est imprimé surpapier à contenu recyclé.

L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 4 NO 1 HIVER 2008

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L E S B O N S C O N T A C T S

L’ E N V E R S D U D É C O R

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30

S O U R C E Y É T A I T

L E J U R I D I Q U E 27

28

sommaire

Hiver 2008, vol. 4 no 1

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Line BeauchampJohn Cigana Hervé Pageot Christian Sauvageau François Séguin Gilles Vaillancourt Christian Vézina

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Designer graphique :S’AMI graphie (Syma)

Photos de la page couverture etde l’entrevue : exposeimage.com

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Impart-Litho

Coordination des ventes :André DumouchelTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que lemagazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.

17 INFRASTRUCTURE URBAINEUNE PRISE DE CONSCIENCE COLLECTIVE

20 EAUX USÉESLA DÉSINFECTION DES EAUX USÉES PAR RAYONNEMENT UV

22 LE MUNICIPALMISE À JOUR DES IND ICATEURS DE GESTION MUN ICIPAUX

24 ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉLES SU IVIS ENVIRONNEMENTAUX POUR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES RÉSIDENTIELLES

25 SUR LE RADARET PENDANT CE TEMPS-LÀ, DU CÔTÉ DE SAN D IEGO…

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« Fontaine continuera d’exister et latroisième génération sera présente.Toutefois, ça ne sera tout simplementpas dans les postes de direction. Ilfaut aussi ajouter que, même s’ilsne portent pas le nom Fontaine,nos employés qui prendront un jourla relève ont les mêmes valeursque nous. En ce sens, ils fontpartie de notre famille élargie. Detoute façon, y a-t-il beaucoupd’entreprises à avoir réussi lepassage à la troisième génération ?Je crois que c’est plutôt rare. »

- Henri Fontaine

12 C H R O N I Q U E

PLAN D’INTERVENTION GOUVERNEMENTAL SUR LES ALGUES BLEU-VERT :LE GOUVERNEMENT EST EN ACTION

8 En lien avec la ministre

L’ invitéTHOMAS MULCAIRREDONNER UNE VALEUR À L’EAU POUR MIEUX LA PROTÉGER

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C'est pourquoi il vous faut des conduites 100% étanches en PEHD. »

Page 6: SOURCE Hiver 2008

ÉDITORIAL

En 2008, la tendance est au vert. Je ne parle pas de modevestimentaire pas plus que je n’énonce les courants en matièrede décoration d’intérieur. Je veux plutôt parler de choix de société.Quoique le terme « choix » soit peut-être erroné puisqu’il est biensouvent davantage question de vœux pieux que d’actionsconcrètes.

Qu’à cela ne tienne, regardez autour de vous, le mot « envi-ronnement » est sur toutes les lèvres. Tout le monde en parle.La thématique se retrouve dans un nombre grandissant depublicités, de cahiers spéciaux et d’émissions de télé. Qui auraitdit il y a quelques années que presque toutes les chaînes de téléauraient leur émission environnementale, verte ou écolo ? Surle plan de la politique, l’ancien candidat à la présidence desÉtats-Unis et vice-président Al Gore a grandement profité del’engouement de la population pour les questions environnementalesavec son très populaire documentaire An Inconvenient Truth (Unevérité qui dérange). Tellement que, le 12 octobre 2007, il a reçule prestigieux prix Nobel de la paix pour son implication dans lalutte contre le réchauffement climatique. Pensez-y un instant : leprix Nobel de la paix, ce n’est pas rien ! Je veux bien croire que ledocumentaire était percutant, mais en quoi a-t-il favorisé la paixdans le monde ?

Plus près de nous, il n’est pas faux de prétendre que StéphaneDion a fait, fait et fera encore énormément de chemin avec lacarte environnementale grâce à quelques mois seulement passéscomme ministre de l’Environnement dans le cabinet de PaulMartin. Il semble donc payant de nommer son chien Kyoto !

Du côté culturel, plusieurs personnalités ont également endosséla noble cause. Chacun y va de son cheval de bataille préféré. À

Hollywood, l’acteur Kevin Costner veut protéger laforêt de Sherwood alors que l’actrice Julia Robert

utilise des couches lavables pour ses troisenfants. Au Québec, qui n’est pas au courant

que le chanteur Richard Desjardins a à cœur la forêt québécoiseou encore que l’acteur Roy Dupuis se bat pour la rivière Rupert ?

Alors que certaines de ces personnalités embrassent la causepour des motifs reliés à la popularité, d’autres le font par profondeconviction. Mais soyons honnêtes : peu importe la raison derrièrel’action de ces personnes, la cause environnementale en sortgagnante au bout du compte, car ces interventions sensibilisentle grand public.

Il sera intéressant de voir à quel point cet enthousiasme setraduira en actions concrètes par les politiciens. Car bien que trèspoétiques, les termes « vert » et « développement durable » nesont que bien souvent utilisés pour rendre une loi, un règlementou une mesure plus populaire. À n’en pas douter, au Québeccomme ailleurs, on surfe sur la vague verte !

Courrier du lecteurVous êtes de plus en plus nombreux à nous faire parvenir vos

commentaires et votre appréciation à l’égard du magazine. Nousvous en remercions chaleureusement ! Aussi, soucieux de vousoffrir une tribune, nous avons décidé de créer une nouvelle chro-nique « Courrier du lecteur ». À partir de maintenant, vous pourreznous faire part de vos commentaires, opinions et réactions àl’égard de nos entrevues et chroniques. Certains des messagesreçus se retrouveront dans cette section du magazine. À vosclaviers, partez !

FontaineEn terminant, je vous invite à lire l’entrevue que nous avons

réalisée avec la famille Fontaine. Il s’agit d’une belle histoire desuccès, un exemple de persévérance, d’innovation et d’ouverturesur le monde. Je m’en voudrais de ne pas vous mentionner àquel point j’ai été impressionné par la profonde gentillesse et lasimplicité des membres de la famille Fontaine. Bonne lecture ! ■

André Dumouchel adum

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L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 4 NO 1 HIVER 2008

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Aujourd’hui, Piaf chanterait la Vie en vert

Participer à notre toute nouvelle section Courrier des lecteursen nous faisant parvenir vos commentaires, réactions ou opinionsrelativement aux textes et entrevues publiés dans nos pages. Lestextes doivent être envoyés par courriel à l’adresse suivante et contenirun maximum de 150 mots* : [email protected]

* La rédaction se réserve le droit d’éditer les textes afin de respecter les formats. Toute personnenous faisant parvenir un texte consent à sa publication à la discrétion de la rédaction.

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L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL.4 NO 1 HIVER 2008

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Pour les québécois et québécoise, l’eau constitue une ressourceprécieuse et une composante majeure du paysage.Près de 10 %du territoire québécois est recouvert d’eau douce et compte plusde 4 500 rivières et un demi-million de lacs.

La prolifération d’algues bleu-vert dans nos lacs et nos coursd’eau préoccupe de plus en plus les citoyennes et les citoyens duQuébec. Mon gouvernement, soucieux et sensible aux interroga-tions que suscite ce phénomène, lançait donc, le 4 juin 2007, unplan d’action concerté visant la protection des lacs et des coursd’eau du Québec. Nos objectifs visent à protéger la population duQuébec contre les risques pour leur santé. Nous oeuvrons àdétecter rapidement la présence d’algues bleu-vert et agissonspour en prévenir la prolifération.

Au cours de l’été 2007, j’ai entrepris une tournée régionale afind’être à l’écoute des préoccupations de la population touchéepar la présence d’algues bleu-vert dans ses plans d’eau etd’assurer une meilleure planification des intrants nécessairesà une intervention plus efficace sur les algues bleu-vert. J’aidonc visité 12 régions administratives, soit 110 municipalitéset 175 associations et organismes.

Cette tournée m’a permis de bien préparer le Rendez-vous stra-tégique sur les algues bleu-vert, qui a eu lieu le 25 septembre2007 à Sainte-Adèle. Lors de cet événement, un plan d’interven-tion gouvernemental a été adopté afin que le gouvernement duQuébec et tous les acteurs concernés soient appelés à passer àl’action grâce à des mesures élaborées en vue de mieux prévenir,protéger et restaurer les plans d'eau, lesquels constituent unerichesse inestimable tant au point de vue économique, culturelqu’environnemental. Rappelons que le plan d’intervention convenuprévoit la réalisation de 35 actions associées à 3 enjeux : l’amé-lioration des connaissances pour mieux agir, la préventioncontre les apports de phosphore dans les plans d’eau ainsique la sensibilisation, laprévention et la protec-tion de la santé publique.Au total, près de 200 M$ont été investi pour assu-rer la santé de nos lacs.

Le 5 décembre 2007, j’ai présenté l’état de réalisation desactions prévues dans le plan d’intervention gouvernemental sur lesalgues bleu-vert. À ce jour, 12 actions prévues ont prioritairementété mises en œuvre, et ce, après seulement 2 mois sur un échéancierde 10 ans.

Parmi les mesures actuellement mises en œuvre, je me doisde souligner :

• l’adoption, en vue de la consultation, d’un projet derèglement interdisant la vente au Québec des détergents àvaisselle contenant 0,5 % ou plus de phosphore pour 2010;

• l’adoption, en vue de la consultation, d’un projet de règle-ment habilitant les municipalités à régir les rejets d’eauxusées des embarcations de plaisance;

• l’adoption du projet de loi 6 modifiant diverses dispositionslégislatives en matière de compétences municipales, renfor-çant ainsi les pouvoirs des municipalités quant à la vidangedes fosses septiques;

• l’adoption du projet de loi 56 proposant diverses modificationsà la Loi sur les compétences municipales, afin de permettre,entre autres, aux municipalités d’effectuer des travaux de miseaux normes de tout système privé de traitement des eauxusées, aux frais du propriétaire;

• l’ajout de 78 nouveaux lacs au Réseau de surveillancevolontaire des lacs;

• l’ajout de 1 M$ par année au budget de soutien aux orga-nismes de bassin versant (OBV) et aux conseils régionauxde l’environnement (CRE);

• la tenue, le 11 mars 2008, d’un symposium d’experts surune gestion concertée environnement et santé.

La problématique des algues bleu-vert dans les plans d’eau estun phénomène complexe, qui existe depuis de nombreusesannées et qui ne pourra pas être résolue à très court terme. Leplan d’intervention gouvernemental permet donc à notre gouver-nement et à l’ensemble des acteurs présents au Rendez-vousstratégique de mieux se préparer pour la prochaine saison, demieux comprendre le phénomène afin d’en atténuer les effets etd’éviter que la situation se dégrade.

Rappelons qu’un tel plan d’action nécessite l’étroite collabora-tion de tous les partenaires et de tous les acteurs concernés. C’estpourquoi j’invite toutes les personnes touchées à continuer deposer des gestes concrets afin de prévenir la dégradation de noslacs et de nos cours d’eau.

Au Québec, l’eauest un patrimoinecollectif ainsi qu’uneressource essentiel-le. C’est pourquoi ilest vital que toutes ettous fassent de sa

protection et de sa mise en valeur une priorité, pour le bénéficedes générations d’aujourd’hui et de celles de demain.

En tant que professionnels de l’industrie de l’eau, vous aussipouvez poser des gestes concrets afin d’assurer la protection etla sauvegarde des lacs et des cours d’eau du Québec. Pourconnaître l’ensemble des actions prévues dans le plan d’interventiongouvernemental et leur état d’avancement, vous pouvez consulterle s i te Internet du Ministère à l ’adresse suivante :http://www.mddep.gouv.qc.ca/eau/flrivlac/algues.htm.

Mme Line Beauchampministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs

Plan d’intervention gouvernemental sur les algues bleu-vert :le gouvernement est en action

En lien avec la ministre

À ce jour, 12 actions prévues ont prioritairementété mises en œuvre, et ce, après seulement 2 moissur un échéancier de 10 ans.

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L e m a g a z i n e d e l ’ e a u a u Q u é b e cSOURCE VOL. 4 NO 1 HIVER 2008

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Redonner unevaleur à l’eaupour mieux laprotégerL’eau est si abondante au Québec qu’il estparfois difficile de comprendre la nécessitéde la protéger. En effet, le Québec possède3 % des ressources d'eau douce de laplanète. Pour mettre cela en perspective,notre population représente environ unmillième de celle de la terre. En clair, noussommes chanceux. Et pourtant…

Malgré une Politique nationale de l’eau, quiest le fruit d’une profonde analyse etréflexion, nous continuons de voir, surtoutdans le sud du Québec, les résultats denotre insouciance. Par exemple, l’annéedernière, des vingtaines de lacs ont connude graves problèmes d’algues bleu-vert.Ces cyanobactéries peuvent, en concen-tration suffisante, constituer une gravemenace pour la santé humaine.

Lors de mon entrée en fonction commeministre de l’Environnement en 2003, undes sites les plus touchés était la baieMissisquoi. Cette très jolie étendue d’eauqui compose le haut du lac Champlain estsituée du côté québécois de la frontière.

Il était évident qu’aucune solution ne pourraitêtre envisagée tant que nous ne mettrionspas à contribution tous les acteurs étant àl’origine du problème, parmi lesquels lemonde agricole et les municipalités. Ilétait nécessaire d’intégrer à ce proces-sus les groupes de préservation telsCanards illimités et Conservation de lanature. Nous avons également travaillé enétroite collaboration avec les autorités del’État du Vermont.

Le résultat obtenu a été double. Toutd’abord, les vacanciers et les commerçants

ontpu profiter de la

baie sur une période plus longuedès l’été suivant. Mais surtout, nous avonsréussi à prouver que la prolifération desalgues bleu-vert était réversible.

Ce printemps, dans le cadre des travauxparlementaires à Ottawa, le NPD et desgroupes environnementaux présenterontun projet de loi. Celui-ci visera à créer unnouveau consensus en prévoyant notam-ment une compensation financière pourles producteurs agricoles qui consentirontà laisser une bande riveraine de 10 mètresle long des cours d’eau.

À l’échelle nord-américaine, certainesmesures importantes ont ainsi pu être

mises en place au cours des dernièresannées. En 2005, par exemple, j’ai eul’honneur de représenter le Québec àMilwaukee pour la signature d’un accordentre le Council of Great Lakes Governorset l’Ontario pour mieux protéger le bassinversant des Grands Lacs et du Saint-Laurent par l’interdiction, entre autres, detoute nouvelle déviation.

L’Accord de libre-échange nord-américain(ALÉNA) constitue un défi de taille1. LeQuébec, comme les autres provinces, estsoumis à une interdiction d’exportationd’eau basée sur le volume du contenant. Ilest ainsi possible d’exporter mille semi-remorques remplis d’eau, pourvu quechaque contenant n’excède pas 20 litres2.Mais qu’un seul camion traverse la frontièreavec un seul contenant, par exemple, de50 litres d’eau, est qualifié d’exportationmassive. Même si cette situation peutparaître absurde – car ne tenant pascompte ni de la capacité de réapprovision-nement des aquifères, ni des écosystèmeset encore moins des besoins futurs –, elleest dictée par la crainte que la stricteapplication de l’ALÉNA puisse conduire àdes exportations plus massives.

Cependant, nous ne pouvons continuer àpomper indéfiniment la nappe phréatiquesans payer de redevances. Cette situation,

de même que notre attitude à l’égardd’une ressource que l’on croit à tort quasiinépuisable, est appelée à changer.

Lorsque la réputée revue The Economista publié un important dossier sur la situa-tion mondiale de l’eau3, elle a pointé dudoigt Montréal où une quantité non négli-

geable d’eau potable est perdue à caused’un système d’approvisionnement poreuxet défectueux. La Ville de Montréal estactuellement engagée dans un vaste pro-jet pour corriger cette situation. Une partiede la solution consiste à redonner unevaleur à l’eau. En l’absence de l’applicationdes principes de base du développementdurable de type « utilisateur payeur », le gas-pillage de l’eau était monnaie courante.Montréal a donc décidé de rendre systéma-tique le recours à des compteurs d’eau dansles industries, commerces et institutions.

Pour ce qui est des particuliers, un certainrecul est à noter. L’ancienne Ville Saint-Laurent utilisait des compteurs pour facturerl ’ensemble des consommateurs. Aumoment de sa fusion à la Ville de Montréal,les compteurs ont été oubliés.

Les normes étant de plus en plus strictes,l’eau coûte très cher à traiter et à distri-buer. Toutefois, par crainte soit d’un arrêtde la distribution, soit d’une privatisationdu système, certaines personnes font ensorte que les principes de production et deconsommation responsables et celui del’internalisation des coûts ne soient pasappliquées, alors que ceux-ci sont prévusdans la Loi sur le développement durableadoptée unanimement par l’Assembléenationale. Pour que l’application de la loisoit effective, il est primordial de trouverles réponses adéquates qui feront taireces craintes4.

Au plus fort de son débit, le Saint-Laurentcharrie autant de mètres cubes d’eau en36 heures que tous les cours d'eaud'Israël, un pays dont le nombre d’habi-tants est comparable à celui du Québec,en utilise en un an.

Au Québec, nous avons à notre dispositionplus de 5 000 rivières et plus d’un million delacs.

Nous avons le devoir envers les générationsfutures de préserver ces réserves natu-relles d’eau et de leur transmettre une eaupure. ■

1 University of Toronto Faculty of Law Review, volume 65, no 2,pages 107 à 135.

2 L.R.Q., chapitre P-18.1 – Loi visant la préservation des res-sources en eau.

3 The Economist, 17 juillet 2003.4 Projet de loi n°118, Loi sur le développement durable, article

6, paragraphes N et P.

Thoma

sMul

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L’ invité

Il est ainsi possible d’exporter mille semi-remorquesremplis d’eau, pourvu que chaque contenantn’excède pas 20 litres.

Avocat de formation et impliqué sociale

ment depuis son passage

à la vie adulte, Thomas J. Mulcair s’est fa

it élire comme député

du comté de Chomedey en 1994 pour le Parti libéral. Politicien

chevronné, il s’est surtout f

ait connaître comme ministre de

l’Environnement du Québec. Il a quitté la scène p

rovinciale pour

celle du fédéral à la suite d

’un bras de fer avec le prem

ier

ministre Charest. Aujourd’hui élu dans Outremont sous la ba

nnière

NPD, il continue plus que jamais à s’intéres

ser aux questions

environnementales.

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Henri, à quel âge avez-vousdémarré votre entreprise ?Henri : J’ai démarré en 1964, j’avais37 ans.

Pourquoi avoir décidé de devenirentrepreneur ?Henri : J’ai toujours voulu travailler àmon compte. Je voulais devenir indé-pendant, être mon propre patron. J’aidémarré mon entreprise après avoirtravaillé plusieurs années dans ledomaine de la machinerie agricole.

Aviez-vous des craintes aumoment de démarrer votre entreprise ?Henri : Un peu, au début, mais laconfiance s’est installée rapidement, carje n’ai jamais manqué de travail.

Quelle était la principale vocationde votre entreprise au départ ?Henri : Mon entreprise offrait un serviced’installation et de réparation des sys-tèmes de pompes à eau dans lesfermes de la région. Nous offrions enoutre un service de réparation générale

(ex. : tondeuse, machinerie agricole,etc.) et j’ai rapidement dû embaucherdeux personnes pour m’aider. Après unan, j’ai décidé de concentrer mes effortsdans le domaine de l’eau.

Aviez-vous un mentor au momentde démarrer votre entreprise ?Henri : Mon père était mon modèle.C’est lui qui m’a appris comment servirun client. J’ai toujours fait comme monpère quand il travaillait dans son magasingénéral, c’est-à-dire donner un bonservice à mes clients.

L’entreprise est-elle située aumême endroit depuis 1964 ?Henri : J’ai démarré mon entreprisedans mon garage. Aujourd’hui, unepartie de l’entreprise est encore dans cequi était mon garage à l’époque. Il fautdire que l’endroit a été modifié à maintesreprises. Nous avions même la réputationde déplacer les murs chaque année.Aujourd’hui, nous possédons plusieursautres bâtiments.

Comment s’est déroulé le développement de votre entrepriseà partir du moment où vous avezdécidé de concentrer vos activitésdans le domaine de l’eau ?Henri : L’entreprise s’est développéetrès rapidement. Il y avait une fortedemande et tout s’est fait très naturelle-ment. Nous avons fait le choix de nousconcentrer sur les pompes à eau et j’airéféré mes anciens clients de réparationgénérale à une autre entreprise. Troisans après la fondation de l’entreprise,j’avais déjà une douzaine d’employés. Ilfaut dire que la région se développaiténormément sur le plan immobilier. Lesfermes disparaissaient et cédaient laplace à des quartiers résidentiels. Deplus, beaucoup de petits villages desenvirons n’avaient pas de systèmed’aqueduc à ce moment-là. Chaquemaison avait son propre puits.

À quel moment avez-vous décidéd’étendre vos services aux autresrégions ?Henri : Ça s’est fait graduellement.Mais c’est surtout vers 1974, quandAndré, l’aîné de mes enfants, a com-mencé à travailler avec nous après sesétudes universitaires en ingénierie. Ilnous a aidés à nous faire connaître desdifférents bureaux d’ingénierie.

L’arrivée d’André a donc contribuéà donner un second souffle à l’entreprise ?Henri : Oui, car c’est à ce moment quenous avons commencé à travailler dansles milieux municipal et industriel. Nousavons obtenu des contrats pour installerdes systèmes plus importants un peupartout en province. C’est également àcette même époque que nous avonscommencé à faire du « sur mesure ».

1964 : HENRI FONTAINE DÉCIDE DE DEVENIR SON PROPRE PATRON. ARMÉ DE SON SENS DE

L’OBSERVATION ET DE SES HABILETÉS MANUELLES, IL DÉCIDE DE FONDER SON ENTREPRISE

AVEC 500 $ EN POCHE, SOIT TOUT JUSTE ASSEZ POUR SE PAYER UNE SOUDEUSE ÉLEC-TRIQUE ET UN ENSEMBLE DE TORCHES. QUELQUES JOURS PLUS TARD, IL DOIT ENGAGER

QUELQU’UN POUR L’AIDER, CAR IL NE SUFFIT PAS À LA DEMANDE. PUIS UN DEUXIÈME EMPLOYÉ

LA SEMAINE SUIVANTE. L’ENTREPRISE EST LANCÉE !

2008, SOIT 44 ANS PLUS TARD : AUJOURD’HUI, L’ENTREPRISE FAMILIALE FONTAINE CONNAÎT

SA PART DE SUCCÈS AU QUÉBEC ET CONSTITUE L’UN DE NOS FLEURONS À L’INTERNATIONAL EN

MATIÈRE DE TRAITEMENT DES EAUX.

COMMENT S’EST EFFECTUÉE LA TRANSITION ENTRE LA PREMIÈRE ET LA DEUXIÈME GÉNÉRATION ?QUELS SONT LES DÉFIS QUI ATTENDENT SES GESTIONNAIRES ? LE MAGAZINE SOURCEA RENCONTRÉ POUR VOUS LE FONDATEUR DE L’ENTREPRISE AINSI QUE CEUX QUI EN ONT

PRIS LA RELÈVE.

Entrevue réalisée par André Dumouchel

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Fontainele succès sensationneld’une entreprise familiale

Page 13: SOURCE Hiver 2008

Nous faisions l’assemblage des moteurset des pompes nous-mêmes dans notreusine. Nous sommes les premiers à avoirfabriqué des pompes submersibles.

La fabrication de pompes est doncdevenue une activité importantepour Fontaine ?André : Oui, c’est à ce moment que noussommes devenus des entrepreneurs enmécanique. Nous fabriquions notrepropre équipement (pompe, panneau decontrôle, station d’égout, etc.) et nous enfaisions l’installation. Plusieurs annéesplus tard, nous avons décidé de créer etde fabriquer nos vannes murales. Nousavons créé un produit de meilleure qualitéque celui qui était offert sur le marché etles demandes ont rapidement afflué.

Comment en êtes-vous venus à lafabrication de vannes murales ?André : Vers 1980, nous avons obtenu uncontrat pour une usine ici, à Magog. Ledélai imposé de quatre mois pour réaliser leprojet était très rigide. Malheureusement, lemeilleur délai pour la simple livraison desvannes était également de quatre mois.

Henri : Nous avons donc proposé à l’in-génieur de faire les câbles nous-mêmesen attendant les vannes et ainsi pouvoirgagner du temps. Mais le représentant dufournisseur auxquels nous achetions lesvannes à décidé de nous mettre de lapression en nous menaçant d’annuler lacommande de vannes si on ne prenaitpas les câbles aussi. On a donc commu-niqué l’information à l’ingénieur qui nousa dit de tout simplement fabriquer lesvannes nous-mêmes.

À quel moment avez-vous décidé devous concentrer sur la fabrication deproduits ?André : C’est en 1982 que nous avonsdécidé de faire uniquement de la fabrica-tion de pompes et de vannes murales.Nous avons cessé de faire des installa-tions. Notre production de pompes et

notre production de vannes étaient à peuprès équivalentes à ce moment.

Et vous avez pourtant cessé de produire des pompes pour vousconcentrer sur la fabrication devannes ?André : Oui, c’est en l’an 2000 que nousavons pris cette décision. Ça a été trèsdifficile et très pénible pour la famille et leC.A. de prendre cette décision. Nousfabriquions des pompes depuis long-temps. La production de pompes faisaitpartie de l’identité de notre entreprise.

Pourquoi avoir pris cette décision ?André : La compétition était trop forte. Ily avait beaucoup trop de fabricants encompétition. C’était devenu très difficilepour nous d’évoluer dans un marchémondial même si nous avions une tech-nologie différente. Par contre, le marchédes vannes nous offrait de meilleuresperspectives, car nous avions une part demarché considérable. Nous avons réussià surpasser de grosses entreprises amé-ricaines grâce à notre notre brevet pournos vannes en acier inoxydable.

Le programme d’assainissementdes eaux a-t-il profité à Fontaine ?André : Il nous a été bénéfique pour nosvannes murales en raison de l’absencede compétiteurs. Par contre, ça n’a pasété le cas relativement aux pompes.

Est-ce que le programme n’a étéque positif pour Fontaine ?André : Non. Nous avons égalementaccusé des contrecoups. En 1985, nousvenions de construire notre usine dans leparc industriel et nous avions un beaucarnet de commandes bien rempli. LeParti québécois était alors au pouvoir.Peu de temps après, les libéraux ont prisle pouvoir et ont mis le projet sur la glacedurant 18 mois, ce qui nous a compliquéla vie et nous a forcés à mettre beaucoupde travailleurs à pied. Nous avonspresque dû fermer nos portes.

Comment l’entreprise s’est-ellerelevée ?Henri : Finalement, la situation nous aobligés à sortir du Québec. Nous avonsdécidé de nous tourner vers les États-Unis, ce qui s’est avéré positif pour nous.

Est-ce difficile de percer aux États-Unis pour une entreprise québécoise ?André : Ce n’est vraiment pas facile ! Entant qu’étrangers, nous devons avoir desproduits plus performants que ceux denos compétiteurs locaux en plus d’être aumême prix. Nous avons donc dû sacrifierune part de nos profits pour être recon-nus. Il en va de même ailleurs dans lemonde. Les mentalités sont différentes etil y a toujours un certain protectionnismeen faveur des entreprises locales.

Quelle a été la recette de votre succès ?André : La persévérance et le service àla clientèle. Les clients satisfaits revien-nent toujours.

Henri : L’autre facteur, c’est qu’il faut tra-vailler de l’intérieur, avoir quelqu’un du payspour nous servir de contact. Nous avonsdes directeurs régionaux et des agentslocaux qui travaillent à faire connaître nosproduits. Même pour les États-Unis.

Comment Fontaine s’est-elleimplantée en Europe ?André : Nous avons commencé graduel-lement. Le Caire a été notre premier grosprojet outre-Atlantique. C’est DegrémontFrance, en partenariat avec DegrémontCanada, qui nous a recommandés. Nousn’avons heureusement pas connu lesmêmes difficultés en Europe qu’auxÉtats-Unis. En effet, les pays européensont réglementé pour obliger l’utilisationde vannes en acier inoxydable dans lecadre de leur programme d’assainisse-ment des eaux. C’est une spécificationqui n’est pas encore normalisée auxÉtats-Unis puisqu’il y a trop de fabri-cants de vannes murales en fonte; lesdirigeants tentent donc de protégerleur marché.

De quelle façon votre chiffre d’affaires est-il réparti géographiquement ?André : Environ 70 % de nos revenusproviennent des États-Unis, 15 % du

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tête-à-tête

Le marché des vannes nous offrait de meilleuresperspectives, car nous avions une part de marchéconsidérable. Nous avons réussi à surpasser degrosses entreprises américaines à l’aide de notrebrevet pour nos vannes en acier inoxydable.

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Canada et du Québec et les derniers15 % de l’Europe. Quant à l’Asie, il s’agitd’un territoire que nous commençonsseulement à développer.

Henri, au moment de démarrervotre entreprise, aviez-vous l’ambition de travailler un jour avec vos enfants ?Henri : Je n’avais aucun projet précis ence sens. Je n’ai jamais forcé mes enfantsà travailler avec moi. Le processus s’estfait naturellement. Les enfants ont com-mencé à travailler dans l’entreprise dès lafin de leurs études.

Avez-vous fait des efforts pour lesintéresser à votre entreprise ?Henri : Non, pas du tout. Plus jeunes,les garçons m’accompagnaient dans legarage la fin de semaine pour me regar-der travailler et pour m’aider. Je leurenseignais comment travailler et surtoutje les laissais apprendre par eux-mêmesen manipulant les objets.

Que représente pour vous la participation de vos enfants à votre entreprise ?Henri : C’est moi qui ai démarré cetteentreprise et maintenant ce sont euxqui prennent la relève. L’entreprise mesurvivra en plus de rester dans la famille.C’est une grande fierté.

Quel poste occupe chacun de vos enfants dans l’entreprise ?Henri : André est le directeur général.Hélène travaille à la comptabilité etFrançois aux soumissions. René a travailléplusieurs années avec nous. Maintenant, ilpossède son entreprise de fabrication etd’installation de pompes à eau.

André, que représente pour vous lefait de travailler dans l’entreprisefamiliale ?André : J’aime beaucoup l’action etl’entreprise de mon père m’a permis derelever de nombreux défis. Nous avonsprocédé à beaucoup de changementsavec le temps et ce sont ces défis quim’ont nourri.

Et pour vous, Hélène ?Pour moi, c’est l’engouement des défis.Tout bouge rapidement ici et c’estagréable d’évoluer ensemble.

Travailler avec des membres de sa famille occasionne-t-il des frictions ?Hélène : Non, c’est très rare. Noussommes des gens peu colériques.

Henri, êtes-vous encore actif dansl’entreprise ?Henri : Oui, mais je me suis beaucoupmodéré.

À quel moment avez-vous ralenti lacadence ?Henri : À partir de 2006, lorsque j’aiappris que j’étais atteint d’un cancer despoumons. J’avais toutefois commencé àralentir depuis quelques années.

Êtes-vous encore concerné par lagestion de l’entreprise ?Henri : Non. J’ai délaissé la gestionlorsqu’André est devenu le président en1996. Il me consulte à l’occasion et jesuis toujours le président du C.A.Aujourd’hui, je me concentre sur le déve-loppement de nouveaux produits et laplupart du temps je travaille de la maison.

Comment François Bédard s’est-ilintégré à la direction de votre entreprise ?André : Il a commencé à travailler avecnous en 1992. Je m’occupais uniquementdes vannes murales et François despompes. Il a par la suite hérité de la gestiondes ventes des vannes et des pompes.Nous ne sommes pas des vendeurs dansl’âme, mais plutôt des entrepreneurs, etnous avions besoin de quelqu’un pourdévelopper les ventes. François était toutdésigné. De plus, ça faisait partie de sonplan de carrière.

Quelle est la répartition des actions de Fontaine ?André : Jusqu’en 1972, mon père étaitl’unique actionnaire. Aujourd’hui, il n’aplus que des parts participatives. Je suis

maintenant l’actionnaire majoritaire, suivide François Bédard. Ma sœur Hélène etmon frère François possèdent égalementdes parts.

Connaissez-vous une pénurie demain-d’œuvre ?André : Nous accueillons depuis plu-sieurs années des étudiants provenantdu système coopératif de l’Université deSherbrooke. Sur le plan de l’ingénierie,le fait d’accueillir des stagiaires nousaide beaucoup. Toutefois, il est vrai quec’est plus difficile pour les autres typesd’employés.

Planifiez-vous une transition versla troisième génération ?André : Ma fille et le fils d’Hélène tra-vaillent dans l’entreprise. Martin estcomptable et il est notre directeur desfinances. Ma fille est agente de planifica-tion des projets spéciaux. Bien qu’ils soienttous deux très performants dans leurstâches, nos enfants n’ont pas l’ambition degérer un jour l’entreprise. En contrepartie,nous avons de bons candidats à l’interne,mais aucun d’entre eux n’est membre dela famille. Par ailleurs, nos vice-présidentssont encore relativement jeunes. Ce n’estdonc pas une grande préoccupation pourle moment.

Pensez-vous à votre retraite ?André et Hélène : Oui, c’est sûr. C’estquelque chose que l’on doit planifier.

Henri, est-ce que la relève de l’entreprise vous inquiète ?Henri : Fontaine continuera d’exister etla troisième génération sera présente.Toutefois, ça ne sera tout simplement pasdans les postes de direction. Il faut aussiajouter que, même s’ils ne portent pas lenom Fontaine, nos employés qui pren-dront un jour la relève ont les mêmesvaleurs que nous. En ce sens, ils font par-tie de notre famille élargie. De toutefaçon, y a-t-il beaucoup d’entreprises àavoir réussi le passage à la troisièmegénération ? Je crois que c’est plutôtrare.

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tête-à-tête

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Quel sera le plus grand défi pourFontaine dans les années à venir ?André : Nous avons une entreprisemanufacturière et les défis sont grands.Exploiter une telle entreprise dans uncontexte de mondialisation n’est pas detout repos. Il ne faut pas oublier que 70 %de notre chiffre d’affaires provient desÉtats-Unis. C’est donc dire que la qualitédes produits et le service à la clientèlesont les solutions à ce défi.

Comment allez-vous atteindre cetobjectif ?Henri : Nous en sommes à l’étape où ilfaut innover avec un produit nouveau.Ce produit doit faire la même chose quel’ancien, mais se révéler meilleur. C’est lànotre défi.

Sur une note plus générale, quepensez-vous de l’entrepreneurshipquébécois ?Hélène : Je crois que les entrepreneursdoivent avoir la foi, car rien n’est en placepour les aider.

André : Le Québec compte de bonsentrepreneurs. Par contre, ils font faceà beaucoup d’embûches. Je pense que

plusieurs d’entre eux aimeraient avoirplus de flexibilité quant à la comptabilité,car la loi est très rigide. Avoir des syndi-cats et un gouvernement plus humains etplus ouverts fait sûrement partie du rêvede tout entrepreneur ! (Rires.)

Henri, selon vous, est-ce plus difficile de démarrer une entrepriseen 2008 qu’en 1964 ?Henri : C’était beaucoup plus facile dansle temps. Nous étions libres de nos faitset gestes. Par exemple, c’était beaucoupplus facile de construire des bâtimentspour l’entreprise. Aujourd’hui, on doitavoir des permis pour tout. C’est telle-ment plus compliqué avec toute cettebureaucratie !

Henri, si vous aviez 37 ans, auriez-vous la force et les outilsnécessaires pour démarrer unenouvelle entreprise ?Henri : J’essaierais, mais je sais que ceserait beaucoup plus difficile. Entreautres, je ne pourrais pas démarrer monentreprise chez moi comme à l’époqueparce que la Ville refuserait. De nos jours,il est même interdit de mettre uneenseigne devant sa maison.

Quels conseils auriez-vous à donner à une personne désireusede démarrer son entreprise ?Henri : La personne doit avoir unobjectif précis et posséder le talentpour l’atteindre. Il faut aussi que la per-sonne soit capable de bien expliquerson projet, sinon les institutions finan-cières vont refuser de lui prêter lesfonds nécessaires.

Merci à vous tous !

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tête-à-tête

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Depuis maintenant 10 ans, les infrastruc-tures municipales font l’objet d’un intérêtmarqué sur la place publique. Autant, aupara-vant, ce sujet était évacué des discussions ettenu pour acquis, autant, aujourd’hui, toussont conscients des besoins en matière derenouvellement et de mise à niveau de cesinfrastructures de base. Mais pourquoi cesinfrastructures attirent-elles autant notreattention ?

Est-il vraiment obligé de rappeler lanécessité d’une prise de conscience desdécideurs pour rassurer la population sur lasécurité des installations publiques ? Nousn’avons qu’à nous souvenir qu’il y a 10 ans,

un véritable drame est survenu par la conta-mination de l’eau potable à Walkerton, ouencore, plus récemment, le choc engendrépar l ’effondrement du viaduc de laConcorde. Ces deux événements ont crééune véritable psychose au sein de la popu-lation à l’égard des infrastructures. Je croisque les divers niveaux de gouvernementsont maintenant très sensibilisés à l’urgencede s’occuper des ouvrages municipaux etde leur accorder les sommes requises aumaintien de leur efficacité.

À partir du moment où les autorités sonttrès au fait du besoin de conserver ce patri-moine collectif que constituent les réseauxd’aqueduc et d’égouts, les équipementsd’épuration des eaux, les infrastructuresroutières et les autres biens de notre société,il devient primordial d’en faire des prioritéset de leur consacrer les ressources néces-saires.

Cette prise de conscience a d’ailleursmené à l’établissement de plusieurs pro-

grammes de financement visant à accélérerle renouvellement de ces infrastructurespubliques. Cependant, chaque programmemis en place est d’une durée limitée et doitêtre continuellement révisé pour atteindreles objectifs.

Et lorsque l’on parle d’assurer la pérennitéde nos infrastructures municipales de baseen misant sur l’entretien préventif et ledéveloppement durable, nous ne faisonsqu’affirmer notre volonté de maintenir unhaut niveau de performance de nos équi-pements et de les laisser en excellentecondition pour ceux qui nous suivront. Çapeut paraître relativement simple, mais c’estaussi et surtout faire preuve de responsabilitéet de respect envers la population, tantactuelle que future.

Ce que nous avons appelé le « déficitcaché » de nos infrastructures se chiffreaujourd’hui à environ 18 milliards de dollars,et ce, pour le Québec seulement. Celasignifie, sur un horizon de 15 ans, un inves-

COLLECTIVEUNE PRISE DE CONSCIENCE I N F R A S T R U C T U R E U R B A I N E

Gilles Vaillancourtmaire de Ville de Lavalet président du CERIU

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tissement massif de 1,2 milliard de dollarspar année pour régler ce problème et sim-plement remettre les compteurs à zéro.C’est dire à quel point ces problèmes sont

majeurs et que l’enjeu qui en découle estcapital pour l’avenir de notre société. Car,si nous ne corrigeons pas la situationimmédiatement, ce déficit caché des infra-

structures produira, pour les générationsqui nous suivront, le même type d’effetcatastrophique qu’un déficit budgétaireincontrôlé.

La remise aux municipalités d’une partiede la taxe fédérale sur l’essence pendantune durée de cinq ans (2006-2010)constitue l’engagement de loin le plus clairet le plus susceptible de permettre qu’ons’attaque résolument au déficit caché desinfrastructures.

La reconnaissance graduelle par lepalier fédéral de son rôle de partenaire àl’égard de la préservation de ces infra-structures est donc un acquis fondamentalpour la suite des choses. En cela, le gou-vernement fédéral répond aux attentesexprimées par la population, qui fait de laquestion de la préservation des infrastruc-tures une tâche partagée entre tous lesordres de gouvernement.

L’actualité quotidienne témoigne de plusen plus souvent de l’état particulièrementvétuste de certaines de nos infrastruc-tures les plus essentielles. Les bris deconduites d’eau plus fréquents, les nids-de-poule plus profonds et plus nombreuxsur nos routes, les voitures de métrovétustes qui forcent des arrêts de service,le mobilier urbain qui se dégrade… Ce nesont là que quelques illustrations desper tes d ’e fficac i té économique –immenses, il va sans dire – qui commen-cent à nous frapper. Mais l’impact sur laqualité de vie des citoyens de même quesur l’image de nos villes est encore plusimportant. Une pyramide n’est solide quepar sa base; il en est de même de notreéconomie, qui n’est concurrentielle queparce que les infrastructures supportentles déplacements de personnes et demarchandises, l’eau pour la consommationhumaine ou pour la production industrielle,etc. C’est pourquoi nous ne pouvons man-quer à notre devoir collectif d’agir en cedomaine, de façon concertée et avec lesmoyens requis par la situation.

Nous poursuivrons donc nos effortsafin d’obtenir des divers paliers gouver-nementaux l’assurance d’un financementà long terme afin de bien remplir nosobligations. ■

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U N E P R I S E D E C O N S C I E N C E C O L L E C T I V E

Cela signifie, sur un horizon de 15 ans, uninvestissement massif de 1,2 milliard de dollarspar année pour régler ce problème et simplementremettre les compteurs à zéro.

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La désinfection, une étape importanteGénéralement utilisée en fin de traitement, la désinfection des

eaux usées permet de rejeter au cours d’eau un effluent à compo-sition microbiologique sécuritaire. L’analyse-baromètre pour évaluerle niveau de désinfection atteint dans les effluents est celle descoliformes. À l’analyse des coliformes totaux est ajoutée la fractionfécale.

À titre de référence, le règlement de la Ville de Montréal permetun rejet direct au cours d’eau pour tout effluent présentantune concentration inférieure à 2400 bactéries coliformes par100 millilitres de solution et inférieure à 400 coliformesfécaux par 100 millilitres de solution. La protection de certainsmilieux plus sensibles que le fleuve St-Laurent nécessitera desniveaux de rejets à concentrations inférieures à 200 coliformes par100 millilitres.

Bien que la référence pour le suivi analytique soit l’Escherichiacoli (E.coli), la gamme de microorganismes infectieux potentielle-ment présents dans une eau usée domestique non traitée estbeaucoup plus grande.

Elle est composée entre autres… causant la maladie…

de bactériesE.coli GastroentériteSalmonella Fièvre typhoïde, salmonelloseVibrio cholerae Choléra

de protozoairesCryptosporidium parvum CryptosporidioseGiardia lamblia Giardiasis

d’helminthes Helminthiase

de virusHépatite A Hépatite

Les outils de désinfection Les outils de désinfection doivent être efficaces pour la plupart

des microorganismes.

Simple d’utilisation et facilement accessible, le chlore a longtempsété l’outil de désinfection des eaux usées traitées le plus utilisé. Ilest aujourd’hui proscrit au Québec, car en réaction avec certainesmatières organiques il produira des sous-produits organochlorésincluant les acides haloacétiques (HAA) et les trihalométhanes(THM), reconnus comme potentiellement cancérigènes.

Le rayonnement UV et l’ozonation sont des alternatives rapideset efficaces qui excluent la production de composés organochlorés.

Le rayonnement UVLe pouvoir désinfectant des rayons solaires, et plus particulièrement

celui de la fraction des ultraviolets (UV), est reconnu depuis longtempsdans le mécanisme naturel de purification des cours d’eau.

Les UV représentent la fraction du spectre électromagnétiqueentre la lumière visible et les rayons X. La plage de longueursd’onde des UV se situe entre 100 et 400 nanomètres (1nm =10-9 mètre).

La désinfection par rayonnement UV consiste à transférerl’énergie électromagnétique produite par l’arc d’une lampe au mer-cure vers l’ADN et l’ARN d’organismes indésirables dans l’eau.Lorsque la radiation UV pénètre la paroi cellulaire de l’organisme,elle en détruit sa capacité de reproduction.

La longueur d’onde optimale pour inactiver efficacement lesmicroorganismes est comprise entre 250 et 270 nanomètres.

Les facteurs influençant la conceptionL’efficacité de la désinfection UV d’un système dépend des

caractéristiques de l’eau usée, de l’intensité de la radiation UV, dutemps d’exposition des microorganismes aux radiations et de laconfiguration du réacteur.

La sélection des réacteurs UV sera fonction de différents facteurs,dont les suivants :• les objectifs de rejet;• la transmittance UV;• la turbidité, les matières en suspension;• la dureté;• la concentration en fer;• les ions dissous;

LA DÉSINFECTION DES EAUX USÉESPAR RAYONNEMENT UV

E A U X U S É E S

François Séguining., M. Ing.vice-président, [email protected]

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• les débits minimum et maximum;• la température;• l’espace disponible.

La dose effectiveLa dose effective représente la quantité

de lumière UV nécessaire au respect de lanorme fixée. Elle est le produit de l’intensitépar le temps.

Dose = I x TI = Intensité (mW/cm2)T = Temps (secondes)

Les avantages de la désinfection UVLa désinfection UV :• est efficace pour inactiver la plupart des

virus, spores et cystes;• est un procédé physique éliminant ainsi

tous les problèmes liés au transport, à l’entreposage et à la manipulation de produits chimiques dangereux et corrosifs;

• ne produit pas d’effet résiduel pouvant être nuisible aux humains ou à la vie aquatique;

• est facile d’opération;• demande un temps de contact très court;• nécessite très peu d’espace comparati-

vement aux autres méthodes de désinfection.

Les désavantages de la désinfection UVPar contre, la désinfection UV :• peut ne pas inactiver adéquatement

certains microorganismes si les dosessont trop faibles;

• risque en certains cas de permettre auxmicroorganismes de renverser les effetsde stérilisation et de s’autoréparer. Cephénomène est connu sous le nom dephotoréactivation;

• demande un programme d’entretien préventif pour nettoyer les tubes;

• ne travaillera bien qu’avec un effluentbien traité, 30mg/l de MES étantrecommandés.

Les UV au QuébecPlusieurs stations d’épuration utilisent ladésinfection par rayons UV au Québec.De fait, la grande majorité des stationsmécaniques, ce qui exclut les étangs,possède des réacteurs UV. Les plusgrosses us ines , à l ’ excep t ion deMontréal, possèdent une étape de désin-fection de leur effluent aux UV. Parcontre, 75 % d’entre elles ne le font quesur une base saisonnière.

La qualité de l’effluent de l’usine deMontréal en termes de transmittancepermet difficilement la désinfection aux

UV. Récemment, après de nombreusesétudes sur les divers systèmes de désin-fection, dont les UV, la Ville a annoncéqu’elle ira de l’avant avec une étape dedésinfection à l’ozone.

Bien qu’elle soit la technologie préférée pourla désinfection des effluents municipaux, il

restera des villes où les UV ne représente-ront pas le choix le plus approprié.

Je vous invite à visiter le site Internet duministère du Développement durable, del’Environnement et des Parcs du Québec,qui expose très bien sa position à l’égard dela désinfection des eaux usées traitées. ■

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L A D É S I N F E C T I O N D E S E A U X U S É E S P A R R AY O N N E M E N T U V

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Dans un numéro de SOURCE paru auprintemps 2005, nous avions expliqué lesystème d’indicateurs de performance,lequel est obligatoire pour les municipali-tés. En effet, en 2004, le milieu municipals’est doté d’outils de gestion pour soutenirla prise de décisions des municipalités envue d’améliorer la qualité de leurs services.Ces indicateurs visaient également àinformer les citoyens de manière transpa-rente des résultats de leur municipalité.

À la demande des associations dumilieu municipal, il a été convenu de réduirele nombre actuel d’indicateurs obligatoiresde 19 à 14. Dix de ces indicateurs sontmaintenus et quatre nouveaux indicateursliés aux ressources humaines sont ajoutés.C’est que la masse salariale, qui peutreprésenter jusqu’à 40 % d’un budgetmunicipal, a un impact majeur sur lesdépenses de fonctionnement d’unemunicipalité. Dans un contexte où uneforte proportion d’employés municipauxsera admissible à la retraite dans les pro-chaines années, la création d’indicateursen cette matière ne peut être que béné-fique.

De plus, il a également été convenu, surune base facultative, de compiler d’autresindicateurs en matière de loisirs et culture,de sécurité incendie et de gestion desmatières résiduelles.

Ces modifications sont entrées envigueur en 2008 pour la compilation desdonnées de 2007 des municipalités.

Pour plus d’information, vous pouvezvous rendre sur le site du ministère desAffaires municipales et des Régions àl’adresse suivante : www.mamr.gouv.qc.ca,onglet « Finances, fiscalité, évaluationfoncière ».

Voici trois tableaux résumant le portrait de la situation :

TABLEAU 1 : 10 indicateurs obligatoires maintenus

Transport routier • Coût de la voie municipale par kilomètre de voieVoirie municipale

Transport routier • Coût de l’enlèvement de la neige par kilomètre de voieEnlèvement de la neige

Hygiène du milieu • Pourcentage de bris par 100 kilomètres de conduiteApprovisionnement en • Coût de distribution par kilomètre de conduiteeau, traitement et réseau • Coût d’approvisionnement et de traitement par mètre de distribution cube d’eau

• Coût de distribution par mètre cube d’eau

Hygiène du milieu • Coût du traitement par mètre cube d’eaux uséesTraitement des eaux usées • Coût des réseaux d’égout par kilomètre de conduiteet réseaux d’égout

Santé financière globale • Pourcentage du service de la dette• Pourcentage d’endettement

TABLEAU 2 : quatre nouveaux indicateurs obligatoires relatifs aux ressources humaines

Ressources humaines • Effort de formation par employé• Pourcentage du coût de la formation par rapport à la

rémunération totale• Durée moyenne des lésions professionnelles• Taux de départs potentiels à la retraite

TABLEAU 3 : nouveaux indicateurs facultatifs

Ressources humaines • Taux de rétention des nouveaux employés réguliers• Taux de présence au travail des employés réguliers

Sécurité publique • Coût de l’activité sécurité incendie par 100 $ Sécurité incendie d’évaluation

• Délai de réponse moyen pour les feux de bâtiments• Pourcentage des logements résidentiels inspectés

Loisirs et culture • Coût des activités récréatives par habitantActivités récréatives • Coût des activités culturelles par habitantet culturelles

Loisirs et culture • Effort d’acquisition de documents et indice d’utilisationBibliothèques • Inventaire par habitant

Hygiène du milieu • Coût de la cueillette des déchets domestiques par localCueillette, transport et • Matières secondaires recueillies par habitantélimination des matières • Effort de recyclagerésiduelles

MISE À JOUR DES INDICATEURS DE GESTION MUNICIPAUXL E M U N I C I P A L

Christian Sauvageaudirecteur, Service de l’hygiène du milieuVille de L’Assomptionus i n e f i l t ra t i o n@v i l l e .l a s s omp t i o n . q c . c a

Page 23: SOURCE Hiver 2008

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LES SUIVIS ENVIRONNEMENTAUX POUR LES INSTALLATIONS SEPTIQUES RÉSIDENTIELLES

Lors du Rendez-vous stratégique surles algues bleu-vert, le ministère duDéve loppement durab le , del’Environnement et des Parcs (MDDEP)s’est engagé à revoir le Règlement surl’évacuation et le traitement des eauxusées des résidences isolées (Q-2, r.8)pour tenir compte des nouvelles réalitésassociées à l’assainissement autonome.À cet effet, le gouvernement du Québec ainvité divers intervenants de l’industrie del’assainissement autonome à siéger à uncomité de travail chargé de réviser enprofondeur le Q-2, r.8. Ce comité de tra-vail s’est réuni pour une première fois àQuébec les 15 et 16 janvier dernier.

L’objectif derrière cette session detravail était d’aborder l’état actuel duRèglement en identifiant les acquis etles objectifs à maintenir, de cibler les

problématiques d’application et de jeterles bases de solutions à mettre de l’avant.

Parmi les actions à mettre en œuvredans le cadre de cette refonte duRèglement, il serait opportun pour leMDDEP d’évaluer la pertinence demettre en place un programme de suivienvironnemental pour toute installationseptique résidentielle, au même titrequ’un dispositif d’épuration desservant unétablissement commercial, une institutionou un regroupement communautaire.

À l’heure actuelle, le Règlement prévoitque, pour les systèmes de traitementsecondaire avancé et tertiaire (avecdéphosphatation, avec désinfection ouavec déphosphatation et désinfection), lepropriétaire de ce type de dispositifd’épuration doit être lié en tout temps parcontrat avec le fabricant du système, son

représentant ou un tiers qualifié pourfaire l’entretien du système. Ainsi, unevisite minimale d’au moins une fois parannée est planifiée pour ces catégoriesd’installation septique.

Même si l’échantillonnage de l’effluentn’est requis d’une manière systématiqueque pour les systèmes de traitement ter-tiaire, il n’en demeure pas moins que cesdeux types de système d’épuration sontvisités annuellement. Ainsi, en réalisantune inspection annuelle de façon systéma-tique, il est facile d’identifier des systèmesnon performants pouvant représenter unrisque environnemental ou provoquer unimpact sur la santé publique.

Cependant, qu’advient-il de tous lesautres dispositifs d’épuration des eauxusées individuels prévus au Règlement ?Rien pour le moment !

Afin de donner aux installations sep-tiques individuelles le caractère d’infra-structures permanentes tout en étant enconcordance avec les principes élaboréspar le Ministère à l’égard des exigencesdes ouvrages d’assainissement commu-nautaires, commerciaux et institutionnels,le MDDEP se doit d’envisager des exi-

gences de suivi environnemental (visited’inspection et d’entretien) sur toute instal-lation septique en tenant compte de la ges-tion des risques environnementaux euégard, entre autres, à la complexité de lafilière de traitement, à son mode d’opé-ration et à sa rusticité.

Ainsi, un dispositif d’épuration des eauxusées composé d’une fosse septique etd’un élément épurateur modifié (champd’épuration), situé en zone rurale loin detout cours d’eau, ayant peu d’impact quantà l’empreinte environnementale, se devraitd’être inspecté à une fréquence moindrequ’une même installation septique situéeau bord d’un lac aux prises avec une pro-blématique d’algues bleu-vert.

En conservant cette même logique,pour deux dispositifs d’épuration situésdans une zone à faible risque d’impactenvironnemental, la fréquence et les

interventions à effectuer lors de la visited’inspection de la filière d’épurationayant plusieurs composantes électro-mécaniques (pompe, soufflante, vanneélectrique, dispositif d’alarme, etc.) sedevraient d’être plus élevées que cellespour une installation septique rustique.

Enfin, l’intensité du suivi environnemen-tal pour les dispositifs d’épuration dontle rejet se fait en surface devrait s'ef-fectuer selon la sensibilité et l’usage ducours d’eau récepteur. Donc, un systèmede traitement tertiaire rejetant ses eauxtraitées dans le bassin versant d’un lacserait inspecté plus fréquemment qu’unmême système rejetant son effluent dansle fleuve Saint-Laurent.

Concernant le type de suivi environne-mental à réaliser, une fois de plus ce der-nier serait fonction du niveau de risqueenvironnemental, de la complexité de lafilière de traitement, de son mode d’opéra-tion et de sa rusticité. Dans sa plus simpleversion, ce suivi pourrait être composéd’une inspection visuelle du système avecmesure des boues et nettoyage du pré-filtre; pour les dispositifs complexes situésen milieu sensible, un échantillonnagesystématique de l’effluent et un entretienpréventif des composantes mécaniquesseraient de mise (changement de lampesUV, remplacement de diaphragme sur lessoufflantes, remplacement des pompes,etc.).

En résumé, le programme de suivi envi-ronnemental (fréquence des visites etnombres d’interventions à effectuer)devrait être fonction de l’impact environ-nemental observé/projeté du dispositifd’épuration sur son milieu naturel.

Parallèlement à l’implantation d’unprogramme de suivi environnementaldes nouveaux dispositifs d’épurationau tonome qu i s ’ imp lan te ron t auQuébec, il devient impératif de dresserun inventaire exhaustif du parc d’instal-lations septiques en opération auQuébec et d’en diagnostiquer l’état afind’assurer la pérennité de celles-ci.C’est un travail colossal, j’en conviens.Mais si l’on veut conférer aux installa-tions septiques individuelles le caractèred’infrastructures permanentes comme ilse doit, c’est un incontournable. Ce serale sujet de ma prochaine chronique. ■

DUR DUR D’ÊTRE DE L’EAU !A S S A I N I S S E M E N T D É C E N T R A L I S É

Christian VézinaingénieurRoy Vézina associéschrist [email protected]

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[..] le MDDEP se doit d’envisager des exigencesde suivi environnemental (visite d’inspectionet d’entretien) sur toute installation septiqueen tenant compte de la gestion des risquesenvironnementaux..

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Tempêtes de neige et opérat ions de déneigement .Cyanobactéries. Pont de la Concorde. Commissions d’enquêtediverses. Kyoto et Bali. Parfois, les questions d’actualité ont unetelle emprise qu’il devient difficile de prendre le recul nécessairepour se faire une idée d’ensemble des événements et, surtout,pour anticiper la suite des choses et mettre en évidences les pro-chaines tendances lourdes. Dans le domaine de l’environnementet du traitement des eaux potables et usées, il est d’autant plusimportant de pouvoir scruter l’horizon et de comprendre les pro-chains enjeux puisque le sort de la planète en dépend. Aussi, lecongrès WEFTEC (Water Environment Federation TechnicalExposition and Conference) offre l’occasion de s’élever au-dessusde la mêlée en ce qui concerne les questions de traitement deseaux usées, municipales et industrielles.

WEFTEC 2007 : 19 000 participants

Cette conférence annuelle a eu lieu en octobre dernier à SanDiego, en Californie. La WEFTEC, c’est le congrès annuel de lapuissante Water Environment Federation, qui compte plus de32 000 membres aux États-Unis, au Canada et ailleurs dans lemonde. La WEFTEC regroupe, dans une même enceinte, tous lesintervenants majeurs du domaine du traitement des eaux usées :gouvernements, ingénieurs-conseils, fournisseurs de technolo-gies, chercheurs universitaires, etc. En 2007, 19 000 participantsse sont regroupés au Centre des congrès de San Diego pour dis-cuter des derniers résultats de recherches, présenter les nou-velles technologies et débattre des tendances dans le traitementdes eaux usées. Les conférences et l’exposition de la WEFTECfigurent, depuis cinq ans, au sommet du palmarès des colloquessur le traitement des eaux usées aux États-Unis; c’est dire l’im-portance de cet événement. Lors des blocs de conférences

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du côté de San Diego…S U R L E R A D A R

John Ciganaing., Msc.A.vice-président, Développementdes affaires et marketingJohn Meunier [email protected]

ET PENDANT CE TEMPS-LÀ,

Les conférences et l’exposition de laWEFTEC figurent, depuis cinq ans, ausommet du palmarès des colloquessur le traitement des eaux usées auxÉtats-Unis…

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techniques, 634 présentations orales etgraphiques se sont tenues. Voici quelquessujets de fond qui y ont été présentés etqui pourraient, un jour, faire leur chemin aunord du 45e parallèle, au Québec et auCanada.

Gestion des réseaux d’égout,eaux pluviales et déversementsen temps d’orage

Ce n’est pas moins de trois blocs et demisur ce seul sujet, ce qui montre bien l’im-portance accordée par le législateur améri-cain, l ’United States EnvironmentalProtection Agengy (US EPA), à cette pro-blématique depuis 1994. Les sujets traitéscomprenaient la gestion et l’opération d’in-frastructures de débordement, les bassinsde rétention, les tunnels, etc., autant desujets d’importance dans la gestion desréseaux d’égout.

Le CMOM, acronyme anglais pour « Capacity, Management, Operation andMaintenance », est la méthode mise de l’avantpar l’US EPA pour identifier les carences desréseaux d’égout et en maximiser la capacitéde rétention.

Gestion des infrastructures

Le sujet de la gestion des infrastructuresn’a laissé personne indifférent. En effet,la grande majorité des infrastructures detraitement des eaux usées, aussi bien lesstations d’épurations que les réseaux decollecte, datent des années 1970-1980 etatteignent la fin de leur vie utile en cedébut de XXIe siècle. En parallèle, unbesoin criant de renouvellement des infra-structures se fait sentir. Ainsi, selon laWater Infrastructure Network, c'est uninvestissement annuel de 23 milliards dedollars (soit 11 milliards en eau potable et12 milliards en eaux usées) qui seraitnécessaire pour le maintien en fonctiondes infrastructures existantes aux États-Unis. Il est facile de prédire que ce sera undes sujets les plus importants au cours dela prochaine décennie chez nos voisins dusud. Et sûrement chez nous aussi.

Traitement des eaux usées

En ce qui concerne le traitement deseaux usées, l’enlèvement des nutriments(azote et phosphore), que ce soit par voiebiologique, physique ou physico-chimique,

a fait l’objet de présentations de quatreblocs différents. Une des présentationsparmi les plus courues a été donnée parune ingénieure-conseil américaine sur laspéciation du phosphore et sur les tech-niques pour atteindre des limites de rejetde 10 g/L. Oui, vous avez bien lu : 10microgrammes par litre ! Certes, ce sontdes normes de rejet à atteindre unique-ment dans des milieux récepteurs trèssensibles au phosphore. Mais il n’en restepas moins que l’atteinte de cette concen-tration devient, semble-t-il, techniquementréalisable. N’est-ce pas impressionnant ?

Voilà qui fait le tour d’horizon rapide,donc nécessairement incomplet, des sujetsdiscutés et débattus lors du derniercongrès WEFTEC. J’espère néanmoinsavoir su vous arracher pendant quelquesminutes à l’emprise du quotidien en vousprésentant quelques idées maîtressestirées de cette grande rencontre du milieu.Rendez-vous en octobre à Chicago pour laWEFTEC 2008 où nous pourrons avoir unaperçu des tendances technologiques etscientifiques qui se dessinent dans ledomaine du traitement des eaux usées. ■

E T P E N D A N T C E T E M P S - L À , D U C Ô T É D E S A N D I E G O …

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Point culminant de la tournée ministérielle des régions touchéespar les fleurs d’eau d’algues bleu-vert, le Rendez-vous stratégiquetenu le 25 septembre 2007 à Sainte-Adèle avait accouché d’unplan d’intervention gouvernemental. Nécessitant l’action concertéede 5 ministères, ce plan formulait une série de 35 actions échelonnéessur 10 ans, dont plusieurs impliquaient des modifications législatives etréglementaires. À la veille d’une saison estivale 2008 qui laisse présagerune dégradation de la situation, quels gestes concrets ont été posésdans ce domaine depuis septembre 2007 ?

Le gouvernement a publié le 12 décembre dernier un projet deRèglement portant interdiction de vente de certains détergents àvaisselle1. Annoncé à l’action 2.11 du Plan d’intervention, ce projet apour objectif de réduire la teneur en phosphore, reliée à l’utilisation dedétergents à vaisselle à usage domestique, des eaux usées des habi-tations. Les phosphates sont présents dans certains détersifs afinnotamment d’adoucir l’eau et d’agir contre la saleté. Un excès dephosphates dans l’eau peut cependant causer une proliférationd’algues bleues. Selon l’analyse économique réalisée par le ministèredu Développement durable, de l’Environnement et des Parcs dansle cadre de l’élaboration du règlement, l’industrie des détergents àvaisselle ne pourrait pas s’adapter à une interdiction immédiate surles phosphates dans la mesure où les produits actuellement sur lemarché contiendraient des teneurs allant de 1,6 à 9 %. Aussi, ce n’estqu’à compter du 1er juillet 2010 qu’il sera interdit de mettre en vente,de vendre ou de mettre autrement à la disposition des consomma-teurs un détergent à vaisselle à usage domestique contenant 0,5 %ou plus de phosphore élémentaire en poids. L’emballage devra enoutre indiquer le pourcentage en poids de la teneur en phosphore dudétergent.

Ce faisant, le Québec emboîte le pas au Manitoba et à plusieursÉtats américains tels que l’Illinois, le Maryland, le Minnesota et leVermont qui ont apporté des changements législatifs et réglemen-taires de même nature concernant les détergents à vaisselle. Le15 février dernier, le gouvernement fédéral annonçait également sonintention de modifier la réglementation afin de réduire d’ici 2010 laquantité de phosphates ajoutés aux détersifs à lessive et à vaisselleet ultérieurement aux nettoyants tout usage. Mentionnons néanmoinsqu’un projet de loi visant à interdire la fabrication, la vente ou l’impor-tation des détergents à lessive ou à vaisselle qui contiennent desphosphores (C-469) avait été déposé dès le 25 octobre 2007 par ledéputé fédéral de Berthier-Maskinongé, M. Guy André, et avait faitl’objet d’une seconde lecture à la Chambre des communes aumoment de l’annonce du gouvernement fédéral.

Tel que prévu à l’action 2.12, le gouvernement a également présentéun projet habilitant les municipalités à régir les rejets d’eaux usées decertaines embarcations. Le projet de Règlement sur la protection deseaux contre les rejets des embarcations de plaisance2 interdit le rejetdans certains lacs et cours d’eau des rebuts tant organiques qu’inorga-niques, liquides ou solides, provenant d’embarcations de plaisance. Sontnéanmoins exemptées les eaux de cuisine ou de lessive ainsi que lesrejets du système de propulsion, de refroidissement ou d’éliminationdes eaux de cales de l’embarcation. En outre, les propriétaires d’embar-cations de plaisance munies de toilettes fixes ou portatives devront lesdoter de réservoirs de retenue étanches qui ne pourront être vidangésqu’à des stations prévues à cet effet.

La responsabilité de l’application de ce règlement relèvera desmunicipalités identifiées. Rappelons que l’article 86 de la Loi sur laqualité de l’environnement3 impose aux municipalités le devoir de res-pecter ou de faire respecter tout règlement adopté en vertu de cetteLoi et qui est déclaré relever de leur compétence. Dans sa versionactuelle, le projet de règlement identifie une dizaine de municipalitésen relation avec les eaux du lac Mégantic et celles du lacMemphrémagog. Ce choix n’est pas le fruit du hasard puisque leprojet de règlement abroge et remplace deux règlements aux dis-positions similaires qui visaient respectivement les eaux de cesdeux lacs4. Par cette démarche, le gouvernement a donc privilégiéune approche volontaire, les municipalités pouvant si elles le désirentse doter d’une telle réglementation et la mettre en application sur leurterritoire. Le règlement pourra ainsi être modifié, le cas échant, pour yajouter d’autres lacs et cours d’eau.

Le Plan d’intervention énonçait également l’octroi aux municipalitésde pouvoirs en matière de vidange périodique de fosses septiques(action 2.2) et de travaux de mise aux normes de tout système privéde traitement des eaux usées (action 2.4). Le 25 octobre 2007, la Loimodifiant diverses dispositions législatives en matière municipale5 ainséré un nouvel article (25.1) à la Loi sur les compétences munici-pales6, conférant aux municipalités locales le pouvoir d’entretenir, auxfrais du propriétaire d’un l’immeuble, tout système privé de traitementdes eaux usées. Néanmoins, la Loi modifiant diverses dispositionslégislatives concernant le domaine municipal7 a rapidement introduitdès le 13 décembre 2007 une nouvelle version de l’article 25.1 quiaccorde désormais aux municipalités locales le pouvoir, aux frais dupropriétaire, d’installer et d’entretenir tout système de traitement deseaux usées d’une résidence isolée au sens du Règlement sur l’éva-cuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées ou dele rendre conforme à ce règlement. Ces municipalités peuvent aussiprocéder à la vidange des fosses septiques de tout autre immeuble.Leurs employés ou les personnes qu’elles autorisent peuvent ainsientrer dans tout immeuble à toute heure raisonnable sous réserve, àmoins d’une urgence, de donner un préavis d'au moins 48 heures.Ce pouvoir conféré par la nouvelle mouture de l’article 25.1 esttoutefois subordonné à la remise en état des lieux et à la réparationdu préjudice subi par le propriétaire ou le responsable des lieux, lecas échéant8.

D’autres modifications réglementaires sont bien sûr attendues.Rappelons à ce titre que l’action 2.1 annonçait un renforcement duRèglement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées desrésidences isolées, notamment par l’augmentation des amendes etl’octroi aux municipalités d’outils techniques et légaux leur permettantde les encaisser directement. En outre, parallèlement à ces initiativesprovinciales, il faut s’attendre à ce que les municipalités locales etrégionales se prévalent des pouvoirs réglementaires en matièred’environnement et de nuisances que leur accorde la nouvelle Loi surles compétences municipales et multiplient l’adoption de mesurescomplémentaires afin de régler le problème des algues bleu-vert. ■

1. Gazette officielle du Québec, Partie 2, 12 décembre 2007, 139e année, n°50, page 5654.

2. Gazette officielle du Québec, Partie 2, 19 décembre 2007, 139e année, n°51, page 5739.

3. L.R.Q., c. Q-2.4. Règlement sur la protection des eaux du lac Memphrémagog contre les rejets des

embarcations de plaisance (Q-2, r. 18.01) et Règlement sur la protection des eauxdu lac Mégantic contre les rejets des embarcations de plaisance (Q-2, r.18.001).

5. 2007, c. 10.6. L.R.Q., c. C-47.1.7. 2007, c. 33.8. Article 95 de la Loi sur les compétences municipales.

L E J U R I D I Q U E PROBLÉMATIQUE DES ALGUES BLEU-VERT : AMORCE DE MODIFICATIONS LÉGISLATIVES ET RÉGLEMENTAIRES

Me Hervé PageotAvocat en droit de l’environnementDaigneault, Cabinet d’[email protected]

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Un salon qui ouvre des horizonsLe 27 novembre dernier s’ouvrait le salon environnemental Pollutec

Horizons 2007. Tenu sur quatre jours, ce rendez-vous internationalétait présenté dans la Ville lumière, comme c’est le cas tous les deuxans. Dans le cas des années paires, c’est à Lyon que se tient l’événe-ment. Bien que l’édition parisienne soit généralement plus modesteque la lyonnaise, il convient de souligner le gigantisme de ce salon.

Vous voulez des chiffres ? Allons-y ! Les organisateurs ont accueilli45 397 professionnels lors de l’événement, dont 35 890 visiteursde 103 nationalités différentes. De plus, la surface d’expositionde 51 600 m2 était occupée par 1 451 exposants provenant de35 pays. Ça fait beaucoup d’experts réunis sous un même toit !

J’ai tenté de visiter l’ensemble du salon, non pas sans me retrouverles pieds meurtris, mais il faut avouer qu’il est bien difficile de tout voiret de tout entendre. Les choix sont donc des plus déchirants.

Qu’à cela ne tienne, certaines conférences m’ont épaté et certains exposants locaux ou internationaux m’ont fait écarquiller les yeux.Quant à l’organisation même du salon, il est bien difficile d’y trouverdes faiblesses. Tout est bien pensé et le professionnalisme est aurendez-vous.

Au-delà de tous ces détails logistiques, la présence d’une délégationcanadienne et d’un kiosque d’envergure à l’intérieur du salon PollutecHorizons représentait un attrait majeur pour moi. J’étais bien curieuxde voir sur le terrain l’intérêt des professionnels européens pour nosentreprises québécoises et leurs technologies. Force est de constaterqu’il est très grand puisque cette mission habilement mise sur piedpar EXPORT environnement s’est avérée un franc succès. Les acteursrencontrés ont été unanimes quant aux retombées positives de cevoyage. Plusieurs entreprises ont même conclu d’importants contrats.Pour d’autres, ce voyage s’inscrivait simplement dans une démarcheexploratoire pour les marchés européens.

Peu importe quels étaient leurs buts, tous les participants dela mission ont eu la chance de profiter d’un soutien exceptionnelde la part d’EXPORT environnement et de ses partenaires desgouvernements fédéral et provincial. Ainsi, ils ont pu bénéficierd’espaces d’exposition, d’un programme de jumelage, de visitesindustrielles et même d’une panoplie de services connexes allantdu service transitaire de leur matériel à la simple réservation d’hôtel.Franchement, c’est un bien beau succès !

Les congrès offrent une formidable occasion de réseautage etd’échange d’information. Que vous soyez du milieu municipal ouindustriel, je vous encourage fortement à aller voir ce qui se faitailleurs dans le monde. Vous pourrez ainsi revenir avec de bienbonnes idées et, si vous êtes entrepreneur, vous aurez assurément lachance de nouer des liens commerciaux. Aussi, si le cœur vous en dit,je vous invite à ne pas manquer le salon des TEQ organisé parRÉSEAU environnement au Centre des congrès de Québec au débutavril. Certes plus modeste avec ces 2500 participants, il vous offriratout de même la chance de rencontrer des experts dans votredomaine.

Pour ceux et celles qui veulent du costaud, le salon IFAT, avec ses120 000 participants de 170 pays, se tiendra en Allemagne au débutmai; une mission commerciale est organisée encore une fois parEXPORT environnement et ses partenaires.

En ce qui a trait au Salon Pollutec Horizons 2008, il s’agit d’un rendez-vous incontournable pour quiconque désire avoir un pas d’avance surla compétition ou encore demeurer à l’affût des solutions les plusnovatrices. Sortez votre agenda et planifiez l’achat de votre billetd’avion. On se retrouve à Lyon le 2 décembre prochain ! ■

S U R L E S A I L E S D ’ A I R S O U R C E

Source y était

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Il y a 60 ans cette année voyait le jour l’un des fleurons québécois en matière d’eaux usées etpotables. L’entreprise québécoise portant le nom de son fondateur John Meunier a longtempsrépondu à la demande d’un marché local pour des pompes et de l’équipement de piscines.Ce n’est que vers le milieu des années 1970 qu’elle se tourna vers les technologies deseaux usées et potables. Aujourd’hui œuvrant au sein du Groupe Véolia, John Meunier aaccentué sa présence nord-américaine tout en continuant de manufacturer et d’assemblerses équipements à son usine de l’arrondissement St-Laurent. À l’heure de la mondialisation, saluons cette belle histoire de succès. Bon soixantième à toute l’équipe !

Soixante ans, ça se fête !

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Sources : Recyc-Québec, umour.com et l’équipe de SOURCE

Bonne retraite !Le 1er février dernier, monsieur Pierre Sylvain, jusqu’alors chef d’exploitation dutraitement des eaux à la Ville de Drummondville, a pris sa retraite. Reconnu dansson milieu pour son implication et son professionnalisme, Pierre aura sûrementl’occasion d’améliorer sa marge d’erreur au golf au cours des prochaines années.Bonne retraite cher Pierre et garde tes yeux sur la balle !

Désirant montrer l’exemple, la SAQ annonce que, dès septembreprochain, ses clients devront débourser quelques sous afind’obtenir les sacs en plastique OXO-biodégradables et depapier régulier. Puis, à compter du 31 décembre 2008, ceux-ci

disparaîtront complètement. À compter de cette date, elle offrira des sacs réutilisables à prixmodique. À ne pas en douter, certains clients critiqueront cette décision. Mais, comme le dit ledicton, on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Chapeau à la SAQ et au grand chef MarioQuintin, collaborateur du magazine 3Rve et directeur du développement durable à la SAQ. Saluonsl’audace et le sens de la responsabilité environnementale de cette société.

La SAQ n’y va pas demain morte

Le tournoi de golf annuel de votre magazineSource se tiendra au prestigieux Club de golfGlendale le jeudi 4 septembre prochain. Netardez pas à réserver votre quatuor puisque lesplaces s’envoleront rapidement ! Formulaired’inscription sur www.maya.cc.

Vous avez des ados ? Ils passent leurs journées à jouerà des jeux vidéo qui vous paraissent insignifiants ? Il ya peut-être une solution. Un nouveau jeu vidéo

sera en vente dès le mois prochain en Europe,lequel ressemble beaucoup au populaire Second Life. Le but

du jeu : devenir un consommateur responsable et conscientisé à sonenvironnement. On doit donc se créer un personnage qui gagnera ou perdra despoints en fonction de ses choix quotidiens. Comme quoi tous les moyens sontbons pour la sensibilisation !

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