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Splendeurs Matutinales Les feux pâles de laube au bord des cieux sallument En ternissant léclat des joyaux de la nuit; Déjà le jour blanchit les toitures

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Splendeurs

Matutinales

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Les feux pâles de l’aube au bord des cieux s’allument

En ternissant l’éclat des joyaux de la nuit;

Déjà le jour blanchit les toitures qui fument

comme des encensoirs dans le matin qui luit.

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Alors que ces lueurs que l’Orient diffuse

Flottent entre le ciel et la nappe des flots,

Sur l’aile du zéphyr une rumeur confuse

De ces bords somnolents fait frémir les échos.

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Dans ces flots de lumière où l’étoile s’abîme

La lune glisse encore un rayon affaibli;

Mais l’astre qui tantôt argentait chaque cime

S’éclipse doucement sous l’horizon pâli.

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Aux délices de l’œil, dans le matin paisible,

Tout l’Univers ruisselle en torrents de couleurs;

Chef-d’œuvre éblouissant de l’Artiste invisible

Dont la main peint l’aurore et cisèle les fleurs.

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«De toutes ces beautés délecte-toi, mon âme!

Et, prosternée ainsi qu’un Archange à genoux,

En contemplant du jour les premiers jets de flamme

Entends l’airain sacré des cloches de chez-nous!

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Écoute ces concerts donnés par la Nature;

Les refrains de la brise à travers les roseaux

Comme ceux de l’oiseau qui cherche sa pâture

Et ces bruits du torrent où bouillonnent les eaux!

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Vois aux crêtes des monts que l’aurore couronne

Rutiler les rubis qui rougissent leurs fronts;

Vois ce brouillard sanglant comme un rayon d’automne

S’attarder en passant dans le creux des vallons!»

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Entre le jour qui naît et la nuit qui s’achève

Des tourbillons de pourpre envahissent les airs;

Et, de son lit de feu, le roi du jour se lève

Et monte en pâlissant le front serein des mers.

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Tout s’anime à l’éclat du lumineux monarque

Qui surgit tout à coup de l’abîme mouvant;

Et non loin de la rive une première barque,

Comme un énorme cygne, ouvre sa voile au vent.

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Alors qu’avec le jour tout respire la vie,

De partout monte et vibre un son mystérieux;

Comme si la Nature, en sa douce harmonie,

Se faisait les échos d’un chant venu des cieux.

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Ici c’est le sanglot d’une chute qui gronde

Et dont l’eau réfléchit un bleu fragment du ciel;

Plus loin, sur une fleur que la rosée inonde,

Une abeille bourdonne en s’enivrant de miel.

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Là-bas, c’est un refrain de l’agile fauvette;

Ici, c’est le concert des peuples de l’étang;

Musique enchanteresse où, charmé, le poète

Prête une oreille avide et rêve en l’écoutant.

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Tant de magnificence et me trouble et me grise;

Je sens battre en mon être un flot de volupté

Cependant que, bercé par le chant de la brise,

J’admire du matin l’ondoyante clarté.

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Mais sortant tout à coup de ce muet délire

Où, des cieux, mon regard parcourait les déserts,

Toute vibrante encor mon âme enfin soupire:

« Ah! Que suis-je, mon Dieu, dans ce vaste Univers! »

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Aux prises avec un handicap visuel qui vient bousculer sa vie alors qu’il n’a que 23 ans,

Georges Aspirot ne se laisse pas vaincre pour autant. Il cherche, palpe, expérimente enfin ce

que représente dans toute sa limpidité, « REGARD SUR L’INVISIBLE ».C’est le titre de

son merveilleux recueil de poésie.

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Poème de : Georges Aspirot

Musique : Nocturne de Chopin

Présentation : Le Ber

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