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1 Aptitude aux sports chez l’enfant et chez l’adulte F. Carré – Ph. Mabo Faculté de Médecine – Université Rennes 1 Grâce à son succès croissant, la pratique régulière d'une activité physique est devenue une réalité sociale et les médecins sont de plus en plus sollicités pour la délivrance de certificats médicaux de non-contre-indication à la pratique sportive. Il est aujourd'hui bien démontré que la pratique régulière et modérée d'une activité physique a de nombreux effets bénéfiques sur différents appareils, par exemple cardio- vasculaire et squelettique. Mais, il est aussi vrai que la pratique d'une activité physique intense peut favoriser la survenue d'un accident, en particulier cardiovasculaire chez un sujet prédisposé. Sur le plan médical, en France la pratique officielle d'un sport dans se fait dans un cadre légal. Ainsi, pour la pratique sportive, le rôle du médecin sera de répondre à cette demande légale et de détecter les sujets à risque d'accidents en particulier cardio-vasculaire. 1- L'aspect légal La pratique sportive dans un système reconnu (scolarité, fédérations, participation à des compétitions officielles) a en France un cadre légal bien défini. Obligatoire depuis 1946, le contrôle médical des sportifs concerne tous les sujets depuis 1965. Ainsi, l'obtention d'un certificat de non contre-indication à la pratique de l'éducation physique et sportive en milieu scolaire (article 35 de la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 et décret n° 88-977 du 11 octobre 1988 amendé le 03 mars 1995) est obligatoire. De même depuis 1987 (décret n° 87-473 du 1 er juillet 1987) les licenciés et les non-licenciés prenant part aux compétitions inscrites au calendrier officiel des fédérations doivent avoir bénéficié d'un contrôle médical. Ce décret a été renforcé puisque depuis 1999 (article 6 de la loi du 23 mars 199 relative à la protection de la santé des sportifs), un certificat de non contre-indication doit être présenté au départ de toute manifestation sportive pour les licenciés et les non-licenciés. Enfin, récemment (article 5 de la loi n° 99-223 du 23 mars 1999 et arrêté du 28 avril 2000) le contenu du suivi médical obligatoire dont doivent bénéficier les athlètes de haut niveau (il s'agit en règle des sportifs des équipes de France) figurant sur les listes ministérielles a été clairement défini. Ces certificats peuvent être délivrés par un médecin sans que soit précisée une obligation de spécialisation, à condition qu'il se conforme aux règles de la profession. Seuls les sportifs de haut-niveau doivent être examinsé par un médecin titulaire de la capacité de médecine du sport. Le médecin engage sa propre responsabilité et doit

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Aptitude aux sports chez l’enfant et chez l’adulteF. Carré – Ph. Mabo

Faculté de Médecine – Université Rennes 1

Grâce à son succès croissant, la pratique régulière d'une activité physique est devenueune réalité sociale et les médecins sont de plus en plus sollicités pour la délivrance decertificats médicaux de non-contre-indication à la pratique sportive.

Il est aujourd'hui bien démontré que la pratique régulière et modérée d'une activitéphysique a de nombreux effets bénéfiques sur différents appareils, par exemple cardio-vasculaire et squelettique. Mais, il est aussi vrai que la pratique d'une activité physique intensepeut favoriser la survenue d'un accident, en particulier cardiovasculaire chez un sujetprédisposé.

Sur le plan médical, en France la pratique officielle d'un sport dans se fait dans un cadrelégal. Ainsi, pour la pratique sportive, le rôle du médecin sera de répondre à cette demandelégale et de détecter les sujets à risque d'accidents en particulier cardio-vasculaire.

1- L'aspect légal

La pratique sportive dans un système reconnu (scolarité, fédérations, participationà des compétitions officielles) a en France un cadre légal bien défini. Obligatoire depuis1946, le contrôle médical des sportifs concerne tous les sujets depuis 1965. Ainsi,l'obtention d'un certificat de non contre-indication à la pratique de l'éducation physiqueet sportive en milieu scolaire (article 35 de la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 et décretn° 88-977 du 11 octobre 1988 amendé le 03 mars 1995) est obligatoire. De mêmedepuis 1987 (décret n° 87-473 du 1er juillet 1987) les licenciés et les non-licenciésprenant part aux compétitions inscrites au calendrier officiel des fédérations doiventavoir bénéficié d'un contrôle médical. Ce décret a été renforcé puisque depuis 1999(article 6 de la loi du 23 mars 199 relative à la protection de la santé des sportifs), uncertificat de non contre-indication doit être présenté au départ de toute manifestationsportive pour les licenciés et les non-licenciés. Enfin, récemment (article 5 de la loi n°99-223 du 23 mars 1999 et arrêté du 28 avril 2000) le contenu du suivi médicalobligatoire dont doivent bénéficier les athlètes de haut niveau (il s'agit en règle dessportifs des équipes de France) figurant sur les listes ministérielles a été clairementdéfini.

Ces certificats peuvent être délivrés par un médecin sans que soit précisée uneobligation de spécialisation, à condition qu'il se conforme aux règles de la profession.Seuls les sportifs de haut-niveau doivent être examinsé par un médecin titulaire de lacapacité de médecine du sport. Le médecin engage sa propre responsabilité et doit

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respecter la confidentialité en particulier vis à vis de la Fédération concernée. Enl'absence de contre-indication absolue permanente ou temporaire, le certificat peut êtredélivré sur un papier à en tête du médecin, sur la licence, sur un formulaire délivré parla Fédération concernée ou sur un imprimé officiel de la Jeunesse et des Sports. Il estvalable un an plus 120 jours en cas de première licence plus 180 jours en cas derenouvellement de celle-ci. La délivrance de ce certificat est un acte de prévention, il nedonne donc pas droit à une feuille de remboursement par la sécurité sociale.

2- Importance de l'examen cardio-vasculaire dans l'aptitudeau sport

Deux arguments principaux plaident en faveur de la nécessité d'un bilan cardio-vasculaire rigoureux lors de la visite médicale de non contre-indication à la pratiquesportive.

D'une part, les anomalies cardio-vasculaires représentent les causes principales(58,7%) d'inaptitude à la pratique sportive devant les causes orthopédiques (12,7%).

D'autre part, parmi les étiologies des morts subites au cours d'une activitéphysique les causes cardio-vasculaires sont les plus représentées (90%). La fréquence deces morts subites reste relativement faible puisqu'elle est estimée à 1 pour 50 000sportifs. Elle est globalement plus fréquente chez les hommes et plus faible chez lescompétiteurs de moins de 40 ans (1/200 000). Chez le sportif de moins de 40 ans, lacardiomyopathie hypertrophique est l'étiologie la plus fréquente devant les anomaliescongénitales des artères coronaires, les myocardites et la maladie arythmogène duventricule droit. Après 40 ans, une cause domine largement toutes les autres, la maladiecoronaire. Ainsi la mort subite qui survient au cours d'une activité physique touche uncardiaque qui s'ignore ou qui a été ignoré. Ceci n'est pas surprenant lorsque l'on connaîtle stress majeur que représente l'exercice physique, en particulier sur le système cardio-vasculaire Aucun doute sur l'intégrité de ce système n'est donc acceptable etl'importance de la prévention apparaît donc clairement. Celle-ci repose, comme nousallons le voir, sur une bonne connaissance des adaptations cardio-vasculaires auxdifférents sports et sur un examen clinique méthodique et rigoureux.

3- Les adaptations cardio-vasculaires à l'exercice musculaire

La pratique d'un exercice physique perturbe grandement l'homéostasie del'organisme et impose donc le mise en place par celui-ci d'adaptations des systèmesventilatoire, endocrinien, musculaire, ostéo-ligamentaire et cardio-vasculaire.

Les adaptations cardio-vasculaires ont un rôle majeur vu le risque vital représentépar une éventuelle défaillance de celles-ci. Elles sont de deux types : immédiates,

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observées pendant l'exercice et chroniques, reflet d'un entraînement physique régulier,intense et prolongé.

3-1 Les adaptations immédiates à l'exercice musculaire

Le système cardio-vasculaire participe à l'augmentation de la consommationd'oxygène (V'O2), traduction de l'élévation de la dépense énergétique qui accompagne

tout exercice musculaire. Ceci apparaît clairement dans l'équation de Fick : V'O2 =débit cardiaque X différence artério-veineuse en oxygène.

Les adaptations cardio-vasculaires immédiates sont observées avant ou dès ledébut de l'effort puis pendant toute sa durée. On décrit toujours une adaptation centrale(mobilisation des réserves cardiaques) et des adaptations périphériques (adaptation etredistribution du débit sanguin). Les caractéristiques ce schéma général varient un peuen fonction de nombreux facteurs propres à l'exercice (type, intensité, durée), à laposture (couché, debout), aux caractéristiques individuelles du sujet (âge, entraînement,pathologie ou traitement intercurrent) ou à l'environnement (température, altitude).

Un des facteurs importants de variation de ces adaptations est le type d'exercice. Ilpeut être dynamique mettant en jeu de fortes masses musculaires avec une alternance decontractions et de relaxations réalisées en ventilation libre. Il peut être statique ou lacontraction musculaire est isométrique sans modification de longueur et est souventassociée à un blocage de la respiration. Généralement les exercices physiques sontmixtes associant en proportion variables ces deux types d'effort (cf. tableau 1). Il estimportant de bien connaître les adaptations cardio-vasculaires spécifiques pour pouvoirautoriser la pratique de tel ou tel sport.

3-1-1 Schéma général des adaptations immédiates

Le modèle de description choisi est un exercice dynamique d'intensitéprogressivement croissante et maximale réalisé sur bicyclette ergométrique par un sujetsain au niveau de la mer, en température ambiante modérée. L'intensité de l'exercice estdéfinie en pourcentage de la consommation maximale d'oxygène (% V'O2 max.).

Les adaptations centrales(figure 1).Le débit cardiaque (Q’C) augmente avec l'intensité de l'exercice. Cette élévation

légèrement curvilinéaire, au début de l'exercice, devient linéaire lorsque l'intensité del'exercice dépasse 50 % de la V'O2 max. L'analyse de l'évolution des composantes dudébit cardiaque permet d'expliquer ce mode d'adaptation.

La fréquence cardiaque (FC) augmente de façon globalement linéaire avecl'intensité de l'exercice. Avant ou au début de l'effort une tachycardie liée à la charge

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émotionnelle peut parfois être observée. La levée du frein vagal explique l'adaptationimmédiate de la FC. Les effets du système nerveux orthosympathique et de l'adrénalinemédullo-surrénalienne ne deviennent prépondérants que lorsque l'intensité de l'exercices'accroît (>50% V'O2 max.).

Le volume d'éjection systolique (VES) augmente dès le début de l'exercice jusqu'à50 % de la V'O2 max., puis plafonne. Ses deux composantes évoluent différemment

(figure 2) : le volume télédiastolique augmente dès le début de l'exercice grâce à unretour veineux accru, puis a tendance à diminuer à l'acmé de l'effort à cause duraccourcissement du temps de diastole. Le volume télésystolique diminue tout au longde l'exercice grâce aux effets conjugués de la loi de Starling, de l'augmentation del'inotropisme (stimulation des récepteurs adrénergiques par les catécholamines et effetinotrope positif de la tachycardie) et de la baisse des résistances périphériques (post-charge).

Les deux phases d'augmentation du Q’C deviennent aisées à comprendre. Audébut de l'effort, le Q’C augmente rapidement grâce à l'élévation concomitante de sesdeux composantes. Puis pour une intensité voisine de 50 % de la V'O2 max., son

élévation liée à l'augmentation de la FC est plus lente. Le débit cardiaque peut êtremultiplié par 6 lors d'un exercice d'intensité maximale (rappelons qu'au repos couché ilest voisin de 4 - 6 l.min-1). Le Q’C droit est égal au débit cardiaque gauche.

Les adaptations périphériques(figure 3).L'organisme doit retrouver un équilibre entre la réponse à la majoration des

besoins métaboliques des muscles actifs et le maintien d'une pression artérielle normale.Les adaptations périphériques varient donc selon les organes considérés.

Pour le myocarde, la réponse à l'augmentation des besoins en oxygène ne peut sefaire que par l'augmentation du débit coronarien (x 4 -5) car l'extraction d'oxygène estdéjà presque maximale au repos.

Au niveau des muscles actifs la baisse des résistances périphériques (Rp) associéeà l'augmentation du débit cardiaque va permettre un apport sanguin suffisant. Cettebaisse des résistances qui est graduée en fonction de l'intensité de l'exercice, est liée àl'augmentation du diamètre des artérioles pré-capillaires et à l'ouverture de nouveauxcapillaires. La régulation de ces adaptations est double. L'effet précoce du sympathiquesur les récepteurs alpha 2 - adrénergiques est renforcé par l'action des catécholaminescirculantes. Secondairement, c'est l'action des facteurs métaboliques circulants etd'origine endothéliale (monoxyde d'azote surtout) qui devient prépondérante. Cettevasodilatation augmente le débit sanguin local et favorise les échanges avec la cellulemusculaire. Dans un muscle en activité, toutes les unités capillaires ne sont pas dilatéessimultanément mais alternativement, ainsi le débit sanguin musculaire n'atteint jamais

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sa valeur maximale. Lors d'un exercice maximal, les Rp peuvent être diminuées de 4 -5fois par rapport à leur valeur de repos.

Au sein des organes inactifs, des ajustements circulatoires ("balance circulatoire")s'installent. Ils favorisent l'augmentation du débit sanguin musculaire et aident aumaintien de la pression artérielle de l'organisme. Au début de l'exercice, on observe unevasoconstriction globale liée au système sympathique, puis secondairement lesadaptations varient selon les organes. Le débit sanguin cérébral, qui échappe à larégulation nerveuse, est maintenu stable en valeur absolue tout au long de l'exercice.L'augmentation modérée des pressions pulmonaires va permettre l'ouverture devaisseaux inutilisés au repos et favoriser l'homogénéisation du rapport ventilation / débitsanguin. Le débit sanguin splanchnique diminue alors qu'au niveau cutané on observeune vasoconstriction temporaire surtout lors des exercices de courte durée.

Les adaptations de la pression artérielle (figure 3).L'évolution de la pression artérielle (PA) est le résultat des adaptations de ses

deux composantes, le Q’C et les Rp. À l'exercice, le Q’C augmente et les Rp diminuent.Malgré la baisse de ces dernières, l'importance de l'augmentation du Q’C et lesphénomènes de "balance circulatoire" entre les différents organes expliquent le maintienvoire l'élévation modérée de la PA moyenne. La PA systolique augmente linéairementavec l'intensité de l'effort. La PA diastolique varie peu, elle est stable ou diminuelégèrement. On observe ainsi un élargissement de la différentielle à l'exercice.

Les adaptations lors de la récupération.Dés l'arrêt de l'effort, la FC diminue grâce initialement à la restauration du frein

vagal puis secondairement à la levée de l'action sympathique. Vu les effets prolongésdes catécholamines circulantes et la persistance d'un retour veineux important, le retourau niveau basal du Q’C est plus lent. Au niveau périphérique, le flux sanguinmusculaire diminue progressivement au fur et à mesure que les résistancespériphériques retrouvent leur niveau basal. Les chiffres tensionnels systolique etdiastolique doivent retrouver à leurs valeurs basales en moins de 6 minutes.

3-1-2 Influence du type d'exercice.

La masse musculaireLa masse musculaire sollicitée lors de l'exercice joue un rôle important. Lorsqu'un

exercice n'est réalisé qu'avec les membres supérieurs, ce sont les composantes statique,sympathique et catécholergique qui jouent un rôle majeur. Les Rp s'abaissent moins etles différentes composantes de la PA sont plus élevées.

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Pour un exercice d'intensité maximale, la FC, le Q’C et donc la V’O2 max. sont

d'autant plus élevés que la masse musculaire mise en jeu est plus importante. Par contre,les valeurs maximales de PA varient peu.

Exercice de type statique.Lors de ce type d'effort aussi appelé isométrique, les résistances périphériques

augmentent. Les PA systolique et diastolique s'élèvent, l'élargissement de ladifférentielle est minime (figure 4). Les pressions qui règnent dans la petite circulations'élèvent plus nettement que lors d'un exercice dynamique. La FC et le Q’C augmententrelativement peu. Le niveau d'adaptation dépend plus du pourcentage de force maximalevolontaire mise en jeu et du temps de maintien de l’effort que de l'importance de lamasse musculaire sollicitée. L'association d'un exercice dynamique atténuepartiellement les différences d'adaptation.

Influence de la posture et de la durée de l'exercice.Lors d'un exercice en position couchée, les volumes télédiastolique et

télésystolique varient peu et le Q’C augmente essentiellement par l'intermédiaire de laFC.

Chez l'Homme, le rendement mécanique de l'exercice musculaire est médiocre, etplus de 75% de l'énergie produite par la contraction musculaire est dissipée sous formede chaleur. Lors d'un exercice d'intensité nettement sous-maximale et de courte durée (<45 min), après une adaptation progressive liée à la relative inertie du système aérobie,un état d'équilibre s'installe. Si l'exercice se prolonge (>45-90 min), la thermolysedevient un problème majeur et un phénomène progressif de "dérive" cardiovasculaireest alors observé. La FC augmente pour maintenir le débit cardiaque malgré les baissesdu volume plasmatique, du VES et de la PA secondaires surtout à la déshydratation et àla lutte contre la chaleur.

Influence de l'âge.Les adaptations cardiovasculaires à l'effort d'un sujet âgé sont comparables à

celles d'un sujet jeune sous béta-bloquant. L'augmentation du Q’C à l'effort dépend plusde l'augmentation du VES secondaire à une majoration du volume télédiastolique, quede l'accélération de la FC.

La diminution inéluctable de la V'O2 max. avec l'âge est surtout liée à la baisse duQ’C maximal, elle-même secondaire à la baisse de la FC maximale. La formuleclassique, FC maximale en battements par minute = 220 - âge ± 10 reste la plus utiliséemais il faut en connaître les limites. Il n'est pas rare, en effet, que cette valeur soitdépassée que ce soit chez l'enfant ou chez le sujet vétéran en particulier entraîné.

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Effets de l'environnement.En ambiance chaude, la FC est plus élevée et la vasodilatation cutanée joue un

rôle majeur. Ces phénomènes sont encore accrus en cas d'humidité laquelle va gênerl'évaporation de la sueur et donc limiter l'élimination de la chaleur. Une déshydratationmême modeste diminue la performance myocardique.

En ambiance froide, pour une intensité d'effort sous-maximale donnée la FC estplus basse par rapport à une ambiance neutre.

En altitude, la FC et le Q’C s'accélèrent plus vite à l'exercice. Les Rp diminuentmoins et la PA s'élève plus. Les valeurs maximales de ces paramètres sont les mêmesqu'en plaine. En très haute altitude (> 3.500 m) la fréquence cardiaque maximale peutêtre diminuée. Ces différences s'amenuisent après acclimatation.

Influence de l'entraînement.Avec l'entraînement, la pente d'accroissement de la relation FC-intensité de

l'exercice diminue. La FC maximale est peu modifiée. Lors de la récupération, le retourà la FC de repos est plus rapide. Les VES de repos et d'exercice sont augmentés chez lesportif "endurant". Si les pentes d'élévation tensionnelle varient peu avec l'entraînement,la différentielle augmente plus vite chez les sportifs. Ainsi, lors d'un exercicedynamique le sédentaire accroît son Q’C essentiellement par augmentation de sa FCalors que le sujet entraîné majore dans un premier temps son VES, épargnant sa FCpour les niveaux d'effort les plus élevés. Comme de plus la baisse des résistancespériphériques est plus importante grâce à une majoration de la vasodilatationmusculaire, on comprend aisément que le Q’C maximal d'un athlète soit nettementsupérieur à celui d'un sédentaire (30 L.min-1 versus 20 L.min-1).

Après un entraînement de type statique, une réponse atténuée de l'accouptensionnel est observée.

3-1-3 Régulations des adaptations immédiates.

Les ajustements étroits de la circulation aux besoins métaboliques de l'organismerestent incomplètement expliqués.

Lors d'un exercice dynamique, la demande en oxygène est le stimulus majeur et lemaintien d'une PA efficace est le facteur principal de régulation. Il dépend du Q’C et dela balance vasodilatation / vasoconstriction. La régulation des adaptations est nerveuseet humorale.

La régulation nerveuse est centrale et réflexe. Le système nerveux central estresponsable du recrutement des unités motrices musculaires, il initie les adaptationsimmédiates et détermine les modifications du système nerveux autonome. Les

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mécanismes réflexes ont une action synergique, ils renseignent sur le type et l'intensitéde l'effort et agissent par le système nerveux autonome.

La régulation humorale est également double, générale par les catécholamines etlocale grâce à l'action de métabolites en particulier ceux libérés par l'endothéliumvasculaire. Lors d'un exercice statique, le pourcentage de force maximale volontaire mis enjeu est le stimulus principal et l'adaptation se fait surtout par l'augmentation de la PA.La tachycardie et l’élévation du Q’C dépendent de la levée du frein vagal et de l'actiondu sympathique activé par les chémoréflexes stimulés par l'ischémie musculaire.

3-2 Les adaptations cardiovasculaires chroniques secondaires àl'entraînement physique.

Elles dépendent du type, de la quantité et de l'ancienneté de l'entraînement.Des effets bénéfiques modestes sont observés dés qu'un entraînement modéré et

régulier est réalisé. Le tonus parasympathique est augmenté et le tonus sympathiquebasal est diminué. De plus, la sensibilité des adrénorécepteurs myocardiques etvasculaires est accrue.

Chez les sportifs de haut niveau d'entraînement, il est possible d'observer desmodifications cliniques, électrocardiographiques et morphologiques que l'on regroupesous le terme de "syndrome du cœur d'athlète". Ces adaptations décrites plus loin sontimportantes à connaître pour ne pas contre-indiquer abusivement la pratique sportive.

3-3 Classification des sports

Plusieurs classifications ont été proposées, la plus utilisée pour le retentissementcardiovasculaire est celle de Mitchell (tableau 1). Proposée en 1994 à la conférence deBethesda qui concernait l'aptitude à la compétition des athlètes porteurs decardiopathies, elle est basée sur les parts relatives (faible, modérée et importante)dynamique, statique ou mixte de chaque sport. Elle tient aussi compte du risque detraumatisme et de celui des lieux de pratique potentiellement hostiles (escalade, plongéesous-marine). Malgré ses limites, elle constitue un outil pratique et reconnu, que lemédecin doit savoir consulter avant de signer un certificat de non contre-indication à lapratique d'un sport.

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4- La visite médicale de non contre-indication à la pratiquesportive.

L'examen clinique concernera tous les appareils, mais comme nous l'avons vu uneattention particulière doit être apportée au système cardiovasculaire. Ceci est d'autantplus important que l'on voit le sujet pour la première fois.

4-1 L'interrogatoire

C'est la première phase de l'examen clinique. Chez le sportif, il revêt uneimportance particulière et il doit être très précis et dirigé.

Il détaillera les antécédents familiaux en recherchant en particulier l'existenced'une mort subite familiale chez un parent jeune (< 45 ans) ou des notions de maladiescardiaques. Outre la maladie coronaire, il faut rechercher des antécédents familiaux decardiomyopathie hypertrophique ("gros cœur épais"), de maladie de Marfan ("maladiede l'aorte"), d'arythmies cardiaques ou de syncopes.

Les antécédents personnels et les facteurs de risque cardiovasculaires classiquesque sont le tabagisme, les dyslipidémies (hypercholestéromémie plus quehypertriglycéridémie), l'hypertension artérielle, le diabète seront précisés.

La recherche dirigée de symptômes liés ou non à l'effort (pendant ou après) et leurdate de survenue (récente ou ancienne) sera ensuite réalisée : gênes ou douleursthoraciques, palpitations, essoufflement, malaises à type de syncope ou équivalentmineur.

Le type de sport choisi et son niveau de pratique (compétition, nombre d'heuresd'entraînement,…) seront précisés. La prise éventuelle de produits pharmacologiques oude drogues sera précisée.

4-2 L'examen physique

Celui-ci doit comprendre une auscultation cardiaque des différents foyers endécubitus dorsal et latéral gauche, en position assise et debout. Elle pourra être répétéeaprès un exercice physique bref comme par exemple 30 flexions des membresinférieurs.

Chez l'enfant, la découverte d'un souffle systolique est très fréquente (plus de 50%des sujets), et ne devra pas trop facilement conduire à une contre-indication à la pratiquesportive. En effet, après l'âge de 4 ans le risque de découvrir un souffle organique esttrès faible. On peut rappeler les caractéristiques principales des souffles "innocents", desiège localisé ils irradient peu, ils ne sont jamais diastoliques ni holosystoliques, leur

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intensité est faible ou modérée, ils ne sont jamais frémissants, le B2 est normal, ilsvarient dans le temps (savoir réausculter l'enfant en fin de consultation) et en fonctionde la position.

Les pouls périphériques seront palpés et auscultés sur tous leurs trajets, leursymétrie sera particulièrement étudiée pour éliminer une coarctation de l'aorte. Lamesure de la pression artérielle sera réalisée aux deux bras.

4-3 L'électrocardiogramme de repos

La place de l'électrocardiogramme 12 dérivations (ECG) de repos reste discutéesurtout en raison de son rapport coût-éfficacité. En effet, la prévalence dans lapopulation générale des affections cardiovasculaires présentant un risque vital estglobalement faible, et la valeur prédictive négative de l'ECG n'est pas parfaite.Cependant la plupart des affections à risque et en particulier des cardiopathiesarythmogènes cliniquement silencieuses ont des signes ECG typiques. Ainsi, laréalisation d'un ECG au moins une fois dans la "carrière" d'un sportif nous semblejustifiée et indispensable au moindre signe d'appel. Cet examen pourra révéler l'une desaffections suivantes.

Le syndrome de Wolff-Parkinson-White est caractérisé par l'association d'unintervalle PR court et d'une onde delta, reflet de la pré-excitation, qui empâte la base descomplexes QRS. Il nécessite toujours au moins une épreuve d'effort et le plus souventune exploration électro-physiologique avant d'autoriser la pratique sportive decompétition.

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) sera évoquée devant des complexesQSR très amples, avec souvent des ondes q profondes, associés à des troublesimportants de la repolarisation. Un échocardiogramme trans-thoracique qui affirmera lediagnostic et précisera le caractère obstructif ou non de la CMH est indispensable.Parfois le diagnostic différentiel avec un "cœur d'athlète" peut être difficile. Un bilanrythmologique est aussi nécessaire. La pratique du sport de compétition est actuellementcontre-indiquée.

Il faudra penser à la maladie arythmogène du ventricule droit devant un aspect debloc de branche droit en V1, un élargissement modeste des complexes QRS en V2-V3absent dans les dérivations précordiales gauches, des ondes T négatives de V1 à V3 etparfois devant une onde epsilon située à la fin des complexe QRS droits. La présenceassociée d'extrasystoles ventriculaires, à type de bloc de branche gauche et axehorizontal droit est un argument diagnostique supplémentaire. Cette cardiopathiesouvent familiale (transmission autosomique dominante) de cause inconnue a uneprévalence de 1/1000 dans la population générale. Elle touche surtout les hommes et secomplique souvent de troubles du rythme ventriculaires catécholergiques. Ceci explique

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que la pratique du sport de compétition soit interdite chez ces patients. L'association d'un antécédent de syndrome infectieux ("grippal" ou équivalent)

récent et de troubles de repolarisation ou d'arythmies cardiaques est en faveur d'unemyocardite qui contre-indique temporairement la pratique sportive intense et decompétition. Cette attitude sera aussi préventive avec abstention d'effort intense lors detout syndrome infectieux dépassant les voies aérienne hautes et/ou associé à desdouleurs ("courbatures") musculaires diffuses. Sur le plan électrocardiographique, onpeut observer des troubles de repolarisation et/ou de conduction d’apparition récente.

Le syndrome de Brugada , décrit en 1991, est lié à une anomalie génétique de lastructure du canal sodique. Sa prévalence qui est inférieure à 1% est plus élevée chez leshommes de 30 à 40 ans d'origine asiatique. Il associe des symptômes cliniques graves àtype de syncope ou de mort subite dont la survenue est favorisée par un contexte vagalet des anomalies électrocardiographiques. Celles-ci comprennent dans la formeclassique un aspect de bloc de branche droit avec sus décalage de ST de V1 à V3 qui estparfois associé à un allongement de l'espace PR. L'analyse fine de l'ECG révèle en faitune onde J ascensionnée sans onde r' typique de bloc de branche droit. Le sus-décalagede ST est convexe vers le haut avec des ondes T négatives. Chez les sportifs, il peutposer des problèmes de diagnostic différentiel. D'une part, car la fréquence des blocs debranche droit est plus élevée dans cette population (>20%) et d'autre part avec le béninsyndrome de repolarisation précoce qui est aussi plus fréquent chez les jeunes sportifsdes disciplines dynamiques et mixtes (89%) que chez les sédentaires (36%). Cesyndrome de repolarisation précoce a une définition électrocardiographique avec un sus-décalage de ST net (≥ 1mm) et concave vers le haut avec onde T positive dans au moinsdeux dérivations précordiales adjacentes. Ces modifications de la repolarisation sont enrelation avec la balance autonomique qui peut être modifiée par l'entraînement. Dans lesdeux cas, l'exercice physique diminue les anomalies ECG qui se majorent enrécupération. Chez un sujet asymptomatique l'on pourra s'appuyer sur l'existence dans lesyndrome de Brugada d'un complexe QRS plus large et sur un sus-décalage plus ampleprésent le plus souvent dans les dérivations V1-V2 contre V3-V4 dans le syndrome derepolarisation précoce. Actuellement l'attitude recommandée est de contre-indiquer lapratique du sport de compétition chez les patients porteurs d'un syndrome de Brugada,le coup de frein vagal post-exercice pouvant favoriser les arythmies chez ces patients.

Le syndrome du QT long, dont l'incidence est voisine de 1/5000, touchepréférentiellement les jeunes filles. Cette affection génétique hétérogène avec desformes récessives et dominantes peut se compliquer de troubles du rythmeventriculaires graves survenant dans un contexte adrénergique (effort, émotion,…). Lesgènes concernés régulent les canaux ioniques (potassiques ou sodiques) ou leursprotéines régulatrices qui interviennent dans le potentiel d'action des cardiomyocytes.Le diagnostic est électrocardiographique avec présence d'un QT anormalement long

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souvent associé à des modifications morphologiques de l'onde T. La valeur supérieurelimite admise pour la durée de l'intervalle QT corrigée (QTc) avec la formule de Bazettest de 440 ms. On distingue actuellement trois formes ECG principales du syndrome,LQT1(85% des cas), LQT2 ou HERG (15 % des cas) et LQT3 qui est la plus rare (5%des cas, atteinte du canal sodique). La pratique sportive intense et de compétition estcontre-indiquée chez ces patients, vu le risque de survenue d'arythmies ventriculairesgraves adrénergiques.

4-4 L'épreuve d'effort à visée cardiologique

L'épreuve d'effort (EE) constitue un véritable "banc d'essai" pour le sportif, surtoutsi l'exercice réalisé est spécifique de la discipline pratiquée (tapis roulant pour lescoureurs à pied, ergomètre à bras pour les spécialistes d'aviron, …). Cet examenrenseigne sur bien d'autres paramètres que le système cardiovasculaire, mais nous neparlerons ici que de l'EE à visée cardiologique.

La réalisation de ce type d'EE ne doit pas être systématique. En effet, sa sensibilité(70%) et sa spécificité (80%) pour détecter une maladie coronaire silencieuse, lorsqueson indication n'est pas ciblée, sont insuffisantes. Le risque de "faux positif" (20%)pouvant conduire à des examens complémentaires plus ou moins invasifs (EE avecscintigraphie myocardique, coronarographie) et négatifs est trop élevé.

L'indication de l'EE dans le cadre de la visite de non contre-indication à lapratique sportive doit donc être ciblée. Selon les recommandations de la SociétéFrançaise de Cardiologie (1997), une EE est justifiée chez un sujet porteur d'unecardiopathie ou symptomatique (clinique ou ECG), chez un sujet asymptomatiqueprésentant au moins deux facteurs de risque cardiovasculaires et, vu l'augmentation dela prévalence de la maladie coronaire avec l'âge, chez un sujet désirant reprendre uneactivité sportive intense (> à 60% de sa consommation maximale d'oxygène ou > à 70%de sa fréquence cardiaque maximale) après 40 ans chez un homme et après 50 ans chezune femme.

Outre la détection de la maladie coronaire (figure 9), l'EE objective les adaptationstensionelles à l'effort et peut révéler des arythmies cardiaques adrénergiques lors del'exercice ou vagales lors de la récupération.

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4-5 Les particularités du "cœur d'athlète".

Nous avons vu précédemment que les adaptations cardiovasculaires induites par lesport pouvaient se traduire par des particularités électriques et morphologiques. Si leurdécouverte ne doit pas conduire à contre-indiquer abusivement la pratique sportive, il nefaut pas non plus rattacher trop facilement des particularités cardiovasculaires à lapratique sportive. Elles ne sont pas obligatoires et ne se voient que chez des sportifs,surtout des disciplines dynamiques, de haut niveau d'entraînement (≥ à 10-12 heures parsemaine) asymptomatiques.

Cliniquement, l'auscultation retrouve essentiellement un cœur lent avec un chocde pointe ample et puissant.

L'ECG, qui est normal chez 55 % de ces sportifs, peut révéler des particularités durythme et de la conduction, plus ou moins associées, qui doivent disparaître rapidementà l'effort. Il s'agit surtout d'une bradycardie (FC < 60 bpm) sinusale et de troubles deconduction à type de bloc auriculo-ventriculaire du premier ou du second degré avecpériode de Luciani-Wenckebach. Plus rarement un rythme jonctionnel ou idio-ventriculaire est enregistré. Les extrasystoles ne sont pas plus fréquentes chez lessportifs. Leur découverte comme celle d'un bloc auriculo-ventriculaire de haut degréréclament un avis cardiologique.

Les blocs de branche droits incomplets sont très fréquents, ils ne disparaissent pasmais ne se majorent pas non plus à l'effort. Les blocs de branche gauche et leshémiblocs qui ne font pas partie des atypies classiques de l'ECG du sportif doivent êtreexplorés.

Les particularités de la repolarisation posent les plus de problèmes d'aptitude.L'intervalle QT n'est pas prolongé chez le sportif, surtout si l'on tient compte de labradycardie. Certains aspects morphologiques du segment ST et de l'onde T posent desproblèmes diagnostiques et doivent être explorés. Il convient de rappeler ici, que lesondes T négatives ne doivent pas normalement dépasser V1 (en dehors de l'enfantsportif jusqu'à 12-13 ans).

La pratique extensive de l'échocardiographie a mis en évidence, surtout chez lesspécialistes de disciplines dynamiques, une hypertrophie-dilatation harmonieuse desquatre cavités cardiaques. Ces modifications qui restent toujours modérées sont assezmal corrélées à la quantité d'entraînement et à la performance sportive. Surtout cette"hypertrophie" est associée à des qualités fonctionnelles du muscle cardiaque supra-normales.

Ces particularités du cœur du sportif peuvent se voir à tout âge et régressent avecla diminution de l'entraînement.

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5- Conseils concernant la pratique d’une activité physique.

En dehors de la pratique des sports de compétition, de par ses effets bénéfiques,

en particulier cardiovasculaires, la pratique régulière d’une activité physique doit être

encouragée.

Il faut dans un premier temps modifier le mode de vie du sujet qui devra

privilégier la réalisation de nombreuses tâches classiques comme la montée d’escalier

plutôt que la prise d’ascenseur, la marche pour les courts déplacements, le port régulier

de charges peu lourdes. Les sujets motivés pourront associer progressivement à cette

modification du mode de vie des séances d’activité physique codifiées de type

dynamique (ou aérobie) qui n’ont pas besoin d’être intenses ni très prolongées. Le but

est d’accomplir 2 à 3 séances par semaine de 20 à 45 minutes d’un exercice mettant en

jeu de fortes masses musculaires Cet exercice doit être réalisé en aisance respiratoire

(possibilité de parler avec des phrases courtes sans essoufflement majeur). Les efforts

de type musculation légère ne doivent pas être interdits. Leur effet bénéfique sur la

composition corporelle, par augmentation de la masse musculaire, et sur la force

musculaire est important en particulier chez les personnes âgées. Bien que leurs effets

bénéfiques soient globalement moins nets que ceux des activités aérobies, ils ne doivent

pas être négligés.

Chez le cardiaque traité, la pratique d’une activité physique aussi sera encouragée.

Elle rentre dans le cadre de la réadaptation et sera individualisée et réalisée sous

contrôle médical. La compétition sera par contre en règle interdite.

En conclusion, la visite médicale de non contre-indication à la pratique sportive aun rôle préventif majeur en particulier sur le plan cardiovasculaire. Basée surl'interrogatoire et l'examen physique du sujet demandeur, elle permet dans l'immensemajorité des cas de conclure à l'intégrité du système cardiovasculaire. Cependant, aumoindre doute sur celle-ci, elle doit conduire à l'indication d'examens cardiologiquesspécialisés. Lorsqu'une affection cardiovasculaire est diagnostiquée l'autorisation de lapratique sportive en compétition pourra être dictée par les recommandations deBethesda publiées en 1994. Chez le sujet sain, la pratique régulière d’une activitéphysique modérée doit être encouragée et rentrer dans le cadre d’une lutte contre lasédentarité qui risque de devenir un problème de santé publique par les effets perversqu’elle entraîne. Les accidents décrits lors de la pratique d’une activité physique sontdus à une pratique intense et inhabituelle chez un cardiaque ignoré.

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Tableau 1 :Classification des sports (Mitchell 1994 modifiée par Brion 1998)

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Figure 1 :Adaptations centrales à l’exercice dynamique. QCcardiaque, VES = volume d’éjection systolique.(modifié d’après F. Carré : «La surveillance cardioMasson, Paris)

)

(l/min)

(ml)

(bpm

= débit cardiaque, FC = fréquence

logique du sportif » , 1988, Edition

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Figure 2 :Adaptations du volume d’éjection systolique, de ses composantes (volume d’éjectionsystolique = volume télédiastolique- volume télésystolique) et de la fraction d’éjection(volume d’éjection systolique /volume télédiastolique) à l’exercice dynamique.(modifié d’après M.Higginbotham, Circ. Res. 1986)

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Figure 3 :Adaptations périphériques systèmiques à l’exercice dynamique. QC = débit cardiaque,PA = pression artérielle, RPT = résistances périphériques totales.(modifié d’après F. Carré : «La surveillance cardiologique du sportif » , 1988, EditionMasson, Paris)

(mm Hg)

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Figure 4 :Adaptations centrales à l’exercice statiques., FC = fréquence cardiaque, PAS ; PAMPAD = Pressions artérielles systolique, moyenne et diastolique. FMV = Forcmaximale volontaire, (modifié d’après NK Wenger. In : «Heart disease anrehabilitation » , Pollock ML, Schmidt DH, Eds. Huston-Hill,. Boston 1979 : 446-452

PAS

PAM

PAD

mmHg200

180

160

140

120

100

80

Bpm

160

140

120

70

;ed

°)