Stade du miroir - · PDF file©" quot; 1" Stade du miroir Le stade du miroir est un terme utilisé par plusieurs psychologues et psychanalystes

  • Upload
    ngoliem

  • View
    225

  • Download
    7

Embed Size (px)

Citation preview

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_du_miroir 1

    Stade du miroir

    Le stade du miroir est un terme utilis par plusieurs psychologues et psychanalystes. Le premier a t Henri Wallon, suivi de Ren Zazzo, Jacques Lacan, D.W. Winnicott, Franoise Dolto et d'autres. Ces trois derniers auteurs introduisent ce stade dans la thorie psychanalytique.

    Le stade du miroir chez Henri Wallon Henri Wallon, crateur de ce terme, a t le premier psychologue relever l'importance du miroir dans la construction psychologique de l'enfant, qu'il dveloppa dans son livre Les origines du caractre chez l'enfant. Pour lui, l'enfant se sert de l'image extriorise du miroir, afin d'unifier son corps. Ce processus se droule lors du stade motionnel de Wallon (6 12 mois). Cet auteur a galement dcrit le comportement de l'enfant face l'image reflte, de lui-mme et de son entourage proche, notamment celle de sa mre.

    Ren Zazzo mettra en vidence les quatre grandes tapes de cette description :

    Reconnaissance de l'image de l'autre ; L'enfant prend son image pour un autre enfant : C'est ainsi que, dans sa 61e semaine, [l'enfant]

    touche, frappe, lche son image dans le miroir, joue avec elle comme avec un comparse 1 ; Malaise devant son reflet : L'enfant s'en dtourne [du miroir] obstinment. Mme jeu la semaine

    suivante avec une photographie sous verre, dont le petit format rend bien improbable qu'il ait pu la confondre rellement avec l'image spculaire 1 ;

    Identification de l'enfant sa propre image.

    Le stade du miroir pour Jacques Lacan

    Le Moi est sous-tendu entre deux signifiants, et le Je est l'ensemble des Moi

    Le parallle, sur ce point, entre Jacques Lacan et Henri Wallon est si troit, que certains auteurs vont jusqu' dire que Lacan tait freudo-walloniste . Ce constat est srement un peu excessif tant donn que Lacan est loin de

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_du_miroir 2

    la conception gnticienne du psychisme de Wallon, mais il a le mrite d'tre parlant, et de montrer quel point Lacan s'est appuy sur les observations de Wallon.

    Le terme stade du miroir a t rutilis par Jacques Lacan Marienbad en 1936 lors du congrs psychanalytique international de lAPI . Bien que son intervention n'ait pas dur plus de 10 minutes (le prsident du congrs, Ernest Jones, lui a coup la parole pour des raisons de timing), elle a tout de mme t publie dans : Le stade du miroir. Thorie d'un moment structurant et gntique de la constitution de la ralit, conu en relation avec l'exprience et la doctrine psychanalytique, Communication au 14e Congrs psychanalytique international, Marienbad, International Journal of Psychoanalysis, 1937.

    Il l'a reprise une premire fois dans son article Le complexe, facteur concret de la psychologie familiale paru en 1938, la demande d'Henri Wallon dans l'Encyclopdie Franaise, et plus prcisment dans le volume VIII intitul La Vie Mentale, puis dans une communication faite au XVIe Congrs international de psychanalyse, Zurich, le 17 juillet 1949 : Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je telle qu'elle nous est rvle dans l'exprience psychanalytique.

    Ainsi, pour Lacan, ce stade est le formateur de la fonction sujet, le je , de l'enfant g de 6 18 mois. Mais cette fonction, ne peut se mettre en place que par la prsence de l'autre. En effet, pourquoi dire je , s'il n'y a personne qui l'opposer ? Le sujet est donc social, il a besoin de l'autre pour se constituer.

    Selon Elisabeth Roudinesco, le stade du miroir est ainsi le moment ou l'tat durant lequel l'enfant anticipe la matrise de son unit corporelle par une identification l'image du semblable et par la perception de son image dans un miroir. 2

    un stade o l'enfant a dj fait, sur le mode angoissant, l'exprience de l'absence de sa mre, le stade du miroir manifesterait la prise de conscience rassurante de l'unit corporelle et, selon Lacan, la jubilation de l'enfant au plaisir qu'il a de contempler l'image de son unit, un moment o il ne matrise pas encore physiologiquement cette unit. Ce vcu du morcellement corporel, et le dcalage que provoque cette image spculaire entire, permettent l'identification de l'enfant sa propre image, identification qui n'est qu'une anticipation imaginaire alinante.

    Stade du miroir et Autre

    Version finale du schma du stade du miroir selon Lacan. S barr : le sujet divis. M (miroir) : A : le grand Autre. C : le corps propre. a : l'objet du dsir. i'(a) : moi idal. S : sujet de l'imaginaire. I : idal du moi.

    Plus tard, Lacan a dvelopp un aspect important du stade du miroir, en y introduisant une rflexion sur le rle de l'Autre. Dans l'exprience archtypique du stade du miroir, l'enfant n'est pas seul devant le miroir, il est port par l'un de ses parents qui lui dsigne, tant physiquement que verbalement, sa propre image. Ce serait dans le regard et dans le dire de cet autre, tout autant que dans sa propre image, que l'enfant vrifierait son unit. Ou,

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_du_miroir 3

    pour le dire autrement, la preuve de son unit lui vient du regard et du dire d'un autre (parental). En effet, l'enfant devant le miroir reconnat tout d'abord l'autre, l'adulte ses cts, qui lui dit Regarde c'est toi ! , et ainsi l'enfant comprend C'est moi .

    Le regard va donc tre un concept fondamental pour Lacan puisque c'est lui qui va permettre cette identification au semblable d'voluer. Sans entrer dans les dtails de l'ouvrage de Henri Bouasse, Optique et photomtrie dites gomtriques (Paris, Delagrave, 1934) repris dans Remarques sur le rapport de Daniel Lagache (plus connu sous le nom de l'exprience du bouquet renvers ), on peut rsumer le problme du regard chez Lacan autour d'un constat :

    L'image de mon corps passe par celle imagine dans le regard de l'autre ; ce qui fait du regard un concept capital pour tout ce qui touche ce que j'ai de plus cher en moi et donc de plus narcissique.

    Cette priode est galement la mise en place de l'objet source de dsir de l'enfant. Il va le choisir en se rfrant l'objet de dsir de l'autre.

    Stade du miroir et Idal du Moi3

    Article dtaill : Idal du Moi.

    La prmaturation biologique de l'enfant humain favorise la capture de son psychisme par l'image spculaire (image du miroir), dont la compltude apparente lui permet d'anticiper imaginairement cette maturation physiologique qui lui manque. Cette image vient par ailleurs servir de rfrent au signifi que le sujet doit trouver pour rpondre l'appel de ce signifiant particulier qu'est l'Idal du Moi (dfini comme "lieu d'o le sujet se voit comme aimable, support de l'amour en tant que narcissique"). C'est pour autant qu'il est exig de l'enfant d'tre "un" qu'il s'assujettira cette image.

    L'illusion ne se maintiendra que si le regard de la Mre (qui ce stade incarne le grand Autre, c'est--dire le rseau des signifiants, le lieu de la dtermination signifiante du sujet) confirme l'enfant dans cette reconnaissance imaginaire.

    Ds lors, l'image spculaire (Moi idal) servira de modle la constitution du Moi du sujet, consacrant dfinitivement la confusion entre l'autre imaginaire (le semblable, le petit autre) que le sujet sera amen rencontrer, et le grand Autre (trsor du signifiant) qui est le vritable moteur de la structure.

    Ceci se figure sur le schma dit "schma L"' o la flche de la relation imaginaire vient faire cran "l'avnement du sujet (S) au lieu de sa dtermination signifiante (A)".

    La prgnance de ce premier leurre4 permet de comprendre comment les dtails constitutifs de l'image du corps vont tre rutiliss et rationaliss par le Moi dans une rinterprtation mythique de la structure relle : "le mythe, c'est la tentative de donner forme pique ce qui s'opre de la structure" (Jacques LACAN - "Tlvision"). Voir ci-dessous La spatialit du moi.

    Stade du miroir et image du corps

    Le stade du miroir implique que le corps vaille comme signifiant. Un terme est point pour dsigner ce corps et ce dernier sera pris dans la chane des signifiants, chane dans laquelle pourra s'intercaler un symptme (lui aussi fait de signifiants).

    La question de l'articulation du stade du miroir et de l'image du corps se pose avec l'observation maintenant bien connue et scientifiquement reproduite de l'existence du stade du miroir chez les primates suprieurs (dmontre chez chimpanz (pan troglodytes et pan paniscus) et gorille). Plusieurs expriences le prouvent : la plus simple fut le fait de peindre d'une couleur l'oreille d'un chimpanz endormi qui, son rveil, se regardant dans un miroir, se touche alors l'oreille, confirmant ainsi sa reconnaissance dans le miroir. Il est cependant difficile d'infrer de cette observation l'existence d'un moi comparable cette entit chez l'humain, dans la mesure o nous ne communiquons pas avec les

  • http://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_du_miroir 4

    primates et que l'existence du moi ne peut tre affirme par le sujet (est-il d'ailleurs un sujet ?). Une solution nous a paru possible en postulant l'existence d'une conscience d'un moi corporel chez les grands primates, dfaut de l'existence du moi, qui n'est cependant pas une impossibilit (au sens o nous l'entendons). Ce serait alors notre dfinition de l'humain qui serait revoir.

    La spatialit du Moi (voir note 3)

    Elle est en rapport avec l'espace o se meut le corps, non le corps rel qu'tudient l'anatomie et la physiologie, mais le corps tel qu'il est fantasm par le sujet.

    1. L'image du corps se rsume schmatiquement celle d'une enveloppe sphrique, d'un "sac de peau" dlimitant un intrieur et un extrieur. C'est une image tridimensionnelle, perue dans l'espace tridimensionnel de la vision.

    2. Elle est dote d'un mouvement apparemment "autonome" : les points de l'image se dplacent solidairement et le dterminisme du