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Stage au Vietnam TERRAZ Théophile M1 Juillet et août 2011 Dans le cadre d'une mission pour le comité de jumelage Donzy Le National-Hoa Hai Đà Nẵng, Vietnam 1

Stage au Vietnam - Comite de jumelage Donzy HoaHai de stage 2011... · Ma recherche de stage a commencé très tôt, car mon objectif était de partir à l'étranger en ... décalage

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Stage au Vietnam

TERRAZ ThéophileM1

Juillet et août 2011

Dans le cadre d'une mission pour le comité de jumelage Donzy Le National-Hoa Hai

Đà Nẵng, Vietnam

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Sommaire

Introduction P. 3

Contexte P. 3

Séjour P. 4

Conclusion P. 11

Annexe : Us et coutumes P. 12

Annexe : illustrations P. 15

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Introduction

Ma recherche de stage a commencé très tôt, car mon objectif était de partir à l'étranger en première année. C'est en décembre 2010 que j'ai contacté Jean Lapalus, président du comité de jumelage Donzy le National – Hoa Hai, respectivement un village en Bourgogne et un village dans le centre du Vietnam. Tout les ans, cette association envoie des stagiaires de l'ENSAM de Cluny (71) au Vietnam dans le but de réaliser des projets de développement durable, tel des unités de filtration d'eau, des chauffe-eau solaires ou encore des unités de production de biogaz.

Après avoir rencontré plusieurs fois Monsieur Lapalus, pris mes billets d'avions, signé ma convention, départ pour le Vietnam, plus précisément la ville de Đà Nẵng ! Je suis parti en compagnie de Caroline Dandrea et de Xavier Benoist élèves ingénieurs à l'ENSAM de Cluny. Une fois sur place, Eric Guiffault, un français installé au Vietnam que nous avons rencontré par hasard, nous à proposé de nous embaucher dans son entreprise à mi-temps, pour travailler sur un prototype d'éolienne à axe vertical, en plus de notre mission de base.

Contexte

Le stage s'est déroulé en juillet et août. Au Vietnam, c'est également l'été : les élèves sont en vacances, les vietnamiens vont à la plage, et les températures atteignent couramment les 40°C. Le décalage horaire est de 5 heures par rapport à la France.

La monnaie vietnamienne est le Dong, abrégé Vnd (Viet Nam Dong). Un Euro vaut environ trente milles Dongs. Đà Nẵng est une ville dans le centre du Vietnam, la troisième plus importante du pays. Le cout de la vie est environ 10 fois moindre qu'en France, le salaire moyen est d'environ 5 millions par mois.

Malgré son ouverture récente au monde extérieur, le pays reste sous le régime du parti communiste. On raconte qu'un habitant sur dix est un indicateur pour la police. Pour prétendre à des hautes responsabilités, il est nécessaire de connaître des gens bien placés et d’être membre du parti unique. Hormis les vietnamiens, il y a une cinquantaine de minorités qui vivent sur le territoire, la plupart du temps dans les campagnes et les montagnes.

Pour plus de détails sur la vie au Vietnam, voir l'annexe sur les us et coutumes. Une lecture préalable peut aider à comprendre certains aspects du récit.

Notre contact sur place est Huy Nguyen Le Duc, membre du comité de jumelage, président du Cercle Francophone, et responsable de l'AUF (Agence Universitaire de la Francophonie).

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Le séjour

Départ et premier jourLors de mon stage, je devais être accompagné de deux autres élèves ingénieurs : Caroline

Dandrea et Xavier Benoist, tout deux en seconde année à l'ENSAM de Cluny. Je ne rencontre ces deux derniers qu'à leur arrivée à l'aéroport Charles de Gaule, le lundi 27 Juin. Nous prenons donc tous les trois l'avion, un Boeing 777 de Vietnam Airlines. 11H de vol, jusqu'à Ha Noï.. Nous découvrons les premiers us vietnamiens lorsque nous faisons faire nos visas à la douane : 4 ou 5 personnes en uniforme vert, qui somnolent dans un bureau en verre, sous un ventilateur. Ici, personne n'est pressé. Trois personnes font le travail que ferait une personne en France. C'est le régime communiste : ici, pas de chômage. Cinq heures d'attente à l'aéroport, puis nouvel avion jusqu'à Đà Nẵng. Nous atterrissons à 14h le mardi 28. Notre correspondant et ami Huy nous attend à l'aéroport, et nous appelle un taxi pour nous rendre à notre hôtel. Après une sieste pour se remettre du vol, Huy nous emmène au restaurant. La ville de Đà Nẵng est toute en travaux, et nous sommes étonnés de voir la forme des bâtiments : très étroits et tous collés entre eux, tout en hauteur (voir annexe : illustrations). Notre hôtel ne fait pas exception à la règle.

Deuxième jourNotre premier vrai jour au Vietnam. Le matin, nous allons au marché, un endroit bondé de

monde, dans lequel les conditions d'hygiène que nous connaissons en France n'existent pas. La viande est découpée directement sur les tables en bois et l’atmosphère est emplie d'un mélange d'odeur de poisson séché, de fruits et de vieille viande. Nous devons ensuite nous rendre dans un magasin afin d'acheter un téléphone, et nous constatons que personne ne marche à pied. Le scooter est le moyen de transport par excellence, même pour des trajets de quelques mètres. Et nous comprenons vite pourquoi ! La chaleur sur les trottoirs est accablante. L'achat d'un téléphone se révèle bien plus facile qu'en France. Pas de contrat à signer, on choisit son téléphone et une carte de recharge, pour un prix dérisoire. Nous prenons ensuite un taxi pour la plage, pour échapper à la chaleur. A notre grand étonnement, la plage de plusieurs kilomètres de long est totalement vide. Les touristes vietnamiens attendent 17h pour venir à la plage, afin d'éviter le soleil de l'après midi : le bronzage n'est pas de rigueur ici. Le soir venu, Huy nous présente sa future femme (ils vont se marier dans quelques mois) et nous emmène dans le bar où se retrouvent tous les expatriés.

Troisième jourJeudi 30 Juillet, nous visitons la maison de Loan, une professeur de français qui nous avait

proposé de nous louer des chambres. Là encore, maison très étroite, toute en hauteur. Nous allons ensuite rendre visite à une entreprise, Comin'asia, où travaille un français, dans l'espoir de trouver un petit boulot. L'entreprise a été rachetée par des américains, pas de boulot disponible pour cause de restructuration. Le soir, Huy nous fait essayer son scooter dans la circulation à priori chaotique des rues de Đà Nẵng. L'exercice se révèle plus facile que prévu, et Huy nous autorise à louer des scooters, pour éviter de prendre tout le temps le taxi.

Fin de semaineLe vendredi, nous louons nos scooters, et mangeons le soir dans un restaurant dont les

serveurs sont sourds et muets.

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Nous nous installons le lendemain chez Loan, qui vit avec ses deux filles de 3 et 9 ans, et ses beaux parents. Son mari travaille actuellement en France. Au Vietnam, la tradition veut que le marié fasse construire où achète une maison, et que ses parents viennent vivre avec eux. Il n'y a pas d'eau chaude, ni de cuisinière. Je loge dans une petite chambre climatisée, avec une mousse en guise de matelas. Les vietnamiens n'utilisent pas de matelas, mais des nattes en bambou pour dormir. Le soir, nous allons au cinéma voir un film en anglais, sous-titré en vietnamien.

Le dimanche, munis de nos scooters, des 125 cc qui n'ont rien à voir avec ce que nous connaissons en France, nous partons pour notre première visite : la presqu’île Son Tra, avec son temple et sa statue de bouda géante.

Deuxième semainenous commençons à bien nous habituer à la vie au Vietnam. Loan nous emmène au dancing,

un lundi matin à 9h ! Les vietnamiens se lèvent très tôt, environ 5h et demi du matin, pour profiter de la fraîcheur matinale. Le soir, ils dînent à 18h30. Le décalage horaire de 5h par rapport à la France ne semble pas suffisant : le soleil se lève à 6h et se couche a 18h.

Comme nous sommes à présent bien installés, Jean Lapalus, qui est resté en France, nous transmet nos ordres de mission. Nous contactons par téléphone sœur Marie, une religieuse responsable d'un établissement qui recueille et s'occupe des personnes âgées rejetés par leur famille. La plupart de ces personnes sont malades ou handicapées, et certaines ont plus de 100 ans ! Cet établissement dispose d'un potager, et d'une unité de production de biogaz construite par l'association de Jean Lapalus, alimentée par les déjections des cochons. Nous nous rendons donc dans cette « maison de retraite » pour inspecter l'état de fonctionnement des installations. Nous sommes reçus par sœur Lê. Sur place, nous constatons que tout fonctionne à merveille. Ce sont de jeunes étudiants qui s'occupent du potager, des poules et des cochons, en échange du toit et du couvert. Les sœurs auraient besoin d'une deuxième unité de production de biogaz, car une seule n'est pas suffisante pour couvrir leur consommation en gaz. Elles doivent acheter des bouteilles très cher pour faire fonctionner un second réchaud. L'association avait aussi installé des chauffe-eau solaires, qui fonctionnent également très bien. Malheureusement, l'établissement se trouve sur le tracé d'un projet de route, et sera détruit d'ici deux ans. L’installation de biogaz sera détruite, et la moitié des bâtiments sera rasée. De plus, l'élevage de porcs a été interdit en ville, la reconstruction de l'unité de biogaz est donc impossible. Durant la visite, Loan est notre interprète.

Sœur Lê nous convie après notre visite à nous rendre dans une école pour enfants handicapés, située une centaine de mètres plus loin. Cette école est flambant neuve, financée par une association luxembourgeoise. Elle accueille plus de 200 enfants, atteints de quatre déficiences différentes. C'est sœur Tuyêt An qui nous accueille pour nous faire visiter le centre. Le centre dispose de chauffes-eau sollaires et de cellules photovoltaïques qui produisent 7 kWh.

Le samedi, nous visitons les montagnes de marbre, formations rocheuses qui semblent sortir du sol au beau millieux de la plaine.

Le dimanche après midi, nous nous rendons au Cercle Francophone, dont Huy est le président. C'est un batiment où se retrouvent les français qui habitent au vietnam et les vietnamiens qui parlent français. Tous les dimanches entre 15h et17h on peut venir y jouer à la pétanque et boire un verre de pastis. A la fin de la partie, je discute avec Eric, un français qui s'est établi au Vietnam. Il est dirrecteur de NSE, Network Service Experts, une entreprise d'informatique. Comme il est interdit aux étrangers d'avoir des possessions au Vietnam, Eric possède 49% de sa société, 49% appartiennent à un Vietnamien et Huy est le propriétaire des 2% restants: l'entreprise est donc bien vietnamienne. Eric a gagné beaucoup d'argent en France en achetant et revendant des noms de domaine, en particulier les prénoms.fr. Nous apprendrons plus tard qu'il est propriétaire de milliers

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de noms de domaines et qu'il a mis en ligne une version modifiée de Firefox, en plagiant la page internet de la firme Mozila. Il possède également plusieurs entreprises au capital de 1€. Avec son argent, il a décidé de s'installer au Vietnam pour essayer de réaliser des dizaines de projets qu'il avait en tête: des ordinateurs en bois, un stérilisateur d'air, des bétons à base de copeaux de bois, une école de kitesurf, le clonage de plants de bamou par micropropagation, une machine pour faire des planches en bambou, une éoliène à axe vertical... Pour le moment aucun de ces projet n'a été mené à son terme. Il me demande donc de travailler sur la machine à faire des planches en bambou, et embauche Caroline et Xavier également, sur le projet d'éoliène à axe vertical. Il nous donne rendez-vous le lendemain, chez lui, pour nous parler plus en détail de notre travail. C'est un entretien d'embauche expéditif !

Le soir, nous sommes invités au repas de mariage du fils du cousin de Loan. Nous nous rendons en scooter au restaurant où doit avoir lieu le mariage. Il y a énormément de monde. Nous sommes les seuls étrangers, et ça se voit ! Tout le monde nous invite à s'asseoir à sa table. Nous nous instalons finalement avec Loan, ses deux filles, la mère de Loan et des hommes de la famille de Loan. L'ambiance est très spéciale: 500 invités sont assis à des tables de 12 personnes, tout le monde est très serré dans la salle de restaurant. Les mariés entrent par le fond de la salle en grande tenue, accompagnés de leurs parents et de leurs témoins. Ils traversent la salle jusqu'à la scène où les attend un animateur. Chacun fait un bref discours, pendant que le repas est servi aux invités. Chacun des mariés trinque avec les parents de l'autre, et l'animateur appelle les convives à venir chanter sur scène. Un homme au synthétiseur joue des musiques de années 70, à plein volume, pendant que des invités montent sur scène pour chanter ou lire des poèmes. Pendant ce temps là , les plats s'enchainent et les mariés font le tour des tables pour trinquer avec les convives. Tout le monde boit beaucoup de bière, et tout le monde veut nous offrir à boire. Le repas dure beaucoup moins longtemps que nous l'avions pensé: à 21h tout est déja fini. Nous prenons quelques photos avec les mariés avant de rentrer à la maison.

Troisième semaineLe lundi matin, nous avons rendez-vous avec Chinh, un professeur de français , dans un café

à coté de l'université. Pendant les vacances, il est guide touristique pour des groupes de vietnamiens. Nous profitons de la proximité pour nous rendre à la médiathèque de français de l'université. Là, une femme nous demande de donner aux élèves du cours de français des séances de conversation. Nous prenons donc un rendez vous le jeudi après midi et le vendredi après midi de la semaine suivante.

Après le repas, nous nous rendons chez Eric, qui doit nous expliquer en quoi consiste notre travail. Il habite de l'autre côté de la ville, en collocation avec deux autres français. Mon projet consiste à concevoir une chaîne de production de planches de bambou pas cher, afin de permettre aux paysans de valoriser leur matière première. Actuellement, les paysans vendent leurs troncs de bambou directement à l'usine, qui se trouve parfois très loin de chez eux. Un tronc se vend environ 15 000 Dongs. Mon objectif est de pouvoir fournir une machine qui permette aux paysans de commencer la fabrication de planches sur place. Ils pourraient ainsi vendre leur bambou 5 fois plus cher. Le point de départ est de fendre le bambou afin d'obtenir de longues tiges, et de les rendre rectangulaires. Il faut ensuite stériliser le bois, et coller les tiges entre elles à l'aide d'une presse pour en faire des panneaux. Dans un premier temps, je devrai me concentrer sur une machine qui fend les troncs de bambou dans la longueur, pour éviter les pertes dues aux scies.

Eric nous emmène visiter son entreprise. L'atelier est aménagé dans un grand hangar, avec une presse 50 tonnes, une machine à commandes numériques, un watter jet, une salle de peinture et quantités d'autres petites machines et matériaux. Les ouvriers qui travaillent ici sont en sandales, les machines ne possèdent aucune protection et il règne un fouillis apparent. Il y a des oiseaux en cage

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un peu partout dans l'atelier, qui chantent et apportent un peu d'entrain dans l'atelier. Cela me fait réaliser quelque chose de curieux : à l'extérieur, on n'entend pas d'oiseaux. Nous visitons ensuite les bureaux, situés deux bâtiments plus loin. Il s'agit d'une maison normale, étroite mais pas très haute. Notre bureau se situe au premier étage. Sur le toit, Eric essaye de faire pousser des plants de bambou. Il nous annonce que nous commençons le travail dès le lendemain.

Le lendemain, nous prenons donc nos fonctions. Pour mon projet, je suis seul, pas d'ingénieur pour me chapeauter. J’entreprends donc mon apprentissage de SoldWorks, qui me permettra de reprendre le projet d'un ingénieur qui est parti de l'entreprise il y a peu de temps.

Mercredi 13 Juillet, après la journée de travail, nous sommes invités à une cérémonie organisée par les Amis de la Francophonie, pour la fête nationale Française, même si c'est un jour à l'avance. Nous y rencontrons des étudiants de HEC Paris qui viennent faire un essai de microcrédit pour les familles vietnamiennes, des français qui travaillent au Vietnam et des vietnamiens qui parlent français.

Après la journée de travail, le 14 juillet, Huy nous emmène au restaurant avec un couple de français qui faisait un stage de médecine à Hué, à 100 km au nord de Đà Nẵng. A la fin de leur stage, ils ont décidé de voyager en moto, et sont donc passés par Đà Nẵng pour récupérer une vielle Minsk russe achetée un an auparavant par un de leurs amis français, et que Huy gardait. Nous allons au billard après le restaurant, un sport que les vietnamiens pratiquent beaucoup.

Exceptionnellement, je travaille le vendredi matin. Nous avons convenu avec Eric que nous travaillerions trois jours et demi par semaine, soit 31 heures, et nous n'avons commencé que mardi. Les semaines suivantes, nous travaillerons lundi, mardi, mercredi, et jeudi matin. Je commence à m'habituer au logiciel SolidWorks.

Le dimanche à midi, Loan m'invite au mariage de l'institutrice de sa fille. Ce n'est pas au même endroit que la semaine précédente, mais l'ambiance est la même, les décorations, la cérémonie, tout est ressemblant. Il y a là encore environ 500 convives. Le repas commence à 11h30 et finit vers 13h. Aujourd'hui, Caroline et Xavier ne sont pas là, je suis le seul étranger dans toute la salle. Encore une fois, tout le monde m'invite à sa table, ou veut trinquer avec moi. Je ne m'étends pas sur la description du repas, c'est la même que la semaine dernière. Je m'estime vraiment chanceux d'avoir eu deux fois l'occasion de participer à un tel événement au Vietnam.

Quatrième semaineLe lundi, je m’aperçois que le projet qu'avait commencé mon prédécesseur est complètement

faux et erroné, et que je dois donc tout recommencer. Il avait conçu une lame pour fendre le bambou en longues tiges en forme de tuiles, qui devaient se superposer pour faire une planche, mais son dispositif formait des courbures qui ne correspondaient pas les unes aux autres. Il faut que je trouve une autre méthode pour fendre le bambou en minimisant les pertes. J'essaye donc de concevoir une lame pour fendre le bambou en très fines frites de section carrée, qui seront ensuite collées ensemble pour faire des planches. Ainsi se déroule le reste de la semaine de travail. A midi, je mange à l'atelier, avec les ouvriers vietnamiens, qui ne parlent ni anglais ni français.

Le jeudi après midi, nous montons au 5ème étage de la bibliothèque de l'université de Đà Nẵng, où se trouve le centre de ressources de français. Nous rencontrons un groupe d'étudiants vietnamiens, de différentes universités, qui désirent pratiquer le français. Nous entreprenons donc, non sans peine, d'entamer une conversation en français. Il ne s'agit pas d'un cours formel, nous devons juste aider les vietnamiens à pratiquer le français à l'oral. A la fin de la séance, ils nous invitent à prendre un café non loin de l'université. Les étudiants vietnamiens sont très ouverts, très curieux de savoir ce qui se passe ailleurs. Ainsi, le café avec les étudiants me semble plus constructif que la séance elle-même. Je décide donc d'axer mes prochaines séances sur des aspects

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de la vie française, pour les rendre plus intéressantes. Le soir, nous avons rendez-vous au restaurant avec un couple de français qui travaillent à Đà Nẵng, dans une société qui conçoit des jeux pour téléphones mobiles. Ils sont managers, et nous expliquent qu'ils doivent servir de tampon entre les dirigeants, en France, qui donnent des délais et des objectifs, et les employés vietnamiens, qui sont plutôt décontractés et distraits.

Le lendemain, nouvelle séance à la bibliothèque, où nous parlons de la nourriture Française et Vietnamienne. Le week-end se déroule ensuite comme d'habitude, avec toujours la pétanque au cercle francophone le dimanche après-midi.

Cinquième semaineCe lundi, le patron, Eric, me demande de changer de projet, et de me greffer sur le projet

d'éolienne à axe vertical dont Caroline et Xavier étaient déjà chargés. Je dois donc trouver un moyen simple de construire un alternateur avec les rouleaux de fils de cuivres et des aimants que l'entreprise a en stock dans l'atelier. Là encore, je dois me débrouiller seul, sans ingénieur mieux qualifié pour m'aider. Le soir, nous accueillons Pascale, membre de l'association de Jean Lapalus, qui vient passer une semaine à Đà Nẵng.

Le mardi, nous apprenons qu'un employé qui travaillait avec nous, Vinh, avait été licencié par Eric. Mais la vraie surprise, c'est qu'il a invité tous les employés de l'entreprise au restaurant pour fêter son départ ! Nous nous retrouvons donc au restaurant le soir avec tous les ouvriers. A la fin du repas, les vietnamiens nous proposent d'aller au karaoké. C'est une bonne occasion d'essayer cette activité nationale ! Départ pour le karaoké. Il s'agit d'une maison parmi tant d'autres, à l'intérieur de laquelle sont aménagées plusieurs pièces privés, insonorisées. Le karaoké se pratique donc entre amis, et non pour rencontrer d'autres gens. Les serveurs nous apportent des boissons et des fruits, et les collègues choisissent leurs morceaux préférés sur un catalogue de chansons. Le son est très fort, les paroles défilent à l'écran, et je suis étonné d'entendre que les vietnamiens qui sont là chantent si bien. Après plusieurs chansons en vietnamien, ils nous demandent de choisir parmi les chansons en anglais. Le catalogue est très ancien, les chansons les plus récentes datent des années 70. Le karaoké aura été une bonne expérience même si je ne pense pas y retourner.

Le Vendredi, j'emmène Pascale à ma séance de français. Elle parle très bien vietnamien, cela lui permet de traduire en français les mots que les élèves vietnamiens ne connaissent pas.

Sixième semaineNotre lundi est très chargé : nous commençons le matin par une visite de l'hôpital de Đà

Nẵng pour nous rendre compte de l'état du système de purification de l'eau par osmose inverse : il fonctionne, mais aurait besoin de maintenance, surtout au niveau des filtres. Un roulement de la pompe doit également être changé, et le placard électrique doit être déplacé car il se trouve sous une fuite d'eau. Nous nous rendons donc l'après midi, en compagnie de Pascale et de Loan, chez une entreprise vietnamienne qui doit nous présenter un devis pour les réparations. Comme les prix demandés par le chef d'entreprise sont bien au-delà de notre budget, nous retournons avec lui à l'hôpital pour essayer de retirer de la facture certains travaux qui ne sont pas immédiatement nécessaires. Finalement, la facture demeure toujours trop élevée. Nous devons renoncer pour le moment à engager les travaux.

Nous avons ensuite un rendez-vous avec l'association des femmes de Đà Nẵng, pour obtenir la permission d'aller visiter des fermes qui sont équipées d'unités de production de biogaz construites par les stagiaires des années précédentes. L'association des femmes est très influente dans l'organisation sociale locale ; il faut faire bonne figure pour favoriser la qualité des relations de l’association de Jean lapalus avec elles. L'entretien se passe plutôt bien, et elles nous

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promettent de nous rappeler la semaine suivante pour nous emmener visiter les installations.

Le reste de la semaine de travail se déroule comme d'habitude, avec encore des changements de projets : cette fois, je dois concevoir un ponton flottant et amovible pour supporter une hydraulienne. Je dois donc télécharger, installer et apprendre à utiliser Pro Engineer, un autre logiciel de CAO. En cela, ce stage me permet d'apprendre sur le tas des choses utiles pour un ingénieur, et que je n'ai jamais vues en cours. Cela est également vrai pour le vocabulaire anglais.

Un forum de la francophonie est organisé le vendredi à l'université de Đà Nẵng par l'AUF pour informer les jeunes vietnamiens qui vont partir étudier en France. Monsieur Nam nous a contactés jeudi pour nous demander de participer à ce forum. Nous passons donc la matinée à l'université. Nous y rencontrons beaucoup de personnes très intéressantes : par exemple Vu, un étudiant Vietnamien qui fait ses études en France. Il est rentré à Đà Nẵng pour les grandes vacances, et habite à Bordeaux, juste à coté de chez moi ! Je constate durant cette matinée que le plus gros problème pour les étudiants qui veulent venir en France, hormis le billet d'avion, est l'assurance. En effet, les élèves ont besoin d'une assurance scolaire pour s'inscrire à l'université, et ils n'ont aucune idée de la façon dont cela fonctionne. Pour le billet d'avion, le gouvernement donne une bourse aux élèves les plus méritants. L'après midi, je donne ma séance hebdomadaire de conversation au centre de ressources de français de la bibliothèque.

Septième semaineDernière semaine dans l'entreprise de Eric. Rien de particulier, semaine de travail normale.

Je donne mon cours de français habituel à la bibliothèque le vendredi après midi.

Le samedi, mon ami vietnamien Sang me propose de venir visiter Hoi An, une petite ville qui fut jadis un port de commerce, et dont le style architectural est un mélange de vietnamien, de chinois et de japonais. Nous sommes le 15 août, et c'est une date très importante cette année pour les vietnamiens dans le calendrier lunaire. Cette date varie chaque année. Il s'agit d'une fête de la pleine lune. A Hoi An, pour cette occasion, toutes les lumières artificielles sont éteintes, et les habitants allument des lanternes qu'ils déposent sur la rivière. Le spectacle de ces flammes portées par le courant est magnifique. Nous restons tard dans la soirée, pour profiter de la fête et des animations des rues, entre autre un opéra traditionnel Vietnamien.

Huitième semaineLe lundi matin, l’association de femmes de Đà Nẵng nous emmène rendre visite à des

familles qui disposent d'unités de biogaz construites par l’association de Jean Lapalus. Dans la première ferme, l’installation est parfaitement opérationnelle, après plus de 7 ans d'utilisation. La femme qui s'en occupe nous explique qu'elle nettoie le brûleur toutes les semaines. Dans la seconde ferme, l’installation ne produit qu'une toute petite flamme, alors que la famille possède 50 cochons. La femme nous explique qu'elle ne l'a pas nettoyée en 7 ans. A midi, je mange avec Alain, un français rencontré au cercle francophone. Il me propose de visiter la campagne le lendemain avec un de ses amis, Bruno, qui est installé au Vietnam depuis plusieurs années. Il est passionné par les minorités et organise des excursions dans les montagnes et la campagne vietnamienne pour des touristes, en moto.

Je pars donc le mardi après-midi avec Bruno, en direction d'un village Co Tu (prononcer ca tou), à l'ouest de Đà Nẵng. Dès que l'on sort de la ville, les routes deviennent de moins en moins praticables. Nous arrivons enfin dans un village Co Tu, au beau milieu de la foret et de la montagne. Étonnamment, on y trouve les mêmes maisons cubiques qu'en ville. Nous nous arrêtons dans l'une d'elles, pour discuter avec la famille qui y vit. Ce sont des gens très pauvres, qui vivent avec l'équivalent de 20€ par mois. La maison abrite une quinzaine de personnes. Nous allons ensuite voir

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la maison commune (voir annexe : illustrations), typique des villages Vietnamiens. A la fin de la journée, je suis épuisé par la route difficile que nous avons prise en moto. Rendez-vous le lendemain pour une autre excursion, en compagnie de Alain cette fois-ci.

Mercredi donc, départ pour un autre village vietnamien. Avant de partir, Bruno nous emmène dans une école où il a enseigné quelques années auparavant. Nous rencontrons le directeur, qui est francophone. Il est très âgé, plus de 90 ans et parle un français académique. Il a construit l'école sur ses fonds personnels, et l'a destinée avant tout aux enfants des minorités. Après cette visite très instructive, départ pour la campagne profonde. Nous roulons pendant plusieurs heures, avant d'arriver dans un village nommé Xa Ba. Ici encore, nous rencontrons des familles Co Tu. Le paysage, en outre, est magnifique : forêts et montagnes à perte de vue (voir annexe : illustrations). Ici, c'est le vrai Vietnam, celui que l'on ne montre pas aux touristes. La plupart des gens n'ont jamais vu d'étranger ; Nous échangeons quelques phrases avec eux en vietnamien. La route, bien que plus longue que la veille, est moins éprouvante. A notre retour à Đà Nẵng le soir, nous sommes couverts de poussière et de suie d’échappements.

Jeudi, n'ayant rien de particulier à faire, je donne une séance supplémentaire de conversation à la bibliothèque. Séance très intéressante, car la conversation s'oriente vers la politique. Le système Vietnamien n'est pas une démocratie : il n'y a qu'un seul parti : le parti communiste. Certain élèves sont avides de donner leur opinion sur ce système, qu'elle soit bonne ou mauvaise, et certains autres me demandent de changer de sujet, car je touche un point sensible. Il ressort finalement de la conversation que le système politique vietnamien est bien ancré dans les mœurs, qu'il est considéré comme acquis, et qu'il a ses bons et ses mauvais aspects. D'un côté, les vietnamiens ne choisissent pas les hommes qui sont au pouvoir et doivent faire attention à ce qu'ils disent en public, mais d'un autre côté, l'Etat est fort, stable, le taux de chômage avoisine les 0% et les politiciens font leur travail sans se soucier de l’opinion publique, au lieu de mener une politique démagogique pour plaire au peuple. Une séance très instructive.

Le lendemain après-midi, je visite le musée de la culture Cham avec Sang et son ami. Les Cham étaient une civilisation très influente au Vietnam dans le passé. Des vestiges de leur civilisation ont été découverts par les colons Français au début du siècle, et Đà Nẵng compte le seul musé dédié à cette civilisation disparue au monde. Les statues exposées représentent un mélange de bouddhisme, d’hindouisme et de mythologie chinoise. A la fin de la visite, nous nous rendons directement à la bibliothèque pour une nouvelle séance. Aujourd'hui, nous avons la visite d'un vieux monsieur Vietnamien. Il s'appelle Dieû, il a 90 ans et il a appris le français sous la colonisation française. Il nous explique qu'à l'époque coloniale, les vietnamiens apprenaient l'histoire de France, et pas celle du Vietnam. Il parle couramment Français, mais dans un style académique, car il n'est jamais allé en France. Cette séance est au moins aussi intéressante que la précédente : nous y parlons du débarquement en Normandie, et de la vie de Hô Chi Minh, l'oncle Hô, héro et guide spirituel du Vietnam. Il a découvert le communisme en France, et est l'un des fondateurs du parti communiste français. Il a libéré le Vietnam de la colonisation française en remportant la bataille de Diên Biên Phu lors de la guerre d’Indochine, et a joué un grand rôle pendant la guerre du Vietnam contre les américains. Aujourd'hui encore, Hô Chi Minh reste le père spirituel des vietnamiens, on peut visiter son mausolé à Ha Noï, et son portrait orne tous les billets vietnamiens.

Le week end et le lundi, je revois tout mes amis une dernière fois avant mon départ, prévu pour Mardi. Je quitte le Vietnam mardi 23 août, à la fois déçu de quitter le pays et les gens que j'ai rencontré ici, et content de rentrer en France pour retrouver ma famille, la nourriture française, l'eau chaude, et l'austérité de ses habitants.

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Conclusion

Après presque deux mois passés au Vietnam, il est extrêmement frustrant de devoir consigner tant de richesse, de différences et d'expériences personnelles en seulement 10 pages. Ce stage m'aura apporté une expérience inoubliable, un apprentissage de la vie dans un pays à la culture complètement différente de la nôtre.

Cela ne s'est pas déroulé sans peine : j'ai parfois souffert de la solitude, et de mon ignorance de la langue vietnamienne, mais cela m'a poussé à rencontrer des gens que je n'aurais jamais rencontrés lors d'un voyage en groupe, et dans une moindre mesure, permis d'exercer mon anglais.

Les cours de français données à la bibliothèque étaient pour moi un délice, j'attendais ce moment toutes les semaines. Les étudiants, comme la plupart des vietnamiens, étaient extrêmement sympathiques. C'est avec eux que j'ai découvert le pays, la culture et la ville de Đà Nẵng et ses alentours.

Le fait d'habiter dans une famille vietnamienne était également très bénéfique, car je vivais en direct la vie vietnamienne à tout les niveaux : nourriture, habitudes, événements, et même le travail.

En effet, dans l'entreprise de Eric, je travaillais avec des vietnamiens, ouvriers, ingénieurs et stagiaires de l'école polytechnique de Đà Nẵng, avec les horaires vietnamiens, les méthodes de travail vietnamiennes, et le salaire vietnamien.

Au niveau touristique, j'ai eu l'immense chance de rencontrer des gens qui m'ont fait visiter les alentours de Đà Nẵng hors des circuits touristiques.

Les missions pour le comité de jumelage n'ont pas beaucoup avancé, mais nous avons tout de même contribué à la continuité des démarches de l’association, et à l'entretien et au renforcement des bonnes relations franco-vietnamiennes.

La vie au Vietnam m'ayant beaucoup plu, je n'exclue pas la possibilité de revenir dans ce pays, soit pour un stage ultérieur, soit pour travailler. Mais une chose est sûre, c'est que je garde précieusement tout les contacts et les amis que je me suis faits durant ces huit semaines, en espérant les revoir un jour, en France ou au Vietnam.

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Annexe : Us et coutumes

Gentillesse et savoir vivreLes vietnamiens n'abandonnent jamais quelqu'un avec des problèmes. Ils sont toujours prêts

à aider les autres. Par exemple, si une personne a un accident de scooter, les gens s’arrêtent, posent le scooter accidenté sur le trottoir et s'occupent des blessés, allant même jusqu'à les emmener à l'hôpital s'il le faut. De plus, ils sont très sociables, et à plus forte raison avec les étrangers : ils sont avides de nous faire découvrir leur pays, de nous présenter leurs amis, de nous convier à leur table. Les vietnamiens sont très curieux, et comme il n'y a pas beaucoup d'étrangers dans le pays, nous ne passons pas inaperçus. L’atmosphère qui se dégage du pays est donc d'une douceur que nous ne connaissons pas en France. La vie semble tellement facile ici.

BruitLe bruit est omniprésent au Vietnam. Dans les rues, le klaxon est plus utilisé que le

rétroviseur : on se guide au son pour conduire. Son bruit vient s'ajouter à celui des moteurs des dizaines de motos, scooters et autres deux-roues motorisés qui circulent dans les rues. Dans les restaurants, les cinémas, les cafés, les karaokés, lorsqu'il y a de la musique, c'est toujours à fond. De plus, il y a énormément de bâtiments en construction dans la ville, ce qui génère encore plus de bruit. A l'intérieur des maisons, la télé est toujours à fond.

Travail et horairesSelon les critères français, la main d’œuvre vietnamienne n'est pas efficace du tout. Le stress

n'existe pas au Vietnam. Chacun exécute sa tâche, mais sans se presser ni se fatiguer. On voit souvent trois personnes qui font le travail d'une seule. Toutefois, le chômage n'existe pas : tout le monde a au moins un travail. Le travailleur paye des impôts à partir d'un salaire de 5 millions par mois, c'est pourquoi les vietnamiens on souvent plusieurs emplois, déclarés ou non, tous rémunérés en deçà de 5 millions. Les vietnamiens sont des bricoleurs, ils réparent tout eux mêmes. Le travail commence à 7h30, une pause entre 11h30 et 13h, jusqu'à 18h. Mais comme le soleil se lève aux alentours de 5h30 le matin, les vietnamiens préfèrent de lever tôt. Ils profitent de la fraîcheur matinale pour aller à la plage avant le lever du soleil et faire leur gymnastique. Le soir, on dîne très tôt, et à 21h tout le monde est couché.

Maisons, croyances et famillePour faire construire une maison, les vietnamiens doivent payer une taxe proportionnelle à la

largeur de la façade qui donne sur la rue. Cela donne donc des maisons très étroites, profondes, et hautes. La largeur ne dépasse que rarement les 6 mètres. Lorsque un homme se marie, il achète ou fait construire une maison et y habite avec ses parents et sa femme. En effet, l'homme doit s'occuper de ses parents : le plus jeune s'occupe toujours du plus ancien. A l'intérieur, on trouve dans la cuisine un hôtel dédié au génie de la cuisine, et dans les chambres un hôtel dédié aux ancêtres. A chaque début de mois, la famille fait des offrandes sous forme de fruits, de fleurs et d’encens aux ancêtres. C’était le cas dans la famille chez laquelle je logeais. Il y a des Vietnamiens chrétiens, mais la majorité sont bouddhistes ou athées. Toutefois, tous croient aux ancêtres.

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MariageJ'ai eu la chance d'assister à deux repas de mariage. Cela se passe dans un grand restaurant.

Plus la famille du marié est riche, plus il y aura d'invités au repas. Les repas auxquels j'ai assisté comptaient environ cinq cent convives. Le repas ne dure pas plus d'une heure et demie. Pendant que les invités mangent, assis par tables de douze, sur des chaises décorées de housses blanches, les mariés et leurs parents font un discours sur scène, assistés d'un animateur. Lorsqu'ils ont fini, les invités sont libres de venir chanter sur scène pendant que les mariés font le tour des tables, pour trinquer avec leurs amis. Le son est toujours très fort, on ne s'entend pas parler. Le repas est constitué de nombreux plats, qui s’enchaînent très vite à l'inverse des repas de mariage français. Les déchets et les bouteilles vides sont jetés sous la table, un serveur viendra nettoyer à la fin du repas. Cela fait beaucoup penser à un banquet médiéval. Le repas fini, tout le monde s'en va aussi vite qu'il est venu. Toutefois, le repas n'est qu'une partie des cérémonies du mariage, qui se déroule sur plusieurs semaines.

KaraokéLe karaoké est le divertissement préféré des jeunes Vietnamiens. On en trouve un peu

partout. Il ne s'agit pas d'une grande salle où l'on doit chanter devant tout le monde, mais de petites salles dans lesquels on se regroupe entre amis. Les vietnamiens aiment chanter, et ils n'hésitent pas à nous demander de chanter lorsque nous prenons un café, ou que nous marchons sur la plage. Nous avons eu l'occasion d'aller au karaoké avec les employés de l'entreprise dans laquelle nous travaillions, car un employé fêtais son licenciement.

NourritureIl est impossible de détailler en quelque lignes toute la nourriture vietnamienne. Et pour

cause : au Vietnam, tout se mange. On trouve toutes sortes de nourriture à base de riz : des galettes de riz, des crêpes de riz à la viande, des nouilles de riz, du riz nature accompagné d'une grande variété de sauces. A Đà Nẵng, les spécialités locales sont les poissons et les fruits de mer. Ainsi on trouve toutes sortes de crevettes cuites à l'eau, en beignet, grillées, frites dans l'huile, mais également des crabes, des calamars, des grenouilles, des coquillages, des méduses, des huîtres cuites et des alvins. Le tout est souvent servi avec un bouillon de légumes, des sortes d'épinards en branche, des pousses de soja et du gingembre. On ne mange jamais un plat seul : toujours au moins trois ou quatre.

Tous ces plats sont extrêmement épicés, et accompagnés de sauces encore plus épicées, disposées dans des petits ramequins. Tout les plats sont sur la table, et chacun se sert dedans, avec ses baguettes et son bol. La tradition veut qu'on serve les autres personnes pour leur montrer notre respect. En plus des baguettes, on utilise beaucoup les cuillers, mais rarement les fourchettes. Quand au couteau, on ne doit jamais en mettre sur une table, sous peine de « couper » les bonnes relations avec les autres convives.

Dans les restaurants populaires, on mange sur le trottoir, sur des tables basses en plastique et des chaises de dînette. Ces restaurants sont très nombreux, souvent il n'y a qu'un seul plats, mais parfois, comme par exemple pour les fruits de mer, on peut choisir sa nourriture encore vivante. Il nous est arrivé de voir des serpents et des iguanes dans des cages, dans les cuisines d'un restaurant. Si l'on veut manger vite, pas cher et équilibré, on peut aller au marché, où il est possible de trouver des sortes de buffets, ou l'on sert une barquette de riz accompagnée de légumes, de viandes, d’œufs et de petits sacs de sauce.

L'eau du robinet n'est pas potable au Vietnam. On doit donc la faire bouillir, où acheter de l'eau en bidons de 20L. Les glaçons sont fabriquée à partir de gros blocs de glace, livrés par camion,

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découpés à la scie circulaire. La bière est également une alternative peu coûteuse. Il est très rare de trouver du fromage au Vietnam, ainsi que du lait. Les vietnamiens n'ont jamais de four, ce qui limite énormément la diversité culinaire que nous connaissons en France.

Circulation, conduiteAu Vietnam, malgré le coût de vie très faible, les voitures sont deux fois plus cher qu'en

France. On n'en voit donc que très peu, au profit de centaines de deux-roues. Il n'y a pas de code de la route : les gens doivent donc avoir une conduite responsable. Et c'est le cas : tout le monde roule entre 30 et 50 km/h. Les masses de scooters qui se déplacent les unes à travers les autres sont à prime abord complètement anarchiques et folles. Ici, on ne s’arrête jamais pour laisser passer quelqu'un : chacun évite l'autre, et c'est celui qui est derrière qui doit faire attention à celui qui est devant, comme au ski. Cela donne des ballets assez effrayants aux croisements au centre ville, mais finalement, il n'y a que peu d'accrochages. Le klaxon est très utilisé, pour doubler ou pour avertir de sa présence tout simplement. Le casque est depuis peu obligatoire. Toutefois, on voit de tout : du casque de chantier au casque de l'armée (voir annexe : illustrations). On voit également souvent des sortes de casquettes renforcées, des casques à l'apparence de casquettes. Bien entendu, cela n'est pas d'un grand secours en cas d'accident. Les conducteurs sont en outre très courtois.

MarchéLes vietnamiens ne font pas leurs courses au supermarché. Dans chaque rue, on trouve des

dizaines de petits magasins qui vendent chacun des denrées différentes. Les marchés restent toutefois le principal lieu pour faire ses courses. Ce sont des endroits couverts, ouverts toute la semaine. On y trouve de tout : des légumes, des fruits tropicaux de saison, des vêtements, de la viande directement découpée sur place, des poissons, et tout ce qui est nécessaire à la maison. Les vietnamiens ne font jamais les courses pour plusieurs jours, seulement pour la journée : la plupart du temps, les denrées sont périssables, et il y a toujours un marché à proximité.

BronzageTraditionnellement au Vietnam, le bronzage est un signe de pauvreté : il est synonyme de

travail manuel, dans les champs ou les chantiers. C'est de moins en moins vrai aujourd'hui, mais la coutume persiste à vouloir avoir la peau blanche, surtout pour les femmes. Pour cela, il existe des protections intégrales : des gants qui montent jusqu'aux épaules, des protections spéciales en tissus pour le visage, des sortes de masques qui ne laissent découverts que les yeux. La grande majorité des femmes portent cet accoutrement, notamment en scooter. Pour éviter de bronzer, les vietnamiens vont également à la plage le matin, ou le soir.

DéchetsLes déchets, au Vietnam, n'ont pas droit à la même attention que chez nous. Il est normal de

jeter ses détritus directement dans la rue ou de jeter les restes des repas sous la table au restaurant. Il y a toujours un employé dont le travail est de nettoyer qui passera pour ramasser les déchets, plus ou moins rapidement. Les rues sont donc très sales. Pour les poubelles domestiques, on utilise des sacs plastiques comme en France, mais on ne les met pas dans les bacs à ordures : on accroche les poubelles aux arbres, dans la rue, pour que le camion poubelle vienne les récupérer. Il est très fréquent de voir des rats dans les rues la nuit, et les blattes élisent domicile dans les cuisines et sur les trottoirs.

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Annexe : illustrations

Maisons vietnamiennes (vues depuis les montagnes de marbre)

Maison commune dans un village Co Tu

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Paysage vietnamien

Mon casque de moto

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