Stage: villes en guerres: 1ère et 2nde Guerres mondiales

Proposition d’exploitation pédagogique lycéePhoto, coll CHRD, Bron, 1944

Dans le cadre du nouveau programme d’histoire lycée:

• Thème 3: la guerre au XXème siècle

• Chap 1: Guerres mondiales et espoirs de paix:(10h-10h30):

• Séquence proposée : Quelles sont les caractéristiques de la guerre totale en ville à travers l’exemple de Lyon.

Capacités et méthodes visées:

1- Maîtriser des repères chronologiques: -nommer et périodiser les continuités et ruptures chronologiques-situer et caractériser une date dans un contexte chronologique

2- Maîtriser des outils et méthodes spécifiques:-identifier des documents (nature, auteur, date, conditions de production)-cerner le sens général d'un document ou d'un corpus documentaire, et le mettre en relation avec la situation historique étudiée-critiquer des documents de types différents (photos, images de propagande et caricatures).-décrire et mettre en récit une situation historique

Capacités et méthodes visées :

2- Maîtriser des outils et méthodes spécifiques:- lire un document et en exprimer oralement ou par écrit les idées clés, les parties ou composantes essentielles ; passer de l'observation à la description -utiliser les TIC

3- Maîtriser des méthodes de travail personnel:- mener à bien une recherche individuelle ou au sein d'un groupe ; prendre part à une production collective

Sujet : Une mobilisation générale pour une guerre totale

L’exemple de Lyon pendant les deux Guerres mondiales

• Cette séquence peut servir d’accroche pour :

- comprendre quels sont les domaines mobilisés dans le cadre de la guerre totale.(niveau collège)

- montrer l’impact des images et autres objets de propagande dans le cadre de la mobilisation des esprits sur les populations; quel rôle a pu jouer cette représentation dans la perception de ce que fut la guerre totale en ville. (niveau lycée)

Document 1 : Dépliant en 4 volets, coll.Musées Gadagne, date ? 1915:

Objet de propagande distribué à Lyon à propos des exactions faites par les Allemands aux populations civiles des zones de front:

Reims , ville du front, décrite comme un ville martyre

Le Lusitania coulé par les allemands

Fille d’un vicaire, elle fut assassinée pour avoir aidé des soldats à fuir en Belgique

Voici l’ennemi: l’Allemand sanguinaire à casque à pointe.

"Voici huit jours, Notre Dame de Reims était l'une des plus fameuses et des plus belles cathédrales du monde... En ce moment, il ne demeure de cette

merveille que le gros oeuvre de pierre... Comment s'est accompli ce forfait ?... Le 17 [septembre], les batteries allemandes commencèrent à bombarder Reims... Le 18 la cathédrale fut atteinte par des

énormes obus de 220. Le lendemain, il parut que les Allemands étaient soudain en proie à une de ces fièvres de vandalisme qui avaient transformé

Louvain en un monceau de décombres... L'incendie qui éclata aurait pu être éteint. Malheureusement,

le poste de pompiers le plus proche avait été détruit par un obus...

Il apparaît évident que tous les obus tombés dans cet espace étaient tirés sur la cathédrale, la seule cible

que pouvaient distinguer nettement les artilleurs allemands.

Les Vandales modernes ne peuvent apporter à leur acte ni justification ni excuse. Regrettons que l'arsenal

des lois humaines n'ait pas prévu un châtiment proportionné à un tel crime. »   

par F. Ashmead Barlett, correspondant de guerre du "Daily Telegraph«  cité dans « L'Illustration » du 26 septembre 1914.

En documents complémentaires, on pourra utiliser photos et article sur le bombardements de Reims en septembre 1914, qui viennent corroborer l’idée que l’Allemagne est un peuple de « barbares » détruisant plusieurs siècles d’un patrimoine inestimable représenté par la cathédrale de Reims:

Document 2 : tickets de rationnement, coll. Musées Gadagne, 1917:

• A Lyon, comme dans de nombreuses villes de l’arrière, sont mis en place des tickets de rationnements pour la consommation de denrées courantes :

ici : le sucre.

Questions:

• 1 : Document 1 :

• Quel message ce document diffuse-t-il? En quoi la diffusion de ces images de l’ennemi contribuent-elles à l’effort de guerre dans une ville de l’arrière comme Lyon?

• 2 : Document 2 :

• Quelle forme de mobilisation illustrent ces tickets? Expliquez en quoi sont-ils significatifs des difficultés qu’a connues une ville comme Lyon.

Document 3 : Une de la Vie Lyonnaise, 10 juin 1944, coll. CHRD:

• Ce périodique titre en juin 1944 sur les dégâts qu’ont subi les lyonnais lors du bombardement allié du 26 mai 1944.

Document 4: photo de Bobenrieth; collection Nouvellet-Dugelay, dépôt CHRDprintemps 1944, quai Jules Courmont à la hauteur de la rue Childeberg,

• Charles Bobenrieth est issu d’une famille alsacienne qui avait choisi de rester française après la défaite de 1870.

• Trop âgé pour être mobilisé lorsque la 2nde GM éclate, il continue de collaborer à la Vie Lyonnaise (magazine qui se voulait apolitique) illustrée par ses propres reportages photographiques. Toutefois, à l’automne 1940, la rubrique disparut.

• Photographe dans l’âme, il réalise des photographies sans prétention qui appellent le regard plus que le commentaire. Prises à la dérobée (lorsque le sujet l’imposait) ou à découvert, ces images constituent un témoignage authentique sur la période.

Questions:

• 3 : Documents 3 et 4 :

• Quels sentiments ces photos provoquent-elles sur la population?

• En quoi ces 2 images témoignent-elles de la violence de la guerre totale dans une ville?

Doc5 : tract, coll. CHRD, 1944:

• L’Etat français, dans le sillage de l’occupant, met à profit l’émotion et les deuils engendrés par les bombardements pour développer une campagne de propagande anti-alliée offensive.

Questions:

• 4 :Documents 3 et 5 :

• Montrez comment le gouvernement de Vichy utilise le désarroi et l’émotion provoqués par le bombardement de Lyon pour mobiliser les civils : quels en sont les objectifs?

Comment qualifier cette forme de communication?

Activité:

• Au lycée:

• A partir des 5 documents étudiés, vous définirez ce qu’est la guerre totale et la mobilisation qu’elle implique pour les civils; en précisant les spécificités propres à chacune des deux guerres mondiales.