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Stance, transe et sentence « Je suis femme à se procurer les moyens de ses intentions. » Marie Flore Domond

Stance, transe et sentence

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Stance, transe et sentence« Je suis femme à se procurer les moyens

de ses intentions. »

Marie Flore Domond

10.68 695287

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 124 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 10.68 ----------------------------------------------------------------------------

Stance, transe et sentence « Je suis femme à se procurer les moyens de ses intentions. »

Marie Flore Domond

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Je dédie cet ouvrage spécialement à Louis Yves Lucien, un ami de longue date. L’homme de cœur et d’esprit avec qui le dialogue demeure toujours ouvert.

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Pré-texte Par Méres Weche Depuis Virginie Sampeur, dans « L’Abandonnée »,

jusqu’à Liliane Dévieux Dehoux, dans « L’amour oui, la mort non », en passant par Marie V. Chauvet, dans « Amour, Colère, Folie », je n’ai jamais senti autant d’intensité lyrique chez une écrivaine haïtienne, qui fait sienne l’expression des sentiments personnels, et qui se défait de toute inhibition, pour s’extérioriser, faire de l’écriture un tremplin, un exutoire où elle déverse le trop-plein de son cœur.

« Écrivaine en résidence », selon qu’elle se définit elle-même, et j’irai presque dire en « résilience » – le mot n’est pas trop fort –, Marie Flore Domond part du réel concret pour se construire un monde á la dimension de ses rêves les plus fous. « Résilience », dis-je, car sa poésie se caractérise par une résistance aux ondes de chocs, surtout quand le mot pris comme matériau, se rétracte sous l’emprise des tabous. Dès lors, elle part á contre-courant des normes conventionnelles, érigées en bornes

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limitrophes, pour s’extasier et dire tout haut ce que d’autres femmes pensent tout bas. De stances en transes, ses ébats amoureux, vécus dans l’intensité d’une passion débridée, se font promesses violées et sentences posées, á coups de remontrances et de semonces á peine voilées. Ainsi, dans « Cœur blessé », sa plume, trempée dans du vitriol, crache toute son amertume, et elle ne se pose ni en victime expiatoire, ni en résignée, mais en âme forte :

Du fond du cœur Je t’ai aimé de tout mon cœur Laisse-moi me vider le cœur Tu m’as atteint en plein cœur Pour ensuite me briser le cœur J’ai cru que tu possédais un grand cœur Mais tu n’es qu’un sans-cœur Sinon, tu as un cœur de pierre. Autant dire que tu es un bourreau des cœurs.

Contrairement á Virginie Sampeur, qui jeta l’anathème sur Oswald Durand, pour l’avoir abandonnée, en disant « Que n’es-tu mort ! », Marie Flore Domond, bien que se comportant en « oiseau blessé », parle en conquérante de l’amour, se fait porte-étendard de l’émotion forte, et proclame haut et fort que le cœur est le seul instrument brisé qui sache continuer á marcher. Elle ira donc jusqu’à porter le coup de grâce á ses plus tendres souvenirs. « Amour, Colère, folie », dira-ton, comme dans un décor de Marie Chauvet, mais non ; elle rejoint Liliane Dévieux Dehoux, pour dire : « L’amour oui, la mort non ». Et c’est surtout dans « Sensations accessoires » qu’elle se montrera « femme á se procurer les moyens de ses intensions ». Ses antiphrases lui permettent de faire á la

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fois des aveux et de se prêter au jeu des comédies déjouées : Par-delà le décor visible des sentiments déréglés Se dissimule l’univers paradisiaque Suspendu aux étoiles surnaturelles Le reflet du bonheur s’attarde Car il ne s’agence qu’aux teintes de l’imaginaire réel Et le regard de l’artiste-poète s’impose Lorsque le panorama de l’authentique amour Annonce le rajeunissement sensuel De ses longues séances d’ivresse

* * *

Prémonition, anticipation ou projection dans le devenir, Marie Flore Domond plonge son regard dans celui d’un artiste-poète, et découvre que l’amour peut être authentique, et qu’il peut annoncer de longues séances d’ivresse, á la faveur d’un rajeunissement sensuel. De Turbulence imaginaire á Ingérence, elle vit, dans l’absence, la présence de l’amour, en déballant ses souvenirs, et en ramenant dans l’instant présent les passions d’antan ; souvenirs des nuits d’hiver, des après-midis d’automne, des brises nocturnes et de la rosée du matin. En ce rude hiver, qui s’ouvre sur un nouveau cycle de vie, elle se relève hardiment de son « arrière-goût amer » d’amours déçues, pour humer, á narine dilatée, « l’odeur enivrante du café au lever du jour » ; champ libre pour de nouvelles ivresses, faites de « fusions extra-sensorielles » capables de simplifier même des inventaires :

Désolée Tes souhaits du BONJOUR opportuns

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En sournoiserie me ramènent Aux malheureux jours passés en ta compagnie Il n’y a pas si longtemps Tous ces chagrins infligés par ton insouciance Ces souffrances sont maintenant choses du passé Loin derrière moi Pas un seul soupir Qui envahit mon cœur Ni des pleurs qui tourmentent Mes émotions Mon esprit Je n’ai même plus une goutte de lamentation á verser La plus insignifiante des complaintes á t’adresser

Les hélas ne s’exclament plus incessamment Le mot en tête Le mot en fête C’est un adieu bien médité Un adieu bien mérité Un adieu d’un joyeux refrain : JE NE T’AIME PLUS

* * *

Dans son « Prélude » á ce recueil de poèmes « Marie Flore Domond fait référence á sa publication antérieure « Perle noire » qu’elle dit être « une de tempérance », par rapport á celle-ci, dans laquelle elle reconnait faire preuve « d’excès ». Par contre, « l’univers peu débridé » dont elle fait mention dans « Perle noire » ne lui enlève en rien son humeur imperturbable, sa volonté innée d’exercer une influence sur le réel, et de faire toujours œuvre « d’une

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substance onctueuse, riche et abondante ». Sans fausse pudeur, elle met le lecteur en garde contre toute idée préconçue, toute fuite en avant, pour le convaincre qu’être femme-poète, c’est un double pari de quêter vers la pleine réalisation de son être de chair et d’esprit : « Le procès d’intention agit en parasite, tout en freinant de façon brutale la curiosité des lecteurs et les propulse ensuite vers une frustration insidieuse, plutôt que vers une satisfaction auxiliaire de la découverte, de la transmission et de la diffusion intimement liée au protocole de la lecture ».

Pénétrer la poésie de Marie Flore Domond, c’est entreprendre un voyage dans les labyrinthes de l’amour, pour y faire d’heureuses découvertes, mais pour aussi faire face á toutes sortes de désillusions, de vérités et de faussetés, dont elle fait le procès avec virulence et détermination.

Le quatuor qu’elle forme avec Virginie Sampeur, Marie V. Chauvet et Liliane Dévieux Dehoux, montre que l’amour, tout en recelant désespoir, colère et folie, peut tout aussi bien défier la mort et proclamer la suprématie de la vie.

Mérès Weche Journaliste, Écrivain, Critique littéraire, Montréal, le 31 décembre 2012

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Mot de l’auteure

C’est un recueil de compositions lumineuses avec ses nombreuses métaphores d’éclairage. Une inondation de lumière, certes, cependant, la projection se ressent de manière si forte, que l’on ne saurait explorer plus loin que ce que l’auteure veuille montrer. Trop forcer, c’est comme s’aveugler, s’attirer de la poudre aux yeux.

La volonté de dire sans réserve est là. L’audace ne manque pas non plus.

Dans une équation de deux à trois dimensions, l’auteure pose une pierre angulaire qui implique son cœur, sa plume et son Moi. Elle reconnaît être souvent simple témoin des deux entités précitées. L’autre caractéristique dominant est celui du mode de traitement ouvert et sans hésitation. La poésie provocatrice, la poésie spirituelle et la poésie d’envolée philosophique occupent des parts égales dans l’œuvre.

En second plan, on distingue trois sortes d’humeurs : dénonciation et révolte ; expression persistante de l’humeur d’une femme éprise d’amour ; la dernière, et non

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la moindre, son sens d’observation dans un contexte global.

Trente-cinq poèmes inédits vous sont offerts en partage. Témoignages de la crise humanitaire ou des petites choses grandioses de la vie quotidienne.

Titre des poèmes

• Points d’honneur • Épreuves • Étrange humanité • Conspiration du silence • Turbulence imaginaire • Idylle en lumière • Amour quatre saison • Engagement • Prophétie du jour • Splendeur suspendue • Diva des champs • Début d’éternité • Exutoire • Code de fantaisie • Héritage des mots • Divinités • Lettre d’adieu • Ingérence • Séquence • Fréquence • Variation universelle. • Prière • Souvenir intime • Champs libre • Tempête d’idées

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• Aveux • Insigne • Fond de douleur • Massif de l’espérance • Espaces monotones • Phase ensoleillée de l’amitié • Face cachée de l’oubli • Inventaire simplifié • Torrent de peine • Clin d’œil • Fragrance de mots • Arômes d’extase • Bagatelle • Déclaration de fait • Permanence • Œuvre d’amitié • Rupture de charme • Fin solitaire