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NUMÉRØ DOUZE JAN. > MARS 2015 musiques actuelles & arts numériques

Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

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Articles, dossier, programmation, playlist ... pour tout savoir sur Stereolux

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musiques actuelles & arts numériques

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© Fabien Proyart

___En janvier, dix ans presque jour pour jour après son premier concert de jeune homme à L’Olympic, le Nantais My Name Is Nobody joue en première partie des Américains de Lambchop, figures tutélaires de la country indé.

MY NAME IS NOBODY

« Where are you going, what is your lifeline ?»

Le 11 février 2005, je montais pour la première fois sur la scène de L’Olympic. La soirée (Le Jeu à la nantaise) regroupait la fine fleur (et bons amis) de la musique de l’époque : The Patriotic Sunday, Mansfield TYA, le Labo Lofi, This Melodramatic Sauna... My Name Is Nobody était encore tout bancal et sans peur ! Je rentrais tout juste de dix-sept dates en Europe où je jouais en solo après le rock instrumental de Room 204. Une tournée et une date à L’Olympic, je vivais cela comme une consécration.

« That’s the way you do the letting go »

Parfois, on est comme un gamin : jouer au Trabendo à Paris avec Explosions in the Sky ; jouer dans la Rotonde aux Nuits Botaniques à Bruxelles ; remplacer au pied levé Micah P. Hinson à la Route du Rock après avoir dormi trois heures dans une tente du camping des bénévoles. Dernièrement, j’ai ressenti la même

émotion en ouvrant pour Sebadoh (avec un mot plus que sympathique de Lou Barlow !) ou en dînant en face de Dave Portner d’Animal Collective, à parler non pas de musique mais des bons vins français.

« I dropped a part of me, decanted my energy in yours »

Le 11 février 2010, en tournée avec les chicagoans Pillars and Tongues, j’ai eu la chance d’ouvrir, à L’Olympic, pour Bill Callahan. Si la rencontre avec Bill Callahan s’est résumée à un simple “Hey !”, celle avec Mark, Beth, Evan et Ben prendrait des pages à raconter : plusieurs mois sur la route en Europe, aux Etats-Unis, un 45t et, pour ce début d’année, un album, Safe Travel, enregistré à Chicago durant l’été 2013. Le genre d’aventures dont on peut rêver et qui, finalement, se produisent.Et vous étiez peut-être là, en avril 2012, lorsque Mark, alors batteur de Dark Dark Dark, m’avait rejoint sur la scène de Stereolux, pour jouer de l’harmonium.

« I’m learning new tricks every single day »

Le 24 janvier 2015 (dix ans plus tard, à quinze jours près) à L’Olympic, euh… Stereolux, je vais jouer ce disque en solo, en ouverture de Lambchop. J’ai connu leur musique grâce à mon frère Thomas, quand j’étais au lycée. Je les admire. Ils viennent de Nashville, Tennessee, où Dolly Parton a enregistré, en 1974, l’album Jolene, album que j’ai repris, à Nantes pour la Folk Journée 2014, en compagnie de Pillars & Tongues... A chaque fois, une nouvelle marche est gravie.La liste des artistes avec qui j’aimerais jouer est longue, voire inépuisable. Celles des pays où aller jouer aussi. Il faut être comme un coureur de fond, avancer sans s’essouffler et garder l’énergie nécessaire pour écrire de beaux morceaux.

« Have a good night, make the next meeting comes true »

Concert – Lambchop, My Name Is Nobodysamedi 24 janvier – Salle Maxi – 20h

CarteBlanche

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Féminin / féminin___Depuis 1997, Les Femmes s’en mêlent propagent, au début du printemps, la bonne parole de la découverte indé au féminin. Le festival, à l’origine parisien, est désormais présent dans une quarantaine de villes, en France et alentours. Ville-étape depuis 1999, Nantes accueille cette année un joli programme avec, entre autres, la folk très folk de This is the Kit (sous la houlette de Kate Stables), Roniia (avec du Dark Dark Dark dedans) et Jessica Pratt. www.lfsm.fr

Orange is the new bar___Il n’a échappé à personne que, depuis plus d’un an, le pneumatique orange qui constitue la partie basse du bar du hall est crevé et pendouille avec la gracieuse flaccidité d’une vieille chaussette. Lors de la conception du bâtiment, l’équipe de Stereolux avait fait part des risques de crevaison à l’architecte qui, tout à son "geste", avait écarté ces observations, études à l’appui. L’inévitable s’étant – ô surprise – produit, il s’avéra que le remplacement à l’identique de l’accessoire nécessitait un démontage complet du bar, engendrant des frais considérables. Après moultes discussions et études, une solution a été retenue, celle des designers nantais de Metalobil. Le bar retrouvera donc en février son aspect bombé, mais sera en métal.

Connais-toi toi-même

___Chaque année depuis maintenant trois ans, Stereolux accueille plus de 100 000 spectateurs et participants pour des concerts, des spectacles, des expositions, des conférences ou des ateliers. Le projet de Stereolux est affaire de croisements d’activités et de publics et nous souhaitons savoir ce que, de ce point de vue, nous réussissons et ce que nous ratons. Ce serait très simple si c’était la même personne qui venait 100 000 fois par an, mais ce n’est pas le cas (nous l’aurions remarqué). Nous lançons donc cette année une enquête pour mieux identifier qui vient, d’où, combien de fois, pour faire quoi plutôt que quoi, etc. Vous serez donc peut-être sollicités à l’issue des concerts, spectacles, expositions ou ateliers pour participer à cette enquête. Les volontaires seront appelés à remplir – via Internet – un questionnaire anonyme dans le courant du mois d’avril. Résultats publiés en fin d’année. Merci d’avance !

___Las de répandre folie, décibels et désordre nocturne, les membres de Sweatlodge ont fait une longue retraite au monastère de Doukipudonktan (Zazie orientale). Ils nous informent que la prochaine Sweatlodge aura lieu l’après-midi du 7 février, proposera le récital Menuet quand tu nous tiens, joué par le quatuor Amish, et sera suivi d’un goûter (pâtisseries sans alcool).Ça fait peur ? Heureusement, ce n’est pas vrai – sauf la date. Après la Borderline en 2012, la Gazoil et Bikini en 2013, voici donc la Zoolux avec laquelle les circassiens electros de Sweatlodge réinvestissent Stereolux pour une soirée totale et animale qui leur ressemble bien : déguisements, déco, attractions, good vibes de hautes et basses fréquences – BPM partout, ennui nulle part. www.sweatlodge.fr

Le zoo dont tu es le héros

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La dictée___Comment le dire sans avoir l’air de revêtir la blouse grise de l’instituteur ? Pourtant, ça nous agace à chaque fois. Après maints brainstormings (ça s’accorde "brainstorming" ?), nous pensons avoir trouvé la formule : mettre des accents à Stereolux, ou faire précéder cet auguste nom d’un article défini, c’est aussi grave (ou aigu) que d’oublier le tréma de Motörhead. C’est moins vingt points direct et Lemmy vient vous overkiller personnellement. On reprend tous ensemble une dernière fois : Stereolux, sans accent et sans article.

Si.Mamie.Si___Pour le plus grand bonheur des parents (mais pas celui des enfants), les soirées electros terminant à quatre heures du mat’ à Stereolux sont réservées aux majeurs. Ce qui ne dissuade pas nécessairement les mineurs de tenter le coup. Il est donc de coutume que nous vérifions, sur pièce d’identité, l’âge véritable des plus jeunes et potentiels resquilleurs. Ce fut particulièrement long et fastidieux à la soirée Time Tunnel (Jeff Mills). Un jeune homme manifestement à la limite de l’âge légal, venu sans aucune attestation d’âge (« On m’a volé mes papiers »), insista lourdement pour entrer car il fêtait justement ses dix-neuf ans (tiens tiens... comme par hasard). Au bout d’un quart d’heure d’âpres négociations, sans concession aucune de la part des organisateurs, le jeune homme a un éclair de génie... Il sort son téléphone portable et fait lire à un responsable de Stereolux le SMS reçu le jour même : « Bon anniversaire mon grand... nous sommes fiers de ce qu’est devenu notre petit-fils... 19 ans déjà... comme le temps passe. A bientôt, Papy et Mamy. »Une fière chandelle (d’anniversaire) donc aux grands-parents qui, en plus d’être familiers des SMS, ont sauvé la soirée du marmot.(Avertissement aux moins de dix-huit ans : inutile désormais d’essayer de faire pareil.)

Valeur ajoutée___Une nouvelle collaboration, avec la librairie de la Hab Galerie, a vu le jour lors du vernissage de l’exposition La Boîte de Gangpol & Mit (décembre 2014) : les deux artistes ont présenté et dédicacé toute une palette de leur travaux en marge de la scène.Ce partenariat est appelé à se poursuivre. Lors de certaines soirées, concerts, expositions portés par Stereolux, la librairie proposera une sélection d’ouvrages, d’objets inédits, etc., en relation avec les artistes, leur démarche, leur label…Prochains rendez-vous au premier trimestre 2015, annoncés sur le site www.stereolux.org

___Ça ne se voit pas dans les salles, mais l’une des nombreuses activités de Stereolux consiste à mettre en relation des artistes et des entreprises. Illustration avec l’installation Flux 2.0 de Visual System au centre commercial de La Colleraye à Savenay (géré par le groupe Chessé). Les clients (1,5 million par an) peuvent donc admirer, depuis le 28 novembre 2014 et jusqu’au 12 janvier, de fort poétiques ramifications lumineuses qui redessinent, au rythme d’une création sonore originale, les arbres du site.www.visualsystem.orgwww.chesse.fr

Visual System U

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L E J E U À L ’ I S L A N D A I S E___L’ISLANDE EST UNE INCROYABLE ANOMALIE DANS LE PAYSAGE POP MONDIAL : COMMENT UN SI PETIT PAYS, QUI

COMPTE À PEINE 320 000 HABITANTS, PEUT-IL GÉNÉRER AUTANT DE (BONS) GROUPES ? COMME POUR BEAUCOUP DE PAYS DU NORD DE L’EUROPE, LA RÉPONSE PEUT ÊTRE TROUVÉE DANS UNE CERTAINE PROSPÉRITÉ ÉCONOMIQUE, UNE OUVERTURE CULTURELLE EXCEPTIONNELLE, UN APPRENTISSAGE PRÉCOCE DE LA MUSIQUE ET UNE PRATIQUE COLLECTIVE DU CHANT ANCRÉE DANS DES TRADITIONS ENCORE TRÈS VIVACES. REVUE DES TROUPES, AVEC SON

CORTÈGE DE NOMS IMPRONONÇABLES. / Vincent Théval

CONCERT / ERUPTION : VÖK / M-BAND / LOW ROAR / RÖKKURRÓ – SAMEDI 31 JANVIER – salle micro

Qu’ont en commun Vök, M-Band, Low Roar et Rökkurró, sinon d’être basés à Reykjavík et de partager l’affiche à Stereolux le 31 janvier ?

Sans trop forcer le trait, on pourrait pointer un goût certain pour les ponts : entre les machines et les hommes, entre les époques, entre les pays. Le récent troisième album de Rökkurró (une sorte de trip hop aquatique) est ainsi le fruit de quelques années passées entre Tokyo, Londres et Reykjavík. Le passeport américain de Ryan Karazija (Low Roar) ne fera pas oublier à quel point sa musique, évoquant volontiers Sigur Rós, est profondément imprégnée des paysages de son pays d’adoption. Le trio Vök navigue dans des eaux troubles que The XX a fréquenté avant lui. Quant à M-Band (une sorte d’Antony on ice : chant fiévreux sur electronica abstraite), son cas est exemplaire : il s’agit du projet solitaire de Hörður Már Bjarnason, un garçon qui multiplie par ailleurs les collaborations et les groupes, avec Retrobot, Nolo ou Tonik.C’est un élément récurrent au sein de la scène islandaise : on navigue facilement entre les projets. Reykjavík est une petite ville, les rencontres et les collaborations y sont faciles. Et l’idée du collectif, parfois interdisciplinaire, y est très prégnante. S’en échappent régulièrement des individualités plus fortes. Depuis trente ans, les exemples abondent, à plus ou moins grande échelle. Le plus spectaculaire – et fondateur – est sans doute KUKL, collectif expérimental auquel participe la toute jeune Björk entre 1983 et 1986. Il reste de cette aventure deux albums studio et une postérité fameuse : c’est sur les cendres de KUKL que se forment les Sugarcubes. Avec eux et leur rock acidulé, Björk porte sa carrière à un niveau international. Entre 1986 et 1992, le groupe publie trois albums sur le label anglais One Little Indian, lequel reste aujourd’hui l’une des structures-clés pour les groupes islandais.

Depuis vingt ans, la chanteuse mène une carrière solo stupéfiante : elle agace parfois mais n’a jamais dévié d’une ligne exigeante, privilégiant les expériences au surplace. Dans son sillage, certains de ses principaux collaborateurs ont fait des étincelles, comme l’ingénieur du son et producteur Valgeir Sigurðsson, qui depuis 2007 enregistre ses propres compositions instrumentales, expérimentales et féériques. D’autres collectifs ont marqué l’histoire de la pop islandaise, comme les incontournables Sigur Rós, qu’on ne présente plus, ou les moins connus Mùm, une demi-douzaine de multi-instrumentistes, auteurs d’une myriade de 45t merveilleux et de cinq albums indispensables, mélange de musiques électroniques et d’orchestrations plus traditionnelles, porté par des voix gracieuses. Parmi elles, celle d’Olöf Arnalds, auteure par la suite d’albums folk minimalistes absolument sublimes. On se souvient aussi de Gus Gus, formé au milieu des années 90 autour d’artistes travaillant dans les arts visuels et la musique. En 1997 et 1999, ses deuxième et troisième albums connaissent un beau succès, grâce à des chansons électroniques minimalistes et entêtantes (comme le single Polyesterday). Énormément de musiciens sont passés par Gus Gus, dont Emiliana Torrini, aujourd’hui bien installée comme artiste solo. Beaucoup de monde aussi au sein de Hjaltalín (neuf musiciens issus du Conservatoire, pour une pop orchestrale sublime, notamment sur leur Sleepdrunk Seasons de 2007) ou encore de Seabear : sept musiciens, emmenés par Sindri Már Sigfússon (qui publie aussi des disques en solitaire sous l’alias Sin Fang), composent une musique à mi-chemin entre folk et électronique, camouflant ses mélodies sous des couches de percussions, de claviers et d’harmonies vocales. Mais ce ne sont là que quelques noms parmi beaucoup d’autres : la carte au trésor est incomplète mais invite aux plus intensives recherches et aux plus belles découvertes.

Apéro islandais à 19h30 Concert – Vök, M-Band, Low Roar, Rökkurró

samedi 31 janvier – Salle Micro – 20h30

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CONCERT / COLLECTIF MY NAME IS SUE HOW DO YOU DO : AFTER THE BEES – AL VON STRAMMTINY SCALP + CINE-CONCERT / SAMEDI 28 FÉVRIER - Salle Micro

c O L L E C T I F A U P O I L

A nnée (de création) : 2011, date du début de la vie commune et du baptême. Car il a bien fallu trouver un nom. Johnny Cash a gentiment prêté le titre d’une de ses chansons, qui fournit lui-même un acronyme à peine prononçable. Les mnishdydiens en furent tout benoîts.Benoît : Le jeune Benoît est

prié de vérifier qu’il a bien fermé la porte du bocal.Bocal : Pardon, local. Il est sis en c’t’urbe inclite qu’on vocite Nantes, au quatrième étage de Trempolino (xoxo), position moins dominante que celle, au sixième, des jeunes confrères de Fvtvr, mais nettement plus pratique lorsque l’ascenseur tombe en panne. Ce qui n’est pas arrivé depuis longtemps, touchons de ce bois dont on fait le papier et donc les calendriers.Calendrier (d’activités) : Exercice long et délicat, il faudrait un chef.Chef : Y en a pas. Il faut faire des réunions pour tout. Et s’envoyer des e-mails.E-mail : Principal moyen de communication de la bande. Une question, une vingtaine de réponses et autant de nouvelles questions. On avait pourtant dit : un interlocuteur par groupe.Groupes : Le collectif en compte dix ou douze (ou treize ? quatorze ?) – After the Bees, Al Von Stramm, Blond Neil Young,

r O M A N C EE N T R E A M I S L histoire commence en 2011 et le scénario est parfait. Deux amis de longue date, qui s’aiment,

se soutiennent et passent des disques ensemble, décident d’unir leurs forces pour sortir deux morceaux communs sur un même support (Control Movement et Let the Beat Control Your Body). Voilà Brodinski et Gesaffelstein officiellement porte-drapeaux (noir, le drapeau) d’un

nouveau label nommé Bromance, mené par Brodi himself. A l’époque, la scène electro française brille de trois feux principaux : les labels jumeaux Sound Pellegrino et Marble Music, qui innovent au niveau des formats et des sons, et Ed Banger Records, qui gère son passage à l’âge adulte en soutenant notamment la sortie du deuxième album de Justice. Avec Bromance, un nouveau mouvement techno made in France est en marche.

Amitié toujours : le deuxième single du label est produit par Gucci Vump, le projet mené par Brodinski avec son vieil ami Guillaume Brière, moitié du duo The Shoes. Rapidement, cette microfamille sera rejointe par les quatre jeunes loups de Club Cheval (Panteros666, Sam Tiba, Myd et Canblaster), repérés depuis 2010 mais que Bromance et la direction artistique rigoureuse de Brodinski amènent à un

SOIRÉE / BROMANCE RECORDS - Brodisnki, Sam Tiba, Myd,Guillaume Berg, GENER8ION - vend. 06 mars — Salle Maxi

___STEREOLUX INVITE MY NAME IS SUE HOW DO YOU DO, COLLECTIF GROSSE MAILLE, LEQUEL DÉLÈGUE AFTER THE BEES, AL VON STRAMM ET TINY SCALP, TROIS DE SES GROUPES AYANT UNE ACTUALITÉ DISCOGRAPHIQUE EN CE DÉBUT D’ANNÉE. / Dr Bernice

___LA PREMIÈRE COMPILATION DE BROMANCE RECORDS ET LA SORTIE PROCHAINE DU PREMIER ALBUM DE SON BOSS, BRODINSKI, INCITENT À S’ATTARDER SUR LA DESTINÉE FULGURANTE D’UN LABEL QUI, EN QUATRE ANNÉES CHRONO, A CHANGÉ LES RÈGLES DU TECHNO GAME FRANÇAIS. / Mathias Riquier

Classe Mannequin, Fairy Tales in Yoghourt, French Cowboy (qui existe lui-même en trois versions), Healing, Papier Tigre, Rock Roll & Remember, Tiny Scalp. Soit vingt-cinq musiciens, qui jouent presque tous dans deux à quatre formations. Un sacré réservoir – harpe comprise – quand quelqu’un a une nouvelle envie de musique.Musique : Ne laissez pas Johnny Cash vous égarer. Dans MNISHDYD, on trouve à peu près toutes les nuances de la pop, de la folk et du rock, un véritable arc-en-ciel (et poètes avec ça !) de projets.Projet (secret) : Si, à partir de 2015, chaque membre du collectif crée un nouveau groupe chaque année, avec une moyenne de deux musiciens extérieurs au collectif, MNISHDYD comptera 9 685 512 225 personnes en 2034, soit l’équivalent de la population mondiale. On va rigoler au barbecue annuel.

Soirée My Name Is Sue How Do You Do After The Bees, Al Von Stramm, Tiny Scalp, ciné-concert

samedi 28 février – 20h30 – Salle Microsoundcloud.com/mnishdyd

niveau supérieur. En un seul morceau (Decisions), la messe est dite : il ne reste plus qu’à compter les jours avant leur avènement.

Avec une petite vingtaine de références, Bromance, associé à EMI depuis 2013, a eu l’occasion de jouer son rôle de lanceur de petits génies : le duo Monsieur Monsieur, la zébulonne Louisahhh!!! (vue à Scopitone), Kaytranada, Pipes, Illangelo… La sélec’, entre techno et hip-hop, creuse une voie clinique, puissante, jouant sur les sensations corporelles et l’hypnose. La première compilation du label, Homieland Vol.1, est sortie fin 2014. Les médias musicaux ont loué l’incontestable efficacité de ce concentré de futur, boosté à l’amour entre potes. Le fameux logo de Bromance, ce smiley revenu de l’enfer, est bien parti pour flotter au-dessus du monde en 2015. Nantes a déjà hissé le pavillon.

Bromance Party - Brodinski, Sam Tiba, Myd, Guillaume Berg, GENER8ION

Vendredi 6 mars — 22h > 4h — Salle Maxi

© Sarah Lagrenée

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Ca arrive aux meilleurs d’entre nous : le courage d’aller danser à deux heures du matin sur un DJ set d’electro minimale peut manquer. La techno et la house ont grandi dans des hangars et ont toujours été associées

à la nuit, comme si cette communion des esprits ne pouvait se faire qu’à la lueur des stroboscopes. La planète electro (au sens large) a suivi, dans les années 1990 : un pied sur la piste des clubs, l’autre dans les herbes folles des free parties. Pas de pitié pour les clubbers : avant, c’était tout ou rien.

___2015, les temps ont changé : les boîtes à rythmes ont appris à mettre de la crème solaire. A s’allonger pour sentir le temps passer. A parler à des inconnus. Bref, elles ont mûri et il y a fallu un joli cocktail de temps et de circonstances. « Je pense qu’une telle évolution n’aurait pas été possible en 2000 », analyse Adrien Betra, codirecteur artistique de la péniche Concrete et du Weather Festival à Paris. « La musique électronique a eu droit à sa traversée du désert, avant l’émergence de la génération Ed Banger, de la fidget house et de tous ces courants un peu maximalistes. Une fois un peu plus âgés, les kids de cette époque ont été amenés à la redécouverte de l’épopée techno. » Outre-Atlantique, même constat. Michel Quintal, programmateur de Piknic Electronik à Montréal, avoue être passé par la case “C’est mignon ce que vous faites” avant que son projet ne décolle : « Tous trouvaient qu’on tenait une bonne idée, quelque chose de sympathique, mais peu de gens y voyaient un potentiel réel. Comme si la musique electro n’avait pas d’avenir le jour. » Son plan ? Transformer un espace de vie de la métropole québécoise en dancefloor, tout simplement.

___Le vrai changement, c’est celui des mentalités. Aujourd’hui, Adrien Betra mène sa péniche comme un chef : autrefois organisateur de multiples soirées dans la capitale, il a su faire de Concrete un vaisseau-amiral du clubbing parisien, en faisant danser les gens… le dimanche après-midi. « Avant, à Paris, les afters se passaient toujours dans des endroits un peu ringards,

en tout cas pas très ambitieux artistiquement. On voulait proposer quelque chose de chouette à ceux qui étaient prêts à continuer la fête, mais aussi à ceux qui voulaient danser sur ce genre de musique à un moment différent de leur week-end. » Une alternative valable au brunch dominical. Côté Québec, Montréal voit maintenant les clubbers s’amasser par dizaines de milliers aux Piknic pendant la saison estivale, preuve que la nuit est un concept qui vit très bien sa vie de jour.

___Pionniers dans l’expérimentation de nouveaux formats événementiels, les organisateurs des Siestes électroniques à Toulouse ont, quant à eux, pris le risque de monter leur projet dans le fameux creux de la vague electro. Samuel Aubert, aujourd’hui trentenaire et parent, raconte : « A l’époque, on ne théorisait pas, on avait vingt piges, la seule chose que l’on savait, c’est que niveau musiques électroniques, on nageait en pleine période IDM [Intelligent Dance Music, N.D.L.R.]. Ce courant comportait des artistes qui proposaient une musique très dure à faire passer en club, personne ne pouvait danser dessus. Et en concert, c’était compliqué de mobiliser une audience pour ce genre de musique d’écoute. » Dès la première édition en 2002, le festival trouve son public. « Je reste persuadé que les gens n’attendent que ça, qu’on leur propose quelque chose qui va les confronter à leur curiosité et à l’affirmation de leurs goûts. Une fois que l’on fait sauter certains inhibiteurs, notamment celui de l’entrée payante, il n’y a plus grand-chose qui les retient d’essayer. Dans la même journée, nous avons fait jouer des artistes qui mélangent métal et musique traditionnelle indonésienne, des DJ sets de house pure et dure, des artistes expérimentaux… Et le public est là, alors que certains de ces groupes auraient joué devant cinquante personnes si cela s’était passé dans une salle de concert. »

___Un bon travail sur le flacon peut permettre de diffuser l’ivresse de la musique électronique à un public qui n’aurait jamais mis les pieds en club. Ce que confirme Jonathan, DJ et trésorier de l’association nantaise Goûtez Electronique. « Dès la première édition en 2009, notre objectif de diversité a été assez bien rempli. Il y avait beaucoup de jeunes entre dix-huit et trente ans, notre public habituel, mais aussi pas mal de familles et de personnes âgées qui font leur balade dominicale dans le coin. » Le coin en question ?

___Exit les fumigènes et la lumière noire : depuis le milieu des années 2000, la musique électronique ne passe plus nécessairement par la case « nuit blanche ». Goûtez électronique, qui a développé à Nantes ces rendez-vous diurnes, investit Stereolux pour une soirée. Retour sur l’electro de jour, ou comment l’electro est devenue presque familiale. / Mathias Riquier

L ’ e L E C T R O À L A L U M I È R E D U J O U R

© Diane D

CONCERT / Goûtez électronique : bientôt l’été / samedi 14 mars- Salle Micro

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Le Jardin des Berges, à proximité des Machines de l’Île. La force esthétique du cadre, qui, de jour comme de nuit, contribue à l’étincelle de magie qui enflammera un dancefloor, se pare ici d’une dimension presque socioculturelle. Le Weather Festival, moment fort de la saison electro à Paris, a explosé les compteurs cette année, notamment avec une scène de jour sous un chapiteau sur l’île Seguin. Encore une fois, question de décor, même si le type de proposition s’orientait vers un public qui avait déjà usé ses semelles les jours précédents. « Nous voulions simplement coller à l’esprit festival, qui n’est pas le cœur de pensée de Weather mais qu’il était important pour nous d’intégrer. Du coup, faire la fête en après-midi avec un vrai line up sous un chapiteau, c’est aussi un moyen de sortir de nos habitudes », confie Adrien Betra.

___Afters, goûters, pique-niques ou roupillons, la palette possède un joli camaïeu de couleurs, qui ne s’est pas inventé tout seul. Si le public et les acteurs de l’événementiel electro semblent s’accorder sur la nécessité d’une telle diversification, ce “mouvement” a ses inspirateurs non loin d’ici, en Angleterre. Ces quinze dernières années, on a vu y émerger pléthore de concepts musicaux dont le but était de casser l’hégémonie de la nuit. Le clubbing afterwork ? Ça vient de là-bas, et Concrete n’a pas hésité à l’exploiter à sa manière en proposant des programmations de type “soir” qui prennent fin aux alentours de minuit. La péniche parisienne, forte d’une autorisation d’ouverture tout le week-end obtenue sur le tard, peut ainsi se permettre, de semaine en semaine, d’alterner soirs, nuits et journées. Si aucun de nos interlocuteurs n’a souhaité tenter les raves before work, l’expérience a été faite outre-Manche, de même que les concerts à la pause déj’. Au public de situer la limite de l’innovation… Samuel Aubert, des Siestes Electroniques, voit, dans la gestation de son festival, une autre inspiration tout aussi anglaise : « On doit quelque chose au mouvement free party. Nous l’avons fréquenté en notre temps et cette sorte de liberté de mouvement, sans murs, sans restrictions d’horaires, a influencé l’esprit de notre festival, qui propose pourtant de la musique qui n’a rien à voir avec ce qui se passait dans les champs à cette époque-là. » Une sagesse opportune pour un festival qui s’adresse au plus grand nombre.

___Difficile, cependant, de résumer l’émergence d’une telle diversité événementielle sans évoquer la maturité d’un genre qui n’est sorti que très récemment de l’underground. Matthieu Guerre-Berthelot, codirecteur du festival brestois Astropolis, en a été le premier étonné : « Gesaffelstein aux Vieilles Charrues en 2014, c’est un signe très important pour la maturité du mouvement techno, qui est accepté partout, et ça n’a jamais été le cas auparavant. » En trente ans, la techno et la house sont sorties des marges, leur public a vieilli, a fait des enfants. Ce public ayant évolué avec sa musique et l’ayant transmise aux générations suivantes, les musiques électroniques ont lentement progressé dans tous les milieux culturels et ont graduellement cessé de faire peur. Avoir la vingtaine aujourd’hui, en tant que fan d’electro, c’est connaître une époque post-diabolisation, dont Goûtez électronique, par exemple, est à la fois le résultat et l’acteur. « C’est intéressant d’offrir une alternative pour les gens qui n’aiment pas ou ne peuvent pas sortir en club, et peut-être de redorer l’image de la musique électronique, loin de la psychose des psychotropes et des excès », explique Gabrielle Jonchère, membre du bureau de l’association. Décoller l’image “festive” que traîne la musique électronique, une démarche à la limite de la pédagogie, que l’on retrouve côté québécois : « Pendant les trois premières années, nous n’avions aucun permis d’alcool aux Piknic Electronik. Par choix. Pour éloigner les fêtards et surtout pour rassurer les institutions et la ville de Montréal. Il y a toujours eu de la pédagogie : sur le respect des différents styles musicaux présentés mais aussi sur le respect des autres », défend Michel Quintal.

Nos grands-mères n’iront sans doute jamais faire la sieste devant les caissons de basse pendant un DJ set de Robert Hood. Mais la bataille est presque gagnée : les musiques électroniques n’évoluent plus en vase clos et se donnent les moyens de toucher des oreilles qui n’auraient jamais traîné en club. Maintenant, tout est possible.

Goûtez électroniques : bientôt l’été / samedi 14 mars — Salle maxi — 22h > 4hwww.goutez-electronique.com

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© Diane D

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e N F E R E T a U T O M A T I O N___Les Canadiens Bill Vorn et Louis-Philippe Demers présentent Inferno, leur nouveau projet, performance robotique participative, inspirée de L’Enfer de Dante, où le spectateur subit l’action de machines. Petit cours de robotique – et de cybernétique – avec ces deux artistes hors normes, en direct de leur atelier, à Montréal. / Matthieu Chauveau

Q uelles sont vos influences, en termes d’arts robotiques ?Bill Vorn : Quand on a commencé notre collaboration, au début des

années 90, il n’y avait pas beaucoup de choses qui se faisaient dans ce domaine. Notre idée, c’était surtout d’articuler le son et l’espace. La robotique s’est comme ajoutée pour dynamiser l’ensemble. Dans les années 80, il y a quand même eu l’artiste performeur et inventeur Mark Pauline, du groupe Survival Research. Sans l’avoir vraiment vu, on peut dire que ce qu’il faisait nous a influencés. Mais nous sommes surtout inspirés par la cybernétique [science du contrôle des systèmes, vivants ou non, N.D.L.R.], dans laquelle on retrouve la notion de feedback [action en retour d’un effet sur sa cause, N.D.L.R.], par exemple…

Avez-vous une formation en robotique ? Louis-Philippe Demers : Non, nous n’avons aucune formation formelle dans le domaine. On a fait notre apprentissage sur le tas. BV : Moi, à la base, j’étais plutôt musicien. Je

m’intéressais au son. Et j’ai fait des études en communication. Ce qui m’intéressait, c’était peut-être plus l’aspect interdisciplinaire de la robotique. La robotique nous permet de toucher un peu à tout, d’intégrer des notions relatives au spectacle, au son et à la lumière, pour créer des systèmes interactifs. Comment définiriez-vous la robotique ?BV : Il y aura toujours des controverses par rapport à la définition exacte de la robotique ou d’un robot. Des gens vont dire qu’un robot doit être une machine complètement autonome. Or, est-ce qu’une machine peut l’être ? Non…LPD : Dans la culture populaire, l’image du robot évolue. Il y a vingt ans, c’était un instrument industriel. Dix ans après, c’était Terminator. Maintenant, c’est le robot que Google a acheté à Boston Dynamics. Qu’est-ce qu’une machine ? C’est une vraie question. Parce qu’en réalité, ce qu’on arrive à faire avec un robot, c’est très simple pour l’instant. Nous sommes très loin de la science-fiction.

Vraiment ?BV : Il y a la science-fiction, mais aussi la science (ou la pseudo-science) qui veut nous faire croire des choses, par exemple que des machines vont prendre le dessus sur l’humain. Or, en vérité, un robot c’est comme une automobile, ça se déglingue. Il faut le réparer. LPD : Et c’est constitué de très peu de composants. C’est une complexité qui peut paraître grande quand on la gère mais, comparée à une complexité biologique, on est à des ordres de magnitude en dessous. Vraiment, on en est très loin !

Et vos robots se positionnent où, notamment ceux que l’on trouvera dans Inferno ?BV : En fait, ce ne sont pas de réels robots parce qu’il n’y a pas de mécanisme de rétroaction. Ce qui est important dans ce projet, c’est vraiment la symbiose de la machine avec le corps et le fait qu’elle doit imposer des choses à celui qui est dessus. LPD : Si on cherche " exosquelette " sur Google, on tombe sur des machines de l’armée qui décuplent nos capacités. Nous, on veut l’inverse. On ramène les gens à la banalité de la machine. On les transforme plutôt en automates. Nos exosquelettes sont là pour les accompagner dans des séries de mouvements contraints, et les faire entrer dans des boucles très lentes, qui deviennent banales. On oublie souvent qu’une machine n’est faite que de répétitions infinies. C’est d’un ennui mortel, une machine !BV : Nous ne sommes pas gouvernés par les machines, il y a toujours quelqu’un derrière la machine. C’est un peu ce qu’on montre. Nous allons être clairement visibles, dans le spectacle, et les machines vont imposer des mouvements qui sont souvent collectifs, donc transformer la société, lui donner des directions vraiment précises.

Il y a donc une dimension politique ?LPD : Clairement. Le point commun de tout ce qu’on a fait jusqu’ici, c’est que c’est toujours un commentaire social. On crée des éléments qui interagissent, on crée une microsociété et donc un regard critique sur des comportements sociaux.

Inferno de Bill Vorn et Louis-Philippe Demers14 avril – Salle maxi – 20h

Autres rendez-vous avec la scène québécoise en 2015 :mars : frequencies (light quanta), Nicolas Bernier

mai : Machine Variation, Martin Messierà l’automne : Soak, Martin Messier &

Caroline Laurin-Beaucage

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Il faudrait commencer par des définitions simples, du hip-hop d’une part et de l’electro d’autre part. Manque de bol, on ne trie pas si aisément plus de quarante ans d’histoire et de mythologies. Sortons donc la machette du raccourci et la débroussailleuse de la subjectivité.

Le hip-hop et l’electro n’étaient, au départ, qu’une frange d’une histoire plus globale, celle de la musique de danse futuriste. Faut-il rappeler la trinité originelle "danse, graff, DJ+MC" qui définissait cette culture naissante sur les trottoirs du South Bronx dans les années 70 ? Quelques DJs, aujourd’hui légendaires (comme Afrika Bambaataa), inventaient alors à la fois le breakbeat, le scratch, le passe-passe et comprirent vite que la boîte à rythmes du Numbers de Kraftwerk (1981) était aussi groovy que le nouvel avatar du funk à cette époque-là, à savoir la disco. C’est également ce que se sont dit Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson (les pères fondateurs de la techno) en écoutant les émissions de The Electrifying Mojo à Détroit (fin 70, début 80), qui jouait les disques de Kraftwerk entre deux bombes soul ou funk. Kraftwerk a donc inventé le hip-hop et l’electro. Belle mythologie.

Sans entrer dans les détails, on soulignera que les débuts du hip-hop et de l’electro (pas encore appelée techno) ont eu lieu au même moment et que les deux genres étaient branchés sur les deux mêmes axes : la danse et l’utilisation des formes musicales les plus nouvelles (on parle ici de style comme de technique et de matériel). Ils devinrent de véritables formes neuves, puis furent à leur tour digérés par une multitude de sous-genres. L’electro originelle (ou electro-boogie) – celle de Warp 9, de Nairobi ou de Jonzun Crew, entre autres – n’était ni plus ni moins qu’un pattern de boîtes à rythmes TR 808 ou 909, avec quelques synthés funky et un ou plusieurs MC qui, entre quelques scratches bien sentis, ambiançaient ou "beatboxaient" plus qu’ils ne refaisaient le monde. Le moment où le hip-hop est devenu à la mode au milieu des années 80 (comme le yoyo ou le skate), fut également celui où les boîtes à rythmes, les scratches et les synthés de l’electro s’invitèrent dans la variété alors que l’electro-

boogie commençait à battre de l’aile (j’ai même envie de dater sa mort officielle au moment de la sortie de Rock The Mic de Spyder-D feat. DJ Doc, en 86). Les années 80 ne sont finalement pas si différentes des années 2000, car quand le phrasé rap s’entendait dans la moitié des hits du Top 50, l’utilisation généralisée des TB303, TR 707, 808 et 909 faisait gonfler le taux de chômage des batteurs et des bassistes de studio. En 1988 et 1989, le Nuit de folie de Début de Soirée et le Pump up the Jam de Technotronic

CONCERT / FESTIVAL HIP OPSESSION 12 / 13 / 14 FEVRIER

D E S B E AT S E T D E S B I T S

___C’est bien connu, dans la musique, tout le monde couche avec tout le monde. Ces derniers temps, comme l’illustre la soirée de Hip Opsession du 13 février, le hip-hop et l’electro s’en donnent à cœur joie, à grands coups de trap, de footwork ou de future garage. Ce n’est pas la première fois que les deux genres se lutinent, ça frise même parfois la consanguinité. Mémoires d’un vieux con. / Rubin Steiner

utilisaient exactement les mêmes boîtes à rythmes, synthés et phrasés, alors que la techno et la house s’imposaient en souterrain et que le "vrai" hip-hop s’était déjà réinventé en samplant des breaks de soul ou de funk (au détriment des synthés et boîtes à rythmes) et commençait à parler d’autre chose que de l’explication systématique du hip-hop, voire de sa justification (De La Soul, EPMD, Public Enemy, NWA, le G-Funk, puis le Wu Tang, etc.).

Rien de plus normal donc que le hip-hop se mette à rouler de grosses galoches au dubstep. Depuis les compiles Headz et l’invention du abstract hip-hop – voire celle du trip-hop – au milieu des années 90, les mélanges furent légion et la valse des étiquettes est devenue le nouveau jeu de jeunes producteurs qui s’inventaient leur propre histoire. De la recomposition des trouvailles des pionniers du hip-hop et de la techno, naîtront presque autant de sous-genres que de musiciens : jungle, drum & bass, 2-step, electronica, clic’n’cuts, hip-hop-folk-indus-jazz-noise, funktronica, Miami bass, etc., avec des moments-clés (The Roots, Metalheadz, Daft Punk, Prefuse 73, Anticon, Burial, le kuduro, le dubstep, Ed Banger). Pour la génération des vingtenaires de 2015, trap, footwork, juke, skweee, future garage ou moombathon désignent des choses très précises. Les générations précédentes, elles, oscillent entre le fameux "Rien de nouveau sous le soleil" et le mal de chien qu’il faut se donner pour savourer les nuances, finissant aussi fatiguées qu’une mouche qui aurait passé la journée à suivre un cheval à bascule.

Concerts – 12, 13 et 14 février – Salle Maxi – 20h Blackalicious / Joke / Alonzo / Chill Bump /

Murkage / UZ... (prog. complète dans l'agenda)

Light Joke © Ojoz

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Page 12: Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

Retrouvez toute la programmation (photos, vidéos, musique, etc) sur : www.stereolux.orgSpectacles organisés par des assos nantaises :Avec la carte Stereolux = trois concerts gratuits : 1 place achetée = 1 place offerte :

AGENDA— JANVIER > MARS —

All You Need Is Lave est une conférence en forme d’accrobranche dans l’arbre généalogique de la pop islandaise, de ses sommets (Björk, Sigur Rós) aux racines naissantes (Rökkurró, Ásgeir). Avec, au passage, quelques décrochages musicologiques, climatologiques et spirituels. Intervenant : Geoffrey Sébille, rédacteur, formateur (musiques actuelles, arts visuels)

La Place / Trempolino – 18h30 – GratuitEn partenariat avec Trempolino

MAR . 13 JANV.

CONFÉRENCE : ALL YOU NEED IS LAVE :

Une histoire de la pop islandaise

Dé-Transposition (FR) : A l’occasion du festival Hip Opsession, le collectif Plus de Couleurs prend possession des murs du hall de Stereolux. L’occasion d’inviter le graffiti à investir les murs de la brasserie avec une exposition collective regroupant les œuvres d’Aise, Arnem, Haribo, Moner, Raizin et Wen 2.Plus de Couleurs est un collectif nantais d’artistes graffeurs qui développe des projets liés à l’art urbain actuel.

Vernissage le 22 janvier à 18h30

Gratuit – Hall / L’exposition est visible aux horaires d’ouverture de la brasserie de Stereolux ainsi que les soirs de concert et de spectacle.

Dé-Transposition

22 JANV. > 28 MARS

≈ ARTS VISUELS – GRAFFITI ≈

White Fence  (USA) : Depuis qu’il a fondé White Fence, combo de San Francisco, le prolifique Tim Presley (aucun lien...) n’a pas chômé : six albums et deux lives, rien de moins. Avec sa dernière réalisation, For the recently found innocent, il poursuit sa quête allègre de sonorités, aux confluences du psyché, de la folk lo-fi et du garage-rock. Une inspiration aussi frénétique sur scène que sur disque...

Volage  (FR) : La bouillonnante scène garage française s’est trouvée, avec Volage, un nouveau pilier. Entre sirènes rock et escapades psychédéliques, distorsions rageuses et digressions pop, Heart Healing, premier LP, nous offre un panorama exhaustif des goûts et des talents d’un groupe à l’esprit fougueux et hors du temps.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 9 €prévente : 13,60 € / Guichet : 14 €

VEND . 23 JANV.

White Fence —

Volage≈ GARAGE PSYCHÉ ≈

Alternativ Electrik (FR) : Le tome 2 de la soirée Alternativ Electrik démarre, la même date, le même lieu, les mêmes bonnes vibes, réservez votre date...Live set, mix, installation artistique, déambulations...Avec Rotator – DJ Lisa Moon & HD Visual aka Magnetic Box - Les DJ DkrochNot...

Salle Micro - 22h > 4hPrévente 12 € / Guichet 15 € (org. Kromozom)

SAM . 24 JANV.

Alternativ’Electrik 2

≈ HARD TEK – ELECTRO TEK – DRUM’BASS ≈

Lambchop  (USA) : Il y a vingt ans de cela, Lambchop faisait paraître Nixon et renouvelait d’un coup l’americana. Loin, très loin des sirènes de la modernité, le groupe de Nashville trace, entre les fantômes du dust bowl et les boues du Mississippi, d’infrangibles territoires émotionnels, sereins et mélancoliques à la fois.

My Name Is Nobody (NANTES) : Depuis dix ans, My Name, alias Vincent Dupas déclinait une folk poignante, dépouillée ou orchestrée. Sur son 5e album, le Nantais prend un virage radical. Les ambiances deviennent vaporeuses, le chant sort des entrailles, la guitare peut laisser sa place. Une mue qu’il nous présentera en solo.

Salle Maxi / Tout assis - 20hCarte : 17 € / prévente : 21,60 € / Guichet : 22 €

SAM . 24 JANV.

Lambchop (plays Nixon)

My Name Is Nobody≈ AMERICANA ≈

Le Petit fugitif, ou les déambulations d’un petit garçon dans le parc d’attractions de Coney Island, a servi de catalyseur aux cinéastes de la Nouvelle Vague. Le Canadien Eric Chenaux, signé sur le label Constellation (qui accueille, entre autres pointures, Godspeed You ! Black Emperor et Thee Silver Mt. Zion), a réenregis-tré intégralement la bande-son du film, lui pro-curant une dimension déroutante et singulière. Bien plus qu’un ciné-concert, une expérience sensorielle.

Salle Maxi (assis) – 20hCarte : gratuit (hors quota) Prévente 6 € / Guichet 8 €

MER . 28 JANV.

Le Petit Fugitif par Eric Chenaux

≈ CINÉ-CONCERT ≈

MAGMA  (FR) : Après une vingtaine d’albums, trois générations d’aficionados se bousculent aujourd’hui à l’entrée de concerts internationaux (New York, Tokyo, Londres, Mexico, Moscou, Prague...) pour vibrer à l’unisson de ce groupe culte, où toutes les caractéristiques du génie si particulier de Christian Vander demeurent intactes. La musique de MAGMA est éternelle.

SIDONY BOX (NANTES) : Sidony Box est un trio devenu un incontournable de la nouvelle génération du jazz et des musiques improvisées en France. Le groupe a su fédérer son public autour de morceaux influencés par la musique pop de Bon Iver, le post-rock de Sigur Rós, le métal technique d’Animals as leaders ou encore le free jazz d’Ornette Coleman.

Salle Maxi - 20h - Prévente : 27 €Guichet 28 € (org. N’Syndicate)

JEU . 29 JANV.

MAGMA —

SIDONY-BOX≈ ROCK – FREE JAZZ ≈

Oscar & The Wolf  (BEL) : Les Flamands d’Oscar and the Wolf ont opéré une brillante anamorphose en passant de la folk soyeuse de leurs débuts à une electro-pop très visuelle, d’une obscure clarté : mélancolique et lunaire, vive et langoureuse, intime et vertigineuse, qui volontiers louvoie et brouille les pistes.

Saycet  (FR) : En sommeil depuis 2010, les Parisiens de Saycet nous reviennent avec Volcano. Troisième EP, troisième épure : leur pop contemplative, à mi-chemin entre Sigur Rós et Boards of Canada, est une plongée, en état d’hypnose, dans les régions enchantées de la réminiscence.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 8 €prévente : 12,60 € / Guichet : 13 €

JEU . 29 JANV.

Oscar & The Wolf —

Saycet≈ ELECTRO-POP ≈

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Si la réputation de la scène islandaise n’est plus à établir, il est bon de s’immerger de temps à autre dans ses eaux chaudes pour mieux en capter la chaleureuse effervescence. Terre d’inspiration à la fois hors du temps et fortement ancrée dans son époque, l’Islande offre, une fois encore, altière et généreuse, les pépites musicales que recèle son sol.

Low Roar  (ISL) : Après un premier album d’indie folk cotonneuse, Ryan Karazija, ancien frontman d’Audrye Sessions, nous livre 0, dream pop idéale et minimaliste. Portées par une voix à la simplicité touchante, ses compositions nous plongent dans les modulations d’amples et intimes paysages sonores.

Rökurro  (ISL) : Comme ses aînés de Sigur Rós, le sextuor de Reykjavík joue une pop from the cold qui se déploie majestueusement mais qui suit sa voie propre, plus onirique et intériorisée. Innra, son troisième album, introduit des sonorités électroniques qui lui donnent une texture douce comme les premières neiges.

Vök  (ISL) : Formé en 2013, nouvelle sensation islandaise, le trio mixte originaire de Reykjavik vogue entre mimiques minimalistes de The XX et la voix féminine envoûtante d’un Tegan and Sara. Entre dream pop et electronica, une musique tout en subtilité et en douceur.

M-Band (FR) : Projet solo d’Hörour Bjarnason, sa musique combine battements électroniques et vocaux particuliers. Il construit ses chansons avec des rythmes minimalistes, des chuchotements, des bruits ambiants, des mélodies ensorcelantes agrémentées de variations et de crescendos. Une electronica atmosphérique et captivante.

Islande Variations (NANTES) : Gaëtan Chevrier, photographe au sein du collectif nantais Bellavieza, nous propose la projection d’une série de photos sur l’Islande : Islande Variations . Entre deux concerts, nous vous invitons à découvrir les plaines desertiques islandaises sous l’angle de la contemplation.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 9 € : 1 place achetée, 1 offerte / prévente : 13,60 € / Guichet :14 €

SAM . 31 JANV.

Eruption : A Moment Of

ICELAND≈ POP-ELECTRONICA – ARTS VISUELS ≈

≈ CINÉ-CONCERT JEUNE PUBLIC ≈

Le ciné-concert La Nounou est aussi présenté dans le cadre des J’emmène ma maman à Stereolux. Adapté aux plus jeunes, ce rendez-vous familiarise les enfants (à partir de 2 ans) à l’univers du spectacle. Avec La Nounou, ils vont découvrir un ciné-concert surprenant et amusant. (voir dimanche 01 février).

Salle Micro – 10h & 14h30 – A partir de 3 ans Tarif : 3€ sur [email protected]

J’EMMENE MA MAMAN A STEREOLUX :

LA NOUNOU

02 & 03 FÉV.

A travers la présentation du label indépendant Talitres, quelles sont aujourd’hui la (ou les) fonctions d’une maison de disques ? Dans le contexte économique et structurel actuel de l’industrie musicale, en quoi une diversification des activités et une ouverture aux marchés internationaux sont-elles nécessaires ?Intervenant : Sean Bouchard, fondateur du label bordelais Talitres.

La Place / Trempolino – 18h30 – GratuitEn partenariat avec Trempolino

MER . 04 FÉV.

CONFÉRENCE : un panorama (subjectif) de l’industrie

musicale à travers l’identité d’un label indépendant : talitres

MER . 04 FÉV.

≈ COLD-FOLK-POP ≈

Soirée Talitres Motorama / Rachael Dadd / Thousand

Talitres : Si la vie d’un label n’est pas toujours de tout repos, elle n’en réserve pas moins son lot de coups de cœur et de surprises, qui alimentent la passion et motivent la persévérance. Le label bordelais Talitres, qui peut s’enorgueillir d’un catalogue impeccable et de belles réussites, ne déroge pas à la règle : exigeant, gourmand et fureteur, à l’image de la soirée qui lui est consacrée.

Motorama  (RUS) : Le quintette russe ne craint pas les grands frimas de la cold wave, qu’il réinvente en la dotant de teintes, certes froides et neigeuses, mais ensoleillées, et de mélodies cristallines, tricotées avec espièglerie. Après un premier album autoproduit, Calendar confirme que nous sommes à l’heure hivernale.

Rachael Dadd  (GB) : We Resonate, deuxième album de l’Anglaise, est un chaudron magique duquel elle tire une folk follement libre et inspirée, composée au gré des vents comme de ses envies et des instruments et outils qui lui passent par les mains. Son charme, sa voix bienveillante n’en sont que plus troublants et forts.

Thousand (FR) : Le groupe parisien poursuit sa trajectoire ascendante, et sort son deuxième album, éponyme. Sous la bannière d’une indie folk très française, à la fois tonique, simple et délurée, Thousand jongle avec tous les registres, joue de toutes les couleurs, s’amuse plutôt mille fois qu’une.

Salle Micro – 20h30 - Carte : 8 €prévente : 12,60 € / Guichet : 13 €

JEU . 05 FÉV.

Auditions des Inouïs du Printemps de Bourges – Pays de la Loire :Trempolino, en qualité d’antenne Pays de la Loire, et ses partenaires présenteront les groupes retenus pour les auditions régionales des Inouïs du Printemps de Bourges. Une occa-sion unique de voir gratuitement des groupes dont on entendra beaucoup parler dans les mois à venir. En partenariat avec le Réseau Prin-temps et Trempolino. Line up complet, retrait des invitations gratuites (attention nombre limité) et infos sur le site de Trempolino.

Salle Micro - 20h30 - GratuitOrg. Trempolino

VEND . 06 FÉV.

≈ ELECTRO-POP ≈

Yelle —

TONUS

Yelle  (FR) : Après avoir longtemps aguiché, l’altière Bretonne rentre dans le vif du sujet avec Complètement fou, troisième album sensuel et provocant, hymne electro-pop à la légèreté et au plaisir. Sa liberté affichée a déjà conquis une large audience internationale.

Tonus (NANTES) : Ce nouveau projet d'Antonin Pierre (ex-Pony Pony Run Run), est né de la volonté de jouer une musique tendue, basée sur le rythme et l'impact. Influencé par le hip hop et l'électro (N.E.R.D, Lcd Soundsystem...), Tonus vous fera autant de bien aux pieds qu'à la tête...

Salle Micro - 20h30 - Carte : 11 €prévente : 15,60 € / Guichet : 16 €

SAM . 07 FÉV.

≈ ELECTRO-TECHNO ≈

SWEATLDOGE PARTY : « ZOOLUX »

Sweatlodge : Dans une jungle tropicale où fauves et oiseaux exotiques migreront, viens te prendre au jeu et embarque avec ta meute ! Oublie ce froid extérieur, on promet de réchauf-fer ton mois de février ! La ménagerie de Sweatlodge ouvre sa cage et t’entraîne dans son ZOOLUX ! Enfile ton plus beau déguisement, le rendez-vous bestial est pris !

On t’attend à Stereolux ! Avec :

Autodidakt – Jeanville – ReduxLes Fantastiks – Repi Del Mundo...

Salle Maxi - 22h > 4h – Soirée DéguiséePrévente : 12 € - Guichet 14 € (org Sweat Lodge)Soirée interdite aux mineurs. Une pièce d’identité pourra vous être demandée au contrôle d’accès.

Pierre Lapointe (CAN) : Touche-à-tout, iconoclaste et volontiers provocateur, le Québécois sait jeter des ponts audacieux entre la chanson française et populaire dont il se réclame, et une pop moderniste et plastique. Il sait également jouer la carte de l’intime, avec une nouvelle tournée piano/voix. Comme on dit à l’office du tourisme local : le Québec est une terre de surprises.

Manon Tanguy  (FR) : Manon, jeune auteure-compositeur originaire de Saint-Nazaire oscille entre chanson, pop et folk. Elle assemble ses mots sur une musique suave, appliquée, tout en retenue. Laissez-vous emporter par ses histoires pleines de poésie et de sensibilité...

Salle Maxi / Tout assis - 20hCarte : 17 € / prévente : 21,60 € / Guichet : 22 €

LUN . 09 FÉV.

≈ CHANSON ≈

Pierre Lapointe —

Manon Tanguy

DIM . 01 FÉV.

≈ CINÉ-CONCERT JEUNE PUBLIC ≈

Après Nanouk en 2008, c’est la deuxième fois que la moitié du duo nantais Bocage s’essaie au ciné-concert. La Nounou, film d’animation russe, narre les aventures d’un petit garçon et de sa nounou faite de bouts de chiffons. C’est la rencontre de deux univers résolument singu-liers, tendres et d’une poésie insolite.

Salle Micro – 16h – A partir de 3 ans - Tarif : 4 €

La Nounou par Claire Weidmann

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François Moncarey et la compagnie CENC (Centre d’Expression Corporelle de Genève) présentent deux propositions croisées autour de la danse, la lumière, le cristal, la matière.

Disorder V2 (CH) : Cette expérience sensitive et contemplative retranscrit les états introspectifs et torturés d’un individu. Deux corps dont on ne devine que les silhouettes ou les spectres, prisonniers de la matière vidéo, évoluent, se révèlent, luttent ou se libèrent, jusqu’à devenir augmentés.

Crystal Ray (CH) (François Moncarey & Ramona Altschul) 23 cristaux suspendus, symboli-sant les chromosomes de l’ADN humain, sont traversés de rayons laser. La lumière diffractée forme un rayonnement dans l’espace. Cette symphonie lumineuse et sonore interroge l’influence de l’univers sur les énergies.

Salle Maxi & Salle Micro – 20h - Gratuit

MAR . 10 FÉV.

≈ PERFORMANCE DANSE ≈

Disorder v2 —

Crystal Ray

My Brightest Diamond (USA) : Envisageant la création musicale comme une magie élémentaire et collective, se plaisant à mêler, à une pop de chambre organique et gracile, ses chatoyants amours R’n’B, la New-yorkaise Shara Worden fait feu de tout bois. My Brightest Diamond possède la magie d’un joyau aux mille facettes.

Tip of the Lips  (NANTES) : Ce nouveau projet de la Nantaise Elodie Balthazard (Twenty-One Cigarettes) est un savoureux mélange de mélodies pop, de sons électros et de rythmes world. Sur scène, le projet se transforme en quatuor où chaque membre passe d’un instrument à un autre pour donner vie à un live tout en couleurs.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 11 €prévente : 15,60 € / Guichet : 16 €

MER . 11 FÉV.

≈ POP DIAMANT ≈

My Brightest Diamond —

Tip Of The Lips

JEUD . 12 FÉV.

BLACKALICIOUS (USA) : Originaire de la Bay Area (San Francisco), BLACKALICIOUS forme depuis 1992 l’un des duos les plus acclamés du rap US. Le MC Gift of Gab balance ses rimes foisonnantes avec un charisme incroyable dans un hip-hop/soul organique et pénétrant, accompagné du beatmaker Chief Xcel. Un retour et un nouvel album très attendu dix ans après The Craft.

SMOKE DZA (USA) : A coups de featurings et de projets collectifs, SMOKE DZA s’est forgé depuis 10 ans une place solide parmi la nouvelle génération du rap East Coast. Collaborant avec Asap Rocky ou Kendrick Lamar, le MC de Harlem expulse ses lyrics entre délires enfumés et explosions d’egotrip s’inscrivant ainsi dans la lignée des grands noms new-yorkais.

SLIMKID3 & DJ NU-MARK (USA) : L’un est à l’origine de The Pharcyde, l’autre sévit toujours au sein des mythiques Jurassic 5. Membres de crews légendaires du rap de la Côte ouest dans les années 90, le MC SLIMKID3 et DJ NU-MARK façonnent sur leur premier album un hip-hop accrocheur qui oscille entre beats percutants, mélodies nostalgiques et teintes de reggae.

REZINSKY (USA) : Des morceaux bruts, un univers qui s’écrit et se compose sur le vif : REZINSKY clame sans complexe un rap impulsif et transcendant. Pepso Stavinsky délivre ses rimes avec une spontanéité déconcertante, appuyé par les productions brutales de RezO qui fait renaître des samples oubliés, fouillant dans le breakbeat ou la musique classique.

Salle Maxi - 20h – Cartes 15€ - Prévente 19 €Guichet 22 € (Org. Pick Up Production )

VEND . 13 FÉV.

JOKE  (FR) : Champion de l’egotrip rutilant et blindé de métaphores, JOKE s’affirme en personnage à part du rap français, maîtrisant parfaitement le contraste entre textes crus et flow désinvolte. Le MC montpelliérain assène ses lyrics huilés sur des compositions percutantes et partage toute sa démesure dans des concerts délicieusement transgressifs.

ALONZO  (FR) : Membre fondateur des Psy 4 de la Rime, ALONZO développe en solo depuis 2010 un rap féroce, navigant entre egotrip et chronique sociale. Aussi apte à faire vibrer le dancefloor qu’à susciter l’émotion, le Marseillais marque les scènes de l’Hexagone par des performances à l’image de son hip-hop : bestiales et redoutables.

KSIR MAKOZA  (FR) : Présent dans le microcosme marseillais depuis 20 ans, KSIR MAKOZA balance ses textes réalistes et sombres dans un rap hardcore teinté d’electro, de mélodies aériennes ou même de rock. Vainqueur national du Buzz booster 2014, il s’inspire des shows à l’américaine pour envoyer des sets dans la pure tradition du hip-hop.

END OF THE WEAK : FINALE OUEST (FR) : La compétition internationale de MC’s est de retour pour la finale Ouest ! Cinq rappeurs issus de qualifs régionales devront mêler inventivité, aisance scénique et technique dans cinq catégories (texte libre, a cappella, freestyle bag, MC vs DJ et freestyle en équipes, Cypha skills).

Salle Maxi - 20 h - Carte : 16 € / prévente : 20,60 € / Guichet : 21 € (Org. Pick Up Production & Stereolux)

SAM . 14 FÉV.

UZ  (FR) : Personnage énigmatique, UZ frappe la scène electro depuis 2012 de ses compositions dépouillées, mêlées de lignes de synthé et de basses surboostées. Une trap music aussi minimaliste qu’intense, qui confirme la force et l’énergie toute en retenue du producteur, entre house, crunk et dubstep.

DIRTY DIKE  (GB) : Membre du label High Focus Records, le jeune MC de Cambridge ne cesse de clamer son refus du bon goût avec humour et autodérision. Accompagné sur scène par le DJ Sammy B-Side, il superpose lyrics bruts, écorchés et beats furieux dans un hip-hop attaché aux sonorités boom-bap.

JEU . 26 FÉV.

≈ POP 60’S PSYCHÉ ≈

Allah-las —

EERIE WANDA

La surf music est grande est Allah-Las (USA) est son (nouveau) prophète. Les Californiens, à grands coups de guitares cristallines et de psyché azimuté, invoquent les mânes de la contre-culture des sixties et on se prend à rêver, au milieu d’effluves tourbillonnants comme les vagues du Pacifique, à un nouveau summer of love, à une insouciance retrouvée.

Eerie Wanda (USA) : Projet solo de Marina Tadic, jeune songwriter d’origine bosniaque installée à Amsterdam, par ailleurs membre de Earth Mk. II. Elle et ses trois musiciens néerlandais dévoilent une pop légère aux accents folk, qui sent la nostalgie de fin d’été, quelque part entre Angel Olsen et Broadcast.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 10 €prévente : 14,60 € / Guichet : 15 €

Upper cube par PAUL SOUVIRON. Cinq formes primaires (cube, triangle…) se retrouvent sur un ring rétro-minimaliste en 2D. Plus proche de Pong que de Street Fighter, cette installation ludique, jeu vidéo artistique, propose aux pas-sants d’essayer de remporter le duel en sculp-tant la forme du rival, l’altérant et l’effritant pour gagner la partie. Cette exposition est pro-posée dans le cadre de Game & The City.

Hall/Bar – Gratuit - L’exposition est visible aux horaires d’ouverture de la brasserie de Stereolux ainsi que les soirs de concert et de spectacle.

Upper cube

09 FÉV. > 01 MARS

≈ EXPOSITION JEU VIDÉO - GAME & THE CITY ≈

LUN . 09 FÉV.

≈ REGGAE ≈

U ROY —

BIG YOUTH

U-ROY «  The Originator  » (JAM) : est le premier à improviser dans un style mi-rap, mi-chant au début des 70’s. Avec Pray Fi Di People, il communique les idées d’un homme qui, depuis 50 ans, aspire à la diversité et au partage. BIG YOUTH (JAM), l’un des DJs jamaïcains les plus reconnus, électrise la foule avec ses mélopées empreintes de soul, de rap et de chant hypnotique. Doué pour les costumes les plus funky et délirants, BIG YOUTH est un showman !

Prévente : 16 € – Guichet : 19 € (Loc. Asso Cafardnahum)

MURKAGE (GB) : Face à l’explosion et à l’uniformisation du hip-hop electro, MURKAGE mène la révolte depuis Manchester. Organisateurs des soirées Murkage Club, les cinq musiciens mêlent jungle, dubstep, garage... et diffusent un son mystique et enragé. Trois MC’s, un DJ et un batteur pour un set frénétique sans concession.

FLIPTRIX  (GB) : Produit par Molotov qui l’accompagne de ses basses vibrantes et de ses samples jazzy, FLIPTRIX scande sur les plus grandes scènes d’Europe ses textes enragés et engagés. Le fondateur du label High Focus Records déploie son flow lapidaire sans jamais fléchir, créant un univers musical soigné, à la fois electro, funk et reggae.

UNDER KONTROL  (FR) : Combo 100% human beatbox, le quatuor produit un hip-hop jazzy aux rythmiques implacables. Référence française du genre, MicFlow, Mr Lips, Tiko et Fayabraz superposent les samples à la manière des DJ’s pour créer un mix précis, réglé à la perfection avec la voix pour seul instrument.

CHILL BUMP  (FR) : Crossover de tradition old school, de rap anglophone et d’electro, le duo compose un hip-hop moderne et accrocheur. Né de la rencontre entre Miscellaneous, MC d’origine anglaise au flow bluffant et le DJ/producteur Bankal, il mixe et invente des sonorités insolites avec une aisance insolente.

Salle Maxi - 20h > 4h - Carte : 20 € / prévente : 24,60 € / Guichet : 25 € (Org. Pick Up Production & Stereolux)

PAGE 14 ~ STEREOLUX MAGAZINE ~ NUMÉRØ DOUZE

Page 15: Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

SAM . 28 FÉV.

≈ POP-FOLK-ROCK ≈

soirée My Name is Sue How Do You Do

MNISHDYD, collectif nantais de musiciens de la scène folk-rock indé, activistes et hyperactifs, nous paie sa soirée. Avec un plateau, soigneusement concocté, de groupes dont l’inventivité, le plaisir de jouer et le côté touche-à-tout sont les dénominateurs communs.

Al von Stramm  (NANTES) : On retrouve, derrière ce pseudo cinéphilique, l’ancien chanteur de A Few my Nephew, entouré de potes de la galaxie indé nantaise, qui jouent une shiny pop irriguée par le garage psyché et la folk aux tons résolument sixties.

Tiny Scalp  (NANTES) : Changer, s’amuser, ne jamais offrir le même visage : Tiny Scalp brouille les pistes. Le trio aime évoluer sur scène à cinq ou six, et compose originellement une folk qui lorgne avec insistance du côté de la pop ; sa musique, mobile et galvanisante, en est d’autant plus généreuse.

After the Bees  (NANTES) : Le groupe s’est étoffé depuis qu’Alexandra Guillot l’a créé : il sont quatre à présent et un premier EP éponyme a éclos. Composant une folk tout en demi-teintes, ornée d’une harpe batifoleuse et de chœurs soyeux, After the Bees butine librement, faisant son miel de toute chose.

Création ciné-concert  : Sur un montage spécial d’un film de Bollywood des 70'S, Sholay, les musiciens des groupes cités précédemment, rejoints par Federico de French Cowboy et Sébastien Bertrand de Classe Mannequin, créeront une BO spécifique, qu’ils répéteront à Stereolux, avant de vous la jouer live.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 7 € ou gratuit / prévente : 10,60 € / Guichet : 11 €

PAS UN POISSON DANS UN BOCAL Cie Syllabe : Créé en 2014 par la compagnie nantaise Syllabe, ce spectacle mêle subtilement danse, jonglerie, vi-déo et musique au service d’une histoire douce et poétique. Pas un poisson dans un bocal invite à entrer dans les vagues et à suivre les péripé-ties d’un petit poisson bleu à la rencontre de jolies méduses translucides et d’un baigneur clownesque.

Salle Micro – 10h & 14h30 - A partir de 2 anstarif : 3€ sur [email protected]

≈ SPECTACLE MULTIMÉDIA ≈

J’EMMENE MA MAMAN A STEREOLUX : PAS UN POISSON DANS UN BOCAL

02 & 03 MARS

frequencies (synthetic variations) de Nicolas Bernier (CA) : Seconde phase de la série frequencies créée par Nicolas Bernier (gagnant du Golden Nica 2013 Digital Musics and Sound Art des PrixArs Electronica), cette performance, en écho à l’installation, est une composition audiovisuelle essentiellement constituée de sons de synthèse numériques. L’artiste y compose en temps réel de courtes séquences audio-lumineuses. Son et lumière y sont émis en parfaite symbiose, avec une précision portant l’auditeur à entendre la lumière et à voir le son.Cette performance est présentée dans le cadre du vernissage de l’exposition frequencies (light quanta) de Nicolas Bernier, proposée Plateforme Intermedia du 6 mars au 5 avril.

Salle Maxi – 18h30 - Gratuit

JEU . 05 MARS

≈ PERFORMANCE ≈

Frequencies (synthetic variations)

La fascination grandissante de Nicolas Bernier pour la science, la lumière, et les bases de la création sonore, l’a mené à se pencher sur les quantums – la plus petite unité de mesure d’énergie.

Light quanta rassemble cent panneaux d’acrylique, gravés de signes, lignes et points, Des clics sonores, tels des impacts électriques, déclenchent des éclats lumineux venant révéler ces gravures hors du temps. Par un jeu de réflexions et de scintillements, une forme physique (sans aucune vidéo) prend vie, faite de fragments sonores et lumineux, donnant lieu à une composition multidimensionnelle, toujours renouvelée.

Plateforme Intermédia - Tous les jours, de 13h30 à 18h30 - Gratuit

06 MARS > 05 AVR.

≈ EXPOSITION ≈

Frequencies (light quanta)

VEN . 06 MARS

≈ ELECTRO ≈

BromancePARTY

Né de l’envie de Brodinski de faire partager ses découvertes et coups de cœur, Bromance, label en effervescence, a connu, en l’espace de quatre ans, un essor considérable. Signatures prestigieuses, catalogue excitant, esprit curieux et festif : Bromance est en passe de devenir incontournable.

Brodinski  (FR) : La comète Brodinski poursuit sa trajectoire fulgurante avec la sortie d’un premier album, conçu pour le clubbing et tout entier imprégné de trap music, combinant electro et hip-hop, les deux amours du DJ rémois. Même avec des ambiances sombres, il sait faire frissonner un dancefloor.

Sam Tiba  (FR) : Il a participé à la création des omniprésents Club Cheval et sorti trois EP sous sous nom. Sam Tiba, amateur de carambolages sonores, entre electro, soul et hip-hop, donne à ses compos un ton résolument personnel, fruit de ses amours romantiques.

Myd  (FR) : Qu’il développe des grooves post-industriels paniqués ou des fantaisies house festives-régressives, Myd, membre de Club Cheval, offre un son large et hyperactif, tout en développant des textures compactées et malléables, marque de fabrique du collectif.

Guillaume Berg (FR) : G. Berg est activiste au sein de Bromance, à la fois en tant que directeur artistique et en tant que DJ. Vous n’êtes pas prêts d’oublier ses sets empreints d’influences multiples.

GENER8ION (FR) : Ce nouveau projet monté par le label de Brodinski serait « multi-disciplinaire, universel mais radical, audacieux et contemporain. » On attend de pied ferme le plus grand secret de Bromance…

Salle Maxi - 22h > 4h - Carte : 18 €prévente : 21,60 € / Guichet : 22 €Soirée interdite aux mineurs. Une pièce d’identité pourra vous être demandée au contrôle d’accès.

Le Ballon Rouge (FR) : Conte du quotidien, ce court métrage d’Albert Lamorisse (Palme d’or en 1956) narre l’étrange amitié entre un gar-çon et un ballon rouge. La relecture qu’en font Lætitia Shériff, François Ripoche et Stéphane Louvain est à l’aune de ce film poétique.

Salle Maxi – 16h – dès 5/6 ans - tarif unique 4 €

DIM . 08 MARS

≈ CINÉ-CONCERT JEUNE PUBLIC ≈

Le Ballon Rouge

LUN . 09 MARS

≈ GARAGE ROCK ≈

Hanni El Khatib (USA) : le Californien s’est enfermé trente jours pour composer Moonlight, troisième album infusé par ses amours garage rock et folk-blues. El Khatib offre une virée au milieu de paysages estampillés West Coast.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 11 €prévente : 15,60 € / Guichet : 16 €

Hanni El Khatib+1ere partie

MER . 11 MARS

≈ ELECTRO-POP ≈

Isaac Delusion —Alb—

Natas Loves You

Isaac Delusion  (FR) : Dès les notes inaugurales de son premier album, le quatuor parisien nous plonge dans une douce transe. Sa musique déploie une pop psyché qu’enveloppent nappes électroniques et boucles hip-hop hypnotiques.

Alb (FR) : Tour à tour candide, sombre et rêveuse, l’electro-pop du duo rémois est une merveille de bidouillages électroniques et de maîtrise harmonique ; démonstration en est faite avec son deuxième album, Come out ! It’s beautiful.

Natas Loves You  (FR) : Line up cosmopolite, morceaux de synth-pop psyché donnant envie de se trémousser comme au cours d’éternelles vacances : avec son premier album, The 8th Continent, Natas love you secoue la morosité ambiante. Si ça, ce n’est pas de l’amour...

Salle Maxi - 20h - Carte : 14 €prévente : 18,60 € / Guichet : 19 €

PAGE 15 ~ STEREOLUX MAGAZINE ~ NUMÉRØ DOUZE

Page 16: Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

SAM . 14 MARS

≈ HOUSE – TECHNO ≈

Goûtez Electronique ! Bientôt l’été

C’est maintenant une institution pour patien-ter jusqu’aux beaux jours : le Goûtez Électro-nique revient pour sa troisième édition hiver-nale. Trop frileux pour l’Igloofest, les petits oiseaux migrent cette année dans la Salle Maxi de Stereolux pour célébrer ensemble la mu-sique dans sa version nocturne. Rendez-vous le 14 mars dès 22h pour profiter d’un plateau toujours live, toujours accessible, toujours iné-dit à Nantes.

Salle MAXI - 22h > 4h - prévente 15 €Guichet 20 € (Org. Housse 2 Couette)Soirée interdite aux mineurs. Une pièce d’identité pourra vous être demandée au contrôle d’accès.

JEU . 19 MARS

≈ GARAGE ROCK BLUESY / HEAVY GROOVY ≈

The Ringo Jets (TURQ) : Ça chante et ça tape fort, ça joue lourd et ça va vite : le jeune groupe turc a capturé, sur son premier album, l’essence du garage rock, bluesy, cradingue et teigneux. On fonce avec eux à bord d’une Dodge lancée à fond de train dans les paysages désertiques de l’Anatolie.

Clean After Use  (NANTES) : Un son gominé tout droit sorti d’un biker movie, des rythmiques disco groovy et une énergie scénique incontestable. Les quatre musiciens nantais jouent un rock pailleté, à la fois sombre et enjoué, un heavy métal stoner et dansant, habillé d’érotisme et d’excès.

Salle Micro - 20h30 - Carte : gratuit ou 7 €prévente : 11,60 € / Guichet : 12 €

The Ringo Jets —

Clean After Use

Charlie Winston (GB) : Le plus français des chan-teurs britanniques poursuit son bonhomme de chemin avec, dans sa besace, un troisième album, Lately, aux mélodies toujours racées, entre folk et pop, aux chansons sous forme de conversations intimes qui vont droit au cœur. Il y a fort à parier que son histoire d’amour avec le public français n’est pas prête de s’éteindre.

+1ERE partie

Salle Maxi - 20h - Carte : 23 €prévente : 27,60 € / Guichet : 28 €

SAM . 21 MARS

≈ FOLK-POP ≈

Charlie Winston+1ere partie

DUB LIVITY (FR) : Dub Livity est un sound system basé à Caen qui vient tout juste de fêter ses dix ans d’activisme au sein de la scène reggae. Composé de Youth à la selection, de Simon à l’opération et de JB à la logistique, Dub Livity est un sound résolument roots&culture et également un label qui prépare un premier album showcase très attendu, qui fait suite à deux maxi 45t très bien réalisés.

ZION GATE HI-FI  (NANTES) : Zion Gate Hi-Fi est un sound system basé à Nantes et dédié au reggae roots et à la culture rastafari. Le sound est composé de Ras Abubakar à la sélection, de Mark « Mostec » Skeete à l’opération, de Nassadjah au chant, de Prince à l’animation et de I Youth Tubby aux effets spéciaux. Les Zion Gate Players se poseront également sur la version avec leurs instruments respectifs.

Salle Micro - 21h > 3hPrévente 13 € - Guichet 15 € (Org. Zion Gate)

SAM . 21 MARS

≈ SOUND SYSTEM REGGAE ≈

RIDDIMWIZE

Sleepmakeswaves  (AUST) : Avec Love of Cartography, son deuxième album, le quatuor australien approfondit son approche moderniste du post-rock, dans la lignée de 65daysofstatic et de Rosetta. Sur des arpèges d’une finesse arachnéenne, des riffs nerveux et des mélodies contrastées, parsemées de touches électroniques ou métal, le groupe bâtit son canevas harmonique entre explosions et accalmies.

Skyharbor (USA) : Du projet studio initial imaginé par le guitariste Keshav Dhar a rapidement surgi Skyharbor, et déjà un deuxième album, Guiding Lights. Bénéficiant de la production luxueuse de Forrester Savell (Karnivool, Dead Letter Circus), le groupe réussit à allier, à son prog-métal/djent, servi par des harmonies vocales imparables et des riffs bien sentis.

Tides From Nebula  (POL) : Troisième album du quatuor instrumental en provenance de Varsovie, Eternal Movement ressemble à un fleuve en majesté, tantôt serein et tantôt impétueux, à la dimension onirique incontestable. Tides From Nebula sait également faire prendre des risques à son rock atmosphérique en lui ajoutant des teintes psychés intenses – dépaysement garanti.

Corbeaux (NANTES) : Corbeaux c’est du post-rock devenu abrasif, une musique sombre, organique, aux reflets métalliques. Originaires de Nantes, ils viennent de sortir leur 2ème

album, « Hit the Head », un album puissant, qui nous invite à une plongée dans un monde sombre et brûlant.

Salle Micro - 18h30 - Carte : 12 €prévente : 16,60 € / Guichet : 17 €

DIM . 22 MARS

≈ POST-ROCK-METAL ≈

Sleepmakeswaves—

Skyharbor—

Tides From Nebula—

Corbeaux

Dix-sept ans et (presque) autant d’éditions pour Les Femmes S’en Mêlent : le festival ne cesse de fédérer ce qui se fait de meilleur, d’original et d’exigeant sur la scène indé féminine. Avec un credo : affirmer la présence des femmes dans l’univers musical, et une formule : des plateaux faisant la part belle aux nouveaux talents.

This Is The Kit  (GB) : D’une simplicité et d’une générosité désarmantes, la folk artisanale du groupe anglais, à l’aide d’arpèges délicats de banjo et de guitare, de quelques trompettes et d’une voix chaude et caressante, dessine les contours de mondes secrets et enchanteurs.

RONiiA (USA) : Ce trio américain emmené par Nona Marie Invie (Dark Dark Dark, Fugitive) crée un univers mystérieux à travers des beats sombres et des synthés aux sons écorchés. Avec sa voix décontractée et pénétrante, Nona explore un surréalisme fantastique. De la musique au vernis écaillé, furieusement originale.

Jessica Pratt  (USA) : Cette songwriter de San Francisco a l’âme des grandes chanteuses folk. Et ils sont nombreux à le penser. La légende dit que le label fondé par Tim Presley (White Fence) a été créé pour elle. En effet, ses chansons nous laissent béats de romantisme tout en nous donnant la chair de poule.

Salle Micro - 20h30 - Carte : 10 €prévente : 14,60 € / Guichet : 15 €

MER . 25 MARS

≈ POP-FOLK ≈

VEN . 23 JANV.

Quand on écoute la Rue Kétanou (FR), on écoute un groupe dans un studio mais un groupe qui nous chante une chanson. Un peu à la façon d’un Brassens, ils s’invitent chez vous lorsque vous appuyez sur " lecture ". Ils sont là, dans votre salon, dans votre cuisine ou à l’arrière de votre voiture.Salle Maxi - 20h - tarif unique : 25,80 € (Org. O Spectacles)

MER . 04 FÉV.

Après Et vous tu m’aimes, le duo Brigitte démarre en 2014 une nouvelle aventure. Première étape, l’Elaboratoire, tournée qui permettra au duo de partager avec son public ses nouvelles chansons, celles qui constitueront la matière de son second album : A bouche que veux-tu, que nous vous proposons de venir découvir en live.Salle Maxi - 20h - COMPLET / Org. O Spectacles

≈ CHANSON FRANÇAISE - FOLK≈

≈ CHANSON FRANÇAISE - POP ≈

≈ CONCERTS ORGANISÉS PAR DES PRODUCTEURS PRIVÉS À STEREOLUX ≈

LA RUE KETANOU+1ere partie

BRIGITTE+1ere partie

JEU . 19 MARS

Asa (FR) est de retour avec un nouvel album, Bed of Stone. Nous pouvons retrouver toute la grâce mélodique et tout l’envol tendre qu’on lui connaît depuis toujours, mais avec une précision plus troublante encore.Salle Maxi - 20h - prévente : 28 €Org. O Spectacles

≈ FOLK ≈

ASA+1ere partie

MAR . 24 MARS

Paul Personne (FR), c’est LE guitariste de blues français. Sa voix chaude, ses guitares et ses textes en français lui ont permis de cultiver sa différence. Si l’étiquette de bluesman lui colle à la peau, il est aussi un mélodiste exceptionnel, un auteur de talent et un guitariste de génie. Salle Maxi - 20 h – Prévente 30 €Org. K Productions

≈ BLUES - ROCK ≈

PAUL PERSONNE+1ere partie

A VENIR PROCHAINEMENT

INFERNO14 & 15 Avril— BALTHAZAR 17 Avril —DOMINIQUE A21 Mai…

PAGE 16 ~ STEREOLUX MAGAZINE ~ NUMÉRØ DOUZE

Page 17: Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

AGENDAATELIERS

Stereolux propose à un large public (enfants, adultes et seniors) un panel d’ateliers de création et de pratique. Ludiques et créatifs, ces ateliers permettent de découvrir ou d’approfondir une pratique.

ATELIER MARIONNETTES ELECTRONIQUES— Les enfants s’initieront à l’électronique et à l’informatique tout en s’amusant. Ils réaliseront des automates avec de vieux jouets, fabriqueront des décors et mettront en scène leur création. En fin d’atelier, les parents pourront assister au spectacle de marionnettes nouvelle génération imaginé par les enfants. du lundi 13 au vendredi 17 avril 2015 – de 14h à 17h – de 10 à 12 anstarif : 40€ ( 15 places) Inscription : [email protected] Collaboration artistique : Xavier Seignard, développeur et bidouilleur, est engagé dans une démarche qui repose sur les valeurs de la culture du Libre, du partage de connaissances et de l’esprit do it yourself.

ATELIER GIF ANIMÉ ART—Depuis deux ans, le Gif animé* connaît un regain d’intérêt car sa forme simple est source d’une créativité infinie. L’animation d’images synthétiques, photographiques ou dessinées est un terrain de jeu permettant de créer des séquences surprenantes : sans début ni fin, humoristique ou illustrative, elle exprime une réaction, un sentiment ou un commentaire et devient une œuvre en soi. Cet atelier permet de réaliser ces petites créations vidéos et de les partager en toute liberté via les réseaux sociaux.

*Le Gif animé : petite animation obtenue à partir d’une succession d’images en boucle au format GIF.

du lundi 9 au vendredi 13 février – de 14h à 17hde 11 à 13 ans – tarif : 40 € (15 places) Inscription : [email protected] Collaboration artistique : en cours de programmation

ATELIER PIXEL ART—Encadré par un artiste de l’AADN, association dédiée aux arts et cultures numériques, cet atelier propose de partir de Post-It pour faire du Pixel art. Après avoir crée leurs personnages, les participants pourront investir l’espace du lieu, munis de leurs petits bouts de papiers, pour donner vie à des créatures très originales.

du lundi 16 au vendredi 20 févrierde 10h à 12h30 – de 10 à 12 ans - tarif : 35 € (15 places) Inscription : [email protected]

Collaboration artistique : Association AADN www.aadn.org

ATELIER MACHINIMA— Encadré par un artiste de l’AADN, association dédiée aux arts et cultures numériques, cet atelier propose de créer des formes cinématographiques à partir d’environnements et de personnages de jeux vidéos. Cela peut prendre la forme d’une fiction, d’un reportage, d’un clip, etc. Ces ateliers participent à l’éducation aux médias par l’appréhension des principes de narration et le développement d’un esprit critique autour des jeux vidéos.

du lundi 16 au vendredi 20 févrierDe 14h à 17h – de 11 à 13 anstarif : 40 € (15 places)Inscription : [email protected] Collaboration artistique : Association AADN www.aadn.org

ATELIER TRANSMÉDIA— Le transmédia, c’est l’utilisation combinée de plusieurs médias pour développer des univers narratifs, chaque média employé développant un contenu différent. Cet atelier très complet est l’occasion d’explorer plusieurs techniques créatives, au service d’une histoire à inventer en groupe : photo, vidéo, réseaux sociaux, musique, poème, installation numérique, sculpture, scénographie... Une présentation de la réalisation transmédia sera ouverte au public en fin d’atelier. Passionnant ! du samedi 14 au vendredi 20 févrierde 10h à 13h et de 14h à 17htarif : 80€ (6 places) Inscription : [email protected]

Collaboration artistique : Zarlab, association ligérienne de production audiovisuelle et d’éducation artistique.

PAGE 17 ~ STEREOLUX MAGAZINE ~ NUMÉRØ DOUZE

Page 18: Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

> Tous les mercredis soir du 14/01 au 25/03, 18h30-21h30 - Plateau MultiDans un esprit d’apprentissage et de pro-jets communs au croisement du code, de la création et de l’électronique, créez vos propres objets connectés, vos applications, vos installations interactives !

___Le Laboratoire Arts & Technologies rapproche artistes, entrepreneurs et chercheurs pour imaginer des usages innovants des technologies numériques : nouvelles écritures et contenus multimédias, expériences et scénographies interactives ou immersives, objets connectés. Pour tout savoir sur nos événements, nos résidences, nos projets et nos dispositifs d’accompagnement :www.stereolux.org/laboratoire-arts-et-technologies

LABORATOIRE ARTS & TECHNOLOGIES DE STEREOLUX

SESSIONS DU CODE CREATIFUn RDV hebdo pour l’expérimentation numérique

L’innovation par la création et les arts numériques

GAME & THE CITYA nouvelle session, nouveau nom : City Game devient Game & the City. Le principe, lui, demeure identique : enfermer cinquante-quatre heures durant (mais on les nourrit quand même) une quarantaine de développeurs et de designers, occupés à créer, à bidouiller des prototypes de jeu vidéo, d'objets connectés et interactifs – avec, cette année, le mobilier urbain comme objet, et comme sujet son détournement ludique, sa réappropriation (ré)créative. Attention, ceci n'est pas un banc. Pour plus d’informations : www.gameandthecity.org—Conférence “Objets urbains, objets ludiques ?”> Mercredi 04/02 de 18h30 à 20h00 Bâtiment BComment révéler le potentiel ludique et créatif des objets urbains qui nous entourent ? A travers des exemples de détournement et

d’utilisation originale de ces objets, nous verrons comment ils permettent de rendre la ville plus vivante et plus humaine grâce au jeu et à l’imagination. Avec l’agence Deux Degrés et le Graffiti Research Lab France—Challenge créatif> 27/02, 28/02 et 01/03 – Salle MaxiBancs, lampadaires, poubelles… et si nous transformions ces objets urbains en objets ludiques ? Game & the City, c’est 40 participants et 54 heures de création en équipe dans la grande salle de Stereolux transformée pour l’occasion, pour imaginer et prototyper des jeux mettant en scène le mobilier urbain. —Restitution du challenge et test> Dimanche 01/03 de 17h à 19h – Salle MaxiVenez découvrir et tester les jeux créés pendant le week-end !

MAX/MSP & PURE DATATrois événements pour découvrir, prendre en main ou approfondir l’utilisation de Max/MSP et Pure Data, environnements de programmation ultra-polyvalents pour créer des installations interactives, traiter du son, des images ou des données en temps-réel, ou encore concevoir vos propres outils. — 1 Conférence Stereolux Techtime «Max/MSP vs Pure Data»> Jeudi 22/01 de 18h30 à 21h - Bâtiment BPas un champ de la création contemporaine n’échappe aujourd’hui aux boîtes à outils surpuissantes que sont devenues Pure Data et Max/MSP. Pourquoi s’oriente-t-on vers l’un plutôt que vers l’autre ? Quels sont les critères qui fondent ces choix ? Avec Laurent La Torpille, Bérenger Recoules et Oliver Heinry.— 2 Workshop Son & Données : sonification de données temps réel avec Pure Data> Mercredi 28/01 de 18h30 à 21h et jeudi 29/01 de 9h30 à 18h30 – Plateau MultiUn workshop avec Andy Farnell, enseignant hors pair et orateur captivant, et Bérenger Recoules, pour sonoriser des données environnementales issues d’une boîte à capteurs : la Sensorsbox. — 3 Workshops Max/MSP> Les 03/03, 05/03, 26/03 et 02/04 de 18h30 à 22h30 – Plateau MultiUne série de 4 workshops pour apprivoiser et approfondir ses connaissances sur Max/MSP selon une logique thématique : installations interactives, traitement d’images en temps réel et design sonore. Avec Laurent La Torpille.

WORKSHOP WEIO> 05/02 et 06/02 – Plateau MultiVenez découvrir et prendre en main la carte WeIO, destinée à la création d'objets inte-ractifs et connectés via des langages Web (HTML5, Python), à travers la réalisation d’un objet lumineux. Ce workshop sera animé par Uroš Petrevski, co-créateur de la carte.

Visuels © The Feebles

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Page 19: Stereolux magazine numéro 12 (janv. - mars 2015)

Comment s’est montée cette soirée Talitres ? Assez naturellement. Je bosse avec le programmateur de Stereolux depuis les origines du label,

quasiment. C’était l’occasion de faire une soirée thématique comme il a pu y en avoir pour Born Bad ou d’autres. Bien évidemment, c’est le genre de cadre qui me branche totalement.

Est-ce le rôle d’une maison de disques d’organiser les concerts ? Talitres a été fondé en 2001. Deux ans plus tard, j’ai signé The National, qui est devenu énorme depuis. Aussi aberrant que cela puisse paraître, quand j’ai voulu les faire venir, je n’ai pas trouvé de tourneur. C’est moi qui ai monté les premières tournées européennes de The National. Cette expérience intéressante m’a permis de développer un autre réseau : programmateurs de salles, de festivals, journalistes locaux, etc. J’ai pris l’option de proposer à certains groupes de mon catalogue, pas à tous, de sortir leurs disques en France et à l’export, et aussi d’organiser leurs tournées, en France et à l’export également. D’autres labels indépendants développent cette activité. C’est la fameuse théorie pompeuse des majors : le 360 degrés. On en est venus à faire à la fois du booking, de l’édition, du management... jusqu’à faire un tour complet des activités liées aux projets artistiques.

Tu parles beaucoup de l’export… Oui, c’est devenu l’une des grosses priorités du label.

Dirais-tu qu’un label indépendant a une sorte de mission ? J’en ai un peu l’impression, parfois... Comme toute entreprise, on a des obligations de résultats. Il faut penser « retour sur investissement » ou « pertes ». Mais on a une certaine mission, effectivement. On développe des groupes totalement émergents. Quand j’ai signé Flotation Toy Warning, Ewert and the Two Dragons ou encore Motorama, ils étaient totalement inconnus ici. Sans les labels indépendants internationaux, il n’y aurait guère la possibilité pour ces groupes-là de s’exprimer un peu confortablement.Ce qui est en jeu, c’est la défense de la diversité face à une certaine homogénéisation du marché. J’ai l’impression que, pour pas mal d’acheteurs, il y a une certaine volonté (peut-être une certaine éthique) de défendre les groupes et les labels indépendants : comme un acte de militantisme, en plus de l’acte d’achat du disque.

Les disques que tu produis ne sont donc pas piratés sur Internet... Evidemment que tous mes disques sont sur RapidShare ! Avant même leur sortie ! Je ne peux pas l’éviter, ni passer mon temps à screener toutes les plateformes de téléchargement illégal. Cela ne m’intéresse pas. Et je sais aussi que vendre des œuvres, c’est faire en sorte qu’elles soient diffusées le plus possible. Des études montrent que la diffusion peut aussi passer par le piratage qui, en quelque sorte, va précéder l’acte d’achat. Et puis le piratage massif a beaucoup diminué. Les gens se sont rendu compte que cela avait peu de sens d’entasser des MP3 dans un disque dur. Je crois qu’il est préférable d’écouter vingt fois un même disque, avec lequel on va devenir familier, plutôt qu’une seule fois vingt disques que l’on va aussitôt oublier.

Es-tu devenu blasé, ou bien ressens-tu toujours de l’excitation au moment de la signature d’un contrat avec un artiste ? Ah, de l’excitation, bien sûr ! Ce qui m’intéresse le plus, c’est de découvrir de nouveaux groupes ! C’est très important d’avoir un catalogue constitué de collaborations régulières, que l’on suit depuis de nombreuses années, comme c’est le cas pour Emily Jane White ou Motorama. Cela solidifie l’édifice. Mais il est

tout aussi essentiel pour moi d’avoir de nouvelles signatures.

Tu dois aussi gérer les départs, quand les groupes quittent ton label ? Il y a forcément des déconvenues quand les artistes partent, ça c’est clair. C’est toujours rageant de voir ses poulains aller ailleurs. Ce qui est un peu réconfortant, quand même, c’est qu’en général, ils partent pour plus gros, une major ou un gros indé. Quand The National est parti, en 2003, c’était totalement cohérent : le groupe a signé chez Beggars, en Angleterre – un label qui a une force de frappe que nous n’avons pas. C’est un peu triste, mais c’est logique. Il y a eu d’autres moments plus frustrants.

Ça a été le cas avec le départ récent de Frànçois & The Atlas Mountains ? Je comprends que tu te laisses séduire quand tu es dragué par Domino, beaucoup mieux installé que Talitres sur la scène internationale – je pense notamment à son réseau anglais. Après les moments de tension, on se reparle et les relations redeviennent tout à fait cordiales. C’est comme ça, que veux-tu...

Concert — mercredi 4 février — Salle Micro 20h30 : Soirée label Talitres avec Thousand,

Rachael Dadd, Motorama

I C I E T a I L L E U R S

CONCERT / SOIRÉE LABEL TALITRES : MOTORAMA / RACHAEL DADD /THOUSAND / MERCREDI 04 FEVRIER — Salle Micro

___Stereolux accueille Thousand, Rachael Dadd et Motorama, respectivement nouvelles signatures et locomotive russe de Talitres. L’occasion d’un entretien avec Sean Bouchard, le fondateur du très polyvalent et international label bordelais. / Guillaume Gwardeath

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Motorama © Maria Bartulis

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Depuis les années 70, le jeu vidéo est une pratique commune et une industrie puissante.

Comme tout phénomène de masse, il a aussi ses marges, plus expérimentales et plus mobiles. C’est à elles que s’intéresse la manifestation

Game & The City, qui propose à une dizaine d’équipes de produire, en cinquante-quatre

heures, un jeu vidéo destiné à l’espace public. Petit aperçu du jeu vidéo DIY. / Rémy Sohier

d U J E U V I D É O C O N S I D É R É C O M M E U N A R T E X P É R I M E N TA L

I l y a donc deux camps. D’un côté, des industries puissantes qui emploient des centaines de personnes (plus d’un millier pour Grand Theft Auto V, selon son éditeur, Rockstar). De l’autre, des indépendants, artistes et universitaires, qui utilisent des technologies plus accessibles, y compris pour des jeux à succès tels que Braid (Jonathan Blow, 2008)

ou Fez (Polytron Corporation, 2012).S’il était nécessaire, dans les années 70, d’avoir un doctorat en informatique pour concevoir un jeu vidéo (Pong et OXO, souvent considérés comme les premiers jeux vidéos, étaient des prototypes de laboratoire), la création est aujourd’hui facilement accessible à quiconque sait utiliser un ordinateur, via des logiciels tels que RPG Maker, The Game Factory, Flash, Unity ou UDK, pour ne citer que les plus courants. Une mouvance amateur, artistique et ludique (réaliser un jeu est également un jeu) a émergé. La game designer Anna Anthropy décrit une effervescence et une culture assimilables à celle des "zinesters", les éditeurs de fanzines : on peut produire, échanger, faire circuler des jeux vidéos presque comme on blogue. Les créations sont plus relâchées, loin du souci de qualité technique des professionnels, les thématiques plus personnelles et le traitement beaucoup plus expérimental. Ici, la question compte parfois autant que la réponse. Trois lignes principales de questionnement parcourent cette sphère : avec quel instrument jouer ? que raconter ? où jouer ?

___L’INTERFACE EN QUESTIONLes concepteurs explorent de nouvelles manières d’interagir avec le jeu. Les technologies comme le Makey-Makey (un circuit semblable à celui qui gère clavier et souris, sur lequel on peut brancher n’importe quel objet, qui devient alors interface), Arduino ou Raspberry Pi (respectivement microcontrôleur et nano-ordinateur open source) permettent de créer assez facilement des interfaces nouvelles. Celles-ci peuvent être classées en quatre catégories : détournement d’interfaces existantes ; nouveaux rapports sensoriels ; intégration des rapports sociaux dans le déroulé du jeu ; interfaces immersives.Exemple simple de détournement d’interface : le très conceptuel Your Mischievous Mouse de Leon Arnott (2012) qui propose de déplacer une souris (l’animal) avec la souris de l’ordinateur. Mais le mouvement à imprimer à la souris (l’instrument) varie au cours du jeu, de façon aléatoire : la souris est aussi malicieuse que la souris !Le jeu peut également solliciter d’autres sens que la vue et d’autres parties du corps que les mains. Ainsi du jeu olfactif d’Alexandre Lejeune, des audio games (jeux sans images, qui se jouent exclusivement au casque) ou encore des recherches tactiles de Mechbird (par exemple Adsono, où les joueurs sont invités à répondre à des vibrations). Des périphériques comme la Kinect, la Wiimote ou la webcam permettent d’engager le corps entier du joueur, et non plus seulement ses doigts.

© The Feebles

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P rogrammation : Tout ce qui a lieu dans le jeu est prévu et – bien sûr – la machine n’invente rien. Les programmeurs construisent le logiciel qui permet d’afficher les images, de jouer les sons, d’organiser les déplacements et les interactions. En veillant à utiliser au mieux les ressources de calcul de la

machine à laquelle le jeu est destiné.Graphic design : C’est le contenu visuel d’un jeu. Domaine large qui se découpe en sous-métiers : l’image en deux ou trois dimensions, l’animation, les effets visuels... L’image doit correspondre à un univers, mais aussi être lisible, car le joueur ne doit pas s’y perdre.Sound design : Au cœur du processus de création et souvent en retrait. Les consoles, ou même les ordinateurs, ne sont que rarement équipés d’une carte son pour gérer uniquement l’audio. Le calcul du son dans un jeu se fera souvent avec une priorité plus faible que l’affichage des éléments ou les calculs divers de simulation physique. À l’exception des audio games évidemment.Game design : Fonction propre au jeu vidéo. Il s’agit de structurer les éléments d’un jeu pour qu’ils procurent un plaisir dans l’action. Autrement dit, le game designer a pour mission de s’assurer que le joueur prend du plaisir à jouer (ou, dans les jeux "sérieux", que le message est transmis). Il fixe les règles, les actions et interactions possibles, leur mise en situation, leurs variations, ainsi que leur cohérence par rapport à l’histoire, à l’univers graphique et sonore.Ergonomie : Fonction centrée sur l’interface, qui vise à s’assurer que l’image et les contrôles sont cohérents, lisibles et remplissent leur fonction.

Et les autres humains ? Ils peuvent être intégrés au jeu autrement que comme voisins de canapé ou avatars lointains. Johann Sebastian Joust (Doug Wilson, 2012) n’utilise pas d’écran, seulement les contrôleurs Move d’une PlayStation, sensibles au mouvement. Le joueur doit bousculer la manette de ses adversaires tout en protégeant la sienne de mouvements trop brusques. Difficulté : la sensibilité du contrôleur augmente lorsque la musique ralentit, contraignant le joueur à des mouvements très lents. Entre ballet et jeu de cour de récré.Enfin, les interfaces immersives cherchent à substituer entièrement un univers virtuel à la réalité. Ainsi, les casques de réalité virtuelle (par exemple l’Oculus Rift, l’un des plus populaires aujourd’hui) permettent de superposer l’image du jeu à tout son champ de vision. Les manettes Razer Hydra récupèrent et transmettent très exactement la position des mains du joueur dans l’espace. Combinées aux casques de réalité virtuelle, elles permettent notamment de montrer le mouvement des bras du joueur dans le monde virtuel.

___DES HISTOIRES PERSONNELLESLe jeu vidéo permet de mettre le joueur dans des situations très variées. Il peut en faire le héros d’une fiction proche du cinéma, souvent assez balisée, mais il peut aussi transmettre et faire partager une expérience personnelle de son créateur. Ainsi, le très simple Type Godmode on in the console (collectif Alineaire), où il s’agit de se faire une place dans une rame de métro bondée et où l’acquisition d’une poussette fait de vous le maître du jeu. L’expérience très commune d’être bousculé dans les transports en commun pourrait donner lieu à un texte, voire à

un court métrage ; elle est ici exprimée et transformée en jeu. Plus sérieusement, un jeu comme Lim (Merritt Kopas), propose de faire circuler un carré multicolore dans un labyrinthe : confronté à des carrés monochromes qui barrent son chemin, le joueur peut en adopter la couleur pour en limiter l’hostilité, mais sa progression est alors ralentie et devient pénible. Jolie parabole d’une quête d’identité sexuelle.

___JOUER PARTOUTLes jeux vidéos – nés sous forme de bornes dans des lieux publics, puis confinés dans le salon ou la chambre – sortent à nouveau des domiciles. Ils sont exposés (par exemple l’exposition Arcade présentée à Stereolux il y a trois ans), gagnent les galeries d’art et les festivals. L’espace public devient lui-même terrain de jeu (géolocalisé par son Smartphone, tout un chacun est un joueur potentiel dans le décor de sa ville). Enfin, des game jams regroupent jusqu’à des centaines de créateurs, amateurs ou professionnels, pour concevoir et expérimenter des jeux ensemble sur une durée réduite : le Global Game Jam qui se déroule simultanément en janvier dans soixante-douze pays, le Ludum Dare (depuis 2002), le Zoo Machine Festival à Tourcoing (fin novembre 2014), le Stunt Fest à Rennes et Game & The City à Stereolux.

___La conception de jeux vidéos est une activité essentiellement collective, qui met en jeu des compétences et des procédés spécifiques.

J o U E R C o L L E C T I F

Boucle de gameplay : Structure de base du jeu, composée de trois temps : objectif, challenge, récompense. Elle s’applique aux situations élémentaires de jeu comme à son déroulement complet.Gameplay : Ensemble des règles, situations et invitations à agir qui constitueront la manière dont le jeu se joue et s’éprouve. Concevoir un gameplay, c’est trouver un juste équilibre entre des règles ni trop strictes ni trop souples (le game), de sorte qu’un individu éprouve du plaisir à agir avec ces règles (play). Le game designer doit donc manipuler des composantes objective (game) et subjective (play).Bottom/up et top/down : La réalisation d’un jeu vidéo peut partir d’un concept. Le game design consiste alors à développer ce concept (par exemple une fiction préexistante sous forme de film ou de livre) en s’y conformant (approche top/down). On peut également partir de situations ludiques de base et développer le jeu pour les mettre en scène (approche bottom/up). Le game designer est, soit dans la position d’un musicien qui développe une partition, soit dans celle d’un musicien qui expérimente à partir des possibilités de son instrument.

Game & The City — du 27 février au 1er mars / gameandthecity.org Et aussi : exposition Uppercube de Paul Souviron — du 9 février au 1er mars

Adsono © Mechbird

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E n tant que musicien, comment passe-t-on du punk à la musique savante ? Je crois qu’il s’agit simplement d’un désir d’aller voir plus loin. Dans le contexte culturel du musicien autodidacte de quatorze ans que j’étais, ce «plus loin» se nommait punk-rock. Lorsque j’ai déménagé à Montréal, tout a basculé. Danse, théâtre, arts visuels

et performances se sont intriqués, élargissant ma vision et, par incidence, ma pratique. La boucle est en train de se boucler, puisque je suis récemment revenu vers ces musiques punk et métal qui influencent mes projets aujourd’hui, même si mon travail a tendance à s’épurer de plus en plus.

Comment s’est passée votre rencontre avec la musique électroacoustique ?Elle s’articule en deux chocs, en deux incompréhensions qui ont cultivé ma curiosité pour cette chose qui m’apparaissait au début comme une des plus étranges qui soient. Il y a d’abord eu un concert dans le noir, sans performance visuelle, où je m’étais pointé par hasard le 28 janvier 1999, sans savoir à quoi m’attendre. Ensuite la rencontre fortuite, alors que je ne connaissais même pas le mot

«électroacoustique», d’un des ouvrages les plus importants dans le domaine : le Traité des objets musicaux de Pierre Schaeffer. Je ne comprenais rien de ni l’une ni l’autre de ces choses et c’est ce qui a piqué ma curiosité.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser aux arts électroniques ? Ce désir d’aller plus loin m’a fait m’intéresser aux arts visuels, à la photographie, en mettant à profit des aptitudes développées dans mon ancienne vie, proche du design graphique. Trouver des façons de matérialiser le son électronique a toujours

fait partie de mes préoccupations. C’était une façon de contrer l’omniprésence de l’audiovisualisation qui se transmet principalement par l’écran, interface qui m’apparaît aussi ennuyeuse que l’ordinateur, un outil trop efficace pour être intéressant. Quand j’ai fait mon entrée dans le monde des arts numériques autour des années 2000, la tendance était à un processus de dématérialisation radical, émanant d’une sorte de déification du numérique, de cette «révolution» à laquelle on semblait croire aveuglément, comme si rien n’avait existé avant. Intégrer des objets matériels était une façon de contrer la virtualité de l’époque. A cela s’ajoute un passé de batteur, qui m’a fait garder le goût de la relation tactile avec mon instrument.

Vous semblez en effet avoir une prédilection pour les objets vétustes : machines à écrire, cloches, objets analogiques et mécaniques…C’est justement pour contrer l’ordinateur que je me suis tourné vers le monde des objets. Le vieux qui dialogue avec le nouveau me donne le sentiment de trouver un équilibre, de ne pas tomber dans les extrêmes, dans la croyance aveugle envers les données d’une époque. Je cherche un équilibre entre la «matière immatérielle», le code, et la «matière matérielle», les objets. Je trouve ainsi beaucoup d’inspiration dans l’histoire de l’acoustique, dans le XIXe siècle. J’utilise par exemple des diapasons. L’idée m’en est venue lorsque je travaillais avec des objets mécaniques, qui génèrent des sons bruités sans hauteur tonique. Le diapason me permettait d’introduire des sons ténus. J’ai commencé à l’intégrer dans mes performances et improvisations avant d’en arriver à l’automatiser dans l’œuvre frequencies (a), en 2012.

Quel lien entretiennent les différentes pièces de la série frequencies ?Mes œuvres précédentes étaient davantage paysagistes ou mécaniques que fréquentielles [la musique fréquentielle ou spectrale repose sur la décomposition du son, s’intéresse à son infiniment petit, N.D.L.R.]. Le lien entre les projets de la série frequencies se situe au niveau de la matière sonore et visuelle utilisée : des sons basiques comme des signaux sinusoïdaux, du bruit et de la lumière réfléchie dans l’acrylique transparent pour former une esthétique inspirée par les courants minimalistes. La matière sonore de frequencies (synthetic variations) a servi de base à l’œuvre suivante, frequencies (light quanta), qui est un travail sur la particule. Ce qui m’a mené à articuler métaphoriquement l’œuvre autour de certains principes de base de la physique quantique [qui décrivent le comportement des particules élémentaires, l’infiniment petit de la matière, N.D.L.R.] : probabilités, dualité onde/particule, discontinuité formelle, etc. La combinaison des sons et des images, en nombre limité, s’inspire de ces principes, pour créer une représentation possible de l’infinitésimal.

frequencies (light quanta) / Installation de Nicolas BernierDu 6 mars au 5 avril – 13h30 à 18h30

Vernissage le 5 mars avec la performance frequencies (synthetic variations) – 18h30

www.nicolasbernier.com

Autres rendez-vous avec la scène québécoise en 2015 :avril : Inferno (Louis-Philippe Demers & Bill Vorn)

mai : Machine Variation (Martin Messier)à l’automne : Soak (Martin Messier & Caroline Laurin-Beaucage)

m Y S T È R E S d E L A m A T I È R E

___ A l’occasion de la présentation de frequencies (light quanta), troisième volet d’une série intitulée frequencies, l’artiste montréalais Nicolas Bernier évoque sa trajectoire et son œuvre, traversée par une tension permanente entre analogique et numérique, entre instruments de musique traditionnels et création sonore informatique. / Marie Lechner

installation / frequencies (light quanta) 06 mars au 5 avril — Plateforme intermédia

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Nick Drake - Five Leaves Left (Island Record)Celui-là aurait pu rejoindre le ″club des 27″ avec les honneurs, mais voilà, il est mort un an trop tôt. Un contrat d’artiste à vingt piges, trois albums entre 1969 et 1972, une overdose médicamenteuse à vingt-six ans, le jeune homme était précoce. Bien que méconnu du grand public, Nick Drake était un musicien hors pair,

cachant derrière la simplicité apparente de sa musique une technique guitaristique sophistiquée.On recommande sa courte discographie, avec une tendresse particulière pour Five Leaves Left, le premier album.Reconnu à sa juste valeur bien après sa mort, Drake est une étoile filante de la musique folk.

LD

Radio ElvisJUSTE AVANT LA RUÉEDernière ce drôle de sobriquet, trois post-ados parisiens – guitare, basse, batterie – osent, avec l’audace des grands : premier EP (Juste avant la ruée), concerts, textes exigeants, clips (trop) léchés et chroniques dithyrambiques. Citant Jack London ou Saint-Exupéry, Pierre Guénard, issu de la scène slam, a des allures de premier de la classe, ou de rebelle dégingandé. Et puis des titres comme Goliath sont à la hauteur des critiques, avouons-le… Oui, on y entend du Cantat poignant et torturé ; oui, cette voix tranchante, aux intonations à fleur de peau, flirte avec celle de Dominique A ; oui, les arrangements et les guitares frondeuses sont volées à un regretté Bashung. Et oui, ce nom de groupe ne veut rien dire… mais oui, Radio Elvis a un talent éblouissant.

CH

Nanamorphoseexposition – collectif HéroïnesPlasticien(ne), scénographe, designer, rédactrice, illus-tratrice, auteur de BD… ils ne sont pas moins de douze artistes à s’être réunis pour cette exposition autour des nouveaux codes de la femme, cette Nanamorphose, sujet aussi inépuisable qu’intemporel. Fantasmée, raillée, magnifiée, rêvée, honnie, transcendée… : ici, chaque artiste livre sa vision de la femme et se livre un peu. Ou beaucoup, c’est selon. Et le visiteur s’y retrouve forcément. Un peu, beaucoup ou passionnément.Parmi nos chouchous : les femmes-jouets de Zanzim (auteur du visuel de Scopitone 2005), Facettes, la série illustrée d’Anne-Claire Macé (initiatrice de cette expo et illustratrice de Scopitone 2007) et les textes-pensées d’Elodie Ancelin (pompier volontaire de Scopitone depuis 2007).

Exposition du 12 décembre 2014 au 27 février 2015 – Galerie 5 (B.U. Belle-Beille), Angers.

MR

Kevin Morby - Still LifeIl n’est pas nécessaire de rappeler ici tout le bien que l’on pense de Kevin Morby, ex-The Babies, qui nous a récemment montré toute l’étendue de son talent avec un album déjà très remarqué : Harlem River.Still Life est dans la même veine ; certains diront ″revival 60’s″, d’autres

y verront, à raison, une omniprésence ″dylanienne″, une évidente proximité avec The Walkmen – disons plutôt une continuité dans cette capacité à composer, avec une déconcertante facilité, des folk (rock) songs légèrement surannées et terriblement classieuses.All Of My Life, pour ne citer qu’elle, est de la trempe de ces morceaux parfaits en tous points, qui nous font user avec culpabilité la touche replay des semaines durant. En somme, c’est l’album indiqué pour accompagner, au choix, une longue léthargie hivernale ou les road trips à venir.

BL

Mother - Elinor CarucciLa photographe israélienne Elinor Carucci nous invite, avec sa nouvelle parution Mother, à plonger dans la substance de la vie quotidienne d’une famille. Celle des représentations franches, intimes et troublantes. Renforcées par l’utilisation du clair-obscur, de la lumière directe ou du gros plan, les scènes ainsi immortalisées, durant un travail de plus de huit ans, dévoilent les émotions de la grossesse, la fragilité d’un enfant, les plaisirs d’enfance fugaces ou encore les routines d’une famille. Mother est un dévouement à la réalité, exprimant le bonheur et la colère de la parentalité ; un véritable moment d’universalité.

Mother - 2013 - éd. RestelRB

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un crew de 4 photographes, AdhérentS de Stereolux depuis plusieurs années, épie, traque et admire d'un œil alerte chaque spectacle, concert ou exposition. Pêle-mêle, voici quelques clichés d'Etienne Houtin, de Magalie Fonteneau, de Nicolas Bretaudeau et d'Emmanuel Gabily, souvenirs de l'année 2014.

R E T O U R S U R 2 0 1 4 E N P H O To

I.S.L.A © Magalie Fonteneau

Gessaffelstein © Etienne Houtin

Temporary Distorsion © Emmanuel Gabily

Hiroaki Umeda © Simon Bonneau

Jeff Mills - Time Tunnel © Etienne Houtin

Hakanaï © Etienne Houtin

Les Nuits Zébrées – C2C © Etienne Houtin

Lenparrot © Emmanuel Gabily

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TOTAL161 814

Chiffres au 15/12/2014

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1

23

Stereolux

@StereoluxNantes // @StereoluxLab

Stereolux est un projet de l’association Songo accueilli à la Fabrique-Laboratoire(s) Artistique(s)

Le projet Stereolux est soutenu par :

Label Scène de Musiques Actuelles

Les concerts Stereolux reçoivent l’aide de :

Stereolux est membre des réseaux :

Les expositions de Stereolux reçoivent le mécénat de :

Stereolux remercie ses partenaires médias :

INFOS PRAT IQUES

45

1 2 3

4 5

Direction : Éric Boistard, Céline Poux.Administration & comptabilité : Véronique Bernardeau, Caroline Coste, Céline Imari, Oriane Gay, Alice Cartel.Pôle Musique : Jean-Michel Dupas, Pauline Schopphoven, Sarah Cossé.Pôle Arts Numériques : Cédric Huchet, Yeliz Ozen, Martin Lambert, Boris Letessier.Action culturelle : Mélanie Legrand, Sonia Navarro.Exploitation et technique : Christophe Godtschalck, Nicolas Chataigner, Floriane Réthore, Maël Pinard, Simon Bitot, Christophe Servais, Elise Maigret.Communication / commercialisation / partenariats : Marieke Rabouin, Rémi Bascour, Vincent Loret, Sophie Crouzet, Cécile Sarrazin, Lucie Dahan, Céline Barrett, Delphine Vaute, Marjorie Ménager...Bar / restaurant : Olivier Padiou, Mélanie Main, Zoran, Nolwenn, Gauvin, Martine, Benjamin, Christophe…

Directeur de publication : Éric Boistard.Comité de rédaction : Éric Boistard, Marieke Rabouin, Jean-Michel Dupas, Martin Lambert, Rémi Bascour, Cédric Huchet, Mélanie Legrand, Laurent Mareschal, Vincent Loret, Cécile Sarrazin.

Rédacteurs / illustrateurs : Laurent Mareschal, Marie Lechner, Rubin Steiner, Mathias Riquier, Atelier La Casse, Rémi Sohier, Guillaume Gwardeath, Vincent Théval, Matthieu Chauveau.

Mise en page : Gregg Bréhin (Yodel.)Impression : Imprimerie Allais / Tirage : 20 000 exemplaires.

Songo à La Fabrique - 4, boulevard Léon-Bureau- 44200 Nantes.Tél. : 02 51 80 60 80 - [email protected]

Grand partenaire :Chronobus C5

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Les expositions de Stereolux reçoivent le mécénat de :

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