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Steve Coleman Henri Bok André Jung les becs de saxophone hommage à Luciano Berio le kiosque le Journal d’informations SELMER Paris - nº 15 - Décembre 2003 SUPPLÉMENT Debussy et la Rhapsodie pour Clarinette

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Steve Coleman3Henri Bok3

André Jung3les becs de saxophone3

hommage à Luciano Berio3le kiosque3

le Journal d’informations SELMER Paris - nº 15 - Décembre 2003

SUPPLÉMENT

Debussy et laRhapsodie pourClarinette

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édito Le souffle du monde…Taiwan, 20 novembre. Il

est presque 20 heures.La large avenue du

centre de Taipei ondule aurythme des grandes enseigneslumineuses en chinois. Entrele Shantao Temple etChunghsiao Hsinheng, la sta-t ion du nouveau métro, legrand magasin d’instrumentsde musique s’élève sur plu-s ieurs niveaux. Au dernierétage, un groupe de mamansattend avec de jeunes enfantsdans une ambiance feutrée etstudieuse. Jardin d’enfants ?Non, école de musique. Lesplus petits ont 4 ou 5 ans etcommencent l’apprentissaged’un instrument de musique.Les dessins d’enfants appliquéssur les portes des dix studiosde répétition, indiquent l’acti-vité à laquelle chacun est des-tiné : clarinette, saxophone,flûte, claviers, ...

Malgré l ’heure avancée,l ’act ivité intense du l ieuillustre, si besoin était, la partimportante accordée par lesfamil les au développementd’une activité culturelle pourles plus jeunes. Pour ces socié-tés encore en devenir, laconscience des bienfaits d’unepratique culturelle, dans leprocessus de développementde l’individu, est parfaitementacquise. Il est toujours trèsmotivant de constater que desnations, qui ont démontré leurcapacité à créer une croissanceindustrielle, ont accordé uneplace prépondérante aux pra-tiques culturelles actives, véri-tables garantes d’une évolutionplus harmonieuse des sociétés.

L’histoire des Arts et lesacquis de nos cultures occi-dentales ne doivent en aucuncas nous dispenser d’un vraitravail de construction et desensibilisation à une cultureplus populaire et plus “quoti-dienne”, bénéfique aux jeunesgénérations. Un défi majeurpour les années à venir.

Il y a quelques semaines, la France a lancé l'année de la Chine. Ce pays gigantesque sort d'an-nées de léthargie à pas de géant, tant du point de vue économique que culturel comme l'a

constaté Guy Dangain, invité lors du Congrès International de Clarinette organisé en Asie, débutoctobre. « Chaque artiste invité était amené àse produire en récital. Richard Vieille et moi-même représentions la France et avions à cetitre pour mission de défendre l’École française,ses compositeurs, et de donner des cours auxclarinettistes chinois. Je ne suis ni prophète, nidiplomate, mais je puis vous assurer que dansun avenir très proche, nous connaîtrons desYo-Yo Ma de la clarinette. Ces jeunes instru-

mentistes sont avides d’apprendre. Leur énergie au travail est inouïe : à vous couper le souffle, ce quiest un comble pour un professeur de clarinette ! Mais quel bonheur pour un pédagogue que d’êtreporté par un tel élan ! Le répertoire de ces jeunes est très large. Les élèves jouent sur des matérielsperformants et récents (clarinettes, becs et anches). Mon périple chinois m’inspire quelques réflexionssur la perpétuation des musiques d’harmonie. Cette tradition française a été véhiculée avec bonheurpar les musiciens de la Garde Républicaine, aux États-Unis, au Japon, puis transmise en Corée, àTaiwan, et aujourd’hui en Chine. Imaginons le nombre de musiciens et de musiques d’harmonie quise développent actuellement dans cet immense pays, où tout va vite… et sérieusement ! Notre pays,la France, devrait - et je le dis sans acrimonie - “se réveiller”, raviver le phare de notre culture, devenueéblouissante au miroir du soleil levant. »

Quand la Chine s’éveillera

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En visite à Paris avec le distributeur espagnol de SelmerParis, Manuel Fernandez (Primus), José Luis Estelles, le

soliste de l'Orchestre de Grenade, est venu essayer des clari-nettes et a rencontré Jean-Pascal Post (Philharmonique deRadio France).

Animant régulièrement des master classes à l’étranger,professeur à l'Université Alcala à Madrid et au CentroSuperior de Musica de Pais Vasco (Pays Basque),José-Luis Estelles est décrit dans The Clarinet commeun musicien au « timbre limpide et parfaitement maîtri-sé sur toute la tessiture. » Des qualités mises en valeurpar le modèle Récital que le soliste a choisi.

“Frequence SELMER” est un journal d’informations gratuit.Si vous désirez le recevoir, écrivez-nous :18, rue de la fontaine au roi 75011 Paris Francetél. : 01 49 23 87 40 fax : 01 43 57 24 95 www.selmer.frDirecteur de la publication : Patrick SelmerRelations extérieures et artistiques : Stéphane GentilConception rédactionnelle : PMRSecrétariat de rédaction/PAO : Catherine GeorgoudisCrédit photos : Jean-Claude Meignan, PMR, DRFlashage & impression : SiciISSN n° : 1161-7829 - Dépôt légal : 4e trimestre 2003

Guy Dangain lors d’une master class à Shanghai.

M. Fernandez, J. L. Estelles et J.-P. Post.

Une forte présence Selmer pour les deux grands événements internationaux qui se sont dérou-lés cet été aux USA. Pour le World Saxophone Congress (qui a lieu tous les trois ans), l’affiche

était particulièrement riche avec les lauréats du Tremplin Jeunes (Erwan Fagant, Miha Rogina,Julien Petit, Antonio F. Belijar), Hiroshi Hara (lauréat du Concours de Dinant 2002), les quatuors desaxophones de Budapest, Habanera, Diastema, Claude Delangle, Vincent David, Jerry Bergonzi,Philippe Geiss, François Théberge et Pierrick Pedron. Classique, jazz, musique contemporaine,tous les styles étaient brillamment représentés. L’édition 2006 est d’ores et déjà programmée àLjubljana (Slovénie).

Organisé chaque année par l’International Clarinet Association,le ClarFest poursuit de multiples objectifs : rencontres de musi-ciens amateurs et professionnels, découverte de nouveaux talents,développement du répertoire instrumental… Avec son partenaireaméricain, Conn-Selmer Inc., Selmer Paris a exposé sa gamme declarinettes, dont les modèles Signature et Odyssée ont retenul’attention de nombreux congressistes. Même succès pour lesconcerts Selmer qui ont permis d’apprécier le talent de JacquesDi Donato, Marie-Bernadette Barrière, Maguy Giraud, DavideBandieri et Olivier Vivares (prix CNSM de Lyon 2002). Rendez-vous en 2004 à Washington DC(University of Maryland - College Park) avec à l'affiche : Ricardo Morales (Principal du PhiladelphiaOrchestra) dans le Concerto de Nielsen, David Krakauer avec Klezmer Madness et bien d'autres…

Jacques Di Donato entouré des participantsau ClarFest 2003.

World Saxophone Congress & ClarFest 2003

José Luis ESTELLES

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Saxophones

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Après avoir joué du violon, Steve Coleman semet au saxophone à l'âge de 13 ans, suivanten cela les conseils de son père, grand fan de

Charlie Parker. Mais plutôt que le mentor du bop,c'est Maceo Parker (saxophoniste de JamesBrown) qui séduit alors le jeune musicien.Diverses expériences dans des groupes de funksuivront mais l'appel du bop sera le plus fort et,à 18 ans, Steve s'investit totalement dans l'étu-de de l'œuvre de Bird. A la fin des années 70, ilpart pour New York et intègre rapidement lesbig bands de Mel Lewis-Thad Jones puisSam Rivers et Cecil Taylor's. Néanmoins, lestemps sont durs et Steve se trouve contraintde jouer dans les rues de Big Apple avecson groupe qui deviendra Steve Colemanand Five Elements. Dès le milieu des années80, la formation enregistre pour le label alle-mand JMT. Au-delà de la musique, le saxopho-niste poursuit une démarche artistique globalece qui le conduit à créer avec d'autres artistes lecollectif M-Base. Multipliant les rencontres musi-cales (notamment avec le groupe RenegadeWay, au milieu des années 90, avec, aux saxo-phones, Greg Osby, Joe Lovano, Ravi Coltrane,Graig Thomas…), Steve Coleman s'immerge dansdifférentes cultures (Afrique, Asie, Inde…), persuadéque la création musicale actuelle doit puiser savitalité dans les traditions musicales ancestrales dumonde entier. À la fin des années 90, il travailleavec l'Ircam puis s'accorde une période sabbatiqueentre 2000 et 2001, af in de poursuivre sesrecherches. La formation Steve Coleman and FiveElements revient sur le devant de la scène en 2002avec Resistance is futile puis On the Rising of the64 Paths, deux albums sortis sur Label Bleu.Dans ton parcours, la musique et la recherchespirituelle semblent indissociablement liées.Comment l'expliques-tu ?La musique ne peut se résumer à jouerle mieux possible d'un instrument.D'ailleurs, de nombreux musiciensprofessionnels jouent admirable-ment bien, mais ce qui est com-pliqué c'est de trouver des gensqui partagent d'abord la mêmeconception de la vie que toi. Lamusique vient ensuite. C'estpour ça qu'au sein du collectif M-Base, nous partageons une cer-taine vision de la vie. Ça ne veut pas

dire que tout le monde doit se ressembler, mais c'estla clé pour que la rencontre musicale soit fruc-

tueuse. Les musiciens ont trop souvent ten-dance à oublier cette dimension.

Ta démarche est singulière. Comment tesitues-tu par rapport à la scène jazz

actuelle ?Je dois t'avouer que je suis peu atti-ré par la scène actuelle. On peutdire que le niveau est élevé maisbeaucoup de musiciens de jazz

sortent des écoles et ont tendanceà jouer de la même manière. J'ai tou-

jours privilégié l'apprentissage sur leterrain, notamment auprès des anciens.

C'est une démarche difficile parceque tu récoltes des informationséparpillées et que tu dois rencon-trer les gens, passer du temps aveceux. Tu ne peux pas te contenter de

payer et puis c'est tout ! De toutefaçon, développer un style demande

énormément de travail personnel, d'in-trospection. I l faut également savoir

prendre du recul par rapport au “business”pour garder une certaine fraîcheur créative.

Parlons saxophone. Comment as-tu découvertla marque Selmer ?À Chicago, dans les années 70, le rendez-vous

incontournable des saxophonistes, c'était “TheSaxophone Shop”, lieu où Robert Black m'a faitdécouvrir les saxophones Selmer. J'ai essayé unmodèle et j'ai adoré le son, les vibrations. Voilàpourquoi j'ai acheté deux Mark VII.Pourtant le saxophone mythique, c'est le Mark VI… C'est vrai que le Mark VI a une mécanique quitombe naturellement sous la main, mais le son duMark VII me convient parfaitement. En plus, il mesemble que ce modèle a un potentiel beaucoupplus large que le Mark VI.Et les nouveaux modèles ?Je trouve qu'ils sont vraiment réussis. D’ailleurs , jejoue maintenant essentiellement le Série III. Laqualité de réalisation comme la qualité de sonsont superbes. Il y a quelque temps, j'ai pu jouerl'Alto Référence… Quel saxophone ! C'est un alto

de grande classe. Très impressionnant ! Lamécanique est parfaite et le registre haut

simplement magnifique. Je dois recon-naître que c'est une sérieusealternative à mes Mark VII !

NÉ À CHICAGO EN 1956, STEVE COLEMAN OCCUPE UNE PLACE À PART DANS LE JAZZ MODERNE. PASSIONNÉ PAR LES CULTURES

ANCESTRALES, NOTAMMENT D'AFRIQUE DE L'OUEST, IL ABORDE LA MUSIQUE AVEC UNE DIMENSION SPIRITUELLE, QUASI MYS-

TIQUE, CE QUI NE L'EMPÊCHE PAS DE SE PASSIONNER POUR LE SAXOPHONE ET PARTICULIÈREMENT LES SELMER !

Steve Coleman, vibrations spirituelles

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Clarinettes

Henri BOK, pionnier de

C'est à l'âge de 14ans qu'Henri Bok ala “révélation” pour

la clarinette basse. Un same-di après-midi, son père, ama-teur de jazz, écoute à la radioun concert d'Eric Dolphy.Fasciné par le jeu du jazz-man, Henri Bok achète ledisque Last Date dès le lundisuivant et décide de semettre à la clarinette basse.Une vocation est née. Depuis,le clarinettiste néerlandais estdevenu l 'une des f iguresmajeures de la clarinette

basse au niveau international. D'ailleurs sa classe du ConservatoireSupérieur de Rotterdam accueille une quinzaine d'élèves venusdes quatre coins de la planète.Vous êtes l'un des pionniers de la clarinette basse. Comment avez-vous étudié l'instrument ?C’est à l’époque où j’étais étudiant en classe de saxophone quela classe de clarinette basse a été créée au ConservatoireSupérieur de Rotterdam. J’ai donc été l’un des premiers étudiantspour cet instrument. Comme il n’existait pas de méthodes pour laclarinette basse, j’ai dû effectuer un travail personnel important.J’ai beaucoup essayé avant de trouver mes solutions. Parexemple, transposer les doigtés de clarinette n’était pas satisfai-sant, j’ai alors moi-même écrit une méthode intitulée NouvellesTechniques de la Clarinette Basse, définissant des doigtés spéci-fiques. Il a également fallu que je développe des techniques spé-ciales pour la musique contemporaine.L'instrument est donc très jeune… Pas réellement si l’on considère que les premières traces de cla-rinette basse remontent au XVIIIe siècle. Mais il est vrai qu'il fautattendre la deuxième partie du XXe siècle pour voir apparaître un

répertoire de soliste. Sur ce point, le musicien tchèque JosefHorak a joué un rôle très important. Dès 1955, il a donné les pre-miers concerts de musique de chambre, avec piano. En 2005 j'ai-merais organiser un événement autour de ce musicien qui jouetoujours et qui, hormis être un grand clarinettiste basse, est unepersonnalité exceptionnelle.Comment jugez-vous l'évolution de la clarinette basse ?En un peu plus de 20 ans, l'instrument a connu une évolution trèsfavorable. Les compositeurs se sont intéressés de plus en plus àses possibilités uniques, les clarinettistes sont de plus en plus nom-breux à se mettre à la basse, la facture instrumentale s'est amélio-rée… Lorsque nous avons commencé le Duo Contemporain (clari-nette basse/percussion) en 1981, nous n'avions qu'une seule pièceoriginale à jouer. Aujourd'hui, il y en a entre 250 et 300 ! Quant auxétudiants, ils sont très attirés par la basse, partout dans le monde.J'ai pu le vérifier récemment à Shanghai, où se tenait un festival declarinette début octobre. Les musiciens chinoisont été séduits par les éléments théâtraux quej'introduis dans mon récital. Il y a une réelle curio-sité en Chine. Ce pays a un for-midable potentiel.Et du point de vue de la factureinstrumentale, vous avez toujoursjoué Selmer ?Oui, j'ai commencé sur Selmer et je suis restéfidèle à la marque. Pourtant, je suis, moi aussi,curieux et je ne me suis pas interdit d’essayerd'autres marques. Mais, en ce qui concernela clarinette basse, je considère que lemodèle Selmer “25/II” n'a pas de limites, cequi ne veut pas dire que les autres sontmauvais, loin de là. Certaines marques pro-posent de très bons instruments mais quiseront plus “spécialisés” dans un domai-ne, pour l 'orchestre , par exemple .Comme je le dis souvent, Selmer, c'est letop, même s'i l est toujours possibled'améliorer encore certains points !Votre actualité ?Après un grand festival de musique àMiami au début novembre, j ' irai àMadrid au début du mois dedécembre pour un autre festival. Jedonnerai des concerts vers la mi-avril en France, avec Sylvie Hue etl’Orchestre d'Harmonie du Centre.

la clarinette basse

2 modèles de clarinette bassesont disponibles :Ê la “23/II” (19 clés) descendant au mib grave,Ê la “25/II” (22 clés) descendant à l’ut grave.4

Henri Bok recevant Bennie Maupin dans sa classe du Conservatoire de Rotterdam.

Henri Bok Est

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Cuivres

Cornet à pistons : l’oublié ?Drôle de destin que celui

du cornet. Inventé enAllemagne, son appari-

tion au XIXe siècle suit de peucelle de l'adjonction des pis-tons sur les cors et les trom-pettes. Sa souplesse et sonagilité ont largement contribuéà sa vogue pendant le XIXe

siècle où il a souvent éclipsé latrompette . L ' instrument vaconnaître un certain “âge d'or”jusque dans les années 1940-1950. Depuis, il semble êtretombé dans une relative dis-grâce… Pourtant, sa sonoritéest magnifique et son répertoi-re important, comme nous lerappel le l 'un de ses plusardents défenseurs , AndréJung, professeur au CNR et auCNSM de Lyon (en qual i téd'Assistant). André Jung a étu-dié le cornet de 14 ans à

22 ans et, depuis, la passion pour l'instrument ne l'a pas quitté,même s'il mène une carrière active de trompettiste.Comment est enseigné le cornet aujourd'hui ?Je vais être direct : depuis l'arrêt de la classe de cornet duCNSMDP, le cornet n'est plus enseigné comme instrument “spéci-fique” dans aucun conservatoire ou école de musique en France !En réalité, l'étude du cornet, lorsqu'elle est prévue, se fait à la dis-crétion du professeur de trompette. Pour ma part, j'ai eu la chancede travailler le cornet avec des professeurs comme RogerDelmotte ou Maurice André. Je me suis également inspiré desrares enregistrements que monsieur Eugène Foveau, professeurau CNSMDP, a remarquablement réalisés à l'époque de “l'âge d'or”.Il faisait partie des plus prestigieux cornettistes de sa génération.Naturellement, mes élèves étudient le cornet et, généralement, ilsadorent. Ils se rendent compte que c'est un “plus” dans leur forma-tion. Ça leur permet de découvrir un autre univers. D'autre part, auCNSMDL, il y a une épreuve de cornet en 2e et 3e année mais,hélas, pas pour le concours de fin de cycle. Je pense qu'il seraitlégitime qu'une UV (Unité de Valeur) de cornet fasse partie du cur-sus de 4 ans afin de valider le diplôme de sortie.Justement, l'instrument s'enseigne-t-il comme la trompette ?Il ne faut surtout pas faire d'amalgame entre la trompette et le cor-net ! Par la richesse de son répertoire et sa sonorité spécifique, lecornet demande une autre approche, autant culturelle, dans laconnaissance intime des œuvres, que technique. Là, je pense à lasonorité, c'est-à-dire la recherche de ce grain de son unique, rondet riche. Il y a également le travail sur l'articulation du coup delangue, binaire et ternaire, en fonction du répertoire. Une choseest sûre, si on veut vraiment jouer le cornet, on ne peut pas se

contenter de transposer ce qu'on sait faire à la trompette. J'ai cou-tume de dire qu'un bon trompettiste ne deviendra pas forcémentun bon cornettiste. En revanche, un bon cornettiste deviendra unbon “musicien trompettiste” !Qu'en est-il du répertoire ?Il est riche, avec de nombreusesétudes, des concertos, des fantai-sies et variations, de la musique dekiosque… Il y a réellement une profu-sion d'œuvres, avec de nombreusespièces qui sont quasiment“oubliées”. J'ai d'ailleurs un projetd'enregistrement qui permettrait deremettre dans la lumière une partiede ce répertoire. En revanche, lerépertoire contemporain pour cor-net est inexistant ou presque ! Est-ce parce que l'instrument estdevenu plus conf ident ie l , joué par un pet i t nombre despécialistes ?Faut-il être pessimiste sur l'avenir du cornet ?Non, car il ne faut pas oublier que le cornet est très employédans les formations telles les harmonies, fanfares, musiques mili-taires et brass bands. Certes, il y a assez peu de brass bands enFrance, mais la forte tradition dans les pays anglo-saxons fait quel'instrument ne va pas disparaître, même si c'est une approchedifférente. Il faut faire surtout attention à ne pas perdre cette culture du son si particulière au cornet. À nous de transmettrenotre passion pour l'instrument…

L e cornet à pistons aurait pour aïeul le petit cor de postillon.Aux alentours des années 1825, Halary fabriqua un cor de

poste avec deux, puis trois pistons. Les premiers exemplairesde cornet à pistons fabriqués par les établissements CourtoisFrères datent de 1827-1828. Assez vite, les pistons Stölzel sontremplacés par des pistons Périnet, le premier cornet à pistonsutilisant ce système étant fabriqué par Adolphe Sax en 1841.L’âge d’or du cornet va s’étendre de la moitié du XIXe siècleaux années 20. Malgré les nombreux virtuoses qui ont fait lagloire du cornet, dont Jean-Baptiste Arban (né à Lyon en 1825,nommé professeur de cornet au CNSMP en 1857, décédé en1889), l’instrument ne s’est jamais imposé dans l’orchestre, hor-mis quelques pages dont la Symphonie Fantastique de Berliozou Carmen. Bizet exige des cornets tantôt pour le brillant, tan-tôt pour renforcer les cordes dans l’extrême grave. Le cornet,par son timbre particulier, a interpellé des compositeurscomme Stravinski, Poulenc ou Messiaen. Dans les débuts dujazz, à la Nouvelle-Orléans, le cornet a tenu un rôle prépondé-rant, mais il a été peu à peu remplacé par la trompette sib.

Un peu d’histoire

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Cornet353 C

AndréJung

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Dossier

les becs de saxophoneAVEC ENVIRON 100 000 PIÈCES FABRIQUÉES CHAQUE ANNÉE (SAXOPHONE ET CLARINETTE CONFONDUS), LA PRODUCTION DES BECS EST LA

PREMIÈRE ACTIVITÉ, EN QUANTITÉ, DE SELMER PARIS. MAIS L'IMPORTANCE DE CET ACCESSOIRE NE SE LIMITE PAS À CE CHIFFRE IMPRESSIONNANT

DE PRODUCTION. EN EFFET, LE BEC JOUE UN RÔLE PRIMORDIAL DANS LA QUALITÉ DU SON DE L'INSTRUMENT. PETIT FLASHBACK SUR LES BECS DE

SAXOPHONE SELMER PARIS.

Tout d'abord, rappelons que les toutpremiers becs en ivoire ou en bois(matériaux suivis par le cristal, deux

siècles plus tard) sont utilisés sur les clari-nettes baroques, dès le XVIIe siècle. Les pre-miers modèles de becs produits par SelmerParis datent de la fin du XIXe siècle. La jeunesociété créée en 1885 fabrique tout d'aborddes anches pour clarinette puis, naturelle-ment, des becs. Néanmoins, il faut attendrequelques années, aux environs des années1905-1910, pour voir apparaître les pre-miers becs de saxophone siglés Selmer.Les années 20 sont importantes car ellesvoient paraître les modèles Air Flow, recher-chés encore aujourd'hui par les collection-neurs du monde entier. Ces becs “typés”classique favorisent une sonorité sombre. Ilsse distinguent par une bague métallique etune chambre de grande dimension. Ce becévoluera et les derniers modèles adopterontune petite chambre ronde et verront le nom“Air Flow” imprimé sur la table.

Les légendaires “Soloist”Comme le Mark VI est devenu un saxopho-ne “mythique”, le Soloist fait aujourd'hui par-tie des becs mythiques. On distingue deuxtypes de “Soloist” : le Short Shank, produitdans les années 50 et le Long Shank, pro-duit dans les années 60. Ces deux becspartagent une petite chambre en forme defer à cheval. Qualité rare, ils sont assezpolyvalents pour faire à la fois le bonheurdes musiciens classiques et de jazz. Dansles années 70, Selmer Paris continue deproduire des becs dans le style du LongShank Soloist, mais leur table ne porte pasle logo “Soloist”. Leur sonorité est un peu

plus sombre que celle des becs Soloist dela grande époque. Un tournant a lieu dansles années 80, puisque Selmer Paris optepour la chambre carrée avec le modèleS80. Ce bec à la perce plus haute permetune projection plus importante du son. Il estsuivi du modèle S90 dans les années 90.Bâti sur le même principe que son aîné, le

S90 bénéficie d'une chambre carrée unpeu plus grande. Ces dernières années ontété marquées par le retour du Soloist etl'arrivée de la ligne Super Session.

Ébonite ou Métal, petite ou grandeouverture ?Étant donné l'importance du bec dans l'émis-sion du son, le choix du matériau n'est passans conséquence sur le timbre de l'instru-ment, tout comme l'ouverture sélectionnée. Àun moment ou un autre de son évolutionmusicale, tout saxophoniste est confronté àces questions. En ce qui concerne le maté-riau, l'ébonite (du caoutchouc vulcanisémélangé à 1/3 de soufre) comme les métaux(acier inoxydable ou laiton) partagent sensi-blement les mêmes qualités de stabilité et desolidité. Le choix se fait souvent en fonctiondu répertoire abordé ou de la sensation detoucher de lèvres. Rappelons que MarcelMule jouait, entre autres, sur un bec métalSelmer Paris “Standard Model”. En ce quiconcerne l'ouverture, les différences d'ap-proche entre le classique et le jazz semblentassez marquées. À la recherche d'une plusgrande flexion de l'anche, d'une bonne réser-ve de puissance et de possibilités d'effetsplus marqués, les jazzmen s'orientent plusvolontiers vers les becs ouverts, souventcouplés à des anches dures, voire trèsdures. Mais encore une fois, la perméabilitédes répertoires (contemporain/jazz moder-ne/musiques improvisées “savantes”) fait queles règles ont tendance à s'effacer devant lacuriosité de chaque musicien et ses enviesdu moment… On comprend mieux alorspourquoi les saxophonistes semblent à larecherche “perpétuelle” DU bec idéal…

Un bel échantillon de becs des années 40 et 50 : un SoloistD et deux Stentor, dont un modèle assez rare en métal.

Super Session S90

Ce bec orienté jazz déve-loppe un volume importantsans agressivité et allie la

sonorité chaude del’ébonite à la puis-sance du métal.Disponible poursoprano, alto, et

bientôt pour ténor.

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Un bec proche du S80,donc plutôt orienté clas-sique, avec plus de volumeet de souplesse. Disponibledu saxophone baryton ausoprano.

Avec sa chambre carrée, lebec S80 garantit des résul-tats d’une grande qualitéacoustique : richesse deson, précision et volume.Disponible du saxophonebasse au sopranino.

S80

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Le travail de la chambre est une autre opération délicate qui deman-de une grande expérience de la part du technicien. Le bec est montéen étau ce qui permet à l'opérateur de raccorder manuellement l'ar-rondi de la lumière, les flancs et le plafond. L'intérieur du bec joue unrôle primordial dans la qualité du son, car il détermine les réflexionsacoustiques. Une petite chambre avec un plafond bas favorisera unson très timbré et riche en harmoniques aiguës, alors qu'une grandechambre avec un plafond haut favorisera un son plus sombre.

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Vue générale d'unepartie de l'atelier defabrication des becs, àl’usine de Mantes.

Machine à commandesnumériques. Ce “centred'usinage” réalise plu-sieurs opérations (lumiè-re, creusage, plafond)avec une précision litté-ralement “surhumaine”,inférieure au centième.

Contrôle des cotesextérieures sur uneébauche.

Les opérations de polissage demandent unegrande maîtrise. Il s'agit de donner à l'éboniteun rendu parfaitement lisse, ce qui garantit leconfort du musicien. Pour cette opération, onutilise une pâte à aviver et une brosse flanelle.

Marquage à chauddu logo Selmer etdu nom du modèle.

Le travail de la chambre est une autre opération délicate qui deman-de une grande expérience de la part du technicien. Le bec est montéen étau ce qui permet à l'opérateur de raccorder manuellement l'ar-rondi de la lumière, les flancs et le plafond. L'intérieur du bec joue unrôle primordial dans la qualité du son, car il détermine les réflexionsacoustiques. Une petite chambre avec un plafond bas favorisera unson très timbré et riche en harmoniques aiguës, alors qu'une grandechambre avec un plafond haut favorisera un son plus sombre.

Métal Classic Métal Jazz

Particulièrement adapté àune utilisation classique, cebec offre une grande pré-cision d’attaque et un sontrès centré.Disponible pour soprano,alto et ténor.

Ce bec à l’émission facile età la sonorité timbrée garan-tit une utilisation très souple,idéale pour les répertoiresde jazz et de variété.Disponible pour alto etténor.

Ce modèle reprend lesatouts du bec qui a marquéles années 50 et 60 : ron-deur exceptionnelle du son,timbre inimitable.Disponible pour alto etténor (ouverture jusqu’au J).

Soloist

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Ici & Ailleurs

L'événement était une grande première pour le site de pro-duction de Mantes-la-Ville qui n'avait jamais reçu autant de

visiteurs sur une période aussi courte. Durant trois jours, les 20,21 et 22 octobre, ce sont plus de 700 personnes qui se sontdéplacées, parfois de très loin, pour découvrir la fabrication,rencontrer les techniciens, essayer une large gamme d'instru-ments spécialement présentés pour l'occasion et écouter de lamusique… Chaque journée avait son caractère particulier touten partageant la même ambiance conviviale. Ainsi, le lundi étaitle jour de l'export avec plus de 10 pays représentés (Espagne,

Suisse, Autriche, Norvège, Suède, Italie, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Belgique, Allemagne…), tandisque le mardi et le mercredi ont permis d'accueillirle grand public et les étudiants de toutes les

régions de l'hexagone. Une exposition permet-tait d'admirer des pièces rares, de mieuxconnaître l'histoire de la marque et d'appré-hender les bases de la fabrication. Évidem-ment, après la visite d'usine, sorte de “mise enbouche”, les musiciens montraient une certai-ne impatience à souffler dans les instrumentsexposés… Les cabines d'essai ont assez natu-rellement connu une affluence record !

Journées Privilège : 3 jours de succès

Le jeune Benjamin Fontaine (8 ans)en duo avec Guy Dangain

Ja

Louis Sclavis devient un habitué de Poitiers puisqu'en août 2002, il y avait donné un concertavec le Quatuor Habanera puis une master class lors de l'Académie d'été de la formation.

Cette fois-ci, c'est dans le cadre de la programmation Prima la Musica du CNR de Poitiers que lesoliste est venu donner une master class autour de l'improvisation avant de se produire enconcert avec Habanera. Une trentaine de participants, essentiellement clarinettistes et saxopho-nistes, mais également flûtistes et violoncellistes, ont pu profiter de l'expérience inégalée de LouisSclavis en matière d'improvisation. Des conseils simples : « Penser son instrument comme sic'était sa propre voix », « Créer le silence », alliés à une mise en pratique immédiate qui ontconféré une grande valeur pédagogique à cette rencontre. Le concert du soir a enflammé les140 spectateurs. On attend avec impatience le CD Sclavis-Habanera programmé pour 2004.

Programmée dans le cadre de la manifestation Saxophinissimo2003, la rencontre entre le Quintet Belmondo et Pierrick

Pedron (une première !) s'est déroulée sur la scène de l'EspaceConcorde de Villeneuve d'Ascq, le samedi 11 octobre 2003 à 21h. Unconcert de haute volée pour lequel Lionel Belmondo avait écrit tout spécialement des arrangements sur desthèmes de Wayne Shorter. En première partie, le duo Emmanuel Séjourné-Philippe Geiss (percussions-saxo-phones) a connu un beau succès dans un programme dynamique et séduisant. Autre événement intéressant,la master class donnée par Philippe Geiss et Lionel Belmondo, le samedi après-midi. Deux conceptions dusaxophones pour un “choc des cultures” enrichissant. Quant au rassemblement de saxophonistes (dimanche12 octobre), il a réuni 80 instrumentistes dans un programme éclectique.

Saxophonissimo 2003Selmer essionsS

Louis Sclavis à Poitiers

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Avec le Tremplin Jeunes, Selmer Paris souhaite aller plus loin que l’attribution d’une simplebourse. Il s’agit en effet d'aider des jeunes instrumentistes à vent à bien débuter leur

carrière. Voilà pourquoi ce soutien prend plusieurs formes :4 une aide au perfectionnement musical (stage été 2004),

4 un accompagnement d’un projet artistique fort,

4 une participation aux grands Congrès Mondiaux (été 2005),

4 un concert de présentation et de promotion à Paris (début 2005),

4 la réalisation d’un dossier de présentation individuel.

Ainsi, le suivi individuel des boursiers permet de tisser des liens privilégiés avec chacund’eux en réalisant un véritable travail de fond. Une perspective de

moyen et long termes qui s’inscrit dans la logique de développement suivi par Selmer Paris.

Pour sa deuxième édition, le jury du concours international de saxophone jazz de Montreux (WhiteFoundation World Sax Competition), présidé par Charles Lloyd a distingué le ténor australien JamieOehlers. Une performance à saluer compte tenu du niveau très élevé de la compétition qui s'est

déroulée sur quatre soirées. A l'issue des phases éliminatoires, sur les 60 saxophonistes inscrits, dont leplus jeune avait 14 ans !, ne restaient plus que 12 demi-finalistes puis 4 finalistes : Jamie Oehlers etWillow Nielson d'Australie, Xavier Perez des États-Unis et Paul Towndrow d'Écosse. Accompagnés parune rythmique de rêve (Geri Allen, Robert Hurst, Eric Harland), les finalistes ont montré un grand profes-sionalisme. Avec son jeu influencé par Ornette Coleman, l'alto Paul Towndrow a remporté le prix duPublic. Quant à Jamie Oehlers, il se voyait remettre la somme de 5000 Francs suisses, un saxophoneténor “Référence 54”, et des engagements au festival de la BBC à Londres, au Ronnie Scott, un concertlors du prochain Festival de Montreux, une audition pour le label Blue Note… L’édition 2003 a témoigné dela vitalité du saxophone jazz dans l'hémisphère sud.Renseignements pour l'édition 2004 : www.whitefoundation.com

Jamie Oehlers

Concours de Montreux : l’Australie à l’honneur

Inspirés de la musique bretonne et, plus largement, des traditions celtiques, les quatresaxophonistes de Carré Mêlé (Julien Petit, soprano, Olivier Besson, alto, Ronan Baudry,ténor et Nicolas Chapeland, baryton) ont mis sur pied un spectacle original avec la com-

plicité de Remo Gary à la mise en scène. Il s’agit d’un univers breton revisité, puisque lesjeunes musiciens ont sollicité des compositeurs renommés comme Didier Squiban,Antoine Hervé et Roland Becker, ainsi que des compositeurs et arrangeurs bretons telsYves Chauris et Benoît Menut. La rencontre entre le quatuor de saxophones et l’universceltique donne un spectacle savoureux qui ouvre de nouveaux horizons.Prochains rendez-vous : “Le Fou du Roi” sur France Inter le mardi 16 décembre ;

première de “Saxophares et Sémaphones” le samedi 20 décembre à Parcieux (69).

www.carre-mele.com

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Claude Delangle, Guy Touvron et Richard Rimbertavec les lauréats du premier Tremplin Jeunes.

Je suis très satisfait de cette expérience. Le Tremplin Jeunes m’a permis de rencontrer d’autres musiciens,de jouer au Congrès mondial du Saxophone 2003 (Minneapolis, USA) avec la Force Aérienne Belge. À

cette occasion, nous avons partagé la scène avec un autre lauréat du Tremplin Jeunes, Antonio FelipeBelijar. En ce qui concerne mon projet artistique, le soutien de Selmer Paris m’a permis de commander uneœuvre auprès d’un compositeur. Il s’agit de Tango pour piano et saxophone de Fernando Millet, que j’enre-gistrerai avec le pianiste Vincent Sangaré-Balse pour un disque à sortir chez Lyrinx au printemps 2004.

Julien Petit, lauréat du Tremplin Jeunes 2002-2003

Lancement du 2e Tremplin JeunesCOMMENT Y PARTICIPER ?

Le Tremplin Jeunes est ouvert aux candidats :4âgés de moins de 25 ans,4originaires du continent européen,4diplômés d’un conservatoire supérieur ou en fin de scolarité4ayant déjà été distingués dans une compétition nationale ou internationale.

Les candidats sont sélectionnés sur dossier par un comité artistique représentatif,présidé par Patrick Selmer.

Envoyer votre dossier à Selmer Paris ou par mail à [email protected] avant le 15 mars 2004.

Saxophares et Sémaphones

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En Vue

Depuis 10 ans, le Quatuor Habanera (Christian Wirth, soprano, SylvainMalezieux, alto, Fabrizio Mancuso, ténor, Gilles Tressos, baryton) effectueun travail remarquable. Un investissement important concrétisé par sept

premiers prix internationaux dans les concours de musique de chambre multi-ins-truments, 300 concerts aux quatre coins de la planète, trois CD (dont un Diapasond'or, Mysterious Morning et **** du Monde de la Musique pour leur dernier CD, cf.page 12), une vingtaine de créations contemporaines commandées par leQuatuor auprès de jeunes compositeurs, une Académie d'été Internationale àPoitiers depuis l’an 2000. Bref, un travail “titanesque” qui n'aura pas manqué defaire des émules un peu partout dans le monde. « Ces 10 ans, ce sont égalementdes rencontres déterminantes, rappelle Gilles Tressos. Il y a Michel Moragues etLazlo Hadady en Musique de Chambre au CNSMDP, Marielle Nordmann, harpiste,dans le cadre des Victoires de la Musique, et Louis Sclavis avec lequel nous jouonsrégulièrement en concert. » Justement, le Quatuor Habanera fêtera son concertAnniversaire avec le génial clarinettiste improvisateur, ainsi que de nombreuxartistes invités, le mardi 16 décembre 2003 au Cabaret Sauvage à Paris (19e).

Réservation indispensable (nombre de places limité) au 02 35 83 80 76.

Originaire du Pas-de-Calais, Franck Lavogez commencel'accordéon à 7 ans, puis entre au conservatoire deBoulogne-sur-Mer, en classe de saxophone, à l'âge de 12

ans. C'est en 1981, il a alors 14 ans, qu'il commence le basson àCalais dans la classe d'Albert Duhaut, professeur entre autres deRégis Poulain et Philippe Hanon. Il poursuit ses études auprèsd'Olivier Sune, puis avec Maurice Allard(cours particuliers). Admis au CNR de Rueil-Malmaison, il remporte successivement lePrix Supérieur (classe de Gilbert Audin), puisle Prix d’Excellence (classe de Régis Poulain).Enfin, en 1992, il décroche au CNSMDP sesPrix de basson et de musique de chambre(classes de Gibert Audin et David Walter).

Peu attiré par la course aux cachetons,Franck Lavogez choisit tout d'abord la voiede l'enseignement en devenant directeurpédagogique de l 'École de musique duDistrict Urbain de Clermont de l'Oise. Troisannées passionnantes mais au rythme sou-tenu, car le jeune musicien prépare diversconcours et tient le premier basson au seinde deux formations, Les Philharmonistes deChâteauroux et l 'ensemble de musiquecontemporaine Court-Circuit. Enfin, en février1995, à l'issue d'un concours qui réunit 45bassonistes de haut niveau, Franck Lavogezintègre l 'Orchestre Phi lharmonique deMonte-Carlo au poste de premier bassonsolo. Alors que le pupitre a longtemps comp-té trois bassonistes et donc une charge de

travail importante pour chacun, l'ar-

rivée de Marek Janowski a permis de gonfler l'effectif (de 85 à100 musiciens) : « J'ai maintenant beaucoup plus de temps librepour pouvoir travailler tranquillement le basson, les anches et mereposer. J'ai beaucoup de mal à ne pas avoir de contact quotidienavec l'instrument. Je fais de la musique de chambre avec mes col-lègues de l'orchestre, quatuor de bassons, octuor à vent. Nous

avons également formé un double quintette àvent. » Côté instrument, Franck Lavogez achoisi de jouer Selmer depuis quelquesannées : « J'ai choisi de jouer Selmer parceque Philippe Hanon a fait, je pense, un trèsbon travail. Il me convient parfaitement. J'aimeson homogénéité, sa rondeur et j'apprécie depouvoir me fondre facilement dans l'harmo-nie. J'aborde sereinement les répétitions et,surtout, les concerts. Bien sûr, il peut toujoursêtre amélioré ! D'ailleurs, je compte sur nosessayeurs et les responsables Selmer poursortir un instrument encore plus agréable… Jejoue le basson français parce qu'il est unmaillon indispensable de la couleur de l'har-monie française et je sais que les chefsétrangers qui viennent nous diriger sont sou-vent agréablement surpris par la sonorité denotre pupitre. »

Pour l'avenir, Franck Lavogez souhaitemener à bien quelques projets autour de lamusique contemporaine, rédiger un petitmémoire autour du métier de bassoniste,concrétiser des idées de programme pour lequatuor… Bref, de quoi bien occuper les pro-chaines années !

De gauche à droite : Sylvain Malézieux, Gilles Tressos,

Christian Wirth et Fabrizio Mancuso.

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Franck Lavogez, un parcours exemplaire

HABANERA fête ses 10 ans !

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Franck Lavogez

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Très attiré par la musique de Berio,Claude Delangle se met “tout desuite” au travail lorsque paraît la

Sequenza IXb pour saxophone, en 1981. Iljoue l'œuvre plusieurs fois avant de rencon-trer le compositeur dix ans plus tard à l'is-sue d'un concert au Châtelet avecl'Ensemble Intercontemporain. Une soiréeau cours de laquelle est donnée Chemin IVpour hautbois et 11 cordes, pièce qui sus-cite l'enthousiasme du saxophoniste : « À lafin du concert, j'ai demandé à Berio si jepouvais adapter l'œuvre pour le saxophoneet, très gentiment, il m'a répondu : « Allez-y,essayez ! ». Les mois ont passé sans que jetrouve suffisamment de temps pour réaliserl'arrangement mais lorsque j'ai préparé ledisque The Solitary Saxophone (paru sur lelabel BIS en 1994, ndr), j'ai travaillé sur uneadaptation au saxophone soprano de laSequenza VIIb, à l'origine écrite pour haut-bois." Ce travail est l'occasion pour le saxo-phoniste de nouer une véritable relationmusicale avec le compositeur italien, rela-tion qui se poursuivra jusqu'à sa disparition.

Un amoureux du saxophonePersonnalité libre, très à l'écoute des diffé-

rents courants musicaux, de la musiquepopulaire, du jazz, Luciano Berio appréciaittout particulièrement le saxophone qu'ilavait découvert lors d'un concert duQuatuor Marcel Mule à Milan, dans un pro-gramme Scarlatti ! Il disait à son propos :« (C'est) un instrument que j'aime beaucoup,que j'ai toujours aimé parce qu'il a mis sesracines partout dans la musique de traditionorale, comme le jazz… Il sait avoir différentscaractères. Et dans l'orchestre, c'est un ins-trument que je prends toujours car c'est unpont très flexible et très beau entre les boiset les cuivres, tout en ayant sa personnalité.Il a une personnalité très forte avec toute lafamille de saxophones et aide à une certai-ne unité de l'orchestre » (interview tirée dulivret du disque The Solitary Saxophone).Cet intérêt pour l'instrument le conduit à l'in-tégrer de plus en plus dans son œuvre.Ainsi, dans son dernier opéra Acte du Lieu,le quatuor de saxophones joue un rôle cen-

tral. Pour Claude Delangle : « Luciano Berioassociait intimement le saxophone et la voix.C'était une démarche naturelle pour uncompositeur qui appréciait particulièrementla “vocalité” de notre instrument. D'autre part,le saxophone véhiculait une image anti-conformiste, contre “les choses établies”, quiséduisait sa sensibilité politique. »

“Interprète-chercheur”S'étant assez vite écarté du sérialisme,

Luciano Berio a développé une écriturepersonnelle, loin des écoles ou des modes.Il attendait la même attitude de recherchede la part de ses interprètes : « Lorsquenous travaillions sur la Sequenza IX, ce qu'ilaimait c'était la prise de risque, se souvientClaude Delangle. Il n'attendait pas une exé-cution propre et, en général, se méfiait des“spécialistes” de la musique contemporaine.Pour illustrer son approche de l'interpréta-tion, j'ai deux anecdotes. Après avoir donnéla Sequenza lors d'un festival en Allemagne,j'étais passablement démoralisé en raisonde petits loupés. Sa répartie à mes regrets

fut brève et tranchante : « Mais on ne vousdemande pas de vous faire plaisir ! » Uneautre fois, à l'issue d'un concert où j'étaissatisfait de ma prestation sur le plan tech-nique, il m'a simplement dit « C'était un peusage ! » Je crois qu'il attendait avant toutqu'on le surprenne, dans le bon sens duterme. » Une attente qui se révélait dans laréponse qu' i l avait donnée à ClaudeDelangle lui demandant quels conseils ildispenserait aux étudiants : « Le répertoiren'est pas très vaste encore, mais je pensequ'il faut éduquer les jeunes qui jouent dusaxophone à une grande flexibilité d'ap-proche. Par exemple, se détacher de lavieille école française, des excès du vibrato…,mais aussi de beaucoup de mauvaisesmusiques. Une grande flexibilité d'espritmusical, c'est la chose la plus importante. »(in The Solitary Saxophone).

À noter qu'un documentaire d’OlivierMille consacré à Luciano Berio peut êtreconsulté à la Médiathèque du CNSMDP.

H o m m a g e à

LE COMPOSITEUR ITALIEN LUCIANO BERIO EST DÉCÉDÉ LE 27 MAI DER-

N IER À ROME, À L 'ÂGE DE 77 ANS . SON ŒUVRE , MAJEURE DANS LA

MUSIQUE DU XXeSIÈCLE, ACCORDE UNE PLACE DE CHOIX AU SAXOPHONE

COMME LE SOULIGNE CLAUDE DELANGLE.

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Luciano BERIOLuciano Berio à Londres en 2000

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Luciano Berio et Claude Delangle en répétition dans les studios de la BBC à Londres en 2000.

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Prochaine parution de “Frequence SELMER” : mai 2004

K iosque

Current StateMartin Jacobsen QuartetSteeplechase SCCD 31548Pour son premier disque comme leader, le ténordanois Martin Jacobsen qui partage son tempsentre Copenhague et Paris, s’est entouré d'uneéquipe de grande classe : Doug Raney (guitare),Gilles Naturel (contrebasse), Rick Hollander (bat-terie). Fortement influencé par le style de JohnColtrane de la deuxième moitié des années 50,le saxophoniste signe un album plutôt intimiste

qui fait la part belle aux ballades et morceaux mid-tempo, sans pour autantdédaigner quelques sprints bien sentis (This I dig of you). Le jeu du musiciendanois brille par une sonorité généreuse et un phrasé souple qui mettentbien en relief son sens mélodique, des qualités qui caractérisent égalementle style de Doug Raney (le fils du fameux Jimmy, figure légendaire de la gui-tare bop). Bien sûr, il n'est pas question ici de révolution musicale mais d'unexcellent moment de musique dans la veine néo-bop. La prise de son privi-légie le naturel, tout en dégageant une belle ampleur.

Quat JQuatuor de ClarinettesEnjeux CNSMD 03-002Créée par le CNSMD de Lyon, la collectionEnjeux permet de mettre en valeur le travail desétudiants de l'établissement. Le quatuor Quat J estné en 1997 de la rencontre entre quatre élèvesde la classe de clarinettes de Jacques Di Donatoet Robert Bianciotto. Pour ce CD, Joël Schemer(clarinette sib, petite clarinette), Jêrome Schmitt,Joan Dentresangle (clarinette sib ) et Taeko

Yokomichi (clarinette basse) ont choisi un programme d'œuvres contempo-raines de Jean-Marc Serre, Eveline Andreani et Pierre Thilloy. Un répertoireexigeant sur le plan instrumental mais qui met parfaitement en valeur larichesse expressive du quatuor de clarinettes. Le CD s'ouvre sur les 7 Clichésde Jean-Marc Serre, pièces courtes (moins de 2') et ludiques qui pourraientbien devenir des “standards” pour les jeunes quatuors de clarinettes à larecherche d'un répertoire de travail et de… concert. D'abord moins aisé, lesautres œuvres présentées demanderont plus de travail avant d'être montéesmais elles ne manquent pas d'intérêt, notamment sur le travail des couleurs, lamise en place, la maîtrise des effets… Il faut rentrer dans ces univers qui serévèlent captivants au fil de l'écoute.

Devienne, Quatuors/Duos concertantsLaurent Lefèvre, bassonHMN 911788Connu pour sa Nouvelle Méthode théorique etpratique pour la flûte éditée en 1794 ainsi quepour ses 147 duos, la plupart pour f lûtes,François Devienne était également un basso-niste réputé. D'ailleurs, à partir de 1790, il tient laplace de premier basson dans l'orchestre duThéâtre de Monsieur, bientôt rebaptisé “ThéâtreFeydeau”. Pour ce CD consacré à ce composi-

teur prolixe à propos duquel Ludwig Gerber écrit en 1812 « qu'il lui suffitd'écrire des notes pour composer », Laurent Lefèvre a choisi trois quatuors(op. 73, n° 1, 2 et 3) et deux duos pour basson et violoncelle (op. 3, n° 2 et5). Accompagné avec beaucoup de finesse et de goût par Gordan Nikolitch(violon), Geneviève Strosser (alto) et Jean-Marie Trotereau (violoncelle), lesoliste tire la quintessence de cette écriture raffinée et pleine d'esprit.Devienne n'est certes pas Mozart, mais il y a une telle vitalité dans samusique qu'on serait bien mal venu de bouder son plaisir. La petite forma-tion renforce cette délicieuse sensation de légèreté. Superbe !

Quatuor HabaneraGrieg, Glazounov, DvorakAlpha 041Reconnu pour son travai l sur le répertoirecontemporain, le Quatuor Habanera (ChristianWirth, soprano, Sylvain Malézieux, alto, FabrizioMancuso, ténor, Gilles Tressos, baryton) s'offreune incursion en territoire “post-romantique”dans cet album consacré à trois compositeursde l'entre-deux siècles (XIXe et XXe). Bien sûr, il afallu transcrire pour quatuor de saxophones

l'Holberg Suite de Grieg et le Quatuor n°12 de Dvorak. Une gageure ? C'estmal connaître la formation qui a réalisé un admirable travail de transcription.Cette musique, riche sur le plan mélodique et harmonique, se pare de cou-leurs magnifiques sous la volubilité des quatre saxophonistes, lyriques sansjamais “surjouer”. Voilà deux transcriptions qui viennent enrichir avec bon-heur le répertoire du quatuor de saxophones. L'œuvre de Glazounov a étéécrite en 1932 pour le quatuor de la Garde Républicaine, dont Marcel Muletenait le saxophone soprano. Sans avoir le lyrisme lumineux d'un Grieg,Glazounov se distingue par un sens de l'architecture poussé et d'une excel-lente gestion des différents plans sonores du quatuor. L'interprétation, préci-se et retenue, rend bien la “droiture” de cette musique sans affectation. Trèsbelle prise de son.

Regreso al SurJan Jakub Bokun (clarinette), Orchestre dechambre Allegria di VitaDUX 0415Lorsque les musiciens d'Europe de l'Est prennentla route du Sud, le voyage vaut le détour !Accompagnés brillamment par l'orchestre dechambre Allegria di Vita, Jan Jakub Bokun (clari-nette), Grzegorz Frankowski (contrebasse) etWieslaw Przadka (bandonéon) donnent une lectu-re inspirée des pièces de Piazzolla, Villa-Lobos et

Galliano présentées ici. Les Five Tango Sensations de Piazzolla consituent unebelle entrée en matière. Écrites à l'origine pour le bandéoniste et le quatuorKronos, ces cinq pièces forment une suite de 30 minutes qui offre un véritablevoyage musical, où alternent mouvements rythmiques hypnotiques et longsdéveloppements mélodiques. Le bandonéon cède la place à la clarinette surles mouvements 1 et 5. Jan Jakub Bokun brille par une sonorité lumineuse etun phrasé délié qui colle bien à la musique du compositeur argentin. Le clari-nettiste intervient avec la même conviction dans Oblivion, pièce que Piazzollaécrivit pour le film Enrico IV de Marco Bellochio. Les autres solistes (bando-néon, contrebasse) ne déméritent pas, ce qui rend l'écoute de ce disque, bienenregistré, très agréable.

OssiaQuintet de saxophoneswww.ossiasaxophones.comComposé de Didier Vadrot (soprano), Jean-PaulBouvatier (alto, soprano), Jean-Luc Miteau (ténor),Patrice Foudon (ténor) et Jean-Michel Pirollet(baryton), l'ensemble Ossia a choisi un répertoireéclectique pour ce disque éponyme qui fait officede présentation. On y trouve des compositionsoriginales mais également des standards incon-tournables (Lush Life, Caravan). À la croisée des

chemins entre la musique contemporaine, le jazz et la musique improviséeeuropéenne, le quintet propose un répertoire qui mêle un véritable travaild'écriture pour tirer le meilleur parti des possibilités de la formation et desplages d'improvisation plus libres. La qualité des arrangements (signésPatrice Foudon et Jean-Paul Bouvatier) est à saluer. Un travail sur les cou-leurs, les registres, les découpes rythmiques qui irrigue l'interprétation duquintet et permet de relancer constamment le discours musical. À ce titre,l'arrangement du célébrissime Caravan est une réussite incontestable.

Nota : SELMER Paris ne distribue aucun des CD présentés dans cette page.

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