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Stimulation magnetique transcrânienne dans la SLA Service d’explorations fonctionnelles neurologiques Unité de pathologie neuromusculaire Toulouse Rangueil Pascal Cintas Rodez 2004

Stimulation magnetique transcrânienne dans la SLA Service dexplorations fonctionnelles neurologiques Unité de pathologie neuromusculaire Toulouse Rangueil

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Stimulation magnetique transcrânienne dans la SLA

Service d’explorations fonctionnelles neurologiques Unité de pathologie neuromusculaireToulouse Rangueil

Pascal Cintas

Rodez 2004

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Critères révisés d’El Escorial

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Critères électrophysiologiques

NMP• Coexistence de signes de

dénervation active et chronique

• 4 territoires: Bulbaire, Cervical, Thoracique, Lombo-sacré

• Dénervation dans au moins 2 des 4 régions (probable)

• Nécessité de progression des signes cliniques et/ou électrophysiologiques

NMC• Augmentation de 30% du

temps de conduction

Absence de critères électrophysiologiques

d’atteinte du NMC

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Principes de la SMT

D I I D I I

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Objectifs SMT

Evaluer la perte en NMC

Evaluer l’excitabilité corticale

Quantification Diffusion

• Mesure du temps de conduction central

• Rapport des amplitudes

• Etude du seuil moteur

• Courbe de recrutement

• Etude de la période de silence corticale

• Inhibition et facilitation intracorticale par double choc

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Evaluation de la perte neuronale

• Mesure du temps de conduction central

• Rapport des amplitudes PEM/PGAM

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• Plusieurs méthodes utilisées:

- latence après stimulation corticale-latence après stimulation

cervicale ou lombaire

- formule de Kimura: temps de conduction périphérique = (LD+L ondeF-1)/2

• Varie en fonction du sexe et augmente de façon linéaire avec l’age

• Pathologique:

– Démyélinisation

– Perte en NMC les plus larges

– Désynchronisation des volées descendantes

Temps de conduction central

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Grande variabilité des résultats

Miscio et al. (1999)• Anormal chez 95% des patients SLA définie

• Anormal chez 72% des patients SLA probable

• Anormal dans 20% des atteintes bulbaires isolées

Schulte-Mattler et al. (1999)• Anormal chez 100% des patients SLA définie

• Sensibilité MS/MI : 14% vs 57% chez les patients sans signes du NMC (problème technique??)

Mills et al. (2003)• 20% des patients SLA définie, probable, possible

• Pas corrélation entre l’allongement du TCC et la présence de signes cliniques du NMC

Temps de conduction central

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Temps de conduction central

Sensibilité Durée

maladie

Valeurs normales

MSCoil

Miscio et al. > 70% 24 mois 5 - 7,4 circulaire

Schulte-Mattler et

al.>70% 30 mois 6,6 - 9 circulaire

Mills et al. 20% < 12 mois 3,8 - 7,9 « huit »

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• Etude des faisceaux corticonucléaires:Génioglosse, langueBuccinateur, masseter

Temps de conduction central

Normal

SLA

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• Urban et al. (1998; 2001)• 51 patients dont 28 présentaient des signes pyramidaux

• Seulement 3 avaient une atteinte pseudobulbaire isolée

• Durée moyenne maladie: 15 mois

Temps de conduction central

Membre sup ou inf

Buccinateur ou langue

MS, MI, buccinateur ou langue

Probable SLA 42% 67% 83%

Possible SLA 55% 50% 75%

• Trompetto et al. (1999)• Stimulation masseter chez 30 patients

• Présence d’anomalies chez 41% des patients sans signes bulbaires

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• Le rapport PEM/PGAM distal permet de tenir compte du 2ème neurone

• Variabilité importante:– Angulation du stimulateur– Désynchronisation des volées descendantes

• Mills et al. (2003): amplitude diminue de façon progressive linéaire dans la maladie. Elle peut donc être un marqueur individuel du profil évolutif.

• Technique de collision par triple stimulationRösler et al. (2000): sensibilité entre 67% et 100% dans une série de formes suspectes ou possibles. La sensibilité de l’étude du TCC était de moins de 50%

Amplitude du PEM

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D’après Magistris et al.

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Étude de l’hyperexcitabilité corticale

• Etude du seuil moteur

• Courbe de recrutement

• Etude de la période de silence corticale

• Inhibition et facilitation intracorticale par

double choc

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Seuil premettant l’obtention de 50% de réponses entre 50 et 100 microvolts (10 à 20 stimulations)

Varie selon les muscles et contraction volontaire Reflète:

Fonctionnalité des NMC les plus larges Activité des interneurones inhibiteurs et excitateurs Fonctionnalité des motoneurones spinaux

Sensible aux bloqueurs des canaux Na+ voltage-dépendants mais non modifié par GABAergiques: excitabilité membranaire voltage dépendante

Etude du seuil moteur cortical

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Eisen et al. (1993): Diminué au début de la maladie, surtout si la force

musculaire est normale en présence de fasciculations profuses

se normalise ensuite. Mills et al. (2003):

Absence d’anomalie du seuil Seuil plus bas lors d’atteinte préférentielle du NMP Reflète la balance entre l’hyperexcitabilité corticale

et la perte en NMC

Etude du seuil moteur cortical

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Etude de la courbe de recrutement Reflète le mode de recrutement des neurones les moins

excitables Sensible aux bloqueurs des canaux Na+ et Ca++

voltage-dépendants mais aussi aux GABAergiques: excitabilité globale de l’ensemble des NMC

Zanette et al. (2002)

Courbe d’activation plus raide

Correspond à un état d’hyperexcitabilité globale

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Etude de la période de silence (réfractaire) corticale

Durant une contraction volontaire, une stimulation magnetique entraîne une pause de l’activité EMG

Indépendant de la force musculaire Peut apparaître pour une stimulation sous liminaire:

le seuil de cet effet inhibiteur est plus bas que le seuil excitateur

Origine multifactorielle: 50-60 premières ms= inhibition spinale Renshaw Puis mécanismes inhibiteurs corticaux tardifs

Modulée par GABAergiques et dopaminergiques

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Etude de la période de silence (réfractaire) corticale

120% seuil

150% seuil

Augmente normalement de façon linéaire avec l’intensité

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Etude de la période de silence (réfractaire) corticale

Mills et al. (2003): Diminuée initialement puis se normalise, témoignant de l’hyperexcitabilité corticale initiale

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Etude de la période de silence (réfractaire) corticale

Dans la SLA, la cinétique d’allongement avec l’augmentation de l’intensité est modifiée

Reflète un trouble de l’inhibition intracorticale tardive

Saliciano et al (1999)

Desiato et al. (2003) receuil masseterabsence d’augmentation avec l’intensité

Zanette et al. (2002)diminution significative du rapport PSC 150/100

controle

légère

sévère

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Double stimulation Évalue l’effet conditionnant d’une 1ère stimulation sur

une 2ème stimulation Effet variable selon l’intensité et la durée interstimulus Sensible aux GABAergiques et antiglutamatergiques

mais pas aux bloqueurs des canaux Na+: activité des interneurones

1er choc 2ème choc intervalle effet

Sous L Supra L 1-5 ms inhibition

Sous L Supra L 8-30 ms facilitation

Supra L Supra L 100-200 ms inhibition

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Dans la SLA, diminution de l’inhibition précoce obtenue par un interchoc de 2-4ms

Absence d’anomalie de la facilitation

Double stimulation

-40%

+90%

-10%

+150%

L’inhibition précoce = mécanismes GABA A L’inhibition tardive = mécanismes GABA B

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Double stimulation Zanette et al. (2002):

Diminution de l’inhibition intracorticale précoce: 2-4 ms Diminution de l’inhibition intracorticale tardive:100-150

ms

controles controles

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Double stimulationImpact des thérapeutiques

Caramia et al (2000) restauration de l’inhibition intracorticale par le GABAergiques (diazepam)

Schwenkreis et al. (2000) diminution de la facilitation intracorticale et augmentation de l’inhibition intracorticale par Riluzole

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Conclusion• La SMT est un examen adapté à l’étude fonctionelle du

NMC dans la SLA.

• Elle permet à la fois l’étude de la perte neuronale mais aussi des modifications de l’excitabilité corticale.

• La sensibilité de chacune de ces techniques reste faible, surtout en début de maladie, mais leur combinaison permet d’accroître de façon importante cette sensibilité.

• Cependant, des études évaluant la sensibilité de la combinaison de ces techniques au stade précoce sont nécessaires afin d’intégrer les données de la SMT dans les critères électrophysiologiques de la SLA.

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Etude combinée des membres et de la face

Sensibilité >70%

Peu intérêt

Suivi?

Si effondrée

Si absence d’accroissement avec l’intensité

Si absence d’inhibition 2-6ms

Si absence d’inhibition 120-150ms

TCCSMT

Période silence

Double choc

AmplitudeSeuil moteurCourbe recrutement