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Revue générale Stress oxydatif et exercice anaérobie Oxidative stress and anaerobic exercise C. Groussard Laboratoire de physiologie et de biomécanique de lexercice musculaire, UPRES-EA 1274, UFRAPS, Rennes-II, ENS Cachan, avenue Charles-Tillon, 35044 Rennes cedex, France Accepté le 27 juin 2005 Disponible sur internet le 17 avril 2006 Résumé Objectifs. Faire une synthèse des données concernant lexercice anaérobie et le stress oxydatif et essayer de mieux comprendre quels peuvent être les mécanismes de production dERDO (espèces réactives dérivées de loxygène) et dERDA (espèces réactives dérivées de lazote) dans ce type dexercice. Actualités. Les données de la littérature concernant lexercice aérobie et le stress oxydatif (SO) sont nombreuses et bien documentées depuis les 25 dernières années [17,32,44]. Il en ressort que le principal facteur responsable des dommages oxydatifs lors de lexercice aérobie est laugmentation de la consommation doxygène [14,28,50]. Les autres facteurs pouvant intervenir, mais à un degré moindre, sont lactivation de la xanthine oxydase [37], lacidose [49], lauto-oxydation des catécholamines [10]. Or, ces différents facteurs sont retrouvés lors des exercices anaérobies. Pourtant, comparé aux exercices aérobies, peu détudes se sont intéressées aux marqueurs du SO, à la réponse du système antioxy- dant lors des exercices anaérobies, et à lidentification des sources de production dERDO et dERDA dans ce type dexercice. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Aims. The aim of this article is to briefly review the recent publications dealing with oxidative stress and anaerobic exercise and the possible sources of RONS (reactive oxygen and nitrogen species) production during this type of exercise. Current knowledge. Literature data concerning aerobic exercises and oxidative damages are consistent and well documented since 25 years [17,32,44]. It is now well known that the major factor responsible for oxidative damages during aerobic exercise is the increase in oxygen consumption [14,28,50]. However, many other factors known to induce oxidative stress, such as xanthine oxidase activation [37], acidosis [49] and catecholamine auto-oxidation [10] might be operative to a greater extent during anaerobic exercise. All these factors lead then to the hypothesis that even a non-aerobic exercise could also induce oxidative stress. However, little attention has been directed towards identifying: 1) the changes in oxidative stress markers and antioxidants in response to anaerobic exercise and 2) the possible sources of RONS production during this type of exercise. © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Espèces réactives dérivées de loxygène ; Exercice anaérobie ; Radicaux libres ; Stress oxydatif Keywords: Anaerobic exercise; Free radicals; Oxidative stress; Reactive oxygen and nitrogen species 1. Introduction De nombreuses études réalisées chez lanimal et chez lhomme ont bien mis en évidence que lexercice physique en- traîne un véritable stress oxydatif (SO) pour lorganisme [1,14, 15,30]. Le SO apparaît lorsque lon observe un déséquilibre de la balance pro-oxydantantioxydant en faveur des premiers. Les espèces pro-oxydantes sont représentées par les espèces réactives dérivées de loxygène et de lazote (ERDO et ER- DA). Elles sont produites en permanence par les cellules no- tamment au niveau des mitochondries lors de la respiration cel- lulaire, dans les cellules endothéliales par activation de la xanthine oxydase, en cas dacidose, lors de lauto-oxydation des catécholamines, lors de linflammation par la NAPHoxy- http://france.elsevier.com/direct/SCISPO/ Science & Sports 21 (2006) 6267 Adresse e-mail : [email protected] (C. Groussard). 0765-1597/$ - see front matter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.scispo.2005.06.005

Stress oxydatif et exercice anaérobie

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Science & Sports 21 (2006) 62–67

Revue générale

Adre

0765-15doi:10.1

Stress oxydatif et exercice anaérobie

Oxidative stress and anaerobic exercise

C. Groussard

sse e-mail : carole.

97/$ - see front ma016/j.scispo.2005.0

Laboratoire de physiologie et de biomécanique de l’exercice musculaire, UPRES-EA 1274, UFRAPS,

Rennes-II, ENS Cachan, avenue Charles-Tillon, 35044 Rennes cedex, France

Accepté le 27 juin 2005Disponible sur internet le 17 avril 2006

Résumé

Objectifs. – Faire une synthèse des données concernant l’exercice anaérobie et le stress oxydatif et essayer de mieux comprendre quelspeuvent être les mécanismes de production d’ERDO (espèces réactives dérivées de l’oxygène) et d’ERDA (espèces réactives dérivées de l’azote)dans ce type d’exercice.

Actualités. – Les données de la littérature concernant l’exercice aérobie et le stress oxydatif (SO) sont nombreuses et bien documentées depuisles 25 dernières années [17,32,44]. Il en ressort que le principal facteur responsable des dommages oxydatifs lors de l’exercice aérobie estl’augmentation de la consommation d’oxygène [14,28,50]. Les autres facteurs pouvant intervenir, mais à un degré moindre, sont l’activationde la xanthine oxydase [37], l’acidose [49], l’auto-oxydation des catécholamines [10]. Or, ces différents facteurs sont retrouvés lors des exercicesanaérobies. Pourtant, comparé aux exercices aérobies, peu d’études se sont intéressées aux marqueurs du SO, à la réponse du système antioxy-dant lors des exercices anaérobies, et à l’identification des sources de production d’ERDO et d’ERDA dans ce type d’exercice.© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

Aims. – The aim of this article is to briefly review the recent publications dealing with oxidative stress and anaerobic exercise and the possiblesources of RONS (reactive oxygen and nitrogen species) production during this type of exercise.

Current knowledge. – Literature data concerning aerobic exercises and oxidative damages are consistent and well documented since 25 years[17,32,44]. It is now well known that the major factor responsible for oxidative damages during aerobic exercise is the increase in oxygenconsumption [14,28,50]. However, many other factors known to induce oxidative stress, such as xanthine oxidase activation [37], acidosis[49] and catecholamine auto-oxidation [10] might be operative to a greater extent during anaerobic exercise. All these factors lead then to thehypothesis that even a non-aerobic exercise could also induce oxidative stress. However, little attention has been directed towards identifying: 1)the changes in oxidative stress markers and antioxidants in response to anaerobic exercise and 2) the possible sources of RONS productionduring this type of exercise.© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Espèces réactives dérivées de l’oxygène ; Exercice anaérobie ; Radicaux libres ; Stress oxydatif

Keywords: Anaerobic exercise; Free radicals; Oxidative stress; Reactive oxygen and nitrogen species

1. Introduction

De nombreuses études réalisées chez l’animal et chezl’homme ont bien mis en évidence que l’exercice physique en-traîne un véritable stress oxydatif (SO) pour l’organisme [1,14,

[email protected] (C. Groussard).

tter © 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.6.005

15,30]. Le SO apparaît lorsque l’on observe un déséquilibre dela balance pro-oxydant–antioxydant en faveur des premiers.Les espèces pro-oxydantes sont représentées par les espècesréactives dérivées de l’oxygène et de l’azote (ERDO et ER-DA). Elles sont produites en permanence par les cellules no-tamment au niveau des mitochondries lors de la respiration cel-lulaire, dans les cellules endothéliales par activation de laxanthine oxydase, en cas d’acidose, lors de l’auto-oxydationdes catécholamines, lors de l’inflammation par la NAPHoxy-

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dase et la myéloperoxydase, lors de perturbations du métabo-lisme du calcium. Les mécanismes à l’origine de la surproduc-tion d’ERDO et d’ERDA lors de l’exercice ne sont pas encoretous clairement élucidés. Concernant l’exercice aérobie, l’hy-pothèse la plus probable repose sur l’augmentation de laconsommation d’oxygène. En effet, l’augmentation considé-rable du débit des phosphorylations oxydatives mitochondria-les provoquerait une élévation proportionnelle du débit des ER-DO et leur fuite vers le cytosol.

Or, dans les autres mécanismes cités précédemment certainspourraient être particulièrement activés lors de l’exercice anaé-robie (activation de la xanthine oxydase, acidose, auto-oxyda-tion des catécholamines). C’est pourquoi, depuis quelques an-nées, de plus en plus de travaux sont publiés sur ce sujet [2,6,20,21,35,46]. Le but de cet article est de faire une synthèse desdonnées publiées sur l’exercice anaérobie et le stress oxydatifet de mieux comprendre quels peuvent être les mécanismes deproduction d’ERDO et d’ERDA dans ce type d’exercice.

Dans une première partie, nous exposerons les différentespublications concernant le SO et l’exercice anaérobie. Nousétudierons dans un premier temps les exercices de résistance–force à l’exception des exercices excentriques purs. En effet,dans ce type d’exercice, la production d’ERDO et d’ERDAn’est pas directement liée à l’exercice lui-même mais aux phé-nomènes inflammatoires crées par les dommages cellulaires quien résultent, puis, dans un second temps, nous étudierons lesexercices isométriques et les exercices sprint. Nous préciseronsensuite les différents mécanismes de production d’ERDO etd’ERDA lors de ces différents types d’exercices. Finalementnous traiterons de l’effet de l’entraînement anaérobie sur le sys-tème pro-oxydant–antioxydant.

2. Mise en évidence du SO lors de l’exercice anaérobie

2.1. Exercices de type résistance–force

Concernant les exercices de type résistance–force, seulestrois expérimentations ont étudié cette modalité particulière.McBride et al., [35] notent une augmentation du malonedialdé-hyde (MDA) plasmatique deux jours après un circuit-trainingcomposé de huit exercices différents. En revanche, aucun chan-gement n’est retrouvé concernant ce même marqueur suite à 20contractions maximales excentrique–concentrique des musclesimpliqués dans l’articulation du genou [52]. Pour Bloomer etal., [6], 30 minutes de squat à 70 % de la contraction maximalevolontaire (CMV) entraîne une élévation des protéines carbo-nylées, 6 et 24 heures après l’exercice, mais n’affecte pas leMDA plasmatique.

Ces différences de résultats s’expliquent en partie par la dis-parité des protocoles utilisés.

2.2. Exercices isométriques

Sahlin et al. [46] ont été les premiers à étudier l’effet decontractions isométriques intermittentes (dix secondes decontraction du genou à 30 % de la CMV suivi de dix secondes

de relâchement, pendant 80 minutes) et n’ont noté qu’une aug-mentation du contenu total en glutathion sanguin, sans aug-mentation des autres marqueurs du SO (sanguins et musculai-res). La faible intensité utilisée pourrait expliquer ce manquede résultat.

Toutefois, d’autres études utilisant des exercices isométri-ques intermittents, mais avec des intensités plus élevées, ontmis en évidence un SO. Ainsi, Alessio et al. [2] ont noté unenette augmentation des peroxydes lipidiques (+36 %) à l’arrêtet 60 minutes après un exercice intermittent (45–45 secondes)de contractions isométriques de la main (50 % CMV, 15 mi-nutes) ainsi qu’une augmentation plus modeste (+12 %) desprotéines carbonylées à l’arrêt du test. Les exercices isométri-ques affecteraient plus les lipides que les protéines. Dousset etal., [16] et Steinberg et al. [51] ont trouvé une élévation desTBARS sanguins en réponse à des exercices intermittents(60 % CMV pendant environ 42 secondes et 100 % CMV pen-dant trois minutes respectivement).

Pour conclure, les exercices isométriques, à condition d’êtresuffisamment intenses, entraînent un SO pour l’organisme.

2.3. Exercices de sprint

2.3.1. Chez l’animalDès 1988, Alessio et al. [1] ont montré qu’un exercice bref

et intense d’une minute, réalisé chez des rats courant à 45 m/min, entraîne plus de dommages lipidiques musculaires qu’unexercice modéré de 20 minutes à 20 m/min. Ces auteurs ontégalement constaté que les fibres rapides (recrutées lors desexercices brefs et intenses) sont plus sensibles aux dommagesoxydatifs comparées aux fibres lentes. Plus récemment, Radàket al. [42] rapportent une augmentation des protéines carbony-lées dans des poumons de rats, une heure après une série decourses anaérobies lactiques. Les résultats de Kayatekin et al.[31] vont dans le même sens puisque ces auteurs notent uneélévation du MDA musculaire en réponse à 15 sprints de 30 se-condes à 35 m/min. Ces auteurs suggèrent une réponse tissuspécifique car aucune augmentation n’est retrouvée dans lefoie.

2.3.2. Chez l’hommeLes résultats notés chez l’animal sont également retrouvés

chez l’homme. En effet, Marzatico et al. [34] montrent uneélévation des marqueurs plasmatiques de la peroxydation lipi-dique ainsi qu’une augmentation de l’activité érythrocytaire dela superoxyde dismutase (SOD) et de la glutathion paroxydase(GPx) chez six sprinters en réponse à six séries de sprint de150 m. Plus récemment, Groussard et al. [21] notent une aug-mentation des radicaux lipidiques détectés par résonance para-magnétique électronique 20 minutes après un test de Wingate.Ce test affecte également les concentrations des vitamines an-tioxydantes plasmatiques lors de la récupération [20]. Les lipi-des ne sont pas les seules molécules touchées puisque Shiffl etal. [47] rapportent une oxydation de l’ADN lymphocytaire 24et 48 heures après deux sprints consécutifs. Ce résultat estconfirmé par une étude récente de Cuevas et al. [13] qui ont

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observé une augmentation significative de l’ADN oxydé (+29et +35 %) dans les lymphocytes 24 heures après un et quatresprints exhaustifs de 30 secondes sur bicyclette ergométrique(test de Wingate). Cette augmentation est associée à une éléva-tion de l’expression du facteur de transcription NFkB lors desdeux tests.

Pour conclure, l’exercice de sprint semble donc induire unSO pour l’organisme, que ce soit chez l’homme ou chez l’ani-mal.

En conclusion, il existe de plus en plus d’études mettant enévidence une augmentation des dommages oxydatifs, que cesoit sur les lipides, les protéines ou l’ADN en réponse à desexercices anaérobies.

3. Comparaison exercices aérobies vs exercices anaérobies

Six études ont comparé le niveau de SO induit à la fois parles exercices aérobies et anaérobies [1,2,6,27,34,46] mais seu-lement trois ont apparié les exercices sur la durée [2,6,46].Dans l’étude de Salhin et al., [46], l’intensité des deux typesd’exercices était trop faible pour induire un SO (60 % deVO2max pour l’exercice aérobie et 30 % de la CMV pour l’e-xercice anaérobie). Dans le travail d’Alessio et al. [2], les sujetsdevaient réaliser dans un ordre randomisé, à une semaine d’in-tervalle, un test maximal aérobie jusqu’à épuisement et un testde contractions intermittentes isométriques de la main (45 se-condes de contraction–45 secondes de relâchement pendant lemême temps que l’épreuve d’effort maximale aérobie). L’exer-cice aérobie affecte de façon plus importante les protéines car-bonylées plasmatiques (+67 %) que l’exercice anaérobie(+12 % NS), l’inverse étant observé pour les hydroperoxydeslipidiques plasmatiques (+24 % lors de l’exercice aérobie vs+36 % lors de l’exercice anaérobie). Bloomer et al. [6] ontcomparé deux exercices aérobies (30 minutes sur ergocycle à70 % de VO2max) et anaérobies (30 minutes de squat intermit-tent à 70 % de la CMV) appariés sur la durée, l’intensité rela-tive et le groupe musculaire sollicité. Aucune variation desconcentrations de MDA et de la 8-OHdG n’est observée quelque soit le type d’exercice alors que les protéines carbonyléessont affectées de façon plus importante lors de l’exercice anaé-robie 24 heures après l’arrêt des tests. Ce résultat semble endésaccord avec l’étude précédente mais dans le travail d’Ales-sio et al. [2] les protocoles n’étaient ni appariés sur l’intensitéde l’exercice (l’exercice aérobie étant plus intense que l’exer-cice anaérobie), ni sur le groupe musculaire sollicité.

Il semble difficile de conclure concernant la comparaisonexercice aérobie vs exercice anaérobie, les modes d’exerciceétant très éloignés l’un de l’autre.

4. Mécanismes supposés responsables de la productiond’ERDO et ERDA lors de l’exercice anaérobie

Les ERDO et ERDA proviennent de deux sources : primai-res (auto-oxydation des catécholamines, augmentation de laconsommation d’oxygène, acidose, activation de la xanthineoxydase [XO]) ou secondaires (cellules phagocytaires, accu-

mulation de calcium, relargage du fer lié aux protéines) [7].Dans cette partie, nous présenterons dans un ordre croissant,les sources primaires susceptibles de générer des ERDO ouERDA lors de l’exercice anaérobie.

4.1. L’auto-oxydation des catécholamines

L’auto-oxydation des catécholamines représente une sourcepotentielle importante d’ERDO et d’ERDA lors du phénomèned’ischémie–reperfusion [9,11]. Mais d’après Jewett et al. [29]:« l’auto-oxydation des catécholamines lors du processus d’i-schémie–reperfusion est au mieux un processus lent à pH phy-siologique et ne semble pas jouer un rôle majeur dans les si-tuations pathologiques ». Aucune étude à ce jour permetd’affirmer l’existence d’une production d’ERDO et d’ERDApar l’auto-oxydation des catécholamines in vivo, notammentlors de l’exercice. Toutefois, l’étude de Mehta et al. [37] réali-sée sur des cultures de cellules épithéliales montre que l’addi-tion d’adrénaline dans le milieu de culture s’accompagne d’uneproduction d’O2

– après 1 et 24 heures d’incubation. L’expres-sion des protéines et des messagers, ainsi que l’activité de laMn-SOD et de la Cu/Zn-SOD est augmentée. Si toutefois l’au-to-oxydation avait lieu, elle serait plus prononcée lors des exer-cices anaérobies (notamment les exercices de sprint) comparésaux exercices aérobies. En effet, lors des exercices de typesprint, la production de d’adrénaline est multipliée par 12 [54].

4.2. Augmentation de la consommation d’oxygène

Tout exercice quel qu’il soit, même le plus bref (quelquessecondes), fait intervenir le métabolisme aérobie. Lors d’exer-cices de durée plus longue, la part du métabolisme aérobie aug-mente. Ainsi, Bediz et al. [4] et Smith et al. [50] notent unecontribution du métabolisme aérobie chez des sujets non en-traînés (ni en endurance, ni en sprint) lors d’un test de Wingaterespectivement de 19 et 16 %. Plus récemment, Granier et al.[19] ont montré, toujours lors d’un test de Wingate, chez dessprinters et chez des endurants, une contribution du métabo-lisme oxydatif respectivement de 34 et 50 %. L’augmentationde la consommation d’oxygène lors des exercices anaérobiesde type isométrique existe mais est très modeste (× 2 par rap-port au repos) [2]. Ainsi, l’augmentation de la consommationd’oxygène pourrait également être une source de productiond’ERDO même dans les exercices anaérobies, de type sprintpréférentiellement, notamment chez les sujets spécialistes dedisciplines athlétiques endurantes.

4.3. L’acidose

Un facteur important qui pourrait être responsable d’un SOdans les exercices anaérobies est l’acidose. En effet, les exerci-ces anaérobies produisent de l’acide lactique qui se dissocie enun ion lactate et un proton, responsable de la diminution de pH.Or, in vitro, l’acidose est bien connue pour produire des radi-caux libres [45,48] par trois mécanismes. Les protons augmen-tent la dismutation de l’O2

– en H2O2, augmentent la conversion

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de l’O2– en HO2, augmentent la production d’ERDO et d’ER-

DA en accélérant la libération du fer par les protéines [5,8].Selon Malm et al. [33], l’exercice anaérobie entraîne une

forte accumulation de protons à l’intérieur de la cellule. Si laconcentration en protons à l’intérieur de l’espace intermembra-naire augmente fortement, cela catalyserait la formation de ra-dicaux libres au niveau du coenzyme Q. L’anion superoxydeen milieu protoné se dismute pour former de l’H2O2, qui enprésence de fer se décompose en OH. De plus, selon Hellstenet al. [23], lors des exercices intermittents de sprint, le fluximportant d’électrons qui existe au niveau de la chaîne respira-toire combiné à une diminution de l’activité de la cytochromeoxydase [18] conduirait le coenzyme Q à être l’accepteur d’é-lectrons et donc, à la formation d’O2

–.Tant que l’exercice ne dépasse pas 50 % des possibilités

maximales, le pH varie peu. Au-delà de cette intensité, il dimi-nue et le sang devient de plus en plus acide. Modéré au début,l’acidose peut apparaître très rapidement à l’approche de l’ef-fort maximal. Des valeurs de 6,8–6,9 ont été rapportées à lasuite d’exercices brefs et intenses [40]. Dans les muscles actifs,le pH baisse d’avantage. En effet, un exercice de sprint épui-sant (un 400 m) entraîne une baisse de pH musculaire à unevaleur de 6,63 [12].

4.4. Surproduction d’ERDO par la xanthine oxydase (XO)

L’activation de la XO est sans doute le facteur principalresponsable d’une surproduction d’ERDO et d’ERDA lors del’exercice anaérobie. L’activation de la XO (transformation dela forme xantine déshydrogénase (XDH) en XO) est renduepossible par l’entrée de calcium résultant du phénomène d’i-schémie–reperfusion. Son activité est entretenue par la forma-tion d’hypoxanthine résultant du catabolisme des purines.

4.4.1. Mise en évidence de la transformation de la XDH en XOHellsten et al. [24] notent une activation de la XO au niveau

du muscle chez l’homme en réponse à un exercice intense.Chez l’animal, Radàk et al. [41] détectent également une aug-mentation de l’activité de la XO lors d’un exercice sollicitant lemétabolisme anaérobie. Dans cette étude, l’activité de la XOest corrélée avec la lactatémie (0,9).

4.4.2. Arguments en faveur de l’existence du phénomèned’ischémie–reperfusion lors de l’exercice bref et intense

Selon Atalay et al. [3], le sprint, qui utilise le métabolismeanaérobie, lors de l’exercice, suivi du métabolisme aérobie,lors de la récupération, aurait des effets similaires au phéno-mène d’ischémie–reperfusion. De plus, ce phénomène seraitégalement incriminé dans les exercices isométriques intermit-tents [2] qui alternent successivement des phases de contrac-tions intenses avec des phases de relâchement. Concernant l’e-xercice de sprint, des données expérimentales supportentl’hypothèse du phénomène d’ischémie–reperfusion. En effet,Nioka et al. [38] ont mesuré la désoxygénation musculaire,par spectroscopie infrarouge, chez des athlètes réalisant un testde Wingate et ont noté que la désoxygénation atteint 80 %

(100 % étant la désoxygénation totale de l’hémoglobine lorsd’une ischémie totale). Les exercices intenses entraînent doncune ischémie sévère au niveau du muscle. À l’arrêt du test,l’oxygénation revient à son niveau normal en une à deux mi-nutes et continue d’augmenter légèrement encore pendant dixminutes.

4.4.3. Augmentation de la production d’hypoxanthineLa production d’hypoxanthine (substrat de la XO) a lieu

essentiellement lors des exercices anaérobies intenses lorsqu’ilse produit un déséquilibre entre la synthèse et l’utilisation del’ATP [46,49]. L’hypoxanthine peut alors se transformer enxanthine et en acide urique sous l’action de la XO contenuedans la paroi des vaisseaux endothéliaux ou peut être captéeet transformée par la XO dans le foie. L’augmentation de l’hy-poxanthine a été mise en évidence en réponse à des exercicesanaérobies par de nombreux auteurs [22,25,26]

5. Effet d’un entraînement de type anaérobie

Les études longitudinales d’Atalay et al. [3] et d’Hellsten etal. [23] réalisées respectivement chez l’animal et chez l’hommemontrent une augmentation de l’activité des enzymes antioxy-dantes au repos après une période d’entraînement en sprint desix ou sept semaines.

Les études transversales de Marzatico et al. [34] et Orten-blad et al. [39] confirment que les sujets entraînés (sprinters etvolleyeurs) présentent une plus grande activité des enzymesantioxydantes au repos par rapport à des sujets témoins.

Concernant les exercices de résistance–force, Rall et al. [44]ont noté une légère diminution des dommages oxydatifs del’ADN chez des sujets âgés (65–80 ans) en réponse à un pro-tocole d’entraînement de 12 semaines à environ 80 % de laCMV. Pour Vincent et al. [53], un entraînement en résistancede six mois (trois fois par semaine à 50 ou 80 % de la CMV)chez des personnes âgées (64 ans en moyenne) diminue l’aug-mentation des TBARS et des hydroperoxydes en réponse à unexercice isolé.

6. Conclusion

Si l’on compare aux exercices aérobies, peu d’études ontcherché à mettre en évidence l’existence d’un SO à l’issue d’e-xercices anaérobies. L’explication réside peut-être dans le faitqu’il était plus ou moins admis que l’augmentation de laconsommation d’oxygène est le facteur essentiel d’apparitiond’un SO lors de l’exercice. L’étude des mécanismes d’appari-tion d’un SO à l’exercice montre que d’autres facteurs inter-viennent comme l’auto-oxydation des catécholamines, activa-tion de la XO, l’acidose et jouent certainement un rôle essentieldans l’apparition d’un SO à l’exercice anaérobie. Les publica-tions faites sur ce sujet montrent que les exercices anaérobiesnotamment les exercices de sprint et les exercices isométriquesentraînent un SO pour l’organisme. De plus, tout comme pourl’entraînement aérobie, l’entraînement anaérobie semble avoirun effet protecteur contre le SO [10,17 28,32,36,43].

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