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Sud ouest en couleur le 15 avril

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MARDI 25 MARS 2014WWW.SUDOUEST.FR

PETIT PAVEIL 2010 Soussans-Margaux (33). 05 57 80 33 00. Prix : 7,50 €.

Bordeaux rouge. Finesse et élé-gance dominent ce second vin du Châ-teau Paveil de Luze, cru bourgeois de Margaux. Produit en appellation Bor-deaux, sur un as-semblage caber-net-sauvignon (70 %)-merlot (30 %), c’est avant tout un vin de plaisir à ouvrir dès au-jourd’hui. Aux Oscars Bor-deaux rouge à Lille, le 2012 a été primé dans la catégorie « vins accessi-bles et moder-nes ». Retrouvez les bouteilles « Sud Ouest » sur no-tre site www. sudouest.fr/vin

LA BOUTEILLE DU MARDI

Fin du conflit entre l’UE et la Chine À la veille de la venue en Europe du président chinois, Pékin stoppe ses enquêtes antidum-ping et antisubventions lancées en juillet 2013 contre les vins euro-péens. Un accord a été trouvé dans cette affaire montée en re-présailles des taxes adoptées par l’Union sur les panneaux solaires chinois importés en Europe. L’UE et Pékin lancent même un pro-gramme de coopération viticole.

Bordeaux fêtera le vin du 26 au 29 juin C’est la plus grande fête viticole au monde : la prochaine édition de Bordeaux fête le vin se déroule-ra sur les quais de Garonne du 26 au 29 juin (500 000 visiteurs en 2012). Los Angeles (jumelée avec Bordeaux depuis cinquante ans) sera l’invitée d’honneur. Pour la première fois, les restaurateurs feront des offres spéciales. Visites possibles dans les vignobles. www.bordeaux-fete-le-vin.com

Foires d’automne : 19 % de médailles C’est un chiffre inédit. La revue « Rayon Boissons » (relayant une étude d’A3 Distrib) révèle que 19 % des vins présentés aux foires de l’automne dernier arboraient une médaille obtenue à un con-cours. C’est + 5 % par rapport à l’édition 2011. Casino (un tiers de l’offre) et Intermarché (27 %) arri-vent en tête. De plus en plus, la clientèle s’appuie sur ces repères qualitatifs pour choisir ses vins.

Gironde : la Semaine des primeurs lancée Dès ces jours-ci et la semaine pro-chaine, professionnels et ache-teurs du monde entier seront en Gironde pour découvrir le millé-sime 2013. Cette Semaine des pri-meurs est un moment fort de la vie du vignoble, avec des centai-nes de dégustations organisées. La quantité du millésime 2013 est historiquement faible ; la qualité, hétérogène, sera jugée verre en main, château après château.

CÉSAR COMPADRE [email protected]

«Au final, les clients recher-chent surtout un carnet d’adresses. Dormir et

éventuellement manger au pied des ceps de vigne, oui. Mais aussi quel-qu’un qui organisera des visites de châteaux clés en main, surtout dans les lieux connus. » Serge Tchekhov, après plusieurs vies dans le monde viticole (films, peintures, livres, vi-gneron…), a franchi le pas de l’œno-tourisme en passant de l’autre côté du miroir. Avec son épouse Stépha-nie, ils ont ouvert il y a deux ans une maison d’hôtes au sud du Médoc, à vingt minutes à peine de Bordeaux (1).

Trois ans de travaux pour cinq chambres à la décoration soignée, une grande cuisine pour manger « comme à la maison » et même une salle de détente avec spa et jacuzzi. À deux pas, de l’autre côté d’une route peu fréquentée, la Garonne. Référencé sur Internet et les sites qui comptent (TripAdvisor, Booking…), le lieu attire une clientèle variée. « Du couple bordelais venant se détendre au commercial en tournée, en pas-sant par la famille anglaise en vacan-ces ou les amateurs parisiens à la re-cherche de bonnes bouteilles. Mais, dans presque tous les cas, le séjour s’articule autour du vin », précise le professionnel qui a tissé sa toile dans les propriétés girondines.

Les grilles s’ouvrent Plusieurs formules existent. Aux Châteaux Kirwan, Prieuré-Lichine ou Giscours (Margaux) ; à Canon, Troplong-Mondot (Saint-Émilion) ou La Rivière (Fronsac), le client pour-ra être reçu ou se joindre à des grou-pes. Voire même déjeuner ou dîner

à la table des propriétaires. Le must. Et bien sûr, dans tous les cas, appren-dre le monde du vin et déguster. Car malgré toutes les campagnes de communication, l’idée reste tenace chez le grand public et les amateurs que les grilles des propriétés restent souvent fermées et que l’accueil est froid au téléphone quand Monsieur Tout-le-Monde appelle pour visiter.

C’est de moins en moins vrai – l’es-sor de l’œnotourisme est réel –, mais arriver via un intermédiaire peut être un plus. Surtout s’il peut com-biner deux ou trois visites dans une journée. Bien des propriétés – même prestigieuses – ne sont pas équipées pour cela et manquent de souplesse à l’heure d’agencer les emplois du temps. Notamment les fins de se-maine, pendant les vacances scolai-res ou lors des périodes plus creuses. Et quand on arrive de l’étranger, le temps est souvent compté…

Portes ouvertes « Nous avons également une for-mule pour vendanger. Des ama-

teurs de vin, même aux revenus con-fortables, adorent s’encanailler séca-teur à la main », précise Serge Tchekhov, qui navigue dans un monde (chambres d’hôtes, agences spécialisées…) devenu très concur-rentiel. Avec le printemps et les beaux jours, l’autre moyen de visiter bien des châteaux en Bordelais et ailleurs est les portes ouvertes. Cel-les du Médoc, de Blaye, des liquo-reux ou de Saint-Émilion sont an-noncées dans les prochaines semaines.

(1) Le 123, chemin du Bord-de-l’Eau, à Macau (33). www. œnotourisme-bordeaux.com

DÉTENTE L’œnotourisme étant en plein boom, avec l’arrivée des beaux jours, l’amateur visite les châteaux. Exemple chez les époux Tchekhov, à Macau (33)

Dormir, manger et visiter des châteaux

La maison d’hôtes médocaine des Tchekhov propose aussi un spa avec jacuzzi. PH. S. LARTIGUE/« SUD OUEST »

Vins

« La bouteille du mardi » est ouverte à tous. Merci d’envoyer vos échantillons à César Compadre, « Sud Ouest », 23 quai des Queyries, CS 2001, 33094 Bordeaux Cedex. Échantillons récents à la vente avec plaquette de présentation, fiche du produit, circuits de vente et prix. Éviter les microcuvées.

ÉCHANTILLONS

« Les clients veulent un carnet d’adresses, quelqu’un qui leur organisera les visites dans les châteaux »

Vins L’AOC gersoise Saint-Mont en fête ce week-end La 17e édition de Saint-Mont Vignoble en fête aura lieu de vendredi à dimanche. À l’initiative du groupement coopératif Plaimont, dix villages de ce vignoble gersois seront de la partie. Le Gers produit essentiellement des vins blancs secs et fruités.

LES ÉCHOS DU VIGNOBLE

Prix en € HT (tonneau de 900 l). RÉCOLTE 2012 Bordeaux rouge : 1 300-1 400 Bordeaux supérieur : 1 450-1 550 Côtes : 1 350-1 500 Sauternes : 4 000-4 700

RÉCOLTE 2013 Bordeaux rouge : 1 300-1 400 Bordeaux supérieur : 1 450-1 550

Côtes : 1 350-1 500 Médoc : 2 300-2 500 St-Émilion : 3 700- 4 000 Sat.St.Émilion : 2 900-3 000 Graves rouge : 1 500-1 650 Bordeaux rosé : 1 350-1 400 Bordeaux blanc : 1 150-1 250 Entre-deux-Mers : 1 200-1 250 Graves blanc : 1 550-1 700 Graves supérieures : 1 800 Bergerac rouge : 1 150-1 250 Bergerac sec : 1 000-1 050 Côtes de Bergerac : 1 000-1 150 Monbazillac : 2 750 - 2 850

COTATIONS DU VRAC SYNDICAT DES COURTIERS

Prix moyen Bx rouge 1 334 €/t Tranche de prix (% vol. total)

moins de 1 200 € (0 %) 1 200 à 1 299 (7 %)

1 300 à 1 349 (37 %) 1 350 à 1 399 (44 %) 1 400 et plus (12 %)

(Source CIVB)

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MERCREDI 26 MARS 2014WWW.SUDOUEST.FR

★★★★ Excellent ★★★★ Bien ★★★★ Correct ★★★★ Très moyen ● Mauvais

SOPHIE AVON [email protected]

Jean-Louis Livi, le producteur d’Alain Resnais, qui fut égale-ment son agent, raconte : « La

mère d’Alain [Resnais] lui deman-dait toujours : “Mais pourquoi tu ne fais pas des films comme les au-tres ?” Et il répondait : “Parce qu’ils les font”… »

C’est aujourd’hui sans doute la meilleure façon de parler de l’au-teur d’« Hiroshima, mon amour » : un cinéaste qui ne faisait pas les films comme les autres et qui, jus-qu’au bout, aura livré ses propres partitions. Comme « Aimer, boire et chanter », adapté de la pièce d’Alan Ayckbourn, où le cinéaste poursuit sa veine facétieuse en tes-tant les mélanges de genres.

« Son sujet, c’était le cinéma, il était toujours en train d’essayer de voir comment cela fonctionnait, dit Hippolyte Girardot. Après tou-tes les circonvolutions de sa car-rière, il en était arrivé à l’idée que le nœud du travail était là, dans la forme. En même temps, il n’a ja-mais eu une position snob, arty. Il a fait les films qu’il pouvait. Parti-ciper à cette élaboration, c’était bien plus qu’être acteur… » Entré tardivement dans la famille Resnais, le comédien compose l’un des rôles principaux d’« Ai-mer, boire et chanter », Colin, le mari de Kathryn, acteur amateur et médecin de campagne. Il a aus-si une prédilection pour les horlo-ges, ce qui fait dire à Kathryn, non sans cruauté et crudité, qu’« il a une horloge dans le cul ».

George, alter ego de Resnais La verdeur des dialogues est ici un indice : la comédie, à la fois dé-suète et moderne, n’est pas le vau-deville qu’elle s’amuse à singer. C’est une pièce dans la pièce où George, le personnage principal,

condamné par un cancer, se re-trouve au centre de tous les désirs et de tous les pouvoirs. Manipu-lant le monde et s’amusant à sé-duire les femmes qui l’entourent, de Kathryn (Sabine Azéma) à Ta-mara (Caroline Sihol) et à Monica (Sandrine Kiberlain).

Entouré d’amis qui, avec Colin, montent une pièce, George est convié à se joindre à eux, histoire de se divertir avant le cimetière. Ce faisant, il devient une figure puis-sante mais insaisissable. Difficile, a posteriori, de ne pas voir en George une sorte d’alter ego

d’Alain Resnais, lequel semble avoir saisi l’occasion de mettre en scène sa propre fin.

Le réel rejoint la fiction Jamais, sans doute, le réel n’aura à ce point rejoint la fiction, et les pendillons qui dessinent le décor des jardins, le mélange des gra-phismes, les gros plans soudains qui sont comme des cases de BD où s’expriment les personnages, semblent au service d’une œuvre pensée sans contraintes et où, seule, l’incarnation permet d’ac-cepter d’« y croire ».

« Il voulait qu’on écrive les bio-graphies de nos personnages pour être sûr qu’on était tous sur la même longueur d’onde », dit André Dussollier, qui interprète Si-méon. Après sept films avec Alain Resnais, il parle avec une admira-tion sans solennité de son met-teur en scène disparu. « Il n’était pas un directeur d’acteurs au sens où on l’entend en général. Il créait un climat favorable pour que cha-que acteur donne le meilleur. Il a vraiment changé quelque chose dans ma vie, il était un exem-ple… »

« AIMER, BOIRE ET CHANTER » Voici l’ultime film d’Alain Resnais, disparu récemment. Une injonction à vivre et à s’amuser, où pourtant la mort rôde

Partir en s’amusant

Colin (Hippolyte Girardot) et sa femme, Kathryn (Sabine Azéma). PHOTO DR

« Aimer, boire et chanter » ★★★★ D’Alain Resnais (France). Avec Sa-bine Azéma, Caroline Silhol, Michel Vuillermoz, André Dussollier, Hippo-lyte Girardot, Sandrine Kiberlain. Durée : 1 h 48.

« Les Gazelles » ★★★★ De Mona Achache (France). Avec Camille Chamoux, Audrey Fleurot, Anne Brochet. Durée : 1 h 39.

« Leçons d’harmonie » ★★★★ D’Emir Baigazin (Kazakhstan). Avec Timur Aidarbekov. Durée : 1 h 54. Lire également dans le der-nier « Sud Ouest Dimanche ». Le jeune Aslan s’intéresse aux sciences et préfère ses cafards aux élèves de son collège. Lesquels, de toute façon, lui en font baver. Mais il n’est pas un élève qui ne subisse le joug d’un plus fort. Emir Baigazin réalise un film âpre et superbe sur son pays.

« Real » ★★★★ De Kiyoshi Kurosawa (Japon). Avec Takeru Sato, Haruka Ayase. Durée : 2 h 7. Koichi et Atsumi s’aiment, mais la jeune femme est dans le coma. Pour essayer de la réveiller, Koichi, sous contrôle médical, est envoyé dans son subconscient. C’est un territoire aux confins du réel, des limbes aussi féeriques que terri-bles. Le film, lui, déploie des tré-sors de poésie fantastique.

« De toutes nos forces » ★★★★ De Nils Tavernier (France). Avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy et Fabien Héraud. Durée : 1 h 30. Un adolescent paralysé et délaissé par son père réussit à le convain-cre de concourir avec lui lors d’un triathlon particulièrement diffi-cile, et c’est toute une famille qui est bouleversée puis solidaire pour assurer le succès de l’entre-prise. Niels Tavernier, cinéaste de documentaires, filme avec tact cette histoire bien interprétée mais qui manque de surprises.

« Captain America : le soldat de l’hiver » ★★★★ D’Anthony et Joe Russo (États-Unis). Avec Chris Evans, Scarlett Jo-hansson. Durée : 2 h 17. Steve Rogers essaye de s’adapter au monde moderne. Mais il se re-trouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. Ce nouveau Marvel n’est pas une suite de « Captain Ameri-ca : First Avenger » puisqu’il se si-tue deux ans après l’invasion ex-traterrestre de New York. Film efficace mais beaucoup trop long pour tenir la distance et la ré-flexion : doit-on, au nom de la sé-curité, anticiper tous les dangers ?

VUS POUR VOUS

Une fois de plus, voici une comédie sur le mal-être sexuel et relationnel des 30-40 ans, et une fois encore, une bande de copines délurées et au bord de la crise de nerfs. « Les Ga-zelles », de Mona Achache (abonnée aux titres animaliers, après « Le Hé-risson »), se veulent réalistes, con-temporaines et post-féministes, sur le mode de « et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? ». L’héroïne, Marie (Ca-

mille Chamoux, qui a cosigné le scé-nario avec la réalisatrice et Cécile Sellam), craque au moment d’ache-ter un appartement avec son co-pain (Franck Gastambide) et le quitte pour enfin vivre sa vie. Avec sa collègue Sandra (Audrey Fleurot) et sa bande (Anne Brochet, José-phine de Meaux), elle va expérimen-ter cette traversée de la « liberté » qui ne sera que la traversée d’une soli-tude hédoniste bien peu satisfai-sante.

Le début du film est chargé d’un humour cynique et lapidaire, avec un montage rapide bien dans l’air du temps de la trinité culturelle portable-zapping-Facebook. Et puis

on tourne en rond comme un der-viche soufi, l’extase en moins. Les hommes passent comme des vi-gnettes ou des chômeurs à Pôle em-ploi (où travaille Marie), tous bar-bus et plus pathétiques les uns que les autres (une mention particu-lière pour Samuel Benchetrit, récur-rent, lui, et particulièrement grati-né), tandis que les gazelles élaborent des stratégies…

Malgré des dialogues percutants et une interprétation honorable, le film se dirige vers une sorte de sé-cheresse et s’avère aussi grossier que glaçant. Il semble que la liber-té soit inatteignable, sauf à considé-rer que s’alcooliser en écoutant de

la soupe musicale participe de la li-bération féminine.

Le problème n’est pas ce que cela raconte, mais la façon dont c’est ra-conté : avec ce faux réalisme (les rues de Paris taguées, le chômage, la crudité, voire le scabreux) qui n’est qu’une suite de clichés, de boums pour adolescents vieillards et d’appartements aux vastes bi-bliothèques où, pourtant, per-sonne ne semble avoir lu le plus que jamais exemplaire « Madame Bovary ». Aussi, ce joli titre, « Les Ga-zelles », est-il bien diffamant pour ces antilopes si légères et gracieu-ses. Joël Raffier

« LES GAZELLES » Une comédie post-féministe qui finit par glacer à force de vouloir libérer

Cinéma

Mais où sont passées les gazelles ?

La Grande Guerre à la Cinémathèque, à Paris Du 26 mars au 5 mai, une soixantaine de longs-métrages des années 1920 à nos jours sont programmés dans le cadre du centenaire de la Première Guerre mondiale. Ici, « Les Sentiers de la gloire ». PHOTO DR

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JEUDI 20 MARS 2014WWW.SUDOUEST.FR

PIERRE-EMMANUEL CHERPENTIER

A l’heure du vintage et de la fausse patine, pourquoi ne pas revenir à l’original ? Au

hareng pommes à l’huile servi avec la tiédeur adéquate, à la macédoine de légumes proposée avec fierté. Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais ces grands classiques dégustés sur toile cirée et dans les proportions qui ont fait le mythe, ne se trouvent pas (plus) sous le sabot d’un cheval.

Pour son édition de printemps, « Sud Ouest Gourmand » est donc parti en quête de ces adresses en voie de disparition.

Graal museau vinaigrette Le fruit de notre quête du graal tendance soupe aux vermicelles et salade de museau vinaigrette est rassurant : ces chefs-d’œuvre de simplicité ne sont pas définiti-vement en péril, mais ceux qui les maintiennent à leur niveau origi-nel sont à protéger d’urgence. Chez Marlène, à Bordeaux, appar-tient à cette famille. Et ses clients le lui rendent bien. Tous les midis depuis bientôt quarante ans, les

deux salles ne désemplissent pas, résonnant de sa traditionnelle rengaine : « On y vient, on s’en sou-vient, on y revient. »

Aux Platanes, à Aytré, dans la banlieue rochelaise, porte à mer-veille son estampille de resto ou-vrier. Planté à l’entrée de l’usine Alstom, l’établissement accueille des marées de blouses bleues à l’heure du déjeuner.

Les steaks y sont généreux (pour ne pas dire plantureux), les incon-tournables (poulet-frites) bien pré-sents, sans que les audaces y soient bannies (rôti de veau aux fruits secs).

Toujours à La Rochelle, le Han-gar 27, à l’entrée du port de com-merce, réinvente le genre et laisse entrevoir une marche à suivre pour la survie de « l’espèce ».

Les codes y sont respectés (an-douillette-frites-salade, carré de porc braisé ou pièce du boucher), mais le cadre cosy bouscule la tra-dition avec succès : les dockers, chauffeurs de poids lourds et gens bien mis du centre-ville s’y retrou-vent avec la régularité d’un métro-nome.

« Bidoche » d’exception à Boé La Brasserie du parc d’Aquitaine, à Boé, près d’Agen, est un lieu unique dans la région. Là, il n’est pas ques-tion de réinventer un genre, mais de perpétuer coûte que coûte un monde, celui des maquignons. Ce royaume de la « bidoche » d’excep-tion est ouvert à tous. On s’y régale des meilleures viandes en immer-sion avec les bérets basques et les

bottes charentaises, éleveurs du Grand Sud-Ouest.

Nos tables populaires (d’autres sont à découvrir dans le magazine) ne riment pas avec jambon sous cellophane. La preuve avec Res-to’Landes, plus connu sous le nom de Chez Lambollez. Près de Mont-de-Marsan, Christian met un point d’honneur à y servir des plats cui-sinés à partir d’un minimum de

80 % de produits frais. Et les prix, comme dans toutes les adresses à découvrir dans ce dossier spécial, sont imbattables : hors-d’œuvre à volonté et dessert, 9,50 €. Entrée, plat, dessert et vin pour 11,90 €. Qui dit mieux ?

« Sud Ouest Gourmand », numéro de printemps, 112 pages, 3,90 €. Chez tous les marchands de journaux.

Saveurs

« SUD OUEST GOURMAND » Refuge d’une époque presque révolue, les tables ouvrières ne baissent pas toutes la garde. Dans leur jus, ou réinventées, les meilleures continuent de faire salle comble. Notre sélection

Les restos populaires régalent encore

Vincent Lucas se met au bistrot à Bergerac Le chef étoilé de Sainte-Sabine-en-Born (24) reprend Le Repaire de Savinien à Bergerac : carte bistrot assez courte et sans cesse renouvelée, prix abordables. Ouverture mardi prochain, le 25 mars.

Les midis de Chez Marlène, à Paludate, squattent le haut du pavé des adresses populaires bordelaises. PHOTO CLAUDE PETIT/« SUD OUEST »

Croquer la région à pleines dents « Faire le choix de la qualité et de la fraîcheur est bien plus qu’une simple question de nutrition. C’est aussi et surtout retrouver les saveurs et les saisons », comme le rappelle Delphine Paslin, auteur de ce très joli livre qui donne envie de croquer la ré-gion à pleines dents ! Agneau de Pauillac, veau béarnais, poulet et canard landais, rouget du Bassin, saumon sauvage des gaves, truite des Pyrénées, gambas du Médoc, huîtres, cacahuètes de Soustons (!), pomme de terre d’Eysines, as-perge, carotte et kiwi landais, ca-bécou, piment d’Espelette, fraise du Lot-et-Garonne, cerise d’Itxas-sou, melon, pêche de Monein, châtaigne de Périgord… Del-phine Paslin valorise la richesse de nos terres, vante le bio – beau-coup –, et le local et saisonnier –

surtout. Les photos sont allé-chantes, les recettes accessibles et originales. À découvrir absolu-ment. « Manger bio & local dans le Sud-Ouest », textes et photos de Delphine Paslin, éd. Sud Ouest, 128 p., 13 €.

LE LIVRE

■ Comme à chaque numéro, « Sud Ouest Gourmand » s’efforce d’allier les plaisirs gustatifs aux échappées les plus dépaysantes. LA « IT SALADE » ESPAGNOLE Dans ce numéro, notre reporter est parti sur les traces du « cogollo », la salade espagnole qui fait un carton chez nous depuis mainte-nant plusieurs années. Cette « it laitue » est née dans le sud de la Navarre, du côté de Tudela. Une belle occasion de découvrir les étonnants potagers installés sur les bords de l’Èbre et de rencontrer Santi Cordón, à la fois cultivateur et restaurateur. Il nous propose deux recettes d’une simplicité évangélique : cogollos en mor-ceaux à l’huile de gambas et co-gollos filets de sardine de Can-tabrie marinés. Le produit a également inspiré Philippe La-

graula. Le chef bordelais d’Une cuisine en ville a osé une recette acidulée et pétaradante : le cré-meux de cogollos à l’oursin, bulots et tapioca à l’olive noire.

LE DÉLICE DU MÉDOC Le grenier médocain est également à l’honneur. Celui de Cyril Gassian, à Castelnau-de-Médoc, est un délice mijoté, cuit et recuit dans un savant bouillon (carottes, céleri, clous de gi-rofle, oignons…). Cette merveille a inspiré deux chefs : Jean-Paul Bar-bier et Michaël Lemonnier, son suc-cesseur au Lion d’Or d’Arcins. LA DOUCEUR DACQUOISE Pour finir, escapade à Dax, fief de la célèbre madeleine Cazelle. À la fois croustillante et moelleuse, légère-ment glacée et citronnée, elle est bien davantage qu’un biscuit et a largement dépassé les cent ans d’existence. Un âge certain qui n’a pas freiné les audaces de Christophe Dupouy, chef des Clefs d’argent à Mont-de-Marsan : avec son coup de main, les madeleines deviennent baba, tiramisu ou club sandwich.

Cogollos, grenier médocain et madeleines

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