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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT OPTION : EAU Présenté et soutenu publiquement le 22/06/2012 Omar Kodo TALL Travaux dirigés par : Dr Dial NIANG Enseignant UTER GVEA Maxime SOMDA Ingénieur Génie Rural, Point Focal AMCOW au Burkina Faso Jury d’évaluation du stage Président : Franck LALANNE Membres et correcteurs : Lawani MOUNIROU Dial NIANG Promotion 2011/2012 SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU BURKINA FASO SELON LE FORMAT AMCOW

SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

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Page 1: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU

MASTER EN INGENIERIE DE L’EAU ET DE

L’ENVIRONNEMENT

OPTION : EAU Présenté et soutenu publiquement le 22/06/2012

Omar Kodo TALL

Travaux dirigés par : Dr Dial NIANG

Enseignant UTER GVEA

Maxime SOMDA

Ingénieur Génie Rural, Point Focal AMCOW au Burkina Faso

Jury d’évaluation du stage

Président :

Franck LALANNE

Membres et correcteurs :

Lawani MOUNIROU

Dial NIANG

Promotion 2011/2012

SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

BURKINA FASO SELON LE FORMAT AMCOW

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page i

DEDICACE

Je dédie ce mémoire à :

A mon père Djibrill TALL, pour ses conseils et son soutien qu’il ne cesse de

m’accorder jour et nuit

A ma mère Bibata DIALLO, pour ses bénédictions

A ma compagne et mère de ma fille Ghislaine VODOUNHESSI, qui a toujours cru en

moi et m’a soutenu avec fougue

A ma fille Aliyah TALL

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page ii

REMERCIEMENTS

Au terme de ce stage, mes sincères remerciements vont à :

M. Jean Mathieu BINGBOURE, Directeur Général de la DGRE qui m’a permis

d’effectuer mon stage.

Mes encadreurs M. Maxime SOMDA et Dr Dial NIANG, qui par leurs efforts de

formateurs, leur soutien permanent, nous ont suivi tout au long de cette

étude sans ménager aucun effort. Merci pour votre présence continue,

votre encadrement, votre spontanéité appréciée par tous et votre gentillesse.

A tous les cadres du Service de Suivi-Evaluation de la DGRE Adama TAPSOBA,

Ousmane OUEDRAOGO, Saidou KOALGA, Noel ZOUNDI et Mme BADOLO pour

leur disponibilité et leur assistance tout au long de cette étude.

A mes collègues Stagiaires, Dorothée TIGASSE et Arouna KANAZUE pour leur

soutien

A tout le personnel de la DGRE pour leur amabilité

A mes Parents, Ami(es), Frères et Sœurs qui n’ont cessé de me soutenir depuis le

début de ma carrière

A tous mes camarades de la promotion 2007/2008 pour l’ambiance fraternelle qui a

régnés pendant ces cinq années passées ensemble

A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la rédaction de ce mémoire

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page iii

RESUME

La présente étude se déroule au Burkina Faso, pays sous développé qui connait d’énormes

difficultés à satisfaire ses besoins en approvisionnement en eau potable et en assainissement

pour le milieu rural et urbain. En effet, on remarque un nombre très faible de raccordements

des habitations au niveau des réseaux d’AEP et d’assainissement.

Conscients de cette situation, les autorités Burkinabè, à travers la démarche AMCOW ont

marqué leur volonté à accélérer la réalisation des objectifs de l’eau et de l’assainissement

désigné par le sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) qui

s’est tenu à Sharm El Sheikh en 2008. Cette démarche s’est traduite par le format de suivi-

évaluation mis par AMCOW à la disposition des Etats membres de l’UA.

Le rapport du Burkina Faso montre que le pays dispose de textes bien élaborés qui régissent

le domaine et connait une avancée significative en matière de GIRE, de plan d’adaptation aux

changements climatiques et de gestion des risques liés à l’eau. Par contre pour le volet eau

potable malgré les efforts menés par les autorités, le taux de couverture en eau potable en

milieu rural reste toujours à la traine, ce taux est passé de 52% en 2005 à 58,5% en 2011 avec

une cible à atteindre de 76% à l’horizon 2015. La situation de l’assainissement quant à elle,

est alarmante avec un taux de couverture en assainissement en milieu rural qui est

actuellement de 1% pour une cible à atteindre de 54% à l’horizon 2015. Ces indicateurs

montrent clairement que l’atteinte des objectifs fixés par AMCOW dans le domaine de

l’AEPA est peu probable.

Mots clés

1- Sharm El Sheikh

2- AMCOW

3- Suivi-Evaluation

4- Eau

5- Assainissement

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page iv

ABSTRACT

This study takes place in Burkina Faso, a landlocked developing country in West

Africa that is experiencing enormous difficulties in satisfying the demand for clean drinkable

water and sanitation for the rural and urban areas. In fact, there are a very small number of

house pipelines in the networks of Drinkable Water Connections (DWP) and sanitation.

Aware of the situation, Burkinabe leaders have manifested their wish to urge the

realization of programs concerning drinkable water and sanitization. They plan to do so

through the approach AMCOW (African Minister’s Council on Water), which was nominated

by the Summit of head of States and Governments of the African Union (AU) and held at

Sharm El Sheikh (Egypt) in 2008. This approach resulted in the Monitoring-Evaluation plan

and is available for countries members of the AU.

The report of Burkina Faso shows that the country has well-developed texts that

manage the field. Furthermore, it reveals a significant advancement in Integrated Water

Resources Management (IWRM) and in plans for adapting to climate change and risk

management related to water. However, for the drinking water challenges, even with the hard

work made by the government, the rate of drinking water coverage for rural areas remains

small. The rate of drinking water coverage went from 52% in 2005 to 58.5% in 2011. Still, it

needs to reach a target of 76% by 2015. As to the sanitation situation, it is frightening since

the rate of sanitation coverage in rural areas is 1% and should reach a target of 54% in 2015.

These indicators obviously reveal that the objectives set by AMCOW in the field of drinkable

water provision and sanitation are unlikely.

Key Words

1. Sharm El Sheikh

2. AMCOW

3. Monitoring-Evaluation

4. Water

5. Sanitation

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page v

SIGLES ET ABREVIATIONS

2iE : Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement

AEPA : Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

AMCOW: African Minister’s Council On Water

ASDI: Agence Suédoise de Développement

BF : Borne Fontaine

BP : Branchement Privé

CFE : Contribution Financière en matière d’Eau

CONASUR : Comité National de Secours d’Urgence

DADI : Direction des Aménagements et du Développement de l’Irrigation

DANIDA : Agence Danoise de Coopération pour le Développement

DGAEUE : Direction Générale de l’Assainissement des Eaux Usées et Excréta

DGEP : Direction Générale de l’Economie et de la Planification

DGRE : Direction Générale des Ressources en Eau

ENA : Enquête Nationale sur l’accès des ménages aux ouvrages d’Assainissement

GIRE : Gestion Intégrée des Ressources en Eau

INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie

MAH : Ministère de l’Agriculture et de l’Hydraulique

MEF : Ministère de l’Economie et des Finances

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONEA : Office National de l’Eau et de l’Assainissement

ONG: Organisation Non Gouvernementale

PAGIRE: Plan d’Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau

PAM: Programme Alimentaire Mondial

PANA: Programme d’Action Nationale d’Adaptation

PDC: Poste d’Eau Commun

PEM: Point d’eau Moderne

PIB: Produit Intérieur Brut

PN-AEPA : Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

PTF : Partenaire Technique et Financier

SCADD : Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page vi

SONABEL : Société Nationale d’Electricité du Burkina

SPONG : Secrétariat Permanent des Organisations Non Gouvernementales

TCM : Toilette à Chasse Manuelle

UA : Union africaine

UNHCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés

UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l’Enfance

VIP : Ventilated Improved Pit (Latrine à Fosses Ventilées)

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 1

SOMMAIRE

RESUME ................................................................................................................................... iii

ABSTRACT .............................................................................................................................. iv

SIGLES ET ABREVIATIONS .................................................................................................. v

I. INTRODUCTION ........................................................................................................... 4

II. PROBLEMATIQUE ....................................................................................................... 5

III. OBJECTIFS .................................................................................................................... 6

3.1) Objectif général ........................................................................................................... 6

3.2) Objectifs spécifiques .................................................................................................... 6

IV. METHODOLOGIE GENERALE ................................................................................... 6

4.2) Collecte et traitement des données .............................................................................. 6

4.3) Suivi-Evaluation d’AMCOW ...................................................................................... 7

V. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE ................................................................ 8

5.1) Climat et hydrographie ................................................................................................ 8

5.2) Economie ..................................................................................................................... 9

VI. RESULTATS ET DISCUSSIONS................................................................................ 10

6.1) Evolution de la population et du PIB......................................................................... 10

6.2) Eau et Energie ............................................................................................................ 12

6.3) Agriculture ................................................................................................................. 14

6.4) Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement ............................................. 15

6.5) Bassins transfrontaliers et gestion des ressources en Eau ......................................... 23

6.6) Adaptations aux changements climatiques ................................................................ 24

6.7) Gestion des risques liés à l’eau .................................................................................. 26

6.8) Financement du secteur ............................................................................................. 27

6.9) Stratégies de tarification ............................................................................................ 29

6.10.) Politiques et reformes de l’eau .................................................................................. 31

VII. RECOMMANDATIONS .............................................................................................. 32

VIII. CONCLUSION ET PERSPECTIVES .......................................................................... 33

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 34

ANNEXES ............................................................................................................................... 35

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 2

Liste des tableaux

Tableau 1: Cas de maladies d'origine hydriques enregistrées au Burkina Faso ....................... 10

Tableau 2: Accroissement de la population hydro électrique du Burkina Faso ....................... 13

Tableau 3: Normes et critères du PN-AEPA ............................................................................ 16

Tableau 4: Normes de l'opérationnalisation de la stratégie d'assainissement .......................... 17

Tableau 5: Evolution du taux de suivi de l'accès à l'eau potable ............................................. 18

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 3

Liste des figures

Figure 1: Situation géographique du Burkina Faso .................................................................... 8

Figure 2: Evolution de la population et du PIB au cours des années ....................................... 11

Figure 3: Accroissement des périmètres au cours des années .................................................. 14

Figure 4: Evolution du taux d'accès à l'eau potable en milieu urbain ...................................... 19

Figure 5: Evolution du taux d'accès à l'eau potable en milieu rural ......................................... 20

Figure 6: Evolution du taux de suivi d'accès à l'assainissement .............................................. 20

Figure 7: Progrès vers la cible des OMD relative à l'assainissement ....................................... 22

Figure 8: Evolution du pourcentage du budget alloué à l'eau et l'assainissement .................... 28

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 4

I. INTRODUCTION

L’accès à l’eau est reconnu comme un droit fondamental de l’être humain par l’Organisation

des Nations Unies qui en a fait un des Objectifs du Millénaire pour le Développement

(OMD). Dans beaucoup de villes du Tiers Monde, la moitié seulement des besoins en eau

potable est satisfaite et il manque dramatiquement d’infrastructures pour évacuer les eaux

usées et les eaux de pluie. C’est le cas en Afrique ou le problème de la gestion de l’eau et des

déchets se pose avec acuité, car ce continent accuse un sous-équipement important dans le

domaine de l’eau et l’assainissement.

Compte tenu de ces difficultés, les dirigeants africains ont fait de grands efforts dans la

concrétisation des engagements politiques dans ces deux secteurs. En effet l’année 2008 a vu

la production d’un certain nombre de grandes déclarations et évènements liés à l’eau. Parmi

ces rencontres, on peut citer la conférence ministérielle sur l’assainissement (eThekwini), la

Première Semaine Africaine de l’Eau et la déclaration ministérielle (Tunis), la dédicace du

sommet de l’Union Africaine (UA) en juillet 2008 à l’eau et l’assainissement (Sharm El

Sheikh), la Réunion ministérielle sur l’Eau pour l’Agriculture et l’Energie (Syrte), et la

Création de la commission des Eaux souterraines. A Sharm El Sheikh, les Chefs d’Etat et de

Gouvernement ont marqué leurs ambitions d’accélérer la réalisation de leurs objectifs dans le

domaine de l’eau et l’assainissement. Ils ont donc chargé AMCOW (African Minister’s

Council on Water) de la mise en œuvre des déclarations faites lors de ce sommet. Cette

démarche repose essentiellement sur le suivi-évaluation qui est un des outils importants dans

la gestion des performances.

Pour le Burkina Faso, conformément à la Stratégie de Croissance Accélérée et du

Développement Durable (SCADD), le PN-AEPA constitue l’instrument par lequel le pays

vise à atteindre les OMD pour le secteur de l’Approvisionnement en Eau potable et

Assainissement (AEPA). La mise en œuvre de ce programme a nécessité la création d’un

système de suivi-évaluation chargé de la collecte, du traitement et de la diffusion des

statistiques sur l’eau potable et l’assainissement.

Ce travail de recherche dont le thème est : « SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE

L’EAU AU BURKINA FASO SELON LE FORMAT AMCOW » permettra d’évaluer la

démarche suivi depuis 2008.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 5

Ce présent rapport de mémoire de fin d’études de Master d’Ingénierie s’articulera sur trois

parties essentielles à savoir dans un premier temps la présentation de la problématique et la

définition des objectifs, puis dans une seconde partie la présentation des résultats et leurs

discussions et pour finir une conclusion suivie de quelques recommandations.

II. PROBLEMATIQUE

Malgré les engagements pris par les Etats africains au niveau international, et leur mise en

œuvre au niveau national, la situation de l’accès à l’eau potable et l’assainissement reste

préoccupante pour l’ensemble des pays d’Afrique Subsaharienne.

Dans ces pays, une forte croissance démographique s’observe actuellement avec un taux

d’urbanisation de l’ordre de 20%, ce qui entraine inéluctablement une demande sans cesse

croissante de logements, ce qui engendre des constructions précaires compte tenu de la

paupérisation de la population. Malgré les efforts fournis par les autorités des différents Etats

membres en vue de doter toutes les agglomérations urbaines de réseaux d’adduction d’eau

potable et d’assainissement, les besoins sont loin d’être satisfaits.

C’est le cas du Burkina Faso, ou le coût élevé des abonnements exclut une grande partie de la

population urbaine qui est obligée de s’approvisionner aux bornes fontaines qui sont d’ailleurs

en nombre insuffisant. Dans les zones périphériques, l’approvisionnement en eau potable se

fait avec les eaux des puits dont la plupart ne sont pas bonnes pour la consommation. Quant à

l’assainissement, le réseau d’évacuation et de traitement des eaux usées est embryonnaire et

est à peine fonctionnel. Enfin les concessions non dotées d’installations sanitaires sont très

nombreuses et constituent une source de pollution.

C’est pour corriger ce déséquilibre, que le Burkina Faso, à l’instar des autres Etats membres

de l’UA a adopté la démarche AMCOW. Cette démarche se traduit par l’instauration d’un

format de suivi-évaluation qui permettra d’évaluer sur les mêmes critères, les performances de

chaque Etat membre dans le secteur de l’eau et l’assainissement.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 6

III. OBJECTIFS

3.1) Objectif général

L’objectif général de cette étude est d’élaborer un rapport complet sur les performances

réalisées par le Burkina Faso dans le secteur de l’AEPA.

3.2) Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques qui en découlent sont :

Evaluer les performances du Burkina dans l’atteinte des OMD vis-à-vis de l’eau et

l’assainissement ;

Faire le point de l’application des accords d’eThekwini par le Burkina ;

Analyser les politiques et reformes de l’eau au Burkina Faso.

IV. METHODOLOGIE GENERALE

La démarche adoptée repose essentiellement sur trois (3) axes à savoir la recherche

bibliographique, la collecte et le traitement des données et le suivi-évaluation d’AMCOW.

4.1) Recherches bibliographiques

Il s’agissait lors de cette phase de s’imprégner du mode de fonctionnement du Suivi-

Evaluation et du format AMCOW mis à disposition des différents Etats membres. L’objectif

était de maitriser le fonctionnement du Service de Suivi -Evaluation et de cibler les différentes

administrations concernées par la collecte des données. Ses principaux documents

consultés sont entre autres :

Le manuel de Suivi Evaluation tome I et II : Concepts, Outils et Méthodes

Le format de S-E AMCOW

Opérationnalisation du Suivi Evaluation du PN-AEPA

Etat des lieux des ressources en eau du Burkina Faso

Politiques et stratégies en matière d’eau au Burkina

4.2) Collecte et traitement des données

La collecte des données s’est faite au niveau de plusieurs services de l’administration

publique burkinabè. Il s’agit de l’Institut National de la Statistique et de la Démographie

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 7

(INSD) pour la collecte des données sur l’évolution de la population, la Direction de

l’Aménagement et du Développement de l’Irrigation (DADI) pour les données sur

l’irrigation, la Direction Générale de l’Economie et de la Planification (DGEP) pour les

données sur le PIB, la SONABEL pour les données hydro-électriques et l’ONEA pour les

données sur l’eau et l’assainissement en milieu urbain. L’ensemble de ces données a été traité

pour un meilleur suivi-évaluation de la démarche AMCOW.

4.3) Suivi-Evaluation d’AMCOW

En rappel le Conseil des Ministres Africains Chargés de l'Eau (AMCOW) a été créé en 2002 à

Abuja au Nigeria. Son conseil de direction se compose de tous les 53 ministres africains

chargés de l’eau. AMCOW a principalement pour objectif de promouvoir la coopération, la

sécurité, le développement social et économique et l'éradication de la pauvreté dans les États

membres à travers la gestion efficace des ressources en eau du continent et la prestation de

services d'approvisionnement en eau. Le Format de suivi-évaluation AMCOW s’est inspiré

des engagements internationaux (OMD, eThekwini…) pour définir les cibles à atteindre par

chaque Etat membre de l’UA.

Il s’agissait donc lors de cette phase de renseigner la fiche de S-E du Format AMCOW.

Ce format est composé de deux parties essentielles à savoir :

La fiche d’informations de Base du Pays qui présente la structuration de la

population, son évolution et son PIB au cours des quatre dernières années, ainsi que

les bases actuelles de la politique de l’eau.

La fiche d’évaluation des performances du Pays pour l’eau et l’assainissement qui

présente les évolutions des taux de couverture du pays en eau et assainissement ainsi

que les cibles à atteindre à l’horizon 2015, et vérifie l’effectivité de certains accords

signés par les Etats membres.

Toutes les données collectées n’entraient pas forcément dans ce canevas, il fallait donc les

traiter pour répondre au mieux à ce format de suivi-évaluation.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 8

V. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Le Burkina Faso est un pays sahélien situé au cœur de l’Afrique de l’ouest. Il s’étend sur une

superficie de 274.000 km2 (figure 1).

Sa population est passée de 10 312 609 en 1996 à 14 017 262 en 2006, soit un taux de

croissance moyen annuel de 3,1%. Cette population se caractérise par :

- un niveau de fécondité très élevé surtout en milieu rural (environ 6,2 enfants par

femme) en 2006

- un taux brut de mortalité élevé 11,8% en 2006

Source : Division Géographique de la direction des archives du ministère des affaires étrangères 2004

Figure 1: Situation géographique du Burkina Faso

5.1) Climat et hydrographie

Le climat du Burkina est tropical de type Soudano-sahélien. Depuis au moins une trentaine

d’années, il est soumis à une diversité d’aléas dont la migration des isohyètes 600 et 900mm

du nord vers le sud , une hausse des moyennes des températures, une survenue de plus en plus

de poussière, de la pollution atmosphérique et des inondations.

Page 16: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 9

Ce climat est caractérisé par des variations pluviométriques considérables, allant d’une

moyenne de 350mm au nord à plus de 1000mm au sud-ouest.

On rencontre deux saisons très contrastées dans le pays : la saison des pluies et la saison

sèche. La saison des pluies dure environ 4 mois de juin à septembre. Durant la saison sèche,

souffle l’harmattan, un vent chaud, sec et chargé de poussière, originaire du désert du Sahara.

Le Burkina Faso dispose de ressources en eau relativement importantes sur son territoire

inégalement réparties tant au niveau spatial que temporel.

Le réseau hydrographique est formé de nombreux cours d’eau, de mares dans la partie

méridionale du pays. Il se divise en trois principaux bassins :

-le bassin de la Volta qui s’étend sur 63 % du territoire au centre Est et à l’ouest et est

constitué des fleuves Mouhoun, Nakanbé et Nazinon qui se rejoignent au Ghana ;

-le bassin du Niger, qui occupe 30% du pays, draine l’Est et le Nord avant de se jeter dans le

fleuve Niger ;

-le bassin de la Comoé, qui s’étend sur 7% du pays, traverse la Côte d’Ivoire avant de se jeter

dans le golfe de Guinée.

5.2) Economie

L’économie du pays est essentiellement basée sur les activités de production

agrosylvopastorales et minières. Toutes choses qui concourent à de fortes pressions sur les

ressources naturelles tant et si bien que le Burkina soit confronté de nos jours à une

dynamique accélérée de dégradation des sols, de dégradation du couvert végétal, de

déforestation, de l’érosion du patrimoine de la biodiversité et de l’amplification des

problèmes d’environnement urbain.

Les indicateurs de bien-être social sont inférieurs aux moyennes africaines. Le pays est classé

parmi les pays les moins avancés avec un PIB par habitant 250 830 FCFA en 2008.

Il connait depuis une dizaine d’années des avancées remarquables au plan économique et

social, grâce à une croissance du PIB de plus de 5% en moyenne depuis 1994 ; cependant, il

faut souligner que ces performances économiques n’ont pas pu réduire significativement le

niveau de pauvreté. Cette pauvreté expose très souvent les populations à des maladies liées

au manque d’infrastructures adéquates en eau et en assainissement (tableau 1).

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 10

Tableau 1: Cas de maladies d'origine hydriques enregistrées au Burkina Faso

Années / Cas de maladies 2006 2007 2008 2009 2010

Nombres de cas de maladies directement liées à l’eau (Diarrhée sanguinolente ou non, dracunculose, bilharziose

315 300

358 131

381 592

442 321

467 441

Nombre de cas de maladies liées indirectement à l’eau (paludisme, éléphantiasis, parasitoses intestinales…)

2 554 663

3 180 252

4 072 051

4 861 682

6 068 704

Source : Direction Générale de l’information et des Statistiques sanitaires

L’examen de ce tableau montre que le nombre de cas de maladies directement liées à l’eau est

sans cesse croissant, il passe de 315 300 cas enregistrés en 2006 à 467 441 cas en 2010. En

plus de cela le nombre de maladies indirectement liées à l’eau connait aussi une forte

progression et passe de 2 554 663 cas enregistrés en 2006 à 6 068 704 cas en 2010.

L’ensemble de ces résultats montrent à quel point il est important de pour le Burkina Faso de

mettre l’accent sur l’accès des populations aux ouvrages d’eau potable et d’assainissement,

car cela peut constituer un sérieux handicap au développement du pays.

VI. RESULTATS ET DISCUSSIONS

6.1) Evolution de la population et du PIB

Les données sur la population des 4 dernières sont issues des projections démographiques

2007-2050 faites par l’INSD à partir du recensement général de la population et de

l’habitation de l’année 2006. Notons qu’il existe trois scénarios pour les projections

démographiques : le scénario haut, le scénario tendanciel ou moyen et le scénario bas. Les

données sont présentées ici selon le scénario tendanciel. Ce scénario a été construit à

partir d’une seule hypothèse d’évolution de l’espérance de vie à la naissance, d’une

seule hypothèse de solde migratoire et d’une seule hypothèse d’évolution du pourcentage

de la population urbaine dans la population totale. Ces hypothèses ont été élaborées à

partir de l’analyse des données disponibles, anciennes et récentes, pour ces phénomènes.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 11

Concernant la fécondité, les hypothèses retenues pour chaque déterminant proche, ont été

élaborées, de manière similaire, à partir de l’analyse des données disponibles

sur les évolutions du pourcentage de femmes en union, de la durée de l’in

susceptibilité post- partum, de la fréquence de l’avortement, de l’importance de la stérilité, et

de la prévalence de la contraception et de la répartition des méthodes utilisées.

Les données sur le PIB sont issues de la DGEP, celles des deux dernières années sont des

prévisions. Le PIB est considéré comme le meilleur indicateur de l’activité économique d’un

pays. C’est aussi un des critères qui permet d’évaluer le niveau de vie. Les détails sur les taux

de croissance sont présentés en annexe 1.

La figure 2 présente l’évolution de la population Burkinabè et du PIB au cours des 4 dernières

années.

Figure 2: Evolution de la population et du PIB au cours des années

On constate à travers ce graphique que la population Burkinabè qui est en majeure partie

rurale est passée de 14 731 200 à 16 248 500 habitants en 4 ans. Soit une croissance moyenne

annuelle de 3,24% pour ces 4 années. Cette croissance rapide, en dépit de l’émigration, est le

résultat d’une baisse importante de la mortalité et d’une quasi-stagnation du niveau de

fécondité.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

0

2000000

4000000

6000000

8000000

10000000

12000000

14000000

16000000

18000000

2008 2009 2010 2011

Pop. urbaine Pop. Rurale Total pop. PIB 10^9 USD

PIB

po

pu

lati

on

Années

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 12

Le PIB est passé de 6,07 à 7,03 en quatre ans soit une croissance moyenne annuelle de

5,22%. Le taux de croissance du PIB de ces 4 dernières années est supérieur à celui de la

population, cela se traduit par une amélioration du PIB par tête.

Ce taux de croissance du PIB s'est établi à 4,2% en 2011 contre 7,9% en 2010. La

décélération de son rythme par rapport à l'année 2010 est due à la contre-performance du

secteur primaire, occasionnée par la mauvaise pluviométrie enregistrée au cours de la saison

hivernale 2010-2011 qui n'a pas permis au pays de profiter largement de l'embellie des cours

du coton au niveau mondial1, mais aussi à la crise sociopolitique que le pays a traversée.

Cependant il faut noter que ces avancées au plan économique et social, n’ont pas pu réduire

significativement le niveau de pauvreté : les résultats de l’enquête intégrale sur les conditions

de vie des ménages 2009/2010, font ressortir un repli de seulement 2,5 points de pourcentage

de l’incidence de la pauvreté par rapport à 2003. Cela est le signe d’une persistance de la

situation de pauvreté qui est par conséquent, l’un des principaux obstacles aux efforts de

développement du pays. En effet, par le fait que les populations soient pauvres, elles

adoptent des méthodes de production et de consommation non viables et partant

défavorables à l’environnement. Toutes ces conditions font que les populations pauvres ont

tendance à demeurer pauvres. La lutte contre la pauvreté est alors un impératif pour le progrès

social.

6.2) Eau et Energie

Le Burkina dispose de trois barrages hydro-électriques. Il s’agit du barrage de Bagré qui a une

capacité de production de 44,5Gwh/an, celui de la Kompienga avec 33 Gwh/an et

Niofila/Tourni avec 9,48 Gwh/an (tableau 2) ; soit un total de capacité de production de 86,98

Gwh/an (voir les détails sur le potentiel de production en annexe 2).

1Le cours du coton a connu lors de la campagne 2010-2011 des pics historiques, atteignant la barre symbolique du dollar la livre de coton, franchie pour la 2ème fois depuis 1864.

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Tableau 2: Accroissement de la production hydro électrique du Burkina Faso

Années (i) 2000 2008 2009 2010 2011

- Potentiel en Hydro-énergie en Gwh/an (A)

86,98

86,98

86,98

86,98

86,98

- Hydro-énergie produite en

Gwh (B)

97,11

134,59

131,1

116,16

81,93

Accroissement (%)

-

39

35

20

-16

La formule utilisée pour calculer l’accroissement est la suivante :

Ou i représente les années et B l’hydro-énergie produite.

On constate que pour l’année 2008 l’accroissement de la production hydro-électrique est de

39%, cet accroissement passe à 35% en 2009 puis à 20% en 2010. Si toutefois la

performance de 2008 à 2010 est maintenue on peut espérer atteindre la cible définie par

AMCOW qui est « accroitre la production en énergie hydroélectrique de 10% de 2000 à

2015 » .Mais la production hydro-électrique est fortement lié au potentiel disponible et/ou au

niveau de remplissage des barrages qui lui est tributaire de la pluie. L’année 2011 a été

marquée au Burkina Faso par une installation tardive de la saison pluvieuse, une faible

pluviométrie enregistrée. De plus durant la période 2000-2011 le pays n’a pas connu de

nouvelles installations en vue d’augmenter le potentiel, ce qui influence négativement la

production surtout dans un contexte de changements climatiques. Toutes ces raisons

expliquent la forte chute de l’accroissement de la production hydro-électrique (-16%)

enregistrée pour l’année 2011.

Pour remédier à cela, le Burkina Faso dans le cadre de la Stratégie de Croissance Accélérée et

de Développement Durable (SCADD) 2011-2015 a prévu pour le volet Energie de faire

passer le taux d’électrification du pays qui est de 13,9% en 2009 à 60% à l’horizon 2015. Il

est donc prévu en plus des centrales thermiques et du photovoltaïque, la construction de

nouveaux barrages hydro-électriques, à savoir le barrage de Samandéni qui aura une

puissance installée disponible de 2,6 MW, celui de Ouessa avec 21 MW et Bagré aval avec 14

MW soit un total de puissance installée disponible de 37 MW. On observera donc dans les

années à venir une augmentation du potentiel hydro-électrique au Burkina Faso. L’atteinte de

la cible dépendra alors uniquement de la pluviométrie.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 14

6.3) Agriculture

Il s’agissait dans ce volet de répertorier l’ensemble des périmètres irrigués et de voir leurs

évolutions. Les données sur les superficies des périmètres irrigués ont été obtenues auprès de

la DADI. A partir de ces données, nous avons calculé l’accroissement pour voir l’évolution du

Burkina Faso vers l’atteinte de la cible (figure 3). Les données détaillées sont présentés dans

l’annexe 3.

La formule utilisée pour ce calcul est :

(1)

Ou i représente les années et B la superficie irriguée exprimé en ha.

Figure 3: Accroissement des périmètres au cours des années

On constate que dès la première année l’accroissement est de 148%, pour l’année 2009 cet

accroissement connait une hausse de 164%, et même qu’en 2010 les résultats obtenus

montrent que les périmètres irrigués ont été multipliés par quatre sur la période de 2000 à

2010.

A ce niveau on peut dire que le Burkina Faso a largement dépassé la cible qui est « accroitre

les superficies des surfaces irrigués de 50% de 2000 à 2015 » Ces fortes performances

peuvent s’expliquer par le fait que depuis 2004 l’Etat Burkinabè a lancé la politique nationale

0

50

100

150

200

250

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Accroissement (%) Cible

CIBLE Acc

rois

sem

ent

Années

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de développement durable de l'agriculture irriguée, qui vise la mise en valeur de 60.000 ha de

périmètres irrigués à l’horizon 2015. Cet accroissement devrait donc se poursuivre.

Mais les données obtenues auprès de la DADI pour évaluer la performance du Burkina Faso

ne sont pas exhaustives et lors de l’enregistrement, il arrive souvent que certaines données

soient omises ou que d’autres viennent en doublons. Cette performance réalisée par le pays

reste donc discutable.

6.4) Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

La cible définie dans le format AMCOW est identique à l’objectif 7 cible 10 des OMD, à

savoir « réduire de 50% de 1990 à 2015, la proportion de la population sans accès à une

source améliorée d’eau, et la proportion sans une infrastructure améliorée

d’assainissement ».

La formule du taux de suivi préconisée par AMCOW était :

[ ( )]

[( )( )] (2)

Avec Ei qui représente le taux d’accès total et i l’année

Cette formule a été élaborée ainsi, car la cible a été définie en prenant l’année 1990 comme

année de référence. Pour le cas du Burkina Faso, nous n’avons pas de données fiables pour

l’année 1990.L’année de référence prise donc est 2005, car c’est à partir de cette année qu’on

a commencé à obtenir des données fiables pour ce qui concerne le secteur de l’eau potable et

de l’assainissement dans le cadre du lancement du PN-AEPA.

Alors pour le cas du Burkina Faso, compte tenu de l’absence de données pour l’année 1990,

nous avons revu la formule du taux de suivi afin de prendre en compte l’année 2005. La

formule retenue pour le calcul du taux de suivi est :

[ ( )]

[( )( )] (3)

Le PN-AEPA a pour objectif de réduire de moitié d'ici 2015 la proportion de personnes, en

milieu urbain et rural, n'ayant pas un accès adéquat à l'eau potable et à l'assainissement en

2005, selon les critères, normes et indicateurs comme indiqués dans les tableau 3 et 4.

L’ONEA est chargé de la mise en œuvre du PN-AEPA en milieu urbain, il a en charge la

gestion du service d’eau potable et de l’assainissement dans les villes de plus de 10.000

habitants. Il intervient aujourd’hui dans 46 centres.

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La DGRE est chargée de la mise en œuvre du PN-AEPA volet eau potable en milieu rural et

la DGAEUE du volet assainissement en milieu rural.

Tableau 3: Normes et critères du PN-AEPA

EAU POTABLE

Village Chef-lieu commune rurale Chef-lieu commune urbaine

1PEM pour 300 habitants

1PEM par village de moins de 300

habitants.

1 BF pour 500 habitants

1 PDC pour 100 habitants

1 BP pour 10 habitants

1 BF pour 1000 habitants

1 PDC pour 100 habitants

1 BP 10 habitants

PEM à moins de 1000 m du centre

du groupement d’habitats

BF et PDC à moins de 500 m

des groupements d’habitats

BF et PDC à moins de 500 m

des groupements d’habitats

ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES ET EXCRETA

Privés (ménages) Ecoles Autres lieux publics

10 personnes/ latrine Blocs de latrines à raison

d'une cabine de latrine par

classe.

Par blocs de latrines de 6 à 8

cabines.

Ce tableau montre que les villages sont dotés uniquement de PEM placés à maximum1km du

centre du groupement d’habitats, tandis que les chefs-lieux de commune rurale et commune

urbaine sont dotés de BF, de PDC et BP placés à moins de 500m des groupements d’habitats.

Cela s’explique par le fait que les chefs-lieux des communes sont généralement très peuplés

comparés aux villages, il ne serait donc pas facile de ravitailler ces zones peuplées en PEM.

Les normes pour l’assainissement sont d’une latrine par ménage de 10 personnes, et au niveau

des écoles on a des blocs de latrines à raison d’un bloc par classe. Les lieux publics sont dotés

selon leur degré de fréquentation de blocs de 6 à 8 latrines.

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Tableau 4: Normes de l'opérationnalisation de la stratégie d'assainissement

Usager Description du paquet technologique

Filles o 1 Bloc de latrine VIP à 4 cabines dont 1 cabine spacieuse pour handicapés

o 1 Dispositif de lave mains

Garçons o 1 Bloc de latrine VIP à 4 cabines dont 1 cabine spacieuse pour handicapés

o 1 Bloc urinoir

o 1 Dispositif de lavage des mains

Enseignants o 1 Bloc de latrine VIP à 2 cabines dont une pour enseignante

o 1 Dispositif de lavage des mains

Centre de

santé

Description du paquet

Dispensaire o 1 bloc de latrine VIP à deux cabines pour homme et femme respectivement

o 1 douche-puisard

o 1 aire de lavage des mains

Maternité o 1 bloc de latrine VIP à deux cabines pour homme et femme respectivement

o 1 douche-lavoir-puisard

o 1 aire de lavage des mains

Lieux publics Sexe Description du paquet

Mosquée Hommes o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour

handicapés

o 1 dispositif de lavage des mains + 1 dispositif d’ablution + 1 bloc

urinoir

Femmes o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour

handicapées

o 1 dispositif d’ablution + 1 dispositif de lavage des mains

Gare

Marché

Autres

Hommes o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour

handicapés

o 1 dispositif de lavage des mains + 1 bloc urinoir

Femmes o 1 bloc de latrine VIP ou TCM à 4 cabines dont 1 cabine pour

handicapées

o 1 dispositif de lavage des mains

Tableau 4 : Normes de l’Opérationnalisation de la Stratégie d’Assainissement

On constate à travers le tableau 4 que seules les latrines conventionnelles sont exigées dans

les normes de la stratégie d’assainissement, l’aspect genre a été également pris en compte

dans la stratégie d’assainissement.

POUR LE VOLET EAU POTABLE

Les différentes données obtenus auprès de l’ONEA et de la DGRE sur les taux de couverture

en zone urbaine et rurale ont permis de calculer le taux de suivi en utilisant la formule (3). Les

résultats obtenus sur les calculs des taux de suivi d’accès à l’eau potable sont regroupés dans

le tableau 5.

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Tableau 5: Evolution du taux de suivi de l'accès à l'eau potable

Années (i) 2005 2008 2009 2010 2011

Accès Urbain (%)

74

70

72

75

80

Accès Rural (%) 52

54

54,88

56,63

58,5

Accès total (%) 56.02 55,74 58,87 61,05 63,82

Taux de Suivi (%)

- - 0,02 0,17 0.25 0,36

On constate que de 2005 à 2008 ce taux connait une baisse, en effet le taux d’accès urbain est

passé de 74% en 2005 à 70% en 2008, cela est dû au fait qu’au départ le coût des

branchements privés n’était pas à la portée de la majorité de la population concernée et ce

n’est qu’au fil des années que l’ONEA a lancé une campagne de branchements privés à faible

coût et mis en place un taux spécifique pour les raccordements sociaux, cela a

contribué fortement à augmenter la couverture sur les quartiers défavorisés d’où

l’augmentation du taux d’accès urbain au cours des années 2010 et 2011.

A partir de 2009, on sent une légère hausse de l’ordre de 0,17% qui se poursuit pour atteindre

0,36% en 2011. Cette légère hausse s’explique par le fait qu’en milieu rural les taux d’accès

ont connu de légères hausses au fil des années ; en effet les difficultés rencontrées lors de la

mise en œuvre du PN-AEPA en milieu rural qui sont d’ordre organisationnel ont pu être

surmontées, cela a contribué à améliorer le taux d’accès rural.

Tous ces résultats obtenus sont loin de la cible qui est de 50% ; mais cache en réalité certaines

disparités. En effet, les résultats varient fortement selon que soit en milieu rural ou urbain.

Le milieu urbain

L’objectif visé par le PN-AEPA qui est de faire progresser le taux d'accès à l'eau potable de

74 % en 2005 à 87 % en 2015 ne pourrait être atteint qu’en 2016 (figure 4) si les mêmes

efforts sont maintenus. Si l’ONEA tient à respecter cette échéance, ce programme devra

alors connaitre dans les années à venir une légère accélération en termes de réalisation des

ouvrages d’eau potable.

.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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Figure 4: Evolution du taux d'accès à l'eau potable en milieu urbain

On constate à travers ce graphique que la cible ne sera atteinte qu’en 2016 si les tendances

actuelles sont maintenues.

Le milieu rural

Pour le milieu rural, l’objectif du PN-AEPA est de faire progresser le taux d'accès à l'eau

potable de 52% en 2005 à 76% en 2015. A ce niveau, le Burkina a accusé beaucoup de

retard dans la réalisation des ouvrages ; cela est surtout dû à des problèmes financiers. En

effet au démarrage du projet la programmation de la réalisation des ouvrages se faisait sur

la base des promesses de financement de la part de certains bailleurs et au moment de la

réalisation, la DGRE rencontre des difficultés car ces financements ne sont pas tous acquis

au moment de la réalisation.

Compte tenu de ces difficultés l’atteinte de la cible sera difficile voire impossible. En

maintenant cette tendance, l’objectif sera atteint après l’horizon 2020 (figure 5). Si l’Etat

tient à respecter cette échéance, il devra alors prendre toutes les mesures

d’accompagnement nécessaires à l’accélération de la réalisation des ouvrages d’eau

potable en milieu rural. Comme recommandation on pourra suggérer que désormais la

programmation se fasse sur la base de financement déjà acquis et non sur les promesses de

financement.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

2005 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

Tau

x d

'acc

ès

urb

ain

Années

Accès Urbain (%)CibleLinéaire (Accès Urbain (%))

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Figure 5: Evolution du taux d'accès à l'eau potable en milieu rural

On constate à travers ce graphique que la cible ne sera atteinte qu’après 2020 si les

tendances actuelles sont maintenues.

POUR LE VOLET ASSAINISSEMENT

Pour le volet assainissement, les données sur les taux de couverture en milieu rural et urbain

recueillis auprès de la DGAEUE et de l’ONEA, ont permis d’obtenir les résultats présentés

dans le tableau 6.

Années (i) 2005 2008 2009 2010 2011

-Accès Urbain (%)

14 17 19 21 24

- Accès Rural (%)

10 - - 1 -

-Accès total (%) (E)

10,73 - - 5,81 -

Taux de Suivi (%)

- - - - 0,10 -

Tableau 6: Evolution du taux de suivi d'accès à l'assainissement

0

10

20

30

40

50

60

70

80

2005 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Tau

x d

'acc

ès

rura

l

Années - Accès Rural (%)

Cible

Linéaire (- Accès Rural (%))

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Ces résultats ne permettent pas de calculer un taux de suivi, car il y’a des données

manquantes dû au fait que pour l’assainissement en milieu rural, au départ, on ne calculait

pas de taux d’accès. Ce n’est qu’en 2010 qu’on n’a pu obtenir un taux réel grâce à

l’Enquête Nationale sur l’accès des ménages aux ouvrages d’Assainissement (ENA).

Ces résultats de l’ENA montrent clairement que l’atteinte des objectifs fixés par le PN-

AEPA n’est pas réalisable. Le taux de couverture varie fortement selon que l’on soit en

milieu urbain ou rural.

Le milieu urbain

En zone urbaine, on relève une lente progression des ouvrages réalisés. Les raisons sont de

différents ordres :

• Une faible demande en latrines de la part des ménages, avec une priorité axée en

2007 et 2008 sur la réalisation de puisards,

• Un coût élevé des ouvrages qui pénalise la demande,

• Un retard dans l’achèvement des ouvrages par les ménages dans l’attente du

complément de subvention en portes et tôles.

Pour le milieu urbain, le taux d’accès a été estimé par l’ONEA à 21% en 2010 avec un

objectif de 54% à atteindre en 2015. Ce taux diffère de celui de l’enquête

ENA qui indique 9,6%. Ceci s’explique par les différences conceptuelles entre les taux

calculés par l’ONEA et par l’ENA.

Le milieu rural

Le volet assainissement rencontre d’énormes difficultés, quant à sa mise en œuvre. Il

n’existait pas de situation de référence de l’assainissement familial à la fin

2010. Depuis le lancement du PN-AEPA ce n’est qu’en 2011 avec l’ENA, qu’on a pu calculer

les taux d’accès. Ce qui explique l’absence de données pour l’accès rural des années 2008 et

2009. L’étude ENA indique qu’au Burkina Faso, l’accès à l’assainissement familial est

un phénomène rare. On constate alors que pour l’année 2010 le taux d’accès rural est 1% ;

cela peut s’expliquer par le fait que lors du calcul du taux d’accès dans le cadre de l’ENA seul

les latrines conventionnelles ont été prises en compte. Avant l’ENA on tenait compte de

toutes les latrines qu’elles soient conventionnelles ou non pour le calcul des taux d’accès.

On peut donc dire que les résultats de l’ENA présentent la situation réelle qui est alarmante de

l’assainissement au Burkina Faso.

Page 29: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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comparaison du cas du Burkina Faso par rapport à d’autres Etats africains

Une étude réalisée par AMCOW en 2010 en collaboration avec le Programme de Contrôle

Conjoint de l’Approvisionnement en Eau et de l’Assainissement de l’OMS/UNICEF sur

l’atteinte des OMD vis-à-vis de l’assainissement des Etats Africains montre seuls neuf pays

africains sont en bonne voie pour l’atteinte des OMD. On remarque que parmi ces pays 2/3

sont issus de l’Afrique du nord. Le Burkina Faso tout comme beaucoup de pays Africains ne

pourra pas atteindre la cible en 2015.

Les données présentées dans ce rapport s’appuient sur les dernières estimations obtenues par

le programme de contrôle conjoint l’OMS/UNICEF. La figure 7 présente la progression vers

l’atteinte des OMD vis-à-vis de l’assainissement des Etats africains.

Source: AMCOW et PCCAEA OMS/UNICEF 2010

Figure 6: Progrès vers la cible des OMD relative à l'assainissement

Page 30: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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6.5) Bassins transfrontaliers et gestion des ressources en Eau

Depuis le sommet du millénaire pour le développement durable de Rio en 1992, le Burkina

Faso s’est engagé dans le processus GIRE (Gestion Intégrée des Ressources en Eau). Les

étapes essentielles de la mise en œuvre de la GIRE au Burkina Faso sont :

- l'élaboration en 1998 du Document de politique et stratégies en matière d'eau ;

- l’élaboration de la Loi d’orientation relative à la gestion de l’eau, adoptée par

l’Assemblée Nationale le 08 février 2001 ;

- l’élaboration du Plan d’Action pour la Gestion Intégrée des Ressources en Eau

(PAGIRE), adopté par le Gouvernement en mars 2003 ;

- Phase I du PAGIRE (2003-2008) : Instauration d’un environnement politique, législatif, et

juridique propice à la gestion durable des ressources en Eau ;

- Phase II du PAGIRE (2009-2015) : Opérationnalisation effective de la GIRE.

L’objectif de la phase I a été atteint à savoir : « Contribuer à la mise en œuvre d’une gestion

intégrée des ressources en eau du pays, adaptée au contexte national, conforme aux

orientations définies par le Gouvernement burkinabè et respectant les principes

reconnus au plan international en matière de gestion durable et écologiquement

rationnelle des ressources en eau. »

Le Burkina Faso est actuellement dans la deuxième phase de ce programme qui a pour

objectif : « la gestion intégrée des ressources en eau est effective au Burkina Faso à

l’horizon 2015 ».

Cet objectif spécifique (phase II) se décline lui-même en trois sous-objectifs, à savoir :

- Gérer de manière concertée les ressources en eau des bassins hydrographiques

du pays à travers les agences de l’eau ;

- Assurer la protection des ressources en eau au profit des usagers à travers l’application

de la législation sur l’eau ;

- Assurer le suivi et développer la connaissance des ressources en eau au bénéfice des

usagers à travers le Système National d'Information sur l'Eau.

A ce jour trois agences de l’eau sont fonctionnelles à savoir l’agence de l’eau du Mouhoun,

celle du Nakanbé et celle des Cascades. Les deux autres restantes sont en cours

d’opérationnalisation ; ce sont l’Agence de l’Eau du Gourma et celle du Liptako.

Page 31: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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En termes de degré d’intégration de la gestion des ressources en eau transfrontalières le

Burkina Faso a signé un certain nombre d’accords avec les Etats de la sous-région avec qui il

partage les mêmes ressources en eau. Le Burkina Faso fait donc partie de l’Autorité du Bassin

du Niger et de l’Autorité du Liptako Gourma.

Pour la réalisation du PAGIRE les investissements nécessaires ont été de l’ordre de 34.77

milliards de FCFA réparties comme suit :

-Phase I: 13, 5 milliards

- Phase II: 21, 27 milliards

Pour mobiliser les ressources financières, la stratégie de financement prévoit:

- de mobiliser les ressources nationales à travers le budget de l'Etat ;

- de collecter le produit de la CFE (Contribution Financière en matière d’Eau) ;

- de mobiliser l’aide extérieure à travers des conventions de financement avec les

partenaires au développement.

Plus spécifiquement :

- le Gouvernement financera, à travers le budget de l'Etat, les charges

récurrentes du PAGIRE ;

- les usagers contribueront, à travers la CFE, au financement de la GIRE

et plus particulièrement au financement des agences de l'eau ;

- l'aide extérieure portera sur les dépenses d'investissement.

Et le Burkina Faso est accompagné dans ce sens grâce à l’appui technique et financier de

certains partenaires tels que DANIDA et ASDI.

La cible définie par AMCOW est de développer un plan national GIRE d’ici 2015

Le Burkina Faso a réalisé au cours des dix années des avancées significatives en matière de

gestion intégrée des ressources en eau. La phase I a été dans son ensemble satisfaisante avec

la création des agences de l’eau et la phase II est entamée. On peut donc dire que pour ce

volet GIRE le Burkina Faso a atteint la cible fixée par AMCOW.

6.6) Adaptations aux changements climatiques

Le Burkina Faso fait partie pays les moins avancés et les plus vulnérables aux impacts des

changements et de la variabilité climatiques. Conscient de cela, le Burkina Faso fait partie des

premiers pays signataires de la convention cadre des Nations Unies sur les changements

climatiques en 1992. Cette adhésion s’est traduite par la création du Plan d’Action Nationale

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 25

d’Adaptation (PANA), ce programme, placé sous la tutelle du Ministère de l’Environnement

et du Développement Durable est une réponse concrète aux défis que présentent les

changements climatiques. Il a été adopté par le gouvernement en novembre 2007, et a pour

but d’identifier les besoins et les projets les plus urgents, pour aider les communautés à

s’adapter aux conséquences négatives des changements climatiques.

La mise en œuvre du PANA s’est effectuée en trois étapes :

La première étape a été consacrée à un certain nombre d’actions prioritaires

réparties dans les secteurs d’activités clefs qui ont été formulées à partir

des besoins exprimés par les acteurs à la base selon les critères de

sélection suivants :

- le degré de vulnérabilité des secteurs d’activités et des groupes socioprofessionnels

concernés;

- le lien avec la variabilité et les changements climatiques ;

- l’aspect genre ;

- les capacités locales de mise en œuvre des actions.

Cela a permis de retenir 18 actions liées effectivement à la variabilité et aux

changements climatiques.

La deuxième étape a consisté à sélectionner 12 actions prioritaires selon les

critères suivants :

- réduction de la gravité des changements climatiques ;

- réduction de la pauvreté ;

- synergie avec les accords multilatéraux sur l’environnement

- rapport coût/efficacité de réalisation de l’action.

La troisième étape, a connu une hiérarchisation des actions urgentes en considérant

les coûts additionnels et les bénéfices attendus (sécurité alimentaire,

sauvegarde des vies et des moyens d’existence, diversité biologique, santé

humaine et animale, qualité et accessibilité des ressources en eau).

La mise en œuvre effective de ces étapes de projet devrait permettre au pays de mieux faire

face aux effets néfastes de la variabilité et des changements climatiques. Cependant le PANA

rencontres certaines difficultés d’ordre administratifs, et souffre aussi d’un manque de

concertations entre les différents acteurs concernés et d’une mauvaise implication des

populations à la base.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 26

Malgré ces quelques difficultés rencontrées, on peut dire qu’en matière de stratégie

d’adaptation aux changements climatiques, le Burkina Faso a atteint la cible qui est

développer et mettre en œuvre au moins une Stratégie d’adaptation aux changements

climatiques d’ici 2015, avec la création et la mise en œuvre du PANA.

Si on prend l’exemple du Mali en matière d’adaptation aux changements climatiques, on peut

dire qu’il est au même niveau que le Burkina Faso, en ce sens qu’au Mali le processus du

PANA a commencé en 2005 et s’est poursuivi jusqu’en 2007 en suivant quasiment les

mêmes étapes de mise en œuvre que le Burkina Faso.

6.7) Gestion des risques liés à l’eau

Dans le but de mieux gérer les catastrophes naturelles, le Burkina Faso s’est doté en 1993

d’un Comité National de Secours d’Urgence (CONASUR).

Le CONASUR est composé d’une quinzaine de départements ministériels et des ONG (ces

dernières étant représentées par le SPONG et la Croix Rouge).

Ce comité est bien structuré, son organisation interne est décentralisée c’est-à-dire qu’il va de

de la création de comité de secours d’urgence à l’échelle provinciale jusqu’au niveau du

village avec la création des comités villageois de secours d’urgence.

Son rôle est centré sur la gestion des catastrophes naturelles au Burkina Faso. Les principales

missions qui lui sont assignées à sa création sont les suivantes :

Mettre en œuvre le Plan National d’Organisation et de Coordination des Secours

d’Urgence et de Réhabilitation (PNOCSUR) en cas de catastrophe,

assurer la coordination, le suivi et l’élaboration des programmes d’atténuation des

effets des catastrophes sur le territoire national,

assurer la formation du personnel administratif provincial dans le domaine de la

prévention et la gestion des catastrophes,

éduquer et sensibiliser le public sur la prévention et la gestion des catastrophes

naturelles

Au cours de l'année 2008, avec l'appui de ses partenaires du système des Nations unies,

gouvernement burkinabè a procédé à l'élaboration d'un plan national multirisque de

préparation et de réponse aux catastrophes. Le but de ce plan est de disposer d’un outil de

référence en matière de prévention, préparation, intervention et réhabilitation.

Page 34: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 27

Le CONASUR a eu en charge la gestion de l’inondation survenue à Ouagadougou le 1er

septembre 2009, mais jusqu’à ce jour il y’a encore des sinistrés qui n’ont toujours pas été

relogés compte tenu du fait que les aides dont ils ont bénéficié ne leur permettent pas de

construire. Le CONASUR rencontre également des problèmes de logistiques, de manque

de moyens humains et financiers.

La cible définie est de mettre en place au moins un système de prévention des

catastrophes au niveau national d’ici 2015. A ce niveau on peut dire que le Burkina

Faso a atteint la cible, en ce sens qu’il s’est doté d’un système bien structuré de prévention

et gestion des catastrophes qu’il tend même à améliorer avec l’aide des partenaires

techniques et financiers tels que l’OMS, le PAM, l’UNICEF, l’UNHCR.

6.8) Financement du secteur

Le budget de l’Etat représente l’ensemble des moyens que le Parlement consent à mettre

à la disposition de l’Exécutif pour la mise en œuvre de son programme d’activités

annuel. Il est le principal instrument de mise en œuvre de la politique du gouvernement

en matière de développement économique et social.

Les données représentées dans la figure 8 montrent le pourcentage du budget alloué à l’eau et

l’assainissement. Les données sur le budget sont issues des lois de finances pour l’exécution

du budget du Burkina Faso. Ces données ne prennent en compte que le Titre 5 de la loi de

finance c’est-à-dire les investissements exécutés par l’Etat, ils ne prennent pas en comptent

les dépenses de personnels (Titre 2), les dépenses de fonctionnement (Titre 3) et les dépenses

de transferts courant (Titre 4). Les détails sur la méthode de calcul sont présentés en

annexe 3.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 28

Figure 7: Evolution du pourcentage du budget alloué à l'eau et l'assainissement

On constate que pour les années 2009 et 2010, le pourcentage du budget alloué à l’eau et à

l’assainissement est en baisse par rapport à l’année 2008 ou ce pourcentage était de 6,21%.

Pour l’année 2011 on remarque que ce taux a connu une hausse considérable passant à 6.77%

qui est le plus fort taux enregistré au cours des quatre dernières années.

Cela peut s’expliquer par le fait qu’en matière de budget les ambitions du gouvernement sont

limitées par la contrainte de ressources, d’où la nécessité de procéder à des choix

stratégiques et prioritaires dans le processus d’allocation des ressources. Ce qui fait que

d’une année à l’autre le pourcentage du budget alloué à ce secteur peut connaitre une variation

assez importante en fonction des priorités que s’est fixées le Gouvernement.

On peut noter à titre d’exemple que le secteur de la santé qui est, en plus du secteur de

l’éducation l’un des secteurs les plus priorisés par l’Etat a connu une allocution budgétaire qui

est passé de 5.68% du budget total en 2005 à 8,94% 2009 soit une hausse de 3,26 points en 4

ans.

A ce niveau deux cibles à atteindre ont été définies : « Allouer immédiatement au moins

0.5 % du PIB à l'Hygiène et Assainissement » et « allouer immédiatement 5% du

budget national à l'Eau et l’Assainissement ».

Pour ce qui concerne le pourcentage du PIB alloué à l’hygiène et l’assainissement, les

données ne sont pas disponibles. Les seules données qui existent montrent le

pourcentage du budget alloué à l’eau potable et à l’assainissement. La cible a été

0

1

2

3

4

5

6

7

8

2008 2009 2010 2011

% du budget à l'eau et l'assainissement Cible

Cible : 5% %

bu

dge

t al

lou

é à

l'eau

et

l'ass

ain

isse

me

nt

Années

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 29

définie à partir des déclarations d’eThekwini sur l’assainissement en 2008 dont le

Burkina Faso est signataire. L’avancée que le Burkina Faso a fait pour ce qui concerne

les déclarations d’eThekwini c’est d’avoir pu affecter une ligne budgétaire spécifique

pour l'assainissement ces dernières années.

Le Burkina Faso n’est pas seul dans cette situation ; selon un rapport établi par WSP/ Banque

mondiale publié en 2012, sur 18 pays africains subsahariens, les investissements actuels dans

l’assainissement représentent moins de 0,1 % du PIB de la majorité des pays. Bien que les

pays africains se soient engagés à augmenter leurs crédits budgétaires destinés à

l’assainissement pour atteindre au moins 0,5 % de leur PIB (Déclaration d’eThekwini, 2008),

aucun des 18 pays étudiés n’a à ce jour atteint cet objectif.

Pour qui concerne le pourcentage du budget alloué à l’eau et à l’assainissement, le

Burkina Faso fait des efforts pour respecter l’engagement pris par les ministres

d’allouer au moins 5% du budget national à l'eau et à l'assainissement dans un délai

de cinq ans lors de la conférence panafricaine sur l’eau tenue à Addis-Abeba en 2003.

On voit ainsi qu’au cours des quatre dernières années ce pourcentage varie entre 4,20

et 6,77.

6.9) Stratégies de tarification

Pour le cas du Burkina Faso il est important de relever que les zones urbaines sont gérées par

l’ONEA.

Dans l’objectif de permettre à un plus grand nombre de populations de bénéficier de l’accès à

l’eau potable, l’ONEA s’est engagé avec l’appui de la Banque mondiale, à mener une autre

étude tarifaire et cela a abouti en 2008 à la création d’une nouvelle grille tarifaire pour la

période 2008-2012. Cette nouvelle politique tarifaire en adéquation avec les contextes social,

économique et industriel a pour orientations d’offrir tout d’abord la possibilité aux

consommateurs de condition socio-économique modeste, d’accéder à l’eau potable à un tarif

compatible avec leurs revenus. Cela a nécessité un meilleur ciblage des ménages ayant besoin

d’être subventionnés. Cette grille est caractérisée par :

- l’augmentation de la tranche sociale qui passe de 6 m3 à 8 m

3 tout en maintenant le

tarif actuel de 188 FCFA/ m3

afin d’assurer les consommations minimales des

ménages les plus pauvres ;

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 30

- l’introduction d’une nouvelle seconde tranche de 9 m3

à 15 m3

dont le tarif est de 430

FCFA/ m3

pour tenir compte des abonnés à revenus modestes ;

- l’introduction d’une troisième tranche de 16 m3

à 30 m3

à un tarif supérieur au coût

moyen de l’eau soit 509F CFA/ m3

afin d’assurer l’équilibre financier de l’ONEA ;

- le maintien du tarif ménage à 1 040 FCFA/ m3

pour les consommations supérieures à

30 m3

;

- le maintien du tarif société actuel de 1 040 FCFA/ m3

pour éviter de renchérir les

coûts des facteurs de production de nos industries.

Autrement dit, cette nouvelle grille montre clairement que ceux qui auront une consommation

inférieure à 16 m3 par mois verront leur facture moins élevée comparée à celle des grands

consommateurs qui verront la leur très en hausse. C’est selon le principe de solidarité entre

consommateurs, c’est-à-dire que ceux qui consomment plus viennent en soutien à ceux qui

consomment le moins au niveau des ménages.

Par contre au niveau industriel, la tarification n’a pas connu de changement de manière à ce

que l’eau étant un intrant pour l’industrie, ne soit pas un facteur d’inflation des produits dans

le contexte de cette situation de la vie chère.

Pour ce qui concerne le prix de l’eau en milieu rural, il n’existe pas de prix fixe. Cela

s’explique par le fait que, une fois que les ouvrages sont réalisés, leur gestion est

généralement confiée à des associations privées qui fixent les prix en concertation avec les

différents acteurs concernés. C’est ce qu’on appelle communément le contrat d’affermage.

Ce contrat est signé entre la mairie où les ouvrages sont construits et un exploitant qui sera

chargé de la gestion des ouvrages. Cependant ces contrats d’affermage restent à être améliorés

au regard de la situation économique actuelle. Les exploitants sont confrontés à des ouvrages

et équipements nécessitant des réparations coûteuses qui sont difficilement couvertes

par les revenus générés par la vente de l’eau à un prix plafonné. Ce prix de vente ne peut

être revu à la hausse sous peine d’assister à un recul de la fréquentation des points d’eau et

d’aller à l’encontre du caractère social de l’action menée. Mais des solutions sont

envisageables parmi lesquelles on peut citer :

- augmenter le nombre de pièces de rechange et inclure des équipements de secours

dans le marché de travaux (pompe supplémentaire, un générateur de secours, un

convertisseur dans le cas d’une alimentation photovoltaïque) ;

- l’Etat s’engage à renouveler certains équipements à ses frais selon une modalité

d’intervention restant à définir, par exemple lorsqu’un diagnostic démontrera que cela

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 31

est nécessaire et qu’il ne s’agit pas d’un vieillissement prématuré causé par une

utilisation abusive ;

- le prix de l’eau pourrait être subventionné, par exemple, une part du coût de

l’électricité en zone urbaine est prélevée par la SONABEL pour l’électrification

rurale. Un mécanisme de péréquation semblable pourrait être mis en place en

concertation avec l’ONEA ;

- une subvention pourrait être accordée pour le carburant, dont les frais pénalisent les

comptes d’exploitation ;

- les opérateurs pourraient intervenir sous un statut associatif pour obtenir un

allégement des taxes.

La cible définie pour le volet stratégie de tarification de l’eau est : « Etablir d’ici 2015,

structure tarifaire qui reflète la péréquation et l’accès aux pauvres »

Le Burkina Faso n’a pas encore atteint cette cible, surtout avec les difficultés de fixation du

prix de l’eau en zone rurale qu’il rencontre. Mais des rencontres ont lieu régulièrement entre

les PTF et les directions en charge du PN-AEPA en vue de remédier à cette situation. On peut

donc espérer que d’ici 2015 le Burkina Faso atteigne cette cible.

6.10.) Politiques et reformes de l’eau

Au Burkina Faso le cadre institutionnel du secteur l’eau et de l’assainissement est guidé par

deux documents essentiels de politiques et reformes et stratégies, à savoir :

- Le document de politique et stratégies en matière d’eau, adopté en juillet 1998 et

révisé en 2011 pour tenir compte des changements intervenus depuis son adoption

notamment le contexte du changement climatique. Ce document définit les principes,

les priorités d’usage et les orientations stratégiques de mise en œuvre. A travers ce

document, le secteur entend mettre en œuvre une politique nationale volontariste et

fortement structurée qui s’articule autour de huit principes (qui s’inspirent des

principes de gestion de l’eau développés au niveau international, et auxquels le

Burkina Faso a souscrit), deux approches et quatre priorités.

- Le document de politique et stratégies nationales d’assainissement adopté en juillet

2007.Ce document définit les sous-secteurs de l’assainissement et désigne le Ministère

de l’Agriculture et de l’Hydraulique (MAH) en charge de l’assainissement des eaux

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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usées et excréta, des sous-secteurs déchets liquides et déchets solides en concertation

avec les ministères chargés de l’environnement, de la santé, de l’habitat, de

l’urbanisme et de l’éducation.

Ces politiques et stratégies sont opérationnalisées à travers le PAGIRE adopté en 2003 et le

PN-AEPA adopté en 2006 et qui concrétise l’approche programme pour l’atteinte des OMD

dans le domaine de l’eau potable et de l’assainissement.

En plus de ces documents de politiques et stratégies, le Burkina Faso a, sur le plan législatif,

adopté en février 2001 la loi d’orientation relative à la gestion de l’eau et possède d’autres

textes législatifs qui complètent le dispositif à savoir le code de la santé publique, le code de

l’environnement, le code des collectivités territoriales et le code de l’hygiène publique.

La cible définie est « Actualiser d’ici 2015, les politiques/réformes de l’eau qui répondent

aux principes de bonne gouvernance de l’eau »

En la matière le Burkina Faso, avec l’actualisation de son document de politiques et stratégies

effectué en 2011 répond parfaitement à la cible.

VII. RECOMMANDATIONS

Durant les travaux de recherche de ce mémoire, nous avons été confronté à des problèmes de

collectes de données, tout simplement par qu’il n’existait aucune administration qui possédait

ces données de façon exhaustive. Or une évaluation des performances réalisées ne peut se

faire en l’absence de données.

Alors comme première recommandation, nous suggérons une nouvelle étude sur l’état des

lieux des ressources en eau au Burkina Faso et ses usages, car nous avons eu à constater que

jusque-là une seule étude sur l’état des lieux des ressources en eau avait été faite et elle date

de 2001. Sans cette étude il sera difficile d’évaluer l’évolution de la demande en eau. Le

Burkina Faso s’est engagé dans un contexte de GIRE, et pour bien gérer la ressource en eau il

faut mieux la connaitre. L’Etat Burkinabè doit même faire de cette étude une priorité.

Aussi des rencontres ont été faites au niveau international, pour expliquer l’importance de

cette démarche AMCOW, mais on constate qu’au niveau national cette démarche n’est pas

bien ancrée. Pour remédier à cela nous recommandons à l’Etat de réaliser régulièrement des

rencontres au niveau national entre les différentes administrations concernées par la collecte

des données afin de mieux leur faire comprendre l’importance de la démarche AMCOW et

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 33

désigner certaines administrations pour centraliser la collecte des données à leur niveau ; cela

facilitera la collecte des données pour les années à venir.

Pour la réduction et l’uniformisation du prix de l’eau en milieu rural, l’Etat pourrait en

concertation avec l’ONEA subventionner ce prix à travers un mécanisme semblable à celui de

la SONABEL qui prélève une part du coût de l’électricité en zone urbaine pour

l’électrification rurale.

VIII. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

La structuration du secteur de l’eau avec le développement d’un service de qualité en

milieu urbain depuis le milieu des années 1990 et la mise en place d’une approche

programmatique à partir de janvier 2007 on fait du Burkina Faso un pays presque

« modèle » dans la sous-région ouest africaine. En effet, le pays dispose de politiques et

stratégies bien structurées qui sont opérationnalisées à travers le PAGIRE et le PN-AEPA.

Malgré les avancées significatives en matière de GIRE, de plan d’adaptation aux

changements climatiques et de gestion des risques liés à l’eau, il ressort de notre étude que

le Burkina Faso, à l’instar de beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne n’est pas en

bonne marche pour l’atteinte des OMD dans le secteur de l’eau potable et

l’assainissement.

Aussi nous avons pu noter que le Burkina Faso fait des efforts pour consacrer chaque

année 5% de son budget total à ce secteur, mais n’arrive pas jusque-là pas à consacrer

0,5% de son PIB à l’hygiène et l’assainissement, ce qui pourtant fait partie des

engagements pris par le pays lors de conférence d’eThekwini en 2008.

La démarche AMCOW est une bonne initiative qui permettra de relancer l’Afrique vers

l’atteinte des OMD pour le secteur de l’AEPA, en ce sens qu’elle permettra d’évaluer tous

les pays africains sur les mêmes critères. Cela permettra de mieux réorienter les aides et

privilégier ainsi les pays qui sont les moins avancés en la matière.

Lors de cette étude nous avons rencontré des problèmes et fait des recommandations

susceptibles de contribuer à l’amélioration du rapport qui doit être établi annuellement.

Aussi il est important de souligner que compte tenu de la difficulté à obtenir certaines

données , il serait intéressant que notre étude soit complétée par une autre qui portera sur

l’évolution de la demande en eau des différents secteurs et de ses usages au Burkina Faso.

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 34

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Page 42: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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ANNEXES

Sommaire des annexes :

Annexe 1 : Croissance population Burkinabè et PIB

Annexe 2 : Production des centrales hydro-électriques au Burkina Faso

Annexe 3 : Total Surfaces aménagées au Burkina Faso

Annexe 4 : Budget national et pourcentage alloué à l’AEPA

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Pop : Population

PIB : Produit Intérieur Brut

USD : dollar américain

Année

2000 2008 2009 2010 2011

Pop. Urbaine

1902617 3324100 3549700 3782400 4021200

Pop. Rurale

9558930 11407100 11675000 11948600 12227300

Total pop.

11461547 14731200 15224700 15730000 16248500

Taux de croissance pop.

3,24% 3,24% 3,24% 3,24%

PIB (109 USD)

3,8 6,07 6,25 6,75 7,03

Croissance Economique

5,8% 3,0% 7,9% 4,2%

Annexe 1 : Croissance population Burkinabè et PIB

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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ANNEE 2000 2008 2009 2010 2011

POTENTIEL BAGRE en Gwh/an 44,5 44,5 44,5 44,5 44,5

POTENTIEL KOMPIENGA en Gwh/an 33 33 33 33 33

POTENTIEL NIOFILA/TOURNI en Gwh/an

9,48 9,48 9,48 9,48 9,48 TOTAL POTENTIEL en Gwh/an

86,98 86,98 86,98 86,98 86,98 PRODUCTION BAGRE en Gwh/an

47,97 74,75 76,89 86,3 48,9 PRODUCTION KOMPIENGA en Gwh/an

46,81 54,89 50,04 25,45 28,91 PRODUCTION NIOFILA/TOURNI en

Gwh/an 2,33 4,95 4,17 4,41 4,12

TOTAL PRODUCTION en Gwh/an 97,11 134,59 131,1 116,16 81,93

ACCROISSEMENT PRODUCTION en % 0 39% 35% 20% -16%

Annexe 2 : Production des centrales hydro-électriques au Burkina Faso

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Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

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Années Type d'aménagement Superficies (ha)

2003-2004

Petits périmètres irrigués 2329

Bas-fonds 4067

Total Aménagement 2003-2004 6396

Total aménagé en 2004 6396

2004-2005

Grands et moyens aménagements 210

Petits périmètres irrigués 1331

Bas-fonds 2092

Total Aménagement 2004-2005 3633

Total aménagé en 2005 10028

2005-2006

Grands et moyens aménagements 2000

Petits périmètres irrigués 161

Bas-fonds 5938

Total Aménagement 2005-2006 8099

Total aménagé en 2006 18128

2006-2007

Grands et moyens aménagements 2140

Petits périmètres irrigués 3017

Bas-fonds 3316

Total Aménagement 2006-2007 8473

Total aménagé en 2007 26601

2007-2008

Grands et moyens aménagements Petits périmètres irrigués 1022

Bas-fonds 842

Total Aménagement 2007-2008 1864

Total aménagé en 2008 28464

2008-2009

Grands et moyens aménagements 1530

Petits périmètres irrigués 613

Bas-fonds 1865

Total Aménagement 2008-2009 4008

Total aménagé en 2009 32473

2009-2010

Grands et moyens aménagements 244

Petits périmètres irrigués 424

Bas-fonds 1340

Total Aménagement 2009-2010 2008

Total aménagé en 2010 34480

Annexe 3 : Total Surfaces aménagées au Burkina Faso (source DADI)

Page 46: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 39

2010-2011

Grands et moyens aménagements 177

Petits périmètres irrigués 225

Bas-fonds 4358

Total Aménagement 2010-2011 4760

Total Aménagés en 2011 39240

Page 47: SUIVI-EVALUATION DU SECTEUR DE L’EAU AU

Suivi-Evaluation du secteur de l’eau au Burkina Faso selon le format AMCOW

Omar Kodo TALL Promotion [2007-2008] Soutenu en Juin 2012 Page 40

Les chiffres présentées dans ce tableau sont en milliers

ANNEES ETAT SUBVENTION PRET TOTAL

FINANCEMENT

AEPA

% BUDGET

ALLOUE A

AEPA

2008 182948405 118478628 169136343 470563376 29 237 609 6,21

2009 195838772 134851013 165466565 496156350 22385947 4,51

2010 194396830 134851013 163881547 493129390 20705762 4,20

2011 243719311 130371746 164600310 538691367 36444630 6,77

Annexe 4 : Budget national et pourcentage alloué à l’AEPA