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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR MENSUEL D’INFORMATIONS GENERALES ISSN 0850-5438 n°25 Mai et Juin 2016 El HaDJI bouYa amar, GouvErnEur DE la rEGIon DE tambaCounDa Démocratser l’accès à la terre pour résorber le chômage 700 milliards F CFA pour rénover le réseau du chemin de fer «Avec 136 décès en 2015, la mortalité maternelle est un problème de santé publique dans la région de Tambacounda...» amaDou barro Watt, présIDEnt FéDératIon réGIonalE DEs rIzICultEurs «Notre agriculture est prise en otage par les opérateurs» totalEmEnt EnClavé Et prEsquE oublIé ExCEllEnCE m. JEan FélIx-paGanon Kéniéba cherche le PUDC, l’ARTP, la SAED… «Le mensuel Alkuma est mieux fait que beaucoup de journaux à Dakar» DIEnG CIssé, artIstE «Redonner une âme à la musique soninké» après DIamnIaDIo Tambacounda abrite le second pôle urbain CampaGnE aGrIColE 2016 Focus sur PADAER, SODEFITEX, P2RS, DRIARS… ElEvaGE Plaidoyer pour une seconde phase du PDESOC 2 28 20 31 26-27 7-8-9-10-11-29 6 3-4 EDITION SPÉCIALE 32 PAGES Prix 200Fcfa

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIRCYAN MAGENTA JAUNE NOIR

MENSUEL D’INFORMATIONS GENERALES ISSN 0850-5438 n°25 Mai et Juin 2016

El HaDJi bouYa amar, gouvErnEur DE la rEgion DE tambaCounDa

Démocratiser l’accès à la terre pour résorber le chômage 700 milliards F CFA pour rénover le réseau du chemin de fer

«Avec 136 décès en 2015, la mortalité maternelle est un problème de santé publique

dans la région de Tambacounda...»

amaDou barro Watt, présiDEnt FéDérationrégionalE DEs riziCultEurs

«Notre agricultureest prise en otagepar les opérateurs»

totalEmEnt EnClavéEt prEsquE oublié

ExCEllEnCE m. JEan Félix-paganon

Kéniéba cherchele PUDC, l’ARTP,la SAED…

«Le mensuel Alkuma estmieux fait que beaucoup

de journaux à Dakar»

DiEng Cissé, artistE

«Redonner uneâme à la musiquesoninké»après DiamniaDio

Tambacounda abritele second pôle urbain

CampagnE agriColE 2016

Focus sur PADAER, SODEFITEX,P2RS, DRIARS…

ElEvagE

Plaidoyer pour une secondephase du PDESOC

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EDITION SPÉCIALE 32 PAGESPrix 200Fcfa

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)2 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Vous avez entre vos mains unjournal de 32 pages. Mensuel Al-kuma (mai et juin 2016), est unSpécial Tambacounda 32 pages.Après le succès du Spécial AlkumaKédougou 24 pages, nous avonsdécidé d’aller à la chasse de labonne information pour réaliser unnouveau Spécial 24 pages Tamba-counda. Mais, au regard de la

moisson fructueuse à la mine d’in-formations sur cette belle régionaux immenses potentialités, noussommes obligés de réaliser 32pages.

Le gouvernement du présidentMacky Sall et ses partenaires ontfait beaucoup de réalisations auprofit des populations locales du-rant ces dernières années. Journal

spécialisé, depuis quelques mois,dans la diffusion d’informationscrédibles pour l’émergence, Al-kuma est devenu un véritable men-suel des décideurs, ces hommes etfemmes qui font l’actualité dans lessecteurs stratégiques de l’agricul-ture, le tourisme, l’éducation, lasanté, l’hydraulique, le transport,les infrastructures, les finances…

etc !Les régions de Tambacounda et

Kédougou ont besoin d’instru-ments de communication autourdes enjeux du développement et derelais de leurs potentialités. Leschamps et le sous-sol renfermentdes richesses aptes à créer lesconditions de l’émergence écono-mique, du progrès social et cultu-rel. Les hommes et les femmes quiaffrontent, au jour le jour, les défisdu développement, ont désormaisun canal pour favoriser une émula-tion, cerner les enjeux et dégagerles perspectives.

Sous l’égide du Gouverneur de larégion, M. El hadji Bouya AMAR, leMensuel Alkuma des mois de mai etjuin est un Spécial Tambacounda.Une occasion pour permettre à toutesles structures étatiques, Ongs et au-tres partenaires à vulgariser leurs réa-lisations.

Nous exprimons ici, au Gouver-neur de Tambacounda, toute notregratitude pour ses messages de fé-licitations, d’encouragements etson engagement à soutenir nos ef-forts dans l’édition de ce Spécialdédié à sa région. Pourquoi, Tam-bacounda est une région riche avecdes populations à faibles revenus ?

Vous avez la réponse en parcou-rant ses 32 pages à travers des in-formations plus actuelles oufraiches, précises, justes et vraiescar obtenues à la bonne source…auprès du Gouverneur, des 4 Pré-

fets, Directeurs généraux, Inspec-teurs, chefs de services, Coordina-teurs de projets, programmes,Ongs bref des acteurs du dévelop-pement à la base. Sans oublier lacontribution qualitative du Direc-teur de l’Agence régionale de dé-veloppement (ARD).

En effet, ce Spécial est tiré à3000 exemplaires et distribué, danstoutes les représentations diploma-tiques de l’Union Européenne, desEtats Unis d’Amérique, des institu-tions de la République. Sans ou-blier plusieurs directions etagences nationales. La versionélectronique sera envoyée à descentaines de personnes avant d’êtremise en ligne sur alkuma.info quireçoit plus de 30 000 visiteurs parjour. Vous pourrez téléchargergratuitement Spécial sur le site al-kuma.info dans 15 jours.

32 pages, c’était un volume detravail assez important. Toutefois,avec la passion en bandoulière,nous vous promettons, commed’habitude, un journal de qualité.Ce n’est pas un hasard, si le men-suel Alkuma est aujourd’hui le seuljournal régional présent dans leskiosques au Sénégal. Le petit se-cret, c’est le travail... et laconfiance de nos partenaires.Qu’ils en soient toujours remer-ciés !

A très bientôt pour d’autresaventures éditoriales… ! Par Maké DANGNOKHO, éditeur

après lE suCCès Du spéCial KéDougou

Appréciez ce grand focus sur la riche et belle région de Tambacounda

«Je ne suis pas un technicien du bâtiment, mais ce que j’ai pu constaterc’est que la structure du bâtiment reste encore solide. Bien entendu, ilfaut à ce propos préciser qu’il y a l’Inspection des bâtiments logée au Mi-nistère en charge de l’urbanisme qui avait effectué en 2015 une missionde prospection, à l’issue de laquelle des recommandations allant dans lesens de la libération des locaux avaient été faites», a expliqué le Préfetde Tambacounda, M. Mor Talla Tine.

Il a ajouté que le Service de l’Urbanisme a été saisi, pour la recherched’un bâtiment pouvant faire l’objet d’une convention pour abriter mo-mentanément les locaux de la Préfecture en attendant sa réhabilitation,avec la réduction du train de vie l’Etat, les procédures pour les conven-tions sont souvent assez lentes. C’est ce qui justifie jusqu’ à présent qu’ils(le Préfet, son Adjoint et autres agents) continuent à occuper les locaux.

«Mais notre souhait, a soutenu M. Tine, est que le bâtiment abritant lapréfecture soit réhabilité pour deux raisons : a première tient au fait quec’est un monument historique alors sa réhabilitation s’impose et ladeuxième est liée au fait que sa réhabilitation va redonner une allure nou-velle à la représentation de l’Etat, car l’image qu’offre ce bâtiment n’estpas reluisante, surtout pour une préfecture».

FIN

En tournée dans la région deTambacounda depuis 48 heures,l’Ambassadeur de la France, SonExcellence Jean Felix Paganon afait un témoignage élogieux survotre canard préféré, le MensuelAlkuma lorsque j’ai voulu lui re-mettre un exemplaire de notreSpécial Kédougou, ce soir, 10 mai2016, en marge d’un point depresse à l’hôtel Oasis.

« J’ai déjà lu ce numéro. Pourdire vrai, ce journal est mieuxfait que beaucoup de journaux àDakar. Et il est écrit dans un fran-çais impeccable. Vous êtes entrain de faire un excellent travail.Il n’y a que des sujets intéres-sants dans le journal où on neparle pas d’une voiture qui ren-verse un chat (allusion faite auxsujets sensationnels ou faits di-vers)», a –t-il dit devant ses col-

laborateurs et quelques journa-listes de la presse locale.

Personnellement, je n’ai rien àajouter. Juste ce petit mot : Alham-doulilah… avec beaucoup d’émo-

tion !Préciser que notre dernière paru-

tion est un Spécial Kédougou, 24pages.

Source : alkuma.info

son ExCEllEnCE m. JEan FElix paganon, ambassaDEur DE la FranCE au sénégal «Le Mensuel Alkuma est mieux faitque beaucoup de journaux à Dakar…»Le diplomate français,

Son Excellence M.Jean Felix Paganon a

soutenu que le mensuelAlkuma est mieux faitque beaucoup de jour-naux à Dakar. Il a fait cetémoignage après avoir lunotre Spécial Kédougou.A préciser que M. Paga-gnon a pris et il est rem-placé par…. !

réHabilitEr la préFECturE DEtambaCounDa

Pour redonner une allurenouvelle à la représenta-tion de l’Etat

LE GROUPE DE COMMUNICATION ALKUMA

Adresse e-mail : [email protected]

Adresse : Quartier Liberté villa située près du Château d’eau de la SDE surla route du siège régional de la SONATEL Tel : 77 307 31 67

Assistante de Direction Mlle Aminata BEYE Service technique Ismaëla CISSE Mlle Lala Aicha SY Mapenda MBENGUE

Rédaction centraleEl hadji Ibrahima BARRYAmédine FAYEMlle Anta NDIAYE Ousmane B. DIA (Stagiaire)Maké DANGNOKHO

Lama SALL (Correspondant à Kédougou)YAFATA (Correspondant à Koumpentoum)MontagePrinceImpressionAfricome

Distribution : Groupe Alkuma - [email protected]

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 3SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Vous êtes à Tambacounda depuis 4 mois.Quelles impressions avez-vous de cetterégion et de ses populations ?

La première impression, c’est que cette ré-gion a plein d’ambitions et un avenir certainpour une émergence multisectorielle et ceconstat n’est un secret pour personne encoremoins pour les populations de Tamba-counda, les acteurs de développement et biensûr en premier lieu, l’Etat.

La deuxième impression, c’est une régionde défis. Et l’illustration la plus parfaite ré-side dans l’étendue de la région. Tamba-counda totalise une superficie de 42. 706Km2 (21.7 % du territoire national), ce quien fait, en principe, la région la plus vaste duSénégal et elle compte 46 communes, 12 ar-rondissements, 1500 villages et hameaux etplus de 756.588 habitants avec cependantune faible densité humaine, 17.76 habitantsau kilomètre carré.

Vous savez le développement, c’estd’abord une question d’engagement, c’est àdire une affaire citoyenne. L’Etat encadre etpromeut le développement au niveau macromais au niveau micro, il revient aux popu-lations, aux acteurs de Tambacounda, auxélus, aux personnes ressources locales et auxpartenaires de prendre en charge ce destinpropre de développement endogène en par-faite harmonie avec les politiques de déve-loppements initiés par l’Etat.

La troisième impression est relative audéfi sécuritaire parce que Tambacounda estfrontalière à quatre pays : Mali, Mauritanie,Gambie, et dans une moindre mesure la Gui-née (par le Parc national de Niokolo Koba),ce qui en fait une zone carrefour. Il s’y ajouteque nous sommes dans un contexte de luttecontre la menace terroriste et bien évidem-ment Tambacounda y joue un rôle primordialet à tous les niveaux. On va parler de la lutte contre la drogueet la criminalité transfrontalière. Tout sepasse bien dans l’ensemble ?

La sécurité ou bien le défi sécuritaire estun combat de tous les jours. Même s’il n’y ajamais de sécurité à 100% et cela n’existedans aucun pays du monde. Toutefois, l’Etatest le garant de la sécurité des personnes etdes biens et ne ménage aucun effort pour re-lever ce grand défi. C’est le lieu d’ailleurspour moi, de saluer et de magnifier encoreune fois le travail remarquable des forces dedéfense et de sécurité.

Pour en revenir à votre question, il fautsouligner qu’en réalité, une frontière terres-tre, aérienne ou maritime, n’est pas un murou une barrière hermétique et naturelle.C’est souvent un tracé borné qui sépare deuxpays. Donc, forcement il y a des difficultésliées à la porosité. D’ailleurs, prenez l’exem-ple des Etats unis avec sa frontière avec leMexique, car malgré les immenses moyenshumains, financiers, militaires et logistiquesdont dispose le pays le plus puisant dumonde, cette frontière est toujours franchiepar les clandestins et même les trafiquantsde drogue du cartel.

Mais malgré tous, les forces de défense etde sécurité notamment l’armée, la gendar-merie, la police des frontières, la douane,font correctement leur travail. Aujourd’hui,mêmes les chefs de village ont un rôle im-portant à jouer dans le cadre des opérationsde sécurisation au niveau des zones rurales.C’est important de le souligner et la décisiondu chef de l’Etat de mettre en œuvre le projetPUMA est le maillon essentiel de la chainemanquante pour une approche communau-taire et durable d’une gestion intégrée de nosfrontières. On va parler de l’agriculture qui doitjouer un rôle important dans le PSE. A

votre avis, ce secteur se porte-t-il bien àTambacounda ?

Bien sûr et l’Etat fait tout pour que l’agri-culture soit le moteur de la croissance.L’économie de Tambacounda comme vousle savez tourne autour du secteur primairebasé sur l’agriculture et sur l’élevage. Il y aaussi le secteur tertiaire avec les servicesmais même ce secteur tertiaire bénéficie desapports du primaire en termes d’offre et devaleur ajoutée. Ce qui fait que l’Etat appré-hende bien les enjeux qui sont liés à l’agri-culture au niveau de la région et ça d’ailleursdepuis fort longtemps.

La preuve aujourd’hui, regardez à Tamba-counda, il y a la SAED à Bakel, la SODEFI-TEX, la SODAGRI (Gouloumbou), dessociétés d’encadrement présentes à Tamba-counda. Une preuve palpable de l’engage-ment de l’Etat par rapport au relèvement dudéfi agricole. Vous avez parlé du PSE, l’an-née dernière (ndlr 2015), le taux de crois-sance du Sénégal a dépassé les 06% grâce àl’agriculture qui a tiré vers le haut, tous lesautres secteurs

Donc assurément, l’agriculture se portebien dans la région de Tambacounda et oc-cupe une place essentielle dans le cadre del’exécution du PSE dans son volet transfor-mation structurelle de notre économie.

Sous ce rapport, je souligne que le Chef del’Etat a pris des mesures importantes pourque l’agriculture soit un secteur de créationde richesses et d’emplois, surtout dans les ré-gions à vocation agrico-sylvopastoralescomme Tambacounda.

Ainsi, l’Etat fait son travail, d’encadre-ment, de formation et d’organisation des ac-teurs et des filières. La preuve, vousentendez parler des filières riz, tomate, fi-lière, banane, coton, maïs et autres et pourcouronner le tout, un nouveau projet estlancé à savoir la mise en place des nouvelleschambres d’agriculture.

En outre, l’assurance agricole dont beau-coup d’acteurs doutait de sa mise en œuvre,est devenue une réalité avec la caisse crééeà cet effet.

Aujourd’hui, l’encadrement offert parl’Etat à travers des hommes et des femmesengagés et sur le terrain par le bien des dif-férents services de l’Etat que sont, je cite laSAED la SODEFITEX, la SODAGRI, lesDRDR les SDDR…etc, est devenue une tra-dition agricole à la limite. Voici donc des op-tions sérieuses pour aller vers l’émergenceagricole. Bien sur des contraintes existentcomme dans toute œuvre humaine maisl’ambition est de les résoudre progressive-ment. Mais pourquoi Tambacounda peine ànourrir Tambacounda ?

Bonne question. Vous savez, à Tamba-counda, et je le dis de manière très simple, ily a la terre en abondance, du soleil, de l’eau.Qu’est ce qui reste…c’est l’engagement despopulations locales ? L’agriculture est deve-nue une activité professionnelle. Allez fairele constat dans certains pays émer-gents, ceux qui y détiennent les pouvoirs fi-nanciers et économiques ce sont souvent degrands producteurs agricoles.

Donc, c’est une question de vocation, desacrifice et d’abnégation car il faut de la pa-tience et de la résistance pour se faire et separfaire dans l’agriculture et à Tamba-counda, vous avez des exemples de citoyensconnus de tous qui ont réussi de fort bellemanière à force de travail jusqu’à jouer au-jourd’hui les premiers rôles dans la vie so-ciale à Tambacounda.

Aujourd’hui, quelqu’un qui veut avoir dela richesse, des revenus progressifs, doits’investir ou investir dans des secteurs

comme l’agriculture professionnalisée. Ilfaut l’engagement communautaire en faveurde l’agriculture pour produire assez, com-mercialiser, s’assurer, développer un réseauafin d’avoir des profits.

Et pour revenir à votre question : pourquoiTambacounda ne nourrit pas Tambacounda,la première réponse est d’abord tradition-nelle et culturelle. Allez dans nos campagneset dans les familles rurales ; quand l’hiver-nage s’approche, la plupart de nos parentsagriculteurs emblavent des surfaces réduites,acquièrent des intrants pour produire justece que la famille doit consommer. Nom-breux sont les foyers ruraux qui ne font de laculture de subsistance. On cultive pour nour-rir la famille et assurer quelques besoins pri-maires.

Or, l’agriculteur doit maintenant s’investirdans une grande productivité. Car, seulel’augmentation des productions, l’augmen-tation des surfaces emblavées pourront nouspermettre quand même d’atteindre l’autosuf-fisance alimentaire parce que toutes lesconditions sont réunies pour ça. Vous savezaujourd’hui, ce que l’Etat du Sénégal faitpour l’agriculture et l’élevage en matière desubvention, en matière d’encadrement et au-tres, mais allez dans d’autres pays de la sous-région soit, ça n’existe pas, soit, très peu.

L’autre aspect que je voudrai souligner,pour montrer que Tambacounda doit nourrirTambacounda, c’est l’apport des partenairestechniques et financiers à travers les projetset programmes de développement qui jouentun rôle essentiel à Tambacounda. Je vouscite comme exemples, le PADAER, le PDE-SOC, la CARITAS, AFRICARE, le PAM,l’USAID et la liste est longue pour boosterle secteur agricole local afin de lutter contrel’insécurité alimentaire. Il y a le président de la Fédération régio-nale des riziculteurs qui déplore le re-tard dans la mise en place des intrantsmais aussi la qualité des semences. Est-ce que vous êtes au courant de ça etqu’est-ce qu’il faut faire pour lacorriger ?

Ce constat que le président de la Fédéra-tion régional des riziculteurs a fait, j’en aiune lecture très prudente car, il ne m’a pasété signalé une mauvaise qualité des intrants.Je rappelle que le Sénégal est un Etat bienorganisé, qui a un vécu agricole certain et lessemences que l’Etat met en place sont certi-fiées jusqu’à plus ample informé. Si l’Etatavait des problèmes de capacité de certifica-tion, on aurait compris. Mais aujourd’hui, ily a un institut qui est là dont la réputation dé-passe nos frontières, c’est l’ISRA qui fait untravail remarquable dans le secteur.

Maintenant, si on revient me dire qu’il y

a des semences de mauvaise qualité sanspour autant l’étayer avec des preuves réelles,je reste prudent. On en parle souvent maisqu’on nous apporte des preuves et l’Etatprendra les mesures qui s’imposent pour cor-riger les impairs. Toutefois, il peut y avoiraussi des problèmes d’utilisation de ces se-mences-là. Si un producteur utilise des se-mences qu’il ne maitrise pas dans le cadrede l’itinéraire technique, il peut souvent sou-lever des questions de qualité.

Pour la mise en place des intrants, il peuty avoir effectivement des retards et ça arrive.D’ailleurs, à ce niveau, il faut quand mêmesaluer la démarche progressive de l’Etat. Ily quelques années, la mise en place des in-trants se faisait de manière uniforme danstoutes les régions du Sénégal. Mais après,l’Etat a tiré le bilan des manquements de cesystème, et il y a eu un grand changement.En effet aujourd’hui, l’Etat fait des mises enplace précoces en fonction des régions oùl’hivernage est précoce, excusez la répéti-tion.

Aujourd’hui dans cette démarche, des se-mences, c’est la région naturelle de la Casa-mance, ensuite la région de Tambacounda,et celle de Kédougou qui accueillent les pre-miers intrants parce que l’hivernage y estprécoce. Et en plus, il y a souvent des pro-blèmes d’enclavement. C’est pourquoi oncomprend souvent les producteurs dans cer-taines zones quand ils parlent de retard demise en place. Beaucoup d’investissements sont faitsdans le secteur de l’élevage mais il y atoujours des doléances. Et des produc-teurs souhaitent une Phase 2 du PDE-SOC. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Pour dire vrai, je souhaite personnelle-ment une Phase 2 du PDESOC. Honnête-ment ! Vous avez raison de dire quebeaucoup d’investissements sont faits maisla demande reste forte en termes d’infra-structures, d’encadrement, d’accès au crédit,à la formation... pour booster l’élevage àTambacounda. Parlons de la santé. Vous avez 136 décèsmaternels en 2015 à Tambacounda. N’estce pas une situation alarmante, M. leGouverneur ?

Vous avez raison. L’un des problèmes dela région en matière de santé publique, c’estla mortalité maternelle et infantile. C’estpourquoi l’Etat est en train de prendre beau-coup d’initiatives. Aujourd’hui, il ne faut paspenser que la santé est uniquement l’affairedes médicaux. Non ! Aujourd’hui plusqu’hier, la santé est une affaire communau-taire avec une approche multisectorielle. Iln’y a pas que l’ICP ou bien le médecin quidoit résoudre les questions de santé.

El HaDJi bouYa amar, gouvErnEur DE la rEgion DE tambaCounDa

««Avec 136 décès en 2015, la mortalité maternelle est un problèmede santé publique dans la région de Tambacounda auquel il faut né-cessairement remédier»Il a apparemment le tempérament d’un militaire même s’il n’a pasfait l’armée. Rigueur, ponctualité, discipline, pragmatisme, sérieux,travail…sont les valeurs qui gouvernent les actions du Chef de l’Exé-

cutif régional de Tambacounda, M. El hadji Bouya Amar. Dans ce pre-mier grand entretien exclusif accordé au mensuel Alkuma,l’administrateur civil a répondu, sans détours, à toutes nos questions.Quand un Gouverneur parle, c’est pour donner la bonne information età chaud. Alors bonne lecture… !

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)4 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Les populations, l’Etat, les partenaires, lescollectivités locales, les ONG, la société ci-vile, les religieux, les organisations de jeu-nesses, de femmes, le patronat industriel etbancaire (dons et autres) ont leur rôle déter-minant à jouer. Excusez moi, mais la santéest une symphonie composée par l’Etat avecdes instruments divers et complémentairessymbolisés par ceux que je viens de citer.

Donc, la seule manière de lutter contrecette mortalité maternelle et infantile, c’estpar une action et une approche communau-taires et ça l’Etat l’a bien compris. D’ail-leurs, à ce niveau, j’aimerai saluerl’engagement du réseau des parlementairespour la population et pour le développement,qui conscient de ce fléau à Tambacounda, estvenu dans la région organiser un grandforum qui a regroupé l’ensemble des acteurs.Et au cours de ce forum, il y a eu une recom-mandation forte qui a été dégagée et qui estla suivante : il faut que l’Etat institutionna-lise la journée nationale de lutte contre lamortalité infantile.

C’est un plaidoyer très fort qui a été dé-veloppé au cours de ce forum. Au niveau dela région, l’affaire a été prise à bras le corps,avec la mise en place d’un Comité régionalde gestion et de suivi de lutte contre lesdécès maternels et infantiles et des Comitésdépartementaux. D’ailleurs, lors de la der-nière réunion du comité régional, j’ai ins-truis les Préfets de mettre en place, cescomités départementaux de lutte contre lesdécès maternels.

Aujourd’hui, nous sommes vraiment danscette phase-là. Maintenant, il faut dire qu’ily a des facteurs exogènes qui influent néga-tivement sur cette grande difficulté sanitaireparmi lesquels l’enclavement, l’éloignementdes structures sanitaires dans certaineszones, 30 à 40 km de distance en moyenne,les pesanteurs culturelles (ça existe), le défi-cit de personnel…etc ! Par exemple, en pé-riode d’hivernage, beaucoup de localitéssont difficiles d’accès. Et c’est le cas dansles Communes de Koulor, de Dianké Makha,de Kéniaba de Bélé pour ne citer que celles-là.

Franchement, la mortalité maternelle estun problème de santé publique à Tamba-counda et c’est tout simplement préoccu-pant. Mais fort heureusement, ce nombre esten train de diminuer selon la région médicaleet il faut miser sur la sensibilisation aussipour lever certaines contraintes culturelles. On ne peut pas parler de développementsans énergie. Dans ce domaine notre ré-gion n’est pas bien servie. Alors peut-onparler vraiment d’émergence ?

Bien sûr. D’abord, il y a l’Agence natio-nale d’électrification rurale. Le président dela République a donné des instructionsfermes pour que le taux d’électrification ru-rale soit revu à la hausse. Et ça, l’agence faittout pour matérialiser cette volonté présiden-tielle. Aujourd’hui, l’Agence s’appuie surdes sociétés concessionnaires pour réalisercette priorité.

Je veux citer, entre autres, la société ERA

Sénégal qui est sur la bonne voie. En outre,il y a un grand projet que vous connaisseztous sur lequel l’Etat est en train de travailler,c’est la Centrale solaire de Kothiary. Çaexiste toujours. Pour vous dire que l’Etatprend à bras le corps ce défi lié à l’énergie. Justement, qu’est-ce qu’on peut retenirsur ce projet de Centrale Solaire de Ko-thiary ? Selon nos sources, des étudesont été déjà faites mais il y a toujours unproblème de mise en œuvre. Il se dit quele projet a été délocalisé ?

Là ! Je vais vous répondre de manière trèssimple. Aujourd’hui, jusqu’au moment où jevous parle, officiellement, le projet est tou-jours en cours. Donc, pour le moment il n’ya pas encore de délocalisation officielle.C’est un projet qui est actuellement étudié.

L’autre aspect aussi c’est par rapport àl’énergie thermique et hydroélectrique. C’estle moment de vous dire qu’aujourd’hui àTambacounda nous aurons la chance d’ac-cueillir de grands projets énergétiques.D’abord, il y a le grand projet de la boucledu sud, c’est une ligne Moyenne et HauteTension qui va desservir Ziguinchor, Kolda,Tambacounda. Les études sont bouclées, letracé a été défini et bientôt on va passer à unephase active. D’ailleurs, d’ici deux semaines(Ndlr entretien réalisé ce lundi 04 juillet) jedois tenir ici (Gouvernance) une réunion demise à niveau sur la mise en œuvre de cegrand projet.

Même l’entreprise indienne chargée destravaux est venue à Tambacounda en missionprécurseur. L’autre aspect aussi c’est la lignede transport OMVS de Kayes à Tamba-counda. Et, il y a une semaine, j’étais en réu-nion de consultation publique avec les

acteurs régionaux pour la mise en place dece nouveau projet avec l’OMVS. Et tenez-vous bien, dans ce projet, il est prévu ici àTambacounda l’édification d’un posteOMVS (grande infrastructure électrique) àl’image de celui qui se trouve à Dagana.

Aujourd’hui, sur ce projet l’OMVS estdans la phase de réalisation de l’étude d’im-pact environnemental. Si ces projets sont misen œuvre rapidement, Tambacounda va de-venir un « hub » en matière de fournitureénergétique. Bienvenue à ces projets. En attendant,existe-t-il des solutions locales pour lut-ter contre le chômage ?

Vous savez dans nos pays les gens se fo-calisent sur l’emploi salarié alors qu’à monavis ce n’est pas toujours la bonne solution.J’ai la chance d’avoir servi dans la vallée dufleuve Sénégal. Là-bas, en matière de pro-duction rizicole, moi-même j’ai vu de mespropres yeux (permettez le pléonasme) desjeunes de moins de 30 ans qui sont devenusdes millionnaires dans la production rizicole. Donc vous invitez les jeunes de Tamba-counda à s’investir dans l’agriculturepour l’auto-emploi ?

Effectivement. C’est vrai, il y a quelquesobstacles, c’est-à-dire, l’accès à la terre. Au-jourd’hui, la majeure partie des surfacesagricoles au Sénégal sont des terres qui re-lèvent du domaine national. Et, comme vousle savez celles-ci sont confiées aux collecti-vités locales. A elles de les attribuer aux de-mandeurs. Et peut-être à ce niveau, il y aquelques soucis. C’est pourquoi aussi nousne cessons de lancer un appel aux com-munes pour que quand quelqu’un veuille tra-vailler la terre avec un projet précis, unengagement certifié, qu’on lui en attribuemais de manière rationnelle suivant la pro-cédure légale. Il faut démocratiser l’accès àla terre.

En matière d’emplois à Tambacounda, ily a des opportunités qui sont là avec cer-taines sociétés, avec certains projets et pro-grammes. D’ailleurs, avec les statistiques auniveau de l’Inspection régionale du travail,ces deux dernières années, il y a une netteaugmentation des enregistrements descontrats de travail par le fait des projets etprogrammes. Il y a une vieille doléance des popula-tions : un Port sec ou un marché sous-ré-gional des femmes. Etes-vous informésur ces deux projets et qu’est-ce qu’onpeut retenir ?

J’ai reçu le document sur le marché sousrégional des femmes. La pertinence de ceprojet-là ne fait aucun doute et l’Etat en estbien conscient. Nous ne pouvons qu’appuyeret accompagner les femmes pour la mise enœuvre de ce projet. Pour le port sec, c’est unprojet sur lequel comptent tous les acteurs deTambacounda. Au cours d’une réunion tenueà Dakar dans le cadre de la formulation deprojets régionaux dans le cadre du PSE, c’estce projet qui a été présenté par l’ancien Gou-verneur (Ndlr son prédécesseur M. CheikhKane NIANE, parti à la retraite).

Mais, il faut souligner que le Grand projetde réhabilitation de l’axe Kidira-Dakarrisque de bouleverser toute la donne detransport de marchandises car son ambitionest de résoudre durablement cette ambition.Où en est-on dans la phase de réhabili-

tation du chemin de fer ? Que ce projet-là a été acté par le chef de

l’Etat qui l’a même annoncé. Et je crois quemême la convention a été signée pour la ré-habilitation de la ligne du chemin de ferDakar-Kidira pour un montant de 700 mil-liards francs Cfa. C’est pour quand le démarrage des tra-vaux ?

Doucement, il faut au préalable que lesétudes préalables soient bouclées pour ceprojet d’une dimension aussi stratégique quisera exécuté. C’est clair.Quels sont les partenaires qui vont leréaliser. Ce sont les chinois ou bien lesindiens ?

Ce sont les chinois aux dernières nou-velles. Vous savez, 700 milliards francs Cfa,c’est à la limite, un quart du budget du Sé-négal. Une fois réalisé, il y aura une « révo-lution » à Tambacounda car la vieéconomique sera transformée. Parlons d’ail-leurs du corridor Dakar-Bamako, vous pou-vez interroger tous les experts en matière delogistiques, ils vous confirmeront que letransport de marchandise en camion surlongue distance faute d’alternative parce queles acteurs n’ont pas le choix car il est extrê-mement onéreux. Contrairement au train. L’une des maladies de Tambacoundac’est l’enclavement mais aussi l’accès àl’eau potable. Qu’est-ce que l’Etat est entrain de faire dans ces deux domainesstratégiques ?

La réponse, c’est le PUDC, le Programmed’urgence de développement communau-taire. Voilà une réponse claire, simple, pré-cise du chef de l’Etat. Et aujourd’hui, lePUDC est une réalité à Tambacounda. L’en-clavement et le problème d’accès à l’eau po-table seront de mauvais souvenirs dansplusieurs localités dans la région. Mais vous conviendrez avec moi quel’arrondissement de Keniaba semble êtreoublié par le PUDC ?

Non pas oublié! N’oubliez pas que lePUDC est un programme d’urgence. Donc,ça n’à rien avoir avec les autres projets quisont là et en cours d’exécution. Je veux par-ler du PEPAM UE, qui est en train de faireses propres réalisations. Et je vais aussi vousparler et ça c’est en exclusivité d’un pro-gramme d’urgence d’édification d’une ving-taine (20) forages à Tambacounda avec uneentreprise chinoise par le biais du Ministèrede l’Hydraulique et de l’Assainissement.

D’ailleurs, j’ai reçu la mission le 07 juin2016. Aujourd’hui, ce qui est demandé dansce programme par le ministère de l’Hydrau-lique et de l’Assainissement, c’est qu’onaille vite. Même le site qui doit abriter labase de l’entreprise chinoise chargée des tra-vaux a déjà été identifiée, le 08 juin dernier.Les travaux vont bientôt démarrer et serontréalisés dans l’urgence.

C’est vrai il y a deux arrondissements oùnous avons de grandes difficultés, c’est Ké-niaba et Bélé. Kéniaba, je le constate, necompte aucun forage. Il n’y a que despompes manuelles qui y sont utilisées. Ils’agira maintenant pour l’Etat de corriger cedéficit-là pour mettre Kéniaba dans le rail del’accès à l’eau potable. C’est la même chosedans l’arrondissement de Bélé. FIN

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 5SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Engrais chimique et appauvrissement des sols

La fertilisation par définition c’est le faitd’apporter des doses d’engrais organique ouminéraux, nécessaires au bon fonctionne-ment des végétaux. Lorsqu’elle est effectuéesous forme d’amendement humifère on par-lera de fertilisation organique et si elle estutilisée sous forme minérale on parle de fer-tilisation chimique où l’utilisation des en-grais chimiques.

Les besoins de la plante évoluent au coursde son développement. Aux stades où ilssont nécessaires, les éléments minéraux doi-vent pouvoir être prélevés par la plante dansle sol. Ils doivent être disponibles en quanti-tés suffisantes et sous une forme disponible.Si les éléments ne sont pas disponibles aumoment nécessaire, la croissance de laplante sera limitée et le rendement final plusfaible.

Aujourd’hui, le sol en tant que support descultures et élément clé de tout développe-ment économique et social est au centre d’undébat national car son niveau de dégradationa atteint la cote d’alerte (Ba, 1994). Cettedégradation des terres et la baisse de la fer-tilité ont conduit beaucoup de producteursvers une utilisation de plus en plus impor-tante d’engrais chimique pour faire face à labaisse des rendements des cultures. Maismalgré le recours aux engrais chimiques, lesrendements restent toujours faibles, ce phé-nomène de baisse des rendements peut êtreexpliqué brièvement par deux phénomènes :

Premièrement, la pauvreté des sols donton parle est le plus souvent une pauvreté liéeà la détérioration de la structure du sol. De

ce fait, le sol perd la capacité de stockage etd’échange vis-à-vis des éléments minéraux.Ce qui fait que même si on utilisait des en-grais à forte dose aussi, la capacité du sol àles retenir avant l’absorption par les plantes,reste très faible, donc les plantes vont absor-ber peu et le reste sera perdu par lessivage.

Secondo, l’utilisation raisonnée des en-grais chimiques est un peu méconnu, la ma-jorité des utilisateurs n’accordent pasbeaucoup d’importance à la connaissancedes propriétés chimiques et physiques deleur sol, ils utilisent des engrais avec tou-jours des doses standards recommandées de-puis très longtemps qui ne prennent plus encompte les propriétés physico-chimique ac-tuelles des sols. Donc l’utilisation des en-grais chimiques est bien dans un contexted’augmentation de la productivité des terres,mais elle doit être précédée d’une connais-sance des propriétés physicochimique dessols.

Le sol, une science complexe à étudier

C’est complexe par ce que la formationd’un sol est lente, elle ne peut se faire qu’en-tre 1000 ans à 10 000 ans (Robert 1992) im-possible à l’homme de suivre le processus.Mais aussi pour le comprendre on voit quel’étude de la microbiologie seulement du solfait appel à 16 disciplines scientifiquesCauses et conséquences de ladégradation et de la destruc-

tion des solsLa dégradation des terres demeurera un

souci mondial important en raison de ses im-pacts défavorables sur la production agri-

cole, la sécurité alimentaire et l’environne-ment. De ce fait, la dégradation des sols peutêtre considérée, comme étant le problèmemondial le plus crucial pour le futur del’homme.

Une gestion inadéquate des terres, en par-ticulier dans les secteurs ayant des densitésde population élevées et des écosystèmesfragiles, augmente encore la perte de produc-tivité des agriculteurs démunis de res-sources. Ceci affecte en retour leur sécuritéalimentaire et leur niveau de vie.

En particulier, de grandes surfaces de solsen Afrique subsaharienne sont affectées pardivers types de dégradation. Les sols dans laplupart des pays d’Afrique subsaharienneont une faible fertilité intrinsèque et les élé-ments nutritifs exportés ne sont pas rempla-cés de manière adéquate. Le manque derestitution de matière organique (d’originevégétale ou animale) est une des causes prin-cipales de la baisse de fertilité de ces sols.

Le taux de matière organique des sols tro-picaux est en général inférieur à 1%. La pro-ductivité des sols en Afrique subsaharienneest également limitée par l’aridité (FAO,2003). Au Sénégal, ces contraintes sont ag-gravées par des problèmes de salinisationdes terres (Pagès & al., 1987 ;) et de toxicitéferreuse en particulier dans les bas-fonds(FAO, 2006 ; ADRAO, 2006).

En conséquence, les rendements sont rela-tivement bas en dépit d’un potentiel élevéd’amélioration. Comme la principale sourced’activité économique en Afrique subsaha-rienne est la production agricole, une baissede productivité du sol signifie non seulementque moins de nourriture est produite maiségalement que la production des cultures derente et donc les revenus sont compromis.Aussi, la proportion la plus élevée de per-sonnes sous-alimentées est celle de l’Afriquesubsaharienne, 43% contre 20% dans l’en-semble des pays en développement (FAO,1996).

Mission de l’INPLes missions de l’Institut National de Pé-

dologie sont : (i) la maîtrise des caractéris-tiques édaphiques par la caractérisation et lacartographie des ressources en sols du pays; (ii) l’orientation de l’occupation et del’aménagement du terroir (assister les ac-teurs et les décideurs dans le choix de l’oc-cupation des terres) ; (iii) l’amélioration dela productivité des sols (compostage, phos-phatage de fond, fertilisation raisonnée etc.)et (iv) le conseil et la démonstration pourl’adoption de bonnes pratiques culturales.FIN

mar nDiaYE, ingéniEur agronomE Et ExpErt En péDologiE à tambaCounDa

«La dégradation des sols est le problème mondialle plus crucial pour le futur de l’homme»Ingénieur Agronome, M. Mar Ndiaye est le délégué de l’Institut Na-tional de Pédologie dans la zone pédoclimatique de Tambacounda.Selon le découpage du territoire national en zones pédoclimatiques

(découpage basé sur le type de sol et les facteurs climatiques), la zonepédoclimatique de Tambacounda regroupe la région de Tambacoundaet une partie des régions de Kaffrine et Louga. L’avenir le l’homme estmenacé par la dégradation des sols.

Bonjour DRDR ! Quel est le bilan de lacampagne agricole de 2015-2016 entermes de productions par filière et desurfaces exploitées ?

La campagne 2015-2016 affiche un bilansatisfaisant avec comme résultats 129 863ha de céréales soit une production céréa-lière de 136 626 tonnes et 89 571 ha d’ara-chide soit une production de 91 500 tonnesd’arachide coques. Peut-on connaitre les difficultés rencon-trées lors de cette précédentecampagne ?

Lors de la précédente campagne des dif-ficultés ont été surtout rencontrées au ni-veau de la mise en place de l’engrais quis’est opérée très tardivement, il y a eu aussides attaques de cantharides qui ont néces-sité l’intervention de deux unités mobilesde la DPV dans les départements de Tam-bacounda et Koumpentoum.Où en êtes-vous dans la mise en placedes intrants agricoles ?

Actuellement, nous sommes à 95% demise en place des semences d’arachide quisont les plus urgentes car nécessitant destravaux de préparation, les autres semencesvont suivre incessamment. Lors du CRD 2016 sur la campagneagricole, des producteurs ont déploré ledéficit et la qualité des semences, l’an-née dernière, notamment pour la filièreriz ?

Lors du CRD, c’est surtout le retard demise en place des semences de riz qui a étédéploré, sinon les semences ont été debonne qualité.Peut-on connaitre le quota réservé à larégion de Tambacounda en semences ?

Les quotas disponibles sont 3100 tonnesd’arachide R3 et écrémées, 361,7 tonnes deriz, 75 tonnes de maïs, 100 tonnes de sor-gho, 250 tonnes de niébé et 43 tonnes de sé-sames, mais la liste n’est pas exhaustive.

En plus du circuit traditionnel par lequell’appui de l’Etat arrive aux producteurs, ily a aussi l’appui qui passe par les projets etprogrammes du Ministère de l’Agriculture.Des producteurs disent que notre agri-culture est prise en otage par certainsopérateurs qui ne respectent jamais lesdélais de mis en place des intrants.N’est ce pas un sérieux problème ?

Oui beaucoup de difficultés que nousrencontrons dans la mise en place des in-trants subventionnés sont du fait des Opé-rateurs, mais ce n’est pas de bon gré. Car,nos opérateurs n’ont pas souvent une assisefinancière solide pour respecter leurs enga-gements.Nous sommes le 13 juin 2016 (Ndlr jourde l’entretien). Les semences sont-ellesdisponibles ?

Les semences d’arachide sont disponi-bles et les cessions sont faites à hauteur de35%.

Malgré la présence massive de plu-sieurs programmes, projets et agencesd’encadrement dans le secteur agricole,Tambacounda peine toujours à nourrirTambacounda. Pourquoi ?

La grande majorité de nos agriculteurssont des ménages vulnérables, donc ils sontsous-équipés, ils n’ont pas accès au créditet ils peinent encore à être résilients faceaux chocs (climatiques et économiques).L a modernisation de l’agriculture est-elle une réalité à Tambacounda ?

La modernisation de l’agriculture est entrain de faire son chemin lentement maissûrement. Aujourd’hui, il y a une diversifi-cation des cultures adossées à une disponi-bilité accrue de semences de qualité.L’usage de l’engrais connait un accroisse-

ment, les techniques culturales sont de plusen plus assimilées, l’équipement agricolese modernise avec l’appui de l’Etat et sespartenaires, la maitrise de l’eau devient réa-lité dans la vallée du fleuve Sénégal enl’occurrence à Bakel et dans la zone de labananeraie. Avez-vous un dernier mot ?

Le Ministère de l’Agriculture prend trèsau sérieux les problèmes liés aux change-ments climatiques et intègre l’informationmétéo dans la planification de la campagne.Le Ministère de l’agriculture travaille doncdans un esprit d’anticipation, d’ores et déjàun programme de sécurisation de la crois-sance vient renforcer le programme de cettecampagne agricole. FIN

samba nDao tall, DrDr DE tambaCounDa«Nous rencontrons beaucoup de difficultés dans la mise œuvredes intrants dans les délais…»Le Directeur Régional du Développement et Rural de Tamba-

counda, l’Ingénieur agronome, M. Samba Ndao Tall, a soutenu,dans cet entretien que nos opérateurs n’ont pas souvent une as-

sise financière solide pour respecter leurs engagements. Ce qui en-gendre des retards récurrents dans la mise en œuvre des intrants !

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)6 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Situation sur la riziculture Tambacounda est une région rizicole. Il y

a des terres en abondance mais c’est en 2003que les gens ont commencé à s’intéresser àla filière riz en créant l’Association des rizi-culteurs du fleuve gambie. A partir de ce mo-ment, au niveau national, les gens ont su quele riz est cultivé aussi à Tambacounda. Etc’est en 2015, que nous avons mis en placela Fédération régionale des riziculteurs quej’ai l’honneur de présider.

Dans la région de Tambacounda, on cul-tive du riz dans 46 communes rurales. La fé-dération compte plus 10 000 membres. Ilfaut signaler que depuis la mise en place decette fédération l’Etat a subventionné à 100% la semence de riz. Ce qui fait que le rizi-culteur ne dépense aucun centime pour avoirdes semences de riz.

Le PADAER (Programme d’Appui auDéveloppement Agricole et à l’Entreprena-riat Rural) et le PAPIL (Projet d’Appui à laPetite Irrigation Locale) devenue P2RS (voirpage 11), «nous appuient en intrants agri-coles (semences, matériels) et en labour.Sans oublier aussi l’encadrement et la for-mation des riziculteurs», a souligné, M.Amadou Barro Watt.

Difficultés rencontréesPlusieurs communes n’ont pas encore de

l’intervention des projets et programmes del’Etat. Le président Watt souhaite un mail-lage. L’autre difficulté, c’est l’accès limitédes riziculteurs à l’engrais. Seul le PADAERdonne de l’engrais à 10% pour la premièreannée, 30 % pour la deuxième année et 50% pour la troisième année. Malgré tout, leriziculteur qui court la dépense au quotidien

pour nourrir sa famille n’a pas les moyensde s’acheter des sacs d’engrais.

Ainsi, affirme-t-il, seuls 80% des rizicul-teurs peuvent accéder aux engrais subven-tionner par le PADAER. Et le prix de cetintrant sur le marché est hors de portée pourne pas dire trop cher. En plus, la mise enplace des intrants accuse souvent beaucoupde retard. C’est grand problème de l’agricul-ture sénégalaise. Nous sommes le 22 juin(Ndlr entretien au siège social du Groupe Al-kuma), seuls 40% des intrants sont en place.

Ayons le courage de le dire, l’agriculturesénégalaise est prise en otage par les opéra-teurs qui font ce qu’ils veulent et sans jamaisêtre inquiétés. Et c’est le même système quiest là depuis 1960 à nos jours. Dans nos ré-gions où il peut pleuvoir au mois de mai, lesintrants doivent être mis en place au plus tardau mois d’avril.

L’hivernage va s’installer à Tambacoundadans quelques jours et 60% des agriculteursn’auront pas d’intrants. Et dès qu’il pleuve,certaines localités sont inaccessibles. Pis, laqualité des semences dites certifiées restesouvent à désirer. Des gens l’ont dit lors duCRD sur la compagne agricole 2016-2017 àla Gouvernance, que les semences de rizmises à la disposition des cultivateurs l’an-née dernière n’étaient pas de bonnes quali-tés. Malgré tout, on nous fait croire que leSénégal va atteindre l’autosuffisance alimen-taire. Quelle comédie (il rit) ?

«Il faut libérer les paysans et l’agriculturesénégalaise de la prise d’otage des opéra-teurs qui ne livrent pas à temps les intrants.L’Etat doit veiller aussi sur la qualité des se-mences. Nous avons l’impression que les

opérateurs sont très puissants. Il faut que cesystème soit remis en cause. Sinon, l’Etatcontinuera d’enrichir ses «amis» opérateurset appauvrir les paysans», a-t-il dit.

Selon M. Watt, l’autre problème de la filièreriz reste le manque de moissonneuses et de dé-cortiqueuses pour la phase de récolte. Et àcause de ce problème, martèle-t-il, le rizicul-teur ne peut ni consommer, ni vendre unebonne partie de sa production de riz. Il s’yajoute qu’il n’est pas évident d’obtenir un mar-ché de consommation du riz local. C’est pour-quoi, narre-t-il, les gens ont toujours desdifficultés pour rembourser leurs dettes.

Par ailleurs, le président Amadou BarroWatt a indiqué que s’il y a des aménage-

ments rizicoles aux abords du fleuve Gam-bie, ils peuvent cultiver du riz en toutes sai-sons surtout «si nous avons des motopompestrès puissantes».

PerspectivesParmi les projets de la Fédération des rizi-

culteurs, l’obtention de magasins destockages et de matériels de transformation.Une manière d’aller vers la modernisation dela culture rizicole. Il a rappelé que pour cetteprésente, il est prévu de cultiver 5228 ha deriz contre 4019 ha l’année précédente. ATambacounda, 1 ha peut donner 3 tonnes deriz sur les plateaux et 4 tonnes dans les basfonds.

FIN

amaDou barro Watt, présiDEnt DE la FéDération régionalE DEs riziCultEurs DE tambaCounDa

«Notre agriculture est prise en otage par les opérateurs qui sont très puissants»Dans cet entretien accordé au mensuel Alkuma, le président de

la Fédération régionale des riziculteurs de Tambacounda, M.Amadou Barro Watt a invité l’Etat à libérer les paysans et l’agri-

culture sénégalaise de la prise d’otage des opérateurs qui ne livrentpas à temps les intrants et à veiller aussi sur la qualité des semences.Avant d’ajouter qu’il a l’impression que les opérateurs sont très puis-sants. Et il faut que ce système soit remis en cause. Sinon, l’Etat conti-nuera d’enrichir ses «amis» opérateurs et appauvrir les paysans.

Depuis sa création en 1981, la CARITAS Diocésaine deTambacounda œuvre dans le but de contribuer au dévelop-pement intégral de l’Homme et de tout Homme sans dis-tinction de race, d’ethnie, de religion, de sexe ou d’opinion.Ainsi, plusieurs domaines favorisant l’épanouissement del’être humain ont fait l’objet d’une attention particulièreau cours de ces années.

CARITAS TAMBACOUNDA intervient sur l’ensembledu Diocèse de Tambacounda couvrant les deux régions deTambacounda et de Kédougou.Ces domaines d’intervention sont entre autres :Le Secours d’urgence, catastrophes et résilience ; L’Hydraulique et l’assainissement ; La Sécurité alimentaire, La Promotion féminine ;Le Soutien aux initiatives économiques ;La Santé communautaire ;L’Alphabétisation et la formation. Les réalisations enregistrées dans ces différents domaines

ont permis à la CARITAS Diocésaine de Tambacounda decontribuer de façon significative à la réalisation des Objec-tifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et des

orientations du gouvernement du Sénégal notamment enmatière de lutte contre la pauvreté dans le monde rural dansles régions de Tambacounda et de Kédougou.

Depuis quelques années, la CARITAS Diocésaine deTambacounda a mis un accent particulier dans la luttecontre l’insécurité alimentaire de façon ponctuelle (Secoursd’urgence) mais aussi de façon durable en soutenant les bé-néficiaires de ses interventions dans la mise en place d’ac-tions durables pour faire face aux calamités naturellesrécurrentes.

Le concept de la résilience a été pris en compte dans lenouveau plan stratégique pour mieux adapter les actions àla vision stratégique globale des acteurs humanitaires. Celapermet de rendre moins dépendantes les populations béné-ficiaires qui sont parfois soumises à des conditions clima-tiques défavorables compromettant leur production entermes de denrées alimentaires. Au-delà de la notion d’ac-cessibilité, les objectifs visés ont trait à l’autonomisationdu producteur. Plusieurs projets et programmes ont soutenuces orientations.

Plus de Un Milliard Cent millions (1 100 000 000) F CFAde subvention ont été investis pour la mise en œuvre de ces

projets et programmes au cours des trois dernières années.Leur exécution correcte a permis de concrétiser une visionde l’institution en mettant en place un dispositif optimal deproduction, de stockage et même de commercialisation desproduits agricoles mais aussi d’infrastructures hydrauliqueset d’assainissement au bénéfice des populations.

En termes de chiffres, on note comme réalisations entre2015 et 2016 :

Plus de quatre mille cinq cents (4500) ménages rurauxappuyés dans la promotion de l’agriculture familiale et dansl’adoption de comportements résilients par la mise en placede trente-huit (38) banques céréalières villageoises totale-ment équipées.

Trois mille deux cent quatre-vingt-quatorze (3294)femmes de soixante-sept (67) Groupements de PromotionFéminine (GPF) appuyées dans les activités maraîchères etarboricoles.

613,38 tonnes de céréales (mil, maïs, sorgho, riz et fonio)collectées par les Banques Céréalières Villageoises (BCV)et redistribuées auprès des ménages dans le besoin.

Plus de trente-cinq (35) tonnes de fruits et légumes pro-duits dans les jardins maraîchers.

Deux (02) châteaux d’eau de 150 m3 /20m desservant 21villages sur plus de 34 km linéaires de réseau d’adductiond’eau potable.

Vingt (20) jardins scolaires équipés de mini forages misen place.

Quarante-deux (42) poulaillers totalement équipés(abreuvoir, mangeoire, panier de prophylaxie) construits etdotés de coqs raceurs.

Douze (12) boucs de race Gouéra distribués à des béné-ficiaires.

Pour faciliter aux producteurs l’accès au marché, la CA-RITAS Diocésaine de Tambacounda a initié depuis 2015,la Foire Régionale de l’Agriculture. Cette foire est un cadred’échanges visant la promotion des produits locaux en par-ticulier et des potentialités agricoles de la région en géné-ral.

En perspectives, CARITAS Tambacounda entend pour-suivre et consolider ses interventions dans le but de renfor-cer l’autonomie des producteurs agricoles. C’est ainsiqu’un revolving Found sera mis en place pour faciliter leuraccès aux financements surtout pour les besoins de cam-pagne. Aussi, pour faciliter l’accès des agriculteurs aux se-mences céréalières, des foires aux semences vont êtreorganisées chaque année à la veille de la campagne agri-cole.

Par ailleurs, un accent particulier sera mis sur l’assainis-sement rural, la lutte contre la malnutrition des enfants de0-5 ans, des femmes allaitantes et des femmes enceintes etla promotion de la santé maternelle.

Ces réalisations de l’Ong Caritas à Tambacounda

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 7SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Vous êtes le Responsable de l’unité ré-gionale du PADAER à Tambacounda.Comment se présente le bilan de la pré-cédente campagne agricole 2015-2016 ?

Le bilan est satisfaisant si on en juge depar les différentes activités en phase avec lesobjectifs des PTBA 2015 et 2016 marquantl’opérationnalisation à grande échelle du dis-positif de mise en œuvre du Programmed’Appui au Développement Agricole et àl’Entreprenariat Rural (PADAER) sur le ter-rain.

Cela s’est traduit par (i) la mise à disposi-tion de superficies cultivables aux exploita-tions familiales (2.000 ha de maïs et 1.500ha de riz), (ii) les appuis à 157 Organisationsde Producteurs et 07 MPER, (iii) la satisfac-tion des besoins en formations et informa-tions, du personnel, des cibles et autresacteurs, (iv) l’information et la communica-tion sur le programme, (v) l’identification desites et la réalisation d’études de nouveauxaménagements, (vi) l’opérationnalisation desstratégies genre, communication, gestion dessavoirs et (vii) la fonctionnalisation du dis-positif de gestion et de suivi évaluation.Les résultats escomptés ont-ils été at-teints l’année dernière, en termes de ren-dements ?

Rendons grâce à DIEU de nous avoir gra-tifié d’un bon hivernage. Prions égalementqu’il en soit de même cette année. En termesde rendements, grâce au paquet techniquemise en place, les producteurs ont atteint desrendements de 2524 kg/ha pour le maïs et2300 kg/ha pour le riz. Comparativement àla moyenne de l’année de référence(2013/2014), les rendements ont augmentéde 135% pour le maïs. Notre objectif est detoujours les accroître. Nous nous donnonsles moyens d’y arriver en mettant en placedes semences certifiées, de l’engrais, del’herbicide et un appui/conseil adapté. Quelles sont les difficultés rencontréesdans la mise en place des intrants ?

La difficulté majeure réside dans la dispo-nibilité des semences surtout pour le riz deplateau. Néanmoins, grâce au concours duPNAR, nous sommes parvenus à mettre à ladisposition des producteurs toutes les quan-tités prévues malgré quelques retards en par-ticulier pour le riz de plateau. Il s’y ajoute lalenteur dans la mobilisation des apports parles OP.

Selon l’approche du PADAER, la mise àdisposition des facteurs de production est as-sujettie à une libération des apports (10% enpremière année, 30% en deuxième année et50% en troisième année) par les OP parte-naires. Compte tenu du mauvais profil del’hivernage de la précédente campagne agri-cole, les OP de la première génération ont eudes difficultés pour mobiliser leur apport.Ainsi, sur la base de la confiance, nous avonsconsenti à mettre les intrants à leur disposi-tion. Fort heureusement, toutes les OP ontsoldé leur apport après la commercialisationdes produits.Au rythme d’évolution des choses, Tam-bacounda pourra-elle nourrir Tamba-counda, sachant que le Padaer seul nepeut pas faire de ce slogan une réalité ?

« Tambacounda nourrit Tambacounda »n’est pas un simple slogan. Il traduit toutl’engagement du PADAER à accompagnerles acteurs, à faire de l’agriculture un véri-table métier et en conséquence à produirepour assurer la sécurité alimentaire. Les té-moignages des producteurs nous rassurent àcet effet. Si nous prenons le riz, il est évidentque l’accroissement des superficies et desproductions est aujourd’hui une réalité àTambacounda.

La culture du riz de plateau a fait unebonne percée. Nous cherchons donc à main-tenir cette cadence pour faire de ce sloganune réalité dans un horizon temporel trèscourt. Heureusement pour cette spéculation,les emblavures ont considérablement aug-

menté passant de 44,5 ha pour la campagneagricole 2014/2015 à 1500 ha en 2015/2016.Pour la campagne 2016/2017, 3.000 ha deriz seront emblavés dans la région. Il en vade même pour le maïs. Que peut-on retenir de la distribution dematériels et intrants agricoles pour laprésente campagne ?

Il s’agissait de rendre visible la mise en re-lation entre producteurs et fabricants de ma-tériel les Micro et Petites Entreprises Ruralescommunément appelés MPER. C’est l’occa-sion ici de rendre hommage au chef de l’exé-cutif régional et à tous les autres acteurs pourleur contribution à la réussite de cette impor-tante activité. Pour cette année, 113 OP dedeuxième génération bénéficiaires de l’ac-compagnement du PADAER ont pu acquérirauprès de 07 MPER de la place des unitésd’équipement composées essentiellement de328 semoirs, 328 houes sine, 328 charrues et170 charrettes, 170 pulvérisateurs et 121968sacs pour un montant de 221.777.700 F.CFAdont 199.599.930 F.cfa représentant la sub-vention du PADAER.

Cette approche consistant en une mise enrelation est un élément de durabilité de l’ap-pui aux OP en ce sens qu’elle permet à cesdernières, au-delà du renforcement de leurscapacités, de développer une complémenta-rité et une systématisation de la passation desmarchés comme démarche normale pourl’acquisition de matériel agricole et autresfacteurs de production. Quelles sont les filières ciblées par le Pa-daer dans la région de Tambacounda etoù en êtes-vous dans la mise en œuvredes intrants notamment les semences ?

Pour cette présente campagne agricole, lePADAER accompagne les OP pour l’embla-vure de 2.000 ha de maïs, 3.000 ha de riz,200 ha de niébé, 40 ha fonio et 30 ha de ma-raîchage. Actuellement, la mise en place desintrants est en cours et devrait s’achever à lafin de cette semaine. Combien de cultivateurs, à travers OP,sont bénéficiaires des actions du PA-DAER et pourquoi êtes-vous toujoursabsent dans le département de Bakel ?

Pour la campagne 2015/2016, 3981 pro-ducteurs membres de 157 OP réparties dans17 communes des départements de Tamba-counda, Goudiry et Koumpentoum ont bé-néficié de l’appui du PADAER.

Il est bon de rappeler que dans le docu-ment de conception du programme, l’inter-vention du PADAER était circonscrite dansles départements de Koumpentoum et Tam-bacounda. Nous avons porté le plaidoyer auniveau du FIDA qui a autorisé l’extensiondes interventions dans les quatre départe-ments de la région. A cet effet, nous avonstenu un CDD d’information dans tous lesquatre départements.

Cependant, le dispositif d’appui/conseil dupartenaire stratégique (ANCAR) assez limitéralenti notre expansion au niveau du Dépar-tement de Bakel. Toutefois, notre ambitionde faire un bon maillage reste intact.Le défi au Sénégal, depuis quelques an-nées, c’est la promotion du consommerlocal. Le Padaer intervient-il dans latransformation, indispensable pourconsommer et/ou commercialiser, no-tamment pour le riz ?

Le PADAER intervient dans toute lachaine de valeur des filières ciblées. Aumême titre que les organisations de produc-teurs, le PADAER appuie les MPER enamont et en aval de la production. Au-delàde l’appui pour l’amélioration des conditionsde travail des MPER, un accent particulierest mis sur le renforcement de leurs capacitésafin de les rendre compétitives.

A ce titre, l’évaluation de leur besoin apermis de dérouler un paquet d’appui allantde la mise à niveau de leur entreprise (créa-tion de marque, autorisation FRA, étiquette,emballages adaptés, Code barre, HACCP, …

) à une série de formation. Il en sera demême de l’appui à la participation aux dif-férentes foires au niveau régional, nationalou international. La modernisation d’une agriculture pas-serait par la mécanisation. Qu’est ce quele Padaer a fait dans ce domaine ?

Au-delà du matériel de production, le Pro-gramme a facilité l’accès des OP aux équi-pements de récolte et post-récolte. A ceteffet, 46 faucheuses ont été mises à la dispo-sition des OP de la région de Tambacounda.

Par ailleurs, le PADAER a développé desstratégies qui ont permis de résoudre les pro-blèmes liés aux opérations post récoltes no-tamment sur le développement d’unpartenariat de type public/privé (OP/MPER).

En outre, le PADAER va appuyer les OPbénéficiaires de la subvention de l’Etat à ac-quérir le matériel lourd en particulier lestracteurs.Quelle est la place des femmes dans vosactions ?

D’une manière générale, les activités pro-mues par le Programme prennent en compteles aspects genre et inclusion des jeunes.Cela démarre dès la définition des critères desélection des demandes d’appuis des cibles,une approche discriminatoire a été adoptéeau profit des femmes, des jeunes et des per-sonnes handicapées. Pour la campagne2015/2016, les femmes ont représenté 53,15% du nombre total de producteurs directe-ment appuyé.

En plus, dans le cadre de l’entreprenariatrural, les activités de transformation des pro-duits agricoles et forestiers restent encorel’apanage des femmes. Elles comptent plusde 75 % du portefeuille des MPER ap-puyées.Les perspectives pour la présente saisondes pluies sont-elles prometteuses etpourquoi ?

Pour cette présente campagne, le pro-gramme compte accompagner plus de 250OP pour l’emblavure de 3.000 ha de riz dont2.600 sur le plateau, 40 ha de fonio, 30 ha demaraîchage et 200 ha de niébé.

Dans une perspective de professionnali-sation et d’autonomisation des OP, ils’agira de mettre en œuvre les plans de dé-veloppement issus du diagnostic des OP.Ces plans de développement sont généra-lement structurés autour de trois axes (i) lerenforcement des capacités organisation-nelles, techniques et syndicales, (ii) l’ac-compagnement pour la mise en place detables de concertation filières, (iii) l’appuià la commercialisation.

La valorisation des ouvrages hydro agri-coles devrait atteindre sa vitesse de croisièreavec l’augmentation considérable des super-ficies à emblaver. Aussi, pour une meilleurecommercialisation des produits agricoles,des magasins multifonctionnels sont encours de construction dans les communes ci-blées.

FIN

abDoul aziz DiaHam, rEsponsiblE appuis aux op Du paDaEr

«Le programme intervient dans toute la chaine de valeurdes filières ciblées»Pour la présente campagne agricole, le PADAER accompagne les

OP pour l’emblavure de 2.000 ha de maïs, 3.000 ha de riz, 200ha de niébé, 40 ha fonio et 30 ha de maraîchage. Responsable

Appuis aux OP du PADAER, M. Abdoul Aziz Diaham renseigne, dans cetentretien accordé au mensuel Alkuma, que le programme intervientdans toute la chaine de valeur des filières ciblées.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)8 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Le Réseau CESIRI a été créé le 30 avril2005, regroupant 47 GIE, «Mbotay», et As-sociation avec 1310 membres. Il travaillaitavec le Promer II (ce programme n’existeplus) et lorsque le PADAER est lancé, c’estla continuité. Ainsi, rappelle Mme Ngom, leréseau a bénéficié de formation sur la traça-bilité, l’agriculture bio, la normalisation,l’étiquetage et les codes barres. Sans oublieraussi l’emballage pour mieux conserver etcommercialiser les produits transformés.

Il faut préciser que l’activité principale duréseau reste la transformation des produitsagricoles, fruits et légumes. Et ces produitssont : fonio, brisures de maïs, «caakry»,couscous, «araw» de mil, farine de niébé,macédoine, conserve, bissap, tamarin, zin-zimbre, conserve de légume, piment aumiel, sirop concentré, jus de papaye, confi-ture de mangue… !

Grâce au PADAER, la présidente du ré-seau CESIRI a participé au Salon de l’Agri-culture de Paris en 2016 du 24 février au 06mars où elle a exposé tous les produits trans-formés précités. Ce qui lui a permis d’établirdes contacts et de quelques commandes.«C’est le PADAER qui a tout en charge, lebillet d’avion (Aller- retour), hébergement,restauration, location de stand…», a-t-elleindiqué.

Par ailleurs, en 2015, le PADAER a per-mis au Réseau d’exploiter 15 ha de maïs auprofit de ses producteurs à Maribougou,Hamdalaye Pont, Sabou Mouless et Diallo-bougou avec du matériel agricole. MmeNgom a renseigné que le réseau a un parte-

nariat bénéfique et positif avec le PADAER.CESIRI a un projet de mettre en place uneunité moderne et performante de transforma-tion et de commercialisation des produits lo-caux.

En plus, le réseau a déjà un terrain pourabriter cette unité et les démarches ont dé-marré avec des experts et relais du PA-DAER. L’unité permettra aux femmes

transformatrices du réseau d’honorer leurscommandes dans les délais grâce au séchoirmoderne et autres équipements. Car, en pé-riode d’hivernage, elles ne travaillent pasfaute de soleil pour sécher.

En effet, l’unité va créer des emplois etaméliorer des conditions de vie des femmeset de la population. Mme Oumy Ngom a re-mercié le Coordination national du PA-

DAER, M. Ngagne Mbao, un homme ou-vert, accessible et toujours jovial qui a conta-miné tout son personnel. «On est toujoursbien accueilli au siège social du programme.Nous prions Dieu, en ce mois béni de rama-dan, qu’il ait une seconde, troisième, qua-trième et cinquième phase du PADAER»,a-t-elle soutenu. FIN

EntrEprEnariat rural à tambaCounDa

Le PADAER réarme les femmes du Réseau CESIRI pour leur autonomisationLa présidente du Réseau des

femmes «CESIRI» (Ndlr seceindre les reins en langue

bambara), Mme Oumy Ngom, aaccordé, ce 30 juin, un entretienau mensuel Alkuma, au siège so-cial de leur structure pour magni-fier les efforts consentis par lePADAER dans le but de les aiderà devenir autonomes. «Le PADAERnous a montrées la voie ou le che-min qui mène à l’autonomisation»,a-t-elle affirmé.

«Tout a démarré avec le PADAER par une session de for-mation à Kédougou pour un renforcement de capacités. La-dite formation a duré 10 jours sur les techniques defabrication de matériels agricoles. Nous avons été forméspar des formateurs qui sont venus de Saint Louis.

Les équipements concernés sont : égraineuse de maïs, se-

moir, houe sine et charrue. Et le plus extraordinaire, cetteformation a été gratuite», explique, M. Modou Thiam, ar-tisan et menuisier métallique agricole à Tambacounda, res-ponsable de l’atelier métallique au quartier Dépôt.

M. Thiam a fait savoir qu’un mois après la formation, lePADER leur a donné un marché de plusieurs dizaines de

millions franc Cfa pour la fabrication de matériels agricolesau profit des Organisations Paysannes (OP). Son atelier agagné un marché global de 39, 9 millions francs Cfa (2014-2015).

Auparavant, M. Thiam n’a jamais gagné un marché aussiimportant même s’il reconnait avoir travaillé avec plusieursstructures locales comme la Caritas, Africare, Progede 2,Usaid Wula Nafa. Ces marchés n’atteignaient pas 30 mil-lions francs Cfa.

En plus, grâce à ce marché du PADAER, Modou Thiamaffirme qu’il a investi dans son atelier pour acquérir de nou-veaux outils de travail plus performants. Sans oublier quele PADAER lui a offert plus de visibilité et de crédibilitéaprès avoir exécuté son marché.

«Au moment où je vous parle (Ndlr l’entretien s’est dé-roulé dans son atelier, le 29 juin), j’ai une commande de220 machines. Parce que les gens ont vu et apprécié la qua-lité de notre travail en exécutant la commande du PA-DAER», a-t-il dit.

Modou Thiam, qui a crée son atelier en 1995, emploieaujourd’hui 8 personnes. Avant le marché du PADAER, ilemployait 5 personnes. Et pour satisfaire la commande duprogramme dans les délais, il a été obligé de recruté deuxautres jeunes ouvriers. «Je profite de cette interview pourremercier le PADAER pour ses efforts dans la promotionde l’entreprenariat local à travers la professionnalisation»,s’est réjoui M. Thiam.

Par ailleurs, il a révélé que si le PADAER veut soutenir en-core l’artisanat local, qu’il leur facilite l’obtention d’équipe-ments comme des perceuses grand modèle, des postes àsoudure, des meules, des enclumes et des marteaux. Avantd’ajouter que la seule difficulté à laquelle les ateliers de mé-tallurgie locale sont confrontés, reste la cherté du fer.

FIN

moDou tHiam, artisan Et Fabriquant DE matériEl agriColE à tambaCounDa

«Remercier le PADAER pour ses efforts dans la promotionde l’entreprenariat local à travers la professionnalisationet l’accès au marché»

Page 9: sunuLamb - ALKUMAalkuma.info/IMG/pdf/alkuma_25_bat_ok.pdf · Title: sunuLamb Created Date: 20160712160808+00'00

CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 9SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

La SODEFITEX dans la poursuite deses efforts pour la mise en œuvredes orientations du plan stratégique

SODEFITEX Horizon 2020 consolide etrenforce sa stratégie de diversification et detransformation céréalière.

Ainsi, elle met à profit, son expérience deplus de près de 30 ans dans la contractuali-sation et l’appui conseil des producteurs demaïs, de mil et de riz. C’est ce qui a conduità l’installation d’un silo industriel à grainsd’une capacité de 1 000 tonnes dès 1987,suivie de l’installation d’une minoterie semiartisanal en 2004.

LA MINOTERIEGrace à ses quatre cellules de 250 tonnes

chacune, le silo industriel permet destockage dans d’excellente condition près de1 000 tonnes de grains. Il comporte un sys-tème de nettoyage qui permet d’extrairetoutes les impuretés (paille, sable et corpsétrangers)du mil et du maïs avant leurstockage. Le silo est également doté d’unsystème de contrôle de la température à l’in-térieur des cellules de stockage. Une surveil-lance et une régulation adéquates de latempérature interne des silos de stockagepermettent de garantir une conservation op-timale des céréales.

L’autre composante de la minoterie estl’unité de transformation. Récemment transfé-rée sur un nouveau site plus proche du silo in-dustriel, l’unité de transformation des céréalesest construite aujourd’hui sur une surface de600 m2. Elle est constituée d’une salle de pro-duction des brisures, une salle de productiondes produits roulés, une salle de conditionne-ment, un laboratoire, un magasin et un bureau.

Depuis 2015, une mise à l’échelle indus-trielle de la minoterie de Tambacounda estopérée. Avec un investissement de 50 mil-lions, une modernisation de ses équipementsest en cours avec l’acquisition d’une ligne deproduction de brisures de maïs d’une capa-cité de 800 kg par heure. Ce qui permettrade porter la capacité de transformation de laminoterie à 1000 tonnes de maïs par an.L’unité de transformation dispose également

d’autres équipements comme des décorti-queuses, un moulin, un granulateur, des cui-seurs à couscous, des tamiseurs/séparateurs,un séchoir à gaz et un séchoir solaire.

Grace à la combinaison de tous ses efforts,la minoterie de Tambacounda transforme lemil et le maïs en brisures de maïs (grosses,moyennes et fines), sanqal de mil, couscous,thiacry et arraw. Ces produits sont commer-cialisés sous le label « céréales du Sénégal »et seront bientôt disponible dans nos diffé-rents points de vente.

Les Céréales du SénégalSakkanal(brisures de maïs)Obtenues à partir de maïs décortiqué, elles

existent en 3 catégories (grosse, moyenne etfine). Elles sont disponibles aux formats desachets en 400g, 1 kg, 5kg et en sacs de 25kg et 50 kg. Elles servent à la préparation debouillies et peuvent également se substituerau riz dans certains plats à base de viande oude poisson.

Sanqal(Fines brisures de mil)Il est constitué de fines brisures de mil

décortiqué. Il est disponible aux formats desachets en 400g, 1 kg, 5kg et en sacs de 25kg et 50 kg. Le sanqal s’utilise pour la pré-paration de bouillie ou lakh. Il sert aussi àla préparation de plats salés comme le nié-leng et peut aussi accompagner les saucesaupoisson ou à la viande.

Cere et le Caakri(couscous de mil et gra-nulés cuits de farine de mil)

Le couscous est obtenu à partir d’un mé-lange de farine de mil et maïs roulé puis cuitet séché. Il existe aux formats de 400g, 1 kget 5 kg. Le couscous accompagne souventles sauces à base de viande ou de poissontandis que le thiacry se consomme habituel-lement avec du lait ou du yaourt.

Araw(granulés de farine de mil roulée)Ce sont des granulés séchés obtenus à partir

d’un mélange de farine de mil et de maïs. Ilexiste aux formats de 400g, 1 kg et 5 kg. Learraw sert à la préparation du fondé ou du lakh.

Les sous-produits issus du process commele résima, le son de mil et le son de maïs sontcommercialisés comme aliment bétail.

BAMTAARE SERVICES s’est positionnée comme unprestataire de référence dans les domaines de l’appui au dé-veloppement rural durable. BAMTAARE qui était une di-rection de service au sein de la SODEFITEX est devenue enmars 2015 une Société Anonyme avec Conseil d’Adminis-tration, filiale à 100% de la SODEFITEX.BAMTAARESERVICES est chargée de la mise en œuvre de Quatre desneuf domaines d’activités stratégiques (DAS) du plan stra-tégique horizons 2020, élaboré par le Groupe SODEFITEX.Il s’agite : Des prestations de services en développement rural

(DAS N°4) : BAMTAARE SERVICES a développé uneoffre de services diversifiée et de qualité en direction des or-ganisations communautaires de base, de projets mais aussides acteurs du secteur privé, notamment dans les régions ad-ministratives de Kolda, Tambacounda, Kaolack et Fatick enmettant en œuvre des approches participatives et novatrices.Elle a su créer, développer et maintenir un cadre de collabo-ration mutuellement satisfaisant avec ses clients.

Les atouts de BAMTAARE SERVICES en matière deprestation de service sont :

Le solide partenariat stratégique et collaboratif fondé surla transparence, établi par le groupe SODEFITEX avec lesorganisations professionnelles agricoles (Fédération Natio-nale des Producteurs de Coton, Fédération des MaïsiculteursUnis, Fédération des Producteurs de Bissap, CINAFIL,etc….). Ceci lui donne une grande notoriété et une grandeconfiance des Exploitations Agricoles Familiales du TiersSud ;

Des méthodes modernes, participatives et de proximité ;Une logistique complète (véhicules, motos, parc informa-

tique, SIG, etc.…)Les prestations de BAMTAARE couvrent plusieurs don-

daines et notamment :Etudes, Prospectives et système d’information. Il s’agit du

pilotage toutes les études (étude de projet, études de filière,enquêtes socioéconomiques, Diagnostic Participatif, Pland’Action et Renforcement Institutionnel et Etablissement desituations de références - MARP, études environnementales,Plans d’Occupation et d’Affectation des Sols (POAS), etc.…). Cela concerne également la gestion d’un système d’infor-mation géographique et de gestion de l’environnement avecune couverture à 100% du Sénégal Oriental, de la Casa-mance Continentale et du Sine Saloum par les relevés GPSet les enquêtes associées.

Développement de systèmes de productions animales etvégétales: il s’agit de développer et de mettre au service desstructures et des exploitations agricoles familiales un sys-

tème de conseil agricole et des techniques de productionsadaptées et respectueuses de l’environnement

Renforcement des capacités et accompagnement des or-ganisations. Cela concerne l’amélioration des compétencespar l’alphabétisation fonctionnelle, la post alphabétisation etla communication rurale, la structuration et la professionna-lisation des différents acteurs ruraux, le renforcement des ca-pacités des leaders d’organisations professionnelles, leconseil de gestion aux exploitations agricoles, aux micro-en-treprises rurales et aux organisations professionnelles.

Maitrise d’ouvrage pour l’aménagement de bas-fonds : ils’agit de la construction d’ouvrages hydroagricoles. A cejour, BAMTTARE SERVICES a construit 23 grands ou-vrages, 11seuls déversant et aménagé 263 ha pour le comptedu PADAER et du PAM dans les régions de Tambacounda,Kolda et Kédougou.

Ont fait confiance à BAMTAARE SERVICES : Le PA-DAER, le PAM, le PNB, la GIZ, l’USAID/PCE, lePAPIL/P2RS, le PAFA, etc….De la Production de semences (DAS N°5) : Consciente

de la place stratégique qu’occupe la semence dans le déve-loppement d’une filière, BAMTAARE SZERVICES a inclusdans ses plans de campagne annuels la production de se-mences pour différentes spéculations, notamment l’ara-chide, le maïs, le riz et le coton.Son expertise avérée enproduction de semences certifiées, maïs et riz est ainsi miseau service des filières stratégiques du PRACAS. BAM-TAARE. 240 tonnes de semences de maïs et 300 tonnes desemences de riz ont été mises à la disposition des OP parte-naires du PADAER, PAM, P2RS et de la SODEFITEX.Concernant les semences d’arachide, la commercialisationcommencera en 2017 avec un objectif de 5000 tonnes de ni-veau N2 par an.

De la Production et de la commercialisation des calices deBissap à l’export (DAS N°7) : L’activité consiste à fournirdes semences et un appui conseil aux GPF qui s’activentdans la production du bissap. BAMTAARE SERVICES col-lecte la production auprès de ces GPF, ensuite le produit esttrié et conditionné au niveau du centre de triage de Kahone(construit à cet effet). BAMTAARE SERVICES projetted’exporter 150 tonnes de calice de bissap par an, après avoirexporté 20 tonnes en 2013, 58 tonnes en 2014 et 65 tonnesen 2015 ;De la production et de la commercialisation de l’Afla-

safe (DAS N°9: Les aflatoxines sont des toxines produitesnaturellement par certains champignons, en particulier ceuxdu groupe Aspergillus comme Aspergillus flavus et Asper-gillus parasiticus. Ces toxines s’accumulent principalement

sur les cultures qui servent de base alimentaire telles quel’arachide et les céréales comme le maïs dans les régions tro-picales. Le Centre pour le Contrôle des Maladies (Center forDisease Control, CDC) et l’Organisation Mondiale de laSanté (OMS) estiment qu’environ 80% des cas de cancer dufoie sont liés à la consommation d’aliments contaminés parl’aflatoxine comme le maïs et l’arachide. Pour réduire le tauxd’aflatoxine dans les produits agricoles et supprimer lerisque de cancer dû par cette substance, BAMTAARE SER-VICES assure la promotion de l’Aflasave qui est une mé-thode de lutte contre la présence de l’aflatoxine dans cesproduits agricoles (particulièrement l’arachide et le maïs).En collaboration avec l’ITA et la DPV,Elle devrait assurer laproduction industrielle et la commercialisation dans le cadred’un partenariat. BAMTAARE SERVICES prévoie de met-tre sur le marché plus de 40 000 tonnes par an partir de 2017.

BAMTAARE SERVICES LE PRESTATAIRE DE REFERENCE DANS LE TRIERS SUD

minotEriE DE la soDEFitEx

Promouvoir le consommer local et lutter contre l’insécurité alimentaire

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)10 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

La campagne agricole 2015/2016 a été ca-ractérisée par une installation très difficilede l’hivernage se traduisant par un très faibletaux de semis Précoces (5% des levéescontre 19% en 2015).Cependant la forte mo-bilisation des acteurs a permis d’emblaver86% du plan de campagne soit 29 689ha.

Comme chaque année, en vue d’un diagnos-tic partagé de la campagne agricole, 1505 réu-nions « Bilan et Perspectives » ont étéorganisées dans les GPC, Villages,zones etSecteurs avec 18908 agriculteurs représentantsles2 083Groupements de Producteurs deCoton, les équipes techniques de terrain de laSODEFITEX et 99 autorités administratives etdes représentants des collectivités locales.

Ces travaux ont été synthétisés à travers13 Séminaires « Bilan et Perspectives » or-ganisés dans les secteurs agricoles sous laprésidence effective du Directeur Général dela SODEFITEX, des leaders professionnelsde la FNPC (Présidents et techniciensd’union, délégués et gros producteurs), desreprésentants des autorités locales et admi-nistratives, de la Direction agroindustrielle,du Responsable régional et des techniciensSODEFITEX du secteur concerné.

Le séminaire technique national tenu à Lin-kéring le Vendredi20 Mai 2015 couronne ceprocessus d’évaluation et de programmation.Sur la base des acquis des réunions « Bilan etPerspectives » une réflexion approfondiesur lesleçons tirées de l’expérience de l’hivernage2015 a permis de poser un diagnostic partagéet de bâtir des consensus forts autour de ques-tions essentielles. En attendant le compte rendudu séminaire qui en restituera les principauxconstats et décisions, les participants ontadopté la résolution suivante :

Les acteurs des filières agricoles liés dans le cadre

d’une agriculture contractuelleavec la SODEFITEX :

- Le Président national et les présidentsd’unions locales de la Fédération Nationaledes Producteurs de Coton, gros producteurs,producteurs d’élite, femmes et jeunes coton-culteurs venus des 7 régions administrativesde la zone cotonnière ;-Les coopératives de Producteurs de maïs,riz et arachide ; - Le Directeur Général, les Directeurs etchefs de services, agents de maîtrise, em-ployés et ouvriers de la SODEFITEX,Réunis à Linkéring, le 20Mai 2016, sous la pré-sidence du Sous-Préfet de Bonconto,aprèsavoir étudié attentivement les résultats de lacampagne écoulée en présence des partenairesde la filière (BAMTAARE SERVICES,CNCAS,ISRA, SODAGRI, DRDR, etc.) etl’Etat du Sénégal représenté par les autoritésadministratives locales et le Ministère del’Agriculture et de l’Equipement Rural, ont en-couragé les agriculteurs et les techniciens de lasociété pour les efforts fournis dans un contexteagro climatique difficile ayant entraîné près de33 % de semis tardifs. La FNPC et la SODEFITEX remercientl’Etat du Sénégal pour son soutien détermi-nant : subvention des intrants agricoles co-tonniers depuis plusieurs années etsubvention du prix au producteur. Ils sa-luentla présence jamais démentie à leurs cô-tésdepuis de longues années de la CaisseNationale de Crédit Agricole (CNCAS) pourle financement du crédit de campagne et dela SISMAR pour l’approvisionnement enmatériels agricoles.Ils remercient chaleureu-sement l’ensemble des partenaires pour leursdiverses contributions pour l’émergence desfilières agricoles.

Les acteurs des filières agricoles en contrat avec

la SODEFITEX:- Affirment leur soutien réitéré à la décisionsalutaire de l’Etat du Sénégal de règlementer

l’orpaillage artisanal et d’en interdire la pra-tique durant la saison des pluies ;ceci per-mettra aux forces vives de la jeunesse ruraledu département de Saraya et plus générale-ment de la région de Kédougou de pratiquerl’agriculture. - Félicitent le Préfet du Département de Vé-lingara pour les mesures dissuasives prisespour la lutte contre la divagation des ani-maux et renouvellent pour lacinquièmeannée consécutive le souhait que des me-sures énergiques soient prises contre la diva-gation du bétail dans les parcelles agricolesdu démarrage des semis aux récoltes. Lesagriculteurs payent chaque année un lourdtribut à ce fléau.- Remercient l’état pour les 7 tracteurs cédésaux gros producteurs de coton à travers lescommissions départementales de distribu-tion.- Remercient l’état pour les 14 tracteurscédés à la SODEFITEXpour assurer desprestations de service motorisées aux petitesexploitations agricoles familiales en contratavec elles.– Sollicitent de l’Etat la poursuite de l’ac-

compagnement dans l’équipement et la mo-torisation des Exploitations agricoles, - Demandent un appui de l’Etat pour les ac-tions d’alphabétisation et de formation pro-fessionnelle des agriculteurs qui sontdesexigences incontournables pour le déve-loppement et la modernisation des exploita-tions agricoles familiales. - Sollicitent de l’Etat un soutien pour l’im-pulsion des filières émergentes par la sub-vention de leurs intrants agricoles et lasignature du contrat de performance SODE-FITEX/Etat dans le cadre de la réalisationdes objectifs agricoles du PSE - Renouvellent leur engagement à travailleren partenariat « gagnant-gagnant » avec tousles intervenants dans le tiers sud du pays.

La FNPC et la SODEFITEX s’engagent, à

prendre toutes les dispositions appropriées,afin de rehausser le rendement du cotongraine au dessus de la tonne à l’hapour lacampagne 2016/2017.

Les acteurs des filières Maïs, Riz, ara-chide et la SODEFITEX s’engagent, àprendre toutes les dispositions appropriéespour structurer, professionnaliser leurs OPafin d’assurer la forte montée en puissancede la diversification sous l’éclairage duplan stratégique « SODEFITEX Horizon2020 ».

En conséquence : La SODEFITEX s’engage :

A poursuivre ses efforts de compressiondes charges;

A mettre en œuvre un programme de mo-torisation agricole soucieux du respect del’environnement,favorisant les semis pré-coces avec un respect du paquet techniqueet à moindre coût pour les producteurs encontrat avec la SODEFITEX.

A renforcer l’efficacité de son conseil agri-cole, de la formation professionnelledes agri-culteurs dans les langues nationales et de sarecherche développement pour l’élaborationet la mise en œuvre d’itinéraires techniquespermettantde rendre le paquet technique ef-ficient ;

A accompagner les Relais Techniques,Chefs de Culture et Chefs d’exploitations al-phabétisés et formés, dans l’accomplisse-ment de leurs missions respectives ;

A assurer une présence permanente deproximité de tout son dispositif techniqueaux côtés des agriculteurs.

A livrer des intrants agricoles de qualité ir-réprochable jusque dans les villages

A renforcer la mobilisation et la sensibi-lisation sur la lutte contre la contaminationdu coton en corps étrangers particulière-ment en PP et toutes les pratiques fraudu-leuses affectant la qualité marchande de lafibre.

A poursuivre son programme de Profes-sionnalisation et de fidélisation des parte-naires producteurs.

A accompagner la FNPC pour la récupé-ration intégrale du crédit agricole avec laparticipation de la CNCASLes Organisations de Producteurs

(FNPC, Coopératives de maïs ou Riz)s’engagent :

A mobiliser les producteurs pour la réali-sation des plans de campagne (30 000 ha decoton,6 500 ha de maïs, 2 800 ha de riz,500 ha d’arachide).

A organiser une vaste campagne de mo-bilisation de leurs membres et à mettre enœuvre, en rapport avec les services concer-nés de l’Etat, les stratégies définies afin delutter efficacement contre le trafic d’in-trants.

A tout mettre en œuvre pour respecter lesitinéraires techniques préconisés et lesbonnes pratiques agricoles particulièrementle semis et la fertilisation aux périodes re-commandées, en vue d’une production agri-cole de qualité.

Au respect des contrats de production pourtoutes les spéculations du programme agri-cole notamment le remboursement en naturedu crédit

A veiller à une bonne distribution des in-trants et du matériel agricole aux véritablesagriculteurs professionnels et à la gestion ducrédit

A organiser une vaste campagne de mobi-lisation de leurs membres et à mettre enœuvre, en rapport avec les services concer-nés de l’Etat et des collectivités locales, lesstratégies définies afin de mieux lutter contrele trafic illicite du bois.

A s’organiser efficacement pour une récu-pération intégrale du crédit agricole

Fait à Linkéring, le 20 Mai 2016Signé les Participants au Séminaire

National « Bilan et Perspectives 2016 »

RESOLUTION FINALE DU SEMINAIRE TECHNIQUENATIONAL «BILAN DE LA CAMPAGNE AGRICOLE

2015/2016 ET PERSPECTIVES DE LA CAMPAGNE

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 11SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Le Programme de Renforcement de la Résilience à l’Insé-curité Alimentaire et Nutritionnelle au Sahel (P2RS) est uneinitiative multinationale et concerne l’ensemble des paysmembres du CILSS. Il s’exécutera en quatre projets de cinqans.

Le Gouvernement de la République du Sénégal a obtenudu Fonds Africain de Développement (FAD) un Prêt de22,25 millions d’UC afin de financer le Programme multi-national de renforcement de la résilience à l’insécurité ali-mentaire et nutritionnelle au Sahel - composante Sénégal(P2RS SENEGAL).

Le but du programme est de renforcer la résilience des po-pulations vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutrition-nelle au Sahel. La stratégie de développement de la résilienceest axée sur le développement du pastoralisme, de l’irriga-tion, et des marchés régionaux d’intrants et de produits agri-coles ainsi que le renforcement de la capacité d’interventiondes institutions privées, publiques et communautaires du sec-teur agricole. Elle met également l’accent sur l’élargissementdes opportunités économiques pour les femmes et les jeunes.

Le P2RS-Sénégal s’exécutera à travers les trois compo-santes suivantes : (i) Développement des infrastructures ru-rales, (ii) Développement des chaînes de valeur et desmarchés régionaux, et (iii) Gestion et coordination du projet.Les principales sous-composantes et activités associées serésument comme suit : Développement des infrastructures rurales : Cette composante est axée sur la réalisation des aménage-

ments hydro-agricoles, d’aménagements pastoraux, d’infra-structures socioéconomiques de base d’infrastructures etaménagements aquacoles, d’infrastructures et aménagementsylvicoles et d’infrastructures de développement des filièresanimales.Développement des chaînes de valeur et des marchés

régionaux:Cette composante porte sur (i) le renforcement des capa-

cités (ii) le développement des filières végétales (iii) le dé-veloppement des filières animales, (iv) le renforcement dela nutrition (v) la mise en œuvre du PGES, , (vi) protectionet gestion des ressources naturelles, (vii) le développementde la pêche et de l’aquaculture, (viii) l’amélioration de l’ac-cès aux marchés et aux financements, (ix) le renforcementdes capacités des services techniques (x) l’appui en petitsmatériels et équipements de conservation.

Au niveau de la région de Tambacounda, ce projet vientconsolider les acquis du projet d’Appui à la Petite IrrigationLocale (PAPIL) dont les résultats sont présentés ci-dessous :

Le Projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale (PAPIL)avait pour objectif sectoriel de contribuer à la sécurité ali-mentaire par le développement de la petite irrigation au ni-veau local et pour objectif spécifique d’augmenter laproduction agricole sur une base durable. Sa mise en œuvres’articulait autour de trois composantes qui sont : (A) Amé-nagements hydro agricoles et pastoraux durables, (B) Ren-forcement des capacités et (C) Gestion du projet.

Les activités du PAPIL ont démarré en 2006 et ont touchéles 04 départements, 11 communes (communautés ru-rales), plus de 200 groupements et plus de 10 000 bénéfi-ciaires. Les réalisations dans la région de Tambacoundasont présentées ci-dessous.Infrastructures hydroagricoles pastoraux :Plus de 20 petits ouvrages de retenue ou seuils pour dé-

velopper la riziculture, recharger la nappe et alimenter lecheptel dans les départements de Tambacounda et Koum-pentoum

5 minibarrages du GRED réhabilités dans les départe-ments de Goudiry et Bakel

Plus de 30 périmètres maraichers appuyés en puits et clô-ture grillages dans les départements de Tambacounda,Koumpentoum et Goudiry.

01 bassin piscicole pour le développement de l’aquacul-ture à Koulor

50 ha périmètres irrigués appuyés en système d’irrigationsous pression (aspersion et goutte à goutte) pour la produc-tion de banane

5 mares pastorales surcreusées et améliorées dans les dé-partements de Koumpentoum et Goudiry

40 km de pistes rurales réalisées avec le financement BIDdans les communes de Koulor et Koar

La mise en place de 11 motoculteurs et 01 tracteur pourla riziculture d’hivernage (Financement BID)

Ouvrage Seuil de Dialacoto

Mare de Panal Kouthiaba

Gestion de l’environnement :Plus de 20 km de brise vent et 50 km de haie vive réalisés

en reboisement avec les Eaux et Forêt dans les départementsde Tambacounda et Koumpentoum

5 km de pare feu réalisés avec le service des Eaux et Forêtdans les départements de Tambacounda et Koumpentoum

1000 mètres de cordons pierreux pour protéger les bassinsversant contre l’érosion et l’ensablement dans les départe-ments de Koumpentoum et Tambacounda

L’aménagement de parcours du bétail à KoumpentoumLa mise en défens de 100 ha de forêt dans les départements

de Tambacounda et Koumpentoum.

Pépiniére pour reboisement Tamba

Réalisation cordons pierreux Koumpentoum

Infrastructures sociales de base dans le cadre de Fondsde Développement Local (FDL):

15 puits hydrauliques pour Eau potable dans le cadre de l’appui au Fonds de Développement Local

01 réseau d’adduction d’eau potable à Missirah et la réha-bilitation du forage de Koumpentoum

01 magasin de stockage à Goumbayel01 parc à vaccination à NdamLa mise en place de matériels d’allégement des travaux

des femmes (05moulins et équipements maraichers) ;5 salles de classe construites et équipées avec latrine pour

l’éducation des enfants dans les départements de Tamba-counda et Koumpentoum

Parc à Vaccination bétail Ndame

Moulin Diobéne

Développement de la production et de la productivité :Progression des superficies emblavées pour la production

de riz marchand en hivernage de 20 ha en 2010 à 1750 haen 2015 avec une progression du rendement de 1,8 tonnes/haà 2,5 tonnes/ha.

Accompagnement de la riziculture de contre saison dansle Gouloumbou et à Maka le long du fleuve Gambie : 60 havalorisés avec des rendements de 3,5 tonnes/ha à Léba et Pa-kéba dans l’arrondissement de Maka.

Mise en place d’une coopérative de production de se-mences de riz qui exploite plus de 25 ha en production desemences de riz certifiées avec un rendement de plus de 3tonnes/ha chaque année.

Plus de 150 ha valorisés en cultures maraichères avec desrendements de 6 à 12 tonnes/ha.

Plus 1200 producteurs de riz et 500 producteurs marai-chers formés sur les itinéraires techniques

150 OCB structurés et formalisées (formalisation en GIE,disposent de registre de commerce et de compte bancaire auniveau des structures financières décentralisées).

Périmètre maraicher Koussanar

Bas-fonds rizicole de Maka

Séance de formation des OCB avec l’opérateur GADEC

PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE LARESILIENCE A L’INSECURITE ALIMENTAIRE

ET NUTRITIONNELLE AU SAHEL (P2RS)

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)12 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Dans le cadre de la promotion du dévelop-pement, à travers une responsabilisation ac-crue des collectivités locales, l’Etat et sespartenaires se sont engagés à mettre enœuvre le Programme national de développe-ment local, contribuant ainsi à l’améliorationdes conditions de vie des populations.

Cadre fédérateur et de mise en cohérencedes interventions locales, le PNDL vise, en-tres autres objectifs, de faciliter le finance-ment du développement local à travers lerenforcement des capacités des acteurs et laréalisation d’un paquet de services, dansl’optique de la réalisation de la plateformeminimale d’infrastructures de base.

Avec une couverture nationale, la coordi-nation du programme est assurée, au niveaurégional, par les agences régionales de déve-loppement (ARD), qui travaille en étroitecollaboration avec les services techniquesdéconcentrés (STD). Au niveau local, lescollectivités locales assurent tout le proces-sus de la maitrise d’ouvrage locale et les or-ganisations communautaires de base et lesecteur privé qui participent activement à laréalisation d’infrastructures et équipementsde qualité.

La modalité d’appui budgétaire est utiliséepar le PNDL. A ce titre, la perception régio-nale de Tambacounda assure un appuiconseil aux Collectivités locales pour un res-pect strict de la dépense publique. Il s’agitlà, de la valorisation du principe de la co-production entre acteurs poursuivant lesmêmes missions.

Particulièrement dans la région de Tamba-counda, le PNDL s’est beaucoup investidans la réalisation de microprojets afind’améliorer l’accès aux services sociaux debase et l’organisation de sessions de renfor-cement des capacités au profit des acteursterritoriaux. Les actions de planification etde suivi-évaluation ont aussi traversé l’inter-vention du PNDL au sein des Collectivitéslocales.

En ce qui concerne, l’accès aux servicessociaux de base au sein des collectivités lo-cales, le PNDL permet aux Collectivités lo-cales, à travers l’Agence régionale de

développement de mettre en œuvre un fondsde développement local. La mise en œuvrede ce fonds a permis d’obtenir des résultatsimportants, entre avril 2007 et mars 2016,avec la signature de 169 conventions de fi-nancement pour un montant total de4.174.868.000 FCFA. A cet effet,3.518.779.034 ont fait l’objet de contrat avecle secteur privé et 3.441.842.072 ont été dé-caissés.

La répartition sur le plan sectoriel de ce fi-nancement donne :

956.863711 FCFA dans l’accès à l’eau(avec 19,145 Km de réseau d’adductiond’eau, 84 puits foncés, 83 abreuvoirs, 5 fo-rages réhabilités, etc.) ;

834.684.400 FCFA dans l’accès à l’éduca-tion (avec 81 salles de classes construitesdont 72 équipées, 37 salles de classes réha-bilitées, 7 blocs d’hygiène, 4 blocs adminis-tratifs, etc.) ;

449.590.889 FCFA dans l’accès à la santé(avec 2 postes de santé, 46 cases de santé, 1maternité, 2 logements ICP, 10 établisse-ments de santé réhabilités, etc.) ;

1.377.074.000 FCFA dans la socio-écono-mie (avec 8 foyers des jeunes/femmes, 14halls de marché, 67 souks, 3 gares routièresaménagées, 11 infrastructures/équipementssportifs, etc.) ;

307.100.000 FCFA investis dans le do-maine de l’agriculture/élevage (avec 221équipements d’allègement des travaux desfemmes, 30 magasins de stockage, 11 parcsà vaccination, 2 abattoirs, 10 fourrières,etc.) ;

249.555.000 FCFA dans le secteur del’énergie avec 19 microprojets d’extensionde réseau électrique.

Sur le plan du renforcement des capacitésdes acteurs (élus, autorités administratives,STD, OCB et secteur privé), 36 sessions deformation ont été organisées dans diversesthématiques. Ces sessions de formation onttouché au total plus de 850 personnes, pourun coût global de 38.544.930 FCFA.

L’hypothèse centrale du programme estque l’amélioration du cadre institutionnel dela décentralisation et la mobilisation

conjointe des ressources financières, asso-ciées au renforcement des capacités des ac-teurs, permettent d’assurer auxcommunautés de base une offre de servicessocio-économiques de qualité́.

Dans la région de Tambacounda, le PNDLa contribué à la réduction de la pauvreté parl’amélioration de l’offre de services socio-économiques de qualité aux populations.Principalement, la qualité de l’éducations’est beaucoup améliorée à travers le rem-placement des abris provisoires, par laconstruction de salles de classe. Aussi, leprogramme a facilité l’accès à l’eau potableaux populations rurales de la région de Tam-

bacounda, avec des branchements au réseaud’adduction d’eau de plusieurs contrées.

Sans oublier les emplois créés autour de lagestion des ressources en eau. Egalement,les importantes réalisations dans le secteurde la santé ont eu un effet positif significatifsur le taux d’accès aux soins de santé pri-maire pour les populations les plus vulnéra-bles dans les communes urbaines commerurales les plus pauvres. A côté des secteurssociaux, la promotion du développement desactivités économiques a aussi participé àl’amélioration des revenus des populations.

Fin

programmE national DE DévEloppEmEnt loCal (pnDl)

Un partenaire crédible des Collectivités locales de Tambacounda

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 13SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Prévues pour la première fois par la loi n° 96-06 du 22 mai1996 portant Code des Collectivités locales, les ARD sontaussi annoncées par la nouvelle loi n° 2013-10 du 28 décem-bre 2013 portant Code générale des Collectivités locales, no-tamment en son article 39 qui stipule que les départementsd’une même région circonscription administrative consti-tuent en commun, avec les communes, une Agence régionalede Développement (ARD). Cette agence a pour missiond’apporter aux collectivités locales une assistance gratuitedans tous les domaines d’activités liés au développement.

Actuellement, les ARD sont régies par le décret modifién°2014-1263 du 7 octobre 2014 abrogeant et replaçant lesarticles premier, 4, 5, 6 et 8 du décret 2012-106 du 18 janvier2012. Dans la région de Tambacounda, les investissementsde l’Etat accompagnés par l’ARD se résument essentielle-ment autour des programmes suivants : Programme nationalde Développement local (PNDL), le Programme Pistes Com-munautaires PPC/PNDL) (Agence de Développement mu-nicipal (ADM), Projet Equité, Qualité pour tous, phase 2(PEQT2).

L’importance des réalisations par secteur est globalementla suivante : Agriculture 29%, Education 20%, Hydrau-lique 18%, Infrastructures socio-économiques 9%, Santé8%, Infrastructures socioculturelles 4%, Elevage 3% , l’as-sainissement 2%, l’Energie 2% et l’ensemble Voirie, Envi-ronnement, lotissement 5%.

PRINCIPALES REALISATIONSATIONS AC-

COIMPAGNEES PAR L’ARD DE TAMBACOUNDA

PARTENAIRES BAILLEUR PERIODE POS-TURE ARD SECTEUR CIBLES TYPE ET NOM-

BRE D’OUVRAGES NEUFS CONTRUITSVOLUME INVESTISSEMENT EN FCFA

PEQT 2 /Ministère de l’Education NationaleETAT ET PTF 2011/2012 MODEDUCATION Collectivités locales blocs d’hy-giène et points d’eau dans les écoles élémentaires486 967 094

PNDLETAT ET PTF2007-2016

AMOSERVICES SOCIO ECONOMIQUES DE BASE Col-

lectivités locales Salles de classes équipées, cases etpostes de santé équipées, adduction d’eau potable, mur declôture école, magasin de stockage, extension électrique,etc… 4 174 868 000

PPC/PNDL ETAT ET PTF 2014-2016AMO DESCENLAVEMENT Collectivités locales3 tronçons de pistes de désenclavement 3 485 018 048

ADMETAT ET PTF 2011-2016 AMO SERVICES

SOCIO ECONOMIQUES DE BASE ET SPORT Col-lectivités locales Une gare routière, un marché, un centresocio économique et un stade 463 345 263

WORLD VISION UNICEF 2012-2015AMO HYDRAULIQUE, Education, santéCollectivitéslocales 4 forages à pompe manuelle, 1 poste de santé, 4

salles de classe équipées, 2 sièges de mutuelle de santé, 1puits réhabilité 93 039 532

Communauté Rurale de Missarah COOPERATION DE-CENTRALISEE 2011 AMO EDUCATION Col-lectivités locales Salles de classe pour collège21 000 000

AM BE KOUN - SOLIDARITE / ICD-AFRIQUE /ULB-COOPERATION COOPERATION DECENTRA-LISEE 2014-2016 AMO ENTREPRENARIATRURAL GIE de producteurs paysans Périmètresagroforestiers aménagés (07 ; clôtures en grillages + bas-sins de dissipation)

Unités de transformations de produits locaux (09 bâti-ments équipés)

Puits hydrauliques (06)Changement du système de refoulement du forage

120 361 925Appui à la gouvernance et à l’organisation des terri-

toiresMise en place et animation de la plateforme des acteurs

de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement,Mise en place des comités de gestion et d’entretien des

pistes communautaires dans le cadre du PPC/PNDL,Mise en place des coopératives intercommunales dans le

cadre du projet PPC/PNDL

Appui à la mise en place et à l’animation des groupes detravail citoyen (GTC) en partenariat avec le projet USAIDYaajeende

Appui à la mise en place et à l’animation des associa-tions départementales des femmes élues de Tambacounda

Participation active aux processus de consultations ci-toyennes dans le cadre des études d’impact environnemen-tal et social

Appui à l’élaboration d’un plan de développement trans-frontalier Sénégal –Mali (Départements Bakel-Kayes etSaraya-Kéniéba)L’ARD de Tambacounda assure également la coordi-

nation de plusieurs dispositifs au niveau régional:Coordination des revues des PTA des CDPE (comité dé-

partemental de protection de l’Enfance) et CDSH (comitédépartemental de suivi et d’harmonisation) dans tous lesdépartements de la région (Bakel, Goudiry, Tambacoundaet Koumpentoum)

Coordination du Pool économique régionalCoordination de la plateforme eau, de l’hygiène et de

l’assainissementCoordination du comité technique restreint dans l’élabo-

ration des PDD, SDAT et PDCSecrétariat de la Cellule Régionale de Gouvernance (CRG)

Fin

tambaCounDa

Focus sur les réalisations accompagnées par l’Agence Régionalede Développement

Suivant le projet de société du président de la République, son Excellence M. MackySALL, le Gouvernement du Sénégal s’est engagé à procéder à la formulation de l’Acte IIIde la politique de décentralisation du Sénégal.

Ainsi, les Ministères compétents en la matière ont élaboré un schéma de préparation,d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi/évaluation de l’Acte III et mis en place un dis-positif de pilotage, de coordination et de production.

L’objectif étant à l’horizon 2035, d’organiser notre pays en territoires viables, compétitifs etporteurs de développement durable, c’est-à-dire, faire entrer le Sénégal dans le Groupe des paysémergents comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, la Turquie etc…

En fait, les nouvelles orientations définies par le président de la République pour l’émer-gence de notre pays sont en parfaite phase avec la dynamique des phénomènes d’émergenceen lien avec l’évolution de la mondialisation. En effet, le monde contemporain est caractérisépar 3 grandes phases historiques de la géopolitique :

La première phase qui correspond à la fin de la guerre froide (de 1980 à 1990) marquéspar les néoconservateurs et les libéraux. Ici, le concept de puissance masque les autres phé-nomènes.

La deuxième phase qui est marquée par l’hyper puissance nord américaine (1990 à 2000).La troisième phase qui va de 2000 à 2010 est marquée par des crises et l’apparition de la

multipolarité. Dans ce contexte, les évolutions du monde actuel imposent à la communautéinternationale à penser autrement le monde en engageant une réflexion sur les concepts depuissance, la nature de l’architecture de l’ordre du monde avec les aspects de la géo-écono-mie, de la géostratégie et de la géopolitique.

Ainsi, après les concepts de pays sous développés (discours de Truman à l’ONU en 1949),de Tiers monde (Alfred Sauvy entre 1952 à 1956), de pays en voie de développement (en1973 à l’occasion des débats sur un nouvel ordre économique mondial), en passant par leconcept d’axes Nord/Sud développé en 1980, on est arrivé à accepter le concept de paysémergents en 1990 avec l’économiste néerlandais Antoine Agtmael. Les piliers de l’Emer-gence étant essentiellement le développement économique et la recherche de l’autonomie.

De ce qui précède, nous appréhendons aisément la vision du président de la Républiquepour que le Sénégal atteigne son autonomie de développement à l’horizon 2035. L’expres-sion de cette vision étant le PSE, qui succède aux plans quinquennaux et aux DRSP avecses trois axes stratégiques suivants :

Transformation structurelle de l’économie et croissanceCapital humain, Protection sociale et Développement durableGouvernance, Institutions, Paix et SécuritéPour réussir cette vision légitime et intelligente du président de la République qui est en

phase avec son époque, il devient plus que nécessaire que le peuple Sénégalais soit deboutcomme un seul homme afin de ne pas rater ce virage stratégique du troisième millénaire.

Pour cela, avec des moyens massifs, l’Etat devrait renforcer davantage les explications,renforcer les capacités (notamment dans les domaines organisationnelles des PME PMI etde l’économie), développer de nouvelles stratégies par des réformes osées et rendre plusopérationnel les « pools économiques » que le Ministère des finances a mis en place dansles régions et qui ont pour mission de faire la promotion du PSE.

Fin

Contribution de Dr Abdoul Aziz Tandia, Directeur de l’Agence Régionale de Développementde Tambacounda à propos de la politique nationale de l’Emergence…

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)14 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Contexte de l’initiative 4RL’Initiative 4R est un partenariat innovant entre le

Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies(PAM) et Oxfam, qui cherche à renforcer la résiliencedes ménages ruraux face aux risques climatiquescroissants. 4R associe quatre stratégies de gestion desrisques : la réduction des risques (gestion amélioréedes ressources et création d’actifs), la prise de risquescalculée (le microcrédit), les réserves contre lesrisques (l’épargne), et le transfert de risques (l’assu-rance).Objectifs de l’initiative 4RRenforcer la résilience des petits agriculteurs et

des ménages ruraux en situation d’insécurité alimen-taire par une gestion intégrée des risques

Intensifier le transfert des risques grâce à leur inté-gration dans des filets de sécurité

Aider à développer les marchés ruraux de transfertdes risques de façon durableREALISATION 4R 2015Le Projet 4R est dans la quatrième année de mise

en œuvre. Après une phase pilote réussie dans lazone de Koussanar en 2013, le projet 4R est étenduprogressivement en 2014 dans huit (08) communesde la région de Tambacounda (départements deTambacounda et de Koumpentoum).

La phase d’expansion pour 2015, a couvert 11communes dans la région de Tambacounda dont 05communes dans le département de Tambacounda et06 dans le département de Koumpentoum.

Ce projet vise à améliorer les conditions de vie despopulations rurales (réduire la pauvreté et assurer lasécurité alimentaire) avec une synergie de différentesstratégies que sont :

La Réduction des risques avec la création d’actifsmise œuvre par le partenaire BAMTAARE SER-VICES ;

La Prise de risque avec le crédit, mise en œuvre parl’ONG la LUMIERE,

Réserve contre les risques avec l’épargne, mise enœuvre par l’ONG la LUMIERE

Le Transfert des risques avec l’assurance, mise enœuvre par la CNAASComposante réduction des risques :La composante Réduction des risques a été confiée

par BAMTAARE SERVICES. Pour la mise en œuvrede certaines activités de DR BAMTAARE a sollicitél’expertise de l’INP. Cette composante s’articule au-tour des activités de protection des bas-fonds rizicolecontre l’ensablement de protection des marres pasto-rales, de maitrise des eaux de ruissellement.Réalisations 2015 :Aménagement valorisation de bas-fonds rizicoles :

150HA.Nombre de ML de cordons pierreux réalisés dans

les anciens sites :14130MLML de cordons pierreux dans les nouveaux sites :

4150MLNombre de marres désensablées : 06

Nombre de diguettes en cadre réalisées : 22Nombre de plants reboisés : 40000Nombre de ML de diguettes réalisées dans les an-

ciens sites : 8147MLNombre de ML diguettes réalisées dans les nou-

veaux sites : 28000MLNombre de ménages ayant bénéficié d’un appui en

intrants et d’un encadrement technique pour la rizi-culture : 6144

Nombre de relais formateurs formés sur les tech-niques de DRS : 81

Nombre de relais techniques villageois formés surles itinéraires techniques sur le riz et la dynamiqueassociative : 34

Nombre de participants formés sur les techniquesde confection des diguettes et digues : 120

Nombre de bénéficiaires touché en cash : 54 639Montan cash distribué : 111764700 FCFALes composantes Prise de risque et réserve

contre les risques :Ces 2 composantes ont été confiées par l’ONG la

LUMIERE. Ce partenaire a le privilège de réaliserles activités de mobilisation sociale autour des diffé-rentes composantes.Réalisations 2015 :

Nombre de personnes formés sur EPC+Business :5442Nombre de membres comité de gestion formés sur lagestion des stocks : 25Nombre d’animateurs formés sur l’éducation finan-cière : 17Nombre d’émission radio sur éducation financière et4R : 7Nombre de personnes ayant reçus le crédit avecl’IMF : 28Nombre de BCV en relation avec un système établide warrantage : 9Nombre de tonnes de vivres stockés dans les BCVwarrantage : 30 961Montant des prêts obtenus à partir du système dewarrantage : 2 625 000Montant des prêts obtenus à partir du revolving cré-dit : 8 000 000village ayant les groupes épargne EPC :141Nombre de personnes membres des groupesd’épargnes :8 202Nombre de groupes d’épargne créés : 365Nombre de personnes assurées qui sont membres desgroupes d’épargnes EPC 2 513Nombre d’animateurs formés sur le genre : 25Nombre de causeries villageoises sur le genre : 44Nombre d’émission radio organisées : 8Nombre de sketch sur l’assurance organisés : 24Nombre de conversation d’apprentissages au seindes groupes EPC : 572de leaders communautaires (chef de village, conseil-ler, iman, prêtre, etc.) :190

FIN

autosuFFisanCE En riz Bakel, bouchées doubles avec laréalisation et l’équipement de1 000 ha d’aménagements pourla campagne hivernage 2016

Avec l’objectif d’autosuffisance en riz à l’horizon 2017, la SAED a misles bouchées doubles à Bakel pour sécuriser et améliorer la base produc-tive. C’est ainsi que d’importants programmes sont en cours pour d’unepart informer et former les producteurs sur les aspects liés à l’organisationet au fonctionnement des organisations, la maîtrise des itinéraires tech-niques et d’autre part lever les contraintes liées à la dégradation des amé-nagements et à la faiblesse des superficies disponibles.

Dans le cadre du PRACAS, 580 ha ont été réalisés et sont en coursde finition et 45 GMP ont été livrés en 2015 pour équiper les périmè-tres de Bakel.

Les casiers Collangal de Bakel et de Moudéry-Diawara et les Péri-mètres Irrigués Villageois sont en cours de réhabilitation sur près de600 ha. A ce jour, 5 entreprises ont été mobilisés pour accélérer les tra-vaux et livrer les Périmètres à bonne date.

Ces travaux vont permettre de réaliser l’objectif de 1000 ha de rizprévu pour l’hivernage 2016-2017.

Pour accompagner la mise en valeur des périmètres, une dotationconséquente en matériel agricole subventionnéà 60 % par l’Etat a étéfaite avec 9 tracteurs, 5 batteuses ASI et une moissonneuse batteuse.

Avec ces efforts de l‘Etat,la double culture est en train de devenirune réalité grâce à l’engagement et à la détermination des producteursqui, pour la première fois à Bakel, ont réalisé une campagne inéditede saison sèche chaude de riz sur 100 ha àBalou, Kounghany et Aroun-dou, L’année dernière seuls 8 ha ont été réalisés.

Aujourd’hui, les producteurs s’affairent au remboursement du crédit,qui constitue aujourd’hui la principale contrainte et à la préparationdes expressions de besoins pour bénéficier du crédit agricole et démar-rer dans les temps la campagne d’hivernage.

Les perspectives augurent de lendemains meilleurs avec le pro-gramme Indien qui prévoit de réaliser 1500 ha à Bakel en plus d’unprogramme conséquent en équipement de préparation du sol et detransformation à partir de l’année prochaine. Le programme va égale-ment s’intéresser à la zone du zone de la Falémé dans les arrondisse-ments de Kéniéba et Bélé où de nouveaux PIVs vont voir le jour.

pam à tambaCounDa

Des projets mis en œuvre parBamtaare et l’Ong la lumière

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 15SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Fondé en 1991, le Secours Islamique France (SIF) est une Organisation Non Gouverne-mentale de solidarité internationale à vocation sociale et humanitaire agissant dans les do-maines de l’assistance humanitaire et de l’aide au développement, en France et dans lemonde. Il intervient là où les besoins humanitaires et sociaux l’exigent par la mobilisationde secours d’urgence et la mise en place de programmes de développement. Ainsi, seschamps d’action privilégiés concernent la sécurité alimentaire, l’enfance et l’eau, l’hygièneet l’assainissement.

Le SIF est présent au Sénégal depuis 2008 où il a développé différents programmes surles thématiques de l’enfance, de la sécurité alimentaire et de la santé et mis en œuvre diffé-rents projets de distribution alimentaire. C’est ainsi que de 2011 à 2014, le SIF a mené dansla région de Tambacounda un projet d’appui à l’amélioration de la sécurité alimentaire et àla lutte contre la malnutrition des enfants en milieu rural pour une durée de 3 ans, le projet« Cheptel ».

Le projet, actuellement mis en œuvre sur une période de deux ans - janvier 2015 à dé-cembre 2016 -, s’intitule SONOOYA. Son objectif est de contribuer à l’amélioration de lasécurité alimentaire des ménages ruraux de 13 villages de la Région de Tambacounda à tra-vers l’augmentation des productions végétales et animales et par un renforcement du pouvoiréconomique des femmes.

Les quatre grandes thématiques d’intervention du projet SONOOYA sont les suivantes :augmentation et amélioration de la production végétale, augmentation de la production ani-male, développement d’activités génératrices de revenus au profit des femmes et sensibili-sation et renforcement des connaissances des communautés.

Le projet SONOOYA intervient dans les villages de Dialassaba, Thiangaly, Saré Bocar,Mbouro Kalding, Ndoussouang Kiba, Dembaring, Dyabougou, Tabadian Souna et Yoro-donde dans la commune de Makacolibantang et à Koussalang, Sounatou Gounass, DjidaMouride et Ngoudo dans la commune Niani Toucouleur.

A ce jour, parmi les principales réalisations relatives au volet agriculture, citons notammentles activités de maraichage avec la mise en place de neuf jardins maraichers dans des villagesqui en étaient initialement dépourvus, la distribution de semences et de petit matériel, la formationdes bénéficiaires aux techniques d’agriculture biologique ainsi que le fonçage et la réhabilitationde huit puits destinés à répondre aux besoins en eau de ces jardins. Le travail avec les femmess’étend même au-delà du maraichage ; tous les groupements de femmes ont en effet reçu uneformation en gestion organisationnelle et financière avec le concours de l’ONG Concept afin derenforcer les mécanismes d’organisation et de solidarité entre les femmes.

Le Secours Islamique France a par ailleurs également procédé à la distribution de plusieurstonnes de semences vivrières et de matériel destiné aux grandes cultures, à l’aménagementde quatre bas-fonds destinés à la riziculture pour une surface exploitable de plus de 40 hec-tares - en collaboration avec le PAPIL, ainsi qu’à la plantation de milliers d’arbres fruitierset forestiers, dans les jardins et dans les ménages.

En ce qui concerne le volet élevage, le SIF a procédé à la distribution des près de 400 chèvresdjallonké aux ménages les plus vulnérables dans ses villages d’intervention qui ont reçu chacundeux chèvres ainsi que de 46 boucs raceurs guerra qui ont été partagés entre ces ménages. LePassage du don, qui permet aux familles qui ont reçu des animaux de devenir à leur tour dona-teurs, constitue un autre pilier de ce volet. Ainsi, pour chaque chèvre reçue, les ménages s’enga-gent à transmettre à un autre ménage une chèvre née de l’élevage ; à terme, l’intégralité desménages des treize villages d’intervention aura donc reçu deux chèvres.

Ce système sera mis en place en parallèle des activités liées à l’amélioration des techniquesd’élevage (suivi sanitaire, mise en place d’un réseau d’auxiliaires formés par le Service Ré-

gional de l’Elevage et le SIF, lutte contre la divagation, vulgarisation d’abris adaptés pourles animaux) et à l’amélioration de la race, permettant ainsi de multiplier l’impact de l’ac-tivité du SIF.

La mise en œuvre du volet sensibilisation a quant à lui permis de sensibiliser hommes,femmes et enfants sur l’importance du lavage des mains avec en prime la distribution etl’installation de système de « tip-tap » dans chaque ménage. En partenariat avec le CinémaNumérique Ambulant, le SIF a également déroulé des séances de sensibilisation sur l’hy-giène et la nutrition via la projection de films sur écran géant dans chacun de ses villagesd’intervention, au plus grand plaisir des populations.

Outre le projet Sonooya, le SIF est également présent à Dakar où il met en œuvre deuxprojets pour l’enfance : le projet Talibés, qui vient en aide aux élèves des écoles coraniquesdéfavorisées de Dakar et de sa banlieue ainsi que le projet Parrainage qui permet d’appuyerde manière régulière près de 600 orphelins de la capitale via un système de bourse mensuelleet un suivi à domicile.

Enfin, le SIF intervient également à l’occasion des fêtes musulmanes à travers la mise enœuvre de ses projets dits « saisonniers » au cours desquels, il procède à la distribution decolis alimentaires (Ramadan) et de colis de viande (Tabaski) à destination des plus nécessi-teux. Cette année, via son projet Ramadan, le SIF prévoit d’appuyer 1600 bénéficiaires issusdes quartiers périphériques de la commune de Tambacounda qui recevront des bons d’achatsous forme de coupons à échanger auprès des boutiquiers de leur quartier contre des denréesde première nécessité à l’entame de ce mois béni.

proJEt sonooYa Du sECours islamiquE FranCE

Améliorer la sécurité alimentaire des ménages ruraux de 13 villages dela Région de Tambacounda en augmentant les productions végétales etanimales et en renforçant le pouvoir économique des femmes

Au cours d’un entretien accordé au portail web al-kuma.info l’année dernière vous avez parlé de laphase d’expérimentation d’un projet de culture bioavec le soutien de partenaires étrangers. Où est ce quevous en êtes ?

Ce projet a vu le jour et le complément nutritif bio estdéjà sur place à Diyabougou, 18 km de la ville de Tamba-counda vers le Sud Est. Il y a une tonne de complémentnutritif bio et nous avons aussi un terrain d’un hectare pourla phase d’expérimentation. Je rappelle que la tonne cor-respondant à un hectare en raison de 250 kg / 0,25 h. Le compostage a-t-il commencé ?

Oui nous avons commencé le compostage avec le ramas-sage des bouches de vaches. Ce travail a été confié au chefde village de Diyabougou, M. Mouhamadou Sakho. Il nousa aidés à obtenir un hectare de surface pour l’expérimenta-tion du complément nutritif bio appelé «poudre de basalte»et extraits d’érosion de volcans amassés au Sud de Bor-deaux par Jacques Peyroux. Moyennant une somme sym-bolique de 5000 F Cfa, deux manœuvres se sont déployéspour trouver 10 sacs de bouches de vache.

Les habitants de Diyabougou ont accueilli le projetavec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Ils se réjouissentque cela se passe dans leur village. Actuellement, le ter-rain est débroussaillé et propre en attendant les pre-mières pluies. Quelles sont les filières ciblées ?

Les filières ciblées sont le sorgho, le maïs et une petitequantité d’arachide et le mil. Il s’agit de voir comment vontse comporter toutes ses cultures sur différentes parcellesenrichies d’une part par le composte et la poudre de basalteet d’autre part, le basalte tout court, sans composte.

Chaque semaine, nous serons sur le terrain pour constaterl’évolution de ces différentes cultures sur les deux surfaces.Alors que M. Sakho sera dans le champ chaque jour pour

constater. Nous attendons les pluies pour démarrer les opé-rations culturales.

En effet, le Gie Seguinté Tounou veut expérimenterune nouvelle méthode d’enrichissement du sol sansproduits chimiques. Nous le devons à l’esprit d’ou-verture du président de la République, M. Macky Sallqui incite tous les sénégalais à aller vers l’innovationsurtout dans le secteur de l’agriculture pour réaliserla sécurité alimentaire. Tout ça s’inscrit dans le cadredu PSE. Il ne faut pas tout attendre de l’Etat, il fautchacun de nous se déploie.

Si cette expérience s’avère concluante, la région de Tam-bacounda pourra en bénéficier en attendant les autres ré-gions. Nous avons l’ambition d’accompagner le présidentde la République dans tous ses grands projets. Noussommes d’abord des agriculteurs et éleveurs avant d’êtredes voyagistes.

Car, je rappelle que le GIE Seguinte Tounou qui travailleaussi dans la vente de billets d’avion, de réservation et deconfirmation de vols au profit de nos compatriotes quiviennent de l’Europe pour passer leurs vacances ici. Au lieud’aller jusqu’à Dakar pour ses formalités, ils peuvent le

faire au siège social du Gie au quartier Pont sur la route degarage Kothiary.

Fin

giE sEguintE tounou Promouvoir une agriculture bio dans la région de Tambacounda…Le Gie Seguinté Tounou, présidé par M. Aliou Makhassouba, veut expérimenter une nou-

velle méthode d’enrichissement du sol sans produits chimiques. Une ambition affichéede promouvoir la culture bio dans la région de Tambacounda pour contribuer aussi à la

réalisation de la sécurité alimentaire.

…Pèlerinage 2016 : Plaidoyer pour que l’Etat accorde plus de cotas aux voyagistes locauxLe président du GIE Seguinte Tounou, M. Aliou Makhassouba a lancé, ce samedi 11 juin 2016, dans un entretien

accordé au portail web alkuma.info, un appel à l’Etat et plus particulièrement à la Délégation générale au pèlerinage, di-rigée par Pr Abdoul Aziz Kébé que les voyagistes de Tambacounda méritent un cota plus consistant pour répondre favo-rablement au besoin des pèlerins de la région.

Chaque année, nombreux sont des pèlerins de la région qui sont obligés d’aller jusqu’à Dakar pour s’inscrire afin d’allerà la Mecque. Parce que, le cota accordé aux voyagistes locaux est faible par rapport à la demande. Par exemple, l’annéedernière, le GIE Seguinte Tounou avait un cota de 35 pèlerins et a reçu 52 demandes. Ainsi, il a été obligé d’orienter lessurplus de pèlerins vers les voyagistes de Dakar. Ce qui est pénible pour nos pèlerins.

Cette année, le GIE Seguinte Tounou a un cota de 39 pèlerins. Alors que la demande risque de dépasser les 60 pèlerins. Fin

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)16 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Un document transmis à la rédaction dumensuel Alkuma renseigne que l’Initiative4R, connue sous le nom de la RésilienceRurale, est un projet conjoint de l’Organi-sation non gouvernementale (ONG)OXFAM AMERICA et du ProgrammeAlimentaire Mondial des Nations Unies(PAM). M. Ibrahima Sorry Diallo est leDirecteur Exécutif national de l’ONG LALUMIERE dont le siège se trouve au quar-tier liberté, dans la Commune de Tamba-counda.

L’objectif du projet 4R « est de renforcer

la Résilience des communautés rurales en si-tuation d’insécurité alimentaire, qui sont deplus en plus vulnérables aux chocs clima-tiques tels que les sécheresses», nous dit letexte.

Pour rappel, l’initiative 4R a démarré enEthiopie en 2009 et n’a été lancée au Sénégalqu’en 2012. C’est un projet d’une durée decinq ans dont la phase pilote a démarré dansla commune de Koussanar, région de Tam-bacounda. Elle est fondée sur un modèle in-novant qui combine 4 stratégies de gestiondes Risques à savoir :

la réduction des risques des catastrophesnaturelles grâce à une gestion améliorée desressources naturelles ;

le transfert des risques grâce à l’assuranceagricole ;

la réserve contre les risques grâce àl’épargne ;

la prise de risque calculée grâce au crédit. Département de Koumpentoum

Le projet 4R a démarré en 2014 dans lescommunes de Kouthiaba, Kouthiagaydi,Méréto et Ndame. Il est étendu en 2015 dansdeux (02) autres communes de Koumpen-toum à savoir Payar et Passcoto. Le rapporttrimestriel (janvier, février, mars 2016) deces communes présente les résultats sui-vants : 06 animateurs formés en l’éducation finan-cière06 animateurs sont formés en suivi évalua-tion dans le département06 animateurs formés sur le Compostage06 animateurs formés sur l’assurance du tra-vail12 représentations théâtrales réalisées193 groupes créés composés de 1134hommes et 3798 femmes20.471.525 CFA mobilisés comme épargnedans les zones du projetDouze (12) émissions radio réaliséesQuatre (04) réunions de coordination du co-mité de suivi du projet présidé par le SOUSPREFET de chaque arrondissement effec-tuéesCréation d’un GIE dans chaque commune,soit un total de 6 GIE dans l’arrondissement, 05 GIE ont bénéficié du crédit révolvingd’un montant de 4 000 000 F CFA

60 femmes en raison de 10 femmes par GIEont reçu une formation sur les techniques detransformation des produits locaux, fruits etlégumes et d’un équipement complet

Département de Tambacounda

Le projet 4R a démarré en 2013 dans lacommune de Koussanar. Il est étendu en2014 dans quatre (04) autres communes deTambacounda que sont : Missirah, Nétébou-lou, Sinthiou Maléme, Makacolibantang.

Résultats obtenus05 animateurs sont formés sur l’éducationfinancière 05 animateurs sont formés en suivi évalua-tion dans le département05 animateurs formés sur le Compostage05 animateurs formés sur l’assurance du tra-vail10 représentations théâtrales réalisées199 groupes créés composés de 2226hommes et 3337 femmes89.187.302 FCFA sont mobilisés commeépargne dans les zones du projet12 émissions radio réalisées05 réunions de coordination effectuées parles comités de suivi du projet,Création de 5 GIE soit 1 GIE dans chaquecommune, 05 GIE bénéficiaires du crédit révolvingd’un montant de 4 000 000 F CFA 50 femmes soit 10 femmes par GIE sont for-mées sur les techniques de transformationdes produits locaux, fruits et légumes 60 charrues, 60 houes Sines et 60 semoirsdistribués dans la commune de Koussanar ; 11 magasins de warrantage sontconstruits dans chaque commune deTamba et Koumpentoum et équipés en pa-lettes, sacs et extincteurs. Le warrantageconsiste à donner un crédit qui est garantipar un stock de produits agricoles suscep-tibles de changer de valeur dans le temps.En lien avec les BCV, son objectif éviterle bradage des récoltes et répondre aux be-soins immédiat d’argent des paysans.Fin

résiliEnCE ruralE Dans la région DE tambaCounDa

L’ONG la LUMIERE et ses partenaires bootentl’insécurité alimentaire hors des frontières

Objectif du projetContribuer à l’amélioration durable de la survie et de

l’état nutritionnel des enfants dans la région de Tamba-counda, à travers l’application d’une approche communau-taire participative (ACP) pour l’habilitation descommunautés et l’adoption de comportements et normesfavorables à la santé et le développement des enfants..C’est un projet de six mois, janvier – juin 2016.

Activités menéesFormation des facilitateurs de l’ONG sur l’ACP et les

PFE,Faire la cartographie sanitaire et démographique de la

zone de travail, en collaboration avec le district de Maka,les autres partenaire tels que CRS, Croix Rouge, Africair .

formation des facilitateurs de l’ONG sur la méthodologieVADI (visite à domicile intégrée)

-Visites de courtoisie à la Sous-préfecture et réunionsavec les Chefs de village;

-Organisation d’un CLD de lancement du projet (tâcheassignée au district de Maka);

-Visites de courtoisie à la Sous-préfecture et réunionsavec les Chefs de village;

-Organisation d’un CLD de lancement du projet (tâcheassignée au district de Maka);

-Organisation de 15 Assemblées villageoises ;

Identification d’un noyau de cinq (05) membres danschaque village,

-Formation des relais (identifiés par les ICP) sur les ac-tivités du projet

Les communautés appuyées par les animateurs de l’ONGLA LUMIERE ont diagnostiqué l’ensemble des problèmeset élaboré un Plan d’actions. Sans oublier, l’organisationd’émissions radios communautaires décentralisées avec lesautorités administratives, les collectivités locales, les chefscoutumiers, le système de santé et les délégués des villagesaffectés par le phénomène pour débattre du fléau de la mal-nutrition.

Résultats obtenusPrise de conscience réelle par les communautés sur le

phénomène de la malnutrition. Leur engagement dans la

mise en œuvre des plans d’actions (développement d’acti-vités de revenus, sanction des personnes n’ayant pas res-pecté les engagements pris). Par exemple, une femmeenceinte qui accouche volontairement chez elle, est sanc-tionnée.

Mise en place des comités de vielle pour le respect desengagements pris par les communautés sur les questionsd’hygiène, d’assainissement et le respect des rendez vousmédicaux,

Mise en place des caisses de solidarités pour soutenir lesfamilles à faible revenu,

L’autre résultat important reste l’augmentation des CPNet des accouchements assistés au niveau des postes desanté. Ce qui a diminué le taux de décès maternel. FIN

L’ONG LA LUMIERE a participé à la saisie des ménages bénéficiaires dans le registrenational dans les 4 départements de la région de Tambacounda durant la période janvier-fé-vrier 2016. Ainsi, 16 418 ménages saisis pour le Programme national de bourse de sécuritéfamiliale (PNBSF).

Par ailleurs, l’ONG la lumière a procédé au recrutement des 15 animateurs (superviseurs)dans les 4 départements de la région et l’envoi de lettres d’introduction à l’administrationterritoriale pour leur introduction Il s’en est suivi aussi : le recrutement d’un gestionnairepour la coordination des activités du projet, le recrutement d’un point focal, l’identificationde 294 relais, l’organisation d’une émission radio pour parler du lancement du projet,l’orientation de l’équipe du projet sur les activités phares, la planification des paiementsavec les receveurs des postes, l’information sur les périodes de paiements.

A ceux là, s’ajoutent l’accompagnement des bénéficiaires, la remontée des réclamationset plaintes, la redynamisation des comités villageois, de quartiers et communaux, la distri-bution des attestions et cartes Yaakaar. FIN

maKaColibantang En partenariat avec l’UNICEF, l’ONG LA LUMIERE déclarela guerre contre la malnutrition des enfantsGrâce à son partenariat avec l’UNICEF,

l’ONG LA LUMIERE, dirigée par M. Ibra-hima Sorry Diallo, s’est résolument en-

gagée à lutter contre la malnutrition quiaffecte plus de 1500 enfants dans la com-mune rurale de Makacolibantang. Ce combatest mené à travers le Projet d’appui à la miseen œuvre d’une approche communautaireparticipative.

ong la lumiErE Et pnbsF 16 418 ménages saisis pour l’obtention debourses dans la région de Tambacounda

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 17SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Le président de la Fondation CMS, M. Mamadou La-mine Ngom, l’Administrateur général de la Fondation, M.Ibrahima Diouf et le Directeur régional du CMS de Tamba-counda, M. Cheikhou Niane (voir photo d’illustration) ontsillonné plusieurs localités du Sénégal Oriental pour procé-der à la distribution de dons aux structures sanitaires et auxécoles. Dans le département de Bakel, il a été remis sept (7)tables d’accouchement d’une valeur de 2 millions au Centrede santé de niveau 2 du département.

L’adjoint au Préfet, M. Mamadou Lamine Mané en com-pagnie de l’adjoint au maire, M. El hadj Doudou Diop et duMédecin-chef M. Yaya Baldé, a réceptionné le matériel dansl’enceinte du Centre de santé. Tous ont salué ce don du CMS,par le biais de sa Fondation. Cette action humanitaire contri-buera à lutter efficacement contre la mortalité maternelle quitue plus que toutes les autres maladies dans la région de Tam-bacounda.

Don de matériels médicaux d’une valeur de 5 millions F CFA

«Le Crédit Mutuel du Sénégal, le service social deproximité» est leur slogan. La Fondation CMS l’a encoredémontré dans le département de Goudiry. Cette fois-ci,c’est le Poste de santé de la Commune de Koussan qui abénéficié d’un lot d’équipements destiné exclusivement àla maternité.

La délégation de la Fondation du CMS a eu droit à un ac-cueil chaleureux. La cérémonie de réception des équipe-ments a été présidée par le Sous-Préfet de l’Arrondissementde Boynguel Bamba, M. Abou Mangane, avec la présencedes chefs coutumiers et religieux, du principal du CEM, duprésident du Conseil départemental de Goudiry et Député àl’Assemblée nationale, M. Djimo Soumaré, du Maire de laCommune M. Alassane Diallo et des représentantes desgroupements féminins.

Après l’étape de Bakel, la délégation de la Fondation s’estrendue aussi dans le département de Kédougou pour distri-buer 2 000 moustiquaires d’une valeur de 2 millions francsdans la Commune rurale de Bandafasi. Sans oublier, l’orga-nisation, par la Fondation CMS, d’une journée de consul-tations médicales gratuites avec un budget de 10 millionsCfa et 800 personnes en ont bénéficié avec 6 spécialités.

Trois millions F Cfa en table banc à l’IEF de Kolda

Outre la santé, la Fondation du Crédit Mutuel du Sénégalmène aussi des actions dans le secteur de l’éducation. Ainsi,un don de tables banc d’une valeur de trois millions francsCfa a été offert à l’IEF de Kolda.

En termes de perspectives, la Fondation CMS appuiera,en octobre 2016, le village d’enfants SOS de Tambacoundaet offrira 30 bourses scolaires de 50 000 F CFA aux meil-leures élèves (filles) de l’IEF de Vélingara.

Produits CMS destinés aux acteurs économiques

Distribution de crédit campagne 2016 avec une envelopped’environs 3 milliards F Cfa en intrants et semences certi-fiées.

Financement de la mécanisation de l’agriculture avec 15tracteurs à la campagne agricole 2014-2015

Financement de l’élevage dans le secteur Sud Est avec uneenveloppe annuelle de plus 2 milliards francs Cfa. En plus,le CMS est en partenariat avec le FONSTAB et l’AN-PROVBS (Association nationale des professionnels du sec-teur bétail et viande) dans le cadre du financement du secteurde l’élevage.

PARTENARIATS AVEC LES PROJETS DE L’ETAT

Le CMS est aussi en partenariat avec l’Etat par le biais duministère de la Jeunesse avec l’ANPEJ et le PAPEJF, le mi-nistère de la microfinance avec le PADEF-EJ pour accorderdes financements aux jeunes et aux femmes afin de faciliterleurs insertions. Sans omettre, le Fonds national de créditaux femmes du ministère de la femme !

FIN

Actions humanitaires de la Fondation CMS à travers le binômeEducation et Santé

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)18 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Bilan à mi parcours Après un exercice de trois ans à la tête de la chambre de

métiers de Tambacounda, il y a eu lieu l’élection générale enjanvier dernier pour élire l’Assemblée générale. La listeunique du président sortant M. Abdoulaye Sarr a gagné cetteélection en attendant la mise en place du bureau prévue àla fin de ce mois de juin. Pour un nouveau bail de six ansavec le renouvellement du bureau chaque trois ans.

Elu le 08 avril 2013, le premier souci d’Abdoulaye Sarrconsistait à revaloriser l’image de la chambre de métiers deTambacounda, assainir les finances, en assurant un paiementcorrect des salaires, à réconcilier les artisans avec leur cham-bre consulaire, aider les élus à mieux connaitre leurs mis-sions, rénover le village artisanal, renforcer les capacités desacteurs à travers une série de formation.

Sur ce dernier aspect, la Chambre de métiers de Tamba-counda sous l’ère Abdoulaye Sarr a soutenu les artisans às’approprier des techniques pour assurer la promotion deleurs produits et la réhabilitation ou réfection du village ar-tisanal afin que les touristes viennent massivement s’appro-visionner en produits artisanaux.

En 2015, la Chambre de métiers a formé plus de 400femmes en transformation de produits locaux, en savonnerie,en teinture… dans les communes de Koussanar Makacoli-bantang et Tambacounda. Dans le cadre de l’apprentissagerénové, il y a plus de 100 chefs d’atelier formé en métallur-gie, mécanique, menuiserie bois et couture, grâce au soutiende la direction de l’Apprentissage, sous la supervision duGouverneur de région et du président du CRA (Comité ré-gional d’Apprentissage).

Dans le domaine de l’environnement, chaque année, de-puis 2013, la Chambre de métiers organise des sessions dereboisement pendant l’hivernage en partenariat avec le Ser-vice régional des Eaux et Forêts de Tambacounda. Cette ini-tiative a crée un climat de confiance entre les gros de

consommateurs de bois que sont les menuisiers et les agentsde Eaux et Forêts qui ne ménagent aucun effort pour servirde conseillers a ces acteurs de la Chambre de métiers.

L’activité phare de la chambre de métiers de Tamba-counda reste la Foire régionale de l’Artisanat. M. Sarr et sonéquipe ont réussi l’à organiser, novembre 2013 et mars 2015.Cette dernière édition a été parrainée par le ministre de l’Ar-tisanat et de la Formation professionnelle, M. MamadouTalla.

Le recensement des artisans qui avait démarré avec l’ob-jectif d’avoir un bon fichier sur tous les acteurs, a été sus-pendu à cause du comportement d’un agent de la Chambrede métiers qui faisait des fiches fictifs. Mais, ce processussera repris.

En plus, la coopérative d’habitat de la chambre de métiersa obtenu un agrément et 6 hectares. Il s’agit de permettre à150 artisans d’obtenir un toit mais également de doterchaque commune d’une zone dédiée à l’artisanat.

Difficultés du secteurLe président Abdoulaye Sarr a fait savoir que la difficulté

majeure à laquelle cette chambre consulaire reste confrontéeest le manque de moyens, un faible budget pour face à plu-sieurs défis à relever. A cela, s’ajoute le déficit de logistiquedans une région aussi vaste et enclavée comme Tamba-counda. Sans oublier que beaucoup d’agents ne travaillentpas. Nombreux parmi eux désertent leur poste de travail,alors qu’ils perçoivent leur salaire chaque fin du mois.

Par ailleurs, le président Sarr s’est résolument engagé àmettre de l’ordre à la chambre de métiers de Tambacoundaoù la loi sera désormais appliquée dans toute sa rigueur pourun meilleur rendement de la chambre et une réponse quali-tative à tous ses usagers où qu’ils se trouvent dans la région.

A noter aussi un manque de coordination des acteurs in-tervenant dans le secteur de l’artisanat oubliant ou ignorant

l’existence de la chambre de métiers qui est la tutelle et éga-lement le service technique régional en charge dudit secteur.Donc, toute intervention devrait faire l’objet d’un avis de lachambre à défaut d’un protocole d’accord ou d’une conven-tion pour ne pas entamer la crédibilité de la chambre auprèsdes artisans.

Selon M. Sarr, il n’est pas souhaitable d’écarter la Cham-bre de métiers pour aller contractualiser directement avecdes artisans. Ces genres d’actions non concertées discréditentl’institution consulaire.

Il déplore la suspension de passeports diplomatique et deservice comme dans par passé pour faciliter les déplace-ments à l’étranger pour la recherche de partenaires et le suivide la coopération décentralisée.

PerspectivesLa Chambre de métiers de Tambacounda souhaite la mise

en place d’une Plate forme des Chambres de métiers des ré-gions que sont : Matam, Kédougou, Tambacounda et Koldapour fédérer les forces afin d’accéder la commande publiqueen assurant une bonne qualification professionnelle des arti-sans.

Relancer la Foire régionale de l’artisanat avec de nouvellesinnovations, créer une mutuelle d’épargne et de crédit pourles artisans et une mutuelle de santé. Mieux, la Chambre demétiers de Tambacounda a entamé les travaux de réhabilita-tion de son siège social et compte construire une salle poly-valente, des chambres de passage au niveau du villageartisanal qui abrite déjà un grand restaurant et une salle deréunion.

Sans oublier la redynamisation de la coopération décen-tralisée notamment avec la chambre de la Roche-sur-Yon,une commune du Centre-Ouest de la France, préfecture dudépartement de la Vendée, dans la région des Pays de laLoire.Fin

CHambrE DE métiErs DE tambaCounDa

Une ambition en marche pour faire de l’artisanat un véritableoutil de l’émergenceLe président de la Chambre de métiers de Tambacounda, M. Abdoulaye Sarr, a accordé, ce 22 juin 2016, dans son bureau, un entretien au

mensuel Alkuma pour présenter le chemin déjà parcouru, révéler les difficultés et, avec un brin d’espoir, parler des perspectives du secteurde l’artisanat dans la région de Tambacounda. Son ambition, faire de l’artisanat un véritable instrument ou en langage artisan, un outil

de l’émergence.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 19SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Vous avez organisé au mois de mars dernier la pre-mière édition du Festival la Nuit du Bazin à l’HôtelOasis. Est-il vrai que pour un coup d’essai, vous avezréussi un coup de maître ?

J’ai organisé le Festival «la Nuit du BAZIN» pour la pro-motion de la culture, des jeunes talents, des artistes peintreset sculpteurs, des sites touristiques, du patrimoine historiquedes régions du Sénégal Oriental et son Parc National. En unmot, pour dire que les régions de Tambacounda et Kédougouregorgent d’énormes potentialités méconnues.

Un si belle Région a tout le mérite d’être connue du restedu monde et pour cela, nous-mêmes sénégalais, nous devonsconnaître nos régions pour mieux les vendre. Par la grâce deDieu, la première édition a été une grande réussite, maisaussi par l’adhésion des hautes autorités du pays et de la po-pulation.Peut-on connaitre les difficultés rencontrées lors de laphase de préparation ?

Les principales difficultés rencontrées pour cette 1ère édi-tion sont d’ordre financier. Pour organiser un évènement decette envergure, il faut beaucoup de moyens et les moyensn’ont pas été au rendez-vous, cela a été très dur.

Une grande déception quand même de la part de l’ASPT(Agence Sénégalaise de Promotion Touristique) qui ne nousont accordé aucun appui, ni encouragement et pourtant c’estbien la promotion du tourisme que nous faisons ! La régionde Tambacounda a tant besoin de visibilité, nous ne pouvonspas tout faire seuls, mais il faut encourager ceux qui veulenttravailler pour le bonheur et le bien-être de la population.

Il va de soi qu’aucun événement de cette envergure ne peutse faire sans l’appui de sponsors et partenaires. L’Hôtel OasisOriental a beaucoup contribué financièrement à la réussitedu Festival.

Malgré ces difficultés, j’ai tenu ma promesse de donnerl’occasion à la population de Tambacounda de savourer desmoments de détente et de bonheur à travers la culture.Quelle est votre plus grande satisfaction et pourquoi ?

Ma plus grande satisfaction, c’est l’appropriation du Fes-tival par la population dans le sens ou cet évènement est or-ganisé pour elle. Cela fait plus de dix ans que je fais lapromotion de la Région de Tambacounda et celle de Kayesau Mali sur les salons et sur les sites de Festivals dédiés àl’événement en France comme le Festival des Vieilles Char-rues qui accueille plus de 200 000 festivaliers.

C’est pourquoi, cette édition spéciale méritait toute l’at-tention des Hautes Autorités du pays. Les conseils, les en-couragements et l’appui financier reçus par le Chef de l’Etatne pouvaient que nous donner satisfaction pour gagner cedéfi.

En associant un textile tant apprécié dans le monde entier :«Le BAZIN» et notre célèbre Djiby DRAME international,porte parole du FESNUBA pour la promotion de la Régionde Tambacounda dont il est originaire, notre objectif est quele Sénégal Oriental soit une destination très prisée par les na-tionaux, les internationaux. Le tourisme en général et le tou-risme d’affaire en particulier ont leur place dans cette bellerégion à fort potentiel de développement.Les objectifs fixés ou résultats escomptés ont-ils été at-teints ?

Nous avons atteint notre objectif à 95%, nous avons pu or-ganiser la Nuit du Bazin malgré des moyens insuffisants,cela grâce à l’expérience acquise pendant dix années, dansl’organisation du Festival Kayes Médine Tamba. Pendanttrois jours, le FESNUBA a permis à la population d’oublierses soucis pour laisser la place à l’espoir et à la joie. Il fautsignaler aussi que l’organisation du Festival a coïncidé avecla campagne pour le référendum.

C’est tout le pays qui était en campagne, n’eut été celaTambacounda n’aurait pas pu contenir tous les festivaliers,donc je rends grâce à Dieu le Tout Puissant de m’avoir donnéla chance de vivre cette expérience avec les autorités des ré-gions venues nombreuses pour nous encourager.

Les artistes peintres et sculpteurs ont fait une belle expo-sition, ils ont réalisé de magnifiques œuvres. Ils ont venduquelques œuvres, mais ils se sont surtout fait connaître, celaest une bonne chose et prometteur pour leur business. Lesstylistes des régions de Saint Louis, de Tambacounda, de Zi-guinchor et du Mali ont sublimé le public par leurs créations.Eux aussi, se sont fait connaître.

Certains ont bien vendu leurs œuvres, d’autres ont descommandes à confectionner. Les artistes musiciens et chan-teurs compositeurs ont fait de belles prestations, eux aussiont eu des contrats pour d’autres événements, sans oublierles talentueuses troupes de nos régions.

Donc dans l’ensemble, l’unique édition aurait fait que dubonheur et plein de retombées économiques pour tous lesparticipantsParlons des perspectives. Le Festival aura-t-il lieu l’an-née prochaine ?

Nous avons voulu un festival itinérant. La mise en placed’un tel évènement demande beaucoup de temps et de

moyens. Le temps et les moyens me manquent, il me paraîtdonc plus raisonnable de surseoir à l’organisation d’une pro-chaine édition en attendant de trouver les partenaires adé-quats. C’est tout un ensemble que nous avons mis en placepour la promotion de la région de Tambacounda, ville au car-refour des civilisations de la mode et des traditions.

Depuis des années, je me déploie aux côtés des jeunes etdes femmes qui œuvrent dans les domaines d’activitéscomme la musique, la mode, la peinture, la poterie et la tein-ture. Récemment, vous avez assisté au défilé de mode desstylistes et modélistes de GOUDIRY organisé au niveau duCampement Savane Safari, dont j’étais la marraine de l’évè-nement. C’est pour moi un signe de reconnaissance, qui au-rait cru qu’à Goudiry, nous puissions rencontrer de telscréateurs. Pour la plupart, un village de la brousse ne peutpas avoir de tels talents ! Le FESNUBA a-t-il enterré l’autre Festival Tamba-Kayes ?

Non ! Après 10 ans, je considère que Fesnuba est unecontinuité, la promotion continue avec les acteurs culturelset touristiques, le travail continue sur le terrain Il se dit que vous êtes une Dame de défis. Où tirez-vouscette force ?

Tout nous est donné par l’Univers, c’est de là que je tirecette force. L’amour inconditionnel envers les autres donnebeaucoup de bonheur et de satisfaction.

C’est faire le bien sans rien attendre en retour, c’est êtreen harmonie avec l’univers, cela donne une paix intérieurequi permet de relever beaucoup de défis.

Souvent on oublie les Lois de la Nature, et pourtant ellesexistent bel et bien et cela jusqu’à la fin des temps.

Tout ce que la Nature nous donne, les fleurs, les coursd’eau, les chutes, les bienfaits de la mer nous donnent de laforce, mais il faut être en accord avec la Nature.

Quel est votre dernier mot ? Pour vous dire en un mot, tout cela m’encourage à pour-

suivre la promotion du Sénégal Oriental.Tous nos remerciements au Président de la République,

Son Excellence M. Macky SALL pour les conseils, les en-couragements et l’appui financier qui nous a permis de réus-sir cet évènement organisé pour la promotion de la région deTambacounda.

Je remercie aussi le Ministre de la Culture pour ses encou-ragements et son appui financier pour la réussite du Festival,le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice qui a euconfiance dans l’organisation de cet événement majeur pourla région de Tambacounda. Depuis que l’idée a germé il està nos côtés, il nous conseille, nous encourage et il nous aégalement soutenu financièrement. Nos remerciements auMinistre de la Microfinance et de l’Economie Solidaire pourson soutien financier et ses encouragements.

Nous remercions tous nos partenaires et sponsors finan-ciers : la Fondation Sonatel, Eiffage Sénégal, le Port Auto-nome de Dakar, Total Sénégal et le CMS qui nous ont faitconfiance pour l’organisation de ce Festival qui a valorisé laculture, le patrimoine historique et fait la promotion desjeunes talents. Ils ont soutenu une bonne cause. Je ne sauraisterminer sans remercier vivement les Autorités de la Régionqui ont mis tout en œuvre pour la réussite du Festival : leGouverneur de la Région, le Préfet, le Maire de la Commune,le Président du Conseil Départemental, le Colonel Comman-dant de la Zone Militaire N°4, la Gendarmerie, le Commis-sariat de Police et la Brigade des Sapeurs Pompiers.

Enfin, je remercie tous les membres de l’organisation duFESNUBA : le Festival « la Nuit du Bazin », et tout le per-sonnel de l’Hôtel Oasis Oriental qui n’a ménagé aucun effortpour la réussite de cet évènement.

1èrE éDition Du FEstival la nuit Du bazin à tambaCounDa

L’initiatrice Mme Alice GUEGUEN tire un bilan satisfaisant… L’Opératrice économique et culturelle,

Mme Alice GUEGUEN a, dans un entretienaccordé au mensuel Alkuma, tiré un bilan

satisfaisant de la première édition du Festivalla Nuit du bazin. Ce festival s’était déroulé, du04 au 06 mars 2016, à l’hôtel Oasis de Tamba-counda.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)20 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Comment se porte la culture à Goudiry ?Elle se porte très difficilement. Déjà, il y

a plein de gens qui sont étonnés de me voirici en tant qu’artiste à Goudiry. Comme onle dit souvent, il est extrêmement difficiled’être artiste dans cette zone pour la simpleraison que ce n’est pas un domaine trèsconnu, mais aussi parce que c’est une acti-vité qui ne fait pas vivre son homme. Lesgens ne sont pas initiés dès le bas âge en ma-tière de culture, mais quand on est habité parune passion, ça devient une obligation.

Sinon l’activité qui me fait vraiment vivre,c’est le bâtiment. Comme j’ai l’habitude dele dire, c’est moi qui fais vivre la peinture.Les œuvres, c’est moi qui les fais vivre, maisje ne vis réellement pas des œuvres d’art.Parce qu’on en vend très rarement par ici.Souvent, on est obligé de se déplacer dansdes campements à Tambacounda, Kédougoupour essayer de vendre quelques œuvresqu’on parvient à réaliser. Qu’est-ce qu’on peut retenir de votretrajectoire d’artiste-peintre ?

Je ne suis pas un initié et je n’ai suivi au-cune formation, mais j’ai quand même eu lachance de participer à beaucoup d’exposi-tions collectives et j’ai aussi exposé indivi-duellement. Présentement, il y a uneexposition en cours à Goudiry. J’ai eu lachance d’exposer à Tambacounda, au centreculturel régional de Tambacounda. J’ai ex-posé aussi à l’occasion d’une exposition col-lective organisée par Mme Gueguen intituléeKanbin. C’était en 2003 et j’avais mêmeremporté le deuxième prix. J’ai eu aussi à ex-poser à Dakar, en France et à Genève, enSuisse, dans le cadre de TGD. Quelles sont vos références dans le do-maine de l’art plastique ?

Je ne parlerai pas de référence, mais plutôtd’appréciation. J’ai beaucoup apprécié lesœuvres de Jacob Yakouba. J’ai eu même à lecôtoyer. Je me suis déplacé à deux reprises àSaint-Louis pour le rencontrer. J’ai été vrai-ment fasciné par ses œuvres, mais sinon j’aieu aussi à me documenter. J’ai eu des amisbelges qui m’envoyaient souvent des docu-ments. Je ne suis pas un initié en la matière,je n’ai pas aussi un niveau scolaire aussiélevé. Je n’ai même pas un certificatd’études.

Ça étonne beaucoup de gens, mais cela nem’a pas empêché de persévérer. Je suis unpeu curieux et je crois que quand on aimequelque chose, il faut faire des investiga-tions. Je me suis documenté et j’ai beaucoupapprécié les œuvres de Jérôme Bosch. J’aiapprécié sa manière de travailler la technique

surtout. Van Gogh et Gogen sont aussi degrands peintres que j’ai eus à avoir les œu-vres. Ce n’est pas pour copier, mais plutôtpour essayer de maitriser un peu leur tech-nique. Quelles sont les thématiques que vousabordez à travers vos œuvres ?

Je suis souvent inspiré par les évènementsque nous vivions ici. La majeure partie demes œuvres parle de notre vécu quotidien,notamment des femmes, de l’excision. Il estparfois bon de contribuer pour parer à tousces genres de pratiques qui étaient peut-êtreun bonheur aux temps et devenu aujourd’huiun malheur. Je suis inspiré par la culture so-ninké et pular aussi. Qu’est-ce qui vous a poussé à titiller lamusique ?

C’est une passion. Les gens disent que lapeinture est différente de la musique. Moi, jesuis un passionné de la peinture et en mêmetemps un mélomane. J’ai une oreille très mu-sicale. C’est à travers mes frères que j’ai dé-couvert beaucoup de choses et j’écoutetoutes les musiques. Je suis Soninké et dansle domaine de la musique, il est rare de voirun musicien soninké sur un plateau de télé-vision, à fortiori un clip. Ayant cette notion,je me suis mis à écrire, poussé par l’envie demettre un produit, d’exploiter ce talent quidort en moi.

Il y a trois ou quatre ans que j’ai com-mencé à écrire. J’ai même créé quelquesmorceaux et aujourd’hui, je suis en train detravailler sur un album que je souhaiteraisquand même montrer au grand public. Mais

j’avoue que ce qui m’a le plus poussé à fairede la musique c’est pour corriger une injus-tice, car la musique soninké est inexistanteet même si elle existe, on ne la sent pas, ellen’est pas du tout compétitive.

Depuis la disparition du groupe TouréKounda, les mélomanes ont été presquecomme sevrés. Il y a eu ce manque, cetterupture. Certes il y a des musiciens soninkés,mais du côté compétitif, ça n’existe pas. Parrapport à la musique que j’écoute, par rap-port à ma petite connaissance, je dirai que lamusique soninké n’existe même pas et c’estun peu étonnant. Vous voulez dire qu’il n’y pas un disqueréalisé 100 % en musique soninké ? Est-ce qu’il y a des rythmes spécifiques auxSoninkés ?

Quand on prend l’exemple de la danse,nous avons les plus belles danses du monde.Par rapport à ce que j’ai eu à découvrir à tra-vers les journées culturelles de Bakel, jepeux dire sans risque de me tromper que lesSoninkés ont les plus belles danses au niveaudu Sénégal. Mais musicalement, la musiquesoninké n’existe pas. On ne peut pas direqu’il existe une musique spécifique aux So-ninkés. Quand vous mettez un morceau so-ninké, il faut attendre de voir ou d’entendrele chanteur pour se rendre compte que c’estde la musique soninké.

On n’a pas su travailler ni œuvrer de sorteà avoir une musique qui nous est spécifique.Les Soninkés empruntent la musique bam-bara pour y mettre leurs paroles. Les Sonin-kés n’ont pas donné une certaine importanceà la musique. Les Soninkés n’ont pas donnécette importance à la musique. Je voyagebeaucoup, mais il est très rare de voir ungroupe soninké très présent sur la scène mu-sicale nationale. La musique traditionnelleest là, mais elle n’est pas très compétitive.

Elle n’est pas bien travaillée au pointd’être exportée. Cela m’a poussé à opterpour le style reggae qui signifie danser en so-ninké alors qu’en Jamaïque, cela veut diremusique. C’est pour cela que je voudraismême créer cette similitude et voir s’il n’y apas quelque chose qui nous lie. Au niveau dusoninkara, c’est-à-dire dans le milieu so-ninké, nous avons des choses à expliquer età montrer au monde.

Il suffit de le vouloir et comme je l’ai dittantôt d’essayer d’approfondir réellement lesconnaissances. Je suis en train de travaillersur un album qui s’appelle « AdamaKa ».C’est une interpellation qui veut dire « il esttemps » que le Soninké participe à cette évo-lution. A quand la sortie de l’album sur lequelvous travaillez depuis quelques années ?

Je ne sais pas exactement, parce que cen’est pas toujours facile. Il me faut un pro-ducteur et aussi du soutien qui fait défaut. Onne désespère pas. J’espère qu’un jour, lesmélomanes auront la chance d’écouter l’al-bum «Adamaka». Vous êtes aussi l’initiateur du festival«Écho Oriental». Pourquoi avez-vous jugénécessaire de lancer cet évènement ?

En tant qu’artiste, j’ai toujours été sélec-tionné au niveau de Tambacounda du côtérégional ou national pour participer à desrencontres culturelles et artistiques au niveaude Dakar, Thiès et Kaolack. Je dois avouerque je ne suis pas trop satisfait, car au coursde ces rencontres, j’avais l’impression d’êtreun simple figurant. Lors du festival mondial

des arts nègres (Fesman), j’avais été sélec-tionné pour représenter la région de Tamba-counda dans le domaine de la peinture.

Malheureusement, après cinq mois de pré-paratif, je n’ai pas eu la chance d’exposer nide participer à un quelconque atelier. C’étaittellement décevant que je me disais quelquepart qu’il fallait que les artistes de la régionse regroupent et s’organisent pour créerquelque chose. Tambacounda est une régionextrêmement riche culturellement, mais elleest laissée à elle-même. Le soutien manqueénormément, tant du côté des autorités aussibien locales qu’étatiques.

C’est pour changer les choses que je mesuis dit qu’il est temps de prendre des initia-tives pour mieux montrer notre savoir-faireet initier les jeunes appelés à prendre la re-lève. C’est ainsi qu’est né le projet « Échooriental » qui en est aujourd’hui à sadeuxième édition. La première a connu unsuccès retentissant grâce au soutien du pré-sident du Conseil départemental, DjimoSouaré, qui n’a ménagé aucun effort pour laréussite de cet évènement. C’était un rêvequi était là depuis 2010, mais on n’a pu leconcrétiser qu’en 2015 après avoir rencontréle président Djimo Souaré qui a acceptél’idée et a financé le projet.

C’est ainsi qu’« Écho oriental » a vu jouret aujourd’hui, les populations commencentà s’approprier cet évènement qui est l’un desplus importants du département de Goudiry.L’objectif d’« Écho oriental » est de faire lapromotion de la culture locale et donner auxartistes une tribune pour exprimer leur talent. Quand on parle de Goudiry, on pense auYééla. Que reste-t-il de cette musique ?Est-elle toujours bien conservée ?

Le Yééla se porte comme un charme, maisle seul handicap pour cet art, c’est le manquede promotion au niveau local. Nous n’avonspas de studio d’enregistrement. L’une desplus belles voix du Yééla, la doyenne LamaSeck, qui fut une très grande cantatrice, nousa quittés, il y a une vingtaine de jours. Fautede studio, ses œuvres n’ont pas été conser-vées.

C’est ce qui risque d’arriver avec lesjeunes si ce problème d’infrastructure n’estpas réglé. Et si on n’y prend garde, le Yéélarisque de disparaitre sans laisser de traces.«Écho oriental» est donc une manière de per-mettre au Yééla d’avoir beaucoup plus de vi-sibilité. Cet évènement, c’est une sorte pontculturel entre Goudiry et les autres régionsdu Sénégal. Vous êtes un leader d’opinion au niveaulocal est-ce que les jeunes de Goudirys’épanouissent comme il le faut ?

Goudiry est un département qui manquede beaucoup de commodités. Il y a un foyerdes jeunes qui est là et que l’on appelle sou-vent le centre culturel, mais qui n’a rien d’uncentre culturel. Cet endroit n’est pas équipé,il n’y a même pas de chaise. C’est juste unlocal avec des bâtiments, sans tribune ni rien.Donc, on ne peut pas le considérer commeun centre culturel.

Il est donc très difficile pour nous jeunesde nous épanouir à Goudiry pour la simpleraison que le cadre n’existe pas. À part lefootball, la majeure partie des autorités sontun peu indifférentes à tout ce qui tourne au-tour de la jeunesse, leur épanouissement. Lespotentialités sont là, c’est l’accompagnementqui fait aujourd’hui défaut. FIN

mamaDou DiEng CissE, artistE-pEintrE-CHantEur a gouDirY «Mon ambition est de redonner une âme à la musique soninké»Né à Goudiry, Mamadou Dieng Cissé est un artiste-peintre auto-

didacte qui veut percer et porter haut le flambeau de la culturede Goudiry. Mais son ambition est freinée par un manque de sou-

tien, d’infrastructure. Dans cette interview qu’il nous a accordée, il dé-plore l’absence de politique culturelle dans sa localité. Débordantd’énergie, l’initiateur du festival «Écho Oriental» qui touche égalementà la musique ambitionne de sortir prochainement un album pour, dit-il, faire revivre la musique soninké qui est inexistante.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 21SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Ibrahima Sylla Junior a mis à la disposition des voyageursun bus neuf de 55 places, spatieux à l’intérieur où il n’y apas de chaise au milieu facilitant ainsi le déplacement desclients, connexion wifi gratuite, climatisation, ceinture desécurité, fauteuils moelleux et confortables, caméras de sur-veillance pour éviter les cas de vols à bord, deux écrans té-léviseurs avec une bonne sonorisation pour aider le passagerà effectuer ce long trajet dans la bonne ambiance. La souteaussi est conçue pour bien ranger les bagages. Mieux, unebouteille d’eau est offerte à chaque client.

A Tambacounda, le bus prend le départ près de la Gouver-nance. Alors que le terminus se trouve à Liberté 6 à Dakar.Les heures de départs ne sont pas encore communiquées carles responsables de Salam Transports sont toujours dans laphase d’installation. Il s’y ajoute que les réservations pour-ront être faites par téléphone et par mails. Le bus sera im-matriculé TC.

« Ce que nous sommes en train de faire va au-delà du bu-siness, c’est d’offrir un servir de qualité aux populations dansun secteur aussi stratégique qu’est le transport. Il s’agit d’ai-der les gens à voyager dans des conditions de sécurité et deconfort. Salam Transports va créer aussi des emplois et dela richesse au niveau local. Et c’est ça le plus important », asoutenu, M. Ibrahima Sylla Junior. Il a ajouté que d’autresprojets sont en gestation au profit des populations.

« C’est mon premier homonyme. Et lorsque qu’il m’a de-mandé ce qu’il peut faire pour moi, je lui ai dit : « aide moià contribuer au bien être des populations de Tambacounda.C’est ainsi qu’est née l’idée de mettre en place Salam Trans-ports. Ce bus est conçu spécifiquement pour les populationsen relevant deux défis : sécurité et confort. C’est un bus ré-volutionnaire. Je félicite et encourage mon homonyme et ilfaut inciter d’autres jeunes ou fils de Tambacoudna établisdans la diaspora à venir investir chez eux. Cet acte s’inscrit

en droite ligne du PSE pour accompagner le président de laRépublique », a confié le patron de l’AFP à Tambacounda,l’Ingénieur polytechnicien, M. Ibrahima Sylla.

Selon lui, il faut que les leaders politiques encouragent lapolitique du développement pour l’émergence de leur terroir.Après le point de presse du samedi à « Syllacounda » le di-manche, un tournoi de football a été organisé au stade régio-nal sous la présidence du Maire de Tambacounda, M. MameBalla Lo.

Le public est venu nombreux assister aux différentes ren-contres et découvrir en même temps le beau bus flambantneuf. Voir nos images !

Voici les résultats des 3 matchs :1- TFC – Réal : Victoire de TFC au score d’un but à zéro2- Santos – Jant Bi : Victoire de Santos à la séance de tirsaux buts3- Plateau – Rakadiou : Victoire de Plateau au score d’unbut à zéroLes populations de Tambacounda ont exprimé toute leur re-connaissance à Ibrahima Sylla et son homonyme pour leurpatriotisme et surtout leur attachement indéfectible à leur ter-roir.FIN

salam transports

Voyager Tamba-Dakar dans un confort exceptionnel et en toute sécurité avecclimatisation, wifi, caméra, téléviseur…à bord d’un bus neuf et spacieux

Le secteur du transport vient de s’enrichird’un bus tout neuf pour le trajet Tamba-Dakar. Une initiative de Salam Transports.

Le bus a été présenté à la presse, ce samedi 04mai 2016, chez le leader de l’AFP à Tamba-counda, M. Ibrahima Sylla dont l’homonyme, unjeune tambacoundois résident à France, a misen place ce moyen de transport moderne afin,dit-il «d’améliorer les conditions de voyage despopulations du Sénégal Oriental».

Malgré les multiples ouvrages hydrauliques réalisés cesdernières années, la région de Tambacounda fait parti des ré-gions dont le taux d’accès est encore faible.

C’est pourquoi les autorités ont initiées plusieurs projetset programmes pour une mise à niveau, par la réalisation deforages et de châteaux d’eau dans certains villages centreset gros villages avec des adductions d’eau multi villages.

LES PROJETS ET PROGRAMMES DANS LA REGION

PEPAM-UE : Travaux à réaliser : 12 forages, 15 châteaux d’eau, 2 réha-bilitationsEtat d’avancement des travaux : 12 forages réalisés, 10 châ-teaux d’eau implantésPUDC :Phase 1Travaux à réaliser : 11 forages, 11 châteaux d’eauEtat d’avancement des travaux : 11 forages terminés, 11châteaux d’eau en coursPhase 2Travaux à réaliser : 8 forages et 10 châteaux d’eauEtat d’avancement des travaux : Travaux en coursPEPAM-BAD 3 :Travaux à réaliser : 8 forages, 11 châteaux d’eauEtat d’avancement des travaux : Travaux en coursUEMOA 3-BID :Travaux à réaliser : 17 équipements solaires, 33 foragesmarteau fond de trou, 4 adductions d’eau multi villages.Etat d’avancement des travaux : En instance de démarrageCARITAS :Travaux à réaliser : Construction de 2 châteaux d’eau, ins-tallation de 2 équipements d’exhaure plus la réalisationde réseauEtat d’avancement des travaux : Travaux términésPROJET JAPON 4 :Travaux à réaliser : 3 forages dont 2 réalisés et 3 châteauxd’eau démarrage des travaux 25 Juin.

Projet Chinois PPP : Travaux à réaliser : 13 forages et 7 châteaux d’eau plus ré-seau d’adduction d’eauEtat d’avancement des travaux : Reconnaissance des sites et

démarrage en juilletLE CHEF DE LA DIVISION REGIONALE

DE L’HYDRAULIQUE

TAMbACOunDA

Les projets et programmes hydrauliques en cours ou eninstance de démarrage dans la région

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)22 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Excellence, vous avez effectuéune tournée dans plusieurs lo-calités des départements deGoudriry et Bakel. Qu’est cequ’on peut retenir de ce périplede l’Ambassadeur de la France,que vous êtes ?

On est vraiment loin de Dakarquand même quand on est ici. Onle sent aussi dans ce que disent lesélus. Et, je n’étais pas là-bas pourparler de l’action du gouvernementsénégalais mais ce qu’on appelleles PTF (Partenaires techniques etfinanciers), les grands bailleurssont quand même moins présentsdans cette région qu’ils ne le sontdans d’autres régions du Sénégal.

Demain peut-être, je verrai desprojets ambitieux mais ce qu’onvoit, ce sont des projets de tailleassez modeste et portés soit par desstructures de type coopération dé-centralisée, l’action des migrants etpuis ce formidable programme quis’appelle le PAISD. En tout cas,c’est ce que j’ai vu, moi. Ça, c’estla première chose. C’est un peuttriste.

Et la chose qui est encoura-geante, je trouve que c’est quandmême cette formidable volontéd’avancer des populations, des éluslocaux, des chefs de village, desfonctionnaires qui sont détachés.On a vu, notamment aujourd’hui,deux infirmiers qui sont des gensformidables, qui ne sont pas dansle système officiel du ministère dela santé.

Ils sont payés par la collectivité,par la Commune. Ils ne prennentpas de vacances. Ils ont des respon-

sabilités énormes en s’occupant dela santé de 3000 personnes. Et, ilsle font vraiment avec une abnéga-tion, un courage extraordinaire. Jetrouve ça bien.

Mais on pourrait dire la mêmechose de ceux qui sont chargés dela maintenance du château d’eau.Là aussi, ce sont des gens d’uneénergie, d’un professionnalismeformidable. Et puis, il y a toujourscette volonté d’avancer des élus lo-caux, des maires, des chefs de vil-lage. Il y a aussi la mobilisation dela diaspora. Alors on le voit ail-leurs. On a fait aussi des missionsPAISD dans le Fouta, il y a aussiune belle mobilisation des diaspo-ras.

Et là, on sent vraiment des genstrès mobilisés. Un Préfet, cet après-midi (Ndlr l’entretien s’est dérouléle mardi 10 mai), a dit que les mi-grants « on pense qu’ils n’ontqu’une seule idée, c’est deconstruire des villas, d’acheter dutroupeau, d’acheter des terres, quine font que monter les prix. Ils nepensent qu’à eux et à leur famille.Ben ! Non pas du tout. Regardezici, les migrants sont bien mobili-sés pour le bien-être de la commu-nauté.

Alors, je ne prétends pas connai-tre tout le Sénégal. J’ai pu voir destémoignages de même nature dansd’autres régions mais ici on sentquand même que c’es très fort. Etpuis, ce qu’on sent aussi parcequ’on en a eu plusieurs exemples.Je parle sous le contrôle permanentde Stéfany (ndlr membre de sa dé-légation) qui connait tout ça par

cœur et qui peut me corriger, c’estqu’il y a de la part des migrants unesolidarité qui ne s’arrête pas sim-plement à leur village ou leur com-munauté villageoise ou leur villemais que dans certains cas, ils sontprêts à contribuer aussi à l’amélio-ration des situations dans d’autrescommunes ou dans d’autres vil-lages. C’est vrai que c’est une so-lidarité qui est à la fois active et quiest très altruiste, dirai-je.Au Sénégal on parle d’émer-gence. Ce que vous avez con-staté sur le terrain, montre-t-ilque notre pays est sur la voie del’émergence ?

Si je voulais être franc (il hésite,hésite, fixe un de ses collaborateurs,puis regarde l’interviewer et c’estparti…). Je vous répondrai. Je vaisêtre franc. Je vous dis non, le Séné-gal n’est pas sur la voie de l’émer-gence. Parce que l’émergence c’estle moment où vous enclenchez un ni-veau d’activité économique régulieret qui donne véritablement la pers-pective d’un changement de naturedu fonctionnement de l’économie etde la société.

Là, ce n’est pas ce qu’on voit.Mais ce qu’on voit, c’est la vo-lonté déterminée de créer lesconditions de l’émergence. Parceque l’émergence avant qu’arriventles activités économiques, avantque se mobilise l’énergie pourcréer de la richesse, il faut créer lesconditions. Et parmi ces condi-tions, il y a l’éducation. Et, on sentune très forte mobilisation sur lesquestions de l’éducation. Laconviction chez beaucoup, c’est

que le progrès passe par le savoiret donc la volonté de commencertrès tôt par construire des écoles :des écoles primaires, des collèges,des lycées avec des résultats formi-dables.

Puisque dans, à peu prés, toutesles écoles qu’on a visitées, les ré-sultats étaient les meilleurs du dé-partement. Alors qu’on est dans lesendroits qui sont isolés, qui sont unpeu perdus. Et puis, hier (ndlr lundi09 mai) on voyait ces trois jeunesfilles, premières aux résultats demathématiques du département deBakel. C’est tout à fait impression-nant.

Donc, voilà les conditions del’émergence c’est de créer le mini-mum d’infrastructures, le mini-mum d’environnement qui vapermettre à ce que des activitéséconomiques tournées versl’échange et vers la création de va-leur se développent. On n’en estpas encore là. Il faut le reconnaitre.Ça était dit de manière très intelli-gente par un maire qui a dit voilà :« on va avoir de l’eau. Donc, onpeut faire du maraichage mais si onn’a pas de routes, on ne pourra pastirer le plein profit de notre marai-chage. On pourra peut-être amélio-rer les conditions locales dans levillage. Il y aura des légumes, il yaura plus de l’alimentation demeilleure qualité mais on ne va pascréer de la richesse. On ne va pasentrainer un mouvement de créa-tion d’emplois ». Et je crois qu’il araison. Donc, je le répète, on n’enest pas à l’émergence mais on est àla volonté déterminée de créer lesconditions de l’émergence.Son excellence vous avez sil-lonné une zone frontalière. Est-ce que vous vous êtes interrogésur la sécurité des personnes etdes biens ?

Alors ce n’est pas du tout unsujet qu’on a abordé. Pas du tout.On n’a pas du tout entendu parlerd’une sécurité liée à l’ouverturefrontalière de cette région. J’ail’impression que les relations entreles communautés des deux cotéssont harmonieuses. Alors après, ily a toujours effectivement cettepréoccupation liée au terrorisme età l’éventuel passage de terroristes.Ce n’est pas du tout un sujet qu’on

a perçu.Alors que quand on est plus au

nord vers le fleuve vers Podor etmême je ne dirai pas jusqu’àBakel, mais on sent une espèce demobilisation pas forcément d’ail-leurs de la part de la populationmais des responsables locaux surce sujet. Peut-être que ça existemais on n’en a, en tout cas pasparlé.Dans un état chaotique et im-praticable, n’est ce pas la réha-bilitation de la route nationaleque vous avez eu à emprunters’impose ?

Oui ce serait bien qu’il y ait laroute. Maintenant moi, je ne suispas expert. Afin, si vous me de-mandez mon avis personnel, lapriorité absolue c’est la rénovationdu chemin de fer. C’est absurde.C’est une artère. Les trois quart desvoitures qu’on voit passer, ce sontdes conteneurs. Or, la ligne ferro-viaire part du Port Autonome deDakar, avec le minimum de nui-sance pour les populations. Pasd’accident, pas de détérioration dela route. Donc, ça me paraitrait unesolution beaucoup plus rationnellesurtout que ni le Sénégal, ni le Maline sont dans ces espèces d’exi-gence que personnellement jetrouve quelque fois absurde.

En Europe, du flux tendu, il fautque les choses arrivent à une heureprés, d’un endroit à un autre. Là, cequ’il faut, c’est assurer la régularité,une certaine ponctualité, une certainesécurité du transport. Et la meilleureformule ça semble la rénovation dela ligne de chemin de fer. Je com-prends qu’il y ait des discussionsentre le gouvernement sénégalais etgouvernement malien.

L’exploitant précédent quin’avait pas vraiment réussi dans samission est maintenant sorti del’exploitation de la ligne de cheminde fer. Et que les deux gouverne-ments travaillent à l’idée de réno-ver les chemins de fer. Si j’ai biencompris, on parle de création d’uneligne nouvelle. Ce qui parait d’ail-leurs beaucoup plus raisonnable.Parce que la ligne telle qu’elle est,on voit très bien qu’elle n’est pasen très bon état mais que la réno-vation semble tout à fait possible.

Source : alkuma.info

anCiEn ambassaDEur DE la FranCE, JEan FElix-paganon

«La priorité absolue à Tambacounda,c’est la rénovation du chemin de fer»Dans un entretien accordé à la presse locale, à l’Hôtel Oasis de Tambacounda,

ce mardi 10 mai, en marge d’une tournée dans la région, l’ancien Ambassadeurde la France (il a quitté au mois de juin), Son Excellence M. Jean Felix-Paganon,

après avoir parcouru plusieurs localités, a fait un constat :« le Sénégal n’est pas en-core sur la voie de l’émergence même s’il y a la volonté… ». Avant d’ajouter que lapriorité à Tambacounda reste la rénovation du chemin de fer. Entretien !

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 23SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Comment se porte la santé dans la ré-gion de Tambacounda : infrastructureset ressources humaines mais aussi pla-teau technique ?

Merci beaucoup. Dans notre Région, ilfaut dire que beaucoup d’efforts sont faitspar l’Etat et ses partenaires au développe-ment dans le domaine de la santé et ça depuisplusieurs années. Mais, il faut reconnaitrequ’il y a encore un grand gap tant du pointde vue des structures sanitaires que du pointde vue des ressources humaines et de l’équi-pement.

Au niveau des structures sanitaires, notrerégion compte 01 hôpital régional, 10 cen-tres de santé (dont 03 privés), 101 postes desanté et 146 cases de santé.

L’essentiel de ces structures est concentréles long des principaux axes routiers depuisKoumpentum jusqu’ à Dialokoto ou Bakel.

Deux zones sont extrêmement vulnéra-bles : c’est le Boundou (de Goudiry à Kidirajusqu’en Dianké Makha et un peu versBakel).

Ce sont des zones où la moyenne de dis-tance que parcourent les populations pouraccéder à une structure de santé de base estde 40 Km.

A côté du Boundou, il y a aussi la partienord de la région que j’appelle Ferlo ( deKoumpentoum à Goudiry) toute cette partienord est également dégarnie en infrastruc-tures sanitaires, de sorte que les populationsdoivent faire de grande distance pour accé-der aux services de santé.

Ce constat nous avait amené déjà depuisle mois de janvier 2016, à mettre en placeavec le Gouverneur, un Comité régional depilotage pour renforcer la carte sanitaire ré-gionale.

Ce comité a tenu plusieurs réunions avecles Préfets, les médecins chef de District etd’autres services techniques régionaux. Audébut, on n’avait pas impliqué les élus, lespolitiques parce qu’on voulait travailler surles normes du plan national de développe-ment sanitaire sans aucune pression des élus.

Quand nous avons fini ce travail, parchance le niveau national nous a informéqu’il est prévu des ateliers régionaux avectous les acteurs y compris les élus locaux,sur la carte sanitaire et sociale.

La tenue de cet atelier régional nous apermis de faire des propositions avec lesmaires, les conseillers départementaux, lesSous-Préfets pour construire prés de 36nouveaux postes de santé dans la régionmais en particulier dans le Boundou qui auraplus la moitié de ces structures.

Nous avons également prévu deconstruire six à huit centres de santé secon-daires de niveau 1. Au-delà des centres deréférence, nous avons pensé qu’il y a degrands postes de santé comme Koussanar,Missirah, Diawara, Bamba Thialéne, Payar,… qui peuvent être transformés en Centrede santé secondaire où il y aura, en plus dessages femmes et des infirmiers, un Médecin,un laboratoire d’analyses et une unité de ra-diologie.

Dans le département de Bakel, nous vou-lons construire un hôpital régional de niveau1 ou de niveau 2, parce que nous avons es-timé que l’hôpital régional de Tambacoundane peut plus soutenir tous les besoins ensoins d’urgence de toute la région. Pour dessoins d’urgences, les populations du Dépar-tement de Bakel sont souvent référées versl’hôpital d’Ourossigui.

Du point de vue des ressources humaines,notre région compte 36 Médecins, 01 Gyné-cologue, 01 Pédiatre, 01 chirurgien viscéral,01 Orthopédiste, 78 Sages femmes et 137infirmiers.

Là aussi nous avons quelques soucis mal-gré les efforts de l’Etat. L’année dernière onnous a affecté beaucoup de personnel, enparticulier des sages femmes, même si sou-vent le tiers n’est pas arrivé. Parallèlement,nous avions perdu beaucoup d’infirmiersqui ont réussi aux examens et aux concours.Donc, le gap est encore là.

Mais, nous pensons qu’avec les nouvellesdispositions prises par le Ministére de laSanté et de l’Action Sociale, d’ici la fin del’année, nous aurons un renforcement enressources qualifiées. Nous attendons présde 50 sages-femmes dans la région et présd’une trentaine d’infirmiers.

Du point de vue des équipements, un pro-jet du Ministère est en cours pour renforcerle plateau technique. A titre d’exemple, lesCentres de santé de Goudiry, de Kidira et deBakel ont reçu récemment des équipementsnumériques pour leurs unités de radiologie.Celle de Goudiry a déjà démarré ses activitésdepuis plusieurs mois. Pour Kidira et Bakel,les agents identifiés comme opérateur sonten cours de formation.

Au mois de Mars dernier, le cabinet den-taire de Goudiry a reçu un fauteuil dentaireflambant neuf et les blocs de Bakel et deGoudiry ont été renforcés.

Par rapport aux autres maladies à potentielépidémique, la surveillance est toujours derigueur. En effet, chaque semaine, au niveaude la région, prés de 10 maladies à risqueépidémique (Fièvre Jaune- Rougeole- Téta-nos maternel et néonatal- Méningite….) sontsystématiquement et activement recherchéesau niveau de toutes nos structures sanitairespubliques comme privées. Cette surveillancepermet de détecter très tôt, toute maladie épi-démique et de la juguler. Comment se portent la lutte contre leVIH Sida et le Paludisme dans la régionde Tambacounda ?

Par rapport au VIH/sida, il faut dire quenotre Région est encore une région très vul-nérable, derrière Kédougou et Kolda. Je doisrappeler qu’en 2010 nous étions à une pré-valence de 1, 4 % à Tambacounda, derrièreces 02 régions ou la prévalence était plus éle-vée. Depuis lors, beaucoup d’efforts sontfaits par les acteurs de la réponse au VIH,dans le cadre du comité régional de luttecontre de VIH.

C’est pourquoi, en attendant que des en-quêtes épidémiologiques nationales leconfirment, je suis optimiste quant à labaisse de la prévalence dans notre région.Mais, il reste encore du travail pour encoredavantage protéger nos populations.

Par rapport au Paludisme, comme les au-tres régions du Sud et Sud Est, notre Régionest encore très exposée, compte tenu de sescaractéristiques géo climatiques et environ-nementales.

Je dois rappeler qu’au mois de février2016, dans le cadre de la couverture univer-selle en moustiquaires, nous avons distribuéun peu moins de 500.000 moustiquairesdans la région. Maintenant, le défi c’estd’amener les populations à dormir effective-ment sous ces moustiquaires, toutes lesnuits, toute l’année avec toute la famille.

Nous espérons renforcer la sensibilisationdes populations sur ces problèmes de santédans notre région. Il est clair que la situationdu Paludisme a beaucoup baissé par rapportaux années antérieures, mais, comparée auxautres régions du Centre ou du Nord du Sé-négal, il nous reste encore du travail. L’annéedernière, nous avons enregistré prés de 110mille cas avec 24 décès.

Je rappelle que notre Pays s’est inscritdans une dynamique d’élimination du palu-disme à l’horizon 2030. Déjà, il y a des Dis-tricts sanitaires du nord du Sénégal qui sontdans une dynamique de pré-élimination, cequi est une grande performance.

Nous voulons arriver à ça. Et pour cela, ilfaut que nos populations dorment sousmoustiquaire toutes les nuits, toute l’annéeavec toute la famille. Est-il vrai que Tambacounda a toujoursun taux de mortalité et infantile trèsélevé. Ce phénomène vous hante-t-il lesommeil ?

Ah oui ! Franchement ! J’avoue que ça medonne la chaire de poule et me hante le som-meil. Vous savez avant d’arriver à Tamba-counda, je savais qu’il y avait beaucoup dedifficultés sur le plan de la santé de la mère,

du nouveau né et des enfants, comme la Ré-gion de Kédougou d’où je suis venu.

Mais en termes de proportion, la mortalitématernelle et infantile est encore plus élevéeà Tambacounda. L’année dernière, nousavons enregistré 136 décès maternels dans larégion dont 98 à l’hôpital régional, le resteau niveau des centres de santé.

Sans compter les décès venant des autresrégions notamment Kolda, parce que Mé-dina Gounass et Vélingara évacuent leursmalades à l’hôpital régional de Tamba-counda. Ce taux est très élevé. Il n’y a pasune maladie qui a tué autant dans la région(l’émotion est perceptible à travers sa voix).Ce n’est pas le paludisme, ce n’est pas leVIH sida, ce n’est pas la tuberculose, ce nesont pas les maladies cardio-vasculaires. Cen’est pas le diabète.

C’est pourquoi, je parlais d’épidémie dedécès maternels pour diverses raisons. Pourdes raisons socio culturelles, les femmes ca-chent encore leurs grossesses et ne font pasla première visite prénatale à temps. Pen-dant la grossesse, la femme doit faire aumoins 4 visites. La première visite doit sefaire durant les trois premiers mois et est ex-trêmement importante car la femme reçoitun paquet de prestations préventives.

Malheureusement, dans notre région lesfemmes arrivent au 5ème, 6ème mois ou bienau 7ème mois.

L’autre préoccupation, ce sont les accou-chements à domicile. Si dans des zones oùil n’y a pas suffisamment de structures sani-taires, on peut comprendre ce phénomène,dans la Commune de Tambacounda cettepratique doit être combattue par tous.

Depuis l’année dernière, nous avons misen place un comité technique restreint régio-nal de suivi de décès maternels, qui re-groupe l’hôpital régional, la région médicale,le District sanitaire de Tambacounda et lespartenaires.

Et chaque mois, ce comité se réunit et faitle point sur les décès enregistrés dans toutela région, analyse les causes et fait le feed-back aux médecins chefs de district.

Chaque Lundi, toutes les évacuationsfaites au niveau de la maternité de l’hôpitalrégional la semaine précédente, sont recen-sées et analysées puis le feed-back fait auxmédecins chefs des Districts.

Tout ça, nous le faisons pour renforcer laprise en charge des femmes en accouche-ment.

En décembre 2015, nous avions organiséun forum régional sur les décès maternelsavec les autorités administratives et locales,les Organisations communautaires pour lessensibiliser afin que la santé de la mère etdes enfants soit une préoccupation de tous.

On est à quelques encablures de l’hiver-nage. D’ici un mois, prés de 40% de la ré-gion risque d’être inaccessible et beaucoupde nos structures de santé vont être isolées.

Ça veut dire que même si vous voulez in-tervenir, vous ne pouvez pas y accéder.C’est dire qu’il nous faut aussi des routespraticables pour le désenclavement internede la région et faciliter les évacuations.

Déjà, de janvier à mai 2016, nous avonsenregistré dans la région beaucoup moins dedécès maternels, comparé à la même périodeen 2015. FIN

avEC 136 DéCès matErnEls Dans la région DE tambaCounDa En 2015

Dr Habib Ndiaye a perdu le sommeil et parle d’épidémie Le Médecin Chef de la région de Tambacounda, Dr Habib Ndiaye

considère que les décès maternels constituent une véritable épi-démie. Aucune maladie, diabète, paludisme, tuberculose, Sida …

n’a pas fait autant de victimes, c’est-à-dire, 136 décès en 2015 dansla région de Tambacounda. Et c’est pourquoi Dr Ndiaye parle d’une épi-démie de «décès maternels». Malgré tous les efforts consentis, il y aencore du chemin à faire. Entretien !

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)24 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

La concession d’électrification rurale confiée à ERA cou-vre les régions de Kaffrine, Tambacounda et Kédougou.Compte tenu de la taille de la concession, seuls deux dépar-tement de la région de Tambacounda sont concernés par laconcession, Tambacounda et Koumpentoum. Les départe-ments de Goudiry et de Bakel sont rattachés à une autreconcession (Bakel-Matam-Ranérou) qui n’est pas encore at-tribuée, mais pour laquelle ERA a manifesté son intérêt au-près des autorités nationales.

L’ELECTRIFICATION DANS LA REGIONDE TAMBACOUNDA

La concession d’ERA couvre les villages non encore élec-trifiés au 31 Décembre 2000. Cela veut dire que les localitésde Tambacounda, Dialakoto, Koussanar, Maka, Colibantan,Sinthiou- Malem et Koumpentoum restent sous la responsa-bilité de SENELEC (ainsi que d’autres localités des dépar-tements de Bakel et de Goudiry). L’électrification ruraleconsiste donc à rendre l’électricité accessible dans les autreslocalités. Mais combien de villages comptent les différentsdépartements de la région ?

A lui seul le département de Tambacounda compte 624 vil-lages, contre 277 à Koumpentoum (338 à Goudiry et 184 àBakel). En tenant d’une population relativement faible(342.000habitants dans le département de Tambacounda) onpeut considérer que l’habitat est très dispersé ce qui rend plusdifficile l’accès à l’électricité pour tous. Il y a lieu donc d’en-courager le regroupement des populations afin de faciliterl’accès aux services.

QUEL TYPE D’ELECTRIFICATION ?Il existe deux principaux modes d’électrification, le mode

centralisé qui consiste à produire l’électricité massivementen quelques points du pays et à le distribué dans les zonesde consommation par le réseau interconnecté national (c’est

le cas récemment de Koumpentoum). Le mode décentraliséconsiste à produire localement et à distribuer aux consom-mateurs (c’est le cas de Goudiry).

L’électrification rurale peut donc être réalisée soit parmode centralisé, dans ce cas ERA construira des lignes élec-triques raccordées au réseau interconnecté, puis distribuerdans les villages. Mais le réseau interconnecté étant très fai-blement présent dans la région de Tambacounda et saconstruction coûtant très cher, il s’agira donc principalementd’électrifier par mode décentralisé.

Dans le mode décentralisé la production est réalisée dansune centrale (diesel ou solaire) et distribuée, c’est une optionintéressante pour les villages de plus de 1.000 habitants,sinon, pour les villages moins peuplé il s’agira d’installerdes kits solaires individuels de tailles différentes selon lesbesoins de l’habitant.

LES ACTIVITES D’ERA DANS LA REGIONET LA NECESSAIRE PARTICIPATION DES

AUTORITES LOCALES ET DES POPULA-TIONS

ERA a donc commencé par installer des kits solairesdans plus de 120 villages (département de Tambacoundaet de Koumpentoum confondus), environ 1.200 ménagessont concernés. 120 villages et 1200 ménages raccordés,c’est dire que la moyenne par village est de 10 clients.C’est une moyenne très faible qui démontre la faibleadhésion des populations à la politique d’électrificationrurale. Ce point pourra donc fortement handicaper le dé-veloppement des infrastructures électriques dans la ré-gion, car l’électrification rurale est un investissementcoûteux qui n’aura de sens si la demande effectiveest àla hauteur des sacrifices consentis.

Les services et tarifs que propose le concessionnaire ERA

sont fixés par la Commission de Régulation du Secteur del’énergie (CRSE). Il s’agit de forfait de 5, 7 ou 12 points lu-mineux (avec 1, 2 ou 3 prises) pour un 3.837 F, 6.446 F ou11.694 F par mois. Initialement fixé à 6 h/jour, la duréeduservice a été portée par ERA à 12h pour mieux répondre auxbesoins des clients. Sur ce plan, il convient également desensibiliser les clients et les responsables locaux que le ser-vice public de l’électricité est payant, et que la régularité despaiements est importante pour l’avenir de l’activité. Lesmauvais payeurs sont suspendus après 2 mois d’impayés etprésentés à la gendarmerie puis en justice (il faut préciserqu’une enquête a révélé que ménages dans la région de Tam-bacounda dépense en moyenne 8.000 F CFA/mois pour latéléphonie mobile, ce qui démontre une bonne capacité àpayer).

LES PERSPECTIVES D’AVENIRIl est prévu dans un futur proche de réaliser des centrales

solaires dans la région de Tambacounda, et prioritairementpour les localités qui furent électrifiés par groupe électro-gène aujourd’hui hors d’usage (Malem NIani, Bamba Thia-lène, Dialakoto, Kahene), ainsi que les villages avec unepopulation importante.

ERA a également démarré une activité technico-commer-ciale qui concerne les clients productifs et sociaux (Marai-chage, bananeraie, artisanat, santé, éducation,transformation, commerce, etc.) Il est proposé à ces clientsdes solutions sur mesures pour répondre aux besoins liées àleurs activités respectives. Mais bien souvent, ces clients ontbesoin d’un accompagnement financier afin de mettre à ni-veau leurs installations. L’appel est donc lancé aux institu-tions de crédit et de microfinances pour se joindre à l’effortde développement.

Figure 1: Présence d’ERA dans la région de Tambacounda

soCiEtE Era sEnEgal a tambabCounDa

Organisation de l’électrification rurale

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 25SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Le système éducatif a connu une avancée significativedans la région de Tambacounda ces dernières années grâceà l’effort conjugué du gouvernement et des partenaires. Laconstruction d’infrastructures scolaires de proximité a per-mis aux apprenants d’être plus proches de leur lieu d’études.La région de Tambacounda compte 911 structures sco-

laires formelles dont 112 pour la petite enfance, 719 pourl’élémentaire, 76 collèges, 14 lycées et 12 ETFP.

L’enseignement élémentaire est largement dominé par lesecteur public. En 2015, la région comptait 719 structuresd’enseignement élémentaire dont 696 publiques et 23 pri-vées, pour un effectif total de 99 114 élèves répartis dans2836 groupes pédagogiques. La moyenne par groupe péda-gogique est de 34,94 élèves.

L’Académie est composée de 04 Inspections de l’Educa-tion et de Formation (IEF),

l’IEF de Bakel qui regroupe 21,84 % des structures : 20CDIPE, 154 EE, 15 collèges, 05 lycées et 03 EFPT

l’IEF de Goudiry avec 20,75 % des structures : 09 CDIPE,170 écoles élémentaires, 07 collèges, 02 lycées et 08 CAF*.

l’IEF de Koumpentoum avec 18,2 % des structures : 16CDIPE, 139 EE, 06 collèges et 02 lycées

l’IEF de Tambacounda qui concentre la plus grande partiedu réseau avec 39,41% : 67 CDIPE, 256 écoles élémen-taires, 23 collèges, 03 lycées, 09 centres de formation pro-fessionnelle et 11 CAF.

(*classe d’alphabétisation fonctionnelle)Résultats scolaires

2.1 Résultats CFEETableau : Présentation des résultats CFEE

IEF CFEE2013 2014 2015 Ecarts (n et n-1)Bakel 48.94% 29.48% 23.82% - 5.66Goudiry 65.45% 34.23% 61.05% + 26.82Koumpentoum 23.89% 08.54% 17.40% + 8.86Tambacounda 30.51% 12.23% 19.23% + 7TOTAL IA 38.37% 18.45% 24.52%+ 6.07Source : Bureau Planification

2.2 Résultats BFEMTableau : Présentation des résultats BFEMIEF BFEM

2013 2014 2015 Ecarts Bakel 46.75% 54.35% 66.46% + 12.11Goudiry 62.04% 61.05% 57.78% - 3.27Koumpentoum 37.09% 67.22% 73.26% + 6.04Tambacounda 32.87% 34.38% 58.61% + 24.23TOTAL IA 47.30% 44.37% 61.58% +17.21Source : Bureau Planification

2.3 Résultats BACTableau : Présentation des résultats BACIA Tamba BAC

2013 2014 2015 Ecarts 43% 26.9% 27.56% + 0.66Source : Bureau

PlanificationSituation des salles de classe

SYSTEME ENSEIGNEMENT IEF STATUTAbris provisoires Local normal Total général

Taux abris provisoires

MOYEN ET SECONDAIRE IEF BakelPRIVE 0 25 25 0,00%PUBLIC44 285 329 13,37%Total IEF Bakel 44 310 354 12,43%IEF Goudiry PRIVE 2 5 7

28,57%PUBLIC9 87 96 9,38%Total IEF Goudiry 11 92 103

10,68%IEF Koumpentoum PRIVE 2 8 10

20,00%PUBLIC19 117 136 13,97%Total IEF Koumpentoum21 125 146

14,38%IEF Tamba PRIVE 8 174 182

4,40%PUBLIC84 455 539 15,58%Total IEF Tamba 92 629 721

12,76%TOTAL MOYEN ET SECONDAIRE 168

1156 1324 12,69%PRIMAIRE IEF Bakel PRIVE 1 99100 1,00%PUBLIC23 818 841 2,73%Total IEF Bakel 24 917 941 2,55%IEF Goudiry PUBLIC53 536 589

9,00%Total IEF Goudiry 53 536 589

9,00%IEF Koumpentoum PRIVE 0 14 14

0,00%PUBLIC51 536 587 8,69%

Total IEF Koumpentoum 51 550 601 8,49%IEF Tamba PRIVE 7 72 79 8,86%PUBLIC 148 1159 1307 11,32%

Total IEF Tamba 155 1231 1386 11,18%TOTAL PRIMAIRE 283 3234 3517 8,05%Le nombre d’abris provisoires est encore élevé (451 abris /4841 soit 9.31% des salles de classe) même si l’Académievient de réceptionner entre autres trente (30) écoles du PA-QEEB avec un paquet de service intégré (03 SDC, 01 BH,01 BM, 01 PE, 01 MC pour chaque école).

CONTRAINTESBien que disposant d’énormes potentialités minéralières,

naturelles et d’une population juvénile, la région de Tamba-counda éprouve de nombreuses contraintes qui plombent lesrésultats escomptés notamment :

les mouvements de grèvel’enclavement de la région dont les localités sont très dis-

tantesLa faible intensité des infrastructures de communication

(routes, connectivité) et de l’accès à l’eau et à l’électricité ;Le niveau de pauvreté très élevé, 76.09% de la population

rurale vit en dessous du seuil de pauvreté ;Les facteurs socioculturels (mariages précoces des filles,

émigration des jeunes, orpaillage, etc.)Le chômage et le sous emplois du fait d’une carte indus-

trielle encore faibleLa contribution très faible du secteur privé et de la com-

munauté dans l’éducation et la formation

Le nombre très élevé d’abris provisoiresLe déficit en corps d’encadrementLe manque de moyens logistiquesL’inadéquation des structures de la Formation profession-

nelle par rapport aux besoins de la région

PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

Au plan de la qualité :

- le relèvement du niveau d’exécution des contrats de per-formances

- le renforcement de la dotation en manuels et de la cou-verture en guides dans les disciplines scientifiques ;

- l’intégration des TICE dans les enseignements appren-tissages pour combler les déficits en bibliothèques, labora-toires physiques et autres supports didactiques ;

- le relèvement du niveau de qualification professionnelledes enseignants par le renforcement de la formation diplô-mante et continuée ;

- l’amélioration de l’environnement scolaire par la promo-tion de conditions favorables à l’épanouissement des appre-nants et du personnel.

Au plan de l’accès : - L’accroissement du TBPS et du TBS à l’élémentaire,

au moyen et au secondaire par la mise en œuvre d’un pland’accélération de la scolarisation universelle ;

- l’élargissement de l’accès au niveau de la Formation Pro-fessionnelle et Technique par une orientation et une insertionscolaire et professionnelle adaptées aux exigences du mondeprofessionnelle et des opportunités de la région ;

- la résorption progressive des abris provisoires surtout enzone rurale ;

- la diversification de l’offre éducative par la créationd’écoles et de classes franco arabe et l’appui à la moderni-sation des daara ;

- la construction du CRFPE, du CAOSP, de l’IA et l’achè-vement de la construction du lycée technique.

Au plan de la gouvernance :-Le recrutement de corps d’encadrement dans le moyen

secondaire (IEMS/disciplinaire et Etablissement et Vie Sco-laire) ;

-la réduction de la mobilité par une politique incitative demaintien du personnel ;

-la dotation de l’Académie et des structures rattachées delogistique pour mieux assurer les missions d’accompagne-ment, d’encadrement et de contrôle du personnel adminis-tratif et enseignant ( IA, IEF, CRFPE) ;

-le renforcement des capacités des agents de l’IA et desIEF ;

-l’implication des collectivités locales ;-le renforcement du dialogue social avec les partenaires

sociaux (APE, Syndicats) ;-le renforcement du partenariat public-privé en faveur de

l’école.

Fin

Coup DE proJECtEur sur l’éDuCation par l’inspECtEur D’aCaDémiE, m. alassanE nianECarte scolaire de la région de Tambacounda

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)26 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Le Projet de Développement de l’Elevage au SénégalOriental et en Haute Casamance (PDESOC), cofinancé parle Gouvernement du Sénégal, la Banque Islamique de Dé-veloppement (BID) et la Banque Arabe pour le Développe-ment Economique en Afrique (BADEA), pour un montantde 9,176 milliards de francs CFA, a lancé officiellement sesactivités le 02 novembre 2010, à Kédougou.

L’objectif du projet est de contribuer à réduire la pauvretéet à améliorer la sécurité alimentaire en assurant une gestiondurable des ressources naturelles tout en participant au dé-veloppement de l’élevage et à la mise en œuvre de systèmesde production animale performants.

Le projet intervient dans les 10 départements des régionsde Tambacounda, Kédougou et Kolda et vise une populationbénéficiaire estimée de 409 449 agropasteurs.

Le PDESOC est exécuté à travers plusieurs composantes ;COMPOSANTE RENFORCEMENT DES IN-

FRASTRUCTURES PASTORALES Hydraulique pastorale pour un montant total de

1.671.784.624 F CFA comprenant :07 nouveaux forages équipés avec adduction d’eau dans

la région de Kolda (Médina Touat, Piaye Bouré, MédinaGounass 1) et dans la région de Tambacounda (Allégué, Tou-béré Diaobé, Koumaré et Touba Khitmatoulaye),

08 anciens forages réhabilités avec château d’eau, adduc-tion d’eau, abreuvoirs et bornes-fontaines dans la Région deKédougou (Bandafassi), de Kolda (Sara Coly Salé, Saré Yo-royèle, Saré Mary) et de Tambacounda (Payar, Gallé, DarouManna, Sinthiou Demba DEME),

01 bassin de rétention à Gabou,13 puits pastoraux à grand diamètre, 17 mini forages équipés de pompe manuelle.Infrastructures communautaires d’élevage : 25 parcs à

vaccination, 10 aires d’abattage (Diawara, Kidira, Bakel,Goudiry, Sinthiou Malèm, Malèm Niani,Koumpentoum,Médina Gounass, Kounkané, Saraya), 10magasins de stockage d’aliment de bétail (Tambacounda,Dawady, Bamba Thialène, Payar, Diawara, Gabou, Goudiry,Kolda, Kédougou, Bembou), 04 centres de collecte de lait(Kidira, Goudiry, Koumpentoum, Diaobé), 35 postes vété-rinaires, 06 marchés à bétail (Bondji, Goudiry, SinthiouMalèm, Payar, Mandat Douane, Kolda).Bâtiments administratifs et collectifs : construction et/ou

réhabilitation de bureaux au niveau des Services régionauxet départementaux de l’Elevage, de 03 Maisons des éleveursà Tambacounda, Kolda et Kédougou, du siège du projet àTambacounda.

Les infrastructures communautaires d’élevage et les bâti-ments administratifs et collectifs ont coûté au total la sommede 1.766.123.975 F CFA.

COMPOSANTE APPUI A LA PRODUCTIONANIMALE ET AUX ORGANISATIONS

D’AGRO-PASTEURS :Protection zoo sanitaire5 481 240 doses de vaccins en appui aux Services vétéri-naires des 3 régions;969 vaccinatrices et vaccinateurs villageois de volailles for-més ;120 auxiliaires d’élevage recyclés ;Système de pérennisation des stocks de vaccins mis en placeavec plus de 10 000 000 de recettes gérées par les éleveurseux-mêmesVaccins mis à la disposition des Services vétérinaires des 3régionsVaccins Nbre dosesPasteurellox 779 450Carbovin 407 740Carbosympto 379 600PPRH 960 650Pasteurellad 675 000I2 1 826 400Clavesec 375 000

Polyequipest 5 900Anabot 71 500CUMUL 2010 2015 5 481 240Matériel d’intervention mis à la disposition des Ser-

vices vétérinaires des 3 régionsMatériel d’intervention Nbre d’unitésSeringues 20 ml à curseur 683Seringues 20 ml à curseur 650Aiguilles SC Bov 1950Aiguilles SC PR 1625Glacières 10 litres 585Compte- gouttes 10 ml 975Paniers I2 975Congélateurs 30TOTAL 7473

Cet appui a contribué à améliorer notablement le taux decouverture vaccinale contre la peste équine, la maladie deNewcastle, la peste des petits ruminants et la dermatose no-dulaire contagieuse bovine.

Alimentation1200 tonnes d’aliment bétail, 200 tonnes de graines de

coton et 8000 pierres à lécher mis gratuitement à la disposi-tion des éleveurs dans le but de contribuer au renforcementde la sécurité alimentaire du bétail dans sa zone d’interven-tion,

La vente de ces aliments par les éleveurs à des prix sub-ventionnés a permis de constituer des fonds locaux autogéréspar les éleveurs pour le renouvellement des stocks. Ainsiprès de 100 000 000 FCFA sont dans les comptes des comi-tés de gestion d’aliment géré par les éleveurs eux-mêmes,

24 motofaucheuses équipées de râteaux faneurs mises à ladisposition des agropasteurs..

Amélioration génétique12 taureaux Guzérat, 30 béliers Ladoum, 44 béliers Toua-

bir et 30 boucs Guera, 1650 coqs raceurs mis à la dispositiondes éleveurs, pour un montat de 74 770 000 FCFA.

30 techniciens du public et du privé formés en insémina-tion artificielle bovine ;

30 trousses d’insémination artificielle pour les techniciensformés ;

2 Centres secondaires d’amélioration génétique mis enplace à Tambacounda et à Kolda pour assurer en continu desinséminations artificielles de proximité, en vue de la moder-nisation et de l’intensification de l’élevage. Ainsi du matérielet des intrants d’insémination artificielle d’un montant74 216 877 F CFA ont été acquis pour les deux Centre Se-condaire d’Amélioration Génétique (CSAG) de Tamba-counda et de Kolda (matériel de stockage et de contrôle desemences animales, petit matériel d’insémination, hormonesde synchronisation des chaleurs, semences animales, pro-duits de conservation, antiparasitaires.)

Recherche-DéveloppementCultures fourragères : Pour améliorer les conditions d’ali-

mentation du bétail le PDESOC a introduit la culture du niébéfourrager auprès de certains agropasteurs de sa zone d’interven-tion. C’est ainsi que des semences, des intrants et du petit ma-tériel agricole ont été mis gratuitement à la disposition desagropasteurs. Au total, de 2011 à 2104, les emblavures en niébéfourrager étaient de 465 hectares pour une production de 4,7tonnes de semence et 40 tonnes de fourrage. Etude sur la transhumance dans la zone de la Falémé :

pour contribuer à remédier aux nombreuses difficultés liéesà la transhumance dans la zone de la Falémé, frontalière avecle Mali, une étude sur la gestion de la transhumance et desconflits dans la zone de la Falémé a été réalisée en partena-riat avec l’ISRA. Cette étude a proposé, au terme de six ate-liers de partage et de sensibilisation avec les populations desRégions de Tambacounda et de Matam (zone de départ debeaucoup de transhumants), la mise en place d’un cadre deconcertation pour la prévention et la gestion des conflits ;Amélioration de la survie des poussins et renforcement

de la compétitivité de l’aviculture familiale dans la zoned’intervention du PDESOC : Pour renforcer la sécurité ali-mentaire et améliorer les revenus dans sa zone d’interven-tion, à travers l’amélioration de la productivité de l’élevagede la volaille familiale, le projet a confié à l’EISMV deDakar ce thème de Recherche-Développement qui a donnéles résultats suivants : (i) deux cents (200) aviculteurs ontbénéficié du transfert du paquet technologique comprenantun coq raceur, une poussinière pour la réduction de la mor-talité des poussins et une formation en gestion de la santé etde l’alimentation de la volaille locale (ii) le modèle de pous-sinière mis à la disposition des acteurs a permis de réduirede façon considérable la mortalité des poussins (iii) le poidsdes poussins à la sortie de la poussinière a été amélioré, demême que l’intervalle entre pontes qui a été considérable-ment réduit (iv) des analyses bromatologiques ont permis decaractériser les matières premières disponibles dans la zone,en vue de faciliter la formulation de rations par les éleveurseux-mêmes. Efficacité de l’insémination artificielleL’objectif de ce thème est de contribuer à l’amélioration

de l’efficacité de l’insémination artificielle dans la zone d’in-tervention du PDESOC. Il s’articule autour des axes sui-vants :

Quantifier l’importance des problèmes de fertilité, proli-ficité des vaches et de mortalités des veaux dans les pro-grammes d’insémination artificielle et identifier leurscauses ;

Optimiser le traitement de synchronisation des chaleurs,

chez la vache Ndama ;Optimiser le temps d’insémination artificielle ;Renforcer les capacités des techniciens sur les technolo-

gies ainsi développées ;Il ressort de cette étude que dans les conditions améliorées

le taux de réussite en première insémination est le double decelui obtenu en conditions de terrain. En plus, une gémellitéaccrue associée à une mortalité des veaux nés multiples a éténotée. Cette situation est due à une dose élevée de PMSGqui à 500 UI induit un taux élevé de 2 ou 3 follicules domi-nants par cycle. Cette dose de PMSG est cependant respon-sable de la meilleure croissance folliculaire. d’où une intenseexpression des chaleurs et un taux de conception trèsélevé.En conclusion, l’étude recommande le maintien de ladose de 500 UI dans les programmes d’insémination artifi-cielle. Ceci doit être accompagné par une amélioration del’amélioration des vaches et du renforcement de la compé-tence et de la rémunération des inséminateurs. Etude portant sur l’introduction de l’insémination ar-

tificielle bovine sur chaleurs naturelles : toujours en rap-port avec l’EISMV de Dakar, cette étude a été réalisée avecl’objectif de mettre en place un service d’insémination arti-ficielle de proximité, efficace et à moindre coût. Elle a per-mis, entre autres, un taux de gestation de plus de 50% surles races locales.

Renforcement de capacités des bénéficiaires (animation,sensibilisation et formation) : Diverses formations réaliséesdont 120 auxiliaires d’élevage recyclés et 969 vaccinatriceset vaccinateurs villageois de volailles formés

COMPOSANTE MICRO-FINANCE ISLA-MIQUE

La ligne de crédit islamique est une des composantes duPDESOC, financée par la Banque Islamique de Développe-ment (BID) pour un montant d’environ 775 millions F CFA,avec un fonds de garantie de 50 millions mis en place par leGouvernement du Sénégal.

Au 31 mars 2015, date de clôture du financement BID etde transfert du suivi au FONSTAB, la ligne de crédit a per-mis de financer plusieurs microprojets dans les 3 régions deKolda, Tambacounda et Kédougou, pour un montant total de366.045.980 F CFA ainsi réparti :

Région de Kolda : 115.587.523 F CFA, avec un taux deremboursement de 90% ;

Région de Tambacounda : 173.344.700 F CFA, avec untaux de remboursement de 94% ;

Région de Kédougou : 77.113.757 F CFA, avec un tauxde remboursement de 74%.

Les activités de la ligne de crédit continuent sur une pé-riode totale de dix ans avec la Caisse Nationale de CréditAgricole du Sénégal (CNCAS) qui a été appuyée par lePDESOC en ressources humaines (3 Agents chargés declientèle en finance islamique) et en moyens logistiques (3véhicules, matériel informatique et mobilier de bureau, etc.).

COMPOSANTE GESTION DES RES-SOURCES NATURELLES

Sensibilisation et formation des bénéficiaires ;Plusieurs réunions de sensibilisation réalisée par les

IREFS de Tambacounda, Kédougou et Kolda.Amélioration des circuits de transhumance,lutte contre les feux de brousse : Pour la préservation de

l’environnement et des ressources naturelles, le projet a misà la disposition des Inspections Régionales des Eaux et Fo-rêts de Tambacounda, Kolda et Kédougou, un important lotde matériel de lutte contre les feux de brousse (râteaux,pelles, bottes, gants, coupes-coupes, seaux et battes-feu, pourun montant total de plus de 116.693.976 F CFA ;

420 comités de lutte contre les feux de brousse ont étééquipés en petit matérielMatériel de lutte contre les feux de brousse mis à la

disposition des IREEFDESIGNATION QuantitésCoupe-coupe 3382Bottes 3282Râteaux avec manche 3382Pelles avec manche 3082Seaux 3132Gants 3145Battes-feu 3295

8 unités pastorales mises en place dans la région de Tam-bacounda (Gabou, Béma, Fété Niébé, Allégué, Saré Faring,Dawadi, Payar et Loumbi)

Plus de 50 Km de pare-feu communautaires aménagésavec les motofaucheuses mises à la disposition des agropas-teurs.

La mise en œuvre de cette composante à permis de réduirede manière significative le nombre de cas de feu de brousseet l’étendue des superficies brulées.

COMPOSANTE APPUI A LA VULGARISA-TION ET AUX SERVICES TECHNIQUES

Dotation des Services d’Elevage en véhicules (13) et mo-tocyclettes (38) dans les trois régions de Tambacounda, Ké-dougou, Kolda.

Protocoles de partenariat avec les Inspections Régionalesdes Eaux et Forêts, les Directions Régionales de Dévelop-pement Rural, les Divisions Régionales de l’Hydraulique etde la maintenance et les Divisions Régionales de l’Urba-nisme et de l’Habitat des régions de Tambacounda, Kédou-gou et Kolda.

ELEVAGE Regard sur les réalisations du PDESOC à Tambacounda

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 27SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Président de la Maison des Eleveurs de la région de Tam-bacounda, M. Amadou Diallo a indiqué que le PDESOC afait certes d’énormes réalisations (forages, parcs de vacci-nation, marchés à bétail, mini forages, mini- laiteries, airesd’abattage, moto faucheuses, magasins d’aliment de bétail,postes vétérinaires, stabulation…etc) dans les 3 régions d’in-vention que sont Kédougou, Tambacounda et Kolda, mais ily a toujours des communes où le projet n’est pas encore in-tervenu alors qu’il s’y trouve beaucoup de potentialités pas-torales. Il a cité l’exemple des communes rurales deKouthiaba et de Kahène dans le département de Koumpen-toum.

En plus, affirme M. Diallo, l’introduction des géniteurspour l’amélioration des races est une initiative qui doit tou-jours se poursuivre. «Il faut continuer l’amélioration desraces bovines, caprines, ovines pour booster l’élevage afind’en faire un secteur porteur de croissance. Même l’alimentde bétail ne couvre pas toutes les zones dans les trois régionsd’interventions du projet. Or, le besoin est encore là parceque les prix sur le marché sont souvent hors de portée deséleveurs», a-t-il expliqué.

D’ailleurs, le président de la Maison des Eleveurs de Tam-bacounda, M. Amadou Diallo soutient avoir fait ce plaidoyerpour une deuxième phase du PDESOC auprès de certainsbailleurs, sans oublier les autorités étatiques. «J’en ai, étaye-t-il, parlé au Ministre de l’Elevage et des Productions Ani-males et au Président de la République, M. Macky Sall.Vraiment, nous demandons une deuxième phase du PDE-SOC pour permettre aux éleveurs locaux de réaliser la sécu-rité alimentaire en bétail dans les trois régions,Tambacounda, Kolda et Kédougou».

Les mercredi 14 et vendredi 16 juin derniers, des reportersdu Groupe Alkuma ont effectué une visite de terrain pourconstater des réalisations du PDESOC dans les 4 départe-ments : Koumpentoum, Tambacounda, Goudiry et Bakel.

Président du Comité de gestion du magasin d’aliments debétail de Dawadi (arrondissement de Koussanar), AdamaMangane a indiqué que la présence du PDESOC dans lazone à travers la construction d’un magasin d’une capacitéde stockage de 80 T est une aubaine. En effet, Dawadi est lesiège de l’Unité pastorale qui regroupe 6 villages pour la ges-tion de l’eau (marres et forage), des pâturages de la transhu-mance, la santé animale, la lutte contre les feux de brousse,la commercialisation de l’aliment de bétail.

Il a rappelé que le PDESOC a construit un magasin d’unecapacité de stockage de 80 tonnes, offert une motofaucheusepour lutter contre les feux de brousse et faire des réservesfourragères, un taureau Guzérat et des coqs raceurs. Aprèsl’épuisement du stock offert par le PDESOC lors de la ré-ception du magasin, le Comité de gestion s’approvisionneen aliment de bétail à la SEDIMA à Dakar et en graine decoton à la SODEFITEX de Tambacounda.

C’est le PDESOC qui a assuré la formation des membresdu Comité de gestion avant de les aider à ouvrir un compteau Crédit mutuel du Sénégal, caisse de Koussanar. Plus de100 éleveurs bénéficient directement des produits du maga-sin à des prix abordables. Il y a aussi une pharmacie vété-rinaire villageoise.

Il en est ainsi dans toutes les localités où le PDESOC aconstruit un magasin d’aliment de bétail. A Bamba Thialène,Payar, Diawara, Goudiry, outre le magasin d’aliment de bé-tail, il y a un poste vétérinaire.

tambaCounDa Plaidoyer des éleveurs de la région pour le prolongement du PDESOC La Maison des Eleveurs de la région de Tambacounda a lancé, au cours d’un entretien ac-

cordé aux supports du Groupe Alkuma, un appel à l’Etat du Sénégal et ses partenaires àprocéder au prolongement du Projet de Développement de l’Elevage au Sénégal Oriental

et en Haute Casamance (PDESOC) qui prend fin ce mois juin 2016.

Le Président de la Maison des éleveurs duDépartement de Bakel et éleveur à Diawara,M. Hamou Sow, a souligné, ce jeudi 16 juin,que grâce à la stabulation, il parvient à com-mercialiser, chaque jour, environ 40 litres delait frais à 750 F Cfa l’unité. Car, dans sonenclos, il a quatre vaches laitières (une mé-tisse Holstein, une métisse montbéliardedeux vaches gobra.

Toutes ces vaches qui allaitent de jeunesproduits, avaient été saillies par le taureauGuzérat mis à l disposition de la MDE deDiawara par le PDESOC.

Et chaque métisse donne 7 litres de lait lematin et 7 litres le soir, au total les deuxvaches métisses produisent 28 litres par jour.Alors que les deux vaches laitières localesdonnent 12 litres soit 6 litres pour jour. Etpourtant, la capacité de production desvaches est relativement faible en cette pé-riode de saison sèche.

«Grâce à la commercialisation de lait frais,je donne, quotidiennement, 2500 F Cfa pour ladépense à la maison et achète une quantité suf-fisante d’aliment de bétail pour le cheptel, sans

oublier les autres besoins. Tout ça est le fruitdu soutien du PDESOC à travers la stabulation,la mise en place d’aliment de bétail, des infra-structures modernes, l’encadrement des éle-veurs…», a-t-il soutenu, visiblement réjoui.

Selon M. Sow, le PDESOC doit avoir unedeuxième phase pour permettre aux éleveursde Bakel de réaliser l’autosuffisance en bo-vins, caprins et ovins. En plus, il a indiquéque la commune de Diawara, zone à fortevocation pastorale, doit abriter, entre autresnouvelles infrastructures, une laiterie et unparc à vaccination. A la date du 16 juin 2016,le Comité de gestion du magasin de Diawaraa plus 7 millions francs Cfa dans son compteouvert au Crédit mutuel Sénégal.

«C’est avec un pincement au cœur que nousapprenons que le PDESOC est dans sa phaseterminale. Ce projet a beaucoup contribué audéveloppement de l’élevage dans la zone où iln’y avait presque aucune infrastructure. Grâceau PDESOC, l’élevage commence à nourrirson homme même s’il y a encore beaucoup dedéfis à relever», a fait savoir M. Hamou Sow.

Fin

LES OUVRAGES AYANT FAIT L’OBJET DEVISITE PAR LES REPORTERS DU GROUPE

ALKUMA LE 14 JUIN 2016

Description des travaux visités MontantsHTVA desTravaux en F CFA Entreprises attributaires

Construction du magasin de stockage d’aliment de bétailDAWADY 6 222 350 MBAKOLRéalisation du forage neuf de KOUMARE équipé depompe immergée et de groupe électrogène de 30 kw .1 Château d’Eau 100m3 sur 15m de hautUne station charrette, (potence) 2 abreuvoirs, 4 bornes fontaines,3.5 km réseau de distribution,Une cabine. de pompage; 110 470 800 ESCIConstruction du poste vétérinaire de BAMBA THIA-LENE 13 864 960 SCTPConstruction du magasin de stockage d’aliment de bétailBAMBA THIALENE 6 222 450 MBAKOLConstruction de la mini-laiterie de KOUMPENTOUM 23 091 642 MBAKOLConstruction du magasin de stockage d’aliment de bé-tail de PAYAR 6 222 350 MBAKOLRéalisation du Château d’eau de PAYAR :1 Château Eau 100m3 sur 15m de haut2 stations charrettes, (potences) 2 abreuvoirs, 4 bornes fontaines,1.2 km réseau de distribution,49 506 260 EBYConstruction du marché à bétail de PAYAR 23 259 300 ORIENTAL VISION

LES OUVRAGES AYANT FAIT L’OBJET DEVISITE PAR LES REPORTERS DU GROUPE

ALKUMA LE 16 JUIN 2016

Description des travaux visités Montants HTVA desTravaux en F CFA Entreprises attributaires

Construction du marché à bétail de BONDJI 23 259 300 ORIENTAL VISION Construction du magasin de stockage d’aliment de bétailDIAWARA 6 222 350 MBAKOLConstruction du magasin de stockage d’aliment de bétailGABOU 6 222 350 MBAKOLConstruction du bassin de rétention de GABOU120 043 200 ESCIConstruction de la mini-laiterie de KIDIRA23 091 642 MBAKOLConstruction de la mini-laiterie de GOUDIRY23 091 642 MBAKOLConstruction du magasin de stockage d’aliment de bé-tail de GOUDIRY 6 222 350FRCS MBAKOLConstruction du marché à bétail de GOUDIRY 23 259 300 ORIENTAL VISION

VOIR CI-DESSOUS LES DEUX TABLEAUXSUR QUELQUES RéALISATIONS DANS LA Ré-GION DE TAMBACOUNDA ET LEURS COûTS.

introDuCtion DE la raCE guzérat Et stabulation à DiaWara

Un éleveur réalise prés d’un million F Cfa de recettes mensuellesgrâce à la vente de lait frais

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)28 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Quelles sont les missions d’un Préfet ? Est-il possible d’avoir des statistiques sur lapopulation, la superficie, le nombre de vil-lage… dans votre département ?

Le préfet est le délégué de son excellence,le président de la République. Il est aussi lereprésentant de tous les ministres. Donc, lepréfet est là pour superviser, au nom del’État avec ses différentes structures, pourveiller à l’harmonisation de toutes les inter-ventions qui se font dans le département.

Il coordonne les activités aussi bien desstructures de l’État et des structures qui vien-nent accompagner l’État dans sa politique.Le préfet veille à l’application des textes lé-gislatifs et réglementaires, c’est-à-dire leslois, puisqu’il représente les pouvoirs pu-blics. Il sert aussi de relais dans la transmis-

sion des politiques publiques en directiondes populations.

Le département de Bakel a une superficiede 6 675 km2. La population totale est esti-mée à près de 156 528 habitants (en 2014),répartie dans 176 localités. La population dudépartement de Bakel est composée de So-ninké, Halpulars en majorité, Bambara etMandingue.Une multitude d’acteurs interviennentau niveau du département et un pro-blème d’harmonisation se pose assezsouvent. Comment parvenez-vous àgérer tout cela ?

Pour ce qui est des missions, il y a ce soucide veiller à la régularité des interventions, àleur harmonisation, mais aussi de voir àl’échelle du département s’il y a une cohé-

rence, si les actions ne vont pas se déroulerdans un seul espace et délaisser d’autres quisont parfois enclavés avec les difficultés decirculation. Donc, le préfet veille à l’harmo-nisation avec la multiplicité des acteurs. Il aun certain nombre d’outils qui permettentcela, dont les comités départementaux de dé-veloppement (CDD).

C’est le premier niveau d’harmonisationoù l’on retrouve tous les services techniques,les ONG, les projets et programmes entre au-tres. Ce sont des réunions qui doivent setenir régulièrement et ensuite, on se charged’orienter les activités, surtout des différentspartenaires que sont les ONG pour les inciterà ne pas faire la même chose dans un seulendroit, mais de voir, par rapport à l’espace,la zone qui est assez délaissée. Quand onprend l’exemple du département de Bakel, ily a l’arrondissement de Kéniaba qui est par-ticulièrement difficile d’accès.

De ce fait, il est délaissé par les projetsprogrammes de l’État. Récemment, on areçu une mission avec le programme indienqui veut intervenir dans la riziculture. Avecla Société nationale d’aménagement et d’ex-ploitation des terres du Delta du fleuve Sé-négal (SAED), on a effectué une tournée,mais sur le Kéniaba, il y a eu des réticences.Ils ont prétexté l’éloignement et l’accès,mais nous avons insisté pour qu’ils inter-viennent là-bas. Finalement, ils sont revenusà de meilleurs sentiments. C’est ainsi qu’ilsont visité la zone.

Si on n’avait pas insisté, elle serait tou-jours délaissée alors qu’il y a un fort poten-tiel. Donc, le préfet intervient pour orienterles ONG et, à l’occasion des rencontres, onincite les gens à aller dans ces zones diffi-ciles d’accès. Kéniaba est un arrondissementtrès vaste qui manque presque de tout. Il n’ya même pas de forage dans cette localité auchef lieu d’arrondissement. Les populationssont obligées de consommer l’eau des mareset pendant l’hivernage, nous sommes tout letemps interpellés parce que quand il com-mence à pleuvoir, toute cette zone est coupéedu reste du département.

C’est une zone très difficile et quand on yva, on a l’impression d’être en territoire ma-lien. C’est pourquoi, on avait incité l’État àvenir marquer sa présence. Ça a coïncidéavec l’époque où Djibo Ka était ministre del’Intérieur (NDLR 1993-1995). C’est uncontainer qui a abrité la première sous-pré-fecture et c’est bien après qu’un bâtiment aété construit.Quels sont les projets ou programmesphares au niveau du département deBakel ?

Actuellement, le projet phare dont on parlele plus et sur lequel nous sommes mobilisés,c’est dans le cadre du Programme nationald’autosuffisance en riz. D’ailleurs, le prési-dent de la République, M. Macky Sall, était

même venu ici. On a tendance à dire queBakel nourrit Tambacounda. En rapport avecles potentialités, on voudrait que notre dé-partement puisse jouer ce rôle-là.Qu’est-ce qui a changé dans vos rap-ports avec les élus depuis la mise enœuvre de l’acte III de ladécentralisation ?

La mise en œuvre de l’Acte III de la dé-centralisation est en cours et certains aspectsne sont pas encore formalisés. On parled’une première phase qu’on a traversée, ilreste la seconde phase qui va gérer les as-pects financiers. Déjà, la première phaseétait marquée par la disparition des conseilsrégionaux et la mise en place du conseil dé-partemental. Aussi, la communalisation in-tégrale a entrainé la disparition descommunautés rurales ; ce qui fait qu’au-jourd’hui, nous avons 12 communes et leconseil départemental soit 13 collectivitéslocales.

Pour ce qui est de nos rapports, on est tou-jours dans la continuité de ce qui existaitparce que l’Acte III n’est que la continuationdes autres phases antérieures de la décentra-lisation que nous poursuivons. Globalement,il faut dire qu’il n’y a pas encore de change-ment autour de cela. L’encombrement de la voie publique estune réalité dans plusieurs axes routiers,surtout à Kidira…

Pour le cas de Kidira, on note un encom-brement extraordinaire, avec une forte circu-lation sur le corridor Bamako-Dakar. Pourcirculer, on est obligé de passer à travers lesrues de la ville. Mais aujourd’hui la gendar-merie a bien pris en charge cette situation.Quand on a parlé avec eux, ils ont consentide gros efforts pour régler la situation.

Donc, chaque fois que la mairie traine lespieds, on peut, avec les forces de sécurité,faire en sorte que la voie soit dégagée. Onavait demandé au sous-préfet de voir avec lemaire pour prendre des arrêtés, mais leschoses ont trainé. Ce qu’il faut pour parer àtoute éventualité, c’est de mettre des aires destationnement pour les gros porteurs, carplus de 400 camions traversent quotidienne-ment la ville. C’est énorme et il va falloir or-ganiser tout cela. Votre dernier mot

Je vous remercie des efforts que vousfaites pour essayer de mettre en exergue toutce qui se fait non seulement dans notre ré-gion, mais également dans la zone qu’onpeut appeler le Sénégal oriental, le sud-estdu pays. On a vu que vous avez fait des re-portages sur Kédougou, Salémata et mis enlumière les différents services qui sont là-bas, les projets, les réalisations, etc. On a uneexcellente cartographie des réalités et on voitque les choses sont en en train d’évoluerdans le bon sens.

FIN

mamaDou mbaYE, préFEt DE baKEl

«L’arrondissement de Kéniéba est délaissé par les projets et pro-grammes de l’État et certains partenaires…»Le département de Bakel a un fort potentiel qui gagnerait à être

très bien exploité. C’est la conviction du Préfet Mamadou Mbaye.Dans cet entretien, le chef de l’exécutif départemental revient sur

ses missions et nous parle aussi de l’important projet qui est mis enœuvre dans cette zone, dans le cadre du Programme national d’auto-suffisance en riz.

«A l’occasion des renouvellements des instances du Conseilnational de la Jeunesse, nous avons eu l’opportunité de par-courir l’arrondissement de Kéniéba en constatant le niveaud’enclavement à tout point de vue et un état de choc qui m’apoussé à me porter avocat et volontairement pour défendre deses populations démunies, délaissées et totalement oubliées.La preuve, dans l’histoire du Conseil de la jeunesse, c’est lapremière que Kéniéba ait des conseils communaux et unConseil d’arrondissement de jeunesse. Dans l’urgence duPUDC, il faut tenir compte des urgences de cet arrondissementet nous proposons un «Projet d’urgence spéciale Kéniéba».Des études sont disponibles à l’ARD de Tambacounda», a ex-pliqué, M. Cissokho.

M. Cissokho déplore aussi l’absence totale d’électrifica-tion rurale et l’insuffisance notoire des capacités tech-

niques, matériels et infrastructurelles des OCB, Chefs devillage et des élus qui doivent porter le développement à labase. Il invite l’Etat à considérer les populations de l’ar-rondissement de Kéniéba comme des sénégalais à part en-tière et non des sénégalais à part.

Pour preuve, le président du Conseil communal de la jeu-nesse de Médina Foulé n’est joignable au téléphone qu’avecun numéro malien. Ses puces des différents opérateurs de té-léphone mobile au Sénégal ne fonctionnent pas, faute de ré-seau. «Où est alors l’ARTP», s’interroge M. Cissokho ?Avant d’ajouter que Kéniéba cherche le PUDC pour l’électri-cité, l’eau, les routes, des équipements pour les femmes ;l’ARTP pour un réseau téléphonique national et surtout laSAED pour assurer la sécurité alimentaire.

FIN

EnClavEmEnt, manquE D’inFrastruCturEs, pauvrEté…L’arrondissement de Kéniéba serait-iloublié malgré le potentiel ?Il s’est déclaré avocat de l’arrondissement de Kéniéba situé dans le département de Bakel,à la frontière avec le Mali. Cet homme s’est dit meurtri par l’enclavement total, le manquecriard d’infrastructures à tous les niveaux, la pauvreté ambiante…et tout ça malgré les im-

menses potentialités agricoles, pastorales, fluviales, minières ... Notre interlocuteur est leprésident sortant du Conseil départemental de la Jeunesse et Coordinateur de la section duForum civil à Bakel, en l’occurrence, M. Al Ousseynou Cissokho.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 29SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Le Projet de Développement d’une Résilience à l’Insé-curité Alimentaire Récurrente au Sénégal (DRIARS) est lefruit d’une initiative du Comité Inter Etats de Lutte contrela Sécheresse au Sahel (CILSS) couvrant l’ensemble despays membres. Il s’exécutera sur une période de cinq ans.

Il est financé par un prêt d’un montant de 26,569 millionsde US dollars de la Banque Islamique de Développement(BID).

L’objectif du projet est de contribuer à la réduction de l’in-sécurité alimentaire et au développement de la résilience despopulations vulnérables au Sénégal. Plus spécifiquement, ilvise à: (i) améliorer les moyens d’existence de la populationrurale ciblée par l’augmentation de la capacité de productionde leurs actifs; (ii) le renforcement des capacités des com-munautés cibles à s’adapter aux changements climatiques,et (iii) l’amélioration de la capacité des décideurs à gérer lescrises alimentaires.

Le DRIARS s’inscrit dans le cadre des stratégies et poli-tiques nationales en cours, en particulier le Plan SénégalEmergent et a pour objectif de contribuer à la réduction del’insécurité alimentaire et au développement de la résiliencedes populations vulnérables au Sénégal en ciblant cinq (5)régions vulnérables du pays soumises aux aléas climatiqueset conformément aux objectifs du document du Plan Natio-nal d’Investissement Agricole (PNIA).

Ses principales composantes et activités associées se ré-sument ainsi qu’il suit.

Développement de la résilience au changement climatiqueet renforcement de la sécurité alimentaire

L’objectif de cette composante est double : (i) contribuerà l’augmentation de la production agricole (culture et bétail); et (ii) renforcer les systèmes de première alerte nationauxet régionaux. La composante financera les deux sous-com-posantes suivantes : (i) développement des infrastructuresde récolte de post récolte et de stockage des eaux de pluie et(ii) développement d’un système d’information nationale etrégionale pour la gestion et la prévention de la crise alimen-taire.

Réhabilitation et préservation des moyens de subsistanceen milieu rural :

L’objectif de cette composante est de financer les inter-ventions qui permettront aux petits exploitants vulnérables,aux pasteurs et agro- pasteurs d’atténuer et de résister à deschocs climatiques à moyen et à long termes. Plus spécifique-ment, la composante financera les interventions en matièred’appui à la production végétale, d’appui à la production ani-

male et d’appui à la production aquacole.Amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité de

l’aliment de bétailL’objectif de cette composante est que les pays bénéfi-

ciaires complètent les initiatives nationales et améliorentl’accessibilité de l’aliment de bétail dans les régions les plusaffectées, sur la base des besoins identifiés. Pour le Sénégal,le projet financera la fourniture de 2.700 tonnes d’alimentde bétail pour soutenir les actions nationales. Cette compo-sante est financée par ITFC sous la forme de financementdu court-commerce et devrait être mise en application aucours d’une période de 12 mois après conclusion de l’accordde financement entre le pays et l’ITFC.

Gestion et coordination du projetDes ressources seront mises à disposition pour l’installa-

tion d’une unité de gestion. Ladite Unité disposera d’un chefde projet, d’un spécialiste en Suivi évaluation, d’un spécia-liste en gestion financière et comptable, d’un secrétaire et dedeux chauffeurs. Le projet obtiendra du mobilier de bureauet des véhicules pour l’UGP. Des ressources seront mises àsa disposition pour acquérir des services de consultants pourles études techniques détaillées, le contrôle des travaux, lapréparation des documents de soumission, et des enquêtes/deréférence. Sous cette composante, le projet engagera égale-ment un commissaire aux comptes pour entreprendre l’auditde ses comptes et la certification de toutes les demandes deréapprovisionnement du compte spécial.

la réalisation des infrastructures ci-après est prévue, pourle compte de la région de Tambacounda.

REPUBLIQUE DU SENEGAL——————-Un Peuple, Un But, Une Foi——————-

MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’EQUIPEMENT RURAL

Projet de Développement d’une Résilience à l’InsécuritéAlimentaire Récurrente au Sénégal (DRIARS)

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)30 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Quelles sont les missions d’un Préfet ? Est-il possibled’avoir des statistique sur la population, la superficie,le nombre de village… dans votre Département ?

Les Missions du Préfet sont tirées de sa qualité de déléguédu président de la République et représentant de tous les mi-nistres. A ce titre, il a une habilitation générale pour faire ap-pliquer toutes les politiques de l’Etat dans sa circonscription.

Les délégations de pouvoirs en matière d’administrationdu personnel font aussi de lui le supérieur de tous les agentsdans sont ressort, à des degrés divers. Il a donc une missiongénérale de coordination, d’impulsion et de contrôle.

Il faut relever par ailleurs, l’importance de ses pouvoirs enmatière de gestion de l’ordre public. Il est en effet le garantde la Sécurité, la tranquillité et la quiétude publiques.

A Koumpentoum, il y a 142623 habitants, Superficie :7650km2, Arrondissement : 02, Commune : 10, Villages :311 ! On constate souvent une multitude d’acteurs interve-nant dans ce Département. Et il semble qu’il se posesouvent un problème d’harmonisation des interven-tions. Comment le Préfet gère t-il tout ça ?

L’organisation administrative du Sénégal permet unebonne coordination et harmonisation des interventions au ni-veau déconcentré. Malheureusement, le cadre légal mis enplace n’est pas souvent usité pour différentes raisons. C’estainsi qu’il est noté parfois des incohérences dans la présencedes acteurs.

Mais, il faut dire que les moyens ne manquent pas pourl’autorité administrative de ramener le cas échéant, tout cemonde dans le droit chemin. En effet, en plus des cadres decoordination et d’harmonisation (comité, conférence, com-mission, réunion…), il est de son ressort de suspendre oud’interdire tout programme ou activité qui ne serait pas enadéquation avec les orientations de l’Etat ou avec lecontexte local.Quels sont les projets ou programmes phares dansvotre département mis en œuvre par l’Etat ou ses par-tenaires ?

Les partenaires ci-après s’investissent dans le Départe-ment. Il s’agit : FNUAP, UNICEF, JICA, USAID (Abt As-sociation, Intrahealth), Africare, ADEMAS, CARITAS,Fonds Mondial de lutte contre le VIH, la Tuberculose et lePaludisme, Fondation Sonatel, Croix Rouge, PROGEDE 2,PADAER, ANCAR, SODEFITEX, PAPIL, WAAPP, PDE-SOC, ERA Sénégal, ONG la lumière… ! Combien de collectivités locales avez-vous dans votreDépartement et qu’est ce qui a changé dans vos rap-ports avec les élus depuis la mise en œuvre de l’Acte 3de la décentralisation ?

Le Département compte onze (11) collectivités locales (1Département et 10 Communes). Nos rapports avec les élusn’ont pas fondamentalement changé. Les principes de l’op-tion de l’Etat en cette matière sont les mêmes : autonomie,libre administration, participation citoyenne, accompagne-ment technique de l’Etat.L’encombrement de la voie publique est une réalitédans plusieurs axes routiers et dans les marchés. L’or-ganisation de l’espace communal est une compétencedévolue à qui, entre le Maire et le Préfet ?

Dans l’espace Communal, il faut distinguer la voirie clas-sée de celle secondaire. La première relève de la gestion del’Etat alors que pour la seconde, c’est de la compétence desCommunes. Mais, de manière générale, en matière de police

administrative, les prérogatives des Maires ne sont pas ex-clusives. Le Préfet veille toujours à leur exercice et en casde défaillance, prend les mesures de correction nécessaires.Avez-vous un dernier mot Monsieur le Préfet ?

Remercier pour cette collaboration : la visibilité est unélément essentiel dans la conduite des affaires publiques.Rappeler que la responsabilité dans la communication estgage de stabilité et de cohésion sociale. FIN

DEmba touré, préFEt DE KoumpEntoum

«La responsabilité dans la communicationest gage de stabilité et de cohésion sociale»

Dans cet entretien accordé au mensuelAlkuma, le Préfet de Koumpentoum, M.Demba Touré a abordé plusieurs ques-

tions. Selon lui, la responsabilité dans la com-munication est gage de stabilité et decohésion sociale.

Quelles sont les missions d’un Préfet ?Est-il possible d’avoir des statistiques surla population, la superficie, le nombre devillage… dans votre département ?

Le Préfet est le délégué du Président de laRépublique dans le département. Il y est lereprésentant du Gouvernement, du PremierMinistre et de chacun des ministres. Sousl’autorité du gouverneur, il est chargé deveiller à l’exécution des lois et des règle-ments. Il représente l’Etat dans les actes dela vie civile, sous réserve de la compétencede l’Agent judiciaire de l’Etat.

Le Préfet a sous son autorité les sous-pré-fets et l’ensemble des fonctionnaires etagents civils de l’Etat en service dans le dé-partement. Le Préfet coordonne l’activité detous les services civils du département. Ilcontrôle la gestion des crédits mis à leur dis-

position.Il réunit, au moins une fois par mois, les

Sous-préfets et les chefs de services dépar-tementaux. A cette occasion, il commente lesinstructions reçues des autorités supérieures,s’informe des difficultés rencontrées etdonne ses instructions particulières dans lecadre des instructions générales reçues desautorités supérieures qualifiées.

Le Préfet est responsable du développe-ment économique et social du département.A cet égard, il préside les travaux du Comitédépartemental de développement qu’il réu-nit au moins une fois par mois et, d’une ma-nière générale, tous les comités consultatifscréés au niveau départemental.

Le Préfet est le représentant de l’Etat au-près du Département (collectivité locale) etde toutes communes qui lui sont rattachéespar décret. A ce titre, il exerce le contrôle delégalité sur les actes des collectivités locales.

Le Département de Goudiry : 114 847 ha-bitants (Recensement général de 2013), 337villages officiels, 17 000 km2 (l’un des plusvastes départements du pays).On constate souvent une multitude d’ac-teurs intervenants dans ce département.Et il semble qu’il se pose souvent un pro-blème d’harmonisation des interven-tions. Comment le Préfet gère tout ça ?

Le défi de la coordination des interven-tions se pose à l’échelle nationale. Goudiryn’échappe pas à cette réalité même si, faut-ille préciser, il se pose avec moins d’intensitéen raison notamment de la jeunesse du Dé-partement (2008) et du déploiement encoretimide des acteurs de développement. LeCDD est le cadre de référence pour l’harmo-nisation et la coordination des actions de dé-veloppement.

Il est réuni au moins une fois par mois au-tour du Préfet et regroupe les chefs de ser-vices déconcentrés, les collectivitésterritoriales, les projets et programmes, lesONGs, les organisations de la société ci-

vile…etc, pour débattre et échanger sur lesactions de développement en cours et desdéfis à relever. C’est l’instance appropriée departage d’informations, ce qui permet d’évi-ter et/ou de lever les malentendus, corrigerles imperfections pour accroître l’efficacitéet l’efficience des actions de développement.

A côté de ce cadre général, d’autres ins-tances sectorielles de coordination peuventêtre créées. C’est l’exemple du Comité dé-partemental de Protection de l’Enfant. LeCDPE est un organe fédérateur de tous lesacteurs des secteurs public, privé, commu-nautaire et de la société civile qui interagis-sent autour de la problématique de laprotection de l’enfant dans le Département.

Il a pour vocation d’harmoniser les inter-ventions, de mutualiser les bonnes pratiqueset de rationaliser les ressources au profit del’intérêt supérieur de l’enfant.

Tous ces cadres constituent des instru-ments à la disposition de l’autorité pour l’ai-der dans le travail de coordination. Il se posecependant, le défi de la fonctionnalité des co-mités ainsi créés, même, pour le moment, leCDPE par exemple échappe à cette réalitéqui frappe l’essentiel de ces cadres deconcertation et de coordination.Quels sont les projets ou programmesphares dans votre département mis enœuvre par l’Etat ou ses partenaires ?

PDESOC, PADAER, PPC/PNDL, PAPIL(devenu P2RS), AGEROUTE, PUDC,PEPAM/UE, PAQUEEB, OSB, PNBSF,Conseil départemental (construction desalles de classe et murs de clôture d’école),PAISD, UNICEF (protection et développe-ment de l’enfant), ONG la lumière… ! Combien de collectivités locales avez-vous dans votre département et qu’est cequi a changé dans vos rapports avec lesélus depuis la mise en œuvre de l’Acte 3de la décentralisation ?

Seize (16) collectivités locales : 01 Dépar-tement et 15 communes.

La communalisation intégrale a eu commeconséquences (entre autres) l’élargissementdes compétences en matière foncière aux an-ciennes communes (celles qui exsitaientavant l’Action III). L’Acte III a égalementconsacré la création et l’émergence d’unnouvel ordre de collectivité : le Département,plus proche des populations que son ancêtre,la Région.

La gestion et l’appui des lycées et collègessont rendus plus efficaces avec le Départe-ment. Ces établissements du moyen secon-daire ressentent concrétement l’effet de ladécentralisation, dans leur fonctionnementquotidien, gâce aux réalisations concrétesobtenues en si peu de temps (infrastructures,fournitures scolaires etc.).L’encombrement de la voie publique estune réalité dans plusieurs axes routierset dans les marchés. L’organisation del’espace communal est une compétencedévolue à qui, entre le Maire et le Pré-fet ?

La lutte contre les encombrements sur lesvoies et places publiques (marchés, rues etvoirie urbaines etc.) relève de la mission depolice municipale et le Maire est, par excel-lence, le siège des pouvoirs de police muni-cipale, en particulier dans sa fonctionexécutive. Cette mission comprend, notam-ment « la sûreté et la commodité du passagedans les rues, quais, places et voies pu-bliques, ce qui comprend le nettoiement,l’éclairage, l’enlèvement des emcombre-ments, la démolition ou la réparation desédifices menaçant ruine… ».

Cependant, les attributions conférées auMaire s’exerce sous le contrôle du représen-tant de l’Etat. Au demeurant, elle ne fait pasobstacle à la possibilité pour le représentant,d’intervenir, lorsque les circonstances l’exi-gent. En tout état de cause, celui-ci exerceles pouvoirs de réprimer les atteintes à latranquillité publique et de maintenir le bonordre dans les endroits de grands rassemble-ments comme les marchés. On le voit donc,la loi encourage une synergie des actionsvoire une complicité positive entre les auro-rités municipales chargées désormais de lafonction exécutive et les représentants del’Etat qui assurent le contrôle des actes y af-férents.Avez-vous un dernier mot Mr le Préfet ?

Félicitations et encouragements pour cetteœuvre de service public qui constitue une ré-ponse au droit légitime des citoyens à l’infor-mation, surtout, à l’information de proximité,en même temps qu’elle donne à une jeune cir-conscription comme Goudiry, l’opportunité des’exprimer et de montrer ses atouts et ses fai-blesses et donc de renforcer son attrait auprèsdes partenaires au développement.

FIN

CHEiKH ibra Fall, préFEt Du DépartEmEnt DE gouDirY

«Le Préfet est responsable du développement économique et social du département»Le Préfet de Goudiry M. Cheikh Ibra Fall a, dans un entretien ac-

cordé au mensuel Alkuma expliqué les missions d’un Chef del’Exécutif départemental. Selon lui, le Préfet est responsable du

développement économique et social du département. A préciser quequelques jours après la réalisation de cette interview, M. Cheikh IbraFall est nommé, nouveau Préfet du département de Ziguinchor. Nouslui souhaitons plein de succès.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016) 31SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

Quelles sont les missions d’un Préfet.Est-il possible d’avoir des statistiquessur la population, la superficie et le nom-bre de villages dans votre département?

Je tiens d’abord à rappeler que le Préfet estune autorité administrative nommée par dé-cret parmi les fonctionnaires du corps desAdministrateurs civils. Il est à la tête d’unecirconscription administrative appelée Dé-partement.

Il tient ses attributions du décret n°72-636du 29 mai 1972 relatif aux attributions deschefs de circonscription administrative et deschefs de village, modifié par le décret n°96-228 du 22 mars 1996. A ce titre, le Préfet estle délégué du Chef de l’Etat et le représen-tant du Gouvernement, c’est-à-dire de tousles ministres dans sa circonscription.

Comme vous pouvez donc l’imaginer, lesmissions d’un Préfet sont nombreuses. Il estchargé de veiller à l’exécution des lois et rè-glements, de suivre la mise en œuvre des po-litiques publiques dans le département.

Il faut enfin ajouter que dans le cadre dela décentralisation, le Préfet assure la repré-sentation de l’Etat auprès des collectivitéslocales qui lui sont rattachées. A ce titre, ilexerce le contrôle de légalité des actes des-dites collectivités.

Relativement à la population et à la super-ficie, retenez que le Département de Tamba-counda couvre une superficie d’environ20 328 km² et compte une population esti-mée à 320 747 habitants en 2015, soit unedensité moyenne de 15,77hbts/km2.

Le nombre total de villages s’élève à 706répartis entre trois arrondissements. A cepropos, il convient de préciser qu’il s’agitdes villages officiels, c’est-à-dire dont lacréation a été conduite conformément à la ré-glementation.Quels sont les défis sécuritaires à releverau niveau de votre département ?

Je voudrais préciser que de façon globale,la situation sécuritaire du département deTambacounda est calme. Mais, comme vousle savez, en matière de sécurité il ne faut ja-mais dormir sur ses lauriers, d’autant plusque le risque zéro n’existe pas en matière desécurité.

Les défis sécuritaires se résument au volde bétail, à la coupe frauduleuse et abusivedu bois, notamment le long de la frontièreavec la Gambie, la multiplication des cas devol et de cambriolage, quelques litiges fon-ciers qui peuvent déboucher sur des troublesà l’ordre public et la prévention et la luttecontre le terrorisme, compte tenu de la po-sition carrefour du Département de Tamba-counda.

Par conséquent, je profite de votre tribune,pour lancer un appel en direction des popu-lations pour plus de collaboration avec lesservices de Police et de Gendarmerie et sur-tout de dénoncer toute personne ou tout faitde nature à engendrer l’insécurité.

J’ai évoqué plus haut les litiges foncierscomme un des défis sécuritaires du départe-ment. A ce propos, celui qui nous préoccupele plus c’est bien évidemment celui de Was-sadou, qui oppose les populations de qua-torze villages à Gilbert KHAYAT et qui duredepuis des années.

En effet, il s’agit d’un litige assez com-plexe, car il y a d’une part MonsieurKHAYAT qui détient ses titres fonciers etd’autre part les populations qui occupent les-dits titres, après leur déguerpissement duparc Niokolokoba et qui tirent leur subsis-tance de ces terres.

Par conséquent, il est urgent que cette af-faire soit réglée de façon définitive, pour évi-ter des conséquences fâcheuses. Je sais quel’Etat a pris la pleine mesure de cette affaireet s’attèle à son règlement.On constate souvent une multitube d’ac-

teurs intervenant dans ce département etil semble qu’il se pose souvent un pro-blème d’harmonisation des interven-tions. Comment le Préfet gère tout ça ?

Vous avez effectivement raison. En effet,dans le département en plus des services del’Etat et des collectivités locales, il y a d’au-tres intervenants tels que les ONG, les pro-jets et programmes, les associations, entreautres, d’où la nécessité de faire en sorte quetoutes leurs interventions soient coordonnéeset harmonisées. D’ailleurs, je précise que cetravail fait partie intégrante des missionsd’un Préfet. A cet effet, il dispose d’un im-portant instrument que constitue la confé-rence d’harmonisation, que le Préfet est tenude réunir, au moins deux fois par an, en rap-port avec le Président du Conseil départe-mental.

Je rappelle que l’absence d’une bonne har-monisation des interventions engendre uneinefficacité des interventions, la création dedoublons, mais surtout un développementdéséquilibré du territoire.

C’est pourquoi je m’attèle à rendre fonc-tionnel tous les cadres de concertation exis-tants, notamment le Comité Départementalde Développement (CDD) et la Conférenced’harmonisation (CH), afin que les préoccu-pations de toutes les populations du départe-ment soient correctement prises en charge, àtravers une dynamique d’ensemble.Quels sont les projets ou programmesphares mis en œuvre par l’etat ou sespartenaires dans le département ?

Ces projets et programmes, il faut le dire,s’inscrivent pour l’essentiel dans le Plan Sé-négal Emergent (PSE) et concernent plu-sieurs secteurs : l’agriculture,l’assainissement, les infrastructures rou-tières, le cadre de vie, l’éducation, la santé,etc.

Je citerai d’abord le programme de moder-nisation des villes (PROMOVILLES), quicomporte un volet assainissement, à traversle projet d’assainissement de la Communede Tambacounda, d’un coût de 3,2 milliardsde Fcfa, dont l’objectif est la réalisation de52 km de réseau d’assainissement et laconstruction d’une station de pompage,d’une station d’épuration et d’une station deboues de vidange.

Il y a aussi dans le cadre de ce même pro-gramme un volet routier, avec la réalisationde 4km de voirie urbaine, avec un éclairagemoderne et des aménagements paysagers,dans la Commune de Tambacounda.

Toujours au titre des programmes pharesdu PSE, il y a le PUDC qui est entrain deréaliser plusieurs ouvrages hydrauliques etdes pistes en terre, pour le désenclavementde certaines localités.

L’Etat est aussi entrain de construire dans ledépartement, l’Université du Sénégal Orientalqui sera dédiée aux sciences, notamment auxressources minières et à la géologie.

Je profite aussi de cet entretien, pour vousannoncer que l’Etat a l’ambition d’ériger lesecond pôle urbain, après celui de Diamnia-dio, dans le Département de Tambacounda.Le travail de prospection, pour l’identifica-tion d’un site est en cours et les autres étapesvont bientôt suivre. Je rappelle simplementque les pôles urbains entre dans le cadre del’aménagement de nouvelles villes, la pro-motion de l’habitat social, mais également lacréation de zones industrielles pour en toutcas asseoir un développement social inclusifau profit de tous.

Bien entendu, à côté de ces projets ou pro-grammes phares du PSE, il y a d’autres pro-jets ou programmes tout aussi importants quivisent l’éradication de la pauvreté et uneamélioration substantielle et concrète desconditions de vie des populations. A ce pro-pos, je citerai le PADAER, le PROGEDE, lePEPAM, etc.Combien de collectivités avez-vous dansvotre département et qu’est-ce qui achangé dans vos rapports avec les élusdepuis la mise en œuvre de l’acte III dela décentralisation ?

Le département de Tambacounda compte10 collectivités locales, dont le départementet neuf communes.

L’Acte III de la décentralisation constitueune innovation majeure dans la politique dedécentralisation, en ce sens qu’elle apporteune simplification des échelles de gouver-nance et offre plus d’opportunités aux col-lectivités locales de s’associer, à traversl’intercommunalité et d’accéder à des finan-cements innovants.

Toutefois, force est de constater qu’il tardeà prendre sont envol, car les questions liéesà la fiscalité locale et à la mise en cohérencedes territoires n’ont pas encore trouvé des ré-ponses adéquates, du moins dans la premièrephase de cette réforme. Fondamentalement,les rapports entre le Préfet et les élus n’ontpas connu de changements majeurs, avecl’avènement de l’Acte III de la décentralisa-tion. Le Préfet joue le même rôle qu’aupara-vant.

L’encombrement de la voie publique estune réalité dans plusieurs axes routierset dans les marchés. L’organisation del’espace communal est une compétencedévolue à qui ? Entre le maire et le pré-fet ?

L’éradication des encombrements entredans le cadre des attributions du Préfet enmatière de gestion de l’ordre public. A cepropos, je rappelle aussi que le Maire a éga-lement des attributions en matière de police,qu’il exerce sous l’autorité du Préfet, pour lavoirie non classée et sur toute l’étendue dupérimètre communale.

Concernant la voirie municipale je laissele soin au maire de prendre les mesures ap-propriées pour veiller au bon ordre dans lacommune, avec bien entendu mon concourset celui des services de l’Etat.

Vous l’avez dit les encombrements neconcernent pas uniquement la Commune deTambacounda. Il en existe aussi dans lescommunes de Koussanar et Sinthiou Ma-léme qui sont traversées par la RN1 et où lestationnement des gros porteurs et la confi-guration des marchés, qui sont proches de laroute nationale, posent fondamentalementproblème.

Dans ces trois communes, les activités quis’y mènent engendrent assez souvent une oc-cupation anarchique et irrégulière des em-prises de la route nationale.

Je précise que cette situation pose pro-blème à deux nivaux. D’abord elle ne facilitepas la fluidité de la circulation, ensuite, elleest source d’insalubrité et d’insécurité, àcause des risques d’accident, parce que vousle savez Tambacounda constitue un carrefouret est sur le corridor Dakar-Bamako.

C’est pourquoi, j’ai, en rapport avec lesservices de sécurité, l’AGEROUTE et lescommunes concernées, élaboré un plan delutte contre les encombrements de la voirieclassée, qui s’est traduit par les premiers dé-guerpissements sur la RN1. Ces actions vontse poursuivre afin que les risques d’accidentsbaissent et que la circulation soit plus facilesur les axes concernés, en plus d’une amé-lioration du cadre de vie.

Toujours, dans ce cadre, toutes les dispo-sitions sont également entrain d’être prisespour rendre fonctionnel le parking des grosporteurs situé à la sortie de la ville et régle-menter ainsi le stationnement de ces types devéhicules dans la Commune de Tamba-counda.

FIN

En toutE ExClusivitE

«Le département de Tambacounda va abriter le second Pôle Urbainaprès Diamniadio», annonce le Préfet Mor Talla TINEUne bonne nouvelle ! Le Pré-

fet, M. Mor Talla TINE, a ac-cordé, dans cet entretien

exclusif, la primeur de l’informa-tion au mensuel Alkuma. L’Etat al’ambition d’ériger dans le Dépar-tement, Tambacounda le secondPôle Urbain du Sénégal aprèscelui de Diamniadio.

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Alkuma (La Voix du Sénégal Oriental- Mensuel mai- juin 2016)32 SPÉCIAL TAMBACOUNDA 2016

LE PROGRAMME D’URGENCE DE DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE

PUDC ETAT DES TRAVAUX DANS LA REGION DE TAMBACOUNDA

1. CADRE INSTITUTIONNEL ET OR-GANISATIONNEL DU PUDC

Le Plan Sénégal Emergent (PSE), adopté par le gou-vernement en 2014, est la feuille de route stratégiquedu Sénégal. L’amélioration de l’accès des populationsrurales aux services sociaux de base figure au nombredes objectifs poursuivis par le programme d’actionsprioritaires du PSE sur la période 2014-2017. C’estdans ce cadre que le gouvernement met en œuvre avecl’appui technique du PNUD, le Programme d’Urgencede Développement Communautaire (PUDC). La fina-lité du PUDC est d’améliorer significativement lesconditions de vie des populations et de favoriser l’im-plication des acteurs locaux dans le développementéconomique et social de leur localité.

Le PUDC est structuré en quatre composantes quesont (i) le développement des infrastructures socio-économiques de bases ; (ii) l’amélioration de la pro-ductivité rurale et de la production agricole et del’élevage ; (iii) le renforcement des capacités institu-tionnelles des acteurs locaux ; et (iv) le développe-ment d’un système d’information géo-référencé ; dontla mise en œuvre devrait avoir des effets immédiatssur la réduction de la pauvreté et des inégalités so-ciales.

Au niveau de la composante 1, le Programme pro-cède à la construction / réhabilitation des forages, châ-teaux d’eau, pistes, à l’électrification des villages et àla mise à disposition des équipements de transforma-tion agricole aux groupements de femmes.

2. ETAT DES REALISATIONS DU PUDCDANS LA REGION DE TAMBACOUNDA

ANNEXE 2 : VOLET HYDRAULIQUE :LISTES DES SITES

ANNEXE 4:VOLET HYDRAULIQUE :LISTE DES 11 CHATEAUX D’EAU : Diala-

coro,Sare Bamol,Boulembou,Makan-ding,Thiodorde,SinthiouTafsir,Diana,Di

aloube,Thiara,Kagnibe,Dar Salam

ANNEXE 5:VOLET ELECTRIFICATION :LISTE DES VILLAGES