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Superieurs Inconnus

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Guenon sur les supérieurs inconnus

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L'énigme de René Guénon et les « Supérieurs Inconnus » Par Louis de Maistre, Edition Arché 2004

Observations générales Fort curieusement, on n'a trouvé nulle part le moindre compte rendu. Sans doute pour

deux raisons : Premièrement, René Guénon ne sort pas grandi de son voisinage avec un Clarin de la

Rive qui apparaît pour ce qu'il fut, à savoir un complice avéré du fameux Léo Taxil et de son compère le Chartier.

Ensuite, le crédit que Guénon a accordé aux histoires à base d'un «royaume souterrain», histoires colportées par l'auteur de «Hommes, bêtes et Dieux» et le très délirant Saint Yves d'Aveydre apparaît sous un jour assez franchement sinistre de sorte que la théorie guénonienne à propos du «Roi du Monde» qui en découle s'en trouve sérieusement malmenée.

Autre chose encore, on découvre que l'ouvrage de Guénon sur le théosophisme est formé pour une large part d'un emprunt à un rapport dont la source apparaît dans toute son ambiguïté. Or, Guénon a négligé de vérifier certains détails et a donc adopté sans contrôle des informations erronées. Ca ne change pas grand chose à la morale de l'histoire mais ça fait un peu désordre et sa réputation en tant qu'enquêteur s'est trouve malgré tout sérieusement écornée...

Il faut ajouter à cela qu'un compte-rendu sérieux et systématique de ce pavé de près de 1000 pages est impossible car la première impression, c'est qu'au total la montagne à fini par accoucher d'une souris quand à ce qu'il reste en tant qu'informations fiables. Mais il se peut que d'autres découvrent des détails qui m’auraient échappé.

Le reproche qui est fait à Guénon d'avoir trop systématiquement fait des mystères de tout est bien loin d'être infondé cependant que le volume et le prix de l'ouvrage constituant un obstacle majeur à un débat réel, ce n'est pas cela qui va enrayer l'idolâtrie quasiment mécanique que suscite l'oeuvre du célèbre français mort au Caire en 1951.

Enfin, il est bien difficile au terme d'une première lecture, de sortir de l'immersion que cela implique avec des idées claires. Il manque en vérité un résumé par chapitre et une vraie conclusion. Sans parler d'un système de repères chronologiques substantiel de la carrière si limpide de Guénon.

Certes l'auteur s'est montré scrupuleux, méticuleux, voire surtout excessivement laborieux. Il se devait de prendre un certain nombre de précautions dans la mesure où les éditions Arché sont dénoncées comme étant l'une des manifestations de l'anti-guénonisme voire de la « contre-initiation ».

Ce n'est pas une chose dont on peut espérer nous convaincre. Il faut bien peu de chose pour être dénoncé comme faisant partie des « contre-initiés » et à ce propos l'un des mérites de l'auteur est d'avoir montré que ce concept ne fut pas lui-même très clair dans l'esprit de son inventeur, et au surplus ce concept a évolué...

Guénon et la Maçonnerie L'auteur du volume s'est étonné à juste titre de ce que le caractère particulier la

maçonnerie anglaise d'après 1717 n'ait jamais suscité de véritables réticences chez Guénon bien que son caractère soit plus que suspect. Il a donc reproché à juste titre à Guénon d'avoir été finalement très ambigu sur ce sujet en faisant l'impasse sur ses caractères négatifs pourtant visibles. Un passage consacré à son influence sur notre sacro sainte révolution française

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montre bien que si la thèse conspirationniste sous sa forme classique n'est pas recevable, il est impossible d'innocenter cette organisation devenue de plus en plus tentaculaire au point de s'être répandu sur le monde avec une rapidité assez sidérante.

Il va de soi que je partage cet avis… En fait René Guénon n'a presque rien dit sur la Maçonnerie et c'est la constitution post

mortem de deux ouvrages parfaitement artificiels qui sont à l'origine d'une véritable illusion. Illusion d'optique qui a permis à des maçons de profiter par trop excessivement de la caution de Guénon en faveur de leur «secte». Mais si l'on y regarde de plus près on s'aperçoit qu'il n'a pas dit grand chose et qu'en fait il en a trop dit tout en n'en disant pas assez conformément à cette manie des mystères dont il a usé à tout propos et souvent hors de propos pour éluder des situations particulièrement embarrassantes...

La thèse de Louis de Maistre sur les « Supérieurs Inconnus » Quant à la thèse de l’auteur, elle est à peu près la suivante: les fameux «Supérieurs

Inconnus» seraient des émanations du frankisme et du sabbatéisme qui se seraient servi du succès de la Maçonnerie pour y insuffler, au travers d'une maçonnerie de marge, voire par le biais des hauts grades, toutes sortes de ferments subversifs dont il faudrait rechercher l’inspiration d’origine du côté d'un certain manichéisme très présent dans l’ancienne Perse. En somme et quoique l'auteur ne le dise point ouvertement, la Maçonnerie serait en quelque sorte l'instrument central et donc privilégié de la « contre-initiation ».

En quoi consisterait-elle précisément? Elle nous est dépeinte comme se nourrissant d'un certain dualisme qu'on fait remonter entre autres sources à l'ismaélisme et il se serait agi de modifier l'ambiance par le biais de fausses doctrines et de pratiques tournant autour d'histoires de « magie sexuelle ».

Dans cette perspective, une certaine zone géographique comprise, grosso modo, entre la Pologne et l'ancien empire ottoman constituerait le théâtre privilégié des opérations supposées.

Examen de cette thèse Que faut-il penser de tout cela? Je ne prétend pas donner un avis définitif et il faut

procéder par ordre. Certes la zone géographique ainsi dépeinte joue manifestement un rôle « géopolitique » encore agissant. Il suffit de se rappeler que ce n'est sans doute pas un hasard si la Turquie tient tend à entrer dans l'Europe et quoiqu'il s'agisse d'un pays islamique, ce régime réputé laïc tend à exercer un curieux chantage en prétendant jouer le rôle d’une sorte de tampon. Il a été un des premiers si ce n'est le premier à donner le droit de vote aux femmes et ce bien avant la France mais est-ce que cela peut être considéré comme un gage? Il faut rappeler que le rempart qui protégeait l'Europe de l'Ouest était constitué par l'orthodoxie. Or la guerre du Kosovo est une manoeuvre américaine pour le faire sauter. Voir Le retournement de Vladimir Volkoff...

Pour des raisons différentes de l'auteur, j’admets que la Pologne constitue bien un foyer assez pernicieux. Louis de Maistre attribue cela à l'influence des communautés juives qui auraient été gangrenées par les deux hétérodoxies qu'on a évoquées plus haut. Ce n'est sans doute pas faux mais il est dangereux de s'aventurer sur ce terrain et si c'est pour en rester à des sous-entendus, ça n'est pas sérieux.

A propos du rôle géopolitique de la Pologne En fait nous croyons qu'il y a autre chose de plus mystérieux encore et qui tient au fait

que la Pologne a été coïncée entre l'empire germano prussien et la Russie. Les polonais sont sujets à un grave complexe et il existe sans doute un lien entre leur l'ivrognerie légendaire et

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le « problème d’identité » auquel je viens de faire allusion. Toujours est-il .que l’ivrognerie se caractérise par un tempérament pleurnichard et une tendance à vouloir tirer les autres pour les noyer.

Sachant cela on remarque alors que lors des deux dernières guerres et surtout la dernière, c'est bien la Pologne qui nous a entraîné dans une sorte de guêpier... Et il n'est pas impossible que ce que nous évoquons remonte plus loin encore soit jusqu'au XVIIIème siècle au moins. Je regrette par conséquent que l’auteur ne se soit pas penché sur l’implication de la Pologne dans divers conflits de ces derniers siècles.

Quoiqu’il en soit, une chose assez frappante doit être pointée : à savoir que la revue Diplomatie a récemment souligné les liens anciens de la Pologne avec les Etats Unis d'Amérique de sorte que son engagement au côtés des américains du côté de la Mésopotamie actuelle ne peut qu’apparaître sous un jour assez inquiétant dans la mesure où elle profite par ailleurs de façon éhontée des subsides européens, des subsides qui renforcent une église catholique du fait qu’elle demeure propriétaire de grands domaines terriens. Or cette église est terriblement intégriste qui développe actuellement des côtés particulièrement « imbuvables » et donc haïssables.

Il faut encore noter un autre point que personne ne paraît avoir remarqué. A savoir que le visage actuel du catholicisme a été façonné par un pape polonais avec tout ce que cela implique de goût pour une fausse repentance et cette « mariolâtrie » déliquescente si en honneur chez les Polonais!

Quelqu'un a traité Jean-Paul II de « pape américain » mais sans aucunement penser à ce que vient d'évoquer une revue du quai d'Orsay. Il arrive ainsi assez souvent que des auteurs soucieux de « bons mots » ne découvrent jamais la véritable portée de ce qui leur a été mystérieusement soufflé puisque l’on constate que la collusion entre la Pologne et le gouvernement d’un « Busher » est une réalité. On pourrait citer beaucoup d'exemples de ce phénomène et il en existe un qui est fameux à propos d'une certaine « troisième hypothèse » de Guénon...

Guénon avait évoqué l’aide de l’Orient à l’adresse d’un Occident sur le point de redevenir barbare. Mais sans penser que la seule aide spirituelle concevable en vue d’un ressourcement intérieur ne peut être constituée que par l’Orthodoxie et non par l’Islam. Or,il se trouve que cette orthodoxie doit savoir comment traiter l’Islam puisqu’elle a vécu un temps sous sa tutelle…

Les milieux catholiques plus ou moins apparentés au « Lefebvrisme » peuvent occasionnellement mettre le doigt sur des traits de personnalité ou des éléments biographiques assez suspects. Or j’ai souvenir d'avoir lu quelque part quelque chose d'assez franchement sulfureux concernant l'incontournable Jean Paul II et ce pourrait bien être des indices allant dans le sens de la thèse de Louis de Maistre. Malheureusement, la mémoire des « Solitaires », comme celle de tout être humain est soumise à des limitations contingentes...

« Magie sexuelle » et « contre-initiation » Pour en revenir à l'ouvrage évoqué, ce qui est problématique c'est le fait d'assigner à la

« contre-initiation » une spécificité « magico-sexuelle » presque exclusive si elle ne l'est pas tout à fait. Certes on ne peut qu'être abasourdi par tout ce que recouvrent les allusions à cette « pornographie érudite » dont parlait Guénon à propos d'un Le Chartier mais si la créativité de nombreux auteurs du XIXème siècle en cette matière est bien quelque chose d'hallucinant bien qu'on n'en sache pas grand-chose… Cependant, l'idée selon laquelle l'essentiel des dérives actuelles de la fameuse « évolution des mœurs » telle qu’elle défraie la chronique contemporaine reposeraient sur des « histoires de cul ésotérique » ne tient pas la route.

On se demande bien qui se soucie encore de recourir à un ésotérisme quelconque pour avoir un prétexte à s’envoyer en l’air ? Il est vrai que les gens qui ont des « problèmes

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métaphysiques » en dessous de la ceinture recourent encore volontiers à des justifications plus ou moins « tantriques » mais cela ne concerne qu’une infime minorité de citoyens qui n’est absolument pas représentative.

Le dévergondage actuel n’a strictement rien à voir avec la fascination exercée au XIXème siècle par des histoires à base de « pornographie érudite ». La déréglementation dans ce domaine à de toutes autres causes. Si l’on prend l’exemple des revendications des milieux LGBT, de la permissivité qui s’ensuit avec le développement exponentiel qui l’accompagne, deux facteurs sont en cause. C’est avant tout l’œuvre des lobbys de marchands spécialisé et on si les choses se sont décoincées, c’est parce qu’on a tout intérêt à ce qu’il en soit ainsi. Je m’explique : le développement sans précédant du secteur tertiaire se traduit par l’emploi de légions d’êtres humains qui ne sont ni plu ni moins que des robots privés de tout véritable pouvoir de décision. Il faut bien procurer, à ces nouveaux esclaves, l’illusion qu’ils sont libres malgré tout. Si la fameuse « société des loisirs » a viré à l’aigre vu la baisse du pouvoir d’achat, il faut cultiver l’illusion qu’elle demeure réelle en laissant prospérer toutes sortes de lieux de dévergondage sexuel, tout en permettant la publicité et les moyens de rencontres que cela nécessité. Sinon ça serait la révolution. Cette déréglementation est donc là pour parfaire notre fameux RMI dont le but est de donner aux plus défavorisés juste de quoi éviter de crever de faim pour qu’ils ne descendent pas dans la rue en saccageant tout sur leur passage.

Ce dévergondage que j’évoque ne doit strictement rien aux causes supposées par Louis de Maistre. Il ne s’agit même pas d’un rôle préparatoire puisque les histoires de « magie sexuelle » n’ont touché qu’une frange très infime de la population et n’ont concerné que des classes aisées qui avaient le temps de s’intéresser à ce genre de spéculation.

On peut aisément comprendre que les histoires évoquées aient pu exercer une fascination excessivement problématique en un siècle où la pruderie catholique avait pratiquement verrouillé tout et enfermé la population dans un véritable carcan. Toutefois, ce rôle de compression est plus important que le genre de pornographie qui a hanté quelques cinglés d’un siècle stupide entre tous.

Si donc la teneur de la pseudo libération actuelle est allée trop loin et si elle tourne à une véritable boulimie de sexe, le style des fantasmes ambiants à complètement changé. Quoiqu'on en dise, certaines perversions absolument écoeurantes dont on pouvait encore relever publiquement les traces il y a seulement une quarantaine d'années ont complètement disparu et ne se trouvent plus que dans la description d'antiques manuels de psychiatrie.

Le sado masochisme et la scatologie existent toujours mais elles ont en grande partie perdu le caractère sordide qu'elle ont revêtu. On voit apparaître des poussées inquiétantes comme la mode du « barebacking » mais dans le même temps, on assiste à certaine transformations relativement positives1 de choses qui ne sauraient pu passer pour de véritables « perversions » sans susciter une réprobation quasi générale.

On doit à la vérité de dire que l'actuel déluge que constitue le commerce de la pornographie (qui n'est guère que la mise en coupes réglées d'une misère sexuelle savamment entretenue et même suscitée de toutes pièces sous un faux semblant de « libéralisme »...) est infiniment plus innocente que les fantasmagories plus ou moins kabbalistiques évoquées pour la période considérée. Je n’entreprendrai pas de prouver car il suffit de se balader sur Internet

1 - Le genre d’homosexualité qui a cours actuellement n’a plus rien à voir avec celle du temps de Proust

où des « nymphes » se croyaient enfermées par erreur dans un corps velu et donc hideux... Il s’agit à présent d’une homosexualité nettement plus virile en dépit de la confusion ambiante avec la question du « transsexualisme ». C’est du reste si vrai que les « homos » ne sont plus guère discernables, à moins de le vouloir. La mode « métrosexuelle » initiée par des couturiers gays a été si universellement adoptée par les jeunes qu’on ne sait plus trop qui fait quoi… Il s’agit, en dépit d’un dévergondage qui passe les bornes de la mesure, d’un immense progrès.

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pour avoir une vue d’ensemble des différents genre de pornographie produits par l’industrie. Il existe des rubriques assez sulfureuses mais elles sont très minoritaires.

En résumé, la thèse consistant à dire que des milieux frottés de manichéisme seraient à l’origine du dévergondage actuel n’est pas susceptible d’emporter la conviction. La vraie cause c’est l’enfermement des populations dans une sorte de puritanisme qui a commencé de s’étendre à l’Occident à partir du XII et XIIIème siècle. C’est l’Eglise catholique la grande responsable et quand on scelle une cocotte-minute tout le monde sait qu’elle finit par exploser. Sept siècles ont été nécessaire pour cela et il a fallu un dérèglement économique pour arriver à l’état de chose actuel.

L’ombre de Seth Le pseudo Louis de Maistre n'est certes point un personnage obtus mais certaines

considérations attribuant à Seth comme spécificité la pratique de toute sexualité vouée à la stérilité sous une forme ou une autre relève en fait de ce manichéisme extrêmement sinistre qu'il dénonce comme la source de la subversion qu'il s'efforce de « pister » dans ses plus infimes replis.

A noter qu’on est dans la droite ligne d’un certain « robinisme » qui avait chargé ce dieu égyptien de tous les pires vices de la création. L’ouvrage porte du reste de nombreuses traces de l’influence de Jean Robin. Et puisqu’il en est ainsi, on peut bien lui mettre sur le dos les pires crimes.

Cependant, lorsqu’on lui attribue telle ou telle spécificité, encore faudrait-il l’appuyer sur des données traditionnelles. Mis à part le rapport de Seth avec une magie de bas étage, je ne vois guère ce qu’on peut dire de plus précis…

L’influence de Jean Robin Une chose est assez frappante pour qui connaît bien la littérature produite autour de

l'oeuvre de René Guénon. Ce qui ressort dans cet ouvrage rappelle par bien des côtés certaines interprétations et informations ou simplement des théories présentes dans l'oeuvre d'un certain Jean Robin alias « Jean Villiers » auteur d'un fascicule sur Cagliostro.

Mais ceci n'implique aucunement que Louis de Maistre soit un nouveau pseudo de Robin. Le style, des traces d’italianisme et l'état d'esprit qui ressort de cette prose nous éloignent d’une telle attribution quoique c'est bien Jean Robin qui avait souligné l'importance du caractère subversif du frankisme et du sabbataïsme. Je ne saurais dire dans quel ouvrage puisqu'il s'est recopié maintes fois. La prégnance de certains lieux est tout aussi remarquable (Venise, Constantinople etc...).

Et si de Maistre n'a cité que deux fois l'auteur de René Guénon témoin de la Tradition c'est probablement qu'étant soucieux de crédibilité, il a jugé prudent de ne point faire la part trop belle à un auteur réputé sulfureux. Cependant il y a manifestement dans l'Enigme de nombreuses pistes qui ont été inspirées par ledit Robin.

C'est l'occasion de se poser la question de savoir qui a pu souffler à ce dernier certaines particularités originales de ses enquêtes... Inutile donc de dresser le catalogue des points de rencontres. Quant à la différence de style elle tient au fait que Robin a probablement eu quelques intuitions assez fulgurantes même si après coup ça dérape toujours plus ou moins tandis que dans le cas de Louis de Maistre on a à faire avec une sorte de « bénédictin » si soucieux de peser ses hypothèses que leur énoncé, lorsqu'il s'avère plausible, finit toujours par déboucher sur des acquits assez minces quand on décide d'y souscrire.

Un point est donc acquis, à savoir que Louis de Maistre et Jean Robin ne sauraient être un seul et même homme. En revanche, la thèse énoncé par « Isik » qui suspectait Maurizio Blondet d’être l’auteur de l’ouvrage recensé présente un certain caractère de vraisemblance puisqu’on siat qu’il s’est intéressé au frankisme et à produit sur ce sujet un ouvrage.

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Sur l’affaire des « Polaires »… Il est un point sur lequel de Maistre a eu le courage de quasiment trancher tout en

pêchant par un excès de modération et c'est bien l'affaire des « Polaires ». Il a bien stigmatisé l'espèce de naïveté occultiste de Guénon lorsqu'il a réellement cru

à la possibilité de communiquer avec un « centre spirituel » à l'aide d'un moyen mécanique tel un oracle à base numérologique. Guénon dans cette histoire, et en bien d'autres occasions, se serait couvert de ridicule si cela s'était passé à notre époque et il apparaît bien difficile avec le recul de lui trouver des circonstances atténuantes.

Certes de Maistre avait déjà été précédé dans cette voie et il n'a pas tout vu! En effet, si la version française de l'oracle telle qu'on la trouve encore en librairie est conforme à l'original, la supercherie relève d'une très mauvaise farce ! Je peux bien dire bien dire que nous avons découvert, il y a quelques années, le « secret » de cet oracle. Je serais bien en peine d'en décrire le mécanisme faute d'avoir conservé des notes accessibles mais cela vaut mieux. Quoiqu’il en soit, il faut savoir que ce que l’on a découvert n'a rien à avoir avec une quelconque « kabbale » et qu'il s'agit en fait d'un procédé connu et qui en fait relève d'une sorte de « jeux de société »...

Deux auteurs ont vu derrière cette histoire la patte (ou plutôt la « griffe ») d'un certain Kremmertz et c'est une hypothèse qu'on ne pourra jamais prouver cependant qu'elle n'est pas du tout idiote

Curieusement le nom de Kremmertz n'apparaît qu'une fois à propos de considérations sur le magnétisme conçu en tant que cheval de Troie pour des histoires qui n'ont rien de thérapeutique... Les considérations de l'auteur à ce propos, il faut le dire, sont assez emberlificotées. Il fait un rapprochement entre le fait que le magnétisme s'est adressé surtout à des femmes et qu'il a débouché sur des théories générales qui ne sont pas sans lien avec l'apparition de la psychanalyse. Pourquoi avoir tourné autour du pot si c'était pour insinuer que le magnétisme est surtout responsable de la vogue des crises d'hystérie qui ont marqué toute une époque avec tout ce que cela comporte d'arrières plans sexuels... Surtout si c'était pour vouloir dire que la « magie sexuelle » d'un Kremmertz n'aurait somme tout qu'un prétexte pour se livrer à ces « choses malpropres » dont il est question chez Guénon à propos du spiritisme et de la théosophie.

Or, justement, il y a quelque chose qui ne colle pas. On sait par un auteur catholique, savoir Massimo Introvigne, que les pratiques de spermatophagie enseignées par Kremmetz impliquaient des cycles très longs nécessitant une complète chasteté, y compris en pensée ! Il n'est pas question de vouloir suggérer l'idée que de telles pratiques méritent pour cela de la considération mais le fait est qu'il y a eu des témoins pour dire qu'elles ne sauraient être abordées par les générations actuelles dément la thèse trop frivole d’un Louis de Maistre.

Elles sont censées avoir eu pour but l'acquisition d'une certaine « immortalité » et le problème est que l'on ne voit pas à quoi elles ont pu rimer que ce soit sur un plan symbolique ou même simplement « énergétique ». Le fait qu'il soit question de l'absorption d'un « ferment animal » demeuré mystérieux n'ajoute rien à de palpitant à ce que l'on sait du reste.

Bref, il y a avait quand même bien des choses à dire au sujet de Kremmertz dans la mesure ou son « ordre Egyptien » rappelle furieusement la maçonnerie égyptienne du fameux Cagliostro et les fameux arcana arcanorum... Enfin le mage de Formisano était italien, ce qui suggère des relations avec d'autres personnages transalpins suspectés d'avoir appartenu à la « contre-initiation » étant précisé que certains de ces phénomènes apparaissent comme autant de jalons sur la route de ... Constantinople.

Je suis donc étonné que sur près d’un millier de pages, l’auteur n’ait point donné à ce Kremmertz l’importance qu’il méritait puisqu’il s’agit manifestement d’un maillon important dans les histoires de « magie sexuelle » qu’il a évoquées.

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Mais ce n'est pas tout car il se peut que les techniques en usage dans la Fraternité de Myriam ait une origine non point égyptienne mais grecque. Il est apparu à une certaine époque une méthode « tantrique chrétienne » (si l’on peut dire…) et c'est cette histoire de « chasteté » dont a parlé un vieux kremmertzien qui tend à suggérer une possible relation. Sauf erreur ce que j’évoque viendrait d’un certain Virio mais je ne retrouve plus les indications qui m’avaient été données par P.L. Zocatelli. Lui-même ne savait pas grand-chose à ce sujet. Il faut dire que ce genre de pratique ne m’a jamais passionné. Tout au plus m’a-t-il semblé nécessaire d’avoir quelques indications sur les connexions possibles. Il me semble du reste qu’il existe des attestations remontant au XVIIème siècle mais tout cela est très compliqué et fort peu ragoûtant. Et je n’ai évoqué Kremmertz et all que pour souligner les manques chez Luis de Maistre car le supposant italien, j’estime qu’il est mieux placé que moi pour éclaircir tout cela.

Sur Taxil et la pornographie de Le Chartier Le pseudo de Maistre a certes raison de dire que la pornographie taxilienne et le

montage que constitue le Gennaïth Menngog ont bel et bien tourneboulé la cervelle des contemporains qui sans cela serait demeurés plus ou moins innocents mais à quoi bon le déplorer si c'est pour perpétuer cette oeuvre de démoralisation comme il le fait! En effet et sauf erreur le dossier Le Chartier que Guénon a eu entre les mains s'est volatilisé. Jre me suis laissé dire que s'il réapparaissait, il est assez probable qu'il ne ferait plus autant d'effet et que les manipulations pseudo kabbalistiques dont il s'est agi pourraient bien apparaître sous un jour des plus dérisoires…

Il faut se rappeler que si le roman de L'Elue du Dragon publié en 1929 fut manifestement une anticipation qui allait mener à la création quasiment ex nihilo d'une Diana Vaughan, la lecture de ce « machin » est sans aucun doute un exercice des plus ennuyeux. A ce propos, on peut se procurer gracieusement sur la toile, un pdf de cet ouvrage. On l'a téléchargé à toutes fins utiles et plus ou moins « zappé » à l'écran sans avoir eu la moindre envie de l'imprimer pour le lire sans se crever les yeux... Du reste, même à l'époque ce livre a connu ce que l'on appelle un «bide»...

Albert Pike, Sternberg, Sebottendorf, Zarahoff et Cie Quant aux côtés positifs de l'ouvrage de Louis de Maistre, il y en a, fort heureusement.

Le pseudo de Maistre a fait justice de l'implication supposée du fameux Albert Pike comme dirigeant du palladisme et Cie. La geste du baron Ungern-Sternberg, la véritable personnalité de Ossendowski, le rôle exact de Rudolf Sebottendorf s'en trouvent éclairés et débarrassé de toutes sortes d'oripeaux. Les choses sont moins sûres en ce qui concerne Zarahoff.

L’agartha et la théorie de la « terre creuse » L'histoire de l'Agartha apparaît en pointillé sous son vrai jour qui est assez

franchement sinistre. Il faut bien dire à ce propos que le caractère souterrain de ce centre m’avait fait tiquer dans la mesure où Guénon lui-même, dans une correspondance qui a été rendue publique, a relié cela à des rumeurs rappelant la fameuse théorie de la « terre creuse » qui vient d’un savant fou nommé Horbiger

Oui cette « inversion » m’avait choqué et nous je n’ai pas été le seul. J’avais même préparé un texte à ce sujet qui n’est jamais paru car je n’ai pu boucler mes recherches à ce sujet et de Maistre à sans doute manqué de hardiesse pour dire clairement tout le mal qu'il pense de cette histoire d’Agartha.

On n'a désormais de bonnes raisons de mettre toutes ces foutaises à la poubelle.

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A ce propos si l'auteur a évoqué à plusieurs reprises l'histoire de Shambala, on n'a pas souvenance qu'il ait noté un détail qui n'aurait pas du échapper à tous ceux qui connaissent le mythe, à savoir que s'il s'agit bien de la figure légendaire et traditionnelle qui se rapproche le plus de l'idée que se faisait Guénon d'un « Roi du Monde » entendu comme le Manu de cette Ere il y a quand même un tout petit détail qui ne colle pas.

A savoir qu'on ne parle pas d'un roi de Shamballa mais des rois de cette contrée. On a même la durée précise de chacun de leur règne supposé et aucun ne coïncide avec un cycle humain entier, tel que Guénon ou un autre a pu les définir. On est même, et cela dans tous les cas de figure, bien loin du compte...

L’article évoqué plus haut faisait grand cas de l’incompatibilité du mythe de Shamballa avec les fantasmagories « agarthiques ». Et à ce dernier propos Jean-Pierre Laurant avait signalé l’existence d’un ouvrage en latin susceptible d’être à l’origine du fantasme…

De la jobardise de Guénon Si donc l'histoire de l'OTR, la fascination du blésois pour l'Agartha et un hypothétique

« Roi du Monde », son implication aux côtés des « Polaires » ou encore du très baroque Clarin de la Rive tendent à faire apparaître Guénon sous les traits d'un jobard à peine moins crédule que beaucoup d'occultistes de son temps, il y a encore bien des choses à faire pour que l'on puisse cerner avec précision ce qui demeure crédible dans son oeuvre mis à part sa magistrale critique du monde moderne !

Il a complètement méconnu l'orthodoxie alors qu'elle était accessible à deux pas de chez lui, il n'a pas vu que le catholicisme est devenu un pur manichéisme, il s'est évertué tant qu'il a pu à vouloir restaurer la Maçonnerie alors que l'échec était prévisible. Pire encore, il a occulté l'emprise manifeste d'une certaine Académie royale après le virage de 1717 tout en étant parfaitement informé de détails déjà publiés de son temps et qui ressortent avec une crudité de plus en plus flagrante au point de s'étaler sans vergogne et sans que cela gêne quiconque dans l'un des derniers volumes des fameux travaux des « antiquaires » de la loge Villard de Honnecourt.

Mais le pire est encore à venir car il faut compter avec le résultat de recherches en cours au sujet de l'histoire de l'Islam, une histoire remplie de pas mal de fraudes. Ceci étant un des thèmes principaux de mon blog, il n’est pas utile d’évoquer plus longuement cette question.

Les fantômes de Guénon Il me revient en mémoire un petit détail. Un détail assurément sans importance mais

qui vaut d'être noté à cause de son caractère singulier. On se souvient qu'un auteur italien dont le nom m’échappe momentanément et qui avait été en relation épistolaire avec Guénon avait sollicité vainement la possibilité de louer sa maison blésoise. Guénon avait refusé fermement invoquant une impossibilité après avoir avancé ce qui était apparu comme un prétexte. Sauf erreur ça devait concerner un détail contingent à propos du coût du chauffage.

Le pseudo de Maistre avance comme hypothèse que la demeure familiale où Guénon a vécu son enfance aurait été maléficiée par une entité domestique dont la présence aurait pu s'avérer fort désagréable pour un étranger. L'auteur met l'existence de ce « fantôme » sur le compte de pratiques spirites qui auraient été en usage dans la famille. Le passage est obscur et embarrassé comme beaucoup d'autres.

Disons que cette hypothèse m’apparaît assez vraisemblable car elle expliquerait l'excessive sensibilité de Guénon durant son enfance ainsi que sa hantise des magiciens noirs qui me semble assez disproportionnée car pour que les phénomènes d'attaques auxquels il a fait allusion dans sa correspondances avec Evola aient été possible, il eut fallu que le monde dans lequel il vivait ait été moins « solidifié » qu'il ne le serait actuellement.

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Une telle chose ne paraît plus possible de nos jours car les attaques prennent forcément des allures moins spectaculaires et lorsqu'elles se produisent, ce sont des « réactions de l'ambiance » présentant un caractère de pure synchronicité qui n'est pas susceptible de constituer, pour un tiers, une preuve de leur existence. Les évoquer c'est s'exposer à passer pour paranoïaque, or elles sont « négociables » en ce sens si on néglige de se prendre au sérieux en croyant à une « mission », elles apparaissent comme faisant partie d'un « jeu »..

Guénon aurait été détourné en Egypte et largué… Un autre détail mérite d'être relevé. Le pseudo de Maistre évoque la possibilité d'un

« complot » qui aurait visé à embarquer Guénon en Egypte avec l'intention bien arrêtée de le laisser en rade au Caire. La maîtresse des Avenières aurait été une traîtresse plus ou moins rouée. Il n'y a pas si longtemps des photos de cette demeure étaient visibles sur la toile.

A en juger par les goûts occultistes de la dame, il en découle que Guénon était assez naïf et s'est avéré bien susceptible d'avaler les pires couleuvres dès lors qu'on savait le caresser dans le sens du poil.

Effectivement, le motif officiel du voyage au Caire (la recherche de traités soufiques) n'est pas sérieux. On aurait pu aisément se les procurer sans faire tout ce chemin... L'histoire ressemble effectivement à un coup monté en bonne et due forme... C'est l'occasion de rappeler que Guénon où qu'il aille trouvait toujours le moyen de voir du merveilleux partout. De son séjour aux Avenières, on a une correspondance évoquant les aspects symboliques d'une curiosité géologique qui devient l'occasion d'une évocation plus ou moins teintée d'allusions mystérieuses à quelque détail de la géographie sacrée. C'est du reste un trait qui n'est pas du tout négatif...

Conclusions On doit à la vérité de dire que le pavé de Louis de Maistre est décevant. On espère, de

page en page, aboutir à quelque chose de solide et l’on finit par arriver à la fin du livre et on le quitte sur une frustration.

La principale hypothèse, à savoir que les « Supérieurs Inconnus » seraient comme la personnification d’influences externes assez suspectes est intéressante. On ne demande qu’à le croire et ça semble assez évident. Quand à établir un lien entre le frankisme, le sabbataïsme et les fameux « Supérieurs Inconnus » la connexion est bien loin ‘être démontrée. L’accumulation de suggestions mises bout à bout de façon très impressionniste demande à être confortée. Quoiqu’il en soit, même si l’auteur avait visé juste, il serait impossible d’en faire la démonstration.

Cet ouvrage ne vaut que par l’accumulation d’informations de détails assez peu connus voire inédits qui porte sur les acteurs du mouvement théosophique et de ses arrières plans. Mais tout cela demeure assez fumeux trop de distance nous sépare de cette époque pour avoir la moindre chance de pouvoir tout conforter et tout vérifier.

Là où ce livre est éclairant c’est au sujet d’une certaine jobardise de la part de Guénon. Toutefois, le caractère laborieux de cet ouvrage l’expose à manquer sont but à ce sujet.

Cyparis