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SALON Les ambassadeurs basco-béarnais montent à Paris PAGES III, XIV-XV CH. PÈES ET C. CHAMARD Regards croisés sur les enjeux de l’agriculture en 2050 PAGES XII ET XIII PYRENEES » 16 pages spéciales EVENEMENT SUPPLEMENT AUX JOURNAUX LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉENES ET L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES DU JEUDI 23 FÉVRIER 2012 L’agriculture richesse du 64 © NICOLAS SABATHIER, MARC ZIRNHELD ET JEAN-PHILIPPE GIONNET Les nouveaux horizons de la ruralité Les coopératives comme des moteurs Ils innovent, inventent, résistent...

Supplément salon de l'agriculture 2012

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Le salon de l'agriculture vu du Béarn et de la Soule

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SALONLes ambassadeursbasco-béarnaismontent à Paris

PAGES III, XIV-XV

CH. PÈES ET C. CHAMARD

Regards croisés surles enjeux de l’agricultureen 2050

PAGES XII ET XIII

PYRENEES » 16 pages spéciales

EVENEMENTSUPPLEMENT AUX JOURNAUX LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉENES ET L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES DU JEUDI 23 FÉVRIER 2012

L’agriculturerichesse du 64

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Les nouveaux horizons de la ruralité

Les coopératives comme des moteurs

Ils innovent, inventent, résistent...

JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTII | Agriculture - Savoir-faire

EDITOLa tête haute« Il se dégage de ce territoire plusde force que chez les agriculteursdes départements voisins ». Enaffirmant cela dans l’entretien qu’ilnous a accordé pour ce supplémentspécial, Jean-Michel Anxolabéhère,le président de la Chambred’agriculture des Pyrénées-Atlanti-ques exprime une fierté paysanneet une confiance raisonnée dans ledevenir agricole du 64. Une fiertéet une confiance qui reposent sur ledynamisme des femmes et deshommes qui font l’agriculture dudépartement et leur savoir-faire.Occupant 56 % du territoiredépartemental et employant prèsde 40 000 personnes, l’agricul-ture du Béarn et du Pays Basqueconserve la tête haute. Attachés àleur terre avec autant de passionque de discernement, les agricul-teurs des Pyrénées-Atlantiquesont multiplié les initiatives pouradapter leurs pratiques à l’évolu-tion des marchés. Ils ont ainsirépondu aux nouveaux défis de lacompétitivité internationale, desdiverses demandes des consom-mateurs et des conditions deproduction. Des défis qui leurétaient lancés par une société enpleine mutation. Cetteperformance n’est pas négligeable,d’autant qu’ils n’ont pas transigésur l’essentiel : le respect despaysages et des espaces, symbo-les de la richesse de notre départe-ment et superbe cadeau transmisgénération après génération.Une attitude soulignée par leprésident du conseil général. Dansla politique agricole du 64 qu’ilsouhaite mener (lire pagesuivante), Georges Labazée fixel’objectif : « Il s’agit de faciliter lesproductions agricoles de qualité etrespectueuses del’environnement », observe-t-il.En maintenant l’équilibre entre lesdifférentes productions animaleset végétales, en misant pourbeaucoup sur les signes officielsde qualité, autrement dit lesfameux labels et autres AOC, enfavorisant l’installation de lanouvelle génération de paysans,l’agriculture basco-béarnaise aopté pour une démarche qui luivaut aujourd’hui le respect desprofessionnels et celui de lapopulation locale. Et le coup dechapeau que les visiteurs du Saloninternational de l’agriculture,à Paris (24 février-4 mars),ne manqueront pas d’adresser aumonde agricole des Pyrénées-Atlantiques. Ce n’est que justice.lJEAN MARZIOU

Supplément aux éditions du jeudi23 février 2012 de l’Eclair etLa République des Pyrénées.Directeur de la publication :Christophe Galichon.Rédacteur en chef : Jean Marziou.Editing et secrétariat de rédac-tion : Olivier Bonetti.Studio graphique de Pyrénées-Presse.Impression : Imprimerie P.P.S.A.ZI Berlanne, 64160 Morlaàs.

| IIIJEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Savoir-faire

Jean-Michel Anxolabehe-re, qui est dans sadernière année demandat à la présidence

de la Chambre départementale,balaie l’actualité agricole avantle grand rendez-vous annuel deParis.

Le salon parisien de l’agricul-ture reste-t-il incontournable ?

« Oui. Il est important d’y êtrepour présenter le savoir-faire dudépartement. Mais, au-delà dela seule promotion de l’agricul-ture, cela permet aussi auxvisiteurs de découvrir, derrière,un territoire, une région quipeuvent devenir des destinationsde vacances. D’où notre parte-nariataveclecomitédutourisme.Et puis, je crois aussi que le saloncrée une forme d’émulation, dedynamique pouvant durer toutel’année. »

Justement : les agriculteurs du64 ont-ils le moral ?

« Il se dégage de ce territoire plusde force que chez les agriculteursdes autres départementsaquitains ou du massif. Est-ce dela fierté ? De l’orgueil ? Je ne saispas, mais cela permet encore defixerdesfemmesetdeshommes.Bien sûr, le contexte économi-que est identique pour tous maisle cadre de vie y fait sûrementbeaucoup. »

Lors de la présentation desvœux, en janvier, vous disiezque le dossier des installationsest « prioritaire »...

«Il l’est et nous sommes enAquitaine, comme sur tout leversant français des Pyrénées, ledépartement qui installe le plusde jeunes. Chaque année, 110 à140 d’entre eux bénéficient dudispositifd’aides, làoùlesLandesen sont à une quarantaine. Mais,mêmeàceniveaud’installations,on ne compense qu’un tiers desdéparts avec des situationsparfois préoccupantes surcertains microterritoires, commeles coteaux. »

La question du foncier agricoleest aussi préoccupante ?

« C’est un élément incontourna-ble du développement. Et oncommence à constater desréflexes de gestion patrimoniale.Ce phénomène de spéculationest un problème car l’agriculturea besoin d’espace. Par ailleurs,la taille des exploitations -30 hectares en moyenne - estinsuffisante. Il est démagogiquede dire qu’on peut vivre sur10 hectares. »

Vous aviez aussi employé leterme de « démagogie » àl’époque de « l’affaireLaborantza ganbara » (1). Qu’enreste-t-il aujourd’hui ?

« C’était comme un caillou dansla chaussure. Cette affaire a faitdu mal car elle a généré de lapagaille sur le terrain, d’abordauprès de nos militants jusqu’àce qu’ils identifient les limites dechaque structure en matière delégitimité. Il y a eu beaucoup dedémagogie dans ce dossier et ony a plus perdu que gagné. Je croisqu’ilyaencoreunpeud’ambiguï-té dans l’esprit des élus locaux. »

Vous êtes dans votre dernièreannée de mandat. En 2012,serez-vous d’abord candidat àvotre réélection ?

« On a un an pour voir ça ! Et iln’estpasencorel’heurededresserdes bilans. Aujourd’hui, l’équipeest bien installée. Elle travailledans l’intérêt général en voyantplus loin que la seule durée dumandat. »

Les discussions en cours surla prochaine Politique agricolecommune (PAC) de l’Europevont-elles peser ?

« Il est certain que la PAC peutavoir des effets très impactantssurleterritoire. J’aienviedecroireen la sagesse de nos dirigeantspour que les prochains change-ments - l’aide aux céréaliers parexemple - restent très progres-sifs. La chambre départementalecontribue à ces discussions autravers de réseaux, via les filièresou par exemple pour la politiquemontagne sur l’ensemble desmassifs. L’argent de la PAC esttrès important car il faut savoirque les aides reçues par chaqueexploitation sont très vite réinjec-tées dans l’économie locale. »

lPROPOS RECUEILLISPAR GÉRARD CAYRON

(1) Cette association a étépoursuivie en justice pour usageillicite de l’appellation « chambred’agriculture ».

Jean-Michel Anxolabéhère, président de la Chambre départementaled’agriculture. © JEAN-PHILIPPE GIONNET

« Promouvoir la marque Sud-Ouest »C’est le jeudi 1er mars que les acteurs départementaux du monde agricole etdes représentants du conseil général se rendront cette année au Salon inter-national de Paris, mais dans un contexte cette fois un peu différent. Si le1er mars sera bien une journée dédiée aux Pyrénées-Atlantiques, il n’en vaplus tout à fait de même au niveau régional. L’Aquitaine et Midi-Pyrénées,autre grande région agricole, opèrent en effet un rapprochement, le pôle encours de constitution visant à « promouvoir la marque Sud-Ouest »explique Jean-Michel Anxolabéhère.De nombreuses filières agricoles suivent des circuits transversaux avec, parfois,des centres de décision se trouvant autant à Bordeaux qu’à Toulouse. Organi-sation majoritaire, les fédérations départementales des syndicats d’exploi-tants agricoles (FDSEA) suivent le même raisonnement. Et c’est d’ailleurs leBéarnais Henri Biès-Péré qui vient de prendre la tête de la nouvelle fédéra-tion régionale (FRSEA) regroupant les régions du Sud-Ouest.

» INTERVIEW Jean-Michel Anxolabéhère

ZOOM

« Le salon de Pariscrée une dynamique »Le président de la Chambred’agriculture, Jean-MichelAnxolabéhère, conduirale 1er mars une délégationdépartementale au saloninternational de Paris.

JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTIV | Agriculture - Territoires

Maintenir des agricul-teurs en activitépermet d’attirer desnéoruraux qui font

vivre l’agriculture. D’une part, lesagriculteurs participent souventà l’entretien des sentiers, et danscertains cas ils déneigent mêmelesroutes,commecelas’estpassérécemment. D’autre part, lesnéoruraux favorisent le maintiende services dans les communes(écoles, commerces…) et contri-buent à l’existence des circuitscourts agricoles (Amap, vente àla ferme…). Aussi, le conseilgénéral soutient-il les uns et lesautres.

LeDépartementaideàl’instal-lation de jeunes agriculteurs,un des points essentiels de sapolitique. « Nous allons revoir lesbonifications pour les jeuness’inscrivantdansuneproductionde qualité ou développant lescircuits courts » précise MichelPastouret, vice-président duconseil général en charge del’agriculture,del’agroalimentaireet du foncier, et maire deBentayou-Sérée.

Mieux vivre ensembleLeconseilgénéralfinanceaussi

une partie des mises aux normes

des bâtiments, non seulementpour être en règle avec la légali-té, mais aussi dans le cadre durespectdel’environnement.«Lesagriculteurs sont souvent quali-fiés de pollueurs. Un des axesmajeurs de la politique dépar-tementale en matière d’agricul-ture est la mise en place d’uneconvention Agriculture etenvironnement. » Cette conven-tiondéveloppequatreaxes : l’eau(qualité et quantité), les déchets,l’énergie et la biodiversité. « Ellea pour but d’édicter des princi-pes d’action pour diminuer

l’empreinte de l’agriculture surl’environnement. Elle permettrad’aider les agriculteurs à réfléchiràleurspratiques,maiségalementà réduire leurs factures, notam-ment énergétiques » assure l’élu.Ainsi, ils pourront revoir la façonde travailler les sols (privilégier lelabour de surface pour éviter defatiguer la terre) ou l’isolation deleurs bâtiments.

Donner une image pluspositivedel’agriculturepeutfacili-ter le « vivre ensemble » entreagriculteurs et néoruraux. « Sanslesnéoruraux,lespetitescommu-

nes perdraient une grande partiedeleurpopulation,etcelaengen-drerait des problèmes économi-ques. Par exemple, sur macommune de Bentayou-Sérée,seulement un tiers de la popula-tion est composé de vieillesfamilles » illustre Michel Pastou-ret.

Maintenir logementset commercesSileconseilgénéralnesoutient

pas directement ce choix de vie,il y participe en s’investissant, vialescontratscommunautaires(lire

ci-dessous). « Ce qui manquesouvent aux nouveaux habitantsdescampagnes,cesontdesservi-ces de proximité », constateMichel Pastouret. Les commu-nes,enpartenariatavecleconseilgénéral, mais hors contratcommunautaire, essaient ausside répondre aux besoins deshabitants en milieu rural. Ainsila communauté de communesde Lacq va mettre en place, àpartir de mai, un système detransport à la demande. Ellefavorise aussi le maintien descommerces de proximité via uneopération collective de moder-nisation et le développement del’habitat, notamment leslogements à loyers modérés,même dans les plus petitescommunes.Pourcela,unsystèmed’appelàprojetaétémisenplace,permettant de mutualiser lesdemandes pour favoriser l’inter-vention des bailleurs. « Parexemple, à Arthez, nous souhai-tons développer 25 logements,et à Parbayse, seulement quatre.Le bailleur qui répondra à cetappel s’engagera sur les deuxcommunes » ajoute Jean-PierreDubreuil, vice-président de lacommunauté de communes.

L’avenir des campagnes tellesqu’on les connaît aujourd’huirisque de changer. Mais MichelPastouret est confiant : pour lui,l’agricultureaencoreunbelavenirgrâce à la relocalisation de laconsommation.«Lesnéoruraux,comme les citadins, veulentmanger bio, préfèrent les circuitscourts comme les Amap et jepense que cela va permettre desauvegarderlapetiteagriculture»conclut l’élu.

lKAREN JOUAULT

Répondre aux besoins des néoruraux

Les Amap (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne) ont le vent en poupe. Elles permettentaux citadins comme aux néoruraux de se procurer des produits frais auprès des agriculteurs. © NICOLAS SABATHIER

RURALITÉ Le conseil général qui soutient les agriculteurs, œuvre aussi pour la ruralité en général. Car la populationen milieu rural est de plus en plus constituée de néoruraux, des gens qui quittent la ville pour s’installer à la campagne.

LACQLeterritoiredelacommu-nauté de communes de Lacq,récemment modifié du fait de lafusion de quatre communautésde communes, a changé, mais lecontrat communautaire dedéveloppement (CCD) profite àtoutes lescommunes, même auxplus petites. Notamment dans ledomaine de la culture.

«Lacommunautédecommu-nes de Lacq avait, avant la signa-ture du CCD, initié un réseaude bibliothèques sur le territoire.Cela a permis d’échanger desfonds, d’acheter des livres encommun, de mettre en place desanimations» expliqueVéroniqueOtazu-Toulet, responsable dupôle animation du territoire.Aujourd’hui, le CCD permetd’accompagner ce réseau. « Avecle CCD, on peut vraiment mettreenplacedesanimationsdequali-té dans les différentes bibliothè-

ques du territoire, même les pluspetites»ajoute-elle.Récemment,la bibliothèque de Biron a ainsipu présenter un spectacle decontesetcomptinespourlestout-petits.

Un territoire attractifDe la même façon, le CCD a

permisd’organiserleterritoireenmatière d’équipement en facili-tant, par exemple, la création depépinièresd’entreprises,commecelle de Monein. « Le CCD inter-vientsurl’étudeetlaviabilisationdes terrains. Cela représente ungros financement » précise Jean-PierreDubreuil,vice-présidentdela communauté de communes,enchargedespolitiquescontrac-tuelles.

En matière de petite enfance,le territoire compte un relaisd’assistantes maternelles, maisles demandes de structures

d’accueil collectif en milieu ruralsemultiplient.«Pourlemoment,les crèches ne font pas partie descompétences de notre commu-nauté de communes, mais uneréflexion est en cours » explique

Jean-PierreDubreuil.Lacommu-nauté de communes cherche àdévelopper l’attractivité de sonterritoire,etpourcefaire,ellemeten place de nombreuses opéra-tions. Avec ou sans CCD.l

Doper les services publics pour des territoires plus attractifs

Le contrat communautaire est un facteur d’attractivité, en permettantd’améliorer le cadre de vie par le développement de nouveaux servicespublics. © ARCHIVES CORINE MAYSOUNABE

l Aides financières. Le contratcommunautaire de développement(CCD), signé entre le conseil généralet une communauté de communespour une durée de trois ans, permetaux communes de bénéficier des aidesfinancières et logistiques du Dépar-tement pour des actions concernantquatre domaines : l’aide à la personne,le développement économique,l’habitat et la culture. Le conseil généralsoutient financièrement les opéra-tions définies dans le cadre du CCD.l Le contrat communautaire deLacq court jusqu’en juillet 2013,pourunmontantde28millionsd’euros,leconseilgénérals’engageantàhauteurde 1,7 million. Si le CCD ouvrait sesdomaines d’action, la communauté decommunes souhaiterait mettre enplace d’autres actions visant, entreautres, la rénovation du petit patri-moine via des entreprises d’insertionou encore l’aide aux personnes âgées.

REPÈRES

«Les néoruraux, comme lescitadins, veulent mangerbio, préfèrentles circuits courts commeles Amap, et je penseque cela va permettrede sauvegarder la petiteagriculture. »Michel Pastouret, vice-président duconseil général en charge de l’agriculture.

| VJEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Territoires

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Issu d’un territoire rural(Thèze), Georges Labazéecultive un intérêt particulierpour l’agriculture. Un an

après son arrivée à la tête duconseilgénéral,ilveutfaireévoluerla politique du département.

Comment qualifier la politiqueagricole du conseil général ?

Il y a deux façons d’aborder lesujet.Celledemesprédécesseursconsistant à répondre au calen-drier annuel, en accompagnantdes manifestations agricoles,comme « Ferme en ville »,« Aquitanamia » ou « Bienve-nue à la ferme. » Cela pouvaitsatisfairelaprofession,maisétait-ce une vraie politique agricole ?Je ne le crois pas. Nous avonschoisi de définir des grands axespour l’agriculture afin de lesprésenter à la profession.

C’est donc une rupture...Je n’appellerai pas cela unerupture mais plutôt un change-ment de méthodes. Nous avonsidentifiélessecteursdanslesquelsnous voulons aller, et bâti unprojet qui se traduit par uneconvention « agriculture etenvironnement » que nousproposons aux agriculteurs.Touten tenant compte de la plurali-té, avec la prise en compte de lamontée du syndicat ELB (EuskalHerrikoLaborantzaGanbara)quiorganise le salon Lurrama, àBiarritz.

Quel est l’esprit de cette conven-tion ?

Nous avons évidemment intégréla dimension environnementale.L’objectif est de faciliter lesproductions agricoles de quali-té et respectueuses de l’environ-nement. Pour cela, noustravaillons sur quatre points :l’eau avec le soutien à l’Institu-tion Adour, le problème desdéchets, l’énergie avec l’encou-ragement des projets de métha-nisation et la biodiversité. Maisl’ambition du département est

aussi d’aider à l’installation desjeunes agriculteurs, de soutenirl’investissement des Cuma. »

Dans les dernières orientationsbudgétaires, vous insistezsouvent sur le problème del’eau.

C’est une priorité. La gestion del’eau dans ce secteur du bassinAdour-Garonne concerne notredépartement, mais aussi les

Landes, les Hautes-Pyrénées etle Gers. Elle a pour préfetcoordonnateur le préfet desLandes.Orl’Etatsedésengagedela gestion de l’Eau. Les chambresd’agriculturesesontpositionnéesmais nous avons écrit, avec lesprésidents des conseils générauxdu Gers et des Hautes-Pyrénées,pour dire que nous souhaitionsque l’Institution Adour obtiennela gestion de l’eau.

Et l’agriculture bio ?Nous souhaitons valoriser lescircuits bio et court. Mais il fautassurer les débouchés pourpermettre aux agriculteurs d’envivre. Aussi ils répondent auxbesoins d’approvisionnementdes collèges, qui sont 49 dans ledépartement.Nousnoussommesfixé une barre de 20 % en bio. »lPROPOS RECUEILLIPAR ERIC NORMAND

Georges Labazée chez lui à Thèze. Le président du conseil général militepour une convention « agriculture et environnement ». © JEAN-PHILIPPE GIONNET

QUESTIONS À Georges Labazée, président du conseil général des Pyrénées-Atlantiques

La nouvelle politique agricole du 64ENTRETIEN Le présidentdu conseil général desPyrénées-Atlantiquesassume une nouvelleorientation pour la politiqueagricole départementale.

7 millionsDans ses orientations budgétaires2012, le conseil général a prévu uneenveloppe de 7 millions pour l’agricul-ture dont 5,5 millions d’euros dédiésà l’installation de jeunes agriculteurs,au soutien des productions agricolesdequalitéetrespectueusesdel’environ-nement, de la modernisation des outils(Cuma) ou encore de l’agriculture demontagne. 1,5 million sera attribué àla filière halieutique, représentée dansle 64 par les pêcheurs de St-Jean deLuz. Objectif, moderniser les outils.

EN CHIFFRE

JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTVI | Agriculture - Etat des lieux

Des exploitationsd’élevage fragilesETAT DES LIEUX L’augmentation du coût des matières premièrespèse lourdement sur les exploitations d’élevage, alors que les céréaliersse frottent les mains. Mais même pour eux, l’avenir reste incertain.

Dans un contexte de criseéconomique, de volatilitédes cours et d’augmenta-tion constante du coût des

matières premières, certains tirentplutôt bien leur épingle du jeu, àl’image des filières foie gras et palmi-pèdes, de la viticulture, des cultureslégumières et surtout des céréaliers.Cependant l’élevage reste particu-lièrement fragile, qu’il s’agisse dusecteur laitier ou de la viande. Deschangementsstructurels, laconquêtede nouveaux marchés, sont autantde challenges qui se présentent auxagriculteurs du département. Outre

un cadre difficile, l’arrivée prochainede la nouvelle PAC et la mise auxnormes des bâtiments constituentautant d’autres motifs d’inquiétude.

Pour une agriculture durableCertains parlent de modèles

socio-économiques à rebâtir,d’autres, appuyés par la Chambred’agriculture, s’engagent dans desproductions en circuit court et ventedirecte afin de vivre décemment dufruit de leur travail. De nouvellesidées agro-environnementales(agroforesterie qui est une exploita-tion associant plantation d’arbres et

LES PRODUCTIONS ETAT DES LIEUX 2011

Bovins viande

Bovins lait

Ovins

Porcs

Palmipèdes

Chevaux lourds

Maïs

Légumes

Viticulture

Sylviculture

LES COURS NE SONT PAS ENCORE AU NIVEAU ESPÉRÉ, en particulier en cequi concerne le haut de gamme (pièces nobles ou labellisées) en blonde d’Aquitaine.La demande du consommateur reste faible. En revanche, les prix sont remontés pourles vaches de deuxième catégorie et les taurillons. Le cheptel n’a pas baissé, l’amélio-ration du nombre des naissances est significative, mais les charges restent lourdes.

LA RÉMUNÉRATION DU LAIT était catastrophique après 2009. En 2011, l’heurea été à la hausse, soit 330 €/1000 l. Les exploitations sont cependant toujourstrès fragiles du fait de l’augmentation des intrants et des aliments. On compte 930producteurs sur le département, nombre qui diminue chaque année de 5 à 7 %. Cettebaisse s’explique aussi par le facteur démographique. Au final, le départementa moins d’exploitations laitières, mais une capacité de production qui augmente.

ENTRE INDUSTRIELS ET PRODUCTEURS, le contexte reste tendu, afin de savoirs’il faut plus ou moins de production. Les premiers souhaitent une collecte en directet la mise en place de références laitières sur les seconds. Les négociations tournentautour d’un prix rémunérateur de 990 € les 1000 litres, avec 50 € supplémentai-res pour les laits en AOC afin de s’adapter à l’augmentation des cours des matièrespremières. L’agneau des Pyrénées reste un produit qui se vend bien en fin d’année.

EN AQUITAINE, SUR 404 ÉLEVAGES RÉFÉRENCÉS IGP Jambon de Bayonne,52 % se trouvent dans les Pyrénées-Atlantiques. Les abattages présentent unestabilité par rapport à l’an passé (830 000 porcs sur la zone de l’interprofessionaquitaine) et les entrées en salaison ont augmenté après plusieurs années de stagna-tion. Le maintien des volumes de production est dû aux démarches de qualité et auxactions professionnelles (fonds de garantie, insémination artificielle, état sanitaire).

LA PRODUCTION DÉPARTEMENTALE DE FOIE GRAS enregistre un excellentbilan 2011. L’impact de l’augmentation du coût des matières premières n’a pas eud’effet néfaste et les marges ont été maintenues. Un phénomène que l’on retrouvechez les éleveurs de volailles chez qui le professionnalisme permet de proposer desproduits en osmose avec le marché. Les volumes sont intéressants et permettentd’envisager l’avenir sereinement.

LA MUTUALISATION DES ÉLEVEURS d’Aspe, Ossau, Barétous et Soule est effec-tive. Après 345 ans d’histoire, les haras se désengagent en matière de chevaux lourds,d’où un problème d’étalonnage. Les producteurs ont décidé de prendre les chosesen main avec pour but d’affiner un service échographique et de se rapprocher desvétérinaires. Commercialement, la filière s’articule, pour le moment, autour descircuits courts et de la vente directe.

L’ANNÉE 2011 A ÉTÉ EXCELLENTE et se traduit par des records en ce qui concerneles prix rémunérateurs (près de 200 € la tonne). Le marché international demeure,quant à lui, d’une grande volatilité et, selon les responsables, les cours sont aussiprévisibles qu’une météo à 15 jours. Il faut être très prudent et, dès que les prix sontbons, engager une petite quantité sur le marché. Si on attend de vendre au plus fort,on peut avoir de la chance ou subir le contraire.

NOTRE DÉPARTEMENT EST LE 2e PRODUCTEUR de maïs doux en Aquitaineaprès les Landes. La production est stable et a atteint une vitesse de croisière sesituant, en Aquitaine, autour des 25 000 ha. Depuis les années 80, de solides parte-nariats ont été établis entre producteurs, industriels (Géant Vert, Bonduelle, Daucy)et coopératives. La production est très internationalisée. Les légumes verts sontplus liés à un marché franco-français à forte concurrence entre producteurs.

JURANÇON, MADIRAN ET IROULÉGUY se portent bien même si les marchéssont plus tendus pour ce dernier. Les producteurs parviennent à faire passer leursvolumes et l’appellation Béarn se présente comme un complément aux gammesexistantes. L’année 2011 a été remarquable en qualité. Toutes les productions bénéfi-cient d’un gros potentiel rappelant l’exceptionnelle année 2009. Les rendements dujurançon ont été relevés par l’Inao (44 hl/ha).

LES EFFETS DES TEMPÊTES Klaus, Martin et Xinthia s’estompent et le bois afinalement pu être écoulé. On redemande du chêne et du hêtre. Le bois énergie vientse greffer sur le bois d’œuvre et tout l’enjeu consiste à répondre à cette nouvelledemande sous forme de plaquettes ou copeaux. Le monde forestier (220 000 ha),public ou privé, s’organise en aval au sein d’une cellule interprofessionnelle.

Maintenir les primes

Un modèle à repenser

Se rapprocher de l’excellence

Toujours un temps d’avance

Vendre avec prudence

Des vins de très bonne tenue

L’opportunité énergétique

En pleine réorganisation

Un contexte laitier très tendu

Développer des contrats

| VIIJEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Etat des lieux

cultures) pointent le bout de leurnez pour une agriculture durable.Même certains signes de qualité telsque l’Identification géographiqueprotégée(IGP)seretrouventquelquepeu galvaudés du fait de l’attribu-tion de cette certification à des zonessans approvisionnement. Il convientalors, non pas de revoir sa copie,mais de se doter de nouveaux outilsmettantenavantlatypicitéduterroir(AOC ou AOP).

Les maïsiculteurs peuvent seconsidérer comme privilégiés auregard de la dernière campagne quia atteint des records de production,

notamment en non irrigué. Mais cesbonschiffrespeuventaussiserévélerêtre une arme à double tranchant.La tentation d’attendre de vendre,lorsque les cours sont au plus haut,peut s’avérer périlleuse. Gagnant unjour, mais pas toujours, tel sembleêtre le constat de plusieurs respon-sables préconisant de mettre sur lemarché certaines quantités de maïslorsque les prix commencent àgrimper plutôt que de chercher lejackpot à tout prix. Plus que jamais,les agriculteurs du départementdoivent faire preuve de clairvoyance.

lDOSSIER PHILIPPE DELVALLÉEL’élevage reste particulièrement fragile, qu’il s’agisse du secteur laitier ou de la viande. © ARCHIVES PP

LES FORCES LES FAIBLESSES L’AVENIR DE LA FILIÈRE

LA QUALITÉ DE LA FILIÈRE est un frein à la baisse des prix.Le Mercosur (Brésil, Argentine) a augmenté ses prix. La blonded’Aquitaine redevient compétitive sur certains marchés (Turquie,Maghreb) et perce dans les pays émergents (Chine, Singapour) oùla demande se fait plus pressante.

LES ENTREPRISES DE TRANSFORMATION sont dynami-ques et les aliments locaux que sont le maïs et l’herbe sont à l’origined’une production fourragère de qualité. On assiste à une spécia-lisation des éleveurs qui délaissent la polyculture pour se consa-crer uniquement au lait. Néanmoins, en période de crise, le toutmaïs peut apparaître comme plus sécurisant.

LA FILIÈRE, TRÈS DYNAMIQUE et porteuse d’espoir, parvienttoujours à installer des jeunes. Les produits (AOC Ossau-Iraty,Agneau de lait des Pyrénées) bénéficient d’une très bonne réputa-tion, ce qui laisse présager un avenir plutôt serein. La filière peutespérer un soutien accru dans le cadre de la PAC, du fait de sonrôle d’occupation et d’entretien des territoires.

LA PRÉSENCE D’OPÉRATEURS SPÉCIALISÉS enabattage/découpe tels que Fipso ou Arcadie Sud-Ouest, de mêmeque des salaisonniers tels que Delpeyrat, Salaisons Pyrénéennes etAoste, favorisent la bonne réputation des produits. Les marges àl’exportverslespaystiers(Japon,USA,Canada,CoréeduSud)restenttrès importantes. Plusieurs agréments vont être bientôt finalisés.

L’IGP SUD-OUEST REPRÉSENTE 55 % du marché nationalde foie gras. Les producteurs sont assez jeunes et motivés. Lafilière progresse pas à pas et tous les producteurs seront auxnormes en 2016. On investit dans le domaine de la pintade ou duchapon. La valorisation se traduit par l’augmentation de capaci-té des parcs et des ateliers.

LE DÉPARTEMENT RESTE LA PLUS GRANDE POULINIÈREnationale. La filière a déposé sa propre marque : Ossau cheval.Des contacts devraient permettre d’écouler les différentes produc-tions. Un atelier de découpe va être prochainement mis à la dispo-sition des éleveurs à Oloron pour la vente directe. Deux engrais-seurs (Pampelune, Briscous) sont intéressés par les poulains.

LE DÉPARTEMENT BÉNÉFICIE D’UN CLIMAT FAVORABLE.Il est donc très bien placé dans la production de maïs et d’herbe.Cela lui permet d’asseoir et de valoriser toutes les filières d’élevage.Le maïs, selon les responsables, « est la plante cultivée qui utilisele moins de pesticides. Il s’agit donc d’une culture durable, écono-mique et écologique liée aux sols du département » disent-ils.

LA FILIÈRE EST TRÈS ORGANISÉE et n’a pas attendu les politi-ques pour privilégier la contractualisation annuelle. Dès la signa-ture, les producteurs connaissent leur prix de rémunération. Toutest sous charte de qualité. La variété climatique du Sud-Ouestpermet aux usines de fonctionner plus longtemps qu’ailleurs. Lessemis peuvent être planifiés du 15 mars au 15 juillet.

LA PROXIMITÉ DES ZONES TOURISTIQUES reste un atout.Un grand travail de maîtrise des rendements a été accompli surl’appellation madiran. Le jurançon a pu reconstituer ses stockssuite à des années déficitaires. Les ventes d’irouléguy ont progres-sé de 2 à 3 %, celles du madiran de 2 % de même que celles duPacherenc (+ 10 %). Les prix se maintiennent pour le jurançon.

LES ACTEURS DE LA FILIÈRE, conscients de l’utilité de la forêt,se prennent en main pour sortir de l’ornière. Tous les responsa-bles parviennent à trouver de nouveaux débouchés et pas seule-ment dans les bois nobles. Le sapin des Pyrénées peut tout àfait rivaliser avec ses homologues jurassiens ou scandinaves.

L’ENGRAISSEMENT DEMEURE INSUFFISANT. La restruc-turation de la distribution en Italie handicape la blonde d’Aquitaine(broutard, génisse) réservée historiquement aux boucheries. Lafilière doit lutter pour un recouplage de la prime à la vache allai-tante dans le cadre de la politique agricole commune.

LA FILIÈRE DOIT FAIRE FACE à de nombreuses mutations :disparition des quotas, contractualisation avec les entreprises decollecte, normes environnementales, nouvelle PAC. Le prix du laitest plus volatil et ces bouleversements génèrent de l’inquiétude.Les éleveurs doivent apprendre à être économes et autonomes enmatière de productions fourragères, y compris locales.

LA FILIÈRE ESTIME avoir du mal à se faire entendre et être troppetite pour pouvoir peser au niveau national. Il existe parfois unmanque de cohésion, à tous les niveaux, de la production à la trans-formation, la tendance étant de privilégier l’intérêt personnel auxdépens du collectif. Les risques sanitaires restent importants etles conséquences sur le cheptel sont lourdes.

AU COURS DES 10 DERNIÈRES ANNÉES, le nombre d’éleveursa été divisé par 2 (moins 5 % par rapport à 2010). La mise auxnormes des bâtiments est très en retard au regard de l’échéancede 2013 qui a été fixée par Bruxelles. La conjoncture économiqueest particulièrement difficile. Le prix du porc n’a augmenté que de13 % alors que celui des matières premières a explosé de 31 %.

IL FAUT ENCORE DONNER AUX PRODUCTEURS la confianceet insuffler l’envie d’entreprendre bien que l’on ne soit plus, depuisbien longtemps, dans une politique de basse-cour. L’enjeu est degarder la production dans le Sud-Ouest en privilégiant toujoursla qualité. L’attrait de la filière passe par un engagement accrude même que par des accompagnements techniques et financiers.

LA FILIÈRE SOUFFRE toujours d’une mauvaise image de marque.La fédération des outils d’engraissement et de découpe reste diffi-cile à réaliser. Le désengagement des haras nationaux a porté uncoup très dur aux projets en cours, de même que des problèmesstructurels au sein des coopératives impliquées dans la trans-formation. La filière équine se cherche encore.

CERTAINES INSTANCES EUROPÉENNES ont décidé que larotation des cultures était bénéfique pour la nature. Cela est vraipour certaines régions mais, toujours selon les responsables, paspour le département où les terres noires sont particulièrementadaptées. L’assolement, en remplaçant le maïs par d’autres cultu-res, risque de faire perdre 5 tonnes à l’hectare.

LÉGUMES ET MAÏS DOUX sont des productions très automa-tisées, mais elles ont du mal à rivaliser avec celles de Chine, deThaïlande ou de Hongrie. Une procédure antidumping a été lancéecontre la Thaïlande. Certains responsables souhaitent que l’Europefasse le ménage, qu’elle s’organise mieux socialement afin deprotéger efficacement les productions légumières.

LE CONTEXTE COMMERCIAL reste encore difficile, particu-lièrement en Madiran, le niveau actuel des ventes restant insuf-fisant pour absorber le potentiel de production. De gros effortsde communication doivent être faits pour conforter l’image decette appellation. Certaines productions locales (pacherenc, juran-çon) se retrouvent en concurrence sur le marché de proximité.

LA FORÊT EST DENSE, mais sous exploitée et vieillissante.A cela, il faut ajouter un morcellement important des exploita-tions. Pour les 144 000 ha de forêts privées, la moyenne parpropriétaire est de seulement 2,5 ha. Le réseau d’animation visantau regroupement des exploitations n’est pas assez étoffé.

L’AUGMENTATION DE 60 CENTIMES par kilo, généralisée àtoutes les productions, reste d’actualité. Les responsables de lafilière insistent pour obtenir une prime globale à la vache allaitantede 200 € par tête, indépendante de l’aide à l’hectare. Il en va de lasurvie de l’entretien des prairies et de la montagne.

LA VIABILITÉ ET LA VITALITÉ des exploitations importentplus que leur nombre. Il faut que chacun revisite ses projets. Onassiste à la fin du modèle famille/ensilage de maïs/tourteau desoja. Il faut rebâtir d’autres perspectives, une nouvelle dynami-que prenant en compte salariat et robotisation. Il n’y a plus derecette unique (différences entre plaine et montagne).

DEPUIS 3 ANS, UN TRAVAIL a été mis en place pour aller à larencontre de tous les éleveurs afin de déterminer les problèmesrencontrés, en vue de l’obtention des aides de la future PAC. Lepari est en passe d’être réussi. En 2013, tous les éleveurs bénéfi-cieront d’un appui personnalisé et technique pour se projeterdans l’avenir.

L’INTERPROFESSION ENTEND FAIRE PASSER l’ensemblede la carcasse sous IGP, voire sous AOC, qu’il s’agisse du porc frais(fin 2012) ou des salaisons sèches par la suite (chorizo, saucis-son, andouille béarnaise). L’objectif, pour 2015, est une produc-tion de 2 millions de jambons par an dont 20 % (400 000) seraientdestinés à l’exportation, au lieu de 8 % à l’heure actuelle.

IL FAUT TOUJOURS AVANCER, telle est la devise de la filière.La problématique de tous les jours reste le bien-être animal, l’élevages’effectuant en extérieur, comme l’imposent les cahiers des charges.Les recherches sont constantes en matière de sols herbeux etd’agroforesterie (arbres et cultures). Des progrès restent à faire,même si les fosses sont couvertes et l’épandage réalisé dans le sol.

L’ANNÉE 2012 CONSTITUE UN CAP dans l’évolution de lafilière. Les poulains engraissés vont pouvoir être récupérés etvalorisés. Il faut continuer à tirer les prix vers le haut. La questionest également de savoir comment valoriser l’avant des animaux,et s’il faut privilégier la viande blanche de laiton (poulain demoins d’un an) plutôt que la viande rouge de chevaux adultes.

FAIRE VALOIR LA SPÉCIFICITÉ DÉPARTEMENTALE et lutterà armes égales contre la concurrence mondiale : tels sont les objec-tifs de la filière. Il faut des actes forts, être cohérent sur la prati-que des OGM (dans un sens ou dans un autre) et arrêter d’inonderle marché pour faire baisser les cours avec des productions qui nesubissent pas les mêmes contraintes.

TOUT L’ENJEU CONSISTE à maintenir la compétitivité desentreprises afin de garder nos productions. Car on ne pourra pastoujours faire traverser la planète à des denrées périssables. Ence sens, le bilan carbone est à considérer. Il faut consommer desproduits français ou des pays voisins et transformer les légumesà proximité des bassins de production.

CHAQUE APPELLATION TRAVAILLE à ses restructurationsafin d’être plus efficace. La démarche « bio » fait de plus en plusd’adeptes. Certains marchés à l’export, pour le madiran, sont àconforter (marque 1907) ou à développer. Les stratégies adoptées(vin de qualité, originaux et maîtrise de la production) constituentun espoir pour les différentes appellations locales.

LA FILIÈRE TENTE DE FAIRE EN SORTE que le bois énergiene rentre pas en concurrence avec celui dédié aux papeteries. Undes objectifs reste d’améliorer les circuits courts en favorisantles bois locaux (bois de charpente). Chênes et merisiers méritentd’être valorisés dans le secteur de l’ameublement.

VIII |JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTAgriculture - Initiatives

Ils croienten l’avenir del’agriculturePROFESSION Face à des prix bas ou descrises, certains agriculteurs investissent ouinnovent pour continuer à exercer leur métier.

Jean et MaïtéTuran, éleveursde blondes d’Aquitaine àLoubieng, ont fait le choix dubio dans les années 90, aumoment de la crise de la vachefolle. « J’ai été choqué de voirtoutes ces images de troupeauxabattus, d’entendre tous cestémoignages d’agriculteurs quiavaient tout perdu. Je me suisdit,stop,onarrêtetout»,raconteJeanTuran, le père aujourd’huià la retraite. L’exploitationentame alors sa reconversionetdevientbioen2001.MaisJeanTuran entend la position de sescollègues agriculteurs. « C’estassez facile de passer au bio :on est soutenu et aidé.N’importe qui pourrait le faire.Mais je ne jette la pierre àpersonne.Nousaussi,onyacruau productivisme et il faut bienremplir les supermarchés...»

Aujourd’hui, les parents sontà la retraite et ce sont deux deleurs enfants, Aimée et Clovis,qui ont repris la ferme. Aiméearejointsonpèreen2007etc’estcette année-là que l’exploita-tion devient EARL Bien-Aimée.Clovis, quant à lui, s’est lancédans l’aventure le 1er janvierdernier, au départ à la retraite

de Jean. Et les enfants ont bienl’intention de continuer dans lalignée de leurs parents. « Pournous, le bio c’est dans la logiquedes choses. Aujourd’hui, on estpratiquement autonomespuisqu’on produit égalementle maïs bio et la luzerne pourl’alimentation des bêtes » expli-que Aimée.

A l’image de leurs parents,Aimée et Clovis ont eux aussiquelques idées pour l’avenir. Ilsont lancé un site internet(http://bio-en-bearn.fr/)àpartirduquel les clients peuventcommanderdubœufetduveaupar colis de 5 ; 6,5 ou 10kg.« Depuis 2009, on travaille avecune Amap. Puis on s’est ditqu’on pouvait aussi organiserdes commandes par internet »précise Aimée. Clovis envisaged’élever quelques volailles pourla saison festive. « Au début, oncommenceraitavecunedizaine.Pour voir » avance-t-il prudent.

EARL Bien-Aimée :le choix du bio

Aiméeet ClovisTuran

AuGaecdeMarty,àRébénacq,« on aime les gens ». C’estpourquoi legroupementagricolefamilial, composé des parents,Bruno et Josiane Minvielle, etd’une de leurs filles, Pascale, arejoint le réseau « Bienvenue à laferme ».

« Il est important de faire venirles gens chez nous, de leurmontrerlefonctionnementd’uneexploitation agricole. Nousespérons aussi trouver, au seinde ce réseau, des conseils, deséchanges avec les autresmembres, de pouvoir confron-ter nos expériences, d’être forcede proposition. Et surtout derencontrer des gens. En fait,rejoindre Bienvenue à la fermeest devenu une évidence, la suitelogique de ce qu’on a mis enplace depuis 2006 » expliquentJosiane et Bruno Minvielle.

L’accueil de vacanciersDepuis cette date, le couple

accueilledesvacanciersdansleurgîte. « Jusque dans les années2000, nous n’avons pas cherchéà nous diversifier car nous n’yvoyions pas d’intérêt. Puis lesenfants ont fait des études, lescours du lait ont baissé. Bref, ona dû faire face à un effort finan-

cier auquel on n’était pas prépa-ré » explique Bruno Minvielle. Lecouple a alors choisi de rénoverune grange, d’en faire un gîte etde rejoindre les Gîtes de France.« Ça nous permet de rencontrerdes gens qui ont d’autres soucis,on remet les choses en perspec-tive. Et ça nous sort de notreroutine » ajoute Josiane.

La rencontre passe aussi parl’atelier de fromage quifonctionne depuis 2010.

Pascale, comptable de forma-tion, n’avait pas dans l’idée derejoindre le Gaec. Mais, au coursd’une discussion avec son père,naît le projet de l’atelier de trans-formation du lait.

« C’était avant tout pourapporter une valeur ajoutée àl’exploitation.Surles450000litresde lait produits annuellement,on en transforme 100 000 litres »explique la jeune femme.Aujourd’hui, lefromageestvenduà la ferme. Encore un moyen defaire de nouvelles rencontres.

Le Gaec de Marty faitdécouvrir son métier

Florence et Frédéric Berge-ras, éleveurs de porc à Saint-PéeOloron, se sont lancés dans undéfi de taille : ouvrir un atelierde transformation et une sallede vente à la ferme. « C’est ungros investissement : 150 000€ pour une surface totale de130 m2. On est réaliste, on saitque ce projet ne sera rentableque dans 2 ou 3 ans » expliqueFrédéric Bergeras. L’idée germeen2010, lorsqueFlorencerejointl’exploitation familiale. Al’époque, lesBergerascultivaientun peu de tabac (2 ha). « Maisle tabac perdait de sa renta-bilité. Alors on a envisagéd’autres pistes. J’ai une forma-tion dans l’agroalimentaire. Jen’avais pas prévu de m’instal-ler, mais finalement, l’agricul-ture, c’est une histoire defamille » raconte Florence.

Lefrèreetlasœurontd’aborddû faire preuve de patience.« Pour pouvoir engraisser unpeu plus de cochons, à destina-tion de notre atelier, il fallaitagrandir la porcherie. Et pourcela, il fallait faire une enquêtepublique qui a duré trois ans. »Trois ans durant lesquels leprojet a peu avancé. « C’est

Florence etBergeras inv

Si le métier d’agriculteurest une vocation, tousveulentpouvoirvivredufruitdeleurtravail.Alors

ils se retroussent les manches etmettent en place de nouveauxoutils pour assurer l’avenir deleur métier. Beaucoup optentpour la diversification (transfor-mation à la ferme, tourisme vert,production d’énergies renouve-lables, etc.) ou les circuits courts(vente directe à la ferme ou surles marchés, Amap, etc.) afind’apporter une valeur ajoutée àleur exploitation et d’assurer uncomplémentderevenus.Certainsmisent aussi sur les nouvellestechnologies ou le bio.

Au niveau du département,1300 exploitations (11 %) ontchoisi de se diversifier. La trans-formation du lait concerne 30 %de ces exploitations. Dans un cassurquatre, lesagriculteurssesontorientés vers l’agrotourisme etdans un cas sur six, vers la trans-

formation d’autres produits(découpe et conserve de viande,par exemple). Les circuits courtssont préférés dans 15 % desexploitationsdesPyrénées-Atlan-tiques. Et dans la majorité descas (43 %), elles optent pour laventedirecteàlaferme,puispourla vente sur les marchés (16 %).La vente en panier, type Amap,reste marginale (4 %).

Malgré les aides, oser la diver-sificationn’estpastoujoursfacile.Souvent les agriculteurs poursui-vent la production de leursparents avec comme principalsouci, vendre leurs productionsà un prix correct. Mais un jour,un élément extérieur (prix tropbasougravecrise)déclencheuneréflexion sur leur façon detravailler. Comme tous croienten l’avenir de leur métier, ilsn’hésitent pas alors à investir,innover ou inventer. C’est le casdes exploitants que nous avonsrencontrés.lKAREN JOUAULT

Bruno etJosianeMinvielle

De gauche à droite et de haut en bas : Aimée et Clovis Turan de l’EARL Bien-Aimé ; Florence et Frédéric Bergeras éleveuGaec Le Marty et Eric Pauly-Petit de la Roseraie de Saint-Vincent. © KAREN JOUAULT

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PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Initiatives

fatigant psychologiquement,mais on y est presque » souritFrédéric. Aujourd’hui, l’atelierde transformation est opéra-tionnel, Florence et Frédéricattendent juste l’accord desservicesvétérinairespourouvrirla salle de vente. « On envisagede transformer 150 porcs de180kg par an. Cela correspondàdeuxàtroisporcsparsemaine.Dans un cadre familial, on nepeut pas faire plus. »

Avec cet atelier, la boucle estbouclée : « On nourrit noscochons avec le maïs que l’oncultive ; on a 60 truies donc lespetits naissent et grandissentsur l’exploitation. Aujourd’hui,on peut aussi, en partie, propo-ser nos recettes puisque l’onvendra aussi bien de la viandefraîche (chair à saucisse,longe…)quecuite(pâté,saucis-sonssecs,…)»,concluentFrédé-ric et Florence.

Frédéricvestissent

Après 12 années passées dansun bureau à Paris en tant quedirecteur marketing sur internet,Eric Pauly-Petit revient à sesamours de jeunesse : l’horticul-ture (il a passé un BTS agricoletechnico-commercial en horti-culture ornementale). Et ilannonce immédiatement « qu’iln’est pas un jeune bobo parisienenmanquedenature».Enrepre-nant la pépinière de la Roseraiede Saint-Vincent (ancienneRoseraie de Barbary), il souhaiteavant tout allier ses deux métiers.

Etre visibles sur internet« Mon expérience profession-

nelle peut permettre de dévelop-per la roseraie. Je veux notam-mentmettreenplacedesflashco-des sur les rosiers du parcoursludique qui retrace l’histoire dela rose à travers les cinq sens. Lebut est que l’amateur puisserapidement trouver, grâce à sonsmartphone, les informationsdont il a besoin sur telle ou tellevariété. Ça nous facilitera égale-ment le travail lors de la vente caron pourra voir directement surlesmartphonequelrosierleclientveut. »

Le jeune agriculteur de 38 ansveut également lancer unnouveausiteinternetorientévers

les réseaux sociaux et la vente.«Aujourd’hui, il fautsavoirpropo-ser des idées novatrices pourperdurer. Ça passe bien sûr parles techniques déjà mises enplace par Jacques Barbary, àl’origine de la roseraie, parexemple, un substrat dans lequelon trouve un champignon quilimite les maladies ou des filetsanti-grêleàlaplacedespanneauxde verre dans la serre ce quipermet aux rosiers d’être plusrobustes.Maisaujourd’hui, il fautaussi être visible sur internet,pouvoir vendre au-delà du Sud-Ouest. »

Eric Pauly-Petit envisageégalement d’agrandir les serrespour que l’ensemble des varié-tés soit sous le même toit. Sansoublier non plus que toute lasignalétique du parcours ludiqueva être refaite et qu’un petitmusée de la rose va voir le jour.A la Roseraie de Saint-Vincent,les idées innovantes nemanquent pas…

Eric Pauly-Petitrevient à l’horticulture

Eric Pauly-Petit

12 000C’est le nombre d’exploita-tions dans le département. Endix ans, les Pyrénées-Atlanti-ques ont perdu moins d’uncinquième de ses exploitations.Il s’agit du résultat le plus basenregistré en Aquitaine.

88C’est, en pourcentage, la partde l’emploi familial dans le volumedetravaildel’ensembledesexploi-tations. Les Pyrénées-Atlanti-ques font ainsi partie des dixdépartements français où la partde travail familial est la plusimportante.

26 000C’est, en hectares, la surfacede terres qui avaient un usageagricole en 2000 et qui ne l’ontplus en 2010. Cela représente cequ’avait gagné l’agriculture dépar-tementale entre 1988 et 2000.

EN CHIFFRES

LYCÉES AGRICOLES Lesmétiers de l’agriculture évoluent,la formation agricole aussi. Si lavoie professionnelle initiale (BEP,Bac pro) est de plus en plusattractive, l’élève peut toujoursrejoindre une formationsupérieure, qui lui permettrad’acquérir de solides bases pourconstruire un projet complet.« Nos formations reflètentl’évolution du métier. De plus enplus, les agriculteurs produisent,transforment et commerciali-sent leurs produits. Noussommes là pour donner à nosélèves les outils leur permettantd’assurer le suivi de leur produitdu début à la fin » explique EricSacrez, proviseur adjoint du lycéeprofessionnel agricole deMontardon. Par exemple, dansla licence professionnelle valori-sation des produits du terroir,sont enseignées, entre autres, lasécurité alimentaire et les techni-ques de commercialisation.

Qualité et technologieLa qualité est aussi mise en

avantdanslesformations.«Nousavons une mini-industrie agroa-limentaire où l’on apprend auxélèves le procédé de fabrication

d’un produit. Mais ici, nousmettons l’accent sur la qualité etnon la quantité, » explique EricSacrez. La technologie prendaussi de plus en plus de placedans le monde agricole. Làencore, les élèves utilisent desappareils de pointe dans leslycées agricoles d’Oloron,d’Orthez et de Montardon.« Nous travaillons avec différentspartenaires, comme la Chambred’agriculture, pour tester denouvelles choses. » Ainsi, lebâtiment réservé aux vacheslaitières à Montardon est certi-fié très haute qualité environne-mentale, avec une racleuseautomatisée pour nettoyer lesboxes et un système de collier aucou des vaches qui ouvre desportes leur permettant de rejoin-dre telle ou telle partie dubâtiment où elles recevront, parexemple, un régime alimentairedifférent. « Aujourd’hui, il existedes tracteurs qui, grâce aux GPSet à un système informatique,labourent tout seul pendant quel’agriculteurfait latraite,» indiqueEric Sacrez. Le monde agricolechange et les futurs agriculteursacquièrent de solides compéten-ces pour l’affronter.lK.J.

Des cours sur les nouvellesfaçons de produire

En BTS agroalimentaire, les étudiants apprennent à transformerla matière première (lait, viande, légumes…). Des techniques qu’ilspourront utiliser s’ils ouvrent un atelier de transformation. © KAREN JOUAULT

JEUNES AGRICULTEURS106 en 2011, 115 en 2010. Lesinstallations de jeunes agricul-teurs dans le département sontcertes en légère baisse, mais cechiffre reste « très bon comparéaux autres départementsaquitains » note Nicolas Berna-tas, président du comité d’orien-tation installation-transmissionà la Chambre d’agriculture. Ilexplique ce résultat par les systè-mesd’exploitationfavorisésdansle département, à savoir lapolyculture et l’élevage (princi-palement l’élevage d’ovins lait),et lagéographie.«64%desinstal-lations se font en montagne. Cesont soit des gens qui sont nés iciet qui veulent revenir y travailler,soit des gens qui font ce choix carils sont motivés par le métier de

berger. » Autre constat, de plusen plus de jeunes agriculteurs -et agricultrices, le métier seféminise et 30 % des installationssont le fait de femmes - envisa-gent la vente directe, notammentchez les éleveurs d’ovins. « Quelleque soit l’installation, les jeunesagriculteurs ont le souci d’uneréussite économique », expliqueNicolas Bernatas. Une réussitequi peut aussi passer par unGaec ou une EARL. « C’est unerévolution qui enfle et que nousencourageons. Ces regroupe-ments entre sociétaires permet-tent de séparer le budget familialde celui de l’exploitation etd’éviter le flou. Cela permet aussiun confort de travail. » lRenseignements au Point InfoInstallation au 0800 505 507

Les installations se fontsurtout en montagne

urs de porcs ; Bruno et Josiane Minvielle entourent une de leurs filles, Pascale, au

FlorenceetFrédéricBergeras

Ces chiffres sont issusdu recensement agricole 2010réalisé par la Directionrégionale de l’alimentation,de l’agriculture et de la forêt,service régionalde l’information statistique,économique et territoriale.

JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTX | Agriculture - Coopératives

Les coopératives, piliers deORGANISATIONS Historiques ou récentes, les coopératives de notre département sont une locomotive pour l’agriculture

Les coopératives sont unpeu à contre-courantde la sociétéd’aujourd’hui, qui valide

l’individualisme. On oubliesouvent qu’elles sont une forceau service de la collectivité. »Pour Guy Estrade, président dela fédération départementaledes coopératives agricoles, lescoopératives sont le terreau surlequel repose non seulementl’économie, mais aussi l’avenirdes filières agricoles.

Les Pyrénées-Atlantiquescomptent une trentaine decoopératives qui emploient plusde 4 000 salariés et dégagentun chiffre d’affaires annuel deplusieurs milliards d’euros.

Ce dynamisme a pourlocomotives des structurespolyvalentes de grande enver-gure comme Euralis, Lur Berriimplantées directement dans ledépartement ou Maïsadour(installée dans les Landes), quiàellestroisrassemblentunchiffred’affaires représentant les deuxtiers des coopérativesd’Aquitaine. Mais il s’exprimeaussipar la capacité de «petites »coopératives, aux fonctionne-ments originaux, à développerdes productions locales.

« Le vecteur de lastabilité du territoire »Madiran, jurançon, irouléguy

ou bellocq, ces vignobles existentparce qu’ils reposent sur uneorganisation collective selon GuyEstrade. « Souvent peu citées, lescoopératives viticoles ont fait untravail extraordinaire. La cave deCrouseilles par exemple a suconstruire une relation avec lagrande distribution où la recon-naissance du petit producteurorganisé en coopérative est trèsforte. »

Jambon de Bayonne, kiwis del’Adour ou vins, les produitsidentitaires du département

doivent leur assise à un réseaud’agriculteursunispar lesmêmescontraintes de qualité (AOC,Labelrouge,IGPouautreslabels),lesmêmesconditionsdeproduc-tion et les mêmes ambitions.

« Les coopératives sont struc-turantes en terme de projets, decapacité d’innovation et depérennité des activités. Elles sontle vecteur de la stabilité du terri-toire et conservent tout leurintérêt dans une époque où lavente directe joue en faveurdu producteur individuel maisn’apporte aucune réponse auxproblématiques d’avenir. Appar-tenant aux producteurs, elles nesont pas délocalisables et repré-sentent un enjeu politique etéconomique pour le départe-ment » souligne Guy Estrade.

Un rempart pour ladéfense des agriculteursAncrées dans leur territoire,

les coopératives permettent ausside pénétrer des marchés natio-naux ou internationaux. Unedimension bien assise pour lesgrands groupes tels Euralis, maisqui concernent aussi les struc-tures plus modestes. « Leséleveurs d’agneau par exemple,unis dans une coopérative relati-vement récente, se tournentnaturellement vers l’Espagne oùle marché est plus fort qu’enFrance. »

Selon Guy Estrade, face à uncontexte de plus en pluscomplexe et aux évolutionsrapides, la coopérative dans sonfonctionnementresteunrempart-et peut-être le seul- dans ladéfense des intérêts des agricul-teurs notamment pour garantir,malgré la fluctuation desmarchés, un revenu aux exploi-tants.

Si la jeune génération a moinsde disponibilité pour s’investirdans les coopératives, elles sonttoujours animées par le soufflede la passion pour le produit. Entémoignent les 18 producteursde pêche roussanne qui ontdonné une nouvelle vie à ce fruitdepuis une dizaine d’années.

Ils ont créé la coopérative «Lesvergers de Monein » en 2004 etont relancé la culture d’uneancienne variété qui connaît unsuccès croissant chez lesgourmets. Cette pêche savou-reuse est fêtée chaque année àMonein.

lMARIE-PIERRE COURTOIS

CE QUE LES COOPÉRATIVES APPORTENT

« Augmenter lesrevenus agricoles »

Christian Pèes,présidentd’Euralis

« La caractéristique d’une coopéra-tive est de ne jamais lâcher son terri-toire, qui est son cœur historique. Icinous fédérons majoritairement depetits exploitants à qui nous propo-sons un contrat de progrès pour bâtiravec chacun un projet personnel.Dans un contexte de mutation trèsforte, avec des données imposées pasforcément structurantes localement,Euralis travaille sur le revenu dispo-nible des exploitants avec le projet demettre en place des éléments trèsconcrets pour garantir et augmen-ter les revenus de l’agriculteur.Une coopérative est une entreprisedont les bénéfices ne vont pas dansla poche d’actionnaires : ils sont redis-tribués aux agriculteurs ou investisdans des projets agricoles. »

« Des produitsplus compétitifs »

Roland Podenas,président deSCA vigneronsde Madiran

« A travers la coopérative, lesproduits sont plus compétitifs etmodernes : la mise en commun desmoyens de production et la mise envaleur des compétences spécifiquessont une ressource pour accroîtreles volumes de production de l’appel-lation et mener des actions lointai-nes avec des investissements àl’export.« Par exemple, en viticulture il y aun caractère passionnel : les coopé-rateurs ont un lien très actif avec lacave, ils donnent de leur temps pourdes animations promotionnelles.« La coopérative joue un rôle d’acteursocial majeur à l’échelle locale :administrée par des gens qui viventsur ce territoire rural, elle est sourced’emplois. »

« Mettre des outilsen commun »

François Lafitte,présidentde l’Uniondes coopérativesAdour kiwisFrance

« La première mission de la coopé-rative est de mettre en commun desoutils pour la conservation et lacommercialisation des fruits.« En trente ans, nous sommespassés de 25 à 350 producteurs etce développement induit d’autresobjectifs, notamment l’exportationqui concerne les deux tiers des fruitset serait, bien entendu, trop difficileà mettre en place pour un produc-teur individuel.« Nous développons égalementdes compétences en matière derecherche et c’est dans la mise aupoint de nouvelles variétés que lacoopérative prend tout son sensaujourd’hui, avec une centained’hectares dédiés à la production denouveaux fruits. »

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ApprovisionnementBovins et équidésCéréales - oléo - protéagineuxFruits et légumes fraisInsémination artificielleLes produits laitiersOvinsPorcinsViticulture

ZOOM

« D’abord une aventure humaine »

Selon Guy Estrade, le président de la Fédération départementale des coopé-ratives, celles-ci sont d’abord le fruit « d’une aventure humaine. Entre 1950et 1980, la réalité de la construction économique était partagée et collectivetout en reposant sur l’engagement de chacun. Les coopératives ont donnéaccès aux technologies et au développement, et nos aînés cultivaient des liensaffectifs très forts avec leur structure ».

«La coopérative reste unrempart dans la défensedes intérêts desagriculteurs, notammentpour leur garantirun revenu,malgré la fluctuationdes marchés. »Guy Estrade, président de la fédération64 des coopératives agricoles

28 coopératives installées dans les Pyrénées

| XIJEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Coopératives

l’agriculture du 64régionale : elles représentent presque la moitié du chiffre d’affaires des coopératives d’Aquitaine.

« Un regroupementinévitable »

Jean-LucBazaillacqprésident de Big,coopérativeinséminationartificielle

« Aux débuts de la coopérative en1962, l’insémination artificielle enétait au stade de la découverte et del’exploration technique et cela concer-nait les éleveurs à la pointe de latechnologie.« Elle a gardé ses missions de recher-che génétique et de reproduction etpratique aujourd’hui 115 000 insémi-nations sur le Béarn.« Les métiers de la recherche généti-que coûtent très cher et dans cedomaine, le regroupement avec desstructures régionales ou nationa-les est inévitable, mais la coopéra-tive a gardé son âme : elle repose surdes valeurs de proximité et leséleveurs locaux participent directe-ment à son action, qui répond à leursbesoins. »

« Fusionner pourêtre plus forts »

ChristianBesombes,président de lacoopérativeagricolede la Soule

« Notre coopérative d’approvisionne-ment en semences, engrais et cultu-res est dédiée aux éleveurs de vachesallaitantes et brebis laitières des zonesde montagne.« La coopérative de Garazi et Baigo-ri est très proche de nous. Nous avonsles mêmes vocations et le mêmemétier. Pour agrandir, spécialiser etpérenniser nos structures, nous avonsdécidé de fusionner. Mieux vaut êtreun seul « gros » plutôt que deux« petits ». Nous créons cette entitécoopérative nouvelle et plus solidebaptisée Mendikoa en mars. Nosadhérents garderont bien entendu lesmêmes interlocuteurs dans leur valléemais nous réaliserons des économiesde charge qui nous permettront uneplus grande efficacité par ailleurs. »

« Le partage d’idéeset d’expériences »

Guy Pemartin,présidentde la Fédérationdépartementaledes Cuma

« Derrière le matériel, il y a deshommes. Le moteur d’une coopéra-tive, c’est le mutualisme et la solida-rité. Au-delà du partage des charges,il y a un partage d’expériences etd’idées.« Quand une difficulté se présente,chacun peut donner un peu de sontemps pour répondre à l’urgence. Leréseau local et le fait d’être ensemblepermettent une grande réactivité.L’énergie collective repose sur lesbesoins des agriculteurs du territoirequi le composent.« Ce sont les hommes qui font vivreles outils et il faut souligner que lesgroupes humains des coopérativesagissent dans l’intérêt collectif sansaucune barrière syndicale ni politi-que. »

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APPROVISIONNEMENT1 - Garazi Baigorry(Ispoure).dhérents : 1200.Effectif : 15.Chiffre d’affaires : 9 M€2- Coopérative de laSoule (Mauléon).Adhérents : 800 ;Effectif : 24 ; CA : 6 M€

BOVINS ET ÉQUIDÉS3 - Celpa (Arthez).Adhérents :600 ;Effec-tif : 20 ; CA : 24 M€.4- Copelga (Billère).Adhérents : 15.Effectif : 0 ; CA : NC.5 - Union génissePyrénées (Denguin)Avec SARL Argia-GenAdhérents : NC ;Effectif : 4 ;CA : 2,5 M€.

C É R É A L E S - O L É O -PROTÉAGINEUX6 - Lur Berri (Aicirits).Adhérents : 5000Effectif : 750CA : 610 M€7 - Euralis (Lescar)Adhérents : 12 000Effectif : 5376CA : 1,32 milliard d’€

FRUITS ET LÉGUMES FRAIS8 - Les vergers du paysde Monein (Cuqueron)Adhérents : 18Emplois : temporairesCA : 143 293€9 - Gorria SCA(Cambo-les-Bains).Adhérents : NCEffectif : NC. CA : NC

10 - Sica des Gaves(Labastide-Villefran-che). Adhérents : 140Effectif : 20CA : 5 M€

INSÉMINATION ARTIFICIELLE

11 - CIA BIG (Denguin)Adhérents : 3 800Effectif : 32. CA : NC1 2 - C o o p é r a t i v eGen’Adour(Hasparren)Adhérents : 3200Effectif : 35. CA : 4,1 M€13 - CDEO SCA(Ordiarp).Adhérents : NCEffectif : NCCA : NC

LES PRODUITS LAITIERS

14 - Haize Hegoa SCA(Ayherre)Adhérents : NC.Effectif : NCCA : NC15 - Lesfermiersbasco-béarnais (Accous)Adhérents : 40Effectif : 12CA : 3 M€16 - CLPB (St-Jean-P i e d - d e - P o r t ) .Adhérents : 105Effectif : 7CA : 6,7 M€17 - Coopérative Berria(Macaye).Adhérents : 140.Effectif : 60CA : 9M€18 - Coopérative defromages (Uhart-Cize)Adhérents : NCEffectif : NCCA : NC

OVINS

19- Axuria (Mauléon)Adhérents : 339Effectif : 12.CA : 5,2 M€20- CDEO (Ordiarp)Adhérents : 1200Effectif : 60CA : 2M€21- Caoso (Idaux-Mendy)Adhérents : 498Effectif : 11CA : NC22-AOBBSCA(Oloron)Adhérents : 189Effectif : 2CA : 1,7 M€

PORCINS

23- Coopérative Gapp(Lons). Adhérents : 85Effectif : 4. CA : 9,4 M€24-Fipsoélevage(Lons)Adhérents : 210Effectif : 24CA : 94,5 M€

VITICULTURE

25- Cave de Crouseilles(Lembeye). Adhérents :142. Effectif : 14CA : 7,5 M€26- Cave de jurançon(Gan). Adhérents : 360Effectif : 80. CA : NC27 - Les vignerons duPaysbasque(St-EtiennedeBaïgorry).Adhérents :47. Effectif : 15.CA : 2,6 M€28- Etzigar SCA (St-Just Ibarre). Adhérents :28 Effectif : 0.CA : 75 000 €(NC=non communiqué)

FRUIT « Le regroupement encoopérative est le statut le mieuxadapté à notre activité économi-que » résume Marie-José Cazau-bon, présidente de la SCA Lesvergers de Monein, fondée en2004 par une poignée d’agricul-teurs décidés à remettre au goûtdujourlapêcheroussanne.Cetteancienne variété est un produitidentitaire local, qui a failli dispa-raître à la fin du siècle dernier :l’exposition de fruits et vins auxfêtes de Monein comptait alorstrois producteurs… centcinquante ans plus tôt, ils étaientsoixante.

La filière fruitière se structureavec la coopérative : dix-huitproducteurs, une quinzained’hectares cultivés. La produc-

tion2011aétéd’unequarantainede tonnes (sans compter lesventes dans les vergers), dontcinq de produits dérivés (confi-tures, sirop de pêche, compote).Egalement investis dansl’Association de promotion de lapêche roussanne créée en 2006,les producteurs respectent lespratiques du référentiel labelrouge et effectuent un contrôledematuritésurleursvergerspourdéterminer la date de récolte.

La mairie de Monein met unlocal à disposition des produc-teurs pour la vente directe (65 %de la production) et la vocationde la coopérative est de dévelop-per les circuits commerciaux à lafois en région et à l’échelle natio-nale. l

La pêche roussanneest revenue sur Monein

Le goût des consommateurs pour des produits authentiques et la passionde producteurs ont permis de relancer la culture de la pêche roussannequi donne lieu chaque année à une fête à Monein. © NICOLAS SABATHIER

PORC « Moins chère que lebœuf, la viande de porc sera deplus en plus présente dansl’alimentation. Les nouvellesnormes sont positives car ellesredonnent des projets auxéleveurs. L’exportation va sedévelopper en Asie, nous avonsdes projets économiquesdurables. Je suis optimiste pournotre production » déclare JoêlFerrand, président de la Fipsodepuis 2001. Regroupement decoopératives porcines, la Fipsofédère 200 adhérents et produit400 000 porcs charcutiers par an.

Partenaire d’Euralis, Maïsa-dour et Glon Sanders, sa filialepour l’abattage et la découpe,Fipso industrie voit passer 11 000porcs à la semaine et va s’agran-dircetteannéeetcréervingt-cinq

emplois. « La coopérative estun outil moderne permettant degérer les contraintes administra-tives et environnementales et denégocier des aides à l’investisse-ment». Elle joue, selon son prési-dent, la carte du territoire et dela qualité : label rouge porcfermier du Sud-Ouest élevé enplein air (40 000 par an), filièrequalité Carrefour (sans OGM,100 000 porcs par an) et jambonde Bayonne. « Notre développe-ment passe par le lien avec le solet la faible densité de porcs estun atout pour la région, qui doittravailler sur une image de quali-tépourfairefaceàlaconcurrencede la Bretagne. Le climat s’estassaini, nous avons de bellesperspectives » conclut JoëlFerrand. l

La Fipso optimistepour l’avenir

Atlantiques DEUX EXEMPLES À RETENIR

SOURCE : COOP DE FRANCE

JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTXII | Agriculture - Regards croisés

Christian Pèes : « L’agricultureaccompagnera le changementclimatique. Nous n’aurons pas leSahel en Béarn du jour au lende-main !Enraisondenotrepositiongéographieentreocéanetmonta-gne, le changement devraitproduire quelque chose d’assezatypiquesurnotreterritoire.Mais,il ne faut jamais oublier quel’agriculturec’estdela génétique,qu’elle soit animale ou végétale.Etilyadesplantesetdesanimauxadaptés à tous les climats de laplanète. On ira donc puiser dansla génétique les adaptationsnécessaires. »

Camille Chamard : «L’évolutionclimatique nous impose désor-maisuneperceptionplusglobaleet carrément planétaire del’agriculture. L’agriculteur dedemain prendra en compte dessituations, notamment climati-ques, qu’il ne retient pasaujourd’hui. »

Christian Pèes :«Jevousrejoinstotalement, lechangementclima-tique est l’un des aspects de lamondialisation. A l’avenir, lesturbulences du climat vontperturber encore davantage lesmarchésagricoles.Avecdeseffetsen chaîne tels que la volatilité desprix ou la pérennité des outilsagroalimentaires qui se ferontsentir jusqu’au consommateur.»

Camille Chamard : « Sanscompter qu’il faut intégrer à cesévolutions la démographiemondiale. En 2050, nous seronsà peu près 10 milliardsd’habitants. De fait, la demandealimentaire mondiale augmen-tera. Il faudra créer des modèlesinédits. Jusqu’alors tous nosmodèles ont été basés sur desprévisions reposant sur ce quis’est passé avant… Des analy-ses qui fonctionnent de moinsen moins dans le mondeagricole. »

Christian Pèes : « Là c’est clair,çanemarcheraplusdutout !Pourrépondre aux besoins démogra-phiques, il faudra produire pluset mieux, en conciliant agricul-ture intensive et vigilance écolo-gique. C’est le modèle de l’AEI,l’agriculture écologiquementintensive, une réflexion néependant le Grenelle de l’environ-nement en août 2008. Parexemple, l’enjeu d’Euralis est deparvenir à cette adaptation. Lesméthodesdeproductionagricoleliées à la PAC ne sont pas repro-ductibles et durables à l’échelleplanétaire. En s’appuyant surl’agronomie, et pour faire face audéfi démographique, la produc-tion de la planète augmenteraentre 70 et 100 %. Avec un objec-tif : produire plus propre. Je faislepariquel’intelligencehumaineest capable de mettre en actionles technologies pour y arriver.Vous savez, dans la dernièredécennie, et même si le grandpublic ne s’en rend pas compte,lespratiquesagricolesontprofon-dément changé, y compris enBéarn. Aujourd’hui, la majoritédes agriculteurs sont en grandemajorité prêts à adopter deschangements. Il y a un vraichantier à mettre en place. »

Camille Chamard : « Je partagecetteidée.J’identifieraistroistypesd’agriculture : d’abord uneagriculture industrielle durable,écologiquement respectueusequiserapratiquéeici.Ensuiteuneagriculture plus artisanale, etemployant beaucoup de main-d’œuvre, dans les pays endéveloppement. Enfin, uneagriculture de niche ou de luxe.Laquelle soulève une question.Localement en France, et ici enAquitaine, n’a-t-on pas déjàbasculé dans cette agriculture deluxe, avec des prix très élevés, etune main-d’œuvre très quali-fiée ? »

Christian Pèes : « Et qui ditagriculture de luxe dit clientèlede luxe. La crise sera sans douteun révélateur. Nous verrons si lesconsommateurs dans les paysriches continueront ou non àconsommer des produits corres-

« Quels seront les enjeux de

Le changement climatique sera-t-il unedes clés de l’agriculture de demain ?

pondantàunconceptsurlafaçonde produire qui est légitime maisqui coûte beaucoup plus cher.Sans vouloir tomber dans laprovocation, l’agriculture de luxen’est-elle pas carrément un luxepour l’Humanité par rapport auxenjeux réels ? »

Camille Chamard : « Vous avezraison. La question se poseralorsque les différents modes deproduction se confronteront.Aujourd’hui la coexistence estpaisible, on joue sur la complé-mentarité. Mais demain ? EnFrance, avec notre tissu écono-mique, l’agriculture de luxepourra-t-ellecontinueràexister ?Trouvera-t-elle encore desclients ? Sans parler des paysvoisins ou plus éloignés qui ontdes difficultés pires que lesnôtres. »

«A l’avenir, les turbulencesdu climat vont perturberencore davantageles marchés agricoles. »Christian Pèes

Les terres agricoles ont-elles aussivocation à produire de l’énergie ?

Christian Pèes : « On peutpousserplusloinlaréflexiondanslaprovocation :l’agriculturedevraaussi répondre au défi de laproduction d’énergie. Les USApréparent leur prochain cente-naire d’énergie sans fluctuationsdesprix,etenserendantindépen-dants du pétrole. Par rapport àl’enjeualimentaire,d’aucunsjugentqueconsacrerdesterresàproduirede l’énergie relève du gaspillage.Maisn’est-cepasaussiscandaleuxde ne pas utiliser le plein poten-tieldesterresenlesdédiantàuneagriculturedeluxe,quipardéfini-tion produit moins ? »

Camille Chamard : « J’ai un avisplus tranché sur les choix améri-cains. Ce qu’ils consacrent auxcarburants n’est pas consacré àl’alimentation. Bien sûr, réduiresadépendanceénergétique,c’estunenjeustratégique.Maisqu’est-ce qui sera le plus compliqué àtrouveren2030 ?Dequoimangerou de quoi faire avancer sonvéhicule ?

Vous savez, les énergies, c’estunpeulemêmedébatquel’écolo-gie : quel est le rôle de l’agricul-ture ? Quelle priorité se donnerdans l’usage que l’on fait desterres ?Aujourd’huioncultivedesvariétés de maïs pour l’enrobagedesgélulespharmaceutiques.Biensûr, c’est utile, mais on sait fabri-quer autrement ce produit et ony consacre des hectares plutôtqu’une autre technologie : c’estunequestionquasimentmorale.

Onprivilégiecetteutilisationcheznous. Ailleurs dans le monde,certains préféreraient d’abordmanger. Quand la seule missionétait de nourrir, il y avait desdiscussionssurletypedenourri-ture. Aujourd’hui, des conflitsnaissentdel’usageduterrain.Auniveau d’un département, d’uneville, ou d’une communautéurbaine, on se demande s’il vautmieux supprimer l’agricole poury construire des immeubles ouinstaller des entreprises. Dans 20ou 30 ans, cette évolution seposerademanièrebeaucoupplusconflictuelle. »

Christian Pèes : « Ce débat vaau-delàdel’agriculture.Lesterresagricolessurlaplanètesontsous-utilisées contrairement à ce queles gens croient. Les meilleursrendements sont obtenus sousnos latitudes alors que les zonesles plus productives sont inter-tropicales.Surcesterres,pourdesraisons humaines et d’organisa-tion politique, les rendementssont de misère. Un potentielfabuleux existe, à condition derésoudrelesproblèmesd’organi-sation politique. A côté de nostrois types d’agriculture, il y a ceque certains appellent l’agricul-turedefirme,développéepardesinvestisseurs en Afrique ouailleurs,quisaventquelegisementest làetsetrompentrarement.Lepotentielexiste, sousréserve queleshommessoientunpeumoinsbêtes. »

A gauche, Camille Chamard,directeur de l’Institut d’adminis-trations des entreprisesde l’université de Pau,à droite, Christian Pèes,président du Groupe Euralis.© JEAN-PHILIPPE GIONNET

«En France, avec notretissu économique,l’agriculture de luxepourra-t-elle continuerà exister ? »Camille chamard

e fait est acquis. D’ici 2050, l’agriculture du 64et d’ailleurs aura sensiblement changé de visage.Tous les experts s’accordent à considérer que les« forces » de la nature, c’est-à-dire climatiques,

environnementales et démographiques, joueront un rôleessentiel dans cette transformation.Christian Pèes, président du Groupe Euralis et agriculteurà Athos-Aspis, et Camille Chamard, un universitaire paloissensible à l’agriculture, ont accepté de dialoguer sur les enjeuxde l’agriculture de demain. Un entretien passionnant que nousvous restituons ici.

Le

| XIIIJEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Regards croisés

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l’agriculture en 2050 ? »

L’agriculture écologiquement intensiveest-elle compatible avec le respect de labiodiversité ?

Christian Pèes : « La vie estmultiple : des mammifères aumonde végétal et aux bacté-ries. On connaît 10 à 15 % duvivant réel. Le modèle agricolequ’on a pratiqué, avec spéciali-sation de zones, semble ne pasaller dans le sens de la biodiver-sité. Mais je ne suis pas sûr qu’ilfaille parler de destruction.Euralis développe une bibliothè-que de génétique. L’évolution estenclenchée, on interroge nosagriculteurs sur la biodiversité.Même si le maïs est la colonnevertébrale de l’agriculture ici, ilsrevalident beaucoup de choseset aspirent à la diversification. »

Camille Chamard : « La biodi-versité est sous la loupe d’experts

qui font des diagnostics et desinventaires. Mais il faut rappe-lerquel’agricultureestuneactivi-té qui doit être économiquementviable. La biodiversité et ladurabilité sont des indicateurs,comme d’autres. Ne considérerque la biodiversité est un égare-ment. De même que considéreruniquement l’économie est uneerreur. Il y a des précautions àprendre en terme de biodiversi-té, les experts sont là pour ça.Mais n’oublions pas que l’activi-té économique a aussi sonintérêt. »

Christian Pèes : « Je vousremercie de mettre ça en avant !Clairement, si économiquementon échoue, ne rêvons pas : il

n’y aura plus d’activité parce quel’être humain est fait comme ça.Si on n’a pas de quoi vivre, on nepourra pas préserver la biodi-versité. L’intérêt de l’agricultureécologiquement intensive (AEI)est de bâtir un modèle gagnantéconomiquement et respectueuxde la biodiversité. C’est vital. »

Camille Chamard : «Lesagricul-teursnes’opposentpasàlabiodi-versité, ils la considèrent commeun des éléments dans leursdécisions mais ce n’est pas leseul. »

Christian Pèes : « Quand onatterrit à Pau, on mesure legrignotage constant des terresagricoles par des surfaces indus-trielles et commerciales. Savez-vous que la surface agricolediminue de 7 ha par jour dans ledépartement. L’amputation estune souffrance pour le paysan.Mais il faut être clair. Si je suispaysan à 65 ans, sans succession,

et que j’ai le choix entre uneretraite agricole de 700 à 1000 €par mois et le jackpot en vendantmes terrains… C’est vite choisi. »

Camille Chamard : « Bien sûr !Je le comprends mais jen’approuve pas. Il y a uneambiguïté plus ou moinsassumée. Je pense qu’une partiedes agriculteurs n’ont pasconscience de la place quepourrait occuper l’agriculture àl’avenir. Longtemps laissée decôté, l’agriculture a repris placedans des débats publics. Tantmieux. »

Christian Pèes : « Face audilemme, je suis peut-être exces-sif… mais on ne peut pasdemander aux agriculteurs dechoisir entre le paradis et l’enfer !Il faut que la puissance publiqueprenne des responsabilités. Dansles communes, les élus ont desarbitrages difficiles à faire, j’enconviens. »

Etes-vous optimistes au point deconseiller à un jeune de devenir demainagriculteur ?

Christian Pèes : « Oui s’il aimevraiment la terre, aussi bien lesjoies qu’elle procure que lescontraintes qu’elle exige. Je suisoptimiste car l’agriculture abeaucoup de cartes positives enmaindanscemondedifficile.Lesdéfissonténormes :il fautnourrirl’Humanité et fabriquer del’énergie. On boucle deux sièclesdepétroleetd’énergiepaschèreset l’agriculturedelaplanèteadesopportunités.Elledevras’appuyersurlascienceetlarecherche,plusque jamais. Ici, nous avonstoujours une vision« rousseauiste » de l’agriculture,passéiste et un peu bucoliquetandis que d’autres parties dumonde se sont emparées de cessujets. C’est un réel danger.

Je suis optimiste aussi parceque les paysans se sont toujoursadaptés. Il y a cette énergie danslemondeagricole,cettedynami-que qui permet de rebondir.Certes l’agriculture peut casser

beaucoup d’œufs si on n’y prendgarde. Aussi faut-il la doter desmêmes atouts que les autresdomaines de l’économie. »

Camille Chamard : «Oui,agricul-teur reste un métier d’avenir. Jesuis,moiaussi,optimiste.D’abordparcequel’agricultureestdeplusenplusaucentredespréoccupa-tions.Abandonnéedanslesdébatspublics,elleyreviententouréedecompétences multiples. Désor-mais, on réfléchit aux aspectséconomiques,scientifiques,biolo-giques, écologiques, sociologi-ques des défis agricoles. Je suisconvaincuquel’agriculturejouerademainunrôlepolitiqueausensnoble du terme, celui de partici-per à la vie de lacité.L’agriculturedoitêtrereconsidéréecommeunepartieduterritoiredelaviequoti-dienne et savoir présenter despositionsquinesoientpascarica-turales.lRECUEILLI PAR MARIE-PIERRECOURTOIS ET JEAN MARZIOU

BIOGRAPHIE

Christian Pèes,un homme d’actionet de convictions

Christian Pèes,président duGroupe Euralis

Christian Pèes préside le GroupeEuralis depuis septembre 2000.Homme d’action et de conviction, iln’hésite jamais à prendre position auniveau national pour défendre l’agricul-ture. Agriculteur à Athos-Aspis(canton de Sauveterre), il cultive30 hectares de maïs et élève des porcsdestinés à la production de jambonde Bayonne.Pour le président d’Euralis, l’agricul-ture est plus qu’un métier, c’est unengagement ! Pour preuve, il estégalement vice-président de Coop deFrance, trésorier de l’AGPM (Associa-tion générale des producteurs de maïs)et membre du bureau du ClubDemeter, club de réflexion sur l’agricul-ture et l’agroalimentaire.

Camille Chamard, ununiversitaire sensibleà l’agriculture

CamilleChamard,directeur del’IAE de Pau

À 40 ans, Camille Chamard est direc-teur de l’Institut d’administration desentreprises de l’université de Pau etdes pays de l’Adour. Docteur en scien-ces de gestion, il est enseignant-chercheur en marketing depuis 10 ans,après une thèse à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Spécialisé dans le marke-ting territorial, il a été responsabledu Master économie et gestion del’agroalimentaire à l’IAE. Natifd’Orléans, installé à Orthez depuis11 ans, il est l’auteur de plusieursouvrages et cofondateur de l’Obser-vatoire de l’image des territoires, crééen 2008.

JEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTXIV | Agriculture - Salon à Paris

INITIATIVE

« Bienvenueà la ferme »à Paris aussi

Cette année, l’association« Bienvenue à la ferme » aurason propre espace sur le standdes Pyrénées-Atlantiques. Cetinvestissement permet à troisproducteurs d’être présents auSalon. Ils assureront, au coursde ces 10 jours, la promotiondu réseau des Pyrénées-Atlan-tiques.

L’association compteaujourd’hui 116 adhérents.

En2012,13exploitationssontvenues rejoindre le réseau. Cedéveloppement devrait seconfirmer en 2012.

A l’occasion du Salon del’agriculture, « Bienvenue à laferme » publie l’édition 2012 deson catalogue. l

Contact : Benoît Floquet.Tél : 05 59 90 18 41

TERROIRLes Pyrénées-Atlan-tiques seront présentes au Saloninternational de l’agriculture du25 février au 4 mars (hall 7.1,stand H-36-40) Le Salon del’agriculture,c’est680000visiteurset leplusgrandconcoursagricolemondial. C’est une opportunitépour faire connaître l’agriculturedes Pyrénées-Atlantiques et lesproduits issus de l’agriculture denotre département.

Chaque année, la Chambred’agriculturedesPyrénées-Atlan-tiqueset leconseilgénéralmisentsur cet événement. En 2012 lamobilisation de ces deux parte-naires permet de proposer auxproducteurs d’être présents àParis. De plus, la délégation deséleveurs des Pyrénées-Atlanti-ques sera le reflet de l’élevagedans le 64 : blonde d’Aquitaine,prim’holstein, ovins, porcs etéquins seront représentés.

Enfin, comme chaque année,la filière ovine ne manquera pas

àl’appel.LesyndicatAOCOssau-Iraty sera notamment présentsur le stand Aquitaine, Hall 1. l

L’Ossau Iraty. © J-P GIONNET

Les Pyrénées-Atlantiques s’exposentlCONCOURS DES PRODUITS

- Samedi 25 février à 9 h 30.Volailles abattues, découpes devolailles, produits issus de palmipè-des gras, vins du Sud-Ouest.- Dimanche 26 février - 9 h 30Produits apicoles, piment d’Espelette.- Lundi 27 février - 9 h 30Truites fumées, produits laitiers.- Mardi 28 février - 9 h 30Jus de fruits, bières, charcuteries,concours expérimentaux.

lCONCOURS DES ANIMAUX

- Samedi 25 et dimanche 26 févrierTrophée national des ânes- Lundi 27 février : concours desvaches laitières de race prim’holstein.- Mardi 28 février : concours desporcs basques.- Mercredi 29 février : équins :concours modèles et allures.- Jeudi 1er mars : concours des vachesde race blonde d’Aquitaine.

LES CONCOURS

LES ÉLEVEURSDU 64 À PARISIls sont 22 éleveurs à avoir unou plusieurs animaux sélec-tionnés pour le concoursgénéral agricole.

Blonde d’Aquitaine- Earl Garat, Jean-VincentGarat - La Bastide-Clairence- Gaec Dou Cap De La Coste,PhilippeBasta-ArzacqArrazi-guet- Mendribil Gracie - St Palais

Prim holstein- Earl Mourterou, Jean-PaulMourterou - Bosdarros- Gaec Florenties, OlivierBonjean - Lourenties-GaecHastaniaXutik-ViodosAbense De Bas- Earl Cradey, FrancoisHounieu Cradey - Coarraze

Âne des Pyrénées-LescarPauEmmaüsCheminDu Salié - Lescar- Mousques - Orthez- Pierre Yves Pose, GîteAuberge La Garbure - Etsaut

Ardennais- Gantch Stéphane 1 RueD’ossau - Castet

Comtois- Lansalot Francis, 34 Routede Mauléon - Angous

Mule des Pyrénées- Castelbieilh FabienneBibane, Meracq

Pottok- Etchegaray Etienne, Ithur-rartekobidea - Espelette- Lopez Jean-Michel, OnguiEthorri - Ascain

Ovins/Basco-béarnaise- Fidelle, Ahetzia - Ordiarp- Sahores - Moncayolle

Ovins/Manech tête noire- Petit - Camou Cihigue-Aguer,Bourg-CamouChihi-gue.

Ovins/Manech têterousse- Bidabe Eskain - Barcus

Porc basque- Gaec Artetxea, Artexea -Lantabat-OteizaCatherine,Arretechea- Les Aldudes

J’aime l’agriculture 64 ».Cette nouvelle marqueest née dans le départe-ment des Pyrénées-

Atlantiques d’une volonté decommuniquer sur des actionsde promotion liées à l’agricul-ture. Notamment, elle a trouvésa place sur l’événement « Fermeen ville Morlaàs 2011» où agricul-teurs, partenaires et grand publicont pu la découvrir en avant-première. Elle sera égalementprésente au Salon internationalde l’agriculture à Paris.

« D’un point de vue pluspersonnel, « J’aime l’agriculture64 » s’est naturellement imposéeà moi en tant qu’éleveur » expli-que Jean-Michel Anxolabéhère,président de la Chambred’agriculture des Pyrénées-Atlan-tiques. « Au-delà du fait que jesuis plus que sensibilisé à cesujet, parler aujourd’huid’agriculture est un véritablebesoin : la société dans laquellenous vivons nous a fait oublierque tout commence par là : c’estla terre qui nous fait vivre, quel’on soit agriculteur ou consom-mateur. Ce lien, ce repère est àreconquérir. Parlons de nosracines ! Communiquons ! »plaide Jean-Michel Anxola-béhère.

La fiertéd’être agriculteur« J’aime l’agriculture 64 » se

veut d’abord un lien entre lespartenaires de l’agriculture, entre

les territoires… Ensuite, c’estune démarche positive etdynamique pour les agriculteurs.Au quotidien, à la Chambred’agriculture, les chefs d’exploi-tation sont accompagnés sur lesaspects techniques, économi-ques... pour les aider à surmon-ter les difficultés qu’ils rencon-trent. « Plus largement, notrevolonté est de voir ces person-nes s’épanouir dans leur métier.J’aime l’agriculture 64 est le refletde cette volonté » assure le prési-dent Anxolabéhère.

Enfin, « J’aime l’agriculture64 » est un gage de confianceentre les agriculteurs d’une part

et les ruraux et citadins d’autrepart. La marque traduit à la foisl’actualité de ce métier, moderne,passionnant, et ses racinesancrées dans la tradition et laculture. Elle transmet la fierté deceux qui l’exercent et en vivent.

Promouvoirles savoir-fairePour que cette marque

grandisse, la Chambre d’agricul-ture multiplie les actions etévénements pour lui permettrede laisser son empreinte. « J’aimel’agriculture 64 » sera ainsiprésente en 2012 sur denombreux événements dont le

Salon International de l’agricul-ture ou la Ferme en ville Bayonne2012. Le site Internet « jaimela-griculture64.com » est le princi-pal outil de cette promotion. Ila pour vocation à devenir leportail des tous les événementsqui se rapportent à l’agriculture.

« Si demain tous les agricul-teurs ont un autocollant «J’aimel’agriculture 64» sur leurstracteurs et que les habitants desPyrénées-Atlantiques font lamême chose et portent haut« J’aime l’agriculture 64 » nousaurons fait un grand pas enavant ! » prévoit le président dela Chambre de l’agriculture. l

Une nouvelle marquepour l’agriculture du 64

Le métier d’agriculteur attire toujours de nombreux jeunes dans notre département. Près de 30% des agriculteursdu 64 ont moins de 40 ans. © MARIE-PIERRE COURTOIS

PROMOTION La marque « J’aime l’agriculture 64 », qui veut fédérer autour d’elle lessavoir-faire, portera fièrement les couleurs de l’agriculture du département au salon de Paris.

LES RENDEZ-VOUS DES P-A SONTLES SUIVANTS :- Jeudi 1er mars : journéedépartementale.- Jeudi 1er et vendredi 2 mars :déguster les Pyrénées-Atlantiques,avec Dominique Massonde.

Un âne des Pyrénées.

| XVJEUDI 23 FÉVRIER 2012

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Salon à Paris

M

M

M

MÉTRO PORTEDE VERSAILLES

T 3

T 2

TRAMWAY

Entrée principalePlace de la Porte

de Versailles

Bus 80

Bus PCGrand r i

ng

ParkingF

ParkingR

ParkingS

ParkingC

Pavillon 1

Pavillon 7.1 et 7.2 Pavillon 3

Pavillon 2

Pavillon 4• Régions de France(métropole et Outre-Mer)

• Agricultureet délices du monde• Services et métiersde l’agriculture

• Concours général agricoledes animaux• Élevage et ses filières :chevaux, ânes, poneys, chats,chiens, poissons, oiseaux• Tourisme rural,vert et équestre

• Concours généralagricole des animaux.• Élevage et ses filièresovins, caprins, porcins,aviculture, basse-cour

• Beauté et mode au naturel, jardin et paysagisme

Espaceenfants

Boutiquedu salon

Départpetit train

Salariés permanents non familaux

Conjoints

Salariés saisonniers

Autresactifs

familiaux Entreprises, coopératives

Vins

1 298,6

1 095,1

765,2

592,9491,4

430,7

72,3

-180,4-318,5

-575,4

Autres produits animaux

BétailAutres produits végétaux

Plantesindustrielles

Produits avicoles

Services

FruitsCéréales

Légumes

Chefs d’exploitation(+conjoints), coexploitant(e)s

59,3%

17%

10,5%8%

3,6% 1,6%

+ 3 671,4Ensemble

millionsd’euros

Sources : SSP Agreste, Insee,Eurostat

Le salon de l’agriculture nous donne rendez-vous à Paris, du 25 février au 4 mars 2012.L’an dernier, 678 732 visiteurs ont arpenté les allées pour découvrir notre patrimoine,la gastronomie régionale et internationale. Décryptage de ce grand rendez-vous annuel qui cette année est tourné vers l’humain puisqu’il propose de partir à la découverte des métiers de l’agriculture.

Le salon de l’agriculture 2012

Plus de 4 700 animaux

1 100 exposants

originaires de 18 pays

Plus de 700 producteurs

Plus de 1 000 éleveurs

Bovins45 tonnes de foin122 tonnes de fourrage4 tonnes d’alimentsconcentrés

Ils consommentpendant le salon…

Infos pratiques De 9h00 à 19h00 Nocturne, le vendredi 2 marsjusqu'à 23h (soirée gastronomique) Accès : Métro : Porte de Versailles (ligne 12),Balard (ligne 8)Bus : Porte de Versailles (ligne 80 et PC1)RER : Boulevard Victor (ligne C)Tramway : Porte de Versailles (T3)Voiture : depuis le périphérique, sortie Porte de VersaillesTarifs : Plein tarif : 12€, enfants de 6 à 12 ans et étudiants : 6€,gratuit pour les enfants de moins de 6 ans

15 e

Porte deVersailles

P A R I S

Le salon en chiffres

Porcins1 200 kgde platspréparés

Caprins880 kg de foin440 kg de céréales

Pavillon 2

Pavillon 1

Pavillon 3Pavillon 4

Pavillon 7.1

Pavillon 7.2

Temps plein Temps partiel966 000 personnes 90 000 personnes

Part de chaque produit dans la production 2010

14,3% 13,3% 15,4% 11,1% 6,2% 6,2% 5,5% 4,5% 16% 7,5%

Production agricoleVariation 2010/2011 de la valeur en millions d’euros

Répartition du temps de travail(en %)

L’agriculture française :

+ de 50 % du territoire

1er producteur agricolede l’Union Européenne66 milliards d’euros

3e exportateur mondialde produits agroalimentaires

2,9 %de l’emploi total

Pour le coucher et les repas230 tonnes de paille1 080 tonnes de tourbe100 tonnes de foin

215 bottes de copeaux280 tonnes de fumier

Le concours généralagricole en 2011

JEUDI 23 FÉVRIER 2012XVI |PUBLICITE