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Conseil national du commerce extérieur Rapport annuel sur les échanges extérieurs Exercice 1999 ÒÎUiB@ˆA ÑiB@VN¼» ÏĢ̻A o¼VÀ»A

sur les échanges extérieurs - CNCE · négatifs de la dette extérieure et du ... prix et à l’exacerbation de la concurrence sur les marchés ... sur le plan de la croissance,

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Conseil national du commerce extérieur

Rapport annuelsur les échanges extérieurs

Exercice 1999

ÒÎUiB@ˆA ÑiB@VN¼» ÏĢ̻A o¼VÀ»A

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Composition du Bureaudu Conseil national du commerce extérieur

Président du ConseilMohamed LAHLOU

Membres du Bureau ExécutifAbdellatif BELMADANI

Mohamed BENAMOUR

Lahcen BENOMAR

Hassan CHAMI

Zouhair CHORFI

Mohamed CHRAIBI

Abderazzak EL MOSSADEQ

Mohamed HALAB

Abdelilah KABBAJ

Ali KAYOUH

Abdelmalek OUENNICHE

Mohamed TAZI

Abdellah ZOUHIR

Secrétaire Général du ConseilMohammed BENAYAD

Comité national du rapport

Abdellatif BELMADANI, Président du Comité

Mohamed LAHLOU, Président du CNCE

Mohammed BENAYAD, Secrétaire Général du CNCE

Ahmed AZIRAR, Secrétaire Général de l’ASMEX

Mohammed CHAHBOUNE, Office des Changes

Anis CHERKAOUI, Ministère de l’Economie, des Finances,de la Privatisation et du Tourisme

Amal CHNIBER, Bank-Al-Maghrib

Mohamed MOUHTADI, Ministère de l’Industrie,du Commerce de l’Energie et des Mines

Abderrahmane OUALI, Professeur universitaire

Touria TBAILI, Ministère de l’Economie, des Finances, de la Privatisation et du Tourisme

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Sommaire

Préface ................................................................................................. 1

Préambule ............................................................................................ 3

Synthèse générale ................................................................................. 6

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1. Environnement international ........................................................ 10

1.1. Croissance mondiale : Evolution disproportionnéeet perspectives prometteuses ....................................................... 11

1.2. Commerce mondial des biens et services : Croissancesoutenue et persistance des déséquilibres.................................. 16

1.3. Investissement étranger direct : Un facteur d’insertiondans l’économie internationale ................................................. 19

2. Environnement national ................................................................ 21

2.1. Fondamentaux économiques et échanges extérieurs ............... 22

2.1.1. Croissance et échanges extérieurs : Une relation contrastée ..................................................... 22

2.1.2. Investissement et commerce extérieur : Une forte augmentation des importationsdes biens d’équipement ...................................................... 26

2.1.3. Inflation et termes de l’échange : Confirmation deseffets de la surévaluation du Dirham ............................... 27

2.1.4. Balance de paiement : Persistance des effetsnégatifs de la dette extérieure et du déficit commercial ......... 27

2.2. Politiques économique et monétaire et commerceextérieur : Un intérêt inopérant ................................................ 29

2.2.1. Réformes structurelles : Acquis et insuffisances .............. 30

2.2.2. Politique budgétaire : Entre les limites structurelleset les contraintes de rigueur ............................................ 32

2.2.3. Politique monétaire et de change :Quel apport pour le commerce extérieur ? ....................... 37

3. Principales tendances du commerce extérieur ............................ 42

3.1. Indicateurs d’intégration à l’économie mondiale .................... 42

3.1.1. Amélioration du taux d’ouverture .................................... 42

3.1.2. Stabilité de la part dans les exportations mondialeset position satisfaisante du ratio des produits manufacturés ....... 43

3.1.3. Ratio moyen de pénétration du marché intérieur et taux de dépendance : Des niveaux contrastés par secteur ......... 44

3.2. Echanges de marchandises ...................................................... 44

3.2.1. Tendances générales du commerce des marchandises 45

3.2.2. Tendances sectorielles des échanges des biens ................ 49

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3.2.3. Structure géographique des échanges de biens etétat des balances par zone économique ........................... 58

3.3. Echanges de services ................................................................ 63

3.3.1. Tendances globales des échanges des services ................. 64

3.3.2. Tendances sectorielles des échanges des services ............ 65

4. Commerce extérieur : Quel apport pour la croissance? ............. 71

4.1. Commerce extérieur et croissance économique : Nécessité d’une nouvelle dynamique .......................................... 71

4.2. Commerce extérieur et compétitivité :Une responsabilité partagée ....................................................... 74

4.2.1. Nécessité d’un environnement compétitif ......................... 74

4.2.3. Présence et agressivité sur le marché international : Facteurs indispensables .................................................... 74

4.3. Commerce extérieur et croissance :Les dimensions sectorielles ........................................................ 75

4.3.1. Pêche et conserves de poissons......................................... 76

4.3.2. Produits agricoles et agroalimentaires ............................ 76

4.3.3. Textile et habillement ........................................................ 78

4.3.4. Industries mécaniques, métallurgiques,électriques et électroniques ............................................... 79

4.3.5 Industries chimiques et parachimiques .............................. 80

4.3.6. Secteur minier ................................................................... 81

4.3.7. Tourisme ........................................................................... 82

4.3.8. Technologie de l’information et de communication 83

4.3.9. Secteur de l’assurance ..................................................... 83

4.3.10. Artisanat ......................................................................... 84

Annexe 1 : Données sectorielles ........................................................ 87

Annexe 2 : Palmarès des trophées des exportations ....................... 107

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Préface

L’année 1999 a été caractérisée par une régression du rythme decroissance des exportations due, entre autres, à une perte de compétitivité-prix et à l’exacerbation de la concurrence sur les marchés internationaux.

Le reversement de cette tendance exige la mise en place de plusieursréformes. La pertinence du choix de ces réformes et la volonté politique deles engager et de les poursuivre sont, par ailleurs, déterminantes pourl’entretien de la croissance et le gain des parts de marché d’un commercemondial en expansion.

La mise à niveau demeure le premier défi à réaliser. Souvent assimiléecomme une tâche incombant uniquement à l’entreprise, elle ne peut réussirque grâce à une approche globale et un appui sans faille des pouvoirspublics. Cette approche globale nécessite une stratégie claire, unecoordination étroite entre opérateurs publics et privés et des instruments demise en œuvre adaptés aux réalités de l’entreprise marocaine.

En outre, l’état actuel du marché du travail commence à avoir desrépercussions très négatives sur l’attractivité de l’économie marocaine. Ledébat sur sa réforme doit être dépassionné au profit d’une réflexion sur lameilleure façon de permettre à notre pays de tirer profit du processus demondialisation. Le défi d’être concurrentiel qu’impose ce processus estfacteur d’une compétitivité collective et globale, laquelle nécessite desrouages économiques homogènes, fluides et souples. Une autre conceptionet une autre culture des relations de travail doivent être recherchées, dansle respect équitable des droits et obligations de tous les intervenants : Etat,travailleurs et entreprises.

De même, l’adaptation de la politique de change aux nouvelles donnesgénérées par l’introduction de l’Euro devient une urgence. Elle doit sesoucier de rééquilibrer les arrimages du dirham aux principales devisesinternationales et d’améliorer la transparence et la visibilité de manière àpermettre aux agents économiques d’assumer efficacement leurresponsabilité en matière de risque de changes.

Cette adaptation doit s’intéresser également à la simplification desprocédures des paiements internationaux si l'on veut que notre paysréussisse son entrée dans le monde du commerce électronique. Ce genre decommerce est incompatible avec les systèmes classiques du contrôle dechange. Il exige des modalités de paiements à une vitesse identique à celledu dénouement des opérations commerciales électroniques d’ou lanécessité d’entamer l’évolution du système de règlement vers des modalitésplus souples et plus modernes.

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Par ailleurs, le développement des exportations ne peut se " décréter ".L’expérience a montré que la réalisation de cet objectif requiert la mise enplace de mesures incitatives appropriées ciblant des secteurs prioritairesqui présentent des avantages compétitifs apparents ou potentiels et descapacités importantes de pénétration des marchés mondiaux.

Cet objectif requiert également une refonte du système de promotionéconomique du Maroc à l’étranger. La démarche de réforme devraitpermettre de repartir sur de nouvelles bases pour réadapter les outils depromotion existants aux nouvelles donnes de l’environnementinternational. Cette adaptation ne peut faire l’économie de l’institutiond’un organe unique de promotion économique du Maroc à l’étranger seuleà même de rationaliser les dépenses publiques et optimiser l’utilisation desressources humaines et matérielles disponibles.

La mise en application de cette réforme globale des instruments depromotion et d’incitation à l’exportation devrait conduire à undéveloppement des exportations de biens et services par une meilleureutilisation des capacités productives actuelles. La mise en place desconditions de compétitivité appropriées devrait, par ailleurs, favoriser ledéveloppement de l’offre exportable par de nouveaux investissements.

Mohamed LAHLOU

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Préambule

L'année 1999, charnière entre le deuxième et le troisième millénaire, estmarquée par trois événements essentiels :

- la naissance de l'Euro, en début d’année ;- l’échec de la conférence mondiale du commerce à Seattle, en fin d'année,- la sortie, sur le plan de la croissance, de l'impact des secousses violentes

que l'économie mondiale a subi depuis la fin de l'année 1997.

L'année 1999 peut aussi être considérée comme celle de l'aboutissementd'un long processus de transformation des relations économiquesinternationales et de l'entrée dans une nouvelle division internationale dutravail marquée par ce qu’on appelle "la nouvelle économie".

Si les années 70 ont été caractérisées par l'internationalisation desentreprises, et les années 80 par l'émergence de la mondialisation deséconomies, la décennie 90 est celle de la consécration de la mondialisationdes échanges et des mouvements de capitaux et de la globalisationfinancière. La mutation est ainsi double, elle élargit le champs del'international et renforce les interdépendances des politiqueséconomiques,

Les relations économiques se sont considérablement développées, lecommerce international a connu de profonds bouleversements depuis deuxdécennies. Les flux d'échanges, la nature des produits échangés et laspécialisation des différents pays ont connu d'amples transformations Leséchanges de services ont poursuivi leur progression. La hiérarchie desnations exportatrices a été profondément modifiée. Les fluxd'investissements directs à l'étranger se sont accrus, tout en s'oriententessentiellement vers le Nord,

Les entreprises ont poursuivi leur développement international, non plussur un espace régional, mais plutôt à une échelle mondiale.

Le monde constitue désormais un seul marché, caractérisé parl'interpénétration et la mise en concurrence des secteurs productifs, ainsique par l’interdépendance des économies et des politiques économiques,avec pour conséquences l'aggravation des déséquilibres entre pays, entrerégions, voire à l'intérieur des pays, et la vivacité des débats entre différentsblocs régionaux et les difficultés des négociations multilatérales.

Cette interdépendance et l’intégration financière mondiale qui la sous-tend, font de la " contrainte extérieure " le facteur déterminant del'orientation des politiques économiques qui adoptent les paramètres deperformances dis "critères de convergence", en tant que fondementsmacroéconomiques de la compétitivité des nations.

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Sur le plan microéconomique, cette interdépendance conjuguée avecl'exacerbation de la concurrence qu'elle a induite et l'importancecroissante des coûts fixes liés à l'innovation et au développement denouvelles opportunités à l'étranger, ont fait des entreprises l'élémentmoteur du processus de mondialisation. Les multinationales ont accru leurinvestissements directs à l’étranger, principalement sous formed'acquisitions d'entreprises déjà constituées, de fusions, de participationsaux opérations de privatisation. Aussi, de multinationales, les entreprisestendent à devenir "globales", organisées en réseaux de production et dedistribution,

L'économie du Maroc et l'entreprise marocaine ont-elles pu s'inscrire danscette dynamique et s'intégrer dans ce processus?

L'accord de coopération avec la Communauté Européenne de 1976, leprocessus de libéralisation et déréglementation, poursuivi dans le cadre duprogramme d'ajustement structural depuis 1984, l'adhésion au GATT en1987 et à l’OMC en 1995, les accords de libre échange avec l'UnionEuropéenne et l’AELE, et les 46 accords commerciaux bilatéraux,constituent des cadres qui offrent des opportunités d'ouverture etd'intégration à l'économie mondiale que le système productif devaitexploiter et les politiques économiques internes devaient appuyer.

A l'aube du xxième siècle, l'année 1999 apparaît en définitive commel'année de l'amorce d'un nouveau cadre de développement qui pose auxgouvernements des défis inédits, aussi bien sur le plan mondial qu'àl'échelon des pays.

Aussi, le rapport consacré à l'année 1999 tentera-t-il de rapprocher lesdonnées de la croissance et les politiques économiques qui les sous-tendentavec les différentes variables du commerce international, tant sur le planmondial que national. Ce rapprochement permettra de mieux appréhenderles performances du commerce extérieur du Maroc.

Il apparaît ainsi que les effets d’entraînement du commerce extérieur sur lacroissance économique du Maroc sont très limités. En effet :

- côté exportation, l'irrégularité des exportations des produits agricoles etagro-alimentaires et les limites que connaît la contribution des secteursindustriels aux exportations, de par leur faible diversification et durythme de progression de la valeur ajoutée industrielle, font en sorte quel'impact sur la croissance reste limité et fortement contrarié en 1999 parla chute de l'Euro ;

- côté importations, l’inélasticité structurelle est toujours prédominante en1999. Les achats de pétrole, de blé et de biens d'équipement constituent,de manière quasi-permanente, l'essentiel des importations. Une telleinélasticité pèse sérieusement sur le déficit commercial.

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Par ailleurs, les importations des entreprises (hors pétrole) ne se sontaccrues que très légèrement en 1999, ce qui traduit la morosité ambiantequi prévaut dans les secteurs productifs.

D'ailleurs, les achats des intrants directs dans l'activité productive,regroupés dans les rubriques demi-produits et produits bruts ont baissé,évolution en rapport avec l’atténuation du rythme de croissance du PIB nonagricole, et surtout celui des industries manufacturières. Toutefois, il n'estpas exclu que certaines baisses soient liées à une certaine forme desubstitution.

L'évolution des agrégats de la demande finale illustre la faiblesse desmoteurs de la croissance, aussi bien la consommation intérieure que lecommerce extérieur. Ainsi, la demande finale intérieure a très peuaugmenté en nominal contre 8% une année auparavant. La consommationdes ménages a reculé en 1999 après avoir marqué une hausse en 1998 :l'impact négatif de ce recul n'a pas pu être compensé par la progression dela consommation des administrations publiques et celle de la formationbrute de capital fixe, la consommation des ménages représentant plus dedeux tiers de la consommation finale intérieure.

Une telle contraction n'a pas empêché la progression des importations desbiens de consommation suite principalement à la hausse des achats deproduits textiles et à celle des voitures de tourisme.

En définitive, la contribution du commerce extérieur à la croissance estrestée négative en 1999. Aussi, la relation du commerce extérieur avec lePIB peut-elle se résumer en deux traits marquants : extraversionstructurelle du multiplicateur des composants de la demande finale,renforcement du taux de pénétration du marché intérieur par lesimportations.

Une telle configuration ne peut être dépassée sans une croissanceimportante, axée sur l'expansion des exportations et de la demandeintérieure, équation intimement liée à l'orientation des politiquesbudgétaire, monétaire et de change.

Abdelatif BELMADANI

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Synthèse générale L’économie mondiale a réalisé, en 1999, une croissance de 3,3% contre2,5% une année auparavant. Elle se trouve ainsi moins affectée par lahausse des prix du pétrole et les chocs financiers qui se sont poursuivisjusqu’au début de l’année 1999.

Ce résultat est dû à la croissance, entre autres, des demandes internes auxEtats Unis d’Amérique et dans les pays de l’U.E. suite essentiellement àune politique mixte appropriée qui a permis de réduire les effets négatifs dela crise des pays du Sud Est asiatique et de relancer la demande.

Aux Etats Unis, la croissance du PIB a atteint un niveau record de 4% sousl’impulsion de l’accélération des exportations et le dynamisme de lademande intérieure.

L’U.E. a enregistré une légère décélération de la croissance du PIB. Cedernier n’a progressé que de 2,2% au lieu de 2,8% une année auparavantet ce, malgré les politiques de relance de la consommation domestiquenotamment dans les pays de la zone Euro.

Au Japon, le PIB a enregistré une évolution positive après la baisse de2,5% en 1998. Cependant, les performances de l’économie nipponnerestent limitées avec une croissance de 0,3% et ce, malgré une politiquebudgétaire de relance.

Au niveau des pays asiatiques, la croissance du PIB a presque doublé parrapport à 1998 atteignant 6%. Cette hausse a été favorisée parl’accélération des exportations des pays émergents et le redressement del’activité industrielle.

En Amérique latine, l’évolution du PIB a marqué une importantedécélération, 0,1% au lieu de 2,8% une année auparavant, du fait de lacrise financière dans laquelle a plongé cette région. Cette tendance à labaisse de la croissance a concerné également l’Afrique, en raison, entreautres de la baisse enregistrée des cours des matières premières.

Dans les pays en transition, Russie non comprise, la croissanceéconomique s’est ressentie à la baisse des exportations pour enregistrerune décélération en 1999. Quant à la Russie, elle a pu réaliser unecroissance sensible du PIB de 3,2% en raison de l’amélioration des coursdu pétrole et de la reprise de l’activité économique.

Au niveau du commerce mondial, la croissance des échanges des de bienset services a enregistré un taux de 4,7% en volume en 1999 contre 4% en1998. Cette appréciation résulte de la hausse combinée des exportations etdes importations.

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Aux Etats Unis, les exportations et les importations ont marqué des haussesrespectives de 4,8% et 3,4%. Dans la zone Euro, les exportations ontaugmenté de 2,6%. Quant aux importations, elles ont marqué unedécélération en ne dépassant pas 0,9% de croissance. Pour le Japon, lesventes à l’étranger ont augmenté de 1,5% alors que les achats du reste dumonde se sont appréciés de 0,3% seulement.

Contrairement aux attentes d’une hausse des prix suite à la flambée desprix du pétrole, le taux d’inflation a été contenu dans des limitesraisonnables. L’indice des prix à la consommation s’est établi en moyenneà 1,4%. Les pays industrialisés continuent d’enregistrer de faibles tauxd’inflation. En revanche la situation en Afrique reste préoccupante, enraison du différentiel, quelquefois important, entre taux d’inflation etcroissance économique.

Les flux nets de capitaux privés s’affirment comme un pilier del’internationalisation des économies. Ces flux ont avoisiné 827 milliardsde dollars en 1999 soit une hausse de 25%. Si les pays du Nord continuentde drainer la part du lion des IDE, les flux destinés aux pays endéveloppement connaissent une hausse inférieure à celle des flux globaux.Pour leur part, les marchés émergents continuent d’afficher le replienclenché depuis 1996.

Au niveau national, le PIB évalué en prix courants a enregistré une baissede 0,7%. La sécheresse, qui s’est abattue sur le Royaume, a infligé desérieux dégâts au secteur agricole. Globalement, le secteur primaire n’aparticipé qu’a hauteur de 14% à la composition du PIB.

En effet, les conditions climatiques défavorables ont entraîné une baissedes récoltes céréalières. Cette mauvaise performance a été compensée, enpartie, par la hausse des cultures sucrières, des huiles et des fruits etlégumes.

La baisse enregistrée par l’activité minière, pour la seconde annéeconsécutive, est imputable à l’atonie de la demande mondiale de cesproduits. Quant à la production énergétique, elle a enregistré une forteaccélération.

Le taux de croissance de la valeur ajoutée des industries de transformationa connu pratiquement la même augmentation qu’en 1999. Les IMME ontmarqué un fort taux de croissance, suivis des industries chimiques etparachimiques. En revanche, les difficultés que vivent les exportations del’industrie textile et cuir ont entraîné une décélération de la croissance dece secteur. En raison des bonnes performances du tourisme, le secteurtertiaire a enregistré un niveau de croissance élevé.

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L’indice des prix à la consommation a cru de 0,7% contre 2,8% en 1998.Cette situation est due à la baisse des cours des produits alimentaires et àla décélération de la hausse des prix des produits non alimentaires.Le déficit de la balance des transactions courantes a enregistré une haussede 18,5%. Ce déficit a été absorbé en partie par les excédents des balancesdu tourisme et des transferts des marocains résidents à l’étranger. Quantau compte de capital et d’opérations financières, il a enregistré un excédentaprès trois années successives de déficit.

L’exécution de la loi de finances 1999-2000, fait apparaître un déficitbudgétaire de l’ordre de 2,3% du PIB. Cette évolution a résulté del’augmentation des recettes plus rapide que celle des dépenses. Cettehausse des recettes a concerné à la fois les recettes fiscales et non fiscales.L’épargne budgétaire dégagée, au cours de cette année, a permis lefinancement de près de 39% des dépenses d’investissement.

Il est à retenir que le fait marquant des finances publiques pour cette annéereste les ressources dégagées par la deuxième licence GSM qui a eu unimpact positif sur le comportement des finances publiques et des équilibresexternes.

La valeur globale des échanges extérieurs de biens et de services aenregistré une hausse appréciable. Le déficit de la balance commercialedes marchandises, évaluée Fob-Fob a été compensé à raison de 45,4% parl’excédent de la balance des services qui s’est chiffré à près de 11 MdDh.Le déficit global des biens et services a ainsi été contenu à 13,1 MdDh.

Les échanges extérieurs, dans le cadre du régime général, continuent degénérer un déficit commercial compensé en partie par les réexportationsdans le cadre du régime de l’admission temporaire sans paiement. Entenant compte de ces transactions, le taux de couverture a stagné à 69,5%.Hors admissions temporaires, ce taux est resté stable aux alentours de55%.

Les importations globales des marchandises se sont inscrites dans unehausse de 7,4%, essentiellement due à la croissance de 9,1% desimportations en admission temporaire sans paiement (ATSP). Lesexportations globales ont évolué de 7,3% grâce principalement à uneprogression de 8,6% des réexportations en suite d’ATSP.

La structure des exportations, par secteur et par marché, demeureglobalement stable. Les secteurs des produits chimiques et parachimiques,des produits textiles et du cuir, des IMME et des produits agricoles et de lapêche constituent 81% des exportations de marchandises globales.

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L’Europe a absorbé 65% des exportations dont l’essentiel revient à l’Unioneuropéenne. L’Asie occupe la deuxième place dans les ventes à l’extérieuravec 19% dont 38% sont réalisées avec l’Inde. L’Amérique et l’Afriqueinterviennent, par ailleurs, pour près de 8% et 7% respectivement.

Quant aux importations, elles ont été constituées principalement par lesproduits des IMME, de la chimie et parachimie, du textile et cuir et del’énergie. Leur part dans les importations globales s’élève à 85%. Parzones, l’Europe demeure notre principal fournisseur.

Il ressort de cette situation que le commerce extérieur marocain en généralet les exportations en particulier demeurent soumis à l’effet de la proximitégéographique. Ces dernières continuent de bénéficier des avantagescomparatifs ou naturels qui commencent à montrer leurs limites.

En plus de cette concentration géographique et sectorielle, les exportationsdemeurent dominées par des produits à faible valeur ajoutée. Cesdifficultés s’amplifient avec le renforcement du taux de pénétration dumarché intérieur par les importations qui s’est accentué en 1999.

Pour renverser cette situation, il est urgent de mettre en œuvre une stratégied’amélioration de l’offre marocaine et une politique ciblée et adaptée desoutien aux exportations.

La réussite de cette stratégie nécessite une réorientation des mesuresd’incitation horizontales vers une politique de soutien sectoriel appropriéeen mesure de favoriser l’investissement destiné à l’exportation etd’améliorer l’offre destinée au marché local. Dans cette mouvance, ledéveloppement de l’intégration sectorielle est à rechercher pour améliorerla valeur ajoutée locale.

Les critères de ciblage devraient prendre en considération la nécessitéd’optimiser l’exploitation des ressources naturelles conférant au Maroc unréel avantage comparatif, la dynamisation des secteurs traditionnels àl’exportation selon une approche rénovée et le développement de la valeurajoutée interne de certains secteurs traditionnellement importateurs maisqui présentent des opportunités pour l’investissement.

Par ailleurs, la recherche d’alliances stratégiques et de partenariats cibléssur le plan international devrait constituer une priorité pour améliorerl’insertion de l’économie marocaine dans l’économie mondiale.

Pour accompagner cette vision et lui garantir le succès escompté, il estopportun de souligner l’importance d’un environnement compétitif àtravers, entre autres, la disponibilité de structures d’appui et de promotionsur le marché international et la facilitation de l’implantation à l’étranger.

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1. Environnement international

L’année 1999 a été marquée par un dynamisme inattendu qui a déjoué lamajorité des prévisions des conjoncturistes. La croissance mondiale s’esttrouvée moins affectée, qu’on aurait pu le craindre, par les chocs réels etfinanciers, d’ampleur exceptionnelle, qui ont secoué l’économie mondialedepuis la fin de l’année 1997 et jusqu’au début de 1999.

Le reflux des capitaux vers les Etats Unis et les pays européens etl’anticipation d’un desserrement des politiques monétaires dans ces paysont provoqué une baisse marquée des taux d’intérêt à long terme, relayéepar la baisse des taux directeurs de la Réserve Fédérale puis de la BanqueCentrale Européenne. Les politiques monétaires ont ainsi fortementstimulé la croissance des demandes intérieures américaine et européenne.

En Asie, en dépit de la récession japonaise, un environnement favorable àla reprise a pu se développer. Stimulée, entre autres, par les dépréciationssubies par les monnaies des économies émergentes asiatiques, la reprise abien été établie dès l’été 1999. Ces dépréciations ont provoqué unimportant transfert de pouvoir d’achat vers les pays industrialisés, amplifiépar la baisse des prix des matières premières.

Par ailleurs, la contagion redoutée de la crise brésilienne aux autreséconomies d’Amérique latine ne s’est pas produite. Seule l’Afriquecontinue de rester à la traîne.

Au total une reprise plus robuste et durable que prévue pour l’ensemble del’économie mondiale semble constituer la principale caractéristique del’évolution en 1999.

Toutefois, l’économie mondiale n’est pas pour autant entrée dans une zonede calme. Plusieurs facteurs d’instabilité persistent :

- L’euphorie boursière qui dope plusieurs économies risque de retomberbrutalement, l’économie américaine, très sensible à la conjonctureboursière, s’en ressentirait entraînant dans son sillage le reste del’économie mondiale ;

- Le déséquilibre commercial record des Etats Unis fait peser une menacesur le dollar ;

- La baisse de l’Euro qui, depuis le lancement de la monnaie unique, alargement soutenu la conjoncture européenne, risque un retournementviolent qui compromettrait la reprise encore fragile de l’investissementdans les entreprises européennes ;

- En Asie, à côté de la morosité japonaise, la croissance chinoise, largementstimulée en 1998 et 1999 par les dépenses publiques pourraitsensiblement se ralentir.

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Des craintes donc pèsent toujours sur la conjoncture mondiale etpousseraient sans doute à plus de vigilance sur le plan de la compétitivitéet à plus de rigueur au niveau des politiques macro-économiques, rigueurqui rejaillirait sur les rythmes de croissance et sur l’évolution du commercemondial.

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1.1. Croissance mondiale : Evolution disproportionée etperspectives prometteuses

En 1999, le dynamisme de l’activité économique internationale s’esttraduit par le renforcement des flux commerciaux par suite de l’impactpositif de la croissance sur la demande internationale, notamment dans sacomposante " consommation des ménages ". Toutefois, l’ambiancegénérale incite à la prudence, tant les risques de surchauffe et deralentissement du rythme d’expansion des activités persistent.

Plusieurs disparités structurelles persistent : inégale répartition de lacroissance, déséquilibres prononcés des balances commerciales, écarts deparité de pouvoir d’achat par suite de fluctuations entre principalesmonnaies qui dominent le commerce mondial.

Les politiques économiques, notamment monétaires, qui ont été menéespour faire face aux chocs qui, potentiellement auraient pu conduire à unerécession globale, ont sans doute été déterminantes dans le dynamismeremarquable de la croissance mondiale et du commerce international.Partout, la politique monétaire et/ou la dépense publique ont été orientéesvers le soutien de la demande domestique tandis que les politiquesd’ouverture, sur des bases compétitives et concurrentielles, ont contribuéau développement du commerce des biens et services et à la poursuite del’expansion des mouvements de capitaux à l’échelle internationale.

Le taux de croissance du produit intérieur brut mondial a atteint 3,3%, en1999, contre 2,5% en 1998 et le commerce mondial s’est développé, envolume, de 4,6 contre 4,2% en 1998. Il est à rappeler que ce taux s’estétabli à 3,2 % pour la décennie 1980-90 et à 2,5% pour la période 1990-99. Parallèlement, le taux d’expansion annuel moyen du commercemondial des biens et services est passé, d’une période à l’autre, de 5,2% à6,2%.

Au niveau des Etats Unis d’Amérique, la Fédérale Réserve, assurée de lasolidité et de la productivité de l’économie américaine et de la maîtrise del’inflation, a ajusté sa politique monétaire de façon à soutenirl’exceptionnelle croissance de la demande domestique, et de promouvoir enmême temps l’assouplissement des conditions financières à travers lemonde, ce qui n’a pas manqué de rejaillir favorablement sur le rythme decroissance du PIB et des échanges mondiaux.

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Ainsi, la croissance de l’économie américaine a atteint le niveau quasi-record de 4%, sous l’impulsion de l’accélération progressive desexportations et le dynamisme de la demande intérieure. La consommationprivée s’est d’ailleurs accrue de 5,1% contre 4,9% en 1998 et laconsommation publique a augmenté de 2,3% au lieu de 1,3% une annéeauparavant. L’autre composante de la demande intérieure, à savoir laformation du capital, a continué sa progression, mais à un rythmeinférieur : 8,3% en 1999 contre 10,6% en 1998.

Cette dynamique de l’économie américaine s’est répercutée favorablementsur le marché du travail. Le taux de chômage est tombé à son plus basniveau soit 4,2%. Les tensions salariales ont poussé à la hausse les coûtsdu travail engendrant par-là même une légère progression du tauxd’inflation de 1,6% en 1998 à 2,1% en 1999 et ce, malgré le resserrementde la politique monétaire et les restrictions des dépenses publiques qui sesont traduites par un excédent budgétaire de l’ordre de 0,5% du PIB.

Néanmoins, deux indicateurs restent préoccupants dans le tableau de bordde l’économie américaine : l’ampleur du déficit commercial qui s’établit à250 milliards de dollars et l’important déficit de la balance des paiementsqui atteint plus de 300 milliards de dollars.

En Union européenne et notamment dans la zone Euro, la veille à lastabilité des prix a été l’une des principales préoccupations de la BCE quia procédé à une réduction à 2,5% du taux principal d’intérêt en avril 1999avant de procéder à une mesure inverse en novembre 1999 en élevant cetaux à 3%.

Ce va et vient, conjugué avec le dérapage des prix des produits pétrolierset l’influence sur la conjoncture des places boursières, n’était pas sansinfluence sur le taux de change de l’Euro, et partant, sur le commerce avecles pays tiers qui manifestent des différentiels de prix, de croissance et detaux de change avec les pays de la zone Euro.

Comme en outre atlantique, la fiscalité a été également au centre des débatsen Europe. Des réductions au niveau des taux de la TVA et de l’impositiondes revenus et des taxes locales commencent à se dessiner, l’objectif étantde favoriser l’épargne et la consommation et d’harmoniser la fiscalité pourréduire les disparités susceptibles d’engendrer des différentiels decompétitivité.

Ces différentes mesures de politique économique n’ont pas permis àl’Union européenne, prise globalement, de renforcer son rythme decroissance. Ainsi, ce rythme s’est ralenti à 2,2%, en 1999, au lieu de 2,8 %en 1998 et ce, malgré la stabilité à 2,4% du niveau de progression de laconsommation des ménages et l’accélération de la demande mondialeadressée à la zone Euro suite à la dépréciation de 15% de cette monnaie,en une année, face au dollar.

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L’Union européenne a également enregistré un recul du taux de chômage à8,9% au lieu de 9,7% un an auparavant. Par ailleurs, le taux d’inflationest resté limité dans la zone Euro à 1,2% seulement, en raison de la faiblecroissance des coûts salariaux et ce malgré la hausse de 35%des prix dupétrole.

La France, premier partenaire du Maroc, a achevé l’année par un taux decroissance de 2,8%. Le taux de progression des exportations est égalementplus rapide, dans ce pays, que celui du PIB. La croissance annuellemoyenne du PIB a été de 2,3% pour la décennie 1980-1990 et de 1,6% pourla période 1990-1999, alors que celle des exportations s’est établie à 3,7%et 4,2% respectivement.

Cette progression s’est accompagnée d’un retournement de physionomie dela balance commerciale. Déficitaires au début de la décennie 90, lescomptes extérieurs français enregistrent des excédents pour la septièmeannée consécutive. L’excédent commercial, apparu pour la première foisen 1993 a atteint 148 milliards de FF en 1998 (ou 1,7% du PIB), pourrevenir à 80 milliards de FF en 1999.

L’Espagne, deuxième partenaire du Maroc, a lui aussi bénéficié d’unrythme soutenu de croissance et ce, pour la sixième année consécutive.L’année 1999, s’est achevée avec un taux de 3,7% portant la croissanceannuelle moyenne, pour la période 1990-99, à 2,5%.

La baisse des taux d’intérêts, l’assainissement des finances publiques etl’amélioration du marché du travail grâce à une législation plus souple,depuis quelques années, ont été les facteurs stimulants de la croissance enEspagne qui semble bénéficier aussi d’une demande étrangère soutenue.L’augmentation annuelle moyenne des exportations espagnoles des biens etservices a, en effet, été de 5,7% pour la décennie 1980-90 et de 10,4% pourla période de 1990-98.

Au Japon, malgré les efforts soutenus des dépenses publiques la reprise dela croissance reste timide. Le PIB s’est accru de 0,3% au lieu du tauxnégatif de 2,5% en 1998 et ce, grâce au dynamisme retrouvé des paysasiatiques émergents. Le taux de chômage a atteint 4,7% au lieu de 4,1%en 1998. Quant à l’excédent du compte courant, il s’est établi à 2,7% duPIB en 1999 au lieu de 3,2% l’année précédente.

En Asie, considérée globalement, la croissance du PIB a atteint 6% contre3,8% en 1998, particulièrement tirée par les pays émergents qui ontenregistré une accélération de leurs exportations et un redressement de laproduction industrielle. Ainsi les comptes courants desdits pays retrouventdes positions excédentaires de 85 milliards en 1998 et 80 milliards dedollars en 1999.

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En Amérique latine, le taux de croissance atteint 0,1% en 1999 au lieu de2,8% en 1998 et la région a pu éviter une crise financière profonde grâceaux interventions du FMI et à la dévaluation de certaines monnaies dontcelle du Brésil.

En Russie l’amélioration des cours du pétrole et la reprise de l’activitéindustrielle ont permis un taux de croissance de 3,2%. Toutefois, le poidsde la dette et la poursuite de la sortie des capitaux n’ont permis ni lareconstitution des réserves de change et ce, malgré les excédents résultantdes recettes du pétrole, ni de faire face aux besoins considérablesd’investissement pour moderniser l’économie du pays.

Les pays de l’Europe centrale et orientale se sont ressentis de la baisse deleurs exportations pour voir leur croissance limitée à 1,5% en 1999 au lieude 2% en 1998.

L’Afrique aussi a vu son rythme de croissance reculer à 2,3% en 1999 aulieu de 3,1% un an auparavant. Ce continent continue ainsi de connaîtredes niveaux limités de croissance aussi bien du PIB (2,2% en moyenneannuelle pour la période 1990-99) que des exportations (4,6%annuellement pour la même période). Le niveau d’inflation demeurerelativement élevé : 10% en 1998 et 6,5% en 1999.

En ce qui concerne l’inflation mondiale, la forte remontée du prix dupétrole à partir du deuxième trimestre, n’a pas entraîné pour autant unereprise notable de l’inflation qui, sur la base des indices corrigés des prixà la consommation, s’est établie, en moyenne, à 1,4% en 1999 pour les paysindustrialisés.

D’ailleurs, les politiques de désinflation compétitive menées par ces paysdepuis le milieu des années 80 et accélérées dans les années 90, notammentdans les pays de l’Union européenne pour répondre aux critères deconvergence de Maastricht, ont entraîné un processus de baisse des prixmondiaux à l’exportation comme à l’importation.

En effet, selon les statistiques financières du FMI, sur la base des indicescorrigés des prix à la consommation, les valeurs unitaires, base 100 en1995, sont partout à la baisse, aussi bien à l’exportation qu’à l’importation(voir tableaux 1.1).

Par ailleurs, les prévisions de croissance pour l’année 2000 confirment lavigueur de la croissance de l’économie américaine et la reprise plus forteque prévue au Japon et en Corée du Sud. La croissance de l’économiemondiale pourrait se chiffrer à 4,2%. Les estimations du FMI projettent untaux de 4,4% pour les Etats Unis, de 3,1% pour l’Union européenne, de0,9% pour le Japon, de 6,2% pour les pays en développement de l’Asie, de4% pour l’Amérique latine, 3,6% pour les PECO et enfin de 4,4% pourl’Afrique.

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Tableau n°1.1 : Indices des prix exprimés en Dollar américain(Base 100 en 1995)

Années 1996 1997 1998

Exp. Imp. Exp. Imp. Exp. Imp.

Monde 99,4 99,8 94,7 95,8 89,7 89,5

Pays industrialisés 99,4 99,9 94,5 95,1 91,0 89,8

Dont :- Etats Unis 100,6 101,0 99,0 98,5 95,9 92,6

- France 97,4 98,1 86,5 87,3 86,3 86,4

- Espagne 99,5 98,8 88,8 88,5 87,1 84,8

- Italie 110,1 105,6 99,4 95,8 97,8 89,6

Pays en développement 99,7 99,7 95,4 98,2 85,5 88,3

Dont :- Maroc 103,5 103,7 95,5 91,7 92,3 79,4

- Chine 99,7 98,8 98,0 96,4 94,3 91,6

- Indonésie 105,8 ND 100,5 ND 78,4 ND

- Corée 86,6 98,8 72,8 93,7 63,1 75,0

- Singapour 96,6 99,3 93,2 92,9 81,1 80,9

- Thaïlande 108,9 11,1 104,9 106,4 91,8 97,9

Source : Statistiques financières du FMI

Trois facteurs essentiels seront à la base de cette croissance : la vigueur desinvestissements des entreprises, le dynamisme de la consommation desménages et l’expansion des échanges extérieurs, appuyés sur des perspectivesde politiques budgétaires neutres et des politiques monétaires prudentes.

L’embellie dans les pays en développement qui ont retrouvé le chemin de lacroissance est également confirmée. Ce redressement est particulièrementspectaculaire en Asie, où l’activité se trouve à nouveau stimulée par uneforte demande intérieure, mais aussi par les exportations qui tirent profitdes dévaluations opérées à chaud au moment de la crise de 1997. Le taux de chômage qui a atteint, en 1999, 8,4% à l’UE, 4,2% aux EtatsUnis et 4,7% au Japon, devrait reculer en l’an 2000 avec un tauxprobablement aux alentours de 6%.

L’arrêt, mais sans conséquences outre-mesures, du mouvement général dedésinflation suite à la remontée des cours du pétrole est également attendupour l’année 2000. Mais cet arrêt semble se stabiliser pour cantonner leniveau d’inflation à moins de 2% dans les pays avancés. Les estimationsdu FMI prévoient d’ailleurs une hausse des prix de l’ordre de 2% dans lespays avancés, de 5,7% dans les pays en développement et de 19,5% pourles pays en transition.

En ce qui concerne la croissance du commerce mondial des biens etservices, le FMI prévoit une progression de 7,9% pour l’an 2000. Cetteexpansion serait impulsée par le redressement général des économiesémergentes, grâce notamment à la reprise précoce des économiesasiatiques et une croissance soutenue en Europe.

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Cette évolution serait accompagnée de la consolidation des excédentscourants dans les pays de l’Union européenne et au Japon et l’aggravationdes déséquilibres de la balance courante des Etats Unis sous l’effet de ladétérioration du déficit commercial. En revanche, l’atonie de la demandeintérieure au Japon et le redémarrage de celle des pays émergents d’Asiene seraient pas favorables aux demandes adressées par ces pays au restedu monde.

Les paiements courants restent marqués en l’an 2000 par le déséquilibre dela balance des paiements de la première puissance économique mondialedont le déficit continue de se creuser et pourrait dépasser les 400 milliardsde dollars. Les Etats Unis réclament de leurs partenaires du G7, qu’ilsprennent leur part du fardeau en stimulant leur économie afin de limiter ledéficit américain. L’influence américaine pourrait amener les autres paysdu G7 et ceux de l’Union européenne à adopter des politiques mixtes plusvolontaristes.

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1.2. Commerce mondial des biens et services : Croissancesoutenue et persistance des déséquilibres

Le commerce mondial des biens et services s’est développé, en volume, de4,7% en 1999 contre 4% en 1998. Cette augmentation est le résultat d’unehausse de 3,6% des exportations et de 3% des importations. Le taux decroissance des exportations mondiales pour la zone OCDE est de 2,7%.Pour les Etats unis, ce taux est de 4,8% alors que le Japon a vu sesexportations progresser seulement de 1,5%. Dans la zone Euro, elles ontaugmenté de 2,6% au lieu de 3,3% une année auparavant. Ceralentissement a touché la France dont les ventes à l’étranger ont évoluéde 2,5% au lieu de 3,9% en 1998 et aussi l’Espagne qui a enregistré 6,7%au lieu de 7,1%.

De leur côté, les importations de biens et services se sont accrues de 3,4%pour les Etats Unis au lieu de 2,2 % en 1998 et de 0,3% pour le Japon aulieu de –2,3%. Elles ont augmenté de 0,9% seulement pour la zone Euro(+4,3 % en 1998), de 1,8 % pour la France (6,9% en 1998) et de 0,2% pourl’Espagne, soit le même taux qu’en 1998.

Le déficit extérieur des USA a dépassé 3% du PIB en 1999. Pour le Japon,l’excédent du compte courant s’est établi à 2,7% du PIB en régression parrapport à l’année précédente où il a été de 3,2%. Pour la zone Euro, il estégalement en recul : 1,3% en 1998 et 0,8% seulement en 1999.

Dans les pays émergents d’Asie, les excédents accumulés par ces pays en1998, sous les effets de la chute des demandes intérieures et, dans unemoindre mesure, des gains de compétitivité/prix induits par lesdépréciations de leur monnaies, n’ont pu être maintenus en 1999. Lareprise s’est traduite par une diminution de ces excédents à 80 milliards dedollars en 1999 contre 85 milliards en 1998.

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L’expansion continue du commerce mondial de biens et services traduitl’ouverture de plus en plus grande des économies. Elle renferme, d’autrepart, de grandes disparités géographiques et sectorielles.

Les Etats Unis et l’Union européenne ont enregistré une hausse importantede leur taux d’ouverture aux échanges (rapport entre la moyenne desexportations et des importations au Produit Intérieur Brut). Celui-ci estpassé, entre 1970 et 1998, de 4 à 9% pour les Etats Unis et de 7 à 9% pourl’Union européenne (hors échanges intra-européens). En revanche, celuidu Japon a reculé de 9 à 8% suite aux mouvements des prix des matièrespremières et l’appréciation du yen par rapport au dollar.

Le taux d’ouverture de la France a globalement suivi l’évolution de lamoyenne européenne. Pour le seul secteur manufacturier, le degréd’ouverture de l’Union européenne est comparable à celui des Etats Unis.

Au niveau des pays émergents, ceux qui ont enregistré des progressionsnotables sont la Malaisie qui a gagné plus de 50 points, au cours de lamême période, le Mexique (+29 points), les Philippines (+34 points), laTurquie (+23 points), et l’Irlande (+22 points). Il se trouve que ces paysavaient engagé, dés le début des années soixante-dix, des politiquesd’ouverture audacieuses. Le taux d’exportation de la Malaisie (rapport desexportations sur le PIB) dépasse les 70%, celui de l’Irlande est supérieur à50%.

Certains pays, comme le Brésil et l’Egypte, ont vu leurs taux d’ouverturebaisser respectivement de près de 4 points et 30 points ; leurs taux d’exportation ont accusé des baisses respectives de 14 points et 2 pointsenviron pour atteindre 7% et 8%.

Une deuxième caractéristique de l’évolution du commerce mondial debiens et services est à relever. Elle est liée à la forte prépondérance despays du Nord qui réalisent l’essentiel des échanges. Ainsi, les dix premierspays exportateurs réalisent presque 60% des exportations mondiales et lesdix premiers pays importateurs réalisent près de 58% des importationsmondiales.

Plus précisément, l’essentiel du commerce mondial s’effectue au sein dumonde industriel (70% du commerce total). Les pays en développementréalisent un peu plus d’un quart et les pays en transition moins de 5%. Lamajeure partie de ces échanges est réalisée à l’intérieur de la " triade "Amérique du Nord, Europe, Japon. Les 4/5 des échanges internationauxont pour origine et/ou destination l’un de ces trois pôles.

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Tableau n°1.2 : Parts et rangs des dix premiers exportateurs et importateurs dans le commerce mondial

Exportations Importations

Pays Rang Part Rang Part

États-Unis 1 12,6 1 16,8

Allemagne 2 10,0 2 8,3

Japon 3 7,2 5 5,0

France 4 5,6 4 5,1

Royaume Unis 5 5,0 3 5,6

Italie 6 4,5 6 3,8

Canada 7 4,0 7 3,7

Pays-Bas 8 3,7 9 3,3

Chine 9 3,4 8 3,3

Belgique - Luxembourg 10 3,3 10 3,0

Source : OMC

Tableau n°1.3 : Répartition en pourcentage du commerce mondialdes produits manufacturés entre pays industrialisés

et pays en développementPays industrialisés Pays en développement

Années 1994 1997 1998 1999* 1994 1997 1998 1999*

Exportations 68,3 66,2 67,8 66,9 31,7 33,8 32,2 33,1

Importations 67,1 64,9 67,6 68,1 32,9 35,1 32,4 31,9

Sources : Statistiques financières FMI – 1999 : chiffres provisoires

En outre, les pays du Nord commercent surtout entre eux : les 3/4 de leursexportations sont destinées à d’autres pays du Nord, tandis quel’intégration commerciale est faible pour les pays du sud qui commercentprincipalement avec le Nord.Le commerce " Nord – Nord " constitue donc " le noyau dur " du commercemondial. La prépondérance des pays du Nord est encore plus évidentequand on ne considère que le commerce mondial des produitsmanufacturés. La part des pays en développement considérés globalementreprésente moins d’un tiers.

Par ailleurs, le commerce mondial connaît une progression plus rapide ducommerce des produits manufacturés que celle des produits agricoles et desproduits miniers. Cette constatation est perçue non seulement dans les paysindustrialisés, mais aussi dans les pays en développement. En 1998, lessecteurs industriels de l’agroalimentaire, du textile et cuir, de la chimie, dela métallurgie, la mécanique et l’automobile représentent une part dumarché mondial de plus de 60%.

On assiste également, de plus en plus, à une tertiarisation accrue deséchanges internationaux. Le commerce international des services sedéveloppe plus vite que celui de l’ensemble des marchandises, bien que sa

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place dans les échanges mondiaux soit encore aujourd’hui limitée. L’intérêtrécent accordé à l’ouverture des échanges des services, dans un cadremultilatéral, explique en partie cette situation.

Toutefois, les spécificités des services, tant dans leurs modes d’échange quedans les types d’obstacles à surmonter rendent leur ouverture pluscomplexe que celle des marchandises. Après l’acceptation en 1994 del’accord général sur le commerce des services et les quelques accordssectoriels inclus depuis, les services sont désormais au cœur du nouveaucycle de négociations qui devaient s’ouvrir à la fin de 1999.

Amorcé au cours des années 70, le développement international des services a connu un essor remarquable depuis le début des années 80,essentiellement sous l’impulsion des services financiers et de laglobalisation financière. Les services occupent désormais la premièreplace dans les investissements étrangers. A titre d’exemple, près de lamoitié des investissements américains est réalisée dans le secteur tertiaire.On trouve les chaînes de journaux, les réseaux de télécommunication ousociétés de services informatiques, le transport aérien, la distributiond’eau, les parcs de loisir et bien évidemment les banques, les assurances ouautres services financiers, voire les réseaux de distribution.

Les pays en développement, actuellement simples pôles d’accueil, ontcommencé, de leur côté, à s’intégrer dans le processusd’internationalisation des services. C’est le cas notamment des paysémergents d’Asie et d’Amérique Latine.

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1.3. Investissement étranger direct : Un facteur d’insertiondans l’économie internationale

Si l’aspect le plus spectaculaire de l’évolution globale du commerceinternational est la rapidité de sa croissance, l’investissement directétranger est devenu depuis le milieu de la décennie 1980 l’autre pilier del’internationalisation des économies. Phénomène majeur de ces deuxdernières décennies, l’internationalisation de la production vient compléteret renforcer celle des flux d’échanges des biens et services.

Le développement des investissements directs étrangers (IDE) tend àintroduire de nouvelles formes d’échanges. Ainsi pour des pays comme lesEtats Unis, le Japon ou la France, 35 à 45% des exportations de leursgroupes s’effectuent aujourd’hui à destination de leurs filiales à l’étranger.Ces exportations sont alors intégrées dans le processus de production desfiliales industrielles, ce qui a engendré un important développement deséchanges de biens intermédiaires, ou revendus en l’état, par les filialescommerciales, mieux à même de pénétrer le marché local commecomplément de gamme. Ainsi la présence à l’étranger devient unenécessité pour la compétitivité.

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Aussi, les effets de l’IDE sur le commerce extérieur constituent-ils unepréoccupation majeure de la politique économique d’où la place centralequ’occupe désormais l’IDE dans les négociations commercialesinternationales.

Entre 1985 et 1999, le stock mondial d’IDE a été multiplié par sept, passantde 700 milliards à plus de 4900 milliards de dollars US. Cette expansions’est traduite, au plan du commerce, par le fait que les ventes réalisées parles filiales des multinationales installées à l’étranger sont devenueslargement supérieures au montant total des exportations directes de leursmaison-mères.

En terme de flux, la CNUCED estime le flux d’investissements directsétrangers à 827 milliards de dollars en 1999, dégageant une augmentationde 25% par rapport à 1998 qui avait enregistré une progression plusimportante (+41%).

Les pays du Nord, notamment les Etats Unis et dans une moindre mesure laFrance, continuent de constituer les principaux pôles d’attraction. Laprogression des flux d’investissement, en direction des pays en voie dedéveloppement a été inférieure, en 1999, à la performance globale. Avec198 milliards de dollars, l’augmentation est de 15%. Elle a bénéficiéessentiellement aux pays d’Amérique latine. Sur cette enveloppe l’Afriquen’a pu attirer que 11 milliards de dollars, niveau considéré, malgré tout,comme un record.Enfin, les flux de capitaux étrangers vers les pays dits émergents, affichentselon les chiffres de l’OCDE une tendance à la baisse ces dernièresannées : 336 milliards de dollars en 1996, 175 milliards en 1998 et 145MDh en 1999.

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2. Environnement national Depuis le 18ème siècle, les théories économiques comme l’histoire desnations, ont montré et prouvé que le commerce extérieur est le moteur de lacroissance et du développement économique et social. Si tel est le constatempirique et théorique, force est de remarquer que l’économie marocainea subi depuis le début des années 80 plusieurs phénomènes de nature àcontrarier une telle orientation.

Plusieurs années de sécheresse ont handicapé le développement del’agriculture et des activités annexes avec toutes les conséquences sur leplan de la consommation et de l’épargne remettant ainsi en cause lavocation agricole du pays et invitant les décideurs à reconsidérer la naturestratégique du secteur pour une redéfinition des composantes de lapolitique économique.

Le programme d’ajustement structurel de 1982 à 1992 à travers surtout lacomposante budgétaire et ses effets restrictifs a généré des répercussionsnégatives sur les moyens de promotion et d’incitations aux exportations.

Ainsi, les structures d’appui aux exportations ont été démantelées ouabandonnées, le corps des conseillers économiques a été supprimé, lesdélégations de l’ODI et de l’OCE ont été fermées, les représentations duCMPE n’ont pas eu lieu, les budgets des foires, des salons et de la Maisonde l’artisan ont été sérieusement amputées.

D’un autre côté, le démantèlement tarifaire a été engagé parallèlement auxdévaluations compétitives de 1984-85. N’ayant pas été accompagné d’unepolitique volontariste de développement du tissu productif, ce processus agêné plusieurs secteurs (textiles, électroménager, téléviseurs, cosmétiques,etc..) entraînant des limites au développement du marché intérieur etfreinant la substitution aux importations.

En plus, la recherche de l’élargissement de l’assiette fiscale a conduit à laremise en cause de la politique des incitations sectorielles et réduit lesincitations à l’exportation sans pour autant se référer aux comportementsdes pays concurrents qui ne cessent de parfaire leurs systèmes d’incitation.La rigueur macro-économique et les réformes juridiques et réglementairessont de nature à créer un environnement stable et durablement favorable audéveloppement des entreprises et à l’amélioration de leur compétitivité.Mais force est de constater, qu’à ce jour, cette rigueur et ces réformesn’entraînent pas le développement de l’investissement et des exportations,et de manière générale de la croissance, dans les proportions escomptées.

La transmission des effets positifs d’un cadre macro-économique favorablesur la croissance des secteurs et des entreprises doit souffrir de freinsstructurels sur lesquels il faut se pencher et que des politiqueséconomiques appropriées doivent supprimer.

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L’entrée en application des accords de libre-échange, la multiplication desaccords préférentiels, et de manière générale la compétition internationaleliée à la mondialisation, nécessite un changement de cap pour supporter etsuivre les conséquences de cette ouverture. Ce changement de cap doit êtreappuyé sur une politique économique efficace, susceptible d’engendrer lamise à niveau nécessaire du tissu productif et qui permettrait au Maroc dedessiner lui-même les contours de son commerce extérieur.

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2.1. Fondamentaux économiques et échanges extérieurs

L’économie marocaine a plus subi en 1999 l’impact négatif de la chute dela production agricole consécutive à la sécheresse, que les effets positifsd’un environnement international caractérisé par une accélération de lacroissance et d’un cadre macro-économique favorable. C’est ce qui sedégage de l’analyse de l’évolution du PIB, des investissements, des prix etdes termes de l’échange.

2.1.1. Croissance et échanges extérieurs : Une relation contrastée

Si au niveau d’autres pays industrialisés ou émergents, une certainecorrélation positive est constatée entre le rythme de la croissance etl’évolution des échanges extérieurs, au niveau de l’économie marocainecette corrélation n’est pas apparente du fait des limites structurelles dutissu productif marocain et de l’effet quasi automatique qu’exerce lapluviométrie sur la croissance.

Tableau 2.1. : Evolution des agrégats du commerce extérieur1996 1997 1998 1999

MDH Evol. MDH Evol. MDH Evol. MDH Evol.

PIB 319340 13,4 318346 -0,3 341386 7,2 344474 0,9

Import biens (1) 84612 -1 90706 7,2 98676 8,8 105928 7

Import bienset services (2) 101901 -1,2 107131 5,1 117528 9,7 125614 6

Export biens (3) 60013 1,7 67057 11,7 68607 2,3 72283 5

Export bienset services (4) 83920 8,7 90599 7,9 95756 5,7 103005 7

Déficit (5) = (1)-(3) 24599 -8,3 23649 -3,9 30069 27,1 33645 11

Déficit (6) = (2)-(4) 17981 -30,2 16532 -8,1 21772 31,7 22609 3

Taux decouverture (3)/(1) 70,6% 2,9 pt 73,9% 4,6 pt 69,5% -6,4 pt 68,2% -1,3 pt

Taux decouverture (4)/(2) 82,3 % 10 Pt 84,6% 2,8 Pt 81,5% -3,7 pt 82% 0,6 pt

Import (1)/PIB en % 26,5 28,5 29,2 30,7

Import (2)/PIB en % 31,9 33,7 34,4 36,5

Export (3)/PIB en % 18,8 21,1 20,1 21,0

Export (4)/PIB en % 26,3 28,5 28 29,9

Déficit (5)/PIB en % -7,7 -7,4 -8,8 -9,8

Déficit (6)/PIB en % -5,8 -5,2 -6,4 -6,6

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L’évolution des exportations et des importations de marchandises estrelativement peu corrélée avec celle du PIB et subit fortement les effetsnégatifs de la sécheresse. Ainsi, bien que le taux du PIB réel enregistre unrecul de 0,1% en 1999 et que le PIB nominal augmente de moins de 1%, leséchanges extérieurs ont progressé de 7,4% à l’importation et de 5,4% àl’exportation. Alors qu’en 1998, l’accroissement du PIB nominal de 7,2%n’a été accompagné que par une amélioration limitée des exportations(+2,3%) et une progression des importations à un taux supérieur à celui dela croissance (+8,8%).

Il apparaît alors que les niveaux du solde de la balance commerciale et dutaux de couverture sont moins liés à l’évolution de la croissance, qu’à desparamètres structurels de production, de compétitivité ou de politiqueéconomique en général. Certes, il est incontestable que l’impact de lasécheresse sur la production agricole exportable ou destinée au marchéintérieur, ait une influence sur certaines importations et certainesexportations. Mais l’impact conjoncturel sur le commerce extérieur paraîtplus relâché que celui des données structurelles. Toute action en faveur del’amélioration du rôle du commerce extérieur dans la croissance est liée àune reformulation profonde de la stratégie en la matière.

L’évolution comparée des ratios importations, exportations, ou solde de labalance de marchandises rapportés au PIB, corroborent ces constatations.Ils n’évoluent que faiblement dans le sens du rythme de la croissance.Sur le plan de la contribution sectorielle de la croissance, la valeur ajoutéedu secteur primaire est revenue à 18,6 milliards de DHS contre 21,2 MdDhen 1998, soit une baisse de 12,3%, ramenant la part du secteur primairedans le PIB de 16% en 1998 à 14% en 1999.

La baisse de 44%, d’une année à l’autre, de la production céréalière a puêtre partiellement compensée par l’amélioration de la production desautres cultures, notamment celle des plantes sucrières (5%), celle des huiles(13,8%) et celle des fruits et légumes.

Aussi, la diminution des exportations agricoles, a-t-elle été limitée à 5,58%et l’augmentation des importations à 4,89% en 1999 par rapport à 1998.Le taux de couverture de la branche s’en est ressenti pour perdre plus de12 points (116,2% au lieu de 128,6% une année auparavant).

La croissance en 1999 a été également marquée par l’atténuation durythme d’évolution des secteurs non agricoles. En effet le PIB non agricoles’est accru de 3% seulement au lieu de 3,8% en 1998. Cette atténuationprovient des faibles performances du commerce (+0,5% en 1999 au lieu de7,6% en 1998), des transports (+3,7% au lieu de 6,7% un an auparavant),du BTP (+2,6% au lieu de 4% l’année précédente). L’impact de larégression de la production agricole n’y est pas étrange.

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L’activité minière est également en légère diminution (-0,8%) après labaisse de 3,6% en 1998. Par contre la valeur ajoutée du secteurénergétique est en meilleure progression : +4,7% en 1999 au lieu de +1,3%en 1998.

Quant aux industries de transformation, leur croissance est presque aumême rythme : +2,5% en 1999 et 2,4% en 1998. Par branches industrielles,l’année 1999 a connu une croissance de 6,6% pour les IMME, de 4,8%pour la chimie et parachimie, de 1,1% pour l’agroalimentaire et une baissede 1,6% (au lieu de +2,7% en 1998) des industries textiles et cuir.

Au niveau des services, la valeur ajoutée s’est accrue de 2,5% contre 1,7%une année auparavant ; cette amélioration est liée aux bonnesperformances du secteur touristique.

Par ailleurs, la valeur ajoutée de l’administration a évolué à un rythmesimilaire à l’année précédente (+3%).

La contribution des secteurs industriels aux exportations a été plusimportante que celles des autres secteurs. Ainsi les exportations d’acidephosphorique ont progressé de 24,4%, celles des produits électriques etélectroniques de 34%, celles des biens d’équipements de 29,3%. Les ventesà l’étranger de demi-produits ont augmenté de 10,5%. Par contre celles deproduits finis de consommation se sont accrues de 1,4% seulement alorsque celles des produits alimentaires ont marqué une baisse de 3,5% etcelles des produits de la mer un repli de 9,2%. Les ventes des produitstextiles et cuir ont pratiquement stagné.

Côté importations, l’inélasticité structurelle est toujours prédominante en1999. Ainsi les achats de pétrole, de blé et de biens d’équipementconstituent de manière quasi-permanente l’essentiel des importations.Aussi la valeur des approvisionnements en pétrole a-t-elle été en 1999 enexpansion de 65,4% pour atteindre 8952 millions de Dhs, les achatsglobaux de produits énergétiques ayant totalisé 13043 millions de Dhs, enhausse de 47,20%. Cette rubrique à elle seule, aggrave le déficitcommercial de plus de 11 milliards de Dhs.

Les importations des entreprises (hors-pétrole) ne se sont accrues que de3,7% en 1999, ce qui traduit la morosité ambiante qui prévaut dans lessecteurs productifs. D’ailleurs, les achats des intrants directs dansl’activité productive, regroupés dans les rubriques demi-produits etproduits bruts, ont baissé de 4,4% et 2,8% respectivement, évolution enrapport avec l’atténuation du rythme de croissance du PIB non agricole etsurtout celui des industries manufacturières. Toutefois, il n’est pas excluque certaines baisses soient liées à une certaine substitution.

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La structure du taux de couverture de la balance commerciale globale,illustre en quelque sorte celle du PIB par secteur, dominée essentiellementpar le tertiaire (service, commerce et administration). Ainsi 44% environdu PIB proviennent des activités productives (primaire et secondaire) en1999.

Parallèlement, il n’est pas étonnant de constater que le taux de couverturede la balance commerciale, hors énergie, soit largement défavorable ; il estpour la même année de 68,2%, celui de la balance des demi-produits estseulement de 63,3% et celui des produits finis d’équipement et deconsommation de 67,7%. Seul le taux de couverture de la balance desproduits alimentaires est supérieur à l’unité (119,3%).

Par ailleurs, quelques soient d’ailleurs les résultas de la campagneagricole, la balance des produits alimentaires est excédentaire : le taux decouverture est en effet de 116,8% en1996; 129,4% en 1997 ; 124,6 en 1998et 119,3% en 1999.

Il n’en demeure pas moins que, la contribution à la croissance du secteuragricole est devenue négative de 2,3% en 1999 au lieu de positive de 3,3%en 1998, alors que celle du secteur industriel est restée limitée à 0,93%comme l’année précédente, celle du secteur minier a été nulle après –0,1%en 1998.L’évolution des agrégats de la demande finale illustre la faiblesse desmoteurs de la croissance aussi bien la consommation intérieure que lecommerce extérieur. Ainsi la demande finale intérieure n’a augmenté quede 1% en nominal contre 8,1% une année auparavant. La consommationdes ménages a reculé de 0,9% au lieu d’une amélioration de 4,9% en 1998 ; l’impact négatif de ce recul n’a pas pu être compensé par laprogression de 4,6% de la consommation des administrations publiques etcelle de 7% de la formation brut de capital fixe, la consommation desménages représentant plus de 66% de la consommation finale intérieure.Une telle contraction n’a pas empêché la progression des importations desbiens de consommation (+4%), suite principalement à la hausse des achatsde produits textiles (+2,6%) et à celle des voitures de tourisme (+23,5%) ;les produits textiles intervenant pour 42% de l’ensemble des produits finisde consommation importés. Cette évolution illustre l’extraversion deseffets d’entraînement de la consommation intérieure.

L’apport de la consommation des ménages à la croissance a d’ailleurs éténégatif de 0,6% en 1999 au lieu de positif de 3,4% en 1998 ; alors que lacontribution de l’administration publique a reculé de 1,7% en 1998 à 0,8%en 1999.

Enfin, selon les mêmes estimations, la contribution du commerce extérieurà la croissance est restée négative : -0,5% en 1999 et –1,4% en 1998.

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En définitive, la relation du commerce extérieur avec le PIB peut serésumer en deux traits marquants : le renforcement du taux de pénétrationdu marché intérieur par les importations et la faiblesse relative à lacontribution du commerce extérieur à la croissance du PIB.

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2.1.2. Investissement et commerce extérieur : Une forte

augmentation des importations des biens d’équipement

L’évolution des investissements exprimés par la formation brute de capitalfixe constitue un facteur de satisfaction au tableau de bord de l’économienationale en 1999. Pour la deuxième année consécutive la FBCF est enprogression sensible. Selon les estimations de la Direction des statistiques,elle s’est accrue en 1999 de 12,6% pour atteindre 86.351 MDh, contre76.688 MDh (+16,6%) en 1998.

Le taux d’investissement exprimé par le rapport de la FBCF au PIB (enprix courants) s’établit alors à 25,1% contre 22,5% une année auparavant,20,7% en 1997 et 21,4% en 1995 ou encore 24% en 1990. Entre 1989 et1999 ce taux a oscillé entre 19,4% (1996 année de l’assainissement) et25,1%, le mode étant autour de 22%.

Sur la valeur totale de la FBCF, 18.424 MDh constituent desinvestissements étrangers (+243%), la moitié représente desinvestissements en matériel et outillage qui augmentent ainsi de 21% d’uneannée à l’autre.

Les importations de biens d’équipement sont évaluées en 1999 à 27.390MDh contre 24.651 MDh en 1998, soit une hausse de 11,1%. Ellesreprésentent environ 65% des investissements en matériel et outillage.L’augmentation des acquisitions d’équipements industriels provient de laprogression des achats de chaudières thermiques, des appareils électriquespour téléphonie et de matériel de transport, ainsi que de biens et outillagepour la modernisation des entreprises.

Selon les statistiques douanières, les importations de biens finis destinés àl’industrie ont atteint 23.476 MDh et les exportations au titre de la mêmerubrique s’élèvent à 2.357 MDh, dégageant un solde déficitaire de 21.119MDh. Les achats les plus significatifs sont ceux des appareils pourtéléphonie 1.043 MDh, des acquisitions des produits finis d’équipementindustriel pour 3 929 MDh, des avions pour 803 MDh qui s’ajoutent à prèsd’un milliard en 1998, des fils et câbles électriques pour 713 MDh, deschaudières pour 2.536 MDh, des machines et appareils divers pour 4.497MDh, des machines textiles pour près de 630 MDh, des pompes etcompresseurs pour 614 MDh et enfin des voitures industriellespour 2.272 MDh.

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2.1.3. Inflation et termes de l’échange : Confirmation des effets de

la surévaluation du dirham

Le processus de désinflation s’est poursuivi en 1999 sous l’effet conjuguéde la baisse de la consommation des ménages et du raffermissement du tauxde change du dirham par rapport à l’Euro. Ce dernier effet a été atténuépar la dépréciation du dirham par rapport au dollar.

Ainsi l’inflation mesurée par l’indice moyen des prix à la consommationn’a progressé que de 0,7% au lieu de 2,8% en 1998. Par groupement deproduit cette hausse modérée du coût de la vie est due à la baisse de 0,8%des prix des produits alimentaires (+3,1% en 1998) et une légèredécélération de la hausse des prix des produits non alimentaires, soit 2,1%contre 2,5% une année auparavant. Seuls les prix de l’habitation ont vuleur indice s’accélérer légèrement (2,5% à 2,8%).

L’indice des prix de gros confirme la tendance à l’accalmie de l’inflation :+0,8% en moyenne provenant d’une hausse de 0,7% des prix des secteursagricoles et de 0,9% des prix des secteurs industriels.

Cette évolution des prix internes a permis une légère amélioration destermes de l’échange qui ont connu une hausse en 1999 de 1,3% contre 6,3%une année auparavant.

Tableau 2.2 : Evolution des termes de l’échange1997 1998 1999

Prix à l’importation - 1,4% - 8,7% - 4,8%

Prix à l’exportation + 2,6% - 3,0% -3,5%

Termes de l’échange en % + 4,0% + 6,3% + 1,3%

Source : Ministère de l’économie, des finances, de la privatisation et du tourisme

2.1.4. Balance de paiement : Persistance des effets négatifsde la dette extérieure et du déficit commercial

La balance marocaine des paiements demeure sous l’influence del’alourdissement du déficit commercial. Néanmoins, les autrescomposantes, notamment la balance des services et des opérationsfinancières ont pu améliorer nettement sa structure. De sorte que la netteaugmentation des avoirs en devise a pu contribuer à l’amélioration desliquidités de l’économie et au financement des besoins du Trésor.

Le compte des transactions courantes s’est soldé par un déficit de 1.636,6MDh, soit 0,5% du PIB. Deux soldes déficitaires et deux soldesexcédentaires ont concouru à cette situation. Le solde des marchandises est

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négatif de 23.988,1 MDh résultant d’un déficit de 32.318 MDh au titre desmarchandises générales et d’un excédent de 8.207,4 MDh des échanges enATSP.

L’autre poste déficitaire est celui « des revenus des investissementsprivés (-2.178,5 MDh) et des investissements et emprunts publics(-7.485,1 MDh) ».

Les deux balances excédentaires sont celle des services (+10.509,4 MDh)grâce essentiellement au tourisme, et celle des transferts courants(+21.119,7 MDh) suite aux transferts des RME évalués en 1999 à 19.001,5MDh en légère baisse de 1,6% après une augmentation de 7,1% en 1998.Cette baisse peut être attribuée à la dépréciation de l’Euro, par rapport audirham située à 6,5% entre le 4 Janvier et le 31 Décembre ; le nombre desarrivées de MRE ayant quant à lui progressé de 28%.

Le compte des opérations de capital et des opérations financières a dégagéen 1999 un solde légèrement excédentaire (+398,6 MDh). Les opérationsfinancières qui ont porté sur 44.073,3 MDh en recettes et 43.591,2 millionsen dépenses, dégagent un solde négatif de près de 482,1 MDh, comprenantles investissements directs étrangers qui dégagent un solde positif de8.152,1 MDh, les investissements en portefeuille d’un faible montant (169,4MDh en recettes et 110 MDh en dépenses) qui se soldent par un légerexcédent de près de 59,3 MDh et enfin les crédits commerciaux et les prêtspour 32.922.8 MDh en recettes et 24.587,1 MDh en dépenses, soit unexcédent de 8.335,7 MDh. Le fait remarquable à ce niveau est l’expansiondes investissements et prêts étrangers de 239,7% passant d’une année àl’autre de 5.433,3 à 18.459,5 MDh. L’essentiel, soit 17.197,1 MDh a étéréalisé par cession de devises, la reconversion de la dette ayant intervenupour 977,2 MDh (+29,6%)

Il aurait été intéressant pour l’analyse d’établir des balances de paiementpour chacun des principaux partenaires du Maroc comme il sera fait plusloin pour les échanges commerciaux ou de certains services, maisl’absence de ventilation des dépenses par pays ne le permet pas. Toutefois,on peut saisir l’importance de la contribution des principaux partenairesdu Maroc à partir de leurs contributions aux recettes de la balance depaiements. Celles-ci se présentent comme suit en 1999 :

- Près de 17.648 MDh à partir de la France provenant du tourisme pour4.542,3 MDh, des transferts des RME pour 10.190,3 MDh, des transfertssociaux pour 1.158,4 MDh et des investissements et prêts privés 3.756,8MDh.

- Vient ensuite le Portugal avec 5.209 MDh, au titre essentiellement desinvestissements pour 5076,9 MDh. Le reste au titre de transfert derésidents marocains (38,2 MDh) et de tourisme (93,9 MDh).

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- Les Pays-bas interviennent presque pour le même niveau respectivement5.103,8 MDh (dont 3.394,5 MDh d’investissements, 1.070,6 MDh detransferts des résidents et 990 MDh de transferts sociaux, 648,6 MDh dutourisme).

- L’Italie de son côté contribue pour 5.058,6 MDh dont 2.870,5 de recettestouristiques, 2.053,7 MDh de transferts des résidents et 134,4 MDhseulement d’investissements.

- L’Allemagne intervient pour 3.910,5 MDh dont 1.620,5 de recettestouristiques, 1.822,8 MDh d’investissements et prêts, 958,2 de transfertsde résidents et 109 MDh de transferts sociaux.

- L’Espagne intervient pour 3752,3 MDh dont 2073,3 MDhd’investissements et prêts privés, 1097 MDh pour le tourisme et 582MDh de transferts des RME ;

- Les recettes à partir des Etats Unis ont atteint 3.049,6 MDh (1.267 MDhde tourisme et 1.105 MDh d’investissements)

- Enfin la Belgique contribue pour près de 2 MDh dont plus de la moitié autitre des résidents marocains.

La contribution des revenus extérieurs nets à l’épargne nationale est situéepour 1999 à 3,5 points. En effet, le taux d’épargne nationale brute se situeà 22% (contre 21,4% en 1998) et le taux d’épargne intérieure brut à 19,5%(18,3% en 1999).

S’agissant des opérations financières du Trésor public avec l’extérieur, ilfaut signaler que la balance des tirages et charges globales de la detteextérieure publique pèse sur la balance des paiements par un déficit net de13.845 MDh en 1999, soit sensiblement le même niveau qu’une annéeauparavant.

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2.2. Politiques budgétaire et monétaire et commerceextérieur : Un intérêt inopérant

Le rapport économique et financier accompagnant le projet de loi desfinances 1998 – 1999 a fixé comme objectif premier d’assurer unecroissance élevée, durable et génératrice d’emplois. Il précise à cet égardque la croissance devrait être " tirée par les exportations mais aussi par lademande intérieure et notamment l’investissement ".

Si les réformes structurelles se poursuivent, force est de constater que lalecture des lois des finances des trois derniers exercices budgétaires, quiconstituent la traduction chiffrée et l’exécution de la politique économiquedu Gouvernement, ne permet pas de relever des orientations notoires endirection d’une croissance tirée par les exportations et par la demandeintérieure et d’une action privilégiant la redistribution des fruits de lacroissance.

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Certes, certains budgets sociaux ont été renforcés, le budgetd’investissement a été augmenté, mais il est difficile de relever uneorientation résolue en faveur de l’exportation ou de la demande intérieure.

Donner aux exportations et à la demande intérieure des rôles moteurs dansla croissance nécessite que la politique économique prenne enconsidération le commerce extérieur comme variable prioritaire à laquelleon assigne des objectifs et non comme paramètre résiduel.

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2.2.1. Réformes structurelles : Acquis et insuffisances

Sur le plan des réformes structurelles, des avancées importantes ont étéréalisées, mais celles qui concernent directement le commerce extérieur,notamment dans son volet exportations, font toujours défaut.

En vue d’assainir et de moderniser l’environnement des entreprises, leGouvernement a mené en 1999 plusieurs réformes structurelles dont onpeut citer notamment :

- La révision du code des douanes et des impôts indirects,- Un nouveau code sur le recouvrement des créances,- Un nouveau décret sur les marchés publics,- Une nouvelle loi sur la concurrence et les prix,- Une nouvelle loi sur la propriété industrielle.

Par ailleurs, un projet de code du travail a été soumis au Parlement. Celui-ci, se fixe comme objectif d’assurer une meilleure protection des droits dessalariés, d’abolir toute discrimination à l’égard de la femme et deshandicapés, d’offrir des garanties supplémentaires quant aux libertéssyndicales et de renforcer le processus de concertation à travers,notamment, la création d’un conseil de dialogue social. Le projet de codepropose en outre, des procédures de réconciliation et d’arbitrage pour lerèglement des contentieux.

Il est à noter à cet égard que le principal défi de la mondialisation et del’intégration à l’économie internationale est celui d'une compétitivitécollective et globale, laquelle nécessite des rouages économiqueshomogènes, fluides et souples. Or comment peut-on y parvenir avec unmarché sur trois entouré de rigidités diverses ? Le Maroc a en effet,libéralisé le marché des biens et services ; il a aussi libéralisé le systèmefinancier, mais la troisième composante d’une économie libérale, choixfondamental du Maroc, à savoir le marché du travail, demeure rigide etréglementée de manière draconienne. Une autre conception et une autreculture des relations du travail doivent être recherchées, dans le respectéquitable des droits et obligations de tous les intervenants : Etat,travailleurs et entreprises.

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Il convient également de préciser que toutes ces grandes réformesstructurelles ne contiennent aucune démarche destinée directement àl’appui des exportations, tels que les moyens de renforcer la présence àl’étranger ou celle d’une force de frappe commerciale de prospection etd’accompagnement. C’est le domaine où un partenariat Etat – entreprisepeut être novateur.

Par ailleurs, en matière douanière, le Maroc a poursuivi en 1999 la miseen œuvre des engagements du Maroc au niveau des accords de l’OMC.L’accord sur la valeur en douane de l’OMC a été mis en œuvre et lafiscalité douanière s’est adaptée à trois objectifs : garantir une protectionsuffisante à la production nationale, améliorer la compétitivité- prix enréduisant la fiscalité sur les intrants non produits localement et respecterales engagements internationaux du Maroc. Ces objectifs se sont traduits auplan pratique par les mesures suivantes :

- l’abaissement de 35% à 25% des droits de douane applicables à une listelimitative des produits non fabriqués localement. ;

- la réduction des niveaux de protection douanière pour un certain nombrede produits retenus par la Commission Consultative des Importations(médicaments et intrants utilisés dans la fabrication de produitsalimentaires et textiles) ;

- l’exclusion du régime propre des CKD cyclomoteurs et la taxation à undroit d’importation de 35% des cyclomoteurs montés concurrents descyclomoteurs économiques ;

- L’allégement de la fiscalité douanière sur les moteurs diesel stationnairesen CKD et sur les bicyclettes en CKD avec alignement des taux frappantles SKD sur ceux applicables aux moteurs montés ;

- La réduction de 2,4% des droits de douanes applicables à certainsproduits agricoles dans le cadre des engagements pris avecl’Organisation Mondiale du Commerce.

- La suspension des droits et taxes sur certains produits et articlesd’équipement et d’aménagement des aéronefs importés par les entreprisesnationales de transport.

- L’élargissement de la liste bénéficiant de la taxation minimale auxmatériels et outillages destinés au secteur de l’enseignement supérieur età celui de la formation professionnelle, aux véhicules blindés de transportde fonds non fabriqués localement, aux fours industriels ou delaboratoires, à certains matériels professionnels utilisés par le secteur dela télévision et par " Maghreb Arab Press " et à certains matériels etoutillages nécessaires à la promotion et au développement del’investissement ;

- enfin l’adoption d’un cadre juridique spécifique permettant auGouvernement d’octroyer des avantages douaniers et fiscaux auxprogrammes d’investissement revêtant une importance particulière. Ils’agit de l’exonération des droits et taxes à l’importation des biens

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d’équipement, matériels et outillages, pièces détachées et accessoiresnécessaires à la réalisation de projets d’investissement supérieurs à 500millions de dirhams dans le cadre de conventions signées avec leGouvernement.

Parallèlement l’administration des douanes et impôts indirects a prisplusieurs mesures de simplifications des procédures qui ont permis deramener le délais de dédouanement à quelques heures au lieu de quelquesjours.

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2.2.2. Politique budgétaire : Entre les limites structurelles et lescontraintes de rigueur

La politique budgétaire menée au cours des trois dernières lois desfinances demeure sous l’influence de contraintes et d’orientations quilimitent sérieusement la marge de manœuvre. Durant ces années, lesobjectifs assignés à la politique budgétaire se sont résumés à :

- contenir le déficit public à un niveau qui ne dépasse pas 3% du PIB ;- veiller à ce que le déficit du compte courant de la balance des paiements

soit inférieur à 1% du PIB ;- continuer de maîtriser l’inflation et veiller sur la stabilité du taux de

change du dirham.

La Loi des finances 1998/99 a confirmé ces choix. Ainsi, le taux du déficitbudgétaire rapporté au PIB en se limitant à 2,3% s’est inscrit en baisse de20,8% par rapport à l’exercice 1997/1998. En absolu, le niveau du déficita atteint 8,1 milliard de dirhams. Cette performance est due, entre autres,à la progression importante des recettes ordinaires qui a concerné aussibien les recettes fiscales que les recettes non fiscales.

Les recettes ordinaires ont augmenté de 11,3% par rapport à l'exercicebudgétaire 1997/98. Hors privatisation, les recettes réalisées se sontlégèrement accrues d'environ 12,5%. Ce résultat repose dans une largemesure sur la performance enregistrée au niveau des principaux impôtsdirects, au niveau des recettes fiscales exceptionnelles (contributionlibératoire et mise à niveau comptable), ainsi qu’à niveau des recettes liéesà l’apurement des arriérés fiscaux.

Les impôts directs ont progressé de 15,4 grâce, en partie, à l’effet del’apurement des arriérés fiscaux. Cependant, mis à part cet effet, les impôtsdirects enregistrent une augmentation de 11,7 %. Cette performance reposeessentiellement sur le comportement favorable des recettes au titre de l’ISet, à une moindre mesure, de celle de l’IGR. Ces deux impôts ont générél’équivalent de 81% de l’ensemble des impôts directs.

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L’IS a enregistré une progression importante de 24,9% suite d’une part, àl’amélioration sensible des résultats bénéficiaires déclarés par lesassujettis à l’administration fiscale au titre de 1998 sous l’effet notammentdes mesures introduites par la Loi de finances, qui se sont traduites parl’annulation des déficits antérieurs et des amortissements différés et,d’autre part, par la régularisation des situations comptables desentreprises suite à la mise à niveau des bilans. Pour ce qui est des recettesau titre de l’IGR, elles ont enregistré une progression de 9,9 grâce en partieaux recouvrements effectués au titre des arriérés fiscaux qui s’élèvent àprès de 300 Mdh.

Les autres impôts directs (IBP, PSN, TPI,…), qui représentent moins de20% du total, ont augmenté globalement de 11,3% et les recettes fiscalesexceptionnelles ont généré des ressources pour 3,6 milliards de dirhams.

En ce qui concerne les impôts indirects, la TVA intérieure a baissé de prèsde 7,2% sous l’effet principalement de l’accélération des remboursementsde la TVA qui ont atteint 1,7 milliard de dirhams contre seulement 860millions de dirhams au titre de l’exercice précédent. Les taxes intérieuresde consommation (TIC) sur les produits pétroliers ont enregistré uneaugmentation. En revanche, les TIC sur les autres produits ont accusé unebaisse qui s’explique essentiellement par la suppression de la TIC sur lesucre et les produits sucrés et sa transformation en TVA. Les droits dedouane pour leur part ont enregistré une légère hausse de 1,5% qui couvreune baisse de 3,4% du prélèvement fiscal à l’importation et uneaugmentation de 6,2% du droit d’importation.

Enfin, pour ce qui est des recettes non fiscales, et mis à part le produit dela privatisation, il convient de signaler que les recettes de monopole ontaugmenté de 53,7% grâce essentiellement aux contributions importantes

au budget de l’Etat de certains organismes publics tels que l’OCP, l’ONE,Ittissalat Al-Maghrib, etc.

Par ailleurs, les dépenses ordinaires ont augmenté de 6% et leur taux deréalisation s’est établi à près de 96,3% dégageant ainsi une économie, parrapport aux prévisions de la loi de finances, d’environ 3 milliards dedirhams. L’économie réalisée est due principalement à la réduction de 1,5milliard de dirhams au titre des charges en intérêts de la dette publiqueprovenant à raison de 61% de la dette intérieure et de 36% de la detteextérieure, d’un milliard de dirhams des dépenses de l’Administration enbiens et services et de 0,5 milliards au titre des dépenses de lacompensation.

En revanche, les dépenses de personnel ont progressé de 7,2% représentantainsi l’équivalent de 11,7% du PIB et 52% des dépenses ordinaires.

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L’encours de la dette totale du Trésor (extérieure et intérieure) est situé àprès de 260 MdDh en accroissement de 3 milliards par rapport à 1998. Leratio de la dette totale sur PIB s’établit à 75,5% au lieu de 75,3 % uneannée auparavant.

Les intérêts de la dette extérieure ont, pour leur part, baissé de 9,9% parrapport à leur niveau de 1997-98, suite à la baisse du stock de la detteextérieure résultant notamment des opérations de restructuration, et à ladiminution du coût de la dette dont le taux moyen pondéré est passé de5,5% à fin 1997 à 5,1% à fin 1998.

L’année 1999 a été également marquée par l’accélération des opérationsde conversion de la dette en investissements, la poursuite deremboursement de dettes onéreuses et le démarrage du remboursement desdettes rééchelonnées auprès du Club de Londres et du Club de Paris.

Les amortissements de la dette extérieure ressortent à 13,9 MdDh, enaugmentation de 1 milliard ou 8,4% par rapport à 1998. Le stock de la detteextérieure du Trésor ressort à fin 1999 à 124,1 milliards de DH ou 12,3milliards de dollars, en diminution de 1,3 milliards de dollars ou 9,5%. Leratio dette extérieure sur PIB est ramené de 36,9% en 1998 à 36% en 1999.

Tableau 2.3. Balance tirages - charge globale de la dette extérieure publique

En milliards de Dh 1998 1999**

Groupe de bailleurs de fonds Tirages Charge Flux net Tirages Charge Flux netglobale globale

Club de Paris 4,48 15,08 -10,60 3,09 12,38 -9,29

Institutions financières internationales* 5,17 7,91 -2,74 7,12 8,28 -1,16

Banques commerciales internationales 2,90 2,58 0,32 2,85 6,38 -3,54

Pays et Fonds arabes 2,22 2,53 -0,31 1,21 1,52 -0,31

Autres pays 0,03 0,08 -0,05 0,91 0,11 0,81

Total 14,80 28,19 -13,39 15,18 28,66 -13,49

*Non compris le FADES et le FMA ** Chiffres provisoires

En matière de dette intérieure, il convient de noter le changement de lastructure de l’endettement intérieur au profit des maturités longues ce quia permis d’éviter une forte concentration des paiements d’intérêts sur lemême exercice budgétaire. L’endettement intérieur s’est établi à 135,9MdDh, soit 39,5% du PIB au lieu de 38,4% constaté en 1998.

L’épargne budgétaire a atteint à 6,3 milliards de DH ou 1,8% du PIBcontre 2,2 milliards de dirhams ou 0,7% du PIB en 1997/98. Cette épargnea permis de financer près de 39% des dépenses d’investissement contre14,6% en 1997/98. Ces dépenses ont augmenté de 8,9% et ont concerné lesdomaines prioritaires portant sur les infrastructures d’appui à l’activitééconomique et sur des projets visant le développement des secteurs sociauxde base.

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Par ailleurs il convient de noter qu’en plus du remboursement intégral, del’avance conventionnelle de 5 MdDh qui avait été consentie au Trésor parBank Al-Maghrib en 1995, le stock des arriérés a été ramené de près de 13milliards de dirhams à fin décembre 1998 à 3,4 milliards de dirhams auterme de l’exercice budgétaire 1998/99, soit le niveau le plus bas jamaisenregistré par le passé.

Il est à noter également que le financement du Trésor a été assuréexclusivement par des ressources non bancaires dans un contexte marquépar la poursuite de la détente des taux d’intérêt. Outre son effet noninflationniste, un tel mode de financement du Trésor permet de limiter "l’effet d’éviction " et d’orienter les ressources bancaires au profit dufinancement du secteur privé et de l’activité économique.

Les besoins de financement du Trésor pour l’année 1999 ont atteint 8,6MdDh ; ils ont été couverts par des ressources internes auprès desOPCVM, des compagnies d’assurance, et par des emprunts obligataires.

Le flux net des besoins en ressources externes au titre de la dette extérieurea été de 4,3 MdDh, en légère baisse par suite de l’augmentation des tiragesauprès de la BIRD, et de la BAD pour 4,6 MdDh et sur le marchéinternational pour 1,5 milliard de DHS sous forme d’emprunts obligatairesdestinés au refinancement de la dette onéreuse.

Au niveau du financement interne, le Trésor a profité des excédents detrésorerie procurés par la deuxième ligne GSM et de la baisse des tauxd’intérêts pour se désengager du système bancaire et se retourner sur lamobilisation de l’épargne auprès des institutionnels non bancaires pour 23MdDh, contribuant ainsi à l’atténuation de la création monétaire à traversles créances de l’Etat, laquelle a été soutenue par les entrées de devises etles crédits à l’économie.

Par ailleurs, le renforcement du recours du Trésor au financement internede ses besoins a été malgré tout accompagné par la poursuite de la baissedes taux d’intérêts et l’atténuation de l’inflation.

En définitive, les finances publiques ont bénéficié en 1998 et 1999, derecettes fiscales et non fiscales que l’on peut qualifier d’exceptionnelles. Side tels apports font défaut, il est à craindre un retournement ducomportement du Trésor sur le marché monétaire et le marché financieravec des conséquences inéluctables sur le niveau des taux d’intérêts, letaux de change et de manière générale la compétitivité.

Par ailleurs, l’exécution de la loi des finances 1998/1999 a obéi commecelles des dernières années aux critères de stabilisation du cadremacroéconomique. Il est certain que le respect de ces critères permet deprévenir les dérapages budgétaires et d’améliorer la compétitivité del’économie marocaine à long terme.

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Cependant, il convient de constater que, malgré le respect de ces critèrespour plus d’une décennie, l’impact de la politique budgétaire sur lacroissance et la relance économique s’avère peu efficace. Plusieursfacteurs structurels continuent d’handicaper la politique budgétaire etlimiter son efficacité dont notamment :

- les difficultés liées à l’élargissement de l’assiette fiscale qui va subir enplus les effets du processus du démantèlement tarifaire avec l’Unioneuropéenne;

- la faiblesse des recettes non fiscales rapportées au PIB, avec même unetendance à la hausse ;

- L’importance des dépenses du personnel qui présente une rigiditéimportante et qui sont en augmentation régulière de plus de deuxmilliards par exercice budgétaire ;

- Les charges de la dette qui, si elles sont en légère diminution au niveau dela dette externe, suite aux opérations de reconversion, affichent, parcontre, des augmentations au niveau de la dette intérieure. Ainsi, bien quele ratio d’endettement est en baisse régulière, passant de 83,4% du PIBen 1995 à 75,5% en 1999, l’encours de la dette directe du Trésor a connuun accroissement annuel moyen de 2,6% au titre de la même période pours’établir à 260 MdDh en 1999 contre 234,8 MdDh en 1995.

Toutes ces contraintes ne peuvent être surmontées sans une croissanceimportante, axée sur l’expansion des exportations et de la demandeintérieure.

Par ailleurs, l’apport de la fiscalité marocaine au commerce extérieur atoujours résidé, depuis 1974, dans l’exonération de l’impôt sur lesbénéfices accordés à l’exportateur final. Cette exonération a été réduitedepuis 1988 de 100% à 50% pour les entreprises existantes. Elle a étéaussi biaisée par la PSN sur l’IS pour les sociétés et la contribution sur lesrevenus exonérés pour les personnes physiques. De sorte qu’en définitivel’exonération est de 75% pour les nouvelles affaires à l’exportationpendant 5 ans, et de 25% seulement pour les autres.

L’incitation par l’exonération de l’IS n’est réelle que s’il y a des bénéfices.En outre son octroi au seul exportateur final, et la défiscalisationdouanière dans le cadre de la sous-traitance et du façonnage, ont, sansdoute, privé plusieurs secteurs industriels d’une intégration en amont quiaurait été salutaire à l’aube de la mise en place de la zone du libre échange.

Par ailleurs, la formation des prix connaît plusieurs distorsions dues à lafiscalité indirecte sur les intrants, l’énergie, le financement etc… Il estparadoxal que dans une économie libérale la formation des coûts et desprix ne relève pas de la gestion, du management, de l’organisation, de laproduction, bref de la productivité et des conditions des marchés, mais

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répond dans de larges proportions à des considérations budgétaires. Toutobservateur averti s’en rendrait compte à la lecture de la législation fiscaleaussi bien directe (règles de détermination du résultat fiscal entre autres)qu’indirecte (TVA, TIC …) ou autres impôts comme la patente, voire mêmeles règles de l’enregistrement et du timbre.

La compétitivité – prix ne peut que s’en ressentir sérieusement. Aussi,l’approche de modernisation du système fiscal et sa nécessaireharmonisation avec les fiscalités des pays comparables, voire aussi dans laperspective de l’intégration à l’économie européenne, devrait s’orientervers la neutralité fiscale vis-à-vis de la formation des prix et des coûts etl’optimisation de son rendement au niveau des revenus du capital, dutravail et de la propriété. C’est dans un tel contexte que la fiscalité, en tantqu’instrument de politique économique, et non un simple pourvoyeur derecettes, pourrait se concilier avec une politique monétaire privilégiant lesmécanismes des taux d’intérêts et des taux de changes.

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2.2.3. Politique monétaire et de change : Quel apport pourle commerce extérieur ?

Depuis le milieu des années 80, et en particulier depuis le début des années90, les méthodes d’actions indirectes de régulation monétaire ont remplacéprogressivement les techniques de sélectivité. L’action sur lecomportement des emprunteurs et des prêteurs est orientée, depuis, par letaux d’intérêt et les modalités d’intervention de Bank Al Maghrib sur lemarché monétaire ; les taux d’intérêts ayant évolué vers plus de souplesse.

Parallèlement, l’ensemble du système financier a été rénové pouraccompagner les modes d’actions indirectes. De ce fait la régulationmonétaire et le financement de l’économie est assuré par l’influence destaux directeurs d’intérêt.

Dans ce contexte le financement des exportations ne pouvait continuer àêtre prioritaire, les conditions du marché et de rentabilité pour les banquesdeviennent déterminantes.

L’autre instrument de la politique monétaire est le taux de change quiconcerne les aspects extérieurs de la monnaie nationale et conditionne larégulation monétaire à travers les mouvements de devises. Parallèlement àl’évolution des systèmes monétaires internationaux, la cotation du dirhamest passée par plusieurs phases allant du système de change fixe à unsystème relativement flexible.

Au début des années 70, suite au décrochage du dollar américain parrapport à l’or et les flottements généralisés des monnaies qui a suivi, laparité du dirham, a été fixée, à partir de Mai 1973, sur la base d’un panierde devises tenant compte de la structure géographique de nos échanges etde nos règlements extérieurs.

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Avec le programme d’ajustement structurel, un processusd’assouplissement de la politique de change a été graduellement suivi.Ainsi, entre septembre 1980 et juillet 1985 le dirham a été déprécié de 37%et le 2 Mai 1990, il a été dévalué de 9,25% avec un changement de lacomposition du panier de devises servant de base à sa cotation de façon àrenforcer la part des monnaies européennes et limiter ainsi l’influence descomportements erratiques du dollar américain.

Cette politique a été accompagnée sur le plan institutionnel par lalibéralisation de la réglementation des changes qui s’est traduite par laconvertibilité des règlements au titre des transactions courantes en 1993, etdes opérations en capital des non-résidents; ensuite, le libre accès auxemprunts extérieurs pour le financement des transactions commerciales etdes investissements, l’institution des comptes en devises en faveur desexportateurs de biens et services et par la création, en 1996, d’un marchéde changes.

Au plan des mesures de politique monétaire en 1999, soulignons la baissedes taux créditeurs des comptes sur carnet, et celle du taux effectif global(TEG) des établissements de crédit, la nouvelle diminution des tauxdirecteurs, la possibilité pour BAM, dans le cadre de ces interventions surle marché monétaire, de procéder à des opérations de reprise de liquiditéssous forme de dépôts rémunérés que les banques soumises à la réservemonétaire pourraient constituer auprès d’elles.

Au cours de l’année 1999, la politique monétaire a été caractérisée par laréduction des taux directeurs de Bank Al-Maghrib, l’assouplissement desmodalités de refinancement des banques et la mise en place de nouveauxinstruments pour éponger les liquidités devenues excessives suite auxentrées au titre de la deuxième licence de GSM.

Ainsi, sous l'impulsion de la baisse des taux sur le marché interbancaire,les taux créditeurs ont été orientés à la baisse. La rémunération des dépôtsen comptes sur carnets auprès des banques, est revenue à 5,56% en baissede 44 points de base par rapport à 1998. De même, les taux derémunération des dépôts auprès des banques à 6 et à 12 mois ont étéréduits respectivement à 5,05% et 5,74 soit des baisses de 1,1 et 1,08 point.Pour leur part, les taux les bons du Trésor ont diminué selon les durées de50 à 215 points de base. Ce mouvement à la baisse a concerné égalementles taux assortissant les certificats de dépôt, les bons des sociétés definancement et les billets de trésorerie qui ont accusé des baisses atteignantprès de 200 points de base.

Ce mouvement de baisse des taux créditeurs combiné à une concurrenceplus vive a conduit les banques à baisser leurs taux débiteurs appliqués àla clientèle. Ainsi, selon les catégories de crédits les taux minimums ont étéréduit de 0,5 à 0,75% alors que les taux maximums ont reculé de plus d’un

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point de pourcentage. Ce mouvement de baisse a été consolidé endécembre 1999 par les réductions opérées par certaines banques de leurtaux de base, de 0,5 à 0,75 point de pourcentage, les ramenant à 7% pourles crédits à l’exportation, à 7,25% pour les crédits à court terme et à 7,5%et 8,5% respectivement pour les crédits à moyen et long terme.

En matière d’assouplissement des modalités de refinancement des banques,Bank Al-Maghrib a élargi en avril 1999 les possibilités de recours des banques, en portant à deux fois par semaine leurs accès aux avances à 5jours et assoupli, en même temps, les conditions de garantie de ses avances.

L’éventail des titres acceptés par la Banque centrale en matière de gage aété étendu à l'ensemble des bons du Trésor, au lieu des seuls bons émis paradjudication. De même, les quotités des supports ont été modifiées d’unepart en portant la part des bons des trésors, pour les avances à 7 jours, de50% à 70% et ce, au détriment des effets privés dont la part a été ramenéeà 30%. Les effets publics ou privés sans contrainte de quotité sont acceptéspour les avances à 5 jours au lieu des seuls bons du Trésor retenusprécédemment.

Parallèlement, Bank Al-Maghrib a institué en octobre 1999 un mécanismede reprise de liquidités consistant à offrir aux banques la possibilité deplacer auprès d'elle, pour une durée déterminée, leurs excédents detrésorerie, sous forme de dépôts rémunérés à un taux qui a été fixé en 1999à 4,50% et ce afin d’éviter que les taux du marché interbancaire nefléchissent en deçà du taux directeur.

Compte tenu des évolutions des recettes et dépenses publiques, notamment,le renforcement des avoirs extérieurs et l’augmentation des besoins encrédits à l’économie, conjugués avec le comportement du Trésor sur lemarché monétaire, l’agrégat M3 s’est accru de 10,2% ou 13,9 milliardspour atteindre 269,8 MdDh, au lieu d’une progression de 6% une annéeauparavant. Le taux de liquidité de l’économie s’est amélioré de 81,8% en1998 à 89,8% en 1999. Cette situation est le résultat d’un renforcement desavoirs en devises de 16,1 MdDh, soit l’équivalent de plus de 8 moisd’importations, une progression de 17,2 MdDh de crédit à l’économie, etune contraction de 9,7 MdDh de créances du système bancaire sur leTrésor.

Si la politique monétaire, menée au cours de l’année 1999, a le mérite decontenir l’inflation et de bien gérer la liquidité de l’économie, il s’avère queles baisses opérées des taux directeurs de Banque Al-Maghrib sont peuefficaces en matière de relance économique. En effet, les baisses des tauxdébiteurs bénéficient principalement aux grandes entreprises structuréesalors que le coût d’accès au financement pour les petites et moyennesentreprises demeure assez élevé.

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Trois facteurs au moins résident derrière ce fait. Le premier a trait au coûtdu financement qui demeure élevé et rend l’accès au crédit difficile pour lespetites et moyennes entreprises et ce malgré les baisses relatives des tauxdébiteurs maximums. Le deuxième facteur porte sur la gestion desentreprises qui faute quelquefois de transparence ou méconnaissance desrègles prudentielles des banques se trouvent privées de l’accès au crédit.Le troisième facteur concerne la gestion du risque par les banques qui nepeut être dissocié de l’activité de conseil et d’assistance aux entreprisesseul moyen d’assurer une gestion de proximité au lieu de la réduire àl’application pure et dure de règles de prudence.

En matière de change, l’année 1999 a été caractérisée par la naissance del’Euro. L’observation de l’évolution à long terme (juin 90 – décembre 99)du taux de change des principales devises cotées par Bank Al-Maghrib ,cours fin de mois, montre une relative stabilité par rapport à l’USD et del’ECU, devenu Euro. Elle montre aussi que les variations de ces deux tauxsont toujours en corrélation négative et que les baisses au cours d’unepériode de l’une des monnaies sont compensées par les hausses de lapériode suivante.

L’année 1999 n’a pas échappé à cette tendance avec deux différences detaille. La première est relative au regroupement de la pondération de onzemonnaies dans une seule à savoir l’Euro ce qui réduit énormément les effetsde compensation de variations des changes de ces monnaies sur la valeurde dirham. La seconde a trait à la valeur de l’Euro qui souffre d’unefaiblesse quasi structurelle vis-à-vis du dollar et ce contrairement auxdéclarations de la Banque centrale européenne qui présageaient un Eurofort par rapport au dollar.

Ainsi, entre la date de son introduction et fin décembre1999, l’Euro a reculéde près de 15% par rapport au dollar. De janvier à juillet, cette évolutionest en corrélation avec le différentiel de taux d’intérêt et les écarts decroissance entre l’Europe et les Etats Unis. Après une période destabilisation entre mi-juillet et mi-octobre, l’Euro a subi un repli de plus enplus important, renforçant ainsi la compétitivité-pri de l’Union Européenneet annulant tout effet inflationniste à l’ intérieur de cet espace économique.

Ce mécanisme continue à ce jour de conditionner la politique de change entermes nominaux. En termes réels, elle oriente les politiques budgétaire etmonétaire vers la rigueur et la prudence afin d’éviter tout dérapageinflationniste.

De mai 1990 à mai 1999, soit une période de neuf ans, le mécanisme defixation du taux de change du dirham par rapport aux devises étrangères,n’a apparemment, pas connu, de réaménagements notoires.

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Compte tenu des poids réservés aux différentes devises dans le panier, ledirham s’est apprécié par rapport à l’Euro ce qui n’a pas manquéd’affecter négativement la compétitivité des exportations marocaines àdestination de l’Union européenne principal client du Maroc.

L’entreprise exportatrice, perturbée, se trouve ainsi affaiblie par laréduction inquiétante du cash flow et de la trésorerie avec toutes lesconséquences qui en découlent.

Devant un tel constat, il devient légitime de s’interroger sur l’adéquationde la politique de change avec les objectifs et les choix stratégiques duMaroc dont notamment faire de l’exportation un moteur de croissance et dedéveloppement économique et social comme le stipule le Plan 2000-2004.

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3. Principales tendances du commerce extérieur

Au titre de l’année 1999, les performances des indicateurs d’intégration àl’économie mondiale ont affiché une position moyenne du Maroc parrapport à ses concurrents. Le taux d’ouverture a évolué positivement maisà un rythme d’évolution très lent. Par ailleurs, la part du Maroc dans lecommerce mondial reste quasi stable. Par contre les performances àl’exportation des produits manufacturés sont globalement dans uneposition satisfaisante comparativement à la concurrence. Globalement, ledéficit du commerce des biens a absorbé les surplus dégagés par leséchanges des services dont notamment le tourisme.

3.1. Indicateurs d’intégration à l’économie mondiale

Les échanges commerciaux extérieurs du Maroc ont atteint 178 MdDhdurant l’année 1999, en accroissement de près de 7% par rapport à l’annéeprécédente. Cette évolution est due à l’augmentation des importations deprès de 7%, hausse imputable au rythme de croissance soutenu desacquisitions de biens d’équipement ainsi qu’aux approvisionnements enproduits énergétiques.

Quant aux exportations, elles ont cru de 7%. Le déficit de la balancecommerciale des marchandises globales qui se chiffre, pour l’année 1999,à plus de 32 MdDh a cru de près de 8%. Suite à cette évolution, le taux decouverture a stagné autour de 70%.

A l’opposé des biens, les performances au niveau de la balance des servicessont nettement meilleures. En effet, les recettes voyages ont atteint 19MdDh enregistrant un accroissement de près de 15%, dépassant,désormais, les transferts des MRE.

3.1.1. Amélioration du taux d’ouverture

Le taux d’ouverture de l’économie marocaine, mesuré par la valeur globaledes échanges de marchandises rapporté au PIB, est de l’ordre de 52%, ennette amélioration par rapport à 1998. Cette évolution est le résultat del’augmentation du volume des échanges mais aussi de l’atténuation durythme d’évolution du PIB.

Ce taux situe le Maroc à un niveau moyen par rapport à ses concurrents.En effet, il est, supérieur à ceux de l’Egypte et de la Turquie, qui nedépassent pas, respectivement, 28% et 39%, comparable à celui de laPologne mais largement inférieur à ceux de la Tunisie et de la Malaisie, quise situent, respectivement, aux alentours de 62% et 177%.

Pour le Maroc, ce taux était de 37% en 1980 et 51% en 1997. L’ouvertureannuelle moyenne en longue période est de 2 points supplémentaires.

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L’étude portant sur un échantillon de 13 pays émergents qui sont la Tunisie,l’Egypte, la Turquie, le Portugal, l’Irlande, Israël, le Chili, le Mexique, leBrésil, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines et la Corée du Sud, montreque le rythme d’ouverture de l’économie marocaine a été plus lent. Pources pays, considérés globalement, la tendance est de l’ordre de deux pointspar an, en moyenne, en longue période.

L’indicateur d’ouverture peut être complété par le poids commercial dansle commerce mondial, mesuré par le rapport entre la somme desexportations et des importations du pays et celle du monde. Pour le Maroc,ce coefficient est pratiquement stable durant les vingt dernières années soit0,2% en moyenne. Pour l’échantillon considéré, il est passé de 2% en 1980à 1,4% en 1997.

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3.1.2. Stabilité de la part dans les exportations mondiales et position satisfaisante du ratio des produits manufacturés

Le taux d’exportation des biens, mesuré par le rapport entre lesexportations globales et le PIB, s’est établi à 21%, en hausse d’un pointrelativement à 1998. Ce taux se chiffre à plus de 80% pour la Malaisie,51% pour l’Indonésie, 28% pour la Tunisie, mais il ne dépasse pas 16%pour la Turquie et 7% pour l’Egypte.

En terme de part de marché, mesurée par le rapport des exportations dupays aux exportations mondiales, celle du Maroc est restée pratiquementstable aux alentours de 0,2% durant la période considérée, au moment oùcelle de l’échantillon est passée de 7% à 12%. Au sein de l’échantillon despays pris pour la comparaison, ce ratio est passé de 2% en 1980 à moinsde 1,2% en 1998.

La part des produits manufacturés dans le total exporté (ATSP comprises)se situe dans une position satisfaisante. Avec un taux de 75%, relativementstable par rapport à l’année précédente, ce taux est comparable à ceuxréalisés par la Tunisie (78%), la Malaisie (76%), la Pologne (73%) et laThaïlande (71%).

En terme de part du PIB, ce taux est de 15% pour le Maroc soit la mêmeperformance réalisée en 1998. Ce niveau est relativement supérieur à ceuxde l’Egypte, de la Turquie et de l’Afrique du Sud qui ne dépassent pasrespectivement 2%, 10% et 13%. Cependant, il est en deçà des taux de 23%de la Tunisie, de 26% de la Thaïlande et de 61% de la Malaisie.

La part des exportations des produits manufacturés dans les exportationstotales du Maroc a connu une progression de 47% durant la décennie 1980.Ce taux est passé à 65% en moyenne par an entre 1990 et 1996 et 75% en1998-99. La sous-traitance et l’activité chimique de l’OCP expliquentessentiellement ces évolutions.

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3.1.3. Ratio moyen de pénétration du marché intérieur et taux de

dépendance : Des niveaux contrastés par secteur

Le ratio des importations rapportées au PIB se chiffre à 21% pour le Maroc(en baisse de 8 points par rapport à 1998) soit une position moyenne dedépendance de l’étranger, relativement similaire aux pays du même niveaude développement. Ce taux est de 32% pour l’Indonésie et 39% pour laTunisie.

Au niveau sectoriel, l’indice de dépendance à l’importation reflète lesdéficits structurels du Maroc relativement à ses concurrents. Cetindicateur, qui est approché par le rapport entre la part d’un produit dansles importations totales d’un pays et la part de ce même produit dans lesimportations mondiales, est d’un niveau relativement élevé en particulierpour les importations marocaines des huiles et graisses animales etvégétales, des matières brutes non comestibles et combustibles.

Par ailleurs, la part marocaine des importations des biens d’équipementdans le total importé est relativement du même niveau que celle de laTunisie et de l’Egypte, soit un taux avoisinant 25%. Elle est, par contre, de34% pour l’Afrique du Sud, 40% pour la Turquie et 63% pour la Malaisie.

L’analyse en terme de taux de dépendance peut être complétée parl’approche en terme de taux de pénétration du marché intérieur. Ce taux estmesuré par le rapport entre les importations et la consommation apparente.Celle-ci étant évaluée par la production plus les importations défalcationfaite des exportations.

Tableau 3.1 : Evolution du taux de pénétration par secteur

Secteur 1995 1996 1997 1998

Agroalimentaire 14 13 12 12

Textile et cuir 62 61 62 66

Chimie 42 42 40 41

IMME 60 60 61 66

Le rapprochement entre les données du Ministère de l’Industrie, duCommerce et de l’Artisanat et de l’Office des Changes permet de faire lecalcul approché que fournit le tableau ci-dessus pour les quatre principauxsecteurs industriels et qui montre l’extraversion des effets d’entraînementde notre commerce extérieur.

3.2. Echanges de marchandises

Mise à part la forte détérioration de près de 12% du déficit commercial en1999, le commerce des biens reste caractérisé par la double concentrationau niveau des produits échangés et des partenaires commerciaux.

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La stabilité relative des tendances globales est confirmée par celle ducomportement des échanges extérieurs par secteur. Ainsi, si les produitstextiles et du cuir demeurent les plus dynamiques à l’exportation, les biensd’équipement et produits agricoles le sont à l’importation.

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3.2.1. Tendances générales du commerce des marchandises

L’aggravation du déficit commercial, la polarisation des échanges, lafaiblesse des exportations des produits à forte valeur ajoutée et laconcentration sectorielle, sont les principales tendances qui ont marqué leséchanges commerciaux de marchandises durant l’année 1999.

3.2.1.1. Aggravation du déficit commercial

Le déficit de la balance commerciale des marchandises globales s’est accrude près de 8% passant de 30 MdDh, en 1998, à plus de 32 MdDh, en 1999.Ce déficit est le résultat d’une hausse des importations de 7% aussi biendes importations que des exportations. Ainsi, les achats se sont établis àprès de 106 MdDh. Quant aux ventes à l’étranger, elles ont atteint 74MdDh.

Si l’on ne tient pas compte des échanges effectués dans le cadre du régimede l’admission temporaire sans paiement (ATSP), le déficit a atteint près de40 MdDh.

Suite à ces évolutions, le taux de couverture a stagné à 69,5%. Hors régimede l’ATSP, ce taux s’établit à 55% soit la même valeur que celle enregistréeen 1998.

3.2.1.2. Concentration sectorielle

La structure des échanges reste marquée par la concentration sectorielle,aussi bien des importations que des exportations.

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Au niveau des exportations qui ont connu une progression modérée, onconstate que les secteurs de la chimie et parachimie, des produits textiles etdu cuir et des produits agricoles et de la pêche constituent 69% des ventestotales, en recul de 3 points par rapport à 1998.

Cette baisse est imputable à l’effritement des parts de marché àl’exportation des produits textiles et cuir de 2 points par rapport à 1998ainsi qu’à la stagnation, voire le recul, des performances à l’exportationdes autres branches.

Le recul des ventes des produits de la mer est patent. Il est de 18% pourles crustacés et de 39% pour les algues. Quant aux ventes des produitsminiers, elles ont chuté de 6,6% en raison, essentiellement, de la baisse de3,6% des phosphates

Parmi les secteurs qui ont amélioré leurs performances à l’exportation, oncitera, notamment, les IMMEE avec une hausse de 26% dont la moitié au titrede la sous-traitance. Les produits énergétiques ont augmenté de 98% mais avecde faibles montants, tandis que les produits agroalimentaires ont progressé de39% dont particulièrement les ventes de l’huile d’olive avec 124%.

En matière d’importation, les produits des IMME et les produits de lachimie et de la parachimie constituent plus de la moitié des importationstotales. Les produits du textile et du cuir interviennent pour 16% dans lesimportations totales.

La part des importations des produits des IMME est demeurée stable dansle total importé, durant la période 1995-1999. Sa valeur n’a pas dépassé32 MdDh en moyenne. En revanche, elle a connu une hausse fulgurantedurant les années 1998 et 1999, avec respectivement des montants del’ordre de 37 MdDh et 40 MdDh.

Les achats à l’extérieur de biens de consommation s’inscrivent en haussegénérée, principalement, par l’accroissement de la demande sur lesvéhicules particulières. Cette branche industrielle a subi une déprotectioncontinue par rapport au début de l’implantation de industrie automobile auMaroc.

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En plus de la concentration sectorielle des échanges commerciaux sur lesmêmes produits, tant à l’exportation qu’à l’importation, l’analyse parsecteur a permis de dégager deux tendances majeures:

- le maintien des excédents des balances des produits agricoles et de lapêche, bien que cet excédent ait baissé de 40%. Ce constat est valable,avec quelques nuances, pour les produits miniers. Les recettes desproduits textiles et cuir se sont améliorées, quant à elles, de 8% ;

- le maintien, voire aggravation, du déficit de la balance commerciale desproduits agroalimentaires, des produits chimiques et para chimiques etdes produits des IMME.

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3.2.1.3. Impact positif des admissions temporaires

La part des produits manufacturés dans les exportations est un indicateuraussi bien de compétitivité que d’intégration à l’économie mondiale. Demême, la part de la valeur ajoutée est révélatrice du dynamisme dessecteurs industriels. L’impact du régime des admissions temporaires estdonc à prendre en considération pour mieux apprécier le dynamisme del’industrie manufacturière.

La part des produits manufacturés dans les exportations totales n’a pasconnu de bouleversement notable durant la période 1995-1999 nedépassant pas les trois quarts des exportations totales.Cette tendance s’est confirmée en 1999. En effet, la participation desproduits manufacturés aux exportations totales se situe à 76%. Cependant,si on exclut les opérations en ATSP, ce ratio se situe aux alentours de 60%,niveau inférieur à celui des pays émergents.

3.2.1.4. Polarisation géographique des échanges

Les échanges extérieurs du Maroc se caractérisent par leur polarisationgéographique marquée. L’Union Européenne est le principal partenairetant à l’exportation qu’à l’importation. Au sein de cette zone, la Franceest de loin le premier client et fournisseur du Maroc.

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L’indice de diversification global des exportations, mesuré par la part destrois premiers clients dans le total exporté, est de l’ordre de 75%. Ceciimplique que les échanges commerciaux du Maroc soient fortementconcentrés sur un nombre réduit de partenaires.

En effet, l’Europe demeure notre principal partenaire avec 60% desexportations et 53% des importations. L’Asie intervient pour 17% deséchanges globaux, suivie de l’Amérique avec 12% et de l’Afrique avec 6%.

Par pays, la France représente 32% des importations en provenance del’Europe et 40% des ventes à ce continent. Les achats en provenance de cepays ont progressé de 4% par rapport à 1998 passant de 17 MdDh à 18MdDh, alors que les exportations ont progressé de 7% passant de 12 MdDhen 1998 à près de 13 MdDh en 1999. Les exportations vers la France sontcomposées à hauteur de 50% des produits textiles et agricoles. Les achatsd’origine française ont porté, en grande partie, sur les biens d’équipement,les demi-produits et le blé.

L’Espagne maintient sa deuxième position avec des parts respectives de14% à l’importation et 16% à l’exportation, soit des valeurs respectives deprès de 9 MdDh et 5 MdDh. Les exportations à destination de ce pays sontdominées par les crustacés, mollusques et coquillages, les poissons et lesphosphates. Les importations, quant à elles, sont composées,essentiellement, des biens d’équipement industriel, des demi-produits, etdes produits finis de consommation.

Les exportations à destination de l’Italie ont avoisiné 3 MdDh en hausse de9%. Elles ont concerné principalement les agrumes, les vêtementsconfectionnés, les conserves de poissons et les articles de bonneterie. Lesimportations en provenance de ce pays se sont élevées à près de 5 MdDhen baisse de 5%. Elles sont constituées principalement des biensd’équipement, des demi-produits et des produits finis de consommation.

Les exportations vers l’Amérique ont culminé à 4 MdDh soit une hausse de12%. En moyenne, les ventes à ce continent progressent avec la mêmeproportion relatant le dynamisme des marchés intérieurs de ces pays.

Les importations ont, en revanche, marqué un léger recul de 0,3% en 1999pour s’établir à près de 12 MdDh. Le taux de croissance moyen des achatsà cette zone est de l’ordre de 6%.

Au sein de ces pays, les échanges commerciaux avec les Etats Unis secaractérisent par la prédominance des importations avec près de 7 MdDh,en progression de 11%. Quant aux exportations, elles n’ont atteint que 2MdDh et ce, malgré leur progression de 32%. Ces exportations portent surles phosphates (40%), les vêtements confectionnés (13%), les conserves de

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légumes (11%) et les conserves de poissons (11%). Les importations sontconstituées des aérodynes (15%), du maïs (10%), des tabacs (8%) et deschaudières (8%).

Les transactions commerciales globales avec l’Afrique ont avoisiné 8 MdDhen 1999 en hausse de 3%. Leur part dans les échanges globaux est de 4%.

La balance commerciale avec l’Afrique, est déficitaire en défaveur duMaroc. Toutefois, il convient de souligner que ce déficit a enregistré unebaisse durant les deux dernières années en passant de près de 3 MdDh en1997 à 952 MDh et 614 MDh respectivement en 1998 et 1999.

Les exportations vers ce continent ont avoisiné 4 MdDh, soit uneaugmentation de 5% par rapport à 1998. Le taux de croissance annuelmoyen est de 0,4%.

Quant aux importations en provenance d’Afrique, elles ont atteint 4 MdDhen 1999, en hausse de 1% par rapport à leur niveau de 1998. Leur tauxd’accroissement en moyenne annuelle, durant les cinq dernières années, sesitue à près de 3%.

Au niveau de l’Asie, les échanges globaux avec ce continent s’élèvent à 26MdDh en hausse de 18%. Leur taux de croissance annuel moyen est de 9%.Les échanges avec les pays asiatiques représentent 14% des échangesglobaux du Maroc. les principaux partenaires sont l’Inde, le Japon,l’Arabie Saoudite et la Chine.Le déficit commercial s’est aggravé pour s’établir à 9 MdDh. Quant autaux de couverture, il a perdu 6 points en moyenne annuelle. En 1999, ceratio a perdu 14 points pour s’établir à 49%.

Les ventes aux pays asiatiques ont porté, en 1999, sur un total de 8 MdDhenregistrant une stagnation par rapport à 1998. Les ventes à cette zoneévoluent au taux annuel moyen de 2%. Les exportations vers l’Asieconstituent 17% des exportations totales.

Les importations de l’Asie ont, par contre, atteint 17 MdDh soit une haussede 29% par rapport à 1998. Le taux d’accroissement annuel moyen desimportations de ces pays est de l’ordre de 13% au cours des cinq dernièresannées. les importations de cette zone contribuent à raison de 15% au totalimporté

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3.2.2. Tendances sectorielles des échanges des biens

Les transactions commerciales au titre des régimes en douane et celui del’admission temporaire continue de jouer un rôle important dans ledéveloppement du commerce extérieur. Leur part ne cesse d’augmenter dufait des facilitations opérées dans ce domaine.

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3.2.2.1. Echanges globaux (ATSP compris)

L’analyse des balances commerciales sectorielles -marchandises globales-permet de dégager les faits suivants :

- d’une part, des balances excédentaires pour les produits agricoles, lesproduits miniers et les produits du textile et du cuir,

- d’autre part, des balances déficitaires pour les produits énergétiques, lesproduits agroalimentaires, les produits de la chimie et parachimie et ceuxdes IMME.

La valeur globale des échanges commerciaux des produits agricoles et dela pêche s’est élevée à près de 19 MdDh contribuant à hauteur de 15% autotal des exportations et de 8% des importations globales.

L’excédent de la balance commerciale a chuté de prés de 41% se situant àun peu plus de1 MdDh contre plus de 2 MdDh en 1998. De même le tauxde couverture a régressé de plus de 12 points, passant de 129% à 116%.

Les exportations ont enregistré une baisse de 6% passant de près de 11MdDh en 1998 à 10 MdDh en 1999. Elles sont composées, essentiellement,de quatre groupes de produits qui constituent 82% des exportations dusecteur. Il s’agit des crustacés mollusques et coquillages, des agrumes, destomates et des poissons.

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Quant aux importations, elles ont augmenté de 5% en 1999. Elles se sontchiffrées à près de 9 MdDh.

Les approvisionnements en produits agricoles restent concentrés sur lesachats de blé, de maïs et des oléagineux. Ces trois produits représentent64% des importations du secteur.

Les échanges commerciaux des produits miniers, deuxième secteur à avoirdégagé un excédent commercial, ont porté sur un montant de 8 MdDh enbaisse de 5% par rapport à l’année précédente. Ces produits représentent4% des échanges globaux de marchandises.

Les exportations ont atteint 6 MdDh en recul de 7% par rapport à 1998.Elles représentent 8% des exportations totales. Cette baisse trouve sonexplication dans le tassement du marché mondial de ces produits, engénéral, et la baisse de la demande mondiale des phosphates en particulier.Cette dernière ayant subi les effets des excédents agricoles mondiaux.

Quant aux importations, elles ont avoisiné 2 MdDh en diminution de 2%,sous l’effet de la baisse des quantités importées de souffre brut quireprésentent 65% des importations du secteur.

L’excédent de la balance commerciale des produits miniers maintient satendance à la baisse suite, essentiellement, à la régression des exportationsdes phosphates. Il s’élève à près de 5 MdDh.

L’analyse de la structure des exportations du secteur révèle laprédominance des phosphates qui représentent 69% des ventes à l’étranger,confirmant, ainsi, le caractère mono-produit des exportations de ce secteuravec les conséquences qui en découlent notamment sur le plan de ladépendance commerciale, de l’instabilité des cours et partant des recettesdes exportations et du faible pouvoir de négociation, etc.

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Les échanges commerciaux du secteur énergétique s’élèvent à 15 MdDhsoit 8% des transactions de marchandises. Les exportations ont drainél’équivalent de 2 milliards de dhs soit 3% des exportations totales. Quantaux importations, elles ont atteint plus de 13 milliards de dhs soit 12% desimportations totales.

Le déficit s’est établi à 11 MdDh en hausse de 40%. Quant au taux decouverture, il s’est établi à 15% en augmentation de 4 points.

Les exportations de ces produits restent insignifiantes et sont constituéesessentiellement de lubrifiants. Quant aux importations, elles sont dominéesà hauteur de 68% par le pétrole dont la part s’est maintenue au mêmeniveau qu’en 1998. Le gaz et les autres hydrocarbures constituent 12%. En effet, la facture pétrolière a augmenté de 5 MdDh soit une hausse de47% par rapport à 1998 en raison de l’envol du cours du brut durantl’année 1999.

Celle-ci, grève lourdement le solde des échanges extérieurs. Ne disposantpoint d’une marge de manœuvre suffisante pour négocier sesapprovisionnements en pétrole, le Maroc reste soumis aux fluctuations descours sur le marché international.

Les échanges commerciaux des produits agroalimentaires ont atteint 11MdDh soit 6% des échanges globaux. Malgré l’amélioration relative dudéficit en 1999, il s’est maintenu à 1,1 MdDh. Quant au taux de couverture,il a gagné 6 points, s’établissant ainsi à 82%.

Les exportations ont totalisé 5 MdDh enregistrant une hausse de 6%. Leurpart dans les exportations totales est de 7. Les importations ont chuté de3% pour s’établir à 6 MdDh, soit 6% des importations totales.

La structure des exportations, par produit, demeure stable. Celles-ci sontdominées par deux groupes de produits en l’occurrence les conserves depoissons et les conserves de légumes, qui représentent, à elles seuls, la

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moitié des exportations du secteur. La double concentration sur un nombreréduit de produits et de pays, se traduit par une dépendance commercialequi aggrave la vulnérabilité du secteur à l’égard des fluctuations des courset de la demande des pays importateurs.

Sur le plan des importations de ce secteur, les deux tiers des achats sontconstitués de quatre produits à savoir : le sucre, les huiles végétales brutes,les tabacs et le thé.

La conjoncture des produits textiles et du cuir a été marquée en 1999 parla faible progression de 2% des échanges extérieurs. Cette décélération estdue à l’amenuisement de la compétitivité et à la faible intégration quicaractérisent le secteur et qui se traduisent par la prépondérance dessegments des produits, ayant de faibles valeurs ajoutées. En outre, cetteconjoncture est exacerbée par la concurrence internationale, notammentd’Asie du Sud-Est, de la méditerranée et de certains pays de l'EuropeCentrale et Orientale (PECO).

La valeur globale des échanges extérieurs du secteur s’est élevée à près de45 MdDh en évolution de 2%. Leur part s’élève à 25% des échangesglobaux.

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L’excédent de la balance commerciale de ce secteur se chiffre à 10 MdDhenregistrant une quasi stagnation. De même, le taux de couverture a chutéd’un point pour s’établir à 153%.

Les exportations du secteur sont de l’ordre de 28 MdDh soit 38% desexportations totales. Elles ont progressé de moins de 1%. Ce taux est enbaisse eu égard aux performances du secteur durant la période 1995-1998.

Les exportations des produits textiles et cuir sont constituées de deux groupesde produits, à savoir les articles de bonneterie et les vêtements confectionnés,qui contribuent à hauteur de 75% des exportations du secteur.

Concernant les importations, elles ont atteint 18 MdDh soit 17% desimportations totales enregistrant une hausse, à peine perceptible, de 1%.Ces achats sont dominés à hauteur de 20% par des intrants (coton, fibressynthétiques et textile, tissus de coton).

Les échanges des produits de la chimie et de la parachimie se sont élevés à31 MdDh représentant 17% des échanges commerciaux globaux. Cestransactions commerciales se sont accrues de près de 4% comparativementà l’année 1998.

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Le solde de la balance commerciale du secteur est déficitaire. Ce déficit aatteint 6 MdDh en 1999 contre 8 MdDh en 1998, soit une amélioration de 21%.

Pour sa part, le taux de couverture s’est amélioré de 8 points passant de57% en 1998 à 65% en 1999 sous l’effet de la progression des exportationsconjuguée, à la baisse des importations.

Les exportations se sont élevées à 12 MdDh soit 17% des exportationsglobales. Elles ont connu une hausse de 14% relativement à 1998. Cesventes sont constituées à hauteur de 73% des acides phosphoriques et desengrais.

Les importations ont avoisiné 19 MdDh enregistrant une baisse de 2%.Leur part s’élève à 17% des importations totales. Les approvisionnementsà l’étranger, de ce secteur, sont caractérisés par une large diversification,bien que 5 produits représentent plus de la moitié des importations. Il s’agitdes produits chimiques, des matières plastiques, des bois, des papiers etcartons et des médicaments.

Les échanges des produits des IMME se sont chiffrés à 49 MdDh enprogression de 11% par rapport à 1998. Leur part s’élève à 28% du totaldes échanges commerciaux.

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Le déficit dégagé par le secteur s’est aggravé de près de 4% passant de 29MdDh en 1998 à plus de 30 MdDh en 1999. Le taux de couverture, parcontre, s’est amélioré de 3% passant de 20% en 1998 à 23% en 1999 sousl’impulsion des exportations.

Les exportations du secteur ont atteint 9 MdDh, soit une hausse de 26%.Leur part s’élève à 13% des exportations totales. Ces ventes sontcomposées essentiellement par des produits de sous-traitance à faiblevaleur ajoutée. Quatre catégories de produits dominent, à hauteur de 80%,les exportations du secteur à savoir : les fils et câbles électriques, lesproduits d’équipement industriel, les composants électroniques et lesdiodes.

Quant aux importations, elles se sont élevées à 40 MdDh, soit unecroissance de 8%. Leur part dans les importations totales est de l’ordre de38%. Ces achats sont dominés par quatre catégories de produits quireprésentent le tiers des importations. Il s’agit des machines, des produitsd’équipement industriel, des chaudières et des véhicules industriels.

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3.2.2.2. Les échanges généraux (hors ATSP)

En neutralisant l’impact des régimes économiques en douane, quirépondaient à la logique de l’accord d’association Maroc – CEE de 1976,et non plus à celle de l’accord de zone de libre-échange, l’objectif est decerner le commerce extérieur sans l’influence du simple façonnage dont lavaleur exportée est le coût de main d’œuvre.

En écartant les échanges rentrant dans le cadre des admissions temporairessans paiement (ATSP), le déficit de la balance commerciale dépasse 40MdDh. Cette tendance est confirmée par la comparaison des écarts entre ledéficit global (ATSP compris) et le déficit général (hors ATSP) pour lesannées 1995 à 1999. Cet écart se situe, en moyenne, autour de 6 MdDh.

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Tableau 3.2 : Evolution des écarts entre les soldes commerciauxet les taux de couverture en terme globaux et généraux en MDh

Moyenne 1995-99 1999

Valeur Evolution valeur Evolution

Solde

ATSP compris -27858 7% -33645 10%

Hors ATSP -34047 6% -40323 11%

Ecart 6189 5 pts 6678 18 pts

Taux de couverture (%)

ATSP compris 70,1 -0,1% 68,2 -0,8%

Hors ATSP 56,2 -0,4% 53,5 -1,8%

Ecart 13,9 0,3 pts 14,7 1,0 pts

Source : Office des Changes

La même observation peut être formulée en ce qui concerne le taux decouverture qui, au niveau des échanges généraux, perd en moyenne 14points par rapport aux échanges commerciaux globaux sur la période1995-1999.

Par secteur, l’analyse des écarts entre le déficit des marchandises globaleset celui des marchandises générales montre qu’il y a des secteurs où l’écartest beaucoup plus significatif que d’autres. Ainsi, au niveau des secteursexcédentaires, l’écart est insignifiant, voire nul, pour ce qui est des produitsagricoles et des produits miniers.

En revanche, cet écart est important pour le secteur des produits du textileet du cuir. Ce secteur bénéficie amplement du régime des admissionstemporaires. A cet égard, il est opportun de souligner la nécessité d’opérerune profonde stratégie d’intégration et de redéploiement de ce secteur dansla perspective du démantèlement total de l’Accord Multifibres (AMF).

Par ailleurs, au niveau des secteurs aux balances déficitaires, les écartssont faibles. Il s’agit, en effet, de secteurs (à l’exception de celui del’agroalimentaire) à forte valeur ajoutée technologique. Ces derniers fontl’objet d’une attention particulière de la part des grandes multinationalesà la recherche de délocalisations porteuses et qui optent pour les zones enémergence (tels que le sud-est asiatique) pour installer une partie de leurproduction dans le cadre de stratégies de réseaux.

Pour améliorer son commerce extérieur le Maroc doit attirer de telsinvestissements dont les retombées sont incontestables : transferttechnologique, forte valeur ajoutée, effets induits etc. Ces investissementssont seuls susceptibles d’atténuer la dépendance technologique, dedynamiser les échanges commerciaux et d’influencer positivement le soldede la balance commerciale.

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D’une stratégie en faveur de l’attrait des sous-traitances, il faut s’orientervers une stratégie d’intégration dans le réseau international des produitstout en optimisant les activités de façonnage.

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3.2.3. Structure géographique des échanges de biens et état

des balances par zone économique

Malgré les efforts entrepris pour favoriser une diversification despartenaires commerciaux, nos échanges extérieurs subissent la règle de laproximité géographique accordant à l’U.E. la première place avec 74% desexportations et près de 61% des importations. Cette amélioration de lapart de l’U.E. ne provient pas d’une baisse de la part des autres partenairescommerciaux avec lesquels le Maroc entretient des relations commercialesde moindre importance.

En effet, malgré le cadre préférentiel, le commerce interarabe reste trèsfaible. Le manque d’intégration et de complémentarité des tissus industrielsde ces pays constitue un frein au développement des échanges. Au niveauagricole, il est opportun de signaler les difficultés d’accès de nos produitssur ces marchés en raison de l’absence de mesures de soutien adéquates.

Les échanges avec les pays de l’A.E.L.E. restent faibles avec 3% du totaldes transactions commerciales. Une nouvelle dynamique est susceptibled’être enclenchée avec l’entrée en vigueur de l’Accord de libre échangeavec ces pays. Cependant, il serait opportun d’instaurer un suiviconjoncturel des flux des échanges pour faire de cet accord un outil dedéveloppement des exportations et réduire le déficit qui se situeactuellement à près de 800 Mdh. Un dérapage dans le sens d’une montéeexcessive des importations non compensée par une croissance raisonnabledes exportations serait préjudiciable aux comptes extérieurs du Maroc.

3.2.3.1. Structure géographique des échanges commerciaux

Les échanges extérieurs du Maroc se caractérisent par leur polarisationmarquée. C’est ainsi que l’union européenne reste de loin le premier client duMaroc absorbant plus des deux tiers des exportations et fournissant plus destrois quarts des importations. Avec la zone de libre-échange, ces proportionsvont encore être plus importantes. Cette donnée doit être sérieusement priseen compte dans le cadre de la politique économique du Maroc.

Malgré les efforts déployés aussi bien par les pouvoirs publics que par lesentreprises pour atténuer cette concentration géographique, la situationreste inchangée. Des marchés porteurs comme ceux de l’AELEinterviennent de manière négligeable, (1% du total des échanges). Il en estde même pour la zone transpacifique, l’Asie et l’Amérique du nord, bienque ces zones soient des plus dynamiques dans le commerce international.

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Dans le même ordre d’idée, l’intégration commerciale avec les pays arabesdemeure encore faible. Ces pays représentent 7% des exportations et 10%des importations et ce, malgré les perspectives qu’offrent les marchés dugolfe pour l’exportation des agrumes, des produits textiles et des produitsagroalimentaire entre autres. Toutefois, cette tendance peut être inversée,à moyen terme, si les accords de libre échange que le Maroc a signé avecla Tunisie et l’Egypte trouvent le suivi nécessaire pour leur optimisation.

Le rapprochement des analyses géographique et sectorielle montre que lesrapports commerciaux du Maroc avec l’étranger s’inscrivent toujours dansla nouvelle division internationale du travail. En effet, plus des deux tiersdes achats du Maroc en provenance de l’Union Européenne sont constituéspar des produits des industries de pointe (IMME et produits chimiques),illustrant la dépendance technologique, historique et structurelle del’économie marocaine.

En revanche plus de la moitié des exportations marocaines vers l’UnionEuropéenne appartient à des segments primaires et/ou utilisateurs de maind’œuvre et par conséquent à faible valeur ajoutée (textile et cuir, agro-industrie). Cette situation met en évidence les limites de la stratégie suiviede la promotion des exportations, en raison des difficultés d’intégrationdes filières industrielles.

En effet, en prenant comme illustration le secteur du textile et cuir, onremarque que les biens d’équipement et les intrants sont toujours importés,ce qui grève davantage la compétitivité des produits finis sur les marchésextérieurs. La comparaison avec la Corée du Sud est édifiante à ce sujet.D’exportatrice d’articles textiles de sous-traitance pendant les années1970 et 1980, elle est devenue exportatrice de produits finis élaborés etintégrés et des machines pour les produits textiles et cuir pendant ladécennie 1990.

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3.2.3.2. Balance commerciale avec l’Union européenne

La balance commerciale du Maroc avec l’Union Européenne estdéfavorable au Maroc pendant la période 1995-99. Le taux de couvertureréel (hors ATPS) ne dépasse pas, au meilleur des cas, 70%.

Ce déficit structurel est lié aux performances des secteurs stratégiques telsque ceux des produits chimiques et des produits des IMME.

Ainsi le taux de couverture au niveau des industries métallurgiques,mécaniques, électriques et électroniques est particulièrement inquiétant. Ilne dépasse pas 10% si l’on ne tient pas compte des échanges en ATSP. Auniveau des produits chimiques, le taux de couverture est moins accentuésuite à l’apport de l’OCP. Celui-ci varie entre 35% et 43% (hors ATPS).

Les faibles performances des produits manufacturés mettent en évidenceleur faible compétitivité ainsi que leur dépendance technologique vis à visde l’UE. Ces déficiences risquent de s’aggraver avec l’entrée en vigueurde l’accord de libre-échange avec cette zone. La déprotection de ce tissuindustriel risque de faire disparaître des pans entiers de l’économie si unenouvelle politique industrielle, à même de corriger les distorsions etd’améliorer la compétitivité, n’est pas mise en œuvre dans l’immédiat.

Par ailleurs, et en raison de la forte valeur ajoutée qui caractérise lecontenu technologique de ces secteurs, les autres branches ayant desbalances excédentaires n’arrivent pas à couvrir voire atténuer le déficitcommercial avec l’Union Européenne.

Cette situation s’explique par les prix relatifs défavorables à nos produitset la concurrence exacerbée des économies à structures similaires(Turquie, Tunisie et pays de l’Asie du Sud-Est).

De ces branches excédentaires, se distingue l’industrie du textile et du cuirreprésentant plus de 50% des exportations vers l’Union Européenne. Cesecteur réalise un taux de couverture largement favorable aux alentours de170%, mais par le biais, essentiellement, de l’admission temporaire.

3.2.3.3. Echanges avec l’AELE

Les échanges commerciaux du Maroc avec l’AELE ne dépassent pas 3% enmoyenne du total de ses transactions extérieur en Marchandises. Labalance commerciale avec ce groupement est globalement déficitaires. Ce déficit a atteint 797 Mdh en 1999. Il est dû, en majeure partie, au déficitdes balances commerciales, des produits de la chimie et parachimie et desproduits des IMME. Par contre, les produits miniers, constitués enmajorité des phosphates et des produits agricoles et de la pêche sontexcédentaires.

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Tableau 3.3 : Echanges commerciaux avec les pays de l’AELE en MDh

Moyenne 1995-99 1999

Valeur Evolution Valeur Evolution

Importations 872 5% 1343 6%

Part dans les importations totales (%) 1 1 Pt 1 -

Exportations 453 -2% 537 -9%

Part dans les exportations totales (%) 1 1 Pt 1 -

Solde -419 17% -797 17%

Source : Office des Changes

Les exportations vers les pays de cette zone sont dominées par les produitschimiques, les IMME et les produits du textile et cuir. Ces expéditionsreprésentent 1% des exportations globales se chiffrant ainsi à 537 Mdh en1999 contre 591 Mdh en 1998.

Sur le plan des importations, leur structure demeure similaire à celles enprovenance de l’Union Européenne avec une prédominance des produitschimiques et des IMME.

Les achats à cette zone ont légèrement dépassé 1 MdDh progressant ainside 6% par rapport à 1998. En revanche, la part des importations enprovenance de l’AELE dans les importations totales a accusé une légèrebaisse. Les achats à cette zone sont dominés en 1999 à hauteur de 68% parles produits agricoles et de la pêche et les produits miniers.

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3.2.3.4. Echanges avec les pays du Maghreb

Malgré la proximité géographique, les échanges avec les pays du Maghrebrestent encore peu développés et sont en régression continue, passant de6% en 1995 à moins de 5% en 1999. La moitié des importations estconstituée par les produits énergétiques, alors que les secteurs du textile etdu cuir et les produits chimiques sont les plus dynamiques au niveau del’exportation. Ceux-ci assurent plus des deux tiers des expéditions vers lespays du Maghreb.

La valeur globale des échanges a avoisiné 4 MdDh en 1999. Lesexportations en constituent près de la moitié soit 2% des exportationstotales. Ces ventes sont dominées par les produits du textile et du cuir avec34% et les produits de la chimie avec 29%.

Pour leur part, les importations se sont élevées à 2 MdDh soit 2% desimportations totales. Elles sont constituées à hauteur de 63% des produitsénergétiques, suivis des produits de la chimie et de la parachimie avec23%. Ces échanges ont dégagé un déficit se chiffrant à 362 Mdh.

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Tableau 3.4 : Echanges commerciaux avec les pays du Maghreb en MDh

Moyenne 1995-99 1999

Valeur Evolution Valeur Evolution

Importations 1474 5% 2073 48%

Part dans lesimportations totales (%) 2 1 Pt 2 1 Pt

Exportations 1548 -2% 1711 8%

Part dans lesexportations totales (%) 2 -0,5 Pt 2,37 -

Solde 73 17% -362 -302%

Source : Office des Changes

Il est à noter que le volume des échanges avec les pays du Maghreb estincontestablement en deçà des potentialités offertes par ces marchés. Eneffet, le développement des échanges inter-maghrebins nécessite unedynamique politique de la région afin de suivre l’exemple des pays du Sud-Est Asiatique ou du MERCOSUR. L’espoir est que les accords de libre-échange signés avec la Tunisie et l’Egypte produisent les effets escomptéspour créer cette dynamique.

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3.2.3.5. Echanges avec les autres pays arabes

Avec les pays arabes hors maghrébins, le Maroc accuse un déficitchronique, occasionné en grande partie par les approvisionnements enproduits énergétiques qui représentent plus des trois quarts desimportations en provenance de ces pays. Au niveau des exportations, lesproduits de l’industrie agroalimentaire et de la chimie et parachimie sontles plus performants, puisque leur part approche les deux tiers desexportations totales vers cette zone.

Tableau 3.5 : Echanges commerciaux avec les pays arabesautres que maghrébins en MDh

Moyenne 1995-99 1999

Valeur Evolution Valeur Evolution

Importations 4268 5% 6740 35%

Part dans lesimportations totales (%) 5 1 pt 6 1 pt

Exportations 1009 -2,35% 1418 -5%

Part dans lesexportations totales (%) 2 -0,5 pt 2 -0,1 pt

Solde -3260 17% -5322 52%

Source : Office des Changes

Les échanges commerciaux avec ces pays ont atteint 8 MdDh en 1999enregistrant ainsi une évolution de 25% par rapport à 1998.

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Les exportations ont avoisiné 1 MdDh en régression de 5% par rapport à1998. Leur part est de 2% des exportations totales. Ces exportations sontconstituées à hauteur de 36% des produits de la chimie et parachimie,suivis des produits de l’agroalimentaire avec 23% et des produits agricoleset de la pêche avec 13%.

Les importations se sont chiffrées à près de 7 MdDh soit une hausse de35%. Les achats à ces pays représentent 6% des importations totales. Ilssont dominés par les produits énergétiques à raison de 76%. Cetteprépondérance des hydrocarbures contribue grandement au déficit de labalance commerciale avec les pays arabes autres que maghrébins.

A cet égard, le solde de la Balance Commerciale avec ces pays affiche undéficit chronique qui s’est chiffré à 5 MdDh en 1999, en raison,essentiellement, de l’envolée des cours du pétrole.

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3.3. Echanges de services

Deux caractéristiques essentielles dominent les transactions extérieuresdes services : l’excédent relativement important et la prédominance dutourisme.

Les recettes des services ont atteint 30 MdDh contre 27 MdDh en 1998 soitune hausse de 13%. Elles ont contribué pour 17% dans les recettes globalesde la balance des paiements.

Les dépenses, quant à elles, se sont élevées à 19 MdDh en hausse de 4%comparativement à 1998. Leur part dans les dépenses totales a atteint 12%.

L’excédent des échanges des services se chiffre à 11 MdDh enaugmentation de 30% par rapport à 1998. Cette évolution est due engrande partie aux recettes engendrées par la rubrique voyages qui ontdépassé, en 1999, les transferts des marocains résidents à l’étranger.

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Tableau 3.6 : Evolution de la balance globale des services en MDh

Moyenne 1995-99 1999

Valeur Evolution Valeur Evolution

Recettes 23805 16 30721 13

Dépenses 17974 3 19685 4

Solde 5832 -127 11036 33

Recettes/dépenses 132% 15 pts 156% 12 pts

Source : Office des Changes

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3.3.1. Tendances globales des échanges des services

Les échanges extérieurs de services se sont établis à 50 MdDh. Ils serépartissent respectivement entre les recettes et les dépenses à proportionde 61% et 39%.

L’analyse de la structure des recettes par rubrique confirme la hausse desrecettes voyages de 13% pour atteindre près de 19 MdDh. Les services detransport ont progressé de 9% et les services de communication de 35%. Enrevanche, les recettes des services d’assurance, des autres services auxentreprises et des redevances et droits de licence ont baissé respectivementde 1,8%, 2% et 6%.

Par ailleurs, les services de transport, les redevances, les droits de licence etautres services aux entreprises ont dégagé un déficit cumulé de plus de 3 MdDh.

Les entrées de devises en contrepartie des services fournis parl’administration ont atteint 3 MdDh, en hausse de 19%. Les recettes au titrede cette rubrique sont constituées essentiellement des redevances de lapêche et du transit du gazoduc Maghreb - Europe.

En matière de dépenses, celles relatives aux autres services aux entreprises,aux services d’assurance et aux services de communication ont accusé des

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baisses respectives de 20%, 1% et 16%. Par contre, celles des autresrubriques ont évolué à la hausse. C’est le cas des redevances et droits delicence (+19%), des transports (+13%) et des voyages (+11%).

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3.3.2. Tendances sectorielles des échanges de services

Le tourisme constitue l’une des principales sources de devises pour leMaroc. Pour permettre à ce secteur de jouer le rôle qui lui est dévolu,l’infrastructure hôtelière a été renforcée par la mise en place de nouveauxprojets en 1999. Ceci a permis à ce secteur de totaliser 63% des recettesdes services résultant , en partie, de la hausse de la position du Maroc auniveau des arrivées touristiques mondiales de 0,5% en 1998 à 0,6% en1999. Les dépenses, quant à elles, représentent 23% des dépenses desservices. Cependant, il convient de souligner que ces performances restenten deçà des potentialités du secteur et par rapport à nos concurrents.

Tableau 3.7 : Structure de la balance globale des servicesen pourcentage

Moyenne 1995-99 1 999

Recettes Dépenses Recettes Dépenses

Voyages 61 19 63 23

Transports 16 31 15 31

Services de communication 3 1 4 1

Services d'assurance 1 2 1 2

Redevances et droits de licence 0,2 8 0,2 10

Autres services aux entreprises 9 11 8 9

Services fournis ou reçus par lesadministrations publiques N.C.A 10 25 10 23

Source : Office des Changes

Au niveau de la marine marchande, La flotte commerciale marocaine estcomposée de 48 navires répartis entre 14 compagnies maritimes. Malgréla concurrence accrue dans laquelle opère ces compagnies conjuguées auxsurcoûts d’exploitation, celles-ci ont pu améliorer leurs performances etenregistrer une progression de 9,4% en volume en 1999 suite à la haussede tous les types de trafics.

3.3.2.1. Tourisme

Sur le plan mondial le tourisme a enregistré, en 1999, une progression de3% aussi bien en nombre avec 657 millions de touristes qu’en valeuratteignant 455 milliards de dollars US. Toutefois, comme en matière decommerce de marchandises, une forte concentration caractérise lesmouvements touristiques, puisque les dix premières destinations drainent àelles seules plus de 50% des flux touristiques et 53% des recettesmondiales.

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3.3.2.1.1. Performances générales

Avec plus de 4 millions de visiteurs en 1999, le Maroc occupe le 37ème rangaméliorant sa position de deux places par rapport à 1998. En terme derecettes, le Maroc occupe la 43ème place, avançant ainsi de cinq places.

Au niveau du bassin méditerranéen, le Maroc n’occupe que le 9ème rangen terme d’arrivées des touristes et le 10ème en terme de recettes, sur les22 pays de la région.

Globalement, la part de la destination Maroc du marché touristiquemondial reste faible. Entre 1993 et 1998, sa part des arrivées de touristesa régressé de 0,8 % à 0,5 % suite essentiellement au fléchissement desentrées de touristes algériens dû à la fermeture des frontières Maroco-algériennes en 1994. En effet, le nombre de touristes en provenance de cepays comptabilisés aux postes frontières est passé à environ 16 000touristes en 1998 après avoir atteint 1,2 millions en 1993, soit plus d’unmillion de touristes de moins. En termes de recettes, notre part a étémaintenue à 0,4 % au cours de la même période.

Il convient de noter toutefois que l’année 1999 a été caractérisée par unléger redressement puisque la part de notre pays est passée à 0,6 % auniveau des arrivées et à 0,42 % au niveau des recettes.

Les recettes au titre du tourisme ont atteint près de 19 MdDh soit 15% deplus qu’en 1998, tandis que les dépenses se sont élevées à près de 5 MdDhen hausse de 9% par rapport à l’année précédente.

L’excédent de la balance du secteur touristique a atteint 15 MdDh, enregistrantune évolution de 16% comparativement à 1998. Il importe de noter quel’excédent moyen sur la période 1995-1999 est de l’ordre de 12 MdDh.

Le tourisme intervient pour 61% des recettes dépassant ainsi les transferts desMRE. Cette rubrique représente 26% des recettes au titre des exportations.Rapporté aux dépenses au titre des services, le tourisme en détient 22%.

La part des recettes du tourisme dans les recettes de la balance depaiements s’élève à 12% contre 11% en 1998.

Cette progression est attribuée à la reprise des flux des touristes étrangersde séjour, constatée à partir du mois de septembre 1995 et qui s’estpoursuivie jusqu’en 1999. Ces flux ont atteint, en 1999, un nombre total de2,35 millions de touristes soit une hausse de près de 18% par rapport à1998. Cette évolution a permis aux hôtels d’augmenter leur tauxd’occupation en 1999 de 3 points par rapport à 1998 en s’établissant à51% contre 48% l’année précédente.

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Au plan des investissements, l’infrastructure d’hébergement a connu lelancement de 38 nouveaux projets hôteliers d’une capacité de 2795 lits, cequi porte la capacité totale à 93.383 lits contre 91.300 en 1998. l’enveloppetotale d’investissement consacrée à cette opération est de 671 Mdh.

Ces performances, certes significatives, restent insuffisantes relativementaux principaux pays concurrents et aux potentialités du secteur et ce , pourplusieurs raisons sur lesquelles nous reviendrons à la quatrième partie.

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3.3.2.1.2. Répartition géographique

Au terme de l’année 1999, les nuitées réalisées dans les hôtels classés ontenregistré une hausse de 9% pour atteindre 13 063 998 nuitées contre11.981.473 une année auparavant.Parmi les pays qui ont été à l’origine de la hausse, on retrouve la Franceavec 28% d’augmentation, l’Espagne avec 9% l’Angleterre avec 8% et lesEtats-Unis d’Amérique avec 5%.

Les nuitées au titre du tourisme récepteur qui représente 83% des nuitées,globales réalisées dans les hôtels classés, se sont accrues de 12%comparativement à 1998.

Pour sa part, le tourisme interne a connu une légère baisse de 3% passantde 2 280 114 en 1998 à 2 218 220 en 1999.

La répartition des nuitées par région, en 1999, montre que 35 % des nuitéessont réalisées dans les hôtels classés du Balnéaire Sud ; région préféréeaussi bien par les nationaux que par les étrangers. En second lieu, setrouve le Centre Sud qui consomme 28% des nuitées.

Tableau 3.8 : Evolution des nuitées réalisées dans les hôtels classéspar principaux marchés

1997 1998 1999 Var 98/99

Tourisme récepteur 8 645 002 9 701 359 10 845 901 11,8

France 2 695 833 3 112 811 3 984 904 28,0

Allemagne 2 214 183 2 215 981 2 144 683 -3,2

Italie 728 717 784 393 755 619 -3,7

Espagne 473 907 515 601 561 572 8,9

Angleterre 254 887 417 151 452 320 8,4

Scandinavie 298 374 400 125 482 738 20,6

USA 254 382 271 865 285 445 5,0

Tourisme interne 2 263 441 2 280 114 2 218 220 -2,7

Par ailleurs, les principaux pôles touristiques ayant enregistré desaugmentations au niveau des nuitées, sont Marrakech avec 18%,Ouarzazate avec 15%, Fès avec 11%, Rabat avec 9%, Tanger avec 8%,Casablanca avec 5% et Agadir avec 4%.

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3.3.2.2. Transport maritime

L’activité de transport maritime constitue le support principal ducommerce extérieur et représente un vecteur stratégique de l’économienationale. Elle permet l’application des orientations relatives audéveloppement du commerce extérieur, surtout que 98% des échangesextérieurs empruntent la voie maritime.

Au terme de l’année 1999, le volume du transport maritime a enregistré uneprogression de près de 10% relativement à 1998 avec un tonnage globalavoisinant 53 millions de tonnes.Cette augmentation est due à la hausse des différents types de trafic. Ainsi,les vracs solides ont augmenté de 10%, les vracs liquides de 22%, le traficconteneurisé de 13% et celui des autres produits divers de 9%.

La structure du trafic maritime national continue de présenter la mêmeconfiguration puisque les vracs solides se positionnent toujours en tête avec53% du volume global, suivis des vracs liquides représentant 29% et desautres produits divers constituant 18%.

Sur le plan portuaire, le port de Casablanca continue d’occuper lapremière place avec près de 38% du trafic portuaire global suivi des portsde Mohammedia et Jorf Lasfar avec respectivement 19% et 16%.

L’activité du cabotage, basée principalement sur le transport des produitspétroliers à partir de la raffinerie du port de Mohammedia, a augmenté de21% en réalisant un tonnage global de 574 056 tonnes.

Avec 48 navires, propriété des 14 compagnies maritimes (12 privés et 2publiques), la flotte de commerce marocaine reste toujours caractérisée parla spécialisation eu égard à la nature des échanges extérieurs du Maroc etconcentrée sur l’activité des lignes régulières dont le chiffre d’affairesreprésente 50% des recettes globales de ces compagnies.

Tableau 3.9 : Volume des transports maritimes en MDh

Echanges en tonnes Echanges en valeur

1999 1998 Evol. 1999 1998 Evol.

Import 28 768 25 526 13% 105 900 98 675 7%

Export 23 973 22 685 6% 72 280 68 607 5%

Total 52 736 48 211 9% 178 180 167 282 7%

Malgré le contexte défavorable marqué par une concurrence étrangèreaiguë conjuguée au surcoût d’exploitation des navires, les compagniesmaritimes marocaines ont pu améliorer leurs performances. En effet, ellesont réussi à améliorer le tonnage transporté de 7% et du chiffre d’affaires3%. Le taux de couverture du transport maritime est resté constant en cequi concerne le tonnage (10%). En revanche, il a baissé de 19% en 1998à 15% en 1999.

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L’écart existant entre l’évolution du tonnage transporté et celui du chiffred’affaires confirme la baisse des taux de frêt maritime.

Tableau 3.10 : Taux de couverture de l’armement marocain

1998 1999

En tonnage 11% 10%

En valeur 19% 15%

Par ailleurs, cinq compagnies marocaines exploitent des navires dans leslignes régulières. Le tonnage transporté dans le cadre de ces lignes aatteint près de 3 millions de tonnes en 1999 en hausse de 5% par rapport à1998. Cette hausse est due au renforcement de la flotte marocaine parl’introduction d’unités supplémentaires de capacité plus importante.

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3.3.2.3. Autres services

Les transactions au titre des services de transport se sont soldées par undéficit dépassant 1 MdDh, en régression de 25% par rapport à 1998. Lesrecettes au titre de ces services sont de l’ordre de 5 MdDh soit 15% desrecettes des services. Les dépenses, avec un total de 6 MdDh représentent31% des dépenses des services.

Pour leur part, les services de communication ont constitué 4% des recettestotales et 1% des dépenses totales, dégageant un excédent de 820 Mdh, enhausse de 2% relativement à l’année 1998. Les recettes ont augmenté de35% se chiffrant à 1 MdDh. Par contre les dépenses ont accusé une baissede 16% s’élevant, ainsi, à 288 Mdh.

Les opérations d’assurance ont concerné, essentiellement, celles liées auxmouvements de marchandises. Ces opérations ont généré 1% des recetteset contribué à hauteur de 2% des dépenses. Le déficit de cette rubrique sechiffre à 110 Mdh. Les recettes et les dépenses ont chuté respectivement de2% et 1% par rapport à 1998.

Les redevances et droits de licence qui portent sur les opérationsd’assistance technique privée et les revenus de la propriété intellectuelle ycompris les redevances cinématographiques et celles liées à la radio et à latélévision, ont dégagé un déficit de 2 MdDh en augmentation de 20% parrapport à 1998.

Les dépenses de cette rubrique ont progressé de 19 % se chiffrant à prèsde 2 MdDh représentant, ainsi, 10% des dépenses totales. Quant auxrecettes, elles demeurent très modestes et se sont établies à 60 Mdh.

Les autres services aux entreprises, relatifs aux prestations liées aucommerce international telles que les commissions de représentation, les

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frais de fonctionnement des délégations, les frais accessoires, les dépenses effectuées à partir des comptes en dirham convertible au nom des sociétésde pêche et des exportateurs des biens et des services, ont dégagé unexcédent de 465 Mdh.

Les recettes au titre de cette rubrique ont représenté 8% des recettes globales.Elles se sont élevées à près de 2 MdDh accusant une baisse de 2%.

De leur coté, les dépenses sont intervenues à hauteur de 9% dans lacomposition des dépenses totales. Elles ont accusé une baisse de 20% sechiffrant à 2 MdDh.

Enfin, les services reçus ou rendus par les administrations publiquesreprésentent 10% des recettes globales des services et 23% des dépenses.Cette rubrique enregistre depuis 1995 un déficit chronique qui a atteint plusde 1 MdDh en 1999 en augmentation de 27% par rapport à 1998.

Les recettes au titre de ces services ont atteint près de 3 MdDh en progressionde 19%. Les dépenses se sont élevées à 5 MdDh en baisse de 1%.

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4. Commerce extérieur :

Quel apport pour la croissance ?

Le commerce extérieur en général et les exportations en particulier jouentun rôle moteur dans la croissance économique. Ce choix de politiqueéconomique a été confirmé à l’occasion de la préparation du plan dedéveloppement économique et social 2000-2004, il n’en demeure pas moinsque la marché intérieur peut être d’un apport considérable pourl’amélioration du commerce extérieur à travers la mise en œuvre d’unestratégie de substitution compétitive aux importations.

Pour réussir ces deux objectifs, il est urgent de dépasser les mesuresponctuelles d’incitation accordées de façon horizontale. Une politiqueappuyée sur des incitations sectorielles appropriées est en mesured’orienter l’investissement destiné à l’exportation et à la substitutioncompétitive aux importations. Dans cette mouvance, le développement del’intégration sectorielle est à rechercher pour améliorer la valeur ajoutéelocale contenue dans les exportations. Par ailleurs, la recherched’alliances stratégiques et de partenariats ciblés sur le plan internationaldevrait constituer une autre priorité.

Cependant, ces politiques ne pourront apporter les fruits escomptés qu’enprésence de deux préalables : un environnement compétitif favorable àl’épanouissement de l’initiative privée et des mesures de soutien etd’encouragement au déploiement de l’investissement direct marocain sur lemarché international.

4.1. Commerce extérieur et croissance économique :Nécessité d’une nouvelle dynamique

Le commerce extérieur marocain demeure dominé par des exportations àfaible valeur ajoutée, à prédominance primaire (mines et agriculture), undéficit structurel important, et des structures géographique et sectoriellerelativement invariables en longue période, tant à l’importation qu’àl’exportation, avec de surcroît, ces dernières années, des tendances àl’essoufflement des exportations et au renforcement du taux de pénétrationdu marché intérieur par les importations. Seule une nouvelle dynamiqueest à même de renverser ces tendances et permettre au commerce extérieurd’assurer une contribution positive à la croissance économique.

La première démarche essentielle d’une nouvelle stratégie est de faire dudéveloppement des échanges extérieurs et des exportations en particulierun choix fondamental de politique économique. Il s’avère que le Maroc adéjà opté pour ce choix en érigeant la croissance des exportations à unrythme largement supérieur à celui de ces dernières années comme prioritéfondamentale du plan de développement économique et social 2000-2004.

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La stratégie de l’optimisation de l’apport du commerce extérieur à lacroissance devrait également privilégier le marché intérieur. Tous lesinterlocuteurs estiment que le marché intérieur marocain, aussi bien auniveau des biens que des services ou du tourisme ne constitue nullement unlevier susceptible d’appuyer les exportations par des économies d’échelles.

Le marché intérieur peut améliorer aussi le commerce extérieur à traversle développement de l’offre, dans certaines branches comme le matérielagricole, le froid, certains intrants dans la fabrication des voitures et leurmaintenance, l’intégration du cyclomoteur, le matériel informatique etbureautique, ainsi que pour l’exportation de certains services comme leBTP ou des services d’assurance.

Stratégies de soutien aux exportations et de développement de l’offresubstituable aux importations sont les deux grands axes d’une nouvelledynamique du commerce extérieur nécessaire pour déduire de cette activitéune contribution positive à la croissance économique.

Cependant, la remarque est unanime que les politiques économiquesmenées au cours de la décennie 90 ignorent le commerce extérieur, àl’exception de la poursuite de la libéralisation des importations et latendance à la suppression de toute forme de protection pour aller dans lesens des accords de l’OMC et des zones de libre-échange.

Si durant les décennies 70 et 80 des politiques d’incitations sectorielles ontcontribué au développement des investissements et à la croissancedes exportations, force est de constater que les lois des finances de ladécennie qui s’achève ont été neutres vis à vis des exportations.

Sur le plan de la politique fiscale, il est aujourd’hui établi que lessubventions généralisées ne sont pas des subventions pour la simple raisonque dans de tel cas, elles n’ont aucun effet sur les prix relatifs des biens et services. Il devient donc urgent d’engager le débat sur l’opportunité d’unretour à la politique d’incitation sectorielle qui pourrait adapter lesincitations à la spécificité de chaque activité d’exportation afin de corrigerde façon rationnelle les distorsions dans la formation des prix et des coûts.

La politique économique appuyée sur des mécanismes d’incitationsappropriés par secteur peut orienter également l’investissement destiné àl’exportation et au développement de l’offre. D’abord en privilégiant lessecteurs dans lesquels le Maroc dispose d’avantages compétitifs : lestextiles, les produits de la mer, le tourisme, les mines, certaines branchesde l’agroalimentaire et de l’électronique. Il y a aussi les possibilités derenforcer la valeur ajoutée dans certaines branches de l’industriemanufacturière par l’intégration ou/et l’élargissement du marché intérieur,à travers la maximisation des effets d’entraînement des secteursprécédemment cités.

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Par ailleurs, la conjugaison des efforts du secteur privé et ceux de l’Etatdoit également s’orienter vers l’exploitation des possibilités offertes par“la nouvelle économie” où le Maroc peut disposer d’avantagesindéniables, notamment au niveau des ressources humaines. Ledéveloppement des logiciels en matière informatique et autres initiatives,certains équipements pour la téléphonie mobile, l’informatique pour leGSM sont autant de potentialités à exploiter.

Il est à craindre que la charte des investissements, avec sa conceptionglobale et généraliste ne puisse être appropriée. D’où la nécessité detrancher le débat sur l’orientation des incitations vers les spécificitéssectorielles ou bien vers une approche globale, vers l’incitation aux stadesde la réalisation de l’investissement et la formation des coûts et des prix ouvers le résultat après les performances à l’exportation.

Cette stratégie globale doit concerner aussi bien les exportations que lesimportations et le développement du marché intérieur, l’objectif étant defavoriser une orientation efficiente des investissements et l’amélioration dela balance des opérations courantes.

Il convient, en outre, de préciser que cette approche est à conjuguer à unestratégie d’alliances et de partenariats ouverte sur un marché internationalciblé à même de permettre l’exploitation des avantages comparatifs duMaroc. Des efforts réalisés par le secteur privé dans ce sens sont àencourager tels les alliances opérées par la BMCE pour l’obtention de ladeuxième ligne de téléphone mobile ou celles de l’ONA au niveau decertains produits alimentaires et de services.

Au plan de la politique monétaire, il est indiscutable que le financement desexportations a subi l’impact de la libéralisation du système financier et destaux d’intérêts. Il appartient aux banques de soutenir les efforts desexportateurs pour leur assurer les financements nécessaires ; l’Institutd’Emission ne pouvant intervenir que par le refinancement des avances surcréances nées.

Certes, les banques affichent un taux d’intérêt spécifique pour le papierexport ; il y a des possibilités de financement en devises sur le marchéinternational, mais d’une part, l’accès à ces financements est souventimpossible pour les PME exportatrices, et d’autres part, le poids desgaranties exigées constituent un handicap supplémentaire, alors quel’assurance du risque de change pour les financements en devises reste peuutilisée parfois par méconnaissance des instruments disponibles et souventdu fait de son coût qui demeure assez cher.

Il convient de noter par ailleurs que, même si les autorités monétaires ontmis en place des mécanismes de cession à terme de devises et même unmarché à terme, les entreprises semblent désarmées en matière de gestionde trésorerie en devises et de risque de change.

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4.2. Commerce extérieur et compétitivité : Une responsabilité

partagée

La contribution positive du commerce extérieur à la croissance est aussil’affaire des entreprises. Or, celles-ci, dans la mouvance de lamondialisation et de la libéralisation, souffrent de handicaps à troisniveaux à savoir ceux de la compétitivité, de l’agressivité sur le marchéinternational et de l’organisation du management et des performancestechnologiques.

4.2.1. Nécessité d’un environnement compétitif

La conception traditionnelle selon laquelle la compétitivité est une questionde coûts est dépassée. Le prix d’un produit n’est plus le seul paramètreobjectif de compétitivité par rapport à la concurrence. C’est plus unequestion de valeur ajoutée, de qualité, d’image de marque, de circuits dedistribution, de réseau intégré de production, de gestion de temps, desupports stratégiques, … bref c’est un problème global de management, deculture d’entreprise et d’esprit entreprenarial.

Cette conception exige évidemment un environnement propice àl’épanouissement des initiatives privées, de la liberté d’entreprendre ; d’oùla nécessité d’une administration souple, moins tatillonne , efficace,permettant des gains de temps et facilitant la mobilisation des énergiesindividuelles et collectives.

Une action de l’Etat en faveur d’un redéploiement de l’administration estun impératif, à côté bien sûr de l’action, en vue de la suppression dessurcoûts de toutes sortes (énergie, terrains industriels, transports aérien etmaritime, gestion des ports et des aéroports, système éducatif et deformation lourd, coûteux et inefficace .)

La politique de revenu en faveur de l’amélioration du pouvoir d’achat et del’épargne, la politique du taux de change, la formation des coûts desintrants et des facteurs de production, la politique fiscale, sont autantd’instruments de compétitivité.

4.2.3. Présence et agressivité sur le marché international : Facteursindispensables

Tous les interlocuteurs insistent sur l’absence de structures d’appui et depromotion sur le marché international, sur place, dans les marchés ciblesou potentiels : de telles structures nécessitent des investissements dont leretour est à moyen et long terme. D’où la nécessité d’entamer d’urgencela réforme des structures de promotion économique du Maroc à l’étranger.

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La présence à l’étranger doit également se manifester par desinvestissements directs à l’étranger par les opérateurs marocains. Desassouplissements en vue de développer l’IDE des marocains sont souhaités,tant au niveau de la réglementation , qu’à celui de l’assurance du capitalou des moyens de financement.

Par ailleurs , la mondialisation s’est matérialisée par la création de grandsréseaux intégrés de production, de commercialisation ou de services. Lesentreprises doivent s’intégrer à ces réseaux par la recherche d’alliances etde partenariats qui permettraient de tirer profit des nouvelles divisionsinternationales du travail. La maîtrise des circuits de distribution estégalement une nécessité. Tout celà demande une culture entreprenarialetournée vers l’international.

La compétitivité globale et la présence à l’étranger, ne peuvent assurer àelles seules la réussite sur le plan international, sans ce qui est essentiel,des entreprises performantes, ayant des structures managériales moderneset des mentalités acquises à la stratégie internationale. C’est là que se posela véritable mise à niveau.

En effet, plusieurs experts estiment que les entreprises marocaines n’ontpas suffisamment investi dans l’international de manière à :

- Assurer la qualité tant au niveau de la production qu’à celui du design, duconditionnement et de la présentation ;

- Avoir une stratégie de marketing appropriée et des structures adéquatespour la réaliser et la suivre ;

- Se doter de structures commerciales propres à la vente internationale ;- Développer la culture de " l’entreprise internationale ".

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4.3. Commerce extérieur et croissance : Les dimensionssectorielles

Une stratégie de croissance par le développement des exportations etl’élargissement du marché intérieur devrait avoir comme facteursd’entraînement :

- l’exploitation optimale des secteurs qui renferment des avantagescompétitifs indéniables ; cas de la pêche, du tourisme, voire des mines etde certaines activités de sous-traitance ou de ce qu’on appelle la nouvelleéconomie ;

- la dynamisation des secteurs traditionnels à l’exportation, sur la base denouvelles stratégies de secteurs et de politiques économiques adaptées ;c’est le cas du textile, de la chaussure et de certaines branches del’agroalimentaire.

- Le développement de la valeur ajoutée interne dans certains secteurs

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traditionnellement importateurs mais qui peuvent permettre de nouvellesinitiatives d’investissement si certaines conditions de marché et de politiqueéconomique sont réunies ; c’est le cas de certains intrants dans le montagede voitures, des cyclomoteurs, du matériel agricole, du froid etc..

Ces trois niveaux de sources de croissance se sont dégagés des analyses etdes propositions des professionnels secteur par secteur.

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4.3.1. Pêche et conserves de poissons

Rationalisation de l’exploitation des ressources, renforcement etmodernisation de la flotte nationale, partenariat d’un nouveau type,définition des rôles et des responsabilités, tels sont, selon les opérateurs etintervenants, les leviers d’une nouvelle politique en matière de pêchemaritime. L’objectif d’une telle stratégie devrait être la croissancerégulière et la contribution de ce secteur à l’atténuation du déficit de labalance commerciale.

L’optimisation de cet apport nécessite également des structures portuairesadaptées, des chantiers navals développés, une fiscalité et uneréglementation appropriées, afin d’éviter toute source de fuites etd’extraversion des retombées de ce secteur.

Quant au secteur des conserves de poissons, la régularité desapprovisionnements en poissons et leur qualité constituent des atoutsmajeurs pour la poursuite de l’expansion de cette industrie.

La modernisation de la flotte côtière, la mise à niveau des technologies desunités de fabrication ( à l’exception de quelques unes qui ont déjà fait leurmodernisation technique), le conditionnement et l’image de marque,l’organisation des bassins des ports et la réduction du nombre desintervenants, la rationalisation des contrôles à l’exportation, sont lesactions que souhaitent les industriels de ce secteur pour conquérir plus demarchés, voire les plus lointains, comme la Chine.

4.3.2. Produits agricoles et agroalimentaires

L’apport de l’agriculture et de la transformation des produits agricoles aucommerce extérieur pose l’équation de la problématique du développementagricole au Maroc face à des difficultés structurelles d’ordre agraire, auxincertitudes climatiques et à la concurrence internationale partout biaiséepar les soutiens directs ou indirects pratiqués par les pays développés, auxproblèmes de distribution et de pouvoir d’achat sur le marché intérieur.

Les secteurs agricole et agroalimentaire peuvent agir favorablement sur lecommerce extérieur tant au niveau des exportations qu’à celui desimportations.

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Au niveau des exportations, il est possible de développer davantage nosperformances sur le marché international, tout en sauvegardant nos partssur le marché de l’Union Européenne : les PECO et les pays de CEI,l’Amérique du Nord et les pays arabes constituent des marchés potentielssolvables et porteurs. Pour les exploiter il faudra :

- créer des structures de promotion et de commercialisation sur cesmarchés ;

- assurer un marketing agressif ;- lutter contre la prolifération des intermédiaires ;- améliorer le conditionnement ;- développer une stratégie de la qualité.

Sur le plan de la production, il devient nécessaire de :

- Diversifier l’offre en développant de nouveaux produits pour lesquels leMaroc a des atouts (poivrons, haricots verts, courgettes, pommes de terre,aubergines, fraises, etc..) ;

- Développer la solidarité dans les filières entre les exploitations modernes,les petits agriculteurs et les centrales de conditionnement, afin que lelabel " Maroc " soit uniforme dans la qualité, le conditionnement, lemarketing et la distribution ;

- Renouveler rapidement les plantations là où le verger commence à vieillir,comme c’est le cas des agrumes ou de l’olivier et ce, sur la base denouvelles variétés ;

- Utiliser les techniques qui peuvent maximiser les rendements.

Dans toutes ces actions, le rôle que doit jouer l’Etat est primordial. Dansla plupart des pays, notamment ceux développés, l’agriculture bénéficie desoutien et d’appui. Les relations souvent conflictuelles entre les Etats Uniset l’Union Européenne sont suffisamment révélatrices de l’appui queportent les gouvernements à leurs agriculteurs. Il est certain que le Maroc,compte tenu de ses contraintes budgétaires, ne peut assurer ce genre desoutien néanmoins, il y a lieu de dépasser les difficultés que rencontrent sestomates ou ses agrumes en assurant, entre autres, un transport maritimeapproprié et à un frêt concurrentiel.

Au niveau des importations, les plans céréaliers, sucriers et oléicolesdoivent être revus sous un angle nouveau de rendement, de rentabilité et decoût en compensation. Là où l’approvisionnement est plus économique etplus rationnel sur le plan international, l’Etat doit assurer des programmesde redéploiement et de réorientation. Ce redéploiement permettraéventuellement de poursuivre la libéralisation des secteurs sucrier etoléicole qui continuent de peser de manière antiéconomique sur le budgetde l’Etat tout en faisant payer le consommateur des prix sans rapport avecles cours mondiaux.

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Au niveau des industries agroalimentaires, le Maroc a le moyen dedévelopper des créneaux nouveaux pour l’exportation notamment dans lesbranches des plats préparés et précuits.

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4.3.3. Textile et habillement

Partout dans le monde le secteur textile fait l’objet d’une attentionparticulière, de stratégie en perpétuelle adaptation et de soutienconstamment renouvelé et ce, en raison d’une évolution changeante au grédes goûts des créateurs et des exigences des consommateurs.

Le secteur textile marocain ne peut échapper à cette dynamique quis’impose à lui avec beaucoup d’acuité et d’exigences, du fait de sonimbrication au textile mondial, tant en amont, pour l’essentiel de sesapprovisionnements, qu’en aval pour les marchés et les donneurs d’ordre.

Or, durant la décennie 80, le secteur textile a connu de profondsbouleversements sur le plan mondial. L’évolution de la distribution aamplement transformé les habitudes, la formation des prix et des marges etla division du travail. Les grandes centrales ont créé leurs propres marques,ont penché vers la sous-traitance et évolué vers la délocalisation. Elles ontcréé des chaînes spécialisées, ont intégré les multiformes et les produits finisafin de permettre aux consommateurs d’avoir tout à portée de main.

Cette évolution s’est traduite par un amenuisement sans précédent desmarges et une compression des prix, défavorisant ainsi les entreprises despays ayant des coûts de fabrication incompressibles et des environnementsrigides.

Cette évolution n’a pas échappé aux professionnels marocains dont lesmentalités ont beaucoup évolué vers plus de rigueur, plus d’ouverture, plusd’intégration et plus de professionnalisme, conscients de la nécessité dedépasser la sous-traitance, en faveur du produit fini élaboré et del’intégration de filière en amont comme en aval.

Une telle restructuration profonde nécessite des capitaux importants, desfinancements adéquats, du personnel approprié, des réseaux de distributiondisponibles, un marketing international agressif et des stratégies depromotion continues et soutenues.

Or, force est de constater que, si dans d’autres pays, même les plusdéveloppés (France, Espagne) ou émergents (Portugal, Turquie, Corée,Tunisie, etc.), ce secteur bénéficie d’appui et de soutien, au Maroc le tempspasse sans qu’une stratégie bien réfléchie ne soit envisagée. Il n’y a plusde place aux mesures éparpillées, le temps est à une stratégie globaleétablie sur la base d’objectifs précis et de moyens étudiés.

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4.3.4. Industries mécaniques, métallurgiques, électriques etélectroniques

Toutes ces branches de l’industrie renferment de larges possibilités desubstitution à l’importation voire, de potentialités d’exportation, ce quiconstitue un autre volet essentiel pour l’amélioration de la balancecommerciale. Leur développement est lié à la sauvegarde et àl’élargissement du marché intérieur, mais aussi à la cohérence de lastratégie du développement industriel.

En effet, plusieurs études et audits sur le terrain auprès d’entreprises dedifférentes branches ont montré l’existence de possibilités de substitution àl’importation et de potentialités d’exportation dans le matériel électrique,la fonderie, la quincaillerie, l’automobile, le cycle et cyclomoteur,l’outillage et petit matériel agricole ou de BTP, etc..

Ainsi, dans le secteur automobile l’évolution constatée au plan mondial,marquée par de grandes concentrations et de nouvelles organisations dutravail, laissent apparaître de larges mouvements de délocalisation aupoint qu’il est opportun de se demander si le montage continuera às’opérer dans les pays du nord. D’où des possibilités de substitution sil’espace productif est apte à les recevoir et la nécessité de nouveauxinvestissements qui exigent des capitaux et des fonds de roulementimportants. Certains pays comme la Turquie, la Tunisie ou l’Egypte, s’ypréparent et arrivent même à envahir le marché marocain dans plusieursproduits pour lesquels le Maroc était plus performant ; c’est le cas decertains articles en aluminium, des téléviseurs, des frigidaires, voire mêmecertains articles de voitures et autocars.

Dans le matériel agricole, qui offre 2000 emplois dont la moitiédirectement, des opportunités de partenariat avec des entrepriseseuropéennes sont possibles pour certaines substitutions à l’importation,mais l’exiguïté du marché n’incite pas à l’investissement (marché destracteurs par exemple, limité depuis des années à 1000 unités réparties ensept marques) ; de plus le marché est aussi rongé par le matérield’occasion. On trouve ici l’impact des problèmes du développement dusecteur agricole liés aux situations agraires. En plus, la faible rotation destock et les délais de réalisation des commandes font en sorte que lesentreprises anticipent sur cinq à six mois, ce qui grève d’une part leurtrésorerie, et d’autre part les importations. D’où la nécessité d’unestratégie de rationalisation du marché intérieur qui devrait se traduireaussi par l’interdiction de l’importation de l’occasion, comme c’est le casen Turquie, en Tunisie et en Syrie, ou tout au moins, imposer des droits dedouanes conséquents.

Les mêmes observations sont valables pour le matériel de travaux publicsdont le marché souffre de l’occasion et des importations temporaires par

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les entreprises étrangères qui réalisent les marchés. Si ce marché estassaini, des possibilités de substitution par la fabrication locale decertaines pièces existent et peuvent être exploitées.

Dans le cycle et cyclomoteurs, où le marché a chuté de 50.000 unités à25.000 unités par an, il y a aussi, selon les professionnels, des possibilitésd’intégration importantes, voire des exportations en partenariat avec desentreprises européennes. Mais une nouvelle stratégie est à concevoir àtravers l’amélioration des coûts de fabrication, du pouvoir d’achat desutilisateurs potentiels, le système de crédit, la solution aux problèmes del’assurance. C’est là un secteur où le marché intérieur peut servir de levierpour l’exportation vers les pays asiatiques.

Enfin, toujours au niveau du secteur des IMME, le matériel de froid peutégalement offrir des possibilités d’intégration locale si le marché sedéveloppe. Or, il est difficile d’envisager un investissement dans un marchéde 7000 climatiseurs répartis sur 22 marques. Pour un pays chaud, un telsecteur peut être performant. Il est anormal que tout ce qui rentre dans unechambre froide soit importé.

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4.3.5 Industries chimiques et parachimiques

Le secteur de l’Industrie pharmaceutique peut également développer sesexportations. Il est, en effet, compétitif tant en prix qu’en qualité. Deuxfacteurs de blocage doivent trouver des solutions dans les négociationsavec l’Union Européenne.

la règle d’origine qui impose 40% de valeur ajoutée marocaine, alors quedans ce secteur, la matière première peut atteindre jusqu’à 80% de laformation du prix ; le coût de la main-d’œuvre, de l’énergie et del’emballage représentent, dans la plupart des cas, moins de 40%. Untraitement spécifique est donc nécessaire.

Les pays européens fixent, eux mêmes, les normes d’homologation ce quinécessite l’harmonisation des normes pour que le label marocain passedans les contrôles européens. Au surplus, même lorsqu’un produit esthomologué, il n’est pas dit que le laboratoire marocain obtiennel’autorisation de mise sur le marché.

Par ailleurs, les marchés financés par la Banque Mondiale suivent desprocédures d’appel d’offre qui handicapent les industriels marocains, vis àvis des grandes firmes internationales ou celles des pays qui bénéficientd’aide à l’exportation.

Les professionnels sont conscients des limites inhérentes à la dimension deleurs unités. Des regroupements ou des investissements nouveaux sont

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possibles et peuvent être envisagés. Mais certaines contraintes doivent êtredépassées, au niveau notamment de :

- la législation fiscale relative aux fusions ;- les moyens de financement, des taux d’intérêt et du risque de change pour

les possibilités de financement à l’extérieur;- les terrains industriels à des prix raisonnables.

Par ailleurs, les branches de la pâte à papier, des plastiques, des résines,des cosmétiques et des peintures peuvent offrir de larges possibilités desous-traitance et d’exportation à condition que :

- le marché intérieur s’élargisse ;- les matières premières soient maîtrisées ;- et surtout que les entreprises investissent dans l’international.

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4.3.6. Secteur minier

Le secteur minier, dominé par les quatre principaux pôles d’exploitation etde gestion : OCP, BRPM, Pôle mines de l’ONA autour notamment deGUEMASSA et la Compagnie Minière de Touissit, est un secteurhistoriquement et structurellement orienté vers l’exportation. Peut-il mieuxfaire ? oui disent les professionnels qui s’inquiètent de la tendance à lastagnation du secteur devant l’évolution mondiale, allant vers de nouvellessubstances et la forte concurrence qu’ils subissent.

Au plan de l’évolution mondiale, on assiste à un renversement des habitudes: ce sont les substances dites utiles qui sont de plus en plus demandées audétriment des substances classiques à base de métaux ; la barytine, l’argile,le manganèse , le gypse etc.. constituent désormais les substancesdemandées par l’industrie alors que les minerais métalliques sont de plusen plus en désuétude ; même le cas du plomb pour la fabrication de batterieest entrain d’être dépassé par les nouveaux procédés .

Le Maroc recèle des gisements importants des substances dites utiles, maisla législation minière, qui date du protectorat, ne permet pas aux sociétésorganisées d’investir dans l’exploitation de ces substances. Il faudraremplacer les autorisations triennales, données par appels d’offres lancéspar les autorités locales, par l’octroi de permis minier, afin de sécuriserl’investisseur. Il est anormal de voir des sociétés marocaines investir enEgypte pour exploiter de telles substances alors qu’elles peuvent le faire auMaroc si la législation est modernisée.

Trois problèmes essentiels handicapent le secteur minier sur le marchémondial à savoir : le coût de l’énergie, le coût du transport et la législationsociale. Sans solutions adéquates à ces trois handicaps, l’avenir desexportations du secteur minier est compromis.

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4.3.7. Tourisme

Malgré les améliorations constatées ces deux dernières années, lesperformances du secteur touristique restent timides devant l’évolution dutourisme mondial, méditerranéen, voire de certains pays du sud de laméditerranée comme la Tunisie et l’Egypte.

Le diagnostic est particulièrement révélateur de la défaillance d’un secteurà fort potentiel de croissance :

- régression de la part de marché ;- des taux de croissance annuelle très insuffisants ;- capacités hôtelières en baisse et en dégradation ;- insuffisance des investissements touristiques ;- surendettement des sociétés hôtelières.

Or, le Maroc dispose, dans le secteur touristique, des meilleurs avantagescomparatifs :

- Proximité du principal marché émetteur à savoir l’Europe ;- Des sites balnéaires exceptionnels aussi bien sur la côte atlantique que

méditerranéenne ;- Diversité des sites touristiques par suite de la diversité géographique du

Royaume : mer, montagne, ville impériales, sites historiques, etc. dans unrayon de 500 km.

Mais le secteur touristique marocain a accumulé des défaillancesstructurelles profondes :

- le produit offert est dépassé sur le plan mondial ;- c’est aussi un produit inadapté à la demande de par la qualité de l’offre

qui n’enregistre pas d’évolution notoire, d’où la faiblesse du taux deretour ;

- le rapport qualité/prix est en défaveur du Maroc, aussi bien au niveau duproduit touristique lui même qu’à celui des services annexes notammentle transport aérien, l’inadaptation des vols et leur manque de souplesse ;

- absence de professionnalisme dans l’accomplissement du service dû aumanque de formation du personnel et de l’inexistence d’une stratégie deressources humaines ;

- bref manque de la culture et de l’esprit touristiques vis à vis du client cequi se répercute négativement aussi bien sur le tourisme international quesur le tourisme intérieur.

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4.3.8. Technologie de l’information et de communication

Regroupés dans ce qu’on appelle " la nouvelle économie ", les secteurs dela technologie d’information et de communication offrent de largespossibilités d’investissement pour servir aussi bien le marché local quel’exportation, surtout que le Maroc dispose d’une base de compétences nonnégligeable et des avantages comparatifs intéressants.

Le Maroc ne doit pas enregistrer de retard dans ce domaine, d’où lanécessité d’élaborer des programmes de développement des secteurs del’information, créer des parcs multimédia et développer la recherchenécessaire.

Il faut également établir des stratégies de filière dans ce domaine et mettreen place les moyens de les réaliser en impliquant les associationsprofessionnelles et les grands entreprises.

4.3.9. Secteur de l’assurance

Le secteur des assurances contribue faiblement, voire souventnégativement, à la balance des services. Cette situation risque des’aggraver avec l’intégration du secteur aux accords de l’OMC. Déjàactuellement les opérations commerciales sont assurées à l’étranger tant àl’import qu’à l’export, au détriment du marché marocain, rendant cemarché encore plus étroit et fragilisant d’avantage les compagniesnationales qui ne pèsent pas lourd devant la concurrence mondiale.

Le déficit est aggravé par la possibilité laissée aux grandes sociétésadjudicatrices de marchés de travaux de s’assurer à l’étranger à 100%.Même si certaines assurent le premier risque au Maroc, la portée restelimitée car le risque réel est assuré à l’étranger dans le cadre des relationsentre grandes entreprises multinationales, intervenant dans plusieurs payset contractant des contrats d’assurance globaux sur différents pays, afin deréduire les coûts. Cette tendance va s’aggraver, car avec la mondialisationdes services des assurances, les grands groupes internationaux prendront "les bonnes primes " par le biais de filiales et laisseront aux compagniesnationales les mauvais risques.

Cette évolution risque de s’étendre aux contrats de prévoyance, ce qui setraduirait par un transfert de l’épargne nationale ; ce phénomène est déjàconstaté dans l’assurance du risque " accident de travail ".

S’agissant de l’assurance à l’exportation, malgré les efforts de la SMAEX,le marché reste limité. Néanmoins la mondialisation et l’agressivitécommerciale qu’elle engendre, doivent se traduire par des risques plusgrands ce qui nécessitera des possibilités d’assurance plus adaptées, plusefficaces et moins coûteuses.

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La SMAEX s’oriente aussi vers le risque " service " comme la garantie descarnets " ATA " et des crédits fournisseurs . En outre, pour ledéveloppement des IDE par les entreprises marocaines, la garantie durisque " capital " devra être envisagée

Une telle évolution exigera une stratégie de développement de l’assuranceà l’exportation sur la base de moyens plus importants. L’ouverture ducapital de la SMAEX à des partenaires européens peut offrir desopportunités d’extension.

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4.3.10. Artisanat

Le secteur de l’artisanat joue un rôle important dans la création et laprésentation de l’emploi grâce au développement de sa production fortutilisatrice de main-d’œuvre et peu capitalistique, mais aussi par sesexportations. Ces dernières ont progressé de 9,5% en 1999, soit le mêmetaux d’accroissement qu’une année auparavant.

Selon les données fournies par la Maison de l’Artisan, les ventes àl’étranger du secteur ont porté en 1999 sur 669 MDh contre 611 MDh en1998 et 584 Mdh en 1997, soit des taux d’augmentation respectifs d’uneannée à l’autre de près de 10% et 5% au lieu de +12% en 1997 et unelégère régression de 1% en 1996 et 1995.

Plus du tiers de ces exportations porte sur le tapis dont les ventes marquentcependant une baisse régulière : -13% en 1996 ; -3% en 1997, -10% en1998 et -3% en 1999 pour atteindre 201 MDh au lieu de 209 MDh.

Tableau 4.1 : Evolution des exportations des produits artisanauxde 1995 à 1999 en MDh

1995 1996 1997 1998 1998 98/97 99/98

Tapis 274,46 239,56 232,24 208,61 201,83 -10% -3,25%

Maroquinerie 30,67 49,07 46,06 36,43 30,96 -21% -15,01%

Vêtements 51,00 54,06 57,63 52,06 47,49 -10% -8,77%

Couverture 21,00 14,44 14,80 16,79 20,72 13% 23,38%

Cuivre 14,26 14,14 27,56 17,00 20,95 -38% 23,25%

Bois 28,95 28,82 39,13 42,51 58,66 9% 37,99%

Vannerie 33,70 27,14 27,93 34,05 39,68 22% 16,55%

Art chauss 2,00 3,17 4,91 4,29 8,21 -13% 92,01%

Poterie 43,46 51,34 88,84 122,53 125,42 38% 2,36%

Bijoux fantaisie 5,77 3,17 3,25 1,97 2,90 -40% 47,5%

Fer forgé 3,66 13,42 32,00 67,44 96,54 111% 43,14%

Divers 20,55 24,71 9,44 6,86 15,24 -27% 122,23%

Total 529,48 523,09 583,84 610,59 668,67 5% 9,51%

Source : La Maison de l’Artisant

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En deuxième position viennent les exportations de poterie qui ont porté sur125 MDh contre 123 MDh en 1998 (+2%)

Par pays, le premier client est la France qui a acheté en 1999 pour 174MDh de produits artisanaux réalisant une forte expansion de 47%; il estsuivi par l’Allemagne dont les achats ont baissé de 14% pour s’établir à146 MDh au lieu de 170 MDh en 1998. Les Etats Unis viennent en troisièmeposition avec 101 MDh contre 86 MDh une année auparavant (+18%).

Il est incontestable que le secteur de l’artisanat marocain peut mieux faireà l’exportation, notamment pour ce qui est du tapis, dont il faut arrêter lachute des ventes, et la poterie ou le travail de bois. Mais pour cela unestratégie appropriée est nécessaire et qui devrait commencer d’abord parla définition du champs d’action de l’artisanat et de ses particularitéscomme c’est le cas dans plusieurs pays dont la France, l’Allemagne, l’Italieou encore certains pays asiatiques. Après quoi, les aspects organisationnelset budgétaires, le rôle des chambres et des associations d’artisans, sontautant de vecteurs qui nécessitent aussi des actions appropriées dans lecadre de cette nouvelle stratégie de relance et de développement du secteurde l’artisanat.

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Annexe 1Les données sectorielles

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Sommaire

Introduction ........................................................................................ 89

1. Produits agricoles et de la pêche ................................................... 89

1.1. Exportations des produits agricoles et de la pêche .................. 90

1.2. Importations des produits agricoles ......................................... 91

2. Produits miniers .............................................................................. 92

2.1. Exportations de produits miniers .............................................. 93

2.2. Importations de produits miniers .............................................. 93

3. Produits énergétiques ...................................................................... 94

3.1. Exportations de produits énergétiques ...................................... 94

3.2. Importations de produits énergétiques ...................................... 95

4. Produits agroalimentaires .............................................................. 96

4.1. Exportations de produits agroalimentaires ............................... 96

4.2. Importations de produits agroalimentaires ............................... 97

5. Produits textiles et du cuir ............................................................. 98

5.1. Exportations de produits textiles et du cuir .............................. 99

5.2. Importations de produits textiles et du cuir .............................. 100

6. Produits chimiques et parachimiques ........................................... 101

6.1. Exportations des produits chimiques et parachimiques ........... 101

6.2. Importations des produits chimiques et parachimiques ........... 102

7. Produits des IMME ........................................................................ 103

7.1. Exportations des produits des IMME ....................................... 104

7.2. Importations des produits des IMME ....................................... 104

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Introduction

Le montant des échanges pour l’année 1999 -transactions au titre del’admission temporaire comprises- est de l’ordre de 180 MdDh. Lesimportations se sont chiffrées à près de 106 MdDh, en hausse de 7,4%. Lesexportations ont avoisiné 74 MdDh, en hausse de 7,3.

Les données sectorielles du commerce extérieur marocain en 1999présentent les caractéristiques suivantes :

- à l’exportation les produits des IMME, les produits énergétiques et lesproduits chimiques et parachimiques ont enregistré des taux de croissanceélevés ;

- à l’importation, les produits des industries mécaniques, métallurgiques,électriques et électroniques (IMME) , les produits agricoles et les produitsénergétiques ont été les plus dynamiques.

- les produits textiles et du cuir et les produits miniers ont accusé un netrecul aussi bien à l’importation qu’à l’exportation.

1. Produits agricoles et de la pêche

Les échanges commerciaux des produits agricoles et de la pêche ont atteint19 MdDh. Ils représentent 14 % des échanges commerciaux desmarchandises globales.

Les exportations des produits agricoles et de la pêche ont enregistré unebaisse de 6%. Les importations ont évolué positivement de 5%.

Tableau A1 : Balance commerciale des produits agricoleset de la pêche (En millions de dirhams)

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 7432 17 8540 5

Exportations 9322 9 9966 -6

Solde 1890 85 1426 -41

Taux de couverture 125 -5 117 -12

Marchandises générales

Importations 7349 18 8505 5

Exportations 9180 9 9881 -5

Solde 1831 101 1376 -41

Taux de couverture 125 -6 116 -13

Source : Office des Changes

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L’excédent de la balance commerciale a connu une baisse de 41% sesituant à plus de 1 MdDh. Le taux de couverture a atteint 117 % en baissede 12 points.

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1.1. Exportations des produits agricoles et de la pêche

Quatre groupes de produits constituent 82% des exportations du secteur :les crustacés mollusques et coquillages, les agrumes, les tomates et lespoissons.

Les crustacés mollusques et coquillages représentent 35%, en baisse de 4points. Le principal débouché pour ces produits est l’U.E. qui en absorbeenviron 52%. Le Japon occupe la seconde place avec 46%.

Tableau A2 : Les exportations des produits agricoles et de la pêchepar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part % Volume Valeur Part %

CMC 106 4010 44 109 3 469 35

Agrumes 534 2153 23 617 2 556 26

Tomates 177 753 8 230 1 147 12

Poissons 18 662 7 21 752 8

Autres 168 1601 17 228 1 957 20

Total 1004 9180 100 1 205 9 881 100

Source : Office des Changes

Les agrumes interviennent à hauteur de 26%. En valeur, elles ontenregistré une baisse de 7% se chiffrant à près de 3 MdDh. La politiqueprotectionniste appliquée par l’U.E. qui impose une multitude d’obstaclesà l’entrée des agrumes marocaines sur ce marché est à l’origine de cetteévolution.

On relève, en revanche, la forte progression qu’ont connus les ventes sur lemarché russe, conséquence des efforts déployés aussi bien par les pouvoirspublics que les opérateurs économiques pour diversifier les débouchés de ceproduit. La part de la Russie dans les exportations des agrumes est de 18 %.

Tableau A3 : Structure des exportations de produits agricoleset de la pêche par principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

CMC Japon 46 Espagne 41 Italie 8

Agrumes France 25 Russie 18 Pays bas 11

Tomates France 83 Russie 6 Suisse 5

Poissons Espagne 50 Italie 16 Grèce 10

Source : Office des Changes

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Les exportations des tomates représentent 12% . Elles ont enregistré unehausse de 2 points et se sont établies à près de 1 MdDh.

L’U-E absorbe 86% de nos ventes. Les ventes vers cette zone ont augmentéde 9%. La France demeure le principal consommateur avec 82% desexportations de tomates.

Les ventes de poissons interviennent à hauteur de 8% soit un point de plusqu’en 1998. En valeur elles se sont chiffrées à 752 MDH.

L’U.E. est le principal destinataire, absorbant 93%. L’Espagne et l’Italiesont les principaux clients avec respectivement 50% et 17% desexportations de poissons.

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1.2. Importations des produits agricoles

Les importations des produits agricoles se sont élevées à près de 9 MdDh,en progression de 5%. Le blé, le maïs et les oléagineux dominent lesimportations du secteur à hauteur de 64%.

Les achats de blé ont avoisiné 4 MdDh, en augmentation de 3%. Au termede la période 1994-1998, ils ont progressé à un rythme moyen de 25%. Cetteexpansion s’explique par la couverture des besoins entre 1997 et 1998.

L’essentiel des achats provient de l’U.E. avec 40%. La France est leprincipal fournisseur avec 35% suivie par le Canada avec 22% et les Etats-Unis d’Amérique viennent en troisième lieu avec 13%.

Tableau A4 : Les importations de produits agricoles par principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part (%) Volume Valeur Part %

Blé 2123 3368 46 2 815 3 817 45

Maïs 565 755 10 719 871 10

Oléagineux 237 684 9 310 771 9

Orge 286 278 4 757 718 8

Autres 394 2264 31 628 2 328 27

Total 3605 7349 100 5 228 8 505 100

Source : Office des Changes

Les achats de maïs ont atteint 871 MDH soit une baisse de 4%. Au coursde la période 1994-1998, le rythme de croissance moyen annuel desimportations de ces produits était de 20%.

Les Etats-Unis d’Amérique ont couvert près de 78% des besoinsd’importation. L’approvisionnement de ce pays a progressé de 6%.L’Argentine est le deuxième fournisseur avec près de 10%.

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Tableau A5 : Structure des importations de produits agricoleset de la pêche par principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Blé France 35 Canada 22 USA 13

Mais USA 78 Argentine 10 Hongrie 5

Oléagineux USA 31 Brésil 27 Ukraine 22

Orge France 47 Turquie 17 G.Bretagne 17

Source : Office des Changes

En raison de la faiblesse de la production locale de graines oléagineusesqui a fourni seulement 20% des besoins de consommation, le recours àl’importation de ces produits a porté sur 718 MDH, en baisse de 7%. Cesproduits proviennent à hauteur de 31% des Etats-Unis d’Amérique, 27% duBrésil et 22% d’Ukraine.

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2. Produits miniers

Les échanges commerciaux globaux des produits miniers ont porté sur unmontant avoisinant 8 MdDh, en baisse de 5%. Leur part s’élève à 4% deséchanges commerciaux globaux. Les exportations et les importations sesont élevées respectivement à 6 MdDh et 2 MdDh en régression de 7% pourles premières et de 2% pour les secondes.

Tableau A6 : Balance commerciale des produits miniers

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 1728 5 1518 -2

Exportations 5404 12 6195 -7

Solde 3676 18 4677 -8

Taux de couverture 313 33 408 -19

Marchandises générales

Importations 1703 5 1518 -2

Exportations 5362 12 6194 -6

Solde 3659 18 4676 -8

Taux de couverture 315 -27 408 -19

Source : Office des Changes

L’excédent de la balance commerciale a connu une baisse insignifiante enraison, essentiellement, de la chute des exportations des phosphates. Cetexcédent s’élève à près de 5 MdDh.

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2.1. Exportations de produits miniers

La structure des exportations des produits miniers est dominée par lesphosphates qui interviennent à raison de 69% en progression de 5 pointspar rapport à 1998.

Tableau A7 : Les exportations des produits minierspar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part % Volume Valeur Part %

Phosphates 10497 3305 62 11 486 4 255 69

Minerai de zinc 187 438 8 188 434 7

Autres 1968 1620 30 1 961 1 506 24

Total 12652 5362 100 13 635 6 194 100

Source : Office des Changes

Les ventes de ces produits sont destinées essentiellement aux marchés del’U.E, des Etats-Unis d’Amérique et du Mexique, avec des parts respectivesde 36%, 16% et 12%.

Tableau A8 : Structure des exportations de produits minierspar principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Phosphates Espagne 18 U.S.A. 16 Mexique 12

Minerai de zinc Espagne 48 France 20 Italie 15

Source : Office des Changes

2.2. Importations de produits miniers

La valeur des importations de produits miniers s’est chiffrée à près de 2MdDh en baisse de 2%.

Tableau A9 : Les importations de produits miniers par principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part % Volume Valeur Part %

Soufre brut 2697 1278 75 2 622 988 65

Zinc 7 79 5 8 102 7

Autres 239 345 20 494 427 28

Total 2943 1703 100 3 124 1 518 100

Source : Office des Changes

Le soufre brut représente 65% des importations totales de produits miniers.Les achats de ce produit ont passé de 993 MDH à 988 MDH.

Conseil national du commerce extérieur 93

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Tableau A10 : Structure des importations de produits minierspar principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Soufre brut A. saoudite 29 Canada 21 Russie 17

Zinc Algérie 31 Russie 30 U.E.B.L. 19

Source : Office des Changes

Les principaux fournisseurs de ce produit sont l’Arabie Saoudite (29%), leCanada (21%) et la Russie (17%). Ces trois pays assurent 66% des besoinsdu Maroc en soufre brut.

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3. Produits énergétiques

Les échanges commerciaux des produits énergétiques se sont chiffrés à prèsde 15 MdDh, soit 8% des échanges globaux. Les importations ont atteint13 MdDh et les exportations près de 2 MdDh. La hausse des importationsde 47% est attribuable à l’envolée des cours du pétrole. Le déficit de labalance commerciale du secteur s’est établi à 11 MdDh s’aggravant, ainsi,de 41%.

Tableau A11 : Balance commerciale des produits énergétiques

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 10524 -2 13043 47

Exportations 840 9 1990 98

Solde -9684 -3 -11053 41

Taux de couverture 8 1 15 4

Marchandises générales

Importations 10524 -2 13043 47

Exportations 839 9 1990 99

Solde -9685 -3 -11053 41

Taux de couverture 8 1 15 4

Source : Office des Changes

3.1. Exportations de produits énergétiques

Les lubrifiants, principaux produits exportés, représentent 17% des ventesdu secteur à l’étranger.

La Tunisie, les pays bas et la France sont les principaux clients avec desparts respectives de 21%, 15% et 9%. Les ventes sur ces marchés sont enconstante évolution.

Conseil national du commerce extérieur 94

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Tableau A12 : Les exportations des produits énergétiquespar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Valeur Part % Valeur Part %

Lubrifiants 595 71 336 17

Autres 244 29 1 654 83

Total 839 100 1 990 100

Source : Office des Changes

Tableau A13 : Structure des exportations de produits énergétiquespar principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Lubrifiants Tunisie 21 Pays Bas 15 France 9

Source : Office des Changes

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3.2. Importations de produits énergétiques

Les achats à l’étranger de produits énergétiques représentent 12% desimportations totales. Le pétrole brut, principale composante, représente69% de la valeur d’importation de ces produits.

Tableau A14 : Les importations de produits énergétiquespar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Valeur Part % Valeur Part %

Pétrole 6964 66 8 952 69

Gaz et autres hydrocarbures 1343 13 1 657 13

Charbon et coke 968 9 1 004 8

Gaz oils et fuels oils 777 7 622 5

Autres 471 4 808 6

Total 10524 100 13 043 100

Source : Office des Changes

L’Arabie Saoudite, l’Iraq et l’Iran interviennent à hauteur de 82% desimportations de pétrole, avec respectivement 29%, 28% et 25%.

Tableau A15 : Structure des importations de produits énergétiquespar principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Pétrole A. saoudite 29 Iraq 28 Iran 25

Gaz et autres hydrocarbures Algérie 63 France 13 G. Bretagne 10

Charbon et coke Afrique du Sud 53 Pologne 19 USA 11

Gaz oils et fuels oils Espagne 71 Libye 12 Italie 8

Source : Office des Changes

Conseil national du commerce extérieur 95

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Les importations de gaz et autres hydrocarbures interviennent pour 13%.Elles se sont chiffrées à près de 2 MdDh. L’Algérie a fourni 63% desbesoins d’importation. Quant à l’U.E., elle en a comblé 36%.

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4. Produits agroalimentaires

Les échanges commerciaux globaux des produits agroalimentaires se sontchiffrés à près de 12 MdDh soit 6% des transactions totales avec l’étranger.Ce secteur, notamment la composante agricole, recourt faiblement auxéchanges en admission temporaire sans paiement (ATSP) vu ladisponibilité des intrants locaux.

Tableau A16 : Balance commerciale des produits agroalimentaires

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 5925 6 6113 -3

Exportations 4562 6 4989 6

Solde -1363 12 -1124 -28

Taux de couverture 77 1 82 7

Marchandises générales

Importations 5884 6 6072 -3

Exportations 4499 6 4926 6

Solde -1385 12 -1146 -28

Taux de couverture 76 1 81 6

Source : Office des Changes

Les exportations, avec un montant de 4,9 MdDh, ont évolué positivement de6%. Quant aux importations, elles se sont élevées à 6 MdDh en baisse de3%. Le déficit du secteur, s’élevant à 1 MdDh, s’est amélioré de 28%. Demême, le taux de couverture a gagné 7 points s’établissant ainsi à 82%.

4.1. Exportations de produits agroalimentaires

Les ventes à l’étranger de produits agroalimentaires se sont chiffréesà 4,9 MdDh en hausse de 5%. Quatre produits constituent 82% desexportations de ce secteur. Il s’agit des conserves de poissons (40%), desconserves de légumes (23%), des conserves de fruits et confiture (5%) etdes légumes (4%).

Les principaux débouchés des conserves de poissons sont l’U-E avec 57%et les Etats-Unis d’Amérique avec 10%. Au sein de l’U.E. la France etl’Italie réalisent respectivement 18% et 10%.

Conseil national du commerce extérieur 96

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Tableau A17 : Les exportations des produits agroalimentairespar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part % Volume Valeur Part %

Conserves de poissons 63 1601 36 84 1 957 40

Conserves de légumes 76 1052 23 93 1 115 23

Huile d'olive 11 228 5 15 243 5

Légumes 12 230 5 16 218 4

Autres 199 1388 31 279 1 393 28

Total 361 4499 100 488 4 926 100

Source : Office des Changes

Tableau A18 : Structure des exportations de produitsagroalimentaires par principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Conserves de poissons France 18 Italie 10 Allemagne 10

Conserves de légumes France 52 USA 16 Allemagne 5

Huile d'olive Italie 35 USA 30 Espagne 16

Légumes Espagne 30 Italie 23 France 19

Source : Office des Changes

Intervenant avec 23%, les conserves de légumes se sont établies à 1 MdDh,en hausse de 19%. L’essentiel des exportations de ces produits est écoulésur les marchés de la France (52%), des Etats-Unis d’Amérique ( 16%) etde l’Allemagne (5%).

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4.2. Importations des produits agroalimentaires

La valeur des importations des produits agroalimentaires s’est chiffrée à6,1 MdDh, en baisse de 2,8%. Les huiles végétales, le sucre , les tabacs etle thé constituent 62% des importations totales du secteur

Tableau A19 : Les importations de produits agroalimentairespar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part % Volume Valeur Part %

Huiles végétales brutes 249 1364 23 289 1 373 23

Sucre 519 1369 23 467 1 322 22

Tabacs 11 620 11 10 630 10

Thé 15 329 6 20 428 7

Autres 444 2203 37 772 2 319 38

Total 1237 5884 100 1 557 6 072 100

Source : Office des Changes

Conseil national du commerce extérieur 97

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Les huiles végétales constituent 23% des achats des produitsagroalimentaires. En valeur, elles se sont chiffrées à 1,3 MdDh. Laprincipale source d’approvisionnement demeure l’Argentine avec 22,5% dutotal des besoins. La faiblesse de la production locale des grainesoléagineuses explique la progression des importations des huiles brutes.

Tableau A20 : Structure des importations des produitsagroalimentaires par principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Huiles végétales brutes Argentine 23 France 22 USA 17

Sucre Brésil 63 Afrique du sud 17 Thaïlande 5

Tabacs USA 66 Brésil 11 Zimbabwe 5

Thé Chine 97 G. Bretagne 1 Sri Lanka 1

Source : Office des Changes

Le sucre avec 22% des importations du secteur a vu ses importations sechiffrer à 1,3 MdDh demeurant quasi stables. Le principal fournisseur dusucre demeure le Brésil avec 63% des besoins en la matière.

La baisse de la production locale de tabac explique en partie la croissancede la valeur des importations de ce produit. Les achats à l’étranger detabac se sont élevés à 630 MDH soit 10 des importations du secteur.

Les Etats-Unis d’Amérique avec 66% demeurent le principal fournisseur enla matière, suivi par le Brésil avec près de 11%.

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5. Produits textiles et du cuir

Les échanges commerciaux de produits textiles et du cuir ont atteint 46MdDh. Les importations ont enregistré une hausse de 1% s’établissant à 18MdDh. De même, les exportations se sont appréciées de 2% pour atteindreune valeur globale de 27 MdDh.

L’excédent de la balance commerciale a atteint 9,5 MdDhen progression de 4% . Quant au taux de couverture, il s’est inscrit enbaisse de 1 point s’établissant à 153%.

Globalement, le Maroc occupait la septième position dans la hiérarchie desfournisseurs de l’U-E en 1998 avec 4,1% des importations de cette zone. Ladétérioration de la position concurrentielle des produits marocains trouveson explication dans des facteurs endogènes. Ainsi, le coût de l’énergie, leniveau élevé des taux débiteurs, le coût du travail et la faible valeur ajoutéenationale découlant d’un manque d’intégration du secteur constituent leshandicaps majeurs à l’émergence des potentialités de ce secteur et àl’exploitation de ses atouts et avantages majeurs.

Conseil national du commerce extérieur 98

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Tableau A21 : Balance commerciale des produits textiles et du cuir

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 15020 10 18057 1

Exportations 23969 7 27582 2

Solde 8949 3 9525 4

Taux de couverture 160 -3 153 -1

Marchandises générales

Importations 5544 3 5248 -8

Exportations 9272 -1 8314 -7

Solde 3728 -5 3066 -6

Taux de couverture 167 1 158 1

Source : Office des Changes

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5.1. Exportations de produits textiles et du cuir

Les exportations du secteur en régime général sont constituées à raison de80% des vêtements confectionnés, des articles de bonneterie et deschaussures.

Les articles de bonneterie représentent 41% des ventes à l’étranger desproduits textiles et cuirs. Elles se sont élevés à 3 MdDh. Ces produits sontécoulés, presque en totalité, sur le marché de l’U.E., soit 98%. La Franceest le principal client avec une part de 81%.

Les vêtements confectionnés représentent 34%. En terme de valeur, lesexportations de ces produits se sont élevées à 3 MdDh. Ces produits sontdestinés à raison de 58% vers la France et 8% vers les Etats-Unis d’Amérique.

Tableau A22 : Les exportations des produits textiles et cuirspar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Valeur Part (%) Valeur Part %

Articles de bonneterie 3062 33 3 391 41

Vêtements confectionnés 3494 38 2 836 34

Chaussures 505 5 426 5

Autres 2211 24 1 661 20

Total 9272 100 8 314 100

Source : Office des Changes

Les chaussures interviennent pour 5% de l’ensemble des exportations dusecteur. Ces exportations ont atteint 426 MDH. Ces produits sont destinésà hauteur de 68% vers l’U.E.. Par pays, les principaux importateurs sontla France avec 59%, la Libye avec 21% et l’Italie avec 7%.

Conseil national du commerce extérieur 99

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Tableau A23 : Structure des exportations de produits textiles et cuirs par principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Bonneterie France 81 Allemagne 7 Espagne 4

Confection France 58 USA 8 Pays bas 7

Chaussures France 59 Libye 21 Italie 7

Source : Office des Changes

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5.2. Importations de produits textiles et du cuir

Quatre produits constituent l’essentiel des achats du régime général de cesecteur. Il s’agit des tissus de coton, des fils de fibres synthétiques etartificielles pour tissage, des fibres synthétiques et du coton.

Tableau A24 : Les importations de produits textiles et cuirspar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Valeur Part Valeur Part

Tissus de coton 1108 20 1 110 21

Fils fibres synth, artif pour tissage 744 13 761 15

Fibres textiles synthétiques 624 11 518 10

Coton 716 13 407 8

Autres 2352 42 2 452 47

Total 5544 100 5 248 100

Source : Office des Changes

Les tissus de coton constituent 21%. En valeur, ils se sont établis à 1 MdDh.Ces produits proviennent essentiellement de la France, de l’Espagne et del’Italie qui fournissent respectivement 46%, 21% et 13%.

Les fils de fibres synthétiques et artificielles pour tissage en constituent15%. Les achats de ces produits se sont élevés à 761 MDH. La part del’U.E. est de l’ordre de 66%. l’Espagne, la France et l’Italie représententrespectivement 24%, 22% et 11% des achats de ces produits.

Tableau A25 : Structure des importations de produits textiles et cuirspar principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Tissus de coton France 46 Espagne 21 Italie 13

Fils fibres synth, artif pour tissage Espagne 24 France 22 Italie 11

Fibres textilessynthétiques Espagne 22 France 14 Allemagne 13

Coton Espagne 14 Burkina fasso 12 Mali 13Source : Office des Changes

Conseil national du commerce extérieur 100

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Les fibres textiles synthétiques constituent 10%. La valeur de cesimportations est de 518 MDH. L’U.E. demeure le principal fournisseuravec 70% des importations.

Les importations de coton interviennent pour 8%. Elles se sont chiffrées à407 MDH. Ce produit provient essentiellement de l’Espagne (14%) duBurkina fasso (12%) et du Mali (12%).

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6. Produits chimiques et parachimiques

Ce secteur est essentiellement fondé sur l’exploitation des richesses enphosphates. Dans ce cadre, le Maroc a valorisé, cette année, 48% de laproduction de ce minerai. Les dérivés des phosphates ont atteint près de 5millions de tonnes en 1998, soit une augmentation de 2%. Cette productionest ventilée entre les acides phosphoriques et les engrais phosphatés.

La valeur globale des échanges extérieurs des produits de la chimie et dela parachimie a atteint 31 MdDh soit 17% des échanges globaux.

Tableau A26 : Balance commerciale des produits de la chimieet de la parachimie

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 16841 7 18537 -2

Exportations 10964 3 12252 14

Solde -5877 15 -6285 -22

Taux de couverture 65 -2 66 9

Marchandises générales

Importations 16023 6 17380 -2

Exportations 10259 5 12116 15

Solde -5764 11 -5264 -27

Taux de couverture 64 -1 70 11

Source : Office des Changes

Les importations du secteur se sont élevées à près de 19 MdDh en baisse de2% et les exportations se sont chiffrées à 12 MdDh soit une hausse de 14%.

Le déficit commercial a baissé de 22% s’établissant à 6 MdDh. Le taux decouverture a évolué positivement de 9% pour atteindre 66%.

6.1. Exportations des produits chimiques et parachimiques

Ces produits représentent 17% des exportations totales. Les acidesphosphoriques, les engrais et la pâte à papier représentent 79% desexportations du secteur.

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Les acides phosphoriques constituent 49% des exportations des produitschimiques et parachimiques atteignant près de 6 MdDh. Ces produits sontdestinés au marché indien à hauteur de 59% et à la Grande Bretagne pourune part de 8%. L’U.E. représente 24% des ventes de ces produits.

Tableau A27 : Les exportations des produits de la chimieet de la parachimie par principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part Volume Valeur Part

Acides phosphoriques 1658 4711 46 1 877 5 902 49

Engrais 1796 3106 30 1 891 3 127 26

Pâte a papier 86 407 4 126 496 4

Autres 412 2036 20 468 2 590 21

Total 3952 10259 100 4 364 12 116 100

Source : Office des Changes

Les engrais représentent 26% des ventes du secteur. Les exportations deces produits se sont chiffrées à 3 MdDh. L’U.E. constitue le principal client,avec une part de 48%. Par pays, la France détient 20% suivie de l’Italieavec 13% et du Pakistan avec 11%

Tableau A28 : Structure des exportations des produits de la chimie etde la parachimie par principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Acides phosphoriques Inde 59 G. Bretagne 8 U.E.B.L 7

Engrais France 20 Italie 13 Pakistan 11

Pâte à papier Turquie 35 Italie 21 France 18

Source : Office des Changes

La pâte à papier constitue 4% des exportations du secteur. Ces expéditionsse sont chiffrées à 496 MDH. L’U.E. en absorbe la moitié. La Turquiereprésente la deuxième destination avec une part de 35%. Les exportationsvers ce pays ont enregistré une augmentation de 100%.

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6.2. Importations des produits chimiques et parachimiques

Les produits de la chimie et de la parachimie représentent 17% desimportations globales. En valeur, les achats se sont élevés à 18,5 MDDH.Les produits chimiques, les plastiques, les bois, les papiers et cartons et lesmédicaments représentent 57% des importations de ces produits.

Conseil national du commerce extérieur 102

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Tableau A29 : Les importations des produits de la chimie et de la parachimie par principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Volume Valeur Part Volume Valeur Part

Produits chimiques 663 3221 20 849 3 102 18

Matières plastiques 206 2223 14 263 2 423 14

Bois 449 1549 10 518 1 633 9

Papiers et cartons 165 1332 8 182 1 369 8

Médicaments 3 1075 7 4 1 346 8

Autres 943 6624 41 1 191 7 506 43

Total 2430 16023 100 3 008 17 380 100

Source : Office des Changes

Les produits chimiques interviennent pour 18% des importations totales dusecteur. En valeur elles se sont élevées à près de 3 MdDh. Les importationsde ces produits proviennent à hauteur de 65% de l’U.E.. La France etl’Espagne sont les principaux fournisseurs avec respectivement 23% etprès de 11%.

Tableau A30 : Structure des exportations des produits de la chimieet de la parachimie par principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Produits chimiques France 25 Espagne 11 Allemagne 9

Matières plastiques France 23 Espagne 15 A. saoudite 14

Bois Suède 25 Brésil 14 Gabon 10

Papiers et cartons France 30 Espagne 17 Suède 15

Médicaments France 64 Suisse 5 Italie 5

Source : Office des Changes

Les achats de matières plastiques interviennent pour 14% avec une valeurde plus de 2 MdDh. Par pays l’U.E. assure 69% des besoins. Au sein decette zone, la France intervient à hauteur de 23%. En dehors de l’U.E.,l’Arabie Saoudite intervient avec 14%.

Le bois représente 9% des importations du secteur se chiffrant à près de 2MdDh. La Suède, le Brésil et le Gabon sont les principaux fournisseursavec, respectivement, des parts de 25%, 14% et 10%.

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7. Produits des IMME

La valeur des échanges commerciaux des produits des IMME s’est élevée à49 MdDh, soit 28% du total des échanges commerciaux. Les importationsse sont élevées à 40 MdDh en hausse de 8%. Les exportations ont atteint

Conseil national du commerce extérieur 103

Page 107: sur les échanges extérieurs - CNCE · négatifs de la dette extérieure et du ... prix et à l’exacerbation de la concurrence sur les marchés ... sur le plan de la croissance,

9 MdDh en hausse de 26%. Le déficit commercial s’est aggravé de 4%atteignant ainsi 31 MdDh. Quant au taux de couverture, il a connu unehausse de 3 points suite à l’appréciation des exportations.

Tableau A31 : Balance commerciale des produits des IMME

Moyenne 94-98 1999

Valeur Evol.% Valeur Evol.%

Marchandises globales

Importations 29640 9 40120 8

Exportations 5902 17 9309 26

Solde -23738 8 -30811 4

Taux de couverture 20 1 23 3

Marchandises générales

Importations 26343 8 34920 7

Exportations 2092 7 2942 14

Solde -24251 8 -31978 6

Taux de couverture 8 1 8 1

Source : Office des Changes

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7.1. Exportations des produits des IMME

Les fils et câbles électriques, les pièces détachées pour voituresparticulières et les déchets et débris de cuivre représentent 61% desexportations des produits des IMME.

Tableau A32 : Les exportations des produits des IMMEpar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Valeur Part Valeur Part

Fils et câbles électriques 722 35 1 597 54

Pièces détachées pour

voitures particulières 158 8 130 4

Déchets et débris de cuivre 96 5 87 3

Articles de ménage 50 2 83 3

Autres 1066 51 1 045 36

Total 2092 100 2 942 100

Source : Office des Changes

Les fils et câbles électriques interviennent avec 54%. En valeur ils ontatteint près de 2 MdDh. Ces produits sont destinés à raison de 98% versl’U.E.. Par pays, la France, l’Italie et l’Espagne détiennent respectivement49%, 38% et 12% des ventes globales de ces produits.

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Les ventes des pièces détachées pour véhicules particulièrs constituent 4%des exportations du secteur avec une valeur de 130 MDH. Ces produitssont destinés à hauteur de 85% vers l’U.E.. La France, l’U.E.B.L. etl’Espagne représentent respectivement de 56%, 12% et 11% desexpéditions de ces produits.

Tableau A33 : Structure des exportations des produits des IMMEpar principaux marchés

Principaux clients et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Fils et câbles électriques France 49 Italie 38 Espagne 12

Pièces détachées pour voitures particulières France 56 U.E.B.L 12 Espagne 11

Déchets et débrisde cuivre France 37 Italie 15 Espagne 10

Articles de ménage Espagne 42 France 15 Mauritanie 6

Source : Office des Changes

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7.2. Importations des produits des IMME

Les achats de produits des IMME interviennent à hauteur de 38% desimportations globales. Les machines et appareils divers, les chaudières, lesvéhicules industriels et les voitures particulières représentent 32% desimportations du secteur.

Tableau A34 : Les importations des produits des IMMEpar principaux produits

Moyenne 94-98 1999

Valeur Part (%) Valeur Part %

machines et appareils divers 3390 13 4 497 13

chaudières 361 1 2 536 7

véhicules industriels 1433 5 2 272 7

voitures particulières 1211 5 1 815 5

fer et acier en bloomset ébauches 1534 6 1 350 4

autres 18414 70 22 449 64

total 26343 100 34 920 100

Source : Office des Changes

Les machines et appareils divers représentent 13% des importations, soitune valeur de 4,5 MdDh. Ils proviennent pour 77% de l’U.E. Par pays, laFrance détient 29% de part de marché suivie de l’Allemagne avec 15% etde l’Italie avec 12%.

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Les approvisionnements en chaudières se sont élevées à près de 3 MdDhsoit une part de 7% des importations du secteur. Elles proviennent àhauteur de 48% des Etats-Unis d’Amérique, de 34% de l’Allemagne et de9% de la Suisse.

Les véhicules industriels constituent 7% des importations avec une valeurde 2 MdDh. La France, le Japon et la Suède représentent les partsrespectives de 33%, 30% et 7% des achats à l’étranger de ces produits.

Tableau A35 : Structure des importations des produits des IMMEpar principaux marchés

Principaux fournisseurs et leurs parts en %

1er Part 2ème Part 3ème Part

Machines et appareils divers France 29 Allemagne 14 Italie 12

Chaudières USA 48 Allemagne 34 Suisse 9

Véhicules industriels France 33 Japon 30 Suède 7

Voitures particulières France 38 Japon 30 Allemagne 13

Fer et acier en bloomset embauches Russie 28 Biélorussie 12 France 11

Source : Office des Changes

Les importations de voitures particulières représentent 5% des achats dusecteur, soit une valeur de 2 MdDh. La part de l’U.E. s’élève à 61%. Leprincipal partenaire demeure la France avec 38% suivie du Japon avec30% et de l’Allemagne avec 13%.

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Annexe 2Palmarès des trophées

des exportations

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Palmarès de l’édition 2000des trophées des exportations

Trophées Sociétés primées

Catégorie des entreprises ayant un Chiffre d’Affaires à l’exportation supérieur à 20 MDH

Trophée Or HIGH-TECH PAYEMENT SYSTEMS

Trophée Argent VINDI II

Trophée Bronze S'TOURS

RISMA - MERCURE CORALIA

0ETRUR MAROC SA

Catégorie des entreprises ayant un Chiffre d’Affaires à l’exportation compris entre 10 et 20 MDh

Trophée Or SINFA SA

Trophée Argent COOPER MAROC

Trophée Bronze JESSLINE CIE

SEPOMER

Catégorie des entreprises ayant un Chiffre d’Affaires à l’exportation compris entre 2 et 10 MDh

Trophée Or MAGHREB TOURS SARL

Trophée Argent CHAUSSURES MANDEL

Trophée Bronze CERAMICAS FERRET

ALJ CONFECTION

Catégorie des entreprises ayant un Chiffre d’Affaires à l’exportation inférieur à 2 MDh

Trophée Or MANU CARPET

Trophée Argent NATURA ART ATLAS

Trophée Bronze KENZI KERDOUS HOTEL

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Palmarès de l’édition 1999 des trophées des exportations

Trophées Sociétés primées

Catégorie des biens de consommation

Trophée Or FREFOSTTrophée Argent MOCARYTrophée Bronze PROGRETEX

Catégorie des biens de industriels et d’équipement

Trophée Or GÉNÉRAL TIRETrophée Argent Non AttribuéTrophée Bronze Non Attribué

Catégorie des services

Trophée Or ESPACE TRANSITTrophée Argent COMANAV VOYAGES

ATLAS VOYAGESTrophée Bronze Non attribué

Palmarès de l’édition 1998 des trophées des exportations

Trophées Sociétés primées

Catégorie des biens de consommation

Trophée Or SONARPTrophée Argent BAILLIOTTrophée Bronze SONIC MOCARY

Catégorie des biens de industriels et d’équipement

Trophée Or INGELECTrophée Argent SETTAVEXTrophée Bronze PLASTEX MAROC

Catégorie des services

Trophée Or ALCATEL TELECOMTrophée Argent ESPACE TRANSITTrophée Bronze Non attribué

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Dépôt légal : 2000 / 1795ISBN : 9954 - 0 - 1612 - 0