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SUR LES PERSES D'ESCHYLE Author(s): de Marcellus Source: Revue Archéologique, Nouvelle Série, 1ère Année (Janvier à Juin 1860), pp. 285-288 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41755852 . Accessed: 20/05/2014 18:13 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Archéologique. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.248.15 on Tue, 20 May 2014 18:13:01 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

SUR LES PERSES D'ESCHYLE

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SUR LES PERSES D'ESCHYLEAuthor(s): de MarcellusSource: Revue Archéologique, Nouvelle Série, 1ère Année (Janvier à Juin 1860), pp. 285-288Published by: Presses Universitaires de FranceStable URL: http://www.jstor.org/stable/41755852 .

Accessed: 20/05/2014 18:13

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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SUR LES

PERSES D'ESCHYLE

Quelques amis de la langue grecque qui ont eu la curiosité ou la fantaisie de suivre sur le texte d'Eschyle la traduction que je viens de donner de la tragédie des Perses , m'ont demandé compte de plusieurs leçons nouvelles que j'y avais introduites. Il est très- vrai que dans cet écrit, destiné à une Revue purement littéraire et poli- tique, et qui a paru dans le Correspondant , sous le titre d'Une Lec- ture à Constantinople en 1820, j'avais négligé d'indiquer au bas des pages la raison grammaticale de mes innovations pour ne pas attiédir la chaleur du récit. Mais rien n'empêche ici, dans un recueil plus spécialement voué aux questions d'archéologie et de linguistique, de faire droit à la requête de mes lecteurs hellénistes, et je vais y procéder.

Je dois les avertir tout d'abord que j'ai suivi l'édition de Leipzig de 1850; et je l'ai adoptée parce que, plus récente, elle a pu mieux profiter ainsi des innombrables travaux qui l'ont précédée. Je ne m'en suis écarté que sur très-peu de points, comme je vais l'expli- quer après une courte remarque sur le vers 185.

L'origine commune à l'Asie et à la Grèce, dont il s'agit à cet en- droit du drame d'Eschyle, a troublé bien des commentateurs. Andron d'Halicarnasse, historien dont on n'a plus que le nom cité par Plu- tarque, a prétendu que l'Océan avait eu parmi ses épouses Pompho- lyge etParthénope; que la première avait enfanté l'Asie et la Lybie, la seconde l'Europe et la Thrace. Mais cette généalogie de noms obscurs n'est pas entrée sans doute dans la pensée du poëte, et doit céder la place à celle que nous révèle Platon, ou du moins l'auteur

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286 REVUE ARCHÉOLOGIQUE. du dialogue intitulé le Premier Alcibiade. « Ne savons-nous pas, « dit Socrate, que les rois des Lacédémoniens descendant d'Hercule, « et les rois des Perses d'Achémène, les uns et les autres remontent « ainsi à Persèe? » Ce à quoi Alcibiade, en véritable aristocrate, répond que lui-môme est issu d'Eurydace, et par là de Jupiter. Or Socrate, tout sage qu'il est, ne voulant pas demeurer en reste avec son élève, réplique qu'il sort, quant à lui, de Dédale, et par Dédale de Vulcain, fils de Jupiter aussi. - Dira-t-on encore que la manie des parchemins est le propre des monarchies, et la maladie exclu- sive de notre siècle ?

J'en viens aux difficultés grammaticales du texte.

V. 320. - Au lieu de v4[nr]<rrpi; 'A^icTTpsu; te, j'aime mieux lire "Au^GTfi; T 5A[^idC7)V£uç, c'est-à-dire Amestris d'Amphissène ; car les chefs des Perses qui figurent ici sont tous, sans exception, désignés soit par leurs fonctions dans l'armée, soit par le nom de leur contrée natale. Amestris se trouverait le seul privé de toute attribution et de toute nationalité; ce serait dans ce. récit, merveilleusement éla- boré, une sorte de négligence. Je propose donc de supprimer le nom si peu perse d'Amphistrée, et de donner pour patrie à Amestris, Amphissène, qui est, selon Étienne de Byzance, une contrée de la Petite Arménie, soumise alors au grand roi.

Y. 328. - Ici, je suis plus hardi encore; et je traduis comme si au lieu de eCxXeok fa imXeto, j'avais, lu dans le texte ¿xXswç ¿ttwXsto; car je ne comprendrais pas comment le Messager, en accordant au seul Syennésis un trépas glorieux, n'en aurait pas raconté les dé- tails pour contre-balancer tant de désastres : et comment, tout de suite après, la reine Atossa parlerait de honte pour les Perses, áiV/vi te lineai;. D'un autre côté, le ton et la marche du récit exigent qu'il finisse comme il a commencé; que le contraste entre la puissance des capitaines et leur triste destinée continue; enfin, que le prince de Cilicie, si vaillant et si ami de la gloire, Trpôko; sïç eú-W/íav, meure sans honneur comme tous ses compagnons, áxXeíõç, et tel que ce commandant de deux cent cinquante vaisseaux Tharybis qui le précède immédiatement, et qui tombe abandonné par la fortune, ou [JLOtX1 ¿UTUyoiç.

V. 541. - L'épithète poyóoi n'a pas ici un sens bien clair et se trouve un peu trop rapprochée de yooiç áxopEffTócToiç qui se rencontre dans la môme phrase. Pourquoi pas ¿6po6foi, délicates , voluptueuses ,

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que ce qui suit va expliquer? Qualification bien méritée du reste par les femmes perses.

V. 651. - Au lieu de oTov ávoa-a, quel roil ou même de oîov «Vax?* .le seul roi. version que plusieurs commentateurs ont adoptée, et qui me semblerait une trop forte impertinence envers le roi régnant Xercès, j'ai traduit comme s'il y avait èW àvaxta, le saint roi. Et ce sens, l'épithéte (homaro p, l'inspiré de Dieu , qu'on lit au vers suivant, va le confirmer.

V. 678 à 677. - Ces vers ont longtemps exercé et exercent en- core la patience des plus ingénieux et obstinés commentateurs. Qu'il me soit permis à mon tour de hasarder une leçon et d'écrire :

Tt TOCS' áSuVOCTOC àuVOCTOC irspi Y? dã §i§u(xa Siáyotev àjxápTia, rapi ya da xãSs. x. t. X.

« Comment, par une double faute, l'impossible est-il devenu pos- « sible dans votre royaume? Comment, dans votre empire, etc.»

V. 765 à 780. - Je réclame aussi le droit accordé à tout traduc- teur d'Eschyle de présenter mon système de rectification sur cette nomenclature des rois de Perse, où des moitiés de vers déplacées et interposées ont jeté une grande confusion. Je propose donc : 1® (vers 776), au lieu de cette épithète îoOXôç, appliquée à Artapherne le Brave, que contrarient les mots oùv So ).w Ixteivsv, tiui par ruse , de lire Ixtoç, le sixième. Car c'est là en effet le rang que l'on doit sssi- gner à Artapherne ou Artaphrène, lequel parut un instant dans la ligne royale pour faire aussitôt place à Darius; 2» j'applique à Da- rius lui-même la leçon de Scholl iPhiloloytts . t. X, p. 185), qui substitue (v. 777) à ces mots : oí; /¿so;, ceux-ci : àuro; É'êSojxoç: 3° je supprime le roi Maraphis, dont toutes les éditions si- gnalent l'intrusion, et qui figure entre deux parenthèses dans le vers 776, évidemment interpolé. Il me semble que par là on se dis- pense de chercher inutilement et à grand effort d'érudition, dans la dynastie des Perses, un monarque tout à fait étranger à leurs an- nales; et qu'enlin le sens et l'histoire demeurent de la sorte complè- tement rétablis.

Y. 875. - Au lieu de eůyóuevai. qui devrait être suivi d'un second

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verbe, je lis àypousvai ; et les colonies qui se groupent sur la rive de l'Hellespont me paraissent ainsi parfaitement désignées.

V. 952. - vuyťav xÁáxa, la plaine nocturne. Cette épithète me semble s'appliquer assez mal à l'îlot de Psyttalie, même dans les pé- riphrases d'Eschyle, parfois transparentes à demi. Pourquoi pas ¡xu/ťav TT/.áy.a. la plaine et ses enfoncements ? Ces mots peindraient bien plus exactement les bords de la plage qui longe Salamine jusqu'au Pirée.

Enfin je conclus de cette correction dernière, que pour mieux com- prendre les beautés des poëtes, même tragiques, qui se sont atta- chés, comme Eschyle ici, et comme Sophocle presque partout, à peindre la grande nature, il faut aller l'étudier dans leur propre pays ; et c'est là qu'on pourra l'admirer telle qu'ils l'ont retracée, et telle qu'elle se présente encore sous le ciel, l'aspect et la forme de la terre merveilleuse qu'ils habitaient.

Le Comte de Marcellus, Ancien ministre plénipotentiaire.

Paris, 22 mars i860.

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