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Saison 2015-2016 Opéras Le Château de Barbe-Bleue Bartók (octobre) Le Prisonnier Dallapiccola (octobre) Rigoletto Verdi (novembre) Les Caprices de Marianne Sauguet (janvier) Les Fêtes vénitiennes Campra (février) Les Noces de Figaro Mozart (avril) L’Italienne à Alger Rossini (mai) Faust Gounod (juin) Ballets Giselle Belarbi (décembre) Coppélia Jude (mars) Paradis perdus Belarbi, Rodriguez (avril) Paquita Grand Pas – L’Oiseau de feu Vinogradov, Béjart (juin) Midis du Capitole, Chœur du Capitole, Cycle Présences vocales Abonnez-vous ! sur www.theatreducapitole.fr 05 61 63 13 13 www.theatreducapitole.fr THéâTRE DU CAPITOLE SAISON 2015/16 GISELLE GISELLE RCS TOULOUSE B 387 987 811 - © Alexander Gouliaev Licences d’entrepreneur de spectacles 1-1052910, 2-1052938, 3-1052939 www.fnac.com Sur l’application mobile La Billetterie, et dans votre magasin Fnac et ses enseignes associées

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Saison 2015-2016

OpérasLe Château de Barbe-Bleue Bartók (octobre) Le Prisonnier Dallapiccola (octobre)

Rigoletto Verdi (novembre)

Les Caprices de Marianne Sauguet (janvier)

Les Fêtes vénitiennes Campra (février)

Les Noces de Figaro Mozart (avril)

L’Italienne à Alger Rossini (mai)

Faust Gounod (juin)

BalletsGiselle Belarbi (décembre)

Coppélia Jude (mars)

Paradis perdus Belarbi, Rodriguez (avril)

Paquita Grand Pas – L’Oiseau de feu Vinogradov, Béjart (juin)

Midis du Capitole, Chœur du Capitole, Cycle Présences vocales

Abonnez-vous !sur www.theatreducapitole.fr

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Frédéric ChambertDirecteur artistique

Janine MaccaAdministratrice générale

Kader BelarbiDirecteur de la danse

ThéâTre du CapiTole

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Julie Charlet (Giselle) et Davit Galstyan (Albrecht) en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015, photo David Herrero©

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GiselleBallet en deux actes créé le 28 juin 1841À l’Académie royale de Musique de Paris (Salle Le Peletier)Sur un livret de Théophile Gautier et de Jules-Henri Vernoy de Saint-GeorgesD’après Heinrich Heine

Nouvelle version d’après Jules Perrot et Jean Coralli (1841)

Adolphe Adam musiqueKader Belarbi chorégraphie et mise en scèneLaure Muret assistante-chorégrapheThierry Bosquet décorsOlivier Bériot costumesMarc Deloche architecte-bijoutier Sylvain Chevallot lumièresMonique Loudières, Étoile du Ballet de l’Opéra National de Paris maître de ballet invitéEmmanuelle Broncin et Minh Pham maîtres de ballet

Nouvelle production

Ballet du CapitoleKader Belarbi direction

Orchestre national du CapitolePhilippe Béran direction

Théâtre du Capitole 20, 24 et 27 décembre à 15h22, 23, 26, 29 et 31 décembre à 20h

Durée du spectacle : 2h25Acte I : 60 min.Entracte : 30 min. Acte II : 55 min.

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Julie Charlet (Giselle), Laura Fernandez (Berthe) et Solène Monnereau en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015, photo David Herrero©

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Autour de la création 6

Distribution 9

Argument 10

Entretien avec Kader Belarbi, chorégraphe 12

Entretien avec Thierry Bosquet, décorateur 14

Les costumes par Olivier Bériot 15

Le bijou de Giselle par Marc Deloche 17

Giselle, la plus célèbre des âmes dansantes 18 FLOrENCE POuDru

Giselle, apothéose du ballet romantique 27 CArOLE TEuLET

Les créateurs de Giselle 30

La musique 32

À l’origine des Wilis de Giselle, fées du monde slave 36 CArOLE TEuLET

Biographies 44

Conduite spectacle 59

Formation orchestrale 61

Liste des personnels 62

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Politique Littérature et Philosophie Art et Architecture Musique et Danse1800 Consulat La parution des œuvres de Mme de Staël (De la Littérature, 1800)

et de François-rené de Chateaubriand consacre l’apogée du romantisme français. Celui-ci traduit les tourments d’une génération mélancolique, figée dans l’espoir de transformer le monde

Jacques-Louis David peint le portrait de Madame récamier. Il commence aussi une série de cinq tableaux représentant Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard

Ludwig van Beethoven débute l’écriture de ses neuf symphonies. Il est le premier à éveiller le romantisme allemand en musique

1804 Avènement du Premier Empire 2 décembre : sacre de Napoléon 1er

Etienne de Senancour, Oberman Friedrich von Schiller, Guillaume TellCharles Fourier, Harmonie universelle

Construction de la Colonne VendômeAntoine-Jean Gros, Les Pestiférés de Jaffa

Beethoven, la Symphonie héroïque

1807 Napoléon renforce le caractère autoritaire du régime et poursuit ses réformes intérieures, assurant son absolutisme sur tous les plans

Mme de Staël, Corinne ou l’ItalieFriedrich Hegel est le premier à exprimer l’idée d’une histoire de la philosophie comme somme de la vérité humaine

David, Le Sacre de NapoléonGros, La Bataille d’Eylau

Étienne Méhul, Joseph

1810 2 avril : mariage de Napoléon Bonaparte avec Marie-Louise d’Autriche, fille de l’empereur François Ier d’Autriche

Mme de Staël, De l’AllemagneAugust Schlegel, Cours de littérature dramatique dans lequel le philosophe allemand fait un réquisitoire contre l’esthétique néo-classique française, à laquelle il oppose l’esprit romantique allemand

La Bataille des Pyramides et Bonaparte Premier Consul, toiles d’Antoine-Jean GrosDébut de la série de Francisco de Goya, Les Désastres de la guerre

1812 Guerre d’Espagne24 juin au 30 décembre : campagne de russie

Avec Percy Bysshe Shelley et John Keats, lord Byron représente le triomphe du moi dans la poésie romantique anglaise. Le Pèlerinage de Childe Harold, qui raconte la révolte du héros contre l’oppression sociale, lui vaudra une renommée immédiate

Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, toile de Théodore GéricaultWilliam Turner peint Le Passage des Alpes par HannibalLes marbres d’Elgin (la frise du Parthénon) arrivent au royaume-uni

Piotr Ilitch Tchaïkovski compose son opus 49, 1812

1814 6 avril : abdication de Napoléon – Début du règne de Louis XVIII (restauration)Début du Congrès de Vienne qui va redéfinir l’Europe

Walter Scott, Waverley Goya, les toiles intitulées Dos de mayo et Tres de mayo sont une dénonciation bouleversante des atrocités commises par l’armée napoléonienne dans l’Espagne de 1808 Jean-Auguste-Dominique Ingres, La Grande Odalisque

renouvellement de la musique de chambre grâce aux lieder de Franz Schubert, grand orfèvre en la matière. Il en composera plus de six cents

1815 20 mars – 22 juin : les Cent-Joursretour de Louis XVIII au pouvoir (Seconde restauration)

Début de la traduction en français et de la vogue des romans de Walter Scott

Gioacchino rossini, Le Barbier de Séville

1818 Octobre : la France rompt partiellement son isolement en intégrant la Sainte-Alliance

recueils de Keats et de Shelley Le romantisme, en peinture, affirme le primat du geste et de la matière ; les Salons parisiens de 1824 et 1827 l’exalteront Si les Anglais Constable et Turner sont paysagistes, les Français Géricault et Eugène Delacroix optent pour des sujets à portée politique

1820 Assassinat du duc de Berry, héritier du trôneGrande-Bretagne : George IV devient roi de Grande-Bretagne et d’Irlande

Début des grandes traductions de Shakespeare, Goethe, Schiller et ByronAlphonse de Lamartine, Méditations poétiques

Le navigateur français Jules Dumont d’urville découvre la Vénus de Milo sur l’île de Milos (Grèce)

1821 5 mai : mort de Napoléon à Sainte-Hélène Alessandro Manzoni, Les FiancésCharles Nodier, Le Vampire ; Smarra ou les Démons de la nuitJohann Wolfgang von Goethe, Les Années d’apprentissage de Wilhelm MeisterThomas De Quincey, Confessions of an English Opium Eater (Confessions d’un mangeur d’opium anglais)

Carl Maria von Weber, Le Freischütz

1824 Mort de Louis XVIII à qui succède Charles X Salon de Nodier à l’ArsenalFondation du Globe, journal littéraire

Eugène Delacroix, Scènes des massacres de Scio

1830 Début de la colonisation de l’Algérie révolution de Juillet 1830 (les Trois Glorieuses) qui entraîne l’abdication de Charles X et le début de la Monarchie de Juillet : Louis-Philippe 1er, roi des FrançaisLes Grecs se libèrent des Turcs

25 février : Bataille d’Hernani : la Préface de Cromwell en 1827, puis la représentation d’Hernani, qui pousse à l’émeute les tenants du classicisme, fondent les principes du drame romantiqueStendhal, Le Rouge et le NoirAlfred de Musset, Contes d’Espagne et d’ItalieAuguste Comte, Cours de philosophie positive

1831 Insurrection des canuts lyonnais Victor Hugo, Notre-Dame de ParisDernier des romantiques allemands, Heinrich Heine est l’auteur de Tableaux de voyage, qui lui apportent la célébrité. La France est le pays qui sert le mieux ses idéauxAlexandre Pouchkine domine les lettres russes. Son œuvre marque la naissance de la littérature russe moderne

Delacroix, La Liberté guidant le peuple Giacomo Meyerbeer, Robert le Diable

1832 Émeutes sanglantes de juin Goethe, Faust (deuxième partie)George Sand, IndianaAlfred de Vigny, Stello

Voyage de Delacroix au Maroc Gargantua, caricature de Louis-Philippe par Honoré Daumier, lui vaut six mois de prison

Le ballet romantique naît en France avec La Sylphide de F. Taglioni, créé à l’Académie royale de Musique de Paris. Dans le rôle-titre, Marie Taglioni façonne l’image de la ballerine

1841 11-18 septembre : Troubles à Paris. Le 13 septembre, un extrémiste, Quenisset, tire un coup de pistolet sur le duc d’Aumale, un des princes du sang

L’écrivain américain Edgar Allan Poe écrit la première nouvelle policière, Double Assassinat dans la rue Morgue. un an auparavant, il a créé le fantastique moderne avec ses Histoires extraordinaires qui véhiculent une esthétique du morbideLe Vampire de Léon Tolstoï

La Symphonie fantastique d’Hector Berlioz est l’œuvre fondatrice du romantisme musical français28 juin : Giselle, apothéose du ballet romantique, est créé à l’Académie royale de Musique de Paris

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onPolitique Littérature et Philosophie Art et Architecture Musique et Danse

1800 Consulat La parution des œuvres de Mme de Staël (De la Littérature, 1800) et de François-rené de Chateaubriand consacre l’apogée du romantisme français. Celui-ci traduit les tourments d’une génération mélancolique, figée dans l’espoir de transformer le monde

Jacques-Louis David peint le portrait de Madame récamier. Il commence aussi une série de cinq tableaux représentant Le Premier Consul franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard

Ludwig van Beethoven débute l’écriture de ses neuf symphonies. Il est le premier à éveiller le romantisme allemand en musique

1804 Avènement du Premier Empire 2 décembre : sacre de Napoléon 1er

Etienne de Senancour, Oberman Friedrich von Schiller, Guillaume TellCharles Fourier, Harmonie universelle

Construction de la Colonne VendômeAntoine-Jean Gros, Les Pestiférés de Jaffa

Beethoven, la Symphonie héroïque

1807 Napoléon renforce le caractère autoritaire du régime et poursuit ses réformes intérieures, assurant son absolutisme sur tous les plans

Mme de Staël, Corinne ou l’ItalieFriedrich Hegel est le premier à exprimer l’idée d’une histoire de la philosophie comme somme de la vérité humaine

David, Le Sacre de NapoléonGros, La Bataille d’Eylau

Étienne Méhul, Joseph

1810 2 avril : mariage de Napoléon Bonaparte avec Marie-Louise d’Autriche, fille de l’empereur François Ier d’Autriche

Mme de Staël, De l’AllemagneAugust Schlegel, Cours de littérature dramatique dans lequel le philosophe allemand fait un réquisitoire contre l’esthétique néo-classique française, à laquelle il oppose l’esprit romantique allemand

La Bataille des Pyramides et Bonaparte Premier Consul, toiles d’Antoine-Jean GrosDébut de la série de Francisco de Goya, Les Désastres de la guerre

1812 Guerre d’Espagne24 juin au 30 décembre : campagne de russie

Avec Percy Bysshe Shelley et John Keats, lord Byron représente le triomphe du moi dans la poésie romantique anglaise. Le Pèlerinage de Childe Harold, qui raconte la révolte du héros contre l’oppression sociale, lui vaudra une renommée immédiate

Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant, toile de Théodore GéricaultWilliam Turner peint Le Passage des Alpes par HannibalLes marbres d’Elgin (la frise du Parthénon) arrivent au royaume-uni

Piotr Ilitch Tchaïkovski compose son opus 49, 1812

1814 6 avril : abdication de Napoléon – Début du règne de Louis XVIII (restauration)Début du Congrès de Vienne qui va redéfinir l’Europe

Walter Scott, Waverley Goya, les toiles intitulées Dos de mayo et Tres de mayo sont une dénonciation bouleversante des atrocités commises par l’armée napoléonienne dans l’Espagne de 1808 Jean-Auguste-Dominique Ingres, La Grande Odalisque

renouvellement de la musique de chambre grâce aux lieder de Franz Schubert, grand orfèvre en la matière. Il en composera plus de six cents

1815 20 mars – 22 juin : les Cent-Joursretour de Louis XVIII au pouvoir (Seconde restauration)

Début de la traduction en français et de la vogue des romans de Walter Scott

Gioacchino rossini, Le Barbier de Séville

1818 Octobre : la France rompt partiellement son isolement en intégrant la Sainte-Alliance

recueils de Keats et de Shelley Le romantisme, en peinture, affirme le primat du geste et de la matière ; les Salons parisiens de 1824 et 1827 l’exalteront Si les Anglais Constable et Turner sont paysagistes, les Français Géricault et Eugène Delacroix optent pour des sujets à portée politique

1820 Assassinat du duc de Berry, héritier du trôneGrande-Bretagne : George IV devient roi de Grande-Bretagne et d’Irlande

Début des grandes traductions de Shakespeare, Goethe, Schiller et ByronAlphonse de Lamartine, Méditations poétiques

Le navigateur français Jules Dumont d’urville découvre la Vénus de Milo sur l’île de Milos (Grèce)

1821 5 mai : mort de Napoléon à Sainte-Hélène Alessandro Manzoni, Les FiancésCharles Nodier, Le Vampire ; Smarra ou les Démons de la nuitJohann Wolfgang von Goethe, Les Années d’apprentissage de Wilhelm MeisterThomas De Quincey, Confessions of an English Opium Eater (Confessions d’un mangeur d’opium anglais)

Carl Maria von Weber, Le Freischütz

1824 Mort de Louis XVIII à qui succède Charles X Salon de Nodier à l’ArsenalFondation du Globe, journal littéraire

Eugène Delacroix, Scènes des massacres de Scio

1830 Début de la colonisation de l’Algérie révolution de Juillet 1830 (les Trois Glorieuses) qui entraîne l’abdication de Charles X et le début de la Monarchie de Juillet : Louis-Philippe 1er, roi des FrançaisLes Grecs se libèrent des Turcs

25 février : Bataille d’Hernani : la Préface de Cromwell en 1827, puis la représentation d’Hernani, qui pousse à l’émeute les tenants du classicisme, fondent les principes du drame romantiqueStendhal, Le Rouge et le NoirAlfred de Musset, Contes d’Espagne et d’ItalieAuguste Comte, Cours de philosophie positive

1831 Insurrection des canuts lyonnais Victor Hugo, Notre-Dame de ParisDernier des romantiques allemands, Heinrich Heine est l’auteur de Tableaux de voyage, qui lui apportent la célébrité. La France est le pays qui sert le mieux ses idéauxAlexandre Pouchkine domine les lettres russes. Son œuvre marque la naissance de la littérature russe moderne

Delacroix, La Liberté guidant le peuple Giacomo Meyerbeer, Robert le Diable

1832 Émeutes sanglantes de juin Goethe, Faust (deuxième partie)George Sand, IndianaAlfred de Vigny, Stello

Voyage de Delacroix au Maroc Gargantua, caricature de Louis-Philippe par Honoré Daumier, lui vaut six mois de prison

Le ballet romantique naît en France avec La Sylphide de F. Taglioni, créé à l’Académie royale de Musique de Paris. Dans le rôle-titre, Marie Taglioni façonne l’image de la ballerine

1841 11-18 septembre : Troubles à Paris. Le 13 septembre, un extrémiste, Quenisset, tire un coup de pistolet sur le duc d’Aumale, un des princes du sang

L’écrivain américain Edgar Allan Poe écrit la première nouvelle policière, Double Assassinat dans la rue Morgue. un an auparavant, il a créé le fantastique moderne avec ses Histoires extraordinaires qui véhiculent une esthétique du morbideLe Vampire de Léon Tolstoï

La Symphonie fantastique d’Hector Berlioz est l’œuvre fondatrice du romantisme musical français28 juin : Giselle, apothéose du ballet romantique, est créé à l’Académie royale de Musique de Paris

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Walking Mad, en haut : Alexander Akulov et Davit Galstyan ; en bas : Julie Loria et Shizen Kazama, décembre 2012, @David Herrero

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Acte IGiselle Julie Charlet (1) Maria Gutierrez (2)Loys/Albrecht Davit Galstyan (1) Takafumi Watanabe (2)Hilarion Demian Vargas (1) ramiro Samón (2)Berthe, la mère de Giselle Laura FernandezWilfred, l’écuyer d’Albrecht Nicolas rombaut (1) Pierre-Emmanuel Lauwers (2)Bathilde, la fiancée d’Albrecht Julie Loria (1) Juliette Thélin (2)Le duc de Courlande ramiro Samón (1) Demian Vargas (2)

Deux dames Juliette Thélin (1), Taisha Barton rowledge (1) / Julie Loria (2), Sofia Caminiti (2)

Deux seigneurs Dennis Cala Valdes, Jackson CarrollPas de quatre des vendangeurs Kayo Nakazato, Scilla Cattafesta (1) / Tiphaine Prévost (2), Matthew Astley, Philippe SolanoLes vignerons Martin Arroyos, Amaury Barreras Lapinet, Florent Cazeneuve, Minoru Kaneko, Jérémy Leydier, Andrea Morelli, Pierre-Emmanuel Lauwers (1) / Nicolas rombaut (2)

Les vigneronnes Melissa Abel, Olivia Lindon, Elisa Lons, Solène Monnereau, Tiphaine Prévost (1) / Manon Cazalis (2), Tabatha rumeur, Eukene Sagues Abad, Lyria Van MoerLes ivrognes Minoru Kaneko, Jérémy Leydier (1) / Nicolas rombaut (2)

Les archers Eric Batbedat, Jean-Gabriel Evrard

Acte IIGiselle, Albrecht, Hilarion, WilfredLes vignerons Martin Arroyos, Amaury Barreras Lapinet, Jackson Carroll, Minoru Kaneko, Pierre-Emmanuel Lauwers (1) / Nicolas rombaut (2), Jérémy Leydier, Andrea Morelli, Philippe SolanoMyrtha, reine des Wilis Ilana WernerDeux Wilis Lauren Kennedy, Juliette Thélin (1) / Julie Loria (2)

Les Wilis Melissa Abel, Taisha Barton rowledge, Sofia Caminiti, Scilla Cattafesta, Manon Cazalis, Laura Fernandez, Olivia Lindon, Elisa Lons, Julie Loria (1) / Juliette Thélin (2), Julie Magnon-Verdier, Solène Monnereau, Kayo Nakazato, Tiphaine Prévost, Tabatha rumeur, Eukene Sagues Abad, Lyria Van MoerLes gardes Eric Batbedat, Jean-Gabriel Evrard

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(1) les 20, 23, 26 et 29 décembre (2) les 22, 24, 27 et 31 décembre

Ci-contre, de haut en bas et de gauche à droite : Davit Galstyan et Julie Loria/Maria Gutierrez et Valerio Mangianti/Julie Charlet et Jérémy Leydier/Demian Vargas et Takafumi Watanabe, répétitions des Liaisons dangereuses, mars 2015, Ballet du Capitole, photos David Herrero©

Ci-contre : Tabatha rumeur et Solène Monnereau / Tabatha rumeur et le corps de ballet en répétition dans les Wilis, Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015. © David Herrero

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Acte IDans un village, au moment des vendanges.

Giselle, une jeune paysanne, est amoureuse d’un bel inconnu. De lui, elle ne sait que son nom : Loys. Mais le braconnier Hilarion, épris de Giselle, et que la jalousie rend perspi-cace, soupçonne quelque grand seigneur.

En ce jour de vendanges, la danse s’est emparée de tout le village. Comme à l’accoutumée, Giselle danse à perdre haleine, malgré un cœur fragile et au grand désespoir de sa mère.

Cette dernière évoque avec effroi le sort des malheureuses Wilis, condamnées à danser chaque nuit jusqu’à l’aube. Ces jeunes filles, mortes d’avoir trop aimé la danse, entraînent leurs victimes dans une danse à l’issue fatale. Giselle se rit de cet avertissement et invite Loys à prendre part à une danse passionnée durant laquelle les vignerons la couronnent reine de la vendange.

Alors qu’il chasse au vol, le duc de Courlande1, accompagné de sa fille, la marquise Bathilde2, et de sa suite, fait une halte devant la modeste maison de Giselle. Berthe et Giselle offrent à ces seigneurs une table avec du vin et des fruits.

Lors d’une conversation avec la marquise Bathilde, Giselle évoque son grand et unique amour Loys. Bathilde, de son côté, raconte ses récentes fiançailles avec un jeune prince. C’est le moment que choisit Hilarion pour démasquer l’imposteur. Ayant réussi à s’empa-rer de l’épée armoriée de Loys, il dévoile alors sa véritable identité : Loys n’est autre que le prince Albrecht, fiancé à Bathilde de Courlande. réalisant alors, à la fois l’impossibilité de son amour et la duperie dont elle a été victime, Giselle, éperdue de douleur, sombre dans la folie et s’effondre, morte.

1- Le Courlande, en letton Kurzeme, est une ancienne région de Lettonie, à l’ouest du golfe de riga.2 - Dans le livret initial, Bathilde est princesse et non marquise. On peut se demander si ce n’est pas la Princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904), fille de Jérôme Bonaparte, qui aurait inspiré à Gautier le personnage de Bathilde. Passionnée d’art et de littérature, elle aimait à s’entourer d’artistes et nomma Théophile Gautier, bibliothécaire de ses collections. Ce dernier lui consacra plusieurs poésies dont la série intitulée À la Princesse Mathilde.

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Acte II

À minuit, au cœur de la forêt, devant la tombe de Giselle.

Hilarion, désespéré par la mort de cette dernière, vient se recueillir sur sa tombe, en proie au plus profond remords.

Des ombres glissent dans la nuit. Ce sont les Wilis, jeunes filles « mortes pour avoir trop aimé la danse, ou mortes trop tôt, sans avoir assez satisfait cette folle passion »3. Gare au promeneur égaré dans la forêt, entre minuit et l’aube ! Elles l’entraînent dans leurs valses effrénées, l’obligent à danser jusqu’à ce que mort s’ensuive, puis jettent son corps dans le lac ou l’étang le plus proche.

Aux douze coups de minuit, Myrtha, la reine des Wilis, rassemble ses sujettes pour accueillir leur nouvelle compagne : Giselle. Albrecht est venu porter des fleurs sur sa tombe. Il voit son image flotter dans la nuit. Il veut la saisir, mais l’ombre toujours lui échappe. Giselle fuit. Albrecht la suit…

C’est alors qu’Hilarion réapparaît, poursuivi par la cohorte des Wilis vengeresses. Elles l’entraînent dans une danse frénétique et fatale et ont raison de sa vie.

Ces êtres étranges et surnaturels veulent ensuite la mort d’Albrecht et le forcent à dan-ser jusqu’à épuisement. Giselle implore la grâce de Myrtha qui reste inflexible. Face à l’amour protecteur de Giselle, les Wilis restent impuissantes. Quand les premières lueurs de l’aube apparaissent, le pouvoir maléfique des Wilis prend fin et elles s’éloignent. Albrecht est sauvé tandis que Giselle gagne définitivement le royaume des Morts.

3 - Je cite ici les deux librettistes du livret, sans rien ajouter ou retrancher à leurs propos. Ce livret a été publié le 3 juillet 1841 à Paris par la maison d’éditions habituelle des livrets de ballets et d’opéras à l’époque, madame Veuve Jonas. Contrairement à ce qui a souvent été dit, les Wilis ne sont en aucun cas des jeunes filles mortes à la veille de leurs noces pour avoir été abandonnées par leur amoureux. Pour devenir wili après sa mort, et d’ailleurs les légendes et récits originaux le confirment, une jeune fille doit avoir aimé la danse à la folie et n’avoir pu se repaître totalement de cette passion de son vivant. Elle peut, comme c’est le cas pour Giselle, avoir été trompée à en perdre la raison et à en mourir. Mais il ne faut pas faire de ce cas particulier une généralité ou une condition sine qua non à la métamorphose en wili. Nulle part, à aucun moment, dans le livret, Gautier ne nous dit que Giselle est devenue une wili pour avoir été dupée et abandonnée par Albrecht. Certes, la mystification de ce dernier et la découverte de l’impossibilité de son amour la rendent folle et elle en meurt. Mais, elle devient wili en raison de son amour inconditionnel et immodéré de la danse. Par contre, comme le confirme Heinrich Heine, dans son texte inspirateur tiré De l’Allemagne, les Wilis sont des jeunes filles mortes avant le jour de leurs noces. C’est d’ailleurs pour cela qu’elles reviennent parées de vêtements de noces qu’elles n’ont pu arborer de leur vivant.

Gravures extraites des Beautés de l’Opéra, Éditions Soulié, Paris, 1844.

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Entretien avec Kader Belarbi, chorégraphePourquoi proposer une nouvelle version de Giselle pour l’ouverture de la saison 15-16 du Ballet du Capitole ? Giselle est l’un des ballets les plus dansés au monde. C’est le chef-d’œuvre du ballet romantique. C’est l’un de mes ballets fétiches et j’ai eu le plaisir d’en interpréter de nombreuses versions. Aujourd’hui, un Ballet d’envergure se doit d’avoir à son répertoire un Giselle de belle facture. Pour cela, il doit, entre autres, être doté d’un Corps de ballet féminin de qualité. C’est ce que je tente de mettre en œuvre au sein du Ballet du Capitole.En tant que directeur de la danse, je veux inscrire une nouvelle production de Giselle au réper-toire du Ballet du Capitole, à travers ce qui m’a été transmis par les chemins de la tradition de l’école française, en étant fidèle à l’esprit et à la lettre. Pour cela, je me suis replongé dans les écrits de Théophile Gautier, dans les sources musicales d’Adolphe Adam et dans le contexte de l’œuvre, depuis sa création en 1841 jusqu’à nos jours.La question de la mémoire, de l’interprétation et de la transmission se pose toujours pour par-venir à un juste sens. Avec un grand intérêt, je suis allé à la Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris pour faire mes propres recherches. J’ai été subjugué par tous ces artistes qui ont donné une pâte à ces nom-breux Giselle. Pierre Vidal, directeur de la Bibliothèque-Musée et son adjoint Mathias Auclair ont eu la gentillesse et la grande générosité de m’ouvrir les portes de cette mémoire gigan-tesque. Et c’est avec émotion que j’ai lu et vu des trésors historiques. Au cours de ces recherches, je me suis fabriqué une forme d’inventaire sur les indications de l’action, de la pantomime, de la musique originale, de la description des costumes, des acces-soires et des éléments de décors, dans l’esprit de l’époque et de l’ouvrage. Mais je ne souhaite pas parler de reconstitution, car l’écueil à éviter est le ballet-pièce de musée. Il me paraît essentiel de respecter les ouvrages du passé en formulant une transmission, une tradition qui se perpétue. Mon souhait est de créer un Giselle vivant et actuel, qui s’inscrive dans le regard et le désir d’aujourd’hui.Au fil du temps et des interprètes, Giselle a évolué et les transformations respectueuses de l’esprit original de l’œuvre permettent d’inscrire encore ce chef-d’œuvre du XIXe siècle dans notre présent.

Sans trop dévoiler votre vision de l’œuvre, pouvez-vous nous dire en quoi elle sera différente de ce qui a déjà été fait ?Je ne cherche pas l’originalité. Je trouve le sens et une justesse de ton après avoir rassemblé en moi tout ce qui correspond à un héritage et à une projection personnelle. Je crée une nouvelle version avec mes propres mots. Dans le 1er acte, je fais des paysans initiaux des vignerons et j’enracine les danses populaires. Pour cela, j’ai ré-agencé la musique d’Adolphe Adam afin de créer une dramaturgie musicale correspondante à cet univers.Comme il se doit dans les grands ballets, les conditions sociales des protagonistes sont très contrastées. En opposition aux vignerons, la seigneurie est plus dansante, interrompant une chasse au vol pour faire une halte dans la clairière. Pour accentuer la dualité entre monde terrestre et monde immatériel, le ballet blanc du deuxième acte retrouve une plus grande élévation. Je donnerai un soin particulier à la vir-tuosité technique et à la qualité des pointes des Wilis, vaporeuses « Filles de l’air » comme disait Théophile Gautier.

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Le thème romantique de l’amour plus fort que la mort est évidemment ici pleinement à l’œuvre. Plus que dans tout autre ballet, dans Giselle, le mouvement se transforme en langage de l’âme.Cette nouvelle version respectera la tradition, avec le regard de ce que nous sommes aujourd’hui.

Pourquoi avoir choisi Thierry Bosquet, Olivier Bériot et Sylvain Chevallot pour concevoir les décors, les costumes et les lumières de cette production ? Thierry Bosquet travaille pour l’opéra, la danse et le théâtre et réalise des décors et des cos-tumes dans la plupart des théâtres et opéras du monde entier. Amoureux de l’art baroque et de l’art gothique flamboyant, il se consacre également à des projets de décoration au travers de nombreuses peintures murales pour des châteaux ou des hôtels particuliers. Il est avant tout un somptueux peintre raffiné qui a su créer une scénographie pour Giselle, composée principalement de toiles peintes représentant une forêt automnale au 1er acte et une forêt lunaire au 2e acte. Son sens du beau, sa sensibilité et sa finesse d’esprit éclairent tous les aspects rêvés de Giselle.Pour cette nouvelle création, je retrouve deux fidèles complices, Olivier Bériot et Sylvain Chevallot avec qui nous avons créé plusieurs ballets.Olivier Bériot est créateur de costumes pour le cinéma, la danse et le théâtre. La principale direction de travail que je lui ai indiquée a été de s’inspirer de l’univers de Pieter Brueghel l’Ancien. Ses tableaux représentent la vie populaire et le peintre nous montre des paysans tels qu’ils sont dans leurs activités et leurs divertissements. À travers des scènes pittoresques, la facture des costumes d’époque transparaît et les couleurs résonnent. Ces tableaux traités avec réalisme et perspicacité sont un parfait témoignage et une grande source d’inspiration. En contraste, nous cherchons une épure pour l’univers du 2e acte.Sylvain Chevallot travaille pour le théâtre, la danse, le cirque et la marionnette. Sous son regard, la forêt devient un support pour le traitement des lumières et apparaît comme l’es-pace frontalier entre deux mondes. Le travail des lumières va d’une lueur matinale à une lune à la transparence bleue jusqu’aux premières clartés de l’aube.Sylvain Chevallot traite cela sur le mode de l’ambivalence où les ambiances scéniques resplendissent de couleur locale et s’opposent au mystère de la forêt, monde propice au surnaturel.

Dans une de vos récentes interviews, vous avez dit que vous alliez étroitement collaborer avec le chef d’orchestre Philippe Béran. J’aime bien l’idée d’un compagnon musical. Cette fois, j’ai fait appel à Philippe Béran, chef d’orchestre suisse, pour retourner ensemble aux sources de ce qu’Adolphe Adam a composé. Sa partition manifeste une écriture mélodique et obéit à une alternance entre des numéros caractérisés et des scènes de pantomime où les variations de rythme, de couleur instrumentale et l’alternance des tonalités sont d’une grande intensité dramatique. Certaines parties musicales ont subi des coupes et des compromis ont vu le jour. Philippe Béran connaît bien le ballet Giselle pour l’avoir dirigé à de nombreuses reprises. Ensemble, nous avons resitué la partition d’origine et la ré-agençons quand cela s’avère nécessaire et juste, en correspondance avec une nouvelle vision.

Propos recueillis par Carole Teulet

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Entretien avec Thierry Bosquet, décorateurComment avez-vous conçu les décors de Giselle ? Giselle est un chef-d’œuvre du romantisme et c’est cette touche romantique que j’ai voulu lui conserver. J’ai déjà créé un Giselle pour le Ballet de l’Opéra de Paris, il y a fort longtemps. Kader l’a dansé et c’est en se rappelant ces décors qu’il m’a contacté pour concevoir ceux de sa production. C’est un ballet que je connais bien car je l’ai vu des dizaines de fois dans mon enfance, à une époque où les compagnies de ballet étaient particulièrement de qualité.

Concevoir des décors censés se voir de loin a-t-il influencé votre technique picturale ?On dit toujours que ce qui doit être vu de loin doit être peint en grand. En fait, il faut le peindre comme si c’était vu de près. Pour les costumes aussi, c’est la même chose. Dès qu’on ne fait pas de détails, ça se voit et c’est moche. J’ai beaucoup travaillé en Italie, ce sont eux qui m’ont appris qu’il faut détailler les choses, y mettre un soin extrême, contrairement à ce qu’on fait actuellement. Le souci du détail, c’est quelque chose que le public sent.

Le décor, c’est le royaume de l’illusion ?un travail de l’illusion, c’est quelque chose qui, à la fois, est vrai et pas vrai. Quand on fait des trompe-l’œil, dans les palais en Italie, l’illusion est la même que sur une scène. Au théâtre, la technique est parfois un peu plus hâtive, un peu plus épaisse. Elle demande peut-être un peu moins de soin parce que les éclairages ajoutent beaucoup. Quand on éclaire bien un décor, il est mis en valeur et alors, tout à coup, on aperçoit des choses qu’on ne voit pas d’habitude ou le contraire, on voit des choses mal fichues qui n’apparaissaient pas avant d’être éclairées.

Propos recueillis par Carole Teulet

Première mouture du décor de l’acte II de Giselle par Thierry Bosquet

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“C’est à la demande de Kader Belarbi que j’ai situé sa version de Giselle au Moyen Âge. J’ai donc respecté les codes vestimentaires de cette époque, en m’inspirant beaucoup des toiles du Flamand Pieter Brueghel l’Ancien, notamment pour la conception des costumes des vignerons, à l’acte I. Ces costumes faits de toile grossière, rustique et très colorés doivent servir de repoussoir aux longs tutus vaporeux en tulle de soie blanc de l’acte II, et ce afin de marquer encore plus le contraste entre réel et féerie, monde paysan et domaine des ombres.

Olivier Bériot, costumier

La Danse des noces par Pieter Brueghel l’Ancien, c. 1566. Institut des Arts de Detroit, Michigan, uSA ©

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Décors et costumes de Giselle par Olivier Bériot

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Le bijou de Giselle créé par Marc Deloche

Kader Belarbi m’a demandé de réaliser le bijou que Bathilde offre à Giselle, au cours de l’acte I. Nous nous sommes mis d’accord sur une broche, en laiton et argent ; l’alliance de ces deux métaux conférant une belle luminosité au bijou. Conçu pour la scène, il doit être vu de loin. C’est pour cela qu’il est relativement imposant. J’ai dû aussi m’attacher à lui donner du relief. Porté successivement par Bathilde puis par Giselle, qui dansent, sautent, bougent, il fallait qu’il soit toujours repérable à distance par le spectateur. J’ai également fait en sorte d’harmoniser la pierre dure qui l’orne avec les costumes.

Marc Deloche, architecte - bijoutier

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La conception de Giselle ou les Wilis est indissociable de la danseuse Carlotta Grisi, pour qui Théophile Gautier accepta d’être co-librettiste avec Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges. Signée Jean Coralli, maître de ballet de l’Opéra de Paris qui danse le rôle d’Hilarion, l’œuvre a deux chorégraphes, dont un officieux : Jules Perrot a notamment conçu le rôle éponyme inter-prété par sa compagne, Carlotta Grisi. La partition a été commandée à Adolphe Adam, ami du couple, qui affirmera que l’ouvrage « s’est pour ainsi dire monté dans [s]on salon ». Ce ballet, créé à l’Opéra de Paris le 28 juin 1841, allait connaître un immense succès en Europe. Il est l’un des rares ballets de l’époque romantique encore dansés à l’Opéra de Paris, même si l’œuvre a largement été modifiée après une disparition d’un demi-siècle.

Une histoire d’amour en un lieu agresteBallet-pantomime en deux actes, l’histoire située sur des coteaux couverts de vignes en Thuringe, met en scène la jeune paysanne Giselle, qui vit avec sa mère et tombe amoureuse du paysan Loys. Mais Loys présente une apparence trompeuse : il est le Duc Albrecht de Silésie. Giselle est aimée du garde-chasse Hilarion, qui épiera ce rival et fera éclater la vérité. Les vigne-rons célèbrent la fête des vendanges et Giselle, qui aime la danse, est élue reine des vendanges et couronnée de pampres. Le Prince de Courlande fait une halte au cours d’une chasse. Sa fille Bathilde, charmée par l’accueil de Giselle et de sa mère, offre une chaîne en or à la jeune fille : sans le savoir, toutes deux sont rivales, Bathilde est la fiancée d’Albrecht. Lorsque Giselle découvre la vérité, elle devient folle et meurt.Le second acte se passe la nuit, dans une forêt au bord d’un étang. Les gardes-chasse et Hilarion s’attardent dans la clairière, près de la tombe de Giselle, avant qu’Albrecht n’arrive, hanté par le souvenir de la jeune fille. Minuit sonne, les chasseurs effrayés s’enfuient : les Wilis, fiancées mortes pour avoir trop aimé danser, font mourir les hommes par la danse. Myrtha, la reine des Wilis, apparaît, forte de son sceptre magique (une branche de romarin), puis de nombreux autres spectres. Nouvelle venue parmi elles, Giselle, vêtue de son suaire, devra faire ses preuves. Mais Giselle, pour qui l’amour est plus fort que la mort, protégera Albrecht et le sauvera, tandis que les Wilis s’acharneront sur Hilarion dans une ronde fan-tastique. Après d’ultimes retrouvailles, Giselle et Albrecht seront séparés à jamais. À l’aube, les Wilis disparaissent ; Giselle retourne dans sa tombe, après avoir indiqué ses dernières volontés, et désigne Bathilde qui approche. Albrecht chancelant de douleur, tombera dans les bras de son entourage.

De la paysanne au spectre amoureuxCe ballet présente tous les éléments du romantisme, dont le titre éponyme féminin à l’instar de Sylvie de Gérard de Nerval. L’histoire d’amour est ancrée dans le réel, située dans un lieu identifiable, pittoresque, voire exotique. Le cadre visuel et musical aide à la compréhension de l’intrigue. Les costumes indiquent le contexte et la véracité est renforcée par la chorégraphie qui s’appuie sur la danse « de caractère », c’est-à-dire une danse inspirée d’un folklore local. Ici, la valse situe l’action en Allemagne. Le décor – de Cicéri en 1841 – comporte la chaumière de Giselle côté jardin, le pavillon de chasse de Loys où il change d’identité, côté cour, puis un châ-teau au lointain, sorte d’indication donnée au spectateur. L’action étant complexe, le premier acte fait appel à la pantomime, intégrée au ballet depuis le XVIIIe siècle et constituée de gestes codifiés qui traduisent certains mots.Le premier acte diurne, réel, « authentique », où se côtoient paysans, vendangeurs et aristocrates, fait appel à un corps de ballet mixte : il permet d’exposer l’intrigue. Mais ne nous y trompons

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Ci-contre, de haut en bas et de gauche à droite : Juliette Thélin, Lauren Kennedy, Silvia Selvini, Vanessa Dirven et Maki Matsuoka en répétition dans Paquita, Ballet du Capitole, mars 2014, photos David Herrero©

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drupas, dans un compte rendu adressé à l’auteur qui l’a inspiré, Théophile Gautier, à la fois

co-auteur et critique dans La Presse, écrit : « Voilà, mon cher Heine, l’histoire que M. de Saint-Georges a imaginée pour nous procurer la jolie morte dont nous avions besoin ».L’auteur de Mademoiselle de Maupin et de La Morte amoureuse n’échappe pas à l’influence littéraire de Charles Nodier, de Walter Scott et de Heinrich Heine. Ce qui l’intéresse est ce personnage spectral, le reste n’est que prétexte pour conduire le spectateur vers le fantas-tique, une veine déjà exploitée dans La Sylphide. reprenant la critique de Heine sur la ratio-nalité française, Gautier écrit: « Qu’un pauvre spectre errant se trouverait malheureux dans cette foule animée. Eh bien ! Je n’ai eu qu’à prendre vos pâles et charmants fantômes par le bout de leurs doigts d’ombres et les présenter pour qu’ils fussent accueillis le plus poliment du monde. Le directeur et le public n’ont pas fait la moindre objection voltairienne». Pour le second acte nocturne, situé dans un lieu intemporel, Gautier avait l’intention de concevoir l’acte des Wilis comme une mosaïque de jeunes filles – bayadères, odalisques, françaises, allemandes – selon leurs origines géographiques, sur des musiques appro-priées ... Est-ce pour des raisons de lisibilité qu’il dut renoncer ? Dans un texte postérieur à la première représentation, Gautier décrit les Wilis ainsi : « Tous ces costumes de ces types exotiques ou non sont décolorés et prennent une uniformité spectrale ». Féminin, le corps de ballet du second acte fut vêtu de jupes de tarlatane blanches et por-taient des ailes pour rappeler le registre irréel de la rencontre entre humains et Wilis. Le blanc des Wilis évoque l’aspect virginal, mais il renvoie également à la teinte du suaire et à la « pâleur de neige » décrite par Heine. Bien qu’elles aient des exigences charnelles, ces créatures sont exsangues. Albrecht retrouvera Giselle lors de deux duos d’amour, avant le dénouement, sans explication rationnelle... Ce que l’on appellera ensuite « tutu roman-tique », offre des effets vaporeux qui renforcent la légèreté des envols et des portés.Face à Giselle devenue wili, comment oublier les mots de Clarimonde de La Morte amou-reuse de Gautier ? « Je viens de bien loin et d’un endroit d’où personne n’est encore revenu : il n’y a ni lune ni soleil au pays d’où j’arrive ; ce n’est que de l’espace et de l’ombre [...] et pourtant me voici, car l’amour est plus fort que la mort, et il finira par vaincre.». Giselle, paysanne et wili, Loys-Albrecht, aristocrate déguisé en paysan, partagé entre une femme qui lui est destinée et l’amour d’une paysanne, puis entre le réel et le spectral : tous les éléments chers au romantisme sont réunis. Le thème de la dualité de l’amour et de ses ambiguïtés, le cadre réel puis fantastique, le dénouement malheureux, font de Giselle le ballet que presque toutes les ballerines rêvent d’interpréter.

Temps forts chorégraphiquesLe premier pas de deux de Loys et de Giselle est empreint de joie de vivre, la danse est pleine de vivacité grâce aux ballottés, mais le jeu et la pantomime comptent. Giselle effeuille une marguerite sur un leitmotiv. Discrètement, Loys s’arrange pour que le résultat soit favorable : l’indication scénique est brève, mais capitale. Les danses d’ensemble des amies de Giselle, vives et constituées de sauts, puis celles de la fête des vendanges où se succèdent des ensembles, variations et duos, sont très attrayantes. Le « pas de deux des paysans » créé par Nathalie Fitzjames et Auguste Mabille sur une musique de Friedrich Burgmüller, ajouté après la création, figure parfois, après avoir disparu. Le point culminant pour la ballerine est sans conteste la dernière scène, celle de la folie. En 1813, Nina ou la Folle par amour présentait déjà ce type de scène fort prisé, qui nécessite d’être aussi bonne danseuse qu’actrice. Violente d’abord, puis abattue, Giselle tente de se souvenir des moments heu-reux. Malgré le leitmotiv et la réminiscence du bonheur, son corps trébuche, son esprit

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s’absente, « la vie semble l’abandonner », écrit Gautier. Afin de mieux entrer dans son rôle, en 1936, Lycette Darsonval s’était rendue dans un asile pour observer la démarche des aliénés. Quant au jeu sobre de Carla Fracci, il est resté inoubliable.Dans l’acte blanc, les variations de Myrtha et des Wilis, combinent les effets glissés des menées, l’envol et la légèreté des sauts, le moelleux des ballonnés. Attitudes et arabesques, nouveaux pas de l’époque romantique décrits par Carlo Blasis, sont omniprésents. Qu’est-ce qu’une arabesque d’alors, sinon une oblique entre terre et ciel ? Les sissonnes abondent dans cet acte, comme l’a souligné Serge Lifar. La technique est au service d’une thématique et contribue à l’esthétique romantique : la cohésion est totale. Les ensembles féminins constituent la magie de cet acte et les « danseuses nocturnes » de Heine trouvent-là une incomparable incarna-tion. Gautier, qui déteste le traître Hilarion, rouage narratif nécessaire, décrit sa mise à mort ainsi dans son compte rendu : «… un mur dansant lui ferme partout le passage, on l’étourdit, on le pousse et en quittant la main froide de la dernière danseuse, il trébuche et il tombe dans l’étang. Bonsoir, Hilarion, cela vous apprendra à vous mêler des amours des autres ! Que les poissons vous mangent les yeux ! ». Pourtant celui qui dit la vérité, Gautier l’oublie, est un amoureux sincère et éconduit par Giselle. N’est-il pas le premier auprès de sa tombe ? Des pas de deux du second acte entre Giselle et Albrecht, l’ultime, « le Grand pas de deux », est un passage de beauté pure. Les développés vaporeux, les arabesques de Giselle dont le corps doit sembler en lévitation, les portés et les sauts, soutenus par un partenaire effacé par cette vapeur blanche, traduisent cet instant d’exception et les désarrois d’Albrecht.

Un succès européen et américain au XIXe siècleLe couple de danseurs qui a créé les rôles principaux, Carlotta Grisi et Lucien Petipa, a fait l’objet d’éloges. Danseur noble, Lucien Petipa est l’un des rares danseurs que Gautier appré-cie : il l’a trouvé « gracieux, passionné et touchant ». Quant à « la Carlotta », il la place aux côtés de Marie Taglioni et de Fanny Elssler, ses célèbres aînées. Dès 1842, Heinrich Heine attribue le succès du ballet à Grisi : « Je ne parlerai que de Carlotta Grisi qui se distingue d’une manière brillante et délicieuse au milieu de la vénérable compagnie de la rue Le Pelletier, à peu près comme une orange parmi les pommes de terre ». Le succès immédiat du ballet est tel que Giselle voyage, les versions et les interprétations les plus variées fleurissent, sans oublier les parodies : Londres, Bruxelles, Saint-Pétersbourg dès 1842, Lyon, Milan, Berlin en 1843, puis Boston et New York en 1846. L’Américaine Augusta Maywood, mais aussi Fanny Elssler et Fanny Cerrito incarnent Giselle. Le ballet est régulièrement repris à l’Opéra jusqu’en 1868. Entre-temps, la russe Martha Mouravieva reprend le rôle-titre aux côtés de Louis Mérante (1863). En 1866, elle est rem-placée par Adèle Grantzow, qui a été formée à Paris : bien qu’elle ne soit pas blonde aux yeux bleus comme Carlotta Grisi, Gautier loue son talent sans réserve, un talent qui lui rappelle le souvenir de sa chère Carlotta. De 1868 à 1924, Giselle ne sera plus à l’affiche de l’Opéra de Paris, alors que le ballet est encore dansé en province jusqu’au début des années 1880, très rarement ensuite. Ce sont les Ballets russes de Diaghilev qui, invités en 1910, feront resurgir ce ballet à l’Opéra de Paris.

Conservation et métamorphose russesEn 1842, en russie, le chorégraphe Titus propose sa propre version sans fête des ven-danges ni aucune machinerie : Elena Andreianova est très remarquée dans la scène de la folie et l’acte blanc. Jules Perrot qui travaille en russie va condenser l’action. Il a dû

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donner des indications à son assistant Marius Petipa (qui a également pu recueillir celles de son frère Lucien), mais ce n’est qu’en 1884 que le Français en poste au Mariinski de Saint-Pétersbourg, propose sa première mise en scène de l’œuvre et étend au corps de ballet l’usage des pointes, jusqu’alors réservé aux solistes. C’est cette version de Marius Petipa remaniée selon le goût de la fin du XIXe siècle (ajout de variations à la fin du second acte), réglée par Michel Fokine, qui sera dansée par les Ballets russes à Paris en juin 1910, par Tamara Karsavina et Vaslav Nijinski. La troupe privée dirigée par Diaghilev donne à voir Giselle, « avec son cortège de falbalas démodés et sa musique de l’autre monde » écrit robert Brussel dans Le Figaro. Cette production marque l’entrée en lice du peintre Alexandre Benois, qui conçoit pour l’occasion sa première version décorative pour Giselle, suivie de nombreuses autres. Depuis cette époque, à travers diverses transmissions, ce ballet est remonté par de nombreux maîtres de ballets « d’après Coralli, Perrot et Petipa ». « L’exquise et frêle Anna Pavlova qui fait revivre le charme oublié de Giselle » (selon Tamara Karsavina) y a trouvé l’un de ses plus grands rôles en 1903. Elle contribua à raviver l’intérêt pour Giselle. une autre ballerine russe va faire revivre le spectre amoureux sur la scène de l’Opéra de Paris, Olga Spessivtzeva. Étoile des Ballets russes de Diaghilev depuis 1916, elle est engagée en 1924 pour ce rôle, lorsque l’Opéra programme Giselle, (version Nicolas Sergeyev) après un demi-siècle d’absence. Elle danse alors avec Gustave ricaux et Albert Aveline.

À l’Opéra de Paris : le culte de Serge Lifar pour GiselleMaître de ballet à l’Opéra de Paris dès 1930, Serge Lifar y est également danseur et conçoit des chorégraphies où figure l’une de ses partenaires des Ballets russes, Olga Spessivtzeva. Interrogée sur Giselle par un journaliste de Candide, Spessivtzeva affirmait s’intéresser assez peu à la pantomime et lui préférer la danse pure. Lifar décide de présenter Giselle au mois de janvier 1932, c’est une prise de rôle et un défi pour celui que ses détracteurs qualifient de « barbare ». Lifar va donner plus de consistance à Albrecht, lui conférant une passion qui gomme les ambiguïtés du personnage. Parmi les modifications apportées, notons l’entrée d’Albrecht au second acte : jadis, le personnage s’élançait sur scène en courant vers la tombe. Lifar, lui, va jouer sur la lenteur et l’immobilité : avec gravité et noblesse, il entre vêtu de sa cape à longue traîne et quelques lys blancs dans les bras. La densité psychologique d’Albrecht-Lifar et son allure, le tout renforcé par la présence de « l’étoile hyperboréenne » admirée par Diaghilev ont marqué les esprits. Outre son talent exceptionnel, que les très jeunes Marie-Louise Didion et Yvette Chauviré prennent pour modèle, Olga Spessivtzeva a un physique très longiligne pour l’époque, ce qui la classe dans un registre éthéré. Sans « Spessi », Lifar reprendra ce ballet, mais les représentations de 1932 lui valent un nouvel admirateur prestigieux : Paul Valéry.C’est à Alexandre Benois, décorateur des Ballets russes, que Lifar s’est adressé. Bien que d’autres productions de Giselle aient été présentées à l’Opéra depuis avec d’autres décors, dont ceux de Carzou, de Thierry Bosquet et de Loïc le Groumellec, celui de Benois reste une référence. C’est depuis ses dessins que la cape sombre conçue pour Lifar a été adop-tée. Lifar a réintroduit l’œuvre au répertoire de l’Opéra en 1932 et par la suite, il optera pour une fin tragique : à l’aube, Albrecht se tournait vers le château, alors que l’entrée des paysans lui rappelait le nécessaire retour à la vie, or, le russe fera mourir Albrecht près de la tombe de Giselle. Comme un peintre, au fil du temps, Lifar ajoute quelques touches à sa toile, écrit une monographie sur Giselle et en 1956, c’est avec Albrecht qu’il fait ses adieux de danseur à l’Opéra.

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Giselle toujours réincarnéeLes rôles d’Albrecht et d’Hilarion, tenus par de grands danseurs sont marqués par la notion d’emploi, comme ceux de roméo et de Tybalt, dans Roméo et Juliette. Albrecht est confié à un danseur de la catégorie des « danseurs nobles », selon les critères physiques et techniques. L’aristocrate transparaît dans ses attitudes et dans l’élégante tenue de paysan. Hilarion est souvent dévolu à un danseur au physique de brun ténébreux. Depuis quelques années, les effets de machinerie du monde des willis sont souvent supplantés par l’emploi de fumigène… Quant à Giselle, parmi les très nombreuses étoiles qui l’ont dansé, on peut être frappé par la diversité des physiques : blonde ou brune, grande ou petite, ce rôle-double permet de trouver une place, que la ballerine ait un physique de femme-fatale (Tamara Toumanova) ou plus juvénile et vif (Violette Verdy). un élément inamovible participe à l’allure : le respect du chignon en bandeaux, conforme à la mode au temps de Louis-Philippe, les cheveux conser-vant une ligne courbe cachant les tempes. On peut affirmer que certaines artistes ont eu un véritable rendez-vous avec Giselle, notam-ment la ballerine soviétique Galina Oulanova, la Cubaine Alicia Alonso, la Britannique Alicia Markova, la Française Yvette Chauviré, la Soviétique Natalia Makarova, l’Anglaise Margot Fonteyn et l’Italienne Carla Fracci. A défaut de citer toutes les étoiles qui se sont illustrées dans ce ballet lors des dernières décennies, pour l’Opéra de Paris, rappelons le couple Ghislaine Thesmar et Michael Denard qualifié de « magique ». Pour Giselle, Jacqueline rayet, Noëlla Pontois, Florence Clerc, Monique Loudières, Agnès Letestu et Laetitia Pujol se sont notamment succédé depuis. Monique Loudières avait abordé le style romantique avec Yves Brieux, Pierre Lacotte et les cours de style d’Yvette Chauviré. Pour sa prise de rôle en 1985, elle a été la partenaire de Mikhaël Baryschnikov, avant de le danser avec Patrick Dupond, Charles Jude, Cyril Atanassoff, Manuel Legris, Laurent Hilaire, Gheorge Iancu, mais c’est plus tard, dans la ver-sion contemporaine du Suédois Mats Ek, qu’elle danse Giselle aux côtés de Kader Belarbi. Interpréter deux versions qui se répondent tout en étant si dissemblables par la danse, a nourri l’interprétation de ses deux Giselle, constate Monique Loudières : une expérience qu’à également connue le danseur étoile Kader Belarbi, qui lui a demandé de le seconder et de « coacher » les danseurs principaux pour cette production du Ballet du Capitole. Si appréciée pour la qualité de sa danse, Monique Loudières s’est révélé être une comé-dienne de talent. Pour elle, la scène de la folie est une construction parfaite qui requiert un placement musical précis, une interaction avec les autres personnages afin que le public saisisse les situations : au crescendo du drame correspond celui émotionnel de la danseuse. Quant au Grand pas de deux du second acte, elle souligne la délicatesse de la situation qui requiert le moins de contact physique possible, pour marquer la dimension spirituelle entre cet homme réel et « cette âme qui se promène et le protège ». Accompagnée de nombreux autres fantômes, Giselle, une fois de plus, tentera de nous plonger, dans un monde où, selon Gautier, « l’on nage dans le vague et l’infini ».

Florence PoudruHistorienne de la danse, docteur de l’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Florence Poudru est l’auteur de plusieurs ouvrages. Elle est également conférencière, chercheuse associée à l’Université Lyon 2 et professeur au Conservatoire national supérieur de Musique et de Danse de Lyon.

Ci-contre : Monique Loudières (Giselle) et Kader Belarbi (Albrecht) par Francette Levieux©

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Julie Charlet (Giselle) en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015, photo David Herrero©

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Davit Galstyan (Albrecht) en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015, photo David Herrero©

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Ci-contre : Carlotta Grisi dans l’acte II de Giselle : gravure extraite de Album de l’Opéra n°4. Principales scènes et décorations les plus remarquables des meilleurs ouvrages représentés sur la scène de l’Académie royale de Musique, Paris, Jules Challamel éditeur, 1842©BnF

S’il faut en croire Serge Lifar, Giselle serait « l’apothéose du ballet romantique1 » ; ce qui n’implique nullement qu’il est le premier. Deux œuvres l’ont précédé qui ont inau-guré et fondé ce genre : Le Ballet des Nonnes, intermède dansé de l’opéra de Giacomo Meyerbeer, Robert le Diable (1831) et La Sylphide de Filippo Taglioni (1832). Néanmoins, il est important de préciser que le romantisme chorégraphique, pas plus que celui de la littérature ou des autres arts, est loin d’être né spontanément, un soir de 1831 ou de 1832. Il est la résurgence de toute une activité souterraine, l’épanouissement d’une gestation technique, esthétique, sociale, qui ont duré pendant un demi-siècle. C’est pour cela que dans des ballets qui sont bien antérieurs aux trois ouvrages cités plus haut, l’on trouve déjà, mais essaimés, dispersés, des thèmes, des sujets, l’apparition d’innovations scéniques et/ou chorégraphiques qui, plus tard, seront rassemblés dans les ballets considérés comme romantiques.Mais avant d’aller plus loin, il nous paraît capital de définir ce que l’on entend par romantisme dans la danse. C’est la signification proprement littéraire de l’adjectif « romantique » qui convient le mieux ici à la définition du ballet en tant que tel. Emprunté à l’allemand romantisch par Madame de Staël en 1810, cet adjectif désigne désormais ce qui s’écarte des normes et des règles fixées par les classiques, pour s’inspirer de ce qui leur est antérieur (la renaissance, le Moyen Âge…) ou extérieur (tous les lieux capables de susciter le dépaysement, de constituer une échappatoire à la routine du quotidien et à la trivialité du réel). « N’im-porte où hors du monde ! »2 déclarait Baudelaire. Et c’est bien de cela qu’il s’agit ! Être romantique, c’est avant toute chose, ne pouvoir se satisfaire de l’éternellement ennuyeuse répétition du quotidien pas plus que de la « grossière » réalité. Dès lors, plu-sieurs voies sont possibles pour échapper à la triste condition humaine : le dépaysement dans le temps ; le dépaysement dans l’espace, donc le voyage ; le rêve ; l’engagement politique et l’insurrection qui va avec et, pour certains, le suicide. Pour Baudelaire, et pour beaucoup d’autres, la lutte contre le spleen, ce « mal du siècle » passera aussi par les « plaisirs artificiels » : le vin et l’opium… En 1832, c’est une chimère, un esprit de l’air que s’invente le James de La Sylphide. Pourtant amoureux et aimé en retour de la jeune et jolie Effie, il est tourmenté par son attirance pour une sylphide. Mais comme l’idéal est par nature, par essence, intan-gible, irréalisable… sinon il ne serait plus « idéal », sa sylphide perd ses ailes et meurt au moment où il tente de la saisir et de la fixer sur la terre ferme. Il lui reste Effie, me direz-vous ? mais non, Effie n’est pas une fille de l’air, elle, et elle ne saurait se contenter d’un rêveur aux prises avec ses fantasmes... et ses fantômes. À la fin du ballet, lorsque James, désespéré de la mort de sa Sylphide, rentre chez lui, il aperçoit au loin le cortège de noces d’Effie. Il a tout perdu ! La terre et le ciel ! Tout le romantisme est là : dans cette éternelle insatisfaction du réel et cette insatiable quête de l’idéal !Neuf ans plus tard, le Loys/Albrecht de Giselle connaîtra le même destin. Bien que fiancé à la princesse Bathilde de Courlande, il ne s’éprend pas moins d’une jeune et jolie villageoise, Giselle. L’aristocrate qu’il est ne peut l’approcher et la courtiser que sous un déguisement de paysan. Mais le garde-chasse Hilarion, lui aussi amoureux de Giselle, veille et soupçonne ce Loys de quelque duperie et le démasque. Il n’est autre que le duc Albrecht de Silésie, fiancé à la princesse Bathilde. À cette révélation, Giselle,

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1- C’est d’ailleurs le titre de son ouvrage : Giselle, Apothéose du ballet romantique.2- In Le Spleen de Paris dans Les Fleurs du Mal.

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Sofia Caminiti, Tiphaine Prévost et Eukene Sagues Abad en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015. © David Herrero

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Ci-contre : Cantata par la compagnie Aterballetto, reggio Emilia, Italie. Photos Service de Presse de la compagnie Aterballetto©

comprenant d’une part la mystification dont elle a été victime et d’autre part, l’impossibilité de la réalisation de son amour pour Loys, sombre dans la folie et s’effondre morte. Décidément, les héros romantiques ne peuvent embrasser leur idéal ! Et pour cause, les femmes rêvées et aimées sont des êtres par trop irréels, désincarnés… pour pouvoir être saisis, étreints... Cette immatérialité, cette « décorporalisation » qui les caractérisent, c’est grâce au ballet qu’elles vont être le mieux traduites. Vêtue d’un long tutu de mousseline blanche et chaussée de satin, la ballerine romantique est un pur esprit, une âme errante, insaisissable… magnifiée par l’introduction dans la technique et le langage chorégraphiques d’éléments sublimateurs, comme la pointe qui transcende la danseuse, en la tirant vers le haut et en la faisant reposer sur une surface minimale, défiant ainsi les lois de la gravité ; l’arabesque qui exacerbe son immatérialité et sa nature céleste ; les sauts, petits ou grands, qui l’éloignent de la terre ; les portés où, entre les mains de son partenaire, elle semble voler ; la science du ralenti et de l’équilibre et enfin, la fluidité de la gestuelle et le travail du moelleux.À cela s’ajoute toute une série d’innovations scéniques et théâtrales comme l’introduction de l’éclairage au gaz dans les spectacles, qui compose des atmosphères fantastiques et féeriques du plus bel effet et accentue le caractère onirique d’une pièce ; l’utilisation des tulles de scène ; l’introduction de la peinture romantique dans les décors de théâtre grâce au peintre-décorateur de l’Opéra de Paris, Pierre Ciceri, créateur des décors du Ballet des Nonnes, de La Sylphide et de Giselle.Si parmi tous les ballets romantiques, Giselle est considéré comme le plus achevé, c’est parce qu’il concentre – intelligemment et sans que rien paraisse pesant ou indigeste – tous les ingrédients du romantisme : la couleur locale (acte I), toujours apposée sur un univers réaliste et prosaïque, proche de la pastorale. Ici, nous sommes en Allemagne, au XVIe siècle et la couleur locale est présente dans les danses de caractère des paysans ; le ballet blanc de l’acte II qui nous introduit dans le domaine du rêve, de l’imaginaire, du fantasmago-rique… ; l’emprunt à des légendes et à des contes populaires (ici slaves) et non plus aux mythes gréco-latins qui s’épuisaient ; le thème de la folie3, infiniment romantique car, par nature, il s’oppose au rationalisme des classiques ; le thème de l’amour au-delà de la mort, de l’amour plus fort que la mort.Cent soixante quatorze ans après sa création, Giselle est au répertoire des plus illustres compagnies de danse au monde. Preuve incontestable de la génialité de la « recette » que ce ballet a mise au point et qui sera ingénieusement reprise par le talentueux Marius Petipa dans bon nombre de ses œuvres comme La Bayadère ou Le Lac des cygnes, pour ne citer que les plus connues.

Carole Teulet

3- La folie est un des thèmes de prédilection du romantisme qui, après la période révolutionnaire, va s’emparer de la littérature et des arts d’interprétation, comme pour prendre sa revanche sur le rationalisme classique qui l’avait toujours exclue et dédaignée. La folie romantique ne doit pas être entendue comme solitude et souffrance mais comme communication avec le mystère et les forces profondes de l’univers. De nombreux ballets qui ont précédé Giselle comportaient des scènes de folie ou des personnages en proie à la folie, à la frénésie : Le Déserteur (1789) de Maximilien Gardel, Jenny (1806) de Jean Aumer, Momus dans la maison des fous (1812), Nina la Folle par amour (1813) de Louis Milon… Sans compter les scènes de folie dans les opéras, notamment dans I Puritani (1835) de Bellini et dans Lucia di Lammermoor (1835) de Donizetti…

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une page de l’Antidotum Tarentulae d’Athanasius Kircher (1641)

Les créateurs de GiselleLibrettistes et chorégraphes

Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges (1800-1875) Théophile Gautier (1811-1872)

Jean Coralli Peracini (1779-1854) Jules Perrot (1810-1892)

Portrait de Théophile Gautier en tenue de la Bataille d’Hernani (25 février 1830), eau-forte de H. Valentin, © Cabinet des Arts graphiques du Musée Carnavalet, Paris.

Mythiques Giselle…

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Théophile Gautier (1811-1872)

Jules Perrot (1810-1892)

Mythiques Giselle…

Yvette Chauviré dans la scène de la folie de Giselle, Opéra National de Paris – Palais Garnier, 1962, photo roger Pic, BnF©Adagp, Paris, [2015]

Alicia Alonso dans le rôle de Giselle par Tito Alvarez© Tamara Karsavina et Vaslav Nijinsky dans Giselle, photo Auguste Bert, collection Boris Kochno,BnF©

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L’apparente simplicité de la musique d’Adam1 est trompeuse car les réductions pour piano de ses opéras et de ses ballets, publiées pour être vendues à un très grand nombre d’ama-teurs, requéraient une présentation assez « élémentaire ». En réalité, Adam était expert à créer des effets théâtraux immédiats, soit par de courts motifs mélodiques taillés sur mesure pour des personnages, des situations ; soit par des progressions harmoniques inattendues, lui permettant de contrôler la tension émotionnelle du public. Comme ses compatriotes, Auber et Hérold, eux aussi engagés dans l’opéra-comique, Adam bénéficia de l’influence de rossini et de Donizetti, et si tous trois furent inévitablement dans l’ombre de Meyerbeer lorsqu’ils s’attaquaient au grand opéra, les ouvrages légers qu’ils produisirent en Europe, pendant un bon demi-siècle, furent cependant toujours couronnés de succès.Il est difficile de savoir précisément en combien de temps Adolphe Adam composa la par-tition de Giselle : à un endroit, il dit l’avoir écrite en huit jours ; ailleurs, en trois semaines. L’éminent historien britannique du ballet Ivor Guest, a étudié une partition manuscrite qui précise les dates d’achèvement pour chacune des sections, et qui vont du 11 avril 1841 au 8 juin de la même année. Il se pourrait bien qu’Adam ait, ici, pris en compte ses premières ébauches.Adam semble avoir apprécié la collaboration avec l’étoile montante, Carlotta Grisi, et son chorégraphe-mentor, Jules Perrot : « C’est plein d’entrain que j’ai composé la musique de Giselle. J’étais pressé, ce qui me monte toujours l’imagination. J’étais très lié avec Perrot, avec Carlotta ; l’ouvrage se montait pour ainsi dire dans mon salon »2. Bien que Giselle ne fût pas le premier ballet à adopter le procédé du leitmotiv3, c’est certai-nement l’un des tout premiers à figurer encore au répertoire. Le premier acte en contient plus d’exemples que le second, parce qu’il se prête davantage aux scènes de pantomime, indispensables à l’assise de l’intrigue au tout début du ballet ; la pantomime étant moins pré-sente dans le second acte, entièrement dévolu à la danse pure. un exemple évident en est le motif court, lancinant et non harmonisé associé à Hilarion ; un autre est l’utilisation répétée et flexible du thème de l’amour entre Giselle et Albrecht, repris vers la fin de l’acte I dans une forme fragmentée. Les danses, quant à elles, suivent la forme de leurs contreparties lyriques, présentes dans les opéras de l’époque : quadrilles, valses, polonaises, galops, nocturnes ou tarentelles. Adam utilise ces formes avec une certaine liberté et les juxtapose efficacement. L’histoire de la partition de Giselle est compliquée. Aux alentours de la première, un ar-rangement pour piano fut publié qui doit être considéré comme une source authentique. Cependant, plusieurs pièces qui n’ont pas été composées par Adam, ont fini par faire partie intégrante du ballet original. La plus longue de ces pièces est un pas de deux pour deux pay-sans de Frédéric Burgmüller. Il fut substitué à la musique originale d’Adam à la première de 1841 et s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui. La pièce de Burgmüller a été publiée dans la par-tition pour piano sous le nom de L’Air favori dans le ballet Giselle. Le thème de la valse finale a également été imprimé sous le titre de Souvenirs de Ratisbonne – ville natale de Burgmüller.

1 - Élève de Boïeldieu et second Prix de rome à vingt-deux ans, Adolphe Charles Adam (1803-1856) suit l’exemple de son maître en composant de brillants opéras-comiques qui lui assurent un certain renom. Le Postillon de Longjumeau (1836), notamment, connaît un réel succès. Il publie un grand nombre de critiques et enseigne la composition au Conservatoire, où Léo Delibes sera son élève. Après le succès de Giselle, il compose encore de nombreux ballets : La Jolie Fille de Gand, Le Diable à quatre, Griseldis ou les Cinq Sens, Le Corsaire et La Filleule des fées. 2 - Extraits cités dans Adolphe Adam, sa vie, sa carrière, ses mémoires artistiques par Arthur Pougin, Paris, G. Charpentier, 1877. 3 - Pour reprendre les propos du musicologue Laurent Croizier, « Adam fut l’un des premiers compositeurs – bien avant Tchaïkovski – à faire usage du leitmotiv que Wagner rendra célèbre. Lorsqu’à l’acte I, la mère de Giselle avertit sa fille du danger qui la guette à ne vouloir que danser, on entend de manière prémonitoire la musique des Wilis dont le thème parcourt tout l’acte II. De même, le thème d’amour, dit « de la marguerite », entendu pour la première fois au début de l’acte I, lors de la rencontre entre Loys et Giselle, revient-il au moment de la « scène de la folie » et dans le pas de deux de l’acte II pour rappeler à chaque fois la trahison d’Albrecht. ».

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une seconde interpolation est la variation solo de Giselle à l’acte I, composée pour la pro-duction de Petipa en 1887, à Saint-Pétersbourg. Elle serait l’œuvre de Ludwig Minkus à qui Petipa aurait demandé une musique afin de mettre en valeur les qualités spécifiques de son interprète du moment, la danseuse italienne Emma Bessone. Dans l’acte II, l’on trouve une troisième interpolation, à nouveau un solo pour Giselle (la coda du deuxième pas de deux) qui date probablement de 1864. Il s’agit d’une version en forme de valse du thème de l’amour de l’acte I qui aurait été composée par Cesare Pugni, autre compositeur « à tiroirs » réputé alors en russie et qui collaborait étroitement avec les chorégraphes pour l’écriture des musiques de ballets. Cette variation aurait été de-mandée par Arthur Saint-Léon pour son interprète Adela Grantzow, toujours pour le théâtre de Saint-Pétersbourg.L’énorme popularité de Giselle a eu un curieux effet sur sa musique. Depuis le milieu du XIXe siècle, les nombreuses productions qui ont vu le jour ont entraîné de légers changements dans la chorégraphie et le scénario. Ce n’était pas alors une pratique cou-rante que d’importer du matériel orchestral pour de nouvelles productions de ballets. Le chorégraphe faisait répéter les danseurs au son d’un violon, parfois de deux, qui jouaient la partie du premier violon, préparée à partir de la partition originale. une orchestration

était ensuite commandée à un musicien local, qui reflétait inévitablement tous les changements qui

s’étaient succédé. C’est la raison pour laquelle les grands centres de culture chorégraphique ont hérité des variantes de la musique originale et de son instrumentation.La préférence d’aujourd’hui pour l’authenticité orchestrale remonte probablement à la produc-tion de Giselle à l’Opéra de Paris, en 1924,

lorsque le chef d’orchestre Henri Busser reconstitua la partition complète à partir du

matériel d’orchestre original.

D’après Joseph Horovitzla

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Adolphe Adam, lithographie par Charles Vogt, S36_G02691 © Bibliothèque universitaire de Francfort.

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Ci-contre, de haut en bas et de gauche à droite : Melissa Abel et les danseuses du corps de ballet répètent les Wilis/ Julie Charlet et Laura Fernandez/Takafumi Watanabe/Solène Monnereau et les danseuses du corps de ballet en répétition dans les Wilis, Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015. © David Herrero

Julie Charlet (Giselle) et Davit Galstyan (Albrecht) en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015. © David Herrero

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À l’origine des Wilis de Giselle, fées du monde slave

Pour aussi étrange que cela puisse paraître, à ma connaissance, personne jusqu’à ce jour ne semble s’être intéressé de manière approfondie aux sources littéraires de l’histoire de Giselle. Edwin Binney ne s’y est penché que fort succinctement dans son ouvrage1 et, semble-t-il, sans faire de vérification. Il s’est contenté de croire et de répéter ce qu’il avait lu, chez Heinrich Heine notamment. C’est encore Heinrich Heine, s’il faut en croire Théophile Gautier, qui lui aurait donné envie d’écrire l’histoire de Giselle, et ce après qu’il a lu le chapitre consacré aux Traditions populaires dans De l’Allemagne2.Avant d’aller plus loin, il nous paraît essentiel de nous demander si ce mot de « wil(l)i » qui, tantôt est écrit avec un seul « l » tantôt avec deux, est un mot inventé de toutes pièces par Heine ou si son existence est attesté dans une voire plusieurs langues, et le cas échéant ce qu’il signifie. Son appartenance à une langue, donc à un domaine géographique précis, nous aiderait à localiser le ou les récits originels.

L’étymologieD’après les spécialistes en études slaves, la vila (pluriel vily) serait seulement attestée chez les Slaves occidentaux (Polonais, Tchèques, Slovaques, Sorabes3) et méridionaux (Serbes, Croates, Bulgares, Slovènes, Macédoniens). une vila en tchèque, slovaque ou serbe ou une wiła en polonais, signifie une « fée ». En bulgare, on l’appelle samovila ou samodiva. En tchèque et en slovaque, le substantif « vila » vient du verbe « viliti » (être possédé) et de « víly » : fou. Mais « viliti » signifie aussi « faire des folies », « faire des bêtises », « errer dans la forêt ». En bulgare, on le rattache au verbe vilneia (je suis soumis à l’influence des Vily ; je deviens fou) ; en polonais, à wiła, fou, sot ; wiłowac, faire des folies ; szaławiła, fou, écervelé. Selon l’éminent spécialiste en études slaves, Louis Léger, auteur de La Mythologie slave4, « ce mot très ancien figure déjà dans la Chronique dite de Dalimil 5 (XIVe siècle) et dériverait de vilati, mener une vie de débauché, forniquer ; vilny, voluptueux, débauché ; vilost, folie… ».

1 - Les Ballets de Théophile Gautier par Edwin Binney, éditions Nizet, 1965. 2 - Voici un extrait du texte qui inspira Théophile Gautier pour le deuxième acte de Giselle.« Il existe dans une partie de l’Autriche une tradition d’origine slave : c’est la tradition de la danseuse nocturne, qui est connue, dans les pays slaves, sous le nom de wili . Les wilis sont des fiancées qui sont mortes avant le jour des noces. Les pauvres jeunes créatures ne peuvent demeurer tranquilles dans leur tombeau. Dans leurs cœurs éteints, dans leurs pieds morts, est resté cet amour de la danse qu’elles n’ont pu satisfaire pendant leur vie ; et, à minuit, elles se lèvent, se rassemblent en troupes sur la grande route et malheur au jeune homme qui les rencontre ! Il faut qu’il danse avec elles ; elles l’enlacent avec un désir effréné, et il danse avec elles jusqu’à ce qu’il tombe mort.Parées de leurs habits de noces, des couronnes de fleurs sur la tête, des anneaux étincelants à leurs doigts, les wilis dansent au clair de lune comme les elfes. Leur figure, quoique d’un blanc de neige, est belle de jeunesse ; elles rient avec une joie si effroyable, elles vous appellent avec tant de séduction, leur air a de si douces promesses ! Ces bacchantes mortes sont irrésistibles.Le peuple, en voyant mourir des fiancées pleines de jeunesse, ne pouvait se persuader que tant d’éclat et de beauté dussent tomber sans retour dans l’anéantissement, et de là naquit la croyance que la fiancée recherche encore après sa mort les joies dont elle a été privée. » De l’Allemagne, 1835 3 - Les Sorabes sont des Slaves installés depuis très longtemps en Lusace (en allemand Lausitz), région montagneuse de l’Allemagne orientale et frontalière de la Tchéquie. 4 - La Mythologie slave, Louis Léger, Paris, E. Leroux, 1901.5 - La Chronique de Dalimil est une des œuvres fondamentales de l’histoire et de la littérature tchèques. C’est dans la seconde décennie du XIVe siècle qu’elle est rédigée en Bohême par un certain Dalimil. L’ouvrage s’ouvre par le récit de la construction de la tour de Babel, de la confusion des langues et de la dissémination du genre humain dans diverses parties du monde. Ensuite, il évoque l’arrivée du peuple tchèque en Bohême et raconte son histoire, et notamment celle de la dynastie des Premyslides.

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On notera que c’est toujours une idée de débordement, de transgression, de folie qui domine toutes les variantes du mot, rattachant donc bien la Vila à une divinité païenne, bien antérieure à la christianisation. Il y a de fortes chances ici pour que l’étymologie ait influé sur le caractère et la personnalité attribués aux vily dans la tradition populaire. Dans la plupart des récits, soit la jeune fille (future vila) sombre dans la folie et la mort en apprenant la trahison de son aimé ; soit, en manière de vengeance, elle peut frapper de folie les hommes qui ont la malchance de tomber dans ses filets.

Les légendes originellesLa SlovaquieDans son ouvrage De l’Allemagne, Heinrich Heine évoque une tradition slave de la danseuse nocturne. Les origines slaves de la légende nous semblent assu-rées car elles sont corroborées par Edwin Binney, auteur du remarquable ouvrage consa-cré aux Ballets de Théophile Gautier. Binney nous dit que cette légende des Wilis proviendrait du Trentsiner Komtat, dans la région de Sillein. Après avoir tenté, mais en vain, de localiser cette ville et ce comté, nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvions les trouver sous ces noms allemands ou autrichiens car, désormais, ils ont repris leurs noms slovaques : Sillein est devenu Žilina et le Trentsiner Komtat est aujourd’hui l’une des huit régions de Slovaquie, située au nord-ouest du pays, et connue sous le nom de Trenčianský Kraj (« kraj » signifiant « région » en slovaque). Au XIXe siècle, ce comté faisait partie de l’Empire Austro-Hongrois, d’où son nom aux consonances germaniques.Nous voici donc bien sur une piste slave, slovaque plus précisément, qui va être confirmée par deux textes essentiels. Le premier est capital, il s’agit d’un poème écrit par une auteure autri-chienne, Theresa von Artner et publié en 1822 à Vienne dans L’Almanach pour l’histoire natio-nale, sous le titre de Der Willi-Tanz, Eine Slavische Volkssage (La Danse des Willi, une légende populaire slave). Theresa von Artner y évoque une légende qu’elle aurait elle-même recueillie dans le Comté de Trenčin, près de Sillein, dans les Carpates. C’est la source que Binney évoque dans ses Ballets de Théophile Gautier, mais sans aller plus loin.Cette légende met en scène les Willi, âmes de jeunes filles mortes après leurs fiançailles et qui ne parviennent pas à trouver le repos. Lors de la nouvelle lune, elles doivent errer la nuit à la recherche d’un homme qu’elles entraînent dans leurs danses jusqu’à ce qu’il succombe. Dans le poème, Jano le joueur de cornemuse rentre chez lui, de nuit. Il revient de la noce de Gyuro où il a fait danser les invités au son de son instrument. C’est alors qu’en traversant la forêt, il tombe sur la ronde des Willi et reconnaît parmi elles Gusta, la première fiancée de Gyuro,

Les Willis, lithographie de Michele Fanoli d’après le tableau d’Auguste Gendron. BnF©

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morte il y a quelques mois. Elle veut l’entraîner dans sa danse, fatale aux vivants, car dit-elle son « cher et tendre amour lui a échappé, mais le désir est resté et elle doit maintenant attra-per un amoureux inconnu pour obtenir un peu de vie »… Pour se soustraire à cette danse, qu’il sait être mortelle, Jano propose aux Willi de les accompagner au son de sa cornemuse… ce qu’elles s’empressent d’accepter. Après quelques mesures, il dépose son instrument au sol et y appuie une pierre afin qu’il continue à jouer, en son absence. C’est à ce subterfuge et au chant du coq qu’il parvient à échapper à la cruauté de ces « vampires de la danse ». Cette expression de « vampire de la danse », c’est à Théophile Gautier lui-même que je l’emprunte. Il la met dans la bouche de Berthe, la mère de Giselle, en 1844, dans Les Beautés de l’Opéra6, où il évoque sa Giselle de 1841 : « Mais, maudite enfant, tu te feras mourir, et quand tu seras morte, tu deviendras une wili ; tu iras au bal de minuit avec une robe de clair de lune et des bracelets de perles de rosée7 à tes bras blancs et froids ; tu entraîneras les voyageurs dans la ronde fatale, et tu les précipiteras dans l’eau glaciale du lac tout haletants et tout ruisselants de sueur. Tu seras un vampire de la danse ! ». On peut être très étonné de cette référence aux vampires, et pourtant, si l’on y regarde de plus près, elle est extrêmement pertinente. En effet, la ville de Žilina, d’où serait originaire la légende, se situe dans les Carpates. Or, les Carpates sont indissociables de Vlad Tépes, le célèbre comte Dracula. L’idée de l’existence de « vampires » femelles dans cette région n’est donc pas totalement incongrue, d’autant plus que les Wilis se comportent comme les vampires. Il s’agit bien de mortes qui sortent de leurs tombeaux et reviennent à la vie la nuit venue, pour s’emparer de la vie d’autrui. Certes, elles ne sucent pas le sang des hommes qu’elles rencontrent, mais épuisent leurs forces et leur énergie par la danse tout comme les vampires tarissent le sang de leurs victimes. En outre, de même que ceux qui ont été vam-pirisés, deviennent vampires à leur tour ; il est nécessaire que les Wilis, de leur vivant, aient succombé à la frénésie de la danse pour faire subir le même sort à leurs victimes. Autre ana-logie, elles s’enfuient aux premières lueurs du jour. D’ailleurs, c’est bien en « vampire » que se présente Gusta, la vila du premier récit slovaque que je viens d’évoquer : «… elle doit … attraper un amoureux inconnu pour obtenir un peu de vie », nous dit le texte à son propos. un peu de vie ou un peu de sang : y-a-t-il une grande différence ? Le deuxième texte capital est une légende slovaque, celle des Tatranske Vily, les Vily des Tatras. Les Tatras sont des montagnes qui font partie de la chaîne des Carpates et courent au sud-ouest de la Pologne et au nord de la Slovaquie. Nous restons donc encore dans le même territoire géographique, tout près de Žilina. Voici ce que dit cette légende, écrite dans une langue archaïque, et qui m’a été gentiment traduite par une connaissance slovaque : un jeune homme s’était fiancé à une jeune fille. Peu après leurs fiançailles, obligé de s’absenter pour quelque temps, il lui offrit en gage de fidélité une bague et une rose des Tatras, et lui promit de revenir avant que la rose fût fanée. La jeune fille attendit ardemment son fiancé. Les jours et les mois passèrent, la rose était fanée depuis longtemps mais le fiancé n’était toujours pas revenu. La jeune fille fit comme la rose, elle se fana et devint une vila des Tatras. Avec les autres vily, elle chantait des chants d’amour et appelait son fiancé. Attiré par ces chants, le jeune homme finit par se montrer. Les vily l’entraînèrent avec elles, lui chantèrent des chants ravissants et le contraignirent à danser jusqu’à ce qu’il tombât mort.

6 - Les Beautés de l’Opéra par Théophile Gautier, Jules Janin et Philarète Chasles, Paris, Soulié, 1845.7 - On ne peut que penser à ces autres « perles de rosée », montées non pas en bracelets mais en collier cette fois et arborées par les fées de Walter Scott que Gautier évoqua en 1838, dans un article consacré à Marie Taglioni : «… ; elle (Marie Taglioni) ressemblait à s’y méprendre à ces fées d’Écosse, dont parle Walter Scott, qui vont errer au clair de lune, près de la fontaine mystérieuse, avec un collier de perles de rosée… ». Fées des romans scottiens ou wilis des légendes slaves, elles ont en commun de troubler les hommes et de les soustraire au réel, au connu pour les entraîner dans un monde mystérieux et inquiétant.

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Les Vily de cette légende semblent être celles qui s’apparentent le plus aux wilis de Giselle. Même si ces êtres fantastiques sont connus dans toute la Slovaquie, ainsi que dans d’autres pays slaves, c’est dans les Tatras que la légende est la plus proche de celle utilisée par Gautier dans la rédaction de son argument. Dans Giselle, il y a aussi non-accomplissement d’un engagement, d’une promesse, trahison du jeune homme, Loys/Albrecht, à l’égard de l’héroïne. Albrecht, qui courtise Giselle sous les vêtements d’un paysan, sait pertinemment que les ducs n’épousent pas les paysannes ; et ce faisant, il l’abuse, la leurre. Comme dans la légende slovaque, Giselle mourra de douleur d’avoir été dupée dans son rêve absolu, épouser Albrecht. Mais à la différence du conte slovaque, Albrecht ne perd pas la vie dans la ronde des wilis. Éperdument amoureux, le fantôme de Giselle réussit à gagner du temps et à faire en sorte que la reine des wilis, Myrtha, ne puisse s’emparer de son bien-aimé. Les premières lueurs de l’aube apparaissent et avec elles les wilis disparaissent et Albrecht, bien que gisant désemparé sur la tombe de Giselle, demeure bien vivant. Mais, si Giselle ne faisait que mourir d’avoir été trahie dans son amour pour Albrecht, elle ne serait qu’une morte ordinaire, qu’une énième morte amoureuse. Si elle devient willi, c’est parce qu’elle aimait trop la danse et que de son vivant, elle n’a pu entièrement satisfaire cette passion. Elle n’a donc d’autre choix que de tenter de s’en rassasier dans la mort.

Portrait de la VilaDésormais, nous sommes donc en mesure de dresser un portrait de la Vila. Comme nous l’avons déjà dit, c’est une fée, une divinité de la nature dont l’existence remonte sûrement aux premiers temps de la civilisation slave, bien avant l’époque de la christianisa-tion ; les Slaves, et plus particulièrement les Slaves méridionaux, ayant pour habitude de personnifier les forces de la nature. Outre leur statut d’esprit élémentaire, les Vily seraient les « fantômes » de jeunes filles mortes avant leur mariage. C’est pour cela que, même si dans certains récits, on les décrit comme étant dénudées, dans la plupart des cas, elles sont vêtues à la manière de jeunes mariées avec

Giselle par Libico Maraja©

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des robes, toutes de blanc immaculées, des couronnes de fleurs sur la tête et des anneaux à leurs doigts. Elles convient à des noces funèbres la gent masculine qui se hasarde dans leur domaine ; les noces promises devant toujours avoir lieu… à quelque prix que ce soit ! En Pologne, par contre, elles seraient plus spécifiquement les âmes de belles jeunes filles condamnées, à cause de leurs péchés passés, à flotter entre le ciel et la terre, et rendraient aux humains le bien ou le mal qu’elles en auraient reçu pendant leur vie. Quoi qu’il en soit, elles sont toujours jeunes et très belles et possèdent une longue chevelure claire. Certaines ont aussi des ailes. Mais leur pouvoir de métamorphose est tel que, dans les récits, légendes, ballades…, elles peuvent prendre de nombreux aspects parmi lesquels les plus courants sont ceux d’une Diane sauvage et chasseresse, d’une déesse rassemblant ou dispersant les nuages, d’une chouette… Les autres animaux de prédilection en qui elles aiment se métamorphoser sont le cheval, le faucon, le cygne, le loup… Maîtresses des eaux, les vily peuvent apporter la sécheresse. Grâce à l’aide des aigles impé-riaux, elles sont capables de commander les vents, les éléments aériens ; aussi, leur apparition est-elle souvent accompagnée d’une tornade. Elles élisent domicile dans les coins les plus reculées des forêts et des montagnes. Elles vivent sous d’énormes vieux arbres, dans des cabanes désertées, ou dans des grottes aussi sombres que l’Enfer. On peut les apercevoir au printemps ou en été mais essentiellement la nuit car, au premier chant du coq, elles regagnent leur retraite qu’elles gardent jalou-sement. Quiconque franchit leur territoire disparaît sans laisser de traces ou est soudain atteint d’une maladie incurable. C’est la raison pour laquelle dans les croyances populaires, on demande aux personnes de ne pas s’aventurer dans leur domaine, la nuit venue, ni de tondre l’herbe de la prairie des fées. En Bulgarie, par exemple, ainsi qu’en Macédoine et en Serbie, on trouve encore aujourd’hui des centaines de lieux qui portent le nom de « Samodivska poliyana » (clairière des Vily), « Samodivsko kladenche » (puits des Vily), « Samodivsko horo » (cercle des Vily)…Au crépuscule, elles se rassemblent autour des points d’eau – lacs, étangs, sources, puits –, se dénudent, se baignent et lavent leurs ombres (ou leurs vêtements) qu’elles suspendent aux arbres pour les faire sécher aux rayons de la lune. Elles font alors très attention qu’on ne les leur dérobe pas. En effet, ce sont dans leurs vêtements ou dans leurs ombres, que résident leurs pouvoirs magiques. Si quelqu’un d’assez intrépide parvenait à les leur dérober, elles deviendraient de simples mortelles et lui seraient entièrement soumises. De même, si on venait à lui arracher, ne serait-ce qu’un seul de ses cheveux, elle en mourrait ou reprendrait son apparence originelle. Dans les récits populaires, il est parfois question de Vily qui ont été séduites par des hommes. La Vila peut d’ailleurs être épousée, avoir des enfants, mais elle ne sera jamais une bonne épouse ni une bonne mère, et elle cherchera toutes les occasions qui s’offriront à elle pour reprendre sa liberté. Après leur bain nocturne, les Vily se rassemblent sur les rives et chantent, – elles ont d’ailleurs des voix enchanteresses et quiconque les entend, perd l’envie de manger et de boire pen-dant plusieurs jours – , et/ou font de la musique et/ou dansent leur frénétique « horo8 » ou « kolos9 », ronde ou cercle de fées. Elles aiment tellement les mélodies jouées sur le « kaval » (longue flûte des bergers bulgares) qu’elles les enlèveraient et les conduiraient chez elles afin qu’ils accompagnent leurs danses.

8 - En Bulgarie, le « horo » est une danse en cercle, une ronde.9 - Le « kolos » est une danse des Balkans.

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10 - Les russalki, rusalki, russulki ou rusulki sont des nymphes de la mythologie slave. Bienveillantes ou malveillantes, elles vivent dans la forêt. Entre autres pouvoirs, on leur attribue celui de tuer les hommes en les chatouillant.11 - Pour Charles Godfrey Leland, auteur du remarquable ouvrage Gypsy Sorcery and Fortune Telling (Sorcellerie et Chiromancie des Gitans), « la Vila est un esprit élémentaire exclusivement bénéfique. C’est l’Église qui, afin d’éradiquer ces figures païennes, les a volontairement confondues avec des personnages maléfiques, diaboliques… C’est pour cela, qu’aujourd’hui encore, dans certaines régions d’Europe de l’est, l’on considère les Vily comme étant des sorcières… …tout ce qui n’était pas directement lié à la théologie du moment, était montré comme aigre, amer, pernicieux, diabolique… ».

En dépit de leurs charmes tout féminins, ce sont de redoutables guerrières qui ne sont pas sans ressembler aux Amazones. On dit que la terre tremble lorsqu’elles livrent bataille et qu’elles décochent des flèches mortelles à l’intention des hommes. Elles montent un cheval ou un cerf dont les rênes sont faites de serpents entrelacés. Leur rapidité légendaire fait qu’en serbe, l’on dit d’un cheval très rapide, qu’il est « vilaish », mené par une vila.La Vila a des dons de guérison et de prophétie et vient parfois en aide aux hommes. En effet, la Vila n’est pas fondamentalement maléfique. Doivent seulement la redouter ceux qui la défient, renient leur parole, profanent la nature ou encore troublent ses danses et son cercle de fées. Malheur à celui qui y marche dessus ou le dérange, il lui arrivera malheur ! Les Vily l’attireront dans leurs danses nocturnes et éreintantes, jusqu’à ce que mort s’ensuive. D’où l’expression appliquée à un homme qui tombe subitement malade : Naiso je na vilinsko kolo (Il a marché sur un cercle de fées). Elles peuvent aussi tuer un homme en le chatouillant à mort, comme les Rusalki 10 slaves. Pour leur échapper11, il faut, soit que les premières lueurs de l’aube aient percé, soit avoir mis ses vêtements à l’envers, soit porter sur soi certaines plantes exorcisantes comme la menthe, le serpolet, le dictame ou fraxinelle, l’armoise… En revanche, pour s’attirer leurs faveurs, il est recommandé de leur faire des offrandes de petits gâteaux ronds, de rubans, de fruits, de légumes et de fleurs au pied des arbres sacrés, des puits et des grottes où elles ont élu domi-cile. Ainsi, elles peuvent devenir une espèce d’ange gardien pour ceux qu’elles favorisent, faisant même office de nourrice pour leurs enfants, dont elles feront des héros de grand renom. On dit de ces humains favorisés par le destin qu’ils sont « Vilénik », en Dalmatie et au Monténégro. C’est le cas du voïvode Hadzhi Dimitar dans le poème que lui a consacré le grand poète bulgare Hristo Botev. Trois Samovili se présentent au chef militaire bulgare qui agonise en pleine montagne. Il vient d’être mortellement blessé par les Turcs :

Et les nymphes des bois, toutes vêtues de blanc,Merveilleusement belles, reprennent la chanson des Balkans.Elles avancent doucement sur l’herbe verte,S’approchent du guerrier auprès de qui elles s’agenouillent.

L’une d’elles rafraîchit le visage de Hadzhi Dimitar avec de l’eau,Pendant qu’une autre recouvre sa blessure d’herbes fraîches ;La troisième se penche vers lui et l’embrasse doucement.

Carole Teulet

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Ci-contre, de haut en bas et de gauche à droite : ramiro Samón/Scilla Cattafesta/Ilana Werner/Demian Vargas, Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015. © David Herrero

Julie Charlet (Giselle), Laura Fernandez (Berthe) et Davit Galstyan (Albrecht) en répétition dans Giselle, Ballet du Capitole, novembre 2015. © David Herrero

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BALLET DU CAPITOLEKader Belarbi directeur de la danse

Pendant plus de deux siècles, le Ballet du Capitole est dédié à l’art lyrique : il danse les divertissements des opéras présentés sur la scène du Théâtre du Capitole. Il faut attendre 1949 pour que des soirées entièrement consacrées à la danse soient proposées, à l’initiative de Louis Orlandi, maître de ballet et chorégraphe. Le Ballet du Capitole va enfin devenir une compagnie de ballet au plein sens du terme. Il connaît dès lors de belles heures avec ses directeurs de la danse successifs, de Louis Orlandi à Nanette Glushak.

C’est en août 2012 que Kader Belarbi, danseur étoile et chorégraphe, se voit proposer la direction de la danse au Théâtre du Capitole. une nouvelle page s’ouvre alors pour le Ballet du Capitole. Son nouveau directeur et créateur s’attache au maintien de la tradition du grand répertoire classique et néoclassique tout en ouvrant le Ballet à la diversité des esthétiques et en faisant la part belle à la création contemporaine.

Le projet artistique et l’ambition de Kader Belarbi sont non seulement de doter le Ballet du Capitole d’un large répertoire classique, mais également d’ouvrir la compagnie en diversifiant ses répertoires et en favorisant l’élargissement de ses publics, son inscription sur le territoire régional et son rayonnement international.

Tradition et modernité résument la vocation du Ballet du Capitole. Fort de 35 danseurs de 12 nationalités différentes, il offre, de saison en saison, le reflet d’un ballet vivant, en phase avec son temps, ouvert à tous.

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Kader BelarBi Directeur de la danse

Danseur et chorégraphe, Kader Belarbi se distingue par une inépuisable curiosité et un appétit renouvelé d’aventures dansées.Après avoir suivi l’enseignement chorégraphique à l’École de danse de l’Opéra de Paris, il est engagé, en 1980, dans le Corps de ballet dont il gravit les étapes avec brio. En 1989, il est nommé Étoile avec le rôle de L’Oiseau bleu dans La Belle au bois dormant de rudolf

Noureev. Dix-neuf ans plus tard, il fait ses adieux officiels au Ballet de l’Opéra de Paris avec Signes de Carolyn Carlson.Ouvert à tous les styles, il danse les nombreux ballets du répertoire de l’Opéra national de Paris et reste un familier de la danse contemporaine. Il a été associé à de nombreuses créations mondiales signées par des chorégraphes majeurs et d’esthétiques différentes comme roland Petit, rudolf Noureev, John Neumeier, George Balanchine, Jerome robbins, Maurice Béjart, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Saburo Teshigawara, Jiří Kylián, William Forsythe, Mats Ek et Pina Bausch.Également chorégraphe, Kader Belarbi est l’auteur d’une trentaine de ballets : Giselle et Willy (1991), Salle des pas perdus (1997), Les Saltimbanques (1998), Hurlevent (2002) pour le Ballet de l’Opéra de Paris, Les Épousés (2004), La Bête et la Belle (2005) pour les Grands Ballets Canadiens, Entrelacs pour le Ballet national de Chine, Le Mandarin merveilleux pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève (2007), Formeries pour un clown, des musiciens et des danseurs de l’Opéra de Paris (2008), un Pierrot lunaire accompagné d’une danseuse et d’un guitariste (2011)…Durant deux saisons (2009-2010 et 2010-2011), il est artiste associé à La Comète, scène nationale de Châlons-en-Champagne, et se produit en tournée avec un ensemble de danseurs.Pour le Ballet du Capitole, qu’il dirige depuis le 1er août 2012, il crée Liens de table et À nos Amours (2010), La Reine morte (2011), Étranges Voisins (2012), Entrelacs, Le Corsaire, La Bête et la Belle (2013) et Bach-Suite III (2014).Au fil des saisons, Kader Belarbi laisse les danseurs s’emparer de la diversité des propo-sitions chorégraphiques, afin de les nourrir et d’enrichir leur acte de danser.Il est Officier des Arts et Lettres (2006), Officier dans l’Ordre national du Mérite (2015) et Chevalier de la Légion d’Honneur (2008).

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ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLETugan Sokhiev directeur musical

Depuis le 1er septembre 2008, le chef russe Tugan Sokhiev est directeur musical de l’Orchestre natio-nal du Capitole de Toulouse, après avoir été pendant 3 ans premier chef invité et conseiller musical de la formation toulousaine. Ses fonctions de directeur musical de l’Orchestre National du Capitole se poursuivront jusqu’en août 2016. Sous son impulsion, l’orchestre a entamé en 2009 un processus de recrutement, et compte aujourd’hui 125 musiciens. Michel Plasson dirigea l’Orchestre National du Capitole de 1968 à 2003 ; il en est aujourd’hui chef d’orchestre honoraire. Sous sa direction, la vocation symphonique de la phalange s’est considéra-blement développée. Il a entrepris de nombreuses tournées à l’étranger et a enregistré plus d’une soixantaine de disques avec EMI CLASSICS. L’orchestre présente sa saison symphonique à la Halle aux Grains de Toulouse, donne des concerts en région Midi-Pyrénées et assure la saison lyrique et chorégraphique du Théâtre du Capitole. Il est l’invité de nombreux festivals : Festival International George Enesco de Bucarest, Quincena Musical de Saint-Sébastien, Chorégies d’Orange (Aïda de Verdi et deux concerts en juillet 2011)… Depuis plusieurs saisons, il est programmé à la Salle Pleyel à Paris où il a donné trois concerts dans le cou-rant de la saison 2012/2013. En janvier 2011, il s’est produit à l’Opéra Comique dans Les Fiançailles au couvent de Prokofiev, coproduit par le Théâtre du Capitole. Après le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Brésil et l’Amérique du Sud, il a effectué en 2012/2013 une tournée au Japon et en Chine, ainsi qu’une série de concerts au Musikverein de Vienne. L’Orchestre National du Capitole de Toulouse connaît ainsi un rayonnement international important grâce à ses déplacements à l’étranger et à la mise en place des projets audiovisuels en partenariats avec de nombreux médias (Radio Classique, France musique, MediciTV, Mezzo…). La discographie de Tugan Sokhiev et de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse comporte de nombreux enregistrements pour « Naïve Classique » qui ont obtenu un vif succès, parmi lesquels la Quatrième Symphonie de Tchaïkovski, les Tableaux d’une Exposition de Moussorgski, les Danses Symphoniques de Rachmaninov et Pierre et le Loup de Prokofiev. L’enregistrement de l’Ouverture Festive de Chostakovitch et la Cinquième Symphonie de Tchaïkovski, a reçu des critiques élogieuses et fait partie des « Choix » de Gramophone en matière d’enregistrement.Leurs toutes dernières parutions en 2013, toujours pour « Naïve Classique », comprennent Le Sacre du Printemps et L’Oiseau de Feu de Stravinsky.Karol Beffa, compositeur en résidence de septembre 2006 à juin 2009, a composé trois parti-tions créées sous la baguette de Tugan Sokhiev. Depuis la saison 2010, l’Orchestre National du Capitole de Toulouse collabore avec le compositeur Bruno Mantovani. En septembre 2012, Christophe Mangou a été nommé « Chef associé à l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, en charge du projet pédagogique ».

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PhiliPPe Béran Chef d’orchestre

Après une formation classique, Philippe Béran mène une carrière qui l’éloigne des sentiers battus. Né à Genève en 1962, il suit, en parallèle, des études scientifiques et musicales. Premier prix de cla-rinette au Conservatoire de Genève puis au Conservatoire National de Musique de Paris, il obtient un 1er prix de direction d’orchestre au Conservatoire de Genève. Il décroche également un diplôme de physique théorique à l’université de Genève et enseigne pendant dix ans les mathématiques, la physique et la musique aux collégiens.

Lorsqu’il peut se consacrer exclusivement à la musique et à la direction d’orchestre, ce mari et père de quatre enfants fait de sa relation privilégiée avec le jeune public l’une de ses cartes maîtresses.Désireux de transmettre sa passion et son amour profond de la musique à la nouvelle génération, Philippe Béran mise sur l’enthousiasme : le sien, qu’il communique aussitôt au public. Il rompt avec « les schémas de concerts vieux de 250 ans » et le côté guindé de certaines représentations où n’assistent que des mélomanes avertis. Pour amener à la musique ceux qui la connaissent peu, ou mal, il développe une forme originale et vivante de concert où le public n’est pas tenu à distance mais invité à participer. Plus courtes, ponctuées de commentaires, ces représentations font découvrir le grand répertoire sym-phonique avec simplicité et humour, dans un esprit de partage et de complicité avec la salle.Le succès est au rendez-vous : chaque année, 12000 enfants viennent écouter les concerts commentés que Philippe Béran dirige à la tête de l’Orchestre de la Suisse romande, des spectacles qui se jouent à guichet fermé. Présentée au Grand Théâtre de Genève au printemps 2011, la version courte de la Flûte enchantée de Mozart a dû être reprogrammée à l’automne. En décembre 2011, la projection des Temps modernes de Charlie Chaplin a fait 10 salles combles au Victoria Hall. un véritable challenge, pour le chef et l’OSr, car la musique et les images doivent être parfaitement synchrones : « 99% de réussite, cela ne suffit pas ! » aime à dire le Genevois, grand spécialiste de la direction de ciné-concerts, en particulier des films de Chaplin.responsable de l’action pédagogique de l’Orchestre de la Suisse romande et de l’Orchestre de Chambre de Lausanne de 2002 à 2011, Philippe Béran est également le directeur de l’Orchestre du Collège de Genève. Cette jeune formation de très bon niveau rassemble une centaine de collégiens, âgés de 14 à 19 ans, et couvre tous les répertoires : symphonique et choral, ballets, opéras, musiques de films. Chaque année, l’Orchestre du Collège assure une quinzaine de concerts et part régulièrement en tournée – dernièrement en Toscane et en Chine.La musique et le plaisir, toujours, pour ce chef d’orchestre qui a la joie de vivre et l’énergie chevillées au corps. C’est dans cet esprit qu’il enseigne la direction d’orchestre à la Haute École de Musique de Lausanne depuis 2009.Sur un terrain plus classique, Philippe Béran s’est fait remarquer comme chef d’opéra (invité régu-lier du Grand Théâtre de Genève depuis 2002 et de l’Opéra de Lausanne) mais surtout comme chef de ballet, un genre qu’il affectionne particulièrement. Il parcourt le monde auprès de nombreuses et célèbres compagnies des plus prestigieux opéras. En décembre 2007, il a donné neuf représentations de Casse-Noisette au Lincoln Center avec le New York City Ballet. En mai 2008, il a inauguré le nou-vel Opéra de Pékin avec le Ballet national de l’Opéra de Paris et l’Orchestre symphonique du Ballet central de Chine (Paquita). Il est aussi régulièrement invité depuis 2009 par l’Opéra royal de Suède à Stockholm et fait ses débuts, cette saison, à l’Opéra National de Finlande.

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MOniQUe lOUdiÈreS Maître de ballet invité

Membre du Corps de Ballet de l’Opéra de Paris depuis l’âge de seize ans, Monique Loudières est choisie par rudolf Noureev en 1981, pour interpréter Kitri dans son Don Quichotte. rosella Hightower, alors directrice de la Danse, la nommera Danseuse étoile en 1982. Dès lors, elle danse tout le répertoire classique et néo-classique, avec une prédilection pour les grandes héroïnes dramatiques : Giselle (version classique et version de Mats Ek), Juliette (Roméo et Juliette de rudolf Noureev), Manon (L’Histoire de Manon de

Kenneth MacMillan), Esméralda (Notre-Dame de Paris de roland Petit), Tatiana (Eugène Onéguine de John Cranko)… Elle interprète aussi les œuvres des plus grands chorégraphes actuels : Jerome robbins, Alvin Ailey, George Balanchine, Maurice Béjart, John Neumeier, Serge Lifar, Jiří Kylián, Paul Taylor, roland Petit, Martha Graham, Twyla Tharp, William Forsythe… Elle aborde égale-ment le répertoire contemporain avec Daniel Larrieu, Christine Bastin, Joëlle Bouvier, régis Obadia, Nils Christe, Blanca Li. Elle est l’Étoile invitée de nombreuses compagnies : Boston Ballet, Scala de Milan, Ballet de Stuttgart, Staatsoper de Berlin, royal Ballet de Londres, Tokyo Ballet, Teatro Colón de Buenos Aires, Festival de La Havane... Après avoir bénéficié de l’enseignement de grands maîtres tels que Yves Brieux, Yvette Chauviré, Pierre Lacotte, Violette Verdy et rudolf Noureev, Monique Loudières a manifesté le désir de transmettre son expérience aux nouvelles générations de danseurs. Elle devient professeur et répétitrice pour le Prix de Lausanne, Europa Danse, l’Opéra de Paris et les Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique et de Danse de Paris et de Lyon. De 2001 à 2008, elle est Directrice Artistique et Pédagogique de l’École Supérieure de Danse de Cannes rosella Hightower. Depuis 2008, elle est invitée comme professeur dans les écoles et compagnies suivantes : rudra Béjart (Lausanne), Béjart Ballet Lausanne, École du Ballet d’Anvers, Ballet de Bâle, Ballet d’Europe dirigé par Jean-Charles Gil, École John Cranko de Stuttgart, Ballet de Leipzig, Ballet de Munich, Monaco Dance Forum, Centre National de la Danse de Pantin… En juillet 2009, elle reçoit un prix pour l’ensemble de sa carrière, lors du Festival de danse de Barletta (Italie). En 2010, elle fait ses débuts d’actrice dans Les Funambules de Thierry Vincent, à Grasse et à Nice. Depuis juillet 2013, elle est directrice artistique du stage international relié au festival Les Étés de la Danse à Paris. Elle est Officier dans l’Ordre National du Mérite et Commandeur des Arts et Lettres.

laUre MUret Assistante-chorégraphe

Laure Muret effectue toute sa formation à l’École de danse de l’Opéra de Paris et intègre, à 17 ans, le Corps de ballet de l’Opéra. En 1992, elle y est promue Sujet. Elle danse en tant que soliste les ballets de rudolf Noureev (Le Lac des cygnes, Casse-Noisette, La Bayadère, Cendrillon, La Belle au bois dormant, Raymonda, Don Quichotte), les grands classiques du répertoire (Giselle, La Sylphide, Paquita...) ainsi que les ballets de Serge Lifar, George Balanchine et le rôle-titre de La Petite Danseuse de Degas de Patrice Bart… Elle aborde très tôt

des styles de danse plus contemporains et travaille avec Maurice Béjart, roland Petit, Jiří Kilián, John Neumeier, Twyla Tharp, Lar Lubovitch, Angelin Prejlocaj, Mats Ek, William Forsythe, Pina Bausch, Nacho Duato, Wayne Mc Gregor… qui lui confient des rôles de solistes. Elle est choisie par Jerome robbins pour danser The Concert, The Four Seasons, Moves. John Neumeier lui donne le premier rôle dans Casse-Noisette.

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thierry BOSQUet Décors

Thierry Bosquet ne se dit pas artiste. Il est peintre. Il travaille pour l’opéra, la danse et le théâtre depuis le début des années 60. Il n’arrête pas, et ne manque ni de créativité, ni de générosité. Il a réalisé son premier décor à l’âge de 21 ans pour le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Il y fut le décorateur attitré de Maurice Béjart, avec qui il collabora pendant de longues années. Thierry Bosquet connaît Versailles comme nul autre et a été fait Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture de la république française.Décorateur de plus d’une centaine opéras (décors et costumes) pour le Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles, Thierry Bosquet a également été décorateur à l’Opéra de San Francisco, au New York City Opera, à l’Opéra de Genève, à l’Opéra de rome, à la Scala de Milan, à l’Opéra de Munich, au Théâtre Massimo à Palerme, au Festival de Baalbek (Liban), ainsi que pour de nombreux projets sur la scène théâtrale bruxelloise. Il a habillé Elisabeth Schwarzkopf, Kiri Te Kanawa, Frederica Von Stade et tant d’autres...Ses créations de costumes ont vu le jour au Printemps baroque de Nantes ainsi qu’à Versailles. C’est à lui que l’on doit les costumes pour L’Allée du Roi de Nina Companeez.

Hors Opéra de Paris, elle se produit en soliste dans des galas de danse nationaux et internationaux. Développant un vif intérêt pour la pédagogie et la transmission, elle prépare, parallèlement à sa carrière d’interprète, sa deuxième carrière. Elle obtient son diplôme d’état de Professeur de danse en 2004, puis son Certificat d’Aptitude en 2008. Elle quitte la scène de l’Opéra en 2012.Depuis une dizaine d’années, elle assiste ponctuellement Kader Belarbi en tant que répétitrice et assis-tante-chorégraphe (ballet, film, événementiel). Elle remonte le troisième acte de La Bayadère de rudolf Noureev pour le Ballet du Capitole, en 2013.Elle est invitée à donner des cours dans des stages de danse en France et à l’étranger et dans des insti-tutions comme le Centre National de la Danse, le Ballet du Capitole, les Crr de Paris et de Toulouse, l’École Supérieure de Danse de Cannes... Elle enseigne à l’école de danse VM de Toulouse et « coache » des élèves en formation et des danseurs professionnels.

Olivier BériOt Costumes

Olivier Bériot est créateur de costumes pour le cinéma, la danse et le théâtre. Pour le cinéma, il crée les costumes des films de Luc Besson (Lucy, Malavita, Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, The Lady, Arthur et les Minimoys et bientôt, Valerian), de films d’actions comme Taken, Taken 2, Taken 3, Colombiana, Le Transporteur 3, Hitman , Danny the Dog.Il est nominé à la Costume designer Guild 2007 pour Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel et aux Césars 2014

pour le film de Guillaume Gallienne, Les Garçons et Guillaume, à table ! Il développe aussi son métier de costumier pour la danse et les performances avec des chorégraphes : Kader Belarbi et le Ballet du Capitole à Toulouse (Le Corsaire, La Reine morte), Nicolas Leriche et le Ballet de l’Opéra de Paris, robyn Orlin ou encore Marie-Geneviève Massé et sa compagnie de danse baroque l’Éventail à Sablé-sur-Sarthe.

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Marc delOche Architecte bijoutier

Après des études d’architecte qui le mène jusqu’à son diplôme en 1994, Marc Deloche installe son cabinet d’architecture à Toulouse. Ses projets architecturaux s’orientent très vite vers la réalisation de lieux publics comme des restaurants, des bars, de nombreux magasins. Il travaille aussi sur la rénovation de mai-sons et d’appartements. Ses projets se situent partout en France et parfois à l’étranger. Après avoir mené plusieurs années d’ap-prentissage à la réalisation de bijoux, en parallèle de son activité

d’architecte, Marc Deloche décide en 1999 de présenter son histoire avec le bijou. Il partage encore son temps entre ces deux activités, l’architecture et la bijouterie, dans lesquelles il trouve son équilibre en travaillant la création sur deux rapports d’échelle différents. La fabrication de ces bijoux se fait dans ses propres ateliers à Toulouse et ailleurs en France. C’est un travail artisanal, revendiqué par Marc Deloche. Il faut apprendre la patience et la persévérance pour réaliser un bijou. Chacun d’eux devient alors une pièce presque unique. Son matériau de prédilection est l’argent, mais aussi l’or et le vermeil. Les pierres précieuses, la résine, le cuir trouvent aussi leur place dans ses créations. Tous les modèles de Marc Deloche sont conservés de façon à les faire devenir des intemporels. Dans l’ensemble, ses bijoux sont graphiques et leurs traits sont empreints d’un fort caractère de modernité.

Sylvain chevallOt Lumières

En 2000, Sylvain Chevallot commence à travailler comme régis-seur lumières pour le Théâtre du Jard (Châlons-en-Champagne), l’Espace Simone Signoret (Vitry-le-François) et au sein de diffé-rents festivals, notamment Furies (Châlons-en-Champagne) et le Festival International de la Marionnette de Charleville-Mézières. Ces premières expériences l’amènent à collaborer avec des com-pagnies de théâtre, de cirque, de marionnettes et de danse pour lesquelles il se lance dans la création lumière. Actuellement régis-

seur lumières à La Comète, Scène Nationale de Châlons-en-Champagne (Marne) et directeur technique du Familistère de Guise (Aisne), Sylvain Chevallot poursuit ses travaux de concepteur lumière. Parmi ses dernières créations, l’on peut citer notamment celles de Léger au front avec Jacques Gamblin ou encore l’adaptation solo d’Olivier Saladin, Ancien Malade des Hôpitaux de Paris, d’après Daniel Pennac. C’est en 2009 qu’il croise la route de Kader Belarbi, une rencontre déterminante, puisqu’il lui confiera la conception lumière de ses ballets : Liens de table, À nos Amours, La Reine morte et Giselle.

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eMManUelle BrOncin Maître de Ballet

Née à Paris, Emmanuelle Broncin débute la danse à l’âge de 8 ans à l’École du Teatro Municipal de rio de Janeiro. De retour en France, elle est admise au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Élève de Mlle Vaussard, elle obtient le Premier Prix en 1986. Engagée au Ballet de Hambourg sous la direction de John Neumeier, elle reçoit le Prix Jeune Talent Oberdörffer à 19 ans. Elle est promue soliste et danse très vite les premiers rôles du répertoire : Le Songe d’une nuit d’été, Casse-Noisette, Tristan et Iseult, Illusions-comme un Lac des cygnes, La Belle au bois dor-mant, Mozart 338, Othello, Fenêtre sur Mozart, La Cinquième Symphonie de Gustav Mahler et aussi Onéguine (J. Cranko), Sérénade (G. Balanchine),The Leaves are fading (A. Tudor)... En 1994, Nacho Duato l’invite en qualité de danseuse principale dans la Compañía Nacional de Danza. Elle y restera 8 ans et lui inspirera de nombreuses créations. White Darkness est la dernière pièce que Nacho Duato crée pour elle. En

2002, elle rejoint le Ballet de l’Opéra de Lyon que dirige Yorgos Loukos et interprète le répertoire important de cette compagnie, reflet de la danse en mouvance dans le monde. Durant sa carrière, elle a contribué à quantité de créations et a travaillé avec de nombreux chorégraphes : M. Béjart, J. Neumeier, J. Kylian, M. Ek, N. Duato, O. Naharin, L.Lubovitch, M. Marin, r. Maliphant, W. Forsythe, r. Zanella, P. Découflé... En 2007, diplômée d’état de professeur de danse classique et dotée du certificat d’aptitude et d’un master en Arts du spectacle, elle est nommée directrice des études au Centro Superior de Artes Escénicas à Madrid. Depuis 2012, Emmanuelle Broncin est maître de Ballet au Ballet du Capitole. Elle intervient régulièrement comme professeur invitée dans différentes institutions internationales pour transmettre le répertoire et pour préparer des candidats au professorat de danse.

Minh PhaM Maître de ballet

Né à Hanoi (Vietnam), c’est à l’âge de dix ans à l’École nationale de Kiev (ukraine) que Minh Pham commence ses études de danse. Huit ans plus tard, son diplôme d’Art chorégraphique en poche, il intègre le Jeune Ballet de France, sur l’invitation de son Président, robert Berthier.De septembre 1992 à juin 1994, il y interprète des ballets du répertoire classique et des pièces plus contemporaines de G. Caciuleanu, B. d’At, K. Saporta, C. Brumachon, D. Larrieu et redha.Dès son arrivée au sein du Ballet du Capitole, Minh Pham interprète des rôles de pre-mier plan dans des ballets de G. Balanchine, M. Bigonzetti, D. Bombana, N. Christe, N. Duato, J. Godani, J. Kylian, P. Martins, B. Millepied, M. Sappington, u. Scholz, r. Tanner, T. Tharp, A. Tudor, H. van Manen, M. Wainrot…

Il est aussi un interprète privilégié des grands rôles du répertoire comme Albrecht dans Giselle et Espada dans Don Quichotte, le Prince dans Cendrillon, Franz dans Coppélia, Casse Noisette, Puck dans Le Songe d’une nuit d’été de Jean-Christophe Blavier. Très doué pour la pantomime, il a été un inoubliable Gremio dans La Mégère apprivoisée de J. Cranko.Depuis 2005, Minh Pham est régulièrement invité à donner des cours à l’Architanz Dance Studio de Tokyo. Depuis septembre 2009, Minh Pham est maître de ballet au Ballet du Capitole.

raúl rOdrígUez Bey Pianiste

Né à Isla Cristina (Espagne), il a commencé ses études de musique à l’âge de six ans, dans les Conservatoires de Cadix et de Séville, auprès de la pianiste Pilar Bilbao et Itziar Elorza. À la fin de ses études supérieures de piano, il obtient un Prix d’honneur et reçoit alors une bourse exceptionnelle de la Ville de Cadix pour poursuivre ses études à l’École normale de Musique de Paris, où il perfectionne sa formation auprès d’Anne Queffélec.Il obtient également le diplôme de Professeur de Musique de l’université de Grenade.raúl rodriguez Bey a travaillé avec des professeurs et pianistes renommés comme ram-zy Yassa (École normale de Paris), Salomon Mikowsky (Manhattan School, New York), Galina Egyazarova (École reina Sofía, Madrid), Claudio Martinez (École reina Sofía), Guillermo Gonzalez (Conservatoire de Tenerife).Il exerce dans de nombreux domaines musicaux en qualité de professeur de solfège,

chef d’ensemble instrumental, formateur en initiation aux instruments à vent, professeur de piano, accompagnateur d’instruments, chef de chant, accompagnateur de chanteurs lyriques et accompagnateur de danse et, ce faisant, a travaillé dans les Conservatoires supérieurs de Malaga et Grenade, à l’Institut Stanlowa et au Centre Goubé à Paris, au Conservatoire municipal Claude Debussy (Paris), dans les Conservatoires de région de Paris et de Boulogne-Billancourt.Parallèlement, il développe une activité de pianiste concertiste ainsi que de coach vocal pour chanteurs et membres d’ensembles de musique de chambre. Il a été Chef de chant pour le Ballet de l’Opéra de Paris et a collaboré avec l’Opéra de Genève.

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PREMIERS SOLISTESMaria GutierrezNée à Torrelavega (Cantabria, Espagne)Études chorégraphiques : École Akamine (Torrelavega)/École de l’English National Ballet (Londres)/Conservatoire Royal Supérieur de Musique et de Danse de Madrid.Parcours chorégraphique : Première Soliste au Ballet du Capitole - Ballet Carmen Roche, Madrid, Espagne - Jeune Ballet Carmen Roche, MadridRépertoire : George Balanchine : Apollon Musagète (Terpsichore), Rubis, Tarantella Pas de deux, Tchaïkovski Pas de deux, Thème et variations, Who cares ? - Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle (La Belle), Le Corsaire (La Belle Esclave), Liens de table, La Reine morte (Inès de Castro) - Mauro Bigonzetti : Cantata, Orma - Davide Bombana : Carmen (rôle-titre), Les Liaisons dange-reuses (Merteuil) - Auguste Bournonville : Napoli, La Sylphide (rôle-titre) - John Cranko : La Mégère

apprivoisée (Katharina) - Nils Christe : Before Nightfall, Pulcinella (Pimpinella) - David Dawson : A Million Kisses To My Skin - Nacho Duato : Na Floresta, Por vos muero - William Forsythe : The Vertiginous Thrill Of Exactitude - Mikhaïl Fokine : Chopiniana - Jacopo Godani : Scènes de force, Spazio-Tempo - Jiří Kylián : Falling Angels, Sinfonietta, Six Dances, Symphonie de psaumes - Serge Lifar : Les Mirages (L’Ombre) - Enrique Martinez : Coppélia (Swanilda) - Peter Martins : Fearful Symmetries - Benjamin Millepied : Paganini ! - Rudolf Noureev : La Bayadère (Nikiya, acte III), Roméo et Juliette (Juliette, scène d’amour) - Inbal Pinto et Avshalom Pollak : Oyster - Uwe Scholz : Beethoven 7 - Twyla Tharp : Nine Sinatra Songs - Hans van Manen : Black Cake - Oleg Vinogradov : Paquita Grand Pas...

Julie CharletNée à LilleÉtudes chorégraphiques : Conservatoire national de région de Rouen/École nationale supé-rieure de danse de MarseilleParcours chorégraphique : Soliste au Ballet du Capitole/Première Soliste au Northern Ballet, Leeds (Angleterre)Répertoire : Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle, Le Corsaire (La Belle Esclave), La Reine morte (Inès de Castro) - Catherine Berbessou : Valser - Mauro Bigonzetti : Cantata - Davide Bombana : Les Liaisons dangereuses (Merteuil) - Jean Coralli et Jules Perrot : Giselle (rôle-titre) - David Dawson : A Million Kisses To My Skin - Mikhaïl Fokine : Chopiniana - Gillian Lynne : A Simple Man (Maud) - Cathy Marston : A Tale of Two Cities - Massimo Morricone et Christopher

Gable : A Christmas Carol - David Nixon : Casse-Noisette (la Fée Dragée), Cleopatra (rôle-titre), Dangerous Liaisons, The Great Gatsby (Daisy), Le Lac des cygnes (Odette), Madame Butterfly (rôle-titre), Wuthering Heights (Cathy) - Rudolf Noureev : Don Quichotte (Kitri, acte III, scène 2), Le Lac des cygnes (Odile, Pas de trois) - Marius Petipa : La Bayadère (Nikiya), Don Quichotte (Kitri) - Kenneth Tindall : Luminous Junc.ture - Hans Van Manen : Concertante - Oleg Vinogradov : Paquita Grand Pas.

Davit GalstyanNé à Erevan (République d’Arménie)Études chorégraphiques : Académie nationale de danse d’Arménie/Royal Ballet School, LondresParcours chorégraphique : Premier Soliste au Ballet du CapitoleRépertoire : George Balanchine : Le Fils prodigue (rôle-titre), Tarantella Pas de deux, Tchaïkovski Pas de deux, Thème et Variations, Who cares ? - Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle (la Bête), Le Corsaire (rôle-titre), Étranges Voisins, Liens de table, La Reine morte (Don Pedro)- Mauro Bigonzetti : Orma - Davide Bombana : Carmen, Les Liaisons dangereuses (Valmont) - Auguste Bournonville : Napoli, La Sylphide (James) - Stijn Celis : Noces - John Cranko : La Mégère apprivoisée (Hortensio) - Nils Christe : Pulcinella (Furbo) - David Dawson : A Million

Kisses To My Skin - Nacho Duato : Por vos muero - William Forsythe : The Vertiginous Thrill of Exactitude - Johan Inger : Walking Mad - Jiří Kylián : Petite Mort, Sinfonietta, Symphonie de psaumes - Serge Lifar : Les Mirages (Le Jeune Homme) - Maguy Marin : Eden (duo) - Enrique Martinez : Coppélia (Franz) - Benjamin Millepied : Paganini ! - Rudolf Noureev : La Bayadère (Solor, acte III), Roméo et Juliette (Roméo, scène d’amour) - André Prokovski : Les Trois Mousquetaires (d’Artagnan, Athos) - Uwe Scholz : Beethoven 7 - Twyla Tharp : Nine Sinatra Songs - Vassili Vaïnonen : Les Flammes de Paris (Pas de deux)...

avetiK KaraPetyanNé à Erevan (République d’Arménie)Études chorégraphiques : Académie nationale de danse d’Arménie/Académie de danse Heinz Bosl de MunichParcours chorégraphique : Premier Soliste au Ballet du Capitole/Premier Soliste au Ballet de Boston/Ballet Royal de Suède/Ballet de l’Opéra de Vienne (Autriche)Répertoire : George Balanchine : Coppélia (Franz) - Maurice Béjart : Le Sacre du printemps - Kader Belarbi : À nos Amours, Le Corsaire (rôle-titre) - Mauro Bigonzetti : Cantata - Nils Christe : Moving Glass - Anna-Marie Holmes : Le Corsaire (Conrad) - Jiří Kylián : Symphonie de psaumes - Serge Lifar : Les Mirages (Le Jeune Homme) - Kenneth MacMillan : Roméo et Juliette (Roméo) - Jean-Christophe Maillot : Altro Canto, Cendrillon - Natalia Makarova : La

Bayadère (Solor) - Mikko Nissinen : Casse-Noisette - Rudolf Noureev : La Belle au bois dormant (Pas de deux de l’acte III) - Marius Petipa : La Bayadère (Solor), La Belle au bois dormant (Le Prince) - Roberto Zanella : Giselle (Albrecht), Casse-Noisette...

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solisteslaUren KennedyNée à West Grove (Pennsylvanie, États-unis)Études chorégraphiques : First State Ballet Theatre (Wilmington, Delaware, uSA) – Boston Ballet SchoolParcours chorégraphique : Boston Ballet II – Festival Ballet (Providence, rhode Island, uSA) – Ballet du Capitole (Toulouse, France)Répertoire : George Balanchine : Allegro brillante, Apollon musagète, Continuo, Donizetti Variations, Rubis, Sérénade, Tchaïkovski Pas de deux, Who cares ? - Kader Belarbi : La Bête et la Belle, Le Corsaire, La Reine morte - Mauro Bigonzetti : Cantata - Davide Bombana : Les Liaisons dangereuses - Stijn Celis : Noces - David Dawson : A Million Kisses to My Skin - Agnes De Mille : Rodéo - Mikhaïl Fokine : Chopiniana - Jiří Kylián : Petite Mort - Serge Lifar : Les Mirages -

Thierry Malandain : L’Amour sorcier - rudolf Noureev : La Bayadère (acte III), La Belle au bois dormant (Pas de deux de l’acte III), Don Quichotte (acte III, scène 2) - Marius Petipa : Paquita - roland Petit : Les Forains - Oleg Vinogradov : Paquita Grand Pas

ilana WernerNée à Zurich (Suisse) - Américano-SuissesseÉtudes chorégraphiques : École Professionnelle suisse de Ballet (Zurich) – Académie de Danse classique Princesse Grace (Marika Besobrasova, Monte-Carlo) – Fondation Heinz Bosl (Munich)Parcours chorégraphique : Soliste au Ballet de Bavière (Munich)Répertoire : Frederick Ashton : La Fille mal gardée, Voices of Spring - George Balanchine : Sérénade - John Cranko : La Mégère apprivoisée, Onéguine, Roméo et Juliette - Mats Ek : Appartement - William Forsythe : Limb’s Theorem - Jiří Kylián : Bella Figura, Zugvögel - José Limón : La Pavane du Maure - Kenneth MacMillan : Las Hermanas, Song of the Earth - John Neumeier : Casse-Noisette, La Dame aux camélias, Une Histoire de Cendrillon, Illusions- comme un Lac des cygnes - Bronislava

Nijinska : Les Biches - Marius Petipa : La Belle au bois dormant, Le Corsaire, Raymonda - Alexeï ratmanski : Paquita - Jerome robbins : Goldberg Variations - richard Siegal : Landscape, Unitext - Hans Van Manen : Cinq Tangos - Mary Wigman : Le Sacre du printemps

taKafUMi WatanaBeNé à Fukushima (Japon)Études chorégraphiques : Ballet Studio Plane (Toshio et Maya Suzuki)/Académie de danse clas-sique Princesse Grace, MonacoParcours chorégraphique : Soliste au Ballet du CapitoleRépertoire : George Balanchine : Allegro Brillante, Donizetti Variations, Symphonie écossaise - Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle, Le Corsaire, Entrelacs, La Reine morte - Catherine Berbessou : Valser - Davide Bombana : Carmen, Les Liaisons dangereuses - August Bournonville : Napoli - Stijn Celis : Noces - Jean Dauberval/ Ivo Cramér : La Fille mal gardée - Nacho Duato : Por vos muero - Jacopo Godani : A.U.R.A., Spazio-Tempo - Johan Inger : Walking Mad - Jiří Kylián : Petite Mort, Symphonie de psaumes - Serge Lifar : Les Mirages - Maguy Marin :

Groosland - rudolf Noureev : Don Quichotte (acte III, scène 2), Le Lac des cygnes (Pas de trois) - Inbal Pinto et Avshalom Pollak : Oyster - Angelin Preljocaj : La Stravaganza - André Prokovski : Les Trois Mousquetaires - Jerome robbins : Moves - uwe Scholz : Beethoven 7 - Twyla Tharp : Nine Sinatra Songs - Mauricio Wainrot : La Tempête

raMirO SaMÓnNé à La Havane (Cuba)Études chorégraphiques : École de Ballet Alejo Carpentier (Cuba) - École du Ballet national de CubaParcours chorégraphique : Mzansi Productions (Johannesburg) - Premier soliste au Joburg Ballet (Johannesburg, Afrique du sud) et au Tivoli Ballet (Danemark)Répertoire : Mikhaïl Baryshnikov : Don Quichotte - Marie-Louise Basson : Divas of Music and Dance – Adele Blank : The African Nutcracker - Kaloyan Boyadjiev : Kopano - Dinna Bjørn : The Swine-herd - Yosmell Calderón : Paula - Shannon Glover : Amakhonokhono, Use Somebody - Iain MacDonald : Cendrillon - rudolf Noureev : La Bayadère - Belinda Nusser : The Deep and Lovely Quiet - Kitty Phetla : I am, Carmina Burana - Alvaro restrepo : A Dios el mar - Angela

revie : My Reverie - Michael revie : Chopin, Secret - Versions classiques de La Belle au bois dormant, Casse-Noisette, Coppélia, Le Corsaire, Giselle, Le Lac des cygnes...

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demi-solistesScilla cattafeStaNée à Isola della Scala (Vérone, Italie))Études chorégraphiques : École de danse du Théâtre de la Scala (Milan)Parcours chorégraphique : Soliste au Ballet de la Fondation Arena di Verona – Demi-soliste au Ballet du Théâtre de la Scala – Première soliste à The European Ballet (Londres), dans la Compagnie nationale raffaele Paganini (rome) et au Ballet Cosi-Stefanescu (reggio Emilia, Italie)Répertoire : George Balanchine : Le Songe d’une nuit d’été - Mauro Bigonzetti : Mediterranea, Sorcières de Venise - Vladimir Bourmeister : Le Lac des cygnes - Derek Deane : Coppélia - Kenneth MacMillan : Roméo et Juliette - Natalia Makarova : La Bayadère - Lorca Massine : Zorba le Grec - John Neumeier : La Dame aux camélias - rudolf Noureev : La Belle au bois dormant, Don

Quichotte - Marius Petipa : Coppélia, Le Corsaire, Don Quichotte, Le Lac des cygnes - roland Petit : Carmen - Agrippina Vaganova : Le Carnaval de Venise - Vladimir Vassiliev : Aïda - renato Zanella : Cercando Verdi, Le Lac des cygnes, Medea, L’Oiseau de feu, Le Sacre du printemps...

JUlie lOriaNée à Valence (France)Études chorégraphiques : École nationale supérieure de Danse de MarseilleParcours chorégraphique : Demi-soliste au Ballet du Capitole - Ballet de l’Opéra de NiceBallet de l’Opéra de Limoges - Ballet national de MarseilleRépertoire : George Balanchine : Allegro Brillante, Chaconne, Les Quatre Tempéraments, Violin Concerto - Maurice Béjart : Cantate 51 - Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle, Le Corsaire, Entrelacs - Catherine Berbessou : Valser - Davide Bombana : Les Liaisons dangereuses - August Bournonville : Napoli - Claude Brumachon : Orphée - Carolyn Carlson : Out of Focus - Stijn Celis : Noces - Lucinda Childs : Océana - Nils Christe : Pulcinella - Jean Dauberval/ Ivo Cramér : La Fille mal gardée - Nacho Duato : Gnawa, Por vos muero - Mikhaïl

Fokine : Chopiniana - Johan Inger : Walking Mad - Gene Kelly : Pas de Dieux - Jiří Kylián : Symphonie de psaumes - Serge Lifar : Les Mirages, Suite en blanc - Monique Loudières : Giselle - Maguy Marin : Groosland - Vaslav Nijinsky : L’Après-midi d’un faune - rudolf Noureev : La Bayadère (acte III), Don Quichotte (acte III, scène 2) - Marie-Claude Pietragalla : Don Quichotte, Giselle, Métamorphose - Inbal Pinto et Avshalom Pollak : Oyster - Oleg Vinogradov : Paquita Grand Pas...

JUliette thélinNée à BriançonÉtudes chorégraphiques : Académie de Danse Princesse Grace - Marika Besobrasova (Monaco)/Centre de Danse Carole Vergiat (roanne)/Choréa Danse (Grasse)/Conservatoire d’Annecy/Centre de Danse Artys (Annecy)/École Nationale Supérieure de Musique et de Danse de Marseille/Conservatoire de Gap.Parcours chorégraphique : Ballet du Deutsche Oper am rhein (Düsseldorf) - Ballet du CapitoleRépertoire : George Balanchine : Allegro Brillante, Concerto Barocco, Thème et Variations - Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle, Le Corsaire, Entrelacs, La Reine morte - Catherine Berbessou : Valser - Davide Bombana : Carmen, Les Liaisons dangereuses - Auguste Bournonville : Napoli, La Sylphide - Stijn Celis : Noces - David Dawson : A Million

Kisses to My Skin - Mikhaïl Fokine : Chopiniana - William Forsythe : The Vertiginous Thrill of Exactitude – Johan Inger : Walking Mad - Jiří Kylián : Falling Angels, Petite Mort, Symphonie de psaumes, Symphony in D – Serge Lifar : Les Mirages - Thierry Malandain : L’Amour sorcier - rudolf Noureev : La Bayadère (acte III), La Belle au bois dormant (Pas de deux, acte III), Don Quichotte (acte III, scène 2), Roméo et Juliette (Scène d’amour) - Inbal Pinto et Avshalom Pollak : Oyster - Angelin Preljocaj : La Stravaganza - Youri Vamos : La Belle au bois dormant, Carmina Burana, Casse-Noisette, Cendrillon, Erda, La Fermosa, Giselle, Le Lac des cygnes, Le Rouge et le Noir, Le Sacre du printemps, Le Songe d’une nuit d’été, Spartacus - Oleg Vinogradov : Paquita Grand Pas - Mauricio Wainrot : Le Sacre du printemps (l’Élue), La Tempête (Ariel)

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MattheW aStleyNé à Wolverhampton, AngleterreÉtudes chorégraphiques : Académie de Ballet Vaganova, Saint-PétersbourgParcours chorégraphique : École de Danse Marilyn Harris (Wolverhampton, Angleterre) – École de Danse du royal Ballet d’AngleterreRépertoire : George Balanchine : Le Fils prodigue – Kader Belarbi : À nos Amours, La Bête et la Belle, Le Corsaire, Entrelacs, La Reine morte - Davide Bombana : Les Liaisons dangereuses – Stijn Celis : Noces - Nils Christe : Pulcinella - Ivo Cramér : La Fille mal gardée - William Forsythe : The Vertiginous Thrill of Exactitude - Johan Inger : Walking Mad - Jiří Kylián : Symphonie de psaumes - Serge Lifar : Les Mirages –-Thierry Malandain : L’Amour sorcier - Maguy Marin : Grossland - rudolf Noureev : La Bayadère (acte III), La Belle au bois dormant (Pas de deux, acte III), Don Quichotte

(acte III, scène 2) - roland Petit : Les Forains - Inbal Pinto et Avshalom Pollak : Oyster – Angelin Preljocaj : La Stravaganza - Oleg Vinogradov : Paquita Grand Pas (Pas de trois) - Peter Wright : Casse-Noisette

deMian vargaSNé à Buenos Aires, ArgentineÉtudes chorégraphiques : Fondation Julio Bocca (Buenos Aires) - Institut Supérieur d’Art du Teatro Colón (Buenos Aires) - École de Danse Jacqueline Kennedy Onassis de l’American Ballet Theatre (New York)Parcours chorégraphique : Demi-soliste au Ballet du Capitole - Ballet de Houston (Texas) - Ballet Argentino (Buenos Aires), directeur Julio BoccaRépertoire : George Balanchine : Allegro Brillante, Le Fils prodigue, Slaughter on 10th Avenue, Symphonie écossaise, Symphony in C. - Kader Belarbi : La Bête et la Belle, Le Corsaire, La Reine morte - Catherine Berbessou : Valser - Davide Bombana : Carmen, Les Liaisons dangereuses - August Bournonville : La Sylphide - Stijn Celis : Noces - Nils Christe : Pulcinella - Jean Dauberval/

Ivo Cramér : La Fille mal gardée - David Dawson : A Million Kisses To My Skin - Nacho Duato : Por vos muero - William Forsythe : The Vertiginous Thrill of Exactitude - Jacopo Godani : Spazio-Tempo - Martha Graham : Diversion of Angels - Johan Inger : Walking Mad - Jiří Kylián : Petite Mort, Soldier’s Mass, Symphonie de psaumes - Thierry Malandain : L’Amour sorcier - Benjamin Millepied : Paganini ! - rudolf Noureev : Don Quichotte (acte III, scène 2), Le Lac des cygnes (Pas de trois) - Angelin Preljocaj : La Stravaganza - Jerome robbins : Moves - Twyla Tharp : Nine Sinatra Songs - Hans Van Manen : Cinq Tangos - Mauricio Wainrot : Le Sacre du printemps, La Tempête - Christopher Wheeldon : Carrousel.

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MeliSSa aBelAméricaine, elle a dansé au Ballet National de Finlande et au Staatsballett de Berlin. C’est sa pre-mière saison au Ballet du Capitole.

virginie Baïet-dartigalOngUeElle intègre le Ballet du Capitole en 2012-2013 après avoir succes-sivement dansé à Europa Danse, au Ballet de Lorraine (Nancy), au Ballet du rhin (Mulhouse) et au Ballet de Ségovie d’Angel Corella.

taiSha BartOn rOWledgeAméricano-canadienne, elle a succes-sivement dansé au Pacific Northwest Ballet (Seattle, États-unis), dans la compagnie Time Lapse Dance (New York City), au Carolina Ballet (Caroline du nord) et enfin, au Ballet du Capitole.

SOfia caMinitiItalienne, elle a été successivement danseuse au Ballet de l’Opéra de Nice, puis au Ballet du Teatro alla Scala de Milan. Elle vient d’intégrer le Ballet du Capitole.

laUra fernandezEspagnole, elle a dansé à l’European Ballet de Londres puis au Ballet du Théâtre national de Brno (Moravie, république tchèque) et enfin, au Ballet du Capitole.

eStelle fOUrnierLilloise, elle débute la danse au Conservatoire de Lille, puis se per-fectionne à l’École de Danse de l’Opéra de Paris. Elle intègre le Ballet du Capitole en 2003.

Olivia lindOnFrançaise, elle étudie la danse à Paris puis à l’école de l’English National Ballet de Londres. Le Ballet du Capitole est sa première compagnie..

SOlÈne MOnnereaUToulousaine, elle a étudié la danse dans sa ville natale, au Centre James Carlès puis auprès de Vinciane Ghyssens et Matthew Madsen chez VM Dance Studio où, en 2010, elle in-tègre leur Compagnie junior. En 2011, elle est engagée au Ballet du Capitole.

KayO naKazatOJaponaise, elle a été soliste au Ballet du Landestheater de Salzbourg et au Ballet de l’Opéra de Limoges. Elle a intégré le Ballet du Capitole en sep-tembre 2014.

tiPhaine PrévOStFrançaise, elle étudie la danse au Conservatoire à rayonnement régio-nal de Paris, à l’École de Danse de l’Opéra, au Mezzo Ballet (Charle-ville-Mézières) et au VM Ballet (Tou-louse). Elle intègre le Ballet du Capi-tole en 14/15.

taBatha rUMeUrFrançaise, elle a d’abord étudié la danse à Carpentras dans la Com-pagnie Temps de Flèche, puis au Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris. Le Ballet du Capitole est sa première compagnie.

eUKene SagUeS aBadEspagnole, elle s’est d’abord formée à l’École de Danse de Navarre puis au VM Dance Studio (Toulouse) de Vinciane Ghyssens et Matthew Madsen dont elle a rejoint la Compagnie Junior dès 2010. C’est sa deuxième saison au Ballet du Capitole.

corps de ballet

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Martin arrOyOSNatif de Toulouse, sa dernière com-pagnie a été le Staatsballett de Berlin où il était demi-soliste. C’est sa pre-mière saison au Ballet du Capitole.

aMaUry BarreraS laPinetCubain, il a été successivement dan-seur au Ballet National de Cuba, puis soliste dans deux compagnies chiliennes basées à Santiago, la com-pagnie Sara Nieto et le Ballet Arte moderno. Il vient d’intégrer le Ballet du Capitole.

denniS cala valdéSCubain, il a été, pendant cinq sai-sons, danseur au Ballet National de Cuba. Il vient d’être engagé au Bal-let du Capitole.

JacKSOn carrOllCanadien, il a été successivement danseur au Ballet National du Ca-nada et au Ballet du Deutsche Oper am rhein (Berlin). Il vient d’intégrer le Ballet du Capitole.

MinOrU KaneKOJaponais, il a reçu sa formation cho-régraphique au Jun Ballet Studio (Japon) puis à la royal Ballet School de Londres. Le Ballet du Capitole est sa première compagnie.

Pierre-eMManUel laUWerSFrançais, il obtient, en 2014, le diplôme du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris puis, rejoint pour une année l’American Ballet Theatre de New York. Il vient d’intégrer le Ballet du Capitole.

JéréMy leydierNatif d’Avignon, il reçoit sa forma-tion chorégraphique au Conserva-toire de sa ville natale. Il intègre le Jeune Ballet de la Cité des Papes puis, en 2010, le Ballet du Capitole.

andrea MOrelliItalien, il a été corps de ballet et so-liste dans la compagnie Fondazione Arena di Verona puis surnuméraire en 14/15 au Ballet du Capitole qu’il vient d’intégrer.

nicOlaS rOMBaUtFranco-britannique, il a étudié la danse au CNSMD de Paris et à l’École de l’English National Ballet de Londres. Il a été danseur au Bal-let du Grand-Théâtre de Bordeaux et au Ballet de l’Opéra de Nice.

PhiliPPe SOlanOFrançais, il a été successivement dan-seur au Ballet National de Géorgie, Tbilissi (soliste), au Ballet de l’Opéra National de Paris puis au Ballet Victor ullate (Madrid). Il vient d’intégrer le Ballet du Capitole.

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CONDuITE Du SPECTACLE

Directeur de la scène / Régisseur général Fabien Mercier

Directeurs techniques Gerard Poli, Benoît Bécret

Régisseur technique du Ballet Paul Heitzmann

Plateau Stéphane Lestrelin, Yann SiberchicotCintres Vincent GarciaLumière Théophile AstorgaAccessoires Audrey JuilliéAudio Jean-Charles MouchetVidéo Jesús Antonio Tovar GonzálezPerruques Thierry Le GallMaquillages Muriel Dassain romanHabillement Marianne Levasseur

Responsable des Ateliers des décors Eugenio GiorgettaChef machiniste Jean-Philippe BadorcChef éclairagiste rémi DuvauchelleChef audio/vidéo Patrick BaucheChef accessoiriste Yves BaglieriChef costumière Habiba Yassine-DiabChef habilleuse Bénédicte DelaunayChef perruquière / Maquilleuse Vanessa Marchione

Régie générale de production Patrick Lassalle-ByRégie du Ballet Frédérique VivanMaîtres de ballet Emmanuelle Broncin, Minh PhamPianiste raúl rodríguez Bey

Les décors, les costumes, les perruques et les accessoires de Giselle ont été réalisés par les Ateliers du Théâtre du Capitole.

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LE MONDEBOUGE TELERAMAEXPLORECHAQUE SEMAINE TOUTES LES FACETTES DE LA CULTURE

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FOrMATION OrCHESTrALE

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Violon 1 Malcolm Stewart, Sylvie Vivies, Maryse ursule, Jacqueline Bourdarias, Ion Georgescu, Sylvie Mougeat, Mary randles, Jean-Baptiste Jourdin, Lauraine Desgrees Du Loû-Larrat, Isolde Ferenbach

Violon 2 Audrey Loupy, Mohamed Makni, Francois Drouhin, Alexandre Dalbigot, Aurélie Doriac, Marie Cauchefer, Frédéric Pazio, Marjolaine Charles

Alto Domingo Mujica, Juliette Gil, Gilles Apparailly, Claire Pelissier, Audrey Leclercq, Eliezer rangel roman

Violoncelle Pierre Gil, Elise robineau, Benoît Chapeaux, Sébastien Laurens, Léa Birnbaum

Contrebasse Damien-Loup Vergne, Gérard Pons, Michel renault

Flûte Charlotte Bletton, Cécile robilliard

Hautbois Clarisse Moreau, Serge Krichewsky

Clarinette David Minetti, Laurence Perry

Basson Lionel Belhacene, Christophe Vivies

Cor Thibault Hocquet, Arnaud Bonnetot, Manaure Marin, Mickael Ourliac

Trompette Hugo Blacher, Thomas Pesquet, Anthony Galinier, Julien rieffel

Trombone David Locqueneux, Patrick Dubarry, Aymeric Fournes

Tuba Max Fouga

Timbales Emilien Prodhomme

Percussion Bastien ricquebourg, Thibault Buchaillet, Christophe Dewarumez

Harpe Cécile Barutaut

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THÉÂTRE DU CAPITOLEDirecteur artistiqueFrédéric Chambert

Administrateur général honoraireRobert Gouazé

Administratrice généraleJanine Macca

Directeur de la danseKader Belarbi

Coordination, programmation et production artistiqueResponsable de la coordination artistiqueAurore de BottonSecrétariatBénédicte FourmentAttaché de productionLionel Hiver

Direction de la scène et régie généraleDirecteur de la scène - Régisseur généralFabien MercierSecrétariatJoan LoizeauAssistant à la mise en scèneStéphane rocheRégisseurs de productionSilvia Pairotti-BrunPatrick Lassalle-ByKatherine Dubuisson-TailhadesGabrielle Maris-VictorinAccordeurFrançois Petit

Études musicalesChef de chantrobert GonnellaAssistant chef d’orchestreChristophe Larrieu2e Chef de chant - Assistant chef d’orchestreMiles Clery-Fox

Service culturelDramaturgeJean-Jacques GroleauMédiation culturelleValérie MazarguilChloé LhosteService communicationManuella StandarovskiClaire Fabry-CassinDavid JugniotService de presseVanessa ChuimerKaty Cazalot

AdministrationSecrétariatMarie-France GarricStéphanie PeralCéline PonsRessources humaines - Marchés publicsJean-Marc BessèdeSylvain Hugon

Service juridiqueAnne CorsiniSophie GabilanComptabilité - Gestion budgétaireSylvie EscoubéMatilde BerryJean-Philippe PerièsPatrick GironaMuriel Marcaderose-Marie BoumatiNadine AgbazahouKarima Bensouici

Location, contrôle et accueilChef de salleLaurent HerreroResponsable de la billetterie - Relations avec les publicsVéronique Pichon-GbalouLocationnairesChristelle CombescotMarie-Claude HuguesAudrey LaubetXavier PasdeloupJoan Fernandes

Services générauxInformatiqueThierry PugetCourrierCatherine MerlhiotConciergerie Halle aux grainsPascal CharlesAlain Veaunn

Direction techniqueDirecteurs techniquesGerard PoliBenoît BecretRégisseur technique de la Halle aux grainsDavid FargeotResponsable technique des sites - Sécurité incendieYanick DostChargée de productionMireille renardSecrétariatMathilde LaffontBureau d’étudePatrick Souloumiac

Service machinerieChef machinistennChef machiniste par intérimFrédéric TezenasMachinistesPhilippe AbadiennJean-Claude CastanetPascal CazellesJean-Philippe DelordPatrick FaurouxPierre FerreiraThierry FranquetAndré GarrosJérôme GuéguenOlivier LarcherStéphane LestrelinSerge MaganaFlorentin Masson

Philippe MuratJean-Marc MontmejatStéphane MotardnnBernard ratierrichard romannnYann SiberchicotJean-Marie SteinYannick ValentianJean-Paul VignauNourredine Zarrouknn

Service lumièreChef éclairagisterémi DuvauchelleÉclairagistesMichel AinetoThéophile AstorgaJessica BalleriGilles BolorinosPierre BouyssiDavid DaydéÉtienne DelortÉric JeanAntonio Martin VazquezStéphane NoelCyril Slama

Service accessoiresChef accessoiristeYves BaglieriAccessoiristesFrédéric BaglieriSerge DoumengBertrand GirerdAlexandra HenocqAudrey JuilliePatrick Moussout

Atelier des décorsChef décorateur- Responsable de l’AtelierEugenio GiorgettaChef constructeurnnConstructeursFarid AchezegagAntoine BraatJean CastelThierry DelteilSerge DudognonnnFranck LamarquePhilippe MandileLaura rieussecDidier SavagnacAlain SeceilleÉric TrentinJean-Paul ValentinChristian Zavaroni

Atelier de confection des costumesResponsable des productionsHabiba Yassine-DiabCostumières - chefs d’AtelierMony OlivierPatricia Sainte-MarieCostumièresnnnnNicole CarayonSabrina FerrariMarie-Alix Gouraud

Hélène GilbertJulie rigalGeneviève JungblutMarie-Céline rauchViviane ViviesIsabelle Daumas

Service habillementChef de l’habillementBénédicte DelaunayChef habilleuse adjointeNadine MétayerHabilleusesGlwadys AragonAgnès rivièreKarima JulienSylvie JunquaMarianne LevasseurCéline ubaldoGisèle DerrienAtelier de stockageMichèle AmourouxNadine Béringuier

Service perruques - maquillagesChef perruquière-maquilleuseVanessa MarchionePerruquiers-maquilleursMuriel DassainMarlène Gonçalves TorresThierry Le GallMarjorie LoubetEva NobletXavier PujolAlice VaissièreJean Vogel

Service vidéo - son Responsable vidéo - sonPatrick BaucheTechniciensAlexis GérardArnaud PayenCharles PistrePierre-Emmanuel TriffaultBernard VignauJean-Baptiste Parisot

Service entretienLouis BrunetJean-Michel CosteAlain DaydéChristine DesclouxJean-Marc DuguetMohamed MoussaouiSerge Samatan

CHŒUR DU CAPITOLEChef du ChœurAlfonso CaianiRégisseurAgnès DoumerguePianistesÉlisabeth Matak-MericPierre-Paul LaeufferSopranosIsabelle AntoineClaire-Élisabeth ArmandZena BakerMarion CarrouéMuriel ChauvinBénédicte Clermont-Pezous

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Argitxu EsainIsabelle MoulsIsabelle russoSarah SzlakmannAnne-Karine VarautAltosCatherine AlcoverroMireille BertrandCorinne MarquetNathalie MinotJudith PaimblancHélène robletDaniela Guerini roccoChristine SinibaldiCorinne VideaudMarie VirotTénorsDongjin Ahn Patrice BramonteAlain ChilemmeMichel DauzonCharles FerréDavid GodfroidOlivier GouinJean-Pierre LautréClaude MinichCarlos Perez-MansillaEmmanuel ParragaAlfredo PoesinaBassesJean-Luc AntoineYves BoudierAlexandre DurandPascal GardeilLaurent LabarbeChristian Lovatoroberto NogaraDidier PizzolittoCarlos rodriguezJérôme SagetBruno VincentThierry Vincent

BALLET DU CAPITOLEMaîtres de balletEmmanuelle BroncinMinh PhamRégisseur techniquePaul HeitzmannRégisseurFrédérique VivanPianisteraul rodriguez-BeyChargée de la dramaturgieCarole TeuletSecrétariatFrédérik SellierConciergeriePhilippe HardyAngel rodriguezPremiers solistesMaria GutierrezJulie CharletDavit GalstyanAvetik KarapetyanSolistesIlana WernerLauren Kennedyramiro Gomez SamonTakafumi Watanabe

Demi-solistesScilla CattafestaJulie LoriaJulitette ThelinMatthew AstleynnDemian VargasCorps de balletMélissa AbelVirginie Baiet DartigalongueTaisha Barton rowledgeSofia CaminitiLaura Fernandez CalzadaEstelle FournierOlivia LindonSolène MonnereauKayo NakazatoThiphaine PrevostTabatha rumeurEukene Sagues AbadnnMartin ArroyosAmaury Barreras LapinetDennis Cala ValdesJackson CarrollMinoru KanekoPierre Emmanuel LauwersJérémy LeydierAndrea MorelliNicolas rombautPhilippe Solano

* *

ORCHESTRE NATIONAL DU CAPITOLEChef d’orchestre honoraireMichel PlassonDirecteur musicalTugan SokhievAdministratrice généraleJanine MaccaDélégué généralThierry d’ArgoubetAdministratrice déléguéeSonia Chapelon-DablancRégisseur généralYseult CarréRégisseur général adjointNicolas ChauteauRégisseur techniqueFabrice MirallesRégisseur technique adjointBruno CalvezChargée de ProductionHélène GoutBibliothécaireHervé SalliotBibliothécaire adjointeJeanne-Marie VertuelChargée des relations PubliquesSabine SancéSecrétariat-administrationnnFabienne MacéChantal MartinetMaria GaychetTechniqueraphaël OndiguiGilles DavancensSébastien Brésil

Conciergerie Maison de la musiqueMahmoud Yassine-DiabChristophe BallaireChef d’orchestre assistanteSabrie BekirovaPremiers violons soloMalcolm StewartGeneviève LaurenceaunnViolons soloDaniel rossignolnnnnPremiers violonsSylvie VivièsnnNicole BoussinotMaryse ursuleHenri Salvat Jacqueline BourdariasIon GeorgescuSylvie MougeatJean-Claude CadresMary randlesAline MarciacqSébastien PlancadeOlivier AmielAude PuccettiStéphane GuiocheauChiu-Jan YingJulia raillardJean-Baptiste JourdinSeconds violonsFabien MastrantonionnAudrey LoupyVitaly rasskazovMohamed MakniFrançois DrouhinYves SapirMarie-Josée FougerouxVirginie AllemandEdwige FarencAlexandre DalbigotAnne-Laure CornetDavid BénétahGuilhem BoudrantEstelle BartoluccinnnnnnAltosDomingo MujicaBruno DubarryJuliette GilLambert ChenLaura EnsmingerIsabelle MensionTimoteusz SypniewskiGilles ApparaillyClaire PelissierVincent Cazanave-PinMailyss CainSamuel JolyAudrey LeclercqnnnnVioloncellesPierre GilSarah IancuVincent PouchetPhilippe TribotÉlise robineauChristophe WalthamBenoît Chapeaux

Gaël SeydouxThomas DazanSébastien LaurensMarie GirbalLéa BirnbaumnnContrebassesDamien-Loup VergneThéotime VoisinFlorent BarnaudPierre HecquetGérard PonsMichel renaultDaniel Ben SoussanConor MaccarthyTarik BahousVictor Garcia GonzalezFlûtesFrançois LaurentSandrine TillyClaude roubichouHarmonie MaltèreFlorence Fourcassié-TardyHautboisOlivier StankiewicznnGabrielle ZaneboniJean-Michel PicardSerge KrichewskyClarinettesDavid MinettiFloriane TardyJean-Paul DecampsÉmilie PinelLaurence PerryBassonsLionel BelhacèneEstelle richardChristophe VivièsMylène PoulardMarion DeleplancqueCorsJacques DeleplancqueHervé LupanoThibault HocquetJean-Wilfrid GrongnetArnaud BonnetotFrançois LuguennTrompettesrené-Gilles rousselotHugo BlacherHeike GerberThomas PesquetnnTrombonesDominique DehuDavid LocqueneuxPatrick DubarryAymeric FournèsFabien Dornic TubaSylvain PicardTimbalesnnTimbales – PercussionsJean-Sébastien BorsarelloÉmilien ProdhommePercussionsThibault BuchailletChristophe DewarumeznnnnHarpeGaëlle Thouvenin

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Conception et édition des programmes, dramaturgieCarole Teulet

Service de presseVanessa Chuimer – Tél. : 05 61 22 24 30Katy Cazalot – Tél. : 05 62 27 62 08

Crédits photographiquesPhotos David Herrero www.davidherrero.comPhotographie de couverture : ©Sasha Gouliaev

Création, mise en page et réalisation Toulouse

ImpressionImprimerie Ménard - Toulouse

Licence E.S. n°1 1-1052910 n° 2-1052938 et n° 3-1052939© Théâtre du Capitole 2015