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17/04/2013 Rapport technique 1 Optimisation de l’identification des métabolites d'intérêt dans les microalgues Surmonter les verrous pour le développement de cultures de micro algues à des fins bioénergétiques

Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

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Page 1: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

17/04/2013

Rapport technique 1

Optimisation de l’identification des métabolites

d'intérêt dans les microalgues

Surmonter les verrous pour le

développement de cultures de micro algues

à des fins bioénergétiques

Page 2: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

2

INDEX PAGE

RESUME ...................................................................................3

1.1 OBJECTIFS ......................................................................................... 3

1.2 POSITIONNEMENT DE L’ETUDE............................................................ 3

1.3 ETAT DE L’ART : CHLORELLA VULGARIS........................................................ 3

1.4 METHODOLOGIE ................................................................................. 7

2 RAPPORT TECHNIQUE.........................................................8

2.1 CARACTERISATION ET POTENTIEL DES MATIERES PREMIERES ............................. 8

2.1.1 ECHANTILLONNAGE ...........................................................................8

2.1.2 METHODES DES CARACTERISATIONS PHYSICO-CHIMIQUES ..............................8

2.1.3 CARACTERISATION DE LA MATIERE ........................................................15

2.2 EXTRACTION .................................................................................... 18

2.2.1 CONDITIONS D’OBTENTION DES DIFFERENTES FRACTIONS.............................18

2.2.1.1 Fractions protéiques ........................................................................18

2.2.1.2 Fractions polyphénoliques et polysaccharidiques .................................18

2.2.2 ANALYSES DES FRACTIONS.................................................................19

2.2.2.1 Teneur en protéines ........................................................................19

2.2.2.2 Teneur en saccharides .....................................................................20

2.2.2.3 Dosage des polyphénols totaux.........................................................25

2.2.2.4 Evaluation de la capacité antiradicalaire .............................................25

2.2.3 CARACTERISTIQUES DES FRACTIONS OBTENUES ........................................26

2.2.3.1 Teneur en protéines ........................................................................26

2.2.3.2 Teneur en monosaccharides neutres..................................................27

2.2.3.3 Teneur en polyphénols.....................................................................28

2.2.3.4 Activité antiradicalaire .....................................................................28

2.3 IDENTIFICATION DES VOIES DE VALORISATION DES FRACTIONS....................... 29

3 PERSPECTIVES DES PROCHAINS MOIS .............................30

Page 3: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

RESUME

1.1 OBJECTIFS

Les actions réalisées par le CRT CATAR concernent la caractérisation et

l’identification des fractions issues de la délipidation des microalgues sélectionnées

dans le projet Energreen et de leur potentiel de valorisation. A l’issue de la

caractérisation de ces matières, quelle soit complète ou délipidée, le CRT CATAR

proposera un schéma d’agroraffinerie. Les deux microalgues sont Chlorella vulgaris

et Scenedesmus sp.

1.2 POSITIONNEMENT DE L’ETUDE

L’intervention du CATAR a lieu après l’étape de délipidation effectuée par le

partenaire CENER. Le résidu de microalgues étant appauvri en lipides comporte

encore des composants à valeur ajoutée. La tâche du CATAR inclut la

caractérisation du potentiel chimique du résidu et l’élaboration de voie d’extraction

et de production d’extraits raffinés.

1.3 ETAT DE L’ART : CHLORELLA VULGARIS

Les microalgues, au sens général, se sont avérées être une alternative prometteuse

et une source de biodiesel prolifique pour plusieurs raisons :

- elles ne sont pas en concurrence avec l’utilisation des terres agricoles

- elles sont très efficaces dans la fixation du CO2

- elles présentent un rendement lipidique important

En effet, sous des conditions favorables et contrôlées, le rendement

photosynthétique et celui à l'hectare des microalgues peuvent être jusqu'à trente

fois supérieure aux plantes oléagineuses terrestres comme le colza ou encore le

tournesol. Egalement, les microalgues peuvent produire, pour une même surface

donnée, trente fois plus de protéines que le soja et 50 fois plus que le riz, le blé ou

le maïs1.

1 Soeder C.J., Hegewald E., 1988. Scenedesmus. In Microalgal Biotechnology, Borowitzka and Borowitzka (Eds), Cambridge University Press, 477-483

Page 4: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

4

Les microalgues représentent une énorme biodiversité dans laquelle environ 40 000

sont déjà décrites ou analysées 2. Les microalgues sont intéressantes par leur

rendement de conversion de l’énergie solaire nettement supérieur à celui des

cultures terrestres traditionnelles 3,4. On dénombre plusieurs genres de microalgues

(Chlorella, Spirulina, Tetraselmis, Euglena) déjà exploitées commercialement 5,6.

Chlorella vulgaris, l’une des plus connues, est une microalgue eucaryote,

appartenant à la classification scientifique suivante : Domaine : Eucaryote, règne :

Protiste, division : Chlorophyte, classe : Trebouxiophyceae, ordre : Chlorellales,

Genre : Chlorella. Il s’agit d’une microalgue unicellulaire qui grandit dans les eaux

douces et est présente sur terre depuis la période pré-Cambrien, soit plus de 2,5

milliards d’années 7.

Chlorella est la microalgue la plus cultivée au monde. Sa production annuelle est

estimée à 2000 tonnes en matière sèche pour l’année 2009 8. Chlorella est une

source importante de lipides pour la production de biodiesel ; elle peut en effet

contenir jusqu’à 80% (en matière sèche) de lipides totales. Toutefois, les conditions

de cultures (quantité d’azote, lumière, CO2,…), le stress appliqué sur la microalgue,

sont autant de paramètres qui auront des répercussions sur la teneur en lipides,

protéines et sucres 9. Ces conditions environnementales peuvent également avoir

un impact considérable sur la composition, l’épaisseur et donc la rigidité de la paroi

cellulaire de Chlorella vulgaris 10,11. La difficulté de récupération des différentes

2 Hu Q, Sommerfeld M, Jarvis E, Ghirardi M, Posewitz M, Seibert M, Darzins A. Microalgae triacylglycerols as feedstocks for biofuel production: perspectives and advances. Plant J 2008;54: 621-639

3 Borowitzka M.A., 1988. Vitamins and fine chemicals from microalgae. In Microalgal Biotechnology, Borowitzka and Borowitzka (Eds), Cambridge University Press, cambridge, 153-196

4 Zhang D.H., Lee Y.K., 1997. Enhanced accumulation of secondary cartenoids in a mutant of green alga, Chlorococcum sp. Journal of Applied. Phycology, 9, 459-463

5 Lee Y.K. 1997. Commercial production of microalgae in the Asia-Pacific rim. Journal of Applied Phycology, 9, 403-411

6 Ogbonna J.C., Tomiyama S., and Tanaka H. 1998. Heterotrophic cultivation of Euglena gracilis Z for efficient production of α-tocopherol. Journal of Applied Phycology, 10, 67-74

7 Ditfurth, HV. 1972. Im Anfang war der Wasserstoff, Deutscher Taschenbuch., 199.

8 Brennan L, Owende P. 2010, Biofuels from microalgae-A review of technologies for production, processing, and extractions of biofuels and co-products. Renew Sust Energ Rev;1, 557-577

9 Chisti Y. 2007, Biodiesel from microalgae. Biotechnol Adv;25:294-306

10 Atkinson AW, Gunning, BES, John PCL. Sporopollenin in the cell wall of Chlorella and other algae: Ultrastructure, chemistry, and incorporation of C-acetate, studied in synchronous cultures. Planta 1972;107:1-32.

11 Burczyk J, Hesse M. The ultrastructure of the outer cell wall-layer of Chlorella mutants with and without sporopollenin. Pl Syst Evol 1981;138:121-137.

Page 5: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

5

fractions (protéiques, lipidiques, polysaccharidiques…) en seront d’autant plus

délicates et difficiles.

Dans la littérature, la teneur en protéines chez Chlorella vulgaris peut atteindre des

pourcentages compris entre 42 à 58% selon les conditions de cultures employées12.

Près de 20% de ces protéines totales sont localisées au niveau de la paroi cellulaire,

50% sont intracellulaire et 30% à l’intérieur ou à l’extérieur de la cellule algale13.

Dans des conditions optimales, la teneur en lipides peut varier de 5 à 40% de la

matière sèche de la biomasse12. Ces lipides sont principalement sous forme de

glycolipides, de phospholipides, mais aussi d’acides gras libres ou de glycérides14.

Ils sont synthétisés par les chloroplastes et sont localisés dans la paroi cellulaire

ainsi que dans les membranes des organites (chloroplastes, mitochondries, etc …).

Le profil d’acides gras change selon les conditions de culture et selon les

applications recherchées. Par exemple, le profil d’acides gras de Chlorella vulgaris,

sous des conditions de culture dites mixotrophiques, peut accumuler de 60 à 68%

d’acides gras saturés composés des acides palmitique et stéarique, mais aussi

d’acides gras monoinsaturés tels que les acides palmitoléique et oléique ; ce qui

s’avère être un profil favorable pour la production de biodiesel15,16.

Les polysaccharides chez Chlorella vulgaris sont généralement localisés dans les

chloroplastes et sont composés d’amylose et d’amylopectine17. L’un des plus

représentés est le β-1-3 glucane18. Dans des conditions de culture où l’azote est

limité, la teneur en carbohydrates peut varier de 12 à 55% de la matière sèche.

En plus de sa forte valeur énergétique et nutritive, Chlorella vulgaris présente des

constituants ayant un fort intérêt cosmétique et pharmaceutique (antibiotiques,

antiviraux, antitumoraux, vitamines, propriétés antibactériennes, antifongiques ou

antioxydante…). Nous avons le cas de ses pigments qui contiennent d’importantes

12 Becker EW. 1994, Microalgae biotechnology and microbiology. Cambridge University Press, 180-185

13 Berliner MD. 1986, Proteins in Chlorella vulgaris. Microbios; 46, 199-203

14 Hu Q, Sommerfeld M, Jarvis E, Ghirardi M, Posewitz M, Seibert M, Darzins A. 2008, Microalgae triacylglycerols as feedstocks for biofuel production: perspectives and advances. Plant J;54: 621-639

15 Zheng H, Yin J, Gao Z, Huang H, Ji X, Dou C. 2011, Disruption of Chlorella vulgaris Cells for the Release of Biodiesel-Producing Lipids: A Comparison of Grinding, Ultrasonication, Bead Milling, Enzymatic Lysis, and Microwaves. Appl Biochem Biotechnol;164:1215-1224

16 Yeh KL, Chang JS. 2012, Effects of cultivation conditions and media composition on cell growth and lipid productivity of indigenous microalga Chlorella vulgaris ESP-31. Bioresource Technol;7:105-120

17 Lee RE. , Phycology. New York: Cambridge University Press, 139-141

18 Lordan S, Paul Ross R, Stanton C., 2011, Marine bioactives as functional food ingredients: potential to reduce the incidence of chronic disease. Mar Drugs;9:1056-1100

Page 6: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

6

quantités de caroténoïdes, le plus souvent associés avec la chlorophylle des

thylakoïdes (intervenants dans la photosynthèse). Les minéraux et vitamines sont

également présents et possèdent des propriétés d’intérêt (Tableau 1).

Teneur (g.100g-1)

Microéléments Maruyama et al. 19 Panahi et al. 20

Na N/A N/A

K 1.13 2.15

Ca 0.16 0.27

Mg 0.36 0.44

P N/A 0.96

Macroéléments

Cr N/A tr

Cu N/A 0.19

Zn N/A 0.55

Mn N/A 0.40

Se N/A N/A

I N/A 0.13

Fe 0.20 0.68

Tableau 1 : Profil en minéraux chez Chlorella vulgaris

Chlorella vulgaris possèdent un profil vitaminique varié (Tableau 2). De nombreuses

propriétés bénéfiques de ces constituants ont été découvertes et sont répertoriées,

notamment leur rôle dans les maladies liées au vieillissement (cardiovasculaire,

hypertension, cataracte, diminution des risques d’athérosclérose, stimulation de la

synthèse de collagène pour la peau) 21.

Chlorella vulgaris, tout comme les microalgues en général, sont des réservoirs

d’une quantité impressionnante de molécules aux propriétés et activités biologiques

variées.

19 Maruyama I, Nakao T, Shigeno I, Ando Y, Hirayama K. Application of unicellular

algae Chlorella vulgaris for the mass-culture of marine rotifer Brachionus. Hydrobiologia 1997;358:133-

138

20 Panahi Y, Pishgoo B, Jalalian HR, Mohammadi E, Taghipour HR, Sahebkar A, Abolhasani E.

Investigation of the effects of Chlorella vulgaris as an adjunctive therapy for dylipidemia: Results of a

randomised open-label clinical trial. Nutr Diet 2012;69:13-19

21 Sano T, Kumamoto S, Kamiya N, Okuda M, Tanaka Y. Effect of lipophilic extract of Chlorella vulgaris

on alimentary hyperlipidemia in cholesterol-fed rats. Artery 1988;15: 217-224

Page 7: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

7

Teneur (mg.100g-1)

Vitamines Maruyama et al.19 Yeh et al. 16 Panahi et al. 20

B1 (Thiamine) 2.4 N/A 1.5

B2 (Riboflavin) 6.0 N/A 4.8

B3 (Niacin) N/A N/A 23.8

B5 (Pantothenic acid) N/A N/A 1.3

B6 (Pyridoxine) 1.0 N/A 1.7

B7 (Biotin) N/A N/A 191.6

B9 (Folic acid) N/A N/A 26.9

B12 (Cobalamin) Tr N/A 125.9

C (Ascorbic acid) 100.0 39.0 15.6

E (Tocopherol) 20.0 2787.0 N/A

A (Retinol) N/A 13.2 N/A

Tableau 2 : Profil vitaminique chez Chlorella vulgaris

1.4 METHODOLOGIE

Dans cet objectif, les tâches comprennent une étape essentielle de caractérisation

globale du résidu et d’identification du potentiel de valorisation. La seconde phase

mettra en œuvre des technologies d’extraction et de raffinage de la matière de

manière à obtenir des extraits.

La connaissance de la composition chimique de la matière végétale s’articule autour

de la nature des composants majoritaires des algues, c'est-à-dire les fibres

(cellulose et hémicellulose), les protéines, les lipides résiduels, les minéraux, mais

aussi les fractions plus fines et notamment les métabolites secondaires.

Le potentiel de valorisation est lié à l’évaluation des diverses activités chimiques,

biologiques (antioxydante par exemple), qui peut être mené in vitro.

Page 8: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

2 RAPPORT TECHNIQUE

2.1 CARACTERISATION ET POTENTIEL DES MATIERES

PREMIERES

2.1.1 Echantillonnage

Dans cette première année de projet, les travaux se sont concentrés sur Chlorella

vulgaris. La seconde année sera consacrée à Scenedesmus sp.

Les échantillons issus de la production Acciona et CENER sont de la biomasse

complète, c'est-à-dire non délipidée, et de la biomasse délipidée provenant d’une

seconde production et ayant subit le procédé de délipidation de CENER (Tableau 3).

Echantillon Caractéristiques Date de

réception Code

Biomasse complète Production NEIKER Septembre 2012 BC

Biomasse délipidée Production Acciona et

délipidée par CENER Février 2013 Bdlip

Extrait lipides 12-302 Production CENER Février 2013 ELi

Tableau 3: Matières premières traitées

2.1.2 Méthodes des caractérisations physico-chimiques

La caractérisation chimique de la matière première comprenait la détermination des

teneurs en matière sèche, en matières minérales, et en extractibles hydrosolubles.

- Le taux de matières minérales est déterminé, selon la norme française NF V 03-

22, après calcination dans un four à 550°C jusqu’à poids constant. Pesé, le résidu

calciné obtenu est une poudre grise, claire et très légère.

Page 9: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

9

Notée MM, la teneur en matières minérales est exprimée en pourcentage en masse et

est égale à :

MM =m2 − m0

m1 − m0

× 100

m0 est la tare du creuset (eng) m1 est la masse du creuset et de la prise d’essai avant chauffage (en g) m2 est la masse du creuset et du résidu après chauffage jusqu’à poids constant (en g)

- Les matières sèches sont évaluées selon la norme française NF V 03-903. Elle

correspond à la perte de masse subie par léchantillon après chauffage à l’étuve à

105°C pendant 24h. Notée H, la teneur en eau est exprimée en pourcentage en masse

et est égale à :

H =m1 − m2

m1 − m0

×100

m0 est la tare du creuset (eng) m1 est la masse du creuset et de la prise d’essai avant chauffage (en g) m2 est la masse du creuset et du résidu après chauffage jusqu’à poids constant (en g)

- La teneur en protéines totales contenue dans la matière première algale est

déterminée par la méthode du Kjeldhal (appareil automatique) selon la norme

française NF V 18-100. Cette méthode consiste à transformer, par minéralisation,

l’azote organique contenu dans l’échantillon traité en azote minéral (ammoniaque),

puis en le dosage acido-basique de cet ammoniaque.

La minéralisation de l’échantillon (0,5 à 1 g) est effectuée par l’acide sulfurique

concentré (12,5mL à 95%) en présence de deux pastilles de catalyseur (CuSO4).

Menée à 400°C à l’aide d’un appareil Tecator Digestor 2020, cette minéralisation dure

plus d’une heure. Les produits de la réaction sont alors alcalinisés par une solution de

soude à 40%.

La distillation consiste à former l’ammoniac selon les équations suivantes :

Page 10: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

10

Après refroidissement, l’ammoniac produit est estimé de façon automatique par la

distillation à la vapeur à l’aide d’un appareil Tecator Kjeltec 2020.

Afin de déterminer la teneur en azote total de la matière première algale,

l’ammoniaque est ensuite titré par une solution d’acide chlorhydrique à 0,1N grâce au

virage d’un mélange d’indicateurs colorés en solution dans de l’acide borique à 4%, le

vert de bromocrésol et le rouge de méthyle.

Par convention, la teneur en protéines de l’échantillon est alors obtenue en multipliant

la teneur en azote total par un facteur de conversion empirique. Ce coefficient prend

en compte la masse molaire moyenne des acides aminés composant les protéines à

quantifier. Il est fixé à 6,25 dans notre cas.

Notée P, la teneur en protéines est exprimée en pourcentage en masse et est égale

à :

MN est la masse molaire de l’azote (MN = 14,007 g/mol)

C est la concentration de la solution d’acide chlorhydrique (en mol/L)

V0 est le volume utilisé de la solution d’acide chlorhydrique sur un échantillon blanc

(en mL)

V1 est le volume utilisé de la solution d’acide chlorhydrique (en mL)

M est la masse de la prise d’essai (en mg)

- Le taux d’extractibles hydrosolubles de l’échantillon broyé s’obtient dans une

unité d’extraction Tecator Fibertec M1017 (Foss): 1g de biomasse algale lyophilisée

pesée précisément et broyé à 1 mm est placé sur un fritté en pyrex (Foss) de porosité

2 (40 µm à 100 µm) avec 100mL d’eau déminéralisée. L’ensemble est porté à

Page 11: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

11

ébullition pendant 1 h. Le résidu est filtré, et la matière sèche du filtrat est évaluée

par pesée. Le teneur en extractibles est exprimée en pourcentage de la matière

première sèche.

- La teneur en constituants pariétaux (hémicellulose, lignines et cellulose) est

estimée par la méthode de Van Soest et Wine22. Basée sur la différence de solubilité

des constituants dans deux type de détergents, cette méthode gravimétrique

s’effectue à partir de la biomasse algale lyophilisée, séchée, délipidée si possible (dans

le cas de biomasse riche en lipides) et réduits sous forme de poudre afin de rendre le

milieu le plus homogène possible (de 1 à 3g de biomasse algale lyophilisée et séchée).

Les réactions d’attaque sur la matière première sont effectuées dans des frittés

spéciaux de porosité 2 et prévus pour s’adapter sur un système Fibertec M2. Ce

dernier est équipé d’un dispositif de chauffage et de reflux permettant de faire

l’ensemble des manipulations sans avoir à transvaser l’échantillon.

Lors de l’attaque NDF (Neutral Detergent Fiber), le détergent neutre utilisé est à base

d’EDTA et solubilise l’ensemble des constituants non pariétaux (protéines, pectines…).

La fraction organique du résidu insoluble représente alors la somme des constituants

suivants : hémicelluloses, lignines et cellulose. Lors de la première attaque ADF (Acid

Detergent Fiber), le détergent acide utilisé est à base de CTAB et d’acide sulfurique

dilué. Il solubilise l’ensemble des composés non pariétaux ainsi que les hémicelluloses.

La fraction organique du résidu insoluble correspondant est donc constituée de

lignines et de cellulose. Une seconde attaque ADF permet ensuite de solubiliser les

lignines. Elle est permise grâce à l’action d’un oxydant puissant, le permanganate de

potassium. Il en résulte alors un nouveau résidu contenant uniquement la cellulose

dans sa fraction organique.

Notées respectivement Hc, Li et C, les teneurs en hémicelluloses, lignines et cellulose

sont exprimées en pourcentage en masse et se déterminent donc selon les deux

schémas de principe suivants (dans notre cas, la teneur en lignine n’est pas

déterminée):

22 Van Soest PJW, R.H. (1967) Use of detergents in the analysis of fibrous feeds. IV.Determination of plant

cell-wall constituents. J Assn Offic Anal Chem 50:55.

Page 12: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

12

Matière première→HC + L + C

Attaque NDF et calculation

Matière première→ L + C → C

Attaques ADF et calcination

REALISATION DE L’ATTAQUE NDF

Réalisée à l’aide de l’appareil Fibertec system M-Hot extractor, l’attaque NDF se fait

par ajout à l’échantillon à analyser de 100 mL d’une solution composée de sodium

lauryl sulfate, d’EDTA, de phosphate disodique, de borate de sodium décahydrate et

d’éthylène glycol monoéthyl éther. Après une heure à ébullition, les réactifs sont

éliminés par aspiration et le résidu est abondamment rincé à l’eau bouillante jusqu’à

disparition de la mousse. Puis, il est séché à l’étuve à 103 ± 2°C pendant douze

heures et calciné dans un four à 550°C pendant 3 heures. La pesée du fritté après

séchage et calcination permet la détermination de la teneur globale en constituants

pariétaux :

HC + L + C =m2 − m3

m1 − m0

× 100

m0 est la tare du fritté (en g). m1 est la masse du fritté et de la prise d’essai avant l’attaque NDF (en g). m2 est la masse du fritté et du résidu après l’attaque NDF et séchage (en g). m3 est la masse du fritté et du résidu après calcination (en g). REALISATION DES DEUX ATTAQUES ADF

Également réalisée à l’aide de l’appareil Fibertec system M-Hot extractor, la première

attaque ADF se fait par ajout à l’échantillon à analyser de 100 mL d’une solution

composée de CTAB et d’acide sulfurique dilué. Après une heure à ébullition, les

réactifs sont éliminés par aspiration et le résidu est abondamment rincé à l’eau

bouillante jusqu’à disparition de la mousse. Il est ensuite séché à l’étuve à 103 ± 2°C

pendant douze heures avant de subir une seconde attaque ADF permettant

l’élimination de la lignine . Celle-ci se fait à l’aide de l’appareil Fibertec system M-Cold

extractor par ajout au résidu de 25 mL d’un mélange d’une solution saturée de

permanganate de potassium (50 g/L) et d’une solution tampon composée de nitrate

de fer, de nitrate d’argent, d’acide acétique glacial, d’acétate de potassium et d’alcool

butylique tertiaire (2/1). Après 90 minutes de mise en contact, les réactifs sont

éliminés par aspiration et le résidu est rincé à l’aide d’une solution déminéralisante

faite d’acide oxalique dihydrate, d’éthanol et d’acide chlorhydrique. Une fois l’obtention

de fibres de couleur blanche (rinçage pendant 30 minutes au maximum), deux lavages

à l’éthanol et deux rinçages à l’acétone sont encore nécessaires avant le séchage du

Page 13: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

13

résidu cellulosique à l’étuve à 103 ± 2°C pendant douze heures puis sa calcination

dans un four à 550°C pendant 3 heures. La pesée du fritté après chaque séchage et

calcination permet la détermination des teneurs en lignines et cellulose :

L + C =m2 − m4

m1 − m0

×100

C =m3 − m4

m1 − m0

×100soit L =m2 − m3

m1 − m0

×100

m0 est la tare du fritté (en g). m1 est la masse du fritté et de la prise d’essai avant la première attaque ADF (en g). m2 est la masse du fritté et du résidu après la première attaque ADF et séchage (en g). m3 est la masse du fritté et du résidu après la seconde attaque ADF et séchage (en g). m4 est la masse du fritté et du résidu après calcination (en g).

Figure 1: Schéma des attaques chimiques réalisées lors du dosage ADF-NDF

des cellulose, hémicellulose et lignine des matières premières

- La teneur en lipides totales de la biomasse complète algale (BC) et de la

biomasse délipidée (Bdlip) est déterminée par extraction liquide/solide à l’aide d’un

mélange de solvant pouvant être le cyclohexane ou un mélange chloroforme/méthanol

(1/2) 23. 2g de matière première sèche sont ajoutés à 100mL de solvant et laissés

extraire dans un soxhlet à ébullition ou à froid pendant 2h. Le mélange est centrifugé

à 20°C, sous 5000 g et pendant 10 minutes (centrifugeuse Sigma 6K15). L’extrait est

récupéré. Le solvant est ensuite éliminé par évaporation à l’aide d’un évaporateur

rotatif. Les dernières traces de cyclohexane ou de chloroforme/méthanol sont

chassées en plaçant le ballon de l’appareil dans une étuve à 105 ± 2°C jusqu’à poids

constant. L’extrait obtenu est pesé.

23 Bligh,E.G. and Dyer,W.J. 1959. A rapid method for total lipid extraction and purification.

Can.J.Biochem.Physiol. 37:911-917

Page 14: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

14

L’extrait lipidique peut être ensuite filtré sous membrane PTFE à 0,45µm et analysé

par chromatographie en phase gazeuse pour la détermination du profil en acides gras

présents dans la matière première. Cette détermination se fait dans un solvant

spécifique, le Méthyl-tertiobutyl éther (MTBE), après méthylation à l’aide de

trimethylsulfonium hydroxide (TMSH) selon la norme française NF T 60-233. Les

esters méthyliques d’acides gras obtenus lors de la transestérification sont alors

analysés par chromatographie en phase gazeuse (CPG) en utilisant les paramètres :

- Colonne DB FFAP (J&W Scientific), 30m x 0,32mm x 25µm d’épaisseur

- Température du four : maintien à 100°C pendant 1min, puis montée de 100 à

160°C à une vitesse de 10°C par minute, de 160 à 200°C à une vitesse de 1°C

par minute et de 200 à 230°C à une vitesse de 10°C par minute, puis maintien

à 230°C pendant 10min.

- Gaz vecteur : hélium (débit de 1,5mL/min)

- Détecteur FID, 300°C

- Injecteur Split 100, 280°C

L’identification des pics chromatographiques se fait par comparaison avec des

standards commerciaux (Sigma).

- La détermination de la composition en acides aminés de la biomasse algale (BC

et Bdlip) est réalisée selon une méthode standard largement utilisée de Moore and

Stein 24. Les échantillons sont hydrolysés avec de l’acide chlohydrique (HCl) 6N à

105°C pendant 1h. La biomasse hydrolysée est ensuite ajustée à un pH 2,2 à l’aide de

soude (NaOH), puis stabilisée avec un tampon citrate à pH 2,2. La solution finale est

ensuite filtrée à travers une membrane PTFE à 0,45µm afin de supprimer les résidus

solides qui restent dans la solution. L’analyse est effectué à l’aide d’un analyseur

d’acides aminés (Biochrom Ltd 30, Cambridge, UK) équipé d’un système de colonne et

pré-colonne (200mm x 4,6mm) avec des résines échangeuses d’ion sodium. La

séparation des acides aminés est réalisée par élution avec des tampons à différents

pH. Après une réaction avec la ninhydrine, les acides aminés sont détectés à une

longueur d’onde de 570nm, à l’exception de la proline pour laquelle la détection est

effectuée à 440mm.

24 Moore, S., Spackman, D. And Stein, W.H., 1958. Chromatography of amino acids on sulfonated

polystyrene resins. Analytical Chemistry. 30:1185-1190

Page 15: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

15

2.1.3 Caractérisation de la matière

La composition chimique des biomasses complète (BC) et délipidée (Bdlip) issues de

Chlorella est donnée dans le Tableau 4.

Méthode

ou

Norme

BC Bdlip

Matières minérales

(Cendres) NF V 03-22 5,46 % ± 0,40 19,32 % ± 0.21

Matière sèche NF V 03-903 95,8 ± 2.3 % 96,00 % ± 0.27

Protéines Totales NF EN 15104 48,81 % 52,64 %

Lipides Totales Chloroforme/Methanol

(1:1) 25,12 ± 1.37% 2,89 ± 0,69%

Fibres Totales Van Soest et Wine 1963) 2,82 ± 0.56% N.D (pas assez

de biomasse)

Tableau 4 : Composition chimique de la biomasse complète (BC) et délipidée

(Bdlip) de Chlorella vulgaris

Le profil d’acides aminés pour 100g de la biomasse délipidée (Bdlip) de Chlorella

vulgaris est donné dans le Tableau 5.

Acides aminés

Biomasse délipidée Bdlip

n=3 (%)

Becker et al. (%)

Maruyama et al. (%)

Aspartic acid 9.84 9.30 9.80

Threonine 5.60 5.30 5.15

Serine 4.52 5.80 4.32

Page 16: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

16

Glutamic acid 12.36 13.70 12.66

Glycine 6.50 6.30 6.07

Alanine 8.68 9.40 8.33

Cysteine 0.49 N/A 1.28

Valine 5.56 7.00 6.61

Methionine 2.05 1.30 1.24

Isoleucine 3.90 3.20 4.44

Leucine 8.46 9.5 9.38

Tyrosine 4.52 2.80 3.14

Phenylalanine 5.31 5.50 5.51

Histidine 2.08 2.00 1.97

Lysine 9.46 6.40 6.68

Arginine 5.83 6.90 6.22

Tryptophan N/A N/A 2.30

Proline 4.84 5.00 4.90

Tableau 5 : Pourcentage des acides aminés sur la biomasse délipidée (Bdlip)

comparé à la littérature.

Le profil des acides gras de la biomasse complète (BC) et délipidée (Bdlip) sont

donnés dans le Tableau 6.

Acides gras

Biomasse délipidée (Bdlip) n=3

(%)

Biomasse complete

Cloroforme/MeOH n=3 (%)

Biomasse complete

Cyclohexane n=3 (%)

Tokusoglu et al. 25

(%)

C8:0 Caprylate 0.30 0.67 - -

C10:0 Caprate 0,39 1.67 2.20 -

C11:0 Undecanoate 0.76 0.88 - -

25 Tokusoglu Ö, Ünal MK. Biomass nutrient profiles of three microalgae: Spirulina platensis, Chlorella

vulgaris, and Isochrisis galbana. J Food Sci 2003; 68:1144-1148

Page 17: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

17

C12:0 Laurate 0.38 0.28 - -

C14:0 Myristate 8,04 4.72 - 0.38

C15:0 Pentadecanoate 0.32 0.32 0.84 -

C15:1 Pentadecanoate 3,46 6.31 2.89 -

C16:0 Palmitate 19,17 20.69 18.24 15.41

C16:1n7c Palmitoleate 5,98 1.49 1.11 1.17

C17:0 Heptadecanoate 4,70 - - -

C18:0 Stearate 9,34 0.43 - 6.24

C18:1n9tElaïdate - - - -

C18:1n9c Oleate 2,47 6.14 11.47 33.14

C18:2n6t Linolelaïdate - - - -

C18:2n6c Linoleate 13,87 19.59 21.11 9.73

C18:3n6g Linolenate 3,22 - - -

C18:3n3a Linolenate 22,34 35.26 40.29 1.93

C20:0 Arachidate 0,30 - - 0.19

C20:1n9c Gadoleate - - - -

C20:2n6 - 0.13 - -

C21:0 4,52 1.43 1.85 -

C22:0 Behenate - - - -

C20:5n3 EPA - - - 3.23

Tableau 6 : Profil des acides gras de la biomasse complète (BC) selon

différentes méthodes d’extraction et de la biomasse délipidée (Bdlip).

Page 18: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

18

2.2 EXTRACTION

2.2.1 Conditions d’obtention des différentes fractions

2.2.1.1 Fractions protéiques

Les extraits protéiques à deux pH différents (pH 7 et pH 12) ont été obtenus à

l’échelle laboratoire de la manière suivante :

0,5 g à 1g de matière première lyophilisée sont mis en contact avec de l’eau ultrapure

(18,2 MΩ.cm) durant 1h sous agitation magnétique, soit à température ambiante, soit

en chauffant à 40°C. Au préalable et dans le cas de l’obtention d’un extrait protéique à

pH 12, l’eau ultrapure est addiotionnée de soude à 6N jusqu’à pH 12. L’ensemble subit

une centrifugation à 5000g durant 10 min pour séparer le culot de l’extrait aqueux.

Ces extraits aqueux à pH 7 et 12 sont ensuite stockés et conditionnés à -4°C avant

analyses.

2.2.1.2 Fractions polyphénoliques et polysaccharidiques

Les extraits polyphénoliques ont été obtenus à l’échelle laboratoire, en extraction en

Accelerated Solvent Extractor 100 (ASE, Dionex), qui permet de maintenir un solvant

à de hautes températures et sous de fortes pressions dans une cellule contenant de la

matière première à extraire, durant une durée d’extraction fixée. 0,5 g de matière

première et du sable de Fontainebleau sont déposés dans des cellules de 34mL en

acier inoxydable et munies de joints en PEEK®. Une par une, les cellules sont

transportées dans un four où elles sont chauffées à la température souhaitée et le

solvant est injecté à l’azote comprimé dans la cellule. Durant une durée d’extraction

statique, la température et la pression désirées sont maintenues, puis le solvant

d’extraction est évacué. L’extrait ainsi obtenu est recueilli dans un vial de collecte en

verre. Les extractions sont réalisées en triplicat. Les conditions opératoires fixées sont

données. La durée d’un cycle statique est le temps de contact du solvant avec la

matière et elle est définie par l’opérateur. Le nombre de cycles définit le nombre

d’extractions successives avec les mêmes conditions opératoires sur une même cellule

avec du solvant frais à chaque extraction. La vidange de la cellule est fixée à 100%

Page 19: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

19

pour récupérer la totalité du solvant utilisé pour extraire. Le solvant utilisé est de

l’éthanol à 80% et de l’eau UHQ.

Température d'extraction 50-200°CTemps de chauffe de la cellule 5-9 min

Préchauffe de la cellule AucunPression d'extraction 50-200 bar

Durée d'un cycle statique 5 minNombre de cycles statiques 1 ou 5

Vidange de la cellule 100%Durée de vidange 120 secondes

Solvant Eau ou éthanol

Tableau 7: Conditions opératoires en ASE

Les extraits polysacharidiques pour analyse en GC-DIF sont obtenus après une étape

de pré-hydrolyse pour solubiliser les différents composés pariétaux avant hydrolyse

acide totale. Pour cela, 25mg de matière première lyophilisée sont mis en contact avec

250µL d’acide sulfurique (H2SO4) 26N dans un tube à hémolyse et dispersés au vortex.

Le mélange est laissé dans un bain-marie agitant à une température de 25°C pendant

30min.

2.2.2 Analyses des fractions

2.2.2.1 Teneur en protéines

La détermination des protéines hydrosolubles dans les extraits aqueux à pH 7 et pH 12

est réalisée à l’aide de la méthode de Lowry 26.

Il s’agit d’une méthode de dosage colorimétrique des protéines créée par Lowry et son

collaborateur en 1951. Cette méthode est essentiellement basée sur la méthode du

biuret. Un pré-traitement cupro-alcalin des protéines à doser est réalisé (complexation

du cuivre avec les liaisons peptidiques donnant une coloration violette absorbant la

lumière à 540 nm). Les ions Cu+ et les radicaux du Tryptophane, Tyrosine et Cystéine

réduisent le complexe acide phosphotungstique/acide phosphomolybdique (couleur

jaune) contenu dans le réactif Folin-Ciocalteau (Na2MoO4 + Na2WO4 + H3PO4),

26 Lowry et al. (1951) J. Biol. Chem. 193, 251

Page 20: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

20

produisant ainsi une couleur bleue (Cu+ + (F-C)ox ---> Cu2+ + (F-C)red).

Lowry et ses collaborateurs ont rendu ce dosage plus sensible et moins tributaire de la

teneur en tyrosine et tryptophane

La méthode de Lowry permet de déterminer les concentrations en protéines comprises

entre 0,05 mg/ml et 0,1 mg/ml. Un temps d’incubation d’environ 30 min est

nécessaire pour le développement de la couleur bleue

Le protocole est le suivant :

- 0,2mL de l’extrait aqueux à pH7 ou 12 sont ajoutés dans des tubes à

spectrophotométrie

- 1mL du réactif de Lowry (sulfate de cuivre, iodure de potassium et tartrate de

sodium dans un tampon alcalin de carbonate de sodium)

- Mélange au vortex et attente de 10minutes

- Ajout de 0,1mL du réactif de Folin-Ciocalteu 1N

- Mélange au vortex et attente de 30minutes

- Lecture de l’absorbance au spectrophotomètre UV-1800 Shimadzu à 750nm

2.2.2.2 Teneur en saccharides

a. La teneur en oses neutres présents dans la biomasse algale est déterminée

par un dosage en CPG-DIF.

Pour y parvenir, une série d’étapes est nécessaire passant dans un premier temps par

l’hydrolyse des polysaccharides en monosaccharides, suivi par leur réduction et leur

dérivatisation en acétates d’alditols.

HYDROLYSE DES ECHANTILLONS

Après la pré-hydrolyse de 30 min (cf. fraction polysaccharidique), 2,7mL d’eau

ultrapure sont ajoutées pour l’hydrolyse totale et l’ensemble est mis à l’étuve à 103°C

pendant 2h (quantification de l’arabinose) et 6h (quantification rhamnose). Les

échantillons sont ainsi tripliqués pour chacun des temps d’hydrolyse (soit 6

échantillons au total).

A la fin de l’hydrolyse, les échantillons sont refroidis sous un courant d’eau froide, puis

neutralisé par ajout d’ammoniac (NH4OH) 25% à la burette jusqu’à pH7.

Page 21: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

21

REDUCTION DES ECHANTILLONS HYDROLYSES NEUTRALISES

A 1mL d’échantillon hydrolysé neutralisé, 500µL de l’étalon interne (solution aqueuse

de 2-deoxy-D-glucose à 1g/L) et de 100µL de borohydrure de sodium à 100g/L dans

du NH4OH 25%. Les tubes sont ensuite placé au bain-marie à 40°C pendant 1h, puis

refroidis dans de la glace. L’excès de réducteur est neutralisé par 2 fois 50µL d’acide

acétique glacial.

ACETYLATION DES ECHANTILLONS REDUITS

150µL de l’échantillon réduit sont prélevés et ajouté dans un tube à hémolyse. 2mL

d’anhydride acétique, puis 200 µL de N-imadazole (catalyseur de l’acétylation) sont

ajoutés. 20min d’attente à température ambiante sont nécessaires.

EXTRACTION DES ACETATES D’ALDITOLS

5mL d’eau ultrapure sont ajoutés et 1,5mL de chloroforme vont permettre d’extraire

les acétates d’alditols. La phase aqueuse (phase supérieure) est éliminée, puis un

second lavage avec 5mL d’eau ultrapure est entrepris.

La phase organique est prélevée à l’aide d’une pipette pasteur et est stockée en

attendant l’injection en CPG-DIF.

PREPARATION DES ETALONS

Les étalons de monosaccharides (Glusose, Mammose, Galactose, Xylose, Rhamnose et

Arabinose) sont également soumis aux réactions de dérivatisation et d’acétylation)

sans subir les étapes de pré-hydrolyse et hydrolyse. La solution-mère aqueuse

comprend les 6 monosaccharides cités plus haut à 5g/L. Les solutions filles sont

comprises en 0 et 5g/L

Un étalon est cependant hydrolysé afin de déterminer le taux de dégradation estimé

après hydrolyse.

HYDROLYSE DE LA SOLUTION-MERE

2,2mL de solution-mère sont diluées dans 500 µL d’eau ultrapure et 250µL de H2SO4

26N. Les tubes à hémolyses sont placés dans l’étuve à 103°C pendant 2h et 6h

(quantification de l’arabinose et du rhamnose respectivement). A la fin de l’hydrolyse,

les tubes sont refroidis sous-courant d’eau froide, puis neutralisés par NH4OH 25%

jusqu’à pH7

REDUCTION DES ETALONS HYDROLYSES ET NON HYDROLYSES

Page 22: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

22

A 1mL d’étalons non hydrolysé ou hydrolysé neutralisé, 500µL de l’étalon interne

(solution aqueuse de 2-deoxy-D-glucose à 1g/L) et de 100µL de borohydrure de

sodium à 100g/L dans du NH4OH 25%. Les tubes sont ensuite placé au bain-marie à

40°C pendant 1h, puis refroidis dans de la glace. L’excès de réducteur est neutralisé

par 2 fois 50µL d’acide acétique glacial.

ACETYLATION DES ETALONS REDUITS

150µL de l’étalon réduit sont prélevés et ajouté dans un tube à hémolyse. 2mL

d’anhydride acétique, puis 200 µL de N-imadazole (catalyseur de l’acétylation) sont

ajoutés. 20min d’attente à température ambiante sont nécessaires.

EXTRACTION DES ACETATES D’ALDITOLS

5mL d’eau ultrapure sont ajoutés et 1,5mL de chloroforme vont permettre d’extraire

les acétates d’alditols. La phase aqueuse (phase supérieure) est éliminée, puis un

second lavage avec 5mL d’eau ultrapure est entrepris.

La phase organique est prélevée à l’aide d’une pipette pasteur et est stockée en

attendant l’injection en CPG-DIF.

METHODE CHROMATOGRAPHIQUE

Les analyses par CPG-DIF ont été réalisées à l’aide d’un chromatographe en phase

gazeuse HP 5890 Series II.La séparation chromatographique a été réalisé à l’aide

d’une colonne Macherey Nagel Optima 1701 (15m x 0,25mm ID x 0,25 µm), pression

constante 10psi. La programmation de températures est la suivante : Four à 200°C

(5min) à 2°C/min jusqu’à 205°C, à 7°C/min jusqu’à 220°C, à 2°C/min jusqu’à 225°C

(5min). La température de l’injecteur et du détecteur DIF sont respectivement de

280°C et 300°C. 1 µL de la phase organique (chloroforme) comprenant les acétates

d’alditols extraits est injecté.

b. La teneur en amidons est également déterminée dans la matière première

algale et est déterminée après attaque enzymatique.

Plusieurs étapes vont permettre d’hydrolyser l’amidon en D-glucose par

l’intermédiaire d’une α-amylase et de l’amyloglucosidase.

Amidon + (n − 1) H 2OAmylase,Amy log lu cosidase → n(D − glu cose)

Le glucose est ensuite oxydé en acide gluconique et en péroxyde d’hydrogène par

une glucose oxydase.

Page 23: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

23

D − glu cose + H 2O + O2Glu cose Oxidase → D − acide gluconique+ H 2O2

Le péroxyde d’hydrogène réagit avec du o-dianisidine en présence de peroxydase pour

former un produit coloré.

H2O2 + o − Dianisidine réduite Peroxidase → o − dianisidine oxydée

(sans couleur) (marron)

Le o-dianisidine oxydé réagit avec l’acide sulfurique pour former un produit coloré plus

stable.

o − Dianisidine oxydée H2SO4 → o − Dianisidine oxydée

(marron) (rose)

L’intensité de la couleur rose mesurée à 540nm est proportionnelle à la concentration

de glucose d’origine.

Les différentes étapes sont les suivantes :

PREPARATION DES ECHANTILLONS

La matière première algale peut être susceptible de posséder des quantités de glucose

et de maltodextrine libre. Il convient de les éliminer pour ne pas surexprimer la

concentration en glucose et donc la teneur en amidon.

A 50-100mg de matière première algale, 5mL d’une solution d’éthanol à 80% sont

ajoutés et laissé incuber pendant 5 min à 85°C. Le contenu du tube est mélangé, puis

5mL de la solution d’éthanol à 80% sont ajoutés à nouveau. Une centrifugation à

1000g pendant 10min est entreprise. Le surnageant est éliminé et le culot est

resuspendu dans 10mL de la solution à l’éthanol 80% pour une seconde extraction.

Une seconde centrifugation à 1000g pendant 10min est effectuée. Le surnageant est

délicatement prélevé et éliminé.

DEGESTION ENZYMATIQUE

Au culot ayant été dépourvu du glucose et maltodextrine ainsi que dans un tube sans

matière première (Témoin), 200 µL de la solution d’éthanol 80%, 3mL d’eau ultrapure

et 20 µL de la solution α-amylase (25% de propylène glycol) sont ajoutés. Le tout est

mélangé et laissé incuber pendant 5min dans un bain-marie bouillant. Les tubes sont

refroidis jusqu’à température ambiante. Le volume de chaque tube est amené à un

volume total de 10mL en ajoutant de l’eau ultrapure. Pour 1mL de chaque échantillon

ou témoin, 1mL de la solution de réactif pour l’hydrolyse de l’amidon (solution à 50

unités/mL d’amyloglucosidase d’Aspergillus niger dans 20mL d’eau ultrapure) sont

Page 24: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

24

ajoutés. Un mélange est réalisé, puis le tout est incubé pendant 15min dans un bain-

marie à 60°C sous agitation. Les tubes sont laissés à refroidir jusqu’à température

ambiante. 1mL du mélange sont prélevés et dilués jusqu’à un volume total de 10mL

par ajout d’eau ultrapure (=Echantillon digéré).

DETERMINATION DE LA TENEUR EN GLUCOSE

Les solutions décrites dans le Tableau 8:

Réactif Blanc

standard

Standard Blanc réactif Echantillons

Eau (mL) 1,0 0,950 _ _

Glucose std * _ 0,05 _ _

Témoin digéré _ _ 1,0 _

Echantillon digéré - - - 1,0

* Solution de D-glucose standard (1,0mg/mL dans 0,1% d’acide benzoïque)

Tableau 8 : Solutions réalisées pour dosage du glucose

A T0, la réaction commence en ajoutant 2,0mL du réactif d’essai du glucose (solution :

5mg d’o-dianisidine dihydrochloride dans 0,8mL d’eau ultrapure + 500 unités de

glucose oxydase d’Aspergillus niger et 100 unités de peroxydase de raifort dans

39,2mL d’eau ultrapure) dans le premier tube, suivi d’un mélange intensif à l’aide d’un

vortex. A 60 secondes d’intervalle, les autres échantillons, blanc ou standard subissent

le même traitement. Les tubes sont laissés à incubés pédant 30min exactement à

37°C. La réaction est stoppée à 60 secondes d’intervalle par l’ajout de 2,0mL d’une

solution d’acide sulfurique 12N dans chaque tube. Le mélange est agité. La mesure de

l’absorbance pour chaque tube est réalisée à 540nm.

Page 25: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

25

QUANTIFICATION

∆AECHANTILLON = ASTANDARD − ABLANC STANDARD

∆AECHANTILLON = AECHANTILLON − ABLANC REACTIF

% amidon=∆AECHANTILLON × 900

∆ASTANDARD× poids de l'échantillon(mg)

2.2.2.3 Dosage des polyphénols totaux

Le contenu en polyphénols d’un extrait est déterminé à l’aide d’un dosage de Folin-

Ciocalteu adapté d’une méthode de Singleton et Rossi 27. La réaction entre les

composés phénoliques et le réactif de Folin a lieu en milieu alcalin. Des volumes de

0,5 mL de réactif de Folin-Ciocalteu (VWR), 1 mL de carbonate de sodium (20%,

w/w), 1 mL d’extrait dilué et 7,5 mL d’eau distillée ont été mélangés au vortex dans

des tubes de 15 mL en pyrex. Pour chaque extrait, le mélange a été réalisé en

triplicat. Le blanc a été réalisé en mélangeant le réactif de Folin-Ciocalteu au

carbonate de sodium et à l’eau distillée sans ajout de solution contenant de composés

phénoliques. Les tubes de mélange réactionnel ont été placés dans un bain-marie à

70°C pendant 10 min puis la réaction a été stoppée en plongeant les tubes dans un

bain d’eau froide pendant 20 min. La coloration bleue du complexe tungstomolybdique

réduit du mélange réactionnel est proportionnelle à la concentration en polyphénols de

solution testée. L’absorbance des tubes a été mesurée avec un spectrophotomètre

ultraviolet (Shimadzu) à la longueur d’onde de 700 nm. Une courbe étalon a été

réalisée en utilisant l’acide gallique comme standard (5 concentrations différentes

entre 0-100 mg/L). Grâce à la loi de Beer-Lambert, la concentration en polyphénol

d’un extrait a été déterminée en rapportant l’absorbance de l’extrait sur la courbe

étalon et a été exprimée en Equivalent Acide Gallique (EAG). La teneur en polyphénols

(mg EAG/g de matière première) de l’extrait a été calculée.

2.2.2.4 Evaluation de la capacité antiradicalaire

Les capacités antiradicalaires des extraits sont évaluées vis-à-vis du radical 1,1-

diphenyl-2-picrylhydrazyl (DPPH). Une solution de DPPH fraîche est préparée dans de

27 V. L. Singleton, Joseph A. Rossi Jr., Am. J. Enol. Vitic 1965, 16, 3, 144-158

Page 26: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

26

l’éthanol (Grade spectro UV) à une concentration d’environ 80 mg/L. 4mL de cette

solution est ajoutée à 1mL de solution d’extrait à différentes concentrations (4

minimum). Le mélange est agité, et placé à l’obscurité à 4°C pendant 40min. Les

absorbances à 517nm sont relevées sur un spectromètre UV-vis Shimatzu 1800. La

concentration inhibitrice à 50% du radical DPPH IC50 est calculée en fonction de

l’aborbance A aux différentes concentrations testées et de l’absorbance du tube

témoin A0 comprenant 4mL de solution de DPPH et 1mL d’éthanol pur à la place de

l’extrait, suivant la concentration pour laquelle la relation 1-A/A0=0.5 s’applique. Pour

comparaison, l’IC50 de la molécule hydrophile Trolox a été évaluée de la même

manière et est égale à 4 mg/L dans l’éthanol (15 µM).

Pour comparer les différentes fractions de microalgues, et en particulier les fractions

lipidiques, non solubles dans l’éthanol, une variante à cette méthode a été mise au

point en utilisant une solution de DPPH solubilisée dans le DMSO. Dans ces conditions,

l’IC50 du Trolox est de 19mg/L (76 µM).

2.2.3 Caractéristiques des fractions obtenues

2.2.3.1 Teneur en protéines

Méthode Norme

BC n=6 (%)

Bdlip n=6 (%)

pH 7, Tamb :

6.13 ± 0.27

pH 7 , Tamb :

1.41% ± 0.025 Protéines

hydrosolubles

Lowry et al.

1951 pH12, 40°C :

24.18 ± 0.31

pH12, Tamb :

5,35 % ± 0.14

Tableau 9 : Pourcentage de protéines hydrosolubles à différents pH et

températures sur la biomasse complète (BC) et délipidée (Bdlip). Les

résultats sont basés sur 6 réplicats.

L’extraction à pH basique permet d’extraire une proportion de protéines plus

importante que la matière soit délipidée ou non. La nature de ces protéines est pour

1.4% des protéines hydrosolubles dans la matière délipidée. Lorsque la matière n’a

pas été extraite par le chloroforme pour récupérer la fraction lipidique (voir protocole

CENER), les teneurs en protéines sont en moyenne 5 fois plus importantes.

Page 27: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

27

2.2.3.2 Teneur en monosaccharides neutres

La teneur en monosaccharides neutres, à savoir le Rhamnose, le Galactose, le Xylose,

l’Arabinose, le Mannose et le Glucose, présents dans la biomasse algale délipidiée

(Bdlip) et déterminée par dosage par CPG-DIF sont résumés dans le Tableau 10. Il est

noté également la teneur en amidon estimée suite à une attaque enzymatique et

dosée par spectrophotométrie sur la biomasse algale délipidée (Bdlip).

Méthode

ou Norme

Bdlip (n=3)

mg/100mg MS

Rhamnose : 0,397 ± 0,138

Arabinose : 0,222 ± 0,022

Xylose : 0,069 ± 0,010

Mannose : 0,070 ± 0,008

Galactose : 0,481 ± 0,055

Oses neutres Dosage par CPG-DIF

Glucose : 0,217 ± 0,035

% Amidon Méthode α-amylase,

amyloglucosidase, 0,64% ± 0.09

Tableau 10 : Pourcentage d’amidons et quantité de monosaccharides neutres

en mg/100mg de matière sèche dans la biomasse délipidée (Bdlip)

La présence de galactose et de rhamnose, majoritaires s’explique par la teneur

importante en hémicelluloses. La distribution entre les différents mono saccharides est

dépendant des conditions de cultures28 29.

Pour l’amidon les valeurs relevées dans la littérature sont supérieures à celles

obtenues sur cette culture de Chlorella v.mais les conditions de culture influencent

beaucoup les métabolismes et notamment la privation en azote favorise le

28 TEMPLETON, D. W., M. QUINN, S. VAN WYCHEN, D. HYMAN, L. M. L. LAURENS. 2012. Separation and

quantification of microalgal carbohydrates. Journal of Chromatography A 1270: 225-234.

29 SUI, Z., Y. GIZAW, J. N. BEMILLER. 2012. Extraction of polysaccharides from a species of Chlorella.

Carbohydrate Polymers 90: 1-7.

Page 28: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

28

métabolisme des sucres30. L’échantillon Bdlip a été obtenu dans des conditions où

l’azote était largement disponible.

2.2.3.3 Teneur en polyphénols

L’extrait éthanolique dans les conditions définies a été obtenu avec un rendement de

2.1 à 5.5 %. Le dosage de Folin-Ciocalteu sur les fractions éthanoliques donne entre

0. 9-2.2 mg EAG/g de matière sèche. Ces valeurs sont très proches (0.75-2.21 mg

EAG/g DM) de celles trouvées dans la littérature par Goiris et al.31.

2.2.3.4 Activité antiradicalaire

La présence de polyphénols laisse envisager l’action antiradicalaire des extraits

hydrophiles. Par ailleurs ces propriétés antioxydantes peuvent se retrouver aussi dans

les fractions lipidiques, dépourvues de composés phénoliques hydrophiles, mais

montrant une activité de protection des membranes, notamment avec les composés

de type caroténoïdes. Ainsi les valeurs d’activité antiradicalaires ont été mesurées en

milieu lipophile (DMSO) sur les extraits fait au cyclohexane ou chloroforme (CENER),

et en milieu protique (Méthanol) sur les extraits aqueux et éthanoliques (Tableau 11

et Tableau 12).

Extraits lipidiques IC 50 (DMSO)

Extrait lipide sur biomasse totale CENER > 0.5 g/L

Extrait lipide sur résidu CATAR Pas assez de matière

pour établir l’IC50

Trolox 19 mg/L (76 µM)

Tableau 11 : Activité antiradicalaire dans les extraits lipidiques des

biomasses complète (BC) et délipidée (Bdlip)

30 FERNANDES, B., G. DRAGONE, A. P. ABREU, P. GEADA, J. TEIXEIRA, A. VICENTE. 2012. Starch

determination in Chlorella vulgaris-a comparison between acid and enzymatic methods. Journal of Applied

Phycology 24: 1203-1208.

31 Koen Goiris, Koenraad Muylaert, Ilse Fraeye, Imogen Foubert, Jos De Brabanter, Luc De Cooman, J Appl

Phycol (2012) 24:1477-1486

Page 29: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

29

Sur les extraits lipidiques, aucune activité quantifiable n’a été mesurée. L’extraction

CENER ayant lieu à température élevée est probablement la raison de cette absence

d’activité de piégeage du radical DPPH. Par ailleurs, la faible quantité de résidu

lipidique n’était pas suffisante pour mesurer la concentration inhibitrice à 50%.

Extraits hydrophiles IC 50 (EtOH)

Protéines pH 7 >> g/L

Protéines pH 12 0.3 g/L

Sucres hydrolysés 2h >> g/L

Sucres hydrolysés 6h 1.8 g/L

Extrait éthanolique 0.3 g/L

Trolox 4 mg/L (15 µM)

Tableau 12 : Activité antiradicalaire des extraits hydrophiles protéiques à

différents pH, éthanoliques et des sucres hyrolysés 2h et 6h

Sur les extraits hydrophiles, l’activité antiradicalaire se situe dans les fractions riches

en protéines (à pH 12) et dans l’extrait éthanolique qui contient les métabolites

secondaires, ce qui a déjà été décrit sur Chlorella Vulgaris32.

2.3 IDENTIFICATION DES VOIES DE VALORISATION DES

FRACTIONS

Les voies de valorisations mises en évidence concernent plusieurs fractions : Les

fractions protéiques, saccharidiques et polyphénoliques. Des protocoles ont été mis en

place pour extraire ces fractions. L’identification des activités liées à chacune d’elles

pourra être menée si les extraits sont produits en quantité plus grande, c'est-à-dire à

partir de plus de matière première. Ainsi le fractionnement pourra être plus précis et

les caractérisations plus aisées. La définition des voies de valorisation envisagées sera

effectuée à partir de caractérisations plus fines.

32GOIRIS, K., K. MUYLAERT, I. FRAEYE, I. FOUBERT, J. DE BRABANTER, L. DE COOMAN. 2012. Antioxidant

potential of microalgae in relation to their phenolic and carotenoid content. Journal of Applied Phycology 24:

1477-1486

Page 30: Surmonterles verrous pour le développement de cultures de micro

3 Perspectives des prochains mois

Il faut désormais confirmer les premiers résultats d’analyses sur des échantillons

plus importants.

De manière, à valider un intérêt des polyphénols en fonction du mode de culture lié

à la stimulation de leur biosynthèse sous l’effet des UV, il est prévu d’obtenir

l’extrait éthanolique en plus grande quantité.

Pour confirmer la présence de protéines/peptides à intérêt pharmacologique

antioxydant, antiproliferative, ou ACE1 inhibiteur, un extrait protéique doit être

produit et fractionné par hydrolyse enzymatique (pepsine)33 34 35.

Finalement, l’étude du fractionnement de la biomasse délipidée devrait découler des

résultats de quantification et caractérisation à plus grande échelle. La PLE

Pressurised Liquide Extraction devrait permettre d’obtenir des extraits dans lesquels

les activités des différentes fractions protéiques, oligo-saccharidiques et

polyphénoliques, pourront être caractérisées et validées.

33 SHEIH, I. C., T. J. FANG, T.-K. WU, P.-H. LIN. 2010. Anticancer and Antioxidant Activities of the

Peptide Fraction from Algae Protein Waste. Journal of Agricultural and Food Chemistry 58: 1202-1207

34 SHEIH, I. C., T.-K. WU, T. J. FANG. 2009b. Antioxidant properties of a new antioxidative peptide from

algae protein waste hydrolysate in different oxidation systems. Bioresource Technology 100: 3419-3425

35 SHEIH, I. C., T. J. FANG, T.-K. WU. 2009a. Isolation and characterisation of a novel angiotensin I-

converting enzyme (ACE) inhibitory peptide from the algae protein waste. Food Chemistry 115: 279-284