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ENJEUX DU FUTUR 2050, l’Odyssée 2 terre de la Le développement durable expliqué à tous De nouvelles maladies à venir ? Les enjeux du climat La Terre vue la nuit

Sustainable Development

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Sustainable Development

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ENJEUX DU FUTUR

2050, l’Odyssée

2

terre de laLe développement durable expliqué à tous

De nouvelles maladies à venir ?

Les enjeux du climatLa Terre vue la nuit

ISBN 2-87427-513-1

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Préface de Nicolas Hulot

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6-7 L’héritageàtransmettre:unvaisseauenbonétatdemarche

DÉVELOPPEMENTDURABLE

8-9 Pourquoiun«développementdurable»?

10-11 Leconceptdedéveloppementdurable

12-13 LaTerrevuelanuit:lemondeàl’envers

14-15 Lestroispiliersdudéveloppementdurable

16-17 Enrouteverslessommets18-19 Lesimplications20-21 L’affairedetous22-23 Cinqprincipesnovateurs–124-25 Cinqprincipesnovateurs–226-27 Deuxscénariospour205028-29 LePire30-31 LeCroire32-33 Notrebonheurest-il

durable?34-35 DuPNBàl’IDD(indicede

développementdurable)

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78-79 Réduirelespluiesacides80-83 OGM :lavieserait-elleune marchandise? PRÉSERVERLASANTÉPUBLIQUE84-85 Combiendemillionsde malades«nonrentables»?86-87 Ilyaunevieentrefaimet malbouffe88-89 L’agricultureàlacroisée dessentiers90-91 OGM,j’enmangeou j’enmangepas?92-93 Médicaments:quelremède contrel’«oubli»?94-95 Nouvellespathologies: vivrepeutnuiregravement àlasanté

36-37 Objectif2050: lesenjeuxdu prochain demi-siècle

RALENTIRLECHANGEMENT CLIMATIQUE38-39 Uneénergiedébordante40-41 Dessolutionsexistent42-43 Rappelhistorique–144-45 Rappelhistorique–2 L’EFFETDESERRE46-47 L’atmosphère: uneserreensurchauffe48-49 Mesurespriseset àprendre LESREJETSDOMESTIQUES50-51 Paspropre,mamaison?52-53 Auto :mobile?54-55 Chèrevoiture,nevois-tu rienvenir?56-57 Produirepropre: unvraiprojetindustriel?58-59 «Faireducielleplusbel endroitdelaterre»60-61 Ozonedeturbulences62-63 Sauvegarderlabiodiversité: vivresanslaissermourir64-65 Espècesenquêted’espaces66-67 Végétaux:labiodiversité enplan68-69 L’océan,notremèreàtous70-71 Espècesenvahissantes: lesinvasionsbarbares72-77 Lesespècesanimales menacées

Sommaire

Avertissement au lecteurCet ouvrage consacré au développement durable traite de matiè-res en constante évolution, aux implications multiples. Il se donne pour objectif de faire le point sur un certain nombre de sujets tou-chant à l’avenir de la vie terrestre sur le plan de l’environnement au sens le plus large. Nous n’avons pas l’ambition d’être exhaustifs en abordant ces matières. Leur abondance, multipliée par l’interdé-pendance des unes par rapport aux autres et à leur évolution au jour le jour, oblige à faire des choix. Les matières environnementa-les et liées au développement durable (concept élargi) suscitent des controverses, des points de vue divergents même parmi les experts. Cet ouvrage se propose de faire l’inventaire de ce sujet ; sans prétention d’être exhausitive ni définitive.

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L’héritage à transmettre : un vaisseau en bon état de marche

1. Les propositions du Club de Rome sont consignées dans le « Rapport Meadows », publié en 1972.

Ce n’est plus un secret pour personne : le vaisseau Terre a un problème d’équilibre. Équilibre entre riches et pauvres, équilibre entre nord et sud, équilibre dans l’accès aux ressources, équilibre entre biodiversité et pollution, équilibre dans l’accès à la connaissance, équilibre du climat, équilibre entre intérêts privés et publics, équilibre entre besoins et consommation : la liste des équilibres en voie de rupture est longue. Et comme tout se tient, les chances d’amener vers 2050 un véhicule présentable aux générations futures s’amenuisent. De quoi aurons-nous l’air ?

Bien entendu, bon nombre de têtes pensantes se sont penchées sur cette question. Dès 1970, un groupe d’économistes, de scientifiques et de décideurs publics et privés éclairés – dit « Le Club de Rome » – avait attiré l’attention sur les risques d’un épuisement des ressources na-turelles dans la perspective d’une croissance continue1. C’est le point de départ d’une prise en compte de l’environnement dans les ac-tions humaines. Même si ce n’est pas encore le « développement durable », c’est, un an après qu’ Armstrong et Aldrin eurent posé le pied sur la lune, un petit pas pour l’homme – mais un grand pas pour l’universalité.

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L’héritage

Développement durable

Pourquoi un « développement durable » ?

Il y a pourtant près de dix ans que dans leur déclaration commune à New York, les gouvernements participant à l'Assemblée générale des Nations unies exprimaient leur inquiétude à cet égard. Ils réaffirmaient « leur volonté de concer-tation et d'actions continues inspirées par l'idée qu'il faut rendre l'économie mondiale à la fois plus efficace et plus équitable » dans le but de « créer un cli-mat international propice aux objectifs d'environnement et de développement ». Et il y a à peine trois ans, ces mêmes gouvernants constataient que l'huma-nité était « bloquée à un carrefour ». Ils reconnaissaient que « l'écart toujours plus large entre le monde dit 'dévelop-pé' et celui dit 'en développement' fait

Le Centre canadien des ressources naturelles s’est lancé dans le recensement des différents socles géologiques.Cette mosaïque montre clairement les disparités géo-logiques et la né-cessité du partage. (© Avec l'aimable autorisation deNatural Resources Canada, Geological Survey of Canada)

2. Source : Nadine Gouzée, Bureau fédéral belge du Plan.

peser de lourdes menaces sur la stabilité mondiale », que « les effets préjudicia-bles du changement climatique sont de plus en plus évidents » et que « la pollu-tion de l'air, de l'eau et du milieu marin continue de priver des millions d'indi-vidus d'une existence convenable2 ». Pas moins.

Autrement dit, le développement hu-main ne pourra se poursuivre « dura-blement » que s’il prend en compte, de façon indissociable et sur un même ni-veau, les aspects économiques, sociaux et environnementaux ; et ce, en englo-bant dans le processus l’ensemble des populations du monde. Tous à bord du même vaisseau…

La prise de conscience que l'humanité sera confrontée, au cours du XXIe siècle, à des enjeux environnementaux et de développement vitaux date des années 1980. Depuis, les médecins du « vaisseau Terre » planchent sur les mesures à prendre pour y préparer la planète et ses habitants. De cette réflexion a surgi l’évidence : notre développement n’est pas viable à terme et il est désormais acquis que la gestion actuelle de nos sociétés mène l’humanité vers une impasse. Épuisement des ressources, dégradation du climat et du cadre de vie, fossé croissant entre riches et pauvres dans la répartition des richesses, le constat est patent : les ten-dances générales du développement sont aujourd’hui bien sombres.

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L’héritage

3. Du nom de la Nor-végienne Gro Harlem Brundtland, trois fois Premier ministre puis présidente le l’OMS de 1998 à 2003.

« Le développement durable est un développement qui 

répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité 

des générations futures de répondre aux leurs. »

DéfinitionsLa notion de « sustainable develop-

ment » a été définie pour la première fois de façon claire en 1987, dans le rapport de la Commission des Nations unies sur l’environnement et le développement in-titulé « Notre avenir à tous », plus connu sous le nom de « Rapport Brundtland3 ». L’expression sera traduite en français par « développement durable ». Dans son deuxième chapitre, le rapport définit le concept comme suit :

Cette définition recoupe deux notions à la fois distinctes et complémentaires :

• le concept de « besoins » et plus par-ticulièrement, des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accor-der la plus grande priorité ;

• la notion des limites que l’état de nos techniques et de notre organisation so-ciale imposent à la capacité de l’environ-nement à répondre aux besoins actuels

Gro Harlem Brundtland. (© AP)

et à venir. Il s’agit ici d’une définition qui met l’accent sur l’aspect intergénéra-tionnel, sur l’héritage que nous laissons à nos descendants.

Un tel concept, recouvrant des enjeux aussi considérables, doit être bien pesé et compris par tous. Il importe donc de s’accorder sur son sens exact.

L’expression « développement dura-ble » est la traduction la plus courante et officiellement admise du vocable anglais sustainable development.

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L’héritage

Mieux répondre aux besoins et aspira-tions de l'humanité. (© AP, Javier Bauluz)

Concilier des logiques incompatibles. (© Still Pictures, UNEP Focus on your world Competition, Sananunsakul Saharat)

Au fil des conférences internationales successives, la priorité s’est déplacée entre les différents aspects liés à l’homme et à son interaction avec son environnement. Alors que la conférence de Stockholm (1972) mettait en avant les limites de notre biosphère, le Rapport Brundtland, qui restera la pierre angulaire du concept en lui apportant la définition ci-dessus, y ajoute sa dimension sociale et universa-liste. Cette vision nourrira les travaux du Sommet de la Terre de Rio (1992), puis de Johannesburg (2002).

Le concept de développement dura-ble affirme le principe d’une nécessaire « transformation » de la société ainsi que l’harmonie des processus sociaux. Le Rapport Brundtland parle d’« un processus de transformation dans le-quel l’exploitation des ressources, la direction des investissements, l’orien-tation des techniques et les change-ments institutionnels se font de manière harmonieuse et renforcent le potentiel présent et à venir permettant de mieux répondre aux besoins et aspirations de l’humanité ».

Une autre définition du développement durable, émanant des Nations unies, in-troduit une nouvelle composante : les li-mites naturelles à respecter par le déve-loppement. Le développement durable y est défini comme l’amélioration des conditions d’existence des communautés humaines dans le respect des limites de la capacité de charge des écosystèmes4. Dans le même ordre d’idée, le Conseil de la Terre5 définit le développement du-rable comme « Vivre équitablement, en accord avec les moyens naturels ».

Un concept au sens discuta-ble… et abondamment discuté.

Lors de la traduction en français du Rapport Brundtland, la traduction de « sustainable » créé une véritable polé-mique. Plusieurs possibilités : soutena-ble, durable, tenable ou viable ? Chacun de ces termes recouvre des acceptions, et donc des philosophies différentes pour le même concept. Pour certains, le mot « viable », qui évoque la vie dans la durée, semblait être la traduction la plus séduisante.

Développement durable

Le concept du développement durable

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L’héritage

Dans le Sud : développement = survie. (© Still Pictures, UNEP Focus on your world Competition, Nguyen Hoang Thyphuong)

4. Sauver la planète : stratégie pour l’avenir de la vie publié en 1991, conjointement par l’UICN (Union mon-diale pour la nature), le PNUE (Programme des Nations unies pour l’Environnement) et le WWF (World Wide Fund for Nature).

5. Le Conseil de la Terre est une large fédération d’organisations non gouvernementales actives dans la politique internationale de déve-loppement durable.

6. Yves Cochet, Agnès Sinaï, Sauver la Terre, Fayard, 2003.

Le prix du sensLes Français ayant refusé d’effectuer

la traduction afin d’éviter d’en payer le coût, c’est aux Canadiens que l’on doit la paternité de la version française ; ils ont imposé le choix du mot « durable ». Un mot qui ne fait pas l’unanimité : pour certains, il est de nature plutôt écono-mique et n’exprime pas assez l’idée des besoins environnementaux et humains.

Le mot « développement » recouvre aussi des aspects différents selon les pays. Quand on parle des pays « développés », cela implique l’économie, l’industrie et le bien-être de la société dans son ensemble – selon nos critères occidentaux. Pour les habitants du tiers-monde, une politique

de développement viserait avant tout à leur donner la possibilité de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Par conséquent, l’idée d’un développement durable aura des résonances différentes selon les pays.

Par ces quelques précisions, on peut aisément comprendre les fric-tions qui peuvent naître entre les différents acteurs de la vie politique, sociale, industrielle et civile. « Le dé-veloppement durable est un concept aussi vaste que bancal, qui cherche à concilier des logiques économiques, sociales et écologiques dont l’évo-lution ne cesse pourtant de révéler l’incompatibilité »6.

Dans le Nord : développement = croissance. (© Still Pictures, UNEP Focus on your world Competition, Gidwani Mohan)

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La Terre vue la nuit : le monde à l’envers

Ce montage de plusieurs centaines de photos prises en 2000 par un satellite DMSP de la NASA donne une idée de ce qu’on peut entendre par « pollution lumineuse ». Des lumières conçues pour une aide locale se voient à des milliers de kilomètres. Sur cette image, on repère aisément les grandes agglomé-rations, les vallées fertiles et les côtes très peuplées, mais aussi les torchères des puits de pétrole, les feux de forêts et les fameuses autoroutes belges.

Outre l’incroyable gaspillage d’énergie que cela représente, la communauté des astronomes s’est émue du phénomène, car la plupart des observatoires situés à proximité d’une agglomération ne peu-vent plus remplir leur fonction. L’excès de lumière ambiante les empêche de voir le ciel. En 1992,

Regarder la terre comme on regarde un ciel nocturne est un peu para-doxal ; en effet, il y a de moins en moins d’endroits au monde où la nuit est suffisamment noire que pour offrir encore au regard ce merveilleux paysage qu’est la voûte étoilée.

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La Terre vue la nuit : le monde à l’envers

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l’Unesco a convaincu les pays membres de signer une charte internationale pour la protection du ciel nocturne. Des progrès ont été constatés depuis dans certains pays, notamment pour protéger les observatoires voisins des grandes villes. Une étoile dans une galaxie…

La pollution lumineuse est rarement évoquée car elle semble à première vue moins néfaste que la pollution de l’air ou de l’eau. Elle n’en constitue pas moins une nuisance pour l’équilibre de la vie humaine ainsi que pour la faune nocturne, qu’elle perturbe gravement quand elle ne la tue pas.

Par ailleurs, cette pollution a ceci de particulier qu’elle est instantanément réversible : il suffit d’éteindre les lumières.

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L’héritage

La préoccupation des différentes instances (internationales, nationales,…) qui se sont penchées sur la question a donc été de trouver un modèle qui permette de concilier les besoins respectifs des communautés que représentent ces trois piliers. La nature même de ces trois « piliers » les rend de  facto inter-dépendants ; seulement, les attentes des uns et des autres sont parfois difficile-ment conciliables et les conflits d’intérêt ne manquent pas.

DÉvELoppEMENT DURABLE

Les trois piliers du développement durableLe concept de développement durable est en général schématisé par trois piliers : ◊ Le capital humain, qui comprend la santé, les connaissances, la formation, la culture, l’accès au travail, les conditions d’existence en général, etc. ◊ Le capital économique, qui englobe les moyens financiers, machines, bâtiments, industrie, commerce, etc. ◊ Le capital environnemental qui concerne les ressources naturelles, la qualité de l’environnement, le climat, etc.

Ces trois piliers sont l’objet de multi-ples représentations graphiques et sé-mantiques, selon le sens que l’on veut bien leur donner ou l’importance relati-ve qu’idéologiquement certains veulent donner à l’un ou à l’autre de ces piliers.

On parle aussi des 3 E (Économique, Écologique, Équitable) et des 3 P (Profit, People, Planet pour certains, People, Pu-blic, Private pour d’autres).

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L’héritage

Concilier protection de l’environnement, équité sociale et croissance écono-mique sur un pied d’égalité : l’enjeu fondamental du développement durable se trouve dans le schéma de type « anneaux olympiques ». Les zones de recouvrement créent des espaces « viables », « équitables » et « vivables », mais chaque composante continue à posséder une existence indépendante. La zone « durable » s’en trouve réduite.

La sphère économique, située à l’extérieur, semble englober tout le reste : on ne fera d’environnement ou de social que si l’économie va bien. Pas de protection de l’environnement ni protection sociale sans une base économiquement forte.

La sphère économique est incluse dans la sphère sociale, elle-même inscrite dans l’environnement. L’acti-vité économique et ses retombées sociales ne pourront se développer durablement que si l’environnement est préservé.

Les flèches sont orientées vers l’extérieur et c’est le noyau qui prédomine. L’humain « social » est au centre du développement durable. Il génère une économie équitable et respectueuse de son environnement global.

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L’héritage

De Stockholm à RioEn 1972, la Conférence de Stockholm

est le premier « Sommet de la Terre », qui marque le début de l’intérêt politique pour les problèmes environnementaux. Elle énonce les droits de l’Homme à vi-vre dans un environnement de qualité, mais aussi les devoirs de protection et de gestion des ressources.

Dès 1974, en France, René Dumont avait attiré l’attention des citoyens sur « le danger que fait courir à l’humanité la civilisation industrielle ».

Vingt ans après Stockholm, la fa-meuse conférence de Rio voit l’émer-

La première confé-rence des Nations unies sur l'environ-nement se déroule en Suède. Maurice Strong, secrétaire de la Conférence circule, le 9 juin 1972, sur une bicy-clette dans les rues de Stockholm. (© AFP)

gence du premier véritable projet politi-que de développement durable à l’échelle mondiale adopté par la Communauté internationale : le plan « Action 217 ». Ce n’est pas encore la « Charte de la Terre » que Stockholm appelait de ses vœux et le texte n’est pas contraignant. Il s’agit d’un catalogue d’initiatives concrètes devant être adopté au plan mondial, na-

DéveLoppemeNt DuRabLe

En route vers les sommetsIl a fallu des années et plusieurs conférences internationales pour parvenir au concept consensuel du développement durable. Celui-ci est à présent repris, avec plus ou moins de bonheur, par toutes les instances politiques et la société civile.

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L’héritage

7. Voir Task Force Développement Durable, Bureau fédéral belge du Plan, 1999.

8. http ://www.un.org/esa/sustdev/docu-ments/agenda21/index.htm.

9. Philippe Renaudière, Aspects juridiques de l’environnement, Presses Universitaires, Bruxelles, 2005.

Énoncés en 1972 : « Les droits de l'Homme à vivre dans un environnement de qualité »… (© AP, Marcelo Her-nandez)

tional et local par les organisations du sys-tème des Nations unies, les gouvernements et les groupes sociaux majeurs dans cha-que domaine ayant des impacts humains sur l’environnement8. Aujourd’hui, les principes d’ « Action 21 » sont mis en œuvre par les pouvoirs locaux dans de nombreux pays, et notamment chez nous, sous l’ap-pellation d’ « Agenda 21 ». Rio a également jeté les bases du Protocole de Kyoto et d’un accord-cadre sur la biodiversité.

Johannesburg : « un surplace irresponsable »

Le « Sommet Mondial du Développement Durable » de Johannesburg, en 2002, veut relancer la flamme. Car force est de consta-ter qu’en dix ans, non seulement l’environ-nement ne cesse de se dégrader mais en plus, les conditions de vie de l’humanité ne s’améliorent pas.

« Le Sommet de Johannesburg avait pour but principal de relancer la dynamique créée au Sommet de Rio, pour que la mise en œuvre de ses décisions soit plus com-plète et plus rapide. Il s’agissait aussi de te-nir compte de la mondialisation croissante et d’élargir le concept de développement durable, en affirmant les trois piliers sur lesquels il repose désormais fermement : l’économique, le social et l’environne-ment »9. Face au barrage des États-Unis, qui ne veulent rien céder qui puisse entra-

ver le commerce, et à l’impuissance des Européens à faire valoir leurs positions tiers-mondistes, la déclara-tion finale se contente d’une série de mesures pour réduire la pauvreté et protéger l’environnement. Elles por-tent sur plusieurs domaines liés au bien commun, en particulier l’eau, la santé, l’énergie, l’agriculture et la diversité biologique. Mais pour les milieux associatifs, les ONG et la plu-part des observateurs, qui attendaient des décisions concrètes, la frustration est grande. « Un surplace irresponsa-ble », titre Béatrice Delvaux, rédac-trice en chef du Soir, dans son édito du 5 septembre 2002. « Des mots, pas de chiffres, aucun calendrier. Des en-gagements vagues. Le meilleur signe de l’échec de la grand-messe de Jo-hannesburg ? (…) La satisfaction des grandes entreprises qui se sont dites, elles, « très contentes » de « résultats » non contraignants et privilégiant la liberté de commercer. »

On est plus proche de l’OMC que de l’OMS… Seule satisfaction : les acquis de Rio ne sont pas remis en cause. C’eût été un comble !

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