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77 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 77-80 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 77-80 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés Doi : 10.1019/20064210 Cas clinique Syndrome de Sweet révélant un carcinome bronchique épidermoïde Cancer bronchique et dermatose neutrophilique A. Van Denhove 1 , N. Freymond 1 , S. Isaac 2 , K. Marrou 3 , B. Balme 4 , F. Gormand 1 , B. Guibert 5 , Y. Pacheco 1 , G. Devouassoux 1 Résumé Introduction Le syndrome de Sweet, appartenant aux dermato- ses neutrophiliques, est le plus souvent idiopathique. Dans 10 à 20 % des cas, il est paranéoplasique, accompagnant une tumeur solide ou une hémopathie. L’association à une tumeur maligne bronchique a rarement été décrite. Observation Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 56 ans qui présentait un syndrome de Sweet précédant de deux mois le diagnostic de carcinome bronchique épidermoïde. L’évo- lution de la dermatose a été favorable sous corticoïdes. L’évolu- tion tumorale est considérée comme favorable avec une stabilisation de la lésion après trois cures de chimiothérapie et radiothérapie locorégionale. Discussion Cette observation permet de réactualiser cette association peu fréquente et souligne l’importance de réaliser des explorations thoraciques adaptées en présence de cette dermatose. Une sécrétion paranéoplasique par les cellules tumorales bronchiques d’interleukine-8, de GM-CSF et/ou de G-CSF facilitant le recrutement des polynucléaires neutrophiles, en particulier au niveau de la peau pourrait rendre compte de sa physiopathologie. Mots-clés : Syndrome de Sweet • Carcinome bronchique épidermoïde • Dermatose neutrophilique. Correspondance : G. Devouassoux Service de Pneumologie, Bâtiment 5F, Centre Hospitalier Lyon Sud, 165 Chemin du Grand Revoyet, 69495 Pierre-Bénite Cedex. Réception version princeps à la Revue : 22.03.2006. Demande de réponse aux auteurs : 13.05.2006. Réception de la réponse des auteurs : 18.09.2006. Acceptation définitive : 14.11.2006. 1 Service de Pneumologie, Centre Hospitalier Lyon Sud, HCL, France. 2 Service d’Anatomie Pathologique, Centre Hospitalier Lyon Sud, HCL, France. 3 Service de Dermatologie, Hôtel-Dieu, HCL, France. 4 Service d’Anatomie Pathologique, Hôtel-Dieu, HCL, France. 5 Service de Chirurgie Thoracique, Centre Hospitalier Lyon Sud, HCL, France. [email protected]

Syndrome de Sweet révélant un carcinome bronchique épidermoïde

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Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 77-80

Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 77-80 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservésDoi : 10.1019/20064210

Cas clinique

Syndrome de Sweet révélant un carcinome bronchique épidermoïdeCancer bronchique et dermatose neutrophilique

A. Van Denhove1, N. Freymond1, S. Isaac2, K. Marrou3, B. Balme4, F. Gormand1, B. Guibert5,Y. Pacheco1, G. Devouassoux1

Résumé

Introduction Le syndrome de Sweet, appartenant aux dermato-ses neutrophiliques, est le plus souvent idiopathique. Dans 10 à20 % des cas, il est paranéoplasique, accompagnant une tumeursolide ou une hémopathie. L’association à une tumeur malignebronchique a rarement été décrite.

Observation Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de56 ans qui présentait un syndrome de Sweet précédant de deuxmois le diagnostic de carcinome bronchique épidermoïde. L’évo-lution de la dermatose a été favorable sous corticoïdes. L’évolu-tion tumorale est considérée comme favorable avec unestabilisation de la lésion après trois cures de chimiothérapie etradiothérapie locorégionale.

Discussion Cette observation permet de réactualiser cetteassociation peu fréquente et souligne l’importance de réaliserdes explorations thoraciques adaptées en présence de cettedermatose. Une sécrétion paranéoplasique par les cellulestumorales bronchiques d’interleukine-8, de GM-CSF et/ou deG-CSF facilitant le recrutement des polynucléaires neutrophiles,en particulier au niveau de la peau pourrait rendre compte de saphysiopathologie.

Mots-clés : Syndrome de Sweet • Carcinome bronchique épidermoïde • Dermatose neutrophilique.

Correspondance : G. Devouassoux Service de Pneumologie, Bâtiment 5F, Centre Hospitalier Lyon Sud, 165 Chemin du Grand Revoyet, 69495 Pierre-Bénite Cedex.

Réception version princeps à la Revue : 22.03.2006. Demande de réponse aux auteurs : 13.05.2006. Réception de la réponse des auteurs : 18.09.2006. Acceptation définitive : 14.11.2006.

1 Service de Pneumologie, Centre Hospitalier Lyon Sud, HCL, France.2 Service d’Anatomie Pathologique, Centre Hospitalier Lyon Sud,

HCL, France.3 Service de Dermatologie, Hôtel-Dieu, HCL, France.4 Service d’Anatomie Pathologique, Hôtel-Dieu, HCL, France.5 Service de Chirurgie Thoracique, Centre Hospitalier Lyon Sud,

HCL, France.

[email protected]

A. Van Denhove et coll.

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Summary

Introduction Sweet’s syndrome, one of the neutrophilic derma-toses, is ideopathic in most cases. In 10-20% of cases it is para-neoplastic, associated with a solid tumour or haematologicalmalignancy. An association with carcinoma of the bronchus hasbeen only rarely described.

Case report We report the case of a 56 year old man who pre-sented with Sweet’s syndrome two months before the diagnosisof a squamous cell carcinoma of the bronchus. The dermatosisresponded well to corticosteroids. The progress of the tumourwas favourable, with stabilisation following 3 courses of chemo-therapy and local radiotherapy.

Discussion This case report updates this rare association andunderlines the importance of undertaking appropriate thoracicinvestigations in the presence of this dermatosis. A paraneo-plastic secretion of interleukin-8, GM-CSF and/or G-CSF by thebronchial tumour cells facilitating the recruitment of neutrophils,particularly in the skin, may account for the pathophysiology ofthis condition.

Key-words: Sweet’s syndrome • Squamous cell bronchial carcinoma • Neutrophilic dermatosis.

Sweet’s syndrome associated with squamous cell bronchial carcinoma. Neutophilic dermatosis and non-small cell lung cancerA. Van Denhove, N. Freymond, S. Isaac, K. Marrou, B. Balme, F. Gormand, B. Guibert, Y. Pacheco, G. Devouassoux

Introduction

Le syndrome de Sweet ou dermatose aiguë fébrile neu-trophilique a été décrit par Sweet en 1964 [1]. Il s’agit d’unemaladie systémique rare à expression cutanée prédominante,assimilée au groupe des dermatoses neutrophiliques, plus fré-quente chez la femme âgée de 30 à 50 ans [2]. Il se manifestepar l’apparition brutale de plaques ou de nodules érythéma-teux cutanés qui prédominent sur les membres et le tronc.Cette éruption cutanée peut être associée à un infiltrat paren-chymateux pulmonaire, des arthralgies symétriques, unehyperthermie, une hyperleucocytose à polynucléaires neutro-philes et une atteinte des muqueuses buccales, parfois génita-les [2].

Il peut être associé à des hémopathies (10 à 20 % des cas)[3], des tumeurs solides surtout génito-urinaires et mammai-res mais aussi digestives, prostatiques et pulmonaires. Il peutégalement être associé à un processus infectieux ou inflamma-toire, à une vaccination, à une prise médicamenteuse ou à unegrossesse [3, 4]. Il est le plus souvent idiopathique, dans 75 %des cas [4]. Le traitement de choix du syndrome de Sweetrepose sur la corticothérapie systémique, qui permet une réso-lution rapide des symptômes et des lésions cutanéo-muqueu-ses. La prise en charge des facteurs déclenchant ou pathologiesassociées est également indispensable [2].

Deux cas de syndromes de Sweet paranéoplasiques asso-ciés à des cancers bronchopulmonaires ont été rapportés. Ils’agissait d’un adénocarcinome bronchique [5] et d’un cancerbronchique à petites cellules [6].

Nous rapportons la première observation d’un syn-drome de Sweet paranéoplasique précédant la découverted’un carcinome épidermoïde bronchique.

Observation

Monsieur P., patient caucasien âgé de 56 ans a consulté une première fois enavril 2005 pour des polyarthralgies inflammatoires bilatérales symétriques desépaules, des genoux et des interphalangiennes proximales et distales desmains. Les radiographies simples ostéoarticulaires étaient sans particularité.Le dosage du facteur rhumatoïde, les sérologies des hépatites A, B, C, larecherche d’anticorps antinucléaires étaient non informatifs. La VS était accé-lérée (66 mm à la première heure) et la CRP était augmentée (58 mg/l). Lepatient n’était pas soulagé par les antalgiques de palier 2, ni par les anti-inflammatoires non stéroïdiens.Quinze jours plus tard, apparaissait brutalement une éruption cutanéeérythémateuse papulo-nodulaire non prurigineuse à la face postérieure desbras (fig. 1). La semaine suivante, les lésions prenaient un aspect de placardsérythémateux infiltrés symétriques, cernés par un petit bourrelet périphéri-que, atteignant les régions scapulaires. Le patient était apyrétique, en bon étatgénéral (PS 0). L’examen clinique était sans particularité. Il existait une leuco-cytose à polynucléaires neutrophiles (11 g/l).La biopsie cutanée montrait la présence d’un œdème et d’un infiltrat cellu-laire dense et irrégulier de l’épiderme et des structures glandulaires, mixte,riche en lymphocytes mais avec une nette prédominance de polynucléairesneutrophiles non altérés et sans suppuration. Il n’y avait pas d’arguments ana-tomopathologiques pour une vascularite associée (fig. 2). Cet aspect morpho-logique est compatible avec les lésions dermatologiques observées au cours dusyndrome de Sweet.La radiographie thoracique permettait d’objectiver une masse pulmonairehilaire droite de 26 mm de diamètre avec des adénopathies médiastinales

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homo- et controlatéral en tomodensitométrie thoracique (fig. 3). La médias-tinoscopie confirmait leur nature néoplasique maligne, à type de carcinomeépidermoïde kératinisant, sans infiltration significative par des polynucléairesneutrophiles. Le bilan d’extension était négatif, permettant finalement declasser cette tumeur en stade IIIb.Le syndrome de Sweet a régressé de manière spectaculaire sous prednisoloneà posologie décroissante (0,5 mg/kg/jour pendant 2 semaines puis décrois-sance lente sur 1 mois et demi). Un phénomène de rebond était observé après5 jours d’arrêt, imposant une reprise du traitement à 20 mg/jour de predni-solone.La stratégie thérapeutique oncologique a comporté trois cures de chimiothé-rapie associant cisplatine (80 mg/m2, J1 et J21), vinorelbine (30 mg/m2, J1,J8, J21) et radiothérapie concomitante (70 Gy en 35 séances). Le patient aprésenté une neutropénie (0,95 g/l) non fébrile après sa deuxième cure dechimiothérapie motivant la prescription complémentaire de G-CSF (pelfil-grastim 6 mg en sous cutané après la troisième cure). En poursuivant au long

cours la corticothérapie systémique à la posologie de 10 mg/jour, le syndromede Sweet n’a plus récidivé. Cette réponse clinique n’a pas été modifiée par laprescription de G-CSF.Au terme de trois cures de chimiothérapie, le bilan d’évaluation permettait deconsidérer qu’il existait une réponse partielle.

Discussion

Le syndrome de Sweet est défini par l’association de deuxcritères majeurs et de deux critères mineurs. Les critères majeurssont : 1) l’apparition brutale de plaques ou de nodules érythé-mateux évocateurs, éventuellement à caractère vésiculeux,bulleux ou pustuleux et 2) une infiltration dermique majoritai-rement neutrophilique sans vascularite leucocytoclasique. Lescritères mineurs sont : 1) la présence de prodromes nonspécifiques infectieux respiratoires ou gastro-intestinaux ;2) l’association à une maladie inflammatoire, un syndromemyéloprolifératif, une tumeur maligne solide, une vaccinationou à une grossesse ; 3) une altération de l’état général avec fièvre> 38°C ; 4) des anomalies biologiques incluant une VS> 20 mm à la première heure, une élévation de la CRP, unehyperleucocytose supérieure à 8 g/l, une neutrophilie supérieureà 70 % (3 de ces critères biologiques sur 4) ; 5) une très bonneréponse à la corticothérapie per os ou à l’iodure de potassium[2]. Notre patient présentait les deux critères majeurs et troisdes critères mineurs requis, permettant de retenir le diagnostic.

La physiopathologie du syndrome de Sweet n’est pas con-nue. Il est le plus souvent idiopathique [6]. Dans la littérature,il est décrit en association avec des maladies inflammatoires(connectivites, thyroïdites, maladies inflammatoires chroni-ques intestinales, rhumatismes inflammatoires), infectieuses(sepsis, yersiniose, mycobactéries, HIV, CMV, toxoplasmose)[3, 4] dans 16 % des cas et médicamenteuses (antibiotiques,carbamazépine) [7]. Il est paranéoplasique dans 10 à 20 % descas [3], accompagnant ou révélant des hémopathies malignes(42 % de leucémie myéloïde aiguë) [3], ou plus rarement destumeurs solides : le plus souvent génito-urinaires, mammaires,

Fig. 1.

Éruption érythémateuse papulo-nodulaire située sur la face posté-rieure des bras non prurigineuse apparue deux semaines après ledébut des arthralgies.

Fig. 2.

Biopsie cutanée montrant un infiltrat cellulaire inflammatoire del’épiderme et du derme, riche en polynucléaires neutrophiles nonaltérés, respectant les parois vasculaires (coloration PAS, grossisse-ment × 40).

Fig. 3.

Tomodensitométrie thoracique avec injection de produit de con-traste en coupe médiastinale : masse tissulaire hilaire droite mesu-rant 26 mm de diamètre (flèche).

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digestives, ORL [3, 4]. Seuls deux cas de cancers bronchiquesont été rapportés [5, 6]. Il s’agit dans un cas d’un adénocarci-nome pulmonaire. Le syndrome de Sweet était apparu aprèscinq cures de chimiothérapie, alors que le patient était consi-déré en rémission. Il précédait de deux mois la rechute tumo-rale [5]. L’autre cas était un carcinome bronchique à petitescellules. Le syndrome de Sweet s’était développé un an après lediagnostic tumoral, et contemporain de la rechute tumorale[6]. Il peut précéder le diagnostic tumoral ou apparaître secon-dairement. Il révèle la maladie néoplasique ou sa récidive dans61 % des cas [3, 8, 9].

Enfin, des syndromes de Sweet iatrogènes secondaires àl’administration de G-CSF ont été décrits [7]. Le délaid’apparition des lésions cutanées après le début du traitementest variable, pouvant survenir dès le lendemain de l’instaura-tion du G-CSF ou après plusieurs mois de traitement, sanseffet dose réponse évident. À chaque fois, la dermatose neu-trophilique a régressé à l’arrêt du traitement et n’a pas récidivélors de la réintroduction du G-CSF.

Ces constatations orientent vers de nouvelles hypothèsesphysiopathologiques du syndrome de Sweet, où la productionde G-CSF, de GM-CSF, ou d’interleukine-8 par les cellulestumorales pulmonaires, pourrait faciliter le recrutementmuqueux, bronchique, pulmonaire et cutané des polynucléai-res neutrophiles [10, 11].

Son traitement habituel consiste en une corticothérapiesystémique, mais il est rapporté des observations où la régres-sion du syndrome de Sweet est obtenue avec le succès théra-peutique de la pathologie associée : tumorale, infectieuse ouinflammatoire [8].

À notre connaissance, cette observation est la première àrapporter un syndrome de Sweet révélant un cancer épider-moïde bronchique. Il n’est pas possible d’évaluer l’impact dutraitement spécifique de la tumeur bronchique sur le syn-drome de Sweet, le traitement par corticoïdes ayant précédé ladécouverte de la néoplasie. Il en est de même pour la rechutedu syndrome de Sweet après l’arrêt de la prednisolone, surve-nue quelques jours après la première cure de chimiothérapie.

Conclusion

Cette observation est la première à rapporter un syn-drome de Sweet secondaire à un carcinome épidermoïde pul-monaire. Si sa physiopathologie reste encore mal connue, lerôle déclenchant du G-CSF, rapporté par certains auteurs [7],suggère la possibilité d’une production paracrine par les cellu-les tumorales.

Références

1 Sweet RD : An acute febrile neutrophilic dermatosis. Br J Dermatol1964 ; 76 : 349-56.

2 Su WPD, Liu HNH : Diagnostic criteria for Sweet’s syndrome. Cutis1986 ; 37 : 167-74.

3 Cohen PR, Holder WR, Tucker SB, Kono S, Kurzrock R : Sweet syn-drome in patients with solid tumors. Cancer 1993 ; 72 : 2723-31.

4 von den Driesch P : Sweet’s syndrome (acute febrile neutrohilic der-matosis) J Am Acad Dermatol 1994 ; 33 : 144-5.

5 Nielsen I, Donati D, Strumia R, Zavarini G, Sartori S : Sweet’s syn-drome and malignancy: report of the first case associated with adeno-carcinoma of the lung. Lung cancer 1993 ; 10 : 95-9.

6 Yamamoto T, Furuse Y, Nishioka K : Sweet’s syndrome with small cellcarcinoma of the lung. J Dermatol 1994 ; 21 : 125-7.

7 Hasegawa M, Sato S, Nakada M, Nitta H, Shirasaki H, Kasahara K,Takehara K : Sweet’s syndrome associated with granulocyte colony-stimulating factor. Eur J Dermatol 1998 ; 8 : 503-5.

8 Van der Meij EH, Epstein JB, Hay J, Ho V, Lerner K : Sweet’s syn-drome in a patient with oral cancer associated with radiotherapy. OralOncol, Eur J Cancer 1996 ; 32 : 133-6.

9 Von den Driesch P, Gomez RS : Sweet’s syndrome : clinical spectrumand associated conditions. Cutis 1989 ; 44 : 193-200.

10 Semerad CL, Liu F, Gregory AD, Stumpf K, Link DC : G-CSF is anessential regulator of neutrophil trafficking from the bone marrow tothe blood. Immunity 2002 ; 17 : 413-23.

11 Saba S, Soong G, Greenberg S, Prince A : Bacterial stimulation of epi-thelial G-CSF and GM-CSF expression promotes PMN survival inCF airways. Am J Respir Cell Mol Biol. 2002 ; 27 : 561-7.