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Syndrome h6molytiquew~mique 21 E. co/i 01 danger pour I’enfant et I’adulte f(Mains ~~~j~~j9ffe que Ie major, Listeria ~ono~og~nes ou /es salmonelles, Escherichia coli 0 157:H7 rep&en&2 pourtant un r6el prob &ur&6 afimentaire. A tef poj~t que tons I pays d&elopp& (stats-ibis, Canada, lapon, ~oy~~rne- i, Allemagne...) considkent comma gravissime cette ~act~rj~ colites Mmorragiques et d’ insuffisances redates parfois mo~e/~es~ surtout chez les enfants de moins de 5 ans t>. En 9ue~9ues mots, deux spkialistes de microbiologic appliquke 5 la s&cur-it& a/jme~taj~, C~~stjn~ Vernon-~ozand et Marie-Pierre Montet, de ~~~co~e natjona~e v~t~rinajre de Lyon, r~sumant la sjtuation c&Se par ~‘ jntox~~tio~ 3 E. cofi 0~~7;~7 producteur de v~rotoxin~ (VTEC.. 0 n peut considerer E. co/i 0157:H7 comme responsable d’une pathologie Bmergente : le s&&e syndrome hemolytique- uremique, ou SHU, particulierement dange- reux aux ages extremes de la vie. Les deux biologistes proposent un ouvrage ~onstituant la premiere somme parue en fran- qais sur cet agent et le SHU”’ : microbiologic, clinique, environnement, pouvoir pathogene illustre par les epidomies alimentaires, prsven- tion possible.. , Le syndrome et son agent D&t pour la premiere fois en 1955, le SHU pre- sente une 6 triade ‘1 typique : anemie hemoly- tique micro-angiopathique, thromboponie, in- suffisance r&ale aigue. Diverses etiologies peuvent en Btre a I’origine, et c’est en 1963 que la relation a ete etablie avec les f. co/i pro- ducteurs de verotoxines, ou VTEC, le serovar dominant dans les isolements &ant 0157:H% Le SHU est la premiere cause d’ insuffisance r&ale aigue chez I’enfant de 1 mois k 3 ans. En France, un reseau de surveillance national de 31 services de nophrologie podiatrique (CHG, CHU) a ete mis en place en 1996. Un cas de SHU (G typique N (par rapport aux formes atypiques et secondaires) se &finit com- me un enfant de moins de 15 ans, pour lequel un diagnostic clinique de SHU (debut brutal dune anemie hemolytique avec insuffisance r&ale) a ete pose par un n~phrologue ou un pediatre, Une infection a VIEC est confirm&s par kolement des souches dans les selles ou la detection par PCR des genes codant /es verotoxines, ou une reponse anticorps positive (IgA, IgM) anti-LPS d’un des serogroupes testes. La plupart des donnoes concernant ce probleme Emergent 14 de Sante publique emanerent d’abord d’en- q&es &rang&es (gtats-Unis, Japon, lkosse) Q partir d’ importantes epidemics. Sa transmission par l’alimentation a egale- ment ete bien etudiee, qu’ il s’agisse de viandes, de laitages, d’aliments vegetaux ou simplement d’eau. Les cibles E. coil 0157:H7 est le chef de tile des E. co/i entero-hemorragiques, responsable typi- quement de colite hemorragique avec des lesions caracteristiques pouvant se compli- quer de SHU ou de purpura thrombotique thrombopenique. En fait, notent C. Vernozy- Rozand et M.-P. Montet, tous les groupes d’Bge sont susceptibles d’etre infect& par E. co/i 0157:H7 : I’Bge des patients varie de 2 semaines & 96 ans et I’age moyen de 6 a 36 ans. Les enfants de moins de 5 ans et les ad&es de plus de 65 ans sont les classes d’ ;lge les plus touchees. Le taux d’attaque le plus faible est note chez les 25-44 ans. Enfin, la mortalite est essentiellement renale chez I’enfant (2 s 7 Yo) avec un risque important de sequelles (neuro- logiques, r&o-hypettensives), hemorragiques chez le sujet ago. Cexploration biologique dun SHU doploie un lar- ge &entail d’analyses, en rapport avec les troubles de I’hemostase et de la fonction re- nale. La recherche de I’agent bactorien peut faire appel aux methodes serologiques ou micro- biologiques, celle des verotoxines peut se fai- re en tests d’agglutination sur latex. La recherche dans ~aliment in~rimin~ dans les cas individuels a beneficie des methodes im- munologiques, a condition de pouvoir encore dis poser de celui-ci. Pour les controles dans I’ in- dustrie agro-alimentaire, en revanche, ces me- thodes apportent une securite supplementai- re, compte tenu du risque micr~ien que peuvent presenter les produits bruts. f%wgir la surveillance D’ailleurs, comme le soulignent egalement les deux biologistes lyonnaises, les mesures defensives (preventives) contre les infections a E. co/i 0157:H7 doivent s’appliquer cc de la fourche 2~ la fourchette, c’est-d-dire de Me- veur au consommateur ‘a : elevages, abattoirs, industrie agro-alimentaire (ateliers de transfor- mation), commerce de detail, restauration col- lective.. Et paralklement : epidemiovigilance, nutrivigilance (role de I’Agence franCake de d- write sanitaire des aliments : Afssa). En termes de traitement, des strategies in- novantes sont en tours, d’une part en raison de l’ ineffi~acit~ des antibiotiques et des ra- lentisseurs du transit, d’autre part pour en- visager une c(vaccination ” en raison de re- chutes prouvant qu’une infection n’ induit pas d’ immunit~ protectrice. Sans exagerer I’ incidence des infections a E. co/i 0157:H7, la mise en place d’une sur- veillance internationale - en tous cas paneu- ropeenne - se revele aujourd’hui necessaire. J.-M. M. “‘Escherichia coli 0157:H7, Christime Vernozy- Rozand, Marie-Pierre Mont&, in *f Monographies de microbiologic 31 dir/g&e par Jean-Paul Larpent. Editions Tee & DOG {Paris), 145 pages, 41, 92 ewes (275 F). Revue Franqaise des Laboratoires, janvier 2002, N” 339

Syndrome hémolytique-urémique à E. coli O157:H7 : danger pour l'enfant et l'adulte

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Syndrome h6molytiquew~mique 21 E. co/i 01 danger pour I’enfant et I’adulte

f( Mains ~~~j~~j9ffe que Ie major, Listeria ~ono~og~nes ou /es salmonelles, Escherichia coli 0 157:H7 rep&en&2 pourtant un r6el prob &ur&6 afimentaire. A tef poj~t que tons I pays d&elopp& (stats-ibis, Canada, lapon, ~oy~~rne- i, Allemagne...) considkent comma gravissime cette ~act~rj~ colites Mmorragiques et d’insuffisances redates parfois mo~e/~es~ surtout chez les enfants de moins de 5 ans t>. En 9ue~9ues mots, deux spkialistes de microbiologic appliquke 5 la s&cur-it& a/jme~taj~, C~~stjn~ Vernon-~ozand et Marie-Pierre Montet, de ~~~co~e natjona~e v~t~rinajre de Lyon, r~sumant la sjtuation c&Se par ~‘jntox~~tio~ 3 E. cofi 0~~7;~7 producteur de v~rotoxin~ (VTEC..

0 n peut considerer E. co/i 0157:H7

comme responsable d’une pathologie

Bmergente : le s&&e syndrome hemolytique-

uremique, ou SHU, particulierement dange-

reux aux ages extremes de la vie.

Les deux biologistes proposent un ouvrage

~onstituant la premiere somme parue en fran-

qais sur cet agent et le SHU”’ : microbiologic,

clinique, environnement, pouvoir pathogene

illustre par les epidomies alimentaires, prsven-

tion possible.. ,

Le syndrome et son agent

D&t pour la premiere fois en 1955, le SHU pre-

sente une 6 triade ‘1 typique : anemie hemoly-

tique micro-angiopathique, thromboponie, in-

suffisance r&ale aigue. Diverses etiologies

peuvent en Btre a I’origine, et c’est en 1963

que la relation a ete etablie avec les f. co/i pro-

ducteurs de verotoxines, ou VTEC, le serovar

dominant dans les isolements &ant 0157:H%

Le SHU est la premiere cause d’insuffisance

r&ale aigue chez I’enfant de 1 mois k 3 ans.

En France, un reseau de surveillance national de

31 services de nophrologie podiatrique (CHG,

CHU) a ete mis en place en 1996.

Un cas de SHU (G typique N (par rapport aux

formes atypiques et secondaires) se &finit com-

me un enfant de moins de 15 ans, pour lequel un

diagnostic clinique de SHU (debut brutal dune

anemie hemolytique avec insuffisance r&ale) a

ete pose par un n~phrologue ou un pediatre,

Une infection a VIEC est confirm&s par kolement

des souches dans les selles ou la detection par

PCR des genes codant /es verotoxines, ou une

reponse anticorps positive (IgA, IgM) anti-LPS

d’un des serogroupes testes. La plupart des

donnoes concernant ce probleme Emergent

14

de Sante publique emanerent d’abord d’en-

q&es &rang&es (gtats-Unis, Japon, lkosse)

Q partir d’importantes epidemics.

Sa transmission par l’alimentation a egale-

ment ete bien etudiee, qu’il s’agisse de

viandes, de laitages, d’aliments vegetaux

ou simplement d’eau.

Les cibles

E. coil 0157:H7 est le chef de tile des E. co/i

entero-hemorragiques, responsable typi-

quement de colite hemorragique avec des

lesions caracteristiques pouvant se compli-

quer de SHU ou de purpura thrombotique

thrombopenique. En fait, notent C. Vernozy-

Rozand et M.-P. Montet, tous les groupes

d’Bge sont susceptibles d’etre infect& par

E. co/i 0157:H7 : I’Bge des patients varie

de 2 semaines & 96 ans et I’age moyen

de 6 a 36 ans.

Les enfants de moins de 5 ans et les ad&es de

plus de 65 ans sont les classes d’;lge les plus

touchees. Le taux d’attaque le plus faible est

note chez les 25-44 ans. Enfin, la mortalite est

essentiellement renale chez I’enfant (2 s 7 Yo)

avec un risque important de sequelles (neuro-

logiques, r&o-hypettensives), hemorragiques chez

le sujet ago.

Cexploration biologique dun SHU doploie un lar-

ge &entail d’analyses, en rapport avec les

troubles de I’hemostase et de la fonction re-

nale. La recherche de I’agent bactorien peut

faire appel aux methodes serologiques ou micro-

biologiques, celle des verotoxines peut se fai-

re en tests d’agglutination sur latex.

La recherche dans ~aliment in~rimin~ dans les

cas individuels a beneficie des methodes im-

munologiques, a condition de pouvoir encore dis

poser de celui-ci. Pour les controles dans I’in-

dustrie agro-alimentaire, en revanche, ces me-

thodes apportent une securite supplementai-

re, compte tenu du risque micr~ien que peuvent

presenter les produits bruts.

f%wgir la surveillance

D’ailleurs, comme le soulignent egalement

les deux biologistes lyonnaises, les mesures

defensives (preventives) contre les infections

a E. co/i 0157:H7 doivent s’appliquer cc de la

fourche 2~ la fourchette, c’est-d-dire de Me-

veur au consommateur ‘a : elevages, abattoirs,

industrie agro-alimentaire (ateliers de transfor-

mation), commerce de detail, restauration col-

lective.. Et paralklement : epidemiovigilance,

nutrivigilance (role de I’Agence franCake de d-

write sanitaire des aliments : Afssa).

En termes de traitement, des strategies in-

novantes sont en tours, d’une part en raison

de l’ineffi~acit~ des antibiotiques et des ra-

lentisseurs du transit, d’autre part pour en-

visager une c( vaccination ” en raison de re-

chutes prouvant qu’une infection n’induit pas

d’immunit~ protectrice.

Sans exagerer I’incidence des infections a

E. co/i 0157:H7, la mise en place d’une sur-

veillance internationale - en tous cas paneu-

ropeenne - se revele aujourd’hui necessaire.

J.-M. M.

“‘Escherichia coli 0157:H7, Christime Vernozy- Rozand, Marie-Pierre Mont&, in *f Monographies de microbiologic 31 dir/g&e par Jean-Paul Larpent. Editions Tee & DOG {Paris), 145 pages, 41, 92 ewes (275 F).

Revue Franqaise des Laboratoires, janvier 2002, N” 339