Synthese bibliographique - Autosuffisance

8/7/2019 Synthese bibliographique - Autosuffisance

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Institut des rgions chaudes

SYNTHSE BIBLIOGRAPHIQUE

DEVELOPPER LAUTOSUFFISANCE :

UNE VOIE POUR LAIDE LAGRICULTURE FAMILIALE

PAUVRE ?

Par Luisa RAMIREZ

Spcialisation : Master Agriculture, Agronomie et Agro-alimentaire (3A)

Encadr par Mireille Dosso

Mars 2011

MINISTERE DE LAGRICULTURE


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Tableau de contenus

Introduction ................................................................................................................................... 1

1 La recherche ........................... ...................... ............................ .................... ......................... 3

2 Lagriculture familiale ......................... ............................ ....................... ........................... ...... 8

3 Lexploitation agricole ........................ ......................... ........................... .......................... .... 11

4 Les conditions et les obstacles de lautosuffisance pour lagriculture familiale ...................... 13

4.1 Ressources naturelles et le climat ........................ ............................... ................... ....... 15

4.1.1 Conditions : accs aux ressources et comprhension du milieu ......................... .... 15

4.1.2 Obstacles ............................ ...................... ............................ ...................... .......... 16

4.2 Science et technologie ........................ .......................... ......................... ....................... 16

4.2.1 Conditions : dveloppement participative de techniques adaptes ....................... 16

4.2.2 Obstacles ............................ ...................... ............................ ...................... .......... 21

4.3 Libration du commerce et marchs .................... ............................... ................... ....... 22

4.3.1 Conditions : insertion dans les dynamiques du march ....................... .................. 22

4.3.2 Obstacles ............................ ...................... ............................ ...................... .......... 23

4.4 Les politiques, les institutions et les biens publics ............................ ....................... ...... 24

4.4.1 Conditions : cadre institutionnel .................. ............................ ................... .......... 24

4.4.2 Obstacles ............................ ...................... ............................ ...................... .......... 25

4.5 Linformation et le capital humain ..................... ........................... .................... ............ 25

4.5.1 Conditions : accs linformation et a lducation ........................... ..................... 25

4.5.2 Obstacles ............................ ...................... ............................ ...................... .......... 26

5 Quelques exemples des pratiques autosuffisantes .................... ............................ ............... 26

5.1.1 Fermes intgrales autosuffisantes en Amrique Latine ....................... .................. 265.1.2 Zero Budget Natural Farming ..................... ........................... .................... ............ 27

6 Conclusions .......................... .................... ............................ ................... ............................. 30

Bibliographie................................................................................................................................ 31


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Dvelopper lautosuffisance : une voie pour laide lagriculture familiale pauvre ?

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Introduction

Ce document constitue une synthse bibliographique demande dans le cadre de la premireanne du Master Agriculture, agronomie et agroalimentaire (M13A). Le sujet choisi est

lautosuffisance des fermes familiales pauvres, d lintrt de dcouvrir des manires dappuyer

lagriculture familiale qui se trouve dans des situations les plus dfavorables afin de la rendre plus

productive. En rvisant la bibliographie on peut constater quil nexiste pas un consensus par

rapport la dfinition de ferme familiale . En plus, lagriculture familiale , est souvent un

terme changeable avec petite exploitant , agriculture paysanne ou de subsistance . Les

critres pour la caractriser sont tablis dans le cadre de chaque tude, programme ou projet.

Cependant, de manire gnrale, on peut dire que les fermes familiales sont des units pilotes

dont la plupart du travail et de lentreprise drivent de la famille fermire (Lipton, 2005). 1

Egalement, dfinir pauvre pose la mme limitation conceptuelle ou mthodologique. Altieri(Altieri, 2002 : 5) liste certaines caractristiques des agriculteurs pauvres en

ressources 2 lesquelles permettent davoir un cadre conceptuel :

Proprits insuffisantes et accs limit la terre. Manque ou peu de capital. Peu dopportunits de travail hors la ferme. Stratgies varies et complexes dobtention de revenus. Systmes dexploitation complexes et varis en milieux fragiles.On constate donc que les agriculteurs familiales pauvres sont soumis des nombreux contraints.

De plus, des faits tels que les paysans du monde produisent les aliments qui nourrissent 70% de lapopulation mondiale (cf. 2. Lagriculture familiale) et, que pourtant ils constituent la majorit des

pauvres de la plante, crent un spcial intrt pour chercher des mcanismes daide

lagriculture familiale. Les petits exploitants agricoles produisent lessentiel des denres

alimentaires dans les pays en dveloppement. Cependant, dune manire gnrale, ils sont

beaucoup plus pauvres que le reste de la population et leur scurit alimentaire est plus prcaire

que celle des pauvres des milieux urbains. Par ailleurs, bien que les prvisions indiquent que la

majorit de la population mondiale vivra en zones urbaines lhorizon 2030, les populations

agricoles ne seront pas beaucoup moins nombreuses quaujourdhui. Par consquent, il est

prvisible que, dans la majeure partie du monde, la lutte contre la pauvret et la faim reviendra

sattaquer aux problmes de survie des petits exploitants agricoles et de leurs familles (Dixon &

Gulliver, 2001). En autre, tel comme indique aussi Altieri (Altieri, 2002), la plupart des agriculteurs

et de la population rurale sont pauvres, ont grer des importants contraints, tels que des

conditions naturelles difficiles et le manque de services publics, et ont donc besoin davoir accs

des technologies adquates :

1Traduit de langlais par Luisa Ramirez. Family farms are operated units that derive most labor and enterprise from

the farm family.2 Idem. Characteristics of poor smallholders: Meager holdings or access to land; Little or no capital; Few off-farmemployment opportunities; Income strategies are varied and complex; Complex and diverse farming systems in fragileenvironments.


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Although estimates of the number and location of resource-poor farmers vary considerably, it is

estimated that about 1.92.2 billion people remain directly or indirectly untouched by modern

agricultural technology (Pretty, 1995). In Latin America, the rural population is projected to remain

stable at 125 million until the year 2000, but over 61% of this population are poor and are expected

to increase. The projections for Africa are even more dramatic. The majority of the worlds rural

poor (about 370 million of the poorest) live in areas that are resource-poor, highly heterogeneous

and risk-prone. Despite the increasing industrialization of agriculture, the great majority of the

farmers are peasants, or small producers, who still farm the valleys and slopes of rural landscapes

with traditional and subsistence methods. Their agricultural systems are small-scale, complex and

diverse, and peasants are confronted to many constraints. The worst poverty is often located in

arid or semiarid zones, and in mountains and hills that are ecologically vulnerable (Conway, 1997).

These areas are remote from services and roads and agricultural productivity is often low on a crop

by crop basis, although total farm output can be significant. Such resource-poor farmers and their

complex systems pose special research challenges and demand appropriate technologies (Netting,

1993) .

Cette recherche bibliographique a t initie en considrant lautosuffisance comme la capacit

dune ferme de produire ces propres intrants travers les procs de la ferme mme. Cela

reprsentait les avantages de diminuer les cots des exploitations (pour ne pas avoir besoin

dacheter des intrants), liminer la dpendance aux industries productrices des intrants et raliser

des pratiques plus durables (concernant lenvironnement et la capacit productrice de

lexploitation). Lautosuffisance se prsentait spcialement intressante et pertinente pour des

fermes familiales tant donn la situation prcaire qui vivent la plupart des petits agriculteurs et le

rle que ces exploitations jouent dans la scurit alimentaire mondiale. La recherche na pas

permis de trouver une dfinition explicite de lagriculture autosuffisante cependant, ses lments

dterminants ont pu t identifis : la non-utilisation dintrants externes, la mise en place des

pratiques durables qui cherchent reproduire des processus cologiques afin dliminer lusage

dintrants externes et garantir la durabilit des exploitations, tout en liminant la dpendance aux

grosses corporations de lagro-business. Sur la base de ces lments une dfinition

dautosuffisance des fermes est propose : la matrise de lutilisation durable des ressources

locales et llimination dintrants externes par des exploitations agricoles pour assurer leur

fonctionnement et leur continuit dans le temps. Atteindre lautosuffisance implique la

conception systmique faonne chaque ferme, tenant en compte ses caractristiques

spcifiques (milieu humain, milieu naturel et caractristiques techniques), ainsi que son

environnement socio-conomique. Lautosuffisance se rvle alors comme une dmarche

complexe qui fait face des nombreux obstacles surtout dans le cas de lagriculture familiale.

Ensuite, tout dabord, la dmarche de la recherche sera narre, le contexte de lagriculture

familiale sera expliqu et lexploitation agricole tant que systme sera dcrite, pour aprs

identifier les conditions et les obstacles de lautosuffisance dans le cadre de lexploitation agricole

familiale pauvre.

Mots cls : autosuffisance, intrants, petites fermes, agrocologie.


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1 La rechercheLa recherche bibliographique a servi pour clarifier des concepts et des principes bases de

lautosuffisance, ainsi que leurs applications lagriculture familiale pauvre et pour dcouvrir destendances, pratiques et techniques associes, et les perceptions que sur elle existent.

En utilisant autosuffisance comme mot cl de recherche en franais, anglais (self-sufficiency) et

espagnol (autosuficiencia), des informations ont t trouves sur des nombreuses tendances et

mouvements autour de lautosuffisance alimentaire et des modes de vie autosuffisantes . Des

documents techniques ne ressortaient pas beaucoup, ou la thmatique tait plutt

lautosuffisance alimentaire (surtout des rgions et des localits), ce qui a priori chappait

lobjectif de cette synthse. Cependant, les termes low external-input technology et

agriculture peu dintrants ont t trouvs et puis utiliss pour continuer la recherche, ainsi

que les termes lis lutilisation efficace, la diminution et loptimisation des intrants. Ce sujet se

trouvait constamment dans le cadre des thmes sur lagriculture durable. De la mme manire, les

sujets concernant les petites fermes ou fermes familiales taient souvent lis la durabilit de

lagriculture, la scurit alimentaire et limportance de leur rle par rapport a ce-deux-l.

Si on cherche dans le dictionnaire on trouvera que lautosuffisance est lautonomie de subsistance

pour un pays, un organisme ou un individu. Egalement lautonomie est dfinit comme la libert de

comportement d'un individu ou la facult d'agir avec indpendance. Libert, indpendance et

subsistance sont des termes qui souvent ont des connotations politiques. Donc ce nest pas

surprenant que la poursuite de lautosuffisance semblerait avoir une connotation idologique

ou activiste . Quand on fait une recherche en internet sur lautosuffisance ou

lautosuffisance de fermes on trouve des tendances bases sur des trs fortes valeurs pour

mener une vie autosuffisante ou crer des communauts autosuffisantes. Ces tendances sont

lies la production de sa propre nourriture, le recyclage et la valorisation de tous les produits

dune exploitation (ou jardin, potager, etc.), la gnration de sa propre nergie et la cration des

rseaux sociaux. Elles font la promotion de lindpendance des consommateurs par rapport aux

tendances des marchs, aux choix dhabitudes et qualit alimentaires et au pouvoir des grosses

corporations prives. Ainsi on trouve la promotion des pratiques et des techniques trs spcifiques

associes chaque tendance ou mouvement pour atteindre lautosuffisance (cf. 4). Ce terme

cre des controverses sur sa dfinition et mis en pratique. De plus, des constates sur les avantages

des pratiques associes lautosuffisance sont souvent plutt empirique et/ou motionnelles .

Des familles paysannes et de petites fermes () sont enracines dans le lieu o elles et leurs

anctres ont cultiv pendants des gnrations et o leurs enfants et petits enfants cultiveront

dans le futur. Cela leur donne des raisons pour garder la capacit productive de la terre et le milieu

environnant. (La Va Campesina, 2010)

La bibliographie scientifique traite le sujet de lautosuffisance (et souverainet) alimentaire dans

des rgions ou pays surtout au niveau de planification publique et/ou agricole. Autosuffisance +

fermes comme mots de recherche nont pas permis de trouver des publications scientifiques

spcifiquement sur lautosuffisance de petites fermes. La documentation scientifique a plutt une

tendance aborder la thmatique du point de vue de lutilisation de peu dintrants dans les


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exploitations agricoles. Donc, lagriculture durable avec peu dintrants (ADPIE) ou low external-

input technology et la gestion dintrants ont rsult des points centraux de la recherche

bibliographique. LADPIE est une agriculture qui fait un usage optimal des ressources naturelles

et humaines disponibles localement (sol, eau, vgtation, flore et faune locales, ainsi que travail,

connaissances et savoir faire). De plus, elle est conomiquement ralisable, cologiquement saine,

culturellement adapte et socialement quitable. Lutilisation dintrants externes nest pas exclue

mais est considre comme complmentaire aux ressources locales (Reijntjes, Bayer, &

Haverkort, 1995).

Dans les deux cas expliqu ci-dessus ( activiste et scientifique) lautosuffisance est lie aux

tendances de lagriculture durable : agriculture biologique, agrocologie, agriculture raisonne,

permaculture, agriculture naturelle, co-agriculture, entre autres. Chaque tendance offre des

controverses sur sa propre dfinition et ainsi sur le niveau idal dutilisation dintrants externes.

Cependant, il semblerait quelles convergent vers certains principes cologiques (cf. 3.2.1.2) lis

limitation de la nature pour la conception des systmes agricoles. Dans le cadre de cette

recherche on se concentrera sur lcologie, notamment lagrocologie, vu sa prdominance entre

la documentation scientifique, pour en tirer des fondements scientifiques qui servent concevoir,

dvelopper et mettre en place des systmes de pratiques durables associes lautosuffisance,

spcifiquement dans le cas de lagriculture familiale. Lagrocologie fournit une vision et des

lignes guides pour une agriculture plus productive et diversifie, qui est plus solide au niveau

environnemental et capable de prserver le tissu social des communauts ruraux 3(Altieri, 2002:

9). Dailleurs, des nombreux documents scientifiques proposent lagrocologie comme une voie

pour amliorer et mettre en valeur les petites fermes (familiales ou paysannes). Partout dans les

pays en voie de dveloppement, des fermiers pauvres en ressources (environ 1.4 milliards de

personnes) sont situs dans des environnements enclins aux risques, marginaux, restant intact par

la technologie agricole moderne. Une nouvelle approche la gestion des ressources naturelles

doit tre dveloppe pour que des nouveaux systmes de gestion puissent tre faonns et

adapts d'une manire spcifique aux sites fortement variables et divers, conditions agricoles qui

sont typiques de fermiers pauvres en ressource. L'agrocologie fournit la base scientifique pour

adresser la production par un agrosystme biodiverse capable de parrainer son propre

fonctionnement4 (Altieri, 2002 : 1).

Si on continue chercher dans le dictionnaire on trouvera quautosuffisance et autarcie sont des

synonymes. Autarcie est ltat conomique d'un pays ou d'une rgion qui se suffit lui-mme.Mais, pour les exploitations agricoles lautosuffisance diffre de lautarcie en ce que dans le cas de

3 Traduit de langlais par Luisa Ramirez. Agroecology provides a vision and guidelines for a more productive and

diversified agriculture, one that is environmentally sound and also capable of preserving the social fabric of ruralcommunities4 Traduit de langlais par Luisa Ramirez. Throughout the developing world, resource-poor farmers (about 1.4 billionpeople) located in risk-prone, marginal environments, remain untouched by modern agricultural technology. A newapproach to natural resource management must be developed so that new management systems can be tailored andadapted in a site-specific way to highly variable and diverse farm conditions typical of resource-poor farmers.Agroecology provides the scientific basis to address the production by a biodiverse agroecosystem able to sponsor itsown functioning.


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lautosuffisance lexploitation agricole est un systme ouvert : certains produits sortent (par

exemple via la vente). Dans le cas de lautarcie, le systme est ferm : rien nentre, rien ne sort.

La recherche pour cette synthse a t ralise principalement aux bibliothques SupAgro de lIRCet de lINRA et travers linternet. Deux livres principaux ont t consults dont les contenus sont

utiliss amplement et donc ne sont pas toujours cits :

Une agriculture pour demain. Introduction une agriculture durable avec peu d'intrantsexternes. (Reijntjes et al., 1995)

Self-Sufficient Agriculture: Labor and Knowledge in Small-Scale Farming. (Tripp, 2006)Dans les deux cas, une dfinition dautosuffisance nest pas explicitement donne, ni une

description de ce qui est considre comme petite ferme ou ferme familiale . Pour ce deux

livres le sujet trait est lagriculture durable peu dintrants externes (ADPIE), associe la

notion dautosuffisance. Ces deux livres abordent diffremment la thmatique. Dun ct Self-sufficient Agriculture mets laccent sur le travail et linformation dans le dveloppement des

technologies agricoles et propose ltude de trois cas dintroduction des techniques ADPIE

considrs comme ayant eu du succs, pour en tirer des leons sur des possibles actions mener

futur. Ce livre fait une tude pragmatique plus que promotionnelle, base cependant sur la

conviction que les techniques ADPIE peuvent offrir des bnfices aux fermiers ayant peu de

ressources et que les initiatives que permettent de renforcer les comptences des paysans,

profiter mieux de leur savoir-faire et de leurs ressources, doivent tre soutenues 5 (Tripp, 2006 :

17). Dun autre ct, Une agriculture pour demain est une livre promotionnel des pratiques et

techniques ADPIE et offre des explications dtailles sur les fondements cologiques, les

techniques, leur diffusion et mise en place, le rle des chercheurs et des agents dedveloppement, ainsi que des exemples concrets et diverses. Cest un livre ddi aux personnes

intresses promouvoir et raliser lapplication de ces pratiques. Comment les agents de

dveloppement peuvent-ils aider les petits agriculteurs dans leurs efforts permanents pour

adapter leur agriculture aux changements de conditions ? Telle est la question principale laquelle

nous nous efforons de rpondre dans cet ouvrage (Reijntjes et al., 1995). Les deux livres sont

consacrs lADPIE de petites exploitations en pays pauvres, mettent laccent sur la vision

systmique de la ferme et de lADPIE mme, renforcent le besoin des chercheurs de travailler de

plus prs des agriculteurs, insistent sur limportance du capital humain (savoir-faire et

comptences paysans, et capacits locales) et de faire la diffusion de ces pratiques.

La lecture de ces deux livres, ainsi que du reste des documents consults, a men considrer les

aspects suivants pour ltude de lautosuffisance dans lagriculture familiale :

Lautosuffisance de fermes implique remplacer les intrants externes par des ressourcesdisponibles localement. Pour arriver cela il faut une bonne connaissance du milieu et une

conception adquate des pratiques culturales de lexploitation. Il faut donc, le

5Traduction faite de langlais par Luisa Ramirez. The book proceeds on the assumption that a significant proportion of

the work on LEIT can offer real benefits to resource-poor farmers and that initiatives to take better advantage of localskills and resources and to strengthen farmer capacities and organization are well worth supporting.


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dveloppement des comptences et des savoir-faire. Les communauts paysannes, les

hommes et femmes de lagriculture, ont montr les avoir dvelopp mais, ils sont encore

mconnus.

Imiter le fonctionnement des cosystmes permet de rpondre la question sur commentremplacer les intrants externes. Lagrocologie propose des principes et des approches qui

permettent dtudier et de comprendre les processus de la nature, et les imiter dans le cadre

des pratiques agricoles. En plus, ces principes semblent converger aux diffrentes pratiques de

lagriculture durable. La question sur comment remplacer les intrants externes doit tre

rpondue dans chaque cas spcifique (chaque ferme) puisque sa rponse dpend du contexte

socioculturel de lagriculteur et des caractristiques du milieu, comme explique Altieri (Altieri,

2002 : 14): agroecological designs are site-specific and what may be applicable elsewhere are

not the techniques but rather the ecological principles that underlie sustainability. It is of no

use to transfer technologies from one site to another, if the set of ecological interactions

associated with such techniques cannot be replicated. . On ne parle pas donc des recettes

pour atteindre lautosuffisance mais des principes et des approches qui peuvent tre

apports par des sciences et appliqus aux connaissances locales. Agroecological principles

have universal applicability but the technological forms through which those principals become

operational depend on the prevailing environmental and socioeconomic conditions at each

site (Uphoff, 2002 cit en Altieri, 2002 : 7).

Malgr que la question de diminuer les intrants externes dans les exploitations agricoles nesoit pas rcente, il semblerait quelle nest pas assez rpandue ni tudie dans le cas des

communauts paysannes ou des petites fermes, mais quelle constitue plutt un sujet de

dbat. Comme exprime Jan Pronk, Ministre de lAide au dveloppement des Pays-Bas (1989 -1998) dans lavant-propos du livre Une agriculture pour demain (Reijntjes et al., 1995) :

Certes, on assiste depuis quelques annes une multiplication des tudes consacres aux

petites units agricoles et leur contribution potentiel au dveloppement. Il est cependant

craindre que la plupart de ces travaux ne visent qu alimenter des dbats dexperts .

Dans le cadre de lautosuffisance lexploitation agricole est un systme ouvert donc, elle doittenir compte de la sortie de la production. Cela implique que lentreprise fermire familiale

doit pouvoir sinsrer dans les dynamiques de march dont les petits agriculteurs sont

souvent exclus.

Lagriculture familiale est soumise un nombre de contraints qui reprsentent aussi desobstacles pour lautosuffisance : des sols puiss, rods, alcalins, sals, engorgs en eauou superficiels ; des pentes abruptes ; des scheresses, des inondations, des ouragans, etc. ;

de srieux problmes dus des parasites et des maladies ; une inscurit ou une restriction

des droits dutilisation de la terre, de leau et des arbres ; des limitations en matire de

commerce ou de transport ; un manque de facilit de crdit ; lapprovisionnement irrgulier

en intrants ; des relations hommes-femmes dsquilibres, etc. (Reijntjes et al., 1995). Alors,

le travail commun entre les scientifique/agents de dveloppement et les agriculteurs, la

diffusion de linformation, ainsi que la dfinition des politiques publiques adquates se

rvlent importants pour atteindre lautosuffisance des petites fermes familiales.


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Dans ce contexte, pour comprendre les opportunits et les limitations que lautosuffisance peut

prsenter pour lagriculture familiale, une vision systmique est ncessaire. Tenant en compte les

principaux dterminants dun systme dexploitation et leurs interactions, cinq grandes

catgories6 seront utilises afin de structurer des lments de rponse la question :

dvelopper lautosuffisance : une voie daide lagriculture familiale pauvre ? . Ces catgories

sont :

Ressources naturelles et climat. Science et la technologie. Libralisation du commerce et marchs. Politiques, institutions et biens publics. Information et capital humain.

6Ces catgories sont proposes dans Rsum. Systmes de production agricole et pauvret (Dixon & Gulliver, 2001) dans

le cadre dune tude des systmes de production dans le monde.


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2 Lagriculture familiale

Petite ferme est souvent un terme changeable avec ferme familiale , paysanne ou desubsistance . Cela varie par rapport aux pays et au contexte dtudes. La Stratgie Rurale de la

Banque mondiale (2003) dfinit de petites fermes comme ayant moins de 2 hectares de terre

cultive et une base d'effectifs basse. Les papiers de fond pour l'Atelier de Recherche de lImperial

College IFPRI/ODI/IMPERIAL (2005) utilisent la ferme de 2 hectares comme une ligne d'arrt pour

la plupart de leurs tudes. son tour, Acosta et Rodriguez (2005) du Bureau Rgional de la FAO

pour l'Amrique Latine et le des Carabes suggrent un tableau quatre critres pour distinguer

les fermes familiales, de fermes de subsistance et, finalement, de fermes commerciales (vivant la

ferme, aucun employ fixe, terre suffisante/insuffisante pour couvrir les besoins de base, des

ventes ou pas au march). (Dirven, 2006). Rodriguez et Acosta (Rodriguez & Acosta, 2005)

expliquent les difficults pour arriver une dfinition de lagriculture familiale pour le cas delAmrique Latine et les consquences nocives que cela a sur la dfinition de politiques publiques

agricoles efficaces. Ils proposent une classification des fermes en AL par rapport quatre critres :

Variable Agriculturefamiliale desubsistance

Agriculturefamiliale

Agricultureentrepreneuriale

1. Les producteurs habitentdans lexploitation

OUI OUI NO

2. Mainduvre

2.1 Familiale OUI OUI NO

2.2 Temporaire NO OUI OUI2.3 Permanente NO NO OUI

3. Surface de lexploitation estsuffisante pour satisfaire lesbesoins basics

NO OUI OUI

4. Commercialisation NO OUI OUITableau 1. Identification oprative de lagriculture familiale partir du recensement agraire (Rodriguez & Acosta,2005)

On trouve des autres dfinitions de lagriculture familiale dans le cas de lAmrique Latine (voir

Tableau 2). On distingue certains critres de description communs : la participation de la famille

dans les activits de lexploitation, la surface de lexploitation, la provenance de main duvre

par exemple, familiale ou employe - et le niveau et/ou la nature des revenus.


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Tableau 2. Dfinitions de lagriculture familiale dans certains pays de lAmrique Latine

Le fait quil nexiste pas une dfinition officielle de ferme familiale ou petite ferme , mme

pas au niveau de chaque pays, fait que des chiffres officiels sont difficiles dobtenir. Cependant, il

existe des nombreuses tudes sur la caractrisation des petites exploitations. En analysant les

donnes de 63 pays, Adamopoulos & Restuccia (Adamopoulos & Restuccia, 2009) constatent des

diffrences alarmantes par rapport aux tailles des fermes dans des pays dvelopps et des pays en

voie de dveloppement :

First, in the poorest countries the average farm size is 1.6 Ha, while in the richest the average

farm size is 56.7 Ha (a 36-fold difference). Second, this disparity in scale of operation is not due to

the fact that poor and rich countries produce different goods. Differences in average farm size are

large even after controlling for type of agriculture (livestock vs. crops); type of crop (e.g., wheat,

maize, rice); and type of livestock (e.g. cattle, sheep, chicken). Third, the whole size distribution of

farms is heavily skewed to the left in poor countries and to the right in rich countries. More

specifically, in poor countries very small farms (less than 2 Ha) account for over 70% of total farms,while in rich countries only 15%. In poor countries there are no farms over 20 Ha, while in rich

countries they account for 40% of the total number of farms.

Donc, le nombre de petites exploitations familiales est beaucoup plus important dans les pays

pauvres, o il est constat que la plupart des denres alimentaires proviennent prcisment de

ces exploitations. Il est dautant plus pertinent de chercher des voies daide lagriculture

familiale. De plus, on constate que les exploitations familiales doivent faire face un nombre

important de contraints (voir Tableau 3) et traditionnellement elles ont t les moins favorises

dans les projets de dveloppement agricole. Un de principaux proccupations sur la Rvolution


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verte est quelle tait souvent mise en place en localits ayant des ressources au-dessus de la

moyenne, comme lirrigation et des bons accs aux marchs7 (Tripp, 2006 : 70). Cependant, le

rle des petites exploitations dans le dveloppement est de plus en plus reconnu et des

chercheurs tchent de les dfendre, en dfiant les tendances qui annoncent leur disparition.

L'opinion communment admise de petites fermes doit tre dfie. Leur caractre

'multifonctionnel' les rend plus productives, plus efficaces et leur permet de contribuer plus au

dveloppement conomique que des grandes fermes. Les petits cultivateurs font les meilleurs

gardiens des ressources naturelles, en conservant la biodiversit et en protgeant mieux la

durabilit de la production (Rosset, 2000 : 77). Alors, on trouve que la question de la viabilit

des petites fermes est de nouveau un sujet de dbat acadmique et politique, entre autres parce

que beaucoup de pays dvelopps et de bailleurs ont exprim un engagement renouvel au rle

du dveloppement de lagriculture pour la croissance et la rduction de la pauvret 8 (Dirven,

2006). Egalement, des mouvements soutiennent que les petites fermes permettent le

dveloppement de la biodiversit fonctionnelle avec une production diversifie et lintgration des

cultures, des arbres et dlevage (La Va Campesina, 2010). Aussi quant leur rle dans

lapprovisionnement de produits alimentaires, des tudes montrent que les petites fermes

familiales ont un avantage comparatif en produits pour lesquels la surveillance du travail est

importante, la mesure de leffort du travail est difficile et lintensit du capital est ngligeable

(Ciaian, Pokrivcak, & Drabik, 2007). Il y a 1.5 milliards de paysans dans 380 millions de fermes;

800 millions de jardins urbains en croissance; 410 millions rcoltent les cultures caches de nos

forts et savanes; 190 millions d'leveurs nomades et bien plus de 100 millions de pcheurs

paysans. Au moins 370 millions d'entre ceux-ci sont aussi des peuples indignes. Ensemble ces

paysans composent presque la moiti des peuples du monde et ils cultivent au moins 70 % de lanourriture du monde. (ETC Group, 2009 : 3).

Figure 1. Paysans nourrissent au moins 70% de la population mondiale

7Traduit de langlais par Luisa Ramirez.

8Idem.


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Constraints to which poor farmers are exposed Contraints auxquels sont exposs les

agriculteurs pauvres (traduction du texte original)Heterogeneous and erratic environmentsMarket failuresInstitutional gapsPublic good biasesLow access to land and other resourcesInappropriate technologies

Milieux htrognes et erratiquesEchec des marchsBrches institutionnellesImpartialit des services publicsAccs limit aux ressources foncires et autresTechnologies inadquates

Tableau 3. Quelques contraints des systmes dexploitation paysanne et des foyers ruraux pauvres (Altieri, 2002)

3 Lexploitation agricoleLexploitation agricole est un agrosystme unique : une combinaison de ressources physiques etbiologiques telle que le relief, le sol, leau, les plantes et les animaux. En exerant une influence

sur les composantes de cet agrosystme et sur leurs interactions, les agriculteurs obtiennent des

extrants ou produits tels que les rcoltes, du bois et des animaux. Au sein dun systme

dexploitation, les composantes se complmentent mutuellement quand elles ont des fonctions

diffrentes (productrice, reproductrice, protectrice, sociale) et sinsrent dans des diffrentes

niches cologiques, spatiales, conomiques et/ou organisationnelles. Si ces composantes agissent

en synergie, en plus de leurs fonctions, elles favorisent dautres composantes utiles au systme,

par exemple, par :

La cration de microclimats favorables dautres composantes ; La production des substances chimiques qui stimulent les composantes intressantes ou

suppriment les nuisibles ;

La rduction des populations des ravageurs (association de cultures, cultures piges,cultures-leurres) ;

La production de biomasse ou de dchets pouvant servir alimenter dautres vgtaux oudes animaux.

Chaque exploitation agricole a sa spcificit propre, qui est dtermine par les disparits des

niveaux de ressources et par les circonstances au plan familial. Le mnage, les ressources dont il

dispose, ainsi que le flux de ces ressources et les interactions au sein d'une exploitation donneconstituent un systme d'exploitation. Par contre, un systme de production est dfini comme

tant un regroupement de systmes d'exploitation individuels disposant peu prs d'un mme

niveau de ressources, pratiquant les mmes modes de production, bnficiant des mmes sources

de subsistance et assujettis aux mmes contraintes et pour lesquels des stratgies et interventions

de dveloppement similaires peuvent tre labores. (Dixon & Gulliver, 2001)

Une approche systmique servira tudier les conditions et les obstacles de lautosuffisance pour

lagriculture familiale. Lapproche des systmes dexploitation agricole considre la fois les

dimensions biophysiques (telles que les lments nutritifs du sol et les balances hydriques) et les


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aspects socioconomiques (tels que ceux lis au rle des hommes et des femmes dans les

exploitants, la scurit alimentaire et la profitabilit) au niveau de lexploitation agricole - o la

plupart des dcisions de production et de consommation sont prises. Lefficacit de lapproche

repose dans sa capacit intgrer des analyses multidisciplinaires de la production et ses relations

avec les facteurs biophysiques et socioconomiques dterminants dun systme dexploitation

agricole. (Dixon & Gulliver, 2001)

Les facteurs biophysiques et socioconomiques dterminants mentionns ci-dessus sont

regroups en cinq catgories afin de prsenter lanalyse des systmes dexploitation agricoles

familiales :

Ressources naturelles et climat; science et technologie; libralisation du commerce et dveloppement des marchs; politiques, institutions et biens publics; information et capital humain.

La figure 2 reprsente schmatiquement les interrelations de ces facteurs dterminants des

systmes de production et, par extension, des systmes dexploitation agricole. Certains de ces

facteurs sont internes ou font partie des systmes dexploitation agricole, tandis que dautres sont

externes. Les principaux facteurs exognes (externes) qui influent sur le dveloppement des

systmes dexploitation agricole - politiques, institutions, biens publics, marchs et information -

sont indiqus sur le ct gauche de la figure, lextrieur des pointills qui marquent les limites du

systme. La prsence de marchs et les prix de loffre influent sur les dcisions des agriculteurs,sur le modle de leurs entreprises, sur les achats dintrants et sur le moment de la vente des

produits. Laccs aux infrastructures conomiques et sociales en zone rurale dtermine les cots

de transport et laccs des mnages aux services - particulirement de sant humaine et animale.

De mme, linformation et les services dducation affectent les stratgies des mnages et leurs

dcisions.

Les technologies qui dterminent la nature de la production et de la transformation, et les

ressources naturelles sont des facteurs trs endognes (internes) et sont donc reprsents

principalement lintrieur des limites des systmes dexploitation agricole. En termes gnraux,

les facteurs biophysiques tendent dfinir lensemble des possibilits dun systme dexploitation

agricole, tandis que les facteurs socioconomiques dterminent la ralit de ce systme qui peut

tre observe un moment donn.


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Figure 2. Facteurs dterminants dun systme dexploitation agraire

3.1 Les intrants dans lexploitation agricoleUn intrant est un produit ncessaire pour le fonctionnement de lexploitation agricole, notamment

ceux apports aux terres et aux cultures. Les intrants dsignent les lments que les agriculteurs

ajoutent aux ressources de lexploitation afin dinfluer sur la productivit, la stabilit ou ladurabilit (Reijntjes et al., 1995).

Dans le cadre de lautosuffisance les cultures, les arbres, la vgtation et les animaux nont

seulement une fonction productrice mais galement une fonction cologique, telle que la

production de matire organique, le pompage et la cration des rserves minraux dans le sol, la

protection naturelle des cultures et la limitation de lrosion. Ces fonctions contribuent la

continuit et la stabilit de lagriculture et peuvent tre considres comme produisant des

intrants dorigine interne. Les systmes ADPIE cherchent imiter un cosystme naturel arriv


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maturit, en rinvestissant la presque totalit de la biomasse produite afin dassurer au systme

sa fertilit et sa stabilit biotique.

Dans les exploitations agricoles la quantit de biomasse qui est rinvestie est toujours infrieure celle produite, puisque lagriculteur extrait une partie de la production. En remplaant les intrants

dorigine interne, comme le fumier et le compost, par des intrants externes tel que les engrais

artificiels, il est possible dextraire davantage de produits de lagro-cosystme. Par ailleurs, la

variabilit de la production peut tre rduite en substituant aux processus naturels des processus

contrls par lhomme, comme lirrigation. La slection et le croisement des plantes et des

animaux permettent daugmenter leurs capacits transformer les intrants en produits utiles.

Mais, au cours de ce processus, dautres caractristiques telles que la rsistance naturelle et la

comptitivit peuvent disparaitre.

Lutilisation dintrants externes implique que lagriculteur se substitue aux fonctions cologiquesde manire large. A court terme ces intrants permettent dintensifier fortement lexploitation des

terres. Cependant, le plafonnement actuel de laugmentation de la production suscite des doutes

importants quant la capacit des systmes forts consommateurs en intrants dorigine externe

assurer la productivit long terme. Egalement, laccroissement de lextraction de produits et la

diminution du rinvestissement en ressources internes, entrane un appauvrissement du sol. Ces

raisons motivent les tendances dagriculture durable chercher la diminution dutilisation

dintrants externes. Une agriculture pour demain (Reijntjes et al., 1995) prsentent les limites des

intrants externes :

Les engrais artificiels. Leur effet est rapide et leur mode demploi facile. Cependant, leurefficacit se rvle souvent infrieur aux attentes escomptes, ils peuvent perturber la vie et

lquilibre du sol et lutilisation continue et exclusive dengrais artificiels de type NPK entrane

lappauvrissement des sols en oligo-lments (zinc, fer, cuivre, manganse, magnsium,

molybdne et bore).

Les pesticides sont des substances chimiques ou naturelles qui sopposent la prolifrationdes populations de ravageurs. Chaque anne des milliers dindividus sont empoisonns para

ces produits, dont prs de la moiti dans le Tiers monde. Avec le temps les ravageurs

acquirent une rsistance ces pesticides qui aprs doivent tre utilises en quantits

suprieures. Les pesticides liminent non seulement les organismes nuisibles aux cultures,

mais aussi des organismes utiles tels que leurs ennemis naturels. La plus grande partie despesticides pandue se perd dans lair, le sol et leau. Des pesticides qui ne se dgradent pas

facilement sont vhicul tout au long de la chane alimentaire. Alors ces substances causent

des importants dommages lcosystme.

Les semences amliors . Les varits modernes de semences sont essentiellement desvarits haut potentiel, slectionnes pour rpondre des doses leves dengrais

chimiques. Semes dans des conditions optimales dapport nutritif et deau, associ une

protection antiparasitaire approprie, ces varits modernes et ces hybrides peuvent

effectivement donner des hauts rendements. Si, par contre, telles conditions ne peuvent pas


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tre assures, les risques de perte de rendement peuvent tre plus levs quavec des

varits locales.

Lirrigation. En agriculture tropicale, le manque de sources deau rgulires est une contraintemajeure. Laccroissement de la salinit de leau, lpuisement progressif des nappes

phratiques et dautres problmes de nature cologique limite la possibilit dirriguer les

cultures. La construction des rseaux dirrigation est trs couteuse donc la conservation et la

gestion durable de leau deviennent de plus en plus importantes.

Des combustibles fossiles (d la mcanisation). La mcanisation peut amliorer lesrendements par une meilleure prparation du sol, une ralisation temps et plus prcise des

semis et des applications dengrais et une rcolte plus efficace. Lutilisation de tracteurs et

dautres machines repose gnralement sur la consommation de combustibles fossiles non

renouvelables. Les machines et le combustibles sont des intrants non seulement externes

lexploitation, mais souvent aussi, extrieurs au pays en voie de dveloppement. Ainsi la faible

disponibilit des quipements, du carburant, des capitaux, des comptences, des installations

dentretien et des pices dtaches, viennent sajouter aux effets polluants de lutilisation des

combustibles fossiles.

4 Les conditions et les obstacles de lautosuffisance pour

lagriculture familiale

4.1 Ressources naturelles et le climat

4.1.1 Conditions : accs aux ressources et comprhension du milieu

L'interaction entre les ressources naturelles, le climat et la population dtermine la base

physique des systmes de production (Dixon & Gulliver, 2001). Cet interaction tablit les rgles

et pratiques dutilisation des ressources naturelles (foncier, parcours, eau, etc.). Laccroissement

de la population a gnralement pour corollaire une expansion des surfaces cultives et, dans la

plupart des cas, des conflits entre les diffrents usagers de la terre et des ressources hydrauliques.Cela conditionne donc, laccs aux ressources comme les terres cultivables et leau. Une condition

pour mettre en place des pratiques associes lautosuffisance et ainsi favoriser le

dveloppement agricole est prcisment avoir accs la terre et leau. Efficient land marketsand secure property rights are essential to capture agricultural growth (Binswanger, Deininger,

and Feder 1993). Where land rights are secure, farmers have the greater incentive needed to invest

in land improvements. Secure land rights also make long-term investments more likely. Moreover,

land ownership is an important source of collateral that can improve the credit status of farmers,

leading to easier access to funding for inputs and so forth (Feder et al. 1988).(Pingali, Khwaja, &Meijer, 2005)


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La plupart des agriculteurs familials font face des conditions naturelles dfavorables (par

exemple, des terrains pentus). Il faut, donc trouver des techniques qui permettent de mettre en

valeur le milieu, malgr ses limitations. Altieri propose des techniques agrocologiques pour cela :

Agroecological technologies do not emphasize boosting yields under optimal conditions as

Green Revolution technologies do, but rather they ensure constancy of production under a

whole range of soil and climatic conditions--and most especially under marginal conditions,

which usually prevail in small-farm agriculture.

Malgr les limitations, les agriculteurs paysans on montr des fortes capacits pour sadapter aux

diffrents environnements, matrisant une condition ncessaire pour lautosuffisance : la bonne

connaissance du milieu. Ne pouvant compter sur des intrants extrieurs ni sur une assistance

technique, les communauts paysannes ont appris subvenir leurs besoins grce aux ressources

naturelles par une profonde comprhension des mcanismes de lenvironnement, ladomestication des plantes et danimaux, la ralisation dessais sur les diffrentes manires de les

maitriser et de les exploiter, et en dveloppant des techniques spcifiques et souvent trs

complexes afin doptimiser lutilisation des ressources locales. Ainsi, les membres de la

communaut ont acquis un savoir trs riche quant aux conditions les plus favorables au

dveloppement des plantes et des animaux de leur environnement (Reijntjes et al., 1995).

4.1.2 Obstacles

Dans les rgions forte croissance dmographique, la terre peut devenir une ressource agricole

rare. Sur une mme surface, il faut cultiver davantage de produits, ou des produits de valeur

suprieur (fruits, herbes, mdicinales aromatiques, cultures hors saison, etc.). En fonction desressources dont ils disposent, les agriculteurs vont laborer diffrentes stratgies en vue

daccrotre cette production, et avec laccroissement du manque de terre, lagriculture

sintensifie. (Reijntjes et al., 1995)

4.2 Science et technologie

4.2.1 Conditions : dveloppement participative de techniques adaptes

Altieri insiste sur la ncessit de travailler de prs avec les agricultures afin de crer des modles

de production durables, tout en valorisant les connaissances des paysannes et les apports des

sciences :

The stubborn persistence of millions of hectares under traditional agriculture in the form of

raised fields, terraces, polycultures, agroforestry systems, etc. are living proof of a successfulindigenous agricultural strategy and comprises a tribute to the creativity of small farmersthroughout the developing world (Wilken, 1987). These microcosms of traditional agriculture offer

promisingmodels for other areas as they promote biodiversity,thrive without agrochemicals, andsustain year-round yields. () Undoubtedly, the ensemble of traditional crop managementpractices used by many resource-poor farmers represent a rich resource for modern workers

seeking to create novel agroecosystems well adapted to the local agroecological and

socioeconomic circumstances of peasants. Peasants use a diversity of techniques, many of which fit


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well to local conditions and can lead to the conservation and regeneration of the natural resource

base, as illustrated by the study of Reij et al. (1996) of indigenous soil and water management

practices in Africa. The techniques tend to be knowledge-intensive rather than input-intensive, but

clearly not all are effective or applicable, therefore modifications and adaptations may be

necessary. The challenge is to maintain the foundations of such modifications grounded on

peasants rationale and knowledge. (Altieri, 2002 : 3)

An increased understanding of the agroecology and ethnoecology of traditional farming systems

is necessary to continue developing contemporary systems. This can only occur from integrativestudies that determine themyriad of factors that condition how farmers perceivetheir environmentand subsequently how they modifyit to later translate such information to modern scientific terms(Fig. 3). (Altieri, 2002 : 5)

Lautosuffisance est possible grce aux savoir faire des paysans et aussi leur disposition dinnoveret de comprendre leur milieu. Les scientifiques doivent mettre en valeur et diffuser ces savoir-faire

au lieu dimposer des techniques non-adaptes aux ralits paysannes. Les projets de

dveloppement du pass dans les pays en voie de dveloppement, notamment ceux associs la

Rvolution verte, ont fait la diffusion des pratiques agricoles conues dans des pays dvelopps.

Ces pratiques ntaient forcement pas adaptes aux pays plus pauvres et en plus, ils ont cre des

dpendances aux produits labors ltranger (tel comme les semences slectionnes et les

engrais chimiques). La formule (de la rvolution verte) tait base sur des systmes

dapprovisionnement dintrants externes, souvent subsidis, et elle comptait sur des paquets de

technologie dont les pratiques taient similaires celles utilises dans des pays industrialiss

(Reijntjes et al., 1995). De plus, la plupart des petits exploitants agricoles pauvres dans les zonesmarginales n'ont pas bnfici de ces augmentations de rendement et l'investissement dans le

dveloppement de technologies de production de cultures non cralires n'a jamais t une

priorit majeure (Dixon & Gulliver, 2001). Donc, une condition pour lautosuffisance est le

dveloppement participative des techniques qui prenne en compte le savoir faire traditionnelle

des petits agriculteurs.

Current tendencies in agroecology encourage researchers to tap into the knowledge and skills

of farmers, and to identify the potential for assembling biodiversity to create beneficial

synergisms that provide the ability to remain at or return to a relatively stable state.

A closer look at ethnoscience (the knowledge system of an ethnic group that has originatedlocally and naturally) has revealed that local people's knowledge about the environment,vegetation, animals, and soils can be very detailed (Altieri 1995). Peasant knowledge aboutecosystems usually results in multidimensional, productive land-use strategies, whichgenerate, within certain ecological and technical limits, the food self-sufficiency ofcommunities in particular regions. By understanding ecological features of traditionalagriculture--such as the ability to bear risk, production efficiencies of symbiotic crop mixtures,recycling of materials, reliance on local resources and germplasm, and exploitation of a fullrange of microenvironments--it is possible to obtain important information that may be usedfor developing appropriate agricultural strategies tailored to the needs, preferences, and


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resource base of specific farmer groups and regional agroecosystems. (Rosset & Altieri,1997).

Figure 3. Le rle de lagrocologie et de lethnocologie dans le recensement des connaissances fermiers traditionnels

4.2.1.1 Loptimisation dusage dintrants externesUne condition fondamentale et centrale de lautosuffisance est la non-utilisation des intrantsexternes. La science et la technologie doit apporter aux agricultures des moyens techniques de

mettre en valeur leur milieu, tout en diminuant lusage des intrants dorigine extrieure.

Pour optimiser lusage dintrants externes il faut bien comprendre le milieu afin de concevoir des

systmes de culture9 qui mettent en valeur les ressources locales (en tant quintrants dorigine

9Un systme de culture est lensemble des modalits techniques mises en uvre sur des parcelles traites

de manire identique. Chaque systme de culture se dfinit par la nature des cultures et leur ordre desuccession, et les itinraires techniques appliqus ces diffrentes cultures (Sebillote, 1990a cit en


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interne) et diminuent la demande en intrant extrieurs. En consquence, il est ncessaire que

pour chaque milieu pdo-climatique des donnes prcises soient rcoltes sur les calendriers

agronomiquement acceptables des diffrentes oprations culturales et sur les temps

dintervention au champ et sur les cultures (Bonciarelli, 1981). On constate donc le besoin du

travail commun entre des chercheurs et des agriculteurs pour concevoir des systmes de cultures

qui utilisent peu dintrants externes, sans que cela entrane une perte significative du rendement

de la production.

Dauprs Bonciarelli (Bonciarelli, 1981) une donne de fond est que lhumanit a besoin de

denres alimentaires : donc tous les systmes (de culture) envisageables ne devront pas amener

des rductions importantes de rendement. En consquence, on doit chercher et fixer la

hirarchie des diffrents intrants, de ceux les moins ncessaires ceux les plus ncessaires.

Cela tenant en compte dune part de la diminution de rendement provoque par la rduction dun

certain intrant et dautre part, du cot nergtique et conomique de lintrant. Il propose donc

que les considrations suivantes soient prises en compte pour faire lanalyse sur loptimisation

dusage des intrants externes :

Fertilisation (engrais artificiels) : Ni lacide phosphorique ni la potasse ont un cotnergtique de production lev ; cependant, on doit les employer sans gaspillage, suivant

juste les exigences des cultures et de la richesse des sols. Pour lazote, on doit faire des

considrations beaucoup plus complexes. Lazote des engrais est coteux en termes dnergie

(14.000 Kcal pour 1 kg dazote fix de lair), mais la limitation de son emploi aurait de trs

graves consquences sur le rendement des cultures non lgumineuses. On devrait sefforcer

damliorer lefficacit de son utilisation, ou de rduire les besoins en azote en reprenant enconsidration le rle des cultures de lgumineuses (fourragres, graine, pour engrais vert)

dans des systmes de culture.

Les pesticides : Lusage des pesticides devrait tre limit ceux qui sont vraiment efficaces etdans les cas de relle ncessit. Il est vrai que du point du vue financier leur cot est

extrmement lev, mais il faut remarquer que les quantits en jeu sont toujours trs petites

et lpargne nergtique est trs faible en comparaison des normes pertes de rendement qui

seraient la consquence de la suppression de leur emploi.

Les semences : Lavantage conomique de rduire lemploi de semences slectionnes estngligeable dans beaucoup de cas.

Lirrigation : Lirrigation est un moyen coteux en gnral, plus ou moins selon le systme dedistribution de leau. Le cot maximum est celui de lirrigation par aspersion ou localise

goutte goutte , avec de leau souleve du sous-sol. Le cot minimum est celui des

systmes par gravit, mais qui demandent beaucoup de main duvre et qui donc ne sont pas

souvent utiliss. Une approche de la rduction des cots pourrait tre de substituer lirrigation

intensive celle limite aux phases les plus critiques des cultures. Il est bien tabli que des

Sebillotte, 1992). Itinraire technique se dfinit comme une combinaison logique et ordonne destechniques culturales qui permettent de contrler le milieu et den tirer une production donne (Sebillotte,1992).


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rendements assez proches des rendements maximum peuvent tre obtenus avec des

quantits deau rduites.

Travaux du sol (combustibles fossiles). A prsent, les travaux du sol constituent une des voiesles plus importantes dans le cot nergtique de nos systmes de culture. Il est certainement

trs important dvaluer les possibilits de faire des conomies, et il est trs probable que lon

puisse le faire, compte tenu du fait que la motorisation agricole a amen un tendance, pas

toujours agronomiquement justifi, manipuler le sol trop profondment, trop souvent et

trop brutalement. Un trs grand intrt doit tre port aux tudes sur les nouvelles

techniques de labour et de prparation simplifie du lit de semis telles que le minimum

tillage 10 et le direct drilling 11.

Un moyen important pour rduire lusage des combustibles fossiles est de rduire le parc de

machines par une meilleure utilisation des machines elles-mmes. Pour cela, il est important

de mettre au point un assolement qui assure lutilisation la plus rgulire et la plus prolonge

des machines et de la main duvre de lexploitation.

Egalement, compte tenu du rendement de la production, des cots nergtique et conomique

des intrants et de la performance gnrale de lexploitation, des questions doivent tre poses

avant dadopter des techniques permettant rduire lusage dintrants externes, telle comme

recommande le Scottish Natural Heritage12 avant de considrer des techniques culturales

simplifies :

Quelle est le systme de culture actuel et le cot par hectare ? Le sol, les patrons de pluviomtrie et les systmes de production, sont-ils adquats ?

Quel est lobjectif dun changement (de techniques) ? Le systme actuel peut-il tre amlior avec peu dinvestissement ? Quels sont les types de machines actuelles ? Vont-elles tre remplaces bientt ? Combien de connaissance ont les actifs de la ferme sur les diffrentes techniques ? Quelles sont les consquences dun changement donn sur les cots fixes ?4.2.1.2 Les conditions cologiques de lautosuffisanceLcologie en tant que discipline de la biologie tudie les relations entre les organismes concerns

et leur environnement. Lcologie se rvle fortement utile pour ltude et la dfinition des

systmes agraires qui cherche sadapter au contraints de lenvironnement, tout en le prservant.

Une nouvelle science donc, apparait : lagrocologie, qui tente de fusionner les savoir de

lagronomie et celles de lcologie. Particulirement dans la dfinition des systmes dexploitation

forts autosuffisants lagrocologie fournie des fondements et des lments danalyse trs utiles.

Les fondements cologiques de lADPIE peuvent tre regroups selon les points suivants :

10 Minimum tillage (labour minimum) est partie des techniques culturales simplifies (TCS) cherchant

diminuer le labour, en faisant une intervention superficielle du sol caractrise par une profondeur detravail de 5 10 cm. Le but est de limiter les interventions mcaniques afin d'en minimiser les cots etd'conomiser du temps.11

Idem. ( Direct drilling : semis direct, en franais).12

Source : http://www.snh.org.uk/tibre/section2_2_2.htm. Consult le 15/01/2011.


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1. Assurer des conditions de sol favorable la croissance des plantes.2. Optimiser la disponibilit en lments minraux et leur recyclage.3. Maitriser les flux de rayonnement solaire, deau et de vent.4. Minimiser les pertes causes par les ravageurs et les maladies.5. Exploiter la complmentarit et la synergie dans la combinaison des ressources gntiques.4.2.1.3 Autonomie nergtiqueDans le cas des petites fermes, le foyer se trouve dans lexploitation mme et donc,

lautosuffisance inclurait la production dnergie pour la maison et la consommation familiale. Des

diffrentes tendances de vie autosuffisante et du dveloppement durable proposent des

pratiques bioclimatiques (conception de lhabitat vis--vis de lenvironnement). Ainsi est-il

question de bnficier au maximum du rayonnement solaire, de savoir prserver la fracheur

dune maison, de se protger des vents, danalyser la qualit des sols, de tenir compte de la

pluviomtrie locale, dimaginer une enveloppe la fois respirante et extrmement protectrice(en termes disolation). Bref, la conception bioclimatique a pour but dimaginer des maisons

intelligentes. (Leloy, 2006). Etudier les possibilits dautonomie nergtique pour une

exploitation agricole implique une dmarche rigoureuse, comme on peut constater dans certains

cas (Kerharo, Logivire, & Moog, 1981) :

Recensement des besoins nergtiques actuels du domaine, leur localisation et leurrpartition dans le temps.

Calcul et valuation des besoins futurs en liaison avec lvolution projete des activits dudomaine.

Dtermination des ressources en quantit et disponibilits.La dtermination exacte de toutes les donnes dcrites ci-dessus est trs difficile sur un domaine

agricole. Aprs il faut identifier des solutions, voire crer un systme de solutions, les plus

adaptes aux spcificits de lexploitation : panneaux solaires, photopiles, oliennes, production

de biomthane, chauffage solaire deau, entre autres. On reste sur lide de trouver une

combinaison optimise des diffrentes ressources locales disponibles.

4.2.2 Obstacles

Dauprs Reijntjes et al. (Reijntjes et al., 1995) Sans intrants dorigine extrieur, il est impossible

de crer des systmes dexploitation orients vers le march et permettant de satisfaire les

besoins des populations non paysanne. On observe donc, certains obstacles : dun cot, il existe

des agriculteurs qui utilisent peu dintrants puisquils sont rticents ou nont pas la possibilit

dutiliser des intrants externes entre autres pour les raisons suivantes:

Il est difficile ou impossible de se les procurer cause dune infrastructure et des servicescommerciaux de mauvaise qualit ;

Sils sont disponibles, leurs prix sont levs ; Leur utilisation prsente des risques et peut tre inefficace dans des conditions cologiques

variables et prcaires (par exemple, pluviomtrie, pluviomtrie irrgulire, terrain en pente) ;

Ils ne sont pas trs rentables dans telles conditions ;


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La communication entre le personnel de recherche et dveloppement et les agriculteurs estmdiocre, ce qui conduit souvent des graves (et parfois dangereux) malentendus et

lincompatibilit des innovations et des recommandations techniques avec les conditions

cologiques et les valeurs culturelles locales. (Reijntjes et al., 1995)

De lautre cot, lautosuffisance demande la non-utilisation dintrants externes. Alors, la question

se pose : lagriculture familiale pauvre doit viser la subsistance ou aux marchs ? Produire

exclusivement pour lautoconsommation constituerait une autarcie (systme ferm), ce qui nest

pas le but de lautosuffisance (pour laquelle lexploitation est un systme ouvert). Assurer le

fonctionnement et la continuit dans le temps de lexploitation agricole demande linsertion de

ses produits dans les marchs. Increased commercialization shifts farm households away from

traditional self-sufficiency goals and toward profit- and income-oriented decision making; farm

output is accordingly more responsive to market needs(Pingali et al., 2005). Le dfi est de trouver

des niveaux favorables de production en sappuyant sur des processus cologiques du milieu

pour ne pas faire appel aux intrants externes.

Par les conditions expliques ci-dessus ont peut apprcier quatteindre lautosuffisance entraine

toute une srie dtudes et de considrations qui peuvent arriver tre trs complexes (et mme

encombrantes) pour les petites agriculteurs. On constate encore le besoin du soutien de la

communaut scientifique pour le dveloppement et mis en place des technologies adquates.

4.3 Libration du commerce et marchs

4.3.1 Conditions : insertion dans les dynamiques du march

Dans le point prcdent on a vu quassurer le fonctionnement et la continuit dans le tempsde

lexploitation agricole demande linsertion de ses produits dans les marchs. Pour que lagriculture

familiale pauvre sinsre dans les dynamiques du march il faut identifier les niches o elle a des

avantages comparatives. Pour certains cas des efforts ont t faits :

The pertinent issue is to understand which particular markets give small farmers a comparative

advantage. [From case studies in Central America, one can deduct that subsectors that require

large investments, such as beef and milk, seem to exclude small producers (Regoverning Markets

project). On the other hand, labor-intensive production such as fresh fruits and vegetables seem to

favor small farmer participation. This argument is based on the lower transaction costs involved in

supervising family labor. One can question how this comparative advantage holds in areas wherethere is a shortage of labor.](Pingali et al., 2005)

Etant donn les hauts cots quimpliquent les ngociations et les oprations transactionnelles

dans agro-industrie moderne, les petits agriculteurs ont intrt sassocier. Lassociation entre

agriculteurs et avec des ONG ou autres organisations de soutien, se constitue comme une

condition pour accder aux marchs. Plus que russir vendre leurs produits aux prix plus levs,

il faut assurer une place stable dans le march, tel comme indiquent Pingali et al :


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The inverse relationship that can exist between scale and transaction costs makes for a powerful

incentive for small farmers to coordinate their activities so that they can jointly benefit from

reduced transaction costs that are at similar levels to larger production units. ()Benefits can be

described in terms of increased productivity and increased negotiating power. More information is

needed, however, to understand an actors rationale for participating in producer groups. Better

prices are often mentioned; nevertheless some argue that receiving a better price is not the main

concern, having a secured market outlet and access to technical assistance and credit being more

important (Swinnen 2005).(Pingali et al., 2005)

4.3.2 Obstacles

Pingali et al expliquent les difficults qui trouvent les petits agriculteurs pour sinsrer dans le

march agroindustriel actuel. Ce march est caractris par beaucoup des normes et des

dynamiques communicationnelles de plus en plus complexes et exigeants. Cela fait que les petits

agriculteurs aient des limitations pour ngocier et trouver leur place dans lagro-industrie.

Nevertheless, collaborative action brings with it a whole new set of transaction costs. It is likely

that farmers associating will occur only if the benefits from collaboration cover the value of

investment needed. Not enough is yet understood about the potential benefits and, particularly,

costs. ()On the potential costs even less is known. Successful association requires management

and entrepreneurial skillssoft assets that many small producers with little education are less

likely to have. Extension agents and nongovernmental organizations are working hard to build

capacity in these areas, but no systematic information is available as to the impact of such

trainings and the characteristics of farmers that benefit from them.(Pingali et al., 2005)

Given the potential for high rewards, the structure of food systems has radically altered with

globalization. Traditional food systems were essentiallyproduction systems that were highly linear

and involved only rudimentary processing and minimal distribution. Modern food systems, on the

other hand, are highly integrated with greater forward and backward linkages and significantly

involve the private sector in determining standards and market regulations (Rondot, Binabe, and

Collion 2004). Moreover, they are systems that exhibit an ever increasing degree of technological

and process innovation. As such these modern food systems are much more discriminatory in terms

of who is able to enter. () Small farmers face two main difficulties in trying to adapt to modern

food systems. The first concerns their ability to commercialize from production systems that are

often semi or fully subsistence, and the second concerns the actual crop or enterprise choice.(Pingali et al., 2005).

Small farmers in that respect find a very skewed structure in the food system, facing on the one

hand a small and reducing number of large food companies and food retailers. On the other hand,

at the point of input supply to farmers, large chemical and seed companies are creating patented

input supply systems controlled by a small number of companies (e.g., Monsanto and Dekalb

Genetics Corporation/Delta and Pine Land, DuPont and Pioneer HiBred) (Napier 2001). Facing this

structure, agricultural producers will find it increasingly difficult to negotiate favorable terms of the

contract. (Pingali et al., 2005).


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4.4 Politiques, institutions et biens publics

4.4.1 Conditions : cadre institutionnel

Le dveloppement de systmes de production dynamiques passe ncessairement par

l'instauration d'un cadre de politique favorable. () Bien que l'autosuffisance alimentaire au plan

national ne soit plus un objectif majeur, la scurit alimentaire des mnages demeure quant elle

une importante question de politique pour les pays en dveloppement et pour le monde en

gnral. Ceci a t confirm par le Sommet mondial de l'alimentation organis en 1996. (Dixon

& Gulliver, 2001).

Un cadre institutionnel favorable aux pratiques lies lautosuffisance des fermes familiales

doivent promouvoir des techniques agricoles durables et favoriser le changement des forces clsqui pilotent la crise agricole actuelle : monoculture extensive, usage excessif des machines,

contrle des intrants par les agro-business, dpendance des fuels fossiles, et hautes demandes de

capital.13 (Rosset & Altieri, 1997). Une vision plus agrocologique est donc ncessaire et elle

nest pas possible sans lexistence des politiques publiques correspondantes.

However, this vision cannot be fully realized without an enabling policy scenario that

encourages a truly sustainable agriculture. Such a scenario will mean removing existing

disincentives and putting in place new incentives. Active participation of farmers' groups, in

partnership with other institutions, will be essential to push for policies that work and to

challenge research agendas that presently serve corporate interests at the expense of farmersand the environment (Pretty 1995).(Rosset & Altieri, 1997)

Tripp (Tripp, 2006 : 55) indique que plusieurs tudes sur ladoption de techniques agricoles

rvlent quil existe une relation positive entre le niveau dducation des agriculteurs et

lassimilation des techniques conventionnelles. Ainsi des politiques publiques diriges favoriser

lducation des paysans, aussi que linfrastructure rurale et la communication, offrent des

avantages pour la mise en place des dmarches qui cherchent amliorer la situation des petits

agriculteurs, telle comme lautosuffisance.

Policies aimed at the provision of better education, rural infrastructure, and communication have

a number of benefits for small farm welfare. For those who can successfully remain in productionthere is a clear link between public good services and reduced transaction costs. In terms of

facilitating exit strategies, public good provision is vital to reorient the rural economy toward

alternative employment opportunities that support changing agricultural systems. (Pingali et al.,

2005)

13Traduit de langlais par Luisa Ramirez. () key forces that are driving the agricultural crisis: extensive monoculture,excessive use of machinery, input control by agribusiness, dependence on fossil fuels, and very high capital

requirements.


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Finalement, le cadre politique doit chercher quilibrer les intrts de tous les acteurs concerns

par la dmarche de lautosuffisance, surtout au niveau conomique.

Any marketing system represents a field of conflicting interests between the actors, and anefficient system necessarily needs to find the balance between the economic interests of each of

the actors in the system.(Pingali et al., 2005)

4.4.2 Obstacles

Altieri prsent les obstacles par rapport la cration dun cadre institutionnel favorisant des

pratiques de lagriculture durable :

Key constrains to implementing sustainable agriculture partnerships (modified from Thrupp,

1996)

Macroeconomic policies and institutionsPesticides incentives and subsidies

Export orientation and monocultural focus of conventional policies

Lack of incentives for institutional partnerships

Pressures from agrochemical companies

Political and economic power wielded against IPM (Integrated Pest Managament)

Advertising and sales practices

Funding/donor issues and sustainability questions

Lack of funding, especially long-term support

Lack of recognition of IPM/sustainable agriculture benefits

Need for reducing dependency on donors and for developing local support

Lack of information and outreach on innovative alternative methods

Weak internal capacities of institutions involved

Institutional rigidities among some collaborators

Lack of experience with agroecology and participatory methods

Social and health concerns sometimes neglected

Lack of communication and cooperation skills (among some groups).

4.5 Linformation et le capital humain

4.5.1 Conditions : accs linformation et a lducation

La ncessit d'une meilleure information et d'un renforcement du capital humain s'est accrue

dans la mesure o les systmes de production sont devenus plus intgrs aux systmes de

march. Le manque d'ducation, d'information et de formation s'rige toujours en facteur limitant

le dveloppement des petits exploitants. Les observateurs prvoient une rvolution de

l'information qui mettra la disposition des petits producteurs un important volume

d'informations technologiques, institutionnelles et commerciales. Cependant, il est peu probable

que l'essentiel de ces informations atteigne dans un proche avenir les producteurs pauvres dans

les pays faible revenu. Invitablement, des questions relatives l'accs et la diffusion


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quitables de l'information se poseront dans la mesure o les populations marginalises sont

occultes dans ce processus. (Dixon & Gulliver, 2001). De plus :

Education substantially reduces informational and search costs, but in a wider context educationhas to be seen as a fundamental policy priority. As commercialization proceeds, exits from small-

scale agriculture are bound to occur. Education not only is necessary for the development of

nonfarm sectors in the rural economy but is critical in facilitating labor movements across sectors.

(Pingali et al., 2005)

4.5.2 Obstacles

Les fermes familiales pauvres se trouvent normalement dans des zones marginales et les niveaux

dducation des agricultures sont bas. Cela reprsente des obstacles pour accder linformation

technique disponible, la mettre en valeur et finalement consolider le capital humain. En autre, le

savoir-faire paysan est encore trs mconnu, tant donn les limitations de communication etdaccs aux moyens de diffusion.

5 Quelques exemples des pratiques autosuffisantes

5.1.1 Fermes intgrales autosuffisantes en Amrique Latine

En Amrique Latine on peut trouver plusieurs initiatives de granjas integrales autosuficientes

(fermes intgrales autosuffisantes) dans des diffrents pays. En Colombie, lorganisation

Fundacion Hogares Juveniles Campesinos a cre un modle de ferme autosuffisante qui a t

diffus dans le pays depuis 35 ans. La ferme est conue comme un systme intgral qui na pas

besoin dintrants externes. Certaines conditions de base doivent exister : un terrain dentre 2 et 4

ha de surface ayant une pente de jusqu 20%, accs leau et une maison hyginique

construite avec les matriaux de la zone. Cette ferme est un systme complexe qui favorise les

cycles naturels de lcosystme pour produire tous les intrants ncessaires, tout en valorisant les

produits de lexploitation. Donc, elle inclut lintgration culture-levage, la pisciculture,

lapiculture, lutilisation des nergies renouvelables et la production dnergie, etc. La fondation

dfinit la ferme intgrale autosuffisante comme un systme cologique qui se centre sur la

circulation et mis en valeur maximal des ressources existantes dans la rgion, tout en offrant au

paysan le moyen le plus efficace pour amliorer ses conditions de vie . La ferme intgrale

autosuffisante familiale a la fonction de nourrir la famille sur la base des habitudes alimentaires

de la rgion et crer de lemploi (pour la famille). Elle est conue comme une petite entreprise

familiale, destine tre rentable. Les lments du systme dexploitation sont :

Terre avec de leau Friche (zone de pturage) Stable Cochon Poulailler Poste de compost Horticulture et plantes mdicinales


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Allopathie Lombriculture Verger Petites espces (abeilles, lapins, etc.). Pisciculture Transformation des aliments (agro-industrie) Elaboration des produits laitiers Technologies adquates

Figure 4. Exemple dune ferme autosuffisante

Cette initiative est une rponse de la socit civile aux problmes de la pauvret dans le milieu

rural. Mientras haya hambre no habr paz est un de ses slogans.

5.1.2 Zero Budget Natural Farming

Zero Budget Natural Farming (ZBNF) a t propos par Subhash Palekar en Inde. Cette mthode

culturale ne requiert pas dinvestissement montaire pour lachat des intrants tels que des

semences, fertilisants ou des chimiques protecteurs des plantes. Tout dont le systme a besoin est

dune vache de race native. Il est indiqu quune vache est suffisante pour appliquer la mthode

sur 30 acres de terrain. Les pratiques associes la ZBNF sont :


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1. Puisque son objectif est lautosuffisance, il ny a pas dusage dintrants externes et la mainduvre ncessaire est minimale.

In this system of farming no monetary investment on the part of farmer is required forpurchase of seeds, fertilizers and plant protection chemicals from the market. The farmer

can produce his own seed or he may use seeds that are available with other farmers. More

importantly, there is absolutely no place for fertilizers and plant protection chemicals in

this scheme of farming. Dependence on hired labour is also reduced to the bare minimum

as the system discourages intercultural operations. The whole philosophy behind this

system is to make the farmer self-reliant so that he is freed from the clutches of money

lenders and market dispensed high cost inputs.

(http://palekarzerobudgetnaturalfarming.com/zbnf.aspx)

2. Traitement de semences avec Beejamrutha. Beejamrutha est une prparation faite de labouse et lurine de vache, la terre de la ferme, de leau et de la lime. Son fonction est de

protger les semences des pathognes provenant du sol ou des semences mmes,

pendant les tapes initiales de germination. Il faut juste mettre les semences dans la

solution, les sortir et les semer.

3. Jeevamrutha est une prparation qui sert dagent catalytique pour promouvoir lactivitbiologique dans le sol. Il faut pandre cette solution une fois par mois sur le terrain. Sa

composition pour une acre de terrain est :

1) Water 200 litres

2) Desi cow dung 10 kg

3) Desi cow urine 5 to 10 litres

4) Jaggery 2 kg

5) Flour of any pulse 2 kg

6 Handful of soil from farm or forest -


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4. Mulching ou paillage, laquelle est une opration consistant recouvrir le sol, au pied desplantes cultives, avec des matires vgtales opaques mais laissant passer lair et leau. Cette

pratique protge la structure de la terre et limite les pertes deau et la croissance des

mauvaises herbes. Cela vite la ralisation de labour.

5. Protection des plantes. La ZBNF propose deux fongicides et trois insecticides naturels encas dattaque des ravageurs.

The above mentioned fungicides and insecticides can be prepared by the farmer himself

and used either as prophylactic or as curative measure for control of crop pests. If the

economic injury to crops due to pests is less than five percent, it should be deemed to be

return to nature and no plant protection measures should be taken.

6.

Association et rotation de cultures. Zero Budget Natural Farming advocates cultivation of diverse species of crops depending

on site specific agro climatic conditions. Mixed cropping provides buffer against total

failure of single crop and also widens the income source of farmers. There is stress on

inclusion of leguminous crops to ensure replenishment of soil fertility. Crop rotation is also

emphasized to discourage build up of endemic pests. In the scheme of mixed cropping,

cereals, millets, leguminous crops, horticulture crops particularly vegetables and even

medicinal plants can be included to make farming more lucrative. The system also

advocates wider spacing of crops to facilitate inter cropping.


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6 ConclusionsA travers la recherche on constate quil existe des nombreuses tendances dagriculture

autosuffisante, cherchant reprendre des pratiques anciennes, surtout en rponse linsatisfaction qui laisse la socit de la consommation et la crise agricole actuelle.

Paradoxalement, ces initiatives se trouvent principalement dans des pays industrialiss et sont

menes par des ONG o

Documents

Synthese bibliographique - Autosuffisance