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1 Banque Mondiale Autorité du Bassin du Niger SYNTHESE des CONNAISSANCES HYDROLOGIQUES et POTENTIEL en RESSOURCES en EAU du FLEUVE NIGER Jean-Claude Olivry Juin 2002

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Banque Mondiale Autorité du Bassin du Niger

SYNTHESE des CONNAISSANCES

HYDROLOGIQUES et POTENTIEL en

RESSOURCES en EAU du FLEUVE NIGER

Jean-Claude Olivry

Juin 2002

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PLAN du RAPPORT

Section Intitulé page Avant-propos 5 Introduction 7

Chapitre 1 Généralités socio-économiques et géopolitiquesdes états appartenant au bassin du fleuve Niger

- Etats riverains et états du bassin hydrographique - Accords juridiques inter-états .L’Autorité du bassin du Niger - Usages du fleuve avant l’époque moderne - Voies navigables. - Gestion de l’acquisition des données hydroclimatiques - Cartes hors-texte

11

11 18 20 21 22 25

Chapitre 2 Le milieu physique du bassin du fleuve Niger - Cadre physique et géographique - Hydrographie du bassin du Niger - Cadre géologique et hydrogéologique - Les formations pédologiques - Cadre climatique

29 30 22 30 32 34

Chapitre3 Les grands traits des régimes hydrologiques - Bassin supérieur et delta intérieur du Niger - Le Niger moyen et inférieur et la Bénoué - Tableaux et carte des écoulements

49 50 58 62

Chapitre 4 Les transports de matières et la qualité des eaux - Transports solides et dissous - La qualité des eaux

65 65 72

Chapitre 5 Les changements climatiques et les variations de la ressource en eau

- Effets durables des variations climatiques sur les Régimes hydrologiques.

- Révision des normes de prévisions hydrologiques

75

75

79

Chapitre 6 Les aménagements hydrauliques - Les aménagements existants - Les aménagements en projet

85 86 91

Chapitre 7 Gestion des ressources, utilisation et partage des eaux du fleuve Niger, recherches et observations

- Avantages et inconvénients des aménagements - Impacts de la gestion des aménagements sur le delta intérieur - Les aménagements du Niger moyen et inférieur - Recherches et observations sur le fleuve Niger

97

98 100 106 108

Conclusions 111 Annexes 115

Annexe 1 Références bibliographiques 117 Annexe 2 Termes de Références de ce projet 131 Annexe 3 Cartographie complémentaire 135 Annexe 4 Tableaux des débits, hydrogrammes et transports solides 145

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Avant-Propos

L'eau fait partie intégrante de l'environnement et ce n’est pas un hasard si la biodiversité de la biosphère est la plus forte dans les régions tropicales humides où l’eau est abondante et disponible. C’est aussi une évidence qu’elle revêt également une importance vitale pour tous les secteurs socio-économiques et qu’un approvisionnement en eau sûr et stable conditionne le développement des sociétés humaines. D'un autre côté, l'eau peut avoir des effets néfastes dans le domaine de la santé publique et peut également être destructrice (crues et inondations).

Dans le monde, ces dernières décennies, les conflits entre usagers sont devenus plus fréquents. La mauvaise utilisation des ressources en eau et des pratiques de gestion peu satisfaisantes entraînent souvent une diminution des approvisionnements, la diminution de l'écoulement des cours d'eau jusqu'à des niveaux écologiquement dangereux, d’autant que la pollution de l'eau de plus en plus répandue diminue le volume d'eau utilisable pour de nombreux usages. Ceci justifie qu’à travers de nombreuses organisations ou associations internationales – dont la multiplication n’est pas forcément synonyme d’efficacité – l'accent ait été mis sur les aspects sociaux des ressources en eau. Cela ne doit pourtant pas se substituer, comme cela est souligné par le PHI-UNESCO, à l’essentiel qui reste l’évaluation hydrologique des ressources dans l'environnement naturel et dans un monde de plus en plus modifié par l’homme. On écrivait il y a une vingtaine d’années : « La soif inextinguible de l’homme pou un « mieux-vivre » suppose une maîtrise des ressources en eau en harmonie avec son environnement. Rendez-vous de la vie, promesse d’énergie, mais aussi vecteur d’endémies, l’eau, abondante ou rare, n’est jamais neutre. Sa connaissance est la clé de tout développement ». Depuis il y a eu la Conférence de Rio, l’Agenda 21 …et le « développement durable » auquel aucun projet ne peut échapper s’il veut être examiné par des bailleurs de fonds.

Parmi les grands problèmes qui se posent en termes de gestion de la ressource en eau, celui des bassins des grands fleuves internationaux est sans doute un de ceux qui s’imposeront de manière de plus en plus critique au XXIème siècle. C’est le cas du fleuve Niger qui concerne neuf pays regroupés au sein de l’Autorité du Bassin du fleuve Niger (A.B.N.) dont les objectifs seront précisés plus loin. Comme toute organisation internationale ou régionale, l’ABN ne peut fonctionner financièrement qu’avec les cotisations des états-membres, l’aide extérieure d’autres états ou d’organismes de financement. De grands projets ne peuvent être réalisés qu’avec cette aide extérieure. L’ABN a demandé l’appui de la Banque Mondiale pour répondre aux souhaits des états riverains d’une mise en valeur cohérente et concertée à l’échelle du bassin. Pour la Banque Mondiale, un tel engagement nécessite une compréhension d’ensemble de la problématique du bassin du fleuve Niger. Les défis et les opportunités doivent être au préalable identifiés et soupesés à différentes échelles pour mieux définir la démarche à adopter.

Dans un premier temps, une étude sur le potentiel hydrologique du fleuve Niger, de ses potentialités et contraintes pour un développement d’ensemble du bassin devrait permettre à

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la Banque Mondiale de mieux envisager les enjeux et possibilités du bassin afin de pouvoir prendre les décisions stratégiques qui s’imposent pour l’appui à l’ABN. L’étude demandée a pour but de faire une évaluation stratégique de ce potentiel en eau du bassin du fleuve Niger. Tout en récapitulant l’état des connaissances, l’étude a aussi pour objectif d’être analytique, en vue de déterminer avec précision la trame des défis et opportunités du point de vue ressources en eau pour asseoir une mise en valeur globale du bassin du fleuve Niger. Ainsi, tout en étant axé sur l’hydrologie et les ressources en eau du bassin, l’étude devra renseigner autant que possible sur l’ensemble des facteurs connexes à l’hydrologie qui d’une façon ou d’une autre peuvent s’avérer des facteurs limitant à la mise en valeur du bassin. Il va de soi que la Banque Mondiale est très largement documentée sur les problèmes que pose le développement du bassin du fleuve Niger en matière de gestion des ressources en eau pour avoir commandité de nombreuses études sur le sujet. Celles-ci ont rarement concerné le caractère plurinational de la gestion du bassin, sauf dans la démarche concertée d’un réseau d’observations hydrométriques sur l’ensemble du bassin, mais ont nécessité un large investissement en temps et en hommes. Ce travail est beaucoup plus modeste, car le propos de ce rapport n’est pas de proposer une monographie hydrologique du Niger, mais seulement d’aborder les connaissances acquises susceptibles d’aider à la compréhension du système et à sa gestion. Ce travail a été possible grâce à la collaboration d’un certain nombre de personnes que je tiens à remercier ici. Je pense en particulier à ceux qui m’ont fourni une information de base et tenu au courant de travaux récents sur le sujet : à Messieurs Ould Aly et Ibrahim Olomoda respectivement Coordonnateur du CIP et responsable du Bulletin Hydrologique à l’ABN, à Messieurs Daniel Sighomnou et Luc Sigha Nkamdjou, hydrologues de l’IRGM au Cameroun, à Messieurs Ousmane Maiga et Adama Mariko, respectivement hydrologue à la DNH, anciennement responsable à l’Agrhymet au Niger, et professeur à l’ENI, à Bamako (Mali), au Professeur Lekan Oyebande, vice-président de l’AISH à Ibadan (Nigeria), à Monsieur Emmanuel Naah Représentant Hydrologie-Environnement de l’UNESCO à Nairobi, à Marcel Kuper, chercheur du CIRAD à Montpellier, à Didier Orange, hydrochimiste à l’UMR Sisyphe de l’Université Paris VI, à Jérôme Marie, professeur à l’Université de Nanterre, à Paul Carré, Jean-Claude Bader, Christian Leduc, hydrologues et hydrogéologue à la Maison des Sciences de l’Eau à Montpellier, à Monsieur Gil Mahé hydrologue de l’IRD au Burkina Faso, à Messieurs Bernard Thébé et Michel Gautier de l’Unité de Service OBHY de l’IRD Montpellier, à Mesdames Laurence Gourcy et Cécile Picouet-Hingray respectivement à l’AIEA à Vienne et à l’Institut Polytechnique de Lausanne. Je remercie également Joëlle O’Sughrue, documentaliste à la Maison des Sciences de l’Eau à Montpellier. Une amicale pensée s’adresse plus particulièrement à ceux et celles dont j’ai dirigé ou encadré les travaux de thèse.

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Introduction

Le Niger, dans son ensemble, constitue par la combinaison des différents éléments de son cours, un bassin fluvial qui allie une grande richesse hydraulique convertible en énergie, en capacité de transport et en capacité d’irrigation, à l’essentiel de la richesse agricole produite dans les états riverains (culture, pêche et élevage), et à l’existence de milieux riches par leur biodiversité. La longueur du fleuve et la variété des paysages traversés pourraient faire que l’on attribue à telle ou telle partie telle ou telle vocation : zone à très fort potentiel hydroélectrique prenant le pas sur l’agriculture, zone à vocation agricole qu’il convient de développer, de protéger, etc. La réalité montre en fait des systèmes complexes où ce type de démarche n’est pas possible. Par exemple, le delta intérieur du fleuve Niger est la première zone de pêche continentale en Afrique de l’Ouest ; il offre en outre des pâturages à très haute productivité d’où une forte concentration d’éleveurs et des périmètres submersibles permettant un développement de la riziculture ; c’est également un refuge de biodiversité (nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs et d’espèces sédentaires). Bien que ces ressources soient menacées par l’évolution climatique, par l’évolution écologique du bassin versant et des zones sahéliennes ou par l’homme à travers divers projets d’aménagement, la concertation entre décideurs et usagers n’est pas encore effective. Au niveau des Etats, c’est bien cette concertation que s’efforce de stimuler l’Autorité du bassin du Niger . Dans les dernières décennies, le bassin du fleuve Niger a fait l’objet de très nombreux travaux de chercheurs ; les uns ont étudié le fleuve Niger lui-même en proposant souvent modèles hydrologiques ou hydrauliques ; d’autres ont étudié les ressources spécifiques de la région, les modes de vie et l’organisation des sociétés complexes qui y vivent et y travaillent. C’est aussi le constat de la Banque Mondiale : « de nombreuse publications ont été faites sur le bassin du fleuve Niger sans pour autant embrasser le bassin dans sa globalité et dégager des perspectives de développement régionales. Les rares esquisses en ce sens concernent, entre autres, la monographie hydrologique de l’Orstom. C’est pourquoi, dans le cadre d’une approche de développement intégré à l’échelle du bassin, il importe dans un premier temps de mieux connaître le potentiel en eau du bassin ainsi que les contraintes et opportunités de développement offertes. De telles informations permettront de renforcer et d’orienter les décisions à prendre au fur et à mesure que s’ébaucheront les actions prioritaires à entreprendre au sein du bassin du fleuve Niger ». On constate aussi que les relations des chercheurs avec les décideurs souffrent le plus souvent d’un déficit évident de communication. Pourtant, le potentiel d’informations offert par l’ensemble de ce type de travaux, parfois académiques, est important et il ne doit donc pas être sous estimé. Pris dans son ensemble, complété au besoin sur des points qu’il convient de bien identifier, par des travaux d’ingénieur, de bureaux d’étude et d’organismes de développement, ce potentiel peut apporter un éclairage décisif dans les concertations et décisions concernant l’avenir de telle ou telle zone du bassin du Niger.

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L’efficacité de telles concertations conduites par l’ABN suppose une implication réelle des états au delà des seuls textes d’accords ou de conventions dont l’application n’est pas rigoureusement effective (à commencer par le paiement des cotisations à l’organisme plurinational). Cela n’est pas très étonnant, chaque état n’ayant pas la même position géographique par rapport à la ressource en eau ou pas les mêmes besoins pour des raisons purement démographiques. Ainsi la valorisation des richesses hydriques et énergétiques peut orienter la politique d’un pays amont, tandis que celle d’un pays aval sera de sauvegarder le niveau des apports qui lui parviennent. Les accords sont là pour harmoniser les usages de l’eau entre états dans la perspective d’un développement durable ; il peut aussi y avoir concertation bilatérale, voire décision propre d’un état, suivant l’importance du projet … et « au bout du fleuve », en l’occurrence pour le Nigeria, la tentation d’imposer au plan national une politique d’exploitation des ressources disponibles sans contingences extérieures avec les risques de perturbations environnementales et sociales. C’est un peu cet état des lieux que nous proposerons dans un premier chapitre pour les différents Etats du bassin du fleuve Niger avec quelques généralités socio-économiques ; on donnera un aperçu des différents usages du fleuve, avant aménagements et depuis la mise en service de certains barrages ; l’historique des accords entre états sur la gestion du fleuve sera brièvement évoquée ainsi que l’évolution récente de l’Autorité du bassin du Fleuve Niger. Un second chapitre sera consacré à une description physique du bassin du Niger, renvoyant à plusieurs annexes plus documentées (cartographie) ; la description du réseau hydrographique y occupera une place importante ainsi que les aspects du climat ; on y trouvera aussi des informations sur la géologie, l’hydrogéologie et la pédologie.

La gestion de la ressource en eau du fleuve Niger doit bien évidemment s’appuyer sur les besoins des populations qui ont cette eau, ou les ressources qui en découlent, en partage, mais doit d’abord prendre en compte sa disponibilité. Les recherches hydrologiques doivent donc être en mesure de fournir une information sur la ressource en eau et ses flux associés sur le bassin du Niger dans toute sa variabilité :

- que celle-ci soit géographique et il faudra distinguer les aires contributives à l’alimentation du fleuve et les aires consommatrices, autrement dit les aires où le bilan hydrologique est positif (avec son résidu exportable qui est le débit transitant à un lieu donné), et celles où il est négatif (avec des pertes par évapotranspiration naturelle ou d’origine anthropique).

- que celle-ci soit saisonnière ( crues et étiages et évolution de l’amont vers l’aval), plus ou moins abondante suivant le climat, et c’est ce que l’on précise dans l’étude des régimes hydrologiques.

- que celle-ci soit pluriannuelle, aussi bien comme le résultat statistique d’une variabilité interannuelle de précipitations aléatoires, que comme la conséquence d’évolutions climatiques, suivant une tendance donnée, ou affichant une réelle rupture climatique dans le régime et l’abondance des pluies.

C’est cette connaissance de la variabilité des ressources en eau qui peut permettre d’en définir la part exploitable, de réfléchir et s’accorder sur un partage au niveau de l’Etat – qui doit prendre en compte la gestion des autres Etats riverains du fleuve Niger – au niveau de la région afin d’arbitrer entre les différents usages et les utilisateurs de la ressource. Le troisième chapitre est donc l’ébauche de cette synthèse de nos connaissances en matière d’hydrologie, le problème étant de faire une certaine homogénéisation de l’information disparate qui a été recueillie.

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Nous aborderons également la qualité des eaux de surface dans plusieurs domaines ; ce chapitre parlera d’abord des flux associés , matières en suspension et matières dissoutes, du transport des sables, des quelques mesures dont nous avons connaissance dans le domaine des pollutions par les métaux lourds ou les intrants organiques et de la qualité des eaux en termes d’alimentation humaine et de santé publique. Le chapitre suivant est consacré à l’évolution de la ressource en eau en relation avec les changements climatiques. Il reprend et complète l’information donnée au chapitre 3 en présentant comme facteur limitant incontournable les variations naturelles des écoulements. Les variations dues à l’homme, à travers les aménagements hydrauliques réalisés ou en projet, font l’objet du cinquième chapitre. Le dernier chapitre voudrait être une réflexion sur les questions qui se posent en matière de gestion intégrée dès lors que l’environnement socio-économique risque d’être modifié par des aménagements projetés. Un bilan de l’utilisation effective des aménagements réalisés (surfaces irriguées, production électrique) en regard de ce qui était prévu peut permettre de nuancer certains discours et d’introduire avec l’éco-hydrologie des notions d’économie écologique. Dans les conclusions, on reviendra au problème de l’acquisition des données hydro-pluviométriques sur un bassin de cette taille en proposant d’éventuelles solutions au déficit actuel d’information. Diverses annexes sont données (certaines déjà mentionnées) avec figures, cartes et tableaux. Parmi elles, nous citerons notamment une compilation des références existant sur le bassin que nous avons pu consulter.

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Chapitre 1 Généralités socio-économiques et géopolitiques des états appartenant au bassin hydrographique du fleuve Niger. Aspects juridiques de la coopération inter-états. L’Autorité du Bassin du Niger (A.B. N.) Usages historiques du fleuve et voies navigables Gestion des observations hydroclimatiques Etats riverains du fleuve Niger et états du bassin hydrographique Nous avons choisi à dessein ce sous-titre « d’états riverains » ou « riparian states » des textes anglophones de l’Autorité du bassin du Niger car il est souvent employé, à tort, pour désigner les neuf états-membres de l’ABN ; en langue française, comme en anglais (basin state), on préférera parler des pays ou des états du bassin du fleuve Niger. La Guinée, le Mali, le Niger, le Bénin et le Nigeria sont riverains du fleuve Niger ; le Cameroun et le Nigeria sont riverains de la Bénoué. En plus, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Tchad comptent une partie de leur territoire dans le bassin hydrographique du Niger. Que neuf pays aient souhaité conjuguer leurs efforts de développement au sein d’une organisation commune traduit une volonté d’union positive, que les motivations de chacun d’entre eux soient au même niveau est une autre chose. Que tous soient placés sur le même pied au sein de l’organisation résulte de négociations difficiles des années 1963 et 1964. La mission d’Italconsult, chargée de préparer la conférence de Niamey de 1963, recommandait que la future Commission fasse l’inventaire des projets envisagés par la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin et le Tchad, afin de juger de leur incidence, jugée a priori marginale, sur les grands aménagements déjà prévus sur le fleuve. Un rapide tour d’horizon des pays membres de l’ABN permet de préciser la part relative de chaque état dans le niveau des ressources en eau du bassin. Le tableau 1.1 récapitule un certain nombre de données récentes et de projections sur le futur relatives à ces pays. On y a en particulier cité les principales ressources agricoles en choisissant celles qui concernaient le bassin du Niger. Nos sources ne nous ont pas permis de préciser ces données au plan local et nous avons seulement souligné celles qui concernaient pour l’essentiel la partie nigérienne de chaque pays. Dans la deuxième partie du tableau nous avons repris des données couramment admises mais dont on peut contester l’aspect « conventionnel » par rapport à l’usage effectif ou prévisible des ressources en eau du bassin. Nous y reviendrons dans les conclusions de ce paragraphe. La Guinée : Le Niger et ses affluents drainent la Haute Guinée (et une partie de la Guinée forestière, par le Dion). La population est essentiellement rurale (à plus de 80%) avec une densité de moins de 30 habitants/km², très inégalement répartie. Les vallées alluviales sont riches et peuplées ; elles produisent l’essentiel des productions agricoles de la province, tandis que les plateaux, avec moins de 5 habitants / km² sont consacrés à l’élevage et à de maigres cultures pluviales de sorgho. La zonalité latitudinale des précipitations conduit à observer la production

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arachidière sur le bassin du Tinkisso (environ 60 000 tonnes / an , soit le 1/3 de la production guinéenne), le riz en submersion plus ou moins contrôlée dans les vallées du Niger, du Niandan et du Milo (production estimée à 300 000 tonnes). Sur les contreforts montagneux et le Milo supérieur, on cultive aussi le café (20 000 tonnes) . C’est aussi dans ces régions qu’on a des ressources diamantifères, mais le chancre des guerres civiles du Liberia et de Sierra Leone déborde aujourd’hui sur la Guinée, comme s’il y avait une relation de cause à effet. A noter les gisements miniers exploités de bauxite sur le Tinkisso et d’or près de Siguiri. La ville principale est Kankan (200 000 habitants). La province de Haute Guinée paraît coupée des dynamiques de développement de la Guinée maritime et, depuis la mise en œuvre des aménagements hydroélectriques du bassin du Konkouré (avec les développements industriels induits), le potentiel hydroélectrique du bassin du Niger, avec ses ouvrages de régulation des débits, n’apporteraient un plus à l’économie guinéenne qu’en fonction de besoins affichés par les pays aval. Il n’en reste pas moins que la Guinée reste le château d’eau du fleuve Niger avec en année moyenne un volume de 36 milliards de m3, cédés à l’aval par Siguiri et le Sankarani. Le Mali : Dans sa partie malienne, le bassin du Niger s'étend conventionnellement sur 390 000 km². La partie vraiment active du bassin ou susceptible d’être aménagée à partir des eaux du Niger ne dépasse pas 300 000 km². Des quatre grands pays arrosés par le cours du Niger, c'est le Mali qui dispose sur son territoire national de la partie la plus longue du fleuve, entre les frontières guinéenne et nigérienne, soit environ 1700 km. Pour le Mali, l'intérêt du bassin du fleuve Niger est focalisé sur l'existence de quatre zones particulières, importantes vis-à-vis de l'économie du pays et des populations qui en dépendent pour leur vie quotidienne : - la ville de Bamako, et son environnement industriel et péri-urbain et de cultures maraîchères, qui compte près de 1,5 million d’habitants. - L'Office du Niger, qui représente l'un des plus grands et des plus anciens périmètres irrigués de l'Afrique de l'Ouest. Cette zone a encore des potentialités de développement qui doivent être analysées dans le contexte de la gestion intégrée des ressources en eau.. - La Zone Cotonnière qui couvre l’ensemble du Sud-Mali et assure une grande partie des ressources d’exportation ; elle couvre 122 000 km² et représente 1/3 de la population malienne (densité 30 hab/km²), soit 3 300 000 habitants (Bonnefoy,1998). - Le Delta intérieur du Niger, écosystème inondé encore peu aménagé, qui est la principale zone de pêche continentale, la seule zone de pâturages à très haute productivité de l'Afrique de l'Ouest et une zone importante de production agricole (plus d ‘un million d’habitants) ; il se prolonge par la boucle du Niger et la région de Gao. Le Mali a des ressources essentiellement agricoles en grande partie liées aux aléas pluviométriques, d’où une irrégularité des récoltes et la volonté de développer les périmètres irrigués. Il produit 400 000 tonnes de coton-graine dont 220 000 tonnes de coton-fibre produit par 125 000 exploitants et est passé au premier rang africain des producteurs devant l’Egypte. A la différence de celle-ci, le coton est en culture pluviale au Mali. La CMDT1, qui encadre les paysans et traite leurs récoltes, est une société d’économie mixte (60% Etat malien et 40% CFDT) ; elle est actuellement menacée par la « mondialisation », le Mali étant fortement invité à ouvrir ce marché aux sociétés privées. Le Mali-Sud produit encore, toujours en 1 CMDT :Compagnie malienne pour le développement des textiles, CFDT : Compagnie française pour le Développement des fibres Textiles.

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culture pluviale, 230 000 tonnes de millet-sorgho, 215 000 tonnes de maïs, 18 000 tonnes d’arachide. Les cultures irrigués le long du fleuve, à l’Office du Niger et dans le Delta Intérieur assurent une production rizicole de 500 000 tonnes par an, ainsi que 300 000 tonnes de canne à sucre. La production de poissons en pêche continentale est plus importante que celle des pêches maritimes du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Cameroun ou même de Guinée avec 108 000 tonnes (1997). De fait, la production varie avec l ‘ampleur de l’inondation du delta entre 30 et 110 mille tonnes, dix mille tonnes restant à prélever sur les lacs de retenue de Sélingué et Manantali et sur le fleuve. Le delta intérieur, c’est aussi le point de ralliement de plus de 2 millions de bovins à l’intersaison assurés de trouver un fourrage d’excellente qualité. Le bilan hydrologique montre que le Mali qui a reçu, en année moyenne, 36 km3 de la Guinée et 4 km3 de Côte d’Ivoire apporte lui-même au fleuve 5 km3 par le Sankarani et affluents divers en amont de Koulikoro, 10 km3 par le Bani et affluents mineurs du pays dogon, mais qu’il perd 28 à 30 km3, dont 25 dans le delta intérieur, avant l’arrivée du fleuve en République du Niger. Le Mali est avec le Nigeria le pays le plus intéressé par les ressources en eau du fleuve Niger. Contrairement aux indications portées dans le tableau, c’est plus de six millions d’habitants qui sont concernés par ses ressources. La Côte d’Ivoire : Le bassin du Niger intéresse une bande frontalière avec la Guinée et le Mali au nord-ouest du pays de 15 000 km² environ. Une population de 800 000 habitants vit sur ces hauts bassins de la Bagoe, de la Kankelaba et du Baoulé du nord, formateurs du Bani.. Les villes principales sont Odienné et Boundiali. C’est la prolongation au sud de la zone cotonnière du Mali ; c’est aussi une zone de production de noix de kola et surtout une zone d’élevage et de transit pour les troupeaux de bovins , viande sur pied en route vers la côte et Abidjan. On l’a dit, on peut estimer en année moyenne à 4 km3 la contribution de la Côte d’Ivoire aux écoulements vers le fleuve Niger, soit une lame écoulée de 270 mm. Localement des aménagements de petites dimensions (étangs, petits barrages) permettent aux paysans la culture maraîchère et l’aquaculture. Même si des aménagements plus conséquents ont été projetés – ce que nous ne savons pas – leur incidence sur le régime du Bani et du fleuve paraît minime. Le Burkina Faso Le quart du pays (60 000 km²) appartient au bassin du Niger ; le quart de la population y vit aussi ; c’est, depuis le Gourma malien au nord jusqu’à la frontière du Bénin au sud, le domaine des bassins d’affluents sahéliens décrits par ailleurs ; c’est sans doute la région la plus pauvre du pays, la plus sèche aussi, consacrée à l’élevage semi-nomade au nord et à l’élevage sédentaire au sud. Tant de fleuves constituent des frontières en Afrique qu’on peut s’interroger sur les vicissitudes de l’histoire (coloniale ici) qui n’ont pas permis au Burkina d’accéder au fleuve. La contribution du Burkina Faso aux débits du fleuve n’est que de 1 milliard de m3 en année moyenne. C’est dire que ce pays n’a pas de ressources à exploiter de ce côté-là.

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Le Niger C’est sans doute pour être à l’origine de l’organisation inter-états du fleuve Niger, pour y héberger son siège, que l’on a retenu une superficie conventionnelle de bassin de 345 000 km². En fait, le bassin nigérien du fleuve se limite à un couloir étroit entre Mali et Nigeria et à la région de Maradi partie intégrante du bassin de la Sokoto au Nigeria. Le réseau venant de l’Aïr et de l’Azaouak est totalement fossile et son endoréisme l’a complètement coupé du Niger, sans même la moindre opportunité géographique d’une mise en valeur des vallées à partir des ressources du fleuve. En définitive c’est tout au plus 80 000 à 100 000 km² qui peuvent être rattachés au cercle géographique du fleuve Niger. Pays enclavé, il reste cependant le plus proche des voies navigables du Nigeria Niamey, la capitale avec environ 1 million d’habitants, est à mi-distance du parcours nigérien du fleuve ; de larges plaines alluviales sont en partie irriguées tant sur le fleuve que les bas-fonds du Dallol Bosso, du Dallol Maouri et de la région de Maradi. La production de riz reste faible mais celle des céréales classiques de l’Afrique sèche est importante (près de 2,4 millions de tonnes), sujette toutefois aux aléas climatiques. L’arachide a laissé la place au niebé qui est exporté ; le coton ne constitue plus une culture adaptée aux conditions sèches des terroirs et l’agriculture nigérienne a connu de profondes mutations depuis les grandes sécheresses des dernières décennies. En dehors de la vallée du Niger, la population est concentrée sur la frontière du Nigeria (1,5 million d’habitants pour le bassin du Niger) où les conditions pluviométriques sont moins drastiques et où diverses économies parallèles , un secteur informel, se développent. Il est certain qu’un développement des surfaces irriguées dans la vallée du fleuve suivant l’aménagement de Kandadji apportera un accroissement des ressources vivrières dont ce pays a bien besoin, la baisse de ses revenus miniers ne lui permettant pas en recettes d’exportations de faire face aux besoins du pays et de ses habitants. Sa contribution aux débits du fleuve est nulle et plus précisément négative (évaporation) ; si l’écoulement annuel a augmenté à Gaya, c’est grâce aux apports purement béninois. Le Bénin Riverain du fleuve Niger sur 140 km environ, le Bénin apporte environ 3 milliards de m3 par année moyenne à travers les affluents Mekrou, Alibori et Sota issus du massif de l’Atakora et du Borgou. La population est relativement dense (65 h /km²), avec près de 2 millions d’habitants pour 30 000 km² La région est surtout une région d élevage. Les zones arachidières se sont considérablement réduites et le coton s’est beaucoup développé avec 1/3 de la production nationale dans le nord. La principale ville est Kandi, Malanville étant le port fluvial qui devait être relié à Cotonou par chemin de fer avant de poursuivre sa voie sur Niamey ; mais celui-ci s’est arrêté à Parakou, au centre du pays. A part quelques aménagements potentiels sur la Mékrou, le bassin béninois du Niger ne prend qu’une part mineure dans l’évolution des régimes du fleuve. On soulignera tout de même que la Mekrou traverse le Parc International du W du Niger, immense zone de protection de la faune et de la flore partagée entre le Burkina, le Niger et le Bénin. Avant de passer au Nigeria, aboutissement ultime de tous ces apports, nous repartons en tête de bassin côté Bénoué avec le Tchad et le Cameroun

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Le Tchad Quinze mille km² du Tchad sont homologués comme faisant partie du bassin du Niger, à travers le haut Mayo Kébi, la Kabia et les lacs de la dépression toupouri, avec une population rurale peu dense qui se consacre aux culture vivrières et à la culture du coton. L’apport tchadien à la Bénoué est de 1,6 km3 en année normale ; c’est surtout la voie de passage obligée d’éventuels transferts d’eau d’Afrique centrale qui ne passe pas par le lac Tchad (projet Transaqua) et peut-être une raison supplémentaire de la présence du Tchad à l’ABN au côté de son puissant voisin déjà très actif à la CBLT2. Le Cameroun Le Cameroun participe au bassin du Niger pour 60 000 km². La population de cette zone dépasse 2 millions d’habitants. Le bassin de la Bénoué au Cameroun est une zone essentiellement rurale avec, outre les cultures vivrières, des cultures de rente comme le coton (les ¾ de la production nationale) et à un moindre degré l’arachide. L’élevage et également important surtout sur l’Adamaoua. Le développement des plaines alluviales par irrigation est loin d’être à la hauteur des projections faites après la construction du barrage de Lagdo. Celui-ci devait aussi permettre de gagner quelques mois de navigation sur la Bénoué, rendant à Garoua son rang de port fluvial par lequel transitaient balles de coton dans un sens et hydrocarbures et gros matériaux à la montée. Les déficits hydrologiques limitent toujours la durée de la période de navigation. Les possibilités de production électrique du barrage de Lagdo sont très au dessus des besoins des provinces du Nord-Cameroun. Trois grands parcs nationaux (Faro, réserve de la Bénouè et Boubandjida) assurent la conservation de la faune et de la flore. Yola, au Nigeria, peut compter sur les apports de 20 milliards de m3 en année moyenne provenant de la Bénoué camerounaise. Plus au sud les régions arrosées de Bamenda et Nkambé ont d’importantes ressources d’élevage en altitude ; la culture du thé, du café et du maïs complète les revenus d’une population assez dense; les bas-fonds sont utilisés en rizières. Un énorme potentiel hydroélectrique est en attente. (cf. plus loin). Les apports camerounais qui vont alimenter la Donga et surtout la Katsena Ala s’élèvent à 14 milliards de m3, en année moyenne. Soit un total de 34 km3, pour Tchad et Cameroun, plus qu’il n’en arrive au Nigeria par le fleuve Niger. Le Nigeria Le basin du Niger occupe au Nigeria le 1/3 de la superficie conventionnelle (1,5 millions de km²) définie par l’ABN ; cela représente surtout, avec ses 495 000 km², 45% du bassin total actif du fleuve Niger et 54 % de la superficie du pays. Le « géant » de l’Afrique de l’Ouest compte 67 millions d’habitants sur le bassin du Niger, soit près de 60% de sa population et 80% de la population de l’ensemble du bassin. Le tableau 1.1 donne un aperçu des productions agricoles de ce pays. Les chiffres sont évidemment énormes par rapport à ceux des autres pays. A ces chiffres, il faut ajouter la production de cacao, de café et surtout de palmistes notamment dans le delta maritime. Les conditions climatiques sont globalement plus favorables que pour les autres membres de

2 CBLT : Commission du Bassin du Lac Tchad.

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l’ABN et ceci explique cela ; les fortes densités démographiques – surtout dans les états du Nord très pauvres- expliquent aussi que ce pays, a priori riche, n’ait un PIB/habitant qu’à peine supérieur à ceux du Mali et du Niger. Cette richesse, due pour 30% du PIB aux gisements de pétrole et de gaz du delta maritime (Port Harcourt), ne suffit pas. Tout en étant le 10ème producteur mondial avec 100 millions de tonnes de pétrole et 6,5 milliards de m3 de gaz en 1999, le Nigeria n’arrive pas à entretenir ses raffineries ; il en est de même pour ses usines hydroélectriques qui « marchent » au quart de leurs possibilités, comme d’une manière plus large pour ses industries et ses services (transports, etc .) La République Fédérale du Nigeria est passée en quarante ans de 4 à 16, puis aujourd’hui à 36 Etats avec le souci d’éviter les oppositions entre le Sud et le Nord, que le colonisateur Hugard avait bien connues à la fin du XIXème siècle. De fait, la dilution des décisions et des responsabilités, la multiplication des prébendes ne sont pas des gages de grande efficacité. On peut s’interroger sur les réelles possibilités d’action de services fédéraux comme celui des Ressources en eau et du Développement Rural lorsqu’un Plan directeur national sur les ressources en eau est lancé. Le bassin du Niger au Nigeria a la forme d’un Y bien ouvert au cœur duquel le plateau de Jos au sens large constitue le propre château d’eau du pays. On reviendra plus longuement au chapitre 3 sur les régimes hydrologiques, mais nous devons d’ores et déjà préciser que sur les 182 km3 en année moyenne qui s’écoulent à Onitsha, seulement 65 km3 proviennent des pays amont. C’est-à-dire que près des 2/3 des écoulements sont produits sur le pays lui-même. Cela reste insuffisant pour un pays qui a déjà épuisé les ressources en eau de ses états du nord-est et réduit la Komadougou Yobe à un filet d’eau supposé faire frontière avec le Niger…et explique sans doute son engagement dans de gigantesques projets de transferts d’eau entre grands bassins fluviaux de l’Afrique. En conclusion, ce rapide descriptif des éléments caractéristiques du bassin du Niger pour chacun des états-membres montre des situations très contrastées et une importance relative très variable suivant que l’on parlera de ressource brute, d’usage de la ressource et de besoins réels pour le développement, de survie pour des populations ou de profit marchand. Une hiérarchie n’est pas dans l’esprit de l’Autorité du bassin du Niger, mais on peut quand même dire :

- Que trois états sont peu concernés par la gestion des ressources en eau du Niger qui sont la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Tchad.

- Que trois autres états sont concernés par cette gestion en tant que « producteurs de la ressource ; ce sont la Guinée, le Cameroun et le Bénin à moindre titre.

- Que trois états sont très concernés par les ressources en eau du Niger en tant que consommateurs, ce sont le Mali, le Niger et le Nigeria, ce dernier étant à la fois producteur et consommateur.

Enfin, il faut bien convenir que le Nigeria pourrait être tenté de disposer comme il l’entend de la ressource du Niger avant que le fleuve ne rejoigne l’océan. Mais son appartenance à l’ABN n’implique pas seulement son intérêt pour les ressources amont mais indique aussi son engagement à ne pas porter préjudice à certaines de ses populations, ou à la conservation de l’environnement, qui est une affaire globale, et à ne pas priver l’océan des apports en nutriments qui font la ressource halieutique de plusieurs pays du golfe de Guinée.

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Tableau 1.1: Quelques caractéristiques statistiques socio-économiques des états du bassin du fleuve Niger (d’après Gamblin (2001), L’Etat du monde (2001), AtlasObs (2001)) Paramètre Unité Guinée Mali C.Ivoire Burkina Niger Bénin Nigeria Cameroun TchadSuperficie Mkm² 0.246 1.24 0.322 0.274 1.27 0.112 0.924 0.475 1.284 Population Mhab. 7.6 10.6 14.5 10.7 10.2 6.23 114 14.9 7.3 Croissance %/an 2.1 2.7 2.1 2.3 3.5 2.7 2.7 2.3 3.2 Pop.Urban. % 32.1 29.4 45.8 18 20.1 41.5 43.1 48.1 23.5 PIB/hab. US $ 1934 753 1653 965 753 933 853 1573 850 Estimation Popul.2025

Mhab. 14

22.7

29.9

21.7

19.2

11.5

235

27.8

13.4

Production agricole

Riz 103t 750 590 1162 89 54 36 3400 65 100 Arachide « 182 140 144 205 2783 160 372 Maïs « 89 341 573 378 5 662 5127 600-850 173 Millet « 10 641 65 979 2391 29 5956 71 366 Canne Suc « 220 303 174 675 280 Coton « 16 218 130 136 150 55 75-79 103 Bovins Mtêtes 2.37 6.06 1.35 4.55 2.17 1.35 19.8 5.90 5.58 Ovins « 0.69 6.0 1.39 6.35 4.31 0.63 20.5 3.80 2.43 Pêche mer Continentale

103t

103 108

68 6

44 383 89 6

Electricité GWh 3.21 15.2 3.18 Part Hydraulique

% 36.8 99

BV NIGER ** Superficie 103Km² 90 390 15 60 345 30 495 60 15 Convention. % 6 26 1 4 23 2 33 4 1 Population Mhab. 2.5 3.96* 0.80 2.4 2.6 1.95 67.6 2.1 0.08 N.B. : Les valeurs en italiques se rapportent à des données intéressant l’ensemble du pays concerné ; en écriture droite, la donnée se rapporte pour l’essentiel à la partie du pays située sur le bassin du Niger. ;** Sources ABN sur le bassin conventionnel du Niger reprises dans « Projet Niger-Hycos ; sous-composante du Projet AOC-Hycos ; document provisoire de projet, avril 2002, WMO ». * D’après d’autres sources, recensements maliens et rapports régionaux (Bonnefoy,1998 ; Kuper et al., 2002 ; Marie, 2000), c’est plus de 6 millions d’habitants qui habitent le bassin du Niger au Mali.

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Les accords juridiques entre états. L’Autorité du bassin du Niger. Historiquement, les premiers accords signés entre puissances coloniales se rapportant à la région du fleuve Niger concernent un partage territorial des influences de chacun. A l’époque où Bismarck est l’arbitre de l’Europe et où l’Allemagne veut créer « ses » colonies, ce qui conduit à définir sur la carte les parts de chacun ( Cameroun pour l’Allemagne, Nigeria pour les Anglais, Soudan nigérien et Oubangui-Chari pour les Français), un accord est signé à la Conférence de Berlin le 26 février 1885 ; il proclame, pour ce qui concerne notre propos, l’entière liberté de navigation et de commerce sur la base d’une complète égalité entre toutes les Nations ; la pénétration à l’intérieur du continent étant souvent liée à ses voies fluviales, cet accord entre les trois pays prévoyait donc l’accès à la navigation sur le fleuve Niger et la Bénoué. Il s’agissait pour l’Allemagne d’utiliser la Bénoué pour rejoindre plus facilement le nord du Cameroun , la navigation sur le moyen Niger n’étant pas encore dans les perspectives françaises. D’autres accords sur le commerce ont été conclus à cette époque ( General Act et Declaration of Brussels, 1890). Le traité franco-allemand de 1911 entraîne la cession par la France de territoires à l’est et au sud de la colonie du Kamerun et notamment de la partie Est du bassin de la Bénoué (Mayo Kébi), aujourd’hui au Tchad. Enfin, dans la Convention de Saint-Germain-en-Laye du 10 septembre 1919 (mandat confié par la Société des Nations à la France et à l’Angleterre sur l’ancien Cameroun allemand), les dispositions concernant la navigation sur le Niger et la Bénoué sont renouvelées ; à cette époque la structuration des territoires colonisés est achevée et « l’Entente Cordiale » entre les deux pays colonisateurs permettra une utilisation effective des voies navigables. Aux indépendances en 1960, ces traités sont rapidement abrogés, d’abord dans leur esprit de libre commerce, les états instituant des associations douanières et par suite créant des taxes sur les produits extérieurs. Dès février 1960, une réunion de travail entre le Mali et le Nigeria posait déjà les bases d’un développement concerté du bassin du Niger, mais c’est surtout aux contacts pris par le président Hamani Diori du Niger que l’on doit d’avoir progressé dans cette voie. A signaler la réunion de la 16ème session de la Commission pour une Coopération technique en Afrique au sud du Sahara à Mamou (Guinée) en 1960, recommandant la coopération et l’échange d’informations entre hydrologues du bassin du Niger.. ce qui ressemblera à un voeu pieux dans la mesure où les contacts avec les hydrologues du Nigeria et ceux des pays francophones (de l’ORSTOM en poste dans des centres de recherche ou détachés dans les directions nationales de l’hydraulique) n’ont pas vraiment eu lieu. La conférence de Ségou (Mali) en mai 1961 soulignait le danger de réalisations de projets nationaux de façon unilatérale et non coordonnée entre états. Mais, ce n’est qu’en 1963, après une première conférence en février à Niamey, qu’est signée une nouvelle Convention à l’issue de la Seconde Conférence de Niamey des 24-26 octobre. Cette Convention passée entre les neuf états du bassin du Niger, outre l’abrogation des anciens traités de 1885 et 1919, traite de la navigation et de la coopération entre états en reconduisant le principe de libre navigation sur le Niger, tributaires et sous-tributaires et, en introduisant le principe d’une coopération pour l’étude et l’exécution de projets susceptibles de modifier certains aspects du régime du fleuve ( conditions de navigation, exploitation agricole et industrielle, qualité sanitaire des eaux et… déjà, caractéristiques biologiques de la faune et de la flore, ce qui va plus loin que les ressources piscicoles), jetait les bases d’une organisation inter-gouvernementale. Celle-ci verra le jour à l’issue d’une nouvelle conférence tenue à Niamey le 25 novembre 1964 et prendra le nom de Commission du Fleuve Niger (River Niger Commission).Cette

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réunion définira en outre les règles concernant les utilisations agricole et industrielle des eaux et leur développement ainsi que celles de la navigation et du transport. Cet accord sera amendé en 1968 et en 1973.(Bonaya, 1985). En 1980 , les chefs d’état ou de gouvernement des états riverains signent une nouvelle convention créant, en remplacement de la Commission, l’Autorité du Bassin du Niger. Arguties juridiques ou non, le texte de la Convention de 1980 a considérablement amendé celui de 1964. L’objectif à long terme de l’ABN est de « promouvoir la coopération entre les pays membres et d’assurer un développement intégré dans tous les domaines grâce au développement de ses ressources, notamment dans les domaines de l’énergie, de l’hydraulique, de l’agriculture, de l’exploitation forestière, des transports et communications, et de l’industrie ». Dans le même temps, la Convention 1980 reconnaît à chaque état le droit individuel d’exploiter les ressources intérieures à sa portion de bassin en insistant lourdement sur les droits souverains de chaque état, au point que le rappel de limitations toujours reconnues n’est que de pure forme. Dans la foulée, en novembre 1980, un protocole est signé à Faranah (Guinée) portant création d’un Fonds de développement du bassin du Niger appelé FONDAS, dont l’objectif est de collecter les ressources financières nécessaires à la réalisation des objectifs de l’Autorité. L’autogestion de ressources extérieures est en soi un objectif classique dans les organisations de ce type. Cette transformation de « commission » en « autorité », qui semblait dans les mots garantir une certaine efficacité, a conduit en fait à une crise institutionnelle et à une perte de crédibilité des pays membres à son endroit, sinon leur désintérêt, et, par voie de conséquence, au désengagement de plusieurs partenaires au développement (Banques, Coopération bi-latérale ou internationale…). Un projet comme HYDRONIGER piloté par l’OMM et financé par différents bailleurs a pratiquement « capoté » lorsqu’il a fallu que l’ABN prenne la suite du financement des dépenses de fonctionnement. Cette période de léthargie, en dépit des efforts d’intervenants extérieurs, coïncide d’ailleurs avec celle qu’a connue la Commission du Bassin du Lac Tchad et pourrait correspondre au désintérêt du puissant Nigeria gouverné à l’époque par des dictateurs militaires. En 1998, la crise financière et institutionnelle avait pratiquement paralysé l’ABN. La 17ème session ordinaire de l’ABN à Abuja (Nigeria) a été l’occasion pour les ministres des états-membres de s’engager de nouveau vis-à-vis de l’institution, les pays-membres ayant pris conscience de la dégradation progressive de l’environnement du bassin fluvial. On a parlé alors de « phénomènes d’ensablement liés aux facteurs érosifs accentués par la dégradation du couvert végétal et la fragilisation des sols, (on verra au chapitre 4 ce que nous en pensons), de pollution, de prolifération des plantes aquatiques flottantes, de sévérité des étiages (comme si c’était nouveau). L’objectif était donc de repartir du bon pied…Cela fait déjà quatre ans. En conclusion, quels que soient les accords signés entre états du bassin du fleuve Niger, il convient de préciser que l’appartenance à l’Organisation des Nations Unies suppose de souscrire aux conventions internationales, en l’occurrence ici à la Convention de Barcelone de 1921 prévoyant le partage des eaux de fleuves internationaux. (voir récapitulation des accords juridiques dans le tableau 1.2)

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Tableau 1.2 : Récapitulation des principaux accords juridiques intéressant le bassin du fleuve Niger Année Lieu ou nom de

l’accord Signataires Contenu

1885 Conférence de Berlin

Royaume-Uni, Allemagne, France

Liberté de navigation et de commerce entre nations sur Niger et Bénoué

1919 Convention de St.Germain en Laye

Sous l’égide de la Société des Nations

Après redécoupage colonial, confirmation de l’accord de Berlin

1921 Convention de Barcelone

SDN ; Accord international toujours garanti par l’ONU

Modalités de partage des ressources en eau des bassins internationaux.

1960 Réunions bilatérales ou multilatérales des nouveaux états indépendants

Guinée, Mali, Niger, Nigeria, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Bénin, puis Cameroun, Tchad

Accord de coopération technique et scientifique pour une meilleure connaissance de la ressource et projets de développement

1963 Conférences de Niamey

Neuf états du bassin du Niger

Abrogation des traités de 1885 et 1919 pour leurs connotations coloniales. Nouvelle convention sur la libre navigation sur le fleuve et ses affluents et sur la coopération pour les grands projets hydrauliques.

1964 Conférence de Niamey

Neuf états du bassin du Niger

Création de la Commission du Bassin du Niger ; Précisions su règles relatives à la navigation et à l’utilisation agricole et industrielle des ressources en eau.

1968,1973 Réunions ordinaires de la CBN

Neuf états du bassin du Niger

Amendements à l’accord de 1964

1980 Conférence de Niamey

Neuf états du bassin du Niger

Convention remplaçant la CBN par l’Autorité du Bassin du Niger et revoyant à la baisse les compétences de l’organisation inter-états. Suivi hydrologique HYDRONIGER

1980 Protocole de Faranah (Guinée)

Neuf états du bassin du Niger

Création Fonds de développement du bassin (FONDAS)

16 sessions annuelles

Neuf états du bassin du Niger

Problèmes financiers et structurels

1998 17° session de l’ABN à Abuja

Neuf états du bassin du Niger

Relance de l’institution

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J.C

Usages de l’eau, usages du fleuve avant l’époque moderne et les aménagements Pour les populations riveraines traditionnelles, le fleuve et ses tributaires ont toujours constitué la source même de leurs besoins en eau. Pour les voyageurs, l’apparition de cette mer d’eau douce entre Tombouctou et Gao à l’issue de longues traversées sahariennes devenait même source de vie. Les besoins en eau de boisson, filtrée le cas échéant dans des vasques creusées dans les bancs de sable en basses eaux, en eaux domestiques, en corvées d’arrosage, renvoient à l’image classique des cohortes de femmes et d’enfants allant et revenant du fleuve mais aussi du puits villageois à l’intérieur des terres. C’est aussi sur les plages de ces cours d’eau que se font les lessives, la toilette et occasionnellement les travaux des teinturières . Les hommes attaquent les sédiments des berges et fabriquent des briques en pisé pour leurs édifices (« d’argile, d’herbe et d’eau »)… et, surtout, les hommes, les jeunes garçons pêchent au jour le jour ou en pêches organisées, commandées dans le delta intérieur du Niger par le Maître des Eaux qui dit ce qu’il faut faire, où et comment, suivant le niveau de la crue et surtout de la décrue. Le commerce du poisson séché ou fumé n’est pas loin d’autant qu’il a été précédé du commerce du bois pour fumer ce poisson dans les villages provisoires des familles de pêcheurs, sur des bancs de sables qui seront noyés à la prochaine crue. Le commerce, c’est aussi ces grosses pinasses nigériennes qui ramènent vers le sud le sel arrivé à Tombouctou par caravanes chamelières depuis Taoudénit et y remontent produits vivriers produits au sud. C’est aussi les voyages sur les mêmes pinasses des hommes et femmes, un brassage entre ethnies que seul un fleuve rend possible. Le fleuve, c’est encore les cultures par submersion lors de l’arrivée de la crue et les cultures de décrue sur les rives et les mares.

Carte établie en 1830par A. LAPIE

. Olivry 21

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Ce sont tous ces usages qui contribueront à l’existence de différents empires ou royaumes du Moyen-Age jusqu’à l’époque des colonisateurs : empires du Mali (Niani, Djenné, Tombouctou), empire du Songhaï à Gao, royaumes du Macina, de Ségou, ou royaume du Bénin englobant le delta maritime et le pays Ibo au Nigeria. Ces voies empruntées par voyageurs et commerçants le seront aussi par des guerriers pendant d’incessantes guerres et renversements d’alliances et en dernier lieu par les militaires des pays colonisateurs, et le Niger connaîtra ses petites canonnières, même au Mali, où il aura fallu acheminer les matériaux et les monter sur place. Les voies navigables du Niger et de la Bénoué Considérées comme stratégiques au point de vue militaire ou commercial, les voies navigables ont été considérées par les colonisateurs comme une option prioritaire des aménagements à réaliser sur les cours d’eau, bien avant que la houille blanche prenne toute son importance en Europe et bien avant les projets d’aménagements de périmètres irrigués. Cette tradition demeure encore, que ce soit dans les « produits attendus » de tel ou tel aménagement hydraulique, dans les accords de l’ABN qui prévoient même que « les canaux , voies terrestres destinées à relier deux biefs, écluses, font partie de la voie navigable,… accessible à tous pour le même droit de péage », ou dans des projets de réhabilitation du réseau hydrométrique. Pourtant, les voies de communication ont changé ; les voies terrestres qui n’existaient pas ou étaient en terre et impraticables en saison des pluies sont en grande partie bitumées et le trafic de camions, comme partout dans le monde, allie les options de rapidité et de souplesse. Les voies ferrées ont, il est vrai, eu le temps de se dégrader et la rectification du tracé des chemins de fer pour adaptation au transport moderne, fort coûteuse, n’apparaît pas prioritaire . Ceci dit pour exprimer une certaine réserve quant à d’éventuels travaux pharaoniques dont le but essentiel serait la seule navigation fluviale. Un rapide descriptif montre les principaux biefs de navigation existant sur le bassin : Au Nigeria, pour commencer, le réseau navigable aurait eu plus de six mille kilomètres de longueur, dont une bonne part dans les lagunes de la côte et les défluents du delta maritime où le trafic de Warri à Port Harcourt n’a pas grand chose à voir avec le Niger lui-même. Pour Sanyu et al. (1995) il ne serait que de 3000 km, le Niger constituant avec la Bénoué les axes majeurs du réseau. La navigation est possible toute l’année pour de grosses unités à faible tirant d’eau jusqu’à Onitsha et jusqu’à Jebba, à 900 km de la mer, d’août à février. La Bénoué est navigable jusqu’à Makurdi de juin à décembre et jusqu’à Garoua au Cameroun, d’août à novembre. Le lac de Kainji est navigable sur 130 km mais nous n’avons pas trouvé de renseignements sur une liaison possible jusqu’à la frontière du Niger. La navigation est entravée par le développement des jacinthes d’eau et autres plantes aquatiques flottantes. Le tonnage transporté qui représentait 30% des transports dans le pays a considérablement chuté depuis la guerre civile des années 1960 et les travaux de dragage nécessaires n’ont pas été faits. Le Niger est navigable en hautes eaux depuis la frontière du Nigeria (Malanville-Dolé) jusqu’à Niamey même avec de gros chalands.(336 km). En amont de Niamey, la navigation est encore possible jusqu’à Meana-Tillabery en dépit de nombreux écueils (170 km).Ensuite, rapides et rochers ne permettent plus de navigation même pour des vedettes à fond plat, sauf

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en très hautes eaux, ce qui ne présente aucun intérêt et le tronçon Méana-Ayorou-Fafa (123 km) est inexploitable. De Fafa à Ansongo, Gao puis Tossaye, (nous sommes au Mali), des chalands de moyen tonnage peuvent emprunter les 270 km du tronçon en hautes eaux, la navigation n’étant entravée par les bancs de sable qu’en basses eaux. Sur le bief supérieur entre Tossaye et Koryoume, port de Tombouctou, la navigation est possible presque toute l’année (327 km). En amont de Koryoume et jusqu’à Kirango, 610 km, l’essentiel de la navigation se fait dans le delta intérieur où plusieurs bras sont navigables en hautes eaux et où le cours principal du fleuve est praticable par les grosses pinasses toute l’année, avec quelques risques d’échouage dans le lac Débo, faute d’un chenal matérialisé, en très basses eaux. Le port principal est celui de Mopti, les installations portuaires étant sur le Bani juste avant sa confluence avec le Niger. Les gros chalands et les navires de la COMANAV3 peuvent circuler du mois d’août à décembre-janvier et relier Koulikoro, 200 km, en amont en franchissant près de Kirango l’écluse du barrage de Markala. Autrement dit, de Koulikoro, à 70 km de Bamako, on a une voie navigable en hautes eaux continue de 1400 km. En amont de Bamako, les pinasses légères peuvent remonter jusqu’à Siguiri et en Guinée ce même type de navigation est possible dans les basses vallées, sur le Niger, le Milo et le Tinkisso. Il n’y a pas de trafic marchand vraiment établi entre Mali et Guinée. L’exploitation de sables fluviaux en amont de Bamako constitue l’essentiel du trafic artisanal de ce petit bief malien. Gestion de l’acquisition des données hydro-climatiques De nombreuses expertises ont été faites sur l’organisation des services en charge de la collecte de l’information et sur leur capacité à traiter les données et à les rendre disponibles aux utilisateurs . Ainsi, en 1992 a été publié un ensemble de rapports pays par pays (23) de l’Afrique de l’Ouest et Centrale rendant compte de la gestion de l’acquisition des données hydroclimatiques et des banques de données par les services de la Météorologie, des Eaux Souterraines et de l’Hydrologie. Financés par la Banque Mondiale, le Programme des Nations Unies pour le Développement, la Banque Africaine de Développement et le Ministère Français de la Coopération, ces travaux ont été réalisés par les bureaux d’étude Mott MacDonald Int., BCEOM, SOGREAH, et l’Institut français ORSTOM et sont connus sous le nom de « Water Assessment Project ». Ils ont montré dans leur ensemble une vision assez contrastée entre les données météorologiques et hydrogéologiques et les données hydrologiques. Pour la Météorologie, les stations synoptiques sont généralement très bien suivies et le maintien d’un bon niveau de sécurité de la navigation aérienne n’est certainement pas étranger à cet état de choses. Les postes pluviométriques sont assez bien tenus et le problème résiderait plutôt dans la diffusion de l’information, notamment pour toucher les paysans en temps utile en matière d’information agrométéorologique . En hydrogéologie, l’encadrement qui subsiste après les projets – ou qui les accompagne – en petite hydraulique rurale ou pastorale donne une certaine garantie à la qualité des observations, mais celles-ci beaucoup moins fréquentes, les mouvements des nappes étant plus lents que ceux des eaux de surface, présentent aussi moins d’intérêt dans ce qui nous intéresse ici.

3 COMANAV : Compagnie Malienne de Navigation

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En hydrologie, la seule donnée de hauteur d’eau est insuffisante (sauf lorsqu’il ne s’agissait que de navigation fluviale) ; il faut aussi des équipes pour aller sur le terrain « étalonner » la station limnimétrique, c’est-à-dire faire des jaugeages (ou mesures de débits) soit pour établir la relation hauteurs-débits, soit pour contrôler qu’il n’y a pas détarage de la station, changement de la relation précédemment établie. Ces équipes, ou brigades dans le jargon généralement utilisé, ont un coût souvent trop élevé pour les budgets des services nationaux. Pour les pays qui nous intéressent, le constat en matière d’hydrométrie était assez mitigé. Pourtant, régulièrement depuis que les services nationaux ont repris officiellement cette charge, des projets de réhabilitation des réseaux hydrométriques ont été financés par la coopération française (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire), par d’autres aides bi-latérales avec toujours le souci de s’approcher, en termes de densité du réseau des normes prévues dans les « Pratiques d’Hydrologie Opérationnelle » de l’OMM, complètement inadaptées pour les pays de l’Afrique Sub-Saharienne. Les budgets de fonctionnement ne survivant pas dans les quelques années qui suivent l’achèvement de tels projets, tout est rapidement à refaire. A partir des années 1980 apparaissent des technologies nouvelles en matière d’hydrométrie, notamment les stations automatiques d’acquisition des données avec télétransmission par satellite soit dans le système Argos soit dans le système Météosat. Le programme de lutte contre l’Onchocercose sur les bassins du Niger et de la Volta a été un des premiers utilisateurs de ces technologies. Grâce à ce programme ont été mises au point les Plates-formes de Collecte des Données (PCD), installées, pour ce qui nous intéresse, au nord de la Côte d’Ivoire, au Sud Mali et en Guinée, et les Stations de Réception Directe Argos dans les centres de décision du programme OMS-Oncho à Bobo-Dioulasso, Bamako et Odienné. En 1985, le projet HYDRONIGER devient opérationnel avec la mise en place du Centre Inter-Etats de Prévision Hydrologique à Niamey, sous tutelle de l’ABN, avec sa station de réception, l’installation de 65 plate-formes de collecte de données, la fourniture d’un logiciel de traitement des données (Hydrom) conçu par l’Orstom et la formation des techniciens hydrologues à ces matériels nouveaux. Financé par le PNUD, la CEE et l’OPEP, le projet a pour agence d’exécution l’OMM. Les problèmes de l’ABN qui on été évoqués plus haut expliquent la dégradation de ce réseau malgré plusieurs tentatives de réhabilitation. Dégradation certes, mais, en octobre 2001, 15 stations fonctionnaient encore. Une autre initiative de l’OMM en 1993 a entamé la promotion d’un système mondial d’observation du cycle hydrologique, WHYCOS, (Rodda, et al.,1993), recommandant le suivi de stations de références (observatoires hydrologiques) avec transmission des données en temps réel ou quasi réel. Un projet AOC-HYCOS est lancé en 1996 avec financement de la Coopération française ; le projet « Pilote AOC –HYCOS » était basé à Ouagadougou et le financement français avait été reconduit en janvier 2000. L’intérêt de ce projet était de permettre à tous les services hydrologiques nationaux de présenter leur structure, leurs observations sur un site Web parfaitement maîtrisé par ses gestionnaires basés à l’EIER de Ouagadougou. Depuis un an , le projet a été domicilié à Niamey au CIP de l’ABN en association avec AGRHYMET. Il manque malheureusement pour le moment les compétences d’un webmaster pour actualiser les données et fournir les informations venant des différents états de la Région. La tendance actuelle, proposée par l’OMM, est d’adapter sa stratégie WHYCOS par grand bassin international, ce qui nous ramènerait à un HYDRONIGER nouvelle norme ce dont on ne peut que se féliciter. Il conviendra cependant d’encourager les états membres à respecter leurs engagements (communication de leurs observations à l’ABN, interventions sur le terrain), alors qu’aujourd’hui un certain désintérêt est manifeste. D’autres projets plus modestes ont l’avantage d’être plus proches des services nationaux avec des retombées plus concrètes en termes d’équipement et de fonctionnement. Depuis la volonté

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plus ou moins déclarée de l’IRD4 de se désengager d’actions ne ressortant pas directement de la Recherche, position qui est d’ailleurs en train d’évoluer, d’autres opérateurs comme le Danemark ou les Pays-Bas sont assez présents dans la Sous-Région. Ainsi, par exemple, la coopération néerlandaise finance un projet GHENIS sur le bassin du Niger supérieur (Mali et Guinée) à partir de Bamako où les plates-formes d’acquisition de données et de télétransmission par satellite comprennent des capteurs d’hydrométrie et de mesure de la qualité des eaux (conductivité, turbidité, température, etc.) malheureusement mal adaptés aux conditions tropicales. Au Nigeria, le plan directeur national des ressources en eau (NWRMP5) s’appuie sur des régions hydrologiques qu’on pourrait assimiler à des agences de bassin, mais qui ne coïncident pas avec les frontières des régions administratives (les états de la fédération). Pour le bassin du Niger, on a ainsi la Région Nord-Ouest HA-1, Centre-Ouest HA-II, les régions Centre-Est HA-III/IV et les régions Sud-Est HA-V/VII, régions hydrologiques (hydrological areas) pour lesquelles différentes autorités de bassin (RBDA, River basin development authority) gèrent la plupart des stations hydrométriques. Le département fédéral des voies navigables gère également ses propres stations ; il en va de même pour la NEPA (National Electric Power Agency) pour les sites de barrages. La liste des intervenant en hydrométrie est loin d’être close De précédents rapports (Mott MacDonald, et al, 1992, SANYU & SUMIKO, 1995) dénombrent environ 160 stations sur le bassin du Niger. Hydroniger a retenu 19 stations au Nigeria, mais sur les derniers bulletins consultés en 2002, les observations de deux ou trois stations seulement sont mentionnées. Cela ne veut pas dire que les données n’existent pas, mais leur accès est d’autant plus difficile que ce sont des sociétés privées qui gèrent ces stations pour leurs besoins propres sans se soucier de l’intérêt que leurs observations peuvent avoir pour la communauté hydrologique. Ce même type de problèmes se retrouve d’ailleurs au Cameroun où les hydrologues de l’IRGM, en charge officielle d’un réseau national mais sans crédits de fonctionnement, n’ont même plus accès aux données recueillies par la Société nationale d’Energie (SONEL), qui gérait son propre réseau, depuis que celle-ci a été privatisée. Comme on le voit, on rencontre ici un grave dysfonctionnement auquel doit faire face l’ABN si celle-ci veut émettre des avis pertinents sur la gestion des ressources en eau. Peut-on envisager un futur dans une gestion intégrée et concertée du fleuve Niger, si l’appréciation quantitative de la ressource n’est pas possible ? Nous reviendrons sur cette question en fin de rapport. Heureusement un partenariat scientifique s’est établi dans la plupart des pays du bassin du Niger entre instituts de recherche et universités « du Nord » et les structures nationales de recherche en général universitaires. La formation d’ingénieurs et d’universitaires aboutit finalement à travers divers programmes de recherche internationaux à un tissu de connaissances qu’il convient de valoriser comme nous l’indiquions en introduction. Les chapitres qui suivent tentent de présenter une part des connaissances acquises en insistant sur les parties du bassin qui, à notre sens, ressortent plus directement d’actions potentielles de l’ABN. La carte donnée ci-après représente un fac simile de la page 2 du bulletin hydrologique du CIP/ABN ; une autre une carte générale du bassin du Niger et de ses voies navigables est donnée en annexe. 4 IRD : anciennement ORSTOM, Institut de recherche pour le développement (Etablissement public français). 5 NWRMP : National Water Resources Master Plan

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Carte générale de l’Afrique de l’Ouest et Centrale appartenant au bassin du Niger

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Voies Navigables : annuelle entrait bleu continu, double pour les gros tonnages et saisonnière en tireté .

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Chapitre 2 Le milieu physique du bassin du fleuve Niger Le bassin du fleuve Niger est compris entre les méridiens 11° 30’W et 15°E, de la Sierra Leone au Tchad, et entre les parallèles 22°N et 5° N du Hoggar au golfe de Guinée ; il s’inscrit dans un rectangle de 3000 km de longueur en Est-Ouest sur 2000 km de largeur en Nord-Sud.. La superficie de son bassin théorique varie suivant les auteurs de 1 500 000 km² (Rodier, 1964) à 2 000 000 km² (Yaya, 1995) –1 870 000 km² selon Mott Mac Donald (1992) - selon la prise en compte plus ou moins grande des grands espaces sahariens situés au nord du bassin. Ces grands espaces n’étant jamais productifs en termes de ressources en eau dans l’hydrosystème Niger, il convient de s’arrêter à la surface utile du bassin versant susceptible de contribuer au bilan hydrologique du fleuve ; celle-ci est de 1 100 000 km² . Les grands axes hydrographiques sont orientés :

- pour le Niger, d’une part depuis sa source, suivant une direction SW-NE sur plus de 1500 km, puis d’autre part jusqu’à son delta maritime, suivant une direction NW-SE sur plus de 1600 km,

- et pour la Bénoué , affluent majeur du cours inférieur du fleuve Niger, suivant une direction ENE-WSW sur 1000 km.

Les châteaux d’eau de l’Afrique atlantique nord équatoriale, Fouta Djalon et Monts de Guinée à l’extrême ouest du bassin du Niger, d’une part, Dorsale camerounaise et Adamaoua pour le bassin de la Bénoué à l’est, d’autre part, assurent une part essentielle des ressources en eau de l’hydrosystème. Ceci plus une zonalité latitudinale comparable des climats - sur laquelle on reviendra - expliquent les particularités et la complexité des régimes hydrologiques du fleuve Niger. Issu de la Dorsale Guinéenne qui sépare la Moyenne Guinée et la Guinée Forestière du Sierra Léone et du Libéria, le Niger, est le troisième fleuve d'Afrique par sa longueur (4200 km) après le Nil et le Congo. Il s'écoule suivant une direction générale Nord-Est jusqu'aux confins du Sahara. Il décrit alors une grande boucle dans sa traversée des régions sahéliennes et subdésertiques formant un delta intérieur (plus de 40 000 km2) où il perd une part importante de ses apports hydriques. Le cours du Niger retrouve ensuite la route de l'océan au fond du golfe de Guinée où il se jette, par les multiples bras d’un grand delta maritime de 30 000 km2. Le fleuve Niger traverse quatre pays (Guinée, Mali, Niger, Nigeria), mais avec ses affluents, son bassin versant intéresse aussi le Tchad, le Cameroun, le Bénin, le Burkina-Faso, et la Côte d'Ivoire. Neuf pays sont donc concernés par les ressources en eau du Niger ; ce sont ceux de l’A.B.N.. Enfin

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un dixième pays, l’Algérie, se raccroche au bassin du Niger par le réseau fossile supérieur de l’Azaouak au sud du Hoggar. Cadre physique et géographique Une description utile du bassin du Niger nécessite d’identifier des entités régionales présentant une certaine unité. On a donc distingué :

- le bassin supérieur du fleuve Niger proprement dit et le bassin du Bani, - le delta intérieur du Niger.

Ces deux entités couvrent, entre le 9° et le 17° de latitude Nord, une superficie de 342 000 km2 dont 28% en Guinée, 62% au Mali et de faibles superficies en tête de bassin, en Côte d'Ivoire (environ 7%) et au Burkina-Faso (autour de 3%).

- le Niger moyen malo-nigérien et bénino-nigérien et ses affluents de rive droite.

Cette entité aux ressources amoindries après son passage aux confins sahariens reçoit à partir de la République nigérienne quelques apports venant du Burkina Faso, puis du Bénin.

- le Niger moyen spécifiquement nigérian et ses affluents de rive gauche. Les affluents des états septentrionaux du Nigeria (Sokoto, Kaduna,…) reconstituent la ressource en eau du fleuve. C’est une zone avec de gros aménagements hydrauliques.

- le bassin de la Bénoué. Entité dont les hauts basins de la Bénoué et de la Katsena Ala sont situés au Cameroun et pour le Mayo Kébi, au Tchad.

- Le Niger inférieur et le Delta maritime. Voie royale du fleuve Niger entre Lokoja et Onitsha conduisant aux multiples défluents du delta. L’hydrographie du bassin du Niger (voir cartes qui précèdent et annexes) Le bassin supérieur du Niger et le bassin du Bani Le bassin du Niger supérieur se limite vers l'aval à la région de Ségou, Ke Macina et forme un ensemble qui s'étend entre 8°35' et 14° de latitude nord, 4° et 11° 30' de longitude ouest . Le fleuve Niger prend sa source vers 800 mètres d’altitude à la frontière de la Guinée et de la Sierra Leone. Sur ses premiers 40 km, il descend de 300 m (pente 7,5 m/km) vers le Nord-Est.. Après la ville de Faranah, il reçoit successivement les affluents Balé, Koba et Niantan, qui prennent leurs sources dans le Massif du Fouta Djalon. et sont caractérisés par des pentes fortes, ce qui explique les valeurs assez élevées des pointes de crue du Haut-Niger. A l’amont de Kouroussa, la Mafou est le premier gros affluent de rive droite ; le Niger franchit ensuite une série de rapides d’une dénivelée de 10 m , seul accident de son cours jusqu’à Bamako. Après la ville de Kouroussa, il reçoit le Niandan, l’un des principaux affluents. Dans sa traversée du massif de Niandan-Banie, la rivière se prête à l’implantation éventuelle d’un

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barrage : c’est le site de Fomi. Plus en aval, le Milo et le Tinkisso rejoignent le Niger respectivement en rive droite et en rive gauche en amont de Siguiri ; ce sont les plus gros affluents guinéens du Niger ; celui-ci reçoit encore les apports guinéens de la Fié mais la confluence est déjà en territoire malien. Le Sankarani, enfin, rejoint le Niger en rive droite 40 km en amont de Bamako, le Dion étant son principal affluent en Guinée. Le barrage de Sélingué sur le Sankarani est actuellement le seul aménagement dont l’importante retenue affecte le régime naturel du bassin supérieur du Niger. A la frontière malienne, le fleuve Niger a déjà parcouru 600 km. Il draine, avec ses affluents et sous affluents, presque 100 000 km2 du territoire guinéen, correspondant aux régions naturelles de la Haute Guinée. Celles-ci sont caractérisées par de forts reliefs en tête de bassin, (particulièrement sensibles à l’érosion d’autant que la couverture végétale s’est considérablement réduite depuis l’afflux de réfugiés des pays voisins) et surtout par des plateaux. Ces plateaux, situés à une altitude moyenne de 400 m (44% du bassin est entre 400 et 500 m), sont essentiellement granito-gneissiques, avec intrusions doléritiques, du socle antécambrien et schisto-quartziteux du Birrimien (Précambrien moyen) s'étalent sub-horizontalement vers l'est, depuis les contreforts du Fouta Djalon à l'Ouest et la dorsale Guinéenne au sud. De Siguiri à Koulikoro, en passant par Bamako, la monotonie du relief, due à la longue érosion subie par les roches, est rompue par endroits au sud-ouest par des buttes latéritiques, tandis qu’au nord-ouest les plateaux gréseux du pays Mandingue dominent de vastes étendues de collines et la plaine alluviale, s’inclinant vers le nord-est entre les cotes 400 et 300 m. La plupart de ces régions sont peu propices à l’agriculture et seules les plaines alluviales où les affluents du Niger décrivent, très en amont déjà, de nombreux méandres, puis la vallée du Niger avec ses dépôts continentaux quaternaires ont permis le développement agricole (riz, maïs, arachide…). Entre Bamako et Koulikoro, le Niger franchit deux zones de rapides ( Sotuba et Kenié) avant de s’assagir dans une vaste plaine qui le conduit jusqu’à Ségou et au barrage de Markala qui permet la mise en valeur par l’Office du Niger d’un delta mort, témoin de la dégradation hydrographique déjà ancienne qui s’est déplacée vers l’est dans le delta intérieur actuel. A l'aval de Ségou-Markala, au niveau de Ké-Macina, le fleuve aborde le delta intérieur du Niger avec une pente moyenne du lit du fleuve inférieure à 2 cm.km-1. A Ké-Macina, le fleuve a parcouru environ 1000 km depuis sa source, et draine un bassin versant de 141 000 km2.

Le cours du Bani, principal affluent du Niger (constitué par la confluence du Baoulé et du Bagoé), se situe presque entièrement dans la zone Mali-Sud où la culture du coton est reine (85% de son bassin à Douna).Les hauts bassins sont cependant en Côte d’Ivoire autour des villes d’Odienne, Boundiali et Tingréla. Cette zone est caractérisée par des plateaux très plats et de faible altitude (entre 280 et 500 m, 70% entre 300 et 400 m). L’ouest du plateau de Bandiagara constitue le seul relief important de la zone (791 m vers Koutiala). Peu après la confluence entre le Baoulé et le Bagoé, la vallée du Bani s'élargit de plus en plus, les sinuosités du lit disparaissent presque et la plaine d'inondation devient de plus en plus large, après la confluence avec le Lotio-Banifing drainant la région de Sikasso et surtout à l'aval de Douna. La largeur atteint vite une dizaine de kilomètres. Le Bani rentre dans le delta intérieur juste après San. La pente

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devient extrêmement faible : moins de 2 cm.km-1. Cependant sur la rive droite la plaine d'inondation est limitée par une série de collines gréseuses d'où sont issus quelques petits cours d'eau. Le cours du Bani dans la plaine d'inondation progresse vers le nord où de nombreux bras secondaires prennent naissance, alimentant la région de Djenne. Il se jette enfin dans le Niger à Mopti après un parcours de 1300 km. Son bassin versant est de 130 000 km2. Avec des superficies de bassin versant sensiblement identiques, et des réseaux hydrographiques tout deux très denses, le Bani et le Niger se distinguent avant tout par leur pentes respectives : alors que le Niger possède à Koulikoro, 24,4% de sa superficie totale au dessus de 500 m, le Bani n'en possède que 1,7 % et est caractérisé par un modelé topographique beaucoup plus mou Le delta intérieur du Niger Le delta intérieur proprement dit commence à Ségou et s'arrête à Korioumé (« port fluvial » de Tombouctou). Cette zone forme un grand parallélogramme d'axe SO-NE de 400 km de longueur et 125 km de largeur, sans limites de bassin versant bien établies. On peut cependant considérer ici son extension jusqu’à Tossaye, du fait des aménagements prévus qui vont concerner l’hydrosystème. Sur le plan de la mesure hydrologique, les entrées du fleuve Niger et du Bani dans le delta intérieur du Niger se situent respectivement au niveau des stations de Ké-Macina et de Douna. A partir de Ségou pour le Niger et de Douna pour le Bani, le réseau fluvial entre dans une immense plaine alluviale comblée par différents dépôts quaternaires et actuels. Cette zone, connue sous les différents noms : delta central, cuvette lacustre, cuvette intérieure, ou delta intérieur du Niger, se caractérise par une géomorphologie qui rappelle celle des deltas rencontrés habituellement à l'embouchure des fleuves (dépôts d'alluvions et ramifications multiples). Géographiquement, le delta correspond à l'extension maximale des eaux de crue et des lacs périphériques. Il est limité :

- à l'est et au sud, par les reliefs du plateau de Bandiagara, dont l'altitude peut aller jusqu’à 400 m au dessus du delta,

- à l'ouest, par le "delta mort", zone de dépôts anciens au dessus de l'actuel delta - et enfin au nord, par une série de dunes orientées est-ouest (Gallais, 1967).

Le delta intérieur du Niger montre quatre grands types morphologiques aux caractéristiques distinctes, largement décrits par ailleurs (Gallais, 1967 ; Gallais, 1979 ; Jaccoberger, 1987, 1988 ; Blanck & Lutz, 1990 ; McCarthy, 1993 ; Poncet, 1994) : haut delta, delta moyen, bas delta et nord dunaire (ou erg de Niafunké). Plus simplement, on retiendra : - une partie amont et centrale en aval de Ké-Macina et Douna avec constitution de deux branches majeures : Niger et Bani pour la Mésopotamie malienne autour de Djenné pour le haut delta, Niger et Diakka pour la plaine du Kotia dans le delta moyen. Elle s'étend jusqu'aux lacs centraux (lac Débo, lacs Wallado et Korientze) et est composée de vastes zones d'épandages encore largement inondées par la crue annuelle.. - une partie aval qui s’étend des sorties des lacs centraux, avec trois axes drainants principaux (Issa Ber, Barra Issa, Koli Koli) jusqu’à Diré, où une géomorphologie très

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différente, caractérisée par une surimposition aux formes deltaïques antérieures d'un erg holocène orienté est-ouest, conduit à observer un réseau hydrologique très diffus, souvent commandé par les sillons interdunaires, avec des zones d'inondations plus réduites, mais des lacs périphériques alimentés lors des fortes crues. Les lacs périphériques du delta intérieur ont fait l’objet d’études hydrologiques pendant les années 1950, période de très forte hydraulicité du fleuve Niger (Auvray, 1960, basé entre autres sur les travaux de la MEAN6). Cependant, la sécheresse des années 1970 et 1980 a fortement limité l’hydraulicité du fleuve, provoquant un remplissage très peu important des lacs, en particulier les lacs de la rive droite et le lac Faguibine. En conséquence, les travaux menés pendant ces périodes ( Guiguen, 1985) donnent peu d’éléments supplémentaires concernant le fonctionnement hydrologique des lacs. Dans la figure et le tableau suivants, quelques données de base sont récapitulées, issues notamment des travaux réalisés au cours des années 1950 (Auvray, 1960). Tableau 2.1 : localisation géographique, étendue maximale, et capacité maximale des lacs périphériques du delta intérieur du Niger.

Lacs Localisation géographique

Superficie max. Km2

Capacité max. Millions de m3

Tanda 4°40’ O ; 15°45’ N 145 Kabara 4°32’ O ; 15°45’ N 50 Tagadji 4°08’ O ; 15°55’ N 90 Oro 3°50’ O ; 16°12’ N 145 Fati 3°42’ O ; 16°12’ N 140 Télé 3°45’ O ; 16°27’ N 105 Faguibine7 3°50’ O ; 16°47’ N 595

1500

Gouber, Kamango 3°40’ O ; 16°50’ N 120 Niangaye 3°10’ O ; 15°50’ N 335 1300 Do 2°45’ O ; 15°55’ N 125 800 Garou8 2°45’ O ; 16°03’ N 160 775 Haribongo 2°45’ O ; 16°10’ N 55 290 Aougoundou 3°18’ O ; 15°45’ N 859 Korarou 3°15’ O ; 15°20’ N 135 > 150

6 MEAN : Mission d’expertise sur l’aménagement du Niger. 7 La limite ouest du Lac Faguibine est prise ici entre les villages de M’Bouna et Tin Aïcha. Depuis les

sécheresses des années ’70 et ‘80, l’eau n’a jamais franchi cette limite. Les villages des communes de Raz el Ma et de Adarmalane ne sont donc pas prises en compte dans ce tableau.

8 Le système du lac Garou comprend les lacs Garou, Gakoré, Tinguéré et Titolaouine. 9 Lors de son passage le 11/11/99 Marieu a estimé la superficie du lac à 38 km². Cette valeur n’était pas

définitive, le lac étant en phase d’alimentation.

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Lac Niangaye

Lac Aougoundou

Lac Korarou

bassin versant local (3200 km2)

Lac Do

6 autres lacs

NIGER (I

ssa Ber)

Barra I

ssa

ALIMENTATION

Niangaye Proportionnelle à la crue du Niger, même en crue déficitaire

Aougoundou Mixte, chaque année, même en crue déficitaire

Korarou Chaque année suivant le régime des pluies

Do Exige le remplissage au 2/3 du Niangaye, en crue forte seulement

Autres lacs Remplissage peu fréquent, en crue forte seulement

bassin local faible

1300

800

1170

Nom du lac

Capacitéen 106 m3

Légende

Figure 2.1 : Données disponibles sur la capacité de piégeage des lacs de rive droite (Brunet-Moret et al., 1986). Les superficies des lacs recensés dans le tableau sont les limites supérieures, atteintes dans les années 1950. Actuellement, ces superficies ne sont jamais atteintes. A titre de comparaison les superficies des lacs Débo, Walado et Korientzé sont respectivement de 190, 70 et 57 km². La superficie du lac Tchad oscille entre 5000 et 25000 km² (Olivry et al., 1996), soit 42 fois la superficie maximale du lac Faguibine et 11 fois la superficie totale de tous les lacs périphériques du delta intérieur du Niger ! (Marieu et al, 2000) L’ensemble de cette zone est donc particulièrement sensible au fonctionnement hydrologique du fleuve Niger et hors des variations saisonnières ou interannuelles, deux aménagements sur le bassin amont ont déjà une importance non négligeable : Sélingué et Markala.

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Le Niger moyen malo-nigérien et bénino-nigérien Après le franchissement du seuil de Tossaye, ancienne capture du Niger supérieur (qui allait se perdre, tel le Chari dans la cuvette tchadienne, dans la dépression de l’Azaouad), par le réseau fossile du Tilemsi, le cours d’eau prend résolument la direction NW-SE.. Sur le bief Tossaye- Ansongo (212 km), les alluvions quaternaires s’étalent dans une vallée dont le lit majeur a une largeur moyenne de 4 km et reposent sur la série sédimentaire du Continental Terminal ; les falaises précambriennes du Gourma bordent le lit majeur en rive droite. En rive gauche, les confluences des vallées fossiles issues de l’Adrar des Iforas, de l’Oued Essalaoua en amont de Bourem, du Tilemsi en amont de Gao, sont obstruées par des dépôts éoliens. Sur le bief Ansongo-Niamey ( 352 km), le Niger traverse diverses formations géologiques plus ou moins dures qui sont à l’origine d’une succession de rapides à Fafa, Labbezanga et Ayorou respectivement à 59, 109 et 144 km d’Ansongo, faisant de ce bief un des plus difficiles pour la navigation. Le lit majeur est en moyenne large de 2 km.. Labbezanga marque la frontière entre Mali et Niger ; un aménagement hydro-électrique y a été envisagé. Après Ayorou la vallée s’élargit et reçoit les premiers affluents depuis le Bani sur sa rive droite; ce sont le Gorouol drainant l’extrême nord du Burkina Faso ainsi que le sud malien de la région d’Hombori, le Dargol et la Sirba, autres tributaires d’origine burkinabé. Peu après le confluent avec le Gorouol, le site de Kandadji a été retenu pour réaliser un grand barrage sur le Niger, aux fins de production électrique, d’irrigation et d’alimentation en eau.. Sur le bief Niamey-Malanville(Gaya) (336 km), un premier tronçon de 100 km jusqu’à Kirtachi traverse des zones d’alluvions récentes qui ont fixé de nombreuses populations rurales. En revanche, de Kirtachi à Boumba le fleuve traverse les grès du massif de l’Atakora, 100 km de vallée étroite (avec plusieurs emplacements favorables à la construction d’un barrage dont le site de Gambou) avec des changements brutaux de direction évoquant un W, nom donné au Parc réserve de faune partagé entre le Niger, le Burkina Faso et le Bénin et à l’aménagement hydraulique qui a été projeté. A partir de Boumba, le Niger retrouve une vallée plus large (supérieure à 4 km) des alluvions et de nouveau cultures vivrières et populations rurales importantes jusqu’à la frontière avec le Nigeria. Avant le W, le Niger reçoit trois affluents d’origine burkinabé : le Goroubi, le Diamangou et la Tapoa. Après le W, le Niger, qui constitue alors la frontière avec le Bénin, reçoit les trois principaux affluents de son cours moyen drainant le nord-est du Bénin : la Mékrou, l’Alibori et la Sota. En rive gauche, l’endoréisme est de rigueur : Dallol Bosso (Azaouak) et Dallol Foga-Maori sont des vallées fossiles ; aucun apport hydrique ne parvient au fleuve Niger. On signalera sur ce bief bénino-nigérien le différend frontalier sur les îlots de Lété qui suscite encore d’épisodiques incidents locaux en dépit d’un accord d’usage partagé signé en 1965.

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Le moyen Niger nigérian et ses affluents de rive gauche De la frontière jusqu’à Yelwa (amont du lac réservoir de Kainji), le Niger conserve sur environ 200 km sa direction d’écoulement NW-SE. Il coule dans une large plaine après le confluent avec la Sokoto. Il s’oriente ensuite sur 200 km, jusqu’à Jebba, suivant la direction N-S . Son cours est noyé par le lac-barrage de Kainji sur 130 km. A Jebba, un deuxième barrage coupe le cours du Niger. A ce niveau du Niger, celui-ci a retrouvé la puissance qu’il avait en quittant la Guinée, 2700 km plus en amont. Dès son entrée au Nigeria, le fleuve va recevoir outre quelques affluents mineurs de rive droite dont les sources sont d’origine béninoise (Chodou, Wessa, Kalia) un affluent plus important en rive gauche : la Sokoto. Celle-ci draine un grand bassin débordant au Niger dans la région sahélienne de Maradi et englobant l’état de Sokoto et le nord de celui de Kaduna. Issue de la région de Gusau, elle reçoit, peu en aval de la ville de Sokoto,en rive droite, la Rima dont la partie nigérienne (Goulbins et Dallols) du haut bassin remonte jusqu’aux vallées sèches des ouadis issus de l’Aïr. En rive gauche, la Sokoto reçoit dans sa partie aval le Zamfara et le Ka. La Sokoto a une longueur d’environ 800 km. Entre Kainji et Jebba, le Niger reçoit encore quelques affluents mineurs de rive droite (Oli, Moschi) et divers petits cours d’eau en rive gauche, dont les apports finissent par ne plus être négligeables. De Jebba à Lokoja, sur un tronçon de près de 400 km, le Niger a repris une direction S-E et reçoit de courts affluents en rive droite (Awun, Oro). Mais c’est à 150 km à l’aval de Jebba, que le Niger reçoit, en rive gauche, un nouvel affluent majeur, la Kaduna, d’autant plus important qu’avec un bassin de 65 500 km², il draine la partie ouest du plateau de Jos qui reçoit des précipitations abondantes pour sa latitude. Après avoir pris une direction N-W, la Kaduna s’oriente vers le S-W en traversant la capitale de l’état du même nom et reçoit quelques affluents du nord dont la Mariga. Avec des pentes fortes, la Kaduna est caractérisée par des écoulements rapides, des fortes crues et des étiages sévères qui rappellent encore le climat tropical sec. Lokoja est à la confluence du Niger et de la Bénoué Le bassin de la Bénoué La Bénoué prend sa source vers 1300 m d’altitude sur le versant nord de l’Adamaoua au Cameroun ; elle reçoit les mayos Rey et Godi en rive droite avant d’aborder une vaste plaine de dépôts puis de franchir le défilé de Lagdo, aujourd’hui le site d’un grand barrage-réservoir, et de retrouver une large plaine alluviale qu’elle conservera jusqu’à son entrée au Nigeria. A 300 km de sa source, et à 40 km en amont de Garoua, la Bénoué rencontre le Mayo Kébi dont l’importance du lit témoigne d’un fleuve puissant évacuant jadis le trop-plein d’une mer paléo-tchadienne, aujourd’hui réduit au drainage des zones marécageuses de la Kabia et de la dépression des lacs Toubouris, au Tchad, et à l’évacuation de puissants torrents issus des monts Mandara au Cameroun. Des pertes en rive gauche du Logone (jusqu’à 1 km3/an en période humide) par les seuils de Dana et Eré témoignent encore de cette grande voie fluviale qui faisait du Niger de l’époque un affluent de la Bénoué. L’existence de cette « gouttière

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tchadienne », le site des chutes Gauthiot (45m), un projet pharaonique « Transaqua » sur les bassins du Congo et du Tchad, excitent les rêves d’hydrauliciens et les convoitises hydriques. Le mayo Kébi a une longueur de 420 km. Au confluent, la Bénoué prend la direction S-W, passe à Garoua à 175 d’altitude et rejoint la frontière 80 km plus loin direction plein ouest où elle reçoit le Faro, puissante rivière issue de l’Adamaoua, qui connaît de fortes crues et un gros charriage de sédiments . Au Nigeria, la Bénoué passe à Yola (60 km après la frontière), reçoit les apports de l’Ini en rive gauche, torrent venu des monts Alantika et Shebshi, puis reçoit, 70 km à l’aval de Yola, la Gongola, puissant torrent tropical issu du nord-est du plateau de Jos et dont le bassin fait 21500 km². Comme le Faro, la Gongola charrie beaucoup de sable rendant la navigation difficile sur le bief immédiatement aval qui a pris la direction SW, direction que la Bénoué va conserver jusqu’à Makurdi, sur environ 450 km. Sur ce long bief, les affluents de rive droite, venus du plateau de Jos, restent modestes. En revanche, des rivières très importantes viennent se jeter en rive gauche de la Bénoué. Elles sont issues des chaînes et massifs de montagnes entre Nigeria et Cameroun ( Monts Shebshi, Hosseré Djaouré, Monts Mambila, Gotel, Wanka et Massif de Bamenda, reliefs dépassant souvent 2000 m d’altitude, le point culminant du bassin du Niger étant atteint à 3008 m au Pic Oku, au nord de Bamenda au Cameroun).Ces rivières sont d’autant plus importantes que l’on va vers le sud et des régions recevant de fortes précipitations. Après la Belwa et la Fan, la Bénoué reçoit successivement la Taraba, la Donga et la Katsina Ala dont la superficie des bassins versants est respectivement de 21 500, 20 000 et 22 000 km². La haute Donga fait la frontière entre la province du Nord-Ouest du Cameroun et le Nigeria, alors que la Katsina Ala et son affluent la Metchum apportent des débits et un potentiel hydro-électrique considérables. Les apports hydriques de la Bénoué ont été multipliés par 8 depuis Garoua. Sur les 220 km qui séparent Makurdi du confluent avec le Niger à Lokoja, la Bénoué ne reçoit plus que de courts affluents en rive gauche et des affluents plus vigoureux comme la Mada et l’Okwa en rive droite venus du sud du plateau de Jos. Au confluent, la Bénoué reçoit le Niger, ou vice versa, les deux cours d’eau étant d’importance comparable à la diffférence près que la Bénoué n’a parcouru que 1200 km tandis que le Niger est pratiquement à 3800 km de sa source. Le Niger inférieur et le delta maritime A Lokoja, le Niger prend une direction nord-sud pendant 200 km ; il ne s’enrichit plus que de quelques petits affluents dont l’Anambra qui draine en rive gauche un bassin recevant d’assez bonnes précipitations, même si cela n’a rien à voir avec la Katséna Ala ou la Cross River à l’est. Onitsha est la dernière station d’observation « historique » du fleuve et marque donc la fin du bief mesuré hydrologiquement. Le Niger Inférieur roule encore ses eaux sur une centaine de kilomètres et la basse vallée se transforme progressivement en un vaste delta qui ne compte pas moins d’une trentaine d’embouchures sur l’océan, dont certaines ne sont rattachées au système Niger que par un réseau interne de canaux, bolons et creeks, notamment aux limites ouest (Warri) et est (Port Harcourt). Le cours principal du Niger prend le nom de Nun dans la traversée

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du delta et débouche de part et d’autre de l’île deltaïque de Bakassa, à 4200 km de sa source en Guinée. Le delta maritime couvre environ 30 000 km², dont une bonne part constitue l’Etat des Rivières (Rivers) ; il est peuplé de 7 000 000 d’habitants avec de fortes concentrations urbaines (Warri, Port Harcourt) dont le développement initial est lié aux activités portuaires et à la voie fluviale permettant de gagner l’intérieur du pays et dont le développement actuel est dû à la forte croissance des industries se rattachant aux gisements de pétrole et de gaz. Fortes populations, fortes pollutions d’origines pétrolière et industrielles, forte sensibilité du milieu à une surexploitation des ressources ( eau douce, dragage), mais aussi à des modifications du fonctionnement hydrologique du système amont, font du delta maritime un écosystème particulièrement fragile. Cadre géologique et hydrogéologique La géologie du bassin du Niger est caractérisée dans sa partie amont et sur l’ensemble de sa rive droite (notamment les têtes de bassin de ses tributaires par des terrains anciens :

- socle archéen composé de granites , gneiss et micaschistes , pour la partie guinéenne du bassin, le nord de la Côte Ivoire, le sud-ouest du Mali, pratiquement l’ensemble du Burkina Faso, le nord du Bénin ; avec quelques intrusions basiques (dolérites, gabbros) en Guinée, au site de Fomi, et au Niger près de Tillaberi.

- Précambrien moyen et supérieur, composé de schistes et quartzites, affleurant dans les basses vallées des tributaires du Niger en Guinée et au Mali, et du Bani en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, et très largement au sud-est de la boucle du Niger (Bourem, Gao, Ansongo) et dans la vallée de Niamey.

- Cambrien, schistes et grès, de Bamako à Sikasso - Ordovicien, grès-quartzites et grès divers du plateau Mandingue et ensemble

de plateaux entre Koulikoro, Koutiala et Bandiagara (pays Dogon). Ces terrains anciens, souvent cuirassés par la latéritisation, sont imperméables sauf fracturation et petits gisements aquifères. Des nappes superficielles peuvent cependant exister dans la frange d’altération, notamment dans les bas-fonds et c’est souvent la seule ressource en eau de populations rurales éloignées des cours d’eau. A l’aval de Koulikoro, au nord de Ségou, dans le delta intérieur, mais aussi la dépression du Gondo à l’est du pays Dogon, des recouvrements quaternaires et actuels (de nature alluviale pour les apports du fleuve avec des nappes phréatiques en relation avec les cours d’eau, ou dunaire avec les ergs holocénes) masquent le substratum et en particulier le Continental Terminal (CT) qui affleure cependant en rive gauche du Niger à Goundam, Tombouctou, Gourma Rharous, puis est continu de Bourem, Gao, jusqu’à Niamey, Gaya avec une extension vers le nord et les bassins sédimentaires de Taoudenit, de l’Azaouad, du Tilemsi et de l’Azaouak. Composé de

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grès argileux, de sables et d’argiles, le Continental terminal est l’aquifère d’une nappe continue généralement de bonne qualité qui constitue la ressource en eau des paysans éloignés du fleuve. A signaler sous le Continental Terminal et les séries éocènes et crétacées stériles de ces bassins sédimentaires, le Continental Intercalaire(CI) (en bordure du Niger au nord Bénin, mais surtout présent dans la zone saharienne du Mali et du Niger) avec des ressources continues mais généralement de moins bonne qualité que pour le CT. En pénétrant au Nigeria, le Niger emprunte une large bande de dépôts sédimentaires, d’abord tertiaires en rive gauche – c’est la continuation du Continental Terminal observé au Niger, avec des nappes souvent artésiennes – et crétacés qui affleurent jusqu’à Onitsha sur le Niger inférieur. Dès Jebba, des alluvions quaternaires occupent les larges plaines situées de part et d’autre du fleuve ; on les retrouvera aussi dans la vallée de la Bénoué jusqu’au Tchad. Ce bassin sédimentaire, témoin de transgressions marines à l’époque crétacée remonte vers l’est sur l’ensemble de la vallée de la Bénoué, y compris au Cameroun et au Tchad, limites de l’extension de la mer crétacée ; schistes, calcaires et grès constituent le Crétacé de ces régions ; les dépôts ont une épaisseur importante et les ressources aquifères sont souvent de très bonne qualité. A partir de la région d’Onitsha, le Tertiaire marin est transgressif sur le Crétacé, et il sera lui même recouvert par les sédiments quaternaires de la plaine côtière et du delta maritime, marqués par une subsidence toujours actuelle. En dehors de ce bassin sédimentaire, le bassin du Niger est occupé par le vieux socle africain du Précambrien, aussi bien vers le sud ouest du Nigeria que dans la zone centrale qui va du plateau de Jos, Abuja, Minna, Kaduna et la haute Sokoto ou que dans la zone est qui se raccroche à l’Adamaoua et autres massifs montagneux frontaliers du Cameroun. C’est le complexe de base avec gneiss, granites anciens et des quartzites . Comme pour le bassin amont, les altérations de ces roches, d’autant plus épaisses que la pluviométrie est importante (donc en allant vers le sud), sont la seule opportunité de trouver des aquifères de toutes façons très limités. Pour terminer ce panorama, signalons les importants rejeux tectoniques qui ont conduit à rehausser les vieilles pénéplaines sur le plateau de Joss, avec intrusions de granites récents datant du Jurassique, et sur le plateau de l’Adamaoua et la dorsale camerounaise avec des formations volcaniques importantes (basaltes notamment) datant du Tertiaire. Les ressources en eau souterraine en relation avec le fleuve Niger sont en définitive assez réduites et se limitent souvent aux échanges saisonniers au niveau des plaines alluviales. De nombreux efforts ont été consentis par la communauté internationale pour financer les travaux de recherche et d’exploitation de petits aquifères et d’hydraulique villageoise (grands projets PNUD, de coopérations bi-latérales et concours des ONG). La nappe du Continental Terminal reste la plus importante sur le bassin et elle est largement utilisée notamment au Niger. Les stocks sont immenses : il n’est pas rare d’y observer des puissances supérieures à 100 m sur des dizaines de milliers de km² : (exemple : avec une porosité de 5%, la réserve en eau pourrait être, pour 100 000 km² et 100 m de puissance, de 500 km3). La réalimentation de ces nappes à partir du fleuve est

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très faible, comme montré par Fontes et al. (1991). La bande climatique correspondante ne permet généralement pas une recharge annuelle importante, mais il se trouve qu’une modification de l’état de surface des sols (disparition de la brousse tigrée) par suite de l’anthropisation et de la sécheresse a favorisé l’infiltration et, paradoxalement, une remontée du niveau piézométrique de plusieurs mètres depuis 25 ans dans la région de Niamey (voir les travaux de Favreau et Leduc, 1998). En définitive, les ressources souterraines, dont l’importance est immense pour alimenter les populations, qui ne sont pas toujours riveraines d’un cours d’eau pérenne, avec une eau d’excellente qualité dans la plus grande partie des cas, sortent du cadre hydrologique qui a été fixé à cette synthèse sur le Fleuve Niger. Nous y reviendrons cependant pour souligner leur intérêt dans la conservation de l’environnement par rapport aux grands aménagements hydrauliques. Les formations pédologiques du bassin du Niger La carte ci-après montre que trois grands types de sols sont présents sur le bassin du Niger selon la classification française des sols (CPCS, 1967, cité par Banque Mondiale, 1986) : sols ferrallitiques, sols ferrugineux tropicaux, et sols hydromophes. Des cuirasses ferrugineuses peuvent se rencontrer en surface ou à faible profondeur sur l’ensemble des deux premiers types de sols ; elles sont particulièrement répandues en Guinée et dans le sud du Mali. Cet horizon concrétionné et durci résulte d'une migration ascendante d’oxydes de fer, puis de leur précipitation plus ou moins superficielle. Quelques rares taches de sols bruns tropicaux ou d'argiles noires tropicales (vertisols) se rencontrent. Les sols ferrallitiques représentent les sols observés sur l'extrême ouest du bassin guinéen du Niger, au sud du bassin du Bani, au nord du Bénin et sur la majeure partie du bassin du Niger au Nigeria, y compris le bassin de la Bénoué. Ce sont des sols épais (de 3 à plus de 10 m) où l’altération géochimique est très poussée et étalée sur des périodes de temps extrêmement longues (plusieurs millions d’années). Les sols ferrugineux tropicaux lessivés sont observés sur le nord du bassin du Bani, en périphérie du delta intérieur au Mali, dans l’est du Burkina Faso et dans toute la partie nord des bassins du Niger et de la Bénoué au Nigeria et au Cameroun ; ils sont en association avec les sols ferrallitiques sur le bassin du Niger supérieur en amont de Bamako et sur le bassin de la Kaduna au Nigeria. L'alternance d'un saison sèche et d'une saison humide, caractéristique du climat du bassin versant, induit une altération discontinue de la roche dans le temps. Les profils d'altération ont une épaisseur variable mais toujours inférieure à 3 m.

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20°

10°

10° 0° 10°

10°0°10°

20°

10°

500 km

Agadez

NiameyOuagadougou

Abidjan

Bamako

Conakry

Dakar

Sols minéraux bruts des déserts

Sols ferrugineux tropicaux non ou peu lésivés

Sols isohumiques (sols bruns subarides ; sols bruns subarides)

Sols peu évolués subdésertiques

Sols hydromorphes

Sols ferrallitiques faiblement et moyennement désaturés

Association de sols ferrugineux tropicaux lessivés et de sols ferrallitiques

Sols ferrugineux tropicaux lésivés

NigerBa

n i

Tombouctou

Mopti

Niger

Cours d'eau Limite des bassins versant

Figure 2.2: Carte schématique des sols de l'Afrique de l'Ouest avec localisation du bassin supérieur du Niger et de son delta intérieur (d'après Banque Mondiale, 1986 ; et modifié par Picouet, 1999)

Les sols ferrugineux tropicaux peu ou non lessivés caractéristiques d’une saison humide courte couvrent plus au nord une large bande depuis Mopti jusqu’à Niamey et Maradi. Plus au nord encore, des sols bruns sub-arides isohumiques sont présents du Gourma (Mali) à Gao et au Niger. Les sols sableux dunaires, les sols peu évolués sub-arides et les lithosols caractérisent la partie nord du bassin du Niger et témoignent que les confins sahariens sont déjà atteints. Les sols hydromorphes, liés à la présence d'une nappe temporaire ou permanente plus ou moins proche de la surface, se rencontrent dans des conditions particulières du milieu (cuvettes, lits des cours d'eau, basses plaines argileuses...). Ils représentent la presque totalité des sols du delta intérieur du Niger (74% des sols sont franchement

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inondés de façon saisonnière dans la zone du delta vif, PIRT, 1983). Sur les bords de ce dernier, de grandes superficies de sols nus, lessivés et encroûtés se développent. Cadre climatique On sait que l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale tributaires de l’Océan Atlantique sont soumises à des climats induits par le mouvement saisonnier de deux masses d’air séparées par un front ou zone de convergence intertropicale (harmattan au nord, mousson au sud ). Ce mouvement saisonnier est lié à celui du soleil entre les tropiques, l’été boréal correspondant à la remontée vers le nord de l’anticyclone de Sainte Hélène et de la mousson qui l’accompagne, celle-ci étant d’autant plus longue et abondante que la région est située plus au sud ; pendant l’hiver boréal, sous l’influence de l’anticyclone du Sahara, l’harmattan souffle du nord-est, avec une saison sèche qui sera d’autant plus longue que l’on se situe au nord. A l’exception du sud du Nigeria, où une tendance équatoriale à quatre saisons est nettement perceptible dans les hauteurs de précipitations mensuelles, la règle pour le bassin du Niger est de connaître deux saisons bien marquées dans l’année : une saison des pluies centrée sur l’été et une saison sèche centrée sur l’hiver. Le tableau et la carte ci-après donnent la classification climatologique d’après Maley d’abord (1982) et celle de Rodier, reprise par L’Hôte et Mahé (1996) et la répartition des différentes zones. La seconde est plus proche de celle des régimes hydrologiques. Tableau 2.2 : La succession des types de climat du sud au nord (d'après Maley, 1982 ; L'Hôte & Mahé, 1996; et modifié).

Précipitation annuelle (mm)

Classification climatologique de l'Afrique Occidentale

Classification climatologique

> 1200 Soudanien II et III Tropical de transition 750 - 1200 Soudanien I Tropical pur

300-750 Sahélien sud Sahélien (Tropical semi-aride) 150 - 300 Sahélien nord Subdésertique (semi-aride)

<100-150 mm Saharien désertique (aride) On sait que la phytogéographie est calquée sur la zonalité climatique en Afrique et aux nuances liées au relief. Entre les forêts humides des monts de Guinée et des zones côtières du Golfe de Guinée, le Niger a traversé forêts claires, savanes arborées, steppes et végétation sub-désertique ; leur description n’apporte pas d’information utile dans ce rapport .

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Figure 2.3 : Répartition géographique des différents types de climat (L'Hôte et al., 1996)

La durée et l'abondance plus ou moins grandes des précipitations et l'extension des différentes zones climatiques intéressant le bassin du Niger supérieur permettent de distinguer : - Le domaine guinéen qui concerne les têtes de bassin du Niger et de ses affluents. Le climat tropical de transition est appelé ici climat guinéen ; les précipitations annuelles sont supérieures à 1500 mm. - Le domaine sud-soudanien correspondant au climat tropical pur. Il est centré sur Siguiri-Bougouni-Sikasso. Les précipitations annuelles sont comprises entre 1000 et 1500 mm. - Le domaine nord-soudanien qui constitue une variante plus sèche avec des précipitations comprises entre 750 et 1000 mm. - Le domaine sahélien, avec des précipitations comprises entre 400 et 750 mm et réparties sur 3 à 4 mois, qui intéresse les régions de Ségou, Mopti et la partie sud de la cuvette lacustre. - Le domaine subdésertique, recevant autour de 250 mm de précipitations (150 - 400 mm) réparties sur les 3 mois d'été, qui intéresse la majeure partie de la cuvette lacustre. Pour toutes ces régions climatiques, la saison des pluies est centrée sur le mois d'août.

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Après la boucle du Niger, le fleuve va retraverser toutes ces zones climatiques avec le même schéma de répartition mensuelle des pluies : - Le domaine subdésertique (et désertique pour parler des vallées fossiles endoréiques du Mali et de la République du Niger) limité au sud à la frontière malo-nigérienne. - Le domaine sahélien qui concerne les apports burkinabés en rive droite du fleuve, le fleuve jusqu’au Bénin et la Sokoto septentrionale au Nigeria. - Le domaine tropical sec (nord soudanien) entre 750 et 1000 mm, nord Bénin, et bande latitudinale allant de Gaya (Niger)-Kainji (Nigeria) à Maroua-Garoua au Cameroun. - Le domaine tropical humide entre 1000 et 1500 mm, couvrant l’essentiel du bassin au Nigeria, le plateau de Jos (rivière Kaduna ) et l’Adamaoua (Bénoué). - Le domaine tropical de transition qui reçoit plus de 1500 mm par an couvrant tout le Niger Inférieur et sa variante pseudo équatoriale dans le delta maritime où, comme à Douala, les pluies sont présentes plus de 10 mois par an avec des hauteurs annuelles de précipitations de plus de 4 m. Outre les pluies qui nous intéressent dans le bilan hydrologique et sur lesquelles nous reviendrons aux chapitres 3 et 5, la ressource en eau , surtout quand elle est stockée dans des réservoirs subit des pertes par évaporation et évapotranspiration. Pouyaud (1986) donne la répartition mensuelle en mm/jour pour la zone nord burkinabé (lac de Bam) correspondant aux mêmes zones climatiques que celle du lac Tchad : Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec Année mm/j 6,39 6,56 7,06 7,34 6,76 6,66 6,37 5,68 5,89 6,43 6,63 6,04 6,48 Sans rentrer dans le détail des calculs nous donnons les hauteurs de l’évaporation sur nappe d’eau libre par région où des aménagements existent ou sont prévus :

Estimations de l’évaporation annuelle sur nappe d’eau libre en mm - Têtes de bassin en Haute Guinée 1200-1400 mm - Plaines de Haute-Guinée 1500 mm - Sud du bassin du Bani, Sankarani 1500 mm - Niger malien Koulikoro-Ségou 1700 mm Moyen Bani - Région de Mopti 2000 mm - Boucle du Niger, Tossaye, Gao 2300- 2500 mm - Nord-est Burkina, Kandadji 2350- 2450 mm - Sud Niger, Nord Nigeria, Sokoto 1900-2000 mm - Sud Plateau de Jos, Adamaoua 1400 mm - Jebba, Baro, Makurdi 1500 mm - Nord Bénoué Cameroun, Gongola 1900- 2000 mm - Onitsha, Niger inférieur 1200 mm - Delta maritime 1100-1000 mm

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Les cartes données en annexe montrent les isohyètes moyennes sur la période 1951-1989 après homogénéisation et critique de l’information (Y. L’Hôte et G. Mahé, 1996) et une carte de la répartition saisonnière des pluies . Les tableaux 2.3 et 2.4, les figures 2.4 à 2.7 reprenant les variations de quelques paramètres climatiques sont donnés ci- après.

Tableau 2.3 : Quelques caractéristiques climatiques du bassin supérieur du fleuve Niger (d'après Olivry et al., 1995).

Guinée Mali Paramètres Macenta Kankan Siguiri Bamako Ségou Mopti TombouctouT° moy. ann. 24.0 26.0 26.9 28.5 28.6 27.7 29.1 T°x mois (x)* (3)34.6 (3)36.2 (3)38.0 (4)39.4 (4)41.2 (5)40.0 (5)43.2 T°n mois (n)* (12)14.0 (12)14.2 (1)13.8 (1)17.6 (1)15.4 (1)14.0 (1)13.0 Üx ann% ** 96 90 85 73 74 75 54 Ün ann% ** 58 45 39 33 32 31 21 1/2 (Üx+Ün) % mars

69 51 40 26 31 30 21 (avril)

1/2 (Üx+Ün) % août

85 82 81 79 80 78 68

Précipitations moy. en mm)

2100 1510 1250 985 650 415 180

Nbre de mois secs ***

1 à 2 4 à 5 6 7 8 8 à 9 10

* Entre parenthèses, le numéro du mois de température maximum (x) et minimum (n) ** Üx et Ün sont respectivement les humidités relatives moyennes annuelles maximale et minimale ; (Üx + Ün)/2 correspond aux humidités relatives moyennes du mois le plus sec (mars) et du mois le plus humide (août). *** Suivant la définition de Gaussen, un mois est dit sec lorsque Pmm < 2T°C. Tableau 2.4 : Températures moyennes mensuelles sur quelques autres stations du bassin du Niger Station Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec AnnéeOdienne 25,6 27,8 28,9 27,8 27,6 26,3 25,2 25,0 25,4 25,9 26,2 24,8 26,4 Gao 22,5 25,2 28,7 32,9 32,1 34,6 31,9 29,7 31,3 31,2 30,2 23,5 29,5 Garoua 26,2 29,0 32,2 32,3 30,4 27,6 26,4 26,2 26,4 27,9 27,5 26,3 28,2 Yola 26,5 28,9 31,5 32,0 29,8 27,4 26,4 26,2 26,2 27,7 27 ,3 25,8 28,0 Jos 20,6 22,3 24,4 24,3 23,0 21,7 20,5 20,1 21,1 21,9 21,8 20,6 21,9 Makurdi 26,4 28,5 30,0 29,2 27,6 26,4 25,9 25,8 26,0 26,3 26,8 25,2 26,9 Pt.Harcourt 26,1 26,8 26,9 26,9 26,7 25,5 24,8 24,8 25,1 25,2 26,1 25,9 25,9

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J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

B A M A K O

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

T O M B O U C T O U

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

S IG U IR I

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

M O P T I

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

K A N K A N

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

S A N

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

K I S S I D O U G O U

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

S IK A S S O

Figure 2.4: Histogrammes des hauteurs de précipitations mensuelles moyennes

sur le bassin supérieur du Niger

J F M A M J J A S O N D0

100

200

300

400

B O U N D IA LI

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Juin Juil Août Sept Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avril Mai10

20

30

40

50

60

U%

E.bac(mm)

200

300

400

Figure 2.5 : Moyenne mensuelle de l’humidité relative U et de l’évaporation bac à Kandadji (1976 - 1983).

JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEP OCT NOV DEC20

22

24

26

28

30

32

34

36

Tombouctou Mopti

T en °C

Figure 2.6 : Variation saisonnière des températures moyennes mensuelles (T) à Mopti et Tombouctou.

JAN FEV MAR AVR MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC20

30

40

50

60

70

80

Tombouctou Mopti

U en %

Figure 2.7 : Variation saisonnière de l'humidité relative moyenne mensuelle (U) à Mopti et

Tombouctou.

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Isohyètes interannuelles sur la période 1950- 1989, d’après L’Hôte et Mahé (1996)

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Répartition saisonnière des précipitations d’après Charles Toupet (1965)

Les mois secs sont en rose et les hachures de la carte sont d’autant plus denses que la période humide est longue (suivant définition de Gaussen, pour un mois sec Pmm < 2 T°)

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Chapitre 3 Les grands traits des régimes hydrologiques du fleuve Niger L’ouvrage principal traitant de l’hydrologie du fleuve Niger jusqu’à son entrée au Nigeria est la Monographie Hydrologique ORSTOM n°8 en deux tomes, publiée en 1986 sous la direction d’Y. Brunet-Moret avec la collaboration de P. Chaperon, J.P. Lamagat et de M. Molinier. Les données utilisées vont jusqu’en 1979. Nous citerons assez peu cet ouvrage dans la suite de ce rapport,- pour ne pas surcharger son contenu -, mais on doit savoir que tous les travaux réalisés depuis, actualisant plus ou moins l’hydrologie du bassin, font référence à cet ouvrage. Pour le Nigeria, les informations obtenues sont relativement ponctuelles, c’est-à-dire que nous n’avons pas trouvé de synthèse. On retrouve pour le Cameroun, le Tchad et le Bénin des monographies Orstom (Olivry, 1986, Le Barbé, 1990). Pourquoi parler des régimes hydrologiques ? Parce que tout au long de son cours, le Niger va connaître une évolution assez remarquable : soumis à un régime tropical simple dans son bassin supérieur, le Niger va subir une phase d’épuisement et de retard de ses écoulements dans ses errances aux confins sahariens, puis progressivement, avec son retour vers le sud, de nouveaux apports vont, toujours en régime tropical, reconstituer petit à petit ses débits avec finalement le renfort majeur décisif de la Bénoué ; celle-ci le transforme en fleuve puissant jusqu’à son delta maritime . A la différence des autres fleuves importants de l’Afrique de l’Ouest, Sénégal et Volta, le débit du Niger reste soutenu en période d’étiage par l’arrivée au printemps de la crue de l’été précédent observée sur le bassin supérieur (Guinée) – ce qu’on appelle depuis la république du Niger la crue noire – et la crue annuelle au Nigeria reste en phase avec les pluies de l’été, c’est la crue blanche, riche en transports solides. M. Pardé (1933) l'a décrit ainsi : "Le bas Niger, par sa courbe à deux maxima, fait croire à une alimentation double, et c'est une impression fausse. En réalité, dans tout son bassin, ce fleuve ne connaît qu'une seule et même période pluvieuse, celle de l'été tropical. Mais les particularités du tracé en plan et du profil en long et en travers dédoublent curieusement la saison des hautes eaux... Le Niger sénégalien vers Bamako et le tronçon inférieur en aval de Say éprouvent à la fois une crue saillante d'été avec maximum de septembre. Mais le volume liquide mis en mouvement sur le cours supérieur s'attarde bientôt à l'excès, et s'épuise en partie par évaporation et infiltration, avant le coude de Tombouctou, à cause de l'insignifiance de la pente et de l'énormité du champ d'inondation où les eaux s'étalent et s'immobilisent presque. Le flot principal, qui est passé à Koulikoro vers le 25 septembre en moyenne, arrive à Tombouctou seulement vers le 1er janvier; puis il ne franchit Niamey, très aplati, que vers le 2 février, donc six mois après les pluies qui l'ont produit. Sur le bas Niger cette crue sénégalienne, ralentie de façon nulle par ailleurs constatée sur le globe, ne participe pas à l'intumescence locale d'été ; mais elle freine la baisse des eaux, à partir de novembre ou de décembre ; elle finit même par prendre l'avantage sur elle et par provoquer une montée graduelle jusqu'à un maximum de mars bien inférieur à celui de septembre. C'est l'exemple le plus grandiose de l'influence que peuvent exercer les conditions d'écoulement dues au relief sur le régime des eaux courantes."

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Figure 3.1 : Exemple de limnigramme du Niger à son arrivée dans le delta maritime ; 1 carreau correspond à 1 mètre de hauteur d'eau ( d'après Pardé 1933). Bassin supérieur et delta intérieur du Niger Le bassin supérieur du fleuve Niger est constitué de quatre branches-mères d’importance comparable : le Niger proprement dit ou Djoliba (Bassin Versant [B.V.] de 18600 km²), le Niandian (BV de 12700 km²), le Milo ( B.V. de 13 500 km²) et le Tinkisso (B.V de 19800 km²). Les trois premiers bassins sont les plus arrosés et reçoivent en tête de bassin parfois plus de 2000 mm/an ; ils sont aussi les plus pentus et présentent les débits spécifiques les plus abondants : 563 mm sur le Milo, 531 mm sur le Niandan et 442 mm sur le Niger à Kouroussa, alors que pour le Tinkisso à Ouaran (18760 km²), plus au nord, la lame écoulée tombe à 244 mm. (J.A.Rodier, 1964., Bamba et al.,1996a, Sangaré S., 2001) Les valeurs citées sont calculées sur la période 1950-2000 et intègrent années humides et période sèche récente. A Siguiri (station de Tiguibery), à quelques dizaines de kilomètres de la frontière du Mali, le bassin a une superficie de 67 600 km² et un module interannuel de 948 m3s-1, soit une lame écoulée de 438 mm. Sur la même période la pluie reçue par le bassin est de 1520 mm/an ; le déficit d’écoulement est de 1082 mm, valeur qui peut être assimilée à la seule évapotranspiration réelle . Le tableau ci-après donne la répartition mensuelle des écoulements en débits. Le régime climatique tropical de transition, dit Guinéen ici, explique les débits bien soutenus observés de juin à janvier, avec plusieurs pointes de crue, le maximum de la crue centré sur septembre et une saison de basses eaux qui ne dure que quatre mois avec étiage en avril. On a relevé des crues maximales jusqu’à 1500 m3s-1sur le Tinkisso à Ouaran, jusqu’à 1000 m3s-1sur le Milo à Kankan, jusqu’à 1500 m3s-1 (et même 1960 m3s-1en 1962) sur le Niandan à Baro ; les maximums de crues surviennent le plus souvent dans la seconde quinzaine de septembre et sont pratiquement en phase quand la crue annuelle arrive à Siguiri où le maximum observé a atteint 5930 m3s-1 en 1962, 10 maximums sur la période dépassant 5000 m3s-1. Les étiages absolus qui étaient en moyenne de l’ordre de 50-60 m3s-1pour le Niger à Siguiri tombent à moins de 20 m3s-1dans le dernier quart du XXième siècle .

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La station de Banankoro contrôle les entrées du Niger au Mali, le régime est à peu près le même que celui de Siguiri. Plus en aval, le Niger reçoit le Sankarani, dont les eaux proviennent pour l’essentiel de Guinée (les 2/3 du bassin sont guinéens) ; le bassin fait 35500 km² au confluent et le Sankarani est contrôlé à la station de Sélingué (34200 km²). Tableau 3.1 : Débits moyens mensuels des trois branches majeures sud du fleuve Niger et à sa sortie de Guinée en m3s-1 Après reconstitution des débits naturels de Sélingué pour la période la plus récente (avec

barrage), on a un module moyen interannuel de 345 m3s-1, soit 318 mm de lame écoulée pour une hauteur de précipitations interannuelle de 1370 mm, soit un déficit d’écoulement 1052 mm. Avant la sécheresse des dernières décennies et la mise en service du barrage, les étiages variaient entre 10 et 25 m3s-1. Les maximums les plus forts ont atteint 2143 et 2054 m3s-

1respectivement en 1969 et 1979. La première station hydrométrique du fleuve Niger a été installée à Koulikoro en 1907. La chronique des débits du Niger à cette station constitue avec celle du Sénégal à Bakel, l'information intégrée la plus complète que l'on ait sur les variations hydroclimatiques de l'Afrique de l'Ouest depuis le début du siècle.; à cette station, la superficie du bassin versant est de 120 000 km², dont seulement un cinquième au Mali. Le débit moyen interannuel calculé sur 83 ans est de 1420 m3 s-1 soit un module spécifique (ramené à l'unité de surface) de 11,8 l s-1 km-2. Avec une hauteur de précipitation interannuelle estimée à 1500 mm et une lame d'eau écoulée de 370 mm, le coefficient d'écoulement moyen atteint 25%; la reprise par évaporation serait de 1130 mm (Brunet - Moret et al, 1986, + 10 années). Les maximums de crue ont été observés en 1924 et 1925 avec 9409 et 9669 m3s-1, la dernière grande crue ayant été observée en 1967 avec 9344 m3s-1; la valeur médiane de l’étiage était pour 73 ans de mesures (avant le barrage de Sélingué ) de 25 m3s-1. Une dernière station importante, Ke Macina, permet de calculer les entrées du Niger dans son delta intérieur. Le bassin fait 141 000 km² ; les modules ont perdu de 250 à 50 m3s-1suivant les années ; depuis Koulikoro, il n’y a plus d’apports significatifs mais déjà des conditions d’intense évaporation sur les surfaces mouillées et surtout les prélèvements pour irrigations,

Station Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc AnnéeNiger à Kouroussa

52.6 25.4 13.5 8.76 12.3 57.4 180 414 682 595 299 112 232

Niandan à Baro

49.1 26.3 17.0 14.6 30.5 108 257 464 679 544 282 103 215

Milo à Kankan

35.2 20.0 14.4 16.0 29.2 81.6 229 439 599 412 179 70 177

Niger à Siguiri

200 103 58.6 44.0 67.1 231 804 2054 3304 2708 1244 454 948

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en moyenne pour l’ensemble, 135 m3s-1 soit environ 10% de l’apport initial. Le module est de 1207 m3s-1sur la période 1952-1990. Le bassin supérieur est complété par le tributaire le plus important de la zone : le Bani, qui ne rejoindra cependant le fleuve que dans le delta intérieur. Avant de rejoindre ces vastes zones d’inondations, il est contrôlé à la station de Douna (bassin de 101 600 km²). Sur la période 1953-1990, le module est de 419 m3s-1 soit une valeur spécifique de 4,12 l s-1 km², 3 fois moins que sur le Niger. La lame d’eau écoulée est de 130 mm, soit 10.8 % de coefficient d’écoulement. Le bassin est nettement moins arrosé (1200 mm) et les conditions d’écoulement moins favorables que sur le Niger supérieur. Le module du Bani ne représente ainsi que 11 à 41% des modules à Koulikoro suivant le type d'années considérées. Le régime des crues Le Niger supérieur et le Bani font l'objet d'une grande crue annuelle, caractéristique pour le Niger supérieur du régime tropical de transition alors que le Bani suit un régime tropical pur (Rodier, 1964). L'hydrogramme correspondant résulte de l'évolution progressive, au cours de la saison des pluies, du débit de base sur lequel se greffent des pointes de crues d'une durée variable. Compte tenu de la taille des bassins versants (120 000 km2 à Koulikoro pour le Niger et 102 000 km2 pour le Bani à Douna), les crues exceptionnelles ne correspondent pas obligatoirement avec les fortes averses dont la répartition spatiale est généralement limitée. Les débits maximums annuels sont en assez bonne relation avec le volume annuel écoulé. Pour les grands fleuves, le maximum annuel caractérise bien le régime des crues et des hautes eaux (représentant l'essentiel de l'écoulement annuel) qui correspond aux mois d'abondance pluviométrique (Olivry et al., 1998). Une étude statistique des modules et maximums de crue est donnée dans le tableau suivant. Tableau 3.2 : Analyse fréquentielle de quelques paramètres hydrologiques observés sur le bassin du Niger (modules et maximums) (d'après Olivry et al., 1995a)

Années Humides Médiane

Années sèches

Période de retour en années 100 20 10 2 10 20 100 Modules en m3s-1 Koulikoro (NIGER) 2366 208

9 1940

1419 898 750 472

Douna (BANI) 918 854 827 419 153 84 70 Maximum crue en m3s-1 Koulikoro (NIGER) 9330 829

0 7735

5590 3800

3300

2260

Douna (BANI) 4460 3560

3480

2425 806 565 364

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La conjugaison du caractère épisodique des pluies ("mousson africaine"), des faibles pentes, de la direction sud-nord des cours principaux, des sols peu perméables, de plaines d'inondations qui absorbent les excédents de crues, explique la médiocrité des puissances de crue du Niger supérieur et du Bani (médiocrité caractéristique des cours d'eau d'Afrique sèche (Rodier, 1964). Ces deux cours d'eau drainant des régions différentes (relief, précipitations...), leurs crues ne sont pas de la même puissance, ni synchrones. Le régime du Haut Niger est fortement dominé par les précipitations des hauts bassins guinéens, alors que les précipitations moins abondantes sur le bassin du Bani expliquent des apports moindres. Outre les différences absolues entre le Niger et le Bani, on verra plus loin un regroupement des valeurs actuelles dans une gamme très déficitaire ; ce thème sera développé par la suite. Variabilité saisonnière des débits et répartition mensuelle des écoulements Pour les deux cours d'eau, c'est le régime des précipitations qui commande la grande variabilité saisonnière des débits et induit des variations importantes de débit entre l'étiage et la crue. Pour le Niger, pendant six mois (janvier à juin), les débits des basses-eaux représentent moins de 8% du débit annuel. La remontée des débits s’annonce en mai, mais ne devient vraiment significative qu’au mois de juillet. Les coefficients mensuels de débits sont respectivement de 17, 30 et 25 % en août, septembre et octobre. Le maximum de crue a lieu généralement dans la deuxième quinzaine de septembre, soit un léger décalage par rapport au maximum des pluies en août. Plus de 80 % du volume s'écoule pendant 4 mois, entre août et novembre. La décrue, rapide et assez régulière, est caractérisée par deux phases. La première correspond à l'épuisement des eaux de surface (ruissellement) ; la deuxième phase, qui se distingue par une diminution rapide des débits dès fin novembre, correspond à la vidange des nappes souterraines qui assurent alors exclusivement l'écoulement de surface : c'est la phase de tarissement. L’alimentation en décrue et lors des basses eaux est principalement due au cumul des vidanges de petites nappes de versant assez semblables et caractéristiques de la géomorphologie générale de l’Afrique intertropicale ; leur recharge ne dépend que des apports par infiltration des lames d’eau précipitées (Olivry et al., 1998). Une étude complète réalisée sur 9 bassins représentatifs au Mali (Joignerez & Guiguen, 1992) a montré que certains bassins avaient une part importante de leur écoulement qui provenait d'écoulements de base retardés incluant vidange de mares et restitution de nappes (notamment au sud Mali et nord Côte d’Ivoire). La cuvette lacustre Vaste zone d'épandage des apports du Niger, la cuvette lacustre constituée par un delta intérieur inondable et un système complexe de lacs en rive droite et rive gauche couvre une superficie de plus de 50.000 km² ( dont 20 à 30 000 km² de plaines d’inondation) suivant un rectangle orienté SW.NE de 450 km de longueur sur 125 km de largeur Le fonctionnement hydrologique de la cuvette lacustre du fleuve Niger est largement dépendant : - des conditions d'écoulement exogènes, l'essentiel des ressources en eau provenant des régions beaucoup plus arrosées de l'amont et donc des régimes hydroclimatiques des bassins supérieurs du fleuve Niger et du Bani ;

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- des conditions morphologiques et climatologiques propres au delta intérieur, régissant les écoulements (défluences, inondations) et le bilan hydrologique (évaporation, infiltration). Le tableau rappelle pour trois années-type (humide, moyenne et sèche) les débits moyens annuels aux principales stations de Koulikoro, Douna et du Delta. L'année 1954 correspond à une année humide de fréquence cinquantennale ; 1968 est très voisine de la moyenne et 1985 a une fréquence cinquantennale sèche. L'examen des modules montre que les écoulements contrôlés à l'entrée du Diaka et après le confluent Mopti-Bani ont déjà perdu environ 18%, 14% et 6% des apports initiaux, suivant que l'on a une crue forte, moyenne ou faible. Les pertes sont d'autant plus importantes que les zones d'inondations augmentent, mais aussi que les défluents secondaires transfèrent des volumes plus importants. Par rapport aux entrées, les modules de Diré ont perdu environ 47%, 37% et 32%, de la crue forte à la crue faible. Tableau 3.3: Exemples de variation des modules, de Koulikoro à Tossaye, pour trois années hydrologiquement contrastées (m3.s-1).

Station Année humide(1954)

Année moyenne(1968)

Année sèche (1985)

Koulikoro 2075 1445 915 Ke Macina 1951 1306 765 Bani Douna 926 456 150 Bani Sofara 646 382 130 Diaka Kara 642 409 255 Niger Mopti 1702 1098 604 Diré 1522 1118 619 Tossaye 1457 1033 574

Ce sont bien évidemment ces pertes et leur ampleur qui font la caractéristique hydrologique principale de la cuvette lacustre (avec l'amortissement de la crue annuelle) et, de celle-ci, la plus grand zone d’évaporation en Afrique de l'Ouest. La chronique de ces pertes annuelles exprimées en km3 a été comparée dans la figure 3.2 à celle des entrées dans la cuvette lacustre. L'étude des pertes annuelles montre que l'on passe de 29 km3 entre les entrées et Diré pour la période humide, à 7 km3 pour la période sèche soit un rapport de 4,14 (valeurs extrêmes : 40 et 6 km3). Pendant la période sèche (1970-1995), les apports fluviaux ont chuté de 46 % pour une baisse des précipitations de 19 % seulement.. En période humide, les sorties représentent 54 % des entrées alors qu’elles constituent 65 % des sorties en période sèche.

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y = 0.5294x - 189.33R = 0.99 et N=23

0

200

400

600

800

1000

1200

1400

0 1000 2000 3000Module Ké-Macina + Douna (m3.s-1)

Perte

del

ta (m

3 .s-1)

Cette étude (1991à 1997)

Figure 3.2 : Relation entre les entrées et les pertes dans le delta intérieur du Niger (de 1955 à 1997) (Picouet, 1999)

Autrement dit, les pertes dans le delta intérieur sont moins fortes en valeur absolue mais aussi en valeur relative en année sèche. Cela est dû à ce que ces pertes ne sont que des pertes par évaporation d’autant plus élevées que les surfaces d’inondation sont grandes. Les précipitations utiles, -c’est à dire participant au bilan du delta en tombant sur les surfaces en eau, les autres étant reprises par évaporation-, ne font que compenser les pertes par infiltration qui alimentent la nappe du continental terminal de l’Azaouad qui plonge vers le N-W. L'ensemble de ces pertes et leur ampleur constituent les caractéristiques hydrologiques principales du delta intérieur du Niger et font de celui-ci, une formidable machine évaporatoire en Afrique de l'Ouest. (Pardé, 1933). Entre Diré et Tossaye, le Niger perd encore, en année moyenne, 2,7 milliards de m3 par évaporation. Que sont les pertes par évaporation des plans d’eau créés par l’homme par rapport à celles d’un système naturel comme l’hydrosystème delta intérieur ? Les figures qui suivent montrent à l’échelle mensuelle l’importance de ces pertes en km3 et en débits par comparaison aux hydrogrammes. On retiendra qu’en année moyenne c’est 30 km3 qui partent en évapotranspiration sur 60 qui sont arrivés de l’amont et que les surfaces d’inondation maximale varient de 5000 km² à plus de 30 000 km², des années les plus sèches aux plus humides. Ces superficies sont actuellement précisées par l’imagerie satellitaire à travers les travaux d’A. Mariko (2000) sur NOAHH-AVHR. (voir en annexe le traitement d’une image)

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1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 19900

20

40

60

80

100en km3

PERTES ENTREES

Figure 3.3: Evolution des volumes des apports annuels du bassin supérieur en milliards de m3 (km3) mesurés sur Ké-Macina et Douna et pertes correspondantes à l'aval du Delta Central(Diré).

-4000

-2000

0

2000

4000

6000

8000

10000

12000

14000

Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Janv Fev Mars Avril

Mois de l'année hydrologique

Pert

e en

eau

(106 m

3 )

Années Humides (1962-1966)

Années Sèches(1982-1986)

Figure 3.4: Moyennes interannuelles des pertes de volume en m3 dans le delta intérieur du Niger au pas de temps mensuel pour des années représentatives des périodes sèche et humide (d'après Olivry, 1995). A partir de décembre les valeurs négatives indiquent la restitution dans le réseau d’une partie des eaux stockées dans les plaines d’inondation.

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-6000

-4000

-2000

0

2000

4000

6000

8000

mai

juin juil

août

sept oct

nov

déc

janv févr

mar

s

avr

mai

EntréesDiréSortie-Entrées

Déb

it jo

urna

lier (

m3 .s

-1)

Restitution

Stockage et pertes

Arrivéede la crue

-6000

-4000

-2000

0

2000

4000

6000

8000

mai

juin juil

août

sept oct

nov

déc

janv févr

mar

s

avr

mai

EntréesDiréSortie-Entrées

Restitution

Stockage et pertes

Arrivéede la crue

Déb

it jo

urna

lier (

m3 .s

-1)

Figure 3.5: Comparaison des hydrogrammes d'entrée (Ké-Macina+Douna) et de sortie (Diré) du delta intérieur du Niger pour deux années contrastées (1994/95 et 1992/93)

La deuxième caractéristique de la cuvette lacustre est le lent cheminement des écoulements avec un amortissement considérable de la crue annuelle ; celle-ci connaît donc une étalement dans l’espace et un étalement dans le temps. . Plus la crue est forte, plus elle s’étale dans l’espace des plaines d’inondation et plus elle s’étale dans le temps avec un maximum amoindri à l’aval qui apparaît plus tard dans la saison. (voir figures d’années représentatives, ci-après) Ainsi, pendant toute la période de fort déficit hydrologique, le maximum survenait à Niamey à la mi-décembre, alors qu’en année humide le maximum n’est observé que fin janvier, début février. Les écoulements sont plus rapides lorsqu’ils restent pour l’essentiel canalisés dans le lit mineur du fleuve.

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

4000

4500

5000

mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avr

Déb

its jo

urna

lires

(m3 .s-1

)

Ké-Macina

Douna

Nantaka

Akka

Diré

1992-1993

Figure 3.6 : Amortissement des hydrogrammes de l'amont vers l'aval pour l'année hydrologique 1992-93

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0

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mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avr

Déb

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lires

(m3 .s-1

)

Ké-MAcina

Douna

Nantaka

Akka

Diré

1994-1995

Figure 3.7 : Amortissement des hydrogrammes de l'amont vers l'aval pour l'année hydrologique 1994-95 Le Niger moyen et inférieur et la Bénoué Après toutes ces pertes, le Niger s’infléchit vers le sud-est à partir de Tossaye-Bourem sans recevoir d’autres apports ; le premier affluent est burkinabé, c’est le Gorouol qui amène en année moyenne 100 millions de m3 pour un bassin de 45 000 km² (0.07 l s-1km² ou 22 mm de lame écoulée), une journée d’évaporation dans le delta intérieur ! Jusqu’à Niamey, trois autres affluents burkinabés (dont la Sirba) peuvent apporter environ 1 milliard de m3 en année moyenne. En définitive le régime du fleuve est assez peu modifié, sauf qu’en septembre au moment de la crue des affluents sahéliens une première pointe de crue peut être observée renforçant le débit du fleuve de 5 à 20%, suivant l’hydraulicité de ces affluents. Le module moyen du Niger à Niamey était de 1020 m3s-1, il est de 670 m3s-1sur les 20 dernières années…les 2/3 de la moyenne antérieure. Le maximum moyen annuel était de 1840 m3s-1et il arrive assez fréquemment que la crue due aux affluents sahéliens (en septembre) soit plus forte que la crue tardive de l’amont . Les étiages sont sévères et le Niger s’est même arrêté de couler en 1985. La figure montre quelques hydrogrammes annuels des dernières années communiqués par le CIP/ABN… et l’on peut déjà parler de crue blanche (chargée en sédiments) et de crue noire. De Niamey à la frontière du Nigéria, le fleuve gagne 20% d’apports grâce à ses affluents de rive droite venus du Bénin : la Mékrou, l’Alibori et la Sota. Les lames écoulées de ces cours d’eau sont en moyenne de l’ordre de 100 mm, mais l’irrégularité interannuelle est grande : on passe pour les lames décennales sèches et humides à des valeurs inférieures à 40 mm et supérieures à 200mm. (Le Barbe et al., 1990). A Malanville, le volume qui transitait par le Niger était en moyenne de 36 milliards de m3, soit 1140 m3s-1 (35 ans) alors que, depuis les années 1980, le module interannuel est tombé à 800 m3s-1.

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L’hydrogramme annuel est modifié de manière beaucoup plus sensible que les débits proprement dits ; la crue des affluents béninois arrive dès juillet d’où des étiages plus soutenus qu’à Niamey et deux crues blanche et noire de valeurs médianes équivalentes (2200 m3s-1) et une crue blanche décennale de 2800 m3s-1.

Figure 3.8 : Hydrogrammes des 8 dernières années hydrologiques à Niamey (1994-2002). Les premières pointes aiguës correspondent aux crues des affluents burkinabés tous proches, tandis que le second maximum correspond de décembre à février à la crue amortie du Niger supérieur.( Whycos-OMM/CIP-ABN) Au Nigeria, le Niger ne va plus cesser de s’enrichir des apports de tributaires recevant des précipitations de plus en plus abondantes. Après avoir reçu en rive gauche la Sokoto qui draine un bassin mi-sahélien, mi-tropical en amont du barrage réservoir de Kainji, le débit moyen annuel s’est considérablement enrichi d’autres apports plus méridionaux et, à Jebba , le Niger a un débit de 1600 m3s-1 ; mais celui-ci est tombé en moyenne à 950 m3s-1au cours des 15 dernières années. Après avoir reçu la Kaduna (BV de 65 500 km²) dont le module est de l’ordre de 600 m3s-1 (crues puissantes de 3000 m3s-1 en moyenne mais étiages nuls), le Niger roule à Baro en année moyenne 2500 m3s-1 sur la période 1914-1960, soit un volume de 79 km3, pour un bassin versant de 730 000 km². Le maximum annuel est passé à 9000 m3/s et la crue décennale à 12000 m3s-1. Comme à Koulikoro, on a un hydrogramme aigu avec maximum en septembre de la crue blanche, mais la crue noire n’est plus qu’un souvenir, toutefois tangible, puisque les « étiages » sont soutenus de janvier à mai à hauteur de 1500-2000 m3s-1 .

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A Lokoja, le Niger reçoit le renfort de la Bénoué. Celle-ci, sur la période 1950-1980 a un débit moyen à Garoua (Cameroun) de 350 m3s-1, dont 250 m3s-1mesurés à Riao, sortie de l’actuel barrage de Lagdo, et 100 m3s-1du Mayo Kébi (Nord Cameroun et Tchad) ; sur l’ensemble de la période d’observation, dont l’information parcellaire obtenue depuis 1980, le débit moyen à Garoua serait de 330 m3 /s soit un volume écoulé annuel de 10, 4 km3. En régime naturel, les crues pouvaient atteindre des maximums exceptionnels (6000 m3s-1en 1948) fin août ou septembre mais le maximum médian est de l’ordre de 2900 m3s-1. Les étiages pouvaient être réduits à quelques dizaines de litres par seconde, voire des débits nuls. En recevant juste avant la frontière du Nigeria, les apports du Faro (environ 310 m3s-1), la Bénoué camerounaise apporte en année moyenne au Nigeria 22 milliards de m3 (dont 1,6 milliard de m3 seulement en provenance du Tchad), soit un débit interannuel de 700 m3s-1ou 7,4 l s-1km². La lame écoulée est de 230 mm pour une lame précipitée de 1240 mm et un coefficient d’écoulement de 18,6%.(Olivry,1986). Au Nigeria, les apports vont se succéder, d’abord avec un module de 200 m3s-1pour la Gongola (des maximums de crue moyens de l’ordre de 1200 m3s-1), puis surtout des apports en rive gauche issus de régions beaucoup plus arrosées, pour être montagneuses (dorsale camerounaise, Adamaoua et plateau de Jos en rive droite) et surtout soumises à des climats plus méridionaux du type tropical de transition. Ces apports, - de la Taraba, de la Donga et de la Katsena Ala - totalisent environ 1700 m3s-1 en année moyenne, soit 54 milliards de m3 pour 63500 km² de superficie des bassins, soit une lame écoulée de 844 mm/an ; sur ce total, 14 milliards de m3 sont issus de la province du Nord-West du Cameroun où les têtes de bassins ne couvrent pourtant que 8750 km² de superficie : soit une lame écoulée d’environ 1600 mm et un débit spécifique interannuel de 50 l s-1km² pour des précipitations interannuelles de 2600 mm, (coefficient d’écoulement de 60%). Les étiages restent soutenus (4 l s-1km² pour l’étiage absolu). Mesurées près de leur confluence avec la Bénoué, les crues moyennes annuelles sont de 1800 m3s-1 pour la Taraba et la Donga et de 2800 m3s-1 pour la Katsena Ala. Les hydrogrammes présentent une montée rapide en juin, puis une forme dentelée jusqu’en fin octobre avec maximum début octobre et un léger fléchissement en août qui annonce déjà une légère influence équatoriale qui sera plus sensible au sud- ouest et notamment dans le delta maritime. A Makurdi, la Bénoué est totalement transformée : le module y atteint 3150 m3s-1 pour un bassin de 305 000 km² ; le volume annuel écoulé est de 100 milliards de m3. On doit noter ici que c’est sensiblement la valeur (97 km3) du volume annuel écoulé sur les 20 dernières années… ce qui voudrait dire qu’ici l’incidence de la sécheresse a été moins forte qu’ailleurs en Afrique de l’Ouest (sauf pour les années 1980). L’hydrogramme montre une pointe nette en septembre-octobre marquant les apports du bassin amont décalés dans le temps et en juin, juillet-août une première intumescence des débits ou une montée progresssive correspondant aux affluents aval dont on vient de parler, ; suit un tarissement progressif plus lent que sur le bassin amont avec un étiage absolu de 240 m3s-1en moyenne. La crue moyenne annuelle atteint 12 000 m3s-1. Au confluent avec le Niger, sur la même période la Bénoué a un débit interannuel de 3400 m3s-1, soit un volume annuel moyen de 107 km3. Après Lokoja, le Niger inférieur- avec ses 190 km3en année moyenne - file plein sud vers son delta et l’océan. A la dernière grande station hydrométrique, Onitsha, le fleuve s’est encore enrichi de 10 km3 (soit 200 km3). L’hydrogramme est une composition des

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hydrogrammes de Baro et de Makurdi. : montée progressive des eaux en juin juillet, maximum atteint en octobre (le maximum annuel moyen est de 25 000 m3s-1), puis tarissement se terminant par un palier légèrement ascendant maintenant un débit de 2000 –2500 m3s-1, correspondant à la crue noire, avant un étiage absolu assez confortable (mai) avec 1500 m3s-1. Cette abondance sur les longues séries de données ne doit pas occulter les périodes déficitaires ; sans y inclure les années 1970 déjà sèches, le module interannuel mesuré à Onitsha de 1980 à 2000 est de 4720 m3s-1 seulement, soit un volume écoulé de 149 km3/an et donc ¼ en moins. L’année 1984, la plus déficitaire jamais mesurée, n’apporte à Onitsha que 109 km3. On reviendra sur ces aspects déficitaires dans un autre chapitre. Dans le delta maritime, les précipitations sont de l’ordre de 2700-3000 mm/an sur 30 000 km² ; l’évapotranspiration réelle est de l’ordre de 1000 mm/an ; c’est donc 1700-2000 mm de lame écoulée – et un volume supplémentaire de 50-60 milliards de m3 – qui participent au bilan hydrologique du système Niger de manière diffuse et non mesurable… et, en définitive, 250 km3 /an arrivent dans le golfe de Guinée. Pour conclure ce chapitre, nous donnons ci-après un tableau (3.4)des débits et volumes écoulés au stade des observations acquises en 1960, avec indication des aménagements hydrauliques qui existent ou sont en projet à l’heure actuelle et un second tableau (3.5)dans lequel nous avons reporté les débits moyens annuels observés de 1980 à nos jours. Dans les deux cas, nous avons confirmation que l’apport de la Bénoué est supérieur à celui du Niger à leur confluence à Lokoja , ainsi que la carte du bilan hydrologique des écoulements. On donne également en annexe cette carte qui schématise les volumes écoulés à divers niveaux du bassin du Niger, y compris, pour les zones de la boucle du Niger, les volumes des pertes importantes par évaporation..

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Tableau 3.4: Débits et volumes annuels moyens écoulés sur les bassins du Niger et de la Bénoué de l’amont jusqu’à l’océan suivant données antérieures à 1960. (Sources Orstom et J.Rodier), avec indication des pays concernés, des superficies des bassins versants aux stations indiquées, débits en m3s-1, volumes en km3, indication d’ouvrages [Bar. pour barrage] en projet (*) ou réalisés(**) en 2002 ou de sites particuliers et des affluents principaux avec leur débit moyen annuel. En rouge , les valeurs négatives correspondent à des pertes significatives. A comparer avec données plus récentes, beaucoup plus faibles. Pays S km² Station Débit Volume Site particulier Affluent et débit annuel Guinée NIGER Tinkisso 220 *Bar.Fomi Niandan 260 Milo 275 67 400 Siguiri 1015 32 **Bar.Sélingué Sankarani 405 Mali 120 000 Koulikoro 1545 49 **Off.Niger Irrigation - 80 + C.I. *Bar.Talo Bani 670 +B.F. 222 000 Entrées

delta 2195 70

330 000 Diré (sortie)

1110 35 Delta Intérieur Evaporation -1085, Soit 34 km3

* Bar.Tossaye Niger Niamey 1020 32 *Bar.Kandadji Evaporation -90 *Bar. W Bénin 440000 Malanville 1140 36 *Bar.Mékrou Nigeria ** Bar. Goronyo,

Bakolori Sokoto 200

**Bar. Kainji Jebba 1600 50,5 **Bar.Jebba ** Bar Shiroro Kaduna 600 730 000 Baro 2525 80 Cameroun BENOUE ** Bar. Lagdo 27 600 Riao 280 8,8 Tchad M. Kébi 100 Cameroun 64 000 Garoua 375 12 Nigeria Gongola 200 Taraba 500 Donga 500 Cameroun Katsena 800 Nigeria 305 000 Makurdi 3150 100 Lokoja 3400 107 NIGER Lokoja 3000 95 1 100 000 Onitsha 7000 220 Delta maritime

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Tableau 3.5 : Evolution des débits (en m3s-1 ) observés de 1980 à nos jours (estimations d’après données disponibles par l’auteur du rapport) Pays S km² Station Débit Affluent et débit annuel Guinée NIGER Tinkisso 160 Niandan 189 Milo 160 67 400 Siguiri 755 Sankarani 265 Mali 120 000 Koulikoro 1040 Irrigation - 80 + C.I. Bani 207 +B.F. 222 000 Entrées

delta 1247

330 000 Diré (sortie)

750 Evaporation - 490

Niger Niamey 670 Evaporation -90 Bénin 440000 Malanville 800 Nigeria Yedere

Bode 820 Sokoto 100

Jebba 950 Kaduna 400 730 000 Baro 1370 Cameroun BENOUE 27 600 Riao 212 Tchad M. Kébi 80 64 000 Garoua 308 Nigeria

Gongola 120

Taraba 380 Donga 400 Cameroun Katsena 675 Nigeria

305 000 Makurdi 2380

Lokoja 2500

NIGER Lokoja 1600 1 100 000 Onitsha 4570 m3s-1

ou 144 km3

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Chapitre 4 Les transports de matières et la qualité des eaux Transports solides et dissous Les matières solides peuvent être transportées par les cours d’eau en suspension et font alors partie du flux hydrique qu’elles accompagnent avec la même vitesse que les écoulements, ou déplacées par le courant soit par saltation, soit par charriage à des vitesses beaucoup moins rapides. Les suspensions sont composées de sables fins, de limons et d’argiles, tandis que le charriage concerne les sables et éléments plus grossiers. Le tonnage exporté en suspension est de loin le plus important et on estime les transports par charriage pour un système comme celui du fleuve Niger à moins de 5% de la charge en suspension. Sur son bassin supérieur, le fleuve Niger est d’une manière générale peu chargé et les concentrations moyennes annuelles du sont de l’ordre de 20 à 30 mg.l-1 et augmentent en traversant les régions plus sèches de l’aval jusqu’à 50 mg.l-1. Elles sont de l’ordre de 50 à 75 mg.l-1 sur le Bani. Les variations saisonnières sont cependant importantes et, les premières crues de la saison transportant plus de sédiments, les concentrations peuvent aller jusqu’à 150-200 mg.l-1 en mai-juin (300 mg.l-1 sur le Bani) et tomber à moins de 5 mg/l aux étiages

1991

0

20

40

60

80

100

120

140

160C MeS (g m-3)

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500Q (m3 s-1)

[a]

1990

0

50

100

150

200

250C Mes (g m-3)

0

200

400

600

800

1000Q (m3 s-1)

Débit M.e.S.

HYDROGRAMME

CONCENTRATIONS DES MES

[b]

Figure 4.1: Exemples d'hydrogrammes et de concentrations en M.e.S. pour le Niger à Koulikoro (a) et le Bani à Douna (b).(Gourcy, 1994) Ce transport en suspension comprend le produit de l’érosion des versants par le ruissellement et celui de l’érosion des berges (qui n’est jamais qu’une reprise de dépôts antérieurs). La

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charge de matières en suspension transitant sur le Niger varie de 700 000 tonnes à 2 millions de tonnes suivant l’année d’hydraulicité faible ou forte. Les flux de matières en suspension exportées en année hydrologique (de 1991/92 à 1997/98), obtenus à partir des concentrations moyennes mesurées régulièrement aux stations, les concentrations moyennes annuelles (rapport annuel entre flux de MES et flux hydrique), et les taux de transport spécifique (Ts) sont présentées dans le tableau ci-après pour les stations principales du Niger supérieur.

Tableau 4.1 : Flux annuels de matières en suspension sur le Niger amont (Banankoro, Koulikoro et Ké-Macina) et le Bani (Douna). (Ts : Transport spécifiques)

1991/92 1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98

Banankoro Flux (103 t. an-1) 338 411 467 800 862 596 479 Débit (m3.s-1) 531 521 521 1070 977 825 729 [MES] (mg.l-1) 20,1 25,1 28,4 23,7 27,9 22,9 20,8 Ts (t.km-2.an-1) 4,8 5,8 6,6 11,3 12,1 8,4 6,7

Koulikoro Flux (103 t. an-1) 607 593 665 1 296 1 014 960 986 Débit (m3.s-1) 767 775 732 1480 1310 1050 1019 [MES] (mg.l-1) 25,1 24,3 28,8 27,8 24,5 29,0 30,7 Ts (t.km-2.an-1) 5,1 4,9 5,5 10,8 8,4 8,0 8,2

Ké-Macina Flux (103 t. an-1) - 715 1 028 1 974 1 701 1 223 1 139 Débit (m3.s-1) - 681 647 1320 1180 929 911 [MES] (mg.l-1) - 33,3 50,4 47,4 45,7 41,8 39,6 Ts (t.km-2.an-1) - 5,1 7,3 14,0 12,1 8,7 8,1

Douna Flux (103 t. an-1) 257 229 315 729 389 422 448 Débit (m3.s-1) 190 139 135 459 224 200 202 [MES] (mg.l-1) 42,8 52,3 74,1 50,3 55,1 66,9 70,3 Ts (t.km-2.an-1) 2,5 2,3 3,1 7,2 3,8 4,2 4,4

Les flux de MES exportés présentent des variations importantes suivant l'hydraulicité de l'année contrairement aux concentrations. L'étude de la répartition saisonnière des flux de MES montre que quelle que soit la station plus de 70% des flux annuels sont exportés en l'espace de 3 mois (août, septembre, octobre). Sur cette période, l'augmentation importante des débits est compensée par la diminution également importante des concentrations. Les flux mensuels moyens des mois d'août et septembre sont ainsi équivalents. En revanche, le transport annuel va très peu dépendre des fortes concentrations atteintes lors de la phase d'érosion initiale (courant juillet) : cette période ne pesant en moyenne que pour 12% dans le flux annuel. Le transport particulaire annuel est donc avant tout expliqué par la quantité de volume écoulé. La traversée du delta intérieur, le séjour des eaux du Niger dans les vastes plaines d’inondation vont être l’occasion d’importantes décantations et de dépôts notamment dans la

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première partie du delta en amont d’Akka et des lacs centraux (lac Débo). Certaines reprises de sédiments apparaîtront dans le delta aval, avec l’apparition des premiers cordons dunaires en amont de Diré. Le tableau qui suit présente les résultats du calcul des flux annuels de MES sur les stations du Delta Intérieur pour les années hydrologiques 1992-1993 à 1997-1998. (Picouet, 1999).

Tableau 4.2 : Flux de matières en suspension, concentrations et débit moyens annuels sur les stations principales du delta intérieur du Niger (Akka et Diré).

1992/93 1993/94 1994/95 1995/96 1996/97 1997/98

Akka Flux (103 t.an-1) 591 654 1 033 989 897 832 Débit (m3.s-1) 577 571 1209 892 753 739 [MES] (mg.l-1) 32,5 36,3 27,1 35,2 37,8 35,7

Diré Flux (103 t.an-1) 784 766 1 487 1 183 962 887* Débit (m3.s-1) 574 563 1084 866 745 729* [MES] (mg.l-1) 43,3 43,2 43,5 43,4 41,0 38,6*

• débit estimé en 1998 par corrélation de station à station.

Comme sur les stations du bassin amont, les variations sont importantes suivant l'hydraulicité de l'année et l'on retrouve à l’échelle annuelle et pour chaque station la relation linéaire qui existe en première approximation entre les flux de MES et les volumes écoulés. On peut remarquer que les concentrations moyennes annuelles de MES à la station de Diré sont d'une stabilité exemplaire d'une année à l'autre : de 41 à 43,5 mg.l-1 (soir un coefficient de variation de 2%). Le détail des bilans de flux annuels de matières en suspension sur les différentes parties du delta définies plus haut est donné dans le tableau suivant :

Tableau 4.3 : Bilan des flux de matières particulaires dans le delta intérieur du Niger en milliers de tonnes

103 t 1992/1993 1993/1994 1994/1995 1995/1996 1996/1997 1997/1998Entrées delta (1) 944 1 343 2 703 2 090 1 645 1 587

Sortie lac Débo (2) 696 747 1 250 1 162 1032 957 Bilan delta Amont -248 -596 -1 453 -928 -613 -630

Sortie delta (3) 784 766 1 487 1 183 962 887 Bilan delta Aval +88 +19 +237 +21 -70 -71

Bilan Total -160 -577 -1 216 -907 -683 -700

(1) Somme des flux des deux entrées (Ké-Macina et Douna) ; (2) Somme des flux des trois émissaires sortant du

lac Débo (Akka, Awoye et Korientze) ; (3) Flux à la sortie unique du delta (Diré).

Le bilan global montre que le delta intérieur du Niger retient entre 0,16 et 1,2 millions de tonnes par an durant la période observée (soit de 17 à 45 % des flux entrants). Les bilans intermédiaires montrent que l'essentiel des pertes en MES s'effectue sur le delta amont.

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La figure suivante illustre l'évolution spatiale des flux transportés annuellement pour deux années contrastées (1993/94 et 1994/1995). Elle met en évidence les fortes pertes sur le delta amont et les éventuelles reprises sur le delta aval et donc un fonctionnement très différent des deux parties du delta.

(a) 1993/94

KE-MACINA AKKA

DOUNA

Autres

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

EntréesDelta

SortiesDébo

SortieDelta

Flux

ME

S (1

03 t/a

n)

(b) 1994/95

KE-MACINA

AKKA

DOUNA

Autres

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

EntréesDelta

SortiesDébo

SortieDelta

Flux

MES

(103

t/an)

Figure 4.2: Evolution spatiale des flux de MES pour les années 1993/94 (a) et 1994/95 (b).

Sur le Niger moyen, après la traversée du delta intérieur, les concentrations en matières en suspension tendent à augmenter par apport des poussières de l’harmattan et de sables éoliens provenant des dunes qui bordent les rives du Niger. A Tossaye, des concentrations supérieures à 100 mg.l-1 sont prévisibles. Cette tendance va se poursuivre sur le Niger moyen et aux apports précédents vont s’ajouter ceux transportés par les crues très érosives des affluents sahéliens burkinabés. Ainsi le Gorouol à Dolbel, a une concentration moyenne calculée sur 7 ans de 750 mg.l-1 pour un module de 9 m3/s, avec 5 mois sans écoulement et des concentrations mensuelles dépassant le gramme par litre comme indiqué ci-dessous (en mg.l-1) :

Année Mars Avri Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov MOY Mod MOY. 1010* 1265* 868 549 475* 604* 345* 752 9

A Kandadji, site du grand barrage projeté au Niger, le fleuve intègre ces gains en suspensions comme le montrent les moyennes établies sur 7 ans de 1976 à 1983 :

Concentrations moyennes mensuelles du Niger à Kandadji (en g m-3) Année Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avri Mai MOY. 151 337 229 139 93 46 32 38 46 60 58 66

A Niamey, les concentrations en MES ont encore augmenté ; les données concernent d’autres années d’observation et ne sont pas directement comparables aux précédentes, mais elles indiquent bien l’importance des petits affluents burkinabés (Dargol et Sirba) . Cette importance du transport de sédiments par les affluents sahéliens ou tropicaux secs mais très anthropisés se retrouvera au Nigeria (Sokoto, plateau de Jos, Gongola, etc.) et sur la Bénoué (affluents du Nord Cameroun ou des concentrations de plus de 10 g.l-1 ont été mesurées en début de saison) (Nouvelot,1969 ;Olivry,1978). Le tableau donne les résultats des mesures effectuées par Gallaire (1995) à Niamey.

Tableau 4.4 : Concentrations moyennes mensuelles (en g.m-3) du Niger à Niamey

Année Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Fév Mars Avri Mai

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1984 79 48 88 165 84/85 329 442 338 241 500 150 100 74 77 106 71 133 85/86 133 383 402 373 227 176 116 109 106 72 75 77 1986 91 440 504 454 MOY. 184 422 415 356 364 163 108 91,5 87,3 75,3 78,0 125

Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc jan Fév Mars Avril Mai0

100

200

300

400

500

0

100

200

300

400

500 KANDADJI NIAMEY

Concentrations (g/m3)

Figure 4.3: Concentrations moyennes mensuelles à Kandadji (76-83) et Niamey (84-86)

Le flux total de sédiments en suspension transitant en année moyenne sur la période observée est de 1, 64 millions de tonnes à Kandadji, le Gorouol ayant amené sur la même période une moyenne de 180 000 tonnes/an. Sur les trois années de mesures faites par R. Gallaire (1995) à Niamey, le transport annuel est de 3, 5 millions de tonnes, ce qui pourrait être la borne inférieure de la valeur inférieure des exportations de matières en suspension à cette station. La figure suivante montre pour Kandadji le décalage entre la courbe des flux solides qui précède celle des débits.

12108642000

1000

2000

0

100

200

300

400

Débit liqu id e (m 3/s) F lux so lide (1000 t)

D ébit Flux

Juin Juil Août Sept O ct Nov Dec Jan Fev M ars Avril M ai

Figure 4.4: Hydrogramme moyen et variations mensuelles des flux de matières en suspension sur le Niger à Kandadji. La capacité de transport du Niger moyen et de la Bénoué, à travers des affluents au régime tropical avec des crues violentes au fort pouvoir érosif, a considérablement augmenté depuis Niamey. La très forte densité de population au Nigeria entraîne une fragilisation des sols. Sans que cela soit comparable au transport spécifique de certains cours d’eau des zones semi-arides (Afrique du Nord ), les charges transportées commencent à poser un problème d’envasement des retenues et des chasses de fond doivent être prévues sur les barrages. On comprend mieux que la crue aval du fleuve en s’identifiant à cette forte charge sédimentaire s’appelle la crue blanche, tandis que les eaux claires de Guinée et du Mali sont identifiées à

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la crue noire ( mais sans rapport avec la matière organique contenue dans les eaux du Rio Negro en Amazonie ou du Congo). A Onitsha, pour Meybeck (1984) et Milliman (1992), le Niger transporterait 40 millions de tonnes de sédiments par an, avec pour référence un débit liquide de 154 km3 correspondant donc aux années très déficitaires ; la concentration moyenne annuelle serait de 260 mg.l-1. Le flux de sédiments est supérieur à celui du fleuve Congo de plus de 30%, alors que ce dernier amène 7 fois plus d’eau à l’Océan que le Niger. Les transports dissous ne connaissent pas de grandes variations de concentrations de l’amont vers l’aval. Hormis les variations saisonnières (voir en annexe) classiques et propres à chaque station avec augmentation des concentrations en basses eaux, les concentrations Tableau 4.5: Concentrations moyennes en ions majeurs des eaux du Niger au Mali (Picouet 1999), à Onitsha, d’après Meybeck, 1979 (en mg.l-1 ) Ion Majeur Calcium Magnésium Sodium Potassium Chlore Sulfate Carbon. Total Niger Ke Macina

2,4 1,1 3,0 1,5 1 22,3 31,3

Bani 2,8 1,2 2,6 2,1 0,6 23,8 33,1 Bénoué à Garoua*

5,6 1,9 3,5 2,0 - - 30,5 43,5

ONITSHA 4,10 2,60 3,50 2,40 1,3 1,0 36,0 50,9 * analyse ponctuelle en décembre 1974 . Pour Onitsha, on doit y ajouter 15 mg/l de Silice SiO2, soit une charge dissoute totale de 66 mg/l ; Milliman et Syvitski (1992) citent une valeur de 59 mg/l, soit un transport de matières dissoutes parvenant à l’océan de 9 millions de tonnes pour l’année considérée assez faible et qui peut être estimée à 10 millions de tonnes en année moyenne (écoulement de 182 km3), ce qui fait quatre fois moins que le transport solide en suspension. On doit noter que les concentrations de silice sont toujours du même ordre de grandeur (12 à 13 mg/l pour le bassin supérieur) et que le gain général dans les concentrations des ions majeurs au Nigeria est dû au drainage de terrains sédimentaires absents du bassin supérieur. Pour le bassin amont du Niger, le transport dissous est en revanche supérieur de 30 à 40 % au transport de matières en suspension. De 1,13 à 2,3 millions de tonnes de matières en solution sont exportées vers le delta intérieur du Niger suivant les années : 72 à 85 % de ce flux sont apportés par le Niger (station de Ké-Macina). Ceci représente un flux spécifique de 4,7 à 9,7 t km-2 an-1. Le flux spécifique est très faible à la station de Douna sur le Bani (de 1,7 à 6,5 t km-2 an-1) par rapport à celui observé à Ké-Macina sur le Niger (6,2 à 12,3 t km-2 an-1). Ce dernier est lui-même plus faible que ceux calculés sur les stations du Niger plus amont de Banankoro (8,2 à 19,6 t km-2 an-1) et de Koulikoro (8,6 à 17,5 t km-2 an-1 ).

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Ségou

Bamako

0 200 km

Bassin versant du Niger supérieur(141 000 km2 à Ké-Macina)

Bassin versant du Bani (102 000 km2 à Douna)

KE-MACINA

DOUNAKOULIKORO

BANANKORO

Stations principales

Villes principales

579974

390353

13281271TDS

MES

Flux en 103 t/an

8561451

Figure 4.5: Bilan global du transport sur le bassin amont du Niger. Répartition des exportations de matières dissoutes et particulaires vers le delta intérieur du Niger (moyenne interannuelle de 1992 à 1997).(Picouet,1999) Finalement, le bilan global du transport vers les entrées du delta intérieur montre que 2 à 5 millions de tonnes de matières entrent dans le delta intérieur du Niger. Il n'y a pas de dominance de l'un ou l'autre des modes de transport puisque ces matières sont, à l'erreur de calcul près, pour moitié transportées sous forme dissoute ou particulaire. On aura remarqué qu’en se dirigeant vers l’aval la part du particulaire augmente : cela a déjà été dit plus haut pour les mesures au Niger et au Nigeria et montre bien que les sols peu protégés de ces zones ont une érodibilité plus forte.. Cette différence entre stations mais aussi pour une même station et pour différentes années est liée en premier approximation à l'intensité de drainage plus ou moins importante. Le bilan annuel des flux dissous entrants et sortants sur les deux grandes parties du delta (delta amont et delta aval) est indiqué pour les deux années hydrologiques contrastées de 1993/94 et 1994/95 dans le tableau ci-après.

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Tableau 4.6 : Bilan des flux hydriques et de matières dissoutes totales dans le delta intérieur du Niger

1993-1994 1994-1995 Volume Flux TDS Volume Flux TDS (km3.an-1) (103 t.an-1) (km3.an-1) (103 t.an-1)

Entrées delta 24.7 1177 56.1 2367 Sortie lac Débo 20.8 932 45.7 2295

Perte delta Amont -4.2 -245 -10.4 -73 Sortie Diré 17.8 829 34.2 1734

Perte delta Aval -2.7 -103 -11.5 -560 Perte Totale -6.9 -348 -21.9 -663

Les pertes en sels contribuent à alimenter la nappe du Continental Terminal qui s’enfonce vers le nord-ouest, à former des encroûtements salins en bordure des plaines d’inondation et des lacs périphériques ; des migrations de sels, comme celles observées sur le lac Tchad dans le Kanem (natron) sont probables. Les difficultés rencontrées par le navigation fluviale sur le Niger moyen et supérieur et la haute Bénoué depuis une trentaine d’années ont induit l’idée que le transport des sables par charriage avait considérablement augmenté provoquant le dépôt de bancs sableux et l’ensablement de biefs autrefois navigables. Il est incontestable dans le delta intérieur et autres zones du fleuve connaissant des diffluences ou des bras secondaires que la sécheresse en mettant hors d’eau ces défluents n’a pas permis le « rinçage » annuel des dépôts de sables éoliens et dunaires venus encombrer le lit et qu’il faudrait quelques années de bonnes crues pour rétablir les circulations hydrauliques antérieures. (C’est notamment le cas dans la partie aval du delta intérieur). Mais il est assez subjectif de penser qu’il y a plus de sables transportés par le fleuve aujourd’hui parce que l’on voit dans son lit un paysage de bancs de sables pendant six mois au lieu de trois, ou que les bancs de sables ont engraissé parce que la navigation n’est plus possible que quatre mois au lieu de six.. La raison tient à ce que la tranche d’eau empruntée par la navigation est moins épaisse du fait de la faiblesse des crues. A supposer enfin que les états de surface des sols du bassin aient suffisamment changé pour augmenter la masse de sables disponible, les moindres écoulements du fleuve et des affluents entraîneraient un potentiel énergétique plus faible et donc de moindres transports. Ceci dit les bancs de sable se déplacent et leur cartographie change au cours des décennies, entraînant ici ou là des nuisances dans les conditions d’accès fluvial à certains villages. Les teneurs relatives en COP (Carbone Organique Particulaire >0,45µm) relevées lors des campagnes de 1996 à 1997 sur les 5 stations du bassin du Niger amont varient de 1,3 à 20,45 % du transport particulaire. La moitié des valeurs est inférieure à 4,95 % et seulement 25 % sont supérieures à 7,1%. Les valeurs les plus fortes sont rencontrées en décrue et en basses eaux. Les concentrations, en mg.l-1, sont le plus souvent comprises entre 0,1 et 1,85 (90% des valeurs). Sur les cours d’eau sous savane et forêt du (Niger moyen et inférieur), les % maximums de COP sont observés quand les concentrations en MES sont les plus faibles et peuvent dépasser 30%.. La moyenne annuelle se situe entre 6 et 8% de contribution aux MES, soit de l’ordre de 1,5 mg.l-1.

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La qualité des eaux Le contrôle des pollutions des eaux de surface est un problème important sur le fleuve Niger. Le développement de grandes métropoles au bord du fleuve ne s’accompagne malheureusement pas du développement de la collecte et du traitement des eaux usées, tant pour celles d’origine domestiques que pour celles d’origine industrielle, qui au mieux sont l’objet d’une certaine rétention mais polluent alors la nappe sous-jacente. Par chance le pouvoir auto-épurateur du fleuve est encore généralement suffisant pour reconstituer la qualité de l’eau au plan de son contenu organique, les concentrations en nitrates et sulfates restant finalement assez faibles. En revanche, d’éventuelles pollutions par éléments traces et métaux lourds doivent être surveillées. C. Picouet (1999) a mis au point un protocole de prélèvement des eaux dans les conditions de terrain propres à l’Afrique et à son climat qui lui a permis d’analyser les très faibles concentrations (en ppb) des éléments traces des eaux du Niger supérieur. Vingt-trois éléments sont analysés. Le facteur d’enrichissement calculé pour chaque élément par rapport à la croûte continentale moyenne, définie conventionnellement, permet de faire une première estimation de la contamination des eaux du fleuve par des éléments d'origine anthropique. Les résultats montrent que quelle que soit la station, les éléments Ti, Al, Fe, Zr, Y, TRs, Pb, U et V peuvent être considérés comme des éléments d'origine crustale, dérivant de l'altération des roches silicatées. Ces éléments sont corrélés entre eux et avec les matières en suspension (MES). Les facteurs d’enrichissement du Strontium sont très importants à Banankoro, puis diminuent jusqu'à Ké-Macina. Ils sont les plus faibles à Douna. Ceci suggère qu'un apport d'antimoine est possible à l’amont de Banankoro (en Guinée?). Cet élément est utilisé dans la métallurgie (pour les alliages), dans les piles, dans la fabrication de produits manufacturées, en médecine... Les autres facteurs d'enrichissement ne révèlent pas une contamination anthropique importante ni dans les eaux de pluie, ni dans les eaux du fleuve. Cependant il semble que les eaux à Koulikoro soient plus enrichies que celles de Banankoro à l'amont. Koulikoro se situe à l'aval de la ville de Bamako où l'on trouve les principales industries susceptibles de déverser des éléments métalliques (tannerie, teintureries, galvanisation, industrie textile...). Autre indication intéressante, aucun indice d’une pollution au mercure n’a été décelée sur le bassin supérieur malgré le travail d’orpaillage artisanal connu entre Siguiri et Kangaba. Un autre aspect des pollutions est lié à l’impact de l’utilisation des intrants agricoles sur la qualité des eaux. A. Bonnefoy (1998) a validé et complété des mesures et analyses faites par la CMDT (Compagnie malienne de développement des textiles)et la Direction Nationale de l’Hydraulique depuis 1992 sur l’ensemble de la zone cotonnière du Mali-Sud sur des puits, forages et eaux superficielles du bassin du Bani. On a trouvé la présence ponctuelle de pesticides, en particulier insecticides, mais sans jamais avoir de signal continu ; en revanche , on a la présence permanente de nitrates, nitrites, phosphates et ions ammonium dans de nombreux sites parfois au dessus des concentrations maximales admissibles (NO3 et NH 4) . Dès juillet, on décèle, avec le lessivage dû aux premières pluies, l’atrazine, la cyperméthrine et même du DDT dans un puits de la région de Fana ; l’encadrement paysan vise à réduire ou optimiser l’usage des pesticides ; quant à celui des fertilisants, largement utilisés pour les cultures de rente (coton : 1 t /km² dont 1/3 d’urée) et les céréales (0,4 t/km²) sur l’ensemble du bassin, il s’avère sans conséquences actuelles sur la qualité des eaux ; les nutriments participent dans le delta intérieur au développement des macrophytes et à celui de la faune ichtyologique. Qu’il s’agisse de métaux lourds , éléments traces ou pollutions par des intrants agricoles, même s’il n’y a pas d’indices graves d’une détérioration du système, il paraît nécessaire pour

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tous les états de valider un système de surveillance sous la forme d’observatoires de la qualité des eaux. La pollution dans le delta maritime pose d’autres problèmes qui sortent du cadre de cette étude : hydrocarbures et rejets industriels, intrusion saline dans la nappe souterraine surexploitée. (Abam, 1999, 2001). La qualité biologique des eaux est ici abordée comme un simple rappel des problèmes inhérents à l’Afrique subsaharienne. Louis Pasteur, déplorant les conditions d’hygiène en Europe, déclarait il y a un siècle et demi : « L’homme boit 80% de ses maladies ». Cela s’applique malheureusement toujours aux pays pauvres. Pour l’OMS, la pollution pathogène de l’eau et l’insalubrité de l’environnement sont à l’origine de 20 millions de décès par an, diarrhées et gastro-entérites infectieuses étant le signe pathologique majeur de ce manque d’hygiène. De ce point de vue, la Décennie Internationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement (1981-1990) n’a pu tenir ses objectifs en dépit d’efforts importants pour faire des points d’eau des installations salubres. Que ce soit dans les lotissements péri-urbains, éloignés de la distribution d’eau par fontaines, où latrines voisinent avec puits, ou en milieu rural où le puits commun est souvent pollué, on croyait avoir trouvé la solution par des forages protégés des pollutions extérieures ; de nombreuses enquêtes – dont certaines sur le bassin du Niger - montrent qu’une eau saine prélevée sur forage est polluée au domicile des populations rurales, les contenants étant eux-mêmes souillés (canaris, jerricans, etc.) ; le problème s’est déplacé, dans ce cas, de la qualité intrinsèque de l’eau à un problème d’éducation des populations-cibles.(Huttly, 1990 ; Monjour, 1998). Nous n’insisterons pas sur les autres maladies plus ou moins liées à l’eau et qui accablent ces pays (bilharzioses, paludisme,etc.) sauf pour évoquer la « victoire » que l’OMS est en train de remporter dans l’éradication de l’onchocercose en Afrique de l’Ouest . Ce projet a en outre permis d’obtenir un suivi hydrométrique de très bonne qualité sur les stations du Niger et régions environnantes, suivi assuré pour calculer des dosages adaptés d’insecticides sur les gîtes de larves de simulies.

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Chapitre 5 Les changements climatiques et la variation de la ressource en eau Effets durables des variations climatiques sur les régimes hydrologiques Les changements climatiques en Afrique de l’Ouest et Centrale sont bien établis depuis les années 1970. Ils se sont généralement traduits par une réduction importante des hauteurs de précipitations annuelles ainsi que de la durée de la saison des pluies, d’autant plus marquée que l’on se situe dans les régions tropicales nord et les zones sahéliennes. Y. L’Hôte et G. Mahé ont montré dans leur carte publiée en 1996 que le déplacement vers le sud des isohyètes de la période 1970-1989 par rapport à la moyenne 1951-1989 variait de 150 à 250 km suivant les zones du bassin du fleuve Niger (voir ci-dessous). Ces déficits pluviométriques répétés sur plusieurs années ont eu des conséquences tant sur le régime des eaux de surface et souterraines que sur les activités agricoles.(Mahé, Olivry, 1991). Les déficits hydrologiques sont plus marqués et une certaine durabilité du phénomène déficitaire persiste. La rupture climatique décelée au plan statistique vers 1968-1970 (Hubert, Carbonnel, 1987) a duré un quart de siècle. C’est celle que nous soulignons ici car elle remet en cause toutes les normes qui avaient été précédemment établies pour les aménagements hydrauliques ainsi que le principe des analyses classiques de séries statistiques. C’est elle qui a justifié la tenue de conférences scientifiques internationales comme celles de Ouagadougou en 1986 et d’Abidjan en 1998. Une nouvelle rupture, à confirmer, serait apparue en 1994-1995 avec un « retour à l’humide » et depuis une succession d’années humides, sèches ou moyennes. Ce qu’il est important de souligner d’ores et dejà, c’est que les déficits hydrologiques , la baisse de la ressource en eau, sont beaucoup plus importants que les déficits pluviométriques. On le verra dans les tableaux qui suivent où des moyennes on été calculées par décennie. La figure présentant pour l’Afrique soudano-sahélienne les variations des indices pluviométriques et d’écoulement depuis le début du siècle et jusqu’en 1990 montre bien la chute hors du commun de ces paramètres depuis 1970. Elle montre aussi l’amorce d’une diminution du déficit pluviométrique en fin de série ( et qui va se confirmer plus tard), qui n’est pas traduite dans le déficit hydrologique. La « mémoire du fleuve » garde le souvenir des déficits antérieurs à travers les altérations qu’ont connues les états de surface et les ressources souterraines de son bassin… et une bonne année pluvieuse ne peut suffire pour retrouver le régime antérieur du fleuve.

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Figure 5.1: Déplacement vers le sud des isohyètes (L’Hôte, Mahé, 1996)

1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990

0

10

20

30

40

-10

-20

-30

-40

Ecart à la moyenne en %

0

20

40

60

80

-20

-40

-60

-80

INDICE PLUVIOMETRIQUE INDICE D'ECOULEMENT

Figure 5.2 : Variations interannuelles des indices pluviométrique et d’écoulement moyens pour l’Afrique soudano-sahélienne depuis le début du siècle ( noter pour les années les plus

récentes l’évolution contrastée des écoulements et des précipitations)(d’après Olivry et al,1993).

Sur toutes les rivières de la région dont les chroniques étaient assez longues pour permettre cette analyse, on a constaté un changement de la relation hauteur de pluie-lame écoulée. Le

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processus s’est certainement fait progressivement, mais la période de déficit est suffisamment longue pour que l’on ait deux courbes distinctes. On donne dans la figure suivante l’exemple de cette relation pour le Niger à Koulikoro.

Pluie annuelle en mm

Lam

e éc

oulé

e an

nuel

le e

n m

m

1100 1200 1300 1400 1500 1600 1700 1800 1900

100

200

300

400

500

600

700

Avant 1970 Après 1970

y = 0,59x - 516,54R² = 0,71

y = 0,56x - 435,4R² = 0,79

Figure 5.3 : Relation entre hauteurs de précipitations annuelles et lames écoulées annuelles sur le Niger à Koulikoro. La même pluie annuelle donne moins d’écoulement dans la période la plus récente. L'hypothèse a été faite (Olivry, 1987) que le changement durable de la relation pluie-débit était dû à une réduction de l'écoulement de base et que le retour à des débits plus soutenus supposait la reconstitution des aquifères, possible avec un cumul de variations climatiques favorables dans le même sens. On avait introduit le concept de durabilité du déficit hydrologique au dela du déficit pluviométrique. L'étude des variations des coefficients de tarissement10 sur quelques stations du Niger amont et du Bani semble corroborer cette hypothèse (Bricquet et al., 1995 ; Bamba et al., 1996a et b ; Bricquet et al., 1997; Mahé et al., 1997). En effet, les coefficients de tarissement augmentent pour nombre de stations du simple au double depuis 1971, ce qui indique une vidange des nappes plus rapide, et donc une extension plus faible de celles-ci. Pour le Niger à Koulikoro, les données montrent un coefficient de tarissement qui a augmenté brutalement vers 1980 jusqu'à une valeur de 0,040 j-1 au début des années 90. Dans le cas du Bani, l'évolution du tarissement est tout aussi significative. De 1950 à 1975, le coefficient moyen est de 0,023 j-1, il passe à 0,03 j-1 à la fin des années 70 et à 0,04 j-1 à la fin des années 80. Après les sécheresses sévères des années 1970, 1980 et 1990, l'appauvrissement des nappes phréatiques n'a pu être compensé en dépit d'une faible amélioration de la pluviométrie des

10 Le tarissement d'un cours d'eau correspond à la vidange des réserves souterraines du bassin en dehors de toute précipitation et d'apport ruisselé. La décroissance des débits pour le bassin du Niger supérieur (Roche, 1963), prend une forme exponentielle d'expression : Qt = Q0e-α(t-t0) , connue sous le nom de loi de Maillet, où Q0 est le débit initial du début du tarissement, α, le coefficient de tarissement, t le temps en jours entre la date to d'observation de Q0 et celle du débit Qt à l'instant t.

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années 1988, 1989 et 1994. L'année 1994 a vu la crue du Niger à Koulikoro atteindre une cote inégalée depuis de nombreuses années, bien qu'a peine supérieure à la médiane calculée sur 86 ans. Les pluies sur le bassin ont pourtant été très abondantes (1670 mm), soit 15 % de plus que la moyenne 1951-1989.

0.01

0.02

0.03

0.04

0.05

1951 1957 1963 1969 1975 1981 1987Années

Coe

ffic

ient

de

Taris

sem

ent (

j-1) Niger Bani

Figure 5.4 : Evolution du coefficient de tarissement (d’après Bricquet et al., 1997)

On retiendra que le temps nécessaire pour que le débit de tarissement des cours d’eau soudano-sahéliens diminue dans le rapport de 10 à 1 est passé grosso modo de 4 mois à 2 mois (Olivry et al,1993). La relation présentée dans la figure 5.5 ci-après est d’une qualité relativement bonne et peut surprendre puisqu’elle montre la dépendance entre le coefficient d’écoulement et le coefficient de tarissement ; en fait, elle confirme l’importance des nappes et de leur niveau de remplissage dans la puissance de l’hydrogramme annuel.

0,02 0,025 0,03 0,035 0,04 0,045

10

15

20

25

30

35

y = 63,8 eR² = 0,7566r = 0,87

-36,4 x

coefficient de tarissement α j-1

coef

ficie

nt d

'éco

ulem

ent e

n %

Figure 5.5 : Coefficient d’écoulement dépendant du coefficient de tarissement : relation montrant l’ importance des aquifères. Série du Niger à Koulikoro (Olivry et al.,1998) C’est ce qui est illustré dans la figure 5.6 suivant cette relation avec des hydrogrammes en 1994 et 1995 beaucoup moins prometteurs que ce que les hauteurs de pluie tombées sur le bassin pouvaient laisser espérer.

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1/5 31/7 30/10 31/1 30/4 31/7 30/10 31/1 30/4

0

2000

4000

6000

8000

10000

1994/9625/26 et 26/27Crue "équivalente"

Déb

it jo

urna

lier e

n m

3.s-

1

1951 - 1990 moyenne

1994 - 1995 période sèche

Année équivalente période humide

Pluviométrie mm

1445 1670 1660

Lame Ecoulée mm 357 376 537

Coef. Ecoulement % 24.7 22.5 32.3

Tarissement α 10−2j-1 28.5 36.0 22.2

Figure 5.6 : Hydrogrammes comparés et valeurs caractéristiques (tableau) comparées pour la saison 1994-1995, la moyenne 1951-1990 et la moyenne des années de pluviométrie équivalente, puis pour l’année 1995-1996, avec surimpression des années 1924 et 1925 ayant reçu en période humide les mêmes hauteurs de pluie (Bricquet et al, 1996 et compléments). Si les exemples sont pris pour l’essentiel sur le bassin du Niger supérieur, il faut savoir que ce comportement hydrologique qui a été mis en évidence est général pour le bassin du Niger (sauf après Lokoja), le bassin de la Volta, celui du Sénégal et celui du Logone-Chari. Il sera très utile de s’en souvenir en cas d’évaluation de la ressource ou de prévision de débits en basses eaux : les idées communément admises auparavant sur le tarissement ou le volume des écoulements de base doivent être remises en question…. Révision des normes de prévisions hydrologiques De même, et sans qu’il soit besoin de s’étendre là-dessus, les valeurs des tableaux étant suffisamment parlantes, le principe de stationnarité des paramètres hydrologiques tels que maximum de crue, étiage ou débit moyen annuel a été remis en cause par la force des

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observations, la durée d’un phénomène climatique et ce dont on vient de parler, ce qui signifie que l’on n’est plus très assuré que les variables annuelles soient indépendantes et même assuré du contraire ; les variables apparaissent souvent auto-corrélées. De ce fait, les études statistiques fréquentielles qui constituaient un outil particulièrement utile pour évaluer un risque (crue), une défaillance (étiage) ou une rentabilité (écoulement annuel), etc., sont devenues beaucoup plus complexes. Elles restent cependant largement utilisées, mais s’il paraît raisonnable de réduire dans le contexte des trente dernières années les normes précédemment définies, il serait imprudent de réduire celles qui se rapportent à la prédétermination de crues.

Tableau 5.1 : Exemple de prédétermination des maximums annuels de crue sur le Niger à Koulikoro pour trois séries de valeurs

Fréquence de retour

sèche

Médian

Fréquence de retour

humide

m3s-1 50 20 10 2 10 20 50 100

1907-1992 2260 2680 3300 3800 5590 7735 8290 8910 9330

1907-1970 3400 3730 4240 4690 6290 7880 8330 8840 9180

1971-1992 1340 1680 2200 2660 4280 5900 6360 6870 7220

Nous donnons ci-après quelques figures et tableaux illustrant cette tendance naturelle générale à la baisse des ressources en eau. D’autres chiffres ont déjà été cités dans l’étude des régimes hydrologiques et quelques tableaux ont été reportés en annexe (débits). La reprise pour quelques années de précipitations plus abondantes, l’observation d’années moyennes et bien évidemment d’années encore bien déficitaires pourraient laisser penser que l’on est revenu dans une période de variation plus aléatoire. Le premier tableau proposé donne les bilans hydrologiques calculés sur 4 décennies par Mahé (1993), à Koulikoro sur le Niger et à Makurdi sur la Bénoué pour les apports amont, puis à Onitsha sur le Niger inférieur. Côté apports amont, on note une grande différence entre Makurdi et Koulikoro, cette dernière station ayant un coefficient d’écoulement de 16,5% pour la décennie la plus déficitaire (1981-1989), alors qu’il est de 25% à Makurdi grâce aux apports reçus par la basse Bénoué et provenant des zones humides nigerio-camerounaises. Le coefficient faible et relativement peu variable pour la station d’Onitsha tient d’abord à des lames d’eau faibles (ainsi que les précipitations), puisque l’on intègre l’ensemble du bassin et ses vastes zones sahéliennes à sub-désertiques, et une certaine régularisation des apports aval du fait de zones climatiques moins touchées par la période de sécheresse.

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Tableau 5.2: Bilans hydrologiques calculés par décennie de 1950 à 1989 sur trois stations majeures du bassin : le Niger à Koulikoro et la Bénoué à Makurdi pour les deux branches principales du réseau et le Niger à Onitsha qui mesure les sorties du Niger Inférieur. ( d’après Mahé,G. 1993) Terme du Bilan Décennie

1951-1960 Décennie 1961-1970

Décennie 1971-1980

Décennie 1981-1989

Moyenne 1951-1980

Moyenne40 ans

NIGER à KOULIKORO

Débit m3s-1 1800 1600 1260 795 1555 1378 Volume km3 57 50 40 25 49 43 Pluie mm 1611 1529 1403 1268 1514 1457 Lame écoulée mm 473 420 331 209 408 362 Déficit d’écoul. mm 1138 1109 1072 1059 1106 1095 Coeff. d’écoul. % 29,4 27,5 23,6 16,5 26,9 24,9 BENOUE à MAKURDI

Débit m3s-1 3294 3684 3097 2609 3358 3185 Volume km3 104 116 98 82 106 101 Pluie mm 1312 1294 1218 1094 1275 1233 Lame écoulée mm 347 388 326 274 353 335 Déficit d’écoul. mm 965 906 892 820 922 898 Coeff. d’écoul. % 26,4 30,0 26,8 25,0 27,7 27,2 NIGER à ONITSHA

Débit m3s-1 6771 6689 5387 4629 6282 5900 Volume km3 214 211 170 146 198 186 Pluie mm 1092 1011 940 871 1014 981 Lame écoulée mm 194 192 155 133 180 169 Déficit d’écoul. mm 898 819 785 738 834 812 Coeff. d’écoul. % 17,8 19,0 16,5 15,3 17,8 17,2

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0

500

1000

1500

2000

2500

24/25 38/39 52/53 66/67 80/81 94/95

Années Hydrologiques

Mod

ules

(m3 .s-1

)KoulikoroDounaDiré

Figure 5.7: Evolution des modules du Niger supérieur à Koulikoro, du Bani à Douna, du

Niger à Diré et moyennes interannuelles (1924-97).

Tableau 5.3 : Baisse continue de la pluviométrie et des écoulements depuis les quatre dernières décennies à Koulikoro sur le Niger (a) et à Douna sur le Bani (b) (Q : Débit ; P : Pluie ; Le : Lame écoulée ; Ke : Coefficient d’écoulement ; Ie : Indice d’écoulement ; Ip : Indice pluviométrique ; DE : Déficit d’écoulement)

(a) Koulikoro (120 000 km2)

Périodes Q m3s-1 P, mm Le, mm Ke, % Ie, % Ip, % DE, mm 1951 - 1960 1800 1611 473 29,4 128,6 107,8 1138 1961 - 1970 1600 1529 420 27,5 114,3 102,3 1109 1971 - 1980 1260 1403 331,0 23,6 90,0 93,9 1072 1981 - 1989 795 1268 209,0 16,5 56,8 84,9 1059

(b) Douna (101 600 km²)

Périodes Q, m3s-1 P, mm Le, mm Ke, % Ie, % Ip, % DE, mm 1951 - 1960 772 1251 239 19,1 166,0 112,4 1012 1961 - 1970 649 1187 201 16,9 139,6 106,6 986 1971 - 1980 247 1053 76,4 7,3 53,1 94,6 977 1981 - 1989 163 945 50,4 5,3 35,1 84,9 895

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Tableau 5.4 : Moyennes annuelles de pluies (P, mm), de débit (Q, m3s-1) et de coefficient d’écoulement (RC, %) et pourcentage de modification entre deux périodes 1950-1969 et

1970-1989. Area P Q

RC P Q RC P Q RC

Niger 1950 - 1969 1970 - 1989 % Change Siguiri 67 600 1735 1236 33.3 1464 755 24.1 -15.6 -38.8 -27.6 Baro 12 770 1974 271 33.9 1740 189 26.8 -11.9 -30.3 -20.9 Kankan 9 260 1974 211 35.1 1762 160 29.8 -10.7 -24.1 -15.1 Douna 102 000 1249 685 17.0 1024 218 6.6 -18.0 -68.1 -61.1 Koulikoro 120 000 1633 1719 27.7 1374 1048 20.0 -15.9 -39.0 -27.8

Tableau 5.5 : Exemple des variations interannuelles des Maximums de crue et des Etiages absolus du Niger à Malanville (440 000 km², bassin actif) m3s-1

Maximum Crue Malienne

Maximum Crue Soudanienne

Etiage absolu

Avant 1968

Après 1968

Avant 1968

Après 1968

Avant 1968

Après 1968

Moyenne 1950 1680 2360 1560 157 43,6 Médiane 1925 1760 2190 1480 151 37,8 Ecart-Type 170 307 588 359 75,5 27,9 Minimum 1710 1220 1530 1080 51,9 11,3 Maximum 2340 2430 3390 2270 266 93,2 1° quartile 1820 1420 1900 1300 91,5 27,6 3° quartile 2045 1830 2825 1800 236 49,2

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Chapitre 6 Les aménagements hydrauliques L’influence des aménagements hydrauliques et hydro-agricoles sur le développement de tout pays passe obligatoirement par une grande maîtrise de l’eau dont le pays dispose pour ses besoins, que ces ressources soient propres au pays ou qu’elles lui viennent des pays en amont, compte tenu également de ses obligations de transfert vers les pays à l’aval. C’est aussi l’existence de ces aménagements qui est la plus susceptible de modifier le fonctionnement de l’hydrosystème ; de nouveaux projets demandent en conséquence des études pluridisciplinaires poussées, études qui n’ont pas toujours été réalisées dans le passé. Tous les aménagements n’ont pas la même incidence en termes de modification du milieu et on peut notamment distinguer deux grands groupes : -Les ouvrages « au fil de l’eau » à niveau pratiquement constant ; ceux-ci sont utilisés pour faire les prélèvements d’eau pour l’alimentation urbaine ou l’irrigation, ou pour les centrales hydroélectriques à faible chute. -Les barrages réservoirs, ouvrages offrant une capacité de stockage saisonnier et parfois inter-annuel. Ces barrages réservoirs comprennent les ouvrages d’alimentation où l’eau est directement prélevée (consommation humaine et industrielle) et les ouvrages de régulation qui modifient le régime naturel du cours d’eau à l’aval de l’ouvrage et servent généralement pour la protection contre les crues ou pour soutenir les étiages pour les besoins à l’aval ou garantir un productible hydroélectrique. Lorsqu’il s’agit d’irrigation, on est souvent dans la perspective du « fil de l’eau » avec plusieurs niveaux ou catégories d’aménagement : - les petits aménagements par submersion naturelle (irrigation traditionnelle), liée à la

crue annuelle, nombreux dans les vallées alluviales, de la Guinée au Nigeria, sur le Niger et ses grands affluents, et notamment dans le delta intérieur du Niger ; c’est encore ce qui assure avec l’agriculture pluviale l’essentiel des cultures de subsistance dans ces pays.

- les aménagements par submersion contrôlée, par amélioration du système traditionnel (construction de digues, d’ouvrages de contrôle de l’eau, et de canaux de circulation de l’eau) ; ce type est encore entièrement dépendant de la crue ; il est également présent dans toute la vallée et concerne les aménagements avec maîtrise de l’eau par pompage (thermique ou solaire) exploités collectivement ou individuellement ;

- les aménagements avec maîtrise totale de la ressource, par dérivation de l’eau ; l’ampleur de ces aménagements suppose le plus souvent l’investissement de grandes sociétés agricoles ou d’organismes de développement ; on passe progressivement du fil de l’eau à des barrages réservoirs de petit volume ou ouvrages d’alimentation, en bénéficiant éventuellement de débits régulés à l’amont.

Lorsqu’il s’agit de produire de l’électricité on a également la dualité « fil de l’eau », « réservoir » avec plusieurs types de centrales : - les centrales de faible chute qui n’ont d’importance que par celle du débit turbiné et sont

limitées en puissance aux débits d’étiage, sauf régulation des débits à l’amont.

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- les mêmes centrales par simple dérivation du débit naturel mais bénéficiant d’une forte hauteur de chute naturelle ;

- les centrales au pied de barrages réservoirs pouvant bénéficier de la hauteur de chute créée par l’ouvrage, voire en plus d’une chute naturelle, avec donc des débits régulés sur l’année et une puissance garantie permanente fonction de la capacité du réservoir.

Ce sont les barrages réservoirs de forte capacité qui peuvent modifier considérablement le régime hydrologique à l’aval. Dans les projets des dernières décennies, les opérateurs s’efforcent de souligner les objectifs multiples de l’ouvrage : hydroélectricité, irrigation, débit régulé pour la navigation, pêche sur les lacs de retenue, etc. Ce sont ces barrages « à buts multiples » (multi-purpose) où l’on oublie souvent la composante environnementale qui demandent des financements lourds et extérieurs, octroyés avec circonspection au regard de leur réel intérêt. Les bailleurs de fonds ont une analyse qui pondère vers le bas l’intérêt politique national du projet, tel que le perçoit l’état concerné, et intègre le réel usage qui a été fait d’aménagements antérieurs… Dans ce qui suit seuls les aménagements importants existants ou en projet ont été pris en compte ; ainsi la pratique fort répandue notamment en Côte d’Ivoire ou au Burkina – et plus récemment au sud-Mali - de retenues collinaires, étangs villageois et autres n’est pas mentionnée ici. Il faut toutefois souligner que leur développement, d’autant plus prévisible qu’il dépend de décisions locales et de petits financements (associations et O.N.G), aura une incidence croissante sur le régime des écoulements à l’aval et le bilan hydrologique des bassins ; une réglementation commune à l’ABN devrait accompagner les futurs projets de petits barrages. Les aménagements existants : En Guinée : Les aménagements concernent à l’heure actuelle le versant océanique de la Guinée ; on note quelques micro-centrales en Haute Guinée et seul l’ouvrage de Dabola sur le Tinkisso a une puissance installée de 1,5 MW. Il s’agit d’un simple seuil en béton, sans réservoir conséquent, dominant une chute de 80 m. La production fournit une partie des besoins des villes de Dabola, Dinguiraye et Farannah. Au Mali : L’aménagement du Niger supérieur a commencé en 1920. Depuis cette date, trois ouvrages importants ont été construits sur le Niger supérieur. Entre 1924 et 1928, le premier aménagement de Sotuba est construit. En 1943, le barrage de Markala est mis en service avec un ambitieux programme d’irrigation d'environ 1 000 000 ha. En 1982 le barrage à buts multiples de Sélingué rentrait à son tour en fonction avec une puissance installée de 47 Mw et 1500 ha de terre irriguée. Avant l’interconnexion du réseau électrique (énergie produite à Manantali sur le fleuve Sénégal) les trois ouvrages en exploitation assuraient, de l’amont vers l’aval, les fonctions suivantes : - pour le barrage de Sélingué : 50% de la production annuelle d'énergie, soit 47 Mw et périmètre irrigué de l’ODRS à Sélingué - pour le barrage de Sotuba : 15% de la production annuelle d'énergie et 3000 ha (périmètre irrigué de Baguinéda). - pour le barrage de Markala : irrigation 55000 ha de riz et 5000 ha de canne à sucre (périmètre de l’Office du Niger).

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Ces ouvrages fonctionnent indépendamment dans leur gestion sur le même fleuve sur une distance de l’ordre de 420 km. On a ici l’exemple de trois aménagements qui résument le type d’usages et avantages attendus de tels ouvrages, mais aussi le type de problèmes que les populations riveraines peuvent rencontrer. Le barrage de Sélingué sur le Sankarani avant de rejoindre le fleuve Niger à quelques 70 km en amont de la ville de Bamako est à but multiples (hydroélectricité, navigation et irrigation). Il a permis la mise en eau d'une retenue artificielle de plus de 2,17 milliards de m3 avec une surface du plan d'eau de 430 km2 à la cote maximale de remplissage. Il est constitué de deux digues en terres de 2600 m de longueur totale et de 23 m de hauteur, encadrant un ouvrage en béton de 334 m de longueur (Hydroconsult, 1996 ; Diarra & Soumaguel, 1997). La navigation est possible en saison humide à l'aval de Koulikoro et en amont de Bamako, les rapides de Kénié et de Sotuba gênent la navigation entre Bamako et Koulikoro. Pour permettre la navigation, le barrage de Sélingué prévoyait dès sa conception des contraintes de restitution de 92 m3 s-1 en février, 162 m3 s-1 en mars, 184 m3 s-1 en avril et 174 m3 s-1 en mai, ces débits n'ont jamais pu être respectés. La figure 6.1,ci-après, montre la régularisation des débits du Sankarani à l’aval du barrage. Il convient de souligner qu’avec un débit turbiné de 100 à 150 m3 s-1 en saison sèche, Sélingué soutient de manière significative l’étiage jusqu’à Markala, mais aussi Gao et Niamey.

0

200

400

600

800

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1800

26/04/94 04/08/94 12/11/94 20/02/95 31/05/95

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it jo

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lier

(m3 .s-1

)

Débit turbiné Débit déversé

Soutien d'étiages

Remplissage de la retenue

Déversement

Figure 6.1: Evolution des débits journaliers sortants du barrage de Sélingué (1994-1995) L’aménagement au fil du courant de Sotuba était limité dans une première phase à un projet d’irrigation du périmètre de Baguinéda de 3 000 ha nécessitant le creusement d’un canal de 22 km. Ceci a nécessité la construction d’un barrage de dérivation qui, plus tard en 1963, fut aménagé pour produire parallèlement de l’hydroélectricité (5,5 Mw). Ce petit aménagement hydroélectrique et agricole est situé à 7 km en aval de Bamako sur la rive droite du fleuve et n'a pas d'influence sur le régime du fleuve (prélèvements pour irrigation peu importants) mais bénéficie aujourd’hui de débits plus soutenus en saison sèche. Le barrage de Markala, près de Ségou, a été construit pour les besoins d’irrigation de l’Office du Niger, (barrage à hausses mobiles avec retenue en amont). En amont de Ké-Macina, le delta intérieur du Niger est dominé par la vallée fossile communément appelée Delta Mort et dont la remise en eau a été rendue possible grâce à la construction du barrage de

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Markala. Celui-ci est en service depuis 1943 et comprend une digue en terre de 1813 m et un barrage à hausses mobiles de 816 m de longueur qui s'effacent complément en moyennes et hautes eaux. Ce barrage a permis l'aménagement et l'exploitation de parcelles irriguées en maîtrise totale de l'eau, pour la riziculture par l'Office du Niger (50 000 ha) et l'Office Riz Ségou (5 000 ha), et pour la culture de canne à sucre par la société Sukula (4 000 ha) ; soit au total environ 60 000 ha. En rive gauche, la prise d'eau du canal adducteur pour les irrigations de l'Office du Niger se partage en canal du Sahel (vers le lit fossile appelé Fala de Molodo) et canal du Macina (vers la rivière de Boky-Were, ancien bras également). Une dérivation en rive droite permet la poursuite de la navigation. Le volume stocké entre les cotes 299,5 et 300,50 m du système de l'Office du Niger a été estimé à environ 90 millions de m3. Les tableaux qui suivent montrent les prélèvements effectués par l’Office du Niger au cours des dernières années. Ceux-ci représentent près de 10% des débits transitant à Koulikoro en moyenne annuelle sur 15 ans et plus de 50% de ces apports pendant les mois de mars, avril, mai : ceci pour souligner que sans les débits régulés par Sélingué le fonctionnement devrait être abordé différemment… et que dire des projets d’une large extension des périmètres irrigués de l’Office (même sans aller jusqu’aux visions initiales qui parlaient d’un million d’hectares.), car l’eau qui est ainsi prélevée est définitivement consommée par évapotranspiration et recharge des nappes d’un espace stérile.

Tableau 6.1 : Prélèvements mensuels moyens de l’Office du Niger (entre 1982 et 1997), m3 s-1 Source : SERP/ON( Etude environnementale, 1999) Année Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc An. 1982 1997

55.4 55. 58.9 62.4 78.9 82.1 71.8 85.2 124 127 98.5 55. 79.5

Suite :Prélèvements mensuels de l’Office du Niger exprimés en % des débits de Koulikoro Année Janv Fév Mar

s Avri Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc An.

1982 1997

28.9 42.7 52. 51.6 52.2 31. 11.6 5.1 4.0 4.9 9.1 13.7 9.2

La communauté du delta du Niger composée d’éleveurs, d’agriculteurs et de pêcheurs commence à se préoccuper de la dégradation quantitative de la ressource en eau, pas toujours de la manière la plus rationnelle. Les pêcheurs se plaignent des fluctuations décimétriques causées par des lâchures variables en saison sèche qui perturbent certaines pratiques halieutiques dans la mesure où ces fluctuations ne sont pas annoncées ; d’autres confondent la baisse d’hydraulicité due à la sécheresse avec la mise en service de Sélingué, notamment pour les étiages ce qui est aberrant puisque Sélingué soutient les débit d’étiage , ou s’inquiètent, alors avec de bonnes raisons, d’une probable augmentation des prélèvements de l’Office du Niger, etc.

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Au Cameroun : L’aménagement hydroélectrique de Lagdo sur la Bénoué est situé 40 km en amont de Garoua. La Bénoué emprunte un défilé qu’elle a creusé au travers d’un vaste dôme granitique émergeant de la plaine. Les ouvrages comprennent le barrage proprement dit, en enrochements et noyau d’argile sur 308 m de longueur en crête et 40 m de hauteur, et deux digues latérales est de 630 m et ouest de 1260 m fermant la cuvette lacustre qui s’étend sur plus de 50 km à l’amont, d’une capacité totale de 7,7 km3 à la cote 218,8 m. Le volume de retenue utile est de 4,6 km3, ce qui représente 59% du débit moyen interannuel du bassin supérieur de la Bénoué, soit 248 m3 s-1 pour un bassin versant de 31000 km². Ce volume de retenue permet une régularisation interannuelle des débits de la Bénoué . L’usine hydroélectrique est alimentée par quatre conduites forcées de 6 m de diamètre , avec une puissance totale installée de 72 MW11. Les hauteurs maximale et minimale de chute sont respectivement de 28 et 16 m. La hauteur nominale de chute du projet est de 20 m, ce qui donne une puissance nominale de 51 MW et un productible annuel de 322 GWh en année moyenne. Des prises d’eau pour l’irrigation distribuent respectivement 14 et 9 m3 s-1 en rive droite et en rive gauche du fleuve. Au Nigeria : Le pays a été équipé de très nombreux barrages pour développer l’irrigation, assurer l’alimentation en eau des populations urbaines et rurales et produire l’énergie hydroélectrique. En 1991, le nombre de barrages opérationnels ou en construction atteignait le nombre de 160 sites dont 105 pour le bassin du Niger. Les besoins humains, agricoles et en énergie, d’une part, la réduction climatique de la ressource (la sécheresse au Sahel), d’autre part, expliquent ce développement. On soulignera que de nombreuses sources citées en référence donnent parfois des valeurs assez différentes entre elles. Il semble cependant que le rapport de Sanyu Consultants Inc. et al (1995) donne l’information la plus complète sur le Plan Directeur National des ressources en Eau (NWRMP). Par ailleurs, pour ce qui est du Nigeria, l’ABN paraît davantage concernée par ce qui se passe en amont du Nigeria que par une politique nationale d’aménagements parfois difficile à préciser lorsque s’y ajoute les projets plus modestes décidés par les différents états du pays ; ceci explique que le tour d’horizon présenté ici ne soit pas aussi complet que pour les autres pays. 11 Il convient de préciser quelques définitions des unités utilisées dans la production électrique ; la puissance d’un aménagement est fonction du produit entre débit et hauteur de chute et s’exprime en milliers de kilowatts (MW) ; on parle de puissance permanente garantie et de puissance équipée de la centrale comportant un certain nombre de groupes ; le productible est l’énergie totale qui peut être fournie en un an, soit en 8760 heures et s’exprime en millions de kilowatts/heure soit des GWh . Le productible garanti dépend du nombre d’heures pendant lequel la puissance équipée est opérationnelle ; on choisit souvent le rapport d’heures de l’année/heures d’utilisation effective, 8760/6000, mais ces règles ne sont pas d’usage dans tous les pays et les comparaisons entre aménagements sont souvent difficiles.

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Tableau 6.2 : Nombre de barrages existant au Nigeria par région du bassin du fleuve Niger avec leur capacité par type d’usage Nord-Ouest Centre-Ouest C-Est Bénoué Sud- Est Total Nb.de barrages

Irrigation 10 12 11 10 43 Alimentation 9 18 21 8 56 Electricité 1 2 3 0 6 Total 20 32 35 18 105 Capacité utile 109m3

Irrigation 1,73 0,49 2,22 0 4,34 Alimentation 0,05 0,44 0,14 0,002 0,63 Electricité 11,5 7,05 0,05 0 18,6 Total 13,28 7,98 2,41 0,002 24,57 L’aménagement hydroélectrique le plus ancien et le plus important est celui de Kainji sur le Niger. Il date de 1961. A Kainji, le bassin du Niger a une superficie de 593 000 km². Le réservoir a une capacité de 12 km3, mais la capacité utile de la retenue ne serait que de 2,7 km3. Pour Beets (1988), avant la mise en service du barrage, le total des apports annuels mesurés à Lokoja-aval était de 221 km3, soit 7000 m3/s en débit inter-annuel.. Beets impute au barrage de Kainji une baisse immédiate des débits après sa construction, en moyenne de 20%. Ces données doivent être prises avec réserve ; de plus, le poids de la sécheresse dans les régions soudano-sahéliennes est beaucoup plus significatif. Le barrage de Kainji équipé en 1969 de 8 groupes pour une puissance de 760 MW, ne disposait plus que de 5 groupes en état de marche en 1995, l’ensemble devant être entièrement révisé, soit une puissance de 500 MW. (Sanyu et al., 1995). Cette réhabilitation annoncée comme imminente déjà en 1992 par Mott Mac Donald Int. et al.(1992) est-elle faite aujourd’hui ? A l ‘aval, le barrage de Jebba, équipé en 1984 de 8 groupes, a une puissance disponible de 540 MW et fonctionne sur les débits régulés en amont et les apports intermédiaires. Le barrage de Shiroro équipé en 1989 de 4 groupes a une puissance de 600MW. Il est situé sur la rivière Kaduna . Sur le bassin de la Sokoto, le barrage de Goronyo sur la rivière Rima (BV de 21 500 km²) et celui de Bakolori sur la haute Sokoto (BV de 4800 km² et volume retenu de 0,45 km3) sont utilisés pour l’irrigation. Pour Abam (2001), les barrages-réservoirs de Bakolori, Kiri et Pankshin totalisent ensemble 5,589 km3, ce qui serait à l’origine d’une chute moyenne des débits à Lokoja de 45% dès 1982. Le niveau moyen du maximum de crue est passé de 11,13 m à 9,60 m à Lokoja. Au total 11 grands barrages sont identifiés sur le bassin du Niger au Nigeria. La production hydroélectrique était de 5500 GWh en 1999, soit un peu plus du tiers de l’ensemble de la production électrique, proportion qui tend à décroître du fait de la progression des besoins et des délais pour réaliser de nouveaux aménagements lourds.

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Il convient aussi de signaler le transfert d’eau d’environ 825 millions de m3 /an de la rivière Hawal affluent de la Gongola, tributaire de la Bénoué, vers le bassin du lac Tchad et les régions de Maiduguri Nous reproduisons ci-après un tableau qui nous a été communiqué dans lequel tous les sites n’ont pu être identifiés. Tableau 6.3 : Sites importants d’aménagements hydrauliques au Nigeria sur le bassin du Niger Barrage fleuve Retenue(106m3) Productible

GWh Annee

Kainji Niger 12000 2000 1961 Jebba Niger 3880 1650 1984 Shiroro Kaduna 7000 2000 1990 Balakori Sokoto 403 Goronyo Rima 933 Jibya Sokoto 121 Zobe Sokoto 170 Katangora 2 Katangora Owi Kampe Kiri 1 Gongola Dadin Kowa Gongola 34 1992 Kubli Swashi 62 Asa Kampe 34 Kagara Gurar 38 Zaria Golma 30 Kangimi Katongora 59 Suleja Usuman 49 Usuman Usuman 100 Les aménagements en projet: En Guinée, le barrage de Fomi sur le Niandan est un projet Énergie, agriculture, pêche et transport. Le volume total de la retenue serait de 6 milliards de m3

, dont 3.7 milliards de m3

utilisés pour l'hydro-électricité. L’étude de planification réalisée par HydroQuébec International prévoyait en 1986 un puissance équipée de 90 MW pour un productible de 402 GWh. L’énorme réserve prévue noierait une des vallées alluviales les plus riches et les plus peuplées de cette région. Mais cet aménagement permettrait l’irrigation de 70 000 ha dont 3500 en Guinée ; le Mali pourrait donc développer ses propres périmètres et on pense notamment à l’Office du Niger. Un autre aménagement hydro-électrique a été envisagé dans la même étude sur le Sankarani à Morissanako (72 MW, 280 GWh). On a cité aussi les possibilités d’aménagement sur le Tinkisso à Kolenda, sur le Milo à Koumana (projet agriculture, énergie), et à Kogbédougou ( projet Énergie) .

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Au Mali, divers projets sont envisagés ou en cours d’étude de faisabilité. Parmi ces projets on peut citer : - Le barrage de Kourouba sur le Sankarani ( énergie) doublant la production de Sélingué - Le barrage des rapides de Kenié sur le Niger à 35 km à l’aval de Bamako, site assez comparable au plan géomorphologique à celui de Sotuba. D’après Mott MacDonald Int. et al (1992), le projet Energie II de la Banque Mondiale avait prévu la factibilité de l’aménagement de ce site qui pourrait fournir de 200 à 300 GWh/an pour une puissance installée de 30 à 40 MW. - Le Barrage de Tossaye, à la sortie de la boucle du Niger, 30 km à l’amont de Bourem, est actuellement un des projets les plus avancés et paraît répondre à une volonté politique du gouvernement malien. A buts multiples, il aurait l’avantage de fournir dans une région éloignée de la capitale du Mali des ressources énergétiques et des possibilités d’irrigation sur la vallée du moyen Niger au Mali et au Niger. On a envisagé un volume de retenue pouvant aller jusqu’à 4 milliards de m3. Dans les projets les plus récents, pour une cote d’exploitation du barrage de 258,50 m la superficie de la retenue serait de 981 km² et sa capacité serait de 2,6 km3 ; avec 2500 mm de pertes nettes par évaporation , ce serait donc 2,4 milliards de m3

qui seraient perdus, soit 8% des apports au site. L’envasement annuel moyen, en l’occurrence à dominante sableuse, a été estimé sur la base de quelques mesures faites à Korioumé et Tosaye à 1,1 millions de m3. La puissance installée pourrait être comprise entre 30 et 40 MW. L’étude des courbes de remous en amont du barrage montre que la ligne d’eau en crue est perturbée jusqu’à Koryoumé, 330 km à l’amont de Tossaye, 9 années sur 10. Pour le mois d’étiage moyen la retenue influence la vallée jusqu’à Bamba, 125 km en amont. Les faibles pentes du delta et de la boucle du Niger expliquent cette influence considérable de l’aménagement sur l’amont . - Pour mémoire on citera le projet de barrage à Labbezanga, qui ne semble pas actuellement d’actualité. - Sur le Haut Bani, trois sites ont été reconnus sur la branche Baoulé ; l’un de ces sites, Baoulé 3 doit faire l’objet d’une étude de factibilité. Le bassin du Bani est par ailleurs le lieu de micro-aménagements, retenues collinaires, étangs aménagés par les villageois avec le concours d’ONG ; la densité de ces petits ouvrages n’atteint pas au Mali celle que l’on rencontre dans le nord de la Côte d’Ivoire ou au Burkina. - Sur le Bani inférieur, le projet de barrage de Talo a été récemment réactualisé dans le cadre d’un programme de mise en valeur des plaines du Moyen Bani du Ministère du Développement . Ce projet pose quelques interrogations relatives à son impact sur le delta intérieur du Niger, notamment dans la région de Djenné. Il est proposé de construire un ouvrage permettant de relever le niveau des eaux, à Talo sur le site d’un seuil naturel latéritique. L’ouvrage proposé est localisé 80 km à l’aval de Douna, 45 km à l’amont de Bénény Kegny et 125 km à l’amont de Djenné. Le volume maximum est de 175,6 millions de m3 à une cote de 274,35 m ; à cette cote, la superficie du réservoir est de 29 km2. L’impact à l’amont n’est pas très important pour les grandes crues. AGRER (1997), ayant fait des études topographiques, maintient que les villages à l’amont ne seront pas menacés. En revanche, il y aura un plan d’eau à l’amont de l’ouvrage pendant l’étiage, dont l’influence s’étend jusqu’à Douna. Les prélèvements concerneraient l’alimentation de 20 800 ha en casiers de culture : riz à submersion contrôlée (16 000 ha), bourgou (4 300 ha), pisciculture (500 ha). Un débit de 5 m3/s resterait prévu pendant l’étiage par la vanne de fond. La consommation en eau annuelle par « Talo »serait de l’ordre de 550 millions de m3, soit 14 % des entrées en fréquence décennale sèche. Pendant la période de pointe, le débit moyen sera réduit de 600 à 480 m3/s, ce qui entraîne une baisse de 70 cm environ à l’échelle de Bénény Kegny (SEDES, 1986). L’impact sur les

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inondations des plaines de Djenné devra être précisé. Il y aura un retard dans la pointe de la crue d’environ 10-20 jours. Cet aménagement est loin de susciter l’adhésion des populations de Djenné, soucieuses de protéger l’environnement d’un site classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO . Si nous avons consacré quelques paragraphes à cet aménagement, c’est parce qu’il constitue un bon exemple d’aménagement modeste laissé à la seule décision des autorités politiques locales et qui pourrait quand même avoir un impact négatif sur l’environnement. Au Niger, le projet de Barrage de Kandadji est probablement le projet le plus en vue actuellement pour la république du Niger. En amont de Niamey, ce barrage est à buts multiples, alimentation en eau, hydroélectricité (puissance prévue pour la centrale : 125 MW en 5 groupes ; productible annuel garanti : 560 GWh) et irrigation (122 000 ha potentiels). Le volume de la retenue serait de 1, 51 km3 . L’étude de faisabilité d’un autre projet de barrage a été achevé en 1988. Il concerne le Mékrou à Djondyonga ; ce serait un barrage au fil de l’eau avec une production de 26 MW; Enfin, le barrage de Gambou sur le Niger appelé aussi Barrage du W aurait une retenue de 4,3 km3 pour une hauteur d’exploitation de 176,50 m. L’étude de 1991 prévoit une puissance installée de 122,5 MW et une production garantie annuelle de 342 GWh. Avant de passer à une longue énumération des projets au Nigéria, dont on connaît peu de choses, nous reprenons les têtes de bassin côté Bénoué en citant quelques sites non aménagés à fort potentiel hydroélectrique qui intéressent les pays concernés mais également le Nigeria dont les besoins en électricité sont immenses. Au Cameroun, la SONEL et EDF ont reconnu sur le bassin supérieur de la Katsina Ala, tributaire de la Bénoué en amont de Makurdi, plusieurs sites particulièrement intéressants du fait du relief important et d’abondantes précipitations dans la province du Nord-Ouest . Sur les huit sites cités, celui de Kwaf serait le plus important avec un productible potentiel de 2150 GWh pour une retenue de 1,6 km3 et une chute entre 440 m et 190m ; le bassin versant est de 3600 km² et les apports moyens annuels sont de 4,32 km3. Le productible équipable du bassin camerounais de la Katsina Ala, avec tous les aménagements, s’élèverait au total à 4630 GWh, soit un pourcentage exceptionnel de 53 % du potentiel sauvage. Au Tchad, sur le Mayo Kébi, les chutes Gauthiot ont fait l’objet de nombreuses études dans les années 50 et 60.Ces chutes, situées entre les lacs supérieurs, dont le lac de Tikem, et, à l’aval, les lacs de Léré et de Tréné, ont 45 m de hauteur. Du fait des ressources énergétiques du Tchad (pétrole), cet aménagement ne paraît pas d’actualité sauf interconnexion hydraulique des bassins du Congo, du Tchad et du Niger (projet TRANSAQUA) .

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Au Nigeria, nous donnons, ci-après dans le tableau 6.4, une liste de projets pour lesquels nous ne disposons pas d’informations précises. Sur le plan de la production électrique, on soulignera l’aménagement de Zungeru, à l’aval du barrage de Shiroro, où l’on prévoit, en 2 tranches, 950 MW , l’aménagement de Mambilla sur la haute Donga (venue du Cameroun) avec des possibilités de 2600 MW, projets coûteux et pouvant se réaliser à l’horizon 2020. Signalons quand même que pour ce pays le coût des infrastructures hydroélectriques dépasse de très loin celui des centrales thermiques au gaz produit dans le delta maritime. Tableau 6.4 : Liste de projets d’aménagements hydrauliques au Nigeria Barrage Fleuve Retenue(106m3) Puissance MW. Année

Sites de Barrages deja inventoriés et retenus dont certains en cours de construction Lokoja Niger 1950 Onitshsa Niger 750 Makurdi Benoue 600 Zungeru1 Kaduna 500 Zungeru2 Kaduna 450 Ikom Cross 400 Yola Benoue 350 Katsina ala Katsina ala 260 Beli Taraba 240 Afikpo Donga 180 Atan Suntai 18 Garin dali Taraba 135 Gembu Donga 130 Sarkin danko Suntai 45 Gudi Mada 40 Kiri Gongola 40 Richa Mosari 35 Kombo Gongla 35 Gwaram Jamma’ are 30 Kasimbila Katsina ala 30 Ifon Osse 30 Richa 2 Daffo 25 Kura 2 Sanga 25 Mistakuku Kurra 20 Zurubu Kaduna 20 Kurra 1 Sanga 15 Isom Gurara 10 En cours Kafachan Kongum 5

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Conclusions Le tableau ci-après résume l’essentiel de l’information donnée dans ce chapitre : Tableau 6.5 : Principaux aménagements en service et en projet sur le bassin du fleuve Niger Aménagement Rivière Pays Type Volume Commentaires En service km3 Sélingue Sankarani Mali A buts multiples 2,16 Irr.2000ha/44MW Markala Niger Mali Irrigation 0,175 60 000 ha Goronyo Sokoto Nigeria Irrigation 0,930 Bakolori Sokoto Nigeria Irrigation 0,450 Kainji Niger Nigeria Hydroélectricité 12,0 Jebba Niger Nigeria Hydroélectricité 3,88 Shiroro Kaduna Nigeria Hydroélectricité 7,0 BV Kaduna Kiri Gongola Nigeria Irrigation 0,325 Dadin Kowa Gongola Nigeria Irrigation 2,765 Omi Kampe Nigeria Total Nigeria BV du Niger

24,6

Lagdo Bénoué Cameroun A buts multiples 7,0 En projet Fomi Niandian Guinée A but multiples 6,0 Irr.70 000 ha, 90MW Tossaye Niger Mali A buts multiples 2,6 Irr.83000ha,30-40MWKandadji Niger Niger A buts multiples 1,5 Irr.120 000ha ,125MWZungeru Kaduna Nigeria Hydroélectricité Dasin Hausa Benue Nigeria „ Makurdi Benue Nigeria „ Lokoja Niger Nigeria „ Onitsha Niger Nigeria „

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Chapitre 7 Gestion des ressources, utilisation et partage des eaux du fleuve Niger, recherches et observations La Conférence internationale sur l’eau et l’environnement de Dublin en janvier 1992 n’est pas la première conférence qui se soit intéressée à ces problèmes mais elle a eu le mérite de précéder de quelques mois celle de la CNUED à Rio de Janeiro en 1992 et d’y permettre la prise en compte d’une meilleure gestion de l’eau associant développement socio-économique et protection de l’environnement, sur la base d’une meilleure connaissance du cycle de l’eau en quantité et en qualité: le chapitre 18 de l’Agenda 21. Depuis les organisations et manifestations se sont multipliées : Conseil Mondial de l’Eau, Forum Mondial de l’Eau, Vision Internationale de l’eau et de la nature de l’UICN12, Vision mondiale de l’Eau pour la Vie et l’Environnement , Conférence de Paris 1998 « Eau et développement durable »… Les scénarios les plus probables (Cosgrove et al, 2000) donnent pour l’Afrique de l’Ouest une consommation en eau domestique en 2025 de 36 m3 par an et par habitant, soit 2,1 fois plus qu’en 1995, tandis que les besoins industriels devraient passer de 3 à 16 km3/an entre 1995 et 2025. A l’exception des zones les plus proches du Sahara, les problèmes ne se situent pas tant dans la quantité d’eau mais plutôt dans la capacité des états à développer les systèmes de distribution de la ressource au rythme du développement de la population (5,5% par an ) et des besoins industriels (7,1% par an). Ceci étant, lorsque l’on parle de développement durable par rapport à des besoins en constante augmentation (démographie) et à une ressource naturellement limitée, on se doit d’analyser avec attention les différents scénarios de partage, de régulation et d’usages des eaux. Il ne fait pas de doute que de nouveaux aménagements verront le jour sur le bassin du Niger. Ces aménagements devront répondre aux attentes des décideurs tout en intégrant la multiplicité des problèmes liés à la diversité des usages nationaux sans négliger les problèmes internationaux. Quand on parle de Ressource en eau il faut savoir que cette expression recouvre une réalité complexe. Si l'on entend, par "ressource en eau", l'eau disponible à tout moment en tous points du bassin, cette expression englobe tout le fonctionnement hydrologique du bassin du Niger, y compris les conditions de formation de cette ressource (liée au climat et à l’évolution écologique du bassin versant) et sa durabilité sur le long terme, comme s’il s’agissait d’un « revenu » garanti. Mais l'expression n’englobe t-elle pas également la totalité des ressources induites, comme les stocks halieutiques ou les formations fourragères des zones inondées.. ? Quant aux usages de l'eau, faut-il ajouter à l’utilisation de l'eau pour l'alimentation des villes en eau potable, pour la production d'électricité, pour l’amélioration de la navigation, ou pour la satisfaction des besoins d’irrigation, d’autres usages comme ceux des ressources induites très variées évoquées plus haut (eau, terre, poissons, végétation...) des différents écosystèmes du bassin du Niger par les groupes sociaux pratiquant un grand nombre de combinaisons de systèmes de productions 12 UICN : Union Internationale pour la Conservation s de la Nature.

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agricoles, piscicoles ou pastoraux, ou comme les systèmes de productions et groupes socio-économiques qui se distribuent le long du bassin du fleuve sur un gradient climatique allant du tropical humide du haut bassin et du delta maritime à l'aridité de la boucle du Niger... A la grande diversité des problèmes et des échelles répond aussi une relative diversité des décideurs, dont les centres d’intérêt ne sont pas nécessairement concordants. Les responsables politiques nationaux et les directions des « Grands Ministères » techniques sont le plus souvent concernés, en premier lieu, par les décisions qui engagent l'aménagement du fleuve et de ses territoires, mais il faut désormais compter avec la décentralisation mise en place dans certains des états membres de l’ABN depuis quelques années seulement ou avec les autorités des états membres de la République fédérale du Nigeria, ou encore avec de nouvelles sociétés privées qui ont pris le relais de sociétés d’état et dont le profit commande « normalement » le comportement. Avantages et inconvénients des aménagements hydrauliques Bien que la politique de présentation d’un aménagement hydraulique suppose aujourd’hui qu’il soit « à buts multiples » pour avoir des chances de trouver des sources de financement, on peut « lister » leurs avantages et inconvénients suivant le type d’usage. L’alimentation en eau des populations et besoins industriels se fait soit par prise directe dans le fleuve ou par des barrages le plus souvent modestes s’il ne s’agit pas d’ouvrages prévus pour d’autres usages. Ces besoins sont dans tous les cas prioritaires et, au niveau des villes, la ressource hydrogéologique ne constitue qu’un appoint alors que c’est la ressource principale en milieu rural ; ils ne constituent pas des volumes énormes : ainsi au Nigeria pour les régions du bassin du Niger, la projection des besoins en 2020 pour une population urbaine de 45 millions d’habitants n’est que de 1,43 km3/an en eaux de surface et 1,3 km3/an en eaux souterraines ; dans la même perspective de 2020, une population rurale de 41 millions d’habitants disposerait d’1 km3/an d’eau souterraine.(Sanyu et al.,1995). Sur la base de besoins urbains de 165 litres par jour et par habitant, une ville comme Bamako de 3 millions d’habitants consommerait 180 millions de m3 par an. La consommation journalière rurale a été estimée pour cette échéance de 2020 à 70 litres par jour et par habitant.. Quelles que soient les fourchettes des estimations de la croissance démographique, on voit qu’au total les eaux de surface du bassin du Niger couvriront largement les besoins de ses populations, soit un maximum de 2,5 km3/an en milieu urbain en 2020, le problème se posant d’abord au niveau des infrastructures de distribution de l’eau. C’est à peu près ce que l’on envisage de perdre par évaporation chaque année sur le projet de barrage de Tossaye…(cf.chap.6 ) Les aménagements à vocation hydroélectrique se targuent de ne pas consommer l’eau, de se contenter de la turbiner et de la restituer à l’aval. La réponse est déjà donnée à propos de Tossaye, car si un réservoir important est nécessaire pour garantir un débit turbiné minimum il y aura évidemment des pertes sur la retenue. Les étiages naturels du fleuve Niger et de ses tributaires étant ce qu’ils sont, des débits régularisés s’imposent et donc des pertes importantes par évaporation sur les lacs de retenue des barrages réservoirs doivent être comptabilisées. Des éléments de calcul de l’évaporation ont été donnés dans le chapitre 2.

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Avec les retenues de Fomi, de Sèlingué, de Talo, de Tossaye et de Kandadji (seul Sélingué existe aujourd’hui), c’est environ 6 km3 qui disparaîtraient dans le bilan hydrologique. On opposera, avec raison, que les précipitations reçues sur la surface du lac participent à 100% au bilan hydrologique du bassin, ce qui atténue considérablement la perte nette de lacs réservoirs comme ceux de Lagdo ou en prévision à Fomi, ou même Kainji et Jebba. En revanche, la perte est bien réelle pour les retenues des régions sahéliennes et sub-arides. Les aménagements à vocation agricole sont bien évidemment les plus grands consommateurs d’eau ; les projets sont toujours très prometteurs en superficies irriguées, mais, de fait, les réalisations sont pratiquement toujours très en dessous des prévisions, soit que les travaux de génie civil (canaux) à l’aval des prises d’eau du barrage ne sont pas achevés, soit que les populations rurales susceptibles de travailler sur ces périmètres sont absentes ou que le « colonnat » prévu n’a pas eu de succès. Les projets publics d’irrigation réalisés en 1991 au Nigeria sur le bassin du Niger prévoyaient 185 000 ha ; en 1995, 41 000 ha étaient en service, soit 22% seulement ( consommation 0,5 km3). Les projets privés portent sur 52 000 ha (consommation 0,43 km3). A l’horizon 2020, le développement des projets publics conduit à une consommation de 10,9 km3 et à une consommation de 1,5 km3 pour les projets privés (total 12,4 km3). Avec achèvement des projets déjà existants et les projets proposés, les surfaces irriguées atteindraient 120 000 ha dans le nord-est, 610 000 ha pour le centre ouest et est et 180 000 ha pour le sud-est, soit un total de 910 000 ha.. La consommation ne représenterait que 5% du potentiel a priori disponible, mais implique de nouveaux barrages-réservoirs dont le volume utile cumulé serait de 8,3 km3. L’irrigation par pompage ou prise directe dans le cours d’eau ne représente que 5% du total. Pour les pays de l’amont, les projets d’ouvrage promettent 300 0000 ha de nouveaux périmètres irrigués ; si l’on considérait la consommation d’eau attribuée aux trois aménagement actuels du Mali qui totalisent 70 000 ha, soit 2,8 km3, comme une référence le prélèvement pourrait atteindre 12 km3 en 2020 sur l’ensemble du Niger supérieur et moyen. (On verra plus loin qu’il y a beaucoup de pertes dans le système actuel et qu’une optimisation a minima de la consommation en eau est possible). Shiklomanov (1998) estime qu’en Afrique les prélèvements sont à 90% consacrés à l’agriculture et que l’évaporation sur les retenues étant de l’ordre de 30% , l’irrigation consomme 60% du prélèvement. The World Water Vision imagine pour l’ensemble de la planète en 2025 un prélèvement pour l’agriculture qui n’aura augmenté que de 6%, une consommation en augmentation de 9% alors que la production de nourriture aura connu une croissance de 40% grâce aux progrès des techniques d’irrigation par rapport à 1995. Le retard de l’Afrique sub-saharienne dans ce domaine explique que la politique des grands aménagements soit toujours très en vue. Le slogan issu des indépendances « sur l’autosuffisance alimentaire » est toujours très à la mode. Il conviendrait peut-être de « nuancer » ce slogan, afin de réduire des prévisions de dépenses excessives en eau, par un autre slogan au plan international exigeant « une sécurisation des échanges commerciaux ». Pourquoi produire chez soi plus cher ce que l’on peut acheter moins cher en importation ? Mais à l’inverse, quelles devises pour ces achats et quelles activités pour ses nationaux ?

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La régulation des débits, qui va de soi dès que d’autres usages ont nécessité la création de barrages-réservoirs, a des aspects positifs puisque les crues sont écrêtées et que le risque d’inondation est moindre, puisque les étiages en revanche sont soutenus, qu’un débit plus fort est disponible pour les riverains qui « peuvent disposer » de la ressource par pompage, puisque la navigation peut se maintenir plus longtemps, voire être permanente. Elle a aussi des inconvénients ; réduire l’ampleur de la crue, c’est priver une partie du lit majeur de son inondation et l’écosystème concerné des éléments qui conditionnent sa survie et la protection de l’environnement (on verra plus loin l’exemple du delta intérieur), c’est couper les relations fleuve-nappe et donc la réalimentation des nappes alluviales ; c’est priver les paysans riverains cultivant le riz par submersion naturelle ou d’autres céréales en décrue d’une partie des terres traditionnellement mises en culture suivant l’ampleur de l’inondation. La perte des terres inondées par le barrage-réservoir n’est pas le moindre des inconvénients ; cela peut impliquer le déplacement de populations, la disparition de villages et des terres cultivables souvent riches dans des plaines alluviales contrôlées par un verrou rocheux qui sert de site au barrage. C’est de toute évidence le cas du projet de Fomi en Guinée (dont les caractéristiques techniques ne nous sont pas connues) ; c’est aussi celui de Tossaye : combien faudra-t-il d’années pour équiper à l’aval les surfaces de périmètres irrigués équivalentes aux surfaces cultivées en submersion naturelle entre Tombouctou (Koryoumé) et Tossaye ? Mais de grands lacs de barrage peuvent être la promesse de ressources halieutiques nouvelles - l’exemple de Manantali, Sélingué, Kainji et Lagdo le montrent – et, pourquoi pas , d’attrait pour des activités de loisir et un tourisme encore balbutiants. Les aménagements à buts multiples conjuguent avantages et inconvénients qui ont été évoqués ci-dessus. Pratiquement, le bassin du Niger peut être vu à travers deux cas d’étude :

- le bassin supérieur jusqu’à Tossaye - le bassin moyen et inférieur jusqu’au delta maritime

Impacts de la gestion des aménagements hydrauliques sur le delta intérieur du Niger au Mali Le barrage de Sélingué au Mali est actuellement le seul ouvrage capable de participer à la régulation des eaux, en soutenant les étiages au-dessus de 100 m3 s –1 à Koulikoro (Hassane et al., 2000). La période d’étiage coïncidant avec les fortes chaleurs et le démarrage de la campagne agricole à l’Office du Niger, les débits turbinés permettent à la fois la production d'énergie, l'agriculture, l'alimentation en eau des populations et la navigation. Il existe de nombreux projets pour aménager davantage le fleuve Niger. On peut citer le barrage de Fomi en Guinée sur le Niandan avec une capacité du réservoir projeté de 6 milliards de m3, et le barrage de Tossaye sur le Niger à l’aval du delta avec également une capacité du réservoir de 6 milliards de m3.(Kuper et al., 2002) Le barrage de Sélingué a un volume stocké maximum de 2,17 milliards de m3 pour un apport moyen annuel du Sankarani de 7,0 km3 pour la période 1982-1998, soit 30 % de l’apport. Pour la même période, le fleuve Niger observé à Banankoro apporte annuellement 20 km3/an.

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L'apport moyen à Koulikoro étant estimé à 28,6 km3/an, le volume stocké à Sélingué représente 7,6 % des écoulements moyens annuels du fleuve Niger à cette station de référence. Les données indiquées ici sont celles de la période 1989-1997. Soumaguel (1995) estime que le débit moyen annuel naturel du fleuve Niger a diminué de seulement 4,5 % depuis l’installation du barrage de Sélingué. En revanche, des perturbations liées au fonctionnement du barrage sont perceptibles : lâchers d’eau et variations des débits turbinés provoquant de nombreuses oscillations pendant l’étiage. Un deuxième phénomène perceptible peut être un léger retard accusé dans la montée des eaux, lié au remplissage du réservoir de Sélingué. L’influence du barrage de Sélingué se résume donc par :

- Un soutien considérable pendant les étiages dont l'importance dépend de la gestion du réservoir du barrage au cours de l'année ; la contribution des débits sortants du barrage de Sélingué approche les 100 % du débit total du fleuve Niger à Koulikoro. La gestion du barrage entraîne des oscillations d’eau pendant l’étiage dans les cours d’eau permanents du delta intérieur du Niger.

- Un faible impact sur les crues, le barrage ne pouvant retenir que 7,6 % de l'apport

annuel du Niger à Koulikoro

L’agriculture prélève la quantité la plus importante de l’eau du fleuve Niger au Mali ; cela concerne les périmètres irrigués de Sélingué (1 500 ha), Baguinéda (3 000 ha), de l’Office du Niger (56 675 ha), et les petits périmètres irrigués villageois dans le delta intérieur du Niger (PPIV, environ 1 500 ha), ainsi que le riz traditionnel du delta. Traditionnellement, les riverains du fleuve Niger cultivent du riz à submersion libre, et le delta intérieur du Niger est particulièrement propice pour cette culture. Dans les régions de Mopti et Tombouctou, la superficie cultivée annuelle est de l’ordre de 115 000 ha (DRAMR, 1998 et 1999 ; Kuper et Maïga, 2000). A cette superficie, il faut ajouter 30 000 ha de casiers de riz à submersion contrôlée aménagés par l’Office Riz Ségou (ORS) et l’Office Riz Mopti (ORM). La culture de riz traditionnel dépend directement de la surface inondée et donc de l’importance de la crue. Dans ces conditions d’aménagement, les consommations en eau sont indiquées dans le tableau 7.1, ci-après : Tableau 7.1 : Les apports du fleuve Niger à Koulikoro et les différents prélèvements pour la période 1989-1997, volumes en millions de m3 (source Hassane et al., 2000).

Prélèvements Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc Total

Apports 568 380 339 368 444 745 1759 4455 8571 7794 3483 1311 30218Agriculture irriguée

Sélingué Baguinéda Office du Niger

2,2 18

151

3,9 18

151

5,0 18

167

5,1 18

166

2,8 18

200

0,5 18

218

0,7 18

219

1,7 18

235

2,9 18

321

4,4 18

321

2,8 18

254

1,5 18

160

33,6 215

2562

Riziculture à submersion contrôlée (ORM, ORS)

0 0 0 0 0 0 0 230 33 56 53 26 398

Riziculture traditionnelle 0 0 0 0 0 0 0 979 140 237 225 97 1678Evaporation Sélingué 65 66 77 54 39 25 13 16 37 53 62 62 569 Total 236 239 267 243 260 262 251 1480 552 689 615 365 5458Pertes en % de l’apport 42 63 79 66 59 35 14 33 6 9 18 28 18

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Source : Hydroconsult, 1996 (Prélèvements Sélingué, évaporation) ; SERP, Office du Niger (Prélèvements Markala) Les prélèvements de l’agriculture irriguée à l’amont du delta s’élèvent à 2 811 millions de m3 soit 10 % de l’apport du fleuve Niger. En valeur relative, les prélèvements des périmètres irrigués sont importants pendant l’étiage (de janvier à juin, entre 35 et 79 % de l’apport) et moins importants en période de crue (de juillet à décembre, entre 6 et 33 %) ; l’agriculture traditionnelle (riz à submersion libre, riz de décrue) consomme beaucoup moins que l’agriculture irriguée. L’Office du Niger reprenant les ambitieux projets des années 1930, envisagerait à terme l’aménagement d’un million d’hectares de casiers (SOGREAH et al., 1999) Avec le dispositif actuel (56 000 ha cultivés), l’Office du Niger prend jusqu’à 50 % du débit du fleuve pendant l’étiage, et il est donc difficile d’envisager l’extension sans modifications du régime du fleuve Niger. Une extension de l’Office du Niger passera aussi par une meilleure gestion de l’eau, en réduisant la consommation d’eau, surtout en période d’étiage. C’est là, donc, qu’intervient l’intérêt du barrage de Fomi en Guinée… qui pourrait, suivant la gestion retenue, avec un volume utile de 3,7 km3 garantir un appoint complémentaire de 200 m3/s pendant sept mois de basses et moyennes eaux, en stockant, bien sûr, la crue du Niandan. La navigation est aussi un utilisateur de l’eau du fleuve Niger avec les quatre bateaux de la Compagnie Malienne de Navigation (COMANAV) et les pinasses de transport13. Les bateaux de la COMANAV, qui assurent le trajet Koulikoro-Gao, ne fonctionnent que pendant les hautes eaux (juillet-décembre).Seules les pinasses tireront un bénéfice de débits plus soutenus à l’étiage. Mais dans le delta intérieur, la culture de riz à submersion libre est traditionnellement liée à la crue et la consommation d’eau a lieu uniquement pendant cette période (d’août à décembre), quand il y a suffisamment d’eau dans le fleuve. Les autres systèmes de production dans le delta intérieur du Niger qui dépendent de l’importance de la crue sont la pêche et l’élevage. Laë (1994) montre qu’il existe une forte relation entre la surface inondée et donc la crue, et la production et les captures des poissons. La production de poissons varie du simple au triple d’une année à l’autre, suivant que l’on a une crue très faible ou très forte. La capacité du delta à accueillir des troupeaux de bovins, ovins et caprins dépend de l’étendue et du type de végétation. Les bourgoutières, largement dominées par les espèces aquatiques echinochloa stagnina et vossia cuspidata, ont une capacité de charge potentielle jusqu’à quatre fois supérieure à d’autres types de végétation (oryzaie, vétiveraie). Une mauvaise crue, aboutissant à une diminution de la superficie de bourgoutières, entraîne donc une réduction de la capacité d’accueil du delta pour les troupeaux. Cissé et Gosseye (1990) estiment la superficie des bourgoutières du delta à 6 700 km² et le total des pâturages inondables, constitués d’espèces aquatiques, à 14 165 km².Les troupeaux ne sont pas seulement maliens, mais aussi mauritaniens et burkinabés. Tronquer la crue c’est donc mettre en péril l’économie du delta intérieur et les ressources d’une population d’un million de personnes dont 300 000 sont des pêcheurs ; un étiage soutenu, c’est la fin des pêches de basses eaux ; modifier fondamentalement le régime des

13 Rey et al. (1994) ont compté à Mopti un total de 75 pinasses de transport avec un charge utile entre 15 et 120

tonnes.

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eaux dans le delta intérieur – ce que n’a pas fait le barrage de Sélingué-, c’est aller à l’encontre de tous les discours sur la protection de l’environnement. En résumé : • L’agriculture irriguée prélève aujourd’hui 10 % des apports du fleuve Niger. Elle

consomme pendant l’étiage jusqu’à 50 % de l’apport à Koulikoro. L’agriculture irriguée dépend donc de la gestion du barrage de Sélingué en période d’étiage et plus tard des autres aménagements à venir (Fomi).

• La crue du fleuve Niger permet aux habitants du delta intérieur au Mali d’exercer leurs métiers traditionnels (pêche, élevage, agriculture) et de conserver à ce milieu unique sa flore et sa faune. Les systèmes de production du delta dépendent de la surface inondée et donc de l’importance de la crue.

L’hydrosystème « delta intérieur » a subi au cours des récentes décennies de sécheresse une dégradation dont il se remet lentement. Divers projets de recherche, dont le dernier en date traite de la gestion intégrée des ressources naturelles, ont permis de dégager une bonne connaissance de ce milieu et des populations qui y vivent, qu’il s’agisse de leurs adaptations aux crises climatiques ou économiques, des conflits d’usage entre divers intervenants ou des problèmes fonciers. Un modèle mathématique de gestion intégrée a été préparé (Kuper et al. 2000), des SIG sont utilisés et un observatoire a été préconisé (observatoires de la pêche et d’hydrologie opérationnels). On donne ci-dessous l’architecture du module hydrographique de ce modèle. Menacé par l’amont, le delta intérieur l’est aussi par l’aval à un moindre titre certes, puisqu’il ne s’agit que de la courbe de remous du lac de retenue de Tossaye (voir chapitre 6). Celle-ci est susceptible de remonter en amont de Koryoumé, jusqu’à Diré et de perturber la partie aval du delta, tant au niveau des pêches que de la bande étroite de cultures traditionnelles qui suit le fleuve et ses défluents interdunaires. On a déjà parlé de l’évaporation sur cette retenue de Tossaye. Il est évidemment tentant pour les promoteurs du projet d’opposer à ces objections les pertes propres au delta intérieur et dont nous avons longuement parlé au chapitre 3. Nous donnons dans le tableau 7.2 suivant les valeurs de précipitation et d’évaporation en année humide et en année sèche , calculées pour le delta à partir des données climatiques de Mopti, Tombouctou, Diré et Niafunké.

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NIG

ER

Nig

er

BAN

I

Issa

Ber

Barr

a Is

sa

Kolik

oli

Lacs de rivedroite

Lacs de rive gauche

Dia

ka

NIGER

Lacs centraux permanents

(Débo, Walado, Korientzé)

Légende

«Stockage» : plaineset lacs

«Connexion» : convergencesdes affluents et divergencesdes défluents

«Transmission» : Grandsdrains et multiples chenaux

Grad

ient

top

ogra

phiq

ue, c

limat

ique

, et

de

préc

ocit

é de

cru

e

Figure 7.1 : Modèle graphique et éléments du réseau hydrographique du delta intérieur du Niger (d'après Poncet , in Kuper et al 2000). Tableau7.2 : Précipitations et évaporation sur nappe d'eau libre dans le Delta Central du Niger en période humide (H) et sèche (S), valeurs en mm (d'après Olivry, 1995).

en mm Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Année

PH 17 58 94 190 92 26 0 3 1 0 4 6 490 PS 13 50 92 97 65 8 2 0 0 0 0 3 330

Enl H 220 210 200 160 165 185 180 160 165 185 210 220 2260 Enl S 240 220 210 180 170 195 180 160 170 190 215 230 2360

Les figures qui suivent montrent évidemment que, naturellement, le delta consomme énormément d’eau. La figure 7.2 montre la montée des pertes correspondant à l’inondation de milliers de km² des plaines du delta jusqu’à la pointe de crue en octobre ou novembre et une phase de restitution ou vidange de ces plaines intervient jusqu’en février.

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0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece Janv Fev Mars Avril

Mois de l'année hydrologique

Pert

e en

eau

cum

ulée

(10

6 m3 )

1991-19921992-19931993-19941994-19951995-19961996-1997

Stockage

Déstockage

Figure 7.2 : Cumul des pertes dans le delta intérieur du Niger au pas de temps mensuel pour les années 1991 à 1997 : phase de stockage et de déstockage(ou restitution). (Picouet, 1999) La figure 7.3 montre pour une année donnée le diagramme des pertes mensuelles (en valeurs négatives la phase de restitution) et le calcul de la perte mensuelle par évaporation calée sur le maximum de l’inondation, c’est-à-dire de la date du maximum de crue à Mopti. Ainsi, pour le mois du volume maximum d’évaporation, cette année là, le débit évaporé était de 1700 m3 s –1

MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC JAN FEV MAR AVR

0

2

4

6

8

10

12

-2

Pertes (observées)

Vol

ume

men

suel

(km

3 )

Tmax 25 Octobre 1968

Année hydrologique 1968 /69

Evaporation (calculées)

Figure 7.3 : Exemple d'application du modèle Pertes / Evaporation dans le delta intérieur du Niger avec détermination du volume mensuel évaporé au maximum de l'inondation (tmax) (d'après Olivry, 1995).

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Devant ce type de résultats, on a tout à craindre des partisans d’un aménagement total de l’hydrosystème. L’homme supporte mal de ne pas contrarier la nature. Ainsi, le Colorado n’amène plus dans le golfe de Californie qu’un maigre écoulement d’eaux polluées ; l’apport d’engrais remplace les dépôts de limons du Nil, etc. De plus l’émergence d’une économie écologique face à l’économie marchande traditionnelle est un concept encore trop récent pour espérer à court terme des modifications significatives dans la gestion des ressources en eau. Ici, on peut imaginer le Niger, le Bani et leurs défluents canalisés, avec des périmètres irrigués immenses (où au moins l’eau évapotranspirée a produit de la biomasse de valeur marchande garantie), un débit constant, des lignes électriques permettant de faire fonctionner les pompes de chaque périmètre et de faire payer l’eau de manière indirecte, des pécheurs reconvertis sur les lacs de barrage ou dans l’agriculture, du bétail à l’embouche , des bassins d’aquaculture, etc. … de quoi créer plus d’1 million d’hectares de périmètres irrigués avec de l’eau de toutes façons perdue.. , 1 million d’hectares de désert à côté, et … une réserve de faune et de flore sur 1000 hectares pour se donner bonne conscience vis à vis des écologistes ! Pour revenir au barrage guinéen de Fomi, dans le contexte actuel, sa réalisation dépendra de l’intérêt que croiront y trouver les décideurs maliens. Les aménagements du moyen Niger et du Niger inférieur Les problèmes se posent différemment dans la mesure où l’on ne retrouve pas d’hydrosystème aussi fragile que celui du Mali. Les aménagements se présentent comme une succession de barrages en cascade : Tossaye, Kandadji, peut-être d’autres, puis Kainji, Jebba, Lokoja, Onitsha et ceux des tributaires de la Kaduna et de la Bénoué. La part « prise » par les barrages de Tosssaye et Kandadji sur la ressource parvenant au Nigeria reste très équitable. Pour chacun de ces ouvrages l’électricité produite, l’irrigation des périmètres projetés laissent à l’aval un débit un peu plus régularisé qu’il n’était en remplissant la retenue. Nous ne revenons pas sur le pertes par évaporation des retenues, mais la consommation hydro-agricole affaiblira le débit restitué à l’aval, jusqu’au Nigeria où de nouveaux apports de zones climatiques plus favorables prendront le relais des ressources amont. Un modèle de gestion de ces ouvrages en cascade existe sûrement chez leurs gestionnaires et lorsque de nouveaux aménagements seront mis en service, nul doute qu’au travers de l’ABN, on réalisera une gestion optimisée pour les intérêts de chacun des pays impliqués. En revanche, si on doit attendre une régulation maximum des débits, propice à la navigation fluviale, on se prive aussi des crues annuelles qui alimentaient en limons des plaines de débordement. On se prive de débits puissants de chasse dans les différents bras du delta maritime, permettant au milieu saumâtre de s’adoucir et de réduire l’intrusion marine. De nombreux travaux ont été faits sur l’environnement de cette zone ; Abam (1999, 2001) et Beets (1988) ont avec d’autres, et notamment des experts de la World Bank (1995), relevé une dégradation certaine de l’environnement deltaïque au Nigeria. Les faibles niveaux de crue sont en particulier responsables d’un rétrécissement des plaines d’inondation, avec changements dans les conditions d’humidité des sols et par suite de la flore de ces zones, de la disparition des frayères en marais d’eau douce de plusieurs espèces de poissons, de la disparition d’espèces d’oiseaux et d’une faune sauvage par suite de ruptures dans la chaîne alimentaire de ces espèces, de l’appauvrissement drastique en limons et nutriments. L’érosion côtière du delta est aussi imputée à cette baisse des crues et des transports solides supposés

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nourrir les plages de leurs dépôts. Cette liste est loin d’être limitative et d’autres phénomènes anthropiques sont générateurs de perturbations majeures du milieu, comme le creusement de canaux, la canalisation de biefs naturels, la surexploitation des nappes souterraines qui connaissent une salinisation progressive. Le Nigeria a une longue expérience de cogestion entre secteur public et secteur privé ; ce n’est pas le cas des autres états membres de l’ABN dont l’expérience quand elle existe est plus récente. Dans le souci de limiter les charges des états, que ce soit au plan de leur administration et d’effectifs de fonctionnaires jugés pléthoriques, ou au niveau de leur désengagement de sociétés mixtes ou de services publics, les instances financières internationales les incitent fortement à privatiser les sociétés de production d’énergie ou de production d’eau potable ou encore les sociétés agricoles. Alors que le Mali a eu l’expérience en 1999 d’un manque de concertation entre opérateurs économiques avec le vidage inopiné, en pleine saison chaude, du barrage de Sélingué pour la seule raison de produire de l’électricité, alors que des besoins agricoles allaient être déterminants pour la suite de la saison, on a confié à une société privée la production d’électricité (et donc la gestion du barrage de Sélingué)… que deviendront les priorités autres de ces ouvrages à buts multiples ? La crise de l’étiage 1999 est pourtant un signal d’alarme montrant la nécessité d’une gestion concertée de l’eau afin de garantir l’accès à l’eau pour les différents usagers en temps opportun. La tutelle d’un comité mixte « de façon à pouvoir procéder aux arbitrages nécessaires » paraît devoir s’imposer. Le défi à relever dans la gestion des aménagements du bassin du fleuve Niger est de parvenir à une gestion concertée des ouvrages.(Kuper, et al. 2000). Il faut se souvenir aussi que dans la gestion d’un ouvrage, les gestionnaires ont tendance à tenir compte autant des possibilités et contraintes techniques que des règles de gestion prévues à la conception de l’ouvrage, au détriment de l’environnement ou d’autres usages de l’eau. C’est un peu paradoxal de prôner d’un côté une large concertation pour des usages partagés de la ressource en eau à travers une instance plurinationale, et de recommander à l’échelon de base une gestion privée dont le seul critère de fonctionnement serait la rentabilité. Dans tout ce qui précède, une constante demeure, celle d’avoir des références chiffrées sur la ressource en eau, mais aussi sur les effets de telle ou telle politique de l’eau, sur les paramètres montrant l’intégration des dimensions sociale, écologique, économique pour une meilleure gestion des ressources en eau. La notion d’observatoire s’impose et celle de la gestion des connaissances suit immédiatement. Recherches et observations sur le Fleuve Niger La poursuite d’une politique d’assistance active d’organismes internationaux aux instances plurinationales chargées d’animer la concertation et le développement des régions du bassin du fleuve Niger dans le secteur déterminant de la connaissance des ressources en eau suppose l’implication d’une forte composante scientifique et technique dans la préparation de la décision. Les travaux de recherche conduits dans les précédentes décennies ont montré que, pour dégager des conclusions prospectives pertinentes, il était nécessaire de

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prendre en compte, outre des données strictement techniques, tous les aspects économiques et sociétaux ainsi que les comportements des populations, essentiels dans la réalisation des programmes, dans une problématique de gestion et d'aménagement du territoire. Ceci dit, nous avons souligné ce point, des études existent, mais notre contribution porte plus spécifiquement sur le domaine hydrologique. Le champ des recherches hydrologiques est vaste ; celles-ci sont généralement orientées sur des travaux susceptibles de répondre à différents types de prévision : - dans le temps , de quelques heures à quelques jours ( prévision de crues ou d’inondations), ou de quelques mois à l’année (calcul des écoulements, au pas de temps mensuel ou annuel, mais aussi sur le long terme (prédétermination statistique sur la base de reconstitution de séries hydrologiques; analyse des maximums de crue et des écoulements annuels), - dans l’espace, soit sur une station donnée (extension des données, lacunes, etc.), ou sur de petits bassins, à l’échelle de l’averse (relations pluie-débit et hydrogrammes-types), soit sur de grands bassins versants (relations globales et propagation des écoulements), soit encore sur des bassins non jaugés (analyse spatiale des paramètres hydrologiques et cartographie). Les objectifs de la prévision en hydrologie peuvent être liés au risque, comme la prévision de crue en temps réel (systèmes d’alerte et d’annonce de crue, gestion du risque à l’aval, gestion de réservoirs) ou la prédétermination d’événements rares, crues exceptionnelles en liaison avec la conception d’ouvrages (ponts, digues, barrages), étiages en rapport avec les besoins en eau (sécheresses), ou liés aux usages des ressources en eau comme l’évaluation des ressources en eau, des écoulements annuels, du remplissage des retenues, des défaillances statistiques, ou enfin liés à une meilleure connaissance du cycle de l’eau et de la géodynamique d’un hydrosystème (thèmes de recherche plus académiques). Pour cela, les outils utilisés sont variés : - Relations pluie-débit, régressions, modèles hydrologiques de production des débits, bilan hydrologique au pas de temps mensuel ou annuel, méthode de l’hydrogramme unitaire, étude des processus, etc...Précipitations, variables climatiques et évapotranspiration, humidité du sol, variables physiographiques, géométrie et taille des bassins, relief et pentes, drainage du bassin, perméabilité des sols et substratum géologique, relations avec les aquifères, végétation...Calage sur les données hydrologiques existantes. - Transfert des écoulements, modèles de propagation des débits (modèles hydrauliques), régressions entre débits ou hauteurs d’eau de stations amont et station d’étude, auto-régression statistique des débits de la station ,etc...Chronique des débits, hauteurs d’eau, caractéristiques hydrauliques du réseau, section et longueur des segments de biefs pris en compte, pentes, rugosité du lit du cours d’eau, évaporation (zones marécageuses). Calage sur les séries d’observation. Dans le cas de données de débits limitées, ce qui est souvent le cas en Afrique, l’hydrologue est amené à utiliser : - des chroniques anciennes de débits de stations fermées ou abandonnées; ou des données de stations de référence (observatoires et réseau Whycos de l’Organisation Mondiale de la météorologie (WMO) ).

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- les données limnimétriques de certaines stations non jaugées, (la détermination des débits étant obtenue par les formules Manning-Strickler; le niveau de remplissage de réservoirs et la cubature de la retenue). Pour les données de précipitations, la faible densité du réseau, les lacunes, nécessitent d’étudier la distribution spatiale et saisonnière des pluies et de fournir une information régionale sur la statistique des précipitations journalières et les intensités des averses, en introduisant parfois des technologies nouvelles (détermination par télédétection des précipitations). Les données climatiques intervenant dans le bilan hydrologique sont également utilisées pour une régionalisation à partir de stations synoptiques des paramètres servant au calcul de l’évapotranspiration potentielle (ETP journalière et mensuelle); humidité du sol (réserve disponible pour l’évaporation); indices saisonniers de végétation déterminés par télédétection. Enfin, les données physiographiques des bassins sont utilisées pour établir des régressions avec les paramètres de l’écoulement et les appliquer aux bassins non jaugés de même type (cartographie existante, occupation des sols et géomorphologie des bassins, analyses par télédétection). Les éléments de cette longue énumération se retrouvent dans les recherches hydrologiques sur le bassin du Niger à travers de multiples publications qu’il s’agisse de la mise en œuvre de la collecte des données, de leur analyse et de la modélisation hydrologique (modèles de production pluies-débits, ou de production de sédiments, modèles de propagation et ingéniérie). Mais aucune recherche ne saurait exister en matière d’hydrologie sans données d’observations. C’est là que nous en revenons à la rapide description des réseaux de mesure faite en fin du chapitre 1. Il faut tirer les enseignements du constat plutôt pessimiste qui a été fait par différents experts au cours de la dernière décennie. Finalement, si la communauté scientifique et les services nationaux disposent d’observations, c’est souvent parce que l’encadrement de diplômes d’ingénieurs ou universitaires impliquait la réalisation de mémoires d’études, voire de thèses de doctorat nécessitant l’acquisition de données ; ces travaux étaient accompagnés d’un fonctionnement budgétaire lié à des programmes de recherche bi-latéraux ou internationaux. Cela a induit des collaborations avec les services techniques nationaux en charge des brigades hydrologiques, du réseau hydrométrique et des banques de données. Dans le contexte actuel d’allègement des charges des états, il est peu probable que les services hydrologiques nationaux retrouvent un rythme de fonctionnement de croisière satisfaisant ; les budgets sont généralement nuls ou peu conséquents et les interventions sur le terrain dépendent de soutiens extérieurs de plus en plus ponctuels. De plus, les cadres formés dans la première décennie des indépendances arrivent en fin de carrière et leur remplacement ne se fait pas pour les raisons évoquées plus haut, ou, s’il se fait partiellement, il manque aux jeunes cadres cette expérience de terrain et les concepts de base sur ce que doit être un réseau hydrométrique pérenne. Ainsi, on sait qu’il existe des compétences formées par l’aide internationale et que ces personnes–ressource ne trouveront pas d’emploi dans les thèmes de leur formation. Un autre aspect, matériel celui-là, concerne les équipements, les technologies nouvelles. Lorsque celles-ci sont apparues, il y a presque vingt ans, elles ont été développées en Afrique de l’Ouest et Centrale, au Brésil, par l’ORSTOM sur la base de Plates-formes de Collectes de Données (PCD) avec télétransmission des données par satellite et station régionale de réception, le tout pour des budgets très élevés ; trop sophistiqués, ces équipements devaient

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être entretenus régulièrement ; d’où, faute de budget de fonctionnement suffisant, on a eu les défaillances que l’on connaît dans le projet HYDRONIGER. Aujourd’hui, les technologies «nouvelles » ont évolué et, pour le même type de services, les coûts ont beaucoup diminué. On a sur le marché de nouvelles stations, autonomes pendant 1 an, légères et faciles d’implantation (d’un coût de 3000 $ dans le système Argos avec abonnement pour télétransmission de 300$/an), soit un fonctionnement équivalent à celui d’une PCD dans le système Météosat, dont la télétransmission est certes gratuite, mais PCD qui coûte 15 000 $. D’autres formules existent avec des observateurs ; ceux-ci transmettent leurs informations sur le terrain à partir de boîtiers manuels avec un menu défilant qu’il suffit de compléter, le tout transmis directement par satellite ; ce système est déjà utilisé en météorologie et par la FAO sur les marchés villageois pour connaître au jour le jour le prix des denrées. Encore un progrès en hydrologie : la mesure des débits par ADCP14, simple exploration de la section par un jaugeur à effet Döppler, que l’on peut aujourd’hui utiliser dans de petites sections de fleuves peu profonds et dont le coût est devenu abordable. Ce n’est pas l’endroit pour détailler toutes ces technologies nouvelles ; des spécialistes les utilisent et forment les hydrologues du XXIème siécle… il reste à employer ces hydrologues ! En dehors d’une nécessaire centralisation des données à l’ABN : CIP Hydroniger ou CRP Hycos, ( site piloté par un Webmaster) de multiples formules de décentralisation de l’archivage des données peuvent être envisagées, INTERNET permettant leur acquisition avec un simple ordinateur. La prévision doit être accessible aux utilisateurs : le dispositif de radio RANET peut être une solution. En tous cas, à la base d’une concertation entre états du bassin du Niger, il doit y avoir cette transparence de l’information hydrologique et aucune rétention de données. Les solutions existent pour faciliter cette communication.

14 ADCP pour Acoustic Dôppler Current Profile .

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CONCLUSIONS

Au risque de nous répéter, et de trop souligner notre appartenance à la communauté scientifique, il faut redire que les problèmes de gestion de la ressource et d’aménagement du territoire dans le bassin du Niger impliquent des choix politiques et économiques et requièrent des avis scientifiques et techniques.. Les décisions que doivent prendre les autorités, à des échelles géographiques diverses, concernent des problèmes et des projets variés mais souvent liés entre eux : développer quantité et qualité de l’eau, implanter un nouveau barrage, étendre les périmètres irrigués , définir les modalités de l'arbitrage entre usagers pour éviter les conflits d’usages. Les décideurs qui ont des responsabilités dans ces domaines doivent pouvoir mobiliser des experts de nombreux champs scientifiques pour mesurer la portée des options sur lesquelles ils ont à se prononcer - et ceci, à des échelles du bassin également très variées (depuis l'ensemble du bassin du fleuve jusqu’à des échelles locales ou régionales). Il n’est pas possible d'aborder les problèmes de gestion et d'aménagement du territoire sur un espace aussi vaste et aussi complexe que le Bassin du Niger sans vision d’ensemble, en sollicitant au coup par coup telle ou telle catégorie d’experts. Pour situer chaque problème dans le contexte général, un nombre précis de questions ciblées sur des problématiques particulières concernant la gestion et l'aménagement du territoire doit faire l’objet d’un suivi pour lequel des outils de référence communs sont nécessaires. Modèles, systèmes d’enquêtes, bases de données, peuvent être mis au point sur la base des connaissances existantes. Des outils modernes comme les systèmes de gestion et d'aide à la décision, sous la forme de systèmes informatisés tels que des "modèles", des « SIG », ou des « observatoires », sont conçus pour que les différentes catégories de décideurs aient accès à l’information. L’identification de tels outils doit tenir compte des savoirs et des données scientifiques existant d’une part, des besoins auxquels il est prioritaire de répondre, d’autre part. Ces outils doivent être capables : - de stocker et de restituer à la demande toutes les informations disponibles sur le thème et l'espace auxquels ils sont dédiés, - de proposer une représentation simplifiée du fonctionnement des phénomènes observés tout en conservant la complexité des phénomènes en interaction afin de rester aussi proche que possible de la réalité. - de proposer des simulations, c'est à dire de permettre à des décideurs de les interroger sur la base de scénarios, par exemple : que deviennent les crues du delta intérieur si l'on décide d'implanter un barrage à tel endroit ? ( Marie, J. , communication personnelle, 2002) Concrètement , on aura bien vu dans ce rapport que les études scientifiques ne manquent pas, qu’elles sont souvent de bonne qualité et reconnues par la communauté hydrologique mondiale à travers des publications dans des revues internationales, donc que la connaissance existe sur les ressources en eau du bassin du Niger ; cet apport de la Recherche est d’autant plus valorisant qu’il se fait dans une optique de développement et qu’un contact demeure avec d’éventuels décideurs ; la recherche purement académique, notamment dans les nombreuses

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universités nigérianes, reste très réduite en matière d’hydrologie, par manque d’accès aux données, ou par absence d’analyse critique des données obtenues. On a vu l’extrême variabilité de l’information hydrologique qui nécessite, lorsque l’on cite une valeur, de préciser la période sur laquelle elle a été obtenue. On verra dans certains tableaux annexes de débits des calculs de moyenne faits sans tenir compte des lacunes. On a donc une information disparate qu’il conviendrait de réunir et de critiquer de manière approfondie. Il n’y a plus beaucoup d’amateurs pour réaliser une Monographie dans quelque domaine que ce soit, le rapport « poids du travail/reconnaissance scientifique » étant tout à fait défavorable pour ceux qui s’y consacrent. C’est pourtant l’outil de référence par excellence des aménageurs. On pourrait concevoir la réalisation d’une Monographie du Niger avec une équipe d’hydrologues et de géographes, en prenant en compte bien sûr les supports modernes de l’information et des modules interactifs , en prévoyant l’actualisation de l’information au fil des années ; CD-Rom et(ou) Site Web. Un tel projet – qui supposerait relecteurs et arrangeurs des produits de l’équipe de recherche multinationale – nécessiterait aussi que l’on prenne en compte « le nouveau paradigme » (pour parler comme à l’UNESCO) de la « gestion intégrée des ressources en eau », intégrant les sciences sociales aux sciences de l’eau. Quant aux réseaux d’observation plus que jamais nécessaires sur le bassin du Niger, il est temps de les réhabiliter sous une forme plus durable que ce qui a été fait dans le passé. La fin du chapitre précédent a indiqué quelques voies au niveau des équipements modernes. D’autres experts sont directement impliqués dans des propositions concrètes. Il est en tout cas urgent de développer une cohésion plus grande entre les services hydrologiques nationaux et le Centre international de prévision de l’ABN à Niamey. Autant il paraît important que l’ABN centralise sur un site Web l’ensemble de l’hydrologie régionale du bassin du Niger, autant il paraîtrait normal que les services nationaux aient leurs propres sites relatifs aux données qu’ils ont recueillies. Enfin, l’expérience de défaillances dans l’acquisition des données et l’existence d’une pépinière de jeunes ingénieurs, performants en informatique et en technologies nouvelles de l’hydrologie, pourrait être l’occasion de développer le secteur privé à travers la création de bureaux d’études locaux, auxquels on confierait la gestion de stations hydrométriques, de leurs observateurs et des mesures de débit. Un contrôle serait fait a posteriori par les autorités nationales et celles de l’ABN, le financement de ces bureaux d’étude étant directement géré par le représentant des bailleurs de fonds. Une analyse fine des aspects hydropolitiques et géopolitiques sur le bassin du Niger dépasse, à notre sens, le cadre de cette étude ; ces aspects ont cependant été implicitement évoqués dans le chapitre 6 (en particulier sur les aménagements potentiels du bassin) et surtout dans le chapitre précédent où nous avons tenté de présenter l’incidence de différents choix économiques dans les stratégies nationales ou régionales de développement. Il est bien évident que toute politique nationale visant à modifier le régime du fleuve Niger ou de ses affluents majeurs dans le cadre d’un aménagement déterminé doit, à travers l’ABN, être avalisée par les autres états-membres et en particulier ceux de l’aval ; cela signifie que les études de faisabilité d’un projet supposent la prise en compte de ses effets induits dans les pays voisins. Une politique régionale d’ensemble devrait envisager le développement du bassin du Niger en retenant d’un commun accord des projets en cascade ne débouchant pas sur des doublons, ou des gaspillages de la ressource, indépendamment des pressions faites au niveau des états et pour autant que soient respectés des principes de gestion socio-économique et environnementale communément admis dans la communauté internationale ; les règles que

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ces principes supposent restent sans doute à préciser et ne peuvent pas s’appuyer sur le seul contexte de la ressource en eau sans prendre en compte la libre circulation des marchandises (notamment vivrières), l’existence de flux migratoires importants (Niger-Nigeria), les besoins énergétiques régionaux , etc. A l’horizon de 2020-2025, la politique des états par rapport à la gestion de la ressource en eau du Niger ne semble devoir constituer une priorité majeure que pour le Mali, le Niger et le Nigeria. La Guinée a surtout orienté son développement industriel sur le versant maritime des monts de Guinée avec les aménagements hydroélectriques du Konkouré et de ses affluents. Elle demeure un partenaire important, car incontournable pour ce qui est des ressources du bassin du Niger, qui sera forcément sollicité pour d’éventuels aménagements intéressant les pays à l’aval. Le nord de la Côte d’Ivoire vit dans une espèce d’autarcie par rapport à la ressource en eau en ayant développé en milieu rural les petits aménagements hydrauliques et orienté les débouchés de sa production agricole vers le sud du pays ou les pays voisins ; on a souligné que la multiplication de ces petits ouvrages, en modifiant le régime des grands bassins, devrait être réglementée, comme au Burkina Faso d’ailleurs, bien que dans ce dernier pays cette pratique concerne surtout le bassin hydrographique des Voltas. Mais la complémentarité entre les aménagements de petite et grande hydraulique est un élément à prendre en considération dans tous les pays de l’ABN. Les systèmes de production correspondant aux techniques traditionnelles sont caractérisés par leur productivité modeste et instable du fait des aléas climatiques ; la petite hydraulique constitue une réponse pour la maîtrise de l’eau à l’amont, en maintenant les paysans sur place – ce qui peut constituer un objectif politique commun aux états de l ‘ABN – par stabilisation de leur production. En recherchant des réglementations propres à gérer ce type de petits aménagements, il faut chercher une adéquation avec la politique de grands aménagements aval mobilisant la ressource pour de vastes périmètres irrigués ; en termes de volumes d’eau, des modèles simples sont généralement appliqués par les projeteurs qui permettent cette adéquation. La politique hydraulique au nord du Bénin restera sans doute marginale, au plan de son incidence sur l’hydrosystème. Au Cameroun, l’aménagement de Lagdo sur la Bénoué a renvoyé les priorités en matière de gestion de l’eau plus au nord sur le bassin du lac Tchad. Si les projets de liaison hydraulique Oubangui-Chari-Logone-Kébi voient le jour, le Tchad sera directement concerné par ces transferts d’eau vers le Nigeria. Pour revenir au bassin du Niger moyen et aux rapports entre Mali, Niger et Nigeria, l’hydropolitique des prochaines années devrait être axée sur les projets envisagés entre Tossaye et Kainji. En définitive, les problèmes politiques qui pourraient troubler cette région de l’Afrique de l’Ouest paraissent davantage dépendre du fort déséquilibre démographique et d’occupation de l’espace que l’on y observe que du partage de la ressource en eau du fleuve Niger. Dans le cadre de l’organisation inter-états ABN, l’avenir du bassin du Niger ne devrait donc pas connaître l’apparition de nuages politiques majeurs. L’ABN sera sans doute confrontée à d’autres difficultés financières, à des développements jamais aussi rapides que ceux imaginés par les projeteurs, mais, comme nous venons de le dire, il ne devrait pas y avoir de grands problèmes en termes de partage de la ressource en eau . Le Niger a la chance de ne pas être le Nil et la Guinée n’est pas l’Ethiopie ; là-bas, un aménagement important en Ethiopie serait considéré comme un casus belli par l’Egypte. Sur le fleuve Niger, on peut penser, en tout cas espérer, que la guerre de l’eau n’aura pas lieu. 28 juin 2002

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ANNEXES

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Annexe 2

Termes de Référence : Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau

du fleuve Niger

I. Rappel du contexte de l’Autorité du bassin du fleuve Niger : Dès sa création en 1980, l’Autorité du Bassin du fleuve Niger (NBA) s’était assignée comme objectif principal de promouvoir et de coordonner les études et programmes de travaux en vue de la mise en valeur des ressources en eau du bassin. Cependant, cet objectif ne sera pas atteint et pis l’ABN connaîtra une crise financière aiguë qui ne sera résorbée qu’au prix d’une restructuration de l’organisation et d’un recentrage des objectifs en vue de le rendre plus en phase avec la volonté politique et la capacité financière des états membres. Dans sa nouvelle organisation, l’ABN a reçu un soutien beaucoup plus actif des pays membres et avec trois buts principaux :

• Harmoniser et coordonner les politiques nationales de mise en valeur des ressources du bassin ;

• Planifier le développement du bassin en élaborant un plan de développement intégré du bassin ;

• Concevoir , réaliser, exploiter et entretenir les ouvrages et des projets communs ; I.1. Le récent somment des chefs d’Etats de l’ABN : orientations et perspectives :

Le récent sommet des chefs d’Etats de l’Autorité du Bassin du Niger a confirmer cette volonté de faire de l’organisation du bassin un outil de coopération régionale et de développement économique du bassin. Cette orientation passe par une capacité accrue en ressources humaines et financières de l’ABN et une meilleure harmonisation des actions planifiées à l’échelle du bassin. Dans le même temps cette approche considère aussi la nécessité de se rapprocher des organisations bilatérales et multilatérales de développement en vue d’appuyer et d’orienter l’organisation de bassin dans l’achèvement du rôle qui lui est ainsi conféré.

I.2. La Coopération ABN/Banque Mondiale

L’ABN est ainsi entrain de renforcer progressivement sa coopération avec des organisations partenaires par la mise en place de projets transfrontaliers. L’appui actuel de la Banque Mondiale va dans ce sens avec la préparation du projet GEF qui devrait permettre entre autres activités la mise en place d’actions transfrontalières dans les cinq pays situés sur le cours principal du fleuve. La phase de préparation de ce projet, devrait aussi permettre l’élaboration d’un diagnostique transfrontalier et d’un plan d’action stratégique qui identifieraient des projets environnementaux communs entre deux ou plusieurs pays du bassin. Plus récemment , l’ABN a repris langue avec la Banque mondiale en vue d’une assistance et d’un appui plus conséquent pour répondre aux souhaits des états riverains d’une mise en valeur concertée et cohérente à l’échelle du bassin. Un tel cadre devrait ultérieurement permettre de dégager les opportunités existantes à l’échelle du bassin et d’établir des actions prioritaires pour un développement globale du bassin. Ce faisant, cette approche permettra l’établissement d’une vision partagée sur le développement globale du bassin avec une progressive harmonisation des politiques et législations en cours et un renforcement des capacités aux échelles régionales et nationales.

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II. But de l’étude Pour la Banque Mondiale, un tel engagement nécessite une compréhension d’ensemble de la problématique du bassin du fleuve Niger. Les défis et les opportunités doivent être au préalable identifiés et soupesés à différentes échelles pour mieux définir la démarche à adopter. Cette étude vise ainsi dans un premier temps à pouvoir informer la Banque Mondiale sur le potentiel hydrologique du fleuve Niger, de ses potentialités et contraintes pour un développement d’ensemble du bassin. Elle permettra ainsi à la Banque Mondiale de mieux prendre connaissance avec les enjeux et possibilités du bassin et pouvoir prendre les décisions stratégiques qui s’imposent pour l’appui à l’ABN. De nombreuse publications ont été faites sur le bassin du fleuve Niger sans pour autant qu’elles n’embrassent le bassin dans sa globalité et ne dégagent des perspectives de développement régionales. Les rares esquisses en ce sens concernent entre autres la monographie hydrologique de l’orstom. C’est pourquoi, dans le cadre d’une approche de développement intégré à l’échelle du bassin, il importe dans un premier temps de mieux connaître le potentiel en eau du bassin ainsi que les contraintes et opportunités de développement offertes. De telles informations permettront de renforcer et d’orienter les décisions à prendre au fur et à mesure que s’ébaucheront les actions prioritaires à entreprendre au sein du bassin du fleuve Niger.

III. Objectifs :

L’étude proposée a pour but de faire une évaluation stratégique du potentiel en eau du bassin du fleuve Niger. Tout en récapitulant l’état des connaissances par un descriptif clair, l’étude doit aussi être analytique en vue de déterminer avec précision la trame des défis et opportunités de point de vue ressources en eau du bassin pour asseoir une mise en valeur globale du bassin fleuve Niger. Ainsi, tout en étant axé sur l’hydrologie et les ressources en eau du bassin, l’étude devra renseigner autant que possible sur l’ensemble des facteurs connexes à l’hydrologie qui d’une façon ou d’une autre peuvent s’avérer des facteurs limitant à la mise en valeur du bassin.

IV. Méthodologie :

Les travaux à réaliser pour la connaissance du système hydrologique et potentiel des ressources en eau du fleuve Niger varieront selon les échelles du besoin en connaissance. Ils ne feront pas l’objet de déplacement sur le terrain mais nécessiteront en revanche un travail initial à domicile pour inventorier la documentation nécessaire. La démarche à suivre pour la réalisation de l’étude devrait inclure : • Une compilation des références existantes sur le bassin ainsi que de toute documentation

susceptible de fournir des renseignements sur la connaissance du bassin ; • Préparation d’un document provisoire sur la base de la documentation rassemblée ; • Soumission de ce rapport à la Banque Mondiale pour revue et commentaires de son contenu ; • Finalisation du document sur la base des commentaires faits par la Banque Mondiale ;

V. Description des activités :

Tout en visant une compréhension globale de l’hydrologie et du potentiel en ressources en eau du bassin, l’étude devra adopter une démarche synthétique et analytique pour élucider autant que possible des axes stratégiques et priorités de développement qui puissent être entrepris à

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l’échelle du bassin. Elle devra être conçue dans le sens d’un support et aide à la décision sur les futures actions stratégiques pouvant être initiées à l’échelle du bassin au bénéfice des pays membres.

VI. Contenu du Rapport

Sans être limitatif, le contenu du rapport doit inclure : - les informations suivantes :

1. Un bref descriptif du cadre physique du bassin incluant le réseau hydrographique, les régimes

du fleuve Niger et de ses affluents ainsi que les grands ensembles aquifères du bassin ; 2. L’utilisation des eaux du fleuve Niger [antérieure à la construction des infrastructures

majeures du bassin] y compris les usages environnementaux ; 3. Les infrastructures majeures du fleuve ainsi que ceux planifiés et l’état d’avancement de leur

préparation autant que possible ; 4. les bilans hydrologiques du bassin ainsi que les pertes d’eau à partir des infrastructures et leurs

impacts ; 5. la production agricoles dans le bassin ; 6. l’analyse de la dépendance en eau à travers le bassin ; 7. les plans de développement comprenant entre autres l’offre et la demande dans le bassin à

l’heure actuelle et aux horizons de l’an 2020 ; 8. la navigation fluviale et sa problématique ; 9. le potentiel hydroélectrique et l’exploitation qui en est faite jusque-là; 10. les accords juridiques et légaux concernant le fleuve (y compris à l’époque coloniale et

moderne) ; 11. Les aspects hydropolitiques et géopolitiques du bassin ;

- les supports graphiques, cartographiques et tableaux suivants :

1. les débits aux stations de référence et les graphiques y reférant ; 2. l’aire de drainage du bassin, les portions par pays, la longueur par pays et les volumes moyens

entrant et sortant de chaque pays ; 3. les volumes moyens écoulés ainsi que les records historiques ; 4. les précipitations moyennes annuelles et les records historiques ; 5. les périmètres d’irrigation existants ou planifiés ; 6. les données humaines et économiques du bassin du Niger (données démographiques,

accroissement de la population, PNB, degré de dépendance à l’agriculture) ; 7. coupes et cartes schématiques du Niger et de ses affluents principaux ; 8. une table récapitulatives des accords juridiques et légaux comprenant (les acteurs, les

principaux noms des accords, et l’année de leur signature) ;

- les annexes : références bibliographiques ; carte de synthèse des informations compilées

VII. Dispositions administratives : L’étude sera menée par un consultant international spécialiste des ressources en eau ou un hydrologue. Il (elle) jouira d’une expérience et d’une connaissance solide des ressources en eau de l’Afrique de l’ouest et du centre avec au moins quinze d’expérience dans le domaine. Une bonne connaissance du terrain serait un atout supplémentaire.

VIII. Calendrier et produits.

L’étude sera mené pour une période de 25 jours ouvrables. Le consultant travaillera directement sur la base des documents et publications existantes pour élaborer la synthèse

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requise. Le consultant soumettra à la Banque Mondiale par e-mail un rapport préliminaire du travail réalisé. Après une les remarques et commentaires émises par la Banque mondiale, une version finale sera soumis dans un délai d’une semaine après soumission du rapport préliminaire.

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Annexe 3

PRINCIPALES CARTES du BASSIN du NIGER Le bassin supérieur du Niger et le bassin du Bani

Figure A3.1

Bassin du NigerSupérieur et isohyètes interannuelles en mm

Upper Niger river basin and interanual isohyetal lines in mm

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. Figure A3.2 : Le réseau hydrométrique de Guinée en 1991 N.B. Chaque division de l‘échelle représente 50 km

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Figure.A3.3 : Bassin supérieur du Niger

Niger Bani

Tombouctou

Ségou

Bamako

Mopti/Nantaka

0 200 km

N

Milo

Niand

an

Maf

ou

Banifing

Baoulé

Bassin versant du Niger supérieur(141 000 km2 à ké-Macina)

Bassin vesant du Bani (102 000 km2 à Douna)

Delta Aval(zone des grands ergs)

Akka

KE-MACINA

DOUNA

Diré

Delta Amont(Zone deltaïque)

DELTA INTERIEUR DU NIGER

BASSIN SUPERIEUR DU NIGER ET DU BANI

Villes principales citées

Limite du delta intérieur du Niger

Région des grands lacs centraux

SikassoBougouniSiguiri

Kankan

Faranah

Kouroussa

BarrageSélingué

BarrageMarkala

Bagoé

Sankarani

Stations limitants le bassin amont

Bandiagara

San

Djenné

Korientze

Niafounké

Koutiala

Sofara

Ténenkou

Kouakourou

Kona

Koulikoro

Limite bassin amont du Niger

Lac Débo

Pla

teau

de

Band

iaga

ra

Dorsale guinéenne

Foura

Djal

on

Plateau Manding

ue

Tinkiss

o

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Figure A3.4 :Le delta intérieur du Niger

La photo ci-dessus est un exemple des travaux d’interprétation de l’imagerie satellitaire NOAA-AVHRR pour déterminer les surfaces mises en eau par la crue annuelle que réalise actuellement A. Mariko dans le cadre d’une collaboration ENI-IRD à Montpellier

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Figure A3.5 : Réseau ayant existé sur le delta intérieur du Niger (d’après Y. Brunet-Moret, 1986)

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Le moyen Niger nigérian et ses affluents de rive gauche Figure A3.6 :Réseau hydrométrique du Niger

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Figure A 3.7 :Bassin hydrographique du Niger au Nigeria

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Figure A3.8 : Le bassin de la Bénoué au Cameroun

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Carte générale de l’Afrique de l’Ouest et Centrale appartenant au bassin du Niger

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ANNEXE 4 : Débits, transports solides, figures

Tableaux de débits - Niger à Siguiri - Niger à Kouroussa - Niandian à Baro, - Milo à Kankan - Bilan hydrologiques :P et Q sur périodes 50-69 et 70-89 sur Siguiri, Baro, Kankan, Koulikoro, Bani - Douna. - Niamey

- Malanville - Yddere bode - Jebba - Onitsha - Bénoué Buffle Noir - Bénouié Riao - Bénoué Garoua - Mayo Kébi Riao - Lau (Bénoue)

Hydrogrammes mensuels Niamey, Lokoja Hydrogrammes et concentrations moyennes des matières en suspensions Bnankoro, Koulikoro, Douna Hydrogrammes et concentrations moyennes des matières en suspension Composition ionique des eaux en valeurs relatives Hydrogrammes et concentrations en transports dissous sur deux stations du delta intérieur Hydrogrammes comparés du Niger à Onitsha et Lokoja de janvier à juin, arrivée de la crue noire et régularisation

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

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D’après Sao Sangaré (2002) , FRIEND-AOC, Thème « Variabilité des Ressources en eau », Gil Mahé… Tableau A4.1 : Débits mensuels et annuels du Niger à Siguiri de 1950 à 1999 en m3/s Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sep. Oct. Nov. Déc. annuel1950 184 111 60,3 43,9 63,2 116 630 1930 3770 3650 1480 469 1050 1951 241 145 108 74,9 198 432 1240 2680 3820 3700 3640 1130 1460 1952 477 266 148 89,4 92,1 185 1030 2340 3400 3690 1490 550 1150 1953 320 176 132 89,9 110 605 1680 3300 4350 3720 1540 684 1400 1954 379 226 146 155 186 528 1540 2910 4530 3470 2220 1130 1460 1955 483 264 197 148 198 704 1720 3120 4710 4280 1970 879 1560 1956 440 252 166 129 91,6 206 857 1710 3640 3090 1170 525 1020 1957 260 134 85,9 48,5 66,3 307 1190 2680 4470 4680 2390 794 1430 1958 400 219 104 117 261 783 967 1370 3340 3190 1680 960 1120 1959 403 210 109 65,1 87,5 360 1270 2180 4470 2760 1330 519 1150 1960 247 123 70,8 54,4 85,9 312 1060 3050 4490 3420 1530 558 1250 1961 263 128 66,9 41,8 74,6 107 841 2270 3410 2070 771 308 866 1962 145 72 39,9 32,5 90,1 214 953 2710 5300 4060 1900 732 1360 1963 338 208 109 63,5 116 146 669 1990 3390 4110 1690 522 1120 1964 239 113 56,8 38,8 48,3 453 1070 2430 3760 3570 1140 643 1130 1965 333 171 108 82,6 89,7 336 1420 2040 3460 2980 1220 421 1060 1966 192 128 84,5 74,5 71,8 164 498 2200 3200 3410 1570 537 1020 1967 245 135 91,2 52,4 100 151 766 2480 4780 5740 2060 696 1450 1968 350 194 113 81,7 122 769 933 2520 3260 2620 1270 635 1070 1969 275 136 87,1 66,1 60,4 306 1570 2850 5040 4830 3030 759 1590 1970 348 176 99,8 76,9 62,7 147 491 1960 3540 1910 828 397 838 1971 160 66,9 42,8 34,5 57,2 133 686 3120 3940 2240 700 440 973 1972 155 78,9 39,4 51 112 214 1210 1890 2830 2230 925 443 881 1973 163 76,6 35,1 31,3 36 159 326 1890 2490 1480 822 242 648 1974 106 50,6 30,5 22,9 26,5 86,7 1010 2440 4370 3140 922 308 1050 1975 128 67,4 30,6 26,5 71,5 183 1100 2130 3910 3430 1230 435 1070 1976 162 78,1 41,3 24,6 65,1 242 681 2090 2820 3650 2810 741 1120 1977 313 138 75 35,1 36,3 113 416 1220 2400 1810 664 237 623 1978 108 67,2 45,7 44,7 60,2 385 837 1730 3230 2590 1090 361 882 1979 162 64,4 29,2 24,8 32,7 317 1450 3000 2940 2240 1080 370 982 1980 161 80,2 34,3 16,5 28,9 97 331 1480 2540 1180 816 349 593 1981 135 65,4 26,1 30,2 127 182 948 2340 2990 1990 697 249 819 1982 112 55,2 28,3 29,8 89,6 178 682 1580 2260 1410 721 219 616 1983 94 46,8 26,2 18,5 25,9 295 692 1490 2440 1610 544 194 626 1984 82,5 38,3 21,9 16,4 44,4 125 529 1710 1490 1310 438 160 499 1985 65,6 29,3 11,8 8,08 9,54 22,8 472 1970 2940 1820 491 165 670 1986 61 24,8 8,51 6,11 9,9 32,4 238 1280 2760 1690 614 185 577 1987 72,1 32,7 9,09 4,39 7,85 192 469 1370 2090 1950 673 218 594 1988 78,7 32,6 10,3 6,11 4,52 32,8 346 1580 2840 1130 417 132 551 1989 47,7 19,5 8,65 6,58 7,22 59,6 235 1090 2020 1620 510 204 486 1990 68,8 22,3 9,6 6,93 20,6 64,3 399 1446 2144 1451 538 195 531 1991 73,0 22,1 10,4 8,24 7,25 72,5 437 1418 2008 1587 679 217 545 1992 82,3 32,2 12,1 7,40 6,87 105 567 1341 2135 1379 554 190 534 1993 75,8 25,8 15,4 11,2 13,6 75,5 317 1494 1889 1424 775 281 533 1994 96 34,8 16,8 10,3 10,8 196 731 1876 3580 3218 2179 531 1040 1995 190 81,9 32,8 30,0 50,4 134 443 2209 3771 3028 1179 400 962 1996 155 83,5 31,4 21,4 49,3 156 529 1752 3180 2620 967 313 822 1997 121 55,0 19,9 12,5 30,0 154 711 1532 2807 2068 944 322 731 1998 121 51,4 23,9 12,6 21,0 176 614 2133 3062 2484 881 270 965 1999 106 44,4 19,9 13,3 16,7 49 380 1370 3171 2675 1445 467 941

Moyen 200 103 58,6 44,0 67,1 231 804 2054 3304 2708 1244 454 948

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 147

Tableau A 4.2 : Débits moyens mensuels et annuels du Niger à Kouroussa de 1950 à 2000 en m3/s Année Janv Févr Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Annuel1950 34,0 23,0 15,5 13,0 11,0 37,6 162 157 535 649 236 76,6 189 1951 52,5 32,2 24,4 17,4 33,5 94,8 324 527 760 709 916 203 361 1952 86,7 46,8 24,5 13,4 15,8 50,1 230 346 639 751 256 101 243 1953 65,7 32,0 21,7 11,8 18,8 126,2 386 738 988 912 355 151,1 371 1954 106 82,9 70,6 72,0 34,3 109 224 350 703 672 540 292 307 1955 131 69,8 37,1 26,2 35,8 176 347 484 1121 982 481 266 396 1956 130 85,6 45,6 27,2 20,9 74,2 208 304 561 433 212 105 199 1957 46,3 19,4 10,1 4,6 6,1 44,9 217 486 1040 1065 499 194 357 1958 110 56,7 26,7 21,2 39,9 121 138 192 636 774 399 256 260 1959 122 47,3 23,4 7,9 10,7 97,7 225 316 681 429 276 113 218 1960 56,1 20,1 8,3 4,4 7,0 153 349 953 1098 673 283 119 365 1961 52,4 23,4 11,1 5,0 4,2 5,6 207 531 789 383 194 88,3 222 1962 40,3 17,0 13,5 23,2 50,4 86,6 304 550 928 671 368 179 317 1963 94,0 51,9 22,5 9,6 14,2 16,5 182 446 716 940 353 143 284 1964 69,8 26,8 10,7 5,2 8,5 98,7 236 421 820 808 298 148 286 1965 79,3 33,2 15,0 6,5 8,8 56,3 335 699 1189 1187 439 129 406 1966 36,1 24,0 15,5 11,0 8,4 54,3 150 322 613 813 381 225 259 1967 151 44,1 12,1 7,0 10,7 83,5 163 441 953 1107 369 149 329 1968 76,5 47,3 19,8 10,3 20,1 142 192 494 809 590 256 143 268 1969 65,7 27,8 15,2 9,6 7,8 54,1 251 530 941 1091 538 180 362 1970 86,3 41,3 18,8 9,73 8,25 17,7 113 235 697 401 214 102 182 1971 39,7 15,7 7,49 4,36 9,87 33,3 151 723 758 480 173 118 246 1972 42,4 16,7 7,51 7,11 12,8 129 341 455 673 530 401 142 270 1973 51,9 14,6 7,45 3,37 5,76 55,8 134 471 542 378 219 83,5 190 1974 30,5 13,2 7,46 4,14 40,4 29,1 226 549 946 767 334 98,0 3001975 39,3 17,2 10,75 6,33 10,4 32,1 172 566 905 886 652 117 336 1976 53,6 19,0 9,10 4,32 11,3 87,3 171 491 626 820 636 181 304 1977 84,3 30,2 14,00 6,15 8,27 24,3 72,7 255 541 400 143 47 151 1978 31,0 16,7 9,77 6,41 24,0 65,9 173 371 774 612 322 98 246 1979 45,1 16,1 7,26 4,34 5,9 62,6 301 699 650 522 320 100 267 1980 54,7 21,4 8,03 3,97 3,74 27,0 78,8 293 555 266 190 95 152 1981 38,1 20,0 7,08 4,90 30,9 104 282 528 650 541 425 70 264 1982 32,1 14,1 7,12 4,86 15,4 48,8 171 374 513 309 234 63 174 1983 28,7 12,0 5,99 4,02 5,86 69,2 165 316 555 306 147 55,0 163 1984 22,0 10,7 5,76 3,70 7,40 35,9 161 404 358 283 166 48 147 1985 19,1 8,60 4,89 2,49 1,15 2,29 36,5 463 650 414 178 49 180 1986 18,8 7,74 4,11 2,40 2,0 22,5 95,7 306 614 380 208 54 169 1987 14,3 9,40 4,20 2,22 1,7 51,4 263 443 479 447 51,1 62 180 1988 20,0 10,0 5,17 2,44 1,07 3,15 114 374 587 207 94,8 28,3 142 1989 13,0 7,16 3,91 1,52 1,6 27,4 95,2 262 465 362 183 59 146 1990 13,1 8,4 4,1 2,4 2,4 3,3 65,1 259 488 323 133 50,7 113 1991 18,2 7,3 3,5 1,8 1,8 7,2 54,2 198 317 316 130 42,6 92 1992 13,3 6,1 2,8 1,6 3,2 14,5 55,9 247 411 322 125 44,9 104 1993 16,6 11,1 10 5,7 2,2 61,2 37,8 332 387 258 123 41,6 108 1994 13,1 11,9 11,2 4,3 2,2 51,8 149 413 750 838 478 117 237 1995 49,6 24 12,2 7,8 11,2 30,2 104 179 275 253 122 38 92 1996 56,5 29,8 16 9,9 10,9 30,5 136 442 658 576 186 79,5 186 1997 36,9 19,7 10,1 5,8 5,4 31,2 107 217 562 540 259 85,2 157 1998 37 17 8 3,6 3,8 34,7 142 424 547 548 171 59,7 167 1999 25 10,9 5,4 3,6 3,2 12,4 54,9 168 460 533 234 75,9 133 2000 34,4 16,9 8,4 5,2 5,6 37,2 152 387 850 905 350 124 240 Moy 52,6 25,4 13,5 8,76 12,3 57,4 180 414 682 595 299 112

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

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Tableau A4.3 : Débits mensuels et annuels du Niandan à Baro de 1950 à 2000 en m3/s Année Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août SeptembreOctobre NovembreDécembre Annuel1948 24,6 13,6 9,8 7,43 47,1 198 372 640 825 459 276 99,2 2481949 49,1 32 23,7 16,3 15,6 25 93,8 391 907 383 251 93,5 1901950 33,2 40 25,4 22,7 25,1 39,8 132 318 785 562 244 91,4 1931951 59,5 26,4 33,5 20,4 39,5 184 488 739 683 853 743 188 3381952 101 39,1 36,4 22,9 30 76,4 272 582 814 811 352 133 2721953 37,6 20,3 23,4 22,7 34,5 291 448 743 928 704 365 180 3161954 95,4 58,1 37,2 59,2 72,8 185 378 512 851 672 533 270 3101955 126 65,7 71 49 88,3 242 523 731 1080 732 378 196 3571956 103 59,7 44,5 41,5 67,9 84,9 326 303 751 511 217 128 2201957 61,2 33,5 27,8 13,3 30,3 153 499 609 990 857 423 172 3221958 95,9 52,7 34,6 56,8 127 359 295 215 801 651 472 253 2841959 109 55,4 29,8 21,3 48,9 158 411 519 866 510 351 136 2681960 68,9 36,5 19,3 14,8 31,3 147 356 754 902 598 332 129 2821961 63 35,7 14,5 9,35 31,7 44,9 267 489 481 373 176 67,9 1711962 31,8 10,2 4,13 4,42 42,2 96,3 198 793 1150 620 383 193 2941963 93,1 61,3 31 29 46 48,8 238 404 632 753 253 91,7 2231964 43,9 20,2 6,23 4,3 20,7 144 309 535 793 565 269 166 2401965 79,5 53,4 26,7 19,8 37,1 231 500 292 668 447 212 78,4 2201966 37,0 20,6 14,5 6,76 21,2 115 267 485 429 537 295 91,4 1931967 43,4 21,9 14,6 6,54 24,8 49,9 182 371 819 894 417 161 2501968 75 52,2 28,5 23,3 41,4 339 290 603 952 633 351 185 2981969 87,4 45 32,4 24,1 27,1 139 614 763 943 991 502 162 3611970 88,2 49,5 35,1 30,4 23,1 47,3 162 326 606 365 206 101 1701971 44,5 23,4 10,7 10,5 27 110 211 697 808 454 180 123 2251972 53,3 27,4 10,3 38,9 61,9 248 394 544 666 588 223 129 2491973 55,1 27,6 8,92 6,31 14,7 82,7 168 375 551 342 221 58,5 1591974 26,8 12,7 3,87 12,8 8,03 35,3 349 537 978 621 203 77,3 2391975 36,2 13,5 4,36 2,25 28,7 48,3 183 437 879 638 321 120 2261976 57,1 30,0 20,8 15,7 36 90,6 145 172 393 779 612 184 2111977 88,8 48,1 33,0 25,5 45,1 65,2 143 299 583 368 166 56 1601978 25,5 12,0 8,7 4,85 15,1 190 310 480 713 585 315 113 2311979 60,4 31,9 13,9 9,32 15,4 166 671 818 664 596 339 122 2921980 60 33,3 12,9 3,79 4,72 36,9 127 381 502 295 263 111 1531981 46,3 21 8,48 17,4 68,5 103 348 713 734 559 182 62,9 2391982 40,7 22,2 8,94 12,2 51,2 103 271 365 454 347 125 56,0 1551983 25,6 12,0 8,7 9,09 22,5 155 197 430 523 386 173 57,0 1671984 26,1 12,3 8,9 7,80 20,7 63,6 110 505 295 302 131 28,1 1261985 11,8 4,2 3,4 3,66 2,03 7,42 131 457 617 258 105 40,6 1371986 10 2,75 0,853 0,772 0,866 15,6 74 386 576 373 203 45,8 1411987 20,6 9,2 6,8 6,83 19,4 80,7 184 390 475 430 144 57,0 1521988 26,1 12,3 8,9 5,75 17,9 11,2 44 387 516 248 113 13,8 1171989 4,8 0,2 0,7 1,79 12,4 35,6 71 352 442 441 143 30,6 1281990 12,7 8,7 5,0 3,5 3,5 35,9 57,7 225 423 280 116 45,2 1011991 20,3 9,0 6,6 5,50 17,5 89,8 129 374 329 463 173 44,3 1381992 19,8 8,7 6,5 3,61 14,9 89,8 201 376 425 311 173 29,2 1381993 12,4 4,5 3,6 3,21 14,4 35,9 93 455 421 378 234 56,4 1431994 25,8 12,1 8,8 3,03 14,1 62,8 109 267 787 729 497 102 2181995 48,3 25,0 17,4 7,42 20,2 22,4 123 371 488 494 167 33,3 1511996 14,4 5,7 4,4 3,74 15,1 76,6 113 321 719 888 640 158 2471997 75,8 40,7 28,0 12,4 27,1 88,0 293 476 804 402 162 33,1 2041998 14,3 5,6 4,4 2,07 12,8 89,6 211 570 621 495 150 25,3 1831999 10,5 3,4 2,9 2,61 13,5 7,7 29 133 629 615 261 51,5 1472000 23,4 10,8 7,8 4,03 15,5 88,6 532 191 317 672 234 42,9 178Moy, 49,1 26,3 17,0 14,6 30,5 108 257 464 679 544 282 103 215

49,1 : Débits reconstitués

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 149

Tableau A4.4 : Débits mensuels et annuels du Milo à Kankan de 1950 à 2000 en m3/s Année Jan Fév Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déce Annuel1947 45,7 23,1 19,8 6,87 18,6 108 298 453 766 388 125 60,3 1931948 33,1 14,8 7,69 9,02 33,2 117 419 569 628 267 186 73 1961949 41 24,7 28,5 34 33,9 37 229 599 763 348 162 70,5 1981950 52 35,8 21,4 13,1 30 45,2 200 271 533 547 198 73,5 1681951 45 31,6 28,9 29,5 76,1 142 397 604 641 697 531 146 2811952 77,3 45,5 36,4 30,6 36,9 73,8 243 598 685 585 221 94,1 2271953 64,6 31 29,7 19,9 27,4 172 347 595 688 469 198 105 2291954 61,3 42,1 35,2 49,5 60,9 155 407 599 678 622 379 151 2701955 80,6 44,3 48,6 46,3 69,9 205 413 598 737 620 237 125 2691956 68 46,2 44 46,9 39,2 64,4 167 308 509 367 139 77 1561957 39,6 21,6 20,2 15,6 29,4 87,7 276 471 712 629 244 104 2211958 55,2 34,2 18 39,4 99,3 275 286 195 605 461 219 132 2021959 57 30,6 18,2 13,6 32,7 72,6 351 325 787 327 188 73,6 1901960 34,3 16,9 9,51 19,9 51,4 124 270 720 828 511 219 89,8 2411961 45,4 25,4 12,2 11,3 34,1 35,1 183 363 484 297 123 53,4 1391962 28,4 14,8 11,9 20 42,7 72,8 254 459 774 560 268 111 2181963 53 45,3 32,5 31 55,4 62,2 192 404 662 516 180 68,1 1921964 32,7 17,8 10,1 10,9 16,8 103 173 498 506 429 164 121 1741965 65,8 40,5 30,00 18,4 36,6 136 421 267 565 309 137 56,4 1741966 16,5 11,8 8,84 11,40 25,8 86,3 232 461 375 391 184 63,7 1561967 30,5 17,3 13,3 15,5 32,8 55,8 255 534 751 706 227 88,4 2271968 43,3 26 16,3 21,3 38,2 209 200 530 571 382 210 105 1961969 59,3 37,7 35,8 31,6 27,8 103 441 757 786 654 355 121 2841970 67,2 38,7 36,7 41,4 39,7 73,6 167 399 613 280 139 76,4 1641971 44,3 33,4 21,3 25,9 38,7 54,4 167 455 598 341 115 76,2 1641972 34,4 20,8 12,2 27,8 59,9 178 292 470 585 359 138 79,7 1881973 36,4 18,4 9,33 10,8 13,8 44,3 93,2 450 545 303 173 57,1 1461974 32,1 15,2 10,9 10,1 9,52 27,7 290 467 795 464 145 56,8 1941975 29,5 15,8 8,47 21,6 42,5 88,9 238 504 773 498 145 66,8 2031976 39,1 21,7 12,7 12,5 41,4 66,7 178 374 517 616 412 109 2001977 62,3 34,4 18 11,5 16,7 51,6 146 274 561 270 97,9 44,7 1321978 21,2 13,9 9,03 23,8 32,3 152 247 456 654 453 203 73,5 1951979 43,4 21,1 15,6 25,2 24,9 101 439 693 656 476 205 76,2 2311980 45,2 32,2 15,9 10,3 24,8 55,1 111 361 470 200 135 64,6 1271981 34,8 19,8 12,2 15,8 42,5 51,7 357 694 634 279 106 49,7 1911982 24,4 14,4 8,55 20,7 53 67,6 253 428 518 272 127 47,2 1531983 23,2 13,2 5,63 5,99 15,2 115 183 406 518 285 103 44,5 1431984 20,1 8,18 5,49 5,86 22 51,6 123 481 355 215 73,5 29,7 1161985 10,2 4,06 2,18 2,6 5,09 16,4 170 603 680 332 95,1 35,8 1631986 14,6 5,98 3,05 3,63 8,75 16,7 97,3 361 556 274 124 38,8 1251987 17,8 8,99 3,73 2,41 5,39 62,5 174 366 484 322 82,3 44,5 1311988 15,2 5,15 2,67 1,99 2,18 13,6 76,4 362 513 169 60,8 22,4 1041989 5,73 3,44 2,18 1,18 4,52 30,8 95,4 327 460 332 81,8 31 1151990 9,7 3,05 1,25 1,48 15,7 31 101 335 407 220 80,7 33,3 1031991 14,6 7,4 3,9 2,12 17,2 68,9 136 349 379 350 103 38 1221992 10,1 4,7 1,49 0,594 6,43 68,9 186 351 448 222 103 30,3 1191993 9,14 3,62 1,67 7,61 9,1 31 111 431 445 279 146 44,2 1271994 8,7 2,5 0,8 0,6 1,6 49,9 122 242 707 574 331 67,6 1761995 19,2 4,5 2,8 7,7 18,1 21,5 132 346 493 376 98,7 32,4 1291996 10,4 4,9 6 12,3 18,3 59,6 125 296 658 708 432 96,2 2021997 31,2 8,2 1,7 0,4 9,1 67,6 250 452 719 299 95,5 32,3 1641998 6,4 2,1 0,3 0,3 13,9 68,7 193 546 588 377 86,9 28,3 1591999 21,6 9,67 4,93 5,13 8,31 11,2 66,1 107 594 478 165 50,8 1272000 11,1 2,1 0,1 0,9 7,4 68 417 166 370 526 146 37,3 146Moy. 35,2 20,0 14,4 16,0 29,2 81,6 229 439 599 412 179 70 177

13,9 : Débits reconstitués

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 150

(m3.s-1) Mai Juin Juil Août Sept Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avril annuel Ké-Macina 101 193 548 1642 3112 3076 1504 597 267 137 92,2 84 948

Douna 2,46 21,3 70,3 455 880 773 382 119 39 17,3 6,66 2,7 231 Kara 0 7,1 95 460 995 1017 434 116 24 1,2 0 0 280

Nantaka 82 131 357 1100 1970 2130 1410 756 310 166 114 96,6 701 Akka 101 127 279 802 1394 1796 1968 1554 884 418 175 107 800

Awoye 0 0 9,31 72,8 158 224 260 192 87,8 27,8 4,34 0 86,3 Korientze 0 0 0 23,4 100 175 176 99,6 44 4,56 0 0 51,9

Diré 78,3 85,7 228 731 1346 1686 1722 1520 1001 500 204 99,2 767

Tableau A4.5. Modules interannuels (1992-1997) aux principales stations du delta intérieur du Niger. (d’après Picouet, 1999)

Figure A4.1 : Débits moyens annuels du Niger à Koulikoro de 1907 à 2000 ( comm. par P. Carré) Tableau A4.6 :Débits mensuels et annuels (en m3 s-1) du fleuve Niger au Mali (Banque de données ORSTOM/DNH

Banankoro Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel

1991/92 5.3 65.3 415 1330 1900 1590 700 233 87.3 34 9.6 2.5 532 1992/93 4.9 105 543 1250 2040 1360 583 205 79 25.9 14.9 8.5 521 1993/94 12.9 69 297 1410 1770 1410 791 296 105 37.3 17.1 7.1 521 1994/95 9.5 217 704 1810 3630 3390 2110 549 225 97 42.3 38.1 1070 1995/96 56.9 141 421 2160 3840 3180 1170 417 181 99 40 24.6 978 1996/97 55.5 168 506 1680 3190 2740 971 329 136 62.9 22 10.5 823 1997/98 32.5 165 684 1450 2780 2120 949 339 137 58.4 28.2 10.7 730 1997/98 21.7 192 589 2080 3060 2580 890 286

Koulikoro

Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 113 215 642 1470 2510 2250 1020 383 186 137 132 139 767 1992/93 141 264 755 1430 2850 2000 870 383 186 118 125 142 775 1993/94 173 245 522 1550 2160 1980 1060 478 189 123 131 130 732 1994/95 133 409 1020 1940 4250 5080 3050 891 364 219 178 191 1480 1995/96 197 367 509 2320 4920 4320 1540 630 323 232 173 170 1310 1996/97 253 301 526 1820 3700 3660 1350 448 191 118 98.5 112 1050 1997/98 163 308 959 1800 3800 2910 1230 466 195 140 119 143 1020 1997/98 162 367 772 2190 4120 3910 1290 477

Ké-Macina

Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 151

1991/92 30.7 140 494 1390 2240 2060 1020 394 160 120 85.5 86.6 686 1992/93 73.3 150 632 1320 2540 1790 818 416 190 78.8 65.9 62.7 681 1993/94 89.5 120 412 1400 1930 1820 1050 507 197 71.9 75.5 60.6 647 1994/95 61.6 253 954 1850 3640 4530 2790 851 385 205 138 131 1320 1995/96 117 264 376 2040 4280 4050 1530 698 328 218 127 109 1180 1996/97 164 176 368 1600 3170 3190 1330 515 235 110 54.5 56.6 914 1997/98 85.3 203 819 1660 3300 2620 1240 525 214 113 80.5 70 911 1998/99 (-) -2180 3540 3400 1290

Douna

jour Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 0.1 33.9 50.3 536 839 496 218 64.7 27.5 13.6 4.1 0.9 190 1992/93 0.4 24.9 51.7 228 682 450 152 48.7 20.3 8.6 1.9 0.1 139 1993/94 0 0 88 217 675 420 139 46.6 21.1 8.3 1.6 0.3 135 1994/95 0.1 20.3 115 881 1400 1540 1040 329 85.3 42.1 21.1 10.7 459 1995/96 10.7 33 42.8 442 854 793 345 98.8 40.1 17.3 6.2 1.7 224 1996/97 1.1 28.4 54.1 509 791 663 234 70 28.3 10 2.5 0.7 200 1997/98 6.1 41 74.4 504 948 543 202 65.9 26.5 9.9 3.4 0 202 1998/99 (-) (-) 98 780 1490 1430 458

Akka jour Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel

1991/92 40.2 68.1 224 829 1330 1590 1490 1030 443 206 115 85.1 621 1992/93 88.5 94.2 277 782 1210 1540 1340 873 395 160 82.2 81.2 577 1993/94 92.2 92.5 216 648 1230 1470 1340 965 453 172 98.1 80.4 571 1994/95 70 128 443 1060 1650 2260 2930 2760 1700 947 379 172 1208 1995/96 130 174 242 739 1480 1940 2330 1770 1070 491 206 130 892 1996/97 124 147 215 780 1400 1770 1900 1400 802 320 112 70 753 1997/98 75.05 127 380 950 1410 1780 1770 1280 722 232 81 66 739

Diré

Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 30.2 28.9 176 757 1300 1560 1540 1170 516 246 107 72.3 625 1992/93 66.5 55 213 748 1180 1520 1390 960 449 186 76.3 47.7 574 1993/94 46.7 64.6 153 576 1190 1450 1350 1020 546 214 86.1 56.9 563 1994/95 42.4 47 366 1020 1580 1960 2140 2220 1850 1120 468 198 1084 1995/96 133 138 220 662 1420 1800 1980 1840 1230 575 254 134 866 1996/97 103 124 186 648 1360 1700 1750 1560 932 404 137 59.2 747 1997/98 51.7 93.2 301 847 1340 1674 1660 1442 808 315 118 93 729

Nantaka

Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 50.9 99.1 306 1150 1880 1850 1080 426 191 139 96.7 82 613 1992/93 77.7 109 366 871 1680 1760 817 378 198 104 79 76.7 545 1993/94 81.7 96.3 280 869 1600 1620 934 442 206 100 93.2 76.1 536 1994/95 73.7 142 541 1450 2450 2870 2810 1780 604 282 175 147 1110 1995/96 126 209 290 1160 2240 2550 (-) 754 352 206 128 101 ? 1996/97 119 140 237 1160 2030 2400 1580 580 257 163 ? 1997/98 207 576 1260 2080 2310 1390 573 264 ?

Awoye

Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 0 0 3.2 76 147 188 172 103 28 1.3 0 0 60 1992/93 0 0 9.0 70 129 180 149 82 22 0 0 0 53 1993/94 0 0 2.3 53 132 169 149 94 29 0 0 0 52 1994/95 0 0 27.9 108 198 306 442 406 206 92 20.4 0 151 1995/96 0 0 5.2 64 171 248 320 218 109 33.5 1.3 0 97 1996/97 0 0 2.2 70 158 218 241 158 72 13.8 0 0 78

Korientze

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 152

Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 0 0 0 13.6 78 122 90 12 0.5 0.0 0 0 26 1992/93 0 0 0 9.7 57 113 59 9.3 0.0 0.0 0 0 21 1993/94 0 0 0 6.0 24 98 28 15.2 1.3 0.0 0 0 14 1994/95 0 0 0 20.8 144 247 307 266 81 7.2 0 0 89 1995/96 0 0 0 8.5 114 192 236 44 18.6 2.0 0 0 51 1996/97 0 0 0 72.1 164 227 251 164 74.9 0.0 0 0 79

Sélingué (sortant du barrage)

année Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Annuel1991/92 162 189 241 202 542 445 174 124 92.8 108 126 145 213 1992/93 146 175 197 183 720 403 145 134 64 88.9 131 144 211 1993/94 151 168 194 182 383 396 163 121 68.1 91.2 132 151 183 1994/95 148 245 270 203 553 1116 677 179.2 88.8 118 153 164 326 1995/96 163 211 116 203 945

Débits mensuels à Niamey (1980-2002)

0200400600800

1000120014001600

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Mois de l'année

Déb

it m

3/s

Série1

Figure A4.2 : Histogramme des débits mensuels du Niger à Niamey Tableaux du CIP –ABN-HYDRONIGER Niamey (A4.7) Station: 1111500104 NIGER … MALANVILLE Pays: République du Bénin Latitude: N 11ø52'00" Bassin: Niger Longitude: E 003ø23'00"

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 153

Superficie: 1000000 km2 Altitude: 155 m valeurs en m3/s **************************************************************************************************************** année Janv Fevr Mars Avri Mai Juin Juil Aout Sept Octo Nove Dece annuel ******************************************************************************************************************************** 1970 2150 2430 2140 1140 365 145 127 643 1630 1660 1460 1590 1280 1971 1740 1600 796 258 89.5 50.6 216 474 1390 1370 1420 1630 915 1972 1750 1500 652 197 65.4 53.5 117 758 1320 1350 1360 1460 881 1973 1330 854 322 98.5 30 18.3 111 563 1000 1230 1340 1430 694 1974 1190 561 194 60.8 22.6 19.1 177 621 1590 1610 1510 1660 769 1975 1820 1520 589 155 55.5 31.5 144 663 1590 1540 1540 1710 943 1976 1920 1810 938 271 81.5 69 79.1 474 1020 1330 1470 1540 915 1977 1710 1810 1300 519 146 116 154 459 1050 1060 1230 1360 903 1978 1180 572 201 67 57.9 61.6 92.9 919 1200 1280 1390 1520 714 1979 1660 1460 639 178 53.5 38.9 109 614 1640 1660 1580 1680 939 1980 1770 1440 559 156 45.9 49.4 464 615 1100 1170 1310 1400 838 1981 1280 (1020) - - - - - - - - - - (1160) 1982 1530 898 286 62.4 (25.7) (-) (270) 829 1160 1140 1260 1310 (795) 1983 1040 481 (232) (-) (-) (-) (-) (646) 889 1030 1150 1180 (833) 1984 730 281 - - - - - (428) 792 1120 1010 911 (756) 1985 494 179 50.6 9.29 2.1 5.34 158 749 1340 1210 1250 1380 572 1986 1040 394 112 24.8 20.8 14 160 443 974 994 1150 1180 543 1987 831 340 109 29 11.3 23 86.4 350 759 1020 1050 1120 479 1988 757 304 87.1 22.4 14.2 46.8 252 1140 2100 1380 1280 1340 728 1989 882 337 (154) - - (17.4) 148 778 1180 1170 1110 1150 (696) 1990 798 305 97.5 25.1 9.36 5.74 75.3 590 1140 1050 1110 1130 530 1991 707 302 101 31.3 90.8 262 350 968 1460 1150 1180 1250 657 1992 1020 445 177 58.6 26.5 43.6 196 782 1330 1070 1130 1180 622 1993 840 370 127 35 11.1 29.1 132 516 1070 1070 1110 1150 540 1994 901 447 152 40.6 16.9 95.4 292 1760 2260 1580 1430 (1490) (875) 1995 1620 1570 1120 503 (264) - - (787) 1230 1240 1270 1490 (1110) 1996 1550 1330 (782) - - - - (1020) 1410 1340 (1220) (1380) (1250) 1999 - - - - - - - - (2210) 1780 (1440) (1200) (1650) 2000 (268) 162 295 430 565 700 834 (1160) (1130) - - - (617) ******************************************************************************************************************************** Moy. 1440 1270 979 618 271 147 213 804 1560 1500 1390 1470 1030 A.B.N/HYDRONIGER == ==H Y D R O M E T R I E== == C.I.P/ NIAMEY DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS 05/05/1902 Station : 1331500034 YIDERE BODE Latit. 11.23.00 Rivière : NIGER Longit. 4.08.00 Pays : NIGERIA Bassin : NIGER DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- annèe JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1984 941. 426. 163. 56.5 46.4 78.2 89.8 456. 1070. 1390. - 1120. - 1985 664. 300. 100. 38.4 27.1 56.5 390. 1220. 1870. 1590. 1440. 1600. 775. 1986 1280. 589. 246. 60.8 69.0 76.3 391. 773. 1460. 1470. 1410. 1400. 769. 1987 1060. 511. 210. - - - - 548. 1110. 1340. 1270. 1360. - 1988 1040. 467. 164. 49.4 - - 561. 1800. 2980. 2170. 1600. 1570. - 1989 1120. 507. 202. 56.4 38.8 68.0 - 1180. 1750. 1630. 1360. 1360. - 1990 1000. 434. 156. 43.9 37.4 38.3 182. 969. 1510. 1330. 1360. 1360. 702. 1991 - - - - - 518. - - 1930. 1520. 1440. 1480. - 1992 1260. 627. 268. 70.2 - - - - - - - - - 1993 845. - - - - - - - 1540. 1370. 1350. 1380. - 1994 1110. 580. 209. 43.9 - 151. 458. 2050. 2950. 2540. 1730. - - 1995 1870. 1900. 1440. 604. 285. 226. 361. 1150. 1610. 1570. 1520. 1680. 1190. 1996 1820. 1610. 682. 273. 169. 250. 273. 1090. 2100. 1780. 1550. 1600. 1100. 1997 1640. 1100. 459. 168. - 150. 286. 912. 1700. 1540. 1490. 1610. - 1998 1550. 966. 325. 124. 117. 405. 888. 2360. 2940. 2660. 1740. 1770. 1320. 1999 1830. 1510. 636. 214. 122. 162. 479. 1620. 3170. 2530. 1800. 1780. 1320. 2000 1880. 1840. 1130. 355. 119. 183. 421. 1570. 1730. 1710. 1570. 1650. 1180. 2001 1750. 1470. 603. 181. 49.2 135. 718. 1850. 2710. 2110. 1660. 1800. 1250. 2002 - 1400. 561. - - - - - - - - - - ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 1330. 955. 444. 156. 98.2 178. 423. 1300. 2010. 1780. 1520. 1530. 107 A.B.N/HYDRONIGER- DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS 05/05/1902

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J.C. Olivry 154

Station : 1331500029 JEBBA Latit. 9.10.00 Longit. 4.50.00 Pays : NIGERIA Rivière : NIGER Bassin : NIGER DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- annèe JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1980 1440. 1640. - 972. - - - - - - - - - 1981 - - - - 922. 952. 1000. 1000. 1630. 1530. 1000. 950. - 1982 - 1180. - 1090. - 935. 909. 1130. - - 874. 862. - 1983 1984 1985 1986 - - - - - - - 951. 687. 333. - 829. - 1987 1100. - 944. 747. 848. - 839. 829. - - 863. - - 1988 1030. 706. - 930. 565. - - - - - - - - 1989 - - - - - - 364. 1160. 1610. 1850. 815. 1110. - 1990 1050. 937. 895. 221. 505. 449. 149. 332. 856. 455. - - - 1991 - - - 387. - - - - - - - - - 1992 - - - - - - 411. 209. - - - 1110. - 1993 - - - - 770. 612. 523. 538. 1120. 918. 530. 350. - 1994 435. - 495. 529. 319. - - - 2310. 3910. 1790. - - 1995 1710. 2070. 1760. 1430. 1520. - - 1660. - - - - - 1996 903. 823. 746. 500. 557. 358. 665. 702. 1240. 1130. 1070. 893. 799. 1997 1210. 1230. 872. 947. 513. - - - - - - - - ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 1110. 1230. 952. 775. 724. 661. 608. 851. 1350. 1450. 992. 872. 799. ---------------------------------------------------------------------------------------- A.B.N/HYDRONIG- DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS 05/05/1902 Station : 1331500002 ONITSHA Latit. 6.11.00 Longit. 6.46.00 Rivière : NIGER Pays : NIGER - Bassin : NIGER - DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- annèe JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1980 2030. 2080. 1290. 1080. 1380. 2590. 4530. 10800 16500 14600 6610. 2600. 5510. 1981 1510. 1200. 989. 965. 1650. 2490. 6530. 10900 17300 14600 4870. 1890. 5410. 1982 1730. 1590. 1090. 1530. 1690. 2390. 5530. 8060. 11900 12100 5570. 3270. 4700. 1983 2270. 1710. 1780. 1800. 1980. 2980. 4230. 5960. 10000 7490. 1860. 928. 3580. 1984 714. 695. 524. 699. 971. 2320. 4800. 7210. 10600 8260. 3340. 1450. 3470. 1985 923. 739. 646. 856. 925. 1770. 4810. 9400. 14900 13100 4260. 2040. 4530. 1986 1290. 993. 897. 1050. 1120. 2000. 3800. 7620. 11400 12100 5140. 1910. 4110. 1987 1600. 1480. 1870. 2150. 2450. 2660. 3320. 5420. 11800 12200 4630. 1590. 4260. 1988 1090. 947. 895. 1390. 1450. 2170. 3030. 5990. 14200 16000 5230. 2350. 4560. 1989 1620. 1390. 1070. 1460. 2970. 3210. 5710. 9390. 15700 16200 5550. 2550. 5570. 1990 - - - - 1990. 2490. 5000. 10400 14300 12300 5390. 2730. - 1991 1640. 1510. 1200. 1370. 1900. 5840. 8290. 13600 17600 12800 6030. 2640. 6200. 1992 1920. 1600. 1410. - - - - - - - - - - 1993 1994 1995 - 2580. 2320. 2020. - - - - - 16200 - - - 1996 1997 - - - - - - - - - - - - - 1998 - - - - - - - - - - - - - 1999 - - - - 2140. 2880. 5920. - - - 14000 4510. - 2000 - - - - - - - - 15500 14600 5370. 2950. - 2001 2780. 2210. 1830. 1760. 2110. 2790. 4660. 8640. 13900 - - - - 2002 - - - - - - - - - - - - -- Moy. 1620. 1480. 1270. 1400. 1770. 2760. 5010. 8720. 14000 13000 5560. 2390. 4720. A.B.N/HYDRONIGER == ==H Y D R O M E T R I E== == C.I.P/ NIAMEY

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J.C. Olivry 155

DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS 17/04/1902 Station : 1331500007 MAKURDI Latit. 7.45.00 Longit. 8.32.00 Rivière : BENUE Pays : NIGERIA Bassin : NIGER DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- année JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1980 297. 219. 189. 190. 287. 1040. 2490. 7030. 10900 8530. 2860. 726. 2900. 1981 305. 212. 194. 204. 530. 1010. 4100. 6870. 11300 7750. 2160. 580. 2940. 1982 290. 223. 229. 227. 350. 979. 3460. 5550. 8640. 8080. 2470. 668. 2600. 1983 346. 275. 230. 226. 265. 728. 2230. 3940. 7320. 3820. 704. 294. 1700. 1984 219. 190. 184. 211. 347. 770. 2690. 4810. 6430. 4820. 1520. 362. 1880. 1985 230. 190. 174. 285. 308. 1140. 4080. 8050. 9130. 5720. 1380. 474. 2600. 1986 271. 213. 206. 240. 299. 763. 2810. 5270. 6780. 5870. 1920. 570. 2100. 1987 269. 222. 212. 244. 257. 766. 1960. 3330. 7150. 6530. 1270. 410. 1890. 1988 245. 202. 203. 214. 291. 690. 1800. 4330. 9470. 9640. 2330. 601. 2500. 1989 272. 208. 188. 203. 659. 1370. 2720. 6290. 11100 9690. 2390. 635. 2980. 1990 397. 263. 217. 228. 474. 1190. 3850. 8140. 11000 7530. 2790. 814. 3070. 1991 419. 260. 232. 266. 1120. 3220. 4260. 7760. 10800 7340. 3010. 906. 3300. 1992 446. 303. 262. 324. 667. 1850. 3840. 6860. 10500 9760. 3930. 1220. 3330. 1993 548. 283. - - - - - - - - - 1030. - 1994 511. 322. 264. 265. 319. 1220. 2700. 5520. 10700 - - - - 1995 450. 289. 257. 266. 602. 1530. 3950. 7980. 11500 11700 4490. 1620. 3720. 1996 922. 617. - - - - - - - - - - - 1997 - - - - - - - - - - - - - 1998 - - - - - - - - 11300 - - 2140. - 1999 1320. 827. 775. 684. 637. 1210. 2870. 3430. - - - - - 2000 - - - - - - - - - - - - - 2001 2002 - 297. 269. - - - - - - - - - -

---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 535. 338. 287. 342. 615. 1560. 3440. 6230. 10100 9550. 3080. 998. 2920. ---------------------------------------------------------------------------------------- A.B.N/HYDRONIGER - DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS 05/05/1902 Station : 1331500014 LAU Latit. 9.12.00 Longit. 11.16.00 Pays : NIGERIA - Rivière : BENUE - Bassin : NIGER - DEBITS EN M3/S -------------------------------------------------------------------------------------- année JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1980 124. 87.2 60.2 48.3 100. 362. 1360. 3230. - - - - - 1981 147. 77.7 43.7 33.3 83.1 263. 1460. 2530. - 2260. 1120. 716. - 1982 371. 41.5 25.0 19.1 36.3 380. 1470. 2320. - - 884. 416. - 1983 …… 1987 - - - - - - - 836. 1760. 1170. 222. 134. - 1988 1989 - - - 127. 225. - - - - - - - - 1990 - - - - - - - - - - - - - 1991 130. 104. 102. 84.4 395. 685. - 3140. - - - - - 1992 - - - - - - - - - - - - - 1993 1994 - - - - - - - 2870. - - - - - ….. - - - - - - - - - - - - - 1998 1999 - - - - - - - 2770. - - - - - 2000 - - - - - 1030. - 3260. 3260. 2200. 991. - - 2001 544. 498. - - - - - - - - - - - ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 263. 162. 57.7 62.4 168. 544. 1430. 2620. 2510. 1880. 804. 422. - A.B.N/HYDRONIGER == ==H Y D R O M E T R I E== == C.I.P/ NIAMEY DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS 01/02/1901 Station : 1051500020 GAROUA Latit. 9.17.00

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

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Rivière : BENUE Longit. 13.24.00 Pays : CAMEROUN Altit. 174M Bassin : NIGER Aire 64000.0 km2 DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- année JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1930 - - - - - - - - 1970. - - - - 1931 - - - - - - - 1760. 2900. - - - - 1932 - - - - - - - - 2430. - - - - 1933 - - - - - - - - 2350. - - - - 1934 - - - - - - - 2000. 1290. - - - - 1935 - - - - - - - 1400. 2720. - - - - 1936 - - - - - - - - 2540. - - - - 1937 - - - - - - - - - - - - - 1938 - - - - - - 290. 680. - - - - - 1939 - - - - - - 275. 949. 1120. - - - - 1940 - - - - - - - - - - - - - 1941 - - - - - - - - 1880. - - - - 1942 - - - - - - - 1100. - - - - - 1943 - - - - - - 187. - 2140. - - - - 1944 - - - - - - 119. 711. 1230. 497. - - - 1945 - - - - - - 190. 586. 1810. 700. 94.1 24.1 - 1946 7.70 2.53 1.25 - - 79.6 311. 666. 2280. 2330. 241. 89.1 - 1947 - - - - - 50.8 233. 1330. 1940. 532. 79.2 6.12 - 1948 - - - - .967 142. 364. 2460. 2580. 910. 130. 29.4 - 1949 6.61 1.28 .322 .000 6.00 29.9 241. 1010. 1100. 481. - 30.9 - 1950 11.8 2.85 .516 - 25.9 50.5 192. 973. 1640. 695. 179. 62.4 - 1951 23.2 7.71 1.61 .800 28.2 40.2 199. 956. 1490. - - - - 1952 - 6.86 1.12 .733 10.4 55.5 199. 715. 1320. 1010. 174. 70.3 - 1953 29.5 14.1 6.00 1.76 35.8 79.5 401. 771. 1270. 566. 88.3 30.2 274. 1954 14.3 5.57 1.61 1.00 8.19 104. - 592. 1930. 1060. 215. 95.1 - 1955 - 21.0 4.58 1.79 10.1 100. 366. 1380. 2350. 1530. 353. 149. - 1956 47.8 25.2 13.7 5.96 3.12 39.0 252. 966. 1880. 1150. 161. 78.7 385. 1957 36.5 20.5 11.4 3.46 14.0 161. 399. 1040. 1690. 1070. 187. 67.9 392. 1958 35.2 21.1 9.09 1.96 17.8 85.5 307. 703. 1400. 681. 113. 50.9 286. 1959 30.8 18.6 7.77 2.26 27.9 124. 232. 457. 2180. 626. 168. 41.9 326. 1960 25.7 11.2 1.83 .466 15.9 76.0 595. 1870. 2820. 1190. 278. 117. 583. 1961 37.6 10.6 2.06 .333 .322 59.4 757. 1010. 2530. 576. 152. 40.5 431. 1962 14.1 2.78 .483 .000 .612 99.1 202. 1140. 2350. 1080. 157. 73.7 427. 1963 28.2 11.6 2.38 1.00 11.2 33.1 367. 1760. 1840. 958. 222. 56.3 441. 1964 24.4 12.0 3.54 10.6 13.7 49.5 283. 680. 1710. 850. 187. 71.4 325. 1965 33.6 - 6.12 1.29 2.70 98.4 306. 1770. 1590. 431. 82.3 30.2 - 1966 15.1 6.10 2.12 1.76 35.1 158. 234. 913. 2380. 555. 185. 57.8 379. 1967 29.4 15.4 4.61 2.86 5.00 39.3 355. 734. 1430. 597. 88.8 50.9 279. 1968 24.4 11.0 3.22 1.00 10.1 119. 438. 1080. 1800. 514. 90.6 37.0 344. 1969 16.6 8.07 3.12 4.16 16.5 95.0 414. 1910. 2260. 1210. 289. 82.4 526. 1970 31.6 13.4 3.48 2.29 1.58 23.0 202. 1550. 2320. 896. 242. 78.2 447. 1971 26.6 11.3 3.35 1.16 .000 15.7 275. 1070. 1660. 300. - - - 1972 15.0 7.58 2.96 1.53 9.80 128. 256. 584. 516. 318. 69.4 25.9 161. 1973 9.74 2.35 .645 .000 3.67 38.4 245. 1250. 1340. 345. 58.1 14.1 276. 1974 6.61 2.17 .741 .000 10.0 6.86 222. 935. 1040. 793. - - - 1975 11.9 5.78 2.12 .433 2.25 - 290. 1630. 2350. 896. 122. - - 1976 - 16.7 6.58 - - 45.5 298. 929. 689. 672. 234. - - 1977 - 9.69 3.86 .299 - - 277. 992. 1510. 254. 27.9 9.21 - 1978 7.45 2.32 - - 41.0 81.9 382. 1090. 2110. 624. 185. 77.6 - 1979 - 8.28 - - - 87.1 317. 814. 710. 256. 70.4 15.7 - 1980 12.5 5.27 2.99 1.78 12.6 64.1 475. 1640. 1410. 504. 136. 39.4 359. 1981 16.5 6.48 1.60 .013 .000 .245 310. 657. 1300. 366. - - - 1982 9.14 - - - - - 100. 416. 275. 126. 21.0 4.52 - 1983 .000 .000 .000 .000 20.1 54.9 106. 241. 371. 95.3 69.3 68.8 85.5

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

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1984 66.8 71.9 83.1 80.5 79.9 79.9 111. 118. 159. 111. 77.8 67.3 92.2 1985 + + + + + + + + + + + + - 1986 66.0 59.8 78.8 87.1 100. 108. 160. 291. 458. 217. 87.1 74.4 149. 1987 69.8 73.5 77.2 83.3 88.6 119. 102. 175. 206. 101. 65.4 73.6 103. 1988 - - - - - - - 884. 1380. 931. - - - 1989 79.3 71.4 71.8 75.5 59.7 71.5 101. 746. 599. 155. 86.0 68.6 182. 1990 62.8 57.1 60.0 66.2 - 66.9 283. 964. 368. 128. 82.9 73.9 - 1991 66.5 73.6 80.4 80.7 81.8 99.0 124. 1200. 894. 175. 135. 118. 261. 1992 - 1160. 673. - - - - - - - - - - 1993 84.2 82.8 80.6 74.2 74.2 75.1 108. 314. 296. 125. 76.3 68.8 122. 1994 62.8 60.6 65.5 66.4 67.0 108. 215. 810. 1870. 586. 169. 105. 349. 1995 86.0 80.6 75.2 70.7 76.3 105. 470. 1740. 732. 276. 137. 97.2 329. 1996 84.0 76.1 77.4 82.8 72.5 105. 326. 506. 949. 471. 151. - - 1997 97.4 131. 134. 138. 160. 160. 872. 1180. 378. 199. - - - 1998 - 82.3 83.0 84.7 91.4 97.4 169. 930. 1690. 857. 154. 119. - 1999 92.5 95.1 105. 98.4 133. - - - - - - - - 2000 - - - - - - - - - - - 175. - ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 36.2 52.2 39.6 26.5 33.8 78.9 287. 1010. 1550. 627. 142. 64.0 308. ---------------------------------------------------------------------------------------- A.B.N/HYDRONIGER == ==H Y D R O M E T R I E== == C.I.P/ NIAMEY DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS Station : 1051500021 KOSSI Latit. 9.36.00 Rivière : MAYO KEBI Longit. 13.52.00 Pays : CAMEROUN Altit. 192M Bassin : NIGER Aire 26000.0 km2 DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- année JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1954 - - - - - - - 30.0 54.2 - 93.6 - - 1955 29.9 13.5 - - - 76.1 126. 319. 495. 210. 168. 113. - 1956 - - - - .000 40.8 107. 313. 363. 152. 90.0 81.8 - 1957 39.7 19.7 - 2.66 19.2 64.9 178. 307. 321. 200. 82.2 44.2 - 1958 27.8 13.3 6.74 1.06 15.9 78.4 109. 323. 299. 111. 43.8 29.3 88.2 1959 13.8 3.78 .580 .000 31.3 90.5 119. 142. 473. 129. 168. 78.9 104. 1960 33.8 12.2 1.90 .000 15.3 68.9 265. 410. 579. 139. 127. 96.5 146. 1961 48.4 19.9 6.32 .966 .161 65.9 237. 204. 589. 160. 101. 46.1 123. 1962 16.2 2.50 .000 .000 .000 62.9 109. 277. 393. 169. 81.0 94.3 100. 1963 49.7 21.1 4.32 .366 11.8 57.7 125. 556. 334. 310. 111. 51.7 136. 1964 24.1 13.4 4.67 16.6 13.2 76.3 106. 150. - 94.2 54.5 52.3 - 1965 26.9 12.1 4.58 .366 .000 30.3 179. 491. 308. 101. 16.1 1.29 97.6 1966 .000 .000 .000 .266 7.45 37.1 82.7 268. 322. 121. 121. 51.4 84.2 1967 17.2 4.50 1.61 .300 .000 18.2 200. 233. 322. 83.1 37.4 31.6 79.1 1968 15.9 6.41 2.70 1.36 2.87 108. 164. 243. 296. 73.5 20.8 13.8 79.0 1969 6.32 3.60 2.12 1.20 .032 57.2 140. 424. 504. 408. 201. 89.4 153. 1970 42.7 14.8 5.51 1.56 3.90 29.8 79.3 339. 425. 523. 198. 77.9 145. 1971 27.3 12.4 5.41 1.70 .354 27.2 151. 279. 398. 103. 60.9 27.4 91.1 1972 14.0 7.24 2.83 .766 18.7 125. 150. 266. 200. 128. 30.5 16.7 80.0 1973 - - - .733 .000 25.9 193. 463. 341. 88.7 21.8 7.09 - 1974 - 1.07 - - 3.90 5.33 79.7 204. 224. 103. - - - 1975 3.09 1.21 .000 .000 11.0 35.2 162. 393. 537. 103. 59.2 73.8 115. 1976 35.2 12.7 4.67 1.96 14.4 10.5 125. 215. 147. 175. 40.2 20.9 66.9 1977 9.13 6.32 4.13 2.41 2.02 7.65 89.5 368. 290. 29.8 6.46 4.42 68.3 1978 2.74 2.00 1.41 1.70 8.70 19.4 187. 249. 208. 132. 97.3 55.3 80.4 1979 14.9 6.19 2.41 .591 7.00 41.8 135. 233. 149. - - - - 1980 .813 .372 .301 - - - 155. 496. 278. 74.0 - - - 1981 6.85 2.58 1.66 2.20 - - 121. 157. 196. 43.4 19.4 10.2 - 1982 4.55 1.56 .620 .593 - 8.84 88.1 326. - - 10.5 3.16 - 1983 1.16 1.18 .398 .351 .174 33.2 - - - 29.0 - - -

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 158

1984 1.93 .630 .459 .432 4.89 10.4 - 46.5 85.5 30.3 6.62 2.82 - 1985 .575 - - .331 .257 24.0 163. 273. 166. 22.4 6.42 2.76 - 1986 - - - - - - 105. 255. 401. 71.5 23.3 10.1 - 1987 5.62 2.07 .524 .402 .435 26.1 19.6 152. 114. 44.8 31.1 22.1 34.9 1988 - - - - - - 139. - 524. 134. - - - 1989 - - - - - 12.3 32.8 181. 143. 37.4 13.4 6.80 - 1990 2.02 .594 .292 .119 .501 30.3 211. + 118. - - - - 1991 - - - - - - - - - - - - - 1992 30.7 - - - - - - - - - - - - 1993 1994 - - - - - - - - - - - - - 1995 5.00 1.19 .522 .258 2.45 - - - - 1320. - - - 1996 - 1400. 1420. 1460. 1520. 1490. 1580. 1590. 1120. - - - - 1997 - - - - - - - - - - - - - 1998 - - - - - - - - - - - - - 1999 - - - - 2.57 11.7 81.4 225. 347. 227. 89.6 64.7 - 2000 42.0 23.1 11.6 5.70 5.88 56.9 153. 313. 166. 43.8 12.6 21.8 71.3 ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 18.2 49.8 49.9 47.1 52.3 84.7 174. 317. 331. 165. 68.0 40.7 97.2 ---------------------------------------------------------------------------------------- A.B.N/HYDRONIGER == ==H Y D R O M E T R I E== == C.I.P/ NIAMEY DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS DEBITS EN M3/S Station : 1051500023 RIAO Latit. 9.03.00 Longit. 13.42.00 Rivière : BENUE Pays : CAMEROUN Altit. 185M Bassin : NIGER Aire 27600.0 km2 ---------------------------------------------------------------------------------------- année JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1950 - - - - 5.93 30.7 114. 954. 1560. - - 17.0 - 1951 9.80 3.92 .935 - - 28.7 135. 701. 1110. 618. 140. 26.5 - 1952 21.9 12.2 6.58 .166 12.0 27.8 237. 712. - - - - - 1953 8.25 3.39 1.35 .266 10.9 41.2 220. 666. 745. 333. 39.9 9.38 173. 1954 - - 1.32 1.00 2.29 31.1 - 569. 1520. - 97.8 23.6 - 1955 6.80 2.42 - - - 42.7 283. 1030. 1810. 1130. 161. 51.9 - 1956 22.5 - - - - - 235. 673. 1490. 921. 101. 35.9 - 1957 13.6 5.21 1.48 - 5.93 112. 265. 752. 1240. 765. 90.1 13.7 - 1958 1.54 - .000 .000 .096 13.3 194. 485. 936. 395. 43.1 5.19 - 1959 .903 .000 .000 .000 1.12 17.7 84.1 327. 1730. 264. 25.0 - - 1960 - .000 .000 .000 2.83 26.1 328. 1220. 1990. 827. 96.5 14.3 - 1961 4.61 .964 .000 .000 .290 34.1 485. 794. 1460. 275. 29.9 7.41 258. 1962 1.77 .000 .000 .033 2.16 39.9 82.8 921. 1780. 662. 70.4 14.6 298. 1963 5.29 .964 .000 .466 4.83 9.86 269. 1180. 1090. 554. 88.1 21.4 269. 1964 10.3 5.55 2.67 5.33 11.0 26.2 205. 538. 1440. 541. 108. 30.0 244. 1965 12.1 7.67 4.16 2.26 4.80 37.9 143. 962. 1070. 249. 40.4 12.7 212. 1966 5.77 2.60 .870 .000 14.4 86.6 134. 805. 1710. 367. 72.4 15.6 268. 1967 7.48 3.96 1.93 1.50 3.90 19.3 187. 475. 947. 412. 40.2 11.6 176. 1968 5.54 3.00 1.22 .400 3.61 11.9 286. 897. 1150. 351. 45.2 16.4 231. 1969 8.67 4.82 2.00 4.53 11.8 56.9 294. 1410. 1590. 668. 88.8 18.6 347. 1970 7.77 4.10 1.54 .633 .419 10.8 159. 1360. 1660. - - - - 1971 9.90 5.17 2.64 .766 .000 13.0 198. 844. 1190. 168. 28.6 9.16 206. 1972 5.25 3.24 1.19 1.29 5.29 29.0 133. 385. 328. 239. 27.9 6.67 97.1 1973 17.6 11.7 6.83 .600 9.22 36.3 145. 705. - 209. 34.4 - - 1974 3.35 .607 .000 .000 7.67 4.90 182. 796. 825. 680. - 22.1 - 1975 13.0 7.82 4.38 2.26 - 12.1 260. 1310. 1680. - 83.9 30.3 - 1976 18.6 13.0 8.67 5.69 - 51.2 241. 816. 585. 560. 143. 28.9 -

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J.C. Olivry 159

1977 6.70 4.65 3.07 1.84 1.51 15.9 235. 856. 1150. 248. 30.2 10.0 214. 1978 14.3 9.35 5.22 7.80 28.0 50.9 190. 962. 1770. 463. - - - 1979 16.2 10.0 6.32 4.61 20.5 57.2 146. 552. 498. 153. - 30.5 - 1980 - - - - - 23.0 301. 1180. 911. - - - - 1981 12.2 8.14 5.05 - 4.60 17.0 170. 503. 1000. 253. 51.5 20.4 - 1982 10.2 6.09 4.37 - - 11.9 13.1 3.32 3.44 - - 1.44 - 1983 4.98 15.6 - 17.6 53.7 45.1 46.3 47.9 217. 60.3 51.2 - - 1984 64.9 73.3 89.8 - 56.7 61.9 49.9 36.6 49.7 53.9 51.5 27.2 - 1985 32.4 28.6 27.0 23.9 - - 75.3 46.8 56.0 - - - - 1986 52.8 65.0 77.4 90.5 84.3 73.7 60.1 40.2 53.3 51.7 47.3 46.8 61.9 1987 - - 60.5 91.0 110. 109. 123. 30.3 24.7 17.5 9.28 - - 1988 1989 - - - - - 35.2 - - - - - - - 1990 34.2 29.4 34.2 36.9 - 31.3 82.5 806. 197. 32.3 30.0 13.7 - 1991 13.5 31.2 38.4 38.5 24.0 31.7 23.4 1050. 311. 13.1 12.5 19.0 134. 1992 27.1 25.4 25.1 18.1 - - 33.0 - - - - - - 1993 1994 - - - - - - - - - - - - - 1995 15.4 - - - - - - - - - - - - 1996 1997 1998 1999 - - - - 10.4 - - - - - - - - ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 14.3 11.7 11.8 11.2 16.1 36.3 176. 710. 1020. 392. 63.8 19.7 212. ---------------------------------------------------------------------------------------- A.B.N/HYDRONIGER == ==H Y D R O M E T R I E== == C.I.P/ NIAMEY DEBITS MOYENS MENSUELS ET ANNUELS Station : 1051500024 BUFFLE NOIR Latit. 8.52.00 Rivière : BENUE Longit. 13.54.00 Pays : CAMEROUN Altit. 350M Bassin : NIGER Aire 3220.00 km2 DEBITS EN M3/S ---------------------------------------------------------------------------------------- année JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTO NOVE DECE annuel ---------------------------------------------------------------------------------------- 1955 - - - - - - - - - 223. 27.7 9.51 - 1956 5.09 - - - - - 49.0 186. 259. 131. 14.8 6.74 - 1957 3.25 1.67 .967 1.60 4.45 - - 175. - - 30.7 9.58 - 1958 4.54 2.10 .935 1.79 4.29 12.6 64.0 94.9 206. 91.6 15.8 6.54 42.1 1959 1960 1961 5.87 2.89 1.12 1.03 3.32 30.7 110. 82.5 161. 66.3 12.8 5.41 40.3 1962 2.80 - - - 6.80 34.4 59.3 127. 190. 98.1 22.5 7.87 - 1963 3.77 1.82 .806 1.79 7.06 6.56 36.1 267. 179. 105. 18.2 7.29 52.9 1964 3.64 1.51 - - 5.64 17.2 82.4 102. 255. 89.4 28.0 9.06 - 1965 4.45 1.82 1.00 .800 2.35 11.8 48.6 165. 220. 57.5 12.1 5.19 44.2 1966 2.48 1.03 .419 1.39 12.5 34.0 45.0 223. 283. 93.3 19.8 6.03 60.2 1967 3.06 1.46 .709 .633 5.70 20.1 92.8 160. 181. 94.4 14.1 4.51 48.2 1968 2.35 1.10 .451 3.96 4.64 10.6 73.7 198. 211. 58.1 11.3 3.16 48.2 1969 1.54 .821 - - 4.80 25.1 89.5 249. 251. 77.6 22.4 6.38 - 1970 2.64 .750 .000 .266 5.41 14.7 62.6 208. 235. 57.5 12.0 4.32 50.3 1971 1.90 .571 .000 .233 .967 10.3 74.6 163. 176. 36.8 8.10 2.61 39.6 1972 1.00 .000 .000 .533 7.25 16.1 45.0 106. 83.3 79.0 11.6 4.45 29.5 1973 1.25 - - - 4.32 8.63 32.7 115. 118. 38.6 7.26 2.64 - 1974 1.00 .071 - .566 5.83 3.83 41.0 97.9 142. 113. - - - 1975 2.48 1.03 .000 .000 1.25 4.03 66.7 171. 247. 122. 15.7 6.00 53.1

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J.C. Olivry 160

1976 2.93 1.31 .225 .000 3.51 12.5 83.0 180. 121. 114. 29.9 8.67 46.4 1977 3.83 1.41 .389 .079 1.29 10.8 66.8 134. 172. 83.3 9.05 3.51 40.5 1978 1.38 .428 .000 - 6.51 27.2 46.6 134. 177. 80.1 27.1 6.45 - 1979 - - - - - - - - - - - - - 1980 - .510 - - - - - - - - - - - 1981 1982 1983 - .867 .217 - - - - - - - - - - 1984 .301 .109 .039 .461 .971 1.01 27.1 40.1 - - - 1.35 - 1985 - - - - - - 9.08 26.2 - - 3.63 - - 1986 - - - - 1.93 5.74 23.9 80.7 79.5 54.0 6.47 2.07 - 1987 .631 - - - - - - 12.3 - - - - - 1988 1989 - - - - - - - - - - - 2.22 - 1990 .946 .360 .021 .326 3.00 4.41 39.6 115. 100. 38.0 - - - 1991 1992 1993 1994 - - - - - - - - - - - - - 1995 1.88 1.18 .652 .588 4.01 - - 225. 143. - - - - 1996 1997 - - - - - - - - - - - - - ---------------------------------------------------------------------------------------- Moy. 2.60 1.08 .418 .891 4.49 14.7 57.1 142. 182. 87.0 16.6 5.48 45.8 ----------------------------------------------------------------------------------------

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 161

Figure A4.3

Débits mensuels à Niamey (1980-2002)

0200400600800

1000120014001600

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Mois de l'année

Déb

it m

3/s

Série1

Annee JANV FEVR MARS AVRI MAI JUIN JUIL AOUT SEPT OCTONOVE DECE MOY.

1980 1890 1320 481 128 28,9 6,37 390 458 789 1140 1380 1490 7921981 1260 663 240 66,5 11,8 3,78 47,6 516 1090 1360 1550 1690 7081982 1570 806 246 73,5 20,3 16,7 97,6 741 982 1170 1330 1370 7021983 1010 436 136 41,1 11,7 32,1 39,7 563 860 1060 1230 1200 5521984 698 272 100 26,9 10,6 16,3 9,7 287 784 1130 1050 918 4421985 461 165 51,7 8,68 5,03 2,68 53,6 479 1160 1160 1350 1460 5301986 1000 380 116 34,2 17,4 9,32 68,6 384 713 992 1220 1240 5151987 794 314 105 45,8 25,5 12,8 70,8 290 684 1000 1100 1160 4671988 722 271 89,9 41,6 21,9 45,6 194 1100 1480 1260 1400 1410 6701989 843 305 114 44 19,4 8,34 127 658 952 1050 1190 1220 5441990 777 295 106 39,4 12 14 77,9 459 1000 1110 1230 1200 5271991 563 246 104 47,2 63,4 123 79,6 642 1070 972 1140 1230 5231992 884 353 153 66,4 45,7 55,5 140 673 1030 973 1150 1170 5581993 728 299 121 47,3 23,4 21,9 97,1 387 807 994 1140 1140 4841994 814 361 145 57,3 35,4 56,4 161 1320 1490 1340 1460 1580 7351995 1750 1680 1040 328 134 108 201 494 903 1120 1390 1660 9011996 1690 1170 416 165 89,8 86,4 169 448 960 1190 1310 1500 7661997 1440 782 277 94,8 35,6 42,9 156 659 1010 1100 1320 1470 6991998 1280 648 215 88,2 47,3 194 509 1070 1560 1350 1450 1640 8381999 1650 1170 419 146 82,6 115 208 816 1330 1330 1550 1760 8812000 1800 1610 856 263 102 70,6 298 884 1100 1260 1450 1630 9442001 1660 1210 463 131 48,9 96,3 438 974 1310 1270 1470 1680 8962002 1610 1110 405

Moy. 1169 690 278 90 41 52 165 650 1048 1151 1312 1401 667 Tableau A4.8 : Le Niger à Niamey

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J.C. Olivry 162

Débits Mensuels Lokoja (1980-2002)

02000400060008000

10000120001400016000

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

mois de l'année

débi

t m3/

s

Série1

Figure A4.4

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 163

J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D0

10

20

30

40

50g m3

0

500

1000

1500

2000

2500m3 s-1

1990 1991 1992

[a]

J J A S O N D J F M A M J J A S O N D0

10

20

30

40

50g m3

0

500

1000

1500

2000

2500

3000m3 s-1

1991 1992

[b]

J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D0

20

40

60

80

100

120g m3

0

200

400

600

800

1000m3 s-1

MeS (g m3) Débit (m3 s-1)

[c]

Figure A4.5

Concentrations moyennes mensuelles des suspensions et débits mensuels pour le Niger à Banankoro (a), le Niger à Koulikoro (b) et le Bani à Douna (c)

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 164

27/6 5/10 15/1 25/4 8/8 14/11 21/2 31/5 8/9 17/12 27/3 5/71990 1991 1992 1993

0

500

1000

1500

2000

2500[m3 s-1]

0

20

40

60

80

100[mg l-1 ]

[a]

14/7 23/10 4/2 16/5 25/8 1/12 7/3 10/6 18/9 27/12 6/4 20/71990 1991 1992 1993

0

200

400

600

800

1000

1200[m3 s-1]

0

20

40

60

80

100

120[mg l-1]

[b]

Figure A4.6

Concentrations des matières dissoutes et débits journaliers (en gras) pour le Niger à Banankoro (a) et le Bani à Douna (b)

Tableau A4.9: Flux spécifiques sur les bassins supérieurs du Niger et du Bani

Station et année Ecoulement annuel l s-1 km-2

Suspensionst an-1 km-2

Matières Dissoutest an-1 km-2

Niger à Banankoro

1990 7.4 - - 1991 7.6 8.1 10.4 1992 7.4 6.6 11.7

Niger à Koulikoro 1990 6.1 - - 1991 6.4 7.4 8.0 1992 6.4 6.3 7.8

Bani à Douna 1990 1.5 2.8 - 1991 1.9 3.2 2.7 1992 1.4 2.5 2.5

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 165

0500

10001500200025003000350040004500

26/04/94 12/11/94 31/05/95 17/12/95 04/07/96 20/01/97

Déb

it (m

3 .s-1)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

[TD

S] (m

g l-1

)

Débit journalierTDS instantané

FigureA4.7 ; Exemple d'évolution conjointe des concentrations totales en éléments dissous (TDS) et du

débit sur le Niger à la station de Banankoro (de 1994 à 1997). (Picouet, 1999)

(a) Niger à Banankoro (b) Bani à Douna

Cl-

4%

HCO3-

94%

SO42-

1%NO3

.-

1%

NO3.-

2%SO4

2-

1%

HCO3-

93%

Cl-

4%

Mg2+

28%

Na+

32%

Ca2+

30%

K+

10%

K+

13%

Ca2+

34%

Na+

28%

Mg2+

25%

Figure A4.8: Les compositions ioniques (proportion moyenne interannuelle de chaque cation et anion en

µeq.l-1) des eaux du Niger à Banankoro (a) et du Bani à Douna (b). (Picouet 1999)

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Synthèse des connaissances hydrologiques et potentiel en ressources en eau du fleuve Niger Juin 2002

J.C. Olivry 166

(a) 1993-1994

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

11/04/93 31/05/93 20/07/93 08/09/93 28/10/93 17/12/93 05/02/94 27/03/94 16/05/94

Déb

it (m

3 .s-1)

0102030405060708090

[TD

S] (m

g l-1

)

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

26/04/94 15/06/94 04/08/94 23/09/94 12/11/94 01/01/95 20/02/95 11/04/95 31/05/95

Déb

it (m

3 .s-1)

0102030405060708090

[TD

S] (m

gl-1

)

(b) 1994-1995

Débit Akka Débit Diré TDS Akka TDS Diré

Figure A4.9:Evolution des concentrations totales en élément dissous (TDS) et du débit sur les deux

stations principales du delta intérieur du Niger (stations d'Akka et de Diré), au cours de

l'année hydrologique 1993-1994 (a) et 1994-95 (b). ( Picouet, 1999)