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MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET SYNTHESE BTS1 ET 2 BTS1 Entreprendre et gérer Le champ de l’entrepreneuriat recouvre plusieurs logiques de création ou de développement d’activités (J. Schumpeter). La création d’une nouvelle entreprise est la forme la plus pure de l’entrepreneuriat mais la reprise d’une entreprise existante s’inscrit également dans cette démarche. La logique entrepreneuriale répond à une série de questions concrètes que tout entrepreneur est conduit à se poser lorsqu’il élabore son projet : comment répondre aux opportunités offertes par l’environnement ? Quels choix commerciaux exercer ? Comment évaluer et collecter les capitaux nécessaires ? Quelle structure juridique envisager ? Quelles options organisationnelles mettre en oeuvre ? Alors que la logique entrepreneuriale s’appuie sur la recherche d’opportunités et la prise de risques, la logique managériale vise à optimiser l’allocation des ressources dans une optique de continuité d’exploitation. Finaliser, mobiliser et évaluer La finalité de l’entreprise est influencée par les valeurs personnelles et les aspirations des dirigeants et des associés, les statuts et l’histoire de l’entreprise, les attentes du personnel, les contraintes imposées par l’environnement (P. Drucker). La finalité de l’entreprise se définit aussi en termes de services rendus à la clientèle. Les entreprises reconnaissent leur responsabilité sociétale en mettant en oeuvre différentes actions ou dispositifs Quelle que soit la forme de l’entreprise (privée ou publique, mutuelle ou coopérative), le management consiste à :- fixer des objectifs et choisir les voies pour les atteindre ; - coordonner les initiatives individuelles et orienter l’action collective vers la réalisation des objectifs fixés en mobilisant les membres de l’organisation autour d’objectifs communs ; - s’assurer de la pertinence des moyens employés et évaluer les résultats obtenus. Le management se décline selon l’horizon temporel. À court terme, la dimension opérationnelle s’avère prégnante. Les managers effectuent des choix organisationnels contraints par le coût des ressources. À plus long terme, certains peuvent imposer leur vision du devenir de l’entreprise. La performance s’articule en deux volets : l’efficacité et l’efficience. La notion d’efficience illustre la relation entre ressources utilisées et résultats obtenus tandis que la notion d’efficacité permet d’évaluer le degré de réalisation des objectifs. L’évaluation de la performance permet de comparer les résultats obtenus avec les objectifs initiaux et de mettre en évidence des écarts significatifs. Elle est ainsi à l’origine du déclenchement d’actions correctrices qui permet d’assurer à court terme la régulation du fonctionnementde l’entreprise. Les tableaux de bord, qu’ils soient stratégiques ou opérationnels, constituent un support d’information privilégié à destination des décideurs (A. Sloan, D. Norton et R. Kaplan). Diriger et décider Le processus décisionnel peut se décomposer en plusieurs étapes allant de l’identification du problème au choix d’une solution satisfaisante et à l’évaluation de son efficacité. Des facteurs de contingence comme les styles de direction (R. Likert) influencent la prise de décision et déterminent sensiblement le choix des solutions adoptées. L’analyse du processus décisionnel ne doit pas être réduite à la présentation d’une succession d’étapes, mais doit permettre, par le recours systématique à l’exemple, de repérer les logiques entrepreneuriale et managériale et d’analyser leur articulation. L’étude de la diversité des décisions mettra en évidence que les décisions présentent des contenus, induisent des effets sur l’activité et l’entreprise et s’appuient sur des processus qui diffèrent selon leur degré de répétitivité, selon leur horizon temporel, selon le domaine de gestion où elles s’exercent et selon le niveau hiérarchique où elles sont prises. Si le décideur recherche la solution optimale, il est le plus souvent contraint d’adopter une solution simplement satisfaisante compte tenu des informations dont il dispose et de sa capacité à comprendre la situation à laquelle il se trouve confronté (H. Simon). La nature des relations qui se nouent entre les acteurs au sein de l’organisation et avec les partenaires extérieurs influence de façon déterminante le mode de gouvernance dans l’entreprise. Le dirigeant doit en permanence arbitrer entre les attentes des différentes parties prenantes qui peuvent constituer autant de contre-pouvoirs (R.M. Cyert et J.G. March, M. Crozier). Définir une démarche stratégique

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MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET SYNTHESE BTS1 ET 2

BTS1

Entreprendre et gérer

Le champ de l’entrepreneuriat recouvre plusieurs logiques de création ou de développement d’activités (J.

Schumpeter). La création d’une nouvelle entreprise est la forme la plus pure de l’entrepreneuriat mais la reprise

d’une entreprise existante s’inscrit également dans cette démarche.

La logique entrepreneuriale répond à une série de questions concrètes que tout entrepreneur est conduit à se poser

lorsqu’il élabore son projet :

comment répondre aux opportunités offertes par l’environnement ? Quels choix commerciaux exercer ?

Comment évaluer et collecter les capitaux nécessaires ? Quelle structure juridique envisager ? Quelles options

organisationnelles mettre en oeuvre ?

Alors que la logique entrepreneuriale s’appuie sur la recherche d’opportunités et la prise de risques, la logique

managériale vise à optimiser l’allocation des ressources dans une optique de continuité d’exploitation.

Finaliser, mobiliser et évaluer

La finalité de l’entreprise est influencée par les valeurs personnelles et les aspirations des dirigeants et des

associés, les statuts et l’histoire de l’entreprise, les attentes du personnel, les contraintes imposées par

l’environnement (P. Drucker). La finalité de l’entreprise se définit aussi en termes de services rendus à la

clientèle.

Les entreprises reconnaissent leur responsabilité sociétale en mettant en oeuvre différentes actions ou dispositifs

Quelle que soit la forme de l’entreprise (privée ou publique, mutuelle ou coopérative), le management consiste à

:- fixer des objectifs et choisir les voies pour les atteindre ;

- coordonner les initiatives individuelles et orienter l’action collective vers la réalisation des objectifs fixés en

mobilisant les membres de l’organisation autour d’objectifs communs ;

- s’assurer de la pertinence des moyens employés et évaluer les résultats obtenus.

Le management se décline selon l’horizon temporel. À court terme, la dimension opérationnelle s’avère

prégnante. Les managers effectuent des choix organisationnels contraints par le coût des ressources. À plus long

terme, certains peuvent imposer leur vision du devenir de l’entreprise. La performance s’articule en deux volets :

l’efficacité et l’efficience. La notion d’efficience illustre la relation entre ressources utilisées et résultats obtenus

tandis que la notion d’efficacité permet d’évaluer le degré de réalisation des objectifs.

L’évaluation de la performance permet de comparer les résultats obtenus avec les objectifs initiaux et de mettre

en évidence des écarts significatifs. Elle est ainsi à l’origine du déclenchement d’actions correctrices qui permet

d’assurer à court terme la régulation du fonctionnementde l’entreprise.

Les tableaux de bord, qu’ils soient stratégiques ou opérationnels, constituent un support d’information privilégié

à destination des décideurs (A. Sloan, D. Norton et R. Kaplan).

Diriger et décider

Le processus décisionnel peut se décomposer en plusieurs étapes allant de l’identification du problème au choix

d’une solution satisfaisante et à l’évaluation de son efficacité. Des facteurs de contingence comme les styles de

direction (R. Likert) influencent la prise de décision et déterminent sensiblement le choix des solutions adoptées.

L’analyse du processus décisionnel ne doit pas être réduite à la présentation d’une succession d’étapes, mais doit

permettre, par le recours systématique à l’exemple, de repérer les logiques entrepreneuriale et managériale et

d’analyser leur articulation.

L’étude de la diversité des décisions mettra en évidence que les décisions présentent des contenus, induisent des

effets sur l’activité et l’entreprise et s’appuient sur des processus qui diffèrent selon leur degré de répétitivité,

selon leur horizon temporel, selon le domaine de gestion où elles s’exercent et selon le niveau hiérarchique où

elles sont prises. Si le décideur recherche la solution optimale, il est le plus souvent contraint d’adopter une

solution simplement satisfaisante compte tenu des informations dont il dispose et de sa capacité à comprendre la

situation à laquelle il se trouve confronté (H. Simon). La nature des relations qui se nouent entre les acteurs au

sein de l’organisation et avec les partenaires extérieurs influence de façon déterminante le mode de gouvernance

dans l’entreprise.

Le dirigeant doit en permanence arbitrer entre les attentes des différentes parties prenantes qui peuvent constituer

autant de contre-pouvoirs (R.M. Cyert et J.G. March, M. Crozier).

Définir une démarche stratégique

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La notion de stratégie revêt différentes facettes comme le montre la distinction effectuée entre les notions de

stratégie délibérée et de stratégie émergente (H. Mintzberg). La démarche stratégique s’appuie généralement sur

celle mise en évidence par l’école de Harvard (modèle LCAG : Learned, Christensen, Andrews, Guth). L’étude

de cette démarche stratégique, à partir d’exemples concrets, doit insister sur la définition des notions d’objectifs

et de décisions stratégiques en montrant que ces objectifs sont spécifiques à chaque entreprise et fonction des

attentes et intentions des différentes parties prenantes. Cette démarche comprend non seulement l’analyse FFOM

(Forces, Faiblesses, Opportunités, Menaces) mais aussi des étapes en aval de la décision stratégique (mise en

oeuvre de la stratégie et contrôle de cette stratégie). L’aspect contingent de cette démarche doit être plus

particulièrement souligné, celle-ci pouvant notamment être différente selon qu’il s’agit d’une PME ou d’une

grande entreprise, d’une entreprise mono ou multiactivités. Dans le cas d’une entreprise multi-activités, l’étape

du diagnostic stratégique doit être étudiée au niveau de chaque domaine d’activité (ce qui nécessite une

définition de la segmentation stratégique de l’entreprise et une distinction avec la segmentation marketing) et au

niveau global.

Établir un diagnostic stratégique

Le diagnostic stratégique est abordé tant au niveau de l’entreprise mono-activité (plutôt de petite taille) que de

l’entreprise multiactivités (plutôt de grande taille). Les outils utilisés pour ce diagnostic sont présentés en mettant

en évidence les différents niveaux auxquels ce diagnostic est mené : diagnostic de domaine (“business”) /

diagnostic global “corporate”) qui peuvent être confondus dans une PME ou dans une entreprise monoactivité.

Ainsi dans le premier cas, les outils développés par M. Porter (les forces de l’intensité concurrentielle, les

groupes stratégiques, la chaîne de valeur) permettent de faire ressortir les sources d’un avantage concurrentiel.

Dans le second, la méthode d’analyse PESTEL met en évidence les influences politiques, économiques,

sociologiques, technologiques, écologiques et légales.

La double dimension interne et externe dans laquelle s’inscrit le diagnostic stratégique doit aussi être mise en

évidence.

En ce qui concerne plus particulièrement l’approche par les ressources et les compétences (E.T. Penrose), on

distingue d’abord les ressources tangibles (ex : équipements, ressources financières et humaines dans leur

dimension quantitative) des ressources intangibles (ex : réputation, image, savoirs et savoir-faire du personnel,

savoir organisationnel et managérial, ressources technologiques) puis les compétences générales et distinctives

(ou fondamentales (G. Hamel et C.K. Prahalad), celles-ci pouvant être spécifiques à un domaine d’activité ou

plus transversales. Mené à l’aide d’études de cas, le diagnostic aboutit systématiquement à une synthèse mettant

en évidence les forces et faiblesses de l’entreprise face aux menaces et opportunités de l’environnement.

Effectuer des choix stratégiques

Le choix des orientations et des modalités de développement stratégique est notamment contingent à la taille, aux

ressources financières et plus largement, aux capacités de l’entreprise. Une comparaison entre entreprises d’un

même secteur d’activité permet d’abord d’insister sur le fait que les choix stratégiques effectués par les dirigeants

de PME peuvent être différents de ceux effectués par les dirigeants des grandes entreprises. Il s’agit ensuite de

mettre en évidence les différences de choix stratégiques qui peuvent encore exister entre entreprises similaires

d’un même secteur d’activité.

L’étude des options stratégiques conduit à montrer, en particulier dans le cas de l’entreprise multi-activités, que

les choix se font à deux niveaux nécessairement complémentaires : ils conduisent à la définition de stratégies

globales et de stratégies de domaine. Lors de l’analyse

e ces différentes stratégies, il convient de faire ressortir les tenants et les aboutissants des choix effectués au

niveau global - en termes de spécialisation/diversification (I. Ansoff), intégration/externalisation - ainsi qu’au

niveau de chaque domaine d’activité en termes de domination par les coûts/différenciation/ focalisation (M.

Porter) afin de conforter ou d’établir un avantage concurrentiel.

L’étude des voies de développement stratégique passe par celle des modalités possibles de croissance de

l’entreprise (organique, externe, conjointe) qu’il importe de distinguer précisément. La pertinence du choix de

ces modalités de croissance doit être appréciée, à partir d’exemples d’entreprises. Quant à l’internationalisation,

il s’agit d’en analyser les raisons, les modalités et de montrer qu’elle peut relever d’une stratégie de domaine ou

d’une stratégie globale, ou encore découler du type de croissance choisie. Dans tous les cas, l’approche doit

privilégier la PME, plus facilement observable dans l’étude de situations concrètes.

2 BTS2

Choisir une structure

Dans son acception traditionnelle, la structure désigne l’architecture générale d’une entreprise, et est représentée

schématiquement et de manière réductrice par l’organigramme en reposant sur la division fonctionnelle et les

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liens hiérarchiques, cette représentation de l’entreprise apparaît insuffisante pour rendre compte de la diversité

des situations observées. La pertinence de la structure est aujourd’hui davantage recherchée à travers son aptitude

à assurer la coordination et le contrôle des activités. Choisir une structure revient ainsi à déterminer le degré de

centralisation, le niveau de division du travail entre les différentes unités, ainsi que les mécanismes de

coordination assurant la cohérence de l’ensemble des actions menées au sein de l’entreprise.

L’observation du monde de l’entreprise montre à la fois une très grande diversité d’organisations et la présence

d’invariants structurels. C’est à la fois cette unité et cette diversité qu’il convient de mettre en évidence ici.

L’étude des théories de la contingence doit permettre d’identifier les différents facteurs qui influencent la

structure, ainsi que les auteurs qui les ont mis en évidence (P.R. Lawrence et J.W. Lorsch, J. Woodward, A.D.

Chandler). Parmi ces facteurs, il s’agit d’insister sur le rôle particulier que joue la stratégie.

La combinaison de ces différents éléments conduit à caractériser un certain nombre de structures-types : simple,

fonctionnelle, divisionnelle, matricielle. Les approches de H.Mintzberg et de M. Aoki doivent être présentées

de façon complémentaire. Parallèlement à la structure formelle, la structure informelle correspond à la manière dont les membres du

personnel gèrent effectivement leurs relations. Elle est constituée de flux d’échanges interpersonnels qui se

superposent à la structure formelle pour détourner ses contraintes.

Faire évoluer la structure

Les trente dernières années ont été marquées par l’émergence de nouvelles configurations structurelles plus

organiques, afin de répondre aux aléas d’un environnement devenu plus ouvert et plus incertain : instabilité des

marchés, innovations technologiques, individualisation des demandes des clients, nouvelles exigences des

salariés et des actionnaires. Pour répondre à ces enjeux, les entreprises ont dû faire évoluer leur structure pour

gagner en flexibilité et en réactivité. Les caractéristiques principales de ces nouvelles structures concernent la

réduction des niveaux hiérarchiques, une gestion plus transversale des activités sur la base de processus (notion

de reengineering, M. Hammer et J. Champy), la redéfinition des frontières de l’entreprise avec le recours

croissant à des stratégies d’externalisation et de partenariat (entreprise réseau).

L’obsolescence accélérée des structures contraint les entreprises à changer pour s’adapter. Ce thème a pour

objectif d’analyser la dynamique des structures en insistant sur sa grande variabilité selon les entreprises et leur

mode de management. Le changement peut ainsi être dirigé mais il est également spontané, il peut être rapide

mais aussi évolutif. Les principaux déterminants à mettre en évidence sont la croissance des effectifs et du chiffre

d’affaires, l’élargissement du marché, le rôle des technologies de l’information et de la communication et les

réorientations stratégiques.

Il convient également de montrer que cette évolution des structures est génératrice de crises (L.E. Greiner) et de

résistances au changement : représentations des dirigeants, jeux d’acteurs (M. Crozier), inertie de la culture

d’entreprise.

Mobiliser les ressources humaines

L’homme est au coeur de l’entreprise. Il prend des décisions, agit, innove et produit. Ses compétences constituent

une ressource stratégique clé, source d’avantages concurrentiels durables. Il convient donc de gérer cette

ressource afin qu’elle contribue à la réalisation des objectifs de l’entreprise.

La gestion des ressources humaines prend en compte aujourd’hui non seulement la gestion des emplois et mais

aussi celle des compétences.

Elle s’analyse en termes quantitatif et qualitatif en relation avec la stratégie. L’adaptation aux besoins se traduit

par la mise en place de politiques de recrutement, de réduction de effectifs, de flexibilité du temps de travail,

d’impartition, de formation professionnelle.

La gestion prévisionnelle, permet d’anticiper les conséquences engendrées par les changements d’environnement

mais aussi de stratégie sur les ressources humaines. Par exemple, une stratégie d’externalisation de la production

suppose d’envisager la reconversion de certains salariés grâce à la formation, le départ en retraite

d’autres ou encore des licenciements. À l’inverse, une entreprise qui cherche à se diversifier par une croissance

interne peut mettre en place des plans de recrutement, de promotion et de formation.

La pyramide des âges, le budget de formation, les indicateurs sociaux sont des exemples d’outils d’aide à la

gestion des ressources humaines.

L’objectif de cette partie n’est pas de décrire de façon exhaustive l’ensemble des tâches dévolues à la fonction

ressources humaines de l’entreprise mais de montrer comment, en accompagnant la mise en oeuvre de la

stratégie, la gestion des ressources humaines contribue à la réussite et à la compétitivité de l’entreprise.

Les théories fondatrices comme la théorie des besoins d’A. Maslow et la théorie bifactorielle de F. Herzberg

semblent incontournables mais d’autres théories (théorie des attentes de V. Vroom) permettent de développer des

problématiques plus actuelles. L’étude succincte de ces théories doit mettre en évidence la diversité

des facteurs de motivation et la difficulté à établir une relation motivation/performance de manière certaine.

La notion de culture est abordée à partir d’exemples d’entreprises afin de montrer d’une part qu’elle doit être en

adéquation avec la mise en oeuvre de la stratégie mais que d’autre part elle comporte ses propres limites. Cette

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partie est l’occasion de revenir sur les divergences qui peuvent exister entre les parties prenantes internes à

l’entreprise pour montrer comment la culture a pour objectif de réduire ces divergences par la promotion de

valeurs communes et le développement de l’implication des salariés. La théorie du décideur politique de R.M.

Cyert et J.G. March peut être abordée dans cette partie.

Optimiser les ressources technologiques et la connaissance

L’objectif n’est ni de détailler la fonction de production de l’entreprise, ni de présenter de façon complète les

différents modes de production existants. Il s’agit de montrer comment les choix et l’interaction entre la stratégie

et l’organisation de la production sont réalisés. Il ne s’agit pas de se limiter aux seuls biens mais de mettre en

évidence les spécificités qui peuvent exister dans la production de services.

Par exemple, la mise en place d’une stratégie de domination par les coûts peut conduire une entreprise

industrielle à privilégier une production favorisant les économies d’échelle, en flux poussés ou en flux tirés selon

les cas. Une entreprise de service peut mettre en place un mode d’organisation taylorien avec des procédures

extrêmement standardisées.

La veille technologique, la mise en oeuvre d’une démarche qualité, la recherche et développement ou

l’acquisition de brevets sont les modalités de la politique d’innovation à étudier.

Cette politique peut être menée en partenariat avec d’autres organisations.

Le management des connaissances répond à la nécessité de conserver, d’enrichir le capital de connaissances et de

compétences de l’entreprise afin de les mettre à disposition des salariés dans le but d’accroître leur efficience. La

connaissance ne se confond pas avec l’information, elle est porteuse de sens et de savoir-faire pour les acteurs. Il

importe de montrer qu’une démarche de management des connaissances ne se réduit pas à une simple question

technique, mais qu’il induit un changement culturel au sein de l’entreprise pour conduire à un meilleur partage

des savoirs.

Financer les activités

Cette partie vise à établir un lien entre la politique de financement et la stratégie choisie.

Les différents modes de financement (autofinancement, augmentation de capital, emprunt, crédit bail et concours

bancaires) sont étudié dans le cadre de situations contextualisées.

Par exemple une stratégie de croissance peut générer une variation du besoin en fonds de roulement et conduire

au choix d’un mode de financement approprié.

Si le choix des modes de financement est fonction de différents critères, seuls le risque et le coût sont étudiés.

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BTS1 Les entreprises seraient dirigées selon deux logiques : la

logique entrepreneuriale fondée sur la prise de risques ainsi que

sur la créativité et la gique managériale axée sur

l’optimisation des ressources confiées au manager.

I. – La logique entrepreneuriale

I. - L’entrepreneur selon Schumpeter (1928)

Schumpeter estime que l’innovation permet de sortir l’économie

de l’état stationnaire et c’est l’entrepreneur qui incarne le

pari de l’innovation. Ainsi, l’entrepreneur a vocation à prendre

des initiatives et à créer. L’entrepreneur de Schumpeter

s’investit personnellement dans son projet, il en délègue peu la

réalisation. Cependant, il veille à ce que les membres de

l’entreprise soient réceptifs en suscitant leur adhésion aux

valeurs qu’il défend.

Pour Schumpeter, cette fonction peut se traduire par les

réalisations suivantes :

- production de nouveaux produits ;

- développement de nouvelles méthodes de production ;

- introduction de nouvelles formes d’organisation ;

- conquête de nouveaux marchés ;

- accès à de nouvelles sources d’approvisionnement.

De ce fait, le profit est la récompense des risques pris par

l’entrepreneur.

L’entrepreneur de Schumpeter s’inscrit dans la vision qu’a Peter

Drucker de la finalité de l’entreprise. Ce dernier estime que

l’objet de l’entreprise est de créer et de développer une

clientèle. Il préconise de développer une démarche marketing

efficace et de mener une politique d’innovation ambitieuse. Comme

pour Schumpeter le profit est la résultante d’un ensemble

d’actions, à savoir l’efficacité du marketing et de la politique

d’innovation.

II. - Les qualités de l’entrepreneur

Il n'existe pas de « profil type » de l'entrepreneur. Cependant,

nombre d'entrepreneurs présentent des caractéristiques similaires

aussi bien d’un point de vue « humain » que sur les formes de

l’entrepreneuriat.

1-L'entrepreneur est passionné.

Son esprit créatif et autonome se matérialise par la mise en

œuvre d'idées novatrices et par son aptitude à se projeter dans

l’avenir : l'innovation est la règle.

2-Un entrepreneur prend des risques et mène ses projets à

terme avec détermination.

3-L'entrepreneur est plutôt extraverti, il est animé par

une ambition personnelle et par le désir de contrôler et de

diriger.

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L’entrepreneuriat peut se matérialiser par la création

d’entreprise, le recours à la franchise, la reprise d’entreprise

ou l’essaimage.

La création d’entreprise

Après avoir trouvé une idée, il est indispensable de savoir si

l’individu candidat à la création d’entreprise est en mesure de

faire face aux exigences liées à l'exploitation de cette idée.

Ensuite, il doit réaliser une étude de marché sur la faisabilité

commerciale du projet. L'élaboration de prévisions financières

est également indispensable pour s'assurer de sa rentabilité.

Enfin, le choix d'un statut juridique engage l’entreprise pour le

long terme.

La franchise

La franchise est un contrat de coopération entre deux entreprises

indépendantes : le franchiseur et le franchisé. Le franchisé tire

profit du concept développé par le franchiseur, de son savoir-

faire moyennant un droit d’entrée et une redevance périodique. La

franchise présente l’avantage pour le candidat entrepreneur de

bénéficier de la notoriété du franchiseur, de son assistance

ainsi que d’aides financières et techniques.

La reprise d’entreprise

La reprise d’entreprise qui peut paraître moins aléatoire que la

création requiert également des qualités d’entrepreneuriat. En

effet, il s’agit souvent de reprendre une activité en perte de

vitesse qu’il est nécessaire de relancer et à laquelle il est

nécessaire de donner une image plus favorable aux partenaires. La

plupart du temps les dirigeants qui souhaitent vendre leur

entreprise sont moins impliqués dans leur organisation et nombre

d’entreprises cédées connaissent des difficultés qui ont motivé

leur vente.

L’essaimage

L'essaimage est un ensemble de mesures et de dispositifs qu'une

entreprise et ses dirigeants proposent à l'un ou plusieurs de ses

salariés, afin de créer ou de reprendre une entreprise. Ces

mesures ou dispositifs peuvent prendre diverses formes comme le

parrainage, une aide financière, l’apport de compétences, un

accès à l'information, le transfert de brevet ou d'activités.

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III. La logique managériale

Les fonctions du manager

Les fonctions du manager sont complexes et variées, mais il est

possible de distinguer plusieurs composantes de ces fonctions :

Le projet collectif pour donner du sens à ce que l’on fait et

pour définir des objectifs et des plans d’action.

- l’organisation et l’animation des équipes afin de répartir

les activités et missions de chaque individu et d’organiser

les relations intra-organisationnelles ;

- la gestion de la performance collective qui passe par le

développement des compétences des acteurs de

l’organisation ;

- la prise en charge du changement afin de susciter

l’adhésion des membres de l’entreprise à des pratiques qui

bouleversent le fonctionnement habituel de l’organisation ;

- le contrôle pour opérer une comparaison entre réalisations

et prévisions et afin de s’assurer que les objectifs fixés

sont réalisés.

Les compétences et les qualités du manager

Comme pour l’entrepreneur, il n’existe pas de profil type du

manager. De plus, cette fonction a fortement évolué ces dernières

années. Un manager efficace doit réunir un certain nombre de

compétences et de qualités :

- aller à l’essentiel ;

- se remettre en cause et innover ;

- ne pas surestimer ses capacités et se fixer des objectifs

réalistes ;

- communiquer avec ses collaborateurs ;

- éviter et régler les conflits ;

- ne pas se laisser guider par ses préférences personnelles ou

ses émotions.

Firme managériale et directeur général de la société anonyme

L'accroissement de la taille de certaines entreprises depuis le

début du début du 20e siècle a nécessité le recours à des

actionnaires pour financer de nouvelles structures de production.

L’entreprise de grande taille est ainsi devenue une firme

managériale dont la propriété du capital social et le management

de l’entreprise sont dissociés (J.K. Galbraith, 1968).

L’entrepreneur propriétaire n’est, en effet, plus en mesure de

maîtriser toutes les contraintes de l’entreprise moderne.

Le directeur général de la société anonyme incarne ce dirigeant

manager. Le directeur général agit au nom de la société et exerce

son action dans la limite de l'objet social. Il représente la

société dans ses rapports avec les tiers.

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Conclusion : complémentarité des deux logiques

La dissociation entrepreneur-manager n’est pas aussi marquée dans

la réalité économique.

D'ailleurs, Schumpeter, lui-même, n’oppose pas systématiquement

le statut d’entrepreneur à celui de manager.

Un entrepreneur doit être en mesure de démontrer des talents de

gestionnaire, de même un manager confronté à un environnement

changeant doit faire preuve de créativité et d’esprit de

conquête.

Dans ces conditions les dirigeants d’entreprise, quelle que soit

la taille de leur entreprise, sont souvent à la fois des

entrepreneurs et des managers.

On constate également que dans bon nombre de grandes entreprises,

les dirigeants cherchent à développer une nouvelle culture que

l’on peut appeler « intrapreneuriat ». Il s’agit de donner le

goût de l’innovation et de susciter un esprit d’entreprise au

sein de chaque département de l’entreprise.

Le but de l’entreprise n’est pas seulement de faire du profit.

L’entreprise peut poursuivre d’autres finalités ; finalités qui

sont concrétisées par des objectifs à atteindre.

Les objectifs à court et moyen terme relèvent du management

opérationnel, ceux à long du management opérationnel.

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I. La finalité de l’entreprise

A. - Les différentes approches de la finalité

Définir la finalité de l’entreprise, c’est répondre à la question

« Qu’est-ce que notre entreprise ? ». La finalité guide l’action

des dirigeants et fournit un cadre d’action à l’ensemble des

collaborateurs.

La finalité peut se décliner en :

I. finalité économique : pérennité de l’entreprise, création

de richesses, création de valeur pour l’actionnaire,

satisfaction du client… ;

II. finalité sociale : prise en compte des attentes des

salariés, loyauté envers les partenaires… ;

III. Finalité sociétale : respect de l’environnement, commerce

équitable, développement durable, protéger le consommateur…

Pour Drucker, la finalité (mission) consiste à se créer et à

développer une clientèle. L’ensemble des actions de l’entreprise

doit être orienté dans ce sens. Cette vision de la finalité

permet d’expliquer pourquoi les deux fonctions essentielles sont

le marketing et la recherche-développement (innovation). Le

profit ne doit pas être une fin en-soi, mais le résultat d’un

management efficace.

B - Les facteurs déterminants de la finalité

La finalité de la finalité est fonction de facteurs objectifs et

de facteurs subjectifs.

Les facteurs objectifs sont quantifiables et constituent une

contrainte que les dirigeants ne peuvent éviter :

- les ressources de l’entreprise : résultat, cash-flow,

trésorerie ;

- l’histoire de l’entreprise, ses traditions ;

- l’état de l’environnement : crise ou croissance.

Les facteurs subjectifs font intervenir des facteurs humains et

sont donc, par nature, difficilement quantifiables :

- personnalité du dirigeant (charisme) ;

- capacités d’adaptation du personnel ;

- groupes de pression ;

- éthique de l’entreprise : valeurs morales ;

- culture d’entreprise.

C – Le développement de la responsabilité sociétale (RSE)

L’entreprise du XXIe siècle se doit d’être « responsable » sous

peine de subir un handicap concurrentiel. Cette prise en compte

par l’entreprise de sa responsabilité vis-à-vis de la société

peut se traduite par quelques grands principes :

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intégrer les hommes dans la société ;

développer la solidarité entre les personnes ;

créer des emplois et former ;

faire preuve de responsabilité écologique et tendre vers le

développement durable ;

adopter un comportement éthique dans les relations internes

et externes.

La RSE permet de :

favoriser la croissance ;

répondre aux attentes des parties prenantes ;

mettre en valeur l’image de marque de l’entreprise ;

améliorer les performances de l’entreprise.

Les investissements socialement responsables (ISR) représentent

l’aspect financier de la RSE. Ce sont des investissements décidés

sur la base de critères selon des critères sociaux,

environnementaux, éthiques qui ne sont pas uniquement économiques

et financiers.

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II – Le management de l’entreprise

A – Les deux niveaux du management

1. Management stratégique

Ensemble d’actions menées par la direction générale pour

satisfaire les objectifs liés à la finalité de l’entreprise et

pour permettre son développement. Il s’agit d’anticiper et de

construire l’avenir de l’entreprise. Le management stratégique

consiste donc à :

- analyser l’environnement ;

- définir la stratégie ;

- mobiliser les moyens nécessaires ;

- engager l’entreprise sur le long terme.

2. Management opérationnel

Il repose sur deux dimensions :

une dimension technique : il s’agit de mettre en œuvre les

décisions stratégiques en traduisant les objectifs

stratégiques en objectifs de court et moyen terme, en

organisant les actions de façon à optimiser l’utilisation

des ressources matérielles, financières et humaines, en

contrôlant les réalisations en temps réel et en faisant

remonter les résultats ;

une dimension relationnelle : le manager doit animer une ou

plusieurs équipes en attribuant les fonctions et les rôles

à chacun ; il doit créer un esprit de groupe, gérer les

conflits et mettre en place un système de gestion des

performances.

B – Évaluer la performance

L’une des fonctions du manager, que ce soit au niveau stratégique

ou au niveau opérationnel, est de contrôler l’activité de

l’entreprise pour évaluer sa performance.

1. Efficacité et efficience

La performance se mesure par la capacité à atteindre les

objectifs fixés. Toutefois, l’efficacité doit être distinguée de

l’efficience.

L’efficacité est la faculté d’atteindre un certain résultat quels

que soient les moyens mis en œuvre. L’efficience est la faculté

d’atteindre ces résultats en minimisant les ressources employées.

2. Les instruments de mesure de la performance

La mesure de la performance est réalisée à l’aide d’indicateurs.

Ces indicateurs peuvent être regroupés dans un tableau de bord

pour améliorer la lisibilité.

Page 13: Syntheses de Cours Management Mm

13

Les tableaux de bord classiques : (A. Sloan)

Ce sont des instruments d’information à court terme, établis dans

des délais très courts et contenant les informations essentielles

pour permettre aux responsables de suivre efficacement leur

gestion.

Le tableau de bord doit être adapté à la nature des activités

dont on souhaite mesurer les performances. Les indicateurs

utilisés dans les tableaux de bord classiques sont pour

l’essentiel d’origine économique ou financière.

C’est Sloan qui a été un des premiers à mettre point un tableau

de bord, dans les années 1920, lorsqu’il était à la tête de la

General Motors.

Les tableaux de bord prospectifs (ou Balance Scorecard) (Kaplan

et Norton)

Dans les années 1990, Kaplan et Norton élaborent un nouvel outil,

le TBP, qui va permettre de mesurer, non seulement la performance

passée (essentiellement l’axe financier), mais aussi de présenter

les facteurs potentiels de cette performance (les axes : clients,

processus internes, apprentissage et croissance). L’entreprise ne

doit privilégier aucun des axes.

Le TBP est un outil utilisé lors des phases de définition de la

stratégie et il participe au travail de communication des

décisions stratégiques au sein de l’entreprise.

Page 14: Syntheses de Cours Management Mm

14

Schéma de synthèse du TBP

Axe financier Qu’attendent de nous nos

actionnaires ?

Axe clients Comment pouvons-nous

satisfaire nos clients ?

Axe processus internes Quels processus clés pouvons-

nous maîtriser ?

Axe apprentissage et croissance

Comment développer notre capacité à nous améliorer ?

Vision et stratégie de l’entreprise

Page 15: Syntheses de Cours Management Mm

15

Dans les entreprises, la direction est synonyme de pouvoir. Mais,

au sein de l’entreprise, la notion de pouvoir est diffuse ; elle

se retrouve à tous les niveaux de la hiérarchie. Le pouvoir se

traduit par la capacité à prendre des décisions, décisions qui

seront ensuite appliquées par les collaborateurs. Décrypter le

processus de décision c’est comprendre le fonctionnement du

pouvoir.

I – Le processus décisionnel au sein de l’entreprise

Le processus décisionnel est un processus complexe dans lequel de

nombreux facteurs interviennent. Il est en premier lieu influencé

par le style de management

A – Les styles de direction

Le management pratiqué dans une entreprise dépend :

de la finalité de l’entreprise

- Finalité économique dominante : recherche de la

rentabilité, de profits

- Finalité sociétale : prise en compte des responsabilités

envers la société

de la taille de cette entreprise

- TPE

- PME

- Grande entreprise

- Groupe

de la structure de l’équipe dirigeante

- Entreprise familiale : entreprise dont le capital est

détenu majoritairement par une même famille qui est

également gérée par les membres de la famille. On parle

également d'entreprise patrimoniale.

- Entreprise managériale : il existe une séparation juridique

entre celui qui possède l’entreprise (le propriétaire) et

celui qui la dirige (le manager).

du secteur d’activité : grande industrie, services,

transport…

de la structure de l’entreprise

- Centralisation des pouvoirs

- Structure décentralisée.

En combinant tous ces éléments et en reprenant la typologie des

organisations de Likert, on peut mettre en avant

quatre styles de direction :

- le manager autoritaire exploiteur : management caractérisé

par des rapports distants entre le dirigeant et ses

collaborateurs. Le dirigeant inspire de la crainte, prend

seul les décisions, sanctionne et récompense ;

Page 16: Syntheses de Cours Management Mm

16

- le manager autoritaire paternaliste : management centralisé

fondé sur des relations directes, parfois bienveillantes et

sur la soumission de l’individu ;

- le manager consultatif : le manager cherche à susciter

l’adhésion chez ses collaborateurs en les consultant

régulièrement ;

- le manager participatif : management non directif où

l’implication des salariés est recherchée à travers la

participation aux décisions et à l’intéressement aux

résultats de l’entreprise.

-

B – Les décisions et le processus de décision

1 – Les catégories de décision

Les décisions peuvent être classées selon des critères

différents. On peut retenir le risque lié à la décision et

le niveau de la prise de décision.

a- Le risque lié à la décision

- Décision certaine : l'organisation maîtrise toutes les

variables qui interviennent et par conséquent, on peut

connaître à l'avance les résultats de la décision. Ce

sont en général des décisions liées à l'exploitation

de court terme. Exemple : prévoir une tournée de

livraison.

- Décision aléatoire : L'organisation peut connaître les

différentes éventualités et associer une probabilité à

chacune. Exemple : nombre de caisses à ouvrir dans un

hypermarché pour limiter le temps d'attente des

clients en fonction des heures et des jours.

- Décision incertaine : l'organisation ne peut pas

maîtriser ou « probabiliser » toutes les variables.

C'est le cas pour la plupart des décisions à long

terme (choix d'investissement...).

b – Les catégories de décision

Ces catégories de décision ont été mises en évidence par

Ansoff.

- Décisions stratégiques : il s'agit de choisir les axes

de développement qui vont engager pour l'avenir et

pour le long terme les ressources de l'entreprise.

- Décisions tactiques : ce sont des décisions qui visent

à structurer et à gérer les ressources de

l'entreprise.

- Décisions opérationnelles : ce sont des décisions

d'exploitation courante, prises au jour le jour.

2 – Le processus de décision

Page 17: Syntheses de Cours Management Mm

17

Le modèle « IMC » d’Herbert Simon (Intelligence, Modélisation,

Choix)

Selon Simon, ce processus de décision ne permet pas au décideur

d’aboutir à une décision parfaitement rationnelle. En effet, les

informations dont il dispose sont incomplètes. Il est, influencé

par ses propres valeurs et contraint par ses capacités cognitives

limitées (théorie de la rationalité limitée). La solution retenue

sera donc satisfaisante et non pas optimale.

Identification du problème

Recherche de solutions

Choix d’une solution

Mise en œuvre de la solution

Contrôle et régulation

Phase de décision

Phase d’intelligence : comprendre la problématique, se poser des questions

Modélisation : en fonction des ressources et évaluation des conséquences

Page 18: Syntheses de Cours Management Mm

18

II – Prise en compte des attentes des parties prenantes

Les différentes parties prenantes peuvent agir sur l’entreprise

de plusieurs manières. Bien souvent, leur objectif est de limiter

le pouvoir des dirigeants et de défendre leurs intérêts.

A – L’influence des parties prenantes

1 – Qu’est-ce qu’une partie prenante ?

C’est R. Edward Freeman qui en propose le premier, en 1963,

une définition : « Une partie prenante est un individu ou

groupe d’individus qui peut affecter ou être affecté par la

réalisation des objectifs organisationnels ».

On peut distinguer :

- les parties prenantes de premier rang qui ont une

relation contractuelle et formelle avec l’entreprise :

propriétaires, salariés, clients, fournisseurs ;

- les parties prenantes de second rang : médias, groupes

de pression, gouvernements, concurrents ;

- les parties prenantes internes : propriétaires,

dirigeants, salariés ;

- les parties prenantes externes : concurrents, clients,

environnement naturel.

2- Nature des relations entre les parties prenantes et

l’entreprise

On peut les classer en trois catégories :

- la veille et l’alerte : surveillance de l’activité de

l’entreprise et information des dirigeants (syndicats), de

l’opinion publique (associations…) ;

- les relations de type partenarial : détermination

d’objectifs communs entre l’entreprise et ses parties

prenantes (universités…) ;

- le contrôle : mise en place de règles visant à encadrer

l’activité de l’entreprise afin de défendre les intérêts

des parties prenantes (actionnaires…).

B – La gouvernance d’entreprise

La gouvernance de l’entreprise recouvre l’ensemble des

mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter

les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants

dans un sens favorable aux attentes de l’ensemble des

parties prenantes.

Cyert et March qui définissent les organisations comme des

coalitions d’individus aux intérêts divergents (parties

prenantes) pensent eux aussi que la décision n’est pas

Page 19: Syntheses de Cours Management Mm

19

rationnelle. Les dirigeants doivent mettre en place des

procédures internes permettant d’assurer une certaine

stabilité et cherchent à montrer que la décision est le

résultat de négociations. Le mode de gouvernance adapté

permet ainsi d’arbitrer entre les attentes de ces

différents groupes.

Page 20: Syntheses de Cours Management Mm

20

I La notion de stratégie

Selon Chandler (1962), la stratégie consiste à déterminer les

objectifs fondamentaux à long terme puis à choisir les modes

d’action et d’allocation de ressources qui permettront

d’atteindre ces objectifs.

A - les caractéristiques de la stratégie

Vouloir identifier le caractère stratégique d’une décision

suppose, au préalable, de déterminer ce que l’on entend par

« décision stratégique ».

Ceci est d’autant plus nécessaire, qu’il est habituel de

considérer que tout est stratégique ; la fixation d’un prix, le

choix d’un fournisseur, ou même, le choix de l’emplacement du

distributeur de boissons.

C’est pourquoi il est utile de recenser les critères à retenir

pour qu’une décision mérite qu’on lui accole le

qualificatif « stratégique ». Johnson, Scholes, Whittington et

Fréry (2005) énumèrent les caractéristiques des décisions

stratégiques :

- elles s’inscrivent dans le long terme ;

- elles incitent à se poser la question du périmètre

d’activité et des frontières de l’organisation ;

- elles sont motivées par la recherche d’un avantage

concurrentiel et de création de valeur ;

- elles permettent à l’entreprise de réagir à l’évolution de

l’environnement de l’organisation ;

- elles nécessitent une allocation de ressources financières,

humaines, techniques, relationnelles significative ;

- elles constituent une réponse aux attentes des parties

prenantes de l’organisation, principalement les clients,

les actionnaires et, dans une moindre mesure les banques,

le personnel et les institutions locales et nationales ;

- elles modifient sensiblement la structure et l’organisation

de l’entreprise ;

- elles requièrent une approche globale et sont transversales

aux différentes fonctions ou unités de l’organisation ;

- elles engagent l’avenir de l’entreprise.

Page 21: Syntheses de Cours Management Mm

21

B - Stratégie délibérée et stratégie émergente

Mintzberg (1989) distingue les stratégies délibérées et les

stratégies émergentes qui loin de s’opposer peuvent être

complémentaires.

La stratégie est délibérée lorsqu’elle est élaborée à partir

d’un plan d’action pour atteindre une situation future

déterminée. Lorsqu’une stratégie délibérée est bien appliquée,

elle produit les résultats escomptés.

Cependant, dans la réalité, mettre en œuvre ce type de stratégie

n’est pas toujours évident. L’entreprise doit parfois réagir à

des situations inattendues et adapter sa stratégie. Ainsi, la

stratégie peut également être émergente.

Les stratégies émergentes impliquent de l’entreprise qu’elle

apprenne rapidement de l’évolution de son environnement.

Page 22: Syntheses de Cours Management Mm

22

II. Les étapes de la démarche stratégique

La démarche stratégique suppose de mener une réflexion qui

conduit à faire des choix et à bien délimiter les domaines sur

lesquels l’entreprise opère.

A - Un outil au service de la réflexion stratégique : Le modèle

LCAG

Le modèle LCAG (Learned, Christensen, Andrews, Guth) est un outil

d’aide à la décision stratégique qui permet d’aider les décideurs

dans leur choix d’allocation des ressources.

Page 23: Syntheses de Cours Management Mm

23

La démarche stratégique préconisée par les auteurs de l’école

d’Harvard (1965) commence par un diagnostic externe (menaces et

opportunités, facteurs clés de succès) et par un diagnostic

interne (forces et faiblesses).

Cette analyse est appelée SWOT : S pour Strengths (forces) de

l’organisation ; W pour Weaknesses (faiblesses) de l’organisation

; O pour Opportunities (opportunités), T pour Threats (menaces).

L’étape suivante revient à évaluer les possibilités d’action de

l’entreprise.

La dernière étape se rapporte aux choix stratégiques et comprend

plusieurs phases :

- la définition des activités c'est-à-dire des domaines

d’activité stratégiques (DAS) composant l’entreprise ;

- la détermination des objectifs à moyen et long terme pour

ces différentes activités ;

- les moyens à mettre en œuvre c'est-à-dire les différentes

ressources à mobiliser.

Analyse de l’environnement

Identification des opportunités et des menaces

Diagnostic de l’entreprise

Identification des forces et des faiblesses

Évaluation des possibilités d’action

Avantages/Inconvénients Risques/Résultats

Compatibilités/Incompatibilités

Choix stratégiques

Définition des activités

Objectifs Moyens à mettre en œuvre

Page 24: Syntheses de Cours Management Mm

24

B - La segmentation stratégique

1. Les domaines d’activité stratégique (DAS)

Si l’entreprise comporte plusieurs activités, il est nécessaire

d’en opérer une segmentation en domaines d’activité stratégique

(DAS). Un DAS est un sous ensemble homogène d’activité de

l’organisation.

Les critères de la segmentation stratégique sont :

les besoins à satisfaire ;

le type de clientèle ;

les circuits de distribution ;

la technologie.

La segmentation stratégique ne doit pas être confondue avec la

segmentation marketing. Celle-ci est fondée sur des critères de

comportement d'achat, d'évolution de la demande et de la

concurrence. Elle permet d’adapter les produits ou les services

aux clients, de définir la politique commerciale de l’entreprise

(produit, prix, distribution, communication).

2. Les facteurs clés de succès

La segmentation stratégique permet ainsi de détecter les facteurs

clés de succès (FCS) qui sont à exploiter pour chacun des

domaines d’activité stratégique de l’entreprise.

Les facteurs clés de succès sont propres à chaque domaine

d’activité stratégique et représentent les éléments que

l’entreprise doit absolument maîtriser pour être performante dans

le DAS considéré.

Cependant, les différents facteurs clés de succès n’ont pas tous

le même poids dans la recherche de la performance ; ils devront

donc être pondérés.

En outre, en fonction de l’évolution de l’environnement de

l’entreprise, certains facteurs clés de succès sont susceptibles

de voir leur importance se modifier, d’autres peuvent apparaître

ou disparaître.

Le modèle LCAG met en évidence l’importance du diagnostic

stratégique dans la démarche stratégique. Le diagnostic s’inscrit

dans un processus de décision. Il s’agit de positionner

l’entreprise dans son environnement en relevant les menaces

pouvant l’affecter et les opportunités à saisir et en soulignant

les points forts à conforter et les points faibles à réduire.

D’autres approches ont abordé le diagnostic sous un autre angle,

celui des ressources et des compétences de l’entreprise.

Page 25: Syntheses de Cours Management Mm

25

I – Le diagnostic stratégique

Tout diagnostic stratégique comporte deux aspects : l’un externe

et l’autre interne.

A – Le diagnostic externe

Le diagnostic externe s’effectue à deux niveaux, au niveau de

l’entreprise (ou du groupe) et au niveau de chacun des domaines

d’activité de l’entreprise (les domaines d’activité stratégique

ou DAS).

1 – L’analyse de l’environnement global

D’abord, il convient d’étudier ce que l’on désigne par macro-

environnement. Il s’agit de l’environnement global sur lequel

l’entreprise, surtout si elle est de petite taille, a peu

d’influence.

D’un point de vue pratique, il existe différents outils d’analyse

du macro-environnement dont le plus connu est la méthode PESTEL.

Cette grille de recherche et de collecte de l’information permet

de regrouper les données pertinentes pour l’entreprise en six

grands domaines.

Politique : Effets des politiques gouvernementales, fiscales,

sociales sur l’entreprise.

Économique : Influence de l’évolution des principaux agrégats

économiques.

Socioculturel : Impact des données quantitatives (démographie) et

qualitatives (modes de vie) relatives à une population.

Technologique : Évolution technologique qui doit faire l’objet

d’une veille et d’une capacité à innover

Écologique : Normes de protection de l’environnement qui

obligent à contrôler son action sur le milieu naturel ou sur la

santé humaine.

Légal : la loi et les règlementations constituent une contrainte

à intégrer pour évoluer dans les contextes national, européen et

international.

2 – L’analyse au niveau d’un domaine d’activité

Une fois l’étude de l’environnement global effectuée,

l’entreprise doit analyser son micro environnement.

a – Les forces concurrentielles de Porter

Outil de diagnostic stratégique de l’environnement développé par

Michael Porter (Michael E. Porter - « The five competitive forces

that shap the industry » - Harvard business review - 1979).

L’analyse des cinq forces permet de mesurer l’attractivité d’un

secteur et de relever les facteurs clés de succès nécessaires

pour y accéder et y être compétitif. Cet outil met également en

évidence l’existence de barrières à l’entrée sur le secteur

d’activité étudié.

Page 26: Syntheses de Cours Management Mm

26

Plus récemment, pour compléter l’analyse de l’environnement,

certains auteurs ont ajouté une sixième force : le rôle de l’État

et des institutions publiques. En effet, La règlementation, les

politiques économiques, industrielles mises en place, les

relations internationales peuvent influencer directement

l’activité des entreprises.

Apports du modèle : l’analyse concurrentielle n’est pas limitée à

l’étude des concurrents en place.

Limites du modèle : l’analyse est pertinente pour une entreprise

intervenant sur un domaine d’activité bien déterminé. Par contre,

elle perd en efficacité lorsque l’entreprise possède plusieurs

DAS utilisant des ressources communes.

b - Les études de marché

L’étude de marché est un outil de veille concurrentielle.

Dans un sens restrictif, l’étude de marché permet de relever un

ensemble de données chiffrées sur un marché ou un segment de

marché (nombre de consommateurs, parts de marché, pourcentages…)

Dans un sens plus large, l’étude de marché permet de recenser les

acteurs principaux (acheteurs, prescripteurs, leaders d’opinion,

distributeurs…) et de déterminer leur influence sur un marché

donné.

B – Le diagnostic interne

Le diagnostic interne vise à relever les points forts et les

points faibles de l’entreprise.

La notion de chaîne de valeur :

La chaîne de valeur est un outil permettant d’analyser les

activités de l’entreprise et d’examiner leur contribution à

l’obtention d’un avantage compétitif.

Porter regroupe ces activités en deux catégories :

- les activités principales : logistique interne, production,

logistique externe, commercialisation et ventes, services.

- les activités de soutien : infrastructure de l’entreprise,

gestion des ressources humaines, développement

technologique et R&D, approvisionnements.

Les activités principales participent directement à la création

de valeur alors que les activités de soutien viennent en appui

des activités principales.

Lorsque la chaîne de valeur de l’entreprise est établie, il est

intéressant de la comparer à la chaîne de valeur des concurrents.

Page 27: Syntheses de Cours Management Mm

27

II – L’approche par les ressources et les compétences

A – L’approche par les ressources

Edith Penrose (1959), The theory of the growth of the firm,

définit la firme comme un ensemble de ressources à la fois

matérielles, immatérielles et humaines.

Une ressource n’a jamais d’importance en elle-même. Ce qui est

primordial c’est la façon dont ces ressources sont utilisées au

sein de l’entreprise.

Les ressources de l’entreprise peuvent être classées en deux

groupes.

1 – Les ressources tangibles : ce sont les actifs physiques (au

sens large) de l’entreprise.

Ressources Éléments de diagnostic

Ressources humaines

Valeur des personnes et des équipes Méthodes de gestion du personnel Relations sociales

Ressources matérielles

Taux d’utilisation des capacités de production Modernité et performance du matériel utilisé Logistique

Ressources financières

Solvabilité Indépendance financière Rentabilité économique Rentabilité financière

2- Les ressources intangibles

Ressources Éléments de diagnostic

Ressources technologiques

Savoir-faire Innovations Propriété industrielle

Ressources commerciales

Gamme de produits Marques Parts de marché Notoriété

Ressources organisationnelles

Structure de l’entreprise Style de direction Réseaux de décisions

B – L’approche par les compétences

C’est une approche développée entre autres par Hamel et Prahalad

(Harvard Business Review – Mai, Juin 1990); ce sont les

Page 28: Syntheses de Cours Management Mm

28

compétences d’une entreprise qui lui assurent un ou plusieurs

avantages concurrentiels durables. L’organisation et la

combinaison de ses compétences est également déterminante.

Il convient de distinguer les compétences générales des

compétences clés (ou compétences fondamentales).

Les compétences générales : ce sont les compétences qui agissent

sur la totalité de l’entreprise sur son organisation générale

(processus de décision, de coordination, gestion de la

performance…)

Les compétences clés : une compétence clé correspond à une

combinaison de ressources et de savoir-faire qui permet à

l’entreprise de s’octroyer un avantage compétitif décisif.

Elle réunit trois caractéristiques :

elle est difficilement imitable par la concurrence ;

elle apporte une réelle valeur ajoutée aux clients ;

elle doit pouvoir être déployée sur plusieurs marchés.

L’approche par les compétences s’oppose donc à l’analyse par les

DAS :

Business Unit (DAS) Compétences clés

Bases de la concurrence Compétitivité sur les produits actuels Concurrence entre firmes pour créer des compétences

Structure de l’entreprise Activités déclinées selon les couples produits/marché

Ensemble de compétences, produits clés et activités

Allocation des ressources Capital et ressources sont alloués activité par activité

Les activités et les compétences sont l’unité d’analyse : ce sont les dirigeants qui répartissent le capital et les talents

Page 29: Syntheses de Cours Management Mm

29

Après avoir réalisé un diagnostic stratégique, les dirigeants de

l’entreprise vont choisir les stratégies à mettre en œuvre.

Ces stratégies sont de trois ordres : elles peuvent être

globales, centrées sur le domaine d’activité ou axées sur le

développement de l’entreprise.

I. Les stratégies globales

A. Les stratégies de spécialisation et de diversification

Selon Ansoff (1965), deux directions s’offrent à l’entreprise, la

spécialisation et la diversification.

1. La stratégie de spécialisation

La stratégie de spécialisation consiste pour une entreprise à se

concentrer sur un domaine d’activité dans le but de dégager un

avantage concurrentiel. La spécialisation dans un domaine permet de réduire les coûts de revient par des gains de productivité et

de développer une image de marque. Cependant, l’entreprise est

dépendante d’un seul domaine d’activité et reste sous la menace

de produits ou de services de substitution.

Ansoff distingue trois voies de spécialisation :

• pénétration de marché : l’entreprise cherche à augmenter ses

parts de marchés par diminution du prix de vente ;

• développement de marchés nouveaux : l’entreprise essaie de

capter de nouveaux clients par l’intermédiaire de nouveaux canaux

de distribution sur le marché national ou à l’étranger ;

• développement de modèles nouveaux pour remplacer ceux

existants : l’entreprise consacre des moyens humains, techniques

et financiers à l’innovation.

2. La stratégie de diversification

La diversification conduit l’entreprise à s’engager dans de

nouvelles activités, à élargir son rayon d’action et à rechercher

des synergies avec les activités existantes.

Cependant, la stratégie de diversification est un concept délicat

à appréhender et la distinguer de la stratégie de spécialisation

n’est pas toujours évident. Elle peut prendre plusieurs formes :

diversification reliée (logique industrielle), diversification

intermédiaire, diversification non reliée (logique conglomérale

ou financière).

La diversification permet à l’entreprise de répartir les risques,

d’investir dans des domaines attractifs. Cependant, cette

stratégie nécessite des investissements importants et peut se

solder par une dispersion des ressources et une maîtrise

insuffisante des activités dans lesquelles l’entreprise se

diversifie.

B. Les stratégies d’intégration et d’externalisation

Alors qu’Ansoff oppose les stratégies de spécialisation et de

diversification, une autre alternative se pose en matière de

stratégies globales : « Faire » ou « Faire faire ».

Page 30: Syntheses de Cours Management Mm

30

Les relations entre entreprises ne sont pas nécessairement

concurrentielles, elles sont également fondées sur la

coopération. Une entreprise est amenée à intégrer certaines

activités pour élargir son territoire ou au contraire à en

externaliser pour se concentrer sur son cœur de métier.

1. La stratégie d’intégration

Cette stratégie consiste pour une entreprise à prendre en charge

l’activité d’autres entreprises appartenant à une même filière.

Cette intégration peut se situer vers l’amont (fournisseurs), ou

se situer vers l’aval de la filière (clients, distributeurs).

Une stratégie d’intégration se justifie si l’entreprise espère

augmenter sa rentabilité et son efficacité et si la filière est

appelée à un fort taux de croissance.

2. La stratégie d’externalisation

L’externalisation se caractérise « par un transfert de personnel

et d’équipement vers le prestataire qui devient également

responsable des pertes et des profits ». Cette délégation,

conséquence directe du recentrage des firmes, touche toutes les

fonctions et principalement les fonctions périphériques au cœur

du métier de l’entreprise : des services généraux au service

informatique en passant par la distribution et la logistique.

Opportunités

• Amélioration de la performance de l’activité externalisée

• Acquisition de ressources et de compétences non disponibles à

l’interne

• Baisse des coûts

• Flexibilité

• Recentrage sur le cœur de métier

Menaces

• Perte de savoir-faire et de compétences

• Sous-performance du prestataire

• Dépendance vis-à-vis du prestataire

• Perte de cohérence et de cohésion de la communauté de travail

• Problème de qualité

II. Les stratégies génériques par domaine d’activité

A. Typologie de Porter

Porter (1986) développe une classification des stratégies qui

repose sur les concepts d’avantage concurrentiel et de champ

concurrentiel.

• Un avantage concurrentiel est un atout que l’entreprise possède

sur ses concurrents.

Porter distingue deux types d’avantage concurrentiel :

- le premier est fondé sur les coûts : l’entreprise présente des

coûts réduits par rapport à ses concurrents ;

Page 31: Syntheses de Cours Management Mm

31

- le second est fondé sur la différenciation : l’entreprise

propose des produits ou des services qui ont une valeur

supérieure, pour les clients, à ceux de leurs concurrents.

Le champ concurrentiel exprime l’étendue du marché couvert par

l’entreprise.

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Nature de l’avantage concurrentiel

Fondé sur les coûts Fondé sur la différenciation

Domination par les coûts Différenciation

Focalisation

B. présentation des trois stratégies

1. La stratégie de domination par les coûts

La stratégie de domination par les coûts consiste à atteindre un

coût inférieur à celui des concurrents afin d’atteindre une cible

plus large.

Cette stratégie suppose de réaliser des économies d’échelle et

repose sur l’effet d’expérience. Afin de compenser la diminution

des marges, elle nécessite une forte part de marché. Cependant,

elle est exposée à l’évolution des attentes du marché et au

risque d’imitation des concurrents.

2. La stratégie de différenciation

La stratégie de différenciation permet à l’entreprise d’obtenir un avantage concurrentiel par la spécificité de son offre : marque, prix, qualité du produit ou du service. Les stratégies de différenciation requièrent de l’entreprise une segmentation du marché, de la créativité et une bonne maîtrise technologique, ainsi qu’une capacité à communiquer sur les caractéristiques des produits ou des services offerts.

3. La stratégie de focalisation

L’entreprise se concentre sur un segment du marché où sa

rentabilité sera plus forte que celle de ses concurrents présents

sur l’ensemble des segments ; cette stratégie revient à créer une

« niche » sur le marché.

Un champ concurrentiel restreint requiert une stratégie de

focalisation fondée soit sur des coûts réduits, soit sur la

différenciation.

III. Les modalités de développement stratégique

A. les stratégies de croissance

La croissance est le processus qui conduit à l’accroissement de

la taille de l’entreprise.

Il ne peut y avoir de croissance sans changement des

caractéristiques financières, commerciales, logistiques et

humaines de l’entreprise.

1. La stratégie de croissance interne

La croissance interne ou croissance organique est la création par

l’entreprise de capacités nouvelles. L’entreprise développe des

moyens de production, de recherche, de distribution grâce à ses

propres ressources.

Page 32: Syntheses de Cours Management Mm

32

Avantages de la croissance interne

• Développement progressif de l’entreprise

• Le dirigeant garde la maîtrise de son entreprise

• Le climat social est préservé dans une entreprise offrant des

promotions

• La culture d’entreprise peut être renforcée

Limites de la croissance interne

• La croissance interne peut prendre beaucoup de temps

• Les compétences du personnel ne sont pas nécessairement

adaptées à l’évolution de l’entreprise

2. La stratégie de croissance externe

La croissance externe consiste à faire l’acquisition

d’entreprises concurrentes ou complémentaires.

Avantages de la croissance externe

• Rapidité de la croissance de l’entreprise

• Effets de synergie avec l’entreprise acquise

• Augmentation des parts de marché

• Possibilité accrue d’atteindre la taille critique

Limites de la croissance externe

• Coût de l’opération élevé

• Problèmes sociaux en cas de restructuration

• Problèmes organisationnels

3. La stratégie de croissance conjointe

La stratégie de croissance conjointe permet, à une entreprise qui

souhaite se développer et qui éprouve des difficultés à le faire,

de s’associer avec une autre entreprise selon plusieurs

modalités : alliances complémentaires, joint venture.

Cependant, l’évolution du marché et des stratégies respectives

peut remettre en cause le partenariat.

B. Les stratégies d’internationalisation

Une stratégie d’internationalisation conduit au développement de

l’entreprise au-delà de son marché national.

1. Les raisons de l’internationalisation

Ces raisons sont nombreuses et on peut les regrouper en trois

catégories.

Les raisons d’ordre politique

• Contexte politique favorable au libre-échange (GATT puis OMC,

UE)

• Incitation des États et des collectivités publiques

Les raisons d’ordre économique

• Différence de coûts salariaux

Page 33: Syntheses de Cours Management Mm

33

• Recherche de savoir-faire

• Contexte économique : profiter du différentiel de croissance

entre grandes régions (ex : la Chine et l’Asie, actuellement en

pleine expansion alors que la croissance en Europe stagne)

• Uniformisation des modes de consommation

• Saturation de la demande dans le pays d’origine

• Volonté d’être à proximité des sources d’approvisionnement

Les raisons d’ordre technique

• Baisse des coûts des transports internationaux

• Gains de productivité important dans les transports

• Développement des TIC

2. Les modalités de l’internationalisation

Trois stades de développement à l’international peuvent être

distingués :

• L’exportation

L’exportation est une opération consistant pour une entreprise à

vendre des produits ou des services à des agents économiques d’un

pays étranger.

• L’implantation à l’étranger ou investissement direct à

l’étranger (IDE)

En procédant à un IDE une entreprise investit durablement dans un

pays étranger : par création d’un site de production, rachat

d’une entreprise existante ou prise de participation dans le

capital d’une entreprise

• La Firme multinationale (FMN)

Les plus grandes entreprises qui se sont lancées dans

l’internationalisation sont devenues des firmes multinationales.

Elles possèdent des filiales dans plusieurs pays et leur

stratégie et leurs actions sont décidées au plan international.

3. Les limites de l’internationalisation

Cette stratégie comporte certains risques que l’entreprise doit

intégrer :

• Complexité organisationnelle

• Nouvelles pratiques de travail, différences culturelles

• Adaptation aux diverses législations

• Coûts d’apprentissage

• Instabilité des taux de change

• Risques politiques (changement de pouvoir, nationalisations…)

Page 34: Syntheses de Cours Management Mm

34

BTS2

Qu’est-ce qu’une structure d’entreprise ?

La structure d’entreprise est définie par Mintzberg (1973) comme

« la somme totale des moyens employés pour diviser le travail en

tâches distinctes et pour ensuite assurer la coordination

nécessaire entre ces tâches. »

Existe-t-il une structure idéale synonyme de performance ?

Les auteurs de l’école classique en organisation (Taylor, Fayol,

Weber) considèrent que cette structure idéale, normée, existe.

C’est le « one best way » organisationnel.

L’école de la contingence regroupe des auteurs qui pensent qu’au

contraire, la structure est soumise à de nombreuses influences et

que la structure la plus performante est celle qui s’adaptera le

mieux à son environnement

I. Les configurations structurelles

A. Les composantes fondamentales Pour Mintzberg (1973), on peut mettre en évidence, dans toute

organisation, cinq composantes fondamentales :

Composante Rôle au sein de l’entreprise Exemples

Sommet stratégique Chargé de définir la stratégie et les objectifs à long terme de l’entreprise. Il dispose du pouvoir légitime.

Cadres dirigeants : Président, Conseil d’administration, Comité directeur, gérant…

Ligne hiérarchique Assure la liaison entre le sommet stratégique et les centres opérationnels. Adapte les objectifs stratégiques et veille à leur exécution.

Managers : directeurs d’usine, chefs d’équipe, responsables des ventes…

Centres opérationnels Sont chargés d’exécuter les décisions prises au sommet de la hiérarchie.

Personnel affecté aux activités de production : opérateurs, vendeurs, acheteurs…

Technostructure Élabore les normes, les procédures de travail qui seront appliquées au sein de l’entreprise. Ils sont à l’origine de la planification des activités de l’entreprise.

Comptabilité et gestion, bureau des méthodes, services de planification…

Support logistique Fournit les ressources nécessaires à l’entreprise Ressources humaines, conseil juridique, Recherche-développement…

B. Les mécanismes de coordination

Pour que l’entreprise puisse atteindre un certain degré

d’efficacité, ces composantes doivent être coordonnées. Mintzberg

distingue cinq catégories de mécanismes de coordination.

Mécanismes de coordination Description

Ajustement mutuel La coordination entre les acteurs est assurée par une simple communication informelle.

Supervision directe La coordination est assurée par une communication formelle, verticale, descendante. Le supérieur hiérarchique fournit des instructions à un ensemble d’opérateurs.

Page 35: Syntheses de Cours Management Mm

35

Standardisation des procédés La façon de travailler est programmée selon un ensemble de procédures établies par la technostructure.

Standardisation des résultats Ce sont les résultats à atteindre, pour chaque poste, qui sont parfaitement décrits, normalisés.

Standardisation des qualifications Chacun, dans l’entreprise, doit disposer d’un certain niveau de formation, pour assurer les tâches qui lui incombent.

C. Les configurations structurelles types

1. L’approche de Mintzberg

La façon dont les composantes de l’organisation sont coordonnées

entre elles et leur poids respectif dans la structure de

l’entreprise permettent de relever cinq configurations

structurelles types :

• la configuration entrepreneuriale

• la configuration mécaniste

• la configuration professionnelle

• la configuration divisionnalisée

• la configuration adhocratique

2. L’approche d’Aoki

Cet économiste japonais s’est intéressé à la « structure

informationnelle » de l’entreprise c’est-à-dire qu’il a cherché à

comprendre comment l’information circule à l’intérieur de

l’entreprise et comment se prennent les décisions permettant

d’assurer un certain niveau d’efficience.

Ces travaux sont issus d’une comparaison sur le fonctionnement

des entreprises américaines et des entreprises japonaises.

L’entreprise américaine (firme A) se caractérise par une

structure hiérarchique classique utilisant une coordination

plutôt verticale et dans laquelle le pouvoir appartient

essentiellement aux actionnaires. La division du travail est très

nette ; il existe une séparation marquée entre les tâches de

conception du travail et les tâches d’exécution.

L’entreprise japonaise (firme J) présente une structure plus

souple, utilisant des mécanismes de coordination horizontaux ;

l’information circule mieux entre unités opérationnelles. Dans la

firme J, les intérêts des travailleurs sont mieux pris en compte.

Chaque structure est adaptée à un certain type d’environnement :

dans un avenir certain, la firme A peut être très efficace mais

dans un avenir incertain, la firme J présente de nombreux

avantages.

II. Les facteurs agissant sur le choix de la structure

A. Les facteurs de contingence de Mintzberg Le choix d’une structure n’est pas entièrement libre. Mintzberg

met en avant quatre facteurs de contingence :

• l’âge et la taille : l’ancienneté d’une structure et sa taille

influencent son degré de complexité et son formalisme ;

• le système technique est l’ensemble des procédés utilisés pour

fabriquer des biens et services ;

Page 36: Syntheses de Cours Management Mm

36

• un environnement complexe nécessite une structure de type

organique ;

• le pouvoir est en général centralisé au niveau du sommet,

formalisé.

B. La relation stratégie – structure

Chandler (1962) définit la structure comme la façon d’organiser

l’entreprise dans le but d’appliquer la stratégie. Ainsi, la

structure suit la stratégie.

Les propositions de Chandler reposent sur l’étude des grandes

firmes américaines (Dupont de Nemours, Standard Oil, General

Motors…) dans les années 1960. Il cherche à comprendre les

raisons du succès de ces firmes au plan mondial. Ces entreprises

ont bâti leur réussite grâce à une stratégie d’intégration, ce

qui a permis de remplacer la « main invisible du marché » par la

« main visible » des managers pour atteindre une meilleure

efficacité.

En intégrant de nombreuses activités, les entreprises gagnent en

productivité et en coût, mais la coordination devient un élément

clé à maîtriser. Les structures de ces entreprises ont dû

s’adapter. Chandler constate que ces firmes sont passées d’une

forme en U, structure fonctionnelle centralisée, à une structure

en M, structure multidivisionnelle, multiproduits, décentralisée.

Cependant, même pour Chandler, la relation peut être perçue dans

l’autre sens. La structure, constituant une réponse des managers

aux variations de l’environnement de l’entreprise, peut, à son

tour, influencer le choix d’une stratégie.

C. Les autres facteurs déterminants 1. L’environnement

Pour Lawrence et Lorsch (1967), la nature de l’environnement et

son degré d’incertitude sont un facteur déterminant pour le choix

d’une structure. Cependant chaque composante de l’entreprise est

soumise à un environnement qui lui est propre. Ainsi le sous-

système marketing est soumis à un environnement plus stable que

le sous-système scientifique confronté à un environnement au

degré d’incertitude très élevé.

Chaque composante devra s’adapter à son environnement particulier

et adopter un comportement et des attitudes adéquats. C’est ce

que Lawrence et Lorsch appellent la différenciation.

Mais plus les composantes de l’entreprise adopteront un

comportement différencié, plus la nécessité d’une coordination

entre ces composantes se fera sentir. C’est ce que Lawrence et

Lorsch appellent l’intégration.

L’entreprise la plus efficace est celle qui réussit à bien

concilier différenciation et intégration.

2. La technologie

Page 37: Syntheses de Cours Management Mm

37

Joan Woodward (1965), à partir d’une étude portant sur une

centaine d’entreprises anglaises, constate que des entreprises

ayant adopté des structures très différentes les unes des autres,

obtiennent des niveaux de performance élevés.

L’explication de ce niveau de performance réside, selon elle,

dans le système de production mis en place. Pour Woodward, c’est

donc la technologie qui constitue le principal facteur de

contingence.

Ainsi, toujours à partir de son étude, elle met en évidence trois

grandes catégories de système de production :

- la production à l’unité ou en petites séries : dans ce cas,

la structure qui en découle est une structure souple, dans

laquelle la ligne hiérarchique est réduite et les

communications entre acteurs sont souvent informelles

(ajustement mutuel) ;

- la production en grandes séries ou de masse : la structure

est très hiérarchisée, les procédures, les résultats sont

standardisés ;

- la production en continu : ce système de production est

nécessairement très automatisé. La structure qui en découle

présente une ligne hiérarchique longue avec des prises de

décision décentralisées.

De nombreuses structures types (structure hiérarchique, structure

fonctionnelle, structure divisionnelle, structure matricielle)

perdurent. Cependant, de nouvelles formes d’organisation se

développent. Elles génèrent un changement organisationnel qui est

délicat à mettre en œuvre.

I. Les configurations structurelles flexibles

L’environnement concurrentiel et évolutif auquel les entreprises

sont confrontées requiert des formes d’organisation flexibles et

organiques : empowerment, organisation par projet, reengineering,

adhocratie, entreprise réseau qui ont comme point commun de

privilégier les relations transversales au sein de l’entreprise.

A. L’empowerment

L’empowerment s’inscrit dans une vision post-taylorienne de

l’entreprise ; il ne doit pas y avoir de séparation entre ceux

qui décident et ceux qui exécutent : « C’est celui qui est le

plus proche du client et réalise les opérations qui est le mieux

placé pour prendre la décision. Elle lui revient par essence »

(Brilman, 2001).

L’empowerment doit conduire à des décisions meilleures, plus

rapides, avec pour conséquence une plus grande implication et

davantage de polyvalence des personnels pour une plus grande

satisfaction des clients. Il requiert un personnel de qualité ;

c’est ainsi que le niveau du recrutement s’élève dans les

organisations qui pratiquent l’empowerment. Ce principe comporte

toutefois certaines restrictions : la latitude accordée au

Page 38: Syntheses de Cours Management Mm

38

collaborateur est inévitablement limitée, car certaines décisions

doivent remonter dans la hiérarchie.

L’empowerment conduit les entreprises à réduire les niveaux

hiérarchiques et à faire descendre l’autorité vers un personnel

non cadre à qui il est nécessaire de donner les moyens de

résoudre des problèmes et de prendre des décisions.

B. Organisation par projet

Un projet peut se définir comme un ensemble d’actions mises en

œuvre pour atteindre un but précis, afin de répondre à un besoin

spécifique. Une organisation par projet a pour objectif d’assurer

la coordination des acteurs et des tâches dans un souci de

rentabilité.

Les projets sont transversaux à l’entreprise et sont destinés à

satisfaire un client interne ou externe ; ils ont un début et une

fin (Brilman, 2001). Manager un projet, c’est orienter, sur un

même objectif et pour une durée déterminée, des hommes et des

ressources affectés habituellement à d’autres activités. La

structure par projet nécessite le déploiement d’une organisation

spécifique pour favoriser la réalisation des projets, tout en

assurant la pérennité de l’entreprise.

Cette organisation spécifique pose des problèmes de gestion des

hommes ; la difficulté réside dans son caractère transversal qui

transcende la structure de l’entreprise. En effet, le responsable

du projet n’est pas nécessairement le supérieur hiérarchique des

participants au projet ; il peut encadrer des intervenants qui

ont un statut supérieur au sien. De même, chaque projet est

unique et requiert un renouvellement des compétences et des

moyens engagés.

C. Le reengineering ou la reconfiguration des structures

Hammer et Champy (1993) en donnent la définition suivante :

« Repenser d’une manière fondamentale et radicale la façon dont

les processus de gestion sont organisés pour aboutir à des

améliorations considérables dans les mesures de performance que

sont les coûts, la qualité, et la rapidité… Pour parvenir à ces

résultats, il ne suffit pas de raccommoder l’existant. Il faut au

contraire revoir fondamentalement la nature du travail, remettre

en question les règles établies ».

Le reengineering est en rupture avec la parcellisation des

tâches, l’organisation verticale hiérarchisée. Il est souvent

associé au downsizing qui s’opère par la diminution de la taille

des activités, des effectifs salariés, essentiellement les cadres

intermédiaires.

Le reenginering ne consiste pas à réaliser des améliorations

marginales, mais à aboutir à une progression sensible des

performances.

À la suite d’un processus de reengineering, l’entreprise adopte

des structures plus plates en réduisant le nombre de niveaux

hiérarchiques (delayering), en élargissant le contenu des

Page 39: Syntheses de Cours Management Mm

39

activités, en développant des relations transversales et en

accroissant le pouvoir de décision de ses membres (empowerment).

Dans ces conditions, le responsable est un leader d’équipe qui

doit motiver, inciter les membres de l’équipe à être imaginatifs

et responsables, et accepter le droit à l’erreur. Cette approche

a pour fondement l’idée qu’une entreprise doit être considérée

comme un ensemble de processus centrés sur la satisfaction des

besoins du client.

Le reengineering se caractérise souvent en Europe, et notamment

en France, par une gestion plus sociale que dans les pays anglo-

saxons. Les suppressions de postes s’opèrent plutôt par des

départs en retraite non compensés que par des vagues de

licenciements massifs.

D. L’adhocratie

L’adhocratie est une structure formée dans un but précis : celui

de répondre aux facteurs de contingence qui ont un impact sur

l’entreprise. Elle est en effet adaptée à un environnement

complexe et dynamique. Elle correspond à une organisation jeune

dont la structure est organique (Burns et Stalker) et peu

formalisée. Elle regroupe des individus experts qui travaillent

en petites unités.

L’adhocratie développe des mécanismes de liaison pour encourager

l’ajustement mutuel à l’intérieur et entre des équipes. Dans ce

cadre, la stratégie n’est pas explicite et formulée mais formée

dans l’action. Elle permet à l’entreprise de disposer d’une forte

réactivité, de diversifier les missions et de procurer une

autonomie à ses membres. Mais elle comporte des inconvénients

notamment une ambiguïté dans la répartition des rôles, des

difficultés à faire des activités ordinaires et une discontinuité

dans la réalisation des tâches.

E. L’entreprise réseau

Les entreprises organisées en réseaux et connectées les unes aux

autres mettent en commun leurs compétences et leurs ressources

pour la production de biens et de services. L’entreprise réseau

est une forme d’organisation fondée sur la coopération et la

coordination. Les relations contractuelles entre entreprises se

multiplient notamment par la généralisation de l’externalisation.

De ce fait, les frontières de l’entreprise sont délicates à

délimiter lorsqu’elles passent des alliances avec leurs

fournisseurs, leurs clients ou leurs concurrents.

II. La dynamique structurelle source de changement organisationnel

A. Le changement structurel dans un contexte de crise

Selon Greiner (1972), une entreprise passe par des phases

successives qui se traduisent par un changement de style de

management, de coordination et de division du travail. Chaque

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40

phase se termine par une crise qui permet une transition vers la

phase suivante et par un changement de structure.

B. Les résistances au changement

On considère généralement que le changement traduit la volonté

d’adapter l’organisation à son environnement et est déterminé par

les facteurs suivants :

- la croissance de l’entreprise ;

- l’évolution du marché ;

- l’évolution technologique ;

- les décisions stratégiques ;

- la nécessité de modifier la structure de l’entreprise ;

- des comportements individuels inadaptés ;

- des lacunes constatées dans le management de l’entreprise.

Cependant, le changement aussi cohérent soit-il fait souvent

l’objet de résistances de la part des salariés de l’entreprise.

Plus le statut des salariés les situe loin du sommet hiérarchique

ou des préoccupations des actionnaires, plus le degré d’adhésion

au changement est faible ; ils le considèrent comme un outil au

service de la politique de leurs dirigeants.

Le sentiment de ne pas être suffisamment reconnu et l’incertitude

quant à la pérennité de l’organisation ont un impact négatif sur

l’adhésion des acteurs au changement. Cependant, ces impressions

ne sont pas nécessairement le reflet de la réalité, mais celui de

leurs représentations. Les comportements des individus reposent

sur des croyances qui vont déterminer leurs comportements.

Un défaut de communication, tant au moment de l’introduction du

changement que dans sa mise en œuvre, tend à créer un sentiment

de frustration et de rejet de l’instrument.

Enfin, une culture d’entreprise forte peut constituer un frein

aux changements.

C. La gestion du changement organisationnel

Crozier et Friedberg (1977) considèrent qu’il est essentiel

d’identifier les caractéristiques, la nature et les règles des

jeux qui structurent les relations entre les acteurs et de

remonter aux modes de régulation par lesquels ces jeux

s’articulent. L’acteur possède ainsi toujours une marge de

manœuvre relative qu’il va chercher à exercer, l’action

collective ne va pas de soi. Il convient de tenir compte des

stratégies de ses acteurs et de leur permettre une autonomie

d’action et d’interprétation.

Page 41: Syntheses de Cours Management Mm

41

L’entreprise est une entité dans laquelle se confrontent des

logiques différentes ; elle doit par conséquent développer des

arrangements ou des compromis pour assurer une cohésion dans ses

comportements, d’autant plus si elle est confrontée à un

changement.

Une situation de changement nécessite également une démarche de

traduction des enjeux liés au changement. Cette traduction

s’accomplit par une définition des modes de fonctionnement, par

l’attribution des rôles, et par une mise en évidence des

impossibilités.

Mettre en œuvre la stratégie suppose de mobiliser les ressources

humaines autour des objectifs fixés.

Cette adaptation des ressources humaines peut être obtenue dans

le cadre de la gestion prévisionnelle de l’emploi et des

compétences (GPEC) rendue obligatoire en France par une loi de

2005.

La recherche de la flexibilité et le développement des

compétences sont des axes prioritaires.

I – La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences

A – Les deux composantes de la GPEC

La GPEC est une gestion anticipative et préventive des ressources

humaines, fonction des contraintes de l’environnement et des

choix stratégiques de l’entreprise. Elle comprend deux aspects.

1 – Aspect collectif

La GPEC comporte un volet qui permet de surveiller

l’environnement afin de relever l’évolution des métiers qui

concernent l’entreprise. Elle vise également à détecter

l’apparition de nouveaux métiers susceptibles d’intéresser

l’entreprise.

La GPEC a pour objectif, en interne, d’analyser les ressources

humaines au plan quantitatif (emplois) et au plan qualitatif

(compétences).

La GPEC permet ainsi d’anticiper les besoins à moyen terme de

l’entreprise et de proposer des solutions.

2 – Aspect individuel

La GPEC propose un ensemble d’outils permettant de prendre en

compte les attentes de chaque salarié au sein de l’entreprise.

Cet aspect permet de trouver l’adéquation entre les besoins de

l’entreprise et les intérêts individuels des salariés.

Le volet individuel de la GPEC oblige ainsi l’entreprise à

s’intéresser aux aspirations professionnelles de ses

collaborateurs, à essayer de maintenir leur employabilité1 et à

les aider à s’épanouir.

1 Capacité d’un salarié à conserver ou obtenir un emploi, dans sa fonction ou dans une

autre fonction, à son niveau hiérarchique ou à un autre niveau

Page 42: Syntheses de Cours Management Mm

42

B – Intégration de la GPEC à la démarche stratégique

La Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC)

constitue une réponse à la nécessaire adaptation des ressources

humaines aux évolutions de l’environnement ainsi qu’aux

changements stratégiques des entreprises.

Ainsi, la GRH permet :

• de préparer le changement de structure d’une entreprise :

lorsqu’une entreprise s’engage dans une phase de reengineering,

le personnel doit faire preuve d’une très grande mobilité

géographique et professionnelle ;

• de conserver et/ou développer un avantage concurrentiel : les

compétences des ressources humaines sont souvent à la base d’un

avantage concurrentiel durable. La GPEC va proposer des outils

pour maintenir et développer ses compétences ;

• d’anticiper les évolutions de l’environnement : il s’agit ici

d’une mission de veille professionnelle. La GPEC permet de

connaître les tendances en matière de métiers. Quels sont les

métiers dans lesquels il faut investir ? Quels sont les métiers

appelés à disparaître ?

• de participer au développement de la motivation et de

l’implication des salariés dans l’entreprise

II – Les priorités des politiques de gestion des ressources humaines

La flexibilité et le développement des compétences constituent un

enjeu majeur des politiques de gestion des ressources humaines.

A – La flexibilité

Pour Volberda (1998), la flexibilité vise à doter l’entreprise

d’un design organisationnel adéquat au regard des conditions de

l’environnement et d’un répertoire d’actions lui permettant

d’asseoir sa maîtrise sur l’environnement ; c’est-à-dire

s’adapter à son environnement, mais aussi se procurer des leviers

permettant d’agir sur son environnement.

1 - Les divers aspects de la flexibilité

On peut utiliser la typologie de Brunhes (1989) qui distingue

cinq types de flexibilité du travail :

• la flexibilité externe quantitative : il s’agit de faire varier

l’effectif de l’entreprise en recourant, notamment, aux contrats

de travail précaires (CDD, CTT) ;

• l’externalisation qui permet de faire supporter à une autre

entreprise les obligations liées à l’employeur ;

• la flexibilité interne quantitative qui consiste à moduler le

temps de travail en fonction de l’activité réelle de l’entreprise

(heures supplémentaires, annualisation de temps de travail…) ;

• la flexibilité fonctionnelle qui est rendue possible par la

polyvalence des salariés qui peuvent ainsi changer d’affectation

de poste en fonction des besoins du moment ;

• la flexibilité salariale qui permet une adaptation des

rémunérations sur l’évolution conjoncturelle du chiffre

d’affaires de l’entreprise.

Page 43: Syntheses de Cours Management Mm

43

2 - Les limites de la flexibilité

La flexibilité comporte certaines limites :

• la précarité des emplois : le recours excessif aux CDD, au

travail temporaire et à l’externalisation n’est pas favorable au

développement d’emplois stables ;

• le développement d’un sentiment d’injustice : adapter les

rémunérations est délicat à mettre en œuvre si les critères ne

sont pas objectifs ou suffisamment expliqués aux salariés. Il en

est de même de la recherche de la polyvalence qui nécessite un

effort important des salariés ; ces efforts doivent être

récompensés à leur juste valeur.

Si les conditions d’obtention de cette flexibilité n’ont pas été

bien analysées, cela aura un impact direct sur la qualité du

travail du salarié : charge de travail excessive, augmentation du

stress, baisse de la motivation, augmentation des conflits

sociaux, détérioration du climat social.

Les performances globales de l’entreprise s’en ressentiront

alors.

B – Le développement des compétences

Rappel de cours : l’approche fondée sur les ressources – Penrose,

Hamel et Prahalad.

La stratégie de l’entreprise doit être appréhendée, non pas à

travers le couple produit/marché, mais au regard de ses

ressources internes. Parmi celles-ci figurent, bien évidemment,

le savoir-faire et les compétences (ressources intangibles selon

Penrose).

Un avantage concurrentiel durable peut être obtenu grâce à une

compétence fondamentale maîtrisée par l’entreprise. Celle-ci est

obligatoirement fondée sur les ressources internes de

l’entreprise et peut donc concerner les ressources humaines

(Hamel et Prahalad).

La mission de la GRH n’est pas uniquement de chercher à adapter

les ressources humaines aux besoins de l’entreprise, mais aussi

de favoriser le développement des compétences clés fondées sur

les ressources humaines.

Les compétences d’une entreprise découlent des savoirs et

pratiques accumulés pendant des années par le travail des

salariés. La politique de gestion des ressources humaines doit

consister à favoriser cette accumulation en se dotant d’outils

d’apprentissage organisationnel.

L’apprentissage organisationnel est un des quatre axes du TBP

élaboré par Norton et Kaplan. Les indicateurs situés sur cet axe

permettent de mesurer comment l’entreprise développe sa capacité

Page 44: Syntheses de Cours Management Mm

44

à s’améliorer (compétences, implication, diffusion de la

connaissance).

L’apprentissage organisationnel est le processus qui permet

d’obtenir les compétences.

1 - Modalités

• Politique de formation : formation de type classique, mise en

place de modules de « e-learning », création d’une « école

maison »

• Politique de promotion interne

• Développement du système d’information de l’entreprise

Ces politiques permettent à la fois de valoriser les compétences

internes et de fidéliser les salariés.

2 - Limites

• Existence de routines internes susceptibles de bloquer le

processus d’apprentissage. Certaines compétences de l’entreprise

peuvent constituer des freins à l’innovation : rétention de

l’information par les salariés qui ne veulent pas perdre leurs

pouvoirs.

• Le temps : l’accumulation de compétences est un processus lent,

or l’entreprise doit s’adapter rapidement à son environnement.

L’entreprise est ainsi parfois obligée d’aller chercher à

l’extérieur les compétences qui lui font défaut :

- recrutement ;

- partenariats avec des centres de recherche, des

universités, d’autres entreprises ;

- stratégie de croissance externe.

Page 45: Syntheses de Cours Management Mm

45

La motivation et l’implication des salariés ne sont pas synonymes

de performance. Cependant, la performance de l’entreprise passe

nécessairement par l’obtention de ces deux variables. La

hiérarchie des besoins de Maslow, la théorie bifactorielle et la

théorie des attentes de Vroom mettent en évidence la diversité

des facteurs de motivation au travail. Par ailleurs, Maurice

Thévenet développe le concept d’implication ; implication des

salariés qui est aussi fonction de l’influence de la culture

d’entreprise.

I. La relation motivation-implication et performance de l’entreprise

La motivation peut être définie comme une force qui incite

l’individu à agir. Elle a une dimension individuelle. Exemples :

la promotion, le salaire.

La motivation est l’élément moteur de la réussite.

L’implication peut être définie comme une force qui incite le

salarié à agir dans le sens voulu par l’entreprise. Une personne

motivée par nature peut très bien ne pas être impliquée dans son

travail si elle n’adhère pas aux valeurs de son entreprise.

La motivation et l’implication constituent des conditions

nécessaires à la performance individuelle, mais ne garantissent

pas cette performance qui est fonction de l’efficience du

comportement de l’individu.

II. La motivation au travail

A. Les théories de la motivation

1. La hiérarchie des besoins de Maslow

La hiérarchie des besoins établie par Maslow (1943) invite les

dirigeants d’entreprise à s’interroger sur les actions à mener

pour permettre à l’individu d’exprimer son potentiel.

Il distingue cinq niveaux de besoins :

• les besoins physiologiques se traduisent par la recherche d’un

salaire permettant à l’individu de les satisfaire ;

• les besoins de sécurité sont de trois ordres : sécurité

psychologique (relations entre les membres de l’entreprise) ;

sécurité économique (l’emploi) ; sécurité physique ;

• les besoins d’appartenance se manifestent par le désir de

vouloir faire partie d’un groupe et d’avoir la possibilité

d’apporter sa contribution aux résultats de l’entreprise ;

• les besoins d’estime se matérialisent par le désir d’être

reconnu et de faire un travail utile et apprécié ;

• les besoins d’accomplissement traduisent la volonté de

s’épanouir et de se réaliser dans son travail.

Un besoin ne peut être satisfait si le précédent ne l’a pas été.

Un besoin non satisfait conduit l’individu à renoncer.

Page 46: Syntheses de Cours Management Mm

46

Il convient cependant de nuancer l’intérêt de cette

hiérarchisation l’intensité des besoins est ressentie

différemment selon les individus.

2. La théorie de la satisfaction ou théorie bi-factorielle d’Herzberg

Herzberg (1959) distingue deux types de facteurs de motivation au

travail : les facteurs d’hygiène relatifs aux conditions de

travail et à la rémunération ; les facteurs de motivation

relatifs au contenu du travail et à la possibilité d’évolution de

carrière.

La réalisation des facteurs d’hygiène n’est pas source de

motivation. Par contre, lorsqu’ils ne sont pas réalisés, ils

constituent une source de démotivation. Au contraire, les

facteurs de motivation jouent un rôle essentiellement positif.

Les facteurs d’insatisfaction peuvent aisément être éliminés. En

revanche, les facteurs de motivation sont plus difficiles à

établir.

Herzberg (1966) prône l’enrichissement des tâches. L’individu doit prendre en charge la programmation et la gestion de son travail. Ses activités sont ainsi plus captivantes, son niveau de responsabilité s’élève.

3. La théorie des attentes de Victor Vroom ou théorie VIE (Valence, Instrumentalité, Expectation)

Le processus motivationnel repose sur trois facteurs explicatifs

(modèle VIE) qui se combineraient de manière multiplicative.

• Niveau d’Expectation (E) : la probabilité de réussite estimée

par l’individu. Etat d’esprit du salarié conscient que s’il fait

des efforts, il atteindra le résultat demandé.

• Instrumentalité (I) : la conviction pour le salarié que la

réussite dans la réalisation du travail demandé sera récompensée.

C’est la probabilité que son comportement permette bien d’accéder

à une récompense.

• Valence (V) : la valeur que l’individu attribue à la récompense

escomptée en fonction de son comportement et de son

investissement personnel au travail.

La combinaison de ces trois éléments conditionne la motivation de

l’individu et si un seul des trois est absent la motivation est

nulle.

Motivation = Valence x Instrumentalité x Expectation

Il est nécessaire que le manager rende explicite le lien entre

l’effort et la performance réalisée.

B. Les leviers pour renforcer la motivation des salariés

1. Les facteurs financiers de motivation • La rémunération : le salaire

• Les mécanismes d’épargne salariale : l’attribution d’actions,

la participation aux résultats, l’intéressement

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47

• Les primes : il faut fixer des critères d’attribution objectifs

et clairs, toujours en rapport avec des objectifs préalablement

fixés. Elles peuvent être individuelles ou collectives

2. Les facteurs humains de la motivation

• Les aspirations des salariés

• Les conditions de travail

• Les rapports avec la hiérarchie et les collègues

• Les perspectives de carrière

• L’accès à la formation

• L’autonomie dans le travail

• La communication interne

III. L’implication au travail

A. Le concept d’implication

Selon Pfeffer (1999), la réussite à long terme des entreprises

est fonction du degré d’implication de ses membres parce qu’elle

permet de faire face à l’évolution de son environnement.

Mowday, Steers, Porter, Boulian (1974) mentionnent que

l’implication organisationnelle est caractérisée par trois

facteurs :

- une forte acceptation des buts et valeurs de l’organisation ;

- une volonté de fournir des efforts significatifs en faveur de

l’organisation ;

- une aspiration à en rester membre.

B. Les conditions de l’implication

Thévenet (2000) distingue trois conditions de l’implication au

travail : la cohérence, la réciprocité et l’appropriation.

• La cohérence

Selon Thévenet, il y a cohérence quand les règles, procédures,

systèmes sont en symbiose avec les valeurs de l’individu et de

l’organisation. La cohérence suppose qu’il y ait concordance

entre les discours liés aux pratiques de l’organisation et les

attentes de ses acteurs.

• La réciprocité

L’acteur peut s’impliquer dans une entreprise s’il a le sentiment

que celle-ci s’implique vis-à-vis de lui. La réciprocité ne se

traduit pas par les conditions faites aux acteurs de

l’entreprise, mais par ce que ces derniers ressentent de leur

expérience dans l’entreprise. Thévenet fait de la relation

managériale un vecteur fondamental de la réciprocité ; la

relation que peut avoir l’acteur avec ses supérieurs

hiérarchiques est déterminante pour son implication.

• L’appropriation

Thévenet explique l’appropriation par le fait que l’individu

ressent qu’un événement lui appartient partiellement. L’acteur

doit ainsi pouvoir situer son action dans l’activité globale de

Page 48: Syntheses de Cours Management Mm

48

l’entreprise et en retirer des succès personnels et avoir une

image positive de sa relation avec son univers de travail.

C. Les antécédents à l’implication

Thévenet (2000) juge par ailleurs que l’implication relève de

l’histoire personnelle des acteurs de l’entreprise ; laquelle

recouvre l’expérience professionnelle, leurs activités hors

travail, leur environnement familial, leurs convictions et leurs

objectifs professionnels.

Il est possible également de relever comme autres antécédents :

- les caractéristiques personnelles (âge, ancienneté, niveau de

formation, statut, salaire…) ;

- les caractéristiques du poste (variété, autonomie, expériences

professionnelles) ;

- les relations groupe/leader (cohésion du groupe, style de

direction, communication du leader, perception des pratiques de

l’entreprise…) ;

- les caractéristiques de l’organisation (taille, degré de

centralisation, climat social..) ;

- l’importance accordée au travail par l’individu par comparaison

avec ses centres d’intérêt (la famille, ses loisirs, son statut

social…).

IV. Le rôle de la culture d’entreprise dans l’implication des salariés

la culture d’entreprise est constituée des règles, des coutumes,

des préférences et des croyances qui sont propres à l’entreprise.

La culture d’entreprise correspond à un ensemble de valeurs

partagées par les membres de l’entreprise. Elle se matérialise

par des symboles, un système de rémunération, des rites

(coutumes, traditions), une mémoire collective résultant d’une

histoire vécue, des héros.

La culture d’entreprise est facteur de motivation et de cohésion

entre tous les membres de l’organisation. Elle est un facteur de

performance si elle fédère les membres de l’entreprise autour de

la réalisation d’objectifs communs.

Cependant, la culture d’entreprise peut contribuer à créer de

l’inertie et constituer un frein aux changements.

Page 49: Syntheses de Cours Management Mm

49

La mise en œuvre de la stratégie mobilise non seulement les

ressources humaines, mais aussi les ressources technologiques.

L’optimisation des ressources technologiques nécessite une

organisation de la production et une politique d’innovation

efficaces.

Une démarche de management des connaissances doit accompagner

cette mise en œuvre pour accroître l’efficience des salariés de

l’entreprise.

I. L’organisation de la production Rappel : la théorie de la contingence et en particulier les

travaux de Joan Woodward mettent en évidence trois grandes

catégories de système de production.

• La production à l’unité ou en petites séries : dans ce cas, la

structure qui en découle est une structure souple, dans laquelle

la ligne hiérarchique est réduite et les communications entre

acteurs sont souvent informelles (ajustement mutuel).

• La production en grandes séries ou de masse : la structure est

très hiérarchisée, les procédures, les résultats sont

standardisés.

• La production en continu : ce système de production est

nécessairement très automatisé. La structure qui en résulte

présente une ligne hiérarchique longue avec des prises de

décision décentralisées.

A. Les principaux facteurs déterminants

Comme pour le choix d’une structure, le choix d’une organisation

de la production dépend de nombreux facteurs, externes et

internes. On peut citer :

• l’environnement : le degré de turbulence de l’environnement

influe sur le choix d’un mode de production. Un environnement

stable, bien connu autorise le recours à un mode de production de

masse alors qu’un environnement turbulent nécessite un mode de

production beaucoup plus flexible ;

• la taille de l’entreprise : une PME adoptera un mode de

production lui permettant d’être plus réactive alors qu’une

grande entreprise recherchera plutôt un mode de production

orienté vers une optimisation des coûts ;

• les ressources de l’entreprise : les investissements

technologiques peuvent représenter des sommes importantes

(ressources financières) et être accompagnés de programme de

formation ou de recrutement indispensables (ressources

humaines) ;

• son secteur d’activité : l’intensité capitalistique est

variable d’un secteur à l’autre. Dans les secteurs à forte

intensité capitalistique, on optera pour des modes de production

très automatisés alors que dans le secteur des services, le mode

de production devra tenir compte des spécificités de ce secteur :

pas de stock possible, la production a lieu au moment de la vente

au client, le service est immatériel.

Page 50: Syntheses de Cours Management Mm

50

B. La relation Stratégie- Organisation de la production

« La stratégie consiste à déterminer les objectifs fondamentaux

à long terme puis à choisir les modes d’action et d’allocation de

ressources qui permettront d’atteindre ces objectifs » (Chandler,

1962). L’outil de production doit être au service de la stratégie

de l’entreprise.

Le choix d’une stratégie générique conditionne le choix d’un mode

d’organisation de la production.

• Une stratégie de domination par les coûts sera plus facilement

obtenue grâce à un système de production de masse, qui permet la

standardisation des procédés et des produits et l’obtention

d’économies d’échelle. Selon le secteur d’activité et selon les

objectifs fixés, la production pourra être organisée en flux

poussés ou en flux tirés.

• Une stratégie de différenciation nécessitera la mise en place

d’un système de production plus souple, à l’unité ou en petites

séries.

Cependant, le système de production de l’entreprise influence

aussi la stratégie. Exemple, la volonté de mettre en place un

système de production souple, réactif, adapté en permanence à la

demande et à ses évolutions peut inciter à choisir une stratégie

d’externalisation.

C. Comment piloter la production de l’entreprise ? Deux méthodes de pilotage peuvent être utilisées de manière

complémentaire.

1. La méthode en flux poussés : les programmes de

production sont établis à partir de calculs basés sur les

résultats antérieurs de l’activité. On établit des

prévisions et les produits finis sont stockés en attendant

les ventes. La méthode MRP (Material Requirement Planning)

et la méthode la plus éprouvée pour gérer les flux poussés.

2. La méthode en flux tirés : les programmes de

production sont déclenchés par la commande du client ; cela

permet d’éviter les stocks, mais nécessite un système de

production très réactif. Les méthodes Kanban et SMED

permettent de gérer les flux tirés.

Le lean management, qui consiste à éliminer toute source de

gaspillage afin d’améliorer les performances globales, peut être

utilisé dans chacune des méthodes.

II. La politique d’innovation L’outil de production ne doit pas être utilisé uniquement dans le

but d’optimiser les coûts. Il peut être aussi source d’avantages

concurrentiels durables grâce à l’innovation et au déploiement

d’un management des connaissances au sein de l’entreprise.

« Une innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou

service) ou d’un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une

nouvelle méthode de commercialisation ou d’une nouvelle méthode

organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise,

Page 51: Syntheses de Cours Management Mm

51

l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures »

(Manuel d’Oslo, 3e édition, OCDE, 2005).

A. Le processus d’innovation

L’innovation est le résultat d’un processus structuré et

collectif qui se trouve au cœur de l’activité de l’entreprise.

Ce processus est alimenté :

- en interne : par la volonté des dirigeants, le choix d’une

structure adaptée, l’implication des salariés, l’accumulation des

connaissances ;

- en externe : par l’écoute de l’environnement technologique, la

prise en compte des besoins du marché, le réseau des partenaires

(fournisseurs, clients, prestataires).

Ce processus peut être résumé en quelques grandes étapes.

• Créer au sein de l’entreprise des conditions favorables à

l’innovation : s’informer, former les salariés, mettre en œuvre

une démarche qualité, nouer des partenariats.

• Bien cibler les domaines de l’innovation : évaluer son

potentiel technologique et les besoins du marché.

• Sélectionner les idées et les transformer en projets : étudier

la faisabilité économique et technique.

• Développer et mettre en œuvre les projets : planifier, adapter

les ressources humaines, technologiques et financières.

• Appliquer (innovation process) ou commercialiser (innovation

produit) l’innovation.

B. Les modalités de la politique d’innovation

Veille technologique

La veille technologique consiste à surveiller l’évolution de

l’environnement scientifique, technique, industriel et commercial

afin de collecter les informations qui vont permettre d’initier

les innovations. L’activité de veille ne doit pas seulement

consister à collecter les informations. Celles-ci doivent être

analysées et synthétisées afin d’établir des plans d’action. Pour

montrer l’importance stratégique de cette démarche, on utilise

l’expression « intelligence économique ». L’entreprise peut

mettre en œuvre son propre système de veille ou faire appel à des

prestataires extérieurs (cabinets spécialisés, plateformes

internet).

Démarche qualité

La démarche qualité est une condition nécessaire pour créer les

conditions favorables au développement des innovations. Ainsi, la

démarche qualité participe au processus d’innovation, d’une part

grâce aux objectifs fixés, mais aussi grâce à l’état d’esprit

qu’elle permet d’insuffler auprès des collaborateurs (méthode de

l’amélioration continue – Kaizen).

La roue de Deming montre comment appliquer les principes de la

démarche qualité à un projet :

Plan

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Recherche et développement

Grandes entreprises et PME consacrent une partie de leur chiffre

d’affaires (en moyenne 0,4 % du CA en France) à la Recherche-

Développement. Elle permet l’innovation et peut être réalisée en

interne (investissements, chercheurs) ou sous-traitée.

Exemple : secteur de l’industrie en France – 2007 – Insee Secteur C.A. en milliards

d’euros Effectif affecté à la R & D

Dépenses intérieures de R & D en millions d’euros

Dépenses extérieures de R & D en millions d’euros

Part de la R & D dans le CA

Industrie 413 118 402 14 217,3 4 138 0,44 %

Les brevets :

Le dépôt de brevets par une entreprise peut obéir à plusieurs

motivations :

- se protéger de la concurrence et empêcher les imitations ;

- donner une image favorable de l’entreprise pour convaincre

des investisseurs ;

- obtenir des revenus supplémentaires : cessions, licences ;

- faciliter la coopération technique et les partenariats.

C. Le management des connaissances

Le knowledge management, en français management de la

connaissance, est une démarche permettant d’identifier,

d’analyser et de formaliser les connaissances et savoirs utiles à

l’organisation, tels les savoir-faire et procédures complexes

résultant de l’expérience, et de capitaliser le capital

intellectuel de l’entreprise en impliquant l’ensemble du

personnel.

On distingue généralement les connaissances tangibles de

l’entreprise, contenues dans les bases de données et dans tous

les documents papier ou électroniques, des connaissances

intangibles composées des connaissances, du savoir-faire et des

compétences de l’ensemble du personnel. La performance d’une

entreprise dépend directement des compétences métiers, de

l’expérience et des connaissances individuelles, mais elles sont

rarement partagées par tous les membres de l’organisation.

Action

Check

Do

Page 53: Syntheses de Cours Management Mm

53

Le knowledge management vise à développer une communauté

d’échanges permettant de faire évoluer les connaissances et le

savoir-faire de l’entreprise pour mieux répondre aux attentes des

clients. Il n’est pas question de cantonner le knowledge

management à des opérations informatiques ; cependant, le recours

aux bases de données relationnelles et au système de gestion

documentaire, le développement d’internet et d’intranet ont

permis de capitaliser des données et de mieux partager les

connaissances (Boyer, 2005).

Page 54: Syntheses de Cours Management Mm

54

La stratégie adoptée par l’entreprise a des incidences sur ses

besoins de financement. On distingue généralement les besoins de

financement liés au cycle d’exploitation et ceux liés aux

investissements. Ces besoins de financement nécessitent d’opérer

un choix de mode de financement.

I. Les besoins de financement de l’entreprise A. Les besoins de financement des investissements

Les ressources utilisées pour financer un investissement doivent

rester à la disposition de l’entreprise pendant une durée au

moins égale à la durée de vie du bien acquis.

Exemple : un matériel dont la durée de vie est de cinq ans ne

peut être financé que par les capitaux propres et des emprunts à

moyen et long terme.

B. Les besoins de financement du cycle d’exploitation Le cycle d’exploitation est caractérisé par le décalage entre les

différents décaissements (achats de matières premières, salaires,

autres charges de production) et les encaissements. Généralement,

une entreprise doit procéder à des décaissements avant d’obtenir

des encaissements. On qualifie ce besoin de financement de besoin

en fonds de roulement.

Il est déterminé de la manière suivante :

BFR = Stocks + Créances clients - Dettes à court terme

(fournisseurs, fiscales et sociales…)

Une entreprise qui se veut performante cherche à minimiser son

BFR, voire même à le rendre négatif afin de dégager un excédent

en fonds de roulement. Une gestion efficace du BFR passe

nécessairement par une capacité à négocier des délais de paiement

longs avec ses fournisseurs, des délais de paiement courts avec

ses clients et une gestion des stocks optimale.

II. Les modes de financement des investissements

A. Le financement interne 1. Augmentation de capital

Opération qui consiste à émettre de nouvelles actions pour

renforcer la participation des associés ou en attirer de

nouveaux.

L’entreprise peut ainsi mobiliser des capitaux sans avoir à

rembourser les fonds collectés. Cependant, les actionnaires

actuels risquent de perdre le contrôle du capital en raison de la

dilution de celui-ci.

2. Autofinancement Il s’agit des capitaux que l’entreprise dégage grâce aux

bénéfices des années antérieures non distribués aux associés et

conservés en réserves.

L’autofinancement assure l’indépendance de l’entreprise, mais il

risque d’être insuffisant par rapport aux investissements

nécessaires.

B. Le financement externe

Page 55: Syntheses de Cours Management Mm

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1. L’emprunt obligataire Les obligations constituent des titres de créance à long terme

représentant une fraction d’emprunt émis par les entreprises.

L’emprunteur s’engage à verser des intérêts fixes au prêteur. Il

est tenu de rembourser le souscripteur de l’obligation à une date

déterminée. Ce mode de financement est réservé aux entreprises de

grande taille.

2. Les emprunts à long et moyen terme

Ils sont contractés auprès de banques et sont accessibles à

toutes les entreprises. Ces emprunts bancaires font courir un

risque à l’entreprise.

Si le ratio Capitaux propres/Dettes financières est supérieur à

un, l’entreprise est jugée financièrement autonome. Les banques

accorderont difficilement un prêt, dans le cas contraire.

3. Le crédit-bail Il s’agit d’un contrat de location d’un matériel ou d’une machine

avec option d’achat. À l’issue du contrat location, le client

dispose d’une option d’achat en contrat de vente. Ce contrat

comporte trois intervenants : le client, le fournisseur du

produit, la société de crédit-bail. Ce mode de financement permet

d’investir sans mobiliser des capitaux à moyen et long terme.

Toutefois, le coût total de l’opération est supérieur à

l’emprunt.

III. Les moyens de financement du cycle d’exploitation A. L’escompte des effets de commerce

Les créances sur les clients (effets de commerce) peuvent être

remises au banquier qui en avance le montant diminué des agios.

Il se fait rembourser à l’échéance par le client.

B. L’affacturage

L’entreprise cède ses créances à une société d’affacturage qui

les paie immédiatement. Cette société (le factor) assure le

risque d’impayés, elle se charge des relances et de

l’encaissement des créances.

C. Le crédit fournisseur

Les entreprises règlent leurs fournisseurs avec des délais qui

varient selon le type d’activité et leur pouvoir de négociation.

Ces délais de paiement permettent de minimiser le Besoin en Fonds

de roulement. Depuis la loi sur la modernisation de l’économie du

4 août 2008, le délai convenu entre les parties pour régler les

sommes dues ne peut désormais, en principe, dépasser 45 jours fin

de mois ou 60 jours à compter de la date d’émission de la facture

(Article L 441-6 du Code de Commerce).

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D. Les crédits de trésorerie Il s’agit de crédits accordés par les banques afin de financer

les décalages entre les encaissements et les décaissements liés

au cycle d’exploitation. Ces crédits sont octroyés dans la limite

d’un plafond de découvert.