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270 Symposiums / Transfusion Clinique et Biologique 20 (2013) 261–284 Les atouts de cette méthode sont nombreux : permettre d’analyser de fac ¸on exhaustive l’architecture fonctionnelle ou matérielle de notre système complexe en phase opérationnelle, être adaptée au travail en groupe et réseau, définir par la gouvernance les éléments d’acceptation et de décision vis-à-vis de la criticité de nombreux risques, structurels ou conjoncturels, liés à l’entreprise, aux projets, aux produits. Elle visualise dans des diagrammes (Kiviat, Farmer) le risque global en comparant les criticités. Les freins sont liés à l’expertise nécessaire et au strict respect de la métho- dologie pour une exploitation optimale, avec l’allocation des ressources humaines nécessaires à sa réalisation. Sur les analyses projets, des ana- lyses quantitatives complémentaires sont nécessaires. L’APR est un outil fort du management et permet une analyse globale en répon- dant aux questions fondamentales : quels sont les risques de l’activité, comment les réduire et gérer les risques résiduels en garantissant dans le temps leur accep- tabilité et ainsi la sécurité. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.061 S09-2 Analyse préliminaire des risques appliqués au processus « Délivrer/Distribuer » : résultats escomptés par rapport aux analyses déjà menées A. Francois a,, P. Gaschard b , W. Sghaier c , G. Garnier c , E. Hergon c a EFS Île de France, Paris, France b EFS centre atlantique, Tours, France c EFS Siège, Paris, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Francois) Contexte.– Une démarche de management global du risque a débuté à l’EFS en 2010. Elle s’appuie sur une méthode APR appliquée de fac ¸on homogène à tous les processus. La délivrance/distribution très tôt identifiée comme un processus exposé, a mené, dès 2003, une analyse nationale selon une méthode AMDEC puis l’a déclinée et actualisée en région. La persistance d’incidents de la chaîne transfusionnelle justifie l’intérêt de la compléter par une autre méthode. Méthode.– L’APR analyse les situations dangereuses et les scénarii conduisant à un événement redouté. La démarche est conduite par un groupe de travail consti- tué de responsables, techniciens et qualiticiens métier et d’un expert méthode transversal assurant la cohérence des travaux. La caractérisation du processus étant déjà connue, les dangers génériques de l’EFS sont croisés avec les diverses étapes du processus afin de voir si un impact existe et, si oui, son niveau (pro- cessus entier ou étape), son degré (fort, faible ou fort mais dépendant d’un autre processus). Les scénarii sont décrits, analysés et les critères de gravité et de vrai- semblance mettent à jour la matrice de criticité afin de hiérarchiser les actions à mener. Résultats.– Les AMDEC avaient permis de bien identifier les risques, elles étaient restées souvent centrées sur les aspects médicotechniques ou supports, mais gérés par le cœur du métier. L’APR a permis d’aborder de fac ¸on plus trans- versale les aspects systémiques tels que les achats, la politique RH, la stratégie, le réglementaire...et d’avoir des perspectives de réductions des risques résiduels. Les nouveaux plans d’action nationaux seront établis au regard des résultats de cette APR. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.062 S09-3 Système de management des risques à l’EFS : vers quelles évolutions ? W. Sghaier a,, E. Hergon a , A. Desroches b , S. Carnoy a , S. Jullien a a EFS, La Plaine Saint-Denis cedex, France b École centrale Paris, Châtenay Malabry, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (W. Sghaier) La mise en place d’une politique de gestion des risques globale qui tient compte de la multitude des facteurs de danger est aujourd’hui essentielle. Cette approche transversale est nécessaire pour faire face à la complexité des organisations et prévenir la mise en place de scénarii d’accident afin d’assurer par la suite les choix stratégiques les plus pertinents possibles. Dans ce contexte, l’EFS a initié en 2010 une démarche de gestion globale des risques fondée sur la méthode d’analyse préliminaire des risques (APR). L’objectif étant d’adopter au niveau national une méthode homogène et fiable d’analyse des risques par processus. Aujourd’hui, l’EFS veut aller plus loin en développant un système global de management par les risques. L’un des piliers de ce système est l’élaboration d’une méthode d’identification et de maîtrise des vulnérabilités impactant les objectifs de l’EFS. Cette méthode a pour but de repérer les domaines a priori porteurs de risques, afin de définir des priorités pour leur mise sous contrôle. Cette démarche est donc une porte d’entrée pour prioriser les activités devant faire l’objet d’un plan de continuité d’activité et d’une APR. À travers une vision globale des risques, cette méthode offre un outil d’aide à la décision pour la gouvernance de l’organisation. La construction du système global des risques passe également par l’intégration de l’APR dans le système de management de l’EFS, notamment à travers les revus de processus et par l’élaboration d’une boite à outil regroupent plusieurs méthodes d’analyse de risques permettant de répondre à des problématiques plus variées (risques projets, risques produits, méthodes quantitatives...). http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.063 S10 – Transfusion et inflammation Modérateurs: O. Garraud, P.-M. Mertès S10-1 Altérations de globules rouges (GR) transfusés dues à l’âge (« frais » versus « vieux ») et survie dans le contexte de situations pathologique aiguës P. Chadebech a,, G. Bodivit a , K. Razazi b , L. Pelle c , C. De Vassoigne a , T. Bocquet c , P. Bierling d , A. Mekontso Dessap b , F. Noizat-Pirenne a a Service recherche et IMRB U955, établissement fran¸ cais du sang IDF, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France b Service de réanimation médicale, hôpital Henri-Mondor, AP–HP, Créteil, France c EFS Île-de-France, site de production, Rungis, France d EFS Île-de-France, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (P. Chadebech) Introduction.– Le sepsis est une infection généralisée induisant un contexte inflammatoire aigu. Les patients septiques sévères, admis en réanimation, sont fréquemment transfusés. Un impact de l’âge des concentrés de GR (CGR) trans- fusés à de tels patients (morbidité, infections) est évoqué. À l’opposé, selon l’âge des poches transfusées, les GR peuvent-ils être altérés par l’environnement du patient « receveur » en fonction de son état clinique ? Patients et méthodes.– Des prélèvements de 13 patients en choc septique et 15 témoins sains sont testés face à 11 CGR stockés jusqu’à j42. Les GR issus des poches autour de j5 (« frais ») et J38 (« vieux ») sont incubés face aux différents plasmas. Les critères d’altération des GR sont ensuite analysés. Résultats.– Les GR « vieux » accumulent des signes d’altérations qui diminuent leur déformabilité, leur capacité à franchir les capillaires et donc leur survie. Après incubation, les signes d’une sénescence accélérée (phosphatidylsérine exposée, flux calciques, radicaux libres) sont observés, mais uniquement sur les GR âgés (> j38). Incuber ces « vieux » GR face à des plasmas septiques n’a pas d’effet amplificateur sur ce processus d’altération. Au sein des CGR, la taille des hématies diminue et le nombre de microparticules augmente en fonction de l’âge de la poche. La résistance osmotique des hématies n’est, en revanche, pas modifiée. La perte de déformabilité des GR incubés dans nos conditions sera discutée. Conclusions.– Nous montrons clairement un effet « âge du CGR » à défaut d’un effet du contexte clinique des sujets testés (sepsis versus témoins). Dans notre modèle, l’impact du contexte inflammatoire n’a pas d’effet sur la survie et l’efficience des GR. http://dx.doi.org/10.1016/j.tracli.2013.04.064

Système de management des risques à l’EFS : vers quelles évolutions ?

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éthode.– L’APR analyse les situations dangereuses et les scénarii conduisant àn événement redouté. La démarche est conduite par un groupe de travail consti-ué de responsables, techniciens et qualiticiens métier et d’un expert méthoderansversal assurant la cohérence des travaux. La caractérisation du processustant déjà connue, les dangers génériques de l’EFS sont croisés avec les diversestapes du processus afin de voir si un impact existe et, si oui, son niveau (pro-essus entier ou étape), son degré (fort, faible ou fort mais dépendant d’un autrerocessus). Les scénarii sont décrits, analysés et les critères de gravité et de vrai-emblance mettent à jour la matrice de criticité afin de hiérarchiser les actions àener.ésultats.– Les AMDEC avaient permis de bien identifier les risques, ellestaient restées souvent centrées sur les aspects médicotechniques ou supports,ais gérés par le cœur du métier. L’APR a permis d’aborder de facon plus trans-

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EFS, La Plaine Saint-Denis cedex, FranceÉcole centrale Paris, Châtenay Malabry, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (W. Sghaier)

a mise en place d’une politique de gestion des risques globale qui tient comptee la multitude des facteurs de danger est aujourd’hui essentielle. Cette approcheransversale est nécessaire pour faire face à la complexité des organisations etrévenir la mise en place de scénarii d’accident afin d’assurer par la suite les

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’une méthode d’identification et de maîtrise des vulnérabilités impactant lesbjectifs de l’EFS. Cette méthode a pour but de repérer les domaines a prioriorteurs de risques, afin de définir des priorités pour leur mise sous contrôle.ette démarche est donc une porte d’entrée pour prioriser les activités devant

aire l’objet d’un plan de continuité d’activité et d’une APR. À travers uneision globale des risques, cette méthode offre un outil d’aide à la décision poura gouvernance de l’organisation.a construction du système global des risques passe également par l’intégratione l’APR dans le système de management de l’EFS, notamment à traverses revus de processus et par l’élaboration d’une boite à outil regroupentlusieurs méthodes d’analyse de risques permettant de répondre à desroblématiques plus variées (risques projets, risques produits, méthodesuantitatives. . .).

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ltérations de globules rouges (GR) transfusés dues à l’âge« frais » versus « vieux ») et survie dans le contexte deituations pathologique aiguës. Chadebech a,∗, G. Bodivit a, K. Razazi b, L. Pelle c, C. De Vassoigne a,. Bocquet c, P. Bierling d, A. Mekontso Dessap b, F. Noizat-Pirenne a

Service recherche et IMRB U955, établissement francais du sang IDF,ôpital Henri-Mondor, Créteil, FranceService de réanimation médicale, hôpital Henri-Mondor, AP–HP, Créteil,ranceEFS Île-de-France, site de production, Rungis, FranceEFS Île-de-France, hôpital Henri-Mondor, Créteil, FranceAuteur correspondant.dresse e-mail : [email protected] (P. Chadebech)

ntroduction.– Le sepsis est une infection généralisée induisant un contextenflammatoire aigu. Les patients septiques sévères, admis en réanimation, sontréquemment transfusés. Un impact de l’âge des concentrés de GR (CGR) trans-usés à de tels patients (morbidité, infections) est évoqué. À l’opposé, selon l’âgees poches transfusées, les GR peuvent-ils être altérés par l’environnement duatient « receveur » en fonction de son état clinique ?atients et méthodes.– Des prélèvements de 13 patients en choc septique et5 témoins sains sont testés face à 11 CGR stockés jusqu’à j42. Les GR issus desoches autour de j5 (« frais ») et J38 (« vieux ») sont incubés face aux différentslasmas. Les critères d’altération des GR sont ensuite analysés.ésultats.– Les GR « vieux » accumulent des signes d’altérations qui diminuent

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